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Partir, le podcast voyage et expatriation

300 euros, une valise… et un aller simple pour Londres - Kent

300 euros, une valise… et un aller simple pour Londres - Kent

46min |14/07/2025
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46min |14/07/2025
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Description

Tu ferais quoi avec 300 euros et un billet pour Londres ?

Lui, il est parti. Pas de plan B, juste une grosse envie d’ailleurs et un sac sur le dos.


Dans cet épisode, il raconte sa toute première journée sur place : galère pour se loger, stress du budget qui fond, course contre la montre pour bosser… et tout ça dans une ville inconnue, en anglais, sans parler la langue.


Mais ce n’est pas qu’une histoire de galère : c’est une immersion dans la vraie vie à l’étranger, un voyage culturel à travers la jungle londonienne, une découverte de la multiculturalité qui bouscule et enrichit.


Un témoignage sincère, sans filtre, pour ceux qui rêvent de partir, de vivre autre chose, de tester leurs limites.


Dans cet épisode on parle notamment de :

-Partir avec audace et peu d’argent

-Les différences de travail UK vs FR

-La mentalité anglaise

-Avancer malgré les doutes


Bonne écoute !

Pour soutenir le podcast, abonnes toi et met une petite note :)


Infos utiles :

Centre Charles Peguy


Pour découvrir les coulisses du podcast : partir_podcast

Disponible à l'écoute sur toutes les plateformes : https://smartlink.ausha.co/partir

Et sur Youtube


Si cet épisode t’a plu, tu devrais aussi aimer :

https://podcast.ausha.co/partir/prof-de-francais-en-angleterre-melissa


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je me voyais dormir sous un pont. Moi, je me suis dit, ma première journée, ça va être ça, ça va être retour en France immédiate. Genre, je ne peux pas, tu vois.

  • Speaker #1

    Salut et bienvenue sur Partir, le podcast qui vous emmène vivre à l'étranger.

  • Speaker #0

    Écoute, là, on est mardi. C'est le mardi prochain, je n'ai pas mon argent. Prends tes affaires, change les séries, t'es dehors. Blablabla, elle me parle, elle me parle, je ne comprends que dalle. Et quand je lui dis rien, je ne comprends rien. C'est la plus belle année de ma vie entière. Alors,

  • Speaker #1

    est-ce que vous avez déjà tout plaqué avec 300 euros en poche ? Lui, oui. Il s'appelle Ken, il avait 22 ans, une valise et l'envie de tenter sa chance en Angleterre. Il débarque à Londres, sans plan, sans logement et il voit ses euros filer vraiment à toute vitesse. Il nous raconte sur ce podcast sa première journée de galère, sa vie facile et ce que cette aventure lui a vraiment apporté. Mais avant de découvrir son histoire, un grand merci à vous tous qui likez, vous abonnez et qui faites vivre ce podcast. Franchement, vous êtes les meilleurs, donc merci. Et je vous laisse maintenant découvrir un nouvel épisode. C'est parti, bonne écoute ! Eh ben merci Kent d'être là pour partager ton histoire.

  • Speaker #0

    Pas de soucis Camille, merci à toi de me recevoir. Donc on est en

  • Speaker #1

    2013, t'as 22 ans, 300 euros en poche, tu parles pas anglais.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et tu décides d'aller tenter ta chance en Angleterre.

  • Speaker #0

    Bien sûr !

  • Speaker #1

    Choix audacieux, mais apparemment ça t'a plutôt bien réussi. Donc tu vas pouvoir nous raconter tout ça. Déjà, pourquoi t'as voulu partir ?

  • Speaker #0

    En gros... Donc à mes 22 ans, un peu marre de travailler en France, et un peu marre de la mentalité que j'aurais pu trouver là-bas. Et je me suis dit, pour mon futur, l'anglais ça va être indéniable. C'est en train de monter de plus en plus dans les restaurants, on te demande de parler anglais, si tu veux voyager, il faut parler anglais. Donc j'ai jamais réussi à le faire à l'école, à part avec Brian, mais bon, tout le monde sait qu'il est dans le jardin ou dans la cuisine, d'accord ? Et du coup, voilà, donc je me suis dit la meilleure solution pour arriver à mes fins, on va dire en anglais, le plus facilement possible et sans avoir le choix, c'est de partir en Angleterre, vu que c'était le pays le plus proche de la France dans un premier temps.

  • Speaker #1

    Donc du coup, là, tu décides, je pars, je prends mes clics, mes claques.

  • Speaker #0

    C'est ça. En fait, si tu veux, j'étais directeur de restaurant en France et il y avait donc forcément le CEO de ce directeur-là, de ce restaurant-là, avec qui je ne m'entendais plus trop. Et j'ai pris une décision radicale, du jour au lendemain, j'ai dit écoute, je quitte le resto et je me casse. Et j'ai dit qu'ils m'aiment me suivre dans l'équipe, il y en a 2-3 qui ont quitté le resto et qui sont venus un peu plus tard à Londres me rejoindre. Mais dans un premier temps, je suis parti tout seul, 3 jours après j'avais un billet d'avion EasyJet à 10 balles et j'ai fait Paris-Gatwick et c'était parti.

  • Speaker #1

    Tu prévois quand même un peu ton voyage, tu planifies, tu y vas avec un plan ou tu y vas en mode j'ai mon billet d'avion, 300 balles ? et on verra.

  • Speaker #0

    Eh bien, je ne planifiais rien du tout, tu vois. Parce que je suis complètement débile. Donc, je savais que mon cousin était parti de Londres pour aller en Australie à cette époque-là. Et il m'avait parlé d'une association qui s'appelait Charles Peggy. Alors, je ne sais pas si encore aujourd'hui, elle est présente là-bas. Si elle est, en tout cas, pour moi, c'était mon point de destination à Londres dans la première journée. Parce qu'en fait, je savais que cette association-là t'offrait, enfin, t'offrait, entre guillemets. Il y avait des annonces en fait pour logement, travail, il t'aidait à faire un CV, tu pouvais avoir une connexion internet, tu avais accès à des ordinateurs et tout ça. Donc dans ma tête c'était va à Charles Péguy. Et on verra ce qui se passe après avec les moyens qu'on a pour voir comment ça marche. Parce que je ne savais pas du tout comment ça marchait. Et sans parler un mot d'anglais bien évidemment parce que sinon ça serait pas drôle.

  • Speaker #1

    C'est pas drôle, voilà exactement. T'es dans quel état d'esprit avant de partir, même niveau ressenti, t'es pas trop stressé ?

  • Speaker #0

    Alors moi je ne suis pas quelqu'un de nature stressé, plutôt chill, cool, en mode on verra bien ce qu'il se passe. Non, pas stressé, j'avais regardé un peu sur internet en France où c'était Charles Péguy, et il y avait une station qui s'appelait Old Street si je ne me trompe pas, et je savais qu'il fallait que j'aille là. C'est pas ça qui m'a stressé le plus on va dire, de partir comme ça, c'était un peu l'aventure quoi. Je savais qu'il y avait ma mère derrière, pas pour l'argent mais en mode, si tu sais pas, enfin si t'es à la rue, tu rentres à la maison et puis c'est tout quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, t'es pas sans rien, tu sais que tu peux rentrer.

  • Speaker #0

    Je sais qu'un billet d'avion, ça coûte pas, comme ici, entre 1200 et 2000 euros. Donc même avec 200, enfin 300 euros, je savais que j'allais trouver un billet d'avion pour rentrer en France au cas où, dans la semaine. Donc c'est plutôt, enfin, la sécurité de la distance, on va dire, entre guillemets.

  • Speaker #1

    Ouais, t'avais au moins ça pour te rassurer d'un coup.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Donc du coup, t'arrives en Angleterre.

  • Speaker #0

    J'arrive en Angleterre.

  • Speaker #1

    La première journée, t'arrives à aller à Charles Péguy, tout ça ?

  • Speaker #0

    Alors, si tu veux, la première journée, donc j'arrive le matin, je prends un vol le matin. pour être bien et avoir toute la journée pour justement pouvoir me perdre au cas où. Et du coup, j'arrive à l'aéroport. Meilleure idée de ma vie, je fais le change à l'aéroport. Ce n'est pas du tout une bonne idée. Je donne 300 euros, donc pile. elle me rend 220 pounds, un truc comme ça, et je la regarde, sans parler anglais évidemment, je lui dis, avec un français anglais un peu mélangé, comme je peux, je lui dis, excuse-moi, mais j'ai donné 300, et tu me donnes 220 ? Elle me dit, it's a change, ah ok, merci, c'est cool. Donc je comprends que je n'ai pas le choix, et même si je rechange pour aller en ville changer, je perds, quoi qu'il arrive. Elle va me rendre 250 euros, ça ne sert à rien. Donc, je décide de me casser de là. Je savais qu'il y avait un bus qui coûtait 10 pentes à l'époque. Je ne sais pas si c'est encore le cas. Et en gros, je prends le bus pour 10 pentes. Le moins cher, on va à l'économie, puisque forcément, plus la journée avance, plus il te fait niquer. Donc, moins tu as d'argent. Du coup, je prends le bus, 10 pentes. J'arrive à Victoria Sud. C'est le même endroit qui est drop, si je ne me trompe pas de mon station. et en gros... Là, il faut prendre un billet de métro, ou de tram, ou de train. Et là-bas, ça marche par zone. Donc du coup, plus tu prends de zone, plus c'est cher. Et Londres, je ne m'attendais pas à ce que ça soit aussi cher. Quand on me dit que l'Australie, c'est cher, n'allez pas à Londres alors, parce que vous allez fleurer. Ici, à côté, c'est gratuit. Là-bas, moi, j'ai payé 20 pandes, un ticket, une journée, toutes zones confondues, parce que je ne comprenais pas l'anglais. Donc va expliquer que tu veux que la zone 1 et 2... On va chercher un paquet de résonance. Je lui ai dit un jour, machin, un truc comme ça. Et elle m'a dit 20 pommes. Une journée. Tout transport profondu, mais bon. Donc du coup, je vais vers Old Street, du coup, pour trouver cette fameuse association Charles Peggy. Donc là déjà, si tu fais le calcul, il me reste 190 pommes. Ça ne fait pas beaucoup. Pour finir la journée, trouver un logement, je le rappelle. Et peut-être manger un petit peu et tout ça. Et à l'époque, tu n'avais pas les smartphones comme aujourd'hui, où tu as le truc débloqué partout et tout ça. Donc, je ne pouvais pas appeler avec mon téléphone français là-bas en Angleterre, parce que les parfaits coûtaient extrêmement cher pour avoir ce genre de choses. Et du coup, si tu veux, je cherche pendant une bonne heure, tu vois. Je passe dans la rue, je suis là, je demande au bar, Charles Peggy Association, j'essaie de faire comme je peux, tu vois. Non, personne ne connaît, Et à un moment je trouve une petite ruelle un peu en travaux là, ils faisaient des travaux un peu en face et je vois une porte, il y avait plein de pancartes, tu sais comme les huissiers, les avocats, les dentistes et tout donc je vais voir et là je vois Charles Péguy, waouh sauvé, je me dis ah si c'est bon, let's go on y va et tout ça donc je rentre et tout dans le truc et j'arrive à l'étage et je vois, je suis français, donc il parle français là donc qu'est-ce que c'est ça, donc du coup j'arrive et tout, je leur dis bon ben voilà moi je suis français, je viens d'arriver ce matin comment ça se passe, là il est déjà 13h tu vois Moi j'ai attaqué les éditeurs du matin, ça me fait 3 heures, je me dis comment ça se passe et tout, elle me dit je te laisse faire le tour de l'association, c'est un desk qui fait 32 mètres carrés, avec des panneaux où il y a des annonces à coller et tout ça, elle me dit là c'est les logements, là c'est les offres d'emploi, moi j'ai apprécié parce que tu as des offres d'emploi dans cette association, et les professionnels qui déposent leur offre d'emploi là savent que c'est des français, donc en gros quand tu dis que tu viens de Charles Péguy, ils savent d'où tu viens, et c'est vachement utile. Et en gros... Si tu veux, je fais le tour et tout le machin et je leur dis, ben voilà, moi, ça m'intéresse et tout. J'ai vu deux, trois trucs. Sinon, j'ai pas le choix. Parce que pour trouver un logement, t'es mort, quoi. À part une hostelle, tu sais pas où, avec des chambres de six. Moi, j'ai 22 ans, j'ai jamais fait ça de ma vie. Je suis tout seul. Faut savoir que je suis tout seul. J'ai pas de contact. J'ai rien. Donc, dans quel quartier je vais, où je vais ? Enfin, tu vois, comment tu te fais pas arnaquer, voler ? Enfin, je sais pas.

  • Speaker #1

    Comme tu dis, en plus, à l'époque, il n'y avait pas les téléphones comme on a maintenant. Donc, tu ne peux pas avoir accès aux informations dans l'immédiat comme ça.

  • Speaker #0

    ça n'existait pas donc voilà et donc en gros elle me dit ok mais c'est 70 pente le logement non non l'adhésion à la l'association j'ai d'accord on peut pas payer plus tard genre m1 c'est 70 pente maintenant on te donne accès à tous immédiatement t'as pas besoin d'attendre trois quatre jours et tout ça bon mais encore une fois pas le choix donc je parle pas un mot d'anglais il faut trouver un logement et ça machin Et sur les annonces, j'avais bien aimé parce que tu avais marqué ENFR pour savoir si les gens parlaient français, anglais, tout ça. Donc ça pouvait te permettre de cibler un peu là où tu téléphonais. Et du coup, donc, on était à quoi ? 190 pendes ? Moins 70, ça fait 120 ? C'est ça, si je ne me trompe pas des têtes comme ça ? Donc il me reste 120 pendes pour trouver un logement et faire ma journée et pas rentrer en France parce que l'échec, pour moi, ce n'est pas une issue. Donc moi, je vais passer quelque part pour rater.

  • Speaker #1

    Il fallait que tu réussisses.

  • Speaker #0

    Il fallait que je réussisse. Moi dans ma tête c'était tu réussis et puis... C'est pas une merde quoi. Alors ça veut rien dire, il y a des gens qui raguent et... Mais voilà, je me challenge moi-même, tu vois, genre en mode vas-y, t'es un bon, tu vas y arriver, tu vois, genre... Pourquoi pas toi, tu vois ? Donc 120 pentes dans les poches et tout ça, Je peux utiliser le téléphone pour appeler une annonce ? Non. Ici on n'est pas là pour nous mâcher le travail, tu te débrouilles. On t'offre des annonces, on t'offre internet et tout ça, mais tu te débrouilles. T'es autonome, on n'est pas tes parents. Alors je me suis dit putain les connards, je parle pas anglais, eux ils sont là. Et en fait, aujourd'hui avec le recul, c'est un mal pour un bien. Parce que sans ça, si tout le monde te mâche le travail tout le temps... Comment tu fais pour prendre des décisions plus tard dans ta vie ? Moi, 22 ans, ça ne m'a pas servi au début parce que ça m'a gonflé. Mais d'un côté, je me suis dit, c'est vrai que maintenant, aujourd'hui, quand j'y ai réfléchi, je me dis, qu'est-ce qu'ils ont bien fait de...

  • Speaker #1

    Prendre des décisions,

  • Speaker #0

    lesquelles tu vas... Oui, exactement, il faut que tu fasses, tu n'as pas le choix. Donc, pas de téléphone anglais. Et pour appeler en Angleterre, il faut un téléphone anglais. Donc, tu sors de l'association, vas dans un Lika mobile. Donc il faut trouver un téléphone, donc j'achète un téléphone à clapet avec une sim avec genre 10 minutes de col tu vois genre donc je paye ça 20 pandes, bon ben voilà il reste 100 pandes tu te dis là mec, là c'est la merde en fait, j'ai pas mangé je suis arrivé ce matin, je sais pas où je dors encore je me voyais dormir sous un pont, moi je me suis dit mais ma première journée ça va être ça, ça va être retour en France immédiat genre je peux pas tu vois, je peux pas aller dormir à l'aéroport en mode je reprends l'avion demain matin, non c'est mort Et du coup, avec mes petits 100 pendes et mon petit téléphone, je retourne à l'association et je vois une annonce genre, et je vois la moins chère en zone 1, 85 pendes semaine. Parce que là-bas, pareil qu'en Australie, tu payes à la semaine. Et en fait, tu ne payes pas vraiment à la semaine. Ils te disent que tu payes au mois et tous les mois, tu payes. Mais si tu veux payer à la semaine, tu peux une fois que tu es installé depuis longtemps et tout ça. Et je me dis, mais mec, là, 85 pendes, 100 pendes, il va te rester 15 pendes. C'est plutôt de fou. Mais j'ai pas le choix. J'appelle le mec, je respire un grand coup. Parce qu'il y a marqué anglais-français, mais tu sais pas trop, machin, tu vois. Donc le mec, je l'attaque en français de suite, tu vois. Moi, il y a marqué FR. Yeah, yeah, blablabla, il me parle. Je dis ouais, je dis I don't speak English. Il me dit ok, je parle un peu français, mais tu sais, avec un français genre lointain. Genre qu'il faut aller chercher, ouais, approximatif, exactement. et du coup on arrive à s'entendre il me donne un nom de de stations de métro, de bus et tout, il me donne le nom de l'adresse. Et donc il me dit Elephant & Castle et après tu vas à Old Street. Ok, super et tout. A Bondy Street, c'était Bondy Street. Donc il fallait que je prenne le métro, Elephant & Castle. Il fallait que je comprenne parce que moi, Castle à l'époque, je ne savais pas que ça disait Castle, tu vois. Moi c'était Castel, tu vois. Donc je suis là, Elephant & Castel, c'est où ça, machin, qu'est ce qu'il me raconte l'autre ? Bon bref, je me débrouille et tout et j'arrive là bas. Donc j'arrive là bas, il est 18 heures. fait le choix en fait. Soit il te dit oui, soit t'es mort. Et en gros le mec il me dit bon ben voilà, donc j'arrive tant bien que mal à l'adresse, heureusement que j'ai un bon sens de l'orientation, je me débrouille plutôt pas mal pour ça. Et du coup je vois le gars et tout machin, mec super sympa, un amour et tout. Ils étaient 13 dans la coloc. Dont deux français, un libanais, trois italiens, c'était cool quoi, tout le monde était accueillant et tout machin. Il me dit, ta chambre c'est là, c'est à partager, c'est une chambre à partager et tout machin. Ok, très bien et tout. Il me dit, bon ben là c'est deux mois de déposite et un mois de loyer. Bon ben, tout le monde sait que je ne les ai pas, parce qu'il va se mettre sans prendre. Je lui dis, écoute, moi je te le dis franchement, je ne les ai pas. J'ai 85 pentes pour une semaine. Si tu veux, je te les donne, je reste une semaine et je te donnerai de l'argent. Je m'avance parce que je ne sais pas, je ne sais pas ce que je vais faire après. et très chouine sur le sceau. et je te donnerai l'argent la semaine prochaine. Il me dit écoute là on est mardi, si mardi prochain j'ai pas mon argent, tu prends tes affaires, tu changes les serveurs, t'es dehors. Hop. Direct, y'a pas de tu squattes, tu sais pas quoi. Bah ils prennent tout, dégagent, c'est fini. Et tu peux appeler la police, ils ont rien à foutre, c'est eux qui ont raison. Je dis ok ça me va, donc je lui donne 85 pounds. Et là, à partir de là, soulagement quand même.

  • Speaker #1

    Déjà t'as un endroit où dormir.

  • Speaker #0

    T'as 7 jours. T'as 7 jours pour te balader un peu, et ça te save quoi même si tu as que 15 pende Bon, ben, c'est pas grave, tu vois. Et en gros, si tu veux, à partir de là, soulagé et tout, je vais faire un petit tour. Je dépense mes 15 derniers pendes pour aller manger, parce qu'il faut bien bouffer à un moment donné. Et là, c'est là où la coloc a été géniale, puisque les gens sont très attentionnés. Ils font attention, ils parlent un peu avec toi, ils apprennent à te connaître. pas les italiens et les libanais parce qu'ils parlent tous anglais et que moi j'y comprends rien tu vois, même si j'ai un italien approximatif je pouvais pas trop communiquer mais les français en tout cas, il y avait un français super cool et en gros il m'a dit si t'as besoin d'aide au début n'hésite pas il m'a donné des tips pour prendre le bus moins cher, enfin ce genre de choses tu vois ouais franchement c'était carré de fou, il m'a trop aidé Et en fait j'ai découvert qu'avec 20 pentes 20, donc à l'époque, je pouvais payer le bus une semaine. Aller, retour, tous les bus que tu veux, tout le temps, machin de ça. Et en gros j'ai dit ouais mais moi tu vois j'ai plus d'argent et tout. Il me dit t'inquiète je te donne 100 pentes. Je t'avance 100 pentes, tu vois. Donc tu me les rendras mais je t'avance 100 pentes pour la semaine et ça machin. Le mec me fait confiance, tu vois. Ouais, de ouf. Il me donne des sous, il me montre où c'est pour le bus, je vais au bureau tabac je me débrouille un peu de choix ce que des fois c'est bruit de la c'est vraiment autonome le mec travailler donc il n'y a pas de temps d'être avec moi Donc du coup je vais m'acheter ce billet de bus à 20.20 pour avoir l'accès à toutes les zones en bus et tout ça machin, pour une semaine. Donc là je me dis bon, j'ai le logement pour encore 6 nuits, j'ai le bus pour encore 7 jours, je me dis vas-y chill c'est bon, je suis un peu tranquille. Et donc premier objectif, trouver un travail, puisque je me suis engagé à payer le mardi d'après et je connais la sentence si je paye pas, donc ouais c'est un peu colombe là tu vois, la sentence est irrévocable. Et du coup si tu veux je vais acheter le pays de suite et tout ça machin. Et donc je regarde les annonces, machin et tout ça, et je vois une annonce qui me plaît bien dans un restaurant, dans un restaurant qui s'appelle le Club Gascon, qui est encore en activité aujourd'hui à Londres. D'ailleurs je salue Pascal Ossignac, si un jour tu écoutes ce podcast, ça sera avec plaisir que je viendrai te faire un petit bisou à Londres. Et en gros, si tu veux, je vois cette annonce-là, et en fait c'est beaucoup de références, il n'y a pas beaucoup de noms de restaurants. Donc en gros c'est références, la description du job, pas de lieu, rien du tout. Et pour avoir accès, il faut que tu demandes à l'association de te donner accès. Et en fait, je me retourne, je vais au DES, je dis « Ouais, j'ai vu une annonce qui me plaît bien, machin, enfin, deux, trois trucs qui me plaisent bien. » « Ok, d'accord, et tout. Tu as un CV anglais ? » « Non. » « Ok, bon, on va prendre rendez-vous. » Elle me dit ça comme ça. « On va prendre rendez-vous pour voir ton niveau d'anglais, pour te faire un CV anglais, parce que tu ne peux pas te présenter comme ça. » Enfin, nous, on ne présente pas des Français avec un niveau d'anglais bas ou machin dans un restaurant, c'est des trucs. Ce qui semble logique dans les faits. Et moi je dis, écoute, je t'explique, il me reste 60 dollars, enfin 60 pounds. Je n'ai pas le time en fait. Je n'ai pas trois jours, machin, trouvé, parce que l'annonce, est-ce qu'elle va rester trois jours ? Elle me dit, je ne sais pas, parce qu'on a déjà envoyé des gens. Je dis, d'accord. Moi, je te dis, je n'ai pas le temps en fait. J'ai six jours. Je ne peux pas prendre un rendez-vous la semaine prochaine, un mardi, avec je ne sais pas qui, pour parler un anglais que je ne parle pas. Je ne vais pas vous faire perdre votre temps. je dis moi juste comment pas un cv non on peut pas on peut pas ok pas de problème là c'est le culot C'est le culot, toi et toi seul et ton instinct de survie. Je prends l'ordinateur. Vu que tu as accès à Internet et un ordinateur à l'association, je regarde comment faire un CV en anglais, machin de ça. OK, boum, je rentre à la maison. Et le Français avait un ordinateur. Donc, il prête l'ordinateur. Je fais mon CV vite fait avec mes qualités parce qu'il faut que tu mettes tes skills un peu. Je suis ouvert à un restaurant, je suis l'argent, je porte un plateau, machin. Ce genre de choses. Donc, je liste mon truc, mes skills. Mon truc, mes skills, de ce que j'ai fait. Et sur l'annonce, Dans la description du job, il y avait le nom du restaurant. Donc moi, qu'est-ce que je fais ? Je tape le nom du restaurant, donc Club Gascon. Je regarde où c'est, il y en a un. Heureusement, parce que ça aurait pu être 17 Club Gascon, et t'es mort pour savoir lequel c'est. Donc du coup, il y en a un dans Londres. Je me dis, bah, vas-y, Luc, je regarde un peu les photos pour savoir comment ils sont habillés, enfin, ce qu'ils font comme truc. Je vais sur Reverso, pour la traduction anglais-français, et vu que j'étais directeur de restaurant, je connais les questions-réponses un peu approximatives de ce qu'on va me dire. je mets les questions cheap. qu'on pose aux entretiens d'embauche, et je mets les réponses type. Donc comme ça, j'ai le français et l'anglais en même temps, tu vois. Et je sais exactement où on va, tu vois. Et dès que je vais entendre un mot qui ressemble un peu à un truc, je vais construire ma réponse par rapport à ça, tu vois. Donc je prends mon téléphone à clapper, où tu n'entends rien et tout. Mais franchement, tu sais, je souris parce que cette pression que j'ai ressentie au moment de composer du mot et d'appeler, elle était incroyable, tu vois. Je m'en souviens encore aujourd'hui, ça fait 15 ans, tu vois, c'était un truc de fou. Et en gros... Je prends le téléphone, j'appelle et là un mec il me répond et moi je lui dis bah look, il me parle de job, machin, je répète mon texte, tu vois un petit peu. Ok, ok, ok, tu peux avoir un entretien. Moi je comprends rien à ce qu'il me raconte. À tel jour, telle heure. Donc le lendemain, c'était le lendemain. Donc tomorrow, donc j'avais trois petits mots comme ça qui flottaient dans ma tête. Tomorrow at four o'clock. Ok, you take a... Black shirt, black pants, black shoes. Et j'avais prévu ça en France, parce que j'avais travaillé dans des restaurants, je savais que je suis blanche, je savais comment ça marchait. Donc j'avais déjà à peu près les tenues, je n'avais pas la chemise noire. Et en fait, moi, quand il me dit, j'ai une petite anecdote sur le shirt, il me dit « black shirt » et je suis là, je raccroche et je me dis « mais attends, le restaurant, c'est un étoilé Michelin et lui, il me dit de venir en short ? » J'ai dit « mais qu'est-ce que… » Quand tu ne connais pas, tu ne sais pas. Oui, je me suis dit, mais un short, qu'est-ce qu'il me dit ? Je vais arriver en short, je vais être un gros débile. Donc là, je retourne sur le restaurant, je vois les photos et je les vois tous habillés, pantalon noir, machin. Donc je tape, tu sais, les vêtements, genre vêtements en anglais. et je vois shirt, shirt chemise je me dis vas-y putain heureusement que j'ai regardé qu'est ce que j'aurais été content de regarder de contrôler je vois je me suis dit mais quel connard j'aurais été quelque part drôle mais je n'ai pas eu la même aventure et du coup si tu veux je je donc je vais m'acheter une chemise et à ce moment précis des 100 pendes qui m'avait donné le gars mais il s'est passé trois jours donc un peu de dépenses à droite à gauche Je savais pas qu'il y avait Primark, je savais pas que ça existait. Il y a des chemises à 3 pendres là-bas en Angleterre. C'est un peu moins cher qu'en France pour Primark en tout cas. Et du coup en gros, je vais dans un magasin autour de chez moi, donc autour de la zone Elephant & Castle, et je vois une chemise, elle est à très belle chemise, bien taillée et tout, 28 pendres. Bon bah j'ai passé, et dans le magasin y'a rien, je vais pas faire 4000 fois le tour, j'ai rendez-vous le lendemain, je sais pas où je vais aller, avec 20 pendres en plus plus tu te déplaces. Plus tu consommes d'énergie, plus tu as envie de bouffer, plus tu as envie de couper un peu le lit. Donc en soi, même si il y en a qui vont dire « ouais, moi je reste 24 heures sans bouffer » , ouais moi aussi, mais quand je sais où dormir pendant un mois, quand je sais que j'ai un travail, enfin tout ce genre de choses. Et quand tu ne sais pas que tu vas peut-être travailler ou pas parce que c'est juste un entretien, tu prends zéro risque, donc je reste un peu dans le secteur et tu anticipes tout. Tu as vraiment un sens de survie qui ressort un petit peu de toi. C'est que chaque mouvement,

  • Speaker #1

    chaque dépense est compté.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça exactement. Et tu peux pas redemander au gars 100 balles. À un moment donné, c'est pas ton père non plus. Déjà le mec, il te connait ni d'agent ni d'Igèbre. Tout le moment, tu lui as pris 100 balles, tu lui rends jamais. Et il se fait niquer 100 balles. C'est quand même 100 balles. Certains diront ouais, mais ça fait 8 mois qu'il est là, on s'en fout. Non, moi, tu me donnes 100 rangs et au centime près. Du coup, je me souviendrai, c'était un gars super sympa dans ce magasin. Et il me dit, il me dit, ah ouais, nice, machin et tout, je ne parle pas anglais, je parle seulement français. Parce que je suis toujours dans cette démarche-là de ne pas parler anglais, quoi. Parce que je ne peux pas me faire comprendre, t'as pas Internet comme ça. Enfin, ouais, encore une fois, c'est pas comme aujourd'hui. Il n'y a pas de translate, toi, tu vois. Et tu ne peux pas prendre en photo l'image et ça translate, enfin, comme on peut faire maintenant. C'est incroyable, ça, d'ailleurs, l'évolution. Et du coup, il me dit, ah ouais, super belle et tout, tu la prends. Donc, je comprends, hein, que ça s'approche de la caisse. J'écoute mon mec, j'ai que ma pente en fait. Je sais pas, avant de lui prendre. Il me dit, c'est pour work. Enfin, tu sais, j'essaye avec des mots un peu comme ça, placer n'importe comment. Et il me dit, OK, Tony, il me prend tout, mais j'ai une chemise noire, donc je peux aller jusqu'au restaurant et voir ce qu'il se passe. Je lui dis, ah, certainement que c'est con, parce qu'après, tu peux plus bouffer, tu vois. Mais à la coloc, t'avais quand même un peu à bouffer, les pâtes, tout le monde se faisait à manger pour tout le monde. C'était vraiment une super coloc avec qui j'étais. Et du coup, si tu veux, donc je prends ça et tout et le lendemain donc à 16h je vais à ce fameux restaurant, à cette fameuse adresse, et je demande aux gens, où c'est le Club Gascon, machin, why is Club Gascon, tu vois, je leur montre le truc et tout, ils savent pas et tout, et je sais que c'est dans le quartier, tu vois. Et je regarde sur, il avait une map imprimée, le mec, ça devait être un livreur, il avait une map imprimée, je regarde un peu sur la map, je vois pas, enfin, tu sais, les dessins par rapport à ce que j'avais vu, moi, sur Internet, je vois pas pareil et tout, bon bref. Et j'arrive à trouver, tu vois, je me mets, je rentre dans le resto, Ah, je suis là. pour voir que j'ai ok ok un coming back il parlait des sens l'escalier et genre pas deux minutes après une meuf les cheveux courts qui monte le visage fermé je me dis là si c'est elle qui m'entretient je suis mort en fait c'est fini fait c'est vachement sévère et normalement c'est bon ben vas-y t'as sens j'y suis il faut y aller toi m jockey machin You can sit. Sit, je l'ai. Mon prof de maths me disait sit down tout le temps. Donc ça va bien. Donc je m'assois et tout. Je me mets dans la chaise. Vraiment, je me mets, tu sais, je me mets. Tu sais, c'est une chaise un peu en bois, genre c'est un toilier Michelin, donc c'est un peu luxe, tu vois. Donc je me mets bien comme ça, machin tout. Elle me parle. Elle me parle, elle me parle. Ok, you looking for a job ? Blablabla. pour job la ria la blague par un parc plus dalle et quand je dis rien je comprends rien mais vraiment un petit mot par ci par là rien du tout je sais pas ce qu'elle raconte joie du service machin ouais peut-être un mot genre service enfin les trucs un peu similaire à la france mais je suis là elle me regarde elle arrête de parler et me dit je comprends rien là même le dit en français non je comprends que dallas que vous me racontez tout tout à l'heure dans le pan anglais tout Elle me dit, ok, j'ai bien remarqué, on va faire l'entretien en français. Et là, comme je lui ai dit, j'étais bien assis. Mais vraiment, je me suis étalé dans la chaise. Et je lui ai dit, je vais pouvoir enfin me vendre. Parce que c'est ça qui fait que tu vas avoir un job ou pas, c'est savoir se vendre. Et donc, on parle en français et tout. Et donc la meuf finalement super sympa et tout machin elle me dit ok bah t'es allé c'est ce soir, t'es prêt pour travailler ? Je dis ah bah je pense que ouais, j'étais habillé full pour travailler. Elle me dit ok bah tu reviens dans une demi-heure pour la staff food. C'est genre je dis quoi ? Elle me dit la staff food. J'ai pas compris. Elle me dit bah le repas du personnel. Ah ok staff food. Mais même ça tu vois, même ça je l'ai pas. Or tu te dis c'est un truc, enfin je suis naze, je suis toujours une merde quoi tu vois.

