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PRÉAMBULE : Le podcast des Ambulanciers et de la Santé

18. Comprendre la Kinésithérapie avec Adeline : Mythes, Pratiques, Approche du soin

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1h13 |03/03/2025
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Description

Saviez-vous que le mouvement est essentiel même en cas de douleur ? Dans cet épisode captivant du podcast PRÉAMBULE : Le podcast des Ambulanciers et de la Santé, Jean-Paul Angelini, accompagné d'Adeline, kinésithérapeute spécialisée dans la kinésithérapie du sport, nous plonge au cœur de l'évolution des prises en charge des douleurs. Ensemble, ils mettent en lumière l'importance d'une approche active dans le processus de guérison, essentielle pour tous les soignants et professionnels de santé, notamment ceux travaillant dans le transport sanitaire et les interventions d'urgence.


Adeline nous explique en détail comment les kinésithérapeutes évaluent et traitent les patients, soulignant les différences cruciales entre kinésithérapeutes, ostéopathes et chiropracteurs. Ce débat est d'autant plus pertinent pour les ambulanciers et les équipes du SMUR et du SAMU, qui doivent souvent gérer des situations où la douleur est un facteur déterminant dans l'état de santé des patients. En effet, la kinésithérapie ne se limite pas à des soins passifs ; elle requiert une participation active du patient, une notion que nous explorons en profondeur dans cet épisode.


Au fil de la discussion, Adeline partage son parcours professionnel, les défis qu'elle a rencontrés dans le domaine des soins, ainsi que l'importance du soutien psychologique pour les patients. La gestion des attentes des patients est un enjeu majeur, surtout dans un système de santé où chaque minute compte, que ce soit dans un CHU ou lors d'une intervention d'urgence. Les mythes courants autour de la kinésithérapie sont également abordés, permettant de démystifier certaines croyances et de clarifier le rôle des kinésithérapeutes dans le cadre des urgences médicales.


En outre, cet épisode ne se limite pas à la kinésithérapie. Nous discutons également des pratiques essentielles que les ambulanciers doivent adopter pour prévenir les blessures, tout en tenant compte de l'impact du stress sur la santé physique. Les soignants sont souvent exposés à des conditions de travail stressantes, et il est crucial d'explorer des stratégies pour maintenir leur bien-être physique et mental.


Pour conclure cet épisode enrichissant, nous vous invitons à découvrir des exercices pratiques de kinésithérapie sur leur chaîne YouTube, une ressource précieuse pour tous ceux qui souhaitent approfondir leurs connaissances en matière de santé et de soins. Que vous soyez un professionnel de santé ou un novice curieux, cet épisode de PRÉAMBULE : Le podcast des Ambulanciers et de la Santé est fait pour vous ! Ne manquez pas cette occasion d'en apprendre davantage sur l'importance du mouvement et des soins actifs dans la gestion des douleurs.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Parce que la prise en charge a bien évolué. Moi, je me souviens du temps de mes parents, de mes grands-parents. C'était « tu as mal, arrête de bouger » , justement. Maintenant, ça a vachement changé. Maintenant, c'est « tu as mal, justement, bouge » .

  • Speaker #1

    « Tu as mal, bouge » . La plus grosse comparaison que j'adore donner à mes patients, parce que ça fait sourire, c'est qu'on se lave les dents tous les jours, tous les matins, pour les entretenir. Par contre, on ne fait jamais rien, quasiment tout au long de sa vie, ses articulations. Et puis, quand les douleurs arrivent, ce n'est pas que c'est trop tard, on a toujours des choses à faire. Mais si on l'avait fait dès le début, les douleurs, elles seraient peut-être arrivées plus tardivement.

  • Speaker #0

    Je comprends.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas parce que tu as mal au dos depuis plus de trois mois que tu ne vas jamais t'en sortir et que tu auras mal au dos toute ta vie. Ça fait partie justement des fausses croyances que les gens ont et qui compliquent la rééducation justement. Parce que tu passes ta vie au cabinet, ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Je comprends qu'il y en a qui oublient le rendez-vous de temps en temps, ça te permet de souffler un peu dans ta cheville. En fait, j'ai fait ça pour toi. J'ai fait ça pour toi, ça je te le dis.

  • Speaker #1

    Tonte ça de façon ironique, tu as raison, j'adore.

  • Speaker #0

    Je suis un homme, je suis un homme, je suis un homme. Bienvenue sur Préambule, le podcast des ambulanciers et de la santé. Aujourd'hui, on va parler muscles, on va parler tendons et autres réjouissances anatomiques. En effet, aujourd'hui, je reçois Adeline, ma sœur kinésithérapeute, notre experte aujourd'hui en... démêlage de noeuds musculaires. On va essayer de vous faire transpirer, de vous faire travailler les abdos et le cerveau. Adeline, bonjour.

  • Speaker #1

    Salut, merci à toi pour l'invitation.

  • Speaker #0

    Adeline, donc tu es ma sœur sur Histoire, ma sœur qui nous est thérapeute, on dit comme ça ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. présente-toi un petit peu s'il te plaît comme tu veux moi c'est Adeline je travaille à Issoir dans un cabinet où on est 4 kinés que j'ai monté en 2017 et je suis spécialisée en kiné du sport très bien du coup donc tu as monté ton kiné en 2017 ça fait combien de temps que tu es kiné ?

  • Speaker #0

    je suis kiné depuis 2014 et qu'est-ce qui t'a attiré vers cette profession ?

  • Speaker #1

    j'ai toujours fait du sport quasiment toute ma vie on va dire et j'ai eu des blessures pas mal de blessures quand j'étais jeune et forcément et m'envoyer chez le kiné j'ai trouvé ce métier ouais attrayant et puis moi je voulais faire que de la rééducation du sport au début un que du sportif finalement on se rend compte que c'est pas toujours comme ça que ça se passe mais c'est comme ça que j'ai pris contact avec ce métier là et ça m'a tout de suite plu et du coup je me suis allé on va se lancer dans les études ténor de sportive on peut le dire grande sportive oui je suis sportive tous les jours un peu vélo je fais du vélo je fais un petit peu de course à pied que j'essaie de reprendre après une blessure et puis je fais du renforcement musculaire aussi ok mais juste pour faire une petite parenthèse sur ton activité cycliste t'as fait ça en professionnel ? non non non j'ai attaqué tardivement finalement le vélo puisque j'ai fait pendant une grosse dizaine d'années du karaté, là du coup j'étais sportive de haut niveau par contre à l'époque quand j'étais en junior quelque chose comme ça et j'ai attaqué le vélo en 2016 merci Donc finalement assez tardivement.

  • Speaker #0

    Donc tu es kiné, parle-nous un peu du parcours pour accéder à cette profession.

  • Speaker #1

    Alors à l'époque en tout cas, il y a un peu plus de 10 ans maintenant, il fallait s'inscrire à un concours. On était à l'époque à peu près un peu moins de 400 à Vichy et on avait donc 64 personnes qui étaient prises. Moi, je ne l'ai pas eu la première année, j'ai redoublé, je l'ai eu la deuxième année. Et maintenant, le parcours est un peu différent. Je crois que tu as une filière que tu peux passer par STAPS et une autre par médecine, avec des options, des mineurs, des majeurs. Donc, c'est un peu différent maintenant.

  • Speaker #0

    Le parcours, c'est quoi ? C'est culture ? Non,

  • Speaker #1

    c'est médecine en fait.

  • Speaker #0

    C'est vraiment déjà poussé sur le...

  • Speaker #1

    En tout cas, moi, à mon époque, c'était médecine. On avait juste deux matières différentes d'eux. Les cours avaient lieu à Clermont-Ferrand et ils étaient retransférés à Vichy, à la fac, par visioconférence. Donc du coup, en visio. Et en fait, on suivait les mêmes cours que les personnes qui étaient en médecine. Mais c'était deux concours séparés. C'est-à-dire que tu tentais ta chance sur kiné, tu ne pouvais pas aller retransférer en fonction de ton classement sur médecine. Alors que quelques années après, tout était commun en fait, et en fonction de ton classement, c'était dans les premiers que tu pouvais choisir. Et plus tu descendais, après tu avais un peu moins de disponibilité de choix.

  • Speaker #0

    Ça a peut-être changé avec Parcoursup, non ?

  • Speaker #1

    Oui, ça a changé. Mais alors, franchement, je n'arrive plus à suivre. On a des étudiants qui viennent de temps en temps, ils m'expliquent, mais c'est vraiment compliqué.

  • Speaker #0

    C'est là où tu te rends compte que tu as pris un coup de vie ou pas ?

  • Speaker #1

    Un petit peu, un petit peu, mais non. Quand tu passes les dix ans déjà de profession, tu te dis, c'est passé vite.

  • Speaker #0

    Donc, on dit masseur-kinésithérapeute. Et le mot kiné ou masseur-kiné, c'est exactement pareil. Il n'y a pas de différence entre les deux.

  • Speaker #1

    Disons que masseur, tu vas être plus sur la thérapie passive du massage parce qu'on est formé à faire des massages. Et kinésithérapeute, du coup ça va être tout par rapport à tout ce qui est mouvement en fait donc plutôt thérapie active gymnastique étirements travail articulaire renforcement tout ça d'accord mais on peut être kiné sans être masseur alors automatiquement quand tu sors de l'école tu es masseur diplômé d'état

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et bien du coup, pour celui qui vit dans une grotte depuis pas mal de temps, qui ne sait pas ce que c'est un kiné, que fait le kiné en général ?

  • Speaker #1

    C'est un métier qui est quand même très varié, parce que tu peux avoir plein de spécificités, des formations qui vont te permettre d'aller dans le sport, dans la gériatrie, dans la neurologie, dans la pédiatrie. Pour les enfants, moi je ne connais pas tous les domaines, je suis plutôt kiné du sport, mais si tu prends quelque chose de très global, en fait on va traiter... tous les troubles articulaires, musculaires, tendineux, tout ce qui est lié à des traumatismes, donc entorses, fractures, etc. Mais si on pousse, on peut aller aussi jusqu'à des traitements, par exemple sur du désencombrement bronchique pour de la kinésithérapie respiratoire, sur les déformations au niveau des pieds, par exemple, ou au niveau des cervicales chez les bébés. Donc tu peux avoir plein de spécificités à ça. Après, ça dépend de ce que toi, tu choisis. Mais globalement, on est spécialiste de l'articulation du muscle, du tendon. Tout ça, c'est notre domaine.

  • Speaker #0

    D'accord. Et explique-nous un peu, le monde voudrait savoir, la différence entre plein de professions qui, sur le papier, ont l'air de se ressembler. Est-ce que tu peux nous parler un peu de la différence entre, par exemple, un chiropracteur, un ostéo, un kiné, un micro-kiné ? On a l'impression que c'est un peu le même domaine, mais ils agissent peut-être différemment, ils travaillent différemment peut-être.

  • Speaker #1

    Je pense que déjà, à ma connaissance en tout cas, la plus grosse différence c'est que la kinésithérapie, tu as un accès par ordonnance. Donc tu as été faire une consultation chez ton médecin qui a jugé intéressant de te prescrire des séances. Et donc du coup tu vas avoir une prise en charge au point de vue de la sécurité sociale. Quand tu consultes un ostéo, un micro-kiné ou un chiropracteur, c'est une consultation que toi tu décides de faire. Et donc du coup en libre accès on va dire, tu payes de ta poche. Déjà, c'est une grosse différence. Bien évidemment, les formations pour y arriver ne sont pas les mêmes. Les diplômes ne sont pas les mêmes. Et puis après, dans le cœur même du métier, un ostéopathe va faire du traitement sur table. C'est-à-dire qu'il va s'allonger sur la table et il va travailler au niveau structurel, au niveau de l'articulation même, mais sur la table. Il n'y a pas forcément de thérapie active, donc de gym, d'étirement, de mobilisation, comme tu peux faire dans un gymnase chez un kiné, où il va t'apprendre les mouvements et va renforcer tes tiques. tissu, ça l'ostéo il ne le fait pas. Le chiropracteur, à ma connaissance, c'est un petit peu la même chose. Et après, t'as ce qui est plutôt micro-kiné du coup. Et là, le micro-kiné en fait, il va rechercher des traumatismes anciens que ton corps a gardés en mémoire. Et il va venir jouer du coup sur des points précis au niveau de ton corps pour essayer de débloquer ça. Donc tu as un contexte un petit peu aussi émotionnel qui va rentrer en jeu.

  • Speaker #0

    Et le chiro, l'ostéo sont bien considérés comme des professionnels de santé, ils rentrent dans cette case-là. Oui,

  • Speaker #1

    ils rentrent dans cette case-là, mais sans prise en charge, c'est une grosse différence.

  • Speaker #0

    J'ai fait de la micro-kiné il n'y a pas très longtemps. d'ailleurs c'est lui qui m'a envoyé te voir Michel Garnier je connaissais pas trop la micro kiné et quand il m'a demandé de m'allonger sur la table et qu'il m'a à peine appuyé sur l'épaule comme ça au niveau de la tête dans ma tête je me suis dit mais qu'est-ce qu'il me fait Et quand je me suis levé, c'était pour un problème de dos d'ailleurs, j'ai senti la différence alors que franchement, je n'ai pas trop cru sur le moment. Mais effectivement, ça fait un peu bizarre. On a l'habitude de faire des grands mouvements chez le kiné, de transpirer un peu, etc. Et avec le micro-kiné, c'est une approche totalement différente. En tout cas, pour moi, j'avais senti un vrai bénéfice. Donc du coup, les patients qui viennent te voir, ils viennent te voir parce qu'ils ont un trauma, parce que... qu'ils ont un problème musculaire, problème osseux. C'est la première démarche. Comment se déroule une séance de kiné quand ils arrivent chez toi ?

  • Speaker #1

    Comment se déroule un traitement kiné ? Une première séance, en tout cas nous au cabinet, là où je pratique, on fait une première séance qui dure à peu près 40 minutes, où on réalise un bilan en fait, on va faire un check-up avec le patient, il va nous raconter déjà pourquoi il vient, son motif de consultation, sa gêne, on va poser des questions un petit peu précises par rapport à ça, et puis après on va faire une évaluation articulaire, donc on va regarder si son articulation en question douloureuse bouge correctement, puis après une petite évaluation musculaire, c'est-à-dire est-ce que les muscles font bouger cet articule ? sont opérationnelles, sont assez fortes ou est-ce qu'il y a des gros déficits. Et puis à la fin de ton bilan, tu remarques des points à travailler et puis tu vas les cibler et puis dans les séances suivantes après tu vas travailler sur ça. Et les autres séances après, après coup elles font à peu près 20 à 30 minutes et après ça dépend de la pathologie initiale du patient mais globalement c'est comme ça que ça se passe. Et puis tu as toujours une réévaluation la fois d'après. pour bien cibler ton traitement. Ne pas avoir un truc très global qui peut-être va marcher, mais tu vas peut-être mettre beaucoup plus de temps à traiter ton patient que si tu essaies d'aller vraiment à la source de sa problématique.

  • Speaker #0

    Donc lors de ton bilan, quand ton patient arrive, tu sais déjà si c'est plutôt osseux ou musculaire ou au niveau des tendons ou le patient te dit j'ai mal dans cette zone et c'est à toi vraiment de checker ?

  • Speaker #1

    Parfois, il y a un petit peu des deux si tu veux. Parce que par exemple, je vais être... très grossière, mais la personne qui vient et qui s'est fracturée à quelque chose, tu sais que déjà, là, il y a une problématique osseuse qui est en train de se remodeler, de consolider, mais ça ne veut pas dire que tous les tissus autour vont bien aussi, donc il va falloir aller les checker. Mais quelqu'un qui vient, qui n'a pas fait de gros traumatismes, et qui te dit « Moi, depuis, je ne sais pas, depuis deux mois, j'ai mal aux genoux. » Sans raison apparente. Sans raison apparente, voilà. Donc là, tu vas poser des... des questions un peu plus précises, tu vois, mais qu'est-ce que vous avez fait quand la douleur est apparue ? Justement, est-ce qu'il n'y a pas eu de traumatisme ? Est-ce que vous en êtes sûr ? Essayez de me situer un petit peu la douleur et essayez de me la décrire. Est-ce qu'elle est permanente, temporaire ? Est-ce que vous avez mal la nuit, le jour ? Est-ce que vous avez plutôt mal au repos ou plutôt en activité ? Et comme ça, en posant des questions, tu vas fermer l'entonnoir et tu vas essayer vraiment d'aller à la source du problème. Ça paraît théorique comme ça, mais en pratique, des fois, c'est une autre histoire. Donc, c'est pour ça que tu pars sur une première solution. Puis la fois d'après, en fonction du traitement que tu as mis en place, tu demandes au patient qu'est-ce que ça a donné ? Est-ce que ça vous a amélioré ? Est-ce que ça vous a aggravé ? Au contraire, parce que des fois, ça arrive malheureusement. Ça te permet de te dire, c'est peut-être pas sur cette option qu'il faut que je parle, peut-être plutôt sur une autre. et puis petit à petit, tu essaies de viser au mur.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. J'en profite pour vous demander de liker ce magnifique podcast, liker, commenter, partager sur vos réseaux pour un meilleur référencement et puis pour récompenser ce travail magnifique que je fais, n'est-ce pas ? C'est un travail magnifique.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Un travail magnifique. Merci. Adeline, j'ai préparé dix petites questions, dix petits vrais ou faux. Je vais… t'enchaîner les questions. Tu vas répondre assez rapidement et on reviendra après point par point sur ta profession pour entrer un peu plus dans les détails. Première question. La kiné est uniquement réservée aux personnes âgées. Faux. Le sport est toujours bénéfique pour la santé, quel que soit son état de forme.

  • Speaker #1

    Vrai.

  • Speaker #0

    La douleur est toujours un signe de blessure grave. Faux. Les étirements avant un effort physique permettent de prévenir les blessures. Faux. Le mal de dos chronique est incurable. Faux. La cryothérapie est efficace pour réduire l'inflammation après une blessure.

  • Speaker #1

    Scientifiquement, faux. Oui, elle ne réduit pas l'inflammation. Elle va potentiellement réduire la douleur, mais l'inflammation,

  • Speaker #0

    pas forcément. Faux. Vous êtes viril. Les kinés peuvent prescrire des médicaments.

  • Speaker #1

    Oui. Non, faux.

  • Speaker #0

    Le kiné ne peut pas poser de diagnostic.

  • Speaker #1

    Faux.

  • Speaker #0

    La kinésithérapie peut aider à améliorer la respiration chez les personnes souffrant de maladies pulmonaires comme la BPC. Oui. La kiné est remboursée par la Sécurité sociale dans tous les cas.

  • Speaker #1

    Faux.

  • Speaker #0

    Et la kiné en a marre des patients qui annulent les rendez-vous au dernier moment.

  • Speaker #1

    Ou qui annulent pas et qui posent des lapins. Tu veux en parler ?

  • Speaker #0

    Je sais pas, je sais pas. Si vous avez des témoignages, n'hésitez pas à m'envoyer.

  • Speaker #1

    Moi je peux t'en faire un témoignage si tu veux.

  • Speaker #0

    Je ne vois pas de qui tu parles. Ça serait coupé au montage. Allez, on reprend. La kiné est uniquement réservée aux personnes âgées. Dans quel public tu reçois de manière générale, toi, dans ton cabinet ?

  • Speaker #1

    De la personne active.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire de la personne qui est engagée dans sa rééducation et qui est prête dans le contrat de soins qu'on fait avec le patient à participer à sa rééducation.

  • Speaker #0

    On est d'accord quand tu dis active, on ne parle pas d'âge.

  • Speaker #1

    Non, on ne parle pas d'âge. C'est-à-dire que même moi, si j'ai quelqu'un qui a 80 ans mais qui est prêt à rendre son traitement actif, c'est-à-dire à participer et pas juste à s'allonger sur la table et à me demander de le masser, il n'y a pas de souci. C'est quelqu'un d'actif. qui est engagée pour aller mieux, qui est prête à faire des choses activement pour aller mieux. Donc du coup, ça veut dire que pour moi, je n'ai pas d'âge, même si évidemment, je ne suis pas spécialisée chez les enfants. Donc en général, je réfère pour des déformations du pied, des plages de céphalie au niveau des cervicales, des choses comme ça. Moi, ce n'est pas mon domaine. Donc ça, par contre, je réfère. Mais sinon, je reçois de l'ado. De tout âge.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des pathologies qui reviennent fréquemment ? Des problèmes, essentiellement des problèmes articulaires, des problèmes musculaires chez les sportifs ? C'est un éventail vraiment méga large.

  • Speaker #1

    C'est un éventail large de toutes les articulations, mais globalement, le dos et l'épaule reviennent très régulièrement.

  • Speaker #0

    C'est lié à notre génération, le travail.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. lié, je pense, à une population qui est de plus en plus sédentaire, malheureusement, au travail et en dehors du travail. Et puis, une population qui vieillit de plus en plus, qui, je pense et je l'espère, même au point de vue du domaine médical, en fait, des médecins qui ont peut-être tendance à plus se référer vers, justement, un kiné, qui va faire bouger les patients, qui va essayer de les améliorer et de leur donner des clés pour qu'ils vont pouvoir mettre en place tout seuls pour aller mieux, ou plutôt... prescrire des médicaments à tout prix. Et donc, du coup, nous, on se voit avoir une patientèle de fous avec une demande énorme qu'on ne peut pas assurer. Ce n'est pas possible. Il y a beaucoup trop de patients, justement parce que c'est très large. On a des patients, j'ai un patient qui a 97 ans à domicile et au cabinet, certains cabinets reçoivent des bébés de quelques semaines. Donc, c'est très, très large.

  • Speaker #0

    Donc, il y a la même problématique chez les kinés que chez les médecins généralistes. On manque de bras pour soigner les gens. Oui.

  • Speaker #1

    Oui, évidemment. Après, tu as des zones qui sont en désert médical, donc c'est encore pire. Tu as à l'inverse des zones qui sont maintenant surdotées.

  • Speaker #0

    Il y en a quand même aussi ?

  • Speaker #1

    Oui, tu ne peux plus t'installer en tant que kiné parce que je pense qu'ils veulent justement essayer d'aller combler les déserts médicaux. Donc voilà, mais oui, il y a trop de demandes par rapport au nombre de kinés qu'on est.

  • Speaker #0

    Le sport est toujours bénéfique pour la santé, quel que soit son état de forme ? Donc tu m'avais répondu ?

  • Speaker #1

    J'ai répondu vrai, parce que globalement, si vous l'adaptez, oui. Alors bien sûr, il faut tout prendre en considération. Je veux dire, si tu es en bonne santé, on va dire globale, mais que tu as quelques petites douleurs, carrément, fais du sport, ça te fera du bien. Si tu es, je ne sais pas moi...

  • Speaker #0

    La prise en charge a bien évolué. Moi, je me souviens du temps de mes parents, de mes grands-parents. C'était... tu as mal, arrête de bouger justement. Et maintenant ça a vachement changé, maintenant c'est tu as mal, justement bouge.

  • Speaker #1

    Et tu as mal, bouge. Mais ce que je voulais dire surtout c'est que si t'as quelqu'un qui est en traitement de chimio depuis déjà plusieurs mois, qui est déjà fatigué, faire de l'activité et bouger lui fera du bien, mais tu vas pas lui faire faire la même chose qu'à quelqu'un qui est en bonne santé générale et qui a quelques douleurs articulaires, tu vois, pour remettre en considération le truc. Mais par contre, quoi qu'il arrive, le mouvement fait du bien, ça c'est sûr. Et à la tête. et au corps.

  • Speaker #0

    On va maintenant dans le domaine médical, maintenant avec le... j'ai perdu le mot... l'hôpital de jour qui s'est développé. Tu sors d'opération, l'anesthésie est partie, ils te demandent déjà de te lever, de marcher, alors qu'il y a quelques années... Il fallait rester au lit pendant X semaines. Et est-ce que tu dirais justement, pour garder cet état de forme, je te parle des actifs, c'est bien de créer une routine de démarrage avant de commencer ta journée pour réveiller ton corps ? C'est des choses qu'on te fait... Pas ou peu. Je n'ai pas de statistiques à ce niveau-là.

  • Speaker #1

    Clairement, c'est...

  • Speaker #0

    Pas des habitudes.

  • Speaker #1

    On ne le fait pas ou on le fait peu, comme tu dis. Mais à tort, en fait. La plus grosse comparaison que j'adore donner à mes patients, parce que ça fait sourire, c'est qu'on se lave les dents tous les jours, tous les matins, pour les entretenir. Par contre, on ne fait jamais rien, quasiment tout au long de sa vie, pour ses articulations. Et puis, quand les douleurs arrivent, ce n'est pas que c'est trop tard, on a toujours des choses à faire. Mais si on l'avait fait dès le début, les douleurs seraient peut-être arrivées plus tardivement. Je comprends. Et on les aura. aurait entretenu parce qu'une articulation ça s'entretient donc pour éviter qu'elle perde en amplitude ce qu'il faut bien dire que tout ce qu'on n'utilise pas le corps il le supprime Donc, nous qui sommes quasiment tout le temps assis sur une chaise avec des hanches à 90 degrés, l'affliction complète de hanches, au bout d'un moment, on la perd. Alors que dans d'autres pays et dans d'autres secteurs du monde, ils sont beaucoup moins assis comme ça. Tu pars en Asie, se mettre en fond de squat complètement accroupi avec les pieds bien à plat au sol, eux, c'est facile. Ils mangent comme ça, ils travaillent comme ça. Ils ne l'ont jamais perdu, si tu veux. Donc, nous, on ne bouge pas assez. Et globalement, je pense qu'une articulation, oui, ça s'entretient, clairement.

  • Speaker #0

    C'est ce que tu dis, le corps oublie ce que tu ne pratiques pas.

  • Speaker #1

    Oui, il ne va pas dépenser de l'énergie à conserver quelque chose que tu n'utilises pas. Donc ça, c'est clair et net. Si tu ne montes pas tes bras tout en l'air vers tes oreilles, petit à petit, tu les monteras de moins en moins. Et tu te retrouves avec des personnes âgées qui, arrivées à 90-100 degrés, sont complètement bloquées. Les cervicales, c'est pareil. On a tous l'exemple du papy ou de la mamie qui nous conduit et qui te dit « putain, j'arrive plus à tourner les cervicales, j'arrive plus à regarder derrière » . Oui, parce que s'ils ne tournent plus la tête complètement, au bout d'un moment, le secteur angulaire se restreint et tu ne peux plus y aller.

  • Speaker #0

    Ça se récupère ça quand même avec des exercices ? Peut-être pas à 100%, je suppose.

  • Speaker #1

    Oui, alors ça dépend au stade où tu t'y prends. Si tu prends une personne de 95 ans et que tu comptes lui faire remonter les bras complètement en élévation complète, tu auras peut-être un petit peu de difficulté. Ça résout pas,

  • Speaker #0

    ok.

  • Speaker #1

    Un petit peu ou pas, mais ça risque de ne pas lui faire du bien. Mais sinon, oui, c'est des problématiques que tu retrouves après une blessure, surtout. Quelqu'un qui se fait mal à la cheville, qui fait une entorse de cheville, si tout de suite derrière, tu ne lui redonnes pas cette amplitude complète, la cheville va s'enraidir et clac, tu vas perdre. Je comprends.

  • Speaker #0

    La douleur est toujours un signe de blessure grave ?

  • Speaker #1

    Non, du tout. Non, non, la douleur, c'est déjà quelque chose de très, très complexe. de multifactoriel, qui n'est pas forcément en rapport avec des dégâts structurels. C'est-à-dire que tu peux avoir une douleur à un endroit et ne pas avoir de dégradation structurelle au point de vue de ton tissu, parce que la douleur prend en compte une interprétation au niveau du cerveau, une perception que tu as au niveau de ton cerveau, qui est liée à toutes les croyances et toutes les expériences passées que tu as eues. Donc non, la douleur, elle peut être très forte et pas forcément être...

  • Speaker #0

    On va faire de lien entre la douleur et la gravité. Parce qu'il y en a qui, comme on dit, sont durs au mal, donc ça peut être grave. Et puis, ils peuvent continuer à faire travailler le membre, entre guillemets, lésé.

  • Speaker #1

    Et à l'inverse, il y a des gens qui ont une douleur qui n'est pas très importante et qui continue, qui continue, qui continue. Et puis, au bout d'un moment, ils dégradent, ils dégradent, ils dégradent. Alors après, au bout d'un moment, évidemment, il ne faut pas regarder sur... ponctuellement si tu veux, quand tu questionnes ton patient, quand tu le reçois, tu lui demandes sur la semaine qui vient de s'écouler, sur le mois qui vient de s'écouler, comment évoluer votre douleur. Tu ne prends pas juste ponctuellement, là, en me baissant, j'ai eu mal très fort à 9 sur 10, puis après plus rien. Tu essayes de chercher à comprendre. Et pour ça, tu ouvres un peu les œillères et tu regardes large. Mais non, la douleur n'est pas forcément en rapport avec la clinique.

  • Speaker #0

    Et tu utilises cette fameuse échelle de la douleur avec tes patients, 0 à 10, comme font les ambulanciers dans les prises en charge ?

  • Speaker #1

    ou des autres choses parlant pour toi forcément tu le demandes parce que encore hier je faisais faire un exercice à une patiente et puis au niveau du faciès je voyais rien de spécial du coup je lui demande ça va et là elle me regarde et me dit j'ai super mal et elle me dit mais moi si tu me demandes pas d'arrêter je continue et donc je lui dis mais là t'as mal à combien super mal Pour que je me fasse une idée, parce que moi, je leur dis, je ne ressens pas ce que vous ressentez. Et pourtant, j'essaye de vous guider sur votre rééduc. Donc, si vous ne me communiquez pas un minimum. Donc après, je dis peut-être des fois, est-ce que votre douleur, surtout, elle est pareille ? Elle est plus forte ou moins forte qu'avant, quand on attaque l'exercice ? Voilà, je ne demande pas forcément tout le temps de 0 à 10. Mais est-ce que c'est plus ? Est-ce que c'est moins ? Ou est-ce que c'est pareil ?

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et au niveau de la récupération, je suis en train de penser à ça. Nous ne sommes pas en Amérique. C'est un mot d'un pit-dum. Au niveau de la récupération, on récupère, peut-être un peu bête comme question, plus facilement d'une douleur musculaire, d'un problème de tendon ou d'un problème osseux. Qu'est-ce qui met le plus de temps à se régénérer, à se réparer ?

  • Speaker #1

    C'est très complexe parce que ça dépend de l'os qui est cassé. Le tendon, globalement, peut mettre quand même pas mal de temps. Le muscle, ça va dépendre du grade auquel il est touché.

  • Speaker #0

    Parce qu'un muscle, ça fait quoi en fait ? ça peut se déchirer ça se décroche du tendon ?

  • Speaker #1

    Oui c'est ce qu'on appelle maintenant une lésion myo-aponeurotique c'est un peu plus complexe avant on avait la déchirure l'élongation tout ça c'est des termes qu'on n'utilise plus maintenant on parle de lma donc de lésion myo-aponeurotique parce qu'on s'est rendu compte finalement que le muscle c'était comme on peut le voir du steak comme quand on coupe un steak Et tu as après tout un échafaudage du tissu conjonctif qu'on appelle, qui crée une structure au muscle pour qu'il se tienne. Donc c'est pour ça qu'on parle de myo-aponevroses, aponevrotiques, lésions myo-aponevrotiques. Et souvent, ce n'est pas que le steak qui est lésé, c'est aussi cet échafaudage qui fait tout tenir qui est le tissu conjonctif qui est lésé. Et ça, c'est un petit peu plus long à cicatriser.

  • Speaker #0

    Les étirements, un effort physique permet de prévenir les blessures ?

  • Speaker #1

    Non du tout, les étirements on peut les utiliser pour différentes raisons. Si tu veux gagner de la souplesse, tu peux les utiliser. Mais aussi tu peux les utiliser pendant ton échauffement, mais ça va être plutôt des étirements qui vont être dynamiques. Donc du coup tu vas créer un mouvement, notamment un mouvement balistique. Alors que des étirements que tu vas vouloir utiliser pour gagner de la souplesse, c'est que tu vas te mettre dans une position où ça tire, mais où c'est supportable, et tu vas venir tenir la position 2 à 3 minutes. Mais dans aucun cas de faire des étirements systématiquement avant ton temps d'activité physique ne va pas forcément prévenir des blessures.

  • Speaker #0

    Parce que moi, en fait, par exemple, dans ma pratique, quand je dois... transférer un patient, le porter... Je ne sais pas si c'est lié à mon grand âge... J'ai tendance à... Je fais travailler un peu mon épaule, je parle avec mon patient, je lui dis attendez, je chauffe la machine, je fais travailler un peu les hanches...

  • Speaker #1

    Ça... des étirements.

  • Speaker #0

    Ah moi j'appelle ça étirements. C'est juste que tu vas chauffer la population,

  • Speaker #1

    la faire bouger et ça c'est pour le coup très très bien.

  • Speaker #0

    Ça c'est cohérent.

  • Speaker #1

    C'est très cohérent. Un étirement c'est vraiment, t'essayes en fait d'allonger ton muscle, donc d'étirer les deux points d'insertion. sur un muscle et de maintenir la position un certain temps ou pas. Ça dépend encore ou pas.

  • Speaker #0

    C'est pour gagner en souplesse forcément ?

  • Speaker #1

    Non, pas forcément. Pour le coup, un étirement balistique pur où tu vas venir chercher à créer un mouvement dynamique ne va pas te faire gagner en souplesse. Il va préparer ton muscle à l'activité qui va suivre derrière, mais ne va pas forcément te permettre de gagner en souplesse. Gagner en souplesse, c'est simple. Tu te mets dans une position où ça tire, mais où tu es capable de tenir et tu tiens un... 2, 3, 4, 5 minutes. Donc ça, du coup, ce n'est pas ce que tu fais quand tu prends en charge tes patients. Tu ne maintiens pas une position prolongée comme ça. Je suis pas le temps. Oui.

  • Speaker #0

    Je ne peux pas bien m'allonger sur le sol. Et puis,

  • Speaker #1

    je ne suis pas sûre que ça peut être beaucoup en plus, franchement.

  • Speaker #0

    Et je suis en train de penser à ça par rapport au sport. Il y a quelques années de ça, tu m'arrêtes si je me trompe, on disait qu'après une séance de sport, je parle de sport co, il fallait s'étirer à tout prix pour éviter les courbatures. Et j'ai entendu dire qu'en fait, je ne sais pas si c'est vrai, que ça ne servait strictement à rien de s'étirer après le sport.

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas que ça ne sert à rien de s'étirer après le sport, mais par contre, s'étirer après le sport, on n'évitera pas les courbatures. Il ne faut pas faire ce raccourci-là. Tu peux t'étirer après le sport.

  • Speaker #0

    Mais il y a un vrai gain quelconque de s'étirer après le sport ?

  • Speaker #1

    qu'est-ce que t'appelles gain ? Tu vois, des fois, c'est juste prendre un temps sur toi, un temps pour soi, un retour au calme, prendre un petit temps de respiration et faire redescendre après ton activité physique où t'as le cardio qui était un peu monté et tout, et que le système nerveux était un peu en train de s'exciter, tu fais redescendre et là t'as un gain. Si tu veux avoir un gain vraiment purement de souplesse, je suis pas sûre que l'idéal c'est de le faire du coup après ton activité physique. Encore que, maintenant j'ai tendance à dire si je veux qu'un patient s'incline, s'étire, je lui dis pas tu le fais surtout pas après ton sport tu rentres chez toi, tu prends ta douche t'attends deux heures et une fois que t'es bien froid tu t'étires parce que globalement il le fera jamais donc qu'il le fasse jamais, je préfère qu'il le fasse après son activité

  • Speaker #0

    Et le fait de solliciter un muscle pendant une session de sport pendant assez longtemps, avec des charges ou pas d'ailleurs, et de l'étirer après coup, est-ce qu'il n'y a pas un risque justement d'apparition de déchirure ?

  • Speaker #1

    Écoute ton corps. Tu ne vas pas faire le bourrin, tu ne vas pas aller dans une amplitude extrême, tu ne vas pas aller faire des gros à-coups. Juste tu te mets dans une position où tu sens que tu as un petit étirement, que c'est largement supportable et tu maintiens la position.

  • Speaker #0

    Oui, c'est le maître mot, c'est s'écouter tout simplement.

  • Speaker #1

    Exactement, après en général franchement les étirements après l'activité... activité physique, surtout si tu pratiques un sport co, c'est plus un moment où tu parles avec les collègues, un petit moment de rassemblement, t'en profites un peu pour t'étirer, du coup potentiellement ça te fait du bien, mais c'est rare.

  • Speaker #0

    On m'a toujours dit, oui, étire-toi, mais en fait je crois que c'est plus en prévention des courbatures que ce qui est complètement...

  • Speaker #1

    Ah oui, par contre ça non, c'est bullshit complet.

  • Speaker #0

    Le mal de dos chronique est incurable ?

  • Speaker #1

    Non. Non, le mal de dos n'est pas incurable.

  • Speaker #0

    S'il peut nous parler d'ailleurs, pour ceux qui ne savent pas, qu'est-ce que c'est une douleur chronique ?

  • Speaker #1

    C'est une douleur qui date de plus de trois mois.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc non, ce n'est pas parce que tu as mal au dos depuis plus de trois mois que tu ne vas jamais t'en sortir et que tu auras mal au dos toute ta vie. Ça fait partie justement des fausses croyances que les gens ont et qui compliquent la rééducation justement. Parce qu'encore une fois, la douleur, comme je te disais tout à l'heure, c'est quelque chose qui est très complexe et qui est multifactoriel. Et justement ça, ces expériences et ces fausses croyances vont avoir un impact sur ta douleur. Alors que parfois même, tu peux faire un IRM, tu peux faire un scanner, ton dos, t'as pas de grosses lésions. T'as pas une grosse hernie discale, t'as pas un gros truc. Et là, c'est là tout le job du kiné, qu'il faut qu'il arrive à redonner confiance à son patient en lui faisant justement pratiquer des exercices, en le rendant actif de sa propre santé et pas juste de « allongez-vous sur la table, je vais vous masser » . Alors certes, ça n'a jamais fait mal à personne de se faire masser, temporairement ça va te faire du bien, mais sorti du cabinet une heure après, tu vas retomber dans le même cercle de douleur et puis en plus, tu n'auras pas été actif de ton propre traitement. C'est-à-dire que tu ne te rendras pas compte. qu'en faisant un petit peu d'activité, j'arrive à avoir moins mal. J'arrive à faire ça alors qu'avant, je n'arrivais plus à faire ça. Et tu vas regagner un petit peu confiance, tu vas moins avoir ce catastrophisme du coup de te dire c'est terminé, j'aurai mal au dos toute ma vie, de toute façon c'est comme ça.

  • Speaker #0

    Donc l'aspect psychologique est méga important dans la récupération.

  • Speaker #1

    Sur une douleur chronique, énormément. Sur une douleur aiguë, moins. Tu te fais une entorse de cheville demain au foot, parce que tu joues au foot avec les copains, ça aura... et tu me vois la semaine prochaine ou la semaine suivante, l'impact émotionnel, l'impact psychologique est moindre. Mais sur une de leurs chroniques que tu te colles depuis plusieurs mois, voire certains depuis plusieurs années, moi j'ai vu des patients qui avaient mal au dos depuis 10-15 ans, qui avaient été voir maintes et maintes chirurgiens, justement, ostéos, chiropracteurs, parce que là, tout y passe. Et là, c'est compliqué d'arriver à déstructurer leur croyance.

  • Speaker #0

    Et le fait de prendre des antalgiques ... Alors, sur l'instant T, tu as mal, tu veux un peu supprimer ta douleur. Mais sur le long terme, tu ne fais que cacher cette douleur. Si au bout de X temps, tu vois que les antalgiques ont un effet méga ponctuel, est-ce que c'est vraiment cohérent de continuer à les prendre si tu arrives à supporter cette douleur ? Ou il faut vraiment, pour libérer l'esprit de cette douleur, continuer à prendre ce traitement médicamenteux ?

  • Speaker #1

    Tu as les deux options possibles. Des fois, en kiné, la personne est tellement douloureuse. Mais sur des courts laps de temps. Par exemple, là je prends un... L'exemple d'une dame que j'ai vue hier pour une suite à une prothèse de genoux. Le genou est rouge, le genou est gonflé. Je n'arrive pas trop à la faire travailler en actif. Un petit peu de vélo en décharge, mais c'est compliqué. Je lui ai demandé potentiellement si elle serait intéressée et si potentiellement de prendre un antalgique et pourquoi pas un anti-inflammatoire sur deux, trois jours. Juste histoire de faire passer cet orage inflammatoire où elle est très douloureuse pour qu'après moi, derrière, je puisse travailler et je puisse l'aider. Donc je prescris rien, je suggère, je vais essayer de lui expliquer que ça peut essayer de diminuer ce Ausha inflammatoire pour qu'après on puisse mieux travailler. Après sur le long cours malheureusement on en a toujours qui...

  • Speaker #0

    Parce qu'un traitement d'anthalgique sur le long terme, ce n'est pas...

  • Speaker #1

    Ce n'est pas l'idéal. Après, tu as des conséquences au niveau digestif, sur le foie, sur plein de choses. Mais la douleur, c'est complexe et parfois, il y en a besoin.

  • Speaker #0

    La cryothérapie est efficace pour réduire l'inflammation après une blessure. Je parle de la cryothérapie parce que c'est un peu, j'ai envie de dire, à la mode. Je trouve, de mon point de vue, chez les sportifs, on voit pas mal de footers rentrer dans ces espèces de bords. box plein de fumée. On dit ça comme ça ?

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    c'est pas de la vapeur, parce que c'est froid, mais...

  • Speaker #1

    Je ne sais pas exactement comment ça marche.

  • Speaker #0

    Tu as jamais fait du vélo ? Je n'en ai jamais fait sur moi,

  • Speaker #1

    donc c'est quelque chose que je ne connais pas. En effet, tu as différentes cryothérapies. Tu as les cryothérapies corps entier, comme ça, la pression avec du gaz. Je ne sais pas exactement ce que c'est. Et tu as de la cryothérapie, comme nous, on a au cabinet, compressive, c'est-à-dire que tu mets une attelle. qui va venir en fait se gonfler donc tu vas avoir de la compression au niveau de l'articulation et tu as un circuit dans la telle de froid du coup on peut gérer la température de 0 à 10 degrés et donc du coup en fait ça va comprimer l'articulation et la refroidir il y a quelques... années de ça on avait un protocole rice après justement des chirurgies ou après des traumatismes ou du coup dans le protocole tu avais le la glace maintenant la science évolue ça se fait moins C'est beaucoup moins préconisé, voire même on dit qu'il ne faut pas glacer. Parce que la première étape de la cicatrisation, c'est une inflammation.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un processus normal.

  • Speaker #1

    Donc c'est un processus normal. Aussi de nettoyage de la zone en fait. Parce que quand il y a une lésion, il va y avoir du coup des petits débris, on va dire, si je peux parler grossièrement, de tissus qui vont apparaître. Et il faut qu'il y ait des cellules qui viennent enlever tous ces débris pour nettoyer la zone, pour retrouver une zone. zone qui est saine et pour qu'après ça cicatrise correctement et pas de manière anarchique.

  • Speaker #0

    Tu voudrais dire que glacé du coup ça serait presque contre-productif ?

  • Speaker #1

    Ça serait presque contre-productif.

  • Speaker #0

    Par contre...

  • Speaker #1

    Parce que je vais être sincère avec toi, moi j'ai jamais eu un patient au cabinet qui s'est opéré d'un genou par exemple, je vais prendre l'exemple du genou, à qui je mettais la telle de cryo et qui me disait « oh non mais ça m'a pas fait du tout de bien » . Les trois quarts me disent « ah ouais ça m'a vraiment fait du bien » . Et du coup, même psychologiquement, encore une fois, je pense qu'il faut prendre… le patient dans son entièreté et la sphère psychologique est importante, si lui ça l'aide et qu'il sent que ça va mieux après et que du coup ça me permet moi de plus travailler à côté, de lui faire faire d'autres choses que j'ai envie de faire, il faut tout prendre en considération. Je ne dis pas qu'il faut après travailler comme un bourrin derrière parce qu'il a pas mal, attention.

