- Speaker #0
A quoi ressemblerait ta crèche si tu pouvais t'entourer des meilleurs ? Moi, c'est ce que j'ai fait. Pendant les 15 dernières années, de la crèche collective associative à la micro-crèche privée, j'ai tout expérimenté. La petite enfance est un métier à forte contrainte, mais aussi à forte valeur ajoutée. Avec les meilleurs psys, pédiatres, directeurs pédagogiques et les meilleures formations, j'ai pu développer la qualité d'accueil et la qualité de vie au travail. Alors si toi aussi tu es motivé par la qualité, Bienvenue dans Références Petites Enfances, bienvenue dans ton podcast. Bonjour à tous et bienvenue dans Références Petites Enfances. Aujourd'hui, on se retrouve pour un nouvel épisode de notre série spéciale gestion de microcrèches ou comment faciliter la vie des professionnels avec les bonnes fonctions support. Et comme chaque mois, je reçois notre ami Antoine Maclouf pour parler d'un nouveau sujet. Bonjour Antoine.
- Speaker #1
Bonjour Amal, je suis ravi de te retrouver.
- Speaker #0
Ravi aussi. Alors, le sujet dont on va parler aujourd'hui, c'est l'image, les photos. les photos, les vidéos à la crèche. Ça peut avoir l'air un petit peu anecdotique, mais pas du tout. Pour replacer ça dans le contexte, moi, je te raconte mon histoire quand j'ai démarré dans le secteur. Mon premier contact avec les crèches, j'avais ma petite fille qui avait trois mois qui arrivait à la crèche Lille aux enfants, donc une crèche associative, dont plus tard, je suis devenue présidente. Mais moi, au début, j'arrivais comme une maman classique qui n'y connaît rien pour l'instant. Et donc, on m'a donné le petit cahier de transmission. On m'a dit qu'il faut que chaque parent ait son petit cahier de transmission. Et puis, de temps en temps, on vous remettra des photos dedans. J'avais de temps en temps à imprimer les photos. On me demandait aussi d'imprimer des photos pendant mes vacances ou autre. Et on faisait une sorte d'album photo où il y avait un peu de transmission, un peu de photos, un peu de tout. Et puis, de temps en temps aussi, on nous disait, mais cette année, on a fait plein de choses. Alors, donnez-nous une clé USB et puis on va vous donner les photos de l'année. Et là, ça devenait beaucoup plus compliqué. et puis on avait aussi de temps en temps, quelqu'un qui disait, non mais moi, je vais plutôt les mettre sur un serveur. Comme ça, les photos, vous pourrez aller les télécharger. À l'époque, c'était un petit peu plus archaïque. Mais voilà, c'est un peu l'histoire. Et finalement, je pense que ça avait déjà une importance assez énorme pour les parents de voir ces photos. Donc, je sais que c'est un sujet sur lequel tu as beaucoup, beaucoup de retours et de demandes aussi de toutes les crèches pour qui tu travailles et qui tu collabores. Donc, c'est quoi pour toi aujourd'hui les enjeux ? Est-ce que c'est toujours les mêmes enjeux qu'il y a à 15 ans ? C'est quoi les enjeux de l'image des enfants en crèche ?
- Speaker #1
Ce que tu viens de raconter, ça me fait sourire parce que nous, quand on s'est lancé, c'est exactement ce constat-là qu'on a fait, puisque quand on est allé dans les crèches pour essayer de proposer notre idée, de voir un peu le fonctionnement et parler des transmissions à la base, pas que des photos, c'est quelque chose qui nous a sauté aux yeux. On voyait des directrices ou même des pros qui galéraient justement avec cette partie Merci. on va dire clé USB, parce que déjà nous, on est dans le milieu et ça a toujours été un peu galère, de devoir trimballer des clés USB, de les faire passer à droite, à gauche. Et encore aujourd'hui, on a des outils pour, mais c'est vrai que même il y a 10 ans, comme tu dis, 10-15 ans, il n'y avait pas tout ça, donc on n'avait pas le choix. Et donc nous, on voulait apporter quelque chose d'innovant sur la partie transmission. Et on s'est dit, les photos, ça fait partie des transmissions, ça va avec. Quand on parle des activités, quand on parle de ce que font les enfants en crèche, on a envie de voir à la fin. Et donc, on a commencé à interroger les directrices de crèche et leur demander ce qu'elles faisaient aujourd'hui pour transmettre. Donc, les transmissions, ça, on avait déjà un peu notre petite idée, mais surtout pour transmettre les photos. Le constat, c'était qu'en effet, il y avait les clés USB, sauf que ça entraînait plein de problèmes. Les clés USB, déjà, c'est un temps fou parce qu'il faut récupérer un appareil photo. il faut pouvoir brancher la clé USB à l'appareil photo ou alors avoir des petites cartes qu'on met dans l'appareil photo, mais qu'ensuite, il faut retransmettre sur l'ordinateur. Ensuite, il faut aller filtrer, il faut aller trier.
