- Speaker #0
Un melting pot là.
- Speaker #1
J'ai fait un petit pot pourri, si je peux appeler ça comme ça.
- Speaker #0
On place quelques règles. Est-ce que tu te rappelles des règles sur les brûlures ? Pour poser des questions.
- Speaker #1
Allez, merci, bonne soirée.
- Speaker #0
C'est bien. C'est brailleux tes studios.
- Speaker #1
J'ai été bien formé. Franchement, je ne t'ai pas fait venir pour ça.
- Speaker #0
Je t'ai fait souffrir.
- Speaker #1
Blonde arrivée, c'est Aurélie. Ne mourrez pas tout de suite. Préambule, le podcast des ambulanciers et de la santé. Bienvenue sur Préambule, le podcast des ambulanciers de la santé. Aujourd'hui, on vous emmène dans les coulisses d'un service d'urgence, celui du CHU de Clermont-Ferrand. Aujourd'hui, je reçois Aurélie. Bonjour Aurélie.
- Speaker #0
Salut JP.
- Speaker #1
Aurélie qui est un peu... la physio du CHU. C'est elle qui va vous dire si tu rentres ou tu rentres pas. Suivant comment t'es habillée ou suivant ta pathologie. En fait, non, même pas, parce que t'es obligée d'accepter tout le monde.
- Speaker #0
On est obligée d'accepter tout le monde, de tous les voir.
- Speaker #1
Donc, tu es infirmière d'accueil et d'orientation. Résultation ou IAO ou comment on dit d'ailleurs ?
- Speaker #0
On dit IOA, infirmière organisatrice de l'accueil.
- Speaker #1
D'accord. Donc, ça fait combien de temps que tu fais ça ?
- Speaker #0
Moi, je travaille aux urgences, du coup, les urgences adultes du CHU de Clermont depuis six ans et demi maintenant. Et je fais de l'IOA depuis cinq ans et demi. Donc, je commence à être une vieille en fait.
- Speaker #1
Vous êtes bien rodée. Et donc, du coup, d'être à l'IOA, c'est une spécialité en tant qu'infirmière ?
- Speaker #0
Alors, une spécialité. spécialité, pas vraiment. On a tous le même diplôme, c'est juste que c'est une formation spécifique et ça s'adresse plutôt aux infirmiers qui vont commencer à avoir un petit peu d'expérience parce que ça sollicite pas mal de choses quand même.
- Speaker #1
D'accord. Et c'est une formation en interne que vous suivez ?
- Speaker #0
Alors nous, par exemple, moi je suis formatrice IWA justement. En plus ? On fait une formation au CESU de Clermont-Ferrand. Le CESU, c'est le Centre d'enseignement en soins d'urgence. Une formation qui dure quatre jours. où en fait, on aborde pas mal de thématiques. On va aborder un cadre législatif, parce qu'il y a quand même de la législation sur le rôle de l'IOA. On va aborder différents thèmes de la gynéco, de la pédiatrie, de la psychiatrie, comment évaluer les patients. On va faire des mises en situation pour rendre ça aussi un petit peu plus concret. Donc, le rôle de l'IOA, c'est quand même quelque chose qui... C'est vraiment un rôle très spécifique pour les infirmières.
- Speaker #1
Tu dirais que cette formation de 4 jours, elle... pousse vos connaissances un peu plus loin par rapport à votre diplôme de base de 3 ans. Vous apprenez vraiment des choses en plus sur cette formation ?
- Speaker #0
Oui, on peut apprendre des choses, mais déjà on a quand même des bases par notre exercice professionnel. Mais c'est juste qu'on rassemble tout en 4 jours.
- Speaker #1
Et tu disais qu'il faut avoir un peu de bouteille pour faire cette formation. C'est quoi l'ancienneté minimale si on veut devenir IWA ? Alors,
- Speaker #0
il y a une loi aussi pour ça. À la base, il y a plusieurs années, il fallait avoir minimum deux ans d'expérience en service d'urgence.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Ils se sont rendus compte que la durée de vie d'une infirmière était peut-être pas si longue que ça. Maintenant, c'est six mois minimum. Mais on préfère quand même, on recommande qu'il y ait au moins un an d'expérience aux urgences pour avoir vu quand même pas mal de cas.
- Speaker #1
D'accord. Et on est bien d'accord qu'on devient IOA par choix ? Ce n'est pas une obligation ? Non ? Genre toi, quand tu as voulu le faire, c'était un choix partout ?
- Speaker #0
Alors, j'étais très motivée à le faire et c'était un choix, mais c'est aussi un petit peu un passage obligé dans le service à un moment donné.
- Speaker #1
D'accord, ok. Au bout d'un moment...
- Speaker #0
C'est quand même très intéressant aussi. C'est un rôle... Enfin, on fait tellement de choses que ça nous pousse à réfléchir énormément. On peut de temps parfois et à un moment donné, en fait, je trouve que c'est très, très stimulant.
- Speaker #1
Et quand tu es à cette casquette-là, tu fais que ça ou tu continues à tourner dans les urges ?
- Speaker #0
Par exemple, moi dans le service, je vais avoir une journée entière où je vais faire que ce poste, mais je change de poste chaque jour. Là, je vais être à l'IWA et le lendemain, je serai à un poste de secteur de coucher ou bien après, je serai en secteur des Ausha, sépultures, mais c'est sur un poste entier.
- Speaker #1
D'accord. Et vous êtes nombreux, clairement, sur ce poste-là ?
- Speaker #0
Sur le poste IWA ? Oui. À être formé ? Oui.
- Speaker #1
pas vous tourner à...
- Speaker #0
Mais une grosse partie de l'équipe est formée maintenant, il y a plus de la moitié de l'équipe qui est formée.
- Speaker #1
D'accord, ok. Est-ce que tu peux nous parler un peu pour ceux... qui ne verraient pas bien comment fonctionne la grosse machine que sont les urgences. Comment se déroule l'arrivée d'un patient aux urgences ?
- Speaker #0
Alors en gros, le patient quand il arrive aux urgences, il va faire une admission administrative au bureau des entrées auprès des secrétaires et ensuite il va passer par le box de l'IWA. Et donc en fait, notre rôle, ça va être de comprendre pourquoi le patient vient, quel est son problème, quels sont ses symptômes. On va prendre les paramètres vitaux qui sont importants, une tension, un rythme cardiaque. S'il a mal dans la poitrine, on va faire un enregistrement du cœur, un électrocardiogramme. S'il a fait un malaise, on va peut-être se demander s'il n'a pas fait un malaise hypoglycémique, donc on va lui faire un dextro, ce genre de choses. On va recueillir toutes les informations, tous ses antécédents, et en fonction des éléments qu'on a, faire un triage du patient et l'orienter sur un secteur de soins derrière aux urgences. Tout le monde n'est pas installé au même endroit.
- Speaker #1
Ok. Et quand il y a un déficit de place aux urgences, alors ce n'est pas propre à Clermont malheureusement.
- Speaker #0
C'est national.
- Speaker #1
C'est national. Comment tu fais le triage des patients ?
- Speaker #0
Alors là, on a mis en place une procédure dans le service qu'on appelle le pré-tri, où en fait, quand les urgences sont saturées, que malheureusement, on ne peut pas forcément faire entrer tous les patients, il n'y a plus de place, il n'y a plus de brancard dispo. On va aller à l'entrée des urgences où il y a les ambulanciers qui attendent, les pompiers qui attendent et les gens qui sont venus par leurs moyens personnels. On va parler avec chaque patient l'un après l'autre pour savoir pourquoi ils viennent, leur motif de venue. Et surtout, on va avoir ce qu'on appelle un quick look où on va observer le patient, voir si on a des signes cliniques comme ça en premier oeil qui nous alertent ou pas. Donc s'il y a un patient qui a des red flags, on va vite le prendre en charge.
- Speaker #1
Et les autres attendront ?
- Speaker #0
Les autres attendront.
- Speaker #1
en attendant leur place.
- Speaker #0
Priorité à ceux qui sont les plus graves.
- Speaker #1
C'est pas par ordre d'arrivée qu'on le dit bien à tout le monde,
- Speaker #0
c'est par gravité. L'heure d'arrivée, ça veut pas dire que vous passerez avant tout le monde, c'est en fonction vraiment aussi de votre état clinique. Si vous êtes grave, c'est logique qu'on vous prenne tout de suite en fait. Ceux qui vont bien... ils peuvent patienter un petit peu plus malheureusement même si on n'aime pas faire atteindre les gens.
- Speaker #1
C'est pas très agréable mais bon voilà après c'est par ordre de gravité qu'on vient de le dire. Donc tu es le premier en gros fusible de l'hôpital des urgences. Comment tu gères le stress quand les patients arrivent parce que tu te prends la détresse du monde en pleine face pendant tout ton temps de travail entre les pompiers les ambulanciers, les gens qui ont mal etc. Comment t'arrives à gérer ça ?
