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Retour au réel

💥 L'abbé Raffray annonce un réveil spirituel de la jeunesse française

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56min |11/10/2024
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Description

Dans cet épisode du podcast Le Retour au Réel, j’accueille l’abbé Matthieu Raffray pour aborder un phénomène inattendu : un réveil spirituel en France. À travers des témoignages de prêtres et d’observations concrètes, nous explorons la hausse des conversions au catholicisme, particulièrement parmi les jeunes issus de milieux éloignés de la foi.


Nous analysons les causes profondes de ce phénomène, son lien avec la quête d'identité, la critique du consumérisme moderne, et l'impact des réseaux sociaux. Peut-on espérer que ce réveil spirituel modifie le destin de la France, et au-delà, de l'Europe ?


Dans cet épisode, nous posons les bonnes questions :

  • Quel est le profil de ces nouveaux convertis ?

  • Quelles sont les implications humaines et politiques de ce retour à la foi ?

  • Comment l'Église peut-elle s’adapter et accompagner ce renouveau spirituel ?

  • Quelle est la place des chrétiens dans une société en crise ?


Nous concluons par des pistes d’action concrètes pour chacun d’entre nous, de la conversion personnelle à l’engagement communautaire.


Thèmes abordés : conversions massives, renouveau catholique, quête d'identité, impact sociopolitique de la foi, avenir du christianisme.

Écoutez maintenant et découvrez comment ce réveil pourrait changer la France.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le Retour au Réel, le podcast de ceux qui ne veulent pas seulement critiquer, mais aussi créer. Aujourd'hui, j'ai la joie de recevoir M. Labbé-Raffray. Bonjour M. Labbé.

  • Speaker #1

    Bonjour Victor.

  • Speaker #0

    Alors, on a eu une discussion cet été autour d'une bonne bouteille de vin, et vous évoquiez le fait qu'autour de vous, il y avait de plus en plus de conversions, que c'était... un phénomène qui avait vraiment changé d'échelle ces dernières années. Est-ce que vous pourriez, justement, peut-être rappeler un peu ces éléments ? Qu'est-ce que vous, vous voyez à travers les retours que vous avez, tant sur les réseaux sociaux, les jeunes que vous rencontrez ?

  • Speaker #1

    Oui, alors en effet, c'est un phénomène tout à fait nouveau et qui est partagé par beaucoup de prêtres. Je croise souvent des confrères qui me rapportent la même chose. Aujourd'hui, il y a vraiment un phénomène de conversion et de retour à la foi qui est assez massif par rapport à ce qui existait avant. On a parlé, par exemple, à Pâques dernier, du nombre de baptêmes d'adultes qui ont été baptisés à Pâques. Ils étaient plus que 7000, quelque chose comme ça. C'était 5000 adultes et 7000 adolescents. C'était un chiffre assez élevé. Mais on ne parle pas de tous ceux qui avaient été baptisés enfants. mais qui n'ont jamais fait de catéchisme ou n'ont aucune pratique, et qui actuellement reviennent vers la foi. Et ça, que ce soit... J'ai eu l'occasion d'aller faire quelques conférences justement pour ces jeunes, que ce soit à Lille, que ce soit à Lyon, que ce soit à Bordeaux, à Paris aussi évidemment. Partout, il y a le même phénomène de dizaines et de dizaines de jeunes qui suivent des cours de catéchisme, qui se rapprochent de la foi. Et alors je dis que c'est nouveau parce que ça fait 15 ans que je suis prêtre. J'avoue que dans les 12 premières années, j'ai dû baptiser 3 ou 4 adultes. J'étais à la campagne, je n'étais pas en paroisse, je suis plutôt professeur. Mais c'était, voilà, quand un jeune qui demandait le baptême, c'était vraiment l'exception. On disait tout, on concentre tous les efforts, on met toute une équipe, parce que c'était vraiment la pêche à la ligne. Et maintenant, c'est la pêche miraculeuse, c'est des filets entiers. Et juste pour conclure sur ce point, moi concrètement, sur Instagram, alors... J'imagine que les gens qui nous écoutent savent que je suis assez actif sur Instagram. Je reçois vraiment, sans exagérer, au moins deux messages par jour de gens qui me disent j'aimerais retrouver la foi, j'aimerais me faire baptiser, j'aimerais faire ma communion, j'aimerais comment faire, qu'est-ce que je dois faire, etc.

  • Speaker #0

    Alors justement, cette vague un peu de connexion, on l'a vu aussi au Périnage de Chartres, je voudrais qu'on évoque vraiment un petit peu ce phénomène-là plus en détail. Quel est un peu le profil, s'il y en a un d'ailleurs ? de ces recommençants ou nouveaux convertis ?

  • Speaker #1

    Alors, le profil des gens qui me contactent, encore une fois, je suis un cas particulier, c'est-à-dire qu'il y a toute une panoplie de profils, mais moi, les profils qui me contactent, j'ai essayé de caractériser ça. En fait, il y a deux profils particuliers. Le premier, ce sont les jeunes. Alors moi, je touche surtout des garçons. Sur Instagram, j'ai plus de 75% d'abonnés qui sont hommes. Ce qui est assez intéressant, parce que, comment dire, de façon plus générale, les gens qui s'intéressent à la religion, c'est plutôt d'abord les femmes. Et un homme qui fait une démarche de foi, c'est quelque chose qui, jusqu'à récemment, était assez rare. C'est principalement des garçons. Je disais le premier profil, ce sont des garçons de 17-18 ans qui ont un côté patriote, qui recherchent un idéal de vie, qui recherchent des amis qui pensent comme eux, etc. Donc voilà, c'est le premier profil. Et le deuxième profil, qui est encore plus nombreux, ce sont des hommes entre 25 et 35 ans qui sont mariés ou qui sont en couple, qui ont un enfant ou deux, et qui se disent en fait, qu'est-ce que j'ai à transmettre ? Et ça c'est vraiment les profils les plus nombreux. C'est assez impressionnant, c'est des gens vraiment qui se posent cette question, qui se disent bon en fait j'ai suivi le cours de ma vie, j'ai fait comme tout le monde, je me suis mis en couple, j'ai fait un enfant, j'ai un métier, mais en fait quelle est la valeur de ma vie et qu'est-ce que j'ai à transmettre à mon enfant ? Et donc là ils se rendent compte, enfin ils sont en recherche de quelque chose de transcendant, de spirituel, et d'une religion, et de vérité, et non pas simplement de moyens matériels et des plaisirs illusoires que le monde procure.

  • Speaker #0

    Alors comment vous expliquez le fait que ce soit que des garçons ? C'est drôle parce qu'une fois, j'avais une journaliste de La Croix qui m'avait contacté à propos de vous, et elle me demandait comment on a l'impression que la Bérafraie, il est entouré que de garçons. Alors moi, je ne juge pas comme ça un peu spontanément, je lui dis peut-être parce qu'il évoque des choses en lien avec la virilité, avec la compétitivité, qu'il parle peut-être davantage aux garçons. C'était une discussion qu'on a vu aussi cet été avec des jeunes qui avaient exactement ce profil-là à Academia Christiana et qui se posaient la question de comment convertir leurs fiancées, leurs copines, etc. Et c'est vrai que moi, c'est vraiment ce que j'ai constaté à travers Academia Christiana. Comme vous dites, c'est plutôt... Il y avait évidemment aussi des filles, mais c'est quand même une majorité de garçons.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Je ne parle que des garçons. Ce n'est pas réservé aux hommes, évidemment. Et puis je connais, il y a des femmes ou des jeunes filles qui ont des profils sur Instagram, qui font de l'évangélisation aussi, et qui elles, touchent plus facilement des filles. Donc effectivement, sur Instagram ça fonctionne comme ça, enfin sur les réseaux, c'est-à-dire qu'on s'identifie à quelqu'un, on recherche quelque chose. Et je pense que c'est exactement ça, c'est que les jeunes d'aujourd'hui, les jeunes hommes, en fait ont besoin d'un discours fort, d'un discours clair, d'un discours de combativité et d'espérance. Et moi, c'est ce que j'essaie de leur procurer. Et voilà, je ne suis pas le seul. Il y a d'autres prêtres qui font ça aussi. Ce qui est assez impressionnant, c'est que, pour s'en tenir au domaine de la foi catholique, les prêtres qui ont le plus de succès sur les réseaux aujourd'hui, ce sont que des prêtres qui sont clairement identifiables comme prêtres, donc ils ont un soutane ou un avis religieux, qui répondent clairement aux questions qu'on leur pose. L'âge du prêtre en civil gauchiste qui ne parle que d'ouverture et de tolérance, en fait, c'est terminé. C'est ça qui a détruit l'Église dans les 60 dernières années et qui a fait que les gens se font écarter de l'Église. Et aujourd'hui, ceux qui n'ont rien reçu, qui n'ont pas reçu leurs parents, l'éducation chrétienne, ou parfois pas même le baptême, et bien cherchent des réponses claires, même si ça bouleverse leur vie, même si ça a des conséquences, ou ça doit avoir des conséquences, ils préfèrent une réponse claire, même pour pouvoir dire je ne suis pas d'accord, plutôt qu'une réponse ambiguë, où tout semble permis et tout semble accepté.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si vous vous souvenez, si vous aviez suivi ça il y a quelques années, je crois que c'était en 2013-2014, il y avait un blogueur assez célèbre à l'époque, qui était également avocat, qui sévissait sous le pseudo de Cause Toujours, et qui avait écrit un livre identitaire, Le mauvais génie du christianisme. Et il reprochait à une certaine mouvance d'instrumentaliser la religion chrétienne. pour en faire un élément, en quelque sorte, culturel qui appartient à ce grand package, en quelque sorte, de l'identité. C'est-à-dire qu'en gros, finalement, comme si on mettait le crucifix et le chapelet au même rang que la baguette et le saucisson. Qu'est-ce que vous répondriez, justement, à cette critique qui dirait que ces conversions-là sont très superficielles ? C'est finalement, d'abord... un renouveau identitaire ou une droitisation de la jeunesse, et du coup il chope le christianisme comme un étendard, mais ce n'est pas des vraies conversions.

  • Speaker #1

    Déjà, je répondrais que qui suis-je pour juger de la conversion de quelqu'un ? Et comment ce cause toujours ? J'ai lu, je me souviens très bien, parce qu'il a écrit plusieurs articles là-dessus, j'aurais été un peu choqué de me dire comment est-ce qu'il peut juger de la valeur d'une conversion et pourquoi est-ce qu'il... Évidemment, il y a sûrement des gens qui tombent dans ce travers et il faut prendre les critiques toujours au sérieux, même si elles viennent de gens qui ne sont pas sérieux ou qui exagèrent. Il y a sans doute un fond de vrai dans le sens où il y a ce danger effectivement que certains... instrumentalise la foi au service d'une cause politique. Maintenant, je pense que plus profondément, en fait, il n'y a pas de contradiction entre le naturel et le surnaturel. Donc entre le social et le religieux. L'homme c'est tout un. Et en fait je pense qu'une des graves erreurs du progressisme dans l'Église, du progressisme en théologie, ça a été de transformer la foi en une... de limiter la foi pardon. à une relation individuelle, personnelle, avec Dieu. Et de retirer de l'espace public, et de ne plus revendiquer en public, ni pour soi, ni pour les autres, la foi catholique comme une vérité, comme un principe de civilisation. C'est en gros la disparition de l'idée de chrétienté. Aujourd'hui, il y a même des évêques, des théologiens, si vous leur parlez de chrétienté, ils vous disent que c'était une erreur médiévale, qu'il faut absolument sortir de ça, et que la religion ça n'a rien à voir avec ça, c'est un cœur à cœur avec Dieu, un point c'est tout. Alors je ne nie pas que la religion, pour chacun, ce soit un cœur à cœur avec Dieu, ça c'est évident. Mais il y a aussi une dimension sociale de la religion, qu'on apprend par l'histoire de l'Église. Tout simplement, quand Clovis se convertit, il convertit avec lui tout son peuple. Ce qu'Ostoujour aurait trouvé, aurait sûrement serait arrivé, serait aller voir les guerriers de Clovis en leur disant que leur conversion n'était pas sincère. Bon, ils se seraient peut-être pris un coup de hache, mais... ce qui aurait prouvé que la conversion n'était pas très sincère, parce que c'était pas très chrétien comme réaction. Mais de fait, le christianisme existe, a existé dans l'histoire, et s'est développé dans l'histoire, et les grandes heures du christianisme et de la civilisation chrétienne, donc de la chrétienté, s'est fait évidemment de façon sociale, parce que, encore une fois, l'humain... La dimension humaine de la foi n'est pas en contradiction, elle va de pair avec la dimension spirituelle. Donc le surnaturel se base sur le naturel, et donc il faut utiliser, c'est tout à fait logique, cohérent, d'utiliser des moyens naturels pour prêcher la foi et pour toucher les âmes. En une phrase, c'est-à-dire que si quelqu'un se convertit parce qu'il a été d'abord attiré par les cathédrales et par l'architecture, ou parce qu'il a d'abord été attiré par la grandeur de la cité catholique, eh bien c'est très bien. Alors évidemment, il faut l'encourager à approfondir cette foi pour en faire une démarche personnelle d'amour de Dieu, mais le moyen est très bon.

  • Speaker #0

    Oui, alors je rebondis un peu sur ce que vous dites, parce que moi ça fait écho, enfin déjà à mon parcours personnel, Mais j'ai l'impression, et pourquoi de cette manière ça se produit à notre époque, j'ai un peu l'impression que plus fièrement notre société est déracinée, plus les jeunes ont besoin de racines. Et c'est dans cette quête de racines qu'il y a la découverte du christianisme. Et finalement, cette quête de racines, elle est la porte d'entrée vers la foi.

  • Speaker #1

    Oui, exactement, c'est une porte d'entrée. Alors celui qui reste sur le Porsche, qui n'entre pas dans l'édifice de la religion. d'une foi vivante, c'est dommage. Et c'est le rôle des prêtres et des autres chrétiens d'entretenir cette foi, de la rendre plus profonde, plus personnelle, plus sincère. Mais le moyen, effectivement, la porte d'entrée est excellente. Et pour aller plus en détail, moi, j'essaie d'analyser la situation. Et je dirais qu'il y a trois facteurs aujourd'hui qui sont la cause des... de ces conversions et de cet attrait du christianisme. Exactement dans le sens que tu dis, d'une recherche d'identité, de racines, de culture, etc. Mais plus précisément, je dirais, premièrement, il y a le phénomène de l'islam, c'est-à-dire que les musulmans, il faut un constat objectif, les musulmans, en général, sont fiers de leur foi, ils l'affichent, ils la revendiquent, et face à cela... il y a beaucoup de Français, enfin de gens qui ne sont pas musulmans, qui ne s'identifient pas du tout à la religion musulmane, et qui disent en fait, moi, qu'est-ce que j'ai en face ? Qui suis-je ? Et le fait de ne pas avoir de croyance, de ne pas avoir de religion, de ne pas croire en Dieu, ou de ne pas savoir défendre la foi chrétienne, alors qu'on est d'héritage chrétien, en fait c'est une faiblesse. Donc il y a beaucoup qui, par réaction, se disent, mais attendez, je suis qui, je vais où, en quoi je crois ? Et c'est ça le... La première démarche qui les pousse à pousser la porte d'une église ou à envoyer un message sur Instagram. Le deuxième phénomène, ça a été le Covid. Je pense que le Covid a été une grâce pour beaucoup, parce que le monde merveilleux, plein de plaisir et de liberté qu'on nous promettait, du jour au lendemain, c'est devenu une prison. Du jour au lendemain, c'est devenu l'enfer. Et je pense que beaucoup de jeunes, moi je ne l'avais pas mesuré sur le moment, parce que j'avoue que moi la période du Covid, je l'ai vécu à la campagne, à faire plein de choses, faire justement de l'évangélisation sur les réseaux. Mais je pense que beaucoup de jeunes du jour au lendemain se sont trouvés non seulement enfermés, mais enfermés en eux-mêmes. C'est-à-dire face à leurs démons, à leurs pulsions, à leurs doutes, à leurs craintes, à leurs angoisses. Et donc... Là aussi, suite à cela, beaucoup se sont dit en fait, c'est quoi la vie, à quoi ça sert de vivre, je vais où, et qui suis-je ? Et puis, troisième phénomène qui est très différent, c'est étonnant, mais ça fait partie des miracles de la grâce, je pense que la pornographie et l'addiction que beaucoup vivent à la pornographie, à cause d'un monde hyper sexualisé, de l'accès en libre cours auprès des jeunes, font que chez beaucoup de garçons, c'est paradoxalement, façon de se dire, en fait, j'y arrive pas tout seul, je n'arrive pas à m'en sortir et j'ai besoin de l'aide d'une force supérieure, et de l'aide de Dieu. pour m'en sortir. J'ai besoin d'être sauvé par la grâce pour me sortir de ces addictions.

  • Speaker #0

    Je rebondis avec une anecdote parce que quand j'étais je crois en 6ème, 5ème, j'étais dans une école publique avec beaucoup de musulmans et avec un de mes copains, on s'était dit justement, alors qu'on n'était pas pratiquants, on était bâtiés tous les deux à cette époque-là, qu'on allait faire le carême pour singer les musulmans qui faisaient le ramadan. Ça me parle complètement. C'est l'idée justement. que l'islam est un peu notre miroir qui nous fait prendre conscience, en quelque sorte, de notre déracinement, de nos faiblesses, de notre absence de religion. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait. Et on pourrait le regretter, effectivement, en disant... Je vais citer Kostoujour, mais il y a tout un tas de journalistes comme ça qui disent que ce christianisme communautaire, identitaire, c'est dangereux. Mais de fait, c'est... Les chrétiens ont besoin eux aussi de communautés, d'esprit de communautés, d'esprit de corps, de se reconnaître dans son voisin, de savoir si on est ensemble. Et donc ce phénomène effectivement de miroir avec l'islam est tout à fait… Et de fait les musulmans… je suis un spécialiste de l'islam, mais j'ai quand même parlé avec beaucoup de musulmans, et je reçois pas mal de messages aussi de musulmans qui sont intéressés par le christianisme et qui apprécient quand les chrétiens sont totalement chrétiens. Je pense que d'ailleurs même les musulmans, même les plus radicaux, haïssent dans ce qu'ils appellent la chrétienté, la décadence. C'est-à-dire qu'ils associent la décadence de la société contemporaine... au monde chrétien, ce qui est pour nous scandaleux. Donc en fait, il y a cette confrontation, et ça me semble sain qu'un jeune de culture chrétienne se dise en fait, je ne veux pas être assimilé à la décadence contemporaine, et comment faire ? C'est en assumant ma foi, en assumant mes racines, en assumant cet héritage, cette hérédité spirituelle.

  • Speaker #0

    Je rebondis un peu là-dessus aussi, parce que vous évoquiez justement le style des prêtres qui rentre un peu en écho à cette vague de conversion, ce phénomène. Moi, typiquement, le prêtre qui m'a baptisé, qui a été un peu mon interlocuteur, on va dire, à ma période de jeune adolescence, en cinquième, quelque chose comme ça, c'était le père Benoît de Cinetti, qui est un peu connu, je crois qu'il a enterré Johnny Hallyday. Enfin, il était... curé de grandes paroisses parisiennes. Et justement, lui, à l'époque, j'évoquais l'islam et ce besoin d'avoir des pratiques un petit peu marquées, du jeûne, de respecter l'interdit, enfin, en gros, de ne pas consommer de viande le vendredi. Lui me répondait, Tu sais, on n'a pas du tout besoin de ça pour être chrétien. parce que, et ça fait écho à ce que vous disiez, en gros, notre relation au Christ, c'est quelque chose d'individuel, de personnel, et donc il faut fuir, en quelque sorte, toutes ces vieilles pratiques que sont le jeûne, la pénitence, etc.

  • Speaker #1

    Oui, alors là, je pense qu'il y a plusieurs aspects. Le fait que dans l'Église moderne, la notion de pénitence, de relancement, de sacrifice ait été très estompée, disons, ça c'est un grave dommage. Et c'est... Il n'y a qu'à voir, il y a encore pire, c'est qu'il y a carrément un sacrement qui a quasiment disparu de la vie chrétienne, en France en tout cas. Le sacrement de pénitence, il y a très très peu de catholiques, sauf ceux qui sont pratiquants, enfin ceux qui sont engagés, etc. Mais la majorité des gens qui sont pratiquants, qui vont à la messe, ne se confessent jamais. et les prêtres ne proposent plus le sacrement de pénitents. Donc voilà, ça c'est un premier point qui est un grave dommage pour la foi et qui serait urgent de remettre en vigueur dans la pratique des paroisses françaises. Et deuxièmement, l'aspect communautaire, l'aspect communautaire par exemple de ne pas manger de viande le vendredi, Effectivement, on n'en a pas besoin pour être un bon chrétien. Mais peut-être que ceux qui ne sont pas des bons chrétiens, les autres, ont besoin de ce témoignage. Et moi je dis souvent, je dis souvent aux gens qui me disent comment est-ce qu'on peut faire pour évangéliser, pour être missionnaire, je dis mais commencez par des choses toutes simples. Par exemple, ne pas manger de viande le vendredi et le dire clairement en disant moi je suis chrétien, je ne mange pas de viande le vendredi, c'est peut-être le moyen d'évangélisation le plus simple. Parce que c'est un témoignage qui ne consiste pas à aller... Parce que l'évangélisation qui consiste à prendre la Bible et aller frapper chez les gens pour leur parler de Jésus, ça c'est les protestants ou les témoins de l'Histoire, c'est pas la méthode catholique. La méthode catholique c'est le témoignage. d'une vie chrétienne, aller à la messe le dimanche, je dis souvent aux jeunes, le meilleur témoignage que vous pouvez faire, c'est vous êtes à une soirée le samedi soir, le dimanche matin vous dites moi je me lève et je vais à la messe. Et ça étonnera tout le monde. Ou si vous avez un match de foot, vous dites je ne peux pas venir au match de foot, j'arriverai en retard parce que je vais à la messe et que c'est ma priorité. Voilà, par exemple comme ça. Mais il y a une dimension communautaire de la foi chrétienne qu'on ne peut pas nier. et qui a été malheureusement estompé, supprimé. De la même façon, par exemple, les processions, les pèlerinages, les pardons en Bretagne, des manifestations extérieures de la foi, qui sont nécessaires non seulement pour proclamer dans un esprit missionnaire notre foi en Jésus-Christ, mais aussi pour construire une communauté, une vie chrétienne, une société chrétienne.

  • Speaker #0

    Je voudrais qu'on revienne un petit peu sur la dimension de ce phénomène des conversions. On a évoqué un nombre de baptêmes, baptêmes d'adultes, baptêmes d'adolescents. Vous évoquiez à peu près, vous, dans votre quotidien, au niveau vraiment individuel, le nombre de personnes qui vous sollicitent autour de la conversion, du retour à la foi. C'est vrai qu'on se dit parfois qu'on a un peu le nez dessus, donc on a du mal à s'exagérer un peu. C'est vrai qu'on a vu, là, typiquement à la rentrée en septembre, l'affluence à des périnages comme le périnage Fays et Brace, le périnage Nostophée en Provence, etc., qui sont des choses un peu nouvelles. Le périnage de Chartres qui explose un peu chaque année aussi. Mais ça reste quand même très marginal à l'échelle nationale. Comment est-ce que vous envisagez, à la fois la dimension de ce phénomène, est-ce que c'est quelque chose de marginal ou est-ce que c'est quelque chose de profond et qui veut dire quelque chose ? Est-ce qu'on peut envisager une évolution de ce phénomène ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est une question que je me suis posée beaucoup, surtout dans les années précédentes, parce que moi, ce phénomène, je le vois depuis, disons maintenant, deux ans et demi, trois ans. Et au début, quand je parlais de ça à mes confrères prêtres, ils me disaient Oui, bon, vous êtes bien gentils, mais nous, on ne voit pas trop les fruits, on ne voit pas trop les effets, ça reste un microcosme sur Internet, enfin sur les réseaux. Et depuis au moins un an et demi, ouais depuis un an surtout, maintenant dès que je vois un prêtre... Il me dit, là j'ai encore hier reçu un message d'un prêtre, je ne sais pas où, je ne me souviens plus où, mais qui me disait, il y a plusieurs jeunes qui sont inscrits au catéchisme à travers vous, grâce à ce que vous avez fait, etc. Bon, moi je ne les connais pas, tous ces jeunes, je ne fais que transmettre la parole de Dieu sur le continent numérique. Mais de fait, maintenant, tous les prêtres en France que je rencontre peuvent témoigner de ce retour. Alors, même dans le petit village où on a le séminaire, dans la Beauce... à Courtalin. L'autre jour, j'étais de passage, et il y a deux jeunes qui sont venus me voir, en me disant Ah, on est trop content de vous voir, on vous suit sur Instagram. Et il y en a un qui habitait dans le village même de Courtalin, et l'autre à quelques kilomètres, et qui me dit On a entendu parler de la messe traditionnelle grâce à vous, on l'a cherché, et puis j'ai trouvé que vous aviez la messe dans le village. Donc, si vous voulez, aujourd'hui, dans toutes les paroisses catholiques, en particulier traditionnelles, ce phénomène est palpable. Donc, ce n'est pas... pas simplement une illusion, un effet d'optique. Premièrement. Deuxièmement, j'ai participé au pèlerinage de Faye-Zébraise, et j'ai des confrères qui ont participé au pèlerinage Nostophée, en Provence, la semaine dernière, et comme au pèlerinage de Chartres cette année, c'est-à-dire que tous les prêtres pourront, peuvent témoigner du fait qu'il y a beaucoup, beaucoup de jeunes convertis qui participent à ces pèlerinages. Là, à Fès-les-Brest, c'était très impressionnant. J'avais mis une annonce sur Instagram disant que des gens qui ne connaissaient personne pouvaient participer avec un groupe de jeunes qui ont participé déjà à des activités que j'ai organisées. Et c'était impressionnant. On était, je ne sais pas combien, 35, 40. Il y avait au moins 20 personnes qui faisaient un pèlerinage pour la première fin de leur vie. qui, je pense que j'ai fait au moins 10 confessions du groupe de gens qui ne s'étaient jamais confessés. Donc, ils étaient vraiment des gens qui revenaient à la foi, qui utilisaient cette occasion du pèlerinage pour une démarche de conversion. Et toutes les activités, tous les prêtres pourront faire un témoignage à peu près similaire. Donc, ce n'est plus un effet simplement local et anecdotique. Pour aller plus loin, pour répondre à ta question, je pense même que, moi je suis persuadé, j'ai l'intime conviction, que ce n'est que le début d'un phénomène. Parce que non seulement ça ne ralentit pas, mais en plus ça accélère. Et il suffit de voir, grâce au zèle des nouveaux convertis. Parce que quelqu'un qui a découvert la foi, il va absolument en parler à tout le monde, il va absolument faire profiter à d'autres du trésor qu'il a découvert. Et donc, il y a celui qui se convertit, qui fait cette démarche de conversion. Il y a un an, il y a deux ans, et l'année suivante, il ramène... son conjoint, sa conjointe, ses frères et soeurs, ses amis, etc. Et donc, en fait, c'est un phénomène qui, à mon avis, va prendre de plus en plus d'ampleur, et c'est très bien.

  • Speaker #0

    Alors, ça me... Du coup, je vous répète, c'est un peu la deuxième idée que j'avais un peu en tête en vous invitant pour ce podcast. C'était une discussion pour le coup que j'ai eue avec des amis en fin de soirée, et comme souvent en fin de soirée, on se met à refaire le monde, à parler de politique, etc. Et puis, voilà, bon, on vient dire, de toute façon, tout est foutu. Sur le plan économique, ça peut durer encore très longtemps, puisque même si on est dans une crise, il suffit de réimprimer des billets de banque, etc. Et puis on cache la misère. Et puis de toute façon, tant que les gens auront à manger dans leur frigo, il ne se passera rien, etc. Et là me vient justement en tête cette première discussion qu'on avait eue dans l'été. Oui, mais justement, qu'est-ce que pourrait provoquer un réveil spirituel en France ? C'est peut-être le... Le point, en quelque sorte, qu'on n'a pas analysé dans l'éventail des possibles, et même le point, en quelque sorte, que nos élites ne prennent pas en compte. Parce que, pareil, j'ai eu une discussion cet été avec un général, il évoquait... On parlait de géopolitique, de puissance, etc. Et puis, ils disaient, en fait, le grand drame en France, c'est que, dans les pays occidentaux déchristianisés, laïcisés, c'est qu'on envisage la puissance uniquement sur le plan matériel, c'est-à-dire à la fois d'un point de vue des capitaux, d'un point de vue de la technologie, d'un point de vue des effectifs démographiques d'une armée, etc. Mais, en fait, on oublie que... un autre paramètre qui rentre en compte dans la puissance qui est finalement la foi des soldats. En gros, il y a des gars qui sont prêts à mourir et d'autres pas. Il y en a, c'est leur métier, ils font ça pour gagner de l'argent, les autres, ils sont prêts à sacrifier leur vie. Et donc en fait, cet élément spirituel qui est souvent parce qu'on vit dans un pays laïque et donc du coup, on le met en quelque sorte à part de notre réflexion sur la société, sur la cité, sur la politique. Qu'est-ce qu'un réveil spirituel ? pourrait changer concrètement sur le plan humain, sur le plan politique ?