- Speaker #0
Oui, c'est les cartes SD, je crois. Alors moi, ça me donne des boutons. On a rien que d'entendre parler de ça. Je sais que je ne vais pas trouver le bon format, que quand je vais brancher la clé, je ne vais pas avoir le bon adaptateur sur mon Mac.
- Speaker #1
C'est exactement ça.
- Speaker #0
La SD, c'est pareil. Il faut avoir un petit lecteur et ceci et cela. et puis après une fois que J'ouvre le truc, je ne sais pas où le télécharger, je ne sais plus où je l'ai mis. Il y a la directrice, elle m'a mis 600 photos, alors qu'en fait, j'en voulais que 10. Oui,
- Speaker #1
et c'est déprimant de se dire, ah ok, maintenant, là, j'ai les 600 photos, j'en fais quoi ? Comment je vais aller chercher les enfants ? Ou le jour que je voulais ? Parce qu'en plus, on essaie de trier par date ou par nom. Mais tu sais, ces fameux noms, IMG0493, ça ne nous aide pas beaucoup. Et c'est vrai que c'est un enfer quand on n'a pas les bons outils.
- Speaker #0
C'est ça. Alors peut-être que la solution, c'était de se dire, on n'a pas besoin forcément des photos. Est-ce qu'on ne peut pas se dire, je mets mon enfant à la crèche et puis c'est son espace, c'est sa vie et j'arrête en fait de vouloir regarder ce qui se passe comme une petite souris et puis tant pis, il n'y aura pas de photos.
- Speaker #1
C'est l'alternative et nous, on pense que c'est dommage d'avoir cette alternative à cause du manque d'outils.
- Speaker #0
Donc toi, tu crois en fait à l'intérêt de montrer ce qui se passe dans la crèche. Oui. Initialement, Miko s'est penchée tout de suite sur les photos ou c'est venu après ? Ou est-ce que c'est un sujet qui t'intéresse personnellement ?
- Speaker #1
Ça m'intéresse personnellement parce que le milieu de la crèche, je me suis plongé dedans. Et en fait, tout ce que les gens faisaient, tout ce qui était apporté aux parents, ça me passionnait. et Nous, à la base, on était vraiment partis sur la partie transmission. C'est là où on voulait innover. On voulait se dire qu'on veut autre chose, on veut des transmissions qui sont enrichies, on ne veut plus les cahiers classiques. Et c'est là où on s'est dit, ah oui, mais il y a les photos qui vont avec. Et c'est en voyant ça qu'on s'est dit, OK, il ne faut pas que l'outil soit un frein. Et après, pour le côté, je vais revenir sur le côté, est-ce qu'il faut prendre des photos, etc. On peut parler un peu du référentiel qui... lui-même explique...
- Speaker #0
Le référentiel qualité.
- Speaker #1
Tout à fait. Et donc, dans ce référentiel, ils le disent clairement. Il ne faut pas bombarder de photos. Ce n'est pas l'intérêt. En effet, il y a la zone privée. L'enfant va à la crèche. Mais par contre, il faut rassurer les parents. Il faut pouvoir partager les activités ou des événements quand il y a un anniversaire ou quand on fait une sortie. C'est tellement dommage, en fait, même pour la crèche de ne pas pouvoir montrer ça aux parents. en disant, on peut l'expliquer de toutes les manières, on peut bien sûr le transmettre pendant la transmission du soir, mais il y a quand même ce côté où, regardez, il a fait ça.
- Speaker #0
Il y a un côté rassurant. En fait, ce n'est pas une fausse bonne idée. Du coup, la photo, tu dis, il faut peut-être maîtriser, canaliser, contrôler que ce ne soit pas une hémorragie de photo. Oui,
- Speaker #1
exactement.
