- Speaker #0
Bienvenue chez Reset Your Mind, vous écoutez le 80e épisode. Il y a ces moments où tu te dis, mais pourquoi ça dérape ? Tu dis une chose et l'autre entend autre chose. En quelques secondes, la tension monte et tout le meeting dérape, alors que tu voulais juste faire passer un message. On parle souvent de mauvaise communication, mais ce n'est pas seulement une question de mots, c'est une question d'énergie, d'intention, et surtout de réaction programmée au stress. Sous stress, on ne pense plus, on réagit. On ne cherche plus à comprendre. on cherche à se protéger. Et c'est là que la ProcessCom entre en scène. Pas comme une méthode de plus, mais plutôt comme une clé, comme un langage pour mieux se connaître et surtout mieux comprendre les autres. Alors aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir Stéphane Michel, le fondateur de Solar Management et l'un des experts français de la ProcessCom. Il est celui d'ailleurs qui m'a initié à ce modèle de communication qui est bien plus qu'une simple grille de lecture, croyez-moi. Stéphane est aussi l'auteur d'un livre Tout ce que j'ai appris en management est appliqué à mes enfants, ou comment ma famille est devenue le laboratoire de mes expériences managériales. Ça, à mon avis, c'est quand tu t'ennuyais pendant le Covid. Je me trompe ? Alors aujourd'hui, nous allons parler de ces dynamiques invisibles, celles qui sabotent nos meilleures intentions, de ces comportements sous stress qui nous limitent, nous enferment, et bien évidemment, de la manière d'en sortir. À toi qui m'écoutes pour la première fois, ou peut-être depuis plusieurs mois déjà, je sais que nous arrivons à cette période de l'année où tout s'accélère. Les projets à boucler, les réunions de fin d'année, les décisions à prendre pour 2026 et même peut-être avec des conséquences au-delà de 2026. Tant oublier les fêtes de fin d'année, qui génèrent autant de tensions que d'excitation pour la plupart d'entre nous. Et au milieu de tout ça, se grouillent à l'intérieur beaucoup d'idées, beaucoup d'obligations. mais plus vraiment de clarté. Et surtout, beaucoup de questions sans réponse. Il faut que je prenne le temps de me poser. Je sais qu'il va falloir que cela chambre, mais je n'ai vraiment pas le temps d'y penser pour le moment. Ou pas l'énergie d'ailleurs, dans l'absolu. C'est justement pour cela que j'écris un mini accompagnement de deux mois. Winter Reset, la transition. Mini dans la durée, mais assez costaud et assez intense. Neuf semaines pour remettre les choses à plat. Faire le tri dans le mental. Retrouver de l'apaisement pour éloigner, plus clair, apprivoiser ce stress et ces émotions qui parfois nous submergent et nous laissent échouer sur le bord de l'épuisement. Reprendre confiance en soi et retrouver cette énergie qui précède les grands élans, cette énergie dont on a si besoin et dont on ne sait pas qu'en soi. On y parlera de cycles à chlore, de confiance, d'énergie et de discernement. Pas pour tout changer ou pour tout envoyer valser, non, plutôt... ouvrir une parenthèse pour revenir à soi, afin de mieux repartir. Et si tu sens que ton mental tourne un peu trop vite en ce moment, que tu veux mieux sans trop savoir par où commencer, je t'invite à nous rejoindre pour 9 semaines à partir du 3 décembre, qui vont changer la donne et qui vont leur changer la couleur de ton année 2026. Le lien pour découvrir le programme plus en détail de Rinter Reset est dans la description de l'épisode. A très vite ! Bonjour Stéphane et merci de prendre le temps d'être là.
- Speaker #1
Bonjour Stéphanie et merci surtout de m'avoir invité. Les Stéphanie parlent au Stéphane ou l'inverse d'ailleurs.
- Speaker #0
J'adore. On va essayer de ne pas trop se tromper.
- Speaker #1
On va essayer.
- Speaker #0
Dis-moi, tu formes, tu accompagnes depuis des années avec la Processcom.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Mais avant de parler d'outils à proprement parler, j'aimerais vraiment que l'on parle de toi. Et est-ce que tu voudrais bien te présenter un petit peu pour ceux qui ne te connaissent pas encore ?
- Speaker #1
Alors, oui, la singularité de mon parcours, c'est que j'ai commencé par faire de la formation au management à 25 ans sans aucune expérience managériale. En fait, je suis rentré dans un cabinet qui misait sur des juniors, donc il y avait évidemment des consultants seniors, et de temps en temps, quand ils voyaient un jeune qui leur plaisait, ils misaient dessus. Et ça fait plus de 30 ans, quasiment 32 ans, que j'anime des formations au management. Et la Processcom est rentrée dans ma vie il y a une grosse quinzaine d'années. comme un outil complémentaire dont j'avais besoin pour que les managers comprennent leurs points forts et leurs points de progrès en communication. Parce que moi, dans mon métier, management, c'est vraiment sous l'angle de la communication. Je ne suis pas spécialiste en organisation, je ne suis pas spécialiste en stratégie. Je parle juste de la relation qu'un manager a avec ses collaborateurs.
- Speaker #0
Pour avoir suivi une de tes formations, justement, en management, il y a quand même aussi énormément au-delà de la communication dans ce que tu transmets.
- Speaker #1
Oui, c'est-à-dire qu'il y a la façon de dire les choses, et puis il y a tous les outils. qu'on peut donner au manager. Donc on leur donne des fiches recettes ... Pour gérer tous les actes qu'ils ont à faire, soit en individuel, entretien, je n'en sais rien, de valorisation, de remotivation, briefing, débriefing, entretien annuel ou collectif, réunion de lancement, réunion de bilan, annonce de changement, enfin tout ce qu'ils ont à faire.
- Speaker #0
J'avais adoré tes B+, R+. B+,
- Speaker #1
R+, B+, R-, tu as de beaux souvenirs. Bilan positif de résultat positif, bilan positif de résultat négatif. Effectivement, le bilan est toujours positif, ce qui peut être négatif, c'est le résultat.
- Speaker #0
Ça m'a énormément marquée et énormément aidée par la suite. Solar Management, aujourd'hui, t'interviens vraiment sur tous les corps de métier ?
