undefined cover
undefined cover
Choc culturel à 16 ans : partir à Taïwan avec le Rotary club - Chloé cover
Choc culturel à 16 ans : partir à Taïwan avec le Rotary club - Chloé cover
Partir, le podcast voyage et expatriation

Choc culturel à 16 ans : partir à Taïwan avec le Rotary club - Chloé

Choc culturel à 16 ans : partir à Taïwan avec le Rotary club - Chloé

44min |12/05/2025
Play
undefined cover
undefined cover
Choc culturel à 16 ans : partir à Taïwan avec le Rotary club - Chloé cover
Choc culturel à 16 ans : partir à Taïwan avec le Rotary club - Chloé cover
Partir, le podcast voyage et expatriation

Choc culturel à 16 ans : partir à Taïwan avec le Rotary club - Chloé

Choc culturel à 16 ans : partir à Taïwan avec le Rotary club - Chloé

44min |12/05/2025
Play

Description

Partir vivre à l'étranger à 16 ans, qui plus est dans un pays à la culture totalement différente, ça donne quoi ?


Chloé en a fait l'expérience en partant à Taïwan avec le Rotary club, plus précisément avec le Youth Exchange Program : Chloé a été accueillie dans une famille taïwanaise et ses parents ont accueilli un(e) jeune d'un autre pays que la France.


Direction donc Taïwan après son année de terminale pour un véritable voyage culturel !

Pas stressée avant le départ, Chloé découvre rapidement les différences culturelles avec son pays d'origine : le bruit, les odeurs, les habitudes...

Le plus dur pour elle ? la nourriture !


Mais elle ne se laisse pas abattre.

Elle profite de son année pour découvrir le pays en long, en large et en travers : aussi bien les paysages que la vie au lycée.

Et malgré les hauts, les bas et le choc culturel, elle en prend plein les yeux et crée des amitiés solides.


Dans cet épisode Chloé nous raconte son quotidien à Taïwan, son immersion culturelle et ce que partir à 16 ans lui a apporté.


On parle notamment de :

- Rotary club : le fonctionnement

- Gros choc culturel : France vs Taïwan

- La vie quotidienne à Taïwan

- Partir à 16 ans vs à 26 ans : quelles différences ?



Bonne écoute !

Pour soutenir le podcast, abonnes toi et met une petite note :)


Infos utiles :

Le rotary club : https://www.rotary.org/fr


Pour découvrir les coulisses du podcast : partir_podcast

Disponible à l'écoute sur toutes les plateformes : https://smartlink.ausha.co/partir

Et sur Youtube


Si cet épisode t’a plu, tu devrais aussi aimer :

https://podcast.ausha.co/partir/slovaquie-1-an-d-immersion-en-campagne-slovaque-joanna



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je me retrouve dans une école où il n'y a que moi qui suis étrangère.

  • Speaker #1

    Salut et bienvenue sur Partir, le podcast qui te montre les dessous de la vie à l'étranger.

  • Speaker #0

    Il y a des Taïwanais qui me regardent en mode « Oh wow, qu'est-ce qu'elle fait cette fille ici ? » et qui me parlent en mandarin et je ne comprends rien. Et c'est là où je me dis « Merde, qu'est-ce que j'ai fait ? »

  • Speaker #1

    Imagine, tu as 16 ans, tu es en première au lycée, en plein en train de te construire, tu as ton groupe de potes, etc. Et là, tu décides d'aller de l'autre côté de la Terre. dans un pays à la culture totalement différente, loin de tout le monde. Franchement, sacré challenge. Et bien, c'est ce qu'a décidé de faire Chloé en partant à Taïwan avec le Rotary Club, où il y a un réseau mondial de bénévoles qui œuvrent pour des causes humanitaires et communautaires.

  • Speaker #0

    Il y a des nourritures, juste l'odeur. J'étais là, je ne peux pas manger ça. En tout cas, à Taïwan, les Taïwanais sont hyper gentils, hyper polis. Et moi, je suis arrivée là-bas, coup de cœur. L'eau, tous les arbres, les singes, la première fois que tu vois des singes, tu fais du vélo, tu vois un singe.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, Chloé nous raconte son année à Taïwan, ses chocs culturels et son quotidien là-bas. Bonne écoute ! Donc Chloé, je suis trop contente d'entendre ton histoire, parce que je ne connaissais pas du tout le Rotary Club. Et du coup, tu es partie avec ça, et en plus tu es partie sur plus jeune, plus à Taïwan. C'était ta première expérience à l'étranger ? Oui,

  • Speaker #0

    je suis déjà partie à l'étranger avec mes parents, mais genre 10 jours quoi.

  • Speaker #1

    Ok, donc là, pour partir la première fois toute seule, t'as pas fait les choses à moi. Comment ça t'est venu cette idée déjà ? Pourquoi t'as voulu partir comme ça ?

  • Speaker #0

    Au début, j'avais un peu, je pense, le rêve de toutes les ados avec le bal de promo. Du coup, je voulais absolument partir et avoir un truc à l'américaine en mode bal de promo et tout. Et du coup, on a commencé à se renseigner avec mes parents. On est tombé sur plein de trucs où c'était genre 20 000 euros l'année. Mes parents étaient en mode, désolé, mais on peut pas. Et par hasard, on est tombé sur le Rotary Club, sur un forum des associations. Et du coup, on s'est renseigné. En fait, on a trouvé que ça matchait parfaitement. On a pris cette option-là. OK,

  • Speaker #1

    trop bien. Et du coup, ça s'appelait Rotary Youth Exchange Programme, n'est-ce pas ? Est-ce que tu peux nous expliquer ce que c'est ? Du coup,

  • Speaker #0

    en gros, le Rotary Club a ce programme. Et ça peut se faire sur trois mois ou sur un an. Un an, plus ou moins. Huit, neuf mois. Et en gros, c'est avoir un jeune... Donc, mes parents me font partir dans un endroit, et donc, dans une famille d'accueil, en échange, j'ai l'accès d'accueillir un jeune qui vient de n'importe où, dans ma chambre, en gros, en échange. Et du coup, cet échange est gratuit, à part payer nos billets d'avion, nos assurances, etc. Et du coup, je pense que ce qui est rassurant pour les parents, c'est de savoir qu'il y a une famille qui récupère. Et pareil pour l'enfant qui vient, il faut obligatoirement que cet enfant ait une chambre à lui, et du coup, une famille, et ça peut aller de une famille à trois, quatre familles d'accueil sur l'année.

  • Speaker #1

    Ok. Un enfant contre un autre. C'est parti. Et comment ça se passe du coup pour savoir dans quel pays tu vas ? Est-ce que tu sais un petit peu dans quelle famille tu vas aller ? Comment ça se passe du coup toute la préparation et définir le projet, le voyage ?

  • Speaker #0

    Pour les familles, tu ne sais pas. Donc, tu ne sais pas sur qui tu tombes. Après, du moment où tu as choisi ton pays, que tout est fait, les familles te contactent en général pour commencer à échanger un peu. Pour les pays, il y a une espèce de map. de tous les pays où tu peux aller. Par exemple, la Chine, tu peux pas y aller, la Russie, tu peux pas y aller. Enfin, tous les pays qui ont un peu des caractéristiques politiques qui sont un peu compliquées, ils évitent d'envoyer. Et par exemple, il y a des pays qui recommandent pas pour les femmes non plus, genre Afrique du Sud, Inde, où être une femme, ça peut être compliqué. Du coup, ils te disent que tu peux y aller, mais c'est dangereux pour toi. Et du coup, voilà. Moi, j'avais mis plein de pays, en fait, je me suis dit... Au début, je voulais trop aller au Mexique ou au Brésil. Et après, je me suis dit, non, il faut que tu ailles vraiment dans un endroit où tu n'irais pas en vacances. Et du coup, je me suis dit, bim, Taïwan. Je ne sais même pas où c'est. Il faut y aller.

  • Speaker #1

    Comme ça, au hasard. Voilà.

  • Speaker #0

    Tu connaissais un petit peu Taïwan avant ? Pas du tout. Je ne savais même pas où c'était sur la carte. Je me suis dit, pourquoi je n'apprendrais pas le chinois ? Et du coup, comme la Chine, ce n'était pas possible, je me suis dit, OK, Taïwan. Taïwan.

  • Speaker #1

    Et c'est parti quoi. Et donc tu pars entre ta première et ta terminale, t'as 16 ans. tu vas partir à l'autre bout du monde. Comment tu te sens avant de partir, quand c'est en train de se mettre en place et tout ?

  • Speaker #0

    Moi, je me sens trop bien. En fait, je pense que j'attendais tellement que ça que j'étais... Déjà, je passe un été de fou parce que je fais comme dire « Oh, waouh, c'est la dernière fois que je fais ça » , alors que pas du tout. Mais je me dis « Waouh, je profite, je profite » . Je fais même ma valise la veille de partir. Ma mère, elle m'a déchirée. Ça ne faisait que lui dire que j'avais déjà fait ma valise et qu'elle est rentrée dans ma chambre et qu'elle avait ma valise ouverte Elle me dit, mais coulée, on part demain, en fait, je ne comprends pas ce que tu fais. J'étais là, ouais, mais ça va, c'est une valise. Elle me dit, c'est une valise pour un an. Et j'étais là, ouais. Du coup j'ai fait ma valise, mais même ma valise j'ai fait à l'arrache. Et quand on est arrivés à l'aéroport, je partais de l'aéroport de Bordeaux, Amsterdam et puis après Taipei. Il y avait mes meilleures copines et mes parents. Tout le monde pleurait. Et moi, je me suis vraiment tracée en mode ciao, je vais vivre une trop bonne année. Arrêtez de pleurer. Moi, je suis trop battue. Je suis hyper contente. Et vraiment, je suis partie comme ça. Genre en mode trop excitée, trop…

  • Speaker #1

    Pas stressée quoi.

  • Speaker #0

    Pas stressée. OK. Peut-être pas assez.

  • Speaker #1

    Et donc du coup, après plusieurs heures de vol… Tu arrives à Taïwan. Bonjour Taïwan. Comment on dit bonjour en Taïwan ? Nihao. Comment ça se passe ton arrivée ?

  • Speaker #0

    Ça se passe, bon déjà, gros décalage horaire, hyper chaud, hyper... Enfin, beaucoup d'humidité. Et ça se passe bien, ma famille vient me chercher. Le premier truc qui bloque, c'est la nourriture. J'arrive, on m'offre un bubble tea, et alors moi, le thé avec le lait et des perles de tapioca, ça passe mal et tout. Du coup, là, je commence à me dire... oula, premier truc qui me dit oula, attention. Et en vrai, pendant deux semaines, ça allait aussi à l'arrivée parce que du coup, c'était encore les vacances. Je suis arrivée en fin août. J'avais ma rentrée début septembre. Donc là, avec ma famille d'accueil, on a fait plein de trucs. J'ai fait un saut en parapente et tout. Enfin, vraiment plein de trucs trop bien. Et alors après, quand je suis arrivée à l'école, là, ça a été... Là, j'ai appelé ma mère et j'ai plein de...

  • Speaker #1

    C'est le petit contre-coup. T'as eu deux semaines pour te mettre dans le bain et après, dame tu te crois en une poche ?

  • Speaker #0

    Je me suis dit merde qu'est-ce que j'ai fait ? Pourquoi j'ai fait ça ?

  • Speaker #1

    Parce que du coup, c'était défini que tu pars entre ta première et ta terminale pour faire une année scolaire à Taïwan. Oui. OK. Et du coup, c'est quoi qui te fait te sentir comme ça, de commencer l'école ?

  • Speaker #0

    En gros, avec le Rotary, on était 300 jeunes qui étaient dans le même cas que moi. Donc ça, c'était trop cool parce qu'il y avait vraiment beaucoup d'étrangers dans la ville qui faisaient le même échange. Sauf qu'en fait, le Rotary essaie de te mettre avec d'autres enfants, enfin d'autres jeunes qui sont dans une même école. Et en fait, ma famille d'accueil... me disent que cette école est mal réputée à Taïwan et que du coup, ils vont me payer une école privée pour aller dans une école. Et en fait, moi, je leur explique que ça ne sert à rien. Parce que dans tous les cas, je vais redoubler en France. Je ne suis pas dans un lycée français, donc ça ne sert à rien. Que ça ne va pas du tout compter, sauf qu'en fait, ils insistent. Et donc, ils payent une école privée, sauf que je me retrouve dans une école où il n'y a que moi qui suis étrangère. Et donc, que des Taïwanais qui me regardent en mode de « Oh wow, qu'est-ce qu'elle fait cette fille hippie ? » et qui me parle en mandarin et je ne comprends rien. Et c'est là où je me dis… merde, qu'est-ce que j'ai fait ? Parce que vraiment, là, j'arrive en sachant dire bonjour et merci en chinois. Et il paraît sous-estimé de... Enfin, le niveau de difficulté d'apprendre le chinois. Et enfin, je suis vraiment partie tranquille. Et là, je me dis, ouais, là, ça va pas être drôle, quoi. D'être dans ça.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, bah, carrément. Tu parlais français, tu parlais un peu anglais.

  • Speaker #0

    Ouais, enfin, anglais, mais après, je sais pas si... Espagnol, un peu, mais...

  • Speaker #1

    Les Taïwanais, ils parlent anglais ?

  • Speaker #0

    Les Taïwanais, alors, à Taïwan... À Taipei, dans la capitale où j'étais, oui. Après, quand on sort, il y a 40 langues qui sont différentes, dont certaines des rives de Taïwanais, etc. Et du coup, là, si tu ne parles pas un minimum mandarin,

  • Speaker #1

    c'est... C'est fini pour toi, quoi. Avec la famille, tu communiquais comment ?

  • Speaker #0

    Comme on pouvait. Les deux parents, ils ne parlaient pas du tout anglais. Il y avait une des filles de leur fille qui était là. Du coup, elle parlait anglais, mais elle était à la fac. Du coup, elle faisait des allers-retours. Et du coup, moi, je disais oui à tout. Je comprenais rien. Du coup, j'étais là, ok, ok, mais je comprenais pas ce qu'on faisait, en fait. Et après, du coup, j'ai pris des cours de mandarin. Ok.

  • Speaker #1

    Ça se passe comment, du coup, les premiers instants à l'école, etc. ?

  • Speaker #0

    À l'école, il y a un gros moment de solitude, quand même. Mais l'école capte que je capte rien. Du coup, ils me mettent dans tous les bacs pro de l'école. Donc, je fais des cours de maquillage, de massage, de cul-de-mune, de cocktail. Je me retrouve à faire plein de trucs, sauf qu'en fait, je... même si je fais physiquement, je comprends rien à ce qu'on me raconte. Donc j'essaye de juste tout regarder et de me dire, OK, la meuf, il faut vraiment que tu mémorises tous les mouvements, tout ce qu'ils font. Et il y a un prof d'anglais qui a vraiment pitié de moi et qui me dit, écoute, au pire, tu viens à tous les cours théoriques avec moi et au moins, on parle anglais. Donc là, lui, il m'a un peu sauvé la mise, mais c'était en gros la seule personne à qui je parlais à l'école.

  • Speaker #1

    Ah ouais, compliqué.

  • Speaker #0

    Du coup, un peu dur, ouais.

  • Speaker #1

    Au final, même les temps libres à l'école, tu fais quoi ? Tu arrives à te remonter de ton côté ?

  • Speaker #0

    De parler avec les autres échanges qui sont là aussi. En train de dire, on fait quoi ce soir quand on sort de l'école ? Après, ce qui était cool, c'est les cours de cocktail, nourriture et tout. C'était cool pour moi aussi.

  • Speaker #1

    Au final, tu as pu tester plein de trucs. Tu arrives quand même à voir les autres personnes qui sont en échange en dehors de l'école. Vous faites des sorties, des trucs,

  • Speaker #0

    vous vous retrouvez. Déjà, le Rotary organise au moins deux sorties, deux week-ends. qui sont obligatoires par mois. Donc on se retrouve tous. Et en fait, ils organisent des activités en rapport avec le pays où on est. Donc on a fait des cérémonies taïwanaises, des trucs qui sont très typiques de là-bas. Ils ont eu des cérémonies pour boire du thé. Donc on apprend à faire la cérémonie pour infuser le thé, pour boire le thé. Donc tout ça, moi je trouve ça trop bien parce qu'on apprend la culture. En plus, on est avec les autres. Donc c'est trop bien. Et en plus de ça, on a un groupe où on est 300 sur Messenger. et où tous les jours, tout le monde envoie moi je vais faire ci, moi je vais faire ça. Du coup, il y a toujours un truc à faire et c'est l'avantage aussi.

  • Speaker #1

    Trop bien. Au moins, tu n'es pas seule au milieu de tout ça, lâchée dans la nature. C'est cool, c'est bien cadré quand même. Vous êtes accompagnée, vous êtes suivie. Il y a du suivi qui se fait avec la famille ?

  • Speaker #0

    Oui, si les familles, ça se passe mal, on peut aussi prévenir le Rotary. Envoyer soi à notre district. Parce qu'en gros, c'est des zones qui s'appellent des districts. C'est comme si on avait les départements en France et en gros, tu es dans une zone et dans cette zone-là... il y a tant d'échanges et il y a tant de familles et s'il y a un problème tu peux changer de famille ou demander de l'aide après c'est arrivé à des au pire moi de changer de famille moi ça s'est bien passé puis des fois tu prends sur toi aussi tu te dis est-ce que ça se passe vraiment mal ou est-ce que c'est moi qui n'arrive pas à m'acclimater à la différence de culture et du coup je fais un blocage tu t'es posé ces questions là ? oui parce que les Taïwanais ils sont hyper stressés mais genre surtout Merci. et ils font que dire que Taïwan c'est pas safe alors que c'est le deuxième pays le plus sûr du monde après la Norvège je crois où on fait un pays du nord et du coup pour nous en tant qu'européens on vit pas dans l'insécurité moi je me sens pas en insécurité en France mais quand on arrive là-bas on peut vraiment poser notre téléphone sur la table et poser notre argent, aller commander un verre personne va nous voler donc on arrive dans un truc où on se sent encore plus en sécurité, les gens sont hyper respectueux il y a vraiment la ligne de chaque côté dans le métro, les gens qui sortent d'abord, les gens qui rentrent après. Et donc, du coup, quand ils nous disent, eux, que c'est pas un pays safe, mais du coup, toi, t'es là, ben si. Et du coup, eux, ils sont stressés. Et toi, tu te dis, mais waouh, si vous venez en France,

  • Speaker #1

    alors là, vous allez péter un diable.

  • Speaker #0

    Du coup, il y a ce truc où c'est dur parce qu'ils sont très stressés, surtout. Donc, dès que tu fais un truc, ils sont hyper stressés. Et du coup, nous, les Européens, on n'est pas trop stressés, je trouve, déjà, de base. Et du coup, c'est dur de leur faire comprendre que... tout va bien. Et puis même s'il arrive un truc, c'est pas grave.

  • Speaker #1

    Ça va bien se passer dans tous les cas. Il y a des trucs avec lesquels tu as eu du mal dans peut-être les habitudes quotidiennes, des habitudes taïwanaises, où vraiment tu t'es dit, ouais, là, choc culturel, c'est chaud.

  • Speaker #0

    En vrai, déjà, il parle très fort. Déjà, c'est une langue que tu ne comprends pas au début. Et en plus, il parle fort. Du coup, déjà, ça, c'est très... Je ne sais pas, ça prend de ouf la tête. Les autres chocs que j'ai eu, c'est qu'il y a beaucoup de street markets où il y a de la viande et du poisson et tout dans la rue. Et du coup, ça dégage une odeur de... C'est horrible en fait. Tous les matins, je marchais avec un foulard avec du parfum parce que c'était mon chemin pour aller à l'école. Je devais passer ce marché. J'avais envie de vomir, mais tous les matins. Et je ne comprends pas que cette odeur de viande crue, et même ça, ça me choque qu'il y ait de la viande crue dans la rue et que tu l'achètes. Pour moi, c'est des normes d'hygiène que je pense qu'il ne serait jamais... Ce n'est pas possible en France, en fait. D'avoir juste une viande comme ça, même pas au frais ou quoi. Et les odeurs, le bruit. Et en fait aussi, ils crachent et ils rôtent. C'est hyper poli pour eux de rôter pendant que tu manges. C'est un signe que tu manges bien. Sauf que du coup, c'est hyper choquant pour nous. De voir quelqu'un cracher à table. Moi, des fois, j'étais là, OK, je ne peux plus manger.

  • Speaker #1

    C'est vrai que surtout, nous, c'est l'opposé chez nous. genre roter c'est pas poli cracher c'est dégueu c'est pas poli donc ça c'est vraiment

  • Speaker #0

    dans l'opposé et vraiment le crachat ça va c'est un petit crachat mais quand il se trouve la gorge là, mon dieu c'était horrible j'avoue, ça doit faire bizarre moi j'étais là en mode je peux plus manger puis il y a aussi les différences au niveau de la nourriture il y a des nourritures, juste l'odeur j'étais là je ne peux pas manger ça il y a le tofu, il y a une spécialité à Taïwan qui s'appelle le stinky tofu c'est dit déjà que ça pue mais ça sent le poulailler Merci. en plein soleil. Genre, vraiment, c'est horrible, cette odeur. Et eux, ils étaient là, mais c'est comme le fromage chez vous. Et moi, je suis en mode, oh non, non. Je veux bien que le fromage, ça pue, mais au moins, c'est bon derrière. Et je ne sais pas. Enfin, voilà, il y a tous ces petits trucs qui sont un peu...

  • Speaker #1

    Ouais, parce que, encore, quand tu vas dans un pays européen, à l'étranger, bon, tu as des petites différences. Là, tu es vraiment dans quelque chose de totalement différent, quoi.

  • Speaker #0

    Et puis, enfin, moi, j'ai goûté des trucs de nourriture et en fait, je ne savais pas lire. Ce qui est écrit, du coup, je prends et après, des fois, tu te dis, merde, qu'est-ce que je suis en train de manger ? Bon, il n'y a pas de chien, il n'y a pas de chat, ce n'est pas autorisé à Taïwan et tout. Donc là déjà, il y avait un côté où j'étais plus rassurée, mais j'ai mangé une omelette à l'huître. Et mon Dieu, la texture entre l'omelette baveuse et l'huître baveuse, je vais vomir. C'est des petits Ausha comme ça où je me dis comment ils peuvent manger un truc avec autant de texture.

  • Speaker #1

    C'est vraiment au niveau sensoriel au final que ça te perturbe le plus. C'est vrai que quand tu n'es pas habituée depuis ta naissance à certaines odeurs, certains bruits, certains trucs que tu vois et tout, ça peut être compliqué. C'est assez fou. Et à contrario, c'est quoi que tu préfères le plus ? Peut-être une habitude que tu aimes bien, des choses que tu aimes bien.

  • Speaker #0

    À Taïwan ? Oui. Bah déjà c'est hyper sécure Tu peux sortir J'ai vu des filles en culotte Avec des vêtements tellement courts que tu voyais leurs sous-vêtements Il se passe rien Y'a personne qui va leur dire quoi que ce soit Tu te sors en boîte en soutif avec un short Personne te dit rien Au-delà que personne te dit rien, il t'arrive rien à toi aussi Tu peux aller dans le métro Moi je me suis fait voler une seule fois Et j'étais avec des étrangers Du coup Ça fait chier de le dire mais C'est, nous, le problème là-bas, en fait. Enfin, là-bas, en tout cas à Taïwan, les Taïwanais sont hyper gentils, hyper polis. Le premier jour où j'allais à l'université pour mon cours de chinois, je me suis perdue parce que, du coup, je suis arrivée à Taïwan, je n'avais pas de téléphone. Du coup, j'ai dû acheter un téléphone, je n'avais pas de forfait. À l'époque, c'était il y a 10 ans, il n'y avait pas Internet. Comme nous avions là. Ouais, ouais, ouais. Du coup, j'ai essayé de ne pas utiliser mon téléphone. Je suis arrivée à l'arrêt de bus en me disant, OK, je vais prendre mon bus, mais en fait, tout est écrit en chinois. Et du coup, j'étais là, je ne sais pas quel bus je dois prendre. Et en fait, il y a une Taïwanaise qui est venue me voir, qui m'a dit, tu n'es pas d'ici. J'étais là, non, tu as ce voir. Elle m'a amenée à mon arrêt de bus. Elle m'a payé le bus et elle a dit en chinois au gars du bus, il fait lui un signe de la main pour qu'elle descende dans son université. Et ça, ça m'a, je pense qu'elle ne se rend pas compte, mais moi, ça m'a marquée. Je me rappelle encore, ça fait dix ans. et pareil des trucs de je me suis endormie dans le métro, j'oublie mon parapluie je sors quelqu'un qui me court après pour me ramener mon parapluie où je me dis c'est pas grave parce qu'à Taïwan il pleut tout le temps, il y a des grosses saisons de pluie du coup les parapluies ça coûte rien et du coup tu te dis c'est pas grave c'est qu'un parapluie mais la personne est venue te courir après pour te ramener ton parapluie pour repartir dans le métro après et du coup il y a plein de gens qui sont tellement gentils ça fait trop du bien au coeur ouais j'imagine avoir cette

  • Speaker #1

    gentillesse et tout des petites actions qu'on a pas forcément l'habitude de voir chez nous quoi et tu disais du coup que t'as commencé à apprendre le mandarin pour pouvoir t'adapter tout ça ... ça t'a mis combien de temps avant d'avoir les bases nécessaires pour te sentir bien dans ton quotidien ?

  • Speaker #0

    Ça a été dur parce que du coup au début j'allais à la... le Rotary nous avait organisé des cours de chinois donc au début on avait deux après-midi par semaine à la fac donc en fait ce qui était compliqué au début c'était d'avoir des cours d'anglais, de chinois en anglais et dans ma classe il y avait des mexicains, des allemands donc déjà le temps que le mot en anglais vienne à tout le monde dans sa langue Des fois, moi, je devais demander à des potes mexicains de me le dire en espagnol pour le truc à peu près en français. Donc déjà, ça, au début, c'était hyper dur parce que tu fais un mix de langues toute la journée où tu es en mode, j'en peux plus. Et ça, c'était cool, mais je pense que ce n'était pas assez. Du coup, après, moi, j'ai pris des cours particuliers avec d'autres copains que je me suis fait avec le Rotary. Du coup, on avait des cours de quatre avec un professeur le soir. Et c'était genre trois heures, deux, trois fois par semaine où on était vraiment plus en intensive. Parce qu'après, moi, j'avais vraiment l'objectif d'être à Taïwan et de parler chinois. Pour moi, si je rentrais et que je ne savais pas parler chinois, un minimum, c'était échec total de cette année. Parce que je ne comprenais pas le principe d'être partie là-bas et de ne pas parler un minimum.

  • Speaker #1

    Tant qu'à faire, c'est clair. Surtout si tu restes une année, que tu es vraiment immergée, ça passe par la langue aussi au final.

  • Speaker #0

    Et du coup, ça a été les trois premiers, deux, trois premiers mois, c'est dur. Parce qu'en fait, c'est le temps de comprendre la langue, en fait. Parce qu'en soi, ce n'est pas compliqué. C'est moi, aujourd'hui, verbe à l'infinitif. Voilà, je fais ça. Mais il faut apprendre tous les caractères avant. Donc ça, c'est le côté dur. Mais après, il n'y a pas de conjugaison. Il n'y a pas de un-une. Donc déjà, ça, c'est trop bien parce que c'est un truc. Il n'y a pas de féminin, masculin. Donc sur tous ces aspects-là, c'est trop bien parce que c'est hyper facile. Mais il faut d'abord apprendre les premiers caractères. Et ça, c'est long. parce qu'il faut les écrire, il faut les...

  • Speaker #1

    Les mélanger.

  • Speaker #0

    Ils ont cinq accents différents en mandarin. Et si tu ne le dis pas sur le bon accent, ils ne comprennent pas. Alors que pour toi, tu as l'impression que tu dis dans le bon accent. Ils répètent ce que tu viens de dire et toi, tu es là. Mais c'est ce que je viens de dire et ils sont là. Non, tu n'as pas mis le bon accent et toi, tu es là. Mais en fait, c'est du... La phrase. Oui, genre, je ne sais pas. Moi, si on parle en français et que ce n'est pas exactement correct, je vais comprendre. Mais eux, ils ne comprennent vraiment pas. OK. Et du coup, c'est bon, on fait un effort. Tu te doutes bien que si j'ai dit ça, c'est... Je ne sais pas, par exemple, ma, ça veut dire maman, livre, cheval. Et c'est une question. Donc si je dis, je vais lire, pour moi et que mon mât n'est pas bien. Je sais pas, dans ma tête je me dis tu comprends bien que je suis en train de dire je vais faire ça, je vais pas faire du cheval à 23h. Mais eux ils comprennent pas.

  • Speaker #1

    Du coup c'est difficile je trouve à se rendre compte de comment eux ils nous entendent ou pourquoi ils comprennent pas tu vois. C'est juste un petit accent dans un contexte, tu peux capter le truc quoi.

  • Speaker #0

    C'est ce que je me dis, c'est tout le contexte en fait. C'est là à 23h je vais pas voir ma mère, tu sais très bien qu'elle est en train. Mais bon. Ouais. Après ça te... force à être assidu sur ton apprentissage aussi.

  • Speaker #1

    Oui, carrément, au moins. Puis c'est peut-être mieux aussi de faire en cours particulier pour vraiment capter, vraiment se mettre dedans et tout.

  • Speaker #0

    Tu peux te le permettre, oui. Après, ça a un budget aussi, mais moi, c'était vraiment nécessaire. Oui, voilà.

  • Speaker #1

    On va trop bien. C'est cher, la vie à Taïwan ?

  • Speaker #0

    Non, ça, c'était trop bien. Tu peux manger pour 2 euros. Les transports en commun, tu payes en fonction de la distance où tu vas. Donc plus tu vas loin, plus c'est cher, mais ça ne coûte jamais vraiment cher. En fait, tout est hyper pratique. Tu as une carte de métro sur laquelle tu mets de l'argent, qui est débité à chaque fois que tu fais un trajet, mais tu peux aussi payer tes courses avec.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc tu peux mettre énormément d'argent. En fait, tu payes tes courses, tu payes ton Starbucks, tu payes ton métro. Et en fait, c'est trop bien parce que tu as une carte et cette carte, elle marche pour tous les transports de tout le pays. Donc si tu vas dans une autre ville, tu peux utiliser cette carte. Et ça, je trouve ça génial.

