- Speaker #0
Vous vous entendez souvent parler de RSE, même si on ne sait pas toujours ce que c'est. Vous vous entendez dire aussi que la RSE c'est compliqué à mettre en place et que c'est coûteux, voire anxiogène pour une entreprise. Dans ce podcast, on va démystifier cette fameuse responsabilité sociétale des entreprises. On va aller à la rencontre des acteurs du changement inspirant. On va explorer des réussites concrètes, comme les échecs d'ailleurs, parce que c'est souvent dans l'échec qu'on apprend le plus. Le but ? Vous démontrer que la RSE est une vraie source d'opportunités passionnantes. On va donc vous parler de ces boîtes qui s'engagent, font bouger les choses, participent au changement en ayant un impact positif et qui le disent ou qui ont besoin qu'on le dise et qu'on le fasse savoir. Pourquoi c'est cool ? L'ARSE focus sur Solidarité Internationale, une association humanitaire qui a l'ARSE dans son ADN.
- Speaker #1
Bonjour à tous, aujourd'hui dans ce nouvel épisode de Pourquoi s'écoule la RSE, je reçois Kevin Goldberg, directeur général de Solidarité Internationale. Bonjour Kevin, merci de nous recevoir dans vos locaux à Clichy.
- Speaker #2
Bonjour.
- Speaker #1
Première question, est-ce que tu peux nous parler de la création de Solidarité Internationale et de l'évolution de sa mission depuis 1980 ?
- Speaker #2
Alors, Solidarité Internationale, c'est une ONG humanitaire qui a démarré son activité en 1980 en Afghanistan, au moment où la guerre... qui opposait les Afghans avec l'URSS, générait un grand nombre de victimes. Elle a commencé avec une échelle assez petite, mais déjà beaucoup de courage, avec quelques acteurs, principalement français, qui ont traversé la montagne entre le Pakistan et l'Afghanistan pour apporter une aide sous un format souvent de distribution de... soit de denrées, soit directement d'argent pour permettre aux Afghans de se nourrir. A l'époque, on était sur une organisation fondée sur des volontaires et les choses ont évidemment bien évolué depuis, puisque désormais nous sommes à peu près 3000 salariés et on a eu l'occasion d'intervenir dans plus d'une soixantaine de pays depuis la création de l'ONG. Nous, on intervient sur trois secteurs d'activité. La question de l'accès à l'eau, à l'hygiène et à l'assainissement. La question de l'accès à la sécurité alimentaire et ce qu'on appelle les moyens d'existence. Et puis les abris ou encore la capacité pour les personnes de se loger, d'avoir un endroit où ils peuvent tout simplement dormir.
- Speaker #1
Pour parler un peu de ton parcours, toi tu travailles pour des organismes humanitaires depuis un petit moment. D'où te vient cet engagement ? Pourquoi tu as voulu travailler dans ce milieu-là ?
- Speaker #2
Alors moi ça fait quelques années que je travaille dans le monde assez vaste de ce que j'appellerais l'intérêt général. J'ai commencé plutôt du côté des pouvoirs publics en travaillant auprès d'élus. Et puis assez vite je me suis tourné vers les structures du type. économie sociale et solidaire, les structures associatives, le pourquoi cet engagement. Je pense que c'est vraiment la façon dont je vois ma vie professionnelle, c'est-à-dire une capacité à la fois de faire ce qui relève d'un vrai travail et en même temps d'y mettre une véritable passion qui fait que j'adore ce que je fais et que j'y trouve tout à fait mon compte.
- Speaker #1
Comment vous abordez l'urgence humanitaire dans les zones de conflit et quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez sur le terrain ?
- Speaker #2
On estime qu'on a peu au prou 5 millions de personnes qui définissent. qui bénéficient de notre action chaque année. On a vraiment un focus, nous, sur quelques sujets et ensuite, on va aller chercher des partenaires pour faire le reste. Donc le focus, notamment, c'est la question de l'accès à l'eau. Quand on n'a pas de quoi boire, malheureusement, on est sur une urgence qui se compte en heures. Et puis, c'est aussi cette question de l'alimentation, d'arriver à faire en sorte que les gens ne meurent pas de faim, tout simplement. Au-delà de ces éléments très urgents, on essaie aussi de travailler un peu plus dans la durée. C'est-à-dire se dire que... Des gens qui, par exemple, ont dû fuir un conflit, on va essayer de faire en sorte qu'ils aient malgré tout la possibilité de revenir sur une vie qu'on qualifierait d'un peu plus classique, en développant, par exemple, un peu de maraîchage local, en retrouvant des capacités de développement économique, en ayant un endroit à habiter avec leur famille. Et donc, on va aussi avoir ce regard sur la durabilité de notre action.
