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Aller vivre en Australie : immersion culturelle et roadtrip - Clémentine cover
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Partir, le podcast voyage et expatriation

Aller vivre en Australie : immersion culturelle et roadtrip - Clémentine

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1h18 |15/05/2024
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1h18 |15/05/2024
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Description

Des grandes plages, des kangourous, un Life style a la cool...

Tout plaquer pour un voyage en Australie, ça fait rêver plus d'un français haha et on entend d'ailleurs beaucoup de personnes nous dire qu'elles partent vivre quelques temps dans ce grand pays.

C'est ce qu'a fait Clémentine il y a quelques années et ça a été un coup de coeur pour elle.


Elle raconte qu'elle avait l'envie d'y vivre définitivement car elle s'y sentait à ça place.

Et je trouve ça ouf qu'on puisse ressentir ça dans un pays qui est littéralement de l'autre côté de la terre !


Clem a d'abord fait un séjour linguistique de 6 semaines en Australie. Ça lui a tout de suite plu, et dès son retour elle annonce à ses parents "J'y retournerai et je vivrais là-bas".


Et c'est ce qu'elle a fait !


2 ans plus tard, à la fin de son DUT elle part faire une troisième année d'études en Australie et y reste pour un an. Elle revient ensuite en France, un moment difficile à gérer puisqu'elle ne se sent pas à sa place.

Elle y retourne finalement une troisième fois avec son copain pour faire un PVT (permis vacances travail, aussi appelé WHV working holiday visa, qui permet de travailler sur place). Cette fois, c'est la van life et le roadtrip entre des petits boulots. Le kiff total !


Mais le mal des proches se fait ressentir et Clem décide de rentrer en France.

L'Australie reste son pays de coeur aujourd'hui <3


Dans cet épisode, découvrez le voyage culturel de Clem avec son immersion au sein des australiens et ses roadtrip.

De voyage solo à expat, elle nous livre son histoire sans filtres.


Bonne écoute !

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Disponible à l'écoute sur toutes les plateformes : https://smartlink.ausha.co/partir

Et sur Youtube




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur le premier épisode de Partir. Je suis très contente de vous le partager aujourd'hui. Ça a été du travail pour en arriver à faire ce premier épisode. Je suis vraiment heureuse de vous le partager. En plus, c'est un épisode qui est bien kiffant et qui m'a interpellée quand je l'ai tourné parce que c'est la première fois que j'entendais quelqu'un me dire et raconter qu'elle se sentait plus chez elle. dans un autre pays qu'elle venait de découvrir que dans son pays natal dans lequel elle a grandi. Et j'avais encore, j'avais entendu ça avant, je ne savais pas que ce sentiment existait, que c'était quelque chose de possible. Donc vous allez pouvoir découvrir tout ça dans cet épisode. Donc c'est l'histoire de Clémentine qui est partie en Australie et elle est donc partie plusieurs fois parce que ça a été un pays coup de cœur pour elle. Donc je vous laisse découvrir cet épisode, vous évadez avec elle et je vous souhaite une bonne écoute. Salut Clem ! Je suis ravie de t'avoir sur le premier épisode du podcast, ça me fait vraiment très plaisir. Est-ce que tu peux commencer par te présenter un petit peu, nous dire comment tu voyages, qui tu es, tout ça ?

  • Speaker #1

    Alors, moi je vais avec les moindres, j'ai 36 ans, je suis maman d'une petite fille de 6 ans qui s'appelle Charlie et je suis une voyageuse, on va dire, régulière. J'ai toujours aimé voyager et j'essaye d'organiser à minima un voyage en Europe. dans l'année et un voyage en dehors de l'Europe tous les deux ans.

  • Speaker #0

    Ok, et donc du coup il y a quelques années tu es partie en Australie. Exact. C'est pour ça qu'on te voit aujourd'hui. Donc tu es partie plusieurs fois en Australie, une première fois quelques semaines, une deuxième fois toute seule et une troisième fois avec ton copain de l'époque. C'est ça. Est-ce que, ce que je te propose c'est qu'on remonte au début et que tu nous expliques un petit peu ta situation, qu'est-ce qui a fait que tu as envie de partir, enfin où tu en es avant ton premier voyage.

  • Speaker #1

    Moi, il faut savoir que le virus du voyage, c'est quelque chose que j'ai attrapé toute petite. C'est ma maman qui m'a transmis ce virus-là en me racontant ses voyages à travers l'Europe avec ses copines quand elle était jeune. J'ai toujours aimé écouter ses récits, ses aventures et tout ce qu'elle avait pu vivre. Et ça m'a donné envie, à mon tour, d'explorer le monde, de voir ce qu'il avait à offrir, de découvrir des nouvelles cultures. Et du coup, j'ai toujours eu cet objectif-là de partir, découvrir le monde à un moment donné de ma vie. Le premier voyage a eu lieu entre ma première et ma terminale en 2005. Quand mes parents m'ont proposé de partir en voyage linguistique, je suis partie en échange scolaire. J'ai découvert ma famille d'accueil par Internet. À l'époque, c'était des mails. On a échangé des mails avant mon arrivée. Et quand je suis arrivée au mois de juillet en Australie, j'ai découvert ma famille d'accueil avec qui j'avais créé des liens. digitaux mais on avait malgré tout commencé à faire connaissance. J'ai eu comme un coup de foudre, je suis tombée amoureuse du pays, je suis tombée amoureuse des gens, j'ai été séduite par leur gentillesse, par leur facilité de créer du lien. Même si c'était l'hiver, moi je suis à la Melbourne, donc la météo elle est plutôt européenne on va dire, en hiver. Mais je suis arrivée, c'était l'hiver et pour autant il faisait 15 degrés. Et en fait, j'ai été séduite par les paysages, par la ville, par tout ce qu'elle dégageait aussi. Et je suis restée six semaines là-bas. J'ai eu l'opportunité, avec l'association avec laquelle je suis partie, de faire une semaine dans le désert pour aller découvrir la culture aborigène, découvrir aussi des paysages complètement rien à voir puisque le désert australien, c'est unique. Et j'ai aussi eu l'opportunité de partir à Sydney avec ma famille d'accueil qui m'a emmenée voir un match de rugby là-bas. Et du coup, ça contraste aussi avec Melbourne qui est plutôt une ville européenne et Sydney qui ressemble plutôt à des grandes villes des États-Unis avec des buildings très hauts. Et pour le coup, ça contraste parce qu'il y a des plages très belles au bord de la ville. Mais voilà, ce premier voyage, il a été très riche. J'ai pu voir Sydney, j'ai pu voir Melbourne, j'ai pu voir le désert. Et ça m'a donné envie d'y retourner immédiatement.

  • Speaker #0

    Ok, donc déjà dès le début, tu t'es dit c'est sûr, je vais y retourner. L'Australie, ça me parle, c'est quelque chose.

  • Speaker #1

    Je me suis sentie chez moi. C'est une petite efficace. Parce que non pas que je ne me sente pas chez moi en France, je suis née en France, j'ai grandi en France, j'ai beaucoup été en Italie, je crois que j'avais deux mois la première fois que je suis allée en Italie rencontrer ma famille. Donc je me suis toujours sentie moitié-moitié, moitié italienne, moitié française. Et pourtant en Italie, je ne me suis pas dit j'ai envie d'y vivre. L'Australie, j'ai mis les pieds là-bas, au bout de trois jours, je pense que je me sentais chez moi, plus chez moi qu'en France. Et du coup, j'ai eu ce sentiment de je suis à ma place. Ici, je suis à ma place. Ici, je suis un individu à part entière et je me sens chez moi. En France, je n'ai jamais ressenti ça.

  • Speaker #0

    Ok. Ici,

  • Speaker #1

    je suis française.

  • Speaker #0

    C'est marrant que ça t'ait fait ça. En six semaines seulement, parce que c'était six semaines du coup ton séjour, et tu étais plutôt jeune, tu avais quoi, 15 ans, 17 ans ? J'avais 17 ans. Et c'est intéressant du coup aujourd'hui, parce que c'était il y a quelques années, donc tu as pu prendre du recul par rapport à tout ça. Est-ce que tu te rappelles comment tu te sentais avant ton départ à 17 ans ? Parce que tu as 17 ans, tu connais la France, l'Italie, et là, tu n'es même pas majeure, et tu te dis, je vais partir en fait à l'autre bout du pays. Tu as quoi dans la tête à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    J'ai un état d'esprit qui est assez ambivalent. D'un côté, je suis très excitée à l'idée de partir. Moi, j'ai été emballée par l'idée de partir loin tout de suite. J'avais envie de m'éloigner et de me challenger aussi parce que malgré tout, tu quittes un confort, tu quittes une certaine sécurité avec ton cocon familial, etc. Donc, j'avais aussi cette envie de me challenger et de voir de quoi j'étais capable et ce que j'avais dans le bide. Et à la fois, j'étais terrorisée à l'idée de me dire en fait, je pars au bout du monde. Clairement, on est de l'autre côté de la Terre. C'est vrai. S'il se passe quoi que ce soit chez moi, je mets 24 heures pour rentrer. Il y a 12 heures de décalage horaire, donc tu ne peux pas appeler les gens quand t'en as envie. Il y a tout ça qui me faisait peur. D'aller aussi dans une famille que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais rencontrée, avec qui j'avais discuté rapidement sur Internet, mais voilà, on ne connaît pas les gens non plus. J'avais dans le passé fait des échanges scolaires en Angleterre, comme on fait quand on est au collège pendant une semaine. Ça n'avait pas toujours été de grands succès. Donc je suis partie aussi avec cette appréhension de me dire, si jamais je tombe dans une famille qui n'est pas ouf, j'en ai pour six semaines. Donc j'avais vraiment cette ambivalence d'émotion et de cet état d'esprit de me dire, je suis à la fois très excitée, j'ai très envie d'y aller, et je suis terrorisée par ce que je vais découvrir là-bas.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est un bon point de départ, parce que six semaines, ça peut paraître beaucoup, mais au final ça passe quand même vite. Donc ça t'a permis de faire un petit test au final de l'Australie. De ce que je comprends, bonne expérience, tu kiffes, tu vois plein de trucs, coup de cœur. Et du coup, comment ça se passe quand tu reviens en France ?

  • Speaker #1

    Quand je reviens, la première chose que je dis à mes parents, c'est j'y retournerai.

  • Speaker #0

    Direct, tu t'es tout de suite dit...

  • Speaker #1

    Je suis descendue de l'avion, j'ai vu mes parents, je leur ai dit j'y retournerai. Je sais que je retournerai là-bas, j'ai trop aimé et je vais vivre là-bas. Et je pense que mes parents... Au tout début, ils ne m'ont peut-être pas forcément pris au sérieux parce que depuis toute petite, je dis je vais habiter dans tel pays, de toute façon, je vais vivre à l'étranger, je vais voyager toute ma vie, j'aurai des maisons partout. Donc, je ne suis pas sûre qu'ils m'aient pris très au sérieux au départ. Et en fait, plus le temps passait et plus je restais bloquée sur l'Australie, j'en parlais beaucoup et je racontais ce que j'avais vécu et je ressassais et je me projetais beaucoup aussi en me disant mais du coup, je n'ai plus aimé Sydney que Melbourne, donc si j'y retourne, j'irai plutôt à Sydney. Et en fait, je pense qu'au fur et à mesure, ils ont commencé à me prendre un peu plus au sérieux. Et ils ont vu aussi que je construisais mon projet scolaire autour de cette volonté de repartir. Quand j'ai passé mon bac, après mon bac, j'ai continué mes études à Grenoble. Donc, j'ai quitté mon foyer pour suivre un DUT Tech de co. Et en fait, quand j'ai rejoint l'IUT Tech de co, la première chose que j'ai regardée, c'est le cursus scolaire. Dans mon cursus, j'avais la possibilité de faire un duéti en troisième année à l'étranger. qui me permettait d'obtenir un double diplôme. Et cette troisième année, j'ai regardé tout de suite les destinations qui étaient accessibles. Il y avait tous les Erasmus en Europe. Il y avait les États-Unis et l'Australie. Ça m'a confortée dans l'idée que je voulais faire ce parcours-là. Et je me suis dit, cette troisième année, je la ferai en Australie. Coute que coûte, je serai en Australie. Je ne savais pas où, je ne savais pas comment, mais je savais que je serais en Australie cette troisième année-là.

  • Speaker #0

    Ok, donc tu avais déjà... anticipé, t'as fait tes six semaines, t'es revenue, t'as passé ton bac, t'as dit je vais faire ce diplôme parce que derrière je peux aller en Australie. Ouais. Ok, donc du coup tu valides ton diplôme, c'était le moment d'arriver au départ. Ouais. Pareil la phase avant de partir, parce que là du coup c'était sur un an, c'est ça ? Alors. Ou c'était un semestre ou comment ça se passait ?

  • Speaker #1

    L'esprit était complètement différent à cette époque-là. Je venais de passer deux ans loin de ma famille, donc j'avais pris mon envol on va dire de apprendre à vivre seule. Hum hum. apprendre à me gérer, gérer mon argent, tout ce qui est inhérent à la vie en solo. Donc, je n'étais pas du tout dans le même état d'esprit. Quand j'ai organisé mon voyage en Australie la deuxième fois, j'ai prévenu mes parents que je prenais un billet à l'essence, que je ne prendrais pas de retour parce que je ne comptais pas rentrer, que j'allais faire mon année d'études et qu'à l'issue de mon année d'études, j'allais tout faire pour obtenir un visa et pouvoir rester en Australie. Donc, la démarche était complètement différente.

  • Speaker #0

    Là, tu étais déterminée à j'y vais, je ne reviens pas Oui, et je ne rentre pas.

  • Speaker #1

    Et donc, là aussi, il y a un point qui est hyper important, c'est le choix de partir. À mon sens, c'est un vrai choix par rapport à ce que les gens peuvent t'en dire ou quand tu dis tiens, je vais faire une année en Australie les gens te disent ah là là, tu as de la chance, tu as de la chance de partir Ce n'est pas de la chance, c'est… C'est une opportunité que tu te crées et que tu construis au fur et à mesure du temps. Moi, quand j'ai décidé de partir en Australie, j'étais à la fin de ma première année de DUT. Je savais qu'il me restait un an avant de partir. J'ai mis de l'argent de côté sur cette deuxième année d'école. Quand j'ai validé ma deuxième année, je suis allée bosser. J'ai continué de mettre de l'argent de côté. Je suis retournée vivre chez mes parents. Je n'ai pas acheté de voiture. Je ne suis pas sortie à outrance. Je bossais beaucoup. Je suis allée à la banque, j'ai demandé un prêt sur 15 ans pour pouvoir payer mes études. J'ai choisi la fac la moins chère de l'Australie parce que je savais que financièrement ça allait être compliqué. Mes parents m'ont fait confiance, ils m'ont dit on te suit si on se rend compte que tu mets tous les moyens en œuvre pour y arriver. J'ai tout mis en œuvre, je leur ai dit voilà, je vais commencer mon semestre en février, sauf que moi je veux partir en novembre pour pouvoir profiter et voyager toute seule avant de commencer l'école. Donc, j'ai travaillé de juin à novembre. J'ai bossé. Et en novembre, j'ai pris l'avion avec un billet aller simple, un sac à dos de

  • Speaker #0

    10 kilos sur le pied.

  • Speaker #1

    Et je me dis, là, ça y est, tu quittes définitivement. Dans ma tête, en tout cas, c'était définitif de je ne reviendrai plus ici. Et en tout cas, ma vie sera ailleurs.

  • Speaker #0

    Et est-ce qu'il y avait quelque chose que tu voulais aller chercher ailleurs ? ou c'était vraiment juste un feeling qui t'appelle vers l'ailleurs, tu vois ? Ou est-ce qu'il y avait des choses où tu en avais marre en France ou quoi que ce soit ?

  • Speaker #1

    Non, c'était un feeling.

  • Speaker #0

    Ok. Rien de tout le monde.

  • Speaker #1

    Je n'ai rien à fuir. À l'époque où je suis partie, j'avais ma bande d'amis, je m'entendais très bien avec mes parents, j'avais validé mes études. Enfin voilà, je n'avais rien à fuir de la France. C'est vraiment une envie de ma part de me dire je me suis sentie tellement bien en Australie. que je retourne à ma place.

  • Speaker #0

    Tu allais chercher du coup ce sentiment que tu avais ressenti déjà la première fois. Exactement. D'accord. Et du coup, ta phase préparation a duré plusieurs mois. Oui. Parce que tu as travaillé pendant toute ta deuxième année, plus la fin...

  • Speaker #1

    Alors, je n'ai pas travaillé ma deuxième année parce que les droits ne me permettait pas. Mais je n'essayais de pas tout dépenser. Tout ce que mes parents me donnaient pour vivre, je n'essayais pas de tout dépenser. Mais c'est surtout, dès que j'ai validé mon année en juin, que j'ai vraiment bossé très dur de juin à novembre sans arrêter pour pouvoir mettre de l'argent de côté. Et j'avais mon prêt aussi qui me permettait de payer mon année scolaire.

  • Speaker #0

    Et donc, tu as dit que tu atterrissais en novembre pour commencer les cours en février. Donc, tu avais prévu sur cette période-là de voyager, de vadrouiller un peu. Comment tu as prévu cette période-là ? Est-ce que tu avais anticipé, je vais aller ici, ici, ici ? Je vais… Est-ce que tu avais loué d'avance des logements, etc. ? Ou il y avait un peu de feeling ? Ou tout était prévu ? Tu étais un peu comment ?

  • Speaker #1

    Quand je suis partie, j'ai eu peur quand même. Je minimise le truc maintenant parce que j'ai 15 ans derrière moi. Mais j'ai eu peur. Quand j'ai quitté mes parents à l'aéroport, j'ai eu les larmes quand même. Quand je suis montée devant l'avion et que je me suis dit Ok, là je pars pour 24 heures d'avion. J'avais les larmes de me dire malgré tout je quitte ma famille, je sais pas quand est-ce que je vais les revoir.

  • Speaker #0

    Parce que c'est vrai que quand on t'entend parler ça fait très je suis sûre de ce que je fais, tout va bien, ça se déroule et hyper confiante. Mais du coup elle t'avait quand même de l'appréhension.

  • Speaker #1

    J'ai terminé, c'est une épreuve, mais j'ai eu peur parce que je pars seule, parce que je pars avec un sac à dos. Donc malgré tout... Bon ben... T'as que ton sac à dos, en fait, c'est ta maison,

  • Speaker #0

    c'est ta vie,

  • Speaker #1

    c'est une espèce de tortue.

  • Speaker #0

    Et de me dire,

  • Speaker #1

    en fait, maintenant, j'ai pas de toit, j'ai pas de voiture, j'ai pas de... Enfin, le confort, je l'oublie, quoi. Donc j'ai eu quand même une petite appréhension. Après, ce qui était prévu, c'est que j'arrive en Australie et que je reparte tout de suite avec une copine de Grenoble, en Nouvelle-Zélande, pour trois semaines de road trip en Nouvelle-Zélande. Donc on va dire que les trois premières semaines étaient déjà bouclées. J'avais déjà, je savais où j'allais, je savais que je partais pas seule.

  • Speaker #0

    Ouais, t'étais pas seule, t'avais des points de repère déjà pour...

  • Speaker #1

    Le premier point de repère, c'était la Nouvelle-Zélande. On a fait les trois semaines en Nouvelle-Zélande. Donc là, c'était ma première expérience de road trip, pour le coup, qui s'est hyper bien passée, où là, on découvre la liberté aussi de voyager. On se dit, en fait, on a un van, on s'arrête où on veut, quand on veut. Et là, j'ai découvert aussi ma façon de voyager. de tout ce que j'avais pu expérimenter dans le passé, le road trip, c'est ma façon de voyager. C'est là où je me sens moi, c'est là où je me sens plus à l'aise, c'est là où je suis le plus libre. Donc aujourd'hui, je voyage beaucoup comme ça. Ensuite, quand je suis rentrée de Nouvelle-Zélande, c'est là où je suis partie seule. J'ai quitté mes amis. Et là... Je suis arrivée à Sydney et j'ai rencontré des gens.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu es arrivée, tu étais en auberge ? Oui, j'étais dans les auberges.

  • Speaker #1

    Pour le coup, je n'avais rien anticipé.

  • Speaker #0

    Tu savais juste que tu atterrissais là-bas en auberge ? Oui. Tu avais déterminé une période en auberge ?

  • Speaker #1

    En fait, je savais que j'avais de fin novembre à février. Oui. pour voir ce que j'avais envie de voir. Je ne savais pas ce que j'avais envie de voir, ce que j'avais envie de tout voir. Je savais que je ne pourrais pas tout voir dans ce laps de temps.

  • Speaker #0

    C'est tellement grand.

  • Speaker #1

    Donc, l'idée, c'était de dire, en fonction des rencontres, en fonction de l'argent, en fonction de la météo, fais comme tu as envie de faire.

  • Speaker #0

    Vraiment, au feeling à 3000%.

  • Speaker #1

    Et en fait, j'ai fait des rencontres incroyables. J'ai créé des amitiés que j'ai toujours aujourd'hui, des gens que j'ai vus une fois dans ma vie, pendant une semaine. Quand j'étais à Sydney, ce que je me suis dit, c'est Étant donné que tu veux voir plein de choses, il faut que tu t'organises. Et tu ne peux pas partir seule comme ça parce que tu vas louper des choses et surtout des infos. Moi, je suis quelqu'un de très curieux à la base et je n'aime pas ne pas savoir. Donc, quand j'allais visiter des endroits, j'aimais connaître l'histoire. J'aimais savoir d'où ça vient, pourquoi c'est comme ça, pourquoi ça a été construit comme ça, par qui, etc. Donc du coup, je me suis inscrite dans une agence pour faire des cours voyage. Une agence qui propose des excursions de deux jours, trois jours, quatre jours, cinq jours, une semaine, etc. Donc c'est des groupes de gens que tu ne connais pas avec un guide et tu dors soit dans des hôtels, soit dans des tentes, ça dépend. C'est comme tu choisis. Donc moi, j'ai choisi d'en faire deux. J'ai fait une première excursion. de Melbourne à Adelaide. Donc ça, c'est la Great Ocean Road que j'ai fait avec un groupe de gens que je ne connaissais pas. Donc là, tu fais de belles rencontres et puis tu apprends à vivre ensemble. Et puis en fait, on vient tous des quatre coins du monde et on a tous des références différentes. Et c'est hyper enrichissant. Moi, j'ai adoré ce voyage-là. De là, dans ce voyage, j'ai rencontré deux filles absolument adorables, une Canadienne et une Danoise, avec qui on s'est vraiment liées d'amitié fort. Et à l'issue de cette semaine, on s'est dit, qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce que vous avez des trucs de prévus ? Non, moi non plus. Ok, qu'est-ce qu'on fait ? Et donc là, on a prévu un nouveau voyage, une nouvelle excursion à Kangaroo Island, toutes les trois, avec un autre groupe qu'on ne connaissait pas. Et une fois qu'on est rentrés, moi j'ai pris un bus pour aller jusqu'au centre de l'Australie, à Uluru, où j'étais déjà allée la première fois. J'ai pris un bus, et là, il faut t'imaginer que tu... passes à peu près 20 heures dans le bus.

  • Speaker #0

    Le petit bus, comme les bus au scolaire, c'était pas le bus de voyage.

  • Speaker #1

    Et c'est 20 heures dans le bus. C'est interminable. Tu traverses la moitié du pays, c'est interminable. Et t'arrives en plein milieu du désert, du sable rouge, rien.

  • Speaker #0

    Rien. Le néant.

  • Speaker #1

    Le néant. Les routes sont vides. T'as pas de station. T'as une station tous les 400 kilomètres. C'est le néant. C'est incroyable. Et là, j'étais seule et j'ai fait une nouvelle excursion. avec un nouveau groupe. Et là, je dormais dans des... Comment ça s'appelle ? Des swag bags. En fait, c'est un espèce de sac de couchage en toile de jute épais à la belle étoile.

  • Speaker #0

    Ok, là, t'as vraiment ton sac. Hop, dors, vas-y. Par terre.

  • Speaker #1

    Et on te dit, peut-être qu'il y aura des serpents. C'est pas grave. Bouge pas, ils viendront pas.

  • Speaker #0

    C'est rassurant. Et t'avais déjà, avant ça, voyagé un peu comme ça, à Natchi, t'en avais pas ? Non, jamais. Ok.

  • Speaker #1

    jamais de la vue. À une tente, à minima une tente. Mais pas en te disant peut-être qu'il y a des araignées qui vont te monter dessus, on sait pas. Non là c'est la première fois et j'ai pas beaucoup dormi, mais ça a été une expérience incroyable parce que du coup tu te retrouves au milieu du désert, le ciel étoilé, la voie lactée, c'est des choses que tu vois pas tous les jours et tu te rends compte de la chance que tu as d'être ici à ce moment là et de vivre ce que tu es en train de vivre. Et ensuite je suis rentrée du coup sur Brisbane. où là j'ai commencé mes études. En pleine veillée.

  • Speaker #0

    Et c'était parti.

  • Speaker #1

    Et là c'est parti quoi. Et là tu découvres une résidence étudiante. Moi j'ai été dans une résidence où c'est des petites maisons de 4 personnes. Tu ne choisis pas tes colocataires. Chacun a sa chambre, sa salle de bain et ensuite on partage la cuisine et la pièce commune. Et donc je rencontre mes colocs, une Allemande, un Néo-Zélandais, un Australien qui étaient tous à la même université que moi, qui se trouvaient à 1,5 km à pied. dans une réserve de kangourous. Donc tu vas à pied à l'école et tu croises des kangourous sur ton chemin. Ça, c'est un truc que tu ne vises pas en France. Oui,

  • Speaker #0

    tu as plein d'étapes. C'est marrant de voir du coup, comme on dit, comme tu disais, vraiment au feeling, comme une étape en amène une autre. Et que c'est ça qui a construit vraiment toute ta période de voyage entre novembre et février. Si on revient du coup au moment où tu atterris en Australie pour la première fois, avant toutes tes aventures qui ont l'air hyper bien et tout, quand tu arrives en Australie... Est-ce que tu réalises que tu es à des milliers de kilomètres de chez toi, que tu es dans un tout autre pays ? Comment ça se passe vraiment ton arrivée en Australie, maintenant que tu es seule ?

  • Speaker #1

    J'ai été très stressée la dernière fois, mon tout premier voyage. Quand je suis arrivée à l'aéroport, j'avais des notions d'anglais. J'étais en terminale, j'ai toujours eu une belle appétence pour les langues, donc j'ai toujours eu un bon niveau d'anglais. Mais c'est de l'anglais que tu apprends à l'école. Et en fait, quand je suis arrivée à l'aéroport en Australie, avant de rencontrer ma famille, je passe les douanes et là, le douanier me parle et je ne comprends rien. Mais pas un mot.

  • Speaker #0

    Donc ça, du coup, sur ton tout premier voyage, les six semaines.

  • Speaker #1

    Il me parle et je ne comprends pas du tout de ce qu'il me dit. Et là, je commence à me dire mes sévères et je me dis que je viens de faire une énorme connexion. Je ne parle pas du monde, c'est joli. Et dans ma tête, je panique. Je me dis, mais j'ai pas anticipé le fait que j'avais un accent. Ouais,

  • Speaker #0

    c'est vrai, c'est un...

  • Speaker #1

    Et là, j'ai commencé à paniquer, à me dire, mais qu'est-ce que je vais faire ? Et du coup, je lui demande de répéter une fois, deux fois, trois fois.

  • Speaker #0

    Et j'ai l'air...

  • Speaker #1

    Sorry, I'm French, I don't understand. Et le gars, hyper gentil, me dit, oh, mais it's okay. Et en fait, il m'a rassurée. Il s'est mis à articuler et tout. Et là, j'ai compris ce qu'il me disait. Et c'est là aussi, je pense, que le coup de foudre a opéré un peu parce que je me suis dit, putain, en fait,

  • Speaker #0

    le mec me rassure.

  • Speaker #1

    Moi, j'avais eu une expérience en Angleterre précédemment où j'avais vécu un peu en Angleterre, où j'avais travaillé en Angleterre. Les Anglais n'ont pas du tout la même attitude. Les Anglais, tu ne comprends pas, ils s'agacent très vite.

  • Speaker #0

    Du coup, c'était totalement l'opposé que tu avais eu.

  • Speaker #1

    Et ça m'a rassurée tout de suite. Alors que j'étais paniquée, ça m'a rassurée tout de suite en me disant, OK, bon, eux, ils font l'effort d'essayer de me comprendre et de se...

  • Speaker #0

    Donc là, ça t'a mis en confiance, t'as dit c'est bon, je peux avancer. Et la deuxième fois, quand tu retournes cette fois-ci seule, sans famille d'accueil derrière pour t'accueillir, en étant livrée vraiment à toi-même, en n'ayant rien prévu, à ce moment-là, comment tu te sens ?

  • Speaker #1

    Excitation au max.

  • Speaker #0

    Ah ouais ?

  • Speaker #1

    Excitation au max parce que j'avais l'impression de revenir en terre connue. Et pour le coup, je me dis ça y est, je suis à la maison. Ça y est, j'arrive chez moi.

  • Speaker #0

    Je suis là.

  • Speaker #1

    Je suis chez moi. Et puis l'accent, du coup, je m'y étais fait. Donc, ce n'était plus une surprise. Je savais où j'allais parce que je partais en Nouvelle-Zélande tout de suite. Donc, je savais aussi où j'allais. Et en fait, j'avais hâte. J'avais qu'une hâte, c'était de profiter de tout ça. C'était d'en prendre plein les yeux, d'en prendre plein les oreilles, de rencontrer des gens, de découvrir des paysages. Enfin, j'avais hâte. Je voulais bouffer ce voyage à 1000%. Donc,

  • Speaker #0

    au final, toute la partie stress, peur, appréhension, elle... t'as été enlevée avec les premières six semaines qui t'ont permis vraiment de tâter un peu le terrain savoir où est ce que tu vas et ensuite tu avais peut-être ce poids en moins de l'inconnu du coup la deuxième fois qui a fait que ça allait beaucoup mieux même si au final tu n'avais pas de

  • Speaker #1

    point de repère parce que tu connaissais personne ça a quand même été non ça a été beaucoup plus facile et puis il y a aussi un point qui a joué beaucoup pour me rassurer c'est la sécurité En Australie, durant mon premier voyage de six semaines, je me suis sentie en sécurité. Il y avait beaucoup de police dans les rues, il y avait très peu de délinquance, très peu de gens chelous dans les rues, et ça m'a beaucoup rassurée pour mon premier voyage. Et le deuxième voyage, quand je suis arrivée, je savais ce qui m'attendait. Je savais que c'était un pays rassurant, sécurisant. Et du coup, ça m'a aussi déstressée de me dire oui, je suis loin de chez moi oui c'est un nouveau voyage, c'est un nouveau challenge, je viens construire ma vie ici, mais je suis rassurée parce que j'ai un point de repère malgré tout qui est à Melbourne, ma famille d'accueil avec qui j'avais gardé des contacts, donc je savais que dans tous les cas ils étaient là pour moi, ils m'avaient dit si tu as besoin tu viens nous voir etc. Et j'étais allée les voir d'ailleurs en m'arrivant. Le fait est que j'avais ce premier point d'attache à Melbourne, et après je me suis dit, je suis rassurée d'être là parce que je connais un peu, et j'ai envie d'être là surtout, j'ai très envie d'être là.

  • Speaker #0

    Ok, donc là c'était la suite logique, c'est bon l'aventure peut commencer. Et du coup tu parlais que tu avais fait les excursions, où tu rencontres un petit peu des gens, tu rencontres ces filles que tu viens de rencontrer, au final tu te retrouves à partir avec elles. Comment ça se passe les liens que tu crées avec les gens ? Parce que je trouve que quand on est en voyage, c'est... vachement différent de quand on est dans notre vie normale tu vois là il faut du temps pour construire une amitié là où on voyage tu vas plus facilement accroché à bah tiens viens on va là bas vas-y viens avec nous et tout et tu te retrouves facilement pote du jour au lendemain comment tu as vécu ça est ce que c'était facile pour toi ou est ce que tu avais un peu d'appréhension moi tu vois je sais que je suis quelqu'un d'un petit peu timide quand même à la base donc de donc d'être face à des nouvelles personnes Tu sais, ça demande un petit temps d'adaptation. Toi, comment tu as vécu ces liens, ces relations, ces amitiés, tout ça ?

  • Speaker #1

    Moi, de base, je suis quelqu'un d'assez ouverte et très sociable. J'aime parler aux gens, j'aime rencontrer de nouvelles personnes. C'est un truc qui m'anime beaucoup. J'aime raconter mes expériences et j'aime aussi en entendre de la part des autres. Et je trouve, ce qui nous rapproche en voyage et ce qui facilite les rencontres, c'est qu'on a une situation qui est commune. On est tous... loin de chez nous, on est tous seuls, on est tous loin de nos familles, loin de nos repères, loin de nos amis. Et du coup, on cherche à créer du lien qui soit fiable et qui soit rassurant. Pour moi, je fais le parallèle avec les téléréalités, où quand on écoute des gens de téléréalités qui sortent de téléréalités, surtout à l'époque de Love Story, etc., où c'était des téléréalités d'enfermement, les gens disaient que les liens se créaient très vite. parce qu'on était enfermé parce qu'on n'avait pas on n'avait pas de possibilité de se raccrocher à l'extérieur et bah c'est exactement la même chose quand on est en voyage et surtout quand on est seul on est seul on est un peu sans défense on n'a pas de backup donc si tu veux tu te livres tu te livres de manière très naturelle et très authentique à des gens que tu ne connais pas et eux font la même chose et ça se ressent les relations authentiques elles se ressentent et du coup moi j'ai créé du lien Très naturellement, avec plein de gens. Il y en a avec qui ça a matché pendant une semaine, et puis au bout d'une semaine, chacun a pris sa route, et on ne s'est jamais revus, on ne s'est jamais reparlés. Et ça a été génial. Et il y en a d'autres avec qui on a eu envie de poursuivre le voyage ensemble, de se dire, on n'a pas fini, on ne s'est pas tout dit, on a encore des choses à partager, et on a envie de partager des choses ensemble, on a envie de découvrir des trucs ensemble. Ça a été le cas avec mes copines canadiennes et danoises, avec qui on a prolongé un nouveau voyage ensemble.

  • Speaker #0

    Ok, c'est marrant. Au final, chaque personne, sa relation, enfin chaque relation avec chaque personne est unique. Est unique, exactement. Mais je trouve ça fou, cette capacité qu'on a de créer du lien facilement. Et en effet, je pense que le contexte joue beaucoup là-dessus. Et quand on dit l'homme animal social, au final, on retrouve vachement ça. Quand on est seul du vrai à nous-mêmes, on va aller spontanément créer du lien.

  • Speaker #1

    Il y a aussi un autre truc par rapport au lien qui est intéressant. Ouais. Moi, je sais que je n'ai pas forcément ce besoin-là. Moi, je suis plus favorable à créer du lien avec des gens qui n'ont pas la même culture ou la même nationalité que moi. Quand je suis en voyage, en plus, j'ai d'autant plus l'envie d'aller rencontrer des gens qui ne sont pas de chez moi. Parce que je me dis que c'est une occasion en or, justement, de rencontrer des gens qui sont d'ailleurs, plutôt que d'aller vers des gens qui sont de chez moi, qui pourraient potentiellement... devenir mes amis à la maison.

  • Speaker #0

    Des Français, on a des millions en France.

  • Speaker #1

    Des millions de Français. Donc, va pas vers des... Enfin, c'est pas va pas vers des Français, mais...

  • Speaker #0

    T'es à l'étranger, t'es ailleurs, c'est pour voir d'autres trucs. C'est ça.

  • Speaker #1

    Je privilégie... En tout cas, c'est ça. Durant tous mes voyages, j'ai toujours privilégié des rencontres d'étrangers plutôt que des rencontres de Français.

  • Speaker #0

    Ouais. Alors que pourtant, ça peut être plus facile d'aller vers les Français. Notamment au début, parce que on va trouver plus de points de repère avec... la barrière de la langue, la culture, les connaissances, etc. Et toi, du coup, en arrivant, tu as été un petit peu vers des Français quand même ?

  • Speaker #1

    Je l'ai été parce que dans la résidence où j'ai vécu pendant mes études...

  • Speaker #0

    Et avant tes études, du coup, en arrivant... Ah non. Ta période de voyage, du coup.

  • Speaker #1

    Non, sur ma période de voyage, je ne voulais pas de Français. Et je me souviens que c'était une de mes questions quand je m'inscrivais aux excursions, quand je me suis inscrite aux deux excursions en... C'était mes questions. Je voulais savoir s'il y avait des Français dans l'excursion. Et quand il y en avait, je demandais combien. Et s'il y en avait beaucoup, je n'allais pas à l'excursion. Je demandais une autre.

  • Speaker #0

    C'est courageux quand même de faire cet effort-là. Ok, je ne veux pas avoir de Français, je ne veux que des gens hyper différents, qui ne parlent pas ma langue et qui vont être totalement différents. Qu'est-ce que tu allais chercher vers ces personnes qui sont différentes ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question parce que... Je pense que je me suis jamais demandé...

  • Speaker #0

    qu'est-ce que je vais chercher ou de quoi j'ai besoin dans ces rencontres. À mon sens, c'est plus la soif d'apprendre, la soif de rencontrer des gens que je ne pourrais pas rencontrer à côté de chez moi. Encore une fois, et j'en reviens un peu à la base de mon histoire, c'est les histoires que ma mère me racontait, de ses rencontres, de ses histoires d'amour qu'elle a pu vivre à l'étranger, etc. J'ai toujours été... vraiment émerveillée de me dire mais en fait on peut créer du lien avec des gens qui parlent pas notre langue, qui n'ont pas la même culture, qui n'ont pas les mêmes repères, qui n'ont pas les mêmes références et on peut créer du lien fort avec eux et du coup je pense que j'ai toujours voulu à mon tour créer ça et me dire moi aussi je veux pouvoir me dire que j'ai des connaissances partout. Je me souviens que ma mère quand j'étais jeune me montrait une boîte en bois dans laquelle elle avait répertorié toutes les adresses des gens qu'elle avait rencontrés au fil de ses voyages. À l'époque, il n'y avait pas d'Internet, etc. Oui, c'est vrai. Elle avait des courriers. Et en fait, dans sa boîte, elle avait plein de courriers de gens du monde entier. Et elle me disait, tu vois, là, c'est un Brésilien, là, c'est un Grec, là, c'est une fille qui vient du Congo. Et en fait, elle avait cette boîte avec cette espèce de répertoire de gens du monde entier. Et je pense que j'ai toujours eu le désir de faire un peu la même chose et de me dire, mais moi aussi, je vais avoir des repères partout dans le monde, de me dire, ah, t'es allée dans ce pays ? Ah, ben moi, je connais quelqu'un qui est là-bas. Je pense que ça m'a toujours animée, ce truc de me dire, je veux avoir des points de repère dans le monde entier. Le monde n'a pas de frontières pour moi.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Ouais, le côté un peu unité, t'as voulu peut-être un petit peu, ouais, reproduire ce que ta mère a fait, tout ça. C'est clair, si elle t'a vendu un peu du rêve, au final, avec ses histoires, tu t'es dit, ben, ça me donne envie, c'est parti. Et donc tu as fini ta période de voyage, de vadrouille, vient le moment de la rentrée. Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Ça n'a rien à voir avec la France parce que le système scolaire là-bas, il est très différent. Tu choisis tes cours, donc tu choisis les cours auxquels tu souhaites t'inscrire, ce qui signifie que tu choisis aussi tes horaires, parce que du coup le cours est proposé sur différentes horaires de la journée. Donc tu choisis à quelle heure tu peux participer au cours. Moi, très rapidement, le premier semestre, je me suis un peu fait renfler parce que je n'avais pas cette notion. Donc, j'avais une semaine de cours éparpillée sur plein d'heures différentes. Et le deuxième semestre, je m'y suis pris beaucoup plus à l'avance. Et du coup, j'avais condensé l'ensemble de mes cours sur trois jours. Donc, je faisais trois jours assez intenses. Mais par contre, après,

  • Speaker #1

    j'avais le reste de la semaine libre,

  • Speaker #0

    ce qui me permettait de partir en vadrouille quand je le voulais. À l'école, j'ai fait un duétie, donc un bachelor. de marketing international, ça a été l'année la plus enrichissante de tout mon parcours scolaire parce que les profs, c'était des intervenants, des professionnels qui venaient du monde entier, qui ramenaient leur bagage de leur propre culture. Dans ma classe, je n'avais que des internationaux, très peu d'Australiens, beaucoup de gens d'Europe, d'Asie, d'Amérique du Sud, d'Amérique du Nord. Donc là, on avait vraiment une représentation du monde qui était assez incroyable. Et du coup, chacun partageait ses expériences. Ah bah moi, je sais que dans mon pays, ça se passe comme ça. J'ai un exemple en tête qui est assez flagrant, où on parlait des rendez-vous, des meetings importants, où l'idée, c'était de dire, par exemple en Allemagne, il est hors de question de faire un meeting, d'arriver en retard, et de dépasser l'heure prévue de la réunion. En France, on est les rois du monde pour arriver en retard.

  • Speaker #1

    Et déborder les réunions à chaque fois.

  • Speaker #0

    En Allemagne, c'est impensable. Pour eux, c'est un manque de respect. En Amérique du Sud, si tu arrives à l'heure, c'est un manque de respect. Il faut arriver en retard. En Asie, en Chine en l'occurrence, il faut arriver avec un cadeau. Le cadeau, ton hôte ne l'ouvre pas devant toi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est tous les business habits, les us et coutumes de chaque pays.

  • Speaker #0

    Et du coup, c'est pour ça que... que je dis que ça a été l'année la plus enrichissante de mon parcours parce que c'est là où j'ai le plus appris du monde et des coutumes du monde et de comment ça fonctionne dans chaque pays. Et vraiment, c'est là où je me suis rendue compte qu'on a tous des cultures très différentes. Pour autant, on arrive à vivre ensemble.

  • Speaker #1

    C'est vrai, ça c'est beau. C'est beau. Je trouve que c'est enrichissant, c'est intéressant aussi parce que quand tu restes dans ton pays ou chez toi, tu apprends, ça se passe comme ça, en réunion, en entreprise, etc. Et c'est intéressant de voir qu'il n'y a pas qu'une seule manière de procéder, et qu'il y en a plein d'autres, et que c'est ni bien ni mal, c'est juste différent. Et c'est hyper enrichissant. Et c'est vrai que moi aussi, j'étais partie à l'étranger pour une année d'études, et j'avais trouvé ça super intéressant qu'on ait des travaux de groupe, où on n'était que des internationaux, tu vois, et que chacun dise Ah bah moi, dans mon pays, c'est comme ça, ah bah moi, dans mon pays, c'est comme ça, et comme ça, comme ça. Et du coup, comme tu dis, c'est enrichissant, et ça apporte beaucoup, ça c'est clair. Du coup, euh... Ta vie à côté de la fac, c'est comment la vie étudiante quand on est international en Australie ?

  • Speaker #0

    C'est assez dingue. Mon premier semestre, je le fais en résidence étudiante. Je pense que j'avais une part de moi qui avait aussi besoin de me rassurer sur l'endroit où j'allais vivre. Le fait de me dire que j'étais avec des internationaux, c'était rassurant parce qu'encore une fois, on se rejoint sur on est tous loin de chez nous, on n'a pas de repère, on n'a pas de famille. Et du coup, on a besoin tous de créer du lien et un lien qui est plutôt sain. Donc ça, c'était cool. La résidence, elle était juste magique. C'est ce que tu vois dans les séries américaines avec deux piscines, un terrain de basket, un terrain de volley, de beach volley, une salle pour faire la bringue. C'était incroyable. Des barbecues à tous les coins de rue parce que du coup, c'était un mini village. Les maisons, c'était des maisons à deux étages. Donc, tu avais un appartement au rez-de-chaussée, un appartement au premier étage. Et c'était que des petites maisons comme ça.

  • Speaker #1

    Et c'était que des étudiants internationaux dans l'Afrique ? Énorme. Il n'y avait que des étudiants.

  • Speaker #0

    Et je pense que sur l'ensemble de la résidence, on devait être 80% d'étrangers.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Donc, c'était assez incroyable. Il y avait beaucoup de Français. Donc, c'est là aussi où j'ai rencontré pas mal de Français avec qui on a beaucoup fait la fête.

  • Speaker #1

    Oui, du coup. Parce que ça devait bien faire la fête quand tu n'as que des étudiants, des gens qui viennent de partout. Franchement, c'était...

  • Speaker #0

    On faisait la fête tout le temps. Mais tout le temps.

  • Speaker #1

    Matin, midi, soir. Et on avait un temps de soutien.

  • Speaker #0

    C'était fait pour... On avait, je te dis, des barbecues à tous les coins de rue. Il y avait le terrain de beach volley. Il n'en faut pas plus.

  • Speaker #1

    Il n'en faut pas plus.

  • Speaker #0

    Tu avais la piscine. Alors, on avait une piscine un peu olympique, tu vois, pour les gens qui voulaient faire de la piscine. Puis, on avait une piscine plus chill avec une espèce de jacuzzi au bout. C'était nymphes, quoi. C'était du grand nymphes. Et pour autant, on était tous à fond dans nos études. On était hyper sérieux pour rendre nos devoirs, etc. Mais ouais, c'était fou. Et là, pour le coup, le groupe de Français que j'ai rencontré, avec qui je me suis très bien entendue, on a décidé de faire une excursion à Cairns ensemble, entre Français, du coup. Mais moi, j'avais toujours ce petit malaise parce que quand on faisait des soirées, forcément, il n'y avait pas que des Français, il y avait les internationaux. Et en fait, nous, les Français, alors je généralise un peu, tu vas me dire, toi, comment tu l'as vécu à l'international aussi ? Parce que j'imagine que tu étais aussi avec d'autres Français. Moi mon ressenti c'est que quand on est une majorité de français on a tendance à parler français.

  • Speaker #1

    Ouais non ça c'est vrai. C'était un petit peu malaisant tu dis mais putain il y en a à côté ils vont pas comprendre ce qu'on dit et tout. Mais on parle anglais quoi mais oui il y a cette tendance à parler français et...

  • Speaker #0

    Ouais et moi j'étais toujours gênée de... d'entendre parler français alors qu'on avait un ou... on était peut-être 7, 8 français mais il y avait un ou deux étrangers avec nous. qui ne parlaient pas français. Et du coup...

