- Speaker #0
que j'étais à la gare en train de m'attendre et il m'appelle, on se trouve pas et puis là il me dit « Julie, bouge pas, je te vois » . Il raccroche et moi je cherche de partout. Je le vois pas arriver et puis il arrive et on s'embrasse tout de suite. Tout est fluide directement et en fait on s'est plus lâchés depuis.
- Speaker #1
Salut et bienvenue sur Partir, le podcast qui t'emmène vivre à l'étranger.
- Speaker #0
Et puis moi, je me suis demandé à un moment si j'allais pas quitter mon CDI pour juste partir à Istanbul le rejoindre.
- Speaker #1
Ils se sont rencontrés sur Instagram et vus pour la première fois à Rome. Et là, c'est le coup de foudre. Lui est turc, elle est française et elle décide de tout quitter pour le suivre en Turquie. Mais entre la paperasse, le choc culturel et les hauts et bas d'un couple multiculturel, la réalité va lui réserver quelques surprises. On vous raconte tout dans cet épisode, mais avant de découvrir l'histoire de Julie, je voulais vous remercier du fond du cœur. Vraiment, merci à tous ceux qui écoutent, qui likent, qui partagent, qui s'abonnent. Vraiment, votre soutien, vos messages, vos retours, c'est ce qui fait vivre ce podcast. Donc, franchement, merci d'être là. Je vous laisse découvrir cet épisode et je vous souhaite une bonne écoute. Merci Julie d'être sur le podcast aujourd'hui. Commençons du coup par le début. Est-ce que tu peux nous raconter comment vous vous êtes rencontré avec ton copain ?
- Speaker #0
Alors, ça, c'est une histoire encore. Alors, avec Mélie, on s'est rencontré officiellement à Rome. C'est la première fois qu'on s'est vu, c'était en 2021. Mais ça faisait déjà deux ans qu'on parlait sur Instagram. Donc, notre vraie rencontre, au final, s'est faite sur les réseaux sociaux parce qu'une copine m'avait identifié dans sa story et il la suivait. Et il m'a vue sur cette story. Il a eu un petit coup de foudre. Il m'a suivie. On a commencé à parler par intermittence, on va dire, pendant un an et demi. Puis tout s'est accéléré. Les six mois qui ont suivi. Et je lui ai dit, en fait, écoute, Mélie, je vais aller me prendre des vacances à Rome. Donc, si tu veux me rejoindre, tu peux. Si tu le fais passer, pas grave. Mais en tout cas, moi, j'y vais. Et du coup, il a pris ses billets aussi. Et on a eu une rencontre très romantique, un peu tirée des films. C'est que j'étais à la gare en train de m'attendre. Et il m'appelle, on ne se trouve pas. Et puis là, il me dit, Julie, ne bouge pas, je te vois. Il raccroche et moi, je cherche de partout. Je ne le vois pas arriver. Et puis, il arrive. On s'embrasse tout de suite. Je ne sais pas, tout est fluide directement. Et en fait, on ne s'est plus lâchés depuis. Donc, on a pas mal voyagé. premier mois parce que lui, il est turc et il vit à Istanbul. Et moi, j'étais encore en France à ce moment-là. Et du coup, comme on avait chacun nos vies aussi, on ne pouvait pas tout quitter comme ça. Donc, on se rencontrait une fois par mois. On se réservait une semaine un peu partout. On a été à Copenhague, on a été en Espagne. On a fait des petites vacances un peu partout comme ça. Et puis moi, je me suis demandé à un moment si je n'allais pas quitter mon CDI. pour juste partir à Istanbul le rejoindre vraiment histoire d'un film là voilà un petit peu ça fait un petit peu cet effet là et du coup comme je suis quelqu'un qui est quand même assez impulsive et spontanée j'ai pas trop hésité longtemps à quitter mon emploi et puis j'avais toujours cette idée de façon de me mettre à mon compte derrière parce que c'est quelque chose que j'avais déjà vécu avant et ça me faisait pas peur de me lancer en freelance. Donc voilà, en janvier 2021, du coup, je suis partie à Istanbul pour le rejoindre pour une durée premièrement de six mois pour tester si la ville, en fait, allait tout simplement me plaire. Et aussi parce que j'avais mon chien, donc je n'ai pas voulu le prendre sur ces six premiers mois parce qu'au cas où la ville ne me plaisait pas, je n'allais pas lui faire un trajet en avion pour rien, quoi. Donc il est resté chez ma maman. les six premiers mois pour que je puisse un peu découvrir la vie.
- Speaker #1
Ok, trop fou. Et du coup, comment vous en êtes venue à décider d'aller vivre en Turquie ? Toi, tu disais du coup que tu as cette spontanéité, ça t'est venu en tête. Lui, comment il voyait les choses aussi sur le fait que tu viennes avec lui dans son pays, etc. ?
- Speaker #0
Lui, il était très content de me faire découvrir son pays, sa ville. Moi, c'est un endroit que je ne connaissais pas du tout. Pour la petite anecdote, les premiers messages qu'on s'est envoyés sur Instagram quand on parlait avant de s'être rencontrés, je ne comprenais pas la langue qu'il y avait sous ses posts Instagram et je lui ai demandé mais c'est quelle langue ? Pour moi c'était tellement lointain à dire qui que... Je ne m'étais jamais de toute façon posé la question de partir là-bas. Et donc, lui, il était très, très content que je vienne le rejoindre. C'était aussi un test pour la vie à deux, de toute façon. Et puis lui, de toute façon, ça aurait été impossible que la chose se passe autrement parce qu'il a son entreprise sur place, ses employés. C'était beaucoup plus compliqué pour lui de tout quitter et de me rejoindre en France, par exemple.
- Speaker #1
Oui, c'était un peu ta situation.
- Speaker #0
Les process... Deux visas pour venir en Europe ne sont pas les mêmes qu'une européenne ou un européen pour partir à l'étranger. C'est un peu différent. Donc voilà, je suis partie en janvier 2021. Et il était très content de m'accueillir. C'était comme je le disais, un test pour notre vie à deux aussi. Et puis, il n'y a pas eu vraiment de stress. Ça s'est fait quand même très, très naturellement. Et j'ai pris ces premiers mois aussi pour me faire un petit peu à la ville, visiter. déjà d'un oeil de touriste parce que j'étais émerveillée partout, j'avais envie de tout regarder, tout voir et puis aussi d'un oeil de futur expat donc les cafés du coin les voilà les les où sont les expats aussi où sont les autres français où sont les autres personnes qui parlent un peu anglais parce que là bas il y avait une grosse barrière de la langue On ne parle pas beaucoup anglais là-bas. Et ça reste quand même assez compliqué. Et ce que je peux comprendre totalement, parce qu'on est dans un autre pays, on aime bien parler la langue locale, forcément. Donc ça, je ne l'ai jamais mal vécu, entre guillemets. Mais ouais, ça s'est bien passé. Et puis lui, de son côté, il était vraiment heureux de me faire découvrir sa culture aussi. Et ouais, sa vie là-bas. Trop bien.
