- Speaker #0
Elle dirige Takeda France, et elle n'est pas française. Elle invente un modèle qui n'existe pas encore, parce qu'elle sait que pour avancer, il faut parfois créer le chemin soi-même. Dans cet épisode, Nienke Fenstra nous parle d'audace, de vision, et de ce que ça demande aussi d'avoir de l'énergie à revendre. Son premier stage, on lui a dit « tu donnes trop » . Aujourd'hui, elle construit des coalitions pour transformer la santé. Elle parle vrai, elle bouscule, et elle nous rappelle que dans un monde incertain, le seul luxe. c'est peut-être de continuer à contribuer à ceux en quoi on croit. Bienvenue dans PharmaMinds.
- Speaker #1
Quand tu donnes 100%, ils vont te demander 120. Après, tu donnes 120, ils vont te demander 140. 140, 160, ça n'arrête jamais. C'est vraiment à nous finalement de mettre les minutes. Quatre sessions du gym par semaine. Je l'ai planifié selon l'agenda. Je fais en sorte que c'est dans mon agenda. Et si nécessaire, je déplace des réunions. Parce que si j'en ai besoin pour effectivement gérer mon énergie, on a des gens qui croient ça quand même, au sein de notre équipe. Donc, en défendant un, tu es en train de dénoncer un autre. Donc, comment on va faire en sorte qu'on ne dénonce personne, que toutes les opinions peuvent être écoutées, sans jugement ? On doit être à l'écoute, sans qu'on se compromet nous-mêmes. On n'a pas de choix, on doit prendre le pari. C'est quoi notre parti pris ?
- Speaker #0
Cet épisode a été enregistré avec le soutien de Takeda.
- Speaker #2
Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de PharmaMinds. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'être avec Nienke Feenstra.
- Speaker #1
Bonjour. Bonjour Nathalie.
- Speaker #2
Ninké, c'est la présidente de Takeda France. Bien connue dans le paysage, mais aussi très particulière. Je suis ravie de t'avoir avec moi aujourd'hui, parce qu'on va parler de transformation. On est dans un monde qui change beaucoup, mais j'aimerais axer sur qu'est-ce qui fait que les leaders d'aujourd'hui sont armés pour nous accompagner dans ces transformations et qu'est-ce que ça veut dire l'innovation aussi dans ce monde qui a beaucoup de ruptures, où il y a beaucoup de changements. Voilà, comment on se fait accompagner. On va parler aussi d'IA. Je pense que ça va être... Sincère, authentique, passionnant. Donc, je suis super contente.
- Speaker #1
Merci. Déjà ça.
- Speaker #2
Il y a quelque chose qui est spécial dans ton parcours français. C'est bon, déjà, tu n'es pas française. Non. Donc, être patronne en France, je commence par ça, mais c'est spécial, je pense aussi. Et j'aimerais qu'on commence par parler de ton parcours sur tes premières découvertes. En fait, tu es quelqu'un d'assez intuitif et qui, j'ai envie de dire, qui est tellement intuitif qu'il prend des portes rapidement. Je ne sais pas si c'est vrai, mais...
- Speaker #1
Oui, c'est vrai.
- Speaker #2
Et du coup, j'aimerais que tu nous parles de tes premières portes qui ont fait que tu as compris des choses très vite dans ta carrière. Je pense que tu me racontais notamment des histoires autour de ton énergie. Tu étais très jeune, tu travaillais beaucoup.
- Speaker #1
Aussi, oui.
- Speaker #2
Tu penses à d'autres choses ?
- Speaker #1
On commençait parce que là, effectivement, d'oser ou de même pas voir les portes, ça passe aussi par les différentes expériences. Et je pense que ce qui m'a marquée, moi, c'était quand j'ai commencé, par exemple, à étudier en pharmacie, d'être étudiante, je savais que je ne rentrerais probablement pas dans ce mode classique, dans une pharmacie d'officine. Et dès que j'ai découvert que dès qu'on paie le fil de tuition dans l'université, on pouvait suivre n'importe quel cours. J'en ai profité.
- Speaker #2
Aux Pays-Bas,
- Speaker #1
oui. Aux Pays-Bas, c'était le cas. Donc, j'ai fait des cours dans le département de médecine, économie, business, philo, psychologie, même l'art, par curiosité, aussi par nécessité. Je savais que je devrais trouver mon propre chemin. Trouver autre chose, OK. Exactement. Et donc, commencer par quelques cours en médecine, de savoir ce que ça donne le business, par exemple, ça, c'était logique. aussi la psychologie, pourquoi pas, le reste des autres choses qui étaient aussi pour le fun, comme l'art. Mais j'ai donc testé les différentes choses à l'école déjà, à l'université, et ça m'a beaucoup plu. Ça a commencé par nécessité et je me suis déjà relativement bien rendue compte qu'en fait il y a un bénéfice énorme à le regard croisé, qu'on rende compte des gens dans différents mondes. qu'on se challenge dans les différents univers, apprendre différentes choses techniques, mais aussi la façon dans laquelle on apprend dans les différentes facs, ce n'est pas forcément pareil. Ça m'a beaucoup marquée et c'était un très bon point de départ pour après ne plus jamais avoir peur des changements.
- Speaker #2
Ah ok. Ok. Et je ne pensais pas à ça. Je ne pensais pas à ça. Je pensais à une anecdote, mais c'est hyper intéressant déjà de savoir que dans d'autres pays, en pharma, on peut être libre. Mais je pensais, c'est vrai que quand on te voit, je ne sais pas, pour les gens qui te connaissent, c'est évident, mais pour les gens qui ne te connaissent pas, quand on te voit pour la première fois, en fait, tu as une énergie qui est débordante. Oui. On va en reparler. Qui peut... qui peut plein de choses, rassurer, donner envie, peut-être dérouter, surprendre. Et tu m'avais raconté que, tu sais, j'ai pris... On m'a remis les points sur l'AI dans mon premier, je ne sais pas, c'était stage, au premier travail, parce qu'en fait,
- Speaker #1
je donnais trop.
- Speaker #2
Je donnais trop. Et j'aimerais que tu racontes cette anecdote.
- Speaker #1
Cette anecdote. En fait, ça, c'était aussi quand j'étais étudiante, j'avais un stage au Sénat MSD à cette époque-là. où ils m'ont demandé de découvrir le monde de Medical Technology Assessment. Et il fallait aller dans les parties prenantes, donc j'ai fait ça et j'ai sauté dedans. Peu importe avec qui je pouvais parler, je le faisais pour tester aussi nos épithèses, qu'est-ce qu'il fallait faire, mais aussi découvrir tout leur monde. Donc j'en donnais beaucoup. À la fin de cet stage, la femme qui m'a accompagnée m'a dit « Nika, quand tu vas vraiment travailler, il faut que tu sois consciente d'une chose, quand tu donnes 100%, ils vont te demander 120. Après, tu donnes 120, ils vont te demander 140. 140, 160, ça n'arrête jamais. Ce sera à toi de te limiter. Ce sera à toi de dire, avec ça, je suis encore heureuse, j'ai envie d'avancer, je peux donner ça sans que ça me charge trop. Et donc ça, c'était la première expérience. Après ? Je rentre en premier travail, j'étais chez Smith-Klemmi-Chem à cette époque-là, et après deux ans, j'ai quitté cette labo, et mon mentor m'a donné un petit livre, il s'appelait « Your inbox is never empty » . Il m'a dit, ça n'arrête jamais.
- Speaker #2
Déjà, déjà à l'époque. Mais ouais, sans réseaux sociaux.
- Speaker #1
Déjà à ce moment-là, oui, j'ai reçu d'ailleurs mon première adresse e-mail pendant ce post. J'ai vu du changement de ce monde-là. Je n'avais pas un portable quand j'ai commencé à travailler aussi. Donc lui, il m'a donné ces petits livres. Et là, ça me fait quand même réfléchir. Après un stage, le même message qu'après mon premier poste, peut-être que je dois faire quelque chose avec. Mais ce n'était pas hyper surprenant encore pour moi, parce que j'en avais de l'énergie. Ils ont dit ça, quand ça te déborde, tu n'es pas éloqué. Ça ne me débordait pas, en fait. Très longtemps, j'étais encore à l'aise. Et je pouvais encore... processer plein de différentes choses, être dans différents mondes au même moment. Et c'était que plus tard, quand les choses se sont vraiment intensifiées, quand il y avait des défis très, très grands tous au même moment, je me suis dit peut-être qu'ils ont fait référencer à ça. D'accord. Et j'ai vu ça aussi autour de moi, quelques proches, quelques copines, par exemple, qui plutôt se sont rendues compte, oui, ça ne va pas.
- Speaker #2
Que c'était fait à pied.