  • Speaker #1

    Ça les exclut un peu.

  • Speaker #0

    Français prenaient le dessus. Et en fait, les étrangers étaient très vite exclus. Et au final, ils finissaient par quitter la conversation. Et moi, j'étais toujours gênée de ça parce que je me disais, c'est pas cool parce qu'on les exclut, on se referme sur le problème.

  • Speaker #1

    C'est pas le but.

  • Speaker #0

    Et j'étais pas hyper à l'aise avec ce format-là. Ce qui m'a poussée au deuxième semestre à déménager de la résidence et à intégrer une maison. en dehors du coup de la ville où se trouvait mon université. Et en fait, ma requête était assez simple, je voulais une maison avec des locaux, des Australiens.

  • Speaker #1

    Ok, là tu t'es dit c'est bon, je vais m'immerger. Ouais. M'immerger.

  • Speaker #0

    M'immerger,

  • Speaker #1

    c'est ça. Chez les Australiens.

  • Speaker #0

    Et là je voulais 100% d'Australiens dans ma colonne. Il n'était plus question d'avoir d'autres étrangers. parce que je les côtoyais à l'université. Du coup, j'avais créé des liens intéressants avec...

  • Speaker #1

    Tu avais déjà fait quelques mois avec beaucoup d'étrangers, etc.

  • Speaker #0

    Donc là, l'idée, c'était de me dire... Et puis, encore une fois, je pense que c'est important, c'est que moi, dans ma tête, j'allais vivre en Australie. Donc, mon deuxième semestre, c'était dans ma tête. C'est mon dernier semestre d'école. Et après, je vis là, quoi. Après, je cherche un boulot,

  • Speaker #1

    je m'installe. C'est vrai. t'étais dans cette optique là ? Voilà,

  • Speaker #0

    mon optique c'était de dire je m'installe donc là bah voilà c'est bon j'avais ma voiture, j'avais acheté une voiture, j'allais au centre commercial, j'avais trouvé un petit boulot au magasin L'Occitane du centre commercial, j'ai été embauchée simplement parce que j'étais française, aucune autre raison valable, mais du coup voilà moi mon objectif c'était de m'installer donc je me suis dit bah maintenant voilà faut que je me trouve une maison dans laquelle je vais vivre même au delà de mes études, il faut que je puisse trouver un logement quoi. Et donc j'ai trouvé ma petite maison avec mes colocs qui étaient que des garçons, que des australiens, ça m'allait très bien. Et là j'ai vécu, c'est encore une autre vie. C'est fou parce que t'es chez toi, c'est ta maison, c'est ta cuisine, c'est ta vaisselle, c'est... C'est chez toi. Ma voiture garée dans l'allée, c'est mon jardin, c'est chez toi. Alors, tu le partages avec tes collègues, bien sûr, mais...

  • Speaker #1

    Il y a peut-être moins cette notion de je suis de passage Ouais,

  • Speaker #0

    c'est exactement ça. T'as exactement dit le mot, c'est je n'étais plus de passage Quand j'étais dans ma résidence étudiante, c'est un état. C'est-à-dire que tu sais que tu es là parce que tu es étudiant. Là, je suis passée du statut d'étudiante au statut de résidente.

  • Speaker #1

    Résidente qui va à l'école en Australie.

  • Speaker #0

    J'allais à l'école, j'allais finir mes études, mais j'avais ma maison, ma voiture, mon boulot, et je savais qu'à l'issue de mes études, je rentrais dans la vie active pour vivre en Australie.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce qu'on voit l'évolution dans ton état d'esprit entre le moment de je vais apprendre l'anglais à je deviens résidente Et on voit que tu passes vraiment par toutes ces étapes de... Ok, j'ai un peu peur, je ne sais pas où j'atterris. En fait, ça va, ça va bien. J'ai des points de repère. Je connais un tel. Je me fais des potes. Et une fois que tu as validé un peu toutes ces étapes, tu vois, tu arrives à, c'est bon, je commence à être résidente. Et tu mets vraiment tes petites pierres à l'édifice étape par étape. Oui,

  • Speaker #0

    et puis tu as une routine qui s'installe aussi malgré tout, tu vois. Même si j'ai eu une première période où c'était du voyage, après je me suis installée dans la résidence avec mes... Mes potes internationaux, on allait toujours dans les mêmes boîtes de nuit le week-end. Enfin, je veux dire, les rituels étaient là malgré tout, tu vois.

  • Speaker #1

    Au bout de combien de temps tu as commencé à sentir ces rituels s'installer et que ça devienne un peu une routine ?

  • Speaker #0

    Parce que moi,

  • Speaker #1

    je trouve, tu vois, que c'est au bout de quand même quelques mois. Je trouve que tu as peut-être 4-5 mois où ça reste un peu de la nouveauté, même si tu fais un peu les mêmes choses. Et au-delà de 4-5-6 mois, là, tu commences à te sentir, tu vois, dans le truc, dans la vie.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça. En fait, quand j'étais à la résidence, comme tu disais, je me sentais encore...

  • Speaker #1

    C'est le mètre,

  • Speaker #0

    ouais. T'as toujours l'excitation de temps en temps, t'as des espèces de flashs de te dire Waouh, je suis en Australie, je suis française, je suis en Australie, je suis en train de vivre cette vie, c'est moi qui suis en train de vivre cette vie Donc t'as des espèces de flashs qui te ramènent à la réalité puis qui te font prendre un peu de hauteur sur la situation que t'es en train de vivre. Et une fois que j'ai eu déménagé dans ma maison, donc au deuxième semestre, effectivement c'est au bout de... 4-5 mois je pense, là la tendance elle s'inverse. C'est-à-dire que tu n'es plus dans la nouveauté. Tu es dans les rituels,

  • Speaker #1

    tu es dans le petit quotidien, tu es en vie.

  • Speaker #0

    Et du coup, ça devient la normalité. Moi, ma maison était sur Piloti avec vue sur l'océan. C'était normal. Je me levais le matin, je regardais l'océan. De temps en temps avec mon colloque, on regardait les infos françaises sur France 2. La seule chaîne qu'on captait française, c'était France 2. On regardait les infos sur France 2 et j'avais l'impression que ce n'était même pas chez moi. Je regardais des infos de pays étrangers.

  • Speaker #1

    Au final, tu as vraiment basculé. Tu t'es adaptée au final.

  • Speaker #0

    C'est une évidence.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Je sais qu'il y en a certains qui revendiquaient ce truc de moi, je suis française Moi, au contraire, c'était devine Ce n'est pas que je n'osais pas le dire, c'est que déjà, j'étais fière qu'on n'arrive pas à reconnaître mon accent. Déjà, c'était une fierté de ma part, une fierté pour moi de me dire, je me suis tellement fondue dans la masse que tu ne sais même plus dire d'où je viens.

  • Speaker #1

    Tu te sentais plus vibrée en étant en Australie qu'en étant en France. D'accord, c'est marrant ce sentiment-là. Tu vois,

  • Speaker #0

    le fait d'aller surfer le matin avant d'aller en cours, le fait de rentrer chez moi.

  • Speaker #1

    Quelle lubie, sachant qu'un an, un petit peu plus d'un an en arrière, tu étais à Grenoble, on s'en fout de ton déu.

  • Speaker #0

    ce changement de life et du coup tu arrives quand même à te dire purée mais cette vie quoi bah non parce que je me disais bah c'est la normalité c'est normal genre c'est ce que je voulais et du coup c'est tellement ça a tellement été ancrée en moi de ces

  • Speaker #1

    sept villas que je veux vivre que si tu veux c'était devenu ok c'est bon j'y suis c'est ma vie et tu te sens comment une fois que tu as réussi à atteindre cette vie qui est un marché

  • Speaker #0

    Je suis au max.

  • Speaker #1

    L'épanouissement. Ah ouais.

  • Speaker #0

    Je suis au max. Je suis au max de mon épanouissement. Je me sens bien, je me sens bien dans ma peau, bien dans mon corps, bien dans ma tête. Je me dis mais qu'est-ce qui peut m'arriver ? Rien ne peut m'arriver. Rien. J'avais des soucis de bagnole. J'ai eu un accident de voiture quand j'étais là-bas. J'ai eu un accident de voiture grave. où je me suis endormie au volant, ma voiture a tapé une autre voiture à plus de 120 km heure. Ça aurait pu être fatal, clairement. Mais c'était pas grave.

  • Speaker #1

    Tu peux mourir tranquille à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Je suis en Australie, je vis ma bestie.

  • Speaker #1

    Et dans tout ton parcours, du coup, entre le moment où tu arrives en Australie toute seule, après la Nouvelle-Zélande, et le moment où là, tu arrives à ton objectif ultime, est-ce que tu passes par des phases un peu plus down, où tu as un peu de coup de blouse, tu vois, des moments où quand même chez moi, enfin chez moi, du coup, Du coup, voir mes parents en France, ça me manque.

  • Speaker #0

    J'ai eu plusieurs coups de blues. Pendant cette période où j'étais en Australie, on a perdu un ami dans mon groupe de copines qui s'est fait assassiner. Et ça a été un gros choc. C'est une de mes amies qui m'a téléphonée pour me prévenir. Ça m'a rappelée à la réalité.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Je vais pas dire que ça m'a encore plus éloignée de la France, mais ça a été très compliqué parce que d'un côté je me disais c'est vraiment dangereux la France et c'est vraiment une vie de merde d'être en France et de mourir à 19 ans tuée par arme à feu c'est vraiment horrible. Et je regardais ma vie et je me disais, moi je suis là, je vis tout ça de cool, et à la fois je me disais, mais du coup la tristesse. d'avoir perdu ce pote, je la vis seule. Je ne peux la partager avec personne parce que mes amis qui partageaient ma douleur étaient en France.

  • Speaker #1

    Oui, et puis à l'époque, en plus, comme tu disais, il n'y avait pas tous les téléphones, autant que ça.

  • Speaker #0

    On n'avait pas la 4G, c'était de l'Internet ADSL.

  • Speaker #1

    C'était compliqué. On partageait moins, on pouvait moins se joindre les uns les autres comme on peut le faire aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Oui, donc c'était compliqué. C'était limité, les appels étaient limités, tu pouvais pas téléphoner en illimité à tes potes en France donc c'était très restreint et il y a eu cette étape là où ça s'est mis un coup moral où je me suis dit je savais que je pouvais pas rentrer de toute façon c'était pas possible parce que j'avais pas les moyens mais mais ça a été compliqué de rester là bas loin de savoir que mes amis étaient ensemble, mon groupe d'amis était ensemble en France pour se soutenir et que moi, j'étais loin. Ça, c'était compliqué. Il y a eu ça, il y a eu une naissance dans ma famille. Un de mes petits cousins, mon premier petit cousin qui est né quand j'étais en Australie. Là aussi, je me suis dit, je suis en train de louper un truc. Il se passe des choses dans ma famille, ça évolue. Moi, je suis là, je suis loin, je ne partage pas leur bonheur. Ça, ça a été un peu compliqué.

  • Speaker #1

    Tu sentais du coup un peu de distance entre ce qui se passait dans tes proches ? les gens qui t'étaient proches et ta vie actuelle. Et ça, ça te plaignait un peu ?

  • Speaker #0

    En fait, c'était très difficile à vivre parce que d'un côté, je me sentais très heureuse là où j'étais. Je me sentais à ma place et très heureuse de ce que j'étais en train de vivre. Et je ne voulais pour rien au monde le changer. Et à la fois, je me sentais m'exclure. Non pas que ma famille ou mes amis m'excluaient, mais moi-même, je me sentais m'exclure de ce noyau-là qui était ma famille et mes amis. Parce que... J'étais loin parce que je ne pouvais pas leur parler comme je voulais et je me sentais m'exclure. Et ça me faisait beaucoup de peine parce que je suis quelqu'un de très attachée à ma famille, à mes racines et à mes amis. Et ça me faisait de la peine de me dire je suis loin, est-ce qu'ils vont m'oublier ? Alors c'est un peu des questions cons on va dire, mais je me disais est-ce qu'ils vont moins me donner de nouvelles ? Est-ce que mon petit cousin va savoir qui je suis ? Est-ce que je vais créer du lien ? Avec lui autant qu'avec d'autres. J'avais été marraine juste avant de partir d'un de mes cousins. Et de la même manière, je recevais des photos de manière régulière de mon filial. Et je me sentais loin de tout ça en fait. Je me sentais loin et ça me faisait de la peine de ne pas avoir besoin d'être auprès d'eux. C'est compliqué mais je ne ressentais pas ce besoin d'être auprès d'eux. Et j'étais triste de ressentir ça.

  • Speaker #1

    Tu culpabilisais un petit peu de je suis bien, je suis loin et je suis bien

  • Speaker #0

    Oui, il y avait un peu de culpabilité. Et puis, malgré tout, c'est un facteur important aussi, la météo. En Australie, moi j'habitais à Brisbane, donc sur la côte est, il fait beau 99,9% du temps, tu as le soleil, tu as la chaleur, tu es bronzée, tu as tes lunettes de soleil sur la tête tout le temps. Quand on arrivait au mois de décembre, janvier, où c'était plein été en Australie et que ma famille m'envoyait des photos sous la neige,

  • Speaker #1

    je me disais... Ça ne te manquait pas, quoi. J'ai peur. Vers le soleil, la plage et tout.

  • Speaker #0

    Oui, mais je me disais... C'est loin de moi tout ça, quoi. C'est loin de moi. Et je n'avais pas du tout envie de rentrer.

  • Speaker #1

    Ouais. Tu étais bien où tu étais. Et malgré tout, les petits moments de down, tu te sentais quand même à ta place, quoi.

  • Speaker #0

    Ouais. Et puis, il y a des moments de stress où tu te fais des films, tu te montres des trucs en disant, putain, s'il arrive quoi que ce soit à n'importe qui de ma famille, je ne suis pas là, quoi. C'est vrai. Et je ne peux pas rentrer demain. Et ouais, tu te fais des petits coups de flic de te dire... Et puis, quand tu n'as pas de nouvelles pendant plusieurs jours... Parce que ça arrive, où t'as pas de nouvelles plusieurs jours, bah tu te stresses un peu, tu te dis est-ce qu'il s'est passé quelque chose, est-ce qu'ils veulent pas me le dire, est-ce que le fait que je sois loin, il m'exclue aussi de ces informations-là.

  • Speaker #1

    Ouais, t'as toutes ces pensées quand même qui viennent.

  • Speaker #0

    On va pas se mentir, j'y pensais pas tous les jours.

  • Speaker #1

    Mais pas de quoi,

  • Speaker #0

    t'as des petits stress. Ou le soir, tu regardes un film toute seule, et puis tu te dis, bah tiens, je sais que telle personne aurait aimé le film. Ou bah tiens, j'aurais aimé passer cette soirée avec telle personne. Ou c'est des petits moments où tu as des petits moments de nostalgie, un peu de tristesse.

  • Speaker #1

    Au final, un petit peu comme si tu es originaire de Lyon et que tu te retrouves à aller habiter à Biarritz et que tu vois moins les personnes.

  • Speaker #0

    Mais je pense que c'est exactement ça.

  • Speaker #1

    C'est la distance. Ouais, ok. Donc au final, tu es dans ta maison de rêve avec tes colocs australiens. Tu es arrivée au summum de ce que tu voulais. Tu restes combien de temps là-bas ?

  • Speaker #0

    Je reste tout le deuxième semestre. Et à l'issue de mon semestre, il y a la remise des diplômes. Et là, je décide de partir de ma coloc, puisque mon frère et ma meilleure amie arrivent pour un voyage de trois semaines. Ils arrivent juste après Noël et ils restent jusqu'après mon anniversaire, donc trois semaines. On part du coup ensemble en road trip en van. Et à l'issue de ce voyage, par connaissance, j'arrive à trouver un couple. d'Australiens qui ont une ferme au plein milieu de rien du tout et qui acceptent de me recevoir en échange de travaux dans la ferme. Et donc, ils m'offrent le gîte et le couvert. Et donc, je travaille avec eux. Et l'idée, on ne détermine pas vraiment de temps pendant lequel je vais rester avec eux. Mais voilà, je vis cette expérience pleinement et je me dis, OK, prenons ce qu'il y a à prendre. C'est un rêve. clairement. Je monte à cheval tous les jours. Mon boulot, c'est de rassembler le bétail, de le changer de champ. Mon boulot, c'est de m'occuper des chevaux. Mon boulot, c'est de m'occuper de la ferme de manière quotidienne. Donc ouais, c'est le rêve. En fait, c'est une nouvelle étape dans le rêve et j'ai envie de dire que je coche une nouvelle case dans ma check list de ce que je voulais faire en Australie.

  • Speaker #1

    Là, tu es vraiment dans la vie. pure australienne, au fin fond de la campagne, avec les chevaux et tout. Ça a dû te changer. Tu as été dans un autre quotidien d'Australien au final, parce que tu étais déjà avec des Australiens dans ta coloc. Et le passage du coup de ton frère et ta meilleure amie avant, ça a dû te faire du bien quand même.

  • Speaker #0

    Ça t'a fait du bien dans le sens où j'étais vraiment heureuse de les accueillir, de leur montrer aussi la vie dans laquelle je m'étais installée. Le fait de les avoir auprès de moi, c'est hyper ressourçant parce que C'est des gens que j'aime fort, je savais qu'on allait se marrer pendant trois semaines, c'est des gens qui ont le même humour que moi, donc je savais qu'on allait passer du bon temps. Et entre-temps, j'ai deux copines qui font partie de mon groupe d'amis en France, qui sont aussi venues en Australie, à Sydney pour le coup, et qui ont décidé de voyager, elles, de leur côté. Donc il n'était pas forcément question de faire un bout de chemin ensemble, mais on décide de tous se retrouver au Nouvel An à Sydney, et de passer le réveillon au pied de... de l'opéra et du Harbour Bridge. Donc on passe quelques jours ensemble et c'est génial parce qu'on a fait encore la fête. On rencontre encore des nouvelles personnes.

  • Speaker #1

    Jour de l'an de ouf.

  • Speaker #0

    Jour de l'an de ouf, mais on est ensemble. Donc pour le coup, on partage encore d'autres choses ensemble. Ouais. Et c'est une expérience qu'on vit. C'est rigolo parce que c'est un peu comme si tu ramenais un peu de la maison.

  • Speaker #1

    Ouais, dans ton quotidien.

  • Speaker #0

    Mais on passe des moments incroyables et avec mon frère et ma mère amies, on s'éclate. Et je vais pouvoir découvrir aussi l'Australie que j'aime, c'est-à-dire l'Australie avec ses plages, l'Australie avec le surf, l'Australie avec ses soirées, ses fêtes, ses rencontres et tout ce que ça a de bon à partager.

  • Speaker #1

    Tout le côté fun de la vie quotidienne. Ça ne te fait pas trop mal au cœur quand ils repartent ?

  • Speaker #0

    Non, parce que je sais ce qui m'attend derrière, je sais que je pars à la ferme après leur départ. Donc je sais que c'est un nouveau pan de l'aventure qui démarre pour moi. Ça me fait un petit pincement qu'ils partent parce que forcément quand tu passes trois semaines 24h sur 24 avec tes amis, avec des gens proches... Quand ils repartent, c'est une petite déchirure, mais c'est un petit pincement au cœur. Et je me dis de toute façon, on va se revoir. Et ils ont vachement aimé l'Australie aussi. Donc, il est question très rapidement de se dire, oh là là, mais on va revenir. On va vite rentrer. On va vite revenir te voir en Australie, etc. Donc, non, ce n'est pas plus difficile que ça.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu te retrouves à la ferme.

  • Speaker #0

    Oui, je me retrouve à la ferme avec Brett et Michel qui m'accueillent. très chaleureusement, avec qui je me sens très vite à l'aise. On partage plein de choses ensemble. Eux ont un quotidien de vrais cow-boys. Pour le coup, Brett, c'est quelqu'un qui a grandi dans cet univers-là aussi agricole. Et il a ce côté cow-boy, c'est-à-dire qu'il ne sort pas sans son chapeau, il ne sort pas sans son équipement. Et très vite, il me met dans le bain, très vite, il me prête un chapeau à lui. Et on va voir un rodéo. Et pendant ce rodéo, il me dit, il faut que tu t'achètes ton chapeau. Il faut que tu achètes ton chapeau de cow-boy parce que tu fais partie de la famille, parce que maintenant, tu es chez nous, etc. Et j'achète mon premier chapeau de cow-boy.

  • Speaker #1

    Au final de étudiante à Grenoble, à cow-boy au fin de l'épreuve. Exactement. Ok, super. Et tu vois, je rebondis sur ce que tu disais avec tes amis avant que tu passes des bons moments. J'ai l'impression que tu es heureuse de la même manière, en fait, peu importe les personnes avec qui tu es. Et on a tendance à dire que peu importe l'endroit où on est, ce qui compte, c'est les personnes avec qui on est. Mais j'ai l'impression que toi, c'est peu importe le lieu où je suis, tant qu'il y a du monde. Voilà, c'est ça. Tant qu'il y a du monde, mais que les gens avec qui tu aimes n'influencent pas ton bonheur dans le moment. Oui. Et que tu arrives à créer des moments bien avec ces personnes-là. C'est... Quelque chose que tu arrives à ressentir un peu avec tout le monde ou que tu arrives à recréer ? Tu es dans quel état d'esprit pour arriver à vivre ces moments-là de joie un peu partout où tu vas ?

  • Speaker #0

    J'ai le sentiment qu'en Australie particulièrement, j'ai conscience de la beauté des moments que je vis et aussi de leur unicité. Je me dis que potentiellement, c'est des choses que je ne revivrai pas ou en tout cas pas de la même manière. J'étais amenée à les revivre. Donc, je prends vraiment tout le bonheur que ces moments m'apportent, peu importe avec qui je les partage. Donc, oui, je suis heureuse de les partager avec des gens que je connais, avec des gens avec qui je sais que je pourrais en reparler plus tard. Ça aussi, c'est quelque chose qui m'a beaucoup touchée à mon retour. C'est que finalement, les seules personnes avec qui je pouvais partager mes moments en Australie, c'est ceux qui étaient venus me voir, mes parents, mon frère, ma meilleure amie. C'est ceux qui avaient vu. comment c'était là-bas et qui prenaient la mesure du bonheur que j'avais pu vivre là-bas et du coup, qui pouvaient comprendre mon désarroi au moment du retour. Donc oui, j'ai vécu ces moments de bonheur-là. Je les ai partagés avec plein de gens différents, de plein d'horizons différents, des gens avec qui j'ai gardé contact, des gens avec qui je n'ai pas gardé contact. Et pour autant, c'est vraiment ancré en moi tout le bonheur que j'ai vécu là-bas.

  • Speaker #1

    On était vraiment dans le moment présent et tu cuives ta vie à fond. Du coup, après ta vie à la ferme, tu rentres en France pour reprendre tes études.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Je rentre en France... après avoir réfléchi à ce que je voulais faire par la suite. L'idée, c'était de se dire, normalement, une fois que j'ai terminé mes petites vacances, parce que c'était considéré comme des vacances, qu'est-ce que je fais ? Et là, je discute avec mon parrain, qui lui a fait pas mal d'études, est polyglotte et a une position haut placée dans une belle entreprise. Et il me dit, Clem, tu ne peux pas t'arrêter à un bac plus 3, il faut vraiment que tu continues, tu as les capacités de poursuivre tes études. Et si tu veux avoir un poste comme le mien, il faut vraiment que tu continues et que tu ailles au moins jusqu'au master. Donc là, la question se pose. Je me demande si je peux intégrer un master en Australie. Financièrement, c'est très compliqué. Les études en Australie, c'est très cher. Mon année, je viens de la payer 10 000 euros, qui correspond à 100 de mon crédit que j'avais fait avant de partir. Et pour continuer les études, c'est encore plus cher. Donc, la question se pose de qu'est-ce que je fais ? Mes parents ne peuvent pas subvenir à l'intégralité de mes frais de scolarité et à mes frais de vie aussi en parallèle quand même. Donc, finalement, il n'y a qu'une seule option qui reste, c'est de rentrer et de pouvoir intégrer un master en France. C'est compliqué pour moi de me dire que je vais retourner sur les bancs de l'école après ce que j'ai vécu, après la liberté à laquelle j'ai goûté en Australie. Donc, je rentre. Je rentre en février. Au départ, l'idée, c'était de me dire je reste... Jusqu'au début des beaux jours, et puis je rentrerai au mois de mai en France, je chercherai une école et j'intégrerai une école en septembre. Et en fait, je réalise que mon passeport expire dans une semaine. Donc je suis au fin fond du bouche australien, je dois me rendre à l'ambassade à Sydney pour refaire mon passeport. Les délais sont trop courts, donc c'est un peu une évidence et à la fois un non-choix. de me dire je dois rentrer en France avant que mon passeport expire et je prends l'avion le 14 février 2010 quand mon passeport expire.

  • Speaker #1

    Just on time.

  • Speaker #0

    Just on time, je me retrouve vraiment à l'aéroport. Le douanier me dit, vous n'avez pas...

  • Speaker #1

    C'est peut-être temps de rentrer.

  • Speaker #0

    C'est peut-être temps de rentrer, vous avez fait les choses bien, mais maintenant il faut partir, vous n'avez plus le droit d'être là. Donc je me retrouve en France le 14 février 2010. Je quitte le Bush avec des étendues incroyables. Très belle, un quotidien à cheval avec le bétail.

  • Speaker #1

    Tu veux au vent et liberté.

  • Speaker #0

    Voilà, et je me retrouve en plein hiver à Villeurbanne. Il fait froid, les jours sont courtes.

  • Speaker #1

    Il fait gris.

  • Speaker #0

    Il fait gris, il pleut, il neige. C'est vraiment un changement radical.

  • Speaker #1

    Coup dur.

  • Speaker #0

    Il me met au fond de la gamine.

  • Speaker #1

    Du coup, vraiment coup dur. Tu te prends la réalité en pleine face. Comment tu le vis ?

  • Speaker #0

    mal, je l'habite très mal. Quand je rentre, ma première pensée, c'est de me dire pourquoi je suis rentrée, qu'est-ce que je fais là, je ne suis pas à ma place, je ne suis pas bien, il fait froid, je rentre à Villeurbanne avec toute l'attraction que ça génère. Là, il y a du bruit, il y a des voitures, il y a des gens, les gens ne se soucient pas, les gens ne sont pas agréables, personne ne discute avec personne. Enfin voilà, je ne vois que le négatif à ce moment-là de mon retour. C'est compliqué.

  • Speaker #1

    En plus, je crois que tu m'as raconté, tu rentres, tu reprends un peu le rugby, tu te pètes la jambe, tu te retrouves à l'hôpital.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Tu te retrouves bloquée dans ton appart, tu n'as rien à faire.

  • Speaker #0

    Je dépasse assez rapidement, je rentre d'Australie. Une semaine après, je reprends l'entraînement, je me fais les croisés. Tu connais. J'habite à ce moment-là en coloc dans un appart au troisième étage sans ascenseur, donc je suis coincée dans ma tour d'ivoire, j'ai pas de travail parce que je ne peux pas travailler à cause de ma jambe. J'attends l'opération avec impatience, je me fais opérer, c'est douloureux comme jamais. J'ai tous les soins derrière qui me permettent quand même de me remettre assez vite sur pied, donc j'ai cette perspective-là de reprendre le rugby le plus vite possible et de pouvoir attaquer mon master du coup en alternance dès le mois de septembre.

  • Speaker #1

    Donc au final tu rentres et tu es dans un contexte qui fait qu'un peu compliqué de se remettre dedans.

  • Speaker #0

    C'est compliqué, je suis très heureuse d'être avec mes amis et à la fois l'Australie me manque, pas forcément les gens en Australie parce que comme je te disais j'ai fait plein de rencontres et finalement il y a peu de gens avec qui j'ai maintenu le contact.

  • Speaker #1

    En plus la vie australienne et le lifestyle en gros qu'il y a à avoir. Et ça dure combien de temps du coup cette période un peu down ?

  • Speaker #0

    Ça dure un an. Ça dure une année ou le temps de me faire opérer, de me remettre, etc. Surtout que je démarre mon master dans une entreprise qui ne me plaît pas. Donc, c'est compliqué. J'ai la chance d'intégrer Renault Trucks assez rapidement. Donc, je change d'entreprise en cours d'année. Et Renault Trucks me signe un contrat de deux ans d'alternance. Donc, je vois en tout cas la perspective de mes deux années d'études en me disant, Au moins, je suis fixée.

  • Speaker #1

    Nouvelle objectif, nouveau step. C'est ça. Et déjà, du coup, à ce moment-là, tu savais que tu voulais repartir en Australie après ? Oui. OK.

  • Speaker #0

    L'Australie, c'était mon voeu numéro un. Je savais que je voulais rentrer en Australie. Tu vois, c'est même bizarre de le dire comme ça, mais je savais que je voulais repartir en Australie parce que c'était chez moi, parce que je savais ce qui m'y attendait et vraiment, je voyais ça avec toute la positivité que j'avais vécue. Donc c'est vraiment mon but ultime de finir mes deux années de master et de repartir avec un nouveau visa qui me permet de travailler dans la branche dans laquelle j'étudie.

  • Speaker #1

    Et donc entre temps, tu rencontres un mec.

  • Speaker #0

    Un nombreux, exact.

  • Speaker #1

    Voilà, avec qui vous avancez doucement. Oui,

  • Speaker #0

    on avance doucement. Lui, il a une relation. Donc moi, je suis le plus un. Sur le moment, ça ne me dérange pas trop parce que je n'ai pas forcément l'intention de créer une relation sérieuse avec quelqu'un.

  • Speaker #1

    De toute façon, tu as tes plans derrière, tu veux repartir.

  • Speaker #0

    Je repartais, donc il n'y avait pas forcément de nécessité de m'installer ici. Et en fait, de fil en aiguille, je tombe amoureuse. Et puis très rapidement, je lui explique que moi, mon but, c'est de repartir à la fin de mes études. C'est un choc pour lui, il décide de quitter sa copine et il m'annonce qu'il veut partir avec moi.

  • Speaker #1

    Changement de plan ?

  • Speaker #0

    Ça change pas mal les plans parce que lui n'est jamais parti de France, il parle pas anglais non plus, et il me dit je suis chaud, je pars avec toi en Australie, vas-y on va kiffer Donc là je change un peu mes plans et je me dis bon bah du coup ce sera pas un visa travail pour m'installer, on va commencer par un PVT, un visa vacances-travail qui va nous permettre de bouger, de visiter l'Australie. Moi j'ai eu l'occasion de visiter pas mal d'endroits en Australie mais pas forcément toute l'Australie. Donc je me dis que c'est une opportunité, c'est une nouvelle opportunité en tout cas de découvrir autre chose de ce pays que j'aime tant. Et donc on organise ce voyage à partir du mois de février 2012 et on quitte la France en octobre 2012. Et on part en Australie pour Melbourne où je retrouve ma famille d'accueil qui m'a accueillie du coup à mon premier voyage pendant mon échange avec Adèle.

  • Speaker #1

    Retour au basique. C'est marrant parce que du coup tu as... Ton passage en France, ton master aura vraiment été une parenthèse entre tes deux séjours en Australie. Oui,

  • Speaker #0

    et je l'ai vraiment vécu comme ça, tu vois. C'est rigolo quand je te disais tout à l'heure, je rentre en Australie. J'ai pour objectif de rentrer en Australie.

  • Speaker #1

    C'est comme si tu étais venue faire tes études à l'étranger, de l'étranger au final.

  • Speaker #0

    J'ai vraiment vécu ce master comme une parenthèse en disant je rentre pour pouvoir valider mon dernier diplôme et ensuite je rentre chez moi.

  • Speaker #1

    Et du coup, cette fois-là, tu y es avec ton copain. Vous êtes tous les deux, donc j'imagine rien à voir au niveau du voyage. Donc tu m'as dit que vous avez fait un petit tour de l'Australie, tu m'as montré que vous aviez tressé tout votre itinéraire, fait des petits jobs à droite à gauche. Vous y restez combien de temps là-bas ?

  • Speaker #0

    On reste deux mois en Australie et on passe un mois en Nouvelle-Zélande avec mes parents qui nous rejoignent et avec qui on fait un road trip d'un mois. Effectivement, le voyage est complètement différent. D'une part parce que lui ne parle pas du tout anglais, donc il y a aussi ce défi de lui apprendre l'anglais. Et donc tous les jobs qu'on choisit, je mets un point d'honneur à ce qu'il n'y ait pas de français à chaque fois. Donc on a le luxe de pouvoir aussi choisir les jobs qu'on fait, parce qu'on est parti avec un petit pécule et qui nous permet de voir venir sur place. Donc on peut choisir ses jobs et à chaque fois, c'est ma première question, est-ce qu'il y a des français dans le travail ? Et à chaque fois, c'est non. Donc ça, c'est plutôt cool. Et très rapidement, lui arrive à acquérir les bases de l'anglais, ce qui lui permet de communiquer plus facilement aussi avec les gens avec qui on travaille. On crée des liens très forts avec un couple de Canadiens. Et en fait, avec eux, on décide de se dire, OK, c'est quoi votre prochaine destination ? On va là, OK, venez, on y va ensemble. Et en fait, on se suit. On ne fait pas forcément tout ensemble, mais on se retrouve à des points pendant notre voyage. Donc des fois, on ne va pas se voir pendant un mois ou deux mois. Et ensuite, on se retrouve à un endroit et on fait un mois de voyage ensemble. Puis après, on se sépare et puis on se retrouve, puis on se sépare et puis on se retrouve. Donc, on est deux puis deux dans ce voyage. C'est assez sympa parce que finalement, on est avec des anglophones qui ne parlent pas français. Ils sont canadiens, mais ne parlent pas français. Et du coup, ça nous permet aussi de continuer d'apprendre et de maintenir ce niveau relationnel, d'avoir un point d'ancrage finalement à chaque fois qu'on en a besoin.

  • Speaker #1

    Ça vous fait un petit repère sympa. J'imagine que vous avez aussi bien profité, vu plein de choses super belles pendant votre périple. Du coup, au bout d'un an et un mois, retour en France.

  • Speaker #0

    Retour en France.

  • Speaker #1

    Donc l'idée de rester habité en Australie n'était plus d'actualité ?

  • Speaker #0

    C'était plus d'actualité pour moi. Lui était assez chaud pour rester. Et moi, j'avais passé plusieurs Noëls loin de ma famille. J'avais passé plusieurs anniversaires loin de ma famille. J'avais loupé pas mal d'événements aussi avec ma famille. Et je savais ce que c'était d'être loin d'eux pendant ces événements, pendant ces fêtes. Et en fait, ma mère ayant eu un cancer avant le départ, ça devenait compliqué pour moi d'être loin. Parce que... je ressentais qu'il fallait que je sois près d'elle et qu'il fallait que je profite aussi des moments avec elle même si elle était guérie quand elle est venue en nouvelle zélande je sais pas j'ai une petite voix qui me disait tu as peut-être fait ton temps en australie là tu as plus envie, ta priorité a peut-être changé à ce moment là ça c'est assez curieux parce que en réfléchissant je me dis encore une fois l'objectif c'était de se dire fais une nouvelle parenthèse pour passer autant de temps que possible avec ta famille et tu reviendras Quand on est rentré en France, c'était plus une décision de ma part, et quand on est rentré, très rapidement, on s'est dit bon, il faut qu'on se trouve un appart, il faut qu'on trouve un job et en fait, c'était aussi une volonté de ma part de commencer ma carrière. J'avais 24 ou 25 ans, j'avais bouclé mes études, je n'allais pas aller plus loin, donc je me suis dit bon, maintenant c'est bon, j'ai tout le bagage nécessaire pour commencer ma carrière, il faut vraiment que je commence à écrire mon CV de manière un peu plus concrète Donc on s'installe, je trouve un boulot. Et très vite, on commence à parler de mariage, de bébé, de tout ça. Et en fait, quand on parlait d'enfant, on s'est tout de suite mis d'accord sur le fait de dire on fait un enfant en France parce qu'on a nos familles et parce qu'on veut aussi pouvoir profiter de nos familles avec un enfant. Mais notre enfant fera sa rentrée en CP à l'étranger.

  • Speaker #1

    Ok. Oui, c'était la vision.

  • Speaker #0

    Et donc, tu vois, on revient sur cette histoire de parenthèse où on rentre en France pour une parenthèse.

  • Speaker #1

    Parce qu'il y a des priorités, des choses à faire, à construire.

  • Speaker #0

    Mais on rentrera en Australie.

  • Speaker #1

    Derrière.

  • Speaker #0

    Pour notre vie à nous.

  • Speaker #1

    C'est marrant de voir comme tu t'es vraiment imprégnée de la vie en Australie et comme tu t'es faite au lieu et que la France devient une petite parenthèse où tu viens construire des petits trucs. Aujourd'hui, ça fait 11 ans que tu es rentrée d'Australie, tu n'es pas retournée depuis. Avec le recul, est-ce que tu peux nous partager ce que ça t'a apporté dans la vie, ce voyage-là, ces voyages-là ? Qu'est-ce que ça t'a apporté dans ta vie pro, perso ?

  • Speaker #0

    Déjà, j'ai acquis un très bon niveau d'anglais. Ça me permet aujourd'hui de prétendre à des postes qui nécessitent un très bon niveau d'anglais. Ça, je sais que c'est un atout fort en France, parce qu'il y a beaucoup d'entreprises qui veulent s'exporter à l'international et qui ont besoin justement de... de personnes qui ont un bon niveau d'anglais et pas juste un niveau scolaire. Donc ça, c'est quelque chose qui est acquis aujourd'hui chez moi. Et donc, c'est une vraie force. Ça m'a apporté une très belle ouverture d'esprit. J'ai grandi dans une famille où on m'a toujours expliqué... Alors, mes deux parents ont des visions très différentes du monde. Comme je te disais, ma mère a beaucoup voyagé. Elle est très ouverte sur les autres cultures, etc. Mon père a subi le racisme quand il était petit, parce qu'il est fils d'immigrés. Et du coup, il m'a toujours appris à me méfier des autres, à me dire, oui, mais les étrangers, il faut faire attention, etc. Donc, j'avais vraiment deux visions très opposées en grandissant. Et les voyages m'ont permis de me forger ma propre opinion sur tout ça. Le fait d'avoir vécu à l'étranger et d'avoir été l'étrangère, d'avoir été celle qui n'est pas d'ici. J'ai vu comment j'ai été accueillie. J'ai vu comment j'ai été perçue. J'ai vu les portes qui m'ont été ouvertes aussi là-bas. Et quand je suis rentrée, je me suis dit, mais il n'y a pas de raison de fermer les portes à ceux qui ne sont pas d'ici. Au contraire, il faut leur ouvrir les portes et c'est comme ça que ça se passe le mieux. Et ça crée de l'échange, ça crée de la richesse, ça crée une nouvelle culture parce qu'on mélange les cultures et donc ça crée des nouvelles choses entre nous. Donc, ça m'a vraiment permis d'ouvrir mon esprit aussi à tout ça, de m'ouvrir aux autres, de m'ouvrir à des personnes qui viennent de pays étrangers. de mieux les écouter, mieux les apprendre en quelque sorte, apprendre à les comprendre. Et puis forcément, en ayant côtoyé des personnes internationales, quand tu rencontres des gens qui viennent d'ailleurs, tu te dis Ah ouais, toi tu viens d'là ? Ah, j'ai rencontré quelqu'un qui était de là-bas aussi, il vient de celle ville, etc. Et du coup, tu sais aussi comment les appréhender. Tu sais quelles sont leurs coutumes, tu sais quels sont leurs rituels, etc. Tu as aussi une autre manière de les appréhender. Tu n'es pas dans l'inconnu total. Après, forcément, tu rencontres des gens de pays que tu ne connais pas. mais l'approche est différente. Vous faites des expériences vécues, l'approche est différente. Tu es beaucoup plus dans la douceur plus que dans le jugement.

  • Speaker #1

    Oui, ça t'a développé du coup une curiosité de l'autre et une écoute plus active de l'autre pour apprendre à l'accueillir. Oui, beaucoup plus d'empathie. Et tu es aussi maman, donc d'une petite fille. Est-ce que c'est quelque chose que tu lui transmets, le voyage, ton kiff du voyage, de bouger, etc. ?

  • Speaker #0

    Sans hésiter. En fait, au-delà du voyage et de ce que ça peut apporter de voir d'autres choses et le fait de faire briller ses yeux, parce que forcément, tu vas voir l'Empire State Building, tu vas voir Big Ben, c'est des choses qui sont assez incroyables et que tu vois que dans les livres ou sur des vidéos. Le fait de le voir en vrai, ça génère quelque chose d'assez fou. Au-delà de ça, pour moi, c'est hyper important de lui faire découvrir le monde, de lui faire partager des nouvelles cultures. Charlie voyage depuis qu'elle a deux mois. La première fois, elle est allée en Italie, elle avait quatre mois. À huit mois, elle est allée en Hollande. À quatorze mois, elle est allée au Canada. Plein de gens m'ont déconseillé de l'emmener en voyage en disant Elle est trop petite, elle ne s'en souviendra pas. Effectivement, elle ne s'en souviendra pas. Mais ce sont aussi des moments qui sont ancrés en elle. Ce sont aussi des choses qui sont ancrées. Le fait de prendre l'avion et de devoir être calme dans l'avion, de devoir respecter les autres, ce sont des choses qui lui sont inculquées dès toute petite. Le fait aussi de rencontrer des nouvelles personnes qui ne parlent pas forcément ta langue, ça aussi, c'est des choses qui sont ancrées en elle. Le respect de la différence, c'est quelque chose qui est ancré en elle depuis toute petite parce que du coup, elle l'a vécu, elle, en tant qu'étrangère dans les autres pays. Et ça, c'est hyper important pour moi, de lui inculquer ça, le respect de la différence et le fait que tu vas chez les autres, tu n'es pas chez toi, donc tu dois te plier aux coutumes des autres. Typiquement, quand on est allé à Londres, très récemment, en fait, tu manges comme les Anglais, à l'heure des Anglais, c'est-à-dire que tu manges tôt et puis tu manges les mets des Anglais. Tu ne manges pas comme chez toi. Tu n'imposes pas aux autres ta culture. Tu viens et tu te plies à la culture des autres. Ça, c'est quelque chose qui est hyper important pour moi de lui apprendre et j'espère qu'en grandissant, elle va s'en imprégner de plus en plus et qu'elle va le décupler.

  • Speaker #1

    C'est beau. Elle doit passer des super moments de dire je voyage avec maman

  • Speaker #0

    Oui, et puis il y a ce côté aussi où c'est devenu un peu une habitude. Quand on ne part pas en voyage pendant les vacances, c'est anormal. D'un côté, je me dis que c'est cool parce qu'elle a ce goût de partir, de voyager, de quitter sa maison. Parce que ce n'est pas non plus tout le monde qui est capable de quitter sa maison. Moi, je connais plein de gens, des enfants, qui n'aiment pas partir de chez eux. Ils sont bien chez eux, ils n'aiment pas partir de chez eux. Moi, Charlie, elle adore partir. C'est un truc... Voilà, elle a envie.

  • Speaker #1

    Elle peut voir, elle veut découvrir.

  • Speaker #0

    Elle veut découvrir. Elle est hyper curieuse aussi de découvrir des nouveaux environnements. Et quand on est dans l'avion du retour, sa première question, c'est Bon, on va où maintenant ?

  • Speaker #1

    Elle a envie, quoi. Elle veut découvrir.

  • Speaker #0

    Une fois qu'elle est partie, ça y est, elle ne veut pas. Elle n'est pas dans le truc de Maintenant, on va rentrer à la maison Je ne l'ai jamais entendu dire C'est bon, je suis fatiguée, j'ai envie de rentrer à la maison Et ça, pour le coup, je pense que c'est moi qui lui ai transmis aussi cette sérénité pendant les voyages, de se dire, on est là, on est bien.

  • Speaker #1

    Ça se passe bien.

  • Speaker #0

    Ça se passe bien. Il n'y a aucune raison d'être inquiète et du coup d'avoir ce besoin de retrouver son cocon. C'est sûr. Tout se passe bien, on ne veut pas rentrer chez soi.

  • Speaker #1

    Non, on est plutôt pas mal. Merci pour ton intervention, d'avoir partagé ton petit parcours. Pour terminer, si tu avais un conseil à donner à une personne qui veut partir. toute seule, loin de chez elle, ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    Je lui dirais, crois en toi. Ça me semble essentiel, parce que quand on part, rien ne peut nous arriver. On va faire face à des épreuves, on va faire face à des problèmes, c'est une évidence, mais moi, je l'ai toujours dit, la vie met sur ta route que des épreuves que tu peux surmonter. On a les ressources nécessaires, on est capable de faire des choses, des grandes choses. pas moins bien que n'importe quel autre être humain. Il y en a qui ont réussi à faire des exploits. Pourquoi pas toi ? Pourquoi tu n'y arriverais pas ? Pourquoi tu serais moins bien que les autres ? Crois en toi, crois en tes capacités et pars découvrir le monde. C'est tellement important, ça apporte tellement de richesse de découvrir le monde, de rencontrer d'autres cultures, de rencontrer des gens, même avec qui tu vas parler pendant deux heures. Ce n'est pas grave. Ce sont des rencontres qui restent gravées dans ton cœur et qui un jour te serviront.

  • Speaker #1

    Comme quoi, avec un peu de confiance en soi, c'est vrai, t'as raison, je pense qu'on peut faire pas mal de choses. Merci, en tout cas, Clem. Merci à toi, c'était très cool.

  • Speaker #0

    Yes, c'était sympa !

  • Speaker #1

    pour ce premier podcast j'espère que cet épisode vous a plu en tout cas je vous remercie d'avoir écouté jusqu'au bout et je serais ravie d'avoir votre feedback en commentaire et si jamais vous connaissez quelqu'un qui voudrait partir en Australie mais qui hésite un petit peu vous pouvez toujours lui partager cet épisode peut-être que ça le motivera

Chapters

  • Intro au podcast et présentation de Clémentine

    00:00

  • Le début de la passion du voyage

    01:03

  • Premier voyage en Australie : découverte et coup de foudre

    01:46

  • Retour en France et projet de revenir en Australie

    07:00

  • Préparatifs pour le deuxième voyage en Australie

    08:52

  • Arrivée en Australie : émotions et rencontres

    12:57

  • Voyages en Nouvelle-Zélande et découverte de la liberté

    14:49

  • Début des études en Australie et vie étudiante

    19:15

  • Retour en France : adaptation et défis

    31:55

  • Réflexions sur l'impact des voyages dans la vie de Clem

    58:37

  • Conseils pour ceux qui souhaitent partir

    01:17:16

Description

Des grandes plages, des kangourous, un Life style a la cool...

