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Point De Corde - Podcast MotoGP

Xavier Simeon en MotoGP : Entre Galères, Succès et Anecdotes, Une Interview Inspirante

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1h07 |08/04/2025
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Description

Êtes-vous prêt à plonger dans l'univers palpitant du MotoGP à travers les yeux d'un pilote belge exceptionnel ? Dans cet épisode de Point De Corde MotoGP - Podcast MotoGP en français, Kévin Berben a l'honneur de recevoir Xavier Siméon, un nom qui résonne dans le monde de la moto. Avec un parcours inspirant, Xavier nous raconte comment la passion de son papa Michel Simeon l'a conduit à faire le saut du karting à la moto. Ce podcast MotoGP vous offre une plongée fascinante dans les débuts d'un jeune pilote, ses premiers défis sur deux roues et son ambition de surpasser les exploits de son père.


Au fil de cette interview captivante, Xavier partage ses débuts en championnat de Belgique et ses succès en superstock 1000, tout en évoquant son parcours en Moto2 et MotoGP. Comment a-t-il surmonté les obstacles financiers qui jalonnent le monde du sport ? Quel est son avis sur la rivalité qui a opposé Valentino Rossi à Marc Marquez? Quelle est l'importance du soutien des structures comme Zelos dans la carrière d'un pilote ? Ces questions trouvent réponse dans une discussion enrichissante qui met en lumière les réalités du MotoGP, un sport où la passion et la détermination sont essentielles.


Xavier Siméon ne se contente pas de partager son expérience personnelle ; il devient également un mentor pour les jeunes talents belges comme Barry Baltus, leur offrant des conseils précieux pour naviguer dans le monde compétitif de la moto. Il souligne l'importance de croire en ses rêves, même lorsque les défis semblent insurmontables. Cette philosophie résonne particulièrement dans un sport où la rivalité entre pilotes, comme Valentino Rossi, Marc Marquez, et Pecco Bagnaia, est intense et où chaque course est une nouvelle opportunité de briller.


En outre, cet épisode aborde l'actualité MotoGP, les évolutions du championnat, et les performances des équipes emblématiques comme Ducati, KTM, et Yamaha. Que vous soyez fan de Fabio Quartararo, de Zarco ou de Pedro Acosta, vous découvrirez des analyses de courses MotoGP qui vous tiendront en haleine. Ce podcast MotoGP est pour vous!


Ne manquez pas cette occasion unique d'écouter une interview de pilote MotoGP qui inspire et motive. Rejoignez-nous sur Point De Corde MotoGP - Podcast MotoGP en français pour une expérience inoubliable qui vous rapprochera du cœur de ce sport passionnant. Que vous soyez un passionné de moto ou un simple curieux, cet épisode est fait pour vous !


#xaviersimeon #motogp #interview #ewc #moto2


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Transcription

  • Speaker #0

    Salut tout le monde, bienvenue, nouvel épisode de Pointe-Corde aujourd'hui. Alors je vous le disais depuis quelques semaines, j'avais hâte de vous proposer le premier format interview et pour la première fois d'avoir en face de moi un pilote, alors podcast belge, pilote belge oblige. J'ai beaucoup de chance puisqu'aujourd'hui on accueille Xavier Siméon, ça va Xavier

  • Speaker #1

    Bonjour Kevin, c'est un plaisir d'être là.

  • Speaker #0

    Toi t'es né en 1989 à Heterbeek, donc t'es bruxellois. Est-ce que tu viens d'une famille toi qui roule en moto Alors, je connais la réponse, mais je fais exprès de te poser la question, tu t'en doutes.

  • Speaker #1

    Alors, une famille, je ne sais pas, mais en tout cas, un papa qui était passionné par la moto, ça oui. C'est lui qui m'a vraiment transmis les gènes, puisqu'il avait une concession de moto Suzuki sur Rodergame. Donc, j'ai vraiment grandi dans ce milieu-là. Et après, au fur et à mesure, la compétition est venue. À cause du karting. Parce que j'avais mon faux cousin, comme j'aime l'appeler, qui lui était un futur espoir du karting. Et c'est lui qui m'a transmis le goût de la compétition, en fait.

  • Speaker #0

    Ta première expérience sur une moto, c'est arrivé après le karting ou tu avais déjà fait de la moto avant, j'imagine

  • Speaker #1

    La première expérience, je ne sais plus de laquelle était la première. Tout ce que je sais, c'est qu'en moto, c'était à Chimay. Et je n'ai pas fait 100 mètres que j'étais déjà à terre.

  • Speaker #0

    Ça démarrait mal.

  • Speaker #1

    Ça démarrait mal, mais c'est là que j'ai vu que j'avais un truc pour ça, parce que je voulais absolument remonter dessus, même si je m'étais fait mal. Et après, je n'ai plus jamais lâché ce plaisir de monter en moto.

  • Speaker #0

    Avec un papa pilote, je vais te poser quelques questions un peu, tu vois, perso, sur ta vie, etc. Mais c'est pour situer un peu comment tu en es arrivé à faire cette carrière. On a quelle éducation quand on a un papa pilote Pilote, ce n'est pas une carrière très traditionnelle. Ce n'est pas un métier très traditionnel. Moi,

  • Speaker #1

    j'ai toujours voulu faire mieux que ce qu'il avait fait. Comme il avait déjà une très belle carrière, c'était un bel objectif en soi, sur un plan d'avenir. Mais en Belgique, comme on le sait, c'est très difficile de percer. Mais la chance que j'ai eue à l'époque, c'est qu'il y avait une structure belge qui était la structure... phare en mondial superbike, qui était la structure de Francis Bata, la structure Suzuki All-Star. Et j'ai été très rapidement pris sous son aile. Et c'est quelqu'un qui m'a vraiment permis de percer dans ma carrière. Et donc, voilà.

  • Speaker #0

    Donc, tu as su très jeune, en fait, dès la première fois où tu montes sur une moto, tu sais que tu veux faire comme papa, si on veut résumer un peu la chose.

  • Speaker #1

    J'ai toujours eu ce truc en moi de vouloir être compétiteur, vouloir gagner. J'avais vraiment ça dans la peau. Deuxième, c'était jamais bon. Et du coup, c'est ça qui a motivé mon père aussi, mes parents, de continuer à croire en moi et en me donnant les moyens de pouvoir percer. Et voilà, c'est pour ça que j'ai franchi les étapes. On a commencé à faire le championnat de Belgique pocketball. Et puis, on devait rapidement partir à l'étranger pour se confronter aux meilleurs. Et c'était en Italie à l'époque, les meilleurs. D'où sortent les Marco Simoncelli, tous les meilleurs Italiens qui... qui ont eu la carrière qu'on connaît aujourd'hui. Et c'est là-bas que j'ai pu vraiment me confronter et de savoir si vraiment j'avais le niveau pour un jour accéder à ce type de compétition qui était le championnat du monde de MotoGP.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, tu avais déjà un pilote qui te faisait rêver Quand tu repenses à toi tout jeune, il y a un pilote qui t'inspirait, que tu aurais voulu imiter

  • Speaker #1

    Il y avait Rossi. Rossi, c'était déjà l'idole des jeunes comme moi. Ce qu'il faisait sur la piste. Et en dehors de la piste, c'était juste incroyable. On avait envie de faire comme lui. Moi, j'allais sur les Grands Prix pour le voir, lui. Lui, notamment, Max Biaggi, Loris Capir aussi. Et c'était vraiment mes idoles à l'époque.

  • Speaker #0

    Donc, tu commences en karting. Tu es champion de Belgique en 1998. Bon, maintenant, j'ai compris pourquoi tu as commencé avec le karting. Ça t'a appris des choses pour la moto, le kart, déjà à ce moment-là, ou c'était juste la compétition

  • Speaker #1

    Oui, ça m'a appris énormément de choses. En kart, c'est une compétition, il faut être très, très fourbe. Ce n'est pas spécialement le plus rapide qui gagne, par contre il faut être très malin dans les deux derniers tours. C'était une discipline que j'aimais beaucoup, mais par contre je n'aimais pas la troisième mi-temps, quand les papas se retrouvaient à la buvette. C'est quelque chose qui m'avait toujours un peu marqué. C'est pour ça que j'ai eu un choix assez facile quand mon père m'a demandé de faire un choix entre les deux, entre le karting et la moto, puisqu'il n'y avait plus de moyens pour continuer financièrement. Et j'ai directement répondu que je voulais faire de la moto parce que rien que l'ambiance... entre les pilotes, elle était 100 fois mieux qu'au karting.

  • Speaker #0

    Tu vas passer à la moto. En quelques années, tu vas jusqu'au championnat d'Europe Superstock. Ta première course, c'est à Valence en 2005. Donc là, tu es sur une Suzuki GSX-R. Et ça va aller vite en fait. J'ai les chiffres là, tu gagnes 5 fois. Il y a 12 podiums, 5 pôles et juste 3 abandons, on va dire. Ça va. Tu as 15 ans à ce moment-là. Tu sais déjà que tu vas vite. Donc à ce moment-là, déjà, il y a de l'ambition.

  • Speaker #1

    C'est assez particulier cette année-là parce que justement, j'ai été... découvert par Francis Bata et moi je sortais des coupes de promotion Bancara d'où sortaient tous les meilleurs jeunes espagnols qui étaient Hector Barbera, Hector Fobel Alvaro Bautista à l'époque et moi j'avais fait la coupe Suzuki Bancara donc c'était tous des jeunes de 14 à 16 ans sur des G6R600 et j'avais eu une promotion pour faire le championnat espagnol super sport avec Ni plus ni moins que la moto officielle qu'utilisait Stéphane Chambon au Mondial Supersport avec la moto du Team All-Star. Et donc du coup, là, j'avais 14 ans. Mais par contre, j'étais trop jeune pour aller au Mondial Supersport directement. Et justement, pour l'année 2005, ils ont créé la nouvelle catégorie Superstock 600. Et c'est comme ça que j'ai débarqué là-bas. Et c'était une année où tout était à découvrir, car c'était des motos d'origine avec des pneus. dérivés de la route aussi donc qui n'offraient pas un grip comme j'avais pu connaître jusque là et les débuts ont été difficiles il y a eu beaucoup de chutes mais après une fois que j'ai compris le mode d'emploi on s'est vite mis à se battre pour des victoires 2006 t'es champion d'Europe sur la même moto c'est

  • Speaker #0

    à ce moment là que les choses sérieuses se commentent ou il faut encore attendre vraiment le moment où tu vas arriver en GP

  • Speaker #1

    Non là c'était vraiment très sérieux avec le Team All-Star là du coup je passe en... en Superstock et j'avais déjà des adversaires qui étaient sous l'aile de Ducati à l'époque, comme Nicolo Canepa. Et on était déjà les jeunes qui étaient sous les radars des gros team managers, comme le sont Ardozzi aujourd'hui. Et donc là, c'était vraiment très, très sérieux.

  • Speaker #0

    2007-2008, donc Superstock 1000. Là, tu as une Ducati 1098. Ce n'est pas n'importe quelle moto à piloter déjà. Et en 2009, tu vas gagner. Alors, c'est la première victoire en Coupe du Monde. Le premier titre mondial, c'était un objectif pour toi à ce moment-là

  • Speaker #1

    L'objectif En fait, j'étais en 2007-2008 avec le team All-Star. Moi, j'avais envie de passer une étape supérieure avec cette équipe-là. Malheureusement, avec la perte de leur gros sponsor, Corona Extra, à l'époque, le projet qui était prévu pour moi à long terme se voyait un peu mis sur le côté. Et comme moi, j'avais les dents longues à ce moment-là, j'avais reçu une belle offre de Ducati pour aller rouler chez eux en Super Stock 1000 avec un contrat en Superbike. Si jamais, dans le cas, j'étais champion du monde. Du coup, pour moi, je ne me suis même pas posé la question. Je voulais être champion du monde avec Ducati pour aller en mondial Superbike avec la moto officielle. Là, malheureusement, ça ne s'est pas fait non plus. Mais chance, c'est que c'est créé le Moto2. Donc l'ère du deux temps était arrêtée car pour moi je ne voyais pas un avenir en Grand Prix en venant du quatre temps. Mais avec l'arrivée du Moto2, ça a complètement changé la perspective. Et du coup, c'est comme ça que je me suis retrouvé en Chambre du Monde Moto2.

  • Speaker #0

    Direction le Moto2, tu vas commencer chez Holiday Gym. Ça se passe comment du coup quand on arrive, parce que c'est nouveau pour toi comme exercice, on est sur des motos complètement différentes. Ça se passe comment cette appréhension du Moto2

  • Speaker #1

    Au début c'était assez... Impressionnant, surtout que je ne faisais pas le championnat complet. J'étais intégré à une structure, comme tu l'as dit, Holiday Gym, qui avait déjà leurs deux pilotes annuels. Moi, je venais vraiment intégrer l'équipe sur quelques wheelkarts pendant la saison. Je faisais principalement le championnat espagnol Moto2. Et donc, pour moi, à chaque fois, c'était un challenge de débarquer parce que j'avais envie de montrer que je méritais ma place en Grand Prix. Et du coup, j'ai fait pas mal d'erreurs, clairement. Mais j'ai fait des très beaux Grand Prix aussi pour ma première saison. Et je pense que là, ça a vraiment lancé ma carrière.

  • Speaker #0

    Tu te fais remarquer avec une huitième place en Angleterre cette année-là. A priori, on te promet un contrat pour l'année 2011, sauf qu'il n'y aura pas de contrat.

  • Speaker #1

    C'était une situation complexe dans l'équipe, car le propriétaire de Holiday Gym avait énormément de moyens, mais le faisait principalement pour faire rouler son fils, qui était Yannick Guerra, qui était un des pilotes titulaires. Et en fait, la Dornard, qui privilégie les Espagnols, sur ce coup-ci... ne privilégiait pas un Espagnol en plus qui remplissait la grille. Et en fait, le propriétaire de l'équipe s'est vexé quand il a vu que le Qatari, Al Naimi, lui était reconfirmé pour l'année 2000. 11 et pas son fils. Du coup, il s'est dit, OK, mon fils, c'est pas le meilleur. Il va pas être champion du monde. Mais si le Qatari a le droit d'être reconfirmé, mon fils aussi. Du coup, il s'est vexé. Lui, il a estimé que la structure était faite pour son fils. Du coup, il a tout fermé.

  • Speaker #0

    C'est assez dingue parce que ça montre aussi à quoi ça se joue une carrière. Parce que sur la tienne, du coup, ça a un impact à ce moment-là. Et il n'y a rien qui garantit qu'il y aura quelque chose derrière.

  • Speaker #1

    Surtout que ça arrivait à un mois et demi de la première course. Donc du coup, là, tout est tombé à l'eau. Ça a été un énorme coup dur et là intervient Freddy Tachny avec le soutien de RTL à l'époque pour trouver une solution, j'ai envie de dire C, même pas B à ce moment-là, d'intégrer le Team Tech 3 en mettant une structure à part de l'équipe Tech 3 pour que je puisse ne plus que prendre le départ des Grands Prix en sachant que je n'allais pas avoir le meilleur matériel. Donc là, c'était très dur parce que là, mes objectifs, du coup, c'était plus les mêmes. Parce que moi, je venais d'une moto qui était la Moriwaki, qui était une moto qui pouvait se battre pour des top 10. En allant sur la Tech 3, en sachant que c'était une moto qui jouait plus les fonds de gris. Et c'était en soi une belle opportunité de pouvoir continuer ma carrière en Grand Prix. Mais aussi indirectement, très difficile psychologiquement d'aller trouver cette source de motivation. Car on sait que peu importe ce qu'on va faire, les résultats ne seront jamais vraiment à la hauteur. Il faut savoir tirer le bénéfice. et le positif de chaque situation, et c'est ce que j'ai essayé de faire à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Deux saisons où, effectivement, tu ne vas pas pouvoir performer au top. Bon, tu fais aussi des belles rencontres. J'imagine que tu as quand même travaillé et côtoyé avec Hervé Ponchara à ce moment-là. On sait le rôle qu'il a joué dans la carrière de beaucoup de pilotes. Puis tu feras quand même une huitième place en Allemagne. Bon, on sait qu'en 2012, c'était plus compliqué. On se rappelle des cinq chutes d'affilée où tu as vécu vraiment une période pas vraiment gaie. Et puis l'aventure Tech 3, elle va s'arrêter. Et là, je trouve que c'est bien d'être là-dessus pour se rendre compte à quel point c'est dur. pour des pilotes dans ces catégories-là où tout est très serré, c'est que tout le monde sait que tu as le talent, mais bon, ça ne fonctionne pas comme on le voudrait. Est-ce qu'il y a un moment où tu t'es dit Bon, c'est foutu, ça ne va pas le faire Non,

  • Speaker #1

    en 2013, c'était pour moi un nouvel élan en pouvant rouler avec une Kalex et là, avec le soutien de Zelos, on a pu trouver cette situation-là en sachant que je n'avais pas le châssis de l'année, mais... tout en sachant que j'avais un châssis compétitif et là ça m'a vraiment redonné un gain de motivation parce qu'avec la Tech 3, comme je l'ai dit moi j'en voulais énormément j'avais les dents très longues et du coup ça m'a fait faire plein d'erreurs et je pense que je roulais au-delà des limites du châssis, en tout cas ce que moi j'étais capable de faire avec et le fait de passer sur la Kalex dans le team Stop & Go l'année d'après, directement je me suis battu pour des top 10 à la régulière j'ai fait mon premier podium du coup ça a complètement rechangé la donne. Parce que là, on voyait que le châssis, c'est pas des grosses différences, mais les 3, 4 dixièmes qu'il peut t'apporter en plus, c'est sans moins qu'il faut forcer sur la moto et ça se voyait directement dans les résultats.

  • Speaker #0

    Avant ça, j'aimerais bien, parce que tu vois, on parlait de ces galères, de cet enjeu pour les pilotes et derrière, il y a des choses, il y a cette image qu'on peut avoir du Moto2 et il y a la réalité de ce qu'est être un pilote en Moto2. Par exemple, quand on est en Moto2, un pilote, on gagne sa vie, on gagne bien sa vie, on gagne pas sa vie.

  • Speaker #1

    Moi j'ai eu la chance de gagner ma vie, je ne peux pas dire que j'ai bien gagné ma vie, c'est des catégories qui malheureusement coûtent plus cher que ce que ça nous rapporte. Et ça c'est la dure réalité du sport moteur aujourd'hui, en tout cas en moto, je ne connais pas la situation en voiture, mais ce sont des catégories où malheureusement on croit que les pilotes gagnent très très bien leur vie, mais il y en a vraiment très très peu qui aujourd'hui arrivent à gagner leur vie tout court. Il y a beaucoup de pilotes qui doivent payer. pour avoir leur place. Et ça, malheureusement, c'est quelque chose qui n'est pas prêt de changer.

  • Speaker #0

    On en reparlait tout à l'heure, c'est là aussi l'intérêt qu'il y ait des structures autour du management et du sponsoring.

  • Speaker #1

    Si on prend un exemple comme aujourd'hui, un pilote comme Scott Redding, qui a été un talent incroyable en Moto2, qui a eu une belle carrière en MotoGP, pour avoir une bonne moto en Superbike, il est obligé de débourser je ne sais pas combien de milliers d'euros. Alors que le gars, il a été champion d'Angleterre, il a gagné des courses en superbike, il a gagné des courses en moto 2. Il a un talent juste incroyable, mais il est obligé de payer pour rouler.

  • Speaker #0

    On va revenir sur la suite de ta carrière, donc 2013, SAG Zellos, cette année-là. C'est vrai que là, tu vas enfin avoir le matériel que tu attends. Zellos va s'occuper de ton management, ça commence à ce moment-là avec Zellos Oui,

  • Speaker #1

    là, ça prend une nouvelle tournure avec le management et l'accompagnement que Zellos m'apporte. pour tout ce qui est la gestion des partenaires, des écuries, pour vraiment m'apporter cette qualité dans le sport, pour que je puisse vraiment me concentrer sur mon sujet. Et là, clairement, le soutien de Freddy Tachny à travers la société Zelos et toutes ses équipes à ce moment-là a vraiment redonné un élan dans ma carrière. Et aujourd'hui, je ne peux que les remercier qu'on en soit arrivé là.

  • Speaker #0

    Alors tu parles de Freddy Tachny, tu parles de Zelos. C'est peut-être bien d'expliquer ce qu'est Zelos. Le podcast est beaucoup regardé en France, figure-toi. J'imagine qu'on connaît Zelos au-delà des frontières. Mais des structures comme Zelos, pour qu'aujourd'hui on ait des talents belges en MotoGP, c'est absolument nécessaire.

  • Speaker #1

    C'est... absolument nécessaire. Zelos a été créé autour de moi parce que justement il n'y avait pas de structure autour de moi à l'époque. Il y avait justement ce système RTL, Tech 3, mais c'était quelque chose qui était assez instable et du coup moi j'ai toujours eu des liens très très proches avec Freddy et Freddy a décidé de me filer un coup de pouce. L'aventure a commencé de tout en bas de l'échelle et puis on a eu plein de belles années ensemble et maintenant Zelos... est le précurseur, je pense, de beaucoup de pilotes, pas qu'en Moto2, pour atteindre les objectifs qu'un jeune pilote veut se fixer, que ce soit en supermoto, en enduro. On peut le voir aujourd'hui, des nouvelles annonces qu'ils ont faites. Sans Zelos, le sport moteur ne serait pas ce qu'il est actuellement.

  • Speaker #0

    Alors, qu'on imagine bien, Zelos, ils vont s'organiser pour pouvoir financer également la participation des pilotes et des jeunes pilotes dans les compétitions de moto. Et il y a quoi Il y a un espèce de réseau autour de personnes qui gravitent autour de la moto. et qui vont se réunir pour essayer que tout fonctionne.

  • Speaker #1

    C'est ça en fait, Zellos à la base, ils vendent du rêve à des partenaires, c'est-à-dire qu'ils vendent des espaces sur la moto, ils vendent des passes pour accompagner des clients sur les circuits, pour que les clients puissent vivre une expérience incroyable, parce qu'aller voir un MotoGP aujourd'hui, c'est quelque chose qui est juste, avec le fait d'y aller, on entend les motos, on a la chair de poule, c'est une expérience que les... que Zelos fait vivre à ses clients, qui est juste incroyable. Maintenant, à long terme, Zelos, oui, va partir avec l'objectif de financer pour aider les pilotes, mais à long terme, de récupérer l'investissement aussi, de ne plus devoir payer. Et je pense que clairement, sur les 3, 4, 5 prochaines années qui viennent, avec tout ce qui est mis en place pour avoir des futurs talents, je pense quand même que la Belgique... passera à un niveau supérieur en termes de notoriété dans le sport moteur.

  • Speaker #0

    2013 toujours, ton premier podium va arriver, au Grand Prix de France en plus, on n'est pas très loin. Tu es 23 ans après le dernier podium belge, même année tu vas avoir ta première pole au Saxon Ring, tu seras 12ème du championnat du monde. Est-ce que quand on a des résultats comme ceux-là, là, le téléphone commence à sonner, les opportunités commencent à se montrer plus qu'avant ça

  • Speaker #1

    Ah oui, clairement. C'est grâce à cette saison que j'ai pu intégrer l'équipe Grésigny l'année d'après. En Moto2, c'était une équipe qui était juste incroyable. Même s'il l'a, je repassais de nouveau sur un châssis différent. L'année 2013 m'avait tellement boosté en termes de confiance que j'étais au fond de moi persuadé qu'avec l'équipe technique qui m'était mise à disposition chez Grésigny, même avec le châssis suiteur, j'avais la capacité de faire des bons résultats. Parce que le chef mécanicien qui était là-bas, Tommaso Rapponi, c'était vraiment quelqu'un qui était une référence dans le milieu. Et moi, j'avais dit, le fait d'aller chez Grisini avec lui, je m'en fous du châssis que je vais avoir, mais moi, je veux bosser avec lui. Je suis sûr qu'il va me faire des résultats.

  • Speaker #0

    Ça va arriver en 2015, tu vas récupérer le châssis Calex. C'est la première fois que tout semble être réuni pour que tu puisses même peut-être espérer aller chercher des victoires. Ça va donner ta meilleure année.

  • Speaker #1

    C'était clairement la meilleure année en Moto2. Malheureusement, cette année-là, comme on en a parlé juste avant c'est le côté financier qui a pris le dessus parce que les résultats étaient clairement là et c'était l'année où Grisini avait son équipe aussi en moto GP avec Aprilia où il y avait un certain Sam Laws qui malheureusement n'arrêtait pas de tomber et il voulait absolument le remplacer donc du coup c'est Sam Laws qui a été choisi pour me remplacer chez Grisini plutôt que de faire une deuxième moto Et là, c'était clairement d'un point de vue financier, parce que là, j'avais fait ma première victoire, j'avais fait pas mal de podiums sur la saison, je finis 6 au championnat. Je pense qu'aujourd'hui, faire 6 en Moto2 sur la durée d'un championnat, on ne peut pas dire que ce soit des mauvais résultats. Certes, j'aurais espéré gagner plus de Grands Prix, mais je ne pense pas que je méritais de me faire évincer de cette façon-là en fin de saison. Mais bon, malheureusement, c'est comme ça. Voilà, c'était l'expérience de... de ce monde-là. Et aujourd'hui, je n'ai aucun regret.

  • Speaker #0

    Cette année-là, il y a quand même la première victoire. Ça reste quand même, j'imagine, encore aujourd'hui. On se rappelle que tu avais fortement les larmes aux yeux ce jour-là. Ça doit rester quand même un des plus beaux souvenirs de ta carrière.

  • Speaker #1

    C'est un truc de dingue. Pouvoir entendre la Brabant sonne lors d'un Grand Prix, c'est quelque chose qui est... Ça te prend dans les tripes et c'est juste un moment qui est si émouvant. J'aurais voulu le connaître plus souvent, mais j'aurais eu plus de regrets à ne pas l'avoir connu du tout. Et je pense clairement que l'année Grézigny, c'était la plus belle. Et je me suis accroché jusqu'au bout en pensant qu'on allait renouveler en 2016 avec Grézigny. Finalement, ça ne s'est pas fait. On a eu une offre de dernière minute avec le team QMMF, de nouveau sur un autre châssis. Mais là, clairement, je n'avais pas les mêmes ambitions, le même espoir de ce que réputent les performances en Moto2, en sachant que tout est serré, que le moindre détail fait clairement l'importance du travail. Et dans cette équipe-là, je me sentais moins, je ne vais pas dire focus, mais j'y croyais moins. Ça, malheureusement, à ce niveau-là, ça joue beaucoup.

  • Speaker #0

    Ça se paye directement. Quand dans la tête, tout n'est pas exactement aligné, ça ne fonctionne pas.

  • Speaker #1

    Au fond de soi, on y croit, on a envie d'y croire, parce qu'on ne part jamais en se disant que c'est impossible. Mais il n'y a pas cette petite étincelle comme il y avait chez Grésigny, où tu sais que là, tu as l'équipe, tu as la moto, tu as tout qui est mis autour de toi pour que ça marche. Et ce n'est pas évident de retrouver ce genre de situation.

  • Speaker #0

    C'est assez intéressant à ce que tu dis là parce que ça s'observe, je trouve maintenant avec le déséquilibre qui existe en MotoGP entre les meilleures machines et les moins bonnes machines, on voit des pilotes qui ont déjà performé il n'y a pas longtemps, on sait que c'est des excellents pilotes, je pense à des pilotes comme Alex Rins, je pense à des pilotes comme Joanne Myre et ils ont l'air juste complètement perdus. C'est ce truc-là tu crois, c'est ce truc-là que tu perds dans la tête quand ça ne fonctionne plus C'est ça,

  • Speaker #1

    parce qu'aujourd'hui on voit les écarts que ce soit en MotoGP, en Moto2, sincèrement maintenant avec le recul je me dis qu'en fait on est... on aime la torture. Parce qu'aujourd'hui, on va critiquer un pilote parce qu'il est 23e alors qu'il est à 7-10e. Alors que dans n'importe quel autre championnat, 7-10e, t'es 2e. Sauf que le Moto2, c'est tellement dur, c'est tellement serré que là, c'est vraiment le pilote qui fait la différence. En plus de ce petit truc technique qu'une équipe peut apporter, les différences sont minimes. Quand on parle de différence d'une équipe à l'autre... Il n'y en a pas, en réalité. Mais c'est la manière dont tout est bichonné pour que la moto soit parfaite. Et pour une honte à tête, tu arrives à donner cet extrait en plus. Et là-dessus, il n'y a rien à faire. C'est toujours les mêmes équipes qui arrivent à apporter cet extrait en plus.

  • Speaker #0

    Et tu crois que si c'est les mêmes équipes, c'est parce qu'il y a une structure dans ces équipes Il y a des personnes, on parlait par exemple d'Hervé Poncharal. Il a un peu ce truc-là, en fait

  • Speaker #1

    Je pense qu'Hervé, il a ce truc-là. Maintenant, les époques Moto2, il n'y avait pas le matériel pour le faire. C'est la seule équipe qui... construit son propre châssis, c'était fait dans leurs ateliers, mais on a pu voir qu'une fois qu'ils sont passés sur les châssis KTM avec le support de KTM et Red Bull qu'ils ont clairement passé un cap en termes de performance mais oui clairement, on voit aujourd'hui que des structures comme Mark VDS Italtrans, c'est des équipes qui se battent tout le temps devant ils ne sont pas quelque chose bien en plus Mais ils ont tout qui est parfait tout le temps. Et c'est ça qui fait qu'un pilote, il sait qu'il a le meilleur package à disposition. Du coup, il donne cet extrait en plus.

  • Speaker #0

    On a toujours des regrets pour cette année Grézini sur le podium que tu aurais pu aller chercher à Austin. Et c'est vrai que tu étais très fanqué sur Johan Zarco.

  • Speaker #1

    J'ai toujours autant de regrets, mais maintenant avec le recul, vu que j'ai une très bonne relation avec Johan, on a eu l'occasion d'en reparler. Et j'ai envie de dire... Et là, quand il verra ce podcast, entre temps, il y a eu le Grand Prix d'Austin. Et j'ai envie de dire, le karma s'est vengé. Parce qu'il a voulu faire un peu la même manœuvre cette année, en voulant défendre la position dans le même virage. Sauf que cette fois-ci, c'est lui qui est parti à la faute.

  • Speaker #0

    C'est vrai, il a perdu à la faute. Même virage.

  • Speaker #1

    C'est lui qui est parti à la faute. Donc je me dis que voilà, c'est le petit karma. Mais non, je n'ai pas de regrets parce que c'est la course. C'était une belle bagarre. On revenait tous les deux pour se battre pour la victoire. On revenait sur Sam Laws à ce moment-là.

  • Speaker #0

    et on s'était expliqué directement après la course et franchement c'était juste un fait de course c'est comme ça On n'a pas encore parlé de l'organisation dans le box c'est des questions que j'aime bien parce que même si on connait globalement le travail des pilotes ce qui se passe dans le box c'est un peu plus mystérieux déjà toi, quelle est ta manière de travailler dans un box parce que tous les pilotes sont assez différents là-dessus

  • Speaker #1

    Alors j'étais très pointilleux dans le box je me prenais pas vite la tête, mais j'aimais bien que le chose soit carré. Une fois que j'avais pris la décision de faire ça ou ça, je passais directement à autre chose et je ne me prenais plus la tête. Et je pense que j'étais quelqu'un d'assez facile à travailler dans le boxe, mais j'avais aussi des moments où il y avait un peu de tension, où c'était facile de perdre un peu le contrôle de ses émotions. Mais globalement, je pense que j'étais assez facile.

  • Speaker #0

    Quand on est dans un box, mettons un Moto2, qui fait quoi Qu'est-ce qu'on retrouve dans un box

  • Speaker #1

    Chaque pilote a son ingénieur technique. Donc c'est avec lui qu'on va vraiment discuter de ce qu'on ressent sur la moto et essayer de lui expliquer au mieux pour que lui puisse s'imaginer sur la moto et qu'est-ce qu'il peut apporter comme changement technique en termes de réglage suspension. C'est pour ça que la communication est très importante. Parce que c'est aussi la qualité du commentaire qu'on va donner à l'ingénieur qui va faire que l'ingénieur puisse prendre la bonne décision. On voit souvent des pilotes qui se font critiquer parce qu'on leur dit il a fait la moto pour lui En fait, un pilote, il ne met pas au point une moto. Un pilote, il donne ses commentaires et c'est à l'ingénieur à interpréter la qualité de ses commentaires pour aller dans la direction, pour apporter les solutions à chaque pilote. Et à côté de ça, on a un télémétriste aussi. qui lui a les yeux rivés sur les datas en permanence. Donc lui, il voit tout ce qui se passe, les pressions de frein, les ouvertures de gaz, comment la suspension travaille, comment l'amortisseur aère travaille. Il sait voir les degrés d'inclinaison.

  • Speaker #0

    C'est un des rôles les plus importants aujourd'hui. Je sais que l'an dernier, on a énormément parlé de ces datas dans le duel entre Bagnaglia et Ausha Martin.

  • Speaker #1

    C'est quelque chose qui est primordial. Ça l'était déjà à l'époque, mais ça a pris un rôle encore plus important, surtout en MotoGP, parce que chaque détail que tu arrives à comprendre, et à l'interpréter et le réaliser de nouveau sur la moto, tout ce que tu peux le mettre en ta faveur, c'est ça de gagné. Et pour un pilote, c'est un plus énorme d'avoir une équipe technique qui soit capable d'interpréter ce genre d'informations à la perfection.

  • Speaker #0

    On entend souvent des pilotes dire qu'ils ont consulté les datas d'autres pilotes qu'ils ne comprennent pas. Ça t'est déjà arrivé de pouvoir voir des datas de pilotes en disant Waouh, ça je ne peux pas comprendre cette façon de piloter C'est déjà arrivé,

  • Speaker #1

    oui. J'avais mon coéquipier Bradley Smith quand on était chez Tech3. Il avait une manière de piloter avec cette moto que j'ai beau lui essayer de répéter maintes et maintes fois, à chaque fois, je finissais par terre.

  • Speaker #0

    Ça fonctionne moins bien.

  • Speaker #1

    Ça fonctionne moins bien. Quand ça allait vite, ça allait vite. Mais par contre, dès que j'essayais de faire la même chose que lui, c'était une catastrophe.

  • Speaker #0

    On va revenir sur la suite de ta carrière. Effectivement, 2016-2017, on est sur des années un peu plus discrètes. Ton meilleur classement, c'est 8e à Austin. Une qualif intéressante en Malaisie. Là, le matériel dont tu disposes, il est clairement moins compétitif à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Comme on l'a dit, quand tu perds le train, on est allé vers des équipes où justement, il ne fallait pas apporter d'argent. Donc là, j'étais payé pour rouler. Mais il y avait aussi moins de finances techniques. Et l'année où j'ai roulé chez TASCA, c'était une année assez... Assez folle, j'ai envie de dire, parce que le patron du team m'a changé quatre fois de chef mécanicien, sans raison, aucune. Il était juste un peu fou, c'était un Romain. Il pensait qu'il maîtrisait tous les éléments et qu'il savait gérer une équipe au mieux. Mais du coup, les chefs mécaniciens avaient tous envie de se barrer. Moi, je débarquais sur une course et il me disait, tiens, voilà Paolo, ton nouveau chef mécanicien. Donc, quand on sait justement ce qu'on vient de dire, que chaque détail est important. Là, moi, quatre fois dans la saison, je me suis retrouvé à devoir recommencer depuis zéro avec une nouvelle personne qui devait me comprendre en soi instantanément pour m'apporter les meilleures clés possibles sur un week-end de course, ce qui était quasi impossible à faire. Donc là, c'était une année qui était psychologiquement très difficile.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas pour rien si on voit des pilotes qui, depuis des années, ont le même chef mécanicien. Je peux imaginer. Malgré tout, ce sont des années discrètes, mais c'est quand même dans ces années-là que va arriver l'opportunité de ta vie, le passage en MotoGP. Alors, tu apprends comment tu vas être sur la grille MotoGP Tu fais partie du processus de toute la partie management ou à un moment donné, on t'appelle et on te dit voilà, on a une opportunité pour toi, tu vas y aller Oui,

  • Speaker #1

    j'ai fait partie du processus. Et du coup, la première chose que j'ai faite, j'ai appelé Freddy. Je lui ai dit, voilà Freddy, il y a une opportunité. Je te laisse faire ton job.

  • Speaker #0

    Mais tu l'as eu comment cette opportunité Je veux dire,

  • Speaker #1

    c'est des discussions qui arrivent avec le pilote C'est des discussions. J'avais des bonnes relations à l'époque avec le team Avincia. Et du coup... Le fait qu'il y avait les droits de TV justement à travers Zelos et le team a confirmé qu'il y avait une possibilité. Du coup, Freddy s'est directement mis au travail. Même si en tant que Belge, c'est vraiment pas pour faire la victime, mais c'est vraiment très, très compliqué d'arriver en MotoGP aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Tu n'as pas les mêmes opportunités qu'un autre

  • Speaker #1

    Non. C'était une année où, aujourd'hui, sur le palmarès, je suis vraiment très content d'y avoir été.

  • Speaker #0

    Mais en termes de résultats, ça a été une des années les plus dures en termes de motivation. Parce que tu sais très bien qu'avec la moto que tu as, au mieux tu fais 15e s'il y a des chutes devant. Et ça, ça a été le plus dur. Quand tu as eu cet esprit de compétition toute ta carrière, accepter d'être juste un pilote de plus qui remplit la grille, ça a été quelque chose de compliqué, clairement. Mais voilà, aujourd'hui, encore une fois, pas de regrets. Pouvoir aller en MotoGP. C'est un rêve que je pense que beaucoup de pilotes rêveraient d'un jour atteindre. Donc aujourd'hui, je n'ai vraiment aucun regret.

  • Speaker #1

    C'est vraiment si différent que ça, une MotoGP, par rapport à d'autres motos. La première fois que tu montes sur cette moto et que tu fais un tour, c'est un kiff incroyable.

  • Speaker #0

    C'est un kiff incroyable. Même si tu n'es pas sur la meilleure moto du plateau, à piloter, c'est juste un truc qui est incroyable. La technologie que ces motos ont, rien que la boîte de vitesse, l'électronique. t'es obligé de rentrer dedans tout le temps. En fait, tu sais aller vite que quand tu rentres dedans. Et c'est juste le pur kiff de rouler avec ces motos-là.

  • Speaker #1

    Tu prépares différemment ton physique au moment où t'arrives en MotoGP Parce que là, les exigences aussi, elles sont...

  • Speaker #0

    J'étais déjà très enfant physiquement à l'époque. Mais là, j'ai dû revoir encore ma préparation parce que les Grands Prix, mine de rien, étaient très éprouvants. Les charges qu'on prend sur les freins. Parce que, mine de rien, on arrive... je ne sais pas moi, 60, 70 km plus vite qu'avec une Moto2. Et on freine quasi au même point de repère que les Moto2. Parce que les freins carbone, c'était quelque chose de juste incroyable, la puissance de ces freins. On arrivait à arrêter la moto sur une distance qui était juste hallucinante. Et là, on prenait tout sur le haut du corps, on prenait tout sur les jambes pour se retenir au réservoir. Et là, j'ai vraiment dû passer encore un autre cap physiquement.

  • Speaker #1

    Dans cette génération-là, je regarde la grille, l'année où tu arrives. On a Marc Marquez, on a Dani Pedrozac chez HRC, il y a Valentino Rossi chez Yamaha, et Lorenzo est chez Ducati déjà. Il était déjà chez Ducati à ce moment-là. Est-ce que dans ces pilotes-là, est-ce qu'il y en a un qui t'inspire particulièrement au moment de ton arrivée

  • Speaker #0

    Je dirais qu'à l'époque, la façon dont pilotait Dovi était assez inspirante. C'est plus ses datas à lui que je regardais. parce qu'il avait une façon de piloter très fluide et assez différente en terme de pilotage par rapport à Lorenzo. Et donc, je m'aspirais plus de Dovi que des autres.