- Speaker #0
Déjà comme j'ai dit tout à l'heure en fait on a déjà un petit peu d'expérience en service d'urgence donc on a déjà d'avoir cette pression assez constante quand même ça c'est notre quotidien en fait cette pression aux urgences donc on a déjà ça on a un petit peu plus de recul alors j'avoue que si je me remémore mes premiers postes Ausha j'étais assez stressé j'étais toujours sur le qui-vive toujours à courir partout à avoir peur d'oublier quelque chose de pas voir quelque chose mais en fait avec l'expérience on développe tout nos sens tous les bruits que les gens vont faire, leur clinique, comment ils respirent, leur teint, on va savoir s'alerter au bon moment, donc on a toujours ce sens clinique qui nous sert.
- Speaker #1
En fait, je suis un mécanisme... que tu as appris, une sorte de checklist que tu as en tête.
- Speaker #0
Dans ta tête, tu sais à peu près ce que tu vas regarder. En quelques secondes, tu arrives à évaluer les gens avec un premier oeil.
- Speaker #1
D'accord. Et est-ce qu'il y a des pathologies que tu retrouves très fréquemment aux urgences ?
- Speaker #0
Alors, des pathologies ou des motifs devenus, il y a beaucoup de gens qui vont venir pour des douleurs thoraciques, des douleurs dans la poitrine. On a beaucoup de patients qui viennent pour ça, de divers horizons, que ce soit des personnes très jeunes, très âgées. qui ont des antécédents ou non. Et on a aussi pas mal d'accidents de voies publiques, donc accidents de la route, ce genre de choses. De plus en plus d'accidents de trottinettes.
- Speaker #1
Comme c'est bizarre.
- Speaker #0
Si je peux rappeler aux gens de mettre leur casque, j'en profite parce que ça peut fortement servir. J'ai vu des gens malheureusement qui ont eu des conséquences assez graves du fait de ne pas avoir porté le casque. Donc malheureusement, beaucoup de gens utilisent la trotte. C'est bien de le rappeler. Il porte comment ? Il a des circulations.
- Speaker #1
Il est clair. Il est clair.
- Speaker #0
C'est un peu scandaleux.
- Speaker #1
Je voulais savoir comment tu collabores avec les autres professionnels. Toi, tu es, on va dire, dans ton petit bureau pour un peu schématiser et pour que les gens puissent s'imaginer. Tout se passe par informatique. Dès que tu reçois un patient, tu l'enregistres et tout se passe par informatique. Le médecin qui prend en charge le patient un peu plus loin dans les urgences se connecte sur le dossier tout simplement.
- Speaker #0
Oui, en fait, moi, je vais remplir une fiche IOA. Donc, en fait, je vais renseigner l'identité du patient comme quoi je l'ai bien vérifié. vérifier, je vais marquer comment il est venu, s'il est venu avec des pompiers, une ambulance, par ses moyens. Je vais marquer du coup le motif de venue, les symptômes, les antécédents et les paramédicaux qui auront été essentiels. Et j'émette mon triage. Et après, en fait, le médecin qui prendra en charge le patient par la suite, il aura juste à ouvrir ma feuille sur le plan informatique. Il verra tout ce que j'ai marqué. Donc déjà, il aura un premier jet. Souvent, ils ouvrent la feuille avant de voir le patient. Comme ça, déjà, ils ont une petite idée de ce qui se passe. Et après, ils vont interroger le patient et faire leurs examens.
- Speaker #1
Et quand on parle de... De triage du coup, tu bilantes ton patient et quelles sont les différentes options qui s'offrent à toi à ce moment-là ?
- Speaker #0
Alors en termes de triage, déjà on a une échelle pour trier les gens, ça s'appelle la French. Alors nous on utilise ça clairement, il n'y a pas que celle-ci, mais en gros en France, à peu près plus de 80% des services d'urgence utilisent cette échelle de tri. Et en gros, le niveau de tri qu'on va mettre va donner déjà un ordre d'idée sur le délai d'attente avant de voir un médecin. On va dire que quelqu'un qui est trié, c'est que ça ne va pas du tout. En très résumé, quelqu'un qui est en tri 4 ou tri 5, on sait que son état n'est pas du tout inquiétant et que lui, s'il attend 4 heures avant de voir un médecin, c'est normal. Donc déjà ça, on fait ce triage. Ça, c'est en fonction du motif de venue du patient, de ses symptômes et de son état clinique, évidemment. Et ensuite, on va l'installer dans différents secteurs de soins des urgences. Donc nous, on a en gros trois secteurs. Le secteur d'ambulatoire, où c'est des gens qui vont être assis sur une chaise, qui peuvent patienter. Ça va être... Des entorses de cheville, des consultations assez simples ou des petites sutures à faire, ce genre de choses ou des plaies. Le secteur couché où là, les patients sont allongés sur des brancards où là, on va quasiment systématiquement faire un bilan sanguin, une prise de sang, potentiellement mettre des perfusions. Ils vont être vus par un médecin. C'est des gens qui auront sûrement besoin d'examens en plus, donc des radios, des scanners. Et après, le secteur du déchocage, de la SOF, du coup, celle d'accueil des urgences vitales où là, en général, c'est que le patient... ça va peut-être un petit peu moins bien, ça va être les patients qui vont être plus graves. Alors actuellement, si on est sur la thématique hivernale, c'est des gens qui vont extrêmement mal respirer, des grosses détresses respiratoires sur une infection, des infarctus, arrêt cardiaque, ça arrive aussi de temps en temps, vraiment des patients qui sont graves. Donc déjà, en fait, les patients s'orientent en fonction de leur gravité, on sait à peu près à quoi s'attendre.
- Speaker #1
D'accord, et donc du coup... Le médecin, sur son informatique, je ne sais pas comment ça se passe, il a cette échelle avec ses numéros attribués, entre guillemets, par rapport à...
- Speaker #0
Il y a un peu de couleur. En fait, chaque patient qui est enregistré, ça fait comme un petit timbre sur notre informatique. Quand il s'enregistre et que nous, on ne l'a pas encore vu, le timbre, il est jaune. Et une fois qu'on l'a vu, en fait, chaque tri de notre French, du coup, ça met une couleur. Donc, par exemple, le tri 1, qui est du coup l'urgence vitale, c'est rouge.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #0
Alors que le tri 4, ça va être bleu clair. Le tri 5, c'est violet. OK. Voilà. Donc déjà, le médecin, il voit le tri d'office. déjà juste avec le code couleur.
- Speaker #1
Donc, si j'ai bien compris, il peut y avoir un délai certain déjà avant de te voir toi. Et après, même quand tu rentres, il y a un énorme délai suivant si c'est grave ou pas grave.
- Speaker #0
Et comment c'est saturé aussi. Mais c'est vrai que des fois, les gens sont pleins d'espoir. Les pauvres,
- Speaker #1
ils ont attendu très longtemps avant de partir.
- Speaker #0
Ils disent ça y est, c'est le moment, je rentre et tout. Je vois quelqu'un avec une blouse. Et là, on leur explique, bon, je vais vous installer. Donc, il y a pas mal de monde. Vous êtes là pour plusieurs heures. Et là, c'est pour certains. Du coup, les pauvres, ils sont dépités. Ils disent mais là, c'est pas le moment. Non, ce n'est pas le moment. Vous allez attendre trois heures peut-être avant de voir le médecin en plus. Donc malheureusement.
- Speaker #1
Il n'y a pas un petit cocktail de bienvenue avec une petite olive ?
- Speaker #0
Déjà un sourire, c'est pas mal. Bon là, on est masqué. Ça ne se voit pas énormément, mais quand même un petit peu. Et ouais, malheureusement, ce n'est pas immédiat, immédiat derrière.
- Speaker #1
Bon, pour entrer dans le vif du sujet, j'ai écrit... noter du moins dix phrases pour que tu nous montres un peu comment tu fais le tri. J'ai trouvé quelques pathologies, un peu bateau, donc on va dire. Et tu vas nous dire si ça doit venir aux urgences ou si ça ne doit pas venir aux urgences. Et après, on reprendra en détail chacun des points. Je rappelle pour tout le monde que c'est des exemples de pathologies et que la réponse qu'Aurélie va donner n'est pas un avis médical. Et si vous vous reconnaissez dans mes propos et que vous posez une question, ce que va dire Aurélie n'est pas du tout un conseil médical. Donc je vous invite à... à faire le 15 ou à appeler votre médecin si vous avez le moindre doute. Allez, on y va. Une fièvre élevée chez un enfant est toujours une urgence. Vrai ou faux ?
- Speaker #0
Non.
- Speaker #1
Des douleurs thoraciques sont toujours liées à un problème cardiaque ? Non. Une perte de connaissance même brève nécessite une consultation aux urgences ?
- Speaker #0
Pas systématiquement.
- Speaker #1
Des saignements abondants nécessitent toujours un passage aux urgences ?
- Speaker #0
Ouais, évaluation médicale, oui.
