- Speaker #0
Préambule,
- Speaker #1
le podcast des ambulanciers et de la santé.
- Speaker #2
Bienvenue sur Préambule, le podcast des ambulanciers et de la santé. Aujourd'hui, nouvel épisode. Non, le podcast n'est pas mort. Effectivement, ça fait quelque temps que je n'ai pas eu l'opportunité de poster un nouvel épisode. Donc, je profite de mon passage à l'IFA, l'Institut de formation des ambulanciers de Clermont-Ferrand, pour accueillir deux élèves ambulanciers qui sont en train de passer leur diplôme d'État, fraîchement rentrés, si je ne dis pas de bêtises. Il s'agit d'Aurélien et Fabrice. Bonjour, messieurs.
- Speaker #1
Bonjour. Bonjour à tous. Bonjour, Jean-Paul.
- Speaker #2
Bonjour, bonjour. Donc les gars, vous avez débuté quand déjà votre formation ? Là, à l'heure où on se parle, nous sommes au mois de juin.
- Speaker #1
On a débuté précisément le 12 mai.
- Speaker #2
Le 12 mai, d'accord. Donc ça fait un petit mois, un gros mois plutôt.
- Speaker #0
C'est ça.
- Speaker #2
Ok. Présentez-vous dans les grandes lignes et parlez-moi de votre parcours avant l'école du moins.
- Speaker #1
Donc je m'appelle Fabrice, j'ai un parcours un peu atypique. J'ai 51 ans et j'ai une carrière exclusivement d'agriculteur. jusqu'à l'année dernière.
- Speaker #2
D'accord. Qu'est-ce que tu faisais dans l'agriculture ?
- Speaker #1
Dans l'agriculture, j'étais éleveur caprin, j'avais des chèvres et tout le lait était transformé en fromage. Donc un milieu complètement haut.
- Speaker #2
D'accord. Et tu étais du coup proche de Clermont, tu étais en Côte d'Ivoire ?
- Speaker #1
C'était en Corrèze. À une centaine de kilomètres d'ici, en Haute-Corrèze.
- Speaker #2
Et tu as toujours fait ça ?
- Speaker #1
J'ai toujours fait ça. Non, ça faisait 15 ans que je faisais ça. Avant j'étais agriculteur, mais dans une autre région.
- Speaker #2
Ok. Donc le monde de l'agriculture, ça te parle ça me parle ça te parle Ok, Aurélien ?
- Speaker #0
Donc Aurélien, 37 ans. J'ai une formation plus dans la maintenance industrielle. J'ai travaillé 15 ans à peu près dans la qualité, la sécurité et l'environnement, en tant qu'animateur QSE. J'ai souhaité faire une reconversion à 37 ans, on va dire tant qu'il était encore temps.
- Speaker #2
D'accord, tant qu'il était encore un peu jeune.
- Speaker #0
Voilà, c'est ça.
- Speaker #2
Et du coup, c'est que vous sentiez le moment opportun, c'était le moment de changer de voie un peu ?
- Speaker #0
Voilà, c'est ça en fait. Je partais du processus que j'avais fait un peu le tour de mon poste actuel en tant qu'animateur QSE. Et je voulais vraiment un métier qui me correspondait un peu plus, à savoir proche des gens et vraiment sentir vraiment utile. Et j'ai découvert ce métier d'ambulancier que je souhaite maintenant réaliser.
- Speaker #2
D'accord. Et du coup, alors toi Fabrice, qu'est-ce qui t'a attiré vers cette profession ? Tu vas force bosser avec des chers.
- Speaker #1
Moi, ce qui m'a tiré vers cette profession-là, c'est que clairement, dans la profession précédente, j'étais en train de me noyer et j'étais fréquemment seul. Et donc, quelque part, le côté Vendée Globe, je n'en voulais plus. Moi, je voulais une profession où il y ait de la relation humaine, relation humaine basée sur la bienveillance. Et tout naturellement, je me suis tourné vers ce métier-là.
- Speaker #2
Donc, es-tu bossé seul au quotidien ?
- Speaker #1
Non, j'ai eu à employer des salariés. Ok,
- Speaker #2
d'accord.
- Speaker #1
Mais ça n'empêche pas que la lourdeur de toutes les tâches qu'il y avait, ça n'arrêtait jamais. C'était hyper, hyper prenant, très intéressant.
- Speaker #2
Et qu'est-ce qui t'a attiré vers la profession d'ambulancier ? Pourquoi celle-là et pas une autre ?
- Speaker #1
Le côté relation humaine, le côté diversité de la population, le côté bienveillance. Psychologiquement, ça me correspondait bien.
- Speaker #2
Est-ce que vous avez eu un déclic pour vous dire, allez, c'est maintenant ou jamais ? Mis à part, comme on disait, peut-être l'âge qui avance et tu te dis que c'est le moment de changer.
- Speaker #1
Le déclic, moi je l'ai eu, mes parents sont décédés et à plusieurs reprises, nombreuses reprises, ils ont été pris en charge par des ambulanciers. Mon père avait des problèmes cardiaques. Et donc les gens que j'ai pu côtoyer étaient hyper professionnels, hyper bienveillants et le déclic est certainement venu de là.
- Speaker #2
D'accord. Et toi Aurélien, le fameux déclic ?
- Speaker #0
Moi ça fait un petit moment que je cherchais vraiment à changer de voie et à trouver la voie qui pourrait me correspondre et je réfléchissais à plusieurs métiers et je suis quelqu'un d'assez dynamique et qui aime aller vers les gens et ambulancier avec ce côté pas du tout routinier, ce côté un peu sportif aussi et être toujours au service des personnes,
- Speaker #2
c'est vraiment le métier qui correspond le plus Et toi ça faisait combien de temps que tu étais dans ton ancienne profession ?
- Speaker #0
En ancienne profession j'ai fait deux entreprises, la première 7 ans et ensuite j'ai fait 6 ans Ouais, donc c'est à peu près la même carte.
- Speaker #2
Tu me parlais d'une quinzaine d'années, c'est ça ?
- Speaker #0
Voilà.
- Speaker #2
Et comment vos proches ont perçu ça, ce que tu changeais du tout au tout ? Ah bah du coup,
- Speaker #0
il y a...
- Speaker #2
Vous trouvez les bons arguments, quoi ?
- Speaker #0
C'est ça, il y a les deux côtés, il y a les personnes qui sont super motivées, notamment ma femme qui dit « Ah, c'est cool et tout, c'est vraiment un métier qui correspond » . Et après, il y a d'un autre côté, les personnes qui... qui voit aussi le fait que j'étais en CDI, donc j'avais quand même la sécurité. Et là, je vais me lancer dans un nouveau métier.
- Speaker #2
Donc tu prends du risque.
- Speaker #0
Voilà, donc je prends du risque. Il y a les horaires qui sont pas faciles. Il y a peut être le salaire. Il y a plein de choses qui font que les gens, ils ont aussi des a priori sur certains métiers et du coup, ils se disent tu prends peut être un risque.
