- Speaker #0
Qu'est-ce que c'est précieux pour un parent de pouvoir amener un enfant dans une crèche et de savoir qu'il s'y sentira bien ? Ça a une valeur qui est énorme pour un parent. C'est là, je veux dire, ça a une valeur qui est au-delà d'une question d'argent.
- Speaker #1
Est-ce qu'on est en droit de se dire que c'est une utilisation péjorative du mot lucratif ? Ou est-ce qu'on doit assumer que quand on est entrepreneur, on a une activité lucrative ?
- Speaker #0
La plupart du temps, ce sont ceux qui critiquent qui ne sont surtout pas prêts à faire ça. C'est important de... d'être capable de prendre le recul et de ne pas tomber dans un piège qui serait de devoir se défendre.
- Speaker #1
À quoi ressemblerait ta crèche si tu pouvais t'entourer des meilleurs ? Moi, c'est ce que j'ai fait. Pendant les 15 dernières années, de la crèche collective associative à la micro-crèche privée, j'ai tout expérimenté. La petite enfance est un métier à forte contrainte, mais aussi à forte valeur ajoutée. Avec les meilleurs psys, pédiatres, directeurs pédagogiques et les meilleures formations, J'ai pu développer la qualité d'accueil et la qualité de vie au travail. Alors si toi aussi tu es motivé par la qualité, bienvenue dans Références Petite Enfance. Bienvenue dans ton podcast. Bonjour à tous et bienvenue dans Références Petite Enfance. Aujourd'hui, je suis très très contente de recevoir Christian Junot. Christian Junod, il est très connu pour ses conférences et son coaching sur notre rapport à l'argent. Christian Junod, bonjour.
- Speaker #0
Bonjour Amal, merci de l'invitation.
- Speaker #1
plaisir. Je sais que vous avez un long parcours avec l'argent parce que vous avez déjà commencé vos études d'économiste il y a quelques années, déjà maintenant dans les années 90. Et ensuite, vous avez été banquier, vous avez géré de l'argent pour des clients. Donc, vous avez pu observer, je pense, pas mal de réactions, pas mal de cultures différentes de ces clients vis-à-vis de l'argent. Et ensuite, vous êtes devenu coach. Vous êtes formé notamment à la communication non-violente et très spécialisé. On vous connaît très bien. sur le rapport qu'on entretient chacun avec l'argent qui peut être très différent d'une personne à l'autre. Est-ce que j'ai bien résumé ?
- Speaker #0
Alors oui, ça me paraît un bon résumé. De toute façon, l'intimité, ce n'est pas parler beaucoup de moi, mais de parler de ce qui préoccupe peut-être les personnes qui vous suivent.
- Speaker #1
Oui, donc nous, on est un podcast, comme vous le savez, sur le travail en crèche. Et il y a quelques temps, assez récemment, j'ai publié un bilan 2024 dans lequel je parlais de mon parcours avec les crèches et ce que j'étais devenue aujourd'hui. Puisque moi, j'ai créé des crèches. Donc à partir de 2007, j'étais gestionnaire de crèches. J'ai créé des micro crèches ensuite à partir de 2014 et j'ai géré des crèches pendant 16 ans. Et je disais dans mon bilan, moi, j'ai gagné ma vie et je me suis entre guillemets enrichie puisque avant, quand j'ai démarré, je n'avais pas de patrimoine. Aujourd'hui, j'ai un appartement, etc. Donc tout ça, je le développe dans mon bilan et j'explique que j'ai été très heureuse de faire ce parcours, de gérer des crèches, de créer des emplois. de recevoir des enfants, de travailler avec des familles. Et qu'aujourd'hui, il y a une crise en France que je trouve assez dure pour les entrepreneurs et pour les pros de la petite enfance, parce qu'on a l'impression qu'on est stigmatisé en tant qu'entrepreneur. Aujourd'hui, on oppose beaucoup le public et le privé dans les crèches. Et on peut se demander si c'est légitime, si on peut être légitime en tant qu'entrepreneur à vouloir travailler dans le CAIR, entreprendre dans le CAIR. Est-ce que ça vous parle, cette problématique ? de légitimité, de gagner de l'argent dans un secteur où on pourrait avoir l'impression que c'est un métier passion, un métier un peu gratuit.
- Speaker #0
C'est vrai, d'une manière générale, je veux dire quelque chose qui peut donner l'impression d'être politique, même si je suis complètement hors parti. C'est que d'une manière générale, ce que je remarque, c'est que ceux qui veulent créer leur propre business, leur propre activité professionnelle, ça ne plaît pas. Ça ne plaît pas parce qu'on n'entre pas dans un moule. Et quand on n'est pas dans un moule, ça dérange ceux qui aimeraient que tout le monde soit dans un moule et facile à diriger, à contrôler. C'est peut-être pour ma touche, peut-être d'abord, mais je pense que c'est important d'être conscient de ça dans plein de domaines différents. Et on le voit à travers plein de tracasseries administratives et tout ça, ça rend les choses compliquées.
- Speaker #1
Donc, on part déjà avec un handicap quand on veut entreprendre.
- Speaker #0
Moi, j'ai la chance d'habiter en Suisse et c'est vrai que j'ai beaucoup d'amis en France et je vois une différence incroyable en termes d'administratif entre la Suisse et la France. C'est tellement léger pour moi. Par rapport à ce que je vois en France, c'est pour ça que je sais que c'est possible. Je me dis, pourquoi on ne le fait pas pour encourager cela ?
- Speaker #1
On nous met peut-être déjà un peu un parcours sous mes dents bûches dès le départ ?
- Speaker #0
Oui, certainement. Mais à partir de là, dès le moment où on le sait, on peut effectivement se plaindre. C'est vrai, mais ça ne va pas changer les choses. Donc, comment est-ce qu'on fait avec si on décide, on choisit de rester en France ? Parce que j'entends, c'est un magnifique pays et puis que c'est là qu'on s'y sent bien. Évidemment, si on reste en France, comment on fait avec ? Et alors, pour aller un peu plus loin par rapport à votre question, Oui, moi, dans mes clients, une grosse partie de mes clients sont des thérapeutes, sont des coachs aussi, sont des personnes qui font un métier de cœur, un métier qui n'est souvent pas le premier métier, le deuxième ou le troisième métier qu'ils ont vraiment choisi, plutôt qu'ils étaient plutôt dans un métier alimentaire pendant un moment donné. Et il y a effectivement ce malaise de s'autoriser à gagner de l'argent avec une activité qu'on aime, qui nous amène du plaisir, etc. Même si ce n'est pas parce qu'on aime et qu'on a du plaisir qu'il n'y a pas de plaisir. Il n'y a pas des contraintes, il n'y a pas d'autre chose, évidemment. Et dans le cas des crèches, les contraintes sont encore plus importantes puisqu'il y a toutes sortes de règles administratives, de règles de sécurité, de toutes sortes de règles qu'il y a, qui est beaucoup plus compliqué quand on a un groupe que si on reçoit juste un client l'un après l'autre en plus. Donc, je dirais qu'il y a pour une partie des personnes cette difficulté à sentir ça légitime, mais ce serait intéressant de se poser la question, elle vient d'où cette difficulté ? quelle histoire je me raconte ? pour penser que je ne mérite pas de gagner tout autant d'argent que n'importe quelle autre personne, qu'il soit fonctionnaire, professeur, prof à l'école, enseignant, je ne sais quoi. Quelle histoire je me raconte pour décider que ça ne mérite pas un vrai revenu ? Et peut-être juste pour terminer, petit clin d'œil, nous n'avons pas à gagner notre vie, comme vous l'avez dit tout à l'heure, et que l'expression couramment utilisée, quand on parle de gagner de l'argent, parce que l'expression gagner sa vie sous-entend inévitablement et inconsciemment qu'on peut perdre sa vie. Puisque gagner et perdre, c'est juste les deux côtés de la même pièce. Et quand on parle de gagner sa vie, on parle de gagner de l'argent On ne dit pas autre chose. C'est une jolie manière de parler d'argent sans parler d'argent, puisqu'on n'aime pas parler d'argent en France. Et en Suisse, en Belgique, pas trop non plus d'ailleurs. Mais voilà, donc, effectivement, on a de la difficulté peut-être à subvenir à ses besoins, en tout cas, c'est ça que j'entends, en générant suffisamment d'argent. Et c'est bien malheureux parce que c'est important toujours de voir à quel point ce que j'amène a de la valeur. C'est-à-dire qu'imaginer, je me mets dans la peau d'un parent, j'ai des enfants, des petits-enfants, etc. Qu'est-ce que c'est précieux pour un parent de pouvoir amener un enfant dans une crèche et de savoir qu'il s'y sentira bien ? Ça a une valeur qui est énorme pour un parent. C'est ce qu'ils ont le plus envie au monde, parce que certains ne sont pas toujours complètement à l'aise de travailler ou de ne pas passer plus de temps avec leur enfant. Ils aimeraient au moins que leur enfant soit bien. Et quand ils sont bien dans une crèche, je veux dire, ça a une valeur qui est au-delà d'une question d'argent.
