- Speaker #0
Bienvenue sur Préambule, le podcast des ambulanciers et de la santé. Tout d'abord, je me permets de vous adresser mes voeux pour cette nouvelle année 2025. Je vous souhaite à tous de continuer à soigner avec autant de passion et de bienveillance. Pour débuter cette nouvelle année, je vous propose un entretien avec un ambulancier hospitalier du CHU de Clermont-Ferrand. Nous n'avions pas encore abordé cette branche de notre profession et c'est maintenant chose faite avec cet épisode 11. Allez, c'est parti !
- Speaker #1
Préambule, le podcast des ambulanciers et de la santé.
- Speaker #0
Bonjour Azim.
- Speaker #1
Bonjour Jean-Paul.
- Speaker #0
Azim, tu es ambulancier au CHU de Clermont-Ferrand. Tout à fait. Même si, on ne va pas se mentir, avec un prénom comme le tien, tu as plus un prénom à faire des croisades.
- Speaker #1
Des merguez sur un stand, c'est ça que tu veux dire ?
- Speaker #0
Voilà. Des croisades en armure, je te vois bien sur un cheval en train de galoper dans des prés verdoyants.
- Speaker #1
C'est ce que je faisais avant en fait.
- Speaker #0
Voilà, donc tu t'es reconverti en ambulancier Azim. Merci d'avoir accepté mon invitation pour un peu parler de ta profession Azim. Un podcast qui va permettre de comprendre à tous que le métier d'ambulancier, c'est un métier où il y a plusieurs facettes. On a... On a écouté Marine dans l'épisode précédent qui nous parlait des ambulanciers privés. Là, on va parler des ambulanciers dans le secteur public qui sont rattachés à un CHU. Déjà, Azim, est-ce que tu peux te présenter en quelques mots, expliquer ton parcours qui t'a emmené jusqu'au CHU ?
- Speaker #1
Ok. Je me présente, je m'appelle Azim, j'ai 33 ans. Pour ceux qui me connaissent, je ne sais pas si je fais au moment de mon âge ou pas, mais on m'a toujours dit que je faisais très jeune.
- Speaker #0
C'est les croisades.
- Speaker #1
C'est les croisades, ça entretient. Du coup mon parcours il est un peu... au dessus il est pas extraordinaire moi j'ai commencé par un bac pro en carrosserie donc tu vois vraiment rien à voir j'ai jamais voulu continuer là dedans donc je me cherchais un petit peu j'essayais de faire des trucs de l'intérim tout ça et en fait j'avais une pote à l'époque qui me disait ouais moi je veux faire médecine et tout ça et je lui dis ouais moi j'ai pas forcément les compétences et j'avais pas l'envie d'aller en médecine parce que pour moi c'était trop haut tu vois comme objectif. Ouais trop d'études ouais c'est ça Et en fait, je me suis renseigné un petit peu sur les métiers qui pourraient un peu s'en rapprocher. Je suis quelqu'un qui aime beaucoup bouger, etc. Finalement, le métier d'ambulancier, c'est ce qui rattache un peu le côté médecine qui me suffisait à l'époque, que je pensais qui était pas mal pour moi, et le fait de pouvoir aussi tout le temps être dehors, bouger, voir des gens, etc.
- Speaker #0
Mais tu sentais déjà que tu avais une fibre un peu pour le contact humain, etc.
- Speaker #1
Moi, je l'ai toujours eu de mon caractère, tout ça. Et c'est pour ça que je m'étais orienté plus sur un domaine, on va dire, médico-social, plus qu'une filière, on va dire, de métier de manuel.
- Speaker #0
D'accord. Tu vois ? Et donc, c'est ton ami qui t'a, entre guillemets, mis la puce à l'oreille et donné l'envie de rentrer dans cette...
- Speaker #1
Il m'a juste suggéré, et moi, après, je suis allé un peu à la pêche aux infos. À l'époque, tu regardais des vidéos sur YouTube, tu disais, OK, ça peut être pas mal, c'est intéressant. Je me suis fait financer ma formation.
- Speaker #0
Et t'as fait un stage du coup, découverte ?
- Speaker #1
Bah t'es obligé, au fait, au début là,
- Speaker #0
pour pouvoir... T'avais fait où toi à cette époque ?
- Speaker #1
J'avais fait chez Odom, Ambulance des Dômes.
- Speaker #0
D'accord, ok. Et donc ça t'avait conforté dans le...
- Speaker #1
Clairement, surtout là-bas en fait. Dans la profession. Je suis tombé dans une petite structure où c'était très familial, je crois qu'ils n'ont que deux embuts de vaisselle.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Et c'était deux semaines je crois. Je crois. Et j'ai trop kiffé, vraiment. L'ambiance, le taf et tout, les collègues étaient super top.
- Speaker #0
T'as enchaîné dans la foulée l'IFA du coup ?
- Speaker #1
Bah direct ça. J'ai passé le concours, je l'ai eu, j'ai attaqué l'école. Il y avait un concours avant.
- Speaker #0
Mais tu l'as passé en quelle année ? Tu as quel âge mon homme ?
- Speaker #1
Bah je l'ai passé en 2015.
- Speaker #0
Mais il y avait un concours genre écrit, oral ?
- Speaker #1
ouais ouais bah tu as un oral et un...
- Speaker #0
ah oui si maintenant que tu le dis effectivement je crois pour ceux qui n'est pas du sanitaire et social c'est ça ?
- Speaker #1
exactement ouais si tu étais dans dans le cursus on va dire qui s'en revêchait bah t'avais pas vraiment besoin bon c'était pas très dur même l'écrit tout c'était pas très dur c'était des coloriages tu me dis exactement et mettre des cubes dans les rondes t'as pas dépassé les bords et donc t'as été accepté exactement bah je t'ai promis cet
- Speaker #0
homme a des compétences prenons-le c'est vrai et encore t'as pas tout vu Donc du coup, six mois de formation, la formation, comment elle se passe pour toi ? Justement, qui ne venait pas du secteur, tu l'as trouvé comment ?
- Speaker #1
Franchement, moi, j'ai trop, trop aimé. Parce que c'est vraiment ce que j'attendais, tu vois, du médico-social. Même en stage. Moi, tous mes stages sont très bien passés. J'ai adoré aller en stage.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
J'ai fait mon stage, j'étais à l'arrière en euro, à Yawel-Montpierre.
- Speaker #0
Ouais. Au premier, c'est ça ?
- Speaker #1
Ouais, tout à fait au premier. Je me souviendrai toujours de ma tutrice, là.
- Speaker #0
Ouais.
- Speaker #1
Elle s'appelait Pascale. C'est une femme avec des cheveux courts, rouges. Je me souviendrai toute ma vie. Parce qu'elle nous écoute. Ouais. paix à ton âme. Ah, zut. Non, je crois pas. Et genre, tu vois, il suffit que tu tombes avec des bonnes personnes qui te montrent vraiment la bonne facette du métier parce qu'il y a toujours des mauvaises facettes du métier et qui te donnent envie vraiment de kiffer ce métier. Et bien en fait, c'est tout bénef.
- Speaker #0
Moi, je sais que j'avais certains maîtres de stage qui ont su me valoriser. Tu sais, quand t'arrives dans la profession, t'arrives un peu sur la pointe des pieds, tu sais pas vraiment trop si tu fais le bon choix, si t'es vraiment à ta place. Même si toi, tu te sens à ta place, mais est-ce que ton environnement, entre guillemets, le valide ? Il y a certains maîtres de stage, effectivement, qui m'avaient valorisé, qui m'avaient dit qu'effectivement, j'étais vraiment fait pour ça. C'est différent quand ça sort de la bouche de ta mère et quand ça sort de la bouche de ton professionnel.
- Speaker #1
Ça, c'est quelqu'un qui est extérieur dans ton âge et donc tu as plus de valeur, entre guillemets.
- Speaker #0
C'est clair. Et donc, du coup, stage Réa. Stage dans quel SAMU après toi ?
- Speaker #1
Après, je suis le SAMU à Thiers.
- Speaker #0
À Thiers ?
- Speaker #1
Ouais, du coup, Thiers, ils font un mix. Ouais, ouais, ouais. Ça m'est eu urgence. Ouais, c'est ça.
- Speaker #0
Je connais.
- Speaker #1
Bah, ça m'a plu, mais je crois que je suis sorti une seule fois, vraiment. Ah oui ? Après le reste, j'ai fait le... Non, il n'a pas été le même. Ouais.
- Speaker #0
Plus chargé. Donc, du coup, tu as fait office d'aide-soignant, donc aux UIS.
- Speaker #1
Exactement. Mais j'ai été occupé aussi, hein. Ouais,
- Speaker #0
ouais,
- Speaker #1
bien sûr.
- Speaker #0
D'accord. Et tu l'as trouvé difficile, cette formation, dans sa globalité ?
- Speaker #1
Non, en vrai, non. Non, non, non.