- Speaker #0
Et dans ce cas-là, on évite les problèmes de sécurité qui peuvent peut-être faire peur aux parents aussi. Est-ce qu'il peut y avoir aujourd'hui, à l'ordre du numérique et des réseaux, est-ce qu'il peut y avoir des fuites ? Est-ce que tu as déjà vu des questions, des problèmes ou des cas où il y a eu un problème parce qu'il y a eu des photos qui ont fuité ? Est-ce que c'est quelque chose avec quoi tu as été confronté ? Soit une fuite ou soit une peur de la fuite ?
- Speaker #1
Tout à fait, puisque justement, on l'a dit, c'est galère. Tout ce qui est clé USB, les données, les faire transmettre, même par mail. Ça ne passe jamais, les photos par mail, etc. Donc, les gens choisissent la solution de facilité. Et la solution de facilité, le problème, c'est qu'on va sur des groupes Facebook, des groupes WhatsApp, où je les cite eux, mais il y a plein de petits outils comme ça, qui ne sont pas bons parce qu'on ne s'en rend peut-être pas compte au début. Mais nous, on a vu des crèches qui envoyaient toutes les photos sur un groupe WhatsApp où tous les parents étaient dedans. Ça peut marcher quand on commence au tout début, on se dit, on fait confiance à ses parents, on les connaît très bien, on sait que tout va bien se passer. Mais en fait, ça ne marche pas sur le long terme. On ne peut pas envoyer toutes ces photos-là à tout le monde. Donc, il faut qu'on puisse envoyer à chaque parent. Déjà, nous, ça, c'est une des choses les plus importantes. C'est qu'on évite de transmettre une photo où votre enfant n'est pas dessus. On ne la transmet pas à d'autres personnes.
- Speaker #0
C'est de cibler au lieu d'avoir une sorte de flux un peu difficile à contrôler. C'est d'avoir quelque chose de beaucoup plus ciblé. Donc, on va faire peut-être moins de volume aussi. Il y aura moins de photos qui seront envoyées et moins de personnes.
- Speaker #1
Mais les personnes, au moins, sont pertinentes. On peut très bien... quand même avoir des photos de groupe. Le but, ce n'est pas non plus d'avoir que des photos individuelles qui seraient hors contexte de l'activité qui s'est passée, par exemple. On peut, mais dans ce cas, on envoie, s'il y a, je ne sais pas, deux, trois enfants, on n'envoie que à ces parents-là. Et au moins, on limite forcément les personnes qui les recevront. Et surtout, on en parle. Nous, c'est ce qu'on voit avec les crèches. Les crèches nous disent, de toute façon, nous, au début, on fait signer aux parents plusieurs documents. Un document déjà qui l'autorise. c'est basique, mais qui autorise à ce que l'enfant soit pris en photo. Mais ça peut aller plus loin en disant, je m'engage à ne pas les diffuser, je m'engage à avoir des photos de groupe, ça ne me dérange pas, mais dans ce cas, ces photos de groupe doivent rester uniquement dans le privé. Il faut que les parents soient conscients aussi de ce que ça implique, et donc leur faire signer quelque chose au tout début, ça peut les responsabiliser, surtout aujourd'hui avec la nouvelle génération, avec, aujourd'hui ça paraît peut-être même... évident d'avoir des photos, d'envoyer des photos et de les partager, mais au moins, ça permet de responsabiliser un peu plus et de donner conscience.
- Speaker #0
Et tu as des cas où les parents refusent les photos collectives et demandent à ce que leur enfant soit exclu des photos ?
- Speaker #1
Tout à fait. Et l'avantage, c'est que l'équipe n'a pas à gérer ça, c'est-à-dire que l'équipe ne va pas se rappeler, ah ouais, c'est vrai que cet enfant-là, les parents ne veulent pas. qu'on envoie des photos alors.
- Speaker #0
Oui, au moment de la prise de photo, elles ne sont pas là.
- Speaker #1
Exactement. C'est l'outil qui va le dire et qui va dire, non, attention, cet enfant n'est pas autorisé à être pris en photo. Donc, Il ne faut pas le transmettre. Et l'outil peut être là pour justement mettre ces barrières.
- Speaker #0
Comment il sait l'outil ? Parce que tu tags, en fait, tu dis, il y a Antoine, Amal et Aurélie. C'est ça,
- Speaker #1
exactement. Et ensuite, automatiquement, ça va dire, ah ben voilà, les parents de cet enfant-là.