  • Speaker #1

    En plus avec les accents, les prononciations et tout, je suis ravie.

  • Speaker #0

    Je suis là genre en mode « c'est à foutre, qu'est-ce qu'elle me raconte elle ? » Alors que c'est des mots de merde en fait. Désolé pour ceux qui ne parlent pas du tout anglais, mais au début c'est comme ça en fait. C'est comme ça que tu apprends de toute façon. Donc je reviens une demi-heure plus tard, je vois toute l'équipe. Et il y a deux, trois Français. Il y a un Français qui est chef de rang, un Français qui est runner. Le chef, donc Pascal Ossignac, qui est le directeur du restaurant, est chef très reconnu d'ailleurs. Il a gagné Test of London. C'est un concours de cuisinier là-bas, donc il a gagné ça à plusieurs reprises à Londres. Ouais, le mec est en voie quand même. Et c'est un Français aussi, donc toute l'équipe, t'as des Grecs, t'as de tous les pays en fait. Du monde, t'as des Chinois, t'as vraiment tout. Donc c'est super sympa, c'est très multiculturel et tout ça. Moi j'adore ce principe-là, t'apprends de tout le monde et tout, c'est excellent. Et du coup, mon travail c'est runner, puisque je peux pas postuler en tant que directeur, même si je l'ai été. Des fois, il faut savoir un peu prendre du recul, redescendre. Exactement, et tu montes les échelons petit à petit. Et donc l'essai commence. Donc j'ai mangé, gratuit. Déjà ?

  • Speaker #1

    Ça fait cool ?

  • Speaker #0

    Yes ! Je me dis « Ah enfin, j'ai bouffé ! » Et bien quoi, tu vois, genre, c'est vraiment un plaisir. Et du coup, je commence runner. Donc je porte un plateau et mon rôle, c'est quoi ? C'est de prendre des plats. Le chef me dit « Table 25 » . Je monte les escaliers. Table 25. Je parle à personne. Il sert. je me casse et du coup je commence comme ça et puis à 22h en plein milieu du service même donc la manager aurore s appelait m'appelle mb bien dans le bureau on va discuter de minutes donc je vais dans le bureau et là je vois le chef pascal qui m'attendent tous les deux dit bon mais voilà ton essayé terminé pour ce soir on a vu ce qu'on devait voir tu peux partir on te rappelle dans la semaine j'ai mais comment ça se parie les 22 heures on en plein milieu du service Je pars pas en fait tu vois genre elle me dit non mais nous ici c'est comme ça que ça fonctionne on fait des essais et tout ça Et elle me dit après si tu veux rester tu peux rester mais tu peux partir à tout moment en fait Je dis moi je vais pas laisser les gars dans la merde enfin à un moment donné il y a plein de services je fais une service tu vois Qui fait un essai de 3h et qui se barre en plein milieu tu vois donc que dalle moi je dis non je reste je fais le service tant pis si ça finit à 1h du matin tu vois On l'a pas fini à 1h le matin on l'a fini à 2h Mais c'est pas grave on l'a fini à 2h Et du coup, à 2h, les gars commencent à partirer de ça. Et donc Pascal et Aurore me convoquent dans le bureau. Ils me disent « Ok, voilà, je t'explique ça, c'est les clés du restaurant. Demain, 6h du matin, tu viens. » Et je crois qu'il s'appelait Mehdi, le gars avec qui je travaillais, si je me rappelle bien, l'autre runner qui était français. Il me dit « Là, il va te faire un tour du restaurant, parce qu'il y avait un CELAR juste à côté, pour les testings wine et tout ça, les trucs de vin. » Et en gros, il fait jonction avec le restaurant par-dessous. Et en gros, du coup, elle me dit « Ouais, mais il va te montrer un petit peu comment ça fonctionne et tout ça. » Et voilà, comme ça, demain à 6h, tu viens et tu cleans le restaurant, parce que c'est le roller-runner, de passer l'aspirateur. « Ok, pas de problème, j'ai le job. » Et ça, je me dis « Putain, qu'est-ce que j'ai été malin de rester. » Par conscience et acquis professionnel, j'allais rester quoi qu'il arrive.

  • Speaker #1

    Dans tous les cas,

  • Speaker #0

    oui. Mais tu te dis « Putain, ça paye, quoi. » Tu vois, d'être courageux et de dire, vas-y, je vais au bout, quoi. Ouais, tant pis, tu vois. Donc ça se passe comme ça en fait et puis finalement moi en terme d'expérience là-bas, je suis resté là-bas quoi tu vois. Expérience de fou après. Le lendemain matin à 6h j'étais là et tu travailles et petit à petit tu fais ton trou dans ce restaurant-là. Et c'est incroyable.

  • Speaker #1

    T'as mis combien de temps à peu près avant de commencer à sentir que t'étais à l'aise dans le travail ? À l'aise peut-être avec la langue aussi ?

  • Speaker #0

    Alors à l'aise dans le travail vu que c'est un métier que je connais, si tu veux, ce qu'on te demande en tant que runner, porter un plateau et mettre du pain sur une planche en bois. Bon si t'es pas trop con, tu y arrives tu vois, si t'as pas les mains de pâtis comme on dirait dans le sud, tu devrais t'en sortir correctement tu vois. Mais être à l'aise avec mes collègues, pour moi c'était le plus important. Pas être aimé de tous parce que je sais très bien que le feeling passe plus ou moins, mais être vraiment à l'aise avec l'équipe, être accepté parce que t'arrives dans une équipe qui est quand même assez solide, y a des gens qui sont là depuis des années. Moi le runner avec qui je visais, ça faisait 15 ans qu'il était là, et je lui disais mais t'es runner, tu veux pas monter, ouais non moi je suis bien machin. Et moi je sais que mon caractère c'est pas de rester runner. Moi je veux monter. Je suis pas là pour... Je viens pas quelque part pour rester runner toute ma vie. Donc non, moi le travail ça a été... C'était facile au début bien évidemment parce qu'après tu apprends. J'ai appris les plats, j'ai appris l'ambre, que c'était agneau, enfin tu sais... Le vocabulaire. Ouais le vocabulaire, tu apprends comme ça. Et le chef vu qu'il était français, il me disait ça c'est ça, ça c'est ça, ça c'est ça. Et j'apprenais vachement vite, vachement vite. Et quand il était en repos, je détestais venir parce qu'il y avait un autre chef qui était lui anglais. Il venait de la région du Kent, comme mon prénom d'ailleurs. une edgy kent et en fait dans le kent ils ont vraiment un accent c'est très très fort Un peu comme les australiens des fois, y'a cette vidéo de ce surfer là qui dit « I grab the car my friend » et personne comprend ce qu'il raconte et c'est un peu pareil tu vois genre. Et en gros t'es là genre en mode mais qu'est-ce qu'il me raconte lui ? Et en fait il me détestait tu vois. Parce que je m'entendais très bien avec Pascal. Je sais pas, y'avait un feeling de fou avec Pascal que j'avais pas avec ce mec là et quand je lui ai demandé c'est quoi ça ? « Don't ask me » tu sais, c'est un connard quoi tu vois. Après bon y'a des gens comme ça et malheureusement. Tu peux pas, encore une fois, on peut pas être aimé de tous, mais c'est comme ça.

  • Speaker #1

    Tu prenais l'anglais, du coup, tu l'as appris avec ton travail ou est-ce qu'à côté, tu essayes de prendre des cours, de faire d'autres trucs ou non, tu apprends sur le tas comme ça ?

  • Speaker #0

    Pas le temps de prendre des cours. 6h du matin, 15h30, 17h, 2h du matin, 5 jours sur 7 ou 6 jours sur 7, on t'enchaîne et je n'étais pas là-bas pour prendre des cours, tu vois. Moi, je m'en fous, je préfère apprendre comme ça. C'est plus facile pour moi d'apprendre avec quelqu'un où tu n'as pas le choix, en fait, de t'exprimer en anglais. Et même si tu fais des erreurs En fait il y a beaucoup de français, si tu veux, qui n'osent pas. Parce qu'on a cette culture-là, nous, de France, de français, où on juge, en fait. C'est malheureux à dire, tu vois, mais on juge. Ah, t'as fait une erreur, mais tu sais, c'est...

  • Speaker #1

    Je pense au truc en cours, par exemple, genre, dès que quelqu'un parle avec l'accent anglais, t'es... Ah,

  • Speaker #0

    oui, exactement, tu vois, c'est beaucoup de moquer, tout ça. Et moi, je trouve, en fait, les Anglais s'en foutent. Ils sont contents. Ils ont pas la même culture que nous. Et en fait, c'est ça où il faut... Le mindset, il faut le turn, tu vois. Et déjà, c'est quoi ? Je prends un goal. Même si je comprends rien. Tu peux répéter un peu moins vite, je parle pas bien l'anglais, ou je comprends pas trop, machin. Je pense qu'il faut oser demander à répéter, il faut oser demander aux gens de parler un peu plus doucement. Parce qu'ils comprennent en fait. Ils sont pas là pour te niquer, ils sont là pour t'aider. Ils sont même contents que tu le fasses, que tu fasses l'effort de parler... De leur langue. Bien sûr, de t'intégrer, exactement, c'est ça.

  • Speaker #1

    T'as le senti du coup avec les anglais, une différence de mentalité ?

  • Speaker #0

    Mais de fou, de fou. Les anglais, tu vois, on peut parler d'un sujet un peu critique en France, mais les personnes gays. Alors ça commence à changer. le mindset mais j'étais à rennes quand le mariage pour tous et en angleterre l'année d'après enfin quelques mois plus tard et en gros tu dis mais il ya deux il ya deux gays qui tiennent la main en costume dans la rue tout le monde s'en bat les couilles c'est un peu comme si à sydney toi à sydney tu peux sortir les cheveux roses mais personne va te regarder en fait à parler tous les qui sont là j'en ai qu'est ce qui fait que ces choses les australiens ont pas les gens qui habitent là depuis longtemps ils ont rien à en fait de ce que tu es gros maigre musclé pas musclé Il n'y a pas de show-off en fait, tu vois. Et là-bas, tu peux être qui tu veux.

  • Speaker #1

    Ça t'a aidé, toi, dans ta personne, peut-être dans ton identité, de pouvoir être qui tu veux ? Est-ce que tu t'es découvert d'autres manières d'être ? Est-ce que tu t'es senti plus libre ?

  • Speaker #0

    En fait, j'ai découvert qu'on s'en foutait, quoi. Tu vois, il n'y a pas de stress, il n'y a rien. Tu vois, moi, Londres m'a vraiment débloqué ça chez moi. Et je pense que c'est pareil un peu pour les gens qui viennent ici et qui reste ici, qui n'est pas pour un mois demain. pour ceux qui essayent vraiment de s'intégrer, qui font l'effort, qui sortent un peu de leur zone de confort, parce que c'est une zone de confort énorme, tu vois, c'est te dire, bon, ben voilà, je ne parle pas anglais, je fais ça et tout le machin. Et moi, ça m'a vraiment aidé à débloquer ce côté de, en fait, je m'en fous, quoi. Tu vois, on verra bien. Là, tu vois, je suis là en Australie, je m'en tape, quoi. On verra bien ce qui se passe demain. Je m'en foutais déjà en France, mais ça m'a aidé de m'en foutre encore plus, Tant pis. Alors que quand j'étais en France, c'était vraiment... Je voulais quand même un peu être aimé de tous. Tu vois, même quand ça passait pas avec quelqu'un, j'essayais d'avoir un truc de... Ah, mais t'aimes pas ça, je vais changer un peu pour... Mais en fait, qu'est-ce que je perds mon temps ? L'énergie, le temps, le blabla, la salive, tout ça. Je m'en fous complètement, tu vois.

  • Speaker #1

    Puis au final, t'en viens à plus kiffer, parce que t'es plus toi. Mais tu l'as dit !

  • Speaker #0

    T'as pas le temps, en fait. Ouais,

  • Speaker #1

    c'est ça. Et du coup, pour revenir au taf, ta vie...

  • Speaker #0

    pu voir des différences entre travail en angleterre et travailler en france ouais de fou à quel niveau mais donne pas chance ouais pour tout s'en fout de tes diplômes c'est plus des skills et bien sûr ils s'en tapent complètement même si tu sais pas faire ils vont dire tu es t'inquiète contre toi on va on va te relever t'inquiète pas tu as fait une erreur tu as dit une bêtise à un client même si tu dans un étoile et michelin on s'en fout ouais on s'en fout parce que si tu trompes jamais c'est quoi c'est quoi ta vie Et pouille ta vie ! Tu vois genre, trompe toi putain, fais toi gronder ! Au contraire, ma vie ! Mais bien sûr, c'est la vie ! Je sais pas, y'a plein de choses comme ça ! Faut garder à l'esprit qu'à ce moment là où je suis runner, je parle pas un mot d'anglais quoi, tu vois ? Et les mecs ils parlent pas un mot d'anglais, ils te donnent la chance !

  • Speaker #1

    Dans un étoilé Michelin en plus !

  • Speaker #0

    Dans un étoilé Michelin en plus ! Runner ! Bien sûr, t'es pas le gratin du truc ! Mais quand même ! Mais putain t'es là quoi ! T'es en cravate, machin dans un restaurant où les mecs mettent des commentaires, où il y a des briefings, il y a des briefings à chaque service ! On a eu un commentaire 3 étoiles pour ça ! On va essayer d'améliorer ce point là ! On a eu 5 étoiles, bravo la team ! Mais tu sais, vraiment le truc où... Putain, tu te dis... top quoi toi moi ça m'a pris plein de choses on te dit quand c'est pas bien on te dit aussi quand c'est bien tu vois par rapport à la france on peut toujours dessus à la france je fais quelque chose de bien mais pas ou c'est comme ça tu vois ce que veut dire que du négatif tout le temps tout le temps tout le temps les gars comment tu veux que ça avance comment

  • Speaker #1

    tu veux qu'un cas soit l'aise du coup tu es dans ta life en angleterre tu bosses en appart à coloc et tout du coup j'ai payé

  • Speaker #0

    Du coup, voilà, tu m'as remboursé. Une semaine par une semaine, j'ai jamais laissé de déposits du coup. Ah ouais du coup ? J'ai payé à la semaine et à la fin du mois quand j'ai eu mon salaire, j'ai payé un mois d'un coup. Ok,

  • Speaker #1

    bon bah trop bien. Comment tu te sens là, d'être dans cette nouvelle life ? T'as voulu quitter la France, Paris, t'es dans un nouveau pays et tout, t'arrives à t'en sortir. Tu ressens quoi à ce moment là ?

  • Speaker #0

    Je me dis que je suis capable de tout, tu vois. Ouais. Je me dis que j'ai putain de bien fait de me barrer de la France c'est pour aller apprendre l'anglais ailleurs. Et en fait, tout ce que tu entends... à l'époque c'était l'actualité puisqu'il n'y avait pas encore une fois les réseaux et tout ça ça commençait à peine instagram et tout ça c'était vraiment le début y'avait pas de vlog enfin comme on peut voir les youtubeurs aujourd'hui machin de ça et en gros je me dis mais putain mec t'es une machine en fait si ça ça t'arrête pas qu'est ce que quoi c'est possible qui va t'arrêter t'aimes bien la vie en angleterre globalement la vie en angleterre ouais ouais j'ai kiffé de fou aujourd'hui même si je kiffe un peu l'australie et tout ça fait qu'une semaine que je suis là donc ça va c'est la plus belle année de ma vie ah ouais l'on est là ouais je peux te le dire c'est la plus belle année de ma vie entière genre c'est quoi qui te plaît le plus je sais pas le il juge pas il te parle tu vas dans un bar honnêtement dans un bar piccadilly tout le monde connaît le droit l'endroit où tu te fais racketter, mais c'est pas grave. Tu paies 35 balles ton verre, mais c'est pas grave. Il faut le faire une fois. Tu vois, tu veux parler à une fille, tu vas lui parler. Et même si elle a un mec, son mec, il est pas avec ses potes à côté ou quoi. Elle va dire j'ai un mec. Ouais, je m'en fous toi parce que juste tu parles. Son mec va venir, il va se présenter. Il va pas te dire qu'est ce que tu veux faire ? Tu vois ce que je veux dire ? Pas les couilles.

  • Speaker #1

    C'est beaucoup plus social. Ouais,

  • Speaker #0

    bien sûr. Moi, je suis allé avec ma copine à un moment donné. Quelques années plus tard, j'ai une copine et un moment on se met au bar et il y a une meuf qui vient, on parle. Et il y a un mec, donc moi je suis là, elle, elle est là, moi je suis là, il y a une meuf, elle vient, elle me parle comme ça, donc je me mets deux quarts pour parler avec cette fille-là, et ma copine se fait aborder par un mec. Et en fait, donc on se tourne le dos. Finalement, il y a deux, il y a d'un couple, on devient un autre couple, chacun de son côté, tu vois. L'image en fait, quand tu la vois de loin, tu te dis c'est drôle, tu vois, de fou. Et en gros, j'ai parlé 20 minutes avec cette meuf, ma meuf a parlé 20 minutes avec ce gars, il n'y a pas eu un geste déplacé. ni de ma part, ni de la part de ma copine, ni de la fille, ni de machin. C'est ma copine, c'est mon copain. Ah ouais, ben moi je suis avec ma copine là-bas, je suis avec mon copain, on a des amis, machin, machin. Et en fait, tu te dis, les gens sont chill quoi. Ah ouais, t'es tout seul, t'es machin. Un jour, je fais un test, je vais dans un bar. Enfin, je fais un test. J'avais envie de sortir, pas vraiment un test, mais j'avais envie de sortir, je vais dans un bar. Je me prends... Les pichets coûtent moins cher, donc je prends un pichet d'un litre. Et j'ai proposé de partir dans un autre bar qui s'appelle Bounce. C'est le petit ping-pong, tu sais. C'est un bar où j'ai un peu club, tu fais du ping-pong en plein milieu et tout machin. On se baise trop bien. Et du coup, je vais dans un bar avant et tout avant d'aller là-bas, tout seul, tu vois, je kiffe mon moment et tout. Et là, j'ai un gars, il vient me voir. Il me dit mec, ça fait 15 minutes que je te regarde, t'es tout seul ? T'attends quelqu'un ? Je dis non, je suis juste chill, je connais personne, je viens d'arriver et tout machin. Il me dit ok, si tu veux, viens avec nous, on est une vingtaine. garçons et en fait ou en france à saint georges personne ne te voir les gens vous avez coupé pas d'amis, enfin tu vois. Et là, vas-y viens avec nous, j'ai pris mon pichet, j'ai servi tout le monde.

  • Speaker #1

    C'était des anglais ?

  • Speaker #0

    Ouais, c'était, ben, il y avait un peu de tout, tu vois, parce que là-bas c'est très cosmo en fait, donc t'as toutes les langues et tout ça machin.

  • Speaker #1

    Parce que tu vois, je me demande si en France, on le voit pas parce que, ben, on est en France, on est avec nos potes français et on prête pas attention à ce qu'il y a autour de nous. Peut-être que tu vois, il y a des bars où il y a des gens qui viennent un peu de tous les pays.

  • Speaker #0

    Ouais, une île genre des petits que ça.

  • Speaker #1

    Par exemple, il y a des bars où il y a des étrangers, etc. Peut-être qu'ils vont vers les uns les autres, peut-être qu'il y a des Français dans ces endroits-là qui disent Peut-être que tu coupes pour ça ou que t'es plus ouvert ou quoi ?

  • Speaker #0

    Je pense que dans un aspect touristique comme Lyon, Paris et Nice par exemple, moi je viens de Nice, toi de Lyon, il y a des bars où moi je sais que c'est des Anglais. Et je sais que là-bas c'est un peu la fête, tout le monde parle avec tout le monde, ça rigole, machin, machin. Et j'adore cette culture-là en fait. Mais je vais pas citer, j'ai pas envie de faire de tort à certains bars à Nice, mais il y a des bars un peu plus branchés on va dire, entre guillemets, et c'est très mat cheveux tu vois. Ils sont pas du tout comme ça les gens. Il y en a qui vont dire que c'est pas vrai, ils mentent. Montre-moi que je ne mens pas. Dès que tu approches quelqu'un... Même les filles, pourquoi tu me parles ?

  • Speaker #1

    Ouais,

  • Speaker #0

    c'est pas du tout le même rapport aux uns aux autres. Ouais, alors qu'on s'en fout ! T'as le droit de parler, putain t'es pas en prison ! Du coup pour moi, ouais non... En Angleterre ils ont le culture complètement... complètement différentes. Ils s'en foutent de tout.

  • Speaker #1

    Trop bien. Et du coup, dans tout ton parcours, tu as dû prendre des décisions, etc. pour avancer et aller de l'avant. Tu as douté de tes choix, parfois ?

  • Speaker #0

    Je te pose la question. Dire que je n'ai pas douté, ce serait mentir. Alors, poser des buts en blanc comme ça, je ne pourrais pas te dire. Peut-être en réfléchissant un petit peu, je vais trouver. Mais bien sûr, tu as toujours au fond de toi ce sixième sens. De dire, qu'est-ce que je fais ça ? Est-ce que si je quitte ça, est-ce que je vais trouver autre chose ? On reste humain. Tu as cette sécurité quand même en toi qui... Comme toi, tu me disais, tu arrives en Australie, tu as fait tes fermes de suite. Comme ça, tu es sûr. Tu ne vas pas prendre le risque d'attendre les 4 derniers mois pour te dire « Allez, il faut que je trouve une ferme. » Non, tu vas le faire, tu feras la fête plus tard. Et il y a des gens qui vont faire la fête avant.

  • Speaker #1

    Et qui feront les fermes après.

  • Speaker #0

    Qui feront les fermes après ou qui rentrent avant. Aussi. Et du coup, voilà. Donc c'est là où le decision making il est important. Et est ce que je regrette des choix ou est ce que c'était ça la question ?

  • Speaker #1

    Plus comment tu surmontes un peu ces moments de doute ? Comment tu arrives à faire des choix ? A te dire bon bah là c'est bon, c'est la bonne décision, j'y vais.

  • Speaker #0

    Tu vois la pêchée ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Le pour le contre. Ouais. Tu sais moi je...

  • Speaker #1

    Rationnel.

  • Speaker #0

    Ah tu prends une feuille blanche, tu tires un trait au milieu. Pour, contre. T'écris. Pour, contre. S'il y a plus de pour que de contre, c'est bon. S'il y a plus de contre que de pour, ou si c'est égalité, réfléchis. Prends le temps. En fait, la précipitation, c'est ton pire ennemi, tu vois. L'impatience. Moi, je suis quelqu'un de très impatient. T'as tout, tout, tout. Ah ouais, Jack. Et en gros, non, mais prendre des décisions, évidemment, tu te doutes. Des fois, de temps en temps. Moi, quand j'étais à Paris avant de prendre l'avion pour Londres, 300 euros dans les poches.

  • Speaker #1

    Remettons les choses dans leur contexte.

  • Speaker #0

    Tu réfléchis, tu vois. Tu dis, est-ce que je suis pas en train de faire une putain de connerie, toi ? dans un pays que je connais pas, je parle pas la langue, je connais personne, je fais tout seul. Tu vois, c'est là où tu te dis est-ce que oui ou non je suis assez fort ? Tu vois, c'est ça, est-ce que je suis assez fort mentalement pour... Parce que là, c'est même plus... On parle plus de physique ou quoi, c'est... Tu sais, c'est... C'est dans la tête,

  • Speaker #1

    c'est dans...

  • Speaker #0

    C'est au fond de toi quoi, ouais, c'est dans les tripes, exactement, tu vois. Moi, quand je parle de ça, j'ai le nez dedans, j'ai le nez dans l'estomac. quand j'y repense, je me mets dans la situation, je me dis mais putain, t'es fou quoi mec.

  • Speaker #1

    C'était ambitieux.

  • Speaker #0

    C'était ça, c'est osé en fait. Elle est où ta limite, ta propre limite ? Elle est où, toi ?

  • Speaker #1

    Pour terminer, est-ce que tu aurais un message ou un conseil à donner pour ceux qui veulent partir vivre à l'étranger ?

  • Speaker #0

    Écoutez pas les gens, ne vous fiez pas. Regardez un peu ce qui se passe sur les réseaux et tout, c'est important quand même, parce qu'aujourd'hui on l'a, donc c'est un outil qu'on a aujourd'hui qui est indéniable. Mais ne croyez pas à tout ce que vous voyez, tempérez ce qu'on vous dit. Parce que chaque expérience est différente, on est tous différents. On ne parle pas tous le même anglais. On n'a pas tous la même expérience dans la vie, avec sa famille.

  • Speaker #1

    Son background.

  • Speaker #0

    Exactement, avec ses amis. Est-ce que tu as vraiment envie de découvrir d'autres choses ? Et puis quoi ? Au pire, tu viens quoi ? Trois mois ? Six mois ? Un mois ? Même si pour toi, ça a été un échec, tu auras toujours appris quelque chose. Il y aura toujours quelque chose qui va en sortir. Et c'est trop bien. Je te dirais même, n'écoute même pas ta famille et tes amis qui te bloquent, tu vois. Ouais, ma famille, elle va me manquer. Eh ! On parle d'un an, là. On parle pas de 40 ans où tu vas plus jamais les voir. C'est pas comme si y avait pas WhatsApp, Instagram, TikTok, YouTube. Ouais, en bout d'un moment, tu peux tout faire. Tu peux tout faire, tu vois. Et ça, c'est un truc de fou. N'écoute pas les gens, fais ton truc à toi. C'est ta vie à toi, avant tout. Tu vois, moi, ma mère, 53 ans... Je l'aime de tout mon cœur, tu vois. C'est big love maman. Mais je lui dis que je l'aime tout le temps. On s'aime énormément, tu vois. Moi, elle m'a éduqué seul. Pas de père. Elle m'a abandonné quand j'étais petit. bon bref c'est la vie c'est comme ça, encore une fois chacun son vécu tu vois. et quand les gens disent ouais mais carine ton fils il va partir à 17000 km elle me dit ouais alors elle dit vous pensez que j'ai fait mon gamin pour moi c'est sa vie qu'il aille mais bien sûr qu'il y ait c'est son expérience puis façon si h je suis là le rôle d'une maman voit toi elle dit je suis là moi si rate je vais même s'il faut un billet d'avion même si on roule pas sur l'or un pays le billet d'avion tu rentres sécurité de choix avant tout ça n'arrivera pas parce que je vais tout faire pour que ça marche pas Mais voilà, elle dit ça. Je pense que le meilleur conseil vient de ma mère, en fait. C'est laisser vivre vos enfants, vie pour toi. Fais ton truc, vis ton expérience et tu vas voir que c'est incroyable, en fait. Ouais, le meilleur conseil, c'est vie pour toi. Fais-le, sans fou. Très bon conseil. Si tu y arrives, tu y arrives. Si tu n'y arrives pas, tu n'y arrives pas.

  • Speaker #1

    Tu vas te rendre une histoire à raconter et puis voilà.

  • Speaker #0

    Si tu n'y arrives pas, tu m'appelles. Je t'aide, pas de problème. Avec grand plaisir, tu vois.

  • Speaker #1

    En tout cas, merci de nous avoir partagé ton histoire, ton parcours.

  • Speaker #0

    Merci de m'avoir fait ça.

  • Speaker #1

    Et motivant, franchement, d'entendre que c'est possible, c'est réalisable. Et voilà,

  • Speaker #0

    c'était l'histoire de ce premier jour de vie. Merci à toi, Camille. C'était un plaisir.

  • Speaker #1

    De cette première journée en mode surdie à Londres. Comme quoi, parfois, il suffit de 300 euros et d'un peu de cran pour changer de cap. Si t'as kiffé l'épisode, pense à t'abonner, à liker ou à le partager à quelqu'un qui rêve de tout plaquer. Et surtout, merci à vous tous qui soutenez le podcast, épisode après épisode. C'est grâce à vous tous que tout ça existe vraiment. Et on se retrouve très vite pour une nouvelle histoire. D'ici là, restez curieux, restez audacieux et à bientôt !

