- Speaker #0
Bonjour à toutes et tous, je suis Stéphanie Pelleret-Delga. Vous écoutez le podcast Sois, Vie, Aime. Oser un leadership authentique et inspirant, au service de soi, des autres, de son écosystème et du vivant. Tous les mois, je reçois des dirigeantes, dirigeants, experts, expertes. entrepreneurs, entrepreneuses qui ont fait ce chemin entre vulnérabilité et puissance, qui ouvrent leur cœur et partagent leurs expériences professionnelles et plus personnelles. Par leur parcours et personnalité, ils, elles, sèment des graines sources d'inspiration. Et vous, quelles graines avez-vous envie de semer ? Quel leadership souhaitez-vous incarner ? À mon micro ! Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir Mathieu Dardaillon. Bonjour Mathieu.
- Speaker #1
Bonjour Stéphanie.
- Speaker #0
Merci d'avoir accepté mon invitation dans Sois, Vie, Aime. Je suis ravie d'avoir cette chance de pouvoir partager ce moment avec toi et d'avoir passé un petit temps là, de petites balades dans la forêt. On enregistre donc cette interview dans mon salon, transformée en studio pour l'occasion. Cher Mathieu, tu es... entrepreneur, auteur et conférencier, et tu es bien d'autres choses, évidemment, tu as initié et cofondé Ticket for Change à 24 ans, en parallèle de tes études. La mission de Ticket for Change est d'aider à activer ces talents pour contribuer à résoudre nos grands défis de société. En 10 ans, 150 000 personnes ont participé aux différents programmes avec de nombreuses success stories, comme notamment Yuka, Meet my mama, la vie est belte Bravo ! Tu as aussi participé activement à de nombreuses initiatives pour renforcer l'écosystème de l'économie à impact en France. Tu as notamment été administrateur du mouvement Impact France, d'Entreprendrez Plus, du fonds Renault Mobilise. Tu as initié la coalition Grandes Écoles de la Transition et tu es aujourd'hui coprésident de la Convention des entreprises pour le climat. Tu aimes écrire pour partager ce que tu apprends de tes expériences. notamment autour de l'empowerment et le pouvoir d'agir. À la rencontre des entrepreneurs qui changent le monde, que tu as co-écrit en 2014 avec Jonas Guyot. Activez vos talents, ils peuvent changer le monde en 2018. Tu fais quoi dans la vie, que tu as écrit avec Joséphine Boucher en 2021. Et là, tu reviens d'une période de vide fertile, comme tu aimes la nommer, d'un peu plus d'un an. pour sentir ce qui émerge dans le monde et capter de nouvelles intuitions. Et suite à cette période, tu sors là, durant ce mois de janvier 2025, le 16 janvier, Anti-chaos. Pourquoi ce titre, Mathieu ?
- Speaker #1
Anti-chaos, c'est le livre que j'ai eu besoin d'écrire pour essayer de trouver des clés pour mieux vivre avec le chaos actuel qu'on peut ressentir. On pourra détailler après. et puis essayer de l'utiliser comme opportunité pour faire émerger une nouvelle société. Et donc, c'est anti-chaos pour apprendre à vivre avec le chaos actuel, ne pas aggraver les dérèglements en cours et faire émerger quelque chose de nouveau, de positif.
- Speaker #0
Alors toi, ça a été quoi ton chemin, justement, qui t'a amené à ressentir ce besoin de pouvoir vivre avec le chaos actuel ?
- Speaker #1
Comme tu le disais, j'étais à la tête de Ticket for Change, et puis il y a deux ans et demi à peu près, à un moment, d'un coup, un peu sans prévenir, je me suis rendu compte que j'avais moins d'intuition, moins d'inspiration, moins d'énergie qu'à un moment, et que j'avais besoin de prendre du recul. Au début, je pensais prendre quelques semaines, un mois, deux mois, et puis assez vite, je me suis dit, non, en fait, c'est probablement une pause plus longue, un break régénératif un peu plus long. et du coup j'ai commencé à penser à environ une année et puis les choses se sont mis en place pour que ce soit possible j'ai passé la main et j'ai ouvert cette période d'une année et ce qui m'a frappé en fait c'est j'ai essayé de mieux comprendre pourquoi j'avais vécu ça et en discutant avec plein de gens j'avais l'impression qu'ils pouvaient avoir un même ressenti on vit une période très singulière en fait avec énormément de bouleversements qu'on vit en même temps... Des incertitudes économiques, des crises sociales, un effondrement environnemental. l'intelligence artificielle qui vient au même moment, les guerres, les conflits internationaux, etc. Et donc, on vit tout ça en même temps. Et donc, je me suis demandé, comment on peut mieux vivre, mieux agir dans ce contexte-là ? Et c'est ça qui a guidé, en fait. Donc, j'ai commencé à chercher, à creuser. J'ai rencontré plein de personnes. Et en fait, j'ai eu besoin pour moi-même et puis pour toutes les personnes vraiment très différentes, que ce soit des étudiants, des dirigeants d'entreprise, des conseillers politiques, etc. Tout le monde... À chaque fois, je ressentais comme un brouhaha décisionnel, une complexité, cette incertitude. Et donc, j'ai essayé de retrouver des clés pour ramener du sens, de la simplicité, de la joie pour mieux agir et mieux vivre dans cette époque-là.