- Speaker #1
Tout type d'entreprise, oui. C'est la richesse, c'est le plaisir de ce métier. Moi, je change d'entreprise tous les jours ou tous les deux jours. Je croise un nombre de boîtes différentes incroyables, des gens incroyables, je suis à prendre des choses tous les jours, des gens que je n'aurais jamais pu croiser dans la vraie vie, des métiers extrêmement différents, des cultures de boîtes extrêmement différentes. Et ça, c'est une drogue. Si tu vas sur le site, tu vois le panel des clients. Il y a vraiment de tout et c'est ça qui est vachement sympa.
- Speaker #0
J'avoue que c'est ce que je découvre aussi depuis quelques années maintenant et qui me passionne, c'est à chaque fois de se remettre en question, de se remettre dans une nouvelle dynamique, une nouvelle orga. C'est juste génial. J'avais envie de te demander, mais pourquoi la ProcessCom ? À quel moment, qu'est-ce qui t'a amené à la ProcessCom ? Parce que tu dis, ça fait plus de 30 ans, mais seulement, si je puis dire, 15 ans, que vraiment la ProcessCom t'a... t'es tombé dedans ?
- Speaker #1
En fait, dans le cabinet où j'ai grandi, on avait un patron qui n'aimait pas du tout les modèles de communication ou de personnalité parce qu'il trouvait que ça canalisait trop les choses, ça cadrait trop les choses. Et puis un jour, il nous a fait part d'une de ces... On avait un séminaire de rentrée fin août pour redémarrer l'année, et il nous fait part d'une de ces lectures de l'été, comme il faisait chaque année, et il nous parle de ce modèle. Et nous, on était tous un peu surpris à dire « Oh là là, il nous parle d'un modèle de com et de profil, c'est pas du tout la culture du cabinet. » Mais celui-là avait eu un peu de crédit à ses yeux. Et ensuite, moi, je l'ai creusé quand j'ai créé mon propre cabinet. Je me suis certifié parce que pour avoir le droit d'enseigner ce modèle, il y a une certification qui est assez longue, qui fait 25 jours. Donc, le modèle est assez conséquent. Et en fait, j'en ai eu besoin quand j'ai compris que ça faisait des années que je donnais des techniques de management à des managers qui me disaient en fin de stage, « Ouais, les outils sont bien, mais je vais voir comment je peux l'adapter. » Et moi, je ne comprenais pas parce que je me disais, « Mais il n'y a pas à adapter, il n'y a qu'à utiliser l'outil qu'on t'a donné. » Et en fait, évidemment, le participant avait raison. Il sentait bien par rapport à sa personnalité. Il y a des outils qu'on lui avait donnés qui étaient plus ou moins à sa main. Pour être très simple, si tu donnes un outil de valorisation à quelqu'un qui a beaucoup de mal à être positif, il te dit « je vais voir comment je peux l'adapter » . Si tu donnes une technique de recadrage à un manager qui, lui, a beaucoup de mal à dire les choses difficiles, à dire non ou à dire stop, il te dit « je vais voir comment je peux l'adapter » . Et donc j'ai compris qu'il fallait d'abord commencer par faire un état des lieux de leur profil de communication, qu'ils comprennent qu'il y a des actes et des moments de management dans lesquels ils sont naturellement à l'aise. Ils jouent à domicile. et puis des actes de management qui sont moins instinctifs pour eux. Et pour faire ça, il y avait plusieurs modèles sur le marché. Comme mon président de la boîte précédente nous avait un peu initiés à la ProcessCom, je me suis dit, je vais creuser celui-là. Puis de fait, je l'ai approfondi. Ça fait plus de 15 ans que je bosse avec. Oui,
- Speaker #0
parce que tout de suite, quand on pense à ce genre de profil, on pense à Disque, qui est peut-être aussi très répandu, qui est aussi intéressant, qui est un outil de lecture. Mais ProcessCom, je l'avais trouvé, pour avoir creusé les deux, je l'avais trouvé beaucoup plus dans la subtilité et beaucoup plus dans la nuance. Et du coup, beaucoup plus adaptable aux différentes technologies de personnes.
- Speaker #1
Oui, il y a six facettes de communication dans le modèle. Et c'est un modèle où on peut assez vite jouer avec. Et en même temps, si on creuse un peu, s'il y a 25 jours de formation pour le dispenser, c'est qu'il peut être très très fin. Il plaît beaucoup parce qu'il n'y a aucune théorie. C'est-à-dire qu'en process communication, les choses, elles sont devant toi. C'est un modèle qui est basé uniquement sur de l'observation. Donc les choses, tu les vois. Et en stage, d'ailleurs, on utilise beaucoup ce qu'on voit. C'est-à-dire les réactions des gens, leur façon de parler, leur façon de communiquer. On a toute la matière dans la salle, en fait. Et il n'y a rien à inventer, il y a juste à regarder ce qui se passe.
- Speaker #0
Justement, si tu devais définir la quintessence de la process com, une phrase ou deux, ce serait quoi ? Parce qu'il y a plein de personnes qui nous écoutent qui savent.
- Speaker #1
Oui, alors c'est un modèle, comme il y en a d'autres, c'était le disque, il y a le MBTI, il y a l'énéagramme. C'est un modèle qui est fait pour éclairer le fait que quand deux personnes communiquent, il y a un processus, c'est pour ça qu'on parle de process communication, il y a un processus qui va s'établir ou pas. Et donc, en fait, il y a parfois des gens avec qui on échange et on se dit au bout d'un moment, mais ce n'est pas possible, on ne parle pas la même langue. Et oui, effectivement, ça éclaire le fait qu'on ne parle pas toujours la même langue en parlant français avec quelqu'un. Donc, je suis en voiture avec une amie, je lui dis, il nous reste combien d'essence ? Elle me répond, on est large. En français classique, on pense qu'il y a un échange là-dedans.
- Speaker #0
Non.