- Speaker #1
Une fracture ouverte nécessite une prise en charge aux urnes. Une douleur dorsale persistante depuis quatre jours nécessite un passage par les urgences. J'ai de la fièvre et je tousse. Mon médecin généraliste ne répond plus. je dois aller aux urgences non mon ami parle de son état dépressif et de son envie de mettre fin à ses jours je dois aller aux urgences oui je me suis brûlé le dos de la main avec mon barbecue je dois aller aux urgences oui Ma grand-mère a la bouche tordue depuis quelques minutes et a des propos incohérents. Je dois aller aux urgences. Oui. Bon. C'est un melting pot,
- Speaker #0
la petite papé.
- Speaker #1
J'ai fait un petit pot pourri, si je peux appeler ça comme ça. On reprend point par point. Une fièvre élevée chez un enfant est toujours une urgence.
- Speaker #0
En fait, déjà, la fièvre chez l'enfant, alors après, ça dépend de l'âge qu'on sait des nourrissons, c'est systématiquement une consultation aux urgences. Et les enfants de moins de 3 mois sont prioritaires aux urgences pédiatriques.
- Speaker #1
Et déjà, qu'est-ce qu'on appelle de la fièvre ?
- Speaker #0
Une température au-delà de 38 degrés. Et à noter qu'en fait, un enfant qui a, par exemple, 38 degrés ou un enfant qui a 40 degrés, l'enfant de 40 degrés, ce ne sera pas forcément l'enfant le plus grave. L'importance de la fièvre, ça ne change rien, en fait. C'est plutôt l'état de l'enfant. S'il a 42 fièvres et qu'il saute partout et qu'il démonte tous ses jouets, il va bien, ce n'est pas grave. S'il a 38, juste 38, et par contre, il est complètement amorphe, là, c'est plus inquiétant. Donc, il faut vraiment se...
- Speaker #1
Ok, ce n'est pas parce que tu as... Une température élevée que l'infection est plus grave. Non,
- Speaker #0
du tout.
- Speaker #1
D'accord. Des douleurs thoraciques sont toujours liées à un problème cardiaque.
- Speaker #0
Alors, les douleurs thoraciques, ce n'est pas forcément lié à un problème cardiaque. Heureusement que tous les patients qui ont mal dans la poitrine n'ont pas un problème cardiaque. Ça peut être énormément de choses. Ça peut être aussi parfois des problèmes pulmonaires. Ça peut être un problème musculaire. Ça peut être... énormément de choses.
- Speaker #1
Donc tu en vois beaucoup quand même tu me parlais...
- Speaker #0
Ah oui les douleurs thoraciques on en voit énormément.
- Speaker #1
Mais c'est pas forcément un problème cardiaque à chaque fois C'est pas forcément un problème cardiaque,
- Speaker #0
souvent il y a pas mal de patients, au final on se dit c'est des douleurs musculaires ou ce genre de choses Heureusement parce que si tous les gens qui aiment mal la poitrine font un infarctus, malheureusement le service de cardiologie s'en sortirait plus.
- Speaker #1
Et comment on pourrait reconnaître une vraie douleur thoracique ?
- Speaker #0
Alors dans tous les cas quand on a une douleur thoracique il faut quand même consulter, on est d'accord, mais une douleur thoracique qui va être typique c'est vraiment une douleur qui vous oppresse en fait au niveau de la poitrine Et souvent, c'est des gens qui vont avoir la douleur qui va un petit peu dans le bras gauche, qui va dans la mâchoire. Et souvent, c'est des gens qui vont être en sueur, qui vont avoir un teint un petit peu grisâtre. Et ça, c'est jamais très, très bon signe.
- Speaker #1
Une perte de connaissance, même brève, nécessite une consultation aux urgences.
- Speaker #0
Il faut se faire évaluer par un médecin. Mais après, si on fait un malaise vagal, quelqu'un qui te dit... En fait, ce qui va être important sur un malaise, c'est savoir si on l'a senti venir ou si d'un coup, on a fait on-off. D'accord. quelqu'un qui est tombé d'un coup, qui n'a rien senti venir, on s'inquiète un petit peu plus, on va vérifier le cœur, ce genre de choses. Quelqu'un qui te dit, j'avais la tête qui tournait, je me suis assis, mais là, c'est vagal, il a senti venir, donc c'est déjà moins inquiétant au premier abord.
- Speaker #1
Donc, tu dirais, si on le sent venir, c'est moins grave que si c'est... C'est pour ça qu'il est inquiétant pour nous,
- Speaker #0
déjà, dès le premier truc. Il peut y avoir quelque chose, mais n'empêche qu'en premier jet, il me dit, je l'ai senti venir, j'ai senti que ça tournait, j'ai transpiré, j'avais la tête qui tournait, j'étais... Et bien là, je me dis, bon... Il s'est passé quelque chose, mais déjà, ça me rassure. S'il me dit d'un coup, j'ai rouvert les yeux, j'étais par terre, j'ai perdu connaissance, je n'ai rien senti venir, je vais me dire, merde, il y a peut-être quelque chose derrière au niveau cardiaque aussi.
- Speaker #1
Des saignements abondants nécessitent toujours un passage aux urges. Je dis abondant parce que je n'ai pas noté de chiffres. J'aurais pu noter des mouchoirs, des mouchoirs pleins de sang. Combien de litres déjà on a dans le corps ? Je ne me souviens même plus.
- Speaker #0
À peu près 5 litres.
- Speaker #1
À peu près 5 litres. Donc si on se réfère à ça, je ne sais pas à partir de quand il faut s'inquiéter. pour une hémorragie ?
- Speaker #0
C'est surtout si ça reste actif, à un moment donné, il va falloir arrêter le saignement. Si on le laisse continuer, ça va être compliqué.
- Speaker #1
Donc ça dépend de si ça saigne toujours.
- Speaker #0
Et de contexte.
- Speaker #1
La quantité, ouais.
- Speaker #0
Si c'est quelqu'un qui est sous anticoagulant, c'est moins rigolo, parce qu'il va saigner un petit peu plus. Moi ça va, j'ai pas d'anticoagulant, mais si c'est la petite maminette qui est sous anticoagulant, qui saigne abondamment,
- Speaker #1
on va vérifier tout ça. C'est un contexte, ouais.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Une fracture ouverte nécessite une prise en charge aux urges ?
- Speaker #0
Oui, une fracture ouverte, on ne va pas la laisser comme ça à la maison. Il faut quand même savoir qu'il va falloir opérer cette fracture. Ça, c'est le travail des orthos. On ne fait pas tout aux urgences non plus. On va les prendre en charge initialement. Il y a un risque d'infection. Il y a plein de risques. Donc, il faut agir rapidement pour ces patients.
- Speaker #1
Pour mes amis ambulanciers, une fracture ouverte, comment la prendre en charge ?
- Speaker #0
On évite de mobiliser le patient si tu as une fracture ouverte. En fait, tu rappelles la régulation du 15, il y a de grandes chances que tu aies une équipe médicale qui arrive parce qu'une fracture ouverte, ça fait extrêmement mal. Donc le patient, tu ne vas pas pouvoir le mobiliser. Donc il y a moyen qu'il y ait une médicalisation, une équipe SMUR qui se déplace pour justement soulager la douleur, pouvoir mettre en place des attelles adaptées, pouvoir mettre un pansement juste au départ pour refermer tout ça, pour ne pas que ça reste à l'air libre. Si c'est pour choper des infections, c'est dommage. Antibio et puis on va à l'hôpital.
- Speaker #1
Et pour couvrir la fracture ouverte, pour nous en tant qu'ambulanciers, avec un linge propre, une compresse.
- Speaker #0
Si vous n'avez pas de pansement américain. Si,
- Speaker #1
si, si.
- Speaker #0
Pansement américain, béter.
- Speaker #1
On est équipé là-haut. Oh,
- Speaker #0
dis donc, on est moyen.
- Speaker #1
En 2025, ok. nouvelle équipe en demande à la rs ouais donc pansement américain et ouais mais en fait il faut couvrir entre guillemets la plaie pour pas qu'elle soit donc elle arrive je veux dire ok d'accord avec un linge humide sec si
- Speaker #0
on colle sur la pub peut-être plutôt humide non on est plutôt humide mais après c'est vrai que si une équipe qui arrive il y aura du matériel qui arrive avec aussi un tac on est optimiste on croit dans le moyen de la santé si vous voyez une chevelure
- Speaker #1
Blonde arrivée, c'est Aurélie. Ne mourrez pas tout de suite. Une douleur dorsale persistante depuis 4 jours nécessite un passage aux urgences.
- Speaker #0
On peut aussi voir son médecin prétend.
- Speaker #1
C'est pas mal ça, non ?
- Speaker #0
Il en existe encore.
- Speaker #1
Oui, ça fonctionne encore, il paraît. J'en vois quand même beaucoup, même en tant qu'ambulancier. Je les vois arriver pour faire leur papier d'entrée. J'ai mal au dos depuis quatre jours. Je ne sais pas ce que j'ai. Là, ça me fait trop mal. C'est compliqué.
