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Si Dionysos était une femme

# 32 Réemploi des bouteilles en verre : un modèle d’avenir avec Oc’Consigne

# 32 Réemploi des bouteilles en verre : un modèle d’avenir avec Oc’Consigne

30min |25/01/2025
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# 32 Réemploi des bouteilles en verre : un modèle d’avenir avec Oc’Consigne

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30min |25/01/2025
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Description

Et si nous redonnions vie aux bouteilles en verre plutôt que de les recycler ? Dans cet épisode, nous plongeons dans l’univers d’Oc’Consigne, une SCOP basée à Montpellier qui réinvente la consigne pour répondre aux enjeux environnementaux et sociaux actuels. Anne-Claire Degail, cofondatrice et gérante, nous dévoile les coulisses de cette initiative qui lave et remet en circulation environ 100 000 bouteilles par mois, avec pour objectif de réduire drastiquement l’empreinte carbone des metteurs en marché.

Découvrez :
🌱 Les coûts du réemploi par rapport au neuf : Les bouteilles réemployées sont proposées à partir de 33 centimes (330 €/1 000 unités). Un prix parfois équivalent, inférieur ou supérieur à celui du neuf, en raison du manque de subventions pour la filière de réemploi, contrairement au recyclage qui bénéficie d’un soutien financier important.
🍇 Les bénéfices et freins économiques et politiques : Pourquoi certains vignerons hésitent encore à franchir le pas, et comment des lois comme l’AGEC et le PPWR visent à structurer et soutenir cette transition.
💡 Les défis techniques, logistiques et réglementaires à surmonter pour démocratiser le réemploi à grande échelle.
📈 Comment Oc’Consigne travaille en partenariat avec des producteurs, distributeurs, et les pouvoirs publics pour construire une économie circulaire viable.

Un épisode riche en chiffres clés, en réflexions sur l’économie circulaire, et en solutions concrètes pour les acteurs de la filière viticole et au-delà.

🎙️ Écoutez, partagez et engagez-vous avec nous pour un avenir plus responsable.



Je remercie mes invités et vous cher auditeur grâce à qui ce podcast a vraiment sa raison d'être.


Si vous avez vraiment aimé cet épisode, alors qu'attendez-vous pour le partager?

Toute ma gratitude


Aurélie


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Ce podcast existe grâce à la société Bleu Charron Wine and Sea dirigée par Aurélie Charron.

Conseil et Formation RSE Marketing Stratégie commerciale...dans le vin mais pas que!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Si Dionysos était une femme, le premier podcast dédié aux femmes leaders dans l'univers du vin explore la RSE, la responsabilité sociétale des entreprises. Ensemble, découvrons les pratiques vertueuses initiées par des acteurs du changement. Bienvenue et belle écoute ! J'ai des souvenirs, quand j'étais enfant, entre 5-6 ans, quand on faisait les courses au magasin Cop, il y avait des casiers dans lesquels ma grand-mère déposait des bouteilles. Les bouteilles qu'on saisignait faisaient partie du quotidien. Aujourd'hui, ce modèle revient en force et c'est une excellente nouvelle pour notre planète. Avec mon invité, nous allons parler de réemploi des bouteilles en verre, une manière efficace de réduire le bilan carbone pour un metteur en marché. Anne-Claire Degay est cofondatrice de la Scope Hoc Consigne à Montpellier. L'ASCOP emploie 8 salariés, dont 3 en insertion, 50% du chiffre d'affaires et du lavage à façon. Elle va nous expliquer ce que c'est. 66% des clients sont des vignerons. Il existe une centaine de points de collecte. Chaque mois, ce sont environ 100 000 bouteilles qui sont lavées pour être remises sur le marché. Évidemment, la RSE est la raison d'être de l'entreprise. Depuis le début en 2021, c'est la nature même de l'entreprise d'aider à la baisse du bilan carbone des différents metteurs en marché. Merci Anne-Claire d'être mon invitée.

  • Speaker #1

    Bonjour Aurélie.

  • Speaker #0

    Alors pour commencer Anne-Claire, peux-tu présenter rapidement la SCOP HocConsting s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Donc HocConsting, c'est une société coopérative et participative qui appartient donc aujourd'hui à ses salariés, créée en juillet 2021, qui a été agréée entreprise d'insertion en 2022, qui emploie donc comme tu le disais huit personnes aujourd'hui, et dont l'objet est de relancer... Une filière de réemploi des emballages en verre sur le territoire situé à l'est de l'Occitanie et de s'inscrire dans ce mouvement national du retour du réemploi des emballages.

  • Speaker #0

    Alors aujourd'hui, choisir de relancer la consigne dans la filière vitivinicole, c'est un choix. Et pourquoi ce modèle est-il particulièrement adapté à la filière vitivinicole ?

  • Speaker #1

    Selon l'ADEME, la bouteille en verre représente à elle seule 30% de l'empreinte carbone de l'ensemble du cycle de vie de la production du vin, depuis la production jusqu'à sa mise sur le marché. Donc quand un vigneron, une cave coopérative souhaite réduire son empreinte carbone, passer au réemploi, c'est vraiment un des leviers possibles, aujourd'hui possibles, et qui aura un réel impact. sur son analyse de cycle de vie.

  • Speaker #0

    D'accord. Quel gain supplémentaire le réemploi peut-il apporter par rapport au recyclage classique ?

  • Speaker #1

    Le recyclage, restons très clairs, c'est très bien. Et pour toutes les bouteilles qui ne sont pas réemployables, il faut mettre son verre dans un point d'apport volontaire. Mais mieux que le recyclage, il y a le réemploi, selon les chiffres de l'ADEME, dont le meilleur des cas, c'est... 80% d'énergie primaire économisée par rapport au recyclage. C'est plus de 75% d'émissions de gaz à effet de serre en moins. Et c'est au moins moitié moins d'eau. Donc, c'est très clair. C'est sans équivoque. Le réemploi est meilleur pour l'environnement que le recyclage.

  • Speaker #0

    Je lisais aussi également que en 2018, seulement 86% des emballages en verre étaient recyclés en France. Donc en plus, ce n'est pas non plus énormément.

  • Speaker #1

    Donc 86% des emballages recyclés en France, c'est déjà très bien quand même. Ça veut dire que le geste du tri est quand même adopté dans une grande majorité. Et d'ailleurs, on peut s'appuyer sur ce geste du tri pour maintenant étendre vers le geste du réemploi. Mais effectivement, il reste encore 14% des emballages en verre qui sont... mis dans la poubelle noire. Et ça, c'est une moyenne.

  • Speaker #0

    Alors, concernant les freins majeurs qui empêchent aujourd'hui les producteurs d'adopter la consigne, il y a une majorité des consommateurs quand même en France qui sont prêts à payer plus cher pour des produits consignés. Et beaucoup de producteurs hésitent encore. Alors, entre coût de mise en place logistique et diversité de bouteilles, puisqu'il y a des modèles différents, quels sont les obstacles ? principaux que vous identifiez chez Aux Consignes ?

  • Speaker #1

    Je dirais qu'il y a deux types d'obstacles. Il y a les obstacles perçus qui ne se basent pas vraiment sur une vraie connaissance de ce qui est en train de se développer. Donc certains, en 2020, le monde... viticole, je dirais, se lève contre la remise en place du réemploi et de la consigne en France. Et je dirais, je les comprends, en 2020, il y a très peu de centres de lavage en France, il y a très peu de filières de réemploi qui s'étaient organisées, le secteur viticole est déjà, comment dire, sous le poids de beaucoup de contraintes, et donc on l'entend. Aujourd'hui, on est en 2024, ça va très vite. Et donc, il y a des filières partout en France qui sont fédérées, notamment au sein de France Consigne, dont Sophie Graziani-Roth et moi-même sommes les co-présidentes, d'ailleurs. On peut en parler plus tard. C'est une association ? C'est une association qui fédère 12 opérateurs de réemploi aujourd'hui en France. On sait laver des bouteilles de vin, lever la contrainte de la piqûre qui... qui apportent une certaine contrainte. On sait laver des bouteilles de vin de façon qualitative et des boucles de collecte se mettent en place partout en France. Et donc, ça, c'est des freins perçus et en fait, qui sont en train d'être levés de plus en plus. Ensuite, il y a des freins, je dirais, là encore perçus, qui peuvent être réels pour certains, pour passer au réemploi. Il faut se doter de bouteilles qui sont de modèles standardisés. Donc, il faut effectivement dire adieu aux modèles qui ont été conçus à l'image d'un cuiron, etc. Oui,

  • Speaker #0

    parce qu'effectivement, je rebondis là-dessus, moi-même ayant été directrice marketing, effectivement, il y a dix ans, on s'est éclaté avec différents styles de modèles parce qu'il fallait qu'on apporte de la différence, il fallait qu'on apporte une nouvelle cuvée, une nouvelle visibilité, storytelling, etc. Mais voilà, on se tirait une balle dans le pied, finalement. Aujourd'hui, par rapport au réemploi, on est d'accord qu'il faut essayer de standardiser au maximum.

  • Speaker #1

    Voilà. Mais qui dit standardisation ne veut pas dire que c'est ennuyeux. C'est-à-dire que les modèles qui ont été adoptés par le réseau VRAC et réemploi, c'est donc, on appelle ça les modèles de la gamme standard aujourd'hui, ce sont des bouteilles de vin, Bourgogne tradition en trois teintes, Bordelaise tradition en trois teintes, rien de plus traditionnel. mais avec une certaine sobriété. Et la mode aussi est à la sobriété. Voilà. Ensuite, il faut passer à des étiquettes qui doivent se décoller au lavage. C'est indispensable. Et donc, là encore, certains vont, comment dire, peut-être se dire Ah, mais je ne peux plus mettre de dorure, je ne peux plus mettre beaucoup d'aplats de couleurs, etc. En fait, déjà, on va faire une étude au cas par cas.

  • Speaker #0

    De toute façon, vous avez des liens aussi avec les imprimeurs, je suppose ? Beaucoup.

  • Speaker #1

    On a des liens avec un très grand nombre d'imprimeurs du territoire qui connaissent très bien notre cahier des charges. Et là, France Consigne, en plus, est en train de développer une labellisation des imprimeurs pour être bien sûr que ce qu'ils préconisent, c'est bien en accord avec le cahier des charges.

  • Speaker #0

    Donc finalement, ce n'est pas une question à poser. Tout va bien.

  • Speaker #1

    En fait, tout va bien. Et en fait, on voit bien un vigneron, il va mettre entre, je dirais, un an. et une semaine pour passer une gamme en réemploi. Et qu'est-ce qui différencie les deux ? La plupart du temps, c'est la volonté. Et quand on dit passer au réemploi, ce n'est pas passer 100% de ses gammes. Bien sûr que non. On comprend bien que ça peut être perçu comme un peu risqué, etc. Donc, les vignerons qui passent au réemploi, ils commencent par une gamme. Une gamme qui est distribuée dans des circuits qu'ils maîtrisent, ou qu'ils maîtrisent en grande partie. dans des circuits où on a des points de collecte. Et il va tester. Et en fait, très vite, le vigneron se rend compte que cela ne fait pas beaucoup de différence.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux expliquer, justement, si les vignerons nous écoutent, clairement comment ça se passe, le schéma du réemploi et combien ça coûte ?

  • Speaker #1

    D'accord. Pour passer au réemploi, d'abord, on va expliquer les grandes lignes de ce qu'il faut faire. Donc, ça veut dire, en gros, adapter sa matière sèche. Et puis ensuite, une fois que le vigneron est décidé, il va souscrire à un pack, ce qu'on appelle le pack d'intégration à la filière, qui comprend un accompagnement pour... pour adapter sa matière sèche. Donc nous, on connaît quasiment maintenant énormément d'imprimeurs, donc il n'a pas besoin de changer d'imprimeur. Il y a aujourd'hui de fortes chances pour que l'imprimeur qu'il a soit un imprimeur qu'il nous connaisse déjà. Et s'il ne nous connaît pas, nous on se charge d'appeler l'imprimeur, d'expliquer en détail le cahier des charges, etc. Ensuite, il va devoir travailler... Avec son embouteilleur, là encore, on connaît de nombreux embouteilleurs qui connaissent bien notre cahier des charges. Sinon, on les appelle parce qu'il ne faut pas que le numéro de l'eau soit gravé sur la bouteille. Le numéro de l'eau doit apparaître sur l'étiquette, la contre-étiquette, ou éventuellement la capsule, ou éventuellement, c'est l'idéal, bien que ce soit une pratique qui soit de moins en moins commune, c'est une impression à l'encre, un encre effaçable. ou lavables au lavage, donc, qui seraient imprimés sur la bouteille. On va donc parler à l'imprimeur, l'embouteilleur, le verrier, là encore, les distributeurs de verres, nous les connaissons quasiment tous, et on va vérifier, on va lui donner exactement quels modèles sont dans la gamme standard pour qu'il puisse se procurer ses bouteilles. Ensuite, on va communiquer, une fois qu'il a lancé ses gammes, on va... communiquer sur ces nouvelles gammes. On va intégrer cette nouvelle gamme à notre catalogue HocConsigne et si c'est un metteur en marché qui met en marché au niveau national, ce qui est le cas de la majorité des vignerons, il sera mis au catalogue de FranceConsigne. Ce qui lui permet d'être visible par un nombre croissant de marchés, de magasins, de grossistes, etc. qui cherchent de plus en plus à référencer des gammes réemployables. Donc, en intégrant la filière, il va gagner des nouveaux marchés qu'il ne connaissait pas avant pour placer ces gammes réemployables, sachant que l'objectif, c'est que ces bouteilles soient récupérées.

  • Speaker #0

    Donc, ça veut dire qu'en fait, vous référencez ces noms de produits, de cuvées ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    D'accord. Ce n'est pas un QR code ou quelque chose qui identifie que c'est une bouteille consignée ? Alors,

  • Speaker #1

    excusez-moi, la bouteille, une fois qu'on a bien vérifié que c'est le bon modèle de bouteille, les bonnes étiquettes, le numéro de lot qui est bien indiqué sur l'étiquette ou la contre-étiquette, on transmet le pictogramme de réemploi, qui est un pictogramme qui indique à tout opérateur de réemploi que cette bouteille peut être collectée en vue d'être réemployée. Donc, c'est tout l'intérêt de France qu'on signe. Parce qu'on s'est mis d'accord sur un cahier des charges très strict. Enfin, très strict, très... Enfin, on s'est mis d'accord sur ce cahier des charges. Et ce qui permet, en fait, à un opérateur du Nord, de l'Ouest, de Bourgogne, de Marseille, etc., de collecter toutes les bouteilles qui portent le pictogramme de réemploi.

