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3 ans de PVT en Australie - Bettina

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49min |15/11/2024
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3 ans de PVT en Australie - Bettina

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49min |15/11/2024
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Description

20 ans d'amitié qui se termine alors qu'ils sont à l'autre bout du monde.


C'est ce qui est arrivé à Bettina qui est partie faire un PVT en Australie avec son meilleur ami.

Quand on part avec quelqu'un on a tendance à se dire "soit ça passe, soit ça casse".


Malheureusement les 2 options arrivent.

Mais Bettina ne se laisse pas abattre et décide de prendre la route en solo pour continuer son aventure !

Elle fini par trouver du travail dans l'outback australien, où elle y bosse la moitié de son PVT.


Comment on rebondi quand on se retrouve d'un coup seule et livrée à soi-même à l'étranger ?

Travailler en Australie, ça donne quoi réellement ?
Comment on gère la solitude de la vie dans l'outback ?


C'est ce que Betti nous raconte, elle nous partage son histoire et son parcours de 3 ans en Australie.


Bonne écoute :)



PVT = Permis Vacances Travail

C'est un visa qui permet de travailler dans un pays, tout en voyageant. (en anglais : Working Holiday Visa)



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Instagram : partir_podcast

TikTok : partir_podcast


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Soit ça passe, soit ça casse, mais quand t'es amie pendant 20 ans avec une personne, tu te dis, ça va passer, tu vois. En fait, non. Il y a deux solutions. Soit tu rentres en France, soit tu continues et tu vas ailleurs toute seule.

  • Speaker #1

    Salut et bienvenue sur Partir, le podcast qui te montre les dessous de la vie à l'étranger.

  • Speaker #0

    J'avais un stress énorme, mais un stress heureux. Et c'est comme ça que je me suis retrouvée dans l'autre bague du coup. J'étais en plus de ça la seule bague-paqueuse. Je me suis retrouvée dans une équipe de 7 Australiens avec un anglais très approximatif.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui je retrouve Bettina qui a fait trois ans de PVT en Australie. Bonne écoute ! Donc toi Bettina, ça fait déjà trois ans que tu es en Australie. En France, il peut se passer beaucoup de choses. Et en ce qui te concerne, surtout, il y a eu deux choses principales. La première, c'est que tu es arrivée en Australie avec ton meilleur ami. Ça faisait 20 ans que vous étiez potes. Et au final, le voyage a fait que vous êtes arrivée à un point de rupture. Et vous avez du coup eu une rupture amicale et finalement pris des chemins différents. Et c'est quelque chose, je pense, qu'on se demande un petit peu avant de partir, quand on part avec quelqu'un, c'est comment ça va se passer, comment ça va se dérouler. Et un jour, la tourmentée, c'est un truc, soit ça passe, soit ça casse.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    C'est des choses qui arrivent, donc on va pouvoir en parler aujourd'hui. La deuxième chose, c'est que sur ces trois ans, tu as passé un an et demi dans l'outback australien, isolé de tout, au milieu de rien. Un an et demi, ça peut être long.

  • Speaker #0

    Pas d'un coup, mais oui, c'était long dans tous les cas.

  • Speaker #1

    Ça lui fait quoi ? 6 mois, 6 mois, 6 mois ?

  • Speaker #0

    2 mois, 6 mois, 9 mois. C'est quand même long,

  • Speaker #1

    9 mois. Mais avant tout, avant de rentrer dans le vif du sujet, la première question que je voudrais poser, c'est pourquoi tu as voulu partir vivre à l'étranger ?

  • Speaker #0

    Du coup, moi, j'ai un peu toujours voyagé. Quand j'étais jeune, c'était avec mes parents. On partait soit au Canada, en Asie ou en France. On partait pas mal. Après, quand j'ai travaillé, j'ai commencé à faire mes premiers voyages en mode backpack, vraiment plus, on va dire, moins organisé avec ma meilleure amie. Et j'avais à chaque fois, donc je suis partie à Cuba et en Inde comme ça. Et ces deux fois, je me suis retrouvée à la fin avec un sentiment de frustration de ne pas avoir pu approfondir que ce soit les rencontres ou te poser plus longtemps dans un endroit que tu as apprécié. Et donc du coup, j'avais cette envie de vraiment voyager sur un an et de m'arrêter là où ça me plaît. Après, tu te fais une image de la chose qui n'est pas réelle du coup, du tout au final. Mais ça reste, tu as le temps de profiter, de te poser, etc. Donc, c'est ça qui m'a motivée.

  • Speaker #1

    C'est moins expéditif de je viens, j'ai trois semaines, je vais voir si ça, ça. Là, tu as plus le temps. Tu avais envie de plus apprécier le moment.

  • Speaker #0

    C'est ça, tu apprécies le moment présent, etc. Après, il y a aussi le double tranchant. Finalement, quand tu as plus de temps, tu vas moins en faire parce que tu vas te dire j'ai le temps de le faire. mais ça reste quand même différent même au niveau des rencontres etc tu peux vraiment apprécier la vie à l'australienne même si c'est pas tant éloigné de notre culture que ça c'est quand même différent et tu apprécies enfin tu t'aperçois plus des différences etc quoi donc ouais

  • Speaker #1

    comme tu l'as vu la vie australienne tu as du coup choisi l'Australie ouais cette expérience là pourquoi l'Australie ?

  • Speaker #0

    ben à vrai dire c'était pas mon premier choix l'Australie Moi, de base, c'était l'Asie, l'Amérique latine qui me tentait parce que dans le voyage, moi, ce que je recherche plus que les beaux paysages, c'est vraiment apprendre des nouvelles cultures, etc. Pour, entre guillemets, un peu me prendre les bons côtés de chaque endroit où je vais, me créer un peu dans ma tête ma société parfaite. Mais l'Australie, en fait, j'avais des amis qui y étaient et on m'a vendu ça comme l'Eldorado pour se faire de la thune. Et en même temps, avec des beaux paysages, des road trips faciles, etc. Donc, je pense que c'est un bon pas, premier pas pour un voyage au long cours, justement. Parce que tu n'as pas cette différence clivante culturelle. Mais en même temps, tu es quand même dépaysé de par le monde animal, les paysages, etc. Donc, voilà. Et puis, j'avais des amis. Du coup, je les ai rejoints. Le projet, c'était de rester un an en Australie à la base, de me faire de la thune, du coup, et de partir après faire le tour de l'Asie. rentrer en France en train, mais en fait tu ne te fais pas tant de thunes que ça non ? Tu te fais beaucoup de thunes mais tu dépenses aussi beaucoup donc voilà quoi.

  • Speaker #1

    Et du coup tu as décidé avec ton meilleur ami de partir, vous avez choisi de partir tous les deux. Lui aussi il avait cette envie d'aller découvrir le Srami, de découvrir le monde.

  • Speaker #0

    Lui, il y était avant moi, il a fait un an avec une autre amie juste avant le Covid. Du coup, à la base, le projet, c'était que je les rejoigne. Mais il y a eu le Covid, du coup, il est rentré et on est reparti ensemble après. En fait, il a adoré l'Australie dans le sens où cette mode de vie road trip, vivre dans sa voiture, en mode camping, auberge de jeunesse, etc. C'est sympa, ça dépayse de ton petit mode de vie en appartement que tu peux avoir en France avec ton métier, etc. Et puis le travail en ferme, en extérieur, etc. Ça lui plaisait aussi. Du coup, il avait envie d'y retourner. Et puis le projet, c'était qu'on fasse notre année ensemble, voire un an et demi, et qu'on refasse l'Asie derrière tous les deux. Mais bon, il n'en a pas été comme ça finalement.

  • Speaker #1

    Ok, tu vas pouvoir me raconter ça dans quelques instants. Est-ce que tu peux nous dire, du coup, tu arrives en Australie. C'est quoi tes premières impressions ?

  • Speaker #0

    Du coup, je suis arrivé, on est arrivé à quatre en Australie, puisque j'avais ce mec-là, mon pote. Et puis je suis arrivé aussi avec une autre amie d'enfance. et son copain. Donc en fait, j'étais pas perdue, pas stressée, pas angoissée parce que déjà mon pote qui y avait été avant, il connaissait toutes les démarches, que ce soit pour travailler, pour la voiture, pour tous le téléphone, les comptes en banque, etc. Donc c'était beaucoup plus simple. Et donc du coup, ça m'a pas... En plus, je suis arrivée à Sydney qui est quand même du coup une ville très citadine. J'ai pas été tant dépaysée que ça quoi. Là où j'ai commencé à être vraiment dépaysée, c'est quand j'ai commencé à bosser à la ferme. Donc le premier travail, moi j'ai été du coup infirmière toute ma vie, j'ai jamais rien fait d'autre. Et là je me suis retrouvée en jogging, avec des chaussures de rando toute la journée, ramasser des citrouilles dans la pampa. Du coup, ça change carrément. Et puis, à vivre aussi avec des Australiens, parce que j'étais dans une petite ville de 200 habitants. Donc, tu avais le peuple de la ville où j'étais serveuse aussi. Et du coup, j'ai connu absolument que mon manager courait après des gros porcs pour les égorger avec ses chiens. Tu voyais qu'ils donnaient de la bière à leurs enfants à 14 ans. Une grosse fantase de dire. C'était vraiment plonger dans la culture un peu plus australienne qui est finalement très différente de la nôtre, tout en ayant ses similitudes.

  • Speaker #1

    Quelques-uns des plus grandes différences que tu as pu voir ?

  • Speaker #0

    Dans le mode de vie, je dirais beaucoup plus proche de la nature, en quelque sorte, parce que niveau écologie, on n'y est pas vraiment. Mais leur délire, c'est de faire du camping, c'est d'avoir des bonnes voitures pour pouvoir aller dans l'outback, faire des road trips. et tout ça donc ça ça change pas mal après bon malheureusement ce qui change beaucoup c'est la bouffe aussi quoi où t'as des gros steckes de 2 kilos ou que sais-je à te manger et puis ouais après sinon j'ai pas tant vu de différence que ça non plus avec les australiens européens entre guillemets parce qu'il y a aussi le côté aborigène qui est différent mais dont je peux pas trop ouais où tu fais moins de rencontres, c'est moins facile de rencontrer quoi

  • Speaker #1

    comment du coup tu t'es adaptée à ce changement de vie tu passes de infirmière à l'IS à dans la campagne australienne comment tu t'adaptes à tout ça pour le coup ça je pense que j'ai un peu des capacités d'adaptation autant j'adore

  • Speaker #0

    la ville je suis une fille de la ville etc mais j'aime aussi quand il y a du soleil ma vie va bien déjà premièrement donc l'Australie pour ça après ça m'a fait du bien justement au début j'étais là je ramassais mes citrouilles de 15 kilos j'étais là je me dépensais j'avais un corps comme jamais j'ai eu dans ma vie j'avais de l'énergie en revente c'était super bien en Australie je me suis juste dit tu vas juste écouter bêtement ce qu'on te dit de faire et tu le fais et franchement ça m'a détendu je ferais pas ça toute ma vie mais ces boulots où t'as pas besoin de réfléchir qui sont beaucoup physiques ça change et c'est bien aussi de découvrir ce côté là ouais c'est bien du bien au moral,

  • Speaker #1

    de lâcher la pression. Comment tu te sens dans cette nouvelle vie,

  • Speaker #0

    après quelques mois en Australie ? C'est là où ça a commencé à pêcher avec mon meilleur ami. J'avais beaucoup de rancœur à ce que j'espérais oublier. En vivant H24 avec lui, ce qui n'a pas été du tout le cas, je lui ai un peu plus ou moins fait payer. Ça a été trop dur au bout d'un moment pour moi de rester dans cette ferme avec lui. Du coup, je me suis dit...

  • Speaker #1

    Avec toi aussi dans cette firme ?

  • Speaker #0

    Oui, on vivait ensemble, on bossait ensemble. C'était mes trois premiers mois d'Australville, Sydney et après la ferme. Et du coup, je me suis rendu compte que j'étais malheureuse d'être avec eux, d'être avec lui. Je ne me reconnaissais plus. C'est là où je me suis dit, quand ça ne va pas, là, il y a deux solutions. Soit tu rentres en France, ce que je n'avais absolument pas envie de faire. Soit tu continues et tu vas ailleurs toute seule. Et c'est ce que j'ai fait tout en disant à mon meilleur ami, j'ai besoin de prendre de l'espace, je vais partir deux mois, tu finis l'affaire, mais après tu me rejoins, on va faire un road trip, etc. Donc ce n'était pas à ce moment-là vraiment notre rupture amicale. Et du coup, je suis partie en mode solo et c'est là où finalement j'ai vécu. mieux mon Australie quelque part parce que tu t'écoutes toi-même, tu fais finalement beaucoup plus de rencontres je pense quand tu es seule que quand tu es avec des gens. Et puis comme moi tu n'as pas le permis de conduire, tu es obligé de chercher des gens avec qui faire des road trips si tu as envie de faire des road trips. Donc tu te sociabilises et tu te redécouvres d'une autre manière et ça c'est cool.

  • Speaker #1

    J'imagine que c'est un tout autre voyage finalement quand tu es seule que quand tu es avec quelqu'un.

  • Speaker #0

    Oui. finalement moi mon début de voyage c'était pas tant l'arrivée en Australie que l'arrivée à Darwin

  • Speaker #1

    Du coup j'ai plein de questions par rapport à ce que tu viens de dire déjà du coup avec ton meilleur ami est-ce que tu penses que c'est le fait d'avoir été en voyage dans un autre contexte qui a fait que l'amitié n'a pas fonctionné à ce moment-là ou est-ce que c'était qu'avant il y a eu des choses qui ont été un petit peu tout au long de votre amitié et qui se sont amplifiées en voyage ? Est-ce que tu penses qu'il a déclenché un peu cette rupture ? Parce que ça faisait quand même 20 ans. Ouais. C'était pas 20 ans.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais.

  • Speaker #1

    Et là, du coup, au bout de trois mois,

  • Speaker #0

    ça casse, ça n'a plus... Pendant 19 ans, on a eu l'amitié la plus parfaite au monde, en réalité, où tout était beau, tout était rose. Et puis quand il est rentré d'Australie, c'est là où il y a... Enfin, ben, c'était différent. Ouais. Alors, je ne sais pas s'il a changé en Australie, si moi j'ai changé, ou s'il y a des choses que... Je ne sais pas vraiment ce qui s'est passé, mais en attendant, j'ai accumulé énormément de rancœur parce que j'ai toujours eu tendance à me dire, ne m'embête pas les gens à leur dire ce qui ne va pas, prends sur toi et laisse couler. Et c'est ce que j'ai fait beaucoup pendant cette année où il est revenu en France. Et en fait, quand on est reparti ensemble en Australie, le fait de vivre avec lui H24, de travailler avec lui, etc., je me suis rendu compte qu'on avait une relation qui était vraiment très malsaine. et que moi, je lui en voulais pour énormément de choses, que je lui faisais payer. Et lui, du coup, il me fuyait. Donc, du coup, c'est là où ça n'avançait plus, c'est là où ça a cassé, où en fait, il fallait soit se séparer, peut-être pour mieux se retrouver un jour, ou peut-être pour être... Aujourd'hui, je lui reparle à nouveau, on commence à redevenir amis. Mais en tout cas, il y a eu un clivage à ce moment-là, et c'est, je pense, la vie commune, plus les rancœurs que j'ai tues pendant un an. tout ça a cumulé il fallait que vous soyez de l'autre côté de la terre ou d'un champ de citrouilles il y a eu des clics je me le disais avant soit ça passe soit ça casse mais quand t'es amie pendant 20 ans avec une personne tu te dis ça va passer et je vais faire en sorte que ça passe en fait non parce que le naturel est

  • Speaker #1

    plus fort que tout je pense justement t'arrives dans ce nouveau pays c'est ton point de repère et là tu décides de partir toute seule de ton côté Comment tu te sens, du coup, à ce moment-là, que tu te retrouves seule et que tu décides de tracer ta route ?

  • Speaker #0

    Honnêtement, j'avais un stress énorme, mais un stress heureux. Ouais. Genre, vraiment, je me souviens encore de quand j'ai pris mon bus à Yélarbon, du coup, petite ville de 200 habitants, pour aller à Brisbane. J'avais les larmes aux yeux, mais de joie de me dire, putain, je ne sais pas ce qui va m'attendre. Honnêtement, ça ne pouvait pas être pire. Du coup, j'avais ce truc de j'ai touché le fond, je vais remonter et je vais me découvrir et je vais me rendre fière. C'est en vrai ce qui s'est plus ou moins passé. Ce n'est pas une ligne droite pendant deux ans et demi. Tu passes par plein d'émotions. Le gros de l'histoire est positif.

  • Speaker #1

    Tu as senti que tu avais pris la bonne décision.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Si j'étais restée à la ferme, j'aurais... Je répète un câble.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu disais que c'était un peu comme un nouveau départ de première arrivée en Australie, quand on parait toute seule. C'est quoi les plus grosses différences entre voyager avec un pote et voyager toute seule ?

  • Speaker #0

    Alors, du fait que je n'ai pas le permis de conduire, déjà, moi, je sais que du coup, je vais partir. Il va falloir que je me débrouille avec les gens que je rencontre et les transports en commun et les avions, etc. Donc, j'étais plus dans le truc où je vais... arrêter de faire des fermes et plutôt me trouver du travail en ville, dans des villes plus ou moins grandes, mais villes, donc il y a cette différence. Après, du coup, on avait notre indépendance, on avait notre voiture avec nos tentes, etc. Je suis arrivée à Darwin, bim, auberge de jeunesse. J'avais déjà fait des auberges de jeunesse dans ma vie, mais alors les auberges de jeunesse de Darwin que tu as vues, elles sont immenses. Tu as l'impression que je suis arrivée en pleine saison, donc c'était blindé de jeunes, fêtards de tous les âges, de backpackers. Ça parlait plus français que australien, je pense, enfin que anglais d'ailleurs. Et moi, ce qui m'a beaucoup stressée, ça a été, maintenant, je vais devoir chercher du travail toute seule. Je vais devoir faire mes entretiens d'embauche toute seule. Je ne vais pas avoir de soutien quand je rentrerai, etc. Mais au final, quand tu te retrouves à zéro dollar sur le compte, tu n'as plus le choix. Du coup, tu te bouges et voilà.

  • Speaker #1

    Ça prendrait un petit peu le fait de devoir te retrouver seule et gérer toute seule ?

  • Speaker #0

    Oui, mon anglais était... pas ouf. Je savais baragouiner quelques phrases en anglais, mais voilà. Après, moi, j'ai une allergie à tout ce qui est papier, à tout ce qui est CV, écrire, remplir des trucs, machin et tout. Moi, je déteste ça. Il a fallu que je m'y mette, quoi. Mais encore une fois, quand t'as plus de sous pour manger, t'as plus le choix, t'as pas envie de... Donc, tu le fais. Et c'est comme ça que je me suis retrouvée dans l'autre vague, du coup. Mais... Voilà.

  • Speaker #1

    où on est actuellement et du coup tu parlais de quand t'es seule, t'en viens à sociabiliser etc, mais quel rapport du coup t'as à l'amitié dans ce contexte là après avoir vécu un peu cette rupture de j'ai une amitié de 20 ans qui en vient à péter en étant en voyage comment tu te sens pour du coup sociabiliser avec les gens et te faire des potes suite à ça

  • Speaker #0

    Je t'avoue que Moi je suis une grande timide On dirait pas mais je suis quand même une grande timide Du coup j'ai plutôt tendance à laisser les gens aller vers moi Mais par contre à être Hyper réceptive Je suis pas quelqu'un d'autain Je vais sourire Quand je vais marcher je vais sourire aux gens Je vais dire bonjour etc Mais je vais pas engager les conversations Après quand quelqu'un engage la conversation avec moi Je vais être réceptive, souriante, très engagée derrière Et c'est un peu comme ça que j'ai fait Et je pense qu'il y a, enfin en tout cas moi quand je me suis retrouvée à Darwin, il y a eu un peu une force féminine où je me suis retrouvée avec des petites françaises super cool de mon âge ou plus jeune. Et où finalement ça m'a un peu aidée à reprendre confiance, etc. Donc ça c'était cool. Et si on saute le chapitre du coup où j'ai eu ma vraie rupture avec mon meilleur ami, où on s'est dit bah non on se parle plus, c'est terminé, etc. J'ai atterri à Broum après dans une auberge de jeunesse pareille. Et alors que j'avais ma confiance en moi à zéro, parce que je me suis dit qu'il ne me court même pas après, alors que ça fait 20 ans qu'on est amis, et que les gens sont venus vers moi, à l'inverse, ça m'a reboostée de fou. Et à la fin de Broum, j'ai triplé ma confiance en moi de base. J'avais plein de potes. Et après, j'ai perdu mon meilleur ami, entre guillemets perdu. Du coup, me séparer des gens, ça n'a plus été terrible après ça. J'avais toujours se dit, après ce que j'avais vécu, je me suis lancée dans le truc où j'ai compris aussi que des rencontres, tu en fais et tu te sépares tout au long de ta vie. Et prendre ce que les gens ont à te donner et donner ce que tu as à leur donner et te suffire de ça. Donc ça a été un peu le mot d'ordre après.

  • Speaker #1

    Oui, vraiment juste les gens, ils vont, ils viennent.

  • Speaker #0

    C'est la vie.

  • Speaker #1

    J'apprécie les bons moments.

  • Speaker #0

    C'est ça. On s'en va. C'est pas grave.

  • Speaker #1

    C'est un moment et garder que ça.

  • Speaker #0

    Te souvenir, pouvoir toujours parler et puis rencontrer d'autres personnes. Et puis, c'est indéfini comme ça. C'est ça le voyage. C'est rencontrer toujours plus de gens, etc. Donc, c'est cool. Au final,

  • Speaker #1

    cette rupture amicale, ça t'a peut-être un peu aidé à lâcher prise sur les au revoir, l'attachement,

  • Speaker #0

    etc.

  • Speaker #1

    Et peut-être plus apprécier l'instant présent avec la personne.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est beau. C'est beau. Et du coup, comme tu disais, Tu as cherché du travail, tu as été dans l'outback australien.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Nous y voilà. L'outback, du coup, pour expliquer un petit peu, c'est vraiment la partie reculée de l'Australie.

  • Speaker #0

    Oui. Pas grand-chose. Oui. Ce n'est rien. Pas que l'arrière. C'est bizarre.

  • Speaker #1

    Tu ne peux pas.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Tu as du coup fait, comme tu nous disais, deux mois et six mois et neuf mois.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Au même endroit, dans le même travail, c'est-à-dire un bar à lodge.

  • Speaker #0

    Enfin, bar à lodge, j'en aime l'air.

  • Speaker #1

    pays, à quelques heures de Darwin, un peu sur la droite, perdu au milieu de la forêt. Tout autour de nous, c'est des kilomètres, des kilomètres, des kilomètres de forêt.

  • Speaker #0

    Et du rien.

  • Speaker #1

    Des bupalos.

  • Speaker #0

    Voilà. Des oiseaux. Des coca-boras.

  • Speaker #1

    C'est tout grave. Un an et demi, pour les occidentaux que nous sommes, ça peut être long. Nous qui sommes habitués à travailler, remplir nos journées, faire plein de trucs, être illuminés par eux. plein de choses dans notre environnement, se retrouver au milieu de rien, de la nature. Les seules personnes que tu côtoies ici, c'est tes dix collègues et les vingt clients, si ce n'est pas moi. On se sert le midi et le soir pour le petit-déj et le dîner.

  • Speaker #0

    Encore, ça dépend. Moi, je travaille en cuisine. Je ne les vois même pas, ceux-là. Pas trop.

  • Speaker #1

    Donc, c'est vraiment quelque chose. Un an et demi dans l'outback australien. Je ne sais pas si ceux qui écoutent peuvent mesurer ce que c'est, mais c'est quelque chose.

  • Speaker #0

    C'est des hauts et c'est des bas.

  • Speaker #1

    Et du coup, comment toi, t'as vécu cette expérience ?

  • Speaker #0

    Je me souviens déjà quand je suis arrivée pour la première fois, du coup, déjà après la folie darwinienne où c'est parti, parti, parti tous les soirs.

  • Speaker #1

    T'arrêtes jamais.

  • Speaker #0

    Trop de jeunes, t'arrêtes jamais, vie en communauté, en auberge de jeunesse. Là, tu prends l'avion et tu vois juste, t'es dans ton petit coucou de 10 places et tu vois juste, en fait, des endroits où il n'y a pas une seule baraque, des plages immenses, mais où il n'y a pas de traces de voitures. Tout est immaculé. Enfin, t'as pas de vie humaine, ça. Et honnêtement, moi, je ne savais même pas que c'est... Enfin, je savais que ça existait dans certains endroits, mais pas ce... Enfin, je ne l'imaginais pas tel quel, quoi, de voir ces étendues sans rien. Du coup, c'est quelque chose. J'avais pareil, les larmes aux yeux de stress, d'enthousiasme, d'excitation d'arriver là. Et puis, du coup, la première fois que je suis arrivée ici, j'étais en plus de ça la seule backpackeuse. Donc, je me suis retrouvée dans une équipe de sept Australiens avec un anglais très approximé là-dessus et à devoir gérer au milieu de nulle part. Et bien, tu te découvres, tu apprends à t'occuper seule aussi. Moi, ce que j'ai appris ici, notamment, c'est de m'écouter. Quand j'ai envie d'être seule, ne pas hésiter à le dire et fuir les gens. Et quand j'ai envie d'être avec les gens, ne pas hésiter à venir vers eux et à communiquer avec eux. Donc, j'ai plutôt appris à m'écouter ici. J'ai aussi découvert une part de moi un peu plus sombre, du coup, dans la solitude, je pense. C'est marrant parce qu'on est des femmes. on a des cycles hormonaux et que j'ai jamais ressenti dans ma vie et je crois que la première fois que je les ressens quand j'ai mes règles que je me rends compte que j'ai moins le moral que je vais être à fleur de peau je l'avais jamais ressenti mais alors ici je ne vois que ça j'ai à peu près 5-6 jours de déprime par mois de ce que je veux je suis toute seule qu'est-ce que je fous là j'ai besoin de mes amis, de mes proches et à l'inverse quand je me suis retrouvée à Perth pendant 6 mois Ça me manquait, cette solitude, cette nature, ce silence, ce manque d'immeubles, de voitures, etc. Finalement, je ne sais pas si c'est le fait de jamais être satisfait de là où tu es ou pas, mais tu as des bons et des mauvais côtés dans tous les cas. Je ne sais plus trop où je voulais en venir. Du coup, tu vis en t'occupant, en t'écoutant. Moi, je suis... pas du genre à me dire il faut que je fasse du sport je vais aller faire du sport, si j'ai pas envie de faire de sport je vais pas faire de sport, c'est pour ça que je ne fais pas de sport et je vais regarder des séries si j'en ai envie et puis il y a des moments où je me suis un peu replongée à dessiner et puis il y a eu des moments où j'ai écrit aussi sur l'Australie, mes expériences à Darwin etc. Donc finalement j'ai fait des trucs que j'avais pas l'habitude de faire notamment lire ou j'avais perdu l'habitude de lire je lisais un livre par an voire moins Là maintenant j'arrive à lire un livre tous les deux mois, tous les deux trois mois, donc c'est cool. Et finalement tu te retrouves à faire des activités que tu oublies dans ton quotidien. Ouais,

  • Speaker #1

    t'as peut-être plus de temps pour te recentrer sur toi, sur ta personne, sur ce que tu fais, etc.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Ouais, le fait qu'il y ait zéro stimulation externe. Il n'y a pas d'immeuble, de pub, de panneaux publicitaires,

  • Speaker #0

    ainsi de là. De passage piéton ! alors, il n'y a même pas de route il n'y a pas de route non, non,

  • Speaker #1

    il n'y a rien j'avais réfléchi à ça un peu et je pense que c'est le fait que tu vois, vu qu'il n'y a rien autour de nous tu en viens à concentrer ton attention sur d'autres trucs par exemple, tu vas plus apprécier le vent dans les arbres, tu vois, la petite brise qu'on ressent sur nous actuellement exactement,

  • Speaker #0

    le soleil le coucher de soleil,

  • Speaker #1

    et aussi beaucoup plus soi-même, tu parlais des cycles hormonaux en tant que femme et ça franchement, c'est vrai...