  • Speaker #0

    Parce que le froid du coup ça réduit l'œdème, on est d'accord ?

  • Speaker #1

    Oui, ça va réduire l'odium, ça va réduire la sensation douloureuse.

  • Speaker #0

    Et ça agit sur la douleur. Mais qu'est-ce que ça fait d'autre ? Rien de plus ? Là, tu me parles de ton atel avec la cryothérapie, c'est plus fonction antalgique pour le coup ?

  • Speaker #1

    Antalgique, mais aussi, il te parle quand tu achètes la machine que ça va diminuer la température des tissus en profondeur pendant une certaine durée. Donc, du coup, tu sais que lors de l'inflammation, tu as plutôt des tissus qui ont tendance à avoir un réchauffement, on va dire, si je puis dire. Tu touches la peau de quelqu'un qui a un genou inflammatoire, c'est chaud. Donc du coup, tu vas essayer de diminuer ça. Et en diminuant ces effets-là, tu vas aussi diminuer la douleur. Mais la science à l'heure actuelle est plutôt dans l'idée de se dire « mais t'es pas du froid après une blessure » .

  • Speaker #0

    Mais tu vois, c'est fou, je suis en train de penser à ce que tu me dis. Ça fait bizarre de se le dire.

  • Speaker #1

    Parce que tu structures tout.

  • Speaker #0

    Des années, on te dit « faut mettre du froid, faut mettre du froid » . Et là maintenant, tu me dis que c'est pas forcément... D'accord, ok. Les kinés peuvent prescrire des médicaments ? Non,

  • Speaker #1

    on ne peut pas prescrire des médicaments. On peut prescrire des ambulateurs, des cannes, des attelles, toutes ces choses-là, mais on ne peut pas prescrire un médicament.

  • Speaker #0

    Même prolonger par exemple une ordonnance du doc ? Non. Tu ne peux pas ? Non. Tu suggères à la rigueur, le soin n'est pas fini, il ne faudrait que...

  • Speaker #1

    Exactement. Retournez voir votre médecin. Moi, j'envoie un courrier au médecin. Est-ce que vous pourriez me faire une reconduction d'ordonnance ?

  • Speaker #0

    Le kiné ne peut pas poser de diagnostic.

  • Speaker #1

    ça dépend j'ai envie de te dire ce que tu appelles diagnostic parce que a initialement non on pose pas de diagnostic en revanche tu peux pas dire un patient que le patient il vient avec un problème ciblé il sait ce qu'il a de base qu'il a été

  • Speaker #0

    passer une radio, une IRM, un scan, peu importe et il vient te voir, il te dit j'ai ça entre guillemets soignez-moi. C'est ça la démarche ?

  • Speaker #1

    Non, en tout cas moi c'est pas la démarche que j'ai, après plein d'autres kinés pourraient te dire autre chose mais moi quand le patient il vient j'aime qu'il mette ses examens de côté et je lui dis qu'est-ce qui vous arrive ? Racontez-moi ce qui vous arrive. Donc il va en général me dire j'ai mal à l'épaule depuis tant de temps suite à ça, etc. Mais il va pas me dire, alors ça arrive des fois... On m'a dit j'avais une tendinite à l'épaule. Je leur dis ok, ça c'est ce qu'on vous a dit. Mais qu'est-ce qui vous arrive dans votre quotidien ? Qu'est-ce que vous avez vraiment en fait ? Pourquoi vous venez me voir ? Et quelles sont vos sensations, votre douleur, votre gêne ? Et après du coup, moi je ne vais pas poser un diagnostic. Le mot diagnostic est un peu fort, donc non je ne pose pas un diagnostic. Mais par contre, si... Mon patient est venu me voir pour une entorse de cheville et que finalement, c'est une tendinite du pied, une tendinopathie au niveau d'un tendon de la cheville. Je vais lui dire. Je ne suis pas sûre que votre médecin, potentiellement, vous a orienté correctement. Ce n'est peut-être pas finalement ça, c'est peut-être plus ça. Je ne sais pas que je suis en contradiction avec le médecin. C'est juste que chacun a sa spécialité. Et du point de vue du tendon, du muscle, de l'os, de l'articulation, c'est un peu le job du kiné. Donc parfois... il y a des écarts entre ce que dit le médecin au patient et moi ce que je pense.

  • Speaker #0

    Il y a une vraie réflexion entre professionnels. Tu as des médecins qui t'appellent et qui te disent je t'envoie ce patient parce que j'ai une problématique X ou un médecin ou un spécialiste quelconque.

  • Speaker #1

    Trop peu à mon goût, voire pas du tout.

  • Speaker #0

    Tu as l'impression que vous travaillez un peu dans votre coin.

  • Speaker #1

    Chacun dans son coin. Je pense que c'est dommage. Alors, ça nous arrive. Moi, j'envoie parfois des mails au médecin lui disant, voilà, j'ai fait un bilan, j'ai ça, ça et ça. Je ne sais pas, je trouve ça bizarre. Est-ce que potentiellement, le patient n'a pas passé des examens complémentaires ? Est-ce que tu ne voudrais pas lui prescrire une radio, s'il te plaît ? Dis-moi ce que tu en penses. Et si tu penses que c'est nécessaire, est-ce que tu peux lui prescrire la radio ? Mais trop peu. Et donc, du coup, ils ne savent pas ce qu'on fait et on ne sait pas trop ce qu'ils font. Et donc, du coup, parfois, c'est un peu compliqué parce qu'on n'est pas sur le même alignement et pourtant, on traite le même patient. on se donne des discours différents au patient. Le patient ne sait plus trop qu'est-ce qui est vrai, qu'est-ce qui est faux, où j'en suis. Et parfois, c'est un peu compliqué. Mais même avec les radiologues, des fois, le patient sort de sa radio et dit que son genou a beaucoup d'arthrose. Il faudra voir pour rester au repos. Et après, il vient te voir et toi, tu lui dis non, non, non, il a beaucoup d'arthrose, mais il faut continuer l'activité.

  • Speaker #0

    Et toi, tu fais le contraire.

  • Speaker #1

    Tu vois, c'est compliqué.

  • Speaker #0

    D'accord, mais tu fais un compte rendu, toi, au médecin qui t'envoie un patient pour de la réducte quelconque, une fois que les séances sont finies ?

  • Speaker #1

    Non, une fois que les séances sont finies, non. Ça m'arrive de faire des comptes rendus ou des demandes sur des problématiques bien spécifiques, mais pas à chaque patient.

  • Speaker #0

    Je me dis que dans son dossier médical, il pourrait y avoir vraiment un... J'ai fait ça à ce patient, tu m'as envoyé ce patient.

  • Speaker #1

    pour tel trauma.

  • Speaker #0

    Voilà ce que j'ai fait pendant X mois.

  • Speaker #1

    Mais le temps fait que... Quand tu finis le taf, il est 20h. S'il faut que tu passes une heure à rappeler tous les patients qui ont appelé dans la journée au cabinet pour avoir des rendez-vous, puis après une heure à faire des courriers au médecin, parce que tu passes ta vie au cabinet, ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Il y en a qui oublient le rendez-vous de temps en temps, ça te permet de souffler un peu dans ta jupe. En fait, j'ai fait ça pour toi.

  • Speaker #1

    tourne ça de façon ironique,

  • Speaker #0

    t'as raison l'Akiné peut aider à améliorer la respiration chez les personnes souffrant de maladies pulmonaires comme le BPCO oui,

  • Speaker #1

    mais chez tout le monde parce que l'Akiné si tu la fais de manière active encore une fois et que tu as une démarche de de travailler ton cardio, ton endurance ta force musculaire, ta masse musculaire ça va automatiquement à un moment donné mais aussi par exemple, je suis en train de penser parce que tu me parles de respiration, la souplesse de ta cage thoracique pour quelqu'un qui a une cage thoracique qui est très raide, à ce moment-là, tu vas améliorer sa capacité respiratoire. Et puis sur un BPCO, s'il est encombré, si tu lui donnes des techniques de désencombrement ou si même toi, tu l'aides à se désencombrer par des manips manuels très spécifiques, à ce moment-là, il va améliorer ses capacités respiratoires.

  • Speaker #0

    Ça se fait encore, je me souviens, j'ai une grande fille qui a 20 ans maintenant, qui faisait beaucoup d'asthme et qui faisait de la kiné respi. Ça se fait encore, cette pratique-là.

  • Speaker #1

    tu sais où le clapping cherchait le moins non on le fait plus comme ça mais par contre oui on est un peu peut-être dans la période je suis pas trop courante on l'a passé un peu là les bronchiolites chez le bébé avant on tapait très fort comme ça sur les bébés ça faisait un peu c'était

  • Speaker #0

    un peu choquant quand même le clapping pour l'enfant parce que tu vois bien qu'il est en souffrance et puis pour le parent qui est à côté exactement puis quand t'es kiné tu vois la détresse tu passes du parent à côté qui a juste envie d'intervenir ok

  • Speaker #1

    Donc, c'est compliqué. Maintenant, les manips ont évolué. Donc, on ne fait plus du clapping. Mais on fait, par contre, toujours du drainage bronchique chez les enfants qui ont des bronchiolites,

  • Speaker #0

    évidemment. C'est le même principe. Tu prends le clavis thoracique.

  • Speaker #1

    C'est le même principe, mais tu ne tapes pas, en fait. Tu vas venir plutôt faire des manœuvres de compression, mais sans avoir ce mouvement de frappe, en fait.

  • Speaker #0

    OK. La kiné remboursée par la Sécurité sociale dans tous les cas.

  • Speaker #1

    Oui ou non parce qu'en fait si t'as une ordonnance oui, mais si tu viens moi ça m'arrive des fois, j'ai un patient qui vient consulter avoir un avis sur une douleur qu'il a eu sur par exemple je sais pas moi, il s'est fait une douleur dans la cuisse au foot dimanche il vient te voir pour avoir un avis là pour le coup il n'est pas remboursé, mais si par contre il y a une ordonnance oui La kinésithérapie remboursée. Pas en totalité, il y a une partie mutuelle. Oui,

  • Speaker #0

    là je voudrais qu'on rentre dans les chiffres. S'il vous plaît madame. Tu travailles combien d'heures toi ? En moyenne par semaine déjà. Enfin toi ou ton cabinet, je ne sais pas si on prend...

  • Speaker #1

    J'ai une activité qui est diversifiée, c'est-à-dire que je fais de la kinésithérapie au cabinet, je fais de la kinésithérapie à domicile. Je fais également du coaching sportif de groupe le soir, une heure de 19 minutes. 19h à 20h, dans une dynamique, pas de pathologie, mais c'est plus des gens qui viennent du coup pour faire du sport, orientés, guidés par un kiné, donc par moi. Et j'ai aussi une autre activité qui est de la programmation à distance, en fait, chez les gens qui font du vélo, qui ont un objectif en vélo et que je vais aider à... à réaliser et à préparer.

  • Speaker #0

    Tu as vraiment développé ton activité kiné, ce n'est pas que de l'activité cabinet.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Donc du coup, si tu ne me parles que de l'activité cabinet, je ne sais pas, je dois être...

  • Speaker #0

    En rapport à tes collègues, ils sont en moyenne combien ?

  • Speaker #1

    On est entre 40 heures et il y en a qui vont bien plus haut, 40 à 50, 55 heures.

  • Speaker #0

    Et en début de carrière, combien gagnait un kiné ? Est-ce que tu serais une... Pas assez.

  • Speaker #1

    Ça dépend comment tu travailles.

  • Speaker #0

    Parce que je sais qu'il y a des kinés qui prennent un patient à la fois et d'autres qui les additionnent.

  • Speaker #1

    Tu prends un patient 20 minutes, une demi-heure, du coup tu fais deux patients par heure. Si tu en prends... 2 ou 3 à la demi-heure, tu ne vas pas faire le même chiffre. Parce qu'en kiné, plus tu envoies, plus tu gagnes. Après, c'est ta conscience professionnelle qui va te permettre de faire du bon travail et d'avoir de la considération pour ton patient. La norme, normalement, c'est 20 minutes à une demi-heure par patient. Donc quand tu sors de ça, tu sais que déjà, normalement, tu n'es plus dans la légalité.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas de norme sur la quantité de patients à avoir sur l'heure, par exemple. Même si tu dis que la norme, c'est 20-30. Oui, mais... La sécu ne peut pas te taper sur les doigts en disant que vous venez de facturer.

  • Speaker #1

    Il faudrait qu'il y ait plus de contrôle. Parce que quand tu vois que le kiné facture à la Sécurité sociale et que dans une journée, son pointage a 45 patients, il y a une problématique. Par rapport au nombre d'heures sur lesquelles tu peux être présent au cabinet, même si tu attaques très tôt le matin, 45 patients, ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Donc on perd en qualité de soins avec un kiné qui prendrait X patients à la fois ?

  • Speaker #1

    Oui, clairement, il faut arrêter à un moment donné de vouloir faire toujours plus. Après, je n'ai pas dit non plus que d'avoir systématiquement des traitements d'une demi-heure, c'était la règle et que c'était mieux qu'un traitement de 20 minutes. Parce que moi, parfois, au bout d'un quart d'heure, mon patient est trop douloureux, je ne peux plus rien lui faire faire. Son tissu a été au maximum de ce qu'il pouvait faire. aujourd'hui, donc je ne peux plus faire faire, donc stop, on arrête, et ça ne sert à rien de continuer une demi-heure. Et à l'inverse, j'en ai qui restent 40 minutes, parce qu'ils sont dans un stade de leur rééducation qui est différent, on peut leur faire faire plus de choses, et donc du coup on en profite. Et par contre, si vous allez chez votre kiné, et qu'il y a 4 patients en même temps, qui vous met sur le vélo, puis après qui vous met les électrodes dans le dos, puis après qui vous met sur la bouillotte, et que vous l'avez vu au total durant la période dans laquelle vous êtes resté 5 minutes, il y a un problème.

  • Speaker #0

    D'accord. Tu pourrais nous donner une fourchette sur le taux horaire d'un kiné ?

  • Speaker #1

    Et bien c'est simple, une séance on va dire classique est à 17 euros brut.

  • Speaker #0

    Ok, après oui il faut enlever tes charges. Bien sûr,

  • Speaker #1

    enlever les charges du cabinet, donc tu enlèves quasiment la moitié.

  • Speaker #0

    17 euros brut ?

  • Speaker #1

    Voilà, une fois que tu enlèves.

  • Speaker #0

    C'est grâce à l'émotion. Ouais, non c'est pas fou, je pensais que c'était plus quand même.

  • Speaker #1

    Ah bah non, regarde, t'es relevé.

  • Speaker #0

    Non, je l'ai regardé, j'ai oublié.

  • Speaker #1

    Après, ça dépend parce que tu as des pathologies comme la neuro, par exemple, où ça va être un peu plus. Je ne connais pas toute la nomenclature, mais ça va peut-être être une vingtaine d'euros. Mais ce qu'on fait le plus, nous, c'est du 17-18 euros.

  • Speaker #0

    Et là, on a rigolé tout à l'heure, c'est très récurrent les patients qui annulent ?

  • Speaker #1

    Qui annulent, qui ne viennent pas du tout, oui c'est assez récurrent.

  • Speaker #0

    C'est propre tu dirais à ta profession ou de manière générale professionnelle ? santé. Parce qu'on voit souvent ce petit écriteau toute séance annulée, moins de...

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que c'est de plus en plus partout et pas que dans le domaine de la kiné dans le domaine médical tout court puisque même maintenant quand tu veux passer un IRM... des listes d'urgence parce qu'ils savent qu'ils vont avoir des annulations de dernière minute et à ce moment là du coup il rappelle quelqu'un sur la liste d'urgence pour le caser pour pas perdre un créneau mais moi j'ai des copines qui sont dans l'esthétique coiffeuse en fait tu te rends compte que même là ils ont des annulations ou des lapins même dans la restauration tu vois maintenant c'est pas assez pas rare quand tu as des grandes tables maintenant qui demande un à compte pour être sûr Donc du coup, ça veut bien dire que c'est un peu dans tous les domaines, si tu veux.

  • Speaker #0

    Tu peux nous parler un peu des dernières avancées dans le domaine de la kiné en termes de soins ? Tu nous parlais de cette fameuse attelle avec de la cryo. Est-ce qu'il y a des choses qui n'existaient pas du tout il y a quelques années ? Le matériel ? Oui,

  • Speaker #1

    il y a quelques années, même moi quand j'ai attaqué il y a dix ans, c'était l'électrothérapie, donc les patches que tu colles et qui envoient un petit peu l'électricité, les ultrasons, et puis c'était à peu près tout. maintenant, tu as des machines qui valent 30-40 000 euros, la técarpathérapie, les ondes de choc, les appareils pour la rééducation du périnée chez la femme, plein de choses, le laser, justement les différentes caissons de cryothérapie, parce que dans des très gros cabinets, il y en a qui investissent dans ce que tu disais tout à l'heure sur les caissons de cryothérapie, mais ça coûte vraiment beaucoup d'argent.

  • Speaker #0

    Mais ça ne s'est pas remboursé ? ça peut rentrer dans le cadre du soin remboursable ?

  • Speaker #1

    Quand on est kiné et qu'on achète tout ce matos, on en fait profiter notre patient, mais nous, ça ne veut pas forcément dire, ça ne veut pas dire tout court d'ailleurs, que la sécurité sociale, au lieu de nous payer 17 euros, ils vont nous payer 20 euros. C'est pour ça aussi que le dépassement d'honoraires, chez le kiné notamment, il va se répandre de plus en plus. Parce que nous, on fait des frais sur ce type d'outil-là, mais en fait, on ne gagne pas plus d'argent. Donc, il y en a certains qui se disent, si c'est kiné, moi j'achète... pas, de toute façon je gagnerai pas plus. C'est juste pour aider plus mon patient. Oui, je comprends. Donc au bout d'un moment, ok.

  • Speaker #0

    Peut-être en termes d'image, de dire que tu vas chez un kiné qui est à la pointe, qui est bien équipé.

  • Speaker #1

    Mais au bout d'un moment, l'image, entièrement, tu as raison. Quand tu parles vraiment de 10, 20, 30 000 euros une machine. Voilà.

  • Speaker #0

    Les kinés, c'est comme les pharmaciens, c'est réglementé par bassin de population ou tu peux mettre autant de kinés dans une ville par exemple ?

  • Speaker #1

    Non, ce qu'on disait tout à l'heure, il y a des zones sous-dotées et sur-dotées. Je ne pourrais pas te dire exactement lesquelles.

  • Speaker #0

    sont quoi mais je vois quand tu as acheté ce cabinet c'est quelqu'un c'est un autre qui n'est qu'ils aient parti du coup non c'est une création de c'est un peu c'est un peu différent mais autrement il ya un nombre limité de kiné à avoir par par zone ok c'est comme ce qu'on veut les pharmaciens. Toi, quand tu dis que t'es kiné dans ton entourage, quels sont les mythes les plus courants que les gens te disent ? Ah bah t'es kiné, tu dois faire ou tu dois être...

  • Speaker #1

    Tu fais du massage.

  • Speaker #0

    Ouais, ça, ok.

  • Speaker #1

    Alors que très peu, voire pas du tout. Et puis ah bah tiens, Jamal là, tu veux pas regarder ?

  • Speaker #0

    Réponse ton verre, réponse ta cacaouette.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça, c'est ce que j'allais dire. Donc du coup, quand t'entends entre deux verres à table, c'est très sympa.

  • Speaker #0

    Ah, il pense que c'est du one shot comme ça.

  • Speaker #1

    et je pense que beaucoup ont encore cette vision du kiné qui masse et qui met les électrodes alors que surtout la jeune génération maintenant se dirige beaucoup plus vers une thérapie active c'est aux patients de bosser on les guide,

  • Speaker #0

    on les aide à aller dans une démarche mais c'est à eux de faire d'accord je comprends donc toi t'es plutôt spécialisé dans le sport donc on a dit est-ce que la nutrition fait partie intégrante de la performance ? sportives et de la récupération. Est-ce que tu donnes des conseils à ce niveau-là aussi ?

  • Speaker #1

    Je donne des petits conseils parce que j'ai eu des petits modules sur des formations de kiné du sport, etc. Mais je ne suis pas diététicienne, je ne suis pas nutritionniste.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu sais qu'il y a des trucs qui fonctionnent bien pour la récupération, par exemple ? Genre, pour parler de ça. En fait, j'ai une idée qui me vient là, tout d'un coup. Ça va faire très bof, ce que je... Allez, vas-y. Il paraît que... J'ai lu... certains endroits, que boire une bière après le sport c'était bon pour les muscles, je sais pas quoi je sais pas,

  • Speaker #1

    il y a des mythes là-dessus, j'en sais rien du tout moi je me dis si tu fais du sport tous les jours et que tu bois une bière après ton sport tous les jours, il faudra peut-être se poser des questions, si c'est dans un contexte tu aimes la bière ou le sport finalement c'est pour ça que je te dis ça en fait, c'est toujours dans un contexte si tu fais du sport une fois avec tes potes le week-end et que ça te fait plaisir de boire une bière après écoute, bois la bière, enfin je veux dire donné si tu as une démarche qui est globalement d'avoir de l'activité physique ne pas être sédentaire d'avoir une alimentation qui est plutôt équilibré sans priver on est tous j'espère on est tous pareils on sait profiter et que et que voilà en plus si tu fumes pas ou voilà c'est encore mieux mais mais

  • Speaker #0

    globalement il n'y a pas d'allaitre ouais mange correctement façon variée il suffit juste entre guillemets d'avoir une Du bon sens en fait,

  • Speaker #1

    du bon sens. Après, je ne dis pas, si tu as une problématique qui est très ciblée ou si tu veux faire perdre du poids, fais-toi guider, orienter quelqu'un qui est spécialisé dans le domaine. Mais déjà, dans un premier lien... si c'est juste une question de récupération, dors bien, mange bien.

  • Speaker #0

    La base, quoi, en fait.

  • Speaker #1

    La base, et surtout le sommeil,

  • Speaker #0

    pour moi. Dans le domaine du sport, est-ce que tu dirais qu'il y a une relation un peu plus importante qu'avec les médecins ? Toi, tu fais donc kiné du sport. Est-ce que tu vois des entraîneurs, des médecins du sport ? Est-ce que sur cet axe-là, sur l'aspect sportif, j'ai envie de dire, est-ce que tu as plus de relations avec d'autres professionnels ? Ou c'est comme le domaine médical, chacun fait son petit taf de son côté ?

  • Speaker #1

    médecin du sport, si on peut communiquer avec lui, parfois, les entraîneurs, très peu.

  • Speaker #0

    Ok. Tu n'as pas de sportifs de haut niveau, entre guillemets, qui viennent dans ton cabinet ? À part moi, je veux dire. Je ne comprends pas pourquoi tu rigoles même pas pour ça.

  • Speaker #1

    Si on a quelques sportifs cyclistes qui viennent au cabinet et qui sont sportifs de haut niveau.

  • Speaker #0

    Ils viennent chercher Adeline la cycliste ou Adeline la kiné ? Ou les deux d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Qui le traite ? c'est Thomas et il fait du vélo et il est kiné avec la fédération française de cyclisme et c'est par ce biais là en fait il y a des cyclistes qui sont en Auvergne qui sont venus au cabinet ici parce qu'il les a connus par l'intermédiaire de l'équipe de France.

  • Speaker #0

    Revenons un peu sur nos personnes âgées. Tu nous parlais de mouvements tout à l'heure, de l'arthrose. Pourquoi tu dirais que la kiné est essentielle pour les personnes âgées ? Et pour quels bénéfices ? Tu nous parlais de l'arthrose, de garder une certaine mobilité. Il faudrait que... arriver à un certain âge, garder à l'esprit qu'il faut bouger et peut-être consulter un peu plus, pas attendre forcément d'avoir mal, comme tu disais. Oui,

  • Speaker #1

    exactement. Pas attendre d'avoir mal, bouger et si tu ne sais pas le faire, te faire aider. Donc en effet, un kiné ou un coach sportif, après ça dépend aussi financièrement ce que tu es capable de faire, parce qu'un coach, du coup, ça ne sera pas forcément remboursé, mais de te faire guider. pour renforcer et gagner, ou on va dire pas gagner, mais perdre le moins possible en masse musculaire.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Parce que la masse musculaire, tu commences à en perdre à partir de 35 ans, plus ou moins de façon importante entre l'homme et la femme, la femme plus ou moins importante en fonction de sa période de vie, en fonction de son cycle hormonal évidemment. Donc clairement, première chose, perdre le moins possible en masse musculaire. Et pour ça, il faut faire du renforcement. forcément, il faut porter des charges. Je sais qu'il y a un gros tabou vis-à-vis de ça, parce que porter des charges pour une grande majorité de la population, ça peut paraître dangereux. Si tu le fais correctement et que tu y vas progressivement, et que tu es guidé, il n'y a aucun risque. Au contraire, ça va améliorer ta santé, clairement.

  • Speaker #0

    Parce que je suis en train de penser à ça. Effectivement, on peut aller voir un kiné, pour ne pas perdre, et pas forcément plus gagner, mais ne pas perdre.

  • Speaker #1

    Passer un certain âge, c'est ça. C'est ce que je dis à mes patients à domicile, qui ont un problème de santé. 85, 90, 95 ans. Mon objectif, ce n'est pas de vous faire gagner. C'est juste de vous maintenir le plus possible comme ça pour que vous puissiez garder votre autonomie à la maison et continuer à pratiquer ce que vous avez envie de pratiquer comme activité. C'est des choses simples parfois, mais finalement, avec l'âge, au bout d'un moment, les choses simples, si on ne les entretient pas, on les perd.

  • Speaker #0

    Je suis en train de penser à ça. Est-ce que des fois, le kiné peut dire, écoutez, là, ça fait, je fais une bêtise, six mois qu'on se voit, je suis arrivé au bout de mes propres capacités, il vaut mieux qu'on arrête parce que je ne pourrais pas vous faire gagner plus.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça arrive ça ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Des fois, quand tu as tout essayé et que tu ne vois plus comment aider le patient, je pense que c'est aussi une preuve. d'intelligence de dire écoutez moi en tout cas avec mes connaissances je n'y arrive plus est ce que c'est peut-être aussi un problème qui vient de moi parce que je suis j'ai pas assez de connaissances dans le domaine ou parce que j'ai tout essayé mais pas forcément de la bonne manière où tu l'as pas exposé aux patients de la bonne façon peut-être d'essayer d'aller consulter quelqu'un d'autre qui pourra ajouter aussi elle ça s'appierre à l'édifice on va dire et débloquer parfois la situation c'est pas les cas les plus courants mais ça m'est déjà eu arrivé pendant les 10 ans que je viens de pratiquer là de dire je suis désolé mais je crois que là je bloque je sais plus quoi faire pour vous moi il y a un exemple qui me vient et j'espère

  • Speaker #0

    que personne ne prendra mal mes propos tu sais la rééducation post AVC on emmène des patients en tant qu'ambulancier chez des kinés pendant très très longtemps et je me suis déjà fait la rééducation beaucoup de fois au bout d'un certain temps mais à quoi ça sert quoi parce qu'en fait il n'y a pas de bénéfice mais bon après on peut retourner le la situation dans l'autre sens de dire et pour qui garde ce qu'il a déjà acquis faire la kiné mais c'est vrai que des fois sur des pathologies assez assez lourde ou le patient a vraiment perdu en mobilité un patient des fois qui est à l'étage qu'il faut porter dans l'escalier mettre sur le banc tu as toute cette logistique là pour passer vingt minutes dans le cabinet et lever des bouteilles je dis pas que ça ne sert à rien je ne suis pas médecin, je ne me permettrais pas mais des fois au bout de 6 mois, 1 an en tant qu'ambulanceur je parle,

  • Speaker #1

    je me dis est-ce que c'est vraiment utile c'est toujours la même chose c'est que si nous on ne le fait pas qui va lui faire faire ? en général personne, s'il ne le fait pas petit à petit il fera de moins en moins il va perdre de plus en plus puis au bout d'un moment il va perdre de l'autonomie puis après tu rentres dans un secteur où les gens ils sont plus ils n'arrivent plus à se débrouiller eux-mêmes alors que tu as des gens avec des postes AVC qui sont encore à la maison et qui se débrouillent mais ça il faut le maintenir donc là on est dans une logique de maintien mais clairement je vais voir un papy à domicile qui a 91 ans je le sors dans la cour on fait 3-4 tours de cours ensemble où je le fais marcher et sa fille me dit vous ne faites que 3 tours dans la cour bah oui mais si je ne le fais pas vous ne le faites pas et si je ne le fais pas et que vous ne le faites pas il reste dans le lit H24 donc du coup qu'est-ce qu'on fait ? on arrête ou on arrête ? c'est sûr, des fois je me pose la question moi-même je me dis pinaise juste pour faire trois tours dans la cour et en fait je me dis mais si je le fais pas personne le fera

  • Speaker #0

    T'es obligée de te justifier auprès de la famille des fois ? Ça arrive fréquemment ?

  • Speaker #1

    Non, c'est juste que là, quand quelqu'un te dit ça...

  • Speaker #0

    Et puis t'es pas magicienne en soi ?

  • Speaker #1

    Je suis pas magicienne, déjà, une. Et puis quand on est dans un contexte où... Après, des fois, quand on arrête, t'as la famille qui peut prendre le relais derrière. Et à ce moment-là, j'y vois pas d'inconvénients. Pour faire marcher quelqu'un dans une cour, tout le monde peut le faire, faut pas avoir fait de grandes études. Mais par contre, il faut le faire.

  • Speaker #0

    Mais effectivement, on parlait un peu des légendes urbaines, dans l'inconscient des gens, peut-être qu'ils se disent, je vais voir un kiné, ça va aller mieux. Peut-être que les gens devraient se dire, je vais voir un kiné, ça ne va pas s'empirer. C'est garder les acquis, faire travailler les acquis en se disant qu'au vu de ce qui m'est arrivé, peut-être que je n'arriverai pas à récupérer, mais je vais essayer de consolider ce que j'ai déjà.

  • Speaker #1

    Pour avoir cette vision, je pense que ça dépend de ton âge et de ta problématique. parce que quand t'as 20, 30, 40, 50, 60 ans en général ils comptent bien gagner et aller mieux quand on parlait de la personne âgée là quand tu t'attaques vraiment sur des personnes âgées vraiment 80, 90 ans encore tu as des gens de 80 ans qui sont très en forme qui font du sport encore moi mon patient qui a 97 ans il faisait encore du ski à 80 ans donc voilà, mais passer à un stade 95, 96, voire 100 tu fais du maintien

  • Speaker #0

    Et là justement pour continuer à parler des personnes âgées avec le vieillissement de la population les personnes âgées qui veulent vieillir chez elles comment tu vois évoluer toi la kiné gériatrique est-ce que beaucoup plus de domicile, des prises en charge beaucoup plus longues

  • Speaker #1

    Dans un monde idéal Oui

  • Speaker #0

    Tout ça c'est une spécialité la kinésiogériatrique où tous les masseurs kinés en sortant de l'école peuvent prendre en charge ?

  • Speaker #1

    Il doit y avoir sûrement des formations liées spécifiques à la gériatrie que je n'ai pas fait spécifiquement dans ce domaine là puisque moi c'est le sport. Mais dans un monde idéal je pense qu'il faudrait... C'est imposé, je pèse mes mots, je ne sais pas trop si absolument, des heures de sport, d'activité, de gym à toutes les personnes à partir d'un certain âge ou non d'ailleurs, peut-être même dès le début. Que l'éducation dans les écoles ne soit pas faite de la même manière au niveau du sport, je parle. Et que du coup, petit à petit, on change le mindset des gens dès le début en fait. Et que quand ils sont âgés, ils ont naturellement cette envie et cette nécessité. de faire de l'activité physique et qu'on ne soit pas obligé de les pousser à faire ça. Mais donc du coup, je pense qu'il faut prendre le problème bien plus à la source et donc pas quand la personne est déjà âgée. Parce que après, on ne peut pas changer quelqu'un qui n'a jamais fait d'activité physique de sa vie. Tu comprends, c'est compliqué.

  • Speaker #0

    Je vois que l'approche du sport et de l'activité physique plutôt chez les personnes âgées a quand même changé ces dernières années. Moi, je vois dans les maisons de retraite, il y a de plus en plus d'activités. Je ne me suis jamais posé la question si c'était vraiment un kiné. Je suppose que oui, qui fait ses activités.

  • Speaker #1

    C'est peut-être un appât, quelqu'un qui fait faire des activités physiques adaptées.

  • Speaker #0

    Mais tu sais, de mettre une boule dans un cerceau via des jeux ludiques, Il y a même, alors je me lance sur ça, mais je n'ai pas préparé le nom. Il y a même une société sur le secteur de Clermont-Ferrand, si je n'ai pas de bêtises. Ils ont inventé des petits boutons lumineux. Tu n'as pas entendu parler ? J'ai vu un article sur ça. Justement, voilà.

  • Speaker #1

    Tout ça, c'est très bien parce que tu gardes en coordination et tu fais passer ça par le jeu. Parce qu'au bout d'un moment, faire de la gym pure et dure, du renforcement, alors tu en as qui apprécient, même âgés, Mais tu en as d'autres, ce n'est plus leur délire. Donc, si tu arrives à faire passer ça un peu plus sous la forme du jeu, souvent ça passe mieux. Et puis, toute cette activité physique, elle a une nécessité sur le point de vue articulaire, musculaire, mais elle a aussi une nécessité sur le point de vue neuro. C'est-à-dire qu'il y a des maladies neurodégénératrices, Parkinson, Alzheimer, qui, on sait, peuvent être retardées, limitées en termes d'évolution par l'activité physique.

  • Speaker #0

    donc c'est pas rare maintenant de voir les personnes âgées jouer la wii dans les personnes dans la maison de retraite parce que il ya des jeux de sport sur sur la wii qui peut peut-être toujours cet aspect aussi je pense qu'il faut à moi en tout cas c'est la vision

  • Speaker #1

    que j'ai mais de quelque chose de beaucoup plus global en fait parce que tu me poses des questions et je me rends compte que des fois je digresse mais en fait finalement chez la personne âgée ce qu'il faut essayer de faire c'est la laisser dans un milieu la sociabiliser vis-à-vis vie des autres, d'avoir des échanges, en fait, du coup, des questionnements entre eux, de la réflexion, parce qu'au niveau neurodégénératrice, toutes les maladies neurodégénératrices, du coup, ça va aider par rapport à ça. Et donc, cet aspect social et cet aspect activité physique. Et en fait, là, oui, t'as les deux, en fait. Tu joues avec tes collègues, du coup, tu t'amuses, t'échanges, tu poses des questions, en même temps, en plus des interactions, tu vas avoir cet aspect activité physique où la personne, elle va bouger. Et en fait, c'est tout ça. qui va faire que la personne âgée va aller mieux. Pas forcément que l'activité physique, elle va la mettre sur une chaise et elle va lui faire lever des poids. En plus, si elle n'aime pas ça, tu vas perdre son adhérence, ça va la saouler et puis voilà.

  • Speaker #0

    Pour finir ce podcast Adeline, on va reparler un peu de... de travail et des ambulanciers. Quelles sont, selon toi, les bonnes pratiques au quotidien pour un ambulancier, pour porter, déplacer des patients ? Moi, ce qui me pose un problème, par exemple, c'est les gestes répétitifs. En général, avec ces gestes répétitifs que tu finis par te blesser, est-ce qu'il y a une approche avec ces gestes répétitifs via du renforcement musculaire ? Oui.

  • Speaker #1

    Oui, évidemment. Le renfort, c'est bon pour la personne âgée, c'est bon pour le jeune, mais c'est bon pour la personne qui est active au niveau professionnel et avec en plus une profession qui nécessite de la force parce que tu as de la manutention, tu as de la porte de charge. Donc évidemment, un renforcement plutôt global finalement, apprendre à utiliser ses jambes, avoir un bon gainage, un bon tronc, des bras qui peuvent pousser, tirer parce que mine de rien, tu lèves des patients ou tu pousses des chariots. Donc voilà. pour limiter les contraintes au niveau de ta colonne, au niveau de tes épaules, au niveau de tes cervicales. A priori, je suppose que les problématiques de genoux, de chevilles, ce n'est pas les plus courantes dans votre profession. Mais le dos, les épaules et le cou, ça pourrait paraître logique.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ce qui prend le plus souvent. Je me posais la question, si le fait de pratiquer une activité physique à des heures non récurrentes, est-ce que c'était gênant ? C'est-à-dire, est-ce qu'il faut habituer son corps ? Oui. parler du démarrage de ton corps le matin, est-ce que si je vais à la salle de sport, si je veux bien faire ma séance, si je veux bien l'assimiler en soi, est-ce qu'il est préférable que ça se fasse à des heures entre guillemets fixes, où il n'y a aucune importance ?

  • Speaker #1

    Non, à partir du moment où tu bouges, après évidemment tu as des gens qui vont être plutôt du matin, plutôt du soir, et en fonction du type d'activité que tu fais, faire attention, si tu fais de l'intensité très très haute, par exemple si tu fais du crossfit avec un WOD où tu vas faire faire monter ton cardio, tu vas être tout rouge, tout essoufflé à 21h, et que tu dois te coucher à 22h, à mon avis, ça va poser problématique. Parce que le temps que ton système nerveux se calme et que tu redescendes dans les tours, ça va mettre quelques heures et tu risques de ne pas forcément passer une super nuit. Donc c'est peut-être des petits conseils, mais encore une fois, il y a des gens, ça ne les gêne pas du tout.

  • Speaker #0

    Il faut s'écouter encore une fois.

  • Speaker #1

    Enfin, du bon sens, franchement. Tu testes, tu regardes ce qui marche, ce qui ne marche pas, et tu appliques ce qui marche. qui marche.

  • Speaker #0

    On parle des ambulanciers forcément, mais tous les professionnels de santé, je pense à mes collègues soignants ou infirmiers, le stress au travail, est-ce qu'il y a un vrai lien entre le stress au travail et les blessures ? Est-ce que le fait d'avoir une activité méga prenante sur des plages horaires importantes et cette fameuse pression au travail, est-ce que ça contribue à te blesser plus facilement ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Je vais le redire, mais la douleur, c'est multifactoriel. une composante émotionnelle et psychologique qui est très importante. Donc la personne qui est stressée au travail, qui a des responsabilités, qui passe beaucoup d'heures au travail, qui a en plus un métier physique, qui est fatiguée aussi physiquement plus que moralement, évidemment que ça va avoir un impact sur ses douleurs. Et c'est aussi pour ça que là, l'activité, le sommeil, une alimentation équilibrée est importante pour compenser un petit peu ça. Oui, oui, c'est une évidence.

  • Speaker #0

    Donc, on se fait du bien au niveau du corps quand on fait du sport, mais c'est l'aspect psychologique aussi.

  • Speaker #1

    On a des questions quand on fait le bilan, justement, à la première séance de rééducation, où justement, tu essaies de poser un peu ces questions-là. Moi, je pose souvent la question, est-ce que vous dormez bien ? Est-ce que vous dormez bien parce que la douleur vous gêne ? Est-ce que vous dormez bien tout court ? Est-ce que vous avez des nuits qui sont correctes ? Ou est-ce que vous avez eu des réveils réguliers ? Est-ce que vous vous sentez reposé ? J'essaie de poser des questions comme ça pour cibler un petit peu ce contexte-là. Parce que nous, on a en kinésithérapie ce qu'on appelle les drapeaux jaunes. Et les drapeaux jaunes, c'est tous ces marqueurs justement de stress, de pression que la personne subit environnement professionnel, mais environnement familial aussi. Quand tu poses des questions et que la personne, elle te dit, oui, j'ai mal au dos depuis six mois, mais je suis en plein divorce, machin. au travail ça se passe pas super bien du coup tu te dis que le contexte émotionnel il est quand même très prenant et que tu sais qu'il n'y a peut-être pas qu'une partie purement structurelle sur les tissus au niveau de son dos, s'il y a la mal au dos par exemple que t'as aussi cette partie tu peux quand même travailler dans ces conditions là ? parce que sinon franchement t'enlèves la moitié des patients du cabinet

  • Speaker #0

    Il ne faut pas attendre forcément d'avoir un bilan personnel plus ou moins stable avant de se dire je vais faire de la kiné.

  • Speaker #1

    Non parce que je pense qu'on peut aussi les aider ces gens-là, on peut les rassurer, on peut leur montrer. qui sont capables de faire des choses, on peut les aider à dédramatiser, on peut les écouter juste. Et je pense que ça, c'est une grande partie de notre travail que je n'avais pas compris encore quelques temps. Mais en fait, juste écouter les gens, des fois, ils ont juste besoin de ça pour aller un petit peu mieux. Et puis les guider dans une démarche active parce qu'encore une fois, l'activité physique, c'est primordial. Et pour le physique, et pour la tête, et pour le corps tout entier.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on va finir sur cette phrase Adeline, qui est parfaite. Tu vas nous, pour terminer, donc le podcast va se terminer. On va passer pour la première fois de l'histoire de la chaîne sur un peu de vidéos. Je vais filmer, tu vas nous montrer trois exercices. tu vas nous montrer quoi exactement ?

  • Speaker #1

    Je vais montrer du coup un exercice pour le dos, un exercice pour les épaules et un étirement pour le cou.

  • Speaker #0

    Donc ça, ça sera plutôt à faire à quel moment ? Genre le soir, le matin ?

  • Speaker #1

    Les exercices de renforcement, tu peux les faire le matin si tu as envie. Après, les deux sont possibles. Ça dépend du cadre dans lequel tu te situes. Si tu veux te réveiller, te dynamiser un petit peu le matin par rapport aussi à ce que tu me disais tout à l'heure, tu te prépares et tu bouges un petit peu des articulations avant de travailler parce que tu as l'impression que ça réchauffe et du coup, ça te prépare. Tu peux faire les deux exercices de renforcement que je vais montrer plus tôt le matin. Le soir, une fois que tu es fatigué, si tu n'as pas envie, ça me semble un tout petit peu moins logique, quoique ça pourrait être fait aussi. Et les étirements, c'est quand tu sens ta tension apparaître, c'est-à-dire même pendant au travail, un petit étirement sans matériel que tu peux faire debout, assis, peu importe. Le soir, si tu sens que ça tire aussi, tu peux le refaire. Et au réveil, mais en général, c'est souvent un petit peu moins douloureux parce que tu t'es reposé toute la nuit. Au niveau de ton cou, tu as eu la tête qui était posée, tu ne l'as pas portée toute la nuit. tes muscles sont encore un peu détendus, donc tu as un peu moins besoin de le faire. Plutôt le soir et pendant la journée pour l'étirement.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc si vous voulez voir Adeline nous montrer ses exercices, direction la chaîne YouTube podcast tiré du bas préambule, vous allez pouvoir voir Adeline en activité. En tout cas, merci beaucoup Adeline pour ce podcast.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Et de m'avoir reçu dans ton cas ce samedi matin. Merci beaucoup, bonne journée. Salut,

  • Speaker #1

    ciao, ciao. Merci.

Chapters

  • Introduction et présentation d'Adeline, kinésithérapeute

    01:41

  • Évolution de la prise en charge des douleurs

    01:45

  • Parcours d'Adeline et spécialisation en kinésithérapie du sport

    02:01

  • Le parcours pour devenir kiné

    03:44

  • Rôle et spécialités du kinésithérapeute

    05:51

  • Rôle et spécificités du kinésithérapeute

    05:51

  • Déroulement d'une séance de kiné

    09:50

  • Déroulement d'une séance de kinésithérapie

    09:50

  • Mythes et réalités de la kinésithérapie

    12:43

  • Vrais ou faux : Mythes sur la kinésithérapie

    12:43

  • Problématiques rencontrées par les kinésithérapeutes

    17:09

  • Importance de l'activité physique pour les personnes âgées

    21:00

  • La douleur et ses implications psychologiques

    21:32

  • Kinésithérapie et personnes âgées

    29:21

  • Avancées et innovations en kinésithérapie

    48:33

  • Conseils pour les ambulanciers et prévention des blessures

    01:05:21

  • Conseils pratiques pour ambulanciers

    01:05:26

Description

Saviez-vous que le mouvement est essentiel même en cas de douleur ? Dans cet épisode captivant du podcast PRÉAMBULE : Le podcast des Ambulanciers et de la Santé, Jean-Paul Angelini, accompagné d'Adeline, kinésithérapeute spécialisée dans la kinésithérapie du sport, nous plonge au cœur de l'évolution des prises en charge des douleurs. Ensemble, ils mettent en lumière l'importance d'une approche active dans le processus de guérison, essentielle pour tous les soignants et professionnels de santé, notamment ceux travaillant dans le transport sanitaire et les interventions d'urgence.