  • Speaker #1

    Alors oui, je suis tout à fait d'accord. Je ne sais jamais, il y a une citation qui est intéressante, je crois que c'est de Malraux, peut-être que je me trompe, mais quelqu'un qui avait dit au XXe siècle, le XXIe siècle sera spirituel ou il ne sera pas. Parce que justement, cette absence... du spirituel, ce retour à la matière, à la quantité, à la puissance, à la force vinique, comme tu viens de le décrire très bien, en fait ça réduit l'homme à l'animal, c'est-à-dire que toute la dimension spirituelle de l'homme, qui est précisément ce qui permet à l'homme de faire de grandes choses, cette dimension spirituelle, si elle disparaît, c'est la ruine de l'humanité tout simplement. Donc je crois beaucoup à ce réveil spirituel et effectivement on est tous les fruits de notre époque et tous les fruits de ce matérialisme ambiant, de cette hyper technologie, de cette civilisation du plaisir et de la quantité. Et notre arme, la plus grande de nos armes, c'est d'y opposer ce que les chrétiens ont toujours opposé, c'est-à-dire la grandeur de l'âme.

  • Speaker #0

    Toutes les puissances mondaines ont essayé de détruire le christianisme, que ce soit les empereurs qui ont assassiné les premiers chrétiens, qui ont martyrisé les premiers chrétiens, que ce soit les communistes ou la République française qui a voulu écraser les Vendéens. En fait, ce qui est spirituel ne s'éteint pas. On peut tuer les hommes, mais on ne peut pas tuer leurs âmes. le sang des martyrs et semences de chrétiens. Donc, je crois beaucoup que ce réveil, il doit être d'abord, avant tout, un réveil spirituel, et que c'est notre plus grande force. Effectivement, politiquement, il n'y aura de solution politique et humaine que si d'abord, il y a ce réveil spirituel qui transcende. Parce que, comme tu l'as... A juste titre remarqué, ce qui donne la motivation, les convictions, c'est ça qui fait les soldats. Et qu'elles voient dans tous les conflits modernes, c'est-à-dire que c'est pas parce qu'on a la plus grande armée du monde avec les plus grandes armes, qu'il y a toutes les guerres des Américains, qu'en face de soi on a des personnes qui sont motivées par quelque chose de plus grand. Ça signifie en général très mal pour les... pour les États-Unis ou pour d'autres puissances qui pensent que la force résout tout.

  • Speaker #1

    C'est évidemment difficile de faire de la prospective sur imaginer les conséquences concrètes de toute une génération qui se convertit, etc. Mais on peut imaginer en tout cas que si ça se produit réellement, ça ne peut être que bénéfique tant sur le plan anthropologique que sur le plan politique. Du coup, si on essaie de réfléchir à qu'est-ce qui peut foirer, en quelque sorte, qu'est-ce qui pourrait empêcher ça, et du coup réfléchir à, justement, à finalement quelles sont nos responsabilités pour accompagner cette saine évolution de ce phénomène de conversion, on peut dire, voilà, déjà, enfin, je ne sais pas, vous avez peut-être des idées ou des choses que vous avez observées, mais moi, je vous dis, voilà, parfois, le risque, c'est que la conversion soit qu'un feu de paille, c'est qu'elle dure... pas, c'est qu'on est dans un monde où tout est assez hostile à la religion, à la spiritualité. Qu'est-ce qui peut foirer, finalement, en quelque sorte ?

  • Speaker #0

    Tout ! Non mais... C'est le mystère de la foi, le mystère d'une âme qui se tourne vers Dieu, qui est touchée par la grâce, et le mystère du mal et du péché. Enfin, je veux dire, c'est... C'est ça la beauté de la foi, justement. C'est une question personnelle. Encore une fois, évidemment qu'il y a des retentissements et des implications sociales, mais il y a une phrase que j'aime bien répéter, qui est que si on veut changer le monde, il faut commencer par se changer soi-même. Et au fond, quand on est chrétien, on pense que pour rendre le monde meilleur, il ne s'agit pas de changer les autres. mais il s'agit de se changer soi-même, de changer son propre cœur, et si je suis bon et je fais le bien, alors c'est comme ça que le monde va changer. Et donc évidemment, ensuite il y a la faiblesse humaine, la liberté, les tentations du démon, et puis toutes les puissances du mal qui veulent corrompre le bien dans le cœur des hommes. Il y a une autre idée qui me venait à l'esprit, c'est que l'un des grands Les obstacles à la conversion aujourd'hui, c'est l'Église elle-même. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, j'ai même lu un évêque qui vient d'être nommé cardinal par le pape François, un français, l'ancien Vesco, qui était archevêque à Alger, et qui a dit dans une interview il y a quelques mois, on peut trouver ça très facilement, j'en vends rien du tout, c'est pas quelque chose de secret, où il explique clairement qu'il faut abandonner l'idée d'évangéliser les musulmans. Donc, en fait, c'est un cas parmi plein d'autres. C'est-à-dire que la corruption intellectuelle des élites catholiques et des prêtres et du clergé, c'est un drame pour l'Église. C'est un drame pour l'Église. Donc, il faut là aussi un renouveau. Et il faut un renouveau partout, qu'il soit à la fois spirituel. et politique, et comme on disait tout à l'heure, ça faillira ensemble. Et dans ce renouveau spirituel, il y a une dimension intellectuelle qui est tout à fait fondamentale. C'est-à-dire que, parce que je cite cet exemple de clergé, disons qu'il a perdu le... les parties importantes de l'enseignement chrétien, de l'enseignement d'Église, parce qu'il y a une corruption de l'intelligence. Et depuis maintenant, depuis le modernisme au début du XXe siècle, ça fait plus de 100 ans que ce phénomène est né, d'abord dans des cercles intellectuels très restreints, mais qui ensuite, peu à peu, se sont répandus, ont corrompu le clergé, l'élite catholique et les intellectuels. catholique, donc il faut reformer toute cette élite autour d'idées, de principes, de vérités intangibles et solides. Moi,

  • Speaker #1

    je ne sais pas ce que vous voulez dire, j'ai un peu l'impression qu'on est quand même au crépuscule d'une nouvelle époque. Alors, à la fois, certes, dans l'Église, il y a évidemment un durcissement de plus en plus, et là, on le voit un peu avec ce qui est en train de ressortir du synode qui est en train de se dérouler. mais c'était une idée je crois qu'on avait déjà évoqué ensemble quand on avait parlé du au moment où il y avait le motoproprio traditionnel sur le reste qui avait été promulgué, qu'il y a quand même un peu un champ du signe du modernisme en gros finalement ces élites sont de plus en plus vieillissantes elles ont été très peu fécondes en quelque sorte sur le plan intellectuel et spirituel même si Il y a encore toujours aujourd'hui, j'en discutais avec des gens au Fays-et-Bresse, qui disaient qu'il y a quand même des curés bretons qui veulent nous empêcher de faire ce périnage. C'est toujours une négociation pas possible pour avoir la basilique, pour avoir telle église, etc. Ce n'est pas dit que l'année prochaine, les messes ne soient pas en extérieur et compagnie. Mais bon, je me dis qu'il y a quelque chose de crépusculaire. C'est-à-dire qu'en gros, aujourd'hui, à l'heure actuelle, on voit finalement une énorme opposition des élites face à ce mouvement qui est en train de se produire. Et en même temps, si on réfléchit bien et qu'on se projette, on peut se dire qu'en fait, cette opposition, elle finira bien à un moment donné par disparaître face à un changement, un basculement en quelque sorte démographique. C'est-à-dire, en gros, aujourd'hui, où sont les forces vives dans l'Église ? Elles sont dans la tradition, dans les périnages, dans les séminaires tradis, ou eux-mêmes assimilés, Saint-Martin et d'autres communautés plutôt. plutôt d'un esprit un peu traditionnel. Et puis, sur le plan politique, on voit qu'il y a quand même un durcissement aussi de la part du gauche qui devient de plus en plus folle, qui a à chaque fois des délires de plus en plus imprévisibles et vraiment violents et de l'ordre de la folie. C'est assez incroyable. On peut dire même que finalement, face à... face à ce constat que nous nous faisons d'un réveil spirituel, ça peut déclencher encore plus de frénésie dans la volonté de le combattre, même des persécutions. Il y a quand même encore presque quasiment toutes les semaines en France, une église qui a incendié, etc. Il y a quand même des choses qui sont assez… Enfin voilà, presque un combat eschatologique en fait, ce qui se déroule quasiment sous nos yeux. Et voilà, et en même temps, un signe d'espérance, c'est-à-dire, en tout cas nous, dans ce qu'on voit entre guillemets de… dans le camp, dans l'armée dans laquelle on est engagé, on voit quand même des choses qui changent, des choses qui vont plutôt dans la bonne direction. Oui,

  • Speaker #0

    je pense qu'effectivement, on s'avance vers des temps de persécution, mais j'allais dire, c'est bon signe, quand le démon se déchaîne, c'est que il voit le bien qui est fait, et même de façon plus concrète, effectivement, ceux qui ont une vision progressive de l'Église, qui veulent transformer l'Église, à leur façon, selon leur mode et selon leur goût du moment, c'est clair que... Moi, je serais à leur place, je ferais pareil. C'est clair qu'ils disent qu'il faut arrêter immédiatement le mouvement traditionnaliste, sinon ça va complètement leur échapper. D'ailleurs, en fait, c'est un signe de faiblesse. C'est un signe de faiblesse quand on s'acharne contre des gens qui veulent dire la messe en latin, alors qu'à côté de ça, tout le monde fait n'importe quoi sans aucun problème, c'est que... Il y a quand même un problème... J'allais dire psychanalytique, mais non, c'est un aveu de faiblesse. C'est un aveu de faiblesse, parce qu'en quoi, qu'est-ce que ça dérange dans l'Église qu'il y ait quelques milliers ou quelques dizaines de milliers ou centaines de milliers de personnes qui suivent la liturgie traditionnelle ? Je veux dire, ça n'a aucun... C'est complètement absurde. Et ça relève de la même polie dont tu parlais, de la gauche, qui s'acharne contre des mouvements de renouveau et contre le... d'ordre moral parce qu'ils se disent qu'il faut absolument qu'ils soient violents. C'est la mentalité des révolutionnaires qui envoient massacrer des centaines de milliers de Vendéens parce qu'en fait il faut les exterminer, c'est la seule façon d'imposer leur liberté. C'est ce qu'ils appellent la liberté. Et on s'avance vers ça, clairement, je pense qu'on ne va pas arriver à un temps de persécution. Il n'y a qu'à voir, on ne peut plus parler de l'avortement, par exemple, ni, par exemple, de l'homosexualité. Moi, j'ai quand même, il y a quand même une ministre qui a demandé de porter plainte contre moi, qui a fait un signalement parce que j'ai dit simplement que les homosexuels devaient, enfin, ceux qui avaient des tendances homosexuelles, devaient lutter contre ces tendances. Et voilà, ça ne me semble pas être quelque chose de... radical ni et finalement il n'y a pas eu de poursuites, parce qu'il n'y avait pas d'objet de poursuites, donc j'ai été libéré par le procureur, mais je pense que on va s'avancer de plus en plus vers une persécution et on pourra plus parler d'un certain nombre de sujets qui sont soi-disant des totems de la gauche anti-chrétienne.

  • Speaker #1

    Alors je... Peut-être qu'on évoque un peu qu'est-ce qu'on peut faire concrètement, déjà en tant que catholique, pour accompagner un petit peu ce phénomène. Vous me parliez cet été justement d'un changement d'échelle. Est-ce que d'après vous, nos œuvres, je pense aux associations, mais même aux paroisses, à ce qui existe en quelque sorte dans l'écosystème traditionnel, sont suffisantes pour relever les défis de ce phénomène ?

  • Speaker #0

    Alors je pense que nous, il est urgent qu'on s'adapte, ne serait-ce que pour une question de nombre. Il n'y a qu'à voir le pèlerinage de Chartres ou les pèlerinages régionaux dont on parlait tout à l'heure. Moi, je fais partie du conseil religieux du pèlerinage de Chartres, donc c'est les responsables des différentes communautés qui participent spirituellement. Et moi, je dis toujours la même chose, je dis en fait, il faut viser que... Enfin, même matériellement, ce sera impossible, mais en soi, c'est 2000 personnes de plus chaque année, et c'est pas juste un phénomène qui va s'arrêter. C'est que c'était 2000 de plus l'année dernière, ça va être 3000 de plus cette année, 5000 de plus dans deux ans, etc. Donc je pense qu'il faut vraiment... Enfin bon, ensuite c'est à eux de trouver des solutions, de faire d'autres activités, etc. Mais je pense que dans les paroisses c'est la même chose, il y a de plus en plus, maintenant dans toutes les paroisses... traditionnelle en tout cas, celle de ma communauté ou de la communauté Ami, il y a maintenant des cours de catéchisme pour adultes, des cours pour les recommençants, à Bordeaux, qui sont au moins une cinquantaine, je crois, de jeunes entre 18 et 30 ans. Donc ça, c'est des phénomènes tout à fait nouveaux, savoir accueillir ces gens-là, leur donner l'information dont ils ont besoin, et politiquement, je pense qu'académien, moi je l'ai vécu depuis plusieurs années, depuis longtemps que je viens à Academia, c'est qu'ils sont en demande d'activités locales, de formations, d'activités qui mettent en lien, de communautés. Cet été, à l'université d'été d'Academia Christiana, c'est très impressionnant parce que j'ai rencontré un couple qui est venu juste le week-end, le samedi, qui venait d'Hyperloin, il avait fait 600 kilomètres. uniquement pour venir assister à cette journée avec leur fils. Et c'était vraiment... C'était des gens qui habitaient dans la campagne très loin qui se sont dit qu'on a besoin d'encontrer d'autres gens, de se former, etc. Donc il y a un besoin, il y a un appel, et donc il y a un travail de fou à faire. Et donc il faut mobiliser ceux qui ont déjà reçu la formation, ceux qui sont un peu plus anciens, qui ont eu le temps de se former et d'affronter les...... d'être des guides pour les autres et que tout le monde s'y mette pour transmettre la foi et pour reconstruire chacun à sa portée, chacun à son niveau la cité catholique.

  • Speaker #1

    Quand on avait discuté de ça cet été, moi ce qui me semble vraiment le plus important dans la dimension du changement d'échelle, c'est le manque clairement de cadres et de chefs dans les œuvres chrétiennes pour justement rédiger mettre en place les structures qui sont nécessaires d'un point de vue local. C'est-à-dire qu'en gros, il faut... En fait, on manque clairement de piliers un petit peu dans les paroisses qui sont capables de donner de leur temps et justement, comme vous disiez, ce qu'ils ont reçu pour pouvoir structurer, accompagner un petit peu cet élan général de cette affamé.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'il me semble qu'en fait, depuis longtemps, c'est ce que j'ai vécu, moi je suis d'une famille complètement catholique, 100%, on vivait un peu dans l'entre-soi involontaire mais un peu obligé. C'est-à-dire qu'il s'agissait de préserver les cendres, préserver les braises plutôt, excusez-moi. de préserver les braises et donc de construire des communautés, des îlots de chrétienté, protégés pour conserver et transmettre à la génération suivante. Donc je pense qu'il y a ce phénomène un peu d'entre-soi qui est en train de disparaître, et c'est cela qui est en train de changer, mais parce qu'il faut que nous aussi, il faut qu'on rentre, il faut que les catholiques, ceux qui ont reçu l'information, rentrent dans une autre dimension et se disent en fait, maintenant le feu a repris. Et donc il faut l'entretenir et l'organiser, le structurer en s'engageant. Donc effectivement, c'est aux chrétiens un peu de changer leur logiciel parce que les défis ont changé. Et ce qui était réservé autrefois à un petit groupe, aujourd'hui touche de plus en plus de monde. Et par exemple, une anecdote qui me vient à l'esprit, c'est sur les champs. Parce que, comme je disais, moi j'ai été éduqué dans une famille catholique, avec le scoutillisme, les pèlerinages, les veillées de paroisses, plein d'activités, où on chante des chants vendéens, des chants militaires, des chants scouts, que j'ai toujours chanté en famille, en faisant la vaisselle pendant les vacances, on chantait toujours en voyage, etc. Et j'étais impressionné parce que j'étais invité à une conférence pour un groupe de gens qui... Ils se sont connus sur Discord, sur les réseaux sociaux. Et donc, il y avait une espèce de banquet, c'était très sympathique d'ailleurs, auquel il m'avait invité. Et donc, le soir, après le dîner, il y avait des chants. Et alors, ils étaient tous sur leur téléphone, en train de suivre les paroles des chants. Et moi, je chantais les chants par cœur, parce que j'ai chanté un million de fois. Et donc, à un moment, il y a un des jeunes qui me dit, mais comment vous faites pour connaître tous les chants par cœur ? J'ai dit, ben moi, j'ai toujours chanté ces chants-là. C'est-à-dire que j'en ai même un peu ras-le-bol de chanter tous les mêmes chants. Et en fait, c'était impressionnant parce que du coup on a commencé à parler de ça, et eux ils avaient découvert les chants dans l'année précédente, ou dans les mois précédents. Ils étaient allés sur YouTube chercher les paroles pour apprendre les airs et apprendre à chanter. Et donc c'était très impressionnant, c'est-à-dire que... Voilà, je sais pas si tu vois ce que je veux dire, je sais pas toi quelle est ton approche de ça par le chant, mais voilà, des choses qui étaient autrefois vraiment réservées à un milieu catholique-traditionaliste, enfin au sens large peut-être, mais quand même très très restreint. aujourd'hui a pris une dimension tout à fait différente.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'il y a aussi les codes du milieu. Et moi, c'est vrai que ce que je voyais aussi sur les réseaux sociaux, de jeunes qui disaient, voilà, est-ce que vous aussi, maintenant que vous êtes convertis, vous ne vous sentez pas un peu seul sur le parvis de la messe ? Alors certes, je me suis acheté un barbeau, etc. Bon, les gens, au début, avant que je me convertisse... me parlaient et m'attiraient, mais maintenant que c'est fait, en quelque sorte, j'ai l'impression que c'est fini, je suis invité nulle part, je suis un peu tout seul.

  • Speaker #0

    Alors, il ne faut pas généraliser, mais effectivement, j'ai entendu ça déjà comme témoignage de jeunes, en particulier à Paris, qui se faisaient beaucoup d'illusions sur... On va découvrir plein d'autres cathos, jeunes, ce catho, ça va être super. Et puis en fait, il y a un peu d'entre-soi bourgeois dans beaucoup de paroisses. Je veux dire, c'est parce qu'on est chrétien et qu'on est catholique qu'on n'a plus de défauts et qu'on est parfait. Donc il ne faut pas se faire d'illusions sur la nature humaine. Et c'est sans doute un défaut du nouveau converti. C'est qu'il pense qu'en fait, d'ailleurs que lui-même va devenir un grand saint facilement parce qu'au début, on est très ailé. Et puis le bon Dieu aide les nouveaux convertis et leur donne beaucoup de grâces. Rapidement, il y a des illusions et c'est là où ça devient sérieux. c'est là où ça devient... On choisit la foi non pas pour ce que ça nous procure, mais parce que c'est la vérité, parce que Dieu est Dieu. Et donc il ne faut pas se faire d'illusions, il faut se méfier justement de ce contre-coup, comme on le disait déjà tout à l'heure, c'est-à-dire que ces nouveaux convertis, il faut faire attention à ce qu'ils trouvent effectivement un milieu, une communauté, pour rester fidèles dans les moments de doute ou d'épreuves qui viendront nécessairement tôt ou tard. Et puis, ces jeunes de Paris qui me disaient ça, qui critiquaient beaucoup l'entre-soi des jeunes catholiques parisiens, moi je leur disais, vous savez, moi j'ai toujours été catholique, quand je suis arrivé à Paris comme étudiant, Paris, je suis allé dans une paroisse, j'avais la messe des jeunes, personne ne me parlait. Et donc, c'est un phénomène plutôt humain, plutôt que... Il n'y a pas d'opposition entre les nouveaux et les anciens convertis, ça je pense que... Sauf des cas particuliers, mais ça j'y crois pas, je pense que... C'est plutôt les défauts de la nature humaine. Et les jeunes qui me parlaient de ça à Paris, justement, c'est très intéressant, parce qu'ils me disaient, dans la paroisse, en fait, maintenant, on s'est organisé entre nous. Et on repère les gens qui arrivent, qui sont tout seuls. En fait, on va les voir. Garçon, fille, un garçon et une fille, comme ça, ils vont les voir. Ils se donnent rendez-vous après la messe pour déjeuner ensemble le dimanche. Donc, organisez-vous. Formez des communautés. Et si vous êtes mal accueillis quelque part, mettez-vous avec ceux qui sont mal accueillis et puis formez un nouveau groupe.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est une réalité. J'en ai entendu parler aussi.

  • Speaker #0

    Et je voulais rebondir un peu sur, enfin, ou conclure, je ne sais pas, ou ajouter un élément d'espérance sur, parce qu'on parlait tout à l'heure des développements, du futur de ce mouvement, de ce renouveau, qu'est-ce que ça va devenir. Moi, je suis intimement convaincu que, en fait, cette nouvelle génération de convertis qui existe et qui va exister de plus en plus, eh bien, c'est cette génération qui, elle, va former les futurs foyers chrétiens et avoir des enfants. qui vont donner des familles catholiques et des vocations. C'est-à-dire que la clé de l'évangélisation, ce sont les prêtres, les religieuses. La disparition des religieuses en France, c'est un drame. La France catholique était caractérisée par ces commandes religieuses partout, qui s'occupaient de tout, de l'éducation, de la santé, des personnes âgées, des enfants. Il faut retrouver cette richesse des vocations féminines. Mais ça ne viendra qu'avec beaucoup de prêtres. C'est un vrai défi. Aujourd'hui, les prêtres sont débordés partout. On demande des prêtres partout pour faire plein de choses. Et en fait, c'est très difficile de faire tout ce qu'on devrait faire, tout ce qu'on pourrait faire. Mais ces vocations ne viendront que dans 20 ans, dans la prochaine génération. Parce que le secret du christianisme, ce sont les familles chrétiennes. Donc les parents qui se sont unis et qui ont fondé un foyer en ayant un objectif. c'est d'avoir des enfants pour l'éternité, de les amener au ciel. Et donc, qui donnent une éducation catholique à leurs enfants, qui font des écoles catholiques, et qui éduquent chrétiennement leurs enfants dans un monde hostile, avec les moyens pour vivre à contre-courant.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Pour conclure, je pense que c'est un peu les éléments qu'on a évoqués ensemble, mais je pense que ce qui me semble être... très important, et qui se voit déjà dans la mise en place de ce renouveau de phénomène, c'est la redécouverte, dans le fond, d'une piété incarnée, d'une piété populaire. Enfin voilà, ce phénomène ne peut s'accompagner que si l'Église accepte, en quelque sorte, de remettre en cause, d'une certaine manière, un peu cette période postconciliaire dans laquelle on a abandonné tout un certain nombre de choses. Je pense que c'est vraiment un des points importants dans la remise en question, en quelque sorte, des clercs et de l'Église elle-même, parce que c'est par là, finalement, que ce renouveau se fait. Oui,

  • Speaker #0

    mais ce renouveau ne se fera qu'avec un renouvellement des générations, aussi bien, c'est comme dans la politique, c'est le problème des boomers dans l'Église, c'est un problème fondamental. et des jeunes boomers, parce qu'il y a aussi ça, il y a ceux qui ont l'esprit boomer par intérêt ou par facilité ou par imitation. Et effectivement, il faut un nouveau, il faut un renouveau avec des nouvelles personnes, des nouvelles énergies. Et c'est la motivation de chacun et la foi de chacun et la profondeur de nos convictions qui changeraient les choses. L'Église a commencé avec douze apôtres. Ils étaient douze et ils ont conquis le monde à la fois chrétienne. Donc, on est bien plus que douze. Donc, on peut, en moins de temps, avec moins d'efforts, arriver au même résultat.

  • Speaker #1

    Espérons.

  • Speaker #0

    Mais il faudra passer par des épreuves, par des temps d'épreuve. Parce que ces temps d'épreuve, on peut dire que la crise de l'Église, c'est déjà une épreuve en soi. Mais c'est dans l'épreuve que le renouveau apparaît. Il faut passer par la croix pour arriver à la résurrection. Et... Et c'est ce que le Christ nous enseigne, donc à sa suite, c'est en passant par des temps de souffrance, de pénitence et même de persécution s'il le faut, même s'il s'agit de persécution en col blanc, comme on dit, avec des gants, ces humiliations que vivent les chrétiens, que vivent même dans l'Église ceux qui veulent avoir une foi sincère et profonde, et bien ces épreuves-là, c'est celles qui porteront du fruit et qui nous amèneront à un vrai renouveau fidèle au Christ et à une société qui vit conformément à la... à la civilisation chrétienne.

  • Speaker #1

    Eh bien, belle conclusion, M. Abbé. Je vous remercie encore pour ces mots d'espérance et en même temps de réalisme, parce qu'effectivement, il faut se préparer aussi au temps de l'épreuve.

  • Speaker #0

    Merci pour l'invitation. C'est une discussion très enrichissante et j'espère que ceux qui nous écouteront y trouveront aussi de l'espoir, de l'espérance et de la force pour mener les combats spirituels à venir.

  • Speaker #1

    Tout à fait. J'espère aussi que tous ceux qui ont beaucoup reçu sauront que c'est à leur tour maintenant de donner. Merci encore, M. Labbé. Je vous donne rendez-vous à tous sur le prochain podcast du Retour réel qui sortira la semaine prochaine. Et j'aurai la joie, justement, de recevoir un converti de l'islam. Ce sera un petit peu une manière d'évoquer et d'illustrer notre discussion d'aujourd'hui à travers le témoignage d'une conversion contemporaine et qui illustre tout à fait notre discussion d'aujourd'hui. N'hésitez pas encore une fois à commenter, à partager, à aimer ce podcast sur les différentes plateformes. Et je vous donne rendez-vous la semaine prochaine. À bientôt, M. Labbé. Au revoir à tous.

  • Speaker #0

    À bientôt. Au revoir.

Chapters

  • Le phénomène des nouvelles conversions au catholicisme

    00:46

  • Le profil des nouveaux convertis

    03:03

  • Le besoin de réponses claires sur la foi et de sortir du relativisme

    05:54

  • Les conversions sont-elles sincères ? La foi n'est-elles pas instrumentalisée au service du patriotisme ou de l'identité ?

    08:50

  • Quels sont les facteurs qui sont à l'origine de ce renouveau spirituel ?

    12:20

  • L'addiction à la pornographie comme vecteur de conversion

    14:56

  • L'importance de la piété populaire, des rituels et de la pénitence

    17:58

  • La dimension sociale et communautaire de la foi chrétienne

    21:02

  • Ce phénomène de réveil spirituel n'est-il marginal à l'échelle du Pays ?

    22:17

  • Quelles peuvent-être les implications sociales et politiques de ce renouveau spirituel ?

    26:10

  • Qu'est-ce qui peut empêcher la réussite de ce renouveau ?

    32:17

  • Les hommes d'Eglise peuvent constituer un des plus grands obstacles aux conversions

    33:29

  • Nous vivons une époque crépusculaire de retour à la tradition

    35:29

  • Nous allons de nouveau être persécutés

    39:24

  • Comment accompagner ce changement d'échelle dans l'Eglise ?

    40:48

  • L'importance de former des cadres et des chefs pour supporter le renouveau chrétien

    43:51

  • Est-ce que la bourgeoisie chrétienne ne risque pas de délaisser ces nouveaux convertis ?