- Speaker #0
Ok, d'accord.
- Speaker #1
Pour moi, personnellement, peut-être pour d'autres personnes, c'est bien plus difficile.
- Speaker #0
Ouais.
- Speaker #1
Après, moi, je... ça faisait pas si longtemps que je sortais d'école donc j'étais encore en campagne le cerveau est encore prêt mais je pense que les mecs qui ont un peu de bagage de vie des personnes peut-être après 40 ans
- Speaker #0
50 ans qui font une reconversion qui se remettent sur les bancs de l'école c'est un peu plus Ausha parce que franchement c'est très dur je suis allé à l'IFA j'étais plus jeune que ça mais ça faisait un petit moment que j'avais quitté les bancs de l'école et effectivement... Même sans parler de faire fonctionner son cerveau. Juste rester assis pendant 8 heures par jour, déjà, c'est compliqué. Mais effectivement, il faut dépoussière un peu toutes les neurones et avancer parce qu'il y a certains modules qui sont quand même assez costauds. Du coup, tu traverses ces 6 mois de formation sans grandes difficultés, qui valident tes choix. Avec Marie-Paul. Marie-Paul, si tu nous écoutes. Peut-être un jour je l'inviterai dans un podcast. Marie-Paul un peu... Ben non, mais je veux dire, si elle est... Elle ne parlait pas de... Il mange à 17h, on enregistrera le 14. Non, mais si elle intéressait, j'aimerais bien. Marie-Paul était un peu, pour ceux qui ne la connaissent pas, qui était la formatrice référente de l'IFAC à Montferrand, qui était un peu la maman de, j'ai envie de dire...
- Speaker #1
De tout le monde en fait.
- Speaker #0
Ouais, de beaucoup d'élèves. Elle apprenait beaucoup d'élèves, et moi le premier. Elle a poussé, boosté beaucoup de personnes pour entrer dans cette profession. Je dirais qu'elle a fait du bien globalement à cette profession. Il y a tous les élèves qui sont passés par l'IFA de Clermont-Ferrand. Donc toi, tu sors de l'IFA de Clermont-Ferrand avec ce diplôme en poche. Qu'est-ce qui t'attire pour travailler au CHU ? Une opportunité quelconque ? En fait, tu sais que tu veux bosser là-bas.
- Speaker #1
Au début, on n'avait personne du CHU qui était venu nous présenter vraiment le métier de transport sanitaire. Juste Marie-Paul nous en avait parlé vite fait avec un diapo disant ok il y a le SAMU, il y a les transports sanitaires et basta tu vois. Genre limite il suffisait qu'à ce moment là t'écoutais pas, bah en fait...
- Speaker #0
Ouais ça passait à l'as.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Ouais.
- Speaker #1
Et donc moi j'étais un peu comme tout le monde, je me suis dit bon bah moi je vais choper une boîte sur Clermont ou aux alentours et je vais aller là-bas. Et en fait finalement à ce moment là CHU avait besoin de monde, donc ils ont proposé à certains d'entre nous... Je crois qu'on était quatre participants pour pouvoir postuler.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Et finalement, on n'était que deux à être pris, donc Jonathan et moi. Et du coup, on a dû finir la formation le 22 décembre 2015. Et le 28, j'attaquais directement au CHU.
- Speaker #0
Ah oui, ok, donc c'était super.
- Speaker #1
La opportunité, elle arrivait comme ça. Marie-Paul me dit, ouais, il y a des places au CHU. Postule, fais une lettre et tout. Ça devrait le faire. Je dis pas ok...
- Speaker #0
Mais tu l'avais envisagé toi le CHU ? Ou tu t'es dit why not ?
- Speaker #1
Franchement même pas, même pas. Parce que pour moi c'était vraiment un truc à part où je me suis dit bah... J'sais pas, vraiment. Tu sais genre... Vu que personne nous avait vraiment vendu le truc,
- Speaker #0
Ouais ouais.
- Speaker #1
Pour moi c'était beaucoup trop loin, j'sais pas.
- Speaker #0
D'accord. Et donc du coup, là, ça fait combien d'années que tu es au CHU maintenant ?
- Speaker #1
Et bien du coup, là, on enregistre, on est le 12. Et bien, j'ai dit quoi, le 28, tu fais le calcul. Dans 16 jours, ça fera 9 ans que je suis au CHU.
- Speaker #0
9 ans ?
- Speaker #1
Mais c'est abusé, le nombre de jours. C'est pas trop vite. C'est beaucoup déjà. C'est beaucoup.
- Speaker #0
C'est important que je crois que l'espérance de vie d'un ambulancier dans la profession,
- Speaker #1
j'ai vu un chute d'un jour.
- Speaker #0
Ah ouais, bah tu vois, moi je le pensais beaucoup plus faible. Non, je crois que c'est 7, on se sent pas.
- Speaker #1
Ouais, non, mais c'est même moins.
- Speaker #0
Ouais, c'est possible. Et du coup, bah voilà, t'as 9 ans, t'as 9 ans d'expérience, pardon. Tu peux nous présenter du coup le service des transports sanitaires du CHU, son fonctionnement, combien de personnes travaillent pour quelqu'un qui n'a jamais mis les pieds ? Ok,
- Speaker #1
et ben, je vais faire simple. Donc nous, on se trouve, notre base, elle est à Gabriel-Mompier. En fait, on fait tous les transports, je ne sais pas si on dit inter-hospitaliers ou intra-hospitaliers, je ne sais pas trop. Intra-hospitaliers.
- Speaker #0
J'aurais dit intra, peut-être.
- Speaker #1
Intra. En fait, on se trouve de tous les patients qui se trouvent dans les sites de Gabriel-Mompier, Estin, Louise-Michel, la psychiatrie qui se trouve derrière le CHU. On va à la dialyse qui est en face du CHU. On va aux urgences et on va à Jean Perrin. Moi, à l'époque, quand j'ai commencé, on allait encore à Rion. Je faisais du PSR aussi un petit peu. J'ai dû faire une fois la Châteaunurée. Mais je ne sais pas, c'est la politique qui fait qu'on se concentre plus maintenant sur les trucs que je t'ai cités au début.
- Speaker #0
Donc tous les sites que tu présentes, pour ceux qui ne connaissent pas Clermont-Ferrand, sont distants de plusieurs kilomètres. C'est pas tout basé à Clermont-Ferrand, mais sont distants de plusieurs kilomètres. Dès qu'un patient doit se rendre d'un établissement à un autre, forcément il faut des ambulanciers.
- Speaker #1
Exactement. Et du coup, on est en tout, avec les VSL, les ambulanciers et la régule, on a à peu près une trentaine.
- Speaker #0
D'accord. Ça c'est un chiffre stable et constant ou il a augmenté ces dernières années ?
- Speaker #1
Non. Au contraire, il est plutôt stable. Il y a eu une période où c'était un peu moins parce que beaucoup de gens sont partis à la retraite, mais il y a eu un peu de mal à recruter, donc il y a eu des périodes où c'était un peu compliqué pour nous. C'était un peu en flux tendu. On va dire que ça va un peu mieux maintenant. Là, il y a beaucoup de 109 qui est arrivé. Ça fait du bien. C'est très plaisant.
- Speaker #0
Donc là, tu dirais beaucoup plus d'ambulances en termes de véhicules que de VSL ?
- Speaker #1
Du coup, il n'y a que 3 VSL qui tournent sur la journée.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Et sur une journée classique, il y a 7 ambulances qui tournent de 6h du matin jusqu'à 20h le soir.
- Speaker #0
Ok, très bien. La régulation, comment elle fonctionne au CHU ? Il y a plusieurs régulateurs, ou c'est un régulateur qui fait fonctionner tous les sites, enfin tous les transports intracites, on va dire ?
- Speaker #1
Il y a deux régulateurs. Pour faire simple, il y a un régulateur le matin, un régulateur le soir. On a toujours quelqu'un derrière le bureau de 7h du matin jusqu'à 19h. Et en fait, les services, avant que ça se passe comme maintenant, ils recevaient des faxes, et les courses, ils nous les donnaient sur un bout de papier.
- Speaker #0
Ah oui, ok. Donc toi, tu as connu ça ?
- Speaker #1
J'ai connu ça. Donc, ils t'appelaient, on était posté à un endroit, on avait un téléphone fixe. En fait, c'était chacun son tour. On recevait une course. Oui, vous partez d'ici, vous prenez telle personne et vous allez l'amener là-bas.
- Speaker #0
Ah ok.
- Speaker #1
Quand on était à côté de la régule, ils venaient, ils nous donnaient un papier avec les infos de la personne, le pédigré, monsieur, madame, un tel, qui part d'un tel service pour un autre pour telle heure.
- Speaker #0
Ok. Donc c'est quand même assez récent, les PDA, tout le système, on va dire, entre guillemets, électronique.
- Speaker #1
Informatique.