Adeline nous explique en détail comment les kinésithérapeutes évaluent et traitent les patients, soulignant les différences cruciales entre kinésithérapeutes, ostéopathes et chiropracteurs. Ce débat est d'autant plus pertinent pour les ambulanciers et les équipes du SMUR et du SAMU, qui doivent souvent gérer des situations où la douleur est un facteur déterminant dans l'état de santé des patients. En effet, la kinésithérapie ne se limite pas à des soins passifs ; elle requiert une participation active du patient, une notion que nous explorons en profondeur dans cet épisode.


Au fil de la discussion, Adeline partage son parcours professionnel, les défis qu'elle a rencontrés dans le domaine des soins, ainsi que l'importance du soutien psychologique pour les patients. La gestion des attentes des patients est un enjeu majeur, surtout dans un système de santé où chaque minute compte, que ce soit dans un CHU ou lors d'une intervention d'urgence. Les mythes courants autour de la kinésithérapie sont également abordés, permettant de démystifier certaines croyances et de clarifier le rôle des kinésithérapeutes dans le cadre des urgences médicales.


En outre, cet épisode ne se limite pas à la kinésithérapie. Nous discutons également des pratiques essentielles que les ambulanciers doivent adopter pour prévenir les blessures, tout en tenant compte de l'impact du stress sur la santé physique. Les soignants sont souvent exposés à des conditions de travail stressantes, et il est crucial d'explorer des stratégies pour maintenir leur bien-être physique et mental.


Pour conclure cet épisode enrichissant, nous vous invitons à découvrir des exercices pratiques de kinésithérapie sur leur chaîne YouTube, une ressource précieuse pour tous ceux qui souhaitent approfondir leurs connaissances en matière de santé et de soins. Que vous soyez un professionnel de santé ou un novice curieux, cet épisode de PRÉAMBULE : Le podcast des Ambulanciers et de la Santé est fait pour vous ! Ne manquez pas cette occasion d'en apprendre davantage sur l'importance du mouvement et des soins actifs dans la gestion des douleurs.


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Transcription

  • Speaker #0

    Parce que la prise en charge a bien évolué. Moi, je me souviens du temps de mes parents, de mes grands-parents. C'était « tu as mal, arrête de bouger » , justement. Maintenant, ça a vachement changé. Maintenant, c'est « tu as mal, justement, bouge » .

  • Speaker #1

    « Tu as mal, bouge » . La plus grosse comparaison que j'adore donner à mes patients, parce que ça fait sourire, c'est qu'on se lave les dents tous les jours, tous les matins, pour les entretenir. Par contre, on ne fait jamais rien, quasiment tout au long de sa vie, ses articulations. Et puis, quand les douleurs arrivent, ce n'est pas que c'est trop tard, on a toujours des choses à faire. Mais si on l'avait fait dès le début, les douleurs, elles seraient peut-être arrivées plus tardivement.

  • Speaker #0

    Je comprends.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas parce que tu as mal au dos depuis plus de trois mois que tu ne vas jamais t'en sortir et que tu auras mal au dos toute ta vie. Ça fait partie justement des fausses croyances que les gens ont et qui compliquent la rééducation justement. Parce que tu passes ta vie au cabinet, ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Je comprends qu'il y en a qui oublient le rendez-vous de temps en temps, ça te permet de souffler un peu dans ta cheville. En fait, j'ai fait ça pour toi. J'ai fait ça pour toi, ça je te le dis.

  • Speaker #1

    Tonte ça de façon ironique, tu as raison, j'adore.

  • Speaker #0

    Je suis un homme, je suis un homme, je suis un homme. Bienvenue sur Préambule, le podcast des ambulanciers et de la santé. Aujourd'hui, on va parler muscles, on va parler tendons et autres réjouissances anatomiques. En effet, aujourd'hui, je reçois Adeline, ma sœur kinésithérapeute, notre experte aujourd'hui en... démêlage de noeuds musculaires. On va essayer de vous faire transpirer, de vous faire travailler les abdos et le cerveau. Adeline, bonjour.

  • Speaker #1

    Salut, merci à toi pour l'invitation.

  • Speaker #0

    Adeline, donc tu es ma sœur sur Histoire, ma sœur qui nous est thérapeute, on dit comme ça ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. présente-toi un petit peu s'il te plaît comme tu veux moi c'est Adeline je travaille à Issoir dans un cabinet où on est 4 kinés que j'ai monté en 2017 et je suis spécialisée en kiné du sport très bien du coup donc tu as monté ton kiné en 2017 ça fait combien de temps que tu es kiné ?

  • Speaker #0

    je suis kiné depuis 2014 et qu'est-ce qui t'a attiré vers cette profession ?

  • Speaker #1

    j'ai toujours fait du sport quasiment toute ma vie on va dire et j'ai eu des blessures pas mal de blessures quand j'étais jeune et forcément et m'envoyer chez le kiné j'ai trouvé ce métier ouais attrayant et puis moi je voulais faire que de la rééducation du sport au début un que du sportif finalement on se rend compte que c'est pas toujours comme ça que ça se passe mais c'est comme ça que j'ai pris contact avec ce métier là et ça m'a tout de suite plu et du coup je me suis allé on va se lancer dans les études ténor de sportive on peut le dire grande sportive oui je suis sportive tous les jours un peu vélo je fais du vélo je fais un petit peu de course à pied que j'essaie de reprendre après une blessure et puis je fais du renforcement musculaire aussi ok mais juste pour faire une petite parenthèse sur ton activité cycliste t'as fait ça en professionnel ? non non non j'ai attaqué tardivement finalement le vélo puisque j'ai fait pendant une grosse dizaine d'années du karaté, là du coup j'étais sportive de haut niveau par contre à l'époque quand j'étais en junior quelque chose comme ça et j'ai attaqué le vélo en 2016 merci Donc finalement assez tardivement.

  • Speaker #0

    Donc tu es kiné, parle-nous un peu du parcours pour accéder à cette profession.

  • Speaker #1

    Alors à l'époque en tout cas, il y a un peu plus de 10 ans maintenant, il fallait s'inscrire à un concours. On était à l'époque à peu près un peu moins de 400 à Vichy et on avait donc 64 personnes qui étaient prises. Moi, je ne l'ai pas eu la première année, j'ai redoublé, je l'ai eu la deuxième année. Et maintenant, le parcours est un peu différent. Je crois que tu as une filière que tu peux passer par STAPS et une autre par médecine, avec des options, des mineurs, des majeurs. Donc, c'est un peu différent maintenant.

  • Speaker #0

    Le parcours, c'est quoi ? C'est culture ? Non,

  • Speaker #1

    c'est médecine en fait.

  • Speaker #0

    C'est vraiment déjà poussé sur le...

  • Speaker #1

    En tout cas, moi, à mon époque, c'était médecine. On avait juste deux matières différentes d'eux. Les cours avaient lieu à Clermont-Ferrand et ils étaient retransférés à Vichy, à la fac, par visioconférence. Donc du coup, en visio. Et en fait, on suivait les mêmes cours que les personnes qui étaient en médecine. Mais c'était deux concours séparés. C'est-à-dire que tu tentais ta chance sur kiné, tu ne pouvais pas aller retransférer en fonction de ton classement sur médecine. Alors que quelques années après, tout était commun en fait, et en fonction de ton classement, c'était dans les premiers que tu pouvais choisir. Et plus tu descendais, après tu avais un peu moins de disponibilité de choix.

  • Speaker #0

    Ça a peut-être changé avec Parcoursup, non ?

  • Speaker #1

    Oui, ça a changé. Mais alors, franchement, je n'arrive plus à suivre. On a des étudiants qui viennent de temps en temps, ils m'expliquent, mais c'est vraiment compliqué.

  • Speaker #0

    C'est là où tu te rends compte que tu as pris un coup de vie ou pas ?

  • Speaker #1

    Un petit peu, un petit peu, mais non. Quand tu passes les dix ans déjà de profession, tu te dis, c'est passé vite.

  • Speaker #0

    Donc, on dit masseur-kinésithérapeute. Et le mot kiné ou masseur-kiné, c'est exactement pareil. Il n'y a pas de différence entre les deux.

  • Speaker #1

    Disons que masseur, tu vas être plus sur la thérapie passive du massage parce qu'on est formé à faire des massages. Et kinésithérapeute, du coup ça va être tout par rapport à tout ce qui est mouvement en fait donc plutôt thérapie active gymnastique étirements travail articulaire renforcement tout ça d'accord mais on peut être kiné sans être masseur alors automatiquement quand tu sors de l'école tu es masseur diplômé d'état

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et bien du coup, pour celui qui vit dans une grotte depuis pas mal de temps, qui ne sait pas ce que c'est un kiné, que fait le kiné en général ?

  • Speaker #1

    C'est un métier qui est quand même très varié, parce que tu peux avoir plein de spécificités, des formations qui vont te permettre d'aller dans le sport, dans la gériatrie, dans la neurologie, dans la pédiatrie. Pour les enfants, moi je ne connais pas tous les domaines, je suis plutôt kiné du sport, mais si tu prends quelque chose de très global, en fait on va traiter... tous les troubles articulaires, musculaires, tendineux, tout ce qui est lié à des traumatismes, donc entorses, fractures, etc. Mais si on pousse, on peut aller aussi jusqu'à des traitements, par exemple sur du désencombrement bronchique pour de la kinésithérapie respiratoire, sur les déformations au niveau des pieds, par exemple, ou au niveau des cervicales chez les bébés. Donc tu peux avoir plein de spécificités à ça. Après, ça dépend de ce que toi, tu choisis. Mais globalement, on est spécialiste de l'articulation du muscle, du tendon. Tout ça, c'est notre domaine.

  • Speaker #0

    D'accord. Et explique-nous un peu, le monde voudrait savoir, la différence entre plein de professions qui, sur le papier, ont l'air de se ressembler. Est-ce que tu peux nous parler un peu de la différence entre, par exemple, un chiropracteur, un ostéo, un kiné, un micro-kiné ? On a l'impression que c'est un peu le même domaine, mais ils agissent peut-être différemment, ils travaillent différemment peut-être.

  • Speaker #1

    Je pense que déjà, à ma connaissance en tout cas, la plus grosse différence c'est que la kinésithérapie, tu as un accès par ordonnance. Donc tu as été faire une consultation chez ton médecin qui a jugé intéressant de te prescrire des séances. Et donc du coup tu vas avoir une prise en charge au point de vue de la sécurité sociale. Quand tu consultes un ostéo, un micro-kiné ou un chiropracteur, c'est une consultation que toi tu décides de faire. Et donc du coup en libre accès on va dire, tu payes de ta poche. Déjà, c'est une grosse différence. Bien évidemment, les formations pour y arriver ne sont pas les mêmes. Les diplômes ne sont pas les mêmes. Et puis après, dans le cœur même du métier, un ostéopathe va faire du traitement sur table. C'est-à-dire qu'il va s'allonger sur la table et il va travailler au niveau structurel, au niveau de l'articulation même, mais sur la table. Il n'y a pas forcément de thérapie active, donc de gym, d'étirement, de mobilisation, comme tu peux faire dans un gymnase chez un kiné, où il va t'apprendre les mouvements et va renforcer tes tiques. tissu, ça l'ostéo il ne le fait pas. Le chiropracteur, à ma connaissance, c'est un petit peu la même chose. Et après, t'as ce qui est plutôt micro-kiné du coup. Et là, le micro-kiné en fait, il va rechercher des traumatismes anciens que ton corps a gardés en mémoire. Et il va venir jouer du coup sur des points précis au niveau de ton corps pour essayer de débloquer ça. Donc tu as un contexte un petit peu aussi émotionnel qui va rentrer en jeu.

  • Speaker #0

    Et le chiro, l'ostéo sont bien considérés comme des professionnels de santé, ils rentrent dans cette case-là. Oui,

  • Speaker #1

    ils rentrent dans cette case-là, mais sans prise en charge, c'est une grosse différence.

  • Speaker #0

    J'ai fait de la micro-kiné il n'y a pas très longtemps. d'ailleurs c'est lui qui m'a envoyé te voir Michel Garnier je connaissais pas trop la micro kiné et quand il m'a demandé de m'allonger sur la table et qu'il m'a à peine appuyé sur l'épaule comme ça au niveau de la tête dans ma tête je me suis dit mais qu'est-ce qu'il me fait Et quand je me suis levé, c'était pour un problème de dos d'ailleurs, j'ai senti la différence alors que franchement, je n'ai pas trop cru sur le moment. Mais effectivement, ça fait un peu bizarre. On a l'habitude de faire des grands mouvements chez le kiné, de transpirer un peu, etc. Et avec le micro-kiné, c'est une approche totalement différente. En tout cas, pour moi, j'avais senti un vrai bénéfice. Donc du coup, les patients qui viennent te voir, ils viennent te voir parce qu'ils ont un trauma, parce que... qu'ils ont un problème musculaire, problème osseux. C'est la première démarche. Comment se déroule une séance de kiné quand ils arrivent chez toi ?

  • Speaker #1

    Comment se déroule un traitement kiné ? Une première séance, en tout cas nous au cabinet, là où je pratique, on fait une première séance qui dure à peu près 40 minutes, où on réalise un bilan en fait, on va faire un check-up avec le patient, il va nous raconter déjà pourquoi il vient, son motif de consultation, sa gêne, on va poser des questions un petit peu précises par rapport à ça, et puis après on va faire une évaluation articulaire, donc on va regarder si son articulation en question douloureuse bouge correctement, puis après une petite évaluation musculaire, c'est-à-dire est-ce que les muscles font bouger cet articule ? sont opérationnelles, sont assez fortes ou est-ce qu'il y a des gros déficits. Et puis à la fin de ton bilan, tu remarques des points à travailler et puis tu vas les cibler et puis dans les séances suivantes après tu vas travailler sur ça. Et les autres séances après, après coup elles font à peu près 20 à 30 minutes et après ça dépend de la pathologie initiale du patient mais globalement c'est comme ça que ça se passe. Et puis tu as toujours une réévaluation la fois d'après. pour bien cibler ton traitement. Ne pas avoir un truc très global qui peut-être va marcher, mais tu vas peut-être mettre beaucoup plus de temps à traiter ton patient que si tu essaies d'aller vraiment à la source de sa problématique.

  • Speaker #0

    Donc lors de ton bilan, quand ton patient arrive, tu sais déjà si c'est plutôt osseux ou musculaire ou au niveau des tendons ou le patient te dit j'ai mal dans cette zone et c'est à toi vraiment de checker ?

  • Speaker #1

    Parfois, il y a un petit peu des deux si tu veux. Parce que par exemple, je vais être... très grossière, mais la personne qui vient et qui s'est fracturée à quelque chose, tu sais que déjà, là, il y a une problématique osseuse qui est en train de se remodeler, de consolider, mais ça ne veut pas dire que tous les tissus autour vont bien aussi, donc il va falloir aller les checker. Mais quelqu'un qui vient, qui n'a pas fait de gros traumatismes, et qui te dit « Moi, depuis, je ne sais pas, depuis deux mois, j'ai mal aux genoux. » Sans raison apparente. Sans raison apparente, voilà. Donc là, tu vas poser des... des questions un peu plus précises, tu vois, mais qu'est-ce que vous avez fait quand la douleur est apparue ? Justement, est-ce qu'il n'y a pas eu de traumatisme ? Est-ce que vous en êtes sûr ? Essayez de me situer un petit peu la douleur et essayez de me la décrire. Est-ce qu'elle est permanente, temporaire ? Est-ce que vous avez mal la nuit, le jour ? Est-ce que vous avez plutôt mal au repos ou plutôt en activité ? Et comme ça, en posant des questions, tu vas fermer l'entonnoir et tu vas essayer vraiment d'aller à la source du problème. Ça paraît théorique comme ça, mais en pratique, des fois, c'est une autre histoire. Donc, c'est pour ça que tu pars sur une première solution. Puis la fois d'après, en fonction du traitement que tu as mis en place, tu demandes au patient qu'est-ce que ça a donné ? Est-ce que ça vous a amélioré ? Est-ce que ça vous a aggravé ? Au contraire, parce que des fois, ça arrive malheureusement. Ça te permet de te dire, c'est peut-être pas sur cette option qu'il faut que je parle, peut-être plutôt sur une autre. et puis petit à petit, tu essaies de viser au mur.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. J'en profite pour vous demander de liker ce magnifique podcast, liker, commenter, partager sur vos réseaux pour un meilleur référencement et puis pour récompenser ce travail magnifique que je fais, n'est-ce pas ? C'est un travail magnifique.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Un travail magnifique. Merci. Adeline, j'ai préparé dix petites questions, dix petits vrais ou faux. Je vais… t'enchaîner les questions. Tu vas répondre assez rapidement et on reviendra après point par point sur ta profession pour entrer un peu plus dans les détails. Première question. La kiné est uniquement réservée aux personnes âgées. Faux. Le sport est toujours bénéfique pour la santé, quel que soit son état de forme.

  • Speaker #1

    Vrai.

  • Speaker #0

    La douleur est toujours un signe de blessure grave. Faux. Les étirements avant un effort physique permettent de prévenir les blessures. Faux. Le mal de dos chronique est incurable. Faux. La cryothérapie est efficace pour réduire l'inflammation après une blessure.

  • Speaker #1

    Scientifiquement, faux. Oui, elle ne réduit pas l'inflammation. Elle va potentiellement réduire la douleur, mais l'inflammation,

  • Speaker #0

    pas forcément. Faux. Vous êtes viril. Les kinés peuvent prescrire des médicaments.

  • Speaker #1

    Oui. Non, faux.

  • Speaker #0

    Le kiné ne peut pas poser de diagnostic.

  • Speaker #1

    Faux.

  • Speaker #0

    La kinésithérapie peut aider à améliorer la respiration chez les personnes souffrant de maladies pulmonaires comme la BPC. Oui. La kiné est remboursée par la Sécurité sociale dans tous les cas.

  • Speaker #1

    Faux.

  • Speaker #0

    Et la kiné en a marre des patients qui annulent les rendez-vous au dernier moment.

  • Speaker #1

    Ou qui annulent pas et qui posent des lapins. Tu veux en parler ?

  • Speaker #0

    Je sais pas, je sais pas. Si vous avez des témoignages, n'hésitez pas à m'envoyer.

  • Speaker #1

    Moi je peux t'en faire un témoignage si tu veux.

  • Speaker #0

    Je ne vois pas de qui tu parles. Ça serait coupé au montage. Allez, on reprend. La kiné est uniquement réservée aux personnes âgées. Dans quel public tu reçois de manière générale, toi, dans ton cabinet ?

  • Speaker #1

    De la personne active.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire de la personne qui est engagée dans sa rééducation et qui est prête dans le contrat de soins qu'on fait avec le patient à participer à sa rééducation.

  • Speaker #0

    On est d'accord quand tu dis active, on ne parle pas d'âge.

  • Speaker #1

    Non, on ne parle pas d'âge. C'est-à-dire que même moi, si j'ai quelqu'un qui a 80 ans mais qui est prêt à rendre son traitement actif, c'est-à-dire à participer et pas juste à s'allonger sur la table et à me demander de le masser, il n'y a pas de souci. C'est quelqu'un d'actif. qui est engagée pour aller mieux, qui est prête à faire des choses activement pour aller mieux. Donc du coup, ça veut dire que pour moi, je n'ai pas d'âge, même si évidemment, je ne suis pas spécialisée chez les enfants. Donc en général, je réfère pour des déformations du pied, des plages de céphalie au niveau des cervicales, des choses comme ça. Moi, ce n'est pas mon domaine. Donc ça, par contre, je réfère. Mais sinon, je reçois de l'ado. De tout âge.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des pathologies qui reviennent fréquemment ? Des problèmes, essentiellement des problèmes articulaires, des problèmes musculaires chez les sportifs ? C'est un éventail vraiment méga large.

  • Speaker #1

    C'est un éventail large de toutes les articulations, mais globalement, le dos et l'épaule reviennent très régulièrement.

  • Speaker #0

    C'est lié à notre génération, le travail.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. lié, je pense, à une population qui est de plus en plus sédentaire, malheureusement, au travail et en dehors du travail. Et puis, une population qui vieillit de plus en plus, qui, je pense et je l'espère, même au point de vue du domaine médical, en fait, des médecins qui ont peut-être tendance à plus se référer vers, justement, un kiné, qui va faire bouger les patients, qui va essayer de les améliorer et de leur donner des clés pour qu'ils vont pouvoir mettre en place tout seuls pour aller mieux, ou plutôt... prescrire des médicaments à tout prix. Et donc, du coup, nous, on se voit avoir une patientèle de fous avec une demande énorme qu'on ne peut pas assurer. Ce n'est pas possible. Il y a beaucoup trop de patients, justement parce que c'est très large. On a des patients, j'ai un patient qui a 97 ans à domicile et au cabinet, certains cabinets reçoivent des bébés de quelques semaines. Donc, c'est très, très large.

  • Speaker #0

    Donc, il y a la même problématique chez les kinés que chez les médecins généralistes. On manque de bras pour soigner les gens. Oui.

  • Speaker #1

    Oui, évidemment. Après, tu as des zones qui sont en désert médical, donc c'est encore pire. Tu as à l'inverse des zones qui sont maintenant surdotées.

  • Speaker #0

    Il y en a quand même aussi ?

  • Speaker #1

    Oui, tu ne peux plus t'installer en tant que kiné parce que je pense qu'ils veulent justement essayer d'aller combler les déserts médicaux. Donc voilà, mais oui, il y a trop de demandes par rapport au nombre de kinés qu'on est.

  • Speaker #0

    Le sport est toujours bénéfique pour la santé, quel que soit son état de forme ? Donc tu m'avais répondu ?

  • Speaker #1

    J'ai répondu vrai, parce que globalement, si vous l'adaptez, oui. Alors bien sûr, il faut tout prendre en considération. Je veux dire, si tu es en bonne santé, on va dire globale, mais que tu as quelques petites douleurs, carrément, fais du sport, ça te fera du bien. Si tu es, je ne sais pas moi...

  • Speaker #0

    La prise en charge a bien évolué. Moi, je me souviens du temps de mes parents, de mes grands-parents. C'était... tu as mal, arrête de bouger justement. Et maintenant ça a vachement changé, maintenant c'est tu as mal, justement bouge.

  • Speaker #1

    Et tu as mal, bouge. Mais ce que je voulais dire surtout c'est que si t'as quelqu'un qui est en traitement de chimio depuis déjà plusieurs mois, qui est déjà fatigué, faire de l'activité et bouger lui fera du bien, mais tu vas pas lui faire faire la même chose qu'à quelqu'un qui est en bonne santé générale et qui a quelques douleurs articulaires, tu vois, pour remettre en considération le truc. Mais par contre, quoi qu'il arrive, le mouvement fait du bien, ça c'est sûr. Et à la tête. et au corps.

  • Speaker #0

    On va maintenant dans le domaine médical, maintenant avec le... j'ai perdu le mot... l'hôpital de jour qui s'est développé. Tu sors d'opération, l'anesthésie est partie, ils te demandent déjà de te lever, de marcher, alors qu'il y a quelques années... Il fallait rester au lit pendant X semaines. Et est-ce que tu dirais justement, pour garder cet état de forme, je te parle des actifs, c'est bien de créer une routine de démarrage avant de commencer ta journée pour réveiller ton corps ? C'est des choses qu'on te fait... Pas ou peu. Je n'ai pas de statistiques à ce niveau-là.

  • Speaker #1

    Clairement, c'est...

  • Speaker #0

    Pas des habitudes.

  • Speaker #1

    On ne le fait pas ou on le fait peu, comme tu dis. Mais à tort, en fait. La plus grosse comparaison que j'adore donner à mes patients, parce que ça fait sourire, c'est qu'on se lave les dents tous les jours, tous les matins, pour les entretenir. Par contre, on ne fait jamais rien, quasiment tout au long de sa vie, pour ses articulations. Et puis, quand les douleurs arrivent, ce n'est pas que c'est trop tard, on a toujours des choses à faire. Mais si on l'avait fait dès le début, les douleurs seraient peut-être arrivées plus tardivement. Je comprends. Et on les aura. aurait entretenu parce qu'une articulation ça s'entretient donc pour éviter qu'elle perde en amplitude ce qu'il faut bien dire que tout ce qu'on n'utilise pas le corps il le supprime Donc, nous qui sommes quasiment tout le temps assis sur une chaise avec des hanches à 90 degrés, l'affliction complète de hanches, au bout d'un moment, on la perd. Alors que dans d'autres pays et dans d'autres secteurs du monde, ils sont beaucoup moins assis comme ça. Tu pars en Asie, se mettre en fond de squat complètement accroupi avec les pieds bien à plat au sol, eux, c'est facile. Ils mangent comme ça, ils travaillent comme ça. Ils ne l'ont jamais perdu, si tu veux. Donc, nous, on ne bouge pas assez. Et globalement, je pense qu'une articulation, oui, ça s'entretient, clairement.

  • Speaker #0

    C'est ce que tu dis, le corps oublie ce que tu ne pratiques pas.

  • Speaker #1

    Oui, il ne va pas dépenser de l'énergie à conserver quelque chose que tu n'utilises pas. Donc ça, c'est clair et net. Si tu ne montes pas tes bras tout en l'air vers tes oreilles, petit à petit, tu les monteras de moins en moins. Et tu te retrouves avec des personnes âgées qui, arrivées à 90-100 degrés, sont complètement bloquées. Les cervicales, c'est pareil. On a tous l'exemple du papy ou de la mamie qui nous conduit et qui te dit « putain, j'arrive plus à tourner les cervicales, j'arrive plus à regarder derrière » . Oui, parce que s'ils ne tournent plus la tête complètement, au bout d'un moment, le secteur angulaire se restreint et tu ne peux plus y aller.

  • Speaker #0

    Ça se récupère ça quand même avec des exercices ? Peut-être pas à 100%, je suppose.

  • Speaker #1

    Oui, alors ça dépend au stade où tu t'y prends. Si tu prends une personne de 95 ans et que tu comptes lui faire remonter les bras complètement en élévation complète, tu auras peut-être un petit peu de difficulté. Ça résout pas,

  • Speaker #0

    ok.

  • Speaker #1

    Un petit peu ou pas, mais ça risque de ne pas lui faire du bien. Mais sinon, oui, c'est des problématiques que tu retrouves après une blessure, surtout. Quelqu'un qui se fait mal à la cheville, qui fait une entorse de cheville, si tout de suite derrière, tu ne lui redonnes pas cette amplitude complète, la cheville va s'enraidir et clac, tu vas perdre. Je comprends.

  • Speaker #0

    La douleur est toujours un signe de blessure grave ?

  • Speaker #1

    Non, du tout. Non, non, la douleur, c'est déjà quelque chose de très, très complexe. de multifactoriel, qui n'est pas forcément en rapport avec des dégâts structurels. C'est-à-dire que tu peux avoir une douleur à un endroit et ne pas avoir de dégradation structurelle au point de vue de ton tissu, parce que la douleur prend en compte une interprétation au niveau du cerveau, une perception que tu as au niveau de ton cerveau, qui est liée à toutes les croyances et toutes les expériences passées que tu as eues. Donc non, la douleur, elle peut être très forte et pas forcément être...

  • Speaker #0

    On va faire de lien entre la douleur et la gravité. Parce qu'il y en a qui, comme on dit, sont durs au mal, donc ça peut être grave. Et puis, ils peuvent continuer à faire travailler le membre, entre guillemets, lésé.

  • Speaker #1

    Et à l'inverse, il y a des gens qui ont une douleur qui n'est pas très importante et qui continue, qui continue, qui continue. Et puis, au bout d'un moment, ils dégradent, ils dégradent, ils dégradent. Alors après, au bout d'un moment, évidemment, il ne faut pas regarder sur... ponctuellement si tu veux, quand tu questionnes ton patient, quand tu le reçois, tu lui demandes sur la semaine qui vient de s'écouler, sur le mois qui vient de s'écouler, comment évoluer votre douleur. Tu ne prends pas juste ponctuellement, là, en me baissant, j'ai eu mal très fort à 9 sur 10, puis après plus rien. Tu essayes de chercher à comprendre. Et pour ça, tu ouvres un peu les œillères et tu regardes large. Mais non, la douleur n'est pas forcément en rapport avec la clinique.

  • Speaker #0

    Et tu utilises cette fameuse échelle de la douleur avec tes patients, 0 à 10, comme font les ambulanciers dans les prises en charge ?

  • Speaker #1

    ou des autres choses parlant pour toi forcément tu le demandes parce que encore hier je faisais faire un exercice à une patiente et puis au niveau du faciès je voyais rien de spécial du coup je lui demande ça va et là elle me regarde et me dit j'ai super mal et elle me dit mais moi si tu me demandes pas d'arrêter je continue et donc je lui dis mais là t'as mal à combien super mal Pour que je me fasse une idée, parce que moi, je leur dis, je ne ressens pas ce que vous ressentez. Et pourtant, j'essaye de vous guider sur votre rééduc. Donc, si vous ne me communiquez pas un minimum. Donc après, je dis peut-être des fois, est-ce que votre douleur, surtout, elle est pareille ? Elle est plus forte ou moins forte qu'avant, quand on attaque l'exercice ? Voilà, je ne demande pas forcément tout le temps de 0 à 10. Mais est-ce que c'est plus ? Est-ce que c'est moins ? Ou est-ce que c'est pareil ?

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et au niveau de la récupération, je suis en train de penser à ça. Nous ne sommes pas en Amérique. C'est un mot d'un pit-dum. Au niveau de la récupération, on récupère, peut-être un peu bête comme question, plus facilement d'une douleur musculaire, d'un problème de tendon ou d'un problème osseux. Qu'est-ce qui met le plus de temps à se régénérer, à se réparer ?

  • Speaker #1

    C'est très complexe parce que ça dépend de l'os qui est cassé. Le tendon, globalement, peut mettre quand même pas mal de temps. Le muscle, ça va dépendre du grade auquel il est touché.

  • Speaker #0

    Parce qu'un muscle, ça fait quoi en fait ? ça peut se déchirer ça se décroche du tendon ?

  • Speaker #1

    Oui c'est ce qu'on appelle maintenant une lésion myo-aponeurotique c'est un peu plus complexe avant on avait la déchirure l'élongation tout ça c'est des termes qu'on n'utilise plus maintenant on parle de lma donc de lésion myo-aponeurotique parce qu'on s'est rendu compte finalement que le muscle c'était comme on peut le voir du steak comme quand on coupe un steak Et tu as après tout un échafaudage du tissu conjonctif qu'on appelle, qui crée une structure au muscle pour qu'il se tienne. Donc c'est pour ça qu'on parle de myo-aponevroses, aponevrotiques, lésions myo-aponevrotiques. Et souvent, ce n'est pas que le steak qui est lésé, c'est aussi cet échafaudage qui fait tout tenir qui est le tissu conjonctif qui est lésé. Et ça, c'est un petit peu plus long à cicatriser.

  • Speaker #0

    Les étirements, un effort physique permet de prévenir les blessures ?

  • Speaker #1

    Non du tout, les étirements on peut les utiliser pour différentes raisons. Si tu veux gagner de la souplesse, tu peux les utiliser. Mais aussi tu peux les utiliser pendant ton échauffement, mais ça va être plutôt des étirements qui vont être dynamiques. Donc du coup tu vas créer un mouvement, notamment un mouvement balistique. Alors que des étirements que tu vas vouloir utiliser pour gagner de la souplesse, c'est que tu vas te mettre dans une position où ça tire, mais où c'est supportable, et tu vas venir tenir la position 2 à 3 minutes. Mais dans aucun cas de faire des étirements systématiquement avant ton temps d'activité physique ne va pas forcément prévenir des blessures.

  • Speaker #0

    Parce que moi, en fait, par exemple, dans ma pratique, quand je dois... transférer un patient, le porter... Je ne sais pas si c'est lié à mon grand âge... J'ai tendance à... Je fais travailler un peu mon épaule, je parle avec mon patient, je lui dis attendez, je chauffe la machine, je fais travailler un peu les hanches...

  • Speaker #1

    Ça... des étirements.

  • Speaker #0

    Ah moi j'appelle ça étirements. C'est juste que tu vas chauffer la population,

  • Speaker #1

    la faire bouger et ça c'est pour le coup très très bien.

  • Speaker #0

    Ça c'est cohérent.

  • Speaker #1

    C'est très cohérent. Un étirement c'est vraiment, t'essayes en fait d'allonger ton muscle, donc d'étirer les deux points d'insertion. sur un muscle et de maintenir la position un certain temps ou pas. Ça dépend encore ou pas.

  • Speaker #0

    C'est pour gagner en souplesse forcément ?

  • Speaker #1

    Non, pas forcément. Pour le coup, un étirement balistique pur où tu vas venir chercher à créer un mouvement dynamique ne va pas te faire gagner en souplesse. Il va préparer ton muscle à l'activité qui va suivre derrière, mais ne va pas forcément te permettre de gagner en souplesse. Gagner en souplesse, c'est simple. Tu te mets dans une position où ça tire, mais où tu es capable de tenir et tu tiens un... 2, 3, 4, 5 minutes. Donc ça, du coup, ce n'est pas ce que tu fais quand tu prends en charge tes patients. Tu ne maintiens pas une position prolongée comme ça. Je suis pas le temps. Oui.

  • Speaker #0

    Je ne peux pas bien m'allonger sur le sol. Et puis,

  • Speaker #1

    je ne suis pas sûre que ça peut être beaucoup en plus, franchement.

  • Speaker #0

    Et je suis en train de penser à ça par rapport au sport. Il y a quelques années de ça, tu m'arrêtes si je me trompe, on disait qu'après une séance de sport, je parle de sport co, il fallait s'étirer à tout prix pour éviter les courbatures. Et j'ai entendu dire qu'en fait, je ne sais pas si c'est vrai, que ça ne servait strictement à rien de s'étirer après le sport.

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas que ça ne sert à rien de s'étirer après le sport, mais par contre, s'étirer après le sport, on n'évitera pas les courbatures. Il ne faut pas faire ce raccourci-là. Tu peux t'étirer après le sport.

  • Speaker #0

    Mais il y a un vrai gain quelconque de s'étirer après le sport ?

  • Speaker #1

    qu'est-ce que t'appelles gain ? Tu vois, des fois, c'est juste prendre un temps sur toi, un temps pour soi, un retour au calme, prendre un petit temps de respiration et faire redescendre après ton activité physique où t'as le cardio qui était un peu monté et tout, et que le système nerveux était un peu en train de s'exciter, tu fais redescendre et là t'as un gain. Si tu veux avoir un gain vraiment purement de souplesse, je suis pas sûre que l'idéal c'est de le faire du coup après ton activité physique. Encore que, maintenant j'ai tendance à dire si je veux qu'un patient s'incline, s'étire, je lui dis pas tu le fais surtout pas après ton sport tu rentres chez toi, tu prends ta douche t'attends deux heures et une fois que t'es bien froid tu t'étires parce que globalement il le fera jamais donc qu'il le fasse jamais, je préfère qu'il le fasse après son activité

  • Speaker #0

    Et le fait de solliciter un muscle pendant une session de sport pendant assez longtemps, avec des charges ou pas d'ailleurs, et de l'étirer après coup, est-ce qu'il n'y a pas un risque justement d'apparition de déchirure ?

  • Speaker #1

    Écoute ton corps. Tu ne vas pas faire le bourrin, tu ne vas pas aller dans une amplitude extrême, tu ne vas pas aller faire des gros à-coups. Juste tu te mets dans une position où tu sens que tu as un petit étirement, que c'est largement supportable et tu maintiens la position.

  • Speaker #0

    Oui, c'est le maître mot, c'est s'écouter tout simplement.

  • Speaker #1

    Exactement, après en général franchement les étirements après l'activité... activité physique, surtout si tu pratiques un sport co, c'est plus un moment où tu parles avec les collègues, un petit moment de rassemblement, t'en profites un peu pour t'étirer, du coup potentiellement ça te fait du bien, mais c'est rare.

  • Speaker #0

    On m'a toujours dit, oui, étire-toi, mais en fait je crois que c'est plus en prévention des courbatures que ce qui est complètement...

  • Speaker #1

    Ah oui, par contre ça non, c'est bullshit complet.

  • Speaker #0

    Le mal de dos chronique est incurable ?

  • Speaker #1

    Non. Non, le mal de dos n'est pas incurable.

  • Speaker #0

    S'il peut nous parler d'ailleurs, pour ceux qui ne savent pas, qu'est-ce que c'est une douleur chronique ?

  • Speaker #1

    C'est une douleur qui date de plus de trois mois.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc non, ce n'est pas parce que tu as mal au dos depuis plus de trois mois que tu ne vas jamais t'en sortir et que tu auras mal au dos toute ta vie. Ça fait partie justement des fausses croyances que les gens ont et qui compliquent la rééducation justement. Parce qu'encore une fois, la douleur, comme je te disais tout à l'heure, c'est quelque chose qui est très complexe et qui est multifactoriel. Et justement ça, ces expériences et ces fausses croyances vont avoir un impact sur ta douleur. Alors que parfois même, tu peux faire un IRM, tu peux faire un scanner, ton dos, t'as pas de grosses lésions. T'as pas une grosse hernie discale, t'as pas un gros truc. Et là, c'est là tout le job du kiné, qu'il faut qu'il arrive à redonner confiance à son patient en lui faisant justement pratiquer des exercices, en le rendant actif de sa propre santé et pas juste de « allongez-vous sur la table, je vais vous masser » . Alors certes, ça n'a jamais fait mal à personne de se faire masser, temporairement ça va te faire du bien, mais sorti du cabinet une heure après, tu vas retomber dans le même cercle de douleur et puis en plus, tu n'auras pas été actif de ton propre traitement. C'est-à-dire que tu ne te rendras pas compte. qu'en faisant un petit peu d'activité, j'arrive à avoir moins mal. J'arrive à faire ça alors qu'avant, je n'arrivais plus à faire ça. Et tu vas regagner un petit peu confiance, tu vas moins avoir ce catastrophisme du coup de te dire c'est terminé, j'aurai mal au dos toute ma vie, de toute façon c'est comme ça.

  • Speaker #0

    Donc l'aspect psychologique est méga important dans la récupération.

  • Speaker #1

    Sur une douleur chronique, énormément. Sur une douleur aiguë, moins. Tu te fais une entorse de cheville demain au foot, parce que tu joues au foot avec les copains, ça aura... et tu me vois la semaine prochaine ou la semaine suivante, l'impact émotionnel, l'impact psychologique est moindre. Mais sur une de leurs chroniques que tu te colles depuis plusieurs mois, voire certains depuis plusieurs années, moi j'ai vu des patients qui avaient mal au dos depuis 10-15 ans, qui avaient été voir maintes et maintes chirurgiens, justement, ostéos, chiropracteurs, parce que là, tout y passe. Et là, c'est compliqué d'arriver à déstructurer leur croyance.

  • Speaker #0

    Et le fait de prendre des antalgiques ... Alors, sur l'instant T, tu as mal, tu veux un peu supprimer ta douleur. Mais sur le long terme, tu ne fais que cacher cette douleur. Si au bout de X temps, tu vois que les antalgiques ont un effet méga ponctuel, est-ce que c'est vraiment cohérent de continuer à les prendre si tu arrives à supporter cette douleur ? Ou il faut vraiment, pour libérer l'esprit de cette douleur, continuer à prendre ce traitement médicamenteux ?

  • Speaker #1

    Tu as les deux options possibles. Des fois, en kiné, la personne est tellement douloureuse. Mais sur des courts laps de temps. Par exemple, là je prends un... L'exemple d'une dame que j'ai vue hier pour une suite à une prothèse de genoux. Le genou est rouge, le genou est gonflé. Je n'arrive pas trop à la faire travailler en actif. Un petit peu de vélo en décharge, mais c'est compliqué. Je lui ai demandé potentiellement si elle serait intéressée et si potentiellement de prendre un antalgique et pourquoi pas un anti-inflammatoire sur deux, trois jours. Juste histoire de faire passer cet orage inflammatoire où elle est très douloureuse pour qu'après moi, derrière, je puisse travailler et je puisse l'aider. Donc je prescris rien, je suggère, je vais essayer de lui expliquer que ça peut essayer de diminuer ce Ausha inflammatoire pour qu'après on puisse mieux travailler. Après sur le long cours malheureusement on en a toujours qui...

  • Speaker #0

    Parce qu'un traitement d'anthalgique sur le long terme, ce n'est pas...

  • Speaker #1

    Ce n'est pas l'idéal. Après, tu as des conséquences au niveau digestif, sur le foie, sur plein de choses. Mais la douleur, c'est complexe et parfois, il y en a besoin.

  • Speaker #0

    La cryothérapie est efficace pour réduire l'inflammation après une blessure. Je parle de la cryothérapie parce que c'est un peu, j'ai envie de dire, à la mode. Je trouve, de mon point de vue, chez les sportifs, on voit pas mal de footers rentrer dans ces espèces de bords. box plein de fumée. On dit ça comme ça ?

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    c'est pas de la vapeur, parce que c'est froid, mais...

  • Speaker #1

    Je ne sais pas exactement comment ça marche.

  • Speaker #0

    Tu as jamais fait du vélo ? Je n'en ai jamais fait sur moi,

  • Speaker #1

    donc c'est quelque chose que je ne connais pas. En effet, tu as différentes cryothérapies. Tu as les cryothérapies corps entier, comme ça, la pression avec du gaz. Je ne sais pas exactement ce que c'est. Et tu as de la cryothérapie, comme nous, on a au cabinet, compressive, c'est-à-dire que tu mets une attelle. qui va venir en fait se gonfler donc tu vas avoir de la compression au niveau de l'articulation et tu as un circuit dans la telle de froid du coup on peut gérer la température de 0 à 10 degrés et donc du coup en fait ça va comprimer l'articulation et la refroidir il y a quelques... années de ça on avait un protocole rice après justement des chirurgies ou après des traumatismes ou du coup dans le protocole tu avais le la glace maintenant la science évolue ça se fait moins C'est beaucoup moins préconisé, voire même on dit qu'il ne faut pas glacer. Parce que la première étape de la cicatrisation, c'est une inflammation.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un processus normal.

  • Speaker #1

    Donc c'est un processus normal. Aussi de nettoyage de la zone en fait. Parce que quand il y a une lésion, il va y avoir du coup des petits débris, on va dire, si je peux parler grossièrement, de tissus qui vont apparaître. Et il faut qu'il y ait des cellules qui viennent enlever tous ces débris pour nettoyer la zone, pour retrouver une zone. zone qui est saine et pour qu'après ça cicatrise correctement et pas de manière anarchique.

  • Speaker #0

    Tu voudrais dire que glacé du coup ça serait presque contre-productif ?

  • Speaker #1

    Ça serait presque contre-productif.

  • Speaker #0

    Par contre...

  • Speaker #1

    Parce que je vais être sincère avec toi, moi j'ai jamais eu un patient au cabinet qui s'est opéré d'un genou par exemple, je vais prendre l'exemple du genou, à qui je mettais la telle de cryo et qui me disait « oh non mais ça m'a pas fait du tout de bien » . Les trois quarts me disent « ah ouais ça m'a vraiment fait du bien » . Et du coup, même psychologiquement, encore une fois, je pense qu'il faut prendre… le patient dans son entièreté et la sphère psychologique est importante, si lui ça l'aide et qu'il sent que ça va mieux après et que du coup ça me permet moi de plus travailler à côté, de lui faire faire d'autres choses que j'ai envie de faire, il faut tout prendre en considération. Je ne dis pas qu'il faut après travailler comme un bourrin derrière parce qu'il a pas mal, attention.