    47:18

  • L'importance d'une remise en question de la période post-conciliaire dans laquelle on a abandonné la piété populaire

    52:10

Description

Dans cet épisode du podcast Le Retour au Réel, j’accueille l’abbé Matthieu Raffray pour aborder un phénomène inattendu : un réveil spirituel en France. À travers des témoignages de prêtres et d’observations concrètes, nous explorons la hausse des conversions au catholicisme, particulièrement parmi les jeunes issus de milieux éloignés de la foi.


Nous analysons les causes profondes de ce phénomène, son lien avec la quête d'identité, la critique du consumérisme moderne, et l'impact des réseaux sociaux. Peut-on espérer que ce réveil spirituel modifie le destin de la France, et au-delà, de l'Europe ?


Dans cet épisode, nous posons les bonnes questions :

  • Quel est le profil de ces nouveaux convertis ?

  • Quelles sont les implications humaines et politiques de ce retour à la foi ?

  • Comment l'Église peut-elle s’adapter et accompagner ce renouveau spirituel ?

  • Quelle est la place des chrétiens dans une société en crise ?


Nous concluons par des pistes d’action concrètes pour chacun d’entre nous, de la conversion personnelle à l’engagement communautaire.


Thèmes abordés : conversions massives, renouveau catholique, quête d'identité, impact sociopolitique de la foi, avenir du christianisme.

Écoutez maintenant et découvrez comment ce réveil pourrait changer la France.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le Retour au Réel, le podcast de ceux qui ne veulent pas seulement critiquer, mais aussi créer. Aujourd'hui, j'ai la joie de recevoir M. Labbé-Raffray. Bonjour M. Labbé.

  • Speaker #1

    Bonjour Victor.

  • Speaker #0

    Alors, on a eu une discussion cet été autour d'une bonne bouteille de vin, et vous évoquiez le fait qu'autour de vous, il y avait de plus en plus de conversions, que c'était... un phénomène qui avait vraiment changé d'échelle ces dernières années. Est-ce que vous pourriez, justement, peut-être rappeler un peu ces éléments ? Qu'est-ce que vous, vous voyez à travers les retours que vous avez, tant sur les réseaux sociaux, les jeunes que vous rencontrez ?

  • Speaker #1

    Oui, alors en effet, c'est un phénomène tout à fait nouveau et qui est partagé par beaucoup de prêtres. Je croise souvent des confrères qui me rapportent la même chose. Aujourd'hui, il y a vraiment un phénomène de conversion et de retour à la foi qui est assez massif par rapport à ce qui existait avant. On a parlé, par exemple, à Pâques dernier, du nombre de baptêmes d'adultes qui ont été baptisés à Pâques. Ils étaient plus que 7000, quelque chose comme ça. C'était 5000 adultes et 7000 adolescents. C'était un chiffre assez élevé. Mais on ne parle pas de tous ceux qui avaient été baptisés enfants. mais qui n'ont jamais fait de catéchisme ou n'ont aucune pratique, et qui actuellement reviennent vers la foi. Et ça, que ce soit... J'ai eu l'occasion d'aller faire quelques conférences justement pour ces jeunes, que ce soit à Lille, que ce soit à Lyon, que ce soit à Bordeaux, à Paris aussi évidemment. Partout, il y a le même phénomène de dizaines et de dizaines de jeunes qui suivent des cours de catéchisme, qui se rapprochent de la foi. Et alors je dis que c'est nouveau parce que ça fait 15 ans que je suis prêtre. J'avoue que dans les 12 premières années, j'ai dû baptiser 3 ou 4 adultes. J'étais à la campagne, je n'étais pas en paroisse, je suis plutôt professeur. Mais c'était, voilà, quand un jeune qui demandait le baptême, c'était vraiment l'exception. On disait tout, on concentre tous les efforts, on met toute une équipe, parce que c'était vraiment la pêche à la ligne. Et maintenant, c'est la pêche miraculeuse, c'est des filets entiers. Et juste pour conclure sur ce point, moi concrètement, sur Instagram, alors... J'imagine que les gens qui nous écoutent savent que je suis assez actif sur Instagram. Je reçois vraiment, sans exagérer, au moins deux messages par jour de gens qui me disent j'aimerais retrouver la foi, j'aimerais me faire baptiser, j'aimerais faire ma communion, j'aimerais comment faire, qu'est-ce que je dois faire, etc.

  • Speaker #0

    Alors justement, cette vague un peu de connexion, on l'a vu aussi au Périnage de Chartres, je voudrais qu'on évoque vraiment un petit peu ce phénomène-là plus en détail. Quel est un peu le profil, s'il y en a un d'ailleurs ? de ces recommençants ou nouveaux convertis ?

  • Speaker #1

    Alors, le profil des gens qui me contactent, encore une fois, je suis un cas particulier, c'est-à-dire qu'il y a toute une panoplie de profils, mais moi, les profils qui me contactent, j'ai essayé de caractériser ça. En fait, il y a deux profils particuliers. Le premier, ce sont les jeunes. Alors moi, je touche surtout des garçons. Sur Instagram, j'ai plus de 75% d'abonnés qui sont hommes. Ce qui est assez intéressant, parce que, comment dire, de façon plus générale, les gens qui s'intéressent à la religion, c'est plutôt d'abord les femmes. Et un homme qui fait une démarche de foi, c'est quelque chose qui, jusqu'à récemment, était assez rare. C'est principalement des garçons. Je disais le premier profil, ce sont des garçons de 17-18 ans qui ont un côté patriote, qui recherchent un idéal de vie, qui recherchent des amis qui pensent comme eux, etc. Donc voilà, c'est le premier profil. Et le deuxième profil, qui est encore plus nombreux, ce sont des hommes entre 25 et 35 ans qui sont mariés ou qui sont en couple, qui ont un enfant ou deux, et qui se disent en fait, qu'est-ce que j'ai à transmettre ? Et ça c'est vraiment les profils les plus nombreux. C'est assez impressionnant, c'est des gens vraiment qui se posent cette question, qui se disent bon en fait j'ai suivi le cours de ma vie, j'ai fait comme tout le monde, je me suis mis en couple, j'ai fait un enfant, j'ai un métier, mais en fait quelle est la valeur de ma vie et qu'est-ce que j'ai à transmettre à mon enfant ? Et donc là ils se rendent compte, enfin ils sont en recherche de quelque chose de transcendant, de spirituel, et d'une religion, et de vérité, et non pas simplement de moyens matériels et des plaisirs illusoires que le monde procure.

  • Speaker #0

    Alors comment vous expliquez le fait que ce soit que des garçons ? C'est drôle parce qu'une fois, j'avais une journaliste de La Croix qui m'avait contacté à propos de vous, et elle me demandait comment on a l'impression que la Bérafraie, il est entouré que de garçons. Alors moi, je ne juge pas comme ça un peu spontanément, je lui dis peut-être parce qu'il évoque des choses en lien avec la virilité, avec la compétitivité, qu'il parle peut-être davantage aux garçons. C'était une discussion qu'on a vu aussi cet été avec des jeunes qui avaient exactement ce profil-là à Academia Christiana et qui se posaient la question de comment convertir leurs fiancées, leurs copines, etc. Et c'est vrai que moi, c'est vraiment ce que j'ai constaté à travers Academia Christiana. Comme vous dites, c'est plutôt... Il y avait évidemment aussi des filles, mais c'est quand même une majorité de garçons.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Je ne parle que des garçons. Ce n'est pas réservé aux hommes, évidemment. Et puis je connais, il y a des femmes ou des jeunes filles qui ont des profils sur Instagram, qui font de l'évangélisation aussi, et qui elles, touchent plus facilement des filles. Donc effectivement, sur Instagram ça fonctionne comme ça, enfin sur les réseaux, c'est-à-dire qu'on s'identifie à quelqu'un, on recherche quelque chose. Et je pense que c'est exactement ça, c'est que les jeunes d'aujourd'hui, les jeunes hommes, en fait ont besoin d'un discours fort, d'un discours clair, d'un discours de combativité et d'espérance. Et moi, c'est ce que j'essaie de leur procurer. Et voilà, je ne suis pas le seul. Il y a d'autres prêtres qui font ça aussi. Ce qui est assez impressionnant, c'est que, pour s'en tenir au domaine de la foi catholique, les prêtres qui ont le plus de succès sur les réseaux aujourd'hui, ce sont que des prêtres qui sont clairement identifiables comme prêtres, donc ils ont un soutane ou un avis religieux, qui répondent clairement aux questions qu'on leur pose. L'âge du prêtre en civil gauchiste qui ne parle que d'ouverture et de tolérance, en fait, c'est terminé. C'est ça qui a détruit l'Église dans les 60 dernières années et qui a fait que les gens se font écarter de l'Église. Et aujourd'hui, ceux qui n'ont rien reçu, qui n'ont pas reçu leurs parents, l'éducation chrétienne, ou parfois pas même le baptême, et bien cherchent des réponses claires, même si ça bouleverse leur vie, même si ça a des conséquences, ou ça doit avoir des conséquences, ils préfèrent une réponse claire, même pour pouvoir dire je ne suis pas d'accord, plutôt qu'une réponse ambiguë, où tout semble permis et tout semble accepté.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si vous vous souvenez, si vous aviez suivi ça il y a quelques années, je crois que c'était en 2013-2014, il y avait un blogueur assez célèbre à l'époque, qui était également avocat, qui sévissait sous le pseudo de Cause Toujours, et qui avait écrit un livre identitaire, Le mauvais génie du christianisme. Et il reprochait à une certaine mouvance d'instrumentaliser la religion chrétienne. pour en faire un élément, en quelque sorte, culturel qui appartient à ce grand package, en quelque sorte, de l'identité. C'est-à-dire qu'en gros, finalement, comme si on mettait le crucifix et le chapelet au même rang que la baguette et le saucisson. Qu'est-ce que vous répondriez, justement, à cette critique qui dirait que ces conversions-là sont très superficielles ? C'est finalement, d'abord... un renouveau identitaire ou une droitisation de la jeunesse, et du coup il chope le christianisme comme un étendard, mais ce n'est pas des vraies conversions.

  • Speaker #1

    Déjà, je répondrais que qui suis-je pour juger de la conversion de quelqu'un ? Et comment ce cause toujours ? J'ai lu, je me souviens très bien, parce qu'il a écrit plusieurs articles là-dessus, j'aurais été un peu choqué de me dire comment est-ce qu'il peut juger de la valeur d'une conversion et pourquoi est-ce qu'il... Évidemment, il y a sûrement des gens qui tombent dans ce travers et il faut prendre les critiques toujours au sérieux, même si elles viennent de gens qui ne sont pas sérieux ou qui exagèrent. Il y a sans doute un fond de vrai dans le sens où il y a ce danger effectivement que certains... instrumentalise la foi au service d'une cause politique. Maintenant, je pense que plus profondément, en fait, il n'y a pas de contradiction entre le naturel et le surnaturel. Donc entre le social et le religieux. L'homme c'est tout un. Et en fait je pense qu'une des graves erreurs du progressisme dans l'Église, du progressisme en théologie, ça a été de transformer la foi en une... de limiter la foi pardon. à une relation individuelle, personnelle, avec Dieu. Et de retirer de l'espace public, et de ne plus revendiquer en public, ni pour soi, ni pour les autres, la foi catholique comme une vérité, comme un principe de civilisation. C'est en gros la disparition de l'idée de chrétienté. Aujourd'hui, il y a même des évêques, des théologiens, si vous leur parlez de chrétienté, ils vous disent que c'était une erreur médiévale, qu'il faut absolument sortir de ça, et que la religion ça n'a rien à voir avec ça, c'est un cœur à cœur avec Dieu, un point c'est tout. Alors je ne nie pas que la religion, pour chacun, ce soit un cœur à cœur avec Dieu, ça c'est évident. Mais il y a aussi une dimension sociale de la religion, qu'on apprend par l'histoire de l'Église. Tout simplement, quand Clovis se convertit, il convertit avec lui tout son peuple. Ce qu'Ostoujour aurait trouvé, aurait sûrement serait arrivé, serait aller voir les guerriers de Clovis en leur disant que leur conversion n'était pas sincère. Bon, ils se seraient peut-être pris un coup de hache, mais... ce qui aurait prouvé que la conversion n'était pas très sincère, parce que c'était pas très chrétien comme réaction. Mais de fait, le christianisme existe, a existé dans l'histoire, et s'est développé dans l'histoire, et les grandes heures du christianisme et de la civilisation chrétienne, donc de la chrétienté, s'est fait évidemment de façon sociale, parce que, encore une fois, l'humain... La dimension humaine de la foi n'est pas en contradiction, elle va de pair avec la dimension spirituelle. Donc le surnaturel se base sur le naturel, et donc il faut utiliser, c'est tout à fait logique, cohérent, d'utiliser des moyens naturels pour prêcher la foi et pour toucher les âmes. En une phrase, c'est-à-dire que si quelqu'un se convertit parce qu'il a été d'abord attiré par les cathédrales et par l'architecture, ou parce qu'il a d'abord été attiré par la grandeur de la cité catholique, eh bien c'est très bien. Alors évidemment, il faut l'encourager à approfondir cette foi pour en faire une démarche personnelle d'amour de Dieu, mais le moyen est très bon.

  • Speaker #0

    Oui, alors je rebondis un peu sur ce que vous dites, parce que moi ça fait écho, enfin déjà à mon parcours personnel, Mais j'ai l'impression, et pourquoi de cette manière ça se produit à notre époque, j'ai un peu l'impression que plus fièrement notre société est déracinée, plus les jeunes ont besoin de racines. Et c'est dans cette quête de racines qu'il y a la découverte du christianisme. Et finalement, cette quête de racines, elle est la porte d'entrée vers la foi.

  • Speaker #1

    Oui, exactement, c'est une porte d'entrée. Alors celui qui reste sur le Porsche, qui n'entre pas dans l'édifice de la religion. d'une foi vivante, c'est dommage. Et c'est le rôle des prêtres et des autres chrétiens d'entretenir cette foi, de la rendre plus profonde, plus personnelle, plus sincère. Mais le moyen, effectivement, la porte d'entrée est excellente. Et pour aller plus en détail, moi, j'essaie d'analyser la situation. Et je dirais qu'il y a trois facteurs aujourd'hui qui sont la cause des... de ces conversions et de cet attrait du christianisme. Exactement dans le sens que tu dis, d'une recherche d'identité, de racines, de culture, etc. Mais plus précisément, je dirais, premièrement, il y a le phénomène de l'islam, c'est-à-dire que les musulmans, il faut un constat objectif, les musulmans, en général, sont fiers de leur foi, ils l'affichent, ils la revendiquent, et face à cela... il y a beaucoup de Français, enfin de gens qui ne sont pas musulmans, qui ne s'identifient pas du tout à la religion musulmane, et qui disent en fait, moi, qu'est-ce que j'ai en face ? Qui suis-je ? Et le fait de ne pas avoir de croyance, de ne pas avoir de religion, de ne pas croire en Dieu, ou de ne pas savoir défendre la foi chrétienne, alors qu'on est d'héritage chrétien, en fait c'est une faiblesse. Donc il y a beaucoup qui, par réaction, se disent, mais attendez, je suis qui, je vais où, en quoi je crois ? Et c'est ça le... La première démarche qui les pousse à pousser la porte d'une église ou à envoyer un message sur Instagram. Le deuxième phénomène, ça a été le Covid. Je pense que le Covid a été une grâce pour beaucoup, parce que le monde merveilleux, plein de plaisir et de liberté qu'on nous promettait, du jour au lendemain, c'est devenu une prison. Du jour au lendemain, c'est devenu l'enfer. Et je pense que beaucoup de jeunes, moi je ne l'avais pas mesuré sur le moment, parce que j'avoue que moi la période du Covid, je l'ai vécu à la campagne, à faire plein de choses, faire justement de l'évangélisation sur les réseaux. Mais je pense que beaucoup de jeunes du jour au lendemain se sont trouvés non seulement enfermés, mais enfermés en eux-mêmes. C'est-à-dire face à leurs démons, à leurs pulsions, à leurs doutes, à leurs craintes, à leurs angoisses. Et donc... Là aussi, suite à cela, beaucoup se sont dit en fait, c'est quoi la vie, à quoi ça sert de vivre, je vais où, et qui suis-je ? Et puis, troisième phénomène qui est très différent, c'est étonnant, mais ça fait partie des miracles de la grâce, je pense que la pornographie et l'addiction que beaucoup vivent à la pornographie, à cause d'un monde hyper sexualisé, de l'accès en libre cours auprès des jeunes, font que chez beaucoup de garçons, c'est paradoxalement, façon de se dire, en fait, j'y arrive pas tout seul, je n'arrive pas à m'en sortir et j'ai besoin de l'aide d'une force supérieure, et de l'aide de Dieu. pour m'en sortir. J'ai besoin d'être sauvé par la grâce pour me sortir de ces addictions.

  • Speaker #0

    Je rebondis avec une anecdote parce que quand j'étais je crois en 6ème, 5ème, j'étais dans une école publique avec beaucoup de musulmans et avec un de mes copains, on s'était dit justement, alors qu'on n'était pas pratiquants, on était bâtiés tous les deux à cette époque-là, qu'on allait faire le carême pour singer les musulmans qui faisaient le ramadan. Ça me parle complètement. C'est l'idée justement. que l'islam est un peu notre miroir qui nous fait prendre conscience, en quelque sorte, de notre déracinement, de nos faiblesses, de notre absence de religion. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait. Et on pourrait le regretter, effectivement, en disant... Je vais citer Kostoujour, mais il y a tout un tas de journalistes comme ça qui disent que ce christianisme communautaire, identitaire, c'est dangereux. Mais de fait, c'est... Les chrétiens ont besoin eux aussi de communautés, d'esprit de communautés, d'esprit de corps, de se reconnaître dans son voisin, de savoir si on est ensemble. Et donc ce phénomène effectivement de miroir avec l'islam est tout à fait… Et de fait les musulmans… je suis un spécialiste de l'islam, mais j'ai quand même parlé avec beaucoup de musulmans, et je reçois pas mal de messages aussi de musulmans qui sont intéressés par le christianisme et qui apprécient quand les chrétiens sont totalement chrétiens. Je pense que d'ailleurs même les musulmans, même les plus radicaux, haïssent dans ce qu'ils appellent la chrétienté, la décadence. C'est-à-dire qu'ils associent la décadence de la société contemporaine... au monde chrétien, ce qui est pour nous scandaleux. Donc en fait, il y a cette confrontation, et ça me semble sain qu'un jeune de culture chrétienne se dise en fait, je ne veux pas être assimilé à la décadence contemporaine, et comment faire ? C'est en assumant ma foi, en assumant mes racines, en assumant cet héritage, cette hérédité spirituelle.

  • Speaker #0

    Je rebondis un peu là-dessus aussi, parce que vous évoquiez justement le style des prêtres qui rentre un peu en écho à cette vague de conversion, ce phénomène. Moi, typiquement, le prêtre qui m'a baptisé, qui a été un peu mon interlocuteur, on va dire, à ma période de jeune adolescence, en cinquième, quelque chose comme ça, c'était le père Benoît de Cinetti, qui est un peu connu, je crois qu'il a enterré Johnny Hallyday. Enfin, il était... curé de grandes paroisses parisiennes. Et justement, lui, à l'époque, j'évoquais l'islam et ce besoin d'avoir des pratiques un petit peu marquées, du jeûne, de respecter l'interdit, enfin, en gros, de ne pas consommer de viande le vendredi. Lui me répondait, Tu sais, on n'a pas du tout besoin de ça pour être chrétien. parce que, et ça fait écho à ce que vous disiez, en gros, notre relation au Christ, c'est quelque chose d'individuel, de personnel, et donc il faut fuir, en quelque sorte, toutes ces vieilles pratiques que sont le jeûne, la pénitence, etc.

  • Speaker #1

    Oui, alors là, je pense qu'il y a plusieurs aspects. Le fait que dans l'Église moderne, la notion de pénitence, de relancement, de sacrifice ait été très estompée, disons, ça c'est un grave dommage. Et c'est... Il n'y a qu'à voir, il y a encore pire, c'est qu'il y a carrément un sacrement qui a quasiment disparu de la vie chrétienne, en France en tout cas. Le sacrement de pénitence, il y a très très peu de catholiques, sauf ceux qui sont pratiquants, enfin ceux qui sont engagés, etc. Mais la majorité des gens qui sont pratiquants, qui vont à la messe, ne se confessent jamais. et les prêtres ne proposent plus le sacrement de pénitents. Donc voilà, ça c'est un premier point qui est un grave dommage pour la foi et qui serait urgent de remettre en vigueur dans la pratique des paroisses françaises. Et deuxièmement, l'aspect communautaire, l'aspect communautaire par exemple de ne pas manger de viande le vendredi, Effectivement, on n'en a pas besoin pour être un bon chrétien. Mais peut-être que ceux qui ne sont pas des bons chrétiens, les autres, ont besoin de ce témoignage. Et moi je dis souvent, je dis souvent aux gens qui me disent comment est-ce qu'on peut faire pour évangéliser, pour être missionnaire, je dis mais commencez par des choses toutes simples. Par exemple, ne pas manger de viande le vendredi et le dire clairement en disant moi je suis chrétien, je ne mange pas de viande le vendredi, c'est peut-être le moyen d'évangélisation le plus simple. Parce que c'est un témoignage qui ne consiste pas à aller... Parce que l'évangélisation qui consiste à prendre la Bible et aller frapper chez les gens pour leur parler de Jésus, ça c'est les protestants ou les témoins de l'Histoire, c'est pas la méthode catholique. La méthode catholique c'est le témoignage. d'une vie chrétienne, aller à la messe le dimanche, je dis souvent aux jeunes, le meilleur témoignage que vous pouvez faire, c'est vous êtes à une soirée le samedi soir, le dimanche matin vous dites moi je me lève et je vais à la messe. Et ça étonnera tout le monde. Ou si vous avez un match de foot, vous dites je ne peux pas venir au match de foot, j'arriverai en retard parce que je vais à la messe et que c'est ma priorité. Voilà, par exemple comme ça. Mais il y a une dimension communautaire de la foi chrétienne qu'on ne peut pas nier. et qui a été malheureusement estompé, supprimé. De la même façon, par exemple, les processions, les pèlerinages, les pardons en Bretagne, des manifestations extérieures de la foi, qui sont nécessaires non seulement pour proclamer dans un esprit missionnaire notre foi en Jésus-Christ, mais aussi pour construire une communauté, une vie chrétienne, une société chrétienne.

  • Speaker #0

    Je voudrais qu'on revienne un petit peu sur la dimension de ce phénomène des conversions. On a évoqué un nombre de baptêmes, baptêmes d'adultes, baptêmes d'adolescents. Vous évoquiez à peu près, vous, dans votre quotidien, au niveau vraiment individuel, le nombre de personnes qui vous sollicitent autour de la conversion, du retour à la foi. C'est vrai qu'on se dit parfois qu'on a un peu le nez dessus, donc on a du mal à s'exagérer un peu. C'est vrai qu'on a vu, là, typiquement à la rentrée en septembre, l'affluence à des périnages comme le périnage Fays et Brace, le périnage Nostophée en Provence, etc., qui sont des choses un peu nouvelles. Le périnage de Chartres qui explose un peu chaque année aussi. Mais ça reste quand même très marginal à l'échelle nationale. Comment est-ce que vous envisagez, à la fois la dimension de ce phénomène, est-ce que c'est quelque chose de marginal ou est-ce que c'est quelque chose de profond et qui veut dire quelque chose ? Est-ce qu'on peut envisager une évolution de ce phénomène ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est une question que je me suis posée beaucoup, surtout dans les années précédentes, parce que moi, ce phénomène, je le vois depuis, disons maintenant, deux ans et demi, trois ans. Et au début, quand je parlais de ça à mes confrères prêtres, ils me disaient Oui, bon, vous êtes bien gentils, mais nous, on ne voit pas trop les fruits, on ne voit pas trop les effets, ça reste un microcosme sur Internet, enfin sur les réseaux. Et depuis au moins un an et demi, ouais depuis un an surtout, maintenant dès que je vois un prêtre... Il me dit, là j'ai encore hier reçu un message d'un prêtre, je ne sais pas où, je ne me souviens plus où, mais qui me disait, il y a plusieurs jeunes qui sont inscrits au catéchisme à travers vous, grâce à ce que vous avez fait, etc. Bon, moi je ne les connais pas, tous ces jeunes, je ne fais que transmettre la parole de Dieu sur le continent numérique. Mais de fait, maintenant, tous les prêtres en France que je rencontre peuvent témoigner de ce retour. Alors, même dans le petit village où on a le séminaire, dans la Beauce... à Courtalin. L'autre jour, j'étais de passage, et il y a deux jeunes qui sont venus me voir, en me disant Ah, on est trop content de vous voir, on vous suit sur Instagram. Et il y en a un qui habitait dans le village même de Courtalin, et l'autre à quelques kilomètres, et qui me dit On a entendu parler de la messe traditionnelle grâce à vous, on l'a cherché, et puis j'ai trouvé que vous aviez la messe dans le village. Donc, si vous voulez, aujourd'hui, dans toutes les paroisses catholiques, en particulier traditionnelles, ce phénomène est palpable. Donc, ce n'est pas... pas simplement une illusion, un effet d'optique. Premièrement. Deuxièmement, j'ai participé au pèlerinage de Faye-Zébraise, et j'ai des confrères qui ont participé au pèlerinage Nostophée, en Provence, la semaine dernière, et comme au pèlerinage de Chartres cette année, c'est-à-dire que tous les prêtres pourront, peuvent témoigner du fait qu'il y a beaucoup, beaucoup de jeunes convertis qui participent à ces pèlerinages. Là, à Fès-les-Brest, c'était très impressionnant. J'avais mis une annonce sur Instagram disant que des gens qui ne connaissaient personne pouvaient participer avec un groupe de jeunes qui ont participé déjà à des activités que j'ai organisées. Et c'était impressionnant. On était, je ne sais pas combien, 35, 40. Il y avait au moins 20 personnes qui faisaient un pèlerinage pour la première fin de leur vie. qui, je pense que j'ai fait au moins 10 confessions du groupe de gens qui ne s'étaient jamais confessés. Donc, ils étaient vraiment des gens qui revenaient à la foi, qui utilisaient cette occasion du pèlerinage pour une démarche de conversion. Et toutes les activités, tous les prêtres pourront faire un témoignage à peu près similaire. Donc, ce n'est plus un effet simplement local et anecdotique. Pour aller plus loin, pour répondre à ta question, je pense même que, moi je suis persuadé, j'ai l'intime conviction, que ce n'est que le début d'un phénomène. Parce que non seulement ça ne ralentit pas, mais en plus ça accélère. Et il suffit de voir, grâce au zèle des nouveaux convertis. Parce que quelqu'un qui a découvert la foi, il va absolument en parler à tout le monde, il va absolument faire profiter à d'autres du trésor qu'il a découvert. Et donc, il y a celui qui se convertit, qui fait cette démarche de conversion. Il y a un an, il y a deux ans, et l'année suivante, il ramène... son conjoint, sa conjointe, ses frères et soeurs, ses amis, etc. Et donc, en fait, c'est un phénomène qui, à mon avis, va prendre de plus en plus d'ampleur, et c'est très bien.

  • Speaker #0

    Alors, ça me... Du coup, je vous répète, c'est un peu la deuxième idée que j'avais un peu en tête en vous invitant pour ce podcast. C'était une discussion pour le coup que j'ai eue avec des amis en fin de soirée, et comme souvent en fin de soirée, on se met à refaire le monde, à parler de politique, etc. Et puis, voilà, bon, on vient dire, de toute façon, tout est foutu. Sur le plan économique, ça peut durer encore très longtemps, puisque même si on est dans une crise, il suffit de réimprimer des billets de banque, etc. Et puis on cache la misère. Et puis de toute façon, tant que les gens auront à manger dans leur frigo, il ne se passera rien, etc. Et là me vient justement en tête cette première discussion qu'on avait eue dans l'été. Oui, mais justement, qu'est-ce que pourrait provoquer un réveil spirituel en France ? C'est peut-être le... Le point, en quelque sorte, qu'on n'a pas analysé dans l'éventail des possibles, et même le point, en quelque sorte, que nos élites ne prennent pas en compte. Parce que, pareil, j'ai eu une discussion cet été avec un général, il évoquait... On parlait de géopolitique, de puissance, etc. Et puis, ils disaient, en fait, le grand drame en France, c'est que, dans les pays occidentaux déchristianisés, laïcisés, c'est qu'on envisage la puissance uniquement sur le plan matériel, c'est-à-dire à la fois d'un point de vue des capitaux, d'un point de vue de la technologie, d'un point de vue des effectifs démographiques d'une armée, etc. Mais, en fait, on oublie que... un autre paramètre qui rentre en compte dans la puissance qui est finalement la foi des soldats. En gros, il y a des gars qui sont prêts à mourir et d'autres pas. Il y en a, c'est leur métier, ils font ça pour gagner de l'argent, les autres, ils sont prêts à sacrifier leur vie. Et donc en fait, cet élément spirituel qui est souvent parce qu'on vit dans un pays laïque et donc du coup, on le met en quelque sorte à part de notre réflexion sur la société, sur la cité, sur la politique. Qu'est-ce qu'un réveil spirituel ? pourrait changer concrètement sur le plan humain, sur le plan politique ?

