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PRÉAMBULE : Le podcast des Ambulanciers et de la Santé

6. Urgences médicales : le rôle essentiel des assistants de régulation médicale au SAMU 1/2

6. Urgences médicales : le rôle essentiel des assistants de régulation médicale au SAMU 1/2

23min |18/11/2024
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Description

Dans cet épisode captivant du podcast PRÉAMBULE : Le podcast des Ambulanciers et de la Santé, Jean-Paul Angelini reçoit Bruno, assistant de régulation médicale au SAMU de Clermont-Ferrand. Ce dialogue enrichissant nous plonge au cœur des soins préhospitaliers et de l'urgence médicale, offrant une perspective unique sur le rôle essentiel des assistants de régulation médicale (ARM). Bruno, fort de son expérience en tant qu'ancien aide-soignant, nous raconte son parcours et les défis qu'il a dû surmonter pour se spécialiser dans ce domaine crucial.


Au fil de la discussion, il nous éclaire sur les responsabilités des ARM, qui traitent près de 300 000 appels par an dans le Puy-de-Dôme. Ce chiffre impressionnant témoigne de l'importance de leur rôle au sein de la chaîne des secours. Bruno aborde également la formation nécessaire pour exercer ce métier exigeant, soulignant que la préparation théorique et pratique est indispensable pour faire face aux situations d'urgence. Les auditeurs découvriront les compétences requises pour réussir dans ce secteur, notamment la réactivité, le calme et la gestion du stress, des qualités primordiales pour naviguer dans l'univers des interventions d'urgence.


L'épisode ne se limite pas à la description du métier. Bruno partage également les défis émotionnels et psychologiques liés à la prise d'appels d'urgence, mettant en lumière l'impact que cela peut avoir sur les professionnels de la santé. En abordant la collaboration avec les pompiers et d'autres acteurs du service d'urgence, il illustre l'importance d'un travail d'équipe efficace dans le transport sanitaire et les soins de santé.


En outre, cet épisode explore les perspectives d'emploi dans le secteur des ambulanciers, les salaires et les conditions de travail, offrant une vue d'ensemble précieuse pour ceux qui envisagent une carrière dans ce domaine. Les auditeurs auront l'occasion d'en apprendre davantage sur l'évolution personnelle que permet cette profession, ainsi que sur les défis que représente la gestion des appels en période de crise, comme celle provoquée par le coronavirus.

Rejoignez-nous pour cet échange passionnant qui met en lumière les réalités du quotidien des professionnels de santé, en particulier ceux qui œuvrent dans le domaine des urgences. Ce podcast est une véritable mine d'informations pour les experts comme pour les novices, désireux de mieux comprendre le fonctionnement du SAMU et le rôle fondamental des ambulanciers dans la société. Écoutez PRÉAMBULE : Le podcast des Ambulanciers et de la Santé pour découvrir des histoires inspirantes et des témoignages authentiques qui enrichiront votre compréhension des soins préhospitaliers et de la santé en général.

Au bout du fil, une voix calme vous guide en cas d'urgence, un professionnel de la santé. Découvrez les histoires humaines derrière ces voix, les joies et les difficultés du métier du soin et de la santé. Un podcast authentique et touchant. Ecoutez les témoignages des ces hommes et de ces femmes qui font face à l'urgence avec courage et empathie.

Ce podcast santé s'adresse à tous ceux qui s'intéressent aux métiers de la santé. Nous décortiquons les protocoles, les outils et les enjeux du métier d'assistant de régulation médicale. Un podcast santé est indispensable pour comprendre les rouages des services d'urgences et des interventions d'urgence. Vous comprendrez comment ont travaillé les assistants de régulations médicale pendant le COVID 19, le coronavirus. Si vous souhaitez trouver une formation dans la santé ce podcast santé vous aidera à comprendre les soins préhospitaliers.

Ces professionnels du soin et du secours du SAMU, régulent les équipages sur SMUR afin d'assurer une prise ne charge médicale optimale.


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Transcription

  • Speaker #0

    Elle a très mal.

  • Speaker #1

    Dès qu'elle joue,

  • Speaker #0

    c'est encore plus mal.

  • Speaker #1

    Je peux croiser le doigt de raison. Plus, ça m'inquiète un peu.

  • Speaker #0

    Bienvenue au CRA, le centre de réception et de régulation des appels du Centre 15. Chaque année, près de 300 000 appels sont traités dans le seul département du Puy-de-Dôme. Imaginez-vous répondre à un appel où chaque seconde compte. C'est le quotidien des assistants de régulation médicale, les ARMS. Dans ce podcast... composé de deux épisodes, nous allons percer les secrets de ce métier passionnant, mais aussi exigeant. De la formation à la gestion de crise, en passant par les émotions vécues au quotidien. Je vous emmène dans les coulisses du SAMU.

  • Speaker #1

    Préambule,

  • Speaker #0

    le podcast des ambulanciers et de la santé. Bienvenue sur Préambule, le podcast des ambulanciers et de la santé. Aujourd'hui, nouvel épisode, nous recevons Bruno, assistant de régulation médicale au SAMU de Clamont-Ferrand. Bonjour Bruno.

  • Speaker #1

    Bonjour, c'est bien ça, assistant de régulation médicale.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir accepté mon invitation Bruno et de venir à nous pour nous parler de ta profession. Déjà, avant de rentrer dans le vif du sujet, qu'est-ce qui t'a emmené à cette profession d'arme ? Que faisais-tu, pardon, juste avant ?

  • Speaker #1

    Alors, moi j'ai... commencé à travailler au CHU à Clermont-Ferrand très jeune, à 19 ans, en tant qu'aide-soignant. J'ai travaillé dans des services de réanimation, traumatologie, neurologie. Et j'ai toujours aimé travailler dans des services de l'urgence.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Des services conventionnels, orthopédiques, etc. J'ai fait aussi. Mais je... Voilà, je... L'urgence, c'est mon truc.

  • Speaker #0

    Un goût pour l'urgence. Une fibre pour l'urgence.

  • Speaker #1

    Pour le coup, j'ai fait un stage inter-service à la régulation du SAMU parce que je voulais faire autre chose, voir autre chose. Et ça m'a énormément plu.

  • Speaker #0

    C'était il y a combien d'années ça ?

  • Speaker #1

    C'était il y a 19 ans.

  • Speaker #0

    D'accord, ok.

  • Speaker #1

    Et depuis, je suis rentré, j'ai eu une formation interne, parce qu'avant il n'y avait pas l'école. C'était une formation par un tutorat avec les anciens ARM et des cours faits par les médecins du service. Des cours sur la traumatologie, les accouchements, etc. On avait trois mois de formation et ensuite on était lâchés.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Sous surveillance quand même des anciens et c'était une formation continue aussi.

  • Speaker #0

    Et pour le coup, avec un profil d'AS, tu avais le profil entre guillemets idéal pour ce poste-là. Ils cherchaient essentiellement à recruter en interne à cette époque-là ou ?

  • Speaker #1

    Pas forcément. Le fait d'être aide-soignant, ce n'est pas le profil idéal forcément. Non, c'est...

  • Speaker #0

    Tu avais des prédispositions venant de services d'urgence, de réactifs, etc. Peut-être des prédispositions à travailler dans un service comme ça ?

  • Speaker #1

    Mais mon boulot d'être soignant m'a servi à moi pour progresser à la régulation. Par contre, j'ai des collègues qui n'étaient pas du tout dans le milieu et qui arrivent parfaitement bien aujourd'hui. Il n'y a pas besoin pour faire ARM de sortir d'un milieu paramédical. Oui,

  • Speaker #0

    je comprends. D'accord. Et donc, du coup... Parle-nous de ce métier, donc ARM, assistant de régulation médicale, anciennement donc PARM. C'est ça. Le P, c'était pourquoi PARM ?

  • Speaker #1

    Permanentier auxiliaire de régulation médicale.

  • Speaker #0

    D'accord, très bien. Et donc du coup, qu'est-ce que c'est un ARM aujourd'hui en 2024 ? Qu'est-ce qu'il fait ?

  • Speaker #1

    Un ARM en 2024, il répond à tout appel qui arrive au 15. C'est des appels d'urgence, c'est des appels de médecine générale, parce que maintenant le 15 est SAS, service d'accès aux soins. Donc, on gère et les urgences et la médecine générale, c'est-à-dire les médecins de garde, l'envoi des ambulances, la nuit de garde, etc.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. On parle un peu de la formation, justement, pour accéder à cette profession. Formation qui existe depuis combien de temps ? Parce que là, tu nous as dit que toi, tu t'es formé, tu t'es fait former en interne. Et maintenant, il y a une formation... Reconnu par l'État, si je n'ai pas de bêtises, tu m'arrêtes.

  • Speaker #1

    Oui, c'est reconnu. Il y a 19 centres en France. C'est une formation qui dure 1470 heures.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Qui est divisée en deux, la moitié du cours théorique et la moitié de stage.

  • Speaker #0

    J'ai vu sur Internet que l'école de référence pour Clermont, c'est Lyon. Si je n'ai pas de bêtises.

  • Speaker #1

    Pour la région Rhône-Alpes, c'est Lyon.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Il y a une antenne à Clermont de 10 élèves.

  • Speaker #0

    D'accord, donc on forme aussi à Clermont ?

  • Speaker #1

    On forme à Clermont.

  • Speaker #0

    Ah, je n'avais pas fait la distinction entre les deux. Et les élèves,

  • Speaker #1

    on parle des Hospices Civils de Lyon en fait. C'est la même école, sauf qu'il y a un détachement de 10 élèves sur Clermont.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et j'ai vu que la capacité d'accueil de ce genre de formation est assez faible. Je vois qu'en général, c'est entre 6 et 10 élèves.

  • Speaker #1

    Ah non, parce qu'à Clermont, on a 10 élèves et à Lyon, il y en a 20.

  • Speaker #0

    Ah oui d'accord, donc beaucoup plus important.

  • Speaker #1

    Au mot de

  • Speaker #0

    30. Ok, et c'est une profession qui propose des débouchés. Quand tu rentres à l'école, tu es pratiquement sûr d'avoir un emploi ou ce n'est pas automatique ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a beaucoup de SAMU qui embauchent là parce que le SAS se met en place et le nombre d'appels augmentant régulièrement d'année en année. Mais surtout avec le SAS, oui. L'assistant de régulation qui sort de l'école aujourd'hui, il est pratiquement sûr d'avoir une place.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Donc c'est un métier qui attire de manière générale. Les sessions de formation n'ont pas de mal à trouver du monde ?

  • Speaker #1

    Je ne crois pas. Alors Lyon, c'est complet, mais il me semble qu'il y a des centres qui ne sont pas non plus...

  • Speaker #0

    Qui ne sont pas fous en permanence ? Oui. D'accord, ok. Parce qu'une fois que j'ai ce diplôme en poche, à part au SAMU, je peux travailler où ? Il n'y a que le SAMU en fait qui propose un tel job. Alors...

  • Speaker #1

    Le SAMU, peut-être SOS Médecins. Oui, d'accord. Les standards d'SOS Médecins.

  • Speaker #0

    Mais ça, c'est sur les plus grosses agglos, non ? Il y a un standard SOS Médecins ou c'est vous qui gérez SOS Médecins ?

  • Speaker #1

    Ah non, à Clermont-Ferrand, les SOS Médecins ont un standard.

  • Speaker #0

    Ah, tu vois, je ne le savais pas. Ok, d'accord. J'ai vu sur Internet, on parle toujours de la formation, qu'il y avait donc une épreuve d'admission.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un entretien oral.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Il n'y a pas d'épreuve écrite. On demande aussi aux futurs élèves. J'ai vu un extrait de cassez judiciaire. Bulletin numéro 3, est-ce qu'il y a une raison particulière ?

  • Speaker #1

    Non, je ne pense pas, mais le casier judiciaire est demandé aussi dans la fonction publique pour être stagérisé.

  • Speaker #0

    Donc je pense que c'est une bonne réalité. Je pensais que c'était propre au métier d'armes où il fallait montrer entre guillemets pas de blanche, mais comme tu dis, au CHU, c'est ce qu'ils demandent de manière générale. Ok, très bien. J'ai vu pareil une attestation au niveau de la langue française, C2, j'ai vu qu'ils demandaient ce qui paraît... entre guillemets logique, le C2 correspond à un niveau d'utilisateur expérimenté, une personne qui maîtrise la langue française.

  • Speaker #1

    Il faut savoir un minimum parler français et faire français pour faire ARM. C'est un peu le requis, je pense.

  • Speaker #0

    Le poste, ton poste de travail. Maintenant, on a compris la formation, comment ça se passe dans les grandes lignes. Ton poste de travail, pour celui qui n'a jamais mis les pieds sur ton lieu de travail, si je rentre à l'étage où tu travailles, à quoi ça ressemble, s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Ça ressemble à nos pay-space maintenant, avec plein de tables, plein d'ordinateurs, plein d'écrans.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Il y a des îlots où sont installés les médecins régulateurs.

  • Speaker #0

    On est tous dans la même salle ?

  • Speaker #1

    On est tous dans la même salle.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    D'un côté, il y a les médecins régulateurs AMU, les médecins qui régulent l'urgence. Il y a les assistants de régulation qui décrochent aux 15. Il y a un îlot avec des assistants de régulation qui gèrent les bilans et l'envoi des moyens, qui ne décrochent pas. Eux, ils ne font que de la gestion de moyens. Et il y a un autre îlot avec des médecins de la permanence de soins, des médecins généralistes qui répondent aux appels non urgents, je dirais, de médecine générale.

  • Speaker #0

    Ok. Et toi, tu es toujours attitré au même poste ? Non,

  • Speaker #1

    on change régulièrement. On passe suivant l'horaire. Une organisation de service qui fait que suivant l'horaire, on est à la radio, l'envoi des moyens, et 6 heures à peu près la moitié de la journée, et l'autre moitié au décroché. Ou l'inverse, on commence par le décroché et ensuite on finit par l'envoi des moyens.

  • Speaker #0

    D'accord, très bien. Et toi, sur ton poste de travail, tu as combien d'écrans en face de toi ?

  • Speaker #1

    J'ai trois écrans, trois grands écrans.

  • Speaker #0

    D'accord. Et chaque écran, explique-nous, qu'est-ce qu'il te renvoie ? L'écran de gauche,

  • Speaker #1

    c'est la téléphonie, c'est le... téléphone à l'écran qui nous permet de décrocher, de faire des conférences, d'avoir des numéros pour appeler le bloc, les urgences, etc.

  • Speaker #0

    C'est des raccourcis pour que tu puisses t'accéder au service ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est le téléphone numérique. La partie centrale, c'est le dossier médical du patient. avec l'adresse, la partie adresse, la partie moyen, la partie... on a une carte pour voir la localisation de l'appelant. Et la partie droite, c'est une partie libre internet où on ouvre des logiciels, on ouvre notre boîte mail, par exemple, professionnelle. D'accord. On ouvre le logiciel Bizom, qui sert à faire le lien avec les équipes sortantes du SMUR. dossier médical, la gestion du personnel, etc.

