Transcription

• Speaker #0

  Les éditions Quae vous présentent 40 idées fausses sur les requins. Ouvrage de Johann Mourier, lu par Jordan Hachet. Dans cette série d'épisodes, les éditions Quae vous invitent à décrypter les fausses croyances qui circulent sur les requins.

• Speaker #1

  Il n'y a pas de requins sur les côtes françaises métropolitaines. Faux. En France, lorsqu'il est question de requins, on présume que seules les régions d'outre-mer sont concernées. Contrairement aux idées reçues, les requins ne fréquentent pas seulement les eaux chaudes des mers tropicales. Ainsi, une cinquantaine d'espèces ont élu domicile dans les eaux de France métropolitaine. Les côtes atlantiques et méditerranéennes abritent respectivement au moins 42 et 35 espèces de requins. Les requins sont présents sur Terre depuis près de 420 millions d'années et ont adopté leur forme moderne depuis 150 millions d'années. Les requins étaient jadis beaucoup plus abondants sur les côtes françaises. La plupart des espèces sont de petite taille, moins de 1 mètre, et inoffensives. Ainsi, la petite roussette Silurhinus canicula et la grande roussette Silurinus stellaris sont des requins communs sur les deux côtes. Ces espèces se retrouvent dans nos assiettes sous le nom de saumonettes. Il existe aussi de nombreuses espèces de requins des profondeurs que l'on peut découvrir lors des débarquements de pêche dans les criées ou sur nos étals. Certains d'entre eux peuvent atteindre de grandes tailles, comme le requin grisé, Hexanchus griseus, qui mesure jusqu'à 6 mètres et plus. Ils sont quelquefois capturés accidentellement par les pêcheurs. De nombreuses espèces migratrices sont régulièrement observées de manière saisonnière le long des côtes atlantiques et méditerranéennes. C'est le cas du deuxième plus gros poisson du monde après le requin baleine, le requin pèlerin, Cetorhinus maximus, qui peut atteindre une longueur de 12 mètres pour plus de 15 tonnes, et se nourrit de planctons, mais aussi du requin peau bleue, Prionace gloca. Tous deux se rapprochent des côtes en été. D'autres, tels que le requin-taupe commun ou maraîche, Lamna nasus, sont plus discrets. Seules quelques espèces, comme le grand requin blanc ou le requin mako, sont potentiellement dangereuses pour l'homme, mais elles vivent généralement au large et leur rencontre avec l'homme reste très rare. Ainsi, en 2012, un grand requin blanc de 5 mètres de long a été observé au large de Saint-Tropez. Quelques surprises de taille. Parfois, des espèces que l'on ne pensait pas pouvoir apercevoir dans nos eaux métropolitaines se révèlent au grand jour par une prise accidentelle. Ainsi, un requin-tigre, Galeocerdo cuvier, généralement habitué aux eaux plus tropicales, a été capturé dans un filet de pêche au large de la Charente-Maritime en 2007. Un requin féroce, Odontaspis ferox, mâle de 3,24 mètres et 220 kilos, s'est échoué en septembre 2013 sur une plage de Pénestin, commune du Morbihan, située en bordure de l'embouchure de la Vilaine. Ces prises surprenantes peuvent être dues au changement climatique et à la modification des courants marins tels que le Gulf Stream ou à la recherche de proies manquantes car surexploitées. En France, la pêche de trois grands requins blancs a été répertoriée officiellement. Un premier spécimen, pris en 1925 à l'Estaque, près de Marseille, a été estimé à près de 6 mètres pour un poids évalué à 1500 kg. Mais aucune preuve ne permet de valider cette taille. Deux requins femelles, de 5,89 mètres et 5,90 mètres, ont été capturées du côté de Sète, toutes deux prises dans un filet de chalutiers. La première en 1956 à 3 milles au large de Maguelone. La seconde en 1991 à 45 milles au large de Sète.

• Speaker #0

  Vous venez d'écouter un extrait de 40 idées fausses sur les requins, publié aux éditions Quae en 2020, de Johann Mourier, lue par Jordan Hachet. Retrouvez ce titre et nos ouvrages au format papier et numérique sur www.quae.com.