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Si Dionysos était une femme

# 24 Iris Borrut : Leadership, engagement et résilience dans la filière viticole

# 24 Iris Borrut : Leadership, engagement et résilience dans la filière viticole

25min |28/10/2024
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Si Dionysos était une femme

# 24 Iris Borrut : Leadership, engagement et résilience dans la filière viticole

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25min |28/10/2024
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Description

Dans cet épisode, je reçois Iris Borrut, une jeune femme dynamique et ambitieuse, animée par une vision audacieuse pour le vivant. Diplômée ingénieure agronome, Iris a choisi de donner du sens à ses 80 000 heures de travail tout en créant un monde plus désirable. Recrutée en 2017 par l'association des Vignerons Engagés, elle en est aujourd'hui directrice, guidant les vignerons vers des pratiques durables. Engagée dans la lutte contre les stéréotypes de genre, elle a également mis en place des initiatives pour soutenir les femmes dans le vin. 


Iris nous partagera aussi ses multiples engagements bénévoles, comme son travail avec les Restos du Cœur et son rôle auprès des AgroToulousains. À 32 ans, elle a surmonté des doutes personnels, notamment le syndrome de l'imposteur et le défi d'animer un collectif tout en conciliant les intérêts individuels.


Nous aborderons son leadership, son approche du management et ses talents uniques : de la fédération d’équipes à sa capacité à courir de longues distances, et même à pagayer dans des rivières en crues ! 

Iris nous parlera également de son rituel de ressourcement par le sport, le kayak et le trail. Elle partagera sa philosophie de vie, sa quête pour une filière vin plus pérenne et ses valeurs essentielles : bienveillance, simplicité et plaisir.


Enfin, elle nous expliquera comment elle a aidé à organiser les Rencontres Vignerons Engagés, rassemblant chaque année 300 professionnels du vin pour discuter de durabilité dans un cadre bienveillant et convivial. 

Un épisode riche en découvertes sur le leadership, la gestion d’équipe à distance, et comment faire bouger les lignes dans un secteur en pleine mutation.




Prendre contact avec Iris Borrut

Site web des vignerons engagés : Venez de la part du podcast Si Dionysos était une femme!


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Je remercie mes invités et vous cher auditorat sans qui ce podcast n'aurait de raison d'être.


Si vous avez vraiment aimé cet épisode, alors qu'attendez-vous pour le partager?

Toute ma gratitude pour avoir lu jusqu'ici!


Aurélie


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Ce podcast existe grâce à la société Bleu Charron Wine and Sea dirigée par Aurélie Charron.

Conseil et Formation RSE Marketing Stratégie commerciale...dans le vin mais pas que!








Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Si Dionysos était une femme, le premier podcast dédié aux femmes leaders dans l'univers du vin. Ensemble, découvrons le parcours exceptionnel d'une femme inspirante, d'une femme puissante, en toute authenticité. Bienvenue et belle écoute. Mon invitée est une jeune femme dynamique, pleine d'audace et d'ambition pour l'île vivant. Diplôme d'ingénieur agronome en poche. C'est après trois années d'expérience professionnelle qu'elle dessine son parcours, après ce constat simple et pragmatique que nous passons 80 000 heures de notre vie à travailler. Et si ce temps permettait, certes de gagner notre vie, mais aussi de nous épanouir en créant un monde plus désirable. Bref, elle cherche à donner du sens à sa vie professionnelle et pas que. Elle est recrutée par l'association des vignerons engagés en 2018, un peu par hasard, et elle donne de son temps au Resto du Coeur depuis bientôt sept ans. et elle est bénévole pour d'autres associations. Allez, je lève le suspense. Mon invitée est Iris Borut, une spécialiste de la filière viticole française et des démarches RSE et environnementales. Elle occupe maintenant la fonction de directrice du label Vignerons Engagés et son objectif, entraîner les vignerons et l'écosystème du vin vers les pratiques plus durables, environnementales, sociales, économiquement parlant. Et Dieu de ses 32 ans, Iris a également mis en place plusieurs actions en direction des femmes de vin pour lutter contre le stéréotype de genre et prendre confiance en soi. J'ai hâte que nous en parlions. Bonjour Iris.

  • Speaker #1

    Bonjour Aurélie.

  • Speaker #0

    Alors merci de me recevoir à Toulouse, dans l'espace du coworking, vraiment très sympathique. Alors justement, est-ce que tu veux bien te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Oui bien sûr. Donc Iris Borut, je suis directrice de l'association Vigneron Engagé, qui est l'organisation professionnelle de la RSE pour la filière vin.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors, comment tu es arrivée là ? Parce que visiblement, ça fait 7 ans, tu avais 25 ans. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. En fait, après trois années à des postes en agroalimentaire, en marketing et en communication, j'ai eu besoin de mettre un peu plus de sens dans ma vie professionnelle, d'une part, et également de me rapprocher des producteurs, des productrices. Et c'est la raison pour laquelle j'ai, en effet, un peu, par hasard, toqué à la porte de Vigneron Engagé. qui avait à l'époque une salariée qui était Céline. Et en fait, à la faveur d'un remplacement de congé maternité, je suis rentrée dans l'association à la base pour six mois. Et voilà, maintenant, ça fait six ans.

  • Speaker #0

    D'accord, donc tu as découvert le vin puisque tu étais plus dans l'agroalimentaire précédemment, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, alors j'ai un diplôme d'ingénieur agronome, donc j'avais déjà vu un peu comment fonctionnait la vigne, la vinification, etc. Mais je n'avais pas fait de spécialisation là-dedans, donc j'ai découvert la filière. En même temps que je suis rentrée dans l'assaut, en effet.

  • Speaker #0

    D'accord. Et l'aspect écologique, l'aspect prendre soin du vivant, c'est quelque chose qui a été... C'est dans ton éducation familiale ou c'est quelque chose que tu as découvert plus tard ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est une bonne question. J'ai toujours eu un entourage qui était sensible à l'écologie, à prendre soin des gens de manière générale. Donc, c'était dans mes valeurs et j'avais envie aussi de pouvoir remettre ça dans mon... dans mon travail et c'est ce que j'ai trouvé avec Vigneron Engagé.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc, quand tu es arrivée à 25 ans, Vigneron Engagé, c'était déjà 6 000 adhérents ?

  • Speaker #1

    Non, il y en avait moins que ça. L'association a grandi en même temps que moi. J'ai grandi avec l'asso, j'ai fait grandir l'asso. À l'époque, en termes d'entreprise adhérente, on était un peu moins de 20 et aujourd'hui, on est à quasiment 80.

  • Speaker #0

    C'est joli. Alors, l'expérience de la filière viticole, on sait que c'était... Il y a 25 ans, il y avait très peu de femmes au sein de cette filière. Comment, toi, tu as été perçue ? Tu es arrivée jeune, fraîche, dynamique, officieuse, avec beaucoup d'audace. Raconte un peu l'histoire de ces rencontres.

  • Speaker #1

    C'est vrai que quand j'ai pris le poste à l'époque, je me suis retrouvée animée à un des conseils d'administration avec des directeurs de CAF. Je dis directeur parce qu'il y avait une directrice. qui avait au moins 10, 15, 20, voire le double de mon âge, qui était dans le métier depuis des années et des années, avec une légitimité qui n'était plus du tout à prouver. Et moi, j'arrive là, je me dis « qu'est-ce que je fais là ? » Et donc du coup, en effet, il y a eu toute une phase où j'ai dû faire mes preuves envers moi-même, aussi je pense envers les autres, mais surtout d'abord, avant tout, envers moi-même, parce que voilà. J'avais besoin de faire mes preuves.

  • Speaker #0

    Et tu as été soutenue quand même par ton entourage ? Oui,

  • Speaker #1

    dès le début, j'ai rencontré que ce soit le conseil d'administration, les commissions, les vignerons d'une manière générale étaient... Extrêmement bienveillant, c'est aussi dans les valeurs de l'association depuis le début. Et donc, du coup, ça m'a permis aussi de prendre confiance dans mon poste, de prendre des initiatives, de me former, etc. Donc, voilà, le terreau était fertile à ce que ça se passe bien.

  • Speaker #0

    Bon, on va faire un petit flashback sur Vigneron Engagé, que tu présentes un peu mieux cette association. Oui,

  • Speaker #1

    donc Vigneron Engagé, c'est l'organisation professionnelle de l'RSE dans la filière 20. Notre mission est double, elle est à la fois d'accompagner nos adhérents, donc tout un écosystème de producteurs, mais aussi de distributeurs, de négociants et de fournisseurs de bouchons, de bouteilles, de services auprès de nos adhérents. Donc d'accompagner tout cet écosystème dans leur démarche de RSE et de développement durable, par une boîte à outils, par la mise en relation, par l'animation et l'intelligence collective. Donc on organise des commissions, des groupes de partage une fois par mois. Les rencontres vignerons engagés qui sont vraiment le gros temps fort de l'association, qui est ouvert maintenant d'ailleurs à toute la filière vin. Ça c'est le premier pan. Et puis le deuxième pan, c'est également de promouvoir le label vigneron engagé.

  • Speaker #0

    Qui est un label, voilà. Voilà,

  • Speaker #1

    qui est un label basé sur la norme ISO 26000 et qui permet aux producteurs qui sont labellisés de valoriser leurs bonnes pratiques directement sur la bouteille auprès du consommateur.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc ce label, aujourd'hui, commence à peser justement dans la filière vin. Et aujourd'hui, l'association, vous êtes trois salariés ?

  • Speaker #1

    Deux salariés à temps plein et deux alternantes. On est 2 plus 2 égale 4. 2 plus 2 égale 4,

  • Speaker #0

    parfait. Je vais revenir aussi sur toi, Iris. Qu'est-ce que tu as envisagé de faire quand tu étais jeune ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai... eu plusieurs métiers. Si on remonte à très très jeune, enfant, il y avait pompière. Donc je ne sais pas si ce mot se dit, mais moi je le disais pompière. Ensuite, il y avait comédienne et voilà, de ce que je me souviens, c'était ces deux métiers-là qui m'attiraient. Et après, quand je me suis lancée dans les études supérieures, l'envie de travailler en bio, en agro m'a tout de suite intéressée.

  • Speaker #0

    D'accord, mais finalement, t'es là pour éteindre le feu, c'est bien. Je suis absolument climatique, ça sonne bien. C'est vrai. Et puis comédienne, finalement, tu animes beaucoup de formations et de conseils d'administration, de comités et autres. Finalement, ça se croise. Bien vu. Tu as créé ton métier. Alors, pour définir tes talents, tu dis que tu as la capacité de fédérer et de courir longtemps. Ça, j'aime bien. Pagailler dans les rivières encrues aussi. Donc, en fait, la difficulté ne te fait pas peur ?

  • Speaker #1

    Non, j'aime bien ça. J'aime bien le... C'est un peu dépensif, mais j'aime bien le challenge, je crois. Quand je t'entends le décrire, je me dis, ah oui, peut-être que j'aime bien me faire mal.

  • Speaker #0

    Peut-être pas forcément dans ce sens-là.

  • Speaker #1

    Mais si, j'aime bien me dire, OK, comment on va aller ? Je veux aller là, comment je fais pour y aller ? C'est ambitieux, mais on va trouver un moyen, que ce soit en effet dans la vie pro ou côté perso. C'est vrai que j'ai des hobbies assez... Tu peux les expliquer. Je fais du kayak depuis maintenant trois ans, qui est un sport qui peut se pratiquer soit dans un bassin d'eau vive, comme va le faire Tony Estrangue en canoë. Donc il faut passer des portes, etc. C'est plutôt un sport technique. Moi, ce que je préfère, ça va être le kayak en eau vive, donc vraiment dans les rivières.

  • Speaker #0

    Tu descends les canyons, les cascades aussi ?

  • Speaker #1

    Voilà, il y a des petits sauts, des choses comme ça. Et après, l'idée, c'est de... Donc, on est chacun dans son bateau, mais c'est quand même un sport d'équipe parce que l'idée, c'est de travailler, de descendre la rivière en se faisant la sécurité des uns des autres. Donc, il y a vraiment beaucoup de notions de sécu à avoir. Toujours veiller les uns sur les autres et puis prendre du plaisir seul. Avec tout le monde dans un écosystème qui est incroyable, qui est la rivière, l'eau, et ça, ça me fait vibrer autant en été qu'en hiver. Ça peut paraître un peu masochiste, mais l'eau froide en hiver, il n'y a rien de mieux pour déconnecter de la semaine que d'aller sur une rivière un peu gelée en Corée.

  • Speaker #0

    Je te rejoins. J'ai eu fait de l'aviron, l'aviron de rivière, et c'est vrai que parfois même... On voyait les dames de nage qui commençaient à geler un petit peu. Mais c'est merveilleux. L'hiver, tu vois la brume sur l'eau, ça glisse tout seul. Je te comprends. Je te rejoins là-dessus. Mais finalement, l'esprit d'équipe se retrouve aussi dans ton activité professionnelle. Comme quoi la fusion des passions sportives se transpose aussi dans l'homme. dans la profession. Et du coup, par rapport à également cette biodiversité que tu aimes à défendre aujourd'hui, à travers le collectif, pour embarquer tout ce petit monde, comment ça se passe ? Il y a vraiment une énergie incroyable à diffuser, c'est beaucoup de messages, c'est de la répétition, comment tu as créé en fait cette dynamique au sein des vignes en ronds engagées ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai... Je n'aurais pas la prétention de dire que c'est moi qui l'ai créé. Je suis arrivée, il y avait déjà un terreau qui était extrêmement fertile avec un groupe de vignerons, de salariés de caves qui étaient très motivés et déjà dans la démarche depuis 2007. Donc, c'était des motivations qui sont de longue date. Ce que j'ai fait, à mon échelle, c'était de le catalyser, de le mettre en avant, de mettre en relation, de valoriser aussi tout ce qui est fait. Parce qu'il y a beaucoup de choses qui étaient faites dès mon arrivée, mais qui n'étaient pas forcément valorisées, mises en avant. Donc, moi, mon travail, ça a été vraiment de communiquer dessus et puis d'animer tout ça pour être sûre que les bonnes idées soient poussées jusqu'au bout et soient mises en application.

