Speaker #0Salut à tous et bienvenue sur Partir, le podcast qui vous montre les dessous de la rue à l'étranger. Et ça fait déjà 5 mois que je suis en Australie et il est temps de faire le bilan de ces 3 mois de travail dans la Outback parce que le 18 novembre j'ai enfin quitté le campement que je vous ai écrit dans les épisodes précédents pour revenir à la civilisation. Globalement les dernières semaines de boulot se sont bien finies, c'est passé vite et j'ai normalement fini mes 88 jours pour pouvoir... renouveler mon visa une deuxième année si jamais je le veux. Donc ça, c'est fait, fini, je suis débarrassée. Et franchement, c'était une super expérience. Donc du coup, pour faire le bilan de ces trois mois dans le bouche, déjà, j'ai été dans un endroit où je ne serais pas allée de moi-même, vraiment, dans un coin aussi reculé, pas loin d'un village aborigène. Donc c'était cool de voir un paysage que je ne connaissais pas du tout. Et j'ai aussi du coup pu améliorer mon anglais. en étant constamment avec des Australiens, en les entendant parler, en parlant avec eux, etc. Ce n'était pas facile au début parce qu'ils ont un accent assez prononcé. Franchement, il y en a un de mes collègues que je lui demandais tout le temps de répéter et encore aujourd'hui, j'ai du mal. Mais bon, ça aide au moins à améliorer. J'ai aussi pêché des barramundis, qui est un poisson spécifique d'ici. Donc, c'était rigolo. Et je me suis détendue. Ça, ça fait plaisir. Et si on parle du bilan niveau argent, j'ai mis entre 12 000 et 13 000 dollars. australien de côté. Donc, c'est à peu près 8 000 euros. Donc, pas dégueu du tout. Mais je voulais quand même qu'on parle un peu des jobs en Australie parce qu'on entend beaucoup Ouais, en Australie, on peut grave gagner de l'argent. On peut grave se faire de la thune, blablabla. Donc, oui, on peut gagner de l'argent. Moi, j'ai mis 12 000 de côté entre moi. Donc, franchement, c'est super. Mais c'est parce que j'avais zéro dépense. J'étais nourrie, logée. Donc, ça, ça aide. Et j'enchaînais parfois jusqu'à 60 heures de travail. de 30 degrés, à se lever à 5h tous les matins. J'étais complètement coupée du monde extérieur. J'avais des fois jusqu'à 15 jours, 100 jours de repos. Donc, c'est un certain rythme. On enchaîne pas mal. Et ceux qui gagnent beaucoup, beaucoup, ils peuvent faire jusqu'à 70 heures par semaine. Donc, vraiment, dans des conditions qui ne sont pas les meilleures du monde. Donc, c'est possible de gagner de l'argent. Mais il faut bosser pour ça. Ce n'est pas le plus facile. Et ce n'est pas en bossant un petit 35 heures tranquillou comme on pense qu'on va gagner des sommes assez élevées. Donc, voilà. pour le savoir. Bref, fini le travail et du coup, début de l'aventure. Je suis de retour dans le Queensland. Donc c'est l'état où j'étais avant d'aller bosser. Et cette fois-ci, je suis d'abord allée à Cairns. Donc c'est vraiment tout en haut de la côte Est. Donc là, reprise en douceur des vacances. Vraiment, végétation super belle. Il fait super beau. Il fait chaud. Tout va bien. Et c'est fou de voir les différences de paysages entre les différents états. Vraiment, ça n'a rien à voir. Dans le Nord, j'en étais pas. C'est plus avec une terre rouge, un peu plus sec. Là, c'est une végétation très dense. Il y a plein de palmiers partout, l'eau turquoise, etc. Donc, ça n'a rien à voir. Mais en même temps, de comparer ces deux États, le pays est tellement grand. C'est comme si je voulais comparer des paysages du Portugal avec des paysages, je ne sais pas, de République tchèque, par exemple. Donc, normal que ce soit un petit peu différent. Et donc, pour ces vacances, je me décide de faire un road trip tout le long de la côte. est pour descendre du SCAS Sydney. C'est quelque chose qui se fait beaucoup. Et puis déjà, qu'est-ce qu'un séjour en Australie sans faire de road trip ? Vraiment, ici, limite le pays, on dirait qu'il est fait pour les road trip. Les Australiens, ils bougent beaucoup. Partout où on va, il y a des toilettes accessibles, douches accessibles, des petits endroits pour pouvoir installer sa tente, son véhicule, etc. Franchement, c'est super bien fait, c'est super pratique. Donc, mission organisation du road trip. Et pour faire ça, il y a plusieurs moyens, plusieurs options. Soit prendre un pass de bus en illimité sur une certaine