- Speaker #1
Depuis quelques mois, en France, c'est vraiment la crise. Il y a eu un infanticide dans une crèche, il y a eu des enquêtes, il y a eu un livre qui s'appelle Les Ogres qui est sorti en septembre dernier. Et on entend de plus en plus le mot lucrative se coller derrière le mot crèche privée. Donc aujourd'hui, quand on entend parler des crèches privées, on entend les crèches privées lucratives. Et beaucoup aussi quand on parle des micro crèches, qui est un type de crèche plus petit, les entrepreneurs, eux, sont quand même assez blessés. d'avoir l'impression que quand on parle d'eux, on dit toujours lucratif. On ne dit pas ça dans les autres secteurs. On ne dit pas, j'ai déjà dit ça dans un autre épisode, on ne dit pas j'emmène ma fille ce week-end à son cours de danse privé lucratif. Donc, est-ce qu'on est en droit de se dire que c'est une utilisation péjorative du mot lucratif ou est-ce qu'on doit assumer que quand on est entrepreneur, on a une activité lucrative ?
- Speaker #0
Alors, c'est-à-dire que... Pour moi, c'est déjà juste de se poser la question, c'est-à-dire, est-ce que faire une activité qu'on désire qui soit lucrative, et ça dépend ce qu'on va dire le mot, autrement dit, qui rapporte de l'argent, parce qu'effectivement, derrière le fait de mener un projet, il y a deux choses, il y a un risque financier. Potentiellement, on prend aussi des risques en termes d'assurance sociale et tout, n'est pas protégé de la même manière que si on est salarié ou fonctionnaire. Donc, il y a aussi un autre risque à cet endroit-là. Et effectivement, il s'agit de générer un revenu. qui soit le plus convenable possible pour pouvoir vivre normalement et être bien dans ses baskets. Donc tout ça n'est pas rien, il y a énormément de personnes, et d'ailleurs la plupart du temps ce sont ceux qui critiquent, qui ne sont surtout pas prêts à faire ça. Donc déjà c'est juste important de pouvoir s'honorer pour le courage que nous avons de faire ce choix-là, qui n'est pas le choix de la facilité, c'est vraiment important de le voir, ce n'est pas le choix de la facilité. On n'empêchera jamais d'avoir des jaloux. Alors ça, c'est une règle à savoir. Et moi, la communication violente m'a beaucoup aidé sur une chose. Elle m'a dit, quoi que tu fasses, quoi que tu dises, tu ne pourras jamais empêcher personne de penser ce qu'ils veulent de toi. Et ça m'a beaucoup relâché, moi qui étais très attaché au regard des autres. J'étais prisonnier de ça. Puis à un moment donné, vous faites plein de choses sans vous écouter, juste parce que vous voulez plaire ou convenir aux autres. Donc déjà, si on pouvait lâcher ça. Parce qu'au fond, on sait aujourd'hui, malheureusement... que s'il y a des secteurs ou des choses qui sont vues comme, je mets des guillemets, bouc émissaire, parce qu'il ne s'agit pas d'entrer dans un jeu pour aux victimes, ce n'est pas ça que j'en vis, mais simplement de voir que quand il y a des secteurs, oui, ça va faire la une des journaux, on va parler d'un problème, d'une crèche sur combien de milliers, je ne sais pas. Donc, il y a des choix qui sont faits, mais qui ne représentent pas la réalité, mais le buzz est fait comme si c'était une autre réalité que celle qui est vraiment présente. Donc c'est important d'être capable de prendre du recul et de ne pas... tomber dans un piège qui serait de devoir se défendre. Oui, effectivement, si je ne gagne pas d'argent dans ma crèche, elle va se fermer et les premiers malheureux seront les parents. Et c'est important de pouvoir le dire de la même manière que si j'ai un bon garagiste, si j'ai un bon assureur, si j'ai un bon thérapeute, si ça en sort financièrement, je pourrais continuer de travailler avec eux et quelle chance pour moi parce que j'aime travailler avec eux. Donc c'est dans l'intérêt de tout le monde que ces personnes s'autorisent à gagner de l'argent. et des ressources financières pour que la crèche continue.
- Speaker #1
Donc le rapport à l'argent devrait aussi peut-être dépendre de ce qu'on apporte en contrepartie ? C'est comme si on payait le prix de l'argent en apportant une utilité sociale ?
- Speaker #0
Alors, je ne sais pas si c'est payer le prix de l'argent, mais disons que de toute manière, tout ça parle d'un équilibre en données recevoir. Pour moi, dans toute bonne relation, il y a un équilibre en données recevoir. Ça se manifeste avec et sans argent. C'est-à-dire que oui. je paye quelque chose et en contrepartie il y a quelque chose qui m'est offert un service mais j'ai envie de dire ce que je donne ça a même plus qu'une valeur argent et que l'argent que je donne est une manière d'honorer ce que mon enfant va recevoir et à quel point ça me facilite la vie ou peut-être ça me tranquillise de savoir qu'il est bien, qu'il est dans un endroit qui est vraiment chouette et tout pour mon enfant et j'ai envie de dire l'argent est qu'une manière d'équilibrer ce donné et recevoir et vous savez je suis sûr qu'il y a beaucoup d'endroits ... Ou quand les parents sont contents, s'ils ont les moyens qu'ils seraient parfois prêts à donner plus pour que la crèche dure et que mon enfant puisse continuer de profiter de ce genre de choses-là. Ça, on le voit souvent, en fait. On le voit souvent, mais souvent, on ne s'autorise pas à ça, si on veut, parce qu'aucune fois, il y a des choses qui ont une valeur qui est au-delà de l'argent. Et pour moi, c'est une valeur qui est au-delà de l'argent, même si ça se manifeste avec de l'argent.
- Speaker #1
Il y a une grande variété, en fait, dans les situations qu'on voit. Moi, je vois beaucoup, beaucoup de variété parce que j'ai une position qui me permet de côtoyer beaucoup d'entrepreneurs de crèche. Et avant, j'étais aussi entrepreneur de crèche. J'ai eu aussi une place dans la Fédération française. des entreprises de crèche qui fait que j'ai vu beaucoup de monde passer dans ce secteur. Et en effet, il y a une énorme variété. Il y a des gens qui gagnent très mal leur vie, d'autres qui gagnent très bien leur vie. Et il y a toute la partie du milieu entre les deux qui est peut-être plus équilibrée où on peut gagner correctement sa vie sans excès, ni dans un sens ni dans l'autre. Donc, il y a un petit peu toutes les situations. Mais il y a aussi une autre situation, c'est la situation des salariés en crèche. qui fait écho à ce débat sur le tabou de l'argent dans les crèches, c'est que certes, l'entrepreneur, le patron, parfois il gagne bien sa vie, parfois il ne la gagne pas bien, parfois il ne s'autorise pas à la gagner. Moi, j'en vois qui ne gagnent même pas le SMIC, etc. Mais si on résout déjà la question du patron, il reste surtout les salariés qui sont en nombre. On a beaucoup de professionnels à la petite enfance. Et aujourd'hui, on est en pénurie de professionnels. En France, il manque beaucoup de professionnels de crèche. On n'arrive plus à attirer les jeunes vers le métier. Il y a beaucoup de gens qui partent aussi. Non seulement les jeunes ne viennent plus, mais ceux qui sont déjà là, ils ont envie de partir faire autre chose. Et donc, on entend dire les salaires sont trop faibles. Est-ce que l'argent, c'est une motivation suffisante pour garder des professionnels dans un métier ? Est-ce que c'est une motivation nécessaire ? Est-ce que ça représente la valeur qu'on donne à un métier ?