Tout plaquer pour un voyage en Australie, ça fait rêver plus d'un français haha et on entend d'ailleurs beaucoup de personnes nous dire qu'elles partent vivre quelques temps dans ce grand pays.

C'est ce qu'a fait Clémentine il y a quelques années et ça a été un coup de coeur pour elle.


Elle raconte qu'elle avait l'envie d'y vivre définitivement car elle s'y sentait à ça place.

Et je trouve ça ouf qu'on puisse ressentir ça dans un pays qui est littéralement de l'autre côté de la terre !


Clem a d'abord fait un séjour linguistique de 6 semaines en Australie. Ça lui a tout de suite plu, et dès son retour elle annonce à ses parents "J'y retournerai et je vivrais là-bas".


Et c'est ce qu'elle a fait !


2 ans plus tard, à la fin de son DUT elle part faire une troisième année d'études en Australie et y reste pour un an. Elle revient ensuite en France, un moment difficile à gérer puisqu'elle ne se sent pas à sa place.

Elle y retourne finalement une troisième fois avec son copain pour faire un PVT (permis vacances travail, aussi appelé WHV working holiday visa, qui permet de travailler sur place). Cette fois, c'est la van life et le roadtrip entre des petits boulots. Le kiff total !


Mais le mal des proches se fait ressentir et Clem décide de rentrer en France.

L'Australie reste son pays de coeur aujourd'hui <3


Dans cet épisode, découvrez le voyage culturel de Clem avec son immersion au sein des australiens et ses roadtrip.

De voyage solo à expat, elle nous livre son histoire sans filtres.


Bonne écoute !

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur le premier épisode de Partir. Je suis très contente de vous le partager aujourd'hui. Ça a été du travail pour en arriver à faire ce premier épisode. Je suis vraiment heureuse de vous le partager. En plus, c'est un épisode qui est bien kiffant et qui m'a interpellée quand je l'ai tourné parce que c'est la première fois que j'entendais quelqu'un me dire et raconter qu'elle se sentait plus chez elle. dans un autre pays qu'elle venait de découvrir que dans son pays natal dans lequel elle a grandi. Et j'avais encore, j'avais entendu ça avant, je ne savais pas que ce sentiment existait, que c'était quelque chose de possible. Donc vous allez pouvoir découvrir tout ça dans cet épisode. Donc c'est l'histoire de Clémentine qui est partie en Australie et elle est donc partie plusieurs fois parce que ça a été un pays coup de cœur pour elle. Donc je vous laisse découvrir cet épisode, vous évadez avec elle et je vous souhaite une bonne écoute. Salut Clem ! Je suis ravie de t'avoir sur le premier épisode du podcast, ça me fait vraiment très plaisir. Est-ce que tu peux commencer par te présenter un petit peu, nous dire comment tu voyages, qui tu es, tout ça ?

  • Speaker #1

    Alors, moi je vais avec les moindres, j'ai 36 ans, je suis maman d'une petite fille de 6 ans qui s'appelle Charlie et je suis une voyageuse, on va dire, régulière. J'ai toujours aimé voyager et j'essaye d'organiser à minima un voyage en Europe. dans l'année et un voyage en dehors de l'Europe tous les deux ans.

  • Speaker #0

    Ok, et donc du coup il y a quelques années tu es partie en Australie. Exact. C'est pour ça qu'on te voit aujourd'hui. Donc tu es partie plusieurs fois en Australie, une première fois quelques semaines, une deuxième fois toute seule et une troisième fois avec ton copain de l'époque. C'est ça. Est-ce que, ce que je te propose c'est qu'on remonte au début et que tu nous expliques un petit peu ta situation, qu'est-ce qui a fait que tu as envie de partir, enfin où tu en es avant ton premier voyage.

  • Speaker #1

    Moi, il faut savoir que le virus du voyage, c'est quelque chose que j'ai attrapé toute petite. C'est ma maman qui m'a transmis ce virus-là en me racontant ses voyages à travers l'Europe avec ses copines quand elle était jeune. J'ai toujours aimé écouter ses récits, ses aventures et tout ce qu'elle avait pu vivre. Et ça m'a donné envie, à mon tour, d'explorer le monde, de voir ce qu'il avait à offrir, de découvrir des nouvelles cultures. Et du coup, j'ai toujours eu cet objectif-là de partir, découvrir le monde à un moment donné de ma vie. Le premier voyage a eu lieu entre ma première et ma terminale en 2005. Quand mes parents m'ont proposé de partir en voyage linguistique, je suis partie en échange scolaire. J'ai découvert ma famille d'accueil par Internet. À l'époque, c'était des mails. On a échangé des mails avant mon arrivée. Et quand je suis arrivée au mois de juillet en Australie, j'ai découvert ma famille d'accueil avec qui j'avais créé des liens. digitaux mais on avait malgré tout commencé à faire connaissance. J'ai eu comme un coup de foudre, je suis tombée amoureuse du pays, je suis tombée amoureuse des gens, j'ai été séduite par leur gentillesse, par leur facilité de créer du lien. Même si c'était l'hiver, moi je suis à la Melbourne, donc la météo elle est plutôt européenne on va dire, en hiver. Mais je suis arrivée, c'était l'hiver et pour autant il faisait 15 degrés. Et en fait, j'ai été séduite par les paysages, par la ville, par tout ce qu'elle dégageait aussi. Et je suis restée six semaines là-bas. J'ai eu l'opportunité, avec l'association avec laquelle je suis partie, de faire une semaine dans le désert pour aller découvrir la culture aborigène, découvrir aussi des paysages complètement rien à voir puisque le désert australien, c'est unique. Et j'ai aussi eu l'opportunité de partir à Sydney avec ma famille d'accueil qui m'a emmenée voir un match de rugby là-bas. Et du coup, ça contraste aussi avec Melbourne qui est plutôt une ville européenne et Sydney qui ressemble plutôt à des grandes villes des États-Unis avec des buildings très hauts. Et pour le coup, ça contraste parce qu'il y a des plages très belles au bord de la ville. Mais voilà, ce premier voyage, il a été très riche. J'ai pu voir Sydney, j'ai pu voir Melbourne, j'ai pu voir le désert. Et ça m'a donné envie d'y retourner immédiatement.

  • Speaker #0

    Ok, donc déjà dès le début, tu t'es dit c'est sûr, je vais y retourner. L'Australie, ça me parle, c'est quelque chose.

  • Speaker #1

    Je me suis sentie chez moi. C'est une petite efficace. Parce que non pas que je ne me sente pas chez moi en France, je suis née en France, j'ai grandi en France, j'ai beaucoup été en Italie, je crois que j'avais deux mois la première fois que je suis allée en Italie rencontrer ma famille. Donc je me suis toujours sentie moitié-moitié, moitié italienne, moitié française. Et pourtant en Italie, je ne me suis pas dit j'ai envie d'y vivre. L'Australie, j'ai mis les pieds là-bas, au bout de trois jours, je pense que je me sentais chez moi, plus chez moi qu'en France. Et du coup, j'ai eu ce sentiment de je suis à ma place. Ici, je suis à ma place. Ici, je suis un individu à part entière et je me sens chez moi. En France, je n'ai jamais ressenti ça.

  • Speaker #0

    Ok. Ici,

  • Speaker #1

    je suis française.

  • Speaker #0

    C'est marrant que ça t'ait fait ça. En six semaines seulement, parce que c'était six semaines du coup ton séjour, et tu étais plutôt jeune, tu avais quoi, 15 ans, 17 ans ? J'avais 17 ans. Et c'est intéressant du coup aujourd'hui, parce que c'était il y a quelques années, donc tu as pu prendre du recul par rapport à tout ça. Est-ce que tu te rappelles comment tu te sentais avant ton départ à 17 ans ? Parce que tu as 17 ans, tu connais la France, l'Italie, et là, tu n'es même pas majeure, et tu te dis, je vais partir en fait à l'autre bout du pays. Tu as quoi dans la tête à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    J'ai un état d'esprit qui est assez ambivalent. D'un côté, je suis très excitée à l'idée de partir. Moi, j'ai été emballée par l'idée de partir loin tout de suite. J'avais envie de m'éloigner et de me challenger aussi parce que malgré tout, tu quittes un confort, tu quittes une certaine sécurité avec ton cocon familial, etc. Donc, j'avais aussi cette envie de me challenger et de voir de quoi j'étais capable et ce que j'avais dans le bide. Et à la fois, j'étais terrorisée à l'idée de me dire en fait, je pars au bout du monde. Clairement, on est de l'autre côté de la Terre. C'est vrai. S'il se passe quoi que ce soit chez moi, je mets 24 heures pour rentrer. Il y a 12 heures de décalage horaire, donc tu ne peux pas appeler les gens quand t'en as envie. Il y a tout ça qui me faisait peur. D'aller aussi dans une famille que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais rencontrée, avec qui j'avais discuté rapidement sur Internet, mais voilà, on ne connaît pas les gens non plus. J'avais dans le passé fait des échanges scolaires en Angleterre, comme on fait quand on est au collège pendant une semaine. Ça n'avait pas toujours été de grands succès. Donc je suis partie aussi avec cette appréhension de me dire, si jamais je tombe dans une famille qui n'est pas ouf, j'en ai pour six semaines. Donc j'avais vraiment cette ambivalence d'émotion et de cet état d'esprit de me dire, je suis à la fois très excitée, j'ai très envie d'y aller, et je suis terrorisée par ce que je vais découvrir là-bas.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est un bon point de départ, parce que six semaines, ça peut paraître beaucoup, mais au final ça passe quand même vite. Donc ça t'a permis de faire un petit test au final de l'Australie. De ce que je comprends, bonne expérience, tu kiffes, tu vois plein de trucs, coup de cœur. Et du coup, comment ça se passe quand tu reviens en France ?

  • Speaker #1

    Quand je reviens, la première chose que je dis à mes parents, c'est j'y retournerai.

  • Speaker #0

    Direct, tu t'es tout de suite dit...

  • Speaker #1

    Je suis descendue de l'avion, j'ai vu mes parents, je leur ai dit j'y retournerai. Je sais que je retournerai là-bas, j'ai trop aimé et je vais vivre là-bas. Et je pense que mes parents... Au tout début, ils ne m'ont peut-être pas forcément pris au sérieux parce que depuis toute petite, je dis je vais habiter dans tel pays, de toute façon, je vais vivre à l'étranger, je vais voyager toute ma vie, j'aurai des maisons partout. Donc, je ne suis pas sûre qu'ils m'aient pris très au sérieux au départ. Et en fait, plus le temps passait et plus je restais bloquée sur l'Australie, j'en parlais beaucoup et je racontais ce que j'avais vécu et je ressassais et je me projetais beaucoup aussi en me disant mais du coup, je n'ai plus aimé Sydney que Melbourne, donc si j'y retourne, j'irai plutôt à Sydney. Et en fait, je pense qu'au fur et à mesure, ils ont commencé à me prendre un peu plus au sérieux. Et ils ont vu aussi que je construisais mon projet scolaire autour de cette volonté de repartir. Quand j'ai passé mon bac, après mon bac, j'ai continué mes études à Grenoble. Donc, j'ai quitté mon foyer pour suivre un DUT Tech de co. Et en fait, quand j'ai rejoint l'IUT Tech de co, la première chose que j'ai regardée, c'est le cursus scolaire. Dans mon cursus, j'avais la possibilité de faire un duéti en troisième année à l'étranger. qui me permettait d'obtenir un double diplôme. Et cette troisième année, j'ai regardé tout de suite les destinations qui étaient accessibles. Il y avait tous les Erasmus en Europe. Il y avait les États-Unis et l'Australie. Ça m'a confortée dans l'idée que je voulais faire ce parcours-là. Et je me suis dit, cette troisième année, je la ferai en Australie. Coute que coûte, je serai en Australie. Je ne savais pas où, je ne savais pas comment, mais je savais que je serais en Australie cette troisième année-là.

  • Speaker #0

    Ok, donc tu avais déjà... anticipé, t'as fait tes six semaines, t'es revenue, t'as passé ton bac, t'as dit je vais faire ce diplôme parce que derrière je peux aller en Australie. Ouais. Ok, donc du coup tu valides ton diplôme, c'était le moment d'arriver au départ. Ouais. Pareil la phase avant de partir, parce que là du coup c'était sur un an, c'est ça ? Alors. Ou c'était un semestre ou comment ça se passait ?

  • Speaker #1

    L'esprit était complètement différent à cette époque-là. Je venais de passer deux ans loin de ma famille, donc j'avais pris mon envol on va dire de apprendre à vivre seule. Hum hum. apprendre à me gérer, gérer mon argent, tout ce qui est inhérent à la vie en solo. Donc, je n'étais pas du tout dans le même état d'esprit. Quand j'ai organisé mon voyage en Australie la deuxième fois, j'ai prévenu mes parents que je prenais un billet à l'essence, que je ne prendrais pas de retour parce que je ne comptais pas rentrer, que j'allais faire mon année d'études et qu'à l'issue de mon année d'études, j'allais tout faire pour obtenir un visa et pouvoir rester en Australie. Donc, la démarche était complètement différente.

  • Speaker #0

    Là, tu étais déterminée à j'y vais, je ne reviens pas Oui, et je ne rentre pas.

  • Speaker #1

    Et donc, là aussi, il y a un point qui est hyper important, c'est le choix de partir. À mon sens, c'est un vrai choix par rapport à ce que les gens peuvent t'en dire ou quand tu dis tiens, je vais faire une année en Australie les gens te disent ah là là, tu as de la chance, tu as de la chance de partir Ce n'est pas de la chance, c'est… C'est une opportunité que tu te crées et que tu construis au fur et à mesure du temps. Moi, quand j'ai décidé de partir en Australie, j'étais à la fin de ma première année de DUT. Je savais qu'il me restait un an avant de partir. J'ai mis de l'argent de côté sur cette deuxième année d'école. Quand j'ai validé ma deuxième année, je suis allée bosser. J'ai continué de mettre de l'argent de côté. Je suis retournée vivre chez mes parents. Je n'ai pas acheté de voiture. Je ne suis pas sortie à outrance. Je bossais beaucoup. Je suis allée à la banque, j'ai demandé un prêt sur 15 ans pour pouvoir payer mes études. J'ai choisi la fac la moins chère de l'Australie parce que je savais que financièrement ça allait être compliqué. Mes parents m'ont fait confiance, ils m'ont dit on te suit si on se rend compte que tu mets tous les moyens en œuvre pour y arriver. J'ai tout mis en œuvre, je leur ai dit voilà, je vais commencer mon semestre en février, sauf que moi je veux partir en novembre pour pouvoir profiter et voyager toute seule avant de commencer l'école. Donc, j'ai travaillé de juin à novembre. J'ai bossé. Et en novembre, j'ai pris l'avion avec un billet aller simple, un sac à dos de

  • Speaker #0

    10 kilos sur le pied.

  • Speaker #1

    Et je me dis, là, ça y est, tu quittes définitivement. Dans ma tête, en tout cas, c'était définitif de je ne reviendrai plus ici. Et en tout cas, ma vie sera ailleurs.

  • Speaker #0

    Et est-ce qu'il y avait quelque chose que tu voulais aller chercher ailleurs ? ou c'était vraiment juste un feeling qui t'appelle vers l'ailleurs, tu vois ? Ou est-ce qu'il y avait des choses où tu en avais marre en France ou quoi que ce soit ?

  • Speaker #1

    Non, c'était un feeling.

  • Speaker #0

    Ok. Rien de tout le monde.

  • Speaker #1

    Je n'ai rien à fuir. À l'époque où je suis partie, j'avais ma bande d'amis, je m'entendais très bien avec mes parents, j'avais validé mes études. Enfin voilà, je n'avais rien à fuir de la France. C'est vraiment une envie de ma part de me dire je me suis sentie tellement bien en Australie. que je retourne à ma place.

  • Speaker #0

    Tu allais chercher du coup ce sentiment que tu avais ressenti déjà la première fois. Exactement. D'accord. Et du coup, ta phase préparation a duré plusieurs mois. Oui. Parce que tu as travaillé pendant toute ta deuxième année, plus la fin...

  • Speaker #1

    Alors, je n'ai pas travaillé ma deuxième année parce que les droits ne me permettait pas. Mais je n'essayais de pas tout dépenser. Tout ce que mes parents me donnaient pour vivre, je n'essayais pas de tout dépenser. Mais c'est surtout, dès que j'ai validé mon année en juin, que j'ai vraiment bossé très dur de juin à novembre sans arrêter pour pouvoir mettre de l'argent de côté. Et j'avais mon prêt aussi qui me permettait de payer mon année scolaire.

  • Speaker #0

    Et donc, tu as dit que tu atterrissais en novembre pour commencer les cours en février. Donc, tu avais prévu sur cette période-là de voyager, de vadrouiller un peu. Comment tu as prévu cette période-là ? Est-ce que tu avais anticipé, je vais aller ici, ici, ici ? Je vais… Est-ce que tu avais loué d'avance des logements, etc. ? Ou il y avait un peu de feeling ? Ou tout était prévu ? Tu étais un peu comment ?

  • Speaker #1

    Quand je suis partie, j'ai eu peur quand même. Je minimise le truc maintenant parce que j'ai 15 ans derrière moi. Mais j'ai eu peur. Quand j'ai quitté mes parents à l'aéroport, j'ai eu les larmes quand même. Quand je suis montée devant l'avion et que je me suis dit Ok, là je pars pour 24 heures d'avion. J'avais les larmes de me dire malgré tout je quitte ma famille, je sais pas quand est-ce que je vais les revoir.

  • Speaker #0

    Parce que c'est vrai que quand on t'entend parler ça fait très je suis sûre de ce que je fais, tout va bien, ça se déroule et hyper confiante. Mais du coup elle t'avait quand même de l'appréhension.

  • Speaker #1

    J'ai terminé, c'est une épreuve, mais j'ai eu peur parce que je pars seule, parce que je pars avec un sac à dos. Donc malgré tout... Bon ben... T'as que ton sac à dos, en fait, c'est ta maison,

  • Speaker #0

    c'est ta vie,

  • Speaker #1

    c'est une espèce de tortue.

  • Speaker #0

    Et de me dire,

  • Speaker #1

    en fait, maintenant, j'ai pas de toit, j'ai pas de voiture, j'ai pas de... Enfin, le confort, je l'oublie, quoi. Donc j'ai eu quand même une petite appréhension. Après, ce qui était prévu, c'est que j'arrive en Australie et que je reparte tout de suite avec une copine de Grenoble, en Nouvelle-Zélande, pour trois semaines de road trip en Nouvelle-Zélande. Donc on va dire que les trois premières semaines étaient déjà bouclées. J'avais déjà, je savais où j'allais, je savais que je partais pas seule.

  • Speaker #0

    Ouais, t'étais pas seule, t'avais des points de repère déjà pour...

  • Speaker #1

    Le premier point de repère, c'était la Nouvelle-Zélande. On a fait les trois semaines en Nouvelle-Zélande. Donc là, c'était ma première expérience de road trip, pour le coup, qui s'est hyper bien passée, où là, on découvre la liberté aussi de voyager. On se dit, en fait, on a un van, on s'arrête où on veut, quand on veut. Et là, j'ai découvert aussi ma façon de voyager. de tout ce que j'avais pu expérimenter dans le passé, le road trip, c'est ma façon de voyager. C'est là où je me sens moi, c'est là où je me sens plus à l'aise, c'est là où je suis le plus libre. Donc aujourd'hui, je voyage beaucoup comme ça. Ensuite, quand je suis rentrée de Nouvelle-Zélande, c'est là où je suis partie seule. J'ai quitté mes amis. Et là... Je suis arrivée à Sydney et j'ai rencontré des gens.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu es arrivée, tu étais en auberge ? Oui, j'étais dans les auberges.

  • Speaker #1

    Pour le coup, je n'avais rien anticipé.

  • Speaker #0

    Tu savais juste que tu atterrissais là-bas en auberge ? Oui. Tu avais déterminé une période en auberge ?

  • Speaker #1

    En fait, je savais que j'avais de fin novembre à février. Oui. pour voir ce que j'avais envie de voir. Je ne savais pas ce que j'avais envie de voir, ce que j'avais envie de tout voir. Je savais que je ne pourrais pas tout voir dans ce laps de temps.

  • Speaker #0

    C'est tellement grand.

  • Speaker #1

    Donc, l'idée, c'était de dire, en fonction des rencontres, en fonction de l'argent, en fonction de la météo, fais comme tu as envie de faire.

  • Speaker #0

    Vraiment, au feeling à 3000%.

  • Speaker #1

    Et en fait, j'ai fait des rencontres incroyables. J'ai créé des amitiés que j'ai toujours aujourd'hui, des gens que j'ai vus une fois dans ma vie, pendant une semaine. Quand j'étais à Sydney, ce que je me suis dit, c'est Étant donné que tu veux voir plein de choses, il faut que tu t'organises. Et tu ne peux pas partir seule comme ça parce que tu vas louper des choses et surtout des infos. Moi, je suis quelqu'un de très curieux à la base et je n'aime pas ne pas savoir. Donc, quand j'allais visiter des endroits, j'aimais connaître l'histoire. J'aimais savoir d'où ça vient, pourquoi c'est comme ça, pourquoi ça a été construit comme ça, par qui, etc. Donc du coup, je me suis inscrite dans une agence pour faire des cours voyage. Une agence qui propose des excursions de deux jours, trois jours, quatre jours, cinq jours, une semaine, etc. Donc c'est des groupes de gens que tu ne connais pas avec un guide et tu dors soit dans des hôtels, soit dans des tentes, ça dépend. C'est comme tu choisis. Donc moi, j'ai choisi d'en faire deux. J'ai fait une première excursion. de Melbourne à Adelaide. Donc ça, c'est la Great Ocean Road que j'ai fait avec un groupe de gens que je ne connaissais pas. Donc là, tu fais de belles rencontres et puis tu apprends à vivre ensemble. Et puis en fait, on vient tous des quatre coins du monde et on a tous des références différentes. Et c'est hyper enrichissant. Moi, j'ai adoré ce voyage-là. De là, dans ce voyage, j'ai rencontré deux filles absolument adorables, une Canadienne et une Danoise, avec qui on s'est vraiment liées d'amitié fort. Et à l'issue de cette semaine, on s'est dit, qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce que vous avez des trucs de prévus ? Non, moi non plus. Ok, qu'est-ce qu'on fait ? Et donc là, on a prévu un nouveau voyage, une nouvelle excursion à Kangaroo Island, toutes les trois, avec un autre groupe qu'on ne connaissait pas. Et une fois qu'on est rentrés, moi j'ai pris un bus pour aller jusqu'au centre de l'Australie, à Uluru, où j'étais déjà allée la première fois. J'ai pris un bus, et là, il faut t'imaginer que tu... passes à peu près 20 heures dans le bus.

  • Speaker #0

    Le petit bus, comme les bus au scolaire, c'était pas le bus de voyage.

  • Speaker #1

    Et c'est 20 heures dans le bus. C'est interminable. Tu traverses la moitié du pays, c'est interminable. Et t'arrives en plein milieu du désert, du sable rouge, rien.

  • Speaker #0

    Rien. Le néant.

  • Speaker #1

    Le néant. Les routes sont vides. T'as pas de station. T'as une station tous les 400 kilomètres. C'est le néant. C'est incroyable. Et là, j'étais seule et j'ai fait une nouvelle excursion. avec un nouveau groupe. Et là, je dormais dans des... Comment ça s'appelle ? Des swag bags. En fait, c'est un espèce de sac de couchage en toile de jute épais à la belle étoile.

  • Speaker #0

    Ok, là, t'as vraiment ton sac. Hop, dors, vas-y. Par terre.

  • Speaker #1

    Et on te dit, peut-être qu'il y aura des serpents. C'est pas grave. Bouge pas, ils viendront pas.

  • Speaker #0

    C'est rassurant. Et t'avais déjà, avant ça, voyagé un peu comme ça, à Natchi, t'en avais pas ? Non, jamais. Ok.

  • Speaker #1

    jamais de la vue. À une tente, à minima une tente. Mais pas en te disant peut-être qu'il y a des araignées qui vont te monter dessus, on sait pas. Non là c'est la première fois et j'ai pas beaucoup dormi, mais ça a été une expérience incroyable parce que du coup tu te retrouves au milieu du désert, le ciel étoilé, la voie lactée, c'est des choses que tu vois pas tous les jours et tu te rends compte de la chance que tu as d'être ici à ce moment là et de vivre ce que tu es en train de vivre. Et ensuite je suis rentrée du coup sur Brisbane. où là j'ai commencé mes études. En pleine veillée.

  • Speaker #0

    Et c'était parti.

  • Speaker #1

    Et là c'est parti quoi. Et là tu découvres une résidence étudiante. Moi j'ai été dans une résidence où c'est des petites maisons de 4 personnes. Tu ne choisis pas tes colocataires. Chacun a sa chambre, sa salle de bain et ensuite on partage la cuisine et la pièce commune. Et donc je rencontre mes colocs, une Allemande, un Néo-Zélandais, un Australien qui étaient tous à la même université que moi, qui se trouvaient à 1,5 km à pied. dans une réserve de kangourous. Donc tu vas à pied à l'école et tu croises des kangourous sur ton chemin. Ça, c'est un truc que tu ne vises pas en France. Oui,

  • Speaker #0

    tu as plein d'étapes. C'est marrant de voir du coup, comme on dit, comme tu disais, vraiment au feeling, comme une étape en amène une autre. Et que c'est ça qui a construit vraiment toute ta période de voyage entre novembre et février. Si on revient du coup au moment où tu atterris en Australie pour la première fois, avant toutes tes aventures qui ont l'air hyper bien et tout, quand tu arrives en Australie... Est-ce que tu réalises que tu es à des milliers de kilomètres de chez toi, que tu es dans un tout autre pays ? Comment ça se passe vraiment ton arrivée en Australie, maintenant que tu es seule ?

  • Speaker #1

    J'ai été très stressée la dernière fois, mon tout premier voyage. Quand je suis arrivée à l'aéroport, j'avais des notions d'anglais. J'étais en terminale, j'ai toujours eu une belle appétence pour les langues, donc j'ai toujours eu un bon niveau d'anglais. Mais c'est de l'anglais que tu apprends à l'école. Et en fait, quand je suis arrivée à l'aéroport en Australie, avant de rencontrer ma famille, je passe les douanes et là, le douanier me parle et je ne comprends rien. Mais pas un mot.

  • Speaker #0

    Donc ça, du coup, sur ton tout premier voyage, les six semaines.

  • Speaker #1

    Il me parle et je ne comprends pas du tout de ce qu'il me dit. Et là, je commence à me dire mes sévères et je me dis que je viens de faire une énorme connexion. Je ne parle pas du monde, c'est joli. Et dans ma tête, je panique. Je me dis, mais j'ai pas anticipé le fait que j'avais un accent. Ouais,

  • Speaker #0

    c'est vrai, c'est un...

  • Speaker #1

    Et là, j'ai commencé à paniquer, à me dire, mais qu'est-ce que je vais faire ? Et du coup, je lui demande de répéter une fois, deux fois, trois fois.

  • Speaker #0

    Et j'ai l'air...

  • Speaker #1

    Sorry, I'm French, I don't understand. Et le gars, hyper gentil, me dit, oh, mais it's okay. Et en fait, il m'a rassurée. Il s'est mis à articuler et tout. Et là, j'ai compris ce qu'il me disait. Et c'est là aussi, je pense, que le coup de foudre a opéré un peu parce que je me suis dit, putain, en fait,

  • Speaker #0

    le mec me rassure.

  • Speaker #1

    Moi, j'avais eu une expérience en Angleterre précédemment où j'avais vécu un peu en Angleterre, où j'avais travaillé en Angleterre. Les Anglais n'ont pas du tout la même attitude. Les Anglais, tu ne comprends pas, ils s'agacent très vite.

  • Speaker #0

    Du coup, c'était totalement l'opposé que tu avais eu.

  • Speaker #1

    Et ça m'a rassurée tout de suite. Alors que j'étais paniquée, ça m'a rassurée tout de suite en me disant, OK, bon, eux, ils font l'effort d'essayer de me comprendre et de se...

  • Speaker #0

    Donc là, ça t'a mis en confiance, t'as dit c'est bon, je peux avancer. Et la deuxième fois, quand tu retournes cette fois-ci seule, sans famille d'accueil derrière pour t'accueillir, en étant livrée vraiment à toi-même, en n'ayant rien prévu, à ce moment-là, comment tu te sens ?

  • Speaker #1

    Excitation au max.

  • Speaker #0

    Ah ouais ?

  • Speaker #1

    Excitation au max parce que j'avais l'impression de revenir en terre connue. Et pour le coup, je me dis ça y est, je suis à la maison. Ça y est, j'arrive chez moi.

  • Speaker #0

    Je suis là.

  • Speaker #1

    Je suis chez moi. Et puis l'accent, du coup, je m'y étais fait. Donc, ce n'était plus une surprise. Je savais où j'allais parce que je partais en Nouvelle-Zélande tout de suite. Donc, je savais aussi où j'allais. Et en fait, j'avais hâte. J'avais qu'une hâte, c'était de profiter de tout ça. C'était d'en prendre plein les yeux, d'en prendre plein les oreilles, de rencontrer des gens, de découvrir des paysages. Enfin, j'avais hâte. Je voulais bouffer ce voyage à 1000%. Donc,

  • Speaker #0

    au final, toute la partie stress, peur, appréhension, elle... t'as été enlevée avec les premières six semaines qui t'ont permis vraiment de tâter un peu le terrain savoir où est ce que tu vas et ensuite tu avais peut-être ce poids en moins de l'inconnu du coup la deuxième fois qui a fait que ça allait beaucoup mieux même si au final tu n'avais pas de

  • Speaker #1

    point de repère parce que tu connaissais personne ça a quand même été non ça a été beaucoup plus facile et puis il y a aussi un point qui a joué beaucoup pour me rassurer c'est la sécurité En Australie, durant mon premier voyage de six semaines, je me suis sentie en sécurité. Il y avait beaucoup de police dans les rues, il y avait très peu de délinquance, très peu de gens chelous dans les rues, et ça m'a beaucoup rassurée pour mon premier voyage. Et le deuxième voyage, quand je suis arrivée, je savais ce qui m'attendait. Je savais que c'était un pays rassurant, sécurisant. Et du coup, ça m'a aussi déstressée de me dire oui, je suis loin de chez moi oui c'est un nouveau voyage, c'est un nouveau challenge, je viens construire ma vie ici, mais je suis rassurée parce que j'ai un point de repère malgré tout qui est à Melbourne, ma famille d'accueil avec qui j'avais gardé des contacts, donc je savais que dans tous les cas ils étaient là pour moi, ils m'avaient dit si tu as besoin tu viens nous voir etc. Et j'étais allée les voir d'ailleurs en m'arrivant. Le fait est que j'avais ce premier point d'attache à Melbourne, et après je me suis dit, je suis rassurée d'être là parce que je connais un peu, et j'ai envie d'être là surtout, j'ai très envie d'être là.

  • Speaker #0

    Ok, donc là c'était la suite logique, c'est bon l'aventure peut commencer. Et du coup tu parlais que tu avais fait les excursions, où tu rencontres un petit peu des gens, tu rencontres ces filles que tu viens de rencontrer, au final tu te retrouves à partir avec elles. Comment ça se passe les liens que tu crées avec les gens ? Parce que je trouve que quand on est en voyage, c'est... vachement différent de quand on est dans notre vie normale tu vois là il faut du temps pour construire une amitié là où on voyage tu vas plus facilement accroché à bah tiens viens on va là bas vas-y viens avec nous et tout et tu te retrouves facilement pote du jour au lendemain comment tu as vécu ça est ce que c'était facile pour toi ou est ce que tu avais un peu d'appréhension moi tu vois je sais que je suis quelqu'un d'un petit peu timide quand même à la base donc de donc d'être face à des nouvelles personnes Tu sais, ça demande un petit temps d'adaptation. Toi, comment tu as vécu ces liens, ces relations, ces amitiés, tout ça ?

  • Speaker #1

    Moi, de base, je suis quelqu'un d'assez ouverte et très sociable. J'aime parler aux gens, j'aime rencontrer de nouvelles personnes. C'est un truc qui m'anime beaucoup. J'aime raconter mes expériences et j'aime aussi en entendre de la part des autres. Et je trouve, ce qui nous rapproche en voyage et ce qui facilite les rencontres, c'est qu'on a une situation qui est commune. On est tous... loin de chez nous, on est tous seuls, on est tous loin de nos familles, loin de nos repères, loin de nos amis. Et du coup, on cherche à créer du lien qui soit fiable et qui soit rassurant. Pour moi, je fais le parallèle avec les téléréalités, où quand on écoute des gens de téléréalités qui sortent de téléréalités, surtout à l'époque de Love Story, etc., où c'était des téléréalités d'enfermement, les gens disaient que les liens se créaient très vite. parce qu'on était enfermé parce qu'on n'avait pas on n'avait pas de possibilité de se raccrocher à l'extérieur et bah c'est exactement la même chose quand on est en voyage et surtout quand on est seul on est seul on est un peu sans défense on n'a pas de backup donc si tu veux tu te livres tu te livres de manière très naturelle et très authentique à des gens que tu ne connais pas et eux font la même chose et ça se ressent les relations authentiques elles se ressentent et du coup moi j'ai créé du lien Très naturellement, avec plein de gens. Il y en a avec qui ça a matché pendant une semaine, et puis au bout d'une semaine, chacun a pris sa route, et on ne s'est jamais revus, on ne s'est jamais reparlés. Et ça a été génial. Et il y en a d'autres avec qui on a eu envie de poursuivre le voyage ensemble, de se dire, on n'a pas fini, on ne s'est pas tout dit, on a encore des choses à partager, et on a envie de partager des choses ensemble, on a envie de découvrir des trucs ensemble. Ça a été le cas avec mes copines canadiennes et danoises, avec qui on a prolongé un nouveau voyage ensemble.

  • Speaker #0

    Ok, c'est marrant. Au final, chaque personne, sa relation, enfin chaque relation avec chaque personne est unique. Est unique, exactement. Mais je trouve ça fou, cette capacité qu'on a de créer du lien facilement. Et en effet, je pense que le contexte joue beaucoup là-dessus. Et quand on dit l'homme animal social, au final, on retrouve vachement ça. Quand on est seul du vrai à nous-mêmes, on va aller spontanément créer du lien.

  • Speaker #1

    Il y a aussi un autre truc par rapport au lien qui est intéressant. Ouais. Moi, je sais que je n'ai pas forcément ce besoin-là. Moi, je suis plus favorable à créer du lien avec des gens qui n'ont pas la même culture ou la même nationalité que moi. Quand je suis en voyage, en plus, j'ai d'autant plus l'envie d'aller rencontrer des gens qui ne sont pas de chez moi. Parce que je me dis que c'est une occasion en or, justement, de rencontrer des gens qui sont d'ailleurs, plutôt que d'aller vers des gens qui sont de chez moi, qui pourraient potentiellement... devenir mes amis à la maison.

  • Speaker #0

    Des Français, on a des millions en France.

  • Speaker #1

    Des millions de Français. Donc, va pas vers des... Enfin, c'est pas va pas vers des Français, mais...

  • Speaker #0

    T'es à l'étranger, t'es ailleurs, c'est pour voir d'autres trucs. C'est ça.

  • Speaker #1

    Je privilégie... En tout cas, c'est ça. Durant tous mes voyages, j'ai toujours privilégié des rencontres d'étrangers plutôt que des rencontres de Français.

  • Speaker #0

    Ouais. Alors que pourtant, ça peut être plus facile d'aller vers les Français. Notamment au début, parce que on va trouver plus de points de repère avec... la barrière de la langue, la culture, les connaissances, etc. Et toi, du coup, en arrivant, tu as été un petit peu vers des Français quand même ?

  • Speaker #1

    Je l'ai été parce que dans la résidence où j'ai vécu pendant mes études...

  • Speaker #0

    Et avant tes études, du coup, en arrivant... Ah non. Ta période de voyage, du coup.

  • Speaker #1

    Non, sur ma période de voyage, je ne voulais pas de Français. Et je me souviens que c'était une de mes questions quand je m'inscrivais aux excursions, quand je me suis inscrite aux deux excursions en... C'était mes questions. Je voulais savoir s'il y avait des Français dans l'excursion. Et quand il y en avait, je demandais combien. Et s'il y en avait beaucoup, je n'allais pas à l'excursion. Je demandais une autre.

  • Speaker #0

    C'est courageux quand même de faire cet effort-là. Ok, je ne veux pas avoir de Français, je ne veux que des gens hyper différents, qui ne parlent pas ma langue et qui vont être totalement différents. Qu'est-ce que tu allais chercher vers ces personnes qui sont différentes ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question parce que... Je pense que je me suis jamais demandé...

  • Speaker #0

    qu'est-ce que je vais chercher ou de quoi j'ai besoin dans ces rencontres. À mon sens, c'est plus la soif d'apprendre, la soif de rencontrer des gens que je ne pourrais pas rencontrer à côté de chez moi. Encore une fois, et j'en reviens un peu à la base de mon histoire, c'est les histoires que ma mère me racontait, de ses rencontres, de ses histoires d'amour qu'elle a pu vivre à l'étranger, etc. J'ai toujours été... vraiment émerveillée de me dire mais en fait on peut créer du lien avec des gens qui parlent pas notre langue, qui n'ont pas la même culture, qui n'ont pas les mêmes repères, qui n'ont pas les mêmes références et on peut créer du lien fort avec eux et du coup je pense que j'ai toujours voulu à mon tour créer ça et me dire moi aussi je veux pouvoir me dire que j'ai des connaissances partout. Je me souviens que ma mère quand j'étais jeune me montrait une boîte en bois dans laquelle elle avait répertorié toutes les adresses des gens qu'elle avait rencontrés au fil de ses voyages. À l'époque, il n'y avait pas d'Internet, etc. Oui, c'est vrai. Elle avait des courriers. Et en fait, dans sa boîte, elle avait plein de courriers de gens du monde entier. Et elle me disait, tu vois, là, c'est un Brésilien, là, c'est un Grec, là, c'est une fille qui vient du Congo. Et en fait, elle avait cette boîte avec cette espèce de répertoire de gens du monde entier. Et je pense que j'ai toujours eu le désir de faire un peu la même chose et de me dire, mais moi aussi, je vais avoir des repères partout dans le monde, de me dire, ah, t'es allée dans ce pays ? Ah, ben moi, je connais quelqu'un qui est là-bas. Je pense que ça m'a toujours animée, ce truc de me dire, je veux avoir des points de repère dans le monde entier. Le monde n'a pas de frontières pour moi.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Ouais, le côté un peu unité, t'as voulu peut-être un petit peu, ouais, reproduire ce que ta mère a fait, tout ça. C'est clair, si elle t'a vendu un peu du rêve, au final, avec ses histoires, tu t'es dit, ben, ça me donne envie, c'est parti. Et donc tu as fini ta période de voyage, de vadrouille, vient le moment de la rentrée. Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Ça n'a rien à voir avec la France parce que le système scolaire là-bas, il est très différent. Tu choisis tes cours, donc tu choisis les cours auxquels tu souhaites t'inscrire, ce qui signifie que tu choisis aussi tes horaires, parce que du coup le cours est proposé sur différentes horaires de la journée. Donc tu choisis à quelle heure tu peux participer au cours. Moi, très rapidement, le premier semestre, je me suis un peu fait renfler parce que je n'avais pas cette notion. Donc, j'avais une semaine de cours éparpillée sur plein d'heures différentes. Et le deuxième semestre, je m'y suis pris beaucoup plus à l'avance. Et du coup, j'avais condensé l'ensemble de mes cours sur trois jours. Donc, je faisais trois jours assez intenses. Mais par contre, après,

  • Speaker #1

    j'avais le reste de la semaine libre,

  • Speaker #0

    ce qui me permettait de partir en vadrouille quand je le voulais. À l'école, j'ai fait un duétie, donc un bachelor. de marketing international, ça a été l'année la plus enrichissante de tout mon parcours scolaire parce que les profs, c'était des intervenants, des professionnels qui venaient du monde entier, qui ramenaient leur bagage de leur propre culture. Dans ma classe, je n'avais que des internationaux, très peu d'Australiens, beaucoup de gens d'Europe, d'Asie, d'Amérique du Sud, d'Amérique du Nord. Donc là, on avait vraiment une représentation du monde qui était assez incroyable. Et du coup, chacun partageait ses expériences. Ah bah moi, je sais que dans mon pays, ça se passe comme ça. J'ai un exemple en tête qui est assez flagrant, où on parlait des rendez-vous, des meetings importants, où l'idée, c'était de dire, par exemple en Allemagne, il est hors de question de faire un meeting, d'arriver en retard, et de dépasser l'heure prévue de la réunion. En France, on est les rois du monde pour arriver en retard.

  • Speaker #1

    Et déborder les réunions à chaque fois.

  • Speaker #0

    En Allemagne, c'est impensable. Pour eux, c'est un manque de respect. En Amérique du Sud, si tu arrives à l'heure, c'est un manque de respect. Il faut arriver en retard. En Asie, en Chine en l'occurrence, il faut arriver avec un cadeau. Le cadeau, ton hôte ne l'ouvre pas devant toi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est tous les business habits, les us et coutumes de chaque pays.

  • Speaker #0

    Et du coup, c'est pour ça que... que je dis que ça a été l'année la plus enrichissante de mon parcours parce que c'est là où j'ai le plus appris du monde et des coutumes du monde et de comment ça fonctionne dans chaque pays. Et vraiment, c'est là où je me suis rendue compte qu'on a tous des cultures très différentes. Pour autant, on arrive à vivre ensemble.

  • Speaker #1

    C'est vrai, ça c'est beau. C'est beau. Je trouve que c'est enrichissant, c'est intéressant aussi parce que quand tu restes dans ton pays ou chez toi, tu apprends, ça se passe comme ça, en réunion, en entreprise, etc. Et c'est intéressant de voir qu'il n'y a pas qu'une seule manière de procéder, et qu'il y en a plein d'autres, et que c'est ni bien ni mal, c'est juste différent. Et c'est hyper enrichissant. Et c'est vrai que moi aussi, j'étais partie à l'étranger pour une année d'études, et j'avais trouvé ça super intéressant qu'on ait des travaux de groupe, où on n'était que des internationaux, tu vois, et que chacun dise Ah bah moi, dans mon pays, c'est comme ça, ah bah moi, dans mon pays, c'est comme ça, et comme ça, comme ça. Et du coup, comme tu dis, c'est enrichissant, et ça apporte beaucoup, ça c'est clair. Du coup, euh... Ta vie à côté de la fac, c'est comment la vie étudiante quand on est international en Australie ?

  • Speaker #0

    C'est assez dingue. Mon premier semestre, je le fais en résidence étudiante. Je pense que j'avais une part de moi qui avait aussi besoin de me rassurer sur l'endroit où j'allais vivre. Le fait de me dire que j'étais avec des internationaux, c'était rassurant parce qu'encore une fois, on se rejoint sur on est tous loin de chez nous, on n'a pas de repère, on n'a pas de famille. Et du coup, on a besoin tous de créer du lien et un lien qui est plutôt sain. Donc ça, c'était cool. La résidence, elle était juste magique. C'est ce que tu vois dans les séries américaines avec deux piscines, un terrain de basket, un terrain de volley, de beach volley, une salle pour faire la bringue. C'était incroyable. Des barbecues à tous les coins de rue parce que du coup, c'était un mini village. Les maisons, c'était des maisons à deux étages. Donc, tu avais un appartement au rez-de-chaussée, un appartement au premier étage. Et c'était que des petites maisons comme ça.

  • Speaker #1

    Et c'était que des étudiants internationaux dans l'Afrique ? Énorme. Il n'y avait que des étudiants.

  • Speaker #0

    Et je pense que sur l'ensemble de la résidence, on devait être 80% d'étrangers.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Donc, c'était assez incroyable. Il y avait beaucoup de Français. Donc, c'est là aussi où j'ai rencontré pas mal de Français avec qui on a beaucoup fait la fête.

  • Speaker #1

    Oui, du coup. Parce que ça devait bien faire la fête quand tu n'as que des étudiants, des gens qui viennent de partout. Franchement, c'était...

  • Speaker #0

    On faisait la fête tout le temps. Mais tout le temps.

  • Speaker #1

    Matin, midi, soir. Et on avait un temps de soutien.

  • Speaker #0

    C'était fait pour... On avait, je te dis, des barbecues à tous les coins de rue. Il y avait le terrain de beach volley. Il n'en faut pas plus.

  • Speaker #1

    Il n'en faut pas plus.

  • Speaker #0

    Tu avais la piscine. Alors, on avait une piscine un peu olympique, tu vois, pour les gens qui voulaient faire de la piscine. Puis, on avait une piscine plus chill avec une espèce de jacuzzi au bout. C'était nymphes, quoi. C'était du grand nymphes. Et pour autant, on était tous à fond dans nos études. On était hyper sérieux pour rendre nos devoirs, etc. Mais ouais, c'était fou. Et là, pour le coup, le groupe de Français que j'ai rencontré, avec qui je me suis très bien entendue, on a décidé de faire une excursion à Cairns ensemble, entre Français, du coup. Mais moi, j'avais toujours ce petit malaise parce que quand on faisait des soirées, forcément, il n'y avait pas que des Français, il y avait les internationaux. Et en fait, nous, les Français, alors je généralise un peu, tu vas me dire, toi, comment tu l'as vécu à l'international aussi ? Parce que j'imagine que tu étais aussi avec d'autres Français. Moi mon ressenti c'est que quand on est une majorité de français on a tendance à parler français.

  • Speaker #1

    Ouais non ça c'est vrai. C'était un petit peu malaisant tu dis mais putain il y en a à côté ils vont pas comprendre ce qu'on dit et tout. Mais on parle anglais quoi mais oui il y a cette tendance à parler français et...

  • Speaker #0

    Ouais et moi j'étais toujours gênée de... d'entendre parler français alors qu'on avait un ou... on était peut-être 7, 8 français mais il y avait un ou deux étrangers avec nous. qui ne parlaient pas français. Et du coup...

  • Speaker #1

    Ça les exclut un peu.

