- Speaker #0
Bonjour à toutes et tous, je suis Stéphanie Pelleret-Delga. Vous écoutez le podcast Sois.Vis.Aime. Oser un leadership authentique et inspirant, au service de soi, des autres, de son écosystème et du vivant. Tous les mois, je reçois des dirigeantes, dirigeants, experts, expertes. entrepreneurs, entrepreneuses qui ont fait ce chemin entre vulnérabilité et puissance, qui ouvrent leur cœur et partagent leurs expériences professionnelles et plus personnelles. Par leur parcours et personnalité, ils, elles, sèment des graines sources d'inspiration. Et vous, quelles graines avez-vous envie de semer ? Quel leadership souhaitez-vous incarner ? À mon micro ! Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir Duc Adyong. Bonjour Duc.
- Speaker #1
Bonjour.
- Speaker #0
Merci Duc d'avoir accepté mon invitation dans Sois, Vie, Aime. Je suis ravie d'être là aujourd'hui avec toi. C'est une première pour moi car cet enregistrement se fait en live dans le cadre du Festival du 47. On va en reparler bien sûr. Merci d'avoir initié cette formule de live dans tes locaux et ce festival, et plus précisément chez toi pour l'interview. Très cher Duc, au-delà d'être ingénieur, entrepreneur, papa, tu œuvres à faire disparaître les rapports de domination non consentis dans nos modes de production en promouvant une culture plus entrepreneuriale, que ce soit au sein des start-up, des associations ou d'entreprises traditionnelles. Tu es connu pour ta vision originale du leadership, tu évangélises les principes opales de Frédéric Lalou en France. Tu es président de l'ONG Passerelle Numérique, administrateur des associations Base Impact du collectif Powa et Singapari. Ton action est soutenue par la tribu Officianso Vietnam, entreprise que tu as cofondée en 2006, devenue un collectif autogéré en 2014. Tu es la source d'un lieu et d'une tribu, celle des EcoWorkers du 47 à Paris, un collectif informel d'humains et d'humaines attaché à démoder le travail pour le remplacer par des modes de production plus respectueux des principes du vivant. Tu confirmes ?
- Speaker #1
Pour l'instant, c'est bien moi. Cool.
- Speaker #0
Ton dernier projet, Ophinity, porte ses aspirations, celles des co-workers du 47 donc, dans le cyberespace, outillant les porteurs de projets d'un journal de bord pour leur permettre, comme on dit, d'être ensemble pour aller plus loin en respectant les souverainetés individuelles. Il y a quand même quelque chose qui me vient là maintenant, c'est comment tu fais pour initier, porter, relier autant des projets et d'humains humaines ?
- Speaker #1
Je rêve, je rêve beaucoup. J'ai des images, des conversations fécondes autour de moi, avec les gens qui m'entourent, que j'apprécie. Tous plus que tout, et parfois vient une étincelle. Une petite flamèche, on allume un flambeau et après on le pose au centre et d'autres personnes s'en saisissent. En fait, quand tu parles d'initier, finalement, un début, c'est pas forcément deux ans de labeur ininterrompu et sacrificiel. Parfois, c'est juste poser une idée au centre, laisser qui le souhaite prendre la permission de s'en saisir et de continuer à le porter.
- Speaker #0
Ça a l'air très simple. Donc tu rêves et tu laisses infuser et tu laisses faire, c'est ça que j'entends ?
- Speaker #1
Alors oui, ça a l'air simple. Je te taquine. Ce qui n'est pas simple, c'est d'être entouré des bonnes personnes. Des bonnes personnes qui vont oser prendre la permission, des bonnes personnes qui vont être là pour renvoyer la balle quand cette étincelle se meut. qui ne vont pas tout de suite dire « mais non, c'est stupide » , qui vont l'enrichir, qui vont être dans le « et » plutôt que dans le « mais » , beaucoup de choses dont on parle beaucoup, mais qu'il n'est pas toujours évident de vivre au quotidien. Mais moi, j'ai cette chance. Je vis entouré de gens qui sont bienveillants, qui sont constructifs, j'ai envie de dire, et dont je partage les rêves, si bien que quand une idée émerge, c'est aussi un petit peu leur rêve qui est dedans, et ça fait naître ces élans.
- Speaker #0
Cette fameuse tribu dont tu parles, elle est un peu à l'image de ça. Tu dis que tu es entouré des bonnes personnes, tu as cette Ausha. C'est une chance ou est-ce que ça vient de toi ? C'est quoi qui fait que ces personnes-là ont envie aussi d'être avec toi dans ces projets, embarqués dans tes rêves ?