  • Speaker #1

    C'est développé comment Taïwan ? Je ne me rends pas trop compte.

  • Speaker #0

    Il y a la capitale du coup Taipé qui est énormément développée comme je pense n'importe quelle capitale pour le coup avec des gros buildings, des parcs. Il y a 12 lignes de métro je crois.

  • Speaker #1

    Ok,

  • Speaker #0

    c'est hyper bien desservi. Il y a plein de bus et après il y a des trains. Et là les trains ils desservent toute l'île. Donc ça aussi c'est hyper... Tu peux aller dans le sud de l'île en 4 heures en train. Ils ont des trains qui vont à 400 km heure. Jamais en retard. Ça, c'est trop bien.

  • Speaker #1

    Ça change la SNCF. Oui.

  • Speaker #0

    Et ils sont hyper propres et tout est clean. Même le métro et tout, tu n'as pas le droit de manger, pas le droit de boire dans le métro. Mais après, tout est clean. Et il y a énormément de transports en commun. Après, tu peux louer des voitures. Moi, j'avais 16 ans, du coup, non. Mais tout est bien desservi. Rien ne coûte cher. Pour nous, avec de l'euro. évidemment.

  • Speaker #1

    Tout dépend avec quel pays tu compares mais pour nous français,

  • Speaker #0

    c'est pas trop cher. Pour nous c'est vraiment bien.

  • Speaker #1

    Ok et du coup tu as pu visiter un petit peu

  • Speaker #0

    Taïwan ? Ouais j'ai fait trois fois le tour de l'île. Je l'ai fait avec des copains en partant un petit peu de temps en temps. Mes familles d'accueil m'ont amené dans plein d'endroits aussi. On est allé ramasser du thé, on est allé dans la montagne, on a fait plein les plages, tous les parcs. Ils m'ont amené partout donc ça c'était trop bien. Après il y a mes parents qui sont venus au bout de huit mois. Du coup, avec eux, j'ai organisé le tour. En gros, ils sont venus dix jours. Donc, j'étais en mode, OK, qu'est-ce qu'on peut faire le plus possible en dix jours pour que mes parents comprennent ce que je vis ici ? Donc, ça, c'était cool. Et après, avec le Rotary, il y a aussi un road trip qui est proposé en bus. Et en gros, j'ai repris, j'ai payé ça aussi. Et du coup, j'ai refait le tour. Et on est allé dans d'autres endroits où je n'étais pas forcément allée. Et là, ce qui était vraiment cool, c'est que du coup, on était avec les autres échanges. Et là, ça crée aussi des souvenirs un peu qu'on a vus avec des gens que tu ne sais même pas si tu vas revoir ou pas. Et avec qui tu as passé déjà huit mois au final. Donc, c'était vraiment colossal.

  • Speaker #1

    Tu m'étonnes. C'est varié niveau paysage. Tu parles de montagne, de plage, de parc.

  • Speaker #0

    Il y a tout le centre de l'île qui est très montagneux. Et après, il y a plein de plages puisque c'est une île. C'était une île volcanique avant. Du coup, le sable est noir à certains endroits. Donc, ça,

  • Speaker #1

    c'est trop beau. Ça doit être stylé, oui.

  • Speaker #0

    Et après, il y a la ville et en fait, ils sont beaucoup dans la nature. En fait, tu peux avoir des gros parcs vraiment juste à la bordure de la ville, avec des singes dedans. Ils sont beaucoup connectés à la nature, je trouve. Et ils sont très respectueux de leur biodiversité. Ils font vraiment attention à ce qu'ils ont. Tu peux te retrouver avec beaucoup de villes, mais en orientant au milieu d'un parc avec des... C'est hyper protégé. Ils font vraiment attention à tout. Ils sont hyper respectueux de tout ce qu'ils ont. C'est trop bien.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. C'est un bon état d'esprit. Pour en revenir à l'école, tu disais que c'était compliqué au début pour t'adapter à tout ça. C'est comment le quotidien d'être en école là-bas ?

  • Speaker #0

    Ce qui est cool, c'est que c'est 8h. Je crois que c'était 15h qu'on finissait. On ne finissait pas très tard. Moi, du coup... J'allais à pied et tous les cours de cocktails, de nourriture, c'était bien. Et après, j'avouais, il y a un moment, j'arrêtais d'y aller. C'est pas bien pour pas... Mais j'ai arrêté d'y aller parce que, en fait, j'arrivais pas... En fait, je me disais, j'aimerais tellement être dans une école avec d'autres échanges qui pourraient... Parce qu'en fait, je voyais les autres et ils devenaient hyper potes entre eux. Et moi, j'arrivais pas à être pote avec les Taïwanais qui étaient dans mon école. Et en plus, j'étais en seconde dans certaines matières, en terminale dans d'autres. Et donc, en fait, je faisais que switcher de classe et j'arrivais pas à me faire des potes. Et en plus de ça, j'étais un peu l'attraction de toute l'école. Parce que déjà, les Taïwanais, ils ont une admiration envers les Français. Tu ne sais pas pourquoi, mais c'est genre Paris, la France, Louis Vuitton, machin, truc. Alors, tu as beau leur dire que tu ne viens pas de Paris. Mais du coup, c'est très gênant parce qu'ils te prennent en photo, ils te touchent sans te demander. Moi, j'ai les cils longs. Du coup, déjà, ils avaient « Oh mon Dieu, tes cils, tes sourcils, ce n'est pas à défaut. Mais ton nez, nous, on n'a pas la voûte. » C'est entre, ok, c'est cool, mais en fait, respecte mon espace vital. Arrête de me toucher, tu ne m'as pas demandé. Et il y a tout ce truc où l'école, ça devient vite un truc où je me sens... Je n'y arrive plus. Et en fait, c'est avec ma deuxième famille d'accueil. Je lui dis, écoute, ça ne va pas, en fait, cette école. Et elle me dit, fais ce que tu veux. Essaye d'y aller au moins deux après-midi par semaine. Mais après, ne fais pas n'importe quoi. Et en fait, du coup, j'en profite pour faire des musées. Je suis toute seule la journée, mais je fais ce que je veux. Et après, je rejoins mes potes l'après-midi. Et du coup, ça se passe comme ça au final. À partir de février, donc du nouvel an chinois, j'arrête d'aller à l'école et j'y vais une après-midi de temps en temps.

  • Speaker #1

    Après, c'est clair, si c'est pour ne pas te sentir bien et te sentir un peu oppressée, etc. Ce n'est pas le but de ton échange non plus. Tu n'avais pas la possibilité de changer d'école.

  • Speaker #0

    Mais comme ils avaient déjà payé cette école-là... En plus, je me suis culpabilisée parce que je me disais je ne sais même pas combien ils ont dépensé pour payer cette école. Mais moi, je n'ai rien demandé. Du coup, tu es un peu en mode, ok, je fais quoi ? Et bon, tant que ça passe, je n'y vais pas.

  • Speaker #1

    Tu disais que tu as une deuxième famille d'accueil. Tu as changé entre-temps ?

  • Speaker #0

    J'en ai eu trois. Du coup, il y a eu la première famille d'accueil avec qui je me suis fait hyper bien entendu avec leur fille. Du coup, elle était en internat. Elle a arrêté d'aller en internat pour qu'on passe nos soirées ensemble. Donc du coup, la gros coup de cœur amical, on a demandé à rester un mois de plus ensemble. Donc je suis restée quatre mois avec eux. Après, je suis allée dans une autre famille d'accueil où ça s'est hyper bien passé. Ils étaient trop gentils. Il y avait des enfants qui étaient plus petits, donc ils avaient 10 ans et 14 ans. Donc même pas, je crois. Plus jeunes même. Du coup, pareil, un peu le truc d'attention à ce que je fais parce qu'il y a des enfants qui sont plus jeunes. Je ne veux pas donner une mauvaise image de moi. Et après, troisième famille d'accueil avec qui ça s'est moins bien passé. Mais c'est un peu la fin de l'année, donc tu te dis, dans deux mois, je m'en vais, prends sur toi.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu te dis, dans deux mois, c'est fini, tu prends un peu sur toi. Vient le moment de revenir en France. Comment ça s'est passé ton retour ? Parce que tu es passée de un an à Taïwan où tu as vécu plein de trucs. Tu as été dans un autre environnement culturel, un retour à la France, le lycée. Des personnes qui n'ont pas forcément vécu ce que toi, tu as vécu. Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    C'est l'enfer.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Enfin, là, enfin. Au début, tu rentres et en plus, je suis rentrée plus tôt que ce que j'avais prévu. Et en fait, tous mes potes passent le bac. Du coup, j'arrive à la fin des épreuves devant le lycée et là, c'est mais qu'est-ce que tu fous là ? Parce que je dis à tout le monde, je serai là pour la fête de la musique et en fait, je rentre avant quoi. Et du coup, bon, là, c'est trop bien parce que tu revois tous les potes, tu fais la surprise à tout le monde et vraiment tout le monde est en mode waouh, mais qu'est-ce que tu fous là quoi, genre vraiment, on t'attendait pas à ce moment là et du coup ça c'est le... Gros moment où c'est trop bien, où tu revois tout le monde. Mais en fait, au bout de... Après, je rentrais l'été, donc ça va, je rentre en juin. Je passe mon été. Mais en fait, tout l'été, c'est en dents de scie. Oh là là, mais qu'est-ce que je fous là ? En plus, je rentre, ma mère, elle vient en Aveyron. Donc dans la campagne au-dessus de Toulouse, vraiment rien à faire. Si tu n'as pas le permis, tu ne peux pas bouger. Pas de transport en commun. Et là, tu te dis, mais oh putain. genre le choc est tellement énorme dans l'autre sens En fait, je pense que ce qui est le plus dur, c'est que tu rentres, rien n'a changé, sauf toi. Et du coup, tu es là, oula, tu as tellement de trucs à raconter, et les gens que tu revois, ils ont Des trucs à raconter aussi, mais en fait, ils sont sortis au même endroit, ils ont fréquenté les mêmes personnes, ils ont toujours les mêmes problèmes de lycée. Et toi, t'es dans un autre truc où t'as pris tellement de recul sur plein de trucs et tu te dis à tes potes, mais pourquoi tu te prends la tête sur ça, on s'en fout. Et t'as pris du recul, et pas eux, mais ils ont pas le même, tu vois. Tu captes que le seul élément qui a changé dans tout ce que tu connaissais, c'est toi. Et en plus, moi, je dois repartir au lycée et mes potes, ils partent à la fac. Ouais, c'est vrai. Et alors là, c'est vraiment... Là, c'est dur. Là, c'est les stories à l'époque Snapchat et Insta où tu vois tous tes potes en train de faire la fête. Moi, à Toulouse, c'est les trois quarts. Et moi, je suis là en train de me dire, il faut que je passe le bac cette année. Et c'est horrible, quoi. Je retourne au lycée et il n'y a plus personne que je connais.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Transition un peu chaud, quoi. Ouais. Ouais, j'imagine. Et d'un point de vue mental, état d'esprit, quand on a 16 ans, quand on est au lycée et tout, c'est grave la période où on se cherche un peu, où on évolue beaucoup et tout. Comment ça t'a impacté, si ça t'a impacté, de partir, de t'ouvrir l'esprit, de voir d'autres manières de penser, de revenir, d'avoir fait cette expérience-là à cet âge-là ?

  • Speaker #0

    Je pense que ça a changé toute ma vie pour le coup, parce que ça a défini... Déjà, j'adorais voyager, mais je ne pensais pas aimer à ce point-là partir loin, partir toute seule. J'étais... une fille un peu populaire au lycée, où je faisais partie des gens populaires, j'organisais des soirées chez moi, c'était un peu « waouh, tout le monde voulait venir » , tu vois ce que je veux dire ? Et tu arrives là-bas et t'es personne. Donc déjà, là, t'es en mode « ok, est-ce que mon groupe de potes me définit ou est-ce que je me définis toute seule ? » Et déjà, ça, c'est le premier truc qui est un peu dur, parce que t'es là en mode « ok, là, je peux pas demander à ma pote « ouais, on fait ça ou pas ? » parce que là, il n'y a que toi. Donc ça c'est bien, tu prends en autonomie, en confiance en toi. le fait de parler une autre langue et de ne pas avoir le choix. Et puis moi, je me suis découvert un aspect sensible que je n'avais pas ou que je renie beaucoup en France. En mode, non, mais moi, je ne pleure pas, je ne pleurerai jamais. À Taiwan, je ne fais que pleurer. Je pleurais de joie, j'avais des frissons, je pleurais. Et en fait, ça, ce n'est pas parti. Je ne fais que pleurer tout le temps. Mais j'ai appris à être beaucoup plus vulnérable, à dire à mes potes là, vous me manquez vraiment. Ça, non, je n'ai pas envie. où en fait j'ai vraiment appris à m'écouter et c'est ouf de le faire à 16 ans parce que des fois, là j'en ai 26, et des fois je me dis, meuf, tu t'as su le faire à 16 ans, pourquoi tu n'y arrives pas à 26 ans ? C'est le reprend juste et en fait tout est simple à 16 ans, parce que tu ne te prends pas autant la tête sur certains trucs, tu ne réfléchis pas aussi loin. Et du coup des fois tu te dis, ouais mais peut-être ce qui m'aide là des fois c'est de me dire, meuf tu as été capable de partir à 16 ans à Taïwan toute seule, pourquoi tu as peur de ça aujourd'hui ? Parce que clairement, s'il y avait un moment où il fallait avoir peur, c'était là-bas. Pas là, quand t'as peur de prendre le métro toute seule. Carrément. Du coup,

  • Speaker #1

    c'est ce que je voulais te demander. Parce que là, tu es en Australie, tu es partie à 26 ans. Quelle différence tu vois entre le fait de partir à 16 ans et de partir à 26 ans ?

  • Speaker #0

    Déjà, pour l'aéroport, ça s'est pâté pareil. Tout le monde pleurait, moi j'étais là. Allez,

  • Speaker #1

    ciao !

  • Speaker #0

    C'est bon, ça m'émarque, je vais m'équiper. Ça m'a fait rire de me dire que ça n'a pas changé. Par contre, ici, tu arrives et il n'y a pas de famille d'accueil. C'est toi qui gères ton argent. Il faut trouver un taf, un appart. Et tu stresses. Là où à Taïwan, il y avait tout ce côté où si je ne fais pas, ce n'est pas grave. Il y a ma famille, l'école. Si je n'y vais pas, si je ne vais pas travailler, je ne peux pas payer mon lait. Je pense qu'il y a ça. Et le fait de se dire, je fais moins la fête, je fais moins ci, je fais moins ça. est-ce que je vais réussir à... à lier des relations avec des gens. Est-ce que je vais réussir à me faire un groupe d'amis ? Parce que maintenant, j'ai 26 ans et je vois mes potes en prince. Là, l'année prochaine, j'ai deux mariages. Trois quarts, ils ont acheté un appart, une maison. Et je me dis, waouh, waouh, waouh. Est-ce que moi, je ne veux pas grandir ? Quand tu te compares avec tes potes qui sont partout et tu te dis, mais en fait, tout le monde est posé. Et moi, je suis un papillon, je suis un électron libre. Je ne sais pas ce que je fais de ma vie. Je ne sais même pas si je vais rester en Australie ou pas. Je ne sais même pas où je vais rester et du coup...

  • Speaker #1

    évidemment tu te poses des questions et tu te dis mais qu'est-ce que je fous avec ma vie et où est-ce que je dois aller c'est ça qui est compliqué je trouve quand t'es un petit peu plus âgé que tu pars déjà comme tu disais la comparaison ça c'est le pire ça peut te plomber alors qu'au final tu te dis mais je me vois pas du tout me poser à grave loin de moi cette idée et je voulais revenir sur ce que tu disais sur le fait de se faire des potes etc Et c'est vrai que je m'étais posé aussi ces questions, parce que par exemple, j'étais partie en Erasmus, tu vois, pendant mes études. Et là où on faisait les connexions, les potes et tout, c'était beaucoup pendant les soirées. Et du coup, si tu fais moins de soirées, comment tu fais des potes et tout,

  • Speaker #0

    c'est un peu une question.

  • Speaker #1

    Toi, du coup, comment ça se passe pour toi, pour te faire des potes, là, à 26 ans, en étant partie loin ?

  • Speaker #0

    Bah après j'avoue je suis hyper sociable, du coup je suis sur plein de groupes sur Facebook et en fait dès qu'il y a des gens qui proposent des trucs je suis là ok venez, je prends ma pote qui est venue ici avec moi et je lui dis bon mais aujourd'hui tu sais quoi il y avait une make-up artiste qui avait besoin de modèle du coup j'ai dit oui. Et elle me dit ok on va où ? Je lui dis bah je sais pas on va là et on va se faire maquiller et ma pote elle est un peu en mode mais tu connais je suis là non ?

  • Speaker #1

    Allons-y.

  • Speaker #0

    Du coup on s'est retrouvés la semaine dernière à faire un shooting photo avec une make-up artiste alors que je savais même pas où on était dans Sydney. et pareil avec des filles qui proposent des sorties à ciné, en fait le monde est tellement petit parce que tu vois la semaine dernière il y a une fille qui dit, quelqu'un est chaud d'aller boire un verre à Opéra, je lui dis ok j'arrive et là cette fille elle me dit, ah tu connais tel gars c'est mon meilleur pote, je lui dis ah bon mais j'étais en master avec et là direct en fait tu fais une connexion parce que t'as l'impression de connaître la personne forcément,

  • Speaker #1

    t'as un point commun, un point de contact il y a toujours pour...

  • Speaker #0

    J'ai l'impression que tu parles à des gens, il y a toujours un truc qui te rattache à eux au final. Et je pense que le fait d'être à l'étranger, tout le monde est seul, entre guillemets, et du coup, c'est beaucoup plus facile. C'est pas, t'arrives dans un groupe de potes, je pense que t'arriverais dans un groupe de potes où il n'y a que des Australiens, ce serait un peu plus compliqué, de gens qui se connaissent depuis 20 ans. Et là, je pense que c'est le mood backpacker qui aide à faire que c'est facile. Et puis au pire, tu te dis, si je me sens pas bien, au pire je m'en vais. Parce que ces gens, je les connais pas, je leur dois rien.

  • Speaker #1

    du coup je pense que c'est ça mais après je suis très extravertie donc je me dis je sais pas si en étant introvertie tu vis l'expérience de la même façon moi je suis introvertie et je suis d'accord avec toi en fait la différence c'est que en étant introvertie t'as besoin d'être seule par moment pour recharger donc ça c'est un peu compliqué tu vois par exemple dans les hostels t'es tout le temps entourée de monde ou quand tu bouges avec des potes t'es tout le temps avec du monde ça c'est compliqué mais après tu vas rencontrer des gens et Merci. même si t'es timide, que t'oses pas trop aller vers les autres, il y a des gens qui viennent vers toi, dans tous les cas. Il n'y a pas eu un seul hostel où il n'y a pas quelqu'un qui est venu me voir, « Salut, ça va ? Je suis toute seule, t'es où ? » Comme tu dis, les gens, je pense qu'on est dans un état d'esprit de « On est seul, tu cherches un peu du contact, puis on est un animal social, donc on est là pour créer du lien. » Pour en revenir à Taïwan, et pour terminer, un petit question-réponse. Si tu devais dire un souvenir qui te donne le sourire quand tu y repenses ? Ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    Ah,

  • Speaker #1

    c'est dur !

  • Speaker #0

    Je ne sais même pas, il y en a tellement. Mais je pense que là, le premier truc qui me revient, c'est quand je suis arrivée, du coup, j'étais éclatée. C'était le matin à Taïwan. Je me suis dit, surtout, ne dors pas, il faut que tu prennes la journée comme tu viens. Et du coup, ma soeur d'accueil m'a amenée en haut de la tour de Taipei 101, qui, à l'époque, était la tour la plus haute du monde. Maintenant, c'est à Dubaï ou dans les Émirats. Et en fait, tu arrives et tu vois... toute la ville de Taipei, qui est quand même énorme. Et là, tu te dis, je viens de la campagne. Chez moi, il n'y a que des vaches partout, des tracteurs. Et là, tu te retrouves dans cette ville et tu te dis, c'est ma vie, ça. À partir d'aujourd'hui, ça, c'est ma vie. Et tu es un peu excitée et en même temps... Mais après tout, j'ai tellement de bons souvenirs à Taïwan, mais je pense que c'est celui-là, parce que c'est un des premiers, en fait, de te dire, tu prends un ascenseur sur 100 étages, déjà le truc en 30 secondes il t'amène en route à... Le corps qui... Je ne sais pas, je pense que c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est ce qui t'a fait réaliser que ça y est, là, c'est ma life ? Oui.

  • Speaker #0

    Là, il n'y a plus de retour en vie.

  • Speaker #1

    Là, j'y suis, ça y est, on est parti. Le lieu que tu as préféré ?

  • Speaker #0

    À Taïwan ? Oui. Je dirais Taroko ou Sun Moon Lake. Les deux, c'est des parcs. Taroko, c'est de la montagne avec une cascade. Sun Moon Lake, c'est vraiment un énorme lac que tu peux faire le tour à vélo ou à pied. Vraiment, je suis arrivée là-bas et coup de cœur. l'eau, tous les arbres, les singes la première fois que tu vois des singes, tu fais du vélo, tu vois un singe et toi tu dis et eux ils s'arrêtent même pas parce que c'est normal c'est nos pigeons quoi, toi t'es là il y a un singe en face de moi, tu t'arrêtes il y a des bébés singes ils ont des espèces de je sais plus comment ça s'appelle les petits des chauves-souris avec tu sais les des tout petits singes comme ça là avec des des ailes ils s'ouvrent comme ça et ils se frottent sur toi Oui. Comme ça, c'est cool. Il te saute dessus. Et ça, tu es vraiment en mode dans le... On dirait un enfant, quoi. L'émerveillement de tout ce qu'il y a autour de toi, de tous les arbres que tu ne connais pas, de tous les animaux, des araignées comme ça aussi, où tu te dis, j'espère qu'elle ne va pas me tomber dessus pendant que je fais du vélo. Ça, oui, c'était trop beau.

  • Speaker #1

    Mais je trouve que la faune et la flore, globalement, c'est ce qui te fait réaliser que tu es ailleurs et que tu t'en mets plein les yeux, quoi. Ouais. Un truc que tu as détesté ou que tu as vraiment déplu à Taïwan ?

  • Speaker #0

    En vrai, pour moi, la nourriture, ça a été très compliqué, vraiment. Ce n'est pas que ça m'a déplu, mais c'est que c'est hyper épicé et j'ai été malade. plein de foie parce qu'en fait ça me déchirait l'estomac. Du coup, j'étais tout le temps malade. Et un truc que j'ai vraiment détesté, c'est la clim. La clim, partout. Il fait 40 degrés dehors, tu rentres, il fait 20. Du coup, tu as tout le temps un pull avec toi. Pendant un an, j'ai perdu ma voix. J'étais malade. Ça, c'est vraiment deux trucs compliqués à gérer. Et la nourriture, j'ai perdu 7 kilos en un mois. Le premier mois, j'ai perdu 7 kilos parce que j'arrivais tellement pas à... C'est dur en tant que Français. La nourriture, je pense que c'est vraiment un des trucs les plus durs en tant que Français quand tu pars. Même là, en Australie, ça ne fait même pas un mois, je me dis, oh là là, ça ne va pas du tout.

  • Speaker #1

    C'est vraiment la bouffe française. C'est vrai, franchement, la nourriture,

  • Speaker #0

    c'est très dur pour nous, Européens, Français, je pense que c'est...

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Ta meilleure rencontre ?

  • Speaker #0

    Je dirais Wendy, du coup, qui est ma sœur d'accueil de ma première famille avec qui je vis en ce moment en Australie, du coup. OK. Ça a été un coup de cœur amical dès le début. Elle est venue en France l'été où je suis rentrée. L'été d'après, elle est revenue en France, elle a gagné un billet d'avion gratuit. Elle est restée quatre mois. Elle a aménagé mon premier rapport d'étudiante avec moi.

  • Speaker #1

    Trop bien.

  • Speaker #0

    Et je suis retournée la voir à Taïwan pour son anniversaire. L'année d'encore après, dans le cadre d'un stage, je lui ai fait une surprise pour son anniversaire. En fait, elle ne savait pas que j'arrivais. Du coup, je me suis organisée avec sa copine de là-bas. Et on s'est revues à Amsterdam l'été dernier parce qu'elle a ses soeurs là-bas. Et là, je suis en Australie aussi parce qu'elle est là. Et là, c'est sa vie. Elle est avec son copain. Et je trouve ça trop cool. Ça fait 10 ans qu'on se connaît et on se voit évoluer. Et je trouve ça... Enfin, pour moi, c'est vraiment ma sœur dans la vraie vie. C'est juste qu'on n'a pas les mêmes parents. C'est comme si, puisqu'au final, elle a rencontré les miens. J'ai rencontré les siens. J'ai vécu avec eux. Elle a vécu avec les miens.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    Et ouais.

  • Speaker #1

    Vraiment, on a un lien super fort. Trop bien. Et pour finir, donc avant qu'on se quitte, est-ce que tu aurais un message à faire passer à ceux qui voudraient partir vivre à l'étranger ?

  • Speaker #0

    Ouais. Ben allez-y ! Ça a fait peur, vraiment ça a fait peur. Mais le meilleur conseil que moi on m'a donné avant que je parte, c'est on m'a dit dis oui à tout. Et j'étais en mode comment ça ? Et on m'a dit en fait il y a des trucs que tu n'auras pas envie de les faire. Parce que tu vas sortir de ta zone de confort, parce que peut-être tu te dis que tu ne vas pas kiffer, parce que peu importe la raison. Mais dis oui, parce que tu ne sais pas si tu vas aimer ou pas. Et en fait j'ai dit oui à tout à Taïwan. Et à tout ! Donc il y a eu des regrets évidemment au niveau de la bouffe, des trucs, voilà. Il y a eu des regrets, mais en fait, certains regrets deviennent des souvenirs, des trucs à raconter. Et par exemple, tu vois, quand je te dis que c'est le Mouley, que c'est un de mes endroits préférés, cette journée-là, j'ai fait 20 bornes à vélo. Je n'en pouvais plus, j'ai pris des coups de soleil. Pendant trois jours, je n'ai plus réussi à marcher. J'ai détesté cette journée. À la fin de la journée, je faisais quoi ? Je tâche trop mal aux cuisses et tout. Mais en fait, maintenant, je me rappelle à quel point j'ai été émerveillée par cet endroit, à quel point c'est un de mes endroits préférés. j'y suis retournée en marchant etc et en fait c'est des trucs que j'aurais pas fait et comme Plein de... Je sais pas, genre... Pareil, sur un coup de tête, on s'est dit avec des potes, on va en vélo faire un sunset, un lever de soleil. Et c'est des trucs à 5h du matin, je n'avais jamais fait de base prendre un vélo pendant une heure et demie. Et en fait, c'est un de mes meilleurs souvenirs. Et en fait, du coup, juste allez-y, dites oui à tout. Et tu sais pas ce qui va arriver. Et peut-être tu vas rencontrer des gens merveilleux et ça va être des souvenirs merveilleux. Et dans tous les cas, c'est peut-être un truc que tu n'auras jamais fait avant. Donc pour moi, je pars du principe d'essayer de faire... une nouvelle chose toutes les semaines que j'ai jamais fait avant. Du coup, il faut dire.

  • Speaker #1

    Bon objectif. Non, c'est vrai. Franchement, c'était un hyper bon conseil. Et je recommande aussi grave de se mettre en mode, il y a le film Yes Man, je ne sais pas si tu l'as déjà vu. Je se mets en mode Yes Man. Et au final, tu fais plein de trucs trop cool. Moi, je me suis retrouvée là en Australie, à la fin de mon tas, je m'étais dit, bon, c'est bon, maintenant, je me mets en mode Yes Man. Je vais bouger, je vais faire des trucs et tout. Je me suis retrouvée à faire de l'AFL, c'est du football australien. avec des aborigènes et des meufs du club de Sydney dans le nord. Je me suis retrouvée à aller dormir chez des Australiens qu'on a rencontrés dans le train. Et c'est plein de petits trucs comme ça. Tu sais pas,

  • Speaker #0

    mais juste tu dis oui et il se passe plein de trucs et tu vis plein de trucs.

  • Speaker #1

    Et comme tu dis, même si ça se passe mal, au pire, ça fait un bon souvenir à raconter.

  • Speaker #0

    Et puis, André, c'est rare que ça se passe hyper, hyper mal au point de « Oh putain, là, c'est un trauma, c'est quelque chose qui est arrivé » . Bon, je suppose que ça doit arriver, mais moi, ça ne m'est jamais arrivé de... Et je l'ai fait avec tous mes voyages, à chaque fois que je suis repartie toute seule et tout, même si ce n'était pas pour vie, mais juste pour kiffer un voyage, je me disais, vas-y Chloé, arrête, parce que tu es dans ta zone de contrôle, tu es dans ta zone de peur, et quand tu as peur, tu ne fais rien. Donc il faut se challenger, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, carrément.

  • Speaker #0

    Dire oui à tout.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'aide à sortir un petit peu de cet état d'esprit de peur, de je n'ose pas trop, je suis dans ma zone et tout ?

  • Speaker #0

    En fait, j'adore les défis. Du coup,

  • Speaker #1

    je me défie.

  • Speaker #0

    C'est mon challenge.

  • Speaker #1

    Allez.

  • Speaker #0

    Je suis là. En fait, j'aime trop défier les autres. Et quand les gens me disent « ouais, je sais pas quoi » , je dis « ah ouais, c'est un défi,

  • Speaker #1

    t'es pas cap » .

  • Speaker #0

    Et en fait, les gens, quand tu leur dis « c'est un défi » , ils ont l'ego. Ils sortent et ils disent « bah, vas-y, si, si, ouais, ouais, c'est un défi » . Et en fait, du coup, des fois, je me le dis à moi-même, genre, « Meuf, vraiment, t'es là ? » Genre, t'es en Australie et tu vas pas faire ça. Genre, t'es nulle, tu vois. Enfin, pas t'es nulle, mais genre,

  • Speaker #1

    t'es personne.

  • Speaker #0

    Du coup, je m'auto-challenge. Vas-y, défie-toi. Et à chaque fois, je suis...