- Speaker #0
Ah ben, c'est vachement malin. En fait, il suffit de mettre le prénom des enfants qui sont sur la photo. Et après, c'est l'outil qui gère le...
- Speaker #1
Exactement. Et qui va dire, si dans le dossier de l'enfant, on a dit que l'enfant n'était pas autorisé, eh bien, au moins, là, il y aura un gros attention, par exemple.
- Speaker #0
Il ne peut pas y avoir d'erreur en fait. Moi, j'aimais bien aussi mon petit cahier. Tu en penses quoi du côté numérique, papier ? Ça donne quoi pour toi ?
- Speaker #1
Moi, je suis aussi le premier à aller revoir certains cahiers que j'ai encore. Ma mère a conservé plusieurs albums. Et je suis aussi de ce côté-là à se dire, c'est quand même sympa d'avoir ce petit album souvenir. Et ça n'empêche pas du tout de l'avoir. Moi, je pense qu'on peut très bien transmettre les photos au quotidien. mais d'avoir quand même un petit résumé au départ de la crèche ou à la fin d'année. Oui,
- Speaker #0
à chaque vacances d'ailleurs. C'est vrai que pour les pros, c'est compliqué aussi de faire le cahier toutes les semaines. En général, au bout d'un moment, tu te dis, finalement, ça ne va être que pendant les vacances.
- Speaker #1
Exactement. Et à la fin, ça finit quand l'enfant a fini son contrat.
- Speaker #0
Oui, c'est vrai. Ça, c'est du vécu. Vraiment, il y a eu plein de fois où on n'a pas réussi à le faire pendant l'année et au final ça s'est fait qu'à la fin de l'année voire à la fin des trois ans Donc, c'était toujours un peu décevant pour nous de nous rendre compte qu'on n'arrivait pas à gérer ça sur l'année. Mais c'est du boulot quand même.
- Speaker #1
C'est ce que j'allais dire. Surtout après, si tu fais ça à la fin des trois ans, il faut se retaper, entre guillemets, les trois ans de photos, les retrouver. Et ça, c'est si tu as bien filtré, si tu as été bien ordonné dans tes dossiers. Comme on disait, est-ce que tu as mis ça sur quel ordinateur, sur un serveur, etc. Est-ce que c'est organisé par enfant ? par activité.
- Speaker #0
Oui, mais je vois la galère que ça peut être là, vraiment, je suis dedans là, je le vis. En effet, soit je me dis, laisse tomber, on n'a pas besoin de tout ça, l'image de l'enfant, elle est à lui, donc il n'a pas besoin d'être pris en photo, etc. Et tant pis. Ou soit je me dis, non, mais attends, c'est un plus pour les parents, ça permet de redonner confiance aux parents dans la crèche, ça permet de créer des souvenirs pour l'enfant aussi pour plus tard et pour ses parents. Donc, je peux aussi avoir tout le positif que ça peut m'apporter. Et dans ce cas-là... Comment je vais faire pour créer ces souvenirs ? Parce que c'est vrai que nous, on faisait venir, par exemple, dans nos crèches, un photographe une fois par an. Donc lui, il était vraiment pro. Il faisait des séances super élaborées. Il a toute une technique. On voit qu'il a l'habitude.
- Speaker #1
Ah oui, ça, c'est top.
- Speaker #0
Mais mes pros, je n'ai pas non plus envie qu'elles se perdent dans cette histoire de prendre des photos. Comment je vais faire pour que ça fonctionne et que ce ne soit pas une charge de plus ?
- Speaker #1
Je suis venu avec quelques petits conseils. En fait, je me suis permis de demander à mon collègue Damien, qui est également cofondateur de Miko. Et lui, c'est un passionné de photos. Il fait ça presque en semi-professionnel. Oui,
- Speaker #0
puis il est allé prendre des photos des enfants, c'est sûr, vu qu'il est cofondateur de Miko. Donc, je pense qu'il sait de quoi il parle.