- Speaker #2
Parce que t'as bien réfléchi.
- Speaker #0
Voilà, c'est ça.
- Speaker #2
Et toi Fabrice, ton entourage ?
- Speaker #1
Entourage ? Mon entourage, ma super, super exploitation agricole m'avait coûté mon couple. Ah oui. Donc ça a été aussi un autre déclic. Et donc mes enfants m'aidaient fréquemment sur l'exploitation. Ils me voyaient totalement submergé. Et la décision d'arrêter cette activité-là, ce n'est pas anodin, mais ils l'ont soutenue parce qu'ils ont vu que j'étais réellement en difficulté. Et l'idée...
- Speaker #2
Ça les a peut-être même soulagés d'ailleurs.
- Speaker #1
Oui, même s'il y avait une attache par rapport aux animaux. Tout ça, ce n'était pas évident à gérer. Et le fait de, entre guillemets, de renaître dans la profession d'ambulancier, ben non, ils l'ont très très bien accueilli, même les proches en général. Après, il y a pu y avoir quelques problèmes matériels, d'intendance à gérer, parce que j'habite en Corrèze et que, c'est pas très très loin, mais ça a supposé que, pour que j'intègre pleinement la formation, je loue un studio pas très loin.
- Speaker #2
T'as de l'organisation derrière. Tout à fait. Et vos proches, comment ils perçoivent cette profession ? Quand vous leur avez dit, tiens, je veux devenir ambulancier, C'est quoi les premiers arguments ? Ah, ambulancier, est-ce que tu es sûr ? Parce qu'ambulancier, c'est... Est-ce que tu vois ce que je veux dire ? Oui. On parle souvent du salaire, on parle souvent des horaires. Est-ce que c'est des choses que vos proches vous ont, entre guillemets, balancées au visage en disant, est-ce que tu as bien réfléchi ? Tu sais que les ambulanciers, c'est un métier particulier, etc.
- Speaker #0
Oui, c'est un peu ce que tu dis, c'est-à-dire il y a les horaires. Il y a le travail qui est aussi un peu physique, le salaire aussi qui des fois ne suit pas. Enfin voilà, en général, c'est ces critères-là qui... Et vous,
- Speaker #2
est-ce que vous aviez cette image de la profession, toi, avant de dire oui, je vais faire cette formation ? Je suppose que tu t'es renseigné sur les réseaux, etc. C'est ça qui en ressortait, c'est toutes ces problématiques-là.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. En fait, j'ai beaucoup discuté avec une personne qui tenait une entreprise de transport, justement, où moi, le but vraiment de trouver un métier qui me correspondait, je voulais avoir vraiment les côtés positifs. et les côtés négatifs. Je voulais pas juste les côtés positifs. Une fois qu'on découvre le métier, il y a ça et puis ça va pas. J'insistais beaucoup sur le côté négatif pour voir si ça pouvait coller avec ma vie personnelle et avec ce que je voulais aussi parce que du coup, c'est vrai que, par exemple, un travail physique, pour moi, c'est bien. Pour d'autres personnes, ça va être rebutant. Il fallait vraiment connaître tous ces côtés-là. En général, c'est ces points qui ressortent globalement.
- Speaker #2
Toi, t'as des enfants ?
- Speaker #0
Oui, un.
- Speaker #2
Ok. Qui est en bas âge ?
- Speaker #0
Qui est en bas âge, oui.
- Speaker #2
Et ta femme, elle a des horaires fixes ?
- Speaker #0
Oui, elle a des horaires plutôt fixes, plutôt en gros 8h-17h. Donc on va dire que ça permet d'avoir un peu plus de marge et de sécurité, on va dire, pour pouvoir allier avec un côté ambulancier où il peut y avoir des gardes, il peut y avoir des horaires un peu plus tard. Donc ce côté-là, c'est quand même, on va dire, un peu plus positif comparé à quelqu'un, je ne sais pas, qui aurait... qui aurait sa compagne qui est infirmière ou qui fait des lits ou des heures un peu parier. Avec un enfant, c'est sûr qu'il faut que le compagnon soit à fond dedans. Derrière moi, il est à fond, donc c'est cool. Mais voilà, c'est quelque chose à prendre en compte aussi.
- Speaker #2
Toi Fabrice, tes enfants, tu disais qu'ils sont grands ?
- Speaker #1
Mes enfants, ils sont grands. Le plus jeune a 15 ans. Et ce que j'ai voulu faire, même dès les premiers contacts avec l'IFA, c'était voir si je n'idéalisais pas. Et donc j'ai rapidement fait un stage, le stage il est fait proche de chez moi. Et donc là je me suis dit non, non, c'est parfaitement ce qu'il me faut. Par contre je me suis rendu compte aussi que même si j'avais, par ma profession, eu des capacités d'autonomie, il me manquait aussi plein plein de connaissances et que ça allait supposer un travail assez important.
- Speaker #2
et le fait de... de revenir entre guillemets sur les bancs de l'école à 53 tu disais ?
- Speaker #1
51.
- Speaker #2
51 ans, pardon. Est-ce qu'il y a une pression supplémentaire par rapport à ça ?
- Speaker #1
Oui, c'est quand même pas évident. C'est pas évident, c'est quand même un vrai challenge. Oui, on apprend plus facilement à 20 qu'à 51, ça c'est certain.
- Speaker #2
Et par rapport... Excuse-moi, je te coupe,
- Speaker #1
vas-y. Par contre, ce qui aide aussi, c'est d'être dans un groupe, dans un groupe où tout le monde se tire vers le haut, et donc ça c'est très très bien. Chacun a des compétences. des qualités différentes.
- Speaker #2
Donc il y a un vrai soutien. Tu as cette même vision, Aurélien, du groupe, etc. Cette émulsion où tout le monde se tire vers le haut.
- Speaker #0
Moi, c'est un peu une appréhension. Parce que globalement, je m'entends quand même bien. En général, avec les gens, je suis assez adaptable. Mais du coup, c'est vrai que moi, je m'imaginais une formation où la classe était moyenne d'âge, on va dire, peut-être entre 18 et 25-30 ans. c'était plus l'idée que je me faisais mais pourquoi je sais pas tu pensais te cloper pendant la formation non quand même C'est ça, je lui passe le bonjour. Mais voilà, c'était plus... Je ne savais pas trop quel public il pouvait y avoir. Et le fait de voir qu'il y a plusieurs...
- Speaker #2
Tu as été surpris de voir des gens de l'âge de Fabrice ?
- Speaker #0
Oui, parce que moi, je me suis dit, tiens, ça se trouve, je vais être le plus vieux.
- Speaker #2
Ah, carrément ? Parce que pour toi, dans ton imaginaire, un ambulancier, et ce n'est pas pour critiquer quoi que ce soit, c'était plus un boulot, je ne sais pas dire réservé, mais... plus adapté à un public jeune ?