  • Speaker #1

    Alors oui, je suis tout à fait d'accord. Je ne sais jamais, il y a une citation qui est intéressante, je crois que c'est de Malraux, peut-être que je me trompe, mais quelqu'un qui avait dit au XXe siècle, le XXIe siècle sera spirituel ou il ne sera pas. Parce que justement, cette absence... du spirituel, ce retour à la matière, à la quantité, à la puissance, à la force vinique, comme tu viens de le décrire très bien, en fait ça réduit l'homme à l'animal, c'est-à-dire que toute la dimension spirituelle de l'homme, qui est précisément ce qui permet à l'homme de faire de grandes choses, cette dimension spirituelle, si elle disparaît, c'est la ruine de l'humanité tout simplement. Donc je crois beaucoup à ce réveil spirituel et effectivement on est tous les fruits de notre époque et tous les fruits de ce matérialisme ambiant, de cette hyper technologie, de cette civilisation du plaisir et de la quantité. Et notre arme, la plus grande de nos armes, c'est d'y opposer ce que les chrétiens ont toujours opposé, c'est-à-dire la grandeur de l'âme.

  • Speaker #0

    Toutes les puissances mondaines ont essayé de détruire le christianisme, que ce soit les empereurs qui ont assassiné les premiers chrétiens, qui ont martyrisé les premiers chrétiens, que ce soit les communistes ou la République française qui a voulu écraser les Vendéens. En fait, ce qui est spirituel ne s'éteint pas. On peut tuer les hommes, mais on ne peut pas tuer leurs âmes. le sang des martyrs et semences de chrétiens. Donc, je crois beaucoup que ce réveil, il doit être d'abord, avant tout, un réveil spirituel, et que c'est notre plus grande force. Effectivement, politiquement, il n'y aura de solution politique et humaine que si d'abord, il y a ce réveil spirituel qui transcende. Parce que, comme tu l'as... A juste titre remarqué, ce qui donne la motivation, les convictions, c'est ça qui fait les soldats. Et qu'elles voient dans tous les conflits modernes, c'est-à-dire que c'est pas parce qu'on a la plus grande armée du monde avec les plus grandes armes, qu'il y a toutes les guerres des Américains, qu'en face de soi on a des personnes qui sont motivées par quelque chose de plus grand. Ça signifie en général très mal pour les... pour les États-Unis ou pour d'autres puissances qui pensent que la force résout tout.

  • Speaker #1

    C'est évidemment difficile de faire de la prospective sur imaginer les conséquences concrètes de toute une génération qui se convertit, etc. Mais on peut imaginer en tout cas que si ça se produit réellement, ça ne peut être que bénéfique tant sur le plan anthropologique que sur le plan politique. Du coup, si on essaie de réfléchir à qu'est-ce qui peut foirer, en quelque sorte, qu'est-ce qui pourrait empêcher ça, et du coup réfléchir à, justement, à finalement quelles sont nos responsabilités pour accompagner cette saine évolution de ce phénomène de conversion, on peut dire, voilà, déjà, enfin, je ne sais pas, vous avez peut-être des idées ou des choses que vous avez observées, mais moi, je vous dis, voilà, parfois, le risque, c'est que la conversion soit qu'un feu de paille, c'est qu'elle dure... pas, c'est qu'on est dans un monde où tout est assez hostile à la religion, à la spiritualité. Qu'est-ce qui peut foirer, finalement, en quelque sorte ?

  • Speaker #0

    Tout ! Non mais... C'est le mystère de la foi, le mystère d'une âme qui se tourne vers Dieu, qui est touchée par la grâce, et le mystère du mal et du péché. Enfin, je veux dire, c'est... C'est ça la beauté de la foi, justement. C'est une question personnelle. Encore une fois, évidemment qu'il y a des retentissements et des implications sociales, mais il y a une phrase que j'aime bien répéter, qui est que si on veut changer le monde, il faut commencer par se changer soi-même. Et au fond, quand on est chrétien, on pense que pour rendre le monde meilleur, il ne s'agit pas de changer les autres. mais il s'agit de se changer soi-même, de changer son propre cœur, et si je suis bon et je fais le bien, alors c'est comme ça que le monde va changer. Et donc évidemment, ensuite il y a la faiblesse humaine, la liberté, les tentations du démon, et puis toutes les puissances du mal qui veulent corrompre le bien dans le cœur des hommes. Il y a une autre idée qui me venait à l'esprit, c'est que l'un des grands Les obstacles à la conversion aujourd'hui, c'est l'Église elle-même. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, j'ai même lu un évêque qui vient d'être nommé cardinal par le pape François, un français, l'ancien Vesco, qui était archevêque à Alger, et qui a dit dans une interview il y a quelques mois, on peut trouver ça très facilement, j'en vends rien du tout, c'est pas quelque chose de secret, où il explique clairement qu'il faut abandonner l'idée d'évangéliser les musulmans. Donc, en fait, c'est un cas parmi plein d'autres. C'est-à-dire que la corruption intellectuelle des élites catholiques et des prêtres et du clergé, c'est un drame pour l'Église. C'est un drame pour l'Église. Donc, il faut là aussi un renouveau. Et il faut un renouveau partout, qu'il soit à la fois spirituel. et politique, et comme on disait tout à l'heure, ça faillira ensemble. Et dans ce renouveau spirituel, il y a une dimension intellectuelle qui est tout à fait fondamentale. C'est-à-dire que, parce que je cite cet exemple de clergé, disons qu'il a perdu le... les parties importantes de l'enseignement chrétien, de l'enseignement d'Église, parce qu'il y a une corruption de l'intelligence. Et depuis maintenant, depuis le modernisme au début du XXe siècle, ça fait plus de 100 ans que ce phénomène est né, d'abord dans des cercles intellectuels très restreints, mais qui ensuite, peu à peu, se sont répandus, ont corrompu le clergé, l'élite catholique et les intellectuels. catholique, donc il faut reformer toute cette élite autour d'idées, de principes, de vérités intangibles et solides. Moi,

  • Speaker #1

    je ne sais pas ce que vous voulez dire, j'ai un peu l'impression qu'on est quand même au crépuscule d'une nouvelle époque. Alors, à la fois, certes, dans l'Église, il y a évidemment un durcissement de plus en plus, et là, on le voit un peu avec ce qui est en train de ressortir du synode qui est en train de se dérouler. mais c'était une idée je crois qu'on avait déjà évoqué ensemble quand on avait parlé du au moment où il y avait le motoproprio traditionnel sur le reste qui avait été promulgué, qu'il y a quand même un peu un champ du signe du modernisme en gros finalement ces élites sont de plus en plus vieillissantes elles ont été très peu fécondes en quelque sorte sur le plan intellectuel et spirituel même si Il y a encore toujours aujourd'hui, j'en discutais avec des gens au Fays-et-Bresse, qui disaient qu'il y a quand même des curés bretons qui veulent nous empêcher de faire ce périnage. C'est toujours une négociation pas possible pour avoir la basilique, pour avoir telle église, etc. Ce n'est pas dit que l'année prochaine, les messes ne soient pas en extérieur et compagnie. Mais bon, je me dis qu'il y a quelque chose de crépusculaire. C'est-à-dire qu'en gros, aujourd'hui, à l'heure actuelle, on voit finalement une énorme opposition des élites face à ce mouvement qui est en train de se produire. Et en même temps, si on réfléchit bien et qu'on se projette, on peut se dire qu'en fait, cette opposition, elle finira bien à un moment donné par disparaître face à un changement, un basculement en quelque sorte démographique. C'est-à-dire, en gros, aujourd'hui, où sont les forces vives dans l'Église ? Elles sont dans la tradition, dans les périnages, dans les séminaires tradis, ou eux-mêmes assimilés, Saint-Martin et d'autres communautés plutôt. plutôt d'un esprit un peu traditionnel. Et puis, sur le plan politique, on voit qu'il y a quand même un durcissement aussi de la part du gauche qui devient de plus en plus folle, qui a à chaque fois des délires de plus en plus imprévisibles et vraiment violents et de l'ordre de la folie. C'est assez incroyable. On peut dire même que finalement, face à... face à ce constat que nous nous faisons d'un réveil spirituel, ça peut déclencher encore plus de frénésie dans la volonté de le combattre, même des persécutions. Il y a quand même encore presque quasiment toutes les semaines en France, une église qui a incendié, etc. Il y a quand même des choses qui sont assez… Enfin voilà, presque un combat eschatologique en fait, ce qui se déroule quasiment sous nos yeux. Et voilà, et en même temps, un signe d'espérance, c'est-à-dire, en tout cas nous, dans ce qu'on voit entre guillemets de… dans le camp, dans l'armée dans laquelle on est engagé, on voit quand même des choses qui changent, des choses qui vont plutôt dans la bonne direction. Oui,

  • Speaker #0

    je pense qu'effectivement, on s'avance vers des temps de persécution, mais j'allais dire, c'est bon signe, quand le démon se déchaîne, c'est que il voit le bien qui est fait, et même de façon plus concrète, effectivement, ceux qui ont une vision progressive de l'Église, qui veulent transformer l'Église, à leur façon, selon leur mode et selon leur goût du moment, c'est clair que... Moi, je serais à leur place, je ferais pareil. C'est clair qu'ils disent qu'il faut arrêter immédiatement le mouvement traditionnaliste, sinon ça va complètement leur échapper. D'ailleurs, en fait, c'est un signe de faiblesse. C'est un signe de faiblesse quand on s'acharne contre des gens qui veulent dire la messe en latin, alors qu'à côté de ça, tout le monde fait n'importe quoi sans aucun problème, c'est que... Il y a quand même un problème... J'allais dire psychanalytique, mais non, c'est un aveu de faiblesse. C'est un aveu de faiblesse, parce qu'en quoi, qu'est-ce que ça dérange dans l'Église qu'il y ait quelques milliers ou quelques dizaines de milliers ou centaines de milliers de personnes qui suivent la liturgie traditionnelle ? Je veux dire, ça n'a aucun... C'est complètement absurde. Et ça relève de la même polie dont tu parlais, de la gauche, qui s'acharne contre des mouvements de renouveau et contre le... d'ordre moral parce qu'ils se disent qu'il faut absolument qu'ils soient violents. C'est la mentalité des révolutionnaires qui envoient massacrer des centaines de milliers de Vendéens parce qu'en fait il faut les exterminer, c'est la seule façon d'imposer leur liberté. C'est ce qu'ils appellent la liberté. Et on s'avance vers ça, clairement, je pense qu'on ne va pas arriver à un temps de persécution. Il n'y a qu'à voir, on ne peut plus parler de l'avortement, par exemple, ni, par exemple, de l'homosexualité. Moi, j'ai quand même, il y a quand même une ministre qui a demandé de porter plainte contre moi, qui a fait un signalement parce que j'ai dit simplement que les homosexuels devaient, enfin, ceux qui avaient des tendances homosexuelles, devaient lutter contre ces tendances. Et voilà, ça ne me semble pas être quelque chose de... radical ni et finalement il n'y a pas eu de poursuites, parce qu'il n'y avait pas d'objet de poursuites, donc j'ai été libéré par le procureur, mais je pense que on va s'avancer de plus en plus vers une persécution et on pourra plus parler d'un certain nombre de sujets qui sont soi-disant des totems de la gauche anti-chrétienne.

  • Speaker #1

    Alors je... Peut-être qu'on évoque un peu qu'est-ce qu'on peut faire concrètement, déjà en tant que catholique, pour accompagner un petit peu ce phénomène. Vous me parliez cet été justement d'un changement d'échelle. Est-ce que d'après vous, nos œuvres, je pense aux associations, mais même aux paroisses, à ce qui existe en quelque sorte dans l'écosystème traditionnel, sont suffisantes pour relever les défis de ce phénomène ?

  • Speaker #0

    Alors je pense que nous, il est urgent qu'on s'adapte, ne serait-ce que pour une question de nombre. Il n'y a qu'à voir le pèlerinage de Chartres ou les pèlerinages régionaux dont on parlait tout à l'heure. Moi, je fais partie du conseil religieux du pèlerinage de Chartres, donc c'est les responsables des différentes communautés qui participent spirituellement. Et moi, je dis toujours la même chose, je dis en fait, il faut viser que... Enfin, même matériellement, ce sera impossible, mais en soi, c'est 2000 personnes de plus chaque année, et c'est pas juste un phénomène qui va s'arrêter. C'est que c'était 2000 de plus l'année dernière, ça va être 3000 de plus cette année, 5000 de plus dans deux ans, etc. Donc je pense qu'il faut vraiment... Enfin bon, ensuite c'est à eux de trouver des solutions, de faire d'autres activités, etc. Mais je pense que dans les paroisses c'est la même chose, il y a de plus en plus, maintenant dans toutes les paroisses... traditionnelle en tout cas, celle de ma communauté ou de la communauté Ami, il y a maintenant des cours de catéchisme pour adultes, des cours pour les recommençants, à Bordeaux, qui sont au moins une cinquantaine, je crois, de jeunes entre 18 et 30 ans. Donc ça, c'est des phénomènes tout à fait nouveaux, savoir accueillir ces gens-là, leur donner l'information dont ils ont besoin, et politiquement, je pense qu'académien, moi je l'ai vécu depuis plusieurs années, depuis longtemps que je viens à Academia, c'est qu'ils sont en demande d'activités locales, de formations, d'activités qui mettent en lien, de communautés. Cet été, à l'université d'été d'Academia Christiana, c'est très impressionnant parce que j'ai rencontré un couple qui est venu juste le week-end, le samedi, qui venait d'Hyperloin, il avait fait 600 kilomètres. uniquement pour venir assister à cette journée avec leur fils. Et c'était vraiment... C'était des gens qui habitaient dans la campagne très loin qui se sont dit qu'on a besoin d'encontrer d'autres gens, de se former, etc. Donc il y a un besoin, il y a un appel, et donc il y a un travail de fou à faire. Et donc il faut mobiliser ceux qui ont déjà reçu la formation, ceux qui sont un peu plus anciens, qui ont eu le temps de se former et d'affronter les...... d'être des guides pour les autres et que tout le monde s'y mette pour transmettre la foi et pour reconstruire chacun à sa portée, chacun à son niveau la cité catholique.

  • Speaker #1

    Quand on avait discuté de ça cet été, moi ce qui me semble vraiment le plus important dans la dimension du changement d'échelle, c'est le manque clairement de cadres et de chefs dans les œuvres chrétiennes pour justement rédiger mettre en place les structures qui sont nécessaires d'un point de vue local. C'est-à-dire qu'en gros, il faut... En fait, on manque clairement de piliers un petit peu dans les paroisses qui sont capables de donner de leur temps et justement, comme vous disiez, ce qu'ils ont reçu pour pouvoir structurer, accompagner un petit peu cet élan général de cette affamé.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'il me semble qu'en fait, depuis longtemps, c'est ce que j'ai vécu, moi je suis d'une famille complètement catholique, 100%, on vivait un peu dans l'entre-soi involontaire mais un peu obligé. C'est-à-dire qu'il s'agissait de préserver les cendres, préserver les braises plutôt, excusez-moi. de préserver les braises et donc de construire des communautés, des îlots de chrétienté, protégés pour conserver et transmettre à la génération suivante. Donc je pense qu'il y a ce phénomène un peu d'entre-soi qui est en train de disparaître, et c'est cela qui est en train de changer, mais parce qu'il faut que nous aussi, il faut qu'on rentre, il faut que les catholiques, ceux qui ont reçu l'information, rentrent dans une autre dimension et se disent en fait, maintenant le feu a repris. Et donc il faut l'entretenir et l'organiser, le structurer en s'engageant. Donc effectivement, c'est aux chrétiens un peu de changer leur logiciel parce que les défis ont changé. Et ce qui était réservé autrefois à un petit groupe, aujourd'hui touche de plus en plus de monde. Et par exemple, une anecdote qui me vient à l'esprit, c'est sur les champs. Parce que, comme je disais, moi j'ai été éduqué dans une famille catholique, avec le scoutillisme, les pèlerinages, les veillées de paroisses, plein d'activités, où on chante des chants vendéens, des chants militaires, des chants scouts, que j'ai toujours chanté en famille, en faisant la vaisselle pendant les vacances, on chantait toujours en voyage, etc. Et j'étais impressionné parce que j'étais invité à une conférence pour un groupe de gens qui... Ils se sont connus sur Discord, sur les réseaux sociaux. Et donc, il y avait une espèce de banquet, c'était très sympathique d'ailleurs, auquel il m'avait invité. Et donc, le soir, après le dîner, il y avait des chants. Et alors, ils étaient tous sur leur téléphone, en train de suivre les paroles des chants. Et moi, je chantais les chants par cœur, parce que j'ai chanté un million de fois. Et donc, à un moment, il y a un des jeunes qui me dit, mais comment vous faites pour connaître tous les chants par cœur ? J'ai dit, ben moi, j'ai toujours chanté ces chants-là. C'est-à-dire que j'en ai même un peu ras-le-bol de chanter tous les mêmes chants. Et en fait, c'était impressionnant parce que du coup on a commencé à parler de ça, et eux ils avaient découvert les chants dans l'année précédente, ou dans les mois précédents. Ils étaient allés sur YouTube chercher les paroles pour apprendre les airs et apprendre à chanter. Et donc c'était très impressionnant, c'est-à-dire que... Voilà, je sais pas si tu vois ce que je veux dire, je sais pas toi quelle est ton approche de ça par le chant, mais voilà, des choses qui étaient autrefois vraiment réservées à un milieu catholique-traditionaliste, enfin au sens large peut-être, mais quand même très très restreint. aujourd'hui a pris une dimension tout à fait différente.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'il y a aussi les codes du milieu. Et moi, c'est vrai que ce que je voyais aussi sur les réseaux sociaux, de jeunes qui disaient, voilà, est-ce que vous aussi, maintenant que vous êtes convertis, vous ne vous sentez pas un peu seul sur le parvis de la messe ? Alors certes, je me suis acheté un barbeau, etc. Bon, les gens, au début, avant que je me convertisse... me parlaient et m'attiraient, mais maintenant que c'est fait, en quelque sorte, j'ai l'impression que c'est fini, je suis invité nulle part, je suis un peu tout seul.

  • Speaker #0

    Alors, il ne faut pas généraliser, mais effectivement, j'ai entendu ça déjà comme témoignage de jeunes, en particulier à Paris, qui se faisaient beaucoup d'illusions sur... On va découvrir plein d'autres cathos, jeunes, ce catho, ça va être super. Et puis en fait, il y a un peu d'entre-soi bourgeois dans beaucoup de paroisses. Je veux dire, c'est parce qu'on est chrétien et qu'on est catholique qu'on n'a plus de défauts et qu'on est parfait. Donc il ne faut pas se faire d'illusions sur la nature humaine. Et c'est sans doute un défaut du nouveau converti. C'est qu'il pense qu'en fait, d'ailleurs que lui-même va devenir un grand saint facilement parce qu'au début, on est très ailé. Et puis le bon Dieu aide les nouveaux convertis et leur donne beaucoup de grâces. Rapidement, il y a des illusions et c'est là où ça devient sérieux. c'est là où ça devient... On choisit la foi non pas pour ce que ça nous procure, mais parce que c'est la vérité, parce que Dieu est Dieu. Et donc il ne faut pas se faire d'illusions, il faut se méfier justement de ce contre-coup, comme on le disait déjà tout à l'heure, c'est-à-dire que ces nouveaux convertis, il faut faire attention à ce qu'ils trouvent effectivement un milieu, une communauté, pour rester fidèles dans les moments de doute ou d'épreuves qui viendront nécessairement tôt ou tard. Et puis, ces jeunes de Paris qui me disaient ça, qui critiquaient beaucoup l'entre-soi des jeunes catholiques parisiens, moi je leur disais, vous savez, moi j'ai toujours été catholique, quand je suis arrivé à Paris comme étudiant, Paris, je suis allé dans une paroisse, j'avais la messe des jeunes, personne ne me parlait. Et donc, c'est un phénomène plutôt humain, plutôt que... Il n'y a pas d'opposition entre les nouveaux et les anciens convertis, ça je pense que... Sauf des cas particuliers, mais ça j'y crois pas, je pense que... C'est plutôt les défauts de la nature humaine. Et les jeunes qui me parlaient de ça à Paris, justement, c'est très intéressant, parce qu'ils me disaient, dans la paroisse, en fait, maintenant, on s'est organisé entre nous. Et on repère les gens qui arrivent, qui sont tout seuls. En fait, on va les voir. Garçon, fille, un garçon et une fille, comme ça, ils vont les voir. Ils se donnent rendez-vous après la messe pour déjeuner ensemble le dimanche. Donc, organisez-vous. Formez des communautés. Et si vous êtes mal accueillis quelque part, mettez-vous avec ceux qui sont mal accueillis et puis formez un nouveau groupe.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est une réalité. J'en ai entendu parler aussi.

  • Speaker #0

    Et je voulais rebondir un peu sur, enfin, ou conclure, je ne sais pas, ou ajouter un élément d'espérance sur, parce qu'on parlait tout à l'heure des développements, du futur de ce mouvement, de ce renouveau, qu'est-ce que ça va devenir. Moi, je suis intimement convaincu que, en fait, cette nouvelle génération de convertis qui existe et qui va exister de plus en plus, eh bien, c'est cette génération qui, elle, va former les futurs foyers chrétiens et avoir des enfants. qui vont donner des familles catholiques et des vocations. C'est-à-dire que la clé de l'évangélisation, ce sont les prêtres, les religieuses. La disparition des religieuses en France, c'est un drame. La France catholique était caractérisée par ces commandes religieuses partout, qui s'occupaient de tout, de l'éducation, de la santé, des personnes âgées, des enfants. Il faut retrouver cette richesse des vocations féminines. Mais ça ne viendra qu'avec beaucoup de prêtres. C'est un vrai défi. Aujourd'hui, les prêtres sont débordés partout. On demande des prêtres partout pour faire plein de choses. Et en fait, c'est très difficile de faire tout ce qu'on devrait faire, tout ce qu'on pourrait faire. Mais ces vocations ne viendront que dans 20 ans, dans la prochaine génération. Parce que le secret du christianisme, ce sont les familles chrétiennes. Donc les parents qui se sont unis et qui ont fondé un foyer en ayant un objectif. c'est d'avoir des enfants pour l'éternité, de les amener au ciel. Et donc, qui donnent une éducation catholique à leurs enfants, qui font des écoles catholiques, et qui éduquent chrétiennement leurs enfants dans un monde hostile, avec les moyens pour vivre à contre-courant.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Pour conclure, je pense que c'est un peu les éléments qu'on a évoqués ensemble, mais je pense que ce qui me semble être... très important, et qui se voit déjà dans la mise en place de ce renouveau de phénomène, c'est la redécouverte, dans le fond, d'une piété incarnée, d'une piété populaire. Enfin voilà, ce phénomène ne peut s'accompagner que si l'Église accepte, en quelque sorte, de remettre en cause, d'une certaine manière, un peu cette période postconciliaire dans laquelle on a abandonné tout un certain nombre de choses. Je pense que c'est vraiment un des points importants dans la remise en question, en quelque sorte, des clercs et de l'Église elle-même, parce que c'est par là, finalement, que ce renouveau se fait. Oui,

  • Speaker #0

    mais ce renouveau ne se fera qu'avec un renouvellement des générations, aussi bien, c'est comme dans la politique, c'est le problème des boomers dans l'Église, c'est un problème fondamental. et des jeunes boomers, parce qu'il y a aussi ça, il y a ceux qui ont l'esprit boomer par intérêt ou par facilité ou par imitation. Et effectivement, il faut un nouveau, il faut un renouveau avec des nouvelles personnes, des nouvelles énergies. Et c'est la motivation de chacun et la foi de chacun et la profondeur de nos convictions qui changeraient les choses. L'Église a commencé avec douze apôtres. Ils étaient douze et ils ont conquis le monde à la fois chrétienne. Donc, on est bien plus que douze. Donc, on peut, en moins de temps, avec moins d'efforts, arriver au même résultat.

  • Speaker #1

    Espérons.

  • Speaker #0

    Mais il faudra passer par des épreuves, par des temps d'épreuve. Parce que ces temps d'épreuve, on peut dire que la crise de l'Église, c'est déjà une épreuve en soi. Mais c'est dans l'épreuve que le renouveau apparaît. Il faut passer par la croix pour arriver à la résurrection. Et... Et c'est ce que le Christ nous enseigne, donc à sa suite, c'est en passant par des temps de souffrance, de pénitence et même de persécution s'il le faut, même s'il s'agit de persécution en col blanc, comme on dit, avec des gants, ces humiliations que vivent les chrétiens, que vivent même dans l'Église ceux qui veulent avoir une foi sincère et profonde, et bien ces épreuves-là, c'est celles qui porteront du fruit et qui nous amèneront à un vrai renouveau fidèle au Christ et à une société qui vit conformément à la... à la civilisation chrétienne.

  • Speaker #1

    Eh bien, belle conclusion, M. Abbé. Je vous remercie encore pour ces mots d'espérance et en même temps de réalisme, parce qu'effectivement, il faut se préparer aussi au temps de l'épreuve.

  • Speaker #0

    Merci pour l'invitation. C'est une discussion très enrichissante et j'espère que ceux qui nous écouteront y trouveront aussi de l'espoir, de l'espérance et de la force pour mener les combats spirituels à venir.

  • Speaker #1

    Tout à fait. J'espère aussi que tous ceux qui ont beaucoup reçu sauront que c'est à leur tour maintenant de donner. Merci encore, M. Labbé. Je vous donne rendez-vous à tous sur le prochain podcast du Retour réel qui sortira la semaine prochaine. Et j'aurai la joie, justement, de recevoir un converti de l'islam. Ce sera un petit peu une manière d'évoquer et d'illustrer notre discussion d'aujourd'hui à travers le témoignage d'une conversion contemporaine et qui illustre tout à fait notre discussion d'aujourd'hui. N'hésitez pas encore une fois à commenter, à partager, à aimer ce podcast sur les différentes plateformes. Et je vous donne rendez-vous la semaine prochaine. À bientôt, M. Labbé. Au revoir à tous.

  • Speaker #0

    À bientôt. Au revoir.

Chapters

  • Le phénomène des nouvelles conversions au catholicisme

    00:46

  • Le profil des nouveaux convertis

    03:03

  • Le besoin de réponses claires sur la foi et de sortir du relativisme

    05:54

  • Les conversions sont-elles sincères ? La foi n'est-elles pas instrumentalisée au service du patriotisme ou de l'identité ?

    08:50

  • Quels sont les facteurs qui sont à l'origine de ce renouveau spirituel ?

    12:20

  • L'addiction à la pornographie comme vecteur de conversion

    14:56

  • L'importance de la piété populaire, des rituels et de la pénitence

    17:58

  • La dimension sociale et communautaire de la foi chrétienne

    21:02

  • Ce phénomène de réveil spirituel n'est-il marginal à l'échelle du Pays ?

    22:17

  • Quelles peuvent-être les implications sociales et politiques de ce renouveau spirituel ?

    26:10

  • Qu'est-ce qui peut empêcher la réussite de ce renouveau ?

    32:17

  • Les hommes d'Eglise peuvent constituer un des plus grands obstacles aux conversions

    33:29

  • Nous vivons une époque crépusculaire de retour à la tradition

    35:29

  • Nous allons de nouveau être persécutés

    39:24

  • Comment accompagner ce changement d'échelle dans l'Eglise ?

    40:48

  • L'importance de former des cadres et des chefs pour supporter le renouveau chrétien

    43:51

  • Est-ce que la bourgeoisie chrétienne ne risque pas de délaisser ces nouveaux convertis ?