  • Speaker #0

    et je trouve que du coup on s'écoute un peu plus nous et on parle pas assez du fait de comment ça nous impacte dans notre voyage franchement c'est un truc de fou déjà quand t'es en road trip c'est super chiant tu l'as pas encore expérimenté mais alors avoir tes règles quand t'es dans des free camps et que t'as pas de toilettes rien c'est super chiant mais

  • Speaker #1

    côté émotionnel aussi c'est parfois compliqué déjà le voyage tu passes par plusieurs états émotionnels mais avant tes règles t'es là t'as envie pleure et t'es en déprime, t'as t'arrête tu te dis bon bah en fait finalement la vie était pas si horrible que ça et du coup ouais faut savoir t'apprends à rebondir malgré tes hormones et tout à avancer malgré tout ça et à les reconnaître aussi à

  • Speaker #0

    savoir ok en fait ça c'est juste mes hormones, ça va aller mieux dans 3 jours ça va partir quand tu le captes plus quoi mais quand t'es seul d'autant plus parce que Du coup, t'es seule avec tes pensées aussi. Et tes pensées qui vont être positives les trois quarts du temps et qui, par moments, tu vas pas comprendre, mais tu vas avoir des pensées négatives. Tu vas prendre la mouche pour rien. Mais ouais. La solitude et les hormones. C'est un bon combo. Un bon combo.

  • Speaker #1

    Et du coup, comment toi, tu gères cette solitude, ces pensées qui peuvent être un peu moins positives, etc. Comment tu arrives à gérer un peu tout ça ?

  • Speaker #0

    Alors nous, on a un outil actuellement qui est génial et qu'ils n'avaient pas avant. Et je ne sais pas comment ils faisaient, mais le téléphone, en fait. Si ça ne va pas, j'appelle ma mère en France. Je lui parle pendant une heure de tous mes problèmes. Et puis après, ça remonte un peu le moral. Et voilà, pareil, tu gardes quand même un contact avec tes proches. Donc ça remonte le moral. Sinon, tu te vides l'esprit. Je sais que des moments où ça n'allait pas bien, je me prenais un petit verre de vin et ma petite clope et j'allais sur les strips. C'est un endroit où tu n'as aucune lumière. Et le soir, tu as des étoiles partout. Tu vois les étoiles filantes et ça te détend, ça te repose. Après, quand ça ne va pas, je me change les idées avec une série. Tu vas marcher, t'as le vélo, et voilà quoi.

  • Speaker #1

    C'est bien au final d'être... C'est un mal pour un bien, on va dire, d'être ici, parce qu'être ici, ça provoque certaines émotions négatives. Mais d'être dans la nature, observer les étoiles et trucs comme ça, ça te rebooste finalement. Donc le mal te fait du bien.

  • Speaker #0

    Mais c'est ça. Alors qu'au final, quand j'étais à Darwin, et que c'était parti, parti, parti, au final, tu ne te concentres pas sur tes émotions parce que tu en as tout le temps des nouvelles, etc. En final, tu te... perd complètement et moi à la fin de Darwin je savais plus trop qui j'étais en réalité mais franchement moi ce mois et demi à Darwin il m'a tué il m'a chamboulé dans le sens où c'était beaucoup trop d'informations et de c'est vraiment une ville de moi je l'appelais Vice City c'est vraiment une ville de vie t'as tous les vies c'est où tu te retrouves vite perdu là dedans le calme finalement est de concentrer sur toi tes émotions et accepter quand ça va et quand ça ne va pas, c'est mieux. Je pense que de perdre dans plein de soirées, de gens, de tout ça.

  • Speaker #1

    Parfois, un peu aller dans l'excès pour évacuer, mais aussi pour recentrer sur toi. Tu penses que d'être ici, dans une zone isolée, ça t'a aidé à mieux te connaître ?

  • Speaker #0

    Ça, je n'en suis pas vraiment sûr non plus. Peut-être oui, à mieux me connaître. Par contre, à mieux m'accepter, non. À la limite, quelque part, j'ai vu plus de défauts que ce que je ne voyais avant. J'ai découvert plus de... En fait, je crois peut-être que j'ai trop apprécié ma solitude et que j'ai plus de mal à être avec les gens aujourd'hui. Mais je pense que ça, c'est un cycle et c'est pareil. Je vais me retrouver trois semaines avec des gens et ça va aller mieux aussi.

  • Speaker #1

    Un temps de réadaptation.

  • Speaker #0

    Oui, à tout.

  • Speaker #1

    Je compare un petit peu le fait d'être ici avec le confinement. Oui. Tu vois personne. Bon, toi, c'est pas pareil, tu étais infirmière, tu voyais des gens.

  • Speaker #0

    Ouf ! T'es infirmière de nuit, je l'envoyais pas tant que ça.

  • Speaker #1

    Mais moi, du coup, j'étais vraiment enfermée. Je voyais que mon frère, ma sœur et mon père quand ils rentraient du boulot, t'es habituée à ne plus voir personne.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Quand tu ressors, que tu redécouvres la vie, comme quand on a été à Darwin, quand on avait une semaine de vacances, c'est...

  • Speaker #0

    Trop d'informations !

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui se passe ? Mais je pense qu'on se fait habituée vite, au final.

  • Speaker #0

    Oui, non, mais... clairement mais il y a des moments où tu vas sentir du coup l'extrême et tu vas dire putain je retournerais bien me poser un peu à la nature et me mettre au verre et à une vie saine mais du coup c'est bien je pense d'être passée par là parce que tu sais que ça ça existe et t'as un peu cette étape bien-être dans la nature quand t'es toute seule et tout et

  • Speaker #1

    du coup rien ne t'empêche d'aller faire un tour toute seule dans une plage où il n'y a personne oui carrément avec un petit délit t'as toujours des endroits où tu peux te poser des questions c'est quoi qui t'a le plus marqué dans ton mode de vie et le fait d'être ici ?

  • Speaker #0

    ce qui m'a le plus marqué c'est qu'il faut dire aussi que c'est un monde un peu masculin où on est on n'est pas 10 000 filles donc ce qui m'a le plus marqué c'est d'être un peu la petite princesse notamment l'année dernière où j'étais vraiment la petite princesse du camp tout le monde prenait soin de moi et tu veux que je t'amène au lodge qui est à littéralement 5 minutes à pied en voiture ce genre de truc où on prend vachement soin de toi où on fait attention à tes sentiments etc ça c'était agréable et ouais du coup un fait d'entraide où chacun va un peu apporter sa petite pierre pour se faire se sentir bien les autres quoi les pêcheurs qui dès qu'on a un jour de repos retournent pêcher avec nous pour qu'on sorte un peu de... de cette prison dorée quoi parce que faut savoir que nous finalement on est limité à un rayon de quoi ? 10 km ? tout le camp enfin finalement parce que sans voiture on peut enfin ouais non j'ai aucune notion des kilomètres mais quoi

  • Speaker #1

    1 km ?

  • Speaker #0

    1 km ?

  • Speaker #1

    oh la la j'ai aucune notion pour expliquer où on est en fait on est dans vraiment une forêt Au milieu, il y a des petites lodges.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Il y en a 12 précisément. Les clients peuvent venir dormir. Il y a une plus grande lodge ouverte. C'est le restaurant qui est à moitié ouvert. Et du coup, il y a juste trois tables avec 24 places.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas plus de clients, donc c'est très peu. Et à 300-500 mètres, il y a la staff area où il y a deux dons de gaz où on peut dormir. Et une cuisine qui est une espèce de grande tente en plastique.

  • Speaker #0

    C'est ça, disons-le franchement, avec des moustiquaires.

  • Speaker #1

    Voilà, et il y a un endroit où il y a les machines à laver, etc.

  • Speaker #0

    et les trigos pour la cuisine, et c'est tout. Mais du coup, c'est carrément petit. Oui, c'est super petit. On n'a même pas un kilomètre à prendre. Voilà, c'est ce que je pensais. Allez, on va dire trois kilomètres avec les vélos. Mais même avec les vélos, tu es bloquée. Oui. Oui, parce qu'au bout d'un moment, à un moment où je me suis dit, je vais aller à la petite ville à vélo. C'est peut-être deux heures, mais c'est plat, donc ça va. Mais que nenni, c'est du sable. Et quand il y a une voiture, c'est méga dangereux parce que tu as tout le sable dessus. Et si il y a une autre voiture, personne ne te voit. Tu ne vois pas. Du coup, tu es bloqué dans cette prison verte. Mais prison quand même. Tu n'as pas ta liberté de mouvement. Tu ne peux pas te dire, j'ai envie d'une pizza, je vais aller me faire une pizza aujourd'hui. Le village le plus proche est à 30 minutes en voiture. À 100 kilomètres. Tu ne vas pas à pied. donc t'es limitée dans tes activités t'es limitée dans ton travail et du coup chacun fait en sorte que tu te sentes quand même bien en général c'est dommage cette année on en fait pas trop mais l'année dernière on faisait des feux de camp tous les soirs on prenait notre petite bière et nos cigarettes autour du feu de camp tous ensemble tous les soirs, on mettait la musique on discutait c'était un peu plus convivial que cette année après ça a été convivial cette année aussi mais pas de la même manière... Mais ouais, c'est cool. Tu t'apportes ta petite pierre à l'édifice.

  • Speaker #1

    Je pense que tout le monde sait un peu ce que c'est. C'était un des gars qui me disait on est dans le même bateau.

  • Speaker #0

    On avance tous ensemble. Mais ouais,

  • Speaker #1

    en tout cas, ça crée mode de vie ici. Donc ouais, une fois qu'elle est passée en tout pour tout un an et demi, franchement, chapeau. Ça fait un mois et demi et quand je réfléchis à un an et demi, je me dis... Il faut s'accrocher.

  • Speaker #0

    Encore une fois, ce n'était pas direct. J'ai fait deux mois et j'ai eu plus de six mois de pause. Et après trois mois de pause, j'ai refait six mois. J'ai eu des coupures quand même. C'est un peu compliqué,

  • Speaker #1

    mais quand même, tout s'accumulait. Tu as pu vraiment t'imprégner d'un certain mode de vie australien que pas énormément de gens voient. Il y en a beaucoup qui restent. Sydney, Melbourne et Banville. Tu as pu vraiment aller voir. là, un bac australien.

  • Speaker #0

    Honnêtement, je trouve ça triste, les gens qui vont jusqu'en Australie pour rester dans les grandes villes, alors que ce qu'il y a à découvrir en Australie, c'est tout le reste, je pense. Bref, petit aparté. Petite parenthèse.

  • Speaker #1

    La plus grosse différence que tu as pu voir entre travailler en Australie ou travailler en France ?

  • Speaker #0

    L'organisation. Si vous pensez que nous les pensées, on n'est pas organisés, ne venez pas en Australie. Parce que vraiment, genre, ouais, non, c'est que tu ne sais pas la veille au lendemain, les horaires que tu vas faire, avec qui tu vas travailler. Ton manager, ton chef, il ne va pas regarder à être équitable avec tous ses employés. On va te demander de nettoyer des tentes, par exemple, ici. Et puis derrière, ils vont... souffler le bouche, enfin souffler toutes les feuilles et la terre qu'il y a dans le bouche, donc du coup ils vont te mettre toute la poussière dans la salle de bain donc non ouais,

  • Speaker #1

    l'organisation n'est pas là c'est la plus optimale ouais,

  • Speaker #0

    voilà, l'organisation n'est pas là, après t'as le c'est ça ma plus grosse différence en Australie et après dans ce genre de métier où tu vis et tu travailles avec tes collègues enfin avec les mêmes personnes quoi, donc on est vraiment 10 personnes à vivre ensemble et travailler ensemble Donc, si t'aimes personne, t'es un peu dans la merde. C'est compliqué. Va falloir apprécier ta solitude. Mais après, il y a quand même une bonne ambiance. Notre manager, il est super bonard, il est rigolo, il fait tout ce que tu veux. Alors, même s'il n'est pas hyper organisé, encore une fois, on ne va pas se mettre trop. Mais ça va, l'ambiance est bonne, il n'y a pas de soucis. Et sinon, quelle différence entre le travail en France ?

  • Speaker #1

    J'avais entendu... Je ne sais pas si tu as remarqué sur la communication indirecte quand les choses ne vont pas.

  • Speaker #0

    Oui, oui. L'hypocrisie, moi, je t'appelle ça. On peut appeler ça comme ça. Hypocrisie australienne. Non, non, c'est vrai qu'on va te dire que tu fais tout bien, que tu fais tout bien. Tu vas y croire. J'ai vu des gens se faire virer alors qu'on ne leur a jamais dit ce qui n'allait pas dans leur travail. On ne te donne pas de deuxième chance en quelque sorte. Je trouve que tu es aussi plus ou moins jugé à la tête, quelque part. Et à la personnalité aussi. Mais si on ne t'aime pas, on va tout faire pour te faire partir.

  • Speaker #1

    On ne va pas te dire que ça ne va pas, etc. Non.

  • Speaker #0

    On va faire en sorte que tu aies des compétences. Voilà. C'est vrai qu'on en avait déjà parlé de ça. Je ne sais pas si c'est nous qui avons raison en France pour le coup de dire les choses avant de... Je pense qu'il y a un juste milieu à faire, forcément. Mais quelque part, nous, on est aussi super râleurs et peut-être un peu trop francs du collier quelque part. Bref, c'était juste le truc. Ne pas dire que nous, les Français, on est mieux que les Australiens, parce que je ne pense pas du tout que ce soit vrai, mais c'est la différence.

  • Speaker #1

    Voir justement les deux.

  • Speaker #0

    Moi,

  • Speaker #1

    je sais que c'est pour ça aussi que j'étais venue ici. C'était pour voir vraiment une autre manière de travailler. Et au final, est-ce que c'est mieux ? Est-ce que c'est moins bien ? Pas forcément, tu vois.

  • Speaker #0

    Non, oui.

  • Speaker #1

    Nous, là, tu vois, par exemple, on va dire, ouais, c'est pas organisé. Ce n'est pas optimal, mais c'est avec nos cerveaux de français qui sont accueillis.

  • Speaker #0

    C'est nos habitudes culturelles.

  • Speaker #1

    Eux, ils ont l'air de très bien le vivre.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Du coup, c'est de la débrouille aussi. C'est du MacGyver. On devrait se pistoler des trucs. Ici, le mécano, il fait l'électricité, il fait la plombée. Après, ça fonctionne. Après, l'hypocrisie aussi, ce que je voulais dire aussi, c'est que l'hypocrisie, ce n'est pas forcément quelque chose de mauvais. même dans le monde du travail alors je pense qu'il faut dire quand quelqu'un fait mal son travail pour qu'il puisse se réajuster mais après dire que tu n'aimes pas quelqu'un sans raison spécifique autant faire un peu de pocu de riz entre guillemets de temps en temps même encore tu vois si

  • Speaker #1

    tu n'as pas forcément envie d'aller plus loin avec la personne que tu ne vois pas évoluer avec elle pourquoi je n'ai pas dans le futur avec cette personne dans son travail etc pourquoi faire l'effort tu vois de aller essayer de la pistoler, de faire voler la personne peut-être qu'ils ne se prennent pas la tête de toute façon elle va partir il y a un prochain qui va venir je vais lui faire des sourires histoire que ça se passe bien quand on est au travail et après on ne se parle plus c'est intéressant à voir à observer surtout quand tu n'es pas habitué à ça je trouve que c'est bien aussi d'être ici parce que ça déconstruit un peu les idées qu'on s'était fait... tout est reçu et tout ce qu'on a construit pendant des années au travail c'est comme ça tout ce qu'on porte c'est comme ça mais là tu vois que finalement non,

  • Speaker #0

    c'est ça t'as d'autres possibilités dans le monde c'est ça le voyage que ce soit dans le travail ou dans tout quelque part, c'est que tu vas te rendre compte que nous non, on n'a pas forcément raison sur notre manière de faire et que finalement il y a des trucs à piocher un peu partout pour créer quelque chose de beaucoup mieux

  • Speaker #1

    comme tu disais au début piocher un peu le bon partout dans ta bouche pour créer ta société idéale voilà c'est ça au monde utopique t'as pu développer un petit peu ton idée du monde utopique avec les voyages que t'as pu faire etc ouais

  • Speaker #0

    un petit peu et ça s'inspire de quel pays bah du coup moi je suis partie à Cuba dans la réalité évidemment il y a plein de choses qui ne vont pas et je suis claire avec ça... Mais sur papier, t'as un côté où tout le monde est égaux, tout le monde a de la bouffe, tout le monde a un taux au-dessus de sa tête, il y a un taux d'analphabétisme de ce que j'avais vu qui est à zéro, et un accès à la santé pour absolument tout le monde sans inégalité. Déjà ça, sur le papier, j'avoue que j'aimais bien. En Inde, ce que j'ai pu piocher, c'est ce respect de la vie en général. où ils sont très végétariens, où ils font attention à tout, où ils sont respectueux de la vie et de la nature qui les entoure, dans leur sens, attention, parce que la notion de pollution, par exemple, dans tout ce qui est pays défavorisés, ils vont avoir tendance à jeter leurs déchets par terre, etc. Mais un sens où on ne tue pas pour rien, on peut se nourrir autrement, enfin, je ne suis pas végétarienne, mais j'admire quand même ce mode de vie. Ouais, et puis la religion hindouiste, qui pareil, n'est pas du tout parfaite. Je pense, comme dans beaucoup de religions, la femme qui est inférieure à l'homme, etc. Mais sur ces grands principes aussi, qui est quand même assez belle et très intéressante et très imagée, racontée. Après, ouais, ça, en Inde et à Cuba, ce qui me vient à l'idée, il y a ça. Donc voilà, c'est ça. C'est ça. Après, on nous dit, qu'est-ce que je prendrais d'autre ? Merde ! Les road trips. Oui, les road trips. Non, les facilités. Tout est grand, il y a de l'espace. Tu as des barbecues en libre-service de partout. C'est bien ça. C'est génial ça ! des toilettes propres, des douches gratuites partout. Pareil, tu as une facilité pour le voyage dans ton pays qui est bien.

  • Speaker #1

    Il y a plein de choses à retirer un petit peu de partout. Et du coup, ça fait presque trois ans que tu es en Australie, tu as passé plein de choses, tu as vu plein de paysages, tu as rencontré plein de monde, tu as bossé ici dans le bush. Est-ce que tu penses que tu es différente de celle que tu étais avant de partir ?

  • Speaker #0

    Je ne pense pas tant avoir changé que ça. Je pense avoir... plus réussi à apprécier ma solitude. Je pense m'être prouvé aussi que je pouvais m'en sortir seule, à trouver du travail, à faire des choses que je n'aime pas faire dans la vie en général et que j'essaye de me délester quand je suis en France et que j'ai des aides disponibles, on va dire. Mais ouais, donc ouais, j'en ai ressorti quand même une fierté. Après, je ne pense pas avoir tant changé que ça, non. J'ai mes relations... Je suis peut-être devenue un peu plus insensible vis-à-vis de mes amitiés perdues, des gens que tu te sépares et que tu retrouves et que tu te sépares et que tu te retrouves tout le temps. Je suis peut-être un peu moins émotive qu'avant. Mais en dehors de ça, non, je ne pense pas avoir changé tant que ça. Honnêtement, je suis toujours autant dépensière que ce que j'espérais changer, justement.

  • Speaker #1

    Peut-être que plus tard, ça évoluera.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et du coup, bientôt le retour en France, ça te manque ?

  • Speaker #0

    Oui, franchement, ça me manque énormément. Déjà, après ce voyage de trois ans en Australie, je me suis aperçue que je voulais faire ma vie en France, avec certitude. Ce qui me manque en France...

  • Speaker #1

    Tu te doutes un peu sur je veux vivre ma vie en France

  • Speaker #0

    Oui, un peu. Après, je pense que je suis quelqu'un qui me lasse en général. Et en fait, j'ai toujours eu du mal à m'imaginer vivre dans une ville toute ma vie, vivre dans un pays toute ma vie, etc. Ce qui est toujours le cas. Maintenant, aujourd'hui, je me vois bouger, mais en France. Mais voilà. Mais en France quand même. En France quand même. Et ouais, ce qui m'a manqué comme 99,9% des Français, la bouffe, la nourriture, l'alimentation. Ça me manque vraiment. Et après, moi, ce qui me manque même encore plus que la nourriture, je pense, c'est l'histoire. C'est le fait que tu marches dans des villages et que tu te retrouves avec une église de 1400 et quelques où tu te retrouves plongée à cette époque-là. Et tu vois des vieilles bâtisses, des vieux châteaux forts, des trucs comme ça. Et ouais, l'histoire me manque beaucoup. Et le fait aussi de ne pas avoir 12 heures de route à faire entre chaque ville, quoi. Le fait que tu y sois. Ce qui est vachement bien, en vérité, d'avoir un pays hyper vaste et pas trop habité, avec pas des villes tous les deux kilomètres, quoi. Mais en tant qu'humain, c'est quand même vachement pratique de faire un coup de bus et d'aller dans une autre ville, quoi.

  • Speaker #1

    Carrément. Pour finir, une série de petites questions. Si tu devais choisir un moment qui symbolise le meilleur de tes trois années, ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    J'hésite entre ce qui finalement sont les mêmes périodes. Le Broum, du coup, qui est une petite ville dans le Western Australia, du coup, costal. Donc tu peux te baigner parce qu'il n'y a pas de crocodiles de partout. Attention, il y en a quand même, mais pas de partout. Donc ouais, Broome où j'ai vécu dans une auberge de jeunesse où on était une cinquantaine et on se connaissait tous, on était tous ensemble, que ce soit français, australien, anglais, allemand, on était vraiment tous ensemble. Et du coup, de là, j'ai rencontré un français et deux néerlandaises avec qui j'ai fait mon road trip jusqu'à Perth pendant un mois, qui a été aussi un des meilleurs moments de mon Australie. Et je dirais qu'en vrai, à partir de Broome, ça a été ma renaissance entre elles, quelque sorte. Commencer à récupérer ma confiance en moi, à être un peu mieux dans ma tête, à être plus positive. Et du coup, ça a été les trois mois qui ont suivi.

  • Speaker #1

    Ça a été quoi ton plus grand défi en Australie ?

  • Speaker #0

    Mon plus grand défi, je pense que ça a été Perth. J'ai dû travailler vraiment dans un restaurant où j'étais un peu une esclave, disons-le. Où je faisais vraiment beaucoup de travail pour un salaire qui n'était vraiment pas fameux. Mon défi, ça a été de partir plus que de Perse, en fait. Parce que j'avais du mal à économiser de l'argent pour me trouver un billet d'avion et trouver du travail. Je me suis retrouvée dans ce piège où j'avais peur de quitter mon boulot et de rien trouver derrière et de me retrouver un peu dans la merde. Et du coup, ce n'était pas le cas ? Je suis retournée ici, à Barra Lodge. J'avais toujours ce plan qui me rassurait, mais il me fallait quand même des sous pour subvenir à mon loyer, mes besoins vitaux, et prendre un billet d'avion. Et vraiment, c'était compliqué. pour ça à Perth.

  • Speaker #1

    C'est sans certainement...

  • Speaker #0

    J'ai réussi, j'ai réussi.

  • Speaker #1

    Comme quoi, quand même,

  • Speaker #0

    on se fait là. Ouais, ouais.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a une rencontre qui t'a marquée ?

  • Speaker #0

    Là, j'en ai trois qui me viennent à l'idée, plus ou moins. Les trois, ça a été à Barralodge, du coup. Donc, la première, ça a été un Brésilien ou avec qui, en fait, c'est devenu mon meilleur ami en l'espace d'une semaine. Et ça a été la première personne anglophone. avec qui j'ai communiqué et j'ai cherché à dépasser mes limites en fait. Où du coup, on passait des soirées, des soirées à discuter de tout et de rien et où j'avais envie de lui apprendre des choses sur moi, etc. Donc du coup, j'ai dépassé mon anglais et j'ai beaucoup amélioré mon anglais avec cette personne. Donc ça, ça m'a marquée. Après, il y a eu la française avec qui je me suis retrouvée aussi ici du coup l'année dernière. qui était très spirituelle, moi je l'appelais Daïla Ilama. Elle était très spirituelle, elle aimait des pierres, le haïki, toutes ces choses-là, et elle m'a un peu ouvert l'esprit, je pense, sur ces choses-là, et ça a vraiment été une rencontre que j'ai adorée. Et après, il y a quelqu'un que tu connais, mais je pense que tu n'as pas encore approfondi avec cette personne, c'est Lens, qui est en fait littéralement le seul... aborigène que j'ai rencontré et avec qui j'ai vraiment partagé en Australie qui m'a raconté comment il vivait de quelles plantes il se servait et pourquoi et il m'a aussi raconté un peu son ressenti par rapport aux Australiens et le rejet qu'il y a du coup de la culture aborigène mais bon ça c'est un chapitre qui pourrait durer des heures en réalité donc voilà, ça serait les trois rencontres qui me viennent là maintenant mais en réalité, oui J'ai eu des amis que je garderai aussi. Il y en a d'autres que je m'en voudrais le pester. Pas marquant dans le sens où...

  • Speaker #1

    Au final, trois processus différents qui sont venus tout apporter quelque chose de différent. Tu devrais revenir vivre en Australie plus tard.

  • Speaker #0

    Non. Pourquoi ? Parce que... Disons que moi, ce côté aborigène et australien-européen, c'est pas quelque chose qui sont dans mes valeurs et c'est pas que je culpabilise d'être là mais ça m'est un peu arrivé de me dire mais en fait qu'est ce tu fais là dans un pays où finalement ben tu te rends compte que le mot d'ordre c'est racisme enfin il y a plein d'autres choses évidemment tu vois mais tu as un racisme qui est très ancré et tiens d'ailleurs anecdote très marrante quand j'étais en ferme à yélarbon du coup yélarbon 200 habitants tu te doutes bien qu'ils ont pas vu des milliers d'arabes et de noirs ailler l'arbre. Et on va au supermarché à Coles avec mon meilleur ami, on fait nos courses et le caissier nous dit Ah, mais vous êtes français ? Je fais Oui, oui ! On commence à discuter, machin et tout. Et il nous fait Mais il n'y a pas plein d'arabes en France ? Et tu sais, j'ai vraiment eu envie de lui dire Mais tu sais ce que c'est qu'un arabe, au moins ? Est-ce que tu en as déjà vu un dans ta vie ? Et où t'as vraiment ces trucs de un peu cons de On dit qu'il faut haïr quelque chose, alors on va haïr. une sorte et c'est vraiment ce racisme je l'ai retrouvé tout au long de mon Australie quelque part pas avec tout le monde évidemment mais en grande majorité aussi par rapport aux aborigènes aux aborigènes et pas que finalement enfin tu vois ce coup des arabes en France c'est par rapport à des choses qu'ils ont pu entendre à la télé une information mais sans chercher plus loin comme enfin tu vois si en France on avait tous écouté pendant le covid oui les chinois ils nous ont amené le covid du coup on va tous détester les chinois enfin on n'a pas fait ça tu vois il y a toujours des cons mais voilà dernière question,

  • Speaker #1

    est-ce que tu aurais un conseil pour quelqu'un qui se partit en vie dans l'étranger ?

  • Speaker #0

    un conseil ? y aller en fait, passer de l'envie à la prise de billets d'avion etc, c'est le plus difficile et passer de l'envie au passage d'inertie je pense le fait de se dire se projeter et se dire à 50 ans Est-ce que je ne vais pas regretter de ne pas l'avoir fait ? Je pense qu'après, en conseillant, en partant, juste se faire confiance et écouter son intuition, c'est bien. Je pense qu'en réalité, on est tous dotés d'une intuition et qu'il faut plus s'écouter. Et après, normalement, le voyage se passe. Il se déroule. Voilà.

  • Speaker #1

    Il se passe plein de trucs.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Merci en tout cas de m'avoir partagé tout ça.

  • Speaker #0

    Pas de rien.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. J'espère que ça t'a plu. Si c'est le cas, je t'invite à mettre 5 étoiles sur la plateforme d'écoute sur laquelle tu te trouves. Et si tu connais quelqu'un qui aimerait partir en Australie mais qui ne sait pas trop comment ça se passe, je t'invite à lui partager cet épisode. A bientôt !

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Le Pourquoi du départ

    01:37

  • L'arrivée en Australie

    05:16

  • Les différences avec la France

    06:57

  • Le début des conflits avec son meilleur ami

    08:48

  • Voyage solo

    12:46

  • Travailler dans l'outback australien

    18:28

  • Travail en France vs Australie

    33:30

  • Voyager pour créer son monde utopique

    38:19

  • Retour sur expérience

    40:39

  • Petites questions / réponses

    43:15

Description

20 ans d'amitié qui se termine alors qu'ils sont à l'autre bout du monde.