  • Speaker #0

    D'accord. Et combien ça coûte ? Par rapport à une bouteille classique, neuve ? acheter et le réemploi. C'est quoi la différence ? Parce que souvent, c'est ce qui freine le vigneron de passer à l'action.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Aujourd'hui, on vend des bouteilles réemployées, les bouteilles de vin, à partir de 33 centimes, donc 330 euros le mille, sortie usine. Pour certains vignerons, c'est à peu près égal au prix du neuf. Parfois, c'est plus cher que le prix du neuf et parfois c'est moins cher que le prix du neuf. Parce qu'on le sait bien, il n'y a pas qu'un seul prix du neuf. C'est clair. Mais effectivement, et ça on l'entend très bien, pour ceux pour qui la bouteille réemployée est plus chère que la bouteille neuve, c'est un problème et c'est une incompréhension. Là, il faut qu'on soit quand même assez clair. La filière de réemploi aujourd'hui est très peu, très très peu subventionnée. Donc, les coûts d'exploitation sont très peu subventionnés, alors que la filière de recyclage, elle, l'est. Et donc, quand vous allez déposer votre verre dans un point d'apport volontaire pour recyclage, le point d'apport volontaire, la collecte, le camion, le chauffeur, tout ça, c'est pris en charge. par votre taxe d'enlèvement des ordures ménagères. La campagne de communication, de sensibilisation, vous rappelant qu'il faut faire ce geste, est payée par votre taxe d'enlèvement des ordures ménagères et aussi les éco-organismes. Et ensuite, le verrier va acheter ce calecin à un prix qui est... inférieure au prix européen du verre. Et les collectivités n'ont pas d'autre choix finalement que de vendre au verrier. Donc tout cela, c'est très bien. Ça a permis effectivement de développer ce geste du tri, de développer aussi l'appétence des verriers pour racheter du calcin. Mais on voit bien que c'est une filière qui est subventionnée et que les verriers ne payent pas la campagne de communication, le point d'apport volontaire, la collecte, etc.

  • Speaker #0

    Donc il y a une sacrée problématique, mais là ça devient un peu politique.

  • Speaker #1

    Oui, et ensuite, en plus les verriers ont des outils de production qui sont très performants, qui sont puissants. C'est du lobbying aussi. C'est certainement aussi du lobby, tout à fait. Mais surtout, c'est certainement du lobby. Maintenant, ce n'est pas pour dire que les verriers sont contre le réemploi. On a des signes clairs de la part de certains verriers. qu'ils s'intéressent au réemploi, certains l'ont même inscrit dans leur plan RSE 2040. Ils sont intéressés par le réemploi parce que ça reste du verre. On ne passe pas à du bibe.

  • Speaker #0

    Donc ils sont là pour soutenir dans la dynamique, plus ou moins ?

  • Speaker #1

    De là à dire qu'ils nous soutiennent activement, je dirais qu'on a des très bonnes relations et que oui, c'est plutôt des relations assez constructives, vraiment. Mais juste pour revenir au réemploi, si on fait le parallèle avec le recyclage... Chez Ock Consigne, et c'est le cas de tous les opérateurs de réemploi, c'est nous qui payons 100% du salaire des personnes qui se chargent à la communication, les affiches, etc. C'est nous qui achetons les palox, les caisses, pour les mettre à disposition des magasins. Et nous demandons donc aux magasins de payer. la location, et ils ne sont pas contents parce que ça leur fait des coûts supplémentaires pour une action qui est en accord avec leurs valeurs, certes, mais ça reste plus de travail pour eux. Mais il faut bien que quelqu'un paye. Et nous, on ne peut pas... Ça se répercuterait encore plus sur le prix de la bouteille réemployée. Donc tout ça pour dire que... Oui, la bouteille réemployée est souvent, enfin, est parfois plutôt plus chère que la bouteille neuve, mais c'est aussi parce qu'elle ne bénéficie de très très peu d'aide, et qu'on nous demande d'être rentable, alors que finalement, faire du réemploi, c'est aussi, ça a des bénéfices pour l'environnement, et c'est une action, je dirais, d'intérêt collectif.

  • Speaker #0

    qu'est-ce qui peut faire changer ce paradigme-là ? Qu'est-ce qui peut vous faire aider justement à financer cette partie que vous n'avez pas financée ? Qui peut remonter toutes ces informations ? Bon alors on n'a plus de gouvernement aujourd'hui mais qui peut faire remonter auprès des politiques ? Est-ce qu'il y a des interprots qui peuvent vous aider ? Des syndicats ? Comment est-ce que tu vois les choses à ce niveau-là ? Parce qu'effectivement il y a quand même...

  • Speaker #1

    On a plein de leviers et là en fait là encore on fait partie d'un écosystème qui est très à l'écoute et les pouvoirs publics sont... très à l'écoute. On est en contact avec l'ADEME, qui nous soutient énormément. L'ADEME, qui est responsable de l'Observatoire du réemploi aujourd'hui, et qui est très consciente de ces problématiques, et qui les fait remonter. On est en contact avec des députés, qui se penchent sur la question du réemploi dans le secteur vitivinicole, et qui sont aussi très conscients de cette problématique. Et on a eu aussi dernièrement une visite ministérielle, où on sent vraiment que les pouvoirs publics s'intéressent à la question et cherchent à comprendre et à voir comment faire. Je dirais que les leviers, ils sont nombreux, parce que tout est à créer.

  • Speaker #0

    Et tout le monde cherche un petit peu à trouver... Voilà.

  • Speaker #1

    Ou puiser comment faire.

  • Speaker #0

    Et là-dedans, est-ce que l'Europe a quelque chose à voir ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc, premier levier, il y a la loi. La loi AJEC dit, en 2027... Tous les metteurs en marché qui produisent plus que 10 000 contenants par an, 10 000 UVC par an, devront avoir 10 d'emballages réemployés. 2027.

  • Speaker #0

    C'est important.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Ensuite, au niveau européen, on a...

  • Speaker #0

    Je vais juste revenir sur l'AGEC pour dire ce que c'est. Oui. C'est la loi anti-gaspi.

  • Speaker #1

    C'est la loi anti-gaspiage économie circulaire. Voilà, merci. De 2020. Et donc, c'est un décret qui date d'avril 2022. Voilà.

  • Speaker #0

    Et qui passe vraiment l'action dès 2025. Et en plus, ça monte progressivement chaque année, le pourcentage de production avec le réemploi.

  • Speaker #1

    C'est ça, avec 10% en 2027 pour tout le monde. Ensuite, au niveau européen, il y a la PPWR. Packaging and Packaging Waste Regulation. PPWR qui devrait être ratifiée, si c'est le bon terme, en 2025, au printemps 2025, qui a été en discussion beaucoup en 2024.

  • Speaker #0

    Oui, parce que là, on a eu une dérogation, je crois, la filière Viti, Vinicole et Vin et Spiritu.

  • Speaker #1

    Donc, dans le cadre du PPWR, les lobbies du vin ont eu gain de cause et sont exemptées des objectifs de réemploi. Seulement, la rapporteuse du PPWR a confirmé que quand les lois nationales sont plus ambitieuses que la loi européenne, Et dans ce cas-là, la loi AJEC est plus ambitieuse sur ce point-là que le PPWR. C'est la loi nationale qui prévaudra. Donc, en vérité, le vin et les spiritueux, en France, ne sont pas exemptés de ces 10%. Le PPWR rajoute quelque chose qui n'est pas dans la loi AJEC et qui est très intéressant, qui est de dire que d'ici 2030, la majorité des grandes surfaces Il y a un critère de surface, mais la majorité des grandes surfaces doivent référencer des produits qui sont emballés dans des emballages réemployables et ont une obligation de reprise de ces emballages réemployables.

  • Speaker #0

    Donc les points de collecte vont vraiment se multiplier. Voilà,

  • Speaker #1

    donc aujourd'hui... Les magasins point de collecte le font de façon volontaire parce que c'est en accord avec leurs valeurs. Demain, ils seront obligés par la loi. Et donc ça, pour le coup, nous, ce qu'on demande, c'est que le PPWR soit inclus dans la loi française le plus rapidement possible. Parce que ça fera complètement changer l'attitude, notamment, de la grande distribution.

  • Speaker #0

    Qui est un acteur majeur, justement, de tout ce qui est emballage aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc, en fait, aujourd'hui... On est de nombreux opérateurs de réemploi. On travaille déjà avec les biocops notamment qui ont été vraiment pionniers sur le sujet et qui ont été le moteur. Il y a d'autres chaînes de magasins spécialisées. On voit bien que le passage à l'échelle de la consigne, ce sera quand la grande distribution s'y mettra. Et la grande distribution s'y mettra quand la loi les obligera et on demande à ce que ce soit le plus rapidement possible. Donc ça, c'est la première chose. Donc ça, c'est la loi, les leviers. Ensuite, et là, c'est très politique. Et c'est, si on veut être vraiment, si on veut vraiment faire du réemploi une réalité, il faut vraiment traduire les incitations de la loi dans le sens de, un, la réduction. On consomme moins. Deux, le réemploi, la réutilisation. Trois, le recyclage. Et puis, pour ceux qui jettent dans la poubelle noire, peut-être des pénalités, je ne sais pas. Mais tant qu'il y aura un petit peu, on essaye de ménager la chèvre et le chou, que oui, on continue à soutenir le recyclage et aussi on veut soutenir le réemploi, etc. Non, je pense qu'il faut être clair. Et bien sûr, il faut continuer à soutenir le recyclage. Mais il faut que les soutiens au réemploi soient plus incitatifs que pour le recyclage.

  • Speaker #0

    Finalement.

  • Speaker #1

    En fait, le réemploi exerge. Voilà, exactement. Et ensuite, autre levier, il faut que les emballages réemployables, qui sont vendus par les verriers, donc ce sont des emballages dans le vin qui sont plus lourds que les emballages allégés. qui émergent là de plus en plus, plus qu'émergent d'ailleurs. Mais une bouteille en verre à usage unique recyclée, c'est moins sobre pour l'environnement qu'une bouteille plus lourde réemployée. Et donc, il faut que, pour aider un vigneron à passer au réemploi, que les emballages plus lourds réemployables... bouteilles de vin un peu plus lourdes réemployables soient au même prix, voire moins chères, que leurs homologues à usage unique. Il faut vraiment des incitations de cette nature-là.

  • Speaker #0

    Alors j'ai une question, tu parlais de bouteilles plus lourdes, imaginons, il y a un acteur, metteur en marché, qui a une bouteille spécifique, à son modèle par exemple, mais qui en produit 200 000 dans l'année et qui, imaginons, peut en récupérer 50 000. Est-ce qu'il y a une possibilité pour cette bouteille spécifique qu'elle passe chez... consignes ou est-ce qu'il faut toujours rester dans le standard ?

  • Speaker #1

    Alors, bien sûr qu'on peut les laver. Je vais vous dire, aujourd'hui, on est restreint dans notre centre de lavage par les dimensions de la bouteille. Donc, toute bouteille qui fait 308 mm ou moins et qui a un diamètre de 90 mm ou moins, on peut les laver. Donc, votre producteur qui a collecté 50 000 bouteilles, les bouteilles iconiques ou propriétaires, même d'ailleurs si ce n'est pas des bouteilles iconiques propriétaires, mais que c'est des bouteilles allégées, par exemple, ou des bouteilles à vis, oui, nous pouvons les laver. À la condition... que ce soit cette personne, ce vigneron qui les collecte. Et ensuite, on fait ce qu'on appelle des prestations de lavage à façon, qui implique qu'on doit programmer notre mireuse automatique pour cette bouteille. Et ensuite, pas de problème. Et d'ailleurs, on en fait beaucoup.

  • Speaker #0

    On fait beaucoup,

  • Speaker #1

    beaucoup de lavage à façon de cette nature-là. Tout à fait.

  • Speaker #0

    D'accord. Oui, parce que quand tu parlais de mireuse, en fait, c'est un petit robot qui détecte vraiment si la bouteille a des défauts ou pas du tout. Chaque bouteille... bouteille est contrôlée, c'est vraiment une traçabilité très très précise, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc chaque bouteille, la mireuse automatique c'est même un gros robot, on va dire, qui est doté de plusieurs caméras qui vont, je dirais, ausculter la bouteille, vérifier s'il n'y a pas des traces sur les parois, s'il n'y a pas de bris au niveau du goulot, de bréchure, s'il n'y a pas de bris ailleurs d'ailleurs, s'il n'y a pas de corps étrangers à l'intérieur de la bouteille, de résidus. d'eau ou de soude, etc. Donc c'est vraiment l'équipement qui permet un contrôle qualité et qui est central dans notre plan HACCP.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc voilà, on en était sur cette bouteille spécifique. Donc c'est envisageable. On n'est pas forcément fermé aux bouteilles très standards, mais petit à petit, de toute façon, il y aura aussi une évolution chez Ock Cansing, je suppose, sur l'ouverture à d'autres modèles. Mais ça, en fait, c'est une question de discussion, d'échange pour faire évoluer.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc aujourd'hui, on a, je dirais, sept bouteilles de vin dans la gamme standard qu'on va aller collecter dans les différents points de collecte et ce, partout en France. À travers tous les opérateurs France Consigne vont collecter ces bouteilles. Ensuite, on a des prestations de lavage à façon. Donc ça, on peut aujourd'hui laver tout type de bouteille. Et ensuite... Si la question c'est à quelles conditions on va référencer une nouvelle bouteille, iconique, propriétaire ou un nouveau modèle. Donc ça, au niveau du réseau Ouvra-Acquérir-Emploi, on fait partie d'un groupe de travail technique qui est formé de nombreux opérateurs qui vont regarder les propositions de nouveaux modèles. Gardons en tête que... Pour qu'un modèle soit référencé, il faut qu'il puisse être disponible chez différents verriers. On ne veut pas faire dépendre un metteur en marché d'un seul fournisseur. Et d'ailleurs, les plus gros refuseraient. C'est pas possible. et pour une bouteille iconique, donc ça ce serait une bouteille qui appartient au propriétaire il faut que tout le monde se mette d'accord, évidemment ça demande à ce que ce soit des modèles un modèle qui est produit en très grand nombre, je dirais en plusieurs peut-être millions de bouteilles pour que ça justifie que ce soit collecté partout en France et ensuite ça sera lavé partout en France et... Ensuite, livrer à un seul point. Et donc, ça veut dire des coûts de livraison plus importants, etc. Donc, avant de décider... Là,

  • Speaker #0

    c'est plus une démarche RSE philosophique, où ce que l'on veut... Parce que là, effectivement, on sait qu'au niveau coût, on sera peut-être supérieur, mais en moins...

  • Speaker #1

    En fait, tout est possible. Aujourd'hui, j'ai envie de dire vraiment, tout est possible. On est une filière qui est en train de se construire au niveau national. Et tous les cas particuliers sont vraiment... étudiées pour voir comment on peut les faire rentrer dans la filière.

  • Speaker #0

    Très bien, donc vous l'aurez compris, la consigne, loin d'être une contrainte et une opportunité unique pour les producteurs de s'engager dans une démarche à la fois écologique, économique et sociale. Avec Ock Consigne et d'autres acteurs mobilisés, les outils et les solutions sont déjà disponibles. Alors à vous qui écoutez, si vous êtes producteur, metteur en marché, que diriez-vous de faire le premier pas aujourd'hui ? Contactez Ock Consigne pour explorer les options adaptées à votre structure. Vous savez maintenant combien ça coûte ? Ensemble, faisons de la consigne un pilier fort de notre transition écologique. Alors merci à Auc Consigne et surtout Anne-Claire pour cette discussion passionnante et à vous, auditeurs et auditrices, pour votre engagement à nos côtés. Alors ce sujet concerne forcément un confrère, un syndicat, une interpro, qu'il soit du secteur viticole ou même les brasseries. Alors s'il vous plaît, partagez cet épisode parce que ça peut certainement éclairer certains esprits. Et mettez des étoiles aussi sur Apple Podcasts et autres pour les épisodes, parce qu'effectivement, ça refait monter le podcast. Merci beaucoup. Merci Anne-Claire.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #2

    Si Dionysos était une femme, le podcast présenté par Aurélie Charbon.

  • Speaker #1

    Super. Comme toujours, je remercie mon invité pour la qualité d'échange et son authenticité. J'espère que vous avez apprécié, comme moi, les sujets abordés. N'hésitez pas à laisser vos commentaires. Alors, puisque vous avez aimé cet épisode, mettez plein d'étoiles pour plus de visibilité et partagez-le à au moins trois personnes.