- Speaker #1
Je me sens chanceux, mais c'est vrai qu'il y a un travail pour passer d'un groupe à une tribu. On va dire le liant, le ciment. qui relient les personnes, qui font que ça devient une tribu, c'est des causes communes. Et finalement, c'est un petit peu atypique par rapport au modèle d'organisation qu'on connaît aujourd'hui, qui sont plutôt des espaces fermés. Je crée une association, une entreprise, il y a des murs, des gens dedans, des gens dehors. Une tribu, il ne faut plus s'imaginer que c'est des personnes qui se regroupent autour d'un feu de camp, ou d'un totem, si on aime les peuples premiers, mais il faut imaginer le grand feu de camp ou le grand totem où on fait briller des causes. D'accord ? De nos jours, on parle de raison d'être, avant on parlait du why, donc le pourquoi, etc. En tout cas, le matin, je me lève pour une raison. C'est une parabole, bien sûr. Mais qu'est-ce qui me fait lever le matin ? Qu'est-ce qui me fait courir ? Quelles sont ces tensions, ces forces internes qui me font bouger ? Si je les pose au centre, on va nourrir un grand feu. D'autres gens vont venir apporter des bûches, qui va faire qu'en fait... le why ou la raison d'être de la tribu ne va pas être parfaitement alignée avec mes propres aspirations, mais elles ne seront pas loin quand même. Le fait qu'on éco-construise ce feu ou cette raison d'être commune va faire qu'on va tous se sentir bien avec cette liberté d'être plus ou moins loin du feu. Parce que toi et moi, on va avoir la cause X en commun et puis elle et moi ailleurs, on va avoir une autre cause. Donc en fait, dans cette... Et ces dimensions virtuelles qu'on peut imaginer, de même qu'on a une sorte de dimension virtuelle dans laquelle il y a des organisations, les corporations sont des fictions, des hallucinations collectives, j'ai envie de dire, des choses qu'on a envie de croire, dans un autre plan, dans une autre dimension, où vivent ces raisons d'être, ces différentes causes. Moi, il y en a qui raisonnent plus pour moi que d'autres, et donc je vais me positionner plus ou moins loin des différentes causes, des différents feux de camp. Et autour de chaque feu de camp, il y a... une tribu, un collectif qui est content de se retrouver parce qu'ils partagent les causes communes et puis au fur et à mesure des conversations, ces étincelles apparaissent, ces initiatives naissent.
- Speaker #0
Merci d'avoir posé ce cas. Je vais te proposer qu'on rentre peut-être plus dans le détail parce que là, j'ai parlé de tribu. Il y a cette tribu des Eco-Workers du 47, le festival. Mais avant ça, il y a aussi Officiance. Et justement, tu es toi l'un des pionniers des entreprises libérées. Et est-ce que là, tu parlais de te lever le matin avec un... des envies, des raisons d'être, un pourquoi que tu poses au centre, dont certains vont s'accaparer. Si on retourne là en 2006, tu as cofondé Officiance. Et puis en 2014, ça devient une entreprise autogérée.
- Speaker #1
Un collectif autogéré. Un collectif,
- Speaker #0
une tribu autogérée. Donc différentes tribus autour de toi, dès 2014. C'est pour ça que je parle aussi de pionniers. Est-ce que tu peux revenir un petit peu justement sur qu'est-ce qu'il y a ? déclencher chez toi ou chez vous cette envie de transformer, d'être dans cette entreprise libérée, si tu reparles d'officience ?