- Speaker #0
En fait,
- Speaker #1
c'est très récent, mais en fait, ça fait longtemps qu'on l'avait déjà dans nos placards. Mais je ne sais pas pourquoi ils ont entendu un peu la fin pour pouvoir nous le présenter.
- Speaker #0
Et du coup, donc c'est que des transports programmés, on est bien d'accord. Il n'y a pas d'urgence entre les sites, de transport urgent, je veux dire, entre les sites.
- Speaker #1
Moi, je suis déjà arrivé. C'est déjà arrivé. Enfin, qu'est-ce que tu appelles un transport urgent ?
- Speaker #0
C'est-à-dire... Ouais, par exemple, je te dis une bêtise, un patient qui est tombé à l'hôpital Estin de son lit, il faut lui faire un bilan aux urgences Gabriel-Montpierre. Ils font pas appel aux ambulanciers du SACHU. Je me demande pas si c'est déjà arrivé.
- Speaker #1
C'est déjà arrivé où des personnes, par exemple, du personnel, c'est plus du personnel, en fait, du personnel d'Estin, qui se font mal, en fait, d'envoyer le... le SMUR pour, on va dire, entre guillemets, la bobologie, même si des fois ça peut être grave, ça fait déjà rêver que nous on intervienne en fait.
- Speaker #0
Ah ok, d'accord.
- Speaker #1
Par contre on n'a pas forcément de bilan à faire parce que tout a été transmis aux urgences en fin de monde. Nous on fait que la réception de... De personne, quoi.
- Speaker #0
Et au cours de la journée, tu es amené à changer ? Tu passes du vaisselle à l'ambulance, si nécessaire ? Ou tu es toujours attitré ?
- Speaker #1
C'est très rare. On va dire que les vaisselles sont attitrées,
- Speaker #0
ils ne bougent pas.
- Speaker #1
Le vaisselle, le plus tôt, commence à 7h30, et le dernier finit à 16h. 17h, pardon. Et des fois, ça peut arriver qu'ils nous dédoublent, parce qu'il reste encore des vaisselles dehors. Donc quand on est en binôme avec notre ambulancier, il y a besoin de faire du vaisselle. Là, on peut prendre un vaisselle, mais ce n'est pas récurrent.
- Speaker #0
Et tu sais à peu près combien de transports journaliers vous faites ?
- Speaker #1
C'est très aléatoire par période. Après, tu ne peux jamais deviner, mais moi, je pense qu'on tourne entre 50, ça peut même aller jusqu'à 100 par jour, transport.
- Speaker #0
Ah oui, d'accord, ok.
- Speaker #1
On ne dirait pas comme ça, mais...
- Speaker #0
Oui, on ne dirait pas comme ça.
- Speaker #1
Non, mais c'est vrai. C'est très mal.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
je te donne. Quand tu fais les calculs, une moyenne.
- Speaker #0
Oui, dis-moi. Non,
- Speaker #1
dis-moi.
- Speaker #0
Non, mais ce qu'il faut savoir pour ceux qui ne se rendent pas compte de la distance entre les sites, ça explique aussi peut-être le nombre assez élevé. C'est qu'il y a GM et Jean Perrin, par exemple, qui sont à 50 mètres l'un de l'autre. Voilà, donc c'est aussi pour ça. Peut-être, je ne sais pas, je n'ai pas de chiffre d'autres CH.
- Speaker #1
Je ne sais pas.
- Speaker #0
Donc tu dis que c'est des journées assez costaudes.
- Speaker #1
Ça peut l'être, c'est très variable. Des fois tu peux en avoir une trentaine dans la journée pour tout l'équipage, on va dire que c'est le minimum. Mais vu qu'il y a 7 véhicules qui tournent par jour, tu fais le train divisé par 7, ça ne te fait pas beaucoup. Mais quand tu montes jusqu'à 100, ça te fait presque... Je te compte, j'avais celle dedans. Il y a à peu près une dizaine de patients par équipage.
- Speaker #0
Et pour celui qui n'a jamais bossé au CHU, explique-nous comment se passent les prises en charge. Où tu vas chercher ton patient ? Où tu te gares au CHU ? Est-ce que vous avez un espace dédié pour vous ?
- Speaker #1
Pour l'instant, on a toujours un espace dédié pour nous. C'est-à-dire que nous, quand on va chercher une personne, par exemple, qui part de Gabriel-Montpierre pour aller à Estin. Donc nous, on a notre véhicule, on est dans notre base, on descend jusqu'au brancardage. Donc on a un sens de brancardage, où là, les brancardiers au préalable... nous amène le patient, déjà conditionné. Donc nous, on prend en fait l'info du patient, savoir si c'est bien lui, et l'identito vigilante, comme on dit.
- Speaker #0
C'est un AVC là, non ?
- Speaker #1
C'était pas loin.
- Speaker #0
La bouche tordue ?
- Speaker #1
Non. Du coup, on vérifie les infos, tout ça. On prend en charge notre patient dans notre ambulance, on part directement à Estin. Et là, Estin, pareil, c'est le même système, c'est-à-dire qu'il y a des banquiers dits qui prennent en charge notre patient, et après qu'ils l'amènent dans le service. Ok. Ça, ça marche. Les banquiers d'aile, ça marche que à GM et Estin. Les autres services, par exemple, quand on part aller à Dialyse, on récupère notre patient. C'est nous qui l'installons dans la Dialyse. On fait comme ce que fait un ambulancier traditionnel, finalement. Tu vois, jusqu'au bout de la prise en charge. On n'a juste pas les papiers à faire. Ça, c'est pratique. On n'a pas de... Bon transport,
- Speaker #0
etc.
- Speaker #1
Tout est fait en interne. Donc déjà le côté paperasse, nous on l'a pas. C'est un gros avantage.
- Speaker #0
Et du coup vous, vous avez travail de jour, de nuit, le week-end ou pas ?
- Speaker #1
Nous on a que de jour. C'est à dire que le premier horaire de l'équipe 1 ça commence à 6h et ça finit à
- Speaker #0
13h30.
- Speaker #1
Après on a un horaire qui fait 8h-16h, comme la poste.
- Speaker #0
Ok, ouais.
- Speaker #1
en plein milieu de la journée et on a un autre poste l'après-midi soir qui fait midi trans 20h qui couvre une amplitude de 6h du matin jusqu'à 20h le soir et moi depuis que je suis à l'hôpital j'ai jamais connu les nuits les nuits ont été cédées aux privés donc c'est les ambiances privées qui font les astreintes de nuit question de politique,
- Speaker #0
question de budget donc après donc il y a quand même une certaine un certain confort, j'ai envie de dire, de travail, ne serait-ce que par les horaires, puisque ça reste des horaires, on va dire, assez fixes et normales. Il n'y a pas de gros dépassements d'amplitude. Si jamais un ADE veut postuler au CHU, d'ailleurs, on s'est croisé dans une formation récemment. Parce que tu sais qu'il y en a un qui a envie de postuler là-bas ?
- Speaker #1
Pas, qui c'est ?
- Speaker #0
Arnold. Arnold, si tu nous écoutes, il m'a posé la question.
- Speaker #1
Je n'étais pas dans mon groupe, donc je ne me suis même pas quitté.
- Speaker #0
C'est dans le mien, effectivement. Donc Arnold ou d'autres veulent postuler au CHU. Donc bien sûr, il faut attendre d'avoir son diplôme d'État. Ça va de soi. Et après, quelle est la procédure ?
- Speaker #1
La procédure, c'est très simple. On envoie lettres et CV à l'ARH, qui est dans le même bâtiment que l'IFSI, au 5e. Et s'il peut directement monter au transport sanitaire, se présenter, pareil, avec une lettre et un CV. C'est encore mieux, c'est ce qu'il faut faire. Et s'il ne peut pas, parce qu'il n'a pas le temps, s'il peut me faire passer le CV, la lettre, je donnerai en main propre à mon responsable.
- Speaker #0
D'accord. Et tu connais, toi, un peu les critères de recrutement ? Qu'est-ce que cherche le CHU quand il cherche à renouveler son personnel au sein des transports sanitaires ?
- Speaker #1
Franchement, ça, je ne pourrais même pas dire, je ne sais pas du tout. Parce que nous, on a pu prendre des gens qui n'avaient pas forcément beaucoup d'expérience dans le privé. Déjà, regarde, moi, je suis le premier exemple. Tu vois, je suis rentré, j'ai zéro expérience dans le privé. Pourquoi ils m'ont pris ? Ben, sûrement parce que je suis sympa, déjà.
- Speaker #0
Déjà ?
- Speaker #1
Ben, peut-être aussi. Peut-être que je suis beau gosse, mais je ne sais pas.
- Speaker #0
Et puis ton épée aussi.
- Speaker #1
J'ai une épée, j'ai une grosse épée, c'est vrai. Et puis j'ai un cheval aussi.
- Speaker #0
N'est-ce pas ? Ça fait son petit effet quand même.