- Speaker #0
En fait, c'est que je pensais que c'était plus, on va dire, pour un public jeune, parce que c'était quand même assez dynamique. La formation n'est pas très longue. Ça embauche quand même pas mal derrière. Donc, je m'étais dit, ça se trouve, c'est plus entre 18 et 25-30 ans que les gens se font retourner à l'école. Moi, je me dis, à 37 ans, je vais retourner à l'école. Je ne me suis pas dit, il y en a d'autres qui vont faire comme moi. Parce que les gens, maintenant, souvent, ils restent un peu dans le confort et ils osent peut-être... de ne pas aller retourner en formation parce que forcément comme dit Fabrice on se pose aussi des questions de savoir si on est capable de retravailler la mémoire pareil quand on vieillit est-ce que la mémoire elle fonctionne toujours aussi bien ? donc c'est pas aussi facile et de retrouver justement des personnes qui viennent d'un milieu différent qui peuvent apporter toutes leurs compétences et qui peuvent s'entraider justement comme on fait dans cette session c'est top c'est mon ressenti dans cette session où vraiment je suis content d'être à celle-ci pour vraiment progresser et puis travailler ensemble et surtout s'entraider pour avoir un diplôme plus raffiné.
- Speaker #2
Donc là vous avez commencé il y a un mois, un gros mois donc on va dire, un mois et une semaine. Si vous deviez décrire un peu, on va dire, une journée type de votre présence à l'IFA pour quelqu'un qui ne connaît pas du tout la profession et qui connaît encore moins la formation, comment tu pourrais décrire ça ?
- Speaker #1
Alors déjà ce que je voudrais dire c'est que moi avant de rentrer à l'effense. pour le diplôme d'ambulancier, j'ai fait la formation d'auxiliaire ambulancier. OK, c'était au mois d'avril et donc il y avait la même. Le groupe était semblable en termes de nombre et il y avait il y avait la même ambiance, en fait, le même solidarité de groupe et dans une diversité peut être encore plus importante. Je pense qu'il y en a qui étaient un peu plus âgés que moi. Il y avait peut être plus jeunes, plus jeunes, peut être une vingtaine d'années. Et cette diversité là déjà, c'est une richesse. Et donc, par rapport, par rapport aux journées, à la journée de type, c'est quand même relativement intense. Les horaires, c'est 8h30, 12h30, 13h30, 16h30. Mais au-delà des horaires, il y a aussi tout un travail personnel d'apprentissage à faire en dehors. Et ce qui est assez complet, c'est tout le côté anatomie, physiologie. Le but, ce n'est pas d'être médecin, mais c'est d'avoir des connaissances les plus importantes possibles. pour pouvoir identifier toutes les situations urgentes. Et par rapport à ça, il y a tout ce côté-là, mais la formation est très, très diverse. On aborde les techniques de communication, tout ce qui est brancardage. On accède aussi à tout un tas de particularités que sont la psychiatrie, la surdité. Non, non, c'est très, très riche et riche comme seront les prises en charge par rapport à la diversité de la population.
- Speaker #2
Et toi Aurélien, ton ressenti sur ce début de formation, sur les journées de type, etc. ?
- Speaker #0
Comme disait Fabrice, il y a pas mal de choses qu'on voit, toute l'anatomie, la physiologie, l'appareil respiratoire.
- Speaker #2
Est-ce que tu t'attendais au fait que ça soit aussi poussé, l'aspect médical du moins ?
- Speaker #0
Quand j'ai passé l'entretien, Jean-Noël Dalle, qui s'occupe de cette formation, nous avait bien sensibilisé sur le fait de, attention, il y a beaucoup d'informations, il y a beaucoup de travail personnel. Et c'est vrai que je ne pensais pas qu'il y aurait autant d'informations, sachant que c'est quand même un domaine spécifique. Et moi qui viens d'un milieu qui n'est pas du tout dans le médical, c'est tout ce qui est le corps humain, les maladies ou les noms vraiment techniques. Tout ça, je ne connaissais pas. Donc forcément, au début, les premières semaines, les gens étaient, ça va être les différents appareils qu'on peut voir, ou l'appareil locomoteur avec du lexique vraiment spécifique. où là il faut travailler effectivement pour au moins acquérir le bon vocabulaire pour ne pas être trop largué dès le début et quand on fait par exemple des CNET sur des transferts ou de l'IA Branca ou autre, qu'on puisse ne pas être perdu et vraiment avoir tout ce vocabulaire pour comprendre et avoir ce vocabulaire technique.
- Speaker #2
Et tu nous parlais Fabrice de l'organisation que tu as dû mettre en place pour accéder à cette formation, toi venant de Corrèze, un autre département. Du coup, tu as dû louer un appartement sur... place ou à proximité ou pas ?
- Speaker #1
Oui, à Aubière. Je pense que de toute façon, pour avoir des chances de réussir la formation, il ne faut pas être noyé dans les transports. Moi, j'aurais dû y passer quasiment une heure et demie matin, une heure et demie soir. Et donc, en termes de fatigue, ça n'aurait pas été top. Ça se suppose d'être réellement disponible.
- Speaker #2
Et puis du coup il y a je suppose un investissement financier ? Oui, oui,
- Speaker #1
oui.
- Speaker #2
Toi Aurélien, tu es le plus proche, tu peux rentrer à la maison tous les soirs ?
- Speaker #0
Oui je peux rentrer, après je mets à peu près 45 minutes pour rentrer.
- Speaker #2
Même si tu m'as dit que tu préférais ne pas rentrer tous les soirs, mais bon que tu es obligé de rentrer.
- Speaker #0
Du coup sinon je pense qu'il y a certaines personnes qui vont faire la gueule. Mais voilà comme dit Fabrice, il y a certaines personnes de la promotion qui sont un peu plus loin. donc qui font des trajets effectivement c'est un peu plus fatigant donc pour eux c'est un peu plus dur parce que forcément quand on doit faire une heure une heure et demie de route pour après derrière travailler le soir il y a toute cette charge qui est compliquée en plus avec les cours qui sont assez complets c'est assez usant donc je pense sur six mois six mois ça va encore c'est le bon le bon timing je pense que sur une année c'est compliqué à tenir six mois avec les stages donc c'est assez c'est on va dire c'est C'est la période qui est un peu le plus propice parce qu'il faut quand même, on se dit que six mois, c'est pas très long, mais au final, c'est quand même long quand on voit tout ce qu'on a à retenir. Et après, il y a Jean-Noël Del, qui s'occupe, comme je disais, de la formation, qui cherche vraiment à faire venir beaucoup d'intervenants, tous divers. Donc, c'est une richesse aussi de la formation parce qu'après, je ne connais pas du tout les autres formations, donc je ne pourrais pas comparer. Mais c'est vrai que je pense qu'il n'y a pas beaucoup de formations où il y a autant d'intervenants, autant de richesses, autant de sujets qu'on évoque, où vraiment on fait le tour de beaucoup de choses.
- Speaker #2
Et la chance en plus de voir des intervenants qui viennent du CHU. Donc en fait, c'est des, entre guillemets, des futurs collègues de travail. Par rapport à certains organismes privés de style l'AFTRAL, ils ont des intervenants aussi, mais voilà, c'est pas la même entité. Je trouve que c'est une vraie chance, une vraie richesse de se former au sein du CHU, puisque l'IFA fait partie du...