    47:18

  • L'importance d'une remise en question de la période post-conciliaire dans laquelle on a abandonné la piété populaire

    52:10

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Description

Dans cet épisode du podcast Le Retour au Réel, j’accueille l’abbé Matthieu Raffray pour aborder un phénomène inattendu : un réveil spirituel en France. À travers des témoignages de prêtres et d’observations concrètes, nous explorons la hausse des conversions au catholicisme, particulièrement parmi les jeunes issus de milieux éloignés de la foi.


Nous analysons les causes profondes de ce phénomène, son lien avec la quête d'identité, la critique du consumérisme moderne, et l'impact des réseaux sociaux. Peut-on espérer que ce réveil spirituel modifie le destin de la France, et au-delà, de l'Europe ?


Dans cet épisode, nous posons les bonnes questions :

  • Quel est le profil de ces nouveaux convertis ?

  • Quelles sont les implications humaines et politiques de ce retour à la foi ?

  • Comment l'Église peut-elle s’adapter et accompagner ce renouveau spirituel ?

  • Quelle est la place des chrétiens dans une société en crise ?


Nous concluons par des pistes d’action concrètes pour chacun d’entre nous, de la conversion personnelle à l’engagement communautaire.


Thèmes abordés : conversions massives, renouveau catholique, quête d'identité, impact sociopolitique de la foi, avenir du christianisme.

Écoutez maintenant et découvrez comment ce réveil pourrait changer la France.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le Retour au Réel, le podcast de ceux qui ne veulent pas seulement critiquer, mais aussi créer. Aujourd'hui, j'ai la joie de recevoir M. Labbé-Raffray. Bonjour M. Labbé.

  • Speaker #1

    Bonjour Victor.

  • Speaker #0

    Alors, on a eu une discussion cet été autour d'une bonne bouteille de vin, et vous évoquiez le fait qu'autour de vous, il y avait de plus en plus de conversions, que c'était... un phénomène qui avait vraiment changé d'échelle ces dernières années. Est-ce que vous pourriez, justement, peut-être rappeler un peu ces éléments ? Qu'est-ce que vous, vous voyez à travers les retours que vous avez, tant sur les réseaux sociaux, les jeunes que vous rencontrez ?

  • Speaker #1

    Oui, alors en effet, c'est un phénomène tout à fait nouveau et qui est partagé par beaucoup de prêtres. Je croise souvent des confrères qui me rapportent la même chose. Aujourd'hui, il y a vraiment un phénomène de conversion et de retour à la foi qui est assez massif par rapport à ce qui existait avant. On a parlé, par exemple, à Pâques dernier, du nombre de baptêmes d'adultes qui ont été baptisés à Pâques. Ils étaient plus que 7000, quelque chose comme ça. C'était 5000 adultes et 7000 adolescents. C'était un chiffre assez élevé. Mais on ne parle pas de tous ceux qui avaient été baptisés enfants. mais qui n'ont jamais fait de catéchisme ou n'ont aucune pratique, et qui actuellement reviennent vers la foi. Et ça, que ce soit... J'ai eu l'occasion d'aller faire quelques conférences justement pour ces jeunes, que ce soit à Lille, que ce soit à Lyon, que ce soit à Bordeaux, à Paris aussi évidemment. Partout, il y a le même phénomène de dizaines et de dizaines de jeunes qui suivent des cours de catéchisme, qui se rapprochent de la foi. Et alors je dis que c'est nouveau parce que ça fait 15 ans que je suis prêtre. J'avoue que dans les 12 premières années, j'ai dû baptiser 3 ou 4 adultes. J'étais à la campagne, je n'étais pas en paroisse, je suis plutôt professeur. Mais c'était, voilà, quand un jeune qui demandait le baptême, c'était vraiment l'exception. On disait tout, on concentre tous les efforts, on met toute une équipe, parce que c'était vraiment la pêche à la ligne. Et maintenant, c'est la pêche miraculeuse, c'est des filets entiers. Et juste pour conclure sur ce point, moi concrètement, sur Instagram, alors... J'imagine que les gens qui nous écoutent savent que je suis assez actif sur Instagram. Je reçois vraiment, sans exagérer, au moins deux messages par jour de gens qui me disent j'aimerais retrouver la foi, j'aimerais me faire baptiser, j'aimerais faire ma communion, j'aimerais comment faire, qu'est-ce que je dois faire, etc.

  • Speaker #0

    Alors justement, cette vague un peu de connexion, on l'a vu aussi au Périnage de Chartres, je voudrais qu'on évoque vraiment un petit peu ce phénomène-là plus en détail. Quel est un peu le profil, s'il y en a un d'ailleurs ? de ces recommençants ou nouveaux convertis ?

  • Speaker #1

    Alors, le profil des gens qui me contactent, encore une fois, je suis un cas particulier, c'est-à-dire qu'il y a toute une panoplie de profils, mais moi, les profils qui me contactent, j'ai essayé de caractériser ça. En fait, il y a deux profils particuliers. Le premier, ce sont les jeunes. Alors moi, je touche surtout des garçons. Sur Instagram, j'ai plus de 75% d'abonnés qui sont hommes. Ce qui est assez intéressant, parce que, comment dire, de façon plus générale, les gens qui s'intéressent à la religion, c'est plutôt d'abord les femmes. Et un homme qui fait une démarche de foi, c'est quelque chose qui, jusqu'à récemment, était assez rare. C'est principalement des garçons. Je disais le premier profil, ce sont des garçons de 17-18 ans qui ont un côté patriote, qui recherchent un idéal de vie, qui recherchent des amis qui pensent comme eux, etc. Donc voilà, c'est le premier profil. Et le deuxième profil, qui est encore plus nombreux, ce sont des hommes entre 25 et 35 ans qui sont mariés ou qui sont en couple, qui ont un enfant ou deux, et qui se disent en fait, qu'est-ce que j'ai à transmettre ? Et ça c'est vraiment les profils les plus nombreux. C'est assez impressionnant, c'est des gens vraiment qui se posent cette question, qui se disent bon en fait j'ai suivi le cours de ma vie, j'ai fait comme tout le monde, je me suis mis en couple, j'ai fait un enfant, j'ai un métier, mais en fait quelle est la valeur de ma vie et qu'est-ce que j'ai à transmettre à mon enfant ? Et donc là ils se rendent compte, enfin ils sont en recherche de quelque chose de transcendant, de spirituel, et d'une religion, et de vérité, et non pas simplement de moyens matériels et des plaisirs illusoires que le monde procure.

  • Speaker #0

    Alors comment vous expliquez le fait que ce soit que des garçons ? C'est drôle parce qu'une fois, j'avais une journaliste de La Croix qui m'avait contacté à propos de vous, et elle me demandait comment on a l'impression que la Bérafraie, il est entouré que de garçons. Alors moi, je ne juge pas comme ça un peu spontanément, je lui dis peut-être parce qu'il évoque des choses en lien avec la virilité, avec la compétitivité, qu'il parle peut-être davantage aux garçons. C'était une discussion qu'on a vu aussi cet été avec des jeunes qui avaient exactement ce profil-là à Academia Christiana et qui se posaient la question de comment convertir leurs fiancées, leurs copines, etc. Et c'est vrai que moi, c'est vraiment ce que j'ai constaté à travers Academia Christiana. Comme vous dites, c'est plutôt... Il y avait évidemment aussi des filles, mais c'est quand même une majorité de garçons.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Je ne parle que des garçons. Ce n'est pas réservé aux hommes, évidemment. Et puis je connais, il y a des femmes ou des jeunes filles qui ont des profils sur Instagram, qui font de l'évangélisation aussi, et qui elles, touchent plus facilement des filles. Donc effectivement, sur Instagram ça fonctionne comme ça, enfin sur les réseaux, c'est-à-dire qu'on s'identifie à quelqu'un, on recherche quelque chose. Et je pense que c'est exactement ça, c'est que les jeunes d'aujourd'hui, les jeunes hommes, en fait ont besoin d'un discours fort, d'un discours clair, d'un discours de combativité et d'espérance. Et moi, c'est ce que j'essaie de leur procurer. Et voilà, je ne suis pas le seul. Il y a d'autres prêtres qui font ça aussi. Ce qui est assez impressionnant, c'est que, pour s'en tenir au domaine de la foi catholique, les prêtres qui ont le plus de succès sur les réseaux aujourd'hui, ce sont que des prêtres qui sont clairement identifiables comme prêtres, donc ils ont un soutane ou un avis religieux, qui répondent clairement aux questions qu'on leur pose. L'âge du prêtre en civil gauchiste qui ne parle que d'ouverture et de tolérance, en fait, c'est terminé. C'est ça qui a détruit l'Église dans les 60 dernières années et qui a fait que les gens se font écarter de l'Église. Et aujourd'hui, ceux qui n'ont rien reçu, qui n'ont pas reçu leurs parents, l'éducation chrétienne, ou parfois pas même le baptême, et bien cherchent des réponses claires, même si ça bouleverse leur vie, même si ça a des conséquences, ou ça doit avoir des conséquences, ils préfèrent une réponse claire, même pour pouvoir dire je ne suis pas d'accord, plutôt qu'une réponse ambiguë, où tout semble permis et tout semble accepté.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si vous vous souvenez, si vous aviez suivi ça il y a quelques années, je crois que c'était en 2013-2014, il y avait un blogueur assez célèbre à l'époque, qui était également avocat, qui sévissait sous le pseudo de Cause Toujours, et qui avait écrit un livre identitaire, Le mauvais génie du christianisme. Et il reprochait à une certaine mouvance d'instrumentaliser la religion chrétienne. pour en faire un élément, en quelque sorte, culturel qui appartient à ce grand package, en quelque sorte, de l'identité. C'est-à-dire qu'en gros, finalement, comme si on mettait le crucifix et le chapelet au même rang que la baguette et le saucisson. Qu'est-ce que vous répondriez, justement, à cette critique qui dirait que ces conversions-là sont très superficielles ? C'est finalement, d'abord... un renouveau identitaire ou une droitisation de la jeunesse, et du coup il chope le christianisme comme un étendard, mais ce n'est pas des vraies conversions.

  • Speaker #1

    Déjà, je répondrais que qui suis-je pour juger de la conversion de quelqu'un ? Et comment ce cause toujours ? J'ai lu, je me souviens très bien, parce qu'il a écrit plusieurs articles là-dessus, j'aurais été un peu choqué de me dire comment est-ce qu'il peut juger de la valeur d'une conversion et pourquoi est-ce qu'il... Évidemment, il y a sûrement des gens qui tombent dans ce travers et il faut prendre les critiques toujours au sérieux, même si elles viennent de gens qui ne sont pas sérieux ou qui exagèrent. Il y a sans doute un fond de vrai dans le sens où il y a ce danger effectivement que certains... instrumentalise la foi au service d'une cause politique. Maintenant, je pense que plus profondément, en fait, il n'y a pas de contradiction entre le naturel et le surnaturel. Donc entre le social et le religieux. L'homme c'est tout un. Et en fait je pense qu'une des graves erreurs du progressisme dans l'Église, du progressisme en théologie, ça a été de transformer la foi en une... de limiter la foi pardon. à une relation individuelle, personnelle, avec Dieu. Et de retirer de l'espace public, et de ne plus revendiquer en public, ni pour soi, ni pour les autres, la foi catholique comme une vérité, comme un principe de civilisation. C'est en gros la disparition de l'idée de chrétienté. Aujourd'hui, il y a même des évêques, des théologiens, si vous leur parlez de chrétienté, ils vous disent que c'était une erreur médiévale, qu'il faut absolument sortir de ça, et que la religion ça n'a rien à voir avec ça, c'est un cœur à cœur avec Dieu, un point c'est tout. Alors je ne nie pas que la religion, pour chacun, ce soit un cœur à cœur avec Dieu, ça c'est évident. Mais il y a aussi une dimension sociale de la religion, qu'on apprend par l'histoire de l'Église. Tout simplement, quand Clovis se convertit, il convertit avec lui tout son peuple. Ce qu'Ostoujour aurait trouvé, aurait sûrement serait arrivé, serait aller voir les guerriers de Clovis en leur disant que leur conversion n'était pas sincère. Bon, ils se seraient peut-être pris un coup de hache, mais... ce qui aurait prouvé que la conversion n'était pas très sincère, parce que c'était pas très chrétien comme réaction. Mais de fait, le christianisme existe, a existé dans l'histoire, et s'est développé dans l'histoire, et les grandes heures du christianisme et de la civilisation chrétienne, donc de la chrétienté, s'est fait évidemment de façon sociale, parce que, encore une fois, l'humain... La dimension humaine de la foi n'est pas en contradiction, elle va de pair avec la dimension spirituelle. Donc le surnaturel se base sur le naturel, et donc il faut utiliser, c'est tout à fait logique, cohérent, d'utiliser des moyens naturels pour prêcher la foi et pour toucher les âmes. En une phrase, c'est-à-dire que si quelqu'un se convertit parce qu'il a été d'abord attiré par les cathédrales et par l'architecture, ou parce qu'il a d'abord été attiré par la grandeur de la cité catholique, eh bien c'est très bien. Alors évidemment, il faut l'encourager à approfondir cette foi pour en faire une démarche personnelle d'amour de Dieu, mais le moyen est très bon.

  • Speaker #0

    Oui, alors je rebondis un peu sur ce que vous dites, parce que moi ça fait écho, enfin déjà à mon parcours personnel, Mais j'ai l'impression, et pourquoi de cette manière ça se produit à notre époque, j'ai un peu l'impression que plus fièrement notre société est déracinée, plus les jeunes ont besoin de racines. Et c'est dans cette quête de racines qu'il y a la découverte du christianisme. Et finalement, cette quête de racines, elle est la porte d'entrée vers la foi.

  • Speaker #1

    Oui, exactement, c'est une porte d'entrée. Alors celui qui reste sur le Porsche, qui n'entre pas dans l'édifice de la religion. d'une foi vivante, c'est dommage. Et c'est le rôle des prêtres et des autres chrétiens d'entretenir cette foi, de la rendre plus profonde, plus personnelle, plus sincère. Mais le moyen, effectivement, la porte d'entrée est excellente. Et pour aller plus en détail, moi, j'essaie d'analyser la situation. Et je dirais qu'il y a trois facteurs aujourd'hui qui sont la cause des... de ces conversions et de cet attrait du christianisme. Exactement dans le sens que tu dis, d'une recherche d'identité, de racines, de culture, etc. Mais plus précisément, je dirais, premièrement, il y a le phénomène de l'islam, c'est-à-dire que les musulmans, il faut un constat objectif, les musulmans, en général, sont fiers de leur foi, ils l'affichent, ils la revendiquent, et face à cela... il y a beaucoup de Français, enfin de gens qui ne sont pas musulmans, qui ne s'identifient pas du tout à la religion musulmane, et qui disent en fait, moi, qu'est-ce que j'ai en face ? Qui suis-je ? Et le fait de ne pas avoir de croyance, de ne pas avoir de religion, de ne pas croire en Dieu, ou de ne pas savoir défendre la foi chrétienne, alors qu'on est d'héritage chrétien, en fait c'est une faiblesse. Donc il y a beaucoup qui, par réaction, se disent, mais attendez, je suis qui, je vais où, en quoi je crois ? Et c'est ça le... La première démarche qui les pousse à pousser la porte d'une église ou à envoyer un message sur Instagram. Le deuxième phénomène, ça a été le Covid. Je pense que le Covid a été une grâce pour beaucoup, parce que le monde merveilleux, plein de plaisir et de liberté qu'on nous promettait, du jour au lendemain, c'est devenu une prison. Du jour au lendemain, c'est devenu l'enfer. Et je pense que beaucoup de jeunes, moi je ne l'avais pas mesuré sur le moment, parce que j'avoue que moi la période du Covid, je l'ai vécu à la campagne, à faire plein de choses, faire justement de l'évangélisation sur les réseaux. Mais je pense que beaucoup de jeunes du jour au lendemain se sont trouvés non seulement enfermés, mais enfermés en eux-mêmes. C'est-à-dire face à leurs démons, à leurs pulsions, à leurs doutes, à leurs craintes, à leurs angoisses. Et donc... Là aussi, suite à cela, beaucoup se sont dit en fait, c'est quoi la vie, à quoi ça sert de vivre, je vais où, et qui suis-je ? Et puis, troisième phénomène qui est très différent, c'est étonnant, mais ça fait partie des miracles de la grâce, je pense que la pornographie et l'addiction que beaucoup vivent à la pornographie, à cause d'un monde hyper sexualisé, de l'accès en libre cours auprès des jeunes, font que chez beaucoup de garçons, c'est paradoxalement, façon de se dire, en fait, j'y arrive pas tout seul, je n'arrive pas à m'en sortir et j'ai besoin de l'aide d'une force supérieure, et de l'aide de Dieu. pour m'en sortir. J'ai besoin d'être sauvé par la grâce pour me sortir de ces addictions.

  • Speaker #0

    Je rebondis avec une anecdote parce que quand j'étais je crois en 6ème, 5ème, j'étais dans une école publique avec beaucoup de musulmans et avec un de mes copains, on s'était dit justement, alors qu'on n'était pas pratiquants, on était bâtiés tous les deux à cette époque-là, qu'on allait faire le carême pour singer les musulmans qui faisaient le ramadan. Ça me parle complètement. C'est l'idée justement. que l'islam est un peu notre miroir qui nous fait prendre conscience, en quelque sorte, de notre déracinement, de nos faiblesses, de notre absence de religion. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait. Et on pourrait le regretter, effectivement, en disant... Je vais citer Kostoujour, mais il y a tout un tas de journalistes comme ça qui disent que ce christianisme communautaire, identitaire, c'est dangereux. Mais de fait, c'est... Les chrétiens ont besoin eux aussi de communautés, d'esprit de communautés, d'esprit de corps, de se reconnaître dans son voisin, de savoir si on est ensemble. Et donc ce phénomène effectivement de miroir avec l'islam est tout à fait… Et de fait les musulmans… je suis un spécialiste de l'islam, mais j'ai quand même parlé avec beaucoup de musulmans, et je reçois pas mal de messages aussi de musulmans qui sont intéressés par le christianisme et qui apprécient quand les chrétiens sont totalement chrétiens. Je pense que d'ailleurs même les musulmans, même les plus radicaux, haïssent dans ce qu'ils appellent la chrétienté, la décadence. C'est-à-dire qu'ils associent la décadence de la société contemporaine... au monde chrétien, ce qui est pour nous scandaleux. Donc en fait, il y a cette confrontation, et ça me semble sain qu'un jeune de culture chrétienne se dise en fait, je ne veux pas être assimilé à la décadence contemporaine, et comment faire ? C'est en assumant ma foi, en assumant mes racines, en assumant cet héritage, cette hérédité spirituelle.

  • Speaker #0

    Je rebondis un peu là-dessus aussi, parce que vous évoquiez justement le style des prêtres qui rentre un peu en écho à cette vague de conversion, ce phénomène. Moi, typiquement, le prêtre qui m'a baptisé, qui a été un peu mon interlocuteur, on va dire, à ma période de jeune adolescence, en cinquième, quelque chose comme ça, c'était le père Benoît de Cinetti, qui est un peu connu, je crois qu'il a enterré Johnny Hallyday. Enfin, il était... curé de grandes paroisses parisiennes. Et justement, lui, à l'époque, j'évoquais l'islam et ce besoin d'avoir des pratiques un petit peu marquées, du jeûne, de respecter l'interdit, enfin, en gros, de ne pas consommer de viande le vendredi. Lui me répondait, Tu sais, on n'a pas du tout besoin de ça pour être chrétien. parce que, et ça fait écho à ce que vous disiez, en gros, notre relation au Christ, c'est quelque chose d'individuel, de personnel, et donc il faut fuir, en quelque sorte, toutes ces vieilles pratiques que sont le jeûne, la pénitence, etc.

  • Speaker #1

    Oui, alors là, je pense qu'il y a plusieurs aspects. Le fait que dans l'Église moderne, la notion de pénitence, de relancement, de sacrifice ait été très estompée, disons, ça c'est un grave dommage. Et c'est... Il n'y a qu'à voir, il y a encore pire, c'est qu'il y a carrément un sacrement qui a quasiment disparu de la vie chrétienne, en France en tout cas. Le sacrement de pénitence, il y a très très peu de catholiques, sauf ceux qui sont pratiquants, enfin ceux qui sont engagés, etc. Mais la majorité des gens qui sont pratiquants, qui vont à la messe, ne se confessent jamais. et les prêtres ne proposent plus le sacrement de pénitents. Donc voilà, ça c'est un premier point qui est un grave dommage pour la foi et qui serait urgent de remettre en vigueur dans la pratique des paroisses françaises. Et deuxièmement, l'aspect communautaire, l'aspect communautaire par exemple de ne pas manger de viande le vendredi, Effectivement, on n'en a pas besoin pour être un bon chrétien. Mais peut-être que ceux qui ne sont pas des bons chrétiens, les autres, ont besoin de ce témoignage. Et moi je dis souvent, je dis souvent aux gens qui me disent comment est-ce qu'on peut faire pour évangéliser, pour être missionnaire, je dis mais commencez par des choses toutes simples. Par exemple, ne pas manger de viande le vendredi et le dire clairement en disant moi je suis chrétien, je ne mange pas de viande le vendredi, c'est peut-être le moyen d'évangélisation le plus simple. Parce que c'est un témoignage qui ne consiste pas à aller... Parce que l'évangélisation qui consiste à prendre la Bible et aller frapper chez les gens pour leur parler de Jésus, ça c'est les protestants ou les témoins de l'Histoire, c'est pas la méthode catholique. La méthode catholique c'est le témoignage. d'une vie chrétienne, aller à la messe le dimanche, je dis souvent aux jeunes, le meilleur témoignage que vous pouvez faire, c'est vous êtes à une soirée le samedi soir, le dimanche matin vous dites moi je me lève et je vais à la messe. Et ça étonnera tout le monde. Ou si vous avez un match de foot, vous dites je ne peux pas venir au match de foot, j'arriverai en retard parce que je vais à la messe et que c'est ma priorité. Voilà, par exemple comme ça. Mais il y a une dimension communautaire de la foi chrétienne qu'on ne peut pas nier. et qui a été malheureusement estompé, supprimé. De la même façon, par exemple, les processions, les pèlerinages, les pardons en Bretagne, des manifestations extérieures de la foi, qui sont nécessaires non seulement pour proclamer dans un esprit missionnaire notre foi en Jésus-Christ, mais aussi pour construire une communauté, une vie chrétienne, une société chrétienne.

  • Speaker #0

    Je voudrais qu'on revienne un petit peu sur la dimension de ce phénomène des conversions. On a évoqué un nombre de baptêmes, baptêmes d'adultes, baptêmes d'adolescents. Vous évoquiez à peu près, vous, dans votre quotidien, au niveau vraiment individuel, le nombre de personnes qui vous sollicitent autour de la conversion, du retour à la foi. C'est vrai qu'on se dit parfois qu'on a un peu le nez dessus, donc on a du mal à s'exagérer un peu. C'est vrai qu'on a vu, là, typiquement à la rentrée en septembre, l'affluence à des périnages comme le périnage Fays et Brace, le périnage Nostophée en Provence, etc., qui sont des choses un peu nouvelles. Le périnage de Chartres qui explose un peu chaque année aussi. Mais ça reste quand même très marginal à l'échelle nationale. Comment est-ce que vous envisagez, à la fois la dimension de ce phénomène, est-ce que c'est quelque chose de marginal ou est-ce que c'est quelque chose de profond et qui veut dire quelque chose ? Est-ce qu'on peut envisager une évolution de ce phénomène ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est une question que je me suis posée beaucoup, surtout dans les années précédentes, parce que moi, ce phénomène, je le vois depuis, disons maintenant, deux ans et demi, trois ans. Et au début, quand je parlais de ça à mes confrères prêtres, ils me disaient Oui, bon, vous êtes bien gentils, mais nous, on ne voit pas trop les fruits, on ne voit pas trop les effets, ça reste un microcosme sur Internet, enfin sur les réseaux. Et depuis au moins un an et demi, ouais depuis un an surtout, maintenant dès que je vois un prêtre... Il me dit, là j'ai encore hier reçu un message d'un prêtre, je ne sais pas où, je ne me souviens plus où, mais qui me disait, il y a plusieurs jeunes qui sont inscrits au catéchisme à travers vous, grâce à ce que vous avez fait, etc. Bon, moi je ne les connais pas, tous ces jeunes, je ne fais que transmettre la parole de Dieu sur le continent numérique. Mais de fait, maintenant, tous les prêtres en France que je rencontre peuvent témoigner de ce retour. Alors, même dans le petit village où on a le séminaire, dans la Beauce... à Courtalin. L'autre jour, j'étais de passage, et il y a deux jeunes qui sont venus me voir, en me disant Ah, on est trop content de vous voir, on vous suit sur Instagram. Et il y en a un qui habitait dans le village même de Courtalin, et l'autre à quelques kilomètres, et qui me dit On a entendu parler de la messe traditionnelle grâce à vous, on l'a cherché, et puis j'ai trouvé que vous aviez la messe dans le village. Donc, si vous voulez, aujourd'hui, dans toutes les paroisses catholiques, en particulier traditionnelles, ce phénomène est palpable. Donc, ce n'est pas... pas simplement une illusion, un effet d'optique. Premièrement. Deuxièmement, j'ai participé au pèlerinage de Faye-Zébraise, et j'ai des confrères qui ont participé au pèlerinage Nostophée, en Provence, la semaine dernière, et comme au pèlerinage de Chartres cette année, c'est-à-dire que tous les prêtres pourront, peuvent témoigner du fait qu'il y a beaucoup, beaucoup de jeunes convertis qui participent à ces pèlerinages. Là, à Fès-les-Brest, c'était très impressionnant. J'avais mis une annonce sur Instagram disant que des gens qui ne connaissaient personne pouvaient participer avec un groupe de jeunes qui ont participé déjà à des activités que j'ai organisées. Et c'était impressionnant. On était, je ne sais pas combien, 35, 40. Il y avait au moins 20 personnes qui faisaient un pèlerinage pour la première fin de leur vie. qui, je pense que j'ai fait au moins 10 confessions du groupe de gens qui ne s'étaient jamais confessés. Donc, ils étaient vraiment des gens qui revenaient à la foi, qui utilisaient cette occasion du pèlerinage pour une démarche de conversion. Et toutes les activités, tous les prêtres pourront faire un témoignage à peu près similaire. Donc, ce n'est plus un effet simplement local et anecdotique. Pour aller plus loin, pour répondre à ta question, je pense même que, moi je suis persuadé, j'ai l'intime conviction, que ce n'est que le début d'un phénomène. Parce que non seulement ça ne ralentit pas, mais en plus ça accélère. Et il suffit de voir, grâce au zèle des nouveaux convertis. Parce que quelqu'un qui a découvert la foi, il va absolument en parler à tout le monde, il va absolument faire profiter à d'autres du trésor qu'il a découvert. Et donc, il y a celui qui se convertit, qui fait cette démarche de conversion. Il y a un an, il y a deux ans, et l'année suivante, il ramène... son conjoint, sa conjointe, ses frères et soeurs, ses amis, etc. Et donc, en fait, c'est un phénomène qui, à mon avis, va prendre de plus en plus d'ampleur, et c'est très bien.

  • Speaker #0

    Alors, ça me... Du coup, je vous répète, c'est un peu la deuxième idée que j'avais un peu en tête en vous invitant pour ce podcast. C'était une discussion pour le coup que j'ai eue avec des amis en fin de soirée, et comme souvent en fin de soirée, on se met à refaire le monde, à parler de politique, etc. Et puis, voilà, bon, on vient dire, de toute façon, tout est foutu. Sur le plan économique, ça peut durer encore très longtemps, puisque même si on est dans une crise, il suffit de réimprimer des billets de banque, etc. Et puis on cache la misère. Et puis de toute façon, tant que les gens auront à manger dans leur frigo, il ne se passera rien, etc. Et là me vient justement en tête cette première discussion qu'on avait eue dans l'été. Oui, mais justement, qu'est-ce que pourrait provoquer un réveil spirituel en France ? C'est peut-être le... Le point, en quelque sorte, qu'on n'a pas analysé dans l'éventail des possibles, et même le point, en quelque sorte, que nos élites ne prennent pas en compte. Parce que, pareil, j'ai eu une discussion cet été avec un général, il évoquait... On parlait de géopolitique, de puissance, etc. Et puis, ils disaient, en fait, le grand drame en France, c'est que, dans les pays occidentaux déchristianisés, laïcisés, c'est qu'on envisage la puissance uniquement sur le plan matériel, c'est-à-dire à la fois d'un point de vue des capitaux, d'un point de vue de la technologie, d'un point de vue des effectifs démographiques d'une armée, etc. Mais, en fait, on oublie que... un autre paramètre qui rentre en compte dans la puissance qui est finalement la foi des soldats. En gros, il y a des gars qui sont prêts à mourir et d'autres pas. Il y en a, c'est leur métier, ils font ça pour gagner de l'argent, les autres, ils sont prêts à sacrifier leur vie. Et donc en fait, cet élément spirituel qui est souvent parce qu'on vit dans un pays laïque et donc du coup, on le met en quelque sorte à part de notre réflexion sur la société, sur la cité, sur la politique. Qu'est-ce qu'un réveil spirituel ? pourrait changer concrètement sur le plan humain, sur le plan politique ?