C'est ce qui est arrivé à Bettina qui est partie faire un PVT en Australie avec son meilleur ami.

Quand on part avec quelqu'un on a tendance à se dire "soit ça passe, soit ça casse".


Malheureusement les 2 options arrivent.

Mais Bettina ne se laisse pas abattre et décide de prendre la route en solo pour continuer son aventure !

Elle fini par trouver du travail dans l'outback australien, où elle y bosse la moitié de son PVT.


Comment on rebondi quand on se retrouve d'un coup seule et livrée à soi-même à l'étranger ?

Travailler en Australie, ça donne quoi réellement ?
Comment on gère la solitude de la vie dans l'outback ?


C'est ce que Betti nous raconte, elle nous partage son histoire et son parcours de 3 ans en Australie.


Bonne écoute :)



PVT = Permis Vacances Travail

C'est un visa qui permet de travailler dans un pays, tout en voyageant. (en anglais : Working Holiday Visa)



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Transcription

  • Speaker #0

    Soit ça passe, soit ça casse, mais quand t'es amie pendant 20 ans avec une personne, tu te dis, ça va passer, tu vois. En fait, non. Il y a deux solutions. Soit tu rentres en France, soit tu continues et tu vas ailleurs toute seule.

  • Speaker #1

    Salut et bienvenue sur Partir, le podcast qui te montre les dessous de la vie à l'étranger.

  • Speaker #0

    J'avais un stress énorme, mais un stress heureux. Et c'est comme ça que je me suis retrouvée dans l'autre bague du coup. J'étais en plus de ça la seule bague-paqueuse. Je me suis retrouvée dans une équipe de 7 Australiens avec un anglais très approximatif.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui je retrouve Bettina qui a fait trois ans de PVT en Australie. Bonne écoute ! Donc toi Bettina, ça fait déjà trois ans que tu es en Australie. En France, il peut se passer beaucoup de choses. Et en ce qui te concerne, surtout, il y a eu deux choses principales. La première, c'est que tu es arrivée en Australie avec ton meilleur ami. Ça faisait 20 ans que vous étiez potes. Et au final, le voyage a fait que vous êtes arrivée à un point de rupture. Et vous avez du coup eu une rupture amicale et finalement pris des chemins différents. Et c'est quelque chose, je pense, qu'on se demande un petit peu avant de partir, quand on part avec quelqu'un, c'est comment ça va se passer, comment ça va se dérouler. Et un jour, la tourmentée, c'est un truc, soit ça passe, soit ça casse.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    C'est des choses qui arrivent, donc on va pouvoir en parler aujourd'hui. La deuxième chose, c'est que sur ces trois ans, tu as passé un an et demi dans l'outback australien, isolé de tout, au milieu de rien. Un an et demi, ça peut être long.

  • Speaker #0

    Pas d'un coup, mais oui, c'était long dans tous les cas.

  • Speaker #1

    Ça lui fait quoi ? 6 mois, 6 mois, 6 mois ?

  • Speaker #0

    2 mois, 6 mois, 9 mois. C'est quand même long,

  • Speaker #1

    9 mois. Mais avant tout, avant de rentrer dans le vif du sujet, la première question que je voudrais poser, c'est pourquoi tu as voulu partir vivre à l'étranger ?

  • Speaker #0

    Du coup, moi, j'ai un peu toujours voyagé. Quand j'étais jeune, c'était avec mes parents. On partait soit au Canada, en Asie ou en France. On partait pas mal. Après, quand j'ai travaillé, j'ai commencé à faire mes premiers voyages en mode backpack, vraiment plus, on va dire, moins organisé avec ma meilleure amie. Et j'avais à chaque fois, donc je suis partie à Cuba et en Inde comme ça. Et ces deux fois, je me suis retrouvée à la fin avec un sentiment de frustration de ne pas avoir pu approfondir que ce soit les rencontres ou te poser plus longtemps dans un endroit que tu as apprécié. Et donc du coup, j'avais cette envie de vraiment voyager sur un an et de m'arrêter là où ça me plaît. Après, tu te fais une image de la chose qui n'est pas réelle du coup, du tout au final. Mais ça reste, tu as le temps de profiter, de te poser, etc. Donc, c'est ça qui m'a motivée.

  • Speaker #1

    C'est moins expéditif de je viens, j'ai trois semaines, je vais voir si ça, ça. Là, tu as plus le temps. Tu avais envie de plus apprécier le moment.

  • Speaker #0

    C'est ça, tu apprécies le moment présent, etc. Après, il y a aussi le double tranchant. Finalement, quand tu as plus de temps, tu vas moins en faire parce que tu vas te dire j'ai le temps de le faire. mais ça reste quand même différent même au niveau des rencontres etc tu peux vraiment apprécier la vie à l'australienne même si c'est pas tant éloigné de notre culture que ça c'est quand même différent et tu apprécies enfin tu t'aperçois plus des différences etc quoi donc ouais

  • Speaker #1

    comme tu l'as vu la vie australienne tu as du coup choisi l'Australie ouais cette expérience là pourquoi l'Australie ?

  • Speaker #0

    ben à vrai dire c'était pas mon premier choix l'Australie Moi, de base, c'était l'Asie, l'Amérique latine qui me tentait parce que dans le voyage, moi, ce que je recherche plus que les beaux paysages, c'est vraiment apprendre des nouvelles cultures, etc. Pour, entre guillemets, un peu me prendre les bons côtés de chaque endroit où je vais, me créer un peu dans ma tête ma société parfaite. Mais l'Australie, en fait, j'avais des amis qui y étaient et on m'a vendu ça comme l'Eldorado pour se faire de la thune. Et en même temps, avec des beaux paysages, des road trips faciles, etc. Donc, je pense que c'est un bon pas, premier pas pour un voyage au long cours, justement. Parce que tu n'as pas cette différence clivante culturelle. Mais en même temps, tu es quand même dépaysé de par le monde animal, les paysages, etc. Donc, voilà. Et puis, j'avais des amis. Du coup, je les ai rejoints. Le projet, c'était de rester un an en Australie à la base, de me faire de la thune, du coup, et de partir après faire le tour de l'Asie. rentrer en France en train, mais en fait tu ne te fais pas tant de thunes que ça non ? Tu te fais beaucoup de thunes mais tu dépenses aussi beaucoup donc voilà quoi.

  • Speaker #1

    Et du coup tu as décidé avec ton meilleur ami de partir, vous avez choisi de partir tous les deux. Lui aussi il avait cette envie d'aller découvrir le Srami, de découvrir le monde.

  • Speaker #0

    Lui, il y était avant moi, il a fait un an avec une autre amie juste avant le Covid. Du coup, à la base, le projet, c'était que je les rejoigne. Mais il y a eu le Covid, du coup, il est rentré et on est reparti ensemble après. En fait, il a adoré l'Australie dans le sens où cette mode de vie road trip, vivre dans sa voiture, en mode camping, auberge de jeunesse, etc. C'est sympa, ça dépayse de ton petit mode de vie en appartement que tu peux avoir en France avec ton métier, etc. Et puis le travail en ferme, en extérieur, etc. Ça lui plaisait aussi. Du coup, il avait envie d'y retourner. Et puis le projet, c'était qu'on fasse notre année ensemble, voire un an et demi, et qu'on refasse l'Asie derrière tous les deux. Mais bon, il n'en a pas été comme ça finalement.

  • Speaker #1

    Ok, tu vas pouvoir me raconter ça dans quelques instants. Est-ce que tu peux nous dire, du coup, tu arrives en Australie. C'est quoi tes premières impressions ?

  • Speaker #0

    Du coup, je suis arrivé, on est arrivé à quatre en Australie, puisque j'avais ce mec-là, mon pote. Et puis je suis arrivé aussi avec une autre amie d'enfance. et son copain. Donc en fait, j'étais pas perdue, pas stressée, pas angoissée parce que déjà mon pote qui y avait été avant, il connaissait toutes les démarches, que ce soit pour travailler, pour la voiture, pour tous le téléphone, les comptes en banque, etc. Donc c'était beaucoup plus simple. Et donc du coup, ça m'a pas... En plus, je suis arrivée à Sydney qui est quand même du coup une ville très citadine. J'ai pas été tant dépaysée que ça quoi. Là où j'ai commencé à être vraiment dépaysée, c'est quand j'ai commencé à bosser à la ferme. Donc le premier travail, moi j'ai été du coup infirmière toute ma vie, j'ai jamais rien fait d'autre. Et là je me suis retrouvée en jogging, avec des chaussures de rando toute la journée, ramasser des citrouilles dans la pampa. Du coup, ça change carrément. Et puis, à vivre aussi avec des Australiens, parce que j'étais dans une petite ville de 200 habitants. Donc, tu avais le peuple de la ville où j'étais serveuse aussi. Et du coup, j'ai connu absolument que mon manager courait après des gros porcs pour les égorger avec ses chiens. Tu voyais qu'ils donnaient de la bière à leurs enfants à 14 ans. Une grosse fantase de dire. C'était vraiment plonger dans la culture un peu plus australienne qui est finalement très différente de la nôtre, tout en ayant ses similitudes.

  • Speaker #1

    Quelques-uns des plus grandes différences que tu as pu voir ?

  • Speaker #0

    Dans le mode de vie, je dirais beaucoup plus proche de la nature, en quelque sorte, parce que niveau écologie, on n'y est pas vraiment. Mais leur délire, c'est de faire du camping, c'est d'avoir des bonnes voitures pour pouvoir aller dans l'outback, faire des road trips. et tout ça donc ça ça change pas mal après bon malheureusement ce qui change beaucoup c'est la bouffe aussi quoi où t'as des gros steckes de 2 kilos ou que sais-je à te manger et puis ouais après sinon j'ai pas tant vu de différence que ça non plus avec les australiens européens entre guillemets parce qu'il y a aussi le côté aborigène qui est différent mais dont je peux pas trop ouais où tu fais moins de rencontres, c'est moins facile de rencontrer quoi

  • Speaker #1

    comment du coup tu t'es adaptée à ce changement de vie tu passes de infirmière à l'IS à dans la campagne australienne comment tu t'adaptes à tout ça pour le coup ça je pense que j'ai un peu des capacités d'adaptation autant j'adore

  • Speaker #0

    la ville je suis une fille de la ville etc mais j'aime aussi quand il y a du soleil ma vie va bien déjà premièrement donc l'Australie pour ça après ça m'a fait du bien justement au début j'étais là je ramassais mes citrouilles de 15 kilos j'étais là je me dépensais j'avais un corps comme jamais j'ai eu dans ma vie j'avais de l'énergie en revente c'était super bien en Australie je me suis juste dit tu vas juste écouter bêtement ce qu'on te dit de faire et tu le fais et franchement ça m'a détendu je ferais pas ça toute ma vie mais ces boulots où t'as pas besoin de réfléchir qui sont beaucoup physiques ça change et c'est bien aussi de découvrir ce côté là ouais c'est bien du bien au moral,

  • Speaker #1

    de lâcher la pression. Comment tu te sens dans cette nouvelle vie,

  • Speaker #0

    après quelques mois en Australie ? C'est là où ça a commencé à pêcher avec mon meilleur ami. J'avais beaucoup de rancœur à ce que j'espérais oublier. En vivant H24 avec lui, ce qui n'a pas été du tout le cas, je lui ai un peu plus ou moins fait payer. Ça a été trop dur au bout d'un moment pour moi de rester dans cette ferme avec lui. Du coup, je me suis dit...

  • Speaker #1

    Avec toi aussi dans cette firme ?

  • Speaker #0

    Oui, on vivait ensemble, on bossait ensemble. C'était mes trois premiers mois d'Australville, Sydney et après la ferme. Et du coup, je me suis rendu compte que j'étais malheureuse d'être avec eux, d'être avec lui. Je ne me reconnaissais plus. C'est là où je me suis dit, quand ça ne va pas, là, il y a deux solutions. Soit tu rentres en France, ce que je n'avais absolument pas envie de faire. Soit tu continues et tu vas ailleurs toute seule. Et c'est ce que j'ai fait tout en disant à mon meilleur ami, j'ai besoin de prendre de l'espace, je vais partir deux mois, tu finis l'affaire, mais après tu me rejoins, on va faire un road trip, etc. Donc ce n'était pas à ce moment-là vraiment notre rupture amicale. Et du coup, je suis partie en mode solo et c'est là où finalement j'ai vécu. mieux mon Australie quelque part parce que tu t'écoutes toi-même, tu fais finalement beaucoup plus de rencontres je pense quand tu es seule que quand tu es avec des gens. Et puis comme moi tu n'as pas le permis de conduire, tu es obligé de chercher des gens avec qui faire des road trips si tu as envie de faire des road trips. Donc tu te sociabilises et tu te redécouvres d'une autre manière et ça c'est cool.

  • Speaker #1

    J'imagine que c'est un tout autre voyage finalement quand tu es seule que quand tu es avec quelqu'un.

  • Speaker #0

    Oui. finalement moi mon début de voyage c'était pas tant l'arrivée en Australie que l'arrivée à Darwin

  • Speaker #1

    Du coup j'ai plein de questions par rapport à ce que tu viens de dire déjà du coup avec ton meilleur ami est-ce que tu penses que c'est le fait d'avoir été en voyage dans un autre contexte qui a fait que l'amitié n'a pas fonctionné à ce moment-là ou est-ce que c'était qu'avant il y a eu des choses qui ont été un petit peu tout au long de votre amitié et qui se sont amplifiées en voyage ? Est-ce que tu penses qu'il a déclenché un peu cette rupture ? Parce que ça faisait quand même 20 ans. Ouais. C'était pas 20 ans.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais.

  • Speaker #1

    Et là, du coup, au bout de trois mois,

  • Speaker #0

    ça casse, ça n'a plus... Pendant 19 ans, on a eu l'amitié la plus parfaite au monde, en réalité, où tout était beau, tout était rose. Et puis quand il est rentré d'Australie, c'est là où il y a... Enfin, ben, c'était différent. Ouais. Alors, je ne sais pas s'il a changé en Australie, si moi j'ai changé, ou s'il y a des choses que... Je ne sais pas vraiment ce qui s'est passé, mais en attendant, j'ai accumulé énormément de rancœur parce que j'ai toujours eu tendance à me dire, ne m'embête pas les gens à leur dire ce qui ne va pas, prends sur toi et laisse couler. Et c'est ce que j'ai fait beaucoup pendant cette année où il est revenu en France. Et en fait, quand on est reparti ensemble en Australie, le fait de vivre avec lui H24, de travailler avec lui, etc., je me suis rendu compte qu'on avait une relation qui était vraiment très malsaine. et que moi, je lui en voulais pour énormément de choses, que je lui faisais payer. Et lui, du coup, il me fuyait. Donc, du coup, c'est là où ça n'avançait plus, c'est là où ça a cassé, où en fait, il fallait soit se séparer, peut-être pour mieux se retrouver un jour, ou peut-être pour être... Aujourd'hui, je lui reparle à nouveau, on commence à redevenir amis. Mais en tout cas, il y a eu un clivage à ce moment-là, et c'est, je pense, la vie commune, plus les rancœurs que j'ai tues pendant un an. tout ça a cumulé il fallait que vous soyez de l'autre côté de la terre ou d'un champ de citrouilles il y a eu des clics je me le disais avant soit ça passe soit ça casse mais quand t'es amie pendant 20 ans avec une personne tu te dis ça va passer et je vais faire en sorte que ça passe en fait non parce que le naturel est

  • Speaker #1

    plus fort que tout je pense justement t'arrives dans ce nouveau pays c'est ton point de repère et là tu décides de partir toute seule de ton côté Comment tu te sens, du coup, à ce moment-là, que tu te retrouves seule et que tu décides de tracer ta route ?

  • Speaker #0

    Honnêtement, j'avais un stress énorme, mais un stress heureux. Ouais. Genre, vraiment, je me souviens encore de quand j'ai pris mon bus à Yélarbon, du coup, petite ville de 200 habitants, pour aller à Brisbane. J'avais les larmes aux yeux, mais de joie de me dire, putain, je ne sais pas ce qui va m'attendre. Honnêtement, ça ne pouvait pas être pire. Du coup, j'avais ce truc de j'ai touché le fond, je vais remonter et je vais me découvrir et je vais me rendre fière. C'est en vrai ce qui s'est plus ou moins passé. Ce n'est pas une ligne droite pendant deux ans et demi. Tu passes par plein d'émotions. Le gros de l'histoire est positif.

  • Speaker #1

    Tu as senti que tu avais pris la bonne décision.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Si j'étais restée à la ferme, j'aurais... Je répète un câble.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu disais que c'était un peu comme un nouveau départ de première arrivée en Australie, quand on parait toute seule. C'est quoi les plus grosses différences entre voyager avec un pote et voyager toute seule ?

  • Speaker #0

    Alors, du fait que je n'ai pas le permis de conduire, déjà, moi, je sais que du coup, je vais partir. Il va falloir que je me débrouille avec les gens que je rencontre et les transports en commun et les avions, etc. Donc, j'étais plus dans le truc où je vais... arrêter de faire des fermes et plutôt me trouver du travail en ville, dans des villes plus ou moins grandes, mais villes, donc il y a cette différence. Après, du coup, on avait notre indépendance, on avait notre voiture avec nos tentes, etc. Je suis arrivée à Darwin, bim, auberge de jeunesse. J'avais déjà fait des auberges de jeunesse dans ma vie, mais alors les auberges de jeunesse de Darwin que tu as vues, elles sont immenses. Tu as l'impression que je suis arrivée en pleine saison, donc c'était blindé de jeunes, fêtards de tous les âges, de backpackers. Ça parlait plus français que australien, je pense, enfin que anglais d'ailleurs. Et moi, ce qui m'a beaucoup stressée, ça a été, maintenant, je vais devoir chercher du travail toute seule. Je vais devoir faire mes entretiens d'embauche toute seule. Je ne vais pas avoir de soutien quand je rentrerai, etc. Mais au final, quand tu te retrouves à zéro dollar sur le compte, tu n'as plus le choix. Du coup, tu te bouges et voilà.

  • Speaker #1

    Ça prendrait un petit peu le fait de devoir te retrouver seule et gérer toute seule ?

  • Speaker #0

    Oui, mon anglais était... pas ouf. Je savais baragouiner quelques phrases en anglais, mais voilà. Après, moi, j'ai une allergie à tout ce qui est papier, à tout ce qui est CV, écrire, remplir des trucs, machin et tout. Moi, je déteste ça. Il a fallu que je m'y mette, quoi. Mais encore une fois, quand t'as plus de sous pour manger, t'as plus le choix, t'as pas envie de... Donc, tu le fais. Et c'est comme ça que je me suis retrouvée dans l'autre vague, du coup. Mais... Voilà.

  • Speaker #1

    où on est actuellement et du coup tu parlais de quand t'es seule, t'en viens à sociabiliser etc, mais quel rapport du coup t'as à l'amitié dans ce contexte là après avoir vécu un peu cette rupture de j'ai une amitié de 20 ans qui en vient à péter en étant en voyage comment tu te sens pour du coup sociabiliser avec les gens et te faire des potes suite à ça

  • Speaker #0

    Je t'avoue que Moi je suis une grande timide On dirait pas mais je suis quand même une grande timide Du coup j'ai plutôt tendance à laisser les gens aller vers moi Mais par contre à être Hyper réceptive Je suis pas quelqu'un d'autain Je vais sourire Quand je vais marcher je vais sourire aux gens Je vais dire bonjour etc Mais je vais pas engager les conversations Après quand quelqu'un engage la conversation avec moi Je vais être réceptive, souriante, très engagée derrière Et c'est un peu comme ça que j'ai fait Et je pense qu'il y a, enfin en tout cas moi quand je me suis retrouvée à Darwin, il y a eu un peu une force féminine où je me suis retrouvée avec des petites françaises super cool de mon âge ou plus jeune. Et où finalement ça m'a un peu aidée à reprendre confiance, etc. Donc ça c'était cool. Et si on saute le chapitre du coup où j'ai eu ma vraie rupture avec mon meilleur ami, où on s'est dit bah non on se parle plus, c'est terminé, etc. J'ai atterri à Broum après dans une auberge de jeunesse pareille. Et alors que j'avais ma confiance en moi à zéro, parce que je me suis dit qu'il ne me court même pas après, alors que ça fait 20 ans qu'on est amis, et que les gens sont venus vers moi, à l'inverse, ça m'a reboostée de fou. Et à la fin de Broum, j'ai triplé ma confiance en moi de base. J'avais plein de potes. Et après, j'ai perdu mon meilleur ami, entre guillemets perdu. Du coup, me séparer des gens, ça n'a plus été terrible après ça. J'avais toujours se dit, après ce que j'avais vécu, je me suis lancée dans le truc où j'ai compris aussi que des rencontres, tu en fais et tu te sépares tout au long de ta vie. Et prendre ce que les gens ont à te donner et donner ce que tu as à leur donner et te suffire de ça. Donc ça a été un peu le mot d'ordre après.

  • Speaker #1

    Oui, vraiment juste les gens, ils vont, ils viennent.

  • Speaker #0

    C'est la vie.

  • Speaker #1

    J'apprécie les bons moments.

  • Speaker #0

    C'est ça. On s'en va. C'est pas grave.

  • Speaker #1

    C'est un moment et garder que ça.

  • Speaker #0

    Te souvenir, pouvoir toujours parler et puis rencontrer d'autres personnes. Et puis, c'est indéfini comme ça. C'est ça le voyage. C'est rencontrer toujours plus de gens, etc. Donc, c'est cool. Au final,

  • Speaker #1

    cette rupture amicale, ça t'a peut-être un peu aidé à lâcher prise sur les au revoir, l'attachement,

  • Speaker #0

    etc.

  • Speaker #1

    Et peut-être plus apprécier l'instant présent avec la personne.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est beau. C'est beau. Et du coup, comme tu disais, Tu as cherché du travail, tu as été dans l'outback australien.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Nous y voilà. L'outback, du coup, pour expliquer un petit peu, c'est vraiment la partie reculée de l'Australie.

  • Speaker #0

    Oui. Pas grand-chose. Oui. Ce n'est rien. Pas que l'arrière. C'est bizarre.

  • Speaker #1

    Tu ne peux pas.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Tu as du coup fait, comme tu nous disais, deux mois et six mois et neuf mois.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Au même endroit, dans le même travail, c'est-à-dire un bar à lodge.

  • Speaker #0

    Enfin, bar à lodge, j'en aime l'air.

  • Speaker #1

    pays, à quelques heures de Darwin, un peu sur la droite, perdu au milieu de la forêt. Tout autour de nous, c'est des kilomètres, des kilomètres, des kilomètres de forêt.

  • Speaker #0

    Et du rien.

  • Speaker #1

    Des bupalos.

  • Speaker #0

    Voilà. Des oiseaux. Des coca-boras.

  • Speaker #1

    C'est tout grave. Un an et demi, pour les occidentaux que nous sommes, ça peut être long. Nous qui sommes habitués à travailler, remplir nos journées, faire plein de trucs, être illuminés par eux. plein de choses dans notre environnement, se retrouver au milieu de rien, de la nature. Les seules personnes que tu côtoies ici, c'est tes dix collègues et les vingt clients, si ce n'est pas moi. On se sert le midi et le soir pour le petit-déj et le dîner.

  • Speaker #0

    Encore, ça dépend. Moi, je travaille en cuisine. Je ne les vois même pas, ceux-là. Pas trop.

  • Speaker #1

    Donc, c'est vraiment quelque chose. Un an et demi dans l'outback australien. Je ne sais pas si ceux qui écoutent peuvent mesurer ce que c'est, mais c'est quelque chose.

  • Speaker #0

    C'est des hauts et c'est des bas.

  • Speaker #1

    Et du coup, comment toi, t'as vécu cette expérience ?

  • Speaker #0

    Je me souviens déjà quand je suis arrivée pour la première fois, du coup, déjà après la folie darwinienne où c'est parti, parti, parti tous les soirs.

  • Speaker #1

    T'arrêtes jamais.

  • Speaker #0

    Trop de jeunes, t'arrêtes jamais, vie en communauté, en auberge de jeunesse. Là, tu prends l'avion et tu vois juste, t'es dans ton petit coucou de 10 places et tu vois juste, en fait, des endroits où il n'y a pas une seule baraque, des plages immenses, mais où il n'y a pas de traces de voitures. Tout est immaculé. Enfin, t'as pas de vie humaine, ça. Et honnêtement, moi, je ne savais même pas que c'est... Enfin, je savais que ça existait dans certains endroits, mais pas ce... Enfin, je ne l'imaginais pas tel quel, quoi, de voir ces étendues sans rien. Du coup, c'est quelque chose. J'avais pareil, les larmes aux yeux de stress, d'enthousiasme, d'excitation d'arriver là. Et puis, du coup, la première fois que je suis arrivée ici, j'étais en plus de ça la seule backpackeuse. Donc, je me suis retrouvée dans une équipe de sept Australiens avec un anglais très approximé là-dessus et à devoir gérer au milieu de nulle part. Et bien, tu te découvres, tu apprends à t'occuper seule aussi. Moi, ce que j'ai appris ici, notamment, c'est de m'écouter. Quand j'ai envie d'être seule, ne pas hésiter à le dire et fuir les gens. Et quand j'ai envie d'être avec les gens, ne pas hésiter à venir vers eux et à communiquer avec eux. Donc, j'ai plutôt appris à m'écouter ici. J'ai aussi découvert une part de moi un peu plus sombre, du coup, dans la solitude, je pense. C'est marrant parce qu'on est des femmes. on a des cycles hormonaux et que j'ai jamais ressenti dans ma vie et je crois que la première fois que je les ressens quand j'ai mes règles que je me rends compte que j'ai moins le moral que je vais être à fleur de peau je l'avais jamais ressenti mais alors ici je ne vois que ça j'ai à peu près 5-6 jours de déprime par mois de ce que je veux je suis toute seule qu'est-ce que je fous là j'ai besoin de mes amis, de mes proches et à l'inverse quand je me suis retrouvée à Perth pendant 6 mois Ça me manquait, cette solitude, cette nature, ce silence, ce manque d'immeubles, de voitures, etc. Finalement, je ne sais pas si c'est le fait de jamais être satisfait de là où tu es ou pas, mais tu as des bons et des mauvais côtés dans tous les cas. Je ne sais plus trop où je voulais en venir. Du coup, tu vis en t'occupant, en t'écoutant. Moi, je suis... pas du genre à me dire il faut que je fasse du sport je vais aller faire du sport, si j'ai pas envie de faire de sport je vais pas faire de sport, c'est pour ça que je ne fais pas de sport et je vais regarder des séries si j'en ai envie et puis il y a des moments où je me suis un peu replongée à dessiner et puis il y a eu des moments où j'ai écrit aussi sur l'Australie, mes expériences à Darwin etc. Donc finalement j'ai fait des trucs que j'avais pas l'habitude de faire notamment lire ou j'avais perdu l'habitude de lire je lisais un livre par an voire moins Là maintenant j'arrive à lire un livre tous les deux mois, tous les deux trois mois, donc c'est cool. Et finalement tu te retrouves à faire des activités que tu oublies dans ton quotidien. Ouais,

  • Speaker #1

    t'as peut-être plus de temps pour te recentrer sur toi, sur ta personne, sur ce que tu fais, etc.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Ouais, le fait qu'il y ait zéro stimulation externe. Il n'y a pas d'immeuble, de pub, de panneaux publicitaires,

  • Speaker #0

    ainsi de là. De passage piéton ! alors, il n'y a même pas de route il n'y a pas de route non, non,

  • Speaker #1

    il n'y a rien j'avais réfléchi à ça un peu et je pense que c'est le fait que tu vois, vu qu'il n'y a rien autour de nous tu en viens à concentrer ton attention sur d'autres trucs par exemple, tu vas plus apprécier le vent dans les arbres, tu vois, la petite brise qu'on ressent sur nous actuellement exactement,

  • Speaker #0

    le soleil le coucher de soleil,

  • Speaker #1

    et aussi beaucoup plus soi-même, tu parlais des cycles hormonaux en tant que femme et ça franchement, c'est vrai...