- Speaker #1
En parlant de l'accès à l'eau, comment vous y parvenez dans des contextes de crise ?
- Speaker #2
C'est un droit fondamental, l'accès à l'eau. Il y a un objectif à 2030 qui... vise dans le cadre des objectifs de développement durable que tout le monde ait accès à l'eau potable de façon sûre et à proximité immédiate de son domicile. On en est très loin. Aujourd'hui, il y a 2,2 milliards de personnes qui n'ont pas accès à l'eau directement chez eux ou à proximité immédiate. Évidemment, dans les zones de crise, c'est encore bien pire puisqu'on parle de gens qui fuient, on parle de gens qui sont face à des zones de conflit. Et donc là, le premier sujet pour nous, c'est d'essayer de faire en sorte que les maladies hydriques ne se développent pas. Et l'une d'entre elles est bien connue, c'est le... choléra et malheureusement quand on n'est pas en capacité de fournir des logiques d'assainissement et d'accès à l'eau potable et ben de façon tout à fait normale, les gens vont aller chercher de l'eau là où il y en a, donc par exemple de l'eau stagnante, et c'est là que les risques d'épidémie deviennent absolument majeurs. La grande difficulté qu'on va avoir nous, c'est comment est-ce qu'on fait pour travailler dans ces zones où le conflit fait qu'il y a de la violence, et c'est là que rentre en jeu la question de l'acceptance de l'acteur humanitaire, en gros de faire en sorte que les parties au conflit, que ce soit l'armée régulière ou les groupes armés qui sévissent dans tel ou tel territoire, nous laissent travailler et ne nous prennent pas pour cible.
- Speaker #1
Comment on fait ça ? On doit dealer avec eux ? C'est des négociations ? Comment on fait pour avoir accès à ces zones-là ?
- Speaker #2
Alors déjà, on est protégé par le droit, parce qu'il y a quand même des règles quand on fait la guerre. Et l'une de ces règles, c'est, normalement, qu'on n'a pas le droit en tant que soldat de tuer des civils, on n'a pas non plus le droit de tuer des acteurs humanitaires. Évidemment, ça ne suffit pas. Et donc, ce que l'on fait, c'est qu'on a, en logique de feuille d'action, ce réflexe d'essayer d'aller parler à absolument tout le monde. Donc on va essayer de comprendre qui peut décider quoi dans ces différents groupes armés, et essayer de faire... comprendre nous l'importance qu'on a d'agir auprès de cette population. Et en fait souvent ça marche et c'est ça qui est assez intéressant c'est que parce qu'on est sur la réponse à des besoins absolument essentiels parce que souvent les soldats ils ont leur propre famille qui se trouve dans un camp déplacé pas loin, ils voient l'intérêt d'avoir une aide humanitaire qui malgré tout permet aux gens de tout simplement de survivre.
- Speaker #1
Alors au delà des conflits et des catastrophes naturelles, quelle stratégie vous mettez en place pour renforcer la résilience des communautés affectées ?
- Speaker #2
Alors déjà, catastrophes et conflits ont tendance à souvent se cumuler, malheureusement. Notamment dans un cadre qui est celui du changement climatique. Les pays dans lesquels on intervient, aujourd'hui il y en a 26, il y en a un grand nombre d'entre eux qui sont parmi les plus vulnérables sur la planète face aux effets du changement climatique. Si je prends l'exemple de l'Afghanistan, c'est un pays qui certes connaît une paix relative depuis maintenant trois ans, mais enfin il fait face à une crise humanitaire absolument majeure. Et c'est un des pays dans lesquels le changement climatique a le plus d'impact en termes de pluviométrie, capacité à avoir des récoltes qui produisent suffisamment de nourriture, etc. Donc nous, on va en fait cumuler les deux analyses et voir quel impact ça va avoir pour la population, essayer d'anticiper un petit peu les choses et de faire en sorte que, par exemple, quand on va aider une population à replanter un champ pour avoir de quoi se nourrir, on va aller chercher des graines, des semences qui sont adaptées à la nouvelle donne climatique de cette population. Ensuite, je disais, on essaie d'avoir une logique plutôt de long terme et donc on va aussi faire de la... préparation aux risques de catastrophe. Pour un exemple, on est dans une région dont on sait que le risque d'inondation est majeur. Plutôt que de se limiter à juste faire de l'apport en eau en réinstallant des tuyaux, une pompe etc. On va peut-être aussi travailler ce logique d'endiguement en travaillant sur la création de digues qui vont faire que si demain il y a une inondation, les maisons des habitants ne seront pas forcément impactées.