  • Speaker #0

    Enfin,

  • Speaker #1

    pour suivre l'actualité du podcast, si Dionysos était une femme, à sa page LinkedIn et sur Instagram, likez et partagez. Merci,

  • Speaker #0

    à très vite !

Description

Et si nous redonnions vie aux bouteilles en verre plutôt que de les recycler ? Dans cet épisode, nous plongeons dans l’univers d’Oc’Consigne, une SCOP basée à Montpellier qui réinvente la consigne pour répondre aux enjeux environnementaux et sociaux actuels. Anne-Claire Degail, cofondatrice et gérante, nous dévoile les coulisses de cette initiative qui lave et remet en circulation environ 100 000 bouteilles par mois, avec pour objectif de réduire drastiquement l’empreinte carbone des metteurs en marché.

Découvrez :
🌱 Les coûts du réemploi par rapport au neuf : Les bouteilles réemployées sont proposées à partir de 33 centimes (330 €/1 000 unités). Un prix parfois équivalent, inférieur ou supérieur à celui du neuf, en raison du manque de subventions pour la filière de réemploi, contrairement au recyclage qui bénéficie d’un soutien financier important.
🍇 Les bénéfices et freins économiques et politiques : Pourquoi certains vignerons hésitent encore à franchir le pas, et comment des lois comme l’AGEC et le PPWR visent à structurer et soutenir cette transition.
💡 Les défis techniques, logistiques et réglementaires à surmonter pour démocratiser le réemploi à grande échelle.
📈 Comment Oc’Consigne travaille en partenariat avec des producteurs, distributeurs, et les pouvoirs publics pour construire une économie circulaire viable.

Un épisode riche en chiffres clés, en réflexions sur l’économie circulaire, et en solutions concrètes pour les acteurs de la filière viticole et au-delà.

🎙️ Écoutez, partagez et engagez-vous avec nous pour un avenir plus responsable.



Je remercie mes invités et vous cher auditeur grâce à qui ce podcast a vraiment sa raison d'être.


Si vous avez vraiment aimé cet épisode, alors qu'attendez-vous pour le partager?

Toute ma gratitude


Aurélie


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Ce podcast existe grâce à la société Bleu Charron Wine and Sea dirigée par Aurélie Charron.

Conseil et Formation RSE Marketing Stratégie commerciale...dans le vin mais pas que!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Si Dionysos était une femme, le premier podcast dédié aux femmes leaders dans l'univers du vin explore la RSE, la responsabilité sociétale des entreprises. Ensemble, découvrons les pratiques vertueuses initiées par des acteurs du changement. Bienvenue et belle écoute ! J'ai des souvenirs, quand j'étais enfant, entre 5-6 ans, quand on faisait les courses au magasin Cop, il y avait des casiers dans lesquels ma grand-mère déposait des bouteilles. Les bouteilles qu'on saisignait faisaient partie du quotidien. Aujourd'hui, ce modèle revient en force et c'est une excellente nouvelle pour notre planète. Avec mon invité, nous allons parler de réemploi des bouteilles en verre, une manière efficace de réduire le bilan carbone pour un metteur en marché. Anne-Claire Degay est cofondatrice de la Scope Hoc Consigne à Montpellier. L'ASCOP emploie 8 salariés, dont 3 en insertion, 50% du chiffre d'affaires et du lavage à façon. Elle va nous expliquer ce que c'est. 66% des clients sont des vignerons. Il existe une centaine de points de collecte. Chaque mois, ce sont environ 100 000 bouteilles qui sont lavées pour être remises sur le marché. Évidemment, la RSE est la raison d'être de l'entreprise. Depuis le début en 2021, c'est la nature même de l'entreprise d'aider à la baisse du bilan carbone des différents metteurs en marché. Merci Anne-Claire d'être mon invitée.

  • Speaker #1

    Bonjour Aurélie.

  • Speaker #0

    Alors pour commencer Anne-Claire, peux-tu présenter rapidement la SCOP HocConsting s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Donc HocConsting, c'est une société coopérative et participative qui appartient donc aujourd'hui à ses salariés, créée en juillet 2021, qui a été agréée entreprise d'insertion en 2022, qui emploie donc comme tu le disais huit personnes aujourd'hui, et dont l'objet est de relancer... Une filière de réemploi des emballages en verre sur le territoire situé à l'est de l'Occitanie et de s'inscrire dans ce mouvement national du retour du réemploi des emballages.

  • Speaker #0

    Alors aujourd'hui, choisir de relancer la consigne dans la filière vitivinicole, c'est un choix. Et pourquoi ce modèle est-il particulièrement adapté à la filière vitivinicole ?

  • Speaker #1

    Selon l'ADEME, la bouteille en verre représente à elle seule 30% de l'empreinte carbone de l'ensemble du cycle de vie de la production du vin, depuis la production jusqu'à sa mise sur le marché. Donc quand un vigneron, une cave coopérative souhaite réduire son empreinte carbone, passer au réemploi, c'est vraiment un des leviers possibles, aujourd'hui possibles, et qui aura un réel impact. sur son analyse de cycle de vie.

  • Speaker #0

    D'accord. Quel gain supplémentaire le réemploi peut-il apporter par rapport au recyclage classique ?

  • Speaker #1

    Le recyclage, restons très clairs, c'est très bien. Et pour toutes les bouteilles qui ne sont pas réemployables, il faut mettre son verre dans un point d'apport volontaire. Mais mieux que le recyclage, il y a le réemploi, selon les chiffres de l'ADEME, dont le meilleur des cas, c'est... 80% d'énergie primaire économisée par rapport au recyclage. C'est plus de 75% d'émissions de gaz à effet de serre en moins. Et c'est au moins moitié moins d'eau. Donc, c'est très clair. C'est sans équivoque. Le réemploi est meilleur pour l'environnement que le recyclage.

  • Speaker #0

    Je lisais aussi également que en 2018, seulement 86% des emballages en verre étaient recyclés en France. Donc en plus, ce n'est pas non plus énormément.

  • Speaker #1

    Donc 86% des emballages recyclés en France, c'est déjà très bien quand même. Ça veut dire que le geste du tri est quand même adopté dans une grande majorité. Et d'ailleurs, on peut s'appuyer sur ce geste du tri pour maintenant étendre vers le geste du réemploi. Mais effectivement, il reste encore 14% des emballages en verre qui sont... mis dans la poubelle noire. Et ça, c'est une moyenne.

  • Speaker #0

    Alors, concernant les freins majeurs qui empêchent aujourd'hui les producteurs d'adopter la consigne, il y a une majorité des consommateurs quand même en France qui sont prêts à payer plus cher pour des produits consignés. Et beaucoup de producteurs hésitent encore. Alors, entre coût de mise en place logistique et diversité de bouteilles, puisqu'il y a des modèles différents, quels sont les obstacles ? principaux que vous identifiez chez Aux Consignes ?

  • Speaker #1

    Je dirais qu'il y a deux types d'obstacles. Il y a les obstacles perçus qui ne se basent pas vraiment sur une vraie connaissance de ce qui est en train de se développer. Donc certains, en 2020, le monde... viticole, je dirais, se lève contre la remise en place du réemploi et de la consigne en France. Et je dirais, je les comprends, en 2020, il y a très peu de centres de lavage en France, il y a très peu de filières de réemploi qui s'étaient organisées, le secteur viticole est déjà, comment dire, sous le poids de beaucoup de contraintes, et donc on l'entend. Aujourd'hui, on est en 2024, ça va très vite. Et donc, il y a des filières partout en France qui sont fédérées, notamment au sein de France Consigne, dont Sophie Graziani-Roth et moi-même sommes les co-présidentes, d'ailleurs. On peut en parler plus tard. C'est une association ? C'est une association qui fédère 12 opérateurs de réemploi aujourd'hui en France. On sait laver des bouteilles de vin, lever la contrainte de la piqûre qui... qui apportent une certaine contrainte. On sait laver des bouteilles de vin de façon qualitative et des boucles de collecte se mettent en place partout en France. Et donc, ça, c'est des freins perçus et en fait, qui sont en train d'être levés de plus en plus. Ensuite, il y a des freins, je dirais, là encore perçus, qui peuvent être réels pour certains, pour passer au réemploi. Il faut se doter de bouteilles qui sont de modèles standardisés. Donc, il faut effectivement dire adieu aux modèles qui ont été conçus à l'image d'un cuiron, etc. Oui,

  • Speaker #0

    parce qu'effectivement, je rebondis là-dessus, moi-même ayant été directrice marketing, effectivement, il y a dix ans, on s'est éclaté avec différents styles de modèles parce qu'il fallait qu'on apporte de la différence, il fallait qu'on apporte une nouvelle cuvée, une nouvelle visibilité, storytelling, etc. Mais voilà, on se tirait une balle dans le pied, finalement. Aujourd'hui, par rapport au réemploi, on est d'accord qu'il faut essayer de standardiser au maximum.

  • Speaker #1

    Voilà. Mais qui dit standardisation ne veut pas dire que c'est ennuyeux. C'est-à-dire que les modèles qui ont été adoptés par le réseau VRAC et réemploi, c'est donc, on appelle ça les modèles de la gamme standard aujourd'hui, ce sont des bouteilles de vin, Bourgogne tradition en trois teintes, Bordelaise tradition en trois teintes, rien de plus traditionnel. mais avec une certaine sobriété. Et la mode aussi est à la sobriété. Voilà. Ensuite, il faut passer à des étiquettes qui doivent se décoller au lavage. C'est indispensable. Et donc, là encore, certains vont, comment dire, peut-être se dire Ah, mais je ne peux plus mettre de dorure, je ne peux plus mettre beaucoup d'aplats de couleurs, etc. En fait, déjà, on va faire une étude au cas par cas.

  • Speaker #0

    De toute façon, vous avez des liens aussi avec les imprimeurs, je suppose ? Beaucoup.

  • Speaker #1

    On a des liens avec un très grand nombre d'imprimeurs du territoire qui connaissent très bien notre cahier des charges. Et là, France Consigne, en plus, est en train de développer une labellisation des imprimeurs pour être bien sûr que ce qu'ils préconisent, c'est bien en accord avec le cahier des charges.

  • Speaker #0

    Donc finalement, ce n'est pas une question à poser. Tout va bien.

  • Speaker #1

    En fait, tout va bien. Et en fait, on voit bien un vigneron, il va mettre entre, je dirais, un an. et une semaine pour passer une gamme en réemploi. Et qu'est-ce qui différencie les deux ? La plupart du temps, c'est la volonté. Et quand on dit passer au réemploi, ce n'est pas passer 100% de ses gammes. Bien sûr que non. On comprend bien que ça peut être perçu comme un peu risqué, etc. Donc, les vignerons qui passent au réemploi, ils commencent par une gamme. Une gamme qui est distribuée dans des circuits qu'ils maîtrisent, ou qu'ils maîtrisent en grande partie. dans des circuits où on a des points de collecte. Et il va tester. Et en fait, très vite, le vigneron se rend compte que cela ne fait pas beaucoup de différence.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux expliquer, justement, si les vignerons nous écoutent, clairement comment ça se passe, le schéma du réemploi et combien ça coûte ?

  • Speaker #1

    D'accord. Pour passer au réemploi, d'abord, on va expliquer les grandes lignes de ce qu'il faut faire. Donc, ça veut dire, en gros, adapter sa matière sèche. Et puis ensuite, une fois que le vigneron est décidé, il va souscrire à un pack, ce qu'on appelle le pack d'intégration à la filière, qui comprend un accompagnement pour... pour adapter sa matière sèche. Donc nous, on connaît quasiment maintenant énormément d'imprimeurs, donc il n'a pas besoin de changer d'imprimeur. Il y a aujourd'hui de fortes chances pour que l'imprimeur qu'il a soit un imprimeur qu'il nous connaisse déjà. Et s'il ne nous connaît pas, nous on se charge d'appeler l'imprimeur, d'expliquer en détail le cahier des charges, etc. Ensuite, il va devoir travailler... Avec son embouteilleur, là encore, on connaît de nombreux embouteilleurs qui connaissent bien notre cahier des charges. Sinon, on les appelle parce qu'il ne faut pas que le numéro de l'eau soit gravé sur la bouteille. Le numéro de l'eau doit apparaître sur l'étiquette, la contre-étiquette, ou éventuellement la capsule, ou éventuellement, c'est l'idéal, bien que ce soit une pratique qui soit de moins en moins commune, c'est une impression à l'encre, un encre effaçable. ou lavables au lavage, donc, qui seraient imprimés sur la bouteille. On va donc parler à l'imprimeur, l'embouteilleur, le verrier, là encore, les distributeurs de verres, nous les connaissons quasiment tous, et on va vérifier, on va lui donner exactement quels modèles sont dans la gamme standard pour qu'il puisse se procurer ses bouteilles. Ensuite, on va communiquer, une fois qu'il a lancé ses gammes, on va... communiquer sur ces nouvelles gammes. On va intégrer cette nouvelle gamme à notre catalogue HocConsigne et si c'est un metteur en marché qui met en marché au niveau national, ce qui est le cas de la majorité des vignerons, il sera mis au catalogue de FranceConsigne. Ce qui lui permet d'être visible par un nombre croissant de marchés, de magasins, de grossistes, etc. qui cherchent de plus en plus à référencer des gammes réemployables. Donc, en intégrant la filière, il va gagner des nouveaux marchés qu'il ne connaissait pas avant pour placer ces gammes réemployables, sachant que l'objectif, c'est que ces bouteilles soient récupérées.

  • Speaker #0

    Donc, ça veut dire qu'en fait, vous référencez ces noms de produits, de cuvées ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    D'accord. Ce n'est pas un QR code ou quelque chose qui identifie que c'est une bouteille consignée ? Alors,

  • Speaker #1

    excusez-moi, la bouteille, une fois qu'on a bien vérifié que c'est le bon modèle de bouteille, les bonnes étiquettes, le numéro de lot qui est bien indiqué sur l'étiquette ou la contre-étiquette, on transmet le pictogramme de réemploi, qui est un pictogramme qui indique à tout opérateur de réemploi que cette bouteille peut être collectée en vue d'être réemployée. Donc, c'est tout l'intérêt de France qu'on signe. Parce qu'on s'est mis d'accord sur un cahier des charges très strict. Enfin, très strict, très... Enfin, on s'est mis d'accord sur ce cahier des charges. Et ce qui permet, en fait, à un opérateur du Nord, de l'Ouest, de Bourgogne, de Marseille, etc., de collecter toutes les bouteilles qui portent le pictogramme de réemploi.

  • Speaker #0

    D'accord. Et combien ça coûte ? Par rapport à une bouteille classique, neuve ? acheter et le réemploi. C'est quoi la différence ? Parce que souvent, c'est ce qui freine le vigneron de passer à l'action.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Aujourd'hui, on vend des bouteilles réemployées, les bouteilles de vin, à partir de 33 centimes, donc 330 euros le mille, sortie usine. Pour certains vignerons, c'est à peu près égal au prix du neuf. Parfois, c'est plus cher que le prix du neuf et parfois c'est moins cher que le prix du neuf. Parce qu'on le sait bien, il n'y a pas qu'un seul prix du neuf. C'est clair. Mais effectivement, et ça on l'entend très bien, pour ceux pour qui la bouteille réemployée est plus chère que la bouteille neuve, c'est un problème et c'est une incompréhension. Là, il faut qu'on soit quand même assez clair. La filière de réemploi aujourd'hui est très peu, très très peu subventionnée. Donc, les coûts d'exploitation sont très peu subventionnés, alors que la filière de recyclage, elle, l'est. Et donc, quand vous allez déposer votre verre dans un point d'apport volontaire pour recyclage, le point d'apport volontaire, la collecte, le camion, le chauffeur, tout ça, c'est pris en charge. par votre taxe d'enlèvement des ordures ménagères. La campagne de communication, de sensibilisation, vous rappelant qu'il faut faire ce geste, est payée par votre taxe d'enlèvement des ordures ménagères et aussi les éco-organismes. Et ensuite, le verrier va acheter ce calecin à un prix qui est... inférieure au prix européen du verre. Et les collectivités n'ont pas d'autre choix finalement que de vendre au verrier. Donc tout cela, c'est très bien. Ça a permis effectivement de développer ce geste du tri, de développer aussi l'appétence des verriers pour racheter du calcin. Mais on voit bien que c'est une filière qui est subventionnée et que les verriers ne payent pas la campagne de communication, le point d'apport volontaire, la collecte, etc.