Description

Tu ferais quoi avec 300 euros et un billet pour Londres ?

Lui, il est parti. Pas de plan B, juste une grosse envie d’ailleurs et un sac sur le dos.


Dans cet épisode, il raconte sa toute première journée sur place : galère pour se loger, stress du budget qui fond, course contre la montre pour bosser… et tout ça dans une ville inconnue, en anglais, sans parler la langue.


Mais ce n’est pas qu’une histoire de galère : c’est une immersion dans la vraie vie à l’étranger, un voyage culturel à travers la jungle londonienne, une découverte de la multiculturalité qui bouscule et enrichit.


Un témoignage sincère, sans filtre, pour ceux qui rêvent de partir, de vivre autre chose, de tester leurs limites.


Dans cet épisode on parle notamment de :

-Partir avec audace et peu d’argent

-Les différences de travail UK vs FR

-La mentalité anglaise

-Avancer malgré les doutes


Bonne écoute !

Pour soutenir le podcast, abonnes toi et met une petite note :)


Infos utiles :

Centre Charles Peguy


Pour découvrir les coulisses du podcast : partir_podcast

Disponible à l'écoute sur toutes les plateformes : https://smartlink.ausha.co/partir

Et sur Youtube


Si cet épisode t’a plu, tu devrais aussi aimer :

https://podcast.ausha.co/partir/prof-de-francais-en-angleterre-melissa


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je me voyais dormir sous un pont. Moi, je me suis dit, ma première journée, ça va être ça, ça va être retour en France immédiate. Genre, je ne peux pas, tu vois.

  • Speaker #1

    Salut et bienvenue sur Partir, le podcast qui vous emmène vivre à l'étranger.

  • Speaker #0

    Écoute, là, on est mardi. C'est le mardi prochain, je n'ai pas mon argent. Prends tes affaires, change les séries, t'es dehors. Blablabla, elle me parle, elle me parle, je ne comprends que dalle. Et quand je lui dis rien, je ne comprends rien. C'est la plus belle année de ma vie entière. Alors,

  • Speaker #1

    est-ce que vous avez déjà tout plaqué avec 300 euros en poche ? Lui, oui. Il s'appelle Ken, il avait 22 ans, une valise et l'envie de tenter sa chance en Angleterre. Il débarque à Londres, sans plan, sans logement et il voit ses euros filer vraiment à toute vitesse. Il nous raconte sur ce podcast sa première journée de galère, sa vie facile et ce que cette aventure lui a vraiment apporté. Mais avant de découvrir son histoire, un grand merci à vous tous qui likez, vous abonnez et qui faites vivre ce podcast. Franchement, vous êtes les meilleurs, donc merci. Et je vous laisse maintenant découvrir un nouvel épisode. C'est parti, bonne écoute ! Eh ben merci Kent d'être là pour partager ton histoire.

  • Speaker #0

    Pas de soucis Camille, merci à toi de me recevoir. Donc on est en

  • Speaker #1

    2013, t'as 22 ans, 300 euros en poche, tu parles pas anglais.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et tu décides d'aller tenter ta chance en Angleterre.

  • Speaker #0

    Bien sûr !

  • Speaker #1

    Choix audacieux, mais apparemment ça t'a plutôt bien réussi. Donc tu vas pouvoir nous raconter tout ça. Déjà, pourquoi t'as voulu partir ?

  • Speaker #0

    En gros... Donc à mes 22 ans, un peu marre de travailler en France, et un peu marre de la mentalité que j'aurais pu trouver là-bas. Et je me suis dit, pour mon futur, l'anglais ça va être indéniable. C'est en train de monter de plus en plus dans les restaurants, on te demande de parler anglais, si tu veux voyager, il faut parler anglais. Donc j'ai jamais réussi à le faire à l'école, à part avec Brian, mais bon, tout le monde sait qu'il est dans le jardin ou dans la cuisine, d'accord ? Et du coup, voilà, donc je me suis dit la meilleure solution pour arriver à mes fins, on va dire en anglais, le plus facilement possible et sans avoir le choix, c'est de partir en Angleterre, vu que c'était le pays le plus proche de la France dans un premier temps.

  • Speaker #1

    Donc du coup, là, tu décides, je pars, je prends mes clics, mes claques.

  • Speaker #0

    C'est ça. En fait, si tu veux, j'étais directeur de restaurant en France et il y avait donc forcément le CEO de ce directeur-là, de ce restaurant-là, avec qui je ne m'entendais plus trop. Et j'ai pris une décision radicale, du jour au lendemain, j'ai dit écoute, je quitte le resto et je me casse. Et j'ai dit qu'ils m'aiment me suivre dans l'équipe, il y en a 2-3 qui ont quitté le resto et qui sont venus un peu plus tard à Londres me rejoindre. Mais dans un premier temps, je suis parti tout seul, 3 jours après j'avais un billet d'avion EasyJet à 10 balles et j'ai fait Paris-Gatwick et c'était parti.

  • Speaker #1

    Tu prévois quand même un peu ton voyage, tu planifies, tu y vas avec un plan ou tu y vas en mode j'ai mon billet d'avion, 300 balles ? et on verra.

  • Speaker #0

    Eh bien, je ne planifiais rien du tout, tu vois. Parce que je suis complètement débile. Donc, je savais que mon cousin était parti de Londres pour aller en Australie à cette époque-là. Et il m'avait parlé d'une association qui s'appelait Charles Peggy. Alors, je ne sais pas si encore aujourd'hui, elle est présente là-bas. Si elle est, en tout cas, pour moi, c'était mon point de destination à Londres dans la première journée. Parce qu'en fait, je savais que cette association-là t'offrait, enfin, t'offrait, entre guillemets. Il y avait des annonces en fait pour logement, travail, il t'aidait à faire un CV, tu pouvais avoir une connexion internet, tu avais accès à des ordinateurs et tout ça. Donc dans ma tête c'était va à Charles Péguy. Et on verra ce qui se passe après avec les moyens qu'on a pour voir comment ça marche. Parce que je ne savais pas du tout comment ça marchait. Et sans parler un mot d'anglais bien évidemment parce que sinon ça serait pas drôle.

  • Speaker #1

    C'est pas drôle, voilà exactement. T'es dans quel état d'esprit avant de partir, même niveau ressenti, t'es pas trop stressé ?

  • Speaker #0

    Alors moi je ne suis pas quelqu'un de nature stressé, plutôt chill, cool, en mode on verra bien ce qu'il se passe. Non, pas stressé, j'avais regardé un peu sur internet en France où c'était Charles Péguy, et il y avait une station qui s'appelait Old Street si je ne me trompe pas, et je savais qu'il fallait que j'aille là. C'est pas ça qui m'a stressé le plus on va dire, de partir comme ça, c'était un peu l'aventure quoi. Je savais qu'il y avait ma mère derrière, pas pour l'argent mais en mode, si tu sais pas, enfin si t'es à la rue, tu rentres à la maison et puis c'est tout quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, t'es pas sans rien, tu sais que tu peux rentrer.

  • Speaker #0

    Je sais qu'un billet d'avion, ça coûte pas, comme ici, entre 1200 et 2000 euros. Donc même avec 200, enfin 300 euros, je savais que j'allais trouver un billet d'avion pour rentrer en France au cas où, dans la semaine. Donc c'est plutôt, enfin, la sécurité de la distance, on va dire, entre guillemets.

  • Speaker #1

    Ouais, t'avais au moins ça pour te rassurer d'un coup.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Donc du coup, t'arrives en Angleterre.

  • Speaker #0

    J'arrive en Angleterre.

  • Speaker #1

    La première journée, t'arrives à aller à Charles Péguy, tout ça ?

  • Speaker #0

    Alors, si tu veux, la première journée, donc j'arrive le matin, je prends un vol le matin. pour être bien et avoir toute la journée pour justement pouvoir me perdre au cas où. Et du coup, j'arrive à l'aéroport. Meilleure idée de ma vie, je fais le change à l'aéroport. Ce n'est pas du tout une bonne idée. Je donne 300 euros, donc pile. elle me rend 220 pounds, un truc comme ça, et je la regarde, sans parler anglais évidemment, je lui dis, avec un français anglais un peu mélangé, comme je peux, je lui dis, excuse-moi, mais j'ai donné 300, et tu me donnes 220 ? Elle me dit, it's a change, ah ok, merci, c'est cool. Donc je comprends que je n'ai pas le choix, et même si je rechange pour aller en ville changer, je perds, quoi qu'il arrive. Elle va me rendre 250 euros, ça ne sert à rien. Donc, je décide de me casser de là. Je savais qu'il y avait un bus qui coûtait 10 pentes à l'époque. Je ne sais pas si c'est encore le cas. Et en gros, je prends le bus pour 10 pentes. Le moins cher, on va à l'économie, puisque forcément, plus la journée avance, plus il te fait niquer. Donc, moins tu as d'argent. Du coup, je prends le bus, 10 pentes. J'arrive à Victoria Sud. C'est le même endroit qui est drop, si je ne me trompe pas de mon station. et en gros... Là, il faut prendre un billet de métro, ou de tram, ou de train. Et là-bas, ça marche par zone. Donc du coup, plus tu prends de zone, plus c'est cher. Et Londres, je ne m'attendais pas à ce que ça soit aussi cher. Quand on me dit que l'Australie, c'est cher, n'allez pas à Londres alors, parce que vous allez fleurer. Ici, à côté, c'est gratuit. Là-bas, moi, j'ai payé 20 pandes, un ticket, une journée, toutes zones confondues, parce que je ne comprenais pas l'anglais. Donc va expliquer que tu veux que la zone 1 et 2... On va chercher un paquet de résonance. Je lui ai dit un jour, machin, un truc comme ça. Et elle m'a dit 20 pommes. Une journée. Tout transport profondu, mais bon. Donc du coup, je vais vers Old Street, du coup, pour trouver cette fameuse association Charles Peggy. Donc là déjà, si tu fais le calcul, il me reste 190 pommes. Ça ne fait pas beaucoup. Pour finir la journée, trouver un logement, je le rappelle. Et peut-être manger un petit peu et tout ça. Et à l'époque, tu n'avais pas les smartphones comme aujourd'hui, où tu as le truc débloqué partout et tout ça. Donc, je ne pouvais pas appeler avec mon téléphone français là-bas en Angleterre, parce que les parfaits coûtaient extrêmement cher pour avoir ce genre de choses. Et du coup, si tu veux, je cherche pendant une bonne heure, tu vois. Je passe dans la rue, je suis là, je demande au bar, Charles Peggy Association, j'essaie de faire comme je peux, tu vois. Non, personne ne connaît, Et à un moment je trouve une petite ruelle un peu en travaux là, ils faisaient des travaux un peu en face et je vois une porte, il y avait plein de pancartes, tu sais comme les huissiers, les avocats, les dentistes et tout donc je vais voir et là je vois Charles Péguy, waouh sauvé, je me dis ah si c'est bon, let's go on y va et tout ça donc je rentre et tout dans le truc et j'arrive à l'étage et je vois, je suis français, donc il parle français là donc qu'est-ce que c'est ça, donc du coup j'arrive et tout, je leur dis bon ben voilà moi je suis français, je viens d'arriver ce matin comment ça se passe, là il est déjà 13h tu vois Moi j'ai attaqué les éditeurs du matin, ça me fait 3 heures, je me dis comment ça se passe et tout, elle me dit je te laisse faire le tour de l'association, c'est un desk qui fait 32 mètres carrés, avec des panneaux où il y a des annonces à coller et tout ça, elle me dit là c'est les logements, là c'est les offres d'emploi, moi j'ai apprécié parce que tu as des offres d'emploi dans cette association, et les professionnels qui déposent leur offre d'emploi là savent que c'est des français, donc en gros quand tu dis que tu viens de Charles Péguy, ils savent d'où tu viens, et c'est vachement utile. Et en gros... Si tu veux, je fais le tour et tout le machin et je leur dis, ben voilà, moi, ça m'intéresse et tout. J'ai vu deux, trois trucs. Sinon, j'ai pas le choix. Parce que pour trouver un logement, t'es mort, quoi. À part une hostelle, tu sais pas où, avec des chambres de six. Moi, j'ai 22 ans, j'ai jamais fait ça de ma vie. Je suis tout seul. Faut savoir que je suis tout seul. J'ai pas de contact. J'ai rien. Donc, dans quel quartier je vais, où je vais ? Enfin, tu vois, comment tu te fais pas arnaquer, voler ? Enfin, je sais pas.

  • Speaker #1

    Comme tu dis, en plus, à l'époque, il n'y avait pas les téléphones comme on a maintenant. Donc, tu ne peux pas avoir accès aux informations dans l'immédiat comme ça.

  • Speaker #0

    ça n'existait pas donc voilà et donc en gros elle me dit ok mais c'est 70 pente le logement non non l'adhésion à la l'association j'ai d'accord on peut pas payer plus tard genre m1 c'est 70 pente maintenant on te donne accès à tous immédiatement t'as pas besoin d'attendre trois quatre jours et tout ça bon mais encore une fois pas le choix donc je parle pas un mot d'anglais il faut trouver un logement et ça machin Et sur les annonces, j'avais bien aimé parce que tu avais marqué ENFR pour savoir si les gens parlaient français, anglais, tout ça. Donc ça pouvait te permettre de cibler un peu là où tu téléphonais. Et du coup, donc, on était à quoi ? 190 pendes ? Moins 70, ça fait 120 ? C'est ça, si je ne me trompe pas des têtes comme ça ? Donc il me reste 120 pendes pour trouver un logement et faire ma journée et pas rentrer en France parce que l'échec, pour moi, ce n'est pas une issue. Donc moi, je vais passer quelque part pour rater.

  • Speaker #1

    Il fallait que tu réussisses.

  • Speaker #0

    Il fallait que je réussisse. Moi dans ma tête c'était tu réussis et puis... C'est pas une merde quoi. Alors ça veut rien dire, il y a des gens qui raguent et... Mais voilà, je me challenge moi-même, tu vois, genre en mode vas-y, t'es un bon, tu vas y arriver, tu vois, genre... Pourquoi pas toi, tu vois ? Donc 120 pentes dans les poches et tout ça, Je peux utiliser le téléphone pour appeler une annonce ? Non. Ici on n'est pas là pour nous mâcher le travail, tu te débrouilles. On t'offre des annonces, on t'offre internet et tout ça, mais tu te débrouilles. T'es autonome, on n'est pas tes parents. Alors je me suis dit putain les connards, je parle pas anglais, eux ils sont là. Et en fait, aujourd'hui avec le recul, c'est un mal pour un bien. Parce que sans ça, si tout le monde te mâche le travail tout le temps... Comment tu fais pour prendre des décisions plus tard dans ta vie ? Moi, 22 ans, ça ne m'a pas servi au début parce que ça m'a gonflé. Mais d'un côté, je me suis dit, c'est vrai que maintenant, aujourd'hui, quand j'y ai réfléchi, je me dis, qu'est-ce qu'ils ont bien fait de...

  • Speaker #1

    Prendre des décisions,

  • Speaker #0

    lesquelles tu vas... Oui, exactement, il faut que tu fasses, tu n'as pas le choix. Donc, pas de téléphone anglais. Et pour appeler en Angleterre, il faut un téléphone anglais. Donc, tu sors de l'association, vas dans un Lika mobile. Donc il faut trouver un téléphone, donc j'achète un téléphone à clapet avec une sim avec genre 10 minutes de col tu vois genre donc je paye ça 20 pandes, bon ben voilà il reste 100 pandes tu te dis là mec, là c'est la merde en fait, j'ai pas mangé je suis arrivé ce matin, je sais pas où je dors encore je me voyais dormir sous un pont, moi je me suis dit mais ma première journée ça va être ça, ça va être retour en France immédiat genre je peux pas tu vois, je peux pas aller dormir à l'aéroport en mode je reprends l'avion demain matin, non c'est mort Et du coup, avec mes petits 100 pendes et mon petit téléphone, je retourne à l'association et je vois une annonce genre, et je vois la moins chère en zone 1, 85 pendes semaine. Parce que là-bas, pareil qu'en Australie, tu payes à la semaine. Et en fait, tu ne payes pas vraiment à la semaine. Ils te disent que tu payes au mois et tous les mois, tu payes. Mais si tu veux payer à la semaine, tu peux une fois que tu es installé depuis longtemps et tout ça. Et je me dis, mais mec, là, 85 pendes, 100 pendes, il va te rester 15 pendes. C'est plutôt de fou. Mais j'ai pas le choix. J'appelle le mec, je respire un grand coup. Parce qu'il y a marqué anglais-français, mais tu sais pas trop, machin, tu vois. Donc le mec, je l'attaque en français de suite, tu vois. Moi, il y a marqué FR. Yeah, yeah, blablabla, il me parle. Je dis ouais, je dis I don't speak English. Il me dit ok, je parle un peu français, mais tu sais, avec un français genre lointain. Genre qu'il faut aller chercher, ouais, approximatif, exactement. et du coup on arrive à s'entendre il me donne un nom de de stations de métro, de bus et tout, il me donne le nom de l'adresse. Et donc il me dit Elephant & Castle et après tu vas à Old Street. Ok, super et tout. A Bondy Street, c'était Bondy Street. Donc il fallait que je prenne le métro, Elephant & Castle. Il fallait que je comprenne parce que moi, Castle à l'époque, je ne savais pas que ça disait Castle, tu vois. Moi c'était Castel, tu vois. Donc je suis là, Elephant & Castel, c'est où ça, machin, qu'est ce qu'il me raconte l'autre ? Bon bref, je me débrouille et tout et j'arrive là bas. Donc j'arrive là bas, il est 18 heures. fait le choix en fait. Soit il te dit oui, soit t'es mort. Et en gros le mec il me dit bon ben voilà, donc j'arrive tant bien que mal à l'adresse, heureusement que j'ai un bon sens de l'orientation, je me débrouille plutôt pas mal pour ça. Et du coup je vois le gars et tout machin, mec super sympa, un amour et tout. Ils étaient 13 dans la coloc. Dont deux français, un libanais, trois italiens, c'était cool quoi, tout le monde était accueillant et tout machin. Il me dit, ta chambre c'est là, c'est à partager, c'est une chambre à partager et tout machin. Ok, très bien et tout. Il me dit, bon ben là c'est deux mois de déposite et un mois de loyer. Bon ben, tout le monde sait que je ne les ai pas, parce qu'il va se mettre sans prendre. Je lui dis, écoute, moi je te le dis franchement, je ne les ai pas. J'ai 85 pentes pour une semaine. Si tu veux, je te les donne, je reste une semaine et je te donnerai de l'argent. Je m'avance parce que je ne sais pas, je ne sais pas ce que je vais faire après. et très chouine sur le sceau. et je te donnerai l'argent la semaine prochaine. Il me dit écoute là on est mardi, si mardi prochain j'ai pas mon argent, tu prends tes affaires, tu changes les serveurs, t'es dehors. Hop. Direct, y'a pas de tu squattes, tu sais pas quoi. Bah ils prennent tout, dégagent, c'est fini. Et tu peux appeler la police, ils ont rien à foutre, c'est eux qui ont raison. Je dis ok ça me va, donc je lui donne 85 pounds. Et là, à partir de là, soulagement quand même.

  • Speaker #1

    Déjà t'as un endroit où dormir.

  • Speaker #0

    T'as 7 jours. T'as 7 jours pour te balader un peu, et ça te save quoi même si tu as que 15 pende Bon, ben, c'est pas grave, tu vois. Et en gros, si tu veux, à partir de là, soulagé et tout, je vais faire un petit tour. Je dépense mes 15 derniers pendes pour aller manger, parce qu'il faut bien bouffer à un moment donné. Et là, c'est là où la coloc a été géniale, puisque les gens sont très attentionnés. Ils font attention, ils parlent un peu avec toi, ils apprennent à te connaître. pas les italiens et les libanais parce qu'ils parlent tous anglais et que moi j'y comprends rien tu vois, même si j'ai un italien approximatif je pouvais pas trop communiquer mais les français en tout cas, il y avait un français super cool et en gros il m'a dit si t'as besoin d'aide au début n'hésite pas il m'a donné des tips pour prendre le bus moins cher, enfin ce genre de choses tu vois ouais franchement c'était carré de fou, il m'a trop aidé Et en fait j'ai découvert qu'avec 20 pentes 20, donc à l'époque, je pouvais payer le bus une semaine. Aller, retour, tous les bus que tu veux, tout le temps, machin de ça. Et en gros j'ai dit ouais mais moi tu vois j'ai plus d'argent et tout. Il me dit t'inquiète je te donne 100 pentes. Je t'avance 100 pentes, tu vois. Donc tu me les rendras mais je t'avance 100 pentes pour la semaine et ça machin. Le mec me fait confiance, tu vois. Ouais, de ouf. Il me donne des sous, il me montre où c'est pour le bus, je vais au bureau tabac je me débrouille un peu de choix ce que des fois c'est bruit de la c'est vraiment autonome le mec travailler donc il n'y a pas de temps d'être avec moi Donc du coup je vais m'acheter ce billet de bus à 20.20 pour avoir l'accès à toutes les zones en bus et tout ça machin, pour une semaine. Donc là je me dis bon, j'ai le logement pour encore 6 nuits, j'ai le bus pour encore 7 jours, je me dis vas-y chill c'est bon, je suis un peu tranquille. Et donc premier objectif, trouver un travail, puisque je me suis engagé à payer le mardi d'après et je connais la sentence si je paye pas, donc ouais c'est un peu colombe là tu vois, la sentence est irrévocable. Et du coup si tu veux je vais acheter le pays de suite et tout ça machin. Et donc je regarde les annonces, machin et tout ça, et je vois une annonce qui me plaît bien dans un restaurant, dans un restaurant qui s'appelle le Club Gascon, qui est encore en activité aujourd'hui à Londres. D'ailleurs je salue Pascal Ossignac, si un jour tu écoutes ce podcast, ça sera avec plaisir que je viendrai te faire un petit bisou à Londres. Et en gros, si tu veux, je vois cette annonce-là, et en fait c'est beaucoup de références, il n'y a pas beaucoup de noms de restaurants. Donc en gros c'est références, la description du job, pas de lieu, rien du tout. Et pour avoir accès, il faut que tu demandes à l'association de te donner accès. Et en fait, je me retourne, je vais au DES, je dis « Ouais, j'ai vu une annonce qui me plaît bien, machin, enfin, deux, trois trucs qui me plaisent bien. » « Ok, d'accord, et tout. Tu as un CV anglais ? » « Non. » « Ok, bon, on va prendre rendez-vous. » Elle me dit ça comme ça. « On va prendre rendez-vous pour voir ton niveau d'anglais, pour te faire un CV anglais, parce que tu ne peux pas te présenter comme ça. » Enfin, nous, on ne présente pas des Français avec un niveau d'anglais bas ou machin dans un restaurant, c'est des trucs. Ce qui semble logique dans les faits. Et moi je dis, écoute, je t'explique, il me reste 60 dollars, enfin 60 pounds. Je n'ai pas le time en fait. Je n'ai pas trois jours, machin, trouvé, parce que l'annonce, est-ce qu'elle va rester trois jours ? Elle me dit, je ne sais pas, parce qu'on a déjà envoyé des gens. Je dis, d'accord. Moi, je te dis, je n'ai pas le temps en fait. J'ai six jours. Je ne peux pas prendre un rendez-vous la semaine prochaine, un mardi, avec je ne sais pas qui, pour parler un anglais que je ne parle pas. Je ne vais pas vous faire perdre votre temps. je dis moi juste comment pas un cv non on peut pas on peut pas ok pas de problème là c'est le culot C'est le culot, toi et toi seul et ton instinct de survie. Je prends l'ordinateur. Vu que tu as accès à Internet et un ordinateur à l'association, je regarde comment faire un CV en anglais, machin de ça. OK, boum, je rentre à la maison. Et le Français avait un ordinateur. Donc, il prête l'ordinateur. Je fais mon CV vite fait avec mes qualités parce qu'il faut que tu mettes tes skills un peu. Je suis ouvert à un restaurant, je suis l'argent, je porte un plateau, machin. Ce genre de choses. Donc, je liste mon truc, mes skills. Mon truc, mes skills, de ce que j'ai fait. Et sur l'annonce, Dans la description du job, il y avait le nom du restaurant. Donc moi, qu'est-ce que je fais ? Je tape le nom du restaurant, donc Club Gascon. Je regarde où c'est, il y en a un. Heureusement, parce que ça aurait pu être 17 Club Gascon, et t'es mort pour savoir lequel c'est. Donc du coup, il y en a un dans Londres. Je me dis, bah, vas-y, Luc, je regarde un peu les photos pour savoir comment ils sont habillés, enfin, ce qu'ils font comme truc. Je vais sur Reverso, pour la traduction anglais-français, et vu que j'étais directeur de restaurant, je connais les questions-réponses un peu approximatives de ce qu'on va me dire. je mets les questions cheap. qu'on pose aux entretiens d'embauche, et je mets les réponses type. Donc comme ça, j'ai le français et l'anglais en même temps, tu vois. Et je sais exactement où on va, tu vois. Et dès que je vais entendre un mot qui ressemble un peu à un truc, je vais construire ma réponse par rapport à ça, tu vois. Donc je prends mon téléphone à clapper, où tu n'entends rien et tout. Mais franchement, tu sais, je souris parce que cette pression que j'ai ressentie au moment de composer du mot et d'appeler, elle était incroyable, tu vois. Je m'en souviens encore aujourd'hui, ça fait 15 ans, tu vois, c'était un truc de fou. Et en gros... Je prends le téléphone, j'appelle et là un mec il me répond et moi je lui dis bah look, il me parle de job, machin, je répète mon texte, tu vois un petit peu. Ok, ok, ok, tu peux avoir un entretien. Moi je comprends rien à ce qu'il me raconte. À tel jour, telle heure. Donc le lendemain, c'était le lendemain. Donc tomorrow, donc j'avais trois petits mots comme ça qui flottaient dans ma tête. Tomorrow at four o'clock. Ok, you take a... Black shirt, black pants, black shoes. Et j'avais prévu ça en France, parce que j'avais travaillé dans des restaurants, je savais que je suis blanche, je savais comment ça marchait. Donc j'avais déjà à peu près les tenues, je n'avais pas la chemise noire. Et en fait, moi, quand il me dit, j'ai une petite anecdote sur le shirt, il me dit « black shirt » et je suis là, je raccroche et je me dis « mais attends, le restaurant, c'est un étoilé Michelin et lui, il me dit de venir en short ? » J'ai dit « mais qu'est-ce que… » Quand tu ne connais pas, tu ne sais pas. Oui, je me suis dit, mais un short, qu'est-ce qu'il me dit ? Je vais arriver en short, je vais être un gros débile. Donc là, je retourne sur le restaurant, je vois les photos et je les vois tous habillés, pantalon noir, machin. Donc je tape, tu sais, les vêtements, genre vêtements en anglais. et je vois shirt, shirt chemise je me dis vas-y putain heureusement que j'ai regardé qu'est ce que j'aurais été content de regarder de contrôler je vois je me suis dit mais quel connard j'aurais été quelque part drôle mais je n'ai pas eu la même aventure et du coup si tu veux je je donc je vais m'acheter une chemise et à ce moment précis des 100 pendes qui m'avait donné le gars mais il s'est passé trois jours donc un peu de dépenses à droite à gauche Je savais pas qu'il y avait Primark, je savais pas que ça existait. Il y a des chemises à 3 pendres là-bas en Angleterre. C'est un peu moins cher qu'en France pour Primark en tout cas. Et du coup en gros, je vais dans un magasin autour de chez moi, donc autour de la zone Elephant & Castle, et je vois une chemise, elle est à très belle chemise, bien taillée et tout, 28 pendres. Bon bah j'ai passé, et dans le magasin y'a rien, je vais pas faire 4000 fois le tour, j'ai rendez-vous le lendemain, je sais pas où je vais aller, avec 20 pendres en plus plus tu te déplaces. Plus tu consommes d'énergie, plus tu as envie de bouffer, plus tu as envie de couper un peu le lit. Donc en soi, même si il y en a qui vont dire « ouais, moi je reste 24 heures sans bouffer » , ouais moi aussi, mais quand je sais où dormir pendant un mois, quand je sais que j'ai un travail, enfin tout ce genre de choses. Et quand tu ne sais pas que tu vas peut-être travailler ou pas parce que c'est juste un entretien, tu prends zéro risque, donc je reste un peu dans le secteur et tu anticipes tout. Tu as vraiment un sens de survie qui ressort un petit peu de toi. C'est que chaque mouvement,

  • Speaker #1

    chaque dépense est compté.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça exactement. Et tu peux pas redemander au gars 100 balles. À un moment donné, c'est pas ton père non plus. Déjà le mec, il te connait ni d'agent ni d'Igèbre. Tout le moment, tu lui as pris 100 balles, tu lui rends jamais. Et il se fait niquer 100 balles. C'est quand même 100 balles. Certains diront ouais, mais ça fait 8 mois qu'il est là, on s'en fout. Non, moi, tu me donnes 100 rangs et au centime près. Du coup, je me souviendrai, c'était un gars super sympa dans ce magasin. Et il me dit, il me dit, ah ouais, nice, machin et tout, je ne parle pas anglais, je parle seulement français. Parce que je suis toujours dans cette démarche-là de ne pas parler anglais, quoi. Parce que je ne peux pas me faire comprendre, t'as pas Internet comme ça. Enfin, ouais, encore une fois, c'est pas comme aujourd'hui. Il n'y a pas de translate, toi, tu vois. Et tu ne peux pas prendre en photo l'image et ça translate, enfin, comme on peut faire maintenant. C'est incroyable, ça, d'ailleurs, l'évolution. Et du coup, il me dit, ah ouais, super belle et tout, tu la prends. Donc, je comprends, hein, que ça s'approche de la caisse. J'écoute mon mec, j'ai que ma pente en fait. Je sais pas, avant de lui prendre. Il me dit, c'est pour work. Enfin, tu sais, j'essaye avec des mots un peu comme ça, placer n'importe comment. Et il me dit, OK, Tony, il me prend tout, mais j'ai une chemise noire, donc je peux aller jusqu'au restaurant et voir ce qu'il se passe. Je lui dis, ah, certainement que c'est con, parce qu'après, tu peux plus bouffer, tu vois. Mais à la coloc, t'avais quand même un peu à bouffer, les pâtes, tout le monde se faisait à manger pour tout le monde. C'était vraiment une super coloc avec qui j'étais. Et du coup, si tu veux, donc je prends ça et tout et le lendemain donc à 16h je vais à ce fameux restaurant, à cette fameuse adresse, et je demande aux gens, où c'est le Club Gascon, machin, why is Club Gascon, tu vois, je leur montre le truc et tout, ils savent pas et tout, et je sais que c'est dans le quartier, tu vois. Et je regarde sur, il avait une map imprimée, le mec, ça devait être un livreur, il avait une map imprimée, je regarde un peu sur la map, je vois pas, enfin, tu sais, les dessins par rapport à ce que j'avais vu, moi, sur Internet, je vois pas pareil et tout, bon bref. Et j'arrive à trouver, tu vois, je me mets, je rentre dans le resto, Ah, je suis là. pour voir que j'ai ok ok un coming back il parlait des sens l'escalier et genre pas deux minutes après une meuf les cheveux courts qui monte le visage fermé je me dis là si c'est elle qui m'entretient je suis mort en fait c'est fini fait c'est vachement sévère et normalement c'est bon ben vas-y t'as sens j'y suis il faut y aller toi m jockey machin You can sit. Sit, je l'ai. Mon prof de maths me disait sit down tout le temps. Donc ça va bien. Donc je m'assois et tout. Je me mets dans la chaise. Vraiment, je me mets, tu sais, je me mets. Tu sais, c'est une chaise un peu en bois, genre c'est un toilier Michelin, donc c'est un peu luxe, tu vois. Donc je me mets bien comme ça, machin tout. Elle me parle. Elle me parle, elle me parle. Ok, you looking for a job ? Blablabla. pour job la ria la blague par un parc plus dalle et quand je dis rien je comprends rien mais vraiment un petit mot par ci par là rien du tout je sais pas ce qu'elle raconte joie du service machin ouais peut-être un mot genre service enfin les trucs un peu similaire à la france mais je suis là elle me regarde elle arrête de parler et me dit je comprends rien là même le dit en français non je comprends que dallas que vous me racontez tout tout à l'heure dans le pan anglais tout Elle me dit, ok, j'ai bien remarqué, on va faire l'entretien en français. Et là, comme je lui ai dit, j'étais bien assis. Mais vraiment, je me suis étalé dans la chaise. Et je lui ai dit, je vais pouvoir enfin me vendre. Parce que c'est ça qui fait que tu vas avoir un job ou pas, c'est savoir se vendre. Et donc, on parle en français et tout. Et donc la meuf finalement super sympa et tout machin elle me dit ok bah t'es allé c'est ce soir, t'es prêt pour travailler ? Je dis ah bah je pense que ouais, j'étais habillé full pour travailler. Elle me dit ok bah tu reviens dans une demi-heure pour la staff food. C'est genre je dis quoi ? Elle me dit la staff food. J'ai pas compris. Elle me dit bah le repas du personnel. Ah ok staff food. Mais même ça tu vois, même ça je l'ai pas. Or tu te dis c'est un truc, enfin je suis naze, je suis toujours une merde quoi tu vois.