- Speaker #1
Ah oui. Et là, j'ai donc répété aussi les mots très sages. pendant mon stage ou le mentor dans mon premier poste, aussi à ma proche, mais aussi quand la situation était difficile pour moi, je me suis venue de soi, je dis tiens, je me rappelle à quelque chose qui a vraiment du sens. C'est vraiment à nous de donner les limites. Et si ça ne colle pas avec une entreprise, avec un défi ou quelque chose comme ça, on se donne en fait aussi un cadeau, de regarder d'ailleurs ou d'aller sans bien sûr... Rien à essayer, on doit se challenger, mais c'est vraiment à nous finalement de mettre les limites, même quand on a beaucoup d'énergie.
- Speaker #2
J'aime bien ton approche parce qu'on entend souvent, je pense à des moments où des gens que j'intervivais disaient « Ah, mais en gros, les loges de ralentir, les loges de s'arrêter » , mais ce n'est pas vraiment ça que tu dis, toi. C'est vraiment parce que je connais un peu l'audience aussi, qui est souvent des gens très engagés, des gens aussi qui ont beaucoup de ressources, qui ont...
- Speaker #1
Envie d'en faire un acte, quoi. Oui,
- Speaker #2
qui ont la capacité aussi de le faire. Et je crois que ça résonne encore plus dans le monde d'aujourd'hui, où on a l'IA qui arrive et qui est en fait des millions de fois plus puissante que nous. Et du coup, je commence un peu par la fin de cette interview, parce que je voulais y arriver doucement sur ces sujets, mais en fait, je crois que c'est le cœur de ce qui se passe en 2025. Justement, de ne pas apprendre à ralentir, mais d'apprendre il est où notre corps, notre... notre essentiel en fait.
- Speaker #1
Oui. Et de savoir qu'est-ce que ça veut dire pour nous. Chacun est différent. Tout le monde se ressource de façon différente. Tout le monde obtient de l'énergie au travers des différents types de défis ou différentes manières d'avoir des contacts avec les autres. Il faut se connaître. soi-même avant qu'on ne puisse vraiment définir cela. Et aussi oser communiquer autour de ça. Ça, je vois beaucoup aussi.
- Speaker #2
De son stop ou de son...
- Speaker #1
De son stop, mais aussi de ce qui donne énergie.
- Speaker #2
D'accord.
- Speaker #1
C'est très important. Moi, aussi, quand je suis arrivée en France, dans le premier entretien avec mon assistante, j'ai dit, pour moi, par exemple, il me faut quatre sessions du gym par semaine. Ok. Je l'ai planifié selon l'agenda. Tu commences par ça ? Mais je fais en sorte que c'est dans mon agenda. Et si nécessaire, je déplace des réunions. Parce que je sais qu'il y en a besoin pour gérer mon énergie et pouvoir être là. Aussi, quand je croise des gens au sein de Takeda, j'ai toujours un sourire. Je peux être là. Quand ils me posent une question et que je dois prendre une décision à l'instant N, je peux le faire. Mais je sais qu'il me faut une bonne balance entre une session de gym pour mon corps, ses ressources et beaucoup de livres, dans mon cas aussi. pour que mentalement, je peux vraiment me reposer avec le bon balance, je peux être là, au travail et pour mes proches.
- Speaker #2
D'accord.
- Speaker #1
Et j'encourage vraiment tout le monde à prendre cette approche, mais d'oser communiquer là-dessus. Je pense que ça, c'est vraiment important.
- Speaker #2
Et après, quand tu gères ton temps de travail après, tu dis en fait, tout le reste, c'est le C pour le travail ? Ou tu dis, le travail prend une certaine… Il y a des moments où ça s'arrête ? Ou tu dis, en fait, il faut que j'ai fait… Ça, ça, ça, et après ça s'arrête. Comment tu réfléchis ?
- Speaker #1
C'est très fluide. Très souvent, je vais aussi des e-mails dès mon premier café. Donc, je travaille pendant le petit-déj. Il y a des gens qui disent, non, soit tu dois mettre ça vraiment comme un moment calme pour commencer la journée. Moi, je l'utilise ce moment.
- Speaker #2
Toi, t'es fluide là-dessus.
- Speaker #1
Très fluide là-dessus. Moi, je préfère avoir la clarté de ma journée et la petite urgence déjà réglée dès le départ. Ça me calme, comme ça.
- Speaker #2
T'acceptes ça, c'est OK.
- Speaker #1
Pour moi, c'est OK. Pour moi, c'est juste important d'avoir un suffisamment de temps de me reposer, de faire du sport. Mais si ce n'est pas dans une soirée ou si c'est dans la journée, ça m'égale. Ça ne compte pas. Pour moi, ça n'a aucune importance.
- Speaker #2
D'accord.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #2
Je crois que c'est intéressant d'avoir ces petits trucs qui sont super pratiques. Mais qu'on n'a pas forcément tous déjà de base, comme tu dis, il faut être capable de trouver, de chercher. Donc ça veut dire qu'en fait, il faut quand même se donner quelques années pour un peu batailler dans tous les sens, pour après savoir ses limites.
- Speaker #1
C'est plus facile quand on a 50 ans ou 50 ans maintenant que quand j'avais 16 ans. Et c'est aussi logique. On apprend aussi au travers des choses qui ne vont pas bien. Il ne faut pas avoir peur de ça aussi. Il faut juste savoir en tirer des leçons. Ça, c'est aussi important de ne pas avoir peur pour ça. Et au fur et à mesure, on commence à se mieux connaître. Et encore avant, je me répète, mais ce que je rencontre le plus, c'est des gens qui disent, par exemple, aussi dans mon équipe, toi, tu es l'EDG. Donc, bien sûr, tu peux planifier ton agenda comme ça, tu as plus de liberté. Donc, il y a des autres qui se...
- Speaker #2
Ou les heures de réunion tard, ou le matin tôt.
- Speaker #1
Franchement, quand il y a des membres dans mon équipe qui s'expriment en disant, ça, c'est important pour moi, on peut presque toujours trouver une solution. Qu'en situation de crise, autre chose. Dans la vie normale et quotidienne, on doit pouvoir s'arranger pour que tout le monde s'y retrouve. Parce que j'aime aussi pas trop le mot « work-life balance » . Parce qu'une balance veut dire qu'il y a toujours quelque chose qui est priorité, et l'autre n'est pas si priorité. Si on a plus de travail, on a moins de perso. « Work-life balance » , c'est la définition de balance. Pour moi, c'est une intégration qui fait du bien à l'individu. Et cette intégration est différente personne par personne. Donc aussi, quand on parle, par exemple, de diversity, equity and inclusion, la diversité, comment les gens se ressourcent, comment ils veulent être challengés, comment ils veulent vraiment prendre charge de leur vie, parce que c'est une responsabilité individuelle, mais ça, ça s'exprime différemment. Et je trouve que dans une entreprise, c'est important d'avoir une culture inclusive qui fait en sorte que ça soit possible de s'exprimer et d'intégrer ça aussi dans le travail. Ok,
- Speaker #2
allez, tu me lances sur... L'inclusion, tu as eu un parcours international et à un moment donné, il n'y a pas si longtemps que ça, tu étais en Pologne. Oui. Tu étais patronne de la filiale ? Tu faisais quoi ?
- Speaker #1
Oui, j'étais aussi DG là en Pologne.
- Speaker #2
Donc, patronne d'un grand pays, d'Europe de l'Est. Et en fait, c'est des moments qui sont un peu, je ne sais pas, fondateurs pour toi aussi, parce que c'est... On pourra parler un peu de politique, mais sans en parler. Mais c'est vrai que c'est des pays où, en fait, il y a des extrémistes qui prennent de plus en plus de la place. Et c'est vrai que cette notion d'inclusion, ça veut dire que dans tes équipes, tu devrais avoir cette représentation, plus ou moins. Comment tu avais perçu ça ? Est-ce que c'était des choses concrètement que tu as dû travailler ? Si c'était peut-être nouveau pour toi ? Et moi, ce que j'aimerais savoir derrière tout ça, c'est comment on fait pour vivre dans le monde d'aujourd'hui, si on est en France ou ailleurs ? en se disant, OK, il y a des polarités. Est-ce qu'on se dit, ah, c'est chez les autres ? Ou est-ce qu'on se dit, ah, en fait, ça serait intéressant que je comprenne et que je sache comment on dirige avec ça ?
