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88.4. Réforme des crèches : comment t’organiser concrètement cover
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Référence Petite Enfance: les clés du travail en micro-crèche

88.4. Réforme des crèches : comment t’organiser concrètement

88.4. Réforme des crèches : comment t’organiser concrètement

16min |22/04/2025
Play
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16min |22/04/2025
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Description

Dernier épisode de la série pour comprendre le décret du 1er avril 2025 qui réforme les crèches. Je t’aide à anticiper les changements :

  • Comment adapter ton organisation à la crèche ?

  • Quelle est ta marge de manœuvre ?

  • Quelles erreurs éviter ?

Bonne écoute!


🚀 Découvre notre coaching spécial micro-crèche 🚀


Les ressources de l'épisode:

L'épisode 36 du podcast sur la lecture du CSP par les managers de crèche

L'article des Pros de la petite enfance sur la réforme

Lire le CSP modifié par le décret du 01/04/2025


Tu peux aussi soutenir le podcast gratuitement en laissant 5 étoiles 🌟

MERCI ❤️


Écriture & Voix : Amale Cosma

Montage : Aurélie Clément

Visuel : Emmanuel Perez agence cmondada.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    A quoi ressemblerait ta crèche si tu pouvais t'entourer des meilleurs ? Moi, c'est ce que j'ai fait. Pendant les 15 dernières années, de la crèche collective associative à la micro-crèche privée, j'ai tout expérimenté. La petite enfance est un métier à forte contrainte, mais aussi à forte valeur ajoutée. Avec les meilleurs psys, pédiatres, directeurs pédagogiques et les meilleures formations, j'ai pu développer la qualité d'accueil et la qualité de vie au travail. Alors si toi aussi tu es motivé par la qualité, Bienvenue dans Références Petite Enfance, bienvenue dans ton podcast. Bonjour et bienvenue dans cet épisode 4 de la série sur le nouveau décret du 1er avril 2025. On décrypte ensemble la réforme des crèches et micro-crèches. Et cet épisode, c'est le dernier de la série de 4 épisodes. Donc si tu n'as pas écouté les 3 premiers, mets pause et recommence depuis le début. Je te conseille vraiment d'écouter le premier en premier, de les écouter dans l'ordre. C'est des épisodes courts et simples qui t'aideront à mieux comprendre la réforme, les nouveautés et ce que je vais te dire aujourd'hui en conclusion. Pour commencer, je te rappelle dans quel contexte cette réforme a été prise. C'est l'objet de l'épisode numéro 1. On a vu que le système était arrivé à un point de rupture en 2022 et que depuis, le secteur est en crise et attend impatiemment une réforme pour régler les problèmes. Je ne sais pas si cette réforme va résoudre tous nos problèmes et répondre à toutes nos attentes, nous les professionnels du secteur. En tout cas, ce que je n'ai pas dit dans l'épisode 1, c'est qu'avant la crise de 2022, on avait déjà vécu des années très très tendues à cause de l'augmentation des crèches, de la pénurie de professionnels et du Covid. Le Covid a éloigné les travailleurs, pas que dans les crèches, mais aussi dans plein d'autres domaines, pas que dans la petite enfance. Et ça nous a aussi essoufflés, nous les gestionnaires. Donc en 2022, on était déjà dans un secteur où il manquait beaucoup de professionnels qualifiés. Et dans le livre Les Ogres, on l'a bien vu, le nerf de la guerre, dans tout ça, c'est l'argent. On a voulu réduire les coûts, on en paye le prix aujourd'hui. Et c'est ça qui va faire la différence maintenant. Est-ce qu'on va avoir une forte volonté politique de redonner les moyens au terrain dans les crèches ? Ensuite, dans les épisodes 2 et 3, on a parcouru vraiment les points de réforme de ce décret, qui sont déjà intégrés au Code de la santé publique. Il reste un peu plus d'un an pour préparer la mise en application de la réforme, et aussi pour la financer. C'est ça qui va faire la différence. C'est comment on va financer tous ces changements. Il y a des changements sur lesquels on n'a pas du tout la main, c'est-à-dire tout ce qui concerne par exemple la procédure pour ouvrir une crèche, ça, ça va être vu par arrêté ministériel et ça va être appliqué par les mairies et par les départements. Donc pour l'instant, on ne peut pas vraiment mettre quoi que ce soit de nous de notre côté en application. Là, je vais parler plutôt des points sur lesquels on a la main. Le premier point, c'est le contrôle de la qualité qu'on doit faire en interne à partir de maintenant. Ça, j'en ai parlé dans l'épisode... de. Ce que je peux dire sur ce point, c'est que c'est quelque chose qu'on a mis en application nous, Aurélie et moi, dans nos micro-crèches à la girafe étoilée, dans nos 10 micro-crèches. On a mis en place ce système de contrôle interne avec tout un process de visite et de feedback qu'on faisait à notre directrice et qui permettait à chaque fois de remettre un petit peu les compteurs à zéro et de repartir sur les meilleures bases possibles. Moi, je pense que ça aidait énormément nos équipes et nous aussi. Ça nous aidait au siège à vraiment être en lien, à vraiment comprendre ce qui se passait dans nos crèches. À partir du moment où on a commencé à faire ça, on a vraiment franchi un pas, un progrès supplémentaire. Alors bien sûr, c'est beaucoup de travail, c'est un travail supplémentaire, mais quand c'est bien préparé, qu'on a mis les choses en place et qu'on n'a plus qu'à les appliquer, je pense que c'est vraiment vecteur de progrès. Le deuxième point dont je voulais parler dans cet épisode de conclusion, c'est les six changements qui vont impacter les micro-crèches. Donc on a vu ces six changements dans l'épisode 3, et ces six changements, ce sont de nouvelles contraintes qu'on doit croiser les unes avec les autres. pour voir comment on va structurer notre équipe dans notre microcrèche. Commençons par les plus simples de ces changements. D'abord, il y a la disparition du référent technique. Il est remplacé par le directeur. Dans mon cas, j'appelais déjà les référents techniques des directeurs. Pour moi, un référent technique, c'est une petite direction. Donc, je ne vois pas vraiment l'intérêt de mettre des termes différents. Donc, pour moi, il n'y a pas vraiment de changement à ce niveau-là. Ensuite, deuxième changement qui est... pour moi n'a pas un gros impact sur mon organisation en tout cas. Celle que moi je préconise, c'est le fait de réduire à deux le nombre de micro-crèches qu'on peut diriger concomitamment. C'est-à-dire qu'avant on pouvait en diriger trois mais maintenant c'est deux. Et là-dessus, ça ne change pas non plus dans ce que moi j'applique parce que déjà pour moi, deux micro-crèches c'est amplement suffisant et ça nécessite déjà une organisation bien ficelée pour que ma directrice de crèche ne soit pas sans arrêt en train d'aller et venir dans tous les sens et qu'elle soit quand même ancrée sur son terrain. Donc on met en place des choses pour que la direction soit lisible, soit facile à suivre aussi pour les équipes, pour les familles, et que la directrice elle-même ne soit pas perdue dans tous les sens. Troisième changement, c'est les diplômes qui permettent d'accéder aux postes de direction. Avant, il y avait une voie qui était ouverte depuis 2021 pour les auxiliaires de puriculture dans certaines conditions. Et là, cette voie, elle se referme. Là-dessus, je m'interroge. C'est vrai que c'est dur de fermer cette voie aux auxiliaires de puriculture. C'est vrai aussi qu'on a besoin aujourd'hui de plus de personnel qui puisse accéder à ces fonctions parce qu'on est dans une pénurie extrêmement forte de personnel. Donc, on peut se demander si c'est opportun de fermer cette voie aux auxiliaires de puriculture. Mais d'un autre côté, c'est vrai que quand cette voie a été ouverte en 2021, je m'étais fait la remarque et depuis, je n'ai pas forcément changé d'avis sur le fait que c'est quand même un niveau de responsabilité très élevé et que diriger une micro-crèche, c'est très difficile. C'est tout aussi difficile que de diriger une crèche. Il y a énormément d'enjeux. C'est une toute petite équipe et donc on est très proche de l'équipe. On doit gérer à la fois du terrain et du bureau. Donc, c'est beaucoup plus difficile de prendre du recul en tant que manager que quand on gère une plus grosse équipe. Il y a beaucoup de... contraintes qui font que je pense qu'il faut avoir une certaine maturité et un certain niveau de réflexion pour réussir le défi de la direction d'établissement. Non pas que je pense qu'il suffit d'avoir un diplôme pour avoir les compétences, loin de là, mais c'est vrai que c'est une preuve supplémentaire que la personne a fait un parcours et qu'elle a pris certaines décisions et certaines directions dans son parcours. Maintenant, j'espère qu'on pourra envisager pour les auxerres de puériculture un nouveau parcours avec des jalons qui pourraient réintégrer le code de la santé publique pour que ces auxiliaires de puériculture, dans certaines conditions, puissent accéder au poste de direction. Et encore une fois, on a encore jusqu'au 1er septembre 2026 pour voir cette réforme s'appliquer et d'ici là, il peut y avoir un autre décret et peut-être qu'on va repenser les choses pour nos auxiliaires de puériculture, celles qui ont ce niveau de maturité, ce niveau d'expérience et qui ont ce potentiel de diriger. Toujours concernant la direction, on a vu que le temps dédié aux fonctions de direction a été augmenté. Il est passé de 7h à 17h30 pour le directeur ou la directrice. Ça, c'est vraiment quelque chose qui me pose question. Personnellement, et je suis loin d'être la seule à dire ça depuis des années, on se plaint que dans les crèches, il y a de moins en moins de temps d'élaboration. Et donc, j'imagine que c'est