  • Speaker #1

    En plus avec les accents, les prononciations et tout, je suis ravie.

  • Speaker #0

    Je suis là genre en mode « c'est à foutre, qu'est-ce qu'elle me raconte elle ? » Alors que c'est des mots de merde en fait. Désolé pour ceux qui ne parlent pas du tout anglais, mais au début c'est comme ça en fait. C'est comme ça que tu apprends de toute façon. Donc je reviens une demi-heure plus tard, je vois toute l'équipe. Et il y a deux, trois Français. Il y a un Français qui est chef de rang, un Français qui est runner. Le chef, donc Pascal Ossignac, qui est le directeur du restaurant, est chef très reconnu d'ailleurs. Il a gagné Test of London. C'est un concours de cuisinier là-bas, donc il a gagné ça à plusieurs reprises à Londres. Ouais, le mec est en voie quand même. Et c'est un Français aussi, donc toute l'équipe, t'as des Grecs, t'as de tous les pays en fait. Du monde, t'as des Chinois, t'as vraiment tout. Donc c'est super sympa, c'est très multiculturel et tout ça. Moi j'adore ce principe-là, t'apprends de tout le monde et tout, c'est excellent. Et du coup, mon travail c'est runner, puisque je peux pas postuler en tant que directeur, même si je l'ai été. Des fois, il faut savoir un peu prendre du recul, redescendre. Exactement, et tu montes les échelons petit à petit. Et donc l'essai commence. Donc j'ai mangé, gratuit. Déjà ?

  • Speaker #1

    Ça fait cool ?

  • Speaker #0

    Yes ! Je me dis « Ah enfin, j'ai bouffé ! » Et bien quoi, tu vois, genre, c'est vraiment un plaisir. Et du coup, je commence runner. Donc je porte un plateau et mon rôle, c'est quoi ? C'est de prendre des plats. Le chef me dit « Table 25 » . Je monte les escaliers. Table 25. Je parle à personne. Il sert. je me casse et du coup je commence comme ça et puis à 22h en plein milieu du service même donc la manager aurore s appelait m'appelle mb bien dans le bureau on va discuter de minutes donc je vais dans le bureau et là je vois le chef pascal qui m'attendent tous les deux dit bon mais voilà ton essayé terminé pour ce soir on a vu ce qu'on devait voir tu peux partir on te rappelle dans la semaine j'ai mais comment ça se parie les 22 heures on en plein milieu du service Je pars pas en fait tu vois genre elle me dit non mais nous ici c'est comme ça que ça fonctionne on fait des essais et tout ça Et elle me dit après si tu veux rester tu peux rester mais tu peux partir à tout moment en fait Je dis moi je vais pas laisser les gars dans la merde enfin à un moment donné il y a plein de services je fais une service tu vois Qui fait un essai de 3h et qui se barre en plein milieu tu vois donc que dalle moi je dis non je reste je fais le service tant pis si ça finit à 1h du matin tu vois On l'a pas fini à 1h le matin on l'a fini à 2h Mais c'est pas grave on l'a fini à 2h Et du coup, à 2h, les gars commencent à partirer de ça. Et donc Pascal et Aurore me convoquent dans le bureau. Ils me disent « Ok, voilà, je t'explique ça, c'est les clés du restaurant. Demain, 6h du matin, tu viens. » Et je crois qu'il s'appelait Mehdi, le gars avec qui je travaillais, si je me rappelle bien, l'autre runner qui était français. Il me dit « Là, il va te faire un tour du restaurant, parce qu'il y avait un CELAR juste à côté, pour les testings wine et tout ça, les trucs de vin. » Et en gros, il fait jonction avec le restaurant par-dessous. Et en gros, du coup, elle me dit « Ouais, mais il va te montrer un petit peu comment ça fonctionne et tout ça. » Et voilà, comme ça, demain à 6h, tu viens et tu cleans le restaurant, parce que c'est le roller-runner, de passer l'aspirateur. « Ok, pas de problème, j'ai le job. » Et ça, je me dis « Putain, qu'est-ce que j'ai été malin de rester. » Par conscience et acquis professionnel, j'allais rester quoi qu'il arrive.

  • Speaker #1

    Dans tous les cas,

  • Speaker #0

    oui. Mais tu te dis « Putain, ça paye, quoi. » Tu vois, d'être courageux et de dire, vas-y, je vais au bout, quoi. Ouais, tant pis, tu vois. Donc ça se passe comme ça en fait et puis finalement moi en terme d'expérience là-bas, je suis resté là-bas quoi tu vois. Expérience de fou après. Le lendemain matin à 6h j'étais là et tu travailles et petit à petit tu fais ton trou dans ce restaurant-là. Et c'est incroyable.

  • Speaker #1

    T'as mis combien de temps à peu près avant de commencer à sentir que t'étais à l'aise dans le travail ? À l'aise peut-être avec la langue aussi ?

  • Speaker #0

    Alors à l'aise dans le travail vu que c'est un métier que je connais, si tu veux, ce qu'on te demande en tant que runner, porter un plateau et mettre du pain sur une planche en bois. Bon si t'es pas trop con, tu y arrives tu vois, si t'as pas les mains de pâtis comme on dirait dans le sud, tu devrais t'en sortir correctement tu vois. Mais être à l'aise avec mes collègues, pour moi c'était le plus important. Pas être aimé de tous parce que je sais très bien que le feeling passe plus ou moins, mais être vraiment à l'aise avec l'équipe, être accepté parce que t'arrives dans une équipe qui est quand même assez solide, y a des gens qui sont là depuis des années. Moi le runner avec qui je visais, ça faisait 15 ans qu'il était là, et je lui disais mais t'es runner, tu veux pas monter, ouais non moi je suis bien machin. Et moi je sais que mon caractère c'est pas de rester runner. Moi je veux monter. Je suis pas là pour... Je viens pas quelque part pour rester runner toute ma vie. Donc non, moi le travail ça a été... C'était facile au début bien évidemment parce qu'après tu apprends. J'ai appris les plats, j'ai appris l'ambre, que c'était agneau, enfin tu sais... Le vocabulaire. Ouais le vocabulaire, tu apprends comme ça. Et le chef vu qu'il était français, il me disait ça c'est ça, ça c'est ça, ça c'est ça. Et j'apprenais vachement vite, vachement vite. Et quand il était en repos, je détestais venir parce qu'il y avait un autre chef qui était lui anglais. Il venait de la région du Kent, comme mon prénom d'ailleurs. une edgy kent et en fait dans le kent ils ont vraiment un accent c'est très très fort Un peu comme les australiens des fois, y'a cette vidéo de ce surfer là qui dit « I grab the car my friend » et personne comprend ce qu'il raconte et c'est un peu pareil tu vois genre. Et en gros t'es là genre en mode mais qu'est-ce qu'il me raconte lui ? Et en fait il me détestait tu vois. Parce que je m'entendais très bien avec Pascal. Je sais pas, y'avait un feeling de fou avec Pascal que j'avais pas avec ce mec là et quand je lui ai demandé c'est quoi ça ? « Don't ask me » tu sais, c'est un connard quoi tu vois. Après bon y'a des gens comme ça et malheureusement. Tu peux pas, encore une fois, on peut pas être aimé de tous, mais c'est comme ça.

  • Speaker #1

    Tu prenais l'anglais, du coup, tu l'as appris avec ton travail ou est-ce qu'à côté, tu essayes de prendre des cours, de faire d'autres trucs ou non, tu apprends sur le tas comme ça ?

  • Speaker #0

    Pas le temps de prendre des cours. 6h du matin, 15h30, 17h, 2h du matin, 5 jours sur 7 ou 6 jours sur 7, on t'enchaîne et je n'étais pas là-bas pour prendre des cours, tu vois. Moi, je m'en fous, je préfère apprendre comme ça. C'est plus facile pour moi d'apprendre avec quelqu'un où tu n'as pas le choix, en fait, de t'exprimer en anglais. Et même si tu fais des erreurs En fait il y a beaucoup de français, si tu veux, qui n'osent pas. Parce qu'on a cette culture-là, nous, de France, de français, où on juge, en fait. C'est malheureux à dire, tu vois, mais on juge. Ah, t'as fait une erreur, mais tu sais, c'est...

  • Speaker #1

    Je pense au truc en cours, par exemple, genre, dès que quelqu'un parle avec l'accent anglais, t'es... Ah,

  • Speaker #0

    oui, exactement, tu vois, c'est beaucoup de moquer, tout ça. Et moi, je trouve, en fait, les Anglais s'en foutent. Ils sont contents. Ils ont pas la même culture que nous. Et en fait, c'est ça où il faut... Le mindset, il faut le turn, tu vois. Et déjà, c'est quoi ? Je prends un goal. Même si je comprends rien. Tu peux répéter un peu moins vite, je parle pas bien l'anglais, ou je comprends pas trop, machin. Je pense qu'il faut oser demander à répéter, il faut oser demander aux gens de parler un peu plus doucement. Parce qu'ils comprennent en fait. Ils sont pas là pour te niquer, ils sont là pour t'aider. Ils sont même contents que tu le fasses, que tu fasses l'effort de parler... De leur langue. Bien sûr, de t'intégrer, exactement, c'est ça.

  • Speaker #1

    T'as le senti du coup avec les anglais, une différence de mentalité ?

  • Speaker #0

    Mais de fou, de fou. Les anglais, tu vois, on peut parler d'un sujet un peu critique en France, mais les personnes gays. Alors ça commence à changer. le mindset mais j'étais à rennes quand le mariage pour tous et en angleterre l'année d'après enfin quelques mois plus tard et en gros tu dis mais il ya deux il ya deux gays qui tiennent la main en costume dans la rue tout le monde s'en bat les couilles c'est un peu comme si à sydney toi à sydney tu peux sortir les cheveux roses mais personne va te regarder en fait à parler tous les qui sont là j'en ai qu'est ce qui fait que ces choses les australiens ont pas les gens qui habitent là depuis longtemps ils ont rien à en fait de ce que tu es gros maigre musclé pas musclé Il n'y a pas de show-off en fait, tu vois. Et là-bas, tu peux être qui tu veux.

  • Speaker #1

    Ça t'a aidé, toi, dans ta personne, peut-être dans ton identité, de pouvoir être qui tu veux ? Est-ce que tu t'es découvert d'autres manières d'être ? Est-ce que tu t'es senti plus libre ?

  • Speaker #0

    En fait, j'ai découvert qu'on s'en foutait, quoi. Tu vois, il n'y a pas de stress, il n'y a rien. Tu vois, moi, Londres m'a vraiment débloqué ça chez moi. Et je pense que c'est pareil un peu pour les gens qui viennent ici et qui reste ici, qui n'est pas pour un mois demain. pour ceux qui essayent vraiment de s'intégrer, qui font l'effort, qui sortent un peu de leur zone de confort, parce que c'est une zone de confort énorme, tu vois, c'est te dire, bon, ben voilà, je ne parle pas anglais, je fais ça et tout le machin. Et moi, ça m'a vraiment aidé à débloquer ce côté de, en fait, je m'en fous, quoi. Tu vois, on verra bien. Là, tu vois, je suis là en Australie, je m'en tape, quoi. On verra bien ce qui se passe demain. Je m'en foutais déjà en France, mais ça m'a aidé de m'en foutre encore plus, Tant pis. Alors que quand j'étais en France, c'était vraiment... Je voulais quand même un peu être aimé de tous. Tu vois, même quand ça passait pas avec quelqu'un, j'essayais d'avoir un truc de... Ah, mais t'aimes pas ça, je vais changer un peu pour... Mais en fait, qu'est-ce que je perds mon temps ? L'énergie, le temps, le blabla, la salive, tout ça. Je m'en fous complètement, tu vois.

  • Speaker #1

    Puis au final, t'en viens à plus kiffer, parce que t'es plus toi. Mais tu l'as dit !

  • Speaker #0

    T'as pas le temps, en fait. Ouais,

  • Speaker #1

    c'est ça. Et du coup, pour revenir au taf, ta vie...

  • Speaker #0

    pu voir des différences entre travail en angleterre et travailler en france ouais de fou à quel niveau mais donne pas chance ouais pour tout s'en fout de tes diplômes c'est plus des skills et bien sûr ils s'en tapent complètement même si tu sais pas faire ils vont dire tu es t'inquiète contre toi on va on va te relever t'inquiète pas tu as fait une erreur tu as dit une bêtise à un client même si tu dans un étoile et michelin on s'en fout ouais on s'en fout parce que si tu trompes jamais c'est quoi c'est quoi ta vie Et pouille ta vie ! Tu vois genre, trompe toi putain, fais toi gronder ! Au contraire, ma vie ! Mais bien sûr, c'est la vie ! Je sais pas, y'a plein de choses comme ça ! Faut garder à l'esprit qu'à ce moment là où je suis runner, je parle pas un mot d'anglais quoi, tu vois ? Et les mecs ils parlent pas un mot d'anglais, ils te donnent la chance !

  • Speaker #1

    Dans un étoilé Michelin en plus !

  • Speaker #0

    Dans un étoilé Michelin en plus ! Runner ! Bien sûr, t'es pas le gratin du truc ! Mais quand même ! Mais putain t'es là quoi ! T'es en cravate, machin dans un restaurant où les mecs mettent des commentaires, où il y a des briefings, il y a des briefings à chaque service ! On a eu un commentaire 3 étoiles pour ça ! On va essayer d'améliorer ce point là ! On a eu 5 étoiles, bravo la team ! Mais tu sais, vraiment le truc où... Putain, tu te dis... top quoi toi moi ça m'a pris plein de choses on te dit quand c'est pas bien on te dit aussi quand c'est bien tu vois par rapport à la france on peut toujours dessus à la france je fais quelque chose de bien mais pas ou c'est comme ça tu vois ce que veut dire que du négatif tout le temps tout le temps tout le temps les gars comment tu veux que ça avance comment

  • Speaker #1

    tu veux qu'un cas soit l'aise du coup tu es dans ta life en angleterre tu bosses en appart à coloc et tout du coup j'ai payé

  • Speaker #0

    Du coup, voilà, tu m'as remboursé. Une semaine par une semaine, j'ai jamais laissé de déposits du coup. Ah ouais du coup ? J'ai payé à la semaine et à la fin du mois quand j'ai eu mon salaire, j'ai payé un mois d'un coup. Ok,

  • Speaker #1

    bon bah trop bien. Comment tu te sens là, d'être dans cette nouvelle life ? T'as voulu quitter la France, Paris, t'es dans un nouveau pays et tout, t'arrives à t'en sortir. Tu ressens quoi à ce moment là ?

  • Speaker #0

    Je me dis que je suis capable de tout, tu vois. Ouais. Je me dis que j'ai putain de bien fait de me barrer de la France c'est pour aller apprendre l'anglais ailleurs. Et en fait, tout ce que tu entends... à l'époque c'était l'actualité puisqu'il n'y avait pas encore une fois les réseaux et tout ça ça commençait à peine instagram et tout ça c'était vraiment le début y'avait pas de vlog enfin comme on peut voir les youtubeurs aujourd'hui machin de ça et en gros je me dis mais putain mec t'es une machine en fait si ça ça t'arrête pas qu'est ce que quoi c'est possible qui va t'arrêter t'aimes bien la vie en angleterre globalement la vie en angleterre ouais ouais j'ai kiffé de fou aujourd'hui même si je kiffe un peu l'australie et tout ça fait qu'une semaine que je suis là donc ça va c'est la plus belle année de ma vie ah ouais l'on est là ouais je peux te le dire c'est la plus belle année de ma vie entière genre c'est quoi qui te plaît le plus je sais pas le il juge pas il te parle tu vas dans un bar honnêtement dans un bar piccadilly tout le monde connaît le droit l'endroit où tu te fais racketter, mais c'est pas grave. Tu paies 35 balles ton verre, mais c'est pas grave. Il faut le faire une fois. Tu vois, tu veux parler à une fille, tu vas lui parler. Et même si elle a un mec, son mec, il est pas avec ses potes à côté ou quoi. Elle va dire j'ai un mec. Ouais, je m'en fous toi parce que juste tu parles. Son mec va venir, il va se présenter. Il va pas te dire qu'est ce que tu veux faire ? Tu vois ce que je veux dire ? Pas les couilles.

  • Speaker #1

    C'est beaucoup plus social. Ouais,

  • Speaker #0

    bien sûr. Moi, je suis allé avec ma copine à un moment donné. Quelques années plus tard, j'ai une copine et un moment on se met au bar et il y a une meuf qui vient, on parle. Et il y a un mec, donc moi je suis là, elle, elle est là, moi je suis là, il y a une meuf, elle vient, elle me parle comme ça, donc je me mets deux quarts pour parler avec cette fille-là, et ma copine se fait aborder par un mec. Et en fait, donc on se tourne le dos. Finalement, il y a deux, il y a d'un couple, on devient un autre couple, chacun de son côté, tu vois. L'image en fait, quand tu la vois de loin, tu te dis c'est drôle, tu vois, de fou. Et en gros, j'ai parlé 20 minutes avec cette meuf, ma meuf a parlé 20 minutes avec ce gars, il n'y a pas eu un geste déplacé. ni de ma part, ni de la part de ma copine, ni de la fille, ni de machin. C'est ma copine, c'est mon copain. Ah ouais, ben moi je suis avec ma copine là-bas, je suis avec mon copain, on a des amis, machin, machin. Et en fait, tu te dis, les gens sont chill quoi. Ah ouais, t'es tout seul, t'es machin. Un jour, je fais un test, je vais dans un bar. Enfin, je fais un test. J'avais envie de sortir, pas vraiment un test, mais j'avais envie de sortir, je vais dans un bar. Je me prends... Les pichets coûtent moins cher, donc je prends un pichet d'un litre. Et j'ai proposé de partir dans un autre bar qui s'appelle Bounce. C'est le petit ping-pong, tu sais. C'est un bar où j'ai un peu club, tu fais du ping-pong en plein milieu et tout machin. On se baise trop bien. Et du coup, je vais dans un bar avant et tout avant d'aller là-bas, tout seul, tu vois, je kiffe mon moment et tout. Et là, j'ai un gars, il vient me voir. Il me dit mec, ça fait 15 minutes que je te regarde, t'es tout seul ? T'attends quelqu'un ? Je dis non, je suis juste chill, je connais personne, je viens d'arriver et tout machin. Il me dit ok, si tu veux, viens avec nous, on est une vingtaine. garçons et en fait ou en france à saint georges personne ne te voir les gens vous avez coupé pas d'amis, enfin tu vois. Et là, vas-y viens avec nous, j'ai pris mon pichet, j'ai servi tout le monde.

  • Speaker #1

    C'était des anglais ?

  • Speaker #0

    Ouais, c'était, ben, il y avait un peu de tout, tu vois, parce que là-bas c'est très cosmo en fait, donc t'as toutes les langues et tout ça machin.

  • Speaker #1

    Parce que tu vois, je me demande si en France, on le voit pas parce que, ben, on est en France, on est avec nos potes français et on prête pas attention à ce qu'il y a autour de nous. Peut-être que tu vois, il y a des bars où il y a des gens qui viennent un peu de tous les pays.

  • Speaker #0

    Ouais, une île genre des petits que ça.

  • Speaker #1

    Par exemple, il y a des bars où il y a des étrangers, etc. Peut-être qu'ils vont vers les uns les autres, peut-être qu'il y a des Français dans ces endroits-là qui disent Peut-être que tu coupes pour ça ou que t'es plus ouvert ou quoi ?

  • Speaker #0

    Je pense que dans un aspect touristique comme Lyon, Paris et Nice par exemple, moi je viens de Nice, toi de Lyon, il y a des bars où moi je sais que c'est des Anglais. Et je sais que là-bas c'est un peu la fête, tout le monde parle avec tout le monde, ça rigole, machin, machin. Et j'adore cette culture-là en fait. Mais je vais pas citer, j'ai pas envie de faire de tort à certains bars à Nice, mais il y a des bars un peu plus branchés on va dire, entre guillemets, et c'est très mat cheveux tu vois. Ils sont pas du tout comme ça les gens. Il y en a qui vont dire que c'est pas vrai, ils mentent. Montre-moi que je ne mens pas. Dès que tu approches quelqu'un... Même les filles, pourquoi tu me parles ?

  • Speaker #1

    Ouais,

  • Speaker #0

    c'est pas du tout le même rapport aux uns aux autres. Ouais, alors qu'on s'en fout ! T'as le droit de parler, putain t'es pas en prison ! Du coup pour moi, ouais non... En Angleterre ils ont le culture complètement... complètement différentes. Ils s'en foutent de tout.

  • Speaker #1

    Trop bien. Et du coup, dans tout ton parcours, tu as dû prendre des décisions, etc. pour avancer et aller de l'avant. Tu as douté de tes choix, parfois ?

  • Speaker #0

    Je te pose la question. Dire que je n'ai pas douté, ce serait mentir. Alors, poser des buts en blanc comme ça, je ne pourrais pas te dire. Peut-être en réfléchissant un petit peu, je vais trouver. Mais bien sûr, tu as toujours au fond de toi ce sixième sens. De dire, qu'est-ce que je fais ça ? Est-ce que si je quitte ça, est-ce que je vais trouver autre chose ? On reste humain. Tu as cette sécurité quand même en toi qui... Comme toi, tu me disais, tu arrives en Australie, tu as fait tes fermes de suite. Comme ça, tu es sûr. Tu ne vas pas prendre le risque d'attendre les 4 derniers mois pour te dire « Allez, il faut que je trouve une ferme. » Non, tu vas le faire, tu feras la fête plus tard. Et il y a des gens qui vont faire la fête avant.

  • Speaker #1

    Et qui feront les fermes après.

  • Speaker #0

    Qui feront les fermes après ou qui rentrent avant. Aussi. Et du coup, voilà. Donc c'est là où le decision making il est important. Et est ce que je regrette des choix ou est ce que c'était ça la question ?

  • Speaker #1

    Plus comment tu surmontes un peu ces moments de doute ? Comment tu arrives à faire des choix ? A te dire bon bah là c'est bon, c'est la bonne décision, j'y vais.

  • Speaker #0

    Tu vois la pêchée ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Le pour le contre. Ouais. Tu sais moi je...

  • Speaker #1

    Rationnel.

  • Speaker #0

    Ah tu prends une feuille blanche, tu tires un trait au milieu. Pour, contre. T'écris. Pour, contre. S'il y a plus de pour que de contre, c'est bon. S'il y a plus de contre que de pour, ou si c'est égalité, réfléchis. Prends le temps. En fait, la précipitation, c'est ton pire ennemi, tu vois. L'impatience. Moi, je suis quelqu'un de très impatient. T'as tout, tout, tout. Ah ouais, Jack. Et en gros, non, mais prendre des décisions, évidemment, tu te doutes. Des fois, de temps en temps. Moi, quand j'étais à Paris avant de prendre l'avion pour Londres, 300 euros dans les poches.

  • Speaker #1

    Remettons les choses dans leur contexte.

  • Speaker #0

    Tu réfléchis, tu vois. Tu dis, est-ce que je suis pas en train de faire une putain de connerie, toi ? dans un pays que je connais pas, je parle pas la langue, je connais personne, je fais tout seul. Tu vois, c'est là où tu te dis est-ce que oui ou non je suis assez fort ? Tu vois, c'est ça, est-ce que je suis assez fort mentalement pour... Parce que là, c'est même plus... On parle plus de physique ou quoi, c'est... Tu sais, c'est... C'est dans la tête,

  • Speaker #1

    c'est dans...

  • Speaker #0

    C'est au fond de toi quoi, ouais, c'est dans les tripes, exactement, tu vois. Moi, quand je parle de ça, j'ai le nez dedans, j'ai le nez dans l'estomac. quand j'y repense, je me mets dans la situation, je me dis mais putain, t'es fou quoi mec.

  • Speaker #1

    C'était ambitieux.

  • Speaker #0

    C'était ça, c'est osé en fait. Elle est où ta limite, ta propre limite ? Elle est où, toi ?

  • Speaker #1

    Pour terminer, est-ce que tu aurais un message ou un conseil à donner pour ceux qui veulent partir vivre à l'étranger ?

  • Speaker #0

    Écoutez pas les gens, ne vous fiez pas. Regardez un peu ce qui se passe sur les réseaux et tout, c'est important quand même, parce qu'aujourd'hui on l'a, donc c'est un outil qu'on a aujourd'hui qui est indéniable. Mais ne croyez pas à tout ce que vous voyez, tempérez ce qu'on vous dit. Parce que chaque expérience est différente, on est tous différents. On ne parle pas tous le même anglais. On n'a pas tous la même expérience dans la vie, avec sa famille.

  • Speaker #1

    Son background.

  • Speaker #0

    Exactement, avec ses amis. Est-ce que tu as vraiment envie de découvrir d'autres choses ? Et puis quoi ? Au pire, tu viens quoi ? Trois mois ? Six mois ? Un mois ? Même si pour toi, ça a été un échec, tu auras toujours appris quelque chose. Il y aura toujours quelque chose qui va en sortir. Et c'est trop bien. Je te dirais même, n'écoute même pas ta famille et tes amis qui te bloquent, tu vois. Ouais, ma famille, elle va me manquer. Eh ! On parle d'un an, là. On parle pas de 40 ans où tu vas plus jamais les voir. C'est pas comme si y avait pas WhatsApp, Instagram, TikTok, YouTube. Ouais, en bout d'un moment, tu peux tout faire. Tu peux tout faire, tu vois. Et ça, c'est un truc de fou. N'écoute pas les gens, fais ton truc à toi. C'est ta vie à toi, avant tout. Tu vois, moi, ma mère, 53 ans... Je l'aime de tout mon cœur, tu vois. C'est big love maman. Mais je lui dis que je l'aime tout le temps. On s'aime énormément, tu vois. Moi, elle m'a éduqué seul. Pas de père. Elle m'a abandonné quand j'étais petit. bon bref c'est la vie c'est comme ça, encore une fois chacun son vécu tu vois. et quand les gens disent ouais mais carine ton fils il va partir à 17000 km elle me dit ouais alors elle dit vous pensez que j'ai fait mon gamin pour moi c'est sa vie qu'il aille mais bien sûr qu'il y ait c'est son expérience puis façon si h je suis là le rôle d'une maman voit toi elle dit je suis là moi si rate je vais même s'il faut un billet d'avion même si on roule pas sur l'or un pays le billet d'avion tu rentres sécurité de choix avant tout ça n'arrivera pas parce que je vais tout faire pour que ça marche pas Mais voilà, elle dit ça. Je pense que le meilleur conseil vient de ma mère, en fait. C'est laisser vivre vos enfants, vie pour toi. Fais ton truc, vis ton expérience et tu vas voir que c'est incroyable, en fait. Ouais, le meilleur conseil, c'est vie pour toi. Fais-le, sans fou. Très bon conseil. Si tu y arrives, tu y arrives. Si tu n'y arrives pas, tu n'y arrives pas.

  • Speaker #1

    Tu vas te rendre une histoire à raconter et puis voilà.

  • Speaker #0

    Si tu n'y arrives pas, tu m'appelles. Je t'aide, pas de problème. Avec grand plaisir, tu vois.

  • Speaker #1

    En tout cas, merci de nous avoir partagé ton histoire, ton parcours.

  • Speaker #0

    Merci de m'avoir fait ça.

  • Speaker #1

    Et motivant, franchement, d'entendre que c'est possible, c'est réalisable. Et voilà,

  • Speaker #0

    c'était l'histoire de ce premier jour de vie. Merci à toi, Camille. C'était un plaisir.

  • Speaker #1

    De cette première journée en mode surdie à Londres. Comme quoi, parfois, il suffit de 300 euros et d'un peu de cran pour changer de cap. Si t'as kiffé l'épisode, pense à t'abonner, à liker ou à le partager à quelqu'un qui rêve de tout plaquer. Et surtout, merci à vous tous qui soutenez le podcast, épisode après épisode. C'est grâce à vous tous que tout ça existe vraiment. Et on se retrouve très vite pour une nouvelle histoire. D'ici là, restez curieux, restez audacieux et à bientôt !