- Speaker #0
Et s'ils n'ont rien pris pour la douleur, en plus, c'est bonus.
- Speaker #1
C'est vrai que c'est fréquent, ça aussi. Même nous, quand on arrive à domicile.
- Speaker #0
On va sur un patient hyperalgique et première question vous avez pris des anthalgiques non non j'ai rien pris peut-être qu'on aurait pu commencer par ça c'est surtout qu'il y en a je leur dis en fait ce qui est important c'est que si vous me dites j'ai pris tel traitement et tel traitement ça ne marche pas nous derrière on va se dire bah on va essayer au
- Speaker #1
repos,
- Speaker #0
on va proposer d'autres traitements et du coup on pourra peut-être plus facilement leur soulager la douleur ce que l'objectif quand on a des gens douloureux c'est de les soulager on n'aime pas voir des gens qui ont mal Donc s'ils me disent j'ai déjà pris tel et tel traitement, ça ne marche pas, je vais dire au médecin ça, ça ne marche pas, on va peut-être penser à un autre truc et voir si ça marche mieux.
- Speaker #1
Au niveau de la posologie des antidouleurs, c'est quoi ? C'est toutes les 4 heures ?
- Speaker #0
Ça dépend. Il y a des médicaments qu'on peut prendre toutes les 4 heures, 6 heures, 8 heures, 12 heures, ça dépend en fait.
- Speaker #1
Et quand tu prends un antalgique, tu ne mélanges pas les antalgiques entre eux ?
- Speaker #0
T'évites. Certains, tu ne les mets pas ensemble en fait. Après, il faut toujours regarder les notices. Mais nous, par exemple, à l'IoA, on a des protocoles douleurs où en fonction de la douleur du patient, on peut lui donner quelque chose.
- Speaker #1
On parle souvent de faire attention à la prise d'antalgique par rapport au foie pour ne pas se fusiller le foie. Mais c'est sur un instant T. C'est-à-dire que si je prends, je te dis une bêtise, je ne suis pas bien depuis deux jours, j'ai pris, je balance un chiffre à la douchette, j'ai pris 25 doliprane en trois jours. Là, il y a un vrai risque. Ou c'est vraiment sur des années, à force de prendre toujours des doliprane ?
- Speaker #0
Sur la durée, oui, ça peut faire quelque chose. Mais sur un épisode aigu comme ça, tu me dis que tu as pris 25 grammes sur place. Je vais te regarder un peu de travers quand même.
- Speaker #1
Il faut que j'achète abréjon. C'est pas bon.
- Speaker #0
On va faire un bilan hépatique. À mon avis, ça ne va pas être nickel nickel. Par exemple, les doliprane, c'est très très mauvais pour le foie. Moi, j'ai vu des gens qui se sont niqués le foie parce qu'ils ont pris trop de doliprane. En fait, ils avaient mal. Ils en ont pris. Ils ont dit que ça ne marche pas.
- Speaker #1
Mais si tu suis la posologie, il n'y a pas de soucis. Ok, d'accord.
- Speaker #0
En fait, c'est le temps que ce soit éliminé. Mais si tu ne suis pas la posologie, que tu en prends trop, le doliprane, tu peux niquer ton foie comme ça. D'accord,
- Speaker #1
ok. Donc attention à vos foies. J'ai de la fièvre et je tousse. Mon médecin généraliste ne répond plus. Je dois aller aux urgences.
- Speaker #0
Alors nous, on a une directive qui marche aussi normalement à l'échelle nationale. C'est de contacter le 15. Vous pouvez avoir un médecin au bout du fil qui peut vous donner des conseils médicaux déjà et qui peut aussi vous orienter vers un médecin de garde. Ils savent qui est de garde, un cabinet de garde. Ils peuvent vous dire prenez ça, prenez ça, sans forcément passer par les urgences.
- Speaker #1
Donc il y a depuis... quelques mois je dirais, donc le SAS le service d'accès aux soins qui a été créé effectivement à Clermont, je ne sais pas si c'est national comme tu dis j'ai fait un podcast qui n'est pas encore sorti avec Mathieu qui est infirmier en cardiologie au Puy-en-Velay et au Puy c'est en train de se mettre en place, est-ce que toi depuis que le SAS a été créé, c'est-à-dire cette fameuse régulation et ce passage obligé par le 15 avant de se rendre aux urgences, est-ce que ça a changé quelque chose dans ton quotidien en termes de voie ? de travail, de volume de passage ?
- Speaker #0
En fait, on a moins de patients qui viennent pour des consultations qui pourraient être gérés en médecine générale. Donc, ça nous en enlève quand même quelques uns. Et ça leur permet aussi de ne pas attendre pendant des heures dans les urgences.
- Speaker #1
Et c'est arrivé, toi, de prendre en charge quelqu'un et de dire non, mais là, il faut aller voir un généraliste, demi-tour droite.
- Speaker #0
Ça m'est déjà arrivé de prendre en charge des patients à Lihua dès lors qu'ils sont enregistrés. Nous, ils doivent tous passer par notre box et de me dire. En fait, ce n'est pas obligé que ce soit les urgences qui vous prennent en charge. Ils peuvent être pris en charge ailleurs. Mais par contre, ce n'est pas de mon propre chef que je vais réorienter le patient. Je vais voir ça avec un médecin des urgences qui va évaluer le patient rapidement, lui poser quelques questions et dire effectivement, un passage aux urgences n'est pas nécessaire. On a aussi possibilité de vous envoyer ailleurs. Il y a pas mal de possibilités. Clairement, il y a UrgePlus qui fonctionne à Pérignan.
- Speaker #1
Urge Plus.
- Speaker #0
Oui, de 10h à 22h, sans rendez-vous. Et en fait, ça leur permet d'avoir des consultes sans rendez-vous assez facilement. Alors, il y a du monde qui y va maintenant, il tourne pas mal. Il y a Doc Direct à Rion, qui est à peu près sur le même concept. Il y a la MUAC à Clermont. Il y a SOS Meds. Enfin, il y a plein de choses possibles. autour de la ville.
- Speaker #1
Tu vois, je pense que je trouve qu'on ne communique pas assez sur ces...
- Speaker #0
C'est dommage, on l'a fait et nous, on a des petites plaquettes aux urgences où en fait, on a le numéro de tous ces établissements avec leur adresse, avec les horaires de marquer et on les donne aux gens quand on les réoriente en leur disant, gardez quand même la feuille, ça vous servira et pensez-y éventuellement d'autres fois si vous avez besoin.
- Speaker #1
Mais on est d'accord que l'hôpital public... sur le papier est censé prendre en charge tous les patients qui s'y présentent.
- Speaker #0
Oui, on ne refuse pas les gens. Comme je t'ai dit, on va les recevoir. Mais par contre, s'il n'y a pas de nécessité d'une consultation, on les réoriente. Mais c'est vu avec un médecin.
- Speaker #1
OK. Mais avec la création du SAS, tu dirais un peu moins de bobologie qui se présente aux urges ?
- Speaker #0
Oui, un petit peu moins, oui.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
mon ami parle de son état dépressif et de son envie de mettre fin à ses jours je dois aller aux urgences oui c'est une urgence ça c'est une urgence quelqu'un qui a des idées suicidaires malheureusement c'est assez fréquent aussi ça aux urgences on en a pas mal faut savoir par exemple là Clermont-Ferrand on a un psychiatre H24 On reçoit pas mal de patients pour ce motif-là et on ne peut pas les laisser comme ça. Il y a un risque pour eux. En fait, c'est des gens qui ne peuvent pas tenter.
- Speaker #1
Je sais, j'ai lu sur Internet certains SAMU. Alors, je n'ai pas les départements en tête. On a mis en place des régulateurs. je ne sais pas si c'est des régulateurs mais une permanence avec un infirmier avec une formation psy qui ont mis l'accent sur ça sur la prise en charge des détresses psychologiques au téléphone je ne sais pas si ça se fera un jour à Clermont mais je sais que ça se fait déjà donc ailleurs il
- Speaker #0
y a un truc à Clermont qui est pas mal, il y a Vigilance tu vois je ne connais pas, je connais Vigilance dans mon lotissement pour ne pas me faire cambrioler alors je ne suis pas la spécialiste parce que du coup c'est pour les infirmiers qui ont Ils ont pas mal d'expérience en psychiatrie, mais pour des patients qui auront été vus par le psychiatre aux urgences et qui vont pouvoir repartir chez eux, mais qui vont avoir un suivi de fait, ils leur donnent les coordonnées vigilance, où en fait, c'est un suivi pour les patients qui sont en détresse psychologique, qui ont un risque suicidaire. Et c'est des infirmiers formés à la psychiatrie, à ces troubles-là, qui vont rappeler aussi régulièrement ces patients pour faire des entretiens et qui, éventuellement, en cas de signe d'alerte, s'ils voient que le patient ne va vraiment pas bien, qu'il y a une grosse détresse et qu'il y a un risque pour lui. qui risquent d'intenter à sa vie, ils peuvent aussi faire en sorte qu'ils puissent être hospitalisés ou autre. Donc ça, c'est vraiment pas mal. On ne les laisse pas lâcher dans la nature.