- Speaker #0
C'est ça, et puis c'est vraiment, pour l'instant tous les intervenants qu'on a eu étaient très ouverts, on peut vraiment discuter, et ce qui est bien avec une formation comme ça, c'est que vraiment c'est une formation concrète, c'est-à-dire moi je vois j'ai fait un DUT dans la maintenance, bon, derrière j'ai appris sur le tas, on va dire, mon poste, mais là c'est vraiment une formation où on va avoir toutes les clés en main derrière pour travailler au mieux.
- Speaker #2
Ok,
- Speaker #1
moi ce que je voudrais rajouter c'est... Comme le dit Aurélien, c'est la richesse des intervenants. La diversité d'intervenants, ils sont tous d'une très grande qualité. Tous sont à cœur de nous transmettre, de nous sensibiliser.
- Speaker #2
Donc tu sens quand même un vrai accompagnement de chaque intervenant, ce n'est pas juste une intervention.
- Speaker #1
Et puis à la tête, M. Dalle, responsable pédagogique, qui est plus qu'impliqué et qui, par son parcours professionnel, apporte mille et une connaissances. Bien sûr.
- Speaker #2
Même si vous venez de commencer il n'y a pas si longtemps que ça, est-ce que vous auriez une idée reçue à briser tout de suite sur le métier d'ambulancier ? Quand vous êtes arrivé, on vous a dit ou vous pensiez que, et là déjà un mois presque et demi d'immersion au contact de professionnels de santé, est-ce qu'il y a une idée reçue qui vous vient en tête que vous aimeriez ?
- Speaker #1
L'idée reçue, ça pourrait être de dire que c'est axé uniquement sur du transport. Et là, le transport, c'est... c'est qu'une toute petite partie celui qui veut faire le transport il ne faut surtout pas qu'il fasse ce métier là le métier est axé sur l'humain sur la relation humaine bienveillante et sur la polyvalence il faut avoir plein de compétences et pouvoir s'adapter à toutes les situations ok c'est
- Speaker #2
parfait Fabrice ce que tu viens d'installer.
- Speaker #0
Comme dit, il intervient bien, j'ai rien à rajouter. Il peut sortir. A bientôt. Comme dit Fabrice, c'est surtout que ça fait appel à beaucoup de qualités, c'est-à-dire il y a de la communication, il faut regarder son environnement, il faut s'adapter, il faut faire certaines choses dans certaines situations. Il y a beaucoup de choses, c'est pas juste je transporte quelqu'un et puis je vais me poser cinq minutes et j'attends qu'il ait son truc. Il y a tout un tas de choses que moi qui ne connaissais pas le métier, je me disais, bon, ambulancier, ou voilà c'est pas on va dire c'est pas l'un des métiers les plus durs du monde finalement quand on voit la formation et tout ce qu'on doit gérer surtout que ça nous pousse de plus en plus à être être perfectionné donc il ya être formé donc c'est vrai que c'est c'est un métier six mois de formation on dit bon bah ça va c'est qu'au bas finalement il ya beaucoup de choses à voir c'est très dense et
- Speaker #2
on apprend beaucoup de choses les gars j'ai préparé huit petites affirmations des petits vrais ou faux comme je fais dans tous les épisodes Pas de questions pièges, on dit vrai ou faux à tour de rôle et on revient sur chaque affirmation et on la développe ensemble. Ok, on commence avec toi Fabrice. La formation d'ambulancier ne dure que quelques semaines car l'essentiel s'apprend sur le terrain.
- Speaker #1
Vrai et faux. Vrai et faux.
- Speaker #2
Vas-y. L'ambulancier passe la majorité de son temps à rouler à toute vitesse, sirène hurlante. Vas-y, donc Aurélien.
- Speaker #0
Faux.
- Speaker #2
Les ambulanciers sont formés pour gérer des situations médicales très diverses, du simple malaise à l'arrêt cardiaque.
- Speaker #1
C'est tout à fait vrai.
- Speaker #2
Les horaires d'un ambulancier sont toujours réguliers de jour comme de nuit en semaine.
- Speaker #0
Faux.
- Speaker #2
Une fois la formation terminée, on n'a plus rien à apprendre.
- Speaker #1
L'apprentissage, c'est qu'on est nu tout le temps.
- Speaker #2
Donc faux. Faux. Le métier d'ambulancier est tellement en tension que tu as souvent une promesse d'embauche avant même la fin de la formation.
- Speaker #0
Vrai.
- Speaker #2
Tous les appels du 15 en France sont envoyés aux ambulanciers privés.
- Speaker #1
Faux.
- Speaker #2
Et la dernière, le salaire de base d'un ambulancier est un frein à la valorisation de la profession.
- Speaker #0
Vrai.
- Speaker #2
Ok, on revient. C'est toi Fabrice qui va commencer à répondre. La formation d'ambulancier ne dure que quelques semaines car l'essentiel s'apprend sur le terrain, même si on a un peu répondu avec tout ce qu'on vient de dire auparavant. On rappelle que la formation... complète, stage inclus, dure, tu me l'as dit, 801 heures, c'est ça ? Oui, ça fait 6 mois. Non, ce n'est pas quelques semaines, c'est beaucoup de semaines. Deux têtes, je ne les ai même plus. Vous pouvez me rappeler les stages qu'il y a dans la formation ?
- Speaker #1
Les stages, il y a deux semaines dans un SMUR, à l'accueil d'urgence. Ça, ça dure deux semaines. Il y a trois semaines, ça doit varier selon les IFA. Ça peut être même des unités psychiatriques, ça peut être de la gériatrie, des soins de réadaptation. Et il y a encore deux semaines dans une entreprise de transport. Donc au total, sept semaines.
- Speaker #2
Et vous savez le coût de la formation ? Est-ce que vous le connaissez ?
- Speaker #1
Oui, le coût de la formation, c'est environ 4000 euros.
- Speaker #2
4000 euros finançables en général par... certains organismes suivant sa situation perso, soit par son livret A, qui est un magnifique organisme, soit par la région, si je ne dis pas de bêtises. Oui, par la région. C'est ce qui se fait en général. Vous, c'est par la région que vous faites face ?
- Speaker #1
Moi, en fait, Pôle emploi France Travail, je ne l'avais jamais connu. Donc, ça aurait été sur mon livret A. Mais comme ça m'étire en tension, en m'inscrivant à France Travail, le coût de la formation a pu être pris en charge par la région.
- Speaker #2
Ok, super.
- Speaker #1
Donc, un grand merci.
- Speaker #2
Deuxième affirmation, Aurélien, l'ambulancier passe la majorité de son temps à rouler à toute vitesse, sirène hurlante.
- Speaker #0
Alors, faux. Ça c'est le cliché peut-être, je ne sais pas. Oui, je pense. Mais non, l'ambulancier, il peut y avoir des situations vraiment urgentes, des urgences vitales.
