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40 IDÉES FAUSSES SUR LES REQUINS - #7 Les requins ne mangent pas de végétaux cover
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Quae Vox : paroles de sciences

40 IDÉES FAUSSES SUR LES REQUINS - #7 Les requins ne mangent pas de végétaux

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05min |15/07/2025
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Description

Les éditions Quae vous présentent 40 idées fausses sur les requins, ouvrage de Johann Mourier, lu par Jordan Hachet. Dans cette série d'épisodes, les éditions Quae vous invitent à décrypter les fausses croyances qui circulent sur les requins. Nous découvrirons ici que certaines espèces de requins semblent capables de consommer des plantes et des algues.


Quae Vox : paroles de sciences, un podcast des éditions Quae.

👉 Retrouvez nos ouvrages sur quae.com et quae-open.com, et suivez nos actualités sur Instagram, Facebook et LinkedIn.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les éditions Quae vous présentent 40 idées fausses sur les requins, ouvrage de Johann Mourier, lu par Jordan Hachet. Dans cette série d'épisodes, les éditions Quae vous invitent à décrypter les fausses croyances qui circulent sur les requins.

  • Speaker #1

    Les requins ne mangent pas de végétaux. Faux. Le grand public classe les requins parmi les animaux strictement carnivores. Lorsqu’on pense aux requins, on les voit en prédateurs au sommet de la chaîne alimentaire, en chasseurs et dévoreurs de poissons et de mammifères marins. Pourtant, certaines espèces de requins semblent capables de consommer des plantes et des algues. Des géants qui mangent du plancton Les requins filtreurs tels que le requin baleine (Rhinchodon typus), le requin pèlerin (Cetorhinus maximus) ou le requin grande-gueule (Megachasma pelagios) se nourrissent de plancton (voir fiche 24). Ils ingurgitent du zooplancton, y compris des copépodes, du krill, des oeufs de poisson ou de coraux, des larves de crabe et de petits calmars ou encore des poissons de petite taille. Si la nourriture d’origine animale constitue un apport essentiel dans leur alimentation, ils filtrent indéniablement un mélange de zooplancton et de phytoplancton et avalent ainsi de grandes quantités de matières végétales. Des analyses de sang ont notamment révélé que les requins baleines au large des côtes d’Okinawa consomment des quantités importantes de phytoplancton. Le requin baleine, le plus gros poisson du monde, supporte probablement des périodes de carences protéiques et peut donc compenser en mangeant plus de matières végétales. Des requins flexitariens… Les jeunes requins-marteaux tiburos (Sphyrna tiburo) évoluent régulièrement dans les herbiers marins du golfe du Mexique. Ils aiment se nourrir de crevettes, de petits crabes et de poissons qui se dissimulent dans les herbiers. Mais, lorsque des chercheurs ont découvert que la moitié de leur contenu stomacal était constituée de fragments d’herbiers, ils sont restés perplexes. Les requins avaient-ils accidentellement avalé les plantes marines pendant qu’ils chassaient, ou tiraient-ils quelque chose de ce pâturage ? Comment les requins peuventils digérer ces matières végétales ? Avec un intestin court typique des carnivores, par opposition au système digestif plus long habituellement nécessaire pour digérer la matière végétale lourde en fibres, ils ne devraient pas avoir les enzymes appropriées pour la décomposer. Des requins-marteaux tiburos exclusivement nourris à base d’herbier ont montré qu’ils pouvaient être en fait flexitariens. La présence d’une activité élevée de β-glucosidase dans leur intestin postérieur indique la capacité de digérer des produits de dégradation de la cellulose (par exemple la cellobiose), probablement avec l’aide de symbiontes microbiens. C’est la première enzyme digestive spécifique aux plantes jamais trouvée chez les requins. De plus, les nutriments des herbiers marins semblent être absorbés par le corps du requin. À l’examen de leurs excréments, il s’est avéré qu’environ 50 % de la matière végétale est digérée – à peu près la même proportion que chez les tortues marines. Ces requins flexitariens sont capables de survivre et même de prendre du poids en suivant un régime constitué à 90 % d’herbes marines et à 10 % de calamars. Il reste cependant beaucoup à comprendre sur le fonctionnement de leur digestion surprenante. Il s’agit notamment de déterminer le but de la un véritable omnivore, ce requin ne doit en consommer que pour leur valeur nutritive. Même si le requin ne tire pas grandchose des herbiers, ceux-ci peuvent représenter une source alternative d’énergie. Mais il n’a pas encore été déterminé si cette consommation est intentionnelle ou non. Ce cas est assez similaire au comportement des pandas, dont la nourriture préférée est le bambou. En tant qu’Ursidés, les pandas devraient logiquement être des carnivores, mais, plutôt que de manger de la viande, leur régime alimentaire repose principalement sur le bambou. Il est très probable que le microbiome de leur intestin produise certaines des enzymes dont ils ont besoin pour décomposer cette matière végétale, ce qui est généralement le cas des espèces omnivores et surtout herbivores.