- Speaker #1
C'est bien. Félicitations. Je pense que tu n'attendais pas mes félicitations, mais félicitations.
- Speaker #0
Ce n'est pas vous qui le faites, mais je transmets à mes collègues qui font ça.
- Speaker #1
Je suis en train de penser à ça. Si jamais mon ami, justement, qui est dans un état dépressif, ne veut pas se rendre aux urgences, vous arrivez à faire ça. quelque chose à distance, genre dépêcher une équipe sur place où il faut vraiment qu'ils se rendent aux urges pour qu'il y ait une prise en charge.
- Speaker #0
Ça arrive qu'il y ait des personnes, des proches qui soient alertés sur leur famille. quelqu'un qui a des propos suicidaires par message, par téléphone, ce genre de choses, il y en a pas mal qui appellent, par exemple, le 15 ou autre, ils peuvent envoyer une équipe de pompiers pour essayer d'aller sur place, pour essayer de parler avec le patient, et on ne les laisse pas à domicile, parce qu'il y a quand même un risque derrière, donc il faut qu'ils soient vus par quelqu'un, et qu'ils soient aidés.
- Speaker #1
Je trouve, je ne sais pas ce que tu en penses ces derniers temps, quand je dis ces derniers temps, je dirais peut-être entre 5 et 10 ans, je trouve qu'on met vraiment l'accès sur les détresses psychologiques, on en parlait vachement moins avant, je vois beaucoup d'affichages sur les murs, je vois et j'entends des spots... à la radio ou quoi, je trouve qu'on en parle beaucoup plus. Est-ce que c'est parce que c'est, entre guillemets, je mets des grosses guillemets, moins mal vu d'être dans le creux de la vague et on en parle plus ouvertement ? Ou je ne sais pas, est-ce que c'est quelque chose de national ?
- Speaker #0
Je pense que c'est national et puis je pense qu'aussi psychologiquement, les gens sont de plus en plus mal. Il y a tellement de choses, la vie va beaucoup plus vite, tous les problèmes qui s'accumulent, en fait les gens expriment peut-être aussi plus facilement leurs détresses, leurs difficultés. Et heureusement parce qu'il y a tellement de gens qui souffrent en silence, franchement c'est terrible les états dépressifs, on voit vraiment des gens qui sont dans des grandes détresses tous les jours et c'est quand même difficile de voir des gens comme ça. Donc ouais on a envie de les aider et je me dis je pense que la parole s'est un petit peu libérée, c'est une bonne chose. Après c'est pas toujours simple parce qu'il manque de place en service de psychiatrie pour accompagner ses patients, il n'y a pas assez de psychiatres en libéral, il manque aussi de moyens. Mais j'espère que... On va arriver quand même à faire face à ça.
- Speaker #1
Je pense que tu as plus de chance de voir le Père Noël un jour que de voir le système de santé relever. Je me suis brûlé le dos de la main avec mon barbecue. Est-ce que je dois aller aux urgences ?
- Speaker #0
Les brûlures, il faut prendre en charge rapidement.
- Speaker #1
D'accord. Mais brûlures, n'importe quel type de brûlure, c'est-à-dire grosses brûlures, petites brûlures, il faut passer par les urgences.
- Speaker #0
Après, petites brûlures, si tu peux voir ton médecin généraliste dans la foulée, ça peut être pas mal. Je me permets aussi de rappeler que si on se brûle, on met en place quelques règles. Est-ce que tu te rappelles des règles sur les brûlures ?
- Speaker #1
Elle me teste.
- Speaker #0
Je vous faisais des questions.
- Speaker #1
Allez, merci, bonne soirée. Les brûlures, si on va faire couler de l'eau, mais pas directement.
- Speaker #0
Oui, pas directement.
- Speaker #1
De l'eau à température ambiante.
- Speaker #0
Oui, à peu près.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #0
15 degrés, à peu près l'eau.
- Speaker #1
Si après, il y a des brûlures. Donc, Alissa, parce qu'on s'est vu en formation.
- Speaker #0
Donc là c'est les 15 Ah oui voilà 15 De l'eau à 15 degrés Tout à fait et 15 15 centimètres au-dessus de la brûlure à peu près En tout cas si on se brûle au niveau du bras par exemple On va mettre l'eau au-dessus, on va faire huisseler l'eau au-dessus Sans mettre de l'eau glacée ça sert à rien Et on fait bien bien couler l'eau Pendant bien 10-15 minutes pour que ça soulage
- Speaker #1
Et attention aux brûlures circulaires
- Speaker #0
Alors les brûlures circulaires Parce que du coup ça risque en fait de gonfler De comprimer les tissus à l'intérieur
- Speaker #1
Et pour mes amis ambulanciers Parce que c'est vrai que des brûleurs J'en fais pas fréquemment Ou même rarement en urgence Mais on évalue ça avec le score de Wallace J'ai pas de conneries C'est par rapport à la... pomme de la main.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Vas-y.
- Speaker #0
C'est bien.
- Speaker #1
C'est studieux. J'ai été bien formé.
- Speaker #0
T'as eu des excellents formateurs, je ne sais pas qui c'était.
- Speaker #1
Je ne sais pas, ils veulent garder l'anonymat. Donc plus la brûlure est grande, et je la calcule avec la taille de la pomme de ma main, pour donner, quand je donne l'alerte, elle est grave, on est d'accord ?
- Speaker #0
Oui, et puis il y a aussi des zones qui sont un petit peu plus à risque. Oui,
- Speaker #1
puis après il y a l'aspect de la brûlure, la couleur.
- Speaker #0
Les deux... de gravité.
- Speaker #1
Ce que m'avait dit un médecin un jour, il m'a dit si tu vas sur une brûlure et que tu arrives chez la personne et que tu entends pleurer ou que tu entends crier, c'est presque bon signe.
- Speaker #0
Oui, parce que quand les gens n'ont plus mal c'est vraiment une atteinte très profonde et ça ne nous fait pas rire. Malheureusement, c'est un des cas où on aime bien que les gens aient mal.
- Speaker #1
Tant que ça crie, c'est plutôt bon signe. Ma grand-mère a la bouche tordue depuis quelques minutes et tient des propos incohérents. Je dois aller aux urgences.
- Speaker #0
Oui. Oui, et surtout, on appelle le 15, parce que là, par exemple, ça me fait penser à un AVC.
- Speaker #1
Tout à fait.
- Speaker #0
Et on a une filière AVC. Par exemple, là, clairement, la filière AVC, c'est des patients qui vont présenter des symptômes d'AVC. Est-ce que tu peux nous dire les symptômes d'AVC ? Je te fais réviser.
- Speaker #1
bah si bah déjà il faut franchement je t'ai pas fait venir pour ça non mais à quelle heure c'est arrivé déjà parce que la durée est très importante après on cherche à repérer les troubles neuro, les pupilles la parole, si elle arrive à s'orienter une hémiplégie sur un hémicore la bouche tordue, enfin voilà tous ces signes là, c'est pour ça qu'on fait sourire les gens, gonfler les joues...
- Speaker #0
tirer la langue,
- Speaker #1
on regarde si les pupilles sont réactives,
- Speaker #0
s'ils serrent bien les mains, ce genre de choses. Effectivement, quand on a un délai seulement de moins, principalement de moins de 4 heures, en appelant le 15, on va mettre en place une filière AVC. C'est des gens qui vont être pris en charge très vite par des ambulances ou par des pompiers, ça dépend un petit peu le lieu, qui vont être amenés aux urgences. Et nous, en fait, en tant qu'IWA, on va être prévenus par le SAMU qu'une filière AVC arrive. Le patient, même s'il y a 50 personnes devant qui attendent, la filière AVC, elle passe devant tout le monde. On l'évalue, on lui met une voie veineuse, il part au scanner immédiatement et le neurologue le rejoint au scanner le patient. Donc c'est parce qu'en fait on se dit que sur les AVC, on dit time is brain donc le temps c'est du cerveau, plus vite on agit, moins il y aura de séquelles derrière et mieux le patient va récupérer.
- Speaker #1
C'est combien la prise en charge pour qu'une prise en charge soit optimale et pour espérer qu'il y ait de la récupération chez le patient ?
- Speaker #0
Alors après, le plus vite possible, je ne vais pas te dire de créneau horaire, le plus rapide possible c'est le mieux. Il faut savoir après que maintenant les AVC sont bien pris en charge et du coup il y a beaucoup de kinés, de choses comme ça derrière pour que les patients récupèrent le mieux possible et le plus vite possible.