- Speaker #1
Bien sûr, bien sûr.
- Speaker #0
Il n'y a pas de critères particuliers. Non, non, non. D'expérience, d'âge, de force physique particulière. Non, non. Il n'y a rien de tout ça, on est d'accord ? Non. Il y a beaucoup de turnovers au CHU ou pas alors ?
- Speaker #1
Chez nous.
- Speaker #0
Est-ce que c'est équivalent au secteur du privé où on sait que malheureusement il y a un gros turnover ?
- Speaker #1
je pense que le secteur du privé il y a un gros turnover mais pas pour les mêmes raisons que chez nous si chez nous il y a des gens qui viennent et qui s'en vont je pense que c'est parce qu'ils ont envie de faire autre chose mais pas par dépit tu sais parce qu'en fait ils ont envie de faire autre chose mais en restant à l'hôpital nous chez nous il y a plusieurs personnes il y a Julien que tu connais qui est passé chez nous lui il est parti au SMUR et là il entame sa troisième année d'un... l'école d'un infirmier. Donc après lui, il va partir en service. On a eu Kevin, je ne sais pas si tu te souviens de Kevin. Oui,
- Speaker #0
tout à fait, il est radiologue. Tout à fait.
- Speaker #1
Ouais, c'est radiologue.
- Speaker #0
Non, il est manip radio.
- Speaker #1
Manip radio, tout à fait. Ouais, tout à fait. Donc lui... Ouais,
- Speaker #0
je me souviens.
- Speaker #1
Tu mets un pied dedans en venant chez nous, et après, si tu as envie de faire autre chose...
- Speaker #0
Donc tu dirais qu'effectivement, quand tu es ambulancier au service, pour parler de cette profession, quand tu as un pied dans la fonction publique... ça te permet quand même d'avoir une facilité si tu veux creuser dans le social et dans le soin.
- Speaker #1
Exactement. Après, moi ce que je conseille aux personnes qui veulent venir à l'hôpital, déjà bienvenue. Par contre, si vous avez d'autres projets, ce n'est pas forcément très judicieux de le dévoiler dès le début. Ça fait un peu genre,
- Speaker #0
je viens,
- Speaker #1
mais en fait j'ai vraiment envie d'être là. C'est que temporaire, etc. Si vous avez envie d'être là... Le poc... C'est comme si tu piquais le poste de quelqu'un qui voulait vraiment venir et rester.
- Speaker #0
Et faire carrière, bien sûr.
- Speaker #1
Après, je suis arrivé.
- Speaker #0
Et au CHU, pas très content. Et quand on m'a posé la question lors de ma première ambulance, j'étais avec Alain, si je ne dis pas de biais. Il me dit, qu'est-ce que tu veux faire ? Je lui dis moi j'aimerais bien rentrer au SAMU. Oh là là malheureux !
- Speaker #1
Regarde ça pour toi !
- Speaker #0
Je venais de dévoiler le secret de Polychinelle.
- Speaker #1
C'est un peu ça.
- Speaker #0
J'ai dit d'accord ok. Donc j'ai gardé ça pour moi quelques temps. Mais bon je comprends ce que tu veux dire. Pour les couvrir un peu. Donc ils veulent faire carrière. Et puis ils cherchent tout simplement quand tu te fais recruter au CHU ou dans n'importe quel service hospitalier. On espère que tu vas rester le plus longtemps possible.
- Speaker #1
Bien sûr.
- Speaker #0
Tu fais la maille, il n'y a pas de raison. Donc effectivement, dès le premier jour, si tu dis, moi, mon projet, c'est deux, peut-être que ce n'est pas très bien.
- Speaker #1
Tu vois d'un œil différent, on se dit, OK, le temps qui va peut-être moins se donner pour le service, etc.
- Speaker #0
Et tu dirais, de manière générale, le public connaît les mêmes soucis de recrutement que le privé ou pas ? Ou c'est plus facile de trouver du personnel pour bosser ?
- Speaker #1
En fait, je vais te dire un truc. Je pense que le public... a plus de mal à trouver que le privé. Parce qu'en fait, le privé, quand tu fais ta formation à l'IFA, tu fais des stages. Tu fais des stages déjà dans le privé.
- Speaker #0
Donc,
- Speaker #1
presque que tu as déjà un pied dans l'entreprise. Donc, les mecs, si tu fais bonne impression que tu travailles bien, les patrons, ils te disent, ok, si à la fin de la formation, tu veux venir chez moi, t'as un CD direct.
- Speaker #0
Ouais,
- Speaker #1
c'est souvent le cas d'ailleurs. C'est ça en fait.
- Speaker #0
Tu finis souvent là où tu as fait ton stage.
- Speaker #1
Exactement. Et du coup, vu que nous, on ne reçoit pas de stagiaires, je ne sais pas vraiment pour quelles raisons.
- Speaker #0
Effectivement, je ne m'étais jamais posé la question. C'est assez paradoxal.
- Speaker #1
Moi, j'ai posé la question. On m'a dit qu'on ne pouvait pas faire de stage chez nous parce qu'on est considéré comme un service de soins. Bon, que quand ça les arrange en fait.
- Speaker #0
Ouais, j'avoue.
- Speaker #1
Tu vois, je trouve ça un peu bizarre quand même.
- Speaker #0
Je vois pas où est le problème. Non, non. Qu'ils soient un service de soins. Mais ouais, et puis en plus, sauf un de ma part, toi qui as les deux pieds dedans, est-ce que le CHU communique beaucoup sur le métier d'ambulancier ? On a échangé avec Mathieu dans l'épisode 4 et 5, si j'ai pas de bêtises. où ils voyaient un petit virage où on commençait à parler un peu plus des ambulanciers SMUR, mais toi en tant qu'ambulancier hospitalier, est-ce que tu vois un peu de publicité ou de communication ?
- Speaker #1
Pas vraiment. À la part peut-être pour les journées portes ouvertes où je suis venu quelques fois, c'est les seules fois où en fait on monte la profession.
- Speaker #0
Ok d'accord.
- Speaker #1
Et après tu sais très bien en même temps que moi que chaque session d'ambulancier là, on est en pleine dent, il y a très très peu de gens qui sont vraiment de Clermont même oui c'est vrai donc il y a beaucoup de gens qui sont en périphérie genre l'Allier, le Puy, le Cantal etc donc déjà tu sais que ces gens là ils vont pas venir chez nous donc déjà ça t'élimine une partie du staff et les autres et ben ils sont déjà pratiquement à un pied dans leur future entreprise grâce au stage donc en fait le pourcentage de personnes qui restent bah soit c'est des personnes qui vont chercher des trucs pas loin de chez eux souvent des entreprises privées et donc sur peut-être je sais pas moi sur 25 on a peut-être un ou deux qui possèdent chez nous et encore l'hôpital c'est la dernière roue du carrosse la dernière option et
- Speaker #0
quand ton responsable cherche du monde il fait quoi ? il appelle en priorité je suppose l'IFA non ?
- Speaker #1
pour un peu savoir si il y a des CV qui traînent ben c'est ça après c'est plus la RH tu vois Chaque poste fait son job normalement. Donc, nos chefs, notre hiérarchie va demander à l'ARH de s'occuper de ça, d'aller un petit peu chercher là où il y a un peu de monde. Et s'ils en trouvent tant mieux, s'ils n'en trouvent pas, il faut s'y interpeller. En vrai,
- Speaker #0
effectivement, c'est super dommage qu'il n'y ait pas ce stage. Parce que s'il y avait ce stage, ça permettrait à tout le monde de voir un peu mieux et au plus près à quoi ressemble le métier d'ambulanciers au CIRC.
- Speaker #1
Parce que... Tu peux vouloir venir chez nous, mais est-ce que forcément ça te plaît ? Tu vois, c'est ça aussi.
- Speaker #0
Eh oui, c'est clair.
- Speaker #1
Parce que déjà, le stage en entreprise, tu le fais déjà la première fois en découverte. Donc, OK, tu sais ce que c'est. Tu le refais une deuxième fois pendant ta formation. Du coup, tu sais vraiment si tu as vraiment envie de faire ça ou pas. Mais du coup, si tu poses le CHU, si tu n'as jamais vu ni jamais fait, c'est compliqué de vouloir dire, je vais y aller en fait.
- Speaker #0
Moi je suis passé pendant mon DE visiter le bâtiment, je m'en souviens, et on a été reçu par le cadre qui nous a expliqué le fonctionnement, et c'est quand même différent entre traverser le bâtiment et avoir une présentation globale du service, et passer un stage d'une semaine ou deux. Oui,
- Speaker #1
totalement, ça n'a rien à voir.
- Speaker #0
C'est clair. Mais effectivement, je n'y avais jamais pensé, mais je trouve ça dommage.
- Speaker #1
Après c'est peut-être un truc qu'on peut demander à mettre en avant. pour les prochaines sessions ?