- Speaker #0
Alors, il y a plusieurs choses dans votre remarque. Bon, déjà, effectivement, le fait que certains gagnent plus d'argent, d'autres très peu, d'autres moins moyen. Je veux dire, ce qui est très important, c'est de voir la qualité qu'il y a derrière. Pour moi, c'est comme ça qui est important. Effectivement, on reprochera rarement à quelqu'un de gagner plus d'argent s'il y a une super qualité dans ce qu'il propose. Par contre, dès le moment où on commence à faire du travail de mauvaise qualité, dès le moment où il y a des manques et tout, là, effectivement, on va commencer potentiellement à râler. Je pense que c'est important de voir.
- Speaker #1
Je pense que là, vous avez mis le doigt dessus, puisque dans le livre Les Ogres, qui est sorti en septembre 2024, en effet, on dénonce le groupe People and Baby, qui a eu de gros problèmes de qualité d'accueil, et dont le patron s'est énormément enrichi. Et donc, de ce fait, comme on a dit, il s'est mis de l'argent sur le dos des enfants. Ça a été généralisé à la profession. Et aujourd'hui, beaucoup d'entrepreneurs regrettent qu'il y ait cet amalgame. Parce que oui, certains font les choses de cette manière-là, mais on ne peut pas généraliser ça à tout le monde.
- Speaker #0
Et puis probablement qu'ils ont mis l'argent surtout sur le dos des collaborateurs aussi. La question, effectivement, c'est aussi de voir que j'ai parlé d'équilibre de données recevoir. C'est exactement la même chose qui se passe dans toute forme de collaboration. Entre un patron, un collaborateur, mais moi avec mes fournisseurs, moi j'ai des prestataires, il y a toujours l'équilibre de données recevoir. Alors, qu'est-ce que je te... paie ? Qu'est-ce que tu me donnes en retour ? Est-ce que chacun est à l'aise ? Qu'on a l'impression que ce que je donne et ce que je reçois est équilibré ? Alors, c'est une perception, ce n'est pas plus qu'une réalité. Mais je veux dire, j'interviens régulièrement pour des ressources humaines et tout ça, je dis mais tant qu'on a une perception d'équilibre entre ce que je donne et ce que je reçois, les collaborations en général seront bonnes, pour autant évidemment qu'il y ait un cadre de travail comme intéressant, qu'on se respecte, qu'il y ait deux, trois conditions derrière, ça c'est clair. Mais dès le moment où il y a une sorte de déséquilibre... Là, on commence à râler de part et d'autre. Ça peut être soit les collaborateurs, soit le patron qui trouve que c'est déséquilibré, c'est égal. Donc ça, c'est vraiment important d'avoir toujours ça en tête et de pouvoir questionner, requestionner les collaborations pour dire est-ce que tu es à l'aise avec la manière dont ça se passe et avec les arrangements qu'on a. Et par rapport à l'argent, l'argent est une motivation extrinsèque. Donc il ne vient pas de l'intérieur de nous, il vient de l'extérieur. Et ce que les études montrent, c'est que les motivations extrinsèques ne sont jamais durables. C'est-à-dire que... Quand on donne une augmentation de salaire à quelqu'un, ou de meilleures conditions financières à quelqu'un, ça va lui faire plaisir, ça va le motiver, mais la motivation, très vite, elle va retomber au même niveau qu'avant. Donc ce n'est pas quelque chose de durable, ça vient de l'extérieur. Les motivations intrinsèques, elles sont plus en lien avec le sens, avec la joie de contribuer, des choses de cet ordre-là, qui vient vraiment de nous, si on veut, et ça, en principe, à moins que les conditions deviennent trop déplorables, en principe c'est quelque chose qui reste. On peut voir que le salaire tout seul est rarement une bonne motivation pour pouvoir garder les personnes ou attirer des personnes. Parce que même si je mets des conditions plus intéressantes et que les personnes souffrent au travail, tôt ou tard, on aura de l'absentéisme et on aura à nouveau des problèmes de qualité qu'on aura à visage. de nos « clients » que sont les enfants et les parents derrière qui sont ceux qui payent, je veux dire, on va retrouver les mêmes problèmes. C'est-à-dire qu'à un moment donné, des collaborateurs, pour qu'ils aient envie de donner le meilleur d'eux-mêmes, ils doivent se sentir dans un environnement dans lequel ils sont bien, un environnement dans lequel on est bien. Ça ne sera jamais juste une question d'argent. Parce qu'on peut très bien payer et puis avoir zéro respect pour ses collaborateurs, je veux dire, ça va amener que du mécontentement. alors qu'on peut être moins bien payé Et avoir des gens très chaleureux, très entourants, qui sont très compréhensifs, qui donnent des conditions de travail, de la flexibilité qui va être arrangeante, etc. Ce qui fait qu'on va être beaucoup plus satisfait, même avec un revenu moindre aussi. Évidemment, l'idéal, c'est d'avoir du « et » , l'un et l'autre.
- Speaker #1
L'un et l'autre, c'est ça. Alors, il faudrait effectivement qu'on augmente les salaires, mais ça ne suffirait pas. Ça ne suffira pas. Et il faut surtout que la qualité du travail et la qualité de l'accueil permettent de retrouver et de garder cette motivation intrinsèque.
- Speaker #0
Absolument. Et vous voyez, ça va dépendre également combien d'enfants j'ai à m'occuper personnellement. Si j'en ai 4, 6 ou 10 ou 12, mes conditions de travail ne seront pas les mêmes. Si je n'arrive pas à souffler pendant ma journée, je peux m'épuiser aussi. Donc, tout ça fait partie de ce qui fait que les personnes ont envie de rester de manière durable et plutôt qu'ils papillonnent d'une crèche à l'autre. C'est bon pour personne.
- Speaker #1
C'est bon pour personne. Alors, on a vraiment beaucoup ce problème en France aujourd'hui. on a aussi euh Je pense une population très féminine et historiquement, peut-être que les métiers de femmes sont moins valorisés. On dit souvent que c'est un métier passion, on dit parfois aussi que ce n'est pas un métier, que c'est comme à la maison, qu'on a ça dans le sang, nous les femmes, de s'occuper des enfants. Mais comment on peut valoriser le travail des femmes, puisque historiquement, le travail des femmes, il est censé être gratuit en fait. Ça fait très peu de temps qu'aujourd'hui les femmes sont payées pour... Parce qu'elles font en plus des tâches ménagères.
