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De la terre à l'assiette - tous artisans du bien manger !

E24 - Maxence Arlettaz : La passion du métier de restaurateur

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23min |31/10/2025
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E24 - Maxence Arlettaz : La passion du métier de restaurateur

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23min |31/10/2025
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Description

Maxence Arlettaz, chef passionné et fondateur du restaurant P’tit Bon à Paris, incarne une nouvelle approche de la cuisine.

Avec sa compagne Camille, il propose une expérience culinaire où chaque plat est une rencontre avec les producteurs locaux et un hommage à la saisonnalité. 

À travers une cuisine ouverte et un espace chaleureux, Maxence invite ses convives à découvrir la magie des produits frais, tout en mettant en lumière les savoir-faire des artisans.

Acteur engagé d’une nouvelle génération de restaurateurs, il valorise les circuits courts, le travail bien fait, et milite pour une restauration à visage humain, où le client a aussi un rôle à jouer !


Le Collège Culinaire de France est une association fondée en 2011 à l'initiative de quinze grands chefs restaurateurs à l'instar d'Alain Ducasse, Joël Robuchon, Yannick Alléno, Paul Bocuse, Alain Dutournier, Gilles Goujon, Michel Guérard, Marc Haeberlin, Régis Marcon, Thierry Marx, Gérald Passedat, Laurent Petit, Anne-Sophie Pic, Guy Savoy et Pierre Troisgros. Le Collège Culinaire de France est la seule association, à ce jour, initiée par le plus grand rassemblement de chefs français reconnus et incontestés, qui s’emploie, concrètement, sur le terrain, à relier des Producteurs et Artisans de Qualité avec des Restaurants de Qualité de toutes catégories. Elle rassemble ceux qui œuvrent pour une vision d’avenir du métier, et fédère tous ceux qui s’engagent sur des synergies de valeurs et de pratiques partagées.


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Crédits

En cuisine :

Un foodcast mitonnée aux petits oignons par Suniwan

Illustration servie par Hugo Girard

Un épisode enregistré au Mojo (17éme arrondissement de Paris), lieu vivant et chaleureux.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le podcast de La Terre à l'Assiette. Aujourd'hui, nous recevons Maxence Arleta. Maxence est le chef et co-gérant du restaurant Petit Bon, situé 113 rue du Faubourg Poissonnière, dans le 9e arrondissement de Paris. Né en novembre 2000, il a cofondé l'établissement en juillet 2024 avec Camille Spital, apportant une touche moderne à la cuisine française traditionnelle. Admis au Collège Culinaire de France dès le mois de décembre 2024, c'est à une jeune pousse dont nous allons avoir affaire. Mais ne nous y trompons pas, son expérience au Mojo en fait un artisan militant de la qualité déjà éprouvé et aguerri. Nous rencontrons aujourd'hui une des nouvelles générations de l'avenir du Collège Culinaire de France. Une émission présentée par Christian Rogubit. Cher Maxence, un plaisir de te voir ici dans ce podcast. Comment conçois-tu ton métier ? Quelles sont tes convictions ? Et à partir de quelle identité tu te situes ?

  • Speaker #1

    Déjà, ce métier, je le pratique vraiment par passion. Ça a été complètement naturel, le fait que je m'oriente vers la restauration via la famille que j'ai et un petit peu l'enfance que j'ai eue. donc on peut Mon père a un restaurant, ma mère travaillait en salle également. À Paris ? Non, non, mon père et ma mère sont venus sur Paris pour faire leurs armes. Et après, mon père a ouvert un restaurant à côté d'Orléans et ma mère sur tour. Toute la famille tourne autour de ça. Donc, évidemment, bien manger dès le plus jeune âge, apprécier les bons produits, le goût juste de tout ça. Très enrichissant et du coup, naturellement, je me suis dirigé vers ce métier de cuisinier.

  • Speaker #0

    Tu as fait une école ?

  • Speaker #1

    J'ai fait 4 ans d'études à partir de mes 14 ans, donc à Tours, au CFA de Tours, donc un CAP et un brevet professionnel, où j'ai exercé au restaurant La Boulée à Hatté-sur-Cher, donc en Indre-et-Loire. Et à l'âge de mes 18 ans, j'ai voulu arriver sur Paris. Donc je suis arrivé en tant que commis de cuisine tout innocent dans les cuisines du Taïwan. Donc là où je suis resté.

  • Speaker #0

    L'établissement en fond.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Beaucoup de pression au début parce que Paris, on ne connaît pas. On s'imagine beaucoup de choses. Mais au final, tout s'est très bien passé, très bien empilé. Et après le Taïwan, j'ai eu la chance de pouvoir me lancer à 21 ans en tant que sous-chef ici au Mojo.

  • Speaker #0

    Donc c'est à partir de tes 21 ans que tu es venu au Mojo.

  • Speaker #1

    Exactement. On a fait l'ouverture du Mojo avec Baptiste Gournay à ce moment-là. et Il m'a fait confiance comme m'a fait confiance Arnaud. Et tout s'est plutôt très bien passé. Donc, on a continué de mettre en avant les bons produits. Nous sommes rentrés dans le collège culinaire aussi par la suite avec le Mojo. Et j'ai voulu continuer ça dans le restaurant qu'on a fondé avec Camille il y a six mois maintenant.

  • Speaker #0

    C'est quoi ta conception d'un restaurant ?

  • Speaker #1

    Alors, le partage, je pense que c'est déjà le plus important dans notre métier. C'est de savoir transmettre notre passion. pour ma part en cuisine et pour la part de Camille en salle. Donc c'est vraiment ce qu'on a envie de faire transpirer dans notre restaurant, c'est vraiment le partage, la générosité, montrer aux gens notre savoir-faire et qu'ils le dégustent, qu'ils le goûtent, qu'ils le boivent également avec Camille en salle. Donc c'est de la bonne cuisine, des bons produits, de la saisonnalité, des portions généreuses parce que je pense que tout le monde est un peu frustré d'en avoir peu dans l'assiette. Et voilà, c'est vraiment un peu ce qu'on aime faire.

  • Speaker #0

    Je vais te le dire à l'inverse. Qu'est-ce qui n'est pas un restaurant et qui s'appelle restaurant malgré tout ?

  • Speaker #1

    Moi, pour ma part, ce qui me fait un petit peu peur, c'est les grandes cartes.

  • Speaker #0

    À partir du moment où il y a des grandes cartes ?

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est le premier marqueur. Parce que ça serait dommage de juger un restaurant par rapport à sa devanture, par rapport à tout ça. Donc moi, je regarde en premier la carte. D'accord.

  • Speaker #0

    Que signifie une grande carte pour toi ?

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est peu de produits frais, peu de goût. Il doit y avoir des très bons restaurants avec des grandes cartes. mais la plupart pour mon expérience, ne représente pas ça. Puis un petit peu se perdre dans tout ce qu'on a envie de tromper.

  • Speaker #0

    Ce que tu viens de dire est quelque chose, je crois, de très important parce qu'on n'a pas conscience de ça quand on est grand public. On voit une grande carte, j'ai beaucoup de choix.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est un côté positif pour beaucoup de gens.

  • Speaker #0

    L'important, c'est de connaître le métier. Plus t'as de choix, moins t'as de produits frais, par définition. C'est ça. C'est d'interpeller un questionnement pour se dire qu'est-ce que ça veut dire. Alors évidemment, J'ai une carte avec moins de choix. J'ai moins de choix, c'est un peu embêtant. Ça nous arrive. Qu'est-ce que tu veux exactement quand tu rentres dans un restaurant ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Moi, avant tout, c'est de la qualité. Je sais par mon métier, par la personne que je suis et par la personne qu'est Camille également, quand on voit une trop grosse carte... On s'imagine par rapport à ce qu'on fait au quotidien que ce n'est pas possible de pouvoir recevoir tout frais le matin, d'avoir le temps. Ce n'est pas possible. Ou alors, il y a 50 cuisiniers derrière et dans ce cas,

  • Speaker #0

    la peau. Bien sûr.

  • Speaker #1

    Je pense que la majorité des restaurants ne sont pas comme ça.

  • Speaker #0

    Avec Camille, vous avez ouvert un restaurant, ce qui est très jeune pour ouvrir un restaurant. C'est ça. Que ça comporte, ce n'est pas simplement être sous-chef ou chef dans un restaurant, c'est être entrepreneur.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Donc vous avez choisi véritablement d'engager vos énergies, vos économies ou vos emprunts.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Indépendamment de l'amour de ce métier, cette passion, c'est encore autre chose. C'est-à-dire, c'est une casquette d'entrepreneur.

  • Speaker #1

    Tout à fait. On a appris énormément, vraiment de A à Z. On a appris comment développer un projet, comment le faire rêver et faire rêver les entrepreneurs.

  • Speaker #0

    On a appris énormément par quel moyen.

  • Speaker #1

    Déjà, on est très bien entourés, Camille et moi, par nos familles. Camille, par ses parents qui travaillent dans l'import-export. Donc tout ce qui est un petit peu juridique, financier, sont plus calés là-dessus et nous ont beaucoup, beaucoup orientés. Et moi, ma famille, par rapport à leur connaissance de monter un restaurant, de qu'est-ce qu'il faut faire ou ne pas faire, les étapes. Tout ça, vraiment, on a vu tout autre chose que notre métier qu'on faisait au quotidien. mais c'est quelque chose qui a été très enrichissant et aujourd'hui, on sait le faire on est content de l'avoir appris on a fait des erreurs on en fera encore mais c'est ce qui fait que chaque étape est belle à découvrir, qu'elle soit positive ou pas, c'est très enrichissant

  • Speaker #0

    Donc il y a une vraie transmission

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est ça,

  • Speaker #0

    tout à fait il y a une vraie transmission Tu parles que ce soit avec tes parents tes beaux-parents, que ce soit au Mojo, ici C'est ça Tu parles de transmission.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Il faut savoir écouter les gens qui nous conseillent au quotidien. Chaque chose est bonne à prendre. Donc, on a su le faire. On y arrive. Donc oui, la transmission, c'est quelque chose qui nous habite. Et on aimerait aussi être ces personnes qui transmettent par la suite.

  • Speaker #0

    Ça demande du temps ?

  • Speaker #1

    Énormément.

  • Speaker #0

    Mais alors là, tu es complètement anachronique par rapport à la situation et à la société d'aujourd'hui. On veut tout, tout de suite, rapidement et on sait.

  • Speaker #1

    C'est ça, je suis dans ce schéma-là.

  • Speaker #0

    Tu n'es pas du tout dans la société d'aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Non, mais des fois, c'est pas mal de sortir un petit peu de tout ça. Et j'ai voulu me faire confiance. J'ai voulu faire confiance avec la personne avec qui je suis, parce que Camille et moi formons un couple. C'est aussi un projet de vie. C'est des épreuves au quotidien. Mais en fait, c'est ce qui nous a vraiment poussé à faire tout ça. On savait qu'on était deux directement. On avait deux fois plus d'expérience, du coup chacun de son côté. Camille est très professionnelle car elle est également du métier de la salle. Et en fait, on était tous les deux des personnes de la restauration, ce qui a rassuré, on va dire, un petit peu tout le monde.

  • Speaker #0

    Et pour avoir dîné dans ton restaurant, je dois dire que c'est très, très professionnel. Et c'est vraiment très agréable. Vous avez réussi quelque chose vraiment de très fort. Je vais te proposer de te prêter à une petite interview. On a baptisé Toc Toc qui est là.

  • Speaker #1

    Toc toc,

  • Speaker #0

    qui est là ? Tu vas voir, c'est très simple. C'est un peu le style, tu sais, portrait chinois.

  • Speaker #1

    Ok, très bien.

  • Speaker #0

    Tu serais un animal ?

  • Speaker #1

    Je serais un chien.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Parce que j'aime beaucoup les chiens. Au quotidien, Camille et moi en avons un.

  • Speaker #0

    Félicité.

  • Speaker #1

    Félicité, amour, gratuité.

  • Speaker #0

    Tu serais une ville ?

  • Speaker #1

    Je serais Tour, par simple nature. J'ai beaucoup été à Tours.

  • Speaker #0

    C'est une ville qui te plaît ?

  • Speaker #1

    Ça me plaît, je viens de là-bas. C'est un petit peu chauvin de dire ça, mais ça me tient à cœur.

  • Speaker #0

    Ça veut dire qu'un jour, tu ouvriras peut-être un restaurant à Tours ? Qui sait ? Qui sait ? Tu serais une saison ?

  • Speaker #1

    Je serais le printemps, parce que tout redémarre.

  • Speaker #0

    Tout redémarre. C'est ça. Tout relier.

  • Speaker #1

    Voilà, je trouve.

  • Speaker #0

    Si tu avais à choisir un des cinq sens ?

  • Speaker #1

    Le goût. Évidemment. C'est ce qui me suit toute la journée.

  • Speaker #0

    Maintenant, quand on parle de restauration, moi, ce qui m'étonne, c'est que justement, on en a un petit peu parlé tout à l'heure, on ne définit pas vraiment ce que c'est que la restauration. Et c'est quelque chose d'ailleurs qui est en cours. On en parle beaucoup de définir vraiment qu'est ce qu'un restaurant ? Parce qu'un restaurant, c'est d'abord un endroit où on se restaure.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est avant tout quelque chose d'essentiel.

  • Speaker #0

    Et on se restaure sur... Dans toutes les dimensions.

  • Speaker #1

    Ah bah oui, surtout là, dans cette belle ville de Paris, on a vraiment de quoi faire avec n'importe quel pays.

  • Speaker #0

    C'est d'abord un lieu.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Et quand on rentre dans ton restaurant, c'est vrai qu'il vous ressemble.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est ce que vous avez voulu faire. Exactement. On a voulu que ce soit convivial, petit, dont le nom Petit Bon. Car un petit endroit où on mange de bonnes choses, parce que du coup, c'est aussi l'élément essentiel d'un restaurant, c'est de manger de bonnes choses. Voilà. C'est vrai que quand on rentre dans le restaurant, on voit le bar directement avec des beaux digestifs, on voit la cuisine ouverte.

  • Speaker #0

    La cuisine ouverte comme au Mojo, pareil.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'était vraiment un des critères principaux quand on était en train de chercher notre futur lieu. Cuisine ouverte, je me voyais mal retourner dans une cuisine en sous-sol ou à l'étage sans pouvoir voir même nos clients.