- Speaker #2
Est-ce que tu peux présenter en quelques phrases, pour celui qui ne connaît pas du tout le métier, à quoi on peut s'attendre quand on est ambulancier, le quotidien d'un ambulancier ?
- Speaker #0
Alors le quotidien, il peut y avoir plusieurs missions. Soit on peut être en VSL et donc on peut faire des rendez-vous réguliers. pour une personne qu'on va amener de son domicile à un examen.
- Speaker #2
Donc, ESL, le véhicule sanitaire léger, c'est-à-dire un patient qui est plutôt autonome, qui se débrouille, qui peut monter tout seul dans la voiture.
- Speaker #0
C'est ça, donc ça peut être ce type de mission. Ensuite, ça peut être des missions SAMU, c'est-à-dire sur des gardes de 12h, par exemple, 8h, 20h. En fait, l'ambulance est à dispo du SAMU et on est missionné pour intervenir. Donc, ça peut être... Ça peut être des fractures, ça peut être des chutes, ça peut être des malaises. Il y a tout un tas de situations qui font qu'on peut intervenir.
- Speaker #2
Sur des urgences à domicile.
- Speaker #0
Voilà, sur des urgences à domicile.
- Speaker #2
Donc on est d'accord. Transport programmé, ambulance et ou vaisselle. Et en SAMU. Merci. Garde SAMU, pardon. Garde SAMU, de jour comme de nuit, 8h, 20h, 20h, 8h.
- Speaker #0
en ambulance donc régulé et missionné par le par le 15 c'est ça et pour revenir sur le giro à fond on peut être en garde samu et il peut y avoir une personne qui sent pas très bien donc voilà on l'installe correctement on prend en charge cette personne et après c'est pas rouler à fond sur le retour parce que déjà ça peut stresser la personne quelqu'un qui a un peu stressé ce que forcément on voit arriver des ambulanciers on monte dans l'ambulance ça peut stresser pas mal de personnes et en plus c'est pas forcément des urgences vitales quelqu'un par exemple ou une entorse ou quelque chose qui est tombé si on arrive 5 minutes plus tôt c'est pas ça qui va faire qu'on va le sauver sachant qu'il peut y avoir des risques de collision d'accident donc l'important c'est d'amener le patient à
- Speaker #2
bon port ce que les gens doivent bien imprimer c'est que quand les ambulanciers privés sont en garde SAMU et sont missionnés par le SAMU En gros, c'est comme si sur notre véhicule, il était marqué SAMU, tout simplement. C'est ça. On laisse la place quand c'est marqué SAMU 63 Clermont-Ferrand, parce qu'on se dit, tiens, c'est le SAMU. Mais en l'occurrence, quand on est missionné par le SAMU, nous sommes un véhicule du SAMU. Donc, on a les mêmes facilités de passage. Et comme tu le dis très bien, les sirènes et les bleus, C'est vraiment quand il y a une urgence vitale ou qu'il est nécessaire que la prise en charge dans un centre hospitalier se fasse rapidement, mais elle n'est pas automatique.
- Speaker #0
C'est ça. Et puis, on ne va pas créer un sur-accident juste parce qu'on veut rentrer plus tôt. Voilà,
- Speaker #2
n'est-ce pas. Et puis après, dans le quotidien des ambulanciers, on peut parler de toute cette gestion administrative, parce qu'il y a quand même un peu de paperasse, la maintenance du véhicule, parce que c'est quand même notre outil de travail. mais en gros t'as bien résumé les l'émission principale de l'ambulancier. Fabrice, les ambulanciers sont formés pour gérer les situations médicales très diverses du simple malaise à l'arrêt cardiaque. Tu nous as dit vrai. Alors, qu'est-ce que tu as pu voir déjà ? Ou qu'est-ce que tu es censé voir courant ta formation par rapport aux situations médicales ?
- Speaker #1
Déjà, il y a toute une formation par rapport à la gestion des soins d'urgence qui s'appelle la FGSU. Il y a prise en charge des arrêts cardio-respiratoires, de tout un tas de... Problèmes de santé divers et variés, dont certains peuvent être gravissimes, genre l'AVC. Et à côté de ça, il y a la prise en charge de personnes pour les transporter à des soins programmés, où ça sera en VSL et où l'urgence n'y sera pas nécessairement. Mais il faudra être présent pareil et écouter parfaitement la personne. Il faut aimer le dialogue, le dialogue avec des personnes diverses.
- Speaker #2
Voilà, donc il y a un aspect, un module sur les gestes d'urgence, comme tu l'as dit, la FGSU, et il y a aussi un module sur tout ce qui concerne, même si les deux sont complémentaires aussi, manipulation, transfert, ce qu'on a vu ensemble ces derniers jours, qui permettent de prendre en charge des patients qui ne sont pas forcément, comme tu l'as dit, en urgence vitale, mais qui ont des pathologies, qui nécessitent une prise en charge particulière, un geste particulier, un transfert particulier.
- Speaker #1
Le but, c'est aussi d'avoir le maximum de connaissances. pour appréhender toute la diversité des pathologies qu'on sera même de côtoyer.
- Speaker #2
Est-ce que vous pensez que c'était aussi, ce n'est pas pour faire mousser non plus trop la profession, mais c'était aussi complexe qu'il y avait autant de gestes, autant de pathologies avant de commencer cette formation ?
- Speaker #1
Oui, si, je m'attendais à ce que ce soit d'un bon niveau, même s'il y a des clichés qui rabaissent la profession.
- Speaker #2
Donc on est bien d'accord, ce n'est pas... Comme tu l'as très bien dit aussi Aurélien, ce n'est pas que du transport sanitaire. C'est toi qui l'as dit Fabrice. Ce n'est pas que du transport sanitaire, il y a une prise en charge médicale et comme tu l'as dit, tout l'aspect communication, etc. qui tourne autour de cette prise en charge. Les horaires d'un ambulancier sont toujours réguliers ? De jour comme de nuit en semaine ?
- Speaker #0
Faux. Il y en a qui aimeraient bien,
- Speaker #2
et moi le premier.
- Speaker #0
Faux, oui, parce que du coup, c'est sûr que c'est un peu ce qu'on entend quand on discute un peu du métier, que les horaires, ça peut changer. Des fois, par exemple, on parlait des gardes samu, 8h, 20h, si à 19h30, on est appelé pour une intervention, je ne sais pas où. Et bien du coup on y va et le temps d'attente peut-être, de prise en charge, si on veut vraiment prendre en charge correctement un patient, et bien ça se trouve à 21h30-22h on rentre et forcément il n'y a pas d'horaires qui sont vraiment stricts.
- Speaker #2
Ça c'était un frein dans votre choix de cette nouvelle carrière ou vous l'avez surmonté sans difficulté ?