période. On peut aussi louer une voiture aménagée ou un van aménagé. Une voiture avec une tente de toit ou avoir juste sa petite tente à côté. Ou on peut avoir son propre véhicule aménagé. Et autre chose qui se fait aussi ici, c'est de trouver un travel buddy. Il y a des gens qui ont des voitures et qui vont poster des petites annonces sur les comptes Facebook du genre… Hello, je suis à Cairns, je prévois d'aller jusqu'à Sydney de telle date à telle date. Si quelqu'un veut joindre à moi et partager les frais de la voiture, etc. Let's go ! Donc du coup, après avoir pesé le pour et le contre de toutes ces options, je décide de me joindre à un mec qui a posté une de ses annonces justement. Et il y aura du coup une fille avec nous qu'on récupérera en chemin. Donc c'est vraiment sortie de zone de confort de partir avec des inconnus comme ça. Mais dans les épisodes précédents, je vous parle de l'intuition. on entend un petit peu plus sa voix intérieure quand on voyage comme ça. Là, mon intuition était super calme. Elle me disait Go, vas-y, va avec eux. Je suis moi-même étonnée de ce sentiment parce que c'est un petit peu inhabituel pour moi de faire ça. Je suis une nature assez introvertie, besoin de pas mal de moments toute seule. Et là, je pars avec deux personnes pour être… au quotidien avec eux. Mais je pense que c'est aussi un petit peu le but de cette expérience australienne, c'est de tester de nouveaux trucs dont je n'ai pas l'habitude. J'embarque donc avec Loïc à Cairns avec ma tante et mon duvet parce que lui, il a une tente de toit sur sa voiture. Et donc moi, j'ai juste pris ma petite tente et on est partis ensemble. Jour 1, on décolle. Et là, pluie battante. Mais vraiment, une pluie battante de ouf. Donc les activités qu'on avait prévues, on ne pouvait pas les faire. Mais bon, ce n'est pas grave. On continue. et on va dans un free camp pour pouvoir dormir la nuit. Donc les free camps, c'est des endroits aménagés ou pas où il y a soit un petit bout de terrain, soit un bout de terrain avec par exemple une douche, un WC, des petits trucs pour faire à manger, etc. où on peut dormir la nuit et qui sont gratuits. Donc on en trouve un, un peu plus loin, au bord d'une petite rivière. Là, puis ça arrête. On a le temps d'installer la tente, la petite table, tout ça là-là pour pouvoir dormir. Et vient du coup le moment de dormir et donc nuit 1. Pluie battante de nouveau de ouf. Je commence à sentir des gouttes de pluie me tomber sur la tronche. Et là, je me dis, la nuit va être longue. Le reprise commence super bien. Après, on est en début de saison des pluies, sous les tropiques. J'ai une tente à 30 dollars, soit à peu près 20 euros. C'est un petit peu audacieux de vouloir dormir sous la tente à cette période-là. Mais bon, je survis. Je me réveille avec quelques flaques dans la tente, mes affermiliers. Mais bon, ce n'est pas très grave. La vie continue. On reprend la route le lendemain. Jour 2, on visite cette fois des cascades dans des spots, mais vraiment super beaux, super grands. On a été à Wallaman Falls, ça s'appelle. C'est la plus grande cascade d'Australie. Et c'est fou de voir l'immensité du pays. Vraiment, c'est super grand. C'est impressionnant. Et on en prend vraiment plein les yeux. Et vient du coup le moment d'aller à un nouveau free camp pour la deuxième nuit, un petit peu plus en dessous de Cairns. Et là... Les freins, on décide de lâcher. On est en voiture, les freins commencent à ne plus trop fonctionner. Ils fonctionnent un peu, mais pas des masses. Donc, c'est de nouveau la galère. Et donc, jour 3, on arrive à Tansville, là où on récupère Laurie, qui est la troisième personne qui se joint à nous pour le voyage. Et on passe la journée à chercher des garages, à chercher des pièces de rechange, à avoir des diagnostics, à savoir qu'est-ce qu'il faut faire, qu'est-ce qu'il faut changer, est-ce qu'il y a un garage qui peut nous prendre. Tous les garages sont full. Il y en a un qui découvre qu'il y a une pièce à changer sur la voiture. Et là, on apprend que la pièce ne se fait plus. Il faut en trouver une de rechange, une d'occase, etc. Bref, une galère sans nom. Finalement, on finit par trouver un garage et la pièce qu'il faut. Mais ça va prendre une à deux semaines pour réparer. Donc, on décide avec Laurie de laisser le conducteur sur place et