- Speaker #0
Vous imaginez un virus tellement commun que quasiment tout le monde y sera exposé au moins une fois dans sa vie sexuelle ?
- Speaker #1
Oui, c'est une réalité assez frappante.
- Speaker #0
C'est le papillomavirus humain, le HPV. Ça donne un peu le vertige, non ? Et le plus fou, c'est que souvent, la plupart du temps même, on ne s'en rend pas compte. Le corps, hop, il fait le ménage tout seul. C'est ça. Mais voilà, le problème, c'est que parfois, ce même virus, il s'incruste. Et là, il peut devenir la cause de problèmes bien plus sérieux. On parle même de cancer.
- Speaker #1
Malheureusement, oui.
- Speaker #0
C'est ce sujet qu'on va creuser un peu aujourd'hui. On s'appuie sur un document qui fait le point sur ce fameux HPV et sur une réponse possible, le vaccin Gardasil 9. L'idée, c'est de bien comprendre. C'est quoi ce virus, au juste ? Quels sont les vrais risques ? Et ce vaccin, comment il fonctionne ? Allez, on décortique ça.
- Speaker #1
Oui. Alors cette fréquence, cette quasi-universalité de l'exposition au HPV, c'est vraiment le point de départ. La transmission, elle est sexuelle et elle est extrêmement efficace. C'est ça qui explique qu'il soit si répandu.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Heureusement, comme vous disiez, notre système immunitaire, le plus souvent, il arrive à neutraliser l'infection sans qu'on s'en aperçoive. Oui. Mais le hic, c'est quand il n'y arrive pas. Quand le virus persiste, là, il peut, sur le long terme... enclencher des choses, des processus pathologiques.
- Speaker #0
Justement, parlons-en de ces conséquences possibles, celles qui sont décrites dans le document qu'on a là. C'est pas rien quand même.
- Speaker #1
Non, effectivement.
- Speaker #0
On parle d'abord des verrues génitales, les condylomes. C'est ça, Sam ?
- Speaker #1
C'est ça, les condylomes. C'est l'aspect, on va dire, le plus visible et souvent le premier signe, on peut voir, de certains types de HPV. Elles ne sont pas cancéreuses, attention, mais elles peuvent être très gênantes.
- Speaker #0
Oui, on imagine. Et récidivantes, parfois.
- Speaker #1
Oui, elles ont tendance à revenir, ce qui peut être... assez pénible pour les personnes concernées. Mais le risque, malheureusement, il ne s'arrête pas là.
- Speaker #0
Non, justement. Le document insiste aussi sur ce qu'on appelle les lésions précancéreuses. Alors ça, c'est quoi concrètement ?
- Speaker #1
En gros, ce sont des cellules qui, sous l'influence du virus qui persiste, commencent à se modifier de façon anorla. Ce n'est pas encore un cancer, mais c'est, disons, un signal d'alerte.
- Speaker #0
Une étape intermédiaire ?
- Speaker #1
Si on ne fait rien, ces lésions peuvent, avec le temps, ... évoluer et devenir cancéreuse.
- Speaker #0
C'est une sorte de warning, quoi.
- Speaker #1
Exactement. C'est une fenêtre d'opportunité, si vous voulez, pour intervenir avant que ça ne dégénère. D'où l'importance, on y reviendra sûrement, du dépistage régulier.
- Speaker #0
Ah oui, absolument. Et puis, il y a le stade d'après, le cancer lui-même. Là, le document est très clair, un HPV qui persiste, c'est un facteur de risque majeur pour plusieurs cancers. Le plus connu, c'est celui du col de l'utérus, évidemment, mais la liste est plus longue.
- Speaker #1
Oui, malheureusement.
- Speaker #0
Le document cite aussi les cancers de l'anus, certains cancers de la gorge, la sphère ORL, c'est ça ?
- Speaker #1
C'est ça, les cancers ORL.
- Speaker #0
Et même, si c'est moins fréquent apparemment, des cancers du pénis, de la vulve ou du vagin. Ce qui est frappant, c'est qu'un seul type de virus, enfin un groupe de virus, puisse s'attaquer à autant d'endroits différents du corps.
- Speaker #1
Tout à fait. Et c'est là justement qu'intervient la stratégie de vaccination, en particulier avec le Gardasil 9 dont parle notre source.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Il faut comprendre qu'il y a des centaines de types de HPV. Vraiment beaucoup. Mais tous ne sont pas dangereux, heureusement.