pour répondre à cette problématique qu'on a augmenté le temps de direction de cette manière-là. Mais... Pour moi, c'est une erreur. Là, on réduit encore les moyens sur le terrain. On divise encore plus le temps. Le gâteau, il n'a pas grandi. C'est-à-dire que le temps des équipes, c'est le même, le même nombre d'heures au global. Nos quatre temps pleins ont chacun 35 heures. Et avant, il y avait plus de temps de la directrice, du directeur dédié au terrain. Là, on a toujours nos quatre temps pleins. On a toujours nos 35 heures x 4. Mais il y a 10 heures de moins sur ces 35 heures x 4. Eh bien, il y a 10 heures de moins pour le terrain. Donc, j'ai l'impression que c'est une très mauvaise idée, à moins que ce soit financé d'une certaine manière qui permette d'augmenter le temps sur le terrain en recrutant d'autres professionnels. Mais pour l'instant, on n'a pas encore la réponse sur le financement de toutes ces modifications. Donc, là-dessus, je suis un petit peu en attente de plus d'informations. Mais de toute façon, pour moi, quand on dirige une micro-crèche, On n'a pas forcément besoin d'être 17h30 dans son bureau. Et moi, ma pire crainte, c'est que ce temps soit dédié à des fonctions très administratives, faire des reporting au siège, faire des factures, faire des choses qui ne sont pas intéressantes pour quelqu'un qui a voulu travailler dans une crèche et qui a de la valeur ajoutée surtout sur la pédagogie, l'accueil, le lien humain, le lien famille. Donc lui, est-ce qu'il a vraiment envie d'être dans le bureau pour faire de l'administratif et des factures ? Pour moi, c'est du gâchis de le dédier à ce genre de fonction. Et enfin, les deux derniers changements concernent les diplômés de catégorie 1. Déjà, qui entre dans cette catégorie 1 ? Avant, il y avait des diplômés CAP petite enfance avec deux ans d'expérience qui pouvaient être considérés comme des catégories 1. Et maintenant, ce n'est plus le cas. Donc, il faut avoir deux diplômés au-dessus du diplôme d'oxyde de puriculture, donc AP, EJE. ou infirmiers-puriculteurs ou infirmières ou psychomotes dans chaque micro-crèche. Alors ça, c'est plutôt pas mal en théorie sur le papier, mais il faut pouvoir financer ces postes déjà. Donc c'est un peu ce que je disais tout à l'heure. On a à temps de voir comment cette réforme va être financée pour que les crèches puissent réellement la mettre en application, parce qu'aujourd'hui, avec le budget actuel, c'est quand même pas évident. En plus, il faut former de nouveaux diplômés, puisqu'aujourd'hui, on a une pénurie de professionnels diplômés. Ce qui me fait aussi un petit peu peur dans cette nouvelle disposition, c'est qu'on a formé beaucoup de professionnels en CAP petite enfance qui avaient cet espoir de travailler en microcrèche et qui y travaillent et que pour eux, c'est quand même une perte sèche en poste disponible. Donc, je ne sais pas trop ce que ça va donner. Est-ce qu'elles vont se retrouver au chômage pour ces professionnels-là ? Je me demande ce qui est prévu. Est-ce qu'il va y avoir la facilitation de la VAE ? Est-ce qu'il va y avoir de nouvelles formations qui vont s'ouvrir pour qu'elles puissent toutes ? devenir auxiliaire de puriculture, je pense qu'il reste encore des choses à faire sur l'avenir de nos CAP petite enfance, aussi bien que sur le financement des nouvelles professionnelles de catégoriens qu'on va avoir dans nos crèches, pour qu'elles soient 2 sur 4 par crèche. Une fois qu'on a dit ça, on sait qu'il y a un deuxième changement qui concerne les catégoriens, c'est qu'à partir du 1er janvier 2026, nos diplômés AP, EGE, etc., elles devront être aux horaires d'ouverture et de fermeture. Et si je croise le fait que ma directrice, elle n'a plus que 3h30 par jour quand j'enlève les 17h30 de temps de direction de bureau, en fait il lui reste 3h30 par jour sur le terrain, ça bouscule vraiment mon organisation. Je ne vais pas refaire le descriptif complet de mon organisation de travail de microcrèche maintenant, mais j'ai des épisodes qui sont disponibles sur le podcast dont je remettrai le lien dans les notes de l'épisode qui sont dans la première saison. Dans ces épisodes, je décris vraiment mon organisation de travail et comment elle fonctionne. Je pense qu'on refera des épisodes prochainement là-dessus pour bien réexpliquer comment faire fonctionner cette organisation. Et cette organisation-là, elle a été pensée, c'est une organisation qui fonctionne très bien, qui permet de générer de la continuité de soins et de la continuité de services. Elle permet aussi d'appliquer la référence, en tout cas nous dans nos crèches, c'était très important pour nous d'appliquer la référence. Et elle génère vraiment cette... continuité de soins, cette sécurité affective et physique pour les enfants et aussi pour les familles. Pour arriver à ce résultat, à ce résultat de continuité de soins et pour arriver à cette efficacité qu'on avait dans nos crèches, en fait on avait ce planning qui était prévu pour appliquer notre projet pédagogique. Ce que je trouve compliqué en fait dans cette réforme, c'est qu'on nous demande de mettre des professionnels de catégorie 1 d'ouverture et de fermeture, et on demande que la directrice, elle n'ait que 3h30 par jour sur le terrain. Donc si moi, dans mon projet pédagogique, j'ai besoin que ma directrice, elle soit sur le terrain de 8h à midi, eh bien ça ne marche pas, je suis obligée de tout modifier. Et donc le risque, c'est que je n'arrive pas à mettre en place un planning qui soit directement lié à l'application de mon projet pédagogique. Moi, je ne voudrais pas avoir un planning qui soit uniquement lié à des contraintes, c'est-à-dire des contraintes normatives, des contraintes de réglementation. voire de sécurité, mais qui ne correspondent plus à mon projet pédagogique et donc à mon objectif de répondre aux besoins de l'enfant. Pour éviter ça, j'ai déjà commencé à plancher sur les modifications que ça engendre sur mon organisation de travail. Et la bonne nouvelle, c'est que je pense qu'il y a des solutions en modifiant notamment dans notre organisation de travail la façon dont on prend les relais, les prises de relais entre les professionnels. Donc je referai des épisodes sur l'organisation du travail, sur les prises de relais. On va approfondir tout ça. Là, ce serait beaucoup trop long aujourd'hui. Là, mon point, c'était surtout de dire qu'il y avait plusieurs contraintes qui se croisent pour structurer mon équipe. Je sais qu'il y a beaucoup de gestionnaires qui se posent cette question. Comment structurer mon équipe ? Donc, il faut bien prendre en compte les différents éléments de contraintes, c'est-à-dire le temps de direction, le nombre de diplômés, qui fait l'ouverture, qui fait la fermeture. Et voilà, moi, je vous mets en garde sur le fait de ne pas tomber dans le piège, de faire des plannings qui soient uniquement conditionnés par ces règles-là. et plus des plannings qui ont cet objectif d'obtenir de la continuité de soins et d'appliquer notre projet pédagogique. Maintenant qu'on a dit tout ça, je ne veux surtout pas te faire peur et te laisser là-dessus, parce que pour moi il y a quand même de vraies solutions, et ce sont les professionnels les plus organisés, les plus combatifs, qui réussiront à tirer leur épingle du jeu. Notre boulot maintenant, c'est d'anticiper, c'est d'ajuster pour arriver à un résultat qualitatif. Bien sûr, c'est un petit peu injuste ce que je dis, parce que je pense vraiment que ces contraintes, elles sont difficiles à appliquer. Donc je pense aussi que ce ne sera pas forcément possible pour tout le monde. Il y en a qui n'y arriveront peut-être pas, mais je crois que le travail peut faire la différence. À part d'être concentré, combatif et de vraiment se mettre au travail, le vrai enjeu pour moi, c'est aussi comment on va financer la qualité. Le rapport de Ligas le dit. Et clairement, dans sa recommandation 23, il faut évaluer sérieusement le coût de la qualité. Et il ne faut pas voir ça comme une question de budget à court terme. Le prix Nobel James Heckman l'a prouvé. Chaque dollar investi dans la petite enfance peut rapporter entre 7 et 13 fois... sa valeur à long terme, c'est énorme. Ça se traduit dans la réussite scolaire, il y a moins de décrochage, moins de délinquance, une meilleure insertion professionnelle et beaucoup moins de dépenses publiques, notamment dans la santé. Donc c'est gagnant-gagnant pour tout le monde. Il faut investir dans la petite enfance. Voilà, ça se termine ici. Notre série de 4 épisodes sur le décret de 2025 est terminée. On est dans une période charnière. La réforme arrive, les règles bougent. Et les arbitrages financiers ne sont pas encore tous faits. Mais si on tient bon, si on s'organise bien, on peut traverser cette période sans perdre le sens de notre métier. Alors pas de panique, moi mon parti pris c'est de regarder sur le terrain comment je vais faire pour appliquer tout ça. Je connais mes limites, je sais que je n'ai pas accès aux politiques, je sais que je ne peux pas me battre pour modifier les réformes. Et j'ai toujours été pragmatique depuis 2007, depuis que je suis dans ce métier. Je me suis toujours mis en ordre de marche à chaque changement pour trouver des solutions et les appliquer. Et là encore, je continue. Bien sûr, je sais que nos fédérations, nos syndicats professionnels, beaucoup de personnes continuent à discuter avec les politiques, à essayer d'obtenir des modifications dans les réformes. Moi, je ne suis pas dans ces discussions-là. Donc je vais essayer à ma mesure de t'aider à appliquer la réforme. On va se retrousser les manches et plancher sur les meilleures solutions. Et moi, je suis là pour ça, pour t'accompagner, te guider et t'aider à y voir plus clair. À la semaine prochaine !