- Speaker #1
C'est un nouveau moment de partage entre vous, pour votre couple. Et du coup, les six mois de test sont validés. Ça te plaît ? Tu te vois vivre à Istanbul ?
- Speaker #0
En fait, oui. Dans un premier temps, je me vois totalement vivre à Istanbul. Je me dis que la vie me plaît. Les gens sont hyper sympas, hyper accueillants. Le seul petit bémol, c'est que côté nature, c'est quand même qu'il faut aller un peu loin. Ce n'est pas ce qu'il y a de plus accessible, mais ça peut le faire. Et puis, je suis un petit peu aussi dans l'euphorie de la découverte, ce qui fait qu'on se projette quand même assez facilement. Je trouve que c'est comme quand on part en vacances. On se dit « je pourrais vivre ici » . Oui, c'est vrai. C'est un petit peu cet effet un peu euphorique. On est nouvelle dans un nouvel environnement et personne ne nous connaît. On a tout à découvrir. C'est assez excitant. Donc, moi, je me suis imaginée vivre là-bas. Du coup, c'est en juin 2021 que je suis revenue en France. Le petit détail qui a son importance, c'est qu'entre-temps, en étant sur place, j'avais fait une demande de visa pour l'ISM qui avait été acceptée, sauf qu'elle était durée de six mois. Donc voilà, j'étais restée six mois là-bas, donc pas de souci. Et puis je suis revenue en France dans le but d'y rester un mois. Et ensuite, récupérer mon chien Murphy et repartir là-bas pour y rester un peu plus longtemps. Parce que je me suis dit, c'est bon, on se plaît là-bas, etc. Donc, je suis revenue en juin. Entre temps, on avait aussi changé d'appart pour quelque chose de plus grand, pour qu'on puisse construire une petite ville vraiment sympa avec le chien, etc. On a aussi un chat. Mélie, il a un chat aussi. Donc, voilà, pour qu'on soit à l'aise tous ensemble. Donc, je suis revenue en France. Et là, première galère. mon renouvellement de visa a été refusé. Donc, on relance la procédure, refusé une deuxième fois. Et en fait, là, je commence quand même à m'inquiéter parce que je ne peux pas y retourner tout de suite. Donc, je suis restée quand même un peu de temps chez ma mère. Et du coup, deuxième solution, c'était le visa au travail. Et vu que j'avais déjà créé mon entreprise, tout ça, l'idée, ce n'était pas forcément que je trouve un vrai travail, mais que mes lignes fassent un peu de micmac avec des amis qui ont une entreprise pour qu'ils me fassent un contrat de travail, que je puisse aller là-bas sans pour autant travailler dans l'entreprise, mais juste avoir le visa, c'est tout. Et du coup, on lance cette procédure qui prend beaucoup de temps, bien deux, trois mois. Donc, ça faisait... Ça faisait déjà 4 mois que j'étais revenue en France et le temps se faisait long, mais c'est pas grave, j'étais chez ma mère, il n'y a pas de soucis. Mais du coup, visa travail refusé, on relance sa procédure, refusé une deuxième fois. Et là, du coup, dernière option, c'est de se marier. Et comme on ne veut pas se quitter, on se marie. Donc lui, il va venir en France en décembre. Parce que pour te dire, de juin à décembre, j'étais en France parce que je n'ai pas pu le remettre. Et il est revenu me voir en décembre. On s'est mariés dans la ville là où ma mère habite. Et il est reparti. C'était très drôle. Il est arrivé le vendredi. On s'est dit qu'il est reparti le dimanche. C'était assez compliqué. Mais du coup, j'ai pu repartir dans la foulée. Et du coup, j'ai commencé l'année suivante quand même vachement plus sereine avec mon chien, Istanbul, etc. Donc, on y est resté huit mois. Et en fait, j'ai un peu déchanté parce que je sais, j'ai plus eu l'euphorie de la nouveauté. Et en fait, je me suis rendu compte que je ne plaisais peut-être pas forcément.
- Speaker #1
Bon.
- Speaker #0
Voilà. Donc, ça a fait un petit peu, ça a été très compliqué à gérer pour Melly, du coup, parce qu'il a déchanté un peu avec tout ça. des galères qu'on a eues, etc. Moi, je lui dis que je n'arrive pas à m'y faire. Je laisse quand même le bénéfice du doute. Je me dis, bon, on a eu des mois compliqués. Peut-être que c'est juste le temps que je m'y refasse, etc. Et puis, voilà. Donc, je vis quand même ces mois un peu de manière compliquée parce que je me rends compte que pour mon murphy, ce n'est pas agréable. Il y a beaucoup de chiens irans. C'est très compliqué de trouver des chemins de balade. On est toujours dans le même parc parce qu'il n'y a que ce parc-là qui est à peu près correct. Et même si les gens là-bas adorent les animaux, adorent les chiens, adorent les Ausha, c'est une ville qui est quand même extrêmement stressante. Il y a du gris tout le temps, elle ne s'arrête jamais. Et en fait, je me rends compte que ce n'est pas du tout un environnement pour mon chien. Il faut savoir que mon chien, c'est ma priorité. Il faut qu'il soit bien. Donc là-dessus, je déchante un peu. Et puis moi, je me rends compte que j'ai quand même du mal à faire des amis. J'en ai quelques-uns, des expats, mais ça reste quand même deux, trois copains. et puis Et puis, j'ai du mal à me faire au mode de vie, et puis à la pollution, et puis au monde non-stop qu'il y a dans les rues. Enfin, c'est vraiment, ça ne s'arrête pas. À 4h du matin, tu as des gens encore qui sont dans la rue. Et voilà. Donc, tu vois, c'est une vie qui ne dort pas du tout. Donc, là-dessus, oui, j'ai eu un peu de mal, j'avoue. Et en fait, d'une discussion à l'autre, j'arrive un peu à convaincre Mélis. que ce serait pas trop mal si on bougeait ailleurs. Et lui, il a eu beaucoup, beaucoup de mal parce qu'il a très, très peur. Il n'est pas comme moi qui va prendre une décision, y aller, et puis on voit sur le tas. Lui, il lui faut un plan, et ensuite, il part. Donc là-dessus, il y a eu un petit peu conflit, mais c'était pas grave. Enfin, je comprenais tout à fait son point de vue. Et puis, on s'est dit, bon, ben voilà. on se laisse l'année pour justement prévoir tout ça, etc. Et puis, lui laisser le temps aussi de lui se retourner pour son entreprise. Parce que s'il partait, ça voudrait dire potentiellement fermer son entreprise. C'est un business qu'il a mis des années à créer. Il a tout son petit peu de place, il a mis des années à créer aussi. Moi, je lui demandais beaucoup là aussi.