- Speaker #1
Alors tu vas être déçue, mais c'est très égoïste. Quittant des grandes corporations avec... mes associés cofondateurs. On arrive au Vietnam en 2006, puisque jusqu'à présent, j'étais né, j'ai fait mes études en France. On arrive au Vietnam en 2006 avec cette aspiration de créer un géant des services numériques en Asie du Sud-Est, dans un état d'esprit très compétitif, j'ai envie de dire, traditionnel, de monter une boîte. Donc 2006, c'est normal, c'est la création, on rame un petit peu. 2007, ça prend. Fin 2007, on est 100. Fin 2008, on est 105. mais fin 2009 on est toujours 150 et là on se dit ah la machine est grippée qu'est-ce qu'il se passe qu'est-ce qu'on rate parce que bon fin 2008 il y a eu une petite crise mais quand on est 150 on est une goutte d'eau dans cet océan économique donc c'était surtout que nous on était des branques et qu'on avait raté un truc et le truc qu'on réalise c'est que c'est bien gentil au début quand tu montes ta boîte tu travailles à ton carnet d'adresse c'est normal mais à un moment il faut rentrer dans la cour des grands et Il faut avoir un site web, une équipe marketing, des commerciaux, etc. Et on n'avait rien de tout ça. Donc on achète les bouquins, on est des ingénieurs et on applique. Calling, spamming, product sheet, price catalogue, tout ce que tu peux imaginer. Et là on fait un site web qui dit oui, on est les plus intelligents du monde, on est le meilleur développeur informatique du monde, etc. On embauche trois commerciaux et trois personnes au marketing. pour remettre un peu du fuel dans la machine. Ça reprend, mais mollement. Mais bon, on reprend un petit peu de croissance. Mais par contre, ce qui s'effondre, c'est notre qualité de vie. C'est que d'un coup, les clients, ce ne sont plus nos copains, par construction. Ce ne sont pas forcément des gens qui ont une appétence pour le Vietnam, mais qui ont même plutôt beaucoup d'indifférence pour le Vietnam ou pour le projet en soi, puisque même si on avait une vision... C'est traditionnel de l'entreprise. La raison pour laquelle on avait monté cette entreprise, qui était quand même d'une démarche personnelle, d'envie de contribuer à la fois aux économies françaises et vietnamiennes, d'apporter du savoir-faire aux jeunes, en particulier avec des projets technologiques qui vont leur permettre de développer leur carrière, etc. Et là, on se retrouve avec... Une froideur, j'ai envie de dire, dans les opérations. Des gens qui n'ont pas forcément une vision win-win du business, comme on dit, et qui seraient prêts à nous laisser des cadavres dans les placards. Enfin, ça se passe moins bien.
- Speaker #0
Là,
- Speaker #1
ces gens-là, c'est tes clients ou c'est... Les clients. Les clients. Là, on est en 2010, 2011. On se dit que bon, ben voilà, il faut s'offrir pour être belle, machin. C'est dur, mais c'est comme ça. Tu reprends un stéréotype, ouais. Et que c'est la vie, quoi. C'est les règles du business. C'est un océan rouge. Et puis, on prend conscience, au passage, qu'on a créé notre boîte aussi un peu pour être libre, indépendant, en ne pas avoir de chef, mais que chaque client est un chef. Quand c'était nos copains, ça allait. Mais maintenant que ce n'est plus nos copains, on est passé d'un mode dans des grosses boîtes où on n'avait qu'un chef à un mode où on a dix chefs. Et en plus, il y en a cinq qui sont vraiment pénibles.
- Speaker #0
Excuse-moi. 11 et vous êtes combien de personnes ? Là, tu parles de ton associé et toi ?
- Speaker #1
On avait même grandi. On avait un comex de 6-8 personnes.
- Speaker #0
Vous étiez combien à ce moment-là ?
- Speaker #1
On était 200. Mais on était piloté par ce comité exécutif qui a été fait par constitués de bananes comme moi, des gens qui sont jaunes de or, de peau et blancs, d'éducation et de culture, qu'on avait repérés auprès.
- Speaker #0
En 2010, Vous êtes à peu près 200 personnes, 6-8 personnes, ton comité exécutif. C'est un peu la souffrance. Et dans ce comité, tu parlais justement de... Tu es entouré de personnes, tu dis comme toi, bananes. Oui. Des personnes que tu avais repérées.
- Speaker #1
Qu'on avait repérées déjà dès 2014... 2000, pardon. Oui, des personnes qu'on avait repérées dès 2004-2005. En élaborant notre projet, on a fait la tournée de... des autres bananes, d'autres franco-villéterniens qui étaient dans des boîtes, salariés, et qui avaient un peu les mêmes aspirations que nous. On avait quand même une raison d'être au sein de notre comèque, ce qui était clair. et identifiés pour nous, mais qui n'étaient pas sur notre site internet parce que ça ne se faisait pas. Donc c'était dans les coulisses.
- Speaker #0
Et cette raison d'être, d'après ce que j'ai entendu tout à l'heure, j'imagine en lien avec le fait d'être dans cette économie française, vietnamienne et aussi de développer les savoir-faire de jeunes, c'était en lien avec ça ?
- Speaker #1
Oui, on a posé... Alors, on n'a pas... travailler, usiner et peaufiner, fignoler une raison d'être qui rentre sur un slide. On a plutôt posé des sortes de repères, des étoiles, des piliers. On en a cinq.
- Speaker #0
Pardon, je te coupe. Et du coup, tu me dis qu'à ce moment-là, c'est compliqué. C'est un peu la souffrance. Tes clients, tu ne les as pas nécessairement choisis.