  • Speaker #1

    Alors oui, je suis tout à fait d'accord. Je ne sais jamais, il y a une citation qui est intéressante, je crois que c'est de Malraux, peut-être que je me trompe, mais quelqu'un qui avait dit au XXe siècle, le XXIe siècle sera spirituel ou il ne sera pas. Parce que justement, cette absence... du spirituel, ce retour à la matière, à la quantité, à la puissance, à la force vinique, comme tu viens de le décrire très bien, en fait ça réduit l'homme à l'animal, c'est-à-dire que toute la dimension spirituelle de l'homme, qui est précisément ce qui permet à l'homme de faire de grandes choses, cette dimension spirituelle, si elle disparaît, c'est la ruine de l'humanité tout simplement. Donc je crois beaucoup à ce réveil spirituel et effectivement on est tous les fruits de notre époque et tous les fruits de ce matérialisme ambiant, de cette hyper technologie, de cette civilisation du plaisir et de la quantité. Et notre arme, la plus grande de nos armes, c'est d'y opposer ce que les chrétiens ont toujours opposé, c'est-à-dire la grandeur de l'âme.

  • Speaker #0

    Toutes les puissances mondaines ont essayé de détruire le christianisme, que ce soit les empereurs qui ont assassiné les premiers chrétiens, qui ont martyrisé les premiers chrétiens, que ce soit les communistes ou la République française qui a voulu écraser les Vendéens. En fait, ce qui est spirituel ne s'éteint pas. On peut tuer les hommes, mais on ne peut pas tuer leurs âmes. le sang des martyrs et semences de chrétiens. Donc, je crois beaucoup que ce réveil, il doit être d'abord, avant tout, un réveil spirituel, et que c'est notre plus grande force. Effectivement, politiquement, il n'y aura de solution politique et humaine que si d'abord, il y a ce réveil spirituel qui transcende. Parce que, comme tu l'as... A juste titre remarqué, ce qui donne la motivation, les convictions, c'est ça qui fait les soldats. Et qu'elles voient dans tous les conflits modernes, c'est-à-dire que c'est pas parce qu'on a la plus grande armée du monde avec les plus grandes armes, qu'il y a toutes les guerres des Américains, qu'en face de soi on a des personnes qui sont motivées par quelque chose de plus grand. Ça signifie en général très mal pour les... pour les États-Unis ou pour d'autres puissances qui pensent que la force résout tout.

  • Speaker #1

    C'est évidemment difficile de faire de la prospective sur imaginer les conséquences concrètes de toute une génération qui se convertit, etc. Mais on peut imaginer en tout cas que si ça se produit réellement, ça ne peut être que bénéfique tant sur le plan anthropologique que sur le plan politique. Du coup, si on essaie de réfléchir à qu'est-ce qui peut foirer, en quelque sorte, qu'est-ce qui pourrait empêcher ça, et du coup réfléchir à, justement, à finalement quelles sont nos responsabilités pour accompagner cette saine évolution de ce phénomène de conversion, on peut dire, voilà, déjà, enfin, je ne sais pas, vous avez peut-être des idées ou des choses que vous avez observées, mais moi, je vous dis, voilà, parfois, le risque, c'est que la conversion soit qu'un feu de paille, c'est qu'elle dure... pas, c'est qu'on est dans un monde où tout est assez hostile à la religion, à la spiritualité. Qu'est-ce qui peut foirer, finalement, en quelque sorte ?

  • Speaker #0

    Tout ! Non mais... C'est le mystère de la foi, le mystère d'une âme qui se tourne vers Dieu, qui est touchée par la grâce, et le mystère du mal et du péché. Enfin, je veux dire, c'est... C'est ça la beauté de la foi, justement. C'est une question personnelle. Encore une fois, évidemment qu'il y a des retentissements et des implications sociales, mais il y a une phrase que j'aime bien répéter, qui est que si on veut changer le monde, il faut commencer par se changer soi-même. Et au fond, quand on est chrétien, on pense que pour rendre le monde meilleur, il ne s'agit pas de changer les autres. mais il s'agit de se changer soi-même, de changer son propre cœur, et si je suis bon et je fais le bien, alors c'est comme ça que le monde va changer. Et donc évidemment, ensuite il y a la faiblesse humaine, la liberté, les tentations du démon, et puis toutes les puissances du mal qui veulent corrompre le bien dans le cœur des hommes. Il y a une autre idée qui me venait à l'esprit, c'est que l'un des grands Les obstacles à la conversion aujourd'hui, c'est l'Église elle-même. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, j'ai même lu un évêque qui vient d'être nommé cardinal par le pape François, un français, l'ancien Vesco, qui était archevêque à Alger, et qui a dit dans une interview il y a quelques mois, on peut trouver ça très facilement, j'en vends rien du tout, c'est pas quelque chose de secret, où il explique clairement qu'il faut abandonner l'idée d'évangéliser les musulmans. Donc, en fait, c'est un cas parmi plein d'autres. C'est-à-dire que la corruption intellectuelle des élites catholiques et des prêtres et du clergé, c'est un drame pour l'Église. C'est un drame pour l'Église. Donc, il faut là aussi un renouveau. Et il faut un renouveau partout, qu'il soit à la fois spirituel. et politique, et comme on disait tout à l'heure, ça faillira ensemble. Et dans ce renouveau spirituel, il y a une dimension intellectuelle qui est tout à fait fondamentale. C'est-à-dire que, parce que je cite cet exemple de clergé, disons qu'il a perdu le... les parties importantes de l'enseignement chrétien, de l'enseignement d'Église, parce qu'il y a une corruption de l'intelligence. Et depuis maintenant, depuis le modernisme au début du XXe siècle, ça fait plus de 100 ans que ce phénomène est né, d'abord dans des cercles intellectuels très restreints, mais qui ensuite, peu à peu, se sont répandus, ont corrompu le clergé, l'élite catholique et les intellectuels. catholique, donc il faut reformer toute cette élite autour d'idées, de principes, de vérités intangibles et solides. Moi,

  • Speaker #1

    je ne sais pas ce que vous voulez dire, j'ai un peu l'impression qu'on est quand même au crépuscule d'une nouvelle époque. Alors, à la fois, certes, dans l'Église, il y a évidemment un durcissement de plus en plus, et là, on le voit un peu avec ce qui est en train de ressortir du synode qui est en train de se dérouler. mais c'était une idée je crois qu'on avait déjà évoqué ensemble quand on avait parlé du au moment où il y avait le motoproprio traditionnel sur le reste qui avait été promulgué, qu'il y a quand même un peu un champ du signe du modernisme en gros finalement ces élites sont de plus en plus vieillissantes elles ont été très peu fécondes en quelque sorte sur le plan intellectuel et spirituel même si Il y a encore toujours aujourd'hui, j'en discutais avec des gens au Fays-et-Bresse, qui disaient qu'il y a quand même des curés bretons qui veulent nous empêcher de faire ce périnage. C'est toujours une négociation pas possible pour avoir la basilique, pour avoir telle église, etc. Ce n'est pas dit que l'année prochaine, les messes ne soient pas en extérieur et compagnie. Mais bon, je me dis qu'il y a quelque chose de crépusculaire. C'est-à-dire qu'en gros, aujourd'hui, à l'heure actuelle, on voit finalement une énorme opposition des élites face à ce mouvement qui est en train de se produire. Et en même temps, si on réfléchit bien et qu'on se projette, on peut se dire qu'en fait, cette opposition, elle finira bien à un moment donné par disparaître face à un changement, un basculement en quelque sorte démographique. C'est-à-dire, en gros, aujourd'hui, où sont les forces vives dans l'Église ? Elles sont dans la tradition, dans les périnages, dans les séminaires tradis, ou eux-mêmes assimilés, Saint-Martin et d'autres communautés plutôt. plutôt d'un esprit un peu traditionnel. Et puis, sur le plan politique, on voit qu'il y a quand même un durcissement aussi de la part du gauche qui devient de plus en plus folle, qui a à chaque fois des délires de plus en plus imprévisibles et vraiment violents et de l'ordre de la folie. C'est assez incroyable. On peut dire même que finalement, face à... face à ce constat que nous nous faisons d'un réveil spirituel, ça peut déclencher encore plus de frénésie dans la volonté de le combattre, même des persécutions. Il y a quand même encore presque quasiment toutes les semaines en France, une église qui a incendié, etc. Il y a quand même des choses qui sont assez… Enfin voilà, presque un combat eschatologique en fait, ce qui se déroule quasiment sous nos yeux. Et voilà, et en même temps, un signe d'espérance, c'est-à-dire, en tout cas nous, dans ce qu'on voit entre guillemets de… dans le camp, dans l'armée dans laquelle on est engagé, on voit quand même des choses qui changent, des choses qui vont plutôt dans la bonne direction. Oui,

  • Speaker #0

    je pense qu'effectivement, on s'avance vers des temps de persécution, mais j'allais dire, c'est bon signe, quand le démon se déchaîne, c'est que il voit le bien qui est fait, et même de façon plus concrète, effectivement, ceux qui ont une vision progressive de l'Église, qui veulent transformer l'Église, à leur façon, selon leur mode et selon leur goût du moment, c'est clair que... Moi, je serais à leur place, je ferais pareil. C'est clair qu'ils disent qu'il faut arrêter immédiatement le mouvement traditionnaliste, sinon ça va complètement leur échapper. D'ailleurs, en fait, c'est un signe de faiblesse. C'est un signe de faiblesse quand on s'acharne contre des gens qui veulent dire la messe en latin, alors qu'à côté de ça, tout le monde fait n'importe quoi sans aucun problème, c'est que... Il y a quand même un problème... J'allais dire psychanalytique, mais non, c'est un aveu de faiblesse. C'est un aveu de faiblesse, parce qu'en quoi, qu'est-ce que ça dérange dans l'Église qu'il y ait quelques milliers ou quelques dizaines de milliers ou centaines de milliers de personnes qui suivent la liturgie traditionnelle ? Je veux dire, ça n'a aucun... C'est complètement absurde. Et ça relève de la même polie dont tu parlais, de la gauche, qui s'acharne contre des mouvements de renouveau et contre le... d'ordre moral parce qu'ils se disent qu'il faut absolument qu'ils soient violents. C'est la mentalité des révolutionnaires qui envoient massacrer des centaines de milliers de Vendéens parce qu'en fait il faut les exterminer, c'est la seule façon d'imposer leur liberté. C'est ce qu'ils appellent la liberté. Et on s'avance vers ça, clairement, je pense qu'on ne va pas arriver à un temps de persécution. Il n'y a qu'à voir, on ne peut plus parler de l'avortement, par exemple, ni, par exemple, de l'homosexualité. Moi, j'ai quand même, il y a quand même une ministre qui a demandé de porter plainte contre moi, qui a fait un signalement parce que j'ai dit simplement que les homosexuels devaient, enfin, ceux qui avaient des tendances homosexuelles, devaient lutter contre ces tendances. Et voilà, ça ne me semble pas être quelque chose de... radical ni et finalement il n'y a pas eu de poursuites, parce qu'il n'y avait pas d'objet de poursuites, donc j'ai été libéré par le procureur, mais je pense que on va s'avancer de plus en plus vers une persécution et on pourra plus parler d'un certain nombre de sujets qui sont soi-disant des totems de la gauche anti-chrétienne.

  • Speaker #1

    Alors je... Peut-être qu'on évoque un peu qu'est-ce qu'on peut faire concrètement, déjà en tant que catholique, pour accompagner un petit peu ce phénomène. Vous me parliez cet été justement d'un changement d'échelle. Est-ce que d'après vous, nos œuvres, je pense aux associations, mais même aux paroisses, à ce qui existe en quelque sorte dans l'écosystème traditionnel, sont suffisantes pour relever les défis de ce phénomène ?

  • Speaker #0

    Alors je pense que nous, il est urgent qu'on s'adapte, ne serait-ce que pour une question de nombre. Il n'y a qu'à voir le pèlerinage de Chartres ou les pèlerinages régionaux dont on parlait tout à l'heure. Moi, je fais partie du conseil religieux du pèlerinage de Chartres, donc c'est les responsables des différentes communautés qui participent spirituellement. Et moi, je dis toujours la même chose, je dis en fait, il faut viser que... Enfin, même matériellement, ce sera impossible, mais en soi, c'est 2000 personnes de plus chaque année, et c'est pas juste un phénomène qui va s'arrêter. C'est que c'était 2000 de plus l'année dernière, ça va être 3000 de plus cette année, 5000 de plus dans deux ans, etc. Donc je pense qu'il faut vraiment... Enfin bon, ensuite c'est à eux de trouver des solutions, de faire d'autres activités, etc. Mais je pense que dans les paroisses c'est la même chose, il y a de plus en plus, maintenant dans toutes les paroisses... traditionnelle en tout cas, celle de ma communauté ou de la communauté Ami, il y a maintenant des cours de catéchisme pour adultes, des cours pour les recommençants, à Bordeaux, qui sont au moins une cinquantaine, je crois, de jeunes entre 18 et 30 ans. Donc ça, c'est des phénomènes tout à fait nouveaux, savoir accueillir ces gens-là, leur donner l'information dont ils ont besoin, et politiquement, je pense qu'académien, moi je l'ai vécu depuis plusieurs années, depuis longtemps que je viens à Academia, c'est qu'ils sont en demande d'activités locales, de formations, d'activités qui mettent en lien, de communautés. Cet été, à l'université d'été d'Academia Christiana, c'est très impressionnant parce que j'ai rencontré un couple qui est venu juste le week-end, le samedi, qui venait d'Hyperloin, il avait fait 600 kilomètres. uniquement pour venir assister à cette journée avec leur fils. Et c'était vraiment... C'était des gens qui habitaient dans la campagne très loin qui se sont dit qu'on a besoin d'encontrer d'autres gens, de se former, etc. Donc il y a un besoin, il y a un appel, et donc il y a un travail de fou à faire. Et donc il faut mobiliser ceux qui ont déjà reçu la formation, ceux qui sont un peu plus anciens, qui ont eu le temps de se former et d'affronter les...... d'être des guides pour les autres et que tout le monde s'y mette pour transmettre la foi et pour reconstruire chacun à sa portée, chacun à son niveau la cité catholique.

  • Speaker #1

    Quand on avait discuté de ça cet été, moi ce qui me semble vraiment le plus important dans la dimension du changement d'échelle, c'est le manque clairement de cadres et de chefs dans les œuvres chrétiennes pour justement rédiger mettre en place les structures qui sont nécessaires d'un point de vue local. C'est-à-dire qu'en gros, il faut... En fait, on manque clairement de piliers un petit peu dans les paroisses qui sont capables de donner de leur temps et justement, comme vous disiez, ce qu'ils ont reçu pour pouvoir structurer, accompagner un petit peu cet élan général de cette affamé.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'il me semble qu'en fait, depuis longtemps, c'est ce que j'ai vécu, moi je suis d'une famille complètement catholique, 100%, on vivait un peu dans l'entre-soi involontaire mais un peu obligé. C'est-à-dire qu'il s'agissait de préserver les cendres, préserver les braises plutôt, excusez-moi. de préserver les braises et donc de construire des communautés, des îlots de chrétienté, protégés pour conserver et transmettre à la génération suivante. Donc je pense qu'il y a ce phénomène un peu d'entre-soi qui est en train de disparaître, et c'est cela qui est en train de changer, mais parce qu'il faut que nous aussi, il faut qu'on rentre, il faut que les catholiques, ceux qui ont reçu l'information, rentrent dans une autre dimension et se disent en fait, maintenant le feu a repris. Et donc il faut l'entretenir et l'organiser, le structurer en s'engageant. Donc effectivement, c'est aux chrétiens un peu de changer leur logiciel parce que les défis ont changé. Et ce qui était réservé autrefois à un petit groupe, aujourd'hui touche de plus en plus de monde. Et par exemple, une anecdote qui me vient à l'esprit, c'est sur les champs. Parce que, comme je disais, moi j'ai été éduqué dans une famille catholique, avec le scoutillisme, les pèlerinages, les veillées de paroisses, plein d'activités, où on chante des chants vendéens, des chants militaires, des chants scouts, que j'ai toujours chanté en famille, en faisant la vaisselle pendant les vacances, on chantait toujours en voyage, etc. Et j'étais impressionné parce que j'étais invité à une conférence pour un groupe de gens qui... Ils se sont connus sur Discord, sur les réseaux sociaux. Et donc, il y avait une espèce de banquet, c'était très sympathique d'ailleurs, auquel il m'avait invité. Et donc, le soir, après le dîner, il y avait des chants. Et alors, ils étaient tous sur leur téléphone, en train de suivre les paroles des chants. Et moi, je chantais les chants par cœur, parce que j'ai chanté un million de fois. Et donc, à un moment, il y a un des jeunes qui me dit, mais comment vous faites pour connaître tous les chants par cœur ? J'ai dit, ben moi, j'ai toujours chanté ces chants-là. C'est-à-dire que j'en ai même un peu ras-le-bol de chanter tous les mêmes chants. Et en fait, c'était impressionnant parce que du coup on a commencé à parler de ça, et eux ils avaient découvert les chants dans l'année précédente, ou dans les mois précédents. Ils étaient allés sur YouTube chercher les paroles pour apprendre les airs et apprendre à chanter. Et donc c'était très impressionnant, c'est-à-dire que... Voilà, je sais pas si tu vois ce que je veux dire, je sais pas toi quelle est ton approche de ça par le chant, mais voilà, des choses qui étaient autrefois vraiment réservées à un milieu catholique-traditionaliste, enfin au sens large peut-être, mais quand même très très restreint. aujourd'hui a pris une dimension tout à fait différente.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'il y a aussi les codes du milieu. Et moi, c'est vrai que ce que je voyais aussi sur les réseaux sociaux, de jeunes qui disaient, voilà, est-ce que vous aussi, maintenant que vous êtes convertis, vous ne vous sentez pas un peu seul sur le parvis de la messe ? Alors certes, je me suis acheté un barbeau, etc. Bon, les gens, au début, avant que je me convertisse... me parlaient et m'attiraient, mais maintenant que c'est fait, en quelque sorte, j'ai l'impression que c'est fini, je suis invité nulle part, je suis un peu tout seul.

  • Speaker #0

    Alors, il ne faut pas généraliser, mais effectivement, j'ai entendu ça déjà comme témoignage de jeunes, en particulier à Paris, qui se faisaient beaucoup d'illusions sur... On va découvrir plein d'autres cathos, jeunes, ce catho, ça va être super. Et puis en fait, il y a un peu d'entre-soi bourgeois dans beaucoup de paroisses. Je veux dire, c'est parce qu'on est chrétien et qu'on est catholique qu'on n'a plus de défauts et qu'on est parfait. Donc il ne faut pas se faire d'illusions sur la nature humaine. Et c'est sans doute un défaut du nouveau converti. C'est qu'il pense qu'en fait, d'ailleurs que lui-même va devenir un grand saint facilement parce qu'au début, on est très ailé. Et puis le bon Dieu aide les nouveaux convertis et leur donne beaucoup de grâces. Rapidement, il y a des illusions et c'est là où ça devient sérieux. c'est là où ça devient... On choisit la foi non pas pour ce que ça nous procure, mais parce que c'est la vérité, parce que Dieu est Dieu. Et donc il ne faut pas se faire d'illusions, il faut se méfier justement de ce contre-coup, comme on le disait déjà tout à l'heure, c'est-à-dire que ces nouveaux convertis, il faut faire attention à ce qu'ils trouvent effectivement un milieu, une communauté, pour rester fidèles dans les moments de doute ou d'épreuves qui viendront nécessairement tôt ou tard. Et puis, ces jeunes de Paris qui me disaient ça, qui critiquaient beaucoup l'entre-soi des jeunes catholiques parisiens, moi je leur disais, vous savez, moi j'ai toujours été catholique, quand je suis arrivé à Paris comme étudiant, Paris, je suis allé dans une paroisse, j'avais la messe des jeunes, personne ne me parlait. Et donc, c'est un phénomène plutôt humain, plutôt que... Il n'y a pas d'opposition entre les nouveaux et les anciens convertis, ça je pense que... Sauf des cas particuliers, mais ça j'y crois pas, je pense que... C'est plutôt les défauts de la nature humaine. Et les jeunes qui me parlaient de ça à Paris, justement, c'est très intéressant, parce qu'ils me disaient, dans la paroisse, en fait, maintenant, on s'est organisé entre nous. Et on repère les gens qui arrivent, qui sont tout seuls. En fait, on va les voir. Garçon, fille, un garçon et une fille, comme ça, ils vont les voir. Ils se donnent rendez-vous après la messe pour déjeuner ensemble le dimanche. Donc, organisez-vous. Formez des communautés. Et si vous êtes mal accueillis quelque part, mettez-vous avec ceux qui sont mal accueillis et puis formez un nouveau groupe.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est une réalité. J'en ai entendu parler aussi.

  • Speaker #0

    Et je voulais rebondir un peu sur, enfin, ou conclure, je ne sais pas, ou ajouter un élément d'espérance sur, parce qu'on parlait tout à l'heure des développements, du futur de ce mouvement, de ce renouveau, qu'est-ce que ça va devenir. Moi, je suis intimement convaincu que, en fait, cette nouvelle génération de convertis qui existe et qui va exister de plus en plus, eh bien, c'est cette génération qui, elle, va former les futurs foyers chrétiens et avoir des enfants. qui vont donner des familles catholiques et des vocations. C'est-à-dire que la clé de l'évangélisation, ce sont les prêtres, les religieuses. La disparition des religieuses en France, c'est un drame. La France catholique était caractérisée par ces commandes religieuses partout, qui s'occupaient de tout, de l'éducation, de la santé, des personnes âgées, des enfants. Il faut retrouver cette richesse des vocations féminines. Mais ça ne viendra qu'avec beaucoup de prêtres. C'est un vrai défi. Aujourd'hui, les prêtres sont débordés partout. On demande des prêtres partout pour faire plein de choses. Et en fait, c'est très difficile de faire tout ce qu'on devrait faire, tout ce qu'on pourrait faire. Mais ces vocations ne viendront que dans 20 ans, dans la prochaine génération. Parce que le secret du christianisme, ce sont les familles chrétiennes. Donc les parents qui se sont unis et qui ont fondé un foyer en ayant un objectif. c'est d'avoir des enfants pour l'éternité, de les amener au ciel. Et donc, qui donnent une éducation catholique à leurs enfants, qui font des écoles catholiques, et qui éduquent chrétiennement leurs enfants dans un monde hostile, avec les moyens pour vivre à contre-courant.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Pour conclure, je pense que c'est un peu les éléments qu'on a évoqués ensemble, mais je pense que ce qui me semble être... très important, et qui se voit déjà dans la mise en place de ce renouveau de phénomène, c'est la redécouverte, dans le fond, d'une piété incarnée, d'une piété populaire. Enfin voilà, ce phénomène ne peut s'accompagner que si l'Église accepte, en quelque sorte, de remettre en cause, d'une certaine manière, un peu cette période postconciliaire dans laquelle on a abandonné tout un certain nombre de choses. Je pense que c'est vraiment un des points importants dans la remise en question, en quelque sorte, des clercs et de l'Église elle-même, parce que c'est par là, finalement, que ce renouveau se fait. Oui,

  • Speaker #0

    mais ce renouveau ne se fera qu'avec un renouvellement des générations, aussi bien, c'est comme dans la politique, c'est le problème des boomers dans l'Église, c'est un problème fondamental. et des jeunes boomers, parce qu'il y a aussi ça, il y a ceux qui ont l'esprit boomer par intérêt ou par facilité ou par imitation. Et effectivement, il faut un nouveau, il faut un renouveau avec des nouvelles personnes, des nouvelles énergies. Et c'est la motivation de chacun et la foi de chacun et la profondeur de nos convictions qui changeraient les choses. L'Église a commencé avec douze apôtres. Ils étaient douze et ils ont conquis le monde à la fois chrétienne. Donc, on est bien plus que douze. Donc, on peut, en moins de temps, avec moins d'efforts, arriver au même résultat.

  • Speaker #1

    Espérons.

  • Speaker #0

    Mais il faudra passer par des épreuves, par des temps d'épreuve. Parce que ces temps d'épreuve, on peut dire que la crise de l'Église, c'est déjà une épreuve en soi. Mais c'est dans l'épreuve que le renouveau apparaît. Il faut passer par la croix pour arriver à la résurrection. Et... Et c'est ce que le Christ nous enseigne, donc à sa suite, c'est en passant par des temps de souffrance, de pénitence et même de persécution s'il le faut, même s'il s'agit de persécution en col blanc, comme on dit, avec des gants, ces humiliations que vivent les chrétiens, que vivent même dans l'Église ceux qui veulent avoir une foi sincère et profonde, et bien ces épreuves-là, c'est celles qui porteront du fruit et qui nous amèneront à un vrai renouveau fidèle au Christ et à une société qui vit conformément à la... à la civilisation chrétienne.

  • Speaker #1

    Eh bien, belle conclusion, M. Abbé. Je vous remercie encore pour ces mots d'espérance et en même temps de réalisme, parce qu'effectivement, il faut se préparer aussi au temps de l'épreuve.

  • Speaker #0

    Merci pour l'invitation. C'est une discussion très enrichissante et j'espère que ceux qui nous écouteront y trouveront aussi de l'espoir, de l'espérance et de la force pour mener les combats spirituels à venir.

  • Speaker #1

    Tout à fait. J'espère aussi que tous ceux qui ont beaucoup reçu sauront que c'est à leur tour maintenant de donner. Merci encore, M. Labbé. Je vous donne rendez-vous à tous sur le prochain podcast du Retour réel qui sortira la semaine prochaine. Et j'aurai la joie, justement, de recevoir un converti de l'islam. Ce sera un petit peu une manière d'évoquer et d'illustrer notre discussion d'aujourd'hui à travers le témoignage d'une conversion contemporaine et qui illustre tout à fait notre discussion d'aujourd'hui. N'hésitez pas encore une fois à commenter, à partager, à aimer ce podcast sur les différentes plateformes. Et je vous donne rendez-vous la semaine prochaine. À bientôt, M. Labbé. Au revoir à tous.

  • Speaker #0

    À bientôt. Au revoir.

Chapters

  • Le phénomène des nouvelles conversions au catholicisme

    00:46

  • Le profil des nouveaux convertis

    03:03

  • Le besoin de réponses claires sur la foi et de sortir du relativisme

    05:54

  • Les conversions sont-elles sincères ? La foi n'est-elles pas instrumentalisée au service du patriotisme ou de l'identité ?

    08:50

  • Quels sont les facteurs qui sont à l'origine de ce renouveau spirituel ?

    12:20

  • L'addiction à la pornographie comme vecteur de conversion

    14:56

  • L'importance de la piété populaire, des rituels et de la pénitence

    17:58

  • La dimension sociale et communautaire de la foi chrétienne

    21:02

  • Ce phénomène de réveil spirituel n'est-il marginal à l'échelle du Pays ?

    22:17

  • Quelles peuvent-être les implications sociales et politiques de ce renouveau spirituel ?

    26:10

  • Qu'est-ce qui peut empêcher la réussite de ce renouveau ?

    32:17

  • Les hommes d'Eglise peuvent constituer un des plus grands obstacles aux conversions

    33:29

  • Nous vivons une époque crépusculaire de retour à la tradition

    35:29

  • Nous allons de nouveau être persécutés

    39:24

  • Comment accompagner ce changement d'échelle dans l'Eglise ?

    40:48

  • L'importance de former des cadres et des chefs pour supporter le renouveau chrétien

    43:51

  • Est-ce que la bourgeoisie chrétienne ne risque pas de délaisser ces nouveaux convertis ?