  • Speaker #0

    La cuisine ouverte, c'est quelque chose d'essentiel parce qu'en fait, tu n'es pas isolé. Tu es en communication avec le reste de la salle, avec les convives. Tu ressens aussi.

  • Speaker #1

    Je vois tout.

  • Speaker #0

    Je vois tout et c'est très intéressant. Alors que le cuisinier qui est enfermé dans sa cuisine, on envoie les plats, mais on n'a pas forcément la pulsation.

  • Speaker #1

    Le service est rythmé par les bons qu'on reçoit et c'est peu naturel par rapport à une cuisine ouverte où on voit la personne arriver, on peut lui dire bonjour.

  • Speaker #0

    Ça a aussi un autre avantage. C'est pour le convive, Enfin, le fait de... consciemment ou non, voir la manière dont se conçoit les choses et dont le cuisinier agit dans sa cuisine.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Avant tout, c'est un vrai gage de qualité d'être en totale transparence sur ce que l'on produit, comment on dresse. Pour le client, je pense que c'était aussi très intéressant de voir le temps que ça peut prendre à dresser une assiette, de voir le cuisinier se démener pour sortir dans les temps avec une bonne cuisson, que ce soit au Petit Bon ou dans d'autres restaurants en cuisine ouverte. Ça nous permet aussi, nous, cuisiniers, de travailler en propreté, dans le silence et avec le sourire, parce que c'est aussi important.

  • Speaker #0

    C'est très important parce qu'on interpelle souvent ça au niveau des artisans militants de la qualité. C'est que pour véritablement faire un travail de passion, c'est toute une chaîne, comme on le dit. De la terre à l'assiette, c'est le nom du podcast. Mais cette chaîne, elle va vraiment de la terre à l'assiette. C'est-à-dire que... Elle inclut les producteurs,

  • Speaker #1

    bien évidemment. Grâce à eux qu'on peut faire tant de choses.

  • Speaker #0

    Grâce à eux que vous interprétez, qui déterminent aussi la carte, quelque part. Si vraiment on veut être en lien avec la saison. La salle est fondamentale parce que la salle est un échange aussi qui raconte quelque part l'histoire de la cuisine. Mais, et ça on n'en parle pas assez souvent, et ça fait partie des combats des artisans militants de la qualité. Le client a une responsabilité.

  • Speaker #1

    Il est aussi acteur autant que nous.

  • Speaker #0

    Il doit être acteur et il doit être client de qualité, si on veut un restaurant de qualité. Il ne peut pas simplement arriver, sinon il n'apprécie pas, il ne sait pas ce qu'il mange véritablement, etc. Donc cette connaissance réciproque peut faire du restaurant un lieu nouveau, moderne et d'avenir.

  • Speaker #1

    Tout à fait, et on y est de plus en plus. Les clients ont vraiment appris à manger saisonnier. des bons produits, des produits frais, de bien sourcer. Les clients s'y intéressent, de plus en plus nous demandent, aiment voir sur notre publication Instagram que nous sommes allés voir nos producteurs, nos vignerons, tout ça. Donc oui, aujourd'hui, c'est un vrai moteur.

  • Speaker #0

    Il y a un vrai échange.

  • Speaker #1

    Et c'est ça qui est très intéressant. Et c'est aussi intéressant de le faire découvrir à certaines personnes qui le sont moins. Donc ça, c'est encore un travail à faire. Et il y aura toujours des personnes un peu moins... tout le temps. dans un premier temps, mais c'est à nous et à tous les...

  • Speaker #0

    C'est un vrai travail de culture, un vrai travail même, on va dire, politique, au sens premier du terme, pas politicien, politique, parce que, en fait, quand on y réfléchit un peu, où est-ce qu'on a des endroits communs où on se restaure ? Dans la société aujourd'hui ? Derrière ton ordinateur ? En étant en Zoom ou en étant sur les sites ?

  • Speaker #1

    Non, c'est un partage visuel, mais qui n'est pas communiqué.

  • Speaker #0

    Voilà,

  • Speaker #1

    exactement.

  • Speaker #0

    Donc là où on est connecté, on n'est pas forcément relié.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Le restaurant est un lieu, un lien, un lieu de lien. Tout à fait. Et c'est là où il y a un enjeu, surtout la génération comme la tienne qui arrive. On sent que tu es habité par le fait de faire une bonne cuisine, mais on sent qu'il y a autre chose derrière.

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'on a vu un métier qui a changé. Les jeunes d'aujourd'hui, je n'ai pas envie de parler en leur nom, mais je parle en ma personne. Je pense qu'on est habité par... Aujourd'hui, on peut parler facilement de nos producteurs. On peut faire une story avec nos beaux arrivages. Et en fait, tous les clients aiment nous suivre maintenant par ce biais-là. Et ça fait que la communication est facile, l'apprentissage est facile. Et derrière, le client retrouve ce qu'il a vu. Et je pense que c'est aussi important d'être dans la continuité de ce qu'on a envie de dégager.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'en fait, quelque part, tu dis... On se crée sa propre clientèle.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça. C'est ça qui est beau quand on ouvre un restaurant, et peut-être qu'on le voit avec Camille, de revoir les têtes qui étaient satisfaites le mois dernier, de voir que le fait de changer la carte tous les mois, ça plaît énormément, parce que les gens n'ont jamais la même chose à manger. Du coup, ça crée aussi cette envie de revenir. Donc oui, se faire sa clientèle quand on vient d'ouvrir un restaurant, c'est quelque chose d'obligatoire, car c'est cette clientèle qui nous fait tourner.

  • Speaker #0

    Mais alors... L'autre question qui se pose quand tu démarres un restaurant comme vous l'avez fait avec Camille, si ça évolue, si vous grandissez en volume, en chiffre d'affaires, d'abord le restaurant il est petit.

  • Speaker #1

    Oui, on a ce plafond de verre.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez rester que tous les deux ?

  • Speaker #1

    Non, c'est quelque chose qu'on a fait depuis l'ouverture, ça fait six mois maintenant. On va recruter. Après, comment recruter ? Comment réussir à recruter des personnes qui ont la même mentalité que nous ? Comment la faire découvrir pour les personnes qui ne l'ont pas ? Ça, c'est encore un nouveau défi qu'on va devoir développer. Et c'est quelque chose de très intéressant. Tellement de choses à faire. Recruter, je pense que ça va être quelque chose de totalement indispensable.

  • Speaker #0

    Je crois que c'est important, non pas d'anticiper, mais d'être dans toutes ces réflexions pour pouvoir continuer d'évoluer. Alors, on va passer à une deuxième chronique. Fromage ou dessert ?

  • Speaker #1

    C'est fromage ou dessert ?

  • Speaker #0

    Alors tu réponds le plus rapidement possible, c'est juste des alternatives. Tu es sur le temps court ou sur le temps long ?

  • Speaker #1

    Le temps long, plus facile de construire les choses.

  • Speaker #0

    Mais plus difficile peut-être d'avancer sans avoir forcément tout de suite un résultat, non ?

  • Speaker #1

    Oui, mais il faut que ce soit difficile pour y arriver.

  • Speaker #0

    Voilà, bien sûr, c'est ce qui crée la valeur. Tu es plutôt logique ou émotion ?

  • Speaker #1

    Tu peux me le reprocher, mais plutôt logique.

  • Speaker #0

    D'accord. Tu es plutôt compétition ou coopération ?

  • Speaker #1

    Coopération.

  • Speaker #0

    Ce que tu fais avec les producteurs, avec les clients.

  • Speaker #1

    Les clients et Camille.

  • Speaker #0

    Vie personnelle ou vie professionnelle ?

  • Speaker #1

    Très entremêlée. J'aime les deux énormément et on a envie de profiter des deux.

  • Speaker #0

    Et si on avait simplement d'un coup de baguette magique à renaître dans le passé ou dans le futur ?

  • Speaker #1

    Dans le futur. Le passé, c'est passé.

  • Speaker #0

    Et pour terminer, dans le restaurant, on dit que c'est un lieu de... de rencontres, de convivialités, d'échanges. Tu fais aussi un certain nombre d'événements gastronomiques, notamment le dîner en croûte que tu as développé en janvier, je crois.

  • Speaker #1

    Exactement, en collaboration avec Pâté en croûte France sur Instagram.

  • Speaker #0

    Alors raconte-nous comment tu as fait ça.

  • Speaker #1

    Déjà, l'identité du restaurant, c'est le pâté en croûte. Les gens viennent un petit peu pour ça aujourd'hui. On change la farce de temps en temps. On a trouvé assez malin de faire une soirée autour de ça. On fait intervenir une autre restauratrice ou artisan spécialisé dans le pâté en croûte pour faire un repas autour de ça. Donc en général, on a les deux pâtés en croûte, un du petit bon et un de l'intervenant. Une petite assiette de fromage et après le dessert varie. Mais là, sur les deux éditions qu'on a déjà faites, ça a été le gros chou craquelin, le dessert un peu signature du restaurant également. Donc c'est un menu assez convivial. Tout le monde vient pour la même chose, donc ça crée des échanges. C'est très sympa.

  • Speaker #0

    Des échanges entre clients ?

  • Speaker #1

    Oui. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça qui est intéressant. C'est vraiment un lieu de convivialité. Et cette idée d'événement, ça vous est venu comment ?

  • Speaker #1

    De base, ça vient de Julien qui s'occupe du compte Pâté en croûte France, qui avait envie de faire ça. Mais ça reste une difficulté aujourd'hui de trouver un lieu, trouver quelqu'un qui a le pâté en croûte, qui le fait maison. C'est un autre sujet. Tous les restaurants ne le font pas à la maison. et de trouver quelqu'un qui accepte de bloquer une soirée pour un événement comme ça. Et nous, on a tout de suite été très intéressés par faire ça.

  • Speaker #0

    Dernière petite séquence qu'on appelle la moutarde de Montaunay. La moutarde me montonnait. Qu'est-ce qui t'indigne particulièrement ou t'aurais envie de pousser un coup de gueule ?

  • Speaker #1

    Sans vraiment pousser un coup de gueule, je pense que l'indifférence de certains clients à prendre un peu à la légère notre métier et notre investissement. Ça passe par ne pas annuler une réservation et du coup ne pas venir. Donc il faut aussi se rendre compte que ça laisse une place vide du restaurant. Assez embêtant pour le restaurateur et pour le client potentiel qui aurait pu être à leur place. Après, c'est aussi la transparence de dire quand quelque chose ne va pas pour régler un problème. Nous, on préfère connaître le problème plutôt que le découvrir sur un avis, par exemple, entre autres. On aime résoudre les problèmes. C'est pour ça qu'on fait tout ça. Donc, nous, voir un client repartir avec le sourire et à côté de ça, voir qu'il est mécontent sur Internet, on aurait préféré qu'il reparte avec le sourire en étant content. Donc, faire un geste commercial. ou expliquer tout ça. Et c'est vrai que c'est quelque chose, par rapport au travail que tout ça implique, on est assez touché par ces no-show et ces avis un peu salés et non justifiés.

  • Speaker #0

    Quand on y réfléchit, même si ce n'est pas ça qui t'apporte des solutions, mais c'est assez pathétique de la part des gens qui font ça. Ça dit plusieurs choses. Par exemple, celui qui te sourit en partant et qui écrit sur Internet, c'est quelqu'un qui n'a pas la capacité de te regarder en face pour te dire, même gentiment, ce qui ne va pas. C'est ça. Donc c'est quelqu'un qui est peureux, qui n'est pas courageux, et qui derrière l'anonymat d'un écran, peut dire quantité de choses.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Donc c'est malheureux pour lui ou pour elle.

  • Speaker #1

    Et du coup pour nous derrière.

  • Speaker #0

    Et du coup pour vous, bien sûr.

  • Speaker #1

    Donc au final personne n'est content.

  • Speaker #0

    Mais bien sûr. Et donc ce qui est important, c'est effectivement de tisser, on est toujours au cœur, des relations de qualité. Et le métier passe par ça et est une opportunité aussi, puisque un restaurant, c'est un lieu où peut y avoir une convivialité. Convivialité, en latin, ça veut dire vivre ensemble, convivérer, vivre ensemble. Donc, ce n'est pas si neutre que ça, un restaurant. Non,

  • Speaker #1

    non.

  • Speaker #0

    Ça a une implication aujourd'hui de plus en plus importante.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Je te remercie, Maxence. Merci à toi, Christian. Vraiment, c'était très gentil. Et puis alors, donne-nous peut-être, pour terminer en confidence, une adresse. indépendamment du petit bon qui j'enjoins tous nos auditeurs d'aller faire une visite ça vaut vraiment le coup un restaurant ou un producteur qui te paraît particulièrement significatif pour toi ?

  • Speaker #1

    alors un restaurant je dirais l'Almanach Montmartre un très bon restaurant un peu dans le même esprit que chez nous assez petit le chef un petit peu volant entre la cuisine et la salle des produits frais petites cartes un bon rapport qualité prix parce que c'est aussi quelque chose de fondamental même génération que toi ? Oui, tout à fait, à quelques années près.

  • Speaker #0

    C'est intéressant. C'est intéressant que vous soyez en connexion les uns avec les autres.

  • Speaker #1

    Il faut essayer de se chercher dans ce Paris où énormément de restaurants se battent, entre guillemets. Après, il y a des pépites et on essaie de faire partie de ça et d'en chercher de nouvelles.

  • Speaker #0

    Merci encore, Maxence. Merci à toi, Christophe.

  • Speaker #1

    À très vite. Merci, à très vite. Au revoir.

  • Speaker #0

    Alors, à dans 15 jours pour un prochain épisode. Vous venez de déguster un épisode de La Terre à la Tinte.

  • Speaker #1

    le podcast qui vous donne envie de bien manger.

  • Speaker #0

    Nous espérons que vous avez passé un agréable moment en notre compagnie. Si ce podcast vous a régalé, soutenez-nous en lui donnant un maximum d'étoiles, comme un grand chef, et en vous abonnant. Vous avez envie d'en savoir plus sur les actions du Collège Culinaire de France et sur le mouvement Manger Citoyen ? Suivez-nous sur les réseaux sociaux et sur notre site internet. A très vite pour un prochain épisode. Ah oui, et évidemment, l'édition, elle est pour nous !