  • Speaker #0

    D'accord. Au niveau des réussites, pour toi, ce sont les rencontres des vignerons engagés. Quand il y a 300 professionnels du vin qui se réunissent chaque année pendant deux journées pour parler durabilité et vin dans un cadre bienveillant, convivial et de partage absolu. Pourquoi ? Cette réussite en particulier ?

  • Speaker #1

    Parce qu'en fait, ça vient associer tout ce que j'aime faire. Et c'est une image formidable aussi pour notre collectif. On a des retours qui sont tous les ans extrêmement positifs. Un taux de satisfaction de 9 sur 10, quelque chose comme ça. C'est un challenge d'arriver à se renouveler chaque année aussi, avec des intervenants, des intervenantes, des thématiques qui sont... Toujours un peu plus original, un peu différente, un peu décalée. On a fait venir, il y a deux ans, un intervenant sur la décroissance. Franchement, on ne savait pas trop quel allait être l'accueil qu'on allait avoir pour cet atelier-là. Et en fait, il a fait... ça le comble.

  • Speaker #0

    Tu te souviens de son nom ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est Michel Le Pesan. Du coup, la thématique de l'atelier, c'était... Croissance verte ou décroissance, quel modèle économique pour demain ? Et dans une phase pour la filière où on est sur une phase de difficultés économiques, des consommations, etc. C'était aussi un pari de venir parler de décroissance, de venir un peu secouer les cocotiers. On a l'habitude de dire ça dans la sauce, secouer les cocotiers. On aime bien amener des sujets qui questionnent et qui percutent. On se rend compte que... nos adhérents, même globalement les gens aiment bien aussi se faire se faire percuter mais tu vois que ça la curiosité se questionner, il y a une vraie ouverture en fait dans ces rencontres et c'est ça qui marque leur réussite c'est l'ouverture la bienveillance et le niveau d'écoute sur les idées de chacun et de chacune.

  • Speaker #0

    D'accord donc ça c'est récurrent c'est des rencontres des vignerons c'est une fois par an oui faites régulièrement. Tout à fait donc là on C'était en Champagne l'an dernier ?

  • Speaker #1

    C'était en Champagne l'an dernier. En 2025, ce sera les 12 et 13 mars à la cave de Thinlermitage, qui est un de nos adhérents historiques. Voilà, c'est deux journées qui sont ouvertes à la fois à nos adhérents, mais globalement à tous les professionnels de la filière. Donc, j'encourage vraiment toutes celles et ceux qui nous écoutent à venir à cet événement qui est deux jours de progrès.

  • Speaker #0

    Tu repars, après, tu es boostée. Ça donne vraiment des idées d'amélioration au quotidien et des corrections qu'on peut apporter. Chacun et chacune dans nos vies et personnelles et professionnelles. En fait, je pense que ça résonne sur le reste. Côté leadership, tu as dit j'ai eu un avant et un après avoir travaillé sur le leadership. On me l'a fait remarquer. Moins de doutes, plus de confiance en moi et tellement de temps gagné. Est-ce que tu peux parler de ce leadership ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, le avant et le après, c'est par rapport à une formation qui s'appelle Leadership au féminin. que j'ai suivi, c'était un peu plus que la formation même, il y avait un accompagnement avec un petit groupe de femmes, c'était un accompagnement sur six mois, à une période où je me questionnais pas mal sur ma posture dans l'association, sur quelle place je devais prendre, comment la prendre, etc. Et en fait cette formation m'a permis de mettre le doigt sur le syndrome d'imposture, qui touche énormément de personnes et particulièrement de femmes. Ça m'a permis de mettre le doigt dessus, de comprendre comment il se manifestait, comment le combattre aussi. Et très clairement, oui, au fil des mois, j'ai très vite vu qu'il y avait des questions, mille et une questions que je me posais avant, que je me posais de moins en moins. Et que cette petite voix qui me disait « t'es pas capable, vérifie parce que c'est pas sûr que t'es bien fait, si t'as fait tout ça, toutes ces réussites, c'est pas grâce à toi, c'est grâce aux autres. » Cette petite voix, petit à petit, elle s'est mise à parler de moins en moins fort. Et surtout, j'ai eu l'envie aussi de faire connaître cette formation aux autres personnes. Et donc, c'est pour ça qu'on le propose dans l'association aujourd'hui, l'Hierarchie pour Féminins.

  • Speaker #0

    D'accord. Et ça fait partie du sujet de l'introduction que je parlais sur la partie que tu as mise en place pour lutter contre les stéréotypes du genre, c'est ça ? C'est cette formation ? Oui, c'en est une autre.

  • Speaker #1

    Non, c'est celle-là. Ça fait partie d'un plan d'action assez global où j'avais organisé une masterclass. sur le sujet stéréotypes de genre en partenariat avec l'intervenante qui est Alexia Anglade, qui était ma coach et formatrice à l'époque et qui a formé plus d'une centaine de femmes dans l'association, plus d'une centaine de professionnels du vin.

  • Speaker #0

    Dans l'association des vignerons engagés ? Oui, oui.

  • Speaker #1

    Et aussi adhérentes et non adhérentes à l'association, puisque c'est une formation qu'on a décidé d'ouvrir à tous les professionnels du vin.

  • Speaker #0

    D'accord. Ça c'est bon, donc chère auditrice qui nous écoutez, vous pouvez toujours aller sur le site des Vignerons Engagés, la formation est proposée, visiblement, ça porte ses fruits.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Du coup, vous êtes une petite équipe, mais tu as quand même des conseils d'administration. Comment ça se gère pour Iris Borut ?

  • Speaker #1

    Alors, le management côté animation de collectif, donc que ce soit des commissions, commissions techniques, commissions de communication. le conseil d'administration, ça, pour le coup, ça s'apprend sur le tas. Et en fait, on a un collectif et des membres qui sont, comme je disais, vraiment bienveillants, à l'écoute, qui acceptent aussi de se laisser guider. Et en fait, il y a un double... C'est donnant-donnant, c'est-à-dire que moi, j'ai un rôle d'animatrice, mais je suis là aussi pour proposer une feuille de route et pour répondre à leurs demandes. Donc, c'est donnant-donnant. Et après, le management côté équipe. Donc, en effet, on est une petite équipe. On est quatre personnes. Et la spécificité qu'on a, c'est qu'on est toutes en télétravail. Donc, moi, je suis sur Toulouse. Et après, mes collègues sont sur Bordeaux, Lyon et Narbonne. Donc là, tout l'enjeu de ces dernières années, ça a été de construire des routines en visio, mais même en présentiel. On se voit assez régulièrement pour avoir une équipe qui se connaît, qui se fait confiance, qui se parle, qui s'appelle régulièrement. Parce que c'est la clé du travail en équipe.

  • Speaker #0

    Et est-ce que justement, tes collaborateurs, collaboratrices, sont dans des co-working comme ici, ou télétravail vraiment pur ?

  • Speaker #1

    Ça va dépendre. Moi, je leur conseille, pour le coup, pour avoir testé le télétravail à 100% pendant plus de deux ans, au début, c'est très chouette. La première semaine, travailler en pyjama, c'est éclate. La deuxième semaine, tu te dis, bon, il faut quand même que je m'habille. Et puis la troisième semaine, tu pètes un câble. donc moi j'ai mis deux ans à me rendre compte de tout ça mais globalement je conseille quand même d'avoir un espace de coworking ne serait-ce que pour sortir de chez soi les jours où on a envie de le faire faire des rencontres aussi rencontrer d'autres professionnels d'autres filières c'est extrêmement riche ici on a des gens plein de corps de métiers différents donc voilà on a tout un espace de coworking où on peut aller à l'envie et puis après la semaine elle va se diviser entre télétravail déplacement etc ça va dépendre d'accord ...

  • Speaker #0

    Maintenant, pour en revenir à la femme et Iris Borut, quels sont tes rituels à toi ? Tu parlais justement de mettre des routines. Est-ce que toi, tu as des rituels pour te maintenir en forme, pour avoir une énergie toujours à fond ? Même si, évidemment, tu es jeune, tu es forcément dynamique et pleine d'énergie. Est-ce que tu as mis en place des rituels ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si j'appellerais ça rituel, mais il y a des travers dans lesquels je suis tombée, dans lesquels je tombe moins maintenant. qu'au début dans l'association, notamment le fait d'avoir gagné en confiance, etc. Ça me permet d'être un peu plus posée. Limiter les déplacements. Pas dire oui à chaque sollicitation pour se concentrer vraiment sur l'essentiel, ce qui va répondre à notre mission, ce qui va répondre à notre feuille de route. Parce qu'on est aujourd'hui extrêmement sollicités, chez Vigneron engagés, pour plein d'interventions diverses et variées. Rester concentrée sur l'essentiel. Et puis après, dans ma semaine, dans le déroulé de mes journées, il y a toujours des temps d'échange avec l'équipe, que ce soit en visio, téléphone. On essaie de se voir au moins une fois par mois, soit en commission, soit on appelle ça tout au camp de base. Donc, on se retrouve à Toulouse. Et puis après, mes rituels persos, ça va être le sport. Soit le kayak, soit le trail. Je me suis mise à courir. Au printemps dernier, j'aime beaucoup ça.

  • Speaker #0

    Des compétitions, du coup ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Encore un challenge.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Je ne savais pas que j'aimais ça, mais j'aime bien courir. En course avec d'autres gens, c'est...

  • Speaker #0

    Et dans la nature, pas sur une piste. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça, voilà. Avec des cailloux. Voilà, donc le rituel de faire du sport. Et puis, le rituel aussi de... Il y a la journée de travail. Et quand la journée est terminée, c'est vraiment terminé. C'est-à-dire que je n'ai pas les mails sur le téléphone, je ne rallume pas l'ordinateur. Et puis, de manière générale, que ce soit nous au sein de l'équipe ou même au sein du collectif, tout le monde est très respectueux, la déconnexion et tout ça.

  • Speaker #0

    La philosophie de vie ? Donc pourquoi, du matin, tu dis faire bouger les lignes environnementales, sociales et économiques pour une filière 20 plus pérenne et sensée ? C'est vraiment ton leitmotiv, ça ?

  • Speaker #1

    Dans l'association, oui. Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Et en tant que femme, ce serait quoi pour la femme ? Est-ce que tu aurais une philosophie de vie ?

  • Speaker #1

    Via l'association, tu veux dire ?

  • Speaker #0

    Toi ?

  • Speaker #1

    Une philosophie de vie. Oui, avoir un impact positif d'un point de vue social et environnemental. C'est la même chose, en fait. De façon générale. Oui, oui, oui. Je ne pourrais pas avoir un boulot qui ne vient pas cocher ces cases-là. Comme tu le disais en introduction, 80 000 heures de travail dans une vie, j'ai besoin que ce soit bien utilisé.

  • Speaker #0

    Tes valeurs, bienveillance, simplicité et kiff. Donc, tu kiffes ta vie, tu kiffes ton boulot, tu kiffes tout.

  • Speaker #1

    C'est mes valeurs, c'est celles aussi de l'équipe qu'on a construite dans l'équipe Vignerons Engagés. Oui, en fait, le plaisir, c'est la base de beaucoup de choses. Et sans plaisir, c'est beaucoup plus difficile de faire les choses. Donc, voilà, le kiff.

  • Speaker #0

    Le kiff, ça, c'est merveilleux. Et tu arrives à faire kiffer les vignerons aussi ?

  • Speaker #1

    J'espère, en tout cas, autant que possible. Que ce soit à travers les... les projets qu'on propose, les commissions qu'on anime, etc. On a tout à cœur, mon équipe et moi, d'amener quelque chose de différent, avec de l'enthousiasme, avec des choses qu'on ne retrouvera pas ailleurs.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que la fraîcheur de ton âge, tu es arrivée à 25 ans, tu as 32 ans aujourd'hui, est-ce que ça impulse justement ? Tu penses que ça donne du sens encore plus ? aux acteurs de la filière vitivinicole ?

  • Speaker #1

    Oui, je trouve ça bien qu'il y ait toutes les générations qui s'impliquent. Après, je pense qu'on peut avoir la même envie à 20, 30, 40, 50, 60 ans et que ce n'est pas vraiment une question d'âge, plutôt de personnalité, d'envie. Est-ce qu'on trouve ce qui nous fait vibrer et comment on le transmet aux autres ?

  • Speaker #0

    Alors, on va terminer par des notes légères.

  • Speaker #1

    Oh, ya,

  • Speaker #0

    ya, ya Alors, tu as un morceau de musique, Never Give Up, Vitamine. Je pense que tu as conseillé surtout un podcast, effectivement, qui est vraiment très sympa. Il n'y a plus de saison de Swan Périssé.

  • Speaker #1

    Oui. Alors, Never Give Up, ce n'est pas moi.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas toi ? Non. Tu n'as pas de morceau Never Give Up ?

  • Speaker #1

    Ah, si. Aya Nakamura, Céline Dion, c'est mes petits plaisirs coupables. Et Never Give Up aussi, je les trouve formidables dans leur... dans leur répertoire respectif.

  • Speaker #0

    Très bien. Je vais parler d'un bouquin culte ou de chevet que tu as actuellement. Tu as évoqué « Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur » de Harper Lee.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un super livre qu'une amie m'a offert pour mes 30 ans qui restait pendant super longtemps sur ma table de chevet. Et en fait, c'est un bouquin vraiment très chouette sur l'Amérique des années 30. Vraiment un très chouette livre que je recommande. Non, c'est sur la justice aux États-Unis, à l'époque de la ségrégation raciale, où il y a un homme noir qui est accusé d'avoir violé une femme blanche. Et du coup, c'est comment un avocat blanc va décider de défendre cet homme-là, qui était condamné à mort, et qu'on vient le défendre dans une Amérique extrêmement raciste. Là, c'est vu par les yeux de la fille de cet avocat, qui est une petite fille de 10 ans, qui a un regard du coup... très naïf et très enfantin sur la situation. C'est très humain, très beau.

  • Speaker #0

    Retrouvez toute l'actualité d'Iris Borut sur LinkedIn. Le lien sera en descriptif de l'épisode. Et bien sûr, les vignerons engagés sur Facebook, Insta, je suppose qu'il y a tous les réseaux sociaux. Merci pour cette conversation, Iris. C'était vraiment un grand plaisir de partager ce moment. Chers abonnés du podcast, ceux et celles qui veulent savoir sur la durabilité ou une démarche RSE au sein d'une organisation viticole, activez la notification pour recevoir la lettre du prochain podcast parce qu'on va rentrer plus en détail avec Iris sur les vignerons engagés et le label. A très vite pour de nouvelles écoutes ! Si Dionysos était une femme, le podcast ?