- Speaker #0
Vos programmes, sens, simplicité, joie, mieux vivre et mieux agir. C'est quoi le mieux vivre ?
- Speaker #1
Mieux vivre, c'est être heureuse, tout simplement, peut-être. C'est comment, malgré le monde qui nous entoure, comment est-ce qu'on peut être heureux dans ce contexte-là et mieux agir ? C'est comment, avec la compréhension de ce qui se joue, comment est-ce qu'on peut jouer au mieux notre rôle ?
- Speaker #0
Et justement, dans ton livre, tu décris un petit peu ce qui nous a amenés à cette période d'entre-deux-monde. Et tu donnes des clés que je trouve extrêmement précieuses, qui, je trouve, permettent de se reconnecter. à son essence, se reconnecter à soi pour aller renouer à une énergie qui donne envie d'être dans l'action. Je trouve ton livre extrêmement bien fait parce que je trouve qu'il y a des choses qui sont pas assez évidentes que tu rends très accessibles. Et notamment dans ta deuxième partie, quand tu déroules tous les principes que tu proposes, dans des roulons 11 notamment. Je ne sais pas lequel t'aimerais nous partager, le premier que t'aimerais nous partager.
- Speaker #1
Est-ce que toi, tu as une préférence ?
- Speaker #0
Je les trouve tous assez chouettes. Je ne sais pas si on peut tout dévoiler dans l'interview. Tu parles de retrouver de la clarté et toi, tu as des petites techniques aussi pour ça.
- Speaker #1
Alors effectivement, c'est le premier que j'ai proposé. Comme je le disais, moi, j'avais un ressenti de trop de choses en même temps. et des injonctions contradictoires. Il faut aller plus vite et il faut ralentir. Il faut penser au long terme et en fait, il faut sécuriser le court terme. Plein de choses comme ça. Il y a les enjeux sociaux et il y a les enjeux environnementaux et il y a les enjeux économiques. Et donc, à l'intérieur de tout ça, comment on fait ? Et donc, j'ai eu... Premier principe pour moi, c'est retrouver la clarté. Et la clarté, elle est assez corrélée avec le vide pour moi. Parce que... Et le vide, c'est le silence, c'est retrouver de l'espace. Et donc, pour moi, en tout cas, ce qui a marché, j'aurais pas pu écrire ce livre si j'avais pas fait un pas de côté un peu long. Parce qu'on voit pas les choses si on prend pas cette prise de recul. Et donc, par exemple, moi, la marche, ça m'aide à retrouver la clarté. L'écriture, juste de mettre ses pensées par écrit, ses idées par écrit, ça aide à retrouver la clarté. Le co-développement, échanger avec des personnes qui peuvent rencontrer les mêmes défis au même moment, ça aide énormément à retrouver la clarté. Je développe cinq, six clés, par exemple, dans ce chapitre-là, mais c'est assez corrélé au vide, à laisser du temps et de l'espace pour clarifier le nuage des pensées. Et du coup, ça aide à avoir une action beaucoup plus juste derrière.
- Speaker #0
Je crois que c'est là que tu dis, prendre du recul pour... pour reprendre de l'élan ?
- Speaker #1
En fait, on est dans une société, je pense, où on est encouragé à faire toujours plus, toujours plus vite et pas forcément des pauses. Et je pense que le fait de, parfois ou régulièrement, prendre des temps de recul, ce n'est pas une perte de temps, c'est un investissement pour... une action plus juste, plus fluide. Donc, c'est prendre de l'élan, effectivement. Mais on n'est pas du tout encouragé à ça. On est dans un système qui nous encourage à foncer, un peu comme un hamster dans une roue, et à ne jamais faire de pause.
- Speaker #0
La tête dans le guidon, sans vision. Merci pour ça. C'est quoi, toi, la dernière marche qui t'a donné de la créativité ?
- Speaker #1
Je mentionne, dans le livre notamment... Il y a un moment pendant ce temps de pause où j'ai rencontré plein de personnes, lu plein de choses, etc. Et puis au final, même dans ce vide, j'avais quand même l'esprit encore embrumé parce qu'il y avait plein de choses quand même. Et à un moment, je suis parti avec des amis dans les Pyrénées, dans le Massif Central, dans le Vercors. Et à la fin de tout ça, genre deux, trois semaines... Mais tout était d'une clarté. En fait, tout est tombé. Tu vois, c'est comme si les idées... Je donne l'image d'une boule de Noël, en fait. Je ne sais pas si vous voyez. Une boule de Noël, quand elle est agitée, il y a plein de flocons. Voilà, elle est assez trouble. Et en laissant reposer, en fait, on voit très bien ce qu'il y avait à l'intérieur. Et pour moi, c'est la même chose. Une marche longue comme ça, de deux, trois semaines, ça aide énormément à revenir à l'essentiel de ce qui est vraiment important. Et ça fait un filtre, en fait, de pensée.
- Speaker #0
Le filtre de pensée, c'est-à-dire que plus tu marches et plus ton esprit lâche un peu sa mécanique habituelle pour peut-être, je ne sais pas, observer, j'imagine, être en connexion avec ce paysage que tu traverses ou des sensations, ou en tout cas, il y a une mécanique habituelle qui ralentit.
