Speaker #0Bonjour, je suis Amandine Mousset et je vous accueille sur le podcast So Over It, qui vous parle de santé des femmes et de leur parcours de soins. Vous entendrez ici des professionnels de santé et du soin, avec qui on parlera de thématiques souvent invisibles dans la société. Par ces échanges, j'espère que vous vous sentirez informés. confiantes, déculpabilisées et rassurées, pour pouvoir avancer sereinement dans votre parcours de santé, qu'elle soit physique, psychique ou sociale, et y trouver les soins que vous méritez. Vous n'êtes pas seul, ici il n'y a aucun tabou. Quand j'ai lancé le compte Instagram So Over It, je l'ai lancé à partir d'une grosse colère. En fait, Sovereign, ça veut dire râler au vert. C'est un mix entre l'anglais et le français. À ce moment-là, je viens d'avoir mon diagnostic d'endométriose. Après 20 ans d'errance, et j'avais dû me former au yoga, puis à la yoga-thérapie pour pouvoir m'auto-aider dans la gestion de mes symptômes, qui à l'époque où j'ai fait mes formations, n'avaient aucune explication, si ce n'est le stress, entre grosses guillemets. Et en fait, en cherchant à comprendre, en me formant, j'ai découvert comment fonctionnait mon corps. Et j'ai trouvé ça extrêmement absurde d'avoir pu vivre aussi longtemps à côté de mon corps sans le connaître. Et puis j'ai eu besoin de donner du sens. Comment c'est possible qu'autant de femmes souffrent d'une maladie courante si répandue, 10% des femmes quand même, qu'on ne sache pas d'où ça vient, qu'on ne sache pas comment le guérir, comment le prendre en charge, qu'on ne sache même pas bien le diagnostiquer, et que ce soit aussi invisible. J'ai donc fait beaucoup beaucoup de recherches et je continue. J'ai des sources super variées, sociologie, anthropologie, histoire, économie, politique, même religion parfois. Parce qu'en fait, cette différence de prise en charge, elle est multifactorielle. Elle est par ailleurs extrêmement factuelle. C'est pas juste un ressenti qu'on peut avoir nous les femmes, c'est très concret. On appelle ça le biais de genre en médecine. C'est ce qui explique que les douleurs et les symptômes des femmes sont souvent minimisés ou attribués à des causes psychologiques. Le fameux stress. Ou la fatigue. Cela conduit à des retards de diagnostic et à des traitements souvent inappropriés. Par exemple, dans le livre Les patientes d'Hippocrate des journalistes Eva Tapiero et Maud Lereste, on apprend que les femmes sont 50% plus susceptibles de recevoir un diagnostic erroné d'une crise de panique ou d'anxiété lorsqu'elles se présentent aux urgences avec des symptômes d'infarctus, et ça comparé aux hommes. Mais aussi que les femmes, qui ont des douleurs chroniques, rapportent qu'il leur faut consulter environ 5 à 7 médecins différents avant d'obtenir une prise en charge adéquate. C'est dingue, non ? C'est tellement reconnu maintenant qu'en 2020, le Haut Commissariat à l'égalité a publié un rapport intitulé Prendre en compte le sexe et le genre pour mieux soigner, un enjeu de santé publique Et il concluait à l'inégalité de genre dans la recherche médicale, parce que oui, les femmes sont sous-représentées dans la recherche, dans la prise en charge, et reconnaissaient l'existence des violences gynécologiques et obstétriques. Enfin, parce qu'en fait, la santé, et surtout la santé des femmes, ce n'est pas que gérer les organes reproducteurs, les seins et les grossesses. Selon l'OMS, qui est l'Organisation Mondiale de la Santé, la santé c'est un état de bien-être physique, mental et social complet. Et franchement, pour ce qui est de la santé des femmes, on est souvent très loin du compte. Dans son livre Le Sexe de la Santé, la médecin urgentiste Alissa de Magrégor dit un truc qui m'a fait tilt à l'époque. Les meilleurs spécialistes d'une personne, c'est la personne elle-même. Et c'est en ça que je trouve que d'apprendre à connaître son corps, ses ressentis, à faire confiance à ses sensations, ben c'est hyper utile dans le parcours de soins. Et c'est mon petit acte militant à moi, dans le cadre de mon métier, de pouvoir transmettre ces informations, transmettre ces connaissances que j'ai pu développer du corps, de l'anatomie, de la physiologie, aux femmes que j'accompagne sur Instagram, lors des cours, des ateliers collectifs, à chaque occasion que je peux avoir. Parce que d'avoir ces connaissances et donner un petit peu de pouvoir aux femmes dans la gestion de leur parcours de santé. Après, quand même, on ne peut pas tout faire toute seule. L'autonomie, ça ne prive pas d'avoir besoin des autres et surtout des pros de santé. Toute seule, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin, non ? Maintenant, moi, via mon métier et mon changement de voie professionnelle, j'ai la chance de rencontrer des pros de santé absolument géniaux. Et surtout géniales, en fait. À leur échelle, elles oeuvrent pour une meilleure prise en soin des femmes. Elles ont aussi cette approche que je partage d'avoir envie de remettre la femme au cœur de son parcours de soins, de la rendre actrice et pas juste... patiente. Et je sais que pour moi, ces rencontres-là, et ces découvertes, ça a été un petit peu réparateur. J'avais été un petit peu abîmée par le manque de confiance que j'ai pu développer envers les pros de santé, liés à cette grande errance médicale dont j'ai souffert. Et de pouvoir collaborer avec ces personnes, et même les rencontrer, savoir qu'elles existent, et qu'il y a une autre voie possible, pour moi, c'était porteur d'espoir. Je me suis dit que peut-être ça serait intéressant pour vous aussi. Surtout, si vous êtes dans un parcours qui est un peu usant. que vous vous sentez un peu seul et perdu dans vos options de parcours de soins, ça vous permettra aussi d'avoir accès à des informations fiables qu'on galère parfois à obtenir. J'espère que ça pourra planter des graines pour certaines d'entre vous, que ça vous donnera envie de prendre en considération votre corps dans votre parcours de soins comme une partie intégrante de votre être et de votre bien-être. Cette idée de podcast, elle est née dans un contexte électoral, l'idée à la germée pendant les législatives, avec cette volonté aussi de conserver ces informations qui sont précieuses. et d'utiliser ma voix pour contribuer à l'autonomie et à la liberté de chacune. Ce podcast est l'occasion de conserver précieusement ses paroles, ses savoirs et ses connaissances. J'espère que ce podcast pourra faire naître en vous plein de choses. Je vous donne rendez-vous à un rythme un peu aléatoire parce que je fais ça toute seule dans mon coin en plus de mon boulot de pratique dans la yoga-thérapie. Donc ne m'en voulez pas si ce n'est pas très régulier. Mais en tout cas, j'espère que vous prendrez autant de plaisir à écouter ce podcast que moi à le créer. On se retrouve très vite pour le premier épisode. Et surtout, n'hésitez pas à mettre des petites étoiles sur les plateformes d'écoute. C'est extrêmement important pour soutenir ce travail et pour permettre à d'autres femmes de trouver la voie de ces contenus. Merci pour votre écoute et à très très vite.