Description

Dans cet épisode, je reçois Iris Borrut, une jeune femme dynamique et ambitieuse, animée par une vision audacieuse pour le vivant. Diplômée ingénieure agronome, Iris a choisi de donner du sens à ses 80 000 heures de travail tout en créant un monde plus désirable. Recrutée en 2017 par l'association des Vignerons Engagés, elle en est aujourd'hui directrice, guidant les vignerons vers des pratiques durables. Engagée dans la lutte contre les stéréotypes de genre, elle a également mis en place des initiatives pour soutenir les femmes dans le vin. 


Iris nous partagera aussi ses multiples engagements bénévoles, comme son travail avec les Restos du Cœur et son rôle auprès des AgroToulousains. À 32 ans, elle a surmonté des doutes personnels, notamment le syndrome de l'imposteur et le défi d'animer un collectif tout en conciliant les intérêts individuels.


Nous aborderons son leadership, son approche du management et ses talents uniques : de la fédération d’équipes à sa capacité à courir de longues distances, et même à pagayer dans des rivières en crues ! 

Iris nous parlera également de son rituel de ressourcement par le sport, le kayak et le trail. Elle partagera sa philosophie de vie, sa quête pour une filière vin plus pérenne et ses valeurs essentielles : bienveillance, simplicité et plaisir.


Enfin, elle nous expliquera comment elle a aidé à organiser les Rencontres Vignerons Engagés, rassemblant chaque année 300 professionnels du vin pour discuter de durabilité dans un cadre bienveillant et convivial. 

Un épisode riche en découvertes sur le leadership, la gestion d’équipe à distance, et comment faire bouger les lignes dans un secteur en pleine mutation.




Prendre contact avec Iris Borrut

Site web des vignerons engagés : Venez de la part du podcast Si Dionysos était une femme!


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Je remercie mes invités et vous cher auditorat sans qui ce podcast n'aurait de raison d'être.


Si vous avez vraiment aimé cet épisode, alors qu'attendez-vous pour le partager?

Toute ma gratitude pour avoir lu jusqu'ici!


Aurélie


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Ce podcast existe grâce à la société Bleu Charron Wine and Sea dirigée par Aurélie Charron.

Conseil et Formation RSE Marketing Stratégie commerciale...dans le vin mais pas que!








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Transcription

  • Speaker #0

    Si Dionysos était une femme, le premier podcast dédié aux femmes leaders dans l'univers du vin. Ensemble, découvrons le parcours exceptionnel d'une femme inspirante, d'une femme puissante, en toute authenticité. Bienvenue et belle écoute. Mon invitée est une jeune femme dynamique, pleine d'audace et d'ambition pour l'île vivant. Diplôme d'ingénieur agronome en poche. C'est après trois années d'expérience professionnelle qu'elle dessine son parcours, après ce constat simple et pragmatique que nous passons 80 000 heures de notre vie à travailler. Et si ce temps permettait, certes de gagner notre vie, mais aussi de nous épanouir en créant un monde plus désirable. Bref, elle cherche à donner du sens à sa vie professionnelle et pas que. Elle est recrutée par l'association des vignerons engagés en 2018, un peu par hasard, et elle donne de son temps au Resto du Coeur depuis bientôt sept ans. et elle est bénévole pour d'autres associations. Allez, je lève le suspense. Mon invitée est Iris Borut, une spécialiste de la filière viticole française et des démarches RSE et environnementales. Elle occupe maintenant la fonction de directrice du label Vignerons Engagés et son objectif, entraîner les vignerons et l'écosystème du vin vers les pratiques plus durables, environnementales, sociales, économiquement parlant. Et Dieu de ses 32 ans, Iris a également mis en place plusieurs actions en direction des femmes de vin pour lutter contre le stéréotype de genre et prendre confiance en soi. J'ai hâte que nous en parlions. Bonjour Iris.

  • Speaker #1

    Bonjour Aurélie.

  • Speaker #0

    Alors merci de me recevoir à Toulouse, dans l'espace du coworking, vraiment très sympathique. Alors justement, est-ce que tu veux bien te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Oui bien sûr. Donc Iris Borut, je suis directrice de l'association Vigneron Engagé, qui est l'organisation professionnelle de la RSE pour la filière vin.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors, comment tu es arrivée là ? Parce que visiblement, ça fait 7 ans, tu avais 25 ans. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. En fait, après trois années à des postes en agroalimentaire, en marketing et en communication, j'ai eu besoin de mettre un peu plus de sens dans ma vie professionnelle, d'une part, et également de me rapprocher des producteurs, des productrices. Et c'est la raison pour laquelle j'ai, en effet, un peu, par hasard, toqué à la porte de Vigneron Engagé. qui avait à l'époque une salariée qui était Céline. Et en fait, à la faveur d'un remplacement de congé maternité, je suis rentrée dans l'association à la base pour six mois. Et voilà, maintenant, ça fait six ans.

  • Speaker #0

    D'accord, donc tu as découvert le vin puisque tu étais plus dans l'agroalimentaire précédemment, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, alors j'ai un diplôme d'ingénieur agronome, donc j'avais déjà vu un peu comment fonctionnait la vigne, la vinification, etc. Mais je n'avais pas fait de spécialisation là-dedans, donc j'ai découvert la filière. En même temps que je suis rentrée dans l'assaut, en effet.

  • Speaker #0

    D'accord. Et l'aspect écologique, l'aspect prendre soin du vivant, c'est quelque chose qui a été... C'est dans ton éducation familiale ou c'est quelque chose que tu as découvert plus tard ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est une bonne question. J'ai toujours eu un entourage qui était sensible à l'écologie, à prendre soin des gens de manière générale. Donc, c'était dans mes valeurs et j'avais envie aussi de pouvoir remettre ça dans mon... dans mon travail et c'est ce que j'ai trouvé avec Vigneron Engagé.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc, quand tu es arrivée à 25 ans, Vigneron Engagé, c'était déjà 6 000 adhérents ?

  • Speaker #1

    Non, il y en avait moins que ça. L'association a grandi en même temps que moi. J'ai grandi avec l'asso, j'ai fait grandir l'asso. À l'époque, en termes d'entreprise adhérente, on était un peu moins de 20 et aujourd'hui, on est à quasiment 80.

  • Speaker #0

    C'est joli. Alors, l'expérience de la filière viticole, on sait que c'était... Il y a 25 ans, il y avait très peu de femmes au sein de cette filière. Comment, toi, tu as été perçue ? Tu es arrivée jeune, fraîche, dynamique, officieuse, avec beaucoup d'audace. Raconte un peu l'histoire de ces rencontres.

  • Speaker #1

    C'est vrai que quand j'ai pris le poste à l'époque, je me suis retrouvée animée à un des conseils d'administration avec des directeurs de CAF. Je dis directeur parce qu'il y avait une directrice. qui avait au moins 10, 15, 20, voire le double de mon âge, qui était dans le métier depuis des années et des années, avec une légitimité qui n'était plus du tout à prouver. Et moi, j'arrive là, je me dis « qu'est-ce que je fais là ? » Et donc du coup, en effet, il y a eu toute une phase où j'ai dû faire mes preuves envers moi-même, aussi je pense envers les autres, mais surtout d'abord, avant tout, envers moi-même, parce que voilà. J'avais besoin de faire mes preuves.

  • Speaker #0

    Et tu as été soutenue quand même par ton entourage ? Oui,

  • Speaker #1

    dès le début, j'ai rencontré que ce soit le conseil d'administration, les commissions, les vignerons d'une manière générale étaient... Extrêmement bienveillant, c'est aussi dans les valeurs de l'association depuis le début. Et donc, du coup, ça m'a permis aussi de prendre confiance dans mon poste, de prendre des initiatives, de me former, etc. Donc, voilà, le terreau était fertile à ce que ça se passe bien.

  • Speaker #0

    Bon, on va faire un petit flashback sur Vigneron Engagé, que tu présentes un peu mieux cette association. Oui,

  • Speaker #1

    donc Vigneron Engagé, c'est l'organisation professionnelle de l'RSE dans la filière 20. Notre mission est double, elle est à la fois d'accompagner nos adhérents, donc tout un écosystème de producteurs, mais aussi de distributeurs, de négociants et de fournisseurs de bouchons, de bouteilles, de services auprès de nos adhérents. Donc d'accompagner tout cet écosystème dans leur démarche de RSE et de développement durable, par une boîte à outils, par la mise en relation, par l'animation et l'intelligence collective. Donc on organise des commissions, des groupes de partage une fois par mois. Les rencontres vignerons engagés qui sont vraiment le gros temps fort de l'association, qui est ouvert maintenant d'ailleurs à toute la filière vin. Ça c'est le premier pan. Et puis le deuxième pan, c'est également de promouvoir le label vigneron engagé.

  • Speaker #0

    Qui est un label, voilà. Voilà,

  • Speaker #1

    qui est un label basé sur la norme ISO 26000 et qui permet aux producteurs qui sont labellisés de valoriser leurs bonnes pratiques directement sur la bouteille auprès du consommateur.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc ce label, aujourd'hui, commence à peser justement dans la filière vin. Et aujourd'hui, l'association, vous êtes trois salariés ?

  • Speaker #1

    Deux salariés à temps plein et deux alternantes. On est 2 plus 2 égale 4. 2 plus 2 égale 4,

  • Speaker #0

    parfait. Je vais revenir aussi sur toi, Iris. Qu'est-ce que tu as envisagé de faire quand tu étais jeune ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai... eu plusieurs métiers. Si on remonte à très très jeune, enfant, il y avait pompière. Donc je ne sais pas si ce mot se dit, mais moi je le disais pompière. Ensuite, il y avait comédienne et voilà, de ce que je me souviens, c'était ces deux métiers-là qui m'attiraient. Et après, quand je me suis lancée dans les études supérieures, l'envie de travailler en bio, en agro m'a tout de suite intéressée.

  • Speaker #0

    D'accord, mais finalement, t'es là pour éteindre le feu, c'est bien. Je suis absolument climatique, ça sonne bien. C'est vrai. Et puis comédienne, finalement, tu animes beaucoup de formations et de conseils d'administration, de comités et autres. Finalement, ça se croise. Bien vu. Tu as créé ton métier. Alors, pour définir tes talents, tu dis que tu as la capacité de fédérer et de courir longtemps. Ça, j'aime bien. Pagailler dans les rivières encrues aussi. Donc, en fait, la difficulté ne te fait pas peur ?

  • Speaker #1

    Non, j'aime bien ça. J'aime bien le... C'est un peu dépensif, mais j'aime bien le challenge, je crois. Quand je t'entends le décrire, je me dis, ah oui, peut-être que j'aime bien me faire mal.

  • Speaker #0

    Peut-être pas forcément dans ce sens-là.

  • Speaker #1

    Mais si, j'aime bien me dire, OK, comment on va aller ? Je veux aller là, comment je fais pour y aller ? C'est ambitieux, mais on va trouver un moyen, que ce soit en effet dans la vie pro ou côté perso. C'est vrai que j'ai des hobbies assez... Tu peux les expliquer. Je fais du kayak depuis maintenant trois ans, qui est un sport qui peut se pratiquer soit dans un bassin d'eau vive, comme va le faire Tony Estrangue en canoë. Donc il faut passer des portes, etc. C'est plutôt un sport technique. Moi, ce que je préfère, ça va être le kayak en eau vive, donc vraiment dans les rivières.

  • Speaker #0

    Tu descends les canyons, les cascades aussi ?

  • Speaker #1

    Voilà, il y a des petits sauts, des choses comme ça. Et après, l'idée, c'est de... Donc, on est chacun dans son bateau, mais c'est quand même un sport d'équipe parce que l'idée, c'est de travailler, de descendre la rivière en se faisant la sécurité des uns des autres. Donc, il y a vraiment beaucoup de notions de sécu à avoir. Toujours veiller les uns sur les autres et puis prendre du plaisir seul. Avec tout le monde dans un écosystème qui est incroyable, qui est la rivière, l'eau, et ça, ça me fait vibrer autant en été qu'en hiver. Ça peut paraître un peu masochiste, mais l'eau froide en hiver, il n'y a rien de mieux pour déconnecter de la semaine que d'aller sur une rivière un peu gelée en Corée.

  • Speaker #0

    Je te rejoins. J'ai eu fait de l'aviron, l'aviron de rivière, et c'est vrai que parfois même... On voyait les dames de nage qui commençaient à geler un petit peu. Mais c'est merveilleux. L'hiver, tu vois la brume sur l'eau, ça glisse tout seul. Je te comprends. Je te rejoins là-dessus. Mais finalement, l'esprit d'équipe se retrouve aussi dans ton activité professionnelle. Comme quoi la fusion des passions sportives se transpose aussi dans l'homme. dans la profession. Et du coup, par rapport à également cette biodiversité que tu aimes à défendre aujourd'hui, à travers le collectif, pour embarquer tout ce petit monde, comment ça se passe ? Il y a vraiment une énergie incroyable à diffuser, c'est beaucoup de messages, c'est de la répétition, comment tu as créé en fait cette dynamique au sein des vignes en ronds engagées ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai... Je n'aurais pas la prétention de dire que c'est moi qui l'ai créé. Je suis arrivée, il y avait déjà un terreau qui était extrêmement fertile avec un groupe de vignerons, de salariés de caves qui étaient très motivés et déjà dans la démarche depuis 2007. Donc, c'était des motivations qui sont de longue date. Ce que j'ai fait, à mon échelle, c'était de le catalyser, de le mettre en avant, de mettre en relation, de valoriser aussi tout ce qui est fait. Parce qu'il y a beaucoup de choses qui étaient faites dès mon arrivée, mais qui n'étaient pas forcément valorisées, mises en avant. Donc, moi, mon travail, ça a été vraiment de communiquer dessus et puis d'animer tout ça pour être sûre que les bonnes idées soient poussées jusqu'au bout et soient mises en application.

  • Speaker #0

    D'accord. Au niveau des réussites, pour toi, ce sont les rencontres des vignerons engagés. Quand il y a 300 professionnels du vin qui se réunissent chaque année pendant deux journées pour parler durabilité et vin dans un cadre bienveillant, convivial et de partage absolu. Pourquoi ? Cette réussite en particulier ?