- Speaker #1
C'est vrai.
- Speaker #0
On a un changement pour lui aussi. Donc après, il s'est quand même fait à cette idée de partir. parce que... Parce qu'économiquement, en Turquie, c'est quand même assez compliqué. Il y a aussi beaucoup d'événements qui ne sont pas forcément très joyeux. Et encore récemment, le maire d'Istanbul qui s'est fait arrêter, qui met un bon coup de flip aussi à son avenir sur place, parce que sachant que lui aussi travaillait pour la mairie. Et en sachant que beaucoup de ses collaborateurs ont été arrêtés et sont aujourd'hui encore en prison, il a eu un peu peur aussi de lui. Ça lui conforte aussi dans l'idée que partir, ce n'est peut-être pas une mauvaise idée. Et du coup, on s'est mis d'accord il y a peut-être huit mois sur la destination de Londres. À la base, on voulait partir. On n'était pas trop fermé. On s'était dit, bon, peut-être l'Espagne. Donc, on est parti en vacances un petit peu en Espagne. On s'est dit, est-ce qu'on se voit vivre ici ? Et c'est vrai que le mode de vie vacances, en fait, on s'est dit, non, ça fait vraiment trop vacances. Et je ne pense pas qu'on s'y plairait vraiment sur le long terme.
- Speaker #1
Oui, vous avez besoin peut-être d'un cadre, vous tous les deux qui êtes dans ça.
- Speaker #0
C'est ça. Et en fait, on a fait notre petite liste de choses à absolument avoir et en fait, on les a regroupées ensemble. Et puis en fait, on a trouvé beaucoup de points en commun, c'est-à-dire il nous faut une ville où il n'y a pas de barrière de la langue. Il nous faut une ville où au niveau des opportunités de travail, il y en a à foison. Et il nous faut une ville aussi qui ne soit pas forcément loin. de chez nous, donc lui en avion forcément, mais moi du coup aussi qui me rapproche de ma famille en sachant que ma soeur venait d'avoir un enfant que j'étais très... un peu triste de ne pas pouvoir profiter de cet enfant-là aussi. Et du coup, Londres est venu assez naturellement dans la liste parce que ça Ausha si toutes les cases.
- Speaker #1
Oui, je vois. Vous avez vraiment enchaîné plein d'événements depuis 2021.
- Speaker #0
Oui, on n'arrête pas. C'est sportif et presque épuisant vraiment.
- Speaker #1
J'imagine.
- Speaker #0
Mais attends, c'est que le début des galères. On est quand même à mi-chemin de galère. On s'était fixé Londres. Lui, il a été en vacances une semaine là-bas. Il a dit oui, effectivement, j'aime beaucoup. Et puis, il a pas mal d'amis qui sont sur place et qui l'ont un peu motivé à partir parce qu'effectivement, il y a énormément d'opportunités pour lui, sachant le métier qu'il fait. Lui, il travaille avec beaucoup de startups dans les nouvelles technologies, dans le milieu du gaming, etc. Et Londres, c'est clairement un terrain de jeu pour lui. Donc, ça ne pouvait qu'être intéressant de bouger là-bas. Mais il nous a fallu quand même aussi du temps pour prévoir. Parce que forcément, Londres, ce n'est pas le même budget. Ce n'est pas... Voilà, c'est une autre vie aussi.
- Speaker #1
Ça ne se fait pas du jour au lendemain.
- Speaker #0
Ça. Donc forcément, il a fallu prévoir, faire des concessions ici, mettre pas mal d'argent de côté. Et du coup, pour finir sur les galères, c'est que j'étais repartie là... J'étais à Istanbul, je ne sais même plus ce que je t'ai raconté, du coup, j'ai eu peur d'aller-retour. Mais du coup, à un moment, j'étais revenue en France, en avion avec Murphy. Ça a été quand même très compliqué l'avion avec mon chien, parce qu'il a vraiment flippé, et moi, je n'étais vraiment pas sereine. Du coup, je m'étais dit, là, je vais retourner à Istanbul après, je vais prendre ma voiture, je ne prends plus le chien en avion, parce que c'est vraiment horrible. bien qu'il ait été traité de manière très correcte, etc. J'étais d'ailleurs très surprise à l'aéroport d'Istanbul. C'était vraiment génial. Ils ont été tellement adorables. Mais du coup, je m'étais dit, je prends ma voiture. Et c'est ce qu'on a fait. On était rentrés pour Noël pour le faire dans ma famille. Et puis, on est repartis ensuite en voiture en début janvier de cette année. France-Istanbul. Oui, France-Istanbul. On a fait pratiquement 3 000 km, 3 500 km. Avec les détours, parce qu'on s'est arrêtés dans plein de villes. On a fait un road trip. Du coup, on est arrivés à Istanbul et on arrive à la douane pour rentrer en Turquie, en fait. Et là, ils nous disent qu'il y a un souci au niveau des documents pour ma voiture, des justificatifs. En gros, le problème, pour faire très court et très simple, c'est qu'il fallait que je justifie en tant que propriétaire de la voiture, parce que ma voiture est française, il fallait que je justifie d'une présence sur le sol français de six mois. minimum avec ma voiture. Donc, moi et ma voiture. C'est une règle, je ne la comprends pas forcément, mais c'est cette règle. Sauf que moi, je suis calice. Je n'ai pas les 6 mois. Et en fait, galère. En plus, pour une histoire de jour, parce que j'étais quand même restée un petit moment en France, entre les deux, pour visiter un peu ma famille et tout. Et on avait calculé, on s'était dit, bon, grosso modo, c'est bon, je pense qu'ils ne vont pas... nous ont embêtés, ben, ça va manquer. Ils nous ont bien embêtés, on a dû payer des coûts des taxes, donc ça, bon ben voilà, l'argent, voilà, mais ça fait chier, mais c'est comme ça.