- Speaker #1
Oui, parce qu'effectivement, c'est très difficile. Beaucoup ont tendance à dire, on est inclusif, ça veut dire que tout est possible. Mais quand, parmi nos équipes, on a aussi des gens qui disent, je ne veux pas que tout soit possible. Est-ce que cette opinion peut aussi être là ? Oui, si on veut être inclusif, là aussi. Donc on a beaucoup parlé de ça, notamment en quelques moments clés effectivement en Pologne, dans lesquels tu fais référence, ce n'était pas toujours évident. Ça commence aussi parce que dans un laboratoire, on veut mettre nos produits disponibles à tous les patients, peu importe leur conviction politique, peu importe leur mode de vie. On a des médecins avec lesquels on a des partenariats, peu importe. Et si on veut... vraiment ajouter de valeur aux patients, dans tous les patients qu'on veut traiter, on doit aussi comprendre le monde dans sa totalité. Aussi des choses qu'on ne comprend pas instinctivement nous-mêmes, aussi des choses qui sont un petit peu plus éloignées de nos convictions personnelles. Autrement on ne peut jamais vraiment avoir une approche holistique aussi, au travers de notre domaine de valeur donnée aux patients, aux médecins par exemple. Donc ça c'est déjà une chose. Mais dans nos équipes même, on a eu cette discussion. Il y a une personne, je pense qu'elle ne parle pas français, mais je vais en parler avec elle après. J'ai eu une discussion très ouverte avec elle parce qu'elle était assez, mais ça, ce n'est pas possible. Ce n'est pas inclusif. On ne peut pas mettre des gens de côté comme ça. On a des gens qui croient ça quand même au sein de notre équipe. Donc, en défendant un, tu es en train de dénoncer un autre. Donc, comment on va en sorte qu'on ne dénonce personne ? Que toutes les opinions peuvent être écoutées sans jugement, bien sûr on ne va pas... Comment dire ce folio ? On doit être à l'écoute sans qu'on se compromet nous-mêmes. D'être à l'écoute de quelqu'un d'autre, ça ne veut pas dire qu'on change nos avis, nos avis personnels, mais on doit être là à l'écoute pour mieux comprendre aussi la société dans sa totalité. Je pense qu'une des raisons dont tu as mentionné le mot polarisation, c'est parce qu'on n'est plus à l'écoute. Les gens sont dans leur propre bulle, leur propre camp. Même le mot « camp » , c'est mieux, parce que c'est une notion presque militaire. Ils sont dans leur propre camp. Quand on ne s'écoute pas, on ne peut pas se rapprocher. Et il y a des cas où on ne peut pas se rapprocher 100 %, mais quand même 20, quand même 30. Et ça vaut le coup aussi. Je pense que c'est important de renforcer dans toutes ces discussions qui sont toujours très sensibles. Parce que les gens se sentent... personnellement impacté, donc ça peut être très émotionnel. La valeur de au moins se mieux comprendre, de faire un pas, même si ça ne clôt pas le truc dans sa totalité, il y a beaucoup de valeur dans ça aussi, je pense. Et ça, déjà, de parler dans ce terme-là, ça permet d'avancer. Ça permet aussi de mieux avancer ensemble, je trouve. C'est très important.
- Speaker #2
Donc ça veut dire que... En gros, vous n'avez pas fait rentrer la politique au travail, mais c'est en prendre conscience, en fait, c'est être à l'écoute. Et c'est quasi au même titre que des mouvements de société, de se dire, j'en sais rien, les réseaux sociaux, les gens s'isolent, ou le télétravail, quoi.
- Speaker #1
Oui, ça a vraiment l'impact secondaire très négatif de Covid. C'était le moment où tout le monde s'est vraiment grétanché dans leur propre bulle parce qu'ils ne pouvaient plus sortir. C'est vraiment la conséquence la plus grave, je trouve, de tout cet épisode. Donc, comment s'en sortir ? Je pense que c'est presque des négociations. Il y a beaucoup qu'on peut apprendre, la technique des négociations pour trouver un point commun. Fin du jour, on est tous des êtres humains, on veut tous être heureux, on veut tous avoir du succès, on veut tous avoir des liens avec nos proches. Donc, il y a plein de choses qui réunissent, même les gens qui ont des convictions politiques très différentes. Donc, comment on s'y retrouve encore ? Et ça va au-delà d'un laboratoire, ça va au-delà d'un secteur. Je trouve que c'est vraiment un défi sociétal. Et toutes les conversations qu'on peut avoir pour faire rapprocher les gens, écoute, ce n'est pas de naïveté, ce n'est pas d'ihabilisme, mais je pense que c'est important. Je pense que c'est important. Oui,
- Speaker #2
oui. En fait, je pense aussi à juste travailler avec les autorités de santé. Ça peut être aussi des gens qui ont des convictions différentes ou qui voient le monde d'une manière différente. Et en fait...
- Speaker #1
Là, le point de départ et les objectifs de temps en temps, les façons dans lesquelles on veut arriver aux objectifs ne sont pas toujours alignés. In fine, tout le monde veut que... Le bon produit, par exemple, quand on parle d'autorité de santé, le bon produit arrive au bon potentiel au bon moment. Ça, c'est clair.
- Speaker #2
Tout le monde doit être bien soigné, en fait.
- Speaker #1
Tout le monde doit être bien soigné. L'équité qu'on voit en France, qui est même admirable. J'ai vécu dans des pays où cette équité était loin d'être au niveau français. Donc, ça, c'est vraiment quelque chose de bien. On veut continuer ça, mais ce n'est pas une évidence. C'est difficile. Donc, de temps en temps, on a un autre prisme, un autre objectif. mais aussi là, je pense qu'on garde... Quand on continue le dialogue, et là, je refuse de dénoncer cette question, quand on continue le dialogue, je pense qu'on peut toujours trouver des solutions. Toujours.
- Speaker #2
Ok. Donc, c'est une place hyper forte de l'humain que tu essaies de dire, en fait, c'est des gens qui sont au centre et, en fait, il faut se concentrer sur ce dont ils ont besoin. Il faut se comprendre.
- Speaker #1
Il faut l'empathie.
- Speaker #2
Il faut s'écouter, oui.
- Speaker #1
Et c'est très facile à dire, mais c'est dans un monde qui va si vite à se diffuser de temps en temps. Ils font pause, mais c'est important.
- Speaker #2
Tu parles d'un monde qui va si vite. Il y a un concept que tu utilises beaucoup, c'est le concept de strategic selfishness, de se dire, en fait, le monde va vite, mais il faut quand même se protéger. justement pour être capable d'aller voir après ce qui se passe vraiment chez les autres. Parce que c'est un peu ça en fait le deal, c'est que dans un monde qui va vite, on peut être pris dans le tourbillon et pas s'occuper de soi, donc être un peu... ça rien à énerver et pas... Donc ça veut dire quoi ?
- Speaker #1
Ça veut dire quoi ce concept ? Ça reprend un peu ce qu'on discutait, c'est de se connaître très bien soi-même et d'oser implémenter ça dans le planning, de presque devenir un project manager de ton propre vie. Et ce n'est pas évident, mais je pense que c'est important. C'est important non seulement dans l'actualité, mais aussi, comme tu dis, pour préparer le futur. Ça va tellement vite. Et le digital a une tendance à nous surprendre avec la vitesse de vrais changements. Tout le monde en parle, ce n'est pas étonnant, mais les changements de demain vont encore inciter un changement encore plus vite après le lendemain et après le lendemain. Donc, pour être capable d'intégrer toutes ces notions-là, il faut aussi prendre du temps pour ça. pour rester, comme on dit en français, au rendez-vous, pour rester capable de contribuer, il faut aussi, dans ce strategic selfishness, prendre du temps pour ça, pour apprendre, pour oser dire, là, je ne comprends vraiment rien. Dis-moi, aide-moi à comprendre telle ou telle chose. Donc, c'est à la fois prendre aussi du temps d'apprendre des choses, mais aussi d'être vulnérable et d'oser dire, ça, je ne comprends pas, encore. Et comment je vais intégrer ça ? Et c'est nécessaire vraiment pour préparer le futur et pouvoir contribuer demain, après-demain, d'ici dix ans.
- Speaker #2
Je pense à des profils d'experts qui peuvent écouter ça et qui se disent « de quoi elle parle ? De toute façon, j'ai ma compétence, je suis reconnue pour cette expertise. » C'est gentil ce qu'elle dit.
- Speaker #1
Je ne veux pas être trop provocatrice, mais je pense qu'une phrase comme ça, on n'entend plus autant d'ici cinq ans. Avec beaucoup de compétences qui vont être prises par l'IA, là je ne dis rien de nouveau, tout le monde doit se focaliser sur ce que moi j'apporte, avec mon cerveau, ma humanité, c'est autre chose. Et ça va changer tellement vite, tout le monde va se réinventer. Peut-être un coiffeur, c'est l'exemple. Il y a différents types de métiers qui changent par an. Un artisan, par an. Pour le reste tout va changer, et bien plus qu'on y pense. Bien plus. Ça va être plus vite qu'on y pense. avec des parties qu'on ne connaît pas encore, et il faut se préparer. Et ce n'est pas évident, parce qu'on doit se préparer pour des choses qu'on ne connaît vraiment pas. Donc là, on va dans une sorte d'expertise temporaire, parce que quelqu'un peut aider à apprendre à quelqu'un des choses qu'il ne connaît pas, mais aussi cet expert, le lendemain, on n'est plus l'expert dans le même domaine, on doit se challenger aussi. Donc là, le sens de communauté, d'avancer ensemble. J'ai dit très souvent que personne ne peut avoir succès seul, et ça va dans peu importe quel prisme on regarde ça, mais c'est vraiment vrai, personne ne peut apprendre seul. Parce que demain, on doit apprendre autre chose. Et pour revenir à la strategic selfishness, ça doit récupérer dans notre vie, si on ne prend pas le temps. d'apprendre des choses, d'oser poser des questions.