  • Speaker #1

    Parce qu'en fait, ça vient associer tout ce que j'aime faire. Et c'est une image formidable aussi pour notre collectif. On a des retours qui sont tous les ans extrêmement positifs. Un taux de satisfaction de 9 sur 10, quelque chose comme ça. C'est un challenge d'arriver à se renouveler chaque année aussi, avec des intervenants, des intervenantes, des thématiques qui sont... Toujours un peu plus original, un peu différente, un peu décalée. On a fait venir, il y a deux ans, un intervenant sur la décroissance. Franchement, on ne savait pas trop quel allait être l'accueil qu'on allait avoir pour cet atelier-là. Et en fait, il a fait... ça le comble.

  • Speaker #0

    Tu te souviens de son nom ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est Michel Le Pesan. Du coup, la thématique de l'atelier, c'était... Croissance verte ou décroissance, quel modèle économique pour demain ? Et dans une phase pour la filière où on est sur une phase de difficultés économiques, des consommations, etc. C'était aussi un pari de venir parler de décroissance, de venir un peu secouer les cocotiers. On a l'habitude de dire ça dans la sauce, secouer les cocotiers. On aime bien amener des sujets qui questionnent et qui percutent. On se rend compte que... nos adhérents, même globalement les gens aiment bien aussi se faire se faire percuter mais tu vois que ça la curiosité se questionner, il y a une vraie ouverture en fait dans ces rencontres et c'est ça qui marque leur réussite c'est l'ouverture la bienveillance et le niveau d'écoute sur les idées de chacun et de chacune.

  • Speaker #0

    D'accord donc ça c'est récurrent c'est des rencontres des vignerons c'est une fois par an oui faites régulièrement. Tout à fait donc là on C'était en Champagne l'an dernier ?

  • Speaker #1

    C'était en Champagne l'an dernier. En 2025, ce sera les 12 et 13 mars à la cave de Thinlermitage, qui est un de nos adhérents historiques. Voilà, c'est deux journées qui sont ouvertes à la fois à nos adhérents, mais globalement à tous les professionnels de la filière. Donc, j'encourage vraiment toutes celles et ceux qui nous écoutent à venir à cet événement qui est deux jours de progrès.

  • Speaker #0

    Tu repars, après, tu es boostée. Ça donne vraiment des idées d'amélioration au quotidien et des corrections qu'on peut apporter. Chacun et chacune dans nos vies et personnelles et professionnelles. En fait, je pense que ça résonne sur le reste. Côté leadership, tu as dit j'ai eu un avant et un après avoir travaillé sur le leadership. On me l'a fait remarquer. Moins de doutes, plus de confiance en moi et tellement de temps gagné. Est-ce que tu peux parler de ce leadership ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, le avant et le après, c'est par rapport à une formation qui s'appelle Leadership au féminin. que j'ai suivi, c'était un peu plus que la formation même, il y avait un accompagnement avec un petit groupe de femmes, c'était un accompagnement sur six mois, à une période où je me questionnais pas mal sur ma posture dans l'association, sur quelle place je devais prendre, comment la prendre, etc. Et en fait cette formation m'a permis de mettre le doigt sur le syndrome d'imposture, qui touche énormément de personnes et particulièrement de femmes. Ça m'a permis de mettre le doigt dessus, de comprendre comment il se manifestait, comment le combattre aussi. Et très clairement, oui, au fil des mois, j'ai très vite vu qu'il y avait des questions, mille et une questions que je me posais avant, que je me posais de moins en moins. Et que cette petite voix qui me disait « t'es pas capable, vérifie parce que c'est pas sûr que t'es bien fait, si t'as fait tout ça, toutes ces réussites, c'est pas grâce à toi, c'est grâce aux autres. » Cette petite voix, petit à petit, elle s'est mise à parler de moins en moins fort. Et surtout, j'ai eu l'envie aussi de faire connaître cette formation aux autres personnes. Et donc, c'est pour ça qu'on le propose dans l'association aujourd'hui, l'Hierarchie pour Féminins.

  • Speaker #0

    D'accord. Et ça fait partie du sujet de l'introduction que je parlais sur la partie que tu as mise en place pour lutter contre les stéréotypes du genre, c'est ça ? C'est cette formation ? Oui, c'en est une autre.

  • Speaker #1

    Non, c'est celle-là. Ça fait partie d'un plan d'action assez global où j'avais organisé une masterclass. sur le sujet stéréotypes de genre en partenariat avec l'intervenante qui est Alexia Anglade, qui était ma coach et formatrice à l'époque et qui a formé plus d'une centaine de femmes dans l'association, plus d'une centaine de professionnels du vin.

  • Speaker #0

    Dans l'association des vignerons engagés ? Oui, oui.

  • Speaker #1

    Et aussi adhérentes et non adhérentes à l'association, puisque c'est une formation qu'on a décidé d'ouvrir à tous les professionnels du vin.

  • Speaker #0

    D'accord. Ça c'est bon, donc chère auditrice qui nous écoutez, vous pouvez toujours aller sur le site des Vignerons Engagés, la formation est proposée, visiblement, ça porte ses fruits.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Du coup, vous êtes une petite équipe, mais tu as quand même des conseils d'administration. Comment ça se gère pour Iris Borut ?

  • Speaker #1

    Alors, le management côté animation de collectif, donc que ce soit des commissions, commissions techniques, commissions de communication. le conseil d'administration, ça, pour le coup, ça s'apprend sur le tas. Et en fait, on a un collectif et des membres qui sont, comme je disais, vraiment bienveillants, à l'écoute, qui acceptent aussi de se laisser guider. Et en fait, il y a un double... C'est donnant-donnant, c'est-à-dire que moi, j'ai un rôle d'animatrice, mais je suis là aussi pour proposer une feuille de route et pour répondre à leurs demandes. Donc, c'est donnant-donnant. Et après, le management côté équipe. Donc, en effet, on est une petite équipe. On est quatre personnes. Et la spécificité qu'on a, c'est qu'on est toutes en télétravail. Donc, moi, je suis sur Toulouse. Et après, mes collègues sont sur Bordeaux, Lyon et Narbonne. Donc là, tout l'enjeu de ces dernières années, ça a été de construire des routines en visio, mais même en présentiel. On se voit assez régulièrement pour avoir une équipe qui se connaît, qui se fait confiance, qui se parle, qui s'appelle régulièrement. Parce que c'est la clé du travail en équipe.

  • Speaker #0

    Et est-ce que justement, tes collaborateurs, collaboratrices, sont dans des co-working comme ici, ou télétravail vraiment pur ?

  • Speaker #1

    Ça va dépendre. Moi, je leur conseille, pour le coup, pour avoir testé le télétravail à 100% pendant plus de deux ans, au début, c'est très chouette. La première semaine, travailler en pyjama, c'est éclate. La deuxième semaine, tu te dis, bon, il faut quand même que je m'habille. Et puis la troisième semaine, tu pètes un câble. donc moi j'ai mis deux ans à me rendre compte de tout ça mais globalement je conseille quand même d'avoir un espace de coworking ne serait-ce que pour sortir de chez soi les jours où on a envie de le faire faire des rencontres aussi rencontrer d'autres professionnels d'autres filières c'est extrêmement riche ici on a des gens plein de corps de métiers différents donc voilà on a tout un espace de coworking où on peut aller à l'envie et puis après la semaine elle va se diviser entre télétravail déplacement etc ça va dépendre d'accord ...

  • Speaker #0

    Maintenant, pour en revenir à la femme et Iris Borut, quels sont tes rituels à toi ? Tu parlais justement de mettre des routines. Est-ce que toi, tu as des rituels pour te maintenir en forme, pour avoir une énergie toujours à fond ? Même si, évidemment, tu es jeune, tu es forcément dynamique et pleine d'énergie. Est-ce que tu as mis en place des rituels ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si j'appellerais ça rituel, mais il y a des travers dans lesquels je suis tombée, dans lesquels je tombe moins maintenant. qu'au début dans l'association, notamment le fait d'avoir gagné en confiance, etc. Ça me permet d'être un peu plus posée. Limiter les déplacements. Pas dire oui à chaque sollicitation pour se concentrer vraiment sur l'essentiel, ce qui va répondre à notre mission, ce qui va répondre à notre feuille de route. Parce qu'on est aujourd'hui extrêmement sollicités, chez Vigneron engagés, pour plein d'interventions diverses et variées. Rester concentrée sur l'essentiel. Et puis après, dans ma semaine, dans le déroulé de mes journées, il y a toujours des temps d'échange avec l'équipe, que ce soit en visio, téléphone. On essaie de se voir au moins une fois par mois, soit en commission, soit on appelle ça tout au camp de base. Donc, on se retrouve à Toulouse. Et puis après, mes rituels persos, ça va être le sport. Soit le kayak, soit le trail. Je me suis mise à courir. Au printemps dernier, j'aime beaucoup ça.

  • Speaker #0

    Des compétitions, du coup ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Encore un challenge.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Je ne savais pas que j'aimais ça, mais j'aime bien courir. En course avec d'autres gens, c'est...

  • Speaker #0

    Et dans la nature, pas sur une piste. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça, voilà. Avec des cailloux. Voilà, donc le rituel de faire du sport. Et puis, le rituel aussi de... Il y a la journée de travail. Et quand la journée est terminée, c'est vraiment terminé. C'est-à-dire que je n'ai pas les mails sur le téléphone, je ne rallume pas l'ordinateur. Et puis, de manière générale, que ce soit nous au sein de l'équipe ou même au sein du collectif, tout le monde est très respectueux, la déconnexion et tout ça.

  • Speaker #0

    La philosophie de vie ? Donc pourquoi, du matin, tu dis faire bouger les lignes environnementales, sociales et économiques pour une filière 20 plus pérenne et sensée ? C'est vraiment ton leitmotiv, ça ?

  • Speaker #1

    Dans l'association, oui. Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Et en tant que femme, ce serait quoi pour la femme ? Est-ce que tu aurais une philosophie de vie ?

  • Speaker #1

    Via l'association, tu veux dire ?

  • Speaker #0

    Toi ?

  • Speaker #1

    Une philosophie de vie. Oui, avoir un impact positif d'un point de vue social et environnemental. C'est la même chose, en fait. De façon générale. Oui, oui, oui. Je ne pourrais pas avoir un boulot qui ne vient pas cocher ces cases-là. Comme tu le disais en introduction, 80 000 heures de travail dans une vie, j'ai besoin que ce soit bien utilisé.

  • Speaker #0

    Tes valeurs, bienveillance, simplicité et kiff. Donc, tu kiffes ta vie, tu kiffes ton boulot, tu kiffes tout.

  • Speaker #1

    C'est mes valeurs, c'est celles aussi de l'équipe qu'on a construite dans l'équipe Vignerons Engagés. Oui, en fait, le plaisir, c'est la base de beaucoup de choses. Et sans plaisir, c'est beaucoup plus difficile de faire les choses. Donc, voilà, le kiff.

  • Speaker #0

    Le kiff, ça, c'est merveilleux. Et tu arrives à faire kiffer les vignerons aussi ?

  • Speaker #1

    J'espère, en tout cas, autant que possible. Que ce soit à travers les... les projets qu'on propose, les commissions qu'on anime, etc. On a tout à cœur, mon équipe et moi, d'amener quelque chose de différent, avec de l'enthousiasme, avec des choses qu'on ne retrouvera pas ailleurs.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que la fraîcheur de ton âge, tu es arrivée à 25 ans, tu as 32 ans aujourd'hui, est-ce que ça impulse justement ? Tu penses que ça donne du sens encore plus ? aux acteurs de la filière vitivinicole ?

  • Speaker #1

    Oui, je trouve ça bien qu'il y ait toutes les générations qui s'impliquent. Après, je pense qu'on peut avoir la même envie à 20, 30, 40, 50, 60 ans et que ce n'est pas vraiment une question d'âge, plutôt de personnalité, d'envie. Est-ce qu'on trouve ce qui nous fait vibrer et comment on le transmet aux autres ?

  • Speaker #0

    Alors, on va terminer par des notes légères.

  • Speaker #1

    Oh, ya,

  • Speaker #0

    ya, ya Alors, tu as un morceau de musique, Never Give Up, Vitamine. Je pense que tu as conseillé surtout un podcast, effectivement, qui est vraiment très sympa. Il n'y a plus de saison de Swan Périssé.

  • Speaker #1

    Oui. Alors, Never Give Up, ce n'est pas moi.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas toi ? Non. Tu n'as pas de morceau Never Give Up ?

  • Speaker #1

    Ah, si. Aya Nakamura, Céline Dion, c'est mes petits plaisirs coupables. Et Never Give Up aussi, je les trouve formidables dans leur... dans leur répertoire respectif.

  • Speaker #0

    Très bien. Je vais parler d'un bouquin culte ou de chevet que tu as actuellement. Tu as évoqué « Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur » de Harper Lee.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un super livre qu'une amie m'a offert pour mes 30 ans qui restait pendant super longtemps sur ma table de chevet. Et en fait, c'est un bouquin vraiment très chouette sur l'Amérique des années 30. Vraiment un très chouette livre que je recommande. Non, c'est sur la justice aux États-Unis, à l'époque de la ségrégation raciale, où il y a un homme noir qui est accusé d'avoir violé une femme blanche. Et du coup, c'est comment un avocat blanc va décider de défendre cet homme-là, qui était condamné à mort, et qu'on vient le défendre dans une Amérique extrêmement raciste. Là, c'est vu par les yeux de la fille de cet avocat, qui est une petite fille de 10 ans, qui a un regard du coup... très naïf et très enfantin sur la situation. C'est très humain, très beau.

  • Speaker #0

    Retrouvez toute l'actualité d'Iris Borut sur LinkedIn. Le lien sera en descriptif de l'épisode. Et bien sûr, les vignerons engagés sur Facebook, Insta, je suppose qu'il y a tous les réseaux sociaux. Merci pour cette conversation, Iris. C'était vraiment un grand plaisir de partager ce moment. Chers abonnés du podcast, ceux et celles qui veulent savoir sur la durabilité ou une démarche RSE au sein d'une organisation viticole, activez la notification pour recevoir la lettre du prochain podcast parce qu'on va rentrer plus en détail avec Iris sur les vignerons engagés et le label. A très vite pour de nouvelles écoutes ! Si Dionysos était une femme, le podcast ?

