Transcription

• Speaker #0

  Les éditions Quae vous présentent 40 idées fausses sur les requins, ouvrage de Johann Mourier, lu par Jordan Hachet. Dans cette série d'épisodes, les éditions Quae vous invitent à décrypter les fausses croyances qui circulent sur les requins.

• Speaker #1

  Les requins confondent les surfers avec leurs proies. Faux. On accrédite l'idée que les requins mordent les surfers parce qu'ils les prennent pour des otaries ou des tortues. La théorie de l'identité erronée a été proposée pour expliquer pourquoi les requins mordent les surfers. Elle repose sur le fait qu'un surfer ressemblerait à une otarie vue de dessous, ou une autre proie, comme une tortue. Pour être valide, cette théorie doit démontrer que la raison de mordre un surfer repose sur une erreur de jugement du requin qui a confondu le surfer avec une de ses proies habituelles. Des enquêtes à la lumière de l'éthologie. Une analyse approfondie des interactions entre les surfers et le grand requin blanc a montré que la majorité des morsures ou dommages causés sur leurs planches ne reflètent pas la force requise pour immobiliser ou étourdir une otarie. De plus, les grands requins blancs qui mordent les planches de surf ont tendance à être plus petits que ceux qui mordent les otaries. Si les adultes de cette espèce se nourrissent souvent d'otaries, les jeunes ne sont pas assez rapides ou agiles pour cette chasse. Leur structure dentaire n'est pas encore adaptée et ils se spécialisent sur des poissons. Par conséquent, seuls les individus dépassant les 2 ou 3 mètres commencent à devenir plus efficaces pour chasser les otaries. Dans plus de 75% des cas, les dommages causés à une personne ou à une planche suggèrent un animal curieux plutôt qu'un animal en chasse. Dans 15% des incidents, ni la personne ni la planche n'ont été touchées. Il serait inutile pour un grand requin blanc de heurter une otarie qu'il chasse puis de la laisser partir. Dans plus de 64% des cas où un requin a mordu le surfeur et sa planche une deuxième fois, le niveau de dégâts n'a induit aucun dommage ou des dégâts mineurs. Si le requin se trompait en premier lieu, et même après la première morsure, pensant toujours avoir attaqué une otarie, on peut se demander à quoi servirait une deuxième morsure superficielle. Des morsures exploratoires ? Par ailleurs, la profondeur moyenne de l'eau dans les cas examinés n'était que d'environ 4 mètres, forçant un requin à se déplacer dans un angle plus fermé que lorsqu'il chasse les otaries. Vu ainsi, la silhouette n'a plus le même aspect que sous un angle de 90 degrés. De plus, la visibilité sous l'eau ne dépasse guère quelques mètres dans la plupart des cas. ce qui implique un contact visuel très proche. La nécessité de se rapprocher pour observer un objet inconnu pourrait conduire à un contact prudent, se traduisant par des morsures superficielles ou modérées, voire de simples impacts. Le grand requin blanc n'est pas la seule espèce à s'en prendre au surfeur. En outre, le surf ne se pratique pas uniquement dans des zones fréquentées par des otaries. Les requins tigres et bouledogue affectionnent les eaux tropicales et subtropicales, dans lesquelles les otaries sont rares, voire absentes. On pourrait alors penser que ces deux espèces peuvent confondre les surfers avec des tortues. Mais la différence de taille entre un homme adulte et sa planche, et la plupart des tortues marines, est relativement importante. Nous savons que, même si les requins ne sont pas capables de voir les couleurs, ils ont toutefois des yeux très sensibles, ce qui leur permet de détecter des objets à faible contraste. Cependant, Ils ont également une faible acuité spatiale, ce qui signifie essentiellement que leur vision est plus floue que les humains. L'ensemble de ces observations suggère que les morsures seraient plutôt exploratoires qu'erronées.

• Speaker #0

  Vous venez d'écouter un extrait de 40 idées fausses sur les requins, publié aux éditions Quae en 2020, de Johann Mourier, lue par Jordan Hachet. Retrouvez ce titre et nos ouvrages au format papier et numérique sur www.quae.com