- Speaker #2
De voir ses limites aussi.
- Speaker #1
De voir ses limites, effectivement, et dire là, vraiment pas.
- Speaker #2
Si on ne prend pas le temps de les regarder, on ne les voit pas.
- Speaker #1
Dans ce cas-là, on n'est plus l'actualité. Comment tu guides,
- Speaker #2
toi en tant que leader, comment tu guides ces équipes ? Je pense aux experts, parce que c'est des gens qui ont beaucoup travaillé pour être focus sur quelque chose et être très précis, être très performant sur un domaine. Et souvent, c'est ce qui fait leur valeur. et là toi quand je t'écoute tu me dis bah ouais mais en fait la valeur humaine enfin c'est à vous de la développer et toi t'es hyper à l'aise avec ça et du coup ce que je suis curieuse de savoir c'est comment en gros ils te perçoivent pas tout le monde est si à l'aise avec ça tu as bien raison mais du coup comment ils te perçoivent et comment tu les aides en fait à progresser là dedans parce qu'en vrai je pense que c'est enfin vous êtes peut-être très différents et peut-être ouais peut-être Mais du coup, je pense que c'est justement dans cette... Comment on amène justement ces experts ? Et dans la fin, on n'en a encore pas.
- Speaker #1
Ce que je fais, ça ne veut pas dire que c'est un recette pour les autres. Non, mais comment tu fais ? Mon haine et zin, ça commence aussi par bien comprendre l'autre. Bien comprendre. C'est quoi qui inspire quelqu'un ? Quelle chose fait plier... sur... Pour faire quel type de travail quelqu'un se lève dans le matin ? C'est quoi son raison d'être, à la limite, pour dire les grands mots ? C'est quoi ce qui est vraiment important au fond des membres de mon équipe ? Mais aussi de faire la combinaison de ça avec sur quoi on a besoin, comme entreprise,
- Speaker #2
demain,
- Speaker #1
ou dans cinq ans, et comment ça va impacter, et d'avoir une communication très transparente autour de ça. On vient de clôturer presque une série de... L'entretien professionnel, c'est une réglementation française. Une fois par deux ans, ça doit être réglementé. On a bien sûr aussi au sein de Takeda très souvent des conversations de développement. Mais donc, on vient de clôturer ce cycle et c'est d'effectivement dire, tu veux développer quoi ? Comment tu penses le faire ? Mais aussi de lier avec des objectifs d'entreprise. Donc, quand on se trouve bien au sein d'une entreprise, on a la chance, heureusement, on a plein de gens qui se retrouvent bien. Comment tu vas y contribuer ? Et je pense qu'il aide aussi énormément d'avoir vraiment un objectif commun qui dépasse l'objectif individuel. Quand je suis arrivée en France, je me suis rendue compte à cette époque-là, taquée de France, on n'avait pas un objectif vraiment commun, grand, dépassant tous les différents bioules et les différentes fonctions. Donc, la première chose qu'on a fait, c'est de développer ça. Et après, on peut se poser la question, comment tu vas y contribuer ? Tu vas co-créer ces objectifs. Quand on les co-créait... on va quand même l'atteindre ensemble. Et pour y arriver, c'est un objectif assez ambitieux qu'on ne peut arriver que dans quelques années. Donc, quand on a un objectif qui n'est que possible à atteindre ensemble dans quelques années, ça implique automatiquement d'apprendre des nouvelles choses.
- Speaker #2
D'accord. Donc,
- Speaker #1
comment tu vas t'inscrire ? Comment avec ton département ? Et qu'est-ce qui sera pour toi un bon premier pas ? Il ne faut pas grandir grand comme ça. Ça peut être effrayant, effectivement, mais il y a toujours un premier pas. Et si moi, en tant que manager, en leader, je n'arrive plus à trouver un dialogue avec quelqu'un, pour quelqu'un qui, comme tu dis, de temps en temps dit « Ah, j'ai pensé, je ne veux que faire ça. » Je n'arrive pas à aider quelqu'un d'autre à trouver un prochain pas. Moi, je ne veux pas mon travail. Moi, je n'ai plus de légitimité dans mon rôle. C'est ma responsabilité aussi. D'inspirer,
- Speaker #2
oui.
- Speaker #1
D'inspirer, mais aussi de faire en sorte que les gens soient eux-mêmes, puce réfléchir à « Ah, je vais y contribuer comme ça, il me faut ça comme formation, il me faut ça comme mentor, il me faut ça comme un projet pour appliquer. » Et heureusement, très souvent, ça marche. Ah oui, 19 sur 20, ça marche. De temps en temps, on a un petit challenge. « Allez, tiens, tu as vu l'objectif là ? » Dans ce cas-là, l'organisation a besoin quand même d'un petit peu plus que ça. Tu penses que tu peux y contribuer ? Comment tu vas y contribuer ? Qu'est-ce qu'il te faut ?
- Speaker #2
Ce que j'aime bien dans ton histoire, c'est que euh... Tu me parles d'objectifs à 5 ans dans ce monde, c'est dingo de parler de ça.
- Speaker #1
Le moonshot ou le B-Hag.
- Speaker #2
Et du coup, ça veut dire aussi avoir un leader qui est capable de mettre un plan à 5 ans, mais aussi de se dire, en fait, 6 mois après ou un an après.
- Speaker #1
Tu me permets de t'interrompre ? Ce n'est pas un plan à 5 ans. Ça ne tient plus à route. Tu n'as rien à me faire dire, parce qu'autrement, il y a une convention. Ce n'est pas un plan à 5 ans. C'est un objectif tellement grand et big comme le Big Hairy Audacious Goal, qui n'est pas lié à une profitabilité, n'est pas lié à un produit. C'est quelque chose de plus...
- Speaker #0
plus ambitieux, vraiment comme une chose qui donne une direction. C'est plus une direction inspirante à donner. Et comment y arriver ? Moi, je ne sais pas. Mon équipe non plus, on va découvrir à fur et à mesure. Et de ne pas avoir peur de ça, ça, c'est aussi une chose très importante de mon rôle à moi. Dans ce processus, quand tu me parles de comment on peut jouer un rôle là-dedans, d'enlever cette peur de tester des choses qu'on n'a pas encore faites. Quand tu as parlé en première partie de mon parcours, comment ça m'aide, j'ai eu donc ce bénéfice d'avoir essayé plein de différentes choses qui m'ont permis de créer des liens entre les différents sujets qui ne semblent pas être liés. Et ça m'aide de toujours voir le croisement, si tu veux, et aussi inspirer au travers de ça, d'enlever cette peur-là et de vraiment cadrer comme quelque chose qui est enrichissant, notamment parce que... Là aussi, c'est quelque chose, tout le monde sait qu'il y a un bouleversement. On a la chance quand même de travailler avec des équipes hyper talentueuses. Tout le monde sait. Même si on ne sait pas comment, le fait que ça va se faire est connu par tout le monde.
- Speaker #1
Oui, oui. Après, même si le français est à l'heure,
- Speaker #0
ils savent que ça va se passer. Même le français le plus à l'heure possible, ils savent que ça va se passer. Ils savent qu'ils ont besoin de travail. Ils savent qu'ils veulent y contribuer à quelque chose. Et c'est quelque chose, c'est différent personne par personne. La façon d'y contribuer, c'est différent personne par personne. Mais ça, c'est quelque chose qui est très humain. Si on a français râleur, néerlandais calviniste, polonais bosseur, peu importe. Ça, c'est logique, c'est l'être humain. Oui,
- Speaker #1
on arrivera à nos fins. Oui. OK. Il y a un autre concept, c'est le concept du gambait, c'est de se dire, de se focusser sur ce sur quoi on peut avoir vraiment de l'influence. Parce que c'est à la fois d'être capable de se projeter, mais là, après, c'est d'être terre à terre aussi, et de se dire, on est dans un monde aussi où il y a beaucoup de limitations.
- Speaker #0
Et volatilité.
- Speaker #1
Oui. Et du coup, on peut avoir des frustrations liées à ça. Et donc, comment tu... Justement, tu apprends à travailler ce premier pas, d'avoir une satisfaction, et je ne veux pas dire de ne plus râler, mais de se dire, en fait, de toute façon, c'est comme ça. Comme tu dis, c'est volatile ou c'est changeant.