Description

Dernier épisode de la série pour comprendre le décret du 1er avril 2025 qui réforme les crèches. Je t’aide à anticiper les changements :

  • Comment adapter ton organisation à la crèche ?

  • Quelle est ta marge de manœuvre ?

  • Quelles erreurs éviter ?

Bonne écoute!


🚀 Découvre notre coaching spécial micro-crèche 🚀


Les ressources de l'épisode:

L'épisode 36 du podcast sur la lecture du CSP par les managers de crèche

L'article des Pros de la petite enfance sur la réforme

Lire le CSP modifié par le décret du 01/04/2025


Tu peux aussi soutenir le podcast gratuitement en laissant 5 étoiles 🌟

MERCI ❤️


Écriture & Voix : Amale Cosma

Montage : Aurélie Clément

Visuel : Emmanuel Perez agence cmondada.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    A quoi ressemblerait ta crèche si tu pouvais t'entourer des meilleurs ? Moi, c'est ce que j'ai fait. Pendant les 15 dernières années, de la crèche collective associative à la micro-crèche privée, j'ai tout expérimenté. La petite enfance est un métier à forte contrainte, mais aussi à forte valeur ajoutée. Avec les meilleurs psys, pédiatres, directeurs pédagogiques et les meilleures formations, j'ai pu développer la qualité d'accueil et la qualité de vie au travail. Alors si toi aussi tu es motivé par la qualité, Bienvenue dans Références Petite Enfance, bienvenue dans ton podcast. Bonjour et bienvenue dans cet épisode 4 de la série sur le nouveau décret du 1er avril 2025. On décrypte ensemble la réforme des crèches et micro-crèches. Et cet épisode, c'est le dernier de la série de 4 épisodes. Donc si tu n'as pas écouté les 3 premiers, mets pause et recommence depuis le début. Je te conseille vraiment d'écouter le premier en premier, de les écouter dans l'ordre. C'est des épisodes courts et simples qui t'aideront à mieux comprendre la réforme, les nouveautés et ce que je vais te dire aujourd'hui en conclusion. Pour commencer, je te rappelle dans quel contexte cette réforme a été prise. C'est l'objet de l'épisode numéro 1. On a vu que le système était arrivé à un point de rupture en 2022 et que depuis, le secteur est en crise et attend impatiemment une réforme pour régler les problèmes. Je ne sais pas si cette réforme va résoudre tous nos problèmes et répondre à toutes nos attentes, nous les professionnels du secteur. En tout cas, ce que je n'ai pas dit dans l'épisode 1, c'est qu'avant la crise de 2022, on avait déjà vécu des années très très tendues à cause de l'augmentation des crèches, de la pénurie de professionnels et du Covid. Le Covid a éloigné les travailleurs, pas que dans les crèches, mais aussi dans plein d'autres domaines, pas que dans la petite enfance. Et ça nous a aussi essoufflés, nous les gestionnaires. Donc en 2022, on était déjà dans un secteur où il manquait beaucoup de professionnels qualifiés. Et dans le livre Les Ogres, on l'a bien vu, le nerf de la guerre, dans tout ça, c'est l'argent. On a voulu réduire les coûts, on en paye le prix aujourd'hui. Et c'est ça qui va faire la différence maintenant. Est-ce qu'on va avoir une forte volonté politique de redonner les moyens au terrain dans les crèches ? Ensuite, dans les épisodes 2 et 3, on a parcouru vraiment les points de réforme de ce décret, qui sont déjà intégrés au Code de la santé publique. Il reste un peu plus d'un an pour préparer la mise en application de la réforme, et aussi pour la financer. C'est ça qui va faire la différence. C'est comment on va financer tous ces changements. Il y a des changements sur lesquels on n'a pas du tout la main, c'est-à-dire tout ce qui concerne par exemple la procédure pour ouvrir une crèche, ça, ça va être vu par arrêté ministériel et ça va être appliqué par les mairies et par les départements. Donc pour l'instant, on ne peut pas vraiment mettre quoi que ce soit de nous de notre côté en application. Là, je vais parler plutôt des points sur lesquels on a la main. Le premier point, c'est le contrôle de la qualité qu'on doit faire en interne à partir de maintenant. Ça, j'en ai parlé dans l'épisode... de. Ce que je peux dire sur ce point, c'est que c'est quelque chose qu'on a mis en application nous, Aurélie et moi, dans nos micro-crèches à la girafe étoilée, dans nos 10 micro-crèches. On a mis en place ce système de contrôle interne avec tout un process de visite et de feedback qu'on faisait à notre directrice et qui permettait à chaque fois de remettre un petit peu les compteurs à zéro et de repartir sur les meilleures bases possibles. Moi, je pense que ça aidait énormément nos équipes et nous aussi. Ça nous aidait au siège à vraiment être en lien, à vraiment comprendre ce qui se passait dans nos crèches. À partir du moment où on a commencé à faire ça, on a vraiment franchi un pas, un progrès supplémentaire. Alors bien sûr, c'est beaucoup de travail, c'est un travail supplémentaire, mais quand c'est bien préparé, qu'on a mis les choses en place et qu'on n'a plus qu'à les appliquer, je pense que c'est vraiment vecteur de progrès. Le deuxième point dont je voulais parler dans cet épisode de conclusion, c'est les six changements qui vont impacter les micro-crèches. Donc on a vu ces six changements dans l'épisode 3, et ces six changements, ce sont de nouvelles contraintes qu'on doit croiser les unes avec les autres. pour voir comment on va structurer notre équipe dans notre microcrèche. Commençons par les plus simples de ces changements. D'abord, il y a la disparition du référent technique. Il est remplacé par le directeur. Dans mon cas, j'appelais déjà les référents techniques des directeurs. Pour moi, un référent technique, c'est une petite direction. Donc, je ne vois pas vraiment l'intérêt de mettre des termes différents. Donc, pour moi, il n'y a pas vraiment de changement à ce niveau-là. Ensuite, deuxième changement qui est... pour moi n'a pas un gros impact sur mon organisation en tout cas. Celle que moi je préconise, c'est le fait de réduire à deux le nombre de micro-crèches qu'on peut diriger concomitamment. C'est-à-dire qu'avant on pouvait en diriger trois mais maintenant c'est deux. Et là-dessus, ça ne change pas non plus dans ce que moi j'applique parce que déjà pour moi, deux micro-crèches c'est amplement suffisant et ça nécessite déjà une organisation bien ficelée pour que ma directrice de crèche ne soit pas sans arrêt en train d'aller et venir dans tous les sens et qu'elle soit quand même ancrée sur son terrain. Donc on met en place des choses pour que la direction soit lisible, soit facile à suivre aussi pour les équipes, pour les familles, et que la directrice elle-même ne soit pas perdue dans tous les sens. Troisième changement, c'est les diplômes qui permettent d'accéder aux postes de direction. Avant, il y avait une voie qui était ouverte depuis 2021 pour les auxiliaires de puriculture dans certaines conditions. Et là, cette voie, elle se referme. Là-dessus, je m'interroge. C'est vrai que c'est dur de fermer cette voie aux auxiliaires de puriculture. C'est vrai aussi qu'on a besoin aujourd'hui de plus de personnel qui puisse accéder à ces fonctions parce qu'on est dans une pénurie extrêmement forte de personnel. Donc, on peut se demander si c'est opportun de fermer cette voie aux auxiliaires de puriculture. Mais d'un autre côté, c'est vrai que quand cette voie a été ouverte en 2021, je m'étais fait la remarque et depuis, je n'ai pas forcément changé d'avis sur le fait que c'est quand même un niveau de responsabilité très élevé et que diriger une micro-crèche, c'est très difficile. C'est tout aussi difficile que de diriger une crèche. Il y a énormément d'enjeux. C'est une toute petite équipe et donc on est très proche de l'équipe. On doit gérer à la fois du terrain et du bureau. Donc, c'est beaucoup plus difficile de prendre du recul en tant que manager que quand on gère une plus grosse équipe. Il y a beaucoup de... contraintes qui font que je pense qu'il faut avoir une certaine maturité et un certain niveau de réflexion pour réussir le défi de la direction d'établissement. Non pas que je pense qu'il suffit d'avoir un diplôme pour avoir les compétences, loin de là, mais c'est vrai que c'est une preuve supplémentaire que la personne a fait un parcours et qu'elle a pris certaines décisions et certaines directions dans son parcours. Maintenant, j'espère qu'on pourra envisager pour les auxerres de puériculture un nouveau parcours avec des jalons qui pourraient réintégrer le code de la santé publique pour que ces auxiliaires de puériculture, dans certaines conditions, puissent accéder au poste de direction. Et encore une fois, on a encore jusqu'au 1er septembre 2026 pour voir cette réforme s'appliquer et d'ici là, il peut y avoir un autre décret et peut-être qu'on va repenser les choses pour nos auxiliaires de puériculture, celles qui ont ce niveau de maturité, ce niveau d'expérience et qui ont ce potentiel de diriger. Toujours concernant la direction, on a vu que le temps dédié aux fonctions de direction a été augmenté. Il est passé de 7h à 17h30 pour le directeur ou la directrice. Ça, c'est vraiment quelque chose qui me pose question. Personnellement, et je suis loin d'être la seule à dire ça depuis des années, on se plaint que dans les crèches, il y a de moins en moins de temps d'élaboration. Et donc, j'imagine que c'est pour répondre à cette problématique qu'on a augmenté le temps de direction de cette manière-là. Mais... Pour moi, c'est une erreur. Là, on réduit encore les moyens sur le terrain. On divise encore plus le temps. Le gâteau, il n'a pas grandi. C'est-à-dire