  • Speaker #0

    Donc il y a une sacrée problématique, mais là ça devient un peu politique.

  • Speaker #1

    Oui, et ensuite, en plus les verriers ont des outils de production qui sont très performants, qui sont puissants. C'est du lobbying aussi. C'est certainement aussi du lobby, tout à fait. Mais surtout, c'est certainement du lobby. Maintenant, ce n'est pas pour dire que les verriers sont contre le réemploi. On a des signes clairs de la part de certains verriers. qu'ils s'intéressent au réemploi, certains l'ont même inscrit dans leur plan RSE 2040. Ils sont intéressés par le réemploi parce que ça reste du verre. On ne passe pas à du bibe.

  • Speaker #0

    Donc ils sont là pour soutenir dans la dynamique, plus ou moins ?

  • Speaker #1

    De là à dire qu'ils nous soutiennent activement, je dirais qu'on a des très bonnes relations et que oui, c'est plutôt des relations assez constructives, vraiment. Mais juste pour revenir au réemploi, si on fait le parallèle avec le recyclage... Chez Ock Consigne, et c'est le cas de tous les opérateurs de réemploi, c'est nous qui payons 100% du salaire des personnes qui se chargent à la communication, les affiches, etc. C'est nous qui achetons les palox, les caisses, pour les mettre à disposition des magasins. Et nous demandons donc aux magasins de payer. la location, et ils ne sont pas contents parce que ça leur fait des coûts supplémentaires pour une action qui est en accord avec leurs valeurs, certes, mais ça reste plus de travail pour eux. Mais il faut bien que quelqu'un paye. Et nous, on ne peut pas... Ça se répercuterait encore plus sur le prix de la bouteille réemployée. Donc tout ça pour dire que... Oui, la bouteille réemployée est souvent, enfin, est parfois plutôt plus chère que la bouteille neuve, mais c'est aussi parce qu'elle ne bénéficie de très très peu d'aide, et qu'on nous demande d'être rentable, alors que finalement, faire du réemploi, c'est aussi, ça a des bénéfices pour l'environnement, et c'est une action, je dirais, d'intérêt collectif.

  • Speaker #0

    qu'est-ce qui peut faire changer ce paradigme-là ? Qu'est-ce qui peut vous faire aider justement à financer cette partie que vous n'avez pas financée ? Qui peut remonter toutes ces informations ? Bon alors on n'a plus de gouvernement aujourd'hui mais qui peut faire remonter auprès des politiques ? Est-ce qu'il y a des interprots qui peuvent vous aider ? Des syndicats ? Comment est-ce que tu vois les choses à ce niveau-là ? Parce qu'effectivement il y a quand même...

  • Speaker #1

    On a plein de leviers et là en fait là encore on fait partie d'un écosystème qui est très à l'écoute et les pouvoirs publics sont... très à l'écoute. On est en contact avec l'ADEME, qui nous soutient énormément. L'ADEME, qui est responsable de l'Observatoire du réemploi aujourd'hui, et qui est très consciente de ces problématiques, et qui les fait remonter. On est en contact avec des députés, qui se penchent sur la question du réemploi dans le secteur vitivinicole, et qui sont aussi très conscients de cette problématique. Et on a eu aussi dernièrement une visite ministérielle, où on sent vraiment que les pouvoirs publics s'intéressent à la question et cherchent à comprendre et à voir comment faire. Je dirais que les leviers, ils sont nombreux, parce que tout est à créer.

  • Speaker #0

    Et tout le monde cherche un petit peu à trouver... Voilà.

  • Speaker #1

    Ou puiser comment faire.

  • Speaker #0

    Et là-dedans, est-ce que l'Europe a quelque chose à voir ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc, premier levier, il y a la loi. La loi AJEC dit, en 2027... Tous les metteurs en marché qui produisent plus que 10 000 contenants par an, 10 000 UVC par an, devront avoir 10 d'emballages réemployés. 2027.

  • Speaker #0

    C'est important.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Ensuite, au niveau européen, on a...

  • Speaker #0

    Je vais juste revenir sur l'AGEC pour dire ce que c'est. Oui. C'est la loi anti-gaspi.

  • Speaker #1

    C'est la loi anti-gaspiage économie circulaire. Voilà, merci. De 2020. Et donc, c'est un décret qui date d'avril 2022. Voilà.

  • Speaker #0

    Et qui passe vraiment l'action dès 2025. Et en plus, ça monte progressivement chaque année, le pourcentage de production avec le réemploi.

  • Speaker #1

    C'est ça, avec 10% en 2027 pour tout le monde. Ensuite, au niveau européen, il y a la PPWR. Packaging and Packaging Waste Regulation. PPWR qui devrait être ratifiée, si c'est le bon terme, en 2025, au printemps 2025, qui a été en discussion beaucoup en 2024.

  • Speaker #0

    Oui, parce que là, on a eu une dérogation, je crois, la filière Viti, Vinicole et Vin et Spiritu.

  • Speaker #1

    Donc, dans le cadre du PPWR, les lobbies du vin ont eu gain de cause et sont exemptées des objectifs de réemploi. Seulement, la rapporteuse du PPWR a confirmé que quand les lois nationales sont plus ambitieuses que la loi européenne, Et dans ce cas-là, la loi AJEC est plus ambitieuse sur ce point-là que le PPWR. C'est la loi nationale qui prévaudra. Donc, en vérité, le vin et les spiritueux, en France, ne sont pas exemptés de ces 10%. Le PPWR rajoute quelque chose qui n'est pas dans la loi AJEC et qui est très intéressant, qui est de dire que d'ici 2030, la majorité des grandes surfaces Il y a un critère de surface, mais la majorité des grandes surfaces doivent référencer des produits qui sont emballés dans des emballages réemployables et ont une obligation de reprise de ces emballages réemployables.

  • Speaker #0

    Donc les points de collecte vont vraiment se multiplier. Voilà,

  • Speaker #1

    donc aujourd'hui... Les magasins point de collecte le font de façon volontaire parce que c'est en accord avec leurs valeurs. Demain, ils seront obligés par la loi. Et donc ça, pour le coup, nous, ce qu'on demande, c'est que le PPWR soit inclus dans la loi française le plus rapidement possible. Parce que ça fera complètement changer l'attitude, notamment, de la grande distribution.

  • Speaker #0

    Qui est un acteur majeur, justement, de tout ce qui est emballage aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc, en fait, aujourd'hui... On est de nombreux opérateurs de réemploi. On travaille déjà avec les biocops notamment qui ont été vraiment pionniers sur le sujet et qui ont été le moteur. Il y a d'autres chaînes de magasins spécialisées. On voit bien que le passage à l'échelle de la consigne, ce sera quand la grande distribution s'y mettra. Et la grande distribution s'y mettra quand la loi les obligera et on demande à ce que ce soit le plus rapidement possible. Donc ça, c'est la première chose. Donc ça, c'est la loi, les leviers. Ensuite, et là, c'est très politique. Et c'est, si on veut être vraiment, si on veut vraiment faire du réemploi une réalité, il faut vraiment traduire les incitations de la loi dans le sens de, un, la réduction. On consomme moins. Deux, le réemploi, la réutilisation. Trois, le recyclage. Et puis, pour ceux qui jettent dans la poubelle noire, peut-être des pénalités, je ne sais pas. Mais tant qu'il y aura un petit peu, on essaye de ménager la chèvre et le chou, que oui, on continue à soutenir le recyclage et aussi on veut soutenir le réemploi, etc. Non, je pense qu'il faut être clair. Et bien sûr, il faut continuer à soutenir le recyclage. Mais il faut que les soutiens au réemploi soient plus incitatifs que pour le recyclage.

  • Speaker #0

    Finalement.

  • Speaker #1

    En fait, le réemploi exerge. Voilà, exactement. Et ensuite, autre levier, il faut que les emballages réemployables, qui sont vendus par les verriers, donc ce sont des emballages dans le vin qui sont plus lourds que les emballages allégés. qui émergent là de plus en plus, plus qu'émergent d'ailleurs. Mais une bouteille en verre à usage unique recyclée, c'est moins sobre pour l'environnement qu'une bouteille plus lourde réemployée. Et donc, il faut que, pour aider un vigneron à passer au réemploi, que les emballages plus lourds réemployables... bouteilles de vin un peu plus lourdes réemployables soient au même prix, voire moins chères, que leurs homologues à usage unique. Il faut vraiment des incitations de cette nature-là.

  • Speaker #0

    Alors j'ai une question, tu parlais de bouteilles plus lourdes, imaginons, il y a un acteur, metteur en marché, qui a une bouteille spécifique, à son modèle par exemple, mais qui en produit 200 000 dans l'année et qui, imaginons, peut en récupérer 50 000. Est-ce qu'il y a une possibilité pour cette bouteille spécifique qu'elle passe chez... consignes ou est-ce qu'il faut toujours rester dans le standard ?

  • Speaker #1

    Alors, bien sûr qu'on peut les laver. Je vais vous dire, aujourd'hui, on est restreint dans notre centre de lavage par les dimensions de la bouteille. Donc, toute bouteille qui fait 308 mm ou moins et qui a un diamètre de 90 mm ou moins, on peut les laver. Donc, votre producteur qui a collecté 50 000 bouteilles, les bouteilles iconiques ou propriétaires, même d'ailleurs si ce n'est pas des bouteilles iconiques propriétaires, mais que c'est des bouteilles allégées, par exemple, ou des bouteilles à vis, oui, nous pouvons les laver. À la condition... que ce soit cette personne, ce vigneron qui les collecte. Et ensuite, on fait ce qu'on appelle des prestations de lavage à façon, qui implique qu'on doit programmer notre mireuse automatique pour cette bouteille. Et ensuite, pas de problème. Et d'ailleurs, on en fait beaucoup.

  • Speaker #0

    On fait beaucoup,

  • Speaker #1

    beaucoup de lavage à façon de cette nature-là. Tout à fait.

  • Speaker #0

    D'accord. Oui, parce que quand tu parlais de mireuse, en fait, c'est un petit robot qui détecte vraiment si la bouteille a des défauts ou pas du tout. Chaque bouteille... bouteille est contrôlée, c'est vraiment une traçabilité très très précise, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc chaque bouteille, la mireuse automatique c'est même un gros robot, on va dire, qui est doté de plusieurs caméras qui vont, je dirais, ausculter la bouteille, vérifier s'il n'y a pas des traces sur les parois, s'il n'y a pas de bris au niveau du goulot, de bréchure, s'il n'y a pas de bris ailleurs d'ailleurs, s'il n'y a pas de corps étrangers à l'intérieur de la bouteille, de résidus. d'eau ou de soude, etc. Donc c'est vraiment l'équipement qui permet un contrôle qualité et qui est central dans notre plan HACCP.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc voilà, on en était sur cette bouteille spécifique. Donc c'est envisageable. On n'est pas forcément fermé aux bouteilles très standards, mais petit à petit, de toute façon, il y aura aussi une évolution chez Ock Cansing, je suppose, sur l'ouverture à d'autres modèles. Mais ça, en fait, c'est une question de discussion, d'échange pour faire évoluer.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc aujourd'hui, on a, je dirais, sept bouteilles de vin dans la gamme standard qu'on va aller collecter dans les différents points de collecte et ce, partout en France. À travers tous les opérateurs France Consigne vont collecter ces bouteilles. Ensuite, on a des prestations de lavage à façon. Donc ça, on peut aujourd'hui laver tout type de bouteille. Et ensuite... Si la question c'est à quelles conditions on va référencer une nouvelle bouteille, iconique, propriétaire ou un nouveau modèle. Donc ça, au niveau du réseau Ouvra-Acquérir-Emploi, on fait partie d'un groupe de travail technique qui est formé de nombreux opérateurs qui vont regarder les propositions de nouveaux modèles. Gardons en tête que... Pour qu'un modèle soit référencé, il faut qu'il puisse être disponible chez différents verriers. On ne veut pas faire dépendre un metteur en marché d'un seul fournisseur. Et d'ailleurs, les plus gros refuseraient. C'est pas possible. et pour une bouteille iconique, donc ça ce serait une bouteille qui appartient au propriétaire il faut que tout le monde se mette d'accord, évidemment ça demande à ce que ce soit des modèles un modèle qui est produit en très grand nombre, je dirais en plusieurs peut-être millions de bouteilles pour que ça justifie que ce soit collecté partout en France et ensuite ça sera lavé partout en France et... Ensuite, livrer à un seul point. Et donc, ça veut dire des coûts de livraison plus importants, etc. Donc, avant de décider... Là,

  • Speaker #0

    c'est plus une démarche RSE philosophique, où ce que l'on veut... Parce que là, effectivement, on sait qu'au niveau coût, on sera peut-être supérieur, mais en moins...

  • Speaker #1

    En fait, tout est possible. Aujourd'hui, j'ai envie de dire vraiment, tout est possible. On est une filière qui est en train de se construire au niveau national. Et tous les cas particuliers sont vraiment... étudiées pour voir comment on peut les faire rentrer dans la filière.

  • Speaker #0

    Très bien, donc vous l'aurez compris, la consigne, loin d'être une contrainte et une opportunité unique pour les producteurs de s'engager dans une démarche à la fois écologique, économique et sociale. Avec Ock Consigne et d'autres acteurs mobilisés, les outils et les solutions sont déjà disponibles. Alors à vous qui écoutez, si vous êtes producteur, metteur en marché, que diriez-vous de faire le premier pas aujourd'hui ? Contactez Ock Consigne pour explorer les options adaptées à votre structure. Vous savez maintenant combien ça coûte ? Ensemble, faisons de la consigne un pilier fort de notre transition écologique. Alors merci à Auc Consigne et surtout Anne-Claire pour cette discussion passionnante et à vous, auditeurs et auditrices, pour votre engagement à nos côtés. Alors ce sujet concerne forcément un confrère, un syndicat, une interpro, qu'il soit du secteur viticole ou même les brasseries. Alors s'il vous plaît, partagez cet épisode parce que ça peut certainement éclairer certains esprits. Et mettez des étoiles aussi sur Apple Podcasts et autres pour les épisodes, parce qu'effectivement, ça refait monter le podcast. Merci beaucoup. Merci Anne-Claire.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #2

    Si Dionysos était une femme, le podcast présenté par Aurélie Charbon.

  • Speaker #1

    Super. Comme toujours, je remercie mon invité pour la qualité d'échange et son authenticité. J'espère que vous avez apprécié, comme moi, les sujets abordés. N'hésitez pas à laisser vos commentaires. Alors, puisque vous avez aimé cet épisode, mettez plein d'étoiles pour plus de visibilité et partagez-le à au moins trois personnes.