  • Speaker #0

    D'accord. Et l'ambiance générale dans cette salle, c'est une salle où règne le calme, je suppose, en permanence, où on pourrait s'y méprendre et pas du tout ?

  • Speaker #1

    Non, non, non. Il va y avoir des moments de tension, où beaucoup de boulot, où on entend un brouhaha, où les gens parlent, voilà. Il y a des moments de calme, des moments de tension. Enfin, ça fluctue vraiment. tout le long de la journée.

  • Speaker #0

    D'accord. Et est-ce que ton poste de travail a des prérequis particuliers en termes de temps de repos ? Vu que vous devez avoir une attention optimale en permanence, est-ce que les textes disent que, je te dis une bêtise, tous les X heures derrière ton PC, il faut que tu sortes...

  • Speaker #1

    Les textes de la fonction publique, parce qu'on est régi par la fonction publique, qui disent qu'il faut 10 minutes de pause toutes les 6 heures.

  • Speaker #0

    Mais ce n'est pas propre à votre fonction du coup ?

  • Speaker #1

    Non, notre fonction n'est pas comme les routiers, on n'a pas du temps de pause imposé. Par contre au SAMU de Clermont-Ferrand, on a la chance de ne pas être fliqué par rapport aux pauses.

  • Speaker #0

    D'accord. Si tu en sens le besoin, tu peux...

  • Speaker #1

    Quand on ressent le besoin, on pose le casque et on descend, on prend l'air et on monte. Après un appel difficile...

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    faire le massage cardiaque par téléphone etc c'est prenant je dirais pas épuisant mais c'est prenant c'est une tension psychologique permanente ce métier on

  • Speaker #0

    fait et puis après on pose le casque et puis on va faire un petit tour et puis on remonte et puis c'est reparti et à Clermont tu m'arrêtes si je me trompe encore une fois sur le même étage vous avez les pompiers c'est spécifique à Clermont ça non ?

  • Speaker #1

    Clairement, on a les pompiers dans la même salle, mais il y a d'autres centres en France.

  • Speaker #0

    Ça se fait de plus en plus.

  • Speaker #1

    Mais ce n'est pas la généralité non plus.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Il y a une vraie relation de travail permanente entre les pompiers et le SAMU, de manière générale ?

  • Speaker #1

    La proximité, oui, fait que déjà on se connaît et c'est important de connaître les gens. Et quand on a besoin de renseignements, on ouvre la porte, c'est une porte vitrée. D'accord. On ferme parce qu'on fait du bruit et ils font du bruit aussi. Bien sûr. Mais on ouvre la porte, on va les voir. C'est une vraie chance, je trouve.

  • Speaker #0

    Donc c'est des vacations de 12 heures que vous faites, vous ?

  • Speaker #1

    On fait 12 heures,

  • Speaker #0

    oui. Et combien d'armes par vacation ?

  • Speaker #1

    Il y en a 3 qui arrivent à 7 heures, 2 qui arrivent à 8, et 1 qui arrive à 9 heures, pour l'instant.

  • Speaker #0

    3 qui arrivent à 7 heures.

  • Speaker #1

    3, 4, 5,

  • Speaker #0

    6. 6 sur une vacation de 12.

  • Speaker #1

    6 sur la journée, 7 heures, 19 heures. 8 heures, 20 heures, et le dernier part à 21 heures.

  • Speaker #0

    Donc c'est bien étalé quand même sur la plage horaire. Vous n'arrivez pas tous en même temps, vous repartez pas tous en même temps.

  • Speaker #1

    Et il en peut parler d'augmenter l'effectif et d'augmenter l'amplitude horaire. D'accord. On n'a pas encore tous les... Et 3 la nuit.

  • Speaker #0

    Ah oui, 3 la nuit.

  • Speaker #1

    3 qui arrivent à 19h jusqu'à 7h le matin.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc il y a moins d'appels de manière générale la nuit ?

  • Speaker #1

    À partir de minuit, 1h du matin,

  • Speaker #0

    ça se calme.

  • Speaker #1

    D'accord,

  • Speaker #0

    ok. Et les pompiers aussi, je suppose que oui. On les appelle comment d'ailleurs ? Des armes pompiers, je ne sais pas comment on dit.

  • Speaker #1

    Des stasses. Des stasses.

  • Speaker #0

    Ok, des stasses. Donc des stasses aussi la nuit et la journée. Ils sont beaucoup plus nombreux que vous ?

  • Speaker #1

    La nuit, ils sont quatre. Et la journée, ils doivent être six. Il y a aussi des chefs de salle,

  • Speaker #0

    des pompiers.

  • Speaker #1

    L'organisation est différente.

  • Speaker #0

    D'accord. Et tu dirais que les gens ont pris l'habitude de faire le 15. pour une urgence médicale, où ils ont encore cette vieille habitude de faire le 18.

  • Speaker #1

    Je trouve la vieille habitude de faire le 18.

  • Speaker #0

    Donc encore aujourd'hui, malgré tout ce qu'on voit à la télé, un peu la publicité qu'on entend au radio, le 18 est un peu le réflexe de M. et Mme Tout-le-Monde. D'accord, ok. Et donc le poste d'armes...

  • Speaker #1

    Je te rassure, il y en a beaucoup qui font le 15 aussi.

  • Speaker #0

    Du coup, vous vous refilez les appels, ou une fois qu'il y a un appel qui est fait pour le 18, c'est une urgence ? médical c'est pas le pompier qui dit ou le stas pardon qui dit Je le passe au 15 à côté.

  • Speaker #1

    Si un appel d'urgence tombe chez les pompiers, il est pris en charge par le stationnaire qui envoie en réflexe un VSAV et qui nous passe ensuite le correspondant avec les coordonnées, l'adresse, etc.

  • Speaker #0

    Mais c'est lui qui gère l'appel. À partir du moment où c'est lui qui l'a réceptionné, c'est lui qui gère l'appel.

  • Speaker #1

    Ah oui, oui,

  • Speaker #0

    il pourrait y avoir une procédure de dire tout ce qui est médical, d'abord 15 et après c'est renvoyé.

  • Speaker #1

    Alors ça dépend du problème médical, mais si c'est une urgence, il va envoyer le moyen et ensuite il va nous le passer. Et nous, on réajuste ce moyen. Soit on le renforce avec un SMUR, soit on valide le VSAV. Ou alors, en général, ça se passe comme ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Au niveau du salaire de l'arme, est-ce que tu aurais une fourchette à donner à ceux qui nous écoutent et qui seraient éventuellement intéressés ?

  • Speaker #1

    Il y a eu depuis quelques années une association qui s'appelle La Farm, l'association des ARM, qui a beaucoup travaillé pour la reconnaissance du métier, suite à la mise en place de la formation. On a obtenu des primes assez conséquentes et des changements de grille. Donc pour le coup, un assistant de régulation médicale qui commence est sur le grade des assistants médico-administratifs, comme les secrétaires en fait. D'accord. Seulement, il commence à la classe supérieure.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    En fait, la première grille est enlevée. Donc il commence brut à 1850.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Sans les primes. Ok. Il y a environ 300 euros de primes, brut toujours. Plus, après suivant les dimanches effectués, les nuits.

  • Speaker #0

    Et au fil de la carrière, il y a des grades chez vous ?

  • Speaker #1

    Il y a des échelons. Au début, c'est tous les ans. Après, c'est tous les deux.

  • Speaker #0

    Mais c'est des échelons qu'on retrouve dans le système hospitalier classique. Il n'y a pas un chef des armes ?

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas spécifique. On est ARM classe supérieure ou classe exceptionnelle, mais c'est un grade. En fait, c'est une grille indiciaire. Il n'y a pas de hiérarchie là-dedans.

  • Speaker #0

    Et avec le Ségur, il y a eu un changement, vous, dans votre statut ? Vous n'êtes pas soignant ?

  • Speaker #1

    On n'est pas assez soignant. Ah,

  • Speaker #0

    vous n'êtes pas assez soignant, pardon. Via le Ségur, c'est ce qui a fait...

  • Speaker #1

    Le Ségur et puis l'association dont je te parlais tout à l'heure, la Farm, qui a beaucoup œuvré pour qu'on passe soignant.

  • Speaker #0

    Ok, très bien, super. Je vais finir.

  • Speaker #1

    2 850...

  • Speaker #0

    Ah oui, il faut que je balance les gros chiffres maintenant.

  • Speaker #1

    2 914. si vous commencez tout petit dans la fonction publique et que vous partez très tard parce qu'après il y a toute une progression donc 1008 brut pour débuter et puis après sans les primes et après à la fin 2009 toi avec l'expérience que tu as est-ce

  • Speaker #0

    que tu peux me parler un peu des qualités requises pour être un bon assistant, qu'est-ce qu'on a besoin pour perdurer dans ce métier et être efficace ?

  • Speaker #1

    Alors il y a plusieurs choses, pour perdurer dans ce métier il faut se protéger... Parce que les appels d'urgence, les vrais appels d'urgence, tu te prends en pleine poire. Condaison, un accident de voiture avec des éjectés, etc. Tu es seul quand tu prends l'appel à devoir le gérer, à récupérer une adresse, à demander le nombre de victimes, à faire faire les premiers gestes, le massage cardiaque, etc. Et là, tu es seul sur ton poste de travail. Il y a le médecin derrière, etc. Mais quand tu prends cet appel... Au début, tu es tout seul.

  • Speaker #0

    Et puis, on imagine les gens paniqués qui hurlent au téléphone.

  • Speaker #1

    Ils n'écoutent pas, etc. Et ça, c'est compliqué. Enfin, ce n'est pas compliqué, c'est si compliqué. Même au bout de 20 ans, c'est des appels qui... Tu te redresses sur ton siège, tu te concentres et puis tu es tout seul dans la salle. Tu ne vois plus personne. Tu te concentres sur ton appel. Parce que tu sais qu'il faut répondre vite, il faut trouver l'adresse vite. Parce qu'il y a des vies qui sont en jeu quand même.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Donc un grand calme, déjà, ça me paraît...

  • Speaker #1

    Il faut être calme, oui. Il faut savoir écouter les gens, gérer son stress. Ça, c'est hyper important.

  • Speaker #0

    Une grande réactivité, je suppose, aussi, pour un peu combiner les moyens.

  • Speaker #1

    Réactivité, pertinence.

  • Speaker #0

    Oui. Et toi, tu gères comment le stress au quotidien ? Est-ce que tu as mis quelque chose en place ou pas spécialement ? Tu arrives avec le temps, ou tu fais du sport, ou tu fais de...

  • Speaker #1

    Non, je ne suis pas sportif. Je n'ai pas 100% au SAMU. Depuis cette année, j'ai intégré le centre de formation à 25%. Et je suis un petit peu de syndicat aussi au CHU. Donc pour le coup,

  • Speaker #0

    ça me permet de voir.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr, je comprends.

  • Speaker #1

    Mais j'ai toujours autant de passion, même au bout de 19 ans, quand je n'ai pas travaillé 15 jours à la régule, je suis content d'y aller. Bien sûr. Mais après, c'est un métier qui est usant quand même. C'est usant. Il faut arriver, quand on sort de la régule, à passer à autre chose et faire du sport si on aime ça, partir, voyager.

  • Speaker #0

    Il y a un gros turnover dans le métier, de manière générale ou pas ?

  • Speaker #1

    Je pense de plus en plus.

  • Speaker #0

    De plus en plus ? Oui. Et vous avez du mal à recruter ou justement parce qu'il y a ces fameuses écoles qui sont montées, dès qu'il y a un élève qui est sortant, il est récupéré ou un peu comme le milieu ambulancier, dès qu'il y a une place qui se libère, il faut ramer longtemps pour trouver la bonne personne ?

  • Speaker #1

    Alors après, il faut que les gens habitent aussi dans les coins. Oui. Parce qu'il n'y a pas des SAMU dans toutes les villes.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Donc pour le coup, les gens qui sortent des écoles, ils ne sont pas tous pour le SAMU de Clermont-Ferrand par exemple, du CFA de Clermont. Donc ils viennent de loin,

  • Speaker #0

    je suppose, pour la plupart ?

  • Speaker #1

    Alors là, on a la chance de... Ils sont tous de la région, mais... Après, on ne recrute pas facilement non plus.

  • Speaker #0

    Tu me disais, juste avant qu'on lance l'enregistrement, on parlait de Bizom, le logiciel... C'est pareil, si je n'emploie pas les bons termes, tu me coupes et tu me reprends. Qui permet de faire des bilans, on va dire, connectés entre le terrain et vous. C'est-à-dire quand le médecin... fait son bilan sur place, il vous envoie les premiers éléments, les éléments qui tapent sur sa petite tablette et qui sont renvoyés directement sur la fiche du patient, ça se passe comme ça, c'est ça ? Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça, oui. D'accord. C'est interactif, en fait, s'il arrive et qu'il prend une photo d'une grosse plaie, par exemple, on peut l'avoir immédiatement sur le logiciel. Et ça permet aussi aux médecins spécialistes, quand on lui donne un code, de pouvoir accéder au dossier patient et de voir lui aussi la photo.

  • Speaker #0

    Ça a facilité le travail au quotidien, je suppose, d'avoir un outil comme ça.

  • Speaker #1

    Ça sert beaucoup aux équipes sortantes et aux régulateurs.

  • Speaker #0

    La traçabilité, je suppose, c'est peut-être plus simple que le...

  • Speaker #1

    En fait, c'est un dossier patient informatisé.

  • Speaker #0

    Le papier, le stylo. Bruno, je voulais qu'on revienne sur une affaire dont tout le monde a entendu parler, la fameuse affaire Noemi. Je veux qu'on n'en parle pas pour remuer le couteau dans la plaie, ni pour trouver des coupables, parce que ce n'est pas mon rôle et ce n'est pas le tien non plus d'ailleurs. Mais je voulais qu'on en parle puisque c'est le cœur de ton métier, c'est ce que tu vis au quotidien. Et puis aussi, je profite de cette histoire pour rappeler à mes amis ambulanciers qu'on fait des métiers qui demandent une grande responsabilité de manière générale et que le droit à l'erreur n'est pas permis et peut se payer malheureusement très très cher. Fin de ce premier épisode passionnant sur les assistants de régulation médicale. Je vous donne rendez-vous dans le dernier volet pour tout connaître de ce métier aussi passionnant qu'intense où le droit à l'erreur n'est pas permis. A bientôt.