  • Speaker #0

    Français prenaient le dessus. Et en fait, les étrangers étaient très vite exclus. Et au final, ils finissaient par quitter la conversation. Et moi, j'étais toujours gênée de ça parce que je me disais, c'est pas cool parce qu'on les exclut, on se referme sur le problème.

  • Speaker #1

    C'est pas le but.

  • Speaker #0

    Et j'étais pas hyper à l'aise avec ce format-là. Ce qui m'a poussée au deuxième semestre à déménager de la résidence et à intégrer une maison. en dehors du coup de la ville où se trouvait mon université. Et en fait, ma requête était assez simple, je voulais une maison avec des locaux, des Australiens.

  • Speaker #1

    Ok, là tu t'es dit c'est bon, je vais m'immerger. Ouais. M'immerger.

  • Speaker #0

    M'immerger,

  • Speaker #1

    c'est ça. Chez les Australiens.

  • Speaker #0

    Et là je voulais 100% d'Australiens dans ma colonne. Il n'était plus question d'avoir d'autres étrangers. parce que je les côtoyais à l'université. Du coup, j'avais créé des liens intéressants avec...

  • Speaker #1

    Tu avais déjà fait quelques mois avec beaucoup d'étrangers, etc.

  • Speaker #0

    Donc là, l'idée, c'était de me dire... Et puis, encore une fois, je pense que c'est important, c'est que moi, dans ma tête, j'allais vivre en Australie. Donc, mon deuxième semestre, c'était dans ma tête. C'est mon dernier semestre d'école. Et après, je vis là, quoi. Après, je cherche un boulot,

  • Speaker #1

    je m'installe. C'est vrai. t'étais dans cette optique là ? Voilà,

  • Speaker #0

    mon optique c'était de dire je m'installe donc là bah voilà c'est bon j'avais ma voiture, j'avais acheté une voiture, j'allais au centre commercial, j'avais trouvé un petit boulot au magasin L'Occitane du centre commercial, j'ai été embauchée simplement parce que j'étais française, aucune autre raison valable, mais du coup voilà moi mon objectif c'était de m'installer donc je me suis dit bah maintenant voilà faut que je me trouve une maison dans laquelle je vais vivre même au delà de mes études, il faut que je puisse trouver un logement quoi. Et donc j'ai trouvé ma petite maison avec mes colocs qui étaient que des garçons, que des australiens, ça m'allait très bien. Et là j'ai vécu, c'est encore une autre vie. C'est fou parce que t'es chez toi, c'est ta maison, c'est ta cuisine, c'est ta vaisselle, c'est... C'est chez toi. Ma voiture garée dans l'allée, c'est mon jardin, c'est chez toi. Alors, tu le partages avec tes collègues, bien sûr, mais...

  • Speaker #1

    Il y a peut-être moins cette notion de je suis de passage Ouais,

  • Speaker #0

    c'est exactement ça. T'as exactement dit le mot, c'est je n'étais plus de passage Quand j'étais dans ma résidence étudiante, c'est un état. C'est-à-dire que tu sais que tu es là parce que tu es étudiant. Là, je suis passée du statut d'étudiante au statut de résidente.

  • Speaker #1

    Résidente qui va à l'école en Australie.

  • Speaker #0

    J'allais à l'école, j'allais finir mes études, mais j'avais ma maison, ma voiture, mon boulot, et je savais qu'à l'issue de mes études, je rentrais dans la vie active pour vivre en Australie.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce qu'on voit l'évolution dans ton état d'esprit entre le moment de je vais apprendre l'anglais à je deviens résidente Et on voit que tu passes vraiment par toutes ces étapes de... Ok, j'ai un peu peur, je ne sais pas où j'atterris. En fait, ça va, ça va bien. J'ai des points de repère. Je connais un tel. Je me fais des potes. Et une fois que tu as validé un peu toutes ces étapes, tu vois, tu arrives à, c'est bon, je commence à être résidente. Et tu mets vraiment tes petites pierres à l'édifice étape par étape. Oui,

  • Speaker #0

    et puis tu as une routine qui s'installe aussi malgré tout, tu vois. Même si j'ai eu une première période où c'était du voyage, après je me suis installée dans la résidence avec mes... Mes potes internationaux, on allait toujours dans les mêmes boîtes de nuit le week-end. Enfin, je veux dire, les rituels étaient là malgré tout, tu vois.

  • Speaker #1

    Au bout de combien de temps tu as commencé à sentir ces rituels s'installer et que ça devienne un peu une routine ?

  • Speaker #0

    Parce que moi,

  • Speaker #1

    je trouve, tu vois, que c'est au bout de quand même quelques mois. Je trouve que tu as peut-être 4-5 mois où ça reste un peu de la nouveauté, même si tu fais un peu les mêmes choses. Et au-delà de 4-5-6 mois, là, tu commences à te sentir, tu vois, dans le truc, dans la vie.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça. En fait, quand j'étais à la résidence, comme tu disais, je me sentais encore...

  • Speaker #1

    C'est le mètre,

  • Speaker #0

    ouais. T'as toujours l'excitation de temps en temps, t'as des espèces de flashs de te dire Waouh, je suis en Australie, je suis française, je suis en Australie, je suis en train de vivre cette vie, c'est moi qui suis en train de vivre cette vie Donc t'as des espèces de flashs qui te ramènent à la réalité puis qui te font prendre un peu de hauteur sur la situation que t'es en train de vivre. Et une fois que j'ai eu déménagé dans ma maison, donc au deuxième semestre, effectivement c'est au bout de... 4-5 mois je pense, là la tendance elle s'inverse. C'est-à-dire que tu n'es plus dans la nouveauté. Tu es dans les rituels,

  • Speaker #1

    tu es dans le petit quotidien, tu es en vie.

  • Speaker #0

    Et du coup, ça devient la normalité. Moi, ma maison était sur Piloti avec vue sur l'océan. C'était normal. Je me levais le matin, je regardais l'océan. De temps en temps avec mon colloque, on regardait les infos françaises sur France 2. La seule chaîne qu'on captait française, c'était France 2. On regardait les infos sur France 2 et j'avais l'impression que ce n'était même pas chez moi. Je regardais des infos de pays étrangers.

  • Speaker #1

    Au final, tu as vraiment basculé. Tu t'es adaptée au final.

  • Speaker #0

    C'est une évidence.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Je sais qu'il y en a certains qui revendiquaient ce truc de moi, je suis française Moi, au contraire, c'était devine Ce n'est pas que je n'osais pas le dire, c'est que déjà, j'étais fière qu'on n'arrive pas à reconnaître mon accent. Déjà, c'était une fierté de ma part, une fierté pour moi de me dire, je me suis tellement fondue dans la masse que tu ne sais même plus dire d'où je viens.

  • Speaker #1

    Tu te sentais plus vibrée en étant en Australie qu'en étant en France. D'accord, c'est marrant ce sentiment-là. Tu vois,

  • Speaker #0

    le fait d'aller surfer le matin avant d'aller en cours, le fait de rentrer chez moi.

  • Speaker #1

    Quelle lubie, sachant qu'un an, un petit peu plus d'un an en arrière, tu étais à Grenoble, on s'en fout de ton déu.

  • Speaker #0

    ce changement de life et du coup tu arrives quand même à te dire purée mais cette vie quoi bah non parce que je me disais bah c'est la normalité c'est normal genre c'est ce que je voulais et du coup c'est tellement ça a tellement été ancrée en moi de ces

  • Speaker #1

    sept villas que je veux vivre que si tu veux c'était devenu ok c'est bon j'y suis c'est ma vie et tu te sens comment une fois que tu as réussi à atteindre cette vie qui est un marché

  • Speaker #0

    Je suis au max.

  • Speaker #1

    L'épanouissement. Ah ouais.

  • Speaker #0

    Je suis au max. Je suis au max de mon épanouissement. Je me sens bien, je me sens bien dans ma peau, bien dans mon corps, bien dans ma tête. Je me dis mais qu'est-ce qui peut m'arriver ? Rien ne peut m'arriver. Rien. J'avais des soucis de bagnole. J'ai eu un accident de voiture quand j'étais là-bas. J'ai eu un accident de voiture grave. où je me suis endormie au volant, ma voiture a tapé une autre voiture à plus de 120 km heure. Ça aurait pu être fatal, clairement. Mais c'était pas grave.

  • Speaker #1

    Tu peux mourir tranquille à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Je suis en Australie, je vis ma bestie.

  • Speaker #1

    Et dans tout ton parcours, du coup, entre le moment où tu arrives en Australie toute seule, après la Nouvelle-Zélande, et le moment où là, tu arrives à ton objectif ultime, est-ce que tu passes par des phases un peu plus down, où tu as un peu de coup de blouse, tu vois, des moments où quand même chez moi, enfin chez moi, du coup, Du coup, voir mes parents en France, ça me manque.

  • Speaker #0

    J'ai eu plusieurs coups de blues. Pendant cette période où j'étais en Australie, on a perdu un ami dans mon groupe de copines qui s'est fait assassiner. Et ça a été un gros choc. C'est une de mes amies qui m'a téléphonée pour me prévenir. Ça m'a rappelée à la réalité.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Je vais pas dire que ça m'a encore plus éloignée de la France, mais ça a été très compliqué parce que d'un côté je me disais c'est vraiment dangereux la France et c'est vraiment une vie de merde d'être en France et de mourir à 19 ans tuée par arme à feu c'est vraiment horrible. Et je regardais ma vie et je me disais, moi je suis là, je vis tout ça de cool, et à la fois je me disais, mais du coup la tristesse. d'avoir perdu ce pote, je la vis seule. Je ne peux la partager avec personne parce que mes amis qui partageaient ma douleur étaient en France.

  • Speaker #1

    Oui, et puis à l'époque, en plus, comme tu disais, il n'y avait pas tous les téléphones, autant que ça.

  • Speaker #0

    On n'avait pas la 4G, c'était de l'Internet ADSL.

  • Speaker #1

    C'était compliqué. On partageait moins, on pouvait moins se joindre les uns les autres comme on peut le faire aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Oui, donc c'était compliqué. C'était limité, les appels étaient limités, tu pouvais pas téléphoner en illimité à tes potes en France donc c'était très restreint et il y a eu cette étape là où ça s'est mis un coup moral où je me suis dit je savais que je pouvais pas rentrer de toute façon c'était pas possible parce que j'avais pas les moyens mais mais ça a été compliqué de rester là bas loin de savoir que mes amis étaient ensemble, mon groupe d'amis était ensemble en France pour se soutenir et que moi, j'étais loin. Ça, c'était compliqué. Il y a eu ça, il y a eu une naissance dans ma famille. Un de mes petits cousins, mon premier petit cousin qui est né quand j'étais en Australie. Là aussi, je me suis dit, je suis en train de louper un truc. Il se passe des choses dans ma famille, ça évolue. Moi, je suis là, je suis loin, je ne partage pas leur bonheur. Ça, ça a été un peu compliqué.

  • Speaker #1

    Tu sentais du coup un peu de distance entre ce qui se passait dans tes proches ? les gens qui t'étaient proches et ta vie actuelle. Et ça, ça te plaignait un peu ?

  • Speaker #0

    En fait, c'était très difficile à vivre parce que d'un côté, je me sentais très heureuse là où j'étais. Je me sentais à ma place et très heureuse de ce que j'étais en train de vivre. Et je ne voulais pour rien au monde le changer. Et à la fois, je me sentais m'exclure. Non pas que ma famille ou mes amis m'excluaient, mais moi-même, je me sentais m'exclure de ce noyau-là qui était ma famille et mes amis. Parce que... J'étais loin parce que je ne pouvais pas leur parler comme je voulais et je me sentais m'exclure. Et ça me faisait beaucoup de peine parce que je suis quelqu'un de très attachée à ma famille, à mes racines et à mes amis. Et ça me faisait de la peine de me dire je suis loin, est-ce qu'ils vont m'oublier ? Alors c'est un peu des questions cons on va dire, mais je me disais est-ce qu'ils vont moins me donner de nouvelles ? Est-ce que mon petit cousin va savoir qui je suis ? Est-ce que je vais créer du lien ? Avec lui autant qu'avec d'autres. J'avais été marraine juste avant de partir d'un de mes cousins. Et de la même manière, je recevais des photos de manière régulière de mon filial. Et je me sentais loin de tout ça en fait. Je me sentais loin et ça me faisait de la peine de ne pas avoir besoin d'être auprès d'eux. C'est compliqué mais je ne ressentais pas ce besoin d'être auprès d'eux. Et j'étais triste de ressentir ça.

  • Speaker #1

    Tu culpabilisais un petit peu de je suis bien, je suis loin et je suis bien

  • Speaker #0

    Oui, il y avait un peu de culpabilité. Et puis, malgré tout, c'est un facteur important aussi, la météo. En Australie, moi j'habitais à Brisbane, donc sur la côte est, il fait beau 99,9% du temps, tu as le soleil, tu as la chaleur, tu es bronzée, tu as tes lunettes de soleil sur la tête tout le temps. Quand on arrivait au mois de décembre, janvier, où c'était plein été en Australie et que ma famille m'envoyait des photos sous la neige,

  • Speaker #1

    je me disais... Ça ne te manquait pas, quoi. J'ai peur. Vers le soleil, la plage et tout.

  • Speaker #0

    Oui, mais je me disais... C'est loin de moi tout ça, quoi. C'est loin de moi. Et je n'avais pas du tout envie de rentrer.

  • Speaker #1

    Ouais. Tu étais bien où tu étais. Et malgré tout, les petits moments de down, tu te sentais quand même à ta place, quoi.

  • Speaker #0

    Ouais. Et puis, il y a des moments de stress où tu te fais des films, tu te montres des trucs en disant, putain, s'il arrive quoi que ce soit à n'importe qui de ma famille, je ne suis pas là, quoi. C'est vrai. Et je ne peux pas rentrer demain. Et ouais, tu te fais des petits coups de flic de te dire... Et puis, quand tu n'as pas de nouvelles pendant plusieurs jours... Parce que ça arrive, où t'as pas de nouvelles plusieurs jours, bah tu te stresses un peu, tu te dis est-ce qu'il s'est passé quelque chose, est-ce qu'ils veulent pas me le dire, est-ce que le fait que je sois loin, il m'exclue aussi de ces informations-là.

  • Speaker #1

    Ouais, t'as toutes ces pensées quand même qui viennent.

  • Speaker #0

    On va pas se mentir, j'y pensais pas tous les jours.

  • Speaker #1

    Mais pas de quoi,

  • Speaker #0

    t'as des petits stress. Ou le soir, tu regardes un film toute seule, et puis tu te dis, bah tiens, je sais que telle personne aurait aimé le film. Ou bah tiens, j'aurais aimé passer cette soirée avec telle personne. Ou c'est des petits moments où tu as des petits moments de nostalgie, un peu de tristesse.

  • Speaker #1

    Au final, un petit peu comme si tu es originaire de Lyon et que tu te retrouves à aller habiter à Biarritz et que tu vois moins les personnes.

  • Speaker #0

    Mais je pense que c'est exactement ça.

  • Speaker #1

    C'est la distance. Ouais, ok. Donc au final, tu es dans ta maison de rêve avec tes colocs australiens. Tu es arrivée au summum de ce que tu voulais. Tu restes combien de temps là-bas ?

  • Speaker #0

    Je reste tout le deuxième semestre. Et à l'issue de mon semestre, il y a la remise des diplômes. Et là, je décide de partir de ma coloc, puisque mon frère et ma meilleure amie arrivent pour un voyage de trois semaines. Ils arrivent juste après Noël et ils restent jusqu'après mon anniversaire, donc trois semaines. On part du coup ensemble en road trip en van. Et à l'issue de ce voyage, par connaissance, j'arrive à trouver un couple. d'Australiens qui ont une ferme au plein milieu de rien du tout et qui acceptent de me recevoir en échange de travaux dans la ferme. Et donc, ils m'offrent le gîte et le couvert. Et donc, je travaille avec eux. Et l'idée, on ne détermine pas vraiment de temps pendant lequel je vais rester avec eux. Mais voilà, je vis cette expérience pleinement et je me dis, OK, prenons ce qu'il y a à prendre. C'est un rêve. clairement. Je monte à cheval tous les jours. Mon boulot, c'est de rassembler le bétail, de le changer de champ. Mon boulot, c'est de m'occuper des chevaux. Mon boulot, c'est de m'occuper de la ferme de manière quotidienne. Donc ouais, c'est le rêve. En fait, c'est une nouvelle étape dans le rêve et j'ai envie de dire que je coche une nouvelle case dans ma check list de ce que je voulais faire en Australie.

  • Speaker #1

    Là, tu es vraiment dans la vie. pure australienne, au fin fond de la campagne, avec les chevaux et tout. Ça a dû te changer. Tu as été dans un autre quotidien d'Australien au final, parce que tu étais déjà avec des Australiens dans ta coloc. Et le passage du coup de ton frère et ta meilleure amie avant, ça a dû te faire du bien quand même.

  • Speaker #0

    Ça t'a fait du bien dans le sens où j'étais vraiment heureuse de les accueillir, de leur montrer aussi la vie dans laquelle je m'étais installée. Le fait de les avoir auprès de moi, c'est hyper ressourçant parce que C'est des gens que j'aime fort, je savais qu'on allait se marrer pendant trois semaines, c'est des gens qui ont le même humour que moi, donc je savais qu'on allait passer du bon temps. Et entre-temps, j'ai deux copines qui font partie de mon groupe d'amis en France, qui sont aussi venues en Australie, à Sydney pour le coup, et qui ont décidé de voyager, elles, de leur côté. Donc il n'était pas forcément question de faire un bout de chemin ensemble, mais on décide de tous se retrouver au Nouvel An à Sydney, et de passer le réveillon au pied de... de l'opéra et du Harbour Bridge. Donc on passe quelques jours ensemble et c'est génial parce qu'on a fait encore la fête. On rencontre encore des nouvelles personnes.

  • Speaker #1

    Jour de l'an de ouf.

  • Speaker #0

    Jour de l'an de ouf, mais on est ensemble. Donc pour le coup, on partage encore d'autres choses ensemble. Ouais. Et c'est une expérience qu'on vit. C'est rigolo parce que c'est un peu comme si tu ramenais un peu de la maison.

  • Speaker #1

    Ouais, dans ton quotidien.

  • Speaker #0

    Mais on passe des moments incroyables et avec mon frère et ma mère amies, on s'éclate. Et je vais pouvoir découvrir aussi l'Australie que j'aime, c'est-à-dire l'Australie avec ses plages, l'Australie avec le surf, l'Australie avec ses soirées, ses fêtes, ses rencontres et tout ce que ça a de bon à partager.

  • Speaker #1

    Tout le côté fun de la vie quotidienne. Ça ne te fait pas trop mal au cœur quand ils repartent ?

  • Speaker #0

    Non, parce que je sais ce qui m'attend derrière, je sais que je pars à la ferme après leur départ. Donc je sais que c'est un nouveau pan de l'aventure qui démarre pour moi. Ça me fait un petit pincement qu'ils partent parce que forcément quand tu passes trois semaines 24h sur 24 avec tes amis, avec des gens proches... Quand ils repartent, c'est une petite déchirure, mais c'est un petit pincement au cœur. Et je me dis de toute façon, on va se revoir. Et ils ont vachement aimé l'Australie aussi. Donc, il est question très rapidement de se dire, oh là là, mais on va revenir. On va vite rentrer. On va vite revenir te voir en Australie, etc. Donc, non, ce n'est pas plus difficile que ça.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu te retrouves à la ferme.

  • Speaker #0

    Oui, je me retrouve à la ferme avec Brett et Michel qui m'accueillent. très chaleureusement, avec qui je me sens très vite à l'aise. On partage plein de choses ensemble. Eux ont un quotidien de vrais cow-boys. Pour le coup, Brett, c'est quelqu'un qui a grandi dans cet univers-là aussi agricole. Et il a ce côté cow-boy, c'est-à-dire qu'il ne sort pas sans son chapeau, il ne sort pas sans son équipement. Et très vite, il me met dans le bain, très vite, il me prête un chapeau à lui. Et on va voir un rodéo. Et pendant ce rodéo, il me dit, il faut que tu t'achètes ton chapeau. Il faut que tu achètes ton chapeau de cow-boy parce que tu fais partie de la famille, parce que maintenant, tu es chez nous, etc. Et j'achète mon premier chapeau de cow-boy.

  • Speaker #1

    Au final de étudiante à Grenoble, à cow-boy au fin de l'épreuve. Exactement. Ok, super. Et tu vois, je rebondis sur ce que tu disais avec tes amis avant que tu passes des bons moments. J'ai l'impression que tu es heureuse de la même manière, en fait, peu importe les personnes avec qui tu es. Et on a tendance à dire que peu importe l'endroit où on est, ce qui compte, c'est les personnes avec qui on est. Mais j'ai l'impression que toi, c'est peu importe le lieu où je suis, tant qu'il y a du monde. Voilà, c'est ça. Tant qu'il y a du monde, mais que les gens avec qui tu aimes n'influencent pas ton bonheur dans le moment. Oui. Et que tu arrives à créer des moments bien avec ces personnes-là. C'est... Quelque chose que tu arrives à ressentir un peu avec tout le monde ou que tu arrives à recréer ? Tu es dans quel état d'esprit pour arriver à vivre ces moments-là de joie un peu partout où tu vas ?

  • Speaker #0

    J'ai le sentiment qu'en Australie particulièrement, j'ai conscience de la beauté des moments que je vis et aussi de leur unicité. Je me dis que potentiellement, c'est des choses que je ne revivrai pas ou en tout cas pas de la même manière. J'étais amenée à les revivre. Donc, je prends vraiment tout le bonheur que ces moments m'apportent, peu importe avec qui je les partage. Donc, oui, je suis heureuse de les partager avec des gens que je connais, avec des gens avec qui je sais que je pourrais en reparler plus tard. Ça aussi, c'est quelque chose qui m'a beaucoup touchée à mon retour. C'est que finalement, les seules personnes avec qui je pouvais partager mes moments en Australie, c'est ceux qui étaient venus me voir, mes parents, mon frère, ma meilleure amie. C'est ceux qui avaient vu. comment c'était là-bas et qui prenaient la mesure du bonheur que j'avais pu vivre là-bas et du coup, qui pouvaient comprendre mon désarroi au moment du retour. Donc oui, j'ai vécu ces moments de bonheur-là. Je les ai partagés avec plein de gens différents, de plein d'horizons différents, des gens avec qui j'ai gardé contact, des gens avec qui je n'ai pas gardé contact. Et pour autant, c'est vraiment ancré en moi tout le bonheur que j'ai vécu là-bas.

  • Speaker #1

    On était vraiment dans le moment présent et tu cuives ta vie à fond. Du coup, après ta vie à la ferme, tu rentres en France pour reprendre tes études.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Je rentre en France... après avoir réfléchi à ce que je voulais faire par la suite. L'idée, c'était de se dire, normalement, une fois que j'ai terminé mes petites vacances, parce que c'était considéré comme des vacances, qu'est-ce que je fais ? Et là, je discute avec mon parrain, qui lui a fait pas mal d'études, est polyglotte et a une position haut placée dans une belle entreprise. Et il me dit, Clem, tu ne peux pas t'arrêter à un bac plus 3, il faut vraiment que tu continues, tu as les capacités de poursuivre tes études. Et si tu veux avoir un poste comme le mien, il faut vraiment que tu continues et que tu ailles au moins jusqu'au master. Donc là, la question se pose. Je me demande si je peux intégrer un master en Australie. Financièrement, c'est très compliqué. Les études en Australie, c'est très cher. Mon année, je viens de la payer 10 000 euros, qui correspond à 100 de mon crédit que j'avais fait avant de partir. Et pour continuer les études, c'est encore plus cher. Donc, la question se pose de qu'est-ce que je fais ? Mes parents ne peuvent pas subvenir à l'intégralité de mes frais de scolarité et à mes frais de vie aussi en parallèle quand même. Donc, finalement, il n'y a qu'une seule option qui reste, c'est de rentrer et de pouvoir intégrer un master en France. C'est compliqué pour moi de me dire que je vais retourner sur les bancs de l'école après ce que j'ai vécu, après la liberté à laquelle j'ai goûté en Australie. Donc, je rentre. Je rentre en février. Au départ, l'idée, c'était de me dire je reste... Jusqu'au début des beaux jours, et puis je rentrerai au mois de mai en France, je chercherai une école et j'intégrerai une école en septembre. Et en fait, je réalise que mon passeport expire dans une semaine. Donc je suis au fin fond du bouche australien, je dois me rendre à l'ambassade à Sydney pour refaire mon passeport. Les délais sont trop courts, donc c'est un peu une évidence et à la fois un non-choix. de me dire je dois rentrer en France avant que mon passeport expire et je prends l'avion le 14 février 2010 quand mon passeport expire.

  • Speaker #1

    Just on time.

  • Speaker #0

    Just on time, je me retrouve vraiment à l'aéroport. Le douanier me dit, vous n'avez pas...

  • Speaker #1

    C'est peut-être temps de rentrer.

  • Speaker #0

    C'est peut-être temps de rentrer, vous avez fait les choses bien, mais maintenant il faut partir, vous n'avez plus le droit d'être là. Donc je me retrouve en France le 14 février 2010. Je quitte le Bush avec des étendues incroyables. Très belle, un quotidien à cheval avec le bétail.

  • Speaker #1

    Tu veux au vent et liberté.

  • Speaker #0

    Voilà, et je me retrouve en plein hiver à Villeurbanne. Il fait froid, les jours sont courtes.

  • Speaker #1

    Il fait gris.

  • Speaker #0

    Il fait gris, il pleut, il neige. C'est vraiment un changement radical.

  • Speaker #1

    Coup dur.

  • Speaker #0

    Il me met au fond de la gamine.

  • Speaker #1

    Du coup, vraiment coup dur. Tu te prends la réalité en pleine face. Comment tu le vis ?

  • Speaker #0

    mal, je l'habite très mal. Quand je rentre, ma première pensée, c'est de me dire pourquoi je suis rentrée, qu'est-ce que je fais là, je ne suis pas à ma place, je ne suis pas bien, il fait froid, je rentre à Villeurbanne avec toute l'attraction que ça génère. Là, il y a du bruit, il y a des voitures, il y a des gens, les gens ne se soucient pas, les gens ne sont pas agréables, personne ne discute avec personne. Enfin voilà, je ne vois que le négatif à ce moment-là de mon retour. C'est compliqué.

  • Speaker #1

    En plus, je crois que tu m'as raconté, tu rentres, tu reprends un peu le rugby, tu te pètes la jambe, tu te retrouves à l'hôpital.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Tu te retrouves bloquée dans ton appart, tu n'as rien à faire.

  • Speaker #0

    Je dépasse assez rapidement, je rentre d'Australie. Une semaine après, je reprends l'entraînement, je me fais les croisés. Tu connais. J'habite à ce moment-là en coloc dans un appart au troisième étage sans ascenseur, donc je suis coincée dans ma tour d'ivoire, j'ai pas de travail parce que je ne peux pas travailler à cause de ma jambe. J'attends l'opération avec impatience, je me fais opérer, c'est douloureux comme jamais. J'ai tous les soins derrière qui me permettent quand même de me remettre assez vite sur pied, donc j'ai cette perspective-là de reprendre le rugby le plus vite possible et de pouvoir attaquer mon master du coup en alternance dès le mois de septembre.

  • Speaker #1

    Donc au final tu rentres et tu es dans un contexte qui fait qu'un peu compliqué de se remettre dedans.

  • Speaker #0

    C'est compliqué, je suis très heureuse d'être avec mes amis et à la fois l'Australie me manque, pas forcément les gens en Australie parce que comme je te disais j'ai fait plein de rencontres et finalement il y a peu de gens avec qui j'ai maintenu le contact.

  • Speaker #1

    En plus la vie australienne et le lifestyle en gros qu'il y a à avoir. Et ça dure combien de temps du coup cette période un peu down ?

  • Speaker #0

    Ça dure un an. Ça dure une année ou le temps de me faire opérer, de me remettre, etc. Surtout que je démarre mon master dans une entreprise qui ne me plaît pas. Donc, c'est compliqué. J'ai la chance d'intégrer Renault Trucks assez rapidement. Donc, je change d'entreprise en cours d'année. Et Renault Trucks me signe un contrat de deux ans d'alternance. Donc, je vois en tout cas la perspective de mes deux années d'études en me disant, Au moins, je suis fixée.

  • Speaker #1

    Nouvelle objectif, nouveau step. C'est ça. Et déjà, du coup, à ce moment-là, tu savais que tu voulais repartir en Australie après ? Oui. OK.

  • Speaker #0

    L'Australie, c'était mon voeu numéro un. Je savais que je voulais rentrer en Australie. Tu vois, c'est même bizarre de le dire comme ça, mais je savais que je voulais repartir en Australie parce que c'était chez moi, parce que je savais ce qui m'y attendait et vraiment, je voyais ça avec toute la positivité que j'avais vécue. Donc c'est vraiment mon but ultime de finir mes deux années de master et de repartir avec un nouveau visa qui me permet de travailler dans la branche dans laquelle j'étudie.

  • Speaker #1

    Et donc entre temps, tu rencontres un mec.

  • Speaker #0

    Un nombreux, exact.

  • Speaker #1

    Voilà, avec qui vous avancez doucement. Oui,

  • Speaker #0

    on avance doucement. Lui, il a une relation. Donc moi, je suis le plus un. Sur le moment, ça ne me dérange pas trop parce que je n'ai pas forcément l'intention de créer une relation sérieuse avec quelqu'un.

  • Speaker #1

    De toute façon, tu as tes plans derrière, tu veux repartir.

  • Speaker #0

    Je repartais, donc il n'y avait pas forcément de nécessité de m'installer ici. Et en fait, de fil en aiguille, je tombe amoureuse. Et puis très rapidement, je lui explique que moi, mon but, c'est de repartir à la fin de mes études. C'est un choc pour lui, il décide de quitter sa copine et il m'annonce qu'il veut partir avec moi.

  • Speaker #1

    Changement de plan ?

  • Speaker #0

    Ça change pas mal les plans parce que lui n'est jamais parti de France, il parle pas anglais non plus, et il me dit je suis chaud, je pars avec toi en Australie, vas-y on va kiffer Donc là je change un peu mes plans et je me dis bon bah du coup ce sera pas un visa travail pour m'installer, on va commencer par un PVT, un visa vacances-travail qui va nous permettre de bouger, de visiter l'Australie. Moi j'ai eu l'occasion de visiter pas mal d'endroits en Australie mais pas forcément toute l'Australie. Donc je me dis que c'est une opportunité, c'est une nouvelle opportunité en tout cas de découvrir autre chose de ce pays que j'aime tant. Et donc on organise ce voyage à partir du mois de février 2012 et on quitte la France en octobre 2012. Et on part en Australie pour Melbourne où je retrouve ma famille d'accueil qui m'a accueillie du coup à mon premier voyage pendant mon échange avec Adèle.

  • Speaker #1

    Retour au basique. C'est marrant parce que du coup tu as... Ton passage en France, ton master aura vraiment été une parenthèse entre tes deux séjours en Australie. Oui,

  • Speaker #0

    et je l'ai vraiment vécu comme ça, tu vois. C'est rigolo quand je te disais tout à l'heure, je rentre en Australie. J'ai pour objectif de rentrer en Australie.

  • Speaker #1

    C'est comme si tu étais venue faire tes études à l'étranger, de l'étranger au final.

  • Speaker #0

    J'ai vraiment vécu ce master comme une parenthèse en disant je rentre pour pouvoir valider mon dernier diplôme et ensuite je rentre chez moi.

  • Speaker #1

    Et du coup, cette fois-là, tu y es avec ton copain. Vous êtes tous les deux, donc j'imagine rien à voir au niveau du voyage. Donc tu m'as dit que vous avez fait un petit tour de l'Australie, tu m'as montré que vous aviez tressé tout votre itinéraire, fait des petits jobs à droite à gauche. Vous y restez combien de temps là-bas ?

  • Speaker #0

    On reste deux mois en Australie et on passe un mois en Nouvelle-Zélande avec mes parents qui nous rejoignent et avec qui on fait un road trip d'un mois. Effectivement, le voyage est complètement différent. D'une part parce que lui ne parle pas du tout anglais, donc il y a aussi ce défi de lui apprendre l'anglais. Et donc tous les jobs qu'on choisit, je mets un point d'honneur à ce qu'il n'y ait pas de français à chaque fois. Donc on a le luxe de pouvoir aussi choisir les jobs qu'on fait, parce qu'on est parti avec un petit pécule et qui nous permet de voir venir sur place. Donc on peut choisir ses jobs et à chaque fois, c'est ma première question, est-ce qu'il y a des français dans le travail ? Et à chaque fois, c'est non. Donc ça, c'est plutôt cool. Et très rapidement, lui arrive à acquérir les bases de l'anglais, ce qui lui permet de communiquer plus facilement aussi avec les gens avec qui on travaille. On crée des liens très forts avec un couple de Canadiens. Et en fait, avec eux, on décide de se dire, OK, c'est quoi votre prochaine destination ? On va là, OK, venez, on y va ensemble. Et en fait, on se suit. On ne fait pas forcément tout ensemble, mais on se retrouve à des points pendant notre voyage. Donc des fois, on ne va pas se voir pendant un mois ou deux mois. Et ensuite, on se retrouve à un endroit et on fait un mois de voyage ensemble. Puis après, on se sépare et puis on se retrouve, puis on se sépare et puis on se retrouve. Donc, on est deux puis deux dans ce voyage. C'est assez sympa parce que finalement, on est avec des anglophones qui ne parlent pas français. Ils sont canadiens, mais ne parlent pas français. Et du coup, ça nous permet aussi de continuer d'apprendre et de maintenir ce niveau relationnel, d'avoir un point d'ancrage finalement à chaque fois qu'on en a besoin.

  • Speaker #1

    Ça vous fait un petit repère sympa. J'imagine que vous avez aussi bien profité, vu plein de choses super belles pendant votre périple. Du coup, au bout d'un an et un mois, retour en France.

  • Speaker #0

    Retour en France.

  • Speaker #1

    Donc l'idée de rester habité en Australie n'était plus d'actualité ?

  • Speaker #0

    C'était plus d'actualité pour moi. Lui était assez chaud pour rester. Et moi, j'avais passé plusieurs Noëls loin de ma famille. J'avais passé plusieurs anniversaires loin de ma famille. J'avais loupé pas mal d'événements aussi avec ma famille. Et je savais ce que c'était d'être loin d'eux pendant ces événements, pendant ces fêtes. Et en fait, ma mère ayant eu un cancer avant le départ, ça devenait compliqué pour moi d'être loin. Parce que... je ressentais qu'il fallait que je sois près d'elle et qu'il fallait que je profite aussi des moments avec elle même si elle était guérie quand elle est venue en nouvelle zélande je sais pas j'ai une petite voix qui me disait tu as peut-être fait ton temps en australie là tu as plus envie, ta priorité a peut-être changé à ce moment là ça c'est assez curieux parce que en réfléchissant je me dis encore une fois l'objectif c'était de se dire fais une nouvelle parenthèse pour passer autant de temps que possible avec ta famille et tu reviendras Quand on est rentré en France, c'était plus une décision de ma part, et quand on est rentré, très rapidement, on s'est dit bon, il faut qu'on se trouve un appart, il faut qu'on trouve un job et en fait, c'était aussi une volonté de ma part de commencer ma carrière. J'avais 24 ou 25 ans, j'avais bouclé mes études, je n'allais pas aller plus loin, donc je me suis dit bon, maintenant c'est bon, j'ai tout le bagage nécessaire pour commencer ma carrière, il faut vraiment que je commence à écrire mon CV de manière un peu plus concrète Donc on s'installe, je trouve un boulot. Et très vite, on commence à parler de mariage, de bébé, de tout ça. Et en fait, quand on parlait d'enfant, on s'est tout de suite mis d'accord sur le fait de dire on fait un enfant en France parce qu'on a nos familles et parce qu'on veut aussi pouvoir profiter de nos familles avec un enfant. Mais notre enfant fera sa rentrée en CP à l'étranger.

  • Speaker #1

    Ok. Oui, c'était la vision.

  • Speaker #0

    Et donc, tu vois, on revient sur cette histoire de parenthèse où on rentre en France pour une parenthèse.

  • Speaker #1

    Parce qu'il y a des priorités, des choses à faire, à construire.

  • Speaker #0

    Mais on rentrera en Australie.

  • Speaker #1

    Derrière.

  • Speaker #0

    Pour notre vie à nous.

  • Speaker #1

    C'est marrant de voir comme tu t'es vraiment imprégnée de la vie en Australie et comme tu t'es faite au lieu et que la France devient une petite parenthèse où tu viens construire des petits trucs. Aujourd'hui, ça fait 11 ans que tu es rentrée d'Australie, tu n'es pas retournée depuis. Avec le recul, est-ce que tu peux nous partager ce que ça t'a apporté dans la vie, ce voyage-là, ces voyages-là ? Qu'est-ce que ça t'a apporté dans ta vie pro, perso ?

  • Speaker #0

    Déjà, j'ai acquis un très bon niveau d'anglais. Ça me permet aujourd'hui de prétendre à des postes qui nécessitent un très bon niveau d'anglais. Ça, je sais que c'est un atout fort en France, parce qu'il y a beaucoup d'entreprises qui veulent s'exporter à l'international et qui ont besoin justement de... de personnes qui ont un bon niveau d'anglais et pas juste un niveau scolaire. Donc ça, c'est quelque chose qui est acquis aujourd'hui chez moi. Et donc, c'est une vraie force. Ça m'a apporté une très belle ouverture d'esprit. J'ai grandi dans une famille où on m'a toujours expliqué... Alors, mes deux parents ont des visions très différentes du monde. Comme je te disais, ma mère a beaucoup voyagé. Elle est très ouverte sur les autres cultures, etc. Mon père a subi le racisme quand il était petit, parce qu'il est fils d'immigrés. Et du coup, il m'a toujours appris à me méfier des autres, à me dire, oui, mais les étrangers, il faut faire attention, etc. Donc, j'avais vraiment deux visions très opposées en grandissant. Et les voyages m'ont permis de me forger ma propre opinion sur tout ça. Le fait d'avoir vécu à l'étranger et d'avoir été l'étrangère, d'avoir été celle qui n'est pas d'ici. J'ai vu comment j'ai été accueillie. J'ai vu comment j'ai été perçue. J'ai vu les portes qui m'ont été ouvertes aussi là-bas. Et quand je suis rentrée, je me suis dit, mais il n'y a pas de raison de fermer les portes à ceux qui ne sont pas d'ici. Au contraire, il faut leur ouvrir les portes et c'est comme ça que ça se passe le mieux. Et ça crée de l'échange, ça crée de la richesse, ça crée une nouvelle culture parce qu'on mélange les cultures et donc ça crée des nouvelles choses entre nous. Donc, ça m'a vraiment permis d'ouvrir mon esprit aussi à tout ça, de m'ouvrir aux autres, de m'ouvrir à des personnes qui viennent de pays étrangers. de mieux les écouter, mieux les apprendre en quelque sorte, apprendre à les comprendre. Et puis forcément, en ayant côtoyé des personnes internationales, quand tu rencontres des gens qui viennent d'ailleurs, tu te dis Ah ouais, toi tu viens d'là ? Ah, j'ai rencontré quelqu'un qui était de là-bas aussi, il vient de celle ville, etc. Et du coup, tu sais aussi comment les appréhender. Tu sais quelles sont leurs coutumes, tu sais quels sont leurs rituels, etc. Tu as aussi une autre manière de les appréhender. Tu n'es pas dans l'inconnu total. Après, forcément, tu rencontres des gens de pays que tu ne connais pas. mais l'approche est différente. Vous faites des expériences vécues, l'approche est différente. Tu es beaucoup plus dans la douceur plus que dans le jugement.

  • Speaker #1

    Oui, ça t'a développé du coup une curiosité de l'autre et une écoute plus active de l'autre pour apprendre à l'accueillir. Oui, beaucoup plus d'empathie. Et tu es aussi maman, donc d'une petite fille. Est-ce que c'est quelque chose que tu lui transmets, le voyage, ton kiff du voyage, de bouger, etc. ?

  • Speaker #0

    Sans hésiter. En fait, au-delà du voyage et de ce que ça peut apporter de voir d'autres choses et le fait de faire briller ses yeux, parce que forcément, tu vas voir l'Empire State Building, tu vas voir Big Ben, c'est des choses qui sont assez incroyables et que tu vois que dans les livres ou sur des vidéos. Le fait de le voir en vrai, ça génère quelque chose d'assez fou. Au-delà de ça, pour moi, c'est hyper important de lui faire découvrir le monde, de lui faire partager des nouvelles cultures. Charlie voyage depuis qu'elle a deux mois. La première fois, elle est allée en Italie, elle avait quatre mois. À huit mois, elle est allée en Hollande. À quatorze mois, elle est allée au Canada. Plein de gens m'ont déconseillé de l'emmener en voyage en disant Elle est trop petite, elle ne s'en souviendra pas. Effectivement, elle ne s'en souviendra pas. Mais ce sont aussi des moments qui sont ancrés en elle. Ce sont aussi des choses qui sont ancrées. Le fait de prendre l'avion et de devoir être calme dans l'avion, de devoir respecter les autres, ce sont des choses qui lui sont inculquées dès toute petite. Le fait aussi de rencontrer des nouvelles personnes qui ne parlent pas forcément ta langue, ça aussi, c'est des choses qui sont ancrées en elle. Le respect de la différence, c'est quelque chose qui est ancré en elle depuis toute petite parce que du coup, elle l'a vécu, elle, en tant qu'étrangère dans les autres pays. Et ça, c'est hyper important pour moi, de lui inculquer ça, le respect de la différence et le fait que tu vas chez les autres, tu n'es pas chez toi, donc tu dois te plier aux coutumes des autres. Typiquement, quand on est allé à Londres, très récemment, en fait, tu manges comme les Anglais, à l'heure des Anglais, c'est-à-dire que tu manges tôt et puis tu manges les mets des Anglais. Tu ne manges pas comme chez toi. Tu n'imposes pas aux autres ta culture. Tu viens et tu te plies à la culture des autres. Ça, c'est quelque chose qui est hyper important pour moi de lui apprendre et j'espère qu'en grandissant, elle va s'en imprégner de plus en plus et qu'elle va le décupler.

  • Speaker #1

    C'est beau. Elle doit passer des super moments de dire je voyage avec maman

  • Speaker #0

    Oui, et puis il y a ce côté aussi où c'est devenu un peu une habitude. Quand on ne part pas en voyage pendant les vacances, c'est anormal. D'un côté, je me dis que c'est cool parce qu'elle a ce goût de partir, de voyager, de quitter sa maison. Parce que ce n'est pas non plus tout le monde qui est capable de quitter sa maison. Moi, je connais plein de gens, des enfants, qui n'aiment pas partir de chez eux. Ils sont bien chez eux, ils n'aiment pas partir de chez eux. Moi, Charlie, elle adore partir. C'est un truc... Voilà, elle a envie.

  • Speaker #1

    Elle peut voir, elle veut découvrir.

  • Speaker #0

    Elle veut découvrir. Elle est hyper curieuse aussi de découvrir des nouveaux environnements. Et quand on est dans l'avion du retour, sa première question, c'est Bon, on va où maintenant ?

  • Speaker #1

    Elle a envie, quoi. Elle veut découvrir.

  • Speaker #0

    Une fois qu'elle est partie, ça y est, elle ne veut pas. Elle n'est pas dans le truc de Maintenant, on va rentrer à la maison Je ne l'ai jamais entendu dire C'est bon, je suis fatiguée, j'ai envie de rentrer à la maison Et ça, pour le coup, je pense que c'est moi qui lui ai transmis aussi cette sérénité pendant les voyages, de se dire, on est là, on est bien.

  • Speaker #1

    Ça se passe bien.

  • Speaker #0

    Ça se passe bien. Il n'y a aucune raison d'être inquiète et du coup d'avoir ce besoin de retrouver son cocon. C'est sûr. Tout se passe bien, on ne veut pas rentrer chez soi.

  • Speaker #1

    Non, on est plutôt pas mal. Merci pour ton intervention, d'avoir partagé ton petit parcours. Pour terminer, si tu avais un conseil à donner à une personne qui veut partir. toute seule, loin de chez elle, ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    Je lui dirais, crois en toi. Ça me semble essentiel, parce que quand on part, rien ne peut nous arriver. On va faire face à des épreuves, on va faire face à des problèmes, c'est une évidence, mais moi, je l'ai toujours dit, la vie met sur ta route que des épreuves que tu peux surmonter. On a les ressources nécessaires, on est capable de faire des choses, des grandes choses. pas moins bien que n'importe quel autre être humain. Il y en a qui ont réussi à faire des exploits. Pourquoi pas toi ? Pourquoi tu n'y arriverais pas ? Pourquoi tu serais moins bien que les autres ? Crois en toi, crois en tes capacités et pars découvrir le monde. C'est tellement important, ça apporte tellement de richesse de découvrir le monde, de rencontrer d'autres cultures, de rencontrer des gens, même avec qui tu vas parler pendant deux heures. Ce n'est pas grave. Ce sont des rencontres qui restent gravées dans ton cœur et qui un jour te serviront.

  • Speaker #1

    Comme quoi, avec un peu de confiance en soi, c'est vrai, t'as raison, je pense qu'on peut faire pas mal de choses. Merci, en tout cas, Clem. Merci à toi, c'était très cool.

  • Speaker #0

    Yes, c'était sympa !

  • Speaker #1

    pour ce premier podcast j'espère que cet épisode vous a plu en tout cas je vous remercie d'avoir écouté jusqu'au bout et je serais ravie d'avoir votre feedback en commentaire et si jamais vous connaissez quelqu'un qui voudrait partir en Australie mais qui hésite un petit peu vous pouvez toujours lui partager cet épisode peut-être que ça le motivera

Chapters

  • Intro au podcast et présentation de Clémentine

    00:00

  • Le début de la passion du voyage

    01:03

  • Premier voyage en Australie : découverte et coup de foudre

    01:46

  • Retour en France et projet de revenir en Australie

    07:00

  • Préparatifs pour le deuxième voyage en Australie

    08:52

  • Arrivée en Australie : émotions et rencontres

    12:57

  • Voyages en Nouvelle-Zélande et découverte de la liberté

    14:49

  • Début des études en Australie et vie étudiante

    19:15

  • Retour en France : adaptation et défis

    31:55

  • Réflexions sur l'impact des voyages dans la vie de Clem

    58:37

  • Conseils pour ceux qui souhaitent partir

    01:17:16

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Description

Des grandes plages, des kangourous, un Life style a la cool...