- Speaker #1
Oui, et en fait, je ne sais pas expliquer, mais et D'un coup, les idées sont claires et fluides et on ne va pas les chercher, en fait. Elles viennent à nous. Mais c'est ce que tu me disais aussi dans la discussion juste avant, où parfois, pendant un mois et demi, tu peux chercher à forcer quelque chose, une idée créative, et puis tu ne sais pas pourquoi, elle va te venir d'un autre moment alors que tu ne l'avais pas prévue. Donc ça permet de... Je ne sais pas, pour moi, c'est une connexion avec l'intuition aussi. C'est un filtre de pensée, une connexion avec l'intuition qui permet de revenir à l'essentiel. Et donc, pour moi, ce sont quelques clés pour retrouver la clarté dont on a cruellement besoin, je crois, aujourd'hui.
- Speaker #0
Et tu nommes dans ton livre l'Otium en latin. En latin.
- Speaker #1
L'Otium, oui, c'est... Pardon, je ne le prononce pas bien. Non, non, non, mais l'Otium, en fait, c'est... Chez les Romains, c'était une activité qui était extrêmement bien valorisée. C'était le sommet, au summum des activités, c'était prendre du temps pour penser. philosophé. Et en fait, c'est intéressant de voir que l'inverse de l'oceum, ça a donné neg-oceum, le négoce, le commerce. Et donc, toutes les activités, le monde des affaires, etc., c'est l'inverse de prendre... On s'affaire, mais c'est l'inverse de faire du vide. Alors qu'avant, c'était l'activité supérieure, entre guillemets. Et donc, après... Alors, c'est pas pour dire qu'il faut rien faire et faire que du vide. C'est pour dire qu'il faut trouver un équilibre entre le faire et le prise de recul, laisser du vide, je pense. Donc, c'est qu'après... D'ailleurs, je donne des exemples d'un designer qui s'appelle Seigmeister. Et par exemple, lui, il a créé un... Dans son agenda, maintenant, il fait une pause d'une année tous les sept ans. Et il raconte qu'en fait, après, cette pause, ça le nourrit dans son activité créative pour les sept années qui viennent. Et du coup, il a fait cette Ausha et il a... il s'est rendu compte qu'il n'avait jamais eu autant d'énergie après, de créativité, et donc que pour ses affaires, ça n'avait jamais aussi bien marché. C'est aussi une conséquence que ça a eue. Mais donc, il faut trouver cet équilibre entre faire, être très productif et prendre du recul. Et dans un autre chapitre, je parle du cycle des quatre saisons, c'est aussi laisser la place à différentes énergies, ne pas être tout le temps dans cette énergie de l'été, de faire à fond.
- Speaker #0
C'est dans retrouver l'harmonie avec le vivant, c'est ça ou pas ?
- Speaker #1
C'est là et dans prendre soin de son énergie, oui.
- Speaker #0
Et on peut en parler, justement, effectivement. Alors, non, pardon, je voudrais juste revenir sur ce que tu mentionnes là, que je trouve tellement précieux. C'est-à-dire que c'est contre-intuitif, c'est pas évident, quand on a envie, justement, qu'il y a cette appétence à créer quelque chose et qu'on se dit je vais y aller, je vais y aller, je vais y aller de capter qu'en fait, c'est vraiment... en se posant, en laissant venir, en ne faisant rien, qu'à un moment donné, il y a comme la magie de l'idée qui arrive. Retrouver son énergie, les quatre saisons, pouvoir accepter qu'effectivement, ce ne soit pas tout le temps l'été. Comment il est venu pour toi ce parallèle justement avec les saisons ?
- Speaker #1
J'ai eu la chance de faire un séminaire avec des entrepreneurs sociaux, je crois que c'était en 2021, on était une dizaine. On m'avait présenté pour la première fois ce modèle et ça m'avait vraiment frappé. J'ai trouvé ça hyper intéressant. Pour résumer en quelques mots, en fait, on a une vision, en tout cas, je peux dire que j'avais une vision, et je crois que la société nous incite à ça, de le succès, c'est une ligne continue vers le haut. C'est-à-dire toujours plus de succès, de projets, de rémunération peut-être, de prestige, etc. En tout cas, c'est toujours plus vers le haut. Et en fait, ce qui est super intéressant avec le modèle des 4 saisons, c'est que c'est, je trouve, une manière de visualiser la croissance ou la réussite inspirée de la nature. Et c'est de se dire que ce n'est pas humain, en fait, de viser toujours plus vers le haut de manière continue. Et que peut-être, c'est plus juste de se dire que la vie d'un projet ou dans la vie, tout simplement, ça peut être inspiré des quatre saisons. Donc, il y a l'été. Et l'été, c'est super précieux. C'est là où on est à notre plein potentiel, plein d'énergie. On a envie de faire les projets. On est super efficace. Et c'est génial. Il faut jouer au maximum dans l'été quand on est dans cette énergie d'été. Puis ensuite vient l'automne. L'automne, c'est... le début des questionnements, un peu de frustration peut-être, où on a besoin d'ajuster des choses. On peut faire le bilan et on ajuste. Et puis vient, éventuellement, si on l'accueille, une phase d'hiver. Et l'hiver, c'est le lâcher prise, c'est hiberner, c'est faire du vide. Et là, il ne faut pas chercher à être productif. C'est en n'étant pas productif qu'on laisse potentiellement la possibilité de... Ça va repasser, en fait, forcément, au printemps. Et le printemps, c'est là où on retrouve de l'énergie, des idées, des intuitions. Il y a des débuts de projets. C'est l'excitation. On sent qu'il y a un truc nouveau. Et puis, on repasse en été. Et c'est de se dire que la vie, c'est ces cycles-là. Et je crois que c'est la volonté d'être 100% tout le temps en été qui crée le burn-out, en fait. Et c'est ne pas accueillir le fait que là, je suis peut-être en fin de cycle et c'est OK. Juste, il faut que je réinvente, me réinvente. Ça marche aussi pour des projets. les projets vivent ces phases-là. C'est normal, peut-être, tous les 3 ans, tous les 5 ans, tous les 7 ans. Et c'est normal, c'est le vivant. C'est le vivant. Mais aussi dans la manière de conduire nos vies et nos projets.