- Speaker #1
En process communication, il n'y en a pas, parce qu'on est large, ne répond pas à la question telle qu'elle a été posée sur la forme. Parce que sur le fond, les gens vont me dire, tu l'as eu ta réponse. Ouais, sauf que dans ma question, il y a combien ? Donc ma question, dans sa construction, elle appelle une réponse précise. que là, je n'ai pas. Donc, je suis frustré. Donc, je vais poser une deuxième question. Quand tu poses deux questions à quelqu'un, c'est qu'il y a un problème de processus. Et donc, c'est un modèle qui est une arme de tolérance massive, parce que ça permet aux gens de comprendre que parfois, ils ne se comprennent pas avec des gens, ça n'a pas tant à voir avec le fond, mais déjà avec la façon dont les gens codent leur message. Et en fait, on le fait depuis toujours, tout le monde de la ProcessCom, comme M. Jourdain, sans le savoir, toutes les personnes avec qui... les processus sont fluides, pour le dire autrement, on se comprend bien. Nous, on ne le dit pas comme ça, on dit qu'on met des atomes crochus avec les gens.
- Speaker #0
À la même langue, qu'on est sur la même longueur d'onde.
- Speaker #1
Exactement. Quand on est sur la même longueur d'onde, c'est que vous tombez sur quelqu'un qui a la même façon de communiquer que vous. Et donc, quand vous lui dites, il nous reste combien d'essence, il répond un tiers de plein. Et si moi, j'avais eu le même profil de communication que cette personne, je n'aurais pas dit, il nous reste combien, j'aurais dit, c'est bon pour l'essence, oui, on est large. Et là, le processus, il s'est établi.
- Speaker #0
Et là, la connexion, le message passe de manière fluide, comme tu viens de le dire. Et c'est hyper intéressant. Alors c'est vrai, tu as utilisé cette expression d'arme de tolérance massive. Je me souviens qu'il y a eu un avant et un après pour moi. Et aussi dans mon style de management, de, effectivement, tolérance. Effectivement, de prise de recul vis-à-vis de moi-même, pour réadapter mon message, et vis-à-vis des personnes que j'avais en face de moi, qu'elles soient dans mes équipes, ou que ce soit des pires, que ce soit des N+, enfin peu importe. Vraiment à tous les niveaux, y compris à la maison, mes soins de chien, de dire, ok. j'ai pas formulé ma demande sur le bon canal.
- Speaker #1
C'est exactement ça. C'est-à-dire que...
- Speaker #0
Pas sur la même fréquence.
- Speaker #1
On peut se remettre en question soi-même avant de remettre en question l'autre, parce que c'est pas toujours l'autre. Peut-être aussi soi-même. Ça pousse à avoir une petite hygiène dans la vie. Quand la communication est fluide, il n'y a aucune question à se poser. Mais quand la communication n'est pas fluide, on peut d'abord se poser la question, est-ce que moi j'ai bien codé mon message par rapport à mon interlocuteur ? Et quand quelqu'un m'envoie un message qui n'est pas sur la même longueur d'onde que moi, Si j'ai la disponibilité d'esprit et que je connais un peu le modèle, je peux changer de canal et m'adapter à lui ou à elle. C'est ça que ça apporte. C'est des réglages, en fait.
- Speaker #0
Oui. On parle souvent de profil, process com. Tu as déjà d'ailleurs utilisé l'expression. Ce que j'ai aussi beaucoup apprécié, moi, c'est que ce n'est pas une étiquette. Dans un process com, on comprend bien qu'en fait, on a tous un petit peu de tout. Et c'est juste qu'on a de l'aisance, du confort, on se sent mieux dans certaines zones. Et surtout que c'est une dynamique. Est-ce que tu peux nous expliquer justement comment est-ce qu'on se construit autour de ces... différents profils et de ces différentes personnalités ?
- Speaker #1
Alors, c'est marrant ce que je lisais ce matin un article sur LinkedIn, quelqu'un disait que dans le disque, c'est pareil, on n'a pas le droit de nommer les gens par c'est un rouge, c'est un jaune, c'est un vert, c'est un bleu, ce que tout le monde fait, mais que tout le monde a des cas de couleurs, et en process communication, il y a aussi des couleurs, et c'est pareil, il est interdit de nommer quelqu'un par sa dominante, puisque la base de ce modèle, comme pour le disque, comme pour beaucoup de modèles, on a les six facettes de communication. On est capable Merci. de parler ces six langues-là. Maintenant, on a une dominante évidemment, et donc on en parle une plus que les autres. Ces modes de communication viennent d'injonctions parentales. Tout le monde a entendu dans son enfance des injonctions d'être fort, d'être parfait, de faire plaisir, t'as pas mal, sois sage, pourquoi t'as pas eu la meilleure note, voilà. Et ces injonctions, elles conditionnent nos comportements. Bon, la communication, c'est une de nos modalités comportementales. Et donc, ces injonctions conditionnent la forme de nos messages. Et d'ailleurs, dans l'exemple qu'on prenait tout à l'heure, il nous reste combien d'essences ? C'est une question qui appelle à une réponse parfaite et précise. Et la réponse « on est large » , elle est trop globale, elle n'est pas assez parfaite, elle n'est pas assez précise, donc elle ne répond pas. Et donc, ces facettes de communication viennent d'injonctions parentales. On les a, toutes ces facettes, avec une à deux dominantes. En tout cas, c'est comme ça que résonne le modèle.
- Speaker #0
Il y a quelque chose qui est hyper intéressant aussi dans ce que tu dis et que moi, j'avais vraiment retenu et intégré. Il y a des phases de vie. Alors ok, on en a deux prédominantes, une base dans laquelle on se sent à l'aise, mais que c'est évolutif.