Tout plaquer pour un voyage en Australie, ça fait rêver plus d'un français haha et on entend d'ailleurs beaucoup de personnes nous dire qu'elles partent vivre quelques temps dans ce grand pays.

C'est ce qu'a fait Clémentine il y a quelques années et ça a été un coup de coeur pour elle.


Elle raconte qu'elle avait l'envie d'y vivre définitivement car elle s'y sentait à ça place.

Et je trouve ça ouf qu'on puisse ressentir ça dans un pays qui est littéralement de l'autre côté de la terre !


Clem a d'abord fait un séjour linguistique de 6 semaines en Australie. Ça lui a tout de suite plu, et dès son retour elle annonce à ses parents "J'y retournerai et je vivrais là-bas".


Et c'est ce qu'elle a fait !


2 ans plus tard, à la fin de son DUT elle part faire une troisième année d'études en Australie et y reste pour un an. Elle revient ensuite en France, un moment difficile à gérer puisqu'elle ne se sent pas à sa place.

Elle y retourne finalement une troisième fois avec son copain pour faire un PVT (permis vacances travail, aussi appelé WHV working holiday visa, qui permet de travailler sur place). Cette fois, c'est la van life et le roadtrip entre des petits boulots. Le kiff total !


Mais le mal des proches se fait ressentir et Clem décide de rentrer en France.

L'Australie reste son pays de coeur aujourd'hui <3


Dans cet épisode, découvrez le voyage culturel de Clem avec son immersion au sein des australiens et ses roadtrip.

De voyage solo à expat, elle nous livre son histoire sans filtres.


Bonne écoute !

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Infos utiles :


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Disponible à l'écoute sur toutes les plateformes : https://smartlink.ausha.co/partir

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur le premier épisode de Partir. Je suis très contente de vous le partager aujourd'hui. Ça a été du travail pour en arriver à faire ce premier épisode. Je suis vraiment heureuse de vous le partager. En plus, c'est un épisode qui est bien kiffant et qui m'a interpellée quand je l'ai tourné parce que c'est la première fois que j'entendais quelqu'un me dire et raconter qu'elle se sentait plus chez elle. dans un autre pays qu'elle venait de découvrir que dans son pays natal dans lequel elle a grandi. Et j'avais encore, j'avais entendu ça avant, je ne savais pas que ce sentiment existait, que c'était quelque chose de possible. Donc vous allez pouvoir découvrir tout ça dans cet épisode. Donc c'est l'histoire de Clémentine qui est partie en Australie et elle est donc partie plusieurs fois parce que ça a été un pays coup de cœur pour elle. Donc je vous laisse découvrir cet épisode, vous évadez avec elle et je vous souhaite une bonne écoute. Salut Clem ! Je suis ravie de t'avoir sur le premier épisode du podcast, ça me fait vraiment très plaisir. Est-ce que tu peux commencer par te présenter un petit peu, nous dire comment tu voyages, qui tu es, tout ça ?

  • Speaker #1

    Alors, moi je vais avec les moindres, j'ai 36 ans, je suis maman d'une petite fille de 6 ans qui s'appelle Charlie et je suis une voyageuse, on va dire, régulière. J'ai toujours aimé voyager et j'essaye d'organiser à minima un voyage en Europe. dans l'année et un voyage en dehors de l'Europe tous les deux ans.

  • Speaker #0

    Ok, et donc du coup il y a quelques années tu es partie en Australie. Exact. C'est pour ça qu'on te voit aujourd'hui. Donc tu es partie plusieurs fois en Australie, une première fois quelques semaines, une deuxième fois toute seule et une troisième fois avec ton copain de l'époque. C'est ça. Est-ce que, ce que je te propose c'est qu'on remonte au début et que tu nous expliques un petit peu ta situation, qu'est-ce qui a fait que tu as envie de partir, enfin où tu en es avant ton premier voyage.

  • Speaker #1

    Moi, il faut savoir que le virus du voyage, c'est quelque chose que j'ai attrapé toute petite. C'est ma maman qui m'a transmis ce virus-là en me racontant ses voyages à travers l'Europe avec ses copines quand elle était jeune. J'ai toujours aimé écouter ses récits, ses aventures et tout ce qu'elle avait pu vivre. Et ça m'a donné envie, à mon tour, d'explorer le monde, de voir ce qu'il avait à offrir, de découvrir des nouvelles cultures. Et du coup, j'ai toujours eu cet objectif-là de partir, découvrir le monde à un moment donné de ma vie. Le premier voyage a eu lieu entre ma première et ma terminale en 2005. Quand mes parents m'ont proposé de partir en voyage linguistique, je suis partie en échange scolaire. J'ai découvert ma famille d'accueil par Internet. À l'époque, c'était des mails. On a échangé des mails avant mon arrivée. Et quand je suis arrivée au mois de juillet en Australie, j'ai découvert ma famille d'accueil avec qui j'avais créé des liens. digitaux mais on avait malgré tout commencé à faire connaissance. J'ai eu comme un coup de foudre, je suis tombée amoureuse du pays, je suis tombée amoureuse des gens, j'ai été séduite par leur gentillesse, par leur facilité de créer du lien. Même si c'était l'hiver, moi je suis à la Melbourne, donc la météo elle est plutôt européenne on va dire, en hiver. Mais je suis arrivée, c'était l'hiver et pour autant il faisait 15 degrés. Et en fait, j'ai été séduite par les paysages, par la ville, par tout ce qu'elle dégageait aussi. Et je suis restée six semaines là-bas. J'ai eu l'opportunité, avec l'association avec laquelle je suis partie, de faire une semaine dans le désert pour aller découvrir la culture aborigène, découvrir aussi des paysages complètement rien à voir puisque le désert australien, c'est unique. Et j'ai aussi eu l'opportunité de partir à Sydney avec ma famille d'accueil qui m'a emmenée voir un match de rugby là-bas. Et du coup, ça contraste aussi avec Melbourne qui est plutôt une ville européenne et Sydney qui ressemble plutôt à des grandes villes des États-Unis avec des buildings très hauts. Et pour le coup, ça contraste parce qu'il y a des plages très belles au bord de la ville. Mais voilà, ce premier voyage, il a été très riche. J'ai pu voir Sydney, j'ai pu voir Melbourne, j'ai pu voir le désert. Et ça m'a donné envie d'y retourner immédiatement.

  • Speaker #0

    Ok, donc déjà dès le début, tu t'es dit c'est sûr, je vais y retourner. L'Australie, ça me parle, c'est quelque chose.

  • Speaker #1

    Je me suis sentie chez moi. C'est une petite efficace. Parce que non pas que je ne me sente pas chez moi en France, je suis née en France, j'ai grandi en France, j'ai beaucoup été en Italie, je crois que j'avais deux mois la première fois que je suis allée en Italie rencontrer ma famille. Donc je me suis toujours sentie moitié-moitié, moitié italienne, moitié française. Et pourtant en Italie, je ne me suis pas dit j'ai envie d'y vivre. L'Australie, j'ai mis les pieds là-bas, au bout de trois jours, je pense que je me sentais chez moi, plus chez moi qu'en France. Et du coup, j'ai eu ce sentiment de je suis à ma place. Ici, je suis à ma place. Ici, je suis un individu à part entière et je me sens chez moi. En France, je n'ai jamais ressenti ça.

  • Speaker #0

    Ok. Ici,

  • Speaker #1

    je suis française.

  • Speaker #0

    C'est marrant que ça t'ait fait ça. En six semaines seulement, parce que c'était six semaines du coup ton séjour, et tu étais plutôt jeune, tu avais quoi, 15 ans, 17 ans ? J'avais 17 ans. Et c'est intéressant du coup aujourd'hui, parce que c'était il y a quelques années, donc tu as pu prendre du recul par rapport à tout ça. Est-ce que tu te rappelles comment tu te sentais avant ton départ à 17 ans ? Parce que tu as 17 ans, tu connais la France, l'Italie, et là, tu n'es même pas majeure, et tu te dis, je vais partir en fait à l'autre bout du pays. Tu as quoi dans la tête à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    J'ai un état d'esprit qui est assez ambivalent. D'un côté, je suis très excitée à l'idée de partir. Moi, j'ai été emballée par l'idée de partir loin tout de suite. J'avais envie de m'éloigner et de me challenger aussi parce que malgré tout, tu quittes un confort, tu quittes une certaine sécurité avec ton cocon familial, etc. Donc, j'avais aussi cette envie de me challenger et de voir de quoi j'étais capable et ce que j'avais dans le bide. Et à la fois, j'étais terrorisée à l'idée de me dire en fait, je pars au bout du monde. Clairement, on est de l'autre côté de la Terre. C'est vrai. S'il se passe quoi que ce soit chez moi, je mets 24 heures pour rentrer. Il y a 12 heures de décalage horaire, donc tu ne peux pas appeler les gens quand t'en as envie. Il y a tout ça qui me faisait peur. D'aller aussi dans une famille que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais rencontrée, avec qui j'avais discuté rapidement sur Internet, mais voilà, on ne connaît pas les gens non plus. J'avais dans le passé fait des échanges scolaires en Angleterre, comme on fait quand on est au collège pendant une semaine. Ça n'avait pas toujours été de grands succès. Donc je suis partie aussi avec cette appréhension de me dire, si jamais je tombe dans une famille qui n'est pas ouf, j'en ai pour six semaines. Donc j'avais vraiment cette ambivalence d'émotion et de cet état d'esprit de me dire, je suis à la fois très excitée, j'ai très envie d'y aller, et je suis terrorisée par ce que je vais découvrir là-bas.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est un bon point de départ, parce que six semaines, ça peut paraître beaucoup, mais au final ça passe quand même vite. Donc ça t'a permis de faire un petit test au final de l'Australie. De ce que je comprends, bonne expérience, tu kiffes, tu vois plein de trucs, coup de cœur. Et du coup, comment ça se passe quand tu reviens en France ?

  • Speaker #1

    Quand je reviens, la première chose que je dis à mes parents, c'est j'y retournerai.

  • Speaker #0

    Direct, tu t'es tout de suite dit...

  • Speaker #1

    Je suis descendue de l'avion, j'ai vu mes parents, je leur ai dit j'y retournerai. Je sais que je retournerai là-bas, j'ai trop aimé et je vais vivre là-bas. Et je pense que mes parents... Au tout début, ils ne m'ont peut-être pas forcément pris au sérieux parce que depuis toute petite, je dis je vais habiter dans tel pays, de toute façon, je vais vivre à l'étranger, je vais voyager toute ma vie, j'aurai des maisons partout. Donc, je ne suis pas sûre qu'ils m'aient pris très au sérieux au départ. Et en fait, plus le temps passait et plus je restais bloquée sur l'Australie, j'en parlais beaucoup et je racontais ce que j'avais vécu et je ressassais et je me projetais beaucoup aussi en me disant mais du coup, je n'ai plus aimé Sydney que Melbourne, donc si j'y retourne, j'irai plutôt à Sydney. Et en fait, je pense qu'au fur et à mesure, ils ont commencé à me prendre un peu plus au sérieux. Et ils ont vu aussi que je construisais mon projet scolaire autour de cette volonté de repartir. Quand j'ai passé mon bac, après mon bac, j'ai continué mes études à Grenoble. Donc, j'ai quitté mon foyer pour suivre un DUT Tech de co. Et en fait, quand j'ai rejoint l'IUT Tech de co, la première chose que j'ai regardée, c'est le cursus scolaire. Dans mon cursus, j'avais la possibilité de faire un duéti en troisième année à l'étranger. qui me permettait d'obtenir un double diplôme. Et cette troisième année, j'ai regardé tout de suite les destinations qui étaient accessibles. Il y avait tous les Erasmus en Europe. Il y avait les États-Unis et l'Australie. Ça m'a confortée dans l'idée que je voulais faire ce parcours-là. Et je me suis dit, cette troisième année, je la ferai en Australie. Coute que coûte, je serai en Australie. Je ne savais pas où, je ne savais pas comment, mais je savais que je serais en Australie cette troisième année-là.

  • Speaker #0

    Ok, donc tu avais déjà... anticipé, t'as fait tes six semaines, t'es revenue, t'as passé ton bac, t'as dit je vais faire ce diplôme parce que derrière je peux aller en Australie. Ouais. Ok, donc du coup tu valides ton diplôme, c'était le moment d'arriver au départ. Ouais. Pareil la phase avant de partir, parce que là du coup c'était sur un an, c'est ça ? Alors. Ou c'était un semestre ou comment ça se passait ?

  • Speaker #1

    L'esprit était complètement différent à cette époque-là. Je venais de passer deux ans loin de ma famille, donc j'avais pris mon envol on va dire de apprendre à vivre seule. Hum hum. apprendre à me gérer, gérer mon argent, tout ce qui est inhérent à la vie en solo. Donc, je n'étais pas du tout dans le même état d'esprit. Quand j'ai organisé mon voyage en Australie la deuxième fois, j'ai prévenu mes parents que je prenais un billet à l'essence, que je ne prendrais pas de retour parce que je ne comptais pas rentrer, que j'allais faire mon année d'études et qu'à l'issue de mon année d'études, j'allais tout faire pour obtenir un visa et pouvoir rester en Australie. Donc, la démarche était complètement différente.

  • Speaker #0

    Là, tu étais déterminée à j'y vais, je ne reviens pas Oui, et je ne rentre pas.

  • Speaker #1

    Et donc, là aussi, il y a un point qui est hyper important, c'est le choix de partir. À mon sens, c'est un vrai choix par rapport à ce que les gens peuvent t'en dire ou quand tu dis tiens, je vais faire une année en Australie les gens te disent ah là là, tu as de la chance, tu as de la chance de partir Ce n'est pas de la chance, c'est… C'est une opportunité que tu te crées et que tu construis au fur et à mesure du temps. Moi, quand j'ai décidé de partir en Australie, j'étais à la fin de ma première année de DUT. Je savais qu'il me restait un an avant de partir. J'ai mis de l'argent de côté sur cette deuxième année d'école. Quand j'ai validé ma deuxième année, je suis allée bosser. J'ai continué de mettre de l'argent de côté. Je suis retournée vivre chez mes parents. Je n'ai pas acheté de voiture. Je ne suis pas sortie à outrance. Je bossais beaucoup. Je suis allée à la banque, j'ai demandé un prêt sur 15 ans pour pouvoir payer mes études. J'ai choisi la fac la moins chère de l'Australie parce que je savais que financièrement ça allait être compliqué. Mes parents m'ont fait confiance, ils m'ont dit on te suit si on se rend compte que tu mets tous les moyens en œuvre pour y arriver. J'ai tout mis en œuvre, je leur ai dit voilà, je vais commencer mon semestre en février, sauf que moi je veux partir en novembre pour pouvoir profiter et voyager toute seule avant de commencer l'école. Donc, j'ai travaillé de juin à novembre. J'ai bossé. Et en novembre, j'ai pris l'avion avec un billet aller simple, un sac à dos de

  • Speaker #0

    10 kilos sur le pied.

  • Speaker #1

    Et je me dis, là, ça y est, tu quittes définitivement. Dans ma tête, en tout cas, c'était définitif de je ne reviendrai plus ici. Et en tout cas, ma vie sera ailleurs.

  • Speaker #0

    Et est-ce qu'il y avait quelque chose que tu voulais aller chercher ailleurs ? ou c'était vraiment juste un feeling qui t'appelle vers l'ailleurs, tu vois ? Ou est-ce qu'il y avait des choses où tu en avais marre en France ou quoi que ce soit ?

  • Speaker #1

    Non, c'était un feeling.

  • Speaker #0

    Ok. Rien de tout le monde.

  • Speaker #1

    Je n'ai rien à fuir. À l'époque où je suis partie, j'avais ma bande d'amis, je m'entendais très bien avec mes parents, j'avais validé mes études. Enfin voilà, je n'avais rien à fuir de la France. C'est vraiment une envie de ma part de me dire je me suis sentie tellement bien en Australie. que je retourne à ma place.

  • Speaker #0

    Tu allais chercher du coup ce sentiment que tu avais ressenti déjà la première fois. Exactement. D'accord. Et du coup, ta phase préparation a duré plusieurs mois. Oui. Parce que tu as travaillé pendant toute ta deuxième année, plus la fin...

  • Speaker #1

    Alors, je n'ai pas travaillé ma deuxième année parce que les droits ne me permettait pas. Mais je n'essayais de pas tout dépenser. Tout ce que mes parents me donnaient pour vivre, je n'essayais pas de tout dépenser. Mais c'est surtout, dès que j'ai validé mon année en juin, que j'ai vraiment bossé très dur de juin à novembre sans arrêter pour pouvoir mettre de l'argent de côté. Et j'avais mon prêt aussi qui me permettait de payer mon année scolaire.

  • Speaker #0

    Et donc, tu as dit que tu atterrissais en novembre pour commencer les cours en février. Donc, tu avais prévu sur cette période-là de voyager, de vadrouiller un peu. Comment tu as prévu cette période-là ? Est-ce que tu avais anticipé, je vais aller ici, ici, ici ? Je vais… Est-ce que tu avais loué d'avance des logements, etc. ? Ou il y avait un peu de feeling ? Ou tout était prévu ? Tu étais un peu comment ?

  • Speaker #1

    Quand je suis partie, j'ai eu peur quand même. Je minimise le truc maintenant parce que j'ai 15 ans derrière moi. Mais j'ai eu peur. Quand j'ai quitté mes parents à l'aéroport, j'ai eu les larmes quand même. Quand je suis montée devant l'avion et que je me suis dit Ok, là je pars pour 24 heures d'avion. J'avais les larmes de me dire malgré tout je quitte ma famille, je sais pas quand est-ce que je vais les revoir.

  • Speaker #0

    Parce que c'est vrai que quand on t'entend parler ça fait très je suis sûre de ce que je fais, tout va bien, ça se déroule et hyper confiante. Mais du coup elle t'avait quand même de l'appréhension.

  • Speaker #1

    J'ai terminé, c'est une épreuve, mais j'ai eu peur parce que je pars seule, parce que je pars avec un sac à dos. Donc malgré tout... Bon ben... T'as que ton sac à dos, en fait, c'est ta maison,

  • Speaker #0

    c'est ta vie,

  • Speaker #1

    c'est une espèce de tortue.

  • Speaker #0

    Et de me dire,

  • Speaker #1

    en fait, maintenant, j'ai pas de toit, j'ai pas de voiture, j'ai pas de... Enfin, le confort, je l'oublie, quoi. Donc j'ai eu quand même une petite appréhension. Après, ce qui était prévu, c'est que j'arrive en Australie et que je reparte tout de suite avec une copine de Grenoble, en Nouvelle-Zélande, pour trois semaines de road trip en Nouvelle-Zélande. Donc on va dire que les trois premières semaines étaient déjà bouclées. J'avais déjà, je savais où j'allais, je savais que je partais pas seule.

  • Speaker #0

    Ouais, t'étais pas seule, t'avais des points de repère déjà pour...

  • Speaker #1

    Le premier point de repère, c'était la Nouvelle-Zélande. On a fait les trois semaines en Nouvelle-Zélande. Donc là, c'était ma première expérience de road trip, pour le coup, qui s'est hyper bien passée, où là, on découvre la liberté aussi de voyager. On se dit, en fait, on a un van, on s'arrête où on veut, quand on veut. Et là, j'ai découvert aussi ma façon de voyager. de tout ce que j'avais pu expérimenter dans le passé, le road trip, c'est ma façon de voyager. C'est là où je me sens moi, c'est là où je me sens plus à l'aise, c'est là où je suis le plus libre. Donc aujourd'hui, je voyage beaucoup comme ça. Ensuite, quand je suis rentrée de Nouvelle-Zélande, c'est là où je suis partie seule. J'ai quitté mes amis. Et là... Je suis arrivée à Sydney et j'ai rencontré des gens.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu es arrivée, tu étais en auberge ? Oui, j'étais dans les auberges.

  • Speaker #1

    Pour le coup, je n'avais rien anticipé.

  • Speaker #0

    Tu savais juste que tu atterrissais là-bas en auberge ? Oui. Tu avais déterminé une période en auberge ?

  • Speaker #1

    En fait, je savais que j'avais de fin novembre à février. Oui. pour voir ce que j'avais envie de voir. Je ne savais pas ce que j'avais envie de voir, ce que j'avais envie de tout voir. Je savais que je ne pourrais pas tout voir dans ce laps de temps.

  • Speaker #0

    C'est tellement grand.

  • Speaker #1

    Donc, l'idée, c'était de dire, en fonction des rencontres, en fonction de l'argent, en fonction de la météo, fais comme tu as envie de faire.

  • Speaker #0

    Vraiment, au feeling à 3000%.

  • Speaker #1

    Et en fait, j'ai fait des rencontres incroyables. J'ai créé des amitiés que j'ai toujours aujourd'hui, des gens que j'ai vus une fois dans ma vie, pendant une semaine. Quand j'étais à Sydney, ce que je me suis dit, c'est Étant donné que tu veux voir plein de choses, il faut que tu t'organises. Et tu ne peux pas partir seule comme ça parce que tu vas louper des choses et surtout des infos. Moi, je suis quelqu'un de très curieux à la base et je n'aime pas ne pas savoir. Donc, quand j'allais visiter des endroits, j'aimais connaître l'histoire. J'aimais savoir d'où ça vient, pourquoi c'est comme ça, pourquoi ça a été construit comme ça, par qui, etc. Donc du coup, je me suis inscrite dans une agence pour faire des cours voyage. Une agence qui propose des excursions de deux jours, trois jours, quatre jours, cinq jours, une semaine, etc. Donc c'est des groupes de gens que tu ne connais pas avec un guide et tu dors soit dans des hôtels, soit dans des tentes, ça dépend. C'est comme tu choisis. Donc moi, j'ai choisi d'en faire deux. J'ai fait une première excursion. de Melbourne à Adelaide. Donc ça, c'est la Great Ocean Road que j'ai fait avec un groupe de gens que je ne connaissais pas. Donc là, tu fais de belles rencontres et puis tu apprends à vivre ensemble. Et puis en fait, on vient tous des quatre coins du monde et on a tous des références différentes. Et c'est hyper enrichissant. Moi, j'ai adoré ce voyage-là. De là, dans ce voyage, j'ai rencontré deux filles absolument adorables, une Canadienne et une Danoise, avec qui on s'est vraiment liées d'amitié fort. Et à l'issue de cette semaine, on s'est dit, qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce que vous avez des trucs de prévus ? Non, moi non plus. Ok, qu'est-ce qu'on fait ? Et donc là, on a prévu un nouveau voyage, une nouvelle excursion à Kangaroo Island, toutes les trois, avec un autre groupe qu'on ne connaissait pas. Et une fois qu'on est rentrés, moi j'ai pris un bus pour aller jusqu'au centre de l'Australie, à Uluru, où j'étais déjà allée la première fois. J'ai pris un bus, et là, il faut t'imaginer que tu... passes à peu près 20 heures dans le bus.

  • Speaker #0

    Le petit bus, comme les bus au scolaire, c'était pas le bus de voyage.

  • Speaker #1

    Et c'est 20 heures dans le bus. C'est interminable. Tu traverses la moitié du pays, c'est interminable. Et t'arrives en plein milieu du désert, du sable rouge, rien.

  • Speaker #0

    Rien. Le néant.

  • Speaker #1

    Le néant. Les routes sont vides. T'as pas de station. T'as une station tous les 400 kilomètres. C'est le néant. C'est incroyable. Et là, j'étais seule et j'ai fait une nouvelle excursion. avec un nouveau groupe. Et là, je dormais dans des... Comment ça s'appelle ? Des swag bags. En fait, c'est un espèce de sac de couchage en toile de jute épais à la belle étoile.

  • Speaker #0

    Ok, là, t'as vraiment ton sac. Hop, dors, vas-y. Par terre.

  • Speaker #1

    Et on te dit, peut-être qu'il y aura des serpents. C'est pas grave. Bouge pas, ils viendront pas.

  • Speaker #0

    C'est rassurant. Et t'avais déjà, avant ça, voyagé un peu comme ça, à Natchi, t'en avais pas ? Non, jamais. Ok.

  • Speaker #1

    jamais de la vue. À une tente, à minima une tente. Mais pas en te disant peut-être qu'il y a des araignées qui vont te monter dessus, on sait pas. Non là c'est la première fois et j'ai pas beaucoup dormi, mais ça a été une expérience incroyable parce que du coup tu te retrouves au milieu du désert, le ciel étoilé, la voie lactée, c'est des choses que tu vois pas tous les jours et tu te rends compte de la chance que tu as d'être ici à ce moment là et de vivre ce que tu es en train de vivre. Et ensuite je suis rentrée du coup sur Brisbane. où là j'ai commencé mes études. En pleine veillée.

  • Speaker #0

    Et c'était parti.

  • Speaker #1

    Et là c'est parti quoi. Et là tu découvres une résidence étudiante. Moi j'ai été dans une résidence où c'est des petites maisons de 4 personnes. Tu ne choisis pas tes colocataires. Chacun a sa chambre, sa salle de bain et ensuite on partage la cuisine et la pièce commune. Et donc je rencontre mes colocs, une Allemande, un Néo-Zélandais, un Australien qui étaient tous à la même université que moi, qui se trouvaient à 1,5 km à pied. dans une réserve de kangourous. Donc tu vas à pied à l'école et tu croises des kangourous sur ton chemin. Ça, c'est un truc que tu ne vises pas en France. Oui,

  • Speaker #0

    tu as plein d'étapes. C'est marrant de voir du coup, comme on dit, comme tu disais, vraiment au feeling, comme une étape en amène une autre. Et que c'est ça qui a construit vraiment toute ta période de voyage entre novembre et février. Si on revient du coup au moment où tu atterris en Australie pour la première fois, avant toutes tes aventures qui ont l'air hyper bien et tout, quand tu arrives en Australie... Est-ce que tu réalises que tu es à des milliers de kilomètres de chez toi, que tu es dans un tout autre pays ? Comment ça se passe vraiment ton arrivée en Australie, maintenant que tu es seule ?

  • Speaker #1

    J'ai été très stressée la dernière fois, mon tout premier voyage. Quand je suis arrivée à l'aéroport, j'avais des notions d'anglais. J'étais en terminale, j'ai toujours eu une belle appétence pour les langues, donc j'ai toujours eu un bon niveau d'anglais. Mais c'est de l'anglais que tu apprends à l'école. Et en fait, quand je suis arrivée à l'aéroport en Australie, avant de rencontrer ma famille, je passe les douanes et là, le douanier me parle et je ne comprends rien. Mais pas un mot.

  • Speaker #0

    Donc ça, du coup, sur ton tout premier voyage, les six semaines.

  • Speaker #1

    Il me parle et je ne comprends pas du tout de ce qu'il me dit. Et là, je commence à me dire mes sévères et je me dis que je viens de faire une énorme connexion. Je ne parle pas du monde, c'est joli. Et dans ma tête, je panique. Je me dis, mais j'ai pas anticipé le fait que j'avais un accent. Ouais,

  • Speaker #0

    c'est vrai, c'est un...

  • Speaker #1

    Et là, j'ai commencé à paniquer, à me dire, mais qu'est-ce que je vais faire ? Et du coup, je lui demande de répéter une fois, deux fois, trois fois.

  • Speaker #0

    Et j'ai l'air...

  • Speaker #1

    Sorry, I'm French, I don't understand. Et le gars, hyper gentil, me dit, oh, mais it's okay. Et en fait, il m'a rassurée. Il s'est mis à articuler et tout. Et là, j'ai compris ce qu'il me disait. Et c'est là aussi, je pense, que le coup de foudre a opéré un peu parce que je me suis dit, putain, en fait,

  • Speaker #0

    le mec me rassure.

  • Speaker #1

    Moi, j'avais eu une expérience en Angleterre précédemment où j'avais vécu un peu en Angleterre, où j'avais travaillé en Angleterre. Les Anglais n'ont pas du tout la même attitude. Les Anglais, tu ne comprends pas, ils s'agacent très vite.

  • Speaker #0

    Du coup, c'était totalement l'opposé que tu avais eu.

  • Speaker #1

    Et ça m'a rassurée tout de suite. Alors que j'étais paniquée, ça m'a rassurée tout de suite en me disant, OK, bon, eux, ils font l'effort d'essayer de me comprendre et de se...

  • Speaker #0

    Donc là, ça t'a mis en confiance, t'as dit c'est bon, je peux avancer. Et la deuxième fois, quand tu retournes cette fois-ci seule, sans famille d'accueil derrière pour t'accueillir, en étant livrée vraiment à toi-même, en n'ayant rien prévu, à ce moment-là, comment tu te sens ?

  • Speaker #1

    Excitation au max.

  • Speaker #0

    Ah ouais ?

  • Speaker #1

    Excitation au max parce que j'avais l'impression de revenir en terre connue. Et pour le coup, je me dis ça y est, je suis à la maison. Ça y est, j'arrive chez moi.

  • Speaker #0

    Je suis là.

  • Speaker #1

    Je suis chez moi. Et puis l'accent, du coup, je m'y étais fait. Donc, ce n'était plus une surprise. Je savais où j'allais parce que je partais en Nouvelle-Zélande tout de suite. Donc, je savais aussi où j'allais. Et en fait, j'avais hâte. J'avais qu'une hâte, c'était de profiter de tout ça. C'était d'en prendre plein les yeux, d'en prendre plein les oreilles, de rencontrer des gens, de découvrir des paysages. Enfin, j'avais hâte. Je voulais bouffer ce voyage à 1000%. Donc,

  • Speaker #0

    au final, toute la partie stress, peur, appréhension, elle... t'as été enlevée avec les premières six semaines qui t'ont permis vraiment de tâter un peu le terrain savoir où est ce que tu vas et ensuite tu avais peut-être ce poids en moins de l'inconnu du coup la deuxième fois qui a fait que ça allait beaucoup mieux même si au final tu n'avais pas de

  • Speaker #1

    point de repère parce que tu connaissais personne ça a quand même été non ça a été beaucoup plus facile et puis il y a aussi un point qui a joué beaucoup pour me rassurer c'est la sécurité En Australie, durant mon premier voyage de six semaines, je me suis sentie en sécurité. Il y avait beaucoup de police dans les rues, il y avait très peu de délinquance, très peu de gens chelous dans les rues, et ça m'a beaucoup rassurée pour mon premier voyage. Et le deuxième voyage, quand je suis arrivée, je savais ce qui m'attendait. Je savais que c'était un pays rassurant, sécurisant. Et du coup, ça m'a aussi déstressée de me dire oui, je suis loin de chez moi oui c'est un nouveau voyage, c'est un nouveau challenge, je viens construire ma vie ici, mais je suis rassurée parce que j'ai un point de repère malgré tout qui est à Melbourne, ma famille d'accueil avec qui j'avais gardé des contacts, donc je savais que dans tous les cas ils étaient là pour moi, ils m'avaient dit si tu as besoin tu viens nous voir etc. Et j'étais allée les voir d'ailleurs en m'arrivant. Le fait est que j'avais ce premier point d'attache à Melbourne, et après je me suis dit, je suis rassurée d'être là parce que je connais un peu, et j'ai envie d'être là surtout, j'ai très envie d'être là.

  • Speaker #0

    Ok, donc là c'était la suite logique, c'est bon l'aventure peut commencer. Et du coup tu parlais que tu avais fait les excursions, où tu rencontres un petit peu des gens, tu rencontres ces filles que tu viens de rencontrer, au final tu te retrouves à partir avec elles. Comment ça se passe les liens que tu crées avec les gens ? Parce que je trouve que quand on est en voyage, c'est... vachement différent de quand on est dans notre vie normale tu vois là il faut du temps pour construire une amitié là où on voyage tu vas plus facilement accroché à bah tiens viens on va là bas vas-y viens avec nous et tout et tu te retrouves facilement pote du jour au lendemain comment tu as vécu ça est ce que c'était facile pour toi ou est ce que tu avais un peu d'appréhension moi tu vois je sais que je suis quelqu'un d'un petit peu timide quand même à la base donc de donc d'être face à des nouvelles personnes Tu sais, ça demande un petit temps d'adaptation. Toi, comment tu as vécu ces liens, ces relations, ces amitiés, tout ça ?

  • Speaker #1

    Moi, de base, je suis quelqu'un d'assez ouverte et très sociable. J'aime parler aux gens, j'aime rencontrer de nouvelles personnes. C'est un truc qui m'anime beaucoup. J'aime raconter mes expériences et j'aime aussi en entendre de la part des autres. Et je trouve, ce qui nous rapproche en voyage et ce qui facilite les rencontres, c'est qu'on a une situation qui est commune. On est tous... loin de chez nous, on est tous seuls, on est tous loin de nos familles, loin de nos repères, loin de nos amis. Et du coup, on cherche à créer du lien qui soit fiable et qui soit rassurant. Pour moi, je fais le parallèle avec les téléréalités, où quand on écoute des gens de téléréalités qui sortent de téléréalités, surtout à l'époque de Love Story, etc., où c'était des téléréalités d'enfermement, les gens disaient que les liens se créaient très vite. parce qu'on était enfermé parce qu'on n'avait pas on n'avait pas de possibilité de se raccrocher à l'extérieur et bah c'est exactement la même chose quand on est en voyage et surtout quand on est seul on est seul on est un peu sans défense on n'a pas de backup donc si tu veux tu te livres tu te livres de manière très naturelle et très authentique à des gens que tu ne connais pas et eux font la même chose et ça se ressent les relations authentiques elles se ressentent et du coup moi j'ai créé du lien Très naturellement, avec plein de gens. Il y en a avec qui ça a matché pendant une semaine, et puis au bout d'une semaine, chacun a pris sa route, et on ne s'est jamais revus, on ne s'est jamais reparlés. Et ça a été génial. Et il y en a d'autres avec qui on a eu envie de poursuivre le voyage ensemble, de se dire, on n'a pas fini, on ne s'est pas tout dit, on a encore des choses à partager, et on a envie de partager des choses ensemble, on a envie de découvrir des trucs ensemble. Ça a été le cas avec mes copines canadiennes et danoises, avec qui on a prolongé un nouveau voyage ensemble.

  • Speaker #0

    Ok, c'est marrant. Au final, chaque personne, sa relation, enfin chaque relation avec chaque personne est unique. Est unique, exactement. Mais je trouve ça fou, cette capacité qu'on a de créer du lien facilement. Et en effet, je pense que le contexte joue beaucoup là-dessus. Et quand on dit l'homme animal social, au final, on retrouve vachement ça. Quand on est seul du vrai à nous-mêmes, on va aller spontanément créer du lien.

  • Speaker #1

    Il y a aussi un autre truc par rapport au lien qui est intéressant. Ouais. Moi, je sais que je n'ai pas forcément ce besoin-là. Moi, je suis plus favorable à créer du lien avec des gens qui n'ont pas la même culture ou la même nationalité que moi. Quand je suis en voyage, en plus, j'ai d'autant plus l'envie d'aller rencontrer des gens qui ne sont pas de chez moi. Parce que je me dis que c'est une occasion en or, justement, de rencontrer des gens qui sont d'ailleurs, plutôt que d'aller vers des gens qui sont de chez moi, qui pourraient potentiellement... devenir mes amis à la maison.

  • Speaker #0

    Des Français, on a des millions en France.

  • Speaker #1

    Des millions de Français. Donc, va pas vers des... Enfin, c'est pas va pas vers des Français, mais...

  • Speaker #0

    T'es à l'étranger, t'es ailleurs, c'est pour voir d'autres trucs. C'est ça.

  • Speaker #1

    Je privilégie... En tout cas, c'est ça. Durant tous mes voyages, j'ai toujours privilégié des rencontres d'étrangers plutôt que des rencontres de Français.

  • Speaker #0

    Ouais. Alors que pourtant, ça peut être plus facile d'aller vers les Français. Notamment au début, parce que on va trouver plus de points de repère avec... la barrière de la langue, la culture, les connaissances, etc. Et toi, du coup, en arrivant, tu as été un petit peu vers des Français quand même ?

  • Speaker #1

    Je l'ai été parce que dans la résidence où j'ai vécu pendant mes études...

  • Speaker #0

    Et avant tes études, du coup, en arrivant... Ah non. Ta période de voyage, du coup.

  • Speaker #1

    Non, sur ma période de voyage, je ne voulais pas de Français. Et je me souviens que c'était une de mes questions quand je m'inscrivais aux excursions, quand je me suis inscrite aux deux excursions en... C'était mes questions. Je voulais savoir s'il y avait des Français dans l'excursion. Et quand il y en avait, je demandais combien. Et s'il y en avait beaucoup, je n'allais pas à l'excursion. Je demandais une autre.

  • Speaker #0

    C'est courageux quand même de faire cet effort-là. Ok, je ne veux pas avoir de Français, je ne veux que des gens hyper différents, qui ne parlent pas ma langue et qui vont être totalement différents. Qu'est-ce que tu allais chercher vers ces personnes qui sont différentes ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question parce que... Je pense que je me suis jamais demandé...

  • Speaker #0

    qu'est-ce que je vais chercher ou de quoi j'ai besoin dans ces rencontres. À mon sens, c'est plus la soif d'apprendre, la soif de rencontrer des gens que je ne pourrais pas rencontrer à côté de chez moi. Encore une fois, et j'en reviens un peu à la base de mon histoire, c'est les histoires que ma mère me racontait, de ses rencontres, de ses histoires d'amour qu'elle a pu vivre à l'étranger, etc. J'ai toujours été... vraiment émerveillée de me dire mais en fait on peut créer du lien avec des gens qui parlent pas notre langue, qui n'ont pas la même culture, qui n'ont pas les mêmes repères, qui n'ont pas les mêmes références et on peut créer du lien fort avec eux et du coup je pense que j'ai toujours voulu à mon tour créer ça et me dire moi aussi je veux pouvoir me dire que j'ai des connaissances partout. Je me souviens que ma mère quand j'étais jeune me montrait une boîte en bois dans laquelle elle avait répertorié toutes les adresses des gens qu'elle avait rencontrés au fil de ses voyages. À l'époque, il n'y avait pas d'Internet, etc. Oui, c'est vrai. Elle avait des courriers. Et en fait, dans sa boîte, elle avait plein de courriers de gens du monde entier. Et elle me disait, tu vois, là, c'est un Brésilien, là, c'est un Grec, là, c'est une fille qui vient du Congo. Et en fait, elle avait cette boîte avec cette espèce de répertoire de gens du monde entier. Et je pense que j'ai toujours eu le désir de faire un peu la même chose et de me dire, mais moi aussi, je vais avoir des repères partout dans le monde, de me dire, ah, t'es allée dans ce pays ? Ah, ben moi, je connais quelqu'un qui est là-bas. Je pense que ça m'a toujours animée, ce truc de me dire, je veux avoir des points de repère dans le monde entier. Le monde n'a pas de frontières pour moi.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Ouais, le côté un peu unité, t'as voulu peut-être un petit peu, ouais, reproduire ce que ta mère a fait, tout ça. C'est clair, si elle t'a vendu un peu du rêve, au final, avec ses histoires, tu t'es dit, ben, ça me donne envie, c'est parti. Et donc tu as fini ta période de voyage, de vadrouille, vient le moment de la rentrée. Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Ça n'a rien à voir avec la France parce que le système scolaire là-bas, il est très différent. Tu choisis tes cours, donc tu choisis les cours auxquels tu souhaites t'inscrire, ce qui signifie que tu choisis aussi tes horaires, parce que du coup le cours est proposé sur différentes horaires de la journée. Donc tu choisis à quelle heure tu peux participer au cours. Moi, très rapidement, le premier semestre, je me suis un peu fait renfler parce que je n'avais pas cette notion. Donc, j'avais une semaine de cours éparpillée sur plein d'heures différentes. Et le deuxième semestre, je m'y suis pris beaucoup plus à l'avance. Et du coup, j'avais condensé l'ensemble de mes cours sur trois jours. Donc, je faisais trois jours assez intenses. Mais par contre, après,

  • Speaker #1

    j'avais le reste de la semaine libre,

  • Speaker #0

    ce qui me permettait de partir en vadrouille quand je le voulais. À l'école, j'ai fait un duétie, donc un bachelor. de marketing international, ça a été l'année la plus enrichissante de tout mon parcours scolaire parce que les profs, c'était des intervenants, des professionnels qui venaient du monde entier, qui ramenaient leur bagage de leur propre culture. Dans ma classe, je n'avais que des internationaux, très peu d'Australiens, beaucoup de gens d'Europe, d'Asie, d'Amérique du Sud, d'Amérique du Nord. Donc là, on avait vraiment une représentation du monde qui était assez incroyable. Et du coup, chacun partageait ses expériences. Ah bah moi, je sais que dans mon pays, ça se passe comme ça. J'ai un exemple en tête qui est assez flagrant, où on parlait des rendez-vous, des meetings importants, où l'idée, c'était de dire, par exemple en Allemagne, il est hors de question de faire un meeting, d'arriver en retard, et de dépasser l'heure prévue de la réunion. En France, on est les rois du monde pour arriver en retard.

  • Speaker #1

    Et déborder les réunions à chaque fois.

  • Speaker #0

    En Allemagne, c'est impensable. Pour eux, c'est un manque de respect. En Amérique du Sud, si tu arrives à l'heure, c'est un manque de respect. Il faut arriver en retard. En Asie, en Chine en l'occurrence, il faut arriver avec un cadeau. Le cadeau, ton hôte ne l'ouvre pas devant toi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est tous les business habits, les us et coutumes de chaque pays.

  • Speaker #0

    Et du coup, c'est pour ça que... que je dis que ça a été l'année la plus enrichissante de mon parcours parce que c'est là où j'ai le plus appris du monde et des coutumes du monde et de comment ça fonctionne dans chaque pays. Et vraiment, c'est là où je me suis rendue compte qu'on a tous des cultures très différentes. Pour autant, on arrive à vivre ensemble.

  • Speaker #1

    C'est vrai, ça c'est beau. C'est beau. Je trouve que c'est enrichissant, c'est intéressant aussi parce que quand tu restes dans ton pays ou chez toi, tu apprends, ça se passe comme ça, en réunion, en entreprise, etc. Et c'est intéressant de voir qu'il n'y a pas qu'une seule manière de procéder, et qu'il y en a plein d'autres, et que c'est ni bien ni mal, c'est juste différent. Et c'est hyper enrichissant. Et c'est vrai que moi aussi, j'étais partie à l'étranger pour une année d'études, et j'avais trouvé ça super intéressant qu'on ait des travaux de groupe, où on n'était que des internationaux, tu vois, et que chacun dise Ah bah moi, dans mon pays, c'est comme ça, ah bah moi, dans mon pays, c'est comme ça, et comme ça, comme ça. Et du coup, comme tu dis, c'est enrichissant, et ça apporte beaucoup, ça c'est clair. Du coup, euh... Ta vie à côté de la fac, c'est comment la vie étudiante quand on est international en Australie ?

  • Speaker #0

    C'est assez dingue. Mon premier semestre, je le fais en résidence étudiante. Je pense que j'avais une part de moi qui avait aussi besoin de me rassurer sur l'endroit où j'allais vivre. Le fait de me dire que j'étais avec des internationaux, c'était rassurant parce qu'encore une fois, on se rejoint sur on est tous loin de chez nous, on n'a pas de repère, on n'a pas de famille. Et du coup, on a besoin tous de créer du lien et un lien qui est plutôt sain. Donc ça, c'était cool. La résidence, elle était juste magique. C'est ce que tu vois dans les séries américaines avec deux piscines, un terrain de basket, un terrain de volley, de beach volley, une salle pour faire la bringue. C'était incroyable. Des barbecues à tous les coins de rue parce que du coup, c'était un mini village. Les maisons, c'était des maisons à deux étages. Donc, tu avais un appartement au rez-de-chaussée, un appartement au premier étage. Et c'était que des petites maisons comme ça.

  • Speaker #1

    Et c'était que des étudiants internationaux dans l'Afrique ? Énorme. Il n'y avait que des étudiants.

  • Speaker #0

    Et je pense que sur l'ensemble de la résidence, on devait être 80% d'étrangers.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Donc, c'était assez incroyable. Il y avait beaucoup de Français. Donc, c'est là aussi où j'ai rencontré pas mal de Français avec qui on a beaucoup fait la fête.

  • Speaker #1

    Oui, du coup. Parce que ça devait bien faire la fête quand tu n'as que des étudiants, des gens qui viennent de partout. Franchement, c'était...

  • Speaker #0

    On faisait la fête tout le temps. Mais tout le temps.

  • Speaker #1

    Matin, midi, soir. Et on avait un temps de soutien.

  • Speaker #0

    C'était fait pour... On avait, je te dis, des barbecues à tous les coins de rue. Il y avait le terrain de beach volley. Il n'en faut pas plus.

  • Speaker #1

    Il n'en faut pas plus.

  • Speaker #0

    Tu avais la piscine. Alors, on avait une piscine un peu olympique, tu vois, pour les gens qui voulaient faire de la piscine. Puis, on avait une piscine plus chill avec une espèce de jacuzzi au bout. C'était nymphes, quoi. C'était du grand nymphes. Et pour autant, on était tous à fond dans nos études. On était hyper sérieux pour rendre nos devoirs, etc. Mais ouais, c'était fou. Et là, pour le coup, le groupe de Français que j'ai rencontré, avec qui je me suis très bien entendue, on a décidé de faire une excursion à Cairns ensemble, entre Français, du coup. Mais moi, j'avais toujours ce petit malaise parce que quand on faisait des soirées, forcément, il n'y avait pas que des Français, il y avait les internationaux. Et en fait, nous, les Français, alors je généralise un peu, tu vas me dire, toi, comment tu l'as vécu à l'international aussi ? Parce que j'imagine que tu étais aussi avec d'autres Français. Moi mon ressenti c'est que quand on est une majorité de français on a tendance à parler français.

  • Speaker #1

    Ouais non ça c'est vrai. C'était un petit peu malaisant tu dis mais putain il y en a à côté ils vont pas comprendre ce qu'on dit et tout. Mais on parle anglais quoi mais oui il y a cette tendance à parler français et...

  • Speaker #0

    Ouais et moi j'étais toujours gênée de... d'entendre parler français alors qu'on avait un ou... on était peut-être 7, 8 français mais il y avait un ou deux étrangers avec nous. qui ne parlaient pas français. Et du coup...

  • Speaker #1

    Ça les exclut un peu.