- Speaker #0
Non, moi avant mes horaires de travail c'était en gros 8h-17h. Ok. mais les horaires non forcément on y réfléchit, avec ma femme on réfléchit parce que quand t'as un enfant en bas âge c'est forcément quelque chose qu'il faut mettre sur la table et dire est-ce que ça peut le faire, est-ce que ça peut pas le faire donc elle elle est à fond avec moi donc ça c'est cool donc après forcément c'est de l'organisation il faut le savoir que les horaires peuvent varier mais après moi c'est pas un frein dans le sens où c'est vraiment ce que je veux faire et je préfère faire des heures sup ou un boulot où je fais pas mal d'heures plutôt qu'un 35 heures tranquille assis à une table et pas faire ce qui me plaît quoi donc donc il faut en avoir conscience mais après je pense que si le métier correspond il faut pas...
- Speaker #2
Parce que toi du coup tu es parti presque à l'opposé de ce que tu avais avant avec des horaires fixes un travail assez routiné pour le coup tu m'arrêtes si je me trompe tu es carrément sur l'opposé. Donc, c'est vraiment ce que tu cherchais, ce changement radical de profession.
- Speaker #0
C'est ça. C'est que ma première entreprise où je suis resté longtemps, donc je suis resté 7 ans, c'était une usine plus dans le BTP. Donc là, je faisais de la qualité. Il y avait cette partie aussi sécurité parce que forcément, en usine, il y a quand même des accidents. On tend vers le zéro accident, mais il y a toujours des accidents. Et il y avait un côté dynamique que j'aimais bien. Et après, ma dernière entreprise, donc c'était un peu plus on va dire routinier et je suis quelqu'un qui suis assez dynamique et j'ai besoin que ça bouge donc ça allait totalement avec ce métier mais voilà ça change totalement parce que j'ai appris pas mal de choses dans mes précédentes expériences et que maintenant vraiment je vais me consacrer à quelque chose qui me plaît vraiment
- Speaker #2
Fabrice, une fois la formation terminée, on n'a plus rien à apprendre il paraît.
- Speaker #1
Non, l'apprentissage va continuer tout au long de la carrière.
- Speaker #2
On a aussi le fameux recyclage d'AGSU de tous les 4 ans. On est toujours à la page des derniers gestes et des dernières pratiques. Est-ce que vous pouvez expliquer ? Quelles sont les perspectives après le métier d'ambulancier si jamais on veut continuer à pousser dans le médical ?
- Speaker #1
On peut tout à fait envisager d'être aide-soignant, d'être infirmier.
- Speaker #2
Comme on le dit souvent, le métier d'ambulancier,
- Speaker #1
ça peut être un tremplin ou une poursuite dans toutes les carrières de soins.
- Speaker #2
Ce n'est pas une fin en soi, mais ça peut être vraiment un tremplin dans tous les métiers de la santé qui se rejoignent.
- Speaker #0
Sachant qu'on nous le présente plusieurs fois, il y a quelques formations aussi qui peuvent s'ajouter quand on est ambulancier, c'est-à-dire on peut se perfectionner dans tel domaine, par exemple dans la communication, ou il y a des formations gestes et postures qui sont plus poussées. Je ne connais pas encore toutes les formations, mais même quand on est ambulancier, on peut se former à côté pour acquérir plus de compétences encore.
- Speaker #2
C'est parfait. On peut devenir ambulancier au SAMU après une formation complémentaire. AS comme t'as dit, être soignant Dans les précédents podcasts, on a entendu des anciens ambulanciers qui étaient devenus infirmiers et qui avaient parfaitement réussi leur formation et débuté une nouvelle carrière sans problème. Aurélien, le métier d'ambulancier est tellement en tension que tu as souvent une promesse d'embauche avant la fin de la formation.
- Speaker #0
Alors oui, je pense que, après je n'ai pas énormément d'expérience là-dedans, mais de ce que j'ai entendu, de ce que j'ai vu, c'est vrai que les entreprises recrutent pas mal. il y a pas mal c'est pareil, c'est l'idée qu'on se fait du métier, c'est qu'il y a beaucoup de turnover, il y a beaucoup de mouvements.
- Speaker #2
C'est le cas, malheureusement.
- Speaker #0
Ouais, et du coup, les entreprises recherchent beaucoup. Je pense aussi, il y a pas mal de turnover, parce qu'il y a des personnes qui, déjà, ne se rendent pas compte forcément de la complexité du métier. De la complexité du métier. Après, il y a entre les horaires de travail ou l'organisation, des fois, c'est peut-être, il y a peut-être des entreprises qui correspondent mieux à certains. Par exemple, je sais pas...
- Speaker #2
Je rebondis sur ça, toi, c'est quoi ta recherche ? Qu'est-ce que... Qu'est-ce que tu vises comme type de société après la formation ? Là,
- Speaker #0
du coup, pour l'instant, je ne sais pas vraiment encore. Moi, je cherche plutôt une entreprise, forcément, il y a une vie personnelle, donc qui puisse s'adapter un petit peu. Mais après, pour l'instant, je n'ai pas assez de recul vraiment pour me dire, tiens, je voudrais travailler trois jours dans la semaine en faisant des gardes, plus un quatrième jour, on va dire, de journée. Ou alors, travailler que en garde, ou travailler que la journée, ou travailler que les nuits, je sais que ça se fait aussi. Donc pour l'instant, c'est vrai que...
- Speaker #2
Merci. En termes de type de structure, tu serais plutôt sur une plus grosse structure, plutôt une structure dite familiale, c'est quoi que tu vises ?
- Speaker #0
Alors après il y a du bon et des mauvais dans les deux, je pense qu'une structure familiale ça peut être bien parce que ça permet, chaque individu est un peu on va dire au centre de l'entreprise, donc ça c'est vraiment quelque chose qui moi se rapproche plus de mes valeurs, et en plus il y a ce côté où comme j'étais QSE avant, donc j'étais peut mettre en place des choses vraiment faire que par exemple le métier soit plus comment dire on va dire structuré qui est des petits des types tips et des petites astuces pour dire bah tiens où les contrôles routiniers pour faire des petits je sais pas sans parler de des protocoles voilà des protocoles des choses comme ça qui peuvent améliorer justement le travail au quotidien ça ça peut être bien et après une grande entreprise bas le point qui peut être positif c'est qu'il il y a pas mal de... on va dire de tâches qu'on peut faire, que ce soit en psychiatrie ou dans d'autres domaines qu'on ne devrait peut-être pas dans une petite entreprise. Donc voilà, c'est ça. Donc ça, ça peut être bien aussi. Donc pour l'instant, je n'ai pas encore assez de recul, mais je pense que les deux, il y a des points positifs dans les deux. Après la grande entreprise, du coup, comme je disais par rapport à la petite entreprise, l'individu est peut-être moins au centre. Donc c'est ça qui peut être un peu plus un frein. Mais voilà, après il faut voir aussi.
- Speaker #2
Après tu vas avoir le... Tant avec tes stages de...
- Speaker #0
Voilà, c'est ça. C'est vraiment les stages qui vont permettre de voir un petit peu...
- Speaker #2
Et toi Fabrice, le type de société que tu as ?