  • Speaker #1

    Bon, bah écoute, tant mieux. Merci en tout cas de nous avoir partagé ton histoire, ton parcours. C'était super.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si ça t'a plu, je t'invite à mettre 5 étoiles sur la plateforme d'écoute sur laquelle tu te trouves. Ainsi, 4 abonnés, ça fera une grosse différence pour moi. et pour développer ce podcast. A bientôt !

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Le choix du Rotary club

    01:30

  • Arrivée à Taïwan

    05:23

  • Choc culturel

    12:22

  • La vie à Taïwan et ses paysages

    20:29

  • L'école à Taïwan

    24:11

  • Retour en France et au lycée

    27:43

  • Retour sur expérience à 16 ans

    29:54

  • Q/R de la fin

    36:31

  • Le conseil de la fin

    40:59

Description

Partir vivre à l'étranger à 16 ans, qui plus est dans un pays à la culture totalement différente, ça donne quoi ?


Chloé en a fait l'expérience en partant à Taïwan avec le Rotary club, plus précisément avec le Youth Exchange Program : Chloé a été accueillie dans une famille taïwanaise et ses parents ont accueilli un(e) jeune d'un autre pays que la France.


Direction donc Taïwan après son année de terminale pour un véritable voyage culturel !

Pas stressée avant le départ, Chloé découvre rapidement les différences culturelles avec son pays d'origine : le bruit, les odeurs, les habitudes...

Le plus dur pour elle ? la nourriture !


Mais elle ne se laisse pas abattre.

Elle profite de son année pour découvrir le pays en long, en large et en travers : aussi bien les paysages que la vie au lycée.

Et malgré les hauts, les bas et le choc culturel, elle en prend plein les yeux et crée des amitiés solides.


Dans cet épisode Chloé nous raconte son quotidien à Taïwan, son immersion culturelle et ce que partir à 16 ans lui a apporté.


On parle notamment de :

- Rotary club : le fonctionnement

- Gros choc culturel : France vs Taïwan

- La vie quotidienne à Taïwan

- Partir à 16 ans vs à 26 ans : quelles différences ?



Bonne écoute !

Pour soutenir le podcast, abonnes toi et met une petite note :)


Infos utiles :

Le rotary club : https://www.rotary.org/fr


Pour découvrir les coulisses du podcast : partir_podcast

Disponible à l'écoute sur toutes les plateformes : https://smartlink.ausha.co/partir

Et sur Youtube


Si cet épisode t’a plu, tu devrais aussi aimer :

https://podcast.ausha.co/partir/slovaquie-1-an-d-immersion-en-campagne-slovaque-joanna



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je me retrouve dans une école où il n'y a que moi qui suis étrangère.

  • Speaker #1

    Salut et bienvenue sur Partir, le podcast qui te montre les dessous de la vie à l'étranger.

  • Speaker #0

    Il y a des Taïwanais qui me regardent en mode « Oh wow, qu'est-ce qu'elle fait cette fille ici ? » et qui me parlent en mandarin et je ne comprends rien. Et c'est là où je me dis « Merde, qu'est-ce que j'ai fait ? »

  • Speaker #1

    Imagine, tu as 16 ans, tu es en première au lycée, en plein en train de te construire, tu as ton groupe de potes, etc. Et là, tu décides d'aller de l'autre côté de la Terre. dans un pays à la culture totalement différente, loin de tout le monde. Franchement, sacré challenge. Et bien, c'est ce qu'a décidé de faire Chloé en partant à Taïwan avec le Rotary Club, où il y a un réseau mondial de bénévoles qui œuvrent pour des causes humanitaires et communautaires.

  • Speaker #0

    Il y a des nourritures, juste l'odeur. J'étais là, je ne peux pas manger ça. En tout cas, à Taïwan, les Taïwanais sont hyper gentils, hyper polis. Et moi, je suis arrivée là-bas, coup de cœur. L'eau, tous les arbres, les singes, la première fois que tu vois des singes, tu fais du vélo, tu vois un singe.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, Chloé nous raconte son année à Taïwan, ses chocs culturels et son quotidien là-bas. Bonne écoute ! Donc Chloé, je suis trop contente d'entendre ton histoire, parce que je ne connaissais pas du tout le Rotary Club. Et du coup, tu es partie avec ça, et en plus tu es partie sur plus jeune, plus à Taïwan. C'était ta première expérience à l'étranger ? Oui,

  • Speaker #0

    je suis déjà partie à l'étranger avec mes parents, mais genre 10 jours quoi.

  • Speaker #1

    Ok, donc là, pour partir la première fois toute seule, t'as pas fait les choses à moi. Comment ça t'est venu cette idée déjà ? Pourquoi t'as voulu partir comme ça ?

  • Speaker #0

    Au début, j'avais un peu, je pense, le rêve de toutes les ados avec le bal de promo. Du coup, je voulais absolument partir et avoir un truc à l'américaine en mode bal de promo et tout. Et du coup, on a commencé à se renseigner avec mes parents. On est tombé sur plein de trucs où c'était genre 20 000 euros l'année. Mes parents étaient en mode, désolé, mais on peut pas. Et par hasard, on est tombé sur le Rotary Club, sur un forum des associations. Et du coup, on s'est renseigné. En fait, on a trouvé que ça matchait parfaitement. On a pris cette option-là. OK,

  • Speaker #1

    trop bien. Et du coup, ça s'appelait Rotary Youth Exchange Programme, n'est-ce pas ? Est-ce que tu peux nous expliquer ce que c'est ? Du coup,

  • Speaker #0

    en gros, le Rotary Club a ce programme. Et ça peut se faire sur trois mois ou sur un an. Un an, plus ou moins. Huit, neuf mois. Et en gros, c'est avoir un jeune... Donc, mes parents me font partir dans un endroit, et donc, dans une famille d'accueil, en échange, j'ai l'accès d'accueillir un jeune qui vient de n'importe où, dans ma chambre, en gros, en échange. Et du coup, cet échange est gratuit, à part payer nos billets d'avion, nos assurances, etc. Et du coup, je pense que ce qui est rassurant pour les parents, c'est de savoir qu'il y a une famille qui récupère. Et pareil pour l'enfant qui vient, il faut obligatoirement que cet enfant ait une chambre à lui, et du coup, une famille, et ça peut aller de une famille à trois, quatre familles d'accueil sur l'année.

  • Speaker #1

    Ok. Un enfant contre un autre. C'est parti. Et comment ça se passe du coup pour savoir dans quel pays tu vas ? Est-ce que tu sais un petit peu dans quelle famille tu vas aller ? Comment ça se passe du coup toute la préparation et définir le projet, le voyage ?

  • Speaker #0

    Pour les familles, tu ne sais pas. Donc, tu ne sais pas sur qui tu tombes. Après, du moment où tu as choisi ton pays, que tout est fait, les familles te contactent en général pour commencer à échanger un peu. Pour les pays, il y a une espèce de map. de tous les pays où tu peux aller. Par exemple, la Chine, tu peux pas y aller, la Russie, tu peux pas y aller. Enfin, tous les pays qui ont un peu des caractéristiques politiques qui sont un peu compliquées, ils évitent d'envoyer. Et par exemple, il y a des pays qui recommandent pas pour les femmes non plus, genre Afrique du Sud, Inde, où être une femme, ça peut être compliqué. Du coup, ils te disent que tu peux y aller, mais c'est dangereux pour toi. Et du coup, voilà. Moi, j'avais mis plein de pays, en fait, je me suis dit... Au début, je voulais trop aller au Mexique ou au Brésil. Et après, je me suis dit, non, il faut que tu ailles vraiment dans un endroit où tu n'irais pas en vacances. Et du coup, je me suis dit, bim, Taïwan. Je ne sais même pas où c'est. Il faut y aller.

  • Speaker #1

    Comme ça, au hasard. Voilà.

  • Speaker #0

    Tu connaissais un petit peu Taïwan avant ? Pas du tout. Je ne savais même pas où c'était sur la carte. Je me suis dit, pourquoi je n'apprendrais pas le chinois ? Et du coup, comme la Chine, ce n'était pas possible, je me suis dit, OK, Taïwan. Taïwan.

  • Speaker #1

    Et c'est parti quoi. Et donc tu pars entre ta première et ta terminale, t'as 16 ans. tu vas partir à l'autre bout du monde. Comment tu te sens avant de partir, quand c'est en train de se mettre en place et tout ?

  • Speaker #0

    Moi, je me sens trop bien. En fait, je pense que j'attendais tellement que ça que j'étais... Déjà, je passe un été de fou parce que je fais comme dire « Oh, waouh, c'est la dernière fois que je fais ça » , alors que pas du tout. Mais je me dis « Waouh, je profite, je profite » . Je fais même ma valise la veille de partir. Ma mère, elle m'a déchirée. Ça ne faisait que lui dire que j'avais déjà fait ma valise et qu'elle est rentrée dans ma chambre et qu'elle avait ma valise ouverte Elle me dit, mais coulée, on part demain, en fait, je ne comprends pas ce que tu fais. J'étais là, ouais, mais ça va, c'est une valise. Elle me dit, c'est une valise pour un an. Et j'étais là, ouais. Du coup j'ai fait ma valise, mais même ma valise j'ai fait à l'arrache. Et quand on est arrivés à l'aéroport, je partais de l'aéroport de Bordeaux, Amsterdam et puis après Taipei. Il y avait mes meilleures copines et mes parents. Tout le monde pleurait. Et moi, je me suis vraiment tracée en mode ciao, je vais vivre une trop bonne année. Arrêtez de pleurer. Moi, je suis trop battue. Je suis hyper contente. Et vraiment, je suis partie comme ça. Genre en mode trop excitée, trop…

  • Speaker #1

    Pas stressée quoi.

  • Speaker #0

    Pas stressée. OK. Peut-être pas assez.

  • Speaker #1

    Et donc du coup, après plusieurs heures de vol… Tu arrives à Taïwan. Bonjour Taïwan. Comment on dit bonjour en Taïwan ? Nihao. Comment ça se passe ton arrivée ?

  • Speaker #0

    Ça se passe, bon déjà, gros décalage horaire, hyper chaud, hyper... Enfin, beaucoup d'humidité. Et ça se passe bien, ma famille vient me chercher. Le premier truc qui bloque, c'est la nourriture. J'arrive, on m'offre un bubble tea, et alors moi, le thé avec le lait et des perles de tapioca, ça passe mal et tout. Du coup, là, je commence à me dire... oula, premier truc qui me dit oula, attention. Et en vrai, pendant deux semaines, ça allait aussi à l'arrivée parce que du coup, c'était encore les vacances. Je suis arrivée en fin août. J'avais ma rentrée début septembre. Donc là, avec ma famille d'accueil, on a fait plein de trucs. J'ai fait un saut en parapente et tout. Enfin, vraiment plein de trucs trop bien. Et alors après, quand je suis arrivée à l'école, là, ça a été... Là, j'ai appelé ma mère et j'ai plein de...

  • Speaker #1

    C'est le petit contre-coup. T'as eu deux semaines pour te mettre dans le bain et après, dame tu te crois en une poche ?

  • Speaker #0

    Je me suis dit merde qu'est-ce que j'ai fait ? Pourquoi j'ai fait ça ?

  • Speaker #1

    Parce que du coup, c'était défini que tu pars entre ta première et ta terminale pour faire une année scolaire à Taïwan. Oui. OK. Et du coup, c'est quoi qui te fait te sentir comme ça, de commencer l'école ?

  • Speaker #0

    En gros, avec le Rotary, on était 300 jeunes qui étaient dans le même cas que moi. Donc ça, c'était trop cool parce qu'il y avait vraiment beaucoup d'étrangers dans la ville qui faisaient le même échange. Sauf qu'en fait, le Rotary essaie de te mettre avec d'autres enfants, enfin d'autres jeunes qui sont dans une même école. Et en fait, ma famille d'accueil... me disent que cette école est mal réputée à Taïwan et que du coup, ils vont me payer une école privée pour aller dans une école. Et en fait, moi, je leur explique que ça ne sert à rien. Parce que dans tous les cas, je vais redoubler en France. Je ne suis pas dans un lycée français, donc ça ne sert à rien. Que ça ne va pas du tout compter, sauf qu'en fait, ils insistent. Et donc, ils payent une école privée, sauf que je me retrouve dans une école où il n'y a que moi qui suis étrangère. Et donc, que des Taïwanais qui me regardent en mode de « Oh wow, qu'est-ce qu'elle fait cette fille hippie ? » et qui me parle en mandarin et je ne comprends rien. Et c'est là où je me dis… merde, qu'est-ce que j'ai fait ? Parce que vraiment, là, j'arrive en sachant dire bonjour et merci en chinois. Et il paraît sous-estimé de... Enfin, le niveau de difficulté d'apprendre le chinois. Et enfin, je suis vraiment partie tranquille. Et là, je me dis, ouais, là, ça va pas être drôle, quoi. D'être dans ça.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, bah, carrément. Tu parlais français, tu parlais un peu anglais.

  • Speaker #0

    Ouais, enfin, anglais, mais après, je sais pas si... Espagnol, un peu, mais...

  • Speaker #1

    Les Taïwanais, ils parlent anglais ?

  • Speaker #0

    Les Taïwanais, alors, à Taïwan... À Taipei, dans la capitale où j'étais, oui. Après, quand on sort, il y a 40 langues qui sont différentes, dont certaines des rives de Taïwanais, etc. Et du coup, là, si tu ne parles pas un minimum mandarin,

  • Speaker #1

    c'est... C'est fini pour toi, quoi. Avec la famille, tu communiquais comment ?

  • Speaker #0

    Comme on pouvait. Les deux parents, ils ne parlaient pas du tout anglais. Il y avait une des filles de leur fille qui était là. Du coup, elle parlait anglais, mais elle était à la fac. Du coup, elle faisait des allers-retours. Et du coup, moi, je disais oui à tout. Je comprenais rien. Du coup, j'étais là, ok, ok, mais je comprenais pas ce qu'on faisait, en fait. Et après, du coup, j'ai pris des cours de mandarin. Ok.

  • Speaker #1

    Ça se passe comment, du coup, les premiers instants à l'école, etc. ?

  • Speaker #0

    À l'école, il y a un gros moment de solitude, quand même. Mais l'école capte que je capte rien. Du coup, ils me mettent dans tous les bacs pro de l'école. Donc, je fais des cours de maquillage, de massage, de cul-de-mune, de cocktail. Je me retrouve à faire plein de trucs, sauf qu'en fait, je... même si je fais physiquement, je comprends rien à ce qu'on me raconte. Donc j'essaye de juste tout regarder et de me dire, OK, la meuf, il faut vraiment que tu mémorises tous les mouvements, tout ce qu'ils font. Et il y a un prof d'anglais qui a vraiment pitié de moi et qui me dit, écoute, au pire, tu viens à tous les cours théoriques avec moi et au moins, on parle anglais. Donc là, lui, il m'a un peu sauvé la mise, mais c'était en gros la seule personne à qui je parlais à l'école.

  • Speaker #1

    Ah ouais, compliqué.

  • Speaker #0

    Du coup, un peu dur, ouais.

  • Speaker #1

    Au final, même les temps libres à l'école, tu fais quoi ? Tu arrives à te remonter de ton côté ?

  • Speaker #0

    De parler avec les autres échanges qui sont là aussi. En train de dire, on fait quoi ce soir quand on sort de l'école ? Après, ce qui était cool, c'est les cours de cocktail, nourriture et tout. C'était cool pour moi aussi.

  • Speaker #1

    Au final, tu as pu tester plein de trucs. Tu arrives quand même à voir les autres personnes qui sont en échange en dehors de l'école. Vous faites des sorties, des trucs,

  • Speaker #0

    vous vous retrouvez. Déjà, le Rotary organise au moins deux sorties, deux week-ends. qui sont obligatoires par mois. Donc on se retrouve tous. Et en fait, ils organisent des activités en rapport avec le pays où on est. Donc on a fait des cérémonies taïwanaises, des trucs qui sont très typiques de là-bas. Ils ont eu des cérémonies pour boire du thé. Donc on apprend à faire la cérémonie pour infuser le thé, pour boire le thé. Donc tout ça, moi je trouve ça trop bien parce qu'on apprend la culture. En plus, on est avec les autres. Donc c'est trop bien. Et en plus de ça, on a un groupe où on est 300 sur Messenger. et où tous les jours, tout le monde envoie moi je vais faire ci, moi je vais faire ça. Du coup, il y a toujours un truc à faire et c'est l'avantage aussi.

  • Speaker #1

    Trop bien. Au moins, tu n'es pas seule au milieu de tout ça, lâchée dans la nature. C'est cool, c'est bien cadré quand même. Vous êtes accompagnée, vous êtes suivie. Il y a du suivi qui se fait avec la famille ?

  • Speaker #0

    Oui, si les familles, ça se passe mal, on peut aussi prévenir le Rotary. Envoyer soi à notre district. Parce qu'en gros, c'est des zones qui s'appellent des districts. C'est comme si on avait les départements en France et en gros, tu es dans une zone et dans cette zone-là... il y a tant d'échanges et il y a tant de familles et s'il y a un problème tu peux changer de famille ou demander de l'aide après c'est arrivé à des au pire moi de changer de famille moi ça s'est bien passé puis des fois tu prends sur toi aussi tu te dis est-ce que ça se passe vraiment mal ou est-ce que c'est moi qui n'arrive pas à m'acclimater à la différence de culture et du coup je fais un blocage tu t'es posé ces questions là ? oui parce que les Taïwanais ils sont hyper stressés mais genre surtout Merci. et ils font que dire que Taïwan c'est pas safe alors que c'est le deuxième pays le plus sûr du monde après la Norvège je crois où on fait un pays du nord et du coup pour nous en tant qu'européens on vit pas dans l'insécurité moi je me sens pas en insécurité en France mais quand on arrive là-bas on peut vraiment poser notre téléphone sur la table et poser notre argent, aller commander un verre personne va nous voler donc on arrive dans un truc où on se sent encore plus en sécurité, les gens sont hyper respectueux il y a vraiment la ligne de chaque côté dans le métro, les gens qui sortent d'abord, les gens qui rentrent après. Et donc, du coup, quand ils nous disent, eux, que c'est pas un pays safe, mais du coup, toi, t'es là, ben si. Et du coup, eux, ils sont stressés. Et toi, tu te dis, mais waouh, si vous venez en France,

  • Speaker #1

    alors là, vous allez péter un diable.

  • Speaker #0

    Du coup, il y a ce truc où c'est dur parce qu'ils sont très stressés, surtout. Donc, dès que tu fais un truc, ils sont hyper stressés. Et du coup, nous, les Européens, on n'est pas trop stressés, je trouve, déjà, de base. Et du coup, c'est dur de leur faire comprendre que... tout va bien. Et puis même s'il arrive un truc, c'est pas grave.

  • Speaker #1

    Ça va bien se passer dans tous les cas. Il y a des trucs avec lesquels tu as eu du mal dans peut-être les habitudes quotidiennes, des habitudes taïwanaises, où vraiment tu t'es dit, ouais, là, choc culturel, c'est chaud.

  • Speaker #0

    En vrai, déjà, il parle très fort. Déjà, c'est une langue que tu ne comprends pas au début. Et en plus, il parle fort. Du coup, déjà, ça, c'est très... Je ne sais pas, ça prend de ouf la tête. Les autres chocs que j'ai eu, c'est qu'il y a beaucoup de street markets où il y a de la viande et du poisson et tout dans la rue. Et du coup, ça dégage une odeur de... C'est horrible en fait. Tous les matins, je marchais avec un foulard avec du parfum parce que c'était mon chemin pour aller à l'école. Je devais passer ce marché. J'avais envie de vomir, mais tous les matins. Et je ne comprends pas que cette odeur de viande crue, et même ça, ça me choque qu'il y ait de la viande crue dans la rue et que tu l'achètes. Pour moi, c'est des normes d'hygiène que je pense qu'il ne serait jamais... Ce n'est pas possible en France, en fait. D'avoir juste une viande comme ça, même pas au frais ou quoi. Et les odeurs, le bruit. Et en fait aussi, ils crachent et ils rôtent. C'est hyper poli pour eux de rôter pendant que tu manges. C'est un signe que tu manges bien. Sauf que du coup, c'est hyper choquant pour nous. De voir quelqu'un cracher à table. Moi, des fois, j'étais là, OK, je ne peux plus manger.

  • Speaker #1

    C'est vrai que surtout, nous, c'est l'opposé chez nous. genre roter c'est pas poli cracher c'est dégueu c'est pas poli donc ça c'est vraiment

  • Speaker #0

    dans l'opposé et vraiment le crachat ça va c'est un petit crachat mais quand il se trouve la gorge là, mon dieu c'était horrible j'avoue, ça doit faire bizarre moi j'étais là en mode je peux plus manger puis il y a aussi les différences au niveau de la nourriture il y a des nourritures, juste l'odeur j'étais là je ne peux pas manger ça il y a le tofu, il y a une spécialité à Taïwan qui s'appelle le stinky tofu c'est dit déjà que ça pue mais ça sent le poulailler Merci. en plein soleil. Genre, vraiment, c'est horrible, cette odeur. Et eux, ils étaient là, mais c'est comme le fromage chez vous. Et moi, je suis en mode, oh non, non. Je veux bien que le fromage, ça pue, mais au moins, c'est bon derrière. Et je ne sais pas. Enfin, voilà, il y a tous ces petits trucs qui sont un peu...

  • Speaker #1

    Ouais, parce que, encore, quand tu vas dans un pays européen, à l'étranger, bon, tu as des petites différences. Là, tu es vraiment dans quelque chose de totalement différent, quoi.

  • Speaker #0

    Et puis, enfin, moi, j'ai goûté des trucs de nourriture et en fait, je ne savais pas lire. Ce qui est écrit, du coup, je prends et après, des fois, tu te dis, merde, qu'est-ce que je suis en train de manger ? Bon, il n'y a pas de chien, il n'y a pas de chat, ce n'est pas autorisé à Taïwan et tout. Donc là déjà, il y avait un côté où j'étais plus rassurée, mais j'ai mangé une omelette à l'huître. Et mon Dieu, la texture entre l'omelette baveuse et l'huître baveuse, je vais vomir. C'est des petits Ausha comme ça où je me dis comment ils peuvent manger un truc avec autant de texture.

  • Speaker #1

    C'est vraiment au niveau sensoriel au final que ça te perturbe le plus. C'est vrai que quand tu n'es pas habituée depuis ta naissance à certaines odeurs, certains bruits, certains trucs que tu vois et tout, ça peut être compliqué. C'est assez fou. Et à contrario, c'est quoi que tu préfères le plus ? Peut-être une habitude que tu aimes bien, des choses que tu aimes bien.

  • Speaker #0

    À Taïwan ? Oui. Bah déjà c'est hyper sécure Tu peux sortir J'ai vu des filles en culotte Avec des vêtements tellement courts que tu voyais leurs sous-vêtements Il se passe rien Y'a personne qui va leur dire quoi que ce soit Tu te sors en boîte en soutif avec un short Personne te dit rien Au-delà que personne te dit rien, il t'arrive rien à toi aussi Tu peux aller dans le métro Moi je me suis fait voler une seule fois Et j'étais avec des étrangers Du coup Ça fait chier de le dire mais C'est, nous, le problème là-bas, en fait. Enfin, là-bas, en tout cas à Taïwan, les Taïwanais sont hyper gentils, hyper polis. Le premier jour où j'allais à l'université pour mon cours de chinois, je me suis perdue parce que, du coup, je suis arrivée à Taïwan, je n'avais pas de téléphone. Du coup, j'ai dû acheter un téléphone, je n'avais pas de forfait. À l'époque, c'était il y a 10 ans, il n'y avait pas Internet. Comme nous avions là. Ouais, ouais, ouais. Du coup, j'ai essayé de ne pas utiliser mon téléphone. Je suis arrivée à l'arrêt de bus en me disant, OK, je vais prendre mon bus, mais en fait, tout est écrit en chinois. Et du coup, j'étais là, je ne sais pas quel bus je dois prendre. Et en fait, il y a une Taïwanaise qui est venue me voir, qui m'a dit, tu n'es pas d'ici. J'étais là, non, tu as ce voir. Elle m'a amenée à mon arrêt de bus. Elle m'a payé le bus et elle a dit en chinois au gars du bus, il fait lui un signe de la main pour qu'elle descende dans son université. Et ça, ça m'a, je pense qu'elle ne se rend pas compte, mais moi, ça m'a marquée. Je me rappelle encore, ça fait dix ans. et pareil des trucs de je me suis endormie dans le métro, j'oublie mon parapluie je sors quelqu'un qui me court après pour me ramener mon parapluie où je me dis c'est pas grave parce qu'à Taïwan il pleut tout le temps, il y a des grosses saisons de pluie du coup les parapluies ça coûte rien et du coup tu te dis c'est pas grave c'est qu'un parapluie mais la personne est venue te courir après pour te ramener ton parapluie pour repartir dans le métro après et du coup il y a plein de gens qui sont tellement gentils ça fait trop du bien au coeur ouais j'imagine avoir cette

  • Speaker #1

    gentillesse et tout des petites actions qu'on a pas forcément l'habitude de voir chez nous quoi et tu disais du coup que t'as commencé à apprendre le mandarin pour pouvoir t'adapter tout ça ... ça t'a mis combien de temps avant d'avoir les bases nécessaires pour te sentir bien dans ton quotidien ?

  • Speaker #0

    Ça a été dur parce que du coup au début j'allais à la... le Rotary nous avait organisé des cours de chinois donc au début on avait deux après-midi par semaine à la fac donc en fait ce qui était compliqué au début c'était d'avoir des cours d'anglais, de chinois en anglais et dans ma classe il y avait des mexicains, des allemands donc déjà le temps que le mot en anglais vienne à tout le monde dans sa langue Des fois, moi, je devais demander à des potes mexicains de me le dire en espagnol pour le truc à peu près en français. Donc déjà, ça, au début, c'était hyper dur parce que tu fais un mix de langues toute la journée où tu es en mode, j'en peux plus. Et ça, c'était cool, mais je pense que ce n'était pas assez. Du coup, après, moi, j'ai pris des cours particuliers avec d'autres copains que je me suis fait avec le Rotary. Du coup, on avait des cours de quatre avec un professeur le soir. Et c'était genre trois heures, deux, trois fois par semaine où on était vraiment plus en intensive. Parce qu'après, moi, j'avais vraiment l'objectif d'être à Taïwan et de parler chinois. Pour moi, si je rentrais et que je ne savais pas parler chinois, un minimum, c'était échec total de cette année. Parce que je ne comprenais pas le principe d'être partie là-bas et de ne pas parler un minimum.

  • Speaker #1

    Tant qu'à faire, c'est clair. Surtout si tu restes une année, que tu es vraiment immergée, ça passe par la langue aussi au final.

  • Speaker #0

    Et du coup, ça a été les trois premiers, deux, trois premiers mois, c'est dur. Parce qu'en fait, c'est le temps de comprendre la langue, en fait. Parce qu'en soi, ce n'est pas compliqué. C'est moi, aujourd'hui, verbe à l'infinitif. Voilà, je fais ça. Mais il faut apprendre tous les caractères avant. Donc ça, c'est le côté dur. Mais après, il n'y a pas de conjugaison. Il n'y a pas de un-une. Donc déjà, ça, c'est trop bien parce que c'est un truc. Il n'y a pas de féminin, masculin. Donc sur tous ces aspects-là, c'est trop bien parce que c'est hyper facile. Mais il faut d'abord apprendre les premiers caractères. Et ça, c'est long. parce qu'il faut les écrire, il faut les...

  • Speaker #1

    Les mélanger.

  • Speaker #0

    Ils ont cinq accents différents en mandarin. Et si tu ne le dis pas sur le bon accent, ils ne comprennent pas. Alors que pour toi, tu as l'impression que tu dis dans le bon accent. Ils répètent ce que tu viens de dire et toi, tu es là. Mais c'est ce que je viens de dire et ils sont là. Non, tu n'as pas mis le bon accent et toi, tu es là. Mais en fait, c'est du... La phrase. Oui, genre, je ne sais pas. Moi, si on parle en français et que ce n'est pas exactement correct, je vais comprendre. Mais eux, ils ne comprennent vraiment pas. OK. Et du coup, c'est bon, on fait un effort. Tu te doutes bien que si j'ai dit ça, c'est... Je ne sais pas, par exemple, ma, ça veut dire maman, livre, cheval. Et c'est une question. Donc si je dis, je vais lire, pour moi et que mon mât n'est pas bien. Je sais pas, dans ma tête je me dis tu comprends bien que je suis en train de dire je vais faire ça, je vais pas faire du cheval à 23h. Mais eux ils comprennent pas.

  • Speaker #1

    Du coup c'est difficile je trouve à se rendre compte de comment eux ils nous entendent ou pourquoi ils comprennent pas tu vois. C'est juste un petit accent dans un contexte, tu peux capter le truc quoi.

  • Speaker #0

    C'est ce que je me dis, c'est tout le contexte en fait. C'est là à 23h je vais pas voir ma mère, tu sais très bien qu'elle est en train. Mais bon. Ouais. Après ça te... force à être assidu sur ton apprentissage aussi.

  • Speaker #1

    Oui, carrément, au moins. Puis c'est peut-être mieux aussi de faire en cours particulier pour vraiment capter, vraiment se mettre dedans et tout.

  • Speaker #0

    Tu peux te le permettre, oui. Après, ça a un budget aussi, mais moi, c'était vraiment nécessaire. Oui, voilà.

  • Speaker #1

    On va trop bien. C'est cher, la vie à Taïwan ?

  • Speaker #0

    Non, ça, c'était trop bien. Tu peux manger pour 2 euros. Les transports en commun, tu payes en fonction de la distance où tu vas. Donc plus tu vas loin, plus c'est cher, mais ça ne coûte jamais vraiment cher. En fait, tout est hyper pratique. Tu as une carte de métro sur laquelle tu mets de l'argent, qui est débité à chaque fois que tu fais un trajet, mais tu peux aussi payer tes courses avec.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc tu peux mettre énormément d'argent. En fait, tu payes tes courses, tu payes ton Starbucks, tu payes ton métro. Et en fait, c'est trop bien parce que tu as une carte et cette carte, elle marche pour tous les transports de tout le pays. Donc si tu vas dans une autre ville, tu peux utiliser cette carte. Et ça, je trouve ça génial.

  • Speaker #1

    C'est développé comment Taïwan ? Je ne me rends pas trop compte.

  • Speaker #0

    Il y a la capitale du coup Taipé qui est énormément développée comme je pense n'importe quelle capitale pour le coup avec des gros buildings, des parcs. Il y a 12 lignes de métro je crois.