  • Speaker #0

    Français prenaient le dessus. Et en fait, les étrangers étaient très vite exclus. Et au final, ils finissaient par quitter la conversation. Et moi, j'étais toujours gênée de ça parce que je me disais, c'est pas cool parce qu'on les exclut, on se referme sur le problème.

  • Speaker #1

    C'est pas le but.

  • Speaker #0

    Et j'étais pas hyper à l'aise avec ce format-là. Ce qui m'a poussée au deuxième semestre à déménager de la résidence et à intégrer une maison. en dehors du coup de la ville où se trouvait mon université. Et en fait, ma requête était assez simple, je voulais une maison avec des locaux, des Australiens.

  • Speaker #1

    Ok, là tu t'es dit c'est bon, je vais m'immerger. Ouais. M'immerger.

  • Speaker #0

    M'immerger,

  • Speaker #1

    c'est ça. Chez les Australiens.

  • Speaker #0

    Et là je voulais 100% d'Australiens dans ma colonne. Il n'était plus question d'avoir d'autres étrangers. parce que je les côtoyais à l'université. Du coup, j'avais créé des liens intéressants avec...

  • Speaker #1

    Tu avais déjà fait quelques mois avec beaucoup d'étrangers, etc.

  • Speaker #0

    Donc là, l'idée, c'était de me dire... Et puis, encore une fois, je pense que c'est important, c'est que moi, dans ma tête, j'allais vivre en Australie. Donc, mon deuxième semestre, c'était dans ma tête. C'est mon dernier semestre d'école. Et après, je vis là, quoi. Après, je cherche un boulot,

  • Speaker #1

    je m'installe. C'est vrai. t'étais dans cette optique là ? Voilà,

  • Speaker #0

    mon optique c'était de dire je m'installe donc là bah voilà c'est bon j'avais ma voiture, j'avais acheté une voiture, j'allais au centre commercial, j'avais trouvé un petit boulot au magasin L'Occitane du centre commercial, j'ai été embauchée simplement parce que j'étais française, aucune autre raison valable, mais du coup voilà moi mon objectif c'était de m'installer donc je me suis dit bah maintenant voilà faut que je me trouve une maison dans laquelle je vais vivre même au delà de mes études, il faut que je puisse trouver un logement quoi. Et donc j'ai trouvé ma petite maison avec mes colocs qui étaient que des garçons, que des australiens, ça m'allait très bien. Et là j'ai vécu, c'est encore une autre vie. C'est fou parce que t'es chez toi, c'est ta maison, c'est ta cuisine, c'est ta vaisselle, c'est... C'est chez toi. Ma voiture garée dans l'allée, c'est mon jardin, c'est chez toi. Alors, tu le partages avec tes collègues, bien sûr, mais...

  • Speaker #1

    Il y a peut-être moins cette notion de je suis de passage Ouais,

  • Speaker #0

    c'est exactement ça. T'as exactement dit le mot, c'est je n'étais plus de passage Quand j'étais dans ma résidence étudiante, c'est un état. C'est-à-dire que tu sais que tu es là parce que tu es étudiant. Là, je suis passée du statut d'étudiante au statut de résidente.

  • Speaker #1

    Résidente qui va à l'école en Australie.

  • Speaker #0

    J'allais à l'école, j'allais finir mes études, mais j'avais ma maison, ma voiture, mon boulot, et je savais qu'à l'issue de mes études, je rentrais dans la vie active pour vivre en Australie.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce qu'on voit l'évolution dans ton état d'esprit entre le moment de je vais apprendre l'anglais à je deviens résidente Et on voit que tu passes vraiment par toutes ces étapes de... Ok, j'ai un peu peur, je ne sais pas où j'atterris. En fait, ça va, ça va bien. J'ai des points de repère. Je connais un tel. Je me fais des potes. Et une fois que tu as validé un peu toutes ces étapes, tu vois, tu arrives à, c'est bon, je commence à être résidente. Et tu mets vraiment tes petites pierres à l'édifice étape par étape. Oui,

  • Speaker #0

    et puis tu as une routine qui s'installe aussi malgré tout, tu vois. Même si j'ai eu une première période où c'était du voyage, après je me suis installée dans la résidence avec mes... Mes potes internationaux, on allait toujours dans les mêmes boîtes de nuit le week-end. Enfin, je veux dire, les rituels étaient là malgré tout, tu vois.

  • Speaker #1

    Au bout de combien de temps tu as commencé à sentir ces rituels s'installer et que ça devienne un peu une routine ?

  • Speaker #0

    Parce que moi,

  • Speaker #1

    je trouve, tu vois, que c'est au bout de quand même quelques mois. Je trouve que tu as peut-être 4-5 mois où ça reste un peu de la nouveauté, même si tu fais un peu les mêmes choses. Et au-delà de 4-5-6 mois, là, tu commences à te sentir, tu vois, dans le truc, dans la vie.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça. En fait, quand j'étais à la résidence, comme tu disais, je me sentais encore...

  • Speaker #1

    C'est le mètre,

  • Speaker #0

    ouais. T'as toujours l'excitation de temps en temps, t'as des espèces de flashs de te dire Waouh, je suis en Australie, je suis française, je suis en Australie, je suis en train de vivre cette vie, c'est moi qui suis en train de vivre cette vie Donc t'as des espèces de flashs qui te ramènent à la réalité puis qui te font prendre un peu de hauteur sur la situation que t'es en train de vivre. Et une fois que j'ai eu déménagé dans ma maison, donc au deuxième semestre, effectivement c'est au bout de... 4-5 mois je pense, là la tendance elle s'inverse. C'est-à-dire que tu n'es plus dans la nouveauté. Tu es dans les rituels,

  • Speaker #1

    tu es dans le petit quotidien, tu es en vie.

  • Speaker #0

    Et du coup, ça devient la normalité. Moi, ma maison était sur Piloti avec vue sur l'océan. C'était normal. Je me levais le matin, je regardais l'océan. De temps en temps avec mon colloque, on regardait les infos françaises sur France 2. La seule chaîne qu'on captait française, c'était France 2. On regardait les infos sur France 2 et j'avais l'impression que ce n'était même pas chez moi. Je regardais des infos de pays étrangers.

  • Speaker #1

    Au final, tu as vraiment basculé. Tu t'es adaptée au final.

  • Speaker #0

    C'est une évidence.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Je sais qu'il y en a certains qui revendiquaient ce truc de moi, je suis française Moi, au contraire, c'était devine Ce n'est pas que je n'osais pas le dire, c'est que déjà, j'étais fière qu'on n'arrive pas à reconnaître mon accent. Déjà, c'était une fierté de ma part, une fierté pour moi de me dire, je me suis tellement fondue dans la masse que tu ne sais même plus dire d'où je viens.

  • Speaker #1

    Tu te sentais plus vibrée en étant en Australie qu'en étant en France. D'accord, c'est marrant ce sentiment-là. Tu vois,

  • Speaker #0

    le fait d'aller surfer le matin avant d'aller en cours, le fait de rentrer chez moi.

  • Speaker #1

    Quelle lubie, sachant qu'un an, un petit peu plus d'un an en arrière, tu étais à Grenoble, on s'en fout de ton déu.

  • Speaker #0

    ce changement de life et du coup tu arrives quand même à te dire purée mais cette vie quoi bah non parce que je me disais bah c'est la normalité c'est normal genre c'est ce que je voulais et du coup c'est tellement ça a tellement été ancrée en moi de ces

  • Speaker #1

    sept villas que je veux vivre que si tu veux c'était devenu ok c'est bon j'y suis c'est ma vie et tu te sens comment une fois que tu as réussi à atteindre cette vie qui est un marché

  • Speaker #0

    Je suis au max.

  • Speaker #1

    L'épanouissement. Ah ouais.

  • Speaker #0

    Je suis au max. Je suis au max de mon épanouissement. Je me sens bien, je me sens bien dans ma peau, bien dans mon corps, bien dans ma tête. Je me dis mais qu'est-ce qui peut m'arriver ? Rien ne peut m'arriver. Rien. J'avais des soucis de bagnole. J'ai eu un accident de voiture quand j'étais là-bas. J'ai eu un accident de voiture grave. où je me suis endormie au volant, ma voiture a tapé une autre voiture à plus de 120 km heure. Ça aurait pu être fatal, clairement. Mais c'était pas grave.

  • Speaker #1

    Tu peux mourir tranquille à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Je suis en Australie, je vis ma bestie.

  • Speaker #1

    Et dans tout ton parcours, du coup, entre le moment où tu arrives en Australie toute seule, après la Nouvelle-Zélande, et le moment où là, tu arrives à ton objectif ultime, est-ce que tu passes par des phases un peu plus down, où tu as un peu de coup de blouse, tu vois, des moments où quand même chez moi, enfin chez moi, du coup, Du coup, voir mes parents en France, ça me manque.

  • Speaker #0

    J'ai eu plusieurs coups de blues. Pendant cette période où j'étais en Australie, on a perdu un ami dans mon groupe de copines qui s'est fait assassiner. Et ça a été un gros choc. C'est une de mes amies qui m'a téléphonée pour me prévenir. Ça m'a rappelée à la réalité.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Je vais pas dire que ça m'a encore plus éloignée de la France, mais ça a été très compliqué parce que d'un côté je me disais c'est vraiment dangereux la France et c'est vraiment une vie de merde d'être en France et de mourir à 19 ans tuée par arme à feu c'est vraiment horrible. Et je regardais ma vie et je me disais, moi je suis là, je vis tout ça de cool, et à la fois je me disais, mais du coup la tristesse. d'avoir perdu ce pote, je la vis seule. Je ne peux la partager avec personne parce que mes amis qui partageaient ma douleur étaient en France.

  • Speaker #1

    Oui, et puis à l'époque, en plus, comme tu disais, il n'y avait pas tous les téléphones, autant que ça.

  • Speaker #0

    On n'avait pas la 4G, c'était de l'Internet ADSL.

  • Speaker #1

    C'était compliqué. On partageait moins, on pouvait moins se joindre les uns les autres comme on peut le faire aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Oui, donc c'était compliqué. C'était limité, les appels étaient limités, tu pouvais pas téléphoner en illimité à tes potes en France donc c'était très restreint et il y a eu cette étape là où ça s'est mis un coup moral où je me suis dit je savais que je pouvais pas rentrer de toute façon c'était pas possible parce que j'avais pas les moyens mais mais ça a été compliqué de rester là bas loin de savoir que mes amis étaient ensemble, mon groupe d'amis était ensemble en France pour se soutenir et que moi, j'étais loin. Ça, c'était compliqué. Il y a eu ça, il y a eu une naissance dans ma famille. Un de mes petits cousins, mon premier petit cousin qui est né quand j'étais en Australie. Là aussi, je me suis dit, je suis en train de louper un truc. Il se passe des choses dans ma famille, ça évolue. Moi, je suis là, je suis loin, je ne partage pas leur bonheur. Ça, ça a été un peu compliqué.

  • Speaker #1

    Tu sentais du coup un peu de distance entre ce qui se passait dans tes proches ? les gens qui t'étaient proches et ta vie actuelle. Et ça, ça te plaignait un peu ?

  • Speaker #0

    En fait, c'était très difficile à vivre parce que d'un côté, je me sentais très heureuse là où j'étais. Je me sentais à ma place et très heureuse de ce que j'étais en train de vivre. Et je ne voulais pour rien au monde le changer. Et à la fois, je me sentais m'exclure. Non pas que ma famille ou mes amis m'excluaient, mais moi-même, je me sentais m'exclure de ce noyau-là qui était ma famille et mes amis. Parce que... J'étais loin parce que je ne pouvais pas leur parler comme je voulais et je me sentais m'exclure. Et ça me faisait beaucoup de peine parce que je suis quelqu'un de très attachée à ma famille, à mes racines et à mes amis. Et ça me faisait de la peine de me dire je suis loin, est-ce qu'ils vont m'oublier ? Alors c'est un peu des questions cons on va dire, mais je me disais est-ce qu'ils vont moins me donner de nouvelles ? Est-ce que mon petit cousin va savoir qui je suis ? Est-ce que je vais créer du lien ? Avec lui autant qu'avec d'autres. J'avais été marraine juste avant de partir d'un de mes cousins. Et de la même manière, je recevais des photos de manière régulière de mon filial. Et je me sentais loin de tout ça en fait. Je me sentais loin et ça me faisait de la peine de ne pas avoir besoin d'être auprès d'eux. C'est compliqué mais je ne ressentais pas ce besoin d'être auprès d'eux. Et j'étais triste de ressentir ça.

  • Speaker #1

    Tu culpabilisais un petit peu de je suis bien, je suis loin et je suis bien

  • Speaker #0

    Oui, il y avait un peu de culpabilité. Et puis, malgré tout, c'est un facteur important aussi, la météo. En Australie, moi j'habitais à Brisbane, donc sur la côte est, il fait beau 99,9% du temps, tu as le soleil, tu as la chaleur, tu es bronzée, tu as tes lunettes de soleil sur la tête tout le temps. Quand on arrivait au mois de décembre, janvier, où c'était plein été en Australie et que ma famille m'envoyait des photos sous la neige,

  • Speaker #1

    je me disais... Ça ne te manquait pas, quoi. J'ai peur. Vers le soleil, la plage et tout.

  • Speaker #0

    Oui, mais je me disais... C'est loin de moi tout ça, quoi. C'est loin de moi. Et je n'avais pas du tout envie de rentrer.

  • Speaker #1

    Ouais. Tu étais bien où tu étais. Et malgré tout, les petits moments de down, tu te sentais quand même à ta place, quoi.

  • Speaker #0

    Ouais. Et puis, il y a des moments de stress où tu te fais des films, tu te montres des trucs en disant, putain, s'il arrive quoi que ce soit à n'importe qui de ma famille, je ne suis pas là, quoi. C'est vrai. Et je ne peux pas rentrer demain. Et ouais, tu te fais des petits coups de flic de te dire... Et puis, quand tu n'as pas de nouvelles pendant plusieurs jours... Parce que ça arrive, où t'as pas de nouvelles plusieurs jours, bah tu te stresses un peu, tu te dis est-ce qu'il s'est passé quelque chose, est-ce qu'ils veulent pas me le dire, est-ce que le fait que je sois loin, il m'exclue aussi de ces informations-là.

  • Speaker #1

    Ouais, t'as toutes ces pensées quand même qui viennent.

  • Speaker #0

    On va pas se mentir, j'y pensais pas tous les jours.

  • Speaker #1

    Mais pas de quoi,

  • Speaker #0

    t'as des petits stress. Ou le soir, tu regardes un film toute seule, et puis tu te dis, bah tiens, je sais que telle personne aurait aimé le film. Ou bah tiens, j'aurais aimé passer cette soirée avec telle personne. Ou c'est des petits moments où tu as des petits moments de nostalgie, un peu de tristesse.

  • Speaker #1

    Au final, un petit peu comme si tu es originaire de Lyon et que tu te retrouves à aller habiter à Biarritz et que tu vois moins les personnes.

  • Speaker #0

    Mais je pense que c'est exactement ça.

  • Speaker #1

    C'est la distance. Ouais, ok. Donc au final, tu es dans ta maison de rêve avec tes colocs australiens. Tu es arrivée au summum de ce que tu voulais. Tu restes combien de temps là-bas ?

  • Speaker #0

    Je reste tout le deuxième semestre. Et à l'issue de mon semestre, il y a la remise des diplômes. Et là, je décide de partir de ma coloc, puisque mon frère et ma meilleure amie arrivent pour un voyage de trois semaines. Ils arrivent juste après Noël et ils restent jusqu'après mon anniversaire, donc trois semaines. On part du coup ensemble en road trip en van. Et à l'issue de ce voyage, par connaissance, j'arrive à trouver un couple. d'Australiens qui ont une ferme au plein milieu de rien du tout et qui acceptent de me recevoir en échange de travaux dans la ferme. Et donc, ils m'offrent le gîte et le couvert. Et donc, je travaille avec eux. Et l'idée, on ne détermine pas vraiment de temps pendant lequel je vais rester avec eux. Mais voilà, je vis cette expérience pleinement et je me dis, OK, prenons ce qu'il y a à prendre. C'est un rêve. clairement. Je monte à cheval tous les jours. Mon boulot, c'est de rassembler le bétail, de le changer de champ. Mon boulot, c'est de m'occuper des chevaux. Mon boulot, c'est de m'occuper de la ferme de manière quotidienne. Donc ouais, c'est le rêve. En fait, c'est une nouvelle étape dans le rêve et j'ai envie de dire que je coche une nouvelle case dans ma check list de ce que je voulais faire en Australie.

  • Speaker #1

    Là, tu es vraiment dans la vie. pure australienne, au fin fond de la campagne, avec les chevaux et tout. Ça a dû te changer. Tu as été dans un autre quotidien d'Australien au final, parce que tu étais déjà avec des Australiens dans ta coloc. Et le passage du coup de ton frère et ta meilleure amie avant, ça a dû te faire du bien quand même.

  • Speaker #0

    Ça t'a fait du bien dans le sens où j'étais vraiment heureuse de les accueillir, de leur montrer aussi la vie dans laquelle je m'étais installée. Le fait de les avoir auprès de moi, c'est hyper ressourçant parce que C'est des gens que j'aime fort, je savais qu'on allait se marrer pendant trois semaines, c'est des gens qui ont le même humour que moi, donc je savais qu'on allait passer du bon temps. Et entre-temps, j'ai deux copines qui font partie de mon groupe d'amis en France, qui sont aussi venues en Australie, à Sydney pour le coup, et qui ont décidé de voyager, elles, de leur côté. Donc il n'était pas forcément question de faire un bout de chemin ensemble, mais on décide de tous se retrouver au Nouvel An à Sydney, et de passer le réveillon au pied de... de l'opéra et du Harbour Bridge. Donc on passe quelques jours ensemble et c'est génial parce qu'on a fait encore la fête. On rencontre encore des nouvelles personnes.

  • Speaker #1

    Jour de l'an de ouf.

  • Speaker #0

    Jour de l'an de ouf, mais on est ensemble. Donc pour le coup, on partage encore d'autres choses ensemble. Ouais. Et c'est une expérience qu'on vit. C'est rigolo parce que c'est un peu comme si tu ramenais un peu de la maison.

  • Speaker #1

    Ouais, dans ton quotidien.

  • Speaker #0

    Mais on passe des moments incroyables et avec mon frère et ma mère amies, on s'éclate. Et je vais pouvoir découvrir aussi l'Australie que j'aime, c'est-à-dire l'Australie avec ses plages, l'Australie avec le surf, l'Australie avec ses soirées, ses fêtes, ses rencontres et tout ce que ça a de bon à partager.

  • Speaker #1

    Tout le côté fun de la vie quotidienne. Ça ne te fait pas trop mal au cœur quand ils repartent ?

  • Speaker #0

    Non, parce que je sais ce qui m'attend derrière, je sais que je pars à la ferme après leur départ. Donc je sais que c'est un nouveau pan de l'aventure qui démarre pour moi. Ça me fait un petit pincement qu'ils partent parce que forcément quand tu passes trois semaines 24h sur 24 avec tes amis, avec des gens proches... Quand ils repartent, c'est une petite déchirure, mais c'est un petit pincement au cœur. Et je me dis de toute façon, on va se revoir. Et ils ont vachement aimé l'Australie aussi. Donc, il est question très rapidement de se dire, oh là là, mais on va revenir. On va vite rentrer. On va vite revenir te voir en Australie, etc. Donc, non, ce n'est pas plus difficile que ça.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu te retrouves à la ferme.

  • Speaker #0

    Oui, je me retrouve à la ferme avec Brett et Michel qui m'accueillent. très chaleureusement, avec qui je me sens très vite à l'aise. On partage plein de choses ensemble. Eux ont un quotidien de vrais cow-boys. Pour le coup, Brett, c'est quelqu'un qui a grandi dans cet univers-là aussi agricole. Et il a ce côté cow-boy, c'est-à-dire qu'il ne sort pas sans son chapeau, il ne sort pas sans son équipement. Et très vite, il me met dans le bain, très vite, il me prête un chapeau à lui. Et on va voir un rodéo. Et pendant ce rodéo, il me dit, il faut que tu t'achètes ton chapeau. Il faut que tu achètes ton chapeau de cow-boy parce que tu fais partie de la famille, parce que maintenant, tu es chez nous, etc. Et j'achète mon premier chapeau de cow-boy.

  • Speaker #1

    Au final de étudiante à Grenoble, à cow-boy au fin de l'épreuve. Exactement. Ok, super. Et tu vois, je rebondis sur ce que tu disais avec tes amis avant que tu passes des bons moments. J'ai l'impression que tu es heureuse de la même manière, en fait, peu importe les personnes avec qui tu es. Et on a tendance à dire que peu importe l'endroit où on est, ce qui compte, c'est les personnes avec qui on est. Mais j'ai l'impression que toi, c'est peu importe le lieu où je suis, tant qu'il y a du monde. Voilà, c'est ça. Tant qu'il y a du monde, mais que les gens avec qui tu aimes n'influencent pas ton bonheur dans le moment. Oui. Et que tu arrives à créer des moments bien avec ces personnes-là. C'est... Quelque chose que tu arrives à ressentir un peu avec tout le monde ou que tu arrives à recréer ? Tu es dans quel état d'esprit pour arriver à vivre ces moments-là de joie un peu partout où tu vas ?

  • Speaker #0

    J'ai le sentiment qu'en Australie particulièrement, j'ai conscience de la beauté des moments que je vis et aussi de leur unicité. Je me dis que potentiellement, c'est des choses que je ne revivrai pas ou en tout cas pas de la même manière. J'étais amenée à les revivre. Donc, je prends vraiment tout le bonheur que ces moments m'apportent, peu importe avec qui je les partage. Donc, oui, je suis heureuse de les partager avec des gens que je connais, avec des gens avec qui je sais que je pourrais en reparler plus tard. Ça aussi, c'est quelque chose qui m'a beaucoup touchée à mon retour. C'est que finalement, les seules personnes avec qui je pouvais partager mes moments en Australie, c'est ceux qui étaient venus me voir, mes parents, mon frère, ma meilleure amie. C'est ceux qui avaient vu. comment c'était là-bas et qui prenaient la mesure du bonheur que j'avais pu vivre là-bas et du coup, qui pouvaient comprendre mon désarroi au moment du retour. Donc oui, j'ai vécu ces moments de bonheur-là. Je les ai partagés avec plein de gens différents, de plein d'horizons différents, des gens avec qui j'ai gardé contact, des gens avec qui je n'ai pas gardé contact. Et pour autant, c'est vraiment ancré en moi tout le bonheur que j'ai vécu là-bas.

  • Speaker #1

    On était vraiment dans le moment présent et tu cuives ta vie à fond. Du coup, après ta vie à la ferme, tu rentres en France pour reprendre tes études.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Je rentre en France... après avoir réfléchi à ce que je voulais faire par la suite. L'idée, c'était de se dire, normalement, une fois que j'ai terminé mes petites vacances, parce que c'était considéré comme des vacances, qu'est-ce que je fais ? Et là, je discute avec mon parrain, qui lui a fait pas mal d'études, est polyglotte et a une position haut placée dans une belle entreprise. Et il me dit, Clem, tu ne peux pas t'arrêter à un bac plus 3, il faut vraiment que tu continues, tu as les capacités de poursuivre tes études. Et si tu veux avoir un poste comme le mien, il faut vraiment que tu continues et que tu ailles au moins jusqu'au master. Donc là, la question se pose. Je me demande si je peux intégrer un master en Australie. Financièrement, c'est très compliqué. Les études en Australie, c'est très cher. Mon année, je viens de la payer 10 000 euros, qui correspond à 100 de mon crédit que j'avais fait avant de partir. Et pour continuer les études, c'est encore plus cher. Donc, la question se pose de qu'est-ce que je fais ? Mes parents ne peuvent pas subvenir à l'intégralité de mes frais de scolarité et à mes frais de vie aussi en parallèle quand même. Donc, finalement, il n'y a qu'une seule option qui reste, c'est de rentrer et de pouvoir intégrer un master en France. C'est compliqué pour moi de me dire que je vais retourner sur les bancs de l'école après ce que j'ai vécu, après la liberté à laquelle j'ai goûté en Australie. Donc, je rentre. Je rentre en février. Au départ, l'idée, c'était de me dire je reste... Jusqu'au début des beaux jours, et puis je rentrerai au mois de mai en France, je chercherai une école et j'intégrerai une école en septembre. Et en fait, je réalise que mon passeport expire dans une semaine. Donc je suis au fin fond du bouche australien, je dois me rendre à l'ambassade à Sydney pour refaire mon passeport. Les délais sont trop courts, donc c'est un peu une évidence et à la fois un non-choix. de me dire je dois rentrer en France avant que mon passeport expire et je prends l'avion le 14 février 2010 quand mon passeport expire.

  • Speaker #1

    Just on time.

  • Speaker #0

    Just on time, je me retrouve vraiment à l'aéroport. Le douanier me dit, vous n'avez pas...

  • Speaker #1

    C'est peut-être temps de rentrer.

  • Speaker #0

    C'est peut-être temps de rentrer, vous avez fait les choses bien, mais maintenant il faut partir, vous n'avez plus le droit d'être là. Donc je me retrouve en France le 14 février 2010. Je quitte le Bush avec des étendues incroyables. Très belle, un quotidien à cheval avec le bétail.

  • Speaker #1

    Tu veux au vent et liberté.

  • Speaker #0

    Voilà, et je me retrouve en plein hiver à Villeurbanne. Il fait froid, les jours sont courtes.

  • Speaker #1

    Il fait gris.

  • Speaker #0

    Il fait gris, il pleut, il neige. C'est vraiment un changement radical.

  • Speaker #1

    Coup dur.

  • Speaker #0

    Il me met au fond de la gamine.

  • Speaker #1

    Du coup, vraiment coup dur. Tu te prends la réalité en pleine face. Comment tu le vis ?

  • Speaker #0

    mal, je l'habite très mal. Quand je rentre, ma première pensée, c'est de me dire pourquoi je suis rentrée, qu'est-ce que je fais là, je ne suis pas à ma place, je ne suis pas bien, il fait froid, je rentre à Villeurbanne avec toute l'attraction que ça génère. Là, il y a du bruit, il y a des voitures, il y a des gens, les gens ne se soucient pas, les gens ne sont pas agréables, personne ne discute avec personne. Enfin voilà, je ne vois que le négatif à ce moment-là de mon retour. C'est compliqué.

  • Speaker #1

    En plus, je crois que tu m'as raconté, tu rentres, tu reprends un peu le rugby, tu te pètes la jambe, tu te retrouves à l'hôpital.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Tu te retrouves bloquée dans ton appart, tu n'as rien à faire.

  • Speaker #0

    Je dépasse assez rapidement, je rentre d'Australie. Une semaine après, je reprends l'entraînement, je me fais les croisés. Tu connais. J'habite à ce moment-là en coloc dans un appart au troisième étage sans ascenseur, donc je suis coincée dans ma tour d'ivoire, j'ai pas de travail parce que je ne peux pas travailler à cause de ma jambe. J'attends l'opération avec impatience, je me fais opérer, c'est douloureux comme jamais. J'ai tous les soins derrière qui me permettent quand même de me remettre assez vite sur pied, donc j'ai cette perspective-là de reprendre le rugby le plus vite possible et de pouvoir attaquer mon master du coup en alternance dès le mois de septembre.

  • Speaker #1

    Donc au final tu rentres et tu es dans un contexte qui fait qu'un peu compliqué de se remettre dedans.

  • Speaker #0

    C'est compliqué, je suis très heureuse d'être avec mes amis et à la fois l'Australie me manque, pas forcément les gens en Australie parce que comme je te disais j'ai fait plein de rencontres et finalement il y a peu de gens avec qui j'ai maintenu le contact.

  • Speaker #1

    En plus la vie australienne et le lifestyle en gros qu'il y a à avoir. Et ça dure combien de temps du coup cette période un peu down ?

  • Speaker #0

    Ça dure un an. Ça dure une année ou le temps de me faire opérer, de me remettre, etc. Surtout que je démarre mon master dans une entreprise qui ne me plaît pas. Donc, c'est compliqué. J'ai la chance d'intégrer Renault Trucks assez rapidement. Donc, je change d'entreprise en cours d'année. Et Renault Trucks me signe un contrat de deux ans d'alternance. Donc, je vois en tout cas la perspective de mes deux années d'études en me disant, Au moins, je suis fixée.

  • Speaker #1

    Nouvelle objectif, nouveau step. C'est ça. Et déjà, du coup, à ce moment-là, tu savais que tu voulais repartir en Australie après ? Oui. OK.

  • Speaker #0

    L'Australie, c'était mon voeu numéro un. Je savais que je voulais rentrer en Australie. Tu vois, c'est même bizarre de le dire comme ça, mais je savais que je voulais repartir en Australie parce que c'était chez moi, parce que je savais ce qui m'y attendait et vraiment, je voyais ça avec toute la positivité que j'avais vécue. Donc c'est vraiment mon but ultime de finir mes deux années de master et de repartir avec un nouveau visa qui me permet de travailler dans la branche dans laquelle j'étudie.

  • Speaker #1

    Et donc entre temps, tu rencontres un mec.

  • Speaker #0

    Un nombreux, exact.

  • Speaker #1

    Voilà, avec qui vous avancez doucement. Oui,

  • Speaker #0

    on avance doucement. Lui, il a une relation. Donc moi, je suis le plus un. Sur le moment, ça ne me dérange pas trop parce que je n'ai pas forcément l'intention de créer une relation sérieuse avec quelqu'un.

  • Speaker #1

    De toute façon, tu as tes plans derrière, tu veux repartir.

  • Speaker #0

    Je repartais, donc il n'y avait pas forcément de nécessité de m'installer ici. Et en fait, de fil en aiguille, je tombe amoureuse. Et puis très rapidement, je lui explique que moi, mon but, c'est de repartir à la fin de mes études. C'est un choc pour lui, il décide de quitter sa copine et il m'annonce qu'il veut partir avec moi.

  • Speaker #1

    Changement de plan ?

  • Speaker #0

    Ça change pas mal les plans parce que lui n'est jamais parti de France, il parle pas anglais non plus, et il me dit je suis chaud, je pars avec toi en Australie, vas-y on va kiffer Donc là je change un peu mes plans et je me dis bon bah du coup ce sera pas un visa travail pour m'installer, on va commencer par un PVT, un visa vacances-travail qui va nous permettre de bouger, de visiter l'Australie. Moi j'ai eu l'occasion de visiter pas mal d'endroits en Australie mais pas forcément toute l'Australie. Donc je me dis que c'est une opportunité, c'est une nouvelle opportunité en tout cas de découvrir autre chose de ce pays que j'aime tant. Et donc on organise ce voyage à partir du mois de février 2012 et on quitte la France en octobre 2012. Et on part en Australie pour Melbourne où je retrouve ma famille d'accueil qui m'a accueillie du coup à mon premier voyage pendant mon échange avec Adèle.

  • Speaker #1

    Retour au basique. C'est marrant parce que du coup tu as... Ton passage en France, ton master aura vraiment été une parenthèse entre tes deux séjours en Australie. Oui,

  • Speaker #0

    et je l'ai vraiment vécu comme ça, tu vois. C'est rigolo quand je te disais tout à l'heure, je rentre en Australie. J'ai pour objectif de rentrer en Australie.

  • Speaker #1

    C'est comme si tu étais venue faire tes études à l'étranger, de l'étranger au final.

  • Speaker #0

    J'ai vraiment vécu ce master comme une parenthèse en disant je rentre pour pouvoir valider mon dernier diplôme et ensuite je rentre chez moi.

  • Speaker #1

    Et du coup, cette fois-là, tu y es avec ton copain. Vous êtes tous les deux, donc j'imagine rien à voir au niveau du voyage. Donc tu m'as dit que vous avez fait un petit tour de l'Australie, tu m'as montré que vous aviez tressé tout votre itinéraire, fait des petits jobs à droite à gauche. Vous y restez combien de temps là-bas ?

  • Speaker #0

    On reste deux mois en Australie et on passe un mois en Nouvelle-Zélande avec mes parents qui nous rejoignent et avec qui on fait un road trip d'un mois. Effectivement, le voyage est complètement différent. D'une part parce que lui ne parle pas du tout anglais, donc il y a aussi ce défi de lui apprendre l'anglais. Et donc tous les jobs qu'on choisit, je mets un point d'honneur à ce qu'il n'y ait pas de français à chaque fois. Donc on a le luxe de pouvoir aussi choisir les jobs qu'on fait, parce qu'on est parti avec un petit pécule et qui nous permet de voir venir sur place. Donc on peut choisir ses jobs et à chaque fois, c'est ma première question, est-ce qu'il y a des français dans le travail ? Et à chaque fois, c'est non. Donc ça, c'est plutôt cool. Et très rapidement, lui arrive à acquérir les bases de l'anglais, ce qui lui permet de communiquer plus facilement aussi avec les gens avec qui on travaille. On crée des liens très forts avec un couple de Canadiens. Et en fait, avec eux, on décide de se dire, OK, c'est quoi votre prochaine destination ? On va là, OK, venez, on y va ensemble. Et en fait, on se suit. On ne fait pas forcément tout ensemble, mais on se retrouve à des points pendant notre voyage. Donc des fois, on ne va pas se voir pendant un mois ou deux mois. Et ensuite, on se retrouve à un endroit et on fait un mois de voyage ensemble. Puis après, on se sépare et puis on se retrouve, puis on se sépare et puis on se retrouve. Donc, on est deux puis deux dans ce voyage. C'est assez sympa parce que finalement, on est avec des anglophones qui ne parlent pas français. Ils sont canadiens, mais ne parlent pas français. Et du coup, ça nous permet aussi de continuer d'apprendre et de maintenir ce niveau relationnel, d'avoir un point d'ancrage finalement à chaque fois qu'on en a besoin.

  • Speaker #1

    Ça vous fait un petit repère sympa. J'imagine que vous avez aussi bien profité, vu plein de choses super belles pendant votre périple. Du coup, au bout d'un an et un mois, retour en France.

  • Speaker #0

    Retour en France.

  • Speaker #1

    Donc l'idée de rester habité en Australie n'était plus d'actualité ?

  • Speaker #0

    C'était plus d'actualité pour moi. Lui était assez chaud pour rester. Et moi, j'avais passé plusieurs Noëls loin de ma famille. J'avais passé plusieurs anniversaires loin de ma famille. J'avais loupé pas mal d'événements aussi avec ma famille. Et je savais ce que c'était d'être loin d'eux pendant ces événements, pendant ces fêtes. Et en fait, ma mère ayant eu un cancer avant le départ, ça devenait compliqué pour moi d'être loin. Parce que... je ressentais qu'il fallait que je sois près d'elle et qu'il fallait que je profite aussi des moments avec elle même si elle était guérie quand elle est venue en nouvelle zélande je sais pas j'ai une petite voix qui me disait tu as peut-être fait ton temps en australie là tu as plus envie, ta priorité a peut-être changé à ce moment là ça c'est assez curieux parce que en réfléchissant je me dis encore une fois l'objectif c'était de se dire fais une nouvelle parenthèse pour passer autant de temps que possible avec ta famille et tu reviendras Quand on est rentré en France, c'était plus une décision de ma part, et quand on est rentré, très rapidement, on s'est dit bon, il faut qu'on se trouve un appart, il faut qu'on trouve un job et en fait, c'était aussi une volonté de ma part de commencer ma carrière. J'avais 24 ou 25 ans, j'avais bouclé mes études, je n'allais pas aller plus loin, donc je me suis dit bon, maintenant c'est bon, j'ai tout le bagage nécessaire pour commencer ma carrière, il faut vraiment que je commence à écrire mon CV de manière un peu plus concrète Donc on s'installe, je trouve un boulot. Et très vite, on commence à parler de mariage, de bébé, de tout ça. Et en fait, quand on parlait d'enfant, on s'est tout de suite mis d'accord sur le fait de dire on fait un enfant en France parce qu'on a nos familles et parce qu'on veut aussi pouvoir profiter de nos familles avec un enfant. Mais notre enfant fera sa rentrée en CP à l'étranger.

  • Speaker #1

    Ok. Oui, c'était la vision.

  • Speaker #0

    Et donc, tu vois, on revient sur cette histoire de parenthèse où on rentre en France pour une parenthèse.

  • Speaker #1

    Parce qu'il y a des priorités, des choses à faire, à construire.

  • Speaker #0

    Mais on rentrera en Australie.

  • Speaker #1

    Derrière.

  • Speaker #0

    Pour notre vie à nous.

  • Speaker #1

    C'est marrant de voir comme tu t'es vraiment imprégnée de la vie en Australie et comme tu t'es faite au lieu et que la France devient une petite parenthèse où tu viens construire des petits trucs. Aujourd'hui, ça fait 11 ans que tu es rentrée d'Australie, tu n'es pas retournée depuis. Avec le recul, est-ce que tu peux nous partager ce que ça t'a apporté dans la vie, ce voyage-là, ces voyages-là ? Qu'est-ce que ça t'a apporté dans ta vie pro, perso ?

  • Speaker #0

    Déjà, j'ai acquis un très bon niveau d'anglais. Ça me permet aujourd'hui de prétendre à des postes qui nécessitent un très bon niveau d'anglais. Ça, je sais que c'est un atout fort en France, parce qu'il y a beaucoup d'entreprises qui veulent s'exporter à l'international et qui ont besoin justement de... de personnes qui ont un bon niveau d'anglais et pas juste un niveau scolaire. Donc ça, c'est quelque chose qui est acquis aujourd'hui chez moi. Et donc, c'est une vraie force. Ça m'a apporté une très belle ouverture d'esprit. J'ai grandi dans une famille où on m'a toujours expliqué... Alors, mes deux parents ont des visions très différentes du monde. Comme je te disais, ma mère a beaucoup voyagé. Elle est très ouverte sur les autres cultures, etc. Mon père a subi le racisme quand il était petit, parce qu'il est fils d'immigrés. Et du coup, il m'a toujours appris à me méfier des autres, à me dire, oui, mais les étrangers, il faut faire attention, etc. Donc, j'avais vraiment deux visions très opposées en grandissant. Et les voyages m'ont permis de me forger ma propre opinion sur tout ça. Le fait d'avoir vécu à l'étranger et d'avoir été l'étrangère, d'avoir été celle qui n'est pas d'ici. J'ai vu comment j'ai été accueillie. J'ai vu comment j'ai été perçue. J'ai vu les portes qui m'ont été ouvertes aussi là-bas. Et quand je suis rentrée, je me suis dit, mais il n'y a pas de raison de fermer les portes à ceux qui ne sont pas d'ici. Au contraire, il faut leur ouvrir les portes et c'est comme ça que ça se passe le mieux. Et ça crée de l'échange, ça crée de la richesse, ça crée une nouvelle culture parce qu'on mélange les cultures et donc ça crée des nouvelles choses entre nous. Donc, ça m'a vraiment permis d'ouvrir mon esprit aussi à tout ça, de m'ouvrir aux autres, de m'ouvrir à des personnes qui viennent de pays étrangers. de mieux les écouter, mieux les apprendre en quelque sorte, apprendre à les comprendre. Et puis forcément, en ayant côtoyé des personnes internationales, quand tu rencontres des gens qui viennent d'ailleurs, tu te dis Ah ouais, toi tu viens d'là ? Ah, j'ai rencontré quelqu'un qui était de là-bas aussi, il vient de celle ville, etc. Et du coup, tu sais aussi comment les appréhender. Tu sais quelles sont leurs coutumes, tu sais quels sont leurs rituels, etc. Tu as aussi une autre manière de les appréhender. Tu n'es pas dans l'inconnu total. Après, forcément, tu rencontres des gens de pays que tu ne connais pas. mais l'approche est différente. Vous faites des expériences vécues, l'approche est différente. Tu es beaucoup plus dans la douceur plus que dans le jugement.

  • Speaker #1

    Oui, ça t'a développé du coup une curiosité de l'autre et une écoute plus active de l'autre pour apprendre à l'accueillir. Oui, beaucoup plus d'empathie. Et tu es aussi maman, donc d'une petite fille. Est-ce que c'est quelque chose que tu lui transmets, le voyage, ton kiff du voyage, de bouger, etc. ?

  • Speaker #0

    Sans hésiter. En fait, au-delà du voyage et de ce que ça peut apporter de voir d'autres choses et le fait de faire briller ses yeux, parce que forcément, tu vas voir l'Empire State Building, tu vas voir Big Ben, c'est des choses qui sont assez incroyables et que tu vois que dans les livres ou sur des vidéos. Le fait de le voir en vrai, ça génère quelque chose d'assez fou. Au-delà de ça, pour moi, c'est hyper important de lui faire découvrir le monde, de lui faire partager des nouvelles cultures. Charlie voyage depuis qu'elle a deux mois. La première fois, elle est allée en Italie, elle avait quatre mois. À huit mois, elle est allée en Hollande. À quatorze mois, elle est allée au Canada. Plein de gens m'ont déconseillé de l'emmener en voyage en disant Elle est trop petite, elle ne s'en souviendra pas. Effectivement, elle ne s'en souviendra pas. Mais ce sont aussi des moments qui sont ancrés en elle. Ce sont aussi des choses qui sont ancrées. Le fait de prendre l'avion et de devoir être calme dans l'avion, de devoir respecter les autres, ce sont des choses qui lui sont inculquées dès toute petite. Le fait aussi de rencontrer des nouvelles personnes qui ne parlent pas forcément ta langue, ça aussi, c'est des choses qui sont ancrées en elle. Le respect de la différence, c'est quelque chose qui est ancré en elle depuis toute petite parce que du coup, elle l'a vécu, elle, en tant qu'étrangère dans les autres pays. Et ça, c'est hyper important pour moi, de lui inculquer ça, le respect de la différence et le fait que tu vas chez les autres, tu n'es pas chez toi, donc tu dois te plier aux coutumes des autres. Typiquement, quand on est allé à Londres, très récemment, en fait, tu manges comme les Anglais, à l'heure des Anglais, c'est-à-dire que tu manges tôt et puis tu manges les mets des Anglais. Tu ne manges pas comme chez toi. Tu n'imposes pas aux autres ta culture. Tu viens et tu te plies à la culture des autres. Ça, c'est quelque chose qui est hyper important pour moi de lui apprendre et j'espère qu'en grandissant, elle va s'en imprégner de plus en plus et qu'elle va le décupler.

  • Speaker #1

    C'est beau. Elle doit passer des super moments de dire je voyage avec maman

  • Speaker #0

    Oui, et puis il y a ce côté aussi où c'est devenu un peu une habitude. Quand on ne part pas en voyage pendant les vacances, c'est anormal. D'un côté, je me dis que c'est cool parce qu'elle a ce goût de partir, de voyager, de quitter sa maison. Parce que ce n'est pas non plus tout le monde qui est capable de quitter sa maison. Moi, je connais plein de gens, des enfants, qui n'aiment pas partir de chez eux. Ils sont bien chez eux, ils n'aiment pas partir de chez eux. Moi, Charlie, elle adore partir. C'est un truc... Voilà, elle a envie.

  • Speaker #1

    Elle peut voir, elle veut découvrir.

  • Speaker #0

    Elle veut découvrir. Elle est hyper curieuse aussi de découvrir des nouveaux environnements. Et quand on est dans l'avion du retour, sa première question, c'est Bon, on va où maintenant ?

  • Speaker #1

    Elle a envie, quoi. Elle veut découvrir.

  • Speaker #0

    Une fois qu'elle est partie, ça y est, elle ne veut pas. Elle n'est pas dans le truc de Maintenant, on va rentrer à la maison Je ne l'ai jamais entendu dire C'est bon, je suis fatiguée, j'ai envie de rentrer à la maison Et ça, pour le coup, je pense que c'est moi qui lui ai transmis aussi cette sérénité pendant les voyages, de se dire, on est là, on est bien.

  • Speaker #1

    Ça se passe bien.

  • Speaker #0

    Ça se passe bien. Il n'y a aucune raison d'être inquiète et du coup d'avoir ce besoin de retrouver son cocon. C'est sûr. Tout se passe bien, on ne veut pas rentrer chez soi.

  • Speaker #1

    Non, on est plutôt pas mal. Merci pour ton intervention, d'avoir partagé ton petit parcours. Pour terminer, si tu avais un conseil à donner à une personne qui veut partir. toute seule, loin de chez elle, ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    Je lui dirais, crois en toi. Ça me semble essentiel, parce que quand on part, rien ne peut nous arriver. On va faire face à des épreuves, on va faire face à des problèmes, c'est une évidence, mais moi, je l'ai toujours dit, la vie met sur ta route que des épreuves que tu peux surmonter. On a les ressources nécessaires, on est capable de faire des choses, des grandes choses. pas moins bien que n'importe quel autre être humain. Il y en a qui ont réussi à faire des exploits. Pourquoi pas toi ? Pourquoi tu n'y arriverais pas ? Pourquoi tu serais moins bien que les autres ? Crois en toi, crois en tes capacités et pars découvrir le monde. C'est tellement important, ça apporte tellement de richesse de découvrir le monde, de rencontrer d'autres cultures, de rencontrer des gens, même avec qui tu vas parler pendant deux heures. Ce n'est pas grave. Ce sont des rencontres qui restent gravées dans ton cœur et qui un jour te serviront.

  • Speaker #1

    Comme quoi, avec un peu de confiance en soi, c'est vrai, t'as raison, je pense qu'on peut faire pas mal de choses. Merci, en tout cas, Clem. Merci à toi, c'était très cool.

  • Speaker #0

    Yes, c'était sympa !

  • Speaker #1

    pour ce premier podcast j'espère que cet épisode vous a plu en tout cas je vous remercie d'avoir écouté jusqu'au bout et je serais ravie d'avoir votre feedback en commentaire et si jamais vous connaissez quelqu'un qui voudrait partir en Australie mais qui hésite un petit peu vous pouvez toujours lui partager cet épisode peut-être que ça le motivera

Chapters

  • Intro au podcast et présentation de Clémentine

    00:00

  • Le début de la passion du voyage

    01:03

  • Premier voyage en Australie : découverte et coup de foudre

    01:46

  • Retour en France et projet de revenir en Australie

    07:00

  • Préparatifs pour le deuxième voyage en Australie

    08:52

  • Arrivée en Australie : émotions et rencontres

    12:57

  • Voyages en Nouvelle-Zélande et découverte de la liberté

    14:49

  • Début des études en Australie et vie étudiante

    19:15

  • Retour en France : adaptation et défis

    31:55

  • Réflexions sur l'impact des voyages dans la vie de Clem

    58:37

  • Conseils pour ceux qui souhaitent partir

    01:17:16

Description

Des grandes plages, des kangourous, un Life style a la cool...