  • Speaker #1

    Lorenzo, quand il arrive, on sait que c'est un pilote qui a aussi un pilotage très propre. Quand il arrive sur la Ducati, ça ne fonctionne pas. Ça finit par fonctionner. Il y a un réel changement sur la Ducati à ce moment-là. Toi, de ton côté, est-ce que tu as la possibilité de voir des changements sur la moto sur laquelle tu évolues Ou là, il n'y a rien du tout qui est possible à ce moment-là

  • Speaker #0

    Moi, il n'y a rien qui évolue du tout. C'est là où ça a été compliqué. C'est qu'on était censé avoir un contrat. en 2018 avec une Ducati 2017 et en 2019 avec une Ducati 2018. Au moment de l'annonce de la signature, on voit dans le communiqué que je roulerais avec une 2016. Alors on a dit non, vous avez fait une erreur, ce n'est pas la 2016 qu'on a signé, c'est la 2017. Et puis là on a reçu des menaces de l'équipe en disant ce sera ça ou rien. On n'est pas contents, c'est le même prix. Et du coup, là, avec Freddy, il y avait deux solutions, soit accepter, soit refuser. Mais du coup, le rêve ne se faisait pas. Et c'est la première fois où j'ai dit, j'ai envie de vivre ce rêve-là. Du coup, j'accepte d'aller avec une moto moins performante. Et pendant la saison, quand Tito, mon coéquipier, se blesse, j'ai l'opportunité de rouler avec la GP17. Et là, directement, les performances étaient différentes. La preuve, c'est que j'ai même réussi à battre Danny Pedroza, qui était le talent en MotoGP, dans le Big Four en tout cas. Je le bats en Australie. Ça veut dire quand même que si j'avais eu plus de roulage avec cette moto et une deuxième opportunité, je pense que la suite de ma carrière aurait été différente. Mais encore une fois, pas de regrets.

  • Speaker #1

    Tu n'as pas de regrets par rapport à ça. C'est une façon de voir les choses pour que ta carrière continue à rebondir. C'est peut-être pour ça que ça a duré, le fait que tu regardes ça.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas de regrets parce que... Mon but ultime au final, c'était d'un jour rouler en endurance avec le CERT. Et c'est arrivé. Donc du coup, j'ai vécu des belles années derrière. Et ça, ça a permis de vivre avec moins de regrets. J'en aurais certainement eu si je n'avais pas eu l'après carrière que j'ai eue.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui a fait la différence entre les plus grands pilotes, les grands champions du monde Je parle vraiment de ceux qui sortent du lot, comme on peut l'imaginer. Qu'est-ce qu'il a de plus Valentino Rossi Qu'est-ce qu'il a de plus Marc Marquez Qu'est-ce qui fait que ces pilotes, on les voit comme des monstres sacrés

  • Speaker #0

    J'en sais rien. Ça s'explique pas Si je le savais, je serais un champion comme eux. Non mais ils ont quelque chose en plus, il n'y a rien à faire. Ils ont un don, je pense qu'on a tous un don, mais ils ont ce petit truc en plus qui fait la différence. Et comme là, c'est une catégorie où il n'y a que des élus, ils arrivent à faire ce petit truc en plus que nous, on n'arrivera pas à faire.

  • Speaker #1

    On parle souvent de la rivalité qui a animé le MotoGP pendant quelques années entre Valentino Rossi et Marc Marquez. Il y a toujours un bon prétexte pour que ça revienne dans les médias, c'est assez drôle. et toujours aujourd'hui vu qu'ils ont toujours un peu la dent dure ça revient même de même parfois l'an dernier c'était le cas déjà dans un podcast et je me dis tiens vu qu'on est aussi dans un podcast c'est le moment d'en parler toi tu as eu quel regard sur le duel qui les a opposés Moi je suis assez critique par

  • Speaker #0

    rapport à l'attitude de Valentino parce qu'il a toute sa carrière déstabilisé ses adversaires à travers les conférences de presse les médias tout ça Sauf qu'ici, il a voulu faire la même chose, mais il est tombé sur un os aussi dur, voire plus dur que lui. Et malheureusement, ça n'a pas marché. Surtout que Marquez idolâterait Valentino à ce moment-là. Donc c'est quelque chose que Marc n'a pas compris, parce qu'il n'était pas préparé du tout à ce genre de réaction de Valentino. Surtout que moi, je me souviens très très bien quand on était encore à Philippe Island. Moi, la première chose que je m'étais dit, j'ai dit heureusement que Marc est là. Il a été rechercher cinq points à Lorenzo dans le dernier tour. Valentino, il peut juste aller le remercier. Il peut juste en vouloir à Yannone qui, lui, lui fait les freins à deux virages de la fin. Et Valentino perd quatre points supplémentaires.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est marrant parce qu'on ressent souvent les phases où Marquez fait peut-être perdre du terrain à Valentino à ce moment-là. Mais c'est vrai qu'il y a eu celle-là qu'on revoit moins souvent et d'autres moments dans la saison.

  • Speaker #0

    Et du coup, Marc, quand il arrive à la conférence de presse le week-end d'après en Malaisie, il se dit, bam ! Il est face à Valentino qui déclare ça. Et là, Marc en course, il s'est dit, tu penses que je vais tenir Oui, maintenant je vais t'en garder.

  • Speaker #1

    Parce qu'on est d'accord, il a joué avec lui.

  • Speaker #0

    Après, il l'a vraiment fait. Il l'a officialisé dans le reportage qu'il avait fait. Marc a été très sincère sur ce qu'il avait fait. Parce qu'il était très touché par ce que Valentino avait déclaré. Il idolâtrait Valentino à l'époque. Donc il s'est senti vraiment dévalorisé et il s'est dit maintenant que tu veux que je joue, maintenant je vais jouer pour de vrai. Et il l'a fait comme il faut.

  • Speaker #1

    Tu sais moi ce que je trouve de dommage dans ce genre de situation, c'est que ça a amené dans le MotoGP quelque chose qu'on ne voit pas d'habitude dans ce sport. Je me suis déjà trouvé dans des tribunes à observer des courses où quand le pilote que tu n'aimes pas tombe, les gens se lèvent et applaudissent. Et ça pour moi, ça n'existait pas comme on le voit maintenant. avant cet épisode-là, c'est-à-dire de diaboliser un pilote en en faisant un grand méchant. Je pense qu'il n'y a aucun grand méchant là-dedans. Après, c'est juste mon avis, et c'est peut-être naïf, mais tu ne crois pas que la solution serait peut-être qu'un jour, ces deux-là finissent quand même par se serrer la main, se dire Ok, on a été de bons rivaux, on a peut-être eu chacun, nos moments un peu moins bien ou un peu mieux, mais on peut passer à autre chose.

  • Speaker #0

    Ce qui est sûr, c'est que les fans de Valentino ont eu, selon moi, une mauvaise réaction par rapport à certaines chutes de marque. Mais aujourd'hui, force est de constater que Marc est en train de prouver qu'il a un talent juste qui est incroyable. Et on ne peut qu'admirer le pilote qu'il est, parce que ce qu'il fait sur une moto, c'est juste incroyable. Et j'espère pour le sport qu'un jour, Valentino acceptera la poignée de main avec Marc. Et le MotoGP ne fera qu'en sortir grandi de tout ça.

  • Speaker #1

    On a vu l'été dernier Casey Stoner qui était aussi au run de Valentino Rossi. Voilà, c'est des images qu'on aime bien voir. Donc en tout cas, ce serait bien pour que ça puisse se terminer.

  • Speaker #0

    J'ai plus de mal à y croire avec Marc, mais on ne sait jamais.

  • Speaker #1

    On est d'accord que ça a peu de chances d'arriver, mais je pense que ça pourrait amener de belles choses. Bon, la suite après le MotoGP, tu es passé en MotoE. Tu as fait deux saisons sur les motos électriques en 2019 et 2020. Tu fais trois podiums sur les deux saisons. Pourquoi tu as choisi le MotoE à ce moment-là

  • Speaker #0

    Parce qu'après le MotoGP, j'avais l'opportunité de retourner en Moto2, mais de nouveau, les conditions n'étaient pas réunies pour que ça performe. Et là, il fallait donner un nouvel... Un nouvel élan à ma carrière, j'avais une proposition pour faire de l'endurance avec le team Ville-Thays, qui n'était pas une structure officielle en endurance, mais une très bonne structure privée, avec beaucoup de moyens et beaucoup d'ambition. Et cette nouvelle catégorie qui était le Moto E. Et là, je me suis dit qu'il fallait donner un nouvel élan dans ma carrière, refaire du Moto 2, ça allait de nouveau être du réchauffé, et les conditions n'étaient pas réunies pour sa performance. Tandis qu'en moto-e et en endurance, les conditions étaient réunies pour que ça puisse marcher. Et j'avais toujours dit que je voulais faire de l'endurance pour suivre les traces de mon père à l'époque. Et donc, du coup, je pense que c'est la meilleure décision que j'ai prise.

  • Speaker #1

    Là, tu arrives en endurance et je voulais te demander si le fait de boucler la boucle avec ton papa, ça avait été une de motivation qui t'a amené en endurance Ouais,

  • Speaker #0

    c'était d'intégrer un jour le CERT. Et justement, Vincent Philippe, qui était le pilote phare du CERT à l'époque, prenait sa retraite. Les saisons en endurance, c'était sur des demi-saisons. Donc, c'était 2018-2019, 2019-2020. Et justement, mon contrat s'arrêtait fin 2018. Et lui, pareil. Du coup, je pouvais recommencer en 2020 avec le CERT. C'était vraiment mon objectif de rouler pour le team Suzuki. Tout s'est mis bout à bout, donc je ne pouvais pas rêver mieux. Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, j'ai moins de regrets par rapport à l'étape MotoGP, car j'ai pu vivre vraiment des belles courses avec cette équipe qui est une des meilleures en endurance aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Ça ne t'a pas mis un peu de pression, justement, de prendre l'orlais derrière Vincent Philippe, qui était une légende de l'endurance, et d'arriver donc en ne venant pas de l'endurance C'était une énorme pression,

  • Speaker #0

    mais au final... Quand tu es compétiteur, tu es animé par ce genre de pression. Tu sais que tu es obligé de faire des résultats, tu sais que tu es obligé d'être bon. Et l'endurance, c'est quelque chose qui est encore différent des courses de vitesse. C'est que tu as fini un relais, tu dois le refaire encore sept fois. Tu as tout le temps à retourner au travail, retourner au charbon. Et la pression que les ingénieurs mettent, parce que le sujet qui est en endurance racing team, ils ne sont pas là pour participer. Eux, ils mettent vraiment tout en œuvre pour gagner des courses. Ils ne sont pas juste là, deviennent que pour un, si on fait deuxième, c'est très bien. Non. Et la pression qu'on arrive à ressentir, elle est tellement positive en réalité que ça te pousse vers le haut.

  • Speaker #1

    Finalement, tu as trouvé là-bas ce que tu cherchais depuis longtemps, cet entourage vraiment hyper pro qui est là pour gagner et qui te donne les conditions ou toi qui as envie de gagner.

  • Speaker #0

    C'est ça. Surtout quand il y a eu l'Alliance Yoshimura, certes, en 2020.

  • Speaker #1

    En 2020,

  • Speaker #0

    oui. Là, on a senti encore un plus dans l'organisation, dans le... le professionnalisme de l'organisation de l'équipe. Parce que là, elle s'est vraiment positionnée comme favorite du championnat. Et là, j'ai vraiment ressenti encore plus la pression que la première année. Parce que là, on sentait qu'on avait vraiment un rôle de favori. Même quand on était avec, j'ai envie de dire, la moto bleue, on était favori, mais si on n'était pas devant, ce n'était pas très grave non plus. Avec les couleurs Yoshimura, si tu n'es pas devant... On était convoqué par les Japonais et ils demandaient un rapport très clair de pourquoi ça n'avait pas été.

  • Speaker #1

    Il y a vraiment une culture de la victoire qui va... Ça t'est déjà arrivé de devoir aller t'expliquer pour une performance pas à la hauteur

  • Speaker #0

    Pas à la hauteur, mais pour une chute. Quand on jouait le titre à Most, en Tchéquie, on avait déjà des essais le mardi en prévision de la course du samedi. Et je m'en mets une petite. dans l'avant-dernier virage, sans conséquence. Donc la journée se passe, des tests, et à la fin de la journée, on arrive à l'Hospitality pour aller manger. Et là, il y a Yoé qui me prend à part et il me dit, il faut que je te parle. Il me dit...

  • Speaker #1

    C'est jamais bon ça.

  • Speaker #0

    It was your first and your last crush of the week, ok Ouf. Là, tu dis juste ok, et là, tu sais que t'as intérêt à faire du bon boulot et qu'en plus, t'as pas intérêt à t'en mettre une. Et c'est pour ça que... J'en garderai un souvenir dingue, c'est que pendant la course, je manque de mon métrine sur une tâche d'huile. Je la sauve, mais je ne sais même pas comment. Il s'est passé un truc de dingue. Et j'en re-sauve une deuxième derrière, où justement il y a une image phare où je mets la main par terre. Et pour la petite histoire, on est champion, je ne tombe pas, heureusement. On est à Monaco pour la remise des prix FIM avec tout le staff Yoshimura. Et il y a le big boss qui me dit Mais comment t'as fait pour la sauver cette fois-là J'ai dit Écoute, c'est bien simple. J'ai vu la tête de Yoé en grand. J'étais déjà au paradis. Je me suis dit Tu peux pas tomber. Et ça a fonctionné.

  • Speaker #1

    On n'a pas idée de cette pression qu'on peut avoir dans ces conditions-là. Après, ça va fonctionner. Effectivement, tu vas avoir le titre de champion du monde. C'est le plus grand moment de ta carrière. À ce moment-là, ce titre-là...

  • Speaker #0

    Ce que j'ai vécu en endurance, émotionnellement, c'est quelque chose que j'ai vécu nulle part ailleurs. Cet esprit d'équipe avec mes coéquipiers, tout le staff technique, la fatigue qu'on ressent pendant la course. Quand on se lève à 4h du matin pour aller faire un relais à 3 degrés, on se demande vraiment ce qu'on fout là. Mais après, l'émotion qu'on ressent sur le podium une fois que c'est fait, c'est juste... C'est un sentiment qui est indescriptible.

  • Speaker #1

    Tu as remporté quand même deux fois les 24 Heures du Mans, le mythique bol d'or, quand même, il faut le dire, c'est quand même cool de se dire ça. Et donc, ce titre, boucle bouclé avec ton papa, il assiste à ça, ça doit être quelque chose de fort entre vous.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose de fort parce que lui... Il n'avait jamais gagné les 24 heures du Mans. Je dirais que le seul regret que j'ai aujourd'hui, c'est de ne pas avoir gagné les 24 heures de Spa. Ne fut-ce qu'avoir fait un podium. Après, il s'est passé ce qu'il s'est passé lors de l'épreuve des 24 heures en 2022. Mais voilà, le fait d'avoir gagné des grandes épreuves comme le Mans et le Boldor. Ça vient quand même effacer ce petit regret que j'ai de ne pas avoir gagné les 24 heures de spa.

  • Speaker #1

    Disons qu'avec le temps, tu le digéreras peut-être plus facilement. Va arriver le moment où tu décides de prendre ta retraite, juste après les 24 heures de spa.

  • Speaker #0

    C'était quelque chose qui n'était pas prévu du tout. Malheureusement, c'était pour un pépin physique. Et du coup, sous le conseil des médecins, c'était mieux pour moi d'arrêter. Ça a été un moment très dur parce que je vivais vraiment le meilleur moment de ma carrière. se passer super bien avec le team. Mais voilà, pour le bien de tout le monde, c'était mieux d'arrêter et d'en finir là.

  • Speaker #1

    Si ça ne s'était pas arrêté là, aujourd'hui, tu penses que tu serais toujours à la compétition C'est difficile de répondre.

  • Speaker #0

    Je pense que oui, clairement, mais je me serais peut-être fait mal à un autre moment. donc je ne sais pas répondre à cette question-là.

  • Speaker #1

    Alors après ça, tu vas avoir un rôle de manager et tu vas superviser les jeunes talents belges quand on parlait de boucler des boucles, là on ne peut pas faire mieux, dont Barry Baltus. Forcément, Barry, maintenant quasiment tout le monde le connaît, tant mieux. Mais pourquoi est-ce que c'est si important du coup aujourd'hui avec le MotoGP et la compétition moto telle qu'elle existe que des personnes comme toi s'investissent dans le management de jeunes pilotes qui arrivent là-bas je pense que c'est important parce que l'expérience que j'ai eu pendant toutes ces années,

  • Speaker #0

    je pense que ça permet à des jeunes comme ça de ne pas faire des erreurs que moi j'aurais pu commettre le fait d'apporter mon expérience J'ai envie de dire, ça permet de mieux les guider lors de directement les bonnes clés pour qu'ils puissent prendre les bonnes décisions au bon moment. Maintenant, c'est un rôle qui est très difficile aussi. Quand on travaille avec des jeunes, il faut s'attendre à ce que la personne à côté de toi a aussi un orgueil. Donc des fois, ça peut être des situations difficiles à gérer. Ces deux dernières années avec Barry, une belle expérience. Et aujourd'hui, je ne suis pas à ses côtés officiellement dans sa nouvelle aventure. Mais je pense avoir pas mal contribué au fait qu'il puisse intégrer cette structure. Et aujourd'hui, je crois qu'il a ce que moi, j'aurais voulu à l'époque. Comme quand j'étais chez Grézini, et je pense que Barry va pouvoir montrer toute l'étendue de son talent.

  • Speaker #1

    Alors imaginons, là il y a un jeune Belge qui est devant le podcast, qui rêve, comme toi, de faire une belle carrière en moto. Dans le contexte actuel, c'est quoi la clé C'est quoi les étapes Qu'est-ce qu'il faut faire en premier Je dirais qu'il faut croire en ses rêves,

  • Speaker #0

    dans un premier temps, et ne jamais baisser les bras. Si on voit qu'on n'a pas les résultats qui viennent directement. Je vois beaucoup de pilotes qui n'avaient peut-être pas le plus gros des talents en débarquant, mais qui à force de travail et d'abnégation sont devenus des très très grands pilotes. Donc moi si j'ai un conseil à donner aux petits jeunes, c'est de croire en ses rêves. Il ne faut pas se laisser démoraliser par des personnes qui diront allez laisse tomber, ça ne sert à rien, machin Si tu crois... En tes capacités, généralement, l'être humain est capable de faire de grandes choses.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, en Belgique, on le sait, c'est très compliqué pour percer dans la moto. Donc, avoir ce rêve, ce n'est pas très populaire. Tu penses qu'il manque quoi en Belgique actuellement pour qu'on ait plus de jeunes talents qui arrivent en MotoGP

  • Speaker #0

    Il manque 3-4 jeunes vraiment qui fassent des résultats aujourd'hui, qui donnent envie à ces jeunes de le faire. C'est pour ça, j'espère vraiment que Barry pourra montrer toute l'étendue de son talent. On a... Deux petits jeunes aussi qui arrivent, qui sont Tom Rollin, Lorenzo Puntillo, on a fait Refleur et Refleur Hackers. On a des Belges qui ont un certain talent. Maintenant, j'espère qu'ils arriveront à percer pour donner envie aux plus jeunes qui suivent encore derrière eux.

  • Speaker #1

    En fait, il faut que tout s'aligne pour qu'effectivement, on ait des Belges à regarder.

  • Speaker #0

    Il faut que tout s'aligne et c'est là où Zelos, à travers l'Académie, fait vraiment un bon boulot. Ce n'est pas facile de percer dans ce milieu-là. pas facile de trouver les moyens. Et voilà, je sais qu'ils font le job. Donc j'espère qu'à long terme, un jour, ils seront récompensés de leurs efforts.

  • Speaker #1

    Paris chez Fantic cette année, coéquipier d'Aaron Kanet, qui est quand même un favori pour le championnat. Donc le matériel, a priori, il l'a. En plus, il a fait une bonne préparation de saison et elles ne sont pas si mal cette saison. Il montre de belles choses. Tu penses qu'il va aller chercher sa première victoire Moto2 cette année

  • Speaker #0

    Je ne dis rien, mais... Je le souhaite en tout cas. Il le mériterait parce que vraiment c'est un bosseur. C'est un garçon qui a un talent incroyable et qui est arrivé très très vite sur le devant de la scène. Et comme on a dit tout à l'heure, qui malheureusement était très vite critiqué. Dès que les résultats n'étaient pas ceux vendus ou espérés en venant d'un gamin de 15 ans quand il a débarqué en Grand Prix. En sachant qu'il a vraiment débarqué au plus mauvais moment. En pleine période Covid, il devait se retrouver tout seul sur les courses à vivre son rêve. de pilote de Grand Prix, mais tout ça à 15 ans, sans avoir personne à tes côtés. Et je pense que ça a été très dur pour lui. Et ça a été très dur pour lui d'affronter les critiques qui n'étaient pas justifiées. Donc c'est pour ça, je souhaite vraiment qu'il fasse quelque chose cette année pour que lui reprenne cette confiance qu'il avait perdue, je pense.

  • Speaker #1

    Après tout ça pour toi, maintenant, tu fais du coaching, mais tu t'adresses à des pilotes

  • Speaker #0

    Tu fais quel type de coaching aujourd'hui Je m'adresse au pilote qui veut aller chercher ce petit truc qu'il n'arrive pas à trouver en s'achetant la dernière génération de moto, le dernier train de pneus qui va chercher les 3, 4, 10e. Moi j'ai vraiment envie d'apporter mon œil extérieur de pilote pour justement avoir cette capacité. à mieux comprendre ce que tu fais sur la moto et qu'une fois que tu arrives à l'appliquer, tu vois le chrono, tu fais ah ouais, je ne m'attendais pas à rouler aussi vite je force moins et je vais plus vite et je suis beaucoup plus en sécurité et c'est ça que j'ai envie d'apporter aujourd'hui aux pilotes que j'encadre.

  • Speaker #1

    En fait c'est l'idée d'apprendre quand on est sur piste, qu'on est déjà un pilote donc on a déjà un peu de bouteille qu'à un moment donné c'est le côté agressif qui ne va pas t'apporter forcément ce plus, c'est justement d'aller travailler quelques éléments techniques qui sans te donner cette impression d'aller plus vite, tu vas plus vite

  • Speaker #0

    C'est ça en fait, il faut être agressif, mais il faut savoir gérer cette agressivité. Et il faut comprendre ce que tu fais sur la moto pour pouvoir arriver à ce résultat-là. La manière dont tu vas couper les gaz, comment tu vas aller chercher le levier de frein, comment tu vas rétrograder tes vitesses, la position que tu vas déjà avoir sur la moto au moment où tu vas commencer ta phase de freinage, sur quelle distance tu vas ralentir la moto pour vraiment après avoir la bonne inertie quand tu vas la mettre au point de corde. Et c'est pour ça que je travaille avec la vidéo, devant, derrière, pour vraiment travailler tous ces points-là et essayer de faire passer un cap aux pilotes.

  • Speaker #1

    On mettra le lien sur la vidéo, c'est le logo qui est sur ta casquette, et on peut te suivre sur les réseaux parce que justement, t'en parlais, les caméras, tu partages beaucoup ça sur Instagram notamment. Et les vidéos sont assez dingues, donc c'est vraiment bien foutu.

  • Speaker #0

    C'est assez dingue et surtout, ce que j'aime dans les vidéos, c'est de voir que les pilotes avec qui je bosse... passe vraiment des caps et du coup, ça donne des résultats qui sont assez beaux à voir sur la vidéo après.

  • Speaker #1

    Tu penses qu'on pourrait voir de plus en plus de pilotes avoir un espèce de coach, justement, pour aller chercher ce petit truc en plus

  • Speaker #0

    J'ai envie de dire oui, mais j'espère que non. Non, mais je pense que j'ai lancé un concept qui donne plus envie à certains pilotes de se lancer aussi là-dedans. Mais c'est quelque chose qui est très difficile de transmettre. Parce que moi, je vois les choses d'une façon, mais je fais ça depuis que j'ai 4 ans. Donc pour moi, monter sur une moto, je le fais instinctivement et naturellement. Et pouvoir l'expliquer et que ça rentre dans le cerveau des pilotes que je coach, pour qu'eux se disent, ah ouais, c'est vrai, si je fais ça, je vais avoir ça comme résultat. Et quand tu arrives à ce genre de résultat, généralement, je pars satisfait.

  • Speaker #1

    Tu dois en fait traduire l'inexplicable avec une pédagogie et des termes un peu précis et arriver à faire passer ce message. Dans le MotoGP tel qu'il existe aujourd'hui, on va quand même parler un petit peu de MotoGP. On voit Marc Marquez sur la Ducati officielle, on s'y attendait. Il est très fort. En ce début de saison, on l'imagine même presque tout gagner. Tu penses que Pekobanyaya, il a de quoi à un moment donné envoyer le répondant et revenir dans le coup

  • Speaker #0

    Il a de quoi envoyer le répondant. Et là où Marc est très fort, c'est qu'il dit attention aux excès de confiance. Et il est en train de vivre ce moment où il a un excès de confiance, c'est-à-dire qu'il veut tout dominer. Et je pense clairement qu'Austin va être le tournant en bien dans le championnat de marque, parce qu'il va sortir une pression qui s'était automise, je crois, jusque-là, où il voulait absolument tout dominer, toutes les séances et gagner toutes les courses.

  • Speaker #1

    Tu penses que c'est ça C'est dans sa tête, il se dit, je pourrais le faire, je pourrais tout gagner cette saison, donc c'est ça qui a mené à la chute Oui,

  • Speaker #0

    clairement.

  • Speaker #1

    plus fort maintenant mais je pense quand même que PECO va donner du fait de la retentance Alors il y a ce changement de pneu Pirelli qui va arriver dans le MotoGP donc qui n'a pas été accueilli avec le même enthousiasme par tout le monde tu penses que ça va avoir quelles conséquences ce nouveau manufacturier Ça change tout finalement en tant que pneu.

  • Speaker #0

    Ça change complètement la donne. Parce que Michelin, ces dernières années, était vraiment venu avec des pneus d'une technologie incroyable. On voit l'évolution des chronos. Au-delà de l'aérodynamisme que les constructeurs ont amené, Michelin aussi a fait un boulot qui est incroyable. La performance de Michelin, c'est quelque chose qui est stratosphérique. Mais voilà, je n'ai aucun doute sur le fait que Pirelli... va arriver aussi avec des pneus qui seront adaptés aux motos GP. Ils l'ont montré en moto 3 et en moto 2, qui savaient venir avec des pneus qui savent être performants sur la durée d'une course. Pour certains pilotes, ils ont peur de ce changement-là, mais je pense quand même qu'on verra des belles choses avec Pirelli aussi.

  • Speaker #1

    Il y a des rumeurs aussi dans le paddock, il y en a tout le temps. Toi qui as déjà été dans un paddock, je trouve ça plus intéressant justement d'en parler avec toi. Tu as entendu la rumeur Pedro Acosta, VR46. On doit accorder quel crédit à... ce genre de rumeurs Parce que souvent, ça naît un peu dans la presse. Alors, très souvent, Gazeta del Sport, etc. Il y en a qui se sont confirmés. Il y en a, je me rappelle à l'époque, on avait annoncé Marc Marquez chez KTM avec Red Bull. C'était fait. On voit le résultat, ça n'a jamais rien donné. Qu'est-ce qu'on doit donner comme crédit à ce genre de rumeurs Tu penses qu'il y a réellement ce genre de discussion Qu'il se passe vraiment quelque chose ou que c'est de l'interprétation

  • Speaker #0

    Je pense que ça a été interprété comme ça parce que Pedro a été invité au Ranch pour les 100 km des Campiogni chez Valentino. Et du coup, les médias aiment bien en rajouter. C'est sûr que Pedro, dans le fond, il se dit, pourquoi pas discuter finalement

  • Speaker #1

    Il est là, il y a le contexte de KTM à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Mais là, aujourd'hui, la situation actuelle fait qu'il n'y a pas de place chez Valentino. Ils ont deux pilotes qui performent. Ils viennent tous les deux de faire un podium chacun. Aujourd'hui, malheureusement, ça reste que des rumeurs.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a un pilote actuel qui t'impressionne particulièrement

  • Speaker #0

    Alex.

  • Speaker #1

    C'est la surprise, en fait.

  • Speaker #0

    Pour moi, non. Il a toujours eu cette vitesse, mais toujours dans l'ombre de son frère. Et aujourd'hui, on le voit, même s'il ne gagne pas, il est épanoui. Et on voit qu'il a réussi à mettre ce côté je suis le petit frère, je suis le deuxième Il a vraiment mis cette mentalité de côté et on le voit vraiment épanoui. Et du coup...

  • Speaker #1

    lui aussi je lui souhaite que ça cartonne moi je le vois comme une surprise figure-toi qu'entre temps le prochain podcast qui va être publié donc qui sera là au moment où celui-ci va arriver c'est un podcast sur les pilotes les plus réguliers ceux qui parfois n'ont pas gagné beaucoup et ont été champions du monde et il y en a il y a Johan Myhr il y a Nicky Eden et je me suis amusé historiquement à aller en rechercher plein donc finalement Alex Marquez c'est peut-être cette carte-là qu'il a à jouer parce que même derrière son frère si la situation insta il y a son manager de l'époque qui ne l'est plus qui est Emilio El Samara

  • Speaker #0

    a été champion du monde en 125 sans gagner une seule course non plus. Oui, c'est vrai. Mais je pense quand même qu'il va en gagner une, au moins une. Alors,

  • Speaker #1

    aussi une petite curiosité, mais est-ce qu'on est amis quand on est entre pilotes dans le même paddock Est-ce que vraiment ça devient des potes Ou est-ce que ça reste le côté compétition-boulot où chacun est de son côté

  • Speaker #0

    Il y en a certains où il y a ce côté pote, mais après c'est vrai que c'est difficile d'être vraiment pote-pote. Il y a un respect mutuel. Mais il n'y a rien à faire. C'est le plus haut de la compétition. Et la rivalité, elle sera toujours là.

  • Speaker #1

    Ce qui se passe en piste, ça prend le dessus finalement. Tu ne peux pas trop avoir un affect avec les autres personnes dans le paddock. Clairement. Ça doit être compliqué du coup quand on roule entre frères comme les frères.

  • Speaker #0

    Ça doit être très compliqué. Parce que l'année dernière, Marc avait fait un commentaire là-dessus au Section Ring où il revenait sur son frère pour la victoire. Et il s'est dit... Merde, qu'est-ce que je fais Je le laisse gagner ou je suis le grand frère méchant et il n'y a pas de pitié Et malheureusement, c'est Alex qui s'est auto-éliminé parce qu'il avait perdu en performance. Du coup, ça a facilité la décision de Marc. Mais je pense que ça doit être très compliqué, surtout quand les deux sont très performants comme ça.

  • Speaker #1

    Cette saison, c'est sûr que le scénario va se représenter. Ça arrivera à un moment ou à l'autre.

  • Speaker #0

    Malheureusement, je pense que l'un a moins de respect pour l'autre. Et je pense que Marc, dans n'importe quelle situation… S'il voit qu'il y a une opportunité, frère ou pas frère...

  • Speaker #1

    Après, tu sais, en discutant ça, justement, les personnes qui n'aiment pas Marc Marquez vont souvent dire Ah, il n'aura pas d'hésitation, c'est un méchant pilote Il n'y a pas de gentil pilote sur le plateau MotoGP.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas un méchant pilote. C'est juste qu'il ose faire des dépassements qui sont parfois osés. Mais il n'y a jamais rien d'excessif dans ces dépassements. N'importe quel pilote va te dire oui, bravo. Il faut oser le faire, mais ce n'est pas over-limite.

  • Speaker #1

    J'ai quelques questions en vrac, dont certaines, tu verras, mais par exemple, une question toute bête, mais qui je trouve, quand on est au moment où la carrière est maintenant un peu derrière toi, on peut se les poser. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu ferais autrement si tu devais recommencer maintenant Finalement, si tu te coachais toi-même, si tu te retrouvais au début de ta carrière. C'est une sale question, on est d'accord.

  • Speaker #0

    Il y a des erreurs que j'ai commises par excès de ne pas vouloir être patient. Tout vouloir tout trop vite. Et du coup, ça m'a fait faire des erreurs, surtout en Moto2, en les années 2012, quand j'étais avec la Tech3, où j'aurais pu faire certains beaux résultats, malgré que le châssis n'était pas le plus performant. Mais j'ai fait des erreurs qui étaient vraiment bêtes. Et c'est quelque chose que je ne faisais pas quand j'étais dans les catégories en superstock. J'avais souvent tous les éléments plus sous contrôle que je n'avais pas en Moto2. Et donc je pense que l'approche que j'ai eue sur certaines années, celle-là, je la changerai.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as déjà eu peur sur la moto Peur de tomber, peur de te faire mal Ou tu sais, les années passent et à un moment donné, on commence à se poser des questions qui ne sont plus les mêmes.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas peur, mais c'est plus une crainte. Quand on est tombé dans un virage à très haute vitesse et qu'on repasse pour la première fois, on a toujours une partie du cerveau qui dit attention, mais c'est plus pour ne pas refaire la même erreur. plus que de la peur.

  • Speaker #1

    Du coup, il faut bien comprendre sa chute. Sinon, la peur que tu as, c'est de te dire je ne vais pas te faire passer.

  • Speaker #0

    J'ai de la chance. Généralement, dans toutes les chutes que j'ai eues, on arrive toujours à comprendre le pourquoi du comment. Du coup, il n'y a jamais vraiment ce doute qui s'installe. En tout cas, pour moi, c'est quelque chose que j'ai toujours réussi à surpasser assez facilement.

  • Speaker #1

    J'ai des questions un peu tac au tac pour terminer. c'est des choix des dilemmes des choses comme ça tu réponds tu réponds pas c'est juste pour s'amuser mot de GP ou endurance endurance le pilote le plus sympa que tu as côtoyé Nicolas Canepa un pilote un peu moins sympa Lorenzo la plus grande qualité à avoir pour réussir aujourd'hui sur une moto peu importe la discipline

  • Speaker #0

    Bonne question. La confiance en soi.

  • Speaker #1

    Le pilote le plus sous-estimé actuellement

  • Speaker #0

    Morbidelli.

  • Speaker #1

    Je le vanne souvent, donc ça c'est... La bière ou l'eau plate

  • Speaker #0

    La bière.

  • Speaker #1

    On ne va pas que je te le pose parce qu'on est belges. Rossi ou Marquez du coup

  • Speaker #0

    Là-dessus, je n'arrive pas à répondre parce que c'est deux générations qui sont différentes malgré qu'ils se sont croisés. J'ai grandi avec Rossi, ça a été vraiment mon idole et ce qu'il a apporté au MotoGP, on ne le reprendra jamais. Donc les deux.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce que j'aurais dit exactement la même chose que toi. Moi j'ai grandi, j'ai grandi, je suis devenu fan de MotoGP en regardant Rossi gagner et en voyant les célébrations de Valentino Rossi parce que c'était fou. Et puis du coup, quand tu accroches, tu vois les pilotes qui passent et t'admires tous le talent qu'ils ont. Je trouve que c'est ça l'essentiel, j'aime bien ta réponse. Un jeune talent belge à observer pour la suite J'imagine qu'il y en a plusieurs.

  • Speaker #0

    Il y en a deux que je vais recommander, c'est Tom Rollin et Lorenzo Pontillo.

  • Speaker #1

    C'est deux pilotes qu'on pourrait voir selon toi, donc à un moment donné, arriver en GP et à se cuivre de près.

  • Speaker #0

    Ils ont intérêt. Ils n'ont pas le choix.

  • Speaker #1

    Tu es un coach exigeant ou tu es plutôt sur le on y va à la cool Je suis assez à la cool,

  • Speaker #0

    mais très pointilleux sur les détails. Je pense que j'ai une bonne analyse pour savoir où on peut améliorer certains points. pour les pilotes. Mais j'aime bien faire de la psychologie. Je ne suis pas du genre à rentrer dedans et dire tu fais de la merde, machin. Parce que je n'aimais pas qu'on soit comme ça avec moi. Donc moi, je n'aime pas être comme ça avec les pilotes non plus.

  • Speaker #1

    Tiens, tu penses qu'on pourrait voir à un moment donné le MotoGP venir à Spa-Francorchamps Il y a eu des gros investissements, des gros travaux qui ont été faits pour. On avait annoncé d'abord le retour de l'endurance. Ça, c'est cool, ça a été fait. Et est-ce qu'on peut avoir un vrai espoir Parce qu'on en a parlé, mais on a l'impression que ça n'arrivera jamais.

  • Speaker #0

    Je dirais que... Avec l'ancienne directrice, il y avait peut-être un espoir. Maintenant... Avec la vitesse à laquelle vont les MotoGP et les normes de sécurité qu'impose la Fédération Internationale, je pense que ce sera compliqué de voir un jour le MotoGP à Francorchamps.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, ta carrière est derrière toi. J'imagine, vu que c'était question de pépins physiques, qu'il n'y a pas de doute que tu ne reviendras pas à la compétition. Ou est-ce que parfois, l'idée te vient de te dire, tiens, d'une façon ou d'une autre, je recommencerai bien

  • Speaker #0

    C'est vrai que ça m'a déjà traversé l'esprit, mais non. Je l'ai clairement mis derrière parce que la vie a fait que. Et je me dis qu'en réalité, ça m'a aidé à prendre la décision puisque je n'ai pas eu le choix. Donc au moins, maintenant, aujourd'hui, je sais que j'ai fait une belle carrière. Certes, elle aurait pu être mieux à certains moments, mais je n'ai aucun regret. Et là, tout de suite, en tout cas, ce n'est pas dans... dans l'éventualité de revenir.

  • Speaker #1

    Tu te mets encore des challenges dans ta vie aujourd'hui, parce qu'en général, c'est le plus gros problème d'un compétiteur. L'adrénaline, c'est ton quotidien. Et un jour, elle n'est plus là, en tout cas plus de la même façon. Tu as besoin de te challenger encore aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Ça a été ça le plus dur, en fait. Parce que quand j'ai arrêté, j'ai vraiment tout arrêté. Avant, j'adorais faire de la course à pied, j'adorais faire du vélo. Et j'ai vraiment tout arrêté. Parce que je me suis dit que je le faisais pour la moto. Et en fait, ça a été une grosse erreur. J'ai pris beaucoup de poids en très peu de temps. Et en fait, il n'y a rien à faire. Le corps humain, le cerveau a besoin d'avoir des challenges comme ça. Et c'est pour ça que maintenant, ça fait de nouveau quelques mois que je me remets comme il faut au sport, essayer d'avoir une discipline plus stricte, parce que pour le cerveau, c'est primordial.

  • Speaker #1

    Écoute, tu vois, mon challenge, c'était de créer ce podcast. Je te promets que c'est vrai. Ça a été vraiment mon challenge. J'avais besoin de me mettre un nouveau truc. Ça a été ce podcast. Donc, ça me permet déjà de te dire merci parce que tu es le premier invité aujourd'hui à avoir accepté de venir me parler de ta carrière.

  • Speaker #0

    Merci pour l'invitation.

  • Speaker #1

    Ça m'a fait plaisir.

  • Speaker #0

    C'est toujours un plaisir de répondre à des questions de qualité.

  • Speaker #1

    C'est cool. Merci. On peut te souhaiter quoi pour la suite du coup

  • Speaker #0

    Bonne merde.

  • Speaker #1

    Je te dis bonne merde alors et on se revoit quand tu veux dans un prochain épisode. Parfait.

  • Speaker #0

    Un grand merci.

  • Speaker #2

    Un grand merci à Xavier Siméon qui a mis énormément de bonne volonté pour qu'on puisse se voir et enregistrer ce podcast. Si vous avez aimé cet épisode, aidez-moi à vous en proposer d'autres. Abonnez-vous à la chaîne tout simplement. Il y a le pouce bleu évidemment. Et puis laissez-moi, ça c'est le plus important, laissez-moi une évaluation sur les plateformes de podcast et donnez-moi vos avis en commentaire. Ça m'aide beaucoup. Je vous attends aussi sur les réseaux sociaux et puis à très vite pour un prochain épisode de Pointe-Corde.