  • Speaker #0

    Parce que le froid du coup ça réduit l'œdème, on est d'accord ?

  • Speaker #1

    Oui, ça va réduire l'odium, ça va réduire la sensation douloureuse.

  • Speaker #0

    Et ça agit sur la douleur. Mais qu'est-ce que ça fait d'autre ? Rien de plus ? Là, tu me parles de ton atel avec la cryothérapie, c'est plus fonction antalgique pour le coup ?

  • Speaker #1

    Antalgique, mais aussi, il te parle quand tu achètes la machine que ça va diminuer la température des tissus en profondeur pendant une certaine durée. Donc, du coup, tu sais que lors de l'inflammation, tu as plutôt des tissus qui ont tendance à avoir un réchauffement, on va dire, si je puis dire. Tu touches la peau de quelqu'un qui a un genou inflammatoire, c'est chaud. Donc du coup, tu vas essayer de diminuer ça. Et en diminuant ces effets-là, tu vas aussi diminuer la douleur. Mais la science à l'heure actuelle est plutôt dans l'idée de se dire « mais t'es pas du froid après une blessure » .

  • Speaker #0

    Mais tu vois, c'est fou, je suis en train de penser à ce que tu me dis. Ça fait bizarre de se le dire.

  • Speaker #1

    Parce que tu structures tout.

  • Speaker #0

    Des années, on te dit « faut mettre du froid, faut mettre du froid » . Et là maintenant, tu me dis que c'est pas forcément... D'accord, ok. Les kinés peuvent prescrire des médicaments ? Non,

  • Speaker #1

    on ne peut pas prescrire des médicaments. On peut prescrire des ambulateurs, des cannes, des attelles, toutes ces choses-là, mais on ne peut pas prescrire un médicament.

  • Speaker #0

    Même prolonger par exemple une ordonnance du doc ? Non. Tu ne peux pas ? Non. Tu suggères à la rigueur, le soin n'est pas fini, il ne faudrait que...

  • Speaker #1

    Exactement. Retournez voir votre médecin. Moi, j'envoie un courrier au médecin. Est-ce que vous pourriez me faire une reconduction d'ordonnance ?

  • Speaker #0

    Le kiné ne peut pas poser de diagnostic.

  • Speaker #1

    ça dépend j'ai envie de te dire ce que tu appelles diagnostic parce que a initialement non on pose pas de diagnostic en revanche tu peux pas dire un patient que le patient il vient avec un problème ciblé il sait ce qu'il a de base qu'il a été

  • Speaker #0

    passer une radio, une IRM, un scan, peu importe et il vient te voir, il te dit j'ai ça entre guillemets soignez-moi. C'est ça la démarche ?

  • Speaker #1

    Non, en tout cas moi c'est pas la démarche que j'ai, après plein d'autres kinés pourraient te dire autre chose mais moi quand le patient il vient j'aime qu'il mette ses examens de côté et je lui dis qu'est-ce qui vous arrive ? Racontez-moi ce qui vous arrive. Donc il va en général me dire j'ai mal à l'épaule depuis tant de temps suite à ça, etc. Mais il va pas me dire, alors ça arrive des fois... On m'a dit j'avais une tendinite à l'épaule. Je leur dis ok, ça c'est ce qu'on vous a dit. Mais qu'est-ce qui vous arrive dans votre quotidien ? Qu'est-ce que vous avez vraiment en fait ? Pourquoi vous venez me voir ? Et quelles sont vos sensations, votre douleur, votre gêne ? Et après du coup, moi je ne vais pas poser un diagnostic. Le mot diagnostic est un peu fort, donc non je ne pose pas un diagnostic. Mais par contre, si... Mon patient est venu me voir pour une entorse de cheville et que finalement, c'est une tendinite du pied, une tendinopathie au niveau d'un tendon de la cheville. Je vais lui dire. Je ne suis pas sûre que votre médecin, potentiellement, vous a orienté correctement. Ce n'est peut-être pas finalement ça, c'est peut-être plus ça. Je ne sais pas que je suis en contradiction avec le médecin. C'est juste que chacun a sa spécialité. Et du point de vue du tendon, du muscle, de l'os, de l'articulation, c'est un peu le job du kiné. Donc parfois... il y a des écarts entre ce que dit le médecin au patient et moi ce que je pense.

  • Speaker #0

    Il y a une vraie réflexion entre professionnels. Tu as des médecins qui t'appellent et qui te disent je t'envoie ce patient parce que j'ai une problématique X ou un médecin ou un spécialiste quelconque.

  • Speaker #1

    Trop peu à mon goût, voire pas du tout.

  • Speaker #0

    Tu as l'impression que vous travaillez un peu dans votre coin.

  • Speaker #1

    Chacun dans son coin. Je pense que c'est dommage. Alors, ça nous arrive. Moi, j'envoie parfois des mails au médecin lui disant, voilà, j'ai fait un bilan, j'ai ça, ça et ça. Je ne sais pas, je trouve ça bizarre. Est-ce que potentiellement, le patient n'a pas passé des examens complémentaires ? Est-ce que tu ne voudrais pas lui prescrire une radio, s'il te plaît ? Dis-moi ce que tu en penses. Et si tu penses que c'est nécessaire, est-ce que tu peux lui prescrire la radio ? Mais trop peu. Et donc, du coup, ils ne savent pas ce qu'on fait et on ne sait pas trop ce qu'ils font. Et donc, du coup, parfois, c'est un peu compliqué parce qu'on n'est pas sur le même alignement et pourtant, on traite le même patient. on se donne des discours différents au patient. Le patient ne sait plus trop qu'est-ce qui est vrai, qu'est-ce qui est faux, où j'en suis. Et parfois, c'est un peu compliqué. Mais même avec les radiologues, des fois, le patient sort de sa radio et dit que son genou a beaucoup d'arthrose. Il faudra voir pour rester au repos. Et après, il vient te voir et toi, tu lui dis non, non, non, il a beaucoup d'arthrose, mais il faut continuer l'activité.

  • Speaker #0

    Et toi, tu fais le contraire.

  • Speaker #1

    Tu vois, c'est compliqué.

  • Speaker #0

    D'accord, mais tu fais un compte rendu, toi, au médecin qui t'envoie un patient pour de la réducte quelconque, une fois que les séances sont finies ?

  • Speaker #1

    Non, une fois que les séances sont finies, non. Ça m'arrive de faire des comptes rendus ou des demandes sur des problématiques bien spécifiques, mais pas à chaque patient.

  • Speaker #0

    Je me dis que dans son dossier médical, il pourrait y avoir vraiment un... J'ai fait ça à ce patient, tu m'as envoyé ce patient.

  • Speaker #1

    pour tel trauma.

  • Speaker #0

    Voilà ce que j'ai fait pendant X mois.

  • Speaker #1

    Mais le temps fait que... Quand tu finis le taf, il est 20h. S'il faut que tu passes une heure à rappeler tous les patients qui ont appelé dans la journée au cabinet pour avoir des rendez-vous, puis après une heure à faire des courriers au médecin, parce que tu passes ta vie au cabinet, ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Il y en a qui oublient le rendez-vous de temps en temps, ça te permet de souffler un peu dans ta jupe. En fait, j'ai fait ça pour toi.

  • Speaker #1

    tourne ça de façon ironique,

  • Speaker #0

    t'as raison l'Akiné peut aider à améliorer la respiration chez les personnes souffrant de maladies pulmonaires comme le BPCO oui,

  • Speaker #1

    mais chez tout le monde parce que l'Akiné si tu la fais de manière active encore une fois et que tu as une démarche de de travailler ton cardio, ton endurance ta force musculaire, ta masse musculaire ça va automatiquement à un moment donné mais aussi par exemple, je suis en train de penser parce que tu me parles de respiration, la souplesse de ta cage thoracique pour quelqu'un qui a une cage thoracique qui est très raide, à ce moment-là, tu vas améliorer sa capacité respiratoire. Et puis sur un BPCO, s'il est encombré, si tu lui donnes des techniques de désencombrement ou si même toi, tu l'aides à se désencombrer par des manips manuels très spécifiques, à ce moment-là, il va améliorer ses capacités respiratoires.

  • Speaker #0

    Ça se fait encore, je me souviens, j'ai une grande fille qui a 20 ans maintenant, qui faisait beaucoup d'asthme et qui faisait de la kiné respi. Ça se fait encore, cette pratique-là.

  • Speaker #1

    tu sais où le clapping cherchait le moins non on le fait plus comme ça mais par contre oui on est un peu peut-être dans la période je suis pas trop courante on l'a passé un peu là les bronchiolites chez le bébé avant on tapait très fort comme ça sur les bébés ça faisait un peu c'était

  • Speaker #0

    un peu choquant quand même le clapping pour l'enfant parce que tu vois bien qu'il est en souffrance et puis pour le parent qui est à côté exactement puis quand t'es kiné tu vois la détresse tu passes du parent à côté qui a juste envie d'intervenir ok

  • Speaker #1

    Donc, c'est compliqué. Maintenant, les manips ont évolué. Donc, on ne fait plus du clapping. Mais on fait, par contre, toujours du drainage bronchique chez les enfants qui ont des bronchiolites,

  • Speaker #0

    évidemment. C'est le même principe. Tu prends le clavis thoracique.

  • Speaker #1

    C'est le même principe, mais tu ne tapes pas, en fait. Tu vas venir plutôt faire des manœuvres de compression, mais sans avoir ce mouvement de frappe, en fait.

  • Speaker #0

    OK. La kiné remboursée par la Sécurité sociale dans tous les cas.

  • Speaker #1

    Oui ou non parce qu'en fait si t'as une ordonnance oui, mais si tu viens moi ça m'arrive des fois, j'ai un patient qui vient consulter avoir un avis sur une douleur qu'il a eu sur par exemple je sais pas moi, il s'est fait une douleur dans la cuisse au foot dimanche il vient te voir pour avoir un avis là pour le coup il n'est pas remboursé, mais si par contre il y a une ordonnance oui La kinésithérapie remboursée. Pas en totalité, il y a une partie mutuelle. Oui,

  • Speaker #0

    là je voudrais qu'on rentre dans les chiffres. S'il vous plaît madame. Tu travailles combien d'heures toi ? En moyenne par semaine déjà. Enfin toi ou ton cabinet, je ne sais pas si on prend...

  • Speaker #1

    J'ai une activité qui est diversifiée, c'est-à-dire que je fais de la kinésithérapie au cabinet, je fais de la kinésithérapie à domicile. Je fais également du coaching sportif de groupe le soir, une heure de 19 minutes. 19h à 20h, dans une dynamique, pas de pathologie, mais c'est plus des gens qui viennent du coup pour faire du sport, orientés, guidés par un kiné, donc par moi. Et j'ai aussi une autre activité qui est de la programmation à distance, en fait, chez les gens qui font du vélo, qui ont un objectif en vélo et que je vais aider à... à réaliser et à préparer.

  • Speaker #0

    Tu as vraiment développé ton activité kiné, ce n'est pas que de l'activité cabinet.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Donc du coup, si tu ne me parles que de l'activité cabinet, je ne sais pas, je dois être...

  • Speaker #0

    En rapport à tes collègues, ils sont en moyenne combien ?

  • Speaker #1

    On est entre 40 heures et il y en a qui vont bien plus haut, 40 à 50, 55 heures.

  • Speaker #0

    Et en début de carrière, combien gagnait un kiné ? Est-ce que tu serais une... Pas assez.

  • Speaker #1

    Ça dépend comment tu travailles.

  • Speaker #0

    Parce que je sais qu'il y a des kinés qui prennent un patient à la fois et d'autres qui les additionnent.

  • Speaker #1

    Tu prends un patient 20 minutes, une demi-heure, du coup tu fais deux patients par heure. Si tu en prends... 2 ou 3 à la demi-heure, tu ne vas pas faire le même chiffre. Parce qu'en kiné, plus tu envoies, plus tu gagnes. Après, c'est ta conscience professionnelle qui va te permettre de faire du bon travail et d'avoir de la considération pour ton patient. La norme, normalement, c'est 20 minutes à une demi-heure par patient. Donc quand tu sors de ça, tu sais que déjà, normalement, tu n'es plus dans la légalité.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas de norme sur la quantité de patients à avoir sur l'heure, par exemple. Même si tu dis que la norme, c'est 20-30. Oui, mais... La sécu ne peut pas te taper sur les doigts en disant que vous venez de facturer.

  • Speaker #1

    Il faudrait qu'il y ait plus de contrôle. Parce que quand tu vois que le kiné facture à la Sécurité sociale et que dans une journée, son pointage a 45 patients, il y a une problématique. Par rapport au nombre d'heures sur lesquelles tu peux être présent au cabinet, même si tu attaques très tôt le matin, 45 patients, ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Donc on perd en qualité de soins avec un kiné qui prendrait X patients à la fois ?

  • Speaker #1

    Oui, clairement, il faut arrêter à un moment donné de vouloir faire toujours plus. Après, je n'ai pas dit non plus que d'avoir systématiquement des traitements d'une demi-heure, c'était la règle et que c'était mieux qu'un traitement de 20 minutes. Parce que moi, parfois, au bout d'un quart d'heure, mon patient est trop douloureux, je ne peux plus rien lui faire faire. Son tissu a été au maximum de ce qu'il pouvait faire. aujourd'hui, donc je ne peux plus faire faire, donc stop, on arrête, et ça ne sert à rien de continuer une demi-heure. Et à l'inverse, j'en ai qui restent 40 minutes, parce qu'ils sont dans un stade de leur rééducation qui est différent, on peut leur faire faire plus de choses, et donc du coup on en profite. Et par contre, si vous allez chez votre kiné, et qu'il y a 4 patients en même temps, qui vous met sur le vélo, puis après qui vous met les électrodes dans le dos, puis après qui vous met sur la bouillotte, et que vous l'avez vu au total durant la période dans laquelle vous êtes resté 5 minutes, il y a un problème.

  • Speaker #0

    D'accord. Tu pourrais nous donner une fourchette sur le taux horaire d'un kiné ?

  • Speaker #1

    Et bien c'est simple, une séance on va dire classique est à 17 euros brut.

  • Speaker #0

    Ok, après oui il faut enlever tes charges. Bien sûr,

  • Speaker #1

    enlever les charges du cabinet, donc tu enlèves quasiment la moitié.

  • Speaker #0

    17 euros brut ?

  • Speaker #1

    Voilà, une fois que tu enlèves.

  • Speaker #0

    C'est grâce à l'émotion. Ouais, non c'est pas fou, je pensais que c'était plus quand même.

  • Speaker #1

    Ah bah non, regarde, t'es relevé.

  • Speaker #0

    Non, je l'ai regardé, j'ai oublié.

  • Speaker #1

    Après, ça dépend parce que tu as des pathologies comme la neuro, par exemple, où ça va être un peu plus. Je ne connais pas toute la nomenclature, mais ça va peut-être être une vingtaine d'euros. Mais ce qu'on fait le plus, nous, c'est du 17-18 euros.

  • Speaker #0

    Et là, on a rigolé tout à l'heure, c'est très récurrent les patients qui annulent ?

  • Speaker #1

    Qui annulent, qui ne viennent pas du tout, oui c'est assez récurrent.

  • Speaker #0

    C'est propre tu dirais à ta profession ou de manière générale professionnelle ? santé. Parce qu'on voit souvent ce petit écriteau toute séance annulée, moins de...

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que c'est de plus en plus partout et pas que dans le domaine de la kiné dans le domaine médical tout court puisque même maintenant quand tu veux passer un IRM... des listes d'urgence parce qu'ils savent qu'ils vont avoir des annulations de dernière minute et à ce moment là du coup il rappelle quelqu'un sur la liste d'urgence pour le caser pour pas perdre un créneau mais moi j'ai des copines qui sont dans l'esthétique coiffeuse en fait tu te rends compte que même là ils ont des annulations ou des lapins même dans la restauration tu vois maintenant c'est pas assez pas rare quand tu as des grandes tables maintenant qui demande un à compte pour être sûr Donc du coup, ça veut bien dire que c'est un peu dans tous les domaines, si tu veux.

  • Speaker #0

    Tu peux nous parler un peu des dernières avancées dans le domaine de la kiné en termes de soins ? Tu nous parlais de cette fameuse attelle avec de la cryo. Est-ce qu'il y a des choses qui n'existaient pas du tout il y a quelques années ? Le matériel ? Oui,

  • Speaker #1

    il y a quelques années, même moi quand j'ai attaqué il y a dix ans, c'était l'électrothérapie, donc les patches que tu colles et qui envoient un petit peu l'électricité, les ultrasons, et puis c'était à peu près tout. maintenant, tu as des machines qui valent 30-40 000 euros, la técarpathérapie, les ondes de choc, les appareils pour la rééducation du périnée chez la femme, plein de choses, le laser, justement les différentes caissons de cryothérapie, parce que dans des très gros cabinets, il y en a qui investissent dans ce que tu disais tout à l'heure sur les caissons de cryothérapie, mais ça coûte vraiment beaucoup d'argent.

  • Speaker #0

    Mais ça ne s'est pas remboursé ? ça peut rentrer dans le cadre du soin remboursable ?

  • Speaker #1

    Quand on est kiné et qu'on achète tout ce matos, on en fait profiter notre patient, mais nous, ça ne veut pas forcément dire, ça ne veut pas dire tout court d'ailleurs, que la sécurité sociale, au lieu de nous payer 17 euros, ils vont nous payer 20 euros. C'est pour ça aussi que le dépassement d'honoraires, chez le kiné notamment, il va se répandre de plus en plus. Parce que nous, on fait des frais sur ce type d'outil-là, mais en fait, on ne gagne pas plus d'argent. Donc, il y en a certains qui se disent, si c'est kiné, moi j'achète... pas, de toute façon je gagnerai pas plus. C'est juste pour aider plus mon patient. Oui, je comprends. Donc au bout d'un moment, ok.

  • Speaker #0

    Peut-être en termes d'image, de dire que tu vas chez un kiné qui est à la pointe, qui est bien équipé.

  • Speaker #1

    Mais au bout d'un moment, l'image, entièrement, tu as raison. Quand tu parles vraiment de 10, 20, 30 000 euros une machine. Voilà.

  • Speaker #0

    Les kinés, c'est comme les pharmaciens, c'est réglementé par bassin de population ou tu peux mettre autant de kinés dans une ville par exemple ?

  • Speaker #1

    Non, ce qu'on disait tout à l'heure, il y a des zones sous-dotées et sur-dotées. Je ne pourrais pas te dire exactement lesquelles.

  • Speaker #0

    sont quoi mais je vois quand tu as acheté ce cabinet c'est quelqu'un c'est un autre qui n'est qu'ils aient parti du coup non c'est une création de c'est un peu c'est un peu différent mais autrement il ya un nombre limité de kiné à avoir par par zone ok c'est comme ce qu'on veut les pharmaciens. Toi, quand tu dis que t'es kiné dans ton entourage, quels sont les mythes les plus courants que les gens te disent ? Ah bah t'es kiné, tu dois faire ou tu dois être...

  • Speaker #1

    Tu fais du massage.

  • Speaker #0

    Ouais, ça, ok.

  • Speaker #1

    Alors que très peu, voire pas du tout. Et puis ah bah tiens, Jamal là, tu veux pas regarder ?

  • Speaker #0

    Réponse ton verre, réponse ta cacaouette.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça, c'est ce que j'allais dire. Donc du coup, quand t'entends entre deux verres à table, c'est très sympa.

  • Speaker #0

    Ah, il pense que c'est du one shot comme ça.

  • Speaker #1

    et je pense que beaucoup ont encore cette vision du kiné qui masse et qui met les électrodes alors que surtout la jeune génération maintenant se dirige beaucoup plus vers une thérapie active c'est aux patients de bosser on les guide,

  • Speaker #0

    on les aide à aller dans une démarche mais c'est à eux de faire d'accord je comprends donc toi t'es plutôt spécialisé dans le sport donc on a dit est-ce que la nutrition fait partie intégrante de la performance ? sportives et de la récupération. Est-ce que tu donnes des conseils à ce niveau-là aussi ?

  • Speaker #1

    Je donne des petits conseils parce que j'ai eu des petits modules sur des formations de kiné du sport, etc. Mais je ne suis pas diététicienne, je ne suis pas nutritionniste.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu sais qu'il y a des trucs qui fonctionnent bien pour la récupération, par exemple ? Genre, pour parler de ça. En fait, j'ai une idée qui me vient là, tout d'un coup. Ça va faire très bof, ce que je... Allez, vas-y. Il paraît que... J'ai lu... certains endroits, que boire une bière après le sport c'était bon pour les muscles, je sais pas quoi je sais pas,

  • Speaker #1

    il y a des mythes là-dessus, j'en sais rien du tout moi je me dis si tu fais du sport tous les jours et que tu bois une bière après ton sport tous les jours, il faudra peut-être se poser des questions, si c'est dans un contexte tu aimes la bière ou le sport finalement c'est pour ça que je te dis ça en fait, c'est toujours dans un contexte si tu fais du sport une fois avec tes potes le week-end et que ça te fait plaisir de boire une bière après écoute, bois la bière, enfin je veux dire donné si tu as une démarche qui est globalement d'avoir de l'activité physique ne pas être sédentaire d'avoir une alimentation qui est plutôt équilibré sans priver on est tous j'espère on est tous pareils on sait profiter et que et que voilà en plus si tu fumes pas ou voilà c'est encore mieux mais mais

  • Speaker #0

    globalement il n'y a pas d'allaitre ouais mange correctement façon variée il suffit juste entre guillemets d'avoir une Du bon sens en fait,

  • Speaker #1

    du bon sens. Après, je ne dis pas, si tu as une problématique qui est très ciblée ou si tu veux faire perdre du poids, fais-toi guider, orienter quelqu'un qui est spécialisé dans le domaine. Mais déjà, dans un premier lien... si c'est juste une question de récupération, dors bien, mange bien.

  • Speaker #0

    La base, quoi, en fait.

  • Speaker #1

    La base, et surtout le sommeil,

  • Speaker #0

    pour moi. Dans le domaine du sport, est-ce que tu dirais qu'il y a une relation un peu plus importante qu'avec les médecins ? Toi, tu fais donc kiné du sport. Est-ce que tu vois des entraîneurs, des médecins du sport ? Est-ce que sur cet axe-là, sur l'aspect sportif, j'ai envie de dire, est-ce que tu as plus de relations avec d'autres professionnels ? Ou c'est comme le domaine médical, chacun fait son petit taf de son côté ?

  • Speaker #1

    médecin du sport, si on peut communiquer avec lui, parfois, les entraîneurs, très peu.

  • Speaker #0

    Ok. Tu n'as pas de sportifs de haut niveau, entre guillemets, qui viennent dans ton cabinet ? À part moi, je veux dire. Je ne comprends pas pourquoi tu rigoles même pas pour ça.

  • Speaker #1

    Si on a quelques sportifs cyclistes qui viennent au cabinet et qui sont sportifs de haut niveau.

  • Speaker #0

    Ils viennent chercher Adeline la cycliste ou Adeline la kiné ? Ou les deux d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Qui le traite ? c'est Thomas et il fait du vélo et il est kiné avec la fédération française de cyclisme et c'est par ce biais là en fait il y a des cyclistes qui sont en Auvergne qui sont venus au cabinet ici parce qu'il les a connus par l'intermédiaire de l'équipe de France.

  • Speaker #0

    Revenons un peu sur nos personnes âgées. Tu nous parlais de mouvements tout à l'heure, de l'arthrose. Pourquoi tu dirais que la kiné est essentielle pour les personnes âgées ? Et pour quels bénéfices ? Tu nous parlais de l'arthrose, de garder une certaine mobilité. Il faudrait que... arriver à un certain âge, garder à l'esprit qu'il faut bouger et peut-être consulter un peu plus, pas attendre forcément d'avoir mal, comme tu disais. Oui,

  • Speaker #1

    exactement. Pas attendre d'avoir mal, bouger et si tu ne sais pas le faire, te faire aider. Donc en effet, un kiné ou un coach sportif, après ça dépend aussi financièrement ce que tu es capable de faire, parce qu'un coach, du coup, ça ne sera pas forcément remboursé, mais de te faire guider. pour renforcer et gagner, ou on va dire pas gagner, mais perdre le moins possible en masse musculaire.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Parce que la masse musculaire, tu commences à en perdre à partir de 35 ans, plus ou moins de façon importante entre l'homme et la femme, la femme plus ou moins importante en fonction de sa période de vie, en fonction de son cycle hormonal évidemment. Donc clairement, première chose, perdre le moins possible en masse musculaire. Et pour ça, il faut faire du renforcement. forcément, il faut porter des charges. Je sais qu'il y a un gros tabou vis-à-vis de ça, parce que porter des charges pour une grande majorité de la population, ça peut paraître dangereux. Si tu le fais correctement et que tu y vas progressivement, et que tu es guidé, il n'y a aucun risque. Au contraire, ça va améliorer ta santé, clairement.

  • Speaker #0

    Parce que je suis en train de penser à ça. Effectivement, on peut aller voir un kiné, pour ne pas perdre, et pas forcément plus gagner, mais ne pas perdre.

  • Speaker #1

    Passer un certain âge, c'est ça. C'est ce que je dis à mes patients à domicile, qui ont un problème de santé. 85, 90, 95 ans. Mon objectif, ce n'est pas de vous faire gagner. C'est juste de vous maintenir le plus possible comme ça pour que vous puissiez garder votre autonomie à la maison et continuer à pratiquer ce que vous avez envie de pratiquer comme activité. C'est des choses simples parfois, mais finalement, avec l'âge, au bout d'un moment, les choses simples, si on ne les entretient pas, on les perd.

  • Speaker #0

    Je suis en train de penser à ça. Est-ce que des fois, le kiné peut dire, écoutez, là, ça fait, je fais une bêtise, six mois qu'on se voit, je suis arrivé au bout de mes propres capacités, il vaut mieux qu'on arrête parce que je ne pourrais pas vous faire gagner plus.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça arrive ça ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Des fois, quand tu as tout essayé et que tu ne vois plus comment aider le patient, je pense que c'est aussi une preuve. d'intelligence de dire écoutez moi en tout cas avec mes connaissances je n'y arrive plus est ce que c'est peut-être aussi un problème qui vient de moi parce que je suis j'ai pas assez de connaissances dans le domaine ou parce que j'ai tout essayé mais pas forcément de la bonne manière où tu l'as pas exposé aux patients de la bonne façon peut-être d'essayer d'aller consulter quelqu'un d'autre qui pourra ajouter aussi elle ça s'appierre à l'édifice on va dire et débloquer parfois la situation c'est pas les cas les plus courants mais ça m'est déjà eu arrivé pendant les 10 ans que je viens de pratiquer là de dire je suis désolé mais je crois que là je bloque je sais plus quoi faire pour vous moi il y a un exemple qui me vient et j'espère

  • Speaker #0

    que personne ne prendra mal mes propos tu sais la rééducation post AVC on emmène des patients en tant qu'ambulancier chez des kinés pendant très très longtemps et je me suis déjà fait la rééducation beaucoup de fois au bout d'un certain temps mais à quoi ça sert quoi parce qu'en fait il n'y a pas de bénéfice mais bon après on peut retourner le la situation dans l'autre sens de dire et pour qui garde ce qu'il a déjà acquis faire la kiné mais c'est vrai que des fois sur des pathologies assez assez lourde ou le patient a vraiment perdu en mobilité un patient des fois qui est à l'étage qu'il faut porter dans l'escalier mettre sur le banc tu as toute cette logistique là pour passer vingt minutes dans le cabinet et lever des bouteilles je dis pas que ça ne sert à rien je ne suis pas médecin, je ne me permettrais pas mais des fois au bout de 6 mois, 1 an en tant qu'ambulanceur je parle,

  • Speaker #1

    je me dis est-ce que c'est vraiment utile c'est toujours la même chose c'est que si nous on ne le fait pas qui va lui faire faire ? en général personne, s'il ne le fait pas petit à petit il fera de moins en moins il va perdre de plus en plus puis au bout d'un moment il va perdre de l'autonomie puis après tu rentres dans un secteur où les gens ils sont plus ils n'arrivent plus à se débrouiller eux-mêmes alors que tu as des gens avec des postes AVC qui sont encore à la maison et qui se débrouillent mais ça il faut le maintenir donc là on est dans une logique de maintien mais clairement je vais voir un papy à domicile qui a 91 ans je le sors dans la cour on fait 3-4 tours de cours ensemble où je le fais marcher et sa fille me dit vous ne faites que 3 tours dans la cour bah oui mais si je ne le fais pas vous ne le faites pas et si je ne le fais pas et que vous ne le faites pas il reste dans le lit H24 donc du coup qu'est-ce qu'on fait ? on arrête ou on arrête ? c'est sûr, des fois je me pose la question moi-même je me dis pinaise juste pour faire trois tours dans la cour et en fait je me dis mais si je le fais pas personne le fera

  • Speaker #0

    T'es obligée de te justifier auprès de la famille des fois ? Ça arrive fréquemment ?

  • Speaker #1

    Non, c'est juste que là, quand quelqu'un te dit ça...

  • Speaker #0

    Et puis t'es pas magicienne en soi ?

  • Speaker #1

    Je suis pas magicienne, déjà, une. Et puis quand on est dans un contexte où... Après, des fois, quand on arrête, t'as la famille qui peut prendre le relais derrière. Et à ce moment-là, j'y vois pas d'inconvénients. Pour faire marcher quelqu'un dans une cour, tout le monde peut le faire, faut pas avoir fait de grandes études. Mais par contre, il faut le faire.

  • Speaker #0

    Mais effectivement, on parlait un peu des légendes urbaines, dans l'inconscient des gens, peut-être qu'ils se disent, je vais voir un kiné, ça va aller mieux. Peut-être que les gens devraient se dire, je vais voir un kiné, ça ne va pas s'empirer. C'est garder les acquis, faire travailler les acquis en se disant qu'au vu de ce qui m'est arrivé, peut-être que je n'arriverai pas à récupérer, mais je vais essayer de consolider ce que j'ai déjà.

  • Speaker #1

    Pour avoir cette vision, je pense que ça dépend de ton âge et de ta problématique. parce que quand t'as 20, 30, 40, 50, 60 ans en général ils comptent bien gagner et aller mieux quand on parlait de la personne âgée là quand tu t'attaques vraiment sur des personnes âgées vraiment 80, 90 ans encore tu as des gens de 80 ans qui sont très en forme qui font du sport encore moi mon patient qui a 97 ans il faisait encore du ski à 80 ans donc voilà, mais passer à un stade 95, 96, voire 100 tu fais du maintien

  • Speaker #0

    Et là justement pour continuer à parler des personnes âgées avec le vieillissement de la population les personnes âgées qui veulent vieillir chez elles comment tu vois évoluer toi la kiné gériatrique est-ce que beaucoup plus de domicile, des prises en charge beaucoup plus longues

  • Speaker #1

    Dans un monde idéal Oui

  • Speaker #0

    Tout ça c'est une spécialité la kinésiogériatrique où tous les masseurs kinés en sortant de l'école peuvent prendre en charge ?

  • Speaker #1

    Il doit y avoir sûrement des formations liées spécifiques à la gériatrie que je n'ai pas fait spécifiquement dans ce domaine là puisque moi c'est le sport. Mais dans un monde idéal je pense qu'il faudrait... C'est imposé, je pèse mes mots, je ne sais pas trop si absolument, des heures de sport, d'activité, de gym à toutes les personnes à partir d'un certain âge ou non d'ailleurs, peut-être même dès le début. Que l'éducation dans les écoles ne soit pas faite de la même manière au niveau du sport, je parle. Et que du coup, petit à petit, on change le mindset des gens dès le début en fait. Et que quand ils sont âgés, ils ont naturellement cette envie et cette nécessité. de faire de l'activité physique et qu'on ne soit pas obligé de les pousser à faire ça. Mais donc du coup, je pense qu'il faut prendre le problème bien plus à la source et donc pas quand la personne est déjà âgée. Parce que après, on ne peut pas changer quelqu'un qui n'a jamais fait d'activité physique de sa vie. Tu comprends, c'est compliqué.

  • Speaker #0

    Je vois que l'approche du sport et de l'activité physique plutôt chez les personnes âgées a quand même changé ces dernières années. Moi, je vois dans les maisons de retraite, il y a de plus en plus d'activités. Je ne me suis jamais posé la question si c'était vraiment un kiné. Je suppose que oui, qui fait ses activités.

  • Speaker #1

    C'est peut-être un appât, quelqu'un qui fait faire des activités physiques adaptées.

  • Speaker #0

    Mais tu sais, de mettre une boule dans un cerceau via des jeux ludiques, Il y a même, alors je me lance sur ça, mais je n'ai pas préparé le nom. Il y a même une société sur le secteur de Clermont-Ferrand, si je n'ai pas de bêtises. Ils ont inventé des petits boutons lumineux. Tu n'as pas entendu parler ? J'ai vu un article sur ça. Justement, voilà.

  • Speaker #1

    Tout ça, c'est très bien parce que tu gardes en coordination et tu fais passer ça par le jeu. Parce qu'au bout d'un moment, faire de la gym pure et dure, du renforcement, alors tu en as qui apprécient, même âgés, Mais tu en as d'autres, ce n'est plus leur délire. Donc, si tu arrives à faire passer ça un peu plus sous la forme du jeu, souvent ça passe mieux. Et puis, toute cette activité physique, elle a une nécessité sur le point de vue articulaire, musculaire, mais elle a aussi une nécessité sur le point de vue neuro. C'est-à-dire qu'il y a des maladies neurodégénératrices, Parkinson, Alzheimer, qui, on sait, peuvent être retardées, limitées en termes d'évolution par l'activité physique.

  • Speaker #0

    donc c'est pas rare maintenant de voir les personnes âgées jouer la wii dans les personnes dans la maison de retraite parce que il ya des jeux de sport sur sur la wii qui peut peut-être toujours cet aspect aussi je pense qu'il faut à moi en tout cas c'est la vision

  • Speaker #1

    que j'ai mais de quelque chose de beaucoup plus global en fait parce que tu me poses des questions et je me rends compte que des fois je digresse mais en fait finalement chez la personne âgée ce qu'il faut essayer de faire c'est la laisser dans un milieu la sociabiliser vis-à-vis vie des autres, d'avoir des échanges, en fait, du coup, des questionnements entre eux, de la réflexion, parce qu'au niveau neurodégénératrice, toutes les maladies neurodégénératrices, du coup, ça va aider par rapport à ça. Et donc, cet aspect social et cet aspect activité physique. Et en fait, là, oui, t'as les deux, en fait. Tu joues avec tes collègues, du coup, tu t'amuses, t'échanges, tu poses des questions, en même temps, en plus des interactions, tu vas avoir cet aspect activité physique où la personne, elle va bouger. Et en fait, c'est tout ça. qui va faire que la personne âgée va aller mieux. Pas forcément que l'activité physique, elle va la mettre sur une chaise et elle va lui faire lever des poids. En plus, si elle n'aime pas ça, tu vas perdre son adhérence, ça va la saouler et puis voilà.

  • Speaker #0

    Pour finir ce podcast Adeline, on va reparler un peu de... de travail et des ambulanciers. Quelles sont, selon toi, les bonnes pratiques au quotidien pour un ambulancier, pour porter, déplacer des patients ? Moi, ce qui me pose un problème, par exemple, c'est les gestes répétitifs. En général, avec ces gestes répétitifs que tu finis par te blesser, est-ce qu'il y a une approche avec ces gestes répétitifs via du renforcement musculaire ? Oui.

  • Speaker #1

    Oui, évidemment. Le renfort, c'est bon pour la personne âgée, c'est bon pour le jeune, mais c'est bon pour la personne qui est active au niveau professionnel et avec en plus une profession qui nécessite de la force parce que tu as de la manutention, tu as de la porte de charge. Donc évidemment, un renforcement plutôt global finalement, apprendre à utiliser ses jambes, avoir un bon gainage, un bon tronc, des bras qui peuvent pousser, tirer parce que mine de rien, tu lèves des patients ou tu pousses des chariots. Donc voilà. pour limiter les contraintes au niveau de ta colonne, au niveau de tes épaules, au niveau de tes cervicales. A priori, je suppose que les problématiques de genoux, de chevilles, ce n'est pas les plus courantes dans votre profession. Mais le dos, les épaules et le cou, ça pourrait paraître logique.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ce qui prend le plus souvent. Je me posais la question, si le fait de pratiquer une activité physique à des heures non récurrentes, est-ce que c'était gênant ? C'est-à-dire, est-ce qu'il faut habituer son corps ? Oui. parler du démarrage de ton corps le matin, est-ce que si je vais à la salle de sport, si je veux bien faire ma séance, si je veux bien l'assimiler en soi, est-ce qu'il est préférable que ça se fasse à des heures entre guillemets fixes, où il n'y a aucune importance ?

  • Speaker #1

    Non, à partir du moment où tu bouges, après évidemment tu as des gens qui vont être plutôt du matin, plutôt du soir, et en fonction du type d'activité que tu fais, faire attention, si tu fais de l'intensité très très haute, par exemple si tu fais du crossfit avec un WOD où tu vas faire faire monter ton cardio, tu vas être tout rouge, tout essoufflé à 21h, et que tu dois te coucher à 22h, à mon avis, ça va poser problématique. Parce que le temps que ton système nerveux se calme et que tu redescendes dans les tours, ça va mettre quelques heures et tu risques de ne pas forcément passer une super nuit. Donc c'est peut-être des petits conseils, mais encore une fois, il y a des gens, ça ne les gêne pas du tout.

  • Speaker #0

    Il faut s'écouter encore une fois.

  • Speaker #1

    Enfin, du bon sens, franchement. Tu testes, tu regardes ce qui marche, ce qui ne marche pas, et tu appliques ce qui marche. qui marche.

  • Speaker #0

    On parle des ambulanciers forcément, mais tous les professionnels de santé, je pense à mes collègues soignants ou infirmiers, le stress au travail, est-ce qu'il y a un vrai lien entre le stress au travail et les blessures ? Est-ce que le fait d'avoir une activité méga prenante sur des plages horaires importantes et cette fameuse pression au travail, est-ce que ça contribue à te blesser plus facilement ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Je vais le redire, mais la douleur, c'est multifactoriel. une composante émotionnelle et psychologique qui est très importante. Donc la personne qui est stressée au travail, qui a des responsabilités, qui passe beaucoup d'heures au travail, qui a en plus un métier physique, qui est fatiguée aussi physiquement plus que moralement, évidemment que ça va avoir un impact sur ses douleurs. Et c'est aussi pour ça que là, l'activité, le sommeil, une alimentation équilibrée est importante pour compenser un petit peu ça. Oui, oui, c'est une évidence.

  • Speaker #0

    Donc, on se fait du bien au niveau du corps quand on fait du sport, mais c'est l'aspect psychologique aussi.

  • Speaker #1

    On a des questions quand on fait le bilan, justement, à la première séance de rééducation, où justement, tu essaies de poser un peu ces questions-là. Moi, je pose souvent la question, est-ce que vous dormez bien ? Est-ce que vous dormez bien parce que la douleur vous gêne ? Est-ce que vous dormez bien tout court ? Est-ce que vous avez des nuits qui sont correctes ? Ou est-ce que vous avez eu des réveils réguliers ? Est-ce que vous vous sentez reposé ? J'essaie de poser des questions comme ça pour cibler un petit peu ce contexte-là. Parce que nous, on a en kinésithérapie ce qu'on appelle les drapeaux jaunes. Et les drapeaux jaunes, c'est tous ces marqueurs justement de stress, de pression que la personne subit environnement professionnel, mais environnement familial aussi. Quand tu poses des questions et que la personne, elle te dit, oui, j'ai mal au dos depuis six mois, mais je suis en plein divorce, machin. au travail ça se passe pas super bien du coup tu te dis que le contexte émotionnel il est quand même très prenant et que tu sais qu'il n'y a peut-être pas qu'une partie purement structurelle sur les tissus au niveau de son dos, s'il y a la mal au dos par exemple que t'as aussi cette partie tu peux quand même travailler dans ces conditions là ? parce que sinon franchement t'enlèves la moitié des patients du cabinet

  • Speaker #0

    Il ne faut pas attendre forcément d'avoir un bilan personnel plus ou moins stable avant de se dire je vais faire de la kiné.

  • Speaker #1

    Non parce que je pense qu'on peut aussi les aider ces gens-là, on peut les rassurer, on peut leur montrer. qui sont capables de faire des choses, on peut les aider à dédramatiser, on peut les écouter juste. Et je pense que ça, c'est une grande partie de notre travail que je n'avais pas compris encore quelques temps. Mais en fait, juste écouter les gens, des fois, ils ont juste besoin de ça pour aller un petit peu mieux. Et puis les guider dans une démarche active parce qu'encore une fois, l'activité physique, c'est primordial. Et pour le physique, et pour la tête, et pour le corps tout entier.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on va finir sur cette phrase Adeline, qui est parfaite. Tu vas nous, pour terminer, donc le podcast va se terminer. On va passer pour la première fois de l'histoire de la chaîne sur un peu de vidéos. Je vais filmer, tu vas nous montrer trois exercices. tu vas nous montrer quoi exactement ?

  • Speaker #1

    Je vais montrer du coup un exercice pour le dos, un exercice pour les épaules et un étirement pour le cou.

  • Speaker #0

    Donc ça, ça sera plutôt à faire à quel moment ? Genre le soir, le matin ?

  • Speaker #1

    Les exercices de renforcement, tu peux les faire le matin si tu as envie. Après, les deux sont possibles. Ça dépend du cadre dans lequel tu te situes. Si tu veux te réveiller, te dynamiser un petit peu le matin par rapport aussi à ce que tu me disais tout à l'heure, tu te prépares et tu bouges un petit peu des articulations avant de travailler parce que tu as l'impression que ça réchauffe et du coup, ça te prépare. Tu peux faire les deux exercices de renforcement que je vais montrer plus tôt le matin. Le soir, une fois que tu es fatigué, si tu n'as pas envie, ça me semble un tout petit peu moins logique, quoique ça pourrait être fait aussi. Et les étirements, c'est quand tu sens ta tension apparaître, c'est-à-dire même pendant au travail, un petit étirement sans matériel que tu peux faire debout, assis, peu importe. Le soir, si tu sens que ça tire aussi, tu peux le refaire. Et au réveil, mais en général, c'est souvent un petit peu moins douloureux parce que tu t'es reposé toute la nuit. Au niveau de ton cou, tu as eu la tête qui était posée, tu ne l'as pas portée toute la nuit. tes muscles sont encore un peu détendus, donc tu as un peu moins besoin de le faire. Plutôt le soir et pendant la journée pour l'étirement.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc si vous voulez voir Adeline nous montrer ses exercices, direction la chaîne YouTube podcast tiré du bas préambule, vous allez pouvoir voir Adeline en activité. En tout cas, merci beaucoup Adeline pour ce podcast.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Et de m'avoir reçu dans ton cas ce samedi matin. Merci beaucoup, bonne journée. Salut,

  • Speaker #1

    ciao, ciao. Merci.

Chapters

  • Introduction et présentation d'Adeline, kinésithérapeute

    01:41

  • Évolution de la prise en charge des douleurs

    01:45

  • Parcours d'Adeline et spécialisation en kinésithérapie du sport

    02:01

  • Le parcours pour devenir kiné

    03:44

  • Rôle et spécialités du kinésithérapeute

    05:51

  • Rôle et spécificités du kinésithérapeute

    05:51

  • Déroulement d'une séance de kiné

    09:50

  • Déroulement d'une séance de kinésithérapie

    09:50

  • Mythes et réalités de la kinésithérapie

    12:43

  • Vrais ou faux : Mythes sur la kinésithérapie

    12:43

  • Problématiques rencontrées par les kinésithérapeutes

    17:09

  • Importance de l'activité physique pour les personnes âgées

    21:00

  • La douleur et ses implications psychologiques

    21:32

  • Kinésithérapie et personnes âgées

    29:21

  • Avancées et innovations en kinésithérapie

    48:33

  • Conseils pour les ambulanciers et prévention des blessures

    01:05:21

  • Conseils pratiques pour ambulanciers

    01:05:26

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Description

Saviez-vous que le mouvement est essentiel même en cas de douleur ? Dans cet épisode captivant du podcast PRÉAMBULE : Le podcast des Ambulanciers et de la Santé, Jean-Paul Angelini, accompagné d'Adeline, kinésithérapeute spécialisée dans la kinésithérapie du sport, nous plonge au cœur de l'évolution des prises en charge des douleurs. Ensemble, ils mettent en lumière l'importance d'une approche active dans le processus de guérison, essentielle pour tous les soignants et professionnels de santé, notamment ceux travaillant dans le transport sanitaire et les interventions d'urgence.