- Speaker #1
Alors ce qui est évolutif, oui, c'est que le modèle est représenté sous la forme d'un immeuble. Quand on fait son profil process communication, on repart avec son immeuble, avec l'ordre des étages. C'est la façon qu'ils ont eu de représenter les profils des gens. On habite le rez-de-chaussée, qui est notre étage de confort depuis des années, des années, depuis tout petit. Et ensuite, on peut parfois créer des duplexes, c'est-à-dire aller vivre. à d'autres étages. Et puis surtout, le plus important, c'est qu'on est tous équipés d'un ascenseur qui permet de se prôner dans les étages et justement de réagir avec les différentes formes de communication. Majoritairement, on utilise plutôt les étages du bas parce que plus on monte, plus il y a de l'inconfort. Et moi, j'ai mis longtemps à le comprendre ça, mais le mécanisme le plus important de ce modèle, c'est justement de comprendre l'ascenseur et d'aller utiliser les modalités de communication et les étages du haut qu'on sous-utilise de manière naturelle et qui demandent un petit peu d'effort. Sauf que si en face de moi, j'ai quelqu'un qui a des modalités de communication au rez-de-chaussée pour lui, qui sont mon sixième pour moi, j'ai plutôt intérêt, si j'ai envie de m'entendre avec cette personne, de prendre l'ascenseur. C'est cette dynamique, le plus important, c'est la fluidité de l'ascenseur dans ce modèle. C'est justement d'être polymorphe, plutôt que de dire, moi je suis dans ma brosse, je reste dans ma brosse, et je suis comme ça, et je parle comme ça, et m'accepte qui veut. C'est ça qui n'est pas acceptable, qui n'est pas OK.
- Speaker #0
Oui, surtout aujourd'hui, où effectivement il y a toujours plus de diversité, toujours plus de profils, ce qui est une richesse. Et ce qui est aussi intéressant, c'est que dans ces profils, il y a des moteurs, je me souviens d'une expression que tu utilisais, qui m'a vraiment marquée, c'est les masques appellent les masques.
- Speaker #1
Le modèle de la process communication, il décrit effectivement ces façons de parler français, italien, espagnol. Et ces comportements-là et ces façons de parler, l'ascenseur, c'est quand on est détendu. Donc on est capable de s'adapter à quelqu'un. Et si je dîne avec quelqu'un que je ne connais pas, je vais l'entendre parler à un moment donné dans le repas au rez-de-chaussée, puis au troisième, puis au quatrième, puis au second. Et je vais avoir du mal à identifier sa dominante parce qu'on est capable de parler toutes les langues. Sauf que quand on est... alors On appelle ça en process communication sous stress, sauf que ce n'est pas la même définition du stress qu'en français classique. En français classique, le stress, dans son assertion la plus commune, c'est « j'ai trop de boulot, je suis débordé » . Il y a des gens pour qui c'est du kiff, ça. En process communication, le stress a une autre définition, mais en tout cas, quand on a un mal-être, on va prendre un terme plus générique, notre communication va devenir désagréable. Et ce côté désagréable, on appelle ça effectivement en process communication un masque. Nous, on a plein d'expressions populaires. On ne dit pas, dis donc, Thomas en réunion hier, il avait un masque de niveau 2. On dit, Thomas en réunion, on en a plein, il a pété un câble, il a fondu un plomb, il a fondu une durite, il a craqué son slip, il a vrillé. On en a plein des expressions pour dire, voilà, il y a un truc qui a débordé, il n'était pas bien. Et ça, ça s'appelle en processus de communication un masque. Et c'est vrai que comme le masque est une réaction sous stress, elle déclenche chez les autres leur propre commande sous stress. Quand quelqu'un est stressé, il stresse tout le monde. Donc c'est pour ça qu'on dit en rigolant, les masques appellent les masques. Et comme m'a dit l'autre jour un patron, nous les codires c'est un peu carnaval, parce que tout le monde sort son masque.
- Speaker #0
C'est complètement un jeu de posture et de masque qui va venir trigger ? Exactement,
- Speaker #1
exactement.
- Speaker #0
Activer je dirais ?
- Speaker #1
Les masques des autres. Et le masque est une belle définition, enfin une belle image je trouve, parce que nous on a tendance à compacter l'individu et son comportement. En disant, il fait suer Thomas de réagir comme ça, comme si Thomas l'avait fait exprès. Sauf que Thomas il est pas bien. il était masqué. Et en fait, il ne faut pas oublier que sous le masque, la belle personne qu'on est d'habitude, quand on est détendu, donc dans l'ascenseur, est toujours là. Et c'est d'ailleurs pour ça que quand quelqu'un a un écart de comportement et qu'il vient s'excuser le lendemain, il va te dire, non mais désolé hier, je n'étais pas moi-même. Alors en process communication, on dira, désolé hier, j'étais masqué. Et donc sous le masque, on a nos comportements positifs et quand on est masqué, ce n'est pas terrible.
- Speaker #0
Et si on devait décrire ces six profils justement à travers leur moteur principal, ça donnerait quoi en version humain ?
- Speaker #1
En version humain, imaginons qu'on a en nous six énergies, avec une dominante dans ces six. Il y a une partie de nous, une partie de notre énergie, qui est l'énergie de la sensibilité. Tout le monde est plus ou moins sensible. La sensibilité, c'est l'endroit où on sent un vin avant de le boire, où on écoute une musique intensément, où on regarde un paysage avec émotion, et où on sent que Thierry, l'autre jour à la soirée, il n'avait pas l'air bien, ou Vanessa à la réunion, je l'ai trouvé un petit peu pas bien. Donc on a une sensibilité aux choses et aux autres.
- Speaker #0
Certains utiliseraient le mot intuition peut-être ?