- Speaker #1
Ouais, si c'est que ça, ça va, on va dire.
- Speaker #0
Voilà, mais le problème, c'est, j'étais supposée rester à Istanbul encore, ben, jusqu'à ce qu'on déménage, en gros, mais plus les mois passaient, en fait, si je restais un mois, je devais payer tant de taxes, si je restais deux mois, je devais payer tant de taxes, il fallait que je donne 20% du prix initial de ma voiture.
- Speaker #1
Oh, waouh !
- Speaker #0
Et c'était hors de question, quoi. Genre, non. C'était un peu cher,
- Speaker #1
quoi.
- Speaker #0
Voilà, donc je suis restée deux mois et demi, et on a refait demi-tour. Donc, on est repartis en France, et c'est ce pourquoi je suis en France actuellement, c'est qu'à cause de cette histoire de voiture, et vu qu'on prévoit de déménager, et qu'on a tout accéléré, et bien, je ne vais pas repartir pour revenir. Donc, voilà. Donc là, on a lancé le visa et puis on attend. C'est l'attente, là.
- Speaker #1
Bon, ça crée vraiment... Ah là là, ah ouais, déménagement à Istanbul, sympa, quoi.
- Speaker #0
Voilà, ça a été deux années un peu sportives, émotionnellement, tout ce que tu veux, chamboulement.
- Speaker #1
Si tu crois un peu aux signes, etc., ça fait vraiment...
- Speaker #0
l'univers te dit non ne va pas habiter à Istanbul il y a ça c'est vraiment ça c'est marrant qu'il te dit ça parce que c'est exactement ce que je me suis dit et ça a enchaîné en fait depuis le début en plus sur les visas c'est ça Et puis en plus, moi, j'avais une grosse crainte aussi là-bas sur place des tremblements de terre. Là, il y en a eu un petit, entre guillemets, un petit, il n'y a pas très longtemps sur place. Parce que c'est vrai qu'ils, là-bas, ils en attendent un assez violent. Donc, c'est très rassurant. C'est pas forcément rassurant. Donc, il y avait aussi ça, moi, avec les physiques, j'avais très envie de partir aussi. Et puis, en fait, le fait que je me rende compte que ce n'était pas forcément pour moi. Et je trouve que c'est ça, en fait, qui est hyper challengeant de partir à l'étranger. c'est que On a beau y passer plusieurs mois et se dire, ouais, je vais m'y faire, j'adore ici. En fait, je trouve que c'est vraiment sur le long terme que tu comprends si t'aimes ou pas une ville. Et c'est en y vivant vraiment l'expérience à fond en tant que presque local. Tu te fous un petit peu dans la masse et tu vois ensuite si ça te correspond. Et je trouve que c'est ça qui est compliqué. On ne peut pas se dire en une semaine, deux semaines, trois semaines, si cette ville va me plaire de fou. Ou alors, il y a vraiment un vrai coup de cœur. Oui,
- Speaker #1
carrément.
- Speaker #0
Qui est quand même à cheval entre l'Asie et l'Europe, et même culturellement. Je veux dire, on y vit... Moi, je n'ai jamais eu de gros choc culturel là-bas. Je trouve qu'on y vit vraiment, c'est très ouvert. On y vit comme dans une grande ville européenne. Mais il y a ce petit côté aussi, je trouve, qui sera... rattache quand même pas mal à l'Asie, les pays d'Inde, etc. C'est très stressant. Il n'y a pas de règles sur la route, par exemple. Il y a du bruit tout le temps. Au niveau de l'architecture, c'est un petit peu arrêté dans le temps aussi. C'est un petit peu brouillon. On dirait des Legos, tu sais. Tu as les devantures, tu as plein d'étiquettes de partout. Tu te sens un peu oppressée, au final, je trouve, dans cette ville. Bien qu'elle soit d'une richesse folle. Moi, c'est un truc qui m'avait toujours marquée. Je me disais, tu te rends compte quand même, je suis dans la ville où il y a eu tous les sultans.
- Speaker #1
C'est vrai, ça.
- Speaker #0
C'était là, en fait, où avant, c'était le centre du monde. C'était là où...
- Speaker #1
Les petits détails qui marquent.
- Speaker #0
Oui, complètement. Je trouve cette ville énormément. Et tu vois, j'ai rencontré d'autres expats. Une Canadienne, par exemple. qui, elle, elle y vit encore, ça fait trois ans, mais elle s'éclate là-bas, elle adore, elle est trop bien. Et je pense qu'en fait, c'est aussi selon le caractère et les besoins vraiment primaires de ce que tu cherches au final d'une ville. Ouais,
- Speaker #1
totalement, c'est ça. Puis je pense qu'il faut savoir, ça aide à apprendre à s'écouter aussi, surtout, tu vois, et pas tomber dans le truc de « je suis là, je vais m'y faire » , se forcer un peu à bien aimer, alors qu'en fait, on se rend compte que non, ça ne nous correspond pas. savoir je pense trouver la limite entre bon faut encore que j'essaye et non en fait ça me va pas du tout et ça c'est difficile je trouve toi de dire trouver c'est quand le moment pour dire non en fait c'est pas ça qu'il faut toi c'est à mi combien de temps à peu près avant de te dire non en fait la fin c'est pas une ville pour moi enfin j'ai beau essayer ça va pas faut qu'on trouve autre chose je pense c'était l'année dernière ou est l'année dernière quand j'y étais
- Speaker #0
J'étais revenue après le mariage et j'y suis restée, je crois qu'au bout de 5-6 mois, après avoir vraiment essayé, essayé à fond.
- Speaker #1
C'est fou parce que tu avais quand même déjà passé 6 mois qui t'avaient motivée. Mais comme tu dis, tu étais peut-être dans l'euphorie du début, avec les envies, le projet, etc.
- Speaker #0
C'est ça.