  • Speaker #1

    Ok,

  • Speaker #0

    c'est hyper bien desservi. Il y a plein de bus et après il y a des trains. Et là les trains ils desservent toute l'île. Donc ça aussi c'est hyper... Tu peux aller dans le sud de l'île en 4 heures en train. Ils ont des trains qui vont à 400 km heure. Jamais en retard. Ça, c'est trop bien.

  • Speaker #1

    Ça change la SNCF. Oui.

  • Speaker #0

    Et ils sont hyper propres et tout est clean. Même le métro et tout, tu n'as pas le droit de manger, pas le droit de boire dans le métro. Mais après, tout est clean. Et il y a énormément de transports en commun. Après, tu peux louer des voitures. Moi, j'avais 16 ans, du coup, non. Mais tout est bien desservi. Rien ne coûte cher. Pour nous, avec de l'euro. évidemment.

  • Speaker #1

    Tout dépend avec quel pays tu compares mais pour nous français,

  • Speaker #0

    c'est pas trop cher. Pour nous c'est vraiment bien.

  • Speaker #1

    Ok et du coup tu as pu visiter un petit peu

  • Speaker #0

    Taïwan ? Ouais j'ai fait trois fois le tour de l'île. Je l'ai fait avec des copains en partant un petit peu de temps en temps. Mes familles d'accueil m'ont amené dans plein d'endroits aussi. On est allé ramasser du thé, on est allé dans la montagne, on a fait plein les plages, tous les parcs. Ils m'ont amené partout donc ça c'était trop bien. Après il y a mes parents qui sont venus au bout de huit mois. Du coup, avec eux, j'ai organisé le tour. En gros, ils sont venus dix jours. Donc, j'étais en mode, OK, qu'est-ce qu'on peut faire le plus possible en dix jours pour que mes parents comprennent ce que je vis ici ? Donc, ça, c'était cool. Et après, avec le Rotary, il y a aussi un road trip qui est proposé en bus. Et en gros, j'ai repris, j'ai payé ça aussi. Et du coup, j'ai refait le tour. Et on est allé dans d'autres endroits où je n'étais pas forcément allée. Et là, ce qui était vraiment cool, c'est que du coup, on était avec les autres échanges. Et là, ça crée aussi des souvenirs un peu qu'on a vus avec des gens que tu ne sais même pas si tu vas revoir ou pas. Et avec qui tu as passé déjà huit mois au final. Donc, c'était vraiment colossal.

  • Speaker #1

    Tu m'étonnes. C'est varié niveau paysage. Tu parles de montagne, de plage, de parc.

  • Speaker #0

    Il y a tout le centre de l'île qui est très montagneux. Et après, il y a plein de plages puisque c'est une île. C'était une île volcanique avant. Du coup, le sable est noir à certains endroits. Donc, ça,

  • Speaker #1

    c'est trop beau. Ça doit être stylé, oui.

  • Speaker #0

    Et après, il y a la ville et en fait, ils sont beaucoup dans la nature. En fait, tu peux avoir des gros parcs vraiment juste à la bordure de la ville, avec des singes dedans. Ils sont beaucoup connectés à la nature, je trouve. Et ils sont très respectueux de leur biodiversité. Ils font vraiment attention à ce qu'ils ont. Tu peux te retrouver avec beaucoup de villes, mais en orientant au milieu d'un parc avec des... C'est hyper protégé. Ils font vraiment attention à tout. Ils sont hyper respectueux de tout ce qu'ils ont. C'est trop bien.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. C'est un bon état d'esprit. Pour en revenir à l'école, tu disais que c'était compliqué au début pour t'adapter à tout ça. C'est comment le quotidien d'être en école là-bas ?

  • Speaker #0

    Ce qui est cool, c'est que c'est 8h. Je crois que c'était 15h qu'on finissait. On ne finissait pas très tard. Moi, du coup... J'allais à pied et tous les cours de cocktails, de nourriture, c'était bien. Et après, j'avouais, il y a un moment, j'arrêtais d'y aller. C'est pas bien pour pas... Mais j'ai arrêté d'y aller parce que, en fait, j'arrivais pas... En fait, je me disais, j'aimerais tellement être dans une école avec d'autres échanges qui pourraient... Parce qu'en fait, je voyais les autres et ils devenaient hyper potes entre eux. Et moi, j'arrivais pas à être pote avec les Taïwanais qui étaient dans mon école. Et en plus, j'étais en seconde dans certaines matières, en terminale dans d'autres. Et donc, en fait, je faisais que switcher de classe et j'arrivais pas à me faire des potes. Et en plus de ça, j'étais un peu l'attraction de toute l'école. Parce que déjà, les Taïwanais, ils ont une admiration envers les Français. Tu ne sais pas pourquoi, mais c'est genre Paris, la France, Louis Vuitton, machin, truc. Alors, tu as beau leur dire que tu ne viens pas de Paris. Mais du coup, c'est très gênant parce qu'ils te prennent en photo, ils te touchent sans te demander. Moi, j'ai les cils longs. Du coup, déjà, ils avaient « Oh mon Dieu, tes cils, tes sourcils, ce n'est pas à défaut. Mais ton nez, nous, on n'a pas la voûte. » C'est entre, ok, c'est cool, mais en fait, respecte mon espace vital. Arrête de me toucher, tu ne m'as pas demandé. Et il y a tout ce truc où l'école, ça devient vite un truc où je me sens... Je n'y arrive plus. Et en fait, c'est avec ma deuxième famille d'accueil. Je lui dis, écoute, ça ne va pas, en fait, cette école. Et elle me dit, fais ce que tu veux. Essaye d'y aller au moins deux après-midi par semaine. Mais après, ne fais pas n'importe quoi. Et en fait, du coup, j'en profite pour faire des musées. Je suis toute seule la journée, mais je fais ce que je veux. Et après, je rejoins mes potes l'après-midi. Et du coup, ça se passe comme ça au final. À partir de février, donc du nouvel an chinois, j'arrête d'aller à l'école et j'y vais une après-midi de temps en temps.

  • Speaker #1

    Après, c'est clair, si c'est pour ne pas te sentir bien et te sentir un peu oppressée, etc. Ce n'est pas le but de ton échange non plus. Tu n'avais pas la possibilité de changer d'école.

  • Speaker #0

    Mais comme ils avaient déjà payé cette école-là... En plus, je me suis culpabilisée parce que je me disais je ne sais même pas combien ils ont dépensé pour payer cette école. Mais moi, je n'ai rien demandé. Du coup, tu es un peu en mode, ok, je fais quoi ? Et bon, tant que ça passe, je n'y vais pas.

  • Speaker #1

    Tu disais que tu as une deuxième famille d'accueil. Tu as changé entre-temps ?

  • Speaker #0

    J'en ai eu trois. Du coup, il y a eu la première famille d'accueil avec qui je me suis fait hyper bien entendu avec leur fille. Du coup, elle était en internat. Elle a arrêté d'aller en internat pour qu'on passe nos soirées ensemble. Donc du coup, la gros coup de cœur amical, on a demandé à rester un mois de plus ensemble. Donc je suis restée quatre mois avec eux. Après, je suis allée dans une autre famille d'accueil où ça s'est hyper bien passé. Ils étaient trop gentils. Il y avait des enfants qui étaient plus petits, donc ils avaient 10 ans et 14 ans. Donc même pas, je crois. Plus jeunes même. Du coup, pareil, un peu le truc d'attention à ce que je fais parce qu'il y a des enfants qui sont plus jeunes. Je ne veux pas donner une mauvaise image de moi. Et après, troisième famille d'accueil avec qui ça s'est moins bien passé. Mais c'est un peu la fin de l'année, donc tu te dis, dans deux mois, je m'en vais, prends sur toi.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu te dis, dans deux mois, c'est fini, tu prends un peu sur toi. Vient le moment de revenir en France. Comment ça s'est passé ton retour ? Parce que tu es passée de un an à Taïwan où tu as vécu plein de trucs. Tu as été dans un autre environnement culturel, un retour à la France, le lycée. Des personnes qui n'ont pas forcément vécu ce que toi, tu as vécu. Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    C'est l'enfer.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Enfin, là, enfin. Au début, tu rentres et en plus, je suis rentrée plus tôt que ce que j'avais prévu. Et en fait, tous mes potes passent le bac. Du coup, j'arrive à la fin des épreuves devant le lycée et là, c'est mais qu'est-ce que tu fous là ? Parce que je dis à tout le monde, je serai là pour la fête de la musique et en fait, je rentre avant quoi. Et du coup, bon, là, c'est trop bien parce que tu revois tous les potes, tu fais la surprise à tout le monde et vraiment tout le monde est en mode waouh, mais qu'est-ce que tu fous là quoi, genre vraiment, on t'attendait pas à ce moment là et du coup ça c'est le... Gros moment où c'est trop bien, où tu revois tout le monde. Mais en fait, au bout de... Après, je rentrais l'été, donc ça va, je rentre en juin. Je passe mon été. Mais en fait, tout l'été, c'est en dents de scie. Oh là là, mais qu'est-ce que je fous là ? En plus, je rentre, ma mère, elle vient en Aveyron. Donc dans la campagne au-dessus de Toulouse, vraiment rien à faire. Si tu n'as pas le permis, tu ne peux pas bouger. Pas de transport en commun. Et là, tu te dis, mais oh putain. genre le choc est tellement énorme dans l'autre sens En fait, je pense que ce qui est le plus dur, c'est que tu rentres, rien n'a changé, sauf toi. Et du coup, tu es là, oula, tu as tellement de trucs à raconter, et les gens que tu revois, ils ont Des trucs à raconter aussi, mais en fait, ils sont sortis au même endroit, ils ont fréquenté les mêmes personnes, ils ont toujours les mêmes problèmes de lycée. Et toi, t'es dans un autre truc où t'as pris tellement de recul sur plein de trucs et tu te dis à tes potes, mais pourquoi tu te prends la tête sur ça, on s'en fout. Et t'as pris du recul, et pas eux, mais ils ont pas le même, tu vois. Tu captes que le seul élément qui a changé dans tout ce que tu connaissais, c'est toi. Et en plus, moi, je dois repartir au lycée et mes potes, ils partent à la fac. Ouais, c'est vrai. Et alors là, c'est vraiment... Là, c'est dur. Là, c'est les stories à l'époque Snapchat et Insta où tu vois tous tes potes en train de faire la fête. Moi, à Toulouse, c'est les trois quarts. Et moi, je suis là en train de me dire, il faut que je passe le bac cette année. Et c'est horrible, quoi. Je retourne au lycée et il n'y a plus personne que je connais.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Transition un peu chaud, quoi. Ouais. Ouais, j'imagine. Et d'un point de vue mental, état d'esprit, quand on a 16 ans, quand on est au lycée et tout, c'est grave la période où on se cherche un peu, où on évolue beaucoup et tout. Comment ça t'a impacté, si ça t'a impacté, de partir, de t'ouvrir l'esprit, de voir d'autres manières de penser, de revenir, d'avoir fait cette expérience-là à cet âge-là ?

  • Speaker #0

    Je pense que ça a changé toute ma vie pour le coup, parce que ça a défini... Déjà, j'adorais voyager, mais je ne pensais pas aimer à ce point-là partir loin, partir toute seule. J'étais... une fille un peu populaire au lycée, où je faisais partie des gens populaires, j'organisais des soirées chez moi, c'était un peu « waouh, tout le monde voulait venir » , tu vois ce que je veux dire ? Et tu arrives là-bas et t'es personne. Donc déjà, là, t'es en mode « ok, est-ce que mon groupe de potes me définit ou est-ce que je me définis toute seule ? » Et déjà, ça, c'est le premier truc qui est un peu dur, parce que t'es là en mode « ok, là, je peux pas demander à ma pote « ouais, on fait ça ou pas ? » parce que là, il n'y a que toi. Donc ça c'est bien, tu prends en autonomie, en confiance en toi. le fait de parler une autre langue et de ne pas avoir le choix. Et puis moi, je me suis découvert un aspect sensible que je n'avais pas ou que je renie beaucoup en France. En mode, non, mais moi, je ne pleure pas, je ne pleurerai jamais. À Taiwan, je ne fais que pleurer. Je pleurais de joie, j'avais des frissons, je pleurais. Et en fait, ça, ce n'est pas parti. Je ne fais que pleurer tout le temps. Mais j'ai appris à être beaucoup plus vulnérable, à dire à mes potes là, vous me manquez vraiment. Ça, non, je n'ai pas envie. où en fait j'ai vraiment appris à m'écouter et c'est ouf de le faire à 16 ans parce que des fois, là j'en ai 26, et des fois je me dis, meuf, tu t'as su le faire à 16 ans, pourquoi tu n'y arrives pas à 26 ans ? C'est le reprend juste et en fait tout est simple à 16 ans, parce que tu ne te prends pas autant la tête sur certains trucs, tu ne réfléchis pas aussi loin. Et du coup des fois tu te dis, ouais mais peut-être ce qui m'aide là des fois c'est de me dire, meuf tu as été capable de partir à 16 ans à Taïwan toute seule, pourquoi tu as peur de ça aujourd'hui ? Parce que clairement, s'il y avait un moment où il fallait avoir peur, c'était là-bas. Pas là, quand t'as peur de prendre le métro toute seule. Carrément. Du coup,

  • Speaker #1

    c'est ce que je voulais te demander. Parce que là, tu es en Australie, tu es partie à 26 ans. Quelle différence tu vois entre le fait de partir à 16 ans et de partir à 26 ans ?

  • Speaker #0

    Déjà, pour l'aéroport, ça s'est pâté pareil. Tout le monde pleurait, moi j'étais là. Allez,

  • Speaker #1

    ciao !

  • Speaker #0

    C'est bon, ça m'émarque, je vais m'équiper. Ça m'a fait rire de me dire que ça n'a pas changé. Par contre, ici, tu arrives et il n'y a pas de famille d'accueil. C'est toi qui gères ton argent. Il faut trouver un taf, un appart. Et tu stresses. Là où à Taïwan, il y avait tout ce côté où si je ne fais pas, ce n'est pas grave. Il y a ma famille, l'école. Si je n'y vais pas, si je ne vais pas travailler, je ne peux pas payer mon lait. Je pense qu'il y a ça. Et le fait de se dire, je fais moins la fête, je fais moins ci, je fais moins ça. est-ce que je vais réussir à... à lier des relations avec des gens. Est-ce que je vais réussir à me faire un groupe d'amis ? Parce que maintenant, j'ai 26 ans et je vois mes potes en prince. Là, l'année prochaine, j'ai deux mariages. Trois quarts, ils ont acheté un appart, une maison. Et je me dis, waouh, waouh, waouh. Est-ce que moi, je ne veux pas grandir ? Quand tu te compares avec tes potes qui sont partout et tu te dis, mais en fait, tout le monde est posé. Et moi, je suis un papillon, je suis un électron libre. Je ne sais pas ce que je fais de ma vie. Je ne sais même pas si je vais rester en Australie ou pas. Je ne sais même pas où je vais rester et du coup...

  • Speaker #1

    évidemment tu te poses des questions et tu te dis mais qu'est-ce que je fous avec ma vie et où est-ce que je dois aller c'est ça qui est compliqué je trouve quand t'es un petit peu plus âgé que tu pars déjà comme tu disais la comparaison ça c'est le pire ça peut te plomber alors qu'au final tu te dis mais je me vois pas du tout me poser à grave loin de moi cette idée et je voulais revenir sur ce que tu disais sur le fait de se faire des potes etc Et c'est vrai que je m'étais posé aussi ces questions, parce que par exemple, j'étais partie en Erasmus, tu vois, pendant mes études. Et là où on faisait les connexions, les potes et tout, c'était beaucoup pendant les soirées. Et du coup, si tu fais moins de soirées, comment tu fais des potes et tout,

  • Speaker #0

    c'est un peu une question.

  • Speaker #1

    Toi, du coup, comment ça se passe pour toi, pour te faire des potes, là, à 26 ans, en étant partie loin ?

  • Speaker #0

    Bah après j'avoue je suis hyper sociable, du coup je suis sur plein de groupes sur Facebook et en fait dès qu'il y a des gens qui proposent des trucs je suis là ok venez, je prends ma pote qui est venue ici avec moi et je lui dis bon mais aujourd'hui tu sais quoi il y avait une make-up artiste qui avait besoin de modèle du coup j'ai dit oui. Et elle me dit ok on va où ? Je lui dis bah je sais pas on va là et on va se faire maquiller et ma pote elle est un peu en mode mais tu connais je suis là non ?

  • Speaker #1

    Allons-y.

  • Speaker #0

    Du coup on s'est retrouvés la semaine dernière à faire un shooting photo avec une make-up artiste alors que je savais même pas où on était dans Sydney. et pareil avec des filles qui proposent des sorties à ciné, en fait le monde est tellement petit parce que tu vois la semaine dernière il y a une fille qui dit, quelqu'un est chaud d'aller boire un verre à Opéra, je lui dis ok j'arrive et là cette fille elle me dit, ah tu connais tel gars c'est mon meilleur pote, je lui dis ah bon mais j'étais en master avec et là direct en fait tu fais une connexion parce que t'as l'impression de connaître la personne forcément,

  • Speaker #1

    t'as un point commun, un point de contact il y a toujours pour...

  • Speaker #0

    J'ai l'impression que tu parles à des gens, il y a toujours un truc qui te rattache à eux au final. Et je pense que le fait d'être à l'étranger, tout le monde est seul, entre guillemets, et du coup, c'est beaucoup plus facile. C'est pas, t'arrives dans un groupe de potes, je pense que t'arriverais dans un groupe de potes où il n'y a que des Australiens, ce serait un peu plus compliqué, de gens qui se connaissent depuis 20 ans. Et là, je pense que c'est le mood backpacker qui aide à faire que c'est facile. Et puis au pire, tu te dis, si je me sens pas bien, au pire je m'en vais. Parce que ces gens, je les connais pas, je leur dois rien.

  • Speaker #1

    du coup je pense que c'est ça mais après je suis très extravertie donc je me dis je sais pas si en étant introvertie tu vis l'expérience de la même façon moi je suis introvertie et je suis d'accord avec toi en fait la différence c'est que en étant introvertie t'as besoin d'être seule par moment pour recharger donc ça c'est un peu compliqué tu vois par exemple dans les hostels t'es tout le temps entourée de monde ou quand tu bouges avec des potes t'es tout le temps avec du monde ça c'est compliqué mais après tu vas rencontrer des gens et Merci. même si t'es timide, que t'oses pas trop aller vers les autres, il y a des gens qui viennent vers toi, dans tous les cas. Il n'y a pas eu un seul hostel où il n'y a pas quelqu'un qui est venu me voir, « Salut, ça va ? Je suis toute seule, t'es où ? » Comme tu dis, les gens, je pense qu'on est dans un état d'esprit de « On est seul, tu cherches un peu du contact, puis on est un animal social, donc on est là pour créer du lien. » Pour en revenir à Taïwan, et pour terminer, un petit question-réponse. Si tu devais dire un souvenir qui te donne le sourire quand tu y repenses ? Ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    Ah,

  • Speaker #1

    c'est dur !

  • Speaker #0

    Je ne sais même pas, il y en a tellement. Mais je pense que là, le premier truc qui me revient, c'est quand je suis arrivée, du coup, j'étais éclatée. C'était le matin à Taïwan. Je me suis dit, surtout, ne dors pas, il faut que tu prennes la journée comme tu viens. Et du coup, ma soeur d'accueil m'a amenée en haut de la tour de Taipei 101, qui, à l'époque, était la tour la plus haute du monde. Maintenant, c'est à Dubaï ou dans les Émirats. Et en fait, tu arrives et tu vois... toute la ville de Taipei, qui est quand même énorme. Et là, tu te dis, je viens de la campagne. Chez moi, il n'y a que des vaches partout, des tracteurs. Et là, tu te retrouves dans cette ville et tu te dis, c'est ma vie, ça. À partir d'aujourd'hui, ça, c'est ma vie. Et tu es un peu excitée et en même temps... Mais après tout, j'ai tellement de bons souvenirs à Taïwan, mais je pense que c'est celui-là, parce que c'est un des premiers, en fait, de te dire, tu prends un ascenseur sur 100 étages, déjà le truc en 30 secondes il t'amène en route à... Le corps qui... Je ne sais pas, je pense que c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est ce qui t'a fait réaliser que ça y est, là, c'est ma life ? Oui.

  • Speaker #0

    Là, il n'y a plus de retour en vie.

  • Speaker #1

    Là, j'y suis, ça y est, on est parti. Le lieu que tu as préféré ?

  • Speaker #0

    À Taïwan ? Oui. Je dirais Taroko ou Sun Moon Lake. Les deux, c'est des parcs. Taroko, c'est de la montagne avec une cascade. Sun Moon Lake, c'est vraiment un énorme lac que tu peux faire le tour à vélo ou à pied. Vraiment, je suis arrivée là-bas et coup de cœur. l'eau, tous les arbres, les singes la première fois que tu vois des singes, tu fais du vélo, tu vois un singe et toi tu dis et eux ils s'arrêtent même pas parce que c'est normal c'est nos pigeons quoi, toi t'es là il y a un singe en face de moi, tu t'arrêtes il y a des bébés singes ils ont des espèces de je sais plus comment ça s'appelle les petits des chauves-souris avec tu sais les des tout petits singes comme ça là avec des des ailes ils s'ouvrent comme ça et ils se frottent sur toi Oui. Comme ça, c'est cool. Il te saute dessus. Et ça, tu es vraiment en mode dans le... On dirait un enfant, quoi. L'émerveillement de tout ce qu'il y a autour de toi, de tous les arbres que tu ne connais pas, de tous les animaux, des araignées comme ça aussi, où tu te dis, j'espère qu'elle ne va pas me tomber dessus pendant que je fais du vélo. Ça, oui, c'était trop beau.

  • Speaker #1

    Mais je trouve que la faune et la flore, globalement, c'est ce qui te fait réaliser que tu es ailleurs et que tu t'en mets plein les yeux, quoi. Ouais. Un truc que tu as détesté ou que tu as vraiment déplu à Taïwan ?

  • Speaker #0

    En vrai, pour moi, la nourriture, ça a été très compliqué, vraiment. Ce n'est pas que ça m'a déplu, mais c'est que c'est hyper épicé et j'ai été malade. plein de foie parce qu'en fait ça me déchirait l'estomac. Du coup, j'étais tout le temps malade. Et un truc que j'ai vraiment détesté, c'est la clim. La clim, partout. Il fait 40 degrés dehors, tu rentres, il fait 20. Du coup, tu as tout le temps un pull avec toi. Pendant un an, j'ai perdu ma voix. J'étais malade. Ça, c'est vraiment deux trucs compliqués à gérer. Et la nourriture, j'ai perdu 7 kilos en un mois. Le premier mois, j'ai perdu 7 kilos parce que j'arrivais tellement pas à... C'est dur en tant que Français. La nourriture, je pense que c'est vraiment un des trucs les plus durs en tant que Français quand tu pars. Même là, en Australie, ça ne fait même pas un mois, je me dis, oh là là, ça ne va pas du tout.

  • Speaker #1

    C'est vraiment la bouffe française. C'est vrai, franchement, la nourriture,

  • Speaker #0

    c'est très dur pour nous, Européens, Français, je pense que c'est...

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Ta meilleure rencontre ?

  • Speaker #0

    Je dirais Wendy, du coup, qui est ma sœur d'accueil de ma première famille avec qui je vis en ce moment en Australie, du coup. OK. Ça a été un coup de cœur amical dès le début. Elle est venue en France l'été où je suis rentrée. L'été d'après, elle est revenue en France, elle a gagné un billet d'avion gratuit. Elle est restée quatre mois. Elle a aménagé mon premier rapport d'étudiante avec moi.

  • Speaker #1

    Trop bien.

  • Speaker #0

    Et je suis retournée la voir à Taïwan pour son anniversaire. L'année d'encore après, dans le cadre d'un stage, je lui ai fait une surprise pour son anniversaire. En fait, elle ne savait pas que j'arrivais. Du coup, je me suis organisée avec sa copine de là-bas. Et on s'est revues à Amsterdam l'été dernier parce qu'elle a ses soeurs là-bas. Et là, je suis en Australie aussi parce qu'elle est là. Et là, c'est sa vie. Elle est avec son copain. Et je trouve ça trop cool. Ça fait 10 ans qu'on se connaît et on se voit évoluer. Et je trouve ça... Enfin, pour moi, c'est vraiment ma sœur dans la vraie vie. C'est juste qu'on n'a pas les mêmes parents. C'est comme si, puisqu'au final, elle a rencontré les miens. J'ai rencontré les siens. J'ai vécu avec eux. Elle a vécu avec les miens.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    Et ouais.

  • Speaker #1

    Vraiment, on a un lien super fort. Trop bien. Et pour finir, donc avant qu'on se quitte, est-ce que tu aurais un message à faire passer à ceux qui voudraient partir vivre à l'étranger ?

  • Speaker #0

    Ouais. Ben allez-y ! Ça a fait peur, vraiment ça a fait peur. Mais le meilleur conseil que moi on m'a donné avant que je parte, c'est on m'a dit dis oui à tout. Et j'étais en mode comment ça ? Et on m'a dit en fait il y a des trucs que tu n'auras pas envie de les faire. Parce que tu vas sortir de ta zone de confort, parce que peut-être tu te dis que tu ne vas pas kiffer, parce que peu importe la raison. Mais dis oui, parce que tu ne sais pas si tu vas aimer ou pas. Et en fait j'ai dit oui à tout à Taïwan. Et à tout ! Donc il y a eu des regrets évidemment au niveau de la bouffe, des trucs, voilà. Il y a eu des regrets, mais en fait, certains regrets deviennent des souvenirs, des trucs à raconter. Et par exemple, tu vois, quand je te dis que c'est le Mouley, que c'est un de mes endroits préférés, cette journée-là, j'ai fait 20 bornes à vélo. Je n'en pouvais plus, j'ai pris des coups de soleil. Pendant trois jours, je n'ai plus réussi à marcher. J'ai détesté cette journée. À la fin de la journée, je faisais quoi ? Je tâche trop mal aux cuisses et tout. Mais en fait, maintenant, je me rappelle à quel point j'ai été émerveillée par cet endroit, à quel point c'est un de mes endroits préférés. j'y suis retournée en marchant etc et en fait c'est des trucs que j'aurais pas fait et comme Plein de... Je sais pas, genre... Pareil, sur un coup de tête, on s'est dit avec des potes, on va en vélo faire un sunset, un lever de soleil. Et c'est des trucs à 5h du matin, je n'avais jamais fait de base prendre un vélo pendant une heure et demie. Et en fait, c'est un de mes meilleurs souvenirs. Et en fait, du coup, juste allez-y, dites oui à tout. Et tu sais pas ce qui va arriver. Et peut-être tu vas rencontrer des gens merveilleux et ça va être des souvenirs merveilleux. Et dans tous les cas, c'est peut-être un truc que tu n'auras jamais fait avant. Donc pour moi, je pars du principe d'essayer de faire... une nouvelle chose toutes les semaines que j'ai jamais fait avant. Du coup, il faut dire.

  • Speaker #1

    Bon objectif. Non, c'est vrai. Franchement, c'était un hyper bon conseil. Et je recommande aussi grave de se mettre en mode, il y a le film Yes Man, je ne sais pas si tu l'as déjà vu. Je se mets en mode Yes Man. Et au final, tu fais plein de trucs trop cool. Moi, je me suis retrouvée là en Australie, à la fin de mon tas, je m'étais dit, bon, c'est bon, maintenant, je me mets en mode Yes Man. Je vais bouger, je vais faire des trucs et tout. Je me suis retrouvée à faire de l'AFL, c'est du football australien. avec des aborigènes et des meufs du club de Sydney dans le nord. Je me suis retrouvée à aller dormir chez des Australiens qu'on a rencontrés dans le train. Et c'est plein de petits trucs comme ça. Tu sais pas,

  • Speaker #0

    mais juste tu dis oui et il se passe plein de trucs et tu vis plein de trucs.

  • Speaker #1

    Et comme tu dis, même si ça se passe mal, au pire, ça fait un bon souvenir à raconter.

  • Speaker #0

    Et puis, André, c'est rare que ça se passe hyper, hyper mal au point de « Oh putain, là, c'est un trauma, c'est quelque chose qui est arrivé » . Bon, je suppose que ça doit arriver, mais moi, ça ne m'est jamais arrivé de... Et je l'ai fait avec tous mes voyages, à chaque fois que je suis repartie toute seule et tout, même si ce n'était pas pour vie, mais juste pour kiffer un voyage, je me disais, vas-y Chloé, arrête, parce que tu es dans ta zone de contrôle, tu es dans ta zone de peur, et quand tu as peur, tu ne fais rien. Donc il faut se challenger, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, carrément.

  • Speaker #0

    Dire oui à tout.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'aide à sortir un petit peu de cet état d'esprit de peur, de je n'ose pas trop, je suis dans ma zone et tout ?

  • Speaker #0

    En fait, j'adore les défis. Du coup,

  • Speaker #1

    je me défie.

  • Speaker #0

    C'est mon challenge.

  • Speaker #1

    Allez.

  • Speaker #0

    Je suis là. En fait, j'aime trop défier les autres. Et quand les gens me disent « ouais, je sais pas quoi » , je dis « ah ouais, c'est un défi,

  • Speaker #1

    t'es pas cap » .

  • Speaker #0

    Et en fait, les gens, quand tu leur dis « c'est un défi » , ils ont l'ego. Ils sortent et ils disent « bah, vas-y, si, si, ouais, ouais, c'est un défi » . Et en fait, du coup, des fois, je me le dis à moi-même, genre, « Meuf, vraiment, t'es là ? » Genre, t'es en Australie et tu vas pas faire ça. Genre, t'es nulle, tu vois. Enfin, pas t'es nulle, mais genre,

  • Speaker #1

    t'es personne.

  • Speaker #0

    Du coup, je m'auto-challenge. Vas-y, défie-toi. Et à chaque fois, je suis...

  • Speaker #1

    Bon, bah écoute, tant mieux. Merci en tout cas de nous avoir partagé ton histoire, ton parcours. C'était super.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si ça t'a plu, je t'invite à mettre 5 étoiles sur la plateforme d'écoute sur laquelle tu te trouves. Ainsi, 4 abonnés, ça fera une grosse différence pour moi. et pour développer ce podcast. A bientôt !