  • Speaker #0

    et je trouve que du coup on s'écoute un peu plus nous et on parle pas assez du fait de comment ça nous impacte dans notre voyage franchement c'est un truc de fou déjà quand t'es en road trip c'est super chiant tu l'as pas encore expérimenté mais alors avoir tes règles quand t'es dans des free camps et que t'as pas de toilettes rien c'est super chiant mais

  • Speaker #1

    côté émotionnel aussi c'est parfois compliqué déjà le voyage tu passes par plusieurs états émotionnels mais avant tes règles t'es là t'as envie pleure et t'es en déprime, t'as t'arrête tu te dis bon bah en fait finalement la vie était pas si horrible que ça et du coup ouais faut savoir t'apprends à rebondir malgré tes hormones et tout à avancer malgré tout ça et à les reconnaître aussi à

  • Speaker #0

    savoir ok en fait ça c'est juste mes hormones, ça va aller mieux dans 3 jours ça va partir quand tu le captes plus quoi mais quand t'es seul d'autant plus parce que Du coup, t'es seule avec tes pensées aussi. Et tes pensées qui vont être positives les trois quarts du temps et qui, par moments, tu vas pas comprendre, mais tu vas avoir des pensées négatives. Tu vas prendre la mouche pour rien. Mais ouais. La solitude et les hormones. C'est un bon combo. Un bon combo.

  • Speaker #1

    Et du coup, comment toi, tu gères cette solitude, ces pensées qui peuvent être un peu moins positives, etc. Comment tu arrives à gérer un peu tout ça ?

  • Speaker #0

    Alors nous, on a un outil actuellement qui est génial et qu'ils n'avaient pas avant. Et je ne sais pas comment ils faisaient, mais le téléphone, en fait. Si ça ne va pas, j'appelle ma mère en France. Je lui parle pendant une heure de tous mes problèmes. Et puis après, ça remonte un peu le moral. Et voilà, pareil, tu gardes quand même un contact avec tes proches. Donc ça remonte le moral. Sinon, tu te vides l'esprit. Je sais que des moments où ça n'allait pas bien, je me prenais un petit verre de vin et ma petite clope et j'allais sur les strips. C'est un endroit où tu n'as aucune lumière. Et le soir, tu as des étoiles partout. Tu vois les étoiles filantes et ça te détend, ça te repose. Après, quand ça ne va pas, je me change les idées avec une série. Tu vas marcher, t'as le vélo, et voilà quoi.

  • Speaker #1

    C'est bien au final d'être... C'est un mal pour un bien, on va dire, d'être ici, parce qu'être ici, ça provoque certaines émotions négatives. Mais d'être dans la nature, observer les étoiles et trucs comme ça, ça te rebooste finalement. Donc le mal te fait du bien.

  • Speaker #0

    Mais c'est ça. Alors qu'au final, quand j'étais à Darwin, et que c'était parti, parti, parti, au final, tu ne te concentres pas sur tes émotions parce que tu en as tout le temps des nouvelles, etc. En final, tu te... perd complètement et moi à la fin de Darwin je savais plus trop qui j'étais en réalité mais franchement moi ce mois et demi à Darwin il m'a tué il m'a chamboulé dans le sens où c'était beaucoup trop d'informations et de c'est vraiment une ville de moi je l'appelais Vice City c'est vraiment une ville de vie t'as tous les vies c'est où tu te retrouves vite perdu là dedans le calme finalement est de concentrer sur toi tes émotions et accepter quand ça va et quand ça ne va pas, c'est mieux. Je pense que de perdre dans plein de soirées, de gens, de tout ça.

  • Speaker #1

    Parfois, un peu aller dans l'excès pour évacuer, mais aussi pour recentrer sur toi. Tu penses que d'être ici, dans une zone isolée, ça t'a aidé à mieux te connaître ?

  • Speaker #0

    Ça, je n'en suis pas vraiment sûr non plus. Peut-être oui, à mieux me connaître. Par contre, à mieux m'accepter, non. À la limite, quelque part, j'ai vu plus de défauts que ce que je ne voyais avant. J'ai découvert plus de... En fait, je crois peut-être que j'ai trop apprécié ma solitude et que j'ai plus de mal à être avec les gens aujourd'hui. Mais je pense que ça, c'est un cycle et c'est pareil. Je vais me retrouver trois semaines avec des gens et ça va aller mieux aussi.

  • Speaker #1

    Un temps de réadaptation.

  • Speaker #0

    Oui, à tout.

  • Speaker #1

    Je compare un petit peu le fait d'être ici avec le confinement. Oui. Tu vois personne. Bon, toi, c'est pas pareil, tu étais infirmière, tu voyais des gens.

  • Speaker #0

    Ouf ! T'es infirmière de nuit, je l'envoyais pas tant que ça.

  • Speaker #1

    Mais moi, du coup, j'étais vraiment enfermée. Je voyais que mon frère, ma sœur et mon père quand ils rentraient du boulot, t'es habituée à ne plus voir personne.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Quand tu ressors, que tu redécouvres la vie, comme quand on a été à Darwin, quand on avait une semaine de vacances, c'est...

  • Speaker #0

    Trop d'informations !

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui se passe ? Mais je pense qu'on se fait habituée vite, au final.

  • Speaker #0

    Oui, non, mais... clairement mais il y a des moments où tu vas sentir du coup l'extrême et tu vas dire putain je retournerais bien me poser un peu à la nature et me mettre au verre et à une vie saine mais du coup c'est bien je pense d'être passée par là parce que tu sais que ça ça existe et t'as un peu cette étape bien-être dans la nature quand t'es toute seule et tout et

  • Speaker #1

    du coup rien ne t'empêche d'aller faire un tour toute seule dans une plage où il n'y a personne oui carrément avec un petit délit t'as toujours des endroits où tu peux te poser des questions c'est quoi qui t'a le plus marqué dans ton mode de vie et le fait d'être ici ?

  • Speaker #0

    ce qui m'a le plus marqué c'est qu'il faut dire aussi que c'est un monde un peu masculin où on est on n'est pas 10 000 filles donc ce qui m'a le plus marqué c'est d'être un peu la petite princesse notamment l'année dernière où j'étais vraiment la petite princesse du camp tout le monde prenait soin de moi et tu veux que je t'amène au lodge qui est à littéralement 5 minutes à pied en voiture ce genre de truc où on prend vachement soin de toi où on fait attention à tes sentiments etc ça c'était agréable et ouais du coup un fait d'entraide où chacun va un peu apporter sa petite pierre pour se faire se sentir bien les autres quoi les pêcheurs qui dès qu'on a un jour de repos retournent pêcher avec nous pour qu'on sorte un peu de... de cette prison dorée quoi parce que faut savoir que nous finalement on est limité à un rayon de quoi ? 10 km ? tout le camp enfin finalement parce que sans voiture on peut enfin ouais non j'ai aucune notion des kilomètres mais quoi

  • Speaker #1

    1 km ?

  • Speaker #0

    1 km ?

  • Speaker #1

    oh la la j'ai aucune notion pour expliquer où on est en fait on est dans vraiment une forêt Au milieu, il y a des petites lodges.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Il y en a 12 précisément. Les clients peuvent venir dormir. Il y a une plus grande lodge ouverte. C'est le restaurant qui est à moitié ouvert. Et du coup, il y a juste trois tables avec 24 places.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas plus de clients, donc c'est très peu. Et à 300-500 mètres, il y a la staff area où il y a deux dons de gaz où on peut dormir. Et une cuisine qui est une espèce de grande tente en plastique.

  • Speaker #0

    C'est ça, disons-le franchement, avec des moustiquaires.

  • Speaker #1

    Voilà, et il y a un endroit où il y a les machines à laver, etc.

  • Speaker #0

    et les trigos pour la cuisine, et c'est tout. Mais du coup, c'est carrément petit. Oui, c'est super petit. On n'a même pas un kilomètre à prendre. Voilà, c'est ce que je pensais. Allez, on va dire trois kilomètres avec les vélos. Mais même avec les vélos, tu es bloquée. Oui. Oui, parce qu'au bout d'un moment, à un moment où je me suis dit, je vais aller à la petite ville à vélo. C'est peut-être deux heures, mais c'est plat, donc ça va. Mais que nenni, c'est du sable. Et quand il y a une voiture, c'est méga dangereux parce que tu as tout le sable dessus. Et si il y a une autre voiture, personne ne te voit. Tu ne vois pas. Du coup, tu es bloqué dans cette prison verte. Mais prison quand même. Tu n'as pas ta liberté de mouvement. Tu ne peux pas te dire, j'ai envie d'une pizza, je vais aller me faire une pizza aujourd'hui. Le village le plus proche est à 30 minutes en voiture. À 100 kilomètres. Tu ne vas pas à pied. donc t'es limitée dans tes activités t'es limitée dans ton travail et du coup chacun fait en sorte que tu te sentes quand même bien en général c'est dommage cette année on en fait pas trop mais l'année dernière on faisait des feux de camp tous les soirs on prenait notre petite bière et nos cigarettes autour du feu de camp tous ensemble tous les soirs, on mettait la musique on discutait c'était un peu plus convivial que cette année après ça a été convivial cette année aussi mais pas de la même manière... Mais ouais, c'est cool. Tu t'apportes ta petite pierre à l'édifice.

  • Speaker #1

    Je pense que tout le monde sait un peu ce que c'est. C'était un des gars qui me disait on est dans le même bateau.

  • Speaker #0

    On avance tous ensemble. Mais ouais,

  • Speaker #1

    en tout cas, ça crée mode de vie ici. Donc ouais, une fois qu'elle est passée en tout pour tout un an et demi, franchement, chapeau. Ça fait un mois et demi et quand je réfléchis à un an et demi, je me dis... Il faut s'accrocher.

  • Speaker #0

    Encore une fois, ce n'était pas direct. J'ai fait deux mois et j'ai eu plus de six mois de pause. Et après trois mois de pause, j'ai refait six mois. J'ai eu des coupures quand même. C'est un peu compliqué,

  • Speaker #1

    mais quand même, tout s'accumulait. Tu as pu vraiment t'imprégner d'un certain mode de vie australien que pas énormément de gens voient. Il y en a beaucoup qui restent. Sydney, Melbourne et Banville. Tu as pu vraiment aller voir. là, un bac australien.

  • Speaker #0

    Honnêtement, je trouve ça triste, les gens qui vont jusqu'en Australie pour rester dans les grandes villes, alors que ce qu'il y a à découvrir en Australie, c'est tout le reste, je pense. Bref, petit aparté. Petite parenthèse.

  • Speaker #1

    La plus grosse différence que tu as pu voir entre travailler en Australie ou travailler en France ?

  • Speaker #0

    L'organisation. Si vous pensez que nous les pensées, on n'est pas organisés, ne venez pas en Australie. Parce que vraiment, genre, ouais, non, c'est que tu ne sais pas la veille au lendemain, les horaires que tu vas faire, avec qui tu vas travailler. Ton manager, ton chef, il ne va pas regarder à être équitable avec tous ses employés. On va te demander de nettoyer des tentes, par exemple, ici. Et puis derrière, ils vont... souffler le bouche, enfin souffler toutes les feuilles et la terre qu'il y a dans le bouche, donc du coup ils vont te mettre toute la poussière dans la salle de bain donc non ouais,

  • Speaker #1

    l'organisation n'est pas là c'est la plus optimale ouais,

  • Speaker #0

    voilà, l'organisation n'est pas là, après t'as le c'est ça ma plus grosse différence en Australie et après dans ce genre de métier où tu vis et tu travailles avec tes collègues enfin avec les mêmes personnes quoi, donc on est vraiment 10 personnes à vivre ensemble et travailler ensemble Donc, si t'aimes personne, t'es un peu dans la merde. C'est compliqué. Va falloir apprécier ta solitude. Mais après, il y a quand même une bonne ambiance. Notre manager, il est super bonard, il est rigolo, il fait tout ce que tu veux. Alors, même s'il n'est pas hyper organisé, encore une fois, on ne va pas se mettre trop. Mais ça va, l'ambiance est bonne, il n'y a pas de soucis. Et sinon, quelle différence entre le travail en France ?

  • Speaker #1

    J'avais entendu... Je ne sais pas si tu as remarqué sur la communication indirecte quand les choses ne vont pas.

  • Speaker #0

    Oui, oui. L'hypocrisie, moi, je t'appelle ça. On peut appeler ça comme ça. Hypocrisie australienne. Non, non, c'est vrai qu'on va te dire que tu fais tout bien, que tu fais tout bien. Tu vas y croire. J'ai vu des gens se faire virer alors qu'on ne leur a jamais dit ce qui n'allait pas dans leur travail. On ne te donne pas de deuxième chance en quelque sorte. Je trouve que tu es aussi plus ou moins jugé à la tête, quelque part. Et à la personnalité aussi. Mais si on ne t'aime pas, on va tout faire pour te faire partir.

  • Speaker #1

    On ne va pas te dire que ça ne va pas, etc. Non.

  • Speaker #0

    On va faire en sorte que tu aies des compétences. Voilà. C'est vrai qu'on en avait déjà parlé de ça. Je ne sais pas si c'est nous qui avons raison en France pour le coup de dire les choses avant de... Je pense qu'il y a un juste milieu à faire, forcément. Mais quelque part, nous, on est aussi super râleurs et peut-être un peu trop francs du collier quelque part. Bref, c'était juste le truc. Ne pas dire que nous, les Français, on est mieux que les Australiens, parce que je ne pense pas du tout que ce soit vrai, mais c'est la différence.

  • Speaker #1

    Voir justement les deux.

  • Speaker #0

    Moi,

  • Speaker #1

    je sais que c'est pour ça aussi que j'étais venue ici. C'était pour voir vraiment une autre manière de travailler. Et au final, est-ce que c'est mieux ? Est-ce que c'est moins bien ? Pas forcément, tu vois.

  • Speaker #0

    Non, oui.

  • Speaker #1

    Nous, là, tu vois, par exemple, on va dire, ouais, c'est pas organisé. Ce n'est pas optimal, mais c'est avec nos cerveaux de français qui sont accueillis.

  • Speaker #0

    C'est nos habitudes culturelles.

  • Speaker #1

    Eux, ils ont l'air de très bien le vivre.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Du coup, c'est de la débrouille aussi. C'est du MacGyver. On devrait se pistoler des trucs. Ici, le mécano, il fait l'électricité, il fait la plombée. Après, ça fonctionne. Après, l'hypocrisie aussi, ce que je voulais dire aussi, c'est que l'hypocrisie, ce n'est pas forcément quelque chose de mauvais. même dans le monde du travail alors je pense qu'il faut dire quand quelqu'un fait mal son travail pour qu'il puisse se réajuster mais après dire que tu n'aimes pas quelqu'un sans raison spécifique autant faire un peu de pocu de riz entre guillemets de temps en temps même encore tu vois si

  • Speaker #1

    tu n'as pas forcément envie d'aller plus loin avec la personne que tu ne vois pas évoluer avec elle pourquoi je n'ai pas dans le futur avec cette personne dans son travail etc pourquoi faire l'effort tu vois de aller essayer de la pistoler, de faire voler la personne peut-être qu'ils ne se prennent pas la tête de toute façon elle va partir il y a un prochain qui va venir je vais lui faire des sourires histoire que ça se passe bien quand on est au travail et après on ne se parle plus c'est intéressant à voir à observer surtout quand tu n'es pas habitué à ça je trouve que c'est bien aussi d'être ici parce que ça déconstruit un peu les idées qu'on s'était fait... tout est reçu et tout ce qu'on a construit pendant des années au travail c'est comme ça tout ce qu'on porte c'est comme ça mais là tu vois que finalement non,

  • Speaker #0

    c'est ça t'as d'autres possibilités dans le monde c'est ça le voyage que ce soit dans le travail ou dans tout quelque part, c'est que tu vas te rendre compte que nous non, on n'a pas forcément raison sur notre manière de faire et que finalement il y a des trucs à piocher un peu partout pour créer quelque chose de beaucoup mieux

  • Speaker #1

    comme tu disais au début piocher un peu le bon partout dans ta bouche pour créer ta société idéale voilà c'est ça au monde utopique t'as pu développer un petit peu ton idée du monde utopique avec les voyages que t'as pu faire etc ouais

  • Speaker #0

    un petit peu et ça s'inspire de quel pays bah du coup moi je suis partie à Cuba dans la réalité évidemment il y a plein de choses qui ne vont pas et je suis claire avec ça... Mais sur papier, t'as un côté où tout le monde est égaux, tout le monde a de la bouffe, tout le monde a un taux au-dessus de sa tête, il y a un taux d'analphabétisme de ce que j'avais vu qui est à zéro, et un accès à la santé pour absolument tout le monde sans inégalité. Déjà ça, sur le papier, j'avoue que j'aimais bien. En Inde, ce que j'ai pu piocher, c'est ce respect de la vie en général. où ils sont très végétariens, où ils font attention à tout, où ils sont respectueux de la vie et de la nature qui les entoure, dans leur sens, attention, parce que la notion de pollution, par exemple, dans tout ce qui est pays défavorisés, ils vont avoir tendance à jeter leurs déchets par terre, etc. Mais un sens où on ne tue pas pour rien, on peut se nourrir autrement, enfin, je ne suis pas végétarienne, mais j'admire quand même ce mode de vie. Ouais, et puis la religion hindouiste, qui pareil, n'est pas du tout parfaite. Je pense, comme dans beaucoup de religions, la femme qui est inférieure à l'homme, etc. Mais sur ces grands principes aussi, qui est quand même assez belle et très intéressante et très imagée, racontée. Après, ouais, ça, en Inde et à Cuba, ce qui me vient à l'idée, il y a ça. Donc voilà, c'est ça. C'est ça. Après, on nous dit, qu'est-ce que je prendrais d'autre ? Merde ! Les road trips. Oui, les road trips. Non, les facilités. Tout est grand, il y a de l'espace. Tu as des barbecues en libre-service de partout. C'est bien ça. C'est génial ça ! des toilettes propres, des douches gratuites partout. Pareil, tu as une facilité pour le voyage dans ton pays qui est bien.

  • Speaker #1

    Il y a plein de choses à retirer un petit peu de partout. Et du coup, ça fait presque trois ans que tu es en Australie, tu as passé plein de choses, tu as vu plein de paysages, tu as rencontré plein de monde, tu as bossé ici dans le bush. Est-ce que tu penses que tu es différente de celle que tu étais avant de partir ?

  • Speaker #0

    Je ne pense pas tant avoir changé que ça. Je pense avoir... plus réussi à apprécier ma solitude. Je pense m'être prouvé aussi que je pouvais m'en sortir seule, à trouver du travail, à faire des choses que je n'aime pas faire dans la vie en général et que j'essaye de me délester quand je suis en France et que j'ai des aides disponibles, on va dire. Mais ouais, donc ouais, j'en ai ressorti quand même une fierté. Après, je ne pense pas avoir tant changé que ça, non. J'ai mes relations... Je suis peut-être devenue un peu plus insensible vis-à-vis de mes amitiés perdues, des gens que tu te sépares et que tu retrouves et que tu te sépares et que tu te retrouves tout le temps. Je suis peut-être un peu moins émotive qu'avant. Mais en dehors de ça, non, je ne pense pas avoir changé tant que ça. Honnêtement, je suis toujours autant dépensière que ce que j'espérais changer, justement.

  • Speaker #1

    Peut-être que plus tard, ça évoluera.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et du coup, bientôt le retour en France, ça te manque ?

  • Speaker #0

    Oui, franchement, ça me manque énormément. Déjà, après ce voyage de trois ans en Australie, je me suis aperçue que je voulais faire ma vie en France, avec certitude. Ce qui me manque en France...

  • Speaker #1

    Tu te doutes un peu sur je veux vivre ma vie en France

  • Speaker #0

    Oui, un peu. Après, je pense que je suis quelqu'un qui me lasse en général. Et en fait, j'ai toujours eu du mal à m'imaginer vivre dans une ville toute ma vie, vivre dans un pays toute ma vie, etc. Ce qui est toujours le cas. Maintenant, aujourd'hui, je me vois bouger, mais en France. Mais voilà. Mais en France quand même. En France quand même. Et ouais, ce qui m'a manqué comme 99,9% des Français, la bouffe, la nourriture, l'alimentation. Ça me manque vraiment. Et après, moi, ce qui me manque même encore plus que la nourriture, je pense, c'est l'histoire. C'est le fait que tu marches dans des villages et que tu te retrouves avec une église de 1400 et quelques où tu te retrouves plongée à cette époque-là. Et tu vois des vieilles bâtisses, des vieux châteaux forts, des trucs comme ça. Et ouais, l'histoire me manque beaucoup. Et le fait aussi de ne pas avoir 12 heures de route à faire entre chaque ville, quoi. Le fait que tu y sois. Ce qui est vachement bien, en vérité, d'avoir un pays hyper vaste et pas trop habité, avec pas des villes tous les deux kilomètres, quoi. Mais en tant qu'humain, c'est quand même vachement pratique de faire un coup de bus et d'aller dans une autre ville, quoi.

  • Speaker #1

    Carrément. Pour finir, une série de petites questions. Si tu devais choisir un moment qui symbolise le meilleur de tes trois années, ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    J'hésite entre ce qui finalement sont les mêmes périodes. Le Broum, du coup, qui est une petite ville dans le Western Australia, du coup, costal. Donc tu peux te baigner parce qu'il n'y a pas de crocodiles de partout. Attention, il y en a quand même, mais pas de partout. Donc ouais, Broome où j'ai vécu dans une auberge de jeunesse où on était une cinquantaine et on se connaissait tous, on était tous ensemble, que ce soit français, australien, anglais, allemand, on était vraiment tous ensemble. Et du coup, de là, j'ai rencontré un français et deux néerlandaises avec qui j'ai fait mon road trip jusqu'à Perth pendant un mois, qui a été aussi un des meilleurs moments de mon Australie. Et je dirais qu'en vrai, à partir de Broome, ça a été ma renaissance entre elles, quelque sorte. Commencer à récupérer ma confiance en moi, à être un peu mieux dans ma tête, à être plus positive. Et du coup, ça a été les trois mois qui ont suivi.

  • Speaker #1

    Ça a été quoi ton plus grand défi en Australie ?

  • Speaker #0

    Mon plus grand défi, je pense que ça a été Perth. J'ai dû travailler vraiment dans un restaurant où j'étais un peu une esclave, disons-le. Où je faisais vraiment beaucoup de travail pour un salaire qui n'était vraiment pas fameux. Mon défi, ça a été de partir plus que de Perse, en fait. Parce que j'avais du mal à économiser de l'argent pour me trouver un billet d'avion et trouver du travail. Je me suis retrouvée dans ce piège où j'avais peur de quitter mon boulot et de rien trouver derrière et de me retrouver un peu dans la merde. Et du coup, ce n'était pas le cas ? Je suis retournée ici, à Barra Lodge. J'avais toujours ce plan qui me rassurait, mais il me fallait quand même des sous pour subvenir à mon loyer, mes besoins vitaux, et prendre un billet d'avion. Et vraiment, c'était compliqué. pour ça à Perth.

  • Speaker #1

    C'est sans certainement...

  • Speaker #0

    J'ai réussi, j'ai réussi.

  • Speaker #1

    Comme quoi, quand même,

  • Speaker #0

    on se fait là. Ouais, ouais.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a une rencontre qui t'a marquée ?

  • Speaker #0

    Là, j'en ai trois qui me viennent à l'idée, plus ou moins. Les trois, ça a été à Barralodge, du coup. Donc, la première, ça a été un Brésilien ou avec qui, en fait, c'est devenu mon meilleur ami en l'espace d'une semaine. Et ça a été la première personne anglophone. avec qui j'ai communiqué et j'ai cherché à dépasser mes limites en fait. Où du coup, on passait des soirées, des soirées à discuter de tout et de rien et où j'avais envie de lui apprendre des choses sur moi, etc. Donc du coup, j'ai dépassé mon anglais et j'ai beaucoup amélioré mon anglais avec cette personne. Donc ça, ça m'a marquée. Après, il y a eu la française avec qui je me suis retrouvée aussi ici du coup l'année dernière. qui était très spirituelle, moi je l'appelais Daïla Ilama. Elle était très spirituelle, elle aimait des pierres, le haïki, toutes ces choses-là, et elle m'a un peu ouvert l'esprit, je pense, sur ces choses-là, et ça a vraiment été une rencontre que j'ai adorée. Et après, il y a quelqu'un que tu connais, mais je pense que tu n'as pas encore approfondi avec cette personne, c'est Lens, qui est en fait littéralement le seul... aborigène que j'ai rencontré et avec qui j'ai vraiment partagé en Australie qui m'a raconté comment il vivait de quelles plantes il se servait et pourquoi et il m'a aussi raconté un peu son ressenti par rapport aux Australiens et le rejet qu'il y a du coup de la culture aborigène mais bon ça c'est un chapitre qui pourrait durer des heures en réalité donc voilà, ça serait les trois rencontres qui me viennent là maintenant mais en réalité, oui J'ai eu des amis que je garderai aussi. Il y en a d'autres que je m'en voudrais le pester. Pas marquant dans le sens où...

  • Speaker #1

    Au final, trois processus différents qui sont venus tout apporter quelque chose de différent. Tu devrais revenir vivre en Australie plus tard.

  • Speaker #0

    Non. Pourquoi ? Parce que... Disons que moi, ce côté aborigène et australien-européen, c'est pas quelque chose qui sont dans mes valeurs et c'est pas que je culpabilise d'être là mais ça m'est un peu arrivé de me dire mais en fait qu'est ce tu fais là dans un pays où finalement ben tu te rends compte que le mot d'ordre c'est racisme enfin il y a plein d'autres choses évidemment tu vois mais tu as un racisme qui est très ancré et tiens d'ailleurs anecdote très marrante quand j'étais en ferme à yélarbon du coup yélarbon 200 habitants tu te doutes bien qu'ils ont pas vu des milliers d'arabes et de noirs ailler l'arbre. Et on va au supermarché à Coles avec mon meilleur ami, on fait nos courses et le caissier nous dit Ah, mais vous êtes français ? Je fais Oui, oui ! On commence à discuter, machin et tout. Et il nous fait Mais il n'y a pas plein d'arabes en France ? Et tu sais, j'ai vraiment eu envie de lui dire Mais tu sais ce que c'est qu'un arabe, au moins ? Est-ce que tu en as déjà vu un dans ta vie ? Et où t'as vraiment ces trucs de un peu cons de On dit qu'il faut haïr quelque chose, alors on va haïr. une sorte et c'est vraiment ce racisme je l'ai retrouvé tout au long de mon Australie quelque part pas avec tout le monde évidemment mais en grande majorité aussi par rapport aux aborigènes aux aborigènes et pas que finalement enfin tu vois ce coup des arabes en France c'est par rapport à des choses qu'ils ont pu entendre à la télé une information mais sans chercher plus loin comme enfin tu vois si en France on avait tous écouté pendant le covid oui les chinois ils nous ont amené le covid du coup on va tous détester les chinois enfin on n'a pas fait ça tu vois il y a toujours des cons mais voilà dernière question,

  • Speaker #1

    est-ce que tu aurais un conseil pour quelqu'un qui se partit en vie dans l'étranger ?

  • Speaker #0

    un conseil ? y aller en fait, passer de l'envie à la prise de billets d'avion etc, c'est le plus difficile et passer de l'envie au passage d'inertie je pense le fait de se dire se projeter et se dire à 50 ans Est-ce que je ne vais pas regretter de ne pas l'avoir fait ? Je pense qu'après, en conseillant, en partant, juste se faire confiance et écouter son intuition, c'est bien. Je pense qu'en réalité, on est tous dotés d'une intuition et qu'il faut plus s'écouter. Et après, normalement, le voyage se passe. Il se déroule. Voilà.

  • Speaker #1

    Il se passe plein de trucs.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Merci en tout cas de m'avoir partagé tout ça.

  • Speaker #0

    Pas de rien.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. J'espère que ça t'a plu. Si c'est le cas, je t'invite à mettre 5 étoiles sur la plateforme d'écoute sur laquelle tu te trouves. Et si tu connais quelqu'un qui aimerait partir en Australie mais qui ne sait pas trop comment ça se passe, je t'invite à lui partager cet épisode. A bientôt !

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Le Pourquoi du départ

    01:37

  • L'arrivée en Australie

    05:16

  • Les différences avec la France

    06:57

  • Le début des conflits avec son meilleur ami

    08:48

  • Voyage solo

    12:46

  • Travailler dans l'outback australien

    18:28

  • Travail en France vs Australie

    33:30

  • Voyager pour créer son monde utopique

    38:19

  • Retour sur expérience

    40:39

  • Petites questions / réponses

    43:15

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Description

20 ans d'amitié qui se termine alors qu'ils sont à l'autre bout du monde.