- Speaker #0
En soi, alors effectivement, je sais que la formation en elle-même, elle est quand même déjà assez short et assez chargée. Mais ne serait-ce qu'une semaine de stage ou même trois, quatre jours, ils font bien trois jours, on fait bien trois jours au SAMU, trois fois douze heures. Pourquoi pas faire deux, trois jours au CHU ? Franchement, ce ne serait pas déconnant en soi. Justement, je parle du SAMU, on m'a souvent dit que c'était la passerelle pour celui qui voulait faire ambulancer au SMUR. La première étape, c'était de passer au transport sanitaire. Est-ce que le SMURD, clairement, n'est pas un aspirateur de personnel et qui vous laisse tout nu de temps à autre quand il y a des grosses sessions de recrutement ?
- Speaker #1
C'est possible.
- Speaker #0
Ça part au compte-gouttes ou ça part par vagues chez vous ?
- Speaker #1
Non, au compte-gouttes, ça part pas par vagues. À la base, on m'a toujours dit que si tu voulais au SMU, tu te bisais. t'es obligé de passer par les transports sanitaires, tu fais un peu ta bosse, tu prends un peu tes marques, et là, tu vas au SAMU. Ça paraît, c'est un peu logique. Mais depuis, franchement, je sais pas, 5-6 ans, t'as des gens qui arrivent, dont Mathieu, qui est pas du tout passé chez nous, qui part directement au SAMU. C'est une bonne chose aussi, en même temps. T'as pas forcément envie de venir chez nous juste pour combler un trou en disant, bon, ok, faut que je le fasse.
- Speaker #0
Surtout si ton projet est bien ficelé dans ta tête.
- Speaker #1
Exactement,
- Speaker #0
tu vois. Ça peut être un projet qui arrive au cours de ta carrière, tiens pourquoi pas, mais si tu sais exactement où tu veux aller, oui effectivement c'est pas... C'est pas ça déjà...
- Speaker #1
l'expérience en fait, tu en as plus en passant par chez nous en fait. Tu n'auras pas eu plus de value à rester chez nous pendant un ou deux ans pour après aller là-bas.
- Speaker #0
Tu nous parlais de tous les transferts intrahospitaliers que tu effectuais. Est-ce que vous faites des transferts de la piste d'hélico à certains services, vous ? Oui, c'est déjà arrivé. C'est réservé au SMUR ? Non,
- Speaker #1
c'est déjà arrivé qu'on fasse des aides. Après, c'est principalement pour le scanner ou les urgences.
- Speaker #0
D'accord. Et vous, vous avez une formation ?
- Speaker #1
Il y a pas de spécifique à ça ? Non, non, non.
- Speaker #0
On t'explique pas comment approcher avec le véhicule ou des choses comme ça ?
- Speaker #1
Si, mais après ça reste très simple. C'est super rapide. Ouais, ouais, c'est ça. T'arrives, t'attends que la barrière s'ouvre, tu rentres, tu te mets en marche arrière, tu sors, tu fais attention à la petite antenne sous l'hélico, puis tu prends en charge ton patient comme il se doit. Y'a pas vraiment de méthode particulière.
- Speaker #0
Et tu dirais qu'il y a une bonne relation entre les ambulanciers du CHU et les ambulanciers SMUR de Clermont ?
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
on se côtoyait ? Oui,
- Speaker #1
on se côtoyait. Franchement, moi je les connais pratiquement tous.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Moi je te parle personnellement, moi je trouve qu'il y a une très bonne entente. Il y a beaucoup d'anciens qui étaient au SMUR, qui étaient chez nous avant, donc forcément les mecs qui sont avec nous. Non, non, il n'y a pas du tout de guéguerre entre services.
- Speaker #0
Et puis en plus, si je ne dis pas de bêtises, vous faites du bariatrique ?
- Speaker #1
On fait du bariatrique. On a un brancard bariatrique.
- Speaker #0
Vous allez lâcher le matériel au SMUR ?
- Speaker #1
Non,
- Speaker #0
du tout.
- Speaker #1
Maintenant, c'est chez nous. Là, on a tous nos embuts qui sont dédiés à notre brancard bariatrique qu'on a en bas. Je le rappelle, le brancard bariatrique, c'est un brancard avec des dimensions un petit peu plus longues, plus larges, pour permettre de recevoir des personnes avec des fortes corpulences.
- Speaker #0
Ouais tout à fait.
- Speaker #1
Je crois mon record ça devait être 220 kg je crois.
- Speaker #0
T'en développais couché ?
- Speaker #1
Ouais, sur un bras.
- Speaker #0
Bah ça c'est les croisades hein. Mais du coup y'a un ambulancier du SMUR qui t'a fait du bariatrique ?
- Speaker #1
Non, ça on l'a eu fait quelques fois mais parce que c'était le médecin qui voulait, qui est un mec du SAMU qui venait avec nous mais c'était pas besoin en fait.
- Speaker #0
Oui en soit oui,
- Speaker #1
c'est sûr que j'ai pas besoin. Je sais pas pour quelle raison en fait, c'est parce que tu dis...
- Speaker #0
Bon, Ausha prenait.
- Speaker #1
Ouais mais je sais pas pourquoi en fait, y'a pas besoin.
- Speaker #0
Non, ouais, je sais pas, peut-être pour avoir un petit aspect médical en plus sur la prison. Alors je sais pas. Et vous avez un Ausha, ça s'appelle comme ça ?
- Speaker #1
Bah sur tous nos embuts on a des Ausha.
- Speaker #0
Ah bah non c'est sur tous les embuts.
- Speaker #1
Ouais, sur tous les embuts du coup on a un théorie qui nous permet de nous soulager sur des personnes corpulentes.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Donc ça c'est bien.
- Speaker #0
C'est le truc qui rentre le brancard dans l'ambulance.
- Speaker #1
Exactement, donc t'es toujours là à guider un peu les roues, à s'éclipser, mais le Troy fait 95% du taf.
- Speaker #0
Et tu l'actionnes comment ? C'est une petite télécommande ?
- Speaker #1
T'as une petite télécommande, sinon tu vas directement sur le plateau, t'as une flèche avant, une flèche arrière pour avancer ou reculer, c'est ultra simple, ultra instinctif.
- Speaker #0
D'accord, cool. Ouais,
- Speaker #1
c'est tout à fait.
- Speaker #0
Ça soulage votre dos quoi.
- Speaker #1
Tout à fait.
- Speaker #0
Du coup, tu as connu l'époque Covid au CHU.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Est-ce que tu peux m'en parler un petit peu ? Comment tu as vécu ça en tant que professionnel ? Est-ce que ça a changé dans votre quotidien pendant ces années de Covid ?
- Speaker #1
Tu sais que j'ai fait le premier Covid avec Julien, le premier Covid de l'hôpital. C'est le premier qu'on a transporté.
- Speaker #0
Ah oui, ok, d'accord. Ouais. Ok.
- Speaker #1
Donc le premier Covid qui arrive.
- Speaker #0
Le jour-là, quand on vous a dit, attention, suspic Covid.
- Speaker #1
Je ne sais pas si tu te souviens, il y avait un cluster vers Mulhouse. C'était une espèce de fête dans une église.
- Speaker #0
Effectivement, ça me revient.
- Speaker #1
C'était vraiment les débuts. Et en fait, il y avait une famille de Clermont qui était là-haut. Du coup, elle s'est fait rapatrier ici. Et du coup, nous, on devait la transférer à Estin. Donc, on a été directement la chercher dans le service. On m'a dit, qui est chaud de faire le Covid ? Donc,
- Speaker #0
on vous a proposé quand même. C'est ça. C'est ma prochaine question.
- Speaker #1
C'est intéressant. Un peu. Là, tu te dis, est-ce que nous, on n'a aucune procédure ? On ne sait pas, on sait que c'est un virus, mais on ne sait pas comment se protéger. Qu'est-ce qu'on met comme masque ?
- Speaker #0
On ne sait pas mettre dans le contexte. À cette époque, on ne sait pas ce que c'est.
- Speaker #1
Il n'y a pas de vaccin.
- Speaker #0
On voit des courbes de décès tous les jours.
- Speaker #1
C'est intéressant.
- Speaker #0
Moi, je me souviens, pour faire une petite parenthèse, quand on a eu notre premier Covid, c'est pareil, je l'explique souvent comme ça. On pense toujours qu'on va passer à travers les mailles du filet. On se dit, c'est pas encore en France, c'est bon. Et après, tu vois le premier cas en France, tu te dis, c'est bon, on est en Auvergne.
- Speaker #1
Le premier cas en Auvergne.
- Speaker #0
Et puis un jour, le téléphone sonne au boulot, on te dit, suspic COVID. Et Vérédic, on s'est regardé, et il y en a certains qui ont dit, ouais, mais moi j'ai des enfants.
- Speaker #1
C'est ça, t'as l'impression que t'allais caguer. Comme si tu partais en guerre, en fait.