- Speaker #1
En fait,
- Speaker #0
les petits premiers mois, je... Je sentais qu'il y avait quelque chose quand même. Il y avait quelque chose en moi qui me disait... Et je mettais ça un peu sur le dos de l'appartement, parce que c'était un tout petit appart. Tu me disais, quand on aura un grand appart dans un quartier que j'aimerais mieux, ce sera mieux. On a déménagé, ça n'a pas forcément été mieux. Et en fait, je pense que je n'écoutais pas forcément... Ce n'est même pas que je ne m'écoutais pas, c'est que je n'arrivais pas à comprendre ce qui n'allait pas encore, ce qui ne me correspondait pas. Et je trouve que cette expérience, elle m'a vraiment j'ai énormément appris sur moi aussi en fait d'être partie ... parce que c'est la première fois que je partais vraiment aussi longtemps à l'étranger qui plus est dans un pays que je connaissais pas du tout et qui culturellement est quand même vachement différent, on a beau dire que ça reste une ville hyper cosmopolite etc, il y a quand même des valeurs qui sont très ancrées et qui sont une culture qui est quand même assez ancrée aussi par exemple en valeurs et cultures qui est ancrée il y a un petit peu des places vachement plus importantes je trouve que même au niveau de... il y a de la tolérance, etc. Enfin, ça, il n'y a aucun problème. Mais il y a beaucoup de quartiers qui sont quand même très conservateurs. Et il y a des quartiers qui sont vachement ouverts, qui sont vraiment l'opposé et qui sont très jeunes, etc. Mais il y a ce côté-ci, je trouve. Je crois que c'est la seule chose qui m'a vachement marquée dans l'histoire. Parce que c'était très nouveau pour moi, les mosquées, avec la personne qui va toutes les 3-4 heures chanter la prière, faire l'appel à la prière. Ça, c'est forcément surprenant les premières fois.
- Speaker #1
Totalement, oui. Et tu as réussi quand même à te connecter avec des locaux, avec des Turcs ?
- Speaker #0
Oui, mais il y a toujours la barrière de la langue, donc ça, c'est compliqué. mais j'ai essayé après tu vois c'est ça moi qui m'a le plus touchée dans ce pays c'est la gentillesse l'envie d'aider tout le temps par exemple quand je vais aller faire mes courses mais je leur sors 3-4 mots de turc je te jure ils pourraient me faire un câlin tellement ils sont contents et puis ils veulent toujours m'aider et puis si par exemple j'ai une épicerie en bas de chez moi ça va être ils refusent que je porte le pack d'eau ils vont me l'amener jusque dans l'ascenseur tu vois ils sont très chaleureux très gentils très serviables Là-bas, il y a un truc qui m'a vraiment étonnée aussi, c'est à quel point je me suis sentie en sécurité en tant que femme. Dans une vie qui regorge pourtant de tous les clichés qu'on peut retrouver, qu'on peut dire en France. Quand on dit en France que c'est la faute des migrants, de machins, de ci, de ça. Écoute, moi j'étais à Istanbul et c'est pas faute d'avoir des Syriens, des Russes, des Ukrainiens, enfin de tous les côtés. Ça regorge de gens de tous les pays, des Pakistanais, tout ce que tu veux. Je ne me suis pas forcément sentie en insécurité. Je suis rentrée plein de fois seule en marchant chez moi. Après, je pense que j'étais dans des bons quartiers aussi, parce que je pense que les locaux te diront de faire quand même attention. Mais tu vois, j'ai assisté à des scènes quand même où je me dis, les gens seront toujours prêts à t'aider ici. C'est-à-dire que... Il y avait quelqu'un, pour te raconter un peu l'histoire, qui filmait sous les jupes. Et il s'est fait tabasser. Il s'est fait tabasser par tout le monde. Vraiment, ils étaient dits sur lui, mais ils l'ont savaité comme pas possible. Et il a joué le gars. Pour lui, il a clairement pas l'idée. Mais tu vois, c'est des trucs comme ça qui se passent. Et même Mélie, mon mari, me dit... Ici, en fait... T'hésites jamais à aller voir un commerce, à quelqu'un ou quoi. Direct, ils vont se ramener à 10. T'inquiète pas, ils vont t'aider. Ils vont te défendre s'il arrive quoi que ce soit.
- Speaker #1
OK. C'est peut-être un peu plus communautaire qu'en France, t'as senti ?
- Speaker #0
Ouais, clairement.
- Speaker #1
En trade, etc.
- Speaker #0
Ouais, et beaucoup de respect pour les touristes. Mais je pense que pour les gens en général, pour les femmes, il y a quand même cette idée vachement de respect. Pour les enfants, c'est un truc de dingue. Les enfants, ils sont tellement précieux là-bas. Ils sont un petit peu mis... Je ne sais pas comment dire.
- Speaker #1
C'est un piadestal.
- Speaker #0
Voilà, c'est ça. Et tu vois, je parle des enfants. Je ne vais pas les comparer Ausha ou aux chiens, mais tu vois, c'est pareil. Il y a ce côté... Tu vois, les Ausha, il ne faut surtout pas les bouger. Je vais dans un restaurant, s'il y en a un qui est assis sur une chaise que j'ai envie de prendre, je vais prendre une autre chaise parce qu'il dort sur la chaise. Donc, il faut bouger. Tu parais, tu vas à la caisse, le chat, il est sur le tapis roulant au bout, là, mais on ne va pas le toucher. On ne va pas faire passer les courses au-dessus de lui. Mais il ne bougera pas. Et tu as les chiens qui dorment dans les lits, dans les magasins, genre les petites boutiques de literie. Tu as les chiens qui dorment dans les magasins, enfin, tu en as partout. En fait, il y a un immense respect pour les animaux là-bas aussi qui m'a énormément touchée et je trouve ça génial.
- Speaker #1
Trop bien. Bon, il y a quelques... Quelques aspects de la ville qui ne t'ont plus, ce n'était pas totalement catastrophique.
- Speaker #0
Je ne cracherai jamais sur Istanbul. J'ai un peu craché dessus quand même parce qu'à un moment, il y a tout qui m'énervait.
- Speaker #1
Des fois, quand tu es un peu...
- Speaker #0
J'avais fait partir. C'est le côté impulsif de ma personnalité. Ne pas pouvoir le faire, forcément, ça m'a un peu agacée. Mais c'est un détail parce que ça reste quand même une ville vraiment hyper intéressante. Et je pense que moi, j'y retournerais, mais en tant que touriste, j'y prendrais beaucoup plus plaisir. Et si jamais je deviens un jour repartir vivre en Turquie, je pense que je choisirais une ville quand même vachement plus petite ou alors beaucoup plus éloignée d'Istanbul. On trouve le calme aussi. Tu vois, à l'échelle de Lyon, par exemple, ça me va parfaitement. C'est bien suffisant. C'est ça.
- Speaker #1
Je comprends.
- Speaker #0
En tout cas, voilà, Londres, ça reste une ville aussi dynamique, etc. Mais je trouve que c'est pas la même chose. Tu vois, tu peux retrouver le calme facilement, je trouve, dans cette ville.