Description

Maxence Arlettaz, chef passionné et fondateur du restaurant P’tit Bon à Paris, incarne une nouvelle approche de la cuisine.

Avec sa compagne Camille, il propose une expérience culinaire où chaque plat est une rencontre avec les producteurs locaux et un hommage à la saisonnalité. 

À travers une cuisine ouverte et un espace chaleureux, Maxence invite ses convives à découvrir la magie des produits frais, tout en mettant en lumière les savoir-faire des artisans.

Acteur engagé d’une nouvelle génération de restaurateurs, il valorise les circuits courts, le travail bien fait, et milite pour une restauration à visage humain, où le client a aussi un rôle à jouer !


Le Collège Culinaire de France est une association fondée en 2011 à l'initiative de quinze grands chefs restaurateurs à l'instar d'Alain Ducasse, Joël Robuchon, Yannick Alléno, Paul Bocuse, Alain Dutournier, Gilles Goujon, Michel Guérard, Marc Haeberlin, Régis Marcon, Thierry Marx, Gérald Passedat, Laurent Petit, Anne-Sophie Pic, Guy Savoy et Pierre Troisgros. Le Collège Culinaire de France est la seule association, à ce jour, initiée par le plus grand rassemblement de chefs français reconnus et incontestés, qui s’emploie, concrètement, sur le terrain, à relier des Producteurs et Artisans de Qualité avec des Restaurants de Qualité de toutes catégories. Elle rassemble ceux qui œuvrent pour une vision d’avenir du métier, et fédère tous ceux qui s’engagent sur des synergies de valeurs et de pratiques partagées.


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Crédits

En cuisine :

Un foodcast mitonnée aux petits oignons par Suniwan

Illustration servie par Hugo Girard

Un épisode enregistré au Mojo (17éme arrondissement de Paris), lieu vivant et chaleureux.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le podcast de La Terre à l'Assiette. Aujourd'hui, nous recevons Maxence Arleta. Maxence est le chef et co-gérant du restaurant Petit Bon, situé 113 rue du Faubourg Poissonnière, dans le 9e arrondissement de Paris. Né en novembre 2000, il a cofondé l'établissement en juillet 2024 avec Camille Spital, apportant une touche moderne à la cuisine française traditionnelle. Admis au Collège Culinaire de France dès le mois de décembre 2024, c'est à une jeune pousse dont nous allons avoir affaire. Mais ne nous y trompons pas, son expérience au Mojo en fait un artisan militant de la qualité déjà éprouvé et aguerri. Nous rencontrons aujourd'hui une des nouvelles générations de l'avenir du Collège Culinaire de France. Une émission présentée par Christian Rogubit. Cher Maxence, un plaisir de te voir ici dans ce podcast. Comment conçois-tu ton métier ? Quelles sont tes convictions ? Et à partir de quelle identité tu te situes ?

  • Speaker #1

    Déjà, ce métier, je le pratique vraiment par passion. Ça a été complètement naturel, le fait que je m'oriente vers la restauration via la famille que j'ai et un petit peu l'enfance que j'ai eue. donc on peut Mon père a un restaurant, ma mère travaillait en salle également. À Paris ? Non, non, mon père et ma mère sont venus sur Paris pour faire leurs armes. Et après, mon père a ouvert un restaurant à côté d'Orléans et ma mère sur tour. Toute la famille tourne autour de ça. Donc, évidemment, bien manger dès le plus jeune âge, apprécier les bons produits, le goût juste de tout ça. Très enrichissant et du coup, naturellement, je me suis dirigé vers ce métier de cuisinier.

  • Speaker #0

    Tu as fait une école ?

  • Speaker #1

    J'ai fait 4 ans d'études à partir de mes 14 ans, donc à Tours, au CFA de Tours, donc un CAP et un brevet professionnel, où j'ai exercé au restaurant La Boulée à Hatté-sur-Cher, donc en Indre-et-Loire. Et à l'âge de mes 18 ans, j'ai voulu arriver sur Paris. Donc je suis arrivé en tant que commis de cuisine tout innocent dans les cuisines du Taïwan. Donc là où je suis resté.

  • Speaker #0

    L'établissement en fond.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Beaucoup de pression au début parce que Paris, on ne connaît pas. On s'imagine beaucoup de choses. Mais au final, tout s'est très bien passé, très bien empilé. Et après le Taïwan, j'ai eu la chance de pouvoir me lancer à 21 ans en tant que sous-chef ici au Mojo.

  • Speaker #0

    Donc c'est à partir de tes 21 ans que tu es venu au Mojo.

  • Speaker #1

    Exactement. On a fait l'ouverture du Mojo avec Baptiste Gournay à ce moment-là. et Il m'a fait confiance comme m'a fait confiance Arnaud. Et tout s'est plutôt très bien passé. Donc, on a continué de mettre en avant les bons produits. Nous sommes rentrés dans le collège culinaire aussi par la suite avec le Mojo. Et j'ai voulu continuer ça dans le restaurant qu'on a fondé avec Camille il y a six mois maintenant.

  • Speaker #0

    C'est quoi ta conception d'un restaurant ?

  • Speaker #1

    Alors, le partage, je pense que c'est déjà le plus important dans notre métier. C'est de savoir transmettre notre passion. pour ma part en cuisine et pour la part de Camille en salle. Donc c'est vraiment ce qu'on a envie de faire transpirer dans notre restaurant, c'est vraiment le partage, la générosité, montrer aux gens notre savoir-faire et qu'ils le dégustent, qu'ils le goûtent, qu'ils le boivent également avec Camille en salle. Donc c'est de la bonne cuisine, des bons produits, de la saisonnalité, des portions généreuses parce que je pense que tout le monde est un peu frustré d'en avoir peu dans l'assiette. Et voilà, c'est vraiment un peu ce qu'on aime faire.

  • Speaker #0

    Je vais te le dire à l'inverse. Qu'est-ce qui n'est pas un restaurant et qui s'appelle restaurant malgré tout ?

  • Speaker #1

    Moi, pour ma part, ce qui me fait un petit peu peur, c'est les grandes cartes.

  • Speaker #0

    À partir du moment où il y a des grandes cartes ?

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est le premier marqueur. Parce que ça serait dommage de juger un restaurant par rapport à sa devanture, par rapport à tout ça. Donc moi, je regarde en premier la carte. D'accord.

  • Speaker #0

    Que signifie une grande carte pour toi ?

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est peu de produits frais, peu de goût. Il doit y avoir des très bons restaurants avec des grandes cartes. mais la plupart pour mon expérience, ne représente pas ça. Puis un petit peu se perdre dans tout ce qu'on a envie de tromper.

  • Speaker #0

    Ce que tu viens de dire est quelque chose, je crois, de très important parce qu'on n'a pas conscience de ça quand on est grand public. On voit une grande carte, j'ai beaucoup de choix.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est un côté positif pour beaucoup de gens.

  • Speaker #0

    L'important, c'est de connaître le métier. Plus t'as de choix, moins t'as de produits frais, par définition. C'est ça. C'est d'interpeller un questionnement pour se dire qu'est-ce que ça veut dire. Alors évidemment, J'ai une carte avec moins de choix. J'ai moins de choix, c'est un peu embêtant. Ça nous arrive. Qu'est-ce que tu veux exactement quand tu rentres dans un restaurant ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Moi, avant tout, c'est de la qualité. Je sais par mon métier, par la personne que je suis et par la personne qu'est Camille également, quand on voit une trop grosse carte... On s'imagine par rapport à ce qu'on fait au quotidien que ce n'est pas possible de pouvoir recevoir tout frais le matin, d'avoir le temps. Ce n'est pas possible. Ou alors, il y a 50 cuisiniers derrière et dans ce cas,

  • Speaker #0

    la peau. Bien sûr.

  • Speaker #1

    Je pense que la majorité des restaurants ne sont pas comme ça.

  • Speaker #0

    Avec Camille, vous avez ouvert un restaurant, ce qui est très jeune pour ouvrir un restaurant. C'est ça. Que ça comporte, ce n'est pas simplement être sous-chef ou chef dans un restaurant, c'est être entrepreneur.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Donc vous avez choisi véritablement d'engager vos énergies, vos économies ou vos emprunts.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Indépendamment de l'amour de ce métier, cette passion, c'est encore autre chose. C'est-à-dire, c'est une casquette d'entrepreneur.

  • Speaker #1

    Tout à fait. On a appris énormément, vraiment de A à Z. On a appris comment développer un projet, comment le faire rêver et faire rêver les entrepreneurs.

  • Speaker #0

    On a appris énormément par quel moyen.

  • Speaker #1

    Déjà, on est très bien entourés, Camille et moi, par nos familles. Camille, par ses parents qui travaillent dans l'import-export. Donc tout ce qui est un petit peu juridique, financier, sont plus calés là-dessus et nous ont beaucoup, beaucoup orientés. Et moi, ma famille, par rapport à leur connaissance de monter un restaurant, de qu'est-ce qu'il faut faire ou ne pas faire, les étapes. Tout ça, vraiment, on a vu tout autre chose que notre métier qu'on faisait au quotidien. mais c'est quelque chose qui a été très enrichissant et aujourd'hui, on sait le faire on est content de l'avoir appris on a fait des erreurs on en fera encore mais c'est ce qui fait que chaque étape est belle à découvrir, qu'elle soit positive ou pas, c'est très enrichissant

  • Speaker #0

    Donc il y a une vraie transmission

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est ça,

  • Speaker #0

    tout à fait il y a une vraie transmission Tu parles que ce soit avec tes parents tes beaux-parents, que ce soit au Mojo, ici C'est ça Tu parles de transmission.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Il faut savoir écouter les gens qui nous conseillent au quotidien. Chaque chose est bonne à prendre. Donc, on a su le faire. On y arrive. Donc oui, la transmission, c'est quelque chose qui nous habite. Et on aimerait aussi être ces personnes qui transmettent par la suite.

  • Speaker #0

    Ça demande du temps ?

  • Speaker #1

    Énormément.

  • Speaker #0

    Mais alors là, tu es complètement anachronique par rapport à la situation et à la société d'aujourd'hui. On veut tout, tout de suite, rapidement et on sait.

  • Speaker #1

    C'est ça, je suis dans ce schéma-là.

  • Speaker #0

    Tu n'es pas du tout dans la société d'aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Non, mais des fois, c'est pas mal de sortir un petit peu de tout ça. Et j'ai voulu me faire confiance. J'ai voulu faire confiance avec la personne avec qui je suis, parce que Camille et moi formons un couple. C'est aussi un projet de vie. C'est des épreuves au quotidien. Mais en fait, c'est ce qui nous a vraiment poussé à faire tout ça. On savait qu'on était deux directement. On avait deux fois plus d'expérience, du coup chacun de son côté. Camille est très professionnelle car elle est également du métier de la salle. Et en fait, on était tous les deux des personnes de la restauration, ce qui a rassuré, on va dire, un petit peu tout le monde.

  • Speaker #0

    Et pour avoir dîné dans ton restaurant, je dois dire que c'est très, très professionnel. Et c'est vraiment très agréable. Vous avez réussi quelque chose vraiment de très fort. Je vais te proposer de te prêter à une petite interview. On a baptisé Toc Toc qui est là.

  • Speaker #1

    Toc toc,

  • Speaker #0

    qui est là ? Tu vas voir, c'est très simple. C'est un peu le style, tu sais, portrait chinois.

  • Speaker #1

    Ok, très bien.

  • Speaker #0

    Tu serais un animal ?

  • Speaker #1

    Je serais un chien.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Parce que j'aime beaucoup les chiens. Au quotidien, Camille et moi en avons un.

  • Speaker #0

    Félicité.

  • Speaker #1

    Félicité, amour, gratuité.

  • Speaker #0

    Tu serais une ville ?

  • Speaker #1

    Je serais Tour, par simple nature. J'ai beaucoup été à Tours.

  • Speaker #0

    C'est une ville qui te plaît ?

  • Speaker #1

    Ça me plaît, je viens de là-bas. C'est un petit peu chauvin de dire ça, mais ça me tient à cœur.

  • Speaker #0

    Ça veut dire qu'un jour, tu ouvriras peut-être un restaurant à Tours ? Qui sait ? Qui sait ? Tu serais une saison ?

  • Speaker #1

    Je serais le printemps, parce que tout redémarre.

  • Speaker #0

    Tout redémarre. C'est ça. Tout relier.

  • Speaker #1

    Voilà, je trouve.

  • Speaker #0

    Si tu avais à choisir un des cinq sens ?

  • Speaker #1

    Le goût. Évidemment. C'est ce qui me suit toute la journée.

  • Speaker #0

    Maintenant, quand on parle de restauration, moi, ce qui m'étonne, c'est que justement, on en a un petit peu parlé tout à l'heure, on ne définit pas vraiment ce que c'est que la restauration. Et c'est quelque chose d'ailleurs qui est en cours. On en parle beaucoup de définir vraiment qu'est ce qu'un restaurant ? Parce qu'un restaurant, c'est d'abord un endroit où on se restaure.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est avant tout quelque chose d'essentiel.

  • Speaker #0

    Et on se restaure sur... Dans toutes les dimensions.

  • Speaker #1

    Ah bah oui, surtout là, dans cette belle ville de Paris, on a vraiment de quoi faire avec n'importe quel pays.

  • Speaker #0

    C'est d'abord un lieu.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Et quand on rentre dans ton restaurant, c'est vrai qu'il vous ressemble.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est ce que vous avez voulu faire. Exactement. On a voulu que ce soit convivial, petit, dont le nom Petit Bon. Car un petit endroit où on mange de bonnes choses, parce que du coup, c'est aussi l'élément essentiel d'un restaurant, c'est de manger de bonnes choses. Voilà. C'est vrai que quand on rentre dans le restaurant, on voit le bar directement avec des beaux digestifs, on voit la cuisine ouverte.

  • Speaker #0

    La cuisine ouverte comme au Mojo, pareil.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'était vraiment un des critères principaux quand on était en train de chercher notre futur lieu. Cuisine ouverte, je me voyais mal retourner dans une cuisine en sous-sol ou à l'étage sans pouvoir voir même nos clients.