- Speaker #1
Par rapport aux épidémies, comment vous intervenez et combattez les épidémies dans les zones à risque ?
- Speaker #2
Alors nous on n'est pas médecin, on est une ONG qui a fait le choix de ne pas être une ONG de santé directement, c'est-à-dire en gros on ne soigne pas nous-mêmes. Par contre, on travaille énormément sur la réduction du risque épidémique. Donc par exemple, quand on veut combattre les maladies hydriques, le premier allié s'appelle le savon. D'avoir des gens qui vont avoir accès à de l'eau et à du savon pour se nettoyer les mains, c'est déjà un moyen de faire reculer très concrètement des maladies aussi terribles que le choléra ou Ebola. Ensuite, quand on est dans un endroit où il y a une épidémie qui est identifiée, on peut aider les acteurs de santé. à avoir eux-mêmes accès à l'eau. On va aussi traiter toute la partie déchets, potentiellement. Et puis on va faire différentes interventions, par exemple en utilisant du chlore. C'est ce qu'on a fait notamment à Haïti. Il y avait une épidémie terrible de choléra et on a été un des acteurs majeurs de cette réponse qui ont permis au final de faire qu'à un moment le choléra a failli disparaître d'Haïti. On n'a pas tout à fait réussi à le faire disparaître, mais en tout cas on est très loin de l'impact qu'il avait il y a quelques années aujourd'hui. Pour vous donner un exemple tout à fait actuel, aujourd'hui et depuis quelques jours, on parle d'une épidémie potentielle de choléra à Mayotte. département français, des départements dans lesquels on rencontre des difficultés en termes de situation de non accès à l'hygiène et de difficultés d'accès à l'eau qui sont assez proches de ce qu'on peut voir dans d'autres territoires dans lesquels on intervient. Et donc à Mayotte, puisqu'on est aussi présent en France, on a des équipes qui aujourd'hui font tout leur possible pour éviter que cette épidémie se propage.
- Speaker #1
Vous êtes en relation avec l'Etat pour leur donner des conseils sur ces sujets là ?
- Speaker #2
On est en relation avec notamment les agences techniques. On a une écoute qui est je pense assez favorable. On a globalement un appui qui est aussi d'ailleurs financier, puisqu'ils peuvent venir en soutien au fait qu'on développe des activités de lutte contre les épidémies et d'accès à l'eau. Le problème, c'est une question d'échelle et c'est une question de réactivité. C'est-à-dire qu'en gros, il y a beaucoup de choses sur lesquelles on n'est pas sous le rythme qu'il vaudrait face à une situation d'urgence.
- Speaker #1
Comment vous assurez que vos interventions répondent aux besoins spécifiques des communautés que vous aidez ?
- Speaker #2
Alors évidemment, quand on intervient auprès de 5 millions de personnes autour de la planète dans 26 pays, il faut tout de suite se sortir de l'idée que ça va faire... la même chose au Venezuela, en Ukraine, à Gaza ou au Myanmar. Un des éléments clés, c'est éviter la surstandardisation. Un peu de standardisation, c'est pas mal. Ça permet de potentiellement réduire un peu les coûts, de faire qu'on ait des méthodes de travail, des processus qu'on ne réinvente pas la roue à chaque fois. Mais un des points clés, c'est quand même d'arriver à prendre en compte les spécificités des populations auprès desquelles on travaille. Une fois qu'on a dit ça, ça suppose quoi ? Ça suppose de vraiment avoir un lien très étroit avec les gens pour lesquels on bosse. Et donc, dès qu'on lance une nouvelle opération, on va faire des diagnostics, des explorations. On va essayer de comprendre la situation des gens et on va leur demander Est-ce que vous voulez qu'un acteur comme Solidarité Internationale intervienne à vos côtés ? Et s'ils disent non, on n'y va pas. S'ils disent non, de toute façon, on ne va pas pouvoir travailler dans des conditions de sécurité suffisantes. Ça n'arrive pas si souvent parce qu'en fait, on vient quand même sur un appui à des besoins absolument essentiels. Mais aussi, on s'appuie... évidemment beaucoup sur nos équipes qui sont à 90% des salariés nationaux issus des pays d'intervention dans lesquels on travaille. Donc souvent, on va avoir des gens qui sont même directement issus des communautés auprès desquelles on bosse, qui font partie de nos équipes. Et ça, ça va être vraiment très important pour faire le pont avec les gens et comprendre leurs besoins.