- Speaker #1
Je pose souvent cette question, chacun me répond avec ses connaissances, mais je me pose souvent cette question de comment transporter le patient qui présente une suspicion d'AVC sur le brancard. Est-ce qu'il vaut mieux le mettre demi-assis, allongé, strict ? Je crois que c'est légèrement relevé.
- Speaker #0
Maximum 30 degrés, la hauteur de la tête.
- Speaker #1
Explique-nous. Why ?
- Speaker #0
En fait, les AVC, déjà, quand tu prends en charge ton patient qui a ces symptômes, tu te dis, bon, ça ressemble à un AVC, mais ça peut être... Il n'y a pas un seul type d'AVC, ça peut être ischémique, en gros c'est un caillot qui bouche un vaisseau et du coup ça ne circule pas dans le cerveau, ou un AVC hémorragique où en fait il y a un vaisseau qui a pété, par exemple ça peut être sur un vaisseau qui est plus fragile ou sur une tension trop importante et ça saigne dans la tête. Donc si ton patient, tu le mets complètement à plat et que ça fait une stase du sang parce qu'il saigne dans la tête, ce n'est pas mieux. Et si tu le relèves trop, en fait, au final ça va peut-être moins remonter au niveau du cerveau, ça va moins irriguer. Donc ton patient il va... même se dégrader. Donc vraiment, le 30 degrés, c'est un petit peu l'angle qui est le mieux.
- Speaker #1
Et que ce soit un AVC ischémique ou hémorragique, les symptômes sont les mêmes ?
- Speaker #0
C'est assez similaire. On ne peut pas deviner avant l'imagerie si c'est ischémique ou hémorragique.
- Speaker #1
Et on est d'accord si il y a par exemple une hémiplégie à gauche, c'est-à-dire que c'est le cerveau du côté...
- Speaker #0
droit qui est à côté droit que ça fonctionne pas bien.
- Speaker #1
OK. J'ai envie de dire, comment tu peux expliquer aux patients que tu reçois les délais d'attente et la longueur et la lenteur ? Et quand je dis ça, je ne pointe personne du doigt. des décisions médicales qui sont prises aux urgences ?
- Speaker #0
Déjà, en fonction du secteur où ils sont orientés, on va voir déjà le nombre de patients qui sont présents et surtout ce qu'il va y avoir comme examen. Quelqu'un qui va être mis sur un bancard s'il a une prise de sang, mes collègues derrière vont la faire tout de suite. Dans les cinq minutes, c'est fait. Là-dessus, on est quand même vraiment à fond. Mais en fait, on l'envoie au labo, on attend une heure et demie, deux heures pour avoir le résultat de la prise de sang. Donc déjà ça, même si on le lance, la prise de sang, on peut attendre. Ensuite, une fois qu'il y a le résultat de prise de sang, que le médecin a vu... Ah bah tiens, il me faut un scanner il demande le scanner. On a un seul scanner pour les urgences. Donc s'il passe en cinquième, qu'il attend déjà une heure de plus pour avoir son scanner, tu rajoutes une heure, il passe son scanner, il revient, il faut le temps ensuite que le radiologue regarde le scanner et fasse son compte-rendu. Ça prend aussi trois quarts d'heure, une heure derrière. Donc en fait, quand tu cumules tout, ça va vite les 4-5 heures d'attente aux urgences. Donc quand c'est blindé et que tu as des gens dans les couloirs, il faut se dire que tous les boxes sont pleins et il y a tous les gens dans les boxes à voir. Une fois qu'ils sont pris en charge, qu'ils sont orientés ou qu'ils rentrent chez eux, ceux du couloir sont basculés dans les boxes et en fait, c'est en continu. D'accord.
- Speaker #1
Et il y a combien de places aux urgences à Clermont ?
- Speaker #0
En déchocage, il y a 4 places. En secteur couché dans les boxes, il y a 20 places. Et on peut mettre 6 patients dans des couloirs dans les secteurs couchés. Et dans le grand couloir, on doit pouvoir en mettre une dizaine en plus. Et après le secteur ambulatoire, on a 2 boxes de consultation, 2 boxes de suture et 1 box de plâtre. Et après, il y a une salle d'attente.
- Speaker #1
C'est toujours resté comme ça ?
- Speaker #0
Les locaux n'ont pas encore été agrandis. Nous avons espoir d'avoir des nouvelles urgences dans GM3. Pour l'instant, c'est un trou béant.
- Speaker #1
Il n'y a pas de date de prévu ?
- Speaker #0
C'était censé déjà... C'est à côté du parking. Avant, il y avait un bâtiment qui a été détruit. Là, maintenant, il y a un grand trou. On dirait qu'il y a une bombe qui a explosé.
- Speaker #1
Est-ce que tu rencontres souvent, toi, des... des situations difficiles quand tu reçois les patients, l'agressivité, la compréhension des patients qui sont là depuis X heures.
- Speaker #0
C'est quotidien.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
C'est malheureusement quotidien. En fait, les gens attendent très longtemps. Il y a aussi leur famille, des fois, devant, à qui on ne peut pas tout le temps donner des nouvelles. Ou en tout cas, quand ils attendent des fois 4 heures avant d'avoir des informations, parce qu'on leur dit qu'il n'a pas vu de médecin, qu'il est encore dans un couloir. Donc pour eux, c'est compliqué. Ils se disent mais je ne comprends pas. Ça fait plusieurs heures qu'il est dedans. Il ne s'est passé rien du tout. Et en fait, il ne voit pas forcément qu'en fait, par exemple, moi, à l'IOA, j'aurais vu le patient, je l'aurais évalué. Il sera installé. Il aura un bilan sanguin complet qui aura été fait. S'il avait mal, on l'aura perfusé. Il est soulagé. Oui, mais il n'aura pas encore vu le médecin parce que c'est plein. Donc, c'est très,
- Speaker #1
très long. C'est quoi que tu gères, toi, ça ? C'est que de la com avec le patient et la famille ?
- Speaker #0
La communication, ça fait une grosse partie du job. Moi, je sais que quand je suis à l'accueil, je leur explique déjà ce que je vais leur faire, enfin, ce que je vais leur faire, ce qu'on va leur faire, ce qui va se passer. Je leur dis, je vous installe sur le brancard, on vous fait une prise de sang. Il faut attendre bien deux heures pour qu'on ait le résultat. Là, vous avez mal, on vous met une perfusion. Vous verrez un médecin dès que c'est possible, mais là, c'est plein. Donc, vous le verrez que dans plusieurs heures. Vous savez que vous êtes là pour plusieurs heures avec nous et tout, et en général. Il y en a qui font un peu la grimace, mais en même temps ils disent merci de me l'avoir dit, parce qu'en fait déjà ils savent que ça ne va pas se faire en un claquement de doigts.
- Speaker #1
Le fait de le savoir déjà ça aide.
- Speaker #0
Déjà ça aide pas mal.
- Speaker #1
Et tu dirais que les patientes, de manière générale, sont plus agressives qu'avant ? Parce que je disais ça, podcast, je ne sais plus, 4 et 5, je crois, avec Bruno qui est arme au SAMU. Et je comparais ça un peu avec les temps qui courent. On va dire, tu sais, Amazon, Vinted, etc. Tu commandes, il faut que tu reçoives tout de suite. Dès que tu as décidé d'aller à un endroit, il faut que tu aies au resto, au McDo, au Drive, peu importe. J'avais l'impression que le médical était un peu similaire. Est-ce que tu dirais que depuis quelques temps, les gens, quand ils se présentent, il faut qu'ils aient le service tout de suite ?
- Speaker #0
Ils sont demandeurs et aussi, il y en a qui sont, dès qu'ils arrivent dans le box d'IWA, ils sont... Et du coup, je passe mon scanner là ? Alors, en fait, moi, je suis infirmière, je ne prescris pas les scanners. Il faut que vous voyez un médecin qui vous examine, qui comprenne votre problème et qui voit si c'est nécessaire ou pas d'avoir un scanner. Tous les gens qui vont aux urgences n'auront pas forcément un scanner. Si ce n'est pas nécessaire, on ne le fait pas, en fait. Et il y en a qui disent... Comment ça, je n'aurais pas de scanner ? Attendez, vous n'avez pas encore vu de médecin ?
- Speaker #1
Déjà,
- Speaker #0
il y en a qui vont arriver avec leurs exigences ou des gens qui disent, du coup, je vais avoir l'IRM. Ça, quand on me demande un IRM, je suis là. Alors, le samedi, il est 2h du matin. L'IRM ?
- Speaker #1
Pas tout de suite.
- Speaker #0
Je ne suis pas sûre du tout.
- Speaker #1
D'accord, ok. Mais votre formation de 4 jours, est-ce qu'il y a une sorte de...
- Speaker #0
d'approche sur l'agressivité.
- Speaker #1
Oui, parce que vous parlez de la communication, comment désamorcer des situations.