Chapters

  • Introduction au CRA et aux ARM

    00:40

  • Présentation de Bruno, assistant de régulation médicale

    01:49

  • Formation et parcours professionnel de Bruno

    02:56

  • Rôle et responsabilités des ARM en 2024

    04:23

  • Détails sur la formation des ARM

    04:49

  • Description du poste de travail d'un ARM

    08:11

  • Gestion du stress et compétences requises

    12:04

  • Conditions de travail et perspectives d'emploi

    16:10

Description

Dans cet épisode captivant du podcast PRÉAMBULE : Le podcast des Ambulanciers et de la Santé, Jean-Paul Angelini reçoit Bruno, assistant de régulation médicale au SAMU de Clermont-Ferrand. Ce dialogue enrichissant nous plonge au cœur des soins préhospitaliers et de l'urgence médicale, offrant une perspective unique sur le rôle essentiel des assistants de régulation médicale (ARM). Bruno, fort de son expérience en tant qu'ancien aide-soignant, nous raconte son parcours et les défis qu'il a dû surmonter pour se spécialiser dans ce domaine crucial.


Au fil de la discussion, il nous éclaire sur les responsabilités des ARM, qui traitent près de 300 000 appels par an dans le Puy-de-Dôme. Ce chiffre impressionnant témoigne de l'importance de leur rôle au sein de la chaîne des secours. Bruno aborde également la formation nécessaire pour exercer ce métier exigeant, soulignant que la préparation théorique et pratique est indispensable pour faire face aux situations d'urgence. Les auditeurs découvriront les compétences requises pour réussir dans ce secteur, notamment la réactivité, le calme et la gestion du stress, des qualités primordiales pour naviguer dans l'univers des interventions d'urgence.


L'épisode ne se limite pas à la description du métier. Bruno partage également les défis émotionnels et psychologiques liés à la prise d'appels d'urgence, mettant en lumière l'impact que cela peut avoir sur les professionnels de la santé. En abordant la collaboration avec les pompiers et d'autres acteurs du service d'urgence, il illustre l'importance d'un travail d'équipe efficace dans le transport sanitaire et les soins de santé.


En outre, cet épisode explore les perspectives d'emploi dans le secteur des ambulanciers, les salaires et les conditions de travail, offrant une vue d'ensemble précieuse pour ceux qui envisagent une carrière dans ce domaine. Les auditeurs auront l'occasion d'en apprendre davantage sur l'évolution personnelle que permet cette profession, ainsi que sur les défis que représente la gestion des appels en période de crise, comme celle provoquée par le coronavirus.

Rejoignez-nous pour cet échange passionnant qui met en lumière les réalités du quotidien des professionnels de santé, en particulier ceux qui œuvrent dans le domaine des urgences. Ce podcast est une véritable mine d'informations pour les experts comme pour les novices, désireux de mieux comprendre le fonctionnement du SAMU et le rôle fondamental des ambulanciers dans la société. Écoutez PRÉAMBULE : Le podcast des Ambulanciers et de la Santé pour découvrir des histoires inspirantes et des témoignages authentiques qui enrichiront votre compréhension des soins préhospitaliers et de la santé en général.

Au bout du fil, une voix calme vous guide en cas d'urgence, un professionnel de la santé. Découvrez les histoires humaines derrière ces voix, les joies et les difficultés du métier du soin et de la santé. Un podcast authentique et touchant. Ecoutez les témoignages des ces hommes et de ces femmes qui font face à l'urgence avec courage et empathie.

Ce podcast santé s'adresse à tous ceux qui s'intéressent aux métiers de la santé. Nous décortiquons les protocoles, les outils et les enjeux du métier d'assistant de régulation médicale. Un podcast santé est indispensable pour comprendre les rouages des services d'urgences et des interventions d'urgence. Vous comprendrez comment ont travaillé les assistants de régulations médicale pendant le COVID 19, le coronavirus. Si vous souhaitez trouver une formation dans la santé ce podcast santé vous aidera à comprendre les soins préhospitaliers.

Ces professionnels du soin et du secours du SAMU, régulent les équipages sur SMUR afin d'assurer une prise ne charge médicale optimale.


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Transcription

  • Speaker #0

    Elle a très mal.

  • Speaker #1

    Dès qu'elle joue,

  • Speaker #0

    c'est encore plus mal.

  • Speaker #1

    Je peux croiser le doigt de raison. Plus, ça m'inquiète un peu.

  • Speaker #0

    Bienvenue au CRA, le centre de réception et de régulation des appels du Centre 15. Chaque année, près de 300 000 appels sont traités dans le seul département du Puy-de-Dôme. Imaginez-vous répondre à un appel où chaque seconde compte. C'est le quotidien des assistants de régulation médicale, les ARMS. Dans ce podcast... composé de deux épisodes, nous allons percer les secrets de ce métier passionnant, mais aussi exigeant. De la formation à la gestion de crise, en passant par les émotions vécues au quotidien. Je vous emmène dans les coulisses du SAMU.

  • Speaker #1

    Préambule,

  • Speaker #0

    le podcast des ambulanciers et de la santé. Bienvenue sur Préambule, le podcast des ambulanciers et de la santé. Aujourd'hui, nouvel épisode, nous recevons Bruno, assistant de régulation médicale au SAMU de Clamont-Ferrand. Bonjour Bruno.

  • Speaker #1

    Bonjour, c'est bien ça, assistant de régulation médicale.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir accepté mon invitation Bruno et de venir à nous pour nous parler de ta profession. Déjà, avant de rentrer dans le vif du sujet, qu'est-ce qui t'a emmené à cette profession d'arme ? Que faisais-tu, pardon, juste avant ?

  • Speaker #1

    Alors, moi j'ai... commencé à travailler au CHU à Clermont-Ferrand très jeune, à 19 ans, en tant qu'aide-soignant. J'ai travaillé dans des services de réanimation, traumatologie, neurologie. Et j'ai toujours aimé travailler dans des services de l'urgence.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Des services conventionnels, orthopédiques, etc. J'ai fait aussi. Mais je... Voilà, je... L'urgence, c'est mon truc.

  • Speaker #0

    Un goût pour l'urgence. Une fibre pour l'urgence.

  • Speaker #1

    Pour le coup, j'ai fait un stage inter-service à la régulation du SAMU parce que je voulais faire autre chose, voir autre chose. Et ça m'a énormément plu.

  • Speaker #0

    C'était il y a combien d'années ça ?

  • Speaker #1

    C'était il y a 19 ans.

  • Speaker #0

    D'accord, ok.

  • Speaker #1

    Et depuis, je suis rentré, j'ai eu une formation interne, parce qu'avant il n'y avait pas l'école. C'était une formation par un tutorat avec les anciens ARM et des cours faits par les médecins du service. Des cours sur la traumatologie, les accouchements, etc. On avait trois mois de formation et ensuite on était lâchés.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Sous surveillance quand même des anciens et c'était une formation continue aussi.

  • Speaker #0

    Et pour le coup, avec un profil d'AS, tu avais le profil entre guillemets idéal pour ce poste-là. Ils cherchaient essentiellement à recruter en interne à cette époque-là ou ?

  • Speaker #1

    Pas forcément. Le fait d'être aide-soignant, ce n'est pas le profil idéal forcément. Non, c'est...

  • Speaker #0

    Tu avais des prédispositions venant de services d'urgence, de réactifs, etc. Peut-être des prédispositions à travailler dans un service comme ça ?

  • Speaker #1

    Mais mon boulot d'être soignant m'a servi à moi pour progresser à la régulation. Par contre, j'ai des collègues qui n'étaient pas du tout dans le milieu et qui arrivent parfaitement bien aujourd'hui. Il n'y a pas besoin pour faire ARM de sortir d'un milieu paramédical. Oui,

  • Speaker #0

    je comprends. D'accord. Et donc, du coup... Parle-nous de ce métier, donc ARM, assistant de régulation médicale, anciennement donc PARM. C'est ça. Le P, c'était pourquoi PARM ?

  • Speaker #1

    Permanentier auxiliaire de régulation médicale.

  • Speaker #0

    D'accord, très bien. Et donc du coup, qu'est-ce que c'est un ARM aujourd'hui en 2024 ? Qu'est-ce qu'il fait ?

  • Speaker #1

    Un ARM en 2024, il répond à tout appel qui arrive au 15. C'est des appels d'urgence, c'est des appels de médecine générale, parce que maintenant le 15 est SAS, service d'accès aux soins. Donc, on gère et les urgences et la médecine générale, c'est-à-dire les médecins de garde, l'envoi des ambulances, la nuit de garde, etc.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. On parle un peu de la formation, justement, pour accéder à cette profession. Formation qui existe depuis combien de temps ? Parce que là, tu nous as dit que toi, tu t'es formé, tu t'es fait former en interne. Et maintenant, il y a une formation... Reconnu par l'État, si je n'ai pas de bêtises, tu m'arrêtes.

  • Speaker #1

    Oui, c'est reconnu. Il y a 19 centres en France. C'est une formation qui dure 1470 heures.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Qui est divisée en deux, la moitié du cours théorique et la moitié de stage.

  • Speaker #0

    J'ai vu sur Internet que l'école de référence pour Clermont, c'est Lyon. Si je n'ai pas de bêtises.

  • Speaker #1

    Pour la région Rhône-Alpes, c'est Lyon.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Il y a une antenne à Clermont de 10 élèves.

  • Speaker #0

    D'accord, donc on forme aussi à Clermont ?

  • Speaker #1

    On forme à Clermont.

  • Speaker #0

    Ah, je n'avais pas fait la distinction entre les deux. Et les élèves,

  • Speaker #1

    on parle des Hospices Civils de Lyon en fait. C'est la même école, sauf qu'il y a un détachement de 10 élèves sur Clermont.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et j'ai vu que la capacité d'accueil de ce genre de formation est assez faible. Je vois qu'en général, c'est entre 6 et 10 élèves.

  • Speaker #1

    Ah non, parce qu'à Clermont, on a 10 élèves et à Lyon, il y en a 20.

  • Speaker #0

    Ah oui d'accord, donc beaucoup plus important.

  • Speaker #1

    Au mot de

  • Speaker #0

    30. Ok, et c'est une profession qui propose des débouchés. Quand tu rentres à l'école, tu es pratiquement sûr d'avoir un emploi ou ce n'est pas automatique ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a beaucoup de SAMU qui embauchent là parce que le SAS se met en place et le nombre d'appels augmentant régulièrement d'année en année. Mais surtout avec le SAS, oui. L'assistant de régulation qui sort de l'école aujourd'hui, il est pratiquement sûr d'avoir une place.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Donc c'est un métier qui attire de manière générale. Les sessions de formation n'ont pas de mal à trouver du monde ?

  • Speaker #1

    Je ne crois pas. Alors Lyon, c'est complet, mais il me semble qu'il y a des centres qui ne sont pas non plus...

  • Speaker #0

    Qui ne sont pas fous en permanence ? Oui. D'accord, ok. Parce qu'une fois que j'ai ce diplôme en poche, à part au SAMU, je peux travailler où ? Il n'y a que le SAMU en fait qui propose un tel job. Alors...

  • Speaker #1

    Le SAMU, peut-être SOS Médecins. Oui, d'accord. Les standards d'SOS Médecins.

  • Speaker #0

    Mais ça, c'est sur les plus grosses agglos, non ? Il y a un standard SOS Médecins ou c'est vous qui gérez SOS Médecins ?

  • Speaker #1

    Ah non, à Clermont-Ferrand, les SOS Médecins ont un standard.

  • Speaker #0

    Ah, tu vois, je ne le savais pas. Ok, d'accord. J'ai vu sur Internet, on parle toujours de la formation, qu'il y avait donc une épreuve d'admission.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un entretien oral.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Il n'y a pas d'épreuve écrite. On demande aussi aux futurs élèves. J'ai vu un extrait de cassez judiciaire. Bulletin numéro 3, est-ce qu'il y a une raison particulière ?

  • Speaker #1

    Non, je ne pense pas, mais le casier judiciaire est demandé aussi dans la fonction publique pour être stagérisé.

  • Speaker #0

    Donc je pense que c'est une bonne réalité. Je pensais que c'était propre au métier d'armes où il fallait montrer entre guillemets pas de blanche, mais comme tu dis, au CHU, c'est ce qu'ils demandent de manière générale. Ok, très bien. J'ai vu pareil une attestation au niveau de la langue française, C2, j'ai vu qu'ils demandaient ce qui paraît... entre guillemets logique, le C2 correspond à un niveau d'utilisateur expérimenté, une personne qui maîtrise la langue française.

  • Speaker #1

    Il faut savoir un minimum parler français et faire français pour faire ARM. C'est un peu le requis, je pense.

  • Speaker #0

    Le poste, ton poste de travail. Maintenant, on a compris la formation, comment ça se passe dans les grandes lignes. Ton poste de travail, pour celui qui n'a jamais mis les pieds sur ton lieu de travail, si je rentre à l'étage où tu travailles, à quoi ça ressemble, s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Ça ressemble à nos pay-space maintenant, avec plein de tables, plein d'ordinateurs, plein d'écrans.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Il y a des îlots où sont installés les médecins régulateurs.

  • Speaker #0

    On est tous dans la même salle ?

  • Speaker #1

    On est tous dans la même salle.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    D'un côté, il y a les médecins régulateurs AMU, les médecins qui régulent l'urgence. Il y a les assistants de régulation qui décrochent aux 15. Il y a un îlot avec des assistants de régulation qui gèrent les bilans et l'envoi des moyens, qui ne décrochent pas. Eux, ils ne font que de la gestion de moyens. Et il y a un autre îlot avec des médecins de la permanence de soins, des médecins généralistes qui répondent aux appels non urgents, je dirais, de médecine générale.

  • Speaker #0

    Ok. Et toi, tu es toujours attitré au même poste ? Non,

  • Speaker #1

    on change régulièrement. On passe suivant l'horaire. Une organisation de service qui fait que suivant l'horaire, on est à la radio, l'envoi des moyens, et 6 heures à peu près la moitié de la journée, et l'autre moitié au décroché. Ou l'inverse, on commence par le décroché et ensuite on finit par l'envoi des moyens.

  • Speaker #0

    D'accord, très bien. Et toi, sur ton poste de travail, tu as combien d'écrans en face de toi ?

  • Speaker #1

    J'ai trois écrans, trois grands écrans.

  • Speaker #0

    D'accord. Et chaque écran, explique-nous, qu'est-ce qu'il te renvoie ? L'écran de gauche,

  • Speaker #1

    c'est la téléphonie, c'est le... téléphone à l'écran qui nous permet de décrocher, de faire des conférences, d'avoir des numéros pour appeler le bloc, les urgences, etc.

  • Speaker #0

    C'est des raccourcis pour que tu puisses t'accéder au service ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est le téléphone numérique. La partie centrale, c'est le dossier médical du patient. avec l'adresse, la partie adresse, la partie moyen, la partie... on a une carte pour voir la localisation de l'appelant. Et la partie droite, c'est une partie libre internet où on ouvre des logiciels, on ouvre notre boîte mail, par exemple, professionnelle. D'accord. On ouvre le logiciel Bizom, qui sert à faire le lien avec les équipes sortantes du SMUR. dossier médical, la gestion du personnel, etc.