que le temps des équipes, c'est le même, le même nombre d'heures au global. Nos quatre temps pleins ont chacun 35 heures. Et avant, il y avait plus de temps de la directrice, du directeur dédié au terrain. Là, on a toujours nos quatre temps pleins. On a toujours nos 35 heures x 4. Mais il y a 10 heures de moins sur ces 35 heures x 4. Eh bien, il y a 10 heures de moins pour le terrain. Donc, j'ai l'impression que c'est une très mauvaise idée, à moins que ce soit financé d'une certaine manière qui permette d'augmenter le temps sur le terrain en recrutant d'autres professionnels. Mais pour l'instant, on n'a pas encore la réponse sur le financement de toutes ces modifications. Donc, là-dessus, je suis un petit peu en attente de plus d'informations. Mais de toute façon, pour moi, quand on dirige une micro-crèche, On n'a pas forcément besoin d'être 17h30 dans son bureau. Et moi, ma pire crainte, c'est que ce temps soit dédié à des fonctions très administratives, faire des reporting au siège, faire des factures, faire des choses qui ne sont pas intéressantes pour quelqu'un qui a voulu travailler dans une crèche et qui a de la valeur ajoutée surtout sur la pédagogie, l'accueil, le lien humain, le lien famille. Donc lui, est-ce qu'il a vraiment envie d'être dans le bureau pour faire de l'administratif et des factures ? Pour moi, c'est du gâchis de le dédier à ce genre de fonction. Et enfin, les deux derniers changements concernent les diplômés de catégorie 1. Déjà, qui entre dans cette catégorie 1 ? Avant, il y avait des diplômés CAP petite enfance avec deux ans d'expérience qui pouvaient être considérés comme des catégories 1. Et maintenant, ce n'est plus le cas. Donc, il faut avoir deux diplômés au-dessus du diplôme d'oxyde de puriculture, donc AP, EJE. ou infirmiers-puriculteurs ou infirmières ou psychomotes dans chaque micro-crèche. Alors ça, c'est plutôt pas mal en théorie sur le papier, mais il faut pouvoir financer ces postes déjà. Donc c'est un peu ce que je disais tout à l'heure. On a à temps de voir comment cette réforme va être financée pour que les crèches puissent réellement la mettre en application, parce qu'aujourd'hui, avec le budget actuel, c'est quand même pas évident. En plus, il faut former de nouveaux diplômés, puisqu'aujourd'hui, on a une pénurie de professionnels diplômés. Ce qui me fait aussi un petit peu peur dans cette nouvelle disposition, c'est qu'on a formé beaucoup de professionnels en CAP petite enfance qui avaient cet espoir de travailler en microcrèche et qui y travaillent et que pour eux, c'est quand même une perte sèche en poste disponible. Donc, je ne sais pas trop ce que ça va donner. Est-ce qu'elles vont se retrouver au chômage pour ces professionnels-là ? Je me demande ce qui est prévu. Est-ce qu'il va y avoir la facilitation de la VAE ? Est-ce qu'il va y avoir de nouvelles formations qui vont s'ouvrir pour qu'elles puissent toutes ? devenir auxiliaire de puriculture, je pense qu'il reste encore des choses à faire sur l'avenir de nos CAP petite enfance, aussi bien que sur le financement des nouvelles professionnelles de catégoriens qu'on va avoir dans nos crèches, pour qu'elles soient 2 sur 4 par crèche. Une fois qu'on a dit ça, on sait qu'il y a un deuxième changement qui concerne les catégoriens, c'est qu'à partir du 1er janvier 2026, nos diplômés AP, EGE, etc., elles devront être aux horaires d'ouverture et de fermeture. Et si je croise le fait que ma directrice, elle n'a plus que 3h30 par jour quand j'enlève les 17h30 de temps de direction de bureau, en fait il lui reste 3h30 par jour sur le terrain, ça bouscule vraiment mon organisation. Je ne vais pas refaire le descriptif complet de mon organisation de travail de microcrèche maintenant, mais j'ai des épisodes qui sont disponibles sur le podcast dont je remettrai le lien dans les notes de l'épisode qui sont dans la première saison. Dans ces épisodes, je décris vraiment mon organisation de travail et comment elle fonctionne. Je pense qu'on refera des épisodes prochainement là-dessus pour bien réexpliquer comment faire fonctionner cette organisation. Et cette organisation-là, elle a été pensée, c'est une organisation qui fonctionne très bien, qui permet de générer de la continuité de soins et de la continuité de services. Elle permet aussi d'appliquer la référence, en tout cas nous dans nos crèches, c'était très important pour nous d'appliquer la référence. Et elle génère vraiment cette... continuité de soins, cette sécurité affective et physique pour les enfants et aussi pour les familles. Pour arriver à ce résultat, à ce résultat de continuité de soins et pour arriver à cette efficacité qu'on avait dans nos crèches, en fait on avait ce planning qui était prévu pour appliquer notre projet pédagogique. Ce que je trouve compliqué en fait dans cette réforme, c'est qu'on nous demande de mettre des professionnels de catégorie 1 d'ouverture et de fermeture, et on demande que la directrice, elle n'ait que 3h30 par jour sur le terrain. Donc si moi, dans mon projet pédagogique, j'ai besoin que ma directrice, elle soit sur le terrain de 8h à midi, eh bien ça ne marche pas, je suis obligée de tout modifier. Et donc le risque, c'est que je n'arrive pas à mettre en place un planning qui soit directement lié à l'application de mon projet pédagogique. Moi, je ne voudrais pas avoir un planning qui soit uniquement lié à des contraintes, c'est-à-dire des contraintes normatives, des contraintes de réglementation. voire de sécurité, mais qui ne correspondent plus à mon projet pédagogique et donc à mon objectif de répondre aux besoins de l'enfant. Pour éviter ça, j'ai déjà commencé à plancher sur les modifications que ça engendre sur mon organisation de travail. Et la bonne nouvelle, c'est que je pense qu'il y a des solutions en modifiant notamment dans notre organisation de travail la façon dont on prend les relais, les prises de relais entre les professionnels. Donc je referai des épisodes sur l'organisation du travail, sur les prises de relais. On va approfondir tout ça. Là, ce serait beaucoup trop long aujourd'hui. Là, mon point, c'était surtout de dire qu'il y avait plusieurs contraintes qui se croisent pour structurer mon équipe. Je sais qu'il y a beaucoup de gestionnaires qui se posent cette question. Comment structurer mon équipe ? Donc, il faut bien prendre en compte les différents éléments de contraintes, c'est-à-dire le temps de direction, le nombre de diplômés, qui fait l'ouverture, qui fait la fermeture. Et voilà, moi, je vous mets en garde sur le fait de ne pas tomber dans le piège, de faire des plannings qui soient uniquement conditionnés par ces règles-là. et plus des plannings qui ont cet objectif d'obtenir de la continuité de soins et d'appliquer notre projet pédagogique. Maintenant qu'on a dit tout ça, je ne veux surtout pas te faire peur et te laisser là-dessus, parce que pour moi il y a quand même de vraies solutions, et ce sont les professionnels les plus organisés, les plus combatifs, qui réussiront à tirer leur épingle du jeu. Notre boulot maintenant, c'est d'anticiper, c'est d'ajuster pour arriver à un résultat qualitatif. Bien sûr, c'est un petit peu injuste ce que je dis, parce que je pense vraiment que ces contraintes, elles sont difficiles à appliquer. Donc je pense aussi que ce ne sera pas forcément possible pour tout le monde. Il y en a qui n'y arriveront peut-être pas, mais je crois que le travail peut faire la différence. À part d'être concentré, combatif et de vraiment se mettre au travail, le vrai enjeu pour moi, c'est aussi comment on va financer la qualité. Le rapport de Ligas le dit. Et clairement, dans sa recommandation 23, il faut évaluer sérieusement le coût de la qualité. Et il ne faut pas voir ça comme une question de budget à court terme. Le prix Nobel James Heckman l'a prouvé. Chaque dollar investi dans la petite enfance peut rapporter entre 7 et 13 fois... sa valeur à long terme, c'est énorme. Ça se traduit dans la réussite scolaire, il y a moins de décrochage, moins de délinquance, une meilleure insertion professionnelle et beaucoup moins de dépenses publiques, notamment dans la santé. Donc c'est gagnant-gagnant pour tout le monde. Il faut investir dans la petite enfance. Voilà, ça se termine ici. Notre série de 4 épisodes sur le décret de 2025 est terminée. On est dans une période charnière. La réforme arrive, les règles bougent. Et les arbitrages financiers ne sont pas encore tous faits. Mais si on tient bon, si on s'organise bien, on peut traverser cette période sans perdre le sens de notre métier. Alors pas de panique, moi mon parti pris c'est de regarder sur le terrain comment je vais faire pour appliquer tout ça. Je connais mes limites, je sais que je n'ai pas accès aux politiques, je sais que je ne peux pas me battre pour modifier les réformes. Et j'ai toujours été pragmatique depuis 2007, depuis que je suis dans ce métier. Je me suis toujours mis en ordre de marche à chaque changement pour trouver des solutions et les appliquer. Et là encore, je continue. Bien sûr, je sais que nos fédérations, nos syndicats professionnels, beaucoup de personnes continuent à discuter avec les politiques, à essayer d'obtenir des modifications dans les réformes. Moi, je ne suis pas dans ces discussions-là. Donc je vais essayer à ma mesure de t'aider à appliquer la réforme. On va se retrousser les manches et plancher sur les meilleures solutions. Et moi, je suis là pour ça, pour t'accompagner, te guider et t'aider à y voir plus clair. À la semaine prochaine !