C'est ce qui est arrivé à Bettina qui est partie faire un PVT en Australie avec son meilleur ami.

Quand on part avec quelqu'un on a tendance à se dire "soit ça passe, soit ça casse".


Malheureusement les 2 options arrivent.

Mais Bettina ne se laisse pas abattre et décide de prendre la route en solo pour continuer son aventure !

Elle fini par trouver du travail dans l'outback australien, où elle y bosse la moitié de son PVT.


Comment on rebondi quand on se retrouve d'un coup seule et livrée à soi-même à l'étranger ?

Travailler en Australie, ça donne quoi réellement ?
Comment on gère la solitude de la vie dans l'outback ?


C'est ce que Betti nous raconte, elle nous partage son histoire et son parcours de 3 ans en Australie.


Bonne écoute :)



PVT = Permis Vacances Travail

C'est un visa qui permet de travailler dans un pays, tout en voyageant. (en anglais : Working Holiday Visa)



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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Soit ça passe, soit ça casse, mais quand t'es amie pendant 20 ans avec une personne, tu te dis, ça va passer, tu vois. En fait, non. Il y a deux solutions. Soit tu rentres en France, soit tu continues et tu vas ailleurs toute seule.

  • Speaker #1

    Salut et bienvenue sur Partir, le podcast qui te montre les dessous de la vie à l'étranger.

  • Speaker #0

    J'avais un stress énorme, mais un stress heureux. Et c'est comme ça que je me suis retrouvée dans l'autre bague du coup. J'étais en plus de ça la seule bague-paqueuse. Je me suis retrouvée dans une équipe de 7 Australiens avec un anglais très approximatif.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui je retrouve Bettina qui a fait trois ans de PVT en Australie. Bonne écoute ! Donc toi Bettina, ça fait déjà trois ans que tu es en Australie. En France, il peut se passer beaucoup de choses. Et en ce qui te concerne, surtout, il y a eu deux choses principales. La première, c'est que tu es arrivée en Australie avec ton meilleur ami. Ça faisait 20 ans que vous étiez potes. Et au final, le voyage a fait que vous êtes arrivée à un point de rupture. Et vous avez du coup eu une rupture amicale et finalement pris des chemins différents. Et c'est quelque chose, je pense, qu'on se demande un petit peu avant de partir, quand on part avec quelqu'un, c'est comment ça va se passer, comment ça va se dérouler. Et un jour, la tourmentée, c'est un truc, soit ça passe, soit ça casse.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    C'est des choses qui arrivent, donc on va pouvoir en parler aujourd'hui. La deuxième chose, c'est que sur ces trois ans, tu as passé un an et demi dans l'outback australien, isolé de tout, au milieu de rien. Un an et demi, ça peut être long.

  • Speaker #0

    Pas d'un coup, mais oui, c'était long dans tous les cas.

  • Speaker #1

    Ça lui fait quoi ? 6 mois, 6 mois, 6 mois ?

  • Speaker #0

    2 mois, 6 mois, 9 mois. C'est quand même long,

  • Speaker #1

    9 mois. Mais avant tout, avant de rentrer dans le vif du sujet, la première question que je voudrais poser, c'est pourquoi tu as voulu partir vivre à l'étranger ?

  • Speaker #0

    Du coup, moi, j'ai un peu toujours voyagé. Quand j'étais jeune, c'était avec mes parents. On partait soit au Canada, en Asie ou en France. On partait pas mal. Après, quand j'ai travaillé, j'ai commencé à faire mes premiers voyages en mode backpack, vraiment plus, on va dire, moins organisé avec ma meilleure amie. Et j'avais à chaque fois, donc je suis partie à Cuba et en Inde comme ça. Et ces deux fois, je me suis retrouvée à la fin avec un sentiment de frustration de ne pas avoir pu approfondir que ce soit les rencontres ou te poser plus longtemps dans un endroit que tu as apprécié. Et donc du coup, j'avais cette envie de vraiment voyager sur un an et de m'arrêter là où ça me plaît. Après, tu te fais une image de la chose qui n'est pas réelle du coup, du tout au final. Mais ça reste, tu as le temps de profiter, de te poser, etc. Donc, c'est ça qui m'a motivée.

  • Speaker #1

    C'est moins expéditif de je viens, j'ai trois semaines, je vais voir si ça, ça. Là, tu as plus le temps. Tu avais envie de plus apprécier le moment.

  • Speaker #0

    C'est ça, tu apprécies le moment présent, etc. Après, il y a aussi le double tranchant. Finalement, quand tu as plus de temps, tu vas moins en faire parce que tu vas te dire j'ai le temps de le faire. mais ça reste quand même différent même au niveau des rencontres etc tu peux vraiment apprécier la vie à l'australienne même si c'est pas tant éloigné de notre culture que ça c'est quand même différent et tu apprécies enfin tu t'aperçois plus des différences etc quoi donc ouais

  • Speaker #1

    comme tu l'as vu la vie australienne tu as du coup choisi l'Australie ouais cette expérience là pourquoi l'Australie ?

  • Speaker #0

    ben à vrai dire c'était pas mon premier choix l'Australie Moi, de base, c'était l'Asie, l'Amérique latine qui me tentait parce que dans le voyage, moi, ce que je recherche plus que les beaux paysages, c'est vraiment apprendre des nouvelles cultures, etc. Pour, entre guillemets, un peu me prendre les bons côtés de chaque endroit où je vais, me créer un peu dans ma tête ma société parfaite. Mais l'Australie, en fait, j'avais des amis qui y étaient et on m'a vendu ça comme l'Eldorado pour se faire de la thune. Et en même temps, avec des beaux paysages, des road trips faciles, etc. Donc, je pense que c'est un bon pas, premier pas pour un voyage au long cours, justement. Parce que tu n'as pas cette différence clivante culturelle. Mais en même temps, tu es quand même dépaysé de par le monde animal, les paysages, etc. Donc, voilà. Et puis, j'avais des amis. Du coup, je les ai rejoints. Le projet, c'était de rester un an en Australie à la base, de me faire de la thune, du coup, et de partir après faire le tour de l'Asie. rentrer en France en train, mais en fait tu ne te fais pas tant de thunes que ça non ? Tu te fais beaucoup de thunes mais tu dépenses aussi beaucoup donc voilà quoi.

  • Speaker #1

    Et du coup tu as décidé avec ton meilleur ami de partir, vous avez choisi de partir tous les deux. Lui aussi il avait cette envie d'aller découvrir le Srami, de découvrir le monde.

  • Speaker #0

    Lui, il y était avant moi, il a fait un an avec une autre amie juste avant le Covid. Du coup, à la base, le projet, c'était que je les rejoigne. Mais il y a eu le Covid, du coup, il est rentré et on est reparti ensemble après. En fait, il a adoré l'Australie dans le sens où cette mode de vie road trip, vivre dans sa voiture, en mode camping, auberge de jeunesse, etc. C'est sympa, ça dépayse de ton petit mode de vie en appartement que tu peux avoir en France avec ton métier, etc. Et puis le travail en ferme, en extérieur, etc. Ça lui plaisait aussi. Du coup, il avait envie d'y retourner. Et puis le projet, c'était qu'on fasse notre année ensemble, voire un an et demi, et qu'on refasse l'Asie derrière tous les deux. Mais bon, il n'en a pas été comme ça finalement.

  • Speaker #1

    Ok, tu vas pouvoir me raconter ça dans quelques instants. Est-ce que tu peux nous dire, du coup, tu arrives en Australie. C'est quoi tes premières impressions ?

  • Speaker #0

    Du coup, je suis arrivé, on est arrivé à quatre en Australie, puisque j'avais ce mec-là, mon pote. Et puis je suis arrivé aussi avec une autre amie d'enfance. et son copain. Donc en fait, j'étais pas perdue, pas stressée, pas angoissée parce que déjà mon pote qui y avait été avant, il connaissait toutes les démarches, que ce soit pour travailler, pour la voiture, pour tous le téléphone, les comptes en banque, etc. Donc c'était beaucoup plus simple. Et donc du coup, ça m'a pas... En plus, je suis arrivée à Sydney qui est quand même du coup une ville très citadine. J'ai pas été tant dépaysée que ça quoi. Là où j'ai commencé à être vraiment dépaysée, c'est quand j'ai commencé à bosser à la ferme. Donc le premier travail, moi j'ai été du coup infirmière toute ma vie, j'ai jamais rien fait d'autre. Et là je me suis retrouvée en jogging, avec des chaussures de rando toute la journée, ramasser des citrouilles dans la pampa. Du coup, ça change carrément. Et puis, à vivre aussi avec des Australiens, parce que j'étais dans une petite ville de 200 habitants. Donc, tu avais le peuple de la ville où j'étais serveuse aussi. Et du coup, j'ai connu absolument que mon manager courait après des gros porcs pour les égorger avec ses chiens. Tu voyais qu'ils donnaient de la bière à leurs enfants à 14 ans. Une grosse fantase de dire. C'était vraiment plonger dans la culture un peu plus australienne qui est finalement très différente de la nôtre, tout en ayant ses similitudes.

  • Speaker #1

    Quelques-uns des plus grandes différences que tu as pu voir ?

  • Speaker #0

    Dans le mode de vie, je dirais beaucoup plus proche de la nature, en quelque sorte, parce que niveau écologie, on n'y est pas vraiment. Mais leur délire, c'est de faire du camping, c'est d'avoir des bonnes voitures pour pouvoir aller dans l'outback, faire des road trips. et tout ça donc ça ça change pas mal après bon malheureusement ce qui change beaucoup c'est la bouffe aussi quoi où t'as des gros steckes de 2 kilos ou que sais-je à te manger et puis ouais après sinon j'ai pas tant vu de différence que ça non plus avec les australiens européens entre guillemets parce qu'il y a aussi le côté aborigène qui est différent mais dont je peux pas trop ouais où tu fais moins de rencontres, c'est moins facile de rencontrer quoi

  • Speaker #1

    comment du coup tu t'es adaptée à ce changement de vie tu passes de infirmière à l'IS à dans la campagne australienne comment tu t'adaptes à tout ça pour le coup ça je pense que j'ai un peu des capacités d'adaptation autant j'adore

  • Speaker #0

    la ville je suis une fille de la ville etc mais j'aime aussi quand il y a du soleil ma vie va bien déjà premièrement donc l'Australie pour ça après ça m'a fait du bien justement au début j'étais là je ramassais mes citrouilles de 15 kilos j'étais là je me dépensais j'avais un corps comme jamais j'ai eu dans ma vie j'avais de l'énergie en revente c'était super bien en Australie je me suis juste dit tu vas juste écouter bêtement ce qu'on te dit de faire et tu le fais et franchement ça m'a détendu je ferais pas ça toute ma vie mais ces boulots où t'as pas besoin de réfléchir qui sont beaucoup physiques ça change et c'est bien aussi de découvrir ce côté là ouais c'est bien du bien au moral,

  • Speaker #1

    de lâcher la pression. Comment tu te sens dans cette nouvelle vie,

  • Speaker #0

    après quelques mois en Australie ? C'est là où ça a commencé à pêcher avec mon meilleur ami. J'avais beaucoup de rancœur à ce que j'espérais oublier. En vivant H24 avec lui, ce qui n'a pas été du tout le cas, je lui ai un peu plus ou moins fait payer. Ça a été trop dur au bout d'un moment pour moi de rester dans cette ferme avec lui. Du coup, je me suis dit...

  • Speaker #1

    Avec toi aussi dans cette firme ?

  • Speaker #0

    Oui, on vivait ensemble, on bossait ensemble. C'était mes trois premiers mois d'Australville, Sydney et après la ferme. Et du coup, je me suis rendu compte que j'étais malheureuse d'être avec eux, d'être avec lui. Je ne me reconnaissais plus. C'est là où je me suis dit, quand ça ne va pas, là, il y a deux solutions. Soit tu rentres en France, ce que je n'avais absolument pas envie de faire. Soit tu continues et tu vas ailleurs toute seule. Et c'est ce que j'ai fait tout en disant à mon meilleur ami, j'ai besoin de prendre de l'espace, je vais partir deux mois, tu finis l'affaire, mais après tu me rejoins, on va faire un road trip, etc. Donc ce n'était pas à ce moment-là vraiment notre rupture amicale. Et du coup, je suis partie en mode solo et c'est là où finalement j'ai vécu. mieux mon Australie quelque part parce que tu t'écoutes toi-même, tu fais finalement beaucoup plus de rencontres je pense quand tu es seule que quand tu es avec des gens. Et puis comme moi tu n'as pas le permis de conduire, tu es obligé de chercher des gens avec qui faire des road trips si tu as envie de faire des road trips. Donc tu te sociabilises et tu te redécouvres d'une autre manière et ça c'est cool.

  • Speaker #1

    J'imagine que c'est un tout autre voyage finalement quand tu es seule que quand tu es avec quelqu'un.

  • Speaker #0

    Oui. finalement moi mon début de voyage c'était pas tant l'arrivée en Australie que l'arrivée à Darwin

  • Speaker #1

    Du coup j'ai plein de questions par rapport à ce que tu viens de dire déjà du coup avec ton meilleur ami est-ce que tu penses que c'est le fait d'avoir été en voyage dans un autre contexte qui a fait que l'amitié n'a pas fonctionné à ce moment-là ou est-ce que c'était qu'avant il y a eu des choses qui ont été un petit peu tout au long de votre amitié et qui se sont amplifiées en voyage ? Est-ce que tu penses qu'il a déclenché un peu cette rupture ? Parce que ça faisait quand même 20 ans. Ouais. C'était pas 20 ans.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais.

  • Speaker #1

    Et là, du coup, au bout de trois mois,

  • Speaker #0

    ça casse, ça n'a plus... Pendant 19 ans, on a eu l'amitié la plus parfaite au monde, en réalité, où tout était beau, tout était rose. Et puis quand il est rentré d'Australie, c'est là où il y a... Enfin, ben, c'était différent. Ouais. Alors, je ne sais pas s'il a changé en Australie, si moi j'ai changé, ou s'il y a des choses que... Je ne sais pas vraiment ce qui s'est passé, mais en attendant, j'ai accumulé énormément de rancœur parce que j'ai toujours eu tendance à me dire, ne m'embête pas les gens à leur dire ce qui ne va pas, prends sur toi et laisse couler. Et c'est ce que j'ai fait beaucoup pendant cette année où il est revenu en France. Et en fait, quand on est reparti ensemble en Australie, le fait de vivre avec lui H24, de travailler avec lui, etc., je me suis rendu compte qu'on avait une relation qui était vraiment très malsaine. et que moi, je lui en voulais pour énormément de choses, que je lui faisais payer. Et lui, du coup, il me fuyait. Donc, du coup, c'est là où ça n'avançait plus, c'est là où ça a cassé, où en fait, il fallait soit se séparer, peut-être pour mieux se retrouver un jour, ou peut-être pour être... Aujourd'hui, je lui reparle à nouveau, on commence à redevenir amis. Mais en tout cas, il y a eu un clivage à ce moment-là, et c'est, je pense, la vie commune, plus les rancœurs que j'ai tues pendant un an. tout ça a cumulé il fallait que vous soyez de l'autre côté de la terre ou d'un champ de citrouilles il y a eu des clics je me le disais avant soit ça passe soit ça casse mais quand t'es amie pendant 20 ans avec une personne tu te dis ça va passer et je vais faire en sorte que ça passe en fait non parce que le naturel est

  • Speaker #1

    plus fort que tout je pense justement t'arrives dans ce nouveau pays c'est ton point de repère et là tu décides de partir toute seule de ton côté Comment tu te sens, du coup, à ce moment-là, que tu te retrouves seule et que tu décides de tracer ta route ?

  • Speaker #0

    Honnêtement, j'avais un stress énorme, mais un stress heureux. Ouais. Genre, vraiment, je me souviens encore de quand j'ai pris mon bus à Yélarbon, du coup, petite ville de 200 habitants, pour aller à Brisbane. J'avais les larmes aux yeux, mais de joie de me dire, putain, je ne sais pas ce qui va m'attendre. Honnêtement, ça ne pouvait pas être pire. Du coup, j'avais ce truc de j'ai touché le fond, je vais remonter et je vais me découvrir et je vais me rendre fière. C'est en vrai ce qui s'est plus ou moins passé. Ce n'est pas une ligne droite pendant deux ans et demi. Tu passes par plein d'émotions. Le gros de l'histoire est positif.

  • Speaker #1

    Tu as senti que tu avais pris la bonne décision.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Si j'étais restée à la ferme, j'aurais... Je répète un câble.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu disais que c'était un peu comme un nouveau départ de première arrivée en Australie, quand on parait toute seule. C'est quoi les plus grosses différences entre voyager avec un pote et voyager toute seule ?

  • Speaker #0

    Alors, du fait que je n'ai pas le permis de conduire, déjà, moi, je sais que du coup, je vais partir. Il va falloir que je me débrouille avec les gens que je rencontre et les transports en commun et les avions, etc. Donc, j'étais plus dans le truc où je vais... arrêter de faire des fermes et plutôt me trouver du travail en ville, dans des villes plus ou moins grandes, mais villes, donc il y a cette différence. Après, du coup, on avait notre indépendance, on avait notre voiture avec nos tentes, etc. Je suis arrivée à Darwin, bim, auberge de jeunesse. J'avais déjà fait des auberges de jeunesse dans ma vie, mais alors les auberges de jeunesse de Darwin que tu as vues, elles sont immenses. Tu as l'impression que je suis arrivée en pleine saison, donc c'était blindé de jeunes, fêtards de tous les âges, de backpackers. Ça parlait plus français que australien, je pense, enfin que anglais d'ailleurs. Et moi, ce qui m'a beaucoup stressée, ça a été, maintenant, je vais devoir chercher du travail toute seule. Je vais devoir faire mes entretiens d'embauche toute seule. Je ne vais pas avoir de soutien quand je rentrerai, etc. Mais au final, quand tu te retrouves à zéro dollar sur le compte, tu n'as plus le choix. Du coup, tu te bouges et voilà.

  • Speaker #1

    Ça prendrait un petit peu le fait de devoir te retrouver seule et gérer toute seule ?

  • Speaker #0

    Oui, mon anglais était... pas ouf. Je savais baragouiner quelques phrases en anglais, mais voilà. Après, moi, j'ai une allergie à tout ce qui est papier, à tout ce qui est CV, écrire, remplir des trucs, machin et tout. Moi, je déteste ça. Il a fallu que je m'y mette, quoi. Mais encore une fois, quand t'as plus de sous pour manger, t'as plus le choix, t'as pas envie de... Donc, tu le fais. Et c'est comme ça que je me suis retrouvée dans l'autre vague, du coup. Mais... Voilà.

  • Speaker #1

    où on est actuellement et du coup tu parlais de quand t'es seule, t'en viens à sociabiliser etc, mais quel rapport du coup t'as à l'amitié dans ce contexte là après avoir vécu un peu cette rupture de j'ai une amitié de 20 ans qui en vient à péter en étant en voyage comment tu te sens pour du coup sociabiliser avec les gens et te faire des potes suite à ça

  • Speaker #0

    Je t'avoue que Moi je suis une grande timide On dirait pas mais je suis quand même une grande timide Du coup j'ai plutôt tendance à laisser les gens aller vers moi Mais par contre à être Hyper réceptive Je suis pas quelqu'un d'autain Je vais sourire Quand je vais marcher je vais sourire aux gens Je vais dire bonjour etc Mais je vais pas engager les conversations Après quand quelqu'un engage la conversation avec moi Je vais être réceptive, souriante, très engagée derrière Et c'est un peu comme ça que j'ai fait Et je pense qu'il y a, enfin en tout cas moi quand je me suis retrouvée à Darwin, il y a eu un peu une force féminine où je me suis retrouvée avec des petites françaises super cool de mon âge ou plus jeune. Et où finalement ça m'a un peu aidée à reprendre confiance, etc. Donc ça c'était cool. Et si on saute le chapitre du coup où j'ai eu ma vraie rupture avec mon meilleur ami, où on s'est dit bah non on se parle plus, c'est terminé, etc. J'ai atterri à Broum après dans une auberge de jeunesse pareille. Et alors que j'avais ma confiance en moi à zéro, parce que je me suis dit qu'il ne me court même pas après, alors que ça fait 20 ans qu'on est amis, et que les gens sont venus vers moi, à l'inverse, ça m'a reboostée de fou. Et à la fin de Broum, j'ai triplé ma confiance en moi de base. J'avais plein de potes. Et après, j'ai perdu mon meilleur ami, entre guillemets perdu. Du coup, me séparer des gens, ça n'a plus été terrible après ça. J'avais toujours se dit, après ce que j'avais vécu, je me suis lancée dans le truc où j'ai compris aussi que des rencontres, tu en fais et tu te sépares tout au long de ta vie. Et prendre ce que les gens ont à te donner et donner ce que tu as à leur donner et te suffire de ça. Donc ça a été un peu le mot d'ordre après.

  • Speaker #1

    Oui, vraiment juste les gens, ils vont, ils viennent.

  • Speaker #0

    C'est la vie.

  • Speaker #1

    J'apprécie les bons moments.

  • Speaker #0

    C'est ça. On s'en va. C'est pas grave.

  • Speaker #1

    C'est un moment et garder que ça.

  • Speaker #0

    Te souvenir, pouvoir toujours parler et puis rencontrer d'autres personnes. Et puis, c'est indéfini comme ça. C'est ça le voyage. C'est rencontrer toujours plus de gens, etc. Donc, c'est cool. Au final,

  • Speaker #1

    cette rupture amicale, ça t'a peut-être un peu aidé à lâcher prise sur les au revoir, l'attachement,

  • Speaker #0

    etc.

  • Speaker #1

    Et peut-être plus apprécier l'instant présent avec la personne.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est beau. C'est beau. Et du coup, comme tu disais, Tu as cherché du travail, tu as été dans l'outback australien.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Nous y voilà. L'outback, du coup, pour expliquer un petit peu, c'est vraiment la partie reculée de l'Australie.

  • Speaker #0

    Oui. Pas grand-chose. Oui. Ce n'est rien. Pas que l'arrière. C'est bizarre.

  • Speaker #1

    Tu ne peux pas.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Tu as du coup fait, comme tu nous disais, deux mois et six mois et neuf mois.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Au même endroit, dans le même travail, c'est-à-dire un bar à lodge.

  • Speaker #0

    Enfin, bar à lodge, j'en aime l'air.

  • Speaker #1

    pays, à quelques heures de Darwin, un peu sur la droite, perdu au milieu de la forêt. Tout autour de nous, c'est des kilomètres, des kilomètres, des kilomètres de forêt.

  • Speaker #0

    Et du rien.

  • Speaker #1

    Des bupalos.

  • Speaker #0

    Voilà. Des oiseaux. Des coca-boras.

  • Speaker #1

    C'est tout grave. Un an et demi, pour les occidentaux que nous sommes, ça peut être long. Nous qui sommes habitués à travailler, remplir nos journées, faire plein de trucs, être illuminés par eux. plein de choses dans notre environnement, se retrouver au milieu de rien, de la nature. Les seules personnes que tu côtoies ici, c'est tes dix collègues et les vingt clients, si ce n'est pas moi. On se sert le midi et le soir pour le petit-déj et le dîner.

  • Speaker #0

    Encore, ça dépend. Moi, je travaille en cuisine. Je ne les vois même pas, ceux-là. Pas trop.

  • Speaker #1

    Donc, c'est vraiment quelque chose. Un an et demi dans l'outback australien. Je ne sais pas si ceux qui écoutent peuvent mesurer ce que c'est, mais c'est quelque chose.

  • Speaker #0

    C'est des hauts et c'est des bas.

  • Speaker #1

    Et du coup, comment toi, t'as vécu cette expérience ?

  • Speaker #0

    Je me souviens déjà quand je suis arrivée pour la première fois, du coup, déjà après la folie darwinienne où c'est parti, parti, parti tous les soirs.

  • Speaker #1

    T'arrêtes jamais.

  • Speaker #0

    Trop de jeunes, t'arrêtes jamais, vie en communauté, en auberge de jeunesse. Là, tu prends l'avion et tu vois juste, t'es dans ton petit coucou de 10 places et tu vois juste, en fait, des endroits où il n'y a pas une seule baraque, des plages immenses, mais où il n'y a pas de traces de voitures. Tout est immaculé. Enfin, t'as pas de vie humaine, ça. Et honnêtement, moi, je ne savais même pas que c'est... Enfin, je savais que ça existait dans certains endroits, mais pas ce... Enfin, je ne l'imaginais pas tel quel, quoi, de voir ces étendues sans rien. Du coup, c'est quelque chose. J'avais pareil, les larmes aux yeux de stress, d'enthousiasme, d'excitation d'arriver là. Et puis, du coup, la première fois que je suis arrivée ici, j'étais en plus de ça la seule backpackeuse. Donc, je me suis retrouvée dans une équipe de sept Australiens avec un anglais très approximé là-dessus et à devoir gérer au milieu de nulle part. Et bien, tu te découvres, tu apprends à t'occuper seule aussi. Moi, ce que j'ai appris ici, notamment, c'est de m'écouter. Quand j'ai envie d'être seule, ne pas hésiter à le dire et fuir les gens. Et quand j'ai envie d'être avec les gens, ne pas hésiter à venir vers eux et à communiquer avec eux. Donc, j'ai plutôt appris à m'écouter ici. J'ai aussi découvert une part de moi un peu plus sombre, du coup, dans la solitude, je pense. C'est marrant parce qu'on est des femmes. on a des cycles hormonaux et que j'ai jamais ressenti dans ma vie et je crois que la première fois que je les ressens quand j'ai mes règles que je me rends compte que j'ai moins le moral que je vais être à fleur de peau je l'avais jamais ressenti mais alors ici je ne vois que ça j'ai à peu près 5-6 jours de déprime par mois de ce que je veux je suis toute seule qu'est-ce que je fous là j'ai besoin de mes amis, de mes proches et à l'inverse quand je me suis retrouvée à Perth pendant 6 mois Ça me manquait, cette solitude, cette nature, ce silence, ce manque d'immeubles, de voitures, etc. Finalement, je ne sais pas si c'est le fait de jamais être satisfait de là où tu es ou pas, mais tu as des bons et des mauvais côtés dans tous les cas. Je ne sais plus trop où je voulais en venir. Du coup, tu vis en t'occupant, en t'écoutant. Moi, je suis... pas du genre à me dire il faut que je fasse du sport je vais aller faire du sport, si j'ai pas envie de faire de sport je vais pas faire de sport, c'est pour ça que je ne fais pas de sport et je vais regarder des séries si j'en ai envie et puis il y a des moments où je me suis un peu replongée à dessiner et puis il y a eu des moments où j'ai écrit aussi sur l'Australie, mes expériences à Darwin etc. Donc finalement j'ai fait des trucs que j'avais pas l'habitude de faire notamment lire ou j'avais perdu l'habitude de lire je lisais un livre par an voire moins Là maintenant j'arrive à lire un livre tous les deux mois, tous les deux trois mois, donc c'est cool. Et finalement tu te retrouves à faire des activités que tu oublies dans ton quotidien. Ouais,

  • Speaker #1

    t'as peut-être plus de temps pour te recentrer sur toi, sur ta personne, sur ce que tu fais, etc.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Ouais, le fait qu'il y ait zéro stimulation externe. Il n'y a pas d'immeuble, de pub, de panneaux publicitaires,

  • Speaker #0

    ainsi de là. De passage piéton ! alors, il n'y a même pas de route il n'y a pas de route non, non,

  • Speaker #1

    il n'y a rien j'avais réfléchi à ça un peu et je pense que c'est le fait que tu vois, vu qu'il n'y a rien autour de nous tu en viens à concentrer ton attention sur d'autres trucs par exemple, tu vas plus apprécier le vent dans les arbres, tu vois, la petite brise qu'on ressent sur nous actuellement exactement,

  • Speaker #0

    le soleil le coucher de soleil,

  • Speaker #1

    et aussi beaucoup plus soi-même, tu parlais des cycles hormonaux en tant que femme et ça franchement, c'est vrai...