  • Speaker #0

    Enfin,

  • Speaker #1

    pour suivre l'actualité du podcast, si Dionysos était une femme, à sa page LinkedIn et sur Instagram, likez et partagez. Merci,

  • Speaker #0

    à très vite !

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Description

Et si nous redonnions vie aux bouteilles en verre plutôt que de les recycler ? Dans cet épisode, nous plongeons dans l’univers d’Oc’Consigne, une SCOP basée à Montpellier qui réinvente la consigne pour répondre aux enjeux environnementaux et sociaux actuels. Anne-Claire Degail, cofondatrice et gérante, nous dévoile les coulisses de cette initiative qui lave et remet en circulation environ 100 000 bouteilles par mois, avec pour objectif de réduire drastiquement l’empreinte carbone des metteurs en marché.

Découvrez :
🌱 Les coûts du réemploi par rapport au neuf : Les bouteilles réemployées sont proposées à partir de 33 centimes (330 €/1 000 unités). Un prix parfois équivalent, inférieur ou supérieur à celui du neuf, en raison du manque de subventions pour la filière de réemploi, contrairement au recyclage qui bénéficie d’un soutien financier important.
🍇 Les bénéfices et freins économiques et politiques : Pourquoi certains vignerons hésitent encore à franchir le pas, et comment des lois comme l’AGEC et le PPWR visent à structurer et soutenir cette transition.
💡 Les défis techniques, logistiques et réglementaires à surmonter pour démocratiser le réemploi à grande échelle.
📈 Comment Oc’Consigne travaille en partenariat avec des producteurs, distributeurs, et les pouvoirs publics pour construire une économie circulaire viable.

Un épisode riche en chiffres clés, en réflexions sur l’économie circulaire, et en solutions concrètes pour les acteurs de la filière viticole et au-delà.

🎙️ Écoutez, partagez et engagez-vous avec nous pour un avenir plus responsable.



Je remercie mes invités et vous cher auditeur grâce à qui ce podcast a vraiment sa raison d'être.


Si vous avez vraiment aimé cet épisode, alors qu'attendez-vous pour le partager?

Toute ma gratitude


Aurélie


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Ce podcast existe grâce à la société Bleu Charron Wine and Sea dirigée par Aurélie Charron.

Conseil et Formation RSE Marketing Stratégie commerciale...dans le vin mais pas que!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Si Dionysos était une femme, le premier podcast dédié aux femmes leaders dans l'univers du vin explore la RSE, la responsabilité sociétale des entreprises. Ensemble, découvrons les pratiques vertueuses initiées par des acteurs du changement. Bienvenue et belle écoute ! J'ai des souvenirs, quand j'étais enfant, entre 5-6 ans, quand on faisait les courses au magasin Cop, il y avait des casiers dans lesquels ma grand-mère déposait des bouteilles. Les bouteilles qu'on saisignait faisaient partie du quotidien. Aujourd'hui, ce modèle revient en force et c'est une excellente nouvelle pour notre planète. Avec mon invité, nous allons parler de réemploi des bouteilles en verre, une manière efficace de réduire le bilan carbone pour un metteur en marché. Anne-Claire Degay est cofondatrice de la Scope Hoc Consigne à Montpellier. L'ASCOP emploie 8 salariés, dont 3 en insertion, 50% du chiffre d'affaires et du lavage à façon. Elle va nous expliquer ce que c'est. 66% des clients sont des vignerons. Il existe une centaine de points de collecte. Chaque mois, ce sont environ 100 000 bouteilles qui sont lavées pour être remises sur le marché. Évidemment, la RSE est la raison d'être de l'entreprise. Depuis le début en 2021, c'est la nature même de l'entreprise d'aider à la baisse du bilan carbone des différents metteurs en marché. Merci Anne-Claire d'être mon invitée.

  • Speaker #1

    Bonjour Aurélie.

  • Speaker #0

    Alors pour commencer Anne-Claire, peux-tu présenter rapidement la SCOP HocConsting s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Donc HocConsting, c'est une société coopérative et participative qui appartient donc aujourd'hui à ses salariés, créée en juillet 2021, qui a été agréée entreprise d'insertion en 2022, qui emploie donc comme tu le disais huit personnes aujourd'hui, et dont l'objet est de relancer... Une filière de réemploi des emballages en verre sur le territoire situé à l'est de l'Occitanie et de s'inscrire dans ce mouvement national du retour du réemploi des emballages.

  • Speaker #0

    Alors aujourd'hui, choisir de relancer la consigne dans la filière vitivinicole, c'est un choix. Et pourquoi ce modèle est-il particulièrement adapté à la filière vitivinicole ?

  • Speaker #1

    Selon l'ADEME, la bouteille en verre représente à elle seule 30% de l'empreinte carbone de l'ensemble du cycle de vie de la production du vin, depuis la production jusqu'à sa mise sur le marché. Donc quand un vigneron, une cave coopérative souhaite réduire son empreinte carbone, passer au réemploi, c'est vraiment un des leviers possibles, aujourd'hui possibles, et qui aura un réel impact. sur son analyse de cycle de vie.

  • Speaker #0

    D'accord. Quel gain supplémentaire le réemploi peut-il apporter par rapport au recyclage classique ?

  • Speaker #1

    Le recyclage, restons très clairs, c'est très bien. Et pour toutes les bouteilles qui ne sont pas réemployables, il faut mettre son verre dans un point d'apport volontaire. Mais mieux que le recyclage, il y a le réemploi, selon les chiffres de l'ADEME, dont le meilleur des cas, c'est... 80% d'énergie primaire économisée par rapport au recyclage. C'est plus de 75% d'émissions de gaz à effet de serre en moins. Et c'est au moins moitié moins d'eau. Donc, c'est très clair. C'est sans équivoque. Le réemploi est meilleur pour l'environnement que le recyclage.

  • Speaker #0

    Je lisais aussi également que en 2018, seulement 86% des emballages en verre étaient recyclés en France. Donc en plus, ce n'est pas non plus énormément.

  • Speaker #1

    Donc 86% des emballages recyclés en France, c'est déjà très bien quand même. Ça veut dire que le geste du tri est quand même adopté dans une grande majorité. Et d'ailleurs, on peut s'appuyer sur ce geste du tri pour maintenant étendre vers le geste du réemploi. Mais effectivement, il reste encore 14% des emballages en verre qui sont... mis dans la poubelle noire. Et ça, c'est une moyenne.

  • Speaker #0

    Alors, concernant les freins majeurs qui empêchent aujourd'hui les producteurs d'adopter la consigne, il y a une majorité des consommateurs quand même en France qui sont prêts à payer plus cher pour des produits consignés. Et beaucoup de producteurs hésitent encore. Alors, entre coût de mise en place logistique et diversité de bouteilles, puisqu'il y a des modèles différents, quels sont les obstacles ? principaux que vous identifiez chez Aux Consignes ?

  • Speaker #1

    Je dirais qu'il y a deux types d'obstacles. Il y a les obstacles perçus qui ne se basent pas vraiment sur une vraie connaissance de ce qui est en train de se développer. Donc certains, en 2020, le monde... viticole, je dirais, se lève contre la remise en place du réemploi et de la consigne en France. Et je dirais, je les comprends, en 2020, il y a très peu de centres de lavage en France, il y a très peu de filières de réemploi qui s'étaient organisées, le secteur viticole est déjà, comment dire, sous le poids de beaucoup de contraintes, et donc on l'entend. Aujourd'hui, on est en 2024, ça va très vite. Et donc, il y a des filières partout en France qui sont fédérées, notamment au sein de France Consigne, dont Sophie Graziani-Roth et moi-même sommes les co-présidentes, d'ailleurs. On peut en parler plus tard. C'est une association ? C'est une association qui fédère 12 opérateurs de réemploi aujourd'hui en France. On sait laver des bouteilles de vin, lever la contrainte de la piqûre qui... qui apportent une certaine contrainte. On sait laver des bouteilles de vin de façon qualitative et des boucles de collecte se mettent en place partout en France. Et donc, ça, c'est des freins perçus et en fait, qui sont en train d'être levés de plus en plus. Ensuite, il y a des freins, je dirais, là encore perçus, qui peuvent être réels pour certains, pour passer au réemploi. Il faut se doter de bouteilles qui sont de modèles standardisés. Donc, il faut effectivement dire adieu aux modèles qui ont été conçus à l'image d'un cuiron, etc. Oui,

  • Speaker #0

    parce qu'effectivement, je rebondis là-dessus, moi-même ayant été directrice marketing, effectivement, il y a dix ans, on s'est éclaté avec différents styles de modèles parce qu'il fallait qu'on apporte de la différence, il fallait qu'on apporte une nouvelle cuvée, une nouvelle visibilité, storytelling, etc. Mais voilà, on se tirait une balle dans le pied, finalement. Aujourd'hui, par rapport au réemploi, on est d'accord qu'il faut essayer de standardiser au maximum.

  • Speaker #1

    Voilà. Mais qui dit standardisation ne veut pas dire que c'est ennuyeux. C'est-à-dire que les modèles qui ont été adoptés par le réseau VRAC et réemploi, c'est donc, on appelle ça les modèles de la gamme standard aujourd'hui, ce sont des bouteilles de vin, Bourgogne tradition en trois teintes, Bordelaise tradition en trois teintes, rien de plus traditionnel. mais avec une certaine sobriété. Et la mode aussi est à la sobriété. Voilà. Ensuite, il faut passer à des étiquettes qui doivent se décoller au lavage. C'est indispensable. Et donc, là encore, certains vont, comment dire, peut-être se dire Ah, mais je ne peux plus mettre de dorure, je ne peux plus mettre beaucoup d'aplats de couleurs, etc. En fait, déjà, on va faire une étude au cas par cas.

  • Speaker #0

    De toute façon, vous avez des liens aussi avec les imprimeurs, je suppose ? Beaucoup.

  • Speaker #1

    On a des liens avec un très grand nombre d'imprimeurs du territoire qui connaissent très bien notre cahier des charges. Et là, France Consigne, en plus, est en train de développer une labellisation des imprimeurs pour être bien sûr que ce qu'ils préconisent, c'est bien en accord avec le cahier des charges.

  • Speaker #0

    Donc finalement, ce n'est pas une question à poser. Tout va bien.

  • Speaker #1

    En fait, tout va bien. Et en fait, on voit bien un vigneron, il va mettre entre, je dirais, un an. et une semaine pour passer une gamme en réemploi. Et qu'est-ce qui différencie les deux ? La plupart du temps, c'est la volonté. Et quand on dit passer au réemploi, ce n'est pas passer 100% de ses gammes. Bien sûr que non. On comprend bien que ça peut être perçu comme un peu risqué, etc. Donc, les vignerons qui passent au réemploi, ils commencent par une gamme. Une gamme qui est distribuée dans des circuits qu'ils maîtrisent, ou qu'ils maîtrisent en grande partie. dans des circuits où on a des points de collecte. Et il va tester. Et en fait, très vite, le vigneron se rend compte que cela ne fait pas beaucoup de différence.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux expliquer, justement, si les vignerons nous écoutent, clairement comment ça se passe, le schéma du réemploi et combien ça coûte ?

  • Speaker #1

    D'accord. Pour passer au réemploi, d'abord, on va expliquer les grandes lignes de ce qu'il faut faire. Donc, ça veut dire, en gros, adapter sa matière sèche. Et puis ensuite, une fois que le vigneron est décidé, il va souscrire à un pack, ce qu'on appelle le pack d'intégration à la filière, qui comprend un accompagnement pour... pour adapter sa matière sèche. Donc nous, on connaît quasiment maintenant énormément d'imprimeurs, donc il n'a pas besoin de changer d'imprimeur. Il y a aujourd'hui de fortes chances pour que l'imprimeur qu'il a soit un imprimeur qu'il nous connaisse déjà. Et s'il ne nous connaît pas, nous on se charge d'appeler l'imprimeur, d'expliquer en détail le cahier des charges, etc. Ensuite, il va devoir travailler... Avec son embouteilleur, là encore, on connaît de nombreux embouteilleurs qui connaissent bien notre cahier des charges. Sinon, on les appelle parce qu'il ne faut pas que le numéro de l'eau soit gravé sur la bouteille. Le numéro de l'eau doit apparaître sur l'étiquette, la contre-étiquette, ou éventuellement la capsule, ou éventuellement, c'est l'idéal, bien que ce soit une pratique qui soit de moins en moins commune, c'est une impression à l'encre, un encre effaçable. ou lavables au lavage, donc, qui seraient imprimés sur la bouteille. On va donc parler à l'imprimeur, l'embouteilleur, le verrier, là encore, les distributeurs de verres, nous les connaissons quasiment tous, et on va vérifier, on va lui donner exactement quels modèles sont dans la gamme standard pour qu'il puisse se procurer ses bouteilles. Ensuite, on va communiquer, une fois qu'il a lancé ses gammes, on va... communiquer sur ces nouvelles gammes. On va intégrer cette nouvelle gamme à notre catalogue HocConsigne et si c'est un metteur en marché qui met en marché au niveau national, ce qui est le cas de la majorité des vignerons, il sera mis au catalogue de FranceConsigne. Ce qui lui permet d'être visible par un nombre croissant de marchés, de magasins, de grossistes, etc. qui cherchent de plus en plus à référencer des gammes réemployables. Donc, en intégrant la filière, il va gagner des nouveaux marchés qu'il ne connaissait pas avant pour placer ces gammes réemployables, sachant que l'objectif, c'est que ces bouteilles soient récupérées.

  • Speaker #0

    Donc, ça veut dire qu'en fait, vous référencez ces noms de produits, de cuvées ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    D'accord. Ce n'est pas un QR code ou quelque chose qui identifie que c'est une bouteille consignée ? Alors,

  • Speaker #1

    excusez-moi, la bouteille, une fois qu'on a bien vérifié que c'est le bon modèle de bouteille, les bonnes étiquettes, le numéro de lot qui est bien indiqué sur l'étiquette ou la contre-étiquette, on transmet le pictogramme de réemploi, qui est un pictogramme qui indique à tout opérateur de réemploi que cette bouteille peut être collectée en vue d'être réemployée. Donc, c'est tout l'intérêt de France qu'on signe. Parce qu'on s'est mis d'accord sur un cahier des charges très strict. Enfin, très strict, très... Enfin, on s'est mis d'accord sur ce cahier des charges. Et ce qui permet, en fait, à un opérateur du Nord, de l'Ouest, de Bourgogne, de Marseille, etc., de collecter toutes les bouteilles qui portent le pictogramme de réemploi.

  • Speaker #0

    D'accord. Et combien ça coûte ? Par rapport à une bouteille classique, neuve ? acheter et le réemploi. C'est quoi la différence ? Parce que souvent, c'est ce qui freine le vigneron de passer à l'action.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Aujourd'hui, on vend des bouteilles réemployées, les bouteilles de vin, à partir de 33 centimes, donc 330 euros le mille, sortie usine. Pour certains vignerons, c'est à peu près égal au prix du neuf. Parfois, c'est plus cher que le prix du neuf et parfois c'est moins cher que le prix du neuf. Parce qu'on le sait bien, il n'y a pas qu'un seul prix du neuf. C'est clair. Mais effectivement, et ça on l'entend très bien, pour ceux pour qui la bouteille réemployée est plus chère que la bouteille neuve, c'est un problème et c'est une incompréhension. Là, il faut qu'on soit quand même assez clair. La filière de réemploi aujourd'hui est très peu, très très peu subventionnée. Donc, les coûts d'exploitation sont très peu subventionnés, alors que la filière de recyclage, elle, l'est. Et donc, quand vous allez déposer votre verre dans un point d'apport volontaire pour recyclage, le point d'apport volontaire, la collecte, le camion, le chauffeur, tout ça, c'est pris en charge. par votre taxe d'enlèvement des ordures ménagères. La campagne de communication, de sensibilisation, vous rappelant qu'il faut faire ce geste, est payée par votre taxe d'enlèvement des ordures ménagères et aussi les éco-organismes. Et ensuite, le verrier va acheter ce calecin à un prix qui est... inférieure au prix européen du verre. Et les collectivités n'ont pas d'autre choix finalement que de vendre au verrier. Donc tout cela, c'est très bien. Ça a permis effectivement de développer ce geste du tri, de développer aussi l'appétence des verriers pour racheter du calcin. Mais on voit bien que c'est une filière qui est subventionnée et que les verriers ne payent pas la campagne de communication, le point d'apport volontaire, la collecte, etc.