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Description

Dernier épisode de la série pour comprendre le décret du 1er avril 2025 qui réforme les crèches. Je t’aide à anticiper les changements :

  • Comment adapter ton organisation à la crèche ?

  • Quelle est ta marge de manœuvre ?

  • Quelles erreurs éviter ?

Bonne écoute!


🚀 Découvre notre coaching spécial micro-crèche 🚀


Les ressources de l'épisode:

L'épisode 36 du podcast sur la lecture du CSP par les managers de crèche

L'article des Pros de la petite enfance sur la réforme

Lire le CSP modifié par le décret du 01/04/2025


Tu peux aussi soutenir le podcast gratuitement en laissant 5 étoiles 🌟

MERCI ❤️


Écriture & Voix : Amale Cosma

Montage : Aurélie Clément

Visuel : Emmanuel Perez agence cmondada.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    A quoi ressemblerait ta crèche si tu pouvais t'entourer des meilleurs ? Moi, c'est ce que j'ai fait. Pendant les 15 dernières années, de la crèche collective associative à la micro-crèche privée, j'ai tout expérimenté. La petite enfance est un métier à forte contrainte, mais aussi à forte valeur ajoutée. Avec les meilleurs psys, pédiatres, directeurs pédagogiques et les meilleures formations, j'ai pu développer la qualité d'accueil et la qualité de vie au travail. Alors si toi aussi tu es motivé par la qualité, Bienvenue dans Références Petite Enfance, bienvenue dans ton podcast. Bonjour et bienvenue dans cet épisode 4 de la série sur le nouveau décret du 1er avril 2025. On décrypte ensemble la réforme des crèches et micro-crèches. Et cet épisode, c'est le dernier de la série de 4 épisodes. Donc si tu n'as pas écouté les 3 premiers, mets pause et recommence depuis le début. Je te conseille vraiment d'écouter le premier en premier, de les écouter dans l'ordre. C'est des épisodes courts et simples qui t'aideront à mieux comprendre la réforme, les nouveautés et ce que je vais te dire aujourd'hui en conclusion. Pour commencer, je te rappelle dans quel contexte cette réforme a été prise. C'est l'objet de l'épisode numéro 1. On a vu que le système était arrivé à un point de rupture en 2022 et que depuis, le secteur est en crise et attend impatiemment une réforme pour régler les problèmes. Je ne sais pas si cette réforme va résoudre tous nos problèmes et répondre à toutes nos attentes, nous les professionnels du secteur. En tout cas, ce que je n'ai pas dit dans l'épisode 1, c'est qu'avant la crise de 2022, on avait déjà vécu des années très très tendues à cause de l'augmentation des crèches, de la pénurie de professionnels et du Covid. Le Covid a éloigné les travailleurs, pas que dans les crèches, mais aussi dans plein d'autres domaines, pas que dans la petite enfance. Et ça nous a aussi essoufflés, nous les gestionnaires. Donc en 2022, on était déjà dans un secteur où il manquait beaucoup de professionnels qualifiés. Et dans le livre Les Ogres, on l'a bien vu, le nerf de la guerre, dans tout ça, c'est l'argent. On a voulu réduire les coûts, on en paye le prix aujourd'hui. Et c'est ça qui va faire la différence maintenant. Est-ce qu'on va avoir une forte volonté politique de redonner les moyens au terrain dans les crèches ? Ensuite, dans les épisodes 2 et 3, on a parcouru vraiment les points de réforme de ce décret, qui sont déjà intégrés au Code de la santé publique. Il reste un peu plus d'un an pour préparer la mise en application de la réforme, et aussi pour la financer. C'est ça qui va faire la différence. C'est comment on va financer tous ces changements. Il y a des changements sur lesquels on n'a pas du tout la main, c'est-à-dire tout ce qui concerne par exemple la procédure pour ouvrir une crèche, ça, ça va être vu par arrêté ministériel et ça va être appliqué par les mairies et par les départements. Donc pour l'instant, on ne peut pas vraiment mettre quoi que ce soit de nous de notre côté en application. Là, je vais parler plutôt des points sur lesquels on a la main. Le premier point, c'est le contrôle de la qualité qu'on doit faire en interne à partir de maintenant. Ça, j'en ai parlé dans l'épisode... de. Ce que je peux dire sur ce point, c'est que c'est quelque chose qu'on a mis en application nous, Aurélie et moi, dans nos micro-crèches à la girafe étoilée, dans nos 10 micro-crèches. On a mis en place ce système de contrôle interne avec tout un process de visite et de feedback qu'on faisait à notre directrice et qui permettait à chaque fois de remettre un petit peu les compteurs à zéro et de repartir sur les meilleures bases possibles. Moi, je pense que ça aidait énormément nos équipes et nous aussi. Ça nous aidait au siège à vraiment être en lien, à vraiment comprendre ce qui se passait dans nos crèches. À partir du moment où on a commencé à faire ça, on a vraiment franchi un pas, un progrès supplémentaire. Alors bien sûr, c'est beaucoup de travail, c'est un travail supplémentaire, mais quand c'est bien préparé, qu'on a mis les choses en place et qu'on n'a plus qu'à les appliquer, je pense que c'est vraiment vecteur de progrès. Le deuxième point dont je voulais parler dans cet épisode de conclusion, c'est les six changements qui vont impacter les micro-crèches. Donc on a vu ces six changements dans l'épisode 3, et ces six changements, ce sont de nouvelles contraintes qu'on doit croiser les unes avec les autres. pour voir comment on va structurer notre équipe dans notre microcrèche. Commençons par les plus simples de ces changements. D'abord, il y a la disparition du référent technique. Il est remplacé par le directeur. Dans mon cas, j'appelais déjà les référents techniques des directeurs. Pour moi, un référent technique, c'est une petite direction. Donc, je ne vois pas vraiment l'intérêt de mettre des termes différents. Donc, pour moi, il n'y a pas vraiment de changement à ce niveau-là. Ensuite, deuxième changement qui est... pour moi n'a pas un gros impact sur mon organisation en tout cas. Celle que moi je préconise, c'est le fait de réduire à deux le nombre de micro-crèches qu'on peut diriger concomitamment. C'est-à-dire qu'avant on pouvait en diriger trois mais maintenant c'est deux. Et là-dessus, ça ne change pas non plus dans ce que moi j'applique parce que déjà pour moi, deux micro-crèches c'est amplement suffisant et ça nécessite déjà une organisation bien ficelée pour que ma directrice de crèche ne soit pas sans arrêt en train d'aller et venir dans tous les sens et qu'elle soit quand même ancrée sur son terrain. Donc on met en place des choses pour que la direction soit lisible, soit facile à suivre aussi pour les équipes, pour les familles, et que la directrice elle-même ne soit pas perdue dans tous les sens. Troisième changement, c'est les diplômes qui permettent d'accéder aux postes de direction. Avant, il y avait une voie qui était ouverte depuis 2021 pour les auxiliaires de puriculture dans certaines conditions. Et là, cette voie, elle se referme. Là-dessus, je m'interroge. C'est vrai que c'est dur de fermer cette voie aux auxiliaires de puriculture. C'est vrai aussi qu'on a besoin aujourd'hui de plus de personnel qui puisse accéder à ces fonctions parce qu'on est dans une pénurie extrêmement forte de personnel. Donc, on peut se demander si c'est opportun de fermer cette voie aux auxiliaires de puriculture. Mais d'un autre côté, c'est vrai que quand cette voie a été ouverte en 2021, je m'étais fait la remarque et depuis, je n'ai pas forcément changé d'avis sur le fait que c'est quand même un niveau de responsabilité très élevé et que diriger une micro-crèche, c'est très difficile. C'est tout aussi difficile que de diriger une crèche. Il y a énormément d'enjeux. C'est une toute petite équipe et donc on est très proche de l'équipe. On doit gérer à la fois du terrain et du bureau. Donc, c'est beaucoup plus difficile de prendre du recul en tant que manager que quand on gère une plus grosse équipe. Il y a beaucoup de... contraintes qui font que je pense qu'il faut avoir une certaine maturité et un certain niveau de réflexion pour réussir le défi de la direction d'établissement. Non pas que je pense qu'il suffit d'avoir un diplôme pour avoir les compétences, loin de là, mais c'est vrai que c'est une preuve supplémentaire que la personne a fait un parcours et qu'elle a pris certaines décisions et certaines directions dans son parcours. Maintenant, j'espère qu'on pourra envisager pour les auxerres de puériculture un nouveau parcours avec des jalons qui pourraient réintégrer le code de la santé publique pour que ces auxiliaires de puériculture, dans certaines conditions, puissent accéder au poste de direction. Et encore une fois, on a encore jusqu'au 1er septembre 2026 pour voir cette réforme s'appliquer et d'ici là, il peut y avoir un autre décret et peut-être qu'on va repenser les choses pour nos auxiliaires de puériculture, celles qui ont ce niveau de maturité, ce niveau d'expérience et qui ont ce potentiel de diriger. Toujours concernant la direction, on a vu que le temps dédié aux fonctions de direction a été augmenté. Il est passé de 7h à 17h30 pour le directeur ou la directrice. Ça, c'est vraiment quelque chose qui me pose question. Personnellement, et je suis loin d'être la seule à dire ça depuis des années, on se plaint que dans les crèches, il y a de moins en moins de temps d'élaboration. Et donc, j'imagine que c'est pour répondre à cette problématique qu'on a augmenté le temps de direction de cette manière-là. Mais... Pour moi, c'est une erreur. Là, on réduit encore les moyens sur le terrain. On divise encore plus le temps. Le gâteau, il n'a