  • Speaker #0

    D'accord. Et l'ambiance générale dans cette salle, c'est une salle où règne le calme, je suppose, en permanence, où on pourrait s'y méprendre et pas du tout ?

  • Speaker #1

    Non, non, non. Il va y avoir des moments de tension, où beaucoup de boulot, où on entend un brouhaha, où les gens parlent, voilà. Il y a des moments de calme, des moments de tension. Enfin, ça fluctue vraiment. tout le long de la journée.

  • Speaker #0

    D'accord. Et est-ce que ton poste de travail a des prérequis particuliers en termes de temps de repos ? Vu que vous devez avoir une attention optimale en permanence, est-ce que les textes disent que, je te dis une bêtise, tous les X heures derrière ton PC, il faut que tu sortes...

  • Speaker #1

    Les textes de la fonction publique, parce qu'on est régi par la fonction publique, qui disent qu'il faut 10 minutes de pause toutes les 6 heures.

  • Speaker #0

    Mais ce n'est pas propre à votre fonction du coup ?

  • Speaker #1

    Non, notre fonction n'est pas comme les routiers, on n'a pas du temps de pause imposé. Par contre au SAMU de Clermont-Ferrand, on a la chance de ne pas être fliqué par rapport aux pauses.

  • Speaker #0

    D'accord. Si tu en sens le besoin, tu peux...

  • Speaker #1

    Quand on ressent le besoin, on pose le casque et on descend, on prend l'air et on monte. Après un appel difficile...

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    faire le massage cardiaque par téléphone etc c'est prenant je dirais pas épuisant mais c'est prenant c'est une tension psychologique permanente ce métier on

  • Speaker #0

    fait et puis après on pose le casque et puis on va faire un petit tour et puis on remonte et puis c'est reparti et à Clermont tu m'arrêtes si je me trompe encore une fois sur le même étage vous avez les pompiers c'est spécifique à Clermont ça non ?

  • Speaker #1

    Clairement, on a les pompiers dans la même salle, mais il y a d'autres centres en France.

  • Speaker #0

    Ça se fait de plus en plus.

  • Speaker #1

    Mais ce n'est pas la généralité non plus.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Il y a une vraie relation de travail permanente entre les pompiers et le SAMU, de manière générale ?

  • Speaker #1

    La proximité, oui, fait que déjà on se connaît et c'est important de connaître les gens. Et quand on a besoin de renseignements, on ouvre la porte, c'est une porte vitrée. D'accord. On ferme parce qu'on fait du bruit et ils font du bruit aussi. Bien sûr. Mais on ouvre la porte, on va les voir. C'est une vraie chance, je trouve.

  • Speaker #0

    Donc c'est des vacations de 12 heures que vous faites, vous ?

  • Speaker #1

    On fait 12 heures,

  • Speaker #0

    oui. Et combien d'armes par vacation ?

  • Speaker #1

    Il y en a 3 qui arrivent à 7 heures, 2 qui arrivent à 8, et 1 qui arrive à 9 heures, pour l'instant.

  • Speaker #0

    3 qui arrivent à 7 heures.

  • Speaker #1

    3, 4, 5,

  • Speaker #0

    6. 6 sur une vacation de 12.

  • Speaker #1

    6 sur la journée, 7 heures, 19 heures. 8 heures, 20 heures, et le dernier part à 21 heures.

  • Speaker #0

    Donc c'est bien étalé quand même sur la plage horaire. Vous n'arrivez pas tous en même temps, vous repartez pas tous en même temps.

  • Speaker #1

    Et il en peut parler d'augmenter l'effectif et d'augmenter l'amplitude horaire. D'accord. On n'a pas encore tous les... Et 3 la nuit.

  • Speaker #0

    Ah oui, 3 la nuit.

  • Speaker #1

    3 qui arrivent à 19h jusqu'à 7h le matin.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc il y a moins d'appels de manière générale la nuit ?

  • Speaker #1

    À partir de minuit, 1h du matin,

  • Speaker #0

    ça se calme.

  • Speaker #1

    D'accord,

  • Speaker #0

    ok. Et les pompiers aussi, je suppose que oui. On les appelle comment d'ailleurs ? Des armes pompiers, je ne sais pas comment on dit.

  • Speaker #1

    Des stasses. Des stasses.

  • Speaker #0

    Ok, des stasses. Donc des stasses aussi la nuit et la journée. Ils sont beaucoup plus nombreux que vous ?

  • Speaker #1

    La nuit, ils sont quatre. Et la journée, ils doivent être six. Il y a aussi des chefs de salle,

  • Speaker #0

    des pompiers.

  • Speaker #1

    L'organisation est différente.

  • Speaker #0

    D'accord. Et tu dirais que les gens ont pris l'habitude de faire le 15. pour une urgence médicale, où ils ont encore cette vieille habitude de faire le 18.

  • Speaker #1

    Je trouve la vieille habitude de faire le 18.

  • Speaker #0

    Donc encore aujourd'hui, malgré tout ce qu'on voit à la télé, un peu la publicité qu'on entend au radio, le 18 est un peu le réflexe de M. et Mme Tout-le-Monde. D'accord, ok. Et donc le poste d'armes...

  • Speaker #1

    Je te rassure, il y en a beaucoup qui font le 15 aussi.

  • Speaker #0

    Du coup, vous vous refilez les appels, ou une fois qu'il y a un appel qui est fait pour le 18, c'est une urgence ? médical c'est pas le pompier qui dit ou le stas pardon qui dit Je le passe au 15 à côté.

  • Speaker #1

    Si un appel d'urgence tombe chez les pompiers, il est pris en charge par le stationnaire qui envoie en réflexe un VSAV et qui nous passe ensuite le correspondant avec les coordonnées, l'adresse, etc.

  • Speaker #0

    Mais c'est lui qui gère l'appel. À partir du moment où c'est lui qui l'a réceptionné, c'est lui qui gère l'appel.

  • Speaker #1

    Ah oui, oui,

  • Speaker #0

    il pourrait y avoir une procédure de dire tout ce qui est médical, d'abord 15 et après c'est renvoyé.

  • Speaker #1

    Alors ça dépend du problème médical, mais si c'est une urgence, il va envoyer le moyen et ensuite il va nous le passer. Et nous, on réajuste ce moyen. Soit on le renforce avec un SMUR, soit on valide le VSAV. Ou alors, en général, ça se passe comme ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Au niveau du salaire de l'arme, est-ce que tu aurais une fourchette à donner à ceux qui nous écoutent et qui seraient éventuellement intéressés ?

  • Speaker #1

    Il y a eu depuis quelques années une association qui s'appelle La Farm, l'association des ARM, qui a beaucoup travaillé pour la reconnaissance du métier, suite à la mise en place de la formation. On a obtenu des primes assez conséquentes et des changements de grille. Donc pour le coup, un assistant de régulation médicale qui commence est sur le grade des assistants médico-administratifs, comme les secrétaires en fait. D'accord. Seulement, il commence à la classe supérieure.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    En fait, la première grille est enlevée. Donc il commence brut à 1850.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Sans les primes. Ok. Il y a environ 300 euros de primes, brut toujours. Plus, après suivant les dimanches effectués, les nuits.

  • Speaker #0

    Et au fil de la carrière, il y a des grades chez vous ?

  • Speaker #1

    Il y a des échelons. Au début, c'est tous les ans. Après, c'est tous les deux.

  • Speaker #0

    Mais c'est des échelons qu'on retrouve dans le système hospitalier classique. Il n'y a pas un chef des armes ?

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas spécifique. On est ARM classe supérieure ou classe exceptionnelle, mais c'est un grade. En fait, c'est une grille indiciaire. Il n'y a pas de hiérarchie là-dedans.

  • Speaker #0

    Et avec le Ségur, il y a eu un changement, vous, dans votre statut ? Vous n'êtes pas soignant ?

  • Speaker #1

    On n'est pas assez soignant. Ah,

  • Speaker #0

    vous n'êtes pas assez soignant, pardon. Via le Ségur, c'est ce qui a fait...

  • Speaker #1

    Le Ségur et puis l'association dont je te parlais tout à l'heure, la Farm, qui a beaucoup œuvré pour qu'on passe soignant.

  • Speaker #0

    Ok, très bien, super. Je vais finir.

  • Speaker #1

    2 850...

  • Speaker #0

    Ah oui, il faut que je balance les gros chiffres maintenant.

  • Speaker #1

    2 914. si vous commencez tout petit dans la fonction publique et que vous partez très tard parce qu'après il y a toute une progression donc 1008 brut pour débuter et puis après sans les primes et après à la fin 2009 toi avec l'expérience que tu as est-ce

  • Speaker #0

    que tu peux me parler un peu des qualités requises pour être un bon assistant, qu'est-ce qu'on a besoin pour perdurer dans ce métier et être efficace ?

  • Speaker #1

    Alors il y a plusieurs choses, pour perdurer dans ce métier il faut se protéger... Parce que les appels d'urgence, les vrais appels d'urgence, tu te prends en pleine poire. Condaison, un accident de voiture avec des éjectés, etc. Tu es seul quand tu prends l'appel à devoir le gérer, à récupérer une adresse, à demander le nombre de victimes, à faire faire les premiers gestes, le massage cardiaque, etc. Et là, tu es seul sur ton poste de travail. Il y a le médecin derrière, etc. Mais quand tu prends cet appel... Au début, tu es tout seul.

  • Speaker #0

    Et puis, on imagine les gens paniqués qui hurlent au téléphone.

  • Speaker #1

    Ils n'écoutent pas, etc. Et ça, c'est compliqué. Enfin, ce n'est pas compliqué, c'est si compliqué. Même au bout de 20 ans, c'est des appels qui... Tu te redresses sur ton siège, tu te concentres et puis tu es tout seul dans la salle. Tu ne vois plus personne. Tu te concentres sur ton appel. Parce que tu sais qu'il faut répondre vite, il faut trouver l'adresse vite. Parce qu'il y a des vies qui sont en jeu quand même.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Donc un grand calme, déjà, ça me paraît...

  • Speaker #1

    Il faut être calme, oui. Il faut savoir écouter les gens, gérer son stress. Ça, c'est hyper important.

  • Speaker #0

    Une grande réactivité, je suppose, aussi, pour un peu combiner les moyens.

  • Speaker #1

    Réactivité, pertinence.

  • Speaker #0

    Oui. Et toi, tu gères comment le stress au quotidien ? Est-ce que tu as mis quelque chose en place ou pas spécialement ? Tu arrives avec le temps, ou tu fais du sport, ou tu fais de...

  • Speaker #1

    Non, je ne suis pas sportif. Je n'ai pas 100% au SAMU. Depuis cette année, j'ai intégré le centre de formation à 25%. Et je suis un petit peu de syndicat aussi au CHU. Donc pour le coup,

  • Speaker #0

    ça me permet de voir.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr, je comprends.

  • Speaker #1

    Mais j'ai toujours autant de passion, même au bout de 19 ans, quand je n'ai pas travaillé 15 jours à la régule, je suis content d'y aller. Bien sûr. Mais après, c'est un métier qui est usant quand même. C'est usant. Il faut arriver, quand on sort de la régule, à passer à autre chose et faire du sport si on aime ça, partir, voyager.

  • Speaker #0

    Il y a un gros turnover dans le métier, de manière générale ou pas ?

  • Speaker #1

    Je pense de plus en plus.

  • Speaker #0

    De plus en plus ? Oui. Et vous avez du mal à recruter ou justement parce qu'il y a ces fameuses écoles qui sont montées, dès qu'il y a un élève qui est sortant, il est récupéré ou un peu comme le milieu ambulancier, dès qu'il y a une place qui se libère, il faut ramer longtemps pour trouver la bonne personne ?

  • Speaker #1

    Alors après, il faut que les gens habitent aussi dans les coins. Oui. Parce qu'il n'y a pas des SAMU dans toutes les villes.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Donc pour le coup, les gens qui sortent des écoles, ils ne sont pas tous pour le SAMU de Clermont-Ferrand par exemple, du CFA de Clermont. Donc ils viennent de loin,

  • Speaker #0

    je suppose, pour la plupart ?

  • Speaker #1

    Alors là, on a la chance de... Ils sont tous de la région, mais... Après, on ne recrute pas facilement non plus.

  • Speaker #0

    Tu me disais, juste avant qu'on lance l'enregistrement, on parlait de Bizom, le logiciel... C'est pareil, si je n'emploie pas les bons termes, tu me coupes et tu me reprends. Qui permet de faire des bilans, on va dire, connectés entre le terrain et vous. C'est-à-dire quand le médecin... fait son bilan sur place, il vous envoie les premiers éléments, les éléments qui tapent sur sa petite tablette et qui sont renvoyés directement sur la fiche du patient, ça se passe comme ça, c'est ça ? Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça, oui. D'accord. C'est interactif, en fait, s'il arrive et qu'il prend une photo d'une grosse plaie, par exemple, on peut l'avoir immédiatement sur le logiciel. Et ça permet aussi aux médecins spécialistes, quand on lui donne un code, de pouvoir accéder au dossier patient et de voir lui aussi la photo.

  • Speaker #0

    Ça a facilité le travail au quotidien, je suppose, d'avoir un outil comme ça.

  • Speaker #1

    Ça sert beaucoup aux équipes sortantes et aux régulateurs.

  • Speaker #0

    La traçabilité, je suppose, c'est peut-être plus simple que le...

  • Speaker #1

    En fait, c'est un dossier patient informatisé.

  • Speaker #0

    Le papier, le stylo. Bruno, je voulais qu'on revienne sur une affaire dont tout le monde a entendu parler, la fameuse affaire Noemi. Je veux qu'on n'en parle pas pour remuer le couteau dans la plaie, ni pour trouver des coupables, parce que ce n'est pas mon rôle et ce n'est pas le tien non plus d'ailleurs. Mais je voulais qu'on en parle puisque c'est le cœur de ton métier, c'est ce que tu vis au quotidien. Et puis aussi, je profite de cette histoire pour rappeler à mes amis ambulanciers qu'on fait des métiers qui demandent une grande responsabilité de manière générale et que le droit à l'erreur n'est pas permis et peut se payer malheureusement très très cher. Fin de ce premier épisode passionnant sur les assistants de régulation médicale. Je vous donne rendez-vous dans le dernier volet pour tout connaître de ce métier aussi passionnant qu'intense où le droit à l'erreur n'est pas permis. A bientôt.