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Le choix du Rotary club

    01:30

  • Arrivée à Taïwan

    05:23

  • Choc culturel

    12:22

  • La vie à Taïwan et ses paysages

    20:29

  • L'école à Taïwan

    24:11

  • Retour en France et au lycée

    27:43

  • Retour sur expérience à 16 ans

    29:54

  • Q/R de la fin

    36:31

  • Le conseil de la fin

    40:59

Share

Embed

You may also like

Description

Partir vivre à l'étranger à 16 ans, qui plus est dans un pays à la culture totalement différente, ça donne quoi ?


Chloé en a fait l'expérience en partant à Taïwan avec le Rotary club, plus précisément avec le Youth Exchange Program : Chloé a été accueillie dans une famille taïwanaise et ses parents ont accueilli un(e) jeune d'un autre pays que la France.


Direction donc Taïwan après son année de terminale pour un véritable voyage culturel !

Pas stressée avant le départ, Chloé découvre rapidement les différences culturelles avec son pays d'origine : le bruit, les odeurs, les habitudes...

Le plus dur pour elle ? la nourriture !


Mais elle ne se laisse pas abattre.

Elle profite de son année pour découvrir le pays en long, en large et en travers : aussi bien les paysages que la vie au lycée.

Et malgré les hauts, les bas et le choc culturel, elle en prend plein les yeux et crée des amitiés solides.


Dans cet épisode Chloé nous raconte son quotidien à Taïwan, son immersion culturelle et ce que partir à 16 ans lui a apporté.


On parle notamment de :

- Rotary club : le fonctionnement

- Gros choc culturel : France vs Taïwan

- La vie quotidienne à Taïwan

- Partir à 16 ans vs à 26 ans : quelles différences ?



Bonne écoute !

Pour soutenir le podcast, abonnes toi et met une petite note :)


Infos utiles :

Le rotary club : https://www.rotary.org/fr


Pour découvrir les coulisses du podcast : partir_podcast

Disponible à l'écoute sur toutes les plateformes : https://smartlink.ausha.co/partir

Et sur Youtube


Si cet épisode t’a plu, tu devrais aussi aimer :

https://podcast.ausha.co/partir/slovaquie-1-an-d-immersion-en-campagne-slovaque-joanna



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je me retrouve dans une école où il n'y a que moi qui suis étrangère.

  • Speaker #1

    Salut et bienvenue sur Partir, le podcast qui te montre les dessous de la vie à l'étranger.

  • Speaker #0

    Il y a des Taïwanais qui me regardent en mode « Oh wow, qu'est-ce qu'elle fait cette fille ici ? » et qui me parlent en mandarin et je ne comprends rien. Et c'est là où je me dis « Merde, qu'est-ce que j'ai fait ? »

  • Speaker #1

    Imagine, tu as 16 ans, tu es en première au lycée, en plein en train de te construire, tu as ton groupe de potes, etc. Et là, tu décides d'aller de l'autre côté de la Terre. dans un pays à la culture totalement différente, loin de tout le monde. Franchement, sacré challenge. Et bien, c'est ce qu'a décidé de faire Chloé en partant à Taïwan avec le Rotary Club, où il y a un réseau mondial de bénévoles qui œuvrent pour des causes humanitaires et communautaires.

  • Speaker #0

    Il y a des nourritures, juste l'odeur. J'étais là, je ne peux pas manger ça. En tout cas, à Taïwan, les Taïwanais sont hyper gentils, hyper polis. Et moi, je suis arrivée là-bas, coup de cœur. L'eau, tous les arbres, les singes, la première fois que tu vois des singes, tu fais du vélo, tu vois un singe.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, Chloé nous raconte son année à Taïwan, ses chocs culturels et son quotidien là-bas. Bonne écoute ! Donc Chloé, je suis trop contente d'entendre ton histoire, parce que je ne connaissais pas du tout le Rotary Club. Et du coup, tu es partie avec ça, et en plus tu es partie sur plus jeune, plus à Taïwan. C'était ta première expérience à l'étranger ? Oui,

  • Speaker #0

    je suis déjà partie à l'étranger avec mes parents, mais genre 10 jours quoi.

  • Speaker #1

    Ok, donc là, pour partir la première fois toute seule, t'as pas fait les choses à moi. Comment ça t'est venu cette idée déjà ? Pourquoi t'as voulu partir comme ça ?

  • Speaker #0

    Au début, j'avais un peu, je pense, le rêve de toutes les ados avec le bal de promo. Du coup, je voulais absolument partir et avoir un truc à l'américaine en mode bal de promo et tout. Et du coup, on a commencé à se renseigner avec mes parents. On est tombé sur plein de trucs où c'était genre 20 000 euros l'année. Mes parents étaient en mode, désolé, mais on peut pas. Et par hasard, on est tombé sur le Rotary Club, sur un forum des associations. Et du coup, on s'est renseigné. En fait, on a trouvé que ça matchait parfaitement. On a pris cette option-là. OK,

  • Speaker #1

    trop bien. Et du coup, ça s'appelait Rotary Youth Exchange Programme, n'est-ce pas ? Est-ce que tu peux nous expliquer ce que c'est ? Du coup,

  • Speaker #0

    en gros, le Rotary Club a ce programme. Et ça peut se faire sur trois mois ou sur un an. Un an, plus ou moins. Huit, neuf mois. Et en gros, c'est avoir un jeune... Donc, mes parents me font partir dans un endroit, et donc, dans une famille d'accueil, en échange, j'ai l'accès d'accueillir un jeune qui vient de n'importe où, dans ma chambre, en gros, en échange. Et du coup, cet échange est gratuit, à part payer nos billets d'avion, nos assurances, etc. Et du coup, je pense que ce qui est rassurant pour les parents, c'est de savoir qu'il y a une famille qui récupère. Et pareil pour l'enfant qui vient, il faut obligatoirement que cet enfant ait une chambre à lui, et du coup, une famille, et ça peut aller de une famille à trois, quatre familles d'accueil sur l'année.

  • Speaker #1

    Ok. Un enfant contre un autre. C'est parti. Et comment ça se passe du coup pour savoir dans quel pays tu vas ? Est-ce que tu sais un petit peu dans quelle famille tu vas aller ? Comment ça se passe du coup toute la préparation et définir le projet, le voyage ?

  • Speaker #0

    Pour les familles, tu ne sais pas. Donc, tu ne sais pas sur qui tu tombes. Après, du moment où tu as choisi ton pays, que tout est fait, les familles te contactent en général pour commencer à échanger un peu. Pour les pays, il y a une espèce de map. de tous les pays où tu peux aller. Par exemple, la Chine, tu peux pas y aller, la Russie, tu peux pas y aller. Enfin, tous les pays qui ont un peu des caractéristiques politiques qui sont un peu compliquées, ils évitent d'envoyer. Et par exemple, il y a des pays qui recommandent pas pour les femmes non plus, genre Afrique du Sud, Inde, où être une femme, ça peut être compliqué. Du coup, ils te disent que tu peux y aller, mais c'est dangereux pour toi. Et du coup, voilà. Moi, j'avais mis plein de pays, en fait, je me suis dit... Au début, je voulais trop aller au Mexique ou au Brésil. Et après, je me suis dit, non, il faut que tu ailles vraiment dans un endroit où tu n'irais pas en vacances. Et du coup, je me suis dit, bim, Taïwan. Je ne sais même pas où c'est. Il faut y aller.

  • Speaker #1

    Comme ça, au hasard. Voilà.

  • Speaker #0

    Tu connaissais un petit peu Taïwan avant ? Pas du tout. Je ne savais même pas où c'était sur la carte. Je me suis dit, pourquoi je n'apprendrais pas le chinois ? Et du coup, comme la Chine, ce n'était pas possible, je me suis dit, OK, Taïwan. Taïwan.

  • Speaker #1

    Et c'est parti quoi. Et donc tu pars entre ta première et ta terminale, t'as 16 ans. tu vas partir à l'autre bout du monde. Comment tu te sens avant de partir, quand c'est en train de se mettre en place et tout ?

  • Speaker #0

    Moi, je me sens trop bien. En fait, je pense que j'attendais tellement que ça que j'étais... Déjà, je passe un été de fou parce que je fais comme dire « Oh, waouh, c'est la dernière fois que je fais ça » , alors que pas du tout. Mais je me dis « Waouh, je profite, je profite » . Je fais même ma valise la veille de partir. Ma mère, elle m'a déchirée. Ça ne faisait que lui dire que j'avais déjà fait ma valise et qu'elle est rentrée dans ma chambre et qu'elle avait ma valise ouverte Elle me dit, mais coulée, on part demain, en fait, je ne comprends pas ce que tu fais. J'étais là, ouais, mais ça va, c'est une valise. Elle me dit, c'est une valise pour un an. Et j'étais là, ouais. Du coup j'ai fait ma valise, mais même ma valise j'ai fait à l'arrache. Et quand on est arrivés à l'aéroport, je partais de l'aéroport de Bordeaux, Amsterdam et puis après Taipei. Il y avait mes meilleures copines et mes parents. Tout le monde pleurait. Et moi, je me suis vraiment tracée en mode ciao, je vais vivre une trop bonne année. Arrêtez de pleurer. Moi, je suis trop battue. Je suis hyper contente. Et vraiment, je suis partie comme ça. Genre en mode trop excitée, trop…

  • Speaker #1

    Pas stressée quoi.

  • Speaker #0

    Pas stressée. OK. Peut-être pas assez.

  • Speaker #1

    Et donc du coup, après plusieurs heures de vol… Tu arrives à Taïwan. Bonjour Taïwan. Comment on dit bonjour en Taïwan ? Nihao. Comment ça se passe ton arrivée ?

  • Speaker #0

    Ça se passe, bon déjà, gros décalage horaire, hyper chaud, hyper... Enfin, beaucoup d'humidité. Et ça se passe bien, ma famille vient me chercher. Le premier truc qui bloque, c'est la nourriture. J'arrive, on m'offre un bubble tea, et alors moi, le thé avec le lait et des perles de tapioca, ça passe mal et tout. Du coup, là, je commence à me dire... oula, premier truc qui me dit oula, attention. Et en vrai, pendant deux semaines, ça allait aussi à l'arrivée parce que du coup, c'était encore les vacances. Je suis arrivée en fin août. J'avais ma rentrée début septembre. Donc là, avec ma famille d'accueil, on a fait plein de trucs. J'ai fait un saut en parapente et tout. Enfin, vraiment plein de trucs trop bien. Et alors après, quand je suis arrivée à l'école, là, ça a été... Là, j'ai appelé ma mère et j'ai plein de...

  • Speaker #1

    C'est le petit contre-coup. T'as eu deux semaines pour te mettre dans le bain et après, dame tu te crois en une poche ?

  • Speaker #0

    Je me suis dit merde qu'est-ce que j'ai fait ? Pourquoi j'ai fait ça ?

  • Speaker #1

    Parce que du coup, c'était défini que tu pars entre ta première et ta terminale pour faire une année scolaire à Taïwan. Oui. OK. Et du coup, c'est quoi qui te fait te sentir comme ça, de commencer l'école ?

  • Speaker #0

    En gros, avec le Rotary, on était 300 jeunes qui étaient dans le même cas que moi. Donc ça, c'était trop cool parce qu'il y avait vraiment beaucoup d'étrangers dans la ville qui faisaient le même échange. Sauf qu'en fait, le Rotary essaie de te mettre avec d'autres enfants, enfin d'autres jeunes qui sont dans une même école. Et en fait, ma famille d'accueil... me disent que cette école est mal réputée à Taïwan et que du coup, ils vont me payer une école privée pour aller dans une école. Et en fait, moi, je leur explique que ça ne sert à rien. Parce que dans tous les cas, je vais redoubler en France. Je ne suis pas dans un lycée français, donc ça ne sert à rien. Que ça ne va pas du tout compter, sauf qu'en fait, ils insistent. Et donc, ils payent une école privée, sauf que je me retrouve dans une école où il n'y a que moi qui suis étrangère. Et donc, que des Taïwanais qui me regardent en mode de « Oh wow, qu'est-ce qu'elle fait cette fille hippie ? » et qui me parle en mandarin et je ne comprends rien. Et c'est là où je me dis… merde, qu'est-ce que j'ai fait ? Parce que vraiment, là, j'arrive en sachant dire bonjour et merci en chinois. Et il paraît sous-estimé de... Enfin, le niveau de difficulté d'apprendre le chinois. Et enfin, je suis vraiment partie tranquille. Et là, je me dis, ouais, là, ça va pas être drôle, quoi. D'être dans ça.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, bah, carrément. Tu parlais français, tu parlais un peu anglais.

  • Speaker #0

    Ouais, enfin, anglais, mais après, je sais pas si... Espagnol, un peu, mais...

  • Speaker #1

    Les Taïwanais, ils parlent anglais ?

  • Speaker #0

    Les Taïwanais, alors, à Taïwan... À Taipei, dans la capitale où j'étais, oui. Après, quand on sort, il y a 40 langues qui sont différentes, dont certaines des rives de Taïwanais, etc. Et du coup, là, si tu ne parles pas un minimum mandarin,

  • Speaker #1

    c'est... C'est fini pour toi, quoi. Avec la famille, tu communiquais comment ?

  • Speaker #0

    Comme on pouvait. Les deux parents, ils ne parlaient pas du tout anglais. Il y avait une des filles de leur fille qui était là. Du coup, elle parlait anglais, mais elle était à la fac. Du coup, elle faisait des allers-retours. Et du coup, moi, je disais oui à tout. Je comprenais rien. Du coup, j'étais là, ok, ok, mais je comprenais pas ce qu'on faisait, en fait. Et après, du coup, j'ai pris des cours de mandarin. Ok.

  • Speaker #1

    Ça se passe comment, du coup, les premiers instants à l'école, etc. ?

  • Speaker #0

    À l'école, il y a un gros moment de solitude, quand même. Mais l'école capte que je capte rien. Du coup, ils me mettent dans tous les bacs pro de l'école. Donc, je fais des cours de maquillage, de massage, de cul-de-mune, de cocktail. Je me retrouve à faire plein de trucs, sauf qu'en fait, je... même si je fais physiquement, je comprends rien à ce qu'on me raconte. Donc j'essaye de juste tout regarder et de me dire, OK, la meuf, il faut vraiment que tu mémorises tous les mouvements, tout ce qu'ils font. Et il y a un prof d'anglais qui a vraiment pitié de moi et qui me dit, écoute, au pire, tu viens à tous les cours théoriques avec moi et au moins, on parle anglais. Donc là, lui, il m'a un peu sauvé la mise, mais c'était en gros la seule personne à qui je parlais à l'école.

  • Speaker #1

    Ah ouais, compliqué.

  • Speaker #0

    Du coup, un peu dur, ouais.

  • Speaker #1

    Au final, même les temps libres à l'école, tu fais quoi ? Tu arrives à te remonter de ton côté ?

  • Speaker #0

    De parler avec les autres échanges qui sont là aussi. En train de dire, on fait quoi ce soir quand on sort de l'école ? Après, ce qui était cool, c'est les cours de cocktail, nourriture et tout. C'était cool pour moi aussi.

  • Speaker #1

    Au final, tu as pu tester plein de trucs. Tu arrives quand même à voir les autres personnes qui sont en échange en dehors de l'école. Vous faites des sorties, des trucs,

  • Speaker #0

    vous vous retrouvez. Déjà, le Rotary organise au moins deux sorties, deux week-ends. qui sont obligatoires par mois. Donc on se retrouve tous. Et en fait, ils organisent des activités en rapport avec le pays où on est. Donc on a fait des cérémonies taïwanaises, des trucs qui sont très typiques de là-bas. Ils ont eu des cérémonies pour boire du thé. Donc on apprend à faire la cérémonie pour infuser le thé, pour boire le thé. Donc tout ça, moi je trouve ça trop bien parce qu'on apprend la culture. En plus, on est avec les autres. Donc c'est trop bien. Et en plus de ça, on a un groupe où on est 300 sur Messenger. et où tous les jours, tout le monde envoie moi je vais faire ci, moi je vais faire ça. Du coup, il y a toujours un truc à faire et c'est l'avantage aussi.

  • Speaker #1

    Trop bien. Au moins, tu n'es pas seule au milieu de tout ça, lâchée dans la nature. C'est cool, c'est bien cadré quand même. Vous êtes accompagnée, vous êtes suivie. Il y a du suivi qui se fait avec la famille ?

  • Speaker #0

    Oui, si les familles, ça se passe mal, on peut aussi prévenir le Rotary. Envoyer soi à notre district. Parce qu'en gros, c'est des zones qui s'appellent des districts. C'est comme si on avait les départements en France et en gros, tu es dans une zone et dans cette zone-là... il y a tant d'échanges et il y a tant de familles et s'il y a un problème tu peux changer de famille ou demander de l'aide après c'est arrivé à des au pire moi de changer de famille moi ça s'est bien passé puis des fois tu prends sur toi aussi tu te dis est-ce que ça se passe vraiment mal ou est-ce que c'est moi qui n'arrive pas à m'acclimater à la différence de culture et du coup je fais un blocage tu t'es posé ces questions là ? oui parce que les Taïwanais ils sont hyper stressés mais genre surtout Merci. et ils font que dire que Taïwan c'est pas safe alors que c'est le deuxième pays le plus sûr du monde après la Norvège je crois où on fait un pays du nord et du coup pour nous en tant qu'européens on vit pas dans l'insécurité moi je me sens pas en insécurité en France mais quand on arrive là-bas on peut vraiment poser notre téléphone sur la table et poser notre argent, aller commander un verre personne va nous voler donc on arrive dans un truc où on se sent encore plus en sécurité, les gens sont hyper respectueux il y a vraiment la ligne de chaque côté dans le métro, les gens qui sortent d'abord, les gens qui rentrent après. Et donc, du coup, quand ils nous disent, eux, que c'est pas un pays safe, mais du coup, toi, t'es là, ben si. Et du coup, eux, ils sont stressés. Et toi, tu te dis, mais waouh, si vous venez en France,

  • Speaker #1

    alors là, vous allez péter un diable.

  • Speaker #0

    Du coup, il y a ce truc où c'est dur parce qu'ils sont très stressés, surtout. Donc, dès que tu fais un truc, ils sont hyper stressés. Et du coup, nous, les Européens, on n'est pas trop stressés, je trouve, déjà, de base. Et du coup, c'est dur de leur faire comprendre que... tout va bien. Et puis même s'il arrive un truc, c'est pas grave.

  • Speaker #1

    Ça va bien se passer dans tous les cas. Il y a des trucs avec lesquels tu as eu du mal dans peut-être les habitudes quotidiennes, des habitudes taïwanaises, où vraiment tu t'es dit, ouais, là, choc culturel, c'est chaud.

  • Speaker #0

    En vrai, déjà, il parle très fort. Déjà, c'est une langue que tu ne comprends pas au début. Et en plus, il parle fort. Du coup, déjà, ça, c'est très... Je ne sais pas, ça prend de ouf la tête. Les autres chocs que j'ai eu, c'est qu'il y a beaucoup de street markets où il y a de la viande et du poisson et tout dans la rue. Et du coup, ça dégage une odeur de... C'est horrible en fait. Tous les matins, je marchais avec un foulard avec du parfum parce que c'était mon chemin pour aller à l'école. Je devais passer ce marché. J'avais envie de vomir, mais tous les matins. Et je ne comprends pas que cette odeur de viande crue, et même ça, ça me choque qu'il y ait de la viande crue dans la rue et que tu l'achètes. Pour moi, c'est des normes d'hygiène que je pense qu'il ne serait jamais... Ce n'est pas possible en France, en fait. D'avoir juste une viande comme ça, même pas au frais ou quoi. Et les odeurs, le bruit. Et en fait aussi, ils crachent et ils rôtent. C'est hyper poli pour eux de rôter pendant que tu manges. C'est un signe que tu manges bien. Sauf que du coup, c'est hyper choquant pour nous. De voir quelqu'un cracher à table. Moi, des fois, j'étais là, OK, je ne peux plus manger.

  • Speaker #1

    C'est vrai que surtout, nous, c'est l'opposé chez nous. genre roter c'est pas poli cracher c'est dégueu c'est pas poli donc ça c'est vraiment

  • Speaker #0

    dans l'opposé et vraiment le crachat ça va c'est un petit crachat mais quand il se trouve la gorge là, mon dieu c'était horrible j'avoue, ça doit faire bizarre moi j'étais là en mode je peux plus manger puis il y a aussi les différences au niveau de la nourriture il y a des nourritures, juste l'odeur j'étais là je ne peux pas manger ça il y a le tofu, il y a une spécialité à Taïwan qui s'appelle le stinky tofu c'est dit déjà que ça pue mais ça sent le poulailler Merci. en plein soleil. Genre, vraiment, c'est horrible, cette odeur. Et eux, ils étaient là, mais c'est comme le fromage chez vous. Et moi, je suis en mode, oh non, non. Je veux bien que le fromage, ça pue, mais au moins, c'est bon derrière. Et je ne sais pas. Enfin, voilà, il y a tous ces petits trucs qui sont un peu...

  • Speaker #1

    Ouais, parce que, encore, quand tu vas dans un pays européen, à l'étranger, bon, tu as des petites différences. Là, tu es vraiment dans quelque chose de totalement différent, quoi.

  • Speaker #0

    Et puis, enfin, moi, j'ai goûté des trucs de nourriture et en fait, je ne savais pas lire. Ce qui est écrit, du coup, je prends et après, des fois, tu te dis, merde, qu'est-ce que je suis en train de manger ? Bon, il n'y a pas de chien, il n'y a pas de chat, ce n'est pas autorisé à Taïwan et tout. Donc là déjà, il y avait un côté où j'étais plus rassurée, mais j'ai mangé une omelette à l'huître. Et mon Dieu, la texture entre l'omelette baveuse et l'huître baveuse, je vais vomir. C'est des petits Ausha comme ça où je me dis comment ils peuvent manger un truc avec autant de texture.

  • Speaker #1

    C'est vraiment au niveau sensoriel au final que ça te perturbe le plus. C'est vrai que quand tu n'es pas habituée depuis ta naissance à certaines odeurs, certains bruits, certains trucs que tu vois et tout, ça peut être compliqué. C'est assez fou. Et à contrario, c'est quoi que tu préfères le plus ? Peut-être une habitude que tu aimes bien, des choses que tu aimes bien.

  • Speaker #0

    À Taïwan ? Oui. Bah déjà c'est hyper sécure Tu peux sortir J'ai vu des filles en culotte Avec des vêtements tellement courts que tu voyais leurs sous-vêtements Il se passe rien Y'a personne qui va leur dire quoi que ce soit Tu te sors en boîte en soutif avec un short Personne te dit rien Au-delà que personne te dit rien, il t'arrive rien à toi aussi Tu peux aller dans le métro Moi je me suis fait voler une seule fois Et j'étais avec des étrangers Du coup Ça fait chier de le dire mais C'est, nous, le problème là-bas, en fait. Enfin, là-bas, en tout cas à Taïwan, les Taïwanais sont hyper gentils, hyper polis. Le premier jour où j'allais à l'université pour mon cours de chinois, je me suis perdue parce que, du coup, je suis arrivée à Taïwan, je n'avais pas de téléphone. Du coup, j'ai dû acheter un téléphone, je n'avais pas de forfait. À l'époque, c'était il y a 10 ans, il n'y avait pas Internet. Comme nous avions là. Ouais, ouais, ouais. Du coup, j'ai essayé de ne pas utiliser mon téléphone. Je suis arrivée à l'arrêt de bus en me disant, OK, je vais prendre mon bus, mais en fait, tout est écrit en chinois. Et du coup, j'étais là, je ne sais pas quel bus je dois prendre. Et en fait, il y a une Taïwanaise qui est venue me voir, qui m'a dit, tu n'es pas d'ici. J'étais là, non, tu as ce voir. Elle m'a amenée à mon arrêt de bus. Elle m'a payé le bus et elle a dit en chinois au gars du bus, il fait lui un signe de la main pour qu'elle descende dans son université. Et ça, ça m'a, je pense qu'elle ne se rend pas compte, mais moi, ça m'a marquée. Je me rappelle encore, ça fait dix ans. et pareil des trucs de je me suis endormie dans le métro, j'oublie mon parapluie je sors quelqu'un qui me court après pour me ramener mon parapluie où je me dis c'est pas grave parce qu'à Taïwan il pleut tout le temps, il y a des grosses saisons de pluie du coup les parapluies ça coûte rien et du coup tu te dis c'est pas grave c'est qu'un parapluie mais la personne est venue te courir après pour te ramener ton parapluie pour repartir dans le métro après et du coup il y a plein de gens qui sont tellement gentils ça fait trop du bien au coeur ouais j'imagine avoir cette

  • Speaker #1

    gentillesse et tout des petites actions qu'on a pas forcément l'habitude de voir chez nous quoi et tu disais du coup que t'as commencé à apprendre le mandarin pour pouvoir t'adapter tout ça ... ça t'a mis combien de temps avant d'avoir les bases nécessaires pour te sentir bien dans ton quotidien ?

  • Speaker #0

    Ça a été dur parce que du coup au début j'allais à la... le Rotary nous avait organisé des cours de chinois donc au début on avait deux après-midi par semaine à la fac donc en fait ce qui était compliqué au début c'était d'avoir des cours d'anglais, de chinois en anglais et dans ma classe il y avait des mexicains, des allemands donc déjà le temps que le mot en anglais vienne à tout le monde dans sa langue Des fois, moi, je devais demander à des potes mexicains de me le dire en espagnol pour le truc à peu près en français. Donc déjà, ça, au début, c'était hyper dur parce que tu fais un mix de langues toute la journée où tu es en mode, j'en peux plus. Et ça, c'était cool, mais je pense que ce n'était pas assez. Du coup, après, moi, j'ai pris des cours particuliers avec d'autres copains que je me suis fait avec le Rotary. Du coup, on avait des cours de quatre avec un professeur le soir. Et c'était genre trois heures, deux, trois fois par semaine où on était vraiment plus en intensive. Parce qu'après, moi, j'avais vraiment l'objectif d'être à Taïwan et de parler chinois. Pour moi, si je rentrais et que je ne savais pas parler chinois, un minimum, c'était échec total de cette année. Parce que je ne comprenais pas le principe d'être partie là-bas et de ne pas parler un minimum.

  • Speaker #1

    Tant qu'à faire, c'est clair. Surtout si tu restes une année, que tu es vraiment immergée, ça passe par la langue aussi au final.

  • Speaker #0

    Et du coup, ça a été les trois premiers, deux, trois premiers mois, c'est dur. Parce qu'en fait, c'est le temps de comprendre la langue, en fait. Parce qu'en soi, ce n'est pas compliqué. C'est moi, aujourd'hui, verbe à l'infinitif. Voilà, je fais ça. Mais il faut apprendre tous les caractères avant. Donc ça, c'est le côté dur. Mais après, il n'y a pas de conjugaison. Il n'y a pas de un-une. Donc déjà, ça, c'est trop bien parce que c'est un truc. Il n'y a pas de féminin, masculin. Donc sur tous ces aspects-là, c'est trop bien parce que c'est hyper facile. Mais il faut d'abord apprendre les premiers caractères. Et ça, c'est long. parce qu'il faut les écrire, il faut les...

  • Speaker #1

    Les mélanger.

  • Speaker #0

    Ils ont cinq accents différents en mandarin. Et si tu ne le dis pas sur le bon accent, ils ne comprennent pas. Alors que pour toi, tu as l'impression que tu dis dans le bon accent. Ils répètent ce que tu viens de dire et toi, tu es là. Mais c'est ce que je viens de dire et ils sont là. Non, tu n'as pas mis le bon accent et toi, tu es là. Mais en fait, c'est du... La phrase. Oui, genre, je ne sais pas. Moi, si on parle en français et que ce n'est pas exactement correct, je vais comprendre. Mais eux, ils ne comprennent vraiment pas. OK. Et du coup, c'est bon, on fait un effort. Tu te doutes bien que si j'ai dit ça, c'est... Je ne sais pas, par exemple, ma, ça veut dire maman, livre, cheval. Et c'est une question. Donc si je dis, je vais lire, pour moi et que mon mât n'est pas bien. Je sais pas, dans ma tête je me dis tu comprends bien que je suis en train de dire je vais faire ça, je vais pas faire du cheval à 23h. Mais eux ils comprennent pas.

  • Speaker #1

    Du coup c'est difficile je trouve à se rendre compte de comment eux ils nous entendent ou pourquoi ils comprennent pas tu vois. C'est juste un petit accent dans un contexte, tu peux capter le truc quoi.

  • Speaker #0

    C'est ce que je me dis, c'est tout le contexte en fait. C'est là à 23h je vais pas voir ma mère, tu sais très bien qu'elle est en train. Mais bon. Ouais. Après ça te... force à être assidu sur ton apprentissage aussi.

  • Speaker #1

    Oui, carrément, au moins. Puis c'est peut-être mieux aussi de faire en cours particulier pour vraiment capter, vraiment se mettre dedans et tout.

  • Speaker #0

    Tu peux te le permettre, oui. Après, ça a un budget aussi, mais moi, c'était vraiment nécessaire. Oui, voilà.

  • Speaker #1

    On va trop bien. C'est cher, la vie à Taïwan ?

  • Speaker #0

    Non, ça, c'était trop bien. Tu peux manger pour 2 euros. Les transports en commun, tu payes en fonction de la distance où tu vas. Donc plus tu vas loin, plus c'est cher, mais ça ne coûte jamais vraiment cher. En fait, tout est hyper pratique. Tu as une carte de métro sur laquelle tu mets de l'argent, qui est débité à chaque fois que tu fais un trajet, mais tu peux aussi payer tes courses avec.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc tu peux mettre énormément d'argent. En fait, tu payes tes courses, tu payes ton Starbucks, tu payes ton métro. Et en fait, c'est trop bien parce que tu as une carte et cette carte, elle marche pour tous les transports de tout le pays. Donc si tu vas dans une autre ville, tu peux utiliser cette carte. Et ça, je trouve ça génial.

  • Speaker #1

    C'est développé comment Taïwan ? Je ne me rends pas trop compte.

  • Speaker #0

    Il y a la capitale du coup Taipé qui est énormément développée comme je pense n'importe quelle capitale pour le coup avec des gros buildings, des parcs. Il y a 12 lignes de métro je crois.