nous de reprendre notre route parce qu'on avait réservé des activités dans des villes un petit peu plus loin. Donc, on dit au revoir à Loïc en espérant le revoir d'ici une semaine. Il nous récupère en cours de route une fois que tout est fait. Donc, voilà. road trip le plus court du monde, c'est-à-dire deux jours, mais ça fait partie du périple, les aléas du voyage, on va dire, ça fait partie du jeu. Et au final, si tout se déroule bien, on n'a rien à raconter à la fin. Mais c'était quand même plutôt réconfortant pour moi de voir que je pouvais me débrouiller en cas de galère, parce que j'ai dû appeler plein de garages, c'était tendu de comprendre les Australiens au téléphone, avec leur accent, avec des termes un petit peu techniques, etc. Et au final, j'ai su me débrouiller et trouver des solutions. expérience plutôt positive finalement j'ai pu prendre confiance en moi et en fait de passer par les trucs comme ça on se rend compte que on sait faire plein de trucs et que bon bah même s'il y a des galères on trouve toujours une solution et on peut rebondir et on sait avancer donc pas de stress moi et puis dans tous les cas le voyage continue on est parti avec l'auri on trace notre route et globalement depuis que je suis sortie du campement je me sens hyper détendu vraiment c'est un truc de ouf ce qui m'est les épisodes de juillet et août, ça m'en arrivait en Australie. Je vous parlais de mes difficultés à lâcher prise, à vivre le moment présent. Alors là, vraiment, je suis 100% dans le moment présent. Je me focus sur un jour après l'autre et je me laisse porter. Donc ça fait plutôt plaisir de se voir évoluer. Et je pense aussi que d'avoir fait mes 88 jours, ça m'enlève une épine du pied et un poids de l'esprit. Et maintenant, je suis libre de prendre mon temps. Donc bien contente. Et je me dis que Ça valait le coup de mettre une petite pression au début pour pouvoir trouver du temps rapidement, parce que maintenant, une fois que c'est fait, il n'y a plus qu'à kiffer et faire ce que j'ai envie. Et force est de constater que ma vision des choses et mes perceptions évoluent. Et ma vision est un petit peu influencée par ce que je vois, l'environnement dans lequel je me trouve et ce que je vis. Et du coup, ma perception de moi est un petit peu étrange, parce qu'en France, j'étais dans une certaine dynamique, et là, je suis dans d'autres dynamiques. Et de sortir de son quotidien, en fait, c'est un peu comme si on était un oiseau qui survole une ville. L'oiseau, c'est toi et la ville, c'est ta vie. Et en prenant de la hauteur et du recul, on se rend compte des choses qui nous façonnent un petit peu, des comportements qu'on a. Et aller à l'étranger, c'est un peu comme si on allait survoler une autre ville, puis se poser quelque temps dans cette petite ville. Et du coup, on a des nouveaux comportements, des nouvelles réflexions, des nouvelles opinions, etc. Et je n'avais pas du tout les mêmes pensées, les mêmes comportements en bossant en France, par exemple, qu'en bossant en Australie, qu'en étant là en road trip. Pour grossir le truc, c'est un peu comme si j'avais... différentes personnalités. Et je bug un petit peu sur le qui je suis et qu'est-ce qui me définit. Et ça me fait buguer un petit peu sur le qu'est-ce qui me constitue et à quel point mon environnement et mon contexte de vie façonnent ma personnalité et m'influencent. Parce que généralement, mes pensées, elles vont être influencées par ce que je vois, ce que je lis, ce que je vis, ce qu'on m'a inculqué, etc. Et toutes ces choses-là, elles ne sont pas fixes, elles évoluent. ma personne évolue en même temps. Du coup, c'est un petit peu la question de est-ce qu'il y a un moi véritable ? Parce que je me rends compte que quand j'étais en France, j'avais un petit peu le sentiment d'accomplissement de soi dans mon travail, avoir des nouveaux projets, réaliser des trucs, etc. Et là, en fait, par exemple, en retrait, je suis juste là, sans avoir de but, j'accomplis rien, je ne fais rien de spécial. Et du coup, qu'est-ce qui reste de moi derrière ? Et ouais, c'est un petit peu la question. Je grossis un peu le truc, c'est pour vous donner une idée. Et c'est assez fou parce que rien qu'en 4-5 mois, je vois comme mes dynamiques et mes comportements ont évolué. Je suis plus relax, je pense moins au futur, je suis OK de