Chapters

  • Introduction et présentation de Xavier Siméon

    00:17

  • Les débuts de Xavier dans le monde de la moto

    00:36

  • Passage du karting à la moto et premières compétitions

    01:20

  • Les défis et ambitions en compétition

    02:49

  • Inspiration et modèles dans le monde de la moto

    03:46

  • Les débuts en championnat d'Europe Superstock

    05:07

  • Transition vers Moto2 et premiers succès

    07:27

  • Les défis en MotoGP et l'importance du matériel

    08:32

  • Réflexions sur la carrière et le passage à l'endurance

    10:36

  • Rôle de manager et coaching des jeunes pilotes

    45:32

  • Conclusion et perspectives d'avenir

    01:05:13

Description

Êtes-vous prêt à plonger dans l'univers palpitant du MotoGP à travers les yeux d'un pilote belge exceptionnel ? Dans cet épisode de Point De Corde MotoGP - Podcast MotoGP en français, Kévin Berben a l'honneur de recevoir Xavier Siméon, un nom qui résonne dans le monde de la moto. Avec un parcours inspirant, Xavier nous raconte comment la passion de son papa Michel Simeon l'a conduit à faire le saut du karting à la moto. Ce podcast MotoGP vous offre une plongée fascinante dans les débuts d'un jeune pilote, ses premiers défis sur deux roues et son ambition de surpasser les exploits de son père.


Au fil de cette interview captivante, Xavier partage ses débuts en championnat de Belgique et ses succès en superstock 1000, tout en évoquant son parcours en Moto2 et MotoGP. Comment a-t-il surmonté les obstacles financiers qui jalonnent le monde du sport ? Quel est son avis sur la rivalité qui a opposé Valentino Rossi à Marc Marquez? Quelle est l'importance du soutien des structures comme Zelos dans la carrière d'un pilote ? Ces questions trouvent réponse dans une discussion enrichissante qui met en lumière les réalités du MotoGP, un sport où la passion et la détermination sont essentielles.


Xavier Siméon ne se contente pas de partager son expérience personnelle ; il devient également un mentor pour les jeunes talents belges comme Barry Baltus, leur offrant des conseils précieux pour naviguer dans le monde compétitif de la moto. Il souligne l'importance de croire en ses rêves, même lorsque les défis semblent insurmontables. Cette philosophie résonne particulièrement dans un sport où la rivalité entre pilotes, comme Valentino Rossi, Marc Marquez, et Pecco Bagnaia, est intense et où chaque course est une nouvelle opportunité de briller.


En outre, cet épisode aborde l'actualité MotoGP, les évolutions du championnat, et les performances des équipes emblématiques comme Ducati, KTM, et Yamaha. Que vous soyez fan de Fabio Quartararo, de Zarco ou de Pedro Acosta, vous découvrirez des analyses de courses MotoGP qui vous tiendront en haleine. Ce podcast MotoGP est pour vous!


Ne manquez pas cette occasion unique d'écouter une interview de pilote MotoGP qui inspire et motive. Rejoignez-nous sur Point De Corde MotoGP - Podcast MotoGP en français pour une expérience inoubliable qui vous rapprochera du cœur de ce sport passionnant. Que vous soyez un passionné de moto ou un simple curieux, cet épisode est fait pour vous !


#xaviersimeon #motogp #interview #ewc #moto2


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut tout le monde, bienvenue, nouvel épisode de Pointe-Corde aujourd'hui. Alors je vous le disais depuis quelques semaines, j'avais hâte de vous proposer le premier format interview et pour la première fois d'avoir en face de moi un pilote, alors podcast belge, pilote belge oblige. J'ai beaucoup de chance puisqu'aujourd'hui on accueille Xavier Siméon, ça va Xavier

  • Speaker #1

    Bonjour Kevin, c'est un plaisir d'être là.

  • Speaker #0

    Toi t'es né en 1989 à Heterbeek, donc t'es bruxellois. Est-ce que tu viens d'une famille toi qui roule en moto Alors, je connais la réponse, mais je fais exprès de te poser la question, tu t'en doutes.

  • Speaker #1

    Alors, une famille, je ne sais pas, mais en tout cas, un papa qui était passionné par la moto, ça oui. C'est lui qui m'a vraiment transmis les gènes, puisqu'il avait une concession de moto Suzuki sur Rodergame. Donc, j'ai vraiment grandi dans ce milieu-là. Et après, au fur et à mesure, la compétition est venue. À cause du karting. Parce que j'avais mon faux cousin, comme j'aime l'appeler, qui lui était un futur espoir du karting. Et c'est lui qui m'a transmis le goût de la compétition, en fait.

  • Speaker #0

    Ta première expérience sur une moto, c'est arrivé après le karting ou tu avais déjà fait de la moto avant, j'imagine

  • Speaker #1

    La première expérience, je ne sais plus de laquelle était la première. Tout ce que je sais, c'est qu'en moto, c'était à Chimay. Et je n'ai pas fait 100 mètres que j'étais déjà à terre.

  • Speaker #0

    Ça démarrait mal.

  • Speaker #1

    Ça démarrait mal, mais c'est là que j'ai vu que j'avais un truc pour ça, parce que je voulais absolument remonter dessus, même si je m'étais fait mal. Et après, je n'ai plus jamais lâché ce plaisir de monter en moto.

  • Speaker #0

    Avec un papa pilote, je vais te poser quelques questions un peu, tu vois, perso, sur ta vie, etc. Mais c'est pour situer un peu comment tu en es arrivé à faire cette carrière. On a quelle éducation quand on a un papa pilote Pilote, ce n'est pas une carrière très traditionnelle. Ce n'est pas un métier très traditionnel. Moi,

  • Speaker #1

    j'ai toujours voulu faire mieux que ce qu'il avait fait. Comme il avait déjà une très belle carrière, c'était un bel objectif en soi, sur un plan d'avenir. Mais en Belgique, comme on le sait, c'est très difficile de percer. Mais la chance que j'ai eue à l'époque, c'est qu'il y avait une structure belge qui était la structure... phare en mondial superbike, qui était la structure de Francis Bata, la structure Suzuki All-Star. Et j'ai été très rapidement pris sous son aile. Et c'est quelqu'un qui m'a vraiment permis de percer dans ma carrière. Et donc, voilà.

  • Speaker #0

    Donc, tu as su très jeune, en fait, dès la première fois où tu montes sur une moto, tu sais que tu veux faire comme papa, si on veut résumer un peu la chose.

  • Speaker #1

    J'ai toujours eu ce truc en moi de vouloir être compétiteur, vouloir gagner. J'avais vraiment ça dans la peau. Deuxième, c'était jamais bon. Et du coup, c'est ça qui a motivé mon père aussi, mes parents, de continuer à croire en moi et en me donnant les moyens de pouvoir percer. Et voilà, c'est pour ça que j'ai franchi les étapes. On a commencé à faire le championnat de Belgique pocketball. Et puis, on devait rapidement partir à l'étranger pour se confronter aux meilleurs. Et c'était en Italie à l'époque, les meilleurs. D'où sortent les Marco Simoncelli, tous les meilleurs Italiens qui... qui ont eu la carrière qu'on connaît aujourd'hui. Et c'est là-bas que j'ai pu vraiment me confronter et de savoir si vraiment j'avais le niveau pour un jour accéder à ce type de compétition qui était le championnat du monde de MotoGP.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, tu avais déjà un pilote qui te faisait rêver Quand tu repenses à toi tout jeune, il y a un pilote qui t'inspirait, que tu aurais voulu imiter

  • Speaker #1

    Il y avait Rossi. Rossi, c'était déjà l'idole des jeunes comme moi. Ce qu'il faisait sur la piste. Et en dehors de la piste, c'était juste incroyable. On avait envie de faire comme lui. Moi, j'allais sur les Grands Prix pour le voir, lui. Lui, notamment, Max Biaggi, Loris Capir aussi. Et c'était vraiment mes idoles à l'époque.

  • Speaker #0

    Donc, tu commences en karting. Tu es champion de Belgique en 1998. Bon, maintenant, j'ai compris pourquoi tu as commencé avec le karting. Ça t'a appris des choses pour la moto, le kart, déjà à ce moment-là, ou c'était juste la compétition

  • Speaker #1

    Oui, ça m'a appris énormément de choses. En kart, c'est une compétition, il faut être très, très fourbe. Ce n'est pas spécialement le plus rapide qui gagne, par contre il faut être très malin dans les deux derniers tours. C'était une discipline que j'aimais beaucoup, mais par contre je n'aimais pas la troisième mi-temps, quand les papas se retrouvaient à la buvette. C'est quelque chose qui m'avait toujours un peu marqué. C'est pour ça que j'ai eu un choix assez facile quand mon père m'a demandé de faire un choix entre les deux, entre le karting et la moto, puisqu'il n'y avait plus de moyens pour continuer financièrement. Et j'ai directement répondu que je voulais faire de la moto parce que rien que l'ambiance... entre les pilotes, elle était 100 fois mieux qu'au karting.

  • Speaker #0

    Tu vas passer à la moto. En quelques années, tu vas jusqu'au championnat d'Europe Superstock. Ta première course, c'est à Valence en 2005. Donc là, tu es sur une Suzuki GSX-R. Et ça va aller vite en fait. J'ai les chiffres là, tu gagnes 5 fois. Il y a 12 podiums, 5 pôles et juste 3 abandons, on va dire. Ça va. Tu as 15 ans à ce moment-là. Tu sais déjà que tu vas vite. Donc à ce moment-là, déjà, il y a de l'ambition.

  • Speaker #1

    C'est assez particulier cette année-là parce que justement, j'ai été... découvert par Francis Bata et moi je sortais des coupes de promotion Bancara d'où sortaient tous les meilleurs jeunes espagnols qui étaient Hector Barbera, Hector Fobel Alvaro Bautista à l'époque et moi j'avais fait la coupe Suzuki Bancara donc c'était tous des jeunes de 14 à 16 ans sur des G6R600 et j'avais eu une promotion pour faire le championnat espagnol super sport avec Ni plus ni moins que la moto officielle qu'utilisait Stéphane Chambon au Mondial Supersport avec la moto du Team All-Star. Et donc du coup, là, j'avais 14 ans. Mais par contre, j'étais trop jeune pour aller au Mondial Supersport directement. Et justement, pour l'année 2005, ils ont créé la nouvelle catégorie Superstock 600. Et c'est comme ça que j'ai débarqué là-bas. Et c'était une année où tout était à découvrir, car c'était des motos d'origine avec des pneus. dérivés de la route aussi donc qui n'offraient pas un grip comme j'avais pu connaître jusque là et les débuts ont été difficiles il y a eu beaucoup de chutes mais après une fois que j'ai compris le mode d'emploi on s'est vite mis à se battre pour des victoires 2006 t'es champion d'Europe sur la même moto c'est

  • Speaker #0

    à ce moment là que les choses sérieuses se commentent ou il faut encore attendre vraiment le moment où tu vas arriver en GP

  • Speaker #1

    Non là c'était vraiment très sérieux avec le Team All-Star là du coup je passe en... en Superstock et j'avais déjà des adversaires qui étaient sous l'aile de Ducati à l'époque, comme Nicolo Canepa. Et on était déjà les jeunes qui étaient sous les radars des gros team managers, comme le sont Ardozzi aujourd'hui. Et donc là, c'était vraiment très, très sérieux.

  • Speaker #0

    2007-2008, donc Superstock 1000. Là, tu as une Ducati 1098. Ce n'est pas n'importe quelle moto à piloter déjà. Et en 2009, tu vas gagner. Alors, c'est la première victoire en Coupe du Monde. Le premier titre mondial, c'était un objectif pour toi à ce moment-là

  • Speaker #1

    L'objectif En fait, j'étais en 2007-2008 avec le team All-Star. Moi, j'avais envie de passer une étape supérieure avec cette équipe-là. Malheureusement, avec la perte de leur gros sponsor, Corona Extra, à l'époque, le projet qui était prévu pour moi à long terme se voyait un peu mis sur le côté. Et comme moi, j'avais les dents longues à ce moment-là, j'avais reçu une belle offre de Ducati pour aller rouler chez eux en Super Stock 1000 avec un contrat en Superbike. Si jamais, dans le cas, j'étais champion du monde. Du coup, pour moi, je ne me suis même pas posé la question. Je voulais être champion du monde avec Ducati pour aller en mondial Superbike avec la moto officielle. Là, malheureusement, ça ne s'est pas fait non plus. Mais chance, c'est que c'est créé le Moto2. Donc l'ère du deux temps était arrêtée car pour moi je ne voyais pas un avenir en Grand Prix en venant du quatre temps. Mais avec l'arrivée du Moto2, ça a complètement changé la perspective. Et du coup, c'est comme ça que je me suis retrouvé en Chambre du Monde Moto2.

  • Speaker #0

    Direction le Moto2, tu vas commencer chez Holiday Gym. Ça se passe comment du coup quand on arrive, parce que c'est nouveau pour toi comme exercice, on est sur des motos complètement différentes. Ça se passe comment cette appréhension du Moto2

  • Speaker #1

    Au début c'était assez... Impressionnant, surtout que je ne faisais pas le championnat complet. J'étais intégré à une structure, comme tu l'as dit, Holiday Gym, qui avait déjà leurs deux pilotes annuels. Moi, je venais vraiment intégrer l'équipe sur quelques wheelkarts pendant la saison. Je faisais principalement le championnat espagnol Moto2. Et donc, pour moi, à chaque fois, c'était un challenge de débarquer parce que j'avais envie de montrer que je méritais ma place en Grand Prix. Et du coup, j'ai fait pas mal d'erreurs, clairement. Mais j'ai fait des très beaux Grand Prix aussi pour ma première saison. Et je pense que là, ça a vraiment lancé ma carrière.

  • Speaker #0

    Tu te fais remarquer avec une huitième place en Angleterre cette année-là. A priori, on te promet un contrat pour l'année 2011, sauf qu'il n'y aura pas de contrat.

  • Speaker #1

    C'était une situation complexe dans l'équipe, car le propriétaire de Holiday Gym avait énormément de moyens, mais le faisait principalement pour faire rouler son fils, qui était Yannick Guerra, qui était un des pilotes titulaires. Et en fait, la Dornard, qui privilégie les Espagnols, sur ce coup-ci... ne privilégiait pas un Espagnol en plus qui remplissait la grille. Et en fait, le propriétaire de l'équipe s'est vexé quand il a vu que le Qatari, Al Naimi, lui était reconfirmé pour l'année 2000. 11 et pas son fils. Du coup, il s'est dit, OK, mon fils, c'est pas le meilleur. Il va pas être champion du monde. Mais si le Qatari a le droit d'être reconfirmé, mon fils aussi. Du coup, il s'est vexé. Lui, il a estimé que la structure était faite pour son fils. Du coup, il a tout fermé.

  • Speaker #0

    C'est assez dingue parce que ça montre aussi à quoi ça se joue une carrière. Parce que sur la tienne, du coup, ça a un impact à ce moment-là. Et il n'y a rien qui garantit qu'il y aura quelque chose derrière.

  • Speaker #1

    Surtout que ça arrivait à un mois et demi de la première course. Donc du coup, là, tout est tombé à l'eau. Ça a été un énorme coup dur et là intervient Freddy Tachny avec le soutien de RTL à l'époque pour trouver une solution, j'ai envie de dire C, même pas B à ce moment-là, d'intégrer le Team Tech 3 en mettant une structure à part de l'équipe Tech 3 pour que je puisse ne plus que prendre le départ des Grands Prix en sachant que je n'allais pas avoir le meilleur matériel. Donc là, c'était très dur parce que là, mes objectifs, du coup, c'était plus les mêmes. Parce que moi, je venais d'une moto qui était la Moriwaki, qui était une moto qui pouvait se battre pour des top 10. En allant sur la Tech 3, en sachant que c'était une moto qui jouait plus les fonds de gris. Et c'était en soi une belle opportunité de pouvoir continuer ma carrière en Grand Prix. Mais aussi indirectement, très difficile psychologiquement d'aller trouver cette source de motivation. Car on sait que peu importe ce qu'on va faire, les résultats ne seront jamais vraiment à la hauteur. Il faut savoir tirer le bénéfice. et le positif de chaque situation, et c'est ce que j'ai essayé de faire à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Deux saisons où, effectivement, tu ne vas pas pouvoir performer au top. Bon, tu fais aussi des belles rencontres. J'imagine que tu as quand même travaillé et côtoyé avec Hervé Ponchara à ce moment-là. On sait le rôle qu'il a joué dans la carrière de beaucoup de pilotes. Puis tu feras quand même une huitième place en Allemagne. Bon, on sait qu'en 2012, c'était plus compliqué. On se rappelle des cinq chutes d'affilée où tu as vécu vraiment une période pas vraiment gaie. Et puis l'aventure Tech 3, elle va s'arrêter. Et là, je trouve que c'est bien d'être là-dessus pour se rendre compte à quel point c'est dur. pour des pilotes dans ces catégories-là où tout est très serré, c'est que tout le monde sait que tu as le talent, mais bon, ça ne fonctionne pas comme on le voudrait. Est-ce qu'il y a un moment où tu t'es dit Bon, c'est foutu, ça ne va pas le faire Non,

  • Speaker #1

    en 2013, c'était pour moi un nouvel élan en pouvant rouler avec une Kalex et là, avec le soutien de Zelos, on a pu trouver cette situation-là en sachant que je n'avais pas le châssis de l'année, mais... tout en sachant que j'avais un châssis compétitif et là ça m'a vraiment redonné un gain de motivation parce qu'avec la Tech 3, comme je l'ai dit moi j'en voulais énormément j'avais les dents très longues et du coup ça m'a fait faire plein d'erreurs et je pense que je roulais au-delà des limites du châssis, en tout cas ce que moi j'étais capable de faire avec et le fait de passer sur la Kalex dans le team Stop & Go l'année d'après, directement je me suis battu pour des top 10 à la régulière j'ai fait mon premier podium du coup ça a complètement rechangé la donne. Parce que là, on voyait que le châssis, c'est pas des grosses différences, mais les 3, 4 dixièmes qu'il peut t'apporter en plus, c'est sans moins qu'il faut forcer sur la moto et ça se voyait directement dans les résultats.

  • Speaker #0

    Avant ça, j'aimerais bien, parce que tu vois, on parlait de ces galères, de cet enjeu pour les pilotes et derrière, il y a des choses, il y a cette image qu'on peut avoir du Moto2 et il y a la réalité de ce qu'est être un pilote en Moto2. Par exemple, quand on est en Moto2, un pilote, on gagne sa vie, on gagne bien sa vie, on gagne pas sa vie.

  • Speaker #1

    Moi j'ai eu la chance de gagner ma vie, je ne peux pas dire que j'ai bien gagné ma vie, c'est des catégories qui malheureusement coûtent plus cher que ce que ça nous rapporte. Et ça c'est la dure réalité du sport moteur aujourd'hui, en tout cas en moto, je ne connais pas la situation en voiture, mais ce sont des catégories où malheureusement on croit que les pilotes gagnent très très bien leur vie, mais il y en a vraiment très très peu qui aujourd'hui arrivent à gagner leur vie tout court. Il y a beaucoup de pilotes qui doivent payer. pour avoir leur place. Et ça, malheureusement, c'est quelque chose qui n'est pas prêt de changer.

  • Speaker #0

    On en reparlait tout à l'heure, c'est là aussi l'intérêt qu'il y ait des structures autour du management et du sponsoring.

  • Speaker #1

    Si on prend un exemple comme aujourd'hui, un pilote comme Scott Redding, qui a été un talent incroyable en Moto2, qui a eu une belle carrière en MotoGP, pour avoir une bonne moto en Superbike, il est obligé de débourser je ne sais pas combien de milliers d'euros. Alors que le gars, il a été champion d'Angleterre, il a gagné des courses en superbike, il a gagné des courses en moto 2. Il a un talent juste incroyable, mais il est obligé de payer pour rouler.

  • Speaker #0

    On va revenir sur la suite de ta carrière, donc 2013, SAG Zellos, cette année-là. C'est vrai que là, tu vas enfin avoir le matériel que tu attends. Zellos va s'occuper de ton management, ça commence à ce moment-là avec Zellos Oui,

  • Speaker #1

    là, ça prend une nouvelle tournure avec le management et l'accompagnement que Zellos m'apporte. pour tout ce qui est la gestion des partenaires, des écuries, pour vraiment m'apporter cette qualité dans le sport, pour que je puisse vraiment me concentrer sur mon sujet. Et là, clairement, le soutien de Freddy Tachny à travers la société Zelos et toutes ses équipes à ce moment-là a vraiment redonné un élan dans ma carrière. Et aujourd'hui, je ne peux que les remercier qu'on en soit arrivé là.

  • Speaker #0

    Alors tu parles de Freddy Tachny, tu parles de Zelos. C'est peut-être bien d'expliquer ce qu'est Zelos. Le podcast est beaucoup regardé en France, figure-toi. J'imagine qu'on connaît Zelos au-delà des frontières. Mais des structures comme Zelos, pour qu'aujourd'hui on ait des talents belges en MotoGP, c'est absolument nécessaire.

  • Speaker #1

    C'est... absolument nécessaire. Zelos a été créé autour de moi parce que justement il n'y avait pas de structure autour de moi à l'époque. Il y avait justement ce système RTL, Tech 3, mais c'était quelque chose qui était assez instable et du coup moi j'ai toujours eu des liens très très proches avec Freddy et Freddy a décidé de me filer un coup de pouce. L'aventure a commencé de tout en bas de l'échelle et puis on a eu plein de belles années ensemble et maintenant Zelos... est le précurseur, je pense, de beaucoup de pilotes, pas qu'en Moto2, pour atteindre les objectifs qu'un jeune pilote veut se fixer, que ce soit en supermoto, en enduro. On peut le voir aujourd'hui, des nouvelles annonces qu'ils ont faites. Sans Zelos, le sport moteur ne serait pas ce qu'il est actuellement.

  • Speaker #0

    Alors, qu'on imagine bien, Zelos, ils vont s'organiser pour pouvoir financer également la participation des pilotes et des jeunes pilotes dans les compétitions de moto. Et il y a quoi Il y a un espèce de réseau autour de personnes qui gravitent autour de la moto. et qui vont se réunir pour essayer que tout fonctionne.

  • Speaker #1

    C'est ça en fait, Zellos à la base, ils vendent du rêve à des partenaires, c'est-à-dire qu'ils vendent des espaces sur la moto, ils vendent des passes pour accompagner des clients sur les circuits, pour que les clients puissent vivre une expérience incroyable, parce qu'aller voir un MotoGP aujourd'hui, c'est quelque chose qui est juste, avec le fait d'y aller, on entend les motos, on a la chair de poule, c'est une expérience que les... que Zelos fait vivre à ses clients, qui est juste incroyable. Maintenant, à long terme, Zelos, oui, va partir avec l'objectif de financer pour aider les pilotes, mais à long terme, de récupérer l'investissement aussi, de ne plus devoir payer. Et je pense que clairement, sur les 3, 4, 5 prochaines années qui viennent, avec tout ce qui est mis en place pour avoir des futurs talents, je pense quand même que la Belgique... passera à un niveau supérieur en termes de notoriété dans le sport moteur.

  • Speaker #0

    2013 toujours, ton premier podium va arriver, au Grand Prix de France en plus, on n'est pas très loin. Tu es 23 ans après le dernier podium belge, même année tu vas avoir ta première pole au Saxon Ring, tu seras 12ème du championnat du monde. Est-ce que quand on a des résultats comme ceux-là, là, le téléphone commence à sonner, les opportunités commencent à se montrer plus qu'avant ça

  • Speaker #1

    Ah oui, clairement. C'est grâce à cette saison que j'ai pu intégrer l'équipe Grésigny l'année d'après. En Moto2, c'était une équipe qui était juste incroyable. Même s'il l'a, je repassais de nouveau sur un châssis différent. L'année 2013 m'avait tellement boosté en termes de confiance que j'étais au fond de moi persuadé qu'avec l'équipe technique qui m'était mise à disposition chez Grésigny, même avec le châssis suiteur, j'avais la capacité de faire des bons résultats. Parce que le chef mécanicien qui était là-bas, Tommaso Rapponi, c'était vraiment quelqu'un qui était une référence dans le milieu. Et moi, j'avais dit, le fait d'aller chez Grisini avec lui, je m'en fous du châssis que je vais avoir, mais moi, je veux bosser avec lui. Je suis sûr qu'il va me faire des résultats.

  • Speaker #0

    Ça va arriver en 2015, tu vas récupérer le châssis Calex. C'est la première fois que tout semble être réuni pour que tu puisses même peut-être espérer aller chercher des victoires. Ça va donner ta meilleure année.

  • Speaker #1

    C'était clairement la meilleure année en Moto2. Malheureusement, cette année-là, comme on en a parlé juste avant c'est le côté financier qui a pris le dessus parce que les résultats étaient clairement là et c'était l'année où Grisini avait son équipe aussi en moto GP avec Aprilia où il y avait un certain Sam Laws qui malheureusement n'arrêtait pas de tomber et il voulait absolument le remplacer donc du coup c'est Sam Laws qui a été choisi pour me remplacer chez Grisini plutôt que de faire une deuxième moto Et là, c'était clairement d'un point de vue financier, parce que là, j'avais fait ma première victoire, j'avais fait pas mal de podiums sur la saison, je finis 6 au championnat. Je pense qu'aujourd'hui, faire 6 en Moto2 sur la durée d'un championnat, on ne peut pas dire que ce soit des mauvais résultats. Certes, j'aurais espéré gagner plus de Grands Prix, mais je ne pense pas que je méritais de me faire évincer de cette façon-là en fin de saison. Mais bon, malheureusement, c'est comme ça. Voilà, c'était l'expérience de... de ce monde-là. Et aujourd'hui, je n'ai aucun regret.

  • Speaker #0

    Cette année-là, il y a quand même la première victoire. Ça reste quand même, j'imagine, encore aujourd'hui. On se rappelle que tu avais fortement les larmes aux yeux ce jour-là. Ça doit rester quand même un des plus beaux souvenirs de ta carrière.

  • Speaker #1

    C'est un truc de dingue. Pouvoir entendre la Brabant sonne lors d'un Grand Prix, c'est quelque chose qui est... Ça te prend dans les tripes et c'est juste un moment qui est si émouvant. J'aurais voulu le connaître plus souvent, mais j'aurais eu plus de regrets à ne pas l'avoir connu du tout. Et je pense clairement que l'année Grézigny, c'était la plus belle. Et je me suis accroché jusqu'au bout en pensant qu'on allait renouveler en 2016 avec Grézigny. Finalement, ça ne s'est pas fait. On a eu une offre de dernière minute avec le team QMMF, de nouveau sur un autre châssis. Mais là, clairement, je n'avais pas les mêmes ambitions, le même espoir de ce que réputent les performances en Moto2, en sachant que tout est serré, que le moindre détail fait clairement l'importance du travail. Et dans cette équipe-là, je me sentais moins, je ne vais pas dire focus, mais j'y croyais moins. Ça, malheureusement, à ce niveau-là, ça joue beaucoup.

  • Speaker #0

    Ça se paye directement. Quand dans la tête, tout n'est pas exactement aligné, ça ne fonctionne pas.

  • Speaker #1

    Au fond de soi, on y croit, on a envie d'y croire, parce qu'on ne part jamais en se disant que c'est impossible. Mais il n'y a pas cette petite étincelle comme il y avait chez Grésigny, où tu sais que là, tu as l'équipe, tu as la moto, tu as tout qui est mis autour de toi pour que ça marche. Et ce n'est pas évident de retrouver ce genre de situation.

  • Speaker #0

    C'est assez intéressant à ce que tu dis là parce que ça s'observe, je trouve maintenant avec le déséquilibre qui existe en MotoGP entre les meilleures machines et les moins bonnes machines, on voit des pilotes qui ont déjà performé il n'y a pas longtemps, on sait que c'est des excellents pilotes, je pense à des pilotes comme Alex Rins, je pense à des pilotes comme Joanne Myre et ils ont l'air juste complètement perdus. C'est ce truc-là tu crois, c'est ce truc-là que tu perds dans la tête quand ça ne fonctionne plus C'est ça,

  • Speaker #1

    parce qu'aujourd'hui on voit les écarts que ce soit en MotoGP, en Moto2, sincèrement maintenant avec le recul je me dis qu'en fait on est... on aime la torture. Parce qu'aujourd'hui, on va critiquer un pilote parce qu'il est 23e alors qu'il est à 7-10e. Alors que dans n'importe quel autre championnat, 7-10e, t'es 2e. Sauf que le Moto2, c'est tellement dur, c'est tellement serré que là, c'est vraiment le pilote qui fait la différence. En plus de ce petit truc technique qu'une équipe peut apporter, les différences sont minimes. Quand on parle de différence d'une équipe à l'autre... Il n'y en a pas, en réalité. Mais c'est la manière dont tout est bichonné pour que la moto soit parfaite. Et pour une honte à tête, tu arrives à donner cet extrait en plus. Et là-dessus, il n'y a rien à faire. C'est toujours les mêmes équipes qui arrivent à apporter cet extrait en plus.

  • Speaker #0

    Et tu crois que si c'est les mêmes équipes, c'est parce qu'il y a une structure dans ces équipes Il y a des personnes, on parlait par exemple d'Hervé Poncharal. Il a un peu ce truc-là, en fait

  • Speaker #1

    Je pense qu'Hervé, il a ce truc-là. Maintenant, les époques Moto2, il n'y avait pas le matériel pour le faire. C'est la seule équipe qui... construit son propre châssis, c'était fait dans leurs ateliers, mais on a pu voir qu'une fois qu'ils sont passés sur les châssis KTM avec le support de KTM et Red Bull qu'ils ont clairement passé un cap en termes de performance mais oui clairement, on voit aujourd'hui que des structures comme Mark VDS Italtrans, c'est des équipes qui se battent tout le temps devant ils ne sont pas quelque chose bien en plus Mais ils ont tout qui est parfait tout le temps. Et c'est ça qui fait qu'un pilote, il sait qu'il a le meilleur package à disposition. Du coup, il donne cet extrait en plus.

  • Speaker #0

    On a toujours des regrets pour cette année Grézini sur le podium que tu aurais pu aller chercher à Austin. Et c'est vrai que tu étais très fanqué sur Johan Zarco.

  • Speaker #1

    J'ai toujours autant de regrets, mais maintenant avec le recul, vu que j'ai une très bonne relation avec Johan, on a eu l'occasion d'en reparler. Et j'ai envie de dire... Et là, quand il verra ce podcast, entre temps, il y a eu le Grand Prix d'Austin. Et j'ai envie de dire, le karma s'est vengé. Parce qu'il a voulu faire un peu la même manœuvre cette année, en voulant défendre la position dans le même virage. Sauf que cette fois-ci, c'est lui qui est parti à la faute.

  • Speaker #0

    C'est vrai, il a perdu à la faute. Même virage.

  • Speaker #1

    C'est lui qui est parti à la faute. Donc je me dis que voilà, c'est le petit karma. Mais non, je n'ai pas de regrets parce que c'est la course. C'était une belle bagarre. On revenait tous les deux pour se battre pour la victoire. On revenait sur Sam Laws à ce moment-là.

  • Speaker #0

    et on s'était expliqué directement après la course et franchement c'était juste un fait de course c'est comme ça On n'a pas encore parlé de l'organisation dans le box c'est des questions que j'aime bien parce que même si on connait globalement le travail des pilotes ce qui se passe dans le box c'est un peu plus mystérieux déjà toi, quelle est ta manière de travailler dans un box parce que tous les pilotes sont assez différents là-dessus

  • Speaker #1

    Alors j'étais très pointilleux dans le box je me prenais pas vite la tête, mais j'aimais bien que le chose soit carré. Une fois que j'avais pris la décision de faire ça ou ça, je passais directement à autre chose et je ne me prenais plus la tête. Et je pense que j'étais quelqu'un d'assez facile à travailler dans le boxe, mais j'avais aussi des moments où il y avait un peu de tension, où c'était facile de perdre un peu le contrôle de ses émotions. Mais globalement, je pense que j'étais assez facile.

  • Speaker #0

    Quand on est dans un box, mettons un Moto2, qui fait quoi Qu'est-ce qu'on retrouve dans un box

  • Speaker #1

    Chaque pilote a son ingénieur technique. Donc c'est avec lui qu'on va vraiment discuter de ce qu'on ressent sur la moto et essayer de lui expliquer au mieux pour que lui puisse s'imaginer sur la moto et qu'est-ce qu'il peut apporter comme changement technique en termes de réglage suspension. C'est pour ça que la communication est très importante. Parce que c'est aussi la qualité du commentaire qu'on va donner à l'ingénieur qui va faire que l'ingénieur puisse prendre la bonne décision. On voit souvent des pilotes qui se font critiquer parce qu'on leur dit il a fait la moto pour lui En fait, un pilote, il ne met pas au point une moto. Un pilote, il donne ses commentaires et c'est à l'ingénieur à interpréter la qualité de ses commentaires pour aller dans la direction, pour apporter les solutions à chaque pilote. Et à côté de ça, on a un télémétriste aussi. qui lui a les yeux rivés sur les datas en permanence. Donc lui, il voit tout ce qui se passe, les pressions de frein, les ouvertures de gaz, comment la suspension travaille, comment l'amortisseur aère travaille. Il sait voir les degrés d'inclinaison.

  • Speaker #0

    C'est un des rôles les plus importants aujourd'hui. Je sais que l'an dernier, on a énormément parlé de ces datas dans le duel entre Bagnaglia et Ausha Martin.

  • Speaker #1

    C'est quelque chose qui est primordial. Ça l'était déjà à l'époque, mais ça a pris un rôle encore plus important, surtout en MotoGP, parce que chaque détail que tu arrives à comprendre, et à l'interpréter et le réaliser de nouveau sur la moto, tout ce que tu peux le mettre en ta faveur, c'est ça de gagné. Et pour un pilote, c'est un plus énorme d'avoir une équipe technique qui soit capable d'interpréter ce genre d'informations à la perfection.

  • Speaker #0

    On entend souvent des pilotes dire qu'ils ont consulté les datas d'autres pilotes qu'ils ne comprennent pas. Ça t'est déjà arrivé de pouvoir voir des datas de pilotes en disant Waouh, ça je ne peux pas comprendre cette façon de piloter C'est déjà arrivé,

  • Speaker #1

    oui. J'avais mon coéquipier Bradley Smith quand on était chez Tech3. Il avait une manière de piloter avec cette moto que j'ai beau lui essayer de répéter maintes et maintes fois, à chaque fois, je finissais par terre.

  • Speaker #0

    Ça fonctionne moins bien.

  • Speaker #1

    Ça fonctionne moins bien. Quand ça allait vite, ça allait vite. Mais par contre, dès que j'essayais de faire la même chose que lui, c'était une catastrophe.

  • Speaker #0

    On va revenir sur la suite de ta carrière. Effectivement, 2016-2017, on est sur des années un peu plus discrètes. Ton meilleur classement, c'est 8e à Austin. Une qualif intéressante en Malaisie. Là, le matériel dont tu disposes, il est clairement moins compétitif à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Comme on l'a dit, quand tu perds le train, on est allé vers des équipes où justement, il ne fallait pas apporter d'argent. Donc là, j'étais payé pour rouler. Mais il y avait aussi moins de finances techniques. Et l'année où j'ai roulé chez TASCA, c'était une année assez... Assez folle, j'ai envie de dire, parce que le patron du team m'a changé quatre fois de chef mécanicien, sans raison, aucune. Il était juste un peu fou, c'était un Romain. Il pensait qu'il maîtrisait tous les éléments et qu'il savait gérer une équipe au mieux. Mais du coup, les chefs mécaniciens avaient tous envie de se barrer. Moi, je débarquais sur une course et il me disait, tiens, voilà Paolo, ton nouveau chef mécanicien. Donc, quand on sait justement ce qu'on vient de dire, que chaque détail est important. Là, moi, quatre fois dans la saison, je me suis retrouvé à devoir recommencer depuis zéro avec une nouvelle personne qui devait me comprendre en soi instantanément pour m'apporter les meilleures clés possibles sur un week-end de course, ce qui était quasi impossible à faire. Donc là, c'était une année qui était psychologiquement très difficile.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas pour rien si on voit des pilotes qui, depuis des années, ont le même chef mécanicien. Je peux imaginer. Malgré tout, ce sont des années discrètes, mais c'est quand même dans ces années-là que va arriver l'opportunité de ta vie, le passage en MotoGP. Alors, tu apprends comment tu vas être sur la grille MotoGP Tu fais partie du processus de toute la partie management ou à un moment donné, on t'appelle et on te dit voilà, on a une opportunité pour toi, tu vas y aller Oui,

  • Speaker #1

    j'ai fait partie du processus. Et du coup, la première chose que j'ai faite, j'ai appelé Freddy. Je lui ai dit, voilà Freddy, il y a une opportunité. Je te laisse faire ton job.

  • Speaker #0

    Mais tu l'as eu comment cette opportunité Je veux dire,

  • Speaker #1

    c'est des discussions qui arrivent avec le pilote C'est des discussions. J'avais des bonnes relations à l'époque avec le team Avincia. Et du coup... Le fait qu'il y avait les droits de TV justement à travers Zelos et le team a confirmé qu'il y avait une possibilité. Du coup, Freddy s'est directement mis au travail. Même si en tant que Belge, c'est vraiment pas pour faire la victime, mais c'est vraiment très, très compliqué d'arriver en MotoGP aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Tu n'as pas les mêmes opportunités qu'un autre

  • Speaker #1

    Non. C'était une année où, aujourd'hui, sur le palmarès, je suis vraiment très content d'y avoir été.

  • Speaker #0

    Mais en termes de résultats, ça a été une des années les plus dures en termes de motivation. Parce que tu sais très bien qu'avec la moto que tu as, au mieux tu fais 15e s'il y a des chutes devant. Et ça, ça a été le plus dur. Quand tu as eu cet esprit de compétition toute ta carrière, accepter d'être juste un pilote de plus qui remplit la grille, ça a été quelque chose de compliqué, clairement. Mais voilà, aujourd'hui, encore une fois, pas de regrets. Pouvoir aller en MotoGP. C'est un rêve que je pense que beaucoup de pilotes rêveraient d'un jour atteindre. Donc aujourd'hui, je n'ai vraiment aucun regret.

  • Speaker #1

    C'est vraiment si différent que ça, une MotoGP, par rapport à d'autres motos. La première fois que tu montes sur cette moto et que tu fais un tour, c'est un kiff incroyable.

  • Speaker #0

    C'est un kiff incroyable. Même si tu n'es pas sur la meilleure moto du plateau, à piloter, c'est juste un truc qui est incroyable. La technologie que ces motos ont, rien que la boîte de vitesse, l'électronique. t'es obligé de rentrer dedans tout le temps. En fait, tu sais aller vite que quand tu rentres dedans. Et c'est juste le pur kiff de rouler avec ces motos-là.

  • Speaker #1

    Tu prépares différemment ton physique au moment où t'arrives en MotoGP Parce que là, les exigences aussi, elles sont...

  • Speaker #0

    J'étais déjà très enfant physiquement à l'époque. Mais là, j'ai dû revoir encore ma préparation parce que les Grands Prix, mine de rien, étaient très éprouvants. Les charges qu'on prend sur les freins. Parce que, mine de rien, on arrive... je ne sais pas moi, 60, 70 km plus vite qu'avec une Moto2. Et on freine quasi au même point de repère que les Moto2. Parce que les freins carbone, c'était quelque chose de juste incroyable, la puissance de ces freins. On arrivait à arrêter la moto sur une distance qui était juste hallucinante. Et là, on prenait tout sur le haut du corps, on prenait tout sur les jambes pour se retenir au réservoir. Et là, j'ai vraiment dû passer encore un autre cap physiquement.

  • Speaker #1

    Dans cette génération-là, je regarde la grille, l'année où tu arrives. On a Marc Marquez, on a Dani Pedrozac chez HRC, il y a Valentino Rossi chez Yamaha, et Lorenzo est chez Ducati déjà. Il était déjà chez Ducati à ce moment-là. Est-ce que dans ces pilotes-là, est-ce qu'il y en a un qui t'inspire particulièrement au moment de ton arrivée

  • Speaker #0

    Je dirais qu'à l'époque, la façon dont pilotait Dovi était assez inspirante. C'est plus ses datas à lui que je regardais. parce qu'il avait une façon de piloter très fluide et assez différente en terme de pilotage par rapport à Lorenzo. Et donc, je m'aspirais plus de Dovi que des autres.