- Speaker #0
On a l'intervention d'un psychiatre et on aborde aussi la thématique sur l'agressivité, ce genre de choses. pour essayer de voir comment on peut désamorcer. Après, on atteint des fois certaines limites, on fait au mieux. Des fois, malheureusement, l'agressivité, elle continue de monter. Malheureusement, on se retrouve des fois impuissants. Alors nous, par exemple, à Clermont, on a une équipe de sûreté qui est... présent la nuit aux urgences. Donc on a deux agents qui sont présents sur la nuit. Quand il y a besoin, si on voit qu'un patient devient agressif plus physiquement, qu'il commence à être menaçant, on va les appeler et ils viennent très très vite pour venir en renfort entre guillemets parce que ça arrive malheureusement qu'on soit victime de violences physiques.
- Speaker #1
Ça arrive ouais ? D'accord. Cool.
- Speaker #0
Bah ouais, pas ouf. J'ai déjà quelques coups de pied ou coups de poing.
- Speaker #1
Ça se voit.
- Speaker #0
Ouais. Ça pêche. C'est ce que tu vois.
- Speaker #1
Et du coup, quels conseils tu pourrais donner aux patients afin d'optimiser la prise en charge aux urges ?
- Speaker #0
Déjà, bien commencer par contacter le 15, comme c'est recommandé, pour justement voir si vous êtes au bon endroit ou pas. Et surtout, s'il y a besoin d'un moyen. Ambulance, pompiers, ce genre de choses, pour être déjà évalué, ce genre de choses. Et ensuite, quand on arrive aux urgences, bien donner les informations. Et des fois, il y a des gens, ils ne veulent pas nous dire les choses.
- Speaker #1
Ah, carrément ?
- Speaker #0
Ah, il y en a, ils sont là, vous posez beaucoup de questions, vous êtes indiscrètes. Et des fois, je me dis, ah, mais j'ai besoin de savoir ce qu'il me date.
- Speaker #1
C'est un peu mon boulot, s'il te plaît.
- Speaker #0
C'est mon boulot.
- Speaker #1
C'est le comble du truc.
- Speaker #0
Dans le box, on est des professionnels de santé, on est tenus au secret professionnel, on ne juge pas les gens, on peut tout nous dire. Ça, je le répète et je le dis aux gens aussi. J'ai besoin d'informations pour comprendre ce qui se passe. Donc, des fois, il y en a qui ne veulent pas répondre aux questions et on se dit, mais comment je fais ?
- Speaker #1
Parce que là,
- Speaker #0
je ne vais pas jouer aux devinettes. Et puis,
- Speaker #1
tu n'as pas trop de temps quand même.
- Speaker #0
Et aussi, avec ces ordonnances. Les gens qui ont des médicaments, venez avec vos ordonnances. Vous pouvez ne pas connaître par cœur vos médicaments, ça arrive. Mais ramenez vos ordonnances, s'il vous plaît. Ça, ça nous aide énormément.
- Speaker #1
Parce que les patients qui disent, je ne sais plus ce que je prends.
- Speaker #0
Je fais un petit cachet rose. Et oui, alors des cachets roses. il y en a plein.
- Speaker #1
Et comment tu fais dans ces cas-là ? T'es obligée de contacter le médecin ?
- Speaker #0
Quand c'est la nuit, il n'y a plus longtemps le médecin traitant, il fait dodo. Soit les gens sont déjà passés à l'hôpital et on a une synthèse informatique où on arrive à se dire Ah, elle est venue à l'hôpital il y a deux mois, donc peut-être que ce sera à peu près fiable. Ou on arrive à avoir de la famille qui est présente au bout du fil, donc on essaye de voir du coup si eux... Ils peuvent aller à la maison pour regarder les ordonnances ou s'ils connaissent les traitements. Des fois, il y en a qui connaissent bien le traitement de leurs parents, ce genre de choses. Et quand les ambulanciers et les pompiers nous ramènent des patients, ils essayent le plus possible de nous ramener.
- Speaker #1
Ce ne sont pas les pompiers, mais les ambulanciers.
- Speaker #0
Les ordonnances, mais n'imaginez même pas. Quand vous arrivez avec l'ordonnance à la main, nous, on est tellement heureuse.
- Speaker #1
On essaie de ne pas l'oublier, mais effectivement, des fois, elles sont difficilement trouvables. Mais oui, ce que tu es en train d'expliquer, ça explique aussi la... la longueur de la prise en charge. Si tu es obligé d'appeler la famille, de chercher de manière informatique les traitements en cours, ça demande un temps certain. Tu me parlais de GM3 pour les urgences. Est-ce que tu as ouï dire d'autres choses pour améliorer la prise en charge des patients aux urgences de Clermont qui allaient peut-être être mises en place ? Je me suis toujours posé la question pourquoi il n'y avait pas deux boxes d'IWA ? Pourquoi il n'y en a qu'un ?
- Speaker #0
Il y en a deux.
- Speaker #1
Et on utilise toujours un box ?
- Speaker #0
Alors en fait, il y a deux boxes. box Ausha Clermont. Du coup, toi, tu dois connaître le grand box Ausha 1 où là, on prend les pompiers et ambulances en priorité parce qu'il y a deux brancards dedans. En fait, notre brancard et le brancard où vous avez le patient.
- Speaker #1
Et Toon dans un coin qui est minuscule où là,
- Speaker #0
on ne peut pas passer avec des brancards où en fait, en priorité, on prend les gens qui viennent à pied avec leurs moyens personnels. Donc, il est caché, le deuxième box, il existe. Tu ne viens pas souvent, toi, nous voir, j'ai l'impression.
- Speaker #1
Moi, je viens qu'avec un brancard.
- Speaker #0
Bah oui, donc forcément, tu passes dans le grand box. Et encore, c'est vite plein.
- Speaker #1
Bah oui, c'est ça. C'est pour ça, dès que les portes, elles s'ouvrent, je guette un peu le couloir pour voir s'il y a des brancards.
- Speaker #0
Là, tu te dis, oh non, c'est plein, je vais encore attendre.
- Speaker #1
Je sorte le jeu Uno.
- Speaker #0
Quand tu vois l'infirmière arriver avec une petite feuille à la main, tu te dis,
- Speaker #1
ah,
- Speaker #0
c'est qu'elle vient faire le fameux trick dont j'ai parlé tout à l'heure. Et là, tu te dis, je ne suis pas prête.
- Speaker #1
Ça m'est déjà arrivé de dire mon patient, essayez de baver un peu.
- Speaker #0
Ça c'est de la triche.
- Speaker #1
Non, non, non, écoute, non, mais ouais, ouais, effectivement, quand tu sors avec ton petit papier, on sait qu'on va passer.
- Speaker #0
Et que tout le monde te regarde, et que vraiment, t'as une pression quand même. Il y a tout le monde qui te regarde, les patients, les salles d'attente, c'est blindé, les pauvres, ils sont tous entassés. T'as tous les pompiers en plus, ils te regardent et là, t'es là.
- Speaker #1
Parce que c'est souvent genre 19h30, 20h, tu sais que tu fais ta garde et que tu as 4 ou 5 brancards devant toi et que ça n'avance pas. Et là, c'est le drame.
- Speaker #0
Et tu es là, désolé, du coup, je viens prendre une étiquette du patient. Bonjour, monsieur. Bonjour, madame.
- Speaker #1
Je reviens, je reviens. le à tout à l'heure on le connait tous est-ce que la crise sanitaire a impacté ton travail au quotidien ? est-ce que tu as des procédures particulières ou des choses que tu ne faisais pas avant que tu fais beaucoup plus maintenant ?
- Speaker #0
pendant le Covid nous on avait des procédures parce que les urgences c'était la porte d'entrée de l'hôpital donc nous on passait notre temps avec nos masques FFP2 nos charlottes Nos surblouses, nos gants, on allait carrément voir les patients qui étaient suspects d'infections pulmonaires type Covid dans les véhicules. Alors dans le sas, à l'extérieur, en plein hiver, où il faisait un petit peu frais, c'était idéal pour attraper froid. On adorait ça. Après, notre boulot d'ivoire, là, par exemple, actuellement, en pleine crise sanitaire aussi, j'ai envie de te dire, la grippe est quand même en pleine épidémie. C'est national, clairement, touché, mais c'est toute la France. Nous on porte notre masque en continu, moi les gens je leur donne tous des masques, même ceux qui n'ont absolument rien à voir avec des symptômes grippaux ou autres. Celui qui vient pour son entorse de cheville je lui dis... Prenez un masque que je vous donne parce qu'il y a du Covid, de la grippe et j'ai pas envie que vous repartiez avec un souvenir. Déjà les gens ne sont pas forcément heureux de venir aux urgences, on est mieux à la maison. Donc si on peut éviter de repartir avec ce genre de souvenir, on s'en passe largement je pense.
- Speaker #1
Ton métier, tu le vois évoluer ou pas spécialement ? Tu sais que dans quelques années, il va y avoir une sorte de pseudo-révolution, soit dans la prise en charge, soit dans ta formation qui va être réévaluée ou pas ?