- Speaker #0
Mais c'était tout à fait ça. Je veux dire, on en rigole maintenant, mais sur le coup, je rigolais pas beaucoup. Moi je me souviens,
- Speaker #1
c'était en avril je crois, avril-mai, et en fait moi je devais partir à New York en juin, j'avais pris tous mes billets, et en fait j'avais trop peur d'être malade, de ne pas pouvoir partir.
- Speaker #0
Tu avais le confinement ?
- Speaker #1
Bah ouais, arrêté et tout. Ouais,
- Speaker #0
ok.
- Speaker #1
Ouais le confinement, ouais. Tu avais pas encore ? Non pas encore, mais tu sais j'avais trop peur d'être malade et de ne pas pouvoir prendre la vie en fait. S'il fallait faire un vaccin ou je ne sais pas. Je me dis, c'est pas grave, je vais y aller. On est parti avec Julien, on a pris en charge la patiente, mais du coup, équipée de la tête aux pieds. Charlotte, masque, blouse, gants, protection pour les chaussures.
- Speaker #0
La complète, quoi.
- Speaker #1
Une équipe et McDo, tu vois.
- Speaker #0
Salade tomatonique.
- Speaker #1
Exactement. et on prend en charge la personne et on sait pas trop si on a le droit de tous les gens c'est un motion enfin c'était très bizarrement bien de protocoles à suivre à part un peu de questions si on va un peu avec notre gigue notre couteau je me perds et je passe en endroit nous et puis ça me savent ou qui parle de croisade en jeu c'est pas qu'elle est du moins en fait on fait ce patient transfert est un c'était une femme avec son fils et tout Et du coup, on remonte en haut, mais on dit, on fait quoi ? On savait que c'était un virus qui pouvait se transmettre par l'air, peut-être aussi par le contact. Du coup, on nettoie notre ambulance, mais de fond en comble. On sort le tiroir, on sort tout ce qu'il y a dedans, on met de la gnosse, tout, tout. On fait le nettoyage complet. Et nous-mêmes, après, on part à la douche. Tu pars pendant un quart d'heure, là, tu te frottes. J'espère que je n'ai rien chopé, tu vois. Tu rentres chez toi le soir. T'as pas envie d'être contagieux. Et finalement, il n'y a rien eu après.
- Speaker #0
Et du coup, vous, vous avez eu un surcroît d'activité pendant cette période ?
- Speaker #1
Ouais, complètement. On a eu beaucoup, beaucoup de Covid. Je crois que pratiquement par jour, par équipage, on en faisait au moins 3-4.
- Speaker #0
Mais il y avait des équipages d'aide-gassa ou pas forcément ?
- Speaker #1
Au début, ils se posaient la question de savoir si on allait avoir juste un équipage qui faisait tous les Covid. Et en fait, c'était ingérable. Parce que les transports tombaient en même temps, donc tu ne peux pas faire deux transports en même temps, donc tout le monde ronzait. Personne n'était à l'abri, donc tout le monde ronzait.
- Speaker #0
Et puis les prises en charge en plus étaient super longues.
- Speaker #1
C'était plus basse,
- Speaker #0
les habillages et déshabillages, mais la tâche d'infection,
- Speaker #1
la tâche d'infection,
- Speaker #0
c'était très long,
- Speaker #1
effectivement. Au fur et à mesure que l'épidémie avançait, les protocoles étaient sortis, on a eu l'hygiéniste qui est venu nous expliquer les procédures à faire. Finalement, on se fait un peu de...
- Speaker #0
de l'ambiance qu'il y avait dans le service à cette époque ? C'était entre guillemets une ambiance studieuse parce qu'on voulait rien laisser passer. Il y avait de la peur, il y avait quoi ?
- Speaker #1
C'était plus les anciens qui avaient peur. Il y avait des personnes qui étaient pratiquement pas loin de la retraite. Je dis pas que 60 ans c'est vieux, mais tu sais, c'est quand même...
- Speaker #0
Non mais le message est passé.
- Speaker #1
Il te reste encore un peu de marge, au moins 5 ans.
- Speaker #0
Ah c'est bon, ça va.
- Speaker #1
Mais moi, en vrai, honnêtement... Cette ambiance comme ça un peu chaotique, j'ai apprécié. Et en fait, j'ai apprécié parce que j'étais un peu acteur aussi de ce truc-là. Tu vois, je me sentais un peu impliqué. Et je sais pas, j'ai cette atmosphère où tu dis, bon ben t'es là, tu vas prendre en charge des patients qui sont malades. T'as l'impression que c'est que dans les films.
- Speaker #0
En fait, ta profession, elle prend sens à ce moment-là.
- Speaker #1
Ben, complètement.
- Speaker #0
Tu sais, c'est comme un soldat qui se prépare dans sa caserne.
- Speaker #1
C'est un peu ça.
- Speaker #0
pendant presque toute une vie, pour être un bon soldat. Et puis un jour, on lui dit, tiens, c'est la guerre, vas-y. Là, en fait, il va utiliser tout ce qu'il a appris pendant des années. Et là, en l'occurrence, pour les ambulanciers, et puis pour d'autres professionnels. Mais effectivement, tu sais pourquoi tu fais ce métier, tu sais pourquoi tu as fait une école, et pourquoi tu es français,
- Speaker #1
tout simplement. Manu Macron a bien dit, nous sommes en guerre. C'est ça,
- Speaker #0
exactement. Donc toi, comme tous les soignants,
- Speaker #1
confinement tu l'as tu l'as fait au travail ouais et il y avait de personnel chez vous est ce qu'il y en a qui sont restés à la maison non on avait elle dit fragile entre guillemets ben on a eu des personnes qui étaient un peu plus fragile que d'autres qui ont eu des restrictions au fur et à mesure ils ont pu ne pas être disponible au travail nous donner des jours comme ça et du coup Pour compenser, nous on faisait des heures sup, c'était la première fois qu'on faisait des heures sup. Et vu qu'on faisait un peu plus d'heures sup, on était récompensé en jours de repos, donc on ne revenait pas.
- Speaker #0
Je suis en train de penser à ça. J'ai reçu Bruno Arme au CHU, qui m'a parlé aussi de cette période de Covid et qui me disait que lors de certaines réunions, ils avaient cherché à un peu accroître le nombre d'armes qui décrochent le téléphone. On ne vous a pas proposé, vous, d'aller dans d'autres services pour un peu donner un coup de main parce qu'il manque de personnel ?
- Speaker #1
Moi, je n'ai pas eu d'écoute de ça. Peut-être que ça a été fait, alors nous ça a été dit stop chez nous parce qu'on se priorise.
- Speaker #0
On était sous l'eau à cette époque, tous les services.
- Speaker #1
Chaque service peut-être voulait un peu d'aide, c'était compliqué de répartir un peu tout ça. Mais moi j'ai pas eu d'écho sur ça par contre.
- Speaker #0
Et le Covid a changé quelque chose dans le système de fonctionnement des transports sanitaires ? Post-Covid, est-ce qu'il y a des procédures qui sont... qui sont restés ou vous avez repris ?
- Speaker #1
On va dire qu'on a accentué un peu plus tout ce qui va être désinfection de nos véhicules. Généralement, on le faisait fin de semaine.
- Speaker #0
Enfin,
- Speaker #1
ça dépendait. Si on avait des patients qui étaient, entre guillemets, infectés dans la journée, on faisait le protocole du nettoyage.
- Speaker #0
Bien sûr.
- Speaker #1
Et des fois, en fin de poste, on le faisait aussi. Mais ce n'était pas systématique. Mais là, systématiquement, après chaque poste, l'ambulance nettoyée correctement.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
C'est logique aussi.
- Speaker #0
C'est tout à fait logique, effectivement. Tu fais de la formation aussi, depuis quelques temps.
- Speaker #1
Tu m'apprends des trucs, toi, c'est fou.
- Speaker #0
Je t'apprends la vie. Qu'est-ce qui t'a emmené à cette nouvelle casquette ? On te l'a proposée, t'as postulé, comment ça s'est fait ?
- Speaker #1
Du coup, quand Marie-Paul était sur sa dernière année de formation, Marie-Paul c'est la personne qui nous a formés, toi et moi aussi.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Et bien, à la base, c'était d'autres personnes qui s'occupaient de faire certains modules. Donc ces personnes n'étaient plus disponibles pour Marie-Paul. Et donc, vu que moi, je m'entendais encore très bien avec elle, vu que j'étais encore au CHU, elle m'a proposé à Julien et moi, Julien, la personne qui est partie au SMUR et ensuite partir à l'école d'infirmiers, elle m'a proposé à Julien et moi de faire un peu de formation. pour les nouveaux ambulanciers pour l'école. Et moi, j'ai jamais été formateur, j'ai jamais parlé devant une dizaine de vingtaines de personnes. Au début, tu te dis, waouh,
- Speaker #0
ouais,
- Speaker #1
ok.