  • Speaker #0

    Donc il y a une sacrée problématique, mais là ça devient un peu politique.

  • Speaker #1

    Oui, et ensuite, en plus les verriers ont des outils de production qui sont très performants, qui sont puissants. C'est du lobbying aussi. C'est certainement aussi du lobby, tout à fait. Mais surtout, c'est certainement du lobby. Maintenant, ce n'est pas pour dire que les verriers sont contre le réemploi. On a des signes clairs de la part de certains verriers. qu'ils s'intéressent au réemploi, certains l'ont même inscrit dans leur plan RSE 2040. Ils sont intéressés par le réemploi parce que ça reste du verre. On ne passe pas à du bibe.

  • Speaker #0

    Donc ils sont là pour soutenir dans la dynamique, plus ou moins ?

  • Speaker #1

    De là à dire qu'ils nous soutiennent activement, je dirais qu'on a des très bonnes relations et que oui, c'est plutôt des relations assez constructives, vraiment. Mais juste pour revenir au réemploi, si on fait le parallèle avec le recyclage... Chez Ock Consigne, et c'est le cas de tous les opérateurs de réemploi, c'est nous qui payons 100% du salaire des personnes qui se chargent à la communication, les affiches, etc. C'est nous qui achetons les palox, les caisses, pour les mettre à disposition des magasins. Et nous demandons donc aux magasins de payer. la location, et ils ne sont pas contents parce que ça leur fait des coûts supplémentaires pour une action qui est en accord avec leurs valeurs, certes, mais ça reste plus de travail pour eux. Mais il faut bien que quelqu'un paye. Et nous, on ne peut pas... Ça se répercuterait encore plus sur le prix de la bouteille réemployée. Donc tout ça pour dire que... Oui, la bouteille réemployée est souvent, enfin, est parfois plutôt plus chère que la bouteille neuve, mais c'est aussi parce qu'elle ne bénéficie de très très peu d'aide, et qu'on nous demande d'être rentable, alors que finalement, faire du réemploi, c'est aussi, ça a des bénéfices pour l'environnement, et c'est une action, je dirais, d'intérêt collectif.

  • Speaker #0

    qu'est-ce qui peut faire changer ce paradigme-là ? Qu'est-ce qui peut vous faire aider justement à financer cette partie que vous n'avez pas financée ? Qui peut remonter toutes ces informations ? Bon alors on n'a plus de gouvernement aujourd'hui mais qui peut faire remonter auprès des politiques ? Est-ce qu'il y a des interprots qui peuvent vous aider ? Des syndicats ? Comment est-ce que tu vois les choses à ce niveau-là ? Parce qu'effectivement il y a quand même...

  • Speaker #1

    On a plein de leviers et là en fait là encore on fait partie d'un écosystème qui est très à l'écoute et les pouvoirs publics sont... très à l'écoute. On est en contact avec l'ADEME, qui nous soutient énormément. L'ADEME, qui est responsable de l'Observatoire du réemploi aujourd'hui, et qui est très consciente de ces problématiques, et qui les fait remonter. On est en contact avec des députés, qui se penchent sur la question du réemploi dans le secteur vitivinicole, et qui sont aussi très conscients de cette problématique. Et on a eu aussi dernièrement une visite ministérielle, où on sent vraiment que les pouvoirs publics s'intéressent à la question et cherchent à comprendre et à voir comment faire. Je dirais que les leviers, ils sont nombreux, parce que tout est à créer.

  • Speaker #0

    Et tout le monde cherche un petit peu à trouver... Voilà.

  • Speaker #1

    Ou puiser comment faire.

  • Speaker #0

    Et là-dedans, est-ce que l'Europe a quelque chose à voir ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc, premier levier, il y a la loi. La loi AJEC dit, en 2027... Tous les metteurs en marché qui produisent plus que 10 000 contenants par an, 10 000 UVC par an, devront avoir 10 d'emballages réemployés. 2027.

  • Speaker #0

    C'est important.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Ensuite, au niveau européen, on a...

  • Speaker #0

    Je vais juste revenir sur l'AGEC pour dire ce que c'est. Oui. C'est la loi anti-gaspi.

  • Speaker #1

    C'est la loi anti-gaspiage économie circulaire. Voilà, merci. De 2020. Et donc, c'est un décret qui date d'avril 2022. Voilà.

  • Speaker #0

    Et qui passe vraiment l'action dès 2025. Et en plus, ça monte progressivement chaque année, le pourcentage de production avec le réemploi.

  • Speaker #1

    C'est ça, avec 10% en 2027 pour tout le monde. Ensuite, au niveau européen, il y a la PPWR. Packaging and Packaging Waste Regulation. PPWR qui devrait être ratifiée, si c'est le bon terme, en 2025, au printemps 2025, qui a été en discussion beaucoup en 2024.

  • Speaker #0

    Oui, parce que là, on a eu une dérogation, je crois, la filière Viti, Vinicole et Vin et Spiritu.

  • Speaker #1

    Donc, dans le cadre du PPWR, les lobbies du vin ont eu gain de cause et sont exemptées des objectifs de réemploi. Seulement, la rapporteuse du PPWR a confirmé que quand les lois nationales sont plus ambitieuses que la loi européenne, Et dans ce cas-là, la loi AJEC est plus ambitieuse sur ce point-là que le PPWR. C'est la loi nationale qui prévaudra. Donc, en vérité, le vin et les spiritueux, en France, ne sont pas exemptés de ces 10%. Le PPWR rajoute quelque chose qui n'est pas dans la loi AJEC et qui est très intéressant, qui est de dire que d'ici 2030, la majorité des grandes surfaces Il y a un critère de surface, mais la majorité des grandes surfaces doivent référencer des produits qui sont emballés dans des emballages réemployables et ont une obligation de reprise de ces emballages réemployables.

  • Speaker #0

    Donc les points de collecte vont vraiment se multiplier. Voilà,

  • Speaker #1

    donc aujourd'hui... Les magasins point de collecte le font de façon volontaire parce que c'est en accord avec leurs valeurs. Demain, ils seront obligés par la loi. Et donc ça, pour le coup, nous, ce qu'on demande, c'est que le PPWR soit inclus dans la loi française le plus rapidement possible. Parce que ça fera complètement changer l'attitude, notamment, de la grande distribution.

  • Speaker #0

    Qui est un acteur majeur, justement, de tout ce qui est emballage aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc, en fait, aujourd'hui... On est de nombreux opérateurs de réemploi. On travaille déjà avec les biocops notamment qui ont été vraiment pionniers sur le sujet et qui ont été le moteur. Il y a d'autres chaînes de magasins spécialisées. On voit bien que le passage à l'échelle de la consigne, ce sera quand la grande distribution s'y mettra. Et la grande distribution s'y mettra quand la loi les obligera et on demande à ce que ce soit le plus rapidement possible. Donc ça, c'est la première chose. Donc ça, c'est la loi, les leviers. Ensuite, et là, c'est très politique. Et c'est, si on veut être vraiment, si on veut vraiment faire du réemploi une réalité, il faut vraiment traduire les incitations de la loi dans le sens de, un, la réduction. On consomme moins. Deux, le réemploi, la réutilisation. Trois, le recyclage. Et puis, pour ceux qui jettent dans la poubelle noire, peut-être des pénalités, je ne sais pas. Mais tant qu'il y aura un petit peu, on essaye de ménager la chèvre et le chou, que oui, on continue à soutenir le recyclage et aussi on veut soutenir le réemploi, etc. Non, je pense qu'il faut être clair. Et bien sûr, il faut continuer à soutenir le recyclage. Mais il faut que les soutiens au réemploi soient plus incitatifs que pour le recyclage.

  • Speaker #0

    Finalement.

  • Speaker #1

    En fait, le réemploi exerge. Voilà, exactement. Et ensuite, autre levier, il faut que les emballages réemployables, qui sont vendus par les verriers, donc ce sont des emballages dans le vin qui sont plus lourds que les emballages allégés. qui émergent là de plus en plus, plus qu'émergent d'ailleurs. Mais une bouteille en verre à usage unique recyclée, c'est moins sobre pour l'environnement qu'une bouteille plus lourde réemployée. Et donc, il faut que, pour aider un vigneron à passer au réemploi, que les emballages plus lourds réemployables... bouteilles de vin un peu plus lourdes réemployables soient au même prix, voire moins chères, que leurs homologues à usage unique. Il faut vraiment des incitations de cette nature-là.

  • Speaker #0

    Alors j'ai une question, tu parlais de bouteilles plus lourdes, imaginons, il y a un acteur, metteur en marché, qui a une bouteille spécifique, à son modèle par exemple, mais qui en produit 200 000 dans l'année et qui, imaginons, peut en récupérer 50 000. Est-ce qu'il y a une possibilité pour cette bouteille spécifique qu'elle passe chez... consignes ou est-ce qu'il faut toujours rester dans le standard ?

  • Speaker #1

    Alors, bien sûr qu'on peut les laver. Je vais vous dire, aujourd'hui, on est restreint dans notre centre de lavage par les dimensions de la bouteille. Donc, toute bouteille qui fait 308 mm ou moins et qui a un diamètre de 90 mm ou moins, on peut les laver. Donc, votre producteur qui a collecté 50 000 bouteilles, les bouteilles iconiques ou propriétaires, même d'ailleurs si ce n'est pas des bouteilles iconiques propriétaires, mais que c'est des bouteilles allégées, par exemple, ou des bouteilles à vis, oui, nous pouvons les laver. À la condition... que ce soit cette personne, ce vigneron qui les collecte. Et ensuite, on fait ce qu'on appelle des prestations de lavage à façon, qui implique qu'on doit programmer notre mireuse automatique pour cette bouteille. Et ensuite, pas de problème. Et d'ailleurs, on en fait beaucoup.

  • Speaker #0

    On fait beaucoup,

  • Speaker #1

    beaucoup de lavage à façon de cette nature-là. Tout à fait.

  • Speaker #0

    D'accord. Oui, parce que quand tu parlais de mireuse, en fait, c'est un petit robot qui détecte vraiment si la bouteille a des défauts ou pas du tout. Chaque bouteille... bouteille est contrôlée, c'est vraiment une traçabilité très très précise, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc chaque bouteille, la mireuse automatique c'est même un gros robot, on va dire, qui est doté de plusieurs caméras qui vont, je dirais, ausculter la bouteille, vérifier s'il n'y a pas des traces sur les parois, s'il n'y a pas de bris au niveau du goulot, de bréchure, s'il n'y a pas de bris ailleurs d'ailleurs, s'il n'y a pas de corps étrangers à l'intérieur de la bouteille, de résidus. d'eau ou de soude, etc. Donc c'est vraiment l'équipement qui permet un contrôle qualité et qui est central dans notre plan HACCP.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc voilà, on en était sur cette bouteille spécifique. Donc c'est envisageable. On n'est pas forcément fermé aux bouteilles très standards, mais petit à petit, de toute façon, il y aura aussi une évolution chez Ock Cansing, je suppose, sur l'ouverture à d'autres modèles. Mais ça, en fait, c'est une question de discussion, d'échange pour faire évoluer.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc aujourd'hui, on a, je dirais, sept bouteilles de vin dans la gamme standard qu'on va aller collecter dans les différents points de collecte et ce, partout en France. À travers tous les opérateurs France Consigne vont collecter ces bouteilles. Ensuite, on a des prestations de lavage à façon. Donc ça, on peut aujourd'hui laver tout type de bouteille. Et ensuite... Si la question c'est à quelles conditions on va référencer une nouvelle bouteille, iconique, propriétaire ou un nouveau modèle. Donc ça, au niveau du réseau Ouvra-Acquérir-Emploi, on fait partie d'un groupe de travail technique qui est formé de nombreux opérateurs qui vont regarder les propositions de nouveaux modèles. Gardons en tête que... Pour qu'un modèle soit référencé, il faut qu'il puisse être disponible chez différents verriers. On ne veut pas faire dépendre un metteur en marché d'un seul fournisseur. Et d'ailleurs, les plus gros refuseraient. C'est pas possible. et pour une bouteille iconique, donc ça ce serait une bouteille qui appartient au propriétaire il faut que tout le monde se mette d'accord, évidemment ça demande à ce que ce soit des modèles un modèle qui est produit en très grand nombre, je dirais en plusieurs peut-être millions de bouteilles pour que ça justifie que ce soit collecté partout en France et ensuite ça sera lavé partout en France et... Ensuite, livrer à un seul point. Et donc, ça veut dire des coûts de livraison plus importants, etc. Donc, avant de décider... Là,

  • Speaker #0

    c'est plus une démarche RSE philosophique, où ce que l'on veut... Parce que là, effectivement, on sait qu'au niveau coût, on sera peut-être supérieur, mais en moins...

  • Speaker #1

    En fait, tout est possible. Aujourd'hui, j'ai envie de dire vraiment, tout est possible. On est une filière qui est en train de se construire au niveau national. Et tous les cas particuliers sont vraiment... étudiées pour voir comment on peut les faire rentrer dans la filière.

  • Speaker #0

    Très bien, donc vous l'aurez compris, la consigne, loin d'être une contrainte et une opportunité unique pour les producteurs de s'engager dans une démarche à la fois écologique, économique et sociale. Avec Ock Consigne et d'autres acteurs mobilisés, les outils et les solutions sont déjà disponibles. Alors à vous qui écoutez, si vous êtes producteur, metteur en marché, que diriez-vous de faire le premier pas aujourd'hui ? Contactez Ock Consigne pour explorer les options adaptées à votre structure. Vous savez maintenant combien ça coûte ? Ensemble, faisons de la consigne un pilier fort de notre transition écologique. Alors merci à Auc Consigne et surtout Anne-Claire pour cette discussion passionnante et à vous, auditeurs et auditrices, pour votre engagement à nos côtés. Alors ce sujet concerne forcément un confrère, un syndicat, une interpro, qu'il soit du secteur viticole ou même les brasseries. Alors s'il vous plaît, partagez cet épisode parce que ça peut certainement éclairer certains esprits. Et mettez des étoiles aussi sur Apple Podcasts et autres pour les épisodes, parce qu'effectivement, ça refait monter le podcast. Merci beaucoup. Merci Anne-Claire.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #2

    Si Dionysos était une femme, le podcast présenté par Aurélie Charbon.

  • Speaker #1

    Super. Comme toujours, je remercie mon invité pour la qualité d'échange et son authenticité. J'espère que vous avez apprécié, comme moi, les sujets abordés. N'hésitez pas à laisser vos commentaires. Alors, puisque vous avez aimé cet épisode, mettez plein d'étoiles pour plus de visibilité et partagez-le à au moins trois personnes.

  • Speaker #0

    Enfin,

  • Speaker #1

    pour suivre l'actualité du podcast, si Dionysos était une femme, à sa page LinkedIn et sur Instagram, likez et partagez. Merci,

  • Speaker #0

    à très vite !