- Speaker #0
Alors, à l'échelon de l'humanité, effectivement, c'est extrêmement peu de temps. C'est vraiment minime. On parle de quelques dizaines d'années. Elles n'ont pas aussi une expérience pour arriver à se valoriser, une expérience qui est encore relativement faible. Et aussi pendant très longtemps, et je pense encore dans les gènes, c'est qu'on revient sur quelque chose de très archaïque. L'homme est le chasseur qui va à l'extérieur, qui ramène le gibier à la maison. Et puis la femme s'occupe de l'intérieur. Alors la crèche, c'est comme si c'était un intérieur à l'extérieur de la maison. Mais on revient un peu à la même chose, on recrée un intérieur. Mais simplement, ce que je veux dire par là, c'est que pendant très longtemps, les femmes, quand elles ont travaillé, sauf s'il y avait une forme d'obligation parce qu'un homme ne pouvait pas, c'était un deuxième revenu. C'était un à côté, c'était le beurre sur les épinards. Donc moi, j'ai vu à l'époque que j'étais à la banque, les femmes, elles avaient une boutique, elles commençaient à faire quelques massages, des choses comme ça. puis c'est de gagner 2-3 sous, t'es au mieux mais c'est comme si on... ne comptez pas dessus, si on veut. Effectivement, les métiers dits féminins sont moins bien payés partout, malheureusement. Malheureusement, parce que ces métiers sont extrêmement précieux. Et c'est sûr qu'aussi longtemps que ce sont les hommes qui décident pour les femmes, c'est mal barré, je veux dire. Et c'est un homme qui le dit. C'est mal barré parce qu'il y a, et encore je pense, des peurs archaïques aussi des hommes vis-à-vis des femmes aussi. Mais bon, ça c'est une autre question et ça ne va pas se régler comme ça en six mois, une année malheureusement.
- Speaker #1
Il va falloir plus de temps. Moi, j'ai entendu régulièrement des papas. Je ne veux pas stigmatiser les papas, mais ça m'est arrivé plusieurs fois d'entendre des papas dire avec le prix que ça coûte la crèche, il vaut mieux qu'elle reste à la maison. Ça nous coûtera moins cher qu'elle arrête de travailler plutôt que d'aller à la crèche déposer l'enfant vu le revenu de sa femme. Donc, on a un peu l'impression que la femme, c'est de l'argent de poche quand on entend ça.
- Speaker #0
Non, non, mais c'est sûr. Mais vous voyez, ça veut dire qu'on parle de... On parle d'une histoire comptable. Et le plaisir de la femme, c'est d'être où ? C'est d'être à la maison, de s'occuper des enfants tout le temps. C'est de pouvoir s'épanouir peut-être à la maison ou dans un emploi qui lui convient. C'est comme si ça, ça n'entrait pas dans la comptabilité parce que ce n'est pas quelque chose de financier, qu'on peut mettre sur quelque chose de financier, ce qui ne va pas du tout, évidemment. Donc, c'est important. Et si on veut, c'est sûr qu'il y a malgré tout une difficulté, c'est qu'on pourrait essayer de mieux valoriser effectivement ce qui se passe. espace, enfin, au travail des crèches, mais il y a une partie des personnes qui auront des moyens limités, effectivement, qui vont dire, bon, à un certain niveau, on va refaire un calcul, un peu à l'image de ce que vous dites, en disant, mais si, effectivement, ce que coûte le coût, l'investissement, c'est la même chose, c'est un investissement dans une crèche, effectivement, si ça dépasse peut-être des revenus et tout, on va se poser des questions, même si, encore une fois, on ne va pas regarder que sur l'aspect financier, il faut regarder sur quelque chose de plus global. malgré tout, et ça veut dire que potentiellement, ça doit être reconnu d'utilité publique et d'avoir toutes sortes de soutien et d'aide, si dès ce moment on estime que c'est quelque chose d'important. Si toutes les crèches privées ferment demain, je peux vous dire que la France a un gros problème, un très gros problème.
- Speaker #1
On est d'accord, mais c'est vrai que les politiques prennent des réformes en ce moment qui pourraient mener à une fermeture de pas mal de places en crèche, puisque le secteur des crèches, c'est un secteur qui est financé en France et les financements n'augmentent pas, voire ils réduisent. À l'époque où moi j'ai commencé en 2007, on avait beaucoup plus de financements pour financer nos places de crèche. Et aujourd'hui, c'est vrai qu'on a l'impression qu'on doit tout le temps faire plus avec moins. Plus de qualité, répondre à plus de normes, plus d'exigences, puisque... L'État essaye de verrouiller des minimums de qualité en disant qu'il faut qu'on arrive à des standards. Et ça, c'est cohérent. Mais en contrepartie de ça, il faudrait avoir des financements. Si l'État lui-même ne finance pas la qualité et incite un petit peu à faire du low cost, puisque même l'État voudrait que ce soit moins cher en fin de compte, comment sortir de cette dévalorisation du métier ? C'est quoi les recettes ? Est-ce que vous avez des historiques sur des métiers ? Est-ce que vous pouvez me décrire un peu ce qui se passe pour que quelque chose prenne de la valeur dans la société ?
- Speaker #0
Oui, on en revient à ce que je disais tout à l'heure, c'est qu'il y a une partie qui nous échappe, qui est politique. Et on voit bien qu'en politique, il est beaucoup plus facile de trouver de l'argent pour de l'armement que pour d'autres choses. Parce que ce qu'on dit là sur les crèches, on le retrouve dans les milieux des hôpitaux, on le retrouve dans le milieu de l'enseignement, on le retrouve dans plein de milieux où finalement, c'est de pire en pire et on ne prend pas vraiment les choses en main. Donc c'est pour ça que ça fait partie de choses globales. Et ce n'est pas réjouissant, je suis convaincu. Moi, ce que j'ai pu voir, mais je ne sais pas comment c'est possible ou pas, c'est vraiment ceux qui arrivent à s'en sortir, c'est que c'est les gens qui sortent du système, qui créent quelque chose de nouveau. Ils ressemblent à une crèche, mais qui ne s'appelle pas une crèche. Et c'est comme s'il y avait à créer quelque chose de nouveau, parce que tant qu'on reste dans un système comme celui-ci, il y a des règles de fonctionnement, et c'est, encore une fois, est-ce que c'est acceptable, pour moi, est-ce que je me respecte ? En étant là-dedans, en travaillant de la sorte, avec les revenus que j'ai, est-ce que durablement, je pense pouvoir continuer ? Parce qu'à un moment donné, c'est important de se poser la question. Si vous voulez, le risque, c'est de s'oublier au passage. Et il y en a beaucoup qui le font, je sais malheureusement, de s'oublier au passage parce qu'on veut tellement être au service de son projet professionnel qui s'appelle Crèche et autre chose, et qu'à un moment donné, on en paye le prix. On en paye le prix, on veut tellement être accessible à tout le monde. qu'on est prêt à être injuste envers soi-même pour ne pas être injuste envers les autres, par exemple. Je le vois sans arrêt, ce genre de choses-là. Donc, à un moment donné, si on veut, il y a effectivement des règles sur lesquelles, comme je dis, on n'a pas d'influence à part qu'on peut essayer de se mettre ensemble, essayer de faire bouger les lignes, mais voilà.
- Speaker #1
Il y en a qui le font en ce moment. Il y a des pétitions, il y a des fédérations, des syndicats qui…
- Speaker #0
C'est bien, c'est parfait, c'est nécessaire. Ce que je veux dire par là, c'est qu'à un moment donné, il y a des personnes qui vont faire le boulot pour ça.
- Speaker #1
et puis à nous sur le terrain et on doit faire avec notre situation
- Speaker #0
Voilà, c'est ça. C'est-à-dire qu'à un moment donné, la question c'est, moi comment je vis avec ça ? Si je suis en rébellion en permanence, je vais me pourrir la vie, ça va pourrir la vie, l'énergie dans les lieux dans lesquels je suis. Donc je ne dis pas que c'est facile.
- Speaker #1
Vous ne croyez pas si bien dire, parce que sur LinkedIn notamment, où je suis beaucoup de personnes et j'écris des posts, je vois qu'il y a des gestionnaires de crèche, c'est un petit peu toujours les mêmes noms qui reviennent, qui se révoltent et qui sont en colère. Et donc on voit les... Les commentaires, les posts qui reviennent, on en voit beaucoup. En fait, moi, j'ai plutôt tendance à me dire, il y a une partie de la population qui se bat parce qu'ils ont certains moyens. Ils sont, comme je vous disais, des fédérations, des syndicats. Ils ont des noms, ils ont des accès. Et après, quand on est sur le terrain, je pense que c'est bien aussi de faire avec ce qu'on a et de se dire, bon, moi, en tout cas, qu'est-ce que je peux faire à ma mesure, à ma hauteur ? Parce que sinon, on a un sentiment d'impuissance, vu qu'on n'a pas les moyens d'agir. Donc moi, j'essaye de trouver comment je peux faire pour réussir quand même mon métier avec les moyens que j'ai à ma disposition en appliquant les règles, en fait, celles qu'elles sont, même si elles ne me conviennent pas.