- Speaker #1
Le type de société, à vrai dire, je ne me suis pas véritablement posé la question. Je sais que les conditions de travail, même si elles vont être assez importantes, seront nécessairement meilleures que ce que je vivais par le passé. Et voilà, les congés, j'en étais à des années-lumières. Donc tout ça, ça sera bien. Le but, ce n'est pas non plus de faire des horaires infinis et de pouvoir profiter d'une vie de famille. Donc,
- Speaker #2
pareil,
- Speaker #1
il me reste le temps des stages pour cibler la bonne structure. Le type de société. C'est vrai que j'aurais peut-être, comme Aurélien, un attrait plus vers des sociétés à taille humaine. même si il y a de plus en plus de concentration et que les entreprises sont de plus en plus grosses.
- Speaker #2
Malheureusement, on va faire une minute de silence. Non, c'était Fabrice, je crois. Tous les appels du 15 en France sont envoyés aux ambulanciers privés.
- Speaker #1
J'avais dit que c'était faux. Ça peut être vers les pompiers et gérés également par le SMUR.
- Speaker #2
Voilà, tout à fait. Je pense que tu as assez bien répondu. Les ambulanciers sont sont euh sont on va dire privatiser, je ne sais pas si c'est le bon terme, mais non, c'est le bon terme ou pas privatiser ?
- Speaker #1
Peu importe, c'est un des moyens d'intervention.
- Speaker #2
Pour les urgences à domicile, les pompiers font les urgences à domicile, font la voie publique, secours à victime, c'est ça, ils font aussi les incendies.
- Speaker #1
Par contre, ce que j'ai compris, c'est que les ambulanciers ne font pas de voie publique.
- Speaker #2
Non, les ambulanciers ne font pas de voie publique. Mais ce qu'on a tendance à trop souvent oublier, secours à victime. Ce n'est pas pour dénigrer les pompiers, loin de moi cette idée. Coucou mes amis pompiers. Mais secours à victime, à domicile je parle. Les ambulanciers privés sont plus formés que les pompiers, il faut le dire. Je crois, j'avais regardé les chiffres, en gros il y a 250 000 pompiers en France. Sur les 250 000, il y a 200 000 pompiers volontaires. Donc qui dit pompier volontaire dit... avoir un autre métier à côté. C'est-à-dire que le pompier volontaire, c'est le boulanger du coin, c'est le carrossier de votre ville, etc. Donc, ce n'est pas son métier de prédilection. Il a une formation pour ça, mais il n'a pas passé autant d'heures que les ambulanciers privés. Nous avons une formation de 800 heures qui n'est pas rien. Donc, effectivement, même si je sais que, je l'ai dit assez longuement sur plein de podcasts, La couleur rouge rassure les gens quand ils voient arriver ce beau camion chez eux.
- Speaker #1
La force des pompiers, c'est aussi le nombre.
- Speaker #2
Le maillage est différent, ça c'est une certitude. Mais des fois, ce n'est pas rare que j'entende quand j'arrive à domicile, « Ah mais on ne m'a pas envoyé les pompiers ! » Comme si c'était dénigrant d'avoir envoyé les ambulanciers privés. Grosse erreur, madame. Je suis mieux formé que les pompiers. Secours à victimes, voilà. On est équipé de la même manière, mais bon, voilà. Le rouge rassure, mais...
- Speaker #1
On est avant tout complémentaires.
- Speaker #2
Voilà, c'est un travail d'équipe. Aurélien, le salaire de base d'un ambulancier est un frein à la valorisation de la profession.
- Speaker #0
Alors là, j'ai répondu vrai, parce que c'est vrai que le salaire de base est... pas vraiment excessif, il y a quand même les nuits, il y a beaucoup d'heures.
- Speaker #2
Il y a beaucoup de contraintes et pas un salaire. Voilà,
- Speaker #0
c'est ça, il y a beaucoup de contraintes. Pareil, la fonction métier ambulancier appartient à la convention des transports et pas du soin. Ce qui fait que, par exemple, je crois que les heures de nuit, il n'y a pas de tarification particulière. C'est-à-dire qu'on travaille entre 14h et 15h, ce sera le même prix qu'entre 2h et 3h du matin. Oui, c'est pareil. Ce qui, dans les autres métiers, est différent. donc voilà, il y a ça et après forcément quand on voit la complexité des tâches au final qu'on doit faire, c'est vrai qu'on se dit que le salaire n'est pas représentatif de la fonction, des responsabilités qui peuvent appartenir à ce métier
- Speaker #2
Sans citer de chiffres, si vous voulez citer des chiffres bravo, est-ce que vous perdez de l'argent en venant ambulancier ?
- Speaker #0
Alors moi je perds de l'argent Merci. Sauf si je fais 70 heures par semaine. Donc tu vas perdre de l'argent. Voilà, c'est ça. Mais ça, c'était une grande question parce que forcément, pour mon entourage, c'est tu vas changer de métier, tu n'auras plus la sécurité de l'emploi, tu vas perdre de l'argent, tu vas faire des heures. Mais oui, mais au moins, je ferai un métier qui me passionne. Et quand je me lève le matin, c'est une phrase un peu bateau. Mais quand je me lève le matin, je sais pourquoi je le fais. Et à la fin de ma journée, je suis content d'avoir, on va dire, œuvré pour...
- Speaker #2
Un métier qui a du sens.
- Speaker #0
Pour les autres, voilà, c'est ça. Je ne me voyais pas, même si j'ai appris beaucoup de choses dans mes précédentes expériences, je ne me sentais pas assez utile et je ne me voyais pas faire ce métier plus longtemps. Parce que moi,
- Speaker #2
j'étais arrivé au bout,
- Speaker #0
j'avais appris des choses, mais ce n'est pas ce qui me correspondait.
- Speaker #2
Toi Fabrice, tu perds de l'argent ?
- Speaker #1
Non, moi je ne perdrais pas d'argent. Par contre, je pense que la vraie solution, ce serait que les ambulanciers soient... pleinement rattachés au ministère de la Santé et pleinement intégrés à toute la chaîne de soins parce qu'ils en sont un maillon essentiel et qu'à ce titre-là, il devrait y avoir une rémunération plus conséquente.
- Speaker #2
Parce qu'on est régi par le ministère de la Santé vu qu'on dépend de l'ARS et compagnie. Oui, oui. On est de la convention des transports routiers.
- Speaker #1
Donc ce côté un peu bancal, en gros, ce n'est pas top. Ok.
- Speaker #2
Mais du coup, toi, tes prétentions salariales ne t'ont pas empêché d'accéder à la formation. Ça n'a pas été un frein ? Non,
- Speaker #1
je ne suis pas du tout venu. Moi je faisais des heures et donc avec une rémunération qui n'était pas du tout au rendez-vous.
- Speaker #2
Tu vas même gagner peut-être un pouvoir d'achat.
- Speaker #1
Ah oui, oui, je pense.
- Speaker #2
C'est une certitude, je pense. Tu pourras peut-être en avoir.
- Speaker #1
Mais bon, mon cas est un peu atypique. Oui,
- Speaker #2
mais c'est ce qui est intéressant de découvrir aussi. Si vous deviez convaincre quelqu'un de se lancer dans cette voie, vous croisez un petit jeune qui se cherche dans la rue. Et si vous deviez lui parler de la profession et lui donner envie, qu'est-ce que vous pourriez lui dire ?