- Speaker #0
Tu te poses la question, est-ce que je suis légitime pour transmettre ? Ouais, c'est clair.
- Speaker #1
J'ai dit, bah en fait, ouais, pourquoi pas ? On y a été, comme ça, tête baissée. Je me souviens du premier jour, t'arrives, t'es là, tu te présentes, tu sais pas trop encore ce que tu vas dire, ce que tu vas faire.
- Speaker #0
T'es rouge comme une pivone. Ouais,
- Speaker #1
t'sais, t'as un peu kiffé sur ce que t'es censé faire.
- Speaker #0
Ouais, bien sûr.
- Speaker #1
Mais très basique. T'es là, bon, ok. Et finalement, depuis... J'ai commencé en 2021. Ouais. On a fait peut-être une année complète avec Julien de formation. Julien, après, est parti. Du coup, un chauve en remplace un autre. Je faisais un mec tout de suite. J'ai fini. Ouais, mais c'est facile en même temps.
- Speaker #0
Ouais, grave, c'est de l'humour facile,
- Speaker #1
mais c'est... Mais c'est ce qu'on aime, nous.
- Speaker #0
Mais évidemment. Je suis arrivé et je rejoins ce que tu dis, de faire de la formation, c'est pas évident, même si c'est plaisant. Quand on est passionné par son métier, je pense qu'on peut se mettre dans cette case, toi et moi. C'est plaisant de transmettre ce qu'on fait au quotidien et de donner envie et de donner les bons process, les bonnes manières de faire. Mais oui, effectivement, c'est un métier, entre guillemets, de parler devant des personnes. qui t'écoutent religieusement parce que t'es censé leur transmettre quelque chose.
- Speaker #1
T'es censé quand même être, entre guillemets, parfait. Enfin, parfait.
- Speaker #0
Oui, mais t'es censé connaître les procédures et les bons gestes.
- Speaker #1
Après, on n'est pas parfait. Des fois, on peut l'oublier ou des fois, on n'est pas...
- Speaker #0
Il y a certains gestes que toi, tu fais d'une certaine manière. On en parle souvent, toi et moi. Et moi, je l'ai fait d'une manière différente. Donc, on en débat. Et voilà. Mais effectivement, ce n'est pas quelque chose d'évident. Du coup... Tu as côtoyé pas mal d'élèves ambulanciers, pas mal d'auxiliaires. Avec un peu de recul, comment tu vois cette... On va parler comme des vieux, 30 secondes. Ouais,
- Speaker #1
j'ai ouf.
- Speaker #0
Voilà, comment tu vois cette nouvelle génération d'ambulanciers arriver ? Est-ce que tu les vois motivés ? Est-ce que tu vois quelque chose de changé dans l'approche du métier ?
- Speaker #1
Moi, ce que j'aime dans cette formation, c'est que déjà, on découvre vachement de gens. Enfin, tu fais connaissance de plein de types de personnes. Du coup c'est ce que j'aime dans ma vie moi c'est le côté social aussi que j'aime beaucoup et pouvoir discuter avec des gens et en fait leur transmettre ma passion, enfin mon métier et qui me le rendent bien parce qu'ils suivent les cours, ils sont intéressés, ils sont intéressants Pour moi, je trouve ça ultra gratifiant. Et en fait, à chaque groupe d'étudiants, tu sais qu'il y a des gens qui sont faits pour ce métier-là.
- Speaker #0
Oui, c'est clair.
- Speaker #1
Tu le sens, parce que les mecs sont ultra impliqués dans tout, que ce soit pour leur stage, pour les cours qu'on donne.
- Speaker #0
Puis même, ils posent des questions pertinentes.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
On sent qu'il y a de la réflexion. Et on sait effectivement, ceux qui sont un peu... On va dire par hasard, mais... C'est voulu. Ouais, voilà, on les a un peu poussés, quoi.
- Speaker #1
Exactement. Et du coup, ben, tu sais, c'est donnant-donnant. Du coup, toi, tu... Moi, je te donne des infos, je te transmets mon métier, etc. Et tu me le rends de cette manière. Je trouve ça ultra satisfaisant. Et je trouve que... Enfin, c'est dur à dire, parce que j'ai qu'un... J'ai qu'une petite vision, on va dire, de 3-4 ans de formation. Donc, c'est dur à évoluer. Mais je trouve que les... C'est dur de dire que la nouvelle génération est mieux que l'ancienne.
- Speaker #0
Mais même si on ne va pas y mettre un Ausha, est-ce que tu la vois différente du moins ? Est-ce que tu la vois plus impliquée ? Pas forcément ? Ou ne serait-ce que par rapport à l'âge moyen ? Est-ce qu'ils sont de plus en plus jeunes ? Parce qu'il y en a certains qui, quand ils arrivent à l'IFA, des fois c'est une deuxième ou troisième carrière professionnelle qui s'ouvre à eux. C'est pas bien évident, je suppose, d'arriver dans ce métier quand t'as, je dirais, la cinquantaine, une vision de la vie et une vision de la vie professionnelle à toi, que t'as peut-être des douleurs au dos, des douleurs au genou. En fait, t'abordes pas la formation et t'abordes pas le métier de la même manière qu'un petit jeune de 24 ans. Mais ouais, tu vois pas une évolution franche, qu'elle soit positive ou négative, d'ailleurs.
- Speaker #1
Tu vois ? C'est compliqué à expliquer, mais moi j'ai toujours dit, les métiers de la santé, soit paramédical, social, c'est des métiers où tu as envie d'être là. Tu ne choisis pas ces métiers par dépit.
- Speaker #0
Oui, c'est sûr.
- Speaker #1
Et en fait, du coup, tu le sens, et moi majoritairement, dans toutes les promos, c'était ça, c'était que des gens qui avaient envie d'être là. Après, il y a toujours des exceptions, mais par rapport aux anciens, aux anciennes générations, ou les ambulanciers à l'époque, à l'ancien diplôme, l'ancien diplôme KCFA, tu es peut-être un peu plus routier comme profession, tu vois ?
- Speaker #0
Je suis d'accord avec toi, effectivement.
- Speaker #1
Et en fait, je pense que du coup, le CEC est arrivé en 2007, je pense que la passerelle, elle s'est basculée en 2007, quand les nouveaux protocoles sont arrivés, enfin dire, le monde du soin a été ancré un peu plus profondément dans la profession, je pense que la bascule a été ici.
- Speaker #0
Effectivement, je suis d'accord avec toi. Et puis là, en plus, Elle continue cette bascule avec cette fameuse formation avec les nouveaux gestes. Tout à fait. Où l'ambulancier est capable maintenant de faire des électrocardiogrammes.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Et tout un tas de nouveaux gestes qui n'étaient pas permis auparavant. Donc preuve que cette profession évolue. Tout à fait. Dans le bon sens, je dirais. Toi, pour parler du public, jamais ça t'a donné envie de justement... à force de côtoyer des élèves qui avaient déjà un pied dans le privé, de dire tiens, je vais me faire une petite expérience dans le privé. Un petit kiff.
- Speaker #1
Genre un stage non rémunéré. Non, c'est pas que j'ai pas envie, mais en fait, tu sais, t'as les échos des gens qui sont dans le privé, tu sais comment ça se passe. En fait, c'est comme chez nous, t'as une bonne... facette du métier est un des moins bonnes c'est pareil dans tous les métiers les ambulances et privées c'est un peu aussi pareil et moi je me suis jamais dit non j'ai envie d'aller dans le privé juste pour voir j'ai non parce que j'ai estimé j'étais très bien là où j'étais tu
- Speaker #0
sais quand tu es bien un endroit tu peux pas vraiment envie de changer et tiens on n'a pas parlé en termes de salaire est ce que ce qui est une grosse différence tu dirais entre privé le public On croira à des heures que vous faites, parce que vous, vous ne faites pas d'heures sup. Tu m'arrêtes si je ne me trompe pas.
- Speaker #1
Au taux horaire, je pense qu'on est vraiment en équipe. Ouais.
- Speaker #0
Au taux horaire.
- Speaker #1
Parce que de façon privée-publique,
- Speaker #0
le taux horaire, vu que c'est un taux horaire qui est annexé sur le diplôme, c'est le même taux horaire de base. Après, c'est peut-être l'ancienneté dans le public qui se déclenche peut-être plus rapidement.
- Speaker #1
C'est ça. Le taux horaire est à peu près le même. C'est juste, on va dire, l'évolution du salaire est différent. c'est à dire que nous en fait on peut pas demander une augmentation parce que ça fait 5 ans que je suis là j'aimerais être augmenté, ça marche pas comme ça nous on a des grilles indiciaires on a un grade on a des échelons etc c'est national alors que je pense que un mec dans le privé il peut déjà négocier son salaire un mec qui a 10 ans d'expérience il veut aller dans une autre boîte il dit voilà moi j'ai 10 ans d'expérience si tu me veux tu me payes tant d'ailleurs ça se passe comme ça c'est pas plus mal Donc je pense que si tu veux avoir beaucoup de temps de travail et être récompensé par le salaire, va dans le privé.