- Speaker #1
Et c'est l'étage où on a l'intuition. Donc cet étage-là, c'est l'étage où on communique avec une voix qui est très douce, très ronde. C'est la voix qu'on prend quand on console un enfant qui a fait un cauchemar. C'est la voix qu'on prend quand on discute avec un ami en fin de soirée qui est un peu dépressif. Donc ça, c'est une de nos composantes, c'est l'énergie de la sensibilité. Il y a un autre endroit de nous où on est dans la logique, le process. l'organisation, le timing, tout le monde est plus ou moins capable de s'organiser, d'être dans cette logique-là. Il y a des gens qui le sont très peu, des gens qui le sont beaucoup, des gens qui le sont très très process, d'autres très peu, et qui est un endroit où notre communication est très factuelle pour le coup. Donc à l'étage de la sensibilité, la communication est très émotionnelle, à l'étage de la logique, la communication va être très hiérarchisée, des gens qui vont te dire trois choses importantes pour moi, et tu es sûr d'en avoir trois. On a une énergie qui est notre énergie de nos valeurs. de nos principes, de nos convictions. On a un endroit dans notre cerveau où est rangée toute la maladie que t'ont, avec toutes les croyances qu'on a sur la vie. Ça, c'est un étage où on va militer pour nos opinions, pour nos valeurs. On va les affirmer avec parfois beaucoup de véhémence. On va essayer de convaincre les autres qu'on pense comme il faut. Ça, c'est un peu notre surmoi, on pourrait le dire comme ça. Donc, un étage de la sensibilité, un étage de la logique, un étage des valeurs. On a un étage qui est très intérieur, dans lequel on peut s'évader. On peut partir dans sa tête et on peut s'imaginer, faire plein de choses. Tout le monde peut l'utiliser dans le métro, par exemple, quand on est coincé, serré comme des sardines aux heures de pointe. On peut fermer les yeux et partir au Seychelles si on en a envie. Ça peut se muscler. Il y a des gens qui y vont de temps en temps, des gens qui sont tout le temps dans leur imaginaire. Tu en as des modèles au cinéma. Tu as Amélie Poulain qui passe son temps à imaginer plein de trucs qui n'existent pas. C'est un étage qui est plus intérieur. On a un étage où on agit, qui est un peu l'étage du défi, qui est un peu l'étage Nike, Just Do It, où on bouge, on y va. On relève des défis. Cap ou pas cap. Cap ou pas cap, exactement. Et puis, on a un endroit où on est encore très enfant libre et où on aime avoir de la complicité avec les autres. On aime jouer avec eux. On n'aime pas les choses programmées. On aime la liberté. Et on a une communication qui est très spontanée.
- Speaker #0
Quitte à sortir du cadre. Quitte à sortir du cadre. Et parfois, même au moment où ce n'est pas le moment.
- Speaker #1
Parce que comme on est drivé par la spontanéité, cette spontanéité, parfois, nous fait dire des choses à des moments où ce n'est pas OK. Et donc, sur l'exemple tout bête du début de la discussion, Il nous reste combien d'essence est une question posée à l'étage où on a besoin de logique et de données factuelles ? Et la réponse qui en est large est une réponse ludique de l'étage de l'enfant libre qui n'a pas besoin de passer par un truc précis, qui juste répond que c'est OK, c'est bon. C'est bon, ça roule.
- Speaker #0
À quel moment, justement, est-ce qu'on va savoir qu'on bascule ? Comment est-ce qu'on arrive à identifier un peu ce passage sous stress pour s'aider à… ?
- Speaker #1
Le stress, progressivement, va couper l'accès. à la pensée claire. C'est-à-dire qu'au bout d'un moment, on n'est plus lucide. C'est pour ça qu'on pète des câbles et que le lendemain, on s'excuse des comportements audios qu'on a pu avoir. Donc, la bascule dans le stress, elle se fait progressivement. Il y a un stade où je suis encore lucide, où je peux voir que je suis en train de bugger. Et il y a un stade où on dégoupille. Là, je ne peux plus rien faire. Donc, le cadeau que nous fait aussi le modèle de la process communication, c'est qu'en fonction de mon profil dominant, je vais savoir quels sont les comportements avant-coureurs. Ils commencent à me dire coco ou cocotte. tu es en train de buguer, tu es en train de... Pour le coup, tu n'es plus dans l'ascenseur, tu es en train de descendre à la cave. On appelle ça comme ça, c'est le vocabulaire de la process communication. Mais tu es en train de...
- Speaker #0
De te recroqueviller.
- Speaker #1
De te recroqueviller et d'avoir des comportements qui ne sont pas terribles. Donc, dans les premières étapes du stress, on peut se voir faire et on peut du coup, si on connaît son profil, savoir ce qu'il faut faire pour aller mieux et pour remonter. Et puis, il y a un stade au-delà duquel on a dégoupillé, tu le dis bien, et où là... C'est plus accessible. Non, non, la pensée claire n'est plus accessible.
- Speaker #0
Je me suis vue dans des réunions, alors pour le coup, voir des personnes, mais vraiment complètement avoir cette impression de les voir sortir de leur corps. Sortir de leur gond, d'ailleurs l'expression, je pense qu'elle est bien utilisée à ce moment-là.
- Speaker #1
Et tous les clashs télé que l'on peut voir, où on se dit mais c'est pas possible, est-ce qu'ils se rendent compte que ça fait dix fois qu'ils répètent la même chose ? On en montre plein en formation. Oui, de l'extérieur, on est stupéfait de voir les gens dans cet état-là. Mais ça, c'est le problème du stress. C'est vraiment de couper l'accès à la pensée claire. Il y a des exemples, je prends toujours le même exemple parce qu'il est tellement flagrant, mais si tu regardes Koh Lanta, pendant la course d'orientation, ils sont sous stress très intense, ils ont une boussole qui indique le nord, ils doivent aller au nord, et tu dois partir au sud. Et toi, sur ton canapé, tu dis mais ce n'est pas possible. Non, il n'a plus d'accès. On n'est plus lucide, il y a des moments où on n'est plus lucide. Et donc, quand on n'est plus lucide, la communication, elle vrille. Et on s'en veut, normalement, après. Si on ne s'en veut pas, c'est qu'il y a un petit sujet.
- Speaker #0
C'est qu'il y a un autre sujet. Oui,
- Speaker #1
il y a un autre sujet.
- Speaker #0
Ce que j'aime beaucoup aussi dans la process com, c'est qu'elle ne sert pas qu'à analyser. Alors oui, il y a cette approche où au fur et à mesure, on apprend à se connaître et à mieux gérer, et à mieux aussi gérer les dynamiques d'équipe, pour que le message passe au mieux en fonction des différents profils. Mais surtout, la process com, elle permet de se remettre en mouvement. Il y a vraiment ce côté dynamique. On peut agir. Oui. Faire un reset, moi j'aime bien ce terme-là. Comment est-ce qu'on reset une situation lorsque la communication part en vrille, justement ?