- Speaker #1
Oui, il sait de quoi il parle et il m'a donné quelques petites clés. C'est des petites choses qu'on n'est pas obligé d'être pro. On peut ne pas avoir le meilleur outil. le dernier appareil photo professionnel, mais on peut quand même faire des très belles photos en ayant en tête ces petits conseils. La première chose, c'est vis-à-vis des enfants. Dès qu'il y a un nouvel outil qui arrive, c'est vrai que les enfants sont un peu curieux. Ils commencent à regarder, c'est quoi cet appareil photo ? C'est quoi cet outil-là ? Et c'est vrai, il y a une mini période d'adaptation des enfants, mais en fait, ça dure cinq minutes. Et juste après, ils passent à autre chose et ils oublient complètement l'appareil photo. Et ça, je tiens à le dire parce que je pense qu'il y a des gens qui peuvent se dire « Ah oui, mais les enfants ne vont pas être « naturels » ou un peu différents parce qu'il y a le photographier là ou parce que moi, je suis en train de prendre une photo. » J'ai photographe, mais…
- Speaker #0
En fait, ça peut être Martine qui est toujours là et tout d'un coup, elle a le téléphone de la crèche.
- Speaker #1
Voilà, c'est ça. Alors, téléphone, on évite, mais nous, on préconise soit d'avoir plutôt un outil dédié, ça peut être une tablette dédiée.
- Speaker #0
Ça peut être la tablette où j'ai l'outil de transmission, tout simplement.
- Speaker #1
C'est ça. Donc,
- Speaker #0
je ne multiplie pas les outils, en fait.
- Speaker #1
Exactement. Et ça, en plus, souvent, ce n'est plus un objet de curiosité pour les enfants. Et donc, ils passent outre. Et ça, nous, on l'a vu, on a fait quelques tournages de vidéos pour Miko dans quelques crèches. Et honnêtement, c'est vraiment ça au bout de cinq minutes. Même quand il y a des grosses caméras qui viennent ou quand il y a une équipe de tournage qui viennent, forcément, les enfants sont un peu amusés. On sent qu'il y a un petit événement. Mais vraiment, après 5-10 minutes de prise de photo ou de la caméra, ils oublient et ils deviennent à nouveau naturels.
- Speaker #0
Tu sais, dans le temps, au début, moi, quand je suis arrivée dans le secteur, il y avait des photographes quand même assez anciens, je ne veux pas dire vieux, mais ils venaient avec toute une espèce de perchoir, entre guillemets, où il fallait que l'enfant, il se tienne comme ci, comme ça. Je me souviens qu'il y en avait un, par exemple, il les tirait dans le dos par le pull pour qu'il ne bouge pas. Donc, il ne fallait pas qu'on voit la main du pull. Donc, il fallait se tenir en dehors du champ de la caméra. mais bon Il y avait vraiment un truc hyper artificiel dans la pose.
- Speaker #1
Oui, mais ça, c'est la première chose que Damien m'a dit. Il m'a dit, mais il ne faut surtout pas forcer la pose. Les plus belles photos, en réalité, c'est justement celles qui sont en contexte. Et donc, les enfants, oui, ils seront curieux au début. Mais au moins, dès qu'ils ont passé cette étape-là, ils retournent dans le quotidien. Et là, on peut faire des belles photos.
- Speaker #0
C'est ce que les parents veulent voir. Ce qu'ils veulent voir, c'est l'enfant dans son élément, dans le quotidien. Ce n'est pas une pose, en fait. Ils veulent être sûrs que ce qui se passe dans la crèche, c'est un enfant qui joue, qui marche, qui... Voilà.
- Speaker #1
Exactement. Je vais citer Damien. Il m'a dit une belle photo. C'est une photo qui raconte quelque chose, un moment de vie ou une scène, et qui laisse la personne qui regarde la photo imaginer l'endroit où elle aurait été prise. Et en fait, en crèche et en tant que parent, c'est ce qu'on a envie, justement. C'est ce qu'on recherche. Oui, on a envie de se dire, ah oui, là, il a sûrement joué avec tel et tel autre enfant, ou je sais qu'il adore jouer avec... tel objet dans la crèche, et là, je le vois à côté, c'est sûr qu'il a fait un petit tour, je ne sais pas, par exemple, d'une trottinette.
- Speaker #0
C'est ce qu'on disait sur les transmissions. On disait, les parents, en fait, ils ont envie qu'on leur raconte une anecdote, une histoire. Ils ne veulent pas juste savoir que leur bébé a fait pipi, qu'il a mangé un yaourt.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Oui, ils veulent vraiment imaginer ce qui s'est passé. Donc, avec la photo, parfois, on disait aussi qu'il y a des pros qui ne savent pas forcément super bien verbaliser les choses parce que ce n'est pas leur langue maternelle ou autre. Et là, avec une photo, tout est dit.