  • Speaker #0

    et je trouve que du coup on s'écoute un peu plus nous et on parle pas assez du fait de comment ça nous impacte dans notre voyage franchement c'est un truc de fou déjà quand t'es en road trip c'est super chiant tu l'as pas encore expérimenté mais alors avoir tes règles quand t'es dans des free camps et que t'as pas de toilettes rien c'est super chiant mais

  • Speaker #1

    côté émotionnel aussi c'est parfois compliqué déjà le voyage tu passes par plusieurs états émotionnels mais avant tes règles t'es là t'as envie pleure et t'es en déprime, t'as t'arrête tu te dis bon bah en fait finalement la vie était pas si horrible que ça et du coup ouais faut savoir t'apprends à rebondir malgré tes hormones et tout à avancer malgré tout ça et à les reconnaître aussi à

  • Speaker #0

    savoir ok en fait ça c'est juste mes hormones, ça va aller mieux dans 3 jours ça va partir quand tu le captes plus quoi mais quand t'es seul d'autant plus parce que Du coup, t'es seule avec tes pensées aussi. Et tes pensées qui vont être positives les trois quarts du temps et qui, par moments, tu vas pas comprendre, mais tu vas avoir des pensées négatives. Tu vas prendre la mouche pour rien. Mais ouais. La solitude et les hormones. C'est un bon combo. Un bon combo.

  • Speaker #1

    Et du coup, comment toi, tu gères cette solitude, ces pensées qui peuvent être un peu moins positives, etc. Comment tu arrives à gérer un peu tout ça ?

  • Speaker #0

    Alors nous, on a un outil actuellement qui est génial et qu'ils n'avaient pas avant. Et je ne sais pas comment ils faisaient, mais le téléphone, en fait. Si ça ne va pas, j'appelle ma mère en France. Je lui parle pendant une heure de tous mes problèmes. Et puis après, ça remonte un peu le moral. Et voilà, pareil, tu gardes quand même un contact avec tes proches. Donc ça remonte le moral. Sinon, tu te vides l'esprit. Je sais que des moments où ça n'allait pas bien, je me prenais un petit verre de vin et ma petite clope et j'allais sur les strips. C'est un endroit où tu n'as aucune lumière. Et le soir, tu as des étoiles partout. Tu vois les étoiles filantes et ça te détend, ça te repose. Après, quand ça ne va pas, je me change les idées avec une série. Tu vas marcher, t'as le vélo, et voilà quoi.

  • Speaker #1

    C'est bien au final d'être... C'est un mal pour un bien, on va dire, d'être ici, parce qu'être ici, ça provoque certaines émotions négatives. Mais d'être dans la nature, observer les étoiles et trucs comme ça, ça te rebooste finalement. Donc le mal te fait du bien.

  • Speaker #0

    Mais c'est ça. Alors qu'au final, quand j'étais à Darwin, et que c'était parti, parti, parti, au final, tu ne te concentres pas sur tes émotions parce que tu en as tout le temps des nouvelles, etc. En final, tu te... perd complètement et moi à la fin de Darwin je savais plus trop qui j'étais en réalité mais franchement moi ce mois et demi à Darwin il m'a tué il m'a chamboulé dans le sens où c'était beaucoup trop d'informations et de c'est vraiment une ville de moi je l'appelais Vice City c'est vraiment une ville de vie t'as tous les vies c'est où tu te retrouves vite perdu là dedans le calme finalement est de concentrer sur toi tes émotions et accepter quand ça va et quand ça ne va pas, c'est mieux. Je pense que de perdre dans plein de soirées, de gens, de tout ça.

  • Speaker #1

    Parfois, un peu aller dans l'excès pour évacuer, mais aussi pour recentrer sur toi. Tu penses que d'être ici, dans une zone isolée, ça t'a aidé à mieux te connaître ?

  • Speaker #0

    Ça, je n'en suis pas vraiment sûr non plus. Peut-être oui, à mieux me connaître. Par contre, à mieux m'accepter, non. À la limite, quelque part, j'ai vu plus de défauts que ce que je ne voyais avant. J'ai découvert plus de... En fait, je crois peut-être que j'ai trop apprécié ma solitude et que j'ai plus de mal à être avec les gens aujourd'hui. Mais je pense que ça, c'est un cycle et c'est pareil. Je vais me retrouver trois semaines avec des gens et ça va aller mieux aussi.

  • Speaker #1

    Un temps de réadaptation.

  • Speaker #0

    Oui, à tout.

  • Speaker #1

    Je compare un petit peu le fait d'être ici avec le confinement. Oui. Tu vois personne. Bon, toi, c'est pas pareil, tu étais infirmière, tu voyais des gens.

  • Speaker #0

    Ouf ! T'es infirmière de nuit, je l'envoyais pas tant que ça.

  • Speaker #1

    Mais moi, du coup, j'étais vraiment enfermée. Je voyais que mon frère, ma sœur et mon père quand ils rentraient du boulot, t'es habituée à ne plus voir personne.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Quand tu ressors, que tu redécouvres la vie, comme quand on a été à Darwin, quand on avait une semaine de vacances, c'est...

  • Speaker #0

    Trop d'informations !

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui se passe ? Mais je pense qu'on se fait habituée vite, au final.

  • Speaker #0

    Oui, non, mais... clairement mais il y a des moments où tu vas sentir du coup l'extrême et tu vas dire putain je retournerais bien me poser un peu à la nature et me mettre au verre et à une vie saine mais du coup c'est bien je pense d'être passée par là parce que tu sais que ça ça existe et t'as un peu cette étape bien-être dans la nature quand t'es toute seule et tout et

  • Speaker #1

    du coup rien ne t'empêche d'aller faire un tour toute seule dans une plage où il n'y a personne oui carrément avec un petit délit t'as toujours des endroits où tu peux te poser des questions c'est quoi qui t'a le plus marqué dans ton mode de vie et le fait d'être ici ?

  • Speaker #0

    ce qui m'a le plus marqué c'est qu'il faut dire aussi que c'est un monde un peu masculin où on est on n'est pas 10 000 filles donc ce qui m'a le plus marqué c'est d'être un peu la petite princesse notamment l'année dernière où j'étais vraiment la petite princesse du camp tout le monde prenait soin de moi et tu veux que je t'amène au lodge qui est à littéralement 5 minutes à pied en voiture ce genre de truc où on prend vachement soin de toi où on fait attention à tes sentiments etc ça c'était agréable et ouais du coup un fait d'entraide où chacun va un peu apporter sa petite pierre pour se faire se sentir bien les autres quoi les pêcheurs qui dès qu'on a un jour de repos retournent pêcher avec nous pour qu'on sorte un peu de... de cette prison dorée quoi parce que faut savoir que nous finalement on est limité à un rayon de quoi ? 10 km ? tout le camp enfin finalement parce que sans voiture on peut enfin ouais non j'ai aucune notion des kilomètres mais quoi

  • Speaker #1

    1 km ?

  • Speaker #0

    1 km ?

  • Speaker #1

    oh la la j'ai aucune notion pour expliquer où on est en fait on est dans vraiment une forêt Au milieu, il y a des petites lodges.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Il y en a 12 précisément. Les clients peuvent venir dormir. Il y a une plus grande lodge ouverte. C'est le restaurant qui est à moitié ouvert. Et du coup, il y a juste trois tables avec 24 places.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas plus de clients, donc c'est très peu. Et à 300-500 mètres, il y a la staff area où il y a deux dons de gaz où on peut dormir. Et une cuisine qui est une espèce de grande tente en plastique.

  • Speaker #0

    C'est ça, disons-le franchement, avec des moustiquaires.

  • Speaker #1

    Voilà, et il y a un endroit où il y a les machines à laver, etc.

  • Speaker #0

    et les trigos pour la cuisine, et c'est tout. Mais du coup, c'est carrément petit. Oui, c'est super petit. On n'a même pas un kilomètre à prendre. Voilà, c'est ce que je pensais. Allez, on va dire trois kilomètres avec les vélos. Mais même avec les vélos, tu es bloquée. Oui. Oui, parce qu'au bout d'un moment, à un moment où je me suis dit, je vais aller à la petite ville à vélo. C'est peut-être deux heures, mais c'est plat, donc ça va. Mais que nenni, c'est du sable. Et quand il y a une voiture, c'est méga dangereux parce que tu as tout le sable dessus. Et si il y a une autre voiture, personne ne te voit. Tu ne vois pas. Du coup, tu es bloqué dans cette prison verte. Mais prison quand même. Tu n'as pas ta liberté de mouvement. Tu ne peux pas te dire, j'ai envie d'une pizza, je vais aller me faire une pizza aujourd'hui. Le village le plus proche est à 30 minutes en voiture. À 100 kilomètres. Tu ne vas pas à pied. donc t'es limitée dans tes activités t'es limitée dans ton travail et du coup chacun fait en sorte que tu te sentes quand même bien en général c'est dommage cette année on en fait pas trop mais l'année dernière on faisait des feux de camp tous les soirs on prenait notre petite bière et nos cigarettes autour du feu de camp tous ensemble tous les soirs, on mettait la musique on discutait c'était un peu plus convivial que cette année après ça a été convivial cette année aussi mais pas de la même manière... Mais ouais, c'est cool. Tu t'apportes ta petite pierre à l'édifice.

  • Speaker #1

    Je pense que tout le monde sait un peu ce que c'est. C'était un des gars qui me disait on est dans le même bateau.

  • Speaker #0

    On avance tous ensemble. Mais ouais,

  • Speaker #1

    en tout cas, ça crée mode de vie ici. Donc ouais, une fois qu'elle est passée en tout pour tout un an et demi, franchement, chapeau. Ça fait un mois et demi et quand je réfléchis à un an et demi, je me dis... Il faut s'accrocher.

  • Speaker #0

    Encore une fois, ce n'était pas direct. J'ai fait deux mois et j'ai eu plus de six mois de pause. Et après trois mois de pause, j'ai refait six mois. J'ai eu des coupures quand même. C'est un peu compliqué,

  • Speaker #1

    mais quand même, tout s'accumulait. Tu as pu vraiment t'imprégner d'un certain mode de vie australien que pas énormément de gens voient. Il y en a beaucoup qui restent. Sydney, Melbourne et Banville. Tu as pu vraiment aller voir. là, un bac australien.

  • Speaker #0

    Honnêtement, je trouve ça triste, les gens qui vont jusqu'en Australie pour rester dans les grandes villes, alors que ce qu'il y a à découvrir en Australie, c'est tout le reste, je pense. Bref, petit aparté. Petite parenthèse.

  • Speaker #1

    La plus grosse différence que tu as pu voir entre travailler en Australie ou travailler en France ?

  • Speaker #0

    L'organisation. Si vous pensez que nous les pensées, on n'est pas organisés, ne venez pas en Australie. Parce que vraiment, genre, ouais, non, c'est que tu ne sais pas la veille au lendemain, les horaires que tu vas faire, avec qui tu vas travailler. Ton manager, ton chef, il ne va pas regarder à être équitable avec tous ses employés. On va te demander de nettoyer des tentes, par exemple, ici. Et puis derrière, ils vont... souffler le bouche, enfin souffler toutes les feuilles et la terre qu'il y a dans le bouche, donc du coup ils vont te mettre toute la poussière dans la salle de bain donc non ouais,

  • Speaker #1

    l'organisation n'est pas là c'est la plus optimale ouais,

  • Speaker #0

    voilà, l'organisation n'est pas là, après t'as le c'est ça ma plus grosse différence en Australie et après dans ce genre de métier où tu vis et tu travailles avec tes collègues enfin avec les mêmes personnes quoi, donc on est vraiment 10 personnes à vivre ensemble et travailler ensemble Donc, si t'aimes personne, t'es un peu dans la merde. C'est compliqué. Va falloir apprécier ta solitude. Mais après, il y a quand même une bonne ambiance. Notre manager, il est super bonard, il est rigolo, il fait tout ce que tu veux. Alors, même s'il n'est pas hyper organisé, encore une fois, on ne va pas se mettre trop. Mais ça va, l'ambiance est bonne, il n'y a pas de soucis. Et sinon, quelle différence entre le travail en France ?

  • Speaker #1

    J'avais entendu... Je ne sais pas si tu as remarqué sur la communication indirecte quand les choses ne vont pas.

  • Speaker #0

    Oui, oui. L'hypocrisie, moi, je t'appelle ça. On peut appeler ça comme ça. Hypocrisie australienne. Non, non, c'est vrai qu'on va te dire que tu fais tout bien, que tu fais tout bien. Tu vas y croire. J'ai vu des gens se faire virer alors qu'on ne leur a jamais dit ce qui n'allait pas dans leur travail. On ne te donne pas de deuxième chance en quelque sorte. Je trouve que tu es aussi plus ou moins jugé à la tête, quelque part. Et à la personnalité aussi. Mais si on ne t'aime pas, on va tout faire pour te faire partir.

  • Speaker #1

    On ne va pas te dire que ça ne va pas, etc. Non.

  • Speaker #0

    On va faire en sorte que tu aies des compétences. Voilà. C'est vrai qu'on en avait déjà parlé de ça. Je ne sais pas si c'est nous qui avons raison en France pour le coup de dire les choses avant de... Je pense qu'il y a un juste milieu à faire, forcément. Mais quelque part, nous, on est aussi super râleurs et peut-être un peu trop francs du collier quelque part. Bref, c'était juste le truc. Ne pas dire que nous, les Français, on est mieux que les Australiens, parce que je ne pense pas du tout que ce soit vrai, mais c'est la différence.

  • Speaker #1

    Voir justement les deux.

  • Speaker #0

    Moi,

  • Speaker #1

    je sais que c'est pour ça aussi que j'étais venue ici. C'était pour voir vraiment une autre manière de travailler. Et au final, est-ce que c'est mieux ? Est-ce que c'est moins bien ? Pas forcément, tu vois.

  • Speaker #0

    Non, oui.

  • Speaker #1

    Nous, là, tu vois, par exemple, on va dire, ouais, c'est pas organisé. Ce n'est pas optimal, mais c'est avec nos cerveaux de français qui sont accueillis.

  • Speaker #0

    C'est nos habitudes culturelles.

  • Speaker #1

    Eux, ils ont l'air de très bien le vivre.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Du coup, c'est de la débrouille aussi. C'est du MacGyver. On devrait se pistoler des trucs. Ici, le mécano, il fait l'électricité, il fait la plombée. Après, ça fonctionne. Après, l'hypocrisie aussi, ce que je voulais dire aussi, c'est que l'hypocrisie, ce n'est pas forcément quelque chose de mauvais. même dans le monde du travail alors je pense qu'il faut dire quand quelqu'un fait mal son travail pour qu'il puisse se réajuster mais après dire que tu n'aimes pas quelqu'un sans raison spécifique autant faire un peu de pocu de riz entre guillemets de temps en temps même encore tu vois si

  • Speaker #1

    tu n'as pas forcément envie d'aller plus loin avec la personne que tu ne vois pas évoluer avec elle pourquoi je n'ai pas dans le futur avec cette personne dans son travail etc pourquoi faire l'effort tu vois de aller essayer de la pistoler, de faire voler la personne peut-être qu'ils ne se prennent pas la tête de toute façon elle va partir il y a un prochain qui va venir je vais lui faire des sourires histoire que ça se passe bien quand on est au travail et après on ne se parle plus c'est intéressant à voir à observer surtout quand tu n'es pas habitué à ça je trouve que c'est bien aussi d'être ici parce que ça déconstruit un peu les idées qu'on s'était fait... tout est reçu et tout ce qu'on a construit pendant des années au travail c'est comme ça tout ce qu'on porte c'est comme ça mais là tu vois que finalement non,

  • Speaker #0

    c'est ça t'as d'autres possibilités dans le monde c'est ça le voyage que ce soit dans le travail ou dans tout quelque part, c'est que tu vas te rendre compte que nous non, on n'a pas forcément raison sur notre manière de faire et que finalement il y a des trucs à piocher un peu partout pour créer quelque chose de beaucoup mieux

  • Speaker #1

    comme tu disais au début piocher un peu le bon partout dans ta bouche pour créer ta société idéale voilà c'est ça au monde utopique t'as pu développer un petit peu ton idée du monde utopique avec les voyages que t'as pu faire etc ouais

  • Speaker #0

    un petit peu et ça s'inspire de quel pays bah du coup moi je suis partie à Cuba dans la réalité évidemment il y a plein de choses qui ne vont pas et je suis claire avec ça... Mais sur papier, t'as un côté où tout le monde est égaux, tout le monde a de la bouffe, tout le monde a un taux au-dessus de sa tête, il y a un taux d'analphabétisme de ce que j'avais vu qui est à zéro, et un accès à la santé pour absolument tout le monde sans inégalité. Déjà ça, sur le papier, j'avoue que j'aimais bien. En Inde, ce que j'ai pu piocher, c'est ce respect de la vie en général. où ils sont très végétariens, où ils font attention à tout, où ils sont respectueux de la vie et de la nature qui les entoure, dans leur sens, attention, parce que la notion de pollution, par exemple, dans tout ce qui est pays défavorisés, ils vont avoir tendance à jeter leurs déchets par terre, etc. Mais un sens où on ne tue pas pour rien, on peut se nourrir autrement, enfin, je ne suis pas végétarienne, mais j'admire quand même ce mode de vie. Ouais, et puis la religion hindouiste, qui pareil, n'est pas du tout parfaite. Je pense, comme dans beaucoup de religions, la femme qui est inférieure à l'homme, etc. Mais sur ces grands principes aussi, qui est quand même assez belle et très intéressante et très imagée, racontée. Après, ouais, ça, en Inde et à Cuba, ce qui me vient à l'idée, il y a ça. Donc voilà, c'est ça. C'est ça. Après, on nous dit, qu'est-ce que je prendrais d'autre ? Merde ! Les road trips. Oui, les road trips. Non, les facilités. Tout est grand, il y a de l'espace. Tu as des barbecues en libre-service de partout. C'est bien ça. C'est génial ça ! des toilettes propres, des douches gratuites partout. Pareil, tu as une facilité pour le voyage dans ton pays qui est bien.

  • Speaker #1

    Il y a plein de choses à retirer un petit peu de partout. Et du coup, ça fait presque trois ans que tu es en Australie, tu as passé plein de choses, tu as vu plein de paysages, tu as rencontré plein de monde, tu as bossé ici dans le bush. Est-ce que tu penses que tu es différente de celle que tu étais avant de partir ?

  • Speaker #0

    Je ne pense pas tant avoir changé que ça. Je pense avoir... plus réussi à apprécier ma solitude. Je pense m'être prouvé aussi que je pouvais m'en sortir seule, à trouver du travail, à faire des choses que je n'aime pas faire dans la vie en général et que j'essaye de me délester quand je suis en France et que j'ai des aides disponibles, on va dire. Mais ouais, donc ouais, j'en ai ressorti quand même une fierté. Après, je ne pense pas avoir tant changé que ça, non. J'ai mes relations... Je suis peut-être devenue un peu plus insensible vis-à-vis de mes amitiés perdues, des gens que tu te sépares et que tu retrouves et que tu te sépares et que tu te retrouves tout le temps. Je suis peut-être un peu moins émotive qu'avant. Mais en dehors de ça, non, je ne pense pas avoir changé tant que ça. Honnêtement, je suis toujours autant dépensière que ce que j'espérais changer, justement.

  • Speaker #1

    Peut-être que plus tard, ça évoluera.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et du coup, bientôt le retour en France, ça te manque ?

  • Speaker #0

    Oui, franchement, ça me manque énormément. Déjà, après ce voyage de trois ans en Australie, je me suis aperçue que je voulais faire ma vie en France, avec certitude. Ce qui me manque en France...

  • Speaker #1

    Tu te doutes un peu sur je veux vivre ma vie en France

  • Speaker #0

    Oui, un peu. Après, je pense que je suis quelqu'un qui me lasse en général. Et en fait, j'ai toujours eu du mal à m'imaginer vivre dans une ville toute ma vie, vivre dans un pays toute ma vie, etc. Ce qui est toujours le cas. Maintenant, aujourd'hui, je me vois bouger, mais en France. Mais voilà. Mais en France quand même. En France quand même. Et ouais, ce qui m'a manqué comme 99,9% des Français, la bouffe, la nourriture, l'alimentation. Ça me manque vraiment. Et après, moi, ce qui me manque même encore plus que la nourriture, je pense, c'est l'histoire. C'est le fait que tu marches dans des villages et que tu te retrouves avec une église de 1400 et quelques où tu te retrouves plongée à cette époque-là. Et tu vois des vieilles bâtisses, des vieux châteaux forts, des trucs comme ça. Et ouais, l'histoire me manque beaucoup. Et le fait aussi de ne pas avoir 12 heures de route à faire entre chaque ville, quoi. Le fait que tu y sois. Ce qui est vachement bien, en vérité, d'avoir un pays hyper vaste et pas trop habité, avec pas des villes tous les deux kilomètres, quoi. Mais en tant qu'humain, c'est quand même vachement pratique de faire un coup de bus et d'aller dans une autre ville, quoi.

  • Speaker #1

    Carrément. Pour finir, une série de petites questions. Si tu devais choisir un moment qui symbolise le meilleur de tes trois années, ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    J'hésite entre ce qui finalement sont les mêmes périodes. Le Broum, du coup, qui est une petite ville dans le Western Australia, du coup, costal. Donc tu peux te baigner parce qu'il n'y a pas de crocodiles de partout. Attention, il y en a quand même, mais pas de partout. Donc ouais, Broome où j'ai vécu dans une auberge de jeunesse où on était une cinquantaine et on se connaissait tous, on était tous ensemble, que ce soit français, australien, anglais, allemand, on était vraiment tous ensemble. Et du coup, de là, j'ai rencontré un français et deux néerlandaises avec qui j'ai fait mon road trip jusqu'à Perth pendant un mois, qui a été aussi un des meilleurs moments de mon Australie. Et je dirais qu'en vrai, à partir de Broome, ça a été ma renaissance entre elles, quelque sorte. Commencer à récupérer ma confiance en moi, à être un peu mieux dans ma tête, à être plus positive. Et du coup, ça a été les trois mois qui ont suivi.

  • Speaker #1

    Ça a été quoi ton plus grand défi en Australie ?

  • Speaker #0

    Mon plus grand défi, je pense que ça a été Perth. J'ai dû travailler vraiment dans un restaurant où j'étais un peu une esclave, disons-le. Où je faisais vraiment beaucoup de travail pour un salaire qui n'était vraiment pas fameux. Mon défi, ça a été de partir plus que de Perse, en fait. Parce que j'avais du mal à économiser de l'argent pour me trouver un billet d'avion et trouver du travail. Je me suis retrouvée dans ce piège où j'avais peur de quitter mon boulot et de rien trouver derrière et de me retrouver un peu dans la merde. Et du coup, ce n'était pas le cas ? Je suis retournée ici, à Barra Lodge. J'avais toujours ce plan qui me rassurait, mais il me fallait quand même des sous pour subvenir à mon loyer, mes besoins vitaux, et prendre un billet d'avion. Et vraiment, c'était compliqué. pour ça à Perth.

  • Speaker #1

    C'est sans certainement...

  • Speaker #0

    J'ai réussi, j'ai réussi.

  • Speaker #1

    Comme quoi, quand même,

  • Speaker #0

    on se fait là. Ouais, ouais.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a une rencontre qui t'a marquée ?

  • Speaker #0

    Là, j'en ai trois qui me viennent à l'idée, plus ou moins. Les trois, ça a été à Barralodge, du coup. Donc, la première, ça a été un Brésilien ou avec qui, en fait, c'est devenu mon meilleur ami en l'espace d'une semaine. Et ça a été la première personne anglophone. avec qui j'ai communiqué et j'ai cherché à dépasser mes limites en fait. Où du coup, on passait des soirées, des soirées à discuter de tout et de rien et où j'avais envie de lui apprendre des choses sur moi, etc. Donc du coup, j'ai dépassé mon anglais et j'ai beaucoup amélioré mon anglais avec cette personne. Donc ça, ça m'a marquée. Après, il y a eu la française avec qui je me suis retrouvée aussi ici du coup l'année dernière. qui était très spirituelle, moi je l'appelais Daïla Ilama. Elle était très spirituelle, elle aimait des pierres, le haïki, toutes ces choses-là, et elle m'a un peu ouvert l'esprit, je pense, sur ces choses-là, et ça a vraiment été une rencontre que j'ai adorée. Et après, il y a quelqu'un que tu connais, mais je pense que tu n'as pas encore approfondi avec cette personne, c'est Lens, qui est en fait littéralement le seul... aborigène que j'ai rencontré et avec qui j'ai vraiment partagé en Australie qui m'a raconté comment il vivait de quelles plantes il se servait et pourquoi et il m'a aussi raconté un peu son ressenti par rapport aux Australiens et le rejet qu'il y a du coup de la culture aborigène mais bon ça c'est un chapitre qui pourrait durer des heures en réalité donc voilà, ça serait les trois rencontres qui me viennent là maintenant mais en réalité, oui J'ai eu des amis que je garderai aussi. Il y en a d'autres que je m'en voudrais le pester. Pas marquant dans le sens où...

  • Speaker #1

    Au final, trois processus différents qui sont venus tout apporter quelque chose de différent. Tu devrais revenir vivre en Australie plus tard.

  • Speaker #0

    Non. Pourquoi ? Parce que... Disons que moi, ce côté aborigène et australien-européen, c'est pas quelque chose qui sont dans mes valeurs et c'est pas que je culpabilise d'être là mais ça m'est un peu arrivé de me dire mais en fait qu'est ce tu fais là dans un pays où finalement ben tu te rends compte que le mot d'ordre c'est racisme enfin il y a plein d'autres choses évidemment tu vois mais tu as un racisme qui est très ancré et tiens d'ailleurs anecdote très marrante quand j'étais en ferme à yélarbon du coup yélarbon 200 habitants tu te doutes bien qu'ils ont pas vu des milliers d'arabes et de noirs ailler l'arbre. Et on va au supermarché à Coles avec mon meilleur ami, on fait nos courses et le caissier nous dit Ah, mais vous êtes français ? Je fais Oui, oui ! On commence à discuter, machin et tout. Et il nous fait Mais il n'y a pas plein d'arabes en France ? Et tu sais, j'ai vraiment eu envie de lui dire Mais tu sais ce que c'est qu'un arabe, au moins ? Est-ce que tu en as déjà vu un dans ta vie ? Et où t'as vraiment ces trucs de un peu cons de On dit qu'il faut haïr quelque chose, alors on va haïr. une sorte et c'est vraiment ce racisme je l'ai retrouvé tout au long de mon Australie quelque part pas avec tout le monde évidemment mais en grande majorité aussi par rapport aux aborigènes aux aborigènes et pas que finalement enfin tu vois ce coup des arabes en France c'est par rapport à des choses qu'ils ont pu entendre à la télé une information mais sans chercher plus loin comme enfin tu vois si en France on avait tous écouté pendant le covid oui les chinois ils nous ont amené le covid du coup on va tous détester les chinois enfin on n'a pas fait ça tu vois il y a toujours des cons mais voilà dernière question,

  • Speaker #1

    est-ce que tu aurais un conseil pour quelqu'un qui se partit en vie dans l'étranger ?

  • Speaker #0

    un conseil ? y aller en fait, passer de l'envie à la prise de billets d'avion etc, c'est le plus difficile et passer de l'envie au passage d'inertie je pense le fait de se dire se projeter et se dire à 50 ans Est-ce que je ne vais pas regretter de ne pas l'avoir fait ? Je pense qu'après, en conseillant, en partant, juste se faire confiance et écouter son intuition, c'est bien. Je pense qu'en réalité, on est tous dotés d'une intuition et qu'il faut plus s'écouter. Et après, normalement, le voyage se passe. Il se déroule. Voilà.

  • Speaker #1

    Il se passe plein de trucs.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Merci en tout cas de m'avoir partagé tout ça.

  • Speaker #0

    Pas de rien.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. J'espère que ça t'a plu. Si c'est le cas, je t'invite à mettre 5 étoiles sur la plateforme d'écoute sur laquelle tu te trouves. Et si tu connais quelqu'un qui aimerait partir en Australie mais qui ne sait pas trop comment ça se passe, je t'invite à lui partager cet épisode. A bientôt !

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Le Pourquoi du départ

    01:37

  • L'arrivée en Australie

    05:16

  • Les différences avec la France

    06:57

  • Le début des conflits avec son meilleur ami

    08:48

  • Voyage solo

    12:46

  • Travailler dans l'outback australien

    18:28

  • Travail en France vs Australie

    33:30

  • Voyager pour créer son monde utopique

    38:19

  • Retour sur expérience

    40:39

  • Petites questions / réponses

    43:15

Description

20 ans d'amitié qui se termine alors qu'ils sont à l'autre bout du monde.