Chapters

  • Introduction au CRA et aux ARM

    00:40

  • Présentation de Bruno, assistant de régulation médicale

    01:49

  • Formation et parcours professionnel de Bruno

    02:56

  • Rôle et responsabilités des ARM en 2024

    04:23

  • Détails sur la formation des ARM

    04:49

  • Description du poste de travail d'un ARM

    08:11

  • Gestion du stress et compétences requises

    12:04

  • Conditions de travail et perspectives d'emploi

    16:10

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Description

Dans cet épisode captivant du podcast PRÉAMBULE : Le podcast des Ambulanciers et de la Santé, Jean-Paul Angelini reçoit Bruno, assistant de régulation médicale au SAMU de Clermont-Ferrand. Ce dialogue enrichissant nous plonge au cœur des soins préhospitaliers et de l'urgence médicale, offrant une perspective unique sur le rôle essentiel des assistants de régulation médicale (ARM). Bruno, fort de son expérience en tant qu'ancien aide-soignant, nous raconte son parcours et les défis qu'il a dû surmonter pour se spécialiser dans ce domaine crucial.


Au fil de la discussion, il nous éclaire sur les responsabilités des ARM, qui traitent près de 300 000 appels par an dans le Puy-de-Dôme. Ce chiffre impressionnant témoigne de l'importance de leur rôle au sein de la chaîne des secours. Bruno aborde également la formation nécessaire pour exercer ce métier exigeant, soulignant que la préparation théorique et pratique est indispensable pour faire face aux situations d'urgence. Les auditeurs découvriront les compétences requises pour réussir dans ce secteur, notamment la réactivité, le calme et la gestion du stress, des qualités primordiales pour naviguer dans l'univers des interventions d'urgence.


L'épisode ne se limite pas à la description du métier. Bruno partage également les défis émotionnels et psychologiques liés à la prise d'appels d'urgence, mettant en lumière l'impact que cela peut avoir sur les professionnels de la santé. En abordant la collaboration avec les pompiers et d'autres acteurs du service d'urgence, il illustre l'importance d'un travail d'équipe efficace dans le transport sanitaire et les soins de santé.


En outre, cet épisode explore les perspectives d'emploi dans le secteur des ambulanciers, les salaires et les conditions de travail, offrant une vue d'ensemble précieuse pour ceux qui envisagent une carrière dans ce domaine. Les auditeurs auront l'occasion d'en apprendre davantage sur l'évolution personnelle que permet cette profession, ainsi que sur les défis que représente la gestion des appels en période de crise, comme celle provoquée par le coronavirus.

Rejoignez-nous pour cet échange passionnant qui met en lumière les réalités du quotidien des professionnels de santé, en particulier ceux qui œuvrent dans le domaine des urgences. Ce podcast est une véritable mine d'informations pour les experts comme pour les novices, désireux de mieux comprendre le fonctionnement du SAMU et le rôle fondamental des ambulanciers dans la société. Écoutez PRÉAMBULE : Le podcast des Ambulanciers et de la Santé pour découvrir des histoires inspirantes et des témoignages authentiques qui enrichiront votre compréhension des soins préhospitaliers et de la santé en général.

Au bout du fil, une voix calme vous guide en cas d'urgence, un professionnel de la santé. Découvrez les histoires humaines derrière ces voix, les joies et les difficultés du métier du soin et de la santé. Un podcast authentique et touchant. Ecoutez les témoignages des ces hommes et de ces femmes qui font face à l'urgence avec courage et empathie.

Ce podcast santé s'adresse à tous ceux qui s'intéressent aux métiers de la santé. Nous décortiquons les protocoles, les outils et les enjeux du métier d'assistant de régulation médicale. Un podcast santé est indispensable pour comprendre les rouages des services d'urgences et des interventions d'urgence. Vous comprendrez comment ont travaillé les assistants de régulations médicale pendant le COVID 19, le coronavirus. Si vous souhaitez trouver une formation dans la santé ce podcast santé vous aidera à comprendre les soins préhospitaliers.

Ces professionnels du soin et du secours du SAMU, régulent les équipages sur SMUR afin d'assurer une prise ne charge médicale optimale.


Rejoignez notre communauté sur Instagram : asso.preambule

Transcription

  • Speaker #0

    Elle a très mal.

  • Speaker #1

    Dès qu'elle joue,

  • Speaker #0

    c'est encore plus mal.

  • Speaker #1

    Je peux croiser le doigt de raison. Plus, ça m'inquiète un peu.

  • Speaker #0

    Bienvenue au CRA, le centre de réception et de régulation des appels du Centre 15. Chaque année, près de 300 000 appels sont traités dans le seul département du Puy-de-Dôme. Imaginez-vous répondre à un appel où chaque seconde compte. C'est le quotidien des assistants de régulation médicale, les ARMS. Dans ce podcast... composé de deux épisodes, nous allons percer les secrets de ce métier passionnant, mais aussi exigeant. De la formation à la gestion de crise, en passant par les émotions vécues au quotidien. Je vous emmène dans les coulisses du SAMU.

  • Speaker #1

    Préambule,

  • Speaker #0

    le podcast des ambulanciers et de la santé. Bienvenue sur Préambule, le podcast des ambulanciers et de la santé. Aujourd'hui, nouvel épisode, nous recevons Bruno, assistant de régulation médicale au SAMU de Clamont-Ferrand. Bonjour Bruno.

  • Speaker #1

    Bonjour, c'est bien ça, assistant de régulation médicale.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir accepté mon invitation Bruno et de venir à nous pour nous parler de ta profession. Déjà, avant de rentrer dans le vif du sujet, qu'est-ce qui t'a emmené à cette profession d'arme ? Que faisais-tu, pardon, juste avant ?

  • Speaker #1

    Alors, moi j'ai... commencé à travailler au CHU à Clermont-Ferrand très jeune, à 19 ans, en tant qu'aide-soignant. J'ai travaillé dans des services de réanimation, traumatologie, neurologie. Et j'ai toujours aimé travailler dans des services de l'urgence.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Des services conventionnels, orthopédiques, etc. J'ai fait aussi. Mais je... Voilà, je... L'urgence, c'est mon truc.

  • Speaker #0

    Un goût pour l'urgence. Une fibre pour l'urgence.

  • Speaker #1

    Pour le coup, j'ai fait un stage inter-service à la régulation du SAMU parce que je voulais faire autre chose, voir autre chose. Et ça m'a énormément plu.

  • Speaker #0

    C'était il y a combien d'années ça ?

  • Speaker #1

    C'était il y a 19 ans.

  • Speaker #0

    D'accord, ok.

  • Speaker #1

    Et depuis, je suis rentré, j'ai eu une formation interne, parce qu'avant il n'y avait pas l'école. C'était une formation par un tutorat avec les anciens ARM et des cours faits par les médecins du service. Des cours sur la traumatologie, les accouchements, etc. On avait trois mois de formation et ensuite on était lâchés.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Sous surveillance quand même des anciens et c'était une formation continue aussi.

  • Speaker #0

    Et pour le coup, avec un profil d'AS, tu avais le profil entre guillemets idéal pour ce poste-là. Ils cherchaient essentiellement à recruter en interne à cette époque-là ou ?

  • Speaker #1

    Pas forcément. Le fait d'être aide-soignant, ce n'est pas le profil idéal forcément. Non, c'est...

  • Speaker #0

    Tu avais des prédispositions venant de services d'urgence, de réactifs, etc. Peut-être des prédispositions à travailler dans un service comme ça ?

  • Speaker #1

    Mais mon boulot d'être soignant m'a servi à moi pour progresser à la régulation. Par contre, j'ai des collègues qui n'étaient pas du tout dans le milieu et qui arrivent parfaitement bien aujourd'hui. Il n'y a pas besoin pour faire ARM de sortir d'un milieu paramédical. Oui,

  • Speaker #0

    je comprends. D'accord. Et donc, du coup... Parle-nous de ce métier, donc ARM, assistant de régulation médicale, anciennement donc PARM. C'est ça. Le P, c'était pourquoi PARM ?

  • Speaker #1

    Permanentier auxiliaire de régulation médicale.

  • Speaker #0

    D'accord, très bien. Et donc du coup, qu'est-ce que c'est un ARM aujourd'hui en 2024 ? Qu'est-ce qu'il fait ?

  • Speaker #1

    Un ARM en 2024, il répond à tout appel qui arrive au 15. C'est des appels d'urgence, c'est des appels de médecine générale, parce que maintenant le 15 est SAS, service d'accès aux soins. Donc, on gère et les urgences et la médecine générale, c'est-à-dire les médecins de garde, l'envoi des ambulances, la nuit de garde, etc.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. On parle un peu de la formation, justement, pour accéder à cette profession. Formation qui existe depuis combien de temps ? Parce que là, tu nous as dit que toi, tu t'es formé, tu t'es fait former en interne. Et maintenant, il y a une formation... Reconnu par l'État, si je n'ai pas de bêtises, tu m'arrêtes.

  • Speaker #1

    Oui, c'est reconnu. Il y a 19 centres en France. C'est une formation qui dure 1470 heures.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Qui est divisée en deux, la moitié du cours théorique et la moitié de stage.

  • Speaker #0

    J'ai vu sur Internet que l'école de référence pour Clermont, c'est Lyon. Si je n'ai pas de bêtises.

  • Speaker #1

    Pour la région Rhône-Alpes, c'est Lyon.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Il y a une antenne à Clermont de 10 élèves.

  • Speaker #0

    D'accord, donc on forme aussi à Clermont ?

  • Speaker #1

    On forme à Clermont.

  • Speaker #0

    Ah, je n'avais pas fait la distinction entre les deux. Et les élèves,

  • Speaker #1

    on parle des Hospices Civils de Lyon en fait. C'est la même école, sauf qu'il y a un détachement de 10 élèves sur Clermont.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et j'ai vu que la capacité d'accueil de ce genre de formation est assez faible. Je vois qu'en général, c'est entre 6 et 10 élèves.

  • Speaker #1

    Ah non, parce qu'à Clermont, on a 10 élèves et à Lyon, il y en a 20.

  • Speaker #0

    Ah oui d'accord, donc beaucoup plus important.

  • Speaker #1

    Au mot de

  • Speaker #0

    30. Ok, et c'est une profession qui propose des débouchés. Quand tu rentres à l'école, tu es pratiquement sûr d'avoir un emploi ou ce n'est pas automatique ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a beaucoup de SAMU qui embauchent là parce que le SAS se met en place et le nombre d'appels augmentant régulièrement d'année en année. Mais surtout avec le SAS, oui. L'assistant de régulation qui sort de l'école aujourd'hui, il est pratiquement sûr d'avoir une place.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Donc c'est un métier qui attire de manière générale. Les sessions de formation n'ont pas de mal à trouver du monde ?

  • Speaker #1

    Je ne crois pas. Alors Lyon, c'est complet, mais il me semble qu'il y a des centres qui ne sont pas non plus...

  • Speaker #0

    Qui ne sont pas fous en permanence ? Oui. D'accord, ok. Parce qu'une fois que j'ai ce diplôme en poche, à part au SAMU, je peux travailler où ? Il n'y a que le SAMU en fait qui propose un tel job. Alors...

  • Speaker #1

    Le SAMU, peut-être SOS Médecins. Oui, d'accord. Les standards d'SOS Médecins.

  • Speaker #0

    Mais ça, c'est sur les plus grosses agglos, non ? Il y a un standard SOS Médecins ou c'est vous qui gérez SOS Médecins ?

  • Speaker #1

    Ah non, à Clermont-Ferrand, les SOS Médecins ont un standard.

  • Speaker #0

    Ah, tu vois, je ne le savais pas. Ok, d'accord. J'ai vu sur Internet, on parle toujours de la formation, qu'il y avait donc une épreuve d'admission.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un entretien oral.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Il n'y a pas d'épreuve écrite. On demande aussi aux futurs élèves. J'ai vu un extrait de cassez judiciaire. Bulletin numéro 3, est-ce qu'il y a une raison particulière ?

  • Speaker #1

    Non, je ne pense pas, mais le casier judiciaire est demandé aussi dans la fonction publique pour être stagérisé.

  • Speaker #0

    Donc je pense que c'est une bonne réalité. Je pensais que c'était propre au métier d'armes où il fallait montrer entre guillemets pas de blanche, mais comme tu dis, au CHU, c'est ce qu'ils demandent de manière générale. Ok, très bien. J'ai vu pareil une attestation au niveau de la langue française, C2, j'ai vu qu'ils demandaient ce qui paraît... entre guillemets logique, le C2 correspond à un niveau d'utilisateur expérimenté, une personne qui maîtrise la langue française.

  • Speaker #1

    Il faut savoir un minimum parler français et faire français pour faire ARM. C'est un peu le requis, je pense.

  • Speaker #0

    Le poste, ton poste de travail. Maintenant, on a compris la formation, comment ça se passe dans les grandes lignes. Ton poste de travail, pour celui qui n'a jamais mis les pieds sur ton lieu de travail, si je rentre à l'étage où tu travailles, à quoi ça ressemble, s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Ça ressemble à nos pay-space maintenant, avec plein de tables, plein d'ordinateurs, plein d'écrans.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Il y a des îlots où sont installés les médecins régulateurs.

  • Speaker #0

    On est tous dans la même salle ?

  • Speaker #1

    On est tous dans la même salle.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    D'un côté, il y a les médecins régulateurs AMU, les médecins qui régulent l'urgence. Il y a les assistants de régulation qui décrochent aux 15. Il y a un îlot avec des assistants de régulation qui gèrent les bilans et l'envoi des moyens, qui ne décrochent pas. Eux, ils ne font que de la gestion de moyens. Et il y a un autre îlot avec des médecins de la permanence de soins, des médecins généralistes qui répondent aux appels non urgents, je dirais, de médecine générale.

  • Speaker #0

    Ok. Et toi, tu es toujours attitré au même poste ? Non,

  • Speaker #1

    on change régulièrement. On passe suivant l'horaire. Une organisation de service qui fait que suivant l'horaire, on est à la radio, l'envoi des moyens, et 6 heures à peu près la moitié de la journée, et l'autre moitié au décroché. Ou l'inverse, on commence par le décroché et ensuite on finit par l'envoi des moyens.

  • Speaker #0

    D'accord, très bien. Et toi, sur ton poste de travail, tu as combien d'écrans en face de toi ?

  • Speaker #1

    J'ai trois écrans, trois grands écrans.

  • Speaker #0

    D'accord. Et chaque écran, explique-nous, qu'est-ce qu'il te renvoie ? L'écran de gauche,

  • Speaker #1

    c'est la téléphonie, c'est le... téléphone à l'écran qui nous permet de décrocher, de faire des conférences, d'avoir des numéros pour appeler le bloc, les urgences, etc.

  • Speaker #0

    C'est des raccourcis pour que tu puisses t'accéder au service ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est le téléphone numérique. La partie centrale, c'est le dossier médical du patient. avec l'adresse, la partie adresse, la partie moyen, la partie... on a une carte pour voir la localisation de l'appelant. Et la partie droite, c'est une partie libre internet où on ouvre des logiciels, on ouvre notre boîte mail, par exemple, professionnelle. D'accord. On ouvre le logiciel Bizom, qui sert à faire le lien avec les équipes sortantes du SMUR. dossier médical, la gestion du personnel, etc.