- Speaker #0
Il y a des évolutions. Aux urgences, par exemple, il y a la création d'IPA Urgence. Je ne sais pas si tu es informé là-dessus. C'est Infirmière Pratique Avancée. C'est deux ans de formation supplémentaire. J'ai deux collègues des urgences qui sont en cours de formation. Et il y a la mention Urgence. et en fait, eux, ils auront des champs de compétences différents où en fait, ils pourront prendre en charge des patients en autonomie sur certains motifs.
- Speaker #1
Donc,
- Speaker #0
c'est une évolution possible, notamment au sein des urgences. Il y a d'autres spécialités. Il y a cinq spécialités, je crois, mais je ne connais pas toutes. Il y a sur la santé mentale, donc la psychiatrie. Il y a sur les pathologies chroniques, sur les patients qui ont des... qui sont dialysées, je crois, et une autre thématique. Et du coup, il y a la spécialité urgence qui a été créée il n'y a pas très longtemps. Les premiers diplômés sont sortis il y a peut-être un an, je pense. Et je pense que c'est un métier qui va tendre à se développer, notamment aux urgences, et qui peut permettre aussi aux infirmières d'avoir une formation supplémentaire et d'avoir une autre vision du métier, ce qu'on change vraiment de fonction.
- Speaker #1
Et quand tu es IOA, tu as un grade supplémentaire par rapport à une infirmière dans le service ?
- Speaker #0
Non, je suis toujours la même infirmière. Je n'ai pas de truc spécifique, c'est juste un poste qui est différent.
- Speaker #1
Ça nécessite des compétences supérieures ?
- Speaker #0
Non, c'est vraiment l'expérience. C'est les plus expérimentés qui vont pouvoir.
- Speaker #1
En termes de salaire, tu n'as pas quelque chose ?
- Speaker #0
Non, j'ai le même salaire, j'ai la même grille. Je suis infirmière en soins généraux.
- Speaker #1
Je n'ai pas de monnaie sur moi. Quelque chose,
- Speaker #0
un pince,
- Speaker #1
un chocolat. Ah ouais d'accord, ok, je pensais que... Donc, tu suis une formation mais t'es pas rémunérant conséquent. C'est-à-dire que tu te formes un peu plus dans ta profession, mais tu touches pas un truc en plus.
- Speaker #0
Tu me parles toujours d'Io alors.
- Speaker #1
Ouais, ouais, je veux dire... Par rapport à quand tu travailles aux urgences.
- Speaker #0
Que je sois en coucher, en déjeuner, ou à l'IOS, c'est pareil. Je suis sur le planning infirmier. C'est un poste infirmier parmi tous les postes qui...
- Speaker #1
aux urgences d'accord est ce que tu as une petite une petite prise en charge rigolote à nous raconter de mémoire un truc un peu hors du commun qui t'a fait rire on part plutôt sur le côté drôle de la chose alors
- Speaker #0
drôle moi je trouve ça drôle mais je sais pas si je vais retrouver ça droit j'avais un patient qui était venu il devait être deux heures du matin je tiens quand même à le préciser et il est arrivé avec un couteau qui était planté sur le côté de sa main Je lui ai dit mais qu'est-ce que vous faisiez avec un couteau à 2h du matin ? C'est sa réponse qui est drôle, il m'a dit j'avais envie d'un clafoutis.
- Speaker #1
Quel rapport entre le couteau dans la main pour le clafoutis ?
- Speaker #0
En fait il s'est loupé et le couteau à la main. Et en fait il l'avait planté sur le côté, alors pas grand chose, mais du coup il se promenait avec sa main et son couteau qui le prendait. Je lui ai dit mais qu'est-ce que vous avez fait ? Il me dit mais je voulais faire un clafoutis à 2h du matin. Il se promenait avec son petit couteau planté dans la main, comme ça, dans les urgences. J'ai dit, mais d'où les gens ont envie de faire un clapotis à 2h du matin ? C'était quand même assez rigolo. Pas mal. Après, il y en a plein des drôles, mais des motifs où on se dit, mais qu'est-ce que vous faites ici ?
- Speaker #1
Ça arrive, ouais. Est-ce que tu vois une différence dans la prise en charge entre les pompiers et les ambulanciers ? Non, mais ce n'est pas pour incriminer. Je l'ai déjà posé à Mathieu, l'ambulance.
- Speaker #0
Tu peux quitter des ambulances spécifiques ou pas ?
- Speaker #1
Après, tu peux balancer des noms de sociétés. Non, mais est-ce que tu vois la différence entre un bilan passé par un pompier et un bilan passé par un ambulancier ?
- Speaker #0
Ça va dépendre. si c'est pompiers volontaires ou pompiers pro parce qu'en termes de formation pompiers volontaires ce qu'on peut quand même rappeler que c'est des gens qui dans la vie tous les jours font pas du tout un métier dans la santé la plupart du temps et qui donne de leur temps personnel quand même pour aider les gens donc ça c'est on les remercie énormément quand même parce qu'il y en a beaucoup beaucoup beaucoup après oui ils ont des fois ils vont pas forcément sortir les bons termes on va avoir du mal à les comprendre parce qu'ils ont une formation qui est pas forcément énorme alors que ouais ambulancier c'est comme une formation sur plusieurs mois on vous apprend des choses vous faites forcément un stage aux urgences donc vous devez voir des choses avec l'IWA quand on vous encadre. Des fois ça peut arriver mais franchement je sais que tous les pompiers à qui j'ai eu affaire qui bossent en périphérie et l'agglo de Clermont-Oise, franchement on se plaindra pas du tout. Ils ramènent souvent les ordonnances.
- Speaker #1
Ah ouais, donc je sens que c'est quelque chose de très important.
- Speaker #0
C'est quelque chose de très important.
- Speaker #1
Ouais, moi ça m'est déjà arrivé d'arriver chez un patient et que le patient me réponde Ah, mais on ne m'a pas envoyé les pompiers ? Non, on ne vous a pas envoyé les pompiers, madame. J'ai dit Mais sachez bien que tout ce que je vais faire, un pompier aurait fait exactement la même chose. Est-ce que secours à victime, secours à domicile, du moins ? Parce qu'on ne va pas se comparer avec des AVP, parce que nous, on n'en fait pas. On est même mieux formés que les... Alors, j'occulte les pros, parce que je suppose, je ne me suis pas... mais je crois qu'ils sont encore mieux formés que nous quand même mais effectivement les volontaires ils ont pas énormément de formation pour la petite histoire c'est passé la semaine dernière ça m'a fait beaucoup parce que je parle souvent de ça parce qu'en fait ça rassure les gens la tenue de pompier le camion rouge car il en chez eux voilà ici c'est bon je suis sauvé mais c'est souvent et c'est pas pour incriminer qui se soit souvent marcel boulanger d'après qui a cherché donc je sais pas si c'est plus rassurant je faisais la queue aux urgences j'ai eu de bons en cartes pompiers juste devant moi deux patients sous eau 2 et deux patients alors c'est un détail ça n'a pas altéré leur prise en charge mais ça m'a fait rire les lunettes à oxygène donc dans le nez donc normalement ça passe autour des oreilles mais là c'était lunettes à oxygène et ça partait derrière et ça s'est serré au niveau de la nuque celui-là ça tient pas très bien ouais ouais j'ai dit et puis ils sont quand même trois pour faire ça c'est à dire qu'ils ont été trois autour du patient et tout le monde a validé c'est bon Marcel pour toi là Bernard c'est bon pour toi allez on y va on décolle on décolle donc voilà c'est pour ça qu'il ne faut pas se fier à la à la tenue et à la couleur du véhicule pour quantifier la prise en charge. Bon, Aurélie, j'ai fait le tour de ce que je voulais aborder avec toi. Est-ce que tu avais un message particulier ? Un petit message à faire passer ? Oui ? Non ? Une demande en mariage ? Je n'en sais rien.
- Speaker #0
Ah, peut-être que je peux tenter un truc pour mon compagnon. Non, je rigole. Il va en avoir marre.
- Speaker #1
Je vais lui dire,
- Speaker #0
écoute bien le podcast, il y a un truc pour toi à la fin.
- Speaker #1
Écoute, si ça peut me permettre de gagner des écoutes.
- Speaker #0
On ne sait jamais. On va bien rappeler aux gens d'appeler le 15. Parce qu'on peut leur envoyer des moyens médicaux s'il y a besoin. Ils peuvent être évalués, ils peuvent avoir des conseils médicaux. Le seul intérêt de faire ça, c'est qu'ils soient pris en charge correctement, au bon endroit, avec les bonnes personnes. Et aussi de prendre soin de soi. Que tout le monde prenne soin de soi. C'est important quand même.
- Speaker #1
C'est un très joli message. Les gens ne voient pas, mais j'ai une petite larme au point de l'œil. En tout cas, merci d'être venue jusqu'à moi.
- Speaker #0
Avec plaisir.
- Speaker #1
Bonne soirée, bon week-end.
- Speaker #0
À bientôt.