- Speaker #0
Ouais, ouais.
- Speaker #1
Vraiment.
- Speaker #0
Tiens, donc on va faire, je sais pas comment je peux appeler ça, mais on va le faire en tout cas. On va le faire pour clôturer un peu cet échange. Est-ce que tu pourrais nous donner 5... Bonnes raisons.
- Speaker #1
Je ne t'ai même pas compté jusqu'à 5.
- Speaker #0
Allez, prends ta main. 5 bonnes raisons de travailler au CHU, donc du coup, dans une structure publique en tant qu'ambulancier.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Vous avez 2 heures.
- Speaker #1
Non, quand même pas. 5. Déjà, on va dire la stabilité de l'emploi.
- Speaker #0
D'accord. Parce que du coup... Quand on rentre au CHU, que tu es titularisé...
- Speaker #1
Il y a des gens qui sont venus chez nous et qui n'ont pas voulu rester parce que c'est aussi un rythme de travail qui est différent du privé. Et en fait, ça ne convenait pas. Je ne dis pas que c'était le paradis chez moi. Tu peux en parler toi aussi parce que tu es passé chez nous. Ce qui est bien en fait,
- Speaker #0
c'est que j'aime bien dire ça quand on va en formation. Si le métier te plaît et si tu prends le temps de trouver une entreprise qui te plaît, plaît et qui fait du travail qui te convient, tu trouveras chaussures à ton pied, que ce soit dans le public ou dans le privé, que ce soit en SMUR, voilà. Il y a plein de facettes dans ce métier et c'est pas parce que tu as une mauvaise expérience dès que tu sors de l'école qu'il faut se dire que le métier va faire pour toi. Prendre le temps, il y a des entreprises qui font beaucoup d'heures, il y en a qui en font moins, il y en a qui travaillent le week-end, il y en a qui font plus d'urgence, moins d'urgence. Il faut vraiment prendre le temps de trouver la bonne boîte.
- Speaker #1
Exactement, c'est vrai.
- Speaker #0
Et donc toi, tu disais,
- Speaker #1
on va dire la stabilité de l'emploi.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
puisque nous, fonctionnaires, nous, on a nos horaires. Donc, c'est-à-dire qu'on a nos plannings au mois. On sait quel jour on travaille, quel week-end on travaille. Donc, on a une vision sur un mois.
- Speaker #0
Sur quelle plage horaire tu bosses ? Exactement. Si tu vas prendre à 6h, à 7h, à 8h. Voilà. OK. Donc, forcément, au niveau de la vie familiale.
- Speaker #1
Un petit plus.
- Speaker #0
Je dirais même, c'est un gros plus.
- Speaker #1
C'est un gros plus.
- Speaker #0
C'est vrai. D'accord. Donc... Le planning, déjà établi à l'avance et bien défini.
- Speaker #1
L'évolution de carrière. On va dire, cette sorte de tremplin qui peut te permettre de faire d'autres métiers. Ça, c'est un plus.
- Speaker #0
Comme on en a parlé tout à l'heure, bien sûr.
- Speaker #1
Parce que du coup, la formation ambulancier, elle est à moitié équivalente des aides-soignants. C'est-à-dire qu'on a... Si un ambulancier veut faire aide-soignant, il a quatre modules à faire en plus. Et inversement, si un aide-soignant veut faire un ambulancier, il a quatre modules à faire. Déjà, tu gagnes une année.
- Speaker #0
Bien sûr.
- Speaker #1
Donc là, on est à troisième point, c'est ça ?
- Speaker #0
Ouais.
- Speaker #1
Je me laisse un peu sur le tour. Qu'est-ce que je peux dire ? En fait, en vrai, travailler à l'hôpital, mine de rien, c'est comme une grande famille. Je caricature un peu le truc, mais je ne sais pas comment dire, c'est comme si tu connaissais presque tout le monde.
- Speaker #0
Ouais. Oui, parce qu'au bout d'un moment, forcément. Ouais,
- Speaker #1
tu côtoies beaucoup de monde, on est plus de 4000, même si je connais pas les 4000, mais tu vois, quand tu rentres dans un service, tu vois les urgences, etc., bah, tu parais pas étranger. En fait, t'es habillé, en fait, on a le même maillot, et on a la même passion.
- Speaker #0
J'ai envie d'acheter.
- Speaker #1
Non, mais je sais pas comment t'expliquer. C'est parti de...
- Speaker #0
Je comprends,
- Speaker #1
ouais, ouais. C'est une espèce de communauté, parce que ça fait très short. mais d'un gros c'est tel en fait comme les gens qui travaillent chez Michelin je pense que les gens qui travaillent chez Michelin ils sont très fiers de dire qu'ils travaillent chez Michelin et moi quand je dis que je travaille à l'hôpital t'sais il y a une certaine fierté à dire ok le mec travaille à l'hôpital après vous dites que t'es un bilancier bon c'est
- Speaker #0
pas pareil allez tu peux me couper ma viande s'il te plaît non mais ouais je comprends l'idée en tout cas je peux t'aider sur Andorra, je dirais que vous avez du bon matériel ouais ça fait pas depuis longtemps
- Speaker #1
parce qu'on a vraiment une bonne hiérarchie qui se démène pour vraiment qu'on ait du bon matériel c'est pas le dernier point tu veux que je te dise le dernier point ? c'est cadeau c'est que si tu as envie de travailler à l'hôpital, moi je te conseille parce que j'y suis. Voilà, c'était une... Tu vois ? Non mais en vrai, je sais pas, l'ambiance est trop bien. Enfin, je te parle dans mon service, il y a plus de jeunes que d'anciens, donc maintenant, c'est vraiment une bonne ambiance. Ouais, ouais, ouais. Ouais, carrément, on fait plein de trucs à l'extérieur, on fait du sport, on fait des sorties, on fait des trucs, donc c'est grave cool.
- Speaker #0
Effectivement, je rebondis sur ton numéro 2 par rapport au planning J'en parlais encore avec quelqu'un récemment au CHU Ça se fait de plus en plus d'ailleurs dans le privé où les salariés réclament des horaires fixes et effectivement certaines sociétés qui peuvent se le permettre en général c'est plutôt les grosses qui valident ça de faire des 8h-17h Parce qu'ils peuvent se le permettre, parce qu'ils ont, je te dis une bêtise, 50 salariés, donc c'est un peu plus facile à manœuvrer. Mais même dans le privé, ça se fait de plus en plus.
- Speaker #1
En fait, ce n'est pas vraiment des horaires, c'est plus des plages horaires, à peu près, non ? C'est plus du matin et l'autre,
- Speaker #0
c'est du soir ? Oui, parce que tout le monde se rend bien compte que les enfants, les séparations, les semaines où ils ont la garde des enfants, il y a une semaine où tu n'as pas la garde des enfants. C'est vrai que sur le papier, c'est difficilement compatible avec ce métier, mais au fil des années, certaines boîtes se sont donc adaptées parce qu'elles voulaient garder leur personnel. Et c'est les sociétés qui ont changé un peu leur façon de travailler, je dirais.
- Speaker #1
Moi, je pense qu'à l'avenir, ça va se faire. Je pense qu'il y a des boîtes qui vont arriver, qui vont dire, OK, nous, on va poster des agents, telle heure jusqu'à telle heure. Et les autres, ça va arriver petit à petit. Ça va être un truc que je souhaite.
- Speaker #0
Oui, c'est possible. Comme je l'ai dit, pour garder son personnel et pour attirer encore du monde de la profession qui est malheureusement pas très valorisé, je pense que ça va faire partie de l'équation. J'espère,
- Speaker #1
comme on dit.
- Speaker #0
En tout cas, écoute Azim, j'ai fait le tour de ce que je voulais te dire.
- Speaker #1
Je te résume un petit peu vite fait en trois mots. J'adore mon métier, j'adore faire de la formation parce qu'on découvre plein de gens qui sont potentiellement nos collègues. C'est vrai que j'aime bien les recroiser après. Moi, je vais dans les couloirs, je serre la main à trois personnes.
- Speaker #0
C'est clair.
- Speaker #1
Les gens me reconnaissent. Ouais, c'est trop bien la formation. Non, je dis comme ça. Ça va ? Je dis Ouais, ça va.
- Speaker #0
C'était moyen.
- Speaker #1
C'était moyen un peu mieux. Non, en vrai, c'est aussi pour ça que j'aime beaucoup faire la formation. C'est que tu retrouves les gens que tu avais en formation et du coup, ça devient tes collègues.
- Speaker #0
Et puis, tu as un lien direct. C'est vrai. Même si tu as échangé deux, trois jours de formation.
- Speaker #1
le lien est là c'est vrai merci beaucoup Azim avec plaisir bonne soirée ça marche le mec il se bat encore la clôture de ma