- Speaker #1
Oui, donc à ce moment-là, on se retrouve avec des clients qu'on n'a pas choisis, qui sont finalement nos nouveaux chefs. Et même si le business reprend un peu sur les marqueurs traditionnels qui sont chiffre d'affaires, profits, etc. Nous, on se rend compte que notre qualité de vie s'effondre et qu'on est beaucoup moins heureux et probablement moins riche que si on était resté dans des boîtes dans le CAC 40 à Paris. Et on se dit, à quoi ça sert du coup ? Mais avant de tout arrêter et de raccrocher les gants, on se dit, bon, il doit quand même y avoir moyen. On se replonge dans des livres puisqu'on est des ingénieurs et on tombe sur cette notion de tribu. Cette notion de tribu, de dire, en fait, si tu veux bosser avec des gens que t'aimes bien, Aujourd'hui, grâce au numérique, tu peux faire ce qu'on appelle du bouche-à-oreille augmenté. Tu prends cette raison d'être, tu prends ces causes-là, qui étaient dans les coulisses, et tu les mets sur le devant de la scène. Tu les écris, tu les tweets, tu les blogs, tu vas à des événements, et puis tu t'associes avec ceux qui les partagent. Et naturellement, les gens qui te prennent pour un fou vont tourner les talons et partir. Et les gens pour qui ça résonne vont se rapprocher. Et mécaniquement, tu ne travailleras qu'avec tes copains, vu que tu fréquentes qu'eux. Et c'est ça qu'on appelle l'attribut. Et c'est ça qu'on a mis en œuvre à partir de 2012.
- Speaker #0
En 2010, il y a un certain sentiment de « à quoi bon ? » Pourquoi on a fait tout ça si finalement la qualité de vie n'est pas mieux que celle qu'on avait quand on était dans des boîtes du CAC 40 ? Et du coup, là, vous vous plongez et vous vous dites, il y a une intuition à ce moment-là qui fait que tu te dis, vous vous dites « non mais il doit y avoir quand même quelque chose » et puis tu te rapproches de cette notion de tribu pour laquelle tu commences à… communiquer, rendre visible, tweeter, etc. Tout ce qui fait ta raison d'être, justement.
- Speaker #1
Exactement. On ferme le site internet, notre site web, par exemple, ça devient un site web d'une page où il y a écrit « Bienvenue à Officiance, voici nos cinq causes, et s'il vous plaît, voilà comment nous contacter. »
- Speaker #0
Et donc, ce que j'entends, c'est que c'est le constat d'un bien-être qui, au départ, était associé au lancement d'un projet avec des objectifs qui n'est finalement pas nourri, qui vous... pousse, qui vous donne l'élan à rendre possible ce mieux-être ? Ou pas ? Je te vois un peu hésiter là. Vas-y, dis-moi si c'est pas du tout ça.
- Speaker #1
Si, si, c'est ça. On est parti sur l'idée de créer une SS2I énorme, et puis au milieu du chemin, on s'est rendu compte que, bon, finalement, être le plus riche du cimetière, est-ce que c'était vraiment une vocation ? Bosser pour des gens qui n'attendent que... L'ouverture du marché d'un autre pays encore plus pauvre pour aller s'installer là-bas, est-ce que c'est vraiment ça qui nous remplissait de joie ? Et la réponse était évidente.
- Speaker #0
La réponse est évidente. En 2012, du coup, la tribu se crée, c'est ça ?
- Speaker #1
En 2012, c'est une stratégie marketing finalement. C'est on va arrêter de spammer des gens et on va bosser qu'avec nos copains et on fait le pari qu'on aura assez de copains pour continuer à vivre.
- Speaker #0
Donc un copain, à ce moment-là, c'est quelqu'un qui est sensible avec votre raison d'être. C'est ça,
- Speaker #1
le cas ? Voilà, les cinq causes d'efficience, le Vietnam, le développement durable, le partage du savoir, l'entrepreneuriat social, la tech for good. Et on dit aux gens, si tu as trois ou quatre causes en commun avec nous, super, parlons, prenons des bières ou de la kombucha, on discute. Et puis, peut-être un jour, on aura envie de faire des projets ensemble, mais on est vraiment people-centric, on n'est plus... business-centric par rapport à des corporations ou des secteurs d'activité. On ne va plus dire, oui, on ne travaille que pour le CAC 40, ou oui, on travaille dans l'industrie pétrolière ou quoi. En fait, on rencontre des gens, et de ces rencontres naissent des étincelles qui peuvent ou pas devenir des projets.
- Speaker #0
Et en l'occurrence, là, ça prend bien.