- Speaker #0
Il y a toujours des choses qu'on peut impacter. On peut toujours impacter la façon dans laquelle on réagit, ça certes. Mais aussi dans le monde externe, il y a des choses qui nous dépassent, on n'a pas d'influence. On peut essayer de le comprendre, ça aide déjà, même si on ne comprend pas, ce qui est très souvent le cas, malheureusement, actuellement, très souvent, il y a des choses qui se passent. Mais si moi, je ne peux pas avoir un impact sur ça, je ne vais pas perdre d'énergie au travers de ça. Et là, c'est pour ça que je reviens sur le même terme, strategic selfishness. C'est stratégique, mais aussi c'est un peu aiguï. Je ne veux pas perdre mon énergie, c'est une chose que je ne peux pas impacter, moi. Cette énergie, c'est à moi. Je n'ai qu'une vie. Je vais utiliser toute mon énergie pour être avec mes proches, pour contribuer à quelque chose qui a de valeur dans l'environnement professionnel. Je ne veux pas perdre aucune calorie des choses que je ne veux pas impacter. Si ça nous impacte, c'est d'analyser quelle partie nous impacte le plus, comment on va tranger, comment on va prioriser. Et là, on rentre dans un mode analytique qui peut aider aussi. Ou soit on rentre dans un mode plutôt communication, comment tu te retrouves là-dedans, avec l'empathie, qui peut aussi éliminer le stress. Il y a plein de choses là. Mais je ne veux pas perdre l'énergie ou des choses que je ne peux pas influencer. C'est un peu mon stoïque en interne, si tu veux. Et ça, c'est les gambattes. Et effectivement, on va se focaliser sur les choses pour lesquelles on peut avoir un impact et pas pour le reste. Et comme ça, étape par étape, par étape, on avance. Et peut-être on n'arrive pas où on pensait arriver. Ce n'est pas grave. Si on va dans des choses qui ont valeur, si on va dans des choses qui sont en résonance avec nous-mêmes, on ne peut pas trop se tromper. C'est une notion qui aide à garder le calme aussi dans des situations très volatiles. Oui.
- Speaker #1
J'aimerais que tu me parles un peu de taqueda. Parce que ça veut dire que tu t'y retrouves en fait dans ces valeurs, dans cette manière d'appréhender.
- Speaker #0
Ouais.
- Speaker #1
Je ne sais pas si c'est cette volatilité, parce que ça fait un peu plus longtemps que tu étais là, mais en quoi tu te sens soutenue là-dessus, sur ces valeurs ?
- Speaker #0
Les valeurs sont exprimées très fort. Je sais que tout le monde le dit, mais je le ressens différemment dans mon poste actuel que je le ressentis avant. Et ça m'aide énormément. Je suis vraiment en cohérence avec les valeurs de l'entreprise. Et je trouve que c'est très important. Je recommande à tout le monde de chercher le plus longtemps nécessaire pour s'y retrouver. On peut se pleinement donner aussi. Donc ça, c'est une chose qui... La façon dans laquelle on exprime nos valeurs, on prend nos décisions avec le PTRB, c'est notre mode prisme de décision au sein de Takeda. Je le vois et ça a une valeur énorme pour moi. Et c'était peu importe où j'étais. C'était en Hongrie, aux Pays-Bas, en Pologne, en Suisse et là aussi. Ce que j'aime aussi, c'est quand on a vraiment envie d'apprendre autre chose, de se challenger, c'est toujours possible. Et ça, c'était pour moi avec une curiosité, avec cette... Cette volonté d'avoir tous les regards croisés dès qu'on peut, c'était très important aussi. Et on est en plein moment aussi dans tout ce changement digital, je trouve que c'est important parce que ça va changer non seulement nos ténoristes, les sociétés tout court, et on veut contribuer aussi avec un système de santé le plus durable possible. Et on a la possibilité de vraiment, on a effectivement la responsabilité de livrer nos objectifs de l'année, de l'aide tous les jours, ça c'est logique, mais aussi on est invité à vraiment réfléchir comment on peut contribuer à un futur plus durable. Aussi, autrement tout ce qu'on fait, ça c'est aussi très important pour moi.
- Speaker #1
Oui, parce que c'est une entreprise qui est, je sais pas, qui a peut-être 100 ans, un peu plus ?
- Speaker #0
244. Pardon,
- Speaker #1
244.
- Speaker #0
Le 12 ans dernier, on a fêté notre 244ème anniversaire.
- Speaker #1
Napoléon, on a qu'à bien se tenir.
- Speaker #0
Donc, quand on parle de durabilité, je pense que ça donne un peu de crédibilité, mais aussi l'innovation. Parce qu'on ne peut pas rester 244 ans. sans être en mouvement tout le temps. Donc, c'est vraiment d'avoir l'innovation au cœur de ce qu'on fait, au cœur du réacteur, comme on dit en France, basée sur des valeurs très, très fortes. Pour moi, en une phrase, c'est Takeda.
- Speaker #1
Oui, oui. Mais c'est vrai ça ? Je veux dire, dans le monde d'aujourd'hui, c'est possible des entreprises qui se projettent, je ne sais pas, 240 ans devant ?
- Speaker #0
On a l'ambition d'y être, on essaie de prendre des décisions qui vont nous permettre de non seulement livrer aujourd'hui, mais de créer notre futur. Oui, ça se voit partout. Le thème de réunion, Deliver Today, Create the Future, on a ça partout. Et aussi dans les investissements, aussi au sein de Takeda France, là on a créé un département justement pour faire en sorte qu'on peut livrer autant de valeur aux patients possible, de façon qu'on peut faire valoriser par les systèmes de santé. de prendre cette démarche supplémentaire de... Avoir comme objectif de faire valoriser la valeur dans sa totalité, donc non seulement les médicaments, mais tout ce qu'on livre autour, ça c'est nouveau, j'ai pas très souvent vu ça comme une ambition, et c'est vraiment une ambition qui est fondée sur ça, de vouloir avoir un impact pour la durabilité, et pour les valeurs qu'on donne aux patients, mais aussi le système de santé, et pour Takeda. Parce qu'il y a une durabilité pour Takeda, on est là 244 ans. On veut y rester encore 244 au minimum. Donc, ça, c'est vraiment important.
- Speaker #1
Et ça veut dire quoi ?
- Speaker #0
Ce département, concrètement ? On a régroupé toutes les fonctions autour d'un patient dans le même département avec une ligne qui rémonte toutes ces fonctions ensemble pour capter tous les besoins patients, pour pouvoir créer des solutions numériques et pour accompagner les patients. ou s'adapter tout au long de leur parcours de patients, parcours de vie dans un monde idéal, si c'est digital, mais aussi si c'est offline. La communication externe, si on veut co-créer son partenariat, les partenariats doivent savoir qu'on veut faire ça, donc on doit en communiquer. Et pour valoriser la valeur dans sa totalité, on doit communiquer la valeur livrée aussi.
- Speaker #1
Vous êtes capable de mesurer la valeur que vous livrez au-delà du médicament ?
- Speaker #0
C'est ce qu'on pense. On va essayer. On a créé ce département en janvier. C'est la démarche d'intégrer les PROMS et les PREMS. Donc, les outcomes pour contribuer à une discussion value-based healthcare, mais aussi les PREMS pour que les patients s'y retrouvent. Donc, les deux sont importants. Pour la durabilité d'un système de santé, les PROMS sont peut-être plus importants. Donc, à voir comment on intégrer cette notion. Mais c'est vraiment bien, effectivement, l'ambition de pouvoir intégrer tout ça, d'utiliser aussi des soutiens numériques et pouvoir récoter ces données. façon plus agile qu'on a aujourd'hui, et les faire monter pour démontrer la valeur donnée, effectivement. Et ça, c'est vraiment une pierre angulaire pour aboutir à cette ambition.
- Speaker #1
D'accord, et du coup, ça veut dire beaucoup d'intégration avec beaucoup de partenaires de l'écosystème. Et comment c'est perçu par les acteurs du système de santé ?
- Speaker #0
Comme promoteurs, comme démarches, mais aussi, on va voir comment ça marche. Mais, à la fin de toutes les discussions qu'on a, c'est soit on veut y contribuer, Soit on veut bien prendre rendez-vous d'ici six mois pour voir comment vous avez avancé.
- Speaker #1
On laisse les autres faire, c'est ça ?
- Speaker #0
Soit copier, non, y contribuer, vraiment. Donc, on a des réactions très positives. Et il y a des gens qui s'y mettent tout de suite là-dedans, qui s'y projettent dedans. Et aussi des gens qui disent, dans un système si régulé, avec autant de doctrine que la France, c'est difficile. Oui, on est d'accord, c'est difficile. ça ne devient pas moins difficile quand on n'essaie pas. Aussi, des défis difficiles commencent à être résolus au travers d'une première fois.