Adeline nous explique en détail comment les kinésithérapeutes évaluent et traitent les patients, soulignant les différences cruciales entre kinésithérapeutes, ostéopathes et chiropracteurs. Ce débat est d'autant plus pertinent pour les ambulanciers et les équipes du SMUR et du SAMU, qui doivent souvent gérer des situations où la douleur est un facteur déterminant dans l'état de santé des patients. En effet, la kinésithérapie ne se limite pas à des soins passifs ; elle requiert une participation active du patient, une notion que nous explorons en profondeur dans cet épisode.


Au fil de la discussion, Adeline partage son parcours professionnel, les défis qu'elle a rencontrés dans le domaine des soins, ainsi que l'importance du soutien psychologique pour les patients. La gestion des attentes des patients est un enjeu majeur, surtout dans un système de santé où chaque minute compte, que ce soit dans un CHU ou lors d'une intervention d'urgence. Les mythes courants autour de la kinésithérapie sont également abordés, permettant de démystifier certaines croyances et de clarifier le rôle des kinésithérapeutes dans le cadre des urgences médicales.


En outre, cet épisode ne se limite pas à la kinésithérapie. Nous discutons également des pratiques essentielles que les ambulanciers doivent adopter pour prévenir les blessures, tout en tenant compte de l'impact du stress sur la santé physique. Les soignants sont souvent exposés à des conditions de travail stressantes, et il est crucial d'explorer des stratégies pour maintenir leur bien-être physique et mental.


Pour conclure cet épisode enrichissant, nous vous invitons à découvrir des exercices pratiques de kinésithérapie sur leur chaîne YouTube, une ressource précieuse pour tous ceux qui souhaitent approfondir leurs connaissances en matière de santé et de soins. Que vous soyez un professionnel de santé ou un novice curieux, cet épisode de PRÉAMBULE : Le podcast des Ambulanciers et de la Santé est fait pour vous ! Ne manquez pas cette occasion d'en apprendre davantage sur l'importance du mouvement et des soins actifs dans la gestion des douleurs.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Parce que la prise en charge a bien évolué. Moi, je me souviens du temps de mes parents, de mes grands-parents. C'était « tu as mal, arrête de bouger » , justement. Maintenant, ça a vachement changé. Maintenant, c'est « tu as mal, justement, bouge » .

  • Speaker #1

    « Tu as mal, bouge » . La plus grosse comparaison que j'adore donner à mes patients, parce que ça fait sourire, c'est qu'on se lave les dents tous les jours, tous les matins, pour les entretenir. Par contre, on ne fait jamais rien, quasiment tout au long de sa vie, ses articulations. Et puis, quand les douleurs arrivent, ce n'est pas que c'est trop tard, on a toujours des choses à faire. Mais si on l'avait fait dès le début, les douleurs, elles seraient peut-être arrivées plus tardivement.

  • Speaker #0

    Je comprends.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas parce que tu as mal au dos depuis plus de trois mois que tu ne vas jamais t'en sortir et que tu auras mal au dos toute ta vie. Ça fait partie justement des fausses croyances que les gens ont et qui compliquent la rééducation justement. Parce que tu passes ta vie au cabinet, ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Je comprends qu'il y en a qui oublient le rendez-vous de temps en temps, ça te permet de souffler un peu dans ta cheville. En fait, j'ai fait ça pour toi. J'ai fait ça pour toi, ça je te le dis.

  • Speaker #1

    Tonte ça de façon ironique, tu as raison, j'adore.

  • Speaker #0

    Je suis un homme, je suis un homme, je suis un homme. Bienvenue sur Préambule, le podcast des ambulanciers et de la santé. Aujourd'hui, on va parler muscles, on va parler tendons et autres réjouissances anatomiques. En effet, aujourd'hui, je reçois Adeline, ma sœur kinésithérapeute, notre experte aujourd'hui en... démêlage de noeuds musculaires. On va essayer de vous faire transpirer, de vous faire travailler les abdos et le cerveau. Adeline, bonjour.

  • Speaker #1

    Salut, merci à toi pour l'invitation.

  • Speaker #0

    Adeline, donc tu es ma sœur sur Histoire, ma sœur qui nous est thérapeute, on dit comme ça ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. présente-toi un petit peu s'il te plaît comme tu veux moi c'est Adeline je travaille à Issoir dans un cabinet où on est 4 kinés que j'ai monté en 2017 et je suis spécialisée en kiné du sport très bien du coup donc tu as monté ton kiné en 2017 ça fait combien de temps que tu es kiné ?

  • Speaker #0

    je suis kiné depuis 2014 et qu'est-ce qui t'a attiré vers cette profession ?

  • Speaker #1

    j'ai toujours fait du sport quasiment toute ma vie on va dire et j'ai eu des blessures pas mal de blessures quand j'étais jeune et forcément et m'envoyer chez le kiné j'ai trouvé ce métier ouais attrayant et puis moi je voulais faire que de la rééducation du sport au début un que du sportif finalement on se rend compte que c'est pas toujours comme ça que ça se passe mais c'est comme ça que j'ai pris contact avec ce métier là et ça m'a tout de suite plu et du coup je me suis allé on va se lancer dans les études ténor de sportive on peut le dire grande sportive oui je suis sportive tous les jours un peu vélo je fais du vélo je fais un petit peu de course à pied que j'essaie de reprendre après une blessure et puis je fais du renforcement musculaire aussi ok mais juste pour faire une petite parenthèse sur ton activité cycliste t'as fait ça en professionnel ? non non non j'ai attaqué tardivement finalement le vélo puisque j'ai fait pendant une grosse dizaine d'années du karaté, là du coup j'étais sportive de haut niveau par contre à l'époque quand j'étais en junior quelque chose comme ça et j'ai attaqué le vélo en 2016 merci Donc finalement assez tardivement.

  • Speaker #0

    Donc tu es kiné, parle-nous un peu du parcours pour accéder à cette profession.

  • Speaker #1

    Alors à l'époque en tout cas, il y a un peu plus de 10 ans maintenant, il fallait s'inscrire à un concours. On était à l'époque à peu près un peu moins de 400 à Vichy et on avait donc 64 personnes qui étaient prises. Moi, je ne l'ai pas eu la première année, j'ai redoublé, je l'ai eu la deuxième année. Et maintenant, le parcours est un peu différent. Je crois que tu as une filière que tu peux passer par STAPS et une autre par médecine, avec des options, des mineurs, des majeurs. Donc, c'est un peu différent maintenant.

  • Speaker #0

    Le parcours, c'est quoi ? C'est culture ? Non,

  • Speaker #1

    c'est médecine en fait.

  • Speaker #0

    C'est vraiment déjà poussé sur le...

  • Speaker #1

    En tout cas, moi, à mon époque, c'était médecine. On avait juste deux matières différentes d'eux. Les cours avaient lieu à Clermont-Ferrand et ils étaient retransférés à Vichy, à la fac, par visioconférence. Donc du coup, en visio. Et en fait, on suivait les mêmes cours que les personnes qui étaient en médecine. Mais c'était deux concours séparés. C'est-à-dire que tu tentais ta chance sur kiné, tu ne pouvais pas aller retransférer en fonction de ton classement sur médecine. Alors que quelques années après, tout était commun en fait, et en fonction de ton classement, c'était dans les premiers que tu pouvais choisir. Et plus tu descendais, après tu avais un peu moins de disponibilité de choix.

  • Speaker #0

    Ça a peut-être changé avec Parcoursup, non ?

  • Speaker #1

    Oui, ça a changé. Mais alors, franchement, je n'arrive plus à suivre. On a des étudiants qui viennent de temps en temps, ils m'expliquent, mais c'est vraiment compliqué.

  • Speaker #0

    C'est là où tu te rends compte que tu as pris un coup de vie ou pas ?

  • Speaker #1

    Un petit peu, un petit peu, mais non. Quand tu passes les dix ans déjà de profession, tu te dis, c'est passé vite.

  • Speaker #0

    Donc, on dit masseur-kinésithérapeute. Et le mot kiné ou masseur-kiné, c'est exactement pareil. Il n'y a pas de différence entre les deux.

  • Speaker #1

    Disons que masseur, tu vas être plus sur la thérapie passive du massage parce qu'on est formé à faire des massages. Et kinésithérapeute, du coup ça va être tout par rapport à tout ce qui est mouvement en fait donc plutôt thérapie active gymnastique étirements travail articulaire renforcement tout ça d'accord mais on peut être kiné sans être masseur alors automatiquement quand tu sors de l'école tu es masseur diplômé d'état

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et bien du coup, pour celui qui vit dans une grotte depuis pas mal de temps, qui ne sait pas ce que c'est un kiné, que fait le kiné en général ?

  • Speaker #1

    C'est un métier qui est quand même très varié, parce que tu peux avoir plein de spécificités, des formations qui vont te permettre d'aller dans le sport, dans la gériatrie, dans la neurologie, dans la pédiatrie. Pour les enfants, moi je ne connais pas tous les domaines, je suis plutôt kiné du sport, mais si tu prends quelque chose de très global, en fait on va traiter... tous les troubles articulaires, musculaires, tendineux, tout ce qui est lié à des traumatismes, donc entorses, fractures, etc. Mais si on pousse, on peut aller aussi jusqu'à des traitements, par exemple sur du désencombrement bronchique pour de la kinésithérapie respiratoire, sur les déformations au niveau des pieds, par exemple, ou au niveau des cervicales chez les bébés. Donc tu peux avoir plein de spécificités à ça. Après, ça dépend de ce que toi, tu choisis. Mais globalement, on est spécialiste de l'articulation du muscle, du tendon. Tout ça, c'est notre domaine.

  • Speaker #0

    D'accord. Et explique-nous un peu, le monde voudrait savoir, la différence entre plein de professions qui, sur le papier, ont l'air de se ressembler. Est-ce que tu peux nous parler un peu de la différence entre, par exemple, un chiropracteur, un ostéo, un kiné, un micro-kiné ? On a l'impression que c'est un peu le même domaine, mais ils agissent peut-être différemment, ils travaillent différemment peut-être.

  • Speaker #1

    Je pense que déjà, à ma connaissance en tout cas, la plus grosse différence c'est que la kinésithérapie, tu as un accès par ordonnance. Donc tu as été faire une consultation chez ton médecin qui a jugé intéressant de te prescrire des séances. Et donc du coup tu vas avoir une prise en charge au point de vue de la sécurité sociale. Quand tu consultes un ostéo, un micro-kiné ou un chiropracteur, c'est une consultation que toi tu décides de faire. Et donc du coup en libre accès on va dire, tu payes de ta poche. Déjà, c'est une grosse différence. Bien évidemment, les formations pour y arriver ne sont pas les mêmes. Les diplômes ne sont pas les mêmes. Et puis après, dans le cœur même du métier, un ostéopathe va faire du traitement sur table. C'est-à-dire qu'il va s'allonger sur la table et il va travailler au niveau structurel, au niveau de l'articulation même, mais sur la table. Il n'y a pas forcément de thérapie active, donc de gym, d'étirement, de mobilisation, comme tu peux faire dans un gymnase chez un kiné, où il va t'apprendre les mouvements et va renforcer tes tiques. tissu, ça l'ostéo il ne le fait pas. Le chiropracteur, à ma connaissance, c'est un petit peu la même chose. Et après, t'as ce qui est plutôt micro-kiné du coup. Et là, le micro-kiné en fait, il va rechercher des traumatismes anciens que ton corps a gardés en mémoire. Et il va venir jouer du coup sur des points précis au niveau de ton corps pour essayer de débloquer ça. Donc tu as un contexte un petit peu aussi émotionnel qui va rentrer en jeu.

  • Speaker #0

    Et le chiro, l'ostéo sont bien considérés comme des professionnels de santé, ils rentrent dans cette case-là. Oui,

  • Speaker #1

    ils rentrent dans cette case-là, mais sans prise en charge, c'est une grosse différence.

  • Speaker #0

    J'ai fait de la micro-kiné il n'y a pas très longtemps. d'ailleurs c'est lui qui m'a envoyé te voir Michel Garnier je connaissais pas trop la micro kiné et quand il m'a demandé de m'allonger sur la table et qu'il m'a à peine appuyé sur l'épaule comme ça au niveau de la tête dans ma tête je me suis dit mais qu'est-ce qu'il me fait Et quand je me suis levé, c'était pour un problème de dos d'ailleurs, j'ai senti la différence alors que franchement, je n'ai pas trop cru sur le moment. Mais effectivement, ça fait un peu bizarre. On a l'habitude de faire des grands mouvements chez le kiné, de transpirer un peu, etc. Et avec le micro-kiné, c'est une approche totalement différente. En tout cas, pour moi, j'avais senti un vrai bénéfice. Donc du coup, les patients qui viennent te voir, ils viennent te voir parce qu'ils ont un trauma, parce que... qu'ils ont un problème musculaire, problème osseux. C'est la première démarche. Comment se déroule une séance de kiné quand ils arrivent chez toi ?

  • Speaker #1

    Comment se déroule un traitement kiné ? Une première séance, en tout cas nous au cabinet, là où je pratique, on fait une première séance qui dure à peu près 40 minutes, où on réalise un bilan en fait, on va faire un check-up avec le patient, il va nous raconter déjà pourquoi il vient, son motif de consultation, sa gêne, on va poser des questions un petit peu précises par rapport à ça, et puis après on va faire une évaluation articulaire, donc on va regarder si son articulation en question douloureuse bouge correctement, puis après une petite évaluation musculaire, c'est-à-dire est-ce que les muscles font bouger cet articule ? sont opérationnelles, sont assez fortes ou est-ce qu'il y a des gros déficits. Et puis à la fin de ton bilan, tu remarques des points à travailler et puis tu vas les cibler et puis dans les séances suivantes après tu vas travailler sur ça. Et les autres séances après, après coup elles font à peu près 20 à 30 minutes et après ça dépend de la pathologie initiale du patient mais globalement c'est comme ça que ça se passe. Et puis tu as toujours une réévaluation la fois d'après. pour bien cibler ton traitement. Ne pas avoir un truc très global qui peut-être va marcher, mais tu vas peut-être mettre beaucoup plus de temps à traiter ton patient que si tu essaies d'aller vraiment à la source de sa problématique.

  • Speaker #0

    Donc lors de ton bilan, quand ton patient arrive, tu sais déjà si c'est plutôt osseux ou musculaire ou au niveau des tendons ou le patient te dit j'ai mal dans cette zone et c'est à toi vraiment de checker ?

  • Speaker #1

    Parfois, il y a un petit peu des deux si tu veux. Parce que par exemple, je vais être... très grossière, mais la personne qui vient et qui s'est fracturée à quelque chose, tu sais que déjà, là, il y a une problématique osseuse qui est en train de se remodeler, de consolider, mais ça ne veut pas dire que tous les tissus autour vont bien aussi, donc il va falloir aller les checker. Mais quelqu'un qui vient, qui n'a pas fait de gros traumatismes, et qui te dit « Moi, depuis, je ne sais pas, depuis deux mois, j'ai mal aux genoux. » Sans raison apparente. Sans raison apparente, voilà. Donc là, tu vas poser des... des questions un peu plus précises, tu vois, mais qu'est-ce que vous avez fait quand la douleur est apparue ? Justement, est-ce qu'il n'y a pas eu de traumatisme ? Est-ce que vous en êtes sûr ? Essayez de me situer un petit peu la douleur et essayez de me la décrire. Est-ce qu'elle est permanente, temporaire ? Est-ce que vous avez mal la nuit, le jour ? Est-ce que vous avez plutôt mal au repos ou plutôt en activité ? Et comme ça, en posant des questions, tu vas fermer l'entonnoir et tu vas essayer vraiment d'aller à la source du problème. Ça paraît théorique comme ça, mais en pratique, des fois, c'est une autre histoire. Donc, c'est pour ça que tu pars sur une première solution. Puis la fois d'après, en fonction du traitement que tu as mis en place, tu demandes au patient qu'est-ce que ça a donné ? Est-ce que ça vous a amélioré ? Est-ce que ça vous a aggravé ? Au contraire, parce que des fois, ça arrive malheureusement. Ça te permet de te dire, c'est peut-être pas sur cette option qu'il faut que je parle, peut-être plutôt sur une autre. et puis petit à petit, tu essaies de viser au mur.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. J'en profite pour vous demander de liker ce magnifique podcast, liker, commenter, partager sur vos réseaux pour un meilleur référencement et puis pour récompenser ce travail magnifique que je fais, n'est-ce pas ? C'est un travail magnifique.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Un travail magnifique. Merci. Adeline, j'ai préparé dix petites questions, dix petits vrais ou faux. Je vais… t'enchaîner les questions. Tu vas répondre assez rapidement et on reviendra après point par point sur ta profession pour entrer un peu plus dans les détails. Première question. La kiné est uniquement réservée aux personnes âgées. Faux. Le sport est toujours bénéfique pour la santé, quel que soit son état de forme.

  • Speaker #1

    Vrai.

  • Speaker #0

    La douleur est toujours un signe de blessure grave. Faux. Les étirements avant un effort physique permettent de prévenir les blessures. Faux. Le mal de dos chronique est incurable. Faux. La cryothérapie est efficace pour réduire l'inflammation après une blessure.

  • Speaker #1

    Scientifiquement, faux. Oui, elle ne réduit pas l'inflammation. Elle va potentiellement réduire la douleur, mais l'inflammation,

  • Speaker #0

    pas forcément. Faux. Vous êtes viril. Les kinés peuvent prescrire des médicaments.

  • Speaker #1

    Oui. Non, faux.

  • Speaker #0

    Le kiné ne peut pas poser de diagnostic.

  • Speaker #1

    Faux.

  • Speaker #0

    La kinésithérapie peut aider à améliorer la respiration chez les personnes souffrant de maladies pulmonaires comme la BPC. Oui. La kiné est remboursée par la Sécurité sociale dans tous les cas.

  • Speaker #1

    Faux.

  • Speaker #0

    Et la kiné en a marre des patients qui annulent les rendez-vous au dernier moment.

  • Speaker #1

    Ou qui annulent pas et qui posent des lapins. Tu veux en parler ?

  • Speaker #0

    Je sais pas, je sais pas. Si vous avez des témoignages, n'hésitez pas à m'envoyer.

  • Speaker #1

    Moi je peux t'en faire un témoignage si tu veux.

  • Speaker #0

    Je ne vois pas de qui tu parles. Ça serait coupé au montage. Allez, on reprend. La kiné est uniquement réservée aux personnes âgées. Dans quel public tu reçois de manière générale, toi, dans ton cabinet ?

  • Speaker #1

    De la personne active.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire de la personne qui est engagée dans sa rééducation et qui est prête dans le contrat de soins qu'on fait avec le patient à participer à sa rééducation.

  • Speaker #0

    On est d'accord quand tu dis active, on ne parle pas d'âge.

  • Speaker #1

    Non, on ne parle pas d'âge. C'est-à-dire que même moi, si j'ai quelqu'un qui a 80 ans mais qui est prêt à rendre son traitement actif, c'est-à-dire à participer et pas juste à s'allonger sur la table et à me demander de le masser, il n'y a pas de souci. C'est quelqu'un d'actif. qui est engagée pour aller mieux, qui est prête à faire des choses activement pour aller mieux. Donc du coup, ça veut dire que pour moi, je n'ai pas d'âge, même si évidemment, je ne suis pas spécialisée chez les enfants. Donc en général, je réfère pour des déformations du pied, des plages de céphalie au niveau des cervicales, des choses comme ça. Moi, ce n'est pas mon domaine. Donc ça, par contre, je réfère. Mais sinon, je reçois de l'ado. De tout âge.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des pathologies qui reviennent fréquemment ? Des problèmes, essentiellement des problèmes articulaires, des problèmes musculaires chez les sportifs ? C'est un éventail vraiment méga large.

  • Speaker #1

    C'est un éventail large de toutes les articulations, mais globalement, le dos et l'épaule reviennent très régulièrement.

  • Speaker #0

    C'est lié à notre génération, le travail.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. lié, je pense, à une population qui est de plus en plus sédentaire, malheureusement, au travail et en dehors du travail. Et puis, une population qui vieillit de plus en plus, qui, je pense et je l'espère, même au point de vue du domaine médical, en fait, des médecins qui ont peut-être tendance à plus se référer vers, justement, un kiné, qui va faire bouger les patients, qui va essayer de les améliorer et de leur donner des clés pour qu'ils vont pouvoir mettre en place tout seuls pour aller mieux, ou plutôt... prescrire des médicaments à tout prix. Et donc, du coup, nous, on se voit avoir une patientèle de fous avec une demande énorme qu'on ne peut pas assurer. Ce n'est pas possible. Il y a beaucoup trop de patients, justement parce que c'est très large. On a des patients, j'ai un patient qui a 97 ans à domicile et au cabinet, certains cabinets reçoivent des bébés de quelques semaines. Donc, c'est très, très large.

  • Speaker #0

    Donc, il y a la même problématique chez les kinés que chez les médecins généralistes. On manque de bras pour soigner les gens. Oui.

  • Speaker #1

    Oui, évidemment. Après, tu as des zones qui sont en désert médical, donc c'est encore pire. Tu as à l'inverse des zones qui sont maintenant surdotées.

  • Speaker #0

    Il y en a quand même aussi ?

  • Speaker #1

    Oui, tu ne peux plus t'installer en tant que kiné parce que je pense qu'ils veulent justement essayer d'aller combler les déserts médicaux. Donc voilà, mais oui, il y a trop de demandes par rapport au nombre de kinés qu'on est.

  • Speaker #0

    Le sport est toujours bénéfique pour la santé, quel que soit son état de forme ? Donc tu m'avais répondu ?

  • Speaker #1

    J'ai répondu vrai, parce que globalement, si vous l'adaptez, oui. Alors bien sûr, il faut tout prendre en considération. Je veux dire, si tu es en bonne santé, on va dire globale, mais que tu as quelques petites douleurs, carrément, fais du sport, ça te fera du bien. Si tu es, je ne sais pas moi...

  • Speaker #0

    La prise en charge a bien évolué. Moi, je me souviens du temps de mes parents, de mes grands-parents. C'était... tu as mal, arrête de bouger justement. Et maintenant ça a vachement changé, maintenant c'est tu as mal, justement bouge.

  • Speaker #1

    Et tu as mal, bouge. Mais ce que je voulais dire surtout c'est que si t'as quelqu'un qui est en traitement de chimio depuis déjà plusieurs mois, qui est déjà fatigué, faire de l'activité et bouger lui fera du bien, mais tu vas pas lui faire faire la même chose qu'à quelqu'un qui est en bonne santé générale et qui a quelques douleurs articulaires, tu vois, pour remettre en considération le truc. Mais par contre, quoi qu'il arrive, le mouvement fait du bien, ça c'est sûr. Et à la tête. et au corps.

  • Speaker #0

    On va maintenant dans le domaine médical, maintenant avec le... j'ai perdu le mot... l'hôpital de jour qui s'est développé. Tu sors d'opération, l'anesthésie est partie, ils te demandent déjà de te lever, de marcher, alors qu'il y a quelques années... Il fallait rester au lit pendant X semaines. Et est-ce que tu dirais justement, pour garder cet état de forme, je te parle des actifs, c'est bien de créer une routine de démarrage avant de commencer ta journée pour réveiller ton corps ? C'est des choses qu'on te fait... Pas ou peu. Je n'ai pas de statistiques à ce niveau-là.

  • Speaker #1

    Clairement, c'est...

  • Speaker #0

    Pas des habitudes.

  • Speaker #1

    On ne le fait pas ou on le fait peu, comme tu dis. Mais à tort, en fait. La plus grosse comparaison que j'adore donner à mes patients, parce que ça fait sourire, c'est qu'on se lave les dents tous les jours, tous les matins, pour les entretenir. Par contre, on ne fait jamais rien, quasiment tout au long de sa vie, pour ses articulations. Et puis, quand les douleurs arrivent, ce n'est pas que c'est trop tard, on a toujours des choses à faire. Mais si on l'avait fait dès le début, les douleurs seraient peut-être arrivées plus tardivement. Je comprends. Et on les aura. aurait entretenu parce qu'une articulation ça s'entretient donc pour éviter qu'elle perde en amplitude ce qu'il faut bien dire que tout ce qu'on n'utilise pas le corps il le supprime Donc, nous qui sommes quasiment tout le temps assis sur une chaise avec des hanches à 90 degrés, l'affliction complète de hanches, au bout d'un moment, on la perd. Alors que dans d'autres pays et dans d'autres secteurs du monde, ils sont beaucoup moins assis comme ça. Tu pars en Asie, se mettre en fond de squat complètement accroupi avec les pieds bien à plat au sol, eux, c'est facile. Ils mangent comme ça, ils travaillent comme ça. Ils ne l'ont jamais perdu, si tu veux. Donc, nous, on ne bouge pas assez. Et globalement, je pense qu'une articulation, oui, ça s'entretient, clairement.

  • Speaker #0

    C'est ce que tu dis, le corps oublie ce que tu ne pratiques pas.

  • Speaker #1

    Oui, il ne va pas dépenser de l'énergie à conserver quelque chose que tu n'utilises pas. Donc ça, c'est clair et net. Si tu ne montes pas tes bras tout en l'air vers tes oreilles, petit à petit, tu les monteras de moins en moins. Et tu te retrouves avec des personnes âgées qui, arrivées à 90-100 degrés, sont complètement bloquées. Les cervicales, c'est pareil. On a tous l'exemple du papy ou de la mamie qui nous conduit et qui te dit « putain, j'arrive plus à tourner les cervicales, j'arrive plus à regarder derrière » . Oui, parce que s'ils ne tournent plus la tête complètement, au bout d'un moment, le secteur angulaire se restreint et tu ne peux plus y aller.

  • Speaker #0

    Ça se récupère ça quand même avec des exercices ? Peut-être pas à 100%, je suppose.

  • Speaker #1

    Oui, alors ça dépend au stade où tu t'y prends. Si tu prends une personne de 95 ans et que tu comptes lui faire remonter les bras complètement en élévation complète, tu auras peut-être un petit peu de difficulté. Ça résout pas,

  • Speaker #0

    ok.

  • Speaker #1

    Un petit peu ou pas, mais ça risque de ne pas lui faire du bien. Mais sinon, oui, c'est des problématiques que tu retrouves après une blessure, surtout. Quelqu'un qui se fait mal à la cheville, qui fait une entorse de cheville, si tout de suite derrière, tu ne lui redonnes pas cette amplitude complète, la cheville va s'enraidir et clac, tu vas perdre. Je comprends.

  • Speaker #0

    La douleur est toujours un signe de blessure grave ?

  • Speaker #1

    Non, du tout. Non, non, la douleur, c'est déjà quelque chose de très, très complexe. de multifactoriel, qui n'est pas forcément en rapport avec des dégâts structurels. C'est-à-dire que tu peux avoir une douleur à un endroit et ne pas avoir de dégradation structurelle au point de vue de ton tissu, parce que la douleur prend en compte une interprétation au niveau du cerveau, une perception que tu as au niveau de ton cerveau, qui est liée à toutes les croyances et toutes les expériences passées que tu as eues. Donc non, la douleur, elle peut être très forte et pas forcément être...

  • Speaker #0

    On va faire de lien entre la douleur et la gravité. Parce qu'il y en a qui, comme on dit, sont durs au mal, donc ça peut être grave. Et puis, ils peuvent continuer à faire travailler le membre, entre guillemets, lésé.

  • Speaker #1

    Et à l'inverse, il y a des gens qui ont une douleur qui n'est pas très importante et qui continue, qui continue, qui continue. Et puis, au bout d'un moment, ils dégradent, ils dégradent, ils dégradent. Alors après, au bout d'un moment, évidemment, il ne faut pas regarder sur... ponctuellement si tu veux, quand tu questionnes ton patient, quand tu le reçois, tu lui demandes sur la semaine qui vient de s'écouler, sur le mois qui vient de s'écouler, comment évoluer votre douleur. Tu ne prends pas juste ponctuellement, là, en me baissant, j'ai eu mal très fort à 9 sur 10, puis après plus rien. Tu essayes de chercher à comprendre. Et pour ça, tu ouvres un peu les œillères et tu regardes large. Mais non, la douleur n'est pas forcément en rapport avec la clinique.

  • Speaker #0

    Et tu utilises cette fameuse échelle de la douleur avec tes patients, 0 à 10, comme font les ambulanciers dans les prises en charge ?

  • Speaker #1

    ou des autres choses parlant pour toi forcément tu le demandes parce que encore hier je faisais faire un exercice à une patiente et puis au niveau du faciès je voyais rien de spécial du coup je lui demande ça va et là elle me regarde et me dit j'ai super mal et elle me dit mais moi si tu me demandes pas d'arrêter je continue et donc je lui dis mais là t'as mal à combien super mal Pour que je me fasse une idée, parce que moi, je leur dis, je ne ressens pas ce que vous ressentez. Et pourtant, j'essaye de vous guider sur votre rééduc. Donc, si vous ne me communiquez pas un minimum. Donc après, je dis peut-être des fois, est-ce que votre douleur, surtout, elle est pareille ? Elle est plus forte ou moins forte qu'avant, quand on attaque l'exercice ? Voilà, je ne demande pas forcément tout le temps de 0 à 10. Mais est-ce que c'est plus ? Est-ce que c'est moins ? Ou est-ce que c'est pareil ?

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et au niveau de la récupération, je suis en train de penser à ça. Nous ne sommes pas en Amérique. C'est un mot d'un pit-dum. Au niveau de la récupération, on récupère, peut-être un peu bête comme question, plus facilement d'une douleur musculaire, d'un problème de tendon ou d'un problème osseux. Qu'est-ce qui met le plus de temps à se régénérer, à se réparer ?

  • Speaker #1

    C'est très complexe parce que ça dépend de l'os qui est cassé. Le tendon, globalement, peut mettre quand même pas mal de temps. Le muscle, ça va dépendre du grade auquel il est touché.

  • Speaker #0

    Parce qu'un muscle, ça fait quoi en fait ? ça peut se déchirer ça se décroche du tendon ?

  • Speaker #1

    Oui c'est ce qu'on appelle maintenant une lésion myo-aponeurotique c'est un peu plus complexe avant on avait la déchirure l'élongation tout ça c'est des termes qu'on n'utilise plus maintenant on parle de lma donc de lésion myo-aponeurotique parce qu'on s'est rendu compte finalement que le muscle c'était comme on peut le voir du steak comme quand on coupe un steak Et tu as après tout un échafaudage du tissu conjonctif qu'on appelle, qui crée une structure au muscle pour qu'il se tienne. Donc c'est pour ça qu'on parle de myo-aponevroses, aponevrotiques, lésions myo-aponevrotiques. Et souvent, ce n'est pas que le steak qui est lésé, c'est aussi cet échafaudage qui fait tout tenir qui est le tissu conjonctif qui est lésé. Et ça, c'est un petit peu plus long à cicatriser.

  • Speaker #0

    Les étirements, un effort physique permet de prévenir les blessures ?

  • Speaker #1

    Non du tout, les étirements on peut les utiliser pour différentes raisons. Si tu veux gagner de la souplesse, tu peux les utiliser. Mais aussi tu peux les utiliser pendant ton échauffement, mais ça va être plutôt des étirements qui vont être dynamiques. Donc du coup tu vas créer un mouvement, notamment un mouvement balistique. Alors que des étirements que tu vas vouloir utiliser pour gagner de la souplesse, c'est que tu vas te mettre dans une position où ça tire, mais où c'est supportable, et tu vas venir tenir la position 2 à 3 minutes. Mais dans aucun cas de faire des étirements systématiquement avant ton temps d'activité physique ne va pas forcément prévenir des blessures.

  • Speaker #0

    Parce que moi, en fait, par exemple, dans ma pratique, quand je dois... transférer un patient, le porter... Je ne sais pas si c'est lié à mon grand âge... J'ai tendance à... Je fais travailler un peu mon épaule, je parle avec mon patient, je lui dis attendez, je chauffe la machine, je fais travailler un peu les hanches...

  • Speaker #1

    Ça... des étirements.

  • Speaker #0

    Ah moi j'appelle ça étirements. C'est juste que tu vas chauffer la population,

  • Speaker #1

    la faire bouger et ça c'est pour le coup très très bien.

  • Speaker #0

    Ça c'est cohérent.

  • Speaker #1

    C'est très cohérent. Un étirement c'est vraiment, t'essayes en fait d'allonger ton muscle, donc d'étirer les deux points d'insertion. sur un muscle et de maintenir la position un certain temps ou pas. Ça dépend encore ou pas.

  • Speaker #0

    C'est pour gagner en souplesse forcément ?

  • Speaker #1

    Non, pas forcément. Pour le coup, un étirement balistique pur où tu vas venir chercher à créer un mouvement dynamique ne va pas te faire gagner en souplesse. Il va préparer ton muscle à l'activité qui va suivre derrière, mais ne va pas forcément te permettre de gagner en souplesse. Gagner en souplesse, c'est simple. Tu te mets dans une position où ça tire, mais où tu es capable de tenir et tu tiens un... 2, 3, 4, 5 minutes. Donc ça, du coup, ce n'est pas ce que tu fais quand tu prends en charge tes patients. Tu ne maintiens pas une position prolongée comme ça. Je suis pas le temps. Oui.

  • Speaker #0

    Je ne peux pas bien m'allonger sur le sol. Et puis,

  • Speaker #1

    je ne suis pas sûre que ça peut être beaucoup en plus, franchement.

  • Speaker #0

    Et je suis en train de penser à ça par rapport au sport. Il y a quelques années de ça, tu m'arrêtes si je me trompe, on disait qu'après une séance de sport, je parle de sport co, il fallait s'étirer à tout prix pour éviter les courbatures. Et j'ai entendu dire qu'en fait, je ne sais pas si c'est vrai, que ça ne servait strictement à rien de s'étirer après le sport.

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas que ça ne sert à rien de s'étirer après le sport, mais par contre, s'étirer après le sport, on n'évitera pas les courbatures. Il ne faut pas faire ce raccourci-là. Tu peux t'étirer après le sport.

  • Speaker #0

    Mais il y a un vrai gain quelconque de s'étirer après le sport ?

  • Speaker #1

    qu'est-ce que t'appelles gain ? Tu vois, des fois, c'est juste prendre un temps sur toi, un temps pour soi, un retour au calme, prendre un petit temps de respiration et faire redescendre après ton activité physique où t'as le cardio qui était un peu monté et tout, et que le système nerveux était un peu en train de s'exciter, tu fais redescendre et là t'as un gain. Si tu veux avoir un gain vraiment purement de souplesse, je suis pas sûre que l'idéal c'est de le faire du coup après ton activité physique. Encore que, maintenant j'ai tendance à dire si je veux qu'un patient s'incline, s'étire, je lui dis pas tu le fais surtout pas après ton sport tu rentres chez toi, tu prends ta douche t'attends deux heures et une fois que t'es bien froid tu t'étires parce que globalement il le fera jamais donc qu'il le fasse jamais, je préfère qu'il le fasse après son activité

  • Speaker #0

    Et le fait de solliciter un muscle pendant une session de sport pendant assez longtemps, avec des charges ou pas d'ailleurs, et de l'étirer après coup, est-ce qu'il n'y a pas un risque justement d'apparition de déchirure ?

  • Speaker #1

    Écoute ton corps. Tu ne vas pas faire le bourrin, tu ne vas pas aller dans une amplitude extrême, tu ne vas pas aller faire des gros à-coups. Juste tu te mets dans une position où tu sens que tu as un petit étirement, que c'est largement supportable et tu maintiens la position.

  • Speaker #0

    Oui, c'est le maître mot, c'est s'écouter tout simplement.

  • Speaker #1

    Exactement, après en général franchement les étirements après l'activité... activité physique, surtout si tu pratiques un sport co, c'est plus un moment où tu parles avec les collègues, un petit moment de rassemblement, t'en profites un peu pour t'étirer, du coup potentiellement ça te fait du bien, mais c'est rare.

  • Speaker #0

    On m'a toujours dit, oui, étire-toi, mais en fait je crois que c'est plus en prévention des courbatures que ce qui est complètement...

  • Speaker #1

    Ah oui, par contre ça non, c'est bullshit complet.

  • Speaker #0

    Le mal de dos chronique est incurable ?

  • Speaker #1

    Non. Non, le mal de dos n'est pas incurable.

  • Speaker #0

    S'il peut nous parler d'ailleurs, pour ceux qui ne savent pas, qu'est-ce que c'est une douleur chronique ?

  • Speaker #1

    C'est une douleur qui date de plus de trois mois.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc non, ce n'est pas parce que tu as mal au dos depuis plus de trois mois que tu ne vas jamais t'en sortir et que tu auras mal au dos toute ta vie. Ça fait partie justement des fausses croyances que les gens ont et qui compliquent la rééducation justement. Parce qu'encore une fois, la douleur, comme je te disais tout à l'heure, c'est quelque chose qui est très complexe et qui est multifactoriel. Et justement ça, ces expériences et ces fausses croyances vont avoir un impact sur ta douleur. Alors que parfois même, tu peux faire un IRM, tu peux faire un scanner, ton dos, t'as pas de grosses lésions. T'as pas une grosse hernie discale, t'as pas un gros truc. Et là, c'est là tout le job du kiné, qu'il faut qu'il arrive à redonner confiance à son patient en lui faisant justement pratiquer des exercices, en le rendant actif de sa propre santé et pas juste de « allongez-vous sur la table, je vais vous masser » . Alors certes, ça n'a jamais fait mal à personne de se faire masser, temporairement ça va te faire du bien, mais sorti du cabinet une heure après, tu vas retomber dans le même cercle de douleur et puis en plus, tu n'auras pas été actif de ton propre traitement. C'est-à-dire que tu ne te rendras pas compte. qu'en faisant un petit peu d'activité, j'arrive à avoir moins mal. J'arrive à faire ça alors qu'avant, je n'arrivais plus à faire ça. Et tu vas regagner un petit peu confiance, tu vas moins avoir ce catastrophisme du coup de te dire c'est terminé, j'aurai mal au dos toute ma vie, de toute façon c'est comme ça.

  • Speaker #0

    Donc l'aspect psychologique est méga important dans la récupération.

  • Speaker #1

    Sur une douleur chronique, énormément. Sur une douleur aiguë, moins. Tu te fais une entorse de cheville demain au foot, parce que tu joues au foot avec les copains, ça aura... et tu me vois la semaine prochaine ou la semaine suivante, l'impact émotionnel, l'impact psychologique est moindre. Mais sur une de leurs chroniques que tu te colles depuis plusieurs mois, voire certains depuis plusieurs années, moi j'ai vu des patients qui avaient mal au dos depuis 10-15 ans, qui avaient été voir maintes et maintes chirurgiens, justement, ostéos, chiropracteurs, parce que là, tout y passe. Et là, c'est compliqué d'arriver à déstructurer leur croyance.

  • Speaker #0

    Et le fait de prendre des antalgiques ... Alors, sur l'instant T, tu as mal, tu veux un peu supprimer ta douleur. Mais sur le long terme, tu ne fais que cacher cette douleur. Si au bout de X temps, tu vois que les antalgiques ont un effet méga ponctuel, est-ce que c'est vraiment cohérent de continuer à les prendre si tu arrives à supporter cette douleur ? Ou il faut vraiment, pour libérer l'esprit de cette douleur, continuer à prendre ce traitement médicamenteux ?

  • Speaker #1

    Tu as les deux options possibles. Des fois, en kiné, la personne est tellement douloureuse. Mais sur des courts laps de temps. Par exemple, là je prends un... L'exemple d'une dame que j'ai vue hier pour une suite à une prothèse de genoux. Le genou est rouge, le genou est gonflé. Je n'arrive pas trop à la faire travailler en actif. Un petit peu de vélo en décharge, mais c'est compliqué. Je lui ai demandé potentiellement si elle serait intéressée et si potentiellement de prendre un antalgique et pourquoi pas un anti-inflammatoire sur deux, trois jours. Juste histoire de faire passer cet orage inflammatoire où elle est très douloureuse pour qu'après moi, derrière, je puisse travailler et je puisse l'aider. Donc je prescris rien, je suggère, je vais essayer de lui expliquer que ça peut essayer de diminuer ce Ausha inflammatoire pour qu'après on puisse mieux travailler. Après sur le long cours malheureusement on en a toujours qui...

  • Speaker #0

    Parce qu'un traitement d'anthalgique sur le long terme, ce n'est pas...

  • Speaker #1

    Ce n'est pas l'idéal. Après, tu as des conséquences au niveau digestif, sur le foie, sur plein de choses. Mais la douleur, c'est complexe et parfois, il y en a besoin.

  • Speaker #0

    La cryothérapie est efficace pour réduire l'inflammation après une blessure. Je parle de la cryothérapie parce que c'est un peu, j'ai envie de dire, à la mode. Je trouve, de mon point de vue, chez les sportifs, on voit pas mal de footers rentrer dans ces espèces de bords. box plein de fumée. On dit ça comme ça ?

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    c'est pas de la vapeur, parce que c'est froid, mais...

  • Speaker #1

    Je ne sais pas exactement comment ça marche.

  • Speaker #0

    Tu as jamais fait du vélo ? Je n'en ai jamais fait sur moi,

  • Speaker #1

    donc c'est quelque chose que je ne connais pas. En effet, tu as différentes cryothérapies. Tu as les cryothérapies corps entier, comme ça, la pression avec du gaz. Je ne sais pas exactement ce que c'est. Et tu as de la cryothérapie, comme nous, on a au cabinet, compressive, c'est-à-dire que tu mets une attelle. qui va venir en fait se gonfler donc tu vas avoir de la compression au niveau de l'articulation et tu as un circuit dans la telle de froid du coup on peut gérer la température de 0 à 10 degrés et donc du coup en fait ça va comprimer l'articulation et la refroidir il y a quelques... années de ça on avait un protocole rice après justement des chirurgies ou après des traumatismes ou du coup dans le protocole tu avais le la glace maintenant la science évolue ça se fait moins C'est beaucoup moins préconisé, voire même on dit qu'il ne faut pas glacer. Parce que la première étape de la cicatrisation, c'est une inflammation.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un processus normal.

  • Speaker #1

    Donc c'est un processus normal. Aussi de nettoyage de la zone en fait. Parce que quand il y a une lésion, il va y avoir du coup des petits débris, on va dire, si je peux parler grossièrement, de tissus qui vont apparaître. Et il faut qu'il y ait des cellules qui viennent enlever tous ces débris pour nettoyer la zone, pour retrouver une zone. zone qui est saine et pour qu'après ça cicatrise correctement et pas de manière anarchique.

  • Speaker #0

    Tu voudrais dire que glacé du coup ça serait presque contre-productif ?

  • Speaker #1

    Ça serait presque contre-productif.

  • Speaker #0

    Par contre...

  • Speaker #1

    Parce que je vais être sincère avec toi, moi j'ai jamais eu un patient au cabinet qui s'est opéré d'un genou par exemple, je vais prendre l'exemple du genou, à qui je mettais la telle de cryo et qui me disait « oh non mais ça m'a pas fait du tout de bien » . Les trois quarts me disent « ah ouais ça m'a vraiment fait du bien » . Et du coup, même psychologiquement, encore une fois, je pense qu'il faut prendre… le patient dans son entièreté et la sphère psychologique est importante, si lui ça l'aide et qu'il sent que ça va mieux après et que du coup ça me permet moi de plus travailler à côté, de lui faire faire d'autres choses que j'ai envie de faire, il faut tout prendre en considération. Je ne dis pas qu'il faut après travailler comme un bourrin derrière parce qu'il a pas mal, attention.