- Speaker #0
Toi, tu fais aussi un parallèle avec le surfeur. Et moi, j'ai envie de faire un parallèle avec les cycles féminins. J'ai le droit ? Oui. Parce que je trouve que ce que tu dis, c'est... à la fois évident et à la fois patent. Et en même temps, du coup, je trouve que concrètement, dans le cycle d'une femme, il y a quatre semaines qui suit exactement les quatre saisons. Ce n'est pas l'objet de cet épisode, mais je trouve ça chouette de pouvoir faire ce parallèle aussi, le vivant.
- Speaker #1
C'est bien intéressant.
- Speaker #0
Et le vivant aussi dans des archétypes de la vie, si je reprends la femme, la jeune femme, l'enfant, pardon, la jeune fille, la maman. et la sage, les quatre semaines de mois du cycle, les quatre saisons. Il y a beaucoup de sagesse que la vie nous rappelle par ces cycles.
- Speaker #1
Et je pense que c'est super intéressant ce que tu dis là. En tout cas, ça rejoint le travail que j'ai essayé de faire, qui sont quels sont les bons modèles qui peuvent nous aider à mieux penser notre vie et nos actions pour avoir, comme on le disait, une action plus juste et plus efficiente aussi dans l'époque. dans laquelle on vit. Et donc, je pense, par exemple, que s'inspirer du vivant, de la nature, c'est essentiel aujourd'hui. Et on doit réapprendre à le faire. On a des appris. On ne nous a pas fait grandir avec ça. Et donc, on doit apprendre à faire ça.
- Speaker #0
Et réapprendre avec ça, réapprendre avec le vivant, je reviens sur un autre de tes principes, où tu parles de ton expérience au Schumacher et tu partages un processus qui aide à ça. de deep experience, deep questioning, deep commitment. Tu parles d'écosophie, donc de mêler à la fois l'écologie et la sagesse. Est-ce que tu peux décrire un petit peu ces processus-là en trois phases ?
- Speaker #1
Donc, c'est un philosophe norvégien qui a modélisé tout ça et que j'ai découvert au Schumacher College, qui est une université de la transition écologique dans le sud de l'Angleterre. Et l'écosophie, effectivement, c'est... En tout cas, il y a trois phases. que tu mentionnais. Une première phase de deep questioning, c'est... Pardon, deep experience, c'est d'abord que ça passe par l'expérience. Ça veut dire que la reconnexion avec le vivant passe par l'expérience. C'est-à-dire que je suis sûr, je suis convaincu, et ce modèle met l'action là-dessus, c'est qu'on ne change pas de... On n'a pas une prise de conscience, on ne change pas d'état d'esprit en voyant tous les chiffres sur le climat, la biodiversité, sur des slides. Ça peut jouer un rôle, mais c'est aussi, et peut-être avant tout, dans une grande marche dans la forêt, où ce philosophe Arne Ness dit quand on sent l'infiniment grand dans la montagne, en fait, ou quand on rencontre un loup, ou quand on voit qu'on appartient à quelque chose d'infiniment plus grand que nous, et on se sent tout petit, et en même temps appartenir à ce tout-là, il se passe une expérience. Et on se dit waouh, on fait partie de ce grand tout. Et à partir de ce moment-là, on passe à... éventuellement une deuxième phase de deep questioning et là on va de questions profondes on pourrait dire est-ce que ma vie elle est alignée avec ça, est-ce que c'est cohérent, comment mon mode de vie et cohérent avec cette nouvelle compréhension et vision du monde que j'ai. Et on passe au deep commitment, donc des actions engagées, des actions cohérentes, où on va peut-être dans sa vie personnelle, dans sa vie professionnelle, aligner ses actions, et quelle que soit sa voie. Et donc c'est ce triptyque de l'expérience, des questions et du passage à l'action, qui je pense est transformateur. Et là, on est par rapport au vivant, ou à la compréhension par rapport au vivant, mais c'est avec tout sujet, je pense. Donc c'est un modèle hyper intéressant, je pense, et que j'ai vécu à plein de moments et que j'ai vu plein de personnes vivre.
- Speaker #0
Merci et génial de reparler justement de ce pouvoir de l'action, puisqu'on parlait vraiment dans ce premier principe de prendre du recul. Et tu disais, c'est un peu comme une ligne de crête. L'idée, ce n'est pas que de prendre du recul, faire émerger le futur. C'est important d'être dans le concret plus que de le planifier. C'est quoi tes petites astuces à cet endroit-là ?