Tout plaquer pour un voyage en Australie, ça fait rêver plus d'un français haha et on entend d'ailleurs beaucoup de personnes nous dire qu'elles partent vivre quelques temps dans ce grand pays.

C'est ce qu'a fait Clémentine il y a quelques années et ça a été un coup de coeur pour elle.


Elle raconte qu'elle avait l'envie d'y vivre définitivement car elle s'y sentait à ça place.

Et je trouve ça ouf qu'on puisse ressentir ça dans un pays qui est littéralement de l'autre côté de la terre !


Clem a d'abord fait un séjour linguistique de 6 semaines en Australie. Ça lui a tout de suite plu, et dès son retour elle annonce à ses parents "J'y retournerai et je vivrais là-bas".


Et c'est ce qu'elle a fait !


2 ans plus tard, à la fin de son DUT elle part faire une troisième année d'études en Australie et y reste pour un an. Elle revient ensuite en France, un moment difficile à gérer puisqu'elle ne se sent pas à sa place.

Elle y retourne finalement une troisième fois avec son copain pour faire un PVT (permis vacances travail, aussi appelé WHV working holiday visa, qui permet de travailler sur place). Cette fois, c'est la van life et le roadtrip entre des petits boulots. Le kiff total !


Mais le mal des proches se fait ressentir et Clem décide de rentrer en France.

L'Australie reste son pays de coeur aujourd'hui <3


Dans cet épisode, découvrez le voyage culturel de Clem avec son immersion au sein des australiens et ses roadtrip.

De voyage solo à expat, elle nous livre son histoire sans filtres.


Bonne écoute !

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur le premier épisode de Partir. Je suis très contente de vous le partager aujourd'hui. Ça a été du travail pour en arriver à faire ce premier épisode. Je suis vraiment heureuse de vous le partager. En plus, c'est un épisode qui est bien kiffant et qui m'a interpellée quand je l'ai tourné parce que c'est la première fois que j'entendais quelqu'un me dire et raconter qu'elle se sentait plus chez elle. dans un autre pays qu'elle venait de découvrir que dans son pays natal dans lequel elle a grandi. Et j'avais encore, j'avais entendu ça avant, je ne savais pas que ce sentiment existait, que c'était quelque chose de possible. Donc vous allez pouvoir découvrir tout ça dans cet épisode. Donc c'est l'histoire de Clémentine qui est partie en Australie et elle est donc partie plusieurs fois parce que ça a été un pays coup de cœur pour elle. Donc je vous laisse découvrir cet épisode, vous évadez avec elle et je vous souhaite une bonne écoute. Salut Clem ! Je suis ravie de t'avoir sur le premier épisode du podcast, ça me fait vraiment très plaisir. Est-ce que tu peux commencer par te présenter un petit peu, nous dire comment tu voyages, qui tu es, tout ça ?

  • Speaker #1

    Alors, moi je vais avec les moindres, j'ai 36 ans, je suis maman d'une petite fille de 6 ans qui s'appelle Charlie et je suis une voyageuse, on va dire, régulière. J'ai toujours aimé voyager et j'essaye d'organiser à minima un voyage en Europe. dans l'année et un voyage en dehors de l'Europe tous les deux ans.

  • Speaker #0

    Ok, et donc du coup il y a quelques années tu es partie en Australie. Exact. C'est pour ça qu'on te voit aujourd'hui. Donc tu es partie plusieurs fois en Australie, une première fois quelques semaines, une deuxième fois toute seule et une troisième fois avec ton copain de l'époque. C'est ça. Est-ce que, ce que je te propose c'est qu'on remonte au début et que tu nous expliques un petit peu ta situation, qu'est-ce qui a fait que tu as envie de partir, enfin où tu en es avant ton premier voyage.

  • Speaker #1

    Moi, il faut savoir que le virus du voyage, c'est quelque chose que j'ai attrapé toute petite. C'est ma maman qui m'a transmis ce virus-là en me racontant ses voyages à travers l'Europe avec ses copines quand elle était jeune. J'ai toujours aimé écouter ses récits, ses aventures et tout ce qu'elle avait pu vivre. Et ça m'a donné envie, à mon tour, d'explorer le monde, de voir ce qu'il avait à offrir, de découvrir des nouvelles cultures. Et du coup, j'ai toujours eu cet objectif-là de partir, découvrir le monde à un moment donné de ma vie. Le premier voyage a eu lieu entre ma première et ma terminale en 2005. Quand mes parents m'ont proposé de partir en voyage linguistique, je suis partie en échange scolaire. J'ai découvert ma famille d'accueil par Internet. À l'époque, c'était des mails. On a échangé des mails avant mon arrivée. Et quand je suis arrivée au mois de juillet en Australie, j'ai découvert ma famille d'accueil avec qui j'avais créé des liens. digitaux mais on avait malgré tout commencé à faire connaissance. J'ai eu comme un coup de foudre, je suis tombée amoureuse du pays, je suis tombée amoureuse des gens, j'ai été séduite par leur gentillesse, par leur facilité de créer du lien. Même si c'était l'hiver, moi je suis à la Melbourne, donc la météo elle est plutôt européenne on va dire, en hiver. Mais je suis arrivée, c'était l'hiver et pour autant il faisait 15 degrés. Et en fait, j'ai été séduite par les paysages, par la ville, par tout ce qu'elle dégageait aussi. Et je suis restée six semaines là-bas. J'ai eu l'opportunité, avec l'association avec laquelle je suis partie, de faire une semaine dans le désert pour aller découvrir la culture aborigène, découvrir aussi des paysages complètement rien à voir puisque le désert australien, c'est unique. Et j'ai aussi eu l'opportunité de partir à Sydney avec ma famille d'accueil qui m'a emmenée voir un match de rugby là-bas. Et du coup, ça contraste aussi avec Melbourne qui est plutôt une ville européenne et Sydney qui ressemble plutôt à des grandes villes des États-Unis avec des buildings très hauts. Et pour le coup, ça contraste parce qu'il y a des plages très belles au bord de la ville. Mais voilà, ce premier voyage, il a été très riche. J'ai pu voir Sydney, j'ai pu voir Melbourne, j'ai pu voir le désert. Et ça m'a donné envie d'y retourner immédiatement.

  • Speaker #0

    Ok, donc déjà dès le début, tu t'es dit c'est sûr, je vais y retourner. L'Australie, ça me parle, c'est quelque chose.

  • Speaker #1

    Je me suis sentie chez moi. C'est une petite efficace. Parce que non pas que je ne me sente pas chez moi en France, je suis née en France, j'ai grandi en France, j'ai beaucoup été en Italie, je crois que j'avais deux mois la première fois que je suis allée en Italie rencontrer ma famille. Donc je me suis toujours sentie moitié-moitié, moitié italienne, moitié française. Et pourtant en Italie, je ne me suis pas dit j'ai envie d'y vivre. L'Australie, j'ai mis les pieds là-bas, au bout de trois jours, je pense que je me sentais chez moi, plus chez moi qu'en France. Et du coup, j'ai eu ce sentiment de je suis à ma place. Ici, je suis à ma place. Ici, je suis un individu à part entière et je me sens chez moi. En France, je n'ai jamais ressenti ça.

  • Speaker #0

    Ok. Ici,

  • Speaker #1

    je suis française.

  • Speaker #0

    C'est marrant que ça t'ait fait ça. En six semaines seulement, parce que c'était six semaines du coup ton séjour, et tu étais plutôt jeune, tu avais quoi, 15 ans, 17 ans ? J'avais 17 ans. Et c'est intéressant du coup aujourd'hui, parce que c'était il y a quelques années, donc tu as pu prendre du recul par rapport à tout ça. Est-ce que tu te rappelles comment tu te sentais avant ton départ à 17 ans ? Parce que tu as 17 ans, tu connais la France, l'Italie, et là, tu n'es même pas majeure, et tu te dis, je vais partir en fait à l'autre bout du pays. Tu as quoi dans la tête à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    J'ai un état d'esprit qui est assez ambivalent. D'un côté, je suis très excitée à l'idée de partir. Moi, j'ai été emballée par l'idée de partir loin tout de suite. J'avais envie de m'éloigner et de me challenger aussi parce que malgré tout, tu quittes un confort, tu quittes une certaine sécurité avec ton cocon familial, etc. Donc, j'avais aussi cette envie de me challenger et de voir de quoi j'étais capable et ce que j'avais dans le bide. Et à la fois, j'étais terrorisée à l'idée de me dire en fait, je pars au bout du monde. Clairement, on est de l'autre côté de la Terre. C'est vrai. S'il se passe quoi que ce soit chez moi, je mets 24 heures pour rentrer. Il y a 12 heures de décalage horaire, donc tu ne peux pas appeler les gens quand t'en as envie. Il y a tout ça qui me faisait peur. D'aller aussi dans une famille que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais rencontrée, avec qui j'avais discuté rapidement sur Internet, mais voilà, on ne connaît pas les gens non plus. J'avais dans le passé fait des échanges scolaires en Angleterre, comme on fait quand on est au collège pendant une semaine. Ça n'avait pas toujours été de grands succès. Donc je suis partie aussi avec cette appréhension de me dire, si jamais je tombe dans une famille qui n'est pas ouf, j'en ai pour six semaines. Donc j'avais vraiment cette ambivalence d'émotion et de cet état d'esprit de me dire, je suis à la fois très excitée, j'ai très envie d'y aller, et je suis terrorisée par ce que je vais découvrir là-bas.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est un bon point de départ, parce que six semaines, ça peut paraître beaucoup, mais au final ça passe quand même vite. Donc ça t'a permis de faire un petit test au final de l'Australie. De ce que je comprends, bonne expérience, tu kiffes, tu vois plein de trucs, coup de cœur. Et du coup, comment ça se passe quand tu reviens en France ?

  • Speaker #1

    Quand je reviens, la première chose que je dis à mes parents, c'est j'y retournerai.

  • Speaker #0

    Direct, tu t'es tout de suite dit...

  • Speaker #1

    Je suis descendue de l'avion, j'ai vu mes parents, je leur ai dit j'y retournerai. Je sais que je retournerai là-bas, j'ai trop aimé et je vais vivre là-bas. Et je pense que mes parents... Au tout début, ils ne m'ont peut-être pas forcément pris au sérieux parce que depuis toute petite, je dis je vais habiter dans tel pays, de toute façon, je vais vivre à l'étranger, je vais voyager toute ma vie, j'aurai des maisons partout. Donc, je ne suis pas sûre qu'ils m'aient pris très au sérieux au départ. Et en fait, plus le temps passait et plus je restais bloquée sur l'Australie, j'en parlais beaucoup et je racontais ce que j'avais vécu et je ressassais et je me projetais beaucoup aussi en me disant mais du coup, je n'ai plus aimé Sydney que Melbourne, donc si j'y retourne, j'irai plutôt à Sydney. Et en fait, je pense qu'au fur et à mesure, ils ont commencé à me prendre un peu plus au sérieux. Et ils ont vu aussi que je construisais mon projet scolaire autour de cette volonté de repartir. Quand j'ai passé mon bac, après mon bac, j'ai continué mes études à Grenoble. Donc, j'ai quitté mon foyer pour suivre un DUT Tech de co. Et en fait, quand j'ai rejoint l'IUT Tech de co, la première chose que j'ai regardée, c'est le cursus scolaire. Dans mon cursus, j'avais la possibilité de faire un duéti en troisième année à l'étranger. qui me permettait d'obtenir un double diplôme. Et cette troisième année, j'ai regardé tout de suite les destinations qui étaient accessibles. Il y avait tous les Erasmus en Europe. Il y avait les États-Unis et l'Australie. Ça m'a confortée dans l'idée que je voulais faire ce parcours-là. Et je me suis dit, cette troisième année, je la ferai en Australie. Coute que coûte, je serai en Australie. Je ne savais pas où, je ne savais pas comment, mais je savais que je serais en Australie cette troisième année-là.

  • Speaker #0

    Ok, donc tu avais déjà... anticipé, t'as fait tes six semaines, t'es revenue, t'as passé ton bac, t'as dit je vais faire ce diplôme parce que derrière je peux aller en Australie. Ouais. Ok, donc du coup tu valides ton diplôme, c'était le moment d'arriver au départ. Ouais. Pareil la phase avant de partir, parce que là du coup c'était sur un an, c'est ça ? Alors. Ou c'était un semestre ou comment ça se passait ?

  • Speaker #1

    L'esprit était complètement différent à cette époque-là. Je venais de passer deux ans loin de ma famille, donc j'avais pris mon envol on va dire de apprendre à vivre seule. Hum hum. apprendre à me gérer, gérer mon argent, tout ce qui est inhérent à la vie en solo. Donc, je n'étais pas du tout dans le même état d'esprit. Quand j'ai organisé mon voyage en Australie la deuxième fois, j'ai prévenu mes parents que je prenais un billet à l'essence, que je ne prendrais pas de retour parce que je ne comptais pas rentrer, que j'allais faire mon année d'études et qu'à l'issue de mon année d'études, j'allais tout faire pour obtenir un visa et pouvoir rester en Australie. Donc, la démarche était complètement différente.

  • Speaker #0

    Là, tu étais déterminée à j'y vais, je ne reviens pas Oui, et je ne rentre pas.

  • Speaker #1

    Et donc, là aussi, il y a un point qui est hyper important, c'est le choix de partir. À mon sens, c'est un vrai choix par rapport à ce que les gens peuvent t'en dire ou quand tu dis tiens, je vais faire une année en Australie les gens te disent ah là là, tu as de la chance, tu as de la chance de partir Ce n'est pas de la chance, c'est… C'est une opportunité que tu te crées et que tu construis au fur et à mesure du temps. Moi, quand j'ai décidé de partir en Australie, j'étais à la fin de ma première année de DUT. Je savais qu'il me restait un an avant de partir. J'ai mis de l'argent de côté sur cette deuxième année d'école. Quand j'ai validé ma deuxième année, je suis allée bosser. J'ai continué de mettre de l'argent de côté. Je suis retournée vivre chez mes parents. Je n'ai pas acheté de voiture. Je ne suis pas sortie à outrance. Je bossais beaucoup. Je suis allée à la banque, j'ai demandé un prêt sur 15 ans pour pouvoir payer mes études. J'ai choisi la fac la moins chère de l'Australie parce que je savais que financièrement ça allait être compliqué. Mes parents m'ont fait confiance, ils m'ont dit on te suit si on se rend compte que tu mets tous les moyens en œuvre pour y arriver. J'ai tout mis en œuvre, je leur ai dit voilà, je vais commencer mon semestre en février, sauf que moi je veux partir en novembre pour pouvoir profiter et voyager toute seule avant de commencer l'école. Donc, j'ai travaillé de juin à novembre. J'ai bossé. Et en novembre, j'ai pris l'avion avec un billet aller simple, un sac à dos de

  • Speaker #0

    10 kilos sur le pied.

  • Speaker #1

    Et je me dis, là, ça y est, tu quittes définitivement. Dans ma tête, en tout cas, c'était définitif de je ne reviendrai plus ici. Et en tout cas, ma vie sera ailleurs.

  • Speaker #0

    Et est-ce qu'il y avait quelque chose que tu voulais aller chercher ailleurs ? ou c'était vraiment juste un feeling qui t'appelle vers l'ailleurs, tu vois ? Ou est-ce qu'il y avait des choses où tu en avais marre en France ou quoi que ce soit ?

  • Speaker #1

    Non, c'était un feeling.

  • Speaker #0

    Ok. Rien de tout le monde.

  • Speaker #1

    Je n'ai rien à fuir. À l'époque où je suis partie, j'avais ma bande d'amis, je m'entendais très bien avec mes parents, j'avais validé mes études. Enfin voilà, je n'avais rien à fuir de la France. C'est vraiment une envie de ma part de me dire je me suis sentie tellement bien en Australie. que je retourne à ma place.

  • Speaker #0

    Tu allais chercher du coup ce sentiment que tu avais ressenti déjà la première fois. Exactement. D'accord. Et du coup, ta phase préparation a duré plusieurs mois. Oui. Parce que tu as travaillé pendant toute ta deuxième année, plus la fin...

  • Speaker #1

    Alors, je n'ai pas travaillé ma deuxième année parce que les droits ne me permettait pas. Mais je n'essayais de pas tout dépenser. Tout ce que mes parents me donnaient pour vivre, je n'essayais pas de tout dépenser. Mais c'est surtout, dès que j'ai validé mon année en juin, que j'ai vraiment bossé très dur de juin à novembre sans arrêter pour pouvoir mettre de l'argent de côté. Et j'avais mon prêt aussi qui me permettait de payer mon année scolaire.

  • Speaker #0

    Et donc, tu as dit que tu atterrissais en novembre pour commencer les cours en février. Donc, tu avais prévu sur cette période-là de voyager, de vadrouiller un peu. Comment tu as prévu cette période-là ? Est-ce que tu avais anticipé, je vais aller ici, ici, ici ? Je vais… Est-ce que tu avais loué d'avance des logements, etc. ? Ou il y avait un peu de feeling ? Ou tout était prévu ? Tu étais un peu comment ?

  • Speaker #1

    Quand je suis partie, j'ai eu peur quand même. Je minimise le truc maintenant parce que j'ai 15 ans derrière moi. Mais j'ai eu peur. Quand j'ai quitté mes parents à l'aéroport, j'ai eu les larmes quand même. Quand je suis montée devant l'avion et que je me suis dit Ok, là je pars pour 24 heures d'avion. J'avais les larmes de me dire malgré tout je quitte ma famille, je sais pas quand est-ce que je vais les revoir.

  • Speaker #0

    Parce que c'est vrai que quand on t'entend parler ça fait très je suis sûre de ce que je fais, tout va bien, ça se déroule et hyper confiante. Mais du coup elle t'avait quand même de l'appréhension.

  • Speaker #1

    J'ai terminé, c'est une épreuve, mais j'ai eu peur parce que je pars seule, parce que je pars avec un sac à dos. Donc malgré tout... Bon ben... T'as que ton sac à dos, en fait, c'est ta maison,

  • Speaker #0

    c'est ta vie,

  • Speaker #1

    c'est une espèce de tortue.

  • Speaker #0

    Et de me dire,

  • Speaker #1

    en fait, maintenant, j'ai pas de toit, j'ai pas de voiture, j'ai pas de... Enfin, le confort, je l'oublie, quoi. Donc j'ai eu quand même une petite appréhension. Après, ce qui était prévu, c'est que j'arrive en Australie et que je reparte tout de suite avec une copine de Grenoble, en Nouvelle-Zélande, pour trois semaines de road trip en Nouvelle-Zélande. Donc on va dire que les trois premières semaines étaient déjà bouclées. J'avais déjà, je savais où j'allais, je savais que je partais pas seule.

  • Speaker #0

    Ouais, t'étais pas seule, t'avais des points de repère déjà pour...

  • Speaker #1

    Le premier point de repère, c'était la Nouvelle-Zélande. On a fait les trois semaines en Nouvelle-Zélande. Donc là, c'était ma première expérience de road trip, pour le coup, qui s'est hyper bien passée, où là, on découvre la liberté aussi de voyager. On se dit, en fait, on a un van, on s'arrête où on veut, quand on veut. Et là, j'ai découvert aussi ma façon de voyager. de tout ce que j'avais pu expérimenter dans le passé, le road trip, c'est ma façon de voyager. C'est là où je me sens moi, c'est là où je me sens plus à l'aise, c'est là où je suis le plus libre. Donc aujourd'hui, je voyage beaucoup comme ça. Ensuite, quand je suis rentrée de Nouvelle-Zélande, c'est là où je suis partie seule. J'ai quitté mes amis. Et là... Je suis arrivée à Sydney et j'ai rencontré des gens.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu es arrivée, tu étais en auberge ? Oui, j'étais dans les auberges.

  • Speaker #1

    Pour le coup, je n'avais rien anticipé.

  • Speaker #0

    Tu savais juste que tu atterrissais là-bas en auberge ? Oui. Tu avais déterminé une période en auberge ?

  • Speaker #1

    En fait, je savais que j'avais de fin novembre à février. Oui. pour voir ce que j'avais envie de voir. Je ne savais pas ce que j'avais envie de voir, ce que j'avais envie de tout voir. Je savais que je ne pourrais pas tout voir dans ce laps de temps.

  • Speaker #0

    C'est tellement grand.

  • Speaker #1

    Donc, l'idée, c'était de dire, en fonction des rencontres, en fonction de l'argent, en fonction de la météo, fais comme tu as envie de faire.

  • Speaker #0

    Vraiment, au feeling à 3000%.

  • Speaker #1

    Et en fait, j'ai fait des rencontres incroyables. J'ai créé des amitiés que j'ai toujours aujourd'hui, des gens que j'ai vus une fois dans ma vie, pendant une semaine. Quand j'étais à Sydney, ce que je me suis dit, c'est Étant donné que tu veux voir plein de choses, il faut que tu t'organises. Et tu ne peux pas partir seule comme ça parce que tu vas louper des choses et surtout des infos. Moi, je suis quelqu'un de très curieux à la base et je n'aime pas ne pas savoir. Donc, quand j'allais visiter des endroits, j'aimais connaître l'histoire. J'aimais savoir d'où ça vient, pourquoi c'est comme ça, pourquoi ça a été construit comme ça, par qui, etc. Donc du coup, je me suis inscrite dans une agence pour faire des cours voyage. Une agence qui propose des excursions de deux jours, trois jours, quatre jours, cinq jours, une semaine, etc. Donc c'est des groupes de gens que tu ne connais pas avec un guide et tu dors soit dans des hôtels, soit dans des tentes, ça dépend. C'est comme tu choisis. Donc moi, j'ai choisi d'en faire deux. J'ai fait une première excursion. de Melbourne à Adelaide. Donc ça, c'est la Great Ocean Road que j'ai fait avec un groupe de gens que je ne connaissais pas. Donc là, tu fais de belles rencontres et puis tu apprends à vivre ensemble. Et puis en fait, on vient tous des quatre coins du monde et on a tous des références différentes. Et c'est hyper enrichissant. Moi, j'ai adoré ce voyage-là. De là, dans ce voyage, j'ai rencontré deux filles absolument adorables, une Canadienne et une Danoise, avec qui on s'est vraiment liées d'amitié fort. Et à l'issue de cette semaine, on s'est dit, qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce que vous avez des trucs de prévus ? Non, moi non plus. Ok, qu'est-ce qu'on fait ? Et donc là, on a prévu un nouveau voyage, une nouvelle excursion à Kangaroo Island, toutes les trois, avec un autre groupe qu'on ne connaissait pas. Et une fois qu'on est rentrés, moi j'ai pris un bus pour aller jusqu'au centre de l'Australie, à Uluru, où j'étais déjà allée la première fois. J'ai pris un bus, et là, il faut t'imaginer que tu... passes à peu près 20 heures dans le bus.

  • Speaker #0

    Le petit bus, comme les bus au scolaire, c'était pas le bus de voyage.

  • Speaker #1

    Et c'est 20 heures dans le bus. C'est interminable. Tu traverses la moitié du pays, c'est interminable. Et t'arrives en plein milieu du désert, du sable rouge, rien.

  • Speaker #0

    Rien. Le néant.

  • Speaker #1

    Le néant. Les routes sont vides. T'as pas de station. T'as une station tous les 400 kilomètres. C'est le néant. C'est incroyable. Et là, j'étais seule et j'ai fait une nouvelle excursion. avec un nouveau groupe. Et là, je dormais dans des... Comment ça s'appelle ? Des swag bags. En fait, c'est un espèce de sac de couchage en toile de jute épais à la belle étoile.

  • Speaker #0

    Ok, là, t'as vraiment ton sac. Hop, dors, vas-y. Par terre.

  • Speaker #1

    Et on te dit, peut-être qu'il y aura des serpents. C'est pas grave. Bouge pas, ils viendront pas.

  • Speaker #0

    C'est rassurant. Et t'avais déjà, avant ça, voyagé un peu comme ça, à Natchi, t'en avais pas ? Non, jamais. Ok.

  • Speaker #1

    jamais de la vue. À une tente, à minima une tente. Mais pas en te disant peut-être qu'il y a des araignées qui vont te monter dessus, on sait pas. Non là c'est la première fois et j'ai pas beaucoup dormi, mais ça a été une expérience incroyable parce que du coup tu te retrouves au milieu du désert, le ciel étoilé, la voie lactée, c'est des choses que tu vois pas tous les jours et tu te rends compte de la chance que tu as d'être ici à ce moment là et de vivre ce que tu es en train de vivre. Et ensuite je suis rentrée du coup sur Brisbane. où là j'ai commencé mes études. En pleine veillée.

  • Speaker #0

    Et c'était parti.

  • Speaker #1

    Et là c'est parti quoi. Et là tu découvres une résidence étudiante. Moi j'ai été dans une résidence où c'est des petites maisons de 4 personnes. Tu ne choisis pas tes colocataires. Chacun a sa chambre, sa salle de bain et ensuite on partage la cuisine et la pièce commune. Et donc je rencontre mes colocs, une Allemande, un Néo-Zélandais, un Australien qui étaient tous à la même université que moi, qui se trouvaient à 1,5 km à pied. dans une réserve de kangourous. Donc tu vas à pied à l'école et tu croises des kangourous sur ton chemin. Ça, c'est un truc que tu ne vises pas en France. Oui,

  • Speaker #0

    tu as plein d'étapes. C'est marrant de voir du coup, comme on dit, comme tu disais, vraiment au feeling, comme une étape en amène une autre. Et que c'est ça qui a construit vraiment toute ta période de voyage entre novembre et février. Si on revient du coup au moment où tu atterris en Australie pour la première fois, avant toutes tes aventures qui ont l'air hyper bien et tout, quand tu arrives en Australie... Est-ce que tu réalises que tu es à des milliers de kilomètres de chez toi, que tu es dans un tout autre pays ? Comment ça se passe vraiment ton arrivée en Australie, maintenant que tu es seule ?

  • Speaker #1

    J'ai été très stressée la dernière fois, mon tout premier voyage. Quand je suis arrivée à l'aéroport, j'avais des notions d'anglais. J'étais en terminale, j'ai toujours eu une belle appétence pour les langues, donc j'ai toujours eu un bon niveau d'anglais. Mais c'est de l'anglais que tu apprends à l'école. Et en fait, quand je suis arrivée à l'aéroport en Australie, avant de rencontrer ma famille, je passe les douanes et là, le douanier me parle et je ne comprends rien. Mais pas un mot.

  • Speaker #0

    Donc ça, du coup, sur ton tout premier voyage, les six semaines.

  • Speaker #1

    Il me parle et je ne comprends pas du tout de ce qu'il me dit. Et là, je commence à me dire mes sévères et je me dis que je viens de faire une énorme connexion. Je ne parle pas du monde, c'est joli. Et dans ma tête, je panique. Je me dis, mais j'ai pas anticipé le fait que j'avais un accent. Ouais,

  • Speaker #0

    c'est vrai, c'est un...

  • Speaker #1

    Et là, j'ai commencé à paniquer, à me dire, mais qu'est-ce que je vais faire ? Et du coup, je lui demande de répéter une fois, deux fois, trois fois.

  • Speaker #0

    Et j'ai l'air...

  • Speaker #1

    Sorry, I'm French, I don't understand. Et le gars, hyper gentil, me dit, oh, mais it's okay. Et en fait, il m'a rassurée. Il s'est mis à articuler et tout. Et là, j'ai compris ce qu'il me disait. Et c'est là aussi, je pense, que le coup de foudre a opéré un peu parce que je me suis dit, putain, en fait,

  • Speaker #0

    le mec me rassure.

  • Speaker #1

    Moi, j'avais eu une expérience en Angleterre précédemment où j'avais vécu un peu en Angleterre, où j'avais travaillé en Angleterre. Les Anglais n'ont pas du tout la même attitude. Les Anglais, tu ne comprends pas, ils s'agacent très vite.

  • Speaker #0

    Du coup, c'était totalement l'opposé que tu avais eu.

  • Speaker #1

    Et ça m'a rassurée tout de suite. Alors que j'étais paniquée, ça m'a rassurée tout de suite en me disant, OK, bon, eux, ils font l'effort d'essayer de me comprendre et de se...

  • Speaker #0

    Donc là, ça t'a mis en confiance, t'as dit c'est bon, je peux avancer. Et la deuxième fois, quand tu retournes cette fois-ci seule, sans famille d'accueil derrière pour t'accueillir, en étant livrée vraiment à toi-même, en n'ayant rien prévu, à ce moment-là, comment tu te sens ?

  • Speaker #1

    Excitation au max.

  • Speaker #0

    Ah ouais ?

  • Speaker #1

    Excitation au max parce que j'avais l'impression de revenir en terre connue. Et pour le coup, je me dis ça y est, je suis à la maison. Ça y est, j'arrive chez moi.

  • Speaker #0

    Je suis là.

  • Speaker #1

    Je suis chez moi. Et puis l'accent, du coup, je m'y étais fait. Donc, ce n'était plus une surprise. Je savais où j'allais parce que je partais en Nouvelle-Zélande tout de suite. Donc, je savais aussi où j'allais. Et en fait, j'avais hâte. J'avais qu'une hâte, c'était de profiter de tout ça. C'était d'en prendre plein les yeux, d'en prendre plein les oreilles, de rencontrer des gens, de découvrir des paysages. Enfin, j'avais hâte. Je voulais bouffer ce voyage à 1000%. Donc,

  • Speaker #0

    au final, toute la partie stress, peur, appréhension, elle... t'as été enlevée avec les premières six semaines qui t'ont permis vraiment de tâter un peu le terrain savoir où est ce que tu vas et ensuite tu avais peut-être ce poids en moins de l'inconnu du coup la deuxième fois qui a fait que ça allait beaucoup mieux même si au final tu n'avais pas de

  • Speaker #1

    point de repère parce que tu connaissais personne ça a quand même été non ça a été beaucoup plus facile et puis il y a aussi un point qui a joué beaucoup pour me rassurer c'est la sécurité En Australie, durant mon premier voyage de six semaines, je me suis sentie en sécurité. Il y avait beaucoup de police dans les rues, il y avait très peu de délinquance, très peu de gens chelous dans les rues, et ça m'a beaucoup rassurée pour mon premier voyage. Et le deuxième voyage, quand je suis arrivée, je savais ce qui m'attendait. Je savais que c'était un pays rassurant, sécurisant. Et du coup, ça m'a aussi déstressée de me dire oui, je suis loin de chez moi oui c'est un nouveau voyage, c'est un nouveau challenge, je viens construire ma vie ici, mais je suis rassurée parce que j'ai un point de repère malgré tout qui est à Melbourne, ma famille d'accueil avec qui j'avais gardé des contacts, donc je savais que dans tous les cas ils étaient là pour moi, ils m'avaient dit si tu as besoin tu viens nous voir etc. Et j'étais allée les voir d'ailleurs en m'arrivant. Le fait est que j'avais ce premier point d'attache à Melbourne, et après je me suis dit, je suis rassurée d'être là parce que je connais un peu, et j'ai envie d'être là surtout, j'ai très envie d'être là.

  • Speaker #0

    Ok, donc là c'était la suite logique, c'est bon l'aventure peut commencer. Et du coup tu parlais que tu avais fait les excursions, où tu rencontres un petit peu des gens, tu rencontres ces filles que tu viens de rencontrer, au final tu te retrouves à partir avec elles. Comment ça se passe les liens que tu crées avec les gens ? Parce que je trouve que quand on est en voyage, c'est... vachement différent de quand on est dans notre vie normale tu vois là il faut du temps pour construire une amitié là où on voyage tu vas plus facilement accroché à bah tiens viens on va là bas vas-y viens avec nous et tout et tu te retrouves facilement pote du jour au lendemain comment tu as vécu ça est ce que c'était facile pour toi ou est ce que tu avais un peu d'appréhension moi tu vois je sais que je suis quelqu'un d'un petit peu timide quand même à la base donc de donc d'être face à des nouvelles personnes Tu sais, ça demande un petit temps d'adaptation. Toi, comment tu as vécu ces liens, ces relations, ces amitiés, tout ça ?

  • Speaker #1

    Moi, de base, je suis quelqu'un d'assez ouverte et très sociable. J'aime parler aux gens, j'aime rencontrer de nouvelles personnes. C'est un truc qui m'anime beaucoup. J'aime raconter mes expériences et j'aime aussi en entendre de la part des autres. Et je trouve, ce qui nous rapproche en voyage et ce qui facilite les rencontres, c'est qu'on a une situation qui est commune. On est tous... loin de chez nous, on est tous seuls, on est tous loin de nos familles, loin de nos repères, loin de nos amis. Et du coup, on cherche à créer du lien qui soit fiable et qui soit rassurant. Pour moi, je fais le parallèle avec les téléréalités, où quand on écoute des gens de téléréalités qui sortent de téléréalités, surtout à l'époque de Love Story, etc., où c'était des téléréalités d'enfermement, les gens disaient que les liens se créaient très vite. parce qu'on était enfermé parce qu'on n'avait pas on n'avait pas de possibilité de se raccrocher à l'extérieur et bah c'est exactement la même chose quand on est en voyage et surtout quand on est seul on est seul on est un peu sans défense on n'a pas de backup donc si tu veux tu te livres tu te livres de manière très naturelle et très authentique à des gens que tu ne connais pas et eux font la même chose et ça se ressent les relations authentiques elles se ressentent et du coup moi j'ai créé du lien Très naturellement, avec plein de gens. Il y en a avec qui ça a matché pendant une semaine, et puis au bout d'une semaine, chacun a pris sa route, et on ne s'est jamais revus, on ne s'est jamais reparlés. Et ça a été génial. Et il y en a d'autres avec qui on a eu envie de poursuivre le voyage ensemble, de se dire, on n'a pas fini, on ne s'est pas tout dit, on a encore des choses à partager, et on a envie de partager des choses ensemble, on a envie de découvrir des trucs ensemble. Ça a été le cas avec mes copines canadiennes et danoises, avec qui on a prolongé un nouveau voyage ensemble.

  • Speaker #0

    Ok, c'est marrant. Au final, chaque personne, sa relation, enfin chaque relation avec chaque personne est unique. Est unique, exactement. Mais je trouve ça fou, cette capacité qu'on a de créer du lien facilement. Et en effet, je pense que le contexte joue beaucoup là-dessus. Et quand on dit l'homme animal social, au final, on retrouve vachement ça. Quand on est seul du vrai à nous-mêmes, on va aller spontanément créer du lien.

  • Speaker #1

    Il y a aussi un autre truc par rapport au lien qui est intéressant. Ouais. Moi, je sais que je n'ai pas forcément ce besoin-là. Moi, je suis plus favorable à créer du lien avec des gens qui n'ont pas la même culture ou la même nationalité que moi. Quand je suis en voyage, en plus, j'ai d'autant plus l'envie d'aller rencontrer des gens qui ne sont pas de chez moi. Parce que je me dis que c'est une occasion en or, justement, de rencontrer des gens qui sont d'ailleurs, plutôt que d'aller vers des gens qui sont de chez moi, qui pourraient potentiellement... devenir mes amis à la maison.

  • Speaker #0

    Des Français, on a des millions en France.

  • Speaker #1

    Des millions de Français. Donc, va pas vers des... Enfin, c'est pas va pas vers des Français, mais...

  • Speaker #0

    T'es à l'étranger, t'es ailleurs, c'est pour voir d'autres trucs. C'est ça.

  • Speaker #1

    Je privilégie... En tout cas, c'est ça. Durant tous mes voyages, j'ai toujours privilégié des rencontres d'étrangers plutôt que des rencontres de Français.

  • Speaker #0

    Ouais. Alors que pourtant, ça peut être plus facile d'aller vers les Français. Notamment au début, parce que on va trouver plus de points de repère avec... la barrière de la langue, la culture, les connaissances, etc. Et toi, du coup, en arrivant, tu as été un petit peu vers des Français quand même ?

  • Speaker #1

    Je l'ai été parce que dans la résidence où j'ai vécu pendant mes études...

  • Speaker #0

    Et avant tes études, du coup, en arrivant... Ah non. Ta période de voyage, du coup.

  • Speaker #1

    Non, sur ma période de voyage, je ne voulais pas de Français. Et je me souviens que c'était une de mes questions quand je m'inscrivais aux excursions, quand je me suis inscrite aux deux excursions en... C'était mes questions. Je voulais savoir s'il y avait des Français dans l'excursion. Et quand il y en avait, je demandais combien. Et s'il y en avait beaucoup, je n'allais pas à l'excursion. Je demandais une autre.

  • Speaker #0

    C'est courageux quand même de faire cet effort-là. Ok, je ne veux pas avoir de Français, je ne veux que des gens hyper différents, qui ne parlent pas ma langue et qui vont être totalement différents. Qu'est-ce que tu allais chercher vers ces personnes qui sont différentes ?

  • Speaker #1

    C'est une bonne question parce que... Je pense que je me suis jamais demandé...

  • Speaker #0

    qu'est-ce que je vais chercher ou de quoi j'ai besoin dans ces rencontres. À mon sens, c'est plus la soif d'apprendre, la soif de rencontrer des gens que je ne pourrais pas rencontrer à côté de chez moi. Encore une fois, et j'en reviens un peu à la base de mon histoire, c'est les histoires que ma mère me racontait, de ses rencontres, de ses histoires d'amour qu'elle a pu vivre à l'étranger, etc. J'ai toujours été... vraiment émerveillée de me dire mais en fait on peut créer du lien avec des gens qui parlent pas notre langue, qui n'ont pas la même culture, qui n'ont pas les mêmes repères, qui n'ont pas les mêmes références et on peut créer du lien fort avec eux et du coup je pense que j'ai toujours voulu à mon tour créer ça et me dire moi aussi je veux pouvoir me dire que j'ai des connaissances partout. Je me souviens que ma mère quand j'étais jeune me montrait une boîte en bois dans laquelle elle avait répertorié toutes les adresses des gens qu'elle avait rencontrés au fil de ses voyages. À l'époque, il n'y avait pas d'Internet, etc. Oui, c'est vrai. Elle avait des courriers. Et en fait, dans sa boîte, elle avait plein de courriers de gens du monde entier. Et elle me disait, tu vois, là, c'est un Brésilien, là, c'est un Grec, là, c'est une fille qui vient du Congo. Et en fait, elle avait cette boîte avec cette espèce de répertoire de gens du monde entier. Et je pense que j'ai toujours eu le désir de faire un peu la même chose et de me dire, mais moi aussi, je vais avoir des repères partout dans le monde, de me dire, ah, t'es allée dans ce pays ? Ah, ben moi, je connais quelqu'un qui est là-bas. Je pense que ça m'a toujours animée, ce truc de me dire, je veux avoir des points de repère dans le monde entier. Le monde n'a pas de frontières pour moi.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Ouais, le côté un peu unité, t'as voulu peut-être un petit peu, ouais, reproduire ce que ta mère a fait, tout ça. C'est clair, si elle t'a vendu un peu du rêve, au final, avec ses histoires, tu t'es dit, ben, ça me donne envie, c'est parti. Et donc tu as fini ta période de voyage, de vadrouille, vient le moment de la rentrée. Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Ça n'a rien à voir avec la France parce que le système scolaire là-bas, il est très différent. Tu choisis tes cours, donc tu choisis les cours auxquels tu souhaites t'inscrire, ce qui signifie que tu choisis aussi tes horaires, parce que du coup le cours est proposé sur différentes horaires de la journée. Donc tu choisis à quelle heure tu peux participer au cours. Moi, très rapidement, le premier semestre, je me suis un peu fait renfler parce que je n'avais pas cette notion. Donc, j'avais une semaine de cours éparpillée sur plein d'heures différentes. Et le deuxième semestre, je m'y suis pris beaucoup plus à l'avance. Et du coup, j'avais condensé l'ensemble de mes cours sur trois jours. Donc, je faisais trois jours assez intenses. Mais par contre, après,

  • Speaker #1

    j'avais le reste de la semaine libre,

  • Speaker #0

    ce qui me permettait de partir en vadrouille quand je le voulais. À l'école, j'ai fait un duétie, donc un bachelor. de marketing international, ça a été l'année la plus enrichissante de tout mon parcours scolaire parce que les profs, c'était des intervenants, des professionnels qui venaient du monde entier, qui ramenaient leur bagage de leur propre culture. Dans ma classe, je n'avais que des internationaux, très peu d'Australiens, beaucoup de gens d'Europe, d'Asie, d'Amérique du Sud, d'Amérique du Nord. Donc là, on avait vraiment une représentation du monde qui était assez incroyable. Et du coup, chacun partageait ses expériences. Ah bah moi, je sais que dans mon pays, ça se passe comme ça. J'ai un exemple en tête qui est assez flagrant, où on parlait des rendez-vous, des meetings importants, où l'idée, c'était de dire, par exemple en Allemagne, il est hors de question de faire un meeting, d'arriver en retard, et de dépasser l'heure prévue de la réunion. En France, on est les rois du monde pour arriver en retard.

  • Speaker #1

    Et déborder les réunions à chaque fois.

  • Speaker #0

    En Allemagne, c'est impensable. Pour eux, c'est un manque de respect. En Amérique du Sud, si tu arrives à l'heure, c'est un manque de respect. Il faut arriver en retard. En Asie, en Chine en l'occurrence, il faut arriver avec un cadeau. Le cadeau, ton hôte ne l'ouvre pas devant toi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est tous les business habits, les us et coutumes de chaque pays.

  • Speaker #0

    Et du coup, c'est pour ça que... que je dis que ça a été l'année la plus enrichissante de mon parcours parce que c'est là où j'ai le plus appris du monde et des coutumes du monde et de comment ça fonctionne dans chaque pays. Et vraiment, c'est là où je me suis rendue compte qu'on a tous des cultures très différentes. Pour autant, on arrive à vivre ensemble.

  • Speaker #1

    C'est vrai, ça c'est beau. C'est beau. Je trouve que c'est enrichissant, c'est intéressant aussi parce que quand tu restes dans ton pays ou chez toi, tu apprends, ça se passe comme ça, en réunion, en entreprise, etc. Et c'est intéressant de voir qu'il n'y a pas qu'une seule manière de procéder, et qu'il y en a plein d'autres, et que c'est ni bien ni mal, c'est juste différent. Et c'est hyper enrichissant. Et c'est vrai que moi aussi, j'étais partie à l'étranger pour une année d'études, et j'avais trouvé ça super intéressant qu'on ait des travaux de groupe, où on n'était que des internationaux, tu vois, et que chacun dise Ah bah moi, dans mon pays, c'est comme ça, ah bah moi, dans mon pays, c'est comme ça, et comme ça, comme ça. Et du coup, comme tu dis, c'est enrichissant, et ça apporte beaucoup, ça c'est clair. Du coup, euh... Ta vie à côté de la fac, c'est comment la vie étudiante quand on est international en Australie ?

  • Speaker #0

    C'est assez dingue. Mon premier semestre, je le fais en résidence étudiante. Je pense que j'avais une part de moi qui avait aussi besoin de me rassurer sur l'endroit où j'allais vivre. Le fait de me dire que j'étais avec des internationaux, c'était rassurant parce qu'encore une fois, on se rejoint sur on est tous loin de chez nous, on n'a pas de repère, on n'a pas de famille. Et du coup, on a besoin tous de créer du lien et un lien qui est plutôt sain. Donc ça, c'était cool. La résidence, elle était juste magique. C'est ce que tu vois dans les séries américaines avec deux piscines, un terrain de basket, un terrain de volley, de beach volley, une salle pour faire la bringue. C'était incroyable. Des barbecues à tous les coins de rue parce que du coup, c'était un mini village. Les maisons, c'était des maisons à deux étages. Donc, tu avais un appartement au rez-de-chaussée, un appartement au premier étage. Et c'était que des petites maisons comme ça.

  • Speaker #1

    Et c'était que des étudiants internationaux dans l'Afrique ? Énorme. Il n'y avait que des étudiants.

  • Speaker #0

    Et je pense que sur l'ensemble de la résidence, on devait être 80% d'étrangers.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Donc, c'était assez incroyable. Il y avait beaucoup de Français. Donc, c'est là aussi où j'ai rencontré pas mal de Français avec qui on a beaucoup fait la fête.

  • Speaker #1

    Oui, du coup. Parce que ça devait bien faire la fête quand tu n'as que des étudiants, des gens qui viennent de partout. Franchement, c'était...

  • Speaker #0

    On faisait la fête tout le temps. Mais tout le temps.

  • Speaker #1

    Matin, midi, soir. Et on avait un temps de soutien.

  • Speaker #0

    C'était fait pour... On avait, je te dis, des barbecues à tous les coins de rue. Il y avait le terrain de beach volley. Il n'en faut pas plus.

  • Speaker #1

    Il n'en faut pas plus.

  • Speaker #0

    Tu avais la piscine. Alors, on avait une piscine un peu olympique, tu vois, pour les gens qui voulaient faire de la piscine. Puis, on avait une piscine plus chill avec une espèce de jacuzzi au bout. C'était nymphes, quoi. C'était du grand nymphes. Et pour autant, on était tous à fond dans nos études. On était hyper sérieux pour rendre nos devoirs, etc. Mais ouais, c'était fou. Et là, pour le coup, le groupe de Français que j'ai rencontré, avec qui je me suis très bien entendue, on a décidé de faire une excursion à Cairns ensemble, entre Français, du coup. Mais moi, j'avais toujours ce petit malaise parce que quand on faisait des soirées, forcément, il n'y avait pas que des Français, il y avait les internationaux. Et en fait, nous, les Français, alors je généralise un peu, tu vas me dire, toi, comment tu l'as vécu à l'international aussi ? Parce que j'imagine que tu étais aussi avec d'autres Français. Moi mon ressenti c'est que quand on est une majorité de français on a tendance à parler français.

  • Speaker #1

    Ouais non ça c'est vrai. C'était un petit peu malaisant tu dis mais putain il y en a à côté ils vont pas comprendre ce qu'on dit et tout. Mais on parle anglais quoi mais oui il y a cette tendance à parler français et...

  • Speaker #0

    Ouais et moi j'étais toujours gênée de... d'entendre parler français alors qu'on avait un ou... on était peut-être 7, 8 français mais il y avait un ou deux étrangers avec nous. qui ne parlaient pas français. Et du coup...

  • Speaker #1

    Ça les exclut un peu.