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Dans cet épisode, je reçois Iris Borrut, une jeune femme dynamique et ambitieuse, animée par une vision audacieuse pour le vivant. Diplômée ingénieure agronome, Iris a choisi de donner du sens à ses 80 000 heures de travail tout en créant un monde plus désirable. Recrutée en 2017 par l'association des Vignerons Engagés, elle en est aujourd'hui directrice, guidant les vignerons vers des pratiques durables. Engagée dans la lutte contre les stéréotypes de genre, elle a également mis en place des initiatives pour soutenir les femmes dans le vin. 


Iris nous partagera aussi ses multiples engagements bénévoles, comme son travail avec les Restos du Cœur et son rôle auprès des AgroToulousains. À 32 ans, elle a surmonté des doutes personnels, notamment le syndrome de l'imposteur et le défi d'animer un collectif tout en conciliant les intérêts individuels.


Nous aborderons son leadership, son approche du management et ses talents uniques : de la fédération d’équipes à sa capacité à courir de longues distances, et même à pagayer dans des rivières en crues ! 

Iris nous parlera également de son rituel de ressourcement par le sport, le kayak et le trail. Elle partagera sa philosophie de vie, sa quête pour une filière vin plus pérenne et ses valeurs essentielles : bienveillance, simplicité et plaisir.


Enfin, elle nous expliquera comment elle a aidé à organiser les Rencontres Vignerons Engagés, rassemblant chaque année 300 professionnels du vin pour discuter de durabilité dans un cadre bienveillant et convivial. 

Un épisode riche en découvertes sur le leadership, la gestion d’équipe à distance, et comment faire bouger les lignes dans un secteur en pleine mutation.




Prendre contact avec Iris Borrut

Site web des vignerons engagés : Venez de la part du podcast Si Dionysos était une femme!


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Je remercie mes invités et vous cher auditorat sans qui ce podcast n'aurait de raison d'être.


Si vous avez vraiment aimé cet épisode, alors qu'attendez-vous pour le partager?

Toute ma gratitude pour avoir lu jusqu'ici!


Aurélie


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Ce podcast existe grâce à la société Bleu Charron Wine and Sea dirigée par Aurélie Charron.

Conseil et Formation RSE Marketing Stratégie commerciale...dans le vin mais pas que!








Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Si Dionysos était une femme, le premier podcast dédié aux femmes leaders dans l'univers du vin. Ensemble, découvrons le parcours exceptionnel d'une femme inspirante, d'une femme puissante, en toute authenticité. Bienvenue et belle écoute. Mon invitée est une jeune femme dynamique, pleine d'audace et d'ambition pour l'île vivant. Diplôme d'ingénieur agronome en poche. C'est après trois années d'expérience professionnelle qu'elle dessine son parcours, après ce constat simple et pragmatique que nous passons 80 000 heures de notre vie à travailler. Et si ce temps permettait, certes de gagner notre vie, mais aussi de nous épanouir en créant un monde plus désirable. Bref, elle cherche à donner du sens à sa vie professionnelle et pas que. Elle est recrutée par l'association des vignerons engagés en 2018, un peu par hasard, et elle donne de son temps au Resto du Coeur depuis bientôt sept ans. et elle est bénévole pour d'autres associations. Allez, je lève le suspense. Mon invitée est Iris Borut, une spécialiste de la filière viticole française et des démarches RSE et environnementales. Elle occupe maintenant la fonction de directrice du label Vignerons Engagés et son objectif, entraîner les vignerons et l'écosystème du vin vers les pratiques plus durables, environnementales, sociales, économiquement parlant. Et Dieu de ses 32 ans, Iris a également mis en place plusieurs actions en direction des femmes de vin pour lutter contre le stéréotype de genre et prendre confiance en soi. J'ai hâte que nous en parlions. Bonjour Iris.

  • Speaker #1

    Bonjour Aurélie.

  • Speaker #0

    Alors merci de me recevoir à Toulouse, dans l'espace du coworking, vraiment très sympathique. Alors justement, est-ce que tu veux bien te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Oui bien sûr. Donc Iris Borut, je suis directrice de l'association Vigneron Engagé, qui est l'organisation professionnelle de la RSE pour la filière vin.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors, comment tu es arrivée là ? Parce que visiblement, ça fait 7 ans, tu avais 25 ans. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. En fait, après trois années à des postes en agroalimentaire, en marketing et en communication, j'ai eu besoin de mettre un peu plus de sens dans ma vie professionnelle, d'une part, et également de me rapprocher des producteurs, des productrices. Et c'est la raison pour laquelle j'ai, en effet, un peu, par hasard, toqué à la porte de Vigneron Engagé. qui avait à l'époque une salariée qui était Céline. Et en fait, à la faveur d'un remplacement de congé maternité, je suis rentrée dans l'association à la base pour six mois. Et voilà, maintenant, ça fait six ans.

  • Speaker #0

    D'accord, donc tu as découvert le vin puisque tu étais plus dans l'agroalimentaire précédemment, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, alors j'ai un diplôme d'ingénieur agronome, donc j'avais déjà vu un peu comment fonctionnait la vigne, la vinification, etc. Mais je n'avais pas fait de spécialisation là-dedans, donc j'ai découvert la filière. En même temps que je suis rentrée dans l'assaut, en effet.

  • Speaker #0

    D'accord. Et l'aspect écologique, l'aspect prendre soin du vivant, c'est quelque chose qui a été... C'est dans ton éducation familiale ou c'est quelque chose que tu as découvert plus tard ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est une bonne question. J'ai toujours eu un entourage qui était sensible à l'écologie, à prendre soin des gens de manière générale. Donc, c'était dans mes valeurs et j'avais envie aussi de pouvoir remettre ça dans mon... dans mon travail et c'est ce que j'ai trouvé avec Vigneron Engagé.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc, quand tu es arrivée à 25 ans, Vigneron Engagé, c'était déjà 6 000 adhérents ?

  • Speaker #1

    Non, il y en avait moins que ça. L'association a grandi en même temps que moi. J'ai grandi avec l'asso, j'ai fait grandir l'asso. À l'époque, en termes d'entreprise adhérente, on était un peu moins de 20 et aujourd'hui, on est à quasiment 80.

  • Speaker #0

    C'est joli. Alors, l'expérience de la filière viticole, on sait que c'était... Il y a 25 ans, il y avait très peu de femmes au sein de cette filière. Comment, toi, tu as été perçue ? Tu es arrivée jeune, fraîche, dynamique, officieuse, avec beaucoup d'audace. Raconte un peu l'histoire de ces rencontres.

  • Speaker #1

    C'est vrai que quand j'ai pris le poste à l'époque, je me suis retrouvée animée à un des conseils d'administration avec des directeurs de CAF. Je dis directeur parce qu'il y avait une directrice. qui avait au moins 10, 15, 20, voire le double de mon âge, qui était dans le métier depuis des années et des années, avec une légitimité qui n'était plus du tout à prouver. Et moi, j'arrive là, je me dis « qu'est-ce que je fais là ? » Et donc du coup, en effet, il y a eu toute une phase où j'ai dû faire mes preuves envers moi-même, aussi je pense envers les autres, mais surtout d'abord, avant tout, envers moi-même, parce que voilà. J'avais besoin de faire mes preuves.

  • Speaker #0

    Et tu as été soutenue quand même par ton entourage ? Oui,

  • Speaker #1

    dès le début, j'ai rencontré que ce soit le conseil d'administration, les commissions, les vignerons d'une manière générale étaient... Extrêmement bienveillant, c'est aussi dans les valeurs de l'association depuis le début. Et donc, du coup, ça m'a permis aussi de prendre confiance dans mon poste, de prendre des initiatives, de me former, etc. Donc, voilà, le terreau était fertile à ce que ça se passe bien.

  • Speaker #0

    Bon, on va faire un petit flashback sur Vigneron Engagé, que tu présentes un peu mieux cette association. Oui,

  • Speaker #1

    donc Vigneron Engagé, c'est l'organisation professionnelle de l'RSE dans la filière 20. Notre mission est double, elle est à la fois d'accompagner nos adhérents, donc tout un écosystème de producteurs, mais aussi de distributeurs, de négociants et de fournisseurs de bouchons, de bouteilles, de services auprès de nos adhérents. Donc d'accompagner tout cet écosystème dans leur démarche de RSE et de développement durable, par une boîte à outils, par la mise en relation, par l'animation et l'intelligence collective. Donc on organise des commissions, des groupes de partage une fois par mois. Les rencontres vignerons engagés qui sont vraiment le gros temps fort de l'association, qui est ouvert maintenant d'ailleurs à toute la filière vin. Ça c'est le premier pan. Et puis le deuxième pan, c'est également de promouvoir le label vigneron engagé.

  • Speaker #0

    Qui est un label, voilà. Voilà,

  • Speaker #1

    qui est un label basé sur la norme ISO 26000 et qui permet aux producteurs qui sont labellisés de valoriser leurs bonnes pratiques directement sur la bouteille auprès du consommateur.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc ce label, aujourd'hui, commence à peser justement dans la filière vin. Et aujourd'hui, l'association, vous êtes trois salariés ?

  • Speaker #1

    Deux salariés à temps plein et deux alternantes. On est 2 plus 2 égale 4. 2 plus 2 égale 4,

  • Speaker #0

    parfait. Je vais revenir aussi sur toi, Iris. Qu'est-ce que tu as envisagé de faire quand tu étais jeune ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai... eu plusieurs métiers. Si on remonte à très très jeune, enfant, il y avait pompière. Donc je ne sais pas si ce mot se dit, mais moi je le disais pompière. Ensuite, il y avait comédienne et voilà, de ce que je me souviens, c'était ces deux métiers-là qui m'attiraient. Et après, quand je me suis lancée dans les études supérieures, l'envie de travailler en bio, en agro m'a tout de suite intéressée.

  • Speaker #0

    D'accord, mais finalement, t'es là pour éteindre le feu, c'est bien. Je suis absolument climatique, ça sonne bien. C'est vrai. Et puis comédienne, finalement, tu animes beaucoup de formations et de conseils d'administration, de comités et autres. Finalement, ça se croise. Bien vu. Tu as créé ton métier. Alors, pour définir tes talents, tu dis que tu as la capacité de fédérer et de courir longtemps. Ça, j'aime bien. Pagailler dans les rivières encrues aussi. Donc, en fait, la difficulté ne te fait pas peur ?

  • Speaker #1

    Non, j'aime bien ça. J'aime bien le... C'est un peu dépensif, mais j'aime bien le challenge, je crois. Quand je t'entends le décrire, je me dis, ah oui, peut-être que j'aime bien me faire mal.

  • Speaker #0

    Peut-être pas forcément dans ce sens-là.

  • Speaker #1

    Mais si, j'aime bien me dire, OK, comment on va aller ? Je veux aller là, comment je fais pour y aller ? C'est ambitieux, mais on va trouver un moyen, que ce soit en effet dans la vie pro ou côté perso. C'est vrai que j'ai des hobbies assez... Tu peux les expliquer. Je fais du kayak depuis maintenant trois ans, qui est un sport qui peut se pratiquer soit dans un bassin d'eau vive, comme va le faire Tony Estrangue en canoë. Donc il faut passer des portes, etc. C'est plutôt un sport technique. Moi, ce que je préfère, ça va être le kayak en eau vive, donc vraiment dans les rivières.

  • Speaker #0

    Tu descends les canyons, les cascades aussi ?

  • Speaker #1

    Voilà, il y a des petits sauts, des choses comme ça. Et après, l'idée, c'est de... Donc, on est chacun dans son bateau, mais c'est quand même un sport d'équipe parce que l'idée, c'est de travailler, de descendre la rivière en se faisant la sécurité des uns des autres. Donc, il y a vraiment beaucoup de notions de sécu à avoir. Toujours veiller les uns sur les autres et puis prendre du plaisir seul. Avec tout le monde dans un écosystème qui est incroyable, qui est la rivière, l'eau, et ça, ça me fait vibrer autant en été qu'en hiver. Ça peut paraître un peu masochiste, mais l'eau froide en hiver, il n'y a rien de mieux pour déconnecter de la semaine que d'aller sur une rivière un peu gelée en Corée.

  • Speaker #0

    Je te rejoins. J'ai eu fait de l'aviron, l'aviron de rivière, et c'est vrai que parfois même... On voyait les dames de nage qui commençaient à geler un petit peu. Mais c'est merveilleux. L'hiver, tu vois la brume sur l'eau, ça glisse tout seul. Je te comprends. Je te rejoins là-dessus. Mais finalement, l'esprit d'équipe se retrouve aussi dans ton activité professionnelle. Comme quoi la fusion des passions sportives se transpose aussi dans l'homme. dans la profession. Et du coup, par rapport à également cette biodiversité que tu aimes à défendre aujourd'hui, à travers le collectif, pour embarquer tout ce petit monde, comment ça se passe ? Il y a vraiment une énergie incroyable à diffuser, c'est beaucoup de messages, c'est de la répétition, comment tu as créé en fait cette dynamique au sein des vignes en ronds engagées ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai... Je n'aurais pas la prétention de dire que c'est moi qui l'ai créé. Je suis arrivée, il y avait déjà un terreau qui était extrêmement fertile avec un groupe de vignerons, de salariés de caves qui étaient très motivés et déjà dans la démarche depuis 2007. Donc, c'était des motivations qui sont de longue date. Ce que j'ai fait, à mon échelle, c'était de le catalyser, de le mettre en avant, de mettre en relation, de valoriser aussi tout ce qui est fait. Parce qu'il y a beaucoup de choses qui étaient faites dès mon arrivée, mais qui n'étaient pas forcément valorisées, mises en avant. Donc, moi, mon travail, ça a été vraiment de communiquer dessus et puis d'animer tout ça pour être sûre que les bonnes idées soient poussées jusqu'au bout et soient mises en application.

  • Speaker #0

    D'accord. Au niveau des réussites, pour toi, ce sont les rencontres des vignerons engagés. Quand il y a 300 professionnels du vin qui se réunissent chaque année pendant deux journées pour parler durabilité et vin dans un cadre bienveillant, convivial et de partage absolu. Pourquoi ? Cette réussite en particulier ?