- Speaker #1
Tout ce travail, effectivement, pour moi, l'action est le cœur. Effectivement, c'est pour contribuer à faire émerger une société différente et puis se réaligner dans sa vie si besoin. En tout cas, l'action, c'est le cœur de ce qui produit les transformations dans le monde. Peut-être, à cet endroit-là, je pense que l'essentiel... On est dans un monde hyper complexe et incertain. Et je pense que la manière de porter les projets avec des grands plans d'action sont de moins en moins pertinents et peuvent créer de la frustration. La manière que je me suis réapproprié le fait de porter des projets aujourd'hui, c'est un, être clair sur la vision, l'intention, le cap à long terme. Pour moi, c'est comme avoir une étoile polaire. Je sais vers où je vais à 10 ans en gros.
- Speaker #0
Et là, tu mentionnes aussi s'autoriser à rêver.
- Speaker #1
Voilà. Et là, il faut s'autoriser à rêver. C'est... Il ne faut pas se censurer. D'abord, il y a ce cap un peu idéaliste. C'est l'idéalisme. Et il est au fond, il est à l'horizon. C'est l'étoile polaire. Et toujours le garder en vue, en ligne de mire. Et ensuite, le temps de l'action, c'est le présent. Pour moi, il faut passer le moins de temps possible à trop prévoir des plans d'action et essayer de faire des petits pas tout de suite. Aligner pour aller dans cette direction-là. C'est pour ça que je propose un outil qui s'appelle... A, B, Z, que j'ai découvert. A, B, Z framework, et c'est l'idée de dire Z, c'est la vision long terme, A, c'est là où on est aujourd'hui, c'est mon point où j'en suis, et B, c'est le prochain petit pas. Il n'y a pas besoin de trop penser à C, D, E, F, c'est B. C'est quoi mon B, et je me mets en mouvement. Et chemin faisant, je vais créer, déjà je vais reprendre confiance si j'avais perdu confiance, je vais gagner confiance en ma capacité à faire des choses, et avancer. Et puis les autres vont voir que j'avance et donc je vais peut-être créer des opportunités. Ça va me faciliter le passage à l'action et les opportunités pour la suite. Donc un grand rêve et du pragmatisme au quotidien, un pas par jour, vers cette grande vision. Et c'est comme ça qu'on peut à terme créer des projets plus grands.
- Speaker #0
Et tu cites Nelson Mandela, rêver grand, agir maintenant, qui résume là tout ce que tu nous rappelles précieusement. Il y a quelque chose qui me parle beaucoup aussi dans ton livre, qui est, je trouve tellement précieux, parmi tout ce qui est déjà tellement précieux, cultiver sa singularité.
- Speaker #1
Je pense qu'on est dans un monde qui encourage l'uniformité. On est encouragé à suivre des parcours un peu tout tracés. Et puis, c'est difficile de cultiver cette singularité alors que c'est ce qu'on a de plus précieux. Parce que c'est un peu sortir des sentiers battus. du chemin tout tracé. Et pour autant, je pense que c'est en jouant pleinement sur sa singularité qu'on apporte le plus au monde. Et ça, pour le coup, c'est vraiment le sujet sur lequel j'ai le plus travaillé ces dix dernières années. Et tu mentionnais notamment le livre Activez vos talents, ils peuvent changer le monde Là, c'est tout un manuel, un guide pratique pour trouver ses talents. Parce que le sujet qui est derrière la singularité, je pense que c'est le sujet des talents. Et les talents, c'est... On a tous des talents déjà, il faut dire ça, même si on n'en a pas forcément conscience. On a tous des talents. Les talents, c'est ce qu'on fait très bien, ce qui apporte de la valeur aux autres et ce qui nous donne de l'énergie. Et ce qu'on va faire relativement naturellement. Donc c'est difficile de découvrir ces talents parce que c'est assez naturel pour nous de faire ça. C'est assez facile, relativement facile. Ça demande du travail, mais c'est relativement facile, c'est naturel pour nous. Et donc, pour moi, c'est essentiel de travailler sur, essayer de relire ces expériences pour trouver c'est quoi mes talents, parce que c'est quand on joue sur ces talents qu'on a le plus d'impact. au service des autres, et que ça nous met en joie, et ça nous donne de l'énergie. Et donc, c'est tout simplement une zone magique. Et si on...
- Speaker #0
T'as un grand courir là,
- Speaker #1
quand même. Bah ouais, parce que c'est incroyable ce truc. C'est bénéfique pour toi, ça donne du sens à ce que tu fais, c'est bénéfique pour les autres, c'est bénéfique pour la société, et donc, pour moi, c'est un sujet d'intérêt général, d'aider les gens à trouver leur talent.
- Speaker #0
Et ça, c'est ton talent à toi ?
- Speaker #1
Je ne sais pas, mais en tout cas, pour moi, c'est une cause énorme, en fait.
- Speaker #0
Oui, parce que si en plus les gens sont plus heureux,
- Speaker #1
tout est bien, en fait.
- Speaker #0
La planète ira mieux, là je fais un très très grand raccourci.