  • Speaker #1

    Lorenzo, quand il arrive, on sait que c'est un pilote qui a aussi un pilotage très propre. Quand il arrive sur la Ducati, ça ne fonctionne pas. Ça finit par fonctionner. Il y a un réel changement sur la Ducati à ce moment-là. Toi, de ton côté, est-ce que tu as la possibilité de voir des changements sur la moto sur laquelle tu évolues Ou là, il n'y a rien du tout qui est possible à ce moment-là

  • Speaker #0

    Moi, il n'y a rien qui évolue du tout. C'est là où ça a été compliqué. C'est qu'on était censé avoir un contrat. en 2018 avec une Ducati 2017 et en 2019 avec une Ducati 2018. Au moment de l'annonce de la signature, on voit dans le communiqué que je roulerais avec une 2016. Alors on a dit non, vous avez fait une erreur, ce n'est pas la 2016 qu'on a signé, c'est la 2017. Et puis là on a reçu des menaces de l'équipe en disant ce sera ça ou rien. On n'est pas contents, c'est le même prix. Et du coup, là, avec Freddy, il y avait deux solutions, soit accepter, soit refuser. Mais du coup, le rêve ne se faisait pas. Et c'est la première fois où j'ai dit, j'ai envie de vivre ce rêve-là. Du coup, j'accepte d'aller avec une moto moins performante. Et pendant la saison, quand Tito, mon coéquipier, se blesse, j'ai l'opportunité de rouler avec la GP17. Et là, directement, les performances étaient différentes. La preuve, c'est que j'ai même réussi à battre Danny Pedroza, qui était le talent en MotoGP, dans le Big Four en tout cas. Je le bats en Australie. Ça veut dire quand même que si j'avais eu plus de roulage avec cette moto et une deuxième opportunité, je pense que la suite de ma carrière aurait été différente. Mais encore une fois, pas de regrets.

  • Speaker #1

    Tu n'as pas de regrets par rapport à ça. C'est une façon de voir les choses pour que ta carrière continue à rebondir. C'est peut-être pour ça que ça a duré, le fait que tu regardes ça.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas de regrets parce que... Mon but ultime au final, c'était d'un jour rouler en endurance avec le CERT. Et c'est arrivé. Donc du coup, j'ai vécu des belles années derrière. Et ça, ça a permis de vivre avec moins de regrets. J'en aurais certainement eu si je n'avais pas eu l'après carrière que j'ai eue.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui a fait la différence entre les plus grands pilotes, les grands champions du monde Je parle vraiment de ceux qui sortent du lot, comme on peut l'imaginer. Qu'est-ce qu'il a de plus Valentino Rossi Qu'est-ce qu'il a de plus Marc Marquez Qu'est-ce qui fait que ces pilotes, on les voit comme des monstres sacrés

  • Speaker #0

    J'en sais rien. Ça s'explique pas Si je le savais, je serais un champion comme eux. Non mais ils ont quelque chose en plus, il n'y a rien à faire. Ils ont un don, je pense qu'on a tous un don, mais ils ont ce petit truc en plus qui fait la différence. Et comme là, c'est une catégorie où il n'y a que des élus, ils arrivent à faire ce petit truc en plus que nous, on n'arrivera pas à faire.

  • Speaker #1

    On parle souvent de la rivalité qui a animé le MotoGP pendant quelques années entre Valentino Rossi et Marc Marquez. Il y a toujours un bon prétexte pour que ça revienne dans les médias, c'est assez drôle. et toujours aujourd'hui vu qu'ils ont toujours un peu la dent dure ça revient même de même parfois l'an dernier c'était le cas déjà dans un podcast et je me dis tiens vu qu'on est aussi dans un podcast c'est le moment d'en parler toi tu as eu quel regard sur le duel qui les a opposés Moi je suis assez critique par

  • Speaker #0

    rapport à l'attitude de Valentino parce qu'il a toute sa carrière déstabilisé ses adversaires à travers les conférences de presse les médias tout ça Sauf qu'ici, il a voulu faire la même chose, mais il est tombé sur un os aussi dur, voire plus dur que lui. Et malheureusement, ça n'a pas marché. Surtout que Marquez idolâterait Valentino à ce moment-là. Donc c'est quelque chose que Marc n'a pas compris, parce qu'il n'était pas préparé du tout à ce genre de réaction de Valentino. Surtout que moi, je me souviens très très bien quand on était encore à Philippe Island. Moi, la première chose que je m'étais dit, j'ai dit heureusement que Marc est là. Il a été rechercher cinq points à Lorenzo dans le dernier tour. Valentino, il peut juste aller le remercier. Il peut juste en vouloir à Yannone qui, lui, lui fait les freins à deux virages de la fin. Et Valentino perd quatre points supplémentaires.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est marrant parce qu'on ressent souvent les phases où Marquez fait peut-être perdre du terrain à Valentino à ce moment-là. Mais c'est vrai qu'il y a eu celle-là qu'on revoit moins souvent et d'autres moments dans la saison.

  • Speaker #0

    Et du coup, Marc, quand il arrive à la conférence de presse le week-end d'après en Malaisie, il se dit, bam ! Il est face à Valentino qui déclare ça. Et là, Marc en course, il s'est dit, tu penses que je vais tenir Oui, maintenant je vais t'en garder.

  • Speaker #1

    Parce qu'on est d'accord, il a joué avec lui.

  • Speaker #0

    Après, il l'a vraiment fait. Il l'a officialisé dans le reportage qu'il avait fait. Marc a été très sincère sur ce qu'il avait fait. Parce qu'il était très touché par ce que Valentino avait déclaré. Il idolâtrait Valentino à l'époque. Donc il s'est senti vraiment dévalorisé et il s'est dit maintenant que tu veux que je joue, maintenant je vais jouer pour de vrai. Et il l'a fait comme il faut.

  • Speaker #1

    Tu sais moi ce que je trouve de dommage dans ce genre de situation, c'est que ça a amené dans le MotoGP quelque chose qu'on ne voit pas d'habitude dans ce sport. Je me suis déjà trouvé dans des tribunes à observer des courses où quand le pilote que tu n'aimes pas tombe, les gens se lèvent et applaudissent. Et ça pour moi, ça n'existait pas comme on le voit maintenant. avant cet épisode-là, c'est-à-dire de diaboliser un pilote en en faisant un grand méchant. Je pense qu'il n'y a aucun grand méchant là-dedans. Après, c'est juste mon avis, et c'est peut-être naïf, mais tu ne crois pas que la solution serait peut-être qu'un jour, ces deux-là finissent quand même par se serrer la main, se dire Ok, on a été de bons rivaux, on a peut-être eu chacun, nos moments un peu moins bien ou un peu mieux, mais on peut passer à autre chose.

  • Speaker #0

    Ce qui est sûr, c'est que les fans de Valentino ont eu, selon moi, une mauvaise réaction par rapport à certaines chutes de marque. Mais aujourd'hui, force est de constater que Marc est en train de prouver qu'il a un talent juste qui est incroyable. Et on ne peut qu'admirer le pilote qu'il est, parce que ce qu'il fait sur une moto, c'est juste incroyable. Et j'espère pour le sport qu'un jour, Valentino acceptera la poignée de main avec Marc. Et le MotoGP ne fera qu'en sortir grandi de tout ça.

  • Speaker #1

    On a vu l'été dernier Casey Stoner qui était aussi au run de Valentino Rossi. Voilà, c'est des images qu'on aime bien voir. Donc en tout cas, ce serait bien pour que ça puisse se terminer.

  • Speaker #0

    J'ai plus de mal à y croire avec Marc, mais on ne sait jamais.

  • Speaker #1

    On est d'accord que ça a peu de chances d'arriver, mais je pense que ça pourrait amener de belles choses. Bon, la suite après le MotoGP, tu es passé en MotoE. Tu as fait deux saisons sur les motos électriques en 2019 et 2020. Tu fais trois podiums sur les deux saisons. Pourquoi tu as choisi le MotoE à ce moment-là

  • Speaker #0

    Parce qu'après le MotoGP, j'avais l'opportunité de retourner en Moto2, mais de nouveau, les conditions n'étaient pas réunies pour que ça performe. Et là, il fallait donner un nouvel... Un nouvel élan à ma carrière, j'avais une proposition pour faire de l'endurance avec le team Ville-Thays, qui n'était pas une structure officielle en endurance, mais une très bonne structure privée, avec beaucoup de moyens et beaucoup d'ambition. Et cette nouvelle catégorie qui était le Moto E. Et là, je me suis dit qu'il fallait donner un nouvel élan dans ma carrière, refaire du Moto 2, ça allait de nouveau être du réchauffé, et les conditions n'étaient pas réunies pour sa performance. Tandis qu'en moto-e et en endurance, les conditions étaient réunies pour que ça puisse marcher. Et j'avais toujours dit que je voulais faire de l'endurance pour suivre les traces de mon père à l'époque. Et donc, du coup, je pense que c'est la meilleure décision que j'ai prise.

  • Speaker #1

    Là, tu arrives en endurance et je voulais te demander si le fait de boucler la boucle avec ton papa, ça avait été une de motivation qui t'a amené en endurance Ouais,

  • Speaker #0

    c'était d'intégrer un jour le CERT. Et justement, Vincent Philippe, qui était le pilote phare du CERT à l'époque, prenait sa retraite. Les saisons en endurance, c'était sur des demi-saisons. Donc, c'était 2018-2019, 2019-2020. Et justement, mon contrat s'arrêtait fin 2018. Et lui, pareil. Du coup, je pouvais recommencer en 2020 avec le CERT. C'était vraiment mon objectif de rouler pour le team Suzuki. Tout s'est mis bout à bout, donc je ne pouvais pas rêver mieux. Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, j'ai moins de regrets par rapport à l'étape MotoGP, car j'ai pu vivre vraiment des belles courses avec cette équipe qui est une des meilleures en endurance aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Ça ne t'a pas mis un peu de pression, justement, de prendre l'orlais derrière Vincent Philippe, qui était une légende de l'endurance, et d'arriver donc en ne venant pas de l'endurance C'était une énorme pression,

  • Speaker #0

    mais au final... Quand tu es compétiteur, tu es animé par ce genre de pression. Tu sais que tu es obligé de faire des résultats, tu sais que tu es obligé d'être bon. Et l'endurance, c'est quelque chose qui est encore différent des courses de vitesse. C'est que tu as fini un relais, tu dois le refaire encore sept fois. Tu as tout le temps à retourner au travail, retourner au charbon. Et la pression que les ingénieurs mettent, parce que le sujet qui est en endurance racing team, ils ne sont pas là pour participer. Eux, ils mettent vraiment tout en œuvre pour gagner des courses. Ils ne sont pas juste là, deviennent que pour un, si on fait deuxième, c'est très bien. Non. Et la pression qu'on arrive à ressentir, elle est tellement positive en réalité que ça te pousse vers le haut.

  • Speaker #1

    Finalement, tu as trouvé là-bas ce que tu cherchais depuis longtemps, cet entourage vraiment hyper pro qui est là pour gagner et qui te donne les conditions ou toi qui as envie de gagner.

  • Speaker #0

    C'est ça. Surtout quand il y a eu l'Alliance Yoshimura, certes, en 2020.

  • Speaker #1

    En 2020,

  • Speaker #0

    oui. Là, on a senti encore un plus dans l'organisation, dans le... le professionnalisme de l'organisation de l'équipe. Parce que là, elle s'est vraiment positionnée comme favorite du championnat. Et là, j'ai vraiment ressenti encore plus la pression que la première année. Parce que là, on sentait qu'on avait vraiment un rôle de favori. Même quand on était avec, j'ai envie de dire, la moto bleue, on était favori, mais si on n'était pas devant, ce n'était pas très grave non plus. Avec les couleurs Yoshimura, si tu n'es pas devant... On était convoqué par les Japonais et ils demandaient un rapport très clair de pourquoi ça n'avait pas été.

  • Speaker #1

    Il y a vraiment une culture de la victoire qui va... Ça t'est déjà arrivé de devoir aller t'expliquer pour une performance pas à la hauteur

  • Speaker #0

    Pas à la hauteur, mais pour une chute. Quand on jouait le titre à Most, en Tchéquie, on avait déjà des essais le mardi en prévision de la course du samedi. Et je m'en mets une petite. dans l'avant-dernier virage, sans conséquence. Donc la journée se passe, des tests, et à la fin de la journée, on arrive à l'Hospitality pour aller manger. Et là, il y a Yoé qui me prend à part et il me dit, il faut que je te parle. Il me dit...

  • Speaker #1

    C'est jamais bon ça.

  • Speaker #0

    It was your first and your last crush of the week, ok Ouf. Là, tu dis juste ok, et là, tu sais que t'as intérêt à faire du bon boulot et qu'en plus, t'as pas intérêt à t'en mettre une. Et c'est pour ça que... J'en garderai un souvenir dingue, c'est que pendant la course, je manque de mon métrine sur une tâche d'huile. Je la sauve, mais je ne sais même pas comment. Il s'est passé un truc de dingue. Et j'en re-sauve une deuxième derrière, où justement il y a une image phare où je mets la main par terre. Et pour la petite histoire, on est champion, je ne tombe pas, heureusement. On est à Monaco pour la remise des prix FIM avec tout le staff Yoshimura. Et il y a le big boss qui me dit Mais comment t'as fait pour la sauver cette fois-là J'ai dit Écoute, c'est bien simple. J'ai vu la tête de Yoé en grand. J'étais déjà au paradis. Je me suis dit Tu peux pas tomber. Et ça a fonctionné.

  • Speaker #1

    On n'a pas idée de cette pression qu'on peut avoir dans ces conditions-là. Après, ça va fonctionner. Effectivement, tu vas avoir le titre de champion du monde. C'est le plus grand moment de ta carrière. À ce moment-là, ce titre-là...

  • Speaker #0

    Ce que j'ai vécu en endurance, émotionnellement, c'est quelque chose que j'ai vécu nulle part ailleurs. Cet esprit d'équipe avec mes coéquipiers, tout le staff technique, la fatigue qu'on ressent pendant la course. Quand on se lève à 4h du matin pour aller faire un relais à 3 degrés, on se demande vraiment ce qu'on fout là. Mais après, l'émotion qu'on ressent sur le podium une fois que c'est fait, c'est juste... C'est un sentiment qui est indescriptible.

  • Speaker #1

    Tu as remporté quand même deux fois les 24 Heures du Mans, le mythique bol d'or, quand même, il faut le dire, c'est quand même cool de se dire ça. Et donc, ce titre, boucle bouclé avec ton papa, il assiste à ça, ça doit être quelque chose de fort entre vous.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose de fort parce que lui... Il n'avait jamais gagné les 24 heures du Mans. Je dirais que le seul regret que j'ai aujourd'hui, c'est de ne pas avoir gagné les 24 heures de Spa. Ne fut-ce qu'avoir fait un podium. Après, il s'est passé ce qu'il s'est passé lors de l'épreuve des 24 heures en 2022. Mais voilà, le fait d'avoir gagné des grandes épreuves comme le Mans et le Boldor. Ça vient quand même effacer ce petit regret que j'ai de ne pas avoir gagné les 24 heures de spa.

  • Speaker #1

    Disons qu'avec le temps, tu le digéreras peut-être plus facilement. Va arriver le moment où tu décides de prendre ta retraite, juste après les 24 heures de spa.

  • Speaker #0

    C'était quelque chose qui n'était pas prévu du tout. Malheureusement, c'était pour un pépin physique. Et du coup, sous le conseil des médecins, c'était mieux pour moi d'arrêter. Ça a été un moment très dur parce que je vivais vraiment le meilleur moment de ma carrière. se passer super bien avec le team. Mais voilà, pour le bien de tout le monde, c'était mieux d'arrêter et d'en finir là.

  • Speaker #1

    Si ça ne s'était pas arrêté là, aujourd'hui, tu penses que tu serais toujours à la compétition C'est difficile de répondre.

  • Speaker #0

    Je pense que oui, clairement, mais je me serais peut-être fait mal à un autre moment. donc je ne sais pas répondre à cette question-là.

  • Speaker #1

    Alors après ça, tu vas avoir un rôle de manager et tu vas superviser les jeunes talents belges quand on parlait de boucler des boucles, là on ne peut pas faire mieux, dont Barry Baltus. Forcément, Barry, maintenant quasiment tout le monde le connaît, tant mieux. Mais pourquoi est-ce que c'est si important du coup aujourd'hui avec le MotoGP et la compétition moto telle qu'elle existe que des personnes comme toi s'investissent dans le management de jeunes pilotes qui arrivent là-bas je pense que c'est important parce que l'expérience que j'ai eu pendant toutes ces années,

  • Speaker #0

    je pense que ça permet à des jeunes comme ça de ne pas faire des erreurs que moi j'aurais pu commettre le fait d'apporter mon expérience J'ai envie de dire, ça permet de mieux les guider lors de directement les bonnes clés pour qu'ils puissent prendre les bonnes décisions au bon moment. Maintenant, c'est un rôle qui est très difficile aussi. Quand on travaille avec des jeunes, il faut s'attendre à ce que la personne à côté de toi a aussi un orgueil. Donc des fois, ça peut être des situations difficiles à gérer. Ces deux dernières années avec Barry, une belle expérience. Et aujourd'hui, je ne suis pas à ses côtés officiellement dans sa nouvelle aventure. Mais je pense avoir pas mal contribué au fait qu'il puisse intégrer cette structure. Et aujourd'hui, je crois qu'il a ce que moi, j'aurais voulu à l'époque. Comme quand j'étais chez Grézini, et je pense que Barry va pouvoir montrer toute l'étendue de son talent.

  • Speaker #1

    Alors imaginons, là il y a un jeune Belge qui est devant le podcast, qui rêve, comme toi, de faire une belle carrière en moto. Dans le contexte actuel, c'est quoi la clé C'est quoi les étapes Qu'est-ce qu'il faut faire en premier Je dirais qu'il faut croire en ses rêves,

  • Speaker #0

    dans un premier temps, et ne jamais baisser les bras. Si on voit qu'on n'a pas les résultats qui viennent directement. Je vois beaucoup de pilotes qui n'avaient peut-être pas le plus gros des talents en débarquant, mais qui à force de travail et d'abnégation sont devenus des très très grands pilotes. Donc moi si j'ai un conseil à donner aux petits jeunes, c'est de croire en ses rêves. Il ne faut pas se laisser démoraliser par des personnes qui diront allez laisse tomber, ça ne sert à rien, machin Si tu crois... En tes capacités, généralement, l'être humain est capable de faire de grandes choses.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, en Belgique, on le sait, c'est très compliqué pour percer dans la moto. Donc, avoir ce rêve, ce n'est pas très populaire. Tu penses qu'il manque quoi en Belgique actuellement pour qu'on ait plus de jeunes talents qui arrivent en MotoGP

  • Speaker #0

    Il manque 3-4 jeunes vraiment qui fassent des résultats aujourd'hui, qui donnent envie à ces jeunes de le faire. C'est pour ça, j'espère vraiment que Barry pourra montrer toute l'étendue de son talent. On a... Deux petits jeunes aussi qui arrivent, qui sont Tom Rollin, Lorenzo Puntillo, on a fait Refleur et Refleur Hackers. On a des Belges qui ont un certain talent. Maintenant, j'espère qu'ils arriveront à percer pour donner envie aux plus jeunes qui suivent encore derrière eux.

  • Speaker #1

    En fait, il faut que tout s'aligne pour qu'effectivement, on ait des Belges à regarder.

  • Speaker #0

    Il faut que tout s'aligne et c'est là où Zelos, à travers l'Académie, fait vraiment un bon boulot. Ce n'est pas facile de percer dans ce milieu-là. pas facile de trouver les moyens. Et voilà, je sais qu'ils font le job. Donc j'espère qu'à long terme, un jour, ils seront récompensés de leurs efforts.

  • Speaker #1

    Paris chez Fantic cette année, coéquipier d'Aaron Kanet, qui est quand même un favori pour le championnat. Donc le matériel, a priori, il l'a. En plus, il a fait une bonne préparation de saison et elles ne sont pas si mal cette saison. Il montre de belles choses. Tu penses qu'il va aller chercher sa première victoire Moto2 cette année

  • Speaker #0

    Je ne dis rien, mais... Je le souhaite en tout cas. Il le mériterait parce que vraiment c'est un bosseur. C'est un garçon qui a un talent incroyable et qui est arrivé très très vite sur le devant de la scène. Et comme on a dit tout à l'heure, qui malheureusement était très vite critiqué. Dès que les résultats n'étaient pas ceux vendus ou espérés en venant d'un gamin de 15 ans quand il a débarqué en Grand Prix. En sachant qu'il a vraiment débarqué au plus mauvais moment. En pleine période Covid, il devait se retrouver tout seul sur les courses à vivre son rêve. de pilote de Grand Prix, mais tout ça à 15 ans, sans avoir personne à tes côtés. Et je pense que ça a été très dur pour lui. Et ça a été très dur pour lui d'affronter les critiques qui n'étaient pas justifiées. Donc c'est pour ça, je souhaite vraiment qu'il fasse quelque chose cette année pour que lui reprenne cette confiance qu'il avait perdue, je pense.

  • Speaker #1

    Après tout ça pour toi, maintenant, tu fais du coaching, mais tu t'adresses à des pilotes

  • Speaker #0

    Tu fais quel type de coaching aujourd'hui Je m'adresse au pilote qui veut aller chercher ce petit truc qu'il n'arrive pas à trouver en s'achetant la dernière génération de moto, le dernier train de pneus qui va chercher les 3, 4, 10e. Moi j'ai vraiment envie d'apporter mon œil extérieur de pilote pour justement avoir cette capacité. à mieux comprendre ce que tu fais sur la moto et qu'une fois que tu arrives à l'appliquer, tu vois le chrono, tu fais ah ouais, je ne m'attendais pas à rouler aussi vite je force moins et je vais plus vite et je suis beaucoup plus en sécurité et c'est ça que j'ai envie d'apporter aujourd'hui aux pilotes que j'encadre.

  • Speaker #1

    En fait c'est l'idée d'apprendre quand on est sur piste, qu'on est déjà un pilote donc on a déjà un peu de bouteille qu'à un moment donné c'est le côté agressif qui ne va pas t'apporter forcément ce plus, c'est justement d'aller travailler quelques éléments techniques qui sans te donner cette impression d'aller plus vite, tu vas plus vite

  • Speaker #0

    C'est ça en fait, il faut être agressif, mais il faut savoir gérer cette agressivité. Et il faut comprendre ce que tu fais sur la moto pour pouvoir arriver à ce résultat-là. La manière dont tu vas couper les gaz, comment tu vas aller chercher le levier de frein, comment tu vas rétrograder tes vitesses, la position que tu vas déjà avoir sur la moto au moment où tu vas commencer ta phase de freinage, sur quelle distance tu vas ralentir la moto pour vraiment après avoir la bonne inertie quand tu vas la mettre au point de corde. Et c'est pour ça que je travaille avec la vidéo, devant, derrière, pour vraiment travailler tous ces points-là et essayer de faire passer un cap aux pilotes.

  • Speaker #1

    On mettra le lien sur la vidéo, c'est le logo qui est sur ta casquette, et on peut te suivre sur les réseaux parce que justement, t'en parlais, les caméras, tu partages beaucoup ça sur Instagram notamment. Et les vidéos sont assez dingues, donc c'est vraiment bien foutu.

  • Speaker #0

    C'est assez dingue et surtout, ce que j'aime dans les vidéos, c'est de voir que les pilotes avec qui je bosse... passe vraiment des caps et du coup, ça donne des résultats qui sont assez beaux à voir sur la vidéo après.

  • Speaker #1

    Tu penses qu'on pourrait voir de plus en plus de pilotes avoir un espèce de coach, justement, pour aller chercher ce petit truc en plus

  • Speaker #0

    J'ai envie de dire oui, mais j'espère que non. Non, mais je pense que j'ai lancé un concept qui donne plus envie à certains pilotes de se lancer aussi là-dedans. Mais c'est quelque chose qui est très difficile de transmettre. Parce que moi, je vois les choses d'une façon, mais je fais ça depuis que j'ai 4 ans. Donc pour moi, monter sur une moto, je le fais instinctivement et naturellement. Et pouvoir l'expliquer et que ça rentre dans le cerveau des pilotes que je coach, pour qu'eux se disent, ah ouais, c'est vrai, si je fais ça, je vais avoir ça comme résultat. Et quand tu arrives à ce genre de résultat, généralement, je pars satisfait.

  • Speaker #1

    Tu dois en fait traduire l'inexplicable avec une pédagogie et des termes un peu précis et arriver à faire passer ce message. Dans le MotoGP tel qu'il existe aujourd'hui, on va quand même parler un petit peu de MotoGP. On voit Marc Marquez sur la Ducati officielle, on s'y attendait. Il est très fort. En ce début de saison, on l'imagine même presque tout gagner. Tu penses que Pekobanyaya, il a de quoi à un moment donné envoyer le répondant et revenir dans le coup

  • Speaker #0

    Il a de quoi envoyer le répondant. Et là où Marc est très fort, c'est qu'il dit attention aux excès de confiance. Et il est en train de vivre ce moment où il a un excès de confiance, c'est-à-dire qu'il veut tout dominer. Et je pense clairement qu'Austin va être le tournant en bien dans le championnat de marque, parce qu'il va sortir une pression qui s'était automise, je crois, jusque-là, où il voulait absolument tout dominer, toutes les séances et gagner toutes les courses.

  • Speaker #1

    Tu penses que c'est ça C'est dans sa tête, il se dit, je pourrais le faire, je pourrais tout gagner cette saison, donc c'est ça qui a mené à la chute Oui,

  • Speaker #0

    clairement.

  • Speaker #1

    plus fort maintenant mais je pense quand même que PECO va donner du fait de la retentance Alors il y a ce changement de pneu Pirelli qui va arriver dans le MotoGP donc qui n'a pas été accueilli avec le même enthousiasme par tout le monde tu penses que ça va avoir quelles conséquences ce nouveau manufacturier Ça change tout finalement en tant que pneu.

  • Speaker #0

    Ça change complètement la donne. Parce que Michelin, ces dernières années, était vraiment venu avec des pneus d'une technologie incroyable. On voit l'évolution des chronos. Au-delà de l'aérodynamisme que les constructeurs ont amené, Michelin aussi a fait un boulot qui est incroyable. La performance de Michelin, c'est quelque chose qui est stratosphérique. Mais voilà, je n'ai aucun doute sur le fait que Pirelli... va arriver aussi avec des pneus qui seront adaptés aux motos GP. Ils l'ont montré en moto 3 et en moto 2, qui savaient venir avec des pneus qui savent être performants sur la durée d'une course. Pour certains pilotes, ils ont peur de ce changement-là, mais je pense quand même qu'on verra des belles choses avec Pirelli aussi.

  • Speaker #1

    Il y a des rumeurs aussi dans le paddock, il y en a tout le temps. Toi qui as déjà été dans un paddock, je trouve ça plus intéressant justement d'en parler avec toi. Tu as entendu la rumeur Pedro Acosta, VR46. On doit accorder quel crédit à... ce genre de rumeurs Parce que souvent, ça naît un peu dans la presse. Alors, très souvent, Gazeta del Sport, etc. Il y en a qui se sont confirmés. Il y en a, je me rappelle à l'époque, on avait annoncé Marc Marquez chez KTM avec Red Bull. C'était fait. On voit le résultat, ça n'a jamais rien donné. Qu'est-ce qu'on doit donner comme crédit à ce genre de rumeurs Tu penses qu'il y a réellement ce genre de discussion Qu'il se passe vraiment quelque chose ou que c'est de l'interprétation

  • Speaker #0

    Je pense que ça a été interprété comme ça parce que Pedro a été invité au Ranch pour les 100 km des Campiogni chez Valentino. Et du coup, les médias aiment bien en rajouter. C'est sûr que Pedro, dans le fond, il se dit, pourquoi pas discuter finalement

  • Speaker #1

    Il est là, il y a le contexte de KTM à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Mais là, aujourd'hui, la situation actuelle fait qu'il n'y a pas de place chez Valentino. Ils ont deux pilotes qui performent. Ils viennent tous les deux de faire un podium chacun. Aujourd'hui, malheureusement, ça reste que des rumeurs.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a un pilote actuel qui t'impressionne particulièrement

  • Speaker #0

    Alex.

  • Speaker #1

    C'est la surprise, en fait.

  • Speaker #0

    Pour moi, non. Il a toujours eu cette vitesse, mais toujours dans l'ombre de son frère. Et aujourd'hui, on le voit, même s'il ne gagne pas, il est épanoui. Et on voit qu'il a réussi à mettre ce côté je suis le petit frère, je suis le deuxième Il a vraiment mis cette mentalité de côté et on le voit vraiment épanoui. Et du coup...

  • Speaker #1

    lui aussi je lui souhaite que ça cartonne moi je le vois comme une surprise figure-toi qu'entre temps le prochain podcast qui va être publié donc qui sera là au moment où celui-ci va arriver c'est un podcast sur les pilotes les plus réguliers ceux qui parfois n'ont pas gagné beaucoup et ont été champions du monde et il y en a il y a Johan Myhr il y a Nicky Eden et je me suis amusé historiquement à aller en rechercher plein donc finalement Alex Marquez c'est peut-être cette carte-là qu'il a à jouer parce que même derrière son frère si la situation insta il y a son manager de l'époque qui ne l'est plus qui est Emilio El Samara

  • Speaker #0

    a été champion du monde en 125 sans gagner une seule course non plus. Oui, c'est vrai. Mais je pense quand même qu'il va en gagner une, au moins une. Alors,

  • Speaker #1

    aussi une petite curiosité, mais est-ce qu'on est amis quand on est entre pilotes dans le même paddock Est-ce que vraiment ça devient des potes Ou est-ce que ça reste le côté compétition-boulot où chacun est de son côté

  • Speaker #0

    Il y en a certains où il y a ce côté pote, mais après c'est vrai que c'est difficile d'être vraiment pote-pote. Il y a un respect mutuel. Mais il n'y a rien à faire. C'est le plus haut de la compétition. Et la rivalité, elle sera toujours là.

  • Speaker #1

    Ce qui se passe en piste, ça prend le dessus finalement. Tu ne peux pas trop avoir un affect avec les autres personnes dans le paddock. Clairement. Ça doit être compliqué du coup quand on roule entre frères comme les frères.

  • Speaker #0

    Ça doit être très compliqué. Parce que l'année dernière, Marc avait fait un commentaire là-dessus au Section Ring où il revenait sur son frère pour la victoire. Et il s'est dit... Merde, qu'est-ce que je fais Je le laisse gagner ou je suis le grand frère méchant et il n'y a pas de pitié Et malheureusement, c'est Alex qui s'est auto-éliminé parce qu'il avait perdu en performance. Du coup, ça a facilité la décision de Marc. Mais je pense que ça doit être très compliqué, surtout quand les deux sont très performants comme ça.

  • Speaker #1

    Cette saison, c'est sûr que le scénario va se représenter. Ça arrivera à un moment ou à l'autre.

  • Speaker #0

    Malheureusement, je pense que l'un a moins de respect pour l'autre. Et je pense que Marc, dans n'importe quelle situation… S'il voit qu'il y a une opportunité, frère ou pas frère...

  • Speaker #1

    Après, tu sais, en discutant ça, justement, les personnes qui n'aiment pas Marc Marquez vont souvent dire Ah, il n'aura pas d'hésitation, c'est un méchant pilote Il n'y a pas de gentil pilote sur le plateau MotoGP.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas un méchant pilote. C'est juste qu'il ose faire des dépassements qui sont parfois osés. Mais il n'y a jamais rien d'excessif dans ces dépassements. N'importe quel pilote va te dire oui, bravo. Il faut oser le faire, mais ce n'est pas over-limite.

  • Speaker #1

    J'ai quelques questions en vrac, dont certaines, tu verras, mais par exemple, une question toute bête, mais qui je trouve, quand on est au moment où la carrière est maintenant un peu derrière toi, on peut se les poser. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu ferais autrement si tu devais recommencer maintenant Finalement, si tu te coachais toi-même, si tu te retrouvais au début de ta carrière. C'est une sale question, on est d'accord.

  • Speaker #0

    Il y a des erreurs que j'ai commises par excès de ne pas vouloir être patient. Tout vouloir tout trop vite. Et du coup, ça m'a fait faire des erreurs, surtout en Moto2, en les années 2012, quand j'étais avec la Tech3, où j'aurais pu faire certains beaux résultats, malgré que le châssis n'était pas le plus performant. Mais j'ai fait des erreurs qui étaient vraiment bêtes. Et c'est quelque chose que je ne faisais pas quand j'étais dans les catégories en superstock. J'avais souvent tous les éléments plus sous contrôle que je n'avais pas en Moto2. Et donc je pense que l'approche que j'ai eue sur certaines années, celle-là, je la changerai.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as déjà eu peur sur la moto Peur de tomber, peur de te faire mal Ou tu sais, les années passent et à un moment donné, on commence à se poser des questions qui ne sont plus les mêmes.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas peur, mais c'est plus une crainte. Quand on est tombé dans un virage à très haute vitesse et qu'on repasse pour la première fois, on a toujours une partie du cerveau qui dit attention, mais c'est plus pour ne pas refaire la même erreur. plus que de la peur.

  • Speaker #1

    Du coup, il faut bien comprendre sa chute. Sinon, la peur que tu as, c'est de te dire je ne vais pas te faire passer.

  • Speaker #0

    J'ai de la chance. Généralement, dans toutes les chutes que j'ai eues, on arrive toujours à comprendre le pourquoi du comment. Du coup, il n'y a jamais vraiment ce doute qui s'installe. En tout cas, pour moi, c'est quelque chose que j'ai toujours réussi à surpasser assez facilement.

  • Speaker #1

    J'ai des questions un peu tac au tac pour terminer. c'est des choix des dilemmes des choses comme ça tu réponds tu réponds pas c'est juste pour s'amuser mot de GP ou endurance endurance le pilote le plus sympa que tu as côtoyé Nicolas Canepa un pilote un peu moins sympa Lorenzo la plus grande qualité à avoir pour réussir aujourd'hui sur une moto peu importe la discipline

  • Speaker #0

    Bonne question. La confiance en soi.

  • Speaker #1

    Le pilote le plus sous-estimé actuellement

  • Speaker #0

    Morbidelli.

  • Speaker #1

    Je le vanne souvent, donc ça c'est... La bière ou l'eau plate

  • Speaker #0

    La bière.

  • Speaker #1

    On ne va pas que je te le pose parce qu'on est belges. Rossi ou Marquez du coup

  • Speaker #0

    Là-dessus, je n'arrive pas à répondre parce que c'est deux générations qui sont différentes malgré qu'ils se sont croisés. J'ai grandi avec Rossi, ça a été vraiment mon idole et ce qu'il a apporté au MotoGP, on ne le reprendra jamais. Donc les deux.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce que j'aurais dit exactement la même chose que toi. Moi j'ai grandi, j'ai grandi, je suis devenu fan de MotoGP en regardant Rossi gagner et en voyant les célébrations de Valentino Rossi parce que c'était fou. Et puis du coup, quand tu accroches, tu vois les pilotes qui passent et t'admires tous le talent qu'ils ont. Je trouve que c'est ça l'essentiel, j'aime bien ta réponse. Un jeune talent belge à observer pour la suite J'imagine qu'il y en a plusieurs.

  • Speaker #0

    Il y en a deux que je vais recommander, c'est Tom Rollin et Lorenzo Pontillo.

  • Speaker #1

    C'est deux pilotes qu'on pourrait voir selon toi, donc à un moment donné, arriver en GP et à se cuivre de près.

  • Speaker #0

    Ils ont intérêt. Ils n'ont pas le choix.

  • Speaker #1

    Tu es un coach exigeant ou tu es plutôt sur le on y va à la cool Je suis assez à la cool,

  • Speaker #0

    mais très pointilleux sur les détails. Je pense que j'ai une bonne analyse pour savoir où on peut améliorer certains points. pour les pilotes. Mais j'aime bien faire de la psychologie. Je ne suis pas du genre à rentrer dedans et dire tu fais de la merde, machin. Parce que je n'aimais pas qu'on soit comme ça avec moi. Donc moi, je n'aime pas être comme ça avec les pilotes non plus.

  • Speaker #1

    Tiens, tu penses qu'on pourrait voir à un moment donné le MotoGP venir à Spa-Francorchamps Il y a eu des gros investissements, des gros travaux qui ont été faits pour. On avait annoncé d'abord le retour de l'endurance. Ça, c'est cool, ça a été fait. Et est-ce qu'on peut avoir un vrai espoir Parce qu'on en a parlé, mais on a l'impression que ça n'arrivera jamais.

  • Speaker #0

    Je dirais que... Avec l'ancienne directrice, il y avait peut-être un espoir. Maintenant... Avec la vitesse à laquelle vont les MotoGP et les normes de sécurité qu'impose la Fédération Internationale, je pense que ce sera compliqué de voir un jour le MotoGP à Francorchamps.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, ta carrière est derrière toi. J'imagine, vu que c'était question de pépins physiques, qu'il n'y a pas de doute que tu ne reviendras pas à la compétition. Ou est-ce que parfois, l'idée te vient de te dire, tiens, d'une façon ou d'une autre, je recommencerai bien

  • Speaker #0

    C'est vrai que ça m'a déjà traversé l'esprit, mais non. Je l'ai clairement mis derrière parce que la vie a fait que. Et je me dis qu'en réalité, ça m'a aidé à prendre la décision puisque je n'ai pas eu le choix. Donc au moins, maintenant, aujourd'hui, je sais que j'ai fait une belle carrière. Certes, elle aurait pu être mieux à certains moments, mais je n'ai aucun regret. Et là, tout de suite, en tout cas, ce n'est pas dans... dans l'éventualité de revenir.

  • Speaker #1

    Tu te mets encore des challenges dans ta vie aujourd'hui, parce qu'en général, c'est le plus gros problème d'un compétiteur. L'adrénaline, c'est ton quotidien. Et un jour, elle n'est plus là, en tout cas plus de la même façon. Tu as besoin de te challenger encore aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Ça a été ça le plus dur, en fait. Parce que quand j'ai arrêté, j'ai vraiment tout arrêté. Avant, j'adorais faire de la course à pied, j'adorais faire du vélo. Et j'ai vraiment tout arrêté. Parce que je me suis dit que je le faisais pour la moto. Et en fait, ça a été une grosse erreur. J'ai pris beaucoup de poids en très peu de temps. Et en fait, il n'y a rien à faire. Le corps humain, le cerveau a besoin d'avoir des challenges comme ça. Et c'est pour ça que maintenant, ça fait de nouveau quelques mois que je me remets comme il faut au sport, essayer d'avoir une discipline plus stricte, parce que pour le cerveau, c'est primordial.

  • Speaker #1

    Écoute, tu vois, mon challenge, c'était de créer ce podcast. Je te promets que c'est vrai. Ça a été vraiment mon challenge. J'avais besoin de me mettre un nouveau truc. Ça a été ce podcast. Donc, ça me permet déjà de te dire merci parce que tu es le premier invité aujourd'hui à avoir accepté de venir me parler de ta carrière.

  • Speaker #0

    Merci pour l'invitation.

  • Speaker #1

    Ça m'a fait plaisir.

  • Speaker #0

    C'est toujours un plaisir de répondre à des questions de qualité.

  • Speaker #1

    C'est cool. Merci. On peut te souhaiter quoi pour la suite du coup

  • Speaker #0

    Bonne merde.

  • Speaker #1

    Je te dis bonne merde alors et on se revoit quand tu veux dans un prochain épisode. Parfait.

  • Speaker #0

    Un grand merci.

  • Speaker #2

    Un grand merci à Xavier Siméon qui a mis énormément de bonne volonté pour qu'on puisse se voir et enregistrer ce podcast. Si vous avez aimé cet épisode, aidez-moi à vous en proposer d'autres. Abonnez-vous à la chaîne tout simplement. Il y a le pouce bleu évidemment. Et puis laissez-moi, ça c'est le plus important, laissez-moi une évaluation sur les plateformes de podcast et donnez-moi vos avis en commentaire. Ça m'aide beaucoup. Je vous attends aussi sur les réseaux sociaux et puis à très vite pour un prochain épisode de Pointe-Corde.

Chapters

  • Introduction et présentation de Xavier Siméon

    00:17

  • Les débuts de Xavier dans le monde de la moto

    00:36

  • Passage du karting à la moto et premières compétitions

    01:20

  • Les défis et ambitions en compétition

    02:49

  • Inspiration et modèles dans le monde de la moto

    03:46

  • Les débuts en championnat d'Europe Superstock

    05:07

  • Transition vers Moto2 et premiers succès

    07:27

  • Les défis en MotoGP et l'importance du matériel

    08:32

  • Réflexions sur la carrière et le passage à l'endurance

    10:36

  • Rôle de manager et coaching des jeunes pilotes

    45:32

  • Conclusion et perspectives d'avenir

    01:05:13

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Description

Êtes-vous prêt à plonger dans l'univers palpitant du MotoGP à travers les yeux d'un pilote belge exceptionnel ? Dans cet épisode de Point De Corde MotoGP - Podcast MotoGP en français, Kévin Berben a l'honneur de recevoir Xavier Siméon, un nom qui résonne dans le monde de la moto. Avec un parcours inspirant, Xavier nous raconte comment la passion de son papa Michel Simeon l'a conduit à faire le saut du karting à la moto. Ce podcast MotoGP vous offre une plongée fascinante dans les débuts d'un jeune pilote, ses premiers défis sur deux roues et son ambition de surpasser les exploits de son père.


