Transcription

• Speaker #0

  Si l'huître est un incontournable de la gastronomie française, bien des mystères se cachent derrière sa coquille. Dans cette série d'épisodes, les éditions Quae vous invitent à percer le secret des huîtres.

• Speaker #1

  Le changement global, ça ne leur fait ni chaud ni froid ? Le terme de changement global recouvre toutes les modifications majeures en cours, engendrées par les activités humaines. Parmi elles, le changement de température et de pH de l'eau de mer, les invasions biologiques et les diverses pollutions peuvent affecter la santé des huîtres. Depuis un siècle, la température superficielle des eaux marines, 300 premiers mètres, a augmenté de 1,1°C dans les eaux tempérées du globe. Or, chez l'huître, la survenue de certaines maladies est étroitement liée à la température. Par exemple, les épisodes de mortalités massives de naissain liés à des infections par l'Herpes Virus OsHV-1 surviennent toujours entre la fin du printemps et le début de l'été, en association avec une augmentation rapide de la température de l'eau au-delà de 16°C. La diminution du pH de l'eau de mer, acidification, conséquence de l'absorption par les océans du gaz carbonique liés aux activités humaines, pourrait aussi influer sur la santé des huîtres. Il a en effet été démontré, en condition expérimentale, que la mortalité des huîtres après qu'elles ont été exposées au virus OsHV-1, est d'autant plus élevée que le pH de l'eau de mer est acide. Quant à la présence de polluants, des expériences ont montré qu'elle affecte la capacité de phagocytose du mollusque, indicateur de réponse immunologique. D'autres expériences ont établi que des huîtres mis en contact avec des quantités de pesticides comparables à celles qui sont retrouvées dans l'environnement avaient une sensibilité plus grande au virus OsHV-1 et aux bactéries Vibrio splendidus et Vibrio aestuarianus. Les invasions biologiques font aussi partie du changement global. Les eaux de ballast, qui servent à équilibrer les navires, sont ainsi soupçonnées d'avoir permis le transport de plusieurs espèces vers le Canada, dont un protozoaire parasite des huîtres creuses, causant des dommages importants à l'ostréiculture locale. Enfin, les scientifiques ont observé un changement dans la forme dominante du virus OsHV-1 affectant les huîtres entre les infections survenues avant 2008 et celles qui sont survenues à partir de cette date. Selon eux, les deux formes ont toujours coexisté dans l'environnement, mais le changement global, en modifiant l'écosystème microbien, pourrait avoir entraîné un changement de forme dominante.

• Speaker #0

  Vous venez d'écouter un extrait de 60 clés pour comprendre les huîtres, publié aux éditions Quae en 2022, de Marie Lescroart, lu par Emmanuelle Mesnard. Retrouvez ce titre et nos ouvrages au format papier et numérique sur www.quae.com.