  • Speaker #0

    Parce que le froid du coup ça réduit l'œdème, on est d'accord ?

  • Speaker #1

    Oui, ça va réduire l'odium, ça va réduire la sensation douloureuse.

  • Speaker #0

    Et ça agit sur la douleur. Mais qu'est-ce que ça fait d'autre ? Rien de plus ? Là, tu me parles de ton atel avec la cryothérapie, c'est plus fonction antalgique pour le coup ?

  • Speaker #1

    Antalgique, mais aussi, il te parle quand tu achètes la machine que ça va diminuer la température des tissus en profondeur pendant une certaine durée. Donc, du coup, tu sais que lors de l'inflammation, tu as plutôt des tissus qui ont tendance à avoir un réchauffement, on va dire, si je puis dire. Tu touches la peau de quelqu'un qui a un genou inflammatoire, c'est chaud. Donc du coup, tu vas essayer de diminuer ça. Et en diminuant ces effets-là, tu vas aussi diminuer la douleur. Mais la science à l'heure actuelle est plutôt dans l'idée de se dire « mais t'es pas du froid après une blessure » .

  • Speaker #0

    Mais tu vois, c'est fou, je suis en train de penser à ce que tu me dis. Ça fait bizarre de se le dire.

  • Speaker #1

    Parce que tu structures tout.

  • Speaker #0

    Des années, on te dit « faut mettre du froid, faut mettre du froid » . Et là maintenant, tu me dis que c'est pas forcément... D'accord, ok. Les kinés peuvent prescrire des médicaments ? Non,

  • Speaker #1

    on ne peut pas prescrire des médicaments. On peut prescrire des ambulateurs, des cannes, des attelles, toutes ces choses-là, mais on ne peut pas prescrire un médicament.

  • Speaker #0

    Même prolonger par exemple une ordonnance du doc ? Non. Tu ne peux pas ? Non. Tu suggères à la rigueur, le soin n'est pas fini, il ne faudrait que...

  • Speaker #1

    Exactement. Retournez voir votre médecin. Moi, j'envoie un courrier au médecin. Est-ce que vous pourriez me faire une reconduction d'ordonnance ?

  • Speaker #0

    Le kiné ne peut pas poser de diagnostic.

  • Speaker #1

    ça dépend j'ai envie de te dire ce que tu appelles diagnostic parce que a initialement non on pose pas de diagnostic en revanche tu peux pas dire un patient que le patient il vient avec un problème ciblé il sait ce qu'il a de base qu'il a été

  • Speaker #0

    passer une radio, une IRM, un scan, peu importe et il vient te voir, il te dit j'ai ça entre guillemets soignez-moi. C'est ça la démarche ?

  • Speaker #1

    Non, en tout cas moi c'est pas la démarche que j'ai, après plein d'autres kinés pourraient te dire autre chose mais moi quand le patient il vient j'aime qu'il mette ses examens de côté et je lui dis qu'est-ce qui vous arrive ? Racontez-moi ce qui vous arrive. Donc il va en général me dire j'ai mal à l'épaule depuis tant de temps suite à ça, etc. Mais il va pas me dire, alors ça arrive des fois... On m'a dit j'avais une tendinite à l'épaule. Je leur dis ok, ça c'est ce qu'on vous a dit. Mais qu'est-ce qui vous arrive dans votre quotidien ? Qu'est-ce que vous avez vraiment en fait ? Pourquoi vous venez me voir ? Et quelles sont vos sensations, votre douleur, votre gêne ? Et après du coup, moi je ne vais pas poser un diagnostic. Le mot diagnostic est un peu fort, donc non je ne pose pas un diagnostic. Mais par contre, si... Mon patient est venu me voir pour une entorse de cheville et que finalement, c'est une tendinite du pied, une tendinopathie au niveau d'un tendon de la cheville. Je vais lui dire. Je ne suis pas sûre que votre médecin, potentiellement, vous a orienté correctement. Ce n'est peut-être pas finalement ça, c'est peut-être plus ça. Je ne sais pas que je suis en contradiction avec le médecin. C'est juste que chacun a sa spécialité. Et du point de vue du tendon, du muscle, de l'os, de l'articulation, c'est un peu le job du kiné. Donc parfois... il y a des écarts entre ce que dit le médecin au patient et moi ce que je pense.

  • Speaker #0

    Il y a une vraie réflexion entre professionnels. Tu as des médecins qui t'appellent et qui te disent je t'envoie ce patient parce que j'ai une problématique X ou un médecin ou un spécialiste quelconque.

  • Speaker #1

    Trop peu à mon goût, voire pas du tout.

  • Speaker #0

    Tu as l'impression que vous travaillez un peu dans votre coin.

  • Speaker #1

    Chacun dans son coin. Je pense que c'est dommage. Alors, ça nous arrive. Moi, j'envoie parfois des mails au médecin lui disant, voilà, j'ai fait un bilan, j'ai ça, ça et ça. Je ne sais pas, je trouve ça bizarre. Est-ce que potentiellement, le patient n'a pas passé des examens complémentaires ? Est-ce que tu ne voudrais pas lui prescrire une radio, s'il te plaît ? Dis-moi ce que tu en penses. Et si tu penses que c'est nécessaire, est-ce que tu peux lui prescrire la radio ? Mais trop peu. Et donc, du coup, ils ne savent pas ce qu'on fait et on ne sait pas trop ce qu'ils font. Et donc, du coup, parfois, c'est un peu compliqué parce qu'on n'est pas sur le même alignement et pourtant, on traite le même patient. on se donne des discours différents au patient. Le patient ne sait plus trop qu'est-ce qui est vrai, qu'est-ce qui est faux, où j'en suis. Et parfois, c'est un peu compliqué. Mais même avec les radiologues, des fois, le patient sort de sa radio et dit que son genou a beaucoup d'arthrose. Il faudra voir pour rester au repos. Et après, il vient te voir et toi, tu lui dis non, non, non, il a beaucoup d'arthrose, mais il faut continuer l'activité.

  • Speaker #0

    Et toi, tu fais le contraire.

  • Speaker #1

    Tu vois, c'est compliqué.

  • Speaker #0

    D'accord, mais tu fais un compte rendu, toi, au médecin qui t'envoie un patient pour de la réducte quelconque, une fois que les séances sont finies ?

  • Speaker #1

    Non, une fois que les séances sont finies, non. Ça m'arrive de faire des comptes rendus ou des demandes sur des problématiques bien spécifiques, mais pas à chaque patient.

  • Speaker #0

    Je me dis que dans son dossier médical, il pourrait y avoir vraiment un... J'ai fait ça à ce patient, tu m'as envoyé ce patient.

  • Speaker #1

    pour tel trauma.

  • Speaker #0

    Voilà ce que j'ai fait pendant X mois.

  • Speaker #1

    Mais le temps fait que... Quand tu finis le taf, il est 20h. S'il faut que tu passes une heure à rappeler tous les patients qui ont appelé dans la journée au cabinet pour avoir des rendez-vous, puis après une heure à faire des courriers au médecin, parce que tu passes ta vie au cabinet, ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Il y en a qui oublient le rendez-vous de temps en temps, ça te permet de souffler un peu dans ta jupe. En fait, j'ai fait ça pour toi.

  • Speaker #1

    tourne ça de façon ironique,

  • Speaker #0

    t'as raison l'Akiné peut aider à améliorer la respiration chez les personnes souffrant de maladies pulmonaires comme le BPCO oui,

  • Speaker #1

    mais chez tout le monde parce que l'Akiné si tu la fais de manière active encore une fois et que tu as une démarche de de travailler ton cardio, ton endurance ta force musculaire, ta masse musculaire ça va automatiquement à un moment donné mais aussi par exemple, je suis en train de penser parce que tu me parles de respiration, la souplesse de ta cage thoracique pour quelqu'un qui a une cage thoracique qui est très raide, à ce moment-là, tu vas améliorer sa capacité respiratoire. Et puis sur un BPCO, s'il est encombré, si tu lui donnes des techniques de désencombrement ou si même toi, tu l'aides à se désencombrer par des manips manuels très spécifiques, à ce moment-là, il va améliorer ses capacités respiratoires.

  • Speaker #0

    Ça se fait encore, je me souviens, j'ai une grande fille qui a 20 ans maintenant, qui faisait beaucoup d'asthme et qui faisait de la kiné respi. Ça se fait encore, cette pratique-là.

  • Speaker #1

    tu sais où le clapping cherchait le moins non on le fait plus comme ça mais par contre oui on est un peu peut-être dans la période je suis pas trop courante on l'a passé un peu là les bronchiolites chez le bébé avant on tapait très fort comme ça sur les bébés ça faisait un peu c'était

  • Speaker #0

    un peu choquant quand même le clapping pour l'enfant parce que tu vois bien qu'il est en souffrance et puis pour le parent qui est à côté exactement puis quand t'es kiné tu vois la détresse tu passes du parent à côté qui a juste envie d'intervenir ok

  • Speaker #1

    Donc, c'est compliqué. Maintenant, les manips ont évolué. Donc, on ne fait plus du clapping. Mais on fait, par contre, toujours du drainage bronchique chez les enfants qui ont des bronchiolites,

  • Speaker #0

    évidemment. C'est le même principe. Tu prends le clavis thoracique.

  • Speaker #1

    C'est le même principe, mais tu ne tapes pas, en fait. Tu vas venir plutôt faire des manœuvres de compression, mais sans avoir ce mouvement de frappe, en fait.

  • Speaker #0

    OK. La kiné remboursée par la Sécurité sociale dans tous les cas.

  • Speaker #1

    Oui ou non parce qu'en fait si t'as une ordonnance oui, mais si tu viens moi ça m'arrive des fois, j'ai un patient qui vient consulter avoir un avis sur une douleur qu'il a eu sur par exemple je sais pas moi, il s'est fait une douleur dans la cuisse au foot dimanche il vient te voir pour avoir un avis là pour le coup il n'est pas remboursé, mais si par contre il y a une ordonnance oui La kinésithérapie remboursée. Pas en totalité, il y a une partie mutuelle. Oui,

  • Speaker #0

    là je voudrais qu'on rentre dans les chiffres. S'il vous plaît madame. Tu travailles combien d'heures toi ? En moyenne par semaine déjà. Enfin toi ou ton cabinet, je ne sais pas si on prend...

  • Speaker #1

    J'ai une activité qui est diversifiée, c'est-à-dire que je fais de la kinésithérapie au cabinet, je fais de la kinésithérapie à domicile. Je fais également du coaching sportif de groupe le soir, une heure de 19 minutes. 19h à 20h, dans une dynamique, pas de pathologie, mais c'est plus des gens qui viennent du coup pour faire du sport, orientés, guidés par un kiné, donc par moi. Et j'ai aussi une autre activité qui est de la programmation à distance, en fait, chez les gens qui font du vélo, qui ont un objectif en vélo et que je vais aider à... à réaliser et à préparer.

  • Speaker #0

    Tu as vraiment développé ton activité kiné, ce n'est pas que de l'activité cabinet.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Donc du coup, si tu ne me parles que de l'activité cabinet, je ne sais pas, je dois être...

  • Speaker #0

    En rapport à tes collègues, ils sont en moyenne combien ?

  • Speaker #1

    On est entre 40 heures et il y en a qui vont bien plus haut, 40 à 50, 55 heures.

  • Speaker #0

    Et en début de carrière, combien gagnait un kiné ? Est-ce que tu serais une... Pas assez.

  • Speaker #1

    Ça dépend comment tu travailles.

  • Speaker #0

    Parce que je sais qu'il y a des kinés qui prennent un patient à la fois et d'autres qui les additionnent.

  • Speaker #1

    Tu prends un patient 20 minutes, une demi-heure, du coup tu fais deux patients par heure. Si tu en prends... 2 ou 3 à la demi-heure, tu ne vas pas faire le même chiffre. Parce qu'en kiné, plus tu envoies, plus tu gagnes. Après, c'est ta conscience professionnelle qui va te permettre de faire du bon travail et d'avoir de la considération pour ton patient. La norme, normalement, c'est 20 minutes à une demi-heure par patient. Donc quand tu sors de ça, tu sais que déjà, normalement, tu n'es plus dans la légalité.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas de norme sur la quantité de patients à avoir sur l'heure, par exemple. Même si tu dis que la norme, c'est 20-30. Oui, mais... La sécu ne peut pas te taper sur les doigts en disant que vous venez de facturer.

  • Speaker #1

    Il faudrait qu'il y ait plus de contrôle. Parce que quand tu vois que le kiné facture à la Sécurité sociale et que dans une journée, son pointage a 45 patients, il y a une problématique. Par rapport au nombre d'heures sur lesquelles tu peux être présent au cabinet, même si tu attaques très tôt le matin, 45 patients, ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Donc on perd en qualité de soins avec un kiné qui prendrait X patients à la fois ?

  • Speaker #1

    Oui, clairement, il faut arrêter à un moment donné de vouloir faire toujours plus. Après, je n'ai pas dit non plus que d'avoir systématiquement des traitements d'une demi-heure, c'était la règle et que c'était mieux qu'un traitement de 20 minutes. Parce que moi, parfois, au bout d'un quart d'heure, mon patient est trop douloureux, je ne peux plus rien lui faire faire. Son tissu a été au maximum de ce qu'il pouvait faire. aujourd'hui, donc je ne peux plus faire faire, donc stop, on arrête, et ça ne sert à rien de continuer une demi-heure. Et à l'inverse, j'en ai qui restent 40 minutes, parce qu'ils sont dans un stade de leur rééducation qui est différent, on peut leur faire faire plus de choses, et donc du coup on en profite. Et par contre, si vous allez chez votre kiné, et qu'il y a 4 patients en même temps, qui vous met sur le vélo, puis après qui vous met les électrodes dans le dos, puis après qui vous met sur la bouillotte, et que vous l'avez vu au total durant la période dans laquelle vous êtes resté 5 minutes, il y a un problème.

  • Speaker #0

    D'accord. Tu pourrais nous donner une fourchette sur le taux horaire d'un kiné ?

  • Speaker #1

    Et bien c'est simple, une séance on va dire classique est à 17 euros brut.

  • Speaker #0

    Ok, après oui il faut enlever tes charges. Bien sûr,

  • Speaker #1

    enlever les charges du cabinet, donc tu enlèves quasiment la moitié.

  • Speaker #0

    17 euros brut ?

  • Speaker #1

    Voilà, une fois que tu enlèves.

  • Speaker #0

    C'est grâce à l'émotion. Ouais, non c'est pas fou, je pensais que c'était plus quand même.

  • Speaker #1

    Ah bah non, regarde, t'es relevé.

  • Speaker #0

    Non, je l'ai regardé, j'ai oublié.

  • Speaker #1

    Après, ça dépend parce que tu as des pathologies comme la neuro, par exemple, où ça va être un peu plus. Je ne connais pas toute la nomenclature, mais ça va peut-être être une vingtaine d'euros. Mais ce qu'on fait le plus, nous, c'est du 17-18 euros.

  • Speaker #0

    Et là, on a rigolé tout à l'heure, c'est très récurrent les patients qui annulent ?

  • Speaker #1

    Qui annulent, qui ne viennent pas du tout, oui c'est assez récurrent.

  • Speaker #0

    C'est propre tu dirais à ta profession ou de manière générale professionnelle ? santé. Parce qu'on voit souvent ce petit écriteau toute séance annulée, moins de...

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que c'est de plus en plus partout et pas que dans le domaine de la kiné dans le domaine médical tout court puisque même maintenant quand tu veux passer un IRM... des listes d'urgence parce qu'ils savent qu'ils vont avoir des annulations de dernière minute et à ce moment là du coup il rappelle quelqu'un sur la liste d'urgence pour le caser pour pas perdre un créneau mais moi j'ai des copines qui sont dans l'esthétique coiffeuse en fait tu te rends compte que même là ils ont des annulations ou des lapins même dans la restauration tu vois maintenant c'est pas assez pas rare quand tu as des grandes tables maintenant qui demande un à compte pour être sûr Donc du coup, ça veut bien dire que c'est un peu dans tous les domaines, si tu veux.

  • Speaker #0

    Tu peux nous parler un peu des dernières avancées dans le domaine de la kiné en termes de soins ? Tu nous parlais de cette fameuse attelle avec de la cryo. Est-ce qu'il y a des choses qui n'existaient pas du tout il y a quelques années ? Le matériel ? Oui,

  • Speaker #1

    il y a quelques années, même moi quand j'ai attaqué il y a dix ans, c'était l'électrothérapie, donc les patches que tu colles et qui envoient un petit peu l'électricité, les ultrasons, et puis c'était à peu près tout. maintenant, tu as des machines qui valent 30-40 000 euros, la técarpathérapie, les ondes de choc, les appareils pour la rééducation du périnée chez la femme, plein de choses, le laser, justement les différentes caissons de cryothérapie, parce que dans des très gros cabinets, il y en a qui investissent dans ce que tu disais tout à l'heure sur les caissons de cryothérapie, mais ça coûte vraiment beaucoup d'argent.

  • Speaker #0

    Mais ça ne s'est pas remboursé ? ça peut rentrer dans le cadre du soin remboursable ?

  • Speaker #1

    Quand on est kiné et qu'on achète tout ce matos, on en fait profiter notre patient, mais nous, ça ne veut pas forcément dire, ça ne veut pas dire tout court d'ailleurs, que la sécurité sociale, au lieu de nous payer 17 euros, ils vont nous payer 20 euros. C'est pour ça aussi que le dépassement d'honoraires, chez le kiné notamment, il va se répandre de plus en plus. Parce que nous, on fait des frais sur ce type d'outil-là, mais en fait, on ne gagne pas plus d'argent. Donc, il y en a certains qui se disent, si c'est kiné, moi j'achète... pas, de toute façon je gagnerai pas plus. C'est juste pour aider plus mon patient. Oui, je comprends. Donc au bout d'un moment, ok.

  • Speaker #0

    Peut-être en termes d'image, de dire que tu vas chez un kiné qui est à la pointe, qui est bien équipé.

  • Speaker #1

    Mais au bout d'un moment, l'image, entièrement, tu as raison. Quand tu parles vraiment de 10, 20, 30 000 euros une machine. Voilà.

  • Speaker #0

    Les kinés, c'est comme les pharmaciens, c'est réglementé par bassin de population ou tu peux mettre autant de kinés dans une ville par exemple ?

  • Speaker #1

    Non, ce qu'on disait tout à l'heure, il y a des zones sous-dotées et sur-dotées. Je ne pourrais pas te dire exactement lesquelles.

  • Speaker #0

    sont quoi mais je vois quand tu as acheté ce cabinet c'est quelqu'un c'est un autre qui n'est qu'ils aient parti du coup non c'est une création de c'est un peu c'est un peu différent mais autrement il ya un nombre limité de kiné à avoir par par zone ok c'est comme ce qu'on veut les pharmaciens. Toi, quand tu dis que t'es kiné dans ton entourage, quels sont les mythes les plus courants que les gens te disent ? Ah bah t'es kiné, tu dois faire ou tu dois être...

  • Speaker #1

    Tu fais du massage.

  • Speaker #0

    Ouais, ça, ok.

  • Speaker #1

    Alors que très peu, voire pas du tout. Et puis ah bah tiens, Jamal là, tu veux pas regarder ?

  • Speaker #0

    Réponse ton verre, réponse ta cacaouette.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça, c'est ce que j'allais dire. Donc du coup, quand t'entends entre deux verres à table, c'est très sympa.

  • Speaker #0

    Ah, il pense que c'est du one shot comme ça.

  • Speaker #1

    et je pense que beaucoup ont encore cette vision du kiné qui masse et qui met les électrodes alors que surtout la jeune génération maintenant se dirige beaucoup plus vers une thérapie active c'est aux patients de bosser on les guide,

  • Speaker #0

    on les aide à aller dans une démarche mais c'est à eux de faire d'accord je comprends donc toi t'es plutôt spécialisé dans le sport donc on a dit est-ce que la nutrition fait partie intégrante de la performance ? sportives et de la récupération. Est-ce que tu donnes des conseils à ce niveau-là aussi ?

  • Speaker #1

    Je donne des petits conseils parce que j'ai eu des petits modules sur des formations de kiné du sport, etc. Mais je ne suis pas diététicienne, je ne suis pas nutritionniste.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu sais qu'il y a des trucs qui fonctionnent bien pour la récupération, par exemple ? Genre, pour parler de ça. En fait, j'ai une idée qui me vient là, tout d'un coup. Ça va faire très bof, ce que je... Allez, vas-y. Il paraît que... J'ai lu... certains endroits, que boire une bière après le sport c'était bon pour les muscles, je sais pas quoi je sais pas,

  • Speaker #1

    il y a des mythes là-dessus, j'en sais rien du tout moi je me dis si tu fais du sport tous les jours et que tu bois une bière après ton sport tous les jours, il faudra peut-être se poser des questions, si c'est dans un contexte tu aimes la bière ou le sport finalement c'est pour ça que je te dis ça en fait, c'est toujours dans un contexte si tu fais du sport une fois avec tes potes le week-end et que ça te fait plaisir de boire une bière après écoute, bois la bière, enfin je veux dire donné si tu as une démarche qui est globalement d'avoir de l'activité physique ne pas être sédentaire d'avoir une alimentation qui est plutôt équilibré sans priver on est tous j'espère on est tous pareils on sait profiter et que et que voilà en plus si tu fumes pas ou voilà c'est encore mieux mais mais

  • Speaker #0

    globalement il n'y a pas d'allaitre ouais mange correctement façon variée il suffit juste entre guillemets d'avoir une Du bon sens en fait,

  • Speaker #1

    du bon sens. Après, je ne dis pas, si tu as une problématique qui est très ciblée ou si tu veux faire perdre du poids, fais-toi guider, orienter quelqu'un qui est spécialisé dans le domaine. Mais déjà, dans un premier lien... si c'est juste une question de récupération, dors bien, mange bien.

  • Speaker #0

    La base, quoi, en fait.

  • Speaker #1

    La base, et surtout le sommeil,

  • Speaker #0

    pour moi. Dans le domaine du sport, est-ce que tu dirais qu'il y a une relation un peu plus importante qu'avec les médecins ? Toi, tu fais donc kiné du sport. Est-ce que tu vois des entraîneurs, des médecins du sport ? Est-ce que sur cet axe-là, sur l'aspect sportif, j'ai envie de dire, est-ce que tu as plus de relations avec d'autres professionnels ? Ou c'est comme le domaine médical, chacun fait son petit taf de son côté ?

  • Speaker #1

    médecin du sport, si on peut communiquer avec lui, parfois, les entraîneurs, très peu.

  • Speaker #0

    Ok. Tu n'as pas de sportifs de haut niveau, entre guillemets, qui viennent dans ton cabinet ? À part moi, je veux dire. Je ne comprends pas pourquoi tu rigoles même pas pour ça.

  • Speaker #1

    Si on a quelques sportifs cyclistes qui viennent au cabinet et qui sont sportifs de haut niveau.

  • Speaker #0

    Ils viennent chercher Adeline la cycliste ou Adeline la kiné ? Ou les deux d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Qui le traite ? c'est Thomas et il fait du vélo et il est kiné avec la fédération française de cyclisme et c'est par ce biais là en fait il y a des cyclistes qui sont en Auvergne qui sont venus au cabinet ici parce qu'il les a connus par l'intermédiaire de l'équipe de France.

  • Speaker #0

    Revenons un peu sur nos personnes âgées. Tu nous parlais de mouvements tout à l'heure, de l'arthrose. Pourquoi tu dirais que la kiné est essentielle pour les personnes âgées ? Et pour quels bénéfices ? Tu nous parlais de l'arthrose, de garder une certaine mobilité. Il faudrait que... arriver à un certain âge, garder à l'esprit qu'il faut bouger et peut-être consulter un peu plus, pas attendre forcément d'avoir mal, comme tu disais. Oui,

  • Speaker #1

    exactement. Pas attendre d'avoir mal, bouger et si tu ne sais pas le faire, te faire aider. Donc en effet, un kiné ou un coach sportif, après ça dépend aussi financièrement ce que tu es capable de faire, parce qu'un coach, du coup, ça ne sera pas forcément remboursé, mais de te faire guider. pour renforcer et gagner, ou on va dire pas gagner, mais perdre le moins possible en masse musculaire.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Parce que la masse musculaire, tu commences à en perdre à partir de 35 ans, plus ou moins de façon importante entre l'homme et la femme, la femme plus ou moins importante en fonction de sa période de vie, en fonction de son cycle hormonal évidemment. Donc clairement, première chose, perdre le moins possible en masse musculaire. Et pour ça, il faut faire du renforcement. forcément, il faut porter des charges. Je sais qu'il y a un gros tabou vis-à-vis de ça, parce que porter des charges pour une grande majorité de la population, ça peut paraître dangereux. Si tu le fais correctement et que tu y vas progressivement, et que tu es guidé, il n'y a aucun risque. Au contraire, ça va améliorer ta santé, clairement.

  • Speaker #0

    Parce que je suis en train de penser à ça. Effectivement, on peut aller voir un kiné, pour ne pas perdre, et pas forcément plus gagner, mais ne pas perdre.

  • Speaker #1

    Passer un certain âge, c'est ça. C'est ce que je dis à mes patients à domicile, qui ont un problème de santé. 85, 90, 95 ans. Mon objectif, ce n'est pas de vous faire gagner. C'est juste de vous maintenir le plus possible comme ça pour que vous puissiez garder votre autonomie à la maison et continuer à pratiquer ce que vous avez envie de pratiquer comme activité. C'est des choses simples parfois, mais finalement, avec l'âge, au bout d'un moment, les choses simples, si on ne les entretient pas, on les perd.

  • Speaker #0

    Je suis en train de penser à ça. Est-ce que des fois, le kiné peut dire, écoutez, là, ça fait, je fais une bêtise, six mois qu'on se voit, je suis arrivé au bout de mes propres capacités, il vaut mieux qu'on arrête parce que je ne pourrais pas vous faire gagner plus.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça arrive ça ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Des fois, quand tu as tout essayé et que tu ne vois plus comment aider le patient, je pense que c'est aussi une preuve. d'intelligence de dire écoutez moi en tout cas avec mes connaissances je n'y arrive plus est ce que c'est peut-être aussi un problème qui vient de moi parce que je suis j'ai pas assez de connaissances dans le domaine ou parce que j'ai tout essayé mais pas forcément de la bonne manière où tu l'as pas exposé aux patients de la bonne façon peut-être d'essayer d'aller consulter quelqu'un d'autre qui pourra ajouter aussi elle ça s'appierre à l'édifice on va dire et débloquer parfois la situation c'est pas les cas les plus courants mais ça m'est déjà eu arrivé pendant les 10 ans que je viens de pratiquer là de dire je suis désolé mais je crois que là je bloque je sais plus quoi faire pour vous moi il y a un exemple qui me vient et j'espère

  • Speaker #0

    que personne ne prendra mal mes propos tu sais la rééducation post AVC on emmène des patients en tant qu'ambulancier chez des kinés pendant très très longtemps et je me suis déjà fait la rééducation beaucoup de fois au bout d'un certain temps mais à quoi ça sert quoi parce qu'en fait il n'y a pas de bénéfice mais bon après on peut retourner le la situation dans l'autre sens de dire et pour qui garde ce qu'il a déjà acquis faire la kiné mais c'est vrai que des fois sur des pathologies assez assez lourde ou le patient a vraiment perdu en mobilité un patient des fois qui est à l'étage qu'il faut porter dans l'escalier mettre sur le banc tu as toute cette logistique là pour passer vingt minutes dans le cabinet et lever des bouteilles je dis pas que ça ne sert à rien je ne suis pas médecin, je ne me permettrais pas mais des fois au bout de 6 mois, 1 an en tant qu'ambulanceur je parle,

  • Speaker #1

    je me dis est-ce que c'est vraiment utile c'est toujours la même chose c'est que si nous on ne le fait pas qui va lui faire faire ? en général personne, s'il ne le fait pas petit à petit il fera de moins en moins il va perdre de plus en plus puis au bout d'un moment il va perdre de l'autonomie puis après tu rentres dans un secteur où les gens ils sont plus ils n'arrivent plus à se débrouiller eux-mêmes alors que tu as des gens avec des postes AVC qui sont encore à la maison et qui se débrouillent mais ça il faut le maintenir donc là on est dans une logique de maintien mais clairement je vais voir un papy à domicile qui a 91 ans je le sors dans la cour on fait 3-4 tours de cours ensemble où je le fais marcher et sa fille me dit vous ne faites que 3 tours dans la cour bah oui mais si je ne le fais pas vous ne le faites pas et si je ne le fais pas et que vous ne le faites pas il reste dans le lit H24 donc du coup qu'est-ce qu'on fait ? on arrête ou on arrête ? c'est sûr, des fois je me pose la question moi-même je me dis pinaise juste pour faire trois tours dans la cour et en fait je me dis mais si je le fais pas personne le fera

  • Speaker #0

    T'es obligée de te justifier auprès de la famille des fois ? Ça arrive fréquemment ?

  • Speaker #1

    Non, c'est juste que là, quand quelqu'un te dit ça...

  • Speaker #0

    Et puis t'es pas magicienne en soi ?

  • Speaker #1

    Je suis pas magicienne, déjà, une. Et puis quand on est dans un contexte où... Après, des fois, quand on arrête, t'as la famille qui peut prendre le relais derrière. Et à ce moment-là, j'y vois pas d'inconvénients. Pour faire marcher quelqu'un dans une cour, tout le monde peut le faire, faut pas avoir fait de grandes études. Mais par contre, il faut le faire.

  • Speaker #0

    Mais effectivement, on parlait un peu des légendes urbaines, dans l'inconscient des gens, peut-être qu'ils se disent, je vais voir un kiné, ça va aller mieux. Peut-être que les gens devraient se dire, je vais voir un kiné, ça ne va pas s'empirer. C'est garder les acquis, faire travailler les acquis en se disant qu'au vu de ce qui m'est arrivé, peut-être que je n'arriverai pas à récupérer, mais je vais essayer de consolider ce que j'ai déjà.

  • Speaker #1

    Pour avoir cette vision, je pense que ça dépend de ton âge et de ta problématique. parce que quand t'as 20, 30, 40, 50, 60 ans en général ils comptent bien gagner et aller mieux quand on parlait de la personne âgée là quand tu t'attaques vraiment sur des personnes âgées vraiment 80, 90 ans encore tu as des gens de 80 ans qui sont très en forme qui font du sport encore moi mon patient qui a 97 ans il faisait encore du ski à 80 ans donc voilà, mais passer à un stade 95, 96, voire 100 tu fais du maintien

  • Speaker #0

    Et là justement pour continuer à parler des personnes âgées avec le vieillissement de la population les personnes âgées qui veulent vieillir chez elles comment tu vois évoluer toi la kiné gériatrique est-ce que beaucoup plus de domicile, des prises en charge beaucoup plus longues

  • Speaker #1

    Dans un monde idéal Oui

  • Speaker #0

    Tout ça c'est une spécialité la kinésiogériatrique où tous les masseurs kinés en sortant de l'école peuvent prendre en charge ?

  • Speaker #1

    Il doit y avoir sûrement des formations liées spécifiques à la gériatrie que je n'ai pas fait spécifiquement dans ce domaine là puisque moi c'est le sport. Mais dans un monde idéal je pense qu'il faudrait... C'est imposé, je pèse mes mots, je ne sais pas trop si absolument, des heures de sport, d'activité, de gym à toutes les personnes à partir d'un certain âge ou non d'ailleurs, peut-être même dès le début. Que l'éducation dans les écoles ne soit pas faite de la même manière au niveau du sport, je parle. Et que du coup, petit à petit, on change le mindset des gens dès le début en fait. Et que quand ils sont âgés, ils ont naturellement cette envie et cette nécessité. de faire de l'activité physique et qu'on ne soit pas obligé de les pousser à faire ça. Mais donc du coup, je pense qu'il faut prendre le problème bien plus à la source et donc pas quand la personne est déjà âgée. Parce que après, on ne peut pas changer quelqu'un qui n'a jamais fait d'activité physique de sa vie. Tu comprends, c'est compliqué.

  • Speaker #0

    Je vois que l'approche du sport et de l'activité physique plutôt chez les personnes âgées a quand même changé ces dernières années. Moi, je vois dans les maisons de retraite, il y a de plus en plus d'activités. Je ne me suis jamais posé la question si c'était vraiment un kiné. Je suppose que oui, qui fait ses activités.

  • Speaker #1

    C'est peut-être un appât, quelqu'un qui fait faire des activités physiques adaptées.

  • Speaker #0

    Mais tu sais, de mettre une boule dans un cerceau via des jeux ludiques, Il y a même, alors je me lance sur ça, mais je n'ai pas préparé le nom. Il y a même une société sur le secteur de Clermont-Ferrand, si je n'ai pas de bêtises. Ils ont inventé des petits boutons lumineux. Tu n'as pas entendu parler ? J'ai vu un article sur ça. Justement, voilà.

  • Speaker #1

    Tout ça, c'est très bien parce que tu gardes en coordination et tu fais passer ça par le jeu. Parce qu'au bout d'un moment, faire de la gym pure et dure, du renforcement, alors tu en as qui apprécient, même âgés, Mais tu en as d'autres, ce n'est plus leur délire. Donc, si tu arrives à faire passer ça un peu plus sous la forme du jeu, souvent ça passe mieux. Et puis, toute cette activité physique, elle a une nécessité sur le point de vue articulaire, musculaire, mais elle a aussi une nécessité sur le point de vue neuro. C'est-à-dire qu'il y a des maladies neurodégénératrices, Parkinson, Alzheimer, qui, on sait, peuvent être retardées, limitées en termes d'évolution par l'activité physique.

  • Speaker #0

    donc c'est pas rare maintenant de voir les personnes âgées jouer la wii dans les personnes dans la maison de retraite parce que il ya des jeux de sport sur sur la wii qui peut peut-être toujours cet aspect aussi je pense qu'il faut à moi en tout cas c'est la vision

  • Speaker #1

    que j'ai mais de quelque chose de beaucoup plus global en fait parce que tu me poses des questions et je me rends compte que des fois je digresse mais en fait finalement chez la personne âgée ce qu'il faut essayer de faire c'est la laisser dans un milieu la sociabiliser vis-à-vis vie des autres, d'avoir des échanges, en fait, du coup, des questionnements entre eux, de la réflexion, parce qu'au niveau neurodégénératrice, toutes les maladies neurodégénératrices, du coup, ça va aider par rapport à ça. Et donc, cet aspect social et cet aspect activité physique. Et en fait, là, oui, t'as les deux, en fait. Tu joues avec tes collègues, du coup, tu t'amuses, t'échanges, tu poses des questions, en même temps, en plus des interactions, tu vas avoir cet aspect activité physique où la personne, elle va bouger. Et en fait, c'est tout ça. qui va faire que la personne âgée va aller mieux. Pas forcément que l'activité physique, elle va la mettre sur une chaise et elle va lui faire lever des poids. En plus, si elle n'aime pas ça, tu vas perdre son adhérence, ça va la saouler et puis voilà.

  • Speaker #0

    Pour finir ce podcast Adeline, on va reparler un peu de... de travail et des ambulanciers. Quelles sont, selon toi, les bonnes pratiques au quotidien pour un ambulancier, pour porter, déplacer des patients ? Moi, ce qui me pose un problème, par exemple, c'est les gestes répétitifs. En général, avec ces gestes répétitifs que tu finis par te blesser, est-ce qu'il y a une approche avec ces gestes répétitifs via du renforcement musculaire ? Oui.

  • Speaker #1

    Oui, évidemment. Le renfort, c'est bon pour la personne âgée, c'est bon pour le jeune, mais c'est bon pour la personne qui est active au niveau professionnel et avec en plus une profession qui nécessite de la force parce que tu as de la manutention, tu as de la porte de charge. Donc évidemment, un renforcement plutôt global finalement, apprendre à utiliser ses jambes, avoir un bon gainage, un bon tronc, des bras qui peuvent pousser, tirer parce que mine de rien, tu lèves des patients ou tu pousses des chariots. Donc voilà. pour limiter les contraintes au niveau de ta colonne, au niveau de tes épaules, au niveau de tes cervicales. A priori, je suppose que les problématiques de genoux, de chevilles, ce n'est pas les plus courantes dans votre profession. Mais le dos, les épaules et le cou, ça pourrait paraître logique.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ce qui prend le plus souvent. Je me posais la question, si le fait de pratiquer une activité physique à des heures non récurrentes, est-ce que c'était gênant ? C'est-à-dire, est-ce qu'il faut habituer son corps ? Oui. parler du démarrage de ton corps le matin, est-ce que si je vais à la salle de sport, si je veux bien faire ma séance, si je veux bien l'assimiler en soi, est-ce qu'il est préférable que ça se fasse à des heures entre guillemets fixes, où il n'y a aucune importance ?

  • Speaker #1

    Non, à partir du moment où tu bouges, après évidemment tu as des gens qui vont être plutôt du matin, plutôt du soir, et en fonction du type d'activité que tu fais, faire attention, si tu fais de l'intensité très très haute, par exemple si tu fais du crossfit avec un WOD où tu vas faire faire monter ton cardio, tu vas être tout rouge, tout essoufflé à 21h, et que tu dois te coucher à 22h, à mon avis, ça va poser problématique. Parce que le temps que ton système nerveux se calme et que tu redescendes dans les tours, ça va mettre quelques heures et tu risques de ne pas forcément passer une super nuit. Donc c'est peut-être des petits conseils, mais encore une fois, il y a des gens, ça ne les gêne pas du tout.

  • Speaker #0

    Il faut s'écouter encore une fois.

  • Speaker #1

    Enfin, du bon sens, franchement. Tu testes, tu regardes ce qui marche, ce qui ne marche pas, et tu appliques ce qui marche. qui marche.

  • Speaker #0

    On parle des ambulanciers forcément, mais tous les professionnels de santé, je pense à mes collègues soignants ou infirmiers, le stress au travail, est-ce qu'il y a un vrai lien entre le stress au travail et les blessures ? Est-ce que le fait d'avoir une activité méga prenante sur des plages horaires importantes et cette fameuse pression au travail, est-ce que ça contribue à te blesser plus facilement ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Je vais le redire, mais la douleur, c'est multifactoriel. une composante émotionnelle et psychologique qui est très importante. Donc la personne qui est stressée au travail, qui a des responsabilités, qui passe beaucoup d'heures au travail, qui a en plus un métier physique, qui est fatiguée aussi physiquement plus que moralement, évidemment que ça va avoir un impact sur ses douleurs. Et c'est aussi pour ça que là, l'activité, le sommeil, une alimentation équilibrée est importante pour compenser un petit peu ça. Oui, oui, c'est une évidence.

  • Speaker #0

    Donc, on se fait du bien au niveau du corps quand on fait du sport, mais c'est l'aspect psychologique aussi.

  • Speaker #1

    On a des questions quand on fait le bilan, justement, à la première séance de rééducation, où justement, tu essaies de poser un peu ces questions-là. Moi, je pose souvent la question, est-ce que vous dormez bien ? Est-ce que vous dormez bien parce que la douleur vous gêne ? Est-ce que vous dormez bien tout court ? Est-ce que vous avez des nuits qui sont correctes ? Ou est-ce que vous avez eu des réveils réguliers ? Est-ce que vous vous sentez reposé ? J'essaie de poser des questions comme ça pour cibler un petit peu ce contexte-là. Parce que nous, on a en kinésithérapie ce qu'on appelle les drapeaux jaunes. Et les drapeaux jaunes, c'est tous ces marqueurs justement de stress, de pression que la personne subit environnement professionnel, mais environnement familial aussi. Quand tu poses des questions et que la personne, elle te dit, oui, j'ai mal au dos depuis six mois, mais je suis en plein divorce, machin. au travail ça se passe pas super bien du coup tu te dis que le contexte émotionnel il est quand même très prenant et que tu sais qu'il n'y a peut-être pas qu'une partie purement structurelle sur les tissus au niveau de son dos, s'il y a la mal au dos par exemple que t'as aussi cette partie tu peux quand même travailler dans ces conditions là ? parce que sinon franchement t'enlèves la moitié des patients du cabinet

  • Speaker #0

    Il ne faut pas attendre forcément d'avoir un bilan personnel plus ou moins stable avant de se dire je vais faire de la kiné.

  • Speaker #1

    Non parce que je pense qu'on peut aussi les aider ces gens-là, on peut les rassurer, on peut leur montrer. qui sont capables de faire des choses, on peut les aider à dédramatiser, on peut les écouter juste. Et je pense que ça, c'est une grande partie de notre travail que je n'avais pas compris encore quelques temps. Mais en fait, juste écouter les gens, des fois, ils ont juste besoin de ça pour aller un petit peu mieux. Et puis les guider dans une démarche active parce qu'encore une fois, l'activité physique, c'est primordial. Et pour le physique, et pour la tête, et pour le corps tout entier.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on va finir sur cette phrase Adeline, qui est parfaite. Tu vas nous, pour terminer, donc le podcast va se terminer. On va passer pour la première fois de l'histoire de la chaîne sur un peu de vidéos. Je vais filmer, tu vas nous montrer trois exercices. tu vas nous montrer quoi exactement ?

  • Speaker #1

    Je vais montrer du coup un exercice pour le dos, un exercice pour les épaules et un étirement pour le cou.

  • Speaker #0

    Donc ça, ça sera plutôt à faire à quel moment ? Genre le soir, le matin ?

  • Speaker #1

    Les exercices de renforcement, tu peux les faire le matin si tu as envie. Après, les deux sont possibles. Ça dépend du cadre dans lequel tu te situes. Si tu veux te réveiller, te dynamiser un petit peu le matin par rapport aussi à ce que tu me disais tout à l'heure, tu te prépares et tu bouges un petit peu des articulations avant de travailler parce que tu as l'impression que ça réchauffe et du coup, ça te prépare. Tu peux faire les deux exercices de renforcement que je vais montrer plus tôt le matin. Le soir, une fois que tu es fatigué, si tu n'as pas envie, ça me semble un tout petit peu moins logique, quoique ça pourrait être fait aussi. Et les étirements, c'est quand tu sens ta tension apparaître, c'est-à-dire même pendant au travail, un petit étirement sans matériel que tu peux faire debout, assis, peu importe. Le soir, si tu sens que ça tire aussi, tu peux le refaire. Et au réveil, mais en général, c'est souvent un petit peu moins douloureux parce que tu t'es reposé toute la nuit. Au niveau de ton cou, tu as eu la tête qui était posée, tu ne l'as pas portée toute la nuit. tes muscles sont encore un peu détendus, donc tu as un peu moins besoin de le faire. Plutôt le soir et pendant la journée pour l'étirement.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc si vous voulez voir Adeline nous montrer ses exercices, direction la chaîne YouTube podcast tiré du bas préambule, vous allez pouvoir voir Adeline en activité. En tout cas, merci beaucoup Adeline pour ce podcast.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Et de m'avoir reçu dans ton cas ce samedi matin. Merci beaucoup, bonne journée. Salut,

  • Speaker #1

    ciao, ciao. Merci.

Chapters

  • Introduction et présentation d'Adeline, kinésithérapeute

    01:41

  • Évolution de la prise en charge des douleurs

    01:45

  • Parcours d'Adeline et spécialisation en kinésithérapie du sport

    02:01

  • Le parcours pour devenir kiné

    03:44

  • Rôle et spécialités du kinésithérapeute

    05:51

  • Rôle et spécificités du kinésithérapeute

    05:51

  • Déroulement d'une séance de kiné

    09:50

  • Déroulement d'une séance de kinésithérapie

    09:50

  • Mythes et réalités de la kinésithérapie

    12:43

  • Vrais ou faux : Mythes sur la kinésithérapie

    12:43

  • Problématiques rencontrées par les kinésithérapeutes

    17:09

  • Importance de l'activité physique pour les personnes âgées

    21:00

  • La douleur et ses implications psychologiques

    21:32

  • Kinésithérapie et personnes âgées

    29:21

  • Avancées et innovations en kinésithérapie

    48:33

  • Conseils pour les ambulanciers et prévention des blessures

    01:05:21

  • Conseils pratiques pour ambulanciers

    01:05:26

Description

Saviez-vous que le mouvement est essentiel même en cas de douleur ? Dans cet épisode captivant du podcast PRÉAMBULE : Le podcast des Ambulanciers et de la Santé, Jean-Paul Angelini, accompagné d'Adeline, kinésithérapeute spécialisée dans la kinésithérapie du sport, nous plonge au cœur de l'évolution des prises en charge des douleurs. Ensemble, ils mettent en lumière l'importance d'une approche active dans le processus de guérison, essentielle pour tous les soignants et professionnels de santé, notamment ceux travaillant dans le transport sanitaire et les interventions d'urgence.