- Speaker #1
C'est pas la même culture non plus.
- Speaker #0
La culture turque et anglo-saxonne, je pense qu'il y a des différences quand même. Et du coup, je voulais parler avec toi aussi du couple multiculturel. Est-ce que le fait d'avoir été dans sa culture à lui, dans son monde à lui, ça a changé un petit peu la dynamique entre vous ? Quel impact ça a eu sur votre couple ?
- Speaker #1
Mélie, il n'est pas... Déjà, il y a un détail qui fait beaucoup, je trouve, c'est que Méli est musulman, mais pas du tout pratiquant. Il est musulman, au même titre que moi, je suis catholique parce que j'ai été baptisée. Mais je ne crois pas en la religion. Moi, c'est quelque chose qui ne m'intéresse absolument pas. Ce n'est pas quelque chose qui est important pour moi. Au même titre que lui, ce n'est pas du tout important pour lui. Donc déjà, c'est un gros détail parce qu'il n'y a pas de choc là-dessus culturel qui fait que, par exemple... Dans un couple où l'une des personnes serait musulmane, c'est plus compliqué parce qu'il y a l'histoire de la nourriture, où il y a des ajustements à faire. Je n'ai pas envie de parler non plus, parce que c'est quelque chose que je ne connais pas non plus dans les pays. Mais en tout cas, tu comprends ce que j'essaie de dire. Et du coup, avec Mélie, ça a tout de suite été une relation qui a été très ouverte et très respectueuse. Bien que toutes les relations peuvent être respectueuses avec leur religion, etc. Mais je veux dire, voilà, c'était... Il n'y a jamais de choc, en fait, entre guillemets, là-dessus. Je dirais que le principal choc pour moi, c'est plus au niveau de la personne, parce que ça restait quand même quelqu'un d'un petit peu macho. Apparemment, les hommes turcs sont un peu comme ça. Ils aiment quand la femme fait à manger, ce genre de choses. Moi, je lui dis d'aller bien se faire voir. Je suis pour l'égalité des tâches dans un couple, au sein du foyer. Donc voilà, c'est lui, entre guillemets, qui a beaucoup... Son esprit s'est très, très ouvert, en fait, dans cette relation, à ce niveau-là. Je ne dirais pas, franchement, qu'il y a eu énormément de chocs. On se ressemble quand même beaucoup. On est tous les deux scorpions. Il y en a 50 différences, mais on a nos anniversaires qui se chevauchent à 5 jours près. Moi, je crois un peu à ces trucs-là, mais beaucoup plus similitudes au niveau du caractère. Je dirais que ça s'est fait quand même assez naturellement. Et puis, je n'ai pas peur non plus d'essayer de m'adapter à certaines habitudes de vie qu'il peut avoir. Comme lui, de ce côté, il a réussi à s'adapter aussi aux habitudes de vie que je peux avoir et sur lesquelles je ne ferai jamais d'impasse. Après, voilà, Amélie, c'est quelqu'un qui a vécu aussi pas mal de temps à l'étranger. Il est resté trois ans en Italie. Il a travaillé à Berlin. Enfin, je veux dire, il a vu aussi beaucoup de la culture européenne. Il la connaît aussi très bien.
- Speaker #0
Ça a sûrement facilité un petit peu entre vous d'être tous les deux ouverts.
- Speaker #1
Oui, mais par contre, ce que je note très particulièrement... Et je le remarque aussi beaucoup, en fait, dans la culture turque, chez beaucoup d'hommes, au final. Mais c'est le fait de vouloir être financièrement en sécurité tout le temps. Mais pas juste, voilà, Landa, c'est que lui, il veut grand et il veut presque tout, en fait. Et là-dessus, en fait, ça ne pose pas de problème. Ma vision de la vie, moi, ce n'est pas forcément ça. Moi, je ne suis pas motivée par l'argent, mais plus par les petites choses simples parce que je veux juste une vie heureuse. Donc, tu vois, moi, j'aime bien mon petit chez-moi hyper cosy, boire un coup avec les potes. Je n'ai pas envie de travailler 10 heures par jour. Je n'ai pas envie de me faire, de me casser la tête à faire 10 000 euros par mois, etc. Ce n'est pas ça qui me motive. Si les 10 000 euros sont là par mois, tant mieux, clairement. Mais je veux dire, ce n'est pas mon but dans la vie. Et lui, en fait, c'est... toujours d'être en sécurité. S'il a envie d'acheter des choses, il ne veut jamais en manquer. Il aime bien, en fait, un petit peu le matu-vu, montrer qu'il a de l'argent, etc. Et ça, je le remarque beaucoup là-bas en Turquie, parce que, du moins à Istanbul, parce qu'économiquement, la ville, c'est compliqué. La jeunesse, c'est très compliqué pour elle aussi. Les loyers là-bas sont très chers et leur revenu par mois est très bas. Donc pour te dire, nous on avait un appartement dans un quartier qui était sympa, mais on payait en toute transparence 1500 euros, mais là-bas le revenu moyen il est des équivalents de 800-900 euros. Les gens font pour se loger. Parce que même l'appartement de copain Amélie, qui franchement, ce n'était pas un truc immense. C'était un appartement, c'était un T2, mais qui est très joli, etc. Mais qui a doublé son tarif, son prix, en l'espace d'un an, un an et demi, qui a plus de 1 000, 1 200 euros. Mais comment les gens font pour se loger ? Donc, tu vois, il y a ça aussi. J'ai l'impression que les gens ne veulent pas trouver le juste milieu là-bas. ils veulent vite accéder à l'argent et il y a un peu ces deux mondes tu vois un petit peu les gens qui galèrent un peu presque dans la pauvreté et de l'autre côté t'as les gens qui sont quand même vachement riches, qui se trimballent avec les grosses voitures etc et j'ai l'impression que l'entre-deux il est pas forcément très visible comme on pourrait le voir par exemple un peu partout en France il y a quand même pas de gens une moyenne classe un peu moins c'est ça, elle est moins présente moins visible et Après, elle existe sûrement, mais je ne sais pas. Moi, c'est ça qui m'avait vraiment sauté aux yeux. Je trouvais qu'on le voyait vraiment visuellement. C'était très visuel, les grosses voitures et l'autre côté, les gens qui galéraient un peu. Donc, moi, c'est ça qui m'avait un petit peu surprise. Et du coup, Mélis est là-dessus aussi. J'ai appris à le connaître et du coup, il est comme ça. Il est motivé par l'argent. C'est un fait, il aime ça. S'il trouve son bonheur aussi là-dedans. Mais du coup, il doit aussi comprendre que moi, ce n'est pas un truc qui me motive dans la vie forcément. Et je rebondis là-dessus. Mais culturellement, moi, j'ai toujours fait moitié-moitié pour tout. Parce que c'est comme ça, même dans un couple. Lui, les gens diraient, mais profites-en, il veut tout te payer. Mais en fait, je déteste ça. Je déteste... Il veut payer, par exemple, on part à Londres, il a dans sa tête le fait qu'il va payer seul le loyer. Et je n'arrive pas à lui dire, tu ne vas pas payer seul le loyer, je vais payer la moitié, tu vas payer la moitié. Et en fait, c'est ça aussi, la bataille qu'on a entre les deux, en tous les deux, c'est qu'il veut toujours m'acheter des trucs. Par exemple, on va aller, je ne sais pas, on va aller faire les boutiques chez Zara, je dois me battre pour payer mes fringues, parce que j'ai envie de les payer, c'est mon argent, j'ai envie de me faire plaisir à moi. Et... Et voilà, donc c'est un peu ce côté-là. Il y a le côté un peu mal chaud.