C'est ce qui est arrivé à Bettina qui est partie faire un PVT en Australie avec son meilleur ami.

Quand on part avec quelqu'un on a tendance à se dire "soit ça passe, soit ça casse".


Malheureusement les 2 options arrivent.

Mais Bettina ne se laisse pas abattre et décide de prendre la route en solo pour continuer son aventure !

Elle fini par trouver du travail dans l'outback australien, où elle y bosse la moitié de son PVT.


Comment on rebondi quand on se retrouve d'un coup seule et livrée à soi-même à l'étranger ?

Travailler en Australie, ça donne quoi réellement ?
Comment on gère la solitude de la vie dans l'outback ?


C'est ce que Betti nous raconte, elle nous partage son histoire et son parcours de 3 ans en Australie.


Bonne écoute :)



PVT = Permis Vacances Travail

C'est un visa qui permet de travailler dans un pays, tout en voyageant. (en anglais : Working Holiday Visa)



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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Soit ça passe, soit ça casse, mais quand t'es amie pendant 20 ans avec une personne, tu te dis, ça va passer, tu vois. En fait, non. Il y a deux solutions. Soit tu rentres en France, soit tu continues et tu vas ailleurs toute seule.

  • Speaker #1

    Salut et bienvenue sur Partir, le podcast qui te montre les dessous de la vie à l'étranger.

  • Speaker #0

    J'avais un stress énorme, mais un stress heureux. Et c'est comme ça que je me suis retrouvée dans l'autre bague du coup. J'étais en plus de ça la seule bague-paqueuse. Je me suis retrouvée dans une équipe de 7 Australiens avec un anglais très approximatif.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui je retrouve Bettina qui a fait trois ans de PVT en Australie. Bonne écoute ! Donc toi Bettina, ça fait déjà trois ans que tu es en Australie. En France, il peut se passer beaucoup de choses. Et en ce qui te concerne, surtout, il y a eu deux choses principales. La première, c'est que tu es arrivée en Australie avec ton meilleur ami. Ça faisait 20 ans que vous étiez potes. Et au final, le voyage a fait que vous êtes arrivée à un point de rupture. Et vous avez du coup eu une rupture amicale et finalement pris des chemins différents. Et c'est quelque chose, je pense, qu'on se demande un petit peu avant de partir, quand on part avec quelqu'un, c'est comment ça va se passer, comment ça va se dérouler. Et un jour, la tourmentée, c'est un truc, soit ça passe, soit ça casse.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    C'est des choses qui arrivent, donc on va pouvoir en parler aujourd'hui. La deuxième chose, c'est que sur ces trois ans, tu as passé un an et demi dans l'outback australien, isolé de tout, au milieu de rien. Un an et demi, ça peut être long.

  • Speaker #0

    Pas d'un coup, mais oui, c'était long dans tous les cas.

  • Speaker #1

    Ça lui fait quoi ? 6 mois, 6 mois, 6 mois ?

  • Speaker #0

    2 mois, 6 mois, 9 mois. C'est quand même long,

  • Speaker #1

    9 mois. Mais avant tout, avant de rentrer dans le vif du sujet, la première question que je voudrais poser, c'est pourquoi tu as voulu partir vivre à l'étranger ?

  • Speaker #0

    Du coup, moi, j'ai un peu toujours voyagé. Quand j'étais jeune, c'était avec mes parents. On partait soit au Canada, en Asie ou en France. On partait pas mal. Après, quand j'ai travaillé, j'ai commencé à faire mes premiers voyages en mode backpack, vraiment plus, on va dire, moins organisé avec ma meilleure amie. Et j'avais à chaque fois, donc je suis partie à Cuba et en Inde comme ça. Et ces deux fois, je me suis retrouvée à la fin avec un sentiment de frustration de ne pas avoir pu approfondir que ce soit les rencontres ou te poser plus longtemps dans un endroit que tu as apprécié. Et donc du coup, j'avais cette envie de vraiment voyager sur un an et de m'arrêter là où ça me plaît. Après, tu te fais une image de la chose qui n'est pas réelle du coup, du tout au final. Mais ça reste, tu as le temps de profiter, de te poser, etc. Donc, c'est ça qui m'a motivée.

  • Speaker #1

    C'est moins expéditif de je viens, j'ai trois semaines, je vais voir si ça, ça. Là, tu as plus le temps. Tu avais envie de plus apprécier le moment.

  • Speaker #0

    C'est ça, tu apprécies le moment présent, etc. Après, il y a aussi le double tranchant. Finalement, quand tu as plus de temps, tu vas moins en faire parce que tu vas te dire j'ai le temps de le faire. mais ça reste quand même différent même au niveau des rencontres etc tu peux vraiment apprécier la vie à l'australienne même si c'est pas tant éloigné de notre culture que ça c'est quand même différent et tu apprécies enfin tu t'aperçois plus des différences etc quoi donc ouais

  • Speaker #1

    comme tu l'as vu la vie australienne tu as du coup choisi l'Australie ouais cette expérience là pourquoi l'Australie ?

  • Speaker #0

    ben à vrai dire c'était pas mon premier choix l'Australie Moi, de base, c'était l'Asie, l'Amérique latine qui me tentait parce que dans le voyage, moi, ce que je recherche plus que les beaux paysages, c'est vraiment apprendre des nouvelles cultures, etc. Pour, entre guillemets, un peu me prendre les bons côtés de chaque endroit où je vais, me créer un peu dans ma tête ma société parfaite. Mais l'Australie, en fait, j'avais des amis qui y étaient et on m'a vendu ça comme l'Eldorado pour se faire de la thune. Et en même temps, avec des beaux paysages, des road trips faciles, etc. Donc, je pense que c'est un bon pas, premier pas pour un voyage au long cours, justement. Parce que tu n'as pas cette différence clivante culturelle. Mais en même temps, tu es quand même dépaysé de par le monde animal, les paysages, etc. Donc, voilà. Et puis, j'avais des amis. Du coup, je les ai rejoints. Le projet, c'était de rester un an en Australie à la base, de me faire de la thune, du coup, et de partir après faire le tour de l'Asie. rentrer en France en train, mais en fait tu ne te fais pas tant de thunes que ça non ? Tu te fais beaucoup de thunes mais tu dépenses aussi beaucoup donc voilà quoi.

  • Speaker #1

    Et du coup tu as décidé avec ton meilleur ami de partir, vous avez choisi de partir tous les deux. Lui aussi il avait cette envie d'aller découvrir le Srami, de découvrir le monde.

  • Speaker #0

    Lui, il y était avant moi, il a fait un an avec une autre amie juste avant le Covid. Du coup, à la base, le projet, c'était que je les rejoigne. Mais il y a eu le Covid, du coup, il est rentré et on est reparti ensemble après. En fait, il a adoré l'Australie dans le sens où cette mode de vie road trip, vivre dans sa voiture, en mode camping, auberge de jeunesse, etc. C'est sympa, ça dépayse de ton petit mode de vie en appartement que tu peux avoir en France avec ton métier, etc. Et puis le travail en ferme, en extérieur, etc. Ça lui plaisait aussi. Du coup, il avait envie d'y retourner. Et puis le projet, c'était qu'on fasse notre année ensemble, voire un an et demi, et qu'on refasse l'Asie derrière tous les deux. Mais bon, il n'en a pas été comme ça finalement.

  • Speaker #1

    Ok, tu vas pouvoir me raconter ça dans quelques instants. Est-ce que tu peux nous dire, du coup, tu arrives en Australie. C'est quoi tes premières impressions ?

  • Speaker #0

    Du coup, je suis arrivé, on est arrivé à quatre en Australie, puisque j'avais ce mec-là, mon pote. Et puis je suis arrivé aussi avec une autre amie d'enfance. et son copain. Donc en fait, j'étais pas perdue, pas stressée, pas angoissée parce que déjà mon pote qui y avait été avant, il connaissait toutes les démarches, que ce soit pour travailler, pour la voiture, pour tous le téléphone, les comptes en banque, etc. Donc c'était beaucoup plus simple. Et donc du coup, ça m'a pas... En plus, je suis arrivée à Sydney qui est quand même du coup une ville très citadine. J'ai pas été tant dépaysée que ça quoi. Là où j'ai commencé à être vraiment dépaysée, c'est quand j'ai commencé à bosser à la ferme. Donc le premier travail, moi j'ai été du coup infirmière toute ma vie, j'ai jamais rien fait d'autre. Et là je me suis retrouvée en jogging, avec des chaussures de rando toute la journée, ramasser des citrouilles dans la pampa. Du coup, ça change carrément. Et puis, à vivre aussi avec des Australiens, parce que j'étais dans une petite ville de 200 habitants. Donc, tu avais le peuple de la ville où j'étais serveuse aussi. Et du coup, j'ai connu absolument que mon manager courait après des gros porcs pour les égorger avec ses chiens. Tu voyais qu'ils donnaient de la bière à leurs enfants à 14 ans. Une grosse fantase de dire. C'était vraiment plonger dans la culture un peu plus australienne qui est finalement très différente de la nôtre, tout en ayant ses similitudes.

  • Speaker #1

    Quelques-uns des plus grandes différences que tu as pu voir ?

  • Speaker #0

    Dans le mode de vie, je dirais beaucoup plus proche de la nature, en quelque sorte, parce que niveau écologie, on n'y est pas vraiment. Mais leur délire, c'est de faire du camping, c'est d'avoir des bonnes voitures pour pouvoir aller dans l'outback, faire des road trips. et tout ça donc ça ça change pas mal après bon malheureusement ce qui change beaucoup c'est la bouffe aussi quoi où t'as des gros steckes de 2 kilos ou que sais-je à te manger et puis ouais après sinon j'ai pas tant vu de différence que ça non plus avec les australiens européens entre guillemets parce qu'il y a aussi le côté aborigène qui est différent mais dont je peux pas trop ouais où tu fais moins de rencontres, c'est moins facile de rencontrer quoi

  • Speaker #1

    comment du coup tu t'es adaptée à ce changement de vie tu passes de infirmière à l'IS à dans la campagne australienne comment tu t'adaptes à tout ça pour le coup ça je pense que j'ai un peu des capacités d'adaptation autant j'adore

  • Speaker #0

    la ville je suis une fille de la ville etc mais j'aime aussi quand il y a du soleil ma vie va bien déjà premièrement donc l'Australie pour ça après ça m'a fait du bien justement au début j'étais là je ramassais mes citrouilles de 15 kilos j'étais là je me dépensais j'avais un corps comme jamais j'ai eu dans ma vie j'avais de l'énergie en revente c'était super bien en Australie je me suis juste dit tu vas juste écouter bêtement ce qu'on te dit de faire et tu le fais et franchement ça m'a détendu je ferais pas ça toute ma vie mais ces boulots où t'as pas besoin de réfléchir qui sont beaucoup physiques ça change et c'est bien aussi de découvrir ce côté là ouais c'est bien du bien au moral,

  • Speaker #1

    de lâcher la pression. Comment tu te sens dans cette nouvelle vie,

  • Speaker #0

    après quelques mois en Australie ? C'est là où ça a commencé à pêcher avec mon meilleur ami. J'avais beaucoup de rancœur à ce que j'espérais oublier. En vivant H24 avec lui, ce qui n'a pas été du tout le cas, je lui ai un peu plus ou moins fait payer. Ça a été trop dur au bout d'un moment pour moi de rester dans cette ferme avec lui. Du coup, je me suis dit...

  • Speaker #1

    Avec toi aussi dans cette firme ?

  • Speaker #0

    Oui, on vivait ensemble, on bossait ensemble. C'était mes trois premiers mois d'Australville, Sydney et après la ferme. Et du coup, je me suis rendu compte que j'étais malheureuse d'être avec eux, d'être avec lui. Je ne me reconnaissais plus. C'est là où je me suis dit, quand ça ne va pas, là, il y a deux solutions. Soit tu rentres en France, ce que je n'avais absolument pas envie de faire. Soit tu continues et tu vas ailleurs toute seule. Et c'est ce que j'ai fait tout en disant à mon meilleur ami, j'ai besoin de prendre de l'espace, je vais partir deux mois, tu finis l'affaire, mais après tu me rejoins, on va faire un road trip, etc. Donc ce n'était pas à ce moment-là vraiment notre rupture amicale. Et du coup, je suis partie en mode solo et c'est là où finalement j'ai vécu. mieux mon Australie quelque part parce que tu t'écoutes toi-même, tu fais finalement beaucoup plus de rencontres je pense quand tu es seule que quand tu es avec des gens. Et puis comme moi tu n'as pas le permis de conduire, tu es obligé de chercher des gens avec qui faire des road trips si tu as envie de faire des road trips. Donc tu te sociabilises et tu te redécouvres d'une autre manière et ça c'est cool.

  • Speaker #1

    J'imagine que c'est un tout autre voyage finalement quand tu es seule que quand tu es avec quelqu'un.

  • Speaker #0

    Oui. finalement moi mon début de voyage c'était pas tant l'arrivée en Australie que l'arrivée à Darwin

  • Speaker #1

    Du coup j'ai plein de questions par rapport à ce que tu viens de dire déjà du coup avec ton meilleur ami est-ce que tu penses que c'est le fait d'avoir été en voyage dans un autre contexte qui a fait que l'amitié n'a pas fonctionné à ce moment-là ou est-ce que c'était qu'avant il y a eu des choses qui ont été un petit peu tout au long de votre amitié et qui se sont amplifiées en voyage ? Est-ce que tu penses qu'il a déclenché un peu cette rupture ? Parce que ça faisait quand même 20 ans. Ouais. C'était pas 20 ans.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais.

  • Speaker #1

    Et là, du coup, au bout de trois mois,

  • Speaker #0

    ça casse, ça n'a plus... Pendant 19 ans, on a eu l'amitié la plus parfaite au monde, en réalité, où tout était beau, tout était rose. Et puis quand il est rentré d'Australie, c'est là où il y a... Enfin, ben, c'était différent. Ouais. Alors, je ne sais pas s'il a changé en Australie, si moi j'ai changé, ou s'il y a des choses que... Je ne sais pas vraiment ce qui s'est passé, mais en attendant, j'ai accumulé énormément de rancœur parce que j'ai toujours eu tendance à me dire, ne m'embête pas les gens à leur dire ce qui ne va pas, prends sur toi et laisse couler. Et c'est ce que j'ai fait beaucoup pendant cette année où il est revenu en France. Et en fait, quand on est reparti ensemble en Australie, le fait de vivre avec lui H24, de travailler avec lui, etc., je me suis rendu compte qu'on avait une relation qui était vraiment très malsaine. et que moi, je lui en voulais pour énormément de choses, que je lui faisais payer. Et lui, du coup, il me fuyait. Donc, du coup, c'est là où ça n'avançait plus, c'est là où ça a cassé, où en fait, il fallait soit se séparer, peut-être pour mieux se retrouver un jour, ou peut-être pour être... Aujourd'hui, je lui reparle à nouveau, on commence à redevenir amis. Mais en tout cas, il y a eu un clivage à ce moment-là, et c'est, je pense, la vie commune, plus les rancœurs que j'ai tues pendant un an. tout ça a cumulé il fallait que vous soyez de l'autre côté de la terre ou d'un champ de citrouilles il y a eu des clics je me le disais avant soit ça passe soit ça casse mais quand t'es amie pendant 20 ans avec une personne tu te dis ça va passer et je vais faire en sorte que ça passe en fait non parce que le naturel est

  • Speaker #1

    plus fort que tout je pense justement t'arrives dans ce nouveau pays c'est ton point de repère et là tu décides de partir toute seule de ton côté Comment tu te sens, du coup, à ce moment-là, que tu te retrouves seule et que tu décides de tracer ta route ?

  • Speaker #0

    Honnêtement, j'avais un stress énorme, mais un stress heureux. Ouais. Genre, vraiment, je me souviens encore de quand j'ai pris mon bus à Yélarbon, du coup, petite ville de 200 habitants, pour aller à Brisbane. J'avais les larmes aux yeux, mais de joie de me dire, putain, je ne sais pas ce qui va m'attendre. Honnêtement, ça ne pouvait pas être pire. Du coup, j'avais ce truc de j'ai touché le fond, je vais remonter et je vais me découvrir et je vais me rendre fière. C'est en vrai ce qui s'est plus ou moins passé. Ce n'est pas une ligne droite pendant deux ans et demi. Tu passes par plein d'émotions. Le gros de l'histoire est positif.

  • Speaker #1

    Tu as senti que tu avais pris la bonne décision.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Si j'étais restée à la ferme, j'aurais... Je répète un câble.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu disais que c'était un peu comme un nouveau départ de première arrivée en Australie, quand on parait toute seule. C'est quoi les plus grosses différences entre voyager avec un pote et voyager toute seule ?

  • Speaker #0

    Alors, du fait que je n'ai pas le permis de conduire, déjà, moi, je sais que du coup, je vais partir. Il va falloir que je me débrouille avec les gens que je rencontre et les transports en commun et les avions, etc. Donc, j'étais plus dans le truc où je vais... arrêter de faire des fermes et plutôt me trouver du travail en ville, dans des villes plus ou moins grandes, mais villes, donc il y a cette différence. Après, du coup, on avait notre indépendance, on avait notre voiture avec nos tentes, etc. Je suis arrivée à Darwin, bim, auberge de jeunesse. J'avais déjà fait des auberges de jeunesse dans ma vie, mais alors les auberges de jeunesse de Darwin que tu as vues, elles sont immenses. Tu as l'impression que je suis arrivée en pleine saison, donc c'était blindé de jeunes, fêtards de tous les âges, de backpackers. Ça parlait plus français que australien, je pense, enfin que anglais d'ailleurs. Et moi, ce qui m'a beaucoup stressée, ça a été, maintenant, je vais devoir chercher du travail toute seule. Je vais devoir faire mes entretiens d'embauche toute seule. Je ne vais pas avoir de soutien quand je rentrerai, etc. Mais au final, quand tu te retrouves à zéro dollar sur le compte, tu n'as plus le choix. Du coup, tu te bouges et voilà.

  • Speaker #1

    Ça prendrait un petit peu le fait de devoir te retrouver seule et gérer toute seule ?

  • Speaker #0

    Oui, mon anglais était... pas ouf. Je savais baragouiner quelques phrases en anglais, mais voilà. Après, moi, j'ai une allergie à tout ce qui est papier, à tout ce qui est CV, écrire, remplir des trucs, machin et tout. Moi, je déteste ça. Il a fallu que je m'y mette, quoi. Mais encore une fois, quand t'as plus de sous pour manger, t'as plus le choix, t'as pas envie de... Donc, tu le fais. Et c'est comme ça que je me suis retrouvée dans l'autre vague, du coup. Mais... Voilà.

  • Speaker #1

    où on est actuellement et du coup tu parlais de quand t'es seule, t'en viens à sociabiliser etc, mais quel rapport du coup t'as à l'amitié dans ce contexte là après avoir vécu un peu cette rupture de j'ai une amitié de 20 ans qui en vient à péter en étant en voyage comment tu te sens pour du coup sociabiliser avec les gens et te faire des potes suite à ça

  • Speaker #0

    Je t'avoue que Moi je suis une grande timide On dirait pas mais je suis quand même une grande timide Du coup j'ai plutôt tendance à laisser les gens aller vers moi Mais par contre à être Hyper réceptive Je suis pas quelqu'un d'autain Je vais sourire Quand je vais marcher je vais sourire aux gens Je vais dire bonjour etc Mais je vais pas engager les conversations Après quand quelqu'un engage la conversation avec moi Je vais être réceptive, souriante, très engagée derrière Et c'est un peu comme ça que j'ai fait Et je pense qu'il y a, enfin en tout cas moi quand je me suis retrouvée à Darwin, il y a eu un peu une force féminine où je me suis retrouvée avec des petites françaises super cool de mon âge ou plus jeune. Et où finalement ça m'a un peu aidée à reprendre confiance, etc. Donc ça c'était cool. Et si on saute le chapitre du coup où j'ai eu ma vraie rupture avec mon meilleur ami, où on s'est dit bah non on se parle plus, c'est terminé, etc. J'ai atterri à Broum après dans une auberge de jeunesse pareille. Et alors que j'avais ma confiance en moi à zéro, parce que je me suis dit qu'il ne me court même pas après, alors que ça fait 20 ans qu'on est amis, et que les gens sont venus vers moi, à l'inverse, ça m'a reboostée de fou. Et à la fin de Broum, j'ai triplé ma confiance en moi de base. J'avais plein de potes. Et après, j'ai perdu mon meilleur ami, entre guillemets perdu. Du coup, me séparer des gens, ça n'a plus été terrible après ça. J'avais toujours se dit, après ce que j'avais vécu, je me suis lancée dans le truc où j'ai compris aussi que des rencontres, tu en fais et tu te sépares tout au long de ta vie. Et prendre ce que les gens ont à te donner et donner ce que tu as à leur donner et te suffire de ça. Donc ça a été un peu le mot d'ordre après.

  • Speaker #1

    Oui, vraiment juste les gens, ils vont, ils viennent.

  • Speaker #0

    C'est la vie.

  • Speaker #1

    J'apprécie les bons moments.

  • Speaker #0

    C'est ça. On s'en va. C'est pas grave.

  • Speaker #1

    C'est un moment et garder que ça.

  • Speaker #0

    Te souvenir, pouvoir toujours parler et puis rencontrer d'autres personnes. Et puis, c'est indéfini comme ça. C'est ça le voyage. C'est rencontrer toujours plus de gens, etc. Donc, c'est cool. Au final,

  • Speaker #1

    cette rupture amicale, ça t'a peut-être un peu aidé à lâcher prise sur les au revoir, l'attachement,

  • Speaker #0

    etc.

  • Speaker #1

    Et peut-être plus apprécier l'instant présent avec la personne.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est beau. C'est beau. Et du coup, comme tu disais, Tu as cherché du travail, tu as été dans l'outback australien.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Nous y voilà. L'outback, du coup, pour expliquer un petit peu, c'est vraiment la partie reculée de l'Australie.

  • Speaker #0

    Oui. Pas grand-chose. Oui. Ce n'est rien. Pas que l'arrière. C'est bizarre.

  • Speaker #1

    Tu ne peux pas.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Tu as du coup fait, comme tu nous disais, deux mois et six mois et neuf mois.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Au même endroit, dans le même travail, c'est-à-dire un bar à lodge.

  • Speaker #0

    Enfin, bar à lodge, j'en aime l'air.

  • Speaker #1

    pays, à quelques heures de Darwin, un peu sur la droite, perdu au milieu de la forêt. Tout autour de nous, c'est des kilomètres, des kilomètres, des kilomètres de forêt.

  • Speaker #0

    Et du rien.

  • Speaker #1

    Des bupalos.

  • Speaker #0

    Voilà. Des oiseaux. Des coca-boras.

  • Speaker #1

    C'est tout grave. Un an et demi, pour les occidentaux que nous sommes, ça peut être long. Nous qui sommes habitués à travailler, remplir nos journées, faire plein de trucs, être illuminés par eux. plein de choses dans notre environnement, se retrouver au milieu de rien, de la nature. Les seules personnes que tu côtoies ici, c'est tes dix collègues et les vingt clients, si ce n'est pas moi. On se sert le midi et le soir pour le petit-déj et le dîner.

  • Speaker #0

    Encore, ça dépend. Moi, je travaille en cuisine. Je ne les vois même pas, ceux-là. Pas trop.

  • Speaker #1

    Donc, c'est vraiment quelque chose. Un an et demi dans l'outback australien. Je ne sais pas si ceux qui écoutent peuvent mesurer ce que c'est, mais c'est quelque chose.

  • Speaker #0

    C'est des hauts et c'est des bas.

  • Speaker #1

    Et du coup, comment toi, t'as vécu cette expérience ?

  • Speaker #0

    Je me souviens déjà quand je suis arrivée pour la première fois, du coup, déjà après la folie darwinienne où c'est parti, parti, parti tous les soirs.

  • Speaker #1

    T'arrêtes jamais.

  • Speaker #0

    Trop de jeunes, t'arrêtes jamais, vie en communauté, en auberge de jeunesse. Là, tu prends l'avion et tu vois juste, t'es dans ton petit coucou de 10 places et tu vois juste, en fait, des endroits où il n'y a pas une seule baraque, des plages immenses, mais où il n'y a pas de traces de voitures. Tout est immaculé. Enfin, t'as pas de vie humaine, ça. Et honnêtement, moi, je ne savais même pas que c'est... Enfin, je savais que ça existait dans certains endroits, mais pas ce... Enfin, je ne l'imaginais pas tel quel, quoi, de voir ces étendues sans rien. Du coup, c'est quelque chose. J'avais pareil, les larmes aux yeux de stress, d'enthousiasme, d'excitation d'arriver là. Et puis, du coup, la première fois que je suis arrivée ici, j'étais en plus de ça la seule backpackeuse. Donc, je me suis retrouvée dans une équipe de sept Australiens avec un anglais très approximé là-dessus et à devoir gérer au milieu de nulle part. Et bien, tu te découvres, tu apprends à t'occuper seule aussi. Moi, ce que j'ai appris ici, notamment, c'est de m'écouter. Quand j'ai envie d'être seule, ne pas hésiter à le dire et fuir les gens. Et quand j'ai envie d'être avec les gens, ne pas hésiter à venir vers eux et à communiquer avec eux. Donc, j'ai plutôt appris à m'écouter ici. J'ai aussi découvert une part de moi un peu plus sombre, du coup, dans la solitude, je pense. C'est marrant parce qu'on est des femmes. on a des cycles hormonaux et que j'ai jamais ressenti dans ma vie et je crois que la première fois que je les ressens quand j'ai mes règles que je me rends compte que j'ai moins le moral que je vais être à fleur de peau je l'avais jamais ressenti mais alors ici je ne vois que ça j'ai à peu près 5-6 jours de déprime par mois de ce que je veux je suis toute seule qu'est-ce que je fous là j'ai besoin de mes amis, de mes proches et à l'inverse quand je me suis retrouvée à Perth pendant 6 mois Ça me manquait, cette solitude, cette nature, ce silence, ce manque d'immeubles, de voitures, etc. Finalement, je ne sais pas si c'est le fait de jamais être satisfait de là où tu es ou pas, mais tu as des bons et des mauvais côtés dans tous les cas. Je ne sais plus trop où je voulais en venir. Du coup, tu vis en t'occupant, en t'écoutant. Moi, je suis... pas du genre à me dire il faut que je fasse du sport je vais aller faire du sport, si j'ai pas envie de faire de sport je vais pas faire de sport, c'est pour ça que je ne fais pas de sport et je vais regarder des séries si j'en ai envie et puis il y a des moments où je me suis un peu replongée à dessiner et puis il y a eu des moments où j'ai écrit aussi sur l'Australie, mes expériences à Darwin etc. Donc finalement j'ai fait des trucs que j'avais pas l'habitude de faire notamment lire ou j'avais perdu l'habitude de lire je lisais un livre par an voire moins Là maintenant j'arrive à lire un livre tous les deux mois, tous les deux trois mois, donc c'est cool. Et finalement tu te retrouves à faire des activités que tu oublies dans ton quotidien. Ouais,

  • Speaker #1

    t'as peut-être plus de temps pour te recentrer sur toi, sur ta personne, sur ce que tu fais, etc.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Ouais, le fait qu'il y ait zéro stimulation externe. Il n'y a pas d'immeuble, de pub, de panneaux publicitaires,

  • Speaker #0

    ainsi de là. De passage piéton ! alors, il n'y a même pas de route il n'y a pas de route non, non,

  • Speaker #1

    il n'y a rien j'avais réfléchi à ça un peu et je pense que c'est le fait que tu vois, vu qu'il n'y a rien autour de nous tu en viens à concentrer ton attention sur d'autres trucs par exemple, tu vas plus apprécier le vent dans les arbres, tu vois, la petite brise qu'on ressent sur nous actuellement exactement,

  • Speaker #0

    le soleil le coucher de soleil,

  • Speaker #1

    et aussi beaucoup plus soi-même, tu parlais des cycles hormonaux en tant que femme et ça franchement, c'est vrai...