pas grandi. C'est-à-dire que le temps des équipes, c'est le même, le même nombre d'heures au global. Nos quatre temps pleins ont chacun 35 heures. Et avant, il y avait plus de temps de la directrice, du directeur dédié au terrain. Là, on a toujours nos quatre temps pleins. On a toujours nos 35 heures x 4. Mais il y a 10 heures de moins sur ces 35 heures x 4. Eh bien, il y a 10 heures de moins pour le terrain. Donc, j'ai l'impression que c'est une très mauvaise idée, à moins que ce soit financé d'une certaine manière qui permette d'augmenter le temps sur le terrain en recrutant d'autres professionnels. Mais pour l'instant, on n'a pas encore la réponse sur le financement de toutes ces modifications. Donc, là-dessus, je suis un petit peu en attente de plus d'informations. Mais de toute façon, pour moi, quand on dirige une micro-crèche, On n'a pas forcément besoin d'être 17h30 dans son bureau. Et moi, ma pire crainte, c'est que ce temps soit dédié à des fonctions très administratives, faire des reporting au siège, faire des factures, faire des choses qui ne sont pas intéressantes pour quelqu'un qui a voulu travailler dans une crèche et qui a de la valeur ajoutée surtout sur la pédagogie, l'accueil, le lien humain, le lien famille. Donc lui, est-ce qu'il a vraiment envie d'être dans le bureau pour faire de l'administratif et des factures ? Pour moi, c'est du gâchis de le dédier à ce genre de fonction. Et enfin, les deux derniers changements concernent les diplômés de catégorie 1. Déjà, qui entre dans cette catégorie 1 ? Avant, il y avait des diplômés CAP petite enfance avec deux ans d'expérience qui pouvaient être considérés comme des catégories 1. Et maintenant, ce n'est plus le cas. Donc, il faut avoir deux diplômés au-dessus du diplôme d'oxyde de puriculture, donc AP, EJE. ou infirmiers-puriculteurs ou infirmières ou psychomotes dans chaque micro-crèche. Alors ça, c'est plutôt pas mal en théorie sur le papier, mais il faut pouvoir financer ces postes déjà. Donc c'est un peu ce que je disais tout à l'heure. On a à temps de voir comment cette réforme va être financée pour que les crèches puissent réellement la mettre en application, parce qu'aujourd'hui, avec le budget actuel, c'est quand même pas évident. En plus, il faut former de nouveaux diplômés, puisqu'aujourd'hui, on a une pénurie de professionnels diplômés. Ce qui me fait aussi un petit peu peur dans cette nouvelle disposition, c'est qu'on a formé beaucoup de professionnels en CAP petite enfance qui avaient cet espoir de travailler en microcrèche et qui y travaillent et que pour eux, c'est quand même une perte sèche en poste disponible. Donc, je ne sais pas trop ce que ça va donner. Est-ce qu'elles vont se retrouver au chômage pour ces professionnels-là ? Je me demande ce qui est prévu. Est-ce qu'il va y avoir la facilitation de la VAE ? Est-ce qu'il va y avoir de nouvelles formations qui vont s'ouvrir pour qu'elles puissent toutes ? devenir auxiliaire de puriculture, je pense qu'il reste encore des choses à faire sur l'avenir de nos CAP petite enfance, aussi bien que sur le financement des nouvelles professionnelles de catégoriens qu'on va avoir dans nos crèches, pour qu'elles soient 2 sur 4 par crèche. Une fois qu'on a dit ça, on sait qu'il y a un deuxième changement qui concerne les catégoriens, c'est qu'à partir du 1er janvier 2026, nos diplômés AP, EGE, etc., elles devront être aux horaires d'ouverture et de fermeture. Et si je croise le fait que ma directrice, elle n'a plus que 3h30 par jour quand j'enlève les 17h30 de temps de direction de bureau, en fait il lui reste 3h30 par jour sur le terrain, ça bouscule vraiment mon organisation. Je ne vais pas refaire le descriptif complet de mon organisation de travail de microcrèche maintenant, mais j'ai des épisodes qui sont disponibles sur le podcast dont je remettrai le lien dans les notes de l'épisode qui sont dans la première saison. Dans ces épisodes, je décris vraiment mon organisation de travail et comment elle fonctionne. Je pense qu'on refera des épisodes prochainement là-dessus pour bien réexpliquer comment faire fonctionner cette organisation. Et cette organisation-là, elle a été pensée, c'est une organisation qui fonctionne très bien, qui permet de générer de la continuité de soins et de la continuité de services. Elle permet aussi d'appliquer la référence, en tout cas nous dans nos crèches, c'était très important pour nous d'appliquer la référence. Et elle génère vraiment cette... continuité de soins, cette sécurité affective et physique pour les enfants et aussi pour les familles. Pour arriver à ce résultat, à ce résultat de continuité de soins et pour arriver à cette efficacité qu'on avait dans nos crèches, en fait on avait ce planning qui était prévu pour appliquer notre projet pédagogique. Ce que je trouve compliqué en fait dans cette réforme, c'est qu'on nous demande de mettre des professionnels de catégorie 1 d'ouverture et de fermeture, et on demande que la directrice, elle n'ait que 3h30 par jour sur le terrain. Donc si moi, dans mon projet pédagogique, j'ai besoin que ma directrice, elle soit sur le terrain de 8h à midi, eh bien ça ne marche pas, je suis obligée de tout modifier. Et donc le risque, c'est que je n'arrive pas à mettre en place un planning qui soit directement lié à l'application de mon projet pédagogique. Moi, je ne voudrais pas avoir un planning qui soit uniquement lié à des contraintes, c'est-à-dire des contraintes normatives, des contraintes de réglementation. voire de sécurité, mais qui ne correspondent plus à mon projet pédagogique et donc à mon objectif de répondre aux besoins de l'enfant. Pour éviter ça, j'ai déjà commencé à plancher sur les modifications que ça engendre sur mon organisation de travail. Et la bonne nouvelle, c'est que je pense qu'il y a des solutions en modifiant notamment dans notre organisation de travail la façon dont on prend les relais, les prises de relais entre les professionnels. Donc je referai des épisodes sur l'organisation du travail, sur les prises de relais. On va approfondir tout ça. Là, ce serait beaucoup trop long aujourd'hui. Là, mon point, c'était surtout de dire qu'il y avait plusieurs contraintes qui se croisent pour structurer mon équipe. Je sais qu'il y a beaucoup de gestionnaires qui se posent cette question. Comment structurer mon équipe ? Donc, il faut bien prendre en compte les différents éléments de contraintes, c'est-à-dire le temps de direction, le nombre de diplômés, qui fait l'ouverture, qui fait la fermeture. Et voilà, moi, je vous mets en garde sur le fait de ne pas tomber dans le piège, de faire des plannings qui soient uniquement conditionnés par ces règles-là. et plus des plannings qui ont cet objectif d'obtenir de la continuité de soins et d'appliquer notre projet pédagogique. Maintenant qu'on a dit tout ça, je ne veux surtout pas te faire peur et te laisser là-dessus, parce que pour moi il y a quand même de vraies solutions, et ce sont les professionnels les plus organisés, les plus combatifs, qui réussiront à tirer leur épingle du jeu. Notre boulot maintenant, c'est d'anticiper, c'est d'ajuster pour arriver à un résultat qualitatif. Bien sûr, c'est un petit peu injuste ce que je dis, parce que je pense vraiment que ces contraintes, elles sont difficiles à appliquer. Donc je pense aussi que ce ne sera pas forcément possible pour tout le monde. Il y en a qui n'y arriveront peut-être pas, mais je crois que le travail peut faire la différence. À part d'être concentré, combatif et de vraiment se mettre au travail, le vrai enjeu pour moi, c'est aussi comment on va financer la qualité. Le rapport de Ligas le dit. Et clairement, dans sa recommandation 23, il faut évaluer sérieusement le coût de la qualité. Et il ne faut pas voir ça comme une question de budget à court terme. Le prix Nobel James Heckman l'a prouvé. Chaque dollar investi dans la petite enfance peut rapporter entre 7 et 13 fois... sa valeur à long terme, c'est énorme. Ça se traduit dans la réussite scolaire, il y a moins de décrochage, moins de délinquance, une meilleure insertion professionnelle et beaucoup moins de dépenses publiques, notamment dans la santé. Donc c'est gagnant-gagnant pour tout le monde. Il faut investir dans la petite enfance. Voilà, ça se termine ici. Notre série de 4 épisodes sur le décret de 2025 est terminée. On est dans une période charnière. La réforme arrive, les règles bougent. Et les arbitrages financiers ne sont pas encore tous faits. Mais si on tient bon, si on s'organise bien, on peut traverser cette période sans perdre le sens de notre métier. Alors pas de panique, moi mon parti pris c'est de regarder sur le terrain comment je vais faire pour appliquer tout ça. Je connais mes limites, je sais que je n'ai pas accès aux politiques, je sais que je ne peux pas me battre pour modifier les réformes. Et j'ai toujours été pragmatique depuis 2007, depuis que je suis dans ce métier. Je me suis toujours mis en ordre de marche à chaque changement pour trouver des solutions et les appliquer. Et là encore, je continue. Bien sûr, je sais que nos fédérations, nos syndicats professionnels, beaucoup de personnes continuent à discuter avec les politiques, à essayer d'obtenir des modifications dans les réformes. Moi, je ne suis pas dans ces discussions-là. Donc je vais essayer à ma mesure de t'aider à appliquer la réforme. On va se retrousser les manches et plancher sur les meilleures solutions. Et moi, je suis là pour ça, pour t'accompagner, te guider et t'aider à y voir plus clair. À la semaine prochaine !