  • Speaker #0

    D'accord. Et l'ambiance générale dans cette salle, c'est une salle où règne le calme, je suppose, en permanence, où on pourrait s'y méprendre et pas du tout ?

  • Speaker #1

    Non, non, non. Il va y avoir des moments de tension, où beaucoup de boulot, où on entend un brouhaha, où les gens parlent, voilà. Il y a des moments de calme, des moments de tension. Enfin, ça fluctue vraiment. tout le long de la journée.

  • Speaker #0

    D'accord. Et est-ce que ton poste de travail a des prérequis particuliers en termes de temps de repos ? Vu que vous devez avoir une attention optimale en permanence, est-ce que les textes disent que, je te dis une bêtise, tous les X heures derrière ton PC, il faut que tu sortes...

  • Speaker #1

    Les textes de la fonction publique, parce qu'on est régi par la fonction publique, qui disent qu'il faut 10 minutes de pause toutes les 6 heures.

  • Speaker #0

    Mais ce n'est pas propre à votre fonction du coup ?

  • Speaker #1

    Non, notre fonction n'est pas comme les routiers, on n'a pas du temps de pause imposé. Par contre au SAMU de Clermont-Ferrand, on a la chance de ne pas être fliqué par rapport aux pauses.

  • Speaker #0

    D'accord. Si tu en sens le besoin, tu peux...

  • Speaker #1

    Quand on ressent le besoin, on pose le casque et on descend, on prend l'air et on monte. Après un appel difficile...

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    faire le massage cardiaque par téléphone etc c'est prenant je dirais pas épuisant mais c'est prenant c'est une tension psychologique permanente ce métier on

  • Speaker #0

    fait et puis après on pose le casque et puis on va faire un petit tour et puis on remonte et puis c'est reparti et à Clermont tu m'arrêtes si je me trompe encore une fois sur le même étage vous avez les pompiers c'est spécifique à Clermont ça non ?

  • Speaker #1

    Clairement, on a les pompiers dans la même salle, mais il y a d'autres centres en France.

  • Speaker #0

    Ça se fait de plus en plus.

  • Speaker #1

    Mais ce n'est pas la généralité non plus.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Il y a une vraie relation de travail permanente entre les pompiers et le SAMU, de manière générale ?

  • Speaker #1

    La proximité, oui, fait que déjà on se connaît et c'est important de connaître les gens. Et quand on a besoin de renseignements, on ouvre la porte, c'est une porte vitrée. D'accord. On ferme parce qu'on fait du bruit et ils font du bruit aussi. Bien sûr. Mais on ouvre la porte, on va les voir. C'est une vraie chance, je trouve.

  • Speaker #0

    Donc c'est des vacations de 12 heures que vous faites, vous ?

  • Speaker #1

    On fait 12 heures,

  • Speaker #0

    oui. Et combien d'armes par vacation ?

  • Speaker #1

    Il y en a 3 qui arrivent à 7 heures, 2 qui arrivent à 8, et 1 qui arrive à 9 heures, pour l'instant.

  • Speaker #0

    3 qui arrivent à 7 heures.

  • Speaker #1

    3, 4, 5,

  • Speaker #0

    6. 6 sur une vacation de 12.

  • Speaker #1

    6 sur la journée, 7 heures, 19 heures. 8 heures, 20 heures, et le dernier part à 21 heures.

  • Speaker #0

    Donc c'est bien étalé quand même sur la plage horaire. Vous n'arrivez pas tous en même temps, vous repartez pas tous en même temps.

  • Speaker #1

    Et il en peut parler d'augmenter l'effectif et d'augmenter l'amplitude horaire. D'accord. On n'a pas encore tous les... Et 3 la nuit.

  • Speaker #0

    Ah oui, 3 la nuit.

  • Speaker #1

    3 qui arrivent à 19h jusqu'à 7h le matin.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc il y a moins d'appels de manière générale la nuit ?

  • Speaker #1

    À partir de minuit, 1h du matin,

  • Speaker #0

    ça se calme.

  • Speaker #1

    D'accord,

  • Speaker #0

    ok. Et les pompiers aussi, je suppose que oui. On les appelle comment d'ailleurs ? Des armes pompiers, je ne sais pas comment on dit.

  • Speaker #1

    Des stasses. Des stasses.

  • Speaker #0

    Ok, des stasses. Donc des stasses aussi la nuit et la journée. Ils sont beaucoup plus nombreux que vous ?

  • Speaker #1

    La nuit, ils sont quatre. Et la journée, ils doivent être six. Il y a aussi des chefs de salle,

  • Speaker #0

    des pompiers.

  • Speaker #1

    L'organisation est différente.

  • Speaker #0

    D'accord. Et tu dirais que les gens ont pris l'habitude de faire le 15. pour une urgence médicale, où ils ont encore cette vieille habitude de faire le 18.

  • Speaker #1

    Je trouve la vieille habitude de faire le 18.

  • Speaker #0

    Donc encore aujourd'hui, malgré tout ce qu'on voit à la télé, un peu la publicité qu'on entend au radio, le 18 est un peu le réflexe de M. et Mme Tout-le-Monde. D'accord, ok. Et donc le poste d'armes...

  • Speaker #1

    Je te rassure, il y en a beaucoup qui font le 15 aussi.

  • Speaker #0

    Du coup, vous vous refilez les appels, ou une fois qu'il y a un appel qui est fait pour le 18, c'est une urgence ? médical c'est pas le pompier qui dit ou le stas pardon qui dit Je le passe au 15 à côté.

  • Speaker #1

    Si un appel d'urgence tombe chez les pompiers, il est pris en charge par le stationnaire qui envoie en réflexe un VSAV et qui nous passe ensuite le correspondant avec les coordonnées, l'adresse, etc.

  • Speaker #0

    Mais c'est lui qui gère l'appel. À partir du moment où c'est lui qui l'a réceptionné, c'est lui qui gère l'appel.

  • Speaker #1

    Ah oui, oui,

  • Speaker #0

    il pourrait y avoir une procédure de dire tout ce qui est médical, d'abord 15 et après c'est renvoyé.

  • Speaker #1

    Alors ça dépend du problème médical, mais si c'est une urgence, il va envoyer le moyen et ensuite il va nous le passer. Et nous, on réajuste ce moyen. Soit on le renforce avec un SMUR, soit on valide le VSAV. Ou alors, en général, ça se passe comme ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Au niveau du salaire de l'arme, est-ce que tu aurais une fourchette à donner à ceux qui nous écoutent et qui seraient éventuellement intéressés ?

  • Speaker #1

    Il y a eu depuis quelques années une association qui s'appelle La Farm, l'association des ARM, qui a beaucoup travaillé pour la reconnaissance du métier, suite à la mise en place de la formation. On a obtenu des primes assez conséquentes et des changements de grille. Donc pour le coup, un assistant de régulation médicale qui commence est sur le grade des assistants médico-administratifs, comme les secrétaires en fait. D'accord. Seulement, il commence à la classe supérieure.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    En fait, la première grille est enlevée. Donc il commence brut à 1850.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Sans les primes. Ok. Il y a environ 300 euros de primes, brut toujours. Plus, après suivant les dimanches effectués, les nuits.

  • Speaker #0

    Et au fil de la carrière, il y a des grades chez vous ?

  • Speaker #1

    Il y a des échelons. Au début, c'est tous les ans. Après, c'est tous les deux.

  • Speaker #0

    Mais c'est des échelons qu'on retrouve dans le système hospitalier classique. Il n'y a pas un chef des armes ?

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas spécifique. On est ARM classe supérieure ou classe exceptionnelle, mais c'est un grade. En fait, c'est une grille indiciaire. Il n'y a pas de hiérarchie là-dedans.

  • Speaker #0

    Et avec le Ségur, il y a eu un changement, vous, dans votre statut ? Vous n'êtes pas soignant ?

  • Speaker #1

    On n'est pas assez soignant. Ah,

  • Speaker #0

    vous n'êtes pas assez soignant, pardon. Via le Ségur, c'est ce qui a fait...

  • Speaker #1

    Le Ségur et puis l'association dont je te parlais tout à l'heure, la Farm, qui a beaucoup œuvré pour qu'on passe soignant.

  • Speaker #0

    Ok, très bien, super. Je vais finir.

  • Speaker #1

    2 850...

  • Speaker #0

    Ah oui, il faut que je balance les gros chiffres maintenant.

  • Speaker #1

    2 914. si vous commencez tout petit dans la fonction publique et que vous partez très tard parce qu'après il y a toute une progression donc 1008 brut pour débuter et puis après sans les primes et après à la fin 2009 toi avec l'expérience que tu as est-ce

  • Speaker #0

    que tu peux me parler un peu des qualités requises pour être un bon assistant, qu'est-ce qu'on a besoin pour perdurer dans ce métier et être efficace ?

  • Speaker #1

    Alors il y a plusieurs choses, pour perdurer dans ce métier il faut se protéger... Parce que les appels d'urgence, les vrais appels d'urgence, tu te prends en pleine poire. Condaison, un accident de voiture avec des éjectés, etc. Tu es seul quand tu prends l'appel à devoir le gérer, à récupérer une adresse, à demander le nombre de victimes, à faire faire les premiers gestes, le massage cardiaque, etc. Et là, tu es seul sur ton poste de travail. Il y a le médecin derrière, etc. Mais quand tu prends cet appel... Au début, tu es tout seul.

  • Speaker #0

    Et puis, on imagine les gens paniqués qui hurlent au téléphone.

  • Speaker #1

    Ils n'écoutent pas, etc. Et ça, c'est compliqué. Enfin, ce n'est pas compliqué, c'est si compliqué. Même au bout de 20 ans, c'est des appels qui... Tu te redresses sur ton siège, tu te concentres et puis tu es tout seul dans la salle. Tu ne vois plus personne. Tu te concentres sur ton appel. Parce que tu sais qu'il faut répondre vite, il faut trouver l'adresse vite. Parce qu'il y a des vies qui sont en jeu quand même.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Donc un grand calme, déjà, ça me paraît...

  • Speaker #1

    Il faut être calme, oui. Il faut savoir écouter les gens, gérer son stress. Ça, c'est hyper important.

  • Speaker #0

    Une grande réactivité, je suppose, aussi, pour un peu combiner les moyens.

  • Speaker #1

    Réactivité, pertinence.

  • Speaker #0

    Oui. Et toi, tu gères comment le stress au quotidien ? Est-ce que tu as mis quelque chose en place ou pas spécialement ? Tu arrives avec le temps, ou tu fais du sport, ou tu fais de...

  • Speaker #1

    Non, je ne suis pas sportif. Je n'ai pas 100% au SAMU. Depuis cette année, j'ai intégré le centre de formation à 25%. Et je suis un petit peu de syndicat aussi au CHU. Donc pour le coup,

  • Speaker #0

    ça me permet de voir.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr, je comprends.

  • Speaker #1

    Mais j'ai toujours autant de passion, même au bout de 19 ans, quand je n'ai pas travaillé 15 jours à la régule, je suis content d'y aller. Bien sûr. Mais après, c'est un métier qui est usant quand même. C'est usant. Il faut arriver, quand on sort de la régule, à passer à autre chose et faire du sport si on aime ça, partir, voyager.

  • Speaker #0

    Il y a un gros turnover dans le métier, de manière générale ou pas ?

  • Speaker #1

    Je pense de plus en plus.

  • Speaker #0

    De plus en plus ? Oui. Et vous avez du mal à recruter ou justement parce qu'il y a ces fameuses écoles qui sont montées, dès qu'il y a un élève qui est sortant, il est récupéré ou un peu comme le milieu ambulancier, dès qu'il y a une place qui se libère, il faut ramer longtemps pour trouver la bonne personne ?

  • Speaker #1

    Alors après, il faut que les gens habitent aussi dans les coins. Oui. Parce qu'il n'y a pas des SAMU dans toutes les villes.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Donc pour le coup, les gens qui sortent des écoles, ils ne sont pas tous pour le SAMU de Clermont-Ferrand par exemple, du CFA de Clermont. Donc ils viennent de loin,

  • Speaker #0

    je suppose, pour la plupart ?

  • Speaker #1

    Alors là, on a la chance de... Ils sont tous de la région, mais... Après, on ne recrute pas facilement non plus.

  • Speaker #0

    Tu me disais, juste avant qu'on lance l'enregistrement, on parlait de Bizom, le logiciel... C'est pareil, si je n'emploie pas les bons termes, tu me coupes et tu me reprends. Qui permet de faire des bilans, on va dire, connectés entre le terrain et vous. C'est-à-dire quand le médecin... fait son bilan sur place, il vous envoie les premiers éléments, les éléments qui tapent sur sa petite tablette et qui sont renvoyés directement sur la fiche du patient, ça se passe comme ça, c'est ça ? Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça, oui. D'accord. C'est interactif, en fait, s'il arrive et qu'il prend une photo d'une grosse plaie, par exemple, on peut l'avoir immédiatement sur le logiciel. Et ça permet aussi aux médecins spécialistes, quand on lui donne un code, de pouvoir accéder au dossier patient et de voir lui aussi la photo.

  • Speaker #0

    Ça a facilité le travail au quotidien, je suppose, d'avoir un outil comme ça.

  • Speaker #1

    Ça sert beaucoup aux équipes sortantes et aux régulateurs.

  • Speaker #0

    La traçabilité, je suppose, c'est peut-être plus simple que le...

  • Speaker #1

    En fait, c'est un dossier patient informatisé.

  • Speaker #0

    Le papier, le stylo. Bruno, je voulais qu'on revienne sur une affaire dont tout le monde a entendu parler, la fameuse affaire Noemi. Je veux qu'on n'en parle pas pour remuer le couteau dans la plaie, ni pour trouver des coupables, parce que ce n'est pas mon rôle et ce n'est pas le tien non plus d'ailleurs. Mais je voulais qu'on en parle puisque c'est le cœur de ton métier, c'est ce que tu vis au quotidien. Et puis aussi, je profite de cette histoire pour rappeler à mes amis ambulanciers qu'on fait des métiers qui demandent une grande responsabilité de manière générale et que le droit à l'erreur n'est pas permis et peut se payer malheureusement très très cher. Fin de ce premier épisode passionnant sur les assistants de régulation médicale. Je vous donne rendez-vous dans le dernier volet pour tout connaître de ce métier aussi passionnant qu'intense où le droit à l'erreur n'est pas permis. A bientôt.