- Speaker #1
Bien sûr. Et pour autant, on ne nous aide pas forcément à trouver nos talents, notre singularité, et ça demande du courage. Je parle dans le livre notamment que... Aussi, nos talents peuvent être liés à nos bizarreries, c'est les trucs qu'on faisait peut-être enfant, ado, etc., et qu'on considérait comme un peu bizarres, mais c'est là peut-être notre plus grande richesse. Nos talents sont aussi dans nos vulnérabilités, dans les choses un peu cassées, nos parcours un peu compliqués, toutes ces aspérités-là, c'est ça qui fait aussi notre singularité. Et c'est quand on arrive à transformer ça qu'on peut apporter une valeur incroyable.
- Speaker #0
Et dans ton parcours à toi, est-ce qu'il y a... Quelque chose qui a fait qu'à un moment donné, quelque chose qui était peut-être pas évident pour toi est devenu une pépite. Ou pas.
- Speaker #1
Je pense que l'expérience que je viens de vivre, le fait qu'il y a deux ans, je fais le choix de passer la main chez Ticket. J'ouvre à une période un peu vertigineuse. Ça veut dire que je sens que j'ai besoin de ça. Ça veut dire de faire cette pause. Ça rejoint ce qu'on disait au début. De faire une... Une pause, un vide fertile long, je sens que c'est bon de faire ça. Mais c'est vertigineux, je sais ce que je perds, je ne sais pas ce qu'il y aura après.
- Speaker #0
Et comme tu dis, ça c'est pour nos auditeurs, auditrices, pardon, quand tu dis je sens que je dois faire ce que je dois aller, c'est juste de faire ça, pardon, à quoi tu le sens ?
- Speaker #1
C'est physique, ça veut dire qu'il y a une forme de, comme je le disais, je sentais moins d'intuition, moins d'inspiration, moins d'énergie. C'est l'écoute du corps. Oui. Principalement, c'est les signaux du corps en un et puis en essayant de changer des trucs, tu vois, ça revient pas trop, tu vois. Alors que d'habitude, quand t'es entrepreneur, t'as sans cesse des hauts et des bas. Les cycles. Tous les jours. Tous les jours, c'est bonne nouvelle, mauvaise nouvelle, mauvaise nouvelle, mauvaise nouvelle, bonne nouvelle, etc. Tu vis ça tout le temps. Mais c'est juste, là, c'était plus long. C'était plus intense, en quelque sorte. Et donc... Mais tu ouvres une face comme ça et tu ne sais pas du tout ce qu'il y aura après. Et ça a été un chemin assez... Il y a eu des grands hauts et des bas dans ce cheminement. Et donc, par exemple, ce livre, c'était énormément d'efforts d'essayer de tout rassembler sous une certaine forme. Mais c'était un chemin très long, si tu veux. Donc, c'est pour donner un exemple de quelque chose. d'un sentiment un peu chaotique au début, de vertige, de vide, de... Je ne sais pas, et j'ai essayé de le cristalliser en quelque chose, tu vois.
- Speaker #0
C'est-à-dire que ce sentiment de vertige, de vide, qui en soi peut être vécu comme une phase vulnérable, c'est devenu un peu de la magie.
- Speaker #1
En tout cas, il y a eu tout un chemin. Et aujourd'hui, je considère que c'était un passage obligé, nécessaire. et qui, clairement, m'a fait avancer énormément. Tu vois, c'était archi bénéfique que sur ce chemin-là, il y ait ce moment-là.
- Speaker #0
Merci de partager ça. Et génial de pouvoir inspirer à écouter les signaux et à faire de passages pas forcément évidents. En fait, un terreau fertile à son talent.
- Speaker #1
À quelque chose de spécifique.
- Speaker #0
Parce que je disais, tes talents, c'est peut-être aussi de... d'inspirer à reprendre son pouvoir d'agir, ce que tu fais et le message que tu passes, notamment à travers ton ouvrage. Je n'ai pas bien compris, c'est quoi ta bizarrerie à toi ? Si tu en as un ! J'en ai plein !
- Speaker #1
Non, mais par exemple... J'ai publiqué ! Quand j'étais enfant, je passais un temps fou à inventer des jeux de société auxquels personne ne voulait jouer. Non, mais à partir de l'âge de 7 ans, en fait. J'ai 80 concepts de jeux de société, je passais ma vie à dessiner, à créer des BD, je créais plein de choses. Oui. Et ça, j'ai mis ça de côté, un peu à l'adolescence, on va dire, cette bizarrerie. En tout cas, j'ai besoin de créer des choses.
- Speaker #0
Et je l'ai mis de côté. Et je considère que là, dans cette deuxième vie entrepreneuriale que je démarre, je mets ça beaucoup plus au cœur de ce que je fais. Et par exemple, dans le livre, il y a plein de visuels, en fait, d'illustrations. Et j'ai essayé d'utiliser ce truc que j'avais en moi, mais que je n'avais pas bien utilisé. J'ai essayé d'en faire quelque chose. Moi, ça me nourrit créativement. Et je pense que ça a de la valeur, en fait, de proposer des visuels qui simplifient des idées super complexes. Mais j'utilisais pas du tout ça avant, en fait. C'était vraiment une partie mise de côté. Et du coup, qui me manquait, voilà. J'avais besoin de ce côté créatif en plus, ouais.
- Speaker #1
Eh ben, merci, effectivement, de nous faire profiter de ta bizarrerie. Je te confirme que je la trouve extrêmement riche. Et d'ailleurs... Ta bizarrerie, elle contribue aussi à ta newsletter. Redessiner le monde.