Adeline nous explique en détail comment les kinésithérapeutes évaluent et traitent les patients, soulignant les différences cruciales entre kinésithérapeutes, ostéopathes et chiropracteurs. Ce débat est d'autant plus pertinent pour les ambulanciers et les équipes du SMUR et du SAMU, qui doivent souvent gérer des situations où la douleur est un facteur déterminant dans l'état de santé des patients. En effet, la kinésithérapie ne se limite pas à des soins passifs ; elle requiert une participation active du patient, une notion que nous explorons en profondeur dans cet épisode.


Au fil de la discussion, Adeline partage son parcours professionnel, les défis qu'elle a rencontrés dans le domaine des soins, ainsi que l'importance du soutien psychologique pour les patients. La gestion des attentes des patients est un enjeu majeur, surtout dans un système de santé où chaque minute compte, que ce soit dans un CHU ou lors d'une intervention d'urgence. Les mythes courants autour de la kinésithérapie sont également abordés, permettant de démystifier certaines croyances et de clarifier le rôle des kinésithérapeutes dans le cadre des urgences médicales.


En outre, cet épisode ne se limite pas à la kinésithérapie. Nous discutons également des pratiques essentielles que les ambulanciers doivent adopter pour prévenir les blessures, tout en tenant compte de l'impact du stress sur la santé physique. Les soignants sont souvent exposés à des conditions de travail stressantes, et il est crucial d'explorer des stratégies pour maintenir leur bien-être physique et mental.


Pour conclure cet épisode enrichissant, nous vous invitons à découvrir des exercices pratiques de kinésithérapie sur leur chaîne YouTube, une ressource précieuse pour tous ceux qui souhaitent approfondir leurs connaissances en matière de santé et de soins. Que vous soyez un professionnel de santé ou un novice curieux, cet épisode de PRÉAMBULE : Le podcast des Ambulanciers et de la Santé est fait pour vous ! Ne manquez pas cette occasion d'en apprendre davantage sur l'importance du mouvement et des soins actifs dans la gestion des douleurs.


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Transcription

  • Speaker #0

    Parce que la prise en charge a bien évolué. Moi, je me souviens du temps de mes parents, de mes grands-parents. C'était « tu as mal, arrête de bouger » , justement. Maintenant, ça a vachement changé. Maintenant, c'est « tu as mal, justement, bouge » .

  • Speaker #1

    « Tu as mal, bouge » . La plus grosse comparaison que j'adore donner à mes patients, parce que ça fait sourire, c'est qu'on se lave les dents tous les jours, tous les matins, pour les entretenir. Par contre, on ne fait jamais rien, quasiment tout au long de sa vie, ses articulations. Et puis, quand les douleurs arrivent, ce n'est pas que c'est trop tard, on a toujours des choses à faire. Mais si on l'avait fait dès le début, les douleurs, elles seraient peut-être arrivées plus tardivement.

  • Speaker #0

    Je comprends.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas parce que tu as mal au dos depuis plus de trois mois que tu ne vas jamais t'en sortir et que tu auras mal au dos toute ta vie. Ça fait partie justement des fausses croyances que les gens ont et qui compliquent la rééducation justement. Parce que tu passes ta vie au cabinet, ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Je comprends qu'il y en a qui oublient le rendez-vous de temps en temps, ça te permet de souffler un peu dans ta cheville. En fait, j'ai fait ça pour toi. J'ai fait ça pour toi, ça je te le dis.

  • Speaker #1

    Tonte ça de façon ironique, tu as raison, j'adore.

  • Speaker #0

    Je suis un homme, je suis un homme, je suis un homme. Bienvenue sur Préambule, le podcast des ambulanciers et de la santé. Aujourd'hui, on va parler muscles, on va parler tendons et autres réjouissances anatomiques. En effet, aujourd'hui, je reçois Adeline, ma sœur kinésithérapeute, notre experte aujourd'hui en... démêlage de noeuds musculaires. On va essayer de vous faire transpirer, de vous faire travailler les abdos et le cerveau. Adeline, bonjour.

  • Speaker #1

    Salut, merci à toi pour l'invitation.

  • Speaker #0

    Adeline, donc tu es ma sœur sur Histoire, ma sœur qui nous est thérapeute, on dit comme ça ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. présente-toi un petit peu s'il te plaît comme tu veux moi c'est Adeline je travaille à Issoir dans un cabinet où on est 4 kinés que j'ai monté en 2017 et je suis spécialisée en kiné du sport très bien du coup donc tu as monté ton kiné en 2017 ça fait combien de temps que tu es kiné ?

  • Speaker #0

    je suis kiné depuis 2014 et qu'est-ce qui t'a attiré vers cette profession ?

  • Speaker #1

    j'ai toujours fait du sport quasiment toute ma vie on va dire et j'ai eu des blessures pas mal de blessures quand j'étais jeune et forcément et m'envoyer chez le kiné j'ai trouvé ce métier ouais attrayant et puis moi je voulais faire que de la rééducation du sport au début un que du sportif finalement on se rend compte que c'est pas toujours comme ça que ça se passe mais c'est comme ça que j'ai pris contact avec ce métier là et ça m'a tout de suite plu et du coup je me suis allé on va se lancer dans les études ténor de sportive on peut le dire grande sportive oui je suis sportive tous les jours un peu vélo je fais du vélo je fais un petit peu de course à pied que j'essaie de reprendre après une blessure et puis je fais du renforcement musculaire aussi ok mais juste pour faire une petite parenthèse sur ton activité cycliste t'as fait ça en professionnel ? non non non j'ai attaqué tardivement finalement le vélo puisque j'ai fait pendant une grosse dizaine d'années du karaté, là du coup j'étais sportive de haut niveau par contre à l'époque quand j'étais en junior quelque chose comme ça et j'ai attaqué le vélo en 2016 merci Donc finalement assez tardivement.

  • Speaker #0

    Donc tu es kiné, parle-nous un peu du parcours pour accéder à cette profession.

  • Speaker #1

    Alors à l'époque en tout cas, il y a un peu plus de 10 ans maintenant, il fallait s'inscrire à un concours. On était à l'époque à peu près un peu moins de 400 à Vichy et on avait donc 64 personnes qui étaient prises. Moi, je ne l'ai pas eu la première année, j'ai redoublé, je l'ai eu la deuxième année. Et maintenant, le parcours est un peu différent. Je crois que tu as une filière que tu peux passer par STAPS et une autre par médecine, avec des options, des mineurs, des majeurs. Donc, c'est un peu différent maintenant.

  • Speaker #0

    Le parcours, c'est quoi ? C'est culture ? Non,

  • Speaker #1

    c'est médecine en fait.

  • Speaker #0

    C'est vraiment déjà poussé sur le...

  • Speaker #1

    En tout cas, moi, à mon époque, c'était médecine. On avait juste deux matières différentes d'eux. Les cours avaient lieu à Clermont-Ferrand et ils étaient retransférés à Vichy, à la fac, par visioconférence. Donc du coup, en visio. Et en fait, on suivait les mêmes cours que les personnes qui étaient en médecine. Mais c'était deux concours séparés. C'est-à-dire que tu tentais ta chance sur kiné, tu ne pouvais pas aller retransférer en fonction de ton classement sur médecine. Alors que quelques années après, tout était commun en fait, et en fonction de ton classement, c'était dans les premiers que tu pouvais choisir. Et plus tu descendais, après tu avais un peu moins de disponibilité de choix.

  • Speaker #0

    Ça a peut-être changé avec Parcoursup, non ?

  • Speaker #1

    Oui, ça a changé. Mais alors, franchement, je n'arrive plus à suivre. On a des étudiants qui viennent de temps en temps, ils m'expliquent, mais c'est vraiment compliqué.

  • Speaker #0

    C'est là où tu te rends compte que tu as pris un coup de vie ou pas ?

  • Speaker #1

    Un petit peu, un petit peu, mais non. Quand tu passes les dix ans déjà de profession, tu te dis, c'est passé vite.

  • Speaker #0

    Donc, on dit masseur-kinésithérapeute. Et le mot kiné ou masseur-kiné, c'est exactement pareil. Il n'y a pas de différence entre les deux.

  • Speaker #1

    Disons que masseur, tu vas être plus sur la thérapie passive du massage parce qu'on est formé à faire des massages. Et kinésithérapeute, du coup ça va être tout par rapport à tout ce qui est mouvement en fait donc plutôt thérapie active gymnastique étirements travail articulaire renforcement tout ça d'accord mais on peut être kiné sans être masseur alors automatiquement quand tu sors de l'école tu es masseur diplômé d'état

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et bien du coup, pour celui qui vit dans une grotte depuis pas mal de temps, qui ne sait pas ce que c'est un kiné, que fait le kiné en général ?

  • Speaker #1

    C'est un métier qui est quand même très varié, parce que tu peux avoir plein de spécificités, des formations qui vont te permettre d'aller dans le sport, dans la gériatrie, dans la neurologie, dans la pédiatrie. Pour les enfants, moi je ne connais pas tous les domaines, je suis plutôt kiné du sport, mais si tu prends quelque chose de très global, en fait on va traiter... tous les troubles articulaires, musculaires, tendineux, tout ce qui est lié à des traumatismes, donc entorses, fractures, etc. Mais si on pousse, on peut aller aussi jusqu'à des traitements, par exemple sur du désencombrement bronchique pour de la kinésithérapie respiratoire, sur les déformations au niveau des pieds, par exemple, ou au niveau des cervicales chez les bébés. Donc tu peux avoir plein de spécificités à ça. Après, ça dépend de ce que toi, tu choisis. Mais globalement, on est spécialiste de l'articulation du muscle, du tendon. Tout ça, c'est notre domaine.

  • Speaker #0

    D'accord. Et explique-nous un peu, le monde voudrait savoir, la différence entre plein de professions qui, sur le papier, ont l'air de se ressembler. Est-ce que tu peux nous parler un peu de la différence entre, par exemple, un chiropracteur, un ostéo, un kiné, un micro-kiné ? On a l'impression que c'est un peu le même domaine, mais ils agissent peut-être différemment, ils travaillent différemment peut-être.

  • Speaker #1

    Je pense que déjà, à ma connaissance en tout cas, la plus grosse différence c'est que la kinésithérapie, tu as un accès par ordonnance. Donc tu as été faire une consultation chez ton médecin qui a jugé intéressant de te prescrire des séances. Et donc du coup tu vas avoir une prise en charge au point de vue de la sécurité sociale. Quand tu consultes un ostéo, un micro-kiné ou un chiropracteur, c'est une consultation que toi tu décides de faire. Et donc du coup en libre accès on va dire, tu payes de ta poche. Déjà, c'est une grosse différence. Bien évidemment, les formations pour y arriver ne sont pas les mêmes. Les diplômes ne sont pas les mêmes. Et puis après, dans le cœur même du métier, un ostéopathe va faire du traitement sur table. C'est-à-dire qu'il va s'allonger sur la table et il va travailler au niveau structurel, au niveau de l'articulation même, mais sur la table. Il n'y a pas forcément de thérapie active, donc de gym, d'étirement, de mobilisation, comme tu peux faire dans un gymnase chez un kiné, où il va t'apprendre les mouvements et va renforcer tes tiques. tissu, ça l'ostéo il ne le fait pas. Le chiropracteur, à ma connaissance, c'est un petit peu la même chose. Et après, t'as ce qui est plutôt micro-kiné du coup. Et là, le micro-kiné en fait, il va rechercher des traumatismes anciens que ton corps a gardés en mémoire. Et il va venir jouer du coup sur des points précis au niveau de ton corps pour essayer de débloquer ça. Donc tu as un contexte un petit peu aussi émotionnel qui va rentrer en jeu.

  • Speaker #0

    Et le chiro, l'ostéo sont bien considérés comme des professionnels de santé, ils rentrent dans cette case-là. Oui,

  • Speaker #1

    ils rentrent dans cette case-là, mais sans prise en charge, c'est une grosse différence.

  • Speaker #0

    J'ai fait de la micro-kiné il n'y a pas très longtemps. d'ailleurs c'est lui qui m'a envoyé te voir Michel Garnier je connaissais pas trop la micro kiné et quand il m'a demandé de m'allonger sur la table et qu'il m'a à peine appuyé sur l'épaule comme ça au niveau de la tête dans ma tête je me suis dit mais qu'est-ce qu'il me fait Et quand je me suis levé, c'était pour un problème de dos d'ailleurs, j'ai senti la différence alors que franchement, je n'ai pas trop cru sur le moment. Mais effectivement, ça fait un peu bizarre. On a l'habitude de faire des grands mouvements chez le kiné, de transpirer un peu, etc. Et avec le micro-kiné, c'est une approche totalement différente. En tout cas, pour moi, j'avais senti un vrai bénéfice. Donc du coup, les patients qui viennent te voir, ils viennent te voir parce qu'ils ont un trauma, parce que... qu'ils ont un problème musculaire, problème osseux. C'est la première démarche. Comment se déroule une séance de kiné quand ils arrivent chez toi ?

  • Speaker #1

    Comment se déroule un traitement kiné ? Une première séance, en tout cas nous au cabinet, là où je pratique, on fait une première séance qui dure à peu près 40 minutes, où on réalise un bilan en fait, on va faire un check-up avec le patient, il va nous raconter déjà pourquoi il vient, son motif de consultation, sa gêne, on va poser des questions un petit peu précises par rapport à ça, et puis après on va faire une évaluation articulaire, donc on va regarder si son articulation en question douloureuse bouge correctement, puis après une petite évaluation musculaire, c'est-à-dire est-ce que les muscles font bouger cet articule ? sont opérationnelles, sont assez fortes ou est-ce qu'il y a des gros déficits. Et puis à la fin de ton bilan, tu remarques des points à travailler et puis tu vas les cibler et puis dans les séances suivantes après tu vas travailler sur ça. Et les autres séances après, après coup elles font à peu près 20 à 30 minutes et après ça dépend de la pathologie initiale du patient mais globalement c'est comme ça que ça se passe. Et puis tu as toujours une réévaluation la fois d'après. pour bien cibler ton traitement. Ne pas avoir un truc très global qui peut-être va marcher, mais tu vas peut-être mettre beaucoup plus de temps à traiter ton patient que si tu essaies d'aller vraiment à la source de sa problématique.

  • Speaker #0

    Donc lors de ton bilan, quand ton patient arrive, tu sais déjà si c'est plutôt osseux ou musculaire ou au niveau des tendons ou le patient te dit j'ai mal dans cette zone et c'est à toi vraiment de checker ?

  • Speaker #1

    Parfois, il y a un petit peu des deux si tu veux. Parce que par exemple, je vais être... très grossière, mais la personne qui vient et qui s'est fracturée à quelque chose, tu sais que déjà, là, il y a une problématique osseuse qui est en train de se remodeler, de consolider, mais ça ne veut pas dire que tous les tissus autour vont bien aussi, donc il va falloir aller les checker. Mais quelqu'un qui vient, qui n'a pas fait de gros traumatismes, et qui te dit « Moi, depuis, je ne sais pas, depuis deux mois, j'ai mal aux genoux. » Sans raison apparente. Sans raison apparente, voilà. Donc là, tu vas poser des... des questions un peu plus précises, tu vois, mais qu'est-ce que vous avez fait quand la douleur est apparue ? Justement, est-ce qu'il n'y a pas eu de traumatisme ? Est-ce que vous en êtes sûr ? Essayez de me situer un petit peu la douleur et essayez de me la décrire. Est-ce qu'elle est permanente, temporaire ? Est-ce que vous avez mal la nuit, le jour ? Est-ce que vous avez plutôt mal au repos ou plutôt en activité ? Et comme ça, en posant des questions, tu vas fermer l'entonnoir et tu vas essayer vraiment d'aller à la source du problème. Ça paraît théorique comme ça, mais en pratique, des fois, c'est une autre histoire. Donc, c'est pour ça que tu pars sur une première solution. Puis la fois d'après, en fonction du traitement que tu as mis en place, tu demandes au patient qu'est-ce que ça a donné ? Est-ce que ça vous a amélioré ? Est-ce que ça vous a aggravé ? Au contraire, parce que des fois, ça arrive malheureusement. Ça te permet de te dire, c'est peut-être pas sur cette option qu'il faut que je parle, peut-être plutôt sur une autre. et puis petit à petit, tu essaies de viser au mur.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. J'en profite pour vous demander de liker ce magnifique podcast, liker, commenter, partager sur vos réseaux pour un meilleur référencement et puis pour récompenser ce travail magnifique que je fais, n'est-ce pas ? C'est un travail magnifique.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Un travail magnifique. Merci. Adeline, j'ai préparé dix petites questions, dix petits vrais ou faux. Je vais… t'enchaîner les questions. Tu vas répondre assez rapidement et on reviendra après point par point sur ta profession pour entrer un peu plus dans les détails. Première question. La kiné est uniquement réservée aux personnes âgées. Faux. Le sport est toujours bénéfique pour la santé, quel que soit son état de forme.

  • Speaker #1

    Vrai.

  • Speaker #0

    La douleur est toujours un signe de blessure grave. Faux. Les étirements avant un effort physique permettent de prévenir les blessures. Faux. Le mal de dos chronique est incurable. Faux. La cryothérapie est efficace pour réduire l'inflammation après une blessure.

  • Speaker #1

    Scientifiquement, faux. Oui, elle ne réduit pas l'inflammation. Elle va potentiellement réduire la douleur, mais l'inflammation,

  • Speaker #0

    pas forcément. Faux. Vous êtes viril. Les kinés peuvent prescrire des médicaments.

  • Speaker #1

    Oui. Non, faux.

  • Speaker #0

    Le kiné ne peut pas poser de diagnostic.

  • Speaker #1

    Faux.

  • Speaker #0

    La kinésithérapie peut aider à améliorer la respiration chez les personnes souffrant de maladies pulmonaires comme la BPC. Oui. La kiné est remboursée par la Sécurité sociale dans tous les cas.

  • Speaker #1

    Faux.

  • Speaker #0

    Et la kiné en a marre des patients qui annulent les rendez-vous au dernier moment.

  • Speaker #1

    Ou qui annulent pas et qui posent des lapins. Tu veux en parler ?

  • Speaker #0

    Je sais pas, je sais pas. Si vous avez des témoignages, n'hésitez pas à m'envoyer.

  • Speaker #1

    Moi je peux t'en faire un témoignage si tu veux.

  • Speaker #0

    Je ne vois pas de qui tu parles. Ça serait coupé au montage. Allez, on reprend. La kiné est uniquement réservée aux personnes âgées. Dans quel public tu reçois de manière générale, toi, dans ton cabinet ?

  • Speaker #1

    De la personne active.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire de la personne qui est engagée dans sa rééducation et qui est prête dans le contrat de soins qu'on fait avec le patient à participer à sa rééducation.

  • Speaker #0

    On est d'accord quand tu dis active, on ne parle pas d'âge.

  • Speaker #1

    Non, on ne parle pas d'âge. C'est-à-dire que même moi, si j'ai quelqu'un qui a 80 ans mais qui est prêt à rendre son traitement actif, c'est-à-dire à participer et pas juste à s'allonger sur la table et à me demander de le masser, il n'y a pas de souci. C'est quelqu'un d'actif. qui est engagée pour aller mieux, qui est prête à faire des choses activement pour aller mieux. Donc du coup, ça veut dire que pour moi, je n'ai pas d'âge, même si évidemment, je ne suis pas spécialisée chez les enfants. Donc en général, je réfère pour des déformations du pied, des plages de céphalie au niveau des cervicales, des choses comme ça. Moi, ce n'est pas mon domaine. Donc ça, par contre, je réfère. Mais sinon, je reçois de l'ado. De tout âge.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des pathologies qui reviennent fréquemment ? Des problèmes, essentiellement des problèmes articulaires, des problèmes musculaires chez les sportifs ? C'est un éventail vraiment méga large.

  • Speaker #1

    C'est un éventail large de toutes les articulations, mais globalement, le dos et l'épaule reviennent très régulièrement.

  • Speaker #0

    C'est lié à notre génération, le travail.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. lié, je pense, à une population qui est de plus en plus sédentaire, malheureusement, au travail et en dehors du travail. Et puis, une population qui vieillit de plus en plus, qui, je pense et je l'espère, même au point de vue du domaine médical, en fait, des médecins qui ont peut-être tendance à plus se référer vers, justement, un kiné, qui va faire bouger les patients, qui va essayer de les améliorer et de leur donner des clés pour qu'ils vont pouvoir mettre en place tout seuls pour aller mieux, ou plutôt... prescrire des médicaments à tout prix. Et donc, du coup, nous, on se voit avoir une patientèle de fous avec une demande énorme qu'on ne peut pas assurer. Ce n'est pas possible. Il y a beaucoup trop de patients, justement parce que c'est très large. On a des patients, j'ai un patient qui a 97 ans à domicile et au cabinet, certains cabinets reçoivent des bébés de quelques semaines. Donc, c'est très, très large.

  • Speaker #0

    Donc, il y a la même problématique chez les kinés que chez les médecins généralistes. On manque de bras pour soigner les gens. Oui.

  • Speaker #1

    Oui, évidemment. Après, tu as des zones qui sont en désert médical, donc c'est encore pire. Tu as à l'inverse des zones qui sont maintenant surdotées.

  • Speaker #0

    Il y en a quand même aussi ?

  • Speaker #1

    Oui, tu ne peux plus t'installer en tant que kiné parce que je pense qu'ils veulent justement essayer d'aller combler les déserts médicaux. Donc voilà, mais oui, il y a trop de demandes par rapport au nombre de kinés qu'on est.

  • Speaker #0

    Le sport est toujours bénéfique pour la santé, quel que soit son état de forme ? Donc tu m'avais répondu ?

  • Speaker #1

    J'ai répondu vrai, parce que globalement, si vous l'adaptez, oui. Alors bien sûr, il faut tout prendre en considération. Je veux dire, si tu es en bonne santé, on va dire globale, mais que tu as quelques petites douleurs, carrément, fais du sport, ça te fera du bien. Si tu es, je ne sais pas moi...

  • Speaker #0

    La prise en charge a bien évolué. Moi, je me souviens du temps de mes parents, de mes grands-parents. C'était... tu as mal, arrête de bouger justement. Et maintenant ça a vachement changé, maintenant c'est tu as mal, justement bouge.

  • Speaker #1

    Et tu as mal, bouge. Mais ce que je voulais dire surtout c'est que si t'as quelqu'un qui est en traitement de chimio depuis déjà plusieurs mois, qui est déjà fatigué, faire de l'activité et bouger lui fera du bien, mais tu vas pas lui faire faire la même chose qu'à quelqu'un qui est en bonne santé générale et qui a quelques douleurs articulaires, tu vois, pour remettre en considération le truc. Mais par contre, quoi qu'il arrive, le mouvement fait du bien, ça c'est sûr. Et à la tête. et au corps.

  • Speaker #0

    On va maintenant dans le domaine médical, maintenant avec le... j'ai perdu le mot... l'hôpital de jour qui s'est développé. Tu sors d'opération, l'anesthésie est partie, ils te demandent déjà de te lever, de marcher, alors qu'il y a quelques années... Il fallait rester au lit pendant X semaines. Et est-ce que tu dirais justement, pour garder cet état de forme, je te parle des actifs, c'est bien de créer une routine de démarrage avant de commencer ta journée pour réveiller ton corps ? C'est des choses qu'on te fait... Pas ou peu. Je n'ai pas de statistiques à ce niveau-là.

  • Speaker #1

    Clairement, c'est...

  • Speaker #0

    Pas des habitudes.

  • Speaker #1

    On ne le fait pas ou on le fait peu, comme tu dis. Mais à tort, en fait. La plus grosse comparaison que j'adore donner à mes patients, parce que ça fait sourire, c'est qu'on se lave les dents tous les jours, tous les matins, pour les entretenir. Par contre, on ne fait jamais rien, quasiment tout au long de sa vie, pour ses articulations. Et puis, quand les douleurs arrivent, ce n'est pas que c'est trop tard, on a toujours des choses à faire. Mais si on l'avait fait dès le début, les douleurs seraient peut-être arrivées plus tardivement. Je comprends. Et on les aura. aurait entretenu parce qu'une articulation ça s'entretient donc pour éviter qu'elle perde en amplitude ce qu'il faut bien dire que tout ce qu'on n'utilise pas le corps il le supprime Donc, nous qui sommes quasiment tout le temps assis sur une chaise avec des hanches à 90 degrés, l'affliction complète de hanches, au bout d'un moment, on la perd. Alors que dans d'autres pays et dans d'autres secteurs du monde, ils sont beaucoup moins assis comme ça. Tu pars en Asie, se mettre en fond de squat complètement accroupi avec les pieds bien à plat au sol, eux, c'est facile. Ils mangent comme ça, ils travaillent comme ça. Ils ne l'ont jamais perdu, si tu veux. Donc, nous, on ne bouge pas assez. Et globalement, je pense qu'une articulation, oui, ça s'entretient, clairement.

  • Speaker #0

    C'est ce que tu dis, le corps oublie ce que tu ne pratiques pas.

  • Speaker #1

    Oui, il ne va pas dépenser de l'énergie à conserver quelque chose que tu n'utilises pas. Donc ça, c'est clair et net. Si tu ne montes pas tes bras tout en l'air vers tes oreilles, petit à petit, tu les monteras de moins en moins. Et tu te retrouves avec des personnes âgées qui, arrivées à 90-100 degrés, sont complètement bloquées. Les cervicales, c'est pareil. On a tous l'exemple du papy ou de la mamie qui nous conduit et qui te dit « putain, j'arrive plus à tourner les cervicales, j'arrive plus à regarder derrière » . Oui, parce que s'ils ne tournent plus la tête complètement, au bout d'un moment, le secteur angulaire se restreint et tu ne peux plus y aller.

  • Speaker #0

    Ça se récupère ça quand même avec des exercices ? Peut-être pas à 100%, je suppose.

  • Speaker #1

    Oui, alors ça dépend au stade où tu t'y prends. Si tu prends une personne de 95 ans et que tu comptes lui faire remonter les bras complètement en élévation complète, tu auras peut-être un petit peu de difficulté. Ça résout pas,

  • Speaker #0

    ok.

  • Speaker #1

    Un petit peu ou pas, mais ça risque de ne pas lui faire du bien. Mais sinon, oui, c'est des problématiques que tu retrouves après une blessure, surtout. Quelqu'un qui se fait mal à la cheville, qui fait une entorse de cheville, si tout de suite derrière, tu ne lui redonnes pas cette amplitude complète, la cheville va s'enraidir et clac, tu vas perdre. Je comprends.

  • Speaker #0

    La douleur est toujours un signe de blessure grave ?

  • Speaker #1

    Non, du tout. Non, non, la douleur, c'est déjà quelque chose de très, très complexe. de multifactoriel, qui n'est pas forcément en rapport avec des dégâts structurels. C'est-à-dire que tu peux avoir une douleur à un endroit et ne pas avoir de dégradation structurelle au point de vue de ton tissu, parce que la douleur prend en compte une interprétation au niveau du cerveau, une perception que tu as au niveau de ton cerveau, qui est liée à toutes les croyances et toutes les expériences passées que tu as eues. Donc non, la douleur, elle peut être très forte et pas forcément être...

  • Speaker #0

    On va faire de lien entre la douleur et la gravité. Parce qu'il y en a qui, comme on dit, sont durs au mal, donc ça peut être grave. Et puis, ils peuvent continuer à faire travailler le membre, entre guillemets, lésé.

  • Speaker #1

    Et à l'inverse, il y a des gens qui ont une douleur qui n'est pas très importante et qui continue, qui continue, qui continue. Et puis, au bout d'un moment, ils dégradent, ils dégradent, ils dégradent. Alors après, au bout d'un moment, évidemment, il ne faut pas regarder sur... ponctuellement si tu veux, quand tu questionnes ton patient, quand tu le reçois, tu lui demandes sur la semaine qui vient de s'écouler, sur le mois qui vient de s'écouler, comment évoluer votre douleur. Tu ne prends pas juste ponctuellement, là, en me baissant, j'ai eu mal très fort à 9 sur 10, puis après plus rien. Tu essayes de chercher à comprendre. Et pour ça, tu ouvres un peu les œillères et tu regardes large. Mais non, la douleur n'est pas forcément en rapport avec la clinique.

  • Speaker #0

    Et tu utilises cette fameuse échelle de la douleur avec tes patients, 0 à 10, comme font les ambulanciers dans les prises en charge ?

  • Speaker #1

    ou des autres choses parlant pour toi forcément tu le demandes parce que encore hier je faisais faire un exercice à une patiente et puis au niveau du faciès je voyais rien de spécial du coup je lui demande ça va et là elle me regarde et me dit j'ai super mal et elle me dit mais moi si tu me demandes pas d'arrêter je continue et donc je lui dis mais là t'as mal à combien super mal Pour que je me fasse une idée, parce que moi, je leur dis, je ne ressens pas ce que vous ressentez. Et pourtant, j'essaye de vous guider sur votre rééduc. Donc, si vous ne me communiquez pas un minimum. Donc après, je dis peut-être des fois, est-ce que votre douleur, surtout, elle est pareille ? Elle est plus forte ou moins forte qu'avant, quand on attaque l'exercice ? Voilà, je ne demande pas forcément tout le temps de 0 à 10. Mais est-ce que c'est plus ? Est-ce que c'est moins ? Ou est-ce que c'est pareil ?

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et au niveau de la récupération, je suis en train de penser à ça. Nous ne sommes pas en Amérique. C'est un mot d'un pit-dum. Au niveau de la récupération, on récupère, peut-être un peu bête comme question, plus facilement d'une douleur musculaire, d'un problème de tendon ou d'un problème osseux. Qu'est-ce qui met le plus de temps à se régénérer, à se réparer ?

  • Speaker #1

    C'est très complexe parce que ça dépend de l'os qui est cassé. Le tendon, globalement, peut mettre quand même pas mal de temps. Le muscle, ça va dépendre du grade auquel il est touché.

  • Speaker #0

    Parce qu'un muscle, ça fait quoi en fait ? ça peut se déchirer ça se décroche du tendon ?

  • Speaker #1

    Oui c'est ce qu'on appelle maintenant une lésion myo-aponeurotique c'est un peu plus complexe avant on avait la déchirure l'élongation tout ça c'est des termes qu'on n'utilise plus maintenant on parle de lma donc de lésion myo-aponeurotique parce qu'on s'est rendu compte finalement que le muscle c'était comme on peut le voir du steak comme quand on coupe un steak Et tu as après tout un échafaudage du tissu conjonctif qu'on appelle, qui crée une structure au muscle pour qu'il se tienne. Donc c'est pour ça qu'on parle de myo-aponevroses, aponevrotiques, lésions myo-aponevrotiques. Et souvent, ce n'est pas que le steak qui est lésé, c'est aussi cet échafaudage qui fait tout tenir qui est le tissu conjonctif qui est lésé. Et ça, c'est un petit peu plus long à cicatriser.

  • Speaker #0

    Les étirements, un effort physique permet de prévenir les blessures ?

  • Speaker #1

    Non du tout, les étirements on peut les utiliser pour différentes raisons. Si tu veux gagner de la souplesse, tu peux les utiliser. Mais aussi tu peux les utiliser pendant ton échauffement, mais ça va être plutôt des étirements qui vont être dynamiques. Donc du coup tu vas créer un mouvement, notamment un mouvement balistique. Alors que des étirements que tu vas vouloir utiliser pour gagner de la souplesse, c'est que tu vas te mettre dans une position où ça tire, mais où c'est supportable, et tu vas venir tenir la position 2 à 3 minutes. Mais dans aucun cas de faire des étirements systématiquement avant ton temps d'activité physique ne va pas forcément prévenir des blessures.

  • Speaker #0

    Parce que moi, en fait, par exemple, dans ma pratique, quand je dois... transférer un patient, le porter... Je ne sais pas si c'est lié à mon grand âge... J'ai tendance à... Je fais travailler un peu mon épaule, je parle avec mon patient, je lui dis attendez, je chauffe la machine, je fais travailler un peu les hanches...

  • Speaker #1

    Ça... des étirements.

  • Speaker #0

    Ah moi j'appelle ça étirements. C'est juste que tu vas chauffer la population,

  • Speaker #1

    la faire bouger et ça c'est pour le coup très très bien.

  • Speaker #0

    Ça c'est cohérent.

  • Speaker #1

    C'est très cohérent. Un étirement c'est vraiment, t'essayes en fait d'allonger ton muscle, donc d'étirer les deux points d'insertion. sur un muscle et de maintenir la position un certain temps ou pas. Ça dépend encore ou pas.

  • Speaker #0

    C'est pour gagner en souplesse forcément ?

  • Speaker #1

    Non, pas forcément. Pour le coup, un étirement balistique pur où tu vas venir chercher à créer un mouvement dynamique ne va pas te faire gagner en souplesse. Il va préparer ton muscle à l'activité qui va suivre derrière, mais ne va pas forcément te permettre de gagner en souplesse. Gagner en souplesse, c'est simple. Tu te mets dans une position où ça tire, mais où tu es capable de tenir et tu tiens un... 2, 3, 4, 5 minutes. Donc ça, du coup, ce n'est pas ce que tu fais quand tu prends en charge tes patients. Tu ne maintiens pas une position prolongée comme ça. Je suis pas le temps. Oui.

  • Speaker #0

    Je ne peux pas bien m'allonger sur le sol. Et puis,

  • Speaker #1

    je ne suis pas sûre que ça peut être beaucoup en plus, franchement.

  • Speaker #0

    Et je suis en train de penser à ça par rapport au sport. Il y a quelques années de ça, tu m'arrêtes si je me trompe, on disait qu'après une séance de sport, je parle de sport co, il fallait s'étirer à tout prix pour éviter les courbatures. Et j'ai entendu dire qu'en fait, je ne sais pas si c'est vrai, que ça ne servait strictement à rien de s'étirer après le sport.

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas que ça ne sert à rien de s'étirer après le sport, mais par contre, s'étirer après le sport, on n'évitera pas les courbatures. Il ne faut pas faire ce raccourci-là. Tu peux t'étirer après le sport.

  • Speaker #0

    Mais il y a un vrai gain quelconque de s'étirer après le sport ?

  • Speaker #1

    qu'est-ce que t'appelles gain ? Tu vois, des fois, c'est juste prendre un temps sur toi, un temps pour soi, un retour au calme, prendre un petit temps de respiration et faire redescendre après ton activité physique où t'as le cardio qui était un peu monté et tout, et que le système nerveux était un peu en train de s'exciter, tu fais redescendre et là t'as un gain. Si tu veux avoir un gain vraiment purement de souplesse, je suis pas sûre que l'idéal c'est de le faire du coup après ton activité physique. Encore que, maintenant j'ai tendance à dire si je veux qu'un patient s'incline, s'étire, je lui dis pas tu le fais surtout pas après ton sport tu rentres chez toi, tu prends ta douche t'attends deux heures et une fois que t'es bien froid tu t'étires parce que globalement il le fera jamais donc qu'il le fasse jamais, je préfère qu'il le fasse après son activité

  • Speaker #0

    Et le fait de solliciter un muscle pendant une session de sport pendant assez longtemps, avec des charges ou pas d'ailleurs, et de l'étirer après coup, est-ce qu'il n'y a pas un risque justement d'apparition de déchirure ?

  • Speaker #1

    Écoute ton corps. Tu ne vas pas faire le bourrin, tu ne vas pas aller dans une amplitude extrême, tu ne vas pas aller faire des gros à-coups. Juste tu te mets dans une position où tu sens que tu as un petit étirement, que c'est largement supportable et tu maintiens la position.

  • Speaker #0

    Oui, c'est le maître mot, c'est s'écouter tout simplement.

  • Speaker #1

    Exactement, après en général franchement les étirements après l'activité... activité physique, surtout si tu pratiques un sport co, c'est plus un moment où tu parles avec les collègues, un petit moment de rassemblement, t'en profites un peu pour t'étirer, du coup potentiellement ça te fait du bien, mais c'est rare.

  • Speaker #0

    On m'a toujours dit, oui, étire-toi, mais en fait je crois que c'est plus en prévention des courbatures que ce qui est complètement...

  • Speaker #1

    Ah oui, par contre ça non, c'est bullshit complet.

  • Speaker #0

    Le mal de dos chronique est incurable ?

  • Speaker #1

    Non. Non, le mal de dos n'est pas incurable.

  • Speaker #0

    S'il peut nous parler d'ailleurs, pour ceux qui ne savent pas, qu'est-ce que c'est une douleur chronique ?

  • Speaker #1

    C'est une douleur qui date de plus de trois mois.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc non, ce n'est pas parce que tu as mal au dos depuis plus de trois mois que tu ne vas jamais t'en sortir et que tu auras mal au dos toute ta vie. Ça fait partie justement des fausses croyances que les gens ont et qui compliquent la rééducation justement. Parce qu'encore une fois, la douleur, comme je te disais tout à l'heure, c'est quelque chose qui est très complexe et qui est multifactoriel. Et justement ça, ces expériences et ces fausses croyances vont avoir un impact sur ta douleur. Alors que parfois même, tu peux faire un IRM, tu peux faire un scanner, ton dos, t'as pas de grosses lésions. T'as pas une grosse hernie discale, t'as pas un gros truc. Et là, c'est là tout le job du kiné, qu'il faut qu'il arrive à redonner confiance à son patient en lui faisant justement pratiquer des exercices, en le rendant actif de sa propre santé et pas juste de « allongez-vous sur la table, je vais vous masser » . Alors certes, ça n'a jamais fait mal à personne de se faire masser, temporairement ça va te faire du bien, mais sorti du cabinet une heure après, tu vas retomber dans le même cercle de douleur et puis en plus, tu n'auras pas été actif de ton propre traitement. C'est-à-dire que tu ne te rendras pas compte. qu'en faisant un petit peu d'activité, j'arrive à avoir moins mal. J'arrive à faire ça alors qu'avant, je n'arrivais plus à faire ça. Et tu vas regagner un petit peu confiance, tu vas moins avoir ce catastrophisme du coup de te dire c'est terminé, j'aurai mal au dos toute ma vie, de toute façon c'est comme ça.

  • Speaker #0

    Donc l'aspect psychologique est méga important dans la récupération.

  • Speaker #1

    Sur une douleur chronique, énormément. Sur une douleur aiguë, moins. Tu te fais une entorse de cheville demain au foot, parce que tu joues au foot avec les copains, ça aura... et tu me vois la semaine prochaine ou la semaine suivante, l'impact émotionnel, l'impact psychologique est moindre. Mais sur une de leurs chroniques que tu te colles depuis plusieurs mois, voire certains depuis plusieurs années, moi j'ai vu des patients qui avaient mal au dos depuis 10-15 ans, qui avaient été voir maintes et maintes chirurgiens, justement, ostéos, chiropracteurs, parce que là, tout y passe. Et là, c'est compliqué d'arriver à déstructurer leur croyance.

  • Speaker #0

    Et le fait de prendre des antalgiques ... Alors, sur l'instant T, tu as mal, tu veux un peu supprimer ta douleur. Mais sur le long terme, tu ne fais que cacher cette douleur. Si au bout de X temps, tu vois que les antalgiques ont un effet méga ponctuel, est-ce que c'est vraiment cohérent de continuer à les prendre si tu arrives à supporter cette douleur ? Ou il faut vraiment, pour libérer l'esprit de cette douleur, continuer à prendre ce traitement médicamenteux ?

  • Speaker #1

    Tu as les deux options possibles. Des fois, en kiné, la personne est tellement douloureuse. Mais sur des courts laps de temps. Par exemple, là je prends un... L'exemple d'une dame que j'ai vue hier pour une suite à une prothèse de genoux. Le genou est rouge, le genou est gonflé. Je n'arrive pas trop à la faire travailler en actif. Un petit peu de vélo en décharge, mais c'est compliqué. Je lui ai demandé potentiellement si elle serait intéressée et si potentiellement de prendre un antalgique et pourquoi pas un anti-inflammatoire sur deux, trois jours. Juste histoire de faire passer cet orage inflammatoire où elle est très douloureuse pour qu'après moi, derrière, je puisse travailler et je puisse l'aider. Donc je prescris rien, je suggère, je vais essayer de lui expliquer que ça peut essayer de diminuer ce Ausha inflammatoire pour qu'après on puisse mieux travailler. Après sur le long cours malheureusement on en a toujours qui...

  • Speaker #0

    Parce qu'un traitement d'anthalgique sur le long terme, ce n'est pas...

  • Speaker #1

    Ce n'est pas l'idéal. Après, tu as des conséquences au niveau digestif, sur le foie, sur plein de choses. Mais la douleur, c'est complexe et parfois, il y en a besoin.

  • Speaker #0

    La cryothérapie est efficace pour réduire l'inflammation après une blessure. Je parle de la cryothérapie parce que c'est un peu, j'ai envie de dire, à la mode. Je trouve, de mon point de vue, chez les sportifs, on voit pas mal de footers rentrer dans ces espèces de bords. box plein de fumée. On dit ça comme ça ?

  • Speaker #1

    Non,

  • Speaker #0

    c'est pas de la vapeur, parce que c'est froid, mais...

  • Speaker #1

    Je ne sais pas exactement comment ça marche.

  • Speaker #0

    Tu as jamais fait du vélo ? Je n'en ai jamais fait sur moi,

  • Speaker #1

    donc c'est quelque chose que je ne connais pas. En effet, tu as différentes cryothérapies. Tu as les cryothérapies corps entier, comme ça, la pression avec du gaz. Je ne sais pas exactement ce que c'est. Et tu as de la cryothérapie, comme nous, on a au cabinet, compressive, c'est-à-dire que tu mets une attelle. qui va venir en fait se gonfler donc tu vas avoir de la compression au niveau de l'articulation et tu as un circuit dans la telle de froid du coup on peut gérer la température de 0 à 10 degrés et donc du coup en fait ça va comprimer l'articulation et la refroidir il y a quelques... années de ça on avait un protocole rice après justement des chirurgies ou après des traumatismes ou du coup dans le protocole tu avais le la glace maintenant la science évolue ça se fait moins C'est beaucoup moins préconisé, voire même on dit qu'il ne faut pas glacer. Parce que la première étape de la cicatrisation, c'est une inflammation.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un processus normal.

  • Speaker #1

    Donc c'est un processus normal. Aussi de nettoyage de la zone en fait. Parce que quand il y a une lésion, il va y avoir du coup des petits débris, on va dire, si je peux parler grossièrement, de tissus qui vont apparaître. Et il faut qu'il y ait des cellules qui viennent enlever tous ces débris pour nettoyer la zone, pour retrouver une zone. zone qui est saine et pour qu'après ça cicatrise correctement et pas de manière anarchique.

  • Speaker #0

    Tu voudrais dire que glacé du coup ça serait presque contre-productif ?

  • Speaker #1

    Ça serait presque contre-productif.

  • Speaker #0

    Par contre...

  • Speaker #1

    Parce que je vais être sincère avec toi, moi j'ai jamais eu un patient au cabinet qui s'est opéré d'un genou par exemple, je vais prendre l'exemple du genou, à qui je mettais la telle de cryo et qui me disait « oh non mais ça m'a pas fait du tout de bien » . Les trois quarts me disent « ah ouais ça m'a vraiment fait du bien » . Et du coup, même psychologiquement, encore une fois, je pense qu'il faut prendre… le patient dans son entièreté et la sphère psychologique est importante, si lui ça l'aide et qu'il sent que ça va mieux après et que du coup ça me permet moi de plus travailler à côté, de lui faire faire d'autres choses que j'ai envie de faire, il faut tout prendre en considération. Je ne dis pas qu'il faut après travailler comme un bourrin derrière parce qu'il a pas mal, attention.