- Speaker #0
Oui, absolument. Et je pense qu'il est important aussi, parce que très souvent, un des gros risques, c'est la solitude pour les patrons, les responsables. C'est de pouvoir aller trouver des bonnes pratiques à gauche, à droite, de pouvoir échanger, de pouvoir voir comment les autres font, voir qu'est-ce qui me donne des idées. Là, ça, je ne prends pas, ça ne m'intéresse pas, mais vraiment de s'entraider, se soutenir, parce qu'on peut aussi vite se voir comme concurrent aussi, plutôt que se voir au contraire. On est là pour soutenir une approche, peut-être une vision de la société, des choses comme ça. C'est vraiment une chose qui est importante de faire équipe ensemble. Et ça, ça me paraît vraiment extrêmement important, surtout dans des moments compliqués. Parce que c'est important de savoir que de toute façon, tout est passager. Tout est en permanence. Aujourd'hui, c'est comme ça. Aujourd'hui, on voit qu'on a des politiques générales, on veut baisser partout les moyens qu'on donne à peu près dans tous les pays occidentaux. Donc, ce n'est pas dire que demain, après-demain, ce sera comme ça de nouveau. Donc là, maintenant, c'est le moment de se serrer les coudes. C'est le moment de trouver des solutions. c'était le moment de à plusieurs aussi de voir si il y a peut-être des moyens qu'on peut mettre ensemble pour différentes approches, pour différentes choses. Et après, si on en revient à la question de ma relation à l'argent, de notre relation à l'argent, qui est très personnelle, effectivement, elle nous appartient. Si je suis mal à l'aise à l'idée de gagner de l'argent dans une crèche, j'ai à m'occuper de ma relation à l'argent, parce que je vais être autrement mon propre frein, mon propre blocage, quels que soient les rêves qui sont fixés à l'extérieur. Et si j'ai trop de peur également liée à la question de l'argent, et c'est humain d'avoir des peurs, ce n'est pas grave, J'ai à m'occuper de mes peurs. Autrement, mes peurs, elles vont polluer l'atmosphère. Je vais toujours être en train de compter, de regarder, etc., d'être inquiet. Et ça va amener une énergie, une dynamique qui n'est pas bonne, qui n'est pas au service non plus. Moi, une fois, c'est humain. Dès le moment où j'ai conscience de ça, ça, c'est mon job. Et je suis 100% responsable de mes états intérieurs. Je ne suis pas en train de dire que c'est facile. Je suis en train de dire que c'est nécessaire. Parce que je vois tellement d'entrepreneurs qui sont des dirigeants d'entreprises, ce qu'ils ont créé eux-mêmes ou des... des indépendants qui, par peur, leur peur de manquer, leur peur en lien avec l'argent, ça leur pourrit la vie et ils en perdent le plaisir de ce qu'ils font.
- Speaker #1
Je peux en témoigner parce que j'ai très fortement ressenti cette ambivalence vis-à-vis de l'argent. On a envie d'en gagner, mais en même temps, on se dit, c'est pas juste, pourquoi moi je gagnerais plus d'argent qu'un tel ou un tel ? Et en fait, moi j'ai mis beaucoup d'argent dans mes crèches parce que j'ai réussi à gagner beaucoup d'argent. Et donc, je gagnais de l'argent, je réinvestissais de l'argent, moi je me payais, je dépensais de l'argent aussi. » pour la vie de l'entreprise, puisque quand on a les moyens dans son entreprise, on peut inviter des gens au restaurant, on peut circuler, se créer un réseau, et ça, ça apporte beaucoup de qualité aussi à notre entreprise, parce que tout l'écosystème, les salariés, les parents, tout le monde va bénéficier de l'activité du chef d'entreprise. Et donc, plus nous, on veut gagner, gagner de l'argent, gagner en relations, gagner en qualité. plus ça va venir en cascade sur la crèche, les équipes, les parents, les enfants. Donc vraiment, ça me parle, ce que vous dites, je pense que, enfin je le vois chez mes clients aussi, il y a beaucoup de crèches qui, des patrons se disent, ben voilà, là j'arrive à me payer le SMIC depuis deux ans, mais au début je ne me payais pas. Ils n'osent pas en fait, ils sont beaucoup en retrait et il faut faire des petits pas, plein de petits petits micro-pas. Et en fait, tout ce temps où on a fait des tout petits pas,
- Speaker #0
C'est du temps pas perdu, mais bon, quand même, on aurait pu faire tellement plus. Et si nous-mêmes, on ne veut pas gagner plus d'argent, comment on va faire pour faire gagner plus d'argent à notre entreprise, en fait ?
- Speaker #1
Tout à fait. Alors, c'est sûr qu'en tant que personne qui est à la source de ce projet CRECHE, nous y amenons toutes nos qualités, toutes nos faces lumineuses, notre envie, notre motivation, mais on amène également tous nos freins, tous nos blocages. En fait, on est et l'accélérateur et le frein. de notre propre projet, la seule question, c'est est-ce que je suis capable d'accélérer mon conscience au bon endroit, puis de freiner au bon moment, parce que si je suis sur une ligne droite, puis que je freine sans arrêt, il y a un problème. Et c'est ça que certains font, mais ne sont pas conscients. Donc là, c'est vraiment important de se dire est-ce que je suis en capacité de m'autoriser à gagner plus d'argent et être à l'aise avec ça ? Mais ça veut dire aussi que ça sous-entend d'être en capacité d'être plus détaché de ce qu'on pourrait dire de moi. Parce qu'à un moment donné, de voir que Oui, je peux en bonne conscience m'autoriser à gagner plus d'argent parce que ce que je fais, comme je reviens à ce que je disais, a de la valeur, j'y mets de l'énergie, j'y mets du temps et ça contribue à quelque chose de positif dans la société. Il y a plein d'autres personnes qui travaillent dans des métiers qui ne contribuent plus à quelque chose de positif dans la société, selon moi, y compris dans les banques où j'ai travaillé, dans certains métiers de la banque, pas tous, mais à un moment donné, eux, ils gagnent beaucoup d'argent et ça ne devrait pas être un problème. Enfin, en tout cas, beaucoup d'argent, en tout cas, c'était le cas en Suisse, je ne sais pas, peut-être pas le cas en France, mais... Ça ne devrait pas être un problème, puis nous, ça doit être un problème dans un métier comme la crèche, un métier du care, de tous les métiers du soin. Il y a quelque chose que je ne comprends pas, mais simplement, n'alimentons pas ce genre de choses. Au contraire, je veux dire, remettons en question nos langages intérieurs, les histoires qu'on se raconte, parce que je dis toujours, quand j'entends les personnes qui se racontent ces histoires-là, je dis toujours, mais à tes enfants, à tes meilleurs amis, tu leur dirais, alors surtout, ne gagne pas trop d'argent, donne-toi sans compter, mais à la limite de l'épuisement. mais En général, les gens ne diraient jamais ça aux autres. Alors pourquoi on se le subit à soi-même ? Pourquoi on se raconte ça à soi sans le dire pas aux autres ? C'est important de remettre en question ces scénarios, ces histoires qui n'ont pas de sens et qui ne sont pas porteuses.
- Speaker #0
Mais comment on fait pour remettre en cause nos histoires intérieures et pour se raconter autre chose et partir avec un moteur, une fusée au lieu de se freiner sans arrêt ?