- Speaker #0
Exactement. En fait, alors est-ce que c'est une bizarrerie ou quelque chose que je faisais et que je n'utilisais pas vraiment ? Mais en tout cas, ce truc-là, aujourd'hui, je considère que c'est une force sur laquelle je peux m'appuyer. Et j'en ai fait le nom de mon projet pour la suite. Tu vois, Redessiner le monde, je mets ces visuels parce que pour moi, c'est un outil pour essayer de voir le monde différemment. et du coup agir différemment. Donc ce côté enfoui, j'en fais la pierre angulaire de la suite.
- Speaker #1
Et de cette pierre angulaire pour la suite, on a parlé là d'énergie, mais tout à l'heure, ce que j'ai trouvé hyper parlant, c'est quand tu disais ça devient joyeux. Et tu dis justement dans un de tes principes, cultiver la joie. Tu dis, le stratège chinois suit le chemin de la moindre résistance, en cherchant à exploiter les circonstances favorables pour se laisser porter tel un surfeur et prendre appui sur les transformations silencieuses à l'œuvre.
- Speaker #0
Oui, je pense qu'il y a plein de choses à dire à cet endroit-là, mais si je rebondis sur le stratège chinois, en fait, il y a quelques années, j'avais découvert, par un livre, la philosophie chinoise. Et c'est passionnant, en fait, parce que c'est complètement une autre manière de voir l'efficacité, la stratégie, l'action que nous, les Occidentaux, en fait. Nous, on est très inspirés par la philosophie grecque. Et en fait, là où dans la philosophie grecque, dans notre manière de penser, on a un but, on fait un plan d'action, on passe à l'action. Et même si c'est difficile, en fait, il faut redoubler d'efforts. Et c'est comme ça qu'on va au but. Et on est héroïque quand on arrive au but. et tout est construit dans notre mentalité comme ça, la philosophie chinoise, c'est très différent. C'est on observe les conditions favorables et en fonction des conditions favorables, on va essayer de se laisser porter tel un surfeur pour aboutir à une intention qu'on avait, mais avec le moins d'efforts possible. Donc, c'est un chemin d'efficience. Et c'est la philosophie du Wu-Wai. C'est le non-agir, mais c'est mal compris. Ce n'est pas de non-agir, ne rien faire. C'est... C'est non agir, mais que rien ne soit pas fait. Ça veut dire, c'est aller au but désiré, mais avec un chemin beaucoup plus souple, en fait, beaucoup plus fluide et beaucoup moins énergivore. Et donc, c'est se laisser porter pour avoir l'effet désiré à la fin. Et ça, c'est passionnant, en fait, et je pense qu'on peut s'en inspirer dans différentes actions qu'on peut porter. Voilà, donc en tout cas, pour moi, c'est une source d'inspiration aussi pour prendre soin de son énergie et puis être plus efficient.
- Speaker #1
Et retrouver avec ça, du coup, son pouvoir d'agir. Et de là, agir. Et notamment, on a parlé de l'action, mais de façon un peu plus grande, agir pour le monde. Et tu parles justement d'un entre-deux, en fait, d'époque. Comme si c'est de fait pas évident de vivre la période qu'on est en train de vivre, parce qu'on est peut-être à la fin d'un monde et au début d'un nouveau. et tu parles notamment d'une nouvelle vision du leadership. Est-ce que tu veux bien justement partager ta vision de ce leadership-là ?
- Speaker #0
Oui. Le leadership, ça peut être un gros mot, ça peut faire peur, on ne sait pas trop toujours quoi mettre derrière. Quoi tu mets quoi ? Ma définition, qui est inspirée par une formation que j'avais faite, c'est pour moi, le leadership, c'est la capacité à inventer un futur qui n'existe pas. Et donc, de ce point de vue-là, on a cruellement besoin de leaders aujourd'hui pour inventer un futur qui n'existe pas par rapport à la société dans laquelle on vit aujourd'hui. Et du coup, le rôle du leadership dans ce cadre-là, c'est d'imaginer. à quoi ça pourrait ressembler demain, et puis de créer les conditions pour que collectivement, on avance vers ce projet. Et je pense que le but du leadership, le but ultime, c'est de créer des leaders qui vont pouvoir incarner aussi cette nouvelle vision. Et donc le leadership, pour moi, c'est donner du pouvoir aux autres, c'est donner du pouvoir d'agir aux autres. Vraiment, le mot qui me guide le plus, en tout cas qui essaie de guider le plus mes actions, c'est le mot d'empowerment. Encore une fois, c'est un mot en anglais, mais c'est l'idée du pouvoir d'agir, de donner du pouvoir d'agir. Mais l'empowerment, c'est super puissant comme mot, parce que pour moi, c'est un mot qui... C'est donner du pouvoir d'agir et créer les conditions de l'émergence et révéler les potentiels de chacun. Et donc, pour moi, le leadership, le but, c'est créer ça avec une vision nouvelle. créer les conditions pour que l'on puisse inventer un futur différent.
- Speaker #1
Merci de le nommer comme ça. Et tu y associes aussi différentes qualités à ce leader et valeurs, comme celle du courage, de l'humilité, de l'intégrité, de la fameuse imagination, de oser rêver des nouveaux possibles, de la responsabilité. Et tout ça, c'est dans ton livre. Il est quand même extraordinaire, ce livre. Merci, Mathieu. Moi qui ai eu la chance de le lire, c'est une pépite.