lâcher prise et juste me laisser porter par exemple. C'est des petits trucs, mais ça remplit un petit peu le quotidien en général. Et bon, je pense qu'on a quand même une part de notre personnalité qui reste la même parce que je suis toujours à apprécier les mêmes choses plus ou moins, je suis toujours assez chill, assez calme, etc. Mais... c'est quand même intéressant de prendre du recul et ça permet je pense de se détacher de ce qui nous convient plus trop et d'aller faire ce qui nous convient un petit peu plus et en étant l'oiseau au dessus de sa ville on peut voir les choses dans l'heure ensemble par exemple en étant piéton dans une rue de cette ville, on peut kiffer cette rue où on habite, on s'y fait on trouve qu'il fait un petit peu chaud dans la maison dans laquelle on habite mais c'est pas grave on s'habitue et puis voilà quoi et en étant un oiseau, c'est à dire en prenant du recul et en sortant de cette rue et de cette maison qu'on connaît et où on s'est habitués, on peut voir que s'il fait chaud, c'est parce qu'il y a un feu derrière la maison et que c'est en train de cramer. Et du coup, c'est peut-être pas si ouf d'être là. Et en allant survoler un petit peu plus loin, on se rend compte qu'à deux rues plus loin, il y a une maison avec des appruqués, une petite rivière, et on s'y sent un petit peu mieux. Donc j'utilise cette métaphore, mais c'est vraiment pour illustrer le quotidien qu'on peut avoir. Par exemple, moi j'étais à Lyon, c'était bien. Il y avait des tensions un peu au taf, mais j'étais dans mon petit truc tranquille. Et maintenant que j'ai pris du recul, j'ai pu voir qu'il y avait des choses qui influençaient le boulot et que ce n'était peut-être pas si ouf que ça. Et j'ai vu une autre manière de travailler, un autre environnement, d'autres dynamiques. Et du coup, je me rends compte qu'il y a d'autres trucs qui me correspondent un peu plus. Et en voyageant, du moins en partant vivre ailleurs, on vole non seulement au-dessus de sa propre ville, mais aussi au-dessus d'autres villes. Et je pense que c'est ça qui est intéressant, c'est qu'on va aller piocher à droite à gauche des choses qui vont nous correspondre un peu plus. On va laisser en cours de route des choses qui ne nous correspondent plus. Et du coup, on en revient à ce que je disais plus tôt, c'est qu'on change d'environnement, on change de contexte, et du coup, nous, on change avec ça. Et du coup, qui on est si on évolue autant en changeant d'environnement ? J'espère que ça fait plutôt sens et que c'est assez clair la manière dont je l'explique. Donc voilà, et ceux qui ont déjà habité... dans des endroits différents. Je serais curieuse de savoir si vous aussi, vous avez déjà eu un petit peu ces questionnements de personnalité, où vous vous êtes vus évoluer et à quelle mesure, à quel point vous vous êtes vus évoluer. Donc si c'est le cas, je serais curieuse que vous me le dites en commentaire et que nous puissions échanger un petit peu là-dessus. Mais du coup, ma conclusion de novembre, c'est que c'est un petit peu perturbant de partir à l'étranger. Je pense que ça nous influence beaucoup dans notre personnalité, nos comportements et notre personne globalement. Et on se voit passer par... plein d'états, on se voit changer, mais c'est plutôt positif parce qu'en prenant du recul, on devient, on tend à aller vers quelque chose qui nous correspond un peu plus. Moi, je sais que là, ça m'aide à être beaucoup plus alignée avec ce que j'aime faire, les personnes avec qui j'aime être, etc. Donc, ça vaut plutôt le coup, je pense. Et au-delà de tous ces changements d'état, d'esprit, de sentiment, etc., on voit des paysages de ouf, il y a de la nouveauté, il y a de la découverte. donc ceux qui aiment bouger franchement ça peut plus dire. Moi là en ce début de road trip j'ai vu Je pense que c'est le paysage le plus beau de ma vie et je sais que ce n'est pas fini. Donc, je vous dis rendez-vous dans un mois pour vous partager les avancées du road trip, vous raconter un petit peu comment ça se passe parce que jusqu'ici, là, au moment où je tourne ce podcast, c'est un petit peu la galère. Ce n'est pas vraiment une partie de plaisir, pour être très honnête. Il y a des bons côtés, mais il y a des côtés un petit peu galères. Je vous raconte tout ça dans le prochain épisode et je vous dis à bientôt.