- Speaker #1
C'est ça. Et on peut voir plus de choses que ce qui a été dit, justement.
- Speaker #0
C'est complémentaire, oui.
- Speaker #1
Tout à fait. Pour faire des belles photos, on peut suivre trois, on va dire trois règles. Après, il y a plein de petites règles, mais disons qu'on va parler pour le grand public dans un premier temps. Et donc, la première règle de faire des belles photos, c'est d'avoir un beau sujet. Bon, c'est facile avec les petits.
- Speaker #0
Ils sont trop mignons.
- Speaker #1
Ils sont trop mignons, les tout-petits. En plus, quand c'est pour les parents, on aime toujours... voir son enfant en photo, peu importe la scène, on va dire. Même outre ça, c'est vrai que souvent, les bébés des plus petits sont photogéniques. Ça, ça marche bien. Et ensuite, je dirais qu'il ne faut pas surcharger d'éléments pour pouvoir mettre en avant les petits, justement, et avoir un bon cadrage.
- Speaker #0
On ne peut pas en faire trop. Soyez naturel.
- Speaker #1
Exactement. Soyez naturel.
- Speaker #0
Pas besoin de rajouter des jouets, des coussins, des trucs.
- Speaker #1
C'est ça, exactement. Et surtout, ce n'est pas juste une photo d'un sujet. mais c'est la photo d'un sujet dans son contexte. Donc quand on fait une activité, il faut qu'on puisse deviner qu'il y avait telle activité sans avoir mis la montagne de Lego tout autour parce qu'ils ont joué au Lego juste avant. Par exemple, prendre l'enfant en photo quand il est en train de jouer au Lego, encore une fois, on va essayer de prendre le sujet directement, on va cadrer l'enfant avec son Lego et on va essayer d'avoir un tiers, un quart du reste de la photo qui serait autour du Lego. Et il n'y a pas besoin de plus.
- Speaker #0
Ce qui compte, c'est de voir son expression. Est-ce qu'il est concentré ? Est-ce qu'il est joyeux ? C'est quoi son attitude ? Plus que de voir la tour qu'il a construite.
- Speaker #1
Exactement. Puisqu'en fait, ça, on va se l'imaginer. C'est même mieux de se dire, voilà, il a dû faire ça, que de dire, regardez, il a fait... On va limite prendre plus la tour en photo et on va juste voir le bras de l'enfant, alors que ce n'est pas le plus intéressant.
- Speaker #0
Donc, en fait, le sujet, c'est l'enfant. Il faut être plutôt humble et se dire qu'il se suffit à lui-même. est-ce que je peux quand même... prendre en compte, je ne sais pas moi, ce qu'il y a autour. Qu'est-ce que tu me conseilles de rajouter par rapport à ça ?
- Speaker #1
Ce qu'il faudrait rajouter, c'est, on va dire, la deuxième grande règle de prise de photo d'une manière générale, c'est l'éclairage. C'est le plus important, surtout qu'en utilisant la lumière naturelle. Si on peut profiter même des golden hours, quand le soleil se lève ou quand le soleil se couche, c'est l'idéal.
- Speaker #0
Donc j'évite les photos à 18h en plein hiver quand il fait hyper sombre et que j'ai un éclairage assez blafard, quoi.
- Speaker #1
Oui, surtout quand on n'a pas des appareils professionnels. C'est un peu le défaut souvent des autres appareils, des tablettes, etc. C'est que ça peut faire des photos un peu ratées s'il n'y a pas une bonne luminosité.
- Speaker #0
Donc, ça va être glauque et ça ne va pas forcément donner une bonne image. Donc, peut-être plutôt à l'activité du matin ou au repas, c'est là où je vais avoir les plus belles photos.
- Speaker #1
Et puis après, s'il y a des sorties, forcément, si on est dehors, il y a la lumière naturelle. Il faut jouer de cette lumière-là. Et donc, si vous voyez qu'on est dans un endroit où ce n'est pas top, L'idée, ce n'est pas non plus de rendre ça complètement faux, mais rajouter juste un peu de lumière ou d'orienter, de prendre le temps d'orienter la caméra pour qu'on ne soit pas à contre-jour. C'est tout bête. Si on veut faire au moins cet effort-là, et ça, il n'y a pas besoin d'être pro pour savoir ça, mais c'est juste d'essayer de le faire, ça permet à la fin d'avoir des images plus qualitatives.