  • Speaker #1

    Parce qu'en fait, ça vient associer tout ce que j'aime faire. Et c'est une image formidable aussi pour notre collectif. On a des retours qui sont tous les ans extrêmement positifs. Un taux de satisfaction de 9 sur 10, quelque chose comme ça. C'est un challenge d'arriver à se renouveler chaque année aussi, avec des intervenants, des intervenantes, des thématiques qui sont... Toujours un peu plus original, un peu différente, un peu décalée. On a fait venir, il y a deux ans, un intervenant sur la décroissance. Franchement, on ne savait pas trop quel allait être l'accueil qu'on allait avoir pour cet atelier-là. Et en fait, il a fait... ça le comble.

  • Speaker #0

    Tu te souviens de son nom ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est Michel Le Pesan. Du coup, la thématique de l'atelier, c'était... Croissance verte ou décroissance, quel modèle économique pour demain ? Et dans une phase pour la filière où on est sur une phase de difficultés économiques, des consommations, etc. C'était aussi un pari de venir parler de décroissance, de venir un peu secouer les cocotiers. On a l'habitude de dire ça dans la sauce, secouer les cocotiers. On aime bien amener des sujets qui questionnent et qui percutent. On se rend compte que... nos adhérents, même globalement les gens aiment bien aussi se faire se faire percuter mais tu vois que ça la curiosité se questionner, il y a une vraie ouverture en fait dans ces rencontres et c'est ça qui marque leur réussite c'est l'ouverture la bienveillance et le niveau d'écoute sur les idées de chacun et de chacune.

  • Speaker #0

    D'accord donc ça c'est récurrent c'est des rencontres des vignerons c'est une fois par an oui faites régulièrement. Tout à fait donc là on C'était en Champagne l'an dernier ?

  • Speaker #1

    C'était en Champagne l'an dernier. En 2025, ce sera les 12 et 13 mars à la cave de Thinlermitage, qui est un de nos adhérents historiques. Voilà, c'est deux journées qui sont ouvertes à la fois à nos adhérents, mais globalement à tous les professionnels de la filière. Donc, j'encourage vraiment toutes celles et ceux qui nous écoutent à venir à cet événement qui est deux jours de progrès.

  • Speaker #0

    Tu repars, après, tu es boostée. Ça donne vraiment des idées d'amélioration au quotidien et des corrections qu'on peut apporter. Chacun et chacune dans nos vies et personnelles et professionnelles. En fait, je pense que ça résonne sur le reste. Côté leadership, tu as dit j'ai eu un avant et un après avoir travaillé sur le leadership. On me l'a fait remarquer. Moins de doutes, plus de confiance en moi et tellement de temps gagné. Est-ce que tu peux parler de ce leadership ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, le avant et le après, c'est par rapport à une formation qui s'appelle Leadership au féminin. que j'ai suivi, c'était un peu plus que la formation même, il y avait un accompagnement avec un petit groupe de femmes, c'était un accompagnement sur six mois, à une période où je me questionnais pas mal sur ma posture dans l'association, sur quelle place je devais prendre, comment la prendre, etc. Et en fait cette formation m'a permis de mettre le doigt sur le syndrome d'imposture, qui touche énormément de personnes et particulièrement de femmes. Ça m'a permis de mettre le doigt dessus, de comprendre comment il se manifestait, comment le combattre aussi. Et très clairement, oui, au fil des mois, j'ai très vite vu qu'il y avait des questions, mille et une questions que je me posais avant, que je me posais de moins en moins. Et que cette petite voix qui me disait « t'es pas capable, vérifie parce que c'est pas sûr que t'es bien fait, si t'as fait tout ça, toutes ces réussites, c'est pas grâce à toi, c'est grâce aux autres. » Cette petite voix, petit à petit, elle s'est mise à parler de moins en moins fort. Et surtout, j'ai eu l'envie aussi de faire connaître cette formation aux autres personnes. Et donc, c'est pour ça qu'on le propose dans l'association aujourd'hui, l'Hierarchie pour Féminins.

  • Speaker #0

    D'accord. Et ça fait partie du sujet de l'introduction que je parlais sur la partie que tu as mise en place pour lutter contre les stéréotypes du genre, c'est ça ? C'est cette formation ? Oui, c'en est une autre.

  • Speaker #1

    Non, c'est celle-là. Ça fait partie d'un plan d'action assez global où j'avais organisé une masterclass. sur le sujet stéréotypes de genre en partenariat avec l'intervenante qui est Alexia Anglade, qui était ma coach et formatrice à l'époque et qui a formé plus d'une centaine de femmes dans l'association, plus d'une centaine de professionnels du vin.

  • Speaker #0

    Dans l'association des vignerons engagés ? Oui, oui.

  • Speaker #1

    Et aussi adhérentes et non adhérentes à l'association, puisque c'est une formation qu'on a décidé d'ouvrir à tous les professionnels du vin.

  • Speaker #0

    D'accord. Ça c'est bon, donc chère auditrice qui nous écoutez, vous pouvez toujours aller sur le site des Vignerons Engagés, la formation est proposée, visiblement, ça porte ses fruits.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Du coup, vous êtes une petite équipe, mais tu as quand même des conseils d'administration. Comment ça se gère pour Iris Borut ?

  • Speaker #1

    Alors, le management côté animation de collectif, donc que ce soit des commissions, commissions techniques, commissions de communication. le conseil d'administration, ça, pour le coup, ça s'apprend sur le tas. Et en fait, on a un collectif et des membres qui sont, comme je disais, vraiment bienveillants, à l'écoute, qui acceptent aussi de se laisser guider. Et en fait, il y a un double... C'est donnant-donnant, c'est-à-dire que moi, j'ai un rôle d'animatrice, mais je suis là aussi pour proposer une feuille de route et pour répondre à leurs demandes. Donc, c'est donnant-donnant. Et après, le management côté équipe. Donc, en effet, on est une petite équipe. On est quatre personnes. Et la spécificité qu'on a, c'est qu'on est toutes en télétravail. Donc, moi, je suis sur Toulouse. Et après, mes collègues sont sur Bordeaux, Lyon et Narbonne. Donc là, tout l'enjeu de ces dernières années, ça a été de construire des routines en visio, mais même en présentiel. On se voit assez régulièrement pour avoir une équipe qui se connaît, qui se fait confiance, qui se parle, qui s'appelle régulièrement. Parce que c'est la clé du travail en équipe.

  • Speaker #0

    Et est-ce que justement, tes collaborateurs, collaboratrices, sont dans des co-working comme ici, ou télétravail vraiment pur ?

  • Speaker #1

    Ça va dépendre. Moi, je leur conseille, pour le coup, pour avoir testé le télétravail à 100% pendant plus de deux ans, au début, c'est très chouette. La première semaine, travailler en pyjama, c'est éclate. La deuxième semaine, tu te dis, bon, il faut quand même que je m'habille. Et puis la troisième semaine, tu pètes un câble. donc moi j'ai mis deux ans à me rendre compte de tout ça mais globalement je conseille quand même d'avoir un espace de coworking ne serait-ce que pour sortir de chez soi les jours où on a envie de le faire faire des rencontres aussi rencontrer d'autres professionnels d'autres filières c'est extrêmement riche ici on a des gens plein de corps de métiers différents donc voilà on a tout un espace de coworking où on peut aller à l'envie et puis après la semaine elle va se diviser entre télétravail déplacement etc ça va dépendre d'accord ...

  • Speaker #0

    Maintenant, pour en revenir à la femme et Iris Borut, quels sont tes rituels à toi ? Tu parlais justement de mettre des routines. Est-ce que toi, tu as des rituels pour te maintenir en forme, pour avoir une énergie toujours à fond ? Même si, évidemment, tu es jeune, tu es forcément dynamique et pleine d'énergie. Est-ce que tu as mis en place des rituels ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si j'appellerais ça rituel, mais il y a des travers dans lesquels je suis tombée, dans lesquels je tombe moins maintenant. qu'au début dans l'association, notamment le fait d'avoir gagné en confiance, etc. Ça me permet d'être un peu plus posée. Limiter les déplacements. Pas dire oui à chaque sollicitation pour se concentrer vraiment sur l'essentiel, ce qui va répondre à notre mission, ce qui va répondre à notre feuille de route. Parce qu'on est aujourd'hui extrêmement sollicités, chez Vigneron engagés, pour plein d'interventions diverses et variées. Rester concentrée sur l'essentiel. Et puis après, dans ma semaine, dans le déroulé de mes journées, il y a toujours des temps d'échange avec l'équipe, que ce soit en visio, téléphone. On essaie de se voir au moins une fois par mois, soit en commission, soit on appelle ça tout au camp de base. Donc, on se retrouve à Toulouse. Et puis après, mes rituels persos, ça va être le sport. Soit le kayak, soit le trail. Je me suis mise à courir. Au printemps dernier, j'aime beaucoup ça.

  • Speaker #0

    Des compétitions, du coup ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Encore un challenge.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Je ne savais pas que j'aimais ça, mais j'aime bien courir. En course avec d'autres gens, c'est...

  • Speaker #0

    Et dans la nature, pas sur une piste. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça, voilà. Avec des cailloux. Voilà, donc le rituel de faire du sport. Et puis, le rituel aussi de... Il y a la journée de travail. Et quand la journée est terminée, c'est vraiment terminé. C'est-à-dire que je n'ai pas les mails sur le téléphone, je ne rallume pas l'ordinateur. Et puis, de manière générale, que ce soit nous au sein de l'équipe ou même au sein du collectif, tout le monde est très respectueux, la déconnexion et tout ça.

  • Speaker #0

    La philosophie de vie ? Donc pourquoi, du matin, tu dis faire bouger les lignes environnementales, sociales et économiques pour une filière 20 plus pérenne et sensée ? C'est vraiment ton leitmotiv, ça ?

  • Speaker #1

    Dans l'association, oui. Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Et en tant que femme, ce serait quoi pour la femme ? Est-ce que tu aurais une philosophie de vie ?

  • Speaker #1

    Via l'association, tu veux dire ?

  • Speaker #0

    Toi ?

  • Speaker #1

    Une philosophie de vie. Oui, avoir un impact positif d'un point de vue social et environnemental. C'est la même chose, en fait. De façon générale. Oui, oui, oui. Je ne pourrais pas avoir un boulot qui ne vient pas cocher ces cases-là. Comme tu le disais en introduction, 80 000 heures de travail dans une vie, j'ai besoin que ce soit bien utilisé.

  • Speaker #0

    Tes valeurs, bienveillance, simplicité et kiff. Donc, tu kiffes ta vie, tu kiffes ton boulot, tu kiffes tout.

  • Speaker #1

    C'est mes valeurs, c'est celles aussi de l'équipe qu'on a construite dans l'équipe Vignerons Engagés. Oui, en fait, le plaisir, c'est la base de beaucoup de choses. Et sans plaisir, c'est beaucoup plus difficile de faire les choses. Donc, voilà, le kiff.

  • Speaker #0

    Le kiff, ça, c'est merveilleux. Et tu arrives à faire kiffer les vignerons aussi ?

  • Speaker #1

    J'espère, en tout cas, autant que possible. Que ce soit à travers les... les projets qu'on propose, les commissions qu'on anime, etc. On a tout à cœur, mon équipe et moi, d'amener quelque chose de différent, avec de l'enthousiasme, avec des choses qu'on ne retrouvera pas ailleurs.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que la fraîcheur de ton âge, tu es arrivée à 25 ans, tu as 32 ans aujourd'hui, est-ce que ça impulse justement ? Tu penses que ça donne du sens encore plus ? aux acteurs de la filière vitivinicole ?

  • Speaker #1

    Oui, je trouve ça bien qu'il y ait toutes les générations qui s'impliquent. Après, je pense qu'on peut avoir la même envie à 20, 30, 40, 50, 60 ans et que ce n'est pas vraiment une question d'âge, plutôt de personnalité, d'envie. Est-ce qu'on trouve ce qui nous fait vibrer et comment on le transmet aux autres ?

  • Speaker #0

    Alors, on va terminer par des notes légères.

  • Speaker #1

    Oh, ya,

  • Speaker #0

    ya, ya Alors, tu as un morceau de musique, Never Give Up, Vitamine. Je pense que tu as conseillé surtout un podcast, effectivement, qui est vraiment très sympa. Il n'y a plus de saison de Swan Périssé.

  • Speaker #1

    Oui. Alors, Never Give Up, ce n'est pas moi.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas toi ? Non. Tu n'as pas de morceau Never Give Up ?

  • Speaker #1

    Ah, si. Aya Nakamura, Céline Dion, c'est mes petits plaisirs coupables. Et Never Give Up aussi, je les trouve formidables dans leur... dans leur répertoire respectif.

  • Speaker #0

    Très bien. Je vais parler d'un bouquin culte ou de chevet que tu as actuellement. Tu as évoqué « Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur » de Harper Lee.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un super livre qu'une amie m'a offert pour mes 30 ans qui restait pendant super longtemps sur ma table de chevet. Et en fait, c'est un bouquin vraiment très chouette sur l'Amérique des années 30. Vraiment un très chouette livre que je recommande. Non, c'est sur la justice aux États-Unis, à l'époque de la ségrégation raciale, où il y a un homme noir qui est accusé d'avoir violé une femme blanche. Et du coup, c'est comment un avocat blanc va décider de défendre cet homme-là, qui était condamné à mort, et qu'on vient le défendre dans une Amérique extrêmement raciste. Là, c'est vu par les yeux de la fille de cet avocat, qui est une petite fille de 10 ans, qui a un regard du coup... très naïf et très enfantin sur la situation. C'est très humain, très beau.

  • Speaker #0

    Retrouvez toute l'actualité d'Iris Borut sur LinkedIn. Le lien sera en descriptif de l'épisode. Et bien sûr, les vignerons engagés sur Facebook, Insta, je suppose qu'il y a tous les réseaux sociaux. Merci pour cette conversation, Iris. C'était vraiment un grand plaisir de partager ce moment. Chers abonnés du podcast, ceux et celles qui veulent savoir sur la durabilité ou une démarche RSE au sein d'une organisation viticole, activez la notification pour recevoir la lettre du prochain podcast parce qu'on va rentrer plus en détail avec Iris sur les vignerons engagés et le label. A très vite pour de nouvelles écoutes ! Si Dionysos était une femme, le podcast ?