- Speaker #1
La première chose, c'est d'en être conscient. C'est d'en être conscient parce que la plupart des gens n'en sont pas conscients. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, des personnes comme Joe Dispenza et autres disent qu'on a à peu près 70 000 pensées par jour, et que 95% des pensées sont les mêmes chaque jour en mode automatique. Alors on ne va pas pouvoir contrôler les 70 000 pensées, on est d'accord, mais plus régulièrement je vois que je me raconte des histoires négatives qui vont tirer ma vibration vers le bas, qui vont me couper de mon enthousiasme et de ma joie, plus je peux dès le moment où j'en ai conscience, je peux, comme sur la télécommande d'une télévision, je presse stop, la télévision s'arrête instantanément. C'est stop pour ces histoires et je respire un bon coup, je me connecte à quelque chose de plus positif. Donc, c'est vraiment ce que j'appelle aussi entrer dans un esprit d'abondance par rapport à un esprit de manque. C'est-à-dire que l'esprit d'abondance, l'esprit de manque, on a une expression magnifique qui dit « voir le verre à moitié plein, à moitié vide » . Donc, qu'est-ce que je choisis d'avoir où je porte mon regard ? Et porter son regard sur le verre à moitié plein ne veut pas dire qu'il n'y a pas de problème. Simplement, je n'accorde pas plus d'importance que nécessaire au problème. Il y a un problème, j'ai quelque chose à trouver, une solution à trouver. Ok, je m'en occupe. Mais c'est de mettre de l'attention sur tout ce qui va bien déjà aussi. Parce que c'est comme ça qu'on nourrit quelque chose de positif, plutôt que, petit à petit, tomber dans quelque chose de toujours plus négatif et devenir celui qui râle, celui qui devient plus très agréable à fréquenter. parce que il arrivait à un niveau trop bas d'énergie et puis il n'y a plus la soif si on veut. Donc à un moment donné, c'est vraiment de remettre en question, mais aussi potentiellement de se faire accompagner par un coach, par un thérapeute, par je ne sais pas qui, parce que des fois on a besoin de regard extérieur. En tout cas, moi j'avais une grosse peur de manquer malgré d'excellents revenus. J'ai eu besoin de regard extérieur qui m'a aidé à aller calmer ma peur de manquer et à trouver la sérénité en moi.
- Speaker #0
Je me reconnais dans ce que vous dites parce que moi aussi j'ai eu cette énorme peur de manquer. Je pense que je l'ai encore. et et probablement parce que je suis un enfant issu de l'immigration et que mes parents ont tout perdu en quittant le Liban pendant la guerre. Et donc, je pense que j'ai eu peur de ça toute ma vie, de me retrouver sous les ponts. J'utilise vraiment cette expression dans ma tête. Tu vas te retrouver sous les ponts. Donc, je comprends vraiment ce dont vous parlez, cette peur de manquer. Et je pense qu'elle a eu un impact énorme sur toute la façon dont j'ai construit ma vie. Mais aujourd'hui, je pense que je m'en suis sortie. Même si j'ai toujours peur de manquer, j'ai réussi à avoir une sécurité matérielle. Et ça, je trouve que ça améliore grandement quand même ma qualité de vie. J'aimerais que tous mes clients puissent en arriver là et se dire j'ai une sécurité matérielle, j'ai pérennisé mon entreprise. J'ai pu faire des cauchemars toutes les nuits en me disant les huissiers vont débarquer, je vais faire faillite, etc. Je trouve que ça... Ce n'est pas une vie, ce n'est pas juste en fait de vivre comme ça.
- Speaker #1
Ce n'est pas juste et je dirais que ça va même plus loin pour moi dans la sécurité, c'est de trouver la sécurité à l'intérieur de soi. Que la sécurité ne dépende plus de choses extérieures, mais qu'elle soit présente en soi pour pouvoir poser des actions qui sont alignées. Moi, je pense vraiment qu'il y a deux choses. La première, c'est que 1. 1, ce n'est pas négliger l'histoire d'argent. Mais 2, ce n'est pas mettre trop d'importance sur l'histoire d'argent non plus. C'est comme on peut trouver le juste milieu. j'ai toujours l'argent, c'est important de s'en occuper quand c'est nécessaire de s'en occuper. Il y a des moments où c'est important de lâcher quand c'est moins de lâcher. Au moment où je reçois les enfants qui arrivent à la crèche, à ce moment-là, on n'est pas pour s'occuper d'histoire d'argent. On s'occupe d'histoire d'humain. C'est-à-dire que l'argent est important uniquement au moment où on en a besoin. Il y a plein d'autres moments où il n'est pas important du tout. Ma machine à café est importante uniquement quand je veux un café. Le reste du temps, elle est d'une inutilité totale.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Et c'est la même chose avec l'argent.
- Speaker #0
Vous savez dans les crèches, il y a un truc qu'on fait, c'est un peu anecdotique par rapport à ce que vous dites, mais je trouve que ça a du lien avec ce que vous dites. C'est que souvent, malheureusement, dans beaucoup de crèches, on demande à des professionnels de l'accueil de faire des factures, par exemple, aux parents, de relancer les parents pour qu'ils payent. Et ce que vous dites, je trouve que c'est vraiment hyper important. Quand on est en train d'accueillir, on ne peut pas être en train de demander aux parents de payer sa facture. Ça ne marche pas ensemble. C'est soit l'un, soit l'autre. À un moment, je suis professionnel dans ma crèche, je suis en train d'accueillir mes enfants. À un autre moment, je suis dans mon bureau et là, je peux relancer les parents parce qu'ils n'ont pas payé. Je trouve que c'est très périlleux de demander à un professionnel du terrain de prendre ces deux casquettes. Et en tout cas, si on le fait, je pense que c'est important de vraiment séparer les deux moments, les deux temps.
- Speaker #1
Oui, et souvent, ils vont même mal le faire parce que ce n'est pas leur choix de métier. Le cœur du métier, ce n'est pas ça. Clairement. C'est un problème de patron, même si ça a une incidence sur moi en tant que collaborateur, une incidence potentielle. Mais si on veut... qu'on ne commence pas à devoir nommer les choses, par exemple, ce qui n'est pas la même chose.
- Speaker #0
C'est ça, c'est la mauvaise personne au mauvais moment, en fait. Oui, absolument,
- Speaker #1
parfait. Et ce que je veux dire par là aussi, c'est que c'est important de voir que, très souvent, en tout cas dans ma croyance et dans ma perception, on a d'abord à se concentrer sur le cœur du métier, ce pourquoi on choisit d'être là. Et c'est vraiment comment je peux amener la meilleure qualité possible, comment je peux contribuer le mieux possible à ce qui est important pour moi. Et effectivement, Après, l'argent devient une conséquence, une conséquence logique, une conséquence agréable, pour autant que j'ai ouvert le canal du recevoir. Ça, c'est important, parce qu'il y a trop de gens qui ont le canal du recevoir qui est fermé ou pas vraiment ouvert. Et je dis ça parce qu'autrement, ceux qui se concentrent comme l'argent en priorité et après le métier en deuxième, c'est là qu'on a des problèmes d'éthique. C'est là qu'on voit des personnes, effectivement, qui vont dire, ben oui, ils vont peut-être gagner beaucoup d'argent, mais leurs collaborateurs sont mal payés, ils ont des trucs… de premier, c'est gagner de l'argent. On voit beaucoup ça en France, parfois en Suisse aussi, dans les maisons pour personnes âgées, vous appelez ça, je crois, les EHPAD. Il y a ce genre de problème parfois aussi parce qu'on a des super gestionnaires qui font des super calculs, mais comment ça se passe à l'intérieur, ça c'est une autre question. Alors qu'une fois, c'est chez certains et de loin pas chez tous. Donc si on veut, parce que la priorité d'un métier ne devrait jamais être l'argent. On ne fait jamais un métier pour de l'argent. L'argent, c'est quelque chose qui fait partie, qui est un ingrédient du tout, mais c'est pas la priorité.
- Speaker #0
C'est un coach de l'argent qui le dit, c'est important.
- Speaker #1
Pour moi, c'est une évidence, c'est-à-dire parce que ceux qui pensent qu'à l'argent, obnubilés par les questions d'argent, vont se perdre tôt ou tard. Moi, j'accompagne des entrepreneurs qui gagnent énormément d'argent et qui sont bourrés de peur en permanence. Leur vie n'est pas aussi agréable.