- Speaker #1
Je lui dirais que pour faire ce métier, il faut être ouvert d'esprit, qu'il est ouvert d'esprit, qu'il est tolérant, qu'il aime fondamentalement la relation avec les gens. Et avec le côté médical, peut-être qu'il est fait pour ce métier et que pour réellement percer, il faut aussi... à pouvoir avoir une orthographe à peu près correcte, arriver à...
- Speaker #2
D'ailleurs,
- Speaker #1
c'est les prérequis de l'accession à la formation. Le but, ce n'est pas d'être un virtuose, mais d'avoir le minimum une écriture correcte, une diction à peu près correcte, une communication correcte. Le but, c'est de se faire entendre. Il n'y a plus qu'à foncer.
- Speaker #2
Et toi Aurélien ?
- Speaker #0
Comme dit Fabrice, c'est une certaine gymnastique de l'esprit parce que, comme il dit, il faut bien savoir communiquer. Il ne faut pas arriver sur, quand on est appelé avec le SAMU en disant « Oh là là, qu'est-ce qui s'est passé ? » Non, il faut avoir un minimum de jugeote. Après, dans l'écriture, si quelqu'un se cherche un petit peu, il faut aussi bien connaître le métier. C'est-à-dire, on peut aimer les gens, mais on ne peut pas aimer le côté secours. et à côté de ça on peut aimer le côté secours mais ne pas aimer les gens, alors du coup c'est un peu un millimélo de pas mal de choses mais moi par exemple qui avait un peu peur d'attaquer la formation, me disant ce côté médical j'y connais rien du tout ça peut être stressant d'arriver dans des situations il faut pas que ce soit un frein parce que ça après on va sur 6 mois de formation justement c'est assez dense et on va avoir plein de situations, on va avoir plein de choses qui fait que quand on sera lâché dans le grand bain on aura toutes les clés en main donc Donc après, il faut être sûr vraiment d'avoir des valeurs qui correspondent à ce métier. Et après, les compétences, elles viendront pendant la formation. Donc communication, empathie, gestion du stress. Voilà, tout c'est...
- Speaker #2
Je pense que pour la majorité des gens, c'est des choses qu'on a en nous. Mais voilà, la formation nous apprend à les mettre en avant et les développer. Voilà, c'est ça. Ok. Écoutez les gars, j'ai fait le tour de tout ce que je voulais aborder avec vous. Un petit mot de la fin pour terminer. Est-ce que vous voulez remercier la région ? vous remerciez votre femme,
- Speaker #0
ta femme Aurélien alors moi j'embrasse ma femme oui bah oui parce que après mine de rien c'est vrai que la formation c'est quand même on va dire usant et physiquement et psychologiquement parce que je vois les premières semaines on passe quand même 8h assis à une table quand on a travaillé pendant 15 ou 20 ans c'est pas facile surtout je pense à Fabrice qui avant était jamais assis à une table contrairement à moi parce que j'avais quand même un poste plus de bureau ... Mais ce n'est pas facile. Donc, si on n'a pas l'entourage qui encourage et si on n'est pas motivé, c'est sûr que forcément, ça peut être fatigant. Mais après, je pense que si les gens ont vraiment envie de faire ce métier, il ne faut pas hésiter à se lancer.
- Speaker #2
De toute façon, si vous posez la question de la profession, ça dépend de votre situation au pro, mais de faire déjà un stage, si vous êtes demandeur d'emploi, de faire un stage en demandant en ce travail. Un stage d'immersion pour vous rendre compte au mieux, c'est le premier step je dirais pour ça.
- Speaker #0
C'est ça, moi j'avais pas mal discuté avec une personne, ensuite derrière justement j'ai fait un stage dans une entreprise, avec toi d'ailleurs.
- Speaker #2
Je t'ai donné goût au métier,
- Speaker #0
je m'étais... C'est ça, parce que voilà, c'est beau de discuter, mais il faut quand même faire au moins une ou deux semaines pour se rendre compte de ce qu'est le métier, et vraiment voir si c'est pas juste une journée type. on va se dire ah bah cool c'est comme ça non il faut faire un peu plus pour vraiment savoir si c'est la bonne équipe et moi je suis passé du coup par la région ce que j'avais fait un dossier pour pour être financée et du coup donc la région a financé la formation et france travail aussi donc finance une partie de la formation par le chômage du coup la location ok et donc ça c'est cool que Que la région soit moteur. Et la région est vraiment moteur dans les métiers de soins qui sont en tension et il y a beaucoup de manques. Donc là-dessus, la région peut apporter pas mal d'aides. Donc il faut pas mal se renseigner. Il y a plein de dispositifs qui peuvent aider si le financement peut être quelque chose de bloquant.
- Speaker #2
Le mot de la fin Fabrice pour toi ?
- Speaker #1
Première étape, c'était comme on l'a déjà dit, c'est certainement le fait de faire un stage pour réellement se rendre compte de la réalité. La deuxième étape qui à mon avis est crucial, c'est le fait que tout l'entourage soit moteur aussi, c'est-à-dire que le quotidien peut-être qu'il sera un peu plus assumé par les proches, et ça il faut que tout le monde soit d'accord, parce que sinon, le quotidien risque de bouffer la formation, et puis par la suite, oui, moi je tiens à remercier la région, par rapport au financement de la région, te remercier Jean-Paul de faire mieux connaître ce... ce métier et donner envie à des personnes qui ont certainement toute leur place dans ce métier-là.
- Speaker #2
J'espère qu'on aura contribué tous les trois à susciter quelques... quelques intérêts de la profession. Dis-moi, Oli.
- Speaker #0
Oui, merci à vous. Parce que du coup, c'est vrai que quand on cherche des infos sur un ambulancier, des fois, ça peut être difficile de trouver certaines infos. Donc, via le podcast, c'est bien parce que ça permet de découvrir un petit peu. Et après, tous les intervenants qui sont en formation, c'est vraiment des personnes qui se donnent à fond pour ça. Donc, c'est vraiment... C'est vraiment enrichissant de participer à cette formation avec toutes les personnes qui font en sorte de valoriser ce métier et de ne pas juste dire, bah oui, ambulancier, ambulancier c'est juste quelqu'un qui transporte un patient et point barre. C'est quelque chose de bien plus complet. C'est ça, donc c'est bien plus complet et c'est bien de pouvoir échanger avec des médecins, des infirmiers, vraiment tout le panel du soin et de pouvoir apprendre.
- Speaker #2
Merci beaucoup en tout cas d'avoir participé à ce podcast. Et je vous encourage, si vous voulez plus d'informations sur la formation, d'écouter le podcast numéro 1 et 2 que j'ai fait avec Jean-Noël Dalle qui va vous parler de la formation en détail. Et je vous encourage à nous suivre sur notre compte Instagram, podcastpréambule. A bientôt. Bon courage les gars pour la fin de formation.