- Speaker #1
On a coutume de dire que c'est normalement le moins stressé des deux qui est censé faire l'effort. C'est celui dont un senseur est disponible qui est censé s'adapter à l'autre. Déjà, quand on connaît les réactions du stress, on a plus de tolérance, on l'a dit, on voit que l'autre n'est pas bien. Si on connaît un peu le modèle, on peut savoir ce qu'il va falloir lui donner à ce moment-là en termes de forme de communication pour le calmer. Et puis, si on n'y arrive pas ou si soi-même on s'est raté, Il y a toujours un truc qui existe, mais qui est vieux comme le monde, c'est de faire des excuses, de présenter des excuses. Si tant est qu'on sache le faire d'ailleurs. Mais tout le monde ne sait pas présenter des excuses de manière propre. Le reset, il sera plutôt quand on sera remonté de la cave, quand on ira mieux. On peut aller voir la personne le lendemain pour dire, voilà, désolé hier, je pense que j'ai eu un comportement qui n'était pas terrible. Et on peut faire ce qu'on appelle en communication une régulation. Une régulation, c'est d'aller apaiser les choses le lendemain avec la personne. mais ça nécessite de De s'en rendre compte, il y a des gens qui vont estimer qu'eux n'ont rien à se reprocher et que c'est toujours l'autre qui ne les comprend pas. Donc si tu n'es pas capable de me comprendre, tant pis pour toi. Il faut avoir l'honnêteté intellectuelle de savoir que le juge de paix de mon message et de la qualité de mon message et de l'intérêt de mon message, le juge de paix de mon message, ce n'est pas moi, ce n'est pas l'émetteur, c'est le récepteur. C'est pour ça d'ailleurs que je parlais tout à l'heure de bonnes ou de mauvaises excuses. Quand les gens commencent des excuses en disant « si tu l'as mal pris » , Déjà là, il y a une mise en doute du récepteur. C'est pas si. C'est je vois que tu l'as mal pris, je te présente des excuses. Parce que ce que j'ai dit n'était pas correct, n'était pas bien dit. C'était sous le feu de la colère, sous le feu de l'énervement, sous le feu de l'agacement.
- Speaker #0
Tu n'as pas du tout le même impact que si tu l'as mal pris, je suis désolée.
- Speaker #1
Si tu l'as mal pris, c'est désolé. C'est qu'en fait, il y a une hypothèse qui est qu'en fait, c'est la faute de l'autre. Alors que je vois que je t'ai fait de la peine. Je te présente des excuses, il n'y a plus d'hypothèse. C'est assumé, que c'est moi. Ça demande de la mise en question. La mise en question, c'est ce qui demande le plus d'énergie. Et quelqu'un qui ne se remet pas en question, c'est pas quelqu'un, contrairement à ce qu'on pourrait penser, c'est pas toujours quelqu'un qui ne veut pas. C'est aussi souvent quelqu'un qui ne peut pas.
- Speaker #0
Oui, ou qui ne sait pas.
- Speaker #1
Ou qui ne sait pas, ou qui n'a pas eu les codes, les clés, ce que nous apporte d'ailleurs la process comme entre autres, pour décoder son comportement et comprendre que dans l'échange un peu houleux qui a eu lieu, il y est pour quelque chose. c'est vrai qu'après quand les deux personnes connaissent le modèle. C'est pour ça qu'en entreprise ou ailleurs d'ailleurs, c'est beaucoup plus facile de décoder. Moi je veux dire avec ma compagne elle connaît le modèle autant que moi heureusement qu'on a la process com pour débuguer des problèmes de communication qu'on a tous les deux où on en rit, où je fais une réponse qui n'est pas du tout sur le bon canal de communication par rapport au sien et inversement.
- Speaker #0
Alors sans rentrer du coup dans cette intimité, tu as quelques exemples autres que tu entends régulièrement en formation qui illustreraient ce que tu dis ?
- Speaker #1
Le télescopage de profil Merci. C'est quand les profils sont sur des registres de communication totalement différents. Tout à l'heure, on disait qu'il y a un des profils qui communique beaucoup, qui partage beaucoup sa sensibilité et ses émotions. Et il y a un autre profil qui peut être dominant chez quelqu'un, parce que tout le monde, encore une fois, a les six, qui peut être dans la logique et les faits. Quant à ces deux personnes qui échangent, ça bug. Pourquoi ? Parce que celui qui est dans la logique et les faits considère que tout se gère par la logique, tout se gère par une solution, tout se gère par un process.
- Speaker #0
Ou un peu Excel.
- Speaker #1
ou un tableau Excel. Et en face, il y en a quelqu'un qui fait part d'une émotion et qui au moment où il va dire, mais t'entends pas ce que je te dis, j'ai entendu dire que je suis malheureux, que je suis pas bien, peu importe, je suis en train de te partager des émotions et tu me réponds, plan d'action. Et l'autre, il comprend pas parce qu'il dit, bah oui, bien sûr, parce que de toute façon, ça va se gérer par un, deux, trois. Donc ça, ça peut être un des clashs possibles. Tu peux avoir un autre clash possible entre celui qui cherche tout le temps du contact ludique et qui est très souvent dans le second degré, donc qui joue beaucoup, avec celui qui, justement, dans la rationalité, dans les faits, Moi, je me suis rendu compte qu'il y avait des participants parfois en formation. qui veulent juste jouer avec toi et qui vont te balancer une connerie pour jouer. Bon, moi, avant de connaître la process communication, je répondais sérieusement. Donc, je les perdais. Aujourd'hui, j'arrive à jouer avec eux. Donc, c'est vraiment celle où on parle de tolérance. C'est-à-dire que ça donne des clés pour comprendre que parfois, il y a un truc qui se joue qui n'est pas un problème de fond, qui est juste un problème de forme.
- Speaker #0
Et toi, est-ce qu'il y a un type de profil, justement, avec qui c'est plus challengeant de communiquer ? Parce qu'on a tous des profils avec des personnes. enfin on a tous des personnes ce qu'on disait déjà tout à l'heure avec qui c'est plus facile hum hum et d'autres avec qui c'est plus challenging. Moi, j'ai cité très clairement lesquelles sont plus compliquées.