Description

Dernier épisode de la série pour comprendre le décret du 1er avril 2025 qui réforme les crèches. Je t’aide à anticiper les changements :

  • Comment adapter ton organisation à la crèche ?

  • Quelle est ta marge de manœuvre ?

  • Quelles erreurs éviter ?

Bonne écoute!


🚀 Découvre notre coaching spécial micro-crèche 🚀


Les ressources de l'épisode:

L'épisode 36 du podcast sur la lecture du CSP par les managers de crèche

L'article des Pros de la petite enfance sur la réforme

Lire le CSP modifié par le décret du 01/04/2025


Tu peux aussi soutenir le podcast gratuitement en laissant 5 étoiles 🌟

MERCI ❤️


Écriture & Voix : Amale Cosma

Montage : Aurélie Clément

Visuel : Emmanuel Perez agence cmondada.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    A quoi ressemblerait ta crèche si tu pouvais t'entourer des meilleurs ? Moi, c'est ce que j'ai fait. Pendant les 15 dernières années, de la crèche collective associative à la micro-crèche privée, j'ai tout expérimenté. La petite enfance est un métier à forte contrainte, mais aussi à forte valeur ajoutée. Avec les meilleurs psys, pédiatres, directeurs pédagogiques et les meilleures formations, j'ai pu développer la qualité d'accueil et la qualité de vie au travail. Alors si toi aussi tu es motivé par la qualité, Bienvenue dans Références Petite Enfance, bienvenue dans ton podcast. Bonjour et bienvenue dans cet épisode 4 de la série sur le nouveau décret du 1er avril 2025. On décrypte ensemble la réforme des crèches et micro-crèches. Et cet épisode, c'est le dernier de la série de 4 épisodes. Donc si tu n'as pas écouté les 3 premiers, mets pause et recommence depuis le début. Je te conseille vraiment d'écouter le premier en premier, de les écouter dans l'ordre. C'est des épisodes courts et simples qui t'aideront à mieux comprendre la réforme, les nouveautés et ce que je vais te dire aujourd'hui en conclusion. Pour commencer, je te rappelle dans quel contexte cette réforme a été prise. C'est l'objet de l'épisode numéro 1. On a vu que le système était arrivé à un point de rupture en 2022 et que depuis, le secteur est en crise et attend impatiemment une réforme pour régler les problèmes. Je ne sais pas si cette réforme va résoudre tous nos problèmes et répondre à toutes nos attentes, nous les professionnels du secteur. En tout cas, ce que je n'ai pas dit dans l'épisode 1, c'est qu'avant la crise de 2022, on avait déjà vécu des années très très tendues à cause de l'augmentation des crèches, de la pénurie de professionnels et du Covid. Le Covid a éloigné les travailleurs, pas que dans les crèches, mais aussi dans plein d'autres domaines, pas que dans la petite enfance. Et ça nous a aussi essoufflés, nous les gestionnaires. Donc en 2022, on était déjà dans un secteur où il manquait beaucoup de professionnels qualifiés. Et dans le livre Les Ogres, on l'a bien vu, le nerf de la guerre, dans tout ça, c'est l'argent. On a voulu réduire les coûts, on en paye le prix aujourd'hui. Et c'est ça qui va faire la différence maintenant. Est-ce qu'on va avoir une forte volonté politique de redonner les moyens au terrain dans les crèches ? Ensuite, dans les épisodes 2 et 3, on a parcouru vraiment les points de réforme de ce décret, qui sont déjà intégrés au Code de la santé publique. Il reste un peu plus d'un an pour préparer la mise en application de la réforme, et aussi pour la financer. C'est ça qui va faire la différence. C'est comment on va financer tous ces changements. Il y a des changements sur lesquels on n'a pas du tout la main, c'est-à-dire tout ce qui concerne par exemple la procédure pour ouvrir une crèche, ça, ça va être vu par arrêté ministériel et ça va être appliqué par les mairies et par les départements. Donc pour l'instant, on ne peut pas vraiment mettre quoi que ce soit de nous de notre côté en application. Là, je vais parler plutôt des points sur lesquels on a la main. Le premier point, c'est le contrôle de la qualité qu'on doit faire en interne à partir de maintenant. Ça, j'en ai parlé dans l'épisode... de. Ce que je peux dire sur ce point, c'est que c'est quelque chose qu'on a mis en application nous, Aurélie et moi, dans nos micro-crèches à la girafe étoilée, dans nos 10 micro-crèches. On a mis en place ce système de contrôle interne avec tout un process de visite et de feedback qu'on faisait à notre directrice et qui permettait à chaque fois de remettre un petit peu les compteurs à zéro et de repartir sur les meilleures bases possibles. Moi, je pense que ça aidait énormément nos équipes et nous aussi. Ça nous aidait au siège à vraiment être en lien, à vraiment comprendre ce qui se passait dans nos crèches. À partir du moment où on a commencé à faire ça, on a vraiment franchi un pas, un progrès supplémentaire. Alors bien sûr, c'est beaucoup de travail, c'est un travail supplémentaire, mais quand c'est bien préparé, qu'on a mis les choses en place et qu'on n'a plus qu'à les appliquer, je pense que c'est vraiment vecteur de progrès. Le deuxième point dont je voulais parler dans cet épisode de conclusion, c'est les six changements qui vont impacter les micro-crèches. Donc on a vu ces six changements dans l'épisode 3, et ces six changements, ce sont de nouvelles contraintes qu'on doit croiser les unes avec les autres. pour voir comment on va structurer notre équipe dans notre microcrèche. Commençons par les plus simples de ces changements. D'abord, il y a la disparition du référent technique. Il est remplacé par le directeur. Dans mon cas, j'appelais déjà les référents techniques des directeurs. Pour moi, un référent technique, c'est une petite direction. Donc, je ne vois pas vraiment l'intérêt de mettre des termes différents. Donc, pour moi, il n'y a pas vraiment de changement à ce niveau-là. Ensuite, deuxième changement qui est... pour moi n'a pas un gros impact sur mon organisation en tout cas. Celle que moi je préconise, c'est le fait de réduire à deux le nombre de micro-crèches qu'on peut diriger concomitamment. C'est-à-dire qu'avant on pouvait en diriger trois mais maintenant c'est deux. Et là-dessus, ça ne change pas non plus dans ce que moi j'applique parce que déjà pour moi, deux micro-crèches c'est amplement suffisant et ça nécessite déjà une organisation bien ficelée pour que ma directrice de crèche ne soit pas sans arrêt en train d'aller et venir dans tous les sens et qu'elle soit quand même ancrée sur son terrain. Donc on met en place des choses pour que la direction soit lisible, soit facile à suivre aussi pour les équipes, pour les familles, et que la directrice elle-même ne soit pas perdue dans tous les sens. Troisième changement, c'est les diplômes qui permettent d'accéder aux postes de direction. Avant, il y avait une voie qui était ouverte depuis 2021 pour les auxiliaires de puriculture dans certaines conditions. Et là, cette voie, elle se referme. Là-dessus, je m'interroge. C'est vrai que c'est dur de fermer cette voie aux auxiliaires de puriculture. C'est vrai aussi qu'on a besoin aujourd'hui de plus de personnel qui puisse accéder à ces fonctions parce qu'on est dans une pénurie extrêmement forte de personnel. Donc, on peut se demander si c'est opportun de fermer cette voie aux auxiliaires de puriculture. Mais d'un autre côté, c'est vrai que quand cette voie a été ouverte en 2021, je m'étais fait la remarque et depuis, je n'ai pas forcément changé d'avis sur le fait que c'est quand même un niveau de responsabilité très élevé et que diriger une micro-crèche, c'est très difficile. C'est tout aussi difficile que de diriger une crèche. Il y a énormément d'enjeux. C'est une toute petite équipe et donc on est très proche de l'équipe. On doit gérer à la fois du terrain et du bureau. Donc, c'est beaucoup plus difficile de prendre du recul en tant que manager que quand on gère une plus grosse équipe. Il y a beaucoup de... contraintes qui font que je pense qu'il faut avoir une certaine maturité et un certain niveau de réflexion pour réussir le défi de la direction d'établissement. Non pas que je pense qu'il suffit d'avoir un diplôme pour avoir les compétences, loin de là, mais c'est vrai que c'est une preuve supplémentaire que la personne a fait un parcours et qu'elle a pris certaines décisions et certaines directions dans son parcours. Maintenant, j'espère qu'on pourra envisager pour les auxerres de puériculture un nouveau parcours avec des jalons qui pourraient réintégrer le code de la santé publique pour que ces auxiliaires de puériculture, dans certaines conditions, puissent accéder au poste de direction. Et encore une fois, on a encore jusqu'au 1er septembre 2026 pour voir cette réforme s'appliquer et d'ici là, il peut y avoir un autre décret et peut-être qu'on va repenser les choses pour nos auxiliaires de puériculture, celles qui ont ce niveau de maturité, ce niveau d'expérience et qui ont ce potentiel de diriger. Toujours concernant la direction, on a vu que le temps dédié aux fonctions de direction a été augmenté. Il est passé de 7h à 17h30 pour le directeur ou la directrice. Ça, c'est vraiment quelque chose qui me pose question. Personnellement, et je suis loin d'être la seule à dire ça depuis des années, on se plaint que dans les crèches, il y a de moins en moins de temps d'élaboration. Et donc, j'imagine que c'est pour répondre à cette problématique qu'on a augmenté le temps de direction de cette manière-là. Mais... Pour moi, c'est une erreur. Là, on réduit encore les moyens sur le terrain. On divise encore plus le temps. Le gâteau, il n'a pas grandi. C'est-à-dire que le temps des équipes, c'est