- Speaker #0
Est-ce que tu as encore un conseil ? Tu m'as dit trois conseils, je crois.
- Speaker #1
Le dernier conseil, pareil, c'est encore peut-être tout bête pour certains. mais c'est la mise au point pour que la photo soit nette. Donc, on évite de trop bouger en même temps qu'on prend la photo.
- Speaker #0
Ça peut paraître être évident, mais ce n'est pas évident pour tout le monde.
- Speaker #1
Juste essayer de stabiliser un poil au moment de prendre la photo et des fois, c'est suffisant pour avoir quelque chose de net.
- Speaker #0
En fait, ce que je me dis quand je t'écoute, c'est qu'il vaut mieux que je me dise je vais prendre 3-4 photos à 10 heures par exemple. Voilà, je prends vraiment ce temps-là, ces quelques minutes. Je vais être concentrée, disponible pour prendre des belles photos sans bouger et tout, mais pas en prendre en continu toute la journée, parce que sinon, déjà, je ne serais plus disponible pour les enfants. Je vais risquer d'être stressée, de bouger, etc. Je n'aurai pas forcément le bon éclairage. Donc, j'ai envie, en fait, en t'écoutant, de choisir un petit moment où je vais prendre une petite série de photos et puis après, je n'en parle plus. Tant pis si je loupe peut-être le moment clé de la journée. Je ne sais pas, ce n'est pas grave.
- Speaker #1
Ce moment clé, on pourra toujours le raconter. Quand on veut faire du qualitatif, on fait souvent moins.
- Speaker #0
On ne peut pas faire forcément de quantitatif. Exactement. Je suis bien d'accord avec toi. J'ai encore une question. Est-ce que tu penses aussi à la vidéo ? Qu'est-ce que tu penses de ça ? Est-ce qu'il y a des crèches qui font aussi des vidéos des enfants ? Est-ce que pour toi, c'est peut-être plus compliqué ou pas ? Ça m'a l'air toujours très compliqué. Dès que j'entends vidéo, je me dis, oh là là, ça va être compliqué.
- Speaker #1
On essaie de simplifier la chose. encore une fois c'est la même chose qu'on disait avec l'outil, le fait de transmettre la clé USB, etc. Les vidéos, ça prend de la place.
- Speaker #0
Mais c'est du volume.
- Speaker #1
Voilà, c'est du volume, c'est du stockage. Chez Miko, nous, on essaye de passer outre tout ça puisqu'on ne bloque pas sur le nombre de photos ou de vidéos. On n'a pas besoin de s'en faire pour ça. Et donc, encore une fois, quand on passe le côté technique de l'outil, en fait, après, c'est aussi simple de faire la vidéo et de la transmettre puisque c'est exactement le même procédure que la photo. Donc, je ne vais pas rappeler les mêmes règles, mais on va essayer de faire à peu près la même chose. De la lumière, un beau cadrage.
- Speaker #0
Je dirais peut-être quand même, moi je rajouterais peut-être dans ce cas-là de ne pas faire quelque chose de trop long, parce que ça va être pénible pour tout le monde.
- Speaker #1
Exactement. Et puis souvent, en plus, quand on veut prendre une vidéo, c'est parce qu'il y a un moment bien particulier. On a fait une activité danse, chant ou quelque chose comme ça, on n'est pas obligé d'enregistrer toute la comptine.
- Speaker #0
Quelques secondes, ça suffira.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Mais du coup, tu en as des crèches qui font des photos ?
- Speaker #1
Tout à fait. En fait, nous, c'est inclus aussi dans le même outil.
- Speaker #0
Et tu constates que ça intéresse... plutôt, tu dirais que la majorité des crèches qui ont Miko le font ?
- Speaker #1
Non, je dirais que la majorité font des photos parce que c'est plus rapide, mais les deux sont disponibles au même titre. Je n'ai pas réellement de stats sur ça.
- Speaker #0
Oui, ce n'est pas la majorité, mais tu n'as pas non plus vu de crèches qui en abusaient et qui faisaient dix fois trop de vidéos, qui passaient leur temps à poster des vidéos ? Non,
- Speaker #1
non, non.