Description

Et si nous redonnions vie aux bouteilles en verre plutôt que de les recycler ? Dans cet épisode, nous plongeons dans l’univers d’Oc’Consigne, une SCOP basée à Montpellier qui réinvente la consigne pour répondre aux enjeux environnementaux et sociaux actuels. Anne-Claire Degail, cofondatrice et gérante, nous dévoile les coulisses de cette initiative qui lave et remet en circulation environ 100 000 bouteilles par mois, avec pour objectif de réduire drastiquement l’empreinte carbone des metteurs en marché.

Découvrez :
🌱 Les coûts du réemploi par rapport au neuf : Les bouteilles réemployées sont proposées à partir de 33 centimes (330 €/1 000 unités). Un prix parfois équivalent, inférieur ou supérieur à celui du neuf, en raison du manque de subventions pour la filière de réemploi, contrairement au recyclage qui bénéficie d’un soutien financier important.
🍇 Les bénéfices et freins économiques et politiques : Pourquoi certains vignerons hésitent encore à franchir le pas, et comment des lois comme l’AGEC et le PPWR visent à structurer et soutenir cette transition.
💡 Les défis techniques, logistiques et réglementaires à surmonter pour démocratiser le réemploi à grande échelle.
📈 Comment Oc’Consigne travaille en partenariat avec des producteurs, distributeurs, et les pouvoirs publics pour construire une économie circulaire viable.

Un épisode riche en chiffres clés, en réflexions sur l’économie circulaire, et en solutions concrètes pour les acteurs de la filière viticole et au-delà.

🎙️ Écoutez, partagez et engagez-vous avec nous pour un avenir plus responsable.



Je remercie mes invités et vous cher auditeur grâce à qui ce podcast a vraiment sa raison d'être.


Si vous avez vraiment aimé cet épisode, alors qu'attendez-vous pour le partager?

Toute ma gratitude


Aurélie


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Ce podcast existe grâce à la société Bleu Charron Wine and Sea dirigée par Aurélie Charron.

Conseil et Formation RSE Marketing Stratégie commerciale...dans le vin mais pas que!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Si Dionysos était une femme, le premier podcast dédié aux femmes leaders dans l'univers du vin explore la RSE, la responsabilité sociétale des entreprises. Ensemble, découvrons les pratiques vertueuses initiées par des acteurs du changement. Bienvenue et belle écoute ! J'ai des souvenirs, quand j'étais enfant, entre 5-6 ans, quand on faisait les courses au magasin Cop, il y avait des casiers dans lesquels ma grand-mère déposait des bouteilles. Les bouteilles qu'on saisignait faisaient partie du quotidien. Aujourd'hui, ce modèle revient en force et c'est une excellente nouvelle pour notre planète. Avec mon invité, nous allons parler de réemploi des bouteilles en verre, une manière efficace de réduire le bilan carbone pour un metteur en marché. Anne-Claire Degay est cofondatrice de la Scope Hoc Consigne à Montpellier. L'ASCOP emploie 8 salariés, dont 3 en insertion, 50% du chiffre d'affaires et du lavage à façon. Elle va nous expliquer ce que c'est. 66% des clients sont des vignerons. Il existe une centaine de points de collecte. Chaque mois, ce sont environ 100 000 bouteilles qui sont lavées pour être remises sur le marché. Évidemment, la RSE est la raison d'être de l'entreprise. Depuis le début en 2021, c'est la nature même de l'entreprise d'aider à la baisse du bilan carbone des différents metteurs en marché. Merci Anne-Claire d'être mon invitée.

  • Speaker #1

    Bonjour Aurélie.

  • Speaker #0

    Alors pour commencer Anne-Claire, peux-tu présenter rapidement la SCOP HocConsting s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Donc HocConsting, c'est une société coopérative et participative qui appartient donc aujourd'hui à ses salariés, créée en juillet 2021, qui a été agréée entreprise d'insertion en 2022, qui emploie donc comme tu le disais huit personnes aujourd'hui, et dont l'objet est de relancer... Une filière de réemploi des emballages en verre sur le territoire situé à l'est de l'Occitanie et de s'inscrire dans ce mouvement national du retour du réemploi des emballages.

  • Speaker #0

    Alors aujourd'hui, choisir de relancer la consigne dans la filière vitivinicole, c'est un choix. Et pourquoi ce modèle est-il particulièrement adapté à la filière vitivinicole ?

  • Speaker #1

    Selon l'ADEME, la bouteille en verre représente à elle seule 30% de l'empreinte carbone de l'ensemble du cycle de vie de la production du vin, depuis la production jusqu'à sa mise sur le marché. Donc quand un vigneron, une cave coopérative souhaite réduire son empreinte carbone, passer au réemploi, c'est vraiment un des leviers possibles, aujourd'hui possibles, et qui aura un réel impact. sur son analyse de cycle de vie.

  • Speaker #0

    D'accord. Quel gain supplémentaire le réemploi peut-il apporter par rapport au recyclage classique ?

  • Speaker #1

    Le recyclage, restons très clairs, c'est très bien. Et pour toutes les bouteilles qui ne sont pas réemployables, il faut mettre son verre dans un point d'apport volontaire. Mais mieux que le recyclage, il y a le réemploi, selon les chiffres de l'ADEME, dont le meilleur des cas, c'est... 80% d'énergie primaire économisée par rapport au recyclage. C'est plus de 75% d'émissions de gaz à effet de serre en moins. Et c'est au moins moitié moins d'eau. Donc, c'est très clair. C'est sans équivoque. Le réemploi est meilleur pour l'environnement que le recyclage.

  • Speaker #0

    Je lisais aussi également que en 2018, seulement 86% des emballages en verre étaient recyclés en France. Donc en plus, ce n'est pas non plus énormément.

  • Speaker #1

    Donc 86% des emballages recyclés en France, c'est déjà très bien quand même. Ça veut dire que le geste du tri est quand même adopté dans une grande majorité. Et d'ailleurs, on peut s'appuyer sur ce geste du tri pour maintenant étendre vers le geste du réemploi. Mais effectivement, il reste encore 14% des emballages en verre qui sont... mis dans la poubelle noire. Et ça, c'est une moyenne.

  • Speaker #0

    Alors, concernant les freins majeurs qui empêchent aujourd'hui les producteurs d'adopter la consigne, il y a une majorité des consommateurs quand même en France qui sont prêts à payer plus cher pour des produits consignés. Et beaucoup de producteurs hésitent encore. Alors, entre coût de mise en place logistique et diversité de bouteilles, puisqu'il y a des modèles différents, quels sont les obstacles ? principaux que vous identifiez chez Aux Consignes ?

  • Speaker #1

    Je dirais qu'il y a deux types d'obstacles. Il y a les obstacles perçus qui ne se basent pas vraiment sur une vraie connaissance de ce qui est en train de se développer. Donc certains, en 2020, le monde... viticole, je dirais, se lève contre la remise en place du réemploi et de la consigne en France. Et je dirais, je les comprends, en 2020, il y a très peu de centres de lavage en France, il y a très peu de filières de réemploi qui s'étaient organisées, le secteur viticole est déjà, comment dire, sous le poids de beaucoup de contraintes, et donc on l'entend. Aujourd'hui, on est en 2024, ça va très vite. Et donc, il y a des filières partout en France qui sont fédérées, notamment au sein de France Consigne, dont Sophie Graziani-Roth et moi-même sommes les co-présidentes, d'ailleurs. On peut en parler plus tard. C'est une association ? C'est une association qui fédère 12 opérateurs de réemploi aujourd'hui en France. On sait laver des bouteilles de vin, lever la contrainte de la piqûre qui... qui apportent une certaine contrainte. On sait laver des bouteilles de vin de façon qualitative et des boucles de collecte se mettent en place partout en France. Et donc, ça, c'est des freins perçus et en fait, qui sont en train d'être levés de plus en plus. Ensuite, il y a des freins, je dirais, là encore perçus, qui peuvent être réels pour certains, pour passer au réemploi. Il faut se doter de bouteilles qui sont de modèles standardisés. Donc, il faut effectivement dire adieu aux modèles qui ont été conçus à l'image d'un cuiron, etc. Oui,

  • Speaker #0

    parce qu'effectivement, je rebondis là-dessus, moi-même ayant été directrice marketing, effectivement, il y a dix ans, on s'est éclaté avec différents styles de modèles parce qu'il fallait qu'on apporte de la différence, il fallait qu'on apporte une nouvelle cuvée, une nouvelle visibilité, storytelling, etc. Mais voilà, on se tirait une balle dans le pied, finalement. Aujourd'hui, par rapport au réemploi, on est d'accord qu'il faut essayer de standardiser au maximum.

  • Speaker #1

    Voilà. Mais qui dit standardisation ne veut pas dire que c'est ennuyeux. C'est-à-dire que les modèles qui ont été adoptés par le réseau VRAC et réemploi, c'est donc, on appelle ça les modèles de la gamme standard aujourd'hui, ce sont des bouteilles de vin, Bourgogne tradition en trois teintes, Bordelaise tradition en trois teintes, rien de plus traditionnel. mais avec une certaine sobriété. Et la mode aussi est à la sobriété. Voilà. Ensuite, il faut passer à des étiquettes qui doivent se décoller au lavage. C'est indispensable. Et donc, là encore, certains vont, comment dire, peut-être se dire Ah, mais je ne peux plus mettre de dorure, je ne peux plus mettre beaucoup d'aplats de couleurs, etc. En fait, déjà, on va faire une étude au cas par cas.

  • Speaker #0

    De toute façon, vous avez des liens aussi avec les imprimeurs, je suppose ? Beaucoup.

  • Speaker #1

    On a des liens avec un très grand nombre d'imprimeurs du territoire qui connaissent très bien notre cahier des charges. Et là, France Consigne, en plus, est en train de développer une labellisation des imprimeurs pour être bien sûr que ce qu'ils préconisent, c'est bien en accord avec le cahier des charges.

  • Speaker #0

    Donc finalement, ce n'est pas une question à poser. Tout va bien.

  • Speaker #1

    En fait, tout va bien. Et en fait, on voit bien un vigneron, il va mettre entre, je dirais, un an. et une semaine pour passer une gamme en réemploi. Et qu'est-ce qui différencie les deux ? La plupart du temps, c'est la volonté. Et quand on dit passer au réemploi, ce n'est pas passer 100% de ses gammes. Bien sûr que non. On comprend bien que ça peut être perçu comme un peu risqué, etc. Donc, les vignerons qui passent au réemploi, ils commencent par une gamme. Une gamme qui est distribuée dans des circuits qu'ils maîtrisent, ou qu'ils maîtrisent en grande partie. dans des circuits où on a des points de collecte. Et il va tester. Et en fait, très vite, le vigneron se rend compte que cela ne fait pas beaucoup de différence.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux expliquer, justement, si les vignerons nous écoutent, clairement comment ça se passe, le schéma du réemploi et combien ça coûte ?

  • Speaker #1

    D'accord. Pour passer au réemploi, d'abord, on va expliquer les grandes lignes de ce qu'il faut faire. Donc, ça veut dire, en gros, adapter sa matière sèche. Et puis ensuite, une fois que le vigneron est décidé, il va souscrire à un pack, ce qu'on appelle le pack d'intégration à la filière, qui comprend un accompagnement pour... pour adapter sa matière sèche. Donc nous, on connaît quasiment maintenant énormément d'imprimeurs, donc il n'a pas besoin de changer d'imprimeur. Il y a aujourd'hui de fortes chances pour que l'imprimeur qu'il a soit un imprimeur qu'il nous connaisse déjà. Et s'il ne nous connaît pas, nous on se charge d'appeler l'imprimeur, d'expliquer en détail le cahier des charges, etc. Ensuite, il va devoir travailler... Avec son embouteilleur, là encore, on connaît de nombreux embouteilleurs qui connaissent bien notre cahier des charges. Sinon, on les appelle parce qu'il ne faut pas que le numéro de l'eau soit gravé sur la bouteille. Le numéro de l'eau doit apparaître sur l'étiquette, la contre-étiquette, ou éventuellement la capsule, ou éventuellement, c'est l'idéal, bien que ce soit une pratique qui soit de moins en moins commune, c'est une impression à l'encre, un encre effaçable. ou lavables au lavage, donc, qui seraient imprimés sur la bouteille. On va donc parler à l'imprimeur, l'embouteilleur, le verrier, là encore, les distributeurs de verres, nous les connaissons quasiment tous, et on va vérifier, on va lui donner exactement quels modèles sont dans la gamme standard pour qu'il puisse se procurer ses bouteilles. Ensuite, on va communiquer, une fois qu'il a lancé ses gammes, on va... communiquer sur ces nouvelles gammes. On va intégrer cette nouvelle gamme à notre catalogue HocConsigne et si c'est un metteur en marché qui met en marché au niveau national, ce qui est le cas de la majorité des vignerons, il sera mis au catalogue de FranceConsigne. Ce qui lui permet d'être visible par un nombre croissant de marchés, de magasins, de grossistes, etc. qui cherchent de plus en plus à référencer des gammes réemployables. Donc, en intégrant la filière, il va gagner des nouveaux marchés qu'il ne connaissait pas avant pour placer ces gammes réemployables, sachant que l'objectif, c'est que ces bouteilles soient récupérées.

  • Speaker #0

    Donc, ça veut dire qu'en fait, vous référencez ces noms de produits, de cuvées ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    D'accord. Ce n'est pas un QR code ou quelque chose qui identifie que c'est une bouteille consignée ? Alors,

  • Speaker #1

    excusez-moi, la bouteille, une fois qu'on a bien vérifié que c'est le bon modèle de bouteille, les bonnes étiquettes, le numéro de lot qui est bien indiqué sur l'étiquette ou la contre-étiquette, on transmet le pictogramme de réemploi, qui est un pictogramme qui indique à tout opérateur de réemploi que cette bouteille peut être collectée en vue d'être réemployée. Donc, c'est tout l'intérêt de France qu'on signe. Parce qu'on s'est mis d'accord sur un cahier des charges très strict. Enfin, très strict, très... Enfin, on s'est mis d'accord sur ce cahier des charges. Et ce qui permet, en fait, à un opérateur du Nord, de l'Ouest, de Bourgogne, de Marseille, etc., de collecter toutes les bouteilles qui portent le pictogramme de réemploi.

  • Speaker #0

    D'accord. Et combien ça coûte ? Par rapport à une bouteille classique, neuve ? acheter et le réemploi. C'est quoi la différence ? Parce que souvent, c'est ce qui freine le vigneron de passer à l'action.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Aujourd'hui, on vend des bouteilles réemployées, les bouteilles de vin, à partir de 33 centimes, donc 330 euros le mille, sortie usine. Pour certains vignerons, c'est à peu près égal au prix du neuf. Parfois, c'est plus cher que le prix du neuf et parfois c'est moins cher que le prix du neuf. Parce qu'on le sait bien, il n'y a pas qu'un seul prix du neuf. C'est clair. Mais effectivement, et ça on l'entend très bien, pour ceux pour qui la bouteille réemployée est plus chère que la bouteille neuve, c'est un problème et c'est une incompréhension. Là, il faut qu'on soit quand même assez clair. La filière de réemploi aujourd'hui est très peu, très très peu subventionnée. Donc, les coûts d'exploitation sont très peu subventionnés, alors que la filière de recyclage, elle, l'est. Et donc, quand vous allez déposer votre verre dans un point d'apport volontaire pour recyclage, le point d'apport volontaire, la collecte, le camion, le chauffeur, tout ça, c'est pris en charge. par votre taxe d'enlèvement des ordures ménagères. La campagne de communication, de sensibilisation, vous rappelant qu'il faut faire ce geste, est payée par votre taxe d'enlèvement des ordures ménagères et aussi les éco-organismes. Et ensuite, le verrier va acheter ce calecin à un prix qui est... inférieure au prix européen du verre. Et les collectivités n'ont pas d'autre choix finalement que de vendre au verrier. Donc tout cela, c'est très bien. Ça a permis effectivement de développer ce geste du tri, de développer aussi l'appétence des verriers pour racheter du calcin. Mais on voit bien que c'est une filière qui est subventionnée et que les verriers ne payent pas la campagne de communication, le point d'apport volontaire, la collecte, etc.