Chapters

  • Introduction au CRA et aux ARM

    00:40

  • Présentation de Bruno, assistant de régulation médicale

    01:49

  • Formation et parcours professionnel de Bruno

    02:56

  • Rôle et responsabilités des ARM en 2024

    04:23

  • Détails sur la formation des ARM

    04:49

  • Description du poste de travail d'un ARM

    08:11

  • Gestion du stress et compétences requises

    12:04

  • Conditions de travail et perspectives d'emploi

    16:10

Description

Dans cet épisode captivant du podcast PRÉAMBULE : Le podcast des Ambulanciers et de la Santé, Jean-Paul Angelini reçoit Bruno, assistant de régulation médicale au SAMU de Clermont-Ferrand. Ce dialogue enrichissant nous plonge au cœur des soins préhospitaliers et de l'urgence médicale, offrant une perspective unique sur le rôle essentiel des assistants de régulation médicale (ARM). Bruno, fort de son expérience en tant qu'ancien aide-soignant, nous raconte son parcours et les défis qu'il a dû surmonter pour se spécialiser dans ce domaine crucial.


Au fil de la discussion, il nous éclaire sur les responsabilités des ARM, qui traitent près de 300 000 appels par an dans le Puy-de-Dôme. Ce chiffre impressionnant témoigne de l'importance de leur rôle au sein de la chaîne des secours. Bruno aborde également la formation nécessaire pour exercer ce métier exigeant, soulignant que la préparation théorique et pratique est indispensable pour faire face aux situations d'urgence. Les auditeurs découvriront les compétences requises pour réussir dans ce secteur, notamment la réactivité, le calme et la gestion du stress, des qualités primordiales pour naviguer dans l'univers des interventions d'urgence.


L'épisode ne se limite pas à la description du métier. Bruno partage également les défis émotionnels et psychologiques liés à la prise d'appels d'urgence, mettant en lumière l'impact que cela peut avoir sur les professionnels de la santé. En abordant la collaboration avec les pompiers et d'autres acteurs du service d'urgence, il illustre l'importance d'un travail d'équipe efficace dans le transport sanitaire et les soins de santé.


En outre, cet épisode explore les perspectives d'emploi dans le secteur des ambulanciers, les salaires et les conditions de travail, offrant une vue d'ensemble précieuse pour ceux qui envisagent une carrière dans ce domaine. Les auditeurs auront l'occasion d'en apprendre davantage sur l'évolution personnelle que permet cette profession, ainsi que sur les défis que représente la gestion des appels en période de crise, comme celle provoquée par le coronavirus.

Rejoignez-nous pour cet échange passionnant qui met en lumière les réalités du quotidien des professionnels de santé, en particulier ceux qui œuvrent dans le domaine des urgences. Ce podcast est une véritable mine d'informations pour les experts comme pour les novices, désireux de mieux comprendre le fonctionnement du SAMU et le rôle fondamental des ambulanciers dans la société. Écoutez PRÉAMBULE : Le podcast des Ambulanciers et de la Santé pour découvrir des histoires inspirantes et des témoignages authentiques qui enrichiront votre compréhension des soins préhospitaliers et de la santé en général.

Au bout du fil, une voix calme vous guide en cas d'urgence, un professionnel de la santé. Découvrez les histoires humaines derrière ces voix, les joies et les difficultés du métier du soin et de la santé. Un podcast authentique et touchant. Ecoutez les témoignages des ces hommes et de ces femmes qui font face à l'urgence avec courage et empathie.

Ce podcast santé s'adresse à tous ceux qui s'intéressent aux métiers de la santé. Nous décortiquons les protocoles, les outils et les enjeux du métier d'assistant de régulation médicale. Un podcast santé est indispensable pour comprendre les rouages des services d'urgences et des interventions d'urgence. Vous comprendrez comment ont travaillé les assistants de régulations médicale pendant le COVID 19, le coronavirus. Si vous souhaitez trouver une formation dans la santé ce podcast santé vous aidera à comprendre les soins préhospitaliers.

Ces professionnels du soin et du secours du SAMU, régulent les équipages sur SMUR afin d'assurer une prise ne charge médicale optimale.


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Transcription

  • Speaker #0

    Elle a très mal.

  • Speaker #1

    Dès qu'elle joue,

  • Speaker #0

    c'est encore plus mal.

  • Speaker #1

    Je peux croiser le doigt de raison. Plus, ça m'inquiète un peu.

  • Speaker #0

    Bienvenue au CRA, le centre de réception et de régulation des appels du Centre 15. Chaque année, près de 300 000 appels sont traités dans le seul département du Puy-de-Dôme. Imaginez-vous répondre à un appel où chaque seconde compte. C'est le quotidien des assistants de régulation médicale, les ARMS. Dans ce podcast... composé de deux épisodes, nous allons percer les secrets de ce métier passionnant, mais aussi exigeant. De la formation à la gestion de crise, en passant par les émotions vécues au quotidien. Je vous emmène dans les coulisses du SAMU.

  • Speaker #1

    Préambule,

  • Speaker #0

    le podcast des ambulanciers et de la santé. Bienvenue sur Préambule, le podcast des ambulanciers et de la santé. Aujourd'hui, nouvel épisode, nous recevons Bruno, assistant de régulation médicale au SAMU de Clamont-Ferrand. Bonjour Bruno.

  • Speaker #1

    Bonjour, c'est bien ça, assistant de régulation médicale.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir accepté mon invitation Bruno et de venir à nous pour nous parler de ta profession. Déjà, avant de rentrer dans le vif du sujet, qu'est-ce qui t'a emmené à cette profession d'arme ? Que faisais-tu, pardon, juste avant ?

  • Speaker #1

    Alors, moi j'ai... commencé à travailler au CHU à Clermont-Ferrand très jeune, à 19 ans, en tant qu'aide-soignant. J'ai travaillé dans des services de réanimation, traumatologie, neurologie. Et j'ai toujours aimé travailler dans des services de l'urgence.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Des services conventionnels, orthopédiques, etc. J'ai fait aussi. Mais je... Voilà, je... L'urgence, c'est mon truc.

  • Speaker #0

    Un goût pour l'urgence. Une fibre pour l'urgence.

  • Speaker #1

    Pour le coup, j'ai fait un stage inter-service à la régulation du SAMU parce que je voulais faire autre chose, voir autre chose. Et ça m'a énormément plu.

  • Speaker #0

    C'était il y a combien d'années ça ?

  • Speaker #1

    C'était il y a 19 ans.

  • Speaker #0

    D'accord, ok.

  • Speaker #1

    Et depuis, je suis rentré, j'ai eu une formation interne, parce qu'avant il n'y avait pas l'école. C'était une formation par un tutorat avec les anciens ARM et des cours faits par les médecins du service. Des cours sur la traumatologie, les accouchements, etc. On avait trois mois de formation et ensuite on était lâchés.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Sous surveillance quand même des anciens et c'était une formation continue aussi.

  • Speaker #0

    Et pour le coup, avec un profil d'AS, tu avais le profil entre guillemets idéal pour ce poste-là. Ils cherchaient essentiellement à recruter en interne à cette époque-là ou ?

  • Speaker #1

    Pas forcément. Le fait d'être aide-soignant, ce n'est pas le profil idéal forcément. Non, c'est...

  • Speaker #0

    Tu avais des prédispositions venant de services d'urgence, de réactifs, etc. Peut-être des prédispositions à travailler dans un service comme ça ?

  • Speaker #1

    Mais mon boulot d'être soignant m'a servi à moi pour progresser à la régulation. Par contre, j'ai des collègues qui n'étaient pas du tout dans le milieu et qui arrivent parfaitement bien aujourd'hui. Il n'y a pas besoin pour faire ARM de sortir d'un milieu paramédical. Oui,

  • Speaker #0

    je comprends. D'accord. Et donc, du coup... Parle-nous de ce métier, donc ARM, assistant de régulation médicale, anciennement donc PARM. C'est ça. Le P, c'était pourquoi PARM ?

  • Speaker #1

    Permanentier auxiliaire de régulation médicale.

  • Speaker #0

    D'accord, très bien. Et donc du coup, qu'est-ce que c'est un ARM aujourd'hui en 2024 ? Qu'est-ce qu'il fait ?

  • Speaker #1

    Un ARM en 2024, il répond à tout appel qui arrive au 15. C'est des appels d'urgence, c'est des appels de médecine générale, parce que maintenant le 15 est SAS, service d'accès aux soins. Donc, on gère et les urgences et la médecine générale, c'est-à-dire les médecins de garde, l'envoi des ambulances, la nuit de garde, etc.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. On parle un peu de la formation, justement, pour accéder à cette profession. Formation qui existe depuis combien de temps ? Parce que là, tu nous as dit que toi, tu t'es formé, tu t'es fait former en interne. Et maintenant, il y a une formation... Reconnu par l'État, si je n'ai pas de bêtises, tu m'arrêtes.

  • Speaker #1

    Oui, c'est reconnu. Il y a 19 centres en France. C'est une formation qui dure 1470 heures.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Qui est divisée en deux, la moitié du cours théorique et la moitié de stage.

  • Speaker #0

    J'ai vu sur Internet que l'école de référence pour Clermont, c'est Lyon. Si je n'ai pas de bêtises.

  • Speaker #1

    Pour la région Rhône-Alpes, c'est Lyon.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Il y a une antenne à Clermont de 10 élèves.

  • Speaker #0

    D'accord, donc on forme aussi à Clermont ?

  • Speaker #1

    On forme à Clermont.

  • Speaker #0

    Ah, je n'avais pas fait la distinction entre les deux. Et les élèves,

  • Speaker #1

    on parle des Hospices Civils de Lyon en fait. C'est la même école, sauf qu'il y a un détachement de 10 élèves sur Clermont.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et j'ai vu que la capacité d'accueil de ce genre de formation est assez faible. Je vois qu'en général, c'est entre 6 et 10 élèves.

  • Speaker #1

    Ah non, parce qu'à Clermont, on a 10 élèves et à Lyon, il y en a 20.

  • Speaker #0

    Ah oui d'accord, donc beaucoup plus important.

  • Speaker #1

    Au mot de

  • Speaker #0

    30. Ok, et c'est une profession qui propose des débouchés. Quand tu rentres à l'école, tu es pratiquement sûr d'avoir un emploi ou ce n'est pas automatique ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a beaucoup de SAMU qui embauchent là parce que le SAS se met en place et le nombre d'appels augmentant régulièrement d'année en année. Mais surtout avec le SAS, oui. L'assistant de régulation qui sort de l'école aujourd'hui, il est pratiquement sûr d'avoir une place.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Donc c'est un métier qui attire de manière générale. Les sessions de formation n'ont pas de mal à trouver du monde ?

  • Speaker #1

    Je ne crois pas. Alors Lyon, c'est complet, mais il me semble qu'il y a des centres qui ne sont pas non plus...

  • Speaker #0

    Qui ne sont pas fous en permanence ? Oui. D'accord, ok. Parce qu'une fois que j'ai ce diplôme en poche, à part au SAMU, je peux travailler où ? Il n'y a que le SAMU en fait qui propose un tel job. Alors...

  • Speaker #1

    Le SAMU, peut-être SOS Médecins. Oui, d'accord. Les standards d'SOS Médecins.

  • Speaker #0

    Mais ça, c'est sur les plus grosses agglos, non ? Il y a un standard SOS Médecins ou c'est vous qui gérez SOS Médecins ?

  • Speaker #1

    Ah non, à Clermont-Ferrand, les SOS Médecins ont un standard.

  • Speaker #0

    Ah, tu vois, je ne le savais pas. Ok, d'accord. J'ai vu sur Internet, on parle toujours de la formation, qu'il y avait donc une épreuve d'admission.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un entretien oral.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Il n'y a pas d'épreuve écrite. On demande aussi aux futurs élèves. J'ai vu un extrait de cassez judiciaire. Bulletin numéro 3, est-ce qu'il y a une raison particulière ?

  • Speaker #1

    Non, je ne pense pas, mais le casier judiciaire est demandé aussi dans la fonction publique pour être stagérisé.

  • Speaker #0

    Donc je pense que c'est une bonne réalité. Je pensais que c'était propre au métier d'armes où il fallait montrer entre guillemets pas de blanche, mais comme tu dis, au CHU, c'est ce qu'ils demandent de manière générale. Ok, très bien. J'ai vu pareil une attestation au niveau de la langue française, C2, j'ai vu qu'ils demandaient ce qui paraît... entre guillemets logique, le C2 correspond à un niveau d'utilisateur expérimenté, une personne qui maîtrise la langue française.

  • Speaker #1

    Il faut savoir un minimum parler français et faire français pour faire ARM. C'est un peu le requis, je pense.

  • Speaker #0

    Le poste, ton poste de travail. Maintenant, on a compris la formation, comment ça se passe dans les grandes lignes. Ton poste de travail, pour celui qui n'a jamais mis les pieds sur ton lieu de travail, si je rentre à l'étage où tu travailles, à quoi ça ressemble, s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Ça ressemble à nos pay-space maintenant, avec plein de tables, plein d'ordinateurs, plein d'écrans.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Il y a des îlots où sont installés les médecins régulateurs.

  • Speaker #0

    On est tous dans la même salle ?

  • Speaker #1

    On est tous dans la même salle.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    D'un côté, il y a les médecins régulateurs AMU, les médecins qui régulent l'urgence. Il y a les assistants de régulation qui décrochent aux 15. Il y a un îlot avec des assistants de régulation qui gèrent les bilans et l'envoi des moyens, qui ne décrochent pas. Eux, ils ne font que de la gestion de moyens. Et il y a un autre îlot avec des médecins de la permanence de soins, des médecins généralistes qui répondent aux appels non urgents, je dirais, de médecine générale.

  • Speaker #0

    Ok. Et toi, tu es toujours attitré au même poste ? Non,

  • Speaker #1

    on change régulièrement. On passe suivant l'horaire. Une organisation de service qui fait que suivant l'horaire, on est à la radio, l'envoi des moyens, et 6 heures à peu près la moitié de la journée, et l'autre moitié au décroché. Ou l'inverse, on commence par le décroché et ensuite on finit par l'envoi des moyens.

  • Speaker #0

    D'accord, très bien. Et toi, sur ton poste de travail, tu as combien d'écrans en face de toi ?

  • Speaker #1

    J'ai trois écrans, trois grands écrans.

  • Speaker #0

    D'accord. Et chaque écran, explique-nous, qu'est-ce qu'il te renvoie ? L'écran de gauche,

  • Speaker #1

    c'est la téléphonie, c'est le... téléphone à l'écran qui nous permet de décrocher, de faire des conférences, d'avoir des numéros pour appeler le bloc, les urgences, etc.

  • Speaker #0

    C'est des raccourcis pour que tu puisses t'accéder au service ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est le téléphone numérique. La partie centrale, c'est le dossier médical du patient. avec l'adresse, la partie adresse, la partie moyen, la partie... on a une carte pour voir la localisation de l'appelant. Et la partie droite, c'est une partie libre internet où on ouvre des logiciels, on ouvre notre boîte mail, par exemple, professionnelle. D'accord. On ouvre le logiciel Bizom, qui sert à faire le lien avec les équipes sortantes du SMUR. dossier médical, la gestion du personnel, etc.