- Speaker #1
C'est un truc français ou c'est un truc…
- Speaker #0
C'est des marches. Une décision. Avec un département derrière, ça, c'est quelque chose de français. C'est d'objectif. C'est le général au sein de Takeda. La façon de l'approcher. Ça, c'est vraiment une ambition de Takeda. Tout court, mais le structurer comme ça. Ça, c'est typiquement français dans un premier. Donc, c'est bien. C'est regarder non seulement la partie prenante en France. Donc,
- Speaker #1
tu n'as pas de modèle ?
- Speaker #0
Non, on a inventé ce modèle ici.
- Speaker #1
Tu n'as pas attendu qu'il y en ait qui font quelque chose de...
- Speaker #0
Non,
- Speaker #1
on fonctionne déjà.
- Speaker #0
Donc, on a bien regardé à l'intérieur de Takeda, à l'extérieur. Mais c'est bien.
- Speaker #1
Et de l'intérieur, ils voient comment ? Ils attendent un héroïquant de ça ?
- Speaker #0
Par exemple, on a des produits en développement qui sont développés avec des outils numériques pour accompagner les patients. Donc, ce qu'ils attendent, c'est qu'au moment où on arrive avec ces produits sur le marché, qu'on a un produit qui peut être prêt à lancer au même moment.
- Speaker #1
Qui a une valeur commune, oui.
- Speaker #0
Oui, et au moment de lancement. Là, on a des KPIs assez concrètes, même si l'ambition semble… Oui, bien sûr. On peut faire un rétroplanet qui a…
- Speaker #1
C'est lié à des produits qui avaient ce modèle.
- Speaker #0
Oui, qui ont besoin de ça. Et là, on rentre aussi dans les façons de travailler agile avec le Scrum, avec un MVP qu'on va améliorer. Tout peut être tranché, toujours. Même le plus grand défi du monde. Toujours être tranché dans des petits pas.
- Speaker #1
Oui, mais là, on est clairement dans l'histoire d'aller parler à différents acteurs de l'écosystème et de se dire, en fait, la valeur se crée justement en croisement entre... Là où on s'écoute, quoi.
- Speaker #0
Oui, et peut-être qu'une a un résumé, l'autre non. Une opète à lui, l'autre non. On ne pense pas que tout va être tout de suite réglé avec un péquant, un article 51, mais ce n'est pas grave. Il y a de différents outils. Il y a de différents outils.
- Speaker #1
Et puis j'imagine, du coup, on est en juin, ça fait six mois, j'imagine que vous avez déjà appris plein de trucs.
- Speaker #0
Oui, on est actifs dans tous nos domaines thérapeutiques. On a un projet clé. On ne va pas faire trop. Non,
- Speaker #1
mais déjà appris plein de trucs sur l'acceptation de ce genre de démarche.
- Speaker #0
Oui, ça, c'est casse-coché. La réaction. Réflexion concrète sur ce qui s'est à venir, aide dans la diagnose, par exemple, aide dans le... Le choix de traitement dans une maladie et dans la diagnose dans une autre, ce sont des exemples très concrets qui sont en développement. On pense avoir bien avancé. On a un grand review en interne en novembre et on aime bien se donner des dates pour avancer. Donc en novembre cette année, on veut être prêt avec au moins deux autres projets.
- Speaker #1
Ok, super ambitieux.
- Speaker #0
Oui, et engageant.
- Speaker #1
Et engageant, oui.
- Speaker #0
Oui, vraiment.
- Speaker #1
mais C'est ça que tu trouves cool aussi dans cette période ?
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
De pouvoir faire des choses comme ça ?
- Speaker #0
Oui, très, très. Et d'oser faire différentes choses. Parce que je pense que les choses difficiles qu'on vient de dire, elles ne se règlent pas sans essayer des choses. Jamais. Le minimum qu'on aura, c'est qu'on a appris plein de choses.
- Speaker #1
Ah bah là, je pense que oui.
- Speaker #0
On va au minimum apprendre.
- Speaker #1
En fait, c'est un peu des trucs que tout le monde peut dire, ah, il faudrait faire ça.
- Speaker #0
On espère, mais on n'est pas sûrs. On est assez ambitieux et ambitieux en même temps.
- Speaker #1
C'est évident que ça bouscule tellement de choses qu'il y a beaucoup à prendre.
- Speaker #0
Ce qu'on se rend déjà bien compte...
- Speaker #1
En fait, il y a aussi qu'il n'y a pas trop le choix. Je pense qu'il faut y passer.
- Speaker #0
Ça, c'est un très bon point. On n'a pas de choix. On doit prendre le pari. C'est quoi notre parti pris ? Ça, c'est notre parti pris. Les autres font des différences. Ils font un parti pris. Oui,
- Speaker #1
j'entends d'autres approches qui sont complètement différentes, mais aussi intéressantes. On est dans une période où il faut...
- Speaker #0
Exactement, il faut ça. Et d'être clair sur son parti pris, je pense que c'est important aussi. Et même si un objectif ne sera pas atteint, quand on communique là-dessus, je pense que ça, c'est quelque chose que j'ai appris en Pologne. j'avais pas Je ne me suis pas rendue compte initialement, parce que là, on avait aussi un objectif bien ambitieux au-delà des différentes équipes. Nos niveaux d'attrition étaient hyper bas. Ça a inspiré des gens. Ils savaient, on ne s'est pas sûrs, on va y arriver. Tu veux dire en interne ? En interne. Ils ont voulu y participer, nous y sommes restés, au sein de l'entreprise. Ça crée une dynamique au sein de l'entreprise, un sentiment d'appartenance. Ça vaut déjà l'or. De contribuer à quelque chose qui se passe. Et c'est un plaisir de travailler avec une équipe qui est réunie derrière un objectif comme ça. Et puis en vrai,
- Speaker #1
tu donnes un skill aussi particulier à ces personnes, qui est actuel.
- Speaker #0
Et ça... Ça, c'est jamais des gaspillages. 5 gains en soi, déjà énormes. Énormes.
- Speaker #1
Ça veut dire que tu es capable de te détacher aussi, de délivrer ton business habituel et de se dire, en fait, dans le monde d'aujourd'hui, il faut voir un petit peu...
- Speaker #0
Les deux un peu en même temps quand même. Oui, oui, bien sûr.
- Speaker #1
Ça ne se fait pas...
- Speaker #0
Et là aussi, il y a une fluidité entre les deux.
- Speaker #1
Ça ne se fait pas la deuxième partie de l'année.
- Speaker #0
Non, mais là, très concrètement, quand on va investir dans une démarche avec ce nouveau département, ça ne va pas. aussi aider dans l'aujourd'hui. On doit avoir la créativité de trouver des solutions qui donnent de valeur dans l'aujourd'hui et ont le potentiel de contribuer à cette vision de futur. Ça, c'est une question pas facile à résoudre. Donc là, il faut le travail en équipe, en commun. On ne peut que dépenser, investir, je n'aime pas trop le mot dépenser, on ne peut que investir tous les euros une fois. Donc, avec les mêmes investissements, on doit pouvoir arriver aux deux objectifs. Ce n'est pas toujours facile, mais c'est facile en ce moment.
- Speaker #1
Surtout avec la technologie.
- Speaker #0
Oui, ça aide. Ça aide,
- Speaker #1
ça fluidifie énormément de choses. Oui, oui. Et tu me dis qu'il y a de la technologie, mais pas que dans ce genre de projet.
- Speaker #0
Non,
- Speaker #1
pas que. Mais un sujet sur la technologie, c'est que justement, il faut être capable d'investir suffisamment. Tout en se disant que dans six mois, on va pouvoir tout jeter à la poubelle parce que la techno aura changé.
- Speaker #0
Peut-être, parce que ça change tellement souvent. Et là, on ne peut qu'avoir l'humilité. Je ne pense que personne ne va complètement capter toute la richesse de la technologie. Mais au moins de comprendre ce qu'on ne comprend pas dans ce monde. Je pense que ça, c'est essentiel pour un dirigeant. D'essayer de comprendre au maximum ce qui est le plus important dans comment l'industrie va changer.
- Speaker #1
mais c'est là quoi et c'est difficile de tout comprendre et je voudrais que tu me parles un peu d'humains et d'IA parce que ça nous amène sur ce sujet un dirigeant ne touche pas forcément l'IA mais à des équipes qui touchent les outils d'IA aussi les dirigeantes après toi je sais que t'es assez hands-on et tu mets les mains et ça te fait aussi plaisir de voir mais enfin Du coup, j'aimerais que tu nous aides à comprendre, en gros, c'est quoi la place d'un humain dans un monde avec de l'IA ?