Au fil de cette interview captivante, Xavier partage ses débuts en championnat de Belgique et ses succès en superstock 1000, tout en évoquant son parcours en Moto2 et MotoGP. Comment a-t-il surmonté les obstacles financiers qui jalonnent le monde du sport ? Quel est son avis sur la rivalité qui a opposé Valentino Rossi à Marc Marquez? Quelle est l'importance du soutien des structures comme Zelos dans la carrière d'un pilote ? Ces questions trouvent réponse dans une discussion enrichissante qui met en lumière les réalités du MotoGP, un sport où la passion et la détermination sont essentielles.


Xavier Siméon ne se contente pas de partager son expérience personnelle ; il devient également un mentor pour les jeunes talents belges comme Barry Baltus, leur offrant des conseils précieux pour naviguer dans le monde compétitif de la moto. Il souligne l'importance de croire en ses rêves, même lorsque les défis semblent insurmontables. Cette philosophie résonne particulièrement dans un sport où la rivalité entre pilotes, comme Valentino Rossi, Marc Marquez, et Pecco Bagnaia, est intense et où chaque course est une nouvelle opportunité de briller.


En outre, cet épisode aborde l'actualité MotoGP, les évolutions du championnat, et les performances des équipes emblématiques comme Ducati, KTM, et Yamaha. Que vous soyez fan de Fabio Quartararo, de Zarco ou de Pedro Acosta, vous découvrirez des analyses de courses MotoGP qui vous tiendront en haleine. Ce podcast MotoGP est pour vous!


Ne manquez pas cette occasion unique d'écouter une interview de pilote MotoGP qui inspire et motive. Rejoignez-nous sur Point De Corde MotoGP - Podcast MotoGP en français pour une expérience inoubliable qui vous rapprochera du cœur de ce sport passionnant. Que vous soyez un passionné de moto ou un simple curieux, cet épisode est fait pour vous !


#xaviersimeon #motogp #interview #ewc #moto2


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Transcription

  • Speaker #0

    Salut tout le monde, bienvenue, nouvel épisode de Pointe-Corde aujourd'hui. Alors je vous le disais depuis quelques semaines, j'avais hâte de vous proposer le premier format interview et pour la première fois d'avoir en face de moi un pilote, alors podcast belge, pilote belge oblige. J'ai beaucoup de chance puisqu'aujourd'hui on accueille Xavier Siméon, ça va Xavier

  • Speaker #1

    Bonjour Kevin, c'est un plaisir d'être là.

  • Speaker #0

    Toi t'es né en 1989 à Heterbeek, donc t'es bruxellois. Est-ce que tu viens d'une famille toi qui roule en moto Alors, je connais la réponse, mais je fais exprès de te poser la question, tu t'en doutes.

  • Speaker #1

    Alors, une famille, je ne sais pas, mais en tout cas, un papa qui était passionné par la moto, ça oui. C'est lui qui m'a vraiment transmis les gènes, puisqu'il avait une concession de moto Suzuki sur Rodergame. Donc, j'ai vraiment grandi dans ce milieu-là. Et après, au fur et à mesure, la compétition est venue. À cause du karting. Parce que j'avais mon faux cousin, comme j'aime l'appeler, qui lui était un futur espoir du karting. Et c'est lui qui m'a transmis le goût de la compétition, en fait.

  • Speaker #0

    Ta première expérience sur une moto, c'est arrivé après le karting ou tu avais déjà fait de la moto avant, j'imagine

  • Speaker #1

    La première expérience, je ne sais plus de laquelle était la première. Tout ce que je sais, c'est qu'en moto, c'était à Chimay. Et je n'ai pas fait 100 mètres que j'étais déjà à terre.

  • Speaker #0

    Ça démarrait mal.

  • Speaker #1

    Ça démarrait mal, mais c'est là que j'ai vu que j'avais un truc pour ça, parce que je voulais absolument remonter dessus, même si je m'étais fait mal. Et après, je n'ai plus jamais lâché ce plaisir de monter en moto.

  • Speaker #0

    Avec un papa pilote, je vais te poser quelques questions un peu, tu vois, perso, sur ta vie, etc. Mais c'est pour situer un peu comment tu en es arrivé à faire cette carrière. On a quelle éducation quand on a un papa pilote Pilote, ce n'est pas une carrière très traditionnelle. Ce n'est pas un métier très traditionnel. Moi,

  • Speaker #1

    j'ai toujours voulu faire mieux que ce qu'il avait fait. Comme il avait déjà une très belle carrière, c'était un bel objectif en soi, sur un plan d'avenir. Mais en Belgique, comme on le sait, c'est très difficile de percer. Mais la chance que j'ai eue à l'époque, c'est qu'il y avait une structure belge qui était la structure... phare en mondial superbike, qui était la structure de Francis Bata, la structure Suzuki All-Star. Et j'ai été très rapidement pris sous son aile. Et c'est quelqu'un qui m'a vraiment permis de percer dans ma carrière. Et donc, voilà.

  • Speaker #0

    Donc, tu as su très jeune, en fait, dès la première fois où tu montes sur une moto, tu sais que tu veux faire comme papa, si on veut résumer un peu la chose.

  • Speaker #1

    J'ai toujours eu ce truc en moi de vouloir être compétiteur, vouloir gagner. J'avais vraiment ça dans la peau. Deuxième, c'était jamais bon. Et du coup, c'est ça qui a motivé mon père aussi, mes parents, de continuer à croire en moi et en me donnant les moyens de pouvoir percer. Et voilà, c'est pour ça que j'ai franchi les étapes. On a commencé à faire le championnat de Belgique pocketball. Et puis, on devait rapidement partir à l'étranger pour se confronter aux meilleurs. Et c'était en Italie à l'époque, les meilleurs. D'où sortent les Marco Simoncelli, tous les meilleurs Italiens qui... qui ont eu la carrière qu'on connaît aujourd'hui. Et c'est là-bas que j'ai pu vraiment me confronter et de savoir si vraiment j'avais le niveau pour un jour accéder à ce type de compétition qui était le championnat du monde de MotoGP.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, tu avais déjà un pilote qui te faisait rêver Quand tu repenses à toi tout jeune, il y a un pilote qui t'inspirait, que tu aurais voulu imiter

  • Speaker #1

    Il y avait Rossi. Rossi, c'était déjà l'idole des jeunes comme moi. Ce qu'il faisait sur la piste. Et en dehors de la piste, c'était juste incroyable. On avait envie de faire comme lui. Moi, j'allais sur les Grands Prix pour le voir, lui. Lui, notamment, Max Biaggi, Loris Capir aussi. Et c'était vraiment mes idoles à l'époque.

  • Speaker #0

    Donc, tu commences en karting. Tu es champion de Belgique en 1998. Bon, maintenant, j'ai compris pourquoi tu as commencé avec le karting. Ça t'a appris des choses pour la moto, le kart, déjà à ce moment-là, ou c'était juste la compétition

  • Speaker #1

    Oui, ça m'a appris énormément de choses. En kart, c'est une compétition, il faut être très, très fourbe. Ce n'est pas spécialement le plus rapide qui gagne, par contre il faut être très malin dans les deux derniers tours. C'était une discipline que j'aimais beaucoup, mais par contre je n'aimais pas la troisième mi-temps, quand les papas se retrouvaient à la buvette. C'est quelque chose qui m'avait toujours un peu marqué. C'est pour ça que j'ai eu un choix assez facile quand mon père m'a demandé de faire un choix entre les deux, entre le karting et la moto, puisqu'il n'y avait plus de moyens pour continuer financièrement. Et j'ai directement répondu que je voulais faire de la moto parce que rien que l'ambiance... entre les pilotes, elle était 100 fois mieux qu'au karting.

  • Speaker #0

    Tu vas passer à la moto. En quelques années, tu vas jusqu'au championnat d'Europe Superstock. Ta première course, c'est à Valence en 2005. Donc là, tu es sur une Suzuki GSX-R. Et ça va aller vite en fait. J'ai les chiffres là, tu gagnes 5 fois. Il y a 12 podiums, 5 pôles et juste 3 abandons, on va dire. Ça va. Tu as 15 ans à ce moment-là. Tu sais déjà que tu vas vite. Donc à ce moment-là, déjà, il y a de l'ambition.

  • Speaker #1

    C'est assez particulier cette année-là parce que justement, j'ai été... découvert par Francis Bata et moi je sortais des coupes de promotion Bancara d'où sortaient tous les meilleurs jeunes espagnols qui étaient Hector Barbera, Hector Fobel Alvaro Bautista à l'époque et moi j'avais fait la coupe Suzuki Bancara donc c'était tous des jeunes de 14 à 16 ans sur des G6R600 et j'avais eu une promotion pour faire le championnat espagnol super sport avec Ni plus ni moins que la moto officielle qu'utilisait Stéphane Chambon au Mondial Supersport avec la moto du Team All-Star. Et donc du coup, là, j'avais 14 ans. Mais par contre, j'étais trop jeune pour aller au Mondial Supersport directement. Et justement, pour l'année 2005, ils ont créé la nouvelle catégorie Superstock 600. Et c'est comme ça que j'ai débarqué là-bas. Et c'était une année où tout était à découvrir, car c'était des motos d'origine avec des pneus. dérivés de la route aussi donc qui n'offraient pas un grip comme j'avais pu connaître jusque là et les débuts ont été difficiles il y a eu beaucoup de chutes mais après une fois que j'ai compris le mode d'emploi on s'est vite mis à se battre pour des victoires 2006 t'es champion d'Europe sur la même moto c'est

  • Speaker #0

    à ce moment là que les choses sérieuses se commentent ou il faut encore attendre vraiment le moment où tu vas arriver en GP

  • Speaker #1

    Non là c'était vraiment très sérieux avec le Team All-Star là du coup je passe en... en Superstock et j'avais déjà des adversaires qui étaient sous l'aile de Ducati à l'époque, comme Nicolo Canepa. Et on était déjà les jeunes qui étaient sous les radars des gros team managers, comme le sont Ardozzi aujourd'hui. Et donc là, c'était vraiment très, très sérieux.

  • Speaker #0

    2007-2008, donc Superstock 1000. Là, tu as une Ducati 1098. Ce n'est pas n'importe quelle moto à piloter déjà. Et en 2009, tu vas gagner. Alors, c'est la première victoire en Coupe du Monde. Le premier titre mondial, c'était un objectif pour toi à ce moment-là

  • Speaker #1

    L'objectif En fait, j'étais en 2007-2008 avec le team All-Star. Moi, j'avais envie de passer une étape supérieure avec cette équipe-là. Malheureusement, avec la perte de leur gros sponsor, Corona Extra, à l'époque, le projet qui était prévu pour moi à long terme se voyait un peu mis sur le côté. Et comme moi, j'avais les dents longues à ce moment-là, j'avais reçu une belle offre de Ducati pour aller rouler chez eux en Super Stock 1000 avec un contrat en Superbike. Si jamais, dans le cas, j'étais champion du monde. Du coup, pour moi, je ne me suis même pas posé la question. Je voulais être champion du monde avec Ducati pour aller en mondial Superbike avec la moto officielle. Là, malheureusement, ça ne s'est pas fait non plus. Mais chance, c'est que c'est créé le Moto2. Donc l'ère du deux temps était arrêtée car pour moi je ne voyais pas un avenir en Grand Prix en venant du quatre temps. Mais avec l'arrivée du Moto2, ça a complètement changé la perspective. Et du coup, c'est comme ça que je me suis retrouvé en Chambre du Monde Moto2.

  • Speaker #0

    Direction le Moto2, tu vas commencer chez Holiday Gym. Ça se passe comment du coup quand on arrive, parce que c'est nouveau pour toi comme exercice, on est sur des motos complètement différentes. Ça se passe comment cette appréhension du Moto2

  • Speaker #1

    Au début c'était assez... Impressionnant, surtout que je ne faisais pas le championnat complet. J'étais intégré à une structure, comme tu l'as dit, Holiday Gym, qui avait déjà leurs deux pilotes annuels. Moi, je venais vraiment intégrer l'équipe sur quelques wheelkarts pendant la saison. Je faisais principalement le championnat espagnol Moto2. Et donc, pour moi, à chaque fois, c'était un challenge de débarquer parce que j'avais envie de montrer que je méritais ma place en Grand Prix. Et du coup, j'ai fait pas mal d'erreurs, clairement. Mais j'ai fait des très beaux Grand Prix aussi pour ma première saison. Et je pense que là, ça a vraiment lancé ma carrière.

  • Speaker #0

    Tu te fais remarquer avec une huitième place en Angleterre cette année-là. A priori, on te promet un contrat pour l'année 2011, sauf qu'il n'y aura pas de contrat.

  • Speaker #1

    C'était une situation complexe dans l'équipe, car le propriétaire de Holiday Gym avait énormément de moyens, mais le faisait principalement pour faire rouler son fils, qui était Yannick Guerra, qui était un des pilotes titulaires. Et en fait, la Dornard, qui privilégie les Espagnols, sur ce coup-ci... ne privilégiait pas un Espagnol en plus qui remplissait la grille. Et en fait, le propriétaire de l'équipe s'est vexé quand il a vu que le Qatari, Al Naimi, lui était reconfirmé pour l'année 2000. 11 et pas son fils. Du coup, il s'est dit, OK, mon fils, c'est pas le meilleur. Il va pas être champion du monde. Mais si le Qatari a le droit d'être reconfirmé, mon fils aussi. Du coup, il s'est vexé. Lui, il a estimé que la structure était faite pour son fils. Du coup, il a tout fermé.

  • Speaker #0

    C'est assez dingue parce que ça montre aussi à quoi ça se joue une carrière. Parce que sur la tienne, du coup, ça a un impact à ce moment-là. Et il n'y a rien qui garantit qu'il y aura quelque chose derrière.

  • Speaker #1

    Surtout que ça arrivait à un mois et demi de la première course. Donc du coup, là, tout est tombé à l'eau. Ça a été un énorme coup dur et là intervient Freddy Tachny avec le soutien de RTL à l'époque pour trouver une solution, j'ai envie de dire C, même pas B à ce moment-là, d'intégrer le Team Tech 3 en mettant une structure à part de l'équipe Tech 3 pour que je puisse ne plus que prendre le départ des Grands Prix en sachant que je n'allais pas avoir le meilleur matériel. Donc là, c'était très dur parce que là, mes objectifs, du coup, c'était plus les mêmes. Parce que moi, je venais d'une moto qui était la Moriwaki, qui était une moto qui pouvait se battre pour des top 10. En allant sur la Tech 3, en sachant que c'était une moto qui jouait plus les fonds de gris. Et c'était en soi une belle opportunité de pouvoir continuer ma carrière en Grand Prix. Mais aussi indirectement, très difficile psychologiquement d'aller trouver cette source de motivation. Car on sait que peu importe ce qu'on va faire, les résultats ne seront jamais vraiment à la hauteur. Il faut savoir tirer le bénéfice. et le positif de chaque situation, et c'est ce que j'ai essayé de faire à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Deux saisons où, effectivement, tu ne vas pas pouvoir performer au top. Bon, tu fais aussi des belles rencontres. J'imagine que tu as quand même travaillé et côtoyé avec Hervé Ponchara à ce moment-là. On sait le rôle qu'il a joué dans la carrière de beaucoup de pilotes. Puis tu feras quand même une huitième place en Allemagne. Bon, on sait qu'en 2012, c'était plus compliqué. On se rappelle des cinq chutes d'affilée où tu as vécu vraiment une période pas vraiment gaie. Et puis l'aventure Tech 3, elle va s'arrêter. Et là, je trouve que c'est bien d'être là-dessus pour se rendre compte à quel point c'est dur. pour des pilotes dans ces catégories-là où tout est très serré, c'est que tout le monde sait que tu as le talent, mais bon, ça ne fonctionne pas comme on le voudrait. Est-ce qu'il y a un moment où tu t'es dit Bon, c'est foutu, ça ne va pas le faire Non,

  • Speaker #1

    en 2013, c'était pour moi un nouvel élan en pouvant rouler avec une Kalex et là, avec le soutien de Zelos, on a pu trouver cette situation-là en sachant que je n'avais pas le châssis de l'année, mais... tout en sachant que j'avais un châssis compétitif et là ça m'a vraiment redonné un gain de motivation parce qu'avec la Tech 3, comme je l'ai dit moi j'en voulais énormément j'avais les dents très longues et du coup ça m'a fait faire plein d'erreurs et je pense que je roulais au-delà des limites du châssis, en tout cas ce que moi j'étais capable de faire avec et le fait de passer sur la Kalex dans le team Stop & Go l'année d'après, directement je me suis battu pour des top 10 à la régulière j'ai fait mon premier podium du coup ça a complètement rechangé la donne. Parce que là, on voyait que le châssis, c'est pas des grosses différences, mais les 3, 4 dixièmes qu'il peut t'apporter en plus, c'est sans moins qu'il faut forcer sur la moto et ça se voyait directement dans les résultats.

  • Speaker #0

    Avant ça, j'aimerais bien, parce que tu vois, on parlait de ces galères, de cet enjeu pour les pilotes et derrière, il y a des choses, il y a cette image qu'on peut avoir du Moto2 et il y a la réalité de ce qu'est être un pilote en Moto2. Par exemple, quand on est en Moto2, un pilote, on gagne sa vie, on gagne bien sa vie, on gagne pas sa vie.

  • Speaker #1

    Moi j'ai eu la chance de gagner ma vie, je ne peux pas dire que j'ai bien gagné ma vie, c'est des catégories qui malheureusement coûtent plus cher que ce que ça nous rapporte. Et ça c'est la dure réalité du sport moteur aujourd'hui, en tout cas en moto, je ne connais pas la situation en voiture, mais ce sont des catégories où malheureusement on croit que les pilotes gagnent très très bien leur vie, mais il y en a vraiment très très peu qui aujourd'hui arrivent à gagner leur vie tout court. Il y a beaucoup de pilotes qui doivent payer. pour avoir leur place. Et ça, malheureusement, c'est quelque chose qui n'est pas prêt de changer.

  • Speaker #0

    On en reparlait tout à l'heure, c'est là aussi l'intérêt qu'il y ait des structures autour du management et du sponsoring.

  • Speaker #1

    Si on prend un exemple comme aujourd'hui, un pilote comme Scott Redding, qui a été un talent incroyable en Moto2, qui a eu une belle carrière en MotoGP, pour avoir une bonne moto en Superbike, il est obligé de débourser je ne sais pas combien de milliers d'euros. Alors que le gars, il a été champion d'Angleterre, il a gagné des courses en superbike, il a gagné des courses en moto 2. Il a un talent juste incroyable, mais il est obligé de payer pour rouler.

  • Speaker #0

    On va revenir sur la suite de ta carrière, donc 2013, SAG Zellos, cette année-là. C'est vrai que là, tu vas enfin avoir le matériel que tu attends. Zellos va s'occuper de ton management, ça commence à ce moment-là avec Zellos Oui,

  • Speaker #1

    là, ça prend une nouvelle tournure avec le management et l'accompagnement que Zellos m'apporte. pour tout ce qui est la gestion des partenaires, des écuries, pour vraiment m'apporter cette qualité dans le sport, pour que je puisse vraiment me concentrer sur mon sujet. Et là, clairement, le soutien de Freddy Tachny à travers la société Zelos et toutes ses équipes à ce moment-là a vraiment redonné un élan dans ma carrière. Et aujourd'hui, je ne peux que les remercier qu'on en soit arrivé là.

  • Speaker #0

    Alors tu parles de Freddy Tachny, tu parles de Zelos. C'est peut-être bien d'expliquer ce qu'est Zelos. Le podcast est beaucoup regardé en France, figure-toi. J'imagine qu'on connaît Zelos au-delà des frontières. Mais des structures comme Zelos, pour qu'aujourd'hui on ait des talents belges en MotoGP, c'est absolument nécessaire.

  • Speaker #1

    C'est... absolument nécessaire. Zelos a été créé autour de moi parce que justement il n'y avait pas de structure autour de moi à l'époque. Il y avait justement ce système RTL, Tech 3, mais c'était quelque chose qui était assez instable et du coup moi j'ai toujours eu des liens très très proches avec Freddy et Freddy a décidé de me filer un coup de pouce. L'aventure a commencé de tout en bas de l'échelle et puis on a eu plein de belles années ensemble et maintenant Zelos... est le précurseur, je pense, de beaucoup de pilotes, pas qu'en Moto2, pour atteindre les objectifs qu'un jeune pilote veut se fixer, que ce soit en supermoto, en enduro. On peut le voir aujourd'hui, des nouvelles annonces qu'ils ont faites. Sans Zelos, le sport moteur ne serait pas ce qu'il est actuellement.

  • Speaker #0

    Alors, qu'on imagine bien, Zelos, ils vont s'organiser pour pouvoir financer également la participation des pilotes et des jeunes pilotes dans les compétitions de moto. Et il y a quoi Il y a un espèce de réseau autour de personnes qui gravitent autour de la moto. et qui vont se réunir pour essayer que tout fonctionne.

  • Speaker #1

    C'est ça en fait, Zellos à la base, ils vendent du rêve à des partenaires, c'est-à-dire qu'ils vendent des espaces sur la moto, ils vendent des passes pour accompagner des clients sur les circuits, pour que les clients puissent vivre une expérience incroyable, parce qu'aller voir un MotoGP aujourd'hui, c'est quelque chose qui est juste, avec le fait d'y aller, on entend les motos, on a la chair de poule, c'est une expérience que les... que Zelos fait vivre à ses clients, qui est juste incroyable. Maintenant, à long terme, Zelos, oui, va partir avec l'objectif de financer pour aider les pilotes, mais à long terme, de récupérer l'investissement aussi, de ne plus devoir payer. Et je pense que clairement, sur les 3, 4, 5 prochaines années qui viennent, avec tout ce qui est mis en place pour avoir des futurs talents, je pense quand même que la Belgique... passera à un niveau supérieur en termes de notoriété dans le sport moteur.

  • Speaker #0

    2013 toujours, ton premier podium va arriver, au Grand Prix de France en plus, on n'est pas très loin. Tu es 23 ans après le dernier podium belge, même année tu vas avoir ta première pole au Saxon Ring, tu seras 12ème du championnat du monde. Est-ce que quand on a des résultats comme ceux-là, là, le téléphone commence à sonner, les opportunités commencent à se montrer plus qu'avant ça

  • Speaker #1

    Ah oui, clairement. C'est grâce à cette saison que j'ai pu intégrer l'équipe Grésigny l'année d'après. En Moto2, c'était une équipe qui était juste incroyable. Même s'il l'a, je repassais de nouveau sur un châssis différent. L'année 2013 m'avait tellement boosté en termes de confiance que j'étais au fond de moi persuadé qu'avec l'équipe technique qui m'était mise à disposition chez Grésigny, même avec le châssis suiteur, j'avais la capacité de faire des bons résultats. Parce que le chef mécanicien qui était là-bas, Tommaso Rapponi, c'était vraiment quelqu'un qui était une référence dans le milieu. Et moi, j'avais dit, le fait d'aller chez Grisini avec lui, je m'en fous du châssis que je vais avoir, mais moi, je veux bosser avec lui. Je suis sûr qu'il va me faire des résultats.

  • Speaker #0

    Ça va arriver en 2015, tu vas récupérer le châssis Calex. C'est la première fois que tout semble être réuni pour que tu puisses même peut-être espérer aller chercher des victoires. Ça va donner ta meilleure année.

  • Speaker #1

    C'était clairement la meilleure année en Moto2. Malheureusement, cette année-là, comme on en a parlé juste avant c'est le côté financier qui a pris le dessus parce que les résultats étaient clairement là et c'était l'année où Grisini avait son équipe aussi en moto GP avec Aprilia où il y avait un certain Sam Laws qui malheureusement n'arrêtait pas de tomber et il voulait absolument le remplacer donc du coup c'est Sam Laws qui a été choisi pour me remplacer chez Grisini plutôt que de faire une deuxième moto Et là, c'était clairement d'un point de vue financier, parce que là, j'avais fait ma première victoire, j'avais fait pas mal de podiums sur la saison, je finis 6 au championnat. Je pense qu'aujourd'hui, faire 6 en Moto2 sur la durée d'un championnat, on ne peut pas dire que ce soit des mauvais résultats. Certes, j'aurais espéré gagner plus de Grands Prix, mais je ne pense pas que je méritais de me faire évincer de cette façon-là en fin de saison. Mais bon, malheureusement, c'est comme ça. Voilà, c'était l'expérience de... de ce monde-là. Et aujourd'hui, je n'ai aucun regret.

  • Speaker #0

    Cette année-là, il y a quand même la première victoire. Ça reste quand même, j'imagine, encore aujourd'hui. On se rappelle que tu avais fortement les larmes aux yeux ce jour-là. Ça doit rester quand même un des plus beaux souvenirs de ta carrière.

  • Speaker #1

    C'est un truc de dingue. Pouvoir entendre la Brabant sonne lors d'un Grand Prix, c'est quelque chose qui est... Ça te prend dans les tripes et c'est juste un moment qui est si émouvant. J'aurais voulu le connaître plus souvent, mais j'aurais eu plus de regrets à ne pas l'avoir connu du tout. Et je pense clairement que l'année Grézigny, c'était la plus belle. Et je me suis accroché jusqu'au bout en pensant qu'on allait renouveler en 2016 avec Grézigny. Finalement, ça ne s'est pas fait. On a eu une offre de dernière minute avec le team QMMF, de nouveau sur un autre châssis. Mais là, clairement, je n'avais pas les mêmes ambitions, le même espoir de ce que réputent les performances en Moto2, en sachant que tout est serré, que le moindre détail fait clairement l'importance du travail. Et dans cette équipe-là, je me sentais moins, je ne vais pas dire focus, mais j'y croyais moins. Ça, malheureusement, à ce niveau-là, ça joue beaucoup.

  • Speaker #0

    Ça se paye directement. Quand dans la tête, tout n'est pas exactement aligné, ça ne fonctionne pas.

  • Speaker #1

    Au fond de soi, on y croit, on a envie d'y croire, parce qu'on ne part jamais en se disant que c'est impossible. Mais il n'y a pas cette petite étincelle comme il y avait chez Grésigny, où tu sais que là, tu as l'équipe, tu as la moto, tu as tout qui est mis autour de toi pour que ça marche. Et ce n'est pas évident de retrouver ce genre de situation.

  • Speaker #0

    C'est assez intéressant à ce que tu dis là parce que ça s'observe, je trouve maintenant avec le déséquilibre qui existe en MotoGP entre les meilleures machines et les moins bonnes machines, on voit des pilotes qui ont déjà performé il n'y a pas longtemps, on sait que c'est des excellents pilotes, je pense à des pilotes comme Alex Rins, je pense à des pilotes comme Joanne Myre et ils ont l'air juste complètement perdus. C'est ce truc-là tu crois, c'est ce truc-là que tu perds dans la tête quand ça ne fonctionne plus C'est ça,

  • Speaker #1

    parce qu'aujourd'hui on voit les écarts que ce soit en MotoGP, en Moto2, sincèrement maintenant avec le recul je me dis qu'en fait on est... on aime la torture. Parce qu'aujourd'hui, on va critiquer un pilote parce qu'il est 23e alors qu'il est à 7-10e. Alors que dans n'importe quel autre championnat, 7-10e, t'es 2e. Sauf que le Moto2, c'est tellement dur, c'est tellement serré que là, c'est vraiment le pilote qui fait la différence. En plus de ce petit truc technique qu'une équipe peut apporter, les différences sont minimes. Quand on parle de différence d'une équipe à l'autre... Il n'y en a pas, en réalité. Mais c'est la manière dont tout est bichonné pour que la moto soit parfaite. Et pour une honte à tête, tu arrives à donner cet extrait en plus. Et là-dessus, il n'y a rien à faire. C'est toujours les mêmes équipes qui arrivent à apporter cet extrait en plus.

  • Speaker #0

    Et tu crois que si c'est les mêmes équipes, c'est parce qu'il y a une structure dans ces équipes Il y a des personnes, on parlait par exemple d'Hervé Poncharal. Il a un peu ce truc-là, en fait

  • Speaker #1

    Je pense qu'Hervé, il a ce truc-là. Maintenant, les époques Moto2, il n'y avait pas le matériel pour le faire. C'est la seule équipe qui... construit son propre châssis, c'était fait dans leurs ateliers, mais on a pu voir qu'une fois qu'ils sont passés sur les châssis KTM avec le support de KTM et Red Bull qu'ils ont clairement passé un cap en termes de performance mais oui clairement, on voit aujourd'hui que des structures comme Mark VDS Italtrans, c'est des équipes qui se battent tout le temps devant ils ne sont pas quelque chose bien en plus Mais ils ont tout qui est parfait tout le temps. Et c'est ça qui fait qu'un pilote, il sait qu'il a le meilleur package à disposition. Du coup, il donne cet extrait en plus.

  • Speaker #0

    On a toujours des regrets pour cette année Grézini sur le podium que tu aurais pu aller chercher à Austin. Et c'est vrai que tu étais très fanqué sur Johan Zarco.

  • Speaker #1

    J'ai toujours autant de regrets, mais maintenant avec le recul, vu que j'ai une très bonne relation avec Johan, on a eu l'occasion d'en reparler. Et j'ai envie de dire... Et là, quand il verra ce podcast, entre temps, il y a eu le Grand Prix d'Austin. Et j'ai envie de dire, le karma s'est vengé. Parce qu'il a voulu faire un peu la même manœuvre cette année, en voulant défendre la position dans le même virage. Sauf que cette fois-ci, c'est lui qui est parti à la faute.

  • Speaker #0

    C'est vrai, il a perdu à la faute. Même virage.

  • Speaker #1

    C'est lui qui est parti à la faute. Donc je me dis que voilà, c'est le petit karma. Mais non, je n'ai pas de regrets parce que c'est la course. C'était une belle bagarre. On revenait tous les deux pour se battre pour la victoire. On revenait sur Sam Laws à ce moment-là.

  • Speaker #0

    et on s'était expliqué directement après la course et franchement c'était juste un fait de course c'est comme ça On n'a pas encore parlé de l'organisation dans le box c'est des questions que j'aime bien parce que même si on connait globalement le travail des pilotes ce qui se passe dans le box c'est un peu plus mystérieux déjà toi, quelle est ta manière de travailler dans un box parce que tous les pilotes sont assez différents là-dessus

  • Speaker #1

    Alors j'étais très pointilleux dans le box je me prenais pas vite la tête, mais j'aimais bien que le chose soit carré. Une fois que j'avais pris la décision de faire ça ou ça, je passais directement à autre chose et je ne me prenais plus la tête. Et je pense que j'étais quelqu'un d'assez facile à travailler dans le boxe, mais j'avais aussi des moments où il y avait un peu de tension, où c'était facile de perdre un peu le contrôle de ses émotions. Mais globalement, je pense que j'étais assez facile.

  • Speaker #0

    Quand on est dans un box, mettons un Moto2, qui fait quoi Qu'est-ce qu'on retrouve dans un box

  • Speaker #1

    Chaque pilote a son ingénieur technique. Donc c'est avec lui qu'on va vraiment discuter de ce qu'on ressent sur la moto et essayer de lui expliquer au mieux pour que lui puisse s'imaginer sur la moto et qu'est-ce qu'il peut apporter comme changement technique en termes de réglage suspension. C'est pour ça que la communication est très importante. Parce que c'est aussi la qualité du commentaire qu'on va donner à l'ingénieur qui va faire que l'ingénieur puisse prendre la bonne décision. On voit souvent des pilotes qui se font critiquer parce qu'on leur dit il a fait la moto pour lui En fait, un pilote, il ne met pas au point une moto. Un pilote, il donne ses commentaires et c'est à l'ingénieur à interpréter la qualité de ses commentaires pour aller dans la direction, pour apporter les solutions à chaque pilote. Et à côté de ça, on a un télémétriste aussi. qui lui a les yeux rivés sur les datas en permanence. Donc lui, il voit tout ce qui se passe, les pressions de frein, les ouvertures de gaz, comment la suspension travaille, comment l'amortisseur aère travaille. Il sait voir les degrés d'inclinaison.

  • Speaker #0

    C'est un des rôles les plus importants aujourd'hui. Je sais que l'an dernier, on a énormément parlé de ces datas dans le duel entre Bagnaglia et Ausha Martin.

  • Speaker #1

    C'est quelque chose qui est primordial. Ça l'était déjà à l'époque, mais ça a pris un rôle encore plus important, surtout en MotoGP, parce que chaque détail que tu arrives à comprendre, et à l'interpréter et le réaliser de nouveau sur la moto, tout ce que tu peux le mettre en ta faveur, c'est ça de gagné. Et pour un pilote, c'est un plus énorme d'avoir une équipe technique qui soit capable d'interpréter ce genre d'informations à la perfection.

  • Speaker #0

    On entend souvent des pilotes dire qu'ils ont consulté les datas d'autres pilotes qu'ils ne comprennent pas. Ça t'est déjà arrivé de pouvoir voir des datas de pilotes en disant Waouh, ça je ne peux pas comprendre cette façon de piloter C'est déjà arrivé,

  • Speaker #1

    oui. J'avais mon coéquipier Bradley Smith quand on était chez Tech3. Il avait une manière de piloter avec cette moto que j'ai beau lui essayer de répéter maintes et maintes fois, à chaque fois, je finissais par terre.

  • Speaker #0

    Ça fonctionne moins bien.

  • Speaker #1

    Ça fonctionne moins bien. Quand ça allait vite, ça allait vite. Mais par contre, dès que j'essayais de faire la même chose que lui, c'était une catastrophe.

  • Speaker #0

    On va revenir sur la suite de ta carrière. Effectivement, 2016-2017, on est sur des années un peu plus discrètes. Ton meilleur classement, c'est 8e à Austin. Une qualif intéressante en Malaisie. Là, le matériel dont tu disposes, il est clairement moins compétitif à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Comme on l'a dit, quand tu perds le train, on est allé vers des équipes où justement, il ne fallait pas apporter d'argent. Donc là, j'étais payé pour rouler. Mais il y avait aussi moins de finances techniques. Et l'année où j'ai roulé chez TASCA, c'était une année assez... Assez folle, j'ai envie de dire, parce que le patron du team m'a changé quatre fois de chef mécanicien, sans raison, aucune. Il était juste un peu fou, c'était un Romain. Il pensait qu'il maîtrisait tous les éléments et qu'il savait gérer une équipe au mieux. Mais du coup, les chefs mécaniciens avaient tous envie de se barrer. Moi, je débarquais sur une course et il me disait, tiens, voilà Paolo, ton nouveau chef mécanicien. Donc, quand on sait justement ce qu'on vient de dire, que chaque détail est important. Là, moi, quatre fois dans la saison, je me suis retrouvé à devoir recommencer depuis zéro avec une nouvelle personne qui devait me comprendre en soi instantanément pour m'apporter les meilleures clés possibles sur un week-end de course, ce qui était quasi impossible à faire. Donc là, c'était une année qui était psychologiquement très difficile.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas pour rien si on voit des pilotes qui, depuis des années, ont le même chef mécanicien. Je peux imaginer. Malgré tout, ce sont des années discrètes, mais c'est quand même dans ces années-là que va arriver l'opportunité de ta vie, le passage en MotoGP. Alors, tu apprends comment tu vas être sur la grille MotoGP Tu fais partie du processus de toute la partie management ou à un moment donné, on t'appelle et on te dit voilà, on a une opportunité pour toi, tu vas y aller Oui,

  • Speaker #1

    j'ai fait partie du processus. Et du coup, la première chose que j'ai faite, j'ai appelé Freddy. Je lui ai dit, voilà Freddy, il y a une opportunité. Je te laisse faire ton job.

  • Speaker #0

    Mais tu l'as eu comment cette opportunité Je veux dire,

  • Speaker #1

    c'est des discussions qui arrivent avec le pilote C'est des discussions. J'avais des bonnes relations à l'époque avec le team Avincia. Et du coup... Le fait qu'il y avait les droits de TV justement à travers Zelos et le team a confirmé qu'il y avait une possibilité. Du coup, Freddy s'est directement mis au travail. Même si en tant que Belge, c'est vraiment pas pour faire la victime, mais c'est vraiment très, très compliqué d'arriver en MotoGP aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Tu n'as pas les mêmes opportunités qu'un autre

  • Speaker #1

    Non. C'était une année où, aujourd'hui, sur le palmarès, je suis vraiment très content d'y avoir été.

  • Speaker #0

    Mais en termes de résultats, ça a été une des années les plus dures en termes de motivation. Parce que tu sais très bien qu'avec la moto que tu as, au mieux tu fais 15e s'il y a des chutes devant. Et ça, ça a été le plus dur. Quand tu as eu cet esprit de compétition toute ta carrière, accepter d'être juste un pilote de plus qui remplit la grille, ça a été quelque chose de compliqué, clairement. Mais voilà, aujourd'hui, encore une fois, pas de regrets. Pouvoir aller en MotoGP. C'est un rêve que je pense que beaucoup de pilotes rêveraient d'un jour atteindre. Donc aujourd'hui, je n'ai vraiment aucun regret.

  • Speaker #1

    C'est vraiment si différent que ça, une MotoGP, par rapport à d'autres motos. La première fois que tu montes sur cette moto et que tu fais un tour, c'est un kiff incroyable.

  • Speaker #0

    C'est un kiff incroyable. Même si tu n'es pas sur la meilleure moto du plateau, à piloter, c'est juste un truc qui est incroyable. La technologie que ces motos ont, rien que la boîte de vitesse, l'électronique. t'es obligé de rentrer dedans tout le temps. En fait, tu sais aller vite que quand tu rentres dedans. Et c'est juste le pur kiff de rouler avec ces motos-là.

  • Speaker #1

    Tu prépares différemment ton physique au moment où t'arrives en MotoGP Parce que là, les exigences aussi, elles sont...

  • Speaker #0

    J'étais déjà très enfant physiquement à l'époque. Mais là, j'ai dû revoir encore ma préparation parce que les Grands Prix, mine de rien, étaient très éprouvants. Les charges qu'on prend sur les freins. Parce que, mine de rien, on arrive... je ne sais pas moi, 60, 70 km plus vite qu'avec une Moto2. Et on freine quasi au même point de repère que les Moto2. Parce que les freins carbone, c'était quelque chose de juste incroyable, la puissance de ces freins. On arrivait à arrêter la moto sur une distance qui était juste hallucinante. Et là, on prenait tout sur le haut du corps, on prenait tout sur les jambes pour se retenir au réservoir. Et là, j'ai vraiment dû passer encore un autre cap physiquement.

  • Speaker #1

    Dans cette génération-là, je regarde la grille, l'année où tu arrives. On a Marc Marquez, on a Dani Pedrozac chez HRC, il y a Valentino Rossi chez Yamaha, et Lorenzo est chez Ducati déjà. Il était déjà chez Ducati à ce moment-là. Est-ce que dans ces pilotes-là, est-ce qu'il y en a un qui t'inspire particulièrement au moment de ton arrivée

  • Speaker #0

    Je dirais qu'à l'époque, la façon dont pilotait Dovi était assez inspirante. C'est plus ses datas à lui que je regardais. parce qu'il avait une façon de piloter très fluide et assez différente en terme de pilotage par rapport à Lorenzo. Et donc, je m'aspirais plus de Dovi que des autres.