- Speaker #1
Est-ce que tu as peut-être des exemples de cas concrets où vous avez dû vous adapter à une communauté ?
- Speaker #2
Par exemple, on travaille beaucoup en République démocratique du Congo. près de Goma, dans laquelle malheureusement il y a une crise humanitaire qui dure, parce qu'on y est depuis l'année 2000, et que malheureusement on n'a jamais pu arrêter nos interventions. Et là-bas, on s'est rendu compte que les populations, malheureusement, sont amenées à faire face à des épisodes de conflits à l'intensité variable dans l'année, et que ce n'était pas si simple pour eux d'être dans une logique où les gens allaient rester tout le temps au même endroit, venir récupérer de l'aide, et l'utiliser par exemple dans un format de... carte bancaire ou via de la mobile money etc. Ce qu'on essaie de faire le plus en plus pour essayer de faire que notre intervention elle appuie l'économie locale. Mais c'était compliqué d'avoir des marchands qui jouaient le jeu et donc il fallait qu'on adapte et la capacité des marchands et la capacité des populations. Donc ce qu'on a fait c'est qu'on a créé un peu un marché local où celles et ceux de la zone qu'on visait qui voulaient aller chercher de quoi manger pour leur famille pouvaient acheter avec des coûts. coupons qu'on leur a donc remis, coupons électroniques, de quoi venir nourrir leur foyer pendant un mois, et puis revenir potentiellement un mois plus tard si leurs besoins étaient toujours présents. Et on n'aurait pas fait ça comme ça dans d'autres endroits. Il y a d'autres endroits où, au contraire, on est beaucoup plus sûr de la distribution alimentaire directe en biens alimentaires parce qu'on sait que le marché local ne fonctionne pas. Il y a d'autres endroits où on va travailler plutôt directement avec les marchands déjà installés dans telle ou telle zone et leur dire, les gars, on vous donne tel et tel coupon, et en échange, vous donner de quoi se nourrir à telle et telle population. Donc vraiment une adaptation de notre logique d'intervention à chaque pays, chaque spécificité.
- Speaker #1
Quel rôle les partenariats jouent-ils dans l'extension de votre impact ? Est-ce que vous collaborez avec d'autres organisations et comment ?
- Speaker #2
Alors les partenariats, c'est notre quotidien. Je vais citer trois types de partenaires différents. Le premier, ce sera les autres ONG. Ensuite, on a un deuxième type de partenaire, c'est nos financeurs. Un gros bloc de ces financements vient des pouvoirs publics. Aujourd'hui, si on regarde sur l'ensemble de l'aide humanitaire au niveau mondial, On est entre 40 et 50 milliards de dollars d'une année à l'autre, ce qui est à la fois beaucoup et en même temps très peu pour répondre aux 330 millions de personnes qui ont besoin d'aide. Vous pouvez faire la division, vous verrez que ça laisse pas grand chose. Ensuite, il y a les acteurs privés. Et les acteurs privés du monde de l'entreprise, c'est des acteurs dont on a aussi besoin. Le mécénat d'entreprise est un sujet qu'on essaie de développer. On a les acteurs privés qui mettent à disposition des salariés, qui viennent travailler chez nous, surtout au siège. On a les acteurs privés qui viennent apporter leur expertise spécifique, qui travaillent beaucoup sur l'eau. Un petit pic. On a beaucoup de liens avec la fondation Veolia, qui va essayer d'aller chercher dans le groupe Veolia, des acteurs qui pourraient apporter une expertise technique sur tel ou tel point de développement d'un réseau d'infrastructures, etc.
- Speaker #1
Comment les auditeurs peuvent-ils soutenir votre travail et contribuer à aider les populations en danger ?
- Speaker #2
On est une organisation associative et donc on a besoin de soutien pour réussir à faire notre travail. Ce soutien peut prendre plein de formes. La première, c'est tout simplement de nous... donner un petit peu d'argent. Ensuite, on a aussi des gens qui veulent venir en volontariat, en bénévolat avec nous. Aujourd'hui, on n'a plus de bénévoles sur notre terrain. Par contre, on a des bénévoles en France. On intervient dans les écoles, dans les festivals, on fait des événements publics. Et donc pour ça, on a besoin de gens qui s'engagent et qui viennent rejoindre nos délégations régionales dans lesquelles on accueille ces différents bénévoles.