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Description

Tu ferais quoi avec 300 euros et un billet pour Londres ?

Lui, il est parti. Pas de plan B, juste une grosse envie d’ailleurs et un sac sur le dos.


Dans cet épisode, il raconte sa toute première journée sur place : galère pour se loger, stress du budget qui fond, course contre la montre pour bosser… et tout ça dans une ville inconnue, en anglais, sans parler la langue.


Mais ce n’est pas qu’une histoire de galère : c’est une immersion dans la vraie vie à l’étranger, un voyage culturel à travers la jungle londonienne, une découverte de la multiculturalité qui bouscule et enrichit.


Un témoignage sincère, sans filtre, pour ceux qui rêvent de partir, de vivre autre chose, de tester leurs limites.


Dans cet épisode on parle notamment de :

-Partir avec audace et peu d’argent

-Les différences de travail UK vs FR

-La mentalité anglaise

-Avancer malgré les doutes


Bonne écoute !

Pour soutenir le podcast, abonnes toi et met une petite note :)


Infos utiles :

Centre Charles Peguy


Pour découvrir les coulisses du podcast : partir_podcast

Disponible à l'écoute sur toutes les plateformes : https://smartlink.ausha.co/partir

Et sur Youtube


Si cet épisode t’a plu, tu devrais aussi aimer :

https://podcast.ausha.co/partir/prof-de-francais-en-angleterre-melissa


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je me voyais dormir sous un pont. Moi, je me suis dit, ma première journée, ça va être ça, ça va être retour en France immédiate. Genre, je ne peux pas, tu vois.

  • Speaker #1

    Salut et bienvenue sur Partir, le podcast qui vous emmène vivre à l'étranger.

  • Speaker #0

    Écoute, là, on est mardi. C'est le mardi prochain, je n'ai pas mon argent. Prends tes affaires, change les séries, t'es dehors. Blablabla, elle me parle, elle me parle, je ne comprends que dalle. Et quand je lui dis rien, je ne comprends rien. C'est la plus belle année de ma vie entière. Alors,

  • Speaker #1

    est-ce que vous avez déjà tout plaqué avec 300 euros en poche ? Lui, oui. Il s'appelle Ken, il avait 22 ans, une valise et l'envie de tenter sa chance en Angleterre. Il débarque à Londres, sans plan, sans logement et il voit ses euros filer vraiment à toute vitesse. Il nous raconte sur ce podcast sa première journée de galère, sa vie facile et ce que cette aventure lui a vraiment apporté. Mais avant de découvrir son histoire, un grand merci à vous tous qui likez, vous abonnez et qui faites vivre ce podcast. Franchement, vous êtes les meilleurs, donc merci. Et je vous laisse maintenant découvrir un nouvel épisode. C'est parti, bonne écoute ! Eh ben merci Kent d'être là pour partager ton histoire.

  • Speaker #0

    Pas de soucis Camille, merci à toi de me recevoir. Donc on est en

  • Speaker #1

    2013, t'as 22 ans, 300 euros en poche, tu parles pas anglais.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et tu décides d'aller tenter ta chance en Angleterre.

  • Speaker #0

    Bien sûr !

  • Speaker #1

    Choix audacieux, mais apparemment ça t'a plutôt bien réussi. Donc tu vas pouvoir nous raconter tout ça. Déjà, pourquoi t'as voulu partir ?

  • Speaker #0

    En gros... Donc à mes 22 ans, un peu marre de travailler en France, et un peu marre de la mentalité que j'aurais pu trouver là-bas. Et je me suis dit, pour mon futur, l'anglais ça va être indéniable. C'est en train de monter de plus en plus dans les restaurants, on te demande de parler anglais, si tu veux voyager, il faut parler anglais. Donc j'ai jamais réussi à le faire à l'école, à part avec Brian, mais bon, tout le monde sait qu'il est dans le jardin ou dans la cuisine, d'accord ? Et du coup, voilà, donc je me suis dit la meilleure solution pour arriver à mes fins, on va dire en anglais, le plus facilement possible et sans avoir le choix, c'est de partir en Angleterre, vu que c'était le pays le plus proche de la France dans un premier temps.

  • Speaker #1

    Donc du coup, là, tu décides, je pars, je prends mes clics, mes claques.

  • Speaker #0

    C'est ça. En fait, si tu veux, j'étais directeur de restaurant en France et il y avait donc forcément le CEO de ce directeur-là, de ce restaurant-là, avec qui je ne m'entendais plus trop. Et j'ai pris une décision radicale, du jour au lendemain, j'ai dit écoute, je quitte le resto et je me casse. Et j'ai dit qu'ils m'aiment me suivre dans l'équipe, il y en a 2-3 qui ont quitté le resto et qui sont venus un peu plus tard à Londres me rejoindre. Mais dans un premier temps, je suis parti tout seul, 3 jours après j'avais un billet d'avion EasyJet à 10 balles et j'ai fait Paris-Gatwick et c'était parti.

  • Speaker #1

    Tu prévois quand même un peu ton voyage, tu planifies, tu y vas avec un plan ou tu y vas en mode j'ai mon billet d'avion, 300 balles ? et on verra.

  • Speaker #0

    Eh bien, je ne planifiais rien du tout, tu vois. Parce que je suis complètement débile. Donc, je savais que mon cousin était parti de Londres pour aller en Australie à cette époque-là. Et il m'avait parlé d'une association qui s'appelait Charles Peggy. Alors, je ne sais pas si encore aujourd'hui, elle est présente là-bas. Si elle est, en tout cas, pour moi, c'était mon point de destination à Londres dans la première journée. Parce qu'en fait, je savais que cette association-là t'offrait, enfin, t'offrait, entre guillemets. Il y avait des annonces en fait pour logement, travail, il t'aidait à faire un CV, tu pouvais avoir une connexion internet, tu avais accès à des ordinateurs et tout ça. Donc dans ma tête c'était va à Charles Péguy. Et on verra ce qui se passe après avec les moyens qu'on a pour voir comment ça marche. Parce que je ne savais pas du tout comment ça marchait. Et sans parler un mot d'anglais bien évidemment parce que sinon ça serait pas drôle.

  • Speaker #1

    C'est pas drôle, voilà exactement. T'es dans quel état d'esprit avant de partir, même niveau ressenti, t'es pas trop stressé ?

  • Speaker #0

    Alors moi je ne suis pas quelqu'un de nature stressé, plutôt chill, cool, en mode on verra bien ce qu'il se passe. Non, pas stressé, j'avais regardé un peu sur internet en France où c'était Charles Péguy, et il y avait une station qui s'appelait Old Street si je ne me trompe pas, et je savais qu'il fallait que j'aille là. C'est pas ça qui m'a stressé le plus on va dire, de partir comme ça, c'était un peu l'aventure quoi. Je savais qu'il y avait ma mère derrière, pas pour l'argent mais en mode, si tu sais pas, enfin si t'es à la rue, tu rentres à la maison et puis c'est tout quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, t'es pas sans rien, tu sais que tu peux rentrer.

  • Speaker #0

    Je sais qu'un billet d'avion, ça coûte pas, comme ici, entre 1200 et 2000 euros. Donc même avec 200, enfin 300 euros, je savais que j'allais trouver un billet d'avion pour rentrer en France au cas où, dans la semaine. Donc c'est plutôt, enfin, la sécurité de la distance, on va dire, entre guillemets.

  • Speaker #1

    Ouais, t'avais au moins ça pour te rassurer d'un coup.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Donc du coup, t'arrives en Angleterre.

  • Speaker #0

    J'arrive en Angleterre.

  • Speaker #1

    La première journée, t'arrives à aller à Charles Péguy, tout ça ?

  • Speaker #0

    Alors, si tu veux, la première journée, donc j'arrive le matin, je prends un vol le matin. pour être bien et avoir toute la journée pour justement pouvoir me perdre au cas où. Et du coup, j'arrive à l'aéroport. Meilleure idée de ma vie, je fais le change à l'aéroport. Ce n'est pas du tout une bonne idée. Je donne 300 euros, donc pile. elle me rend 220 pounds, un truc comme ça, et je la regarde, sans parler anglais évidemment, je lui dis, avec un français anglais un peu mélangé, comme je peux, je lui dis, excuse-moi, mais j'ai donné 300, et tu me donnes 220 ? Elle me dit, it's a change, ah ok, merci, c'est cool. Donc je comprends que je n'ai pas le choix, et même si je rechange pour aller en ville changer, je perds, quoi qu'il arrive. Elle va me rendre 250 euros, ça ne sert à rien. Donc, je décide de me casser de là. Je savais qu'il y avait un bus qui coûtait 10 pentes à l'époque. Je ne sais pas si c'est encore le cas. Et en gros, je prends le bus pour 10 pentes. Le moins cher, on va à l'économie, puisque forcément, plus la journée avance, plus il te fait niquer. Donc, moins tu as d'argent. Du coup, je prends le bus, 10 pentes. J'arrive à Victoria Sud. C'est le même endroit qui est drop, si je ne me trompe pas de mon station. et en gros... Là, il faut prendre un billet de métro, ou de tram, ou de train. Et là-bas, ça marche par zone. Donc du coup, plus tu prends de zone, plus c'est cher. Et Londres, je ne m'attendais pas à ce que ça soit aussi cher. Quand on me dit que l'Australie, c'est cher, n'allez pas à Londres alors, parce que vous allez fleurer. Ici, à côté, c'est gratuit. Là-bas, moi, j'ai payé 20 pandes, un ticket, une journée, toutes zones confondues, parce que je ne comprenais pas l'anglais. Donc va expliquer que tu veux que la zone 1 et 2... On va chercher un paquet de résonance. Je lui ai dit un jour, machin, un truc comme ça. Et elle m'a dit 20 pommes. Une journée. Tout transport profondu, mais bon. Donc du coup, je vais vers Old Street, du coup, pour trouver cette fameuse association Charles Peggy. Donc là déjà, si tu fais le calcul, il me reste 190 pommes. Ça ne fait pas beaucoup. Pour finir la journée, trouver un logement, je le rappelle. Et peut-être manger un petit peu et tout ça. Et à l'époque, tu n'avais pas les smartphones comme aujourd'hui, où tu as le truc débloqué partout et tout ça. Donc, je ne pouvais pas appeler avec mon téléphone français là-bas en Angleterre, parce que les parfaits coûtaient extrêmement cher pour avoir ce genre de choses. Et du coup, si tu veux, je cherche pendant une bonne heure, tu vois. Je passe dans la rue, je suis là, je demande au bar, Charles Peggy Association, j'essaie de faire comme je peux, tu vois. Non, personne ne connaît, Et à un moment je trouve une petite ruelle un peu en travaux là, ils faisaient des travaux un peu en face et je vois une porte, il y avait plein de pancartes, tu sais comme les huissiers, les avocats, les dentistes et tout donc je vais voir et là je vois Charles Péguy, waouh sauvé, je me dis ah si c'est bon, let's go on y va et tout ça donc je rentre et tout dans le truc et j'arrive à l'étage et je vois, je suis français, donc il parle français là donc qu'est-ce que c'est ça, donc du coup j'arrive et tout, je leur dis bon ben voilà moi je suis français, je viens d'arriver ce matin comment ça se passe, là il est déjà 13h tu vois Moi j'ai attaqué les éditeurs du matin, ça me fait 3 heures, je me dis comment ça se passe et tout, elle me dit je te laisse faire le tour de l'association, c'est un desk qui fait 32 mètres carrés, avec des panneaux où il y a des annonces à coller et tout ça, elle me dit là c'est les logements, là c'est les offres d'emploi, moi j'ai apprécié parce que tu as des offres d'emploi dans cette association, et les professionnels qui déposent leur offre d'emploi là savent que c'est des français, donc en gros quand tu dis que tu viens de Charles Péguy, ils savent d'où tu viens, et c'est vachement utile. Et en gros... Si tu veux, je fais le tour et tout le machin et je leur dis, ben voilà, moi, ça m'intéresse et tout. J'ai vu deux, trois trucs. Sinon, j'ai pas le choix. Parce que pour trouver un logement, t'es mort, quoi. À part une hostelle, tu sais pas où, avec des chambres de six. Moi, j'ai 22 ans, j'ai jamais fait ça de ma vie. Je suis tout seul. Faut savoir que je suis tout seul. J'ai pas de contact. J'ai rien. Donc, dans quel quartier je vais, où je vais ? Enfin, tu vois, comment tu te fais pas arnaquer, voler ? Enfin, je sais pas.

  • Speaker #1

    Comme tu dis, en plus, à l'époque, il n'y avait pas les téléphones comme on a maintenant. Donc, tu ne peux pas avoir accès aux informations dans l'immédiat comme ça.

  • Speaker #0

    ça n'existait pas donc voilà et donc en gros elle me dit ok mais c'est 70 pente le logement non non l'adhésion à la l'association j'ai d'accord on peut pas payer plus tard genre m1 c'est 70 pente maintenant on te donne accès à tous immédiatement t'as pas besoin d'attendre trois quatre jours et tout ça bon mais encore une fois pas le choix donc je parle pas un mot d'anglais il faut trouver un logement et ça machin Et sur les annonces, j'avais bien aimé parce que tu avais marqué ENFR pour savoir si les gens parlaient français, anglais, tout ça. Donc ça pouvait te permettre de cibler un peu là où tu téléphonais. Et du coup, donc, on était à quoi ? 190 pendes ? Moins 70, ça fait 120 ? C'est ça, si je ne me trompe pas des têtes comme ça ? Donc il me reste 120 pendes pour trouver un logement et faire ma journée et pas rentrer en France parce que l'échec, pour moi, ce n'est pas une issue. Donc moi, je vais passer quelque part pour rater.

  • Speaker #1

    Il fallait que tu réussisses.

  • Speaker #0

    Il fallait que je réussisse. Moi dans ma tête c'était tu réussis et puis... C'est pas une merde quoi. Alors ça veut rien dire, il y a des gens qui raguent et... Mais voilà, je me challenge moi-même, tu vois, genre en mode vas-y, t'es un bon, tu vas y arriver, tu vois, genre... Pourquoi pas toi, tu vois ? Donc 120 pentes dans les poches et tout ça, Je peux utiliser le téléphone pour appeler une annonce ? Non. Ici on n'est pas là pour nous mâcher le travail, tu te débrouilles. On t'offre des annonces, on t'offre internet et tout ça, mais tu te débrouilles. T'es autonome, on n'est pas tes parents. Alors je me suis dit putain les connards, je parle pas anglais, eux ils sont là. Et en fait, aujourd'hui avec le recul, c'est un mal pour un bien. Parce que sans ça, si tout le monde te mâche le travail tout le temps... Comment tu fais pour prendre des décisions plus tard dans ta vie ? Moi, 22 ans, ça ne m'a pas servi au début parce que ça m'a gonflé. Mais d'un côté, je me suis dit, c'est vrai que maintenant, aujourd'hui, quand j'y ai réfléchi, je me dis, qu'est-ce qu'ils ont bien fait de...

  • Speaker #1

    Prendre des décisions,

  • Speaker #0

    lesquelles tu vas... Oui, exactement, il faut que tu fasses, tu n'as pas le choix. Donc, pas de téléphone anglais. Et pour appeler en Angleterre, il faut un téléphone anglais. Donc, tu sors de l'association, vas dans un Lika mobile. Donc il faut trouver un téléphone, donc j'achète un téléphone à clapet avec une sim avec genre 10 minutes de col tu vois genre donc je paye ça 20 pandes, bon ben voilà il reste 100 pandes tu te dis là mec, là c'est la merde en fait, j'ai pas mangé je suis arrivé ce matin, je sais pas où je dors encore je me voyais dormir sous un pont, moi je me suis dit mais ma première journée ça va être ça, ça va être retour en France immédiat genre je peux pas tu vois, je peux pas aller dormir à l'aéroport en mode je reprends l'avion demain matin, non c'est mort Et du coup, avec mes petits 100 pendes et mon petit téléphone, je retourne à l'association et je vois une annonce genre, et je vois la moins chère en zone 1, 85 pendes semaine. Parce que là-bas, pareil qu'en Australie, tu payes à la semaine. Et en fait, tu ne payes pas vraiment à la semaine. Ils te disent que tu payes au mois et tous les mois, tu payes. Mais si tu veux payer à la semaine, tu peux une fois que tu es installé depuis longtemps et tout ça. Et je me dis, mais mec, là, 85 pendes, 100 pendes, il va te rester 15 pendes. C'est plutôt de fou. Mais j'ai pas le choix. J'appelle le mec, je respire un grand coup. Parce qu'il y a marqué anglais-français, mais tu sais pas trop, machin, tu vois. Donc le mec, je l'attaque en français de suite, tu vois. Moi, il y a marqué FR. Yeah, yeah, blablabla, il me parle. Je dis ouais, je dis I don't speak English. Il me dit ok, je parle un peu français, mais tu sais, avec un français genre lointain. Genre qu'il faut aller chercher, ouais, approximatif, exactement. et du coup on arrive à s'entendre il me donne un nom de de stations de métro, de bus et tout, il me donne le nom de l'adresse. Et donc il me dit Elephant & Castle et après tu vas à Old Street. Ok, super et tout. A Bondy Street, c'était Bondy Street. Donc il fallait que je prenne le métro, Elephant & Castle. Il fallait que je comprenne parce que moi, Castle à l'époque, je ne savais pas que ça disait Castle, tu vois. Moi c'était Castel, tu vois. Donc je suis là, Elephant & Castel, c'est où ça, machin, qu'est ce qu'il me raconte l'autre ? Bon bref, je me débrouille et tout et j'arrive là bas. Donc j'arrive là bas, il est 18 heures. fait le choix en fait. Soit il te dit oui, soit t'es mort. Et en gros le mec il me dit bon ben voilà, donc j'arrive tant bien que mal à l'adresse, heureusement que j'ai un bon sens de l'orientation, je me débrouille plutôt pas mal pour ça. Et du coup je vois le gars et tout machin, mec super sympa, un amour et tout. Ils étaient 13 dans la coloc. Dont deux français, un libanais, trois italiens, c'était cool quoi, tout le monde était accueillant et tout machin. Il me dit, ta chambre c'est là, c'est à partager, c'est une chambre à partager et tout machin. Ok, très bien et tout. Il me dit, bon ben là c'est deux mois de déposite et un mois de loyer. Bon ben, tout le monde sait que je ne les ai pas, parce qu'il va se mettre sans prendre. Je lui dis, écoute, moi je te le dis franchement, je ne les ai pas. J'ai 85 pentes pour une semaine. Si tu veux, je te les donne, je reste une semaine et je te donnerai de l'argent. Je m'avance parce que je ne sais pas, je ne sais pas ce que je vais faire après. et très chouine sur le sceau. et je te donnerai l'argent la semaine prochaine. Il me dit écoute là on est mardi, si mardi prochain j'ai pas mon argent, tu prends tes affaires, tu changes les serveurs, t'es dehors. Hop. Direct, y'a pas de tu squattes, tu sais pas quoi. Bah ils prennent tout, dégagent, c'est fini. Et tu peux appeler la police, ils ont rien à foutre, c'est eux qui ont raison. Je dis ok ça me va, donc je lui donne 85 pounds. Et là, à partir de là, soulagement quand même.

  • Speaker #1

    Déjà t'as un endroit où dormir.

  • Speaker #0

    T'as 7 jours. T'as 7 jours pour te balader un peu, et ça te save quoi même si tu as que 15 pende Bon, ben, c'est pas grave, tu vois. Et en gros, si tu veux, à partir de là, soulagé et tout, je vais faire un petit tour. Je dépense mes 15 derniers pendes pour aller manger, parce qu'il faut bien bouffer à un moment donné. Et là, c'est là où la coloc a été géniale, puisque les gens sont très attentionnés. Ils font attention, ils parlent un peu avec toi, ils apprennent à te connaître. pas les italiens et les libanais parce qu'ils parlent tous anglais et que moi j'y comprends rien tu vois, même si j'ai un italien approximatif je pouvais pas trop communiquer mais les français en tout cas, il y avait un français super cool et en gros il m'a dit si t'as besoin d'aide au début n'hésite pas il m'a donné des tips pour prendre le bus moins cher, enfin ce genre de choses tu vois ouais franchement c'était carré de fou, il m'a trop aidé Et en fait j'ai découvert qu'avec 20 pentes 20, donc à l'époque, je pouvais payer le bus une semaine. Aller, retour, tous les bus que tu veux, tout le temps, machin de ça. Et en gros j'ai dit ouais mais moi tu vois j'ai plus d'argent et tout. Il me dit t'inquiète je te donne 100 pentes. Je t'avance 100 pentes, tu vois. Donc tu me les rendras mais je t'avance 100 pentes pour la semaine et ça machin. Le mec me fait confiance, tu vois. Ouais, de ouf. Il me donne des sous, il me montre où c'est pour le bus, je vais au bureau tabac je me débrouille un peu de choix ce que des fois c'est bruit de la c'est vraiment autonome le mec travailler donc il n'y a pas de temps d'être avec moi Donc du coup je vais m'acheter ce billet de bus à 20.20 pour avoir l'accès à toutes les zones en bus et tout ça machin, pour une semaine. Donc là je me dis bon, j'ai le logement pour encore 6 nuits, j'ai le bus pour encore 7 jours, je me dis vas-y chill c'est bon, je suis un peu tranquille. Et donc premier objectif, trouver un travail, puisque je me suis engagé à payer le mardi d'après et je connais la sentence si je paye pas, donc ouais c'est un peu colombe là tu vois, la sentence est irrévocable. Et du coup si tu veux je vais acheter le pays de suite et tout ça machin. Et donc je regarde les annonces, machin et tout ça, et je vois une annonce qui me plaît bien dans un restaurant, dans un restaurant qui s'appelle le Club Gascon, qui est encore en activité aujourd'hui à Londres. D'ailleurs je salue Pascal Ossignac, si un jour tu écoutes ce podcast, ça sera avec plaisir que je viendrai te faire un petit bisou à Londres. Et en gros, si tu veux, je vois cette annonce-là, et en fait c'est beaucoup de références, il n'y a pas beaucoup de noms de restaurants. Donc en gros c'est références, la description du job, pas de lieu, rien du tout. Et pour avoir accès, il faut que tu demandes à l'association de te donner accès. Et en fait, je me retourne, je vais au DES, je dis « Ouais, j'ai vu une annonce qui me plaît bien, machin, enfin, deux, trois trucs qui me plaisent bien. » « Ok, d'accord, et tout. Tu as un CV anglais ? » « Non. » « Ok, bon, on va prendre rendez-vous. » Elle me dit ça comme ça. « On va prendre rendez-vous pour voir ton niveau d'anglais, pour te faire un CV anglais, parce que tu ne peux pas te présenter comme ça. » Enfin, nous, on ne présente pas des Français avec un niveau d'anglais bas ou machin dans un restaurant, c'est des trucs. Ce qui semble logique dans les faits. Et moi je dis, écoute, je t'explique, il me reste 60 dollars, enfin 60 pounds. Je n'ai pas le time en fait. Je n'ai pas trois jours, machin, trouvé, parce que l'annonce, est-ce qu'elle va rester trois jours ? Elle me dit, je ne sais pas, parce qu'on a déjà envoyé des gens. Je dis, d'accord. Moi, je te dis, je n'ai pas le temps en fait. J'ai six jours. Je ne peux pas prendre un rendez-vous la semaine prochaine, un mardi, avec je ne sais pas qui, pour parler un anglais que je ne parle pas. Je ne vais pas vous faire perdre votre temps. je dis moi juste comment pas un cv non on peut pas on peut pas ok pas de problème là c'est le culot C'est le culot, toi et toi seul et ton instinct de survie. Je prends l'ordinateur. Vu que tu as accès à Internet et un ordinateur à l'association, je regarde comment faire un CV en anglais, machin de ça. OK, boum, je rentre à la maison. Et le Français avait un ordinateur. Donc, il prête l'ordinateur. Je fais mon CV vite fait avec mes qualités parce qu'il faut que tu mettes tes skills un peu. Je suis ouvert à un restaurant, je suis l'argent, je porte un plateau, machin. Ce genre de choses. Donc, je liste mon truc, mes skills. Mon truc, mes skills, de ce que j'ai fait. Et sur l'annonce, Dans la description du job, il y avait le nom du restaurant. Donc moi, qu'est-ce que je fais ? Je tape le nom du restaurant, donc Club Gascon. Je regarde où c'est, il y en a un. Heureusement, parce que ça aurait pu être 17 Club Gascon, et t'es mort pour savoir lequel c'est. Donc du coup, il y en a un dans Londres. Je me dis, bah, vas-y, Luc, je regarde un peu les photos pour savoir comment ils sont habillés, enfin, ce qu'ils font comme truc. Je vais sur Reverso, pour la traduction anglais-français, et vu que j'étais directeur de restaurant, je connais les questions-réponses un peu approximatives de ce qu'on va me dire. je mets les questions cheap. qu'on pose aux entretiens d'embauche, et je mets les réponses type. Donc comme ça, j'ai le français et l'anglais en même temps, tu vois. Et je sais exactement où on va, tu vois. Et dès que je vais entendre un mot qui ressemble un peu à un truc, je vais construire ma réponse par rapport à ça, tu vois. Donc je prends mon téléphone à clapper, où tu n'entends rien et tout. Mais franchement, tu sais, je souris parce que cette pression que j'ai ressentie au moment de composer du mot et d'appeler, elle était incroyable, tu vois. Je m'en souviens encore aujourd'hui, ça fait 15 ans, tu vois, c'était un truc de fou. Et en gros... Je prends le téléphone, j'appelle et là un mec il me répond et moi je lui dis bah look, il me parle de job, machin, je répète mon texte, tu vois un petit peu. Ok, ok, ok, tu peux avoir un entretien. Moi je comprends rien à ce qu'il me raconte. À tel jour, telle heure. Donc le lendemain, c'était le lendemain. Donc tomorrow, donc j'avais trois petits mots comme ça qui flottaient dans ma tête. Tomorrow at four o'clock. Ok, you take a... Black shirt, black pants, black shoes. Et j'avais prévu ça en France, parce que j'avais travaillé dans des restaurants, je savais que je suis blanche, je savais comment ça marchait. Donc j'avais déjà à peu près les tenues, je n'avais pas la chemise noire. Et en fait, moi, quand il me dit, j'ai une petite anecdote sur le shirt, il me dit « black shirt » et je suis là, je raccroche et je me dis « mais attends, le restaurant, c'est un étoilé Michelin et lui, il me dit de venir en short ? » J'ai dit « mais qu'est-ce que… » Quand tu ne connais pas, tu ne sais pas. Oui, je me suis dit, mais un short, qu'est-ce qu'il me dit ? Je vais arriver en short, je vais être un gros débile. Donc là, je retourne sur le restaurant, je vois les photos et je les vois tous habillés, pantalon noir, machin. Donc je tape, tu sais, les vêtements, genre vêtements en anglais. et je vois shirt, shirt chemise je me dis vas-y putain heureusement que j'ai regardé qu'est ce que j'aurais été content de regarder de contrôler je vois je me suis dit mais quel connard j'aurais été quelque part drôle mais je n'ai pas eu la même aventure et du coup si tu veux je je donc je vais m'acheter une chemise et à ce moment précis des 100 pendes qui m'avait donné le gars mais il s'est passé trois jours donc un peu de dépenses à droite à gauche Je savais pas qu'il y avait Primark, je savais pas que ça existait. Il y a des chemises à 3 pendres là-bas en Angleterre. C'est un peu moins cher qu'en France pour Primark en tout cas. Et du coup en gros, je vais dans un magasin autour de chez moi, donc autour de la zone Elephant & Castle, et je vois une chemise, elle est à très belle chemise, bien taillée et tout, 28 pendres. Bon bah j'ai passé, et dans le magasin y'a rien, je vais pas faire 4000 fois le tour, j'ai rendez-vous le lendemain, je sais pas où je vais aller, avec 20 pendres en plus plus tu te déplaces. Plus tu consommes d'énergie, plus tu as envie de bouffer, plus tu as envie de couper un peu le lit. Donc en soi, même si il y en a qui vont dire « ouais, moi je reste 24 heures sans bouffer » , ouais moi aussi, mais quand je sais où dormir pendant un mois, quand je sais que j'ai un travail, enfin tout ce genre de choses. Et quand tu ne sais pas que tu vas peut-être travailler ou pas parce que c'est juste un entretien, tu prends zéro risque, donc je reste un peu dans le secteur et tu anticipes tout. Tu as vraiment un sens de survie qui ressort un petit peu de toi. C'est que chaque mouvement,

  • Speaker #1

    chaque dépense est compté.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça exactement. Et tu peux pas redemander au gars 100 balles. À un moment donné, c'est pas ton père non plus. Déjà le mec, il te connait ni d'agent ni d'Igèbre. Tout le moment, tu lui as pris 100 balles, tu lui rends jamais. Et il se fait niquer 100 balles. C'est quand même 100 balles. Certains diront ouais, mais ça fait 8 mois qu'il est là, on s'en fout. Non, moi, tu me donnes 100 rangs et au centime près. Du coup, je me souviendrai, c'était un gars super sympa dans ce magasin. Et il me dit, il me dit, ah ouais, nice, machin et tout, je ne parle pas anglais, je parle seulement français. Parce que je suis toujours dans cette démarche-là de ne pas parler anglais, quoi. Parce que je ne peux pas me faire comprendre, t'as pas Internet comme ça. Enfin, ouais, encore une fois, c'est pas comme aujourd'hui. Il n'y a pas de translate, toi, tu vois. Et tu ne peux pas prendre en photo l'image et ça translate, enfin, comme on peut faire maintenant. C'est incroyable, ça, d'ailleurs, l'évolution. Et du coup, il me dit, ah ouais, super belle et tout, tu la prends. Donc, je comprends, hein, que ça s'approche de la caisse. J'écoute mon mec, j'ai que ma pente en fait. Je sais pas, avant de lui prendre. Il me dit, c'est pour work. Enfin, tu sais, j'essaye avec des mots un peu comme ça, placer n'importe comment. Et il me dit, OK, Tony, il me prend tout, mais j'ai une chemise noire, donc je peux aller jusqu'au restaurant et voir ce qu'il se passe. Je lui dis, ah, certainement que c'est con, parce qu'après, tu peux plus bouffer, tu vois. Mais à la coloc, t'avais quand même un peu à bouffer, les pâtes, tout le monde se faisait à manger pour tout le monde. C'était vraiment une super coloc avec qui j'étais. Et du coup, si tu veux, donc je prends ça et tout et le lendemain donc à 16h je vais à ce fameux restaurant, à cette fameuse adresse, et je demande aux gens, où c'est le Club Gascon, machin, why is Club Gascon, tu vois, je leur montre le truc et tout, ils savent pas et tout, et je sais que c'est dans le quartier, tu vois. Et je regarde sur, il avait une map imprimée, le mec, ça devait être un livreur, il avait une map imprimée, je regarde un peu sur la map, je vois pas, enfin, tu sais, les dessins par rapport à ce que j'avais vu, moi, sur Internet, je vois pas pareil et tout, bon bref. Et j'arrive à trouver, tu vois, je me mets, je rentre dans le resto, Ah, je suis là. pour voir que j'ai ok ok un coming back il parlait des sens l'escalier et genre pas deux minutes après une meuf les cheveux courts qui monte le visage fermé je me dis là si c'est elle qui m'entretient je suis mort en fait c'est fini fait c'est vachement sévère et normalement c'est bon ben vas-y t'as sens j'y suis il faut y aller toi m jockey machin You can sit. Sit, je l'ai. Mon prof de maths me disait sit down tout le temps. Donc ça va bien. Donc je m'assois et tout. Je me mets dans la chaise. Vraiment, je me mets, tu sais, je me mets. Tu sais, c'est une chaise un peu en bois, genre c'est un toilier Michelin, donc c'est un peu luxe, tu vois. Donc je me mets bien comme ça, machin tout. Elle me parle. Elle me parle, elle me parle. Ok, you looking for a job ? Blablabla. pour job la ria la blague par un parc plus dalle et quand je dis rien je comprends rien mais vraiment un petit mot par ci par là rien du tout je sais pas ce qu'elle raconte joie du service machin ouais peut-être un mot genre service enfin les trucs un peu similaire à la france mais je suis là elle me regarde elle arrête de parler et me dit je comprends rien là même le dit en français non je comprends que dallas que vous me racontez tout tout à l'heure dans le pan anglais tout Elle me dit, ok, j'ai bien remarqué, on va faire l'entretien en français. Et là, comme je lui ai dit, j'étais bien assis. Mais vraiment, je me suis étalé dans la chaise. Et je lui ai dit, je vais pouvoir enfin me vendre. Parce que c'est ça qui fait que tu vas avoir un job ou pas, c'est savoir se vendre. Et donc, on parle en français et tout. Et donc la meuf finalement super sympa et tout machin elle me dit ok bah t'es allé c'est ce soir, t'es prêt pour travailler ? Je dis ah bah je pense que ouais, j'étais habillé full pour travailler. Elle me dit ok bah tu reviens dans une demi-heure pour la staff food. C'est genre je dis quoi ? Elle me dit la staff food. J'ai pas compris. Elle me dit bah le repas du personnel. Ah ok staff food. Mais même ça tu vois, même ça je l'ai pas. Or tu te dis c'est un truc, enfin je suis naze, je suis toujours une merde quoi tu vois.