- Speaker #1
On a dit qu'on avait six facettes, que ces facettes sont rangées dans un immeuble. Donc mécaniquement, moi, j'ai des atomes crochus avec ceux qui ont les trois étages du bas comme moi. Et c'est un challenge pour moi de communiquer avec ceux qui ont les trois du haut. Maintenant, la bonne nouvelle, c'est que plus on y va, plus on y va. C'est-à-dire que l'ascenseur, il se muscle. Moi, ça fait plus de 15 ans que je muscle la course de mon ascenseur et je suis probablement plus adaptable à mon environnement qu'hier et moins que demain. parce que c'est jamais fini, je suis loin de maîtriser tout ça et donc du coup moi les profils qui sont les plus éloignés de mon mode de communication à moi c'est les profils, le premier dans la sensibilité parce que moi je pense qu'on a bien entendu je suis plus dans un propos dynactique factuel, précis, hiérarchisé à tendance un peu gonflante pas du tout mais pas du tout, gentil et donc voilà, moi quand on me propose de l'émotion je réponds de la logique donc j'ai appris
- Speaker #0
à essayer d'aller chercher autre chose comme réponse. Et puis les gens qui sont dans le second degré, moi je réponds souvent le premier degré. J'ai même un code avec ma compagne, au bout d'un moment, quand je pars trop vite, elle me dit C2. Ça veut dire code deuxième degré. Elle me dit, je suis en train de jouer là. Et moi, je réponds premier degré. Et en formation, c'est pareil. Des fois, j'arrive à jouer avec certains, mais quand je suis un peu sous stress, que l'heure approche de la fin de la formation, que j'ai en tête tout ce que j'ai encore à raconter ou à faire comme exercice. Et qu'il y en a un qui veut jouer avec moi, des fois, je me surprends de ne pas prendre l'ascenseur et de lui répondre premier degré. Donc, on a toujours une difficulté. C'est pour ça que si les gens ont dans la vie un partenaire de vie qui a dans leur immeuble en haut ce qu'eux ont en bas, je vais y arriver, c'est un fabuleux sparring partner pour s'entraîner à prendre l'ascenseur tout le temps. Parce qu'il n'y a pas de plus beau mobile que l'amour pour faire un effort vis-à-vis de l'autre. Donc moi, je n'ai jamais autant travaillé mes étages du haut qu'avec mes enfants ou qu'avec ma compagne qui ont des profils très différents de moi. Et ça m'oblige à chercher des formes de communication, des réactions pour bien m'entendre avec eux, qui ne sont pas du tout les miens.
- Speaker #1
Justement, ce qui est aussi très intéressant quand on suit la process com, c'était vraiment une initiation, bien évidemment. Mais on voit très vite des changements, des lignes qui bougent aussi bien à la maison. t'as parlé des enfants, très clairement ça a fait bouger les lignes et aussi en dynamique d'équipe parce que là on se rend compte que quand on a un message à faire passer, plus l'équipe est grande et plus il faut s'adapter parce que dans l'équipe tout le monde n'a pas les mêmes trois étages les plus accessibles on va dire comme les tiens.
- Speaker #0
Alors ça c'est une des belles c'est une des belles leçons des beaux enseignements de la process communication c'est que, et je pense de tous ces modèles là je pense qu'ils disent tous un peu la même chose différemment c'est que l'équipe efficace elle est multicolore Et en 2025, bientôt 26, j'aime bien qu'on répète que l'équipe efficace est multicolore. Et donc, c'est la diversité...
- Speaker #1
Multicolore, multiculturelle. C'est ça que j'appelle multicolore.
- Speaker #0
Elle est variée. Et donc, du coup, effectivement, on a besoin de tous ces modes de communication, de toutes ces énergies. Puisque pour faire un projet, il faut quelqu'un qui le planifie, qui le structure. Il faut quelqu'un qui voit loin, qui a la vision long terme. Il faut quelqu'un qui dit, bon, on y va, on passe à l'action. Il faut quelqu'un qui imagine toutes les potentialités, il faut quelqu'un qui veille au bien-être de l'équipe, il faut quelqu'un qui ait de la spontanéité, de la créativité pour avoir des idées un peu décalées et nouvelles. Donc on a besoin de ces six énergies autour de la table, mais il faut les connaître pour pouvoir les faire fonctionner ensemble. Parce que souvent, les gens ont tendance à aimer des gens qui sont comme eux, à recruter des gens comme eux, parce que la tombe crochue, il est immédiat. Dès l'entrée de recrutement, tu dis « j'aime bien cette personne parce qu'elle communique comme moi » . Et parfois, on a tendance à avoir des équipes qui sont un peu consanguines. un peu toutes de la même couleur. Exactement. Donc oui, c'est un modèle qui montre que plus on bosse ensemble avec des équipes variées, plus c'est efficace, en fait. Et les enfants, oui, moi je compte plus le nombre de personnes qui me disent en formation, mais je viens de comprendre pourquoi ça bug avec mon fils, ma fille, mon conjoint, et ils viennent nous voir à la pause pour dire mais comment on peut faire le profil ? Et il nous arrive parfois, j'ai des consultants qui font ça parfois avec des familles entières, moi je les fais aussi avec une famille, pour éclairer des problèmes de... Encore une fois, de communication. On n'est que sur la forme, on n'est pas sur le fond. Ce type de modèle, c'est important de le dire, ne dit pas qui on est. Parce qu'à tort, on parle de modèle de personnalité. Il n'y a aucun algorithme au monde qui est capable de décoder la personnalité de quelqu'un. Ça n'existe pas. C'est des modèles juste qui disent un peu comment on se comporte. On n'est que sur le comportemental, on n'est que sur la partie émergée de l'iceberg. Donc ça s'oppose à... Il y a deux courants en psychologie. Il y a les freudiens qui vont travailler la boîte noire, et puis il y a les comportementalistes qui sont dans l'ici et maintenant. Là, on est dans la deuxième famille, les deux sont complémentaires, il y a des choses qui se résolvent dans le comportement, il y a des choses qui se résolvent dans la boîte noire. Nous, on est juste sur la partie communication, comment on dit les choses et comment on se comprend mieux. Oui,
- Speaker #1
mais dans une équipe, typiquement, tu peux avoir les meilleurs experts. Si tu n'as pas ça, ce lien-là, cette capacité à communiquer les uns les autres, c'est ce qui fait toute la différence entre une équipe fonctionnelle et une équipe dysfonctionnelle aussi, très clairement. Si tu avais... Un seul conseil à donner justement au manager d'aujourd'hui, tu l'as dit, fin 2025, début 2026, avec tout ce qui se passe, tous les changements qui s'annoncent, ces tensions, ce contexte qui est quand même très anxiogène et qui est remis toujours et encore en exact par les médias. Quel serait ton conseil pour reconnecter justement avant de réagir ?