  • Speaker #0

    et je trouve que du coup on s'écoute un peu plus nous et on parle pas assez du fait de comment ça nous impacte dans notre voyage franchement c'est un truc de fou déjà quand t'es en road trip c'est super chiant tu l'as pas encore expérimenté mais alors avoir tes règles quand t'es dans des free camps et que t'as pas de toilettes rien c'est super chiant mais

  • Speaker #1

    côté émotionnel aussi c'est parfois compliqué déjà le voyage tu passes par plusieurs états émotionnels mais avant tes règles t'es là t'as envie pleure et t'es en déprime, t'as t'arrête tu te dis bon bah en fait finalement la vie était pas si horrible que ça et du coup ouais faut savoir t'apprends à rebondir malgré tes hormones et tout à avancer malgré tout ça et à les reconnaître aussi à

  • Speaker #0

    savoir ok en fait ça c'est juste mes hormones, ça va aller mieux dans 3 jours ça va partir quand tu le captes plus quoi mais quand t'es seul d'autant plus parce que Du coup, t'es seule avec tes pensées aussi. Et tes pensées qui vont être positives les trois quarts du temps et qui, par moments, tu vas pas comprendre, mais tu vas avoir des pensées négatives. Tu vas prendre la mouche pour rien. Mais ouais. La solitude et les hormones. C'est un bon combo. Un bon combo.

  • Speaker #1

    Et du coup, comment toi, tu gères cette solitude, ces pensées qui peuvent être un peu moins positives, etc. Comment tu arrives à gérer un peu tout ça ?

  • Speaker #0

    Alors nous, on a un outil actuellement qui est génial et qu'ils n'avaient pas avant. Et je ne sais pas comment ils faisaient, mais le téléphone, en fait. Si ça ne va pas, j'appelle ma mère en France. Je lui parle pendant une heure de tous mes problèmes. Et puis après, ça remonte un peu le moral. Et voilà, pareil, tu gardes quand même un contact avec tes proches. Donc ça remonte le moral. Sinon, tu te vides l'esprit. Je sais que des moments où ça n'allait pas bien, je me prenais un petit verre de vin et ma petite clope et j'allais sur les strips. C'est un endroit où tu n'as aucune lumière. Et le soir, tu as des étoiles partout. Tu vois les étoiles filantes et ça te détend, ça te repose. Après, quand ça ne va pas, je me change les idées avec une série. Tu vas marcher, t'as le vélo, et voilà quoi.

  • Speaker #1

    C'est bien au final d'être... C'est un mal pour un bien, on va dire, d'être ici, parce qu'être ici, ça provoque certaines émotions négatives. Mais d'être dans la nature, observer les étoiles et trucs comme ça, ça te rebooste finalement. Donc le mal te fait du bien.

  • Speaker #0

    Mais c'est ça. Alors qu'au final, quand j'étais à Darwin, et que c'était parti, parti, parti, au final, tu ne te concentres pas sur tes émotions parce que tu en as tout le temps des nouvelles, etc. En final, tu te... perd complètement et moi à la fin de Darwin je savais plus trop qui j'étais en réalité mais franchement moi ce mois et demi à Darwin il m'a tué il m'a chamboulé dans le sens où c'était beaucoup trop d'informations et de c'est vraiment une ville de moi je l'appelais Vice City c'est vraiment une ville de vie t'as tous les vies c'est où tu te retrouves vite perdu là dedans le calme finalement est de concentrer sur toi tes émotions et accepter quand ça va et quand ça ne va pas, c'est mieux. Je pense que de perdre dans plein de soirées, de gens, de tout ça.

  • Speaker #1

    Parfois, un peu aller dans l'excès pour évacuer, mais aussi pour recentrer sur toi. Tu penses que d'être ici, dans une zone isolée, ça t'a aidé à mieux te connaître ?

  • Speaker #0

    Ça, je n'en suis pas vraiment sûr non plus. Peut-être oui, à mieux me connaître. Par contre, à mieux m'accepter, non. À la limite, quelque part, j'ai vu plus de défauts que ce que je ne voyais avant. J'ai découvert plus de... En fait, je crois peut-être que j'ai trop apprécié ma solitude et que j'ai plus de mal à être avec les gens aujourd'hui. Mais je pense que ça, c'est un cycle et c'est pareil. Je vais me retrouver trois semaines avec des gens et ça va aller mieux aussi.

  • Speaker #1

    Un temps de réadaptation.

  • Speaker #0

    Oui, à tout.

  • Speaker #1

    Je compare un petit peu le fait d'être ici avec le confinement. Oui. Tu vois personne. Bon, toi, c'est pas pareil, tu étais infirmière, tu voyais des gens.

  • Speaker #0

    Ouf ! T'es infirmière de nuit, je l'envoyais pas tant que ça.

  • Speaker #1

    Mais moi, du coup, j'étais vraiment enfermée. Je voyais que mon frère, ma sœur et mon père quand ils rentraient du boulot, t'es habituée à ne plus voir personne.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Quand tu ressors, que tu redécouvres la vie, comme quand on a été à Darwin, quand on avait une semaine de vacances, c'est...

  • Speaker #0

    Trop d'informations !

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui se passe ? Mais je pense qu'on se fait habituée vite, au final.

  • Speaker #0

    Oui, non, mais... clairement mais il y a des moments où tu vas sentir du coup l'extrême et tu vas dire putain je retournerais bien me poser un peu à la nature et me mettre au verre et à une vie saine mais du coup c'est bien je pense d'être passée par là parce que tu sais que ça ça existe et t'as un peu cette étape bien-être dans la nature quand t'es toute seule et tout et

  • Speaker #1

    du coup rien ne t'empêche d'aller faire un tour toute seule dans une plage où il n'y a personne oui carrément avec un petit délit t'as toujours des endroits où tu peux te poser des questions c'est quoi qui t'a le plus marqué dans ton mode de vie et le fait d'être ici ?

  • Speaker #0

    ce qui m'a le plus marqué c'est qu'il faut dire aussi que c'est un monde un peu masculin où on est on n'est pas 10 000 filles donc ce qui m'a le plus marqué c'est d'être un peu la petite princesse notamment l'année dernière où j'étais vraiment la petite princesse du camp tout le monde prenait soin de moi et tu veux que je t'amène au lodge qui est à littéralement 5 minutes à pied en voiture ce genre de truc où on prend vachement soin de toi où on fait attention à tes sentiments etc ça c'était agréable et ouais du coup un fait d'entraide où chacun va un peu apporter sa petite pierre pour se faire se sentir bien les autres quoi les pêcheurs qui dès qu'on a un jour de repos retournent pêcher avec nous pour qu'on sorte un peu de... de cette prison dorée quoi parce que faut savoir que nous finalement on est limité à un rayon de quoi ? 10 km ? tout le camp enfin finalement parce que sans voiture on peut enfin ouais non j'ai aucune notion des kilomètres mais quoi

  • Speaker #1

    1 km ?

  • Speaker #0

    1 km ?

  • Speaker #1

    oh la la j'ai aucune notion pour expliquer où on est en fait on est dans vraiment une forêt Au milieu, il y a des petites lodges.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Il y en a 12 précisément. Les clients peuvent venir dormir. Il y a une plus grande lodge ouverte. C'est le restaurant qui est à moitié ouvert. Et du coup, il y a juste trois tables avec 24 places.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas plus de clients, donc c'est très peu. Et à 300-500 mètres, il y a la staff area où il y a deux dons de gaz où on peut dormir. Et une cuisine qui est une espèce de grande tente en plastique.

  • Speaker #0

    C'est ça, disons-le franchement, avec des moustiquaires.

  • Speaker #1

    Voilà, et il y a un endroit où il y a les machines à laver, etc.

  • Speaker #0

    et les trigos pour la cuisine, et c'est tout. Mais du coup, c'est carrément petit. Oui, c'est super petit. On n'a même pas un kilomètre à prendre. Voilà, c'est ce que je pensais. Allez, on va dire trois kilomètres avec les vélos. Mais même avec les vélos, tu es bloquée. Oui. Oui, parce qu'au bout d'un moment, à un moment où je me suis dit, je vais aller à la petite ville à vélo. C'est peut-être deux heures, mais c'est plat, donc ça va. Mais que nenni, c'est du sable. Et quand il y a une voiture, c'est méga dangereux parce que tu as tout le sable dessus. Et si il y a une autre voiture, personne ne te voit. Tu ne vois pas. Du coup, tu es bloqué dans cette prison verte. Mais prison quand même. Tu n'as pas ta liberté de mouvement. Tu ne peux pas te dire, j'ai envie d'une pizza, je vais aller me faire une pizza aujourd'hui. Le village le plus proche est à 30 minutes en voiture. À 100 kilomètres. Tu ne vas pas à pied. donc t'es limitée dans tes activités t'es limitée dans ton travail et du coup chacun fait en sorte que tu te sentes quand même bien en général c'est dommage cette année on en fait pas trop mais l'année dernière on faisait des feux de camp tous les soirs on prenait notre petite bière et nos cigarettes autour du feu de camp tous ensemble tous les soirs, on mettait la musique on discutait c'était un peu plus convivial que cette année après ça a été convivial cette année aussi mais pas de la même manière... Mais ouais, c'est cool. Tu t'apportes ta petite pierre à l'édifice.

  • Speaker #1

    Je pense que tout le monde sait un peu ce que c'est. C'était un des gars qui me disait on est dans le même bateau.

  • Speaker #0

    On avance tous ensemble. Mais ouais,

  • Speaker #1

    en tout cas, ça crée mode de vie ici. Donc ouais, une fois qu'elle est passée en tout pour tout un an et demi, franchement, chapeau. Ça fait un mois et demi et quand je réfléchis à un an et demi, je me dis... Il faut s'accrocher.

  • Speaker #0

    Encore une fois, ce n'était pas direct. J'ai fait deux mois et j'ai eu plus de six mois de pause. Et après trois mois de pause, j'ai refait six mois. J'ai eu des coupures quand même. C'est un peu compliqué,

  • Speaker #1

    mais quand même, tout s'accumulait. Tu as pu vraiment t'imprégner d'un certain mode de vie australien que pas énormément de gens voient. Il y en a beaucoup qui restent. Sydney, Melbourne et Banville. Tu as pu vraiment aller voir. là, un bac australien.

  • Speaker #0

    Honnêtement, je trouve ça triste, les gens qui vont jusqu'en Australie pour rester dans les grandes villes, alors que ce qu'il y a à découvrir en Australie, c'est tout le reste, je pense. Bref, petit aparté. Petite parenthèse.

  • Speaker #1

    La plus grosse différence que tu as pu voir entre travailler en Australie ou travailler en France ?

  • Speaker #0

    L'organisation. Si vous pensez que nous les pensées, on n'est pas organisés, ne venez pas en Australie. Parce que vraiment, genre, ouais, non, c'est que tu ne sais pas la veille au lendemain, les horaires que tu vas faire, avec qui tu vas travailler. Ton manager, ton chef, il ne va pas regarder à être équitable avec tous ses employés. On va te demander de nettoyer des tentes, par exemple, ici. Et puis derrière, ils vont... souffler le bouche, enfin souffler toutes les feuilles et la terre qu'il y a dans le bouche, donc du coup ils vont te mettre toute la poussière dans la salle de bain donc non ouais,

  • Speaker #1

    l'organisation n'est pas là c'est la plus optimale ouais,

  • Speaker #0

    voilà, l'organisation n'est pas là, après t'as le c'est ça ma plus grosse différence en Australie et après dans ce genre de métier où tu vis et tu travailles avec tes collègues enfin avec les mêmes personnes quoi, donc on est vraiment 10 personnes à vivre ensemble et travailler ensemble Donc, si t'aimes personne, t'es un peu dans la merde. C'est compliqué. Va falloir apprécier ta solitude. Mais après, il y a quand même une bonne ambiance. Notre manager, il est super bonard, il est rigolo, il fait tout ce que tu veux. Alors, même s'il n'est pas hyper organisé, encore une fois, on ne va pas se mettre trop. Mais ça va, l'ambiance est bonne, il n'y a pas de soucis. Et sinon, quelle différence entre le travail en France ?

  • Speaker #1

    J'avais entendu... Je ne sais pas si tu as remarqué sur la communication indirecte quand les choses ne vont pas.

  • Speaker #0

    Oui, oui. L'hypocrisie, moi, je t'appelle ça. On peut appeler ça comme ça. Hypocrisie australienne. Non, non, c'est vrai qu'on va te dire que tu fais tout bien, que tu fais tout bien. Tu vas y croire. J'ai vu des gens se faire virer alors qu'on ne leur a jamais dit ce qui n'allait pas dans leur travail. On ne te donne pas de deuxième chance en quelque sorte. Je trouve que tu es aussi plus ou moins jugé à la tête, quelque part. Et à la personnalité aussi. Mais si on ne t'aime pas, on va tout faire pour te faire partir.

  • Speaker #1

    On ne va pas te dire que ça ne va pas, etc. Non.

  • Speaker #0

    On va faire en sorte que tu aies des compétences. Voilà. C'est vrai qu'on en avait déjà parlé de ça. Je ne sais pas si c'est nous qui avons raison en France pour le coup de dire les choses avant de... Je pense qu'il y a un juste milieu à faire, forcément. Mais quelque part, nous, on est aussi super râleurs et peut-être un peu trop francs du collier quelque part. Bref, c'était juste le truc. Ne pas dire que nous, les Français, on est mieux que les Australiens, parce que je ne pense pas du tout que ce soit vrai, mais c'est la différence.

  • Speaker #1

    Voir justement les deux.

  • Speaker #0

    Moi,

  • Speaker #1

    je sais que c'est pour ça aussi que j'étais venue ici. C'était pour voir vraiment une autre manière de travailler. Et au final, est-ce que c'est mieux ? Est-ce que c'est moins bien ? Pas forcément, tu vois.

  • Speaker #0

    Non, oui.

  • Speaker #1

    Nous, là, tu vois, par exemple, on va dire, ouais, c'est pas organisé. Ce n'est pas optimal, mais c'est avec nos cerveaux de français qui sont accueillis.

  • Speaker #0

    C'est nos habitudes culturelles.

  • Speaker #1

    Eux, ils ont l'air de très bien le vivre.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Du coup, c'est de la débrouille aussi. C'est du MacGyver. On devrait se pistoler des trucs. Ici, le mécano, il fait l'électricité, il fait la plombée. Après, ça fonctionne. Après, l'hypocrisie aussi, ce que je voulais dire aussi, c'est que l'hypocrisie, ce n'est pas forcément quelque chose de mauvais. même dans le monde du travail alors je pense qu'il faut dire quand quelqu'un fait mal son travail pour qu'il puisse se réajuster mais après dire que tu n'aimes pas quelqu'un sans raison spécifique autant faire un peu de pocu de riz entre guillemets de temps en temps même encore tu vois si

  • Speaker #1

    tu n'as pas forcément envie d'aller plus loin avec la personne que tu ne vois pas évoluer avec elle pourquoi je n'ai pas dans le futur avec cette personne dans son travail etc pourquoi faire l'effort tu vois de aller essayer de la pistoler, de faire voler la personne peut-être qu'ils ne se prennent pas la tête de toute façon elle va partir il y a un prochain qui va venir je vais lui faire des sourires histoire que ça se passe bien quand on est au travail et après on ne se parle plus c'est intéressant à voir à observer surtout quand tu n'es pas habitué à ça je trouve que c'est bien aussi d'être ici parce que ça déconstruit un peu les idées qu'on s'était fait... tout est reçu et tout ce qu'on a construit pendant des années au travail c'est comme ça tout ce qu'on porte c'est comme ça mais là tu vois que finalement non,

  • Speaker #0

    c'est ça t'as d'autres possibilités dans le monde c'est ça le voyage que ce soit dans le travail ou dans tout quelque part, c'est que tu vas te rendre compte que nous non, on n'a pas forcément raison sur notre manière de faire et que finalement il y a des trucs à piocher un peu partout pour créer quelque chose de beaucoup mieux

  • Speaker #1

    comme tu disais au début piocher un peu le bon partout dans ta bouche pour créer ta société idéale voilà c'est ça au monde utopique t'as pu développer un petit peu ton idée du monde utopique avec les voyages que t'as pu faire etc ouais

  • Speaker #0

    un petit peu et ça s'inspire de quel pays bah du coup moi je suis partie à Cuba dans la réalité évidemment il y a plein de choses qui ne vont pas et je suis claire avec ça... Mais sur papier, t'as un côté où tout le monde est égaux, tout le monde a de la bouffe, tout le monde a un taux au-dessus de sa tête, il y a un taux d'analphabétisme de ce que j'avais vu qui est à zéro, et un accès à la santé pour absolument tout le monde sans inégalité. Déjà ça, sur le papier, j'avoue que j'aimais bien. En Inde, ce que j'ai pu piocher, c'est ce respect de la vie en général. où ils sont très végétariens, où ils font attention à tout, où ils sont respectueux de la vie et de la nature qui les entoure, dans leur sens, attention, parce que la notion de pollution, par exemple, dans tout ce qui est pays défavorisés, ils vont avoir tendance à jeter leurs déchets par terre, etc. Mais un sens où on ne tue pas pour rien, on peut se nourrir autrement, enfin, je ne suis pas végétarienne, mais j'admire quand même ce mode de vie. Ouais, et puis la religion hindouiste, qui pareil, n'est pas du tout parfaite. Je pense, comme dans beaucoup de religions, la femme qui est inférieure à l'homme, etc. Mais sur ces grands principes aussi, qui est quand même assez belle et très intéressante et très imagée, racontée. Après, ouais, ça, en Inde et à Cuba, ce qui me vient à l'idée, il y a ça. Donc voilà, c'est ça. C'est ça. Après, on nous dit, qu'est-ce que je prendrais d'autre ? Merde ! Les road trips. Oui, les road trips. Non, les facilités. Tout est grand, il y a de l'espace. Tu as des barbecues en libre-service de partout. C'est bien ça. C'est génial ça ! des toilettes propres, des douches gratuites partout. Pareil, tu as une facilité pour le voyage dans ton pays qui est bien.

  • Speaker #1

    Il y a plein de choses à retirer un petit peu de partout. Et du coup, ça fait presque trois ans que tu es en Australie, tu as passé plein de choses, tu as vu plein de paysages, tu as rencontré plein de monde, tu as bossé ici dans le bush. Est-ce que tu penses que tu es différente de celle que tu étais avant de partir ?

  • Speaker #0

    Je ne pense pas tant avoir changé que ça. Je pense avoir... plus réussi à apprécier ma solitude. Je pense m'être prouvé aussi que je pouvais m'en sortir seule, à trouver du travail, à faire des choses que je n'aime pas faire dans la vie en général et que j'essaye de me délester quand je suis en France et que j'ai des aides disponibles, on va dire. Mais ouais, donc ouais, j'en ai ressorti quand même une fierté. Après, je ne pense pas avoir tant changé que ça, non. J'ai mes relations... Je suis peut-être devenue un peu plus insensible vis-à-vis de mes amitiés perdues, des gens que tu te sépares et que tu retrouves et que tu te sépares et que tu te retrouves tout le temps. Je suis peut-être un peu moins émotive qu'avant. Mais en dehors de ça, non, je ne pense pas avoir changé tant que ça. Honnêtement, je suis toujours autant dépensière que ce que j'espérais changer, justement.

  • Speaker #1

    Peut-être que plus tard, ça évoluera.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et du coup, bientôt le retour en France, ça te manque ?

  • Speaker #0

    Oui, franchement, ça me manque énormément. Déjà, après ce voyage de trois ans en Australie, je me suis aperçue que je voulais faire ma vie en France, avec certitude. Ce qui me manque en France...

  • Speaker #1

    Tu te doutes un peu sur je veux vivre ma vie en France

  • Speaker #0

    Oui, un peu. Après, je pense que je suis quelqu'un qui me lasse en général. Et en fait, j'ai toujours eu du mal à m'imaginer vivre dans une ville toute ma vie, vivre dans un pays toute ma vie, etc. Ce qui est toujours le cas. Maintenant, aujourd'hui, je me vois bouger, mais en France. Mais voilà. Mais en France quand même. En France quand même. Et ouais, ce qui m'a manqué comme 99,9% des Français, la bouffe, la nourriture, l'alimentation. Ça me manque vraiment. Et après, moi, ce qui me manque même encore plus que la nourriture, je pense, c'est l'histoire. C'est le fait que tu marches dans des villages et que tu te retrouves avec une église de 1400 et quelques où tu te retrouves plongée à cette époque-là. Et tu vois des vieilles bâtisses, des vieux châteaux forts, des trucs comme ça. Et ouais, l'histoire me manque beaucoup. Et le fait aussi de ne pas avoir 12 heures de route à faire entre chaque ville, quoi. Le fait que tu y sois. Ce qui est vachement bien, en vérité, d'avoir un pays hyper vaste et pas trop habité, avec pas des villes tous les deux kilomètres, quoi. Mais en tant qu'humain, c'est quand même vachement pratique de faire un coup de bus et d'aller dans une autre ville, quoi.

  • Speaker #1

    Carrément. Pour finir, une série de petites questions. Si tu devais choisir un moment qui symbolise le meilleur de tes trois années, ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    J'hésite entre ce qui finalement sont les mêmes périodes. Le Broum, du coup, qui est une petite ville dans le Western Australia, du coup, costal. Donc tu peux te baigner parce qu'il n'y a pas de crocodiles de partout. Attention, il y en a quand même, mais pas de partout. Donc ouais, Broome où j'ai vécu dans une auberge de jeunesse où on était une cinquantaine et on se connaissait tous, on était tous ensemble, que ce soit français, australien, anglais, allemand, on était vraiment tous ensemble. Et du coup, de là, j'ai rencontré un français et deux néerlandaises avec qui j'ai fait mon road trip jusqu'à Perth pendant un mois, qui a été aussi un des meilleurs moments de mon Australie. Et je dirais qu'en vrai, à partir de Broome, ça a été ma renaissance entre elles, quelque sorte. Commencer à récupérer ma confiance en moi, à être un peu mieux dans ma tête, à être plus positive. Et du coup, ça a été les trois mois qui ont suivi.

  • Speaker #1

    Ça a été quoi ton plus grand défi en Australie ?

  • Speaker #0

    Mon plus grand défi, je pense que ça a été Perth. J'ai dû travailler vraiment dans un restaurant où j'étais un peu une esclave, disons-le. Où je faisais vraiment beaucoup de travail pour un salaire qui n'était vraiment pas fameux. Mon défi, ça a été de partir plus que de Perse, en fait. Parce que j'avais du mal à économiser de l'argent pour me trouver un billet d'avion et trouver du travail. Je me suis retrouvée dans ce piège où j'avais peur de quitter mon boulot et de rien trouver derrière et de me retrouver un peu dans la merde. Et du coup, ce n'était pas le cas ? Je suis retournée ici, à Barra Lodge. J'avais toujours ce plan qui me rassurait, mais il me fallait quand même des sous pour subvenir à mon loyer, mes besoins vitaux, et prendre un billet d'avion. Et vraiment, c'était compliqué. pour ça à Perth.

  • Speaker #1

    C'est sans certainement...

  • Speaker #0

    J'ai réussi, j'ai réussi.

  • Speaker #1

    Comme quoi, quand même,

  • Speaker #0

    on se fait là. Ouais, ouais.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a une rencontre qui t'a marquée ?

  • Speaker #0

    Là, j'en ai trois qui me viennent à l'idée, plus ou moins. Les trois, ça a été à Barralodge, du coup. Donc, la première, ça a été un Brésilien ou avec qui, en fait, c'est devenu mon meilleur ami en l'espace d'une semaine. Et ça a été la première personne anglophone. avec qui j'ai communiqué et j'ai cherché à dépasser mes limites en fait. Où du coup, on passait des soirées, des soirées à discuter de tout et de rien et où j'avais envie de lui apprendre des choses sur moi, etc. Donc du coup, j'ai dépassé mon anglais et j'ai beaucoup amélioré mon anglais avec cette personne. Donc ça, ça m'a marquée. Après, il y a eu la française avec qui je me suis retrouvée aussi ici du coup l'année dernière. qui était très spirituelle, moi je l'appelais Daïla Ilama. Elle était très spirituelle, elle aimait des pierres, le haïki, toutes ces choses-là, et elle m'a un peu ouvert l'esprit, je pense, sur ces choses-là, et ça a vraiment été une rencontre que j'ai adorée. Et après, il y a quelqu'un que tu connais, mais je pense que tu n'as pas encore approfondi avec cette personne, c'est Lens, qui est en fait littéralement le seul... aborigène que j'ai rencontré et avec qui j'ai vraiment partagé en Australie qui m'a raconté comment il vivait de quelles plantes il se servait et pourquoi et il m'a aussi raconté un peu son ressenti par rapport aux Australiens et le rejet qu'il y a du coup de la culture aborigène mais bon ça c'est un chapitre qui pourrait durer des heures en réalité donc voilà, ça serait les trois rencontres qui me viennent là maintenant mais en réalité, oui J'ai eu des amis que je garderai aussi. Il y en a d'autres que je m'en voudrais le pester. Pas marquant dans le sens où...

  • Speaker #1

    Au final, trois processus différents qui sont venus tout apporter quelque chose de différent. Tu devrais revenir vivre en Australie plus tard.

  • Speaker #0

    Non. Pourquoi ? Parce que... Disons que moi, ce côté aborigène et australien-européen, c'est pas quelque chose qui sont dans mes valeurs et c'est pas que je culpabilise d'être là mais ça m'est un peu arrivé de me dire mais en fait qu'est ce tu fais là dans un pays où finalement ben tu te rends compte que le mot d'ordre c'est racisme enfin il y a plein d'autres choses évidemment tu vois mais tu as un racisme qui est très ancré et tiens d'ailleurs anecdote très marrante quand j'étais en ferme à yélarbon du coup yélarbon 200 habitants tu te doutes bien qu'ils ont pas vu des milliers d'arabes et de noirs ailler l'arbre. Et on va au supermarché à Coles avec mon meilleur ami, on fait nos courses et le caissier nous dit Ah, mais vous êtes français ? Je fais Oui, oui ! On commence à discuter, machin et tout. Et il nous fait Mais il n'y a pas plein d'arabes en France ? Et tu sais, j'ai vraiment eu envie de lui dire Mais tu sais ce que c'est qu'un arabe, au moins ? Est-ce que tu en as déjà vu un dans ta vie ? Et où t'as vraiment ces trucs de un peu cons de On dit qu'il faut haïr quelque chose, alors on va haïr. une sorte et c'est vraiment ce racisme je l'ai retrouvé tout au long de mon Australie quelque part pas avec tout le monde évidemment mais en grande majorité aussi par rapport aux aborigènes aux aborigènes et pas que finalement enfin tu vois ce coup des arabes en France c'est par rapport à des choses qu'ils ont pu entendre à la télé une information mais sans chercher plus loin comme enfin tu vois si en France on avait tous écouté pendant le covid oui les chinois ils nous ont amené le covid du coup on va tous détester les chinois enfin on n'a pas fait ça tu vois il y a toujours des cons mais voilà dernière question,

  • Speaker #1

    est-ce que tu aurais un conseil pour quelqu'un qui se partit en vie dans l'étranger ?

  • Speaker #0

    un conseil ? y aller en fait, passer de l'envie à la prise de billets d'avion etc, c'est le plus difficile et passer de l'envie au passage d'inertie je pense le fait de se dire se projeter et se dire à 50 ans Est-ce que je ne vais pas regretter de ne pas l'avoir fait ? Je pense qu'après, en conseillant, en partant, juste se faire confiance et écouter son intuition, c'est bien. Je pense qu'en réalité, on est tous dotés d'une intuition et qu'il faut plus s'écouter. Et après, normalement, le voyage se passe. Il se déroule. Voilà.

  • Speaker #1

    Il se passe plein de trucs.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Merci en tout cas de m'avoir partagé tout ça.

  • Speaker #0

    Pas de rien.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. J'espère que ça t'a plu. Si c'est le cas, je t'invite à mettre 5 étoiles sur la plateforme d'écoute sur laquelle tu te trouves. Et si tu connais quelqu'un qui aimerait partir en Australie mais qui ne sait pas trop comment ça se passe, je t'invite à lui partager cet épisode. A bientôt !

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Le Pourquoi du départ

    01:37

  • L'arrivée en Australie

    05:16

  • Les différences avec la France

    06:57

  • Le début des conflits avec son meilleur ami

    08:48

  • Voyage solo

    12:46

  • Travailler dans l'outback australien

    18:28

  • Travail en France vs Australie

    33:30

  • Voyager pour créer son monde utopique

    38:19

  • Retour sur expérience

    40:39

  • Petites questions / réponses

    43:15

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