- Speaker #0
Je le fais aussi pour optimiser ma journée à moi, mais aussi pour comprendre comment... Mais aussi, quand je challenge une équipe, je veux bien comprendre aussi... Est-ce que c'est un véritable challenge ? Est-ce que c'est un vrai challenge ? Moi, comme je vous l'ai dit, je n'avais pas une adresse e-mail ni un portable quand j'ai commencé à travailler. Donc, je n'étais pas trop à mesure naturellement de mesurer la taille d'une challenge. Donc, je devais m'y mettre pour pouvoir comprendre pour justement l'entreprise en socialité peut y aller. Tout le monde, je pense, est obligé d'y mettre. Et en même temps, se rendre compte que c'est quoi la place de l'humain, comment on peut, nous, ajouter de valeurs optimales aussi. Et aussi pour... pour pouvoir répondre à ces questions, on doit mieux comprendre ce que fait l'IA. D'accord. En fait,
- Speaker #1
c'est directement lié avec ce que tu disais au début, de dire qu'il faut avoir de la place pour soi. Parce que tu ne peux pas travailler quasi full-time pour produire. Ça ne va pas. Parce que tu n'as pas le temps d'apprendre.
- Speaker #0
J'ai gardé presque ma première semaine de août libre pour travailler. Est-ce que le Digital Dexterity, où on s'appelle Zama, parce que je me suis rendu compte que les derniers quelques mois, c'était tellement busy. Je ne me suis pas plongée suffisamment dedans. Déjà, je vais prendre quelques journées juste pour tester ça. Et j'ai un rendez-vous avec mon coach sur la digital dexterity fin de cette semaine pour justement partager ce que... Qu'est-ce que sont mes réflexions avec ces quelques journées, comment je peux m'intégrer à ça après la rentrée de tout le monde, par exemple. Je dois... Est-ce que je... Pour partager ça, j'aime bien aussi partager ça avec mon équipe. Par exemple, en ouverture d'un rayon de cycle en Pologne en 23. J'ai fait avec l'IA, j'ai fait avec Chati Piti, j'ai mis juste quelques mots là-dedans, et là c'était au moment où elle était sous la licence, juste venait de sortir, donc tout le monde... Donc je l'avais déjà fait, je pense que ça a aussi un rôle de dirigeant, de montrer, même quand on ne comprend pas, on ose rentrer là-dedans. Oui,
- Speaker #1
de monter les mythes aussi. Oui,
- Speaker #0
exactement. Personne ne devrait avoir peur pour ça. et que l'apprentissage fait partie du quotidien de tout le monde, personne n'a un XMT, moi non plus, et au travers d'une meilleure compréhension, jamais complète, là vraiment je ne vais jamais tout comprendre là, ça c'est très clair, mais aussi comprendre ce que joue le humain. Et ça c'est important, et de pouvoir créer ce genre d'espace aussi dans notre... vie quotidienne, dans la façon dans laquelle on aborde le travail, justement pour voir la créativité humaine, l'empathie humaine, d'avoir les liens. Oui, c'est hyper important. On doit avoir les deux. On doit comprendre le rôle d'IA pour pouvoir bien mettre en avant aussi où ça reste humain.
- Speaker #1
J'aimerais profiter du temps qu'on a ensemble, vu que je sens que tu as beaucoup de vision. J'aimerais te faire parler de la pharma de demain. Et parce que tu es quelqu'un qui n'a pas peur de se réinventer, j'aimerais que tu me dises, c'est quoi la pharma dans 10 ans ?
- Speaker #0
La pharma dans 10 ans, on va encore développer et mettre en discussion des patients de médicaments qui vont être inventés partout et nulle part. Il y a 30 ans, c'était dans les labos et maintenant, c'est aussi beaucoup dans les petites bibliothèques et dans les académias. C'était toujours un peu le cas, mais quand même. La dispersité d'origine et découverte, ça va être bien plus grand. Beaucoup d'IA aussi, beaucoup sur la tech. Mais pas que. Je pense que d'ici dix ans, tous les patients, tous les hôpitaux, tous les systèmes de soins vont être complètement digitalisés. Je ne sais pas, dix ans, quinze ans ou cinq ans, on ne sait pas exactement. Donc, ce qu'on sait que ça va se faire, on ne sait pas avec quelle vitesse. On ne sait pas qui va développer vraiment quoi. On ne sait pas comment ça va être valorisé, comment ça va être payé. Parce que toutes les modalités doivent changer. Donc pour le pharma, pour rester...
- Speaker #1
Ça veut dire quoi digitaliser ? Ça veut dire que les parcours, les flux vont être suivis, tracés, monitorés ?
- Speaker #0
Je pense que ça va dépendre énormément sur le domaine thérapeutique. Par le domaine thérapeutique, il y aura des hôpitaux digitaux complets. Ça existe déjà en Chine. Il y a des hôpitaux digitaux pour quelques maladies. C'est très possible avec des patients qui sont vraiment...
- Speaker #1
Chez eux, ça veut dire ?
- Speaker #0
Les monitorer ? Oui, les monitorer, mais vraiment en interaction presque avec des robots, si tu veux, avec des intelligences artificielles, avec des conseils basés sur des choses qu'ils ont téléchargées, soit qu'ils ont captées par les capteurs, par des autres choses. Il y a beaucoup qui se fait là. Donc, selon le domaine thérapeutique, les maladies, et ça peut être le cas, ça peut être que certainement la diagnose ne va pas comme aujourd'hui, l'accompagnement des patients non plus, Pour deux raisons, les patients veulent aussi, tout le monde va grandir de plus en plus avec des technologies qui vont être demandeurs aussi dans leur santé, mais aussi on ne va pas avoir suffisamment de médecins, avec tous les efforts qu'on a, on ne va pas avoir suffisamment de médecins, ni d'infirmières, donc on a besoin de ça aussi.
- Speaker #1
Et ils ne vont pas servir aussi à la même chose ?
- Speaker #0
Donc le digital va jouer un rôle, mais je pense... Et là, c'est peut-être encore plus loin, et ce n'est pas encore du labo, j'y reviens après, mais à un moment donné, les patients, quand ils vont aller aux toilettes, ils vont avoir des capteurs qui vont sentir des choses, qui vont télécharger des données, ou la haleine au travers d'un miroir, ou un brosse-anon, je ne sais pas trop quoi. Il y a des technologies qui vont être dans nos vies quotidiennes, qui vont être partout, qui à un moment donné ne vont plus être chères, donc qui vont être partout, qui vont capter tellement de choses sur notre santé, au niveau prévention, on va faire. énormément de choses. Au niveau de traitement, ça va être bien plus individualisé, ça va être vraiment personnalisé et ça va être plus dans les mains des patients. Ça, c'est vraiment futuristique. Ça, je sais bien. Pour y arriver, les labos doivent prendre des responsabilités aussi. Je veux dire, si on se projette dans un futur comme ça, même si ça, c'est très lointain, je sais bien. Mais aussi, une vision qui porte très lointain a besoin d'un premier pas. Donc, qu'est-ce que pour nous,
- Speaker #1
ça aide aussi à comprendre des virages.
- Speaker #0
Exactement. Qu'est-ce que, dans l'actualité d'aujourd'hui, dans les patients qu'on traite aujourd'hui, c'est quoi les services qu'on peut donner qui s'inscrivent dans un tel virage ? Et ça, on peut faire. Et d'ici 10 ans, j'espère que les laboratoires vont être reconnus comme des partenaires dans ce virage qui livre valeur au-delà de leurs médicaments, qui est reconnu par les parties prenantes. Parce que je pense que la connaissance des laboratoires est nécessaire aussi, parce qu'on a un prisme unique, comme les médecins ont un prisme unique, les patients, les payeurs, tous les policy makers, tous les partenaires dans ces systèmes de santé, mais aussi les laboratoires. Donc d'ici 10 ans, j'espère qu'on va être perçus comme des partenaires dans ce virage, comme un parti qui peut créer de la valeur au-delà de ce qui est peut-être pensé, assumé aujourd'hui.
- Speaker #1
Oui, au-delà du coût d'un médicament. Oui,
- Speaker #0
au-delà de ce coût de ce médicament, ça s'arrête là. Les systèmes de la santé doivent changer de toute façon vers un système beaucoup plus porté par la valeur et valorisation sur les valeurs. Quand on a un paiement par acte...
- Speaker #1
La valeur pour la société ou pour le patient ?
- Speaker #0
Pour le patient ou les deux. À un moment donné aussi, pour les deux. Je ne pense pas sur la part de la recherche, mais dans un monde idéal, effectivement. Pour l'économie,
- Speaker #1
oui.
- Speaker #0
Ça, c'est un virage énorme qu'on ne se fait pas d'un jour au lendemain, pas l'après-lendemain non plus. Mais quand même, on doit jouer un rôle là-dedans. Parce qu'on va livrer une partie intégrale de valeur. Le médicament va rester une partie intégrale. Donc, on a un rôle de jeu émulant.
- Speaker #1
Oui, mais après, ce que je trouve fascinant, c'est de se dire dans 10 ans, ça veut dire que tous les médicaments d'aujourd'hui auront perdu leur brevet. Donc, ça veut dire qu'il faudra se baser sur d'autres innovations. On voit la tendance de l'accueil de l'innovation et du coup, on dit OK.