  • Speaker #0

    La cuisine ouverte, c'est quelque chose d'essentiel parce qu'en fait, tu n'es pas isolé. Tu es en communication avec le reste de la salle, avec les convives. Tu ressens aussi.

  • Speaker #1

    Je vois tout.

  • Speaker #0

    Je vois tout et c'est très intéressant. Alors que le cuisinier qui est enfermé dans sa cuisine, on envoie les plats, mais on n'a pas forcément la pulsation.

  • Speaker #1

    Le service est rythmé par les bons qu'on reçoit et c'est peu naturel par rapport à une cuisine ouverte où on voit la personne arriver, on peut lui dire bonjour.

  • Speaker #0

    Ça a aussi un autre avantage. C'est pour le convive, Enfin, le fait de... consciemment ou non, voir la manière dont se conçoit les choses et dont le cuisinier agit dans sa cuisine.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Avant tout, c'est un vrai gage de qualité d'être en totale transparence sur ce que l'on produit, comment on dresse. Pour le client, je pense que c'était aussi très intéressant de voir le temps que ça peut prendre à dresser une assiette, de voir le cuisinier se démener pour sortir dans les temps avec une bonne cuisson, que ce soit au Petit Bon ou dans d'autres restaurants en cuisine ouverte. Ça nous permet aussi, nous, cuisiniers, de travailler en propreté, dans le silence et avec le sourire, parce que c'est aussi important.

  • Speaker #0

    C'est très important parce qu'on interpelle souvent ça au niveau des artisans militants de la qualité. C'est que pour véritablement faire un travail de passion, c'est toute une chaîne, comme on le dit. De la terre à l'assiette, c'est le nom du podcast. Mais cette chaîne, elle va vraiment de la terre à l'assiette. C'est-à-dire que... Elle inclut les producteurs,

  • Speaker #1

    bien évidemment. Grâce à eux qu'on peut faire tant de choses.

  • Speaker #0

    Grâce à eux que vous interprétez, qui déterminent aussi la carte, quelque part. Si vraiment on veut être en lien avec la saison. La salle est fondamentale parce que la salle est un échange aussi qui raconte quelque part l'histoire de la cuisine. Mais, et ça on n'en parle pas assez souvent, et ça fait partie des combats des artisans militants de la qualité. Le client a une responsabilité.

  • Speaker #1

    Il est aussi acteur autant que nous.

  • Speaker #0

    Il doit être acteur et il doit être client de qualité, si on veut un restaurant de qualité. Il ne peut pas simplement arriver, sinon il n'apprécie pas, il ne sait pas ce qu'il mange véritablement, etc. Donc cette connaissance réciproque peut faire du restaurant un lieu nouveau, moderne et d'avenir.

  • Speaker #1

    Tout à fait, et on y est de plus en plus. Les clients ont vraiment appris à manger saisonnier. des bons produits, des produits frais, de bien sourcer. Les clients s'y intéressent, de plus en plus nous demandent, aiment voir sur notre publication Instagram que nous sommes allés voir nos producteurs, nos vignerons, tout ça. Donc oui, aujourd'hui, c'est un vrai moteur.

  • Speaker #0

    Il y a un vrai échange.

  • Speaker #1

    Et c'est ça qui est très intéressant. Et c'est aussi intéressant de le faire découvrir à certaines personnes qui le sont moins. Donc ça, c'est encore un travail à faire. Et il y aura toujours des personnes un peu moins... tout le temps. dans un premier temps, mais c'est à nous et à tous les...

  • Speaker #0

    C'est un vrai travail de culture, un vrai travail même, on va dire, politique, au sens premier du terme, pas politicien, politique, parce que, en fait, quand on y réfléchit un peu, où est-ce qu'on a des endroits communs où on se restaure ? Dans la société aujourd'hui ? Derrière ton ordinateur ? En étant en Zoom ou en étant sur les sites ?

  • Speaker #1

    Non, c'est un partage visuel, mais qui n'est pas communiqué.

  • Speaker #0

    Voilà,

  • Speaker #1

    exactement.

  • Speaker #0

    Donc là où on est connecté, on n'est pas forcément relié.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Le restaurant est un lieu, un lien, un lieu de lien. Tout à fait. Et c'est là où il y a un enjeu, surtout la génération comme la tienne qui arrive. On sent que tu es habité par le fait de faire une bonne cuisine, mais on sent qu'il y a autre chose derrière.

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'on a vu un métier qui a changé. Les jeunes d'aujourd'hui, je n'ai pas envie de parler en leur nom, mais je parle en ma personne. Je pense qu'on est habité par... Aujourd'hui, on peut parler facilement de nos producteurs. On peut faire une story avec nos beaux arrivages. Et en fait, tous les clients aiment nous suivre maintenant par ce biais-là. Et ça fait que la communication est facile, l'apprentissage est facile. Et derrière, le client retrouve ce qu'il a vu. Et je pense que c'est aussi important d'être dans la continuité de ce qu'on a envie de dégager.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'en fait, quelque part, tu dis... On se crée sa propre clientèle.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça. C'est ça qui est beau quand on ouvre un restaurant, et peut-être qu'on le voit avec Camille, de revoir les têtes qui étaient satisfaites le mois dernier, de voir que le fait de changer la carte tous les mois, ça plaît énormément, parce que les gens n'ont jamais la même chose à manger. Du coup, ça crée aussi cette envie de revenir. Donc oui, se faire sa clientèle quand on vient d'ouvrir un restaurant, c'est quelque chose d'obligatoire, car c'est cette clientèle qui nous fait tourner.

  • Speaker #0

    Mais alors... L'autre question qui se pose quand tu démarres un restaurant comme vous l'avez fait avec Camille, si ça évolue, si vous grandissez en volume, en chiffre d'affaires, d'abord le restaurant il est petit.

  • Speaker #1

    Oui, on a ce plafond de verre.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez rester que tous les deux ?

  • Speaker #1

    Non, c'est quelque chose qu'on a fait depuis l'ouverture, ça fait six mois maintenant. On va recruter. Après, comment recruter ? Comment réussir à recruter des personnes qui ont la même mentalité que nous ? Comment la faire découvrir pour les personnes qui ne l'ont pas ? Ça, c'est encore un nouveau défi qu'on va devoir développer. Et c'est quelque chose de très intéressant. Tellement de choses à faire. Recruter, je pense que ça va être quelque chose de totalement indispensable.

  • Speaker #0

    Je crois que c'est important, non pas d'anticiper, mais d'être dans toutes ces réflexions pour pouvoir continuer d'évoluer. Alors, on va passer à une deuxième chronique. Fromage ou dessert ?

  • Speaker #1

    C'est fromage ou dessert ?

  • Speaker #0

    Alors tu réponds le plus rapidement possible, c'est juste des alternatives. Tu es sur le temps court ou sur le temps long ?

  • Speaker #1

    Le temps long, plus facile de construire les choses.

  • Speaker #0

    Mais plus difficile peut-être d'avancer sans avoir forcément tout de suite un résultat, non ?

  • Speaker #1

    Oui, mais il faut que ce soit difficile pour y arriver.

  • Speaker #0

    Voilà, bien sûr, c'est ce qui crée la valeur. Tu es plutôt logique ou émotion ?

  • Speaker #1

    Tu peux me le reprocher, mais plutôt logique.

  • Speaker #0

    D'accord. Tu es plutôt compétition ou coopération ?

  • Speaker #1

    Coopération.

  • Speaker #0

    Ce que tu fais avec les producteurs, avec les clients.

  • Speaker #1

    Les clients et Camille.

  • Speaker #0

    Vie personnelle ou vie professionnelle ?

  • Speaker #1

    Très entremêlée. J'aime les deux énormément et on a envie de profiter des deux.

  • Speaker #0

    Et si on avait simplement d'un coup de baguette magique à renaître dans le passé ou dans le futur ?

  • Speaker #1

    Dans le futur. Le passé, c'est passé.

  • Speaker #0

    Et pour terminer, dans le restaurant, on dit que c'est un lieu de... de rencontres, de convivialités, d'échanges. Tu fais aussi un certain nombre d'événements gastronomiques, notamment le dîner en croûte que tu as développé en janvier, je crois.

  • Speaker #1

    Exactement, en collaboration avec Pâté en croûte France sur Instagram.

  • Speaker #0

    Alors raconte-nous comment tu as fait ça.

  • Speaker #1

    Déjà, l'identité du restaurant, c'est le pâté en croûte. Les gens viennent un petit peu pour ça aujourd'hui. On change la farce de temps en temps. On a trouvé assez malin de faire une soirée autour de ça. On fait intervenir une autre restauratrice ou artisan spécialisé dans le pâté en croûte pour faire un repas autour de ça. Donc en général, on a les deux pâtés en croûte, un du petit bon et un de l'intervenant. Une petite assiette de fromage et après le dessert varie. Mais là, sur les deux éditions qu'on a déjà faites, ça a été le gros chou craquelin, le dessert un peu signature du restaurant également. Donc c'est un menu assez convivial. Tout le monde vient pour la même chose, donc ça crée des échanges. C'est très sympa.

  • Speaker #0

    Des échanges entre clients ?

  • Speaker #1

    Oui. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça qui est intéressant. C'est vraiment un lieu de convivialité. Et cette idée d'événement, ça vous est venu comment ?

  • Speaker #1

    De base, ça vient de Julien qui s'occupe du compte Pâté en croûte France, qui avait envie de faire ça. Mais ça reste une difficulté aujourd'hui de trouver un lieu, trouver quelqu'un qui a le pâté en croûte, qui le fait maison. C'est un autre sujet. Tous les restaurants ne le font pas à la maison. et de trouver quelqu'un qui accepte de bloquer une soirée pour un événement comme ça. Et nous, on a tout de suite été très intéressés par faire ça.

  • Speaker #0

    Dernière petite séquence qu'on appelle la moutarde de Montaunay. La moutarde me montonnait. Qu'est-ce qui t'indigne particulièrement ou t'aurais envie de pousser un coup de gueule ?

  • Speaker #1

    Sans vraiment pousser un coup de gueule, je pense que l'indifférence de certains clients à prendre un peu à la légère notre métier et notre investissement. Ça passe par ne pas annuler une réservation et du coup ne pas venir. Donc il faut aussi se rendre compte que ça laisse une place vide du restaurant. Assez embêtant pour le restaurateur et pour le client potentiel qui aurait pu être à leur place. Après, c'est aussi la transparence de dire quand quelque chose ne va pas pour régler un problème. Nous, on préfère connaître le problème plutôt que le découvrir sur un avis, par exemple, entre autres. On aime résoudre les problèmes. C'est pour ça qu'on fait tout ça. Donc, nous, voir un client repartir avec le sourire et à côté de ça, voir qu'il est mécontent sur Internet, on aurait préféré qu'il reparte avec le sourire en étant content. Donc, faire un geste commercial. ou expliquer tout ça. Et c'est vrai que c'est quelque chose, par rapport au travail que tout ça implique, on est assez touché par ces no-show et ces avis un peu salés et non justifiés.

  • Speaker #0

    Quand on y réfléchit, même si ce n'est pas ça qui t'apporte des solutions, mais c'est assez pathétique de la part des gens qui font ça. Ça dit plusieurs choses. Par exemple, celui qui te sourit en partant et qui écrit sur Internet, c'est quelqu'un qui n'a pas la capacité de te regarder en face pour te dire, même gentiment, ce qui ne va pas. C'est ça. Donc c'est quelqu'un qui est peureux, qui n'est pas courageux, et qui derrière l'anonymat d'un écran, peut dire quantité de choses.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Donc c'est malheureux pour lui ou pour elle.

  • Speaker #1

    Et du coup pour nous derrière.

  • Speaker #0

    Et du coup pour vous, bien sûr.

  • Speaker #1

    Donc au final personne n'est content.

  • Speaker #0

    Mais bien sûr. Et donc ce qui est important, c'est effectivement de tisser, on est toujours au cœur, des relations de qualité. Et le métier passe par ça et est une opportunité aussi, puisque un restaurant, c'est un lieu où peut y avoir une convivialité. Convivialité, en latin, ça veut dire vivre ensemble, convivérer, vivre ensemble. Donc, ce n'est pas si neutre que ça, un restaurant. Non,

  • Speaker #1

    non.

  • Speaker #0

    Ça a une implication aujourd'hui de plus en plus importante.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Je te remercie, Maxence. Merci à toi, Christian. Vraiment, c'était très gentil. Et puis alors, donne-nous peut-être, pour terminer en confidence, une adresse. indépendamment du petit bon qui j'enjoins tous nos auditeurs d'aller faire une visite ça vaut vraiment le coup un restaurant ou un producteur qui te paraît particulièrement significatif pour toi ?

  • Speaker #1

    alors un restaurant je dirais l'Almanach Montmartre un très bon restaurant un peu dans le même esprit que chez nous assez petit le chef un petit peu volant entre la cuisine et la salle des produits frais petites cartes un bon rapport qualité prix parce que c'est aussi quelque chose de fondamental même génération que toi ? Oui, tout à fait, à quelques années près.

  • Speaker #0

    C'est intéressant. C'est intéressant que vous soyez en connexion les uns avec les autres.

  • Speaker #1

    Il faut essayer de se chercher dans ce Paris où énormément de restaurants se battent, entre guillemets. Après, il y a des pépites et on essaie de faire partie de ça et d'en chercher de nouvelles.

  • Speaker #0

    Merci encore, Maxence. Merci à toi, Christophe.

  • Speaker #1

    À très vite. Merci, à très vite. Au revoir.

  • Speaker #0

    Alors, à dans 15 jours pour un prochain épisode. Vous venez de déguster un épisode de La Terre à la Tinte.

  • Speaker #1

    le podcast qui vous donne envie de bien manger.

  • Speaker #0

    Nous espérons que vous avez passé un agréable moment en notre compagnie. Si ce podcast vous a régalé, soutenez-nous en lui donnant un maximum d'étoiles, comme un grand chef, et en vous abonnant. Vous avez envie d'en savoir plus sur les actions du Collège Culinaire de France et sur le mouvement Manger Citoyen ? Suivez-nous sur les réseaux sociaux et sur notre site internet. A très vite pour un prochain épisode. Ah oui, et évidemment, l'édition, elle est pour nous !