- Speaker #0
Il n'y a pas de dérive constatée de ton côté ?
- Speaker #1
Non, pas du tout.
- Speaker #0
C'était un épisode qui m'a intéressée, moi, parce que ça m'a rappelé, comme je t'ai dit, mes débuts dans la petite enfance. Un sujet qui semblait peut-être anecdotique, mais qui a eu pour moi une grande importance dans ma vie de maman quand je suis arrivée à la crèche, avoir des images de ma fille avec ses copains. Et figure-toi, ma fille a 18 ans. Et récemment, j'ai revu une maman qui était dans la même crèche avec sa fille, qui a donc 18 ans, elle aussi maintenant. Et on a ressorti le petit cahier, les photos. Et c'était marrant parce qu'en fait, les filles, elles ne se reconnaissaient pas forcément. Elles ne se sont pas vues depuis qu'elles avaient 3 ans. Et en fait, les photos, tout de suite, tu vois les visages, tu refais le lien. On voyait qu'elles n'avaient pas tant changé que ça, 15 ans plus tard. Et c'était vraiment un super moment de retrouver ces souvenirs-là.
- Speaker #1
S'il y a des papas et des mamans qui nous écoutent, dans ce cas, c'est un conseil qu'on peut donner, c'est garder bien ces cahiers, ces petites photos. Ça marche trop bien.
- Speaker #0
C'est génial. Mais d'ailleurs, si j'ai l'appli, si j'ai l'outil Miko, parce qu'aujourd'hui, c'est clair que la plupart des crèches, elles s'orientent quand même sur des outils numériques. Du coup, je ne vais pas retrouver de cahier forcément plus tard. Une fois que je sors de la crèche, moi, maman, je n'ai plus accès à la plateforme. Qu'est-ce qui se passe ? J'ai une option pour faire imprimer un petit album. C'est quoi la suite des événements ?
- Speaker #1
Nous, en fait, on crée un album sur le téléphone. Donc, quand on récupère les photos de l'application, on n'est pas obligé de conserver l'application. On sait bien que les gens, dans 3-4 ans après la crèche, ils n'ont plus forcément l'application sur leur téléphone. Donc, en fait, ils peuvent les conserver. sur leur album photo du téléphone personnel et ça leur crée un album spécifique pour la crèche justement. Et ensuite, ils peuvent bien sûr, s'ils veulent faire des impressions, etc. Maintenant, ça se fait assez facilement.
- Speaker #0
Je pense que c'est encore une fois un sujet qui n'est pas central dans notre activité d'accueil techniquement, mais qui au final, au même titre que les transmissions, parce qu'en fait, c'est un sujet de transmission, a une réelle importance pour rassurer toujours les parents, créer des souvenirs, créer de la convivialité. Les photos, ce n'est pas des transmissions techniques, c'est vraiment des transmissions de convivialité et de lien social, de confiance pour montrer, pour valoriser notre travail. C'est montrer ce qui se passe de chouette à la crèche. En ce moment, je pense qu'on en a bien besoin. Je te remercie Antoine et je conseille quand même à nos pros de continuer à faire des images des enfants sans en abuser, en gardant toujours la mesure. On n'est pas là pour faire des photos, on est là pour s'occuper, prendre soin des enfants. quelques minutes pour prendre quelques photos, pour faire plaisir aussi aux familles et puis envoyer des souvenirs aux enfants. Je pense que c'est un beau cadeau à leur faire.
- Speaker #1
Même 18 ans après, donc prendre 2-3 minutes pour avoir 18 ans après des beaux souvenirs. J'aime beaucoup ce que tu as dit sur le fait que ça transmet de la convivialité. C'est vraiment le terme.
- Speaker #0
C'est vraiment quelque chose qui fait du bien en crèche. Donc, à vos appareils, prenez quelques photos de temps en temps et puis vous verrez, les parents seront super contents. Eh bien, écoute, Antoine, je te dis au mois prochain. Oui,
- Speaker #1
merci.
- Speaker #0
Allez, salut. Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. j'espère qu'il t'a plu et que tu en ressors inspiré. Si c'est le cas, abonne-toi pour ne rater aucun épisode. Parles-en autour de toi et surtout laisse-moi une note 5 étoiles et un avis sur Apple Podcasts ou Spotify. A la semaine prochaine !