- Speaker #0
En tout cas, je suis touché par ce que tu dis, parce que tu es une des toutes premières qui le lit en entier, dans sa version. C'est la première fois que j'ai un retour sur la version du livre, telle qu'il sera pour sa sortie.
- Speaker #1
Je ne peux que le conseiller et à tous, vraiment. Il parle à tout le monde, je trouve. Que tu sois jeune, que tu sois plus mature, que tu sois très mature. Il a cette pépite de parler, je pense, à tous les âges. Et ça, c'est pas rien. J'ai envie de te poser une petite question. Donc toi, t'as... Tu as été inspiré dès très jeune, parce que tu as lancé, on le disait tout à l'heure, Ticket for Change, tu étais encore étudiant. Dans ton chemin personnel, tu nous as parlé un petit peu tout à l'heure de ton goût, de ton appétence à créer plein de choses. Est-ce qu'il y a une expérience qui a été décisive pour toi dans ta jeunesse ?
- Speaker #0
Je pense qu'on est la somme de plein d'expériences, évidemment. Quand tu me poses la question comme ça, j'aurais envie de mentionner peut-être dix années de scoutisme. parce que c'est une école de la présidie initiative et du lien avec la nature et du service. Donc, je pense que ça joue.
- Speaker #1
Et du collectif aussi. Et du collectif,
- Speaker #0
évidemment.
- Speaker #1
Que tu termes évidemment aussi dans ton livre.
- Speaker #0
Bien sûr, c'est la vie. Tu apprends, enfant à ado, jeune adulte à vivre en collectif. Je pense que c'est un beau rôle. Au tout début de... Avant Ticket4Channel, en tout cas, l'inspiration majeure de Ticket, c'est une expérience que... Déjà, ces neuf mois avec mon ami Jonas, qu'on avait passé aux Philippines, en Inde, au Sénégal, on avait créé un projet sur mesure pour aller à la rencontre d'entrepreneurs sociaux, vivre leur quotidien, vivre leur joie, leurs difficultés, pour voir, tout simplement, on était étudiants, c'était en année de césure, et voir si c'était une voix qui nous parlait ou pas, et quel rôle on allait pouvoir jouer. On ne voulait pas forcément du tout être entrepreneur. C'était plutôt, voilà, est-ce que... À quoi ça ressemble ? En fait, on ne nous en parle pas tellement en cours. On a lu des livres, mais on voulait voir sur le terrain, c'est quoi ce truc-là ? Entrepreneur, social, bon. Et on voulait apprendre sur le terrain. Et au milieu de cette expérience, j'ai participé à un événement qui s'appelle le Jagriti Yatra. Donc là, c'était en Inde, 15 jours, en train, 8000 kilomètres autour de l'Inde, avec 450 jeunes. Et chaque jour, en fait, donc il faut s'imaginer un train, 450 jeunes, chaque jour, fait 1000 kilomètres à peu près la nuit. Vous descendez dans une ville et puis vous rencontrez un acteur de changement qui a un impact sur des millions de personnes, qui a démarré de zéro, évidemment, comme tout le monde, ceux qui démarrent de zéro, et qui ont un impact sur des millions de personnes, et c'est une claque tous les jours, à se dire waouh, c'est possible en fait, et moi, quel est mon rôle, qu'est-ce que je peux faire, à mon échelle ? Et donc pour moi, ça a été transformateur, et c'est ça qui m'a aussi donné l'idée, l'envie. l'énergie de cette aventure Ticket au tout début. Donc ça, c'est extrêmement transformateur aussi. Voilà, pour donner peut-être deux expériences comme ça, mais je pourrais en citer plein en fait.
- Speaker #1
Merci pour ta générosité, parce que je ressens beaucoup de pudeur chez toi. Donc merci de partager des éléments aussi personnels, d'expériences un peu fondatrices. J'ai envie de te proposer, on arrive Mathieu à la fin de cette interview, j'ai envie de te proposer un petit voyage. Est-ce que t'es d'accord ?
- Speaker #0
Je suis d'accord.
- Speaker #1
T'es d'accord, génial. Je te propose de décroiser tes... tes jambes, de pouvoir peut-être fermer les yeux. Et je vais t'inviter à voyager dans le temps. Je t'invite à te balader en 2035. Et en 2035, Mathieu, qu'est-ce qui fait battre ton cœur ?
- Speaker #0
En 2035, ce que je vois et ce qui me met en mouvement, c'est que je crois qu'on sera vraiment à l'émergence, on sera au début d'une société qui fonctionnera différemment. Là, je crois que les années, il faut se préparer à 2, 3, 4, 5 années compliquées. C'est pour ça que je crois qu'il faut apprendre à... à vivre avec la complexité et l'incertitude actuelle, qui va un peu durer, je pense. Mais vraiment, j'ai l'espoir qu'il y aura ce point de bascule et qu'il y aura vraiment l'émergence de quelque chose de nouveau. En tout cas, c'est ce que je visualise et c'est un espoir, évidemment. Mais je pense que ça peut advenir. En tout cas, ça ne peut advenir que si on y croit fermement.
- Speaker #1
Merci d'y croire. Moi, j'y crois avec toi. Merci, Mathieu.
- Speaker #0
Merci. Merci, Stéphanie.
- Speaker #1
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