- Speaker #0
Ah bon ? Non.
- Speaker #1
Ce vaccin, le Gardasil 9, il est le résultat d'un ciblage très très précis. Il vise 9 types spécifiques de HPV.
- Speaker #0
9 ?
- Speaker #1
Seulement 9 sur des centaines. Ça peut sembler peu, non ?
- Speaker #0
Ben oui, on pourrait le penser. Mais c'est là que c'est assez malin. Ce ne sont pas n'importe lesquels, ces 9 types.
- Speaker #1
Ah. Ils ont été choisis parce que ce sont eux qui sont responsables de la très grande majorité des problèmes graves. Pour le cancer du col de l'utérus, par exemple, le document indique que 90% des cas seraient dus à ces types, qui sont ciblés par le vaccin.
- Speaker #0
Ah oui, 90%, carrément.
- Speaker #1
C'est énorme, oui. Imaginez pouvoir potentiellement prévenir 9 cancers du col de l'utérus sur 10, juste avec cette protection ciblée. C'est quand même remarquable comme avancée.
- Speaker #0
Ah oui, là, vu comme ça, le ciblage prend tout son sens. Et pour les verrues, les condylomes, ça marche aussi ?
- Speaker #1
Oui, le vaccin agit aussi là-dessus. Parmi les 9 types ciblés, il y a ceux qui sont les principaux responsables des verrues génitales.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Donc, le Gardasil 9, il offre une protection sur les deux tableaux, si on veut. Réduire très fortement le risque des cancers les plus fréquents liés au HPV et aussi prévenir la majorité des cas de condylomes. C'est une approche assez complète.
- Speaker #0
Très clair. Alors, cette vaccination, concrètement, elle s'adresse à qui ? Le document est formel là-dessus, filles et garçons. Ça, c'est important de le souligner.
- Speaker #1
Ah oui, c'est essentiel. Ça a mis du temps à rentrer dans les mœurs, mais c'est fondamental. Parce que le HPV, il circule chez les hommes comme chez les femmes. Logique. Donc vacciner les garçons, ce n'est pas juste pour les protéger, eux, contre les cancers qui peuvent les toucher, comme la gorge, l'anus, le pénis et les condylomes. C'est aussi un moyen hyper efficace pour freiner la circulation générale du virus.
- Speaker #0
Une protection pour tout le monde, en fait.
- Speaker #1
Exactement. C'est une stratégie de santé publique. Un bénéfice individuel, oui, mais aussi collectif.
- Speaker #0
Et pour l'agent, le document parle surtout de l'adolescence.
- Speaker #1
Oui, l'idéal, c'est de vacciner avant le début de la vie sexuelle, donc avant la première exposition potentielle au virus.
- Speaker #0
Logique aussi.
- Speaker #1
C'est pour ça que la recommandation principale, c'est pour les jeunes ados autour de 11-14 ans. En plus, à cet âge-là, la réponse immunitaire au vaccin est souvent meilleure.
- Speaker #0
D'accord. Mais si on a loupé le coche, comme on dit, si on a 18, 20, 25 ans, c'est trop tard.
- Speaker #1
Non. Et ça, c'est vraiment une info importante du document. Il y a une possibilité de rattrapage.
- Speaker #0
Ah, jusqu'à quel âge ?
- Speaker #1
Pour ceux et celles qui n'ont pas été vaccinés plus jeunes, on peut faire ce rattrapage jusqu'à 26 ans révolus.
- Speaker #0
Ah oui, quand même ?
- Speaker #1
Oui, ça laisse une marge de manœuvre qui n'est pas négligeable pour pouvoir quand même bénéficier de la protection, même si l'efficacité est potentiellement maximale avant les premiers rapports sexuels.
- Speaker #0
D'accord. Et comment ça se passe, cette vaccination ? Combien de piqûres est-ce passé de combien de temps ? Ça a l'air de changer un peu.
- Speaker #1
Tout à fait. Le schéma, il dépend de l'âge au moment où on commence la vaccination. C'est assez bien adapté en fait.
- Speaker #0
Alors ?
- Speaker #1
Pour les plus jeunes, entre 11 et 14 ans, le schéma est simplifié. Juste deux injections, deux piqûres, espacées d'au moins six mois. Souvent, c'est entre 6 et 13 mois.
- Speaker #0
Deux doses, c'est tout ?