  • Speaker #1

    Lorenzo, quand il arrive, on sait que c'est un pilote qui a aussi un pilotage très propre. Quand il arrive sur la Ducati, ça ne fonctionne pas. Ça finit par fonctionner. Il y a un réel changement sur la Ducati à ce moment-là. Toi, de ton côté, est-ce que tu as la possibilité de voir des changements sur la moto sur laquelle tu évolues Ou là, il n'y a rien du tout qui est possible à ce moment-là

  • Speaker #0

    Moi, il n'y a rien qui évolue du tout. C'est là où ça a été compliqué. C'est qu'on était censé avoir un contrat. en 2018 avec une Ducati 2017 et en 2019 avec une Ducati 2018. Au moment de l'annonce de la signature, on voit dans le communiqué que je roulerais avec une 2016. Alors on a dit non, vous avez fait une erreur, ce n'est pas la 2016 qu'on a signé, c'est la 2017. Et puis là on a reçu des menaces de l'équipe en disant ce sera ça ou rien. On n'est pas contents, c'est le même prix. Et du coup, là, avec Freddy, il y avait deux solutions, soit accepter, soit refuser. Mais du coup, le rêve ne se faisait pas. Et c'est la première fois où j'ai dit, j'ai envie de vivre ce rêve-là. Du coup, j'accepte d'aller avec une moto moins performante. Et pendant la saison, quand Tito, mon coéquipier, se blesse, j'ai l'opportunité de rouler avec la GP17. Et là, directement, les performances étaient différentes. La preuve, c'est que j'ai même réussi à battre Danny Pedroza, qui était le talent en MotoGP, dans le Big Four en tout cas. Je le bats en Australie. Ça veut dire quand même que si j'avais eu plus de roulage avec cette moto et une deuxième opportunité, je pense que la suite de ma carrière aurait été différente. Mais encore une fois, pas de regrets.

  • Speaker #1

    Tu n'as pas de regrets par rapport à ça. C'est une façon de voir les choses pour que ta carrière continue à rebondir. C'est peut-être pour ça que ça a duré, le fait que tu regardes ça.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas de regrets parce que... Mon but ultime au final, c'était d'un jour rouler en endurance avec le CERT. Et c'est arrivé. Donc du coup, j'ai vécu des belles années derrière. Et ça, ça a permis de vivre avec moins de regrets. J'en aurais certainement eu si je n'avais pas eu l'après carrière que j'ai eue.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui a fait la différence entre les plus grands pilotes, les grands champions du monde Je parle vraiment de ceux qui sortent du lot, comme on peut l'imaginer. Qu'est-ce qu'il a de plus Valentino Rossi Qu'est-ce qu'il a de plus Marc Marquez Qu'est-ce qui fait que ces pilotes, on les voit comme des monstres sacrés

  • Speaker #0

    J'en sais rien. Ça s'explique pas Si je le savais, je serais un champion comme eux. Non mais ils ont quelque chose en plus, il n'y a rien à faire. Ils ont un don, je pense qu'on a tous un don, mais ils ont ce petit truc en plus qui fait la différence. Et comme là, c'est une catégorie où il n'y a que des élus, ils arrivent à faire ce petit truc en plus que nous, on n'arrivera pas à faire.

  • Speaker #1

    On parle souvent de la rivalité qui a animé le MotoGP pendant quelques années entre Valentino Rossi et Marc Marquez. Il y a toujours un bon prétexte pour que ça revienne dans les médias, c'est assez drôle. et toujours aujourd'hui vu qu'ils ont toujours un peu la dent dure ça revient même de même parfois l'an dernier c'était le cas déjà dans un podcast et je me dis tiens vu qu'on est aussi dans un podcast c'est le moment d'en parler toi tu as eu quel regard sur le duel qui les a opposés Moi je suis assez critique par

  • Speaker #0

    rapport à l'attitude de Valentino parce qu'il a toute sa carrière déstabilisé ses adversaires à travers les conférences de presse les médias tout ça Sauf qu'ici, il a voulu faire la même chose, mais il est tombé sur un os aussi dur, voire plus dur que lui. Et malheureusement, ça n'a pas marché. Surtout que Marquez idolâterait Valentino à ce moment-là. Donc c'est quelque chose que Marc n'a pas compris, parce qu'il n'était pas préparé du tout à ce genre de réaction de Valentino. Surtout que moi, je me souviens très très bien quand on était encore à Philippe Island. Moi, la première chose que je m'étais dit, j'ai dit heureusement que Marc est là. Il a été rechercher cinq points à Lorenzo dans le dernier tour. Valentino, il peut juste aller le remercier. Il peut juste en vouloir à Yannone qui, lui, lui fait les freins à deux virages de la fin. Et Valentino perd quatre points supplémentaires.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est marrant parce qu'on ressent souvent les phases où Marquez fait peut-être perdre du terrain à Valentino à ce moment-là. Mais c'est vrai qu'il y a eu celle-là qu'on revoit moins souvent et d'autres moments dans la saison.

  • Speaker #0

    Et du coup, Marc, quand il arrive à la conférence de presse le week-end d'après en Malaisie, il se dit, bam ! Il est face à Valentino qui déclare ça. Et là, Marc en course, il s'est dit, tu penses que je vais tenir Oui, maintenant je vais t'en garder.

  • Speaker #1

    Parce qu'on est d'accord, il a joué avec lui.

  • Speaker #0

    Après, il l'a vraiment fait. Il l'a officialisé dans le reportage qu'il avait fait. Marc a été très sincère sur ce qu'il avait fait. Parce qu'il était très touché par ce que Valentino avait déclaré. Il idolâtrait Valentino à l'époque. Donc il s'est senti vraiment dévalorisé et il s'est dit maintenant que tu veux que je joue, maintenant je vais jouer pour de vrai. Et il l'a fait comme il faut.

  • Speaker #1

    Tu sais moi ce que je trouve de dommage dans ce genre de situation, c'est que ça a amené dans le MotoGP quelque chose qu'on ne voit pas d'habitude dans ce sport. Je me suis déjà trouvé dans des tribunes à observer des courses où quand le pilote que tu n'aimes pas tombe, les gens se lèvent et applaudissent. Et ça pour moi, ça n'existait pas comme on le voit maintenant. avant cet épisode-là, c'est-à-dire de diaboliser un pilote en en faisant un grand méchant. Je pense qu'il n'y a aucun grand méchant là-dedans. Après, c'est juste mon avis, et c'est peut-être naïf, mais tu ne crois pas que la solution serait peut-être qu'un jour, ces deux-là finissent quand même par se serrer la main, se dire Ok, on a été de bons rivaux, on a peut-être eu chacun, nos moments un peu moins bien ou un peu mieux, mais on peut passer à autre chose.

  • Speaker #0

    Ce qui est sûr, c'est que les fans de Valentino ont eu, selon moi, une mauvaise réaction par rapport à certaines chutes de marque. Mais aujourd'hui, force est de constater que Marc est en train de prouver qu'il a un talent juste qui est incroyable. Et on ne peut qu'admirer le pilote qu'il est, parce que ce qu'il fait sur une moto, c'est juste incroyable. Et j'espère pour le sport qu'un jour, Valentino acceptera la poignée de main avec Marc. Et le MotoGP ne fera qu'en sortir grandi de tout ça.

  • Speaker #1

    On a vu l'été dernier Casey Stoner qui était aussi au run de Valentino Rossi. Voilà, c'est des images qu'on aime bien voir. Donc en tout cas, ce serait bien pour que ça puisse se terminer.

  • Speaker #0

    J'ai plus de mal à y croire avec Marc, mais on ne sait jamais.

  • Speaker #1

    On est d'accord que ça a peu de chances d'arriver, mais je pense que ça pourrait amener de belles choses. Bon, la suite après le MotoGP, tu es passé en MotoE. Tu as fait deux saisons sur les motos électriques en 2019 et 2020. Tu fais trois podiums sur les deux saisons. Pourquoi tu as choisi le MotoE à ce moment-là

  • Speaker #0

    Parce qu'après le MotoGP, j'avais l'opportunité de retourner en Moto2, mais de nouveau, les conditions n'étaient pas réunies pour que ça performe. Et là, il fallait donner un nouvel... Un nouvel élan à ma carrière, j'avais une proposition pour faire de l'endurance avec le team Ville-Thays, qui n'était pas une structure officielle en endurance, mais une très bonne structure privée, avec beaucoup de moyens et beaucoup d'ambition. Et cette nouvelle catégorie qui était le Moto E. Et là, je me suis dit qu'il fallait donner un nouvel élan dans ma carrière, refaire du Moto 2, ça allait de nouveau être du réchauffé, et les conditions n'étaient pas réunies pour sa performance. Tandis qu'en moto-e et en endurance, les conditions étaient réunies pour que ça puisse marcher. Et j'avais toujours dit que je voulais faire de l'endurance pour suivre les traces de mon père à l'époque. Et donc, du coup, je pense que c'est la meilleure décision que j'ai prise.

  • Speaker #1

    Là, tu arrives en endurance et je voulais te demander si le fait de boucler la boucle avec ton papa, ça avait été une de motivation qui t'a amené en endurance Ouais,

  • Speaker #0

    c'était d'intégrer un jour le CERT. Et justement, Vincent Philippe, qui était le pilote phare du CERT à l'époque, prenait sa retraite. Les saisons en endurance, c'était sur des demi-saisons. Donc, c'était 2018-2019, 2019-2020. Et justement, mon contrat s'arrêtait fin 2018. Et lui, pareil. Du coup, je pouvais recommencer en 2020 avec le CERT. C'était vraiment mon objectif de rouler pour le team Suzuki. Tout s'est mis bout à bout, donc je ne pouvais pas rêver mieux. Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, j'ai moins de regrets par rapport à l'étape MotoGP, car j'ai pu vivre vraiment des belles courses avec cette équipe qui est une des meilleures en endurance aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Ça ne t'a pas mis un peu de pression, justement, de prendre l'orlais derrière Vincent Philippe, qui était une légende de l'endurance, et d'arriver donc en ne venant pas de l'endurance C'était une énorme pression,

  • Speaker #0

    mais au final... Quand tu es compétiteur, tu es animé par ce genre de pression. Tu sais que tu es obligé de faire des résultats, tu sais que tu es obligé d'être bon. Et l'endurance, c'est quelque chose qui est encore différent des courses de vitesse. C'est que tu as fini un relais, tu dois le refaire encore sept fois. Tu as tout le temps à retourner au travail, retourner au charbon. Et la pression que les ingénieurs mettent, parce que le sujet qui est en endurance racing team, ils ne sont pas là pour participer. Eux, ils mettent vraiment tout en œuvre pour gagner des courses. Ils ne sont pas juste là, deviennent que pour un, si on fait deuxième, c'est très bien. Non. Et la pression qu'on arrive à ressentir, elle est tellement positive en réalité que ça te pousse vers le haut.

  • Speaker #1

    Finalement, tu as trouvé là-bas ce que tu cherchais depuis longtemps, cet entourage vraiment hyper pro qui est là pour gagner et qui te donne les conditions ou toi qui as envie de gagner.

  • Speaker #0

    C'est ça. Surtout quand il y a eu l'Alliance Yoshimura, certes, en 2020.

  • Speaker #1

    En 2020,

  • Speaker #0

    oui. Là, on a senti encore un plus dans l'organisation, dans le... le professionnalisme de l'organisation de l'équipe. Parce que là, elle s'est vraiment positionnée comme favorite du championnat. Et là, j'ai vraiment ressenti encore plus la pression que la première année. Parce que là, on sentait qu'on avait vraiment un rôle de favori. Même quand on était avec, j'ai envie de dire, la moto bleue, on était favori, mais si on n'était pas devant, ce n'était pas très grave non plus. Avec les couleurs Yoshimura, si tu n'es pas devant... On était convoqué par les Japonais et ils demandaient un rapport très clair de pourquoi ça n'avait pas été.

  • Speaker #1

    Il y a vraiment une culture de la victoire qui va... Ça t'est déjà arrivé de devoir aller t'expliquer pour une performance pas à la hauteur

  • Speaker #0

    Pas à la hauteur, mais pour une chute. Quand on jouait le titre à Most, en Tchéquie, on avait déjà des essais le mardi en prévision de la course du samedi. Et je m'en mets une petite. dans l'avant-dernier virage, sans conséquence. Donc la journée se passe, des tests, et à la fin de la journée, on arrive à l'Hospitality pour aller manger. Et là, il y a Yoé qui me prend à part et il me dit, il faut que je te parle. Il me dit...

  • Speaker #1

    C'est jamais bon ça.

  • Speaker #0

    It was your first and your last crush of the week, ok Ouf. Là, tu dis juste ok, et là, tu sais que t'as intérêt à faire du bon boulot et qu'en plus, t'as pas intérêt à t'en mettre une. Et c'est pour ça que... J'en garderai un souvenir dingue, c'est que pendant la course, je manque de mon métrine sur une tâche d'huile. Je la sauve, mais je ne sais même pas comment. Il s'est passé un truc de dingue. Et j'en re-sauve une deuxième derrière, où justement il y a une image phare où je mets la main par terre. Et pour la petite histoire, on est champion, je ne tombe pas, heureusement. On est à Monaco pour la remise des prix FIM avec tout le staff Yoshimura. Et il y a le big boss qui me dit Mais comment t'as fait pour la sauver cette fois-là J'ai dit Écoute, c'est bien simple. J'ai vu la tête de Yoé en grand. J'étais déjà au paradis. Je me suis dit Tu peux pas tomber. Et ça a fonctionné.

  • Speaker #1

    On n'a pas idée de cette pression qu'on peut avoir dans ces conditions-là. Après, ça va fonctionner. Effectivement, tu vas avoir le titre de champion du monde. C'est le plus grand moment de ta carrière. À ce moment-là, ce titre-là...

  • Speaker #0

    Ce que j'ai vécu en endurance, émotionnellement, c'est quelque chose que j'ai vécu nulle part ailleurs. Cet esprit d'équipe avec mes coéquipiers, tout le staff technique, la fatigue qu'on ressent pendant la course. Quand on se lève à 4h du matin pour aller faire un relais à 3 degrés, on se demande vraiment ce qu'on fout là. Mais après, l'émotion qu'on ressent sur le podium une fois que c'est fait, c'est juste... C'est un sentiment qui est indescriptible.

  • Speaker #1

    Tu as remporté quand même deux fois les 24 Heures du Mans, le mythique bol d'or, quand même, il faut le dire, c'est quand même cool de se dire ça. Et donc, ce titre, boucle bouclé avec ton papa, il assiste à ça, ça doit être quelque chose de fort entre vous.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose de fort parce que lui... Il n'avait jamais gagné les 24 heures du Mans. Je dirais que le seul regret que j'ai aujourd'hui, c'est de ne pas avoir gagné les 24 heures de Spa. Ne fut-ce qu'avoir fait un podium. Après, il s'est passé ce qu'il s'est passé lors de l'épreuve des 24 heures en 2022. Mais voilà, le fait d'avoir gagné des grandes épreuves comme le Mans et le Boldor. Ça vient quand même effacer ce petit regret que j'ai de ne pas avoir gagné les 24 heures de spa.

  • Speaker #1

    Disons qu'avec le temps, tu le digéreras peut-être plus facilement. Va arriver le moment où tu décides de prendre ta retraite, juste après les 24 heures de spa.

  • Speaker #0

    C'était quelque chose qui n'était pas prévu du tout. Malheureusement, c'était pour un pépin physique. Et du coup, sous le conseil des médecins, c'était mieux pour moi d'arrêter. Ça a été un moment très dur parce que je vivais vraiment le meilleur moment de ma carrière. se passer super bien avec le team. Mais voilà, pour le bien de tout le monde, c'était mieux d'arrêter et d'en finir là.

  • Speaker #1

    Si ça ne s'était pas arrêté là, aujourd'hui, tu penses que tu serais toujours à la compétition C'est difficile de répondre.

  • Speaker #0

    Je pense que oui, clairement, mais je me serais peut-être fait mal à un autre moment. donc je ne sais pas répondre à cette question-là.

  • Speaker #1

    Alors après ça, tu vas avoir un rôle de manager et tu vas superviser les jeunes talents belges quand on parlait de boucler des boucles, là on ne peut pas faire mieux, dont Barry Baltus. Forcément, Barry, maintenant quasiment tout le monde le connaît, tant mieux. Mais pourquoi est-ce que c'est si important du coup aujourd'hui avec le MotoGP et la compétition moto telle qu'elle existe que des personnes comme toi s'investissent dans le management de jeunes pilotes qui arrivent là-bas je pense que c'est important parce que l'expérience que j'ai eu pendant toutes ces années,

  • Speaker #0

    je pense que ça permet à des jeunes comme ça de ne pas faire des erreurs que moi j'aurais pu commettre le fait d'apporter mon expérience J'ai envie de dire, ça permet de mieux les guider lors de directement les bonnes clés pour qu'ils puissent prendre les bonnes décisions au bon moment. Maintenant, c'est un rôle qui est très difficile aussi. Quand on travaille avec des jeunes, il faut s'attendre à ce que la personne à côté de toi a aussi un orgueil. Donc des fois, ça peut être des situations difficiles à gérer. Ces deux dernières années avec Barry, une belle expérience. Et aujourd'hui, je ne suis pas à ses côtés officiellement dans sa nouvelle aventure. Mais je pense avoir pas mal contribué au fait qu'il puisse intégrer cette structure. Et aujourd'hui, je crois qu'il a ce que moi, j'aurais voulu à l'époque. Comme quand j'étais chez Grézini, et je pense que Barry va pouvoir montrer toute l'étendue de son talent.

  • Speaker #1

    Alors imaginons, là il y a un jeune Belge qui est devant le podcast, qui rêve, comme toi, de faire une belle carrière en moto. Dans le contexte actuel, c'est quoi la clé C'est quoi les étapes Qu'est-ce qu'il faut faire en premier Je dirais qu'il faut croire en ses rêves,

  • Speaker #0

    dans un premier temps, et ne jamais baisser les bras. Si on voit qu'on n'a pas les résultats qui viennent directement. Je vois beaucoup de pilotes qui n'avaient peut-être pas le plus gros des talents en débarquant, mais qui à force de travail et d'abnégation sont devenus des très très grands pilotes. Donc moi si j'ai un conseil à donner aux petits jeunes, c'est de croire en ses rêves. Il ne faut pas se laisser démoraliser par des personnes qui diront allez laisse tomber, ça ne sert à rien, machin Si tu crois... En tes capacités, généralement, l'être humain est capable de faire de grandes choses.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, en Belgique, on le sait, c'est très compliqué pour percer dans la moto. Donc, avoir ce rêve, ce n'est pas très populaire. Tu penses qu'il manque quoi en Belgique actuellement pour qu'on ait plus de jeunes talents qui arrivent en MotoGP

  • Speaker #0

    Il manque 3-4 jeunes vraiment qui fassent des résultats aujourd'hui, qui donnent envie à ces jeunes de le faire. C'est pour ça, j'espère vraiment que Barry pourra montrer toute l'étendue de son talent. On a... Deux petits jeunes aussi qui arrivent, qui sont Tom Rollin, Lorenzo Puntillo, on a fait Refleur et Refleur Hackers. On a des Belges qui ont un certain talent. Maintenant, j'espère qu'ils arriveront à percer pour donner envie aux plus jeunes qui suivent encore derrière eux.

  • Speaker #1

    En fait, il faut que tout s'aligne pour qu'effectivement, on ait des Belges à regarder.

  • Speaker #0

    Il faut que tout s'aligne et c'est là où Zelos, à travers l'Académie, fait vraiment un bon boulot. Ce n'est pas facile de percer dans ce milieu-là. pas facile de trouver les moyens. Et voilà, je sais qu'ils font le job. Donc j'espère qu'à long terme, un jour, ils seront récompensés de leurs efforts.

  • Speaker #1

    Paris chez Fantic cette année, coéquipier d'Aaron Kanet, qui est quand même un favori pour le championnat. Donc le matériel, a priori, il l'a. En plus, il a fait une bonne préparation de saison et elles ne sont pas si mal cette saison. Il montre de belles choses. Tu penses qu'il va aller chercher sa première victoire Moto2 cette année

  • Speaker #0

    Je ne dis rien, mais... Je le souhaite en tout cas. Il le mériterait parce que vraiment c'est un bosseur. C'est un garçon qui a un talent incroyable et qui est arrivé très très vite sur le devant de la scène. Et comme on a dit tout à l'heure, qui malheureusement était très vite critiqué. Dès que les résultats n'étaient pas ceux vendus ou espérés en venant d'un gamin de 15 ans quand il a débarqué en Grand Prix. En sachant qu'il a vraiment débarqué au plus mauvais moment. En pleine période Covid, il devait se retrouver tout seul sur les courses à vivre son rêve. de pilote de Grand Prix, mais tout ça à 15 ans, sans avoir personne à tes côtés. Et je pense que ça a été très dur pour lui. Et ça a été très dur pour lui d'affronter les critiques qui n'étaient pas justifiées. Donc c'est pour ça, je souhaite vraiment qu'il fasse quelque chose cette année pour que lui reprenne cette confiance qu'il avait perdue, je pense.

  • Speaker #1

    Après tout ça pour toi, maintenant, tu fais du coaching, mais tu t'adresses à des pilotes

  • Speaker #0

    Tu fais quel type de coaching aujourd'hui Je m'adresse au pilote qui veut aller chercher ce petit truc qu'il n'arrive pas à trouver en s'achetant la dernière génération de moto, le dernier train de pneus qui va chercher les 3, 4, 10e. Moi j'ai vraiment envie d'apporter mon œil extérieur de pilote pour justement avoir cette capacité. à mieux comprendre ce que tu fais sur la moto et qu'une fois que tu arrives à l'appliquer, tu vois le chrono, tu fais ah ouais, je ne m'attendais pas à rouler aussi vite je force moins et je vais plus vite et je suis beaucoup plus en sécurité et c'est ça que j'ai envie d'apporter aujourd'hui aux pilotes que j'encadre.

  • Speaker #1

    En fait c'est l'idée d'apprendre quand on est sur piste, qu'on est déjà un pilote donc on a déjà un peu de bouteille qu'à un moment donné c'est le côté agressif qui ne va pas t'apporter forcément ce plus, c'est justement d'aller travailler quelques éléments techniques qui sans te donner cette impression d'aller plus vite, tu vas plus vite

  • Speaker #0

    C'est ça en fait, il faut être agressif, mais il faut savoir gérer cette agressivité. Et il faut comprendre ce que tu fais sur la moto pour pouvoir arriver à ce résultat-là. La manière dont tu vas couper les gaz, comment tu vas aller chercher le levier de frein, comment tu vas rétrograder tes vitesses, la position que tu vas déjà avoir sur la moto au moment où tu vas commencer ta phase de freinage, sur quelle distance tu vas ralentir la moto pour vraiment après avoir la bonne inertie quand tu vas la mettre au point de corde. Et c'est pour ça que je travaille avec la vidéo, devant, derrière, pour vraiment travailler tous ces points-là et essayer de faire passer un cap aux pilotes.

  • Speaker #1

    On mettra le lien sur la vidéo, c'est le logo qui est sur ta casquette, et on peut te suivre sur les réseaux parce que justement, t'en parlais, les caméras, tu partages beaucoup ça sur Instagram notamment. Et les vidéos sont assez dingues, donc c'est vraiment bien foutu.

  • Speaker #0

    C'est assez dingue et surtout, ce que j'aime dans les vidéos, c'est de voir que les pilotes avec qui je bosse... passe vraiment des caps et du coup, ça donne des résultats qui sont assez beaux à voir sur la vidéo après.

  • Speaker #1

    Tu penses qu'on pourrait voir de plus en plus de pilotes avoir un espèce de coach, justement, pour aller chercher ce petit truc en plus

  • Speaker #0

    J'ai envie de dire oui, mais j'espère que non. Non, mais je pense que j'ai lancé un concept qui donne plus envie à certains pilotes de se lancer aussi là-dedans. Mais c'est quelque chose qui est très difficile de transmettre. Parce que moi, je vois les choses d'une façon, mais je fais ça depuis que j'ai 4 ans. Donc pour moi, monter sur une moto, je le fais instinctivement et naturellement. Et pouvoir l'expliquer et que ça rentre dans le cerveau des pilotes que je coach, pour qu'eux se disent, ah ouais, c'est vrai, si je fais ça, je vais avoir ça comme résultat. Et quand tu arrives à ce genre de résultat, généralement, je pars satisfait.

  • Speaker #1

    Tu dois en fait traduire l'inexplicable avec une pédagogie et des termes un peu précis et arriver à faire passer ce message. Dans le MotoGP tel qu'il existe aujourd'hui, on va quand même parler un petit peu de MotoGP. On voit Marc Marquez sur la Ducati officielle, on s'y attendait. Il est très fort. En ce début de saison, on l'imagine même presque tout gagner. Tu penses que Pekobanyaya, il a de quoi à un moment donné envoyer le répondant et revenir dans le coup

  • Speaker #0

    Il a de quoi envoyer le répondant. Et là où Marc est très fort, c'est qu'il dit attention aux excès de confiance. Et il est en train de vivre ce moment où il a un excès de confiance, c'est-à-dire qu'il veut tout dominer. Et je pense clairement qu'Austin va être le tournant en bien dans le championnat de marque, parce qu'il va sortir une pression qui s'était automise, je crois, jusque-là, où il voulait absolument tout dominer, toutes les séances et gagner toutes les courses.

  • Speaker #1

    Tu penses que c'est ça C'est dans sa tête, il se dit, je pourrais le faire, je pourrais tout gagner cette saison, donc c'est ça qui a mené à la chute Oui,

  • Speaker #0

    clairement.

  • Speaker #1

    plus fort maintenant mais je pense quand même que PECO va donner du fait de la retentance Alors il y a ce changement de pneu Pirelli qui va arriver dans le MotoGP donc qui n'a pas été accueilli avec le même enthousiasme par tout le monde tu penses que ça va avoir quelles conséquences ce nouveau manufacturier Ça change tout finalement en tant que pneu.

  • Speaker #0

    Ça change complètement la donne. Parce que Michelin, ces dernières années, était vraiment venu avec des pneus d'une technologie incroyable. On voit l'évolution des chronos. Au-delà de l'aérodynamisme que les constructeurs ont amené, Michelin aussi a fait un boulot qui est incroyable. La performance de Michelin, c'est quelque chose qui est stratosphérique. Mais voilà, je n'ai aucun doute sur le fait que Pirelli... va arriver aussi avec des pneus qui seront adaptés aux motos GP. Ils l'ont montré en moto 3 et en moto 2, qui savaient venir avec des pneus qui savent être performants sur la durée d'une course. Pour certains pilotes, ils ont peur de ce changement-là, mais je pense quand même qu'on verra des belles choses avec Pirelli aussi.

  • Speaker #1

    Il y a des rumeurs aussi dans le paddock, il y en a tout le temps. Toi qui as déjà été dans un paddock, je trouve ça plus intéressant justement d'en parler avec toi. Tu as entendu la rumeur Pedro Acosta, VR46. On doit accorder quel crédit à... ce genre de rumeurs Parce que souvent, ça naît un peu dans la presse. Alors, très souvent, Gazeta del Sport, etc. Il y en a qui se sont confirmés. Il y en a, je me rappelle à l'époque, on avait annoncé Marc Marquez chez KTM avec Red Bull. C'était fait. On voit le résultat, ça n'a jamais rien donné. Qu'est-ce qu'on doit donner comme crédit à ce genre de rumeurs Tu penses qu'il y a réellement ce genre de discussion Qu'il se passe vraiment quelque chose ou que c'est de l'interprétation

  • Speaker #0

    Je pense que ça a été interprété comme ça parce que Pedro a été invité au Ranch pour les 100 km des Campiogni chez Valentino. Et du coup, les médias aiment bien en rajouter. C'est sûr que Pedro, dans le fond, il se dit, pourquoi pas discuter finalement

  • Speaker #1

    Il est là, il y a le contexte de KTM à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Mais là, aujourd'hui, la situation actuelle fait qu'il n'y a pas de place chez Valentino. Ils ont deux pilotes qui performent. Ils viennent tous les deux de faire un podium chacun. Aujourd'hui, malheureusement, ça reste que des rumeurs.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a un pilote actuel qui t'impressionne particulièrement

  • Speaker #0

    Alex.

  • Speaker #1

    C'est la surprise, en fait.

  • Speaker #0

    Pour moi, non. Il a toujours eu cette vitesse, mais toujours dans l'ombre de son frère. Et aujourd'hui, on le voit, même s'il ne gagne pas, il est épanoui. Et on voit qu'il a réussi à mettre ce côté je suis le petit frère, je suis le deuxième Il a vraiment mis cette mentalité de côté et on le voit vraiment épanoui. Et du coup...

  • Speaker #1

    lui aussi je lui souhaite que ça cartonne moi je le vois comme une surprise figure-toi qu'entre temps le prochain podcast qui va être publié donc qui sera là au moment où celui-ci va arriver c'est un podcast sur les pilotes les plus réguliers ceux qui parfois n'ont pas gagné beaucoup et ont été champions du monde et il y en a il y a Johan Myhr il y a Nicky Eden et je me suis amusé historiquement à aller en rechercher plein donc finalement Alex Marquez c'est peut-être cette carte-là qu'il a à jouer parce que même derrière son frère si la situation insta il y a son manager de l'époque qui ne l'est plus qui est Emilio El Samara

  • Speaker #0

    a été champion du monde en 125 sans gagner une seule course non plus. Oui, c'est vrai. Mais je pense quand même qu'il va en gagner une, au moins une. Alors,

  • Speaker #1

    aussi une petite curiosité, mais est-ce qu'on est amis quand on est entre pilotes dans le même paddock Est-ce que vraiment ça devient des potes Ou est-ce que ça reste le côté compétition-boulot où chacun est de son côté

  • Speaker #0

    Il y en a certains où il y a ce côté pote, mais après c'est vrai que c'est difficile d'être vraiment pote-pote. Il y a un respect mutuel. Mais il n'y a rien à faire. C'est le plus haut de la compétition. Et la rivalité, elle sera toujours là.

  • Speaker #1

    Ce qui se passe en piste, ça prend le dessus finalement. Tu ne peux pas trop avoir un affect avec les autres personnes dans le paddock. Clairement. Ça doit être compliqué du coup quand on roule entre frères comme les frères.

  • Speaker #0

    Ça doit être très compliqué. Parce que l'année dernière, Marc avait fait un commentaire là-dessus au Section Ring où il revenait sur son frère pour la victoire. Et il s'est dit... Merde, qu'est-ce que je fais Je le laisse gagner ou je suis le grand frère méchant et il n'y a pas de pitié Et malheureusement, c'est Alex qui s'est auto-éliminé parce qu'il avait perdu en performance. Du coup, ça a facilité la décision de Marc. Mais je pense que ça doit être très compliqué, surtout quand les deux sont très performants comme ça.

  • Speaker #1

    Cette saison, c'est sûr que le scénario va se représenter. Ça arrivera à un moment ou à l'autre.

  • Speaker #0

    Malheureusement, je pense que l'un a moins de respect pour l'autre. Et je pense que Marc, dans n'importe quelle situation… S'il voit qu'il y a une opportunité, frère ou pas frère...

  • Speaker #1

    Après, tu sais, en discutant ça, justement, les personnes qui n'aiment pas Marc Marquez vont souvent dire Ah, il n'aura pas d'hésitation, c'est un méchant pilote Il n'y a pas de gentil pilote sur le plateau MotoGP.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas un méchant pilote. C'est juste qu'il ose faire des dépassements qui sont parfois osés. Mais il n'y a jamais rien d'excessif dans ces dépassements. N'importe quel pilote va te dire oui, bravo. Il faut oser le faire, mais ce n'est pas over-limite.

  • Speaker #1

    J'ai quelques questions en vrac, dont certaines, tu verras, mais par exemple, une question toute bête, mais qui je trouve, quand on est au moment où la carrière est maintenant un peu derrière toi, on peut se les poser. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu ferais autrement si tu devais recommencer maintenant Finalement, si tu te coachais toi-même, si tu te retrouvais au début de ta carrière. C'est une sale question, on est d'accord.

  • Speaker #0

    Il y a des erreurs que j'ai commises par excès de ne pas vouloir être patient. Tout vouloir tout trop vite. Et du coup, ça m'a fait faire des erreurs, surtout en Moto2, en les années 2012, quand j'étais avec la Tech3, où j'aurais pu faire certains beaux résultats, malgré que le châssis n'était pas le plus performant. Mais j'ai fait des erreurs qui étaient vraiment bêtes. Et c'est quelque chose que je ne faisais pas quand j'étais dans les catégories en superstock. J'avais souvent tous les éléments plus sous contrôle que je n'avais pas en Moto2. Et donc je pense que l'approche que j'ai eue sur certaines années, celle-là, je la changerai.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as déjà eu peur sur la moto Peur de tomber, peur de te faire mal Ou tu sais, les années passent et à un moment donné, on commence à se poser des questions qui ne sont plus les mêmes.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas peur, mais c'est plus une crainte. Quand on est tombé dans un virage à très haute vitesse et qu'on repasse pour la première fois, on a toujours une partie du cerveau qui dit attention, mais c'est plus pour ne pas refaire la même erreur. plus que de la peur.

  • Speaker #1

    Du coup, il faut bien comprendre sa chute. Sinon, la peur que tu as, c'est de te dire je ne vais pas te faire passer.

  • Speaker #0

    J'ai de la chance. Généralement, dans toutes les chutes que j'ai eues, on arrive toujours à comprendre le pourquoi du comment. Du coup, il n'y a jamais vraiment ce doute qui s'installe. En tout cas, pour moi, c'est quelque chose que j'ai toujours réussi à surpasser assez facilement.

  • Speaker #1

    J'ai des questions un peu tac au tac pour terminer. c'est des choix des dilemmes des choses comme ça tu réponds tu réponds pas c'est juste pour s'amuser mot de GP ou endurance endurance le pilote le plus sympa que tu as côtoyé Nicolas Canepa un pilote un peu moins sympa Lorenzo la plus grande qualité à avoir pour réussir aujourd'hui sur une moto peu importe la discipline

  • Speaker #0

    Bonne question. La confiance en soi.

  • Speaker #1

    Le pilote le plus sous-estimé actuellement

  • Speaker #0

    Morbidelli.

  • Speaker #1

    Je le vanne souvent, donc ça c'est... La bière ou l'eau plate

  • Speaker #0

    La bière.

  • Speaker #1

    On ne va pas que je te le pose parce qu'on est belges. Rossi ou Marquez du coup

  • Speaker #0

    Là-dessus, je n'arrive pas à répondre parce que c'est deux générations qui sont différentes malgré qu'ils se sont croisés. J'ai grandi avec Rossi, ça a été vraiment mon idole et ce qu'il a apporté au MotoGP, on ne le reprendra jamais. Donc les deux.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce que j'aurais dit exactement la même chose que toi. Moi j'ai grandi, j'ai grandi, je suis devenu fan de MotoGP en regardant Rossi gagner et en voyant les célébrations de Valentino Rossi parce que c'était fou. Et puis du coup, quand tu accroches, tu vois les pilotes qui passent et t'admires tous le talent qu'ils ont. Je trouve que c'est ça l'essentiel, j'aime bien ta réponse. Un jeune talent belge à observer pour la suite J'imagine qu'il y en a plusieurs.

  • Speaker #0

    Il y en a deux que je vais recommander, c'est Tom Rollin et Lorenzo Pontillo.

  • Speaker #1

    C'est deux pilotes qu'on pourrait voir selon toi, donc à un moment donné, arriver en GP et à se cuivre de près.

  • Speaker #0

    Ils ont intérêt. Ils n'ont pas le choix.

  • Speaker #1

    Tu es un coach exigeant ou tu es plutôt sur le on y va à la cool Je suis assez à la cool,

  • Speaker #0

    mais très pointilleux sur les détails. Je pense que j'ai une bonne analyse pour savoir où on peut améliorer certains points. pour les pilotes. Mais j'aime bien faire de la psychologie. Je ne suis pas du genre à rentrer dedans et dire tu fais de la merde, machin. Parce que je n'aimais pas qu'on soit comme ça avec moi. Donc moi, je n'aime pas être comme ça avec les pilotes non plus.

  • Speaker #1

    Tiens, tu penses qu'on pourrait voir à un moment donné le MotoGP venir à Spa-Francorchamps Il y a eu des gros investissements, des gros travaux qui ont été faits pour. On avait annoncé d'abord le retour de l'endurance. Ça, c'est cool, ça a été fait. Et est-ce qu'on peut avoir un vrai espoir Parce qu'on en a parlé, mais on a l'impression que ça n'arrivera jamais.

  • Speaker #0

    Je dirais que... Avec l'ancienne directrice, il y avait peut-être un espoir. Maintenant... Avec la vitesse à laquelle vont les MotoGP et les normes de sécurité qu'impose la Fédération Internationale, je pense que ce sera compliqué de voir un jour le MotoGP à Francorchamps.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, ta carrière est derrière toi. J'imagine, vu que c'était question de pépins physiques, qu'il n'y a pas de doute que tu ne reviendras pas à la compétition. Ou est-ce que parfois, l'idée te vient de te dire, tiens, d'une façon ou d'une autre, je recommencerai bien

  • Speaker #0

    C'est vrai que ça m'a déjà traversé l'esprit, mais non. Je l'ai clairement mis derrière parce que la vie a fait que. Et je me dis qu'en réalité, ça m'a aidé à prendre la décision puisque je n'ai pas eu le choix. Donc au moins, maintenant, aujourd'hui, je sais que j'ai fait une belle carrière. Certes, elle aurait pu être mieux à certains moments, mais je n'ai aucun regret. Et là, tout de suite, en tout cas, ce n'est pas dans... dans l'éventualité de revenir.

  • Speaker #1

    Tu te mets encore des challenges dans ta vie aujourd'hui, parce qu'en général, c'est le plus gros problème d'un compétiteur. L'adrénaline, c'est ton quotidien. Et un jour, elle n'est plus là, en tout cas plus de la même façon. Tu as besoin de te challenger encore aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Ça a été ça le plus dur, en fait. Parce que quand j'ai arrêté, j'ai vraiment tout arrêté. Avant, j'adorais faire de la course à pied, j'adorais faire du vélo. Et j'ai vraiment tout arrêté. Parce que je me suis dit que je le faisais pour la moto. Et en fait, ça a été une grosse erreur. J'ai pris beaucoup de poids en très peu de temps. Et en fait, il n'y a rien à faire. Le corps humain, le cerveau a besoin d'avoir des challenges comme ça. Et c'est pour ça que maintenant, ça fait de nouveau quelques mois que je me remets comme il faut au sport, essayer d'avoir une discipline plus stricte, parce que pour le cerveau, c'est primordial.

  • Speaker #1

    Écoute, tu vois, mon challenge, c'était de créer ce podcast. Je te promets que c'est vrai. Ça a été vraiment mon challenge. J'avais besoin de me mettre un nouveau truc. Ça a été ce podcast. Donc, ça me permet déjà de te dire merci parce que tu es le premier invité aujourd'hui à avoir accepté de venir me parler de ta carrière.

  • Speaker #0

    Merci pour l'invitation.

  • Speaker #1

    Ça m'a fait plaisir.

  • Speaker #0

    C'est toujours un plaisir de répondre à des questions de qualité.

  • Speaker #1

    C'est cool. Merci. On peut te souhaiter quoi pour la suite du coup

  • Speaker #0

    Bonne merde.

  • Speaker #1

    Je te dis bonne merde alors et on se revoit quand tu veux dans un prochain épisode. Parfait.

  • Speaker #0

    Un grand merci.

  • Speaker #2

    Un grand merci à Xavier Siméon qui a mis énormément de bonne volonté pour qu'on puisse se voir et enregistrer ce podcast. Si vous avez aimé cet épisode, aidez-moi à vous en proposer d'autres. Abonnez-vous à la chaîne tout simplement. Il y a le pouce bleu évidemment. Et puis laissez-moi, ça c'est le plus important, laissez-moi une évaluation sur les plateformes de podcast et donnez-moi vos avis en commentaire. Ça m'aide beaucoup. Je vous attends aussi sur les réseaux sociaux et puis à très vite pour un prochain épisode de Pointe-Corde.

Chapters

  • Introduction et présentation de Xavier Siméon

    00:17

  • Les débuts de Xavier dans le monde de la moto

    00:36

  • Passage du karting à la moto et premières compétitions

    01:20

  • Les défis et ambitions en compétition

    02:49

  • Inspiration et modèles dans le monde de la moto

    03:46

  • Les débuts en championnat d'Europe Superstock

    05:07

  • Transition vers Moto2 et premiers succès

    07:27

  • Les défis en MotoGP et l'importance du matériel

    08:32

  • Réflexions sur la carrière et le passage à l'endurance

    10:36

  • Rôle de manager et coaching des jeunes pilotes

    45:32

  • Conclusion et perspectives d'avenir

    01:05:13

Description

Êtes-vous prêt à plonger dans l'univers palpitant du MotoGP à travers les yeux d'un pilote belge exceptionnel ? Dans cet épisode de Point De Corde MotoGP - Podcast MotoGP en français, Kévin Berben a l'honneur de recevoir Xavier Siméon, un nom qui résonne dans le monde de la moto. Avec un parcours inspirant, Xavier nous raconte comment la passion de son papa Michel Simeon l'a conduit à faire le saut du karting à la moto. Ce podcast MotoGP vous offre une plongée fascinante dans les débuts d'un jeune pilote, ses premiers défis sur deux roues et son ambition de surpasser les exploits de son père.