    47:18

  • L'importance d'une remise en question de la période post-conciliaire dans laquelle on a abandonné la piété populaire

    52:10

Description

Dans cet épisode du podcast Le Retour au Réel, j’accueille l’abbé Matthieu Raffray pour aborder un phénomène inattendu : un réveil spirituel en France. À travers des témoignages de prêtres et d’observations concrètes, nous explorons la hausse des conversions au catholicisme, particulièrement parmi les jeunes issus de milieux éloignés de la foi.


Nous analysons les causes profondes de ce phénomène, son lien avec la quête d'identité, la critique du consumérisme moderne, et l'impact des réseaux sociaux. Peut-on espérer que ce réveil spirituel modifie le destin de la France, et au-delà, de l'Europe ?


Dans cet épisode, nous posons les bonnes questions :

  • Quel est le profil de ces nouveaux convertis ?

  • Quelles sont les implications humaines et politiques de ce retour à la foi ?

  • Comment l'Église peut-elle s’adapter et accompagner ce renouveau spirituel ?

  • Quelle est la place des chrétiens dans une société en crise ?


Nous concluons par des pistes d’action concrètes pour chacun d’entre nous, de la conversion personnelle à l’engagement communautaire.


Thèmes abordés : conversions massives, renouveau catholique, quête d'identité, impact sociopolitique de la foi, avenir du christianisme.

Écoutez maintenant et découvrez comment ce réveil pourrait changer la France.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans le Retour au Réel, le podcast de ceux qui ne veulent pas seulement critiquer, mais aussi créer. Aujourd'hui, j'ai la joie de recevoir M. Labbé-Raffray. Bonjour M. Labbé.

  • Speaker #1

    Bonjour Victor.

  • Speaker #0

    Alors, on a eu une discussion cet été autour d'une bonne bouteille de vin, et vous évoquiez le fait qu'autour de vous, il y avait de plus en plus de conversions, que c'était... un phénomène qui avait vraiment changé d'échelle ces dernières années. Est-ce que vous pourriez, justement, peut-être rappeler un peu ces éléments ? Qu'est-ce que vous, vous voyez à travers les retours que vous avez, tant sur les réseaux sociaux, les jeunes que vous rencontrez ?

  • Speaker #1

    Oui, alors en effet, c'est un phénomène tout à fait nouveau et qui est partagé par beaucoup de prêtres. Je croise souvent des confrères qui me rapportent la même chose. Aujourd'hui, il y a vraiment un phénomène de conversion et de retour à la foi qui est assez massif par rapport à ce qui existait avant. On a parlé, par exemple, à Pâques dernier, du nombre de baptêmes d'adultes qui ont été baptisés à Pâques. Ils étaient plus que 7000, quelque chose comme ça. C'était 5000 adultes et 7000 adolescents. C'était un chiffre assez élevé. Mais on ne parle pas de tous ceux qui avaient été baptisés enfants. mais qui n'ont jamais fait de catéchisme ou n'ont aucune pratique, et qui actuellement reviennent vers la foi. Et ça, que ce soit... J'ai eu l'occasion d'aller faire quelques conférences justement pour ces jeunes, que ce soit à Lille, que ce soit à Lyon, que ce soit à Bordeaux, à Paris aussi évidemment. Partout, il y a le même phénomène de dizaines et de dizaines de jeunes qui suivent des cours de catéchisme, qui se rapprochent de la foi. Et alors je dis que c'est nouveau parce que ça fait 15 ans que je suis prêtre. J'avoue que dans les 12 premières années, j'ai dû baptiser 3 ou 4 adultes. J'étais à la campagne, je n'étais pas en paroisse, je suis plutôt professeur. Mais c'était, voilà, quand un jeune qui demandait le baptême, c'était vraiment l'exception. On disait tout, on concentre tous les efforts, on met toute une équipe, parce que c'était vraiment la pêche à la ligne. Et maintenant, c'est la pêche miraculeuse, c'est des filets entiers. Et juste pour conclure sur ce point, moi concrètement, sur Instagram, alors... J'imagine que les gens qui nous écoutent savent que je suis assez actif sur Instagram. Je reçois vraiment, sans exagérer, au moins deux messages par jour de gens qui me disent j'aimerais retrouver la foi, j'aimerais me faire baptiser, j'aimerais faire ma communion, j'aimerais comment faire, qu'est-ce que je dois faire, etc.

  • Speaker #0

    Alors justement, cette vague un peu de connexion, on l'a vu aussi au Périnage de Chartres, je voudrais qu'on évoque vraiment un petit peu ce phénomène-là plus en détail. Quel est un peu le profil, s'il y en a un d'ailleurs ? de ces recommençants ou nouveaux convertis ?

  • Speaker #1

    Alors, le profil des gens qui me contactent, encore une fois, je suis un cas particulier, c'est-à-dire qu'il y a toute une panoplie de profils, mais moi, les profils qui me contactent, j'ai essayé de caractériser ça. En fait, il y a deux profils particuliers. Le premier, ce sont les jeunes. Alors moi, je touche surtout des garçons. Sur Instagram, j'ai plus de 75% d'abonnés qui sont hommes. Ce qui est assez intéressant, parce que, comment dire, de façon plus générale, les gens qui s'intéressent à la religion, c'est plutôt d'abord les femmes. Et un homme qui fait une démarche de foi, c'est quelque chose qui, jusqu'à récemment, était assez rare. C'est principalement des garçons. Je disais le premier profil, ce sont des garçons de 17-18 ans qui ont un côté patriote, qui recherchent un idéal de vie, qui recherchent des amis qui pensent comme eux, etc. Donc voilà, c'est le premier profil. Et le deuxième profil, qui est encore plus nombreux, ce sont des hommes entre 25 et 35 ans qui sont mariés ou qui sont en couple, qui ont un enfant ou deux, et qui se disent en fait, qu'est-ce que j'ai à transmettre ? Et ça c'est vraiment les profils les plus nombreux. C'est assez impressionnant, c'est des gens vraiment qui se posent cette question, qui se disent bon en fait j'ai suivi le cours de ma vie, j'ai fait comme tout le monde, je me suis mis en couple, j'ai fait un enfant, j'ai un métier, mais en fait quelle est la valeur de ma vie et qu'est-ce que j'ai à transmettre à mon enfant ? Et donc là ils se rendent compte, enfin ils sont en recherche de quelque chose de transcendant, de spirituel, et d'une religion, et de vérité, et non pas simplement de moyens matériels et des plaisirs illusoires que le monde procure.

  • Speaker #0

    Alors comment vous expliquez le fait que ce soit que des garçons ? C'est drôle parce qu'une fois, j'avais une journaliste de La Croix qui m'avait contacté à propos de vous, et elle me demandait comment on a l'impression que la Bérafraie, il est entouré que de garçons. Alors moi, je ne juge pas comme ça un peu spontanément, je lui dis peut-être parce qu'il évoque des choses en lien avec la virilité, avec la compétitivité, qu'il parle peut-être davantage aux garçons. C'était une discussion qu'on a vu aussi cet été avec des jeunes qui avaient exactement ce profil-là à Academia Christiana et qui se posaient la question de comment convertir leurs fiancées, leurs copines, etc. Et c'est vrai que moi, c'est vraiment ce que j'ai constaté à travers Academia Christiana. Comme vous dites, c'est plutôt... Il y avait évidemment aussi des filles, mais c'est quand même une majorité de garçons.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Je ne parle que des garçons. Ce n'est pas réservé aux hommes, évidemment. Et puis je connais, il y a des femmes ou des jeunes filles qui ont des profils sur Instagram, qui font de l'évangélisation aussi, et qui elles, touchent plus facilement des filles. Donc effectivement, sur Instagram ça fonctionne comme ça, enfin sur les réseaux, c'est-à-dire qu'on s'identifie à quelqu'un, on recherche quelque chose. Et je pense que c'est exactement ça, c'est que les jeunes d'aujourd'hui, les jeunes hommes, en fait ont besoin d'un discours fort, d'un discours clair, d'un discours de combativité et d'espérance. Et moi, c'est ce que j'essaie de leur procurer. Et voilà, je ne suis pas le seul. Il y a d'autres prêtres qui font ça aussi. Ce qui est assez impressionnant, c'est que, pour s'en tenir au domaine de la foi catholique, les prêtres qui ont le plus de succès sur les réseaux aujourd'hui, ce sont que des prêtres qui sont clairement identifiables comme prêtres, donc ils ont un soutane ou un avis religieux, qui répondent clairement aux questions qu'on leur pose. L'âge du prêtre en civil gauchiste qui ne parle que d'ouverture et de tolérance, en fait, c'est terminé. C'est ça qui a détruit l'Église dans les 60 dernières années et qui a fait que les gens se font écarter de l'Église. Et aujourd'hui, ceux qui n'ont rien reçu, qui n'ont pas reçu leurs parents, l'éducation chrétienne, ou parfois pas même le baptême, et bien cherchent des réponses claires, même si ça bouleverse leur vie, même si ça a des conséquences, ou ça doit avoir des conséquences, ils préfèrent une réponse claire, même pour pouvoir dire je ne suis pas d'accord, plutôt qu'une réponse ambiguë, où tout semble permis et tout semble accepté.

  • Speaker #0

    Je ne sais pas si vous vous souvenez, si vous aviez suivi ça il y a quelques années, je crois que c'était en 2013-2014, il y avait un blogueur assez célèbre à l'époque, qui était également avocat, qui sévissait sous le pseudo de Cause Toujours, et qui avait écrit un livre identitaire, Le mauvais génie du christianisme. Et il reprochait à une certaine mouvance d'instrumentaliser la religion chrétienne. pour en faire un élément, en quelque sorte, culturel qui appartient à ce grand package, en quelque sorte, de l'identité. C'est-à-dire qu'en gros, finalement, comme si on mettait le crucifix et le chapelet au même rang que la baguette et le saucisson. Qu'est-ce que vous répondriez, justement, à cette critique qui dirait que ces conversions-là sont très superficielles ? C'est finalement, d'abord... un renouveau identitaire ou une droitisation de la jeunesse, et du coup il chope le christianisme comme un étendard, mais ce n'est pas des vraies conversions.

  • Speaker #1

    Déjà, je répondrais que qui suis-je pour juger de la conversion de quelqu'un ? Et comment ce cause toujours ? J'ai lu, je me souviens très bien, parce qu'il a écrit plusieurs articles là-dessus, j'aurais été un peu choqué de me dire comment est-ce qu'il peut juger de la valeur d'une conversion et pourquoi est-ce qu'il... Évidemment, il y a sûrement des gens qui tombent dans ce travers et il faut prendre les critiques toujours au sérieux, même si elles viennent de gens qui ne sont pas sérieux ou qui exagèrent. Il y a sans doute un fond de vrai dans le sens où il y a ce danger effectivement que certains... instrumentalise la foi au service d'une cause politique. Maintenant, je pense que plus profondément, en fait, il n'y a pas de contradiction entre le naturel et le surnaturel. Donc entre le social et le religieux. L'homme c'est tout un. Et en fait je pense qu'une des graves erreurs du progressisme dans l'Église, du progressisme en théologie, ça a été de transformer la foi en une... de limiter la foi pardon. à une relation individuelle, personnelle, avec Dieu. Et de retirer de l'espace public, et de ne plus revendiquer en public, ni pour soi, ni pour les autres, la foi catholique comme une vérité, comme un principe de civilisation. C'est en gros la disparition de l'idée de chrétienté. Aujourd'hui, il y a même des évêques, des théologiens, si vous leur parlez de chrétienté, ils vous disent que c'était une erreur médiévale, qu'il faut absolument sortir de ça, et que la religion ça n'a rien à voir avec ça, c'est un cœur à cœur avec Dieu, un point c'est tout. Alors je ne nie pas que la religion, pour chacun, ce soit un cœur à cœur avec Dieu, ça c'est évident. Mais il y a aussi une dimension sociale de la religion, qu'on apprend par l'histoire de l'Église. Tout simplement, quand Clovis se convertit, il convertit avec lui tout son peuple. Ce qu'Ostoujour aurait trouvé, aurait sûrement serait arrivé, serait aller voir les guerriers de Clovis en leur disant que leur conversion n'était pas sincère. Bon, ils se seraient peut-être pris un coup de hache, mais... ce qui aurait prouvé que la conversion n'était pas très sincère, parce que c'était pas très chrétien comme réaction. Mais de fait, le christianisme existe, a existé dans l'histoire, et s'est développé dans l'histoire, et les grandes heures du christianisme et de la civilisation chrétienne, donc de la chrétienté, s'est fait évidemment de façon sociale, parce que, encore une fois, l'humain... La dimension humaine de la foi n'est pas en contradiction, elle va de pair avec la dimension spirituelle. Donc le surnaturel se base sur le naturel, et donc il faut utiliser, c'est tout à fait logique, cohérent, d'utiliser des moyens naturels pour prêcher la foi et pour toucher les âmes. En une phrase, c'est-à-dire que si quelqu'un se convertit parce qu'il a été d'abord attiré par les cathédrales et par l'architecture, ou parce qu'il a d'abord été attiré par la grandeur de la cité catholique, eh bien c'est très bien. Alors évidemment, il faut l'encourager à approfondir cette foi pour en faire une démarche personnelle d'amour de Dieu, mais le moyen est très bon.

  • Speaker #0

    Oui, alors je rebondis un peu sur ce que vous dites, parce que moi ça fait écho, enfin déjà à mon parcours personnel, Mais j'ai l'impression, et pourquoi de cette manière ça se produit à notre époque, j'ai un peu l'impression que plus fièrement notre société est déracinée, plus les jeunes ont besoin de racines. Et c'est dans cette quête de racines qu'il y a la découverte du christianisme. Et finalement, cette quête de racines, elle est la porte d'entrée vers la foi.

  • Speaker #1

    Oui, exactement, c'est une porte d'entrée. Alors celui qui reste sur le Porsche, qui n'entre pas dans l'édifice de la religion. d'une foi vivante, c'est dommage. Et c'est le rôle des prêtres et des autres chrétiens d'entretenir cette foi, de la rendre plus profonde, plus personnelle, plus sincère. Mais le moyen, effectivement, la porte d'entrée est excellente. Et pour aller plus en détail, moi, j'essaie d'analyser la situation. Et je dirais qu'il y a trois facteurs aujourd'hui qui sont la cause des... de ces conversions et de cet attrait du christianisme. Exactement dans le sens que tu dis, d'une recherche d'identité, de racines, de culture, etc. Mais plus précisément, je dirais, premièrement, il y a le phénomène de l'islam, c'est-à-dire que les musulmans, il faut un constat objectif, les musulmans, en général, sont fiers de leur foi, ils l'affichent, ils la revendiquent, et face à cela... il y a beaucoup de Français, enfin de gens qui ne sont pas musulmans, qui ne s'identifient pas du tout à la religion musulmane, et qui disent en fait, moi, qu'est-ce que j'ai en face ? Qui suis-je ? Et le fait de ne pas avoir de croyance, de ne pas avoir de religion, de ne pas croire en Dieu, ou de ne pas savoir défendre la foi chrétienne, alors qu'on est d'héritage chrétien, en fait c'est une faiblesse. Donc il y a beaucoup qui, par réaction, se disent, mais attendez, je suis qui, je vais où, en quoi je crois ? Et c'est ça le... La première démarche qui les pousse à pousser la porte d'une église ou à envoyer un message sur Instagram. Le deuxième phénomène, ça a été le Covid. Je pense que le Covid a été une grâce pour beaucoup, parce que le monde merveilleux, plein de plaisir et de liberté qu'on nous promettait, du jour au lendemain, c'est devenu une prison. Du jour au lendemain, c'est devenu l'enfer. Et je pense que beaucoup de jeunes, moi je ne l'avais pas mesuré sur le moment, parce que j'avoue que moi la période du Covid, je l'ai vécu à la campagne, à faire plein de choses, faire justement de l'évangélisation sur les réseaux. Mais je pense que beaucoup de jeunes du jour au lendemain se sont trouvés non seulement enfermés, mais enfermés en eux-mêmes. C'est-à-dire face à leurs démons, à leurs pulsions, à leurs doutes, à leurs craintes, à leurs angoisses. Et donc... Là aussi, suite à cela, beaucoup se sont dit en fait, c'est quoi la vie, à quoi ça sert de vivre, je vais où, et qui suis-je ? Et puis, troisième phénomène qui est très différent, c'est étonnant, mais ça fait partie des miracles de la grâce, je pense que la pornographie et l'addiction que beaucoup vivent à la pornographie, à cause d'un monde hyper sexualisé, de l'accès en libre cours auprès des jeunes, font que chez beaucoup de garçons, c'est paradoxalement, façon de se dire, en fait, j'y arrive pas tout seul, je n'arrive pas à m'en sortir et j'ai besoin de l'aide d'une force supérieure, et de l'aide de Dieu. pour m'en sortir. J'ai besoin d'être sauvé par la grâce pour me sortir de ces addictions.

  • Speaker #0

    Je rebondis avec une anecdote parce que quand j'étais je crois en 6ème, 5ème, j'étais dans une école publique avec beaucoup de musulmans et avec un de mes copains, on s'était dit justement, alors qu'on n'était pas pratiquants, on était bâtiés tous les deux à cette époque-là, qu'on allait faire le carême pour singer les musulmans qui faisaient le ramadan. Ça me parle complètement. C'est l'idée justement. que l'islam est un peu notre miroir qui nous fait prendre conscience, en quelque sorte, de notre déracinement, de nos faiblesses, de notre absence de religion. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait. Et on pourrait le regretter, effectivement, en disant... Je vais citer Kostoujour, mais il y a tout un tas de journalistes comme ça qui disent que ce christianisme communautaire, identitaire, c'est dangereux. Mais de fait, c'est... Les chrétiens ont besoin eux aussi de communautés, d'esprit de communautés, d'esprit de corps, de se reconnaître dans son voisin, de savoir si on est ensemble. Et donc ce phénomène effectivement de miroir avec l'islam est tout à fait… Et de fait les musulmans… je suis un spécialiste de l'islam, mais j'ai quand même parlé avec beaucoup de musulmans, et je reçois pas mal de messages aussi de musulmans qui sont intéressés par le christianisme et qui apprécient quand les chrétiens sont totalement chrétiens. Je pense que d'ailleurs même les musulmans, même les plus radicaux, haïssent dans ce qu'ils appellent la chrétienté, la décadence. C'est-à-dire qu'ils associent la décadence de la société contemporaine... au monde chrétien, ce qui est pour nous scandaleux. Donc en fait, il y a cette confrontation, et ça me semble sain qu'un jeune de culture chrétienne se dise en fait, je ne veux pas être assimilé à la décadence contemporaine, et comment faire ? C'est en assumant ma foi, en assumant mes racines, en assumant cet héritage, cette hérédité spirituelle.

  • Speaker #0

    Je rebondis un peu là-dessus aussi, parce que vous évoquiez justement le style des prêtres qui rentre un peu en écho à cette vague de conversion, ce phénomène. Moi, typiquement, le prêtre qui m'a baptisé, qui a été un peu mon interlocuteur, on va dire, à ma période de jeune adolescence, en cinquième, quelque chose comme ça, c'était le père Benoît de Cinetti, qui est un peu connu, je crois qu'il a enterré Johnny Hallyday. Enfin, il était... curé de grandes paroisses parisiennes. Et justement, lui, à l'époque, j'évoquais l'islam et ce besoin d'avoir des pratiques un petit peu marquées, du jeûne, de respecter l'interdit, enfin, en gros, de ne pas consommer de viande le vendredi. Lui me répondait, Tu sais, on n'a pas du tout besoin de ça pour être chrétien. parce que, et ça fait écho à ce que vous disiez, en gros, notre relation au Christ, c'est quelque chose d'individuel, de personnel, et donc il faut fuir, en quelque sorte, toutes ces vieilles pratiques que sont le jeûne, la pénitence, etc.

  • Speaker #1

    Oui, alors là, je pense qu'il y a plusieurs aspects. Le fait que dans l'Église moderne, la notion de pénitence, de relancement, de sacrifice ait été très estompée, disons, ça c'est un grave dommage. Et c'est... Il n'y a qu'à voir, il y a encore pire, c'est qu'il y a carrément un sacrement qui a quasiment disparu de la vie chrétienne, en France en tout cas. Le sacrement de pénitence, il y a très très peu de catholiques, sauf ceux qui sont pratiquants, enfin ceux qui sont engagés, etc. Mais la majorité des gens qui sont pratiquants, qui vont à la messe, ne se confessent jamais. et les prêtres ne proposent plus le sacrement de pénitents. Donc voilà, ça c'est un premier point qui est un grave dommage pour la foi et qui serait urgent de remettre en vigueur dans la pratique des paroisses françaises. Et deuxièmement, l'aspect communautaire, l'aspect communautaire par exemple de ne pas manger de viande le vendredi, Effectivement, on n'en a pas besoin pour être un bon chrétien. Mais peut-être que ceux qui ne sont pas des bons chrétiens, les autres, ont besoin de ce témoignage. Et moi je dis souvent, je dis souvent aux gens qui me disent comment est-ce qu'on peut faire pour évangéliser, pour être missionnaire, je dis mais commencez par des choses toutes simples. Par exemple, ne pas manger de viande le vendredi et le dire clairement en disant moi je suis chrétien, je ne mange pas de viande le vendredi, c'est peut-être le moyen d'évangélisation le plus simple. Parce que c'est un témoignage qui ne consiste pas à aller... Parce que l'évangélisation qui consiste à prendre la Bible et aller frapper chez les gens pour leur parler de Jésus, ça c'est les protestants ou les témoins de l'Histoire, c'est pas la méthode catholique. La méthode catholique c'est le témoignage. d'une vie chrétienne, aller à la messe le dimanche, je dis souvent aux jeunes, le meilleur témoignage que vous pouvez faire, c'est vous êtes à une soirée le samedi soir, le dimanche matin vous dites moi je me lève et je vais à la messe. Et ça étonnera tout le monde. Ou si vous avez un match de foot, vous dites je ne peux pas venir au match de foot, j'arriverai en retard parce que je vais à la messe et que c'est ma priorité. Voilà, par exemple comme ça. Mais il y a une dimension communautaire de la foi chrétienne qu'on ne peut pas nier. et qui a été malheureusement estompé, supprimé. De la même façon, par exemple, les processions, les pèlerinages, les pardons en Bretagne, des manifestations extérieures de la foi, qui sont nécessaires non seulement pour proclamer dans un esprit missionnaire notre foi en Jésus-Christ, mais aussi pour construire une communauté, une vie chrétienne, une société chrétienne.

  • Speaker #0

    Je voudrais qu'on revienne un petit peu sur la dimension de ce phénomène des conversions. On a évoqué un nombre de baptêmes, baptêmes d'adultes, baptêmes d'adolescents. Vous évoquiez à peu près, vous, dans votre quotidien, au niveau vraiment individuel, le nombre de personnes qui vous sollicitent autour de la conversion, du retour à la foi. C'est vrai qu'on se dit parfois qu'on a un peu le nez dessus, donc on a du mal à s'exagérer un peu. C'est vrai qu'on a vu, là, typiquement à la rentrée en septembre, l'affluence à des périnages comme le périnage Fays et Brace, le périnage Nostophée en Provence, etc., qui sont des choses un peu nouvelles. Le périnage de Chartres qui explose un peu chaque année aussi. Mais ça reste quand même très marginal à l'échelle nationale. Comment est-ce que vous envisagez, à la fois la dimension de ce phénomène, est-ce que c'est quelque chose de marginal ou est-ce que c'est quelque chose de profond et qui veut dire quelque chose ? Est-ce qu'on peut envisager une évolution de ce phénomène ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est une question que je me suis posée beaucoup, surtout dans les années précédentes, parce que moi, ce phénomène, je le vois depuis, disons maintenant, deux ans et demi, trois ans. Et au début, quand je parlais de ça à mes confrères prêtres, ils me disaient Oui, bon, vous êtes bien gentils, mais nous, on ne voit pas trop les fruits, on ne voit pas trop les effets, ça reste un microcosme sur Internet, enfin sur les réseaux. Et depuis au moins un an et demi, ouais depuis un an surtout, maintenant dès que je vois un prêtre... Il me dit, là j'ai encore hier reçu un message d'un prêtre, je ne sais pas où, je ne me souviens plus où, mais qui me disait, il y a plusieurs jeunes qui sont inscrits au catéchisme à travers vous, grâce à ce que vous avez fait, etc. Bon, moi je ne les connais pas, tous ces jeunes, je ne fais que transmettre la parole de Dieu sur le continent numérique. Mais de fait, maintenant, tous les prêtres en France que je rencontre peuvent témoigner de ce retour. Alors, même dans le petit village où on a le séminaire, dans la Beauce... à Courtalin. L'autre jour, j'étais de passage, et il y a deux jeunes qui sont venus me voir, en me disant Ah, on est trop content de vous voir, on vous suit sur Instagram. Et il y en a un qui habitait dans le village même de Courtalin, et l'autre à quelques kilomètres, et qui me dit On a entendu parler de la messe traditionnelle grâce à vous, on l'a cherché, et puis j'ai trouvé que vous aviez la messe dans le village. Donc, si vous voulez, aujourd'hui, dans toutes les paroisses catholiques, en particulier traditionnelles, ce phénomène est palpable. Donc, ce n'est pas... pas simplement une illusion, un effet d'optique. Premièrement. Deuxièmement, j'ai participé au pèlerinage de Faye-Zébraise, et j'ai des confrères qui ont participé au pèlerinage Nostophée, en Provence, la semaine dernière, et comme au pèlerinage de Chartres cette année, c'est-à-dire que tous les prêtres pourront, peuvent témoigner du fait qu'il y a beaucoup, beaucoup de jeunes convertis qui participent à ces pèlerinages. Là, à Fès-les-Brest, c'était très impressionnant. J'avais mis une annonce sur Instagram disant que des gens qui ne connaissaient personne pouvaient participer avec un groupe de jeunes qui ont participé déjà à des activités que j'ai organisées. Et c'était impressionnant. On était, je ne sais pas combien, 35, 40. Il y avait au moins 20 personnes qui faisaient un pèlerinage pour la première fin de leur vie. qui, je pense que j'ai fait au moins 10 confessions du groupe de gens qui ne s'étaient jamais confessés. Donc, ils étaient vraiment des gens qui revenaient à la foi, qui utilisaient cette occasion du pèlerinage pour une démarche de conversion. Et toutes les activités, tous les prêtres pourront faire un témoignage à peu près similaire. Donc, ce n'est plus un effet simplement local et anecdotique. Pour aller plus loin, pour répondre à ta question, je pense même que, moi je suis persuadé, j'ai l'intime conviction, que ce n'est que le début d'un phénomène. Parce que non seulement ça ne ralentit pas, mais en plus ça accélère. Et il suffit de voir, grâce au zèle des nouveaux convertis. Parce que quelqu'un qui a découvert la foi, il va absolument en parler à tout le monde, il va absolument faire profiter à d'autres du trésor qu'il a découvert. Et donc, il y a celui qui se convertit, qui fait cette démarche de conversion. Il y a un an, il y a deux ans, et l'année suivante, il ramène... son conjoint, sa conjointe, ses frères et soeurs, ses amis, etc. Et donc, en fait, c'est un phénomène qui, à mon avis, va prendre de plus en plus d'ampleur, et c'est très bien.

  • Speaker #0

    Alors, ça me... Du coup, je vous répète, c'est un peu la deuxième idée que j'avais un peu en tête en vous invitant pour ce podcast. C'était une discussion pour le coup que j'ai eue avec des amis en fin de soirée, et comme souvent en fin de soirée, on se met à refaire le monde, à parler de politique, etc. Et puis, voilà, bon, on vient dire, de toute façon, tout est foutu. Sur le plan économique, ça peut durer encore très longtemps, puisque même si on est dans une crise, il suffit de réimprimer des billets de banque, etc. Et puis on cache la misère. Et puis de toute façon, tant que les gens auront à manger dans leur frigo, il ne se passera rien, etc. Et là me vient justement en tête cette première discussion qu'on avait eue dans l'été. Oui, mais justement, qu'est-ce que pourrait provoquer un réveil spirituel en France ? C'est peut-être le... Le point, en quelque sorte, qu'on n'a pas analysé dans l'éventail des possibles, et même le point, en quelque sorte, que nos élites ne prennent pas en compte. Parce que, pareil, j'ai eu une discussion cet été avec un général, il évoquait... On parlait de géopolitique, de puissance, etc. Et puis, ils disaient, en fait, le grand drame en France, c'est que, dans les pays occidentaux déchristianisés, laïcisés, c'est qu'on envisage la puissance uniquement sur le plan matériel, c'est-à-dire à la fois d'un point de vue des capitaux, d'un point de vue de la technologie, d'un point de vue des effectifs démographiques d'une armée, etc. Mais, en fait, on oublie que... un autre paramètre qui rentre en compte dans la puissance qui est finalement la foi des soldats. En gros, il y a des gars qui sont prêts à mourir et d'autres pas. Il y en a, c'est leur métier, ils font ça pour gagner de l'argent, les autres, ils sont prêts à sacrifier leur vie. Et donc en fait, cet élément spirituel qui est souvent parce qu'on vit dans un pays laïque et donc du coup, on le met en quelque sorte à part de notre réflexion sur la société, sur la cité, sur la politique. Qu'est-ce qu'un réveil spirituel ? pourrait changer concrètement sur le plan humain, sur le plan politique ?