  • Speaker #0

    D'accord. Et l'ambiance générale dans cette salle, c'est une salle où règne le calme, je suppose, en permanence, où on pourrait s'y méprendre et pas du tout ?

  • Speaker #1

    Non, non, non. Il va y avoir des moments de tension, où beaucoup de boulot, où on entend un brouhaha, où les gens parlent, voilà. Il y a des moments de calme, des moments de tension. Enfin, ça fluctue vraiment. tout le long de la journée.

  • Speaker #0

    D'accord. Et est-ce que ton poste de travail a des prérequis particuliers en termes de temps de repos ? Vu que vous devez avoir une attention optimale en permanence, est-ce que les textes disent que, je te dis une bêtise, tous les X heures derrière ton PC, il faut que tu sortes...

  • Speaker #1

    Les textes de la fonction publique, parce qu'on est régi par la fonction publique, qui disent qu'il faut 10 minutes de pause toutes les 6 heures.

  • Speaker #0

    Mais ce n'est pas propre à votre fonction du coup ?

  • Speaker #1

    Non, notre fonction n'est pas comme les routiers, on n'a pas du temps de pause imposé. Par contre au SAMU de Clermont-Ferrand, on a la chance de ne pas être fliqué par rapport aux pauses.

  • Speaker #0

    D'accord. Si tu en sens le besoin, tu peux...

  • Speaker #1

    Quand on ressent le besoin, on pose le casque et on descend, on prend l'air et on monte. Après un appel difficile...

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    faire le massage cardiaque par téléphone etc c'est prenant je dirais pas épuisant mais c'est prenant c'est une tension psychologique permanente ce métier on

  • Speaker #0

    fait et puis après on pose le casque et puis on va faire un petit tour et puis on remonte et puis c'est reparti et à Clermont tu m'arrêtes si je me trompe encore une fois sur le même étage vous avez les pompiers c'est spécifique à Clermont ça non ?

  • Speaker #1

    Clairement, on a les pompiers dans la même salle, mais il y a d'autres centres en France.

  • Speaker #0

    Ça se fait de plus en plus.

  • Speaker #1

    Mais ce n'est pas la généralité non plus.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Il y a une vraie relation de travail permanente entre les pompiers et le SAMU, de manière générale ?

  • Speaker #1

    La proximité, oui, fait que déjà on se connaît et c'est important de connaître les gens. Et quand on a besoin de renseignements, on ouvre la porte, c'est une porte vitrée. D'accord. On ferme parce qu'on fait du bruit et ils font du bruit aussi. Bien sûr. Mais on ouvre la porte, on va les voir. C'est une vraie chance, je trouve.

  • Speaker #0

    Donc c'est des vacations de 12 heures que vous faites, vous ?

  • Speaker #1

    On fait 12 heures,

  • Speaker #0

    oui. Et combien d'armes par vacation ?

  • Speaker #1

    Il y en a 3 qui arrivent à 7 heures, 2 qui arrivent à 8, et 1 qui arrive à 9 heures, pour l'instant.

  • Speaker #0

    3 qui arrivent à 7 heures.

  • Speaker #1

    3, 4, 5,

  • Speaker #0

    6. 6 sur une vacation de 12.

  • Speaker #1

    6 sur la journée, 7 heures, 19 heures. 8 heures, 20 heures, et le dernier part à 21 heures.

  • Speaker #0

    Donc c'est bien étalé quand même sur la plage horaire. Vous n'arrivez pas tous en même temps, vous repartez pas tous en même temps.

  • Speaker #1

    Et il en peut parler d'augmenter l'effectif et d'augmenter l'amplitude horaire. D'accord. On n'a pas encore tous les... Et 3 la nuit.

  • Speaker #0

    Ah oui, 3 la nuit.

  • Speaker #1

    3 qui arrivent à 19h jusqu'à 7h le matin.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc il y a moins d'appels de manière générale la nuit ?

  • Speaker #1

    À partir de minuit, 1h du matin,

  • Speaker #0

    ça se calme.

  • Speaker #1

    D'accord,

  • Speaker #0

    ok. Et les pompiers aussi, je suppose que oui. On les appelle comment d'ailleurs ? Des armes pompiers, je ne sais pas comment on dit.

  • Speaker #1

    Des stasses. Des stasses.

  • Speaker #0

    Ok, des stasses. Donc des stasses aussi la nuit et la journée. Ils sont beaucoup plus nombreux que vous ?

  • Speaker #1

    La nuit, ils sont quatre. Et la journée, ils doivent être six. Il y a aussi des chefs de salle,

  • Speaker #0

    des pompiers.

  • Speaker #1

    L'organisation est différente.

  • Speaker #0

    D'accord. Et tu dirais que les gens ont pris l'habitude de faire le 15. pour une urgence médicale, où ils ont encore cette vieille habitude de faire le 18.

  • Speaker #1

    Je trouve la vieille habitude de faire le 18.

  • Speaker #0

    Donc encore aujourd'hui, malgré tout ce qu'on voit à la télé, un peu la publicité qu'on entend au radio, le 18 est un peu le réflexe de M. et Mme Tout-le-Monde. D'accord, ok. Et donc le poste d'armes...

  • Speaker #1

    Je te rassure, il y en a beaucoup qui font le 15 aussi.

  • Speaker #0

    Du coup, vous vous refilez les appels, ou une fois qu'il y a un appel qui est fait pour le 18, c'est une urgence ? médical c'est pas le pompier qui dit ou le stas pardon qui dit Je le passe au 15 à côté.

  • Speaker #1

    Si un appel d'urgence tombe chez les pompiers, il est pris en charge par le stationnaire qui envoie en réflexe un VSAV et qui nous passe ensuite le correspondant avec les coordonnées, l'adresse, etc.

  • Speaker #0

    Mais c'est lui qui gère l'appel. À partir du moment où c'est lui qui l'a réceptionné, c'est lui qui gère l'appel.

  • Speaker #1

    Ah oui, oui,

  • Speaker #0

    il pourrait y avoir une procédure de dire tout ce qui est médical, d'abord 15 et après c'est renvoyé.

  • Speaker #1

    Alors ça dépend du problème médical, mais si c'est une urgence, il va envoyer le moyen et ensuite il va nous le passer. Et nous, on réajuste ce moyen. Soit on le renforce avec un SMUR, soit on valide le VSAV. Ou alors, en général, ça se passe comme ça.

  • Speaker #0

    D'accord. Au niveau du salaire de l'arme, est-ce que tu aurais une fourchette à donner à ceux qui nous écoutent et qui seraient éventuellement intéressés ?

  • Speaker #1

    Il y a eu depuis quelques années une association qui s'appelle La Farm, l'association des ARM, qui a beaucoup travaillé pour la reconnaissance du métier, suite à la mise en place de la formation. On a obtenu des primes assez conséquentes et des changements de grille. Donc pour le coup, un assistant de régulation médicale qui commence est sur le grade des assistants médico-administratifs, comme les secrétaires en fait. D'accord. Seulement, il commence à la classe supérieure.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    En fait, la première grille est enlevée. Donc il commence brut à 1850.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Sans les primes. Ok. Il y a environ 300 euros de primes, brut toujours. Plus, après suivant les dimanches effectués, les nuits.

  • Speaker #0

    Et au fil de la carrière, il y a des grades chez vous ?

  • Speaker #1

    Il y a des échelons. Au début, c'est tous les ans. Après, c'est tous les deux.

  • Speaker #0

    Mais c'est des échelons qu'on retrouve dans le système hospitalier classique. Il n'y a pas un chef des armes ?

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas spécifique. On est ARM classe supérieure ou classe exceptionnelle, mais c'est un grade. En fait, c'est une grille indiciaire. Il n'y a pas de hiérarchie là-dedans.

  • Speaker #0

    Et avec le Ségur, il y a eu un changement, vous, dans votre statut ? Vous n'êtes pas soignant ?

  • Speaker #1

    On n'est pas assez soignant. Ah,

  • Speaker #0

    vous n'êtes pas assez soignant, pardon. Via le Ségur, c'est ce qui a fait...

  • Speaker #1

    Le Ségur et puis l'association dont je te parlais tout à l'heure, la Farm, qui a beaucoup œuvré pour qu'on passe soignant.

  • Speaker #0

    Ok, très bien, super. Je vais finir.

  • Speaker #1

    2 850...

  • Speaker #0

    Ah oui, il faut que je balance les gros chiffres maintenant.

  • Speaker #1

    2 914. si vous commencez tout petit dans la fonction publique et que vous partez très tard parce qu'après il y a toute une progression donc 1008 brut pour débuter et puis après sans les primes et après à la fin 2009 toi avec l'expérience que tu as est-ce

  • Speaker #0

    que tu peux me parler un peu des qualités requises pour être un bon assistant, qu'est-ce qu'on a besoin pour perdurer dans ce métier et être efficace ?

  • Speaker #1

    Alors il y a plusieurs choses, pour perdurer dans ce métier il faut se protéger... Parce que les appels d'urgence, les vrais appels d'urgence, tu te prends en pleine poire. Condaison, un accident de voiture avec des éjectés, etc. Tu es seul quand tu prends l'appel à devoir le gérer, à récupérer une adresse, à demander le nombre de victimes, à faire faire les premiers gestes, le massage cardiaque, etc. Et là, tu es seul sur ton poste de travail. Il y a le médecin derrière, etc. Mais quand tu prends cet appel... Au début, tu es tout seul.

  • Speaker #0

    Et puis, on imagine les gens paniqués qui hurlent au téléphone.

  • Speaker #1

    Ils n'écoutent pas, etc. Et ça, c'est compliqué. Enfin, ce n'est pas compliqué, c'est si compliqué. Même au bout de 20 ans, c'est des appels qui... Tu te redresses sur ton siège, tu te concentres et puis tu es tout seul dans la salle. Tu ne vois plus personne. Tu te concentres sur ton appel. Parce que tu sais qu'il faut répondre vite, il faut trouver l'adresse vite. Parce qu'il y a des vies qui sont en jeu quand même.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Donc un grand calme, déjà, ça me paraît...

  • Speaker #1

    Il faut être calme, oui. Il faut savoir écouter les gens, gérer son stress. Ça, c'est hyper important.

  • Speaker #0

    Une grande réactivité, je suppose, aussi, pour un peu combiner les moyens.

  • Speaker #1

    Réactivité, pertinence.

  • Speaker #0

    Oui. Et toi, tu gères comment le stress au quotidien ? Est-ce que tu as mis quelque chose en place ou pas spécialement ? Tu arrives avec le temps, ou tu fais du sport, ou tu fais de...

  • Speaker #1

    Non, je ne suis pas sportif. Je n'ai pas 100% au SAMU. Depuis cette année, j'ai intégré le centre de formation à 25%. Et je suis un petit peu de syndicat aussi au CHU. Donc pour le coup,

  • Speaker #0

    ça me permet de voir.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr, je comprends.

  • Speaker #1

    Mais j'ai toujours autant de passion, même au bout de 19 ans, quand je n'ai pas travaillé 15 jours à la régule, je suis content d'y aller. Bien sûr. Mais après, c'est un métier qui est usant quand même. C'est usant. Il faut arriver, quand on sort de la régule, à passer à autre chose et faire du sport si on aime ça, partir, voyager.

  • Speaker #0

    Il y a un gros turnover dans le métier, de manière générale ou pas ?

  • Speaker #1

    Je pense de plus en plus.

  • Speaker #0

    De plus en plus ? Oui. Et vous avez du mal à recruter ou justement parce qu'il y a ces fameuses écoles qui sont montées, dès qu'il y a un élève qui est sortant, il est récupéré ou un peu comme le milieu ambulancier, dès qu'il y a une place qui se libère, il faut ramer longtemps pour trouver la bonne personne ?

  • Speaker #1

    Alors après, il faut que les gens habitent aussi dans les coins. Oui. Parce qu'il n'y a pas des SAMU dans toutes les villes.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Donc pour le coup, les gens qui sortent des écoles, ils ne sont pas tous pour le SAMU de Clermont-Ferrand par exemple, du CFA de Clermont. Donc ils viennent de loin,

  • Speaker #0

    je suppose, pour la plupart ?

  • Speaker #1

    Alors là, on a la chance de... Ils sont tous de la région, mais... Après, on ne recrute pas facilement non plus.

  • Speaker #0

    Tu me disais, juste avant qu'on lance l'enregistrement, on parlait de Bizom, le logiciel... C'est pareil, si je n'emploie pas les bons termes, tu me coupes et tu me reprends. Qui permet de faire des bilans, on va dire, connectés entre le terrain et vous. C'est-à-dire quand le médecin... fait son bilan sur place, il vous envoie les premiers éléments, les éléments qui tapent sur sa petite tablette et qui sont renvoyés directement sur la fiche du patient, ça se passe comme ça, c'est ça ? Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça, oui. D'accord. C'est interactif, en fait, s'il arrive et qu'il prend une photo d'une grosse plaie, par exemple, on peut l'avoir immédiatement sur le logiciel. Et ça permet aussi aux médecins spécialistes, quand on lui donne un code, de pouvoir accéder au dossier patient et de voir lui aussi la photo.

  • Speaker #0

    Ça a facilité le travail au quotidien, je suppose, d'avoir un outil comme ça.

  • Speaker #1

    Ça sert beaucoup aux équipes sortantes et aux régulateurs.

  • Speaker #0

    La traçabilité, je suppose, c'est peut-être plus simple que le...

  • Speaker #1

    En fait, c'est un dossier patient informatisé.

  • Speaker #0

    Le papier, le stylo. Bruno, je voulais qu'on revienne sur une affaire dont tout le monde a entendu parler, la fameuse affaire Noemi. Je veux qu'on n'en parle pas pour remuer le couteau dans la plaie, ni pour trouver des coupables, parce que ce n'est pas mon rôle et ce n'est pas le tien non plus d'ailleurs. Mais je voulais qu'on en parle puisque c'est le cœur de ton métier, c'est ce que tu vis au quotidien. Et puis aussi, je profite de cette histoire pour rappeler à mes amis ambulanciers qu'on fait des métiers qui demandent une grande responsabilité de manière générale et que le droit à l'erreur n'est pas permis et peut se payer malheureusement très très cher. Fin de ce premier épisode passionnant sur les assistants de régulation médicale. Je vous donne rendez-vous dans le dernier volet pour tout connaître de ce métier aussi passionnant qu'intense où le droit à l'erreur n'est pas permis. A bientôt.

Chapters

  • Introduction au CRA et aux ARM

    00:40

  • Présentation de Bruno, assistant de régulation médicale

    01:49

  • Formation et parcours professionnel de Bruno

    02:56

  • Rôle et responsabilités des ARM en 2024

    04:23

  • Détails sur la formation des ARM

    04:49

  • Description du poste de travail d'un ARM

    08:11

  • Gestion du stress et compétences requises

    12:04

  • Conditions de travail et perspectives d'emploi

    16:10

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