  • Speaker #0

    Donc il y a une sacrée problématique, mais là ça devient un peu politique.

  • Speaker #1

    Oui, et ensuite, en plus les verriers ont des outils de production qui sont très performants, qui sont puissants. C'est du lobbying aussi. C'est certainement aussi du lobby, tout à fait. Mais surtout, c'est certainement du lobby. Maintenant, ce n'est pas pour dire que les verriers sont contre le réemploi. On a des signes clairs de la part de certains verriers. qu'ils s'intéressent au réemploi, certains l'ont même inscrit dans leur plan RSE 2040. Ils sont intéressés par le réemploi parce que ça reste du verre. On ne passe pas à du bibe.

  • Speaker #0

    Donc ils sont là pour soutenir dans la dynamique, plus ou moins ?

  • Speaker #1

    De là à dire qu'ils nous soutiennent activement, je dirais qu'on a des très bonnes relations et que oui, c'est plutôt des relations assez constructives, vraiment. Mais juste pour revenir au réemploi, si on fait le parallèle avec le recyclage... Chez Ock Consigne, et c'est le cas de tous les opérateurs de réemploi, c'est nous qui payons 100% du salaire des personnes qui se chargent à la communication, les affiches, etc. C'est nous qui achetons les palox, les caisses, pour les mettre à disposition des magasins. Et nous demandons donc aux magasins de payer. la location, et ils ne sont pas contents parce que ça leur fait des coûts supplémentaires pour une action qui est en accord avec leurs valeurs, certes, mais ça reste plus de travail pour eux. Mais il faut bien que quelqu'un paye. Et nous, on ne peut pas... Ça se répercuterait encore plus sur le prix de la bouteille réemployée. Donc tout ça pour dire que... Oui, la bouteille réemployée est souvent, enfin, est parfois plutôt plus chère que la bouteille neuve, mais c'est aussi parce qu'elle ne bénéficie de très très peu d'aide, et qu'on nous demande d'être rentable, alors que finalement, faire du réemploi, c'est aussi, ça a des bénéfices pour l'environnement, et c'est une action, je dirais, d'intérêt collectif.

  • Speaker #0

    qu'est-ce qui peut faire changer ce paradigme-là ? Qu'est-ce qui peut vous faire aider justement à financer cette partie que vous n'avez pas financée ? Qui peut remonter toutes ces informations ? Bon alors on n'a plus de gouvernement aujourd'hui mais qui peut faire remonter auprès des politiques ? Est-ce qu'il y a des interprots qui peuvent vous aider ? Des syndicats ? Comment est-ce que tu vois les choses à ce niveau-là ? Parce qu'effectivement il y a quand même...

  • Speaker #1

    On a plein de leviers et là en fait là encore on fait partie d'un écosystème qui est très à l'écoute et les pouvoirs publics sont... très à l'écoute. On est en contact avec l'ADEME, qui nous soutient énormément. L'ADEME, qui est responsable de l'Observatoire du réemploi aujourd'hui, et qui est très consciente de ces problématiques, et qui les fait remonter. On est en contact avec des députés, qui se penchent sur la question du réemploi dans le secteur vitivinicole, et qui sont aussi très conscients de cette problématique. Et on a eu aussi dernièrement une visite ministérielle, où on sent vraiment que les pouvoirs publics s'intéressent à la question et cherchent à comprendre et à voir comment faire. Je dirais que les leviers, ils sont nombreux, parce que tout est à créer.

  • Speaker #0

    Et tout le monde cherche un petit peu à trouver... Voilà.

  • Speaker #1

    Ou puiser comment faire.

  • Speaker #0

    Et là-dedans, est-ce que l'Europe a quelque chose à voir ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc, premier levier, il y a la loi. La loi AJEC dit, en 2027... Tous les metteurs en marché qui produisent plus que 10 000 contenants par an, 10 000 UVC par an, devront avoir 10 d'emballages réemployés. 2027.

  • Speaker #0

    C'est important.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Ensuite, au niveau européen, on a...

  • Speaker #0

    Je vais juste revenir sur l'AGEC pour dire ce que c'est. Oui. C'est la loi anti-gaspi.

  • Speaker #1

    C'est la loi anti-gaspiage économie circulaire. Voilà, merci. De 2020. Et donc, c'est un décret qui date d'avril 2022. Voilà.

  • Speaker #0

    Et qui passe vraiment l'action dès 2025. Et en plus, ça monte progressivement chaque année, le pourcentage de production avec le réemploi.

  • Speaker #1

    C'est ça, avec 10% en 2027 pour tout le monde. Ensuite, au niveau européen, il y a la PPWR. Packaging and Packaging Waste Regulation. PPWR qui devrait être ratifiée, si c'est le bon terme, en 2025, au printemps 2025, qui a été en discussion beaucoup en 2024.

  • Speaker #0

    Oui, parce que là, on a eu une dérogation, je crois, la filière Viti, Vinicole et Vin et Spiritu.

  • Speaker #1

    Donc, dans le cadre du PPWR, les lobbies du vin ont eu gain de cause et sont exemptées des objectifs de réemploi. Seulement, la rapporteuse du PPWR a confirmé que quand les lois nationales sont plus ambitieuses que la loi européenne, Et dans ce cas-là, la loi AJEC est plus ambitieuse sur ce point-là que le PPWR. C'est la loi nationale qui prévaudra. Donc, en vérité, le vin et les spiritueux, en France, ne sont pas exemptés de ces 10%. Le PPWR rajoute quelque chose qui n'est pas dans la loi AJEC et qui est très intéressant, qui est de dire que d'ici 2030, la majorité des grandes surfaces Il y a un critère de surface, mais la majorité des grandes surfaces doivent référencer des produits qui sont emballés dans des emballages réemployables et ont une obligation de reprise de ces emballages réemployables.

  • Speaker #0

    Donc les points de collecte vont vraiment se multiplier. Voilà,

  • Speaker #1

    donc aujourd'hui... Les magasins point de collecte le font de façon volontaire parce que c'est en accord avec leurs valeurs. Demain, ils seront obligés par la loi. Et donc ça, pour le coup, nous, ce qu'on demande, c'est que le PPWR soit inclus dans la loi française le plus rapidement possible. Parce que ça fera complètement changer l'attitude, notamment, de la grande distribution.

  • Speaker #0

    Qui est un acteur majeur, justement, de tout ce qui est emballage aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc, en fait, aujourd'hui... On est de nombreux opérateurs de réemploi. On travaille déjà avec les biocops notamment qui ont été vraiment pionniers sur le sujet et qui ont été le moteur. Il y a d'autres chaînes de magasins spécialisées. On voit bien que le passage à l'échelle de la consigne, ce sera quand la grande distribution s'y mettra. Et la grande distribution s'y mettra quand la loi les obligera et on demande à ce que ce soit le plus rapidement possible. Donc ça, c'est la première chose. Donc ça, c'est la loi, les leviers. Ensuite, et là, c'est très politique. Et c'est, si on veut être vraiment, si on veut vraiment faire du réemploi une réalité, il faut vraiment traduire les incitations de la loi dans le sens de, un, la réduction. On consomme moins. Deux, le réemploi, la réutilisation. Trois, le recyclage. Et puis, pour ceux qui jettent dans la poubelle noire, peut-être des pénalités, je ne sais pas. Mais tant qu'il y aura un petit peu, on essaye de ménager la chèvre et le chou, que oui, on continue à soutenir le recyclage et aussi on veut soutenir le réemploi, etc. Non, je pense qu'il faut être clair. Et bien sûr, il faut continuer à soutenir le recyclage. Mais il faut que les soutiens au réemploi soient plus incitatifs que pour le recyclage.

  • Speaker #0

    Finalement.

  • Speaker #1

    En fait, le réemploi exerge. Voilà, exactement. Et ensuite, autre levier, il faut que les emballages réemployables, qui sont vendus par les verriers, donc ce sont des emballages dans le vin qui sont plus lourds que les emballages allégés. qui émergent là de plus en plus, plus qu'émergent d'ailleurs. Mais une bouteille en verre à usage unique recyclée, c'est moins sobre pour l'environnement qu'une bouteille plus lourde réemployée. Et donc, il faut que, pour aider un vigneron à passer au réemploi, que les emballages plus lourds réemployables... bouteilles de vin un peu plus lourdes réemployables soient au même prix, voire moins chères, que leurs homologues à usage unique. Il faut vraiment des incitations de cette nature-là.

  • Speaker #0

    Alors j'ai une question, tu parlais de bouteilles plus lourdes, imaginons, il y a un acteur, metteur en marché, qui a une bouteille spécifique, à son modèle par exemple, mais qui en produit 200 000 dans l'année et qui, imaginons, peut en récupérer 50 000. Est-ce qu'il y a une possibilité pour cette bouteille spécifique qu'elle passe chez... consignes ou est-ce qu'il faut toujours rester dans le standard ?

  • Speaker #1

    Alors, bien sûr qu'on peut les laver. Je vais vous dire, aujourd'hui, on est restreint dans notre centre de lavage par les dimensions de la bouteille. Donc, toute bouteille qui fait 308 mm ou moins et qui a un diamètre de 90 mm ou moins, on peut les laver. Donc, votre producteur qui a collecté 50 000 bouteilles, les bouteilles iconiques ou propriétaires, même d'ailleurs si ce n'est pas des bouteilles iconiques propriétaires, mais que c'est des bouteilles allégées, par exemple, ou des bouteilles à vis, oui, nous pouvons les laver. À la condition... que ce soit cette personne, ce vigneron qui les collecte. Et ensuite, on fait ce qu'on appelle des prestations de lavage à façon, qui implique qu'on doit programmer notre mireuse automatique pour cette bouteille. Et ensuite, pas de problème. Et d'ailleurs, on en fait beaucoup.

  • Speaker #0

    On fait beaucoup,

  • Speaker #1

    beaucoup de lavage à façon de cette nature-là. Tout à fait.

  • Speaker #0

    D'accord. Oui, parce que quand tu parlais de mireuse, en fait, c'est un petit robot qui détecte vraiment si la bouteille a des défauts ou pas du tout. Chaque bouteille... bouteille est contrôlée, c'est vraiment une traçabilité très très précise, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc chaque bouteille, la mireuse automatique c'est même un gros robot, on va dire, qui est doté de plusieurs caméras qui vont, je dirais, ausculter la bouteille, vérifier s'il n'y a pas des traces sur les parois, s'il n'y a pas de bris au niveau du goulot, de bréchure, s'il n'y a pas de bris ailleurs d'ailleurs, s'il n'y a pas de corps étrangers à l'intérieur de la bouteille, de résidus. d'eau ou de soude, etc. Donc c'est vraiment l'équipement qui permet un contrôle qualité et qui est central dans notre plan HACCP.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc voilà, on en était sur cette bouteille spécifique. Donc c'est envisageable. On n'est pas forcément fermé aux bouteilles très standards, mais petit à petit, de toute façon, il y aura aussi une évolution chez Ock Cansing, je suppose, sur l'ouverture à d'autres modèles. Mais ça, en fait, c'est une question de discussion, d'échange pour faire évoluer.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc aujourd'hui, on a, je dirais, sept bouteilles de vin dans la gamme standard qu'on va aller collecter dans les différents points de collecte et ce, partout en France. À travers tous les opérateurs France Consigne vont collecter ces bouteilles. Ensuite, on a des prestations de lavage à façon. Donc ça, on peut aujourd'hui laver tout type de bouteille. Et ensuite... Si la question c'est à quelles conditions on va référencer une nouvelle bouteille, iconique, propriétaire ou un nouveau modèle. Donc ça, au niveau du réseau Ouvra-Acquérir-Emploi, on fait partie d'un groupe de travail technique qui est formé de nombreux opérateurs qui vont regarder les propositions de nouveaux modèles. Gardons en tête que... Pour qu'un modèle soit référencé, il faut qu'il puisse être disponible chez différents verriers. On ne veut pas faire dépendre un metteur en marché d'un seul fournisseur. Et d'ailleurs, les plus gros refuseraient. C'est pas possible. et pour une bouteille iconique, donc ça ce serait une bouteille qui appartient au propriétaire il faut que tout le monde se mette d'accord, évidemment ça demande à ce que ce soit des modèles un modèle qui est produit en très grand nombre, je dirais en plusieurs peut-être millions de bouteilles pour que ça justifie que ce soit collecté partout en France et ensuite ça sera lavé partout en France et... Ensuite, livrer à un seul point. Et donc, ça veut dire des coûts de livraison plus importants, etc. Donc, avant de décider... Là,

  • Speaker #0

    c'est plus une démarche RSE philosophique, où ce que l'on veut... Parce que là, effectivement, on sait qu'au niveau coût, on sera peut-être supérieur, mais en moins...

  • Speaker #1

    En fait, tout est possible. Aujourd'hui, j'ai envie de dire vraiment, tout est possible. On est une filière qui est en train de se construire au niveau national. Et tous les cas particuliers sont vraiment... étudiées pour voir comment on peut les faire rentrer dans la filière.

  • Speaker #0

    Très bien, donc vous l'aurez compris, la consigne, loin d'être une contrainte et une opportunité unique pour les producteurs de s'engager dans une démarche à la fois écologique, économique et sociale. Avec Ock Consigne et d'autres acteurs mobilisés, les outils et les solutions sont déjà disponibles. Alors à vous qui écoutez, si vous êtes producteur, metteur en marché, que diriez-vous de faire le premier pas aujourd'hui ? Contactez Ock Consigne pour explorer les options adaptées à votre structure. Vous savez maintenant combien ça coûte ? Ensemble, faisons de la consigne un pilier fort de notre transition écologique. Alors merci à Auc Consigne et surtout Anne-Claire pour cette discussion passionnante et à vous, auditeurs et auditrices, pour votre engagement à nos côtés. Alors ce sujet concerne forcément un confrère, un syndicat, une interpro, qu'il soit du secteur viticole ou même les brasseries. Alors s'il vous plaît, partagez cet épisode parce que ça peut certainement éclairer certains esprits. Et mettez des étoiles aussi sur Apple Podcasts et autres pour les épisodes, parce qu'effectivement, ça refait monter le podcast. Merci beaucoup. Merci Anne-Claire.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #2

    Si Dionysos était une femme, le podcast présenté par Aurélie Charbon.

  • Speaker #1

    Super. Comme toujours, je remercie mon invité pour la qualité d'échange et son authenticité. J'espère que vous avez apprécié, comme moi, les sujets abordés. N'hésitez pas à laisser vos commentaires. Alors, puisque vous avez aimé cet épisode, mettez plein d'étoiles pour plus de visibilité et partagez-le à au moins trois personnes.

  • Speaker #0

    Enfin,

  • Speaker #1

    pour suivre l'actualité du podcast, si Dionysos était une femme, à sa page LinkedIn et sur Instagram, likez et partagez. Merci,

  • Speaker #0

    à très vite !

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