  • Speaker #0

    Venez d'écouter un extrait de 40 idées fausses sur les requins, publié aux éditions Quae en 2020, de Johann Mourier, lu par Jordan Hachet. Retrouvez ce titre et nos ouvrages au format papier et numérique sur www.quae.com

Description

Les éditions Quae vous présentent 40 idées fausses sur les requins, ouvrage de Johann Mourier, lu par Jordan Hachet. Dans cette série d'épisodes, les éditions Quae vous invitent à décrypter les fausses croyances qui circulent sur les requins. Nous découvrirons ici que certaines espèces de requins semblent capables de consommer des plantes et des algues.


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  • Speaker #0

    Les éditions Quae vous présentent 40 idées fausses sur les requins, ouvrage de Johann Mourier, lu par Jordan Hachet. Dans cette série d'épisodes, les éditions Quae vous invitent à décrypter les fausses croyances qui circulent sur les requins.

  • Speaker #1

    Les requins ne mangent pas de végétaux. Faux. Le grand public classe les requins parmi les animaux strictement carnivores. Lorsqu’on pense aux requins, on les voit en prédateurs au sommet de la chaîne alimentaire, en chasseurs et dévoreurs de poissons et de mammifères marins. Pourtant, certaines espèces de requins semblent capables de consommer des plantes et des algues. Des géants qui mangent du plancton Les requins filtreurs tels que le requin baleine (Rhinchodon typus), le requin pèlerin (Cetorhinus maximus) ou le requin grande-gueule (Megachasma pelagios) se nourrissent de plancton (voir fiche 24). Ils ingurgitent du zooplancton, y compris des copépodes, du krill, des oeufs de poisson ou de coraux, des larves de crabe et de petits calmars ou encore des poissons de petite taille. Si la nourriture d’origine animale constitue un apport essentiel dans leur alimentation, ils filtrent indéniablement un mélange de zooplancton et de phytoplancton et avalent ainsi de grandes quantités de matières végétales. Des analyses de sang ont notamment révélé que les requins baleines au large des côtes d’Okinawa consomment des quantités importantes de phytoplancton. Le requin baleine, le plus gros poisson du monde, supporte probablement des périodes de carences protéiques et peut donc compenser en mangeant plus de matières végétales. Des requins flexitariens… Les jeunes requins-marteaux tiburos (Sphyrna tiburo) évoluent régulièrement dans les herbiers marins du golfe du Mexique. Ils aiment se nourrir de crevettes, de petits crabes et de poissons qui se dissimulent dans les herbiers. Mais, lorsque des chercheurs ont découvert que la moitié de leur contenu stomacal était constituée de fragments d’herbiers, ils sont restés perplexes. Les requins avaient-ils accidentellement avalé les plantes marines pendant qu’ils chassaient, ou tiraient-ils quelque chose de ce pâturage ? Comment les requins peuventils digérer ces matières végétales ? Avec un intestin court typique des carnivores, par opposition au système digestif plus long habituellement nécessaire pour digérer la matière végétale lourde en fibres, ils ne devraient pas avoir les enzymes appropriées pour la décomposer. Des requins-marteaux tiburos exclusivement nourris à base d’herbier ont montré qu’ils pouvaient être en fait flexitariens. La présence d’une activité élevée de β-glucosidase dans leur intestin postérieur indique la capacité de digérer des produits de dégradation de la cellulose (par exemple la cellobiose), probablement avec l’aide de symbiontes microbiens. C’est la première enzyme digestive spécifique aux plantes jamais trouvée chez les requins. De plus, les nutriments des herbiers marins semblent être absorbés par le corps du requin. À l’examen de leurs excréments, il s’est avéré qu’environ 50 % de la matière végétale est digérée – à peu près la même proportion que chez les tortues marines. Ces requins flexitariens sont capables de survivre et même de prendre du poids en suivant un régime constitué à 90 % d’herbes marines et à 10 % de calamars. Il reste cependant beaucoup à comprendre sur le fonctionnement de leur digestion surprenante. Il s’agit notamment de déterminer le but de la un véritable omnivore, ce requin ne doit en consommer que pour leur valeur nutritive. Même si le requin ne tire pas grandchose des herbiers, ceux-ci peuvent représenter une source alternative d’énergie. Mais il n’a pas encore été déterminé si cette consommation est intentionnelle ou non. Ce cas est assez similaire au comportement des pandas, dont la nourriture préférée est le bambou. En tant qu’Ursidés, les pandas devraient logiquement être des carnivores, mais, plutôt que de manger de la viande, leur régime alimentaire repose principalement sur le bambou. Il est très probable que le microbiome de leur intestin produise certaines des enzymes dont ils ont besoin pour décomposer cette matière végétale, ce qui est généralement le cas des espèces omnivores et surtout herbivores.