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Description

Maxence Arlettaz, chef passionné et fondateur du restaurant P’tit Bon à Paris, incarne une nouvelle approche de la cuisine.

Avec sa compagne Camille, il propose une expérience culinaire où chaque plat est une rencontre avec les producteurs locaux et un hommage à la saisonnalité. 

À travers une cuisine ouverte et un espace chaleureux, Maxence invite ses convives à découvrir la magie des produits frais, tout en mettant en lumière les savoir-faire des artisans.

Acteur engagé d’une nouvelle génération de restaurateurs, il valorise les circuits courts, le travail bien fait, et milite pour une restauration à visage humain, où le client a aussi un rôle à jouer !


Le Collège Culinaire de France est une association fondée en 2011 à l'initiative de quinze grands chefs restaurateurs à l'instar d'Alain Ducasse, Joël Robuchon, Yannick Alléno, Paul Bocuse, Alain Dutournier, Gilles Goujon, Michel Guérard, Marc Haeberlin, Régis Marcon, Thierry Marx, Gérald Passedat, Laurent Petit, Anne-Sophie Pic, Guy Savoy et Pierre Troisgros. Le Collège Culinaire de France est la seule association, à ce jour, initiée par le plus grand rassemblement de chefs français reconnus et incontestés, qui s’emploie, concrètement, sur le terrain, à relier des Producteurs et Artisans de Qualité avec des Restaurants de Qualité de toutes catégories. Elle rassemble ceux qui œuvrent pour une vision d’avenir du métier, et fédère tous ceux qui s’engagent sur des synergies de valeurs et de pratiques partagées.


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Crédits

En cuisine :

Un foodcast mitonnée aux petits oignons par Suniwan

Illustration servie par Hugo Girard

Un épisode enregistré au Mojo (17éme arrondissement de Paris), lieu vivant et chaleureux.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le podcast de La Terre à l'Assiette. Aujourd'hui, nous recevons Maxence Arleta. Maxence est le chef et co-gérant du restaurant Petit Bon, situé 113 rue du Faubourg Poissonnière, dans le 9e arrondissement de Paris. Né en novembre 2000, il a cofondé l'établissement en juillet 2024 avec Camille Spital, apportant une touche moderne à la cuisine française traditionnelle. Admis au Collège Culinaire de France dès le mois de décembre 2024, c'est à une jeune pousse dont nous allons avoir affaire. Mais ne nous y trompons pas, son expérience au Mojo en fait un artisan militant de la qualité déjà éprouvé et aguerri. Nous rencontrons aujourd'hui une des nouvelles générations de l'avenir du Collège Culinaire de France. Une émission présentée par Christian Rogubit. Cher Maxence, un plaisir de te voir ici dans ce podcast. Comment conçois-tu ton métier ? Quelles sont tes convictions ? Et à partir de quelle identité tu te situes ?

  • Speaker #1

    Déjà, ce métier, je le pratique vraiment par passion. Ça a été complètement naturel, le fait que je m'oriente vers la restauration via la famille que j'ai et un petit peu l'enfance que j'ai eue. donc on peut Mon père a un restaurant, ma mère travaillait en salle également. À Paris ? Non, non, mon père et ma mère sont venus sur Paris pour faire leurs armes. Et après, mon père a ouvert un restaurant à côté d'Orléans et ma mère sur tour. Toute la famille tourne autour de ça. Donc, évidemment, bien manger dès le plus jeune âge, apprécier les bons produits, le goût juste de tout ça. Très enrichissant et du coup, naturellement, je me suis dirigé vers ce métier de cuisinier.

  • Speaker #0

    Tu as fait une école ?

  • Speaker #1

    J'ai fait 4 ans d'études à partir de mes 14 ans, donc à Tours, au CFA de Tours, donc un CAP et un brevet professionnel, où j'ai exercé au restaurant La Boulée à Hatté-sur-Cher, donc en Indre-et-Loire. Et à l'âge de mes 18 ans, j'ai voulu arriver sur Paris. Donc je suis arrivé en tant que commis de cuisine tout innocent dans les cuisines du Taïwan. Donc là où je suis resté.

  • Speaker #0

    L'établissement en fond.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Beaucoup de pression au début parce que Paris, on ne connaît pas. On s'imagine beaucoup de choses. Mais au final, tout s'est très bien passé, très bien empilé. Et après le Taïwan, j'ai eu la chance de pouvoir me lancer à 21 ans en tant que sous-chef ici au Mojo.

  • Speaker #0

    Donc c'est à partir de tes 21 ans que tu es venu au Mojo.

  • Speaker #1

    Exactement. On a fait l'ouverture du Mojo avec Baptiste Gournay à ce moment-là. et Il m'a fait confiance comme m'a fait confiance Arnaud. Et tout s'est plutôt très bien passé. Donc, on a continué de mettre en avant les bons produits. Nous sommes rentrés dans le collège culinaire aussi par la suite avec le Mojo. Et j'ai voulu continuer ça dans le restaurant qu'on a fondé avec Camille il y a six mois maintenant.

  • Speaker #0

    C'est quoi ta conception d'un restaurant ?

  • Speaker #1

    Alors, le partage, je pense que c'est déjà le plus important dans notre métier. C'est de savoir transmettre notre passion. pour ma part en cuisine et pour la part de Camille en salle. Donc c'est vraiment ce qu'on a envie de faire transpirer dans notre restaurant, c'est vraiment le partage, la générosité, montrer aux gens notre savoir-faire et qu'ils le dégustent, qu'ils le goûtent, qu'ils le boivent également avec Camille en salle. Donc c'est de la bonne cuisine, des bons produits, de la saisonnalité, des portions généreuses parce que je pense que tout le monde est un peu frustré d'en avoir peu dans l'assiette. Et voilà, c'est vraiment un peu ce qu'on aime faire.

  • Speaker #0

    Je vais te le dire à l'inverse. Qu'est-ce qui n'est pas un restaurant et qui s'appelle restaurant malgré tout ?

  • Speaker #1

    Moi, pour ma part, ce qui me fait un petit peu peur, c'est les grandes cartes.

  • Speaker #0

    À partir du moment où il y a des grandes cartes ?

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est le premier marqueur. Parce que ça serait dommage de juger un restaurant par rapport à sa devanture, par rapport à tout ça. Donc moi, je regarde en premier la carte. D'accord.

  • Speaker #0

    Que signifie une grande carte pour toi ?

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est peu de produits frais, peu de goût. Il doit y avoir des très bons restaurants avec des grandes cartes. mais la plupart pour mon expérience, ne représente pas ça. Puis un petit peu se perdre dans tout ce qu'on a envie de tromper.

  • Speaker #0

    Ce que tu viens de dire est quelque chose, je crois, de très important parce qu'on n'a pas conscience de ça quand on est grand public. On voit une grande carte, j'ai beaucoup de choix.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est un côté positif pour beaucoup de gens.

  • Speaker #0

    L'important, c'est de connaître le métier. Plus t'as de choix, moins t'as de produits frais, par définition. C'est ça. C'est d'interpeller un questionnement pour se dire qu'est-ce que ça veut dire. Alors évidemment, J'ai une carte avec moins de choix. J'ai moins de choix, c'est un peu embêtant. Ça nous arrive. Qu'est-ce que tu veux exactement quand tu rentres dans un restaurant ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Moi, avant tout, c'est de la qualité. Je sais par mon métier, par la personne que je suis et par la personne qu'est Camille également, quand on voit une trop grosse carte... On s'imagine par rapport à ce qu'on fait au quotidien que ce n'est pas possible de pouvoir recevoir tout frais le matin, d'avoir le temps. Ce n'est pas possible. Ou alors, il y a 50 cuisiniers derrière et dans ce cas,

  • Speaker #0

    la peau. Bien sûr.

  • Speaker #1

    Je pense que la majorité des restaurants ne sont pas comme ça.

  • Speaker #0

    Avec Camille, vous avez ouvert un restaurant, ce qui est très jeune pour ouvrir un restaurant. C'est ça. Que ça comporte, ce n'est pas simplement être sous-chef ou chef dans un restaurant, c'est être entrepreneur.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Donc vous avez choisi véritablement d'engager vos énergies, vos économies ou vos emprunts.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Indépendamment de l'amour de ce métier, cette passion, c'est encore autre chose. C'est-à-dire, c'est une casquette d'entrepreneur.

  • Speaker #1

    Tout à fait. On a appris énormément, vraiment de A à Z. On a appris comment développer un projet, comment le faire rêver et faire rêver les entrepreneurs.

  • Speaker #0

    On a appris énormément par quel moyen.

  • Speaker #1

    Déjà, on est très bien entourés, Camille et moi, par nos familles. Camille, par ses parents qui travaillent dans l'import-export. Donc tout ce qui est un petit peu juridique, financier, sont plus calés là-dessus et nous ont beaucoup, beaucoup orientés. Et moi, ma famille, par rapport à leur connaissance de monter un restaurant, de qu'est-ce qu'il faut faire ou ne pas faire, les étapes. Tout ça, vraiment, on a vu tout autre chose que notre métier qu'on faisait au quotidien. mais c'est quelque chose qui a été très enrichissant et aujourd'hui, on sait le faire on est content de l'avoir appris on a fait des erreurs on en fera encore mais c'est ce qui fait que chaque étape est belle à découvrir, qu'elle soit positive ou pas, c'est très enrichissant

  • Speaker #0

    Donc il y a une vraie transmission

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est ça,

  • Speaker #0

    tout à fait il y a une vraie transmission Tu parles que ce soit avec tes parents tes beaux-parents, que ce soit au Mojo, ici C'est ça Tu parles de transmission.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Il faut savoir écouter les gens qui nous conseillent au quotidien. Chaque chose est bonne à prendre. Donc, on a su le faire. On y arrive. Donc oui, la transmission, c'est quelque chose qui nous habite. Et on aimerait aussi être ces personnes qui transmettent par la suite.

  • Speaker #0

    Ça demande du temps ?

  • Speaker #1

    Énormément.

  • Speaker #0

    Mais alors là, tu es complètement anachronique par rapport à la situation et à la société d'aujourd'hui. On veut tout, tout de suite, rapidement et on sait.

  • Speaker #1

    C'est ça, je suis dans ce schéma-là.

  • Speaker #0

    Tu n'es pas du tout dans la société d'aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Non, mais des fois, c'est pas mal de sortir un petit peu de tout ça. Et j'ai voulu me faire confiance. J'ai voulu faire confiance avec la personne avec qui je suis, parce que Camille et moi formons un couple. C'est aussi un projet de vie. C'est des épreuves au quotidien. Mais en fait, c'est ce qui nous a vraiment poussé à faire tout ça. On savait qu'on était deux directement. On avait deux fois plus d'expérience, du coup chacun de son côté. Camille est très professionnelle car elle est également du métier de la salle. Et en fait, on était tous les deux des personnes de la restauration, ce qui a rassuré, on va dire, un petit peu tout le monde.

  • Speaker #0

    Et pour avoir dîné dans ton restaurant, je dois dire que c'est très, très professionnel. Et c'est vraiment très agréable. Vous avez réussi quelque chose vraiment de très fort. Je vais te proposer de te prêter à une petite interview. On a baptisé Toc Toc qui est là.

  • Speaker #1

    Toc toc,

  • Speaker #0

    qui est là ? Tu vas voir, c'est très simple. C'est un peu le style, tu sais, portrait chinois.

  • Speaker #1

    Ok, très bien.

  • Speaker #0

    Tu serais un animal ?

  • Speaker #1

    Je serais un chien.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Parce que j'aime beaucoup les chiens. Au quotidien, Camille et moi en avons un.

  • Speaker #0

    Félicité.

  • Speaker #1

    Félicité, amour, gratuité.

  • Speaker #0

    Tu serais une ville ?

  • Speaker #1

    Je serais Tour, par simple nature. J'ai beaucoup été à Tours.

  • Speaker #0

    C'est une ville qui te plaît ?

  • Speaker #1

    Ça me plaît, je viens de là-bas. C'est un petit peu chauvin de dire ça, mais ça me tient à cœur.

  • Speaker #0

    Ça veut dire qu'un jour, tu ouvriras peut-être un restaurant à Tours ? Qui sait ? Qui sait ? Tu serais une saison ?

  • Speaker #1

    Je serais le printemps, parce que tout redémarre.

  • Speaker #0

    Tout redémarre. C'est ça. Tout relier.

  • Speaker #1

    Voilà, je trouve.

  • Speaker #0

    Si tu avais à choisir un des cinq sens ?

  • Speaker #1

    Le goût. Évidemment. C'est ce qui me suit toute la journée.

  • Speaker #0

    Maintenant, quand on parle de restauration, moi, ce qui m'étonne, c'est que justement, on en a un petit peu parlé tout à l'heure, on ne définit pas vraiment ce que c'est que la restauration. Et c'est quelque chose d'ailleurs qui est en cours. On en parle beaucoup de définir vraiment qu'est ce qu'un restaurant ? Parce qu'un restaurant, c'est d'abord un endroit où on se restaure.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est avant tout quelque chose d'essentiel.

  • Speaker #0

    Et on se restaure sur... Dans toutes les dimensions.

  • Speaker #1

    Ah bah oui, surtout là, dans cette belle ville de Paris, on a vraiment de quoi faire avec n'importe quel pays.

  • Speaker #0

    C'est d'abord un lieu.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Et quand on rentre dans ton restaurant, c'est vrai qu'il vous ressemble.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est ce que vous avez voulu faire. Exactement. On a voulu que ce soit convivial, petit, dont le nom Petit Bon. Car un petit endroit où on mange de bonnes choses, parce que du coup, c'est aussi l'élément essentiel d'un restaurant, c'est de manger de bonnes choses. Voilà. C'est vrai que quand on rentre dans le restaurant, on voit le bar directement avec des beaux digestifs, on voit la cuisine ouverte.

  • Speaker #0

    La cuisine ouverte comme au Mojo, pareil.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'était vraiment un des critères principaux quand on était en train de chercher notre futur lieu. Cuisine ouverte, je me voyais mal retourner dans une cuisine en sous-sol ou à l'étage sans pouvoir voir même nos clients.