  • Speaker #1

    Ok,

  • Speaker #0

    c'est hyper bien desservi. Il y a plein de bus et après il y a des trains. Et là les trains ils desservent toute l'île. Donc ça aussi c'est hyper... Tu peux aller dans le sud de l'île en 4 heures en train. Ils ont des trains qui vont à 400 km heure. Jamais en retard. Ça, c'est trop bien.

  • Speaker #1

    Ça change la SNCF. Oui.

  • Speaker #0

    Et ils sont hyper propres et tout est clean. Même le métro et tout, tu n'as pas le droit de manger, pas le droit de boire dans le métro. Mais après, tout est clean. Et il y a énormément de transports en commun. Après, tu peux louer des voitures. Moi, j'avais 16 ans, du coup, non. Mais tout est bien desservi. Rien ne coûte cher. Pour nous, avec de l'euro. évidemment.

  • Speaker #1

    Tout dépend avec quel pays tu compares mais pour nous français,

  • Speaker #0

    c'est pas trop cher. Pour nous c'est vraiment bien.

  • Speaker #1

    Ok et du coup tu as pu visiter un petit peu

  • Speaker #0

    Taïwan ? Ouais j'ai fait trois fois le tour de l'île. Je l'ai fait avec des copains en partant un petit peu de temps en temps. Mes familles d'accueil m'ont amené dans plein d'endroits aussi. On est allé ramasser du thé, on est allé dans la montagne, on a fait plein les plages, tous les parcs. Ils m'ont amené partout donc ça c'était trop bien. Après il y a mes parents qui sont venus au bout de huit mois. Du coup, avec eux, j'ai organisé le tour. En gros, ils sont venus dix jours. Donc, j'étais en mode, OK, qu'est-ce qu'on peut faire le plus possible en dix jours pour que mes parents comprennent ce que je vis ici ? Donc, ça, c'était cool. Et après, avec le Rotary, il y a aussi un road trip qui est proposé en bus. Et en gros, j'ai repris, j'ai payé ça aussi. Et du coup, j'ai refait le tour. Et on est allé dans d'autres endroits où je n'étais pas forcément allée. Et là, ce qui était vraiment cool, c'est que du coup, on était avec les autres échanges. Et là, ça crée aussi des souvenirs un peu qu'on a vus avec des gens que tu ne sais même pas si tu vas revoir ou pas. Et avec qui tu as passé déjà huit mois au final. Donc, c'était vraiment colossal.

  • Speaker #1

    Tu m'étonnes. C'est varié niveau paysage. Tu parles de montagne, de plage, de parc.

  • Speaker #0

    Il y a tout le centre de l'île qui est très montagneux. Et après, il y a plein de plages puisque c'est une île. C'était une île volcanique avant. Du coup, le sable est noir à certains endroits. Donc, ça,

  • Speaker #1

    c'est trop beau. Ça doit être stylé, oui.

  • Speaker #0

    Et après, il y a la ville et en fait, ils sont beaucoup dans la nature. En fait, tu peux avoir des gros parcs vraiment juste à la bordure de la ville, avec des singes dedans. Ils sont beaucoup connectés à la nature, je trouve. Et ils sont très respectueux de leur biodiversité. Ils font vraiment attention à ce qu'ils ont. Tu peux te retrouver avec beaucoup de villes, mais en orientant au milieu d'un parc avec des... C'est hyper protégé. Ils font vraiment attention à tout. Ils sont hyper respectueux de tout ce qu'ils ont. C'est trop bien.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. C'est un bon état d'esprit. Pour en revenir à l'école, tu disais que c'était compliqué au début pour t'adapter à tout ça. C'est comment le quotidien d'être en école là-bas ?

  • Speaker #0

    Ce qui est cool, c'est que c'est 8h. Je crois que c'était 15h qu'on finissait. On ne finissait pas très tard. Moi, du coup... J'allais à pied et tous les cours de cocktails, de nourriture, c'était bien. Et après, j'avouais, il y a un moment, j'arrêtais d'y aller. C'est pas bien pour pas... Mais j'ai arrêté d'y aller parce que, en fait, j'arrivais pas... En fait, je me disais, j'aimerais tellement être dans une école avec d'autres échanges qui pourraient... Parce qu'en fait, je voyais les autres et ils devenaient hyper potes entre eux. Et moi, j'arrivais pas à être pote avec les Taïwanais qui étaient dans mon école. Et en plus, j'étais en seconde dans certaines matières, en terminale dans d'autres. Et donc, en fait, je faisais que switcher de classe et j'arrivais pas à me faire des potes. Et en plus de ça, j'étais un peu l'attraction de toute l'école. Parce que déjà, les Taïwanais, ils ont une admiration envers les Français. Tu ne sais pas pourquoi, mais c'est genre Paris, la France, Louis Vuitton, machin, truc. Alors, tu as beau leur dire que tu ne viens pas de Paris. Mais du coup, c'est très gênant parce qu'ils te prennent en photo, ils te touchent sans te demander. Moi, j'ai les cils longs. Du coup, déjà, ils avaient « Oh mon Dieu, tes cils, tes sourcils, ce n'est pas à défaut. Mais ton nez, nous, on n'a pas la voûte. » C'est entre, ok, c'est cool, mais en fait, respecte mon espace vital. Arrête de me toucher, tu ne m'as pas demandé. Et il y a tout ce truc où l'école, ça devient vite un truc où je me sens... Je n'y arrive plus. Et en fait, c'est avec ma deuxième famille d'accueil. Je lui dis, écoute, ça ne va pas, en fait, cette école. Et elle me dit, fais ce que tu veux. Essaye d'y aller au moins deux après-midi par semaine. Mais après, ne fais pas n'importe quoi. Et en fait, du coup, j'en profite pour faire des musées. Je suis toute seule la journée, mais je fais ce que je veux. Et après, je rejoins mes potes l'après-midi. Et du coup, ça se passe comme ça au final. À partir de février, donc du nouvel an chinois, j'arrête d'aller à l'école et j'y vais une après-midi de temps en temps.

  • Speaker #1

    Après, c'est clair, si c'est pour ne pas te sentir bien et te sentir un peu oppressée, etc. Ce n'est pas le but de ton échange non plus. Tu n'avais pas la possibilité de changer d'école.

  • Speaker #0

    Mais comme ils avaient déjà payé cette école-là... En plus, je me suis culpabilisée parce que je me disais je ne sais même pas combien ils ont dépensé pour payer cette école. Mais moi, je n'ai rien demandé. Du coup, tu es un peu en mode, ok, je fais quoi ? Et bon, tant que ça passe, je n'y vais pas.

  • Speaker #1

    Tu disais que tu as une deuxième famille d'accueil. Tu as changé entre-temps ?

  • Speaker #0

    J'en ai eu trois. Du coup, il y a eu la première famille d'accueil avec qui je me suis fait hyper bien entendu avec leur fille. Du coup, elle était en internat. Elle a arrêté d'aller en internat pour qu'on passe nos soirées ensemble. Donc du coup, la gros coup de cœur amical, on a demandé à rester un mois de plus ensemble. Donc je suis restée quatre mois avec eux. Après, je suis allée dans une autre famille d'accueil où ça s'est hyper bien passé. Ils étaient trop gentils. Il y avait des enfants qui étaient plus petits, donc ils avaient 10 ans et 14 ans. Donc même pas, je crois. Plus jeunes même. Du coup, pareil, un peu le truc d'attention à ce que je fais parce qu'il y a des enfants qui sont plus jeunes. Je ne veux pas donner une mauvaise image de moi. Et après, troisième famille d'accueil avec qui ça s'est moins bien passé. Mais c'est un peu la fin de l'année, donc tu te dis, dans deux mois, je m'en vais, prends sur toi.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu te dis, dans deux mois, c'est fini, tu prends un peu sur toi. Vient le moment de revenir en France. Comment ça s'est passé ton retour ? Parce que tu es passée de un an à Taïwan où tu as vécu plein de trucs. Tu as été dans un autre environnement culturel, un retour à la France, le lycée. Des personnes qui n'ont pas forcément vécu ce que toi, tu as vécu. Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    C'est l'enfer.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Enfin, là, enfin. Au début, tu rentres et en plus, je suis rentrée plus tôt que ce que j'avais prévu. Et en fait, tous mes potes passent le bac. Du coup, j'arrive à la fin des épreuves devant le lycée et là, c'est mais qu'est-ce que tu fous là ? Parce que je dis à tout le monde, je serai là pour la fête de la musique et en fait, je rentre avant quoi. Et du coup, bon, là, c'est trop bien parce que tu revois tous les potes, tu fais la surprise à tout le monde et vraiment tout le monde est en mode waouh, mais qu'est-ce que tu fous là quoi, genre vraiment, on t'attendait pas à ce moment là et du coup ça c'est le... Gros moment où c'est trop bien, où tu revois tout le monde. Mais en fait, au bout de... Après, je rentrais l'été, donc ça va, je rentre en juin. Je passe mon été. Mais en fait, tout l'été, c'est en dents de scie. Oh là là, mais qu'est-ce que je fous là ? En plus, je rentre, ma mère, elle vient en Aveyron. Donc dans la campagne au-dessus de Toulouse, vraiment rien à faire. Si tu n'as pas le permis, tu ne peux pas bouger. Pas de transport en commun. Et là, tu te dis, mais oh putain. genre le choc est tellement énorme dans l'autre sens En fait, je pense que ce qui est le plus dur, c'est que tu rentres, rien n'a changé, sauf toi. Et du coup, tu es là, oula, tu as tellement de trucs à raconter, et les gens que tu revois, ils ont Des trucs à raconter aussi, mais en fait, ils sont sortis au même endroit, ils ont fréquenté les mêmes personnes, ils ont toujours les mêmes problèmes de lycée. Et toi, t'es dans un autre truc où t'as pris tellement de recul sur plein de trucs et tu te dis à tes potes, mais pourquoi tu te prends la tête sur ça, on s'en fout. Et t'as pris du recul, et pas eux, mais ils ont pas le même, tu vois. Tu captes que le seul élément qui a changé dans tout ce que tu connaissais, c'est toi. Et en plus, moi, je dois repartir au lycée et mes potes, ils partent à la fac. Ouais, c'est vrai. Et alors là, c'est vraiment... Là, c'est dur. Là, c'est les stories à l'époque Snapchat et Insta où tu vois tous tes potes en train de faire la fête. Moi, à Toulouse, c'est les trois quarts. Et moi, je suis là en train de me dire, il faut que je passe le bac cette année. Et c'est horrible, quoi. Je retourne au lycée et il n'y a plus personne que je connais.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Transition un peu chaud, quoi. Ouais. Ouais, j'imagine. Et d'un point de vue mental, état d'esprit, quand on a 16 ans, quand on est au lycée et tout, c'est grave la période où on se cherche un peu, où on évolue beaucoup et tout. Comment ça t'a impacté, si ça t'a impacté, de partir, de t'ouvrir l'esprit, de voir d'autres manières de penser, de revenir, d'avoir fait cette expérience-là à cet âge-là ?

  • Speaker #0

    Je pense que ça a changé toute ma vie pour le coup, parce que ça a défini... Déjà, j'adorais voyager, mais je ne pensais pas aimer à ce point-là partir loin, partir toute seule. J'étais... une fille un peu populaire au lycée, où je faisais partie des gens populaires, j'organisais des soirées chez moi, c'était un peu « waouh, tout le monde voulait venir » , tu vois ce que je veux dire ? Et tu arrives là-bas et t'es personne. Donc déjà, là, t'es en mode « ok, est-ce que mon groupe de potes me définit ou est-ce que je me définis toute seule ? » Et déjà, ça, c'est le premier truc qui est un peu dur, parce que t'es là en mode « ok, là, je peux pas demander à ma pote « ouais, on fait ça ou pas ? » parce que là, il n'y a que toi. Donc ça c'est bien, tu prends en autonomie, en confiance en toi. le fait de parler une autre langue et de ne pas avoir le choix. Et puis moi, je me suis découvert un aspect sensible que je n'avais pas ou que je renie beaucoup en France. En mode, non, mais moi, je ne pleure pas, je ne pleurerai jamais. À Taiwan, je ne fais que pleurer. Je pleurais de joie, j'avais des frissons, je pleurais. Et en fait, ça, ce n'est pas parti. Je ne fais que pleurer tout le temps. Mais j'ai appris à être beaucoup plus vulnérable, à dire à mes potes là, vous me manquez vraiment. Ça, non, je n'ai pas envie. où en fait j'ai vraiment appris à m'écouter et c'est ouf de le faire à 16 ans parce que des fois, là j'en ai 26, et des fois je me dis, meuf, tu t'as su le faire à 16 ans, pourquoi tu n'y arrives pas à 26 ans ? C'est le reprend juste et en fait tout est simple à 16 ans, parce que tu ne te prends pas autant la tête sur certains trucs, tu ne réfléchis pas aussi loin. Et du coup des fois tu te dis, ouais mais peut-être ce qui m'aide là des fois c'est de me dire, meuf tu as été capable de partir à 16 ans à Taïwan toute seule, pourquoi tu as peur de ça aujourd'hui ? Parce que clairement, s'il y avait un moment où il fallait avoir peur, c'était là-bas. Pas là, quand t'as peur de prendre le métro toute seule. Carrément. Du coup,

  • Speaker #1

    c'est ce que je voulais te demander. Parce que là, tu es en Australie, tu es partie à 26 ans. Quelle différence tu vois entre le fait de partir à 16 ans et de partir à 26 ans ?

  • Speaker #0

    Déjà, pour l'aéroport, ça s'est pâté pareil. Tout le monde pleurait, moi j'étais là. Allez,

  • Speaker #1

    ciao !

  • Speaker #0

    C'est bon, ça m'émarque, je vais m'équiper. Ça m'a fait rire de me dire que ça n'a pas changé. Par contre, ici, tu arrives et il n'y a pas de famille d'accueil. C'est toi qui gères ton argent. Il faut trouver un taf, un appart. Et tu stresses. Là où à Taïwan, il y avait tout ce côté où si je ne fais pas, ce n'est pas grave. Il y a ma famille, l'école. Si je n'y vais pas, si je ne vais pas travailler, je ne peux pas payer mon lait. Je pense qu'il y a ça. Et le fait de se dire, je fais moins la fête, je fais moins ci, je fais moins ça. est-ce que je vais réussir à... à lier des relations avec des gens. Est-ce que je vais réussir à me faire un groupe d'amis ? Parce que maintenant, j'ai 26 ans et je vois mes potes en prince. Là, l'année prochaine, j'ai deux mariages. Trois quarts, ils ont acheté un appart, une maison. Et je me dis, waouh, waouh, waouh. Est-ce que moi, je ne veux pas grandir ? Quand tu te compares avec tes potes qui sont partout et tu te dis, mais en fait, tout le monde est posé. Et moi, je suis un papillon, je suis un électron libre. Je ne sais pas ce que je fais de ma vie. Je ne sais même pas si je vais rester en Australie ou pas. Je ne sais même pas où je vais rester et du coup...

  • Speaker #1

    évidemment tu te poses des questions et tu te dis mais qu'est-ce que je fous avec ma vie et où est-ce que je dois aller c'est ça qui est compliqué je trouve quand t'es un petit peu plus âgé que tu pars déjà comme tu disais la comparaison ça c'est le pire ça peut te plomber alors qu'au final tu te dis mais je me vois pas du tout me poser à grave loin de moi cette idée et je voulais revenir sur ce que tu disais sur le fait de se faire des potes etc Et c'est vrai que je m'étais posé aussi ces questions, parce que par exemple, j'étais partie en Erasmus, tu vois, pendant mes études. Et là où on faisait les connexions, les potes et tout, c'était beaucoup pendant les soirées. Et du coup, si tu fais moins de soirées, comment tu fais des potes et tout,

  • Speaker #0

    c'est un peu une question.

  • Speaker #1

    Toi, du coup, comment ça se passe pour toi, pour te faire des potes, là, à 26 ans, en étant partie loin ?

  • Speaker #0

    Bah après j'avoue je suis hyper sociable, du coup je suis sur plein de groupes sur Facebook et en fait dès qu'il y a des gens qui proposent des trucs je suis là ok venez, je prends ma pote qui est venue ici avec moi et je lui dis bon mais aujourd'hui tu sais quoi il y avait une make-up artiste qui avait besoin de modèle du coup j'ai dit oui. Et elle me dit ok on va où ? Je lui dis bah je sais pas on va là et on va se faire maquiller et ma pote elle est un peu en mode mais tu connais je suis là non ?

  • Speaker #1

    Allons-y.

  • Speaker #0

    Du coup on s'est retrouvés la semaine dernière à faire un shooting photo avec une make-up artiste alors que je savais même pas où on était dans Sydney. et pareil avec des filles qui proposent des sorties à ciné, en fait le monde est tellement petit parce que tu vois la semaine dernière il y a une fille qui dit, quelqu'un est chaud d'aller boire un verre à Opéra, je lui dis ok j'arrive et là cette fille elle me dit, ah tu connais tel gars c'est mon meilleur pote, je lui dis ah bon mais j'étais en master avec et là direct en fait tu fais une connexion parce que t'as l'impression de connaître la personne forcément,

  • Speaker #1

    t'as un point commun, un point de contact il y a toujours pour...

  • Speaker #0

    J'ai l'impression que tu parles à des gens, il y a toujours un truc qui te rattache à eux au final. Et je pense que le fait d'être à l'étranger, tout le monde est seul, entre guillemets, et du coup, c'est beaucoup plus facile. C'est pas, t'arrives dans un groupe de potes, je pense que t'arriverais dans un groupe de potes où il n'y a que des Australiens, ce serait un peu plus compliqué, de gens qui se connaissent depuis 20 ans. Et là, je pense que c'est le mood backpacker qui aide à faire que c'est facile. Et puis au pire, tu te dis, si je me sens pas bien, au pire je m'en vais. Parce que ces gens, je les connais pas, je leur dois rien.

  • Speaker #1

    du coup je pense que c'est ça mais après je suis très extravertie donc je me dis je sais pas si en étant introvertie tu vis l'expérience de la même façon moi je suis introvertie et je suis d'accord avec toi en fait la différence c'est que en étant introvertie t'as besoin d'être seule par moment pour recharger donc ça c'est un peu compliqué tu vois par exemple dans les hostels t'es tout le temps entourée de monde ou quand tu bouges avec des potes t'es tout le temps avec du monde ça c'est compliqué mais après tu vas rencontrer des gens et Merci. même si t'es timide, que t'oses pas trop aller vers les autres, il y a des gens qui viennent vers toi, dans tous les cas. Il n'y a pas eu un seul hostel où il n'y a pas quelqu'un qui est venu me voir, « Salut, ça va ? Je suis toute seule, t'es où ? » Comme tu dis, les gens, je pense qu'on est dans un état d'esprit de « On est seul, tu cherches un peu du contact, puis on est un animal social, donc on est là pour créer du lien. » Pour en revenir à Taïwan, et pour terminer, un petit question-réponse. Si tu devais dire un souvenir qui te donne le sourire quand tu y repenses ? Ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    Ah,

  • Speaker #1

    c'est dur !

  • Speaker #0

    Je ne sais même pas, il y en a tellement. Mais je pense que là, le premier truc qui me revient, c'est quand je suis arrivée, du coup, j'étais éclatée. C'était le matin à Taïwan. Je me suis dit, surtout, ne dors pas, il faut que tu prennes la journée comme tu viens. Et du coup, ma soeur d'accueil m'a amenée en haut de la tour de Taipei 101, qui, à l'époque, était la tour la plus haute du monde. Maintenant, c'est à Dubaï ou dans les Émirats. Et en fait, tu arrives et tu vois... toute la ville de Taipei, qui est quand même énorme. Et là, tu te dis, je viens de la campagne. Chez moi, il n'y a que des vaches partout, des tracteurs. Et là, tu te retrouves dans cette ville et tu te dis, c'est ma vie, ça. À partir d'aujourd'hui, ça, c'est ma vie. Et tu es un peu excitée et en même temps... Mais après tout, j'ai tellement de bons souvenirs à Taïwan, mais je pense que c'est celui-là, parce que c'est un des premiers, en fait, de te dire, tu prends un ascenseur sur 100 étages, déjà le truc en 30 secondes il t'amène en route à... Le corps qui... Je ne sais pas, je pense que c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est ce qui t'a fait réaliser que ça y est, là, c'est ma life ? Oui.

  • Speaker #0

    Là, il n'y a plus de retour en vie.

  • Speaker #1

    Là, j'y suis, ça y est, on est parti. Le lieu que tu as préféré ?

  • Speaker #0

    À Taïwan ? Oui. Je dirais Taroko ou Sun Moon Lake. Les deux, c'est des parcs. Taroko, c'est de la montagne avec une cascade. Sun Moon Lake, c'est vraiment un énorme lac que tu peux faire le tour à vélo ou à pied. Vraiment, je suis arrivée là-bas et coup de cœur. l'eau, tous les arbres, les singes la première fois que tu vois des singes, tu fais du vélo, tu vois un singe et toi tu dis et eux ils s'arrêtent même pas parce que c'est normal c'est nos pigeons quoi, toi t'es là il y a un singe en face de moi, tu t'arrêtes il y a des bébés singes ils ont des espèces de je sais plus comment ça s'appelle les petits des chauves-souris avec tu sais les des tout petits singes comme ça là avec des des ailes ils s'ouvrent comme ça et ils se frottent sur toi Oui. Comme ça, c'est cool. Il te saute dessus. Et ça, tu es vraiment en mode dans le... On dirait un enfant, quoi. L'émerveillement de tout ce qu'il y a autour de toi, de tous les arbres que tu ne connais pas, de tous les animaux, des araignées comme ça aussi, où tu te dis, j'espère qu'elle ne va pas me tomber dessus pendant que je fais du vélo. Ça, oui, c'était trop beau.

  • Speaker #1

    Mais je trouve que la faune et la flore, globalement, c'est ce qui te fait réaliser que tu es ailleurs et que tu t'en mets plein les yeux, quoi. Ouais. Un truc que tu as détesté ou que tu as vraiment déplu à Taïwan ?

  • Speaker #0

    En vrai, pour moi, la nourriture, ça a été très compliqué, vraiment. Ce n'est pas que ça m'a déplu, mais c'est que c'est hyper épicé et j'ai été malade. plein de foie parce qu'en fait ça me déchirait l'estomac. Du coup, j'étais tout le temps malade. Et un truc que j'ai vraiment détesté, c'est la clim. La clim, partout. Il fait 40 degrés dehors, tu rentres, il fait 20. Du coup, tu as tout le temps un pull avec toi. Pendant un an, j'ai perdu ma voix. J'étais malade. Ça, c'est vraiment deux trucs compliqués à gérer. Et la nourriture, j'ai perdu 7 kilos en un mois. Le premier mois, j'ai perdu 7 kilos parce que j'arrivais tellement pas à... C'est dur en tant que Français. La nourriture, je pense que c'est vraiment un des trucs les plus durs en tant que Français quand tu pars. Même là, en Australie, ça ne fait même pas un mois, je me dis, oh là là, ça ne va pas du tout.

  • Speaker #1

    C'est vraiment la bouffe française. C'est vrai, franchement, la nourriture,

  • Speaker #0

    c'est très dur pour nous, Européens, Français, je pense que c'est...

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Ta meilleure rencontre ?

  • Speaker #0

    Je dirais Wendy, du coup, qui est ma sœur d'accueil de ma première famille avec qui je vis en ce moment en Australie, du coup. OK. Ça a été un coup de cœur amical dès le début. Elle est venue en France l'été où je suis rentrée. L'été d'après, elle est revenue en France, elle a gagné un billet d'avion gratuit. Elle est restée quatre mois. Elle a aménagé mon premier rapport d'étudiante avec moi.

  • Speaker #1

    Trop bien.

  • Speaker #0

    Et je suis retournée la voir à Taïwan pour son anniversaire. L'année d'encore après, dans le cadre d'un stage, je lui ai fait une surprise pour son anniversaire. En fait, elle ne savait pas que j'arrivais. Du coup, je me suis organisée avec sa copine de là-bas. Et on s'est revues à Amsterdam l'été dernier parce qu'elle a ses soeurs là-bas. Et là, je suis en Australie aussi parce qu'elle est là. Et là, c'est sa vie. Elle est avec son copain. Et je trouve ça trop cool. Ça fait 10 ans qu'on se connaît et on se voit évoluer. Et je trouve ça... Enfin, pour moi, c'est vraiment ma sœur dans la vraie vie. C'est juste qu'on n'a pas les mêmes parents. C'est comme si, puisqu'au final, elle a rencontré les miens. J'ai rencontré les siens. J'ai vécu avec eux. Elle a vécu avec les miens.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    Et ouais.

  • Speaker #1

    Vraiment, on a un lien super fort. Trop bien. Et pour finir, donc avant qu'on se quitte, est-ce que tu aurais un message à faire passer à ceux qui voudraient partir vivre à l'étranger ?

  • Speaker #0

    Ouais. Ben allez-y ! Ça a fait peur, vraiment ça a fait peur. Mais le meilleur conseil que moi on m'a donné avant que je parte, c'est on m'a dit dis oui à tout. Et j'étais en mode comment ça ? Et on m'a dit en fait il y a des trucs que tu n'auras pas envie de les faire. Parce que tu vas sortir de ta zone de confort, parce que peut-être tu te dis que tu ne vas pas kiffer, parce que peu importe la raison. Mais dis oui, parce que tu ne sais pas si tu vas aimer ou pas. Et en fait j'ai dit oui à tout à Taïwan. Et à tout ! Donc il y a eu des regrets évidemment au niveau de la bouffe, des trucs, voilà. Il y a eu des regrets, mais en fait, certains regrets deviennent des souvenirs, des trucs à raconter. Et par exemple, tu vois, quand je te dis que c'est le Mouley, que c'est un de mes endroits préférés, cette journée-là, j'ai fait 20 bornes à vélo. Je n'en pouvais plus, j'ai pris des coups de soleil. Pendant trois jours, je n'ai plus réussi à marcher. J'ai détesté cette journée. À la fin de la journée, je faisais quoi ? Je tâche trop mal aux cuisses et tout. Mais en fait, maintenant, je me rappelle à quel point j'ai été émerveillée par cet endroit, à quel point c'est un de mes endroits préférés. j'y suis retournée en marchant etc et en fait c'est des trucs que j'aurais pas fait et comme Plein de... Je sais pas, genre... Pareil, sur un coup de tête, on s'est dit avec des potes, on va en vélo faire un sunset, un lever de soleil. Et c'est des trucs à 5h du matin, je n'avais jamais fait de base prendre un vélo pendant une heure et demie. Et en fait, c'est un de mes meilleurs souvenirs. Et en fait, du coup, juste allez-y, dites oui à tout. Et tu sais pas ce qui va arriver. Et peut-être tu vas rencontrer des gens merveilleux et ça va être des souvenirs merveilleux. Et dans tous les cas, c'est peut-être un truc que tu n'auras jamais fait avant. Donc pour moi, je pars du principe d'essayer de faire... une nouvelle chose toutes les semaines que j'ai jamais fait avant. Du coup, il faut dire.

  • Speaker #1

    Bon objectif. Non, c'est vrai. Franchement, c'était un hyper bon conseil. Et je recommande aussi grave de se mettre en mode, il y a le film Yes Man, je ne sais pas si tu l'as déjà vu. Je se mets en mode Yes Man. Et au final, tu fais plein de trucs trop cool. Moi, je me suis retrouvée là en Australie, à la fin de mon tas, je m'étais dit, bon, c'est bon, maintenant, je me mets en mode Yes Man. Je vais bouger, je vais faire des trucs et tout. Je me suis retrouvée à faire de l'AFL, c'est du football australien. avec des aborigènes et des meufs du club de Sydney dans le nord. Je me suis retrouvée à aller dormir chez des Australiens qu'on a rencontrés dans le train. Et c'est plein de petits trucs comme ça. Tu sais pas,

  • Speaker #0

    mais juste tu dis oui et il se passe plein de trucs et tu vis plein de trucs.

  • Speaker #1

    Et comme tu dis, même si ça se passe mal, au pire, ça fait un bon souvenir à raconter.

  • Speaker #0

    Et puis, André, c'est rare que ça se passe hyper, hyper mal au point de « Oh putain, là, c'est un trauma, c'est quelque chose qui est arrivé » . Bon, je suppose que ça doit arriver, mais moi, ça ne m'est jamais arrivé de... Et je l'ai fait avec tous mes voyages, à chaque fois que je suis repartie toute seule et tout, même si ce n'était pas pour vie, mais juste pour kiffer un voyage, je me disais, vas-y Chloé, arrête, parce que tu es dans ta zone de contrôle, tu es dans ta zone de peur, et quand tu as peur, tu ne fais rien. Donc il faut se challenger, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, carrément.

  • Speaker #0

    Dire oui à tout.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'aide à sortir un petit peu de cet état d'esprit de peur, de je n'ose pas trop, je suis dans ma zone et tout ?

  • Speaker #0

    En fait, j'adore les défis. Du coup,

  • Speaker #1

    je me défie.

  • Speaker #0

    C'est mon challenge.

  • Speaker #1

    Allez.

  • Speaker #0

    Je suis là. En fait, j'aime trop défier les autres. Et quand les gens me disent « ouais, je sais pas quoi » , je dis « ah ouais, c'est un défi,

  • Speaker #1

    t'es pas cap » .

  • Speaker #0

    Et en fait, les gens, quand tu leur dis « c'est un défi » , ils ont l'ego. Ils sortent et ils disent « bah, vas-y, si, si, ouais, ouais, c'est un défi » . Et en fait, du coup, des fois, je me le dis à moi-même, genre, « Meuf, vraiment, t'es là ? » Genre, t'es en Australie et tu vas pas faire ça. Genre, t'es nulle, tu vois. Enfin, pas t'es nulle, mais genre,

  • Speaker #1

    t'es personne.

  • Speaker #0

    Du coup, je m'auto-challenge. Vas-y, défie-toi. Et à chaque fois, je suis...

  • Speaker #1

    Bon, bah écoute, tant mieux. Merci en tout cas de nous avoir partagé ton histoire, ton parcours. C'était super.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si ça t'a plu, je t'invite à mettre 5 étoiles sur la plateforme d'écoute sur laquelle tu te trouves. Ainsi, 4 abonnés, ça fera une grosse différence pour moi. et pour développer ce podcast. A bientôt !