  • Speaker #0

    Venez d'écouter un extrait de 40 idées fausses sur les requins, publié aux éditions Quae en 2020, de Johann Mourier, lu par Jordan Hachet. Retrouvez ce titre et nos ouvrages au format papier et numérique sur www.quae.com

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    Les requins ne mangent pas de végétaux. Faux. Le grand public classe les requins parmi les animaux strictement carnivores. Lorsqu’on pense aux requins, on les voit en prédateurs au sommet de la chaîne alimentaire, en chasseurs et dévoreurs de poissons et de mammifères marins. Pourtant, certaines espèces de requins semblent capables de consommer des plantes et des algues. Des géants qui mangent du plancton Les requins filtreurs tels que le requin baleine (Rhinchodon typus), le requin pèlerin (Cetorhinus maximus) ou le requin grande-gueule (Megachasma pelagios) se nourrissent de plancton (voir fiche 24). Ils ingurgitent du zooplancton, y compris des copépodes, du krill, des oeufs de poisson ou de coraux, des larves de crabe et de petits calmars ou encore des poissons de petite taille. Si la nourriture d’origine animale constitue un apport essentiel dans leur alimentation, ils filtrent indéniablement un mélange de zooplancton et de phytoplancton et avalent ainsi de grandes quantités de matières végétales. Des analyses de sang ont notamment révélé que les requins baleines au large des côtes d’Okinawa consomment des quantités importantes de phytoplancton. Le requin baleine, le plus gros poisson du monde, supporte probablement des périodes de carences protéiques et peut donc compenser en mangeant plus de matières végétales. Des requins flexitariens… Les jeunes requins-marteaux tiburos (Sphyrna tiburo) évoluent régulièrement dans les herbiers marins du golfe du Mexique. Ils aiment se nourrir de crevettes, de petits crabes et de poissons qui se dissimulent dans les herbiers. Mais, lorsque des chercheurs ont découvert que la moitié de leur contenu stomacal était constituée de fragments d’herbiers, ils sont restés perplexes. Les requins avaient-ils accidentellement avalé les plantes marines pendant qu’ils chassaient, ou tiraient-ils quelque chose de ce pâturage ? Comment les requins peuventils digérer ces matières végétales ? Avec un intestin court typique des carnivores, par opposition au système digestif plus long habituellement nécessaire pour digérer la matière végétale lourde en fibres, ils ne devraient pas avoir les enzymes appropriées pour la décomposer. Des requins-marteaux tiburos exclusivement nourris à base d’herbier ont montré qu’ils pouvaient être en fait flexitariens. La présence d’une activité élevée de β-glucosidase dans leur intestin postérieur indique la capacité de digérer des produits de dégradation de la cellulose (par exemple la cellobiose), probablement avec l’aide de symbiontes microbiens. C’est la première enzyme digestive spécifique aux plantes jamais trouvée chez les requins. De plus, les nutriments des herbiers marins semblent être absorbés par le corps du requin. À l’examen de leurs excréments, il s’est avéré qu’environ 50 % de la matière végétale est digérée – à peu près la même proportion que chez les tortues marines. Ces requins flexitariens sont capables de survivre et même de prendre du poids en suivant un régime constitué à 90 % d’herbes marines et à 10 % de calamars. Il reste cependant beaucoup à comprendre sur le fonctionnement de leur digestion surprenante. Il s’agit notamment de déterminer le but de la un véritable omnivore, ce requin ne doit en consommer que pour leur valeur nutritive. Même si le requin ne tire pas grandchose des herbiers, ceux-ci peuvent représenter une source alternative d’énergie. Mais il n’a pas encore été déterminé si cette consommation est intentionnelle ou non. Ce cas est assez similaire au comportement des pandas, dont la nourriture préférée est le bambou. En tant qu’Ursidés, les pandas devraient logiquement être des carnivores, mais, plutôt que de manger de la viande, leur régime alimentaire repose principalement sur le bambou. Il est très probable que le microbiome de leur intestin produise certaines des enzymes dont ils ont besoin pour décomposer cette matière végétale, ce qui est généralement le cas des espèces omnivores et surtout herbivores.

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