  • Speaker #1

    En plus avec les accents, les prononciations et tout, je suis ravie.

  • Speaker #0

    Je suis là genre en mode « c'est à foutre, qu'est-ce qu'elle me raconte elle ? » Alors que c'est des mots de merde en fait. Désolé pour ceux qui ne parlent pas du tout anglais, mais au début c'est comme ça en fait. C'est comme ça que tu apprends de toute façon. Donc je reviens une demi-heure plus tard, je vois toute l'équipe. Et il y a deux, trois Français. Il y a un Français qui est chef de rang, un Français qui est runner. Le chef, donc Pascal Ossignac, qui est le directeur du restaurant, est chef très reconnu d'ailleurs. Il a gagné Test of London. C'est un concours de cuisinier là-bas, donc il a gagné ça à plusieurs reprises à Londres. Ouais, le mec est en voie quand même. Et c'est un Français aussi, donc toute l'équipe, t'as des Grecs, t'as de tous les pays en fait. Du monde, t'as des Chinois, t'as vraiment tout. Donc c'est super sympa, c'est très multiculturel et tout ça. Moi j'adore ce principe-là, t'apprends de tout le monde et tout, c'est excellent. Et du coup, mon travail c'est runner, puisque je peux pas postuler en tant que directeur, même si je l'ai été. Des fois, il faut savoir un peu prendre du recul, redescendre. Exactement, et tu montes les échelons petit à petit. Et donc l'essai commence. Donc j'ai mangé, gratuit. Déjà ?

  • Speaker #1

    Ça fait cool ?

  • Speaker #0

    Yes ! Je me dis « Ah enfin, j'ai bouffé ! » Et bien quoi, tu vois, genre, c'est vraiment un plaisir. Et du coup, je commence runner. Donc je porte un plateau et mon rôle, c'est quoi ? C'est de prendre des plats. Le chef me dit « Table 25 » . Je monte les escaliers. Table 25. Je parle à personne. Il sert. je me casse et du coup je commence comme ça et puis à 22h en plein milieu du service même donc la manager aurore s appelait m'appelle mb bien dans le bureau on va discuter de minutes donc je vais dans le bureau et là je vois le chef pascal qui m'attendent tous les deux dit bon mais voilà ton essayé terminé pour ce soir on a vu ce qu'on devait voir tu peux partir on te rappelle dans la semaine j'ai mais comment ça se parie les 22 heures on en plein milieu du service Je pars pas en fait tu vois genre elle me dit non mais nous ici c'est comme ça que ça fonctionne on fait des essais et tout ça Et elle me dit après si tu veux rester tu peux rester mais tu peux partir à tout moment en fait Je dis moi je vais pas laisser les gars dans la merde enfin à un moment donné il y a plein de services je fais une service tu vois Qui fait un essai de 3h et qui se barre en plein milieu tu vois donc que dalle moi je dis non je reste je fais le service tant pis si ça finit à 1h du matin tu vois On l'a pas fini à 1h le matin on l'a fini à 2h Mais c'est pas grave on l'a fini à 2h Et du coup, à 2h, les gars commencent à partirer de ça. Et donc Pascal et Aurore me convoquent dans le bureau. Ils me disent « Ok, voilà, je t'explique ça, c'est les clés du restaurant. Demain, 6h du matin, tu viens. » Et je crois qu'il s'appelait Mehdi, le gars avec qui je travaillais, si je me rappelle bien, l'autre runner qui était français. Il me dit « Là, il va te faire un tour du restaurant, parce qu'il y avait un CELAR juste à côté, pour les testings wine et tout ça, les trucs de vin. » Et en gros, il fait jonction avec le restaurant par-dessous. Et en gros, du coup, elle me dit « Ouais, mais il va te montrer un petit peu comment ça fonctionne et tout ça. » Et voilà, comme ça, demain à 6h, tu viens et tu cleans le restaurant, parce que c'est le roller-runner, de passer l'aspirateur. « Ok, pas de problème, j'ai le job. » Et ça, je me dis « Putain, qu'est-ce que j'ai été malin de rester. » Par conscience et acquis professionnel, j'allais rester quoi qu'il arrive.

  • Speaker #1

    Dans tous les cas,

  • Speaker #0

    oui. Mais tu te dis « Putain, ça paye, quoi. » Tu vois, d'être courageux et de dire, vas-y, je vais au bout, quoi. Ouais, tant pis, tu vois. Donc ça se passe comme ça en fait et puis finalement moi en terme d'expérience là-bas, je suis resté là-bas quoi tu vois. Expérience de fou après. Le lendemain matin à 6h j'étais là et tu travailles et petit à petit tu fais ton trou dans ce restaurant-là. Et c'est incroyable.

  • Speaker #1

    T'as mis combien de temps à peu près avant de commencer à sentir que t'étais à l'aise dans le travail ? À l'aise peut-être avec la langue aussi ?

  • Speaker #0

    Alors à l'aise dans le travail vu que c'est un métier que je connais, si tu veux, ce qu'on te demande en tant que runner, porter un plateau et mettre du pain sur une planche en bois. Bon si t'es pas trop con, tu y arrives tu vois, si t'as pas les mains de pâtis comme on dirait dans le sud, tu devrais t'en sortir correctement tu vois. Mais être à l'aise avec mes collègues, pour moi c'était le plus important. Pas être aimé de tous parce que je sais très bien que le feeling passe plus ou moins, mais être vraiment à l'aise avec l'équipe, être accepté parce que t'arrives dans une équipe qui est quand même assez solide, y a des gens qui sont là depuis des années. Moi le runner avec qui je visais, ça faisait 15 ans qu'il était là, et je lui disais mais t'es runner, tu veux pas monter, ouais non moi je suis bien machin. Et moi je sais que mon caractère c'est pas de rester runner. Moi je veux monter. Je suis pas là pour... Je viens pas quelque part pour rester runner toute ma vie. Donc non, moi le travail ça a été... C'était facile au début bien évidemment parce qu'après tu apprends. J'ai appris les plats, j'ai appris l'ambre, que c'était agneau, enfin tu sais... Le vocabulaire. Ouais le vocabulaire, tu apprends comme ça. Et le chef vu qu'il était français, il me disait ça c'est ça, ça c'est ça, ça c'est ça. Et j'apprenais vachement vite, vachement vite. Et quand il était en repos, je détestais venir parce qu'il y avait un autre chef qui était lui anglais. Il venait de la région du Kent, comme mon prénom d'ailleurs. une edgy kent et en fait dans le kent ils ont vraiment un accent c'est très très fort Un peu comme les australiens des fois, y'a cette vidéo de ce surfer là qui dit « I grab the car my friend » et personne comprend ce qu'il raconte et c'est un peu pareil tu vois genre. Et en gros t'es là genre en mode mais qu'est-ce qu'il me raconte lui ? Et en fait il me détestait tu vois. Parce que je m'entendais très bien avec Pascal. Je sais pas, y'avait un feeling de fou avec Pascal que j'avais pas avec ce mec là et quand je lui ai demandé c'est quoi ça ? « Don't ask me » tu sais, c'est un connard quoi tu vois. Après bon y'a des gens comme ça et malheureusement. Tu peux pas, encore une fois, on peut pas être aimé de tous, mais c'est comme ça.

  • Speaker #1

    Tu prenais l'anglais, du coup, tu l'as appris avec ton travail ou est-ce qu'à côté, tu essayes de prendre des cours, de faire d'autres trucs ou non, tu apprends sur le tas comme ça ?

  • Speaker #0

    Pas le temps de prendre des cours. 6h du matin, 15h30, 17h, 2h du matin, 5 jours sur 7 ou 6 jours sur 7, on t'enchaîne et je n'étais pas là-bas pour prendre des cours, tu vois. Moi, je m'en fous, je préfère apprendre comme ça. C'est plus facile pour moi d'apprendre avec quelqu'un où tu n'as pas le choix, en fait, de t'exprimer en anglais. Et même si tu fais des erreurs En fait il y a beaucoup de français, si tu veux, qui n'osent pas. Parce qu'on a cette culture-là, nous, de France, de français, où on juge, en fait. C'est malheureux à dire, tu vois, mais on juge. Ah, t'as fait une erreur, mais tu sais, c'est...

  • Speaker #1

    Je pense au truc en cours, par exemple, genre, dès que quelqu'un parle avec l'accent anglais, t'es... Ah,

  • Speaker #0

    oui, exactement, tu vois, c'est beaucoup de moquer, tout ça. Et moi, je trouve, en fait, les Anglais s'en foutent. Ils sont contents. Ils ont pas la même culture que nous. Et en fait, c'est ça où il faut... Le mindset, il faut le turn, tu vois. Et déjà, c'est quoi ? Je prends un goal. Même si je comprends rien. Tu peux répéter un peu moins vite, je parle pas bien l'anglais, ou je comprends pas trop, machin. Je pense qu'il faut oser demander à répéter, il faut oser demander aux gens de parler un peu plus doucement. Parce qu'ils comprennent en fait. Ils sont pas là pour te niquer, ils sont là pour t'aider. Ils sont même contents que tu le fasses, que tu fasses l'effort de parler... De leur langue. Bien sûr, de t'intégrer, exactement, c'est ça.

  • Speaker #1

    T'as le senti du coup avec les anglais, une différence de mentalité ?

  • Speaker #0

    Mais de fou, de fou. Les anglais, tu vois, on peut parler d'un sujet un peu critique en France, mais les personnes gays. Alors ça commence à changer. le mindset mais j'étais à rennes quand le mariage pour tous et en angleterre l'année d'après enfin quelques mois plus tard et en gros tu dis mais il ya deux il ya deux gays qui tiennent la main en costume dans la rue tout le monde s'en bat les couilles c'est un peu comme si à sydney toi à sydney tu peux sortir les cheveux roses mais personne va te regarder en fait à parler tous les qui sont là j'en ai qu'est ce qui fait que ces choses les australiens ont pas les gens qui habitent là depuis longtemps ils ont rien à en fait de ce que tu es gros maigre musclé pas musclé Il n'y a pas de show-off en fait, tu vois. Et là-bas, tu peux être qui tu veux.

  • Speaker #1

    Ça t'a aidé, toi, dans ta personne, peut-être dans ton identité, de pouvoir être qui tu veux ? Est-ce que tu t'es découvert d'autres manières d'être ? Est-ce que tu t'es senti plus libre ?

  • Speaker #0

    En fait, j'ai découvert qu'on s'en foutait, quoi. Tu vois, il n'y a pas de stress, il n'y a rien. Tu vois, moi, Londres m'a vraiment débloqué ça chez moi. Et je pense que c'est pareil un peu pour les gens qui viennent ici et qui reste ici, qui n'est pas pour un mois demain. pour ceux qui essayent vraiment de s'intégrer, qui font l'effort, qui sortent un peu de leur zone de confort, parce que c'est une zone de confort énorme, tu vois, c'est te dire, bon, ben voilà, je ne parle pas anglais, je fais ça et tout le machin. Et moi, ça m'a vraiment aidé à débloquer ce côté de, en fait, je m'en fous, quoi. Tu vois, on verra bien. Là, tu vois, je suis là en Australie, je m'en tape, quoi. On verra bien ce qui se passe demain. Je m'en foutais déjà en France, mais ça m'a aidé de m'en foutre encore plus, Tant pis. Alors que quand j'étais en France, c'était vraiment... Je voulais quand même un peu être aimé de tous. Tu vois, même quand ça passait pas avec quelqu'un, j'essayais d'avoir un truc de... Ah, mais t'aimes pas ça, je vais changer un peu pour... Mais en fait, qu'est-ce que je perds mon temps ? L'énergie, le temps, le blabla, la salive, tout ça. Je m'en fous complètement, tu vois.

  • Speaker #1

    Puis au final, t'en viens à plus kiffer, parce que t'es plus toi. Mais tu l'as dit !

  • Speaker #0

    T'as pas le temps, en fait. Ouais,

  • Speaker #1

    c'est ça. Et du coup, pour revenir au taf, ta vie...

  • Speaker #0

    pu voir des différences entre travail en angleterre et travailler en france ouais de fou à quel niveau mais donne pas chance ouais pour tout s'en fout de tes diplômes c'est plus des skills et bien sûr ils s'en tapent complètement même si tu sais pas faire ils vont dire tu es t'inquiète contre toi on va on va te relever t'inquiète pas tu as fait une erreur tu as dit une bêtise à un client même si tu dans un étoile et michelin on s'en fout ouais on s'en fout parce que si tu trompes jamais c'est quoi c'est quoi ta vie Et pouille ta vie ! Tu vois genre, trompe toi putain, fais toi gronder ! Au contraire, ma vie ! Mais bien sûr, c'est la vie ! Je sais pas, y'a plein de choses comme ça ! Faut garder à l'esprit qu'à ce moment là où je suis runner, je parle pas un mot d'anglais quoi, tu vois ? Et les mecs ils parlent pas un mot d'anglais, ils te donnent la chance !

  • Speaker #1

    Dans un étoilé Michelin en plus !

  • Speaker #0

    Dans un étoilé Michelin en plus ! Runner ! Bien sûr, t'es pas le gratin du truc ! Mais quand même ! Mais putain t'es là quoi ! T'es en cravate, machin dans un restaurant où les mecs mettent des commentaires, où il y a des briefings, il y a des briefings à chaque service ! On a eu un commentaire 3 étoiles pour ça ! On va essayer d'améliorer ce point là ! On a eu 5 étoiles, bravo la team ! Mais tu sais, vraiment le truc où... Putain, tu te dis... top quoi toi moi ça m'a pris plein de choses on te dit quand c'est pas bien on te dit aussi quand c'est bien tu vois par rapport à la france on peut toujours dessus à la france je fais quelque chose de bien mais pas ou c'est comme ça tu vois ce que veut dire que du négatif tout le temps tout le temps tout le temps les gars comment tu veux que ça avance comment

  • Speaker #1

    tu veux qu'un cas soit l'aise du coup tu es dans ta life en angleterre tu bosses en appart à coloc et tout du coup j'ai payé

  • Speaker #0

    Du coup, voilà, tu m'as remboursé. Une semaine par une semaine, j'ai jamais laissé de déposits du coup. Ah ouais du coup ? J'ai payé à la semaine et à la fin du mois quand j'ai eu mon salaire, j'ai payé un mois d'un coup. Ok,

  • Speaker #1

    bon bah trop bien. Comment tu te sens là, d'être dans cette nouvelle life ? T'as voulu quitter la France, Paris, t'es dans un nouveau pays et tout, t'arrives à t'en sortir. Tu ressens quoi à ce moment là ?

  • Speaker #0

    Je me dis que je suis capable de tout, tu vois. Ouais. Je me dis que j'ai putain de bien fait de me barrer de la France c'est pour aller apprendre l'anglais ailleurs. Et en fait, tout ce que tu entends... à l'époque c'était l'actualité puisqu'il n'y avait pas encore une fois les réseaux et tout ça ça commençait à peine instagram et tout ça c'était vraiment le début y'avait pas de vlog enfin comme on peut voir les youtubeurs aujourd'hui machin de ça et en gros je me dis mais putain mec t'es une machine en fait si ça ça t'arrête pas qu'est ce que quoi c'est possible qui va t'arrêter t'aimes bien la vie en angleterre globalement la vie en angleterre ouais ouais j'ai kiffé de fou aujourd'hui même si je kiffe un peu l'australie et tout ça fait qu'une semaine que je suis là donc ça va c'est la plus belle année de ma vie ah ouais l'on est là ouais je peux te le dire c'est la plus belle année de ma vie entière genre c'est quoi qui te plaît le plus je sais pas le il juge pas il te parle tu vas dans un bar honnêtement dans un bar piccadilly tout le monde connaît le droit l'endroit où tu te fais racketter, mais c'est pas grave. Tu paies 35 balles ton verre, mais c'est pas grave. Il faut le faire une fois. Tu vois, tu veux parler à une fille, tu vas lui parler. Et même si elle a un mec, son mec, il est pas avec ses potes à côté ou quoi. Elle va dire j'ai un mec. Ouais, je m'en fous toi parce que juste tu parles. Son mec va venir, il va se présenter. Il va pas te dire qu'est ce que tu veux faire ? Tu vois ce que je veux dire ? Pas les couilles.

  • Speaker #1

    C'est beaucoup plus social. Ouais,

  • Speaker #0

    bien sûr. Moi, je suis allé avec ma copine à un moment donné. Quelques années plus tard, j'ai une copine et un moment on se met au bar et il y a une meuf qui vient, on parle. Et il y a un mec, donc moi je suis là, elle, elle est là, moi je suis là, il y a une meuf, elle vient, elle me parle comme ça, donc je me mets deux quarts pour parler avec cette fille-là, et ma copine se fait aborder par un mec. Et en fait, donc on se tourne le dos. Finalement, il y a deux, il y a d'un couple, on devient un autre couple, chacun de son côté, tu vois. L'image en fait, quand tu la vois de loin, tu te dis c'est drôle, tu vois, de fou. Et en gros, j'ai parlé 20 minutes avec cette meuf, ma meuf a parlé 20 minutes avec ce gars, il n'y a pas eu un geste déplacé. ni de ma part, ni de la part de ma copine, ni de la fille, ni de machin. C'est ma copine, c'est mon copain. Ah ouais, ben moi je suis avec ma copine là-bas, je suis avec mon copain, on a des amis, machin, machin. Et en fait, tu te dis, les gens sont chill quoi. Ah ouais, t'es tout seul, t'es machin. Un jour, je fais un test, je vais dans un bar. Enfin, je fais un test. J'avais envie de sortir, pas vraiment un test, mais j'avais envie de sortir, je vais dans un bar. Je me prends... Les pichets coûtent moins cher, donc je prends un pichet d'un litre. Et j'ai proposé de partir dans un autre bar qui s'appelle Bounce. C'est le petit ping-pong, tu sais. C'est un bar où j'ai un peu club, tu fais du ping-pong en plein milieu et tout machin. On se baise trop bien. Et du coup, je vais dans un bar avant et tout avant d'aller là-bas, tout seul, tu vois, je kiffe mon moment et tout. Et là, j'ai un gars, il vient me voir. Il me dit mec, ça fait 15 minutes que je te regarde, t'es tout seul ? T'attends quelqu'un ? Je dis non, je suis juste chill, je connais personne, je viens d'arriver et tout machin. Il me dit ok, si tu veux, viens avec nous, on est une vingtaine. garçons et en fait ou en france à saint georges personne ne te voir les gens vous avez coupé pas d'amis, enfin tu vois. Et là, vas-y viens avec nous, j'ai pris mon pichet, j'ai servi tout le monde.

  • Speaker #1

    C'était des anglais ?

  • Speaker #0

    Ouais, c'était, ben, il y avait un peu de tout, tu vois, parce que là-bas c'est très cosmo en fait, donc t'as toutes les langues et tout ça machin.

  • Speaker #1

    Parce que tu vois, je me demande si en France, on le voit pas parce que, ben, on est en France, on est avec nos potes français et on prête pas attention à ce qu'il y a autour de nous. Peut-être que tu vois, il y a des bars où il y a des gens qui viennent un peu de tous les pays.

  • Speaker #0

    Ouais, une île genre des petits que ça.

  • Speaker #1

    Par exemple, il y a des bars où il y a des étrangers, etc. Peut-être qu'ils vont vers les uns les autres, peut-être qu'il y a des Français dans ces endroits-là qui disent Peut-être que tu coupes pour ça ou que t'es plus ouvert ou quoi ?

  • Speaker #0

    Je pense que dans un aspect touristique comme Lyon, Paris et Nice par exemple, moi je viens de Nice, toi de Lyon, il y a des bars où moi je sais que c'est des Anglais. Et je sais que là-bas c'est un peu la fête, tout le monde parle avec tout le monde, ça rigole, machin, machin. Et j'adore cette culture-là en fait. Mais je vais pas citer, j'ai pas envie de faire de tort à certains bars à Nice, mais il y a des bars un peu plus branchés on va dire, entre guillemets, et c'est très mat cheveux tu vois. Ils sont pas du tout comme ça les gens. Il y en a qui vont dire que c'est pas vrai, ils mentent. Montre-moi que je ne mens pas. Dès que tu approches quelqu'un... Même les filles, pourquoi tu me parles ?

  • Speaker #1

    Ouais,

  • Speaker #0

    c'est pas du tout le même rapport aux uns aux autres. Ouais, alors qu'on s'en fout ! T'as le droit de parler, putain t'es pas en prison ! Du coup pour moi, ouais non... En Angleterre ils ont le culture complètement... complètement différentes. Ils s'en foutent de tout.

  • Speaker #1

    Trop bien. Et du coup, dans tout ton parcours, tu as dû prendre des décisions, etc. pour avancer et aller de l'avant. Tu as douté de tes choix, parfois ?

  • Speaker #0

    Je te pose la question. Dire que je n'ai pas douté, ce serait mentir. Alors, poser des buts en blanc comme ça, je ne pourrais pas te dire. Peut-être en réfléchissant un petit peu, je vais trouver. Mais bien sûr, tu as toujours au fond de toi ce sixième sens. De dire, qu'est-ce que je fais ça ? Est-ce que si je quitte ça, est-ce que je vais trouver autre chose ? On reste humain. Tu as cette sécurité quand même en toi qui... Comme toi, tu me disais, tu arrives en Australie, tu as fait tes fermes de suite. Comme ça, tu es sûr. Tu ne vas pas prendre le risque d'attendre les 4 derniers mois pour te dire « Allez, il faut que je trouve une ferme. » Non, tu vas le faire, tu feras la fête plus tard. Et il y a des gens qui vont faire la fête avant.

  • Speaker #1

    Et qui feront les fermes après.

  • Speaker #0

    Qui feront les fermes après ou qui rentrent avant. Aussi. Et du coup, voilà. Donc c'est là où le decision making il est important. Et est ce que je regrette des choix ou est ce que c'était ça la question ?

  • Speaker #1

    Plus comment tu surmontes un peu ces moments de doute ? Comment tu arrives à faire des choix ? A te dire bon bah là c'est bon, c'est la bonne décision, j'y vais.

  • Speaker #0

    Tu vois la pêchée ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Le pour le contre. Ouais. Tu sais moi je...

  • Speaker #1

    Rationnel.

  • Speaker #0

    Ah tu prends une feuille blanche, tu tires un trait au milieu. Pour, contre. T'écris. Pour, contre. S'il y a plus de pour que de contre, c'est bon. S'il y a plus de contre que de pour, ou si c'est égalité, réfléchis. Prends le temps. En fait, la précipitation, c'est ton pire ennemi, tu vois. L'impatience. Moi, je suis quelqu'un de très impatient. T'as tout, tout, tout. Ah ouais, Jack. Et en gros, non, mais prendre des décisions, évidemment, tu te doutes. Des fois, de temps en temps. Moi, quand j'étais à Paris avant de prendre l'avion pour Londres, 300 euros dans les poches.

  • Speaker #1

    Remettons les choses dans leur contexte.

  • Speaker #0

    Tu réfléchis, tu vois. Tu dis, est-ce que je suis pas en train de faire une putain de connerie, toi ? dans un pays que je connais pas, je parle pas la langue, je connais personne, je fais tout seul. Tu vois, c'est là où tu te dis est-ce que oui ou non je suis assez fort ? Tu vois, c'est ça, est-ce que je suis assez fort mentalement pour... Parce que là, c'est même plus... On parle plus de physique ou quoi, c'est... Tu sais, c'est... C'est dans la tête,

  • Speaker #1

    c'est dans...

  • Speaker #0

    C'est au fond de toi quoi, ouais, c'est dans les tripes, exactement, tu vois. Moi, quand je parle de ça, j'ai le nez dedans, j'ai le nez dans l'estomac. quand j'y repense, je me mets dans la situation, je me dis mais putain, t'es fou quoi mec.

  • Speaker #1

    C'était ambitieux.

  • Speaker #0

    C'était ça, c'est osé en fait. Elle est où ta limite, ta propre limite ? Elle est où, toi ?

  • Speaker #1

    Pour terminer, est-ce que tu aurais un message ou un conseil à donner pour ceux qui veulent partir vivre à l'étranger ?

  • Speaker #0

    Écoutez pas les gens, ne vous fiez pas. Regardez un peu ce qui se passe sur les réseaux et tout, c'est important quand même, parce qu'aujourd'hui on l'a, donc c'est un outil qu'on a aujourd'hui qui est indéniable. Mais ne croyez pas à tout ce que vous voyez, tempérez ce qu'on vous dit. Parce que chaque expérience est différente, on est tous différents. On ne parle pas tous le même anglais. On n'a pas tous la même expérience dans la vie, avec sa famille.

  • Speaker #1

    Son background.

  • Speaker #0

    Exactement, avec ses amis. Est-ce que tu as vraiment envie de découvrir d'autres choses ? Et puis quoi ? Au pire, tu viens quoi ? Trois mois ? Six mois ? Un mois ? Même si pour toi, ça a été un échec, tu auras toujours appris quelque chose. Il y aura toujours quelque chose qui va en sortir. Et c'est trop bien. Je te dirais même, n'écoute même pas ta famille et tes amis qui te bloquent, tu vois. Ouais, ma famille, elle va me manquer. Eh ! On parle d'un an, là. On parle pas de 40 ans où tu vas plus jamais les voir. C'est pas comme si y avait pas WhatsApp, Instagram, TikTok, YouTube. Ouais, en bout d'un moment, tu peux tout faire. Tu peux tout faire, tu vois. Et ça, c'est un truc de fou. N'écoute pas les gens, fais ton truc à toi. C'est ta vie à toi, avant tout. Tu vois, moi, ma mère, 53 ans... Je l'aime de tout mon cœur, tu vois. C'est big love maman. Mais je lui dis que je l'aime tout le temps. On s'aime énormément, tu vois. Moi, elle m'a éduqué seul. Pas de père. Elle m'a abandonné quand j'étais petit. bon bref c'est la vie c'est comme ça, encore une fois chacun son vécu tu vois. et quand les gens disent ouais mais carine ton fils il va partir à 17000 km elle me dit ouais alors elle dit vous pensez que j'ai fait mon gamin pour moi c'est sa vie qu'il aille mais bien sûr qu'il y ait c'est son expérience puis façon si h je suis là le rôle d'une maman voit toi elle dit je suis là moi si rate je vais même s'il faut un billet d'avion même si on roule pas sur l'or un pays le billet d'avion tu rentres sécurité de choix avant tout ça n'arrivera pas parce que je vais tout faire pour que ça marche pas Mais voilà, elle dit ça. Je pense que le meilleur conseil vient de ma mère, en fait. C'est laisser vivre vos enfants, vie pour toi. Fais ton truc, vis ton expérience et tu vas voir que c'est incroyable, en fait. Ouais, le meilleur conseil, c'est vie pour toi. Fais-le, sans fou. Très bon conseil. Si tu y arrives, tu y arrives. Si tu n'y arrives pas, tu n'y arrives pas.

  • Speaker #1

    Tu vas te rendre une histoire à raconter et puis voilà.

  • Speaker #0

    Si tu n'y arrives pas, tu m'appelles. Je t'aide, pas de problème. Avec grand plaisir, tu vois.

  • Speaker #1

    En tout cas, merci de nous avoir partagé ton histoire, ton parcours.

  • Speaker #0

    Merci de m'avoir fait ça.

  • Speaker #1

    Et motivant, franchement, d'entendre que c'est possible, c'est réalisable. Et voilà,

  • Speaker #0

    c'était l'histoire de ce premier jour de vie. Merci à toi, Camille. C'était un plaisir.

  • Speaker #1

    De cette première journée en mode surdie à Londres. Comme quoi, parfois, il suffit de 300 euros et d'un peu de cran pour changer de cap. Si t'as kiffé l'épisode, pense à t'abonner, à liker ou à le partager à quelqu'un qui rêve de tout plaquer. Et surtout, merci à vous tous qui soutenez le podcast, épisode après épisode. C'est grâce à vous tous que tout ça existe vraiment. Et on se retrouve très vite pour une nouvelle histoire. D'ici là, restez curieux, restez audacieux et à bientôt !