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Le choix du Rotary club

    01:30

  • Arrivée à Taïwan

    05:23

  • Choc culturel

    12:22

  • La vie à Taïwan et ses paysages

    20:29

  • L'école à Taïwan

    24:11

  • Retour en France et au lycée

    27:43

  • Retour sur expérience à 16 ans

    29:54

  • Q/R de la fin

    36:31

  • Le conseil de la fin

    40:59

Description

Partir vivre à l'étranger à 16 ans, qui plus est dans un pays à la culture totalement différente, ça donne quoi ?


Chloé en a fait l'expérience en partant à Taïwan avec le Rotary club, plus précisément avec le Youth Exchange Program : Chloé a été accueillie dans une famille taïwanaise et ses parents ont accueilli un(e) jeune d'un autre pays que la France.


Direction donc Taïwan après son année de terminale pour un véritable voyage culturel !

Pas stressée avant le départ, Chloé découvre rapidement les différences culturelles avec son pays d'origine : le bruit, les odeurs, les habitudes...

Le plus dur pour elle ? la nourriture !


Mais elle ne se laisse pas abattre.

Elle profite de son année pour découvrir le pays en long, en large et en travers : aussi bien les paysages que la vie au lycée.

Et malgré les hauts, les bas et le choc culturel, elle en prend plein les yeux et crée des amitiés solides.


Dans cet épisode Chloé nous raconte son quotidien à Taïwan, son immersion culturelle et ce que partir à 16 ans lui a apporté.


On parle notamment de :

- Rotary club : le fonctionnement

- Gros choc culturel : France vs Taïwan

- La vie quotidienne à Taïwan

- Partir à 16 ans vs à 26 ans : quelles différences ?



Bonne écoute !

Pour soutenir le podcast, abonnes toi et met une petite note :)


Infos utiles :

Le rotary club : https://www.rotary.org/fr


Pour découvrir les coulisses du podcast : partir_podcast

Disponible à l'écoute sur toutes les plateformes : https://smartlink.ausha.co/partir

Et sur Youtube


Si cet épisode t’a plu, tu devrais aussi aimer :

https://podcast.ausha.co/partir/slovaquie-1-an-d-immersion-en-campagne-slovaque-joanna



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je me retrouve dans une école où il n'y a que moi qui suis étrangère.

  • Speaker #1

    Salut et bienvenue sur Partir, le podcast qui te montre les dessous de la vie à l'étranger.

  • Speaker #0

    Il y a des Taïwanais qui me regardent en mode « Oh wow, qu'est-ce qu'elle fait cette fille ici ? » et qui me parlent en mandarin et je ne comprends rien. Et c'est là où je me dis « Merde, qu'est-ce que j'ai fait ? »

  • Speaker #1

    Imagine, tu as 16 ans, tu es en première au lycée, en plein en train de te construire, tu as ton groupe de potes, etc. Et là, tu décides d'aller de l'autre côté de la Terre. dans un pays à la culture totalement différente, loin de tout le monde. Franchement, sacré challenge. Et bien, c'est ce qu'a décidé de faire Chloé en partant à Taïwan avec le Rotary Club, où il y a un réseau mondial de bénévoles qui œuvrent pour des causes humanitaires et communautaires.

  • Speaker #0

    Il y a des nourritures, juste l'odeur. J'étais là, je ne peux pas manger ça. En tout cas, à Taïwan, les Taïwanais sont hyper gentils, hyper polis. Et moi, je suis arrivée là-bas, coup de cœur. L'eau, tous les arbres, les singes, la première fois que tu vois des singes, tu fais du vélo, tu vois un singe.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, Chloé nous raconte son année à Taïwan, ses chocs culturels et son quotidien là-bas. Bonne écoute ! Donc Chloé, je suis trop contente d'entendre ton histoire, parce que je ne connaissais pas du tout le Rotary Club. Et du coup, tu es partie avec ça, et en plus tu es partie sur plus jeune, plus à Taïwan. C'était ta première expérience à l'étranger ? Oui,

  • Speaker #0

    je suis déjà partie à l'étranger avec mes parents, mais genre 10 jours quoi.

  • Speaker #1

    Ok, donc là, pour partir la première fois toute seule, t'as pas fait les choses à moi. Comment ça t'est venu cette idée déjà ? Pourquoi t'as voulu partir comme ça ?

  • Speaker #0

    Au début, j'avais un peu, je pense, le rêve de toutes les ados avec le bal de promo. Du coup, je voulais absolument partir et avoir un truc à l'américaine en mode bal de promo et tout. Et du coup, on a commencé à se renseigner avec mes parents. On est tombé sur plein de trucs où c'était genre 20 000 euros l'année. Mes parents étaient en mode, désolé, mais on peut pas. Et par hasard, on est tombé sur le Rotary Club, sur un forum des associations. Et du coup, on s'est renseigné. En fait, on a trouvé que ça matchait parfaitement. On a pris cette option-là. OK,

  • Speaker #1

    trop bien. Et du coup, ça s'appelait Rotary Youth Exchange Programme, n'est-ce pas ? Est-ce que tu peux nous expliquer ce que c'est ? Du coup,

  • Speaker #0

    en gros, le Rotary Club a ce programme. Et ça peut se faire sur trois mois ou sur un an. Un an, plus ou moins. Huit, neuf mois. Et en gros, c'est avoir un jeune... Donc, mes parents me font partir dans un endroit, et donc, dans une famille d'accueil, en échange, j'ai l'accès d'accueillir un jeune qui vient de n'importe où, dans ma chambre, en gros, en échange. Et du coup, cet échange est gratuit, à part payer nos billets d'avion, nos assurances, etc. Et du coup, je pense que ce qui est rassurant pour les parents, c'est de savoir qu'il y a une famille qui récupère. Et pareil pour l'enfant qui vient, il faut obligatoirement que cet enfant ait une chambre à lui, et du coup, une famille, et ça peut aller de une famille à trois, quatre familles d'accueil sur l'année.

  • Speaker #1

    Ok. Un enfant contre un autre. C'est parti. Et comment ça se passe du coup pour savoir dans quel pays tu vas ? Est-ce que tu sais un petit peu dans quelle famille tu vas aller ? Comment ça se passe du coup toute la préparation et définir le projet, le voyage ?

  • Speaker #0

    Pour les familles, tu ne sais pas. Donc, tu ne sais pas sur qui tu tombes. Après, du moment où tu as choisi ton pays, que tout est fait, les familles te contactent en général pour commencer à échanger un peu. Pour les pays, il y a une espèce de map. de tous les pays où tu peux aller. Par exemple, la Chine, tu peux pas y aller, la Russie, tu peux pas y aller. Enfin, tous les pays qui ont un peu des caractéristiques politiques qui sont un peu compliquées, ils évitent d'envoyer. Et par exemple, il y a des pays qui recommandent pas pour les femmes non plus, genre Afrique du Sud, Inde, où être une femme, ça peut être compliqué. Du coup, ils te disent que tu peux y aller, mais c'est dangereux pour toi. Et du coup, voilà. Moi, j'avais mis plein de pays, en fait, je me suis dit... Au début, je voulais trop aller au Mexique ou au Brésil. Et après, je me suis dit, non, il faut que tu ailles vraiment dans un endroit où tu n'irais pas en vacances. Et du coup, je me suis dit, bim, Taïwan. Je ne sais même pas où c'est. Il faut y aller.

  • Speaker #1

    Comme ça, au hasard. Voilà.

  • Speaker #0

    Tu connaissais un petit peu Taïwan avant ? Pas du tout. Je ne savais même pas où c'était sur la carte. Je me suis dit, pourquoi je n'apprendrais pas le chinois ? Et du coup, comme la Chine, ce n'était pas possible, je me suis dit, OK, Taïwan. Taïwan.

  • Speaker #1

    Et c'est parti quoi. Et donc tu pars entre ta première et ta terminale, t'as 16 ans. tu vas partir à l'autre bout du monde. Comment tu te sens avant de partir, quand c'est en train de se mettre en place et tout ?

  • Speaker #0

    Moi, je me sens trop bien. En fait, je pense que j'attendais tellement que ça que j'étais... Déjà, je passe un été de fou parce que je fais comme dire « Oh, waouh, c'est la dernière fois que je fais ça » , alors que pas du tout. Mais je me dis « Waouh, je profite, je profite » . Je fais même ma valise la veille de partir. Ma mère, elle m'a déchirée. Ça ne faisait que lui dire que j'avais déjà fait ma valise et qu'elle est rentrée dans ma chambre et qu'elle avait ma valise ouverte Elle me dit, mais coulée, on part demain, en fait, je ne comprends pas ce que tu fais. J'étais là, ouais, mais ça va, c'est une valise. Elle me dit, c'est une valise pour un an. Et j'étais là, ouais. Du coup j'ai fait ma valise, mais même ma valise j'ai fait à l'arrache. Et quand on est arrivés à l'aéroport, je partais de l'aéroport de Bordeaux, Amsterdam et puis après Taipei. Il y avait mes meilleures copines et mes parents. Tout le monde pleurait. Et moi, je me suis vraiment tracée en mode ciao, je vais vivre une trop bonne année. Arrêtez de pleurer. Moi, je suis trop battue. Je suis hyper contente. Et vraiment, je suis partie comme ça. Genre en mode trop excitée, trop…

  • Speaker #1

    Pas stressée quoi.

  • Speaker #0

    Pas stressée. OK. Peut-être pas assez.

  • Speaker #1

    Et donc du coup, après plusieurs heures de vol… Tu arrives à Taïwan. Bonjour Taïwan. Comment on dit bonjour en Taïwan ? Nihao. Comment ça se passe ton arrivée ?

  • Speaker #0

    Ça se passe, bon déjà, gros décalage horaire, hyper chaud, hyper... Enfin, beaucoup d'humidité. Et ça se passe bien, ma famille vient me chercher. Le premier truc qui bloque, c'est la nourriture. J'arrive, on m'offre un bubble tea, et alors moi, le thé avec le lait et des perles de tapioca, ça passe mal et tout. Du coup, là, je commence à me dire... oula, premier truc qui me dit oula, attention. Et en vrai, pendant deux semaines, ça allait aussi à l'arrivée parce que du coup, c'était encore les vacances. Je suis arrivée en fin août. J'avais ma rentrée début septembre. Donc là, avec ma famille d'accueil, on a fait plein de trucs. J'ai fait un saut en parapente et tout. Enfin, vraiment plein de trucs trop bien. Et alors après, quand je suis arrivée à l'école, là, ça a été... Là, j'ai appelé ma mère et j'ai plein de...

  • Speaker #1

    C'est le petit contre-coup. T'as eu deux semaines pour te mettre dans le bain et après, dame tu te crois en une poche ?

  • Speaker #0

    Je me suis dit merde qu'est-ce que j'ai fait ? Pourquoi j'ai fait ça ?

  • Speaker #1

    Parce que du coup, c'était défini que tu pars entre ta première et ta terminale pour faire une année scolaire à Taïwan. Oui. OK. Et du coup, c'est quoi qui te fait te sentir comme ça, de commencer l'école ?

  • Speaker #0

    En gros, avec le Rotary, on était 300 jeunes qui étaient dans le même cas que moi. Donc ça, c'était trop cool parce qu'il y avait vraiment beaucoup d'étrangers dans la ville qui faisaient le même échange. Sauf qu'en fait, le Rotary essaie de te mettre avec d'autres enfants, enfin d'autres jeunes qui sont dans une même école. Et en fait, ma famille d'accueil... me disent que cette école est mal réputée à Taïwan et que du coup, ils vont me payer une école privée pour aller dans une école. Et en fait, moi, je leur explique que ça ne sert à rien. Parce que dans tous les cas, je vais redoubler en France. Je ne suis pas dans un lycée français, donc ça ne sert à rien. Que ça ne va pas du tout compter, sauf qu'en fait, ils insistent. Et donc, ils payent une école privée, sauf que je me retrouve dans une école où il n'y a que moi qui suis étrangère. Et donc, que des Taïwanais qui me regardent en mode de « Oh wow, qu'est-ce qu'elle fait cette fille hippie ? » et qui me parle en mandarin et je ne comprends rien. Et c'est là où je me dis… merde, qu'est-ce que j'ai fait ? Parce que vraiment, là, j'arrive en sachant dire bonjour et merci en chinois. Et il paraît sous-estimé de... Enfin, le niveau de difficulté d'apprendre le chinois. Et enfin, je suis vraiment partie tranquille. Et là, je me dis, ouais, là, ça va pas être drôle, quoi. D'être dans ça.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, bah, carrément. Tu parlais français, tu parlais un peu anglais.

  • Speaker #0

    Ouais, enfin, anglais, mais après, je sais pas si... Espagnol, un peu, mais...

  • Speaker #1

    Les Taïwanais, ils parlent anglais ?

  • Speaker #0

    Les Taïwanais, alors, à Taïwan... À Taipei, dans la capitale où j'étais, oui. Après, quand on sort, il y a 40 langues qui sont différentes, dont certaines des rives de Taïwanais, etc. Et du coup, là, si tu ne parles pas un minimum mandarin,

  • Speaker #1

    c'est... C'est fini pour toi, quoi. Avec la famille, tu communiquais comment ?

  • Speaker #0

    Comme on pouvait. Les deux parents, ils ne parlaient pas du tout anglais. Il y avait une des filles de leur fille qui était là. Du coup, elle parlait anglais, mais elle était à la fac. Du coup, elle faisait des allers-retours. Et du coup, moi, je disais oui à tout. Je comprenais rien. Du coup, j'étais là, ok, ok, mais je comprenais pas ce qu'on faisait, en fait. Et après, du coup, j'ai pris des cours de mandarin. Ok.

  • Speaker #1

    Ça se passe comment, du coup, les premiers instants à l'école, etc. ?

  • Speaker #0

    À l'école, il y a un gros moment de solitude, quand même. Mais l'école capte que je capte rien. Du coup, ils me mettent dans tous les bacs pro de l'école. Donc, je fais des cours de maquillage, de massage, de cul-de-mune, de cocktail. Je me retrouve à faire plein de trucs, sauf qu'en fait, je... même si je fais physiquement, je comprends rien à ce qu'on me raconte. Donc j'essaye de juste tout regarder et de me dire, OK, la meuf, il faut vraiment que tu mémorises tous les mouvements, tout ce qu'ils font. Et il y a un prof d'anglais qui a vraiment pitié de moi et qui me dit, écoute, au pire, tu viens à tous les cours théoriques avec moi et au moins, on parle anglais. Donc là, lui, il m'a un peu sauvé la mise, mais c'était en gros la seule personne à qui je parlais à l'école.

  • Speaker #1

    Ah ouais, compliqué.

  • Speaker #0

    Du coup, un peu dur, ouais.

  • Speaker #1

    Au final, même les temps libres à l'école, tu fais quoi ? Tu arrives à te remonter de ton côté ?

  • Speaker #0

    De parler avec les autres échanges qui sont là aussi. En train de dire, on fait quoi ce soir quand on sort de l'école ? Après, ce qui était cool, c'est les cours de cocktail, nourriture et tout. C'était cool pour moi aussi.

  • Speaker #1

    Au final, tu as pu tester plein de trucs. Tu arrives quand même à voir les autres personnes qui sont en échange en dehors de l'école. Vous faites des sorties, des trucs,

  • Speaker #0

    vous vous retrouvez. Déjà, le Rotary organise au moins deux sorties, deux week-ends. qui sont obligatoires par mois. Donc on se retrouve tous. Et en fait, ils organisent des activités en rapport avec le pays où on est. Donc on a fait des cérémonies taïwanaises, des trucs qui sont très typiques de là-bas. Ils ont eu des cérémonies pour boire du thé. Donc on apprend à faire la cérémonie pour infuser le thé, pour boire le thé. Donc tout ça, moi je trouve ça trop bien parce qu'on apprend la culture. En plus, on est avec les autres. Donc c'est trop bien. Et en plus de ça, on a un groupe où on est 300 sur Messenger. et où tous les jours, tout le monde envoie moi je vais faire ci, moi je vais faire ça. Du coup, il y a toujours un truc à faire et c'est l'avantage aussi.

  • Speaker #1

    Trop bien. Au moins, tu n'es pas seule au milieu de tout ça, lâchée dans la nature. C'est cool, c'est bien cadré quand même. Vous êtes accompagnée, vous êtes suivie. Il y a du suivi qui se fait avec la famille ?

  • Speaker #0

    Oui, si les familles, ça se passe mal, on peut aussi prévenir le Rotary. Envoyer soi à notre district. Parce qu'en gros, c'est des zones qui s'appellent des districts. C'est comme si on avait les départements en France et en gros, tu es dans une zone et dans cette zone-là... il y a tant d'échanges et il y a tant de familles et s'il y a un problème tu peux changer de famille ou demander de l'aide après c'est arrivé à des au pire moi de changer de famille moi ça s'est bien passé puis des fois tu prends sur toi aussi tu te dis est-ce que ça se passe vraiment mal ou est-ce que c'est moi qui n'arrive pas à m'acclimater à la différence de culture et du coup je fais un blocage tu t'es posé ces questions là ? oui parce que les Taïwanais ils sont hyper stressés mais genre surtout Merci. et ils font que dire que Taïwan c'est pas safe alors que c'est le deuxième pays le plus sûr du monde après la Norvège je crois où on fait un pays du nord et du coup pour nous en tant qu'européens on vit pas dans l'insécurité moi je me sens pas en insécurité en France mais quand on arrive là-bas on peut vraiment poser notre téléphone sur la table et poser notre argent, aller commander un verre personne va nous voler donc on arrive dans un truc où on se sent encore plus en sécurité, les gens sont hyper respectueux il y a vraiment la ligne de chaque côté dans le métro, les gens qui sortent d'abord, les gens qui rentrent après. Et donc, du coup, quand ils nous disent, eux, que c'est pas un pays safe, mais du coup, toi, t'es là, ben si. Et du coup, eux, ils sont stressés. Et toi, tu te dis, mais waouh, si vous venez en France,

  • Speaker #1

    alors là, vous allez péter un diable.

  • Speaker #0

    Du coup, il y a ce truc où c'est dur parce qu'ils sont très stressés, surtout. Donc, dès que tu fais un truc, ils sont hyper stressés. Et du coup, nous, les Européens, on n'est pas trop stressés, je trouve, déjà, de base. Et du coup, c'est dur de leur faire comprendre que... tout va bien. Et puis même s'il arrive un truc, c'est pas grave.

  • Speaker #1

    Ça va bien se passer dans tous les cas. Il y a des trucs avec lesquels tu as eu du mal dans peut-être les habitudes quotidiennes, des habitudes taïwanaises, où vraiment tu t'es dit, ouais, là, choc culturel, c'est chaud.

  • Speaker #0

    En vrai, déjà, il parle très fort. Déjà, c'est une langue que tu ne comprends pas au début. Et en plus, il parle fort. Du coup, déjà, ça, c'est très... Je ne sais pas, ça prend de ouf la tête. Les autres chocs que j'ai eu, c'est qu'il y a beaucoup de street markets où il y a de la viande et du poisson et tout dans la rue. Et du coup, ça dégage une odeur de... C'est horrible en fait. Tous les matins, je marchais avec un foulard avec du parfum parce que c'était mon chemin pour aller à l'école. Je devais passer ce marché. J'avais envie de vomir, mais tous les matins. Et je ne comprends pas que cette odeur de viande crue, et même ça, ça me choque qu'il y ait de la viande crue dans la rue et que tu l'achètes. Pour moi, c'est des normes d'hygiène que je pense qu'il ne serait jamais... Ce n'est pas possible en France, en fait. D'avoir juste une viande comme ça, même pas au frais ou quoi. Et les odeurs, le bruit. Et en fait aussi, ils crachent et ils rôtent. C'est hyper poli pour eux de rôter pendant que tu manges. C'est un signe que tu manges bien. Sauf que du coup, c'est hyper choquant pour nous. De voir quelqu'un cracher à table. Moi, des fois, j'étais là, OK, je ne peux plus manger.

  • Speaker #1

    C'est vrai que surtout, nous, c'est l'opposé chez nous. genre roter c'est pas poli cracher c'est dégueu c'est pas poli donc ça c'est vraiment

  • Speaker #0

    dans l'opposé et vraiment le crachat ça va c'est un petit crachat mais quand il se trouve la gorge là, mon dieu c'était horrible j'avoue, ça doit faire bizarre moi j'étais là en mode je peux plus manger puis il y a aussi les différences au niveau de la nourriture il y a des nourritures, juste l'odeur j'étais là je ne peux pas manger ça il y a le tofu, il y a une spécialité à Taïwan qui s'appelle le stinky tofu c'est dit déjà que ça pue mais ça sent le poulailler Merci. en plein soleil. Genre, vraiment, c'est horrible, cette odeur. Et eux, ils étaient là, mais c'est comme le fromage chez vous. Et moi, je suis en mode, oh non, non. Je veux bien que le fromage, ça pue, mais au moins, c'est bon derrière. Et je ne sais pas. Enfin, voilà, il y a tous ces petits trucs qui sont un peu...

  • Speaker #1

    Ouais, parce que, encore, quand tu vas dans un pays européen, à l'étranger, bon, tu as des petites différences. Là, tu es vraiment dans quelque chose de totalement différent, quoi.

  • Speaker #0

    Et puis, enfin, moi, j'ai goûté des trucs de nourriture et en fait, je ne savais pas lire. Ce qui est écrit, du coup, je prends et après, des fois, tu te dis, merde, qu'est-ce que je suis en train de manger ? Bon, il n'y a pas de chien, il n'y a pas de chat, ce n'est pas autorisé à Taïwan et tout. Donc là déjà, il y avait un côté où j'étais plus rassurée, mais j'ai mangé une omelette à l'huître. Et mon Dieu, la texture entre l'omelette baveuse et l'huître baveuse, je vais vomir. C'est des petits Ausha comme ça où je me dis comment ils peuvent manger un truc avec autant de texture.

  • Speaker #1

    C'est vraiment au niveau sensoriel au final que ça te perturbe le plus. C'est vrai que quand tu n'es pas habituée depuis ta naissance à certaines odeurs, certains bruits, certains trucs que tu vois et tout, ça peut être compliqué. C'est assez fou. Et à contrario, c'est quoi que tu préfères le plus ? Peut-être une habitude que tu aimes bien, des choses que tu aimes bien.

  • Speaker #0

    À Taïwan ? Oui. Bah déjà c'est hyper sécure Tu peux sortir J'ai vu des filles en culotte Avec des vêtements tellement courts que tu voyais leurs sous-vêtements Il se passe rien Y'a personne qui va leur dire quoi que ce soit Tu te sors en boîte en soutif avec un short Personne te dit rien Au-delà que personne te dit rien, il t'arrive rien à toi aussi Tu peux aller dans le métro Moi je me suis fait voler une seule fois Et j'étais avec des étrangers Du coup Ça fait chier de le dire mais C'est, nous, le problème là-bas, en fait. Enfin, là-bas, en tout cas à Taïwan, les Taïwanais sont hyper gentils, hyper polis. Le premier jour où j'allais à l'université pour mon cours de chinois, je me suis perdue parce que, du coup, je suis arrivée à Taïwan, je n'avais pas de téléphone. Du coup, j'ai dû acheter un téléphone, je n'avais pas de forfait. À l'époque, c'était il y a 10 ans, il n'y avait pas Internet. Comme nous avions là. Ouais, ouais, ouais. Du coup, j'ai essayé de ne pas utiliser mon téléphone. Je suis arrivée à l'arrêt de bus en me disant, OK, je vais prendre mon bus, mais en fait, tout est écrit en chinois. Et du coup, j'étais là, je ne sais pas quel bus je dois prendre. Et en fait, il y a une Taïwanaise qui est venue me voir, qui m'a dit, tu n'es pas d'ici. J'étais là, non, tu as ce voir. Elle m'a amenée à mon arrêt de bus. Elle m'a payé le bus et elle a dit en chinois au gars du bus, il fait lui un signe de la main pour qu'elle descende dans son université. Et ça, ça m'a, je pense qu'elle ne se rend pas compte, mais moi, ça m'a marquée. Je me rappelle encore, ça fait dix ans. et pareil des trucs de je me suis endormie dans le métro, j'oublie mon parapluie je sors quelqu'un qui me court après pour me ramener mon parapluie où je me dis c'est pas grave parce qu'à Taïwan il pleut tout le temps, il y a des grosses saisons de pluie du coup les parapluies ça coûte rien et du coup tu te dis c'est pas grave c'est qu'un parapluie mais la personne est venue te courir après pour te ramener ton parapluie pour repartir dans le métro après et du coup il y a plein de gens qui sont tellement gentils ça fait trop du bien au coeur ouais j'imagine avoir cette

  • Speaker #1

    gentillesse et tout des petites actions qu'on a pas forcément l'habitude de voir chez nous quoi et tu disais du coup que t'as commencé à apprendre le mandarin pour pouvoir t'adapter tout ça ... ça t'a mis combien de temps avant d'avoir les bases nécessaires pour te sentir bien dans ton quotidien ?

  • Speaker #0

    Ça a été dur parce que du coup au début j'allais à la... le Rotary nous avait organisé des cours de chinois donc au début on avait deux après-midi par semaine à la fac donc en fait ce qui était compliqué au début c'était d'avoir des cours d'anglais, de chinois en anglais et dans ma classe il y avait des mexicains, des allemands donc déjà le temps que le mot en anglais vienne à tout le monde dans sa langue Des fois, moi, je devais demander à des potes mexicains de me le dire en espagnol pour le truc à peu près en français. Donc déjà, ça, au début, c'était hyper dur parce que tu fais un mix de langues toute la journée où tu es en mode, j'en peux plus. Et ça, c'était cool, mais je pense que ce n'était pas assez. Du coup, après, moi, j'ai pris des cours particuliers avec d'autres copains que je me suis fait avec le Rotary. Du coup, on avait des cours de quatre avec un professeur le soir. Et c'était genre trois heures, deux, trois fois par semaine où on était vraiment plus en intensive. Parce qu'après, moi, j'avais vraiment l'objectif d'être à Taïwan et de parler chinois. Pour moi, si je rentrais et que je ne savais pas parler chinois, un minimum, c'était échec total de cette année. Parce que je ne comprenais pas le principe d'être partie là-bas et de ne pas parler un minimum.

  • Speaker #1

    Tant qu'à faire, c'est clair. Surtout si tu restes une année, que tu es vraiment immergée, ça passe par la langue aussi au final.

  • Speaker #0

    Et du coup, ça a été les trois premiers, deux, trois premiers mois, c'est dur. Parce qu'en fait, c'est le temps de comprendre la langue, en fait. Parce qu'en soi, ce n'est pas compliqué. C'est moi, aujourd'hui, verbe à l'infinitif. Voilà, je fais ça. Mais il faut apprendre tous les caractères avant. Donc ça, c'est le côté dur. Mais après, il n'y a pas de conjugaison. Il n'y a pas de un-une. Donc déjà, ça, c'est trop bien parce que c'est un truc. Il n'y a pas de féminin, masculin. Donc sur tous ces aspects-là, c'est trop bien parce que c'est hyper facile. Mais il faut d'abord apprendre les premiers caractères. Et ça, c'est long. parce qu'il faut les écrire, il faut les...

  • Speaker #1

    Les mélanger.

  • Speaker #0

    Ils ont cinq accents différents en mandarin. Et si tu ne le dis pas sur le bon accent, ils ne comprennent pas. Alors que pour toi, tu as l'impression que tu dis dans le bon accent. Ils répètent ce que tu viens de dire et toi, tu es là. Mais c'est ce que je viens de dire et ils sont là. Non, tu n'as pas mis le bon accent et toi, tu es là. Mais en fait, c'est du... La phrase. Oui, genre, je ne sais pas. Moi, si on parle en français et que ce n'est pas exactement correct, je vais comprendre. Mais eux, ils ne comprennent vraiment pas. OK. Et du coup, c'est bon, on fait un effort. Tu te doutes bien que si j'ai dit ça, c'est... Je ne sais pas, par exemple, ma, ça veut dire maman, livre, cheval. Et c'est une question. Donc si je dis, je vais lire, pour moi et que mon mât n'est pas bien. Je sais pas, dans ma tête je me dis tu comprends bien que je suis en train de dire je vais faire ça, je vais pas faire du cheval à 23h. Mais eux ils comprennent pas.

  • Speaker #1

    Du coup c'est difficile je trouve à se rendre compte de comment eux ils nous entendent ou pourquoi ils comprennent pas tu vois. C'est juste un petit accent dans un contexte, tu peux capter le truc quoi.

  • Speaker #0

    C'est ce que je me dis, c'est tout le contexte en fait. C'est là à 23h je vais pas voir ma mère, tu sais très bien qu'elle est en train. Mais bon. Ouais. Après ça te... force à être assidu sur ton apprentissage aussi.

  • Speaker #1

    Oui, carrément, au moins. Puis c'est peut-être mieux aussi de faire en cours particulier pour vraiment capter, vraiment se mettre dedans et tout.

  • Speaker #0

    Tu peux te le permettre, oui. Après, ça a un budget aussi, mais moi, c'était vraiment nécessaire. Oui, voilà.

  • Speaker #1

    On va trop bien. C'est cher, la vie à Taïwan ?

  • Speaker #0

    Non, ça, c'était trop bien. Tu peux manger pour 2 euros. Les transports en commun, tu payes en fonction de la distance où tu vas. Donc plus tu vas loin, plus c'est cher, mais ça ne coûte jamais vraiment cher. En fait, tout est hyper pratique. Tu as une carte de métro sur laquelle tu mets de l'argent, qui est débité à chaque fois que tu fais un trajet, mais tu peux aussi payer tes courses avec.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Donc tu peux mettre énormément d'argent. En fait, tu payes tes courses, tu payes ton Starbucks, tu payes ton métro. Et en fait, c'est trop bien parce que tu as une carte et cette carte, elle marche pour tous les transports de tout le pays. Donc si tu vas dans une autre ville, tu peux utiliser cette carte. Et ça, je trouve ça génial.

  • Speaker #1

    C'est développé comment Taïwan ? Je ne me rends pas trop compte.

  • Speaker #0

    Il y a la capitale du coup Taipé qui est énormément développée comme je pense n'importe quelle capitale pour le coup avec des gros buildings, des parcs. Il y a 12 lignes de métro je crois.

  • Speaker #1

    Ok,

  • Speaker #0

    c'est hyper bien desservi. Il y a plein de bus et après il y a des trains. Et là les trains ils desservent toute l'île. Donc ça aussi c'est hyper... Tu peux aller dans le sud de l'île en 4 heures en train. Ils ont des trains qui vont à 400 km heure. Jamais en retard. Ça, c'est trop bien.