- Speaker #0
Ça ne m'étonne pas.
- Speaker #1
Parce que tellement il y a de peur présente, et en fait, on n'est pas nus sur terre pour avoir peur tout le temps. On est venus pour contribuer, pour être dans la joie, d'apporter quelque chose de positif, tout en se respectant, évidemment.
- Speaker #0
Je l'ai constaté, il y a des personnes, je connais quelqu'un autour de moi qui a énormément d'argent, plusieurs millions sur son compte et pourtant il me dit encore avoir peur d'être pauvre. Donc je crois sincèrement que ça ne résout pas tout le fait d'avoir de l'argent.
- Speaker #1
Ça ne résout que des questions financières, c'est tout. Moi j'ai travaillé beaucoup des millionnaires qui avaient peur de manquer, donc je sais que les comportements avec l'argent sont extrêmement irrationnels.
- Speaker #0
Oui, c'est rationnel.
- Speaker #1
D'avoir moins d'argent. Donc, c'est pour ça que ça se passe à un autre niveau. Et c'est pour ça que le rapport à l'argent parle beaucoup de notre rapport de nous à nous, de nous à la vie, de nous aux autres. Vraiment, déjà, ça parle beaucoup de l'estime de soi, de la valeur qu'on se donne, déjà pour commencer, mais également de la confiance qu'on a dans les autres, de la capacité à s'autoriser à recevoir, parce que beaucoup dans les métiers du CAIR, on a beaucoup de facilités à donner. On a de la difficulté à recevoir, donc ça veut dire que ça ne circule pas bien. Donc comment je peux être et bon pour donner et bon pour recevoir l'un et l'autre, pas l'un ou l'autre en fait. Et recevoir, c'est de l'argent, mais c'est aussi des compliments, c'est des mots positifs, c'est toutes sortes de... La brodance prend plein de formes, elle est de loin pas uniquement financière.
- Speaker #0
Donc, il faudrait en fait travailler sur notre rapport à l'abondance plus qu'à l'argent et que tout ça ne se limite pas aux questions financières et qu'on puisse recevoir, mais pas que de l'argent.
- Speaker #1
Alors absolument, parce que si on veut, quand on reçoit que de l'argent, souvent c'est un peu pauvre. Les gens qui reçoivent que de l'argent, s'il n'y a pas des mots, regardez, je crois que je suis sûr qu'en fin de journée ou régulièrement, quand il y a des parents qui viennent, qui remercient, qui vont dire un petit mot gentil, positif et tout, ça fait plaisir à tout un chacun, je veux dire.
- Speaker #0
Ça, c'est sûr.
- Speaker #1
Voilà, il n'y a pas grand monde qui est indifférent. Alors que si les parents viennent juste prendre leurs enfants et ne disent même pas bonjour ou au revoir, des fois, ça fait un peu mal aussi. Donc, on voit que ça n'a rien à voir avec l'argent. On voit que c'est une question de chaleur humaine.
- Speaker #0
Oui, moi, en tant que patron, je peux en témoigner aussi. C'est que j'ai été manager longtemps de mes équipes. Et en fait, on a au début tendance à dire merci pour un oui ou pour un non parce qu'on ne sait pas trop quoi dire d'autre et qu'on veut être le bon patron sympa. Et en fait, j'ai appris grâce à... une personne qui m'accompagnait, qui m'a formée au management de crèche, j'ai appris qu'il y avait beaucoup d'autres choses à dire. Ce n'est pas juste dire merci. Le salarié, en fait, il a besoin d'être soutenu dans son travail, donc d'avoir des feedbacks qui peuvent être constructifs. Ce n'est pas juste dire, tu es formidable, merci beaucoup. C'est beaucoup plus que ça, en fait. C'est d'entendre ce qui va, ce qui ne va pas et comment il peut avancer dans ses problématiques. Et c'est ça, soutenir ses salariés. Donc, le sujet du management, c'est aussi beaucoup de données. mais Et pas donner que du positif, du oui, oui, c'est formidable. En fait, c'est beaucoup plus complexe. C'est donner du feedback, donner des éléments pour soutenir le travail.
- Speaker #1
De manière constructive, c'est vraiment l'intention qui est importante, qui est derrière. C'est l'intention de faire quelque chose de constructif plutôt que juste dire, c'est pas bien. Je vais te montrer comment tu fais mal les choses. On peut dire les choses qui ne sont pas confortables, mais d'une manière constructive. Et ça, c'est vraiment important.
- Speaker #0
C'est qu'on est là pour eux et qu'on est là pour les aider à évoluer.
- Speaker #1
Absolument, tout à fait. Donc... Voilà, la question d'employé est assez complexe, mais c'est sûr que si je me situe en tant que salarié, que je me situe en tant que patron, je n'ai pas tout à fait les mêmes problématiques non plus. Parce que je n'ai pas tout à fait les mêmes investissements, je n'ai pas tout à fait les mêmes risques et je porte parfois quelque chose qui peut être plus lourd pour moi. Parce qu'il y a de l'investissement personnel, il y a un projet de cœur, il y a d'autres choses. Là où le salarié peut choisir du jour au lendemain plus ou moins de partir et d'aller ailleurs. Pour un patron, c'est un peu plus compliqué. Je ne suis pas en train de dire que ce n'est pas bien d'être salarié, pas du tout.
- Speaker #0
Non, bien sûr.
- Speaker #1
On ne voit pas les choses de la même manière non plus.
- Speaker #0
Dans le débat public aujourd'hui, j'ai l'impression qu'il y a beaucoup de personnes en France qui ne comprennent pas cet aspect de la vie de l'entrepreneur. En fait, le risque, les insomnies, la peur, l'angoisse, le poids des responsabilités, on va dire que le salarié aussi a des responsabilités. Et c'est vrai. En crèche, on a des grandes responsabilités. On peut se dire, quand on me dit, la salariée qui a un SMIC, qui a fait un CAP, qui a un SMIC en crèche, elle n'est pas assez bien payée. Est-ce que la personne qui est au SMIC et qui fait d'autres métiers, qui travaille dans un magasin, qui fait des coiffures dans un salon de coiffure, les autres personnes qui ont le même salaire, est-ce que ça veut dire que leur métier a moins de valeur ? Pourquoi les gens qui défendent les crèches disent, le SMIC, ce n'est pas assez, on a des grandes responsabilités ? Est-ce que ça veut dire qu'on peut juger de la valeur d'un métier et dire que le métier de crèche devrait valoir plus que le métier de coiffeuse, par exemple ?
- Speaker #1
Alors bon, ça, ça reste un gros sujet que vous abordez à mal, c'est-à-dire qu'est-ce qui est de l'ordre de la justesse ou pas ? Et ça, c'est un débat qui est sans fin, je veux dire. De juste donner un salaire sur la base d'études, pour moi, ça paraît extrêmement réducteur, parce qu'on peut en faire beaucoup d'études, devenir professeur et puis faire mal son travail, être absolument peu motivé. et j'aurai toujours un bon revenu parce que j'ai fait ce niveau d'études-là, quel que soit mon engagement. Donc on voit que le système, il n'est pas juste, et en même temps, on ne trouvera jamais un système juste. À un moment donné, si on veut, on peut parler de différentes manières. On peut parler d'utilité, en quoi c'est vraiment utile ou pas, en quoi ça contribue à quelque chose de vraiment positif ou pas. Il y aurait plein de manières d'appréhender la chose de manière différente, mais là, j'ai envie de dire, c'est vraiment un choix de société, voire un choix politique, ou alors on va être... Des petites communautés, je sais, je connais des communautés, mais qui sont quelques dizaines de personnes, d'un coup, ils décident que dans la communauté, tout le monde est payé la même chose, quelles que soient les études qui sont faites.
- Speaker #0
C'est vrai qu'il y a eu des mouvements comme ça, on a entendu parler du revenu universel. Voilà,
- Speaker #1
absolument.