Description

Tu ferais quoi avec 300 euros et un billet pour Londres ?

Lui, il est parti. Pas de plan B, juste une grosse envie d’ailleurs et un sac sur le dos.


Dans cet épisode, il raconte sa toute première journée sur place : galère pour se loger, stress du budget qui fond, course contre la montre pour bosser… et tout ça dans une ville inconnue, en anglais, sans parler la langue.


Mais ce n’est pas qu’une histoire de galère : c’est une immersion dans la vraie vie à l’étranger, un voyage culturel à travers la jungle londonienne, une découverte de la multiculturalité qui bouscule et enrichit.


Un témoignage sincère, sans filtre, pour ceux qui rêvent de partir, de vivre autre chose, de tester leurs limites.


Dans cet épisode on parle notamment de :

-Partir avec audace et peu d’argent

-Les différences de travail UK vs FR

-La mentalité anglaise

-Avancer malgré les doutes


Bonne écoute !

Pour soutenir le podcast, abonnes toi et met une petite note :)


Infos utiles :

Centre Charles Peguy


Pour découvrir les coulisses du podcast : partir_podcast

Disponible à l'écoute sur toutes les plateformes : https://smartlink.ausha.co/partir

Et sur Youtube


Si cet épisode t’a plu, tu devrais aussi aimer :

https://podcast.ausha.co/partir/prof-de-francais-en-angleterre-melissa


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je me voyais dormir sous un pont. Moi, je me suis dit, ma première journée, ça va être ça, ça va être retour en France immédiate. Genre, je ne peux pas, tu vois.

  • Speaker #1

    Salut et bienvenue sur Partir, le podcast qui vous emmène vivre à l'étranger.

  • Speaker #0

    Écoute, là, on est mardi. C'est le mardi prochain, je n'ai pas mon argent. Prends tes affaires, change les séries, t'es dehors. Blablabla, elle me parle, elle me parle, je ne comprends que dalle. Et quand je lui dis rien, je ne comprends rien. C'est la plus belle année de ma vie entière. Alors,

  • Speaker #1

    est-ce que vous avez déjà tout plaqué avec 300 euros en poche ? Lui, oui. Il s'appelle Ken, il avait 22 ans, une valise et l'envie de tenter sa chance en Angleterre. Il débarque à Londres, sans plan, sans logement et il voit ses euros filer vraiment à toute vitesse. Il nous raconte sur ce podcast sa première journée de galère, sa vie facile et ce que cette aventure lui a vraiment apporté. Mais avant de découvrir son histoire, un grand merci à vous tous qui likez, vous abonnez et qui faites vivre ce podcast. Franchement, vous êtes les meilleurs, donc merci. Et je vous laisse maintenant découvrir un nouvel épisode. C'est parti, bonne écoute ! Eh ben merci Kent d'être là pour partager ton histoire.

  • Speaker #0

    Pas de soucis Camille, merci à toi de me recevoir. Donc on est en

  • Speaker #1

    2013, t'as 22 ans, 300 euros en poche, tu parles pas anglais.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et tu décides d'aller tenter ta chance en Angleterre.

  • Speaker #0

    Bien sûr !

  • Speaker #1

    Choix audacieux, mais apparemment ça t'a plutôt bien réussi. Donc tu vas pouvoir nous raconter tout ça. Déjà, pourquoi t'as voulu partir ?

  • Speaker #0

    En gros... Donc à mes 22 ans, un peu marre de travailler en France, et un peu marre de la mentalité que j'aurais pu trouver là-bas. Et je me suis dit, pour mon futur, l'anglais ça va être indéniable. C'est en train de monter de plus en plus dans les restaurants, on te demande de parler anglais, si tu veux voyager, il faut parler anglais. Donc j'ai jamais réussi à le faire à l'école, à part avec Brian, mais bon, tout le monde sait qu'il est dans le jardin ou dans la cuisine, d'accord ? Et du coup, voilà, donc je me suis dit la meilleure solution pour arriver à mes fins, on va dire en anglais, le plus facilement possible et sans avoir le choix, c'est de partir en Angleterre, vu que c'était le pays le plus proche de la France dans un premier temps.

  • Speaker #1

    Donc du coup, là, tu décides, je pars, je prends mes clics, mes claques.

  • Speaker #0

    C'est ça. En fait, si tu veux, j'étais directeur de restaurant en France et il y avait donc forcément le CEO de ce directeur-là, de ce restaurant-là, avec qui je ne m'entendais plus trop. Et j'ai pris une décision radicale, du jour au lendemain, j'ai dit écoute, je quitte le resto et je me casse. Et j'ai dit qu'ils m'aiment me suivre dans l'équipe, il y en a 2-3 qui ont quitté le resto et qui sont venus un peu plus tard à Londres me rejoindre. Mais dans un premier temps, je suis parti tout seul, 3 jours après j'avais un billet d'avion EasyJet à 10 balles et j'ai fait Paris-Gatwick et c'était parti.

  • Speaker #1

    Tu prévois quand même un peu ton voyage, tu planifies, tu y vas avec un plan ou tu y vas en mode j'ai mon billet d'avion, 300 balles ? et on verra.

  • Speaker #0

    Eh bien, je ne planifiais rien du tout, tu vois. Parce que je suis complètement débile. Donc, je savais que mon cousin était parti de Londres pour aller en Australie à cette époque-là. Et il m'avait parlé d'une association qui s'appelait Charles Peggy. Alors, je ne sais pas si encore aujourd'hui, elle est présente là-bas. Si elle est, en tout cas, pour moi, c'était mon point de destination à Londres dans la première journée. Parce qu'en fait, je savais que cette association-là t'offrait, enfin, t'offrait, entre guillemets. Il y avait des annonces en fait pour logement, travail, il t'aidait à faire un CV, tu pouvais avoir une connexion internet, tu avais accès à des ordinateurs et tout ça. Donc dans ma tête c'était va à Charles Péguy. Et on verra ce qui se passe après avec les moyens qu'on a pour voir comment ça marche. Parce que je ne savais pas du tout comment ça marchait. Et sans parler un mot d'anglais bien évidemment parce que sinon ça serait pas drôle.

  • Speaker #1

    C'est pas drôle, voilà exactement. T'es dans quel état d'esprit avant de partir, même niveau ressenti, t'es pas trop stressé ?

  • Speaker #0

    Alors moi je ne suis pas quelqu'un de nature stressé, plutôt chill, cool, en mode on verra bien ce qu'il se passe. Non, pas stressé, j'avais regardé un peu sur internet en France où c'était Charles Péguy, et il y avait une station qui s'appelait Old Street si je ne me trompe pas, et je savais qu'il fallait que j'aille là. C'est pas ça qui m'a stressé le plus on va dire, de partir comme ça, c'était un peu l'aventure quoi. Je savais qu'il y avait ma mère derrière, pas pour l'argent mais en mode, si tu sais pas, enfin si t'es à la rue, tu rentres à la maison et puis c'est tout quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, t'es pas sans rien, tu sais que tu peux rentrer.

  • Speaker #0

    Je sais qu'un billet d'avion, ça coûte pas, comme ici, entre 1200 et 2000 euros. Donc même avec 200, enfin 300 euros, je savais que j'allais trouver un billet d'avion pour rentrer en France au cas où, dans la semaine. Donc c'est plutôt, enfin, la sécurité de la distance, on va dire, entre guillemets.

  • Speaker #1

    Ouais, t'avais au moins ça pour te rassurer d'un coup.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Donc du coup, t'arrives en Angleterre.

  • Speaker #0

    J'arrive en Angleterre.

  • Speaker #1

    La première journée, t'arrives à aller à Charles Péguy, tout ça ?

  • Speaker #0

    Alors, si tu veux, la première journée, donc j'arrive le matin, je prends un vol le matin. pour être bien et avoir toute la journée pour justement pouvoir me perdre au cas où. Et du coup, j'arrive à l'aéroport. Meilleure idée de ma vie, je fais le change à l'aéroport. Ce n'est pas du tout une bonne idée. Je donne 300 euros, donc pile. elle me rend 220 pounds, un truc comme ça, et je la regarde, sans parler anglais évidemment, je lui dis, avec un français anglais un peu mélangé, comme je peux, je lui dis, excuse-moi, mais j'ai donné 300, et tu me donnes 220 ? Elle me dit, it's a change, ah ok, merci, c'est cool. Donc je comprends que je n'ai pas le choix, et même si je rechange pour aller en ville changer, je perds, quoi qu'il arrive. Elle va me rendre 250 euros, ça ne sert à rien. Donc, je décide de me casser de là. Je savais qu'il y avait un bus qui coûtait 10 pentes à l'époque. Je ne sais pas si c'est encore le cas. Et en gros, je prends le bus pour 10 pentes. Le moins cher, on va à l'économie, puisque forcément, plus la journée avance, plus il te fait niquer. Donc, moins tu as d'argent. Du coup, je prends le bus, 10 pentes. J'arrive à Victoria Sud. C'est le même endroit qui est drop, si je ne me trompe pas de mon station. et en gros... Là, il faut prendre un billet de métro, ou de tram, ou de train. Et là-bas, ça marche par zone. Donc du coup, plus tu prends de zone, plus c'est cher. Et Londres, je ne m'attendais pas à ce que ça soit aussi cher. Quand on me dit que l'Australie, c'est cher, n'allez pas à Londres alors, parce que vous allez fleurer. Ici, à côté, c'est gratuit. Là-bas, moi, j'ai payé 20 pandes, un ticket, une journée, toutes zones confondues, parce que je ne comprenais pas l'anglais. Donc va expliquer que tu veux que la zone 1 et 2... On va chercher un paquet de résonance. Je lui ai dit un jour, machin, un truc comme ça. Et elle m'a dit 20 pommes. Une journée. Tout transport profondu, mais bon. Donc du coup, je vais vers Old Street, du coup, pour trouver cette fameuse association Charles Peggy. Donc là déjà, si tu fais le calcul, il me reste 190 pommes. Ça ne fait pas beaucoup. Pour finir la journée, trouver un logement, je le rappelle. Et peut-être manger un petit peu et tout ça. Et à l'époque, tu n'avais pas les smartphones comme aujourd'hui, où tu as le truc débloqué partout et tout ça. Donc, je ne pouvais pas appeler avec mon téléphone français là-bas en Angleterre, parce que les parfaits coûtaient extrêmement cher pour avoir ce genre de choses. Et du coup, si tu veux, je cherche pendant une bonne heure, tu vois. Je passe dans la rue, je suis là, je demande au bar, Charles Peggy Association, j'essaie de faire comme je peux, tu vois. Non, personne ne connaît, Et à un moment je trouve une petite ruelle un peu en travaux là, ils faisaient des travaux un peu en face et je vois une porte, il y avait plein de pancartes, tu sais comme les huissiers, les avocats, les dentistes et tout donc je vais voir et là je vois Charles Péguy, waouh sauvé, je me dis ah si c'est bon, let's go on y va et tout ça donc je rentre et tout dans le truc et j'arrive à l'étage et je vois, je suis français, donc il parle français là donc qu'est-ce que c'est ça, donc du coup j'arrive et tout, je leur dis bon ben voilà moi je suis français, je viens d'arriver ce matin comment ça se passe, là il est déjà 13h tu vois Moi j'ai attaqué les éditeurs du matin, ça me fait 3 heures, je me dis comment ça se passe et tout, elle me dit je te laisse faire le tour de l'association, c'est un desk qui fait 32 mètres carrés, avec des panneaux où il y a des annonces à coller et tout ça, elle me dit là c'est les logements, là c'est les offres d'emploi, moi j'ai apprécié parce que tu as des offres d'emploi dans cette association, et les professionnels qui déposent leur offre d'emploi là savent que c'est des français, donc en gros quand tu dis que tu viens de Charles Péguy, ils savent d'où tu viens, et c'est vachement utile. Et en gros... Si tu veux, je fais le tour et tout le machin et je leur dis, ben voilà, moi, ça m'intéresse et tout. J'ai vu deux, trois trucs. Sinon, j'ai pas le choix. Parce que pour trouver un logement, t'es mort, quoi. À part une hostelle, tu sais pas où, avec des chambres de six. Moi, j'ai 22 ans, j'ai jamais fait ça de ma vie. Je suis tout seul. Faut savoir que je suis tout seul. J'ai pas de contact. J'ai rien. Donc, dans quel quartier je vais, où je vais ? Enfin, tu vois, comment tu te fais pas arnaquer, voler ? Enfin, je sais pas.

  • Speaker #1

    Comme tu dis, en plus, à l'époque, il n'y avait pas les téléphones comme on a maintenant. Donc, tu ne peux pas avoir accès aux informations dans l'immédiat comme ça.

  • Speaker #0

    ça n'existait pas donc voilà et donc en gros elle me dit ok mais c'est 70 pente le logement non non l'adhésion à la l'association j'ai d'accord on peut pas payer plus tard genre m1 c'est 70 pente maintenant on te donne accès à tous immédiatement t'as pas besoin d'attendre trois quatre jours et tout ça bon mais encore une fois pas le choix donc je parle pas un mot d'anglais il faut trouver un logement et ça machin Et sur les annonces, j'avais bien aimé parce que tu avais marqué ENFR pour savoir si les gens parlaient français, anglais, tout ça. Donc ça pouvait te permettre de cibler un peu là où tu téléphonais. Et du coup, donc, on était à quoi ? 190 pendes ? Moins 70, ça fait 120 ? C'est ça, si je ne me trompe pas des têtes comme ça ? Donc il me reste 120 pendes pour trouver un logement et faire ma journée et pas rentrer en France parce que l'échec, pour moi, ce n'est pas une issue. Donc moi, je vais passer quelque part pour rater.

  • Speaker #1

    Il fallait que tu réussisses.

  • Speaker #0

    Il fallait que je réussisse. Moi dans ma tête c'était tu réussis et puis... C'est pas une merde quoi. Alors ça veut rien dire, il y a des gens qui raguent et... Mais voilà, je me challenge moi-même, tu vois, genre en mode vas-y, t'es un bon, tu vas y arriver, tu vois, genre... Pourquoi pas toi, tu vois ? Donc 120 pentes dans les poches et tout ça, Je peux utiliser le téléphone pour appeler une annonce ? Non. Ici on n'est pas là pour nous mâcher le travail, tu te débrouilles. On t'offre des annonces, on t'offre internet et tout ça, mais tu te débrouilles. T'es autonome, on n'est pas tes parents. Alors je me suis dit putain les connards, je parle pas anglais, eux ils sont là. Et en fait, aujourd'hui avec le recul, c'est un mal pour un bien. Parce que sans ça, si tout le monde te mâche le travail tout le temps... Comment tu fais pour prendre des décisions plus tard dans ta vie ? Moi, 22 ans, ça ne m'a pas servi au début parce que ça m'a gonflé. Mais d'un côté, je me suis dit, c'est vrai que maintenant, aujourd'hui, quand j'y ai réfléchi, je me dis, qu'est-ce qu'ils ont bien fait de...

  • Speaker #1

    Prendre des décisions,

  • Speaker #0

    lesquelles tu vas... Oui, exactement, il faut que tu fasses, tu n'as pas le choix. Donc, pas de téléphone anglais. Et pour appeler en Angleterre, il faut un téléphone anglais. Donc, tu sors de l'association, vas dans un Lika mobile. Donc il faut trouver un téléphone, donc j'achète un téléphone à clapet avec une sim avec genre 10 minutes de col tu vois genre donc je paye ça 20 pandes, bon ben voilà il reste 100 pandes tu te dis là mec, là c'est la merde en fait, j'ai pas mangé je suis arrivé ce matin, je sais pas où je dors encore je me voyais dormir sous un pont, moi je me suis dit mais ma première journée ça va être ça, ça va être retour en France immédiat genre je peux pas tu vois, je peux pas aller dormir à l'aéroport en mode je reprends l'avion demain matin, non c'est mort Et du coup, avec mes petits 100 pendes et mon petit téléphone, je retourne à l'association et je vois une annonce genre, et je vois la moins chère en zone 1, 85 pendes semaine. Parce que là-bas, pareil qu'en Australie, tu payes à la semaine. Et en fait, tu ne payes pas vraiment à la semaine. Ils te disent que tu payes au mois et tous les mois, tu payes. Mais si tu veux payer à la semaine, tu peux une fois que tu es installé depuis longtemps et tout ça. Et je me dis, mais mec, là, 85 pendes, 100 pendes, il va te rester 15 pendes. C'est plutôt de fou. Mais j'ai pas le choix. J'appelle le mec, je respire un grand coup. Parce qu'il y a marqué anglais-français, mais tu sais pas trop, machin, tu vois. Donc le mec, je l'attaque en français de suite, tu vois. Moi, il y a marqué FR. Yeah, yeah, blablabla, il me parle. Je dis ouais, je dis I don't speak English. Il me dit ok, je parle un peu français, mais tu sais, avec un français genre lointain. Genre qu'il faut aller chercher, ouais, approximatif, exactement. et du coup on arrive à s'entendre il me donne un nom de de stations de métro, de bus et tout, il me donne le nom de l'adresse. Et donc il me dit Elephant & Castle et après tu vas à Old Street. Ok, super et tout. A Bondy Street, c'était Bondy Street. Donc il fallait que je prenne le métro, Elephant & Castle. Il fallait que je comprenne parce que moi, Castle à l'époque, je ne savais pas que ça disait Castle, tu vois. Moi c'était Castel, tu vois. Donc je suis là, Elephant & Castel, c'est où ça, machin, qu'est ce qu'il me raconte l'autre ? Bon bref, je me débrouille et tout et j'arrive là bas. Donc j'arrive là bas, il est 18 heures. fait le choix en fait. Soit il te dit oui, soit t'es mort. Et en gros le mec il me dit bon ben voilà, donc j'arrive tant bien que mal à l'adresse, heureusement que j'ai un bon sens de l'orientation, je me débrouille plutôt pas mal pour ça. Et du coup je vois le gars et tout machin, mec super sympa, un amour et tout. Ils étaient 13 dans la coloc. Dont deux français, un libanais, trois italiens, c'était cool quoi, tout le monde était accueillant et tout machin. Il me dit, ta chambre c'est là, c'est à partager, c'est une chambre à partager et tout machin. Ok, très bien et tout. Il me dit, bon ben là c'est deux mois de déposite et un mois de loyer. Bon ben, tout le monde sait que je ne les ai pas, parce qu'il va se mettre sans prendre. Je lui dis, écoute, moi je te le dis franchement, je ne les ai pas. J'ai 85 pentes pour une semaine. Si tu veux, je te les donne, je reste une semaine et je te donnerai de l'argent. Je m'avance parce que je ne sais pas, je ne sais pas ce que je vais faire après. et très chouine sur le sceau. et je te donnerai l'argent la semaine prochaine. Il me dit écoute là on est mardi, si mardi prochain j'ai pas mon argent, tu prends tes affaires, tu changes les serveurs, t'es dehors. Hop. Direct, y'a pas de tu squattes, tu sais pas quoi. Bah ils prennent tout, dégagent, c'est fini. Et tu peux appeler la police, ils ont rien à foutre, c'est eux qui ont raison. Je dis ok ça me va, donc je lui donne 85 pounds. Et là, à partir de là, soulagement quand même.

  • Speaker #1

    Déjà t'as un endroit où dormir.

  • Speaker #0

    T'as 7 jours. T'as 7 jours pour te balader un peu, et ça te save quoi même si tu as que 15 pende Bon, ben, c'est pas grave, tu vois. Et en gros, si tu veux, à partir de là, soulagé et tout, je vais faire un petit tour. Je dépense mes 15 derniers pendes pour aller manger, parce qu'il faut bien bouffer à un moment donné. Et là, c'est là où la coloc a été géniale, puisque les gens sont très attentionnés. Ils font attention, ils parlent un peu avec toi, ils apprennent à te connaître. pas les italiens et les libanais parce qu'ils parlent tous anglais et que moi j'y comprends rien tu vois, même si j'ai un italien approximatif je pouvais pas trop communiquer mais les français en tout cas, il y avait un français super cool et en gros il m'a dit si t'as besoin d'aide au début n'hésite pas il m'a donné des tips pour prendre le bus moins cher, enfin ce genre de choses tu vois ouais franchement c'était carré de fou, il m'a trop aidé Et en fait j'ai découvert qu'avec 20 pentes 20, donc à l'époque, je pouvais payer le bus une semaine. Aller, retour, tous les bus que tu veux, tout le temps, machin de ça. Et en gros j'ai dit ouais mais moi tu vois j'ai plus d'argent et tout. Il me dit t'inquiète je te donne 100 pentes. Je t'avance 100 pentes, tu vois. Donc tu me les rendras mais je t'avance 100 pentes pour la semaine et ça machin. Le mec me fait confiance, tu vois. Ouais, de ouf. Il me donne des sous, il me montre où c'est pour le bus, je vais au bureau tabac je me débrouille un peu de choix ce que des fois c'est bruit de la c'est vraiment autonome le mec travailler donc il n'y a pas de temps d'être avec moi Donc du coup je vais m'acheter ce billet de bus à 20.20 pour avoir l'accès à toutes les zones en bus et tout ça machin, pour une semaine. Donc là je me dis bon, j'ai le logement pour encore 6 nuits, j'ai le bus pour encore 7 jours, je me dis vas-y chill c'est bon, je suis un peu tranquille. Et donc premier objectif, trouver un travail, puisque je me suis engagé à payer le mardi d'après et je connais la sentence si je paye pas, donc ouais c'est un peu colombe là tu vois, la sentence est irrévocable. Et du coup si tu veux je vais acheter le pays de suite et tout ça machin. Et donc je regarde les annonces, machin et tout ça, et je vois une annonce qui me plaît bien dans un restaurant, dans un restaurant qui s'appelle le Club Gascon, qui est encore en activité aujourd'hui à Londres. D'ailleurs je salue Pascal Ossignac, si un jour tu écoutes ce podcast, ça sera avec plaisir que je viendrai te faire un petit bisou à Londres. Et en gros, si tu veux, je vois cette annonce-là, et en fait c'est beaucoup de références, il n'y a pas beaucoup de noms de restaurants. Donc en gros c'est références, la description du job, pas de lieu, rien du tout. Et pour avoir accès, il faut que tu demandes à l'association de te donner accès. Et en fait, je me retourne, je vais au DES, je dis « Ouais, j'ai vu une annonce qui me plaît bien, machin, enfin, deux, trois trucs qui me plaisent bien. » « Ok, d'accord, et tout. Tu as un CV anglais ? » « Non. » « Ok, bon, on va prendre rendez-vous. » Elle me dit ça comme ça. « On va prendre rendez-vous pour voir ton niveau d'anglais, pour te faire un CV anglais, parce que tu ne peux pas te présenter comme ça. » Enfin, nous, on ne présente pas des Français avec un niveau d'anglais bas ou machin dans un restaurant, c'est des trucs. Ce qui semble logique dans les faits. Et moi je dis, écoute, je t'explique, il me reste 60 dollars, enfin 60 pounds. Je n'ai pas le time en fait. Je n'ai pas trois jours, machin, trouvé, parce que l'annonce, est-ce qu'elle va rester trois jours ? Elle me dit, je ne sais pas, parce qu'on a déjà envoyé des gens. Je dis, d'accord. Moi, je te dis, je n'ai pas le temps en fait. J'ai six jours. Je ne peux pas prendre un rendez-vous la semaine prochaine, un mardi, avec je ne sais pas qui, pour parler un anglais que je ne parle pas. Je ne vais pas vous faire perdre votre temps. je dis moi juste comment pas un cv non on peut pas on peut pas ok pas de problème là c'est le culot C'est le culot, toi et toi seul et ton instinct de survie. Je prends l'ordinateur. Vu que tu as accès à Internet et un ordinateur à l'association, je regarde comment faire un CV en anglais, machin de ça. OK, boum, je rentre à la maison. Et le Français avait un ordinateur. Donc, il prête l'ordinateur. Je fais mon CV vite fait avec mes qualités parce qu'il faut que tu mettes tes skills un peu. Je suis ouvert à un restaurant, je suis l'argent, je porte un plateau, machin. Ce genre de choses. Donc, je liste mon truc, mes skills. Mon truc, mes skills, de ce que j'ai fait. Et sur l'annonce, Dans la description du job, il y avait le nom du restaurant. Donc moi, qu'est-ce que je fais ? Je tape le nom du restaurant, donc Club Gascon. Je regarde où c'est, il y en a un. Heureusement, parce que ça aurait pu être 17 Club Gascon, et t'es mort pour savoir lequel c'est. Donc du coup, il y en a un dans Londres. Je me dis, bah, vas-y, Luc, je regarde un peu les photos pour savoir comment ils sont habillés, enfin, ce qu'ils font comme truc. Je vais sur Reverso, pour la traduction anglais-français, et vu que j'étais directeur de restaurant, je connais les questions-réponses un peu approximatives de ce qu'on va me dire. je mets les questions cheap. qu'on pose aux entretiens d'embauche, et je mets les réponses type. Donc comme ça, j'ai le français et l'anglais en même temps, tu vois. Et je sais exactement où on va, tu vois. Et dès que je vais entendre un mot qui ressemble un peu à un truc, je vais construire ma réponse par rapport à ça, tu vois. Donc je prends mon téléphone à clapper, où tu n'entends rien et tout. Mais franchement, tu sais, je souris parce que cette pression que j'ai ressentie au moment de composer du mot et d'appeler, elle était incroyable, tu vois. Je m'en souviens encore aujourd'hui, ça fait 15 ans, tu vois, c'était un truc de fou. Et en gros... Je prends le téléphone, j'appelle et là un mec il me répond et moi je lui dis bah look, il me parle de job, machin, je répète mon texte, tu vois un petit peu. Ok, ok, ok, tu peux avoir un entretien. Moi je comprends rien à ce qu'il me raconte. À tel jour, telle heure. Donc le lendemain, c'était le lendemain. Donc tomorrow, donc j'avais trois petits mots comme ça qui flottaient dans ma tête. Tomorrow at four o'clock. Ok, you take a... Black shirt, black pants, black shoes. Et j'avais prévu ça en France, parce que j'avais travaillé dans des restaurants, je savais que je suis blanche, je savais comment ça marchait. Donc j'avais déjà à peu près les tenues, je n'avais pas la chemise noire. Et en fait, moi, quand il me dit, j'ai une petite anecdote sur le shirt, il me dit « black shirt » et je suis là, je raccroche et je me dis « mais attends, le restaurant, c'est un étoilé Michelin et lui, il me dit de venir en short ? » J'ai dit « mais qu'est-ce que… » Quand tu ne connais pas, tu ne sais pas. Oui, je me suis dit, mais un short, qu'est-ce qu'il me dit ? Je vais arriver en short, je vais être un gros débile. Donc là, je retourne sur le restaurant, je vois les photos et je les vois tous habillés, pantalon noir, machin. Donc je tape, tu sais, les vêtements, genre vêtements en anglais. et je vois shirt, shirt chemise je me dis vas-y putain heureusement que j'ai regardé qu'est ce que j'aurais été content de regarder de contrôler je vois je me suis dit mais quel connard j'aurais été quelque part drôle mais je n'ai pas eu la même aventure et du coup si tu veux je je donc je vais m'acheter une chemise et à ce moment précis des 100 pendes qui m'avait donné le gars mais il s'est passé trois jours donc un peu de dépenses à droite à gauche Je savais pas qu'il y avait Primark, je savais pas que ça existait. Il y a des chemises à 3 pendres là-bas en Angleterre. C'est un peu moins cher qu'en France pour Primark en tout cas. Et du coup en gros, je vais dans un magasin autour de chez moi, donc autour de la zone Elephant & Castle, et je vois une chemise, elle est à très belle chemise, bien taillée et tout, 28 pendres. Bon bah j'ai passé, et dans le magasin y'a rien, je vais pas faire 4000 fois le tour, j'ai rendez-vous le lendemain, je sais pas où je vais aller, avec 20 pendres en plus plus tu te déplaces. Plus tu consommes d'énergie, plus tu as envie de bouffer, plus tu as envie de couper un peu le lit. Donc en soi, même si il y en a qui vont dire « ouais, moi je reste 24 heures sans bouffer » , ouais moi aussi, mais quand je sais où dormir pendant un mois, quand je sais que j'ai un travail, enfin tout ce genre de choses. Et quand tu ne sais pas que tu vas peut-être travailler ou pas parce que c'est juste un entretien, tu prends zéro risque, donc je reste un peu dans le secteur et tu anticipes tout. Tu as vraiment un sens de survie qui ressort un petit peu de toi. C'est que chaque mouvement,

  • Speaker #1

    chaque dépense est compté.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça exactement. Et tu peux pas redemander au gars 100 balles. À un moment donné, c'est pas ton père non plus. Déjà le mec, il te connait ni d'agent ni d'Igèbre. Tout le moment, tu lui as pris 100 balles, tu lui rends jamais. Et il se fait niquer 100 balles. C'est quand même 100 balles. Certains diront ouais, mais ça fait 8 mois qu'il est là, on s'en fout. Non, moi, tu me donnes 100 rangs et au centime près. Du coup, je me souviendrai, c'était un gars super sympa dans ce magasin. Et il me dit, il me dit, ah ouais, nice, machin et tout, je ne parle pas anglais, je parle seulement français. Parce que je suis toujours dans cette démarche-là de ne pas parler anglais, quoi. Parce que je ne peux pas me faire comprendre, t'as pas Internet comme ça. Enfin, ouais, encore une fois, c'est pas comme aujourd'hui. Il n'y a pas de translate, toi, tu vois. Et tu ne peux pas prendre en photo l'image et ça translate, enfin, comme on peut faire maintenant. C'est incroyable, ça, d'ailleurs, l'évolution. Et du coup, il me dit, ah ouais, super belle et tout, tu la prends. Donc, je comprends, hein, que ça s'approche de la caisse. J'écoute mon mec, j'ai que ma pente en fait. Je sais pas, avant de lui prendre. Il me dit, c'est pour work. Enfin, tu sais, j'essaye avec des mots un peu comme ça, placer n'importe comment. Et il me dit, OK, Tony, il me prend tout, mais j'ai une chemise noire, donc je peux aller jusqu'au restaurant et voir ce qu'il se passe. Je lui dis, ah, certainement que c'est con, parce qu'après, tu peux plus bouffer, tu vois. Mais à la coloc, t'avais quand même un peu à bouffer, les pâtes, tout le monde se faisait à manger pour tout le monde. C'était vraiment une super coloc avec qui j'étais. Et du coup, si tu veux, donc je prends ça et tout et le lendemain donc à 16h je vais à ce fameux restaurant, à cette fameuse adresse, et je demande aux gens, où c'est le Club Gascon, machin, why is Club Gascon, tu vois, je leur montre le truc et tout, ils savent pas et tout, et je sais que c'est dans le quartier, tu vois. Et je regarde sur, il avait une map imprimée, le mec, ça devait être un livreur, il avait une map imprimée, je regarde un peu sur la map, je vois pas, enfin, tu sais, les dessins par rapport à ce que j'avais vu, moi, sur Internet, je vois pas pareil et tout, bon bref. Et j'arrive à trouver, tu vois, je me mets, je rentre dans le resto, Ah, je suis là. pour voir que j'ai ok ok un coming back il parlait des sens l'escalier et genre pas deux minutes après une meuf les cheveux courts qui monte le visage fermé je me dis là si c'est elle qui m'entretient je suis mort en fait c'est fini fait c'est vachement sévère et normalement c'est bon ben vas-y t'as sens j'y suis il faut y aller toi m jockey machin You can sit. Sit, je l'ai. Mon prof de maths me disait sit down tout le temps. Donc ça va bien. Donc je m'assois et tout. Je me mets dans la chaise. Vraiment, je me mets, tu sais, je me mets. Tu sais, c'est une chaise un peu en bois, genre c'est un toilier Michelin, donc c'est un peu luxe, tu vois. Donc je me mets bien comme ça, machin tout. Elle me parle. Elle me parle, elle me parle. Ok, you looking for a job ? Blablabla. pour job la ria la blague par un parc plus dalle et quand je dis rien je comprends rien mais vraiment un petit mot par ci par là rien du tout je sais pas ce qu'elle raconte joie du service machin ouais peut-être un mot genre service enfin les trucs un peu similaire à la france mais je suis là elle me regarde elle arrête de parler et me dit je comprends rien là même le dit en français non je comprends que dallas que vous me racontez tout tout à l'heure dans le pan anglais tout Elle me dit, ok, j'ai bien remarqué, on va faire l'entretien en français. Et là, comme je lui ai dit, j'étais bien assis. Mais vraiment, je me suis étalé dans la chaise. Et je lui ai dit, je vais pouvoir enfin me vendre. Parce que c'est ça qui fait que tu vas avoir un job ou pas, c'est savoir se vendre. Et donc, on parle en français et tout. Et donc la meuf finalement super sympa et tout machin elle me dit ok bah t'es allé c'est ce soir, t'es prêt pour travailler ? Je dis ah bah je pense que ouais, j'étais habillé full pour travailler. Elle me dit ok bah tu reviens dans une demi-heure pour la staff food. C'est genre je dis quoi ? Elle me dit la staff food. J'ai pas compris. Elle me dit bah le repas du personnel. Ah ok staff food. Mais même ça tu vois, même ça je l'ai pas. Or tu te dis c'est un truc, enfin je suis naze, je suis toujours une merde quoi tu vois.