  • Speaker #1

    Ça change la SNCF. Oui.

  • Speaker #0

    Et ils sont hyper propres et tout est clean. Même le métro et tout, tu n'as pas le droit de manger, pas le droit de boire dans le métro. Mais après, tout est clean. Et il y a énormément de transports en commun. Après, tu peux louer des voitures. Moi, j'avais 16 ans, du coup, non. Mais tout est bien desservi. Rien ne coûte cher. Pour nous, avec de l'euro. évidemment.

  • Speaker #1

    Tout dépend avec quel pays tu compares mais pour nous français,

  • Speaker #0

    c'est pas trop cher. Pour nous c'est vraiment bien.

  • Speaker #1

    Ok et du coup tu as pu visiter un petit peu

  • Speaker #0

    Taïwan ? Ouais j'ai fait trois fois le tour de l'île. Je l'ai fait avec des copains en partant un petit peu de temps en temps. Mes familles d'accueil m'ont amené dans plein d'endroits aussi. On est allé ramasser du thé, on est allé dans la montagne, on a fait plein les plages, tous les parcs. Ils m'ont amené partout donc ça c'était trop bien. Après il y a mes parents qui sont venus au bout de huit mois. Du coup, avec eux, j'ai organisé le tour. En gros, ils sont venus dix jours. Donc, j'étais en mode, OK, qu'est-ce qu'on peut faire le plus possible en dix jours pour que mes parents comprennent ce que je vis ici ? Donc, ça, c'était cool. Et après, avec le Rotary, il y a aussi un road trip qui est proposé en bus. Et en gros, j'ai repris, j'ai payé ça aussi. Et du coup, j'ai refait le tour. Et on est allé dans d'autres endroits où je n'étais pas forcément allée. Et là, ce qui était vraiment cool, c'est que du coup, on était avec les autres échanges. Et là, ça crée aussi des souvenirs un peu qu'on a vus avec des gens que tu ne sais même pas si tu vas revoir ou pas. Et avec qui tu as passé déjà huit mois au final. Donc, c'était vraiment colossal.

  • Speaker #1

    Tu m'étonnes. C'est varié niveau paysage. Tu parles de montagne, de plage, de parc.

  • Speaker #0

    Il y a tout le centre de l'île qui est très montagneux. Et après, il y a plein de plages puisque c'est une île. C'était une île volcanique avant. Du coup, le sable est noir à certains endroits. Donc, ça,

  • Speaker #1

    c'est trop beau. Ça doit être stylé, oui.

  • Speaker #0

    Et après, il y a la ville et en fait, ils sont beaucoup dans la nature. En fait, tu peux avoir des gros parcs vraiment juste à la bordure de la ville, avec des singes dedans. Ils sont beaucoup connectés à la nature, je trouve. Et ils sont très respectueux de leur biodiversité. Ils font vraiment attention à ce qu'ils ont. Tu peux te retrouver avec beaucoup de villes, mais en orientant au milieu d'un parc avec des... C'est hyper protégé. Ils font vraiment attention à tout. Ils sont hyper respectueux de tout ce qu'ils ont. C'est trop bien.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. C'est un bon état d'esprit. Pour en revenir à l'école, tu disais que c'était compliqué au début pour t'adapter à tout ça. C'est comment le quotidien d'être en école là-bas ?

  • Speaker #0

    Ce qui est cool, c'est que c'est 8h. Je crois que c'était 15h qu'on finissait. On ne finissait pas très tard. Moi, du coup... J'allais à pied et tous les cours de cocktails, de nourriture, c'était bien. Et après, j'avouais, il y a un moment, j'arrêtais d'y aller. C'est pas bien pour pas... Mais j'ai arrêté d'y aller parce que, en fait, j'arrivais pas... En fait, je me disais, j'aimerais tellement être dans une école avec d'autres échanges qui pourraient... Parce qu'en fait, je voyais les autres et ils devenaient hyper potes entre eux. Et moi, j'arrivais pas à être pote avec les Taïwanais qui étaient dans mon école. Et en plus, j'étais en seconde dans certaines matières, en terminale dans d'autres. Et donc, en fait, je faisais que switcher de classe et j'arrivais pas à me faire des potes. Et en plus de ça, j'étais un peu l'attraction de toute l'école. Parce que déjà, les Taïwanais, ils ont une admiration envers les Français. Tu ne sais pas pourquoi, mais c'est genre Paris, la France, Louis Vuitton, machin, truc. Alors, tu as beau leur dire que tu ne viens pas de Paris. Mais du coup, c'est très gênant parce qu'ils te prennent en photo, ils te touchent sans te demander. Moi, j'ai les cils longs. Du coup, déjà, ils avaient « Oh mon Dieu, tes cils, tes sourcils, ce n'est pas à défaut. Mais ton nez, nous, on n'a pas la voûte. » C'est entre, ok, c'est cool, mais en fait, respecte mon espace vital. Arrête de me toucher, tu ne m'as pas demandé. Et il y a tout ce truc où l'école, ça devient vite un truc où je me sens... Je n'y arrive plus. Et en fait, c'est avec ma deuxième famille d'accueil. Je lui dis, écoute, ça ne va pas, en fait, cette école. Et elle me dit, fais ce que tu veux. Essaye d'y aller au moins deux après-midi par semaine. Mais après, ne fais pas n'importe quoi. Et en fait, du coup, j'en profite pour faire des musées. Je suis toute seule la journée, mais je fais ce que je veux. Et après, je rejoins mes potes l'après-midi. Et du coup, ça se passe comme ça au final. À partir de février, donc du nouvel an chinois, j'arrête d'aller à l'école et j'y vais une après-midi de temps en temps.

  • Speaker #1

    Après, c'est clair, si c'est pour ne pas te sentir bien et te sentir un peu oppressée, etc. Ce n'est pas le but de ton échange non plus. Tu n'avais pas la possibilité de changer d'école.

  • Speaker #0

    Mais comme ils avaient déjà payé cette école-là... En plus, je me suis culpabilisée parce que je me disais je ne sais même pas combien ils ont dépensé pour payer cette école. Mais moi, je n'ai rien demandé. Du coup, tu es un peu en mode, ok, je fais quoi ? Et bon, tant que ça passe, je n'y vais pas.

  • Speaker #1

    Tu disais que tu as une deuxième famille d'accueil. Tu as changé entre-temps ?

  • Speaker #0

    J'en ai eu trois. Du coup, il y a eu la première famille d'accueil avec qui je me suis fait hyper bien entendu avec leur fille. Du coup, elle était en internat. Elle a arrêté d'aller en internat pour qu'on passe nos soirées ensemble. Donc du coup, la gros coup de cœur amical, on a demandé à rester un mois de plus ensemble. Donc je suis restée quatre mois avec eux. Après, je suis allée dans une autre famille d'accueil où ça s'est hyper bien passé. Ils étaient trop gentils. Il y avait des enfants qui étaient plus petits, donc ils avaient 10 ans et 14 ans. Donc même pas, je crois. Plus jeunes même. Du coup, pareil, un peu le truc d'attention à ce que je fais parce qu'il y a des enfants qui sont plus jeunes. Je ne veux pas donner une mauvaise image de moi. Et après, troisième famille d'accueil avec qui ça s'est moins bien passé. Mais c'est un peu la fin de l'année, donc tu te dis, dans deux mois, je m'en vais, prends sur toi.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu te dis, dans deux mois, c'est fini, tu prends un peu sur toi. Vient le moment de revenir en France. Comment ça s'est passé ton retour ? Parce que tu es passée de un an à Taïwan où tu as vécu plein de trucs. Tu as été dans un autre environnement culturel, un retour à la France, le lycée. Des personnes qui n'ont pas forcément vécu ce que toi, tu as vécu. Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    C'est l'enfer.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Enfin, là, enfin. Au début, tu rentres et en plus, je suis rentrée plus tôt que ce que j'avais prévu. Et en fait, tous mes potes passent le bac. Du coup, j'arrive à la fin des épreuves devant le lycée et là, c'est mais qu'est-ce que tu fous là ? Parce que je dis à tout le monde, je serai là pour la fête de la musique et en fait, je rentre avant quoi. Et du coup, bon, là, c'est trop bien parce que tu revois tous les potes, tu fais la surprise à tout le monde et vraiment tout le monde est en mode waouh, mais qu'est-ce que tu fous là quoi, genre vraiment, on t'attendait pas à ce moment là et du coup ça c'est le... Gros moment où c'est trop bien, où tu revois tout le monde. Mais en fait, au bout de... Après, je rentrais l'été, donc ça va, je rentre en juin. Je passe mon été. Mais en fait, tout l'été, c'est en dents de scie. Oh là là, mais qu'est-ce que je fous là ? En plus, je rentre, ma mère, elle vient en Aveyron. Donc dans la campagne au-dessus de Toulouse, vraiment rien à faire. Si tu n'as pas le permis, tu ne peux pas bouger. Pas de transport en commun. Et là, tu te dis, mais oh putain. genre le choc est tellement énorme dans l'autre sens En fait, je pense que ce qui est le plus dur, c'est que tu rentres, rien n'a changé, sauf toi. Et du coup, tu es là, oula, tu as tellement de trucs à raconter, et les gens que tu revois, ils ont Des trucs à raconter aussi, mais en fait, ils sont sortis au même endroit, ils ont fréquenté les mêmes personnes, ils ont toujours les mêmes problèmes de lycée. Et toi, t'es dans un autre truc où t'as pris tellement de recul sur plein de trucs et tu te dis à tes potes, mais pourquoi tu te prends la tête sur ça, on s'en fout. Et t'as pris du recul, et pas eux, mais ils ont pas le même, tu vois. Tu captes que le seul élément qui a changé dans tout ce que tu connaissais, c'est toi. Et en plus, moi, je dois repartir au lycée et mes potes, ils partent à la fac. Ouais, c'est vrai. Et alors là, c'est vraiment... Là, c'est dur. Là, c'est les stories à l'époque Snapchat et Insta où tu vois tous tes potes en train de faire la fête. Moi, à Toulouse, c'est les trois quarts. Et moi, je suis là en train de me dire, il faut que je passe le bac cette année. Et c'est horrible, quoi. Je retourne au lycée et il n'y a plus personne que je connais.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Transition un peu chaud, quoi. Ouais. Ouais, j'imagine. Et d'un point de vue mental, état d'esprit, quand on a 16 ans, quand on est au lycée et tout, c'est grave la période où on se cherche un peu, où on évolue beaucoup et tout. Comment ça t'a impacté, si ça t'a impacté, de partir, de t'ouvrir l'esprit, de voir d'autres manières de penser, de revenir, d'avoir fait cette expérience-là à cet âge-là ?

  • Speaker #0

    Je pense que ça a changé toute ma vie pour le coup, parce que ça a défini... Déjà, j'adorais voyager, mais je ne pensais pas aimer à ce point-là partir loin, partir toute seule. J'étais... une fille un peu populaire au lycée, où je faisais partie des gens populaires, j'organisais des soirées chez moi, c'était un peu « waouh, tout le monde voulait venir » , tu vois ce que je veux dire ? Et tu arrives là-bas et t'es personne. Donc déjà, là, t'es en mode « ok, est-ce que mon groupe de potes me définit ou est-ce que je me définis toute seule ? » Et déjà, ça, c'est le premier truc qui est un peu dur, parce que t'es là en mode « ok, là, je peux pas demander à ma pote « ouais, on fait ça ou pas ? » parce que là, il n'y a que toi. Donc ça c'est bien, tu prends en autonomie, en confiance en toi. le fait de parler une autre langue et de ne pas avoir le choix. Et puis moi, je me suis découvert un aspect sensible que je n'avais pas ou que je renie beaucoup en France. En mode, non, mais moi, je ne pleure pas, je ne pleurerai jamais. À Taiwan, je ne fais que pleurer. Je pleurais de joie, j'avais des frissons, je pleurais. Et en fait, ça, ce n'est pas parti. Je ne fais que pleurer tout le temps. Mais j'ai appris à être beaucoup plus vulnérable, à dire à mes potes là, vous me manquez vraiment. Ça, non, je n'ai pas envie. où en fait j'ai vraiment appris à m'écouter et c'est ouf de le faire à 16 ans parce que des fois, là j'en ai 26, et des fois je me dis, meuf, tu t'as su le faire à 16 ans, pourquoi tu n'y arrives pas à 26 ans ? C'est le reprend juste et en fait tout est simple à 16 ans, parce que tu ne te prends pas autant la tête sur certains trucs, tu ne réfléchis pas aussi loin. Et du coup des fois tu te dis, ouais mais peut-être ce qui m'aide là des fois c'est de me dire, meuf tu as été capable de partir à 16 ans à Taïwan toute seule, pourquoi tu as peur de ça aujourd'hui ? Parce que clairement, s'il y avait un moment où il fallait avoir peur, c'était là-bas. Pas là, quand t'as peur de prendre le métro toute seule. Carrément. Du coup,

  • Speaker #1

    c'est ce que je voulais te demander. Parce que là, tu es en Australie, tu es partie à 26 ans. Quelle différence tu vois entre le fait de partir à 16 ans et de partir à 26 ans ?

  • Speaker #0

    Déjà, pour l'aéroport, ça s'est pâté pareil. Tout le monde pleurait, moi j'étais là. Allez,

  • Speaker #1

    ciao !

  • Speaker #0

    C'est bon, ça m'émarque, je vais m'équiper. Ça m'a fait rire de me dire que ça n'a pas changé. Par contre, ici, tu arrives et il n'y a pas de famille d'accueil. C'est toi qui gères ton argent. Il faut trouver un taf, un appart. Et tu stresses. Là où à Taïwan, il y avait tout ce côté où si je ne fais pas, ce n'est pas grave. Il y a ma famille, l'école. Si je n'y vais pas, si je ne vais pas travailler, je ne peux pas payer mon lait. Je pense qu'il y a ça. Et le fait de se dire, je fais moins la fête, je fais moins ci, je fais moins ça. est-ce que je vais réussir à... à lier des relations avec des gens. Est-ce que je vais réussir à me faire un groupe d'amis ? Parce que maintenant, j'ai 26 ans et je vois mes potes en prince. Là, l'année prochaine, j'ai deux mariages. Trois quarts, ils ont acheté un appart, une maison. Et je me dis, waouh, waouh, waouh. Est-ce que moi, je ne veux pas grandir ? Quand tu te compares avec tes potes qui sont partout et tu te dis, mais en fait, tout le monde est posé. Et moi, je suis un papillon, je suis un électron libre. Je ne sais pas ce que je fais de ma vie. Je ne sais même pas si je vais rester en Australie ou pas. Je ne sais même pas où je vais rester et du coup...

  • Speaker #1

    évidemment tu te poses des questions et tu te dis mais qu'est-ce que je fous avec ma vie et où est-ce que je dois aller c'est ça qui est compliqué je trouve quand t'es un petit peu plus âgé que tu pars déjà comme tu disais la comparaison ça c'est le pire ça peut te plomber alors qu'au final tu te dis mais je me vois pas du tout me poser à grave loin de moi cette idée et je voulais revenir sur ce que tu disais sur le fait de se faire des potes etc Et c'est vrai que je m'étais posé aussi ces questions, parce que par exemple, j'étais partie en Erasmus, tu vois, pendant mes études. Et là où on faisait les connexions, les potes et tout, c'était beaucoup pendant les soirées. Et du coup, si tu fais moins de soirées, comment tu fais des potes et tout,

  • Speaker #0

    c'est un peu une question.

  • Speaker #1

    Toi, du coup, comment ça se passe pour toi, pour te faire des potes, là, à 26 ans, en étant partie loin ?

  • Speaker #0

    Bah après j'avoue je suis hyper sociable, du coup je suis sur plein de groupes sur Facebook et en fait dès qu'il y a des gens qui proposent des trucs je suis là ok venez, je prends ma pote qui est venue ici avec moi et je lui dis bon mais aujourd'hui tu sais quoi il y avait une make-up artiste qui avait besoin de modèle du coup j'ai dit oui. Et elle me dit ok on va où ? Je lui dis bah je sais pas on va là et on va se faire maquiller et ma pote elle est un peu en mode mais tu connais je suis là non ?

  • Speaker #1

    Allons-y.

  • Speaker #0

    Du coup on s'est retrouvés la semaine dernière à faire un shooting photo avec une make-up artiste alors que je savais même pas où on était dans Sydney. et pareil avec des filles qui proposent des sorties à ciné, en fait le monde est tellement petit parce que tu vois la semaine dernière il y a une fille qui dit, quelqu'un est chaud d'aller boire un verre à Opéra, je lui dis ok j'arrive et là cette fille elle me dit, ah tu connais tel gars c'est mon meilleur pote, je lui dis ah bon mais j'étais en master avec et là direct en fait tu fais une connexion parce que t'as l'impression de connaître la personne forcément,

  • Speaker #1

    t'as un point commun, un point de contact il y a toujours pour...

  • Speaker #0

    J'ai l'impression que tu parles à des gens, il y a toujours un truc qui te rattache à eux au final. Et je pense que le fait d'être à l'étranger, tout le monde est seul, entre guillemets, et du coup, c'est beaucoup plus facile. C'est pas, t'arrives dans un groupe de potes, je pense que t'arriverais dans un groupe de potes où il n'y a que des Australiens, ce serait un peu plus compliqué, de gens qui se connaissent depuis 20 ans. Et là, je pense que c'est le mood backpacker qui aide à faire que c'est facile. Et puis au pire, tu te dis, si je me sens pas bien, au pire je m'en vais. Parce que ces gens, je les connais pas, je leur dois rien.

  • Speaker #1

    du coup je pense que c'est ça mais après je suis très extravertie donc je me dis je sais pas si en étant introvertie tu vis l'expérience de la même façon moi je suis introvertie et je suis d'accord avec toi en fait la différence c'est que en étant introvertie t'as besoin d'être seule par moment pour recharger donc ça c'est un peu compliqué tu vois par exemple dans les hostels t'es tout le temps entourée de monde ou quand tu bouges avec des potes t'es tout le temps avec du monde ça c'est compliqué mais après tu vas rencontrer des gens et Merci. même si t'es timide, que t'oses pas trop aller vers les autres, il y a des gens qui viennent vers toi, dans tous les cas. Il n'y a pas eu un seul hostel où il n'y a pas quelqu'un qui est venu me voir, « Salut, ça va ? Je suis toute seule, t'es où ? » Comme tu dis, les gens, je pense qu'on est dans un état d'esprit de « On est seul, tu cherches un peu du contact, puis on est un animal social, donc on est là pour créer du lien. » Pour en revenir à Taïwan, et pour terminer, un petit question-réponse. Si tu devais dire un souvenir qui te donne le sourire quand tu y repenses ? Ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    Ah,

  • Speaker #1

    c'est dur !

  • Speaker #0

    Je ne sais même pas, il y en a tellement. Mais je pense que là, le premier truc qui me revient, c'est quand je suis arrivée, du coup, j'étais éclatée. C'était le matin à Taïwan. Je me suis dit, surtout, ne dors pas, il faut que tu prennes la journée comme tu viens. Et du coup, ma soeur d'accueil m'a amenée en haut de la tour de Taipei 101, qui, à l'époque, était la tour la plus haute du monde. Maintenant, c'est à Dubaï ou dans les Émirats. Et en fait, tu arrives et tu vois... toute la ville de Taipei, qui est quand même énorme. Et là, tu te dis, je viens de la campagne. Chez moi, il n'y a que des vaches partout, des tracteurs. Et là, tu te retrouves dans cette ville et tu te dis, c'est ma vie, ça. À partir d'aujourd'hui, ça, c'est ma vie. Et tu es un peu excitée et en même temps... Mais après tout, j'ai tellement de bons souvenirs à Taïwan, mais je pense que c'est celui-là, parce que c'est un des premiers, en fait, de te dire, tu prends un ascenseur sur 100 étages, déjà le truc en 30 secondes il t'amène en route à... Le corps qui... Je ne sais pas, je pense que c'est ça.

  • Speaker #1

    C'est ce qui t'a fait réaliser que ça y est, là, c'est ma life ? Oui.

  • Speaker #0

    Là, il n'y a plus de retour en vie.

  • Speaker #1

    Là, j'y suis, ça y est, on est parti. Le lieu que tu as préféré ?

  • Speaker #0

    À Taïwan ? Oui. Je dirais Taroko ou Sun Moon Lake. Les deux, c'est des parcs. Taroko, c'est de la montagne avec une cascade. Sun Moon Lake, c'est vraiment un énorme lac que tu peux faire le tour à vélo ou à pied. Vraiment, je suis arrivée là-bas et coup de cœur. l'eau, tous les arbres, les singes la première fois que tu vois des singes, tu fais du vélo, tu vois un singe et toi tu dis et eux ils s'arrêtent même pas parce que c'est normal c'est nos pigeons quoi, toi t'es là il y a un singe en face de moi, tu t'arrêtes il y a des bébés singes ils ont des espèces de je sais plus comment ça s'appelle les petits des chauves-souris avec tu sais les des tout petits singes comme ça là avec des des ailes ils s'ouvrent comme ça et ils se frottent sur toi Oui. Comme ça, c'est cool. Il te saute dessus. Et ça, tu es vraiment en mode dans le... On dirait un enfant, quoi. L'émerveillement de tout ce qu'il y a autour de toi, de tous les arbres que tu ne connais pas, de tous les animaux, des araignées comme ça aussi, où tu te dis, j'espère qu'elle ne va pas me tomber dessus pendant que je fais du vélo. Ça, oui, c'était trop beau.

  • Speaker #1

    Mais je trouve que la faune et la flore, globalement, c'est ce qui te fait réaliser que tu es ailleurs et que tu t'en mets plein les yeux, quoi. Ouais. Un truc que tu as détesté ou que tu as vraiment déplu à Taïwan ?

  • Speaker #0

    En vrai, pour moi, la nourriture, ça a été très compliqué, vraiment. Ce n'est pas que ça m'a déplu, mais c'est que c'est hyper épicé et j'ai été malade. plein de foie parce qu'en fait ça me déchirait l'estomac. Du coup, j'étais tout le temps malade. Et un truc que j'ai vraiment détesté, c'est la clim. La clim, partout. Il fait 40 degrés dehors, tu rentres, il fait 20. Du coup, tu as tout le temps un pull avec toi. Pendant un an, j'ai perdu ma voix. J'étais malade. Ça, c'est vraiment deux trucs compliqués à gérer. Et la nourriture, j'ai perdu 7 kilos en un mois. Le premier mois, j'ai perdu 7 kilos parce que j'arrivais tellement pas à... C'est dur en tant que Français. La nourriture, je pense que c'est vraiment un des trucs les plus durs en tant que Français quand tu pars. Même là, en Australie, ça ne fait même pas un mois, je me dis, oh là là, ça ne va pas du tout.

  • Speaker #1

    C'est vraiment la bouffe française. C'est vrai, franchement, la nourriture,

  • Speaker #0

    c'est très dur pour nous, Européens, Français, je pense que c'est...

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Ta meilleure rencontre ?

  • Speaker #0

    Je dirais Wendy, du coup, qui est ma sœur d'accueil de ma première famille avec qui je vis en ce moment en Australie, du coup. OK. Ça a été un coup de cœur amical dès le début. Elle est venue en France l'été où je suis rentrée. L'été d'après, elle est revenue en France, elle a gagné un billet d'avion gratuit. Elle est restée quatre mois. Elle a aménagé mon premier rapport d'étudiante avec moi.

  • Speaker #1

    Trop bien.

  • Speaker #0

    Et je suis retournée la voir à Taïwan pour son anniversaire. L'année d'encore après, dans le cadre d'un stage, je lui ai fait une surprise pour son anniversaire. En fait, elle ne savait pas que j'arrivais. Du coup, je me suis organisée avec sa copine de là-bas. Et on s'est revues à Amsterdam l'été dernier parce qu'elle a ses soeurs là-bas. Et là, je suis en Australie aussi parce qu'elle est là. Et là, c'est sa vie. Elle est avec son copain. Et je trouve ça trop cool. Ça fait 10 ans qu'on se connaît et on se voit évoluer. Et je trouve ça... Enfin, pour moi, c'est vraiment ma sœur dans la vraie vie. C'est juste qu'on n'a pas les mêmes parents. C'est comme si, puisqu'au final, elle a rencontré les miens. J'ai rencontré les siens. J'ai vécu avec eux. Elle a vécu avec les miens.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    Et ouais.

  • Speaker #1

    Vraiment, on a un lien super fort. Trop bien. Et pour finir, donc avant qu'on se quitte, est-ce que tu aurais un message à faire passer à ceux qui voudraient partir vivre à l'étranger ?

  • Speaker #0

    Ouais. Ben allez-y ! Ça a fait peur, vraiment ça a fait peur. Mais le meilleur conseil que moi on m'a donné avant que je parte, c'est on m'a dit dis oui à tout. Et j'étais en mode comment ça ? Et on m'a dit en fait il y a des trucs que tu n'auras pas envie de les faire. Parce que tu vas sortir de ta zone de confort, parce que peut-être tu te dis que tu ne vas pas kiffer, parce que peu importe la raison. Mais dis oui, parce que tu ne sais pas si tu vas aimer ou pas. Et en fait j'ai dit oui à tout à Taïwan. Et à tout ! Donc il y a eu des regrets évidemment au niveau de la bouffe, des trucs, voilà. Il y a eu des regrets, mais en fait, certains regrets deviennent des souvenirs, des trucs à raconter. Et par exemple, tu vois, quand je te dis que c'est le Mouley, que c'est un de mes endroits préférés, cette journée-là, j'ai fait 20 bornes à vélo. Je n'en pouvais plus, j'ai pris des coups de soleil. Pendant trois jours, je n'ai plus réussi à marcher. J'ai détesté cette journée. À la fin de la journée, je faisais quoi ? Je tâche trop mal aux cuisses et tout. Mais en fait, maintenant, je me rappelle à quel point j'ai été émerveillée par cet endroit, à quel point c'est un de mes endroits préférés. j'y suis retournée en marchant etc et en fait c'est des trucs que j'aurais pas fait et comme Plein de... Je sais pas, genre... Pareil, sur un coup de tête, on s'est dit avec des potes, on va en vélo faire un sunset, un lever de soleil. Et c'est des trucs à 5h du matin, je n'avais jamais fait de base prendre un vélo pendant une heure et demie. Et en fait, c'est un de mes meilleurs souvenirs. Et en fait, du coup, juste allez-y, dites oui à tout. Et tu sais pas ce qui va arriver. Et peut-être tu vas rencontrer des gens merveilleux et ça va être des souvenirs merveilleux. Et dans tous les cas, c'est peut-être un truc que tu n'auras jamais fait avant. Donc pour moi, je pars du principe d'essayer de faire... une nouvelle chose toutes les semaines que j'ai jamais fait avant. Du coup, il faut dire.

  • Speaker #1

    Bon objectif. Non, c'est vrai. Franchement, c'était un hyper bon conseil. Et je recommande aussi grave de se mettre en mode, il y a le film Yes Man, je ne sais pas si tu l'as déjà vu. Je se mets en mode Yes Man. Et au final, tu fais plein de trucs trop cool. Moi, je me suis retrouvée là en Australie, à la fin de mon tas, je m'étais dit, bon, c'est bon, maintenant, je me mets en mode Yes Man. Je vais bouger, je vais faire des trucs et tout. Je me suis retrouvée à faire de l'AFL, c'est du football australien. avec des aborigènes et des meufs du club de Sydney dans le nord. Je me suis retrouvée à aller dormir chez des Australiens qu'on a rencontrés dans le train. Et c'est plein de petits trucs comme ça. Tu sais pas,

  • Speaker #0

    mais juste tu dis oui et il se passe plein de trucs et tu vis plein de trucs.

  • Speaker #1

    Et comme tu dis, même si ça se passe mal, au pire, ça fait un bon souvenir à raconter.

  • Speaker #0

    Et puis, André, c'est rare que ça se passe hyper, hyper mal au point de « Oh putain, là, c'est un trauma, c'est quelque chose qui est arrivé » . Bon, je suppose que ça doit arriver, mais moi, ça ne m'est jamais arrivé de... Et je l'ai fait avec tous mes voyages, à chaque fois que je suis repartie toute seule et tout, même si ce n'était pas pour vie, mais juste pour kiffer un voyage, je me disais, vas-y Chloé, arrête, parce que tu es dans ta zone de contrôle, tu es dans ta zone de peur, et quand tu as peur, tu ne fais rien. Donc il faut se challenger, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, carrément.

  • Speaker #0

    Dire oui à tout.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'aide à sortir un petit peu de cet état d'esprit de peur, de je n'ose pas trop, je suis dans ma zone et tout ?

  • Speaker #0

    En fait, j'adore les défis. Du coup,

  • Speaker #1

    je me défie.

  • Speaker #0

    C'est mon challenge.

  • Speaker #1

    Allez.

  • Speaker #0

    Je suis là. En fait, j'aime trop défier les autres. Et quand les gens me disent « ouais, je sais pas quoi » , je dis « ah ouais, c'est un défi,

  • Speaker #1

    t'es pas cap » .

  • Speaker #0

    Et en fait, les gens, quand tu leur dis « c'est un défi » , ils ont l'ego. Ils sortent et ils disent « bah, vas-y, si, si, ouais, ouais, c'est un défi » . Et en fait, du coup, des fois, je me le dis à moi-même, genre, « Meuf, vraiment, t'es là ? » Genre, t'es en Australie et tu vas pas faire ça. Genre, t'es nulle, tu vois. Enfin, pas t'es nulle, mais genre,

  • Speaker #1

    t'es personne.

  • Speaker #0

    Du coup, je m'auto-challenge. Vas-y, défie-toi. Et à chaque fois, je suis...

  • Speaker #1

    Bon, bah écoute, tant mieux. Merci en tout cas de nous avoir partagé ton histoire, ton parcours. C'était super.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si ça t'a plu, je t'invite à mettre 5 étoiles sur la plateforme d'écoute sur laquelle tu te trouves. Ainsi, 4 abonnés, ça fera une grosse différence pour moi. et pour développer ce podcast. A bientôt !

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Le choix du Rotary club

    01:30

  • Arrivée à Taïwan

    05:23

  • Choc culturel

    12:22

  • La vie à Taïwan et ses paysages

    20:29

  • L'école à Taïwan

    24:11

  • Retour en France et au lycée

    27:43

  • Retour sur expérience à 16 ans

    29:54

  • Q/R de la fin

    36:31

  • Le conseil de la fin

    40:59

Share

Embed

You may also like