  • Speaker #0

    La cuisine ouverte, c'est quelque chose d'essentiel parce qu'en fait, tu n'es pas isolé. Tu es en communication avec le reste de la salle, avec les convives. Tu ressens aussi.

  • Speaker #1

    Je vois tout.

  • Speaker #0

    Je vois tout et c'est très intéressant. Alors que le cuisinier qui est enfermé dans sa cuisine, on envoie les plats, mais on n'a pas forcément la pulsation.

  • Speaker #1

    Le service est rythmé par les bons qu'on reçoit et c'est peu naturel par rapport à une cuisine ouverte où on voit la personne arriver, on peut lui dire bonjour.

  • Speaker #0

    Ça a aussi un autre avantage. C'est pour le convive, Enfin, le fait de... consciemment ou non, voir la manière dont se conçoit les choses et dont le cuisinier agit dans sa cuisine.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Avant tout, c'est un vrai gage de qualité d'être en totale transparence sur ce que l'on produit, comment on dresse. Pour le client, je pense que c'était aussi très intéressant de voir le temps que ça peut prendre à dresser une assiette, de voir le cuisinier se démener pour sortir dans les temps avec une bonne cuisson, que ce soit au Petit Bon ou dans d'autres restaurants en cuisine ouverte. Ça nous permet aussi, nous, cuisiniers, de travailler en propreté, dans le silence et avec le sourire, parce que c'est aussi important.

  • Speaker #0

    C'est très important parce qu'on interpelle souvent ça au niveau des artisans militants de la qualité. C'est que pour véritablement faire un travail de passion, c'est toute une chaîne, comme on le dit. De la terre à l'assiette, c'est le nom du podcast. Mais cette chaîne, elle va vraiment de la terre à l'assiette. C'est-à-dire que... Elle inclut les producteurs,

  • Speaker #1

    bien évidemment. Grâce à eux qu'on peut faire tant de choses.

  • Speaker #0

    Grâce à eux que vous interprétez, qui déterminent aussi la carte, quelque part. Si vraiment on veut être en lien avec la saison. La salle est fondamentale parce que la salle est un échange aussi qui raconte quelque part l'histoire de la cuisine. Mais, et ça on n'en parle pas assez souvent, et ça fait partie des combats des artisans militants de la qualité. Le client a une responsabilité.

  • Speaker #1

    Il est aussi acteur autant que nous.

  • Speaker #0

    Il doit être acteur et il doit être client de qualité, si on veut un restaurant de qualité. Il ne peut pas simplement arriver, sinon il n'apprécie pas, il ne sait pas ce qu'il mange véritablement, etc. Donc cette connaissance réciproque peut faire du restaurant un lieu nouveau, moderne et d'avenir.

  • Speaker #1

    Tout à fait, et on y est de plus en plus. Les clients ont vraiment appris à manger saisonnier. des bons produits, des produits frais, de bien sourcer. Les clients s'y intéressent, de plus en plus nous demandent, aiment voir sur notre publication Instagram que nous sommes allés voir nos producteurs, nos vignerons, tout ça. Donc oui, aujourd'hui, c'est un vrai moteur.

  • Speaker #0

    Il y a un vrai échange.

  • Speaker #1

    Et c'est ça qui est très intéressant. Et c'est aussi intéressant de le faire découvrir à certaines personnes qui le sont moins. Donc ça, c'est encore un travail à faire. Et il y aura toujours des personnes un peu moins... tout le temps. dans un premier temps, mais c'est à nous et à tous les...

  • Speaker #0

    C'est un vrai travail de culture, un vrai travail même, on va dire, politique, au sens premier du terme, pas politicien, politique, parce que, en fait, quand on y réfléchit un peu, où est-ce qu'on a des endroits communs où on se restaure ? Dans la société aujourd'hui ? Derrière ton ordinateur ? En étant en Zoom ou en étant sur les sites ?

  • Speaker #1

    Non, c'est un partage visuel, mais qui n'est pas communiqué.

  • Speaker #0

    Voilà,

  • Speaker #1

    exactement.

  • Speaker #0

    Donc là où on est connecté, on n'est pas forcément relié.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Le restaurant est un lieu, un lien, un lieu de lien. Tout à fait. Et c'est là où il y a un enjeu, surtout la génération comme la tienne qui arrive. On sent que tu es habité par le fait de faire une bonne cuisine, mais on sent qu'il y a autre chose derrière.

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'on a vu un métier qui a changé. Les jeunes d'aujourd'hui, je n'ai pas envie de parler en leur nom, mais je parle en ma personne. Je pense qu'on est habité par... Aujourd'hui, on peut parler facilement de nos producteurs. On peut faire une story avec nos beaux arrivages. Et en fait, tous les clients aiment nous suivre maintenant par ce biais-là. Et ça fait que la communication est facile, l'apprentissage est facile. Et derrière, le client retrouve ce qu'il a vu. Et je pense que c'est aussi important d'être dans la continuité de ce qu'on a envie de dégager.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'en fait, quelque part, tu dis... On se crée sa propre clientèle.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça. C'est ça qui est beau quand on ouvre un restaurant, et peut-être qu'on le voit avec Camille, de revoir les têtes qui étaient satisfaites le mois dernier, de voir que le fait de changer la carte tous les mois, ça plaît énormément, parce que les gens n'ont jamais la même chose à manger. Du coup, ça crée aussi cette envie de revenir. Donc oui, se faire sa clientèle quand on vient d'ouvrir un restaurant, c'est quelque chose d'obligatoire, car c'est cette clientèle qui nous fait tourner.

  • Speaker #0

    Mais alors... L'autre question qui se pose quand tu démarres un restaurant comme vous l'avez fait avec Camille, si ça évolue, si vous grandissez en volume, en chiffre d'affaires, d'abord le restaurant il est petit.

  • Speaker #1

    Oui, on a ce plafond de verre.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez rester que tous les deux ?

  • Speaker #1

    Non, c'est quelque chose qu'on a fait depuis l'ouverture, ça fait six mois maintenant. On va recruter. Après, comment recruter ? Comment réussir à recruter des personnes qui ont la même mentalité que nous ? Comment la faire découvrir pour les personnes qui ne l'ont pas ? Ça, c'est encore un nouveau défi qu'on va devoir développer. Et c'est quelque chose de très intéressant. Tellement de choses à faire. Recruter, je pense que ça va être quelque chose de totalement indispensable.

  • Speaker #0

    Je crois que c'est important, non pas d'anticiper, mais d'être dans toutes ces réflexions pour pouvoir continuer d'évoluer. Alors, on va passer à une deuxième chronique. Fromage ou dessert ?

  • Speaker #1

    C'est fromage ou dessert ?

  • Speaker #0

    Alors tu réponds le plus rapidement possible, c'est juste des alternatives. Tu es sur le temps court ou sur le temps long ?

  • Speaker #1

    Le temps long, plus facile de construire les choses.

  • Speaker #0

    Mais plus difficile peut-être d'avancer sans avoir forcément tout de suite un résultat, non ?

  • Speaker #1

    Oui, mais il faut que ce soit difficile pour y arriver.

  • Speaker #0

    Voilà, bien sûr, c'est ce qui crée la valeur. Tu es plutôt logique ou émotion ?

  • Speaker #1

    Tu peux me le reprocher, mais plutôt logique.

  • Speaker #0

    D'accord. Tu es plutôt compétition ou coopération ?

  • Speaker #1

    Coopération.

  • Speaker #0

    Ce que tu fais avec les producteurs, avec les clients.

  • Speaker #1

    Les clients et Camille.

  • Speaker #0

    Vie personnelle ou vie professionnelle ?

  • Speaker #1

    Très entremêlée. J'aime les deux énormément et on a envie de profiter des deux.

  • Speaker #0

    Et si on avait simplement d'un coup de baguette magique à renaître dans le passé ou dans le futur ?

  • Speaker #1

    Dans le futur. Le passé, c'est passé.

  • Speaker #0

    Et pour terminer, dans le restaurant, on dit que c'est un lieu de... de rencontres, de convivialités, d'échanges. Tu fais aussi un certain nombre d'événements gastronomiques, notamment le dîner en croûte que tu as développé en janvier, je crois.

  • Speaker #1

    Exactement, en collaboration avec Pâté en croûte France sur Instagram.

  • Speaker #0

    Alors raconte-nous comment tu as fait ça.

  • Speaker #1

    Déjà, l'identité du restaurant, c'est le pâté en croûte. Les gens viennent un petit peu pour ça aujourd'hui. On change la farce de temps en temps. On a trouvé assez malin de faire une soirée autour de ça. On fait intervenir une autre restauratrice ou artisan spécialisé dans le pâté en croûte pour faire un repas autour de ça. Donc en général, on a les deux pâtés en croûte, un du petit bon et un de l'intervenant. Une petite assiette de fromage et après le dessert varie. Mais là, sur les deux éditions qu'on a déjà faites, ça a été le gros chou craquelin, le dessert un peu signature du restaurant également. Donc c'est un menu assez convivial. Tout le monde vient pour la même chose, donc ça crée des échanges. C'est très sympa.

  • Speaker #0

    Des échanges entre clients ?

  • Speaker #1

    Oui. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça qui est intéressant. C'est vraiment un lieu de convivialité. Et cette idée d'événement, ça vous est venu comment ?

  • Speaker #1

    De base, ça vient de Julien qui s'occupe du compte Pâté en croûte France, qui avait envie de faire ça. Mais ça reste une difficulté aujourd'hui de trouver un lieu, trouver quelqu'un qui a le pâté en croûte, qui le fait maison. C'est un autre sujet. Tous les restaurants ne le font pas à la maison. et de trouver quelqu'un qui accepte de bloquer une soirée pour un événement comme ça. Et nous, on a tout de suite été très intéressés par faire ça.

  • Speaker #0

    Dernière petite séquence qu'on appelle la moutarde de Montaunay. La moutarde me montonnait. Qu'est-ce qui t'indigne particulièrement ou t'aurais envie de pousser un coup de gueule ?

  • Speaker #1

    Sans vraiment pousser un coup de gueule, je pense que l'indifférence de certains clients à prendre un peu à la légère notre métier et notre investissement. Ça passe par ne pas annuler une réservation et du coup ne pas venir. Donc il faut aussi se rendre compte que ça laisse une place vide du restaurant. Assez embêtant pour le restaurateur et pour le client potentiel qui aurait pu être à leur place. Après, c'est aussi la transparence de dire quand quelque chose ne va pas pour régler un problème. Nous, on préfère connaître le problème plutôt que le découvrir sur un avis, par exemple, entre autres. On aime résoudre les problèmes. C'est pour ça qu'on fait tout ça. Donc, nous, voir un client repartir avec le sourire et à côté de ça, voir qu'il est mécontent sur Internet, on aurait préféré qu'il reparte avec le sourire en étant content. Donc, faire un geste commercial. ou expliquer tout ça. Et c'est vrai que c'est quelque chose, par rapport au travail que tout ça implique, on est assez touché par ces no-show et ces avis un peu salés et non justifiés.

  • Speaker #0

    Quand on y réfléchit, même si ce n'est pas ça qui t'apporte des solutions, mais c'est assez pathétique de la part des gens qui font ça. Ça dit plusieurs choses. Par exemple, celui qui te sourit en partant et qui écrit sur Internet, c'est quelqu'un qui n'a pas la capacité de te regarder en face pour te dire, même gentiment, ce qui ne va pas. C'est ça. Donc c'est quelqu'un qui est peureux, qui n'est pas courageux, et qui derrière l'anonymat d'un écran, peut dire quantité de choses.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Donc c'est malheureux pour lui ou pour elle.

  • Speaker #1

    Et du coup pour nous derrière.

  • Speaker #0

    Et du coup pour vous, bien sûr.

  • Speaker #1

    Donc au final personne n'est content.

  • Speaker #0

    Mais bien sûr. Et donc ce qui est important, c'est effectivement de tisser, on est toujours au cœur, des relations de qualité. Et le métier passe par ça et est une opportunité aussi, puisque un restaurant, c'est un lieu où peut y avoir une convivialité. Convivialité, en latin, ça veut dire vivre ensemble, convivérer, vivre ensemble. Donc, ce n'est pas si neutre que ça, un restaurant. Non,

  • Speaker #1

    non.

  • Speaker #0

    Ça a une implication aujourd'hui de plus en plus importante.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Je te remercie, Maxence. Merci à toi, Christian. Vraiment, c'était très gentil. Et puis alors, donne-nous peut-être, pour terminer en confidence, une adresse. indépendamment du petit bon qui j'enjoins tous nos auditeurs d'aller faire une visite ça vaut vraiment le coup un restaurant ou un producteur qui te paraît particulièrement significatif pour toi ?

  • Speaker #1

    alors un restaurant je dirais l'Almanach Montmartre un très bon restaurant un peu dans le même esprit que chez nous assez petit le chef un petit peu volant entre la cuisine et la salle des produits frais petites cartes un bon rapport qualité prix parce que c'est aussi quelque chose de fondamental même génération que toi ? Oui, tout à fait, à quelques années près.

  • Speaker #0

    C'est intéressant. C'est intéressant que vous soyez en connexion les uns avec les autres.

  • Speaker #1

    Il faut essayer de se chercher dans ce Paris où énormément de restaurants se battent, entre guillemets. Après, il y a des pépites et on essaie de faire partie de ça et d'en chercher de nouvelles.

  • Speaker #0

    Merci encore, Maxence. Merci à toi, Christophe.

  • Speaker #1

    À très vite. Merci, à très vite. Au revoir.

  • Speaker #0

    Alors, à dans 15 jours pour un prochain épisode. Vous venez de déguster un épisode de La Terre à la Tinte.

  • Speaker #1

    le podcast qui vous donne envie de bien manger.

  • Speaker #0

    Nous espérons que vous avez passé un agréable moment en notre compagnie. Si ce podcast vous a régalé, soutenez-nous en lui donnant un maximum d'étoiles, comme un grand chef, et en vous abonnant. Vous avez envie d'en savoir plus sur les actions du Collège Culinaire de France et sur le mouvement Manger Citoyen ? Suivez-nous sur les réseaux sociaux et sur notre site internet. A très vite pour un prochain épisode. Ah oui, et évidemment, l'édition, elle est pour nous !