- Speaker #0
Le management, c'est l'art de réfléchir avant de parler. Il y a des gens qui vont te dire « moi je suis cash, ça sort comme ça sort » . Souvent je leur réponds non t'es pas cash t'es agressif, c'est-à-dire que les gens me mettent des jolis mots comme authentique ou cash, des violences quotidiennes. Moi je suis nature, non t'es violent. Il y a une petite règle qui est que souvent le premier qui parle a perdu. Les acheteurs connaissent bien ça, un acheteur de métier parlera jamais en premier, il va laisser le commercial faire sa présentation et son argumentaire avant de parler. Je pense que... Plus on parle en premier, plus on prend un risque. Idéalement, moi, dans 80% des entretiens de management que j'enseigne, il y a toujours un démarrage par le manager qui en est bien là pour dire « Écoute, je voulais te voir aujourd'hui pour te parler de ça. » Mais une fois ces trois phrases d'introduction faites, plus tôt on donne la parole aux gens, plus on les fait parler en premier, plus on a le temps de réfléchir à ce qu'on va dire, comment on va le dire, d'écouter ce qu'ils racontent. Voilà, donc pour moi... Plus on parle en second, plus on a des chances de bien parler et de bien dire.
- Speaker #1
De bien comprendre. J'ai envie de dire, écoute active, de écouter vraiment déjà l'autre avant de réagir. Quand on sent qu'on a envie de réagir, peut-être se mordre la langue justement et ok, je t'écoute et se tais.
- Speaker #0
Ça c'est moi mon défi parce que moi j'ai le défaut permanent des formateurs ou même parfois de certains coachs. Je vais en faire hurler certains mais... de vouloir solutionner et résoudre. Et moi, je passe mon temps à me dire, écoute pour comprendre, n'écoute pas pour répondre.
- Speaker #1
Je suis d'accord, ce n'est pas toujours...
- Speaker #0
Moi, j'ai la réponse rapide. Et en plus, j'ai une réponse qui est rapide et qui va pointer sur de la logique. Si je suis face à quelqu'un qui n'est pas là-dedans, ma réponse tombe complètement à plat. Donc, du coup, le meilleur conseil qu'on puisse donner, je trouve, au manager, c'est de très vite, dans l'entretien, donner la parole au collaborateur. Alors, soit sur le passé, comment tu as vécu la chose, qu'est-ce qui s'est passé, raconte-moi, enfin il y a X questions ouvertes, et c'est sur l'avenir, comment tu vois les choses, qu'est-ce que tu me proposes. Plus on parle en second, plus on a des chances d'être juste.
- Speaker #1
Merci mille fois pour ce conseil. Quel serait ton mot de la fin, Stéphane ?
- Speaker #0
Le mot de la fin, c'est que ce type de modèle, alors moi je suis d'obédience, process com, mais le disque, l'énéagramme, le MBTI, ce type de modèle, ils ont souvent un faux procès. C'est qu'on va dire que ça met les gens dans des cases. Ce qui est totalement un faux procès, puisque les gens n'ont jamais eu besoin de ce type de modèle pour avoir leur propre case. Tout le monde a des cases. Il y a des gens qui ont des cases de sexe, il y a des gens qui ont des cases de genre, il y a des gens qui vont te dire que les barbus sont timides, il y a des gens qui ont des cases du Zodiac, moi je ne m'entends pas avec les scorpions, peu importe. Donc les gens ont des cases. Ils n'ont pas besoin de ce type de modèle pour en avoir. quitte à en avoir, parce que le cerveau en a besoin pour classifier et pour s'en sortir quitte à en avoir, autant en avoir des un petit peu intelligentes, un petit peu travaillées, un petit peu plus...
- Speaker #1
Porteuses, positives.
- Speaker #0
Oui, positives et plus fines que simplement l'origine géographique ou raciale.
- Speaker #1
Les arts des choix,
- Speaker #0
t'es tue. Tu parles à un drôme, moi. Donc attention, parce que c'est Nobel, je les arde des choix. Moi, mon mot de la fin, c'est juste d'inviter les gens le plus possible creuser ce type de modèle, parce que c'est juste fait pour mieux vivre ensemble et mieux communiquer. et bon Dieu qu'il y a beaucoup de... de différents que les gens ont, qui sont seulement partis sur un problème de com' au départ, de choses qui ont été mal dites, qui enquistent des conflits dans les entreprises. Et puis chacun va le raconter au café, il va y avoir des gens qui vont être d'accord avec lui. Et puis ça monte, voilà, juste parce qu'ils se sont, entre guillemets, mal parlé, parce qu'ils n'avaient pas le même canal au départ.
- Speaker #1
Et que l'un ou l'autre ne se sent pas entendu, encore une fois, et donc se sentir pas entendu, ça passe par quoi ? Ça passe par se parler, par communiquer.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
En tout cas, Stéphane, un mille merci d'avoir pris ce temps et de partager avec nous ces insights. Je vais mettre bien évidemment le lien vers ton profil LinkedIn, parce que Stéphane écrit divinement bien, aussi plein de posts hyper intéressants. Vous aurez aussi des vidéos à la fois aussi intéressantes sur le fond que sur la forme, parce que Stéphane est bourré d'humour et il apporte les choses vraiment d'une manière assez intéressante et attractive. Vous l'aurez compris, Procescom, c'est vraiment une approche qui peut... permettent d'améliorer des dynamiques d'entreprise de manière très significative. Encore une fois, merci Stéphane. Si vous avez envie de le joindre, le lien de son profil LinkedIn sera à disposition dans les commentaires de l'épisode. Et je vous dis à très très vite.
- Speaker #0
Merci beaucoup.
- Speaker #1
Merci Stéphane. J'espère que cet épisode t'aura offert ce pas de côté dont on a tous besoin régulièrement. Si c'est le cas, je t'invite à le noter, à commenter ou à le partager. C'est ainsi que ces sujets de lucidité, de responsabilité trouvent leur chemin jusqu'à celles et ceux qui ont besoin de l'entendre, ce petit rappel. À la semaine prochaine !