Description

Dans cet épisode, je reçois Iris Borrut, une jeune femme dynamique et ambitieuse, animée par une vision audacieuse pour le vivant. Diplômée ingénieure agronome, Iris a choisi de donner du sens à ses 80 000 heures de travail tout en créant un monde plus désirable. Recrutée en 2017 par l'association des Vignerons Engagés, elle en est aujourd'hui directrice, guidant les vignerons vers des pratiques durables. Engagée dans la lutte contre les stéréotypes de genre, elle a également mis en place des initiatives pour soutenir les femmes dans le vin. 


Iris nous partagera aussi ses multiples engagements bénévoles, comme son travail avec les Restos du Cœur et son rôle auprès des AgroToulousains. À 32 ans, elle a surmonté des doutes personnels, notamment le syndrome de l'imposteur et le défi d'animer un collectif tout en conciliant les intérêts individuels.


Nous aborderons son leadership, son approche du management et ses talents uniques : de la fédération d’équipes à sa capacité à courir de longues distances, et même à pagayer dans des rivières en crues ! 

Iris nous parlera également de son rituel de ressourcement par le sport, le kayak et le trail. Elle partagera sa philosophie de vie, sa quête pour une filière vin plus pérenne et ses valeurs essentielles : bienveillance, simplicité et plaisir.


Enfin, elle nous expliquera comment elle a aidé à organiser les Rencontres Vignerons Engagés, rassemblant chaque année 300 professionnels du vin pour discuter de durabilité dans un cadre bienveillant et convivial. 

Un épisode riche en découvertes sur le leadership, la gestion d’équipe à distance, et comment faire bouger les lignes dans un secteur en pleine mutation.




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Site web des vignerons engagés : Venez de la part du podcast Si Dionysos était une femme!


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Je remercie mes invités et vous cher auditorat sans qui ce podcast n'aurait de raison d'être.


Si vous avez vraiment aimé cet épisode, alors qu'attendez-vous pour le partager?

Toute ma gratitude pour avoir lu jusqu'ici!


Aurélie


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Ce podcast existe grâce à la société Bleu Charron Wine and Sea dirigée par Aurélie Charron.

Conseil et Formation RSE Marketing Stratégie commerciale...dans le vin mais pas que!








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Transcription

  • Speaker #0

    Si Dionysos était une femme, le premier podcast dédié aux femmes leaders dans l'univers du vin. Ensemble, découvrons le parcours exceptionnel d'une femme inspirante, d'une femme puissante, en toute authenticité. Bienvenue et belle écoute. Mon invitée est une jeune femme dynamique, pleine d'audace et d'ambition pour l'île vivant. Diplôme d'ingénieur agronome en poche. C'est après trois années d'expérience professionnelle qu'elle dessine son parcours, après ce constat simple et pragmatique que nous passons 80 000 heures de notre vie à travailler. Et si ce temps permettait, certes de gagner notre vie, mais aussi de nous épanouir en créant un monde plus désirable. Bref, elle cherche à donner du sens à sa vie professionnelle et pas que. Elle est recrutée par l'association des vignerons engagés en 2018, un peu par hasard, et elle donne de son temps au Resto du Coeur depuis bientôt sept ans. et elle est bénévole pour d'autres associations. Allez, je lève le suspense. Mon invitée est Iris Borut, une spécialiste de la filière viticole française et des démarches RSE et environnementales. Elle occupe maintenant la fonction de directrice du label Vignerons Engagés et son objectif, entraîner les vignerons et l'écosystème du vin vers les pratiques plus durables, environnementales, sociales, économiquement parlant. Et Dieu de ses 32 ans, Iris a également mis en place plusieurs actions en direction des femmes de vin pour lutter contre le stéréotype de genre et prendre confiance en soi. J'ai hâte que nous en parlions. Bonjour Iris.

  • Speaker #1

    Bonjour Aurélie.

  • Speaker #0

    Alors merci de me recevoir à Toulouse, dans l'espace du coworking, vraiment très sympathique. Alors justement, est-ce que tu veux bien te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Oui bien sûr. Donc Iris Borut, je suis directrice de l'association Vigneron Engagé, qui est l'organisation professionnelle de la RSE pour la filière vin.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors, comment tu es arrivée là ? Parce que visiblement, ça fait 7 ans, tu avais 25 ans. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. En fait, après trois années à des postes en agroalimentaire, en marketing et en communication, j'ai eu besoin de mettre un peu plus de sens dans ma vie professionnelle, d'une part, et également de me rapprocher des producteurs, des productrices. Et c'est la raison pour laquelle j'ai, en effet, un peu, par hasard, toqué à la porte de Vigneron Engagé. qui avait à l'époque une salariée qui était Céline. Et en fait, à la faveur d'un remplacement de congé maternité, je suis rentrée dans l'association à la base pour six mois. Et voilà, maintenant, ça fait six ans.

  • Speaker #0

    D'accord, donc tu as découvert le vin puisque tu étais plus dans l'agroalimentaire précédemment, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, alors j'ai un diplôme d'ingénieur agronome, donc j'avais déjà vu un peu comment fonctionnait la vigne, la vinification, etc. Mais je n'avais pas fait de spécialisation là-dedans, donc j'ai découvert la filière. En même temps que je suis rentrée dans l'assaut, en effet.

  • Speaker #0

    D'accord. Et l'aspect écologique, l'aspect prendre soin du vivant, c'est quelque chose qui a été... C'est dans ton éducation familiale ou c'est quelque chose que tu as découvert plus tard ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est une bonne question. J'ai toujours eu un entourage qui était sensible à l'écologie, à prendre soin des gens de manière générale. Donc, c'était dans mes valeurs et j'avais envie aussi de pouvoir remettre ça dans mon... dans mon travail et c'est ce que j'ai trouvé avec Vigneron Engagé.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc, quand tu es arrivée à 25 ans, Vigneron Engagé, c'était déjà 6 000 adhérents ?

  • Speaker #1

    Non, il y en avait moins que ça. L'association a grandi en même temps que moi. J'ai grandi avec l'asso, j'ai fait grandir l'asso. À l'époque, en termes d'entreprise adhérente, on était un peu moins de 20 et aujourd'hui, on est à quasiment 80.

  • Speaker #0

    C'est joli. Alors, l'expérience de la filière viticole, on sait que c'était... Il y a 25 ans, il y avait très peu de femmes au sein de cette filière. Comment, toi, tu as été perçue ? Tu es arrivée jeune, fraîche, dynamique, officieuse, avec beaucoup d'audace. Raconte un peu l'histoire de ces rencontres.

  • Speaker #1

    C'est vrai que quand j'ai pris le poste à l'époque, je me suis retrouvée animée à un des conseils d'administration avec des directeurs de CAF. Je dis directeur parce qu'il y avait une directrice. qui avait au moins 10, 15, 20, voire le double de mon âge, qui était dans le métier depuis des années et des années, avec une légitimité qui n'était plus du tout à prouver. Et moi, j'arrive là, je me dis « qu'est-ce que je fais là ? » Et donc du coup, en effet, il y a eu toute une phase où j'ai dû faire mes preuves envers moi-même, aussi je pense envers les autres, mais surtout d'abord, avant tout, envers moi-même, parce que voilà. J'avais besoin de faire mes preuves.

  • Speaker #0

    Et tu as été soutenue quand même par ton entourage ? Oui,

  • Speaker #1

    dès le début, j'ai rencontré que ce soit le conseil d'administration, les commissions, les vignerons d'une manière générale étaient... Extrêmement bienveillant, c'est aussi dans les valeurs de l'association depuis le début. Et donc, du coup, ça m'a permis aussi de prendre confiance dans mon poste, de prendre des initiatives, de me former, etc. Donc, voilà, le terreau était fertile à ce que ça se passe bien.

  • Speaker #0

    Bon, on va faire un petit flashback sur Vigneron Engagé, que tu présentes un peu mieux cette association. Oui,

  • Speaker #1

    donc Vigneron Engagé, c'est l'organisation professionnelle de l'RSE dans la filière 20. Notre mission est double, elle est à la fois d'accompagner nos adhérents, donc tout un écosystème de producteurs, mais aussi de distributeurs, de négociants et de fournisseurs de bouchons, de bouteilles, de services auprès de nos adhérents. Donc d'accompagner tout cet écosystème dans leur démarche de RSE et de développement durable, par une boîte à outils, par la mise en relation, par l'animation et l'intelligence collective. Donc on organise des commissions, des groupes de partage une fois par mois. Les rencontres vignerons engagés qui sont vraiment le gros temps fort de l'association, qui est ouvert maintenant d'ailleurs à toute la filière vin. Ça c'est le premier pan. Et puis le deuxième pan, c'est également de promouvoir le label vigneron engagé.

  • Speaker #0

    Qui est un label, voilà. Voilà,

  • Speaker #1

    qui est un label basé sur la norme ISO 26000 et qui permet aux producteurs qui sont labellisés de valoriser leurs bonnes pratiques directement sur la bouteille auprès du consommateur.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc ce label, aujourd'hui, commence à peser justement dans la filière vin. Et aujourd'hui, l'association, vous êtes trois salariés ?

  • Speaker #1

    Deux salariés à temps plein et deux alternantes. On est 2 plus 2 égale 4. 2 plus 2 égale 4,

  • Speaker #0

    parfait. Je vais revenir aussi sur toi, Iris. Qu'est-ce que tu as envisagé de faire quand tu étais jeune ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai... eu plusieurs métiers. Si on remonte à très très jeune, enfant, il y avait pompière. Donc je ne sais pas si ce mot se dit, mais moi je le disais pompière. Ensuite, il y avait comédienne et voilà, de ce que je me souviens, c'était ces deux métiers-là qui m'attiraient. Et après, quand je me suis lancée dans les études supérieures, l'envie de travailler en bio, en agro m'a tout de suite intéressée.

  • Speaker #0

    D'accord, mais finalement, t'es là pour éteindre le feu, c'est bien. Je suis absolument climatique, ça sonne bien. C'est vrai. Et puis comédienne, finalement, tu animes beaucoup de formations et de conseils d'administration, de comités et autres. Finalement, ça se croise. Bien vu. Tu as créé ton métier. Alors, pour définir tes talents, tu dis que tu as la capacité de fédérer et de courir longtemps. Ça, j'aime bien. Pagailler dans les rivières encrues aussi. Donc, en fait, la difficulté ne te fait pas peur ?

  • Speaker #1

    Non, j'aime bien ça. J'aime bien le... C'est un peu dépensif, mais j'aime bien le challenge, je crois. Quand je t'entends le décrire, je me dis, ah oui, peut-être que j'aime bien me faire mal.

  • Speaker #0

    Peut-être pas forcément dans ce sens-là.

  • Speaker #1

    Mais si, j'aime bien me dire, OK, comment on va aller ? Je veux aller là, comment je fais pour y aller ? C'est ambitieux, mais on va trouver un moyen, que ce soit en effet dans la vie pro ou côté perso. C'est vrai que j'ai des hobbies assez... Tu peux les expliquer. Je fais du kayak depuis maintenant trois ans, qui est un sport qui peut se pratiquer soit dans un bassin d'eau vive, comme va le faire Tony Estrangue en canoë. Donc il faut passer des portes, etc. C'est plutôt un sport technique. Moi, ce que je préfère, ça va être le kayak en eau vive, donc vraiment dans les rivières.

  • Speaker #0

    Tu descends les canyons, les cascades aussi ?

  • Speaker #1

    Voilà, il y a des petits sauts, des choses comme ça. Et après, l'idée, c'est de... Donc, on est chacun dans son bateau, mais c'est quand même un sport d'équipe parce que l'idée, c'est de travailler, de descendre la rivière en se faisant la sécurité des uns des autres. Donc, il y a vraiment beaucoup de notions de sécu à avoir. Toujours veiller les uns sur les autres et puis prendre du plaisir seul. Avec tout le monde dans un écosystème qui est incroyable, qui est la rivière, l'eau, et ça, ça me fait vibrer autant en été qu'en hiver. Ça peut paraître un peu masochiste, mais l'eau froide en hiver, il n'y a rien de mieux pour déconnecter de la semaine que d'aller sur une rivière un peu gelée en Corée.

  • Speaker #0

    Je te rejoins. J'ai eu fait de l'aviron, l'aviron de rivière, et c'est vrai que parfois même... On voyait les dames de nage qui commençaient à geler un petit peu. Mais c'est merveilleux. L'hiver, tu vois la brume sur l'eau, ça glisse tout seul. Je te comprends. Je te rejoins là-dessus. Mais finalement, l'esprit d'équipe se retrouve aussi dans ton activité professionnelle. Comme quoi la fusion des passions sportives se transpose aussi dans l'homme. dans la profession. Et du coup, par rapport à également cette biodiversité que tu aimes à défendre aujourd'hui, à travers le collectif, pour embarquer tout ce petit monde, comment ça se passe ? Il y a vraiment une énergie incroyable à diffuser, c'est beaucoup de messages, c'est de la répétition, comment tu as créé en fait cette dynamique au sein des vignes en ronds engagées ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai... Je n'aurais pas la prétention de dire que c'est moi qui l'ai créé. Je suis arrivée, il y avait déjà un terreau qui était extrêmement fertile avec un groupe de vignerons, de salariés de caves qui étaient très motivés et déjà dans la démarche depuis 2007. Donc, c'était des motivations qui sont de longue date. Ce que j'ai fait, à mon échelle, c'était de le catalyser, de le mettre en avant, de mettre en relation, de valoriser aussi tout ce qui est fait. Parce qu'il y a beaucoup de choses qui étaient faites dès mon arrivée, mais qui n'étaient pas forcément valorisées, mises en avant. Donc, moi, mon travail, ça a été vraiment de communiquer dessus et puis d'animer tout ça pour être sûre que les bonnes idées soient poussées jusqu'au bout et soient mises en application.

  • Speaker #0

    D'accord. Au niveau des réussites, pour toi, ce sont les rencontres des vignerons engagés. Quand il y a 300 professionnels du vin qui se réunissent chaque année pendant deux journées pour parler durabilité et vin dans un cadre bienveillant, convivial et de partage absolu. Pourquoi ? Cette réussite en particulier ?