- Speaker #0
D'où on a parlé de Takaï d'avant, le fait qu'on développe tous les médicaments qu'ils ont maintenant dans leur phase 3 et donc plus précoce avec un accompagnement digital adapté. C'est une... réponse. Est-ce que ce sera la réponse ? Encore une fois, on ne sait pas. Au moins, on ose. C'est un parti pris. Et on doit avoir un parti pris pour finalement pouvoir contribuer à cet objectif.
- Speaker #1
C'est quoi qui bloque, pour l'instant, quand tu dis de montrer sa valeur à une sociétale ou la valeur pour le patient ? C'est quoi ? Ça bloque, c'est comme ça.
- Speaker #0
de temps en temps c'est plus difficile de se créer un nouveau système de santé sur une feuille blanche de créer vraiment de zéro on voit des pays qui avancent bien plus vite parce qu'il y a un variant c'est un peu dur à dire mais c'est un peu ça en France depuis très longtemps on avait beaucoup on a un système qui était qui a quand même fait sa preuve dans une époque où c'était vraiment basé sur les hôpitaux c'était vraiment basé sur les traitements c'était précoce et maintenant C'est un système qui était désigné pour une époque qui n'est plus le nôtre aujourd'hui. Donc, de faire évoluer un système...
- Speaker #1
C'est la réalité.
- Speaker #0
...et le financement est tout autour d'un système qui est vraiment bien incarné, ça, c'est difficile. Oui. Ça, donc là, il faut du courage politique. Ça, c'est même pas un laboratoire. Ça, c'est du courage politique. Mais pas que. Non, non. Avec les parties prenantes, aussi avec des médecins, avec le PR, avec tout le monde. pour réimaginer comment ça pourrait se développer et ne pas oser de piloter entre-temps. Parce que de le faire d'un jour au lendemain, je pense que c'est trop grand.
- Speaker #1
Tu veux dire faire rétro-pédaler, conduire à l'année à l'année ?
- Speaker #0
Oui, par exemple, pourquoi pas, dans un territoire, changer les modes de financement. Dans un territoire, changer la façon dans laquelle on accompagne les patients. Vraiment essayer et apprendre. Beaucoup essayer. Beaucoup essayer. Est-ce qu'on peut donner, dans quelques domaines thérapeutiques, on peut demander plus aux patients de prendre charge de leur maladie ? Je ne sais pas. Est-ce que dans un territoire spécifique, ce ne sera plus possible ? Est-ce qu'il y a des aires médicaux qui nécessitent déjà encore plus qu'aujourd'hui, parce que je sais qu'il y a déjà plein d'initiatives, encore plus aujourd'hui de piloter sur les différences identifiques ? C'est plutôt un appel pour du courage, pour avoir des pilotages, des essais bien spécifiques. après, bouger plus profondément des systèmes.
- Speaker #1
Ce qui est intéressant dans ce que tu racontes, c'est qu'au final, ça serait passé dans un monde où on regarde les petits points d'achoppement en permanence à se dire, en fait, tout le monde est quasi content quand il contribue à faire du changement, à tester, à participer. Donc, en fait, c'est aussi beaucoup, personnellement, du lâcher prise. Oui,
- Speaker #0
et peut-être...
- Speaker #1
Pour oublier,
- Speaker #0
en fait,
- Speaker #1
c'est oublier.
- Speaker #0
Oublier ce qui est, de regarder en avant et de regarder aussi, même si ce serait possible déjà dans des autres pays ou des autres mondes, et d'être inspirée pour ça. Oui,
- Speaker #1
parce qu'il y a beaucoup de choses qui existent déjà dans plein d'endroits, même si on a tendance à dire que la France a le meilleur système de santé du monde.
- Speaker #0
Voilà, un système bien incarné, bien implementé, qui a livré énormément de valeurs. mais qui est plus adaptée aux besoins aujourd'hui, à faire intégrer toutes les nouvelles innovations. Là, je ne parle pas que des médicaments, toutes les innovations numériques au sens large, qui n'arrivent pas avec les populations à traiter.
- Speaker #1
Qui n'est pas adaptée à la population et aux besoins.
- Speaker #0
Qui n'est pas désignée aussi de faire vraiment la prévention. Je sais que tout le monde en parle, mais les systèmes n'étaient pas conçus avec ça comme objectif clé. On ne peut pas mettre ça de côté non plus. Oui, oui. Merci.
- Speaker #1
J'ai bien fait de te lancer là-dessus. Et du coup, une petite... En tout cas, moi, je suis très contente de cette réponse parce que je pense que ça nous aide à réfléchir et à se... Décrisper ? Oui, à lâcher prise, à essayer de... de comprendre qu'il y a des combats. Enfin, voilà, de comprendre quels combats sont à mener, peut-être. D'accord. Quel conseil tu aurais envie de donner aux gens, à tes équipes, je ne sais pas, de tous les âges ?
- Speaker #0
Oser, n'aie pas peur, on doit apprendre. Si on n'avance pas, si on n'apprend pas, on perd dès le départ. Mais au lieu de partir par le mot perdre, qui est un mot négatif, très souvent dans mon parcours, quand j'ai changé de métier ou changé de pays, et ce n'était pas toujours complètement compris, Par exemple, quand j'étais en international marketing, après j'étais des aides, ils m'ont dit « hier, chez comment, c'était trois pas en arrière, pourquoi tu fais ça ? » Ou quand j'ai pris une poste DRH, j'ai dit « DRH, on ne comprend pas trop. »
- Speaker #1
Tu t'arrêtes ta carrière de business.
- Speaker #0
Tu coupes complètement. Tu renonces. C'est presque de choisir autre chose, c'était presque effectivement rénoncer quelque chose. Or, c'est jamais. Et en plus, c'est pas très risqué. Très souvent, les gens... « Tu oses ? Oh là là ! » Je n'ai pas vu les risques. J'ai toujours adoré le rôle que j'ai eu. J'ai vraiment adoré tous les postes que j'ai pu avoir tout au long de mon carrière. Donc, le pire qui peut arriver, que je n'arrive pas à avoir des résultats que je voulais ou que je n'étais pas contente dans le rôle, autant revenir à une de ces cinq que j'ai déjà eues à l'avant que j'adore. Je ne vois vraiment pas les risques. Au moins, je sais que ce piste n'était pas pour là. et je suis plus calme avec. Parce qu'autrement, cette question m'aura toujours bugué. Et si jamais j'ai fait ça ? Maintenant, j'ai la réponse. Et sachant que j'ai tellement de pistes que je peux refaire et qui me feront grand plaisir, je ne vois pas le risque. Donc ça, je vois très souvent encore aussi soit des jeunes qui disent « je dois me focaliser sur mon parcours » . Ben non. Le parcours, c'est l'échange en fait. Ça change. Et n'aie pas peur de ça.
- Speaker #1
C'est ce qui fait ta force aujourd'hui,
- Speaker #0
en plus. Oui, c'était surprenant quand j'ai commencé. Et maintenant, c'est ma force. Et ça, au-delà du fait que ça est devenu ma force actuelle, je trouve, au moins, je m'y retrouve bien dedans. Ça montre que de suivre son propre parcours, ça vaut le coup. Même si tout le monde dit, c'est trop risqué, pourquoi tu fais ça ? Ce n'est pas important que le reste le comprend. Tu dois toujours trouver... des défis, des challenges, des rôles qui sont en alignement avec ce que tu souhaites apporter, ce que tu souhaites apprendre, avec des valeurs qui sont propres à toi. Et ça, c'est le plus important. Le reste va se régler. Le reste vraiment va se régler.
- Speaker #1
Merci, Niquel. Tout va bien se passer, on vous rassure. Bien,
- Speaker #0
Mathieu.
- Speaker #1
Merci, Niquel, de nous illustrer qu'on peut naviguer avec sérénité dans la complexité de notre époque. Je trouve des vraies clés et de nous expliquer que c'est un monde qui est complexe, c'est un monde qui est en perpétuelle évolution, mais que, justement, c'est ce qui le rend fascinant aussi.
- Speaker #0
Merci de m'avoir invité.
- Speaker #1
Merci à toi. Si les gens ont envie de, je ne sais pas, t'expliquer, te raconter un peu quelque chose, où est-ce que tu voudrais les rediriger ?
- Speaker #0
Ils peuvent vous contacter sur LinkedIn. LinkedIn, ça marche. Ça, c'est le plus difficile, je pense.
- Speaker #1
Merci beaucoup. À bientôt.
- Speaker #0
Avec plaisir. À bientôt.
- Speaker #1
Un grand merci à vous d'avoir écouté jusqu'au bout cet épisode et merci d'être toujours plus nombreux à suivre PharmaMinds. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager autour de vous. Pour ne pas louper la sortie des prochains épisodes, rendez-vous sur les réseaux sociaux. À très bientôt.