- Speaker #0
En tout cas, nous, on coche toutes les cases dans la petite enfance. On a de grandes responsabilités, il y a du sens, beaucoup d'utilité sociale. Donc, on pourrait se dire, il faudrait nous payer très, très cher. Mais le problème, c'est que c'est un métier qui ne produit rien, qui n'est pas... productif et qui doit être forcément financé par les fonds publics. Donc, ça relève de l'État. Pour qu'on soit bien payé en crèche, il faut qu'il y ait une volonté politique très forte. C'est ça qu'on attend aujourd'hui.
- Speaker #1
Alors, voilà. Mais simplement, c'est intéressant de dire en quoi quelque chose devrait être productif. Et déjà, productif pourquoi ? L'armement, c'est productif. Mais est-ce que l'armement crée plus de bien-être dans le monde ? Donc, déjà, juste cette croyance-là. De dire oui à ce qui rapporte de l'argent et à ce qui coûte de l'argent. C'est encore une fois une manière qui est extrêmement, pour moi, limitée de voir les choses. Parce qu'on pourrait même dire que le fait que des crèches existent, ça permet à d'autres de produire quelque chose.
- Speaker #0
Ce n'est pas ce qu'on dit aujourd'hui.
- Speaker #1
Si on enlève les crèches, à un moment donné, il y a plein de personnes qui ne pourront pas produire quelque chose qui pourrait être bénéfique pour la société. Donc c'est pour ça que c'est important de prendre de la hauteur et d'avoir une vision beaucoup plus globale. c'est de voir est-ce que Les entreprises, les projets professionnels sont au service de l'humain, de la société, ou c'est les humains qui deviennent au service des entreprises ? Les entreprises, c'est quand même créé par des humains, et de plus en plus, on voit effectivement d'une certaine frange, on a l'impression que les êtres humains devraient être au service des entreprises. Attendez, la société, c'est quand même un composant d'humains. Donc quelque part, derrière tout ce qu'on met en place, ça devrait être au service de l'humain. J'ai envie d'élargir au service du vivant, parce que les humains, on n'est pas les maîtres sur Terre, au service de quelque chose de beaucoup plus global. Et les entreprises sont quelque chose qui devrait permettre cela. Mais ça ne devrait jamais être le but en soi de rendre les entreprises toujours plus riches au détriment des humains. Ça n'a aucun sens. C'est malheureusement ce qui se passe, mais ça fait partie d'un mouvement qui est bien au-delà des crèches, qui est un mouvement de mondialisation, qui fait qu'on est arrivé à toutes sortes de dérives. et moi Ce qui me semble être la bonne nouvelle, c'est que je pense qu'on arrive à un paroxysme et qu'on va dans les... Je suis sûr que dans 3 ans, 5 ans, 8 ans, les choses auront bien bougé et qu'on reviendra avec plus d'humains. En tout cas, moi, j'en suis absolument convaincu. Mais simplement, on passe malheureusement par le moment le plus compliqué.
- Speaker #0
Le plus difficile.
- Speaker #1
Il y a depuis déjà 2-3 ans et qui va peut-être encore durer un petit peu. Mais il y a ce moment de bascule qui va arriver parce qu'on est arrivé dans un tel extrême que ce n'est plus possible.
- Speaker #0
J'aime bien cette idée, Christian. Je vois qu'on est presque à la fin de notre épisode parce que vous avez un rendez-vous dans quelques minutes. Donc, j'aimerais bien savoir si vous avez un dernier mot à adresser à nos professionnels et à nos gestionnaires. Peut-être un conseil, une lecture, quelque chose qu'ils peuvent déjà commencer par faire. Je pense que si ça les intéresse, en tout cas, vous avez beaucoup de vidéos en ligne et un petit Internet. Je vais mettre le lien dans les notes de l'épisode. Mais déjà, est-ce que vous pouvez dire un dernier mot ?
- Speaker #1
Peut-être juste, j'ai écrit plusieurs livres, mais le livre de référence s'appelle « Ce que l'argent dit de vous » , dans lequel il y a beaucoup d'exercices de réflexion, même de transformation. Donc, moi j'aime à dire en tout cas que l'argent n'a pas été créé pour nous empêcher de nous déployer. Simplement, si c'est le cas, si on voit que l'argent est un frein, que c'est un blocage, ça génère trop d'émotions compliquées, je veux dire que c'est important de s'occuper de ce rapport à l'argent. Ce qui compte, c'est que les personnes deviennent plus en paix avec cette invention qui s'appelle l'argent. pour que cette invention argent soit au service de notre vie plutôt que nous au service de l'argent. Ça n'a pas de sens. Et c'est pour ça que le meilleur moyen, c'est déjà de commencer à s'observer. Quand il s'agit d'argent, comment je me comporte, quand je dois discuter d'argent, quand je dois fixer un prix, quand je dois demander une augmentation de salaire, quand je dois discuter d'argent. Il y a tellement de situations où on est confronté à l'argent. Plus on arrivera à s'observer, à voir cela. C'est comme ça que j'ai vu, après des dizaines d'années, et je... peur de manquer sans le voir, alors que ça influençait ma famille, mes enfants et tout ça, tout à coup j'ai pris conscience que j'avais plein de peur et que je ne voulais pas voir, que j'ai pu commencer à m'occuper de quelque chose qui me pourrissait la vie. Mais tant qu'on ne voit pas qu'on est pris dans un piège, on ne s'occupe pas du piège. Donc c'est par l'observation qu'on va peut-être se voir, dire ah, là il y a quelque chose qui ne va pas, quelque chose qui ne joue pas et peut-être effectivement que là ce serait bien de s'occuper de ça à travers un livre, en faisant une formation, se faisait accompagner d'une manière ou d'une autre, etc. justement faire en sorte que l'argent soit plutôt un service positif plutôt qu'une contrainte, une source de stress.
- Speaker #0
Écoutez, j'en prends votre note. Je vous assure que dans le milieu de la petite enfance, il y a de quoi faire. Et il y a beaucoup d'auditeurs qui vont se reconnaître dans vos propos. J'espère que ça va les aider à débloquer, à décoincer quelque chose. Peut-être acheter le livre, peut-être suivre ce que vous écrivez sur les réseaux sociaux. Je mettrai tous vos liens dans les notes de l'épisode. Et en tout cas, je leur souhaite vraiment à tous de débloquer ce rapport à l'argent, de se sécuriser émotionnellement et de vivre tout ça avec plus de sérénité. Et j'espère que le monde de la petite enfance va retrouver son essor. On va sortir de la crise. En tout cas, je vous remercie beaucoup pour votre temps, Christian Junot. Et je vous dis à très bientôt.
- Speaker #1
Merci Amal. Et puis juste, j'aimerais te dire, n'oubliez pas que dans votre métier, ce que vous faites a une valeur infinie. On n'arrivera jamais à chiffrer que l'argent, c'est au-delà de l'argent. Ne l'oubliez jamais.
- Speaker #0
Merci beaucoup Christian. À bientôt.
- Speaker #1
À bientôt. Au revoir.
- Speaker #0
Au revoir. Bravo, tu as écouté jusqu'au bout. C'est que la gestion de crèche, ça t'intéresse. Tu as envie de monter ta crèche, mais tu ne sais pas par où commencer. Ou tu as déjà tes crèches, mais tu te sens seul. Tu as peur des projets de réforme. Tu sens que les inscriptions ne sont plus aussi automatiques. Mais tu n'es pas seul. Aurélie et moi, on a vu beaucoup de gestionnaires qui traversent les mêmes doutes que toi. C'est pour ça qu'on a créé Références Petite Enfance. Ce n'est pas qu'un podcast, c'est aussi une agence de conseil. On te partage nos 17 années d'expertise, nos techniques de travail, et on t'aide à apprendre de la hauteur pour faire décoller tes crèches. On est là pour en parler avec toi, alors prends rendez-vous, le lien est en description de l'épisode. A bientôt !