le même, le même nombre d'heures au global. Nos quatre temps pleins ont chacun 35 heures. Et avant, il y avait plus de temps de la directrice, du directeur dédié au terrain. Là, on a toujours nos quatre temps pleins. On a toujours nos 35 heures x 4. Mais il y a 10 heures de moins sur ces 35 heures x 4. Eh bien, il y a 10 heures de moins pour le terrain. Donc, j'ai l'impression que c'est une très mauvaise idée, à moins que ce soit financé d'une certaine manière qui permette d'augmenter le temps sur le terrain en recrutant d'autres professionnels. Mais pour l'instant, on n'a pas encore la réponse sur le financement de toutes ces modifications. Donc, là-dessus, je suis un petit peu en attente de plus d'informations. Mais de toute façon, pour moi, quand on dirige une micro-crèche, On n'a pas forcément besoin d'être 17h30 dans son bureau. Et moi, ma pire crainte, c'est que ce temps soit dédié à des fonctions très administratives, faire des reporting au siège, faire des factures, faire des choses qui ne sont pas intéressantes pour quelqu'un qui a voulu travailler dans une crèche et qui a de la valeur ajoutée surtout sur la pédagogie, l'accueil, le lien humain, le lien famille. Donc lui, est-ce qu'il a vraiment envie d'être dans le bureau pour faire de l'administratif et des factures ? Pour moi, c'est du gâchis de le dédier à ce genre de fonction. Et enfin, les deux derniers changements concernent les diplômés de catégorie 1. Déjà, qui entre dans cette catégorie 1 ? Avant, il y avait des diplômés CAP petite enfance avec deux ans d'expérience qui pouvaient être considérés comme des catégories 1. Et maintenant, ce n'est plus le cas. Donc, il faut avoir deux diplômés au-dessus du diplôme d'oxyde de puriculture, donc AP, EJE. ou infirmiers-puriculteurs ou infirmières ou psychomotes dans chaque micro-crèche. Alors ça, c'est plutôt pas mal en théorie sur le papier, mais il faut pouvoir financer ces postes déjà. Donc c'est un peu ce que je disais tout à l'heure. On a à temps de voir comment cette réforme va être financée pour que les crèches puissent réellement la mettre en application, parce qu'aujourd'hui, avec le budget actuel, c'est quand même pas évident. En plus, il faut former de nouveaux diplômés, puisqu'aujourd'hui, on a une pénurie de professionnels diplômés. Ce qui me fait aussi un petit peu peur dans cette nouvelle disposition, c'est qu'on a formé beaucoup de professionnels en CAP petite enfance qui avaient cet espoir de travailler en microcrèche et qui y travaillent et que pour eux, c'est quand même une perte sèche en poste disponible. Donc, je ne sais pas trop ce que ça va donner. Est-ce qu'elles vont se retrouver au chômage pour ces professionnels-là ? Je me demande ce qui est prévu. Est-ce qu'il va y avoir la facilitation de la VAE ? Est-ce qu'il va y avoir de nouvelles formations qui vont s'ouvrir pour qu'elles puissent toutes ? devenir auxiliaire de puriculture, je pense qu'il reste encore des choses à faire sur l'avenir de nos CAP petite enfance, aussi bien que sur le financement des nouvelles professionnelles de catégoriens qu'on va avoir dans nos crèches, pour qu'elles soient 2 sur 4 par crèche. Une fois qu'on a dit ça, on sait qu'il y a un deuxième changement qui concerne les catégoriens, c'est qu'à partir du 1er janvier 2026, nos diplômés AP, EGE, etc., elles devront être aux horaires d'ouverture et de fermeture. Et si je croise le fait que ma directrice, elle n'a plus que 3h30 par jour quand j'enlève les 17h30 de temps de direction de bureau, en fait il lui reste 3h30 par jour sur le terrain, ça bouscule vraiment mon organisation. Je ne vais pas refaire le descriptif complet de mon organisation de travail de microcrèche maintenant, mais j'ai des épisodes qui sont disponibles sur le podcast dont je remettrai le lien dans les notes de l'épisode qui sont dans la première saison. Dans ces épisodes, je décris vraiment mon organisation de travail et comment elle fonctionne. Je pense qu'on refera des épisodes prochainement là-dessus pour bien réexpliquer comment faire fonctionner cette organisation. Et cette organisation-là, elle a été pensée, c'est une organisation qui fonctionne très bien, qui permet de générer de la continuité de soins et de la continuité de services. Elle permet aussi d'appliquer la référence, en tout cas nous dans nos crèches, c'était très important pour nous d'appliquer la référence. Et elle génère vraiment cette... continuité de soins, cette sécurité affective et physique pour les enfants et aussi pour les familles. Pour arriver à ce résultat, à ce résultat de continuité de soins et pour arriver à cette efficacité qu'on avait dans nos crèches, en fait on avait ce planning qui était prévu pour appliquer notre projet pédagogique. Ce que je trouve compliqué en fait dans cette réforme, c'est qu'on nous demande de mettre des professionnels de catégorie 1 d'ouverture et de fermeture, et on demande que la directrice, elle n'ait que 3h30 par jour sur le terrain. Donc si moi, dans mon projet pédagogique, j'ai besoin que ma directrice, elle soit sur le terrain de 8h à midi, eh bien ça ne marche pas, je suis obligée de tout modifier. Et donc le risque, c'est que je n'arrive pas à mettre en place un planning qui soit directement lié à l'application de mon projet pédagogique. Moi, je ne voudrais pas avoir un planning qui soit uniquement lié à des contraintes, c'est-à-dire des contraintes normatives, des contraintes de réglementation. voire de sécurité, mais qui ne correspondent plus à mon projet pédagogique et donc à mon objectif de répondre aux besoins de l'enfant. Pour éviter ça, j'ai déjà commencé à plancher sur les modifications que ça engendre sur mon organisation de travail. Et la bonne nouvelle, c'est que je pense qu'il y a des solutions en modifiant notamment dans notre organisation de travail la façon dont on prend les relais, les prises de relais entre les professionnels. Donc je referai des épisodes sur l'organisation du travail, sur les prises de relais. On va approfondir tout ça. Là, ce serait beaucoup trop long aujourd'hui. Là, mon point, c'était surtout de dire qu'il y avait plusieurs contraintes qui se croisent pour structurer mon équipe. Je sais qu'il y a beaucoup de gestionnaires qui se posent cette question. Comment structurer mon équipe ? Donc, il faut bien prendre en compte les différents éléments de contraintes, c'est-à-dire le temps de direction, le nombre de diplômés, qui fait l'ouverture, qui fait la fermeture. Et voilà, moi, je vous mets en garde sur le fait de ne pas tomber dans le piège, de faire des plannings qui soient uniquement conditionnés par ces règles-là. et plus des plannings qui ont cet objectif d'obtenir de la continuité de soins et d'appliquer notre projet pédagogique. Maintenant qu'on a dit tout ça, je ne veux surtout pas te faire peur et te laisser là-dessus, parce que pour moi il y a quand même de vraies solutions, et ce sont les professionnels les plus organisés, les plus combatifs, qui réussiront à tirer leur épingle du jeu. Notre boulot maintenant, c'est d'anticiper, c'est d'ajuster pour arriver à un résultat qualitatif. Bien sûr, c'est un petit peu injuste ce que je dis, parce que je pense vraiment que ces contraintes, elles sont difficiles à appliquer. Donc je pense aussi que ce ne sera pas forcément possible pour tout le monde. Il y en a qui n'y arriveront peut-être pas, mais je crois que le travail peut faire la différence. À part d'être concentré, combatif et de vraiment se mettre au travail, le vrai enjeu pour moi, c'est aussi comment on va financer la qualité. Le rapport de Ligas le dit. Et clairement, dans sa recommandation 23, il faut évaluer sérieusement le coût de la qualité. Et il ne faut pas voir ça comme une question de budget à court terme. Le prix Nobel James Heckman l'a prouvé. Chaque dollar investi dans la petite enfance peut rapporter entre 7 et 13 fois... sa valeur à long terme, c'est énorme. Ça se traduit dans la réussite scolaire, il y a moins de décrochage, moins de délinquance, une meilleure insertion professionnelle et beaucoup moins de dépenses publiques, notamment dans la santé. Donc c'est gagnant-gagnant pour tout le monde. Il faut investir dans la petite enfance. Voilà, ça se termine ici. Notre série de 4 épisodes sur le décret de 2025 est terminée. On est dans une période charnière. La réforme arrive, les règles bougent. Et les arbitrages financiers ne sont pas encore tous faits. Mais si on tient bon, si on s'organise bien, on peut traverser cette période sans perdre le sens de notre métier. Alors pas de panique, moi mon parti pris c'est de regarder sur le terrain comment je vais faire pour appliquer tout ça. Je connais mes limites, je sais que je n'ai pas accès aux politiques, je sais que je ne peux pas me battre pour modifier les réformes. Et j'ai toujours été pragmatique depuis 2007, depuis que je suis dans ce métier. Je me suis toujours mis en ordre de marche à chaque changement pour trouver des solutions et les appliquer. Et là encore, je continue. Bien sûr, je sais que nos fédérations, nos syndicats professionnels, beaucoup de personnes continuent à discuter avec les politiques, à essayer d'obtenir des modifications dans les réformes. Moi, je ne suis pas dans ces discussions-là. Donc je vais essayer à ma mesure de t'aider à appliquer la réforme. On va se retrousser les manches et plancher sur les meilleures solutions. Et moi, je suis là pour ça, pour t'accompagner, te guider et t'aider à y voir plus clair. À la semaine prochaine !

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