Description

Maxence Arlettaz, chef passionné et fondateur du restaurant P’tit Bon à Paris, incarne une nouvelle approche de la cuisine.

Avec sa compagne Camille, il propose une expérience culinaire où chaque plat est une rencontre avec les producteurs locaux et un hommage à la saisonnalité. 

À travers une cuisine ouverte et un espace chaleureux, Maxence invite ses convives à découvrir la magie des produits frais, tout en mettant en lumière les savoir-faire des artisans.

Acteur engagé d’une nouvelle génération de restaurateurs, il valorise les circuits courts, le travail bien fait, et milite pour une restauration à visage humain, où le client a aussi un rôle à jouer !


Le Collège Culinaire de France est une association fondée en 2011 à l'initiative de quinze grands chefs restaurateurs à l'instar d'Alain Ducasse, Joël Robuchon, Yannick Alléno, Paul Bocuse, Alain Dutournier, Gilles Goujon, Michel Guérard, Marc Haeberlin, Régis Marcon, Thierry Marx, Gérald Passedat, Laurent Petit, Anne-Sophie Pic, Guy Savoy et Pierre Troisgros. Le Collège Culinaire de France est la seule association, à ce jour, initiée par le plus grand rassemblement de chefs français reconnus et incontestés, qui s’emploie, concrètement, sur le terrain, à relier des Producteurs et Artisans de Qualité avec des Restaurants de Qualité de toutes catégories. Elle rassemble ceux qui œuvrent pour une vision d’avenir du métier, et fédère tous ceux qui s’engagent sur des synergies de valeurs et de pratiques partagées.


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Crédits

En cuisine :

Un foodcast mitonnée aux petits oignons par Suniwan

Illustration servie par Hugo Girard

Un épisode enregistré au Mojo (17éme arrondissement de Paris), lieu vivant et chaleureux.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le podcast de La Terre à l'Assiette. Aujourd'hui, nous recevons Maxence Arleta. Maxence est le chef et co-gérant du restaurant Petit Bon, situé 113 rue du Faubourg Poissonnière, dans le 9e arrondissement de Paris. Né en novembre 2000, il a cofondé l'établissement en juillet 2024 avec Camille Spital, apportant une touche moderne à la cuisine française traditionnelle. Admis au Collège Culinaire de France dès le mois de décembre 2024, c'est à une jeune pousse dont nous allons avoir affaire. Mais ne nous y trompons pas, son expérience au Mojo en fait un artisan militant de la qualité déjà éprouvé et aguerri. Nous rencontrons aujourd'hui une des nouvelles générations de l'avenir du Collège Culinaire de France. Une émission présentée par Christian Rogubit. Cher Maxence, un plaisir de te voir ici dans ce podcast. Comment conçois-tu ton métier ? Quelles sont tes convictions ? Et à partir de quelle identité tu te situes ?

  • Speaker #1

    Déjà, ce métier, je le pratique vraiment par passion. Ça a été complètement naturel, le fait que je m'oriente vers la restauration via la famille que j'ai et un petit peu l'enfance que j'ai eue. donc on peut Mon père a un restaurant, ma mère travaillait en salle également. À Paris ? Non, non, mon père et ma mère sont venus sur Paris pour faire leurs armes. Et après, mon père a ouvert un restaurant à côté d'Orléans et ma mère sur tour. Toute la famille tourne autour de ça. Donc, évidemment, bien manger dès le plus jeune âge, apprécier les bons produits, le goût juste de tout ça. Très enrichissant et du coup, naturellement, je me suis dirigé vers ce métier de cuisinier.

  • Speaker #0

    Tu as fait une école ?

  • Speaker #1

    J'ai fait 4 ans d'études à partir de mes 14 ans, donc à Tours, au CFA de Tours, donc un CAP et un brevet professionnel, où j'ai exercé au restaurant La Boulée à Hatté-sur-Cher, donc en Indre-et-Loire. Et à l'âge de mes 18 ans, j'ai voulu arriver sur Paris. Donc je suis arrivé en tant que commis de cuisine tout innocent dans les cuisines du Taïwan. Donc là où je suis resté.

  • Speaker #0

    L'établissement en fond.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Beaucoup de pression au début parce que Paris, on ne connaît pas. On s'imagine beaucoup de choses. Mais au final, tout s'est très bien passé, très bien empilé. Et après le Taïwan, j'ai eu la chance de pouvoir me lancer à 21 ans en tant que sous-chef ici au Mojo.

  • Speaker #0

    Donc c'est à partir de tes 21 ans que tu es venu au Mojo.

  • Speaker #1

    Exactement. On a fait l'ouverture du Mojo avec Baptiste Gournay à ce moment-là. et Il m'a fait confiance comme m'a fait confiance Arnaud. Et tout s'est plutôt très bien passé. Donc, on a continué de mettre en avant les bons produits. Nous sommes rentrés dans le collège culinaire aussi par la suite avec le Mojo. Et j'ai voulu continuer ça dans le restaurant qu'on a fondé avec Camille il y a six mois maintenant.

  • Speaker #0

    C'est quoi ta conception d'un restaurant ?

  • Speaker #1

    Alors, le partage, je pense que c'est déjà le plus important dans notre métier. C'est de savoir transmettre notre passion. pour ma part en cuisine et pour la part de Camille en salle. Donc c'est vraiment ce qu'on a envie de faire transpirer dans notre restaurant, c'est vraiment le partage, la générosité, montrer aux gens notre savoir-faire et qu'ils le dégustent, qu'ils le goûtent, qu'ils le boivent également avec Camille en salle. Donc c'est de la bonne cuisine, des bons produits, de la saisonnalité, des portions généreuses parce que je pense que tout le monde est un peu frustré d'en avoir peu dans l'assiette. Et voilà, c'est vraiment un peu ce qu'on aime faire.

  • Speaker #0

    Je vais te le dire à l'inverse. Qu'est-ce qui n'est pas un restaurant et qui s'appelle restaurant malgré tout ?

  • Speaker #1

    Moi, pour ma part, ce qui me fait un petit peu peur, c'est les grandes cartes.

  • Speaker #0

    À partir du moment où il y a des grandes cartes ?

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est le premier marqueur. Parce que ça serait dommage de juger un restaurant par rapport à sa devanture, par rapport à tout ça. Donc moi, je regarde en premier la carte. D'accord.

  • Speaker #0

    Que signifie une grande carte pour toi ?

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est peu de produits frais, peu de goût. Il doit y avoir des très bons restaurants avec des grandes cartes. mais la plupart pour mon expérience, ne représente pas ça. Puis un petit peu se perdre dans tout ce qu'on a envie de tromper.

  • Speaker #0

    Ce que tu viens de dire est quelque chose, je crois, de très important parce qu'on n'a pas conscience de ça quand on est grand public. On voit une grande carte, j'ai beaucoup de choix.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est un côté positif pour beaucoup de gens.

  • Speaker #0

    L'important, c'est de connaître le métier. Plus t'as de choix, moins t'as de produits frais, par définition. C'est ça. C'est d'interpeller un questionnement pour se dire qu'est-ce que ça veut dire. Alors évidemment, J'ai une carte avec moins de choix. J'ai moins de choix, c'est un peu embêtant. Ça nous arrive. Qu'est-ce que tu veux exactement quand tu rentres dans un restaurant ?

  • Speaker #1

    C'est ça. Moi, avant tout, c'est de la qualité. Je sais par mon métier, par la personne que je suis et par la personne qu'est Camille également, quand on voit une trop grosse carte... On s'imagine par rapport à ce qu'on fait au quotidien que ce n'est pas possible de pouvoir recevoir tout frais le matin, d'avoir le temps. Ce n'est pas possible. Ou alors, il y a 50 cuisiniers derrière et dans ce cas,

  • Speaker #0

    la peau. Bien sûr.

  • Speaker #1

    Je pense que la majorité des restaurants ne sont pas comme ça.

  • Speaker #0

    Avec Camille, vous avez ouvert un restaurant, ce qui est très jeune pour ouvrir un restaurant. C'est ça. Que ça comporte, ce n'est pas simplement être sous-chef ou chef dans un restaurant, c'est être entrepreneur.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Donc vous avez choisi véritablement d'engager vos énergies, vos économies ou vos emprunts.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Indépendamment de l'amour de ce métier, cette passion, c'est encore autre chose. C'est-à-dire, c'est une casquette d'entrepreneur.

  • Speaker #1

    Tout à fait. On a appris énormément, vraiment de A à Z. On a appris comment développer un projet, comment le faire rêver et faire rêver les entrepreneurs.

  • Speaker #0

    On a appris énormément par quel moyen.

  • Speaker #1

    Déjà, on est très bien entourés, Camille et moi, par nos familles. Camille, par ses parents qui travaillent dans l'import-export. Donc tout ce qui est un petit peu juridique, financier, sont plus calés là-dessus et nous ont beaucoup, beaucoup orientés. Et moi, ma famille, par rapport à leur connaissance de monter un restaurant, de qu'est-ce qu'il faut faire ou ne pas faire, les étapes. Tout ça, vraiment, on a vu tout autre chose que notre métier qu'on faisait au quotidien. mais c'est quelque chose qui a été très enrichissant et aujourd'hui, on sait le faire on est content de l'avoir appris on a fait des erreurs on en fera encore mais c'est ce qui fait que chaque étape est belle à découvrir, qu'elle soit positive ou pas, c'est très enrichissant

  • Speaker #0

    Donc il y a une vraie transmission

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est ça,

  • Speaker #0

    tout à fait il y a une vraie transmission Tu parles que ce soit avec tes parents tes beaux-parents, que ce soit au Mojo, ici C'est ça Tu parles de transmission.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Il faut savoir écouter les gens qui nous conseillent au quotidien. Chaque chose est bonne à prendre. Donc, on a su le faire. On y arrive. Donc oui, la transmission, c'est quelque chose qui nous habite. Et on aimerait aussi être ces personnes qui transmettent par la suite.

  • Speaker #0

    Ça demande du temps ?

  • Speaker #1

    Énormément.

  • Speaker #0

    Mais alors là, tu es complètement anachronique par rapport à la situation et à la société d'aujourd'hui. On veut tout, tout de suite, rapidement et on sait.

  • Speaker #1

    C'est ça, je suis dans ce schéma-là.

  • Speaker #0

    Tu n'es pas du tout dans la société d'aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Non, mais des fois, c'est pas mal de sortir un petit peu de tout ça. Et j'ai voulu me faire confiance. J'ai voulu faire confiance avec la personne avec qui je suis, parce que Camille et moi formons un couple. C'est aussi un projet de vie. C'est des épreuves au quotidien. Mais en fait, c'est ce qui nous a vraiment poussé à faire tout ça. On savait qu'on était deux directement. On avait deux fois plus d'expérience, du coup chacun de son côté. Camille est très professionnelle car elle est également du métier de la salle. Et en fait, on était tous les deux des personnes de la restauration, ce qui a rassuré, on va dire, un petit peu tout le monde.

  • Speaker #0

    Et pour avoir dîné dans ton restaurant, je dois dire que c'est très, très professionnel. Et c'est vraiment très agréable. Vous avez réussi quelque chose vraiment de très fort. Je vais te proposer de te prêter à une petite interview. On a baptisé Toc Toc qui est là.

  • Speaker #1

    Toc toc,

  • Speaker #0

    qui est là ? Tu vas voir, c'est très simple. C'est un peu le style, tu sais, portrait chinois.

  • Speaker #1

    Ok, très bien.

  • Speaker #0

    Tu serais un animal ?

  • Speaker #1

    Je serais un chien.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Parce que j'aime beaucoup les chiens. Au quotidien, Camille et moi en avons un.

  • Speaker #0

    Félicité.

  • Speaker #1

    Félicité, amour, gratuité.

  • Speaker #0

    Tu serais une ville ?

  • Speaker #1

    Je serais Tour, par simple nature. J'ai beaucoup été à Tours.

  • Speaker #0

    C'est une ville qui te plaît ?

  • Speaker #1

    Ça me plaît, je viens de là-bas. C'est un petit peu chauvin de dire ça, mais ça me tient à cœur.

  • Speaker #0

    Ça veut dire qu'un jour, tu ouvriras peut-être un restaurant à Tours ? Qui sait ? Qui sait ? Tu serais une saison ?

  • Speaker #1

    Je serais le printemps, parce que tout redémarre.

  • Speaker #0

    Tout redémarre. C'est ça. Tout relier.

  • Speaker #1

    Voilà, je trouve.

  • Speaker #0

    Si tu avais à choisir un des cinq sens ?

  • Speaker #1

    Le goût. Évidemment. C'est ce qui me suit toute la journée.

  • Speaker #0

    Maintenant, quand on parle de restauration, moi, ce qui m'étonne, c'est que justement, on en a un petit peu parlé tout à l'heure, on ne définit pas vraiment ce que c'est que la restauration. Et c'est quelque chose d'ailleurs qui est en cours. On en parle beaucoup de définir vraiment qu'est ce qu'un restaurant ? Parce qu'un restaurant, c'est d'abord un endroit où on se restaure.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est avant tout quelque chose d'essentiel.

  • Speaker #0

    Et on se restaure sur... Dans toutes les dimensions.

  • Speaker #1

    Ah bah oui, surtout là, dans cette belle ville de Paris, on a vraiment de quoi faire avec n'importe quel pays.

  • Speaker #0

    C'est d'abord un lieu.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Et quand on rentre dans ton restaurant, c'est vrai qu'il vous ressemble.

  • Speaker #1

    Exactement. C'est ce que vous avez voulu faire. Exactement. On a voulu que ce soit convivial, petit, dont le nom Petit Bon. Car un petit endroit où on mange de bonnes choses, parce que du coup, c'est aussi l'élément essentiel d'un restaurant, c'est de manger de bonnes choses. Voilà. C'est vrai que quand on rentre dans le restaurant, on voit le bar directement avec des beaux digestifs, on voit la cuisine ouverte.

  • Speaker #0

    La cuisine ouverte comme au Mojo, pareil.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'était vraiment un des critères principaux quand on était en train de chercher notre futur lieu. Cuisine ouverte, je me voyais mal retourner dans une cuisine en sous-sol ou à l'étage sans pouvoir voir même nos clients.