- Speaker #1
Oui, c'est plus simple pour les jeunes et les familles. Et ça suffit à cet âge-là pour avoir une très bonne réponse immunitaire.
- Speaker #0
Et pour les plus grands ? Ceux qui commencent à 15 ans ou plus ou qui font le rattrapage jusqu'à 26 ans ?
- Speaker #1
Alors là, on passe à un schéma en trois injections. Classiquement, c'est M0, une première dose, on dit M0, une deuxième dose deux mois après, M2, et une troisième dose six mois après la première, M6.
- Speaker #0
Zéro, deux, six mois. D'accord. Pourquoi cette différence deux doses avant 15 ans, trois doses après ?
- Speaker #1
C'est principalement lié à la façon dont le système immunitaire réagit. Les études ont montré qu'avant 15 ans, deux doses suffisent pour obtenir une réponse immunitaire au moins aussi bonne, voire meilleure qu'avec trois doses chez les plus âgés.
- Speaker #0
Ah d'accord.
- Speaker #1
Après 15 ans, ou pour un rattrapage, le schéma à trois doses est considéré comme plus optimal pour garantir une immunité vraiment solide et qui dure dans le temps. C'est une adaptation basée sur les données scientifiques.
- Speaker #0
Très clair. Le document soulève un autre point qui m'a un peu surpris. On peut faire le vaccin même si on a déjà eu des problèmes liés au HPV. Des lésions, par exemple. Ça semble un peu bizarre, non ?
- Speaker #1
On pourrait le croire, oui. Mais c'est une indication qui est spécifique, mais logique. Le document dit bien que ça peut être envisagé sur prescription médicale par un gynécologue, par exemple.
- Speaker #0
Mais ça sert à quoi si le mal est déjà fait, entre guillemets ?
- Speaker #1
Attention, le vaccin ne va pas guérir les lésions qui sont déjà là, causées par un certain type de HPV. Ça, c'est important.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Son rôle dans ce cas précis, il est différent. Il va protéger la personne contre les autres types de HPV qui sont dans le vaccin et auxquels elle n'a pas encore été exposée.
- Speaker #0
Ah d'accord.
- Speaker #1
On a dit qu'il y avait 9 types ciblés. Si quelqu'un a une lésion due, mettons à l'HPV 16, le vaccin peut encore protéger contre le 18, le 31, le 33 et les autres. Et contre ceux qui donnent les verrues.
- Speaker #0
Je vois.
- Speaker #1
Ça peut aider à prévenir de nouvelles infections ou la réactivation d'autres types. Et peut-être, dans certains cas, freiner un peu l'évolution. Donc oui, la vaccination peut avoir sa place même après une première exposition ou une première lésion. C'est une protection pour l'avenir.
- Speaker #0
Ok, c'est plus clair comme ça. Si on essaye de résumer les messages vraiment importants qui ressortent de ce document, qu'est-ce qu'il faut retenir ? D'abord, une info de base mais essentielle, le vaccin est décrit comme sûr et bien toléré.
- Speaker #1
Oui, c'est un point fondamental. Les effets secondaires, c'est surtout des réactions locales, un peu de douleur au point d'injection, ce genre de choses. Les données de surveillance accumulées depuis des années sont très rassurantes.
- Speaker #0
D'accord. Deuxième point, et là le document insiste beaucoup, et à juste titre je pense, la vaccination, même si elle est efficace, elle ne remplace pas le dépistage régulier, le frottis ou le test HPV.
- Speaker #1
Ah ça c'est crucial. Vraiment, il faut bien le marteler. Pourquoi ? Parce que le vaccin, même s'il couvre les types responsables de 90% des cancers du col, il reste 10%.
- Speaker #0
Il ne couvre pas 100% des virus dangereux.
- Speaker #1
Voilà. Il reste donc un risque résiduel plus faible, certes, mais il existe. Le dépistage, lui, permet de détecter très tôt d'éventuelles lésions, y compris celles dues au type non couvert par le vaccin, ou même dans les rares cas où le vaccin n'aurait pas été totalement efficace.
- Speaker #0
Donc, les deux sont complémentaires ?
- Speaker #1
Absolument.
- Speaker #0
C'est vaccination et dépistage. L'un n'exclut pas l'autre. L'un réduit massivement le risque à la base, l'autre surveille ce qui pourrait quand même passer entre les mailles du filet.