Au fil de cette interview captivante, Xavier partage ses débuts en championnat de Belgique et ses succès en superstock 1000, tout en évoquant son parcours en Moto2 et MotoGP. Comment a-t-il surmonté les obstacles financiers qui jalonnent le monde du sport ? Quel est son avis sur la rivalité qui a opposé Valentino Rossi à Marc Marquez? Quelle est l'importance du soutien des structures comme Zelos dans la carrière d'un pilote ? Ces questions trouvent réponse dans une discussion enrichissante qui met en lumière les réalités du MotoGP, un sport où la passion et la détermination sont essentielles.


Xavier Siméon ne se contente pas de partager son expérience personnelle ; il devient également un mentor pour les jeunes talents belges comme Barry Baltus, leur offrant des conseils précieux pour naviguer dans le monde compétitif de la moto. Il souligne l'importance de croire en ses rêves, même lorsque les défis semblent insurmontables. Cette philosophie résonne particulièrement dans un sport où la rivalité entre pilotes, comme Valentino Rossi, Marc Marquez, et Pecco Bagnaia, est intense et où chaque course est une nouvelle opportunité de briller.


En outre, cet épisode aborde l'actualité MotoGP, les évolutions du championnat, et les performances des équipes emblématiques comme Ducati, KTM, et Yamaha. Que vous soyez fan de Fabio Quartararo, de Zarco ou de Pedro Acosta, vous découvrirez des analyses de courses MotoGP qui vous tiendront en haleine. Ce podcast MotoGP est pour vous!


Ne manquez pas cette occasion unique d'écouter une interview de pilote MotoGP qui inspire et motive. Rejoignez-nous sur Point De Corde MotoGP - Podcast MotoGP en français pour une expérience inoubliable qui vous rapprochera du cœur de ce sport passionnant. Que vous soyez un passionné de moto ou un simple curieux, cet épisode est fait pour vous !


#xaviersimeon #motogp #interview #ewc #moto2


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Transcription

  • Speaker #0

    Salut tout le monde, bienvenue, nouvel épisode de Pointe-Corde aujourd'hui. Alors je vous le disais depuis quelques semaines, j'avais hâte de vous proposer le premier format interview et pour la première fois d'avoir en face de moi un pilote, alors podcast belge, pilote belge oblige. J'ai beaucoup de chance puisqu'aujourd'hui on accueille Xavier Siméon, ça va Xavier

  • Speaker #1

    Bonjour Kevin, c'est un plaisir d'être là.

  • Speaker #0

    Toi t'es né en 1989 à Heterbeek, donc t'es bruxellois. Est-ce que tu viens d'une famille toi qui roule en moto Alors, je connais la réponse, mais je fais exprès de te poser la question, tu t'en doutes.

  • Speaker #1

    Alors, une famille, je ne sais pas, mais en tout cas, un papa qui était passionné par la moto, ça oui. C'est lui qui m'a vraiment transmis les gènes, puisqu'il avait une concession de moto Suzuki sur Rodergame. Donc, j'ai vraiment grandi dans ce milieu-là. Et après, au fur et à mesure, la compétition est venue. À cause du karting. Parce que j'avais mon faux cousin, comme j'aime l'appeler, qui lui était un futur espoir du karting. Et c'est lui qui m'a transmis le goût de la compétition, en fait.

  • Speaker #0

    Ta première expérience sur une moto, c'est arrivé après le karting ou tu avais déjà fait de la moto avant, j'imagine

  • Speaker #1

    La première expérience, je ne sais plus de laquelle était la première. Tout ce que je sais, c'est qu'en moto, c'était à Chimay. Et je n'ai pas fait 100 mètres que j'étais déjà à terre.

  • Speaker #0

    Ça démarrait mal.

  • Speaker #1

    Ça démarrait mal, mais c'est là que j'ai vu que j'avais un truc pour ça, parce que je voulais absolument remonter dessus, même si je m'étais fait mal. Et après, je n'ai plus jamais lâché ce plaisir de monter en moto.

  • Speaker #0

    Avec un papa pilote, je vais te poser quelques questions un peu, tu vois, perso, sur ta vie, etc. Mais c'est pour situer un peu comment tu en es arrivé à faire cette carrière. On a quelle éducation quand on a un papa pilote Pilote, ce n'est pas une carrière très traditionnelle. Ce n'est pas un métier très traditionnel. Moi,

  • Speaker #1

    j'ai toujours voulu faire mieux que ce qu'il avait fait. Comme il avait déjà une très belle carrière, c'était un bel objectif en soi, sur un plan d'avenir. Mais en Belgique, comme on le sait, c'est très difficile de percer. Mais la chance que j'ai eue à l'époque, c'est qu'il y avait une structure belge qui était la structure... phare en mondial superbike, qui était la structure de Francis Bata, la structure Suzuki All-Star. Et j'ai été très rapidement pris sous son aile. Et c'est quelqu'un qui m'a vraiment permis de percer dans ma carrière. Et donc, voilà.

  • Speaker #0

    Donc, tu as su très jeune, en fait, dès la première fois où tu montes sur une moto, tu sais que tu veux faire comme papa, si on veut résumer un peu la chose.

  • Speaker #1

    J'ai toujours eu ce truc en moi de vouloir être compétiteur, vouloir gagner. J'avais vraiment ça dans la peau. Deuxième, c'était jamais bon. Et du coup, c'est ça qui a motivé mon père aussi, mes parents, de continuer à croire en moi et en me donnant les moyens de pouvoir percer. Et voilà, c'est pour ça que j'ai franchi les étapes. On a commencé à faire le championnat de Belgique pocketball. Et puis, on devait rapidement partir à l'étranger pour se confronter aux meilleurs. Et c'était en Italie à l'époque, les meilleurs. D'où sortent les Marco Simoncelli, tous les meilleurs Italiens qui... qui ont eu la carrière qu'on connaît aujourd'hui. Et c'est là-bas que j'ai pu vraiment me confronter et de savoir si vraiment j'avais le niveau pour un jour accéder à ce type de compétition qui était le championnat du monde de MotoGP.

  • Speaker #0

    À ce moment-là, tu avais déjà un pilote qui te faisait rêver Quand tu repenses à toi tout jeune, il y a un pilote qui t'inspirait, que tu aurais voulu imiter

  • Speaker #1

    Il y avait Rossi. Rossi, c'était déjà l'idole des jeunes comme moi. Ce qu'il faisait sur la piste. Et en dehors de la piste, c'était juste incroyable. On avait envie de faire comme lui. Moi, j'allais sur les Grands Prix pour le voir, lui. Lui, notamment, Max Biaggi, Loris Capir aussi. Et c'était vraiment mes idoles à l'époque.

  • Speaker #0

    Donc, tu commences en karting. Tu es champion de Belgique en 1998. Bon, maintenant, j'ai compris pourquoi tu as commencé avec le karting. Ça t'a appris des choses pour la moto, le kart, déjà à ce moment-là, ou c'était juste la compétition

  • Speaker #1

    Oui, ça m'a appris énormément de choses. En kart, c'est une compétition, il faut être très, très fourbe. Ce n'est pas spécialement le plus rapide qui gagne, par contre il faut être très malin dans les deux derniers tours. C'était une discipline que j'aimais beaucoup, mais par contre je n'aimais pas la troisième mi-temps, quand les papas se retrouvaient à la buvette. C'est quelque chose qui m'avait toujours un peu marqué. C'est pour ça que j'ai eu un choix assez facile quand mon père m'a demandé de faire un choix entre les deux, entre le karting et la moto, puisqu'il n'y avait plus de moyens pour continuer financièrement. Et j'ai directement répondu que je voulais faire de la moto parce que rien que l'ambiance... entre les pilotes, elle était 100 fois mieux qu'au karting.

  • Speaker #0

    Tu vas passer à la moto. En quelques années, tu vas jusqu'au championnat d'Europe Superstock. Ta première course, c'est à Valence en 2005. Donc là, tu es sur une Suzuki GSX-R. Et ça va aller vite en fait. J'ai les chiffres là, tu gagnes 5 fois. Il y a 12 podiums, 5 pôles et juste 3 abandons, on va dire. Ça va. Tu as 15 ans à ce moment-là. Tu sais déjà que tu vas vite. Donc à ce moment-là, déjà, il y a de l'ambition.

  • Speaker #1

    C'est assez particulier cette année-là parce que justement, j'ai été... découvert par Francis Bata et moi je sortais des coupes de promotion Bancara d'où sortaient tous les meilleurs jeunes espagnols qui étaient Hector Barbera, Hector Fobel Alvaro Bautista à l'époque et moi j'avais fait la coupe Suzuki Bancara donc c'était tous des jeunes de 14 à 16 ans sur des G6R600 et j'avais eu une promotion pour faire le championnat espagnol super sport avec Ni plus ni moins que la moto officielle qu'utilisait Stéphane Chambon au Mondial Supersport avec la moto du Team All-Star. Et donc du coup, là, j'avais 14 ans. Mais par contre, j'étais trop jeune pour aller au Mondial Supersport directement. Et justement, pour l'année 2005, ils ont créé la nouvelle catégorie Superstock 600. Et c'est comme ça que j'ai débarqué là-bas. Et c'était une année où tout était à découvrir, car c'était des motos d'origine avec des pneus. dérivés de la route aussi donc qui n'offraient pas un grip comme j'avais pu connaître jusque là et les débuts ont été difficiles il y a eu beaucoup de chutes mais après une fois que j'ai compris le mode d'emploi on s'est vite mis à se battre pour des victoires 2006 t'es champion d'Europe sur la même moto c'est

  • Speaker #0

    à ce moment là que les choses sérieuses se commentent ou il faut encore attendre vraiment le moment où tu vas arriver en GP

  • Speaker #1

    Non là c'était vraiment très sérieux avec le Team All-Star là du coup je passe en... en Superstock et j'avais déjà des adversaires qui étaient sous l'aile de Ducati à l'époque, comme Nicolo Canepa. Et on était déjà les jeunes qui étaient sous les radars des gros team managers, comme le sont Ardozzi aujourd'hui. Et donc là, c'était vraiment très, très sérieux.

  • Speaker #0

    2007-2008, donc Superstock 1000. Là, tu as une Ducati 1098. Ce n'est pas n'importe quelle moto à piloter déjà. Et en 2009, tu vas gagner. Alors, c'est la première victoire en Coupe du Monde. Le premier titre mondial, c'était un objectif pour toi à ce moment-là

  • Speaker #1

    L'objectif En fait, j'étais en 2007-2008 avec le team All-Star. Moi, j'avais envie de passer une étape supérieure avec cette équipe-là. Malheureusement, avec la perte de leur gros sponsor, Corona Extra, à l'époque, le projet qui était prévu pour moi à long terme se voyait un peu mis sur le côté. Et comme moi, j'avais les dents longues à ce moment-là, j'avais reçu une belle offre de Ducati pour aller rouler chez eux en Super Stock 1000 avec un contrat en Superbike. Si jamais, dans le cas, j'étais champion du monde. Du coup, pour moi, je ne me suis même pas posé la question. Je voulais être champion du monde avec Ducati pour aller en mondial Superbike avec la moto officielle. Là, malheureusement, ça ne s'est pas fait non plus. Mais chance, c'est que c'est créé le Moto2. Donc l'ère du deux temps était arrêtée car pour moi je ne voyais pas un avenir en Grand Prix en venant du quatre temps. Mais avec l'arrivée du Moto2, ça a complètement changé la perspective. Et du coup, c'est comme ça que je me suis retrouvé en Chambre du Monde Moto2.

  • Speaker #0

    Direction le Moto2, tu vas commencer chez Holiday Gym. Ça se passe comment du coup quand on arrive, parce que c'est nouveau pour toi comme exercice, on est sur des motos complètement différentes. Ça se passe comment cette appréhension du Moto2

  • Speaker #1

    Au début c'était assez... Impressionnant, surtout que je ne faisais pas le championnat complet. J'étais intégré à une structure, comme tu l'as dit, Holiday Gym, qui avait déjà leurs deux pilotes annuels. Moi, je venais vraiment intégrer l'équipe sur quelques wheelkarts pendant la saison. Je faisais principalement le championnat espagnol Moto2. Et donc, pour moi, à chaque fois, c'était un challenge de débarquer parce que j'avais envie de montrer que je méritais ma place en Grand Prix. Et du coup, j'ai fait pas mal d'erreurs, clairement. Mais j'ai fait des très beaux Grand Prix aussi pour ma première saison. Et je pense que là, ça a vraiment lancé ma carrière.

  • Speaker #0

    Tu te fais remarquer avec une huitième place en Angleterre cette année-là. A priori, on te promet un contrat pour l'année 2011, sauf qu'il n'y aura pas de contrat.

  • Speaker #1

    C'était une situation complexe dans l'équipe, car le propriétaire de Holiday Gym avait énormément de moyens, mais le faisait principalement pour faire rouler son fils, qui était Yannick Guerra, qui était un des pilotes titulaires. Et en fait, la Dornard, qui privilégie les Espagnols, sur ce coup-ci... ne privilégiait pas un Espagnol en plus qui remplissait la grille. Et en fait, le propriétaire de l'équipe s'est vexé quand il a vu que le Qatari, Al Naimi, lui était reconfirmé pour l'année 2000. 11 et pas son fils. Du coup, il s'est dit, OK, mon fils, c'est pas le meilleur. Il va pas être champion du monde. Mais si le Qatari a le droit d'être reconfirmé, mon fils aussi. Du coup, il s'est vexé. Lui, il a estimé que la structure était faite pour son fils. Du coup, il a tout fermé.

  • Speaker #0

    C'est assez dingue parce que ça montre aussi à quoi ça se joue une carrière. Parce que sur la tienne, du coup, ça a un impact à ce moment-là. Et il n'y a rien qui garantit qu'il y aura quelque chose derrière.

  • Speaker #1

    Surtout que ça arrivait à un mois et demi de la première course. Donc du coup, là, tout est tombé à l'eau. Ça a été un énorme coup dur et là intervient Freddy Tachny avec le soutien de RTL à l'époque pour trouver une solution, j'ai envie de dire C, même pas B à ce moment-là, d'intégrer le Team Tech 3 en mettant une structure à part de l'équipe Tech 3 pour que je puisse ne plus que prendre le départ des Grands Prix en sachant que je n'allais pas avoir le meilleur matériel. Donc là, c'était très dur parce que là, mes objectifs, du coup, c'était plus les mêmes. Parce que moi, je venais d'une moto qui était la Moriwaki, qui était une moto qui pouvait se battre pour des top 10. En allant sur la Tech 3, en sachant que c'était une moto qui jouait plus les fonds de gris. Et c'était en soi une belle opportunité de pouvoir continuer ma carrière en Grand Prix. Mais aussi indirectement, très difficile psychologiquement d'aller trouver cette source de motivation. Car on sait que peu importe ce qu'on va faire, les résultats ne seront jamais vraiment à la hauteur. Il faut savoir tirer le bénéfice. et le positif de chaque situation, et c'est ce que j'ai essayé de faire à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Deux saisons où, effectivement, tu ne vas pas pouvoir performer au top. Bon, tu fais aussi des belles rencontres. J'imagine que tu as quand même travaillé et côtoyé avec Hervé Ponchara à ce moment-là. On sait le rôle qu'il a joué dans la carrière de beaucoup de pilotes. Puis tu feras quand même une huitième place en Allemagne. Bon, on sait qu'en 2012, c'était plus compliqué. On se rappelle des cinq chutes d'affilée où tu as vécu vraiment une période pas vraiment gaie. Et puis l'aventure Tech 3, elle va s'arrêter. Et là, je trouve que c'est bien d'être là-dessus pour se rendre compte à quel point c'est dur. pour des pilotes dans ces catégories-là où tout est très serré, c'est que tout le monde sait que tu as le talent, mais bon, ça ne fonctionne pas comme on le voudrait. Est-ce qu'il y a un moment où tu t'es dit Bon, c'est foutu, ça ne va pas le faire Non,

  • Speaker #1

    en 2013, c'était pour moi un nouvel élan en pouvant rouler avec une Kalex et là, avec le soutien de Zelos, on a pu trouver cette situation-là en sachant que je n'avais pas le châssis de l'année, mais... tout en sachant que j'avais un châssis compétitif et là ça m'a vraiment redonné un gain de motivation parce qu'avec la Tech 3, comme je l'ai dit moi j'en voulais énormément j'avais les dents très longues et du coup ça m'a fait faire plein d'erreurs et je pense que je roulais au-delà des limites du châssis, en tout cas ce que moi j'étais capable de faire avec et le fait de passer sur la Kalex dans le team Stop & Go l'année d'après, directement je me suis battu pour des top 10 à la régulière j'ai fait mon premier podium du coup ça a complètement rechangé la donne. Parce que là, on voyait que le châssis, c'est pas des grosses différences, mais les 3, 4 dixièmes qu'il peut t'apporter en plus, c'est sans moins qu'il faut forcer sur la moto et ça se voyait directement dans les résultats.

  • Speaker #0

    Avant ça, j'aimerais bien, parce que tu vois, on parlait de ces galères, de cet enjeu pour les pilotes et derrière, il y a des choses, il y a cette image qu'on peut avoir du Moto2 et il y a la réalité de ce qu'est être un pilote en Moto2. Par exemple, quand on est en Moto2, un pilote, on gagne sa vie, on gagne bien sa vie, on gagne pas sa vie.

  • Speaker #1

    Moi j'ai eu la chance de gagner ma vie, je ne peux pas dire que j'ai bien gagné ma vie, c'est des catégories qui malheureusement coûtent plus cher que ce que ça nous rapporte. Et ça c'est la dure réalité du sport moteur aujourd'hui, en tout cas en moto, je ne connais pas la situation en voiture, mais ce sont des catégories où malheureusement on croit que les pilotes gagnent très très bien leur vie, mais il y en a vraiment très très peu qui aujourd'hui arrivent à gagner leur vie tout court. Il y a beaucoup de pilotes qui doivent payer. pour avoir leur place. Et ça, malheureusement, c'est quelque chose qui n'est pas prêt de changer.

  • Speaker #0

    On en reparlait tout à l'heure, c'est là aussi l'intérêt qu'il y ait des structures autour du management et du sponsoring.

  • Speaker #1

    Si on prend un exemple comme aujourd'hui, un pilote comme Scott Redding, qui a été un talent incroyable en Moto2, qui a eu une belle carrière en MotoGP, pour avoir une bonne moto en Superbike, il est obligé de débourser je ne sais pas combien de milliers d'euros. Alors que le gars, il a été champion d'Angleterre, il a gagné des courses en superbike, il a gagné des courses en moto 2. Il a un talent juste incroyable, mais il est obligé de payer pour rouler.

  • Speaker #0

    On va revenir sur la suite de ta carrière, donc 2013, SAG Zellos, cette année-là. C'est vrai que là, tu vas enfin avoir le matériel que tu attends. Zellos va s'occuper de ton management, ça commence à ce moment-là avec Zellos Oui,

  • Speaker #1

    là, ça prend une nouvelle tournure avec le management et l'accompagnement que Zellos m'apporte. pour tout ce qui est la gestion des partenaires, des écuries, pour vraiment m'apporter cette qualité dans le sport, pour que je puisse vraiment me concentrer sur mon sujet. Et là, clairement, le soutien de Freddy Tachny à travers la société Zelos et toutes ses équipes à ce moment-là a vraiment redonné un élan dans ma carrière. Et aujourd'hui, je ne peux que les remercier qu'on en soit arrivé là.

  • Speaker #0

    Alors tu parles de Freddy Tachny, tu parles de Zelos. C'est peut-être bien d'expliquer ce qu'est Zelos. Le podcast est beaucoup regardé en France, figure-toi. J'imagine qu'on connaît Zelos au-delà des frontières. Mais des structures comme Zelos, pour qu'aujourd'hui on ait des talents belges en MotoGP, c'est absolument nécessaire.

  • Speaker #1

    C'est... absolument nécessaire. Zelos a été créé autour de moi parce que justement il n'y avait pas de structure autour de moi à l'époque. Il y avait justement ce système RTL, Tech 3, mais c'était quelque chose qui était assez instable et du coup moi j'ai toujours eu des liens très très proches avec Freddy et Freddy a décidé de me filer un coup de pouce. L'aventure a commencé de tout en bas de l'échelle et puis on a eu plein de belles années ensemble et maintenant Zelos... est le précurseur, je pense, de beaucoup de pilotes, pas qu'en Moto2, pour atteindre les objectifs qu'un jeune pilote veut se fixer, que ce soit en supermoto, en enduro. On peut le voir aujourd'hui, des nouvelles annonces qu'ils ont faites. Sans Zelos, le sport moteur ne serait pas ce qu'il est actuellement.

  • Speaker #0

    Alors, qu'on imagine bien, Zelos, ils vont s'organiser pour pouvoir financer également la participation des pilotes et des jeunes pilotes dans les compétitions de moto. Et il y a quoi Il y a un espèce de réseau autour de personnes qui gravitent autour de la moto. et qui vont se réunir pour essayer que tout fonctionne.

  • Speaker #1

    C'est ça en fait, Zellos à la base, ils vendent du rêve à des partenaires, c'est-à-dire qu'ils vendent des espaces sur la moto, ils vendent des passes pour accompagner des clients sur les circuits, pour que les clients puissent vivre une expérience incroyable, parce qu'aller voir un MotoGP aujourd'hui, c'est quelque chose qui est juste, avec le fait d'y aller, on entend les motos, on a la chair de poule, c'est une expérience que les... que Zelos fait vivre à ses clients, qui est juste incroyable. Maintenant, à long terme, Zelos, oui, va partir avec l'objectif de financer pour aider les pilotes, mais à long terme, de récupérer l'investissement aussi, de ne plus devoir payer. Et je pense que clairement, sur les 3, 4, 5 prochaines années qui viennent, avec tout ce qui est mis en place pour avoir des futurs talents, je pense quand même que la Belgique... passera à un niveau supérieur en termes de notoriété dans le sport moteur.

  • Speaker #0

    2013 toujours, ton premier podium va arriver, au Grand Prix de France en plus, on n'est pas très loin. Tu es 23 ans après le dernier podium belge, même année tu vas avoir ta première pole au Saxon Ring, tu seras 12ème du championnat du monde. Est-ce que quand on a des résultats comme ceux-là, là, le téléphone commence à sonner, les opportunités commencent à se montrer plus qu'avant ça

  • Speaker #1

    Ah oui, clairement. C'est grâce à cette saison que j'ai pu intégrer l'équipe Grésigny l'année d'après. En Moto2, c'était une équipe qui était juste incroyable. Même s'il l'a, je repassais de nouveau sur un châssis différent. L'année 2013 m'avait tellement boosté en termes de confiance que j'étais au fond de moi persuadé qu'avec l'équipe technique qui m'était mise à disposition chez Grésigny, même avec le châssis suiteur, j'avais la capacité de faire des bons résultats. Parce que le chef mécanicien qui était là-bas, Tommaso Rapponi, c'était vraiment quelqu'un qui était une référence dans le milieu. Et moi, j'avais dit, le fait d'aller chez Grisini avec lui, je m'en fous du châssis que je vais avoir, mais moi, je veux bosser avec lui. Je suis sûr qu'il va me faire des résultats.

  • Speaker #0

    Ça va arriver en 2015, tu vas récupérer le châssis Calex. C'est la première fois que tout semble être réuni pour que tu puisses même peut-être espérer aller chercher des victoires. Ça va donner ta meilleure année.

  • Speaker #1

    C'était clairement la meilleure année en Moto2. Malheureusement, cette année-là, comme on en a parlé juste avant c'est le côté financier qui a pris le dessus parce que les résultats étaient clairement là et c'était l'année où Grisini avait son équipe aussi en moto GP avec Aprilia où il y avait un certain Sam Laws qui malheureusement n'arrêtait pas de tomber et il voulait absolument le remplacer donc du coup c'est Sam Laws qui a été choisi pour me remplacer chez Grisini plutôt que de faire une deuxième moto Et là, c'était clairement d'un point de vue financier, parce que là, j'avais fait ma première victoire, j'avais fait pas mal de podiums sur la saison, je finis 6 au championnat. Je pense qu'aujourd'hui, faire 6 en Moto2 sur la durée d'un championnat, on ne peut pas dire que ce soit des mauvais résultats. Certes, j'aurais espéré gagner plus de Grands Prix, mais je ne pense pas que je méritais de me faire évincer de cette façon-là en fin de saison. Mais bon, malheureusement, c'est comme ça. Voilà, c'était l'expérience de... de ce monde-là. Et aujourd'hui, je n'ai aucun regret.

  • Speaker #0

    Cette année-là, il y a quand même la première victoire. Ça reste quand même, j'imagine, encore aujourd'hui. On se rappelle que tu avais fortement les larmes aux yeux ce jour-là. Ça doit rester quand même un des plus beaux souvenirs de ta carrière.

  • Speaker #1

    C'est un truc de dingue. Pouvoir entendre la Brabant sonne lors d'un Grand Prix, c'est quelque chose qui est... Ça te prend dans les tripes et c'est juste un moment qui est si émouvant. J'aurais voulu le connaître plus souvent, mais j'aurais eu plus de regrets à ne pas l'avoir connu du tout. Et je pense clairement que l'année Grézigny, c'était la plus belle. Et je me suis accroché jusqu'au bout en pensant qu'on allait renouveler en 2016 avec Grézigny. Finalement, ça ne s'est pas fait. On a eu une offre de dernière minute avec le team QMMF, de nouveau sur un autre châssis. Mais là, clairement, je n'avais pas les mêmes ambitions, le même espoir de ce que réputent les performances en Moto2, en sachant que tout est serré, que le moindre détail fait clairement l'importance du travail. Et dans cette équipe-là, je me sentais moins, je ne vais pas dire focus, mais j'y croyais moins. Ça, malheureusement, à ce niveau-là, ça joue beaucoup.

  • Speaker #0

    Ça se paye directement. Quand dans la tête, tout n'est pas exactement aligné, ça ne fonctionne pas.

  • Speaker #1

    Au fond de soi, on y croit, on a envie d'y croire, parce qu'on ne part jamais en se disant que c'est impossible. Mais il n'y a pas cette petite étincelle comme il y avait chez Grésigny, où tu sais que là, tu as l'équipe, tu as la moto, tu as tout qui est mis autour de toi pour que ça marche. Et ce n'est pas évident de retrouver ce genre de situation.

  • Speaker #0

    C'est assez intéressant à ce que tu dis là parce que ça s'observe, je trouve maintenant avec le déséquilibre qui existe en MotoGP entre les meilleures machines et les moins bonnes machines, on voit des pilotes qui ont déjà performé il n'y a pas longtemps, on sait que c'est des excellents pilotes, je pense à des pilotes comme Alex Rins, je pense à des pilotes comme Joanne Myre et ils ont l'air juste complètement perdus. C'est ce truc-là tu crois, c'est ce truc-là que tu perds dans la tête quand ça ne fonctionne plus C'est ça,

  • Speaker #1

    parce qu'aujourd'hui on voit les écarts que ce soit en MotoGP, en Moto2, sincèrement maintenant avec le recul je me dis qu'en fait on est... on aime la torture. Parce qu'aujourd'hui, on va critiquer un pilote parce qu'il est 23e alors qu'il est à 7-10e. Alors que dans n'importe quel autre championnat, 7-10e, t'es 2e. Sauf que le Moto2, c'est tellement dur, c'est tellement serré que là, c'est vraiment le pilote qui fait la différence. En plus de ce petit truc technique qu'une équipe peut apporter, les différences sont minimes. Quand on parle de différence d'une équipe à l'autre... Il n'y en a pas, en réalité. Mais c'est la manière dont tout est bichonné pour que la moto soit parfaite. Et pour une honte à tête, tu arrives à donner cet extrait en plus. Et là-dessus, il n'y a rien à faire. C'est toujours les mêmes équipes qui arrivent à apporter cet extrait en plus.

  • Speaker #0

    Et tu crois que si c'est les mêmes équipes, c'est parce qu'il y a une structure dans ces équipes Il y a des personnes, on parlait par exemple d'Hervé Poncharal. Il a un peu ce truc-là, en fait

  • Speaker #1

    Je pense qu'Hervé, il a ce truc-là. Maintenant, les époques Moto2, il n'y avait pas le matériel pour le faire. C'est la seule équipe qui... construit son propre châssis, c'était fait dans leurs ateliers, mais on a pu voir qu'une fois qu'ils sont passés sur les châssis KTM avec le support de KTM et Red Bull qu'ils ont clairement passé un cap en termes de performance mais oui clairement, on voit aujourd'hui que des structures comme Mark VDS Italtrans, c'est des équipes qui se battent tout le temps devant ils ne sont pas quelque chose bien en plus Mais ils ont tout qui est parfait tout le temps. Et c'est ça qui fait qu'un pilote, il sait qu'il a le meilleur package à disposition. Du coup, il donne cet extrait en plus.

  • Speaker #0

    On a toujours des regrets pour cette année Grézini sur le podium que tu aurais pu aller chercher à Austin. Et c'est vrai que tu étais très fanqué sur Johan Zarco.

  • Speaker #1

    J'ai toujours autant de regrets, mais maintenant avec le recul, vu que j'ai une très bonne relation avec Johan, on a eu l'occasion d'en reparler. Et j'ai envie de dire... Et là, quand il verra ce podcast, entre temps, il y a eu le Grand Prix d'Austin. Et j'ai envie de dire, le karma s'est vengé. Parce qu'il a voulu faire un peu la même manœuvre cette année, en voulant défendre la position dans le même virage. Sauf que cette fois-ci, c'est lui qui est parti à la faute.

  • Speaker #0

    C'est vrai, il a perdu à la faute. Même virage.

  • Speaker #1

    C'est lui qui est parti à la faute. Donc je me dis que voilà, c'est le petit karma. Mais non, je n'ai pas de regrets parce que c'est la course. C'était une belle bagarre. On revenait tous les deux pour se battre pour la victoire. On revenait sur Sam Laws à ce moment-là.

  • Speaker #0

    et on s'était expliqué directement après la course et franchement c'était juste un fait de course c'est comme ça On n'a pas encore parlé de l'organisation dans le box c'est des questions que j'aime bien parce que même si on connait globalement le travail des pilotes ce qui se passe dans le box c'est un peu plus mystérieux déjà toi, quelle est ta manière de travailler dans un box parce que tous les pilotes sont assez différents là-dessus

  • Speaker #1

    Alors j'étais très pointilleux dans le box je me prenais pas vite la tête, mais j'aimais bien que le chose soit carré. Une fois que j'avais pris la décision de faire ça ou ça, je passais directement à autre chose et je ne me prenais plus la tête. Et je pense que j'étais quelqu'un d'assez facile à travailler dans le boxe, mais j'avais aussi des moments où il y avait un peu de tension, où c'était facile de perdre un peu le contrôle de ses émotions. Mais globalement, je pense que j'étais assez facile.

  • Speaker #0

    Quand on est dans un box, mettons un Moto2, qui fait quoi Qu'est-ce qu'on retrouve dans un box

  • Speaker #1

    Chaque pilote a son ingénieur technique. Donc c'est avec lui qu'on va vraiment discuter de ce qu'on ressent sur la moto et essayer de lui expliquer au mieux pour que lui puisse s'imaginer sur la moto et qu'est-ce qu'il peut apporter comme changement technique en termes de réglage suspension. C'est pour ça que la communication est très importante. Parce que c'est aussi la qualité du commentaire qu'on va donner à l'ingénieur qui va faire que l'ingénieur puisse prendre la bonne décision. On voit souvent des pilotes qui se font critiquer parce qu'on leur dit il a fait la moto pour lui En fait, un pilote, il ne met pas au point une moto. Un pilote, il donne ses commentaires et c'est à l'ingénieur à interpréter la qualité de ses commentaires pour aller dans la direction, pour apporter les solutions à chaque pilote. Et à côté de ça, on a un télémétriste aussi. qui lui a les yeux rivés sur les datas en permanence. Donc lui, il voit tout ce qui se passe, les pressions de frein, les ouvertures de gaz, comment la suspension travaille, comment l'amortisseur aère travaille. Il sait voir les degrés d'inclinaison.

  • Speaker #0

    C'est un des rôles les plus importants aujourd'hui. Je sais que l'an dernier, on a énormément parlé de ces datas dans le duel entre Bagnaglia et Ausha Martin.

  • Speaker #1

    C'est quelque chose qui est primordial. Ça l'était déjà à l'époque, mais ça a pris un rôle encore plus important, surtout en MotoGP, parce que chaque détail que tu arrives à comprendre, et à l'interpréter et le réaliser de nouveau sur la moto, tout ce que tu peux le mettre en ta faveur, c'est ça de gagné. Et pour un pilote, c'est un plus énorme d'avoir une équipe technique qui soit capable d'interpréter ce genre d'informations à la perfection.

  • Speaker #0

    On entend souvent des pilotes dire qu'ils ont consulté les datas d'autres pilotes qu'ils ne comprennent pas. Ça t'est déjà arrivé de pouvoir voir des datas de pilotes en disant Waouh, ça je ne peux pas comprendre cette façon de piloter C'est déjà arrivé,

  • Speaker #1

    oui. J'avais mon coéquipier Bradley Smith quand on était chez Tech3. Il avait une manière de piloter avec cette moto que j'ai beau lui essayer de répéter maintes et maintes fois, à chaque fois, je finissais par terre.

  • Speaker #0

    Ça fonctionne moins bien.

  • Speaker #1

    Ça fonctionne moins bien. Quand ça allait vite, ça allait vite. Mais par contre, dès que j'essayais de faire la même chose que lui, c'était une catastrophe.

  • Speaker #0

    On va revenir sur la suite de ta carrière. Effectivement, 2016-2017, on est sur des années un peu plus discrètes. Ton meilleur classement, c'est 8e à Austin. Une qualif intéressante en Malaisie. Là, le matériel dont tu disposes, il est clairement moins compétitif à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Comme on l'a dit, quand tu perds le train, on est allé vers des équipes où justement, il ne fallait pas apporter d'argent. Donc là, j'étais payé pour rouler. Mais il y avait aussi moins de finances techniques. Et l'année où j'ai roulé chez TASCA, c'était une année assez... Assez folle, j'ai envie de dire, parce que le patron du team m'a changé quatre fois de chef mécanicien, sans raison, aucune. Il était juste un peu fou, c'était un Romain. Il pensait qu'il maîtrisait tous les éléments et qu'il savait gérer une équipe au mieux. Mais du coup, les chefs mécaniciens avaient tous envie de se barrer. Moi, je débarquais sur une course et il me disait, tiens, voilà Paolo, ton nouveau chef mécanicien. Donc, quand on sait justement ce qu'on vient de dire, que chaque détail est important. Là, moi, quatre fois dans la saison, je me suis retrouvé à devoir recommencer depuis zéro avec une nouvelle personne qui devait me comprendre en soi instantanément pour m'apporter les meilleures clés possibles sur un week-end de course, ce qui était quasi impossible à faire. Donc là, c'était une année qui était psychologiquement très difficile.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas pour rien si on voit des pilotes qui, depuis des années, ont le même chef mécanicien. Je peux imaginer. Malgré tout, ce sont des années discrètes, mais c'est quand même dans ces années-là que va arriver l'opportunité de ta vie, le passage en MotoGP. Alors, tu apprends comment tu vas être sur la grille MotoGP Tu fais partie du processus de toute la partie management ou à un moment donné, on t'appelle et on te dit voilà, on a une opportunité pour toi, tu vas y aller Oui,

  • Speaker #1

    j'ai fait partie du processus. Et du coup, la première chose que j'ai faite, j'ai appelé Freddy. Je lui ai dit, voilà Freddy, il y a une opportunité. Je te laisse faire ton job.

  • Speaker #0

    Mais tu l'as eu comment cette opportunité Je veux dire,

  • Speaker #1

    c'est des discussions qui arrivent avec le pilote C'est des discussions. J'avais des bonnes relations à l'époque avec le team Avincia. Et du coup... Le fait qu'il y avait les droits de TV justement à travers Zelos et le team a confirmé qu'il y avait une possibilité. Du coup, Freddy s'est directement mis au travail. Même si en tant que Belge, c'est vraiment pas pour faire la victime, mais c'est vraiment très, très compliqué d'arriver en MotoGP aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Tu n'as pas les mêmes opportunités qu'un autre

  • Speaker #1

    Non. C'était une année où, aujourd'hui, sur le palmarès, je suis vraiment très content d'y avoir été.

  • Speaker #0

    Mais en termes de résultats, ça a été une des années les plus dures en termes de motivation. Parce que tu sais très bien qu'avec la moto que tu as, au mieux tu fais 15e s'il y a des chutes devant. Et ça, ça a été le plus dur. Quand tu as eu cet esprit de compétition toute ta carrière, accepter d'être juste un pilote de plus qui remplit la grille, ça a été quelque chose de compliqué, clairement. Mais voilà, aujourd'hui, encore une fois, pas de regrets. Pouvoir aller en MotoGP. C'est un rêve que je pense que beaucoup de pilotes rêveraient d'un jour atteindre. Donc aujourd'hui, je n'ai vraiment aucun regret.

  • Speaker #1

    C'est vraiment si différent que ça, une MotoGP, par rapport à d'autres motos. La première fois que tu montes sur cette moto et que tu fais un tour, c'est un kiff incroyable.

  • Speaker #0

    C'est un kiff incroyable. Même si tu n'es pas sur la meilleure moto du plateau, à piloter, c'est juste un truc qui est incroyable. La technologie que ces motos ont, rien que la boîte de vitesse, l'électronique. t'es obligé de rentrer dedans tout le temps. En fait, tu sais aller vite que quand tu rentres dedans. Et c'est juste le pur kiff de rouler avec ces motos-là.

  • Speaker #1

    Tu prépares différemment ton physique au moment où t'arrives en MotoGP Parce que là, les exigences aussi, elles sont...

  • Speaker #0

    J'étais déjà très enfant physiquement à l'époque. Mais là, j'ai dû revoir encore ma préparation parce que les Grands Prix, mine de rien, étaient très éprouvants. Les charges qu'on prend sur les freins. Parce que, mine de rien, on arrive... je ne sais pas moi, 60, 70 km plus vite qu'avec une Moto2. Et on freine quasi au même point de repère que les Moto2. Parce que les freins carbone, c'était quelque chose de juste incroyable, la puissance de ces freins. On arrivait à arrêter la moto sur une distance qui était juste hallucinante. Et là, on prenait tout sur le haut du corps, on prenait tout sur les jambes pour se retenir au réservoir. Et là, j'ai vraiment dû passer encore un autre cap physiquement.

  • Speaker #1

    Dans cette génération-là, je regarde la grille, l'année où tu arrives. On a Marc Marquez, on a Dani Pedrozac chez HRC, il y a Valentino Rossi chez Yamaha, et Lorenzo est chez Ducati déjà. Il était déjà chez Ducati à ce moment-là. Est-ce que dans ces pilotes-là, est-ce qu'il y en a un qui t'inspire particulièrement au moment de ton arrivée

  • Speaker #0

    Je dirais qu'à l'époque, la façon dont pilotait Dovi était assez inspirante. C'est plus ses datas à lui que je regardais. parce qu'il avait une façon de piloter très fluide et assez différente en terme de pilotage par rapport à Lorenzo. Et donc, je m'aspirais plus de Dovi que des autres.