- Speaker #0
Ouais, la posture du provider qui est là, qui répond aux besoins. C'est ça. La femme ne fait trop rien et on fournit.
- Speaker #1
Voilà, la femme, elle demande, « Please, tu peux m'acheter un super sac l'enchant ? » Maintenant, en fait, ce n'est pas moi, ça. Ouais,
- Speaker #0
il faut trouver le point de rencontre entre vos deux mondes. Et du coup, entre vous, vous parlez en anglais, c'est ça ?
- Speaker #1
Ouais, qu'en anglais. Lui, il apprend le français, moi j'apprends le français. prend le turc, mais on a un petit peu abandonné, j'avoue, avec toutes les galères qu'on...
- Speaker #0
Ouais, j'imagine que c'est pas la priorité.
- Speaker #1
Ouais, clairement. Mais lui, il a le niveau A1, il l'a validé.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Et moi, j'ai clairement lâché l'affaire. Là, il faudrait vraiment que je m'y remette. Rien que pour sa famille, pour ses amis, parce que ça reste quand même très compliqué de communiquer.
- Speaker #0
Ouais, j'imagine.
- Speaker #1
Ma mère a envie de me dire plein de choses, mais du coup, on se comprend pas. Et comme elle parle pas anglais, c'est toujours compliqué. Et pareil, pour ma mère, elle a envie de communiquer avec lui, mais bon, ça reste... Ouais,
- Speaker #0
c'est vite un peu frustrant, c'est vite limité, quoi.
- Speaker #1
Bah ouais, et puis on fait ça qu'un traducteur à chaque fois.
- Speaker #0
Ah ouais, super. Et toi, comment tu le vis, par exemple, quand t'as besoin d'exprimer une frustration, ou si t'es en colère, ou un moment de joie, ou que tu veux raconter quelque chose ? J'ai l'impression, tu vois, des fois, quand on s'explique dans une autre langue que notre langue maternelle, c'est pas autant que ce qu'on voudrait l'exprimer. Enfin, tu vois un petit peu ce que je veux dire ? Comment, toi, tu le ressens ?
- Speaker #1
Ouais, eh ben, ça a été source de frustration, ça, ce point-là. Parce que lui, il parle moins bien l'anglais que moi. Parce que je sais pas si tu sais, la structuration d'une phrase en turc, elle a pas du tout la même logique qu'une phrase en anglais. OK. Donc, des fois, en fait, il confond. En fait, en turc, on va prendre souvent un mot, on va y ajouter plein de suffixes, on va construire une phrase comme ça, pour dire si c'est féminin ou masculin, on rajoute un suffixe, et au pluriel, on rajoute un autre suffixe, et le temps, un autre suffixe, ça reste des trucs arrêtés, donc c'est comme ça. Et du coup, souvent, il confond un peu, et il a du beaucoup de mal avec les temps, donc c'est beaucoup déjà de jouer à la devinette avec lui, et j'ai un peu appris à le décoder. Donc aujourd'hui, je le corrige, parce que je veux qu'il apprenne vraiment un bon anglais, mais dans ces cas-là, où il faut vraiment... exprimer ses émotions ça a été vraiment source de frustration on a eu des disputes clairement comme dans tous les coups mais il ya des fois en fait tout à tarif pas à dire ce que tu veux vraiment dire Et ça, je pense qu'il faut apprendre clairement à vivre avec ou alors vraiment devenir excellent en anglais parce qu'on ne peut pas. Et moi, on en a déjà parlé plein de fois, parce que le nombre de fois où on s'est demandé si on devait peut-être se séparer ou pas parce qu'on n'arrivait pas, etc. Pour toutes les galères qu'on a rencontrées, on se disait peut-être que c'est le type de l'univers. Bon, on persiste, clairement, on persiste. Mais ouais, là-dessus, on en a parlé plein, plein de fois. La barrière de la langue, c'est un vrai problème parce qu'on n'arrive pas à traduire ce qu'on veut dire, autant lui que moi.
- Speaker #0
Même le côté positif, je trouve. Moi, j'avais, il y a quelques années, un mec qui était hongrois. Et du coup, notre langue commune, c'était l'anglais. Et c'est vrai que c'était frustrant. Des fois, tu lui expliquais un truc.
- Speaker #1
Même une blague, des fois.
- Speaker #0
Avec la personne, ouais, carrément. Si tu n'as pas un bon anglais, tu dois chercher des mots, ça te coupe dans ce que tu veux dire et tout. Donc ça peut être un petit peu galère.
- Speaker #1
Là-dessus, vrai problème, mais ça le fait. Après, on fait le mieux.
- Speaker #0
Vous inventez votre propre langage.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Trop bien. Bon, et du coup, le déménagement à Londres prévu, tu penses que ça va... Parce que là, du coup, ça va être encore une dynamique totalement différente parce que vous ne serez ni dans ton pays, ni dans le sien.