- Speaker #1
Quel est l'impact qui t'a peut-être toi le plus marqué, que vous avez réalisé récemment ? Et peut-être un message d'espoir que tu souhaites partager ?
- Speaker #2
Il y a une guerre au Soudan qui a redémarré depuis le 15 avril 2023. Cette guerre, elle est terrible, on n'en parle pas beaucoup, mais elle a déjà généré plus de 9 millions de déplacés. Et elle était tellement violente qu'à un moment, il a fallu qu'on évacue. Et donc, on a évacué du Darfour. Et bien, à peine un mois et demi plus tard, on a réussi à être la première ONG internationale à re-rentrer au Darfour et à se générer ce qu'on appelle cet accès humanitaire, donc cette acceptance par les parties prenantes au conflit du fait que, oui, il fallait nous laisser passer. Donc, tous les jours, on a des équipes qui passent plein de checkpoints. avec des gens qui sont armés jusqu'aux dents et qui les laissent bosser parce qu'ils ont compris pourquoi est-ce qu'on venait. Et tous les jours, on vient en aide à des milliers de Soudanais. Et ça, j'en suis très fier. Autre succès récent, on n'était pas à Gaza. Bosser à Gaza, c'est très dur. On est sur un niveau de sécurité qui est très délicat, puisque concrètement, on le voit bien, il y a plus de 200 acteurs humanitaires qui sont déjà morts à Gaza. Donc, travailler dans cette zone, avoir une équipe sur place, c'est du stress, mais en même temps, c'est une absolue nécessité. Et donc, je suis également fier de voir que depuis deux mois et demi. On a développé des activités à Gaza, qu'on est en train de monter en puissance pour venir en aide aux Gazaouis, qui manquent de tout et qui ont absolument besoin de cette aide humanitaire.
- Speaker #1
Toi, à titre personnel, c'est quoi ton impact aujourd'hui et celui que tu aimerais avoir dans cinq ou dix ans ?
- Speaker #2
Alors ça, c'est une question qu'évidemment, je suis obligé de me poser tous les jours et qui m'amène à parfois me dire que personnellement, on peut toujours faire mieux. J'essaie d'avoir un impact en portant cette voie de la vie. de l'ONG, mais aussi du secteur, en essayant d'être un des porte-parole du fait que l'Europe qui sort soi n'est pas du tout une solution, que les défis qu'on affronte, c'est des défis qui sont très transversaux et internationaux, et que regarder que le petit bout de la lorgnette ne nous permet pas de préparer l'avenir, qu'il faut aussi prendre en compte ce qui se passe à l'au bout de la planète.
- Speaker #1
C'est la question qui donne son nom au podcast. Alors, vous n'êtes pas une entreprise, évidemment, mais je te la pose quand même. Kevin, pourquoi c'est cool, la RSE ?
- Speaker #2
C'est cool parce que ça permet d'avoir les deux pieds dans la réalité tout en regardant demain. C'est cool parce que la RSE, ça veut dire prendre en compte les parties prenantes et qu'une entreprise ou une organisation, elle n'existe pas en vase clos. Elle est obligée de se poser la question de ses impacts, qu'ils soient effectivement sociaux ou environnementaux. Alors, la RSE, qu'on appellerait RSO comme organisation dans le monde associatif, on n'utilise pas toujours le terme, mais on se l'applique puisqu'on pense à des questions de politique sociale, on pense à des logiques de verdissement de l'aide humanitaire. Mais c'est aussi et surtout un aspect très important de toute nos discussions avec le monde du privé, des entreprises, qui regardent de plus en plus ce qu'on fait, se posent des questions sur la façon dont ils peuvent nous aider. Et ça, ça nous aide forcément beaucoup, puisque à un moment, se dire que c'est aussi la responsabilité des entreprises que de prendre en compte ce qui se passe autour de la planète, ça veut dire demain plus de collaboration, plus de soutien et puis probablement plus d'aide.
- Speaker #1
Merci beaucoup, Kevin, pour cet échange passionnant.
- Speaker #2
Merci à toi pour cette interview.
- Speaker #1
À bientôt.
- Speaker #2
À bientôt.
- Speaker #0
Voilà, c'est la fin de cet épisode. Vous connaissez maintenant le travail et l'impact de l'ONG Solidarité Internationale. On se retrouve très vite pour de nouveaux exemples inspirants et impactants.