Denis LacroixQuels sont les trois phénomènes majeurs ? Le premier, c'est la submersion. Les estimations du GIEC donnent des élevations de l'ordre d'un mètre à l'horizon du siècle. Ça peut être un peu moins, ça peut être un peu plus. Mais surtout, ce phénomène est en accélération. Le deuxième, c'est celui de l'érosion. L'élévation de la montée de la mer entraîne l'accélération des courants côtiers et donc des risques de modification du trait de côte. Et puis, troisième point, la salinisation des basses, des terres sédimentaires proches du littoral, des nappes phréatiques, c'est-à-dire l'eau sous-jacente peut être petit à petit salinisée avec l'augmentation de ce niveau qui fait que l'eau s'infiltre dans le sol et apporte du sel aux nappes qui étaient avant des nappes d'eau douce.
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L'élévation du niveau de la mer, évidemment, a un effet sur les zones côtières, et notamment les zones côtières basses. Les écosystèmes liés à ces zones-là vont être impactés par cette montée de la mer. D'abord physiquement, puisqu'ils vont être petit à petit submergés. Deuxièmement, parce que ces écosystèmes dépendant beaucoup du sel vont être donc modifiés, et il va y avoir donc l'apparition de nouvelles niches écologiques, notamment dans des zones de lagunes, où le lido qui protège la lagune va être probablement modifié et donc il va y avoir une salinisation progressive de ces zones côtières, y compris des submersions permanentes, alors qu'avant c'était des submersions uniquement au moment d'apports massifs, soit d'eau douce en fin d'hiver, soit d'eau de mer en cas de tempête. Ces écosystèmes vont être profondément modifiés et de manière irréversible pour au moins un siècle ou deux. Donc il est important d'essayer d'en comprendre les dynamiques, d'anticiper ce qui va se passer et de protéger ou de tirer parti de cette évolution.
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Il faut savoir que 13 des 20 mégalopoles qui se trouvent au bord de la mer vont être concernés directement par cette élévation du niveau de la mer, au point que certains pays envisagent de déménager leur capitale. Ainsi l'Indonésie, va déplacer sa capitale, Jakarta, plus de 10 millions d'habitants, vers une île haute, les Borneo. Et évidemment, vous imaginez que ce genre de transfert est extrêmement complexe et coûteux à organiser. On pense aussi à des villes patrimoniales comme Venise ou Amsterdam, pour lesquelles on a déjà engagé des travaux considérables. Mais il y a aussi toutes les populations qui sont autour, et les infrastructures, et l'économie qui y est liée, notamment l'économie agricole. Cela représente des enjeux qui se chiffrent en milliers de milliards d'euros, de dollars ou de yens. Cette évolution doit être anticipée de manière à en réduire les coûts et surtout éviter au maximum les crises.