  • Speaker #0

    Français prenaient le dessus. Et en fait, les étrangers étaient très vite exclus. Et au final, ils finissaient par quitter la conversation. Et moi, j'étais toujours gênée de ça parce que je me disais, c'est pas cool parce qu'on les exclut, on se referme sur le problème.

  • Speaker #1

    C'est pas le but.

  • Speaker #0

    Et j'étais pas hyper à l'aise avec ce format-là. Ce qui m'a poussée au deuxième semestre à déménager de la résidence et à intégrer une maison. en dehors du coup de la ville où se trouvait mon université. Et en fait, ma requête était assez simple, je voulais une maison avec des locaux, des Australiens.

  • Speaker #1

    Ok, là tu t'es dit c'est bon, je vais m'immerger. Ouais. M'immerger.

  • Speaker #0

    M'immerger,

  • Speaker #1

    c'est ça. Chez les Australiens.

  • Speaker #0

    Et là je voulais 100% d'Australiens dans ma colonne. Il n'était plus question d'avoir d'autres étrangers. parce que je les côtoyais à l'université. Du coup, j'avais créé des liens intéressants avec...

  • Speaker #1

    Tu avais déjà fait quelques mois avec beaucoup d'étrangers, etc.

  • Speaker #0

    Donc là, l'idée, c'était de me dire... Et puis, encore une fois, je pense que c'est important, c'est que moi, dans ma tête, j'allais vivre en Australie. Donc, mon deuxième semestre, c'était dans ma tête. C'est mon dernier semestre d'école. Et après, je vis là, quoi. Après, je cherche un boulot,

  • Speaker #1

    je m'installe. C'est vrai. t'étais dans cette optique là ? Voilà,

  • Speaker #0

    mon optique c'était de dire je m'installe donc là bah voilà c'est bon j'avais ma voiture, j'avais acheté une voiture, j'allais au centre commercial, j'avais trouvé un petit boulot au magasin L'Occitane du centre commercial, j'ai été embauchée simplement parce que j'étais française, aucune autre raison valable, mais du coup voilà moi mon objectif c'était de m'installer donc je me suis dit bah maintenant voilà faut que je me trouve une maison dans laquelle je vais vivre même au delà de mes études, il faut que je puisse trouver un logement quoi. Et donc j'ai trouvé ma petite maison avec mes colocs qui étaient que des garçons, que des australiens, ça m'allait très bien. Et là j'ai vécu, c'est encore une autre vie. C'est fou parce que t'es chez toi, c'est ta maison, c'est ta cuisine, c'est ta vaisselle, c'est... C'est chez toi. Ma voiture garée dans l'allée, c'est mon jardin, c'est chez toi. Alors, tu le partages avec tes collègues, bien sûr, mais...

  • Speaker #1

    Il y a peut-être moins cette notion de je suis de passage Ouais,

  • Speaker #0

    c'est exactement ça. T'as exactement dit le mot, c'est je n'étais plus de passage Quand j'étais dans ma résidence étudiante, c'est un état. C'est-à-dire que tu sais que tu es là parce que tu es étudiant. Là, je suis passée du statut d'étudiante au statut de résidente.

  • Speaker #1

    Résidente qui va à l'école en Australie.

  • Speaker #0

    J'allais à l'école, j'allais finir mes études, mais j'avais ma maison, ma voiture, mon boulot, et je savais qu'à l'issue de mes études, je rentrais dans la vie active pour vivre en Australie.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce qu'on voit l'évolution dans ton état d'esprit entre le moment de je vais apprendre l'anglais à je deviens résidente Et on voit que tu passes vraiment par toutes ces étapes de... Ok, j'ai un peu peur, je ne sais pas où j'atterris. En fait, ça va, ça va bien. J'ai des points de repère. Je connais un tel. Je me fais des potes. Et une fois que tu as validé un peu toutes ces étapes, tu vois, tu arrives à, c'est bon, je commence à être résidente. Et tu mets vraiment tes petites pierres à l'édifice étape par étape. Oui,

  • Speaker #0

    et puis tu as une routine qui s'installe aussi malgré tout, tu vois. Même si j'ai eu une première période où c'était du voyage, après je me suis installée dans la résidence avec mes... Mes potes internationaux, on allait toujours dans les mêmes boîtes de nuit le week-end. Enfin, je veux dire, les rituels étaient là malgré tout, tu vois.

  • Speaker #1

    Au bout de combien de temps tu as commencé à sentir ces rituels s'installer et que ça devienne un peu une routine ?

  • Speaker #0

    Parce que moi,

  • Speaker #1

    je trouve, tu vois, que c'est au bout de quand même quelques mois. Je trouve que tu as peut-être 4-5 mois où ça reste un peu de la nouveauté, même si tu fais un peu les mêmes choses. Et au-delà de 4-5-6 mois, là, tu commences à te sentir, tu vois, dans le truc, dans la vie.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça. En fait, quand j'étais à la résidence, comme tu disais, je me sentais encore...

  • Speaker #1

    C'est le mètre,

  • Speaker #0

    ouais. T'as toujours l'excitation de temps en temps, t'as des espèces de flashs de te dire Waouh, je suis en Australie, je suis française, je suis en Australie, je suis en train de vivre cette vie, c'est moi qui suis en train de vivre cette vie Donc t'as des espèces de flashs qui te ramènent à la réalité puis qui te font prendre un peu de hauteur sur la situation que t'es en train de vivre. Et une fois que j'ai eu déménagé dans ma maison, donc au deuxième semestre, effectivement c'est au bout de... 4-5 mois je pense, là la tendance elle s'inverse. C'est-à-dire que tu n'es plus dans la nouveauté. Tu es dans les rituels,

  • Speaker #1

    tu es dans le petit quotidien, tu es en vie.

  • Speaker #0

    Et du coup, ça devient la normalité. Moi, ma maison était sur Piloti avec vue sur l'océan. C'était normal. Je me levais le matin, je regardais l'océan. De temps en temps avec mon colloque, on regardait les infos françaises sur France 2. La seule chaîne qu'on captait française, c'était France 2. On regardait les infos sur France 2 et j'avais l'impression que ce n'était même pas chez moi. Je regardais des infos de pays étrangers.

  • Speaker #1

    Au final, tu as vraiment basculé. Tu t'es adaptée au final.

  • Speaker #0

    C'est une évidence.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Je sais qu'il y en a certains qui revendiquaient ce truc de moi, je suis française Moi, au contraire, c'était devine Ce n'est pas que je n'osais pas le dire, c'est que déjà, j'étais fière qu'on n'arrive pas à reconnaître mon accent. Déjà, c'était une fierté de ma part, une fierté pour moi de me dire, je me suis tellement fondue dans la masse que tu ne sais même plus dire d'où je viens.

  • Speaker #1

    Tu te sentais plus vibrée en étant en Australie qu'en étant en France. D'accord, c'est marrant ce sentiment-là. Tu vois,

  • Speaker #0

    le fait d'aller surfer le matin avant d'aller en cours, le fait de rentrer chez moi.

  • Speaker #1

    Quelle lubie, sachant qu'un an, un petit peu plus d'un an en arrière, tu étais à Grenoble, on s'en fout de ton déu.

  • Speaker #0

    ce changement de life et du coup tu arrives quand même à te dire purée mais cette vie quoi bah non parce que je me disais bah c'est la normalité c'est normal genre c'est ce que je voulais et du coup c'est tellement ça a tellement été ancrée en moi de ces

  • Speaker #1

    sept villas que je veux vivre que si tu veux c'était devenu ok c'est bon j'y suis c'est ma vie et tu te sens comment une fois que tu as réussi à atteindre cette vie qui est un marché

  • Speaker #0

    Je suis au max.

  • Speaker #1

    L'épanouissement. Ah ouais.

  • Speaker #0

    Je suis au max. Je suis au max de mon épanouissement. Je me sens bien, je me sens bien dans ma peau, bien dans mon corps, bien dans ma tête. Je me dis mais qu'est-ce qui peut m'arriver ? Rien ne peut m'arriver. Rien. J'avais des soucis de bagnole. J'ai eu un accident de voiture quand j'étais là-bas. J'ai eu un accident de voiture grave. où je me suis endormie au volant, ma voiture a tapé une autre voiture à plus de 120 km heure. Ça aurait pu être fatal, clairement. Mais c'était pas grave.

  • Speaker #1

    Tu peux mourir tranquille à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Je suis en Australie, je vis ma bestie.

  • Speaker #1

    Et dans tout ton parcours, du coup, entre le moment où tu arrives en Australie toute seule, après la Nouvelle-Zélande, et le moment où là, tu arrives à ton objectif ultime, est-ce que tu passes par des phases un peu plus down, où tu as un peu de coup de blouse, tu vois, des moments où quand même chez moi, enfin chez moi, du coup, Du coup, voir mes parents en France, ça me manque.

  • Speaker #0

    J'ai eu plusieurs coups de blues. Pendant cette période où j'étais en Australie, on a perdu un ami dans mon groupe de copines qui s'est fait assassiner. Et ça a été un gros choc. C'est une de mes amies qui m'a téléphonée pour me prévenir. Ça m'a rappelée à la réalité.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Je vais pas dire que ça m'a encore plus éloignée de la France, mais ça a été très compliqué parce que d'un côté je me disais c'est vraiment dangereux la France et c'est vraiment une vie de merde d'être en France et de mourir à 19 ans tuée par arme à feu c'est vraiment horrible. Et je regardais ma vie et je me disais, moi je suis là, je vis tout ça de cool, et à la fois je me disais, mais du coup la tristesse. d'avoir perdu ce pote, je la vis seule. Je ne peux la partager avec personne parce que mes amis qui partageaient ma douleur étaient en France.

  • Speaker #1

    Oui, et puis à l'époque, en plus, comme tu disais, il n'y avait pas tous les téléphones, autant que ça.

  • Speaker #0

    On n'avait pas la 4G, c'était de l'Internet ADSL.

  • Speaker #1

    C'était compliqué. On partageait moins, on pouvait moins se joindre les uns les autres comme on peut le faire aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Oui, donc c'était compliqué. C'était limité, les appels étaient limités, tu pouvais pas téléphoner en illimité à tes potes en France donc c'était très restreint et il y a eu cette étape là où ça s'est mis un coup moral où je me suis dit je savais que je pouvais pas rentrer de toute façon c'était pas possible parce que j'avais pas les moyens mais mais ça a été compliqué de rester là bas loin de savoir que mes amis étaient ensemble, mon groupe d'amis était ensemble en France pour se soutenir et que moi, j'étais loin. Ça, c'était compliqué. Il y a eu ça, il y a eu une naissance dans ma famille. Un de mes petits cousins, mon premier petit cousin qui est né quand j'étais en Australie. Là aussi, je me suis dit, je suis en train de louper un truc. Il se passe des choses dans ma famille, ça évolue. Moi, je suis là, je suis loin, je ne partage pas leur bonheur. Ça, ça a été un peu compliqué.

  • Speaker #1

    Tu sentais du coup un peu de distance entre ce qui se passait dans tes proches ? les gens qui t'étaient proches et ta vie actuelle. Et ça, ça te plaignait un peu ?

  • Speaker #0

    En fait, c'était très difficile à vivre parce que d'un côté, je me sentais très heureuse là où j'étais. Je me sentais à ma place et très heureuse de ce que j'étais en train de vivre. Et je ne voulais pour rien au monde le changer. Et à la fois, je me sentais m'exclure. Non pas que ma famille ou mes amis m'excluaient, mais moi-même, je me sentais m'exclure de ce noyau-là qui était ma famille et mes amis. Parce que... J'étais loin parce que je ne pouvais pas leur parler comme je voulais et je me sentais m'exclure. Et ça me faisait beaucoup de peine parce que je suis quelqu'un de très attachée à ma famille, à mes racines et à mes amis. Et ça me faisait de la peine de me dire je suis loin, est-ce qu'ils vont m'oublier ? Alors c'est un peu des questions cons on va dire, mais je me disais est-ce qu'ils vont moins me donner de nouvelles ? Est-ce que mon petit cousin va savoir qui je suis ? Est-ce que je vais créer du lien ? Avec lui autant qu'avec d'autres. J'avais été marraine juste avant de partir d'un de mes cousins. Et de la même manière, je recevais des photos de manière régulière de mon filial. Et je me sentais loin de tout ça en fait. Je me sentais loin et ça me faisait de la peine de ne pas avoir besoin d'être auprès d'eux. C'est compliqué mais je ne ressentais pas ce besoin d'être auprès d'eux. Et j'étais triste de ressentir ça.

  • Speaker #1

    Tu culpabilisais un petit peu de je suis bien, je suis loin et je suis bien

  • Speaker #0

    Oui, il y avait un peu de culpabilité. Et puis, malgré tout, c'est un facteur important aussi, la météo. En Australie, moi j'habitais à Brisbane, donc sur la côte est, il fait beau 99,9% du temps, tu as le soleil, tu as la chaleur, tu es bronzée, tu as tes lunettes de soleil sur la tête tout le temps. Quand on arrivait au mois de décembre, janvier, où c'était plein été en Australie et que ma famille m'envoyait des photos sous la neige,

  • Speaker #1

    je me disais... Ça ne te manquait pas, quoi. J'ai peur. Vers le soleil, la plage et tout.

  • Speaker #0

    Oui, mais je me disais... C'est loin de moi tout ça, quoi. C'est loin de moi. Et je n'avais pas du tout envie de rentrer.

  • Speaker #1

    Ouais. Tu étais bien où tu étais. Et malgré tout, les petits moments de down, tu te sentais quand même à ta place, quoi.

  • Speaker #0

    Ouais. Et puis, il y a des moments de stress où tu te fais des films, tu te montres des trucs en disant, putain, s'il arrive quoi que ce soit à n'importe qui de ma famille, je ne suis pas là, quoi. C'est vrai. Et je ne peux pas rentrer demain. Et ouais, tu te fais des petits coups de flic de te dire... Et puis, quand tu n'as pas de nouvelles pendant plusieurs jours... Parce que ça arrive, où t'as pas de nouvelles plusieurs jours, bah tu te stresses un peu, tu te dis est-ce qu'il s'est passé quelque chose, est-ce qu'ils veulent pas me le dire, est-ce que le fait que je sois loin, il m'exclue aussi de ces informations-là.

  • Speaker #1

    Ouais, t'as toutes ces pensées quand même qui viennent.

  • Speaker #0

    On va pas se mentir, j'y pensais pas tous les jours.

  • Speaker #1

    Mais pas de quoi,

  • Speaker #0

    t'as des petits stress. Ou le soir, tu regardes un film toute seule, et puis tu te dis, bah tiens, je sais que telle personne aurait aimé le film. Ou bah tiens, j'aurais aimé passer cette soirée avec telle personne. Ou c'est des petits moments où tu as des petits moments de nostalgie, un peu de tristesse.

  • Speaker #1

    Au final, un petit peu comme si tu es originaire de Lyon et que tu te retrouves à aller habiter à Biarritz et que tu vois moins les personnes.

  • Speaker #0

    Mais je pense que c'est exactement ça.

  • Speaker #1

    C'est la distance. Ouais, ok. Donc au final, tu es dans ta maison de rêve avec tes colocs australiens. Tu es arrivée au summum de ce que tu voulais. Tu restes combien de temps là-bas ?

  • Speaker #0

    Je reste tout le deuxième semestre. Et à l'issue de mon semestre, il y a la remise des diplômes. Et là, je décide de partir de ma coloc, puisque mon frère et ma meilleure amie arrivent pour un voyage de trois semaines. Ils arrivent juste après Noël et ils restent jusqu'après mon anniversaire, donc trois semaines. On part du coup ensemble en road trip en van. Et à l'issue de ce voyage, par connaissance, j'arrive à trouver un couple. d'Australiens qui ont une ferme au plein milieu de rien du tout et qui acceptent de me recevoir en échange de travaux dans la ferme. Et donc, ils m'offrent le gîte et le couvert. Et donc, je travaille avec eux. Et l'idée, on ne détermine pas vraiment de temps pendant lequel je vais rester avec eux. Mais voilà, je vis cette expérience pleinement et je me dis, OK, prenons ce qu'il y a à prendre. C'est un rêve. clairement. Je monte à cheval tous les jours. Mon boulot, c'est de rassembler le bétail, de le changer de champ. Mon boulot, c'est de m'occuper des chevaux. Mon boulot, c'est de m'occuper de la ferme de manière quotidienne. Donc ouais, c'est le rêve. En fait, c'est une nouvelle étape dans le rêve et j'ai envie de dire que je coche une nouvelle case dans ma check list de ce que je voulais faire en Australie.

  • Speaker #1

    Là, tu es vraiment dans la vie. pure australienne, au fin fond de la campagne, avec les chevaux et tout. Ça a dû te changer. Tu as été dans un autre quotidien d'Australien au final, parce que tu étais déjà avec des Australiens dans ta coloc. Et le passage du coup de ton frère et ta meilleure amie avant, ça a dû te faire du bien quand même.

  • Speaker #0

    Ça t'a fait du bien dans le sens où j'étais vraiment heureuse de les accueillir, de leur montrer aussi la vie dans laquelle je m'étais installée. Le fait de les avoir auprès de moi, c'est hyper ressourçant parce que C'est des gens que j'aime fort, je savais qu'on allait se marrer pendant trois semaines, c'est des gens qui ont le même humour que moi, donc je savais qu'on allait passer du bon temps. Et entre-temps, j'ai deux copines qui font partie de mon groupe d'amis en France, qui sont aussi venues en Australie, à Sydney pour le coup, et qui ont décidé de voyager, elles, de leur côté. Donc il n'était pas forcément question de faire un bout de chemin ensemble, mais on décide de tous se retrouver au Nouvel An à Sydney, et de passer le réveillon au pied de... de l'opéra et du Harbour Bridge. Donc on passe quelques jours ensemble et c'est génial parce qu'on a fait encore la fête. On rencontre encore des nouvelles personnes.

  • Speaker #1

    Jour de l'an de ouf.

  • Speaker #0

    Jour de l'an de ouf, mais on est ensemble. Donc pour le coup, on partage encore d'autres choses ensemble. Ouais. Et c'est une expérience qu'on vit. C'est rigolo parce que c'est un peu comme si tu ramenais un peu de la maison.

  • Speaker #1

    Ouais, dans ton quotidien.

  • Speaker #0

    Mais on passe des moments incroyables et avec mon frère et ma mère amies, on s'éclate. Et je vais pouvoir découvrir aussi l'Australie que j'aime, c'est-à-dire l'Australie avec ses plages, l'Australie avec le surf, l'Australie avec ses soirées, ses fêtes, ses rencontres et tout ce que ça a de bon à partager.

  • Speaker #1

    Tout le côté fun de la vie quotidienne. Ça ne te fait pas trop mal au cœur quand ils repartent ?

  • Speaker #0

    Non, parce que je sais ce qui m'attend derrière, je sais que je pars à la ferme après leur départ. Donc je sais que c'est un nouveau pan de l'aventure qui démarre pour moi. Ça me fait un petit pincement qu'ils partent parce que forcément quand tu passes trois semaines 24h sur 24 avec tes amis, avec des gens proches... Quand ils repartent, c'est une petite déchirure, mais c'est un petit pincement au cœur. Et je me dis de toute façon, on va se revoir. Et ils ont vachement aimé l'Australie aussi. Donc, il est question très rapidement de se dire, oh là là, mais on va revenir. On va vite rentrer. On va vite revenir te voir en Australie, etc. Donc, non, ce n'est pas plus difficile que ça.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu te retrouves à la ferme.

  • Speaker #0

    Oui, je me retrouve à la ferme avec Brett et Michel qui m'accueillent. très chaleureusement, avec qui je me sens très vite à l'aise. On partage plein de choses ensemble. Eux ont un quotidien de vrais cow-boys. Pour le coup, Brett, c'est quelqu'un qui a grandi dans cet univers-là aussi agricole. Et il a ce côté cow-boy, c'est-à-dire qu'il ne sort pas sans son chapeau, il ne sort pas sans son équipement. Et très vite, il me met dans le bain, très vite, il me prête un chapeau à lui. Et on va voir un rodéo. Et pendant ce rodéo, il me dit, il faut que tu t'achètes ton chapeau. Il faut que tu achètes ton chapeau de cow-boy parce que tu fais partie de la famille, parce que maintenant, tu es chez nous, etc. Et j'achète mon premier chapeau de cow-boy.

  • Speaker #1

    Au final de étudiante à Grenoble, à cow-boy au fin de l'épreuve. Exactement. Ok, super. Et tu vois, je rebondis sur ce que tu disais avec tes amis avant que tu passes des bons moments. J'ai l'impression que tu es heureuse de la même manière, en fait, peu importe les personnes avec qui tu es. Et on a tendance à dire que peu importe l'endroit où on est, ce qui compte, c'est les personnes avec qui on est. Mais j'ai l'impression que toi, c'est peu importe le lieu où je suis, tant qu'il y a du monde. Voilà, c'est ça. Tant qu'il y a du monde, mais que les gens avec qui tu aimes n'influencent pas ton bonheur dans le moment. Oui. Et que tu arrives à créer des moments bien avec ces personnes-là. C'est... Quelque chose que tu arrives à ressentir un peu avec tout le monde ou que tu arrives à recréer ? Tu es dans quel état d'esprit pour arriver à vivre ces moments-là de joie un peu partout où tu vas ?

  • Speaker #0

    J'ai le sentiment qu'en Australie particulièrement, j'ai conscience de la beauté des moments que je vis et aussi de leur unicité. Je me dis que potentiellement, c'est des choses que je ne revivrai pas ou en tout cas pas de la même manière. J'étais amenée à les revivre. Donc, je prends vraiment tout le bonheur que ces moments m'apportent, peu importe avec qui je les partage. Donc, oui, je suis heureuse de les partager avec des gens que je connais, avec des gens avec qui je sais que je pourrais en reparler plus tard. Ça aussi, c'est quelque chose qui m'a beaucoup touchée à mon retour. C'est que finalement, les seules personnes avec qui je pouvais partager mes moments en Australie, c'est ceux qui étaient venus me voir, mes parents, mon frère, ma meilleure amie. C'est ceux qui avaient vu. comment c'était là-bas et qui prenaient la mesure du bonheur que j'avais pu vivre là-bas et du coup, qui pouvaient comprendre mon désarroi au moment du retour. Donc oui, j'ai vécu ces moments de bonheur-là. Je les ai partagés avec plein de gens différents, de plein d'horizons différents, des gens avec qui j'ai gardé contact, des gens avec qui je n'ai pas gardé contact. Et pour autant, c'est vraiment ancré en moi tout le bonheur que j'ai vécu là-bas.

  • Speaker #1

    On était vraiment dans le moment présent et tu cuives ta vie à fond. Du coup, après ta vie à la ferme, tu rentres en France pour reprendre tes études.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Je rentre en France... après avoir réfléchi à ce que je voulais faire par la suite. L'idée, c'était de se dire, normalement, une fois que j'ai terminé mes petites vacances, parce que c'était considéré comme des vacances, qu'est-ce que je fais ? Et là, je discute avec mon parrain, qui lui a fait pas mal d'études, est polyglotte et a une position haut placée dans une belle entreprise. Et il me dit, Clem, tu ne peux pas t'arrêter à un bac plus 3, il faut vraiment que tu continues, tu as les capacités de poursuivre tes études. Et si tu veux avoir un poste comme le mien, il faut vraiment que tu continues et que tu ailles au moins jusqu'au master. Donc là, la question se pose. Je me demande si je peux intégrer un master en Australie. Financièrement, c'est très compliqué. Les études en Australie, c'est très cher. Mon année, je viens de la payer 10 000 euros, qui correspond à 100 de mon crédit que j'avais fait avant de partir. Et pour continuer les études, c'est encore plus cher. Donc, la question se pose de qu'est-ce que je fais ? Mes parents ne peuvent pas subvenir à l'intégralité de mes frais de scolarité et à mes frais de vie aussi en parallèle quand même. Donc, finalement, il n'y a qu'une seule option qui reste, c'est de rentrer et de pouvoir intégrer un master en France. C'est compliqué pour moi de me dire que je vais retourner sur les bancs de l'école après ce que j'ai vécu, après la liberté à laquelle j'ai goûté en Australie. Donc, je rentre. Je rentre en février. Au départ, l'idée, c'était de me dire je reste... Jusqu'au début des beaux jours, et puis je rentrerai au mois de mai en France, je chercherai une école et j'intégrerai une école en septembre. Et en fait, je réalise que mon passeport expire dans une semaine. Donc je suis au fin fond du bouche australien, je dois me rendre à l'ambassade à Sydney pour refaire mon passeport. Les délais sont trop courts, donc c'est un peu une évidence et à la fois un non-choix. de me dire je dois rentrer en France avant que mon passeport expire et je prends l'avion le 14 février 2010 quand mon passeport expire.

  • Speaker #1

    Just on time.

  • Speaker #0

    Just on time, je me retrouve vraiment à l'aéroport. Le douanier me dit, vous n'avez pas...

  • Speaker #1

    C'est peut-être temps de rentrer.

  • Speaker #0

    C'est peut-être temps de rentrer, vous avez fait les choses bien, mais maintenant il faut partir, vous n'avez plus le droit d'être là. Donc je me retrouve en France le 14 février 2010. Je quitte le Bush avec des étendues incroyables. Très belle, un quotidien à cheval avec le bétail.

  • Speaker #1

    Tu veux au vent et liberté.

  • Speaker #0

    Voilà, et je me retrouve en plein hiver à Villeurbanne. Il fait froid, les jours sont courtes.

  • Speaker #1

    Il fait gris.

  • Speaker #0

    Il fait gris, il pleut, il neige. C'est vraiment un changement radical.

  • Speaker #1

    Coup dur.

  • Speaker #0

    Il me met au fond de la gamine.

  • Speaker #1

    Du coup, vraiment coup dur. Tu te prends la réalité en pleine face. Comment tu le vis ?

  • Speaker #0

    mal, je l'habite très mal. Quand je rentre, ma première pensée, c'est de me dire pourquoi je suis rentrée, qu'est-ce que je fais là, je ne suis pas à ma place, je ne suis pas bien, il fait froid, je rentre à Villeurbanne avec toute l'attraction que ça génère. Là, il y a du bruit, il y a des voitures, il y a des gens, les gens ne se soucient pas, les gens ne sont pas agréables, personne ne discute avec personne. Enfin voilà, je ne vois que le négatif à ce moment-là de mon retour. C'est compliqué.

  • Speaker #1

    En plus, je crois que tu m'as raconté, tu rentres, tu reprends un peu le rugby, tu te pètes la jambe, tu te retrouves à l'hôpital.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Tu te retrouves bloquée dans ton appart, tu n'as rien à faire.

  • Speaker #0

    Je dépasse assez rapidement, je rentre d'Australie. Une semaine après, je reprends l'entraînement, je me fais les croisés. Tu connais. J'habite à ce moment-là en coloc dans un appart au troisième étage sans ascenseur, donc je suis coincée dans ma tour d'ivoire, j'ai pas de travail parce que je ne peux pas travailler à cause de ma jambe. J'attends l'opération avec impatience, je me fais opérer, c'est douloureux comme jamais. J'ai tous les soins derrière qui me permettent quand même de me remettre assez vite sur pied, donc j'ai cette perspective-là de reprendre le rugby le plus vite possible et de pouvoir attaquer mon master du coup en alternance dès le mois de septembre.

  • Speaker #1

    Donc au final tu rentres et tu es dans un contexte qui fait qu'un peu compliqué de se remettre dedans.

  • Speaker #0

    C'est compliqué, je suis très heureuse d'être avec mes amis et à la fois l'Australie me manque, pas forcément les gens en Australie parce que comme je te disais j'ai fait plein de rencontres et finalement il y a peu de gens avec qui j'ai maintenu le contact.

  • Speaker #1

    En plus la vie australienne et le lifestyle en gros qu'il y a à avoir. Et ça dure combien de temps du coup cette période un peu down ?

  • Speaker #0

    Ça dure un an. Ça dure une année ou le temps de me faire opérer, de me remettre, etc. Surtout que je démarre mon master dans une entreprise qui ne me plaît pas. Donc, c'est compliqué. J'ai la chance d'intégrer Renault Trucks assez rapidement. Donc, je change d'entreprise en cours d'année. Et Renault Trucks me signe un contrat de deux ans d'alternance. Donc, je vois en tout cas la perspective de mes deux années d'études en me disant, Au moins, je suis fixée.

  • Speaker #1

    Nouvelle objectif, nouveau step. C'est ça. Et déjà, du coup, à ce moment-là, tu savais que tu voulais repartir en Australie après ? Oui. OK.

  • Speaker #0

    L'Australie, c'était mon voeu numéro un. Je savais que je voulais rentrer en Australie. Tu vois, c'est même bizarre de le dire comme ça, mais je savais que je voulais repartir en Australie parce que c'était chez moi, parce que je savais ce qui m'y attendait et vraiment, je voyais ça avec toute la positivité que j'avais vécue. Donc c'est vraiment mon but ultime de finir mes deux années de master et de repartir avec un nouveau visa qui me permet de travailler dans la branche dans laquelle j'étudie.

  • Speaker #1

    Et donc entre temps, tu rencontres un mec.

  • Speaker #0

    Un nombreux, exact.

  • Speaker #1

    Voilà, avec qui vous avancez doucement. Oui,

  • Speaker #0

    on avance doucement. Lui, il a une relation. Donc moi, je suis le plus un. Sur le moment, ça ne me dérange pas trop parce que je n'ai pas forcément l'intention de créer une relation sérieuse avec quelqu'un.

  • Speaker #1

    De toute façon, tu as tes plans derrière, tu veux repartir.

  • Speaker #0

    Je repartais, donc il n'y avait pas forcément de nécessité de m'installer ici. Et en fait, de fil en aiguille, je tombe amoureuse. Et puis très rapidement, je lui explique que moi, mon but, c'est de repartir à la fin de mes études. C'est un choc pour lui, il décide de quitter sa copine et il m'annonce qu'il veut partir avec moi.

  • Speaker #1

    Changement de plan ?

  • Speaker #0

    Ça change pas mal les plans parce que lui n'est jamais parti de France, il parle pas anglais non plus, et il me dit je suis chaud, je pars avec toi en Australie, vas-y on va kiffer Donc là je change un peu mes plans et je me dis bon bah du coup ce sera pas un visa travail pour m'installer, on va commencer par un PVT, un visa vacances-travail qui va nous permettre de bouger, de visiter l'Australie. Moi j'ai eu l'occasion de visiter pas mal d'endroits en Australie mais pas forcément toute l'Australie. Donc je me dis que c'est une opportunité, c'est une nouvelle opportunité en tout cas de découvrir autre chose de ce pays que j'aime tant. Et donc on organise ce voyage à partir du mois de février 2012 et on quitte la France en octobre 2012. Et on part en Australie pour Melbourne où je retrouve ma famille d'accueil qui m'a accueillie du coup à mon premier voyage pendant mon échange avec Adèle.

  • Speaker #1

    Retour au basique. C'est marrant parce que du coup tu as... Ton passage en France, ton master aura vraiment été une parenthèse entre tes deux séjours en Australie. Oui,

  • Speaker #0

    et je l'ai vraiment vécu comme ça, tu vois. C'est rigolo quand je te disais tout à l'heure, je rentre en Australie. J'ai pour objectif de rentrer en Australie.

  • Speaker #1

    C'est comme si tu étais venue faire tes études à l'étranger, de l'étranger au final.

  • Speaker #0

    J'ai vraiment vécu ce master comme une parenthèse en disant je rentre pour pouvoir valider mon dernier diplôme et ensuite je rentre chez moi.

  • Speaker #1

    Et du coup, cette fois-là, tu y es avec ton copain. Vous êtes tous les deux, donc j'imagine rien à voir au niveau du voyage. Donc tu m'as dit que vous avez fait un petit tour de l'Australie, tu m'as montré que vous aviez tressé tout votre itinéraire, fait des petits jobs à droite à gauche. Vous y restez combien de temps là-bas ?

  • Speaker #0

    On reste deux mois en Australie et on passe un mois en Nouvelle-Zélande avec mes parents qui nous rejoignent et avec qui on fait un road trip d'un mois. Effectivement, le voyage est complètement différent. D'une part parce que lui ne parle pas du tout anglais, donc il y a aussi ce défi de lui apprendre l'anglais. Et donc tous les jobs qu'on choisit, je mets un point d'honneur à ce qu'il n'y ait pas de français à chaque fois. Donc on a le luxe de pouvoir aussi choisir les jobs qu'on fait, parce qu'on est parti avec un petit pécule et qui nous permet de voir venir sur place. Donc on peut choisir ses jobs et à chaque fois, c'est ma première question, est-ce qu'il y a des français dans le travail ? Et à chaque fois, c'est non. Donc ça, c'est plutôt cool. Et très rapidement, lui arrive à acquérir les bases de l'anglais, ce qui lui permet de communiquer plus facilement aussi avec les gens avec qui on travaille. On crée des liens très forts avec un couple de Canadiens. Et en fait, avec eux, on décide de se dire, OK, c'est quoi votre prochaine destination ? On va là, OK, venez, on y va ensemble. Et en fait, on se suit. On ne fait pas forcément tout ensemble, mais on se retrouve à des points pendant notre voyage. Donc des fois, on ne va pas se voir pendant un mois ou deux mois. Et ensuite, on se retrouve à un endroit et on fait un mois de voyage ensemble. Puis après, on se sépare et puis on se retrouve, puis on se sépare et puis on se retrouve. Donc, on est deux puis deux dans ce voyage. C'est assez sympa parce que finalement, on est avec des anglophones qui ne parlent pas français. Ils sont canadiens, mais ne parlent pas français. Et du coup, ça nous permet aussi de continuer d'apprendre et de maintenir ce niveau relationnel, d'avoir un point d'ancrage finalement à chaque fois qu'on en a besoin.

  • Speaker #1

    Ça vous fait un petit repère sympa. J'imagine que vous avez aussi bien profité, vu plein de choses super belles pendant votre périple. Du coup, au bout d'un an et un mois, retour en France.

  • Speaker #0

    Retour en France.

  • Speaker #1

    Donc l'idée de rester habité en Australie n'était plus d'actualité ?

  • Speaker #0

    C'était plus d'actualité pour moi. Lui était assez chaud pour rester. Et moi, j'avais passé plusieurs Noëls loin de ma famille. J'avais passé plusieurs anniversaires loin de ma famille. J'avais loupé pas mal d'événements aussi avec ma famille. Et je savais ce que c'était d'être loin d'eux pendant ces événements, pendant ces fêtes. Et en fait, ma mère ayant eu un cancer avant le départ, ça devenait compliqué pour moi d'être loin. Parce que... je ressentais qu'il fallait que je sois près d'elle et qu'il fallait que je profite aussi des moments avec elle même si elle était guérie quand elle est venue en nouvelle zélande je sais pas j'ai une petite voix qui me disait tu as peut-être fait ton temps en australie là tu as plus envie, ta priorité a peut-être changé à ce moment là ça c'est assez curieux parce que en réfléchissant je me dis encore une fois l'objectif c'était de se dire fais une nouvelle parenthèse pour passer autant de temps que possible avec ta famille et tu reviendras Quand on est rentré en France, c'était plus une décision de ma part, et quand on est rentré, très rapidement, on s'est dit bon, il faut qu'on se trouve un appart, il faut qu'on trouve un job et en fait, c'était aussi une volonté de ma part de commencer ma carrière. J'avais 24 ou 25 ans, j'avais bouclé mes études, je n'allais pas aller plus loin, donc je me suis dit bon, maintenant c'est bon, j'ai tout le bagage nécessaire pour commencer ma carrière, il faut vraiment que je commence à écrire mon CV de manière un peu plus concrète Donc on s'installe, je trouve un boulot. Et très vite, on commence à parler de mariage, de bébé, de tout ça. Et en fait, quand on parlait d'enfant, on s'est tout de suite mis d'accord sur le fait de dire on fait un enfant en France parce qu'on a nos familles et parce qu'on veut aussi pouvoir profiter de nos familles avec un enfant. Mais notre enfant fera sa rentrée en CP à l'étranger.

  • Speaker #1

    Ok. Oui, c'était la vision.

  • Speaker #0

    Et donc, tu vois, on revient sur cette histoire de parenthèse où on rentre en France pour une parenthèse.

  • Speaker #1

    Parce qu'il y a des priorités, des choses à faire, à construire.

  • Speaker #0

    Mais on rentrera en Australie.

  • Speaker #1

    Derrière.

  • Speaker #0

    Pour notre vie à nous.

  • Speaker #1

    C'est marrant de voir comme tu t'es vraiment imprégnée de la vie en Australie et comme tu t'es faite au lieu et que la France devient une petite parenthèse où tu viens construire des petits trucs. Aujourd'hui, ça fait 11 ans que tu es rentrée d'Australie, tu n'es pas retournée depuis. Avec le recul, est-ce que tu peux nous partager ce que ça t'a apporté dans la vie, ce voyage-là, ces voyages-là ? Qu'est-ce que ça t'a apporté dans ta vie pro, perso ?

  • Speaker #0

    Déjà, j'ai acquis un très bon niveau d'anglais. Ça me permet aujourd'hui de prétendre à des postes qui nécessitent un très bon niveau d'anglais. Ça, je sais que c'est un atout fort en France, parce qu'il y a beaucoup d'entreprises qui veulent s'exporter à l'international et qui ont besoin justement de... de personnes qui ont un bon niveau d'anglais et pas juste un niveau scolaire. Donc ça, c'est quelque chose qui est acquis aujourd'hui chez moi. Et donc, c'est une vraie force. Ça m'a apporté une très belle ouverture d'esprit. J'ai grandi dans une famille où on m'a toujours expliqué... Alors, mes deux parents ont des visions très différentes du monde. Comme je te disais, ma mère a beaucoup voyagé. Elle est très ouverte sur les autres cultures, etc. Mon père a subi le racisme quand il était petit, parce qu'il est fils d'immigrés. Et du coup, il m'a toujours appris à me méfier des autres, à me dire, oui, mais les étrangers, il faut faire attention, etc. Donc, j'avais vraiment deux visions très opposées en grandissant. Et les voyages m'ont permis de me forger ma propre opinion sur tout ça. Le fait d'avoir vécu à l'étranger et d'avoir été l'étrangère, d'avoir été celle qui n'est pas d'ici. J'ai vu comment j'ai été accueillie. J'ai vu comment j'ai été perçue. J'ai vu les portes qui m'ont été ouvertes aussi là-bas. Et quand je suis rentrée, je me suis dit, mais il n'y a pas de raison de fermer les portes à ceux qui ne sont pas d'ici. Au contraire, il faut leur ouvrir les portes et c'est comme ça que ça se passe le mieux. Et ça crée de l'échange, ça crée de la richesse, ça crée une nouvelle culture parce qu'on mélange les cultures et donc ça crée des nouvelles choses entre nous. Donc, ça m'a vraiment permis d'ouvrir mon esprit aussi à tout ça, de m'ouvrir aux autres, de m'ouvrir à des personnes qui viennent de pays étrangers. de mieux les écouter, mieux les apprendre en quelque sorte, apprendre à les comprendre. Et puis forcément, en ayant côtoyé des personnes internationales, quand tu rencontres des gens qui viennent d'ailleurs, tu te dis Ah ouais, toi tu viens d'là ? Ah, j'ai rencontré quelqu'un qui était de là-bas aussi, il vient de celle ville, etc. Et du coup, tu sais aussi comment les appréhender. Tu sais quelles sont leurs coutumes, tu sais quels sont leurs rituels, etc. Tu as aussi une autre manière de les appréhender. Tu n'es pas dans l'inconnu total. Après, forcément, tu rencontres des gens de pays que tu ne connais pas. mais l'approche est différente. Vous faites des expériences vécues, l'approche est différente. Tu es beaucoup plus dans la douceur plus que dans le jugement.

  • Speaker #1

    Oui, ça t'a développé du coup une curiosité de l'autre et une écoute plus active de l'autre pour apprendre à l'accueillir. Oui, beaucoup plus d'empathie. Et tu es aussi maman, donc d'une petite fille. Est-ce que c'est quelque chose que tu lui transmets, le voyage, ton kiff du voyage, de bouger, etc. ?

  • Speaker #0

    Sans hésiter. En fait, au-delà du voyage et de ce que ça peut apporter de voir d'autres choses et le fait de faire briller ses yeux, parce que forcément, tu vas voir l'Empire State Building, tu vas voir Big Ben, c'est des choses qui sont assez incroyables et que tu vois que dans les livres ou sur des vidéos. Le fait de le voir en vrai, ça génère quelque chose d'assez fou. Au-delà de ça, pour moi, c'est hyper important de lui faire découvrir le monde, de lui faire partager des nouvelles cultures. Charlie voyage depuis qu'elle a deux mois. La première fois, elle est allée en Italie, elle avait quatre mois. À huit mois, elle est allée en Hollande. À quatorze mois, elle est allée au Canada. Plein de gens m'ont déconseillé de l'emmener en voyage en disant Elle est trop petite, elle ne s'en souviendra pas. Effectivement, elle ne s'en souviendra pas. Mais ce sont aussi des moments qui sont ancrés en elle. Ce sont aussi des choses qui sont ancrées. Le fait de prendre l'avion et de devoir être calme dans l'avion, de devoir respecter les autres, ce sont des choses qui lui sont inculquées dès toute petite. Le fait aussi de rencontrer des nouvelles personnes qui ne parlent pas forcément ta langue, ça aussi, c'est des choses qui sont ancrées en elle. Le respect de la différence, c'est quelque chose qui est ancré en elle depuis toute petite parce que du coup, elle l'a vécu, elle, en tant qu'étrangère dans les autres pays. Et ça, c'est hyper important pour moi, de lui inculquer ça, le respect de la différence et le fait que tu vas chez les autres, tu n'es pas chez toi, donc tu dois te plier aux coutumes des autres. Typiquement, quand on est allé à Londres, très récemment, en fait, tu manges comme les Anglais, à l'heure des Anglais, c'est-à-dire que tu manges tôt et puis tu manges les mets des Anglais. Tu ne manges pas comme chez toi. Tu n'imposes pas aux autres ta culture. Tu viens et tu te plies à la culture des autres. Ça, c'est quelque chose qui est hyper important pour moi de lui apprendre et j'espère qu'en grandissant, elle va s'en imprégner de plus en plus et qu'elle va le décupler.

  • Speaker #1

    C'est beau. Elle doit passer des super moments de dire je voyage avec maman

  • Speaker #0

    Oui, et puis il y a ce côté aussi où c'est devenu un peu une habitude. Quand on ne part pas en voyage pendant les vacances, c'est anormal. D'un côté, je me dis que c'est cool parce qu'elle a ce goût de partir, de voyager, de quitter sa maison. Parce que ce n'est pas non plus tout le monde qui est capable de quitter sa maison. Moi, je connais plein de gens, des enfants, qui n'aiment pas partir de chez eux. Ils sont bien chez eux, ils n'aiment pas partir de chez eux. Moi, Charlie, elle adore partir. C'est un truc... Voilà, elle a envie.

  • Speaker #1

    Elle peut voir, elle veut découvrir.

  • Speaker #0

    Elle veut découvrir. Elle est hyper curieuse aussi de découvrir des nouveaux environnements. Et quand on est dans l'avion du retour, sa première question, c'est Bon, on va où maintenant ?

  • Speaker #1

    Elle a envie, quoi. Elle veut découvrir.

  • Speaker #0

    Une fois qu'elle est partie, ça y est, elle ne veut pas. Elle n'est pas dans le truc de Maintenant, on va rentrer à la maison Je ne l'ai jamais entendu dire C'est bon, je suis fatiguée, j'ai envie de rentrer à la maison Et ça, pour le coup, je pense que c'est moi qui lui ai transmis aussi cette sérénité pendant les voyages, de se dire, on est là, on est bien.

  • Speaker #1

    Ça se passe bien.

  • Speaker #0

    Ça se passe bien. Il n'y a aucune raison d'être inquiète et du coup d'avoir ce besoin de retrouver son cocon. C'est sûr. Tout se passe bien, on ne veut pas rentrer chez soi.

  • Speaker #1

    Non, on est plutôt pas mal. Merci pour ton intervention, d'avoir partagé ton petit parcours. Pour terminer, si tu avais un conseil à donner à une personne qui veut partir. toute seule, loin de chez elle, ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    Je lui dirais, crois en toi. Ça me semble essentiel, parce que quand on part, rien ne peut nous arriver. On va faire face à des épreuves, on va faire face à des problèmes, c'est une évidence, mais moi, je l'ai toujours dit, la vie met sur ta route que des épreuves que tu peux surmonter. On a les ressources nécessaires, on est capable de faire des choses, des grandes choses. pas moins bien que n'importe quel autre être humain. Il y en a qui ont réussi à faire des exploits. Pourquoi pas toi ? Pourquoi tu n'y arriverais pas ? Pourquoi tu serais moins bien que les autres ? Crois en toi, crois en tes capacités et pars découvrir le monde. C'est tellement important, ça apporte tellement de richesse de découvrir le monde, de rencontrer d'autres cultures, de rencontrer des gens, même avec qui tu vas parler pendant deux heures. Ce n'est pas grave. Ce sont des rencontres qui restent gravées dans ton cœur et qui un jour te serviront.

  • Speaker #1

    Comme quoi, avec un peu de confiance en soi, c'est vrai, t'as raison, je pense qu'on peut faire pas mal de choses. Merci, en tout cas, Clem. Merci à toi, c'était très cool.

  • Speaker #0

    Yes, c'était sympa !

  • Speaker #1

    pour ce premier podcast j'espère que cet épisode vous a plu en tout cas je vous remercie d'avoir écouté jusqu'au bout et je serais ravie d'avoir votre feedback en commentaire et si jamais vous connaissez quelqu'un qui voudrait partir en Australie mais qui hésite un petit peu vous pouvez toujours lui partager cet épisode peut-être que ça le motivera

Chapters

  • Intro au podcast et présentation de Clémentine

    00:00

  • Le début de la passion du voyage

    01:03

  • Premier voyage en Australie : découverte et coup de foudre

    01:46

  • Retour en France et projet de revenir en Australie

    07:00

  • Préparatifs pour le deuxième voyage en Australie

    08:52

  • Arrivée en Australie : émotions et rencontres

    12:57

  • Voyages en Nouvelle-Zélande et découverte de la liberté

    14:49

  • Début des études en Australie et vie étudiante

    19:15

  • Retour en France : adaptation et défis

    31:55

  • Réflexions sur l'impact des voyages dans la vie de Clem

    58:37

  • Conseils pour ceux qui souhaitent partir

    01:17:16

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