- Speaker #1
Bien noté. C'est vraiment une stratégie combinée. Troisième message fort. L'idée d'une protection qui va au-delà de soi-même. Le document dit « une protection pour vous et votre partenaire » . On en a un peu parlé avec les garçons. Oui,
- Speaker #0
c'est le principe de la protection de groupe. L'immunité collective, on appelle ça. Plus il y a de gens vaccinés, filles et garçons, moins le virus circule globalement. Logique. Et ça, ça protège indirectement même les personnes qui ne sont pas vaccinées ou chez qui le vaccin marche moins bien. C'est un acte individuel, se faire vacciner, mais qui a un impact collectif fort. Il y a une dimension un peu altruiste, quoi. C'est bien de le rappeler. Et enfin, le message qui nous ramène au début, cette opposition entre la banalité de l'infection HPV, tout le monde l'attrape. et la gravité possible de ces conséquences. Le document insiste, oui, le HPV est partout. Mais non, le cancer qui peut en découler, ce n'est pas une fatalité, on peut l'hésiter.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Qu'est-ce que ça veut dire pour nous concrètement ?
- Speaker #1
D'abord, ça veut dire qu'il faut prendre conscience de ça. Ce n'est pas parce qu'un risque est très fréquent qu'il faut le banaliser. Surtout quand les conséquences peuvent être graves et qu'on a des outils pour les prévenir.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Et ensuite, ça renforce l'importance de l'information.
- Speaker #0
Et du dialogue avec les professionnels de santé. Ce n'est pas un hasard si le document finit par cet appel. Parlez-en à votre médecin ou pharmacien.
- Speaker #1
C'est pas juste une formule pour finir alors. Ah non, non, pas du tout. C'est vraiment une invitation à personnaliser l'info. Parce que chaque situation est unique. Mon histoire médicale, mon âge, mes projets, tout ça, ça compte. Discuter avec son médecin, son gynéco, sa sage-femme ou même son pharmacien pour une première approche, ça permet d'adapter les recommandations générales à son cas. cas perso. Est-ce que c'est le bon moment pour mes enfants ? Est-ce que le rattrapage, c'est pour moi ? J'ai des questions sur les bénéfices, les risques.
- Speaker #0
Oui, pour prendre une décision éclairée.
- Speaker #1
Exactement. C'est la seule façon. Ça pose d'ailleurs la question plus large de l'accès à une information médicale qui soit fiable, mais aussi compréhensible par tout le monde.
- Speaker #0
Tout à fait. Bon, si on devait faire une synthèse rapide de ce qu'on a vu grâce à ce document, le papillomavirus humain, HPV, super commun, transmission sexuelle. Souvent, il disparaît tout seul. Parfois, il persiste et peut causer virus génital, lésions précancéreuses et des cancers, col de l'utérus, anus, gorge.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Il existe un vaccin, le Gardasil 9, qui cible 9 types de HPV parmi les plus dangereux. Et il prévient une grande partie de ces problèmes.
- Speaker #1
Une très grande partie.
- Speaker #0
La vaccination est recommandée pour les filles et les garçons, idéalement jeunes ados, mais on peut rattraper jusqu'à 26 ans.
- Speaker #1
Voilà.
- Speaker #0
point super important. Même vacciné, on continue le dépistage régulièrement.
- Speaker #1
Indispensable.
- Speaker #0
Voilà, je crois qu'on a fait le tour des points clés.
- Speaker #1
Oui, c'est un bon résumé. Et peut-être pour finir, une petite réflexion qui découle de tout ça. Le document nous dit, l'exposition au HPV, c'est quasi universel dans une vie sexuelle active. C'est un fait. Et en même temps, il nous dit qu'environ 90% des cancers du col de l'utérus, qui est quand même le cancer le plus fréquent lié au HPV chez la femme, pourrait être évité par ce vaccin ciblé.
- Speaker #0
Oui, c'est ce chiffre marquant.
- Speaker #1
Alors, quand on met ça en balance, un risque aussi commun, partagé par presque tout le monde, est un outil de prévention qui peut neutraliser une si grande partie de ses conséquences les plus graves. Quelle place on donne, individuellement mais aussi collectivement, à la connaissance de ces outils et à l'accès à ces outils ? Savoir qu'une protection existe face à un risque si banal finalement, est-ce que ça change notre regard, nos actions ? C'est une question qui mérite, je pense, qu'on y réfléchisse chacun un peu.