  • Speaker #1

    Lorenzo, quand il arrive, on sait que c'est un pilote qui a aussi un pilotage très propre. Quand il arrive sur la Ducati, ça ne fonctionne pas. Ça finit par fonctionner. Il y a un réel changement sur la Ducati à ce moment-là. Toi, de ton côté, est-ce que tu as la possibilité de voir des changements sur la moto sur laquelle tu évolues Ou là, il n'y a rien du tout qui est possible à ce moment-là

  • Speaker #0

    Moi, il n'y a rien qui évolue du tout. C'est là où ça a été compliqué. C'est qu'on était censé avoir un contrat. en 2018 avec une Ducati 2017 et en 2019 avec une Ducati 2018. Au moment de l'annonce de la signature, on voit dans le communiqué que je roulerais avec une 2016. Alors on a dit non, vous avez fait une erreur, ce n'est pas la 2016 qu'on a signé, c'est la 2017. Et puis là on a reçu des menaces de l'équipe en disant ce sera ça ou rien. On n'est pas contents, c'est le même prix. Et du coup, là, avec Freddy, il y avait deux solutions, soit accepter, soit refuser. Mais du coup, le rêve ne se faisait pas. Et c'est la première fois où j'ai dit, j'ai envie de vivre ce rêve-là. Du coup, j'accepte d'aller avec une moto moins performante. Et pendant la saison, quand Tito, mon coéquipier, se blesse, j'ai l'opportunité de rouler avec la GP17. Et là, directement, les performances étaient différentes. La preuve, c'est que j'ai même réussi à battre Danny Pedroza, qui était le talent en MotoGP, dans le Big Four en tout cas. Je le bats en Australie. Ça veut dire quand même que si j'avais eu plus de roulage avec cette moto et une deuxième opportunité, je pense que la suite de ma carrière aurait été différente. Mais encore une fois, pas de regrets.

  • Speaker #1

    Tu n'as pas de regrets par rapport à ça. C'est une façon de voir les choses pour que ta carrière continue à rebondir. C'est peut-être pour ça que ça a duré, le fait que tu regardes ça.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas de regrets parce que... Mon but ultime au final, c'était d'un jour rouler en endurance avec le CERT. Et c'est arrivé. Donc du coup, j'ai vécu des belles années derrière. Et ça, ça a permis de vivre avec moins de regrets. J'en aurais certainement eu si je n'avais pas eu l'après carrière que j'ai eue.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui a fait la différence entre les plus grands pilotes, les grands champions du monde Je parle vraiment de ceux qui sortent du lot, comme on peut l'imaginer. Qu'est-ce qu'il a de plus Valentino Rossi Qu'est-ce qu'il a de plus Marc Marquez Qu'est-ce qui fait que ces pilotes, on les voit comme des monstres sacrés

  • Speaker #0

    J'en sais rien. Ça s'explique pas Si je le savais, je serais un champion comme eux. Non mais ils ont quelque chose en plus, il n'y a rien à faire. Ils ont un don, je pense qu'on a tous un don, mais ils ont ce petit truc en plus qui fait la différence. Et comme là, c'est une catégorie où il n'y a que des élus, ils arrivent à faire ce petit truc en plus que nous, on n'arrivera pas à faire.

  • Speaker #1

    On parle souvent de la rivalité qui a animé le MotoGP pendant quelques années entre Valentino Rossi et Marc Marquez. Il y a toujours un bon prétexte pour que ça revienne dans les médias, c'est assez drôle. et toujours aujourd'hui vu qu'ils ont toujours un peu la dent dure ça revient même de même parfois l'an dernier c'était le cas déjà dans un podcast et je me dis tiens vu qu'on est aussi dans un podcast c'est le moment d'en parler toi tu as eu quel regard sur le duel qui les a opposés Moi je suis assez critique par

  • Speaker #0

    rapport à l'attitude de Valentino parce qu'il a toute sa carrière déstabilisé ses adversaires à travers les conférences de presse les médias tout ça Sauf qu'ici, il a voulu faire la même chose, mais il est tombé sur un os aussi dur, voire plus dur que lui. Et malheureusement, ça n'a pas marché. Surtout que Marquez idolâterait Valentino à ce moment-là. Donc c'est quelque chose que Marc n'a pas compris, parce qu'il n'était pas préparé du tout à ce genre de réaction de Valentino. Surtout que moi, je me souviens très très bien quand on était encore à Philippe Island. Moi, la première chose que je m'étais dit, j'ai dit heureusement que Marc est là. Il a été rechercher cinq points à Lorenzo dans le dernier tour. Valentino, il peut juste aller le remercier. Il peut juste en vouloir à Yannone qui, lui, lui fait les freins à deux virages de la fin. Et Valentino perd quatre points supplémentaires.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est marrant parce qu'on ressent souvent les phases où Marquez fait peut-être perdre du terrain à Valentino à ce moment-là. Mais c'est vrai qu'il y a eu celle-là qu'on revoit moins souvent et d'autres moments dans la saison.

  • Speaker #0

    Et du coup, Marc, quand il arrive à la conférence de presse le week-end d'après en Malaisie, il se dit, bam ! Il est face à Valentino qui déclare ça. Et là, Marc en course, il s'est dit, tu penses que je vais tenir Oui, maintenant je vais t'en garder.

  • Speaker #1

    Parce qu'on est d'accord, il a joué avec lui.

  • Speaker #0

    Après, il l'a vraiment fait. Il l'a officialisé dans le reportage qu'il avait fait. Marc a été très sincère sur ce qu'il avait fait. Parce qu'il était très touché par ce que Valentino avait déclaré. Il idolâtrait Valentino à l'époque. Donc il s'est senti vraiment dévalorisé et il s'est dit maintenant que tu veux que je joue, maintenant je vais jouer pour de vrai. Et il l'a fait comme il faut.

  • Speaker #1

    Tu sais moi ce que je trouve de dommage dans ce genre de situation, c'est que ça a amené dans le MotoGP quelque chose qu'on ne voit pas d'habitude dans ce sport. Je me suis déjà trouvé dans des tribunes à observer des courses où quand le pilote que tu n'aimes pas tombe, les gens se lèvent et applaudissent. Et ça pour moi, ça n'existait pas comme on le voit maintenant. avant cet épisode-là, c'est-à-dire de diaboliser un pilote en en faisant un grand méchant. Je pense qu'il n'y a aucun grand méchant là-dedans. Après, c'est juste mon avis, et c'est peut-être naïf, mais tu ne crois pas que la solution serait peut-être qu'un jour, ces deux-là finissent quand même par se serrer la main, se dire Ok, on a été de bons rivaux, on a peut-être eu chacun, nos moments un peu moins bien ou un peu mieux, mais on peut passer à autre chose.

  • Speaker #0

    Ce qui est sûr, c'est que les fans de Valentino ont eu, selon moi, une mauvaise réaction par rapport à certaines chutes de marque. Mais aujourd'hui, force est de constater que Marc est en train de prouver qu'il a un talent juste qui est incroyable. Et on ne peut qu'admirer le pilote qu'il est, parce que ce qu'il fait sur une moto, c'est juste incroyable. Et j'espère pour le sport qu'un jour, Valentino acceptera la poignée de main avec Marc. Et le MotoGP ne fera qu'en sortir grandi de tout ça.

  • Speaker #1

    On a vu l'été dernier Casey Stoner qui était aussi au run de Valentino Rossi. Voilà, c'est des images qu'on aime bien voir. Donc en tout cas, ce serait bien pour que ça puisse se terminer.

  • Speaker #0

    J'ai plus de mal à y croire avec Marc, mais on ne sait jamais.

  • Speaker #1

    On est d'accord que ça a peu de chances d'arriver, mais je pense que ça pourrait amener de belles choses. Bon, la suite après le MotoGP, tu es passé en MotoE. Tu as fait deux saisons sur les motos électriques en 2019 et 2020. Tu fais trois podiums sur les deux saisons. Pourquoi tu as choisi le MotoE à ce moment-là

  • Speaker #0

    Parce qu'après le MotoGP, j'avais l'opportunité de retourner en Moto2, mais de nouveau, les conditions n'étaient pas réunies pour que ça performe. Et là, il fallait donner un nouvel... Un nouvel élan à ma carrière, j'avais une proposition pour faire de l'endurance avec le team Ville-Thays, qui n'était pas une structure officielle en endurance, mais une très bonne structure privée, avec beaucoup de moyens et beaucoup d'ambition. Et cette nouvelle catégorie qui était le Moto E. Et là, je me suis dit qu'il fallait donner un nouvel élan dans ma carrière, refaire du Moto 2, ça allait de nouveau être du réchauffé, et les conditions n'étaient pas réunies pour sa performance. Tandis qu'en moto-e et en endurance, les conditions étaient réunies pour que ça puisse marcher. Et j'avais toujours dit que je voulais faire de l'endurance pour suivre les traces de mon père à l'époque. Et donc, du coup, je pense que c'est la meilleure décision que j'ai prise.

  • Speaker #1

    Là, tu arrives en endurance et je voulais te demander si le fait de boucler la boucle avec ton papa, ça avait été une de motivation qui t'a amené en endurance Ouais,

  • Speaker #0

    c'était d'intégrer un jour le CERT. Et justement, Vincent Philippe, qui était le pilote phare du CERT à l'époque, prenait sa retraite. Les saisons en endurance, c'était sur des demi-saisons. Donc, c'était 2018-2019, 2019-2020. Et justement, mon contrat s'arrêtait fin 2018. Et lui, pareil. Du coup, je pouvais recommencer en 2020 avec le CERT. C'était vraiment mon objectif de rouler pour le team Suzuki. Tout s'est mis bout à bout, donc je ne pouvais pas rêver mieux. Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, j'ai moins de regrets par rapport à l'étape MotoGP, car j'ai pu vivre vraiment des belles courses avec cette équipe qui est une des meilleures en endurance aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Ça ne t'a pas mis un peu de pression, justement, de prendre l'orlais derrière Vincent Philippe, qui était une légende de l'endurance, et d'arriver donc en ne venant pas de l'endurance C'était une énorme pression,

  • Speaker #0

    mais au final... Quand tu es compétiteur, tu es animé par ce genre de pression. Tu sais que tu es obligé de faire des résultats, tu sais que tu es obligé d'être bon. Et l'endurance, c'est quelque chose qui est encore différent des courses de vitesse. C'est que tu as fini un relais, tu dois le refaire encore sept fois. Tu as tout le temps à retourner au travail, retourner au charbon. Et la pression que les ingénieurs mettent, parce que le sujet qui est en endurance racing team, ils ne sont pas là pour participer. Eux, ils mettent vraiment tout en œuvre pour gagner des courses. Ils ne sont pas juste là, deviennent que pour un, si on fait deuxième, c'est très bien. Non. Et la pression qu'on arrive à ressentir, elle est tellement positive en réalité que ça te pousse vers le haut.

  • Speaker #1

    Finalement, tu as trouvé là-bas ce que tu cherchais depuis longtemps, cet entourage vraiment hyper pro qui est là pour gagner et qui te donne les conditions ou toi qui as envie de gagner.

  • Speaker #0

    C'est ça. Surtout quand il y a eu l'Alliance Yoshimura, certes, en 2020.

  • Speaker #1

    En 2020,

  • Speaker #0

    oui. Là, on a senti encore un plus dans l'organisation, dans le... le professionnalisme de l'organisation de l'équipe. Parce que là, elle s'est vraiment positionnée comme favorite du championnat. Et là, j'ai vraiment ressenti encore plus la pression que la première année. Parce que là, on sentait qu'on avait vraiment un rôle de favori. Même quand on était avec, j'ai envie de dire, la moto bleue, on était favori, mais si on n'était pas devant, ce n'était pas très grave non plus. Avec les couleurs Yoshimura, si tu n'es pas devant... On était convoqué par les Japonais et ils demandaient un rapport très clair de pourquoi ça n'avait pas été.

  • Speaker #1

    Il y a vraiment une culture de la victoire qui va... Ça t'est déjà arrivé de devoir aller t'expliquer pour une performance pas à la hauteur

  • Speaker #0

    Pas à la hauteur, mais pour une chute. Quand on jouait le titre à Most, en Tchéquie, on avait déjà des essais le mardi en prévision de la course du samedi. Et je m'en mets une petite. dans l'avant-dernier virage, sans conséquence. Donc la journée se passe, des tests, et à la fin de la journée, on arrive à l'Hospitality pour aller manger. Et là, il y a Yoé qui me prend à part et il me dit, il faut que je te parle. Il me dit...

  • Speaker #1

    C'est jamais bon ça.

  • Speaker #0

    It was your first and your last crush of the week, ok Ouf. Là, tu dis juste ok, et là, tu sais que t'as intérêt à faire du bon boulot et qu'en plus, t'as pas intérêt à t'en mettre une. Et c'est pour ça que... J'en garderai un souvenir dingue, c'est que pendant la course, je manque de mon métrine sur une tâche d'huile. Je la sauve, mais je ne sais même pas comment. Il s'est passé un truc de dingue. Et j'en re-sauve une deuxième derrière, où justement il y a une image phare où je mets la main par terre. Et pour la petite histoire, on est champion, je ne tombe pas, heureusement. On est à Monaco pour la remise des prix FIM avec tout le staff Yoshimura. Et il y a le big boss qui me dit Mais comment t'as fait pour la sauver cette fois-là J'ai dit Écoute, c'est bien simple. J'ai vu la tête de Yoé en grand. J'étais déjà au paradis. Je me suis dit Tu peux pas tomber. Et ça a fonctionné.

  • Speaker #1

    On n'a pas idée de cette pression qu'on peut avoir dans ces conditions-là. Après, ça va fonctionner. Effectivement, tu vas avoir le titre de champion du monde. C'est le plus grand moment de ta carrière. À ce moment-là, ce titre-là...

  • Speaker #0

    Ce que j'ai vécu en endurance, émotionnellement, c'est quelque chose que j'ai vécu nulle part ailleurs. Cet esprit d'équipe avec mes coéquipiers, tout le staff technique, la fatigue qu'on ressent pendant la course. Quand on se lève à 4h du matin pour aller faire un relais à 3 degrés, on se demande vraiment ce qu'on fout là. Mais après, l'émotion qu'on ressent sur le podium une fois que c'est fait, c'est juste... C'est un sentiment qui est indescriptible.

  • Speaker #1

    Tu as remporté quand même deux fois les 24 Heures du Mans, le mythique bol d'or, quand même, il faut le dire, c'est quand même cool de se dire ça. Et donc, ce titre, boucle bouclé avec ton papa, il assiste à ça, ça doit être quelque chose de fort entre vous.

  • Speaker #0

    C'est quelque chose de fort parce que lui... Il n'avait jamais gagné les 24 heures du Mans. Je dirais que le seul regret que j'ai aujourd'hui, c'est de ne pas avoir gagné les 24 heures de Spa. Ne fut-ce qu'avoir fait un podium. Après, il s'est passé ce qu'il s'est passé lors de l'épreuve des 24 heures en 2022. Mais voilà, le fait d'avoir gagné des grandes épreuves comme le Mans et le Boldor. Ça vient quand même effacer ce petit regret que j'ai de ne pas avoir gagné les 24 heures de spa.

  • Speaker #1

    Disons qu'avec le temps, tu le digéreras peut-être plus facilement. Va arriver le moment où tu décides de prendre ta retraite, juste après les 24 heures de spa.

  • Speaker #0

    C'était quelque chose qui n'était pas prévu du tout. Malheureusement, c'était pour un pépin physique. Et du coup, sous le conseil des médecins, c'était mieux pour moi d'arrêter. Ça a été un moment très dur parce que je vivais vraiment le meilleur moment de ma carrière. se passer super bien avec le team. Mais voilà, pour le bien de tout le monde, c'était mieux d'arrêter et d'en finir là.

  • Speaker #1

    Si ça ne s'était pas arrêté là, aujourd'hui, tu penses que tu serais toujours à la compétition C'est difficile de répondre.

  • Speaker #0

    Je pense que oui, clairement, mais je me serais peut-être fait mal à un autre moment. donc je ne sais pas répondre à cette question-là.

  • Speaker #1

    Alors après ça, tu vas avoir un rôle de manager et tu vas superviser les jeunes talents belges quand on parlait de boucler des boucles, là on ne peut pas faire mieux, dont Barry Baltus. Forcément, Barry, maintenant quasiment tout le monde le connaît, tant mieux. Mais pourquoi est-ce que c'est si important du coup aujourd'hui avec le MotoGP et la compétition moto telle qu'elle existe que des personnes comme toi s'investissent dans le management de jeunes pilotes qui arrivent là-bas je pense que c'est important parce que l'expérience que j'ai eu pendant toutes ces années,

  • Speaker #0

    je pense que ça permet à des jeunes comme ça de ne pas faire des erreurs que moi j'aurais pu commettre le fait d'apporter mon expérience J'ai envie de dire, ça permet de mieux les guider lors de directement les bonnes clés pour qu'ils puissent prendre les bonnes décisions au bon moment. Maintenant, c'est un rôle qui est très difficile aussi. Quand on travaille avec des jeunes, il faut s'attendre à ce que la personne à côté de toi a aussi un orgueil. Donc des fois, ça peut être des situations difficiles à gérer. Ces deux dernières années avec Barry, une belle expérience. Et aujourd'hui, je ne suis pas à ses côtés officiellement dans sa nouvelle aventure. Mais je pense avoir pas mal contribué au fait qu'il puisse intégrer cette structure. Et aujourd'hui, je crois qu'il a ce que moi, j'aurais voulu à l'époque. Comme quand j'étais chez Grézini, et je pense que Barry va pouvoir montrer toute l'étendue de son talent.

  • Speaker #1

    Alors imaginons, là il y a un jeune Belge qui est devant le podcast, qui rêve, comme toi, de faire une belle carrière en moto. Dans le contexte actuel, c'est quoi la clé C'est quoi les étapes Qu'est-ce qu'il faut faire en premier Je dirais qu'il faut croire en ses rêves,

  • Speaker #0

    dans un premier temps, et ne jamais baisser les bras. Si on voit qu'on n'a pas les résultats qui viennent directement. Je vois beaucoup de pilotes qui n'avaient peut-être pas le plus gros des talents en débarquant, mais qui à force de travail et d'abnégation sont devenus des très très grands pilotes. Donc moi si j'ai un conseil à donner aux petits jeunes, c'est de croire en ses rêves. Il ne faut pas se laisser démoraliser par des personnes qui diront allez laisse tomber, ça ne sert à rien, machin Si tu crois... En tes capacités, généralement, l'être humain est capable de faire de grandes choses.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, en Belgique, on le sait, c'est très compliqué pour percer dans la moto. Donc, avoir ce rêve, ce n'est pas très populaire. Tu penses qu'il manque quoi en Belgique actuellement pour qu'on ait plus de jeunes talents qui arrivent en MotoGP

  • Speaker #0

    Il manque 3-4 jeunes vraiment qui fassent des résultats aujourd'hui, qui donnent envie à ces jeunes de le faire. C'est pour ça, j'espère vraiment que Barry pourra montrer toute l'étendue de son talent. On a... Deux petits jeunes aussi qui arrivent, qui sont Tom Rollin, Lorenzo Puntillo, on a fait Refleur et Refleur Hackers. On a des Belges qui ont un certain talent. Maintenant, j'espère qu'ils arriveront à percer pour donner envie aux plus jeunes qui suivent encore derrière eux.

  • Speaker #1

    En fait, il faut que tout s'aligne pour qu'effectivement, on ait des Belges à regarder.

  • Speaker #0

    Il faut que tout s'aligne et c'est là où Zelos, à travers l'Académie, fait vraiment un bon boulot. Ce n'est pas facile de percer dans ce milieu-là. pas facile de trouver les moyens. Et voilà, je sais qu'ils font le job. Donc j'espère qu'à long terme, un jour, ils seront récompensés de leurs efforts.

  • Speaker #1

    Paris chez Fantic cette année, coéquipier d'Aaron Kanet, qui est quand même un favori pour le championnat. Donc le matériel, a priori, il l'a. En plus, il a fait une bonne préparation de saison et elles ne sont pas si mal cette saison. Il montre de belles choses. Tu penses qu'il va aller chercher sa première victoire Moto2 cette année

  • Speaker #0

    Je ne dis rien, mais... Je le souhaite en tout cas. Il le mériterait parce que vraiment c'est un bosseur. C'est un garçon qui a un talent incroyable et qui est arrivé très très vite sur le devant de la scène. Et comme on a dit tout à l'heure, qui malheureusement était très vite critiqué. Dès que les résultats n'étaient pas ceux vendus ou espérés en venant d'un gamin de 15 ans quand il a débarqué en Grand Prix. En sachant qu'il a vraiment débarqué au plus mauvais moment. En pleine période Covid, il devait se retrouver tout seul sur les courses à vivre son rêve. de pilote de Grand Prix, mais tout ça à 15 ans, sans avoir personne à tes côtés. Et je pense que ça a été très dur pour lui. Et ça a été très dur pour lui d'affronter les critiques qui n'étaient pas justifiées. Donc c'est pour ça, je souhaite vraiment qu'il fasse quelque chose cette année pour que lui reprenne cette confiance qu'il avait perdue, je pense.

  • Speaker #1

    Après tout ça pour toi, maintenant, tu fais du coaching, mais tu t'adresses à des pilotes

  • Speaker #0

    Tu fais quel type de coaching aujourd'hui Je m'adresse au pilote qui veut aller chercher ce petit truc qu'il n'arrive pas à trouver en s'achetant la dernière génération de moto, le dernier train de pneus qui va chercher les 3, 4, 10e. Moi j'ai vraiment envie d'apporter mon œil extérieur de pilote pour justement avoir cette capacité. à mieux comprendre ce que tu fais sur la moto et qu'une fois que tu arrives à l'appliquer, tu vois le chrono, tu fais ah ouais, je ne m'attendais pas à rouler aussi vite je force moins et je vais plus vite et je suis beaucoup plus en sécurité et c'est ça que j'ai envie d'apporter aujourd'hui aux pilotes que j'encadre.

  • Speaker #1

    En fait c'est l'idée d'apprendre quand on est sur piste, qu'on est déjà un pilote donc on a déjà un peu de bouteille qu'à un moment donné c'est le côté agressif qui ne va pas t'apporter forcément ce plus, c'est justement d'aller travailler quelques éléments techniques qui sans te donner cette impression d'aller plus vite, tu vas plus vite

  • Speaker #0

    C'est ça en fait, il faut être agressif, mais il faut savoir gérer cette agressivité. Et il faut comprendre ce que tu fais sur la moto pour pouvoir arriver à ce résultat-là. La manière dont tu vas couper les gaz, comment tu vas aller chercher le levier de frein, comment tu vas rétrograder tes vitesses, la position que tu vas déjà avoir sur la moto au moment où tu vas commencer ta phase de freinage, sur quelle distance tu vas ralentir la moto pour vraiment après avoir la bonne inertie quand tu vas la mettre au point de corde. Et c'est pour ça que je travaille avec la vidéo, devant, derrière, pour vraiment travailler tous ces points-là et essayer de faire passer un cap aux pilotes.

  • Speaker #1

    On mettra le lien sur la vidéo, c'est le logo qui est sur ta casquette, et on peut te suivre sur les réseaux parce que justement, t'en parlais, les caméras, tu partages beaucoup ça sur Instagram notamment. Et les vidéos sont assez dingues, donc c'est vraiment bien foutu.

  • Speaker #0

    C'est assez dingue et surtout, ce que j'aime dans les vidéos, c'est de voir que les pilotes avec qui je bosse... passe vraiment des caps et du coup, ça donne des résultats qui sont assez beaux à voir sur la vidéo après.

  • Speaker #1

    Tu penses qu'on pourrait voir de plus en plus de pilotes avoir un espèce de coach, justement, pour aller chercher ce petit truc en plus

  • Speaker #0

    J'ai envie de dire oui, mais j'espère que non. Non, mais je pense que j'ai lancé un concept qui donne plus envie à certains pilotes de se lancer aussi là-dedans. Mais c'est quelque chose qui est très difficile de transmettre. Parce que moi, je vois les choses d'une façon, mais je fais ça depuis que j'ai 4 ans. Donc pour moi, monter sur une moto, je le fais instinctivement et naturellement. Et pouvoir l'expliquer et que ça rentre dans le cerveau des pilotes que je coach, pour qu'eux se disent, ah ouais, c'est vrai, si je fais ça, je vais avoir ça comme résultat. Et quand tu arrives à ce genre de résultat, généralement, je pars satisfait.

  • Speaker #1

    Tu dois en fait traduire l'inexplicable avec une pédagogie et des termes un peu précis et arriver à faire passer ce message. Dans le MotoGP tel qu'il existe aujourd'hui, on va quand même parler un petit peu de MotoGP. On voit Marc Marquez sur la Ducati officielle, on s'y attendait. Il est très fort. En ce début de saison, on l'imagine même presque tout gagner. Tu penses que Pekobanyaya, il a de quoi à un moment donné envoyer le répondant et revenir dans le coup

  • Speaker #0

    Il a de quoi envoyer le répondant. Et là où Marc est très fort, c'est qu'il dit attention aux excès de confiance. Et il est en train de vivre ce moment où il a un excès de confiance, c'est-à-dire qu'il veut tout dominer. Et je pense clairement qu'Austin va être le tournant en bien dans le championnat de marque, parce qu'il va sortir une pression qui s'était automise, je crois, jusque-là, où il voulait absolument tout dominer, toutes les séances et gagner toutes les courses.

  • Speaker #1

    Tu penses que c'est ça C'est dans sa tête, il se dit, je pourrais le faire, je pourrais tout gagner cette saison, donc c'est ça qui a mené à la chute Oui,

  • Speaker #0

    clairement.

  • Speaker #1

    plus fort maintenant mais je pense quand même que PECO va donner du fait de la retentance Alors il y a ce changement de pneu Pirelli qui va arriver dans le MotoGP donc qui n'a pas été accueilli avec le même enthousiasme par tout le monde tu penses que ça va avoir quelles conséquences ce nouveau manufacturier Ça change tout finalement en tant que pneu.

  • Speaker #0

    Ça change complètement la donne. Parce que Michelin, ces dernières années, était vraiment venu avec des pneus d'une technologie incroyable. On voit l'évolution des chronos. Au-delà de l'aérodynamisme que les constructeurs ont amené, Michelin aussi a fait un boulot qui est incroyable. La performance de Michelin, c'est quelque chose qui est stratosphérique. Mais voilà, je n'ai aucun doute sur le fait que Pirelli... va arriver aussi avec des pneus qui seront adaptés aux motos GP. Ils l'ont montré en moto 3 et en moto 2, qui savaient venir avec des pneus qui savent être performants sur la durée d'une course. Pour certains pilotes, ils ont peur de ce changement-là, mais je pense quand même qu'on verra des belles choses avec Pirelli aussi.

  • Speaker #1

    Il y a des rumeurs aussi dans le paddock, il y en a tout le temps. Toi qui as déjà été dans un paddock, je trouve ça plus intéressant justement d'en parler avec toi. Tu as entendu la rumeur Pedro Acosta, VR46. On doit accorder quel crédit à... ce genre de rumeurs Parce que souvent, ça naît un peu dans la presse. Alors, très souvent, Gazeta del Sport, etc. Il y en a qui se sont confirmés. Il y en a, je me rappelle à l'époque, on avait annoncé Marc Marquez chez KTM avec Red Bull. C'était fait. On voit le résultat, ça n'a jamais rien donné. Qu'est-ce qu'on doit donner comme crédit à ce genre de rumeurs Tu penses qu'il y a réellement ce genre de discussion Qu'il se passe vraiment quelque chose ou que c'est de l'interprétation

  • Speaker #0

    Je pense que ça a été interprété comme ça parce que Pedro a été invité au Ranch pour les 100 km des Campiogni chez Valentino. Et du coup, les médias aiment bien en rajouter. C'est sûr que Pedro, dans le fond, il se dit, pourquoi pas discuter finalement

  • Speaker #1

    Il est là, il y a le contexte de KTM à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Mais là, aujourd'hui, la situation actuelle fait qu'il n'y a pas de place chez Valentino. Ils ont deux pilotes qui performent. Ils viennent tous les deux de faire un podium chacun. Aujourd'hui, malheureusement, ça reste que des rumeurs.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a un pilote actuel qui t'impressionne particulièrement

  • Speaker #0

    Alex.

  • Speaker #1

    C'est la surprise, en fait.

  • Speaker #0

    Pour moi, non. Il a toujours eu cette vitesse, mais toujours dans l'ombre de son frère. Et aujourd'hui, on le voit, même s'il ne gagne pas, il est épanoui. Et on voit qu'il a réussi à mettre ce côté je suis le petit frère, je suis le deuxième Il a vraiment mis cette mentalité de côté et on le voit vraiment épanoui. Et du coup...

  • Speaker #1

    lui aussi je lui souhaite que ça cartonne moi je le vois comme une surprise figure-toi qu'entre temps le prochain podcast qui va être publié donc qui sera là au moment où celui-ci va arriver c'est un podcast sur les pilotes les plus réguliers ceux qui parfois n'ont pas gagné beaucoup et ont été champions du monde et il y en a il y a Johan Myhr il y a Nicky Eden et je me suis amusé historiquement à aller en rechercher plein donc finalement Alex Marquez c'est peut-être cette carte-là qu'il a à jouer parce que même derrière son frère si la situation insta il y a son manager de l'époque qui ne l'est plus qui est Emilio El Samara

  • Speaker #0

    a été champion du monde en 125 sans gagner une seule course non plus. Oui, c'est vrai. Mais je pense quand même qu'il va en gagner une, au moins une. Alors,

  • Speaker #1

    aussi une petite curiosité, mais est-ce qu'on est amis quand on est entre pilotes dans le même paddock Est-ce que vraiment ça devient des potes Ou est-ce que ça reste le côté compétition-boulot où chacun est de son côté

  • Speaker #0

    Il y en a certains où il y a ce côté pote, mais après c'est vrai que c'est difficile d'être vraiment pote-pote. Il y a un respect mutuel. Mais il n'y a rien à faire. C'est le plus haut de la compétition. Et la rivalité, elle sera toujours là.

  • Speaker #1

    Ce qui se passe en piste, ça prend le dessus finalement. Tu ne peux pas trop avoir un affect avec les autres personnes dans le paddock. Clairement. Ça doit être compliqué du coup quand on roule entre frères comme les frères.

  • Speaker #0

    Ça doit être très compliqué. Parce que l'année dernière, Marc avait fait un commentaire là-dessus au Section Ring où il revenait sur son frère pour la victoire. Et il s'est dit... Merde, qu'est-ce que je fais Je le laisse gagner ou je suis le grand frère méchant et il n'y a pas de pitié Et malheureusement, c'est Alex qui s'est auto-éliminé parce qu'il avait perdu en performance. Du coup, ça a facilité la décision de Marc. Mais je pense que ça doit être très compliqué, surtout quand les deux sont très performants comme ça.

  • Speaker #1

    Cette saison, c'est sûr que le scénario va se représenter. Ça arrivera à un moment ou à l'autre.

  • Speaker #0

    Malheureusement, je pense que l'un a moins de respect pour l'autre. Et je pense que Marc, dans n'importe quelle situation… S'il voit qu'il y a une opportunité, frère ou pas frère...

  • Speaker #1

    Après, tu sais, en discutant ça, justement, les personnes qui n'aiment pas Marc Marquez vont souvent dire Ah, il n'aura pas d'hésitation, c'est un méchant pilote Il n'y a pas de gentil pilote sur le plateau MotoGP.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas un méchant pilote. C'est juste qu'il ose faire des dépassements qui sont parfois osés. Mais il n'y a jamais rien d'excessif dans ces dépassements. N'importe quel pilote va te dire oui, bravo. Il faut oser le faire, mais ce n'est pas over-limite.

  • Speaker #1

    J'ai quelques questions en vrac, dont certaines, tu verras, mais par exemple, une question toute bête, mais qui je trouve, quand on est au moment où la carrière est maintenant un peu derrière toi, on peut se les poser. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu ferais autrement si tu devais recommencer maintenant Finalement, si tu te coachais toi-même, si tu te retrouvais au début de ta carrière. C'est une sale question, on est d'accord.

  • Speaker #0

    Il y a des erreurs que j'ai commises par excès de ne pas vouloir être patient. Tout vouloir tout trop vite. Et du coup, ça m'a fait faire des erreurs, surtout en Moto2, en les années 2012, quand j'étais avec la Tech3, où j'aurais pu faire certains beaux résultats, malgré que le châssis n'était pas le plus performant. Mais j'ai fait des erreurs qui étaient vraiment bêtes. Et c'est quelque chose que je ne faisais pas quand j'étais dans les catégories en superstock. J'avais souvent tous les éléments plus sous contrôle que je n'avais pas en Moto2. Et donc je pense que l'approche que j'ai eue sur certaines années, celle-là, je la changerai.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as déjà eu peur sur la moto Peur de tomber, peur de te faire mal Ou tu sais, les années passent et à un moment donné, on commence à se poser des questions qui ne sont plus les mêmes.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas peur, mais c'est plus une crainte. Quand on est tombé dans un virage à très haute vitesse et qu'on repasse pour la première fois, on a toujours une partie du cerveau qui dit attention, mais c'est plus pour ne pas refaire la même erreur. plus que de la peur.

  • Speaker #1

    Du coup, il faut bien comprendre sa chute. Sinon, la peur que tu as, c'est de te dire je ne vais pas te faire passer.

  • Speaker #0

    J'ai de la chance. Généralement, dans toutes les chutes que j'ai eues, on arrive toujours à comprendre le pourquoi du comment. Du coup, il n'y a jamais vraiment ce doute qui s'installe. En tout cas, pour moi, c'est quelque chose que j'ai toujours réussi à surpasser assez facilement.

  • Speaker #1

    J'ai des questions un peu tac au tac pour terminer. c'est des choix des dilemmes des choses comme ça tu réponds tu réponds pas c'est juste pour s'amuser mot de GP ou endurance endurance le pilote le plus sympa que tu as côtoyé Nicolas Canepa un pilote un peu moins sympa Lorenzo la plus grande qualité à avoir pour réussir aujourd'hui sur une moto peu importe la discipline

  • Speaker #0

    Bonne question. La confiance en soi.

  • Speaker #1

    Le pilote le plus sous-estimé actuellement

  • Speaker #0

    Morbidelli.

  • Speaker #1

    Je le vanne souvent, donc ça c'est... La bière ou l'eau plate

  • Speaker #0

    La bière.

  • Speaker #1

    On ne va pas que je te le pose parce qu'on est belges. Rossi ou Marquez du coup

  • Speaker #0

    Là-dessus, je n'arrive pas à répondre parce que c'est deux générations qui sont différentes malgré qu'ils se sont croisés. J'ai grandi avec Rossi, ça a été vraiment mon idole et ce qu'il a apporté au MotoGP, on ne le reprendra jamais. Donc les deux.

  • Speaker #1

    C'est marrant parce que j'aurais dit exactement la même chose que toi. Moi j'ai grandi, j'ai grandi, je suis devenu fan de MotoGP en regardant Rossi gagner et en voyant les célébrations de Valentino Rossi parce que c'était fou. Et puis du coup, quand tu accroches, tu vois les pilotes qui passent et t'admires tous le talent qu'ils ont. Je trouve que c'est ça l'essentiel, j'aime bien ta réponse. Un jeune talent belge à observer pour la suite J'imagine qu'il y en a plusieurs.

  • Speaker #0

    Il y en a deux que je vais recommander, c'est Tom Rollin et Lorenzo Pontillo.

  • Speaker #1

    C'est deux pilotes qu'on pourrait voir selon toi, donc à un moment donné, arriver en GP et à se cuivre de près.

  • Speaker #0

    Ils ont intérêt. Ils n'ont pas le choix.

  • Speaker #1

    Tu es un coach exigeant ou tu es plutôt sur le on y va à la cool Je suis assez à la cool,

  • Speaker #0

    mais très pointilleux sur les détails. Je pense que j'ai une bonne analyse pour savoir où on peut améliorer certains points. pour les pilotes. Mais j'aime bien faire de la psychologie. Je ne suis pas du genre à rentrer dedans et dire tu fais de la merde, machin. Parce que je n'aimais pas qu'on soit comme ça avec moi. Donc moi, je n'aime pas être comme ça avec les pilotes non plus.

  • Speaker #1

    Tiens, tu penses qu'on pourrait voir à un moment donné le MotoGP venir à Spa-Francorchamps Il y a eu des gros investissements, des gros travaux qui ont été faits pour. On avait annoncé d'abord le retour de l'endurance. Ça, c'est cool, ça a été fait. Et est-ce qu'on peut avoir un vrai espoir Parce qu'on en a parlé, mais on a l'impression que ça n'arrivera jamais.

  • Speaker #0

    Je dirais que... Avec l'ancienne directrice, il y avait peut-être un espoir. Maintenant... Avec la vitesse à laquelle vont les MotoGP et les normes de sécurité qu'impose la Fédération Internationale, je pense que ce sera compliqué de voir un jour le MotoGP à Francorchamps.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, ta carrière est derrière toi. J'imagine, vu que c'était question de pépins physiques, qu'il n'y a pas de doute que tu ne reviendras pas à la compétition. Ou est-ce que parfois, l'idée te vient de te dire, tiens, d'une façon ou d'une autre, je recommencerai bien

  • Speaker #0

    C'est vrai que ça m'a déjà traversé l'esprit, mais non. Je l'ai clairement mis derrière parce que la vie a fait que. Et je me dis qu'en réalité, ça m'a aidé à prendre la décision puisque je n'ai pas eu le choix. Donc au moins, maintenant, aujourd'hui, je sais que j'ai fait une belle carrière. Certes, elle aurait pu être mieux à certains moments, mais je n'ai aucun regret. Et là, tout de suite, en tout cas, ce n'est pas dans... dans l'éventualité de revenir.

  • Speaker #1

    Tu te mets encore des challenges dans ta vie aujourd'hui, parce qu'en général, c'est le plus gros problème d'un compétiteur. L'adrénaline, c'est ton quotidien. Et un jour, elle n'est plus là, en tout cas plus de la même façon. Tu as besoin de te challenger encore aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Ça a été ça le plus dur, en fait. Parce que quand j'ai arrêté, j'ai vraiment tout arrêté. Avant, j'adorais faire de la course à pied, j'adorais faire du vélo. Et j'ai vraiment tout arrêté. Parce que je me suis dit que je le faisais pour la moto. Et en fait, ça a été une grosse erreur. J'ai pris beaucoup de poids en très peu de temps. Et en fait, il n'y a rien à faire. Le corps humain, le cerveau a besoin d'avoir des challenges comme ça. Et c'est pour ça que maintenant, ça fait de nouveau quelques mois que je me remets comme il faut au sport, essayer d'avoir une discipline plus stricte, parce que pour le cerveau, c'est primordial.

  • Speaker #1

    Écoute, tu vois, mon challenge, c'était de créer ce podcast. Je te promets que c'est vrai. Ça a été vraiment mon challenge. J'avais besoin de me mettre un nouveau truc. Ça a été ce podcast. Donc, ça me permet déjà de te dire merci parce que tu es le premier invité aujourd'hui à avoir accepté de venir me parler de ta carrière.

  • Speaker #0

    Merci pour l'invitation.

  • Speaker #1

    Ça m'a fait plaisir.

  • Speaker #0

    C'est toujours un plaisir de répondre à des questions de qualité.

  • Speaker #1

    C'est cool. Merci. On peut te souhaiter quoi pour la suite du coup

  • Speaker #0

    Bonne merde.

  • Speaker #1

    Je te dis bonne merde alors et on se revoit quand tu veux dans un prochain épisode. Parfait.

  • Speaker #0

    Un grand merci.

  • Speaker #2

    Un grand merci à Xavier Siméon qui a mis énormément de bonne volonté pour qu'on puisse se voir et enregistrer ce podcast. Si vous avez aimé cet épisode, aidez-moi à vous en proposer d'autres. Abonnez-vous à la chaîne tout simplement. Il y a le pouce bleu évidemment. Et puis laissez-moi, ça c'est le plus important, laissez-moi une évaluation sur les plateformes de podcast et donnez-moi vos avis en commentaire. Ça m'aide beaucoup. Je vous attends aussi sur les réseaux sociaux et puis à très vite pour un prochain épisode de Pointe-Corde.

Chapters

  • Introduction et présentation de Xavier Siméon

    00:17

  • Les débuts de Xavier dans le monde de la moto

    00:36

  • Passage du karting à la moto et premières compétitions

    01:20

  • Les défis et ambitions en compétition

    02:49

  • Inspiration et modèles dans le monde de la moto

    03:46

  • Les débuts en championnat d'Europe Superstock

    05:07

  • Transition vers Moto2 et premiers succès

    07:27

  • Les défis en MotoGP et l'importance du matériel

    08:32

  • Réflexions sur la carrière et le passage à l'endurance

    10:36

  • Rôle de manager et coaching des jeunes pilotes

    45:32

  • Conclusion et perspectives d'avenir

    01:05:13

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