  • Speaker #1

    Alors oui, je suis tout à fait d'accord. Je ne sais jamais, il y a une citation qui est intéressante, je crois que c'est de Malraux, peut-être que je me trompe, mais quelqu'un qui avait dit au XXe siècle, le XXIe siècle sera spirituel ou il ne sera pas. Parce que justement, cette absence... du spirituel, ce retour à la matière, à la quantité, à la puissance, à la force vinique, comme tu viens de le décrire très bien, en fait ça réduit l'homme à l'animal, c'est-à-dire que toute la dimension spirituelle de l'homme, qui est précisément ce qui permet à l'homme de faire de grandes choses, cette dimension spirituelle, si elle disparaît, c'est la ruine de l'humanité tout simplement. Donc je crois beaucoup à ce réveil spirituel et effectivement on est tous les fruits de notre époque et tous les fruits de ce matérialisme ambiant, de cette hyper technologie, de cette civilisation du plaisir et de la quantité. Et notre arme, la plus grande de nos armes, c'est d'y opposer ce que les chrétiens ont toujours opposé, c'est-à-dire la grandeur de l'âme.

  • Speaker #0

    Toutes les puissances mondaines ont essayé de détruire le christianisme, que ce soit les empereurs qui ont assassiné les premiers chrétiens, qui ont martyrisé les premiers chrétiens, que ce soit les communistes ou la République française qui a voulu écraser les Vendéens. En fait, ce qui est spirituel ne s'éteint pas. On peut tuer les hommes, mais on ne peut pas tuer leurs âmes. le sang des martyrs et semences de chrétiens. Donc, je crois beaucoup que ce réveil, il doit être d'abord, avant tout, un réveil spirituel, et que c'est notre plus grande force. Effectivement, politiquement, il n'y aura de solution politique et humaine que si d'abord, il y a ce réveil spirituel qui transcende. Parce que, comme tu l'as... A juste titre remarqué, ce qui donne la motivation, les convictions, c'est ça qui fait les soldats. Et qu'elles voient dans tous les conflits modernes, c'est-à-dire que c'est pas parce qu'on a la plus grande armée du monde avec les plus grandes armes, qu'il y a toutes les guerres des Américains, qu'en face de soi on a des personnes qui sont motivées par quelque chose de plus grand. Ça signifie en général très mal pour les... pour les États-Unis ou pour d'autres puissances qui pensent que la force résout tout.

  • Speaker #1

    C'est évidemment difficile de faire de la prospective sur imaginer les conséquences concrètes de toute une génération qui se convertit, etc. Mais on peut imaginer en tout cas que si ça se produit réellement, ça ne peut être que bénéfique tant sur le plan anthropologique que sur le plan politique. Du coup, si on essaie de réfléchir à qu'est-ce qui peut foirer, en quelque sorte, qu'est-ce qui pourrait empêcher ça, et du coup réfléchir à, justement, à finalement quelles sont nos responsabilités pour accompagner cette saine évolution de ce phénomène de conversion, on peut dire, voilà, déjà, enfin, je ne sais pas, vous avez peut-être des idées ou des choses que vous avez observées, mais moi, je vous dis, voilà, parfois, le risque, c'est que la conversion soit qu'un feu de paille, c'est qu'elle dure... pas, c'est qu'on est dans un monde où tout est assez hostile à la religion, à la spiritualité. Qu'est-ce qui peut foirer, finalement, en quelque sorte ?

  • Speaker #0

    Tout ! Non mais... C'est le mystère de la foi, le mystère d'une âme qui se tourne vers Dieu, qui est touchée par la grâce, et le mystère du mal et du péché. Enfin, je veux dire, c'est... C'est ça la beauté de la foi, justement. C'est une question personnelle. Encore une fois, évidemment qu'il y a des retentissements et des implications sociales, mais il y a une phrase que j'aime bien répéter, qui est que si on veut changer le monde, il faut commencer par se changer soi-même. Et au fond, quand on est chrétien, on pense que pour rendre le monde meilleur, il ne s'agit pas de changer les autres. mais il s'agit de se changer soi-même, de changer son propre cœur, et si je suis bon et je fais le bien, alors c'est comme ça que le monde va changer. Et donc évidemment, ensuite il y a la faiblesse humaine, la liberté, les tentations du démon, et puis toutes les puissances du mal qui veulent corrompre le bien dans le cœur des hommes. Il y a une autre idée qui me venait à l'esprit, c'est que l'un des grands Les obstacles à la conversion aujourd'hui, c'est l'Église elle-même. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, j'ai même lu un évêque qui vient d'être nommé cardinal par le pape François, un français, l'ancien Vesco, qui était archevêque à Alger, et qui a dit dans une interview il y a quelques mois, on peut trouver ça très facilement, j'en vends rien du tout, c'est pas quelque chose de secret, où il explique clairement qu'il faut abandonner l'idée d'évangéliser les musulmans. Donc, en fait, c'est un cas parmi plein d'autres. C'est-à-dire que la corruption intellectuelle des élites catholiques et des prêtres et du clergé, c'est un drame pour l'Église. C'est un drame pour l'Église. Donc, il faut là aussi un renouveau. Et il faut un renouveau partout, qu'il soit à la fois spirituel. et politique, et comme on disait tout à l'heure, ça faillira ensemble. Et dans ce renouveau spirituel, il y a une dimension intellectuelle qui est tout à fait fondamentale. C'est-à-dire que, parce que je cite cet exemple de clergé, disons qu'il a perdu le... les parties importantes de l'enseignement chrétien, de l'enseignement d'Église, parce qu'il y a une corruption de l'intelligence. Et depuis maintenant, depuis le modernisme au début du XXe siècle, ça fait plus de 100 ans que ce phénomène est né, d'abord dans des cercles intellectuels très restreints, mais qui ensuite, peu à peu, se sont répandus, ont corrompu le clergé, l'élite catholique et les intellectuels. catholique, donc il faut reformer toute cette élite autour d'idées, de principes, de vérités intangibles et solides. Moi,

  • Speaker #1

    je ne sais pas ce que vous voulez dire, j'ai un peu l'impression qu'on est quand même au crépuscule d'une nouvelle époque. Alors, à la fois, certes, dans l'Église, il y a évidemment un durcissement de plus en plus, et là, on le voit un peu avec ce qui est en train de ressortir du synode qui est en train de se dérouler. mais c'était une idée je crois qu'on avait déjà évoqué ensemble quand on avait parlé du au moment où il y avait le motoproprio traditionnel sur le reste qui avait été promulgué, qu'il y a quand même un peu un champ du signe du modernisme en gros finalement ces élites sont de plus en plus vieillissantes elles ont été très peu fécondes en quelque sorte sur le plan intellectuel et spirituel même si Il y a encore toujours aujourd'hui, j'en discutais avec des gens au Fays-et-Bresse, qui disaient qu'il y a quand même des curés bretons qui veulent nous empêcher de faire ce périnage. C'est toujours une négociation pas possible pour avoir la basilique, pour avoir telle église, etc. Ce n'est pas dit que l'année prochaine, les messes ne soient pas en extérieur et compagnie. Mais bon, je me dis qu'il y a quelque chose de crépusculaire. C'est-à-dire qu'en gros, aujourd'hui, à l'heure actuelle, on voit finalement une énorme opposition des élites face à ce mouvement qui est en train de se produire. Et en même temps, si on réfléchit bien et qu'on se projette, on peut se dire qu'en fait, cette opposition, elle finira bien à un moment donné par disparaître face à un changement, un basculement en quelque sorte démographique. C'est-à-dire, en gros, aujourd'hui, où sont les forces vives dans l'Église ? Elles sont dans la tradition, dans les périnages, dans les séminaires tradis, ou eux-mêmes assimilés, Saint-Martin et d'autres communautés plutôt. plutôt d'un esprit un peu traditionnel. Et puis, sur le plan politique, on voit qu'il y a quand même un durcissement aussi de la part du gauche qui devient de plus en plus folle, qui a à chaque fois des délires de plus en plus imprévisibles et vraiment violents et de l'ordre de la folie. C'est assez incroyable. On peut dire même que finalement, face à... face à ce constat que nous nous faisons d'un réveil spirituel, ça peut déclencher encore plus de frénésie dans la volonté de le combattre, même des persécutions. Il y a quand même encore presque quasiment toutes les semaines en France, une église qui a incendié, etc. Il y a quand même des choses qui sont assez… Enfin voilà, presque un combat eschatologique en fait, ce qui se déroule quasiment sous nos yeux. Et voilà, et en même temps, un signe d'espérance, c'est-à-dire, en tout cas nous, dans ce qu'on voit entre guillemets de… dans le camp, dans l'armée dans laquelle on est engagé, on voit quand même des choses qui changent, des choses qui vont plutôt dans la bonne direction. Oui,

  • Speaker #0

    je pense qu'effectivement, on s'avance vers des temps de persécution, mais j'allais dire, c'est bon signe, quand le démon se déchaîne, c'est que il voit le bien qui est fait, et même de façon plus concrète, effectivement, ceux qui ont une vision progressive de l'Église, qui veulent transformer l'Église, à leur façon, selon leur mode et selon leur goût du moment, c'est clair que... Moi, je serais à leur place, je ferais pareil. C'est clair qu'ils disent qu'il faut arrêter immédiatement le mouvement traditionnaliste, sinon ça va complètement leur échapper. D'ailleurs, en fait, c'est un signe de faiblesse. C'est un signe de faiblesse quand on s'acharne contre des gens qui veulent dire la messe en latin, alors qu'à côté de ça, tout le monde fait n'importe quoi sans aucun problème, c'est que... Il y a quand même un problème... J'allais dire psychanalytique, mais non, c'est un aveu de faiblesse. C'est un aveu de faiblesse, parce qu'en quoi, qu'est-ce que ça dérange dans l'Église qu'il y ait quelques milliers ou quelques dizaines de milliers ou centaines de milliers de personnes qui suivent la liturgie traditionnelle ? Je veux dire, ça n'a aucun... C'est complètement absurde. Et ça relève de la même polie dont tu parlais, de la gauche, qui s'acharne contre des mouvements de renouveau et contre le... d'ordre moral parce qu'ils se disent qu'il faut absolument qu'ils soient violents. C'est la mentalité des révolutionnaires qui envoient massacrer des centaines de milliers de Vendéens parce qu'en fait il faut les exterminer, c'est la seule façon d'imposer leur liberté. C'est ce qu'ils appellent la liberté. Et on s'avance vers ça, clairement, je pense qu'on ne va pas arriver à un temps de persécution. Il n'y a qu'à voir, on ne peut plus parler de l'avortement, par exemple, ni, par exemple, de l'homosexualité. Moi, j'ai quand même, il y a quand même une ministre qui a demandé de porter plainte contre moi, qui a fait un signalement parce que j'ai dit simplement que les homosexuels devaient, enfin, ceux qui avaient des tendances homosexuelles, devaient lutter contre ces tendances. Et voilà, ça ne me semble pas être quelque chose de... radical ni et finalement il n'y a pas eu de poursuites, parce qu'il n'y avait pas d'objet de poursuites, donc j'ai été libéré par le procureur, mais je pense que on va s'avancer de plus en plus vers une persécution et on pourra plus parler d'un certain nombre de sujets qui sont soi-disant des totems de la gauche anti-chrétienne.

  • Speaker #1

    Alors je... Peut-être qu'on évoque un peu qu'est-ce qu'on peut faire concrètement, déjà en tant que catholique, pour accompagner un petit peu ce phénomène. Vous me parliez cet été justement d'un changement d'échelle. Est-ce que d'après vous, nos œuvres, je pense aux associations, mais même aux paroisses, à ce qui existe en quelque sorte dans l'écosystème traditionnel, sont suffisantes pour relever les défis de ce phénomène ?

  • Speaker #0

    Alors je pense que nous, il est urgent qu'on s'adapte, ne serait-ce que pour une question de nombre. Il n'y a qu'à voir le pèlerinage de Chartres ou les pèlerinages régionaux dont on parlait tout à l'heure. Moi, je fais partie du conseil religieux du pèlerinage de Chartres, donc c'est les responsables des différentes communautés qui participent spirituellement. Et moi, je dis toujours la même chose, je dis en fait, il faut viser que... Enfin, même matériellement, ce sera impossible, mais en soi, c'est 2000 personnes de plus chaque année, et c'est pas juste un phénomène qui va s'arrêter. C'est que c'était 2000 de plus l'année dernière, ça va être 3000 de plus cette année, 5000 de plus dans deux ans, etc. Donc je pense qu'il faut vraiment... Enfin bon, ensuite c'est à eux de trouver des solutions, de faire d'autres activités, etc. Mais je pense que dans les paroisses c'est la même chose, il y a de plus en plus, maintenant dans toutes les paroisses... traditionnelle en tout cas, celle de ma communauté ou de la communauté Ami, il y a maintenant des cours de catéchisme pour adultes, des cours pour les recommençants, à Bordeaux, qui sont au moins une cinquantaine, je crois, de jeunes entre 18 et 30 ans. Donc ça, c'est des phénomènes tout à fait nouveaux, savoir accueillir ces gens-là, leur donner l'information dont ils ont besoin, et politiquement, je pense qu'académien, moi je l'ai vécu depuis plusieurs années, depuis longtemps que je viens à Academia, c'est qu'ils sont en demande d'activités locales, de formations, d'activités qui mettent en lien, de communautés. Cet été, à l'université d'été d'Academia Christiana, c'est très impressionnant parce que j'ai rencontré un couple qui est venu juste le week-end, le samedi, qui venait d'Hyperloin, il avait fait 600 kilomètres. uniquement pour venir assister à cette journée avec leur fils. Et c'était vraiment... C'était des gens qui habitaient dans la campagne très loin qui se sont dit qu'on a besoin d'encontrer d'autres gens, de se former, etc. Donc il y a un besoin, il y a un appel, et donc il y a un travail de fou à faire. Et donc il faut mobiliser ceux qui ont déjà reçu la formation, ceux qui sont un peu plus anciens, qui ont eu le temps de se former et d'affronter les...... d'être des guides pour les autres et que tout le monde s'y mette pour transmettre la foi et pour reconstruire chacun à sa portée, chacun à son niveau la cité catholique.

  • Speaker #1

    Quand on avait discuté de ça cet été, moi ce qui me semble vraiment le plus important dans la dimension du changement d'échelle, c'est le manque clairement de cadres et de chefs dans les œuvres chrétiennes pour justement rédiger mettre en place les structures qui sont nécessaires d'un point de vue local. C'est-à-dire qu'en gros, il faut... En fait, on manque clairement de piliers un petit peu dans les paroisses qui sont capables de donner de leur temps et justement, comme vous disiez, ce qu'ils ont reçu pour pouvoir structurer, accompagner un petit peu cet élan général de cette affamé.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'il me semble qu'en fait, depuis longtemps, c'est ce que j'ai vécu, moi je suis d'une famille complètement catholique, 100%, on vivait un peu dans l'entre-soi involontaire mais un peu obligé. C'est-à-dire qu'il s'agissait de préserver les cendres, préserver les braises plutôt, excusez-moi. de préserver les braises et donc de construire des communautés, des îlots de chrétienté, protégés pour conserver et transmettre à la génération suivante. Donc je pense qu'il y a ce phénomène un peu d'entre-soi qui est en train de disparaître, et c'est cela qui est en train de changer, mais parce qu'il faut que nous aussi, il faut qu'on rentre, il faut que les catholiques, ceux qui ont reçu l'information, rentrent dans une autre dimension et se disent en fait, maintenant le feu a repris. Et donc il faut l'entretenir et l'organiser, le structurer en s'engageant. Donc effectivement, c'est aux chrétiens un peu de changer leur logiciel parce que les défis ont changé. Et ce qui était réservé autrefois à un petit groupe, aujourd'hui touche de plus en plus de monde. Et par exemple, une anecdote qui me vient à l'esprit, c'est sur les champs. Parce que, comme je disais, moi j'ai été éduqué dans une famille catholique, avec le scoutillisme, les pèlerinages, les veillées de paroisses, plein d'activités, où on chante des chants vendéens, des chants militaires, des chants scouts, que j'ai toujours chanté en famille, en faisant la vaisselle pendant les vacances, on chantait toujours en voyage, etc. Et j'étais impressionné parce que j'étais invité à une conférence pour un groupe de gens qui... Ils se sont connus sur Discord, sur les réseaux sociaux. Et donc, il y avait une espèce de banquet, c'était très sympathique d'ailleurs, auquel il m'avait invité. Et donc, le soir, après le dîner, il y avait des chants. Et alors, ils étaient tous sur leur téléphone, en train de suivre les paroles des chants. Et moi, je chantais les chants par cœur, parce que j'ai chanté un million de fois. Et donc, à un moment, il y a un des jeunes qui me dit, mais comment vous faites pour connaître tous les chants par cœur ? J'ai dit, ben moi, j'ai toujours chanté ces chants-là. C'est-à-dire que j'en ai même un peu ras-le-bol de chanter tous les mêmes chants. Et en fait, c'était impressionnant parce que du coup on a commencé à parler de ça, et eux ils avaient découvert les chants dans l'année précédente, ou dans les mois précédents. Ils étaient allés sur YouTube chercher les paroles pour apprendre les airs et apprendre à chanter. Et donc c'était très impressionnant, c'est-à-dire que... Voilà, je sais pas si tu vois ce que je veux dire, je sais pas toi quelle est ton approche de ça par le chant, mais voilà, des choses qui étaient autrefois vraiment réservées à un milieu catholique-traditionaliste, enfin au sens large peut-être, mais quand même très très restreint. aujourd'hui a pris une dimension tout à fait différente.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'il y a aussi les codes du milieu. Et moi, c'est vrai que ce que je voyais aussi sur les réseaux sociaux, de jeunes qui disaient, voilà, est-ce que vous aussi, maintenant que vous êtes convertis, vous ne vous sentez pas un peu seul sur le parvis de la messe ? Alors certes, je me suis acheté un barbeau, etc. Bon, les gens, au début, avant que je me convertisse... me parlaient et m'attiraient, mais maintenant que c'est fait, en quelque sorte, j'ai l'impression que c'est fini, je suis invité nulle part, je suis un peu tout seul.

  • Speaker #0

    Alors, il ne faut pas généraliser, mais effectivement, j'ai entendu ça déjà comme témoignage de jeunes, en particulier à Paris, qui se faisaient beaucoup d'illusions sur... On va découvrir plein d'autres cathos, jeunes, ce catho, ça va être super. Et puis en fait, il y a un peu d'entre-soi bourgeois dans beaucoup de paroisses. Je veux dire, c'est parce qu'on est chrétien et qu'on est catholique qu'on n'a plus de défauts et qu'on est parfait. Donc il ne faut pas se faire d'illusions sur la nature humaine. Et c'est sans doute un défaut du nouveau converti. C'est qu'il pense qu'en fait, d'ailleurs que lui-même va devenir un grand saint facilement parce qu'au début, on est très ailé. Et puis le bon Dieu aide les nouveaux convertis et leur donne beaucoup de grâces. Rapidement, il y a des illusions et c'est là où ça devient sérieux. c'est là où ça devient... On choisit la foi non pas pour ce que ça nous procure, mais parce que c'est la vérité, parce que Dieu est Dieu. Et donc il ne faut pas se faire d'illusions, il faut se méfier justement de ce contre-coup, comme on le disait déjà tout à l'heure, c'est-à-dire que ces nouveaux convertis, il faut faire attention à ce qu'ils trouvent effectivement un milieu, une communauté, pour rester fidèles dans les moments de doute ou d'épreuves qui viendront nécessairement tôt ou tard. Et puis, ces jeunes de Paris qui me disaient ça, qui critiquaient beaucoup l'entre-soi des jeunes catholiques parisiens, moi je leur disais, vous savez, moi j'ai toujours été catholique, quand je suis arrivé à Paris comme étudiant, Paris, je suis allé dans une paroisse, j'avais la messe des jeunes, personne ne me parlait. Et donc, c'est un phénomène plutôt humain, plutôt que... Il n'y a pas d'opposition entre les nouveaux et les anciens convertis, ça je pense que... Sauf des cas particuliers, mais ça j'y crois pas, je pense que... C'est plutôt les défauts de la nature humaine. Et les jeunes qui me parlaient de ça à Paris, justement, c'est très intéressant, parce qu'ils me disaient, dans la paroisse, en fait, maintenant, on s'est organisé entre nous. Et on repère les gens qui arrivent, qui sont tout seuls. En fait, on va les voir. Garçon, fille, un garçon et une fille, comme ça, ils vont les voir. Ils se donnent rendez-vous après la messe pour déjeuner ensemble le dimanche. Donc, organisez-vous. Formez des communautés. Et si vous êtes mal accueillis quelque part, mettez-vous avec ceux qui sont mal accueillis et puis formez un nouveau groupe.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est une réalité. J'en ai entendu parler aussi.

  • Speaker #0

    Et je voulais rebondir un peu sur, enfin, ou conclure, je ne sais pas, ou ajouter un élément d'espérance sur, parce qu'on parlait tout à l'heure des développements, du futur de ce mouvement, de ce renouveau, qu'est-ce que ça va devenir. Moi, je suis intimement convaincu que, en fait, cette nouvelle génération de convertis qui existe et qui va exister de plus en plus, eh bien, c'est cette génération qui, elle, va former les futurs foyers chrétiens et avoir des enfants. qui vont donner des familles catholiques et des vocations. C'est-à-dire que la clé de l'évangélisation, ce sont les prêtres, les religieuses. La disparition des religieuses en France, c'est un drame. La France catholique était caractérisée par ces commandes religieuses partout, qui s'occupaient de tout, de l'éducation, de la santé, des personnes âgées, des enfants. Il faut retrouver cette richesse des vocations féminines. Mais ça ne viendra qu'avec beaucoup de prêtres. C'est un vrai défi. Aujourd'hui, les prêtres sont débordés partout. On demande des prêtres partout pour faire plein de choses. Et en fait, c'est très difficile de faire tout ce qu'on devrait faire, tout ce qu'on pourrait faire. Mais ces vocations ne viendront que dans 20 ans, dans la prochaine génération. Parce que le secret du christianisme, ce sont les familles chrétiennes. Donc les parents qui se sont unis et qui ont fondé un foyer en ayant un objectif. c'est d'avoir des enfants pour l'éternité, de les amener au ciel. Et donc, qui donnent une éducation catholique à leurs enfants, qui font des écoles catholiques, et qui éduquent chrétiennement leurs enfants dans un monde hostile, avec les moyens pour vivre à contre-courant.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Pour conclure, je pense que c'est un peu les éléments qu'on a évoqués ensemble, mais je pense que ce qui me semble être... très important, et qui se voit déjà dans la mise en place de ce renouveau de phénomène, c'est la redécouverte, dans le fond, d'une piété incarnée, d'une piété populaire. Enfin voilà, ce phénomène ne peut s'accompagner que si l'Église accepte, en quelque sorte, de remettre en cause, d'une certaine manière, un peu cette période postconciliaire dans laquelle on a abandonné tout un certain nombre de choses. Je pense que c'est vraiment un des points importants dans la remise en question, en quelque sorte, des clercs et de l'Église elle-même, parce que c'est par là, finalement, que ce renouveau se fait. Oui,

  • Speaker #0

    mais ce renouveau ne se fera qu'avec un renouvellement des générations, aussi bien, c'est comme dans la politique, c'est le problème des boomers dans l'Église, c'est un problème fondamental. et des jeunes boomers, parce qu'il y a aussi ça, il y a ceux qui ont l'esprit boomer par intérêt ou par facilité ou par imitation. Et effectivement, il faut un nouveau, il faut un renouveau avec des nouvelles personnes, des nouvelles énergies. Et c'est la motivation de chacun et la foi de chacun et la profondeur de nos convictions qui changeraient les choses. L'Église a commencé avec douze apôtres. Ils étaient douze et ils ont conquis le monde à la fois chrétienne. Donc, on est bien plus que douze. Donc, on peut, en moins de temps, avec moins d'efforts, arriver au même résultat.

  • Speaker #1

    Espérons.

  • Speaker #0

    Mais il faudra passer par des épreuves, par des temps d'épreuve. Parce que ces temps d'épreuve, on peut dire que la crise de l'Église, c'est déjà une épreuve en soi. Mais c'est dans l'épreuve que le renouveau apparaît. Il faut passer par la croix pour arriver à la résurrection. Et... Et c'est ce que le Christ nous enseigne, donc à sa suite, c'est en passant par des temps de souffrance, de pénitence et même de persécution s'il le faut, même s'il s'agit de persécution en col blanc, comme on dit, avec des gants, ces humiliations que vivent les chrétiens, que vivent même dans l'Église ceux qui veulent avoir une foi sincère et profonde, et bien ces épreuves-là, c'est celles qui porteront du fruit et qui nous amèneront à un vrai renouveau fidèle au Christ et à une société qui vit conformément à la... à la civilisation chrétienne.

  • Speaker #1

    Eh bien, belle conclusion, M. Abbé. Je vous remercie encore pour ces mots d'espérance et en même temps de réalisme, parce qu'effectivement, il faut se préparer aussi au temps de l'épreuve.

  • Speaker #0

    Merci pour l'invitation. C'est une discussion très enrichissante et j'espère que ceux qui nous écouteront y trouveront aussi de l'espoir, de l'espérance et de la force pour mener les combats spirituels à venir.

  • Speaker #1

    Tout à fait. J'espère aussi que tous ceux qui ont beaucoup reçu sauront que c'est à leur tour maintenant de donner. Merci encore, M. Labbé. Je vous donne rendez-vous à tous sur le prochain podcast du Retour réel qui sortira la semaine prochaine. Et j'aurai la joie, justement, de recevoir un converti de l'islam. Ce sera un petit peu une manière d'évoquer et d'illustrer notre discussion d'aujourd'hui à travers le témoignage d'une conversion contemporaine et qui illustre tout à fait notre discussion d'aujourd'hui. N'hésitez pas encore une fois à commenter, à partager, à aimer ce podcast sur les différentes plateformes. Et je vous donne rendez-vous la semaine prochaine. À bientôt, M. Labbé. Au revoir à tous.

  • Speaker #0

    À bientôt. Au revoir.

Chapters

  • Le phénomène des nouvelles conversions au catholicisme

    00:46

  • Le profil des nouveaux convertis

    03:03

  • Le besoin de réponses claires sur la foi et de sortir du relativisme

    05:54

  • Les conversions sont-elles sincères ? La foi n'est-elles pas instrumentalisée au service du patriotisme ou de l'identité ?

    08:50

  • Quels sont les facteurs qui sont à l'origine de ce renouveau spirituel ?

    12:20

  • L'addiction à la pornographie comme vecteur de conversion

    14:56

  • L'importance de la piété populaire, des rituels et de la pénitence

    17:58

  • La dimension sociale et communautaire de la foi chrétienne

    21:02

  • Ce phénomène de réveil spirituel n'est-il marginal à l'échelle du Pays ?

    22:17

  • Quelles peuvent-être les implications sociales et politiques de ce renouveau spirituel ?

    26:10

  • Qu'est-ce qui peut empêcher la réussite de ce renouveau ?

    32:17

  • Les hommes d'Eglise peuvent constituer un des plus grands obstacles aux conversions

    33:29

  • Nous vivons une époque crépusculaire de retour à la tradition

    35:29

  • Nous allons de nouveau être persécutés

    39:24

  • Comment accompagner ce changement d'échelle dans l'Eglise ?

    40:48

  • L'importance de former des cadres et des chefs pour supporter le renouveau chrétien

    43:51

  • Est-ce que la bourgeoisie chrétienne ne risque pas de délaisser ces nouveaux convertis ?

    47:18

  • L'importance d'une remise en question de la période post-conciliaire dans laquelle on a abandonné la piété populaire

    52:10

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