  • Speaker #1

    En plus avec les accents, les prononciations et tout, je suis ravie.

  • Speaker #0

    Je suis là genre en mode « c'est à foutre, qu'est-ce qu'elle me raconte elle ? » Alors que c'est des mots de merde en fait. Désolé pour ceux qui ne parlent pas du tout anglais, mais au début c'est comme ça en fait. C'est comme ça que tu apprends de toute façon. Donc je reviens une demi-heure plus tard, je vois toute l'équipe. Et il y a deux, trois Français. Il y a un Français qui est chef de rang, un Français qui est runner. Le chef, donc Pascal Ossignac, qui est le directeur du restaurant, est chef très reconnu d'ailleurs. Il a gagné Test of London. C'est un concours de cuisinier là-bas, donc il a gagné ça à plusieurs reprises à Londres. Ouais, le mec est en voie quand même. Et c'est un Français aussi, donc toute l'équipe, t'as des Grecs, t'as de tous les pays en fait. Du monde, t'as des Chinois, t'as vraiment tout. Donc c'est super sympa, c'est très multiculturel et tout ça. Moi j'adore ce principe-là, t'apprends de tout le monde et tout, c'est excellent. Et du coup, mon travail c'est runner, puisque je peux pas postuler en tant que directeur, même si je l'ai été. Des fois, il faut savoir un peu prendre du recul, redescendre. Exactement, et tu montes les échelons petit à petit. Et donc l'essai commence. Donc j'ai mangé, gratuit. Déjà ?

  • Speaker #1

    Ça fait cool ?

  • Speaker #0

    Yes ! Je me dis « Ah enfin, j'ai bouffé ! » Et bien quoi, tu vois, genre, c'est vraiment un plaisir. Et du coup, je commence runner. Donc je porte un plateau et mon rôle, c'est quoi ? C'est de prendre des plats. Le chef me dit « Table 25 » . Je monte les escaliers. Table 25. Je parle à personne. Il sert. je me casse et du coup je commence comme ça et puis à 22h en plein milieu du service même donc la manager aurore s appelait m'appelle mb bien dans le bureau on va discuter de minutes donc je vais dans le bureau et là je vois le chef pascal qui m'attendent tous les deux dit bon mais voilà ton essayé terminé pour ce soir on a vu ce qu'on devait voir tu peux partir on te rappelle dans la semaine j'ai mais comment ça se parie les 22 heures on en plein milieu du service Je pars pas en fait tu vois genre elle me dit non mais nous ici c'est comme ça que ça fonctionne on fait des essais et tout ça Et elle me dit après si tu veux rester tu peux rester mais tu peux partir à tout moment en fait Je dis moi je vais pas laisser les gars dans la merde enfin à un moment donné il y a plein de services je fais une service tu vois Qui fait un essai de 3h et qui se barre en plein milieu tu vois donc que dalle moi je dis non je reste je fais le service tant pis si ça finit à 1h du matin tu vois On l'a pas fini à 1h le matin on l'a fini à 2h Mais c'est pas grave on l'a fini à 2h Et du coup, à 2h, les gars commencent à partirer de ça. Et donc Pascal et Aurore me convoquent dans le bureau. Ils me disent « Ok, voilà, je t'explique ça, c'est les clés du restaurant. Demain, 6h du matin, tu viens. » Et je crois qu'il s'appelait Mehdi, le gars avec qui je travaillais, si je me rappelle bien, l'autre runner qui était français. Il me dit « Là, il va te faire un tour du restaurant, parce qu'il y avait un CELAR juste à côté, pour les testings wine et tout ça, les trucs de vin. » Et en gros, il fait jonction avec le restaurant par-dessous. Et en gros, du coup, elle me dit « Ouais, mais il va te montrer un petit peu comment ça fonctionne et tout ça. » Et voilà, comme ça, demain à 6h, tu viens et tu cleans le restaurant, parce que c'est le roller-runner, de passer l'aspirateur. « Ok, pas de problème, j'ai le job. » Et ça, je me dis « Putain, qu'est-ce que j'ai été malin de rester. » Par conscience et acquis professionnel, j'allais rester quoi qu'il arrive.

  • Speaker #1

    Dans tous les cas,

  • Speaker #0

    oui. Mais tu te dis « Putain, ça paye, quoi. » Tu vois, d'être courageux et de dire, vas-y, je vais au bout, quoi. Ouais, tant pis, tu vois. Donc ça se passe comme ça en fait et puis finalement moi en terme d'expérience là-bas, je suis resté là-bas quoi tu vois. Expérience de fou après. Le lendemain matin à 6h j'étais là et tu travailles et petit à petit tu fais ton trou dans ce restaurant-là. Et c'est incroyable.

  • Speaker #1

    T'as mis combien de temps à peu près avant de commencer à sentir que t'étais à l'aise dans le travail ? À l'aise peut-être avec la langue aussi ?

  • Speaker #0

    Alors à l'aise dans le travail vu que c'est un métier que je connais, si tu veux, ce qu'on te demande en tant que runner, porter un plateau et mettre du pain sur une planche en bois. Bon si t'es pas trop con, tu y arrives tu vois, si t'as pas les mains de pâtis comme on dirait dans le sud, tu devrais t'en sortir correctement tu vois. Mais être à l'aise avec mes collègues, pour moi c'était le plus important. Pas être aimé de tous parce que je sais très bien que le feeling passe plus ou moins, mais être vraiment à l'aise avec l'équipe, être accepté parce que t'arrives dans une équipe qui est quand même assez solide, y a des gens qui sont là depuis des années. Moi le runner avec qui je visais, ça faisait 15 ans qu'il était là, et je lui disais mais t'es runner, tu veux pas monter, ouais non moi je suis bien machin. Et moi je sais que mon caractère c'est pas de rester runner. Moi je veux monter. Je suis pas là pour... Je viens pas quelque part pour rester runner toute ma vie. Donc non, moi le travail ça a été... C'était facile au début bien évidemment parce qu'après tu apprends. J'ai appris les plats, j'ai appris l'ambre, que c'était agneau, enfin tu sais... Le vocabulaire. Ouais le vocabulaire, tu apprends comme ça. Et le chef vu qu'il était français, il me disait ça c'est ça, ça c'est ça, ça c'est ça. Et j'apprenais vachement vite, vachement vite. Et quand il était en repos, je détestais venir parce qu'il y avait un autre chef qui était lui anglais. Il venait de la région du Kent, comme mon prénom d'ailleurs. une edgy kent et en fait dans le kent ils ont vraiment un accent c'est très très fort Un peu comme les australiens des fois, y'a cette vidéo de ce surfer là qui dit « I grab the car my friend » et personne comprend ce qu'il raconte et c'est un peu pareil tu vois genre. Et en gros t'es là genre en mode mais qu'est-ce qu'il me raconte lui ? Et en fait il me détestait tu vois. Parce que je m'entendais très bien avec Pascal. Je sais pas, y'avait un feeling de fou avec Pascal que j'avais pas avec ce mec là et quand je lui ai demandé c'est quoi ça ? « Don't ask me » tu sais, c'est un connard quoi tu vois. Après bon y'a des gens comme ça et malheureusement. Tu peux pas, encore une fois, on peut pas être aimé de tous, mais c'est comme ça.

  • Speaker #1

    Tu prenais l'anglais, du coup, tu l'as appris avec ton travail ou est-ce qu'à côté, tu essayes de prendre des cours, de faire d'autres trucs ou non, tu apprends sur le tas comme ça ?

  • Speaker #0

    Pas le temps de prendre des cours. 6h du matin, 15h30, 17h, 2h du matin, 5 jours sur 7 ou 6 jours sur 7, on t'enchaîne et je n'étais pas là-bas pour prendre des cours, tu vois. Moi, je m'en fous, je préfère apprendre comme ça. C'est plus facile pour moi d'apprendre avec quelqu'un où tu n'as pas le choix, en fait, de t'exprimer en anglais. Et même si tu fais des erreurs En fait il y a beaucoup de français, si tu veux, qui n'osent pas. Parce qu'on a cette culture-là, nous, de France, de français, où on juge, en fait. C'est malheureux à dire, tu vois, mais on juge. Ah, t'as fait une erreur, mais tu sais, c'est...

  • Speaker #1

    Je pense au truc en cours, par exemple, genre, dès que quelqu'un parle avec l'accent anglais, t'es... Ah,

  • Speaker #0

    oui, exactement, tu vois, c'est beaucoup de moquer, tout ça. Et moi, je trouve, en fait, les Anglais s'en foutent. Ils sont contents. Ils ont pas la même culture que nous. Et en fait, c'est ça où il faut... Le mindset, il faut le turn, tu vois. Et déjà, c'est quoi ? Je prends un goal. Même si je comprends rien. Tu peux répéter un peu moins vite, je parle pas bien l'anglais, ou je comprends pas trop, machin. Je pense qu'il faut oser demander à répéter, il faut oser demander aux gens de parler un peu plus doucement. Parce qu'ils comprennent en fait. Ils sont pas là pour te niquer, ils sont là pour t'aider. Ils sont même contents que tu le fasses, que tu fasses l'effort de parler... De leur langue. Bien sûr, de t'intégrer, exactement, c'est ça.

  • Speaker #1

    T'as le senti du coup avec les anglais, une différence de mentalité ?

  • Speaker #0

    Mais de fou, de fou. Les anglais, tu vois, on peut parler d'un sujet un peu critique en France, mais les personnes gays. Alors ça commence à changer. le mindset mais j'étais à rennes quand le mariage pour tous et en angleterre l'année d'après enfin quelques mois plus tard et en gros tu dis mais il ya deux il ya deux gays qui tiennent la main en costume dans la rue tout le monde s'en bat les couilles c'est un peu comme si à sydney toi à sydney tu peux sortir les cheveux roses mais personne va te regarder en fait à parler tous les qui sont là j'en ai qu'est ce qui fait que ces choses les australiens ont pas les gens qui habitent là depuis longtemps ils ont rien à en fait de ce que tu es gros maigre musclé pas musclé Il n'y a pas de show-off en fait, tu vois. Et là-bas, tu peux être qui tu veux.

  • Speaker #1

    Ça t'a aidé, toi, dans ta personne, peut-être dans ton identité, de pouvoir être qui tu veux ? Est-ce que tu t'es découvert d'autres manières d'être ? Est-ce que tu t'es senti plus libre ?

  • Speaker #0

    En fait, j'ai découvert qu'on s'en foutait, quoi. Tu vois, il n'y a pas de stress, il n'y a rien. Tu vois, moi, Londres m'a vraiment débloqué ça chez moi. Et je pense que c'est pareil un peu pour les gens qui viennent ici et qui reste ici, qui n'est pas pour un mois demain. pour ceux qui essayent vraiment de s'intégrer, qui font l'effort, qui sortent un peu de leur zone de confort, parce que c'est une zone de confort énorme, tu vois, c'est te dire, bon, ben voilà, je ne parle pas anglais, je fais ça et tout le machin. Et moi, ça m'a vraiment aidé à débloquer ce côté de, en fait, je m'en fous, quoi. Tu vois, on verra bien. Là, tu vois, je suis là en Australie, je m'en tape, quoi. On verra bien ce qui se passe demain. Je m'en foutais déjà en France, mais ça m'a aidé de m'en foutre encore plus, Tant pis. Alors que quand j'étais en France, c'était vraiment... Je voulais quand même un peu être aimé de tous. Tu vois, même quand ça passait pas avec quelqu'un, j'essayais d'avoir un truc de... Ah, mais t'aimes pas ça, je vais changer un peu pour... Mais en fait, qu'est-ce que je perds mon temps ? L'énergie, le temps, le blabla, la salive, tout ça. Je m'en fous complètement, tu vois.

  • Speaker #1

    Puis au final, t'en viens à plus kiffer, parce que t'es plus toi. Mais tu l'as dit !

  • Speaker #0

    T'as pas le temps, en fait. Ouais,

  • Speaker #1

    c'est ça. Et du coup, pour revenir au taf, ta vie...

  • Speaker #0

    pu voir des différences entre travail en angleterre et travailler en france ouais de fou à quel niveau mais donne pas chance ouais pour tout s'en fout de tes diplômes c'est plus des skills et bien sûr ils s'en tapent complètement même si tu sais pas faire ils vont dire tu es t'inquiète contre toi on va on va te relever t'inquiète pas tu as fait une erreur tu as dit une bêtise à un client même si tu dans un étoile et michelin on s'en fout ouais on s'en fout parce que si tu trompes jamais c'est quoi c'est quoi ta vie Et pouille ta vie ! Tu vois genre, trompe toi putain, fais toi gronder ! Au contraire, ma vie ! Mais bien sûr, c'est la vie ! Je sais pas, y'a plein de choses comme ça ! Faut garder à l'esprit qu'à ce moment là où je suis runner, je parle pas un mot d'anglais quoi, tu vois ? Et les mecs ils parlent pas un mot d'anglais, ils te donnent la chance !

  • Speaker #1

    Dans un étoilé Michelin en plus !

  • Speaker #0

    Dans un étoilé Michelin en plus ! Runner ! Bien sûr, t'es pas le gratin du truc ! Mais quand même ! Mais putain t'es là quoi ! T'es en cravate, machin dans un restaurant où les mecs mettent des commentaires, où il y a des briefings, il y a des briefings à chaque service ! On a eu un commentaire 3 étoiles pour ça ! On va essayer d'améliorer ce point là ! On a eu 5 étoiles, bravo la team ! Mais tu sais, vraiment le truc où... Putain, tu te dis... top quoi toi moi ça m'a pris plein de choses on te dit quand c'est pas bien on te dit aussi quand c'est bien tu vois par rapport à la france on peut toujours dessus à la france je fais quelque chose de bien mais pas ou c'est comme ça tu vois ce que veut dire que du négatif tout le temps tout le temps tout le temps les gars comment tu veux que ça avance comment

  • Speaker #1

    tu veux qu'un cas soit l'aise du coup tu es dans ta life en angleterre tu bosses en appart à coloc et tout du coup j'ai payé

  • Speaker #0

    Du coup, voilà, tu m'as remboursé. Une semaine par une semaine, j'ai jamais laissé de déposits du coup. Ah ouais du coup ? J'ai payé à la semaine et à la fin du mois quand j'ai eu mon salaire, j'ai payé un mois d'un coup. Ok,

  • Speaker #1

    bon bah trop bien. Comment tu te sens là, d'être dans cette nouvelle life ? T'as voulu quitter la France, Paris, t'es dans un nouveau pays et tout, t'arrives à t'en sortir. Tu ressens quoi à ce moment là ?

  • Speaker #0

    Je me dis que je suis capable de tout, tu vois. Ouais. Je me dis que j'ai putain de bien fait de me barrer de la France c'est pour aller apprendre l'anglais ailleurs. Et en fait, tout ce que tu entends... à l'époque c'était l'actualité puisqu'il n'y avait pas encore une fois les réseaux et tout ça ça commençait à peine instagram et tout ça c'était vraiment le début y'avait pas de vlog enfin comme on peut voir les youtubeurs aujourd'hui machin de ça et en gros je me dis mais putain mec t'es une machine en fait si ça ça t'arrête pas qu'est ce que quoi c'est possible qui va t'arrêter t'aimes bien la vie en angleterre globalement la vie en angleterre ouais ouais j'ai kiffé de fou aujourd'hui même si je kiffe un peu l'australie et tout ça fait qu'une semaine que je suis là donc ça va c'est la plus belle année de ma vie ah ouais l'on est là ouais je peux te le dire c'est la plus belle année de ma vie entière genre c'est quoi qui te plaît le plus je sais pas le il juge pas il te parle tu vas dans un bar honnêtement dans un bar piccadilly tout le monde connaît le droit l'endroit où tu te fais racketter, mais c'est pas grave. Tu paies 35 balles ton verre, mais c'est pas grave. Il faut le faire une fois. Tu vois, tu veux parler à une fille, tu vas lui parler. Et même si elle a un mec, son mec, il est pas avec ses potes à côté ou quoi. Elle va dire j'ai un mec. Ouais, je m'en fous toi parce que juste tu parles. Son mec va venir, il va se présenter. Il va pas te dire qu'est ce que tu veux faire ? Tu vois ce que je veux dire ? Pas les couilles.

  • Speaker #1

    C'est beaucoup plus social. Ouais,

  • Speaker #0

    bien sûr. Moi, je suis allé avec ma copine à un moment donné. Quelques années plus tard, j'ai une copine et un moment on se met au bar et il y a une meuf qui vient, on parle. Et il y a un mec, donc moi je suis là, elle, elle est là, moi je suis là, il y a une meuf, elle vient, elle me parle comme ça, donc je me mets deux quarts pour parler avec cette fille-là, et ma copine se fait aborder par un mec. Et en fait, donc on se tourne le dos. Finalement, il y a deux, il y a d'un couple, on devient un autre couple, chacun de son côté, tu vois. L'image en fait, quand tu la vois de loin, tu te dis c'est drôle, tu vois, de fou. Et en gros, j'ai parlé 20 minutes avec cette meuf, ma meuf a parlé 20 minutes avec ce gars, il n'y a pas eu un geste déplacé. ni de ma part, ni de la part de ma copine, ni de la fille, ni de machin. C'est ma copine, c'est mon copain. Ah ouais, ben moi je suis avec ma copine là-bas, je suis avec mon copain, on a des amis, machin, machin. Et en fait, tu te dis, les gens sont chill quoi. Ah ouais, t'es tout seul, t'es machin. Un jour, je fais un test, je vais dans un bar. Enfin, je fais un test. J'avais envie de sortir, pas vraiment un test, mais j'avais envie de sortir, je vais dans un bar. Je me prends... Les pichets coûtent moins cher, donc je prends un pichet d'un litre. Et j'ai proposé de partir dans un autre bar qui s'appelle Bounce. C'est le petit ping-pong, tu sais. C'est un bar où j'ai un peu club, tu fais du ping-pong en plein milieu et tout machin. On se baise trop bien. Et du coup, je vais dans un bar avant et tout avant d'aller là-bas, tout seul, tu vois, je kiffe mon moment et tout. Et là, j'ai un gars, il vient me voir. Il me dit mec, ça fait 15 minutes que je te regarde, t'es tout seul ? T'attends quelqu'un ? Je dis non, je suis juste chill, je connais personne, je viens d'arriver et tout machin. Il me dit ok, si tu veux, viens avec nous, on est une vingtaine. garçons et en fait ou en france à saint georges personne ne te voir les gens vous avez coupé pas d'amis, enfin tu vois. Et là, vas-y viens avec nous, j'ai pris mon pichet, j'ai servi tout le monde.

  • Speaker #1

    C'était des anglais ?

  • Speaker #0

    Ouais, c'était, ben, il y avait un peu de tout, tu vois, parce que là-bas c'est très cosmo en fait, donc t'as toutes les langues et tout ça machin.

  • Speaker #1

    Parce que tu vois, je me demande si en France, on le voit pas parce que, ben, on est en France, on est avec nos potes français et on prête pas attention à ce qu'il y a autour de nous. Peut-être que tu vois, il y a des bars où il y a des gens qui viennent un peu de tous les pays.

  • Speaker #0

    Ouais, une île genre des petits que ça.

  • Speaker #1

    Par exemple, il y a des bars où il y a des étrangers, etc. Peut-être qu'ils vont vers les uns les autres, peut-être qu'il y a des Français dans ces endroits-là qui disent Peut-être que tu coupes pour ça ou que t'es plus ouvert ou quoi ?

  • Speaker #0

    Je pense que dans un aspect touristique comme Lyon, Paris et Nice par exemple, moi je viens de Nice, toi de Lyon, il y a des bars où moi je sais que c'est des Anglais. Et je sais que là-bas c'est un peu la fête, tout le monde parle avec tout le monde, ça rigole, machin, machin. Et j'adore cette culture-là en fait. Mais je vais pas citer, j'ai pas envie de faire de tort à certains bars à Nice, mais il y a des bars un peu plus branchés on va dire, entre guillemets, et c'est très mat cheveux tu vois. Ils sont pas du tout comme ça les gens. Il y en a qui vont dire que c'est pas vrai, ils mentent. Montre-moi que je ne mens pas. Dès que tu approches quelqu'un... Même les filles, pourquoi tu me parles ?

  • Speaker #1

    Ouais,

  • Speaker #0

    c'est pas du tout le même rapport aux uns aux autres. Ouais, alors qu'on s'en fout ! T'as le droit de parler, putain t'es pas en prison ! Du coup pour moi, ouais non... En Angleterre ils ont le culture complètement... complètement différentes. Ils s'en foutent de tout.

  • Speaker #1

    Trop bien. Et du coup, dans tout ton parcours, tu as dû prendre des décisions, etc. pour avancer et aller de l'avant. Tu as douté de tes choix, parfois ?

  • Speaker #0

    Je te pose la question. Dire que je n'ai pas douté, ce serait mentir. Alors, poser des buts en blanc comme ça, je ne pourrais pas te dire. Peut-être en réfléchissant un petit peu, je vais trouver. Mais bien sûr, tu as toujours au fond de toi ce sixième sens. De dire, qu'est-ce que je fais ça ? Est-ce que si je quitte ça, est-ce que je vais trouver autre chose ? On reste humain. Tu as cette sécurité quand même en toi qui... Comme toi, tu me disais, tu arrives en Australie, tu as fait tes fermes de suite. Comme ça, tu es sûr. Tu ne vas pas prendre le risque d'attendre les 4 derniers mois pour te dire « Allez, il faut que je trouve une ferme. » Non, tu vas le faire, tu feras la fête plus tard. Et il y a des gens qui vont faire la fête avant.

  • Speaker #1

    Et qui feront les fermes après.

  • Speaker #0

    Qui feront les fermes après ou qui rentrent avant. Aussi. Et du coup, voilà. Donc c'est là où le decision making il est important. Et est ce que je regrette des choix ou est ce que c'était ça la question ?

  • Speaker #1

    Plus comment tu surmontes un peu ces moments de doute ? Comment tu arrives à faire des choix ? A te dire bon bah là c'est bon, c'est la bonne décision, j'y vais.

  • Speaker #0

    Tu vois la pêchée ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Le pour le contre. Ouais. Tu sais moi je...

  • Speaker #1

    Rationnel.

  • Speaker #0

    Ah tu prends une feuille blanche, tu tires un trait au milieu. Pour, contre. T'écris. Pour, contre. S'il y a plus de pour que de contre, c'est bon. S'il y a plus de contre que de pour, ou si c'est égalité, réfléchis. Prends le temps. En fait, la précipitation, c'est ton pire ennemi, tu vois. L'impatience. Moi, je suis quelqu'un de très impatient. T'as tout, tout, tout. Ah ouais, Jack. Et en gros, non, mais prendre des décisions, évidemment, tu te doutes. Des fois, de temps en temps. Moi, quand j'étais à Paris avant de prendre l'avion pour Londres, 300 euros dans les poches.

  • Speaker #1

    Remettons les choses dans leur contexte.

  • Speaker #0

    Tu réfléchis, tu vois. Tu dis, est-ce que je suis pas en train de faire une putain de connerie, toi ? dans un pays que je connais pas, je parle pas la langue, je connais personne, je fais tout seul. Tu vois, c'est là où tu te dis est-ce que oui ou non je suis assez fort ? Tu vois, c'est ça, est-ce que je suis assez fort mentalement pour... Parce que là, c'est même plus... On parle plus de physique ou quoi, c'est... Tu sais, c'est... C'est dans la tête,

  • Speaker #1

    c'est dans...

  • Speaker #0

    C'est au fond de toi quoi, ouais, c'est dans les tripes, exactement, tu vois. Moi, quand je parle de ça, j'ai le nez dedans, j'ai le nez dans l'estomac. quand j'y repense, je me mets dans la situation, je me dis mais putain, t'es fou quoi mec.

  • Speaker #1

    C'était ambitieux.

  • Speaker #0

    C'était ça, c'est osé en fait. Elle est où ta limite, ta propre limite ? Elle est où, toi ?

  • Speaker #1

    Pour terminer, est-ce que tu aurais un message ou un conseil à donner pour ceux qui veulent partir vivre à l'étranger ?

  • Speaker #0

    Écoutez pas les gens, ne vous fiez pas. Regardez un peu ce qui se passe sur les réseaux et tout, c'est important quand même, parce qu'aujourd'hui on l'a, donc c'est un outil qu'on a aujourd'hui qui est indéniable. Mais ne croyez pas à tout ce que vous voyez, tempérez ce qu'on vous dit. Parce que chaque expérience est différente, on est tous différents. On ne parle pas tous le même anglais. On n'a pas tous la même expérience dans la vie, avec sa famille.

  • Speaker #1

    Son background.

  • Speaker #0

    Exactement, avec ses amis. Est-ce que tu as vraiment envie de découvrir d'autres choses ? Et puis quoi ? Au pire, tu viens quoi ? Trois mois ? Six mois ? Un mois ? Même si pour toi, ça a été un échec, tu auras toujours appris quelque chose. Il y aura toujours quelque chose qui va en sortir. Et c'est trop bien. Je te dirais même, n'écoute même pas ta famille et tes amis qui te bloquent, tu vois. Ouais, ma famille, elle va me manquer. Eh ! On parle d'un an, là. On parle pas de 40 ans où tu vas plus jamais les voir. C'est pas comme si y avait pas WhatsApp, Instagram, TikTok, YouTube. Ouais, en bout d'un moment, tu peux tout faire. Tu peux tout faire, tu vois. Et ça, c'est un truc de fou. N'écoute pas les gens, fais ton truc à toi. C'est ta vie à toi, avant tout. Tu vois, moi, ma mère, 53 ans... Je l'aime de tout mon cœur, tu vois. C'est big love maman. Mais je lui dis que je l'aime tout le temps. On s'aime énormément, tu vois. Moi, elle m'a éduqué seul. Pas de père. Elle m'a abandonné quand j'étais petit. bon bref c'est la vie c'est comme ça, encore une fois chacun son vécu tu vois. et quand les gens disent ouais mais carine ton fils il va partir à 17000 km elle me dit ouais alors elle dit vous pensez que j'ai fait mon gamin pour moi c'est sa vie qu'il aille mais bien sûr qu'il y ait c'est son expérience puis façon si h je suis là le rôle d'une maman voit toi elle dit je suis là moi si rate je vais même s'il faut un billet d'avion même si on roule pas sur l'or un pays le billet d'avion tu rentres sécurité de choix avant tout ça n'arrivera pas parce que je vais tout faire pour que ça marche pas Mais voilà, elle dit ça. Je pense que le meilleur conseil vient de ma mère, en fait. C'est laisser vivre vos enfants, vie pour toi. Fais ton truc, vis ton expérience et tu vas voir que c'est incroyable, en fait. Ouais, le meilleur conseil, c'est vie pour toi. Fais-le, sans fou. Très bon conseil. Si tu y arrives, tu y arrives. Si tu n'y arrives pas, tu n'y arrives pas.

  • Speaker #1

    Tu vas te rendre une histoire à raconter et puis voilà.

  • Speaker #0

    Si tu n'y arrives pas, tu m'appelles. Je t'aide, pas de problème. Avec grand plaisir, tu vois.

  • Speaker #1

    En tout cas, merci de nous avoir partagé ton histoire, ton parcours.

  • Speaker #0

    Merci de m'avoir fait ça.

  • Speaker #1

    Et motivant, franchement, d'entendre que c'est possible, c'est réalisable. Et voilà,

  • Speaker #0

    c'était l'histoire de ce premier jour de vie. Merci à toi, Camille. C'était un plaisir.

  • Speaker #1

    De cette première journée en mode surdie à Londres. Comme quoi, parfois, il suffit de 300 euros et d'un peu de cran pour changer de cap. Si t'as kiffé l'épisode, pense à t'abonner, à liker ou à le partager à quelqu'un qui rêve de tout plaquer. Et surtout, merci à vous tous qui soutenez le podcast, épisode après épisode. C'est grâce à vous tous que tout ça existe vraiment. Et on se retrouve très vite pour une nouvelle histoire. D'ici là, restez curieux, restez audacieux et à bientôt !

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