  • Speaker #1

    Parce qu'en fait, ça vient associer tout ce que j'aime faire. Et c'est une image formidable aussi pour notre collectif. On a des retours qui sont tous les ans extrêmement positifs. Un taux de satisfaction de 9 sur 10, quelque chose comme ça. C'est un challenge d'arriver à se renouveler chaque année aussi, avec des intervenants, des intervenantes, des thématiques qui sont... Toujours un peu plus original, un peu différente, un peu décalée. On a fait venir, il y a deux ans, un intervenant sur la décroissance. Franchement, on ne savait pas trop quel allait être l'accueil qu'on allait avoir pour cet atelier-là. Et en fait, il a fait... ça le comble.

  • Speaker #0

    Tu te souviens de son nom ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est Michel Le Pesan. Du coup, la thématique de l'atelier, c'était... Croissance verte ou décroissance, quel modèle économique pour demain ? Et dans une phase pour la filière où on est sur une phase de difficultés économiques, des consommations, etc. C'était aussi un pari de venir parler de décroissance, de venir un peu secouer les cocotiers. On a l'habitude de dire ça dans la sauce, secouer les cocotiers. On aime bien amener des sujets qui questionnent et qui percutent. On se rend compte que... nos adhérents, même globalement les gens aiment bien aussi se faire se faire percuter mais tu vois que ça la curiosité se questionner, il y a une vraie ouverture en fait dans ces rencontres et c'est ça qui marque leur réussite c'est l'ouverture la bienveillance et le niveau d'écoute sur les idées de chacun et de chacune.

  • Speaker #0

    D'accord donc ça c'est récurrent c'est des rencontres des vignerons c'est une fois par an oui faites régulièrement. Tout à fait donc là on C'était en Champagne l'an dernier ?

  • Speaker #1

    C'était en Champagne l'an dernier. En 2025, ce sera les 12 et 13 mars à la cave de Thinlermitage, qui est un de nos adhérents historiques. Voilà, c'est deux journées qui sont ouvertes à la fois à nos adhérents, mais globalement à tous les professionnels de la filière. Donc, j'encourage vraiment toutes celles et ceux qui nous écoutent à venir à cet événement qui est deux jours de progrès.

  • Speaker #0

    Tu repars, après, tu es boostée. Ça donne vraiment des idées d'amélioration au quotidien et des corrections qu'on peut apporter. Chacun et chacune dans nos vies et personnelles et professionnelles. En fait, je pense que ça résonne sur le reste. Côté leadership, tu as dit j'ai eu un avant et un après avoir travaillé sur le leadership. On me l'a fait remarquer. Moins de doutes, plus de confiance en moi et tellement de temps gagné. Est-ce que tu peux parler de ce leadership ?

  • Speaker #1

    Oui. Alors, le avant et le après, c'est par rapport à une formation qui s'appelle Leadership au féminin. que j'ai suivi, c'était un peu plus que la formation même, il y avait un accompagnement avec un petit groupe de femmes, c'était un accompagnement sur six mois, à une période où je me questionnais pas mal sur ma posture dans l'association, sur quelle place je devais prendre, comment la prendre, etc. Et en fait cette formation m'a permis de mettre le doigt sur le syndrome d'imposture, qui touche énormément de personnes et particulièrement de femmes. Ça m'a permis de mettre le doigt dessus, de comprendre comment il se manifestait, comment le combattre aussi. Et très clairement, oui, au fil des mois, j'ai très vite vu qu'il y avait des questions, mille et une questions que je me posais avant, que je me posais de moins en moins. Et que cette petite voix qui me disait « t'es pas capable, vérifie parce que c'est pas sûr que t'es bien fait, si t'as fait tout ça, toutes ces réussites, c'est pas grâce à toi, c'est grâce aux autres. » Cette petite voix, petit à petit, elle s'est mise à parler de moins en moins fort. Et surtout, j'ai eu l'envie aussi de faire connaître cette formation aux autres personnes. Et donc, c'est pour ça qu'on le propose dans l'association aujourd'hui, l'Hierarchie pour Féminins.

  • Speaker #0

    D'accord. Et ça fait partie du sujet de l'introduction que je parlais sur la partie que tu as mise en place pour lutter contre les stéréotypes du genre, c'est ça ? C'est cette formation ? Oui, c'en est une autre.

  • Speaker #1

    Non, c'est celle-là. Ça fait partie d'un plan d'action assez global où j'avais organisé une masterclass. sur le sujet stéréotypes de genre en partenariat avec l'intervenante qui est Alexia Anglade, qui était ma coach et formatrice à l'époque et qui a formé plus d'une centaine de femmes dans l'association, plus d'une centaine de professionnels du vin.

  • Speaker #0

    Dans l'association des vignerons engagés ? Oui, oui.

  • Speaker #1

    Et aussi adhérentes et non adhérentes à l'association, puisque c'est une formation qu'on a décidé d'ouvrir à tous les professionnels du vin.

  • Speaker #0

    D'accord. Ça c'est bon, donc chère auditrice qui nous écoutez, vous pouvez toujours aller sur le site des Vignerons Engagés, la formation est proposée, visiblement, ça porte ses fruits.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Du coup, vous êtes une petite équipe, mais tu as quand même des conseils d'administration. Comment ça se gère pour Iris Borut ?

  • Speaker #1

    Alors, le management côté animation de collectif, donc que ce soit des commissions, commissions techniques, commissions de communication. le conseil d'administration, ça, pour le coup, ça s'apprend sur le tas. Et en fait, on a un collectif et des membres qui sont, comme je disais, vraiment bienveillants, à l'écoute, qui acceptent aussi de se laisser guider. Et en fait, il y a un double... C'est donnant-donnant, c'est-à-dire que moi, j'ai un rôle d'animatrice, mais je suis là aussi pour proposer une feuille de route et pour répondre à leurs demandes. Donc, c'est donnant-donnant. Et après, le management côté équipe. Donc, en effet, on est une petite équipe. On est quatre personnes. Et la spécificité qu'on a, c'est qu'on est toutes en télétravail. Donc, moi, je suis sur Toulouse. Et après, mes collègues sont sur Bordeaux, Lyon et Narbonne. Donc là, tout l'enjeu de ces dernières années, ça a été de construire des routines en visio, mais même en présentiel. On se voit assez régulièrement pour avoir une équipe qui se connaît, qui se fait confiance, qui se parle, qui s'appelle régulièrement. Parce que c'est la clé du travail en équipe.

  • Speaker #0

    Et est-ce que justement, tes collaborateurs, collaboratrices, sont dans des co-working comme ici, ou télétravail vraiment pur ?

  • Speaker #1

    Ça va dépendre. Moi, je leur conseille, pour le coup, pour avoir testé le télétravail à 100% pendant plus de deux ans, au début, c'est très chouette. La première semaine, travailler en pyjama, c'est éclate. La deuxième semaine, tu te dis, bon, il faut quand même que je m'habille. Et puis la troisième semaine, tu pètes un câble. donc moi j'ai mis deux ans à me rendre compte de tout ça mais globalement je conseille quand même d'avoir un espace de coworking ne serait-ce que pour sortir de chez soi les jours où on a envie de le faire faire des rencontres aussi rencontrer d'autres professionnels d'autres filières c'est extrêmement riche ici on a des gens plein de corps de métiers différents donc voilà on a tout un espace de coworking où on peut aller à l'envie et puis après la semaine elle va se diviser entre télétravail déplacement etc ça va dépendre d'accord ...

  • Speaker #0

    Maintenant, pour en revenir à la femme et Iris Borut, quels sont tes rituels à toi ? Tu parlais justement de mettre des routines. Est-ce que toi, tu as des rituels pour te maintenir en forme, pour avoir une énergie toujours à fond ? Même si, évidemment, tu es jeune, tu es forcément dynamique et pleine d'énergie. Est-ce que tu as mis en place des rituels ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si j'appellerais ça rituel, mais il y a des travers dans lesquels je suis tombée, dans lesquels je tombe moins maintenant. qu'au début dans l'association, notamment le fait d'avoir gagné en confiance, etc. Ça me permet d'être un peu plus posée. Limiter les déplacements. Pas dire oui à chaque sollicitation pour se concentrer vraiment sur l'essentiel, ce qui va répondre à notre mission, ce qui va répondre à notre feuille de route. Parce qu'on est aujourd'hui extrêmement sollicités, chez Vigneron engagés, pour plein d'interventions diverses et variées. Rester concentrée sur l'essentiel. Et puis après, dans ma semaine, dans le déroulé de mes journées, il y a toujours des temps d'échange avec l'équipe, que ce soit en visio, téléphone. On essaie de se voir au moins une fois par mois, soit en commission, soit on appelle ça tout au camp de base. Donc, on se retrouve à Toulouse. Et puis après, mes rituels persos, ça va être le sport. Soit le kayak, soit le trail. Je me suis mise à courir. Au printemps dernier, j'aime beaucoup ça.

  • Speaker #0

    Des compétitions, du coup ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Encore un challenge.

  • Speaker #1

    Oui, voilà. Je ne savais pas que j'aimais ça, mais j'aime bien courir. En course avec d'autres gens, c'est...

  • Speaker #0

    Et dans la nature, pas sur une piste. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça, voilà. Avec des cailloux. Voilà, donc le rituel de faire du sport. Et puis, le rituel aussi de... Il y a la journée de travail. Et quand la journée est terminée, c'est vraiment terminé. C'est-à-dire que je n'ai pas les mails sur le téléphone, je ne rallume pas l'ordinateur. Et puis, de manière générale, que ce soit nous au sein de l'équipe ou même au sein du collectif, tout le monde est très respectueux, la déconnexion et tout ça.

  • Speaker #0

    La philosophie de vie ? Donc pourquoi, du matin, tu dis faire bouger les lignes environnementales, sociales et économiques pour une filière 20 plus pérenne et sensée ? C'est vraiment ton leitmotiv, ça ?

  • Speaker #1

    Dans l'association, oui. Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    Et en tant que femme, ce serait quoi pour la femme ? Est-ce que tu aurais une philosophie de vie ?

  • Speaker #1

    Via l'association, tu veux dire ?

  • Speaker #0

    Toi ?

  • Speaker #1

    Une philosophie de vie. Oui, avoir un impact positif d'un point de vue social et environnemental. C'est la même chose, en fait. De façon générale. Oui, oui, oui. Je ne pourrais pas avoir un boulot qui ne vient pas cocher ces cases-là. Comme tu le disais en introduction, 80 000 heures de travail dans une vie, j'ai besoin que ce soit bien utilisé.

  • Speaker #0

    Tes valeurs, bienveillance, simplicité et kiff. Donc, tu kiffes ta vie, tu kiffes ton boulot, tu kiffes tout.

  • Speaker #1

    C'est mes valeurs, c'est celles aussi de l'équipe qu'on a construite dans l'équipe Vignerons Engagés. Oui, en fait, le plaisir, c'est la base de beaucoup de choses. Et sans plaisir, c'est beaucoup plus difficile de faire les choses. Donc, voilà, le kiff.

  • Speaker #0

    Le kiff, ça, c'est merveilleux. Et tu arrives à faire kiffer les vignerons aussi ?

  • Speaker #1

    J'espère, en tout cas, autant que possible. Que ce soit à travers les... les projets qu'on propose, les commissions qu'on anime, etc. On a tout à cœur, mon équipe et moi, d'amener quelque chose de différent, avec de l'enthousiasme, avec des choses qu'on ne retrouvera pas ailleurs.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que la fraîcheur de ton âge, tu es arrivée à 25 ans, tu as 32 ans aujourd'hui, est-ce que ça impulse justement ? Tu penses que ça donne du sens encore plus ? aux acteurs de la filière vitivinicole ?

  • Speaker #1

    Oui, je trouve ça bien qu'il y ait toutes les générations qui s'impliquent. Après, je pense qu'on peut avoir la même envie à 20, 30, 40, 50, 60 ans et que ce n'est pas vraiment une question d'âge, plutôt de personnalité, d'envie. Est-ce qu'on trouve ce qui nous fait vibrer et comment on le transmet aux autres ?

  • Speaker #0

    Alors, on va terminer par des notes légères.

  • Speaker #1

    Oh, ya,

  • Speaker #0

    ya, ya Alors, tu as un morceau de musique, Never Give Up, Vitamine. Je pense que tu as conseillé surtout un podcast, effectivement, qui est vraiment très sympa. Il n'y a plus de saison de Swan Périssé.

  • Speaker #1

    Oui. Alors, Never Give Up, ce n'est pas moi.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas toi ? Non. Tu n'as pas de morceau Never Give Up ?

  • Speaker #1

    Ah, si. Aya Nakamura, Céline Dion, c'est mes petits plaisirs coupables. Et Never Give Up aussi, je les trouve formidables dans leur... dans leur répertoire respectif.

  • Speaker #0

    Très bien. Je vais parler d'un bouquin culte ou de chevet que tu as actuellement. Tu as évoqué « Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur » de Harper Lee.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un super livre qu'une amie m'a offert pour mes 30 ans qui restait pendant super longtemps sur ma table de chevet. Et en fait, c'est un bouquin vraiment très chouette sur l'Amérique des années 30. Vraiment un très chouette livre que je recommande. Non, c'est sur la justice aux États-Unis, à l'époque de la ségrégation raciale, où il y a un homme noir qui est accusé d'avoir violé une femme blanche. Et du coup, c'est comment un avocat blanc va décider de défendre cet homme-là, qui était condamné à mort, et qu'on vient le défendre dans une Amérique extrêmement raciste. Là, c'est vu par les yeux de la fille de cet avocat, qui est une petite fille de 10 ans, qui a un regard du coup... très naïf et très enfantin sur la situation. C'est très humain, très beau.

  • Speaker #0

    Retrouvez toute l'actualité d'Iris Borut sur LinkedIn. Le lien sera en descriptif de l'épisode. Et bien sûr, les vignerons engagés sur Facebook, Insta, je suppose qu'il y a tous les réseaux sociaux. Merci pour cette conversation, Iris. C'était vraiment un grand plaisir de partager ce moment. Chers abonnés du podcast, ceux et celles qui veulent savoir sur la durabilité ou une démarche RSE au sein d'une organisation viticole, activez la notification pour recevoir la lettre du prochain podcast parce qu'on va rentrer plus en détail avec Iris sur les vignerons engagés et le label. A très vite pour de nouvelles écoutes ! Si Dionysos était une femme, le podcast ?

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