  • Speaker #0

    La cuisine ouverte, c'est quelque chose d'essentiel parce qu'en fait, tu n'es pas isolé. Tu es en communication avec le reste de la salle, avec les convives. Tu ressens aussi.

  • Speaker #1

    Je vois tout.

  • Speaker #0

    Je vois tout et c'est très intéressant. Alors que le cuisinier qui est enfermé dans sa cuisine, on envoie les plats, mais on n'a pas forcément la pulsation.

  • Speaker #1

    Le service est rythmé par les bons qu'on reçoit et c'est peu naturel par rapport à une cuisine ouverte où on voit la personne arriver, on peut lui dire bonjour.

  • Speaker #0

    Ça a aussi un autre avantage. C'est pour le convive, Enfin, le fait de... consciemment ou non, voir la manière dont se conçoit les choses et dont le cuisinier agit dans sa cuisine.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Avant tout, c'est un vrai gage de qualité d'être en totale transparence sur ce que l'on produit, comment on dresse. Pour le client, je pense que c'était aussi très intéressant de voir le temps que ça peut prendre à dresser une assiette, de voir le cuisinier se démener pour sortir dans les temps avec une bonne cuisson, que ce soit au Petit Bon ou dans d'autres restaurants en cuisine ouverte. Ça nous permet aussi, nous, cuisiniers, de travailler en propreté, dans le silence et avec le sourire, parce que c'est aussi important.

  • Speaker #0

    C'est très important parce qu'on interpelle souvent ça au niveau des artisans militants de la qualité. C'est que pour véritablement faire un travail de passion, c'est toute une chaîne, comme on le dit. De la terre à l'assiette, c'est le nom du podcast. Mais cette chaîne, elle va vraiment de la terre à l'assiette. C'est-à-dire que... Elle inclut les producteurs,

  • Speaker #1

    bien évidemment. Grâce à eux qu'on peut faire tant de choses.

  • Speaker #0

    Grâce à eux que vous interprétez, qui déterminent aussi la carte, quelque part. Si vraiment on veut être en lien avec la saison. La salle est fondamentale parce que la salle est un échange aussi qui raconte quelque part l'histoire de la cuisine. Mais, et ça on n'en parle pas assez souvent, et ça fait partie des combats des artisans militants de la qualité. Le client a une responsabilité.

  • Speaker #1

    Il est aussi acteur autant que nous.

  • Speaker #0

    Il doit être acteur et il doit être client de qualité, si on veut un restaurant de qualité. Il ne peut pas simplement arriver, sinon il n'apprécie pas, il ne sait pas ce qu'il mange véritablement, etc. Donc cette connaissance réciproque peut faire du restaurant un lieu nouveau, moderne et d'avenir.

  • Speaker #1

    Tout à fait, et on y est de plus en plus. Les clients ont vraiment appris à manger saisonnier. des bons produits, des produits frais, de bien sourcer. Les clients s'y intéressent, de plus en plus nous demandent, aiment voir sur notre publication Instagram que nous sommes allés voir nos producteurs, nos vignerons, tout ça. Donc oui, aujourd'hui, c'est un vrai moteur.

  • Speaker #0

    Il y a un vrai échange.

  • Speaker #1

    Et c'est ça qui est très intéressant. Et c'est aussi intéressant de le faire découvrir à certaines personnes qui le sont moins. Donc ça, c'est encore un travail à faire. Et il y aura toujours des personnes un peu moins... tout le temps. dans un premier temps, mais c'est à nous et à tous les...

  • Speaker #0

    C'est un vrai travail de culture, un vrai travail même, on va dire, politique, au sens premier du terme, pas politicien, politique, parce que, en fait, quand on y réfléchit un peu, où est-ce qu'on a des endroits communs où on se restaure ? Dans la société aujourd'hui ? Derrière ton ordinateur ? En étant en Zoom ou en étant sur les sites ?

  • Speaker #1

    Non, c'est un partage visuel, mais qui n'est pas communiqué.

  • Speaker #0

    Voilà,

  • Speaker #1

    exactement.

  • Speaker #0

    Donc là où on est connecté, on n'est pas forcément relié.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Le restaurant est un lieu, un lien, un lieu de lien. Tout à fait. Et c'est là où il y a un enjeu, surtout la génération comme la tienne qui arrive. On sent que tu es habité par le fait de faire une bonne cuisine, mais on sent qu'il y a autre chose derrière.

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'on a vu un métier qui a changé. Les jeunes d'aujourd'hui, je n'ai pas envie de parler en leur nom, mais je parle en ma personne. Je pense qu'on est habité par... Aujourd'hui, on peut parler facilement de nos producteurs. On peut faire une story avec nos beaux arrivages. Et en fait, tous les clients aiment nous suivre maintenant par ce biais-là. Et ça fait que la communication est facile, l'apprentissage est facile. Et derrière, le client retrouve ce qu'il a vu. Et je pense que c'est aussi important d'être dans la continuité de ce qu'on a envie de dégager.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'en fait, quelque part, tu dis... On se crée sa propre clientèle.

  • Speaker #1

    Exactement, c'est ça. C'est ça qui est beau quand on ouvre un restaurant, et peut-être qu'on le voit avec Camille, de revoir les têtes qui étaient satisfaites le mois dernier, de voir que le fait de changer la carte tous les mois, ça plaît énormément, parce que les gens n'ont jamais la même chose à manger. Du coup, ça crée aussi cette envie de revenir. Donc oui, se faire sa clientèle quand on vient d'ouvrir un restaurant, c'est quelque chose d'obligatoire, car c'est cette clientèle qui nous fait tourner.

  • Speaker #0

    Mais alors... L'autre question qui se pose quand tu démarres un restaurant comme vous l'avez fait avec Camille, si ça évolue, si vous grandissez en volume, en chiffre d'affaires, d'abord le restaurant il est petit.

  • Speaker #1

    Oui, on a ce plafond de verre.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez rester que tous les deux ?

  • Speaker #1

    Non, c'est quelque chose qu'on a fait depuis l'ouverture, ça fait six mois maintenant. On va recruter. Après, comment recruter ? Comment réussir à recruter des personnes qui ont la même mentalité que nous ? Comment la faire découvrir pour les personnes qui ne l'ont pas ? Ça, c'est encore un nouveau défi qu'on va devoir développer. Et c'est quelque chose de très intéressant. Tellement de choses à faire. Recruter, je pense que ça va être quelque chose de totalement indispensable.

  • Speaker #0

    Je crois que c'est important, non pas d'anticiper, mais d'être dans toutes ces réflexions pour pouvoir continuer d'évoluer. Alors, on va passer à une deuxième chronique. Fromage ou dessert ?

  • Speaker #1

    C'est fromage ou dessert ?

  • Speaker #0

    Alors tu réponds le plus rapidement possible, c'est juste des alternatives. Tu es sur le temps court ou sur le temps long ?

  • Speaker #1

    Le temps long, plus facile de construire les choses.

  • Speaker #0

    Mais plus difficile peut-être d'avancer sans avoir forcément tout de suite un résultat, non ?

  • Speaker #1

    Oui, mais il faut que ce soit difficile pour y arriver.

  • Speaker #0

    Voilà, bien sûr, c'est ce qui crée la valeur. Tu es plutôt logique ou émotion ?

  • Speaker #1

    Tu peux me le reprocher, mais plutôt logique.

  • Speaker #0

    D'accord. Tu es plutôt compétition ou coopération ?

  • Speaker #1

    Coopération.

  • Speaker #0

    Ce que tu fais avec les producteurs, avec les clients.

  • Speaker #1

    Les clients et Camille.

  • Speaker #0

    Vie personnelle ou vie professionnelle ?

  • Speaker #1

    Très entremêlée. J'aime les deux énormément et on a envie de profiter des deux.

  • Speaker #0

    Et si on avait simplement d'un coup de baguette magique à renaître dans le passé ou dans le futur ?

  • Speaker #1

    Dans le futur. Le passé, c'est passé.

  • Speaker #0

    Et pour terminer, dans le restaurant, on dit que c'est un lieu de... de rencontres, de convivialités, d'échanges. Tu fais aussi un certain nombre d'événements gastronomiques, notamment le dîner en croûte que tu as développé en janvier, je crois.

  • Speaker #1

    Exactement, en collaboration avec Pâté en croûte France sur Instagram.

  • Speaker #0

    Alors raconte-nous comment tu as fait ça.

  • Speaker #1

    Déjà, l'identité du restaurant, c'est le pâté en croûte. Les gens viennent un petit peu pour ça aujourd'hui. On change la farce de temps en temps. On a trouvé assez malin de faire une soirée autour de ça. On fait intervenir une autre restauratrice ou artisan spécialisé dans le pâté en croûte pour faire un repas autour de ça. Donc en général, on a les deux pâtés en croûte, un du petit bon et un de l'intervenant. Une petite assiette de fromage et après le dessert varie. Mais là, sur les deux éditions qu'on a déjà faites, ça a été le gros chou craquelin, le dessert un peu signature du restaurant également. Donc c'est un menu assez convivial. Tout le monde vient pour la même chose, donc ça crée des échanges. C'est très sympa.

  • Speaker #0

    Des échanges entre clients ?

  • Speaker #1

    Oui. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça qui est intéressant. C'est vraiment un lieu de convivialité. Et cette idée d'événement, ça vous est venu comment ?

  • Speaker #1

    De base, ça vient de Julien qui s'occupe du compte Pâté en croûte France, qui avait envie de faire ça. Mais ça reste une difficulté aujourd'hui de trouver un lieu, trouver quelqu'un qui a le pâté en croûte, qui le fait maison. C'est un autre sujet. Tous les restaurants ne le font pas à la maison. et de trouver quelqu'un qui accepte de bloquer une soirée pour un événement comme ça. Et nous, on a tout de suite été très intéressés par faire ça.

  • Speaker #0

    Dernière petite séquence qu'on appelle la moutarde de Montaunay. La moutarde me montonnait. Qu'est-ce qui t'indigne particulièrement ou t'aurais envie de pousser un coup de gueule ?

  • Speaker #1

    Sans vraiment pousser un coup de gueule, je pense que l'indifférence de certains clients à prendre un peu à la légère notre métier et notre investissement. Ça passe par ne pas annuler une réservation et du coup ne pas venir. Donc il faut aussi se rendre compte que ça laisse une place vide du restaurant. Assez embêtant pour le restaurateur et pour le client potentiel qui aurait pu être à leur place. Après, c'est aussi la transparence de dire quand quelque chose ne va pas pour régler un problème. Nous, on préfère connaître le problème plutôt que le découvrir sur un avis, par exemple, entre autres. On aime résoudre les problèmes. C'est pour ça qu'on fait tout ça. Donc, nous, voir un client repartir avec le sourire et à côté de ça, voir qu'il est mécontent sur Internet, on aurait préféré qu'il reparte avec le sourire en étant content. Donc, faire un geste commercial. ou expliquer tout ça. Et c'est vrai que c'est quelque chose, par rapport au travail que tout ça implique, on est assez touché par ces no-show et ces avis un peu salés et non justifiés.

  • Speaker #0

    Quand on y réfléchit, même si ce n'est pas ça qui t'apporte des solutions, mais c'est assez pathétique de la part des gens qui font ça. Ça dit plusieurs choses. Par exemple, celui qui te sourit en partant et qui écrit sur Internet, c'est quelqu'un qui n'a pas la capacité de te regarder en face pour te dire, même gentiment, ce qui ne va pas. C'est ça. Donc c'est quelqu'un qui est peureux, qui n'est pas courageux, et qui derrière l'anonymat d'un écran, peut dire quantité de choses.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Donc c'est malheureux pour lui ou pour elle.

  • Speaker #1

    Et du coup pour nous derrière.

  • Speaker #0

    Et du coup pour vous, bien sûr.

  • Speaker #1

    Donc au final personne n'est content.

  • Speaker #0

    Mais bien sûr. Et donc ce qui est important, c'est effectivement de tisser, on est toujours au cœur, des relations de qualité. Et le métier passe par ça et est une opportunité aussi, puisque un restaurant, c'est un lieu où peut y avoir une convivialité. Convivialité, en latin, ça veut dire vivre ensemble, convivérer, vivre ensemble. Donc, ce n'est pas si neutre que ça, un restaurant. Non,

  • Speaker #1

    non.

  • Speaker #0

    Ça a une implication aujourd'hui de plus en plus importante.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Je te remercie, Maxence. Merci à toi, Christian. Vraiment, c'était très gentil. Et puis alors, donne-nous peut-être, pour terminer en confidence, une adresse. indépendamment du petit bon qui j'enjoins tous nos auditeurs d'aller faire une visite ça vaut vraiment le coup un restaurant ou un producteur qui te paraît particulièrement significatif pour toi ?

  • Speaker #1

    alors un restaurant je dirais l'Almanach Montmartre un très bon restaurant un peu dans le même esprit que chez nous assez petit le chef un petit peu volant entre la cuisine et la salle des produits frais petites cartes un bon rapport qualité prix parce que c'est aussi quelque chose de fondamental même génération que toi ? Oui, tout à fait, à quelques années près.

  • Speaker #0

    C'est intéressant. C'est intéressant que vous soyez en connexion les uns avec les autres.

  • Speaker #1

    Il faut essayer de se chercher dans ce Paris où énormément de restaurants se battent, entre guillemets. Après, il y a des pépites et on essaie de faire partie de ça et d'en chercher de nouvelles.

  • Speaker #0

    Merci encore, Maxence. Merci à toi, Christophe.

  • Speaker #1

    À très vite. Merci, à très vite. Au revoir.

  • Speaker #0

    Alors, à dans 15 jours pour un prochain épisode. Vous venez de déguster un épisode de La Terre à la Tinte.

  • Speaker #1

    le podcast qui vous donne envie de bien manger.

  • Speaker #0

    Nous espérons que vous avez passé un agréable moment en notre compagnie. Si ce podcast vous a régalé, soutenez-nous en lui donnant un maximum d'étoiles, comme un grand chef, et en vous abonnant. Vous avez envie d'en savoir plus sur les actions du Collège Culinaire de France et sur le mouvement Manger Citoyen ? Suivez-nous sur les réseaux sociaux et sur notre site internet. A très vite pour un prochain épisode. Ah oui, et évidemment, l'édition, elle est pour nous !

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