- Speaker #1
c'est prévu pour quand à peu près le déménagement à Londres tu sais c'est prévu idéalement ça se fera pour l'été ou septembre parce que ensuite dès qu'on a la réponse du visa et comme je t'ai dit tout à l'heure il faut compter maximum 4 mois pour la réponse officielle définitive il y a la recherche d'appart et il y a l'achat de meubles et il y a Merci. pour le chien et pour le chat, parce qu'il y a le chat aussi qui va venir de Turquie. Donc, ça fait beaucoup de choses aussi à penser. Donc, je pense sincèrement, je pense pour septembre. Mais après, tu vois, ça va être une autre dynamique, comme tu disais, mais j'ai vachement moins d'appréhension dans le sens où Londres, voilà, c'est quand même une ville qui ressemble plus à ce que j'aime, à ce que j'ai appris, comme tu disais, à me connaître sur ces dernières années, plus à savoir vraiment ce que je ne voulais pas. et à voir vraiment ce que je voulais et en fait je trouve que là dessus elle rejoint quand même beaucoup de choses et puis je pense que ça sera juste plus simple alors oui forcément ce sera une ville pleine de challenges parce que la vie est beaucoup plus chère, il va falloir peut-être bosser un peu plus etc mais ouais je pense que tout ce que je recherche en termes de bien-être et en termes de stimulation culturelle ou naturel parce qu'il y a plein de parcs, il y a plein de choses. C'est une ville qui est même très dog-friendly. Donc là-dessus, je ne me fais pas d'inquiétude. Je n'aurais pas peur de prendre ma voiture et d'aller sortir de Londres, même s'ils roulent de l'autre côté. J'ai appris ça. Du coup, je veux dire, je n'aurais personne qui me dépassera sur la bande d'arrêt de nuance. En même temps, de l'autre côté, ça me calcindra tous les sens. Mais du coup, j'aurais moins d'appréhension là-dessus et beaucoup plus d'indépendance. Parce que c'est un point que j'ai oublié de mentionner tout à l'heure. Mais ce qui m'a fait aussi ne pas forcément me voir à Istanbul, c'est l'indépendance, le manque d'indépendance. Parce que je dépendais de tout par rapport à Amélie. Enfin, je dépendais de Amélie pour tout. J'avais besoin d'aide pour prendre un taxi, parce que sinon, on m'arnaquait. Tu sais, j'ai appris la façon d'être une touriste, donc forcément, tu vois, ça. Pour mon visa, il fallait toujours que j'aille avec lui, qu'il me chaperonne, parce que là-bas, zéro. mot d'anglais et puis franchement j'ai jamais vu un truc aussi compliqué on a 1h30 de taxi pour aller dans le bureau le truc que j'aurais jamais pu faire seule vraiment mais pour tout pour conduire pour aller en dehors d'Istanbul parce que là-bas il y avait plein de chiens errants forcément il y a des gens si je me fais arrêter par la police je sais pas quoi leur dire parce qu'ils parlent pas anglais enfin tu
- Speaker #0
vois plein de trucs tout les petits détails du quotidien qui fait que t'as besoin de lui à tes côtés Merci.
- Speaker #1
Ouais c'est ça en fait et en fait moi ça me manquait de juste prendre ma voiture, aller quelque part parce que j'en ai décidé ainsi et pas attendre sur lui que monsieur se réveille, machin parce que moi je suis très matinale, lui il aime bien dormir le matin tu vois par exemple. Plein plein de petits détails comme ça qui font que, alors les gens me disent souvent mais pourquoi tu le faisais pas mais en fait sur le papier ouais clairement mais dans le concret c'est vachement plus compliqué, il y a beaucoup plus d'appréhension et la ville comme je disais elle est ultra stressante et moi je me sentais pas à l'aise de faire des trucs en fait. comme je le souhaitais là-bas. Ouais, c'est la dire qu'à faire. Voilà. Et en fait, à Londres, je vais retrouver ce côté indépendant. Je parle très bien l'anglais. Je vais pouvoir m'inscrire par exemple à un cours de pilates ou peu importe ce que j'ai envie de m'inscrire, mais il n'y aura pas de barrière de la langue parce que je l'avais fait à Istanbul, mais pareil, il ne parlait pas anglais. Donc, va prendre des cours particuliers avec quelqu'un et il y a au zéro communication ou alors on fait sur Google Trad tout le temps. C'est un peu frustrant. Donc, là-dessus, plus d'indépendance. Si j'ai envie de partir un week-end, j'y vais. Je peux me faire mes propres potes beaucoup plus facilement. Je peux rentrer en France très facilement aussi. C'est à 6h30 de voiture.
- Speaker #0
de schéma vert donc ça va donc tu sais il y a plein de détails comme ça qui font que ma vie va être vachement plus simple aussi en fait au quotidien ouais bah carrément c'est des petits détails qui font la différence et puis mine de rien au final la langue on a beau dire mais c'est un peu aussi une ère de la guerre dans ton quotidien ne serait-ce que se faire des amis tu vois pour se sentir bien et tout ça fait toute la différence ouais en tout cas j'espère que vous trouverez tous les deux ce que vous cherchez vous arriverez à être bien dans cette nouvelle vie. Pour terminer, si tu devais donner un conseil à une personne qui veut suivre son ou sa partenaire à l'étranger, ce serait quoi ?
- Speaker #1
C'est de savoir s'écouter, de ne pas forcément tout mettre de côté pour son partenaire, un peu comme je l'ai fait, parce que je pense que j'aurais peut-être fait les choses un peu différemment avec plus de précaution si j'avais appris à m'écouter aussi bien avant et pas forcément se forcer à le faire. parce que oui l'amour c'est puissant c'est fort etc mais l'amour ça fait pas tout et en fait dans un couple il y a nous mais il y a aussi lui et il y a aussi moi enfin toi la personne à qui je donnerais ce conseil et en fait ces trois piliers là ils sont ultra importants et on peut pas en oublier un c'est pas possible sinon ça fonctionne pas donc ouais c'est vraiment ça ce que je donnerais et puis prendre le temps de se poser les questions les bonnes questions le détourner de faire des listes, de pas hésiter à faire des listes sur tout ce qu'on aime, ce qu'on aime pas dans une ville et puis voir si ça match quoi clairement parce qu'on peut aimer de tout notre coeur une personne mais moi si Melly avait décidé de rester à Istanbul ça aurait pas fonctionné faut prendre en compte le tout et pas seulement la personne c'est ça exactement ok
- Speaker #0
trop bien et bah merci pour ce conseil et merci de nous avoir partagé ton parcours merci à toi Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. Si ça t'a plu, je t'invite à mettre 5 étoiles sur la plateforme d'écoute sur laquelle tu te trouves. Et si tu connais quelqu'un qui veut aller habiter en Turquie, je t'invite à lui partager cet épisode, ça pourra peut-être l'aider. A bientôt !