  • Speaker #0

    Parce que le froid du coup ça réduit l'œdème, on est d'accord ?

  • Speaker #1

    Oui, ça va réduire l'odium, ça va réduire la sensation douloureuse.

  • Speaker #0

    Et ça agit sur la douleur. Mais qu'est-ce que ça fait d'autre ? Rien de plus ? Là, tu me parles de ton atel avec la cryothérapie, c'est plus fonction antalgique pour le coup ?

  • Speaker #1

    Antalgique, mais aussi, il te parle quand tu achètes la machine que ça va diminuer la température des tissus en profondeur pendant une certaine durée. Donc, du coup, tu sais que lors de l'inflammation, tu as plutôt des tissus qui ont tendance à avoir un réchauffement, on va dire, si je puis dire. Tu touches la peau de quelqu'un qui a un genou inflammatoire, c'est chaud. Donc du coup, tu vas essayer de diminuer ça. Et en diminuant ces effets-là, tu vas aussi diminuer la douleur. Mais la science à l'heure actuelle est plutôt dans l'idée de se dire « mais t'es pas du froid après une blessure » .

  • Speaker #0

    Mais tu vois, c'est fou, je suis en train de penser à ce que tu me dis. Ça fait bizarre de se le dire.

  • Speaker #1

    Parce que tu structures tout.

  • Speaker #0

    Des années, on te dit « faut mettre du froid, faut mettre du froid » . Et là maintenant, tu me dis que c'est pas forcément... D'accord, ok. Les kinés peuvent prescrire des médicaments ? Non,

  • Speaker #1

    on ne peut pas prescrire des médicaments. On peut prescrire des ambulateurs, des cannes, des attelles, toutes ces choses-là, mais on ne peut pas prescrire un médicament.

  • Speaker #0

    Même prolonger par exemple une ordonnance du doc ? Non. Tu ne peux pas ? Non. Tu suggères à la rigueur, le soin n'est pas fini, il ne faudrait que...

  • Speaker #1

    Exactement. Retournez voir votre médecin. Moi, j'envoie un courrier au médecin. Est-ce que vous pourriez me faire une reconduction d'ordonnance ?

  • Speaker #0

    Le kiné ne peut pas poser de diagnostic.

  • Speaker #1

    ça dépend j'ai envie de te dire ce que tu appelles diagnostic parce que a initialement non on pose pas de diagnostic en revanche tu peux pas dire un patient que le patient il vient avec un problème ciblé il sait ce qu'il a de base qu'il a été

  • Speaker #0

    passer une radio, une IRM, un scan, peu importe et il vient te voir, il te dit j'ai ça entre guillemets soignez-moi. C'est ça la démarche ?

  • Speaker #1

    Non, en tout cas moi c'est pas la démarche que j'ai, après plein d'autres kinés pourraient te dire autre chose mais moi quand le patient il vient j'aime qu'il mette ses examens de côté et je lui dis qu'est-ce qui vous arrive ? Racontez-moi ce qui vous arrive. Donc il va en général me dire j'ai mal à l'épaule depuis tant de temps suite à ça, etc. Mais il va pas me dire, alors ça arrive des fois... On m'a dit j'avais une tendinite à l'épaule. Je leur dis ok, ça c'est ce qu'on vous a dit. Mais qu'est-ce qui vous arrive dans votre quotidien ? Qu'est-ce que vous avez vraiment en fait ? Pourquoi vous venez me voir ? Et quelles sont vos sensations, votre douleur, votre gêne ? Et après du coup, moi je ne vais pas poser un diagnostic. Le mot diagnostic est un peu fort, donc non je ne pose pas un diagnostic. Mais par contre, si... Mon patient est venu me voir pour une entorse de cheville et que finalement, c'est une tendinite du pied, une tendinopathie au niveau d'un tendon de la cheville. Je vais lui dire. Je ne suis pas sûre que votre médecin, potentiellement, vous a orienté correctement. Ce n'est peut-être pas finalement ça, c'est peut-être plus ça. Je ne sais pas que je suis en contradiction avec le médecin. C'est juste que chacun a sa spécialité. Et du point de vue du tendon, du muscle, de l'os, de l'articulation, c'est un peu le job du kiné. Donc parfois... il y a des écarts entre ce que dit le médecin au patient et moi ce que je pense.

  • Speaker #0

    Il y a une vraie réflexion entre professionnels. Tu as des médecins qui t'appellent et qui te disent je t'envoie ce patient parce que j'ai une problématique X ou un médecin ou un spécialiste quelconque.

  • Speaker #1

    Trop peu à mon goût, voire pas du tout.

  • Speaker #0

    Tu as l'impression que vous travaillez un peu dans votre coin.

  • Speaker #1

    Chacun dans son coin. Je pense que c'est dommage. Alors, ça nous arrive. Moi, j'envoie parfois des mails au médecin lui disant, voilà, j'ai fait un bilan, j'ai ça, ça et ça. Je ne sais pas, je trouve ça bizarre. Est-ce que potentiellement, le patient n'a pas passé des examens complémentaires ? Est-ce que tu ne voudrais pas lui prescrire une radio, s'il te plaît ? Dis-moi ce que tu en penses. Et si tu penses que c'est nécessaire, est-ce que tu peux lui prescrire la radio ? Mais trop peu. Et donc, du coup, ils ne savent pas ce qu'on fait et on ne sait pas trop ce qu'ils font. Et donc, du coup, parfois, c'est un peu compliqué parce qu'on n'est pas sur le même alignement et pourtant, on traite le même patient. on se donne des discours différents au patient. Le patient ne sait plus trop qu'est-ce qui est vrai, qu'est-ce qui est faux, où j'en suis. Et parfois, c'est un peu compliqué. Mais même avec les radiologues, des fois, le patient sort de sa radio et dit que son genou a beaucoup d'arthrose. Il faudra voir pour rester au repos. Et après, il vient te voir et toi, tu lui dis non, non, non, il a beaucoup d'arthrose, mais il faut continuer l'activité.

  • Speaker #0

    Et toi, tu fais le contraire.

  • Speaker #1

    Tu vois, c'est compliqué.

  • Speaker #0

    D'accord, mais tu fais un compte rendu, toi, au médecin qui t'envoie un patient pour de la réducte quelconque, une fois que les séances sont finies ?

  • Speaker #1

    Non, une fois que les séances sont finies, non. Ça m'arrive de faire des comptes rendus ou des demandes sur des problématiques bien spécifiques, mais pas à chaque patient.

  • Speaker #0

    Je me dis que dans son dossier médical, il pourrait y avoir vraiment un... J'ai fait ça à ce patient, tu m'as envoyé ce patient.

  • Speaker #1

    pour tel trauma.

  • Speaker #0

    Voilà ce que j'ai fait pendant X mois.

  • Speaker #1

    Mais le temps fait que... Quand tu finis le taf, il est 20h. S'il faut que tu passes une heure à rappeler tous les patients qui ont appelé dans la journée au cabinet pour avoir des rendez-vous, puis après une heure à faire des courriers au médecin, parce que tu passes ta vie au cabinet, ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Il y en a qui oublient le rendez-vous de temps en temps, ça te permet de souffler un peu dans ta jupe. En fait, j'ai fait ça pour toi.

  • Speaker #1

    tourne ça de façon ironique,

  • Speaker #0

    t'as raison l'Akiné peut aider à améliorer la respiration chez les personnes souffrant de maladies pulmonaires comme le BPCO oui,

  • Speaker #1

    mais chez tout le monde parce que l'Akiné si tu la fais de manière active encore une fois et que tu as une démarche de de travailler ton cardio, ton endurance ta force musculaire, ta masse musculaire ça va automatiquement à un moment donné mais aussi par exemple, je suis en train de penser parce que tu me parles de respiration, la souplesse de ta cage thoracique pour quelqu'un qui a une cage thoracique qui est très raide, à ce moment-là, tu vas améliorer sa capacité respiratoire. Et puis sur un BPCO, s'il est encombré, si tu lui donnes des techniques de désencombrement ou si même toi, tu l'aides à se désencombrer par des manips manuels très spécifiques, à ce moment-là, il va améliorer ses capacités respiratoires.

  • Speaker #0

    Ça se fait encore, je me souviens, j'ai une grande fille qui a 20 ans maintenant, qui faisait beaucoup d'asthme et qui faisait de la kiné respi. Ça se fait encore, cette pratique-là.

  • Speaker #1

    tu sais où le clapping cherchait le moins non on le fait plus comme ça mais par contre oui on est un peu peut-être dans la période je suis pas trop courante on l'a passé un peu là les bronchiolites chez le bébé avant on tapait très fort comme ça sur les bébés ça faisait un peu c'était

  • Speaker #0

    un peu choquant quand même le clapping pour l'enfant parce que tu vois bien qu'il est en souffrance et puis pour le parent qui est à côté exactement puis quand t'es kiné tu vois la détresse tu passes du parent à côté qui a juste envie d'intervenir ok

  • Speaker #1

    Donc, c'est compliqué. Maintenant, les manips ont évolué. Donc, on ne fait plus du clapping. Mais on fait, par contre, toujours du drainage bronchique chez les enfants qui ont des bronchiolites,

  • Speaker #0

    évidemment. C'est le même principe. Tu prends le clavis thoracique.

  • Speaker #1

    C'est le même principe, mais tu ne tapes pas, en fait. Tu vas venir plutôt faire des manœuvres de compression, mais sans avoir ce mouvement de frappe, en fait.

  • Speaker #0

    OK. La kiné remboursée par la Sécurité sociale dans tous les cas.

  • Speaker #1

    Oui ou non parce qu'en fait si t'as une ordonnance oui, mais si tu viens moi ça m'arrive des fois, j'ai un patient qui vient consulter avoir un avis sur une douleur qu'il a eu sur par exemple je sais pas moi, il s'est fait une douleur dans la cuisse au foot dimanche il vient te voir pour avoir un avis là pour le coup il n'est pas remboursé, mais si par contre il y a une ordonnance oui La kinésithérapie remboursée. Pas en totalité, il y a une partie mutuelle. Oui,

  • Speaker #0

    là je voudrais qu'on rentre dans les chiffres. S'il vous plaît madame. Tu travailles combien d'heures toi ? En moyenne par semaine déjà. Enfin toi ou ton cabinet, je ne sais pas si on prend...

  • Speaker #1

    J'ai une activité qui est diversifiée, c'est-à-dire que je fais de la kinésithérapie au cabinet, je fais de la kinésithérapie à domicile. Je fais également du coaching sportif de groupe le soir, une heure de 19 minutes. 19h à 20h, dans une dynamique, pas de pathologie, mais c'est plus des gens qui viennent du coup pour faire du sport, orientés, guidés par un kiné, donc par moi. Et j'ai aussi une autre activité qui est de la programmation à distance, en fait, chez les gens qui font du vélo, qui ont un objectif en vélo et que je vais aider à... à réaliser et à préparer.

  • Speaker #0

    Tu as vraiment développé ton activité kiné, ce n'est pas que de l'activité cabinet.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Donc du coup, si tu ne me parles que de l'activité cabinet, je ne sais pas, je dois être...

  • Speaker #0

    En rapport à tes collègues, ils sont en moyenne combien ?

  • Speaker #1

    On est entre 40 heures et il y en a qui vont bien plus haut, 40 à 50, 55 heures.

  • Speaker #0

    Et en début de carrière, combien gagnait un kiné ? Est-ce que tu serais une... Pas assez.

  • Speaker #1

    Ça dépend comment tu travailles.

  • Speaker #0

    Parce que je sais qu'il y a des kinés qui prennent un patient à la fois et d'autres qui les additionnent.

  • Speaker #1

    Tu prends un patient 20 minutes, une demi-heure, du coup tu fais deux patients par heure. Si tu en prends... 2 ou 3 à la demi-heure, tu ne vas pas faire le même chiffre. Parce qu'en kiné, plus tu envoies, plus tu gagnes. Après, c'est ta conscience professionnelle qui va te permettre de faire du bon travail et d'avoir de la considération pour ton patient. La norme, normalement, c'est 20 minutes à une demi-heure par patient. Donc quand tu sors de ça, tu sais que déjà, normalement, tu n'es plus dans la légalité.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas de norme sur la quantité de patients à avoir sur l'heure, par exemple. Même si tu dis que la norme, c'est 20-30. Oui, mais... La sécu ne peut pas te taper sur les doigts en disant que vous venez de facturer.

  • Speaker #1

    Il faudrait qu'il y ait plus de contrôle. Parce que quand tu vois que le kiné facture à la Sécurité sociale et que dans une journée, son pointage a 45 patients, il y a une problématique. Par rapport au nombre d'heures sur lesquelles tu peux être présent au cabinet, même si tu attaques très tôt le matin, 45 patients, ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    Donc on perd en qualité de soins avec un kiné qui prendrait X patients à la fois ?

  • Speaker #1

    Oui, clairement, il faut arrêter à un moment donné de vouloir faire toujours plus. Après, je n'ai pas dit non plus que d'avoir systématiquement des traitements d'une demi-heure, c'était la règle et que c'était mieux qu'un traitement de 20 minutes. Parce que moi, parfois, au bout d'un quart d'heure, mon patient est trop douloureux, je ne peux plus rien lui faire faire. Son tissu a été au maximum de ce qu'il pouvait faire. aujourd'hui, donc je ne peux plus faire faire, donc stop, on arrête, et ça ne sert à rien de continuer une demi-heure. Et à l'inverse, j'en ai qui restent 40 minutes, parce qu'ils sont dans un stade de leur rééducation qui est différent, on peut leur faire faire plus de choses, et donc du coup on en profite. Et par contre, si vous allez chez votre kiné, et qu'il y a 4 patients en même temps, qui vous met sur le vélo, puis après qui vous met les électrodes dans le dos, puis après qui vous met sur la bouillotte, et que vous l'avez vu au total durant la période dans laquelle vous êtes resté 5 minutes, il y a un problème.

  • Speaker #0

    D'accord. Tu pourrais nous donner une fourchette sur le taux horaire d'un kiné ?

  • Speaker #1

    Et bien c'est simple, une séance on va dire classique est à 17 euros brut.

  • Speaker #0

    Ok, après oui il faut enlever tes charges. Bien sûr,

  • Speaker #1

    enlever les charges du cabinet, donc tu enlèves quasiment la moitié.

  • Speaker #0

    17 euros brut ?

  • Speaker #1

    Voilà, une fois que tu enlèves.

  • Speaker #0

    C'est grâce à l'émotion. Ouais, non c'est pas fou, je pensais que c'était plus quand même.

  • Speaker #1

    Ah bah non, regarde, t'es relevé.

  • Speaker #0

    Non, je l'ai regardé, j'ai oublié.

  • Speaker #1

    Après, ça dépend parce que tu as des pathologies comme la neuro, par exemple, où ça va être un peu plus. Je ne connais pas toute la nomenclature, mais ça va peut-être être une vingtaine d'euros. Mais ce qu'on fait le plus, nous, c'est du 17-18 euros.

  • Speaker #0

    Et là, on a rigolé tout à l'heure, c'est très récurrent les patients qui annulent ?

  • Speaker #1

    Qui annulent, qui ne viennent pas du tout, oui c'est assez récurrent.

  • Speaker #0

    C'est propre tu dirais à ta profession ou de manière générale professionnelle ? santé. Parce qu'on voit souvent ce petit écriteau toute séance annulée, moins de...

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que c'est de plus en plus partout et pas que dans le domaine de la kiné dans le domaine médical tout court puisque même maintenant quand tu veux passer un IRM... des listes d'urgence parce qu'ils savent qu'ils vont avoir des annulations de dernière minute et à ce moment là du coup il rappelle quelqu'un sur la liste d'urgence pour le caser pour pas perdre un créneau mais moi j'ai des copines qui sont dans l'esthétique coiffeuse en fait tu te rends compte que même là ils ont des annulations ou des lapins même dans la restauration tu vois maintenant c'est pas assez pas rare quand tu as des grandes tables maintenant qui demande un à compte pour être sûr Donc du coup, ça veut bien dire que c'est un peu dans tous les domaines, si tu veux.

  • Speaker #0

    Tu peux nous parler un peu des dernières avancées dans le domaine de la kiné en termes de soins ? Tu nous parlais de cette fameuse attelle avec de la cryo. Est-ce qu'il y a des choses qui n'existaient pas du tout il y a quelques années ? Le matériel ? Oui,

  • Speaker #1

    il y a quelques années, même moi quand j'ai attaqué il y a dix ans, c'était l'électrothérapie, donc les patches que tu colles et qui envoient un petit peu l'électricité, les ultrasons, et puis c'était à peu près tout. maintenant, tu as des machines qui valent 30-40 000 euros, la técarpathérapie, les ondes de choc, les appareils pour la rééducation du périnée chez la femme, plein de choses, le laser, justement les différentes caissons de cryothérapie, parce que dans des très gros cabinets, il y en a qui investissent dans ce que tu disais tout à l'heure sur les caissons de cryothérapie, mais ça coûte vraiment beaucoup d'argent.

  • Speaker #0

    Mais ça ne s'est pas remboursé ? ça peut rentrer dans le cadre du soin remboursable ?

  • Speaker #1

    Quand on est kiné et qu'on achète tout ce matos, on en fait profiter notre patient, mais nous, ça ne veut pas forcément dire, ça ne veut pas dire tout court d'ailleurs, que la sécurité sociale, au lieu de nous payer 17 euros, ils vont nous payer 20 euros. C'est pour ça aussi que le dépassement d'honoraires, chez le kiné notamment, il va se répandre de plus en plus. Parce que nous, on fait des frais sur ce type d'outil-là, mais en fait, on ne gagne pas plus d'argent. Donc, il y en a certains qui se disent, si c'est kiné, moi j'achète... pas, de toute façon je gagnerai pas plus. C'est juste pour aider plus mon patient. Oui, je comprends. Donc au bout d'un moment, ok.

  • Speaker #0

    Peut-être en termes d'image, de dire que tu vas chez un kiné qui est à la pointe, qui est bien équipé.

  • Speaker #1

    Mais au bout d'un moment, l'image, entièrement, tu as raison. Quand tu parles vraiment de 10, 20, 30 000 euros une machine. Voilà.

  • Speaker #0

    Les kinés, c'est comme les pharmaciens, c'est réglementé par bassin de population ou tu peux mettre autant de kinés dans une ville par exemple ?

  • Speaker #1

    Non, ce qu'on disait tout à l'heure, il y a des zones sous-dotées et sur-dotées. Je ne pourrais pas te dire exactement lesquelles.

  • Speaker #0

    sont quoi mais je vois quand tu as acheté ce cabinet c'est quelqu'un c'est un autre qui n'est qu'ils aient parti du coup non c'est une création de c'est un peu c'est un peu différent mais autrement il ya un nombre limité de kiné à avoir par par zone ok c'est comme ce qu'on veut les pharmaciens. Toi, quand tu dis que t'es kiné dans ton entourage, quels sont les mythes les plus courants que les gens te disent ? Ah bah t'es kiné, tu dois faire ou tu dois être...

  • Speaker #1

    Tu fais du massage.

  • Speaker #0

    Ouais, ça, ok.

  • Speaker #1

    Alors que très peu, voire pas du tout. Et puis ah bah tiens, Jamal là, tu veux pas regarder ?

  • Speaker #0

    Réponse ton verre, réponse ta cacaouette.

  • Speaker #1

    C'est exactement ça, c'est ce que j'allais dire. Donc du coup, quand t'entends entre deux verres à table, c'est très sympa.

  • Speaker #0

    Ah, il pense que c'est du one shot comme ça.

  • Speaker #1

    et je pense que beaucoup ont encore cette vision du kiné qui masse et qui met les électrodes alors que surtout la jeune génération maintenant se dirige beaucoup plus vers une thérapie active c'est aux patients de bosser on les guide,

  • Speaker #0

    on les aide à aller dans une démarche mais c'est à eux de faire d'accord je comprends donc toi t'es plutôt spécialisé dans le sport donc on a dit est-ce que la nutrition fait partie intégrante de la performance ? sportives et de la récupération. Est-ce que tu donnes des conseils à ce niveau-là aussi ?

  • Speaker #1

    Je donne des petits conseils parce que j'ai eu des petits modules sur des formations de kiné du sport, etc. Mais je ne suis pas diététicienne, je ne suis pas nutritionniste.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu sais qu'il y a des trucs qui fonctionnent bien pour la récupération, par exemple ? Genre, pour parler de ça. En fait, j'ai une idée qui me vient là, tout d'un coup. Ça va faire très bof, ce que je... Allez, vas-y. Il paraît que... J'ai lu... certains endroits, que boire une bière après le sport c'était bon pour les muscles, je sais pas quoi je sais pas,

  • Speaker #1

    il y a des mythes là-dessus, j'en sais rien du tout moi je me dis si tu fais du sport tous les jours et que tu bois une bière après ton sport tous les jours, il faudra peut-être se poser des questions, si c'est dans un contexte tu aimes la bière ou le sport finalement c'est pour ça que je te dis ça en fait, c'est toujours dans un contexte si tu fais du sport une fois avec tes potes le week-end et que ça te fait plaisir de boire une bière après écoute, bois la bière, enfin je veux dire donné si tu as une démarche qui est globalement d'avoir de l'activité physique ne pas être sédentaire d'avoir une alimentation qui est plutôt équilibré sans priver on est tous j'espère on est tous pareils on sait profiter et que et que voilà en plus si tu fumes pas ou voilà c'est encore mieux mais mais

  • Speaker #0

    globalement il n'y a pas d'allaitre ouais mange correctement façon variée il suffit juste entre guillemets d'avoir une Du bon sens en fait,

  • Speaker #1

    du bon sens. Après, je ne dis pas, si tu as une problématique qui est très ciblée ou si tu veux faire perdre du poids, fais-toi guider, orienter quelqu'un qui est spécialisé dans le domaine. Mais déjà, dans un premier lien... si c'est juste une question de récupération, dors bien, mange bien.

  • Speaker #0

    La base, quoi, en fait.

  • Speaker #1

    La base, et surtout le sommeil,

  • Speaker #0

    pour moi. Dans le domaine du sport, est-ce que tu dirais qu'il y a une relation un peu plus importante qu'avec les médecins ? Toi, tu fais donc kiné du sport. Est-ce que tu vois des entraîneurs, des médecins du sport ? Est-ce que sur cet axe-là, sur l'aspect sportif, j'ai envie de dire, est-ce que tu as plus de relations avec d'autres professionnels ? Ou c'est comme le domaine médical, chacun fait son petit taf de son côté ?

  • Speaker #1

    médecin du sport, si on peut communiquer avec lui, parfois, les entraîneurs, très peu.

  • Speaker #0

    Ok. Tu n'as pas de sportifs de haut niveau, entre guillemets, qui viennent dans ton cabinet ? À part moi, je veux dire. Je ne comprends pas pourquoi tu rigoles même pas pour ça.

  • Speaker #1

    Si on a quelques sportifs cyclistes qui viennent au cabinet et qui sont sportifs de haut niveau.

  • Speaker #0

    Ils viennent chercher Adeline la cycliste ou Adeline la kiné ? Ou les deux d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Qui le traite ? c'est Thomas et il fait du vélo et il est kiné avec la fédération française de cyclisme et c'est par ce biais là en fait il y a des cyclistes qui sont en Auvergne qui sont venus au cabinet ici parce qu'il les a connus par l'intermédiaire de l'équipe de France.

  • Speaker #0

    Revenons un peu sur nos personnes âgées. Tu nous parlais de mouvements tout à l'heure, de l'arthrose. Pourquoi tu dirais que la kiné est essentielle pour les personnes âgées ? Et pour quels bénéfices ? Tu nous parlais de l'arthrose, de garder une certaine mobilité. Il faudrait que... arriver à un certain âge, garder à l'esprit qu'il faut bouger et peut-être consulter un peu plus, pas attendre forcément d'avoir mal, comme tu disais. Oui,

  • Speaker #1

    exactement. Pas attendre d'avoir mal, bouger et si tu ne sais pas le faire, te faire aider. Donc en effet, un kiné ou un coach sportif, après ça dépend aussi financièrement ce que tu es capable de faire, parce qu'un coach, du coup, ça ne sera pas forcément remboursé, mais de te faire guider. pour renforcer et gagner, ou on va dire pas gagner, mais perdre le moins possible en masse musculaire.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Parce que la masse musculaire, tu commences à en perdre à partir de 35 ans, plus ou moins de façon importante entre l'homme et la femme, la femme plus ou moins importante en fonction de sa période de vie, en fonction de son cycle hormonal évidemment. Donc clairement, première chose, perdre le moins possible en masse musculaire. Et pour ça, il faut faire du renforcement. forcément, il faut porter des charges. Je sais qu'il y a un gros tabou vis-à-vis de ça, parce que porter des charges pour une grande majorité de la population, ça peut paraître dangereux. Si tu le fais correctement et que tu y vas progressivement, et que tu es guidé, il n'y a aucun risque. Au contraire, ça va améliorer ta santé, clairement.

  • Speaker #0

    Parce que je suis en train de penser à ça. Effectivement, on peut aller voir un kiné, pour ne pas perdre, et pas forcément plus gagner, mais ne pas perdre.

  • Speaker #1

    Passer un certain âge, c'est ça. C'est ce que je dis à mes patients à domicile, qui ont un problème de santé. 85, 90, 95 ans. Mon objectif, ce n'est pas de vous faire gagner. C'est juste de vous maintenir le plus possible comme ça pour que vous puissiez garder votre autonomie à la maison et continuer à pratiquer ce que vous avez envie de pratiquer comme activité. C'est des choses simples parfois, mais finalement, avec l'âge, au bout d'un moment, les choses simples, si on ne les entretient pas, on les perd.

  • Speaker #0

    Je suis en train de penser à ça. Est-ce que des fois, le kiné peut dire, écoutez, là, ça fait, je fais une bêtise, six mois qu'on se voit, je suis arrivé au bout de mes propres capacités, il vaut mieux qu'on arrête parce que je ne pourrais pas vous faire gagner plus.

  • Speaker #1

    Bien sûr.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça arrive ça ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Des fois, quand tu as tout essayé et que tu ne vois plus comment aider le patient, je pense que c'est aussi une preuve. d'intelligence de dire écoutez moi en tout cas avec mes connaissances je n'y arrive plus est ce que c'est peut-être aussi un problème qui vient de moi parce que je suis j'ai pas assez de connaissances dans le domaine ou parce que j'ai tout essayé mais pas forcément de la bonne manière où tu l'as pas exposé aux patients de la bonne façon peut-être d'essayer d'aller consulter quelqu'un d'autre qui pourra ajouter aussi elle ça s'appierre à l'édifice on va dire et débloquer parfois la situation c'est pas les cas les plus courants mais ça m'est déjà eu arrivé pendant les 10 ans que je viens de pratiquer là de dire je suis désolé mais je crois que là je bloque je sais plus quoi faire pour vous moi il y a un exemple qui me vient et j'espère

  • Speaker #0

    que personne ne prendra mal mes propos tu sais la rééducation post AVC on emmène des patients en tant qu'ambulancier chez des kinés pendant très très longtemps et je me suis déjà fait la rééducation beaucoup de fois au bout d'un certain temps mais à quoi ça sert quoi parce qu'en fait il n'y a pas de bénéfice mais bon après on peut retourner le la situation dans l'autre sens de dire et pour qui garde ce qu'il a déjà acquis faire la kiné mais c'est vrai que des fois sur des pathologies assez assez lourde ou le patient a vraiment perdu en mobilité un patient des fois qui est à l'étage qu'il faut porter dans l'escalier mettre sur le banc tu as toute cette logistique là pour passer vingt minutes dans le cabinet et lever des bouteilles je dis pas que ça ne sert à rien je ne suis pas médecin, je ne me permettrais pas mais des fois au bout de 6 mois, 1 an en tant qu'ambulanceur je parle,

  • Speaker #1

    je me dis est-ce que c'est vraiment utile c'est toujours la même chose c'est que si nous on ne le fait pas qui va lui faire faire ? en général personne, s'il ne le fait pas petit à petit il fera de moins en moins il va perdre de plus en plus puis au bout d'un moment il va perdre de l'autonomie puis après tu rentres dans un secteur où les gens ils sont plus ils n'arrivent plus à se débrouiller eux-mêmes alors que tu as des gens avec des postes AVC qui sont encore à la maison et qui se débrouillent mais ça il faut le maintenir donc là on est dans une logique de maintien mais clairement je vais voir un papy à domicile qui a 91 ans je le sors dans la cour on fait 3-4 tours de cours ensemble où je le fais marcher et sa fille me dit vous ne faites que 3 tours dans la cour bah oui mais si je ne le fais pas vous ne le faites pas et si je ne le fais pas et que vous ne le faites pas il reste dans le lit H24 donc du coup qu'est-ce qu'on fait ? on arrête ou on arrête ? c'est sûr, des fois je me pose la question moi-même je me dis pinaise juste pour faire trois tours dans la cour et en fait je me dis mais si je le fais pas personne le fera

  • Speaker #0

    T'es obligée de te justifier auprès de la famille des fois ? Ça arrive fréquemment ?

  • Speaker #1

    Non, c'est juste que là, quand quelqu'un te dit ça...

  • Speaker #0

    Et puis t'es pas magicienne en soi ?

  • Speaker #1

    Je suis pas magicienne, déjà, une. Et puis quand on est dans un contexte où... Après, des fois, quand on arrête, t'as la famille qui peut prendre le relais derrière. Et à ce moment-là, j'y vois pas d'inconvénients. Pour faire marcher quelqu'un dans une cour, tout le monde peut le faire, faut pas avoir fait de grandes études. Mais par contre, il faut le faire.

  • Speaker #0

    Mais effectivement, on parlait un peu des légendes urbaines, dans l'inconscient des gens, peut-être qu'ils se disent, je vais voir un kiné, ça va aller mieux. Peut-être que les gens devraient se dire, je vais voir un kiné, ça ne va pas s'empirer. C'est garder les acquis, faire travailler les acquis en se disant qu'au vu de ce qui m'est arrivé, peut-être que je n'arriverai pas à récupérer, mais je vais essayer de consolider ce que j'ai déjà.

  • Speaker #1

    Pour avoir cette vision, je pense que ça dépend de ton âge et de ta problématique. parce que quand t'as 20, 30, 40, 50, 60 ans en général ils comptent bien gagner et aller mieux quand on parlait de la personne âgée là quand tu t'attaques vraiment sur des personnes âgées vraiment 80, 90 ans encore tu as des gens de 80 ans qui sont très en forme qui font du sport encore moi mon patient qui a 97 ans il faisait encore du ski à 80 ans donc voilà, mais passer à un stade 95, 96, voire 100 tu fais du maintien

  • Speaker #0

    Et là justement pour continuer à parler des personnes âgées avec le vieillissement de la population les personnes âgées qui veulent vieillir chez elles comment tu vois évoluer toi la kiné gériatrique est-ce que beaucoup plus de domicile, des prises en charge beaucoup plus longues

  • Speaker #1

    Dans un monde idéal Oui

  • Speaker #0

    Tout ça c'est une spécialité la kinésiogériatrique où tous les masseurs kinés en sortant de l'école peuvent prendre en charge ?

  • Speaker #1

    Il doit y avoir sûrement des formations liées spécifiques à la gériatrie que je n'ai pas fait spécifiquement dans ce domaine là puisque moi c'est le sport. Mais dans un monde idéal je pense qu'il faudrait... C'est imposé, je pèse mes mots, je ne sais pas trop si absolument, des heures de sport, d'activité, de gym à toutes les personnes à partir d'un certain âge ou non d'ailleurs, peut-être même dès le début. Que l'éducation dans les écoles ne soit pas faite de la même manière au niveau du sport, je parle. Et que du coup, petit à petit, on change le mindset des gens dès le début en fait. Et que quand ils sont âgés, ils ont naturellement cette envie et cette nécessité. de faire de l'activité physique et qu'on ne soit pas obligé de les pousser à faire ça. Mais donc du coup, je pense qu'il faut prendre le problème bien plus à la source et donc pas quand la personne est déjà âgée. Parce que après, on ne peut pas changer quelqu'un qui n'a jamais fait d'activité physique de sa vie. Tu comprends, c'est compliqué.

  • Speaker #0

    Je vois que l'approche du sport et de l'activité physique plutôt chez les personnes âgées a quand même changé ces dernières années. Moi, je vois dans les maisons de retraite, il y a de plus en plus d'activités. Je ne me suis jamais posé la question si c'était vraiment un kiné. Je suppose que oui, qui fait ses activités.

  • Speaker #1

    C'est peut-être un appât, quelqu'un qui fait faire des activités physiques adaptées.

  • Speaker #0

    Mais tu sais, de mettre une boule dans un cerceau via des jeux ludiques, Il y a même, alors je me lance sur ça, mais je n'ai pas préparé le nom. Il y a même une société sur le secteur de Clermont-Ferrand, si je n'ai pas de bêtises. Ils ont inventé des petits boutons lumineux. Tu n'as pas entendu parler ? J'ai vu un article sur ça. Justement, voilà.

  • Speaker #1

    Tout ça, c'est très bien parce que tu gardes en coordination et tu fais passer ça par le jeu. Parce qu'au bout d'un moment, faire de la gym pure et dure, du renforcement, alors tu en as qui apprécient, même âgés, Mais tu en as d'autres, ce n'est plus leur délire. Donc, si tu arrives à faire passer ça un peu plus sous la forme du jeu, souvent ça passe mieux. Et puis, toute cette activité physique, elle a une nécessité sur le point de vue articulaire, musculaire, mais elle a aussi une nécessité sur le point de vue neuro. C'est-à-dire qu'il y a des maladies neurodégénératrices, Parkinson, Alzheimer, qui, on sait, peuvent être retardées, limitées en termes d'évolution par l'activité physique.

  • Speaker #0

    donc c'est pas rare maintenant de voir les personnes âgées jouer la wii dans les personnes dans la maison de retraite parce que il ya des jeux de sport sur sur la wii qui peut peut-être toujours cet aspect aussi je pense qu'il faut à moi en tout cas c'est la vision

  • Speaker #1

    que j'ai mais de quelque chose de beaucoup plus global en fait parce que tu me poses des questions et je me rends compte que des fois je digresse mais en fait finalement chez la personne âgée ce qu'il faut essayer de faire c'est la laisser dans un milieu la sociabiliser vis-à-vis vie des autres, d'avoir des échanges, en fait, du coup, des questionnements entre eux, de la réflexion, parce qu'au niveau neurodégénératrice, toutes les maladies neurodégénératrices, du coup, ça va aider par rapport à ça. Et donc, cet aspect social et cet aspect activité physique. Et en fait, là, oui, t'as les deux, en fait. Tu joues avec tes collègues, du coup, tu t'amuses, t'échanges, tu poses des questions, en même temps, en plus des interactions, tu vas avoir cet aspect activité physique où la personne, elle va bouger. Et en fait, c'est tout ça. qui va faire que la personne âgée va aller mieux. Pas forcément que l'activité physique, elle va la mettre sur une chaise et elle va lui faire lever des poids. En plus, si elle n'aime pas ça, tu vas perdre son adhérence, ça va la saouler et puis voilà.

  • Speaker #0

    Pour finir ce podcast Adeline, on va reparler un peu de... de travail et des ambulanciers. Quelles sont, selon toi, les bonnes pratiques au quotidien pour un ambulancier, pour porter, déplacer des patients ? Moi, ce qui me pose un problème, par exemple, c'est les gestes répétitifs. En général, avec ces gestes répétitifs que tu finis par te blesser, est-ce qu'il y a une approche avec ces gestes répétitifs via du renforcement musculaire ? Oui.

  • Speaker #1

    Oui, évidemment. Le renfort, c'est bon pour la personne âgée, c'est bon pour le jeune, mais c'est bon pour la personne qui est active au niveau professionnel et avec en plus une profession qui nécessite de la force parce que tu as de la manutention, tu as de la porte de charge. Donc évidemment, un renforcement plutôt global finalement, apprendre à utiliser ses jambes, avoir un bon gainage, un bon tronc, des bras qui peuvent pousser, tirer parce que mine de rien, tu lèves des patients ou tu pousses des chariots. Donc voilà. pour limiter les contraintes au niveau de ta colonne, au niveau de tes épaules, au niveau de tes cervicales. A priori, je suppose que les problématiques de genoux, de chevilles, ce n'est pas les plus courantes dans votre profession. Mais le dos, les épaules et le cou, ça pourrait paraître logique.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ce qui prend le plus souvent. Je me posais la question, si le fait de pratiquer une activité physique à des heures non récurrentes, est-ce que c'était gênant ? C'est-à-dire, est-ce qu'il faut habituer son corps ? Oui. parler du démarrage de ton corps le matin, est-ce que si je vais à la salle de sport, si je veux bien faire ma séance, si je veux bien l'assimiler en soi, est-ce qu'il est préférable que ça se fasse à des heures entre guillemets fixes, où il n'y a aucune importance ?

  • Speaker #1

    Non, à partir du moment où tu bouges, après évidemment tu as des gens qui vont être plutôt du matin, plutôt du soir, et en fonction du type d'activité que tu fais, faire attention, si tu fais de l'intensité très très haute, par exemple si tu fais du crossfit avec un WOD où tu vas faire faire monter ton cardio, tu vas être tout rouge, tout essoufflé à 21h, et que tu dois te coucher à 22h, à mon avis, ça va poser problématique. Parce que le temps que ton système nerveux se calme et que tu redescendes dans les tours, ça va mettre quelques heures et tu risques de ne pas forcément passer une super nuit. Donc c'est peut-être des petits conseils, mais encore une fois, il y a des gens, ça ne les gêne pas du tout.

  • Speaker #0

    Il faut s'écouter encore une fois.

  • Speaker #1

    Enfin, du bon sens, franchement. Tu testes, tu regardes ce qui marche, ce qui ne marche pas, et tu appliques ce qui marche. qui marche.

  • Speaker #0

    On parle des ambulanciers forcément, mais tous les professionnels de santé, je pense à mes collègues soignants ou infirmiers, le stress au travail, est-ce qu'il y a un vrai lien entre le stress au travail et les blessures ? Est-ce que le fait d'avoir une activité méga prenante sur des plages horaires importantes et cette fameuse pression au travail, est-ce que ça contribue à te blesser plus facilement ?

  • Speaker #1

    Bien sûr. Je vais le redire, mais la douleur, c'est multifactoriel. une composante émotionnelle et psychologique qui est très importante. Donc la personne qui est stressée au travail, qui a des responsabilités, qui passe beaucoup d'heures au travail, qui a en plus un métier physique, qui est fatiguée aussi physiquement plus que moralement, évidemment que ça va avoir un impact sur ses douleurs. Et c'est aussi pour ça que là, l'activité, le sommeil, une alimentation équilibrée est importante pour compenser un petit peu ça. Oui, oui, c'est une évidence.

  • Speaker #0

    Donc, on se fait du bien au niveau du corps quand on fait du sport, mais c'est l'aspect psychologique aussi.

  • Speaker #1

    On a des questions quand on fait le bilan, justement, à la première séance de rééducation, où justement, tu essaies de poser un peu ces questions-là. Moi, je pose souvent la question, est-ce que vous dormez bien ? Est-ce que vous dormez bien parce que la douleur vous gêne ? Est-ce que vous dormez bien tout court ? Est-ce que vous avez des nuits qui sont correctes ? Ou est-ce que vous avez eu des réveils réguliers ? Est-ce que vous vous sentez reposé ? J'essaie de poser des questions comme ça pour cibler un petit peu ce contexte-là. Parce que nous, on a en kinésithérapie ce qu'on appelle les drapeaux jaunes. Et les drapeaux jaunes, c'est tous ces marqueurs justement de stress, de pression que la personne subit environnement professionnel, mais environnement familial aussi. Quand tu poses des questions et que la personne, elle te dit, oui, j'ai mal au dos depuis six mois, mais je suis en plein divorce, machin. au travail ça se passe pas super bien du coup tu te dis que le contexte émotionnel il est quand même très prenant et que tu sais qu'il n'y a peut-être pas qu'une partie purement structurelle sur les tissus au niveau de son dos, s'il y a la mal au dos par exemple que t'as aussi cette partie tu peux quand même travailler dans ces conditions là ? parce que sinon franchement t'enlèves la moitié des patients du cabinet

  • Speaker #0

    Il ne faut pas attendre forcément d'avoir un bilan personnel plus ou moins stable avant de se dire je vais faire de la kiné.

  • Speaker #1

    Non parce que je pense qu'on peut aussi les aider ces gens-là, on peut les rassurer, on peut leur montrer. qui sont capables de faire des choses, on peut les aider à dédramatiser, on peut les écouter juste. Et je pense que ça, c'est une grande partie de notre travail que je n'avais pas compris encore quelques temps. Mais en fait, juste écouter les gens, des fois, ils ont juste besoin de ça pour aller un petit peu mieux. Et puis les guider dans une démarche active parce qu'encore une fois, l'activité physique, c'est primordial. Et pour le physique, et pour la tête, et pour le corps tout entier.

  • Speaker #0

    Je pense qu'on va finir sur cette phrase Adeline, qui est parfaite. Tu vas nous, pour terminer, donc le podcast va se terminer. On va passer pour la première fois de l'histoire de la chaîne sur un peu de vidéos. Je vais filmer, tu vas nous montrer trois exercices. tu vas nous montrer quoi exactement ?

  • Speaker #1

    Je vais montrer du coup un exercice pour le dos, un exercice pour les épaules et un étirement pour le cou.

  • Speaker #0

    Donc ça, ça sera plutôt à faire à quel moment ? Genre le soir, le matin ?

  • Speaker #1

    Les exercices de renforcement, tu peux les faire le matin si tu as envie. Après, les deux sont possibles. Ça dépend du cadre dans lequel tu te situes. Si tu veux te réveiller, te dynamiser un petit peu le matin par rapport aussi à ce que tu me disais tout à l'heure, tu te prépares et tu bouges un petit peu des articulations avant de travailler parce que tu as l'impression que ça réchauffe et du coup, ça te prépare. Tu peux faire les deux exercices de renforcement que je vais montrer plus tôt le matin. Le soir, une fois que tu es fatigué, si tu n'as pas envie, ça me semble un tout petit peu moins logique, quoique ça pourrait être fait aussi. Et les étirements, c'est quand tu sens ta tension apparaître, c'est-à-dire même pendant au travail, un petit étirement sans matériel que tu peux faire debout, assis, peu importe. Le soir, si tu sens que ça tire aussi, tu peux le refaire. Et au réveil, mais en général, c'est souvent un petit peu moins douloureux parce que tu t'es reposé toute la nuit. Au niveau de ton cou, tu as eu la tête qui était posée, tu ne l'as pas portée toute la nuit. tes muscles sont encore un peu détendus, donc tu as un peu moins besoin de le faire. Plutôt le soir et pendant la journée pour l'étirement.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc si vous voulez voir Adeline nous montrer ses exercices, direction la chaîne YouTube podcast tiré du bas préambule, vous allez pouvoir voir Adeline en activité. En tout cas, merci beaucoup Adeline pour ce podcast.

  • Speaker #1

    Merci à toi.

  • Speaker #0

    Et de m'avoir reçu dans ton cas ce samedi matin. Merci beaucoup, bonne journée. Salut,

  • Speaker #1

    ciao, ciao. Merci.

Chapters

  • Introduction et présentation d'Adeline, kinésithérapeute

    01:41

  • Évolution de la prise en charge des douleurs

    01:45

  • Parcours d'Adeline et spécialisation en kinésithérapie du sport

    02:01

  • Le parcours pour devenir kiné

    03:44

  • Rôle et spécialités du kinésithérapeute

    05:51

  • Rôle et spécificités du kinésithérapeute

    05:51

  • Déroulement d'une séance de kiné

    09:50

  • Déroulement d'une séance de kinésithérapie

    09:50

  • Mythes et réalités de la kinésithérapie

    12:43

  • Vrais ou faux : Mythes sur la kinésithérapie

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