- Speaker #1
Oui, alors en 2012, on a fait 10% de croissance, mais sachant que la dernière commerciale est partie en mars, donc on a quand même... trois personnes marketing, trois personnes vente qui sont parties. On s'est dit, super, on n'est pas reparti sur l'hypercroissance, mais on va pouvoir se payer nos salaires et puis maintenant, on est heureux. Donc finalement, que demander de plus ?
- Speaker #0
Donc là, tu es entouré des copains. Qu'est-ce qui fait qu'après, il y a quelque chose qui est libéré dans l'organisation ? Comment ça va se passer, cette mise en place ?
- Speaker #1
Ce qui va se passer, c'est que très vite, on va comprendre que si on est juste les 5-6 au COMEX à parler de nos causes, et que les 200 derrière, ils n'en ont rien à cirer, le client, trois semaines après, il te rappelle, il dit « Mais dis-donc, tu m'as bien enfumé. Moi, j'ai parlé à Mine, là, qui n'en a rien à faire de sauver les baleines et qui passait le week-end à faire du jet-ski, etc. » Donc, on avait un besoin pour ne pas faire de greenwashing ou de socialwashing, enfin, voilà, de baratin, que finalement, tout le monde dans l'organisation soit aligné avec les mêmes cinq causes, les mêmes cinq principes que j'ai énoncés précédemment. Et en 2013, quand la RH est partie, on ne l'a pas renouvelée. On a mis en place une cellule un peu d'évangélisation, qui s'appelle Community Engagement, et qui s'est mise à faire côté Vietnam ce que je faisais moi côté France, c'est-à-dire faire du tam-tam avec les cinq causes, avec la raison d'être, pour attirer à nous des gens qui les partagent. Et même, on n'a pas viré tout le monde, mais celles et ceux qui étaient dans l'organisation, qui ne les partageaient pas, savaient où elles mettaient les pieds, et dans quel terrain, dans quelle tribu elles se trouvaient. Après, à chacun de... décider s'il a envie de rester ou de partir.
- Speaker #0
Et ça, à ce moment-là, ce n'est pas si documenté que ça, ces principes-là. C'est toi, ton associé, d'autres personnes. Comment ça te vient de se dire, tiens, on va fonctionner autrement ? Parce qu'il y a 200 personnes, il y a cinq principes. Si elles n'adhèrent pas complètement à ces principes-là, ça va être compliqué. Mais qu'est-ce qui fait qu'à un moment donné, tu passes d'une organisation, vraiment, tu lâches... la structure, la RH, etc. Qu'est-ce qui fait déclic ? Qu'est-ce qui fait inspiration ?
- Speaker #1
Alors, ce qui va faire inspiration sur la nouvelle stratégie de marketing, c'est un homme blanc, quinquagénaire qui fait des TED, qui s'appelle Seth Godin, et qui est un gourou du marketing, en fait, qui est un des grands visionnaires du marketing à l'ère numérique, et qui a écrit pas mal de livres, dont un qui s'appelle Tribu, en fait. Dans Tribu, il explique tout ce principe de « fais du tam-tam sur tes causes, attire les gens qui partagent tes valeurs » , etc. Et donc, au début, c'était une stratégie marketing. Ensuite, il a écrit un deuxième livre qui s'appelle « Meatball Sunday » . Les sundaes, donc les crèmes glacées avec des cacahuètes et tout, c'est très bon. Les meatballs, c'est les spaghettis. Meatball, c'est l'équivalent des bolognaises aux Etats-Unis, donc c'est les boulettes de viande. Et ce qu'il dit, c'est... Les deux sont très bons, mais tu ne peux pas mettre des boulettes de viande sur le sundae, ça, c'est pas bon. Donc il ne faut pas faire un meatball sundae. Et ce qu'il veut dire par là, c'est que si tu es en entreprise à ce marketing tribal basé sur les causes, avec du tam-tam numérique, faire venir des gens qui partagent ta raison d'être, il faut qu'à l'intérieur, les gens qui produisent les services ou les biens soient alignés avec les mêmes cinq causes. Tu ne peux pas faire un truc hybride parce que c'est hypocrite. C'est ça, c'est le principe du bifidus, c'est à l'intérieur, à l'extérieur et tout ça. Et donc, au début, il sort le livre Tribu, on bascule notre marketing en mode tribal. Et un an après, il sort le bouquin Meatball Sunday. Et là, on se rend compte qu'il raconte effectivement tous les problèmes qu'on est en train de rencontrer et que la solution, c'est d'ouvrir l'entreprise finalement et de... Dire côté Vietnam, tout le monde se lève pour les cinq causes, ce n'est pas juste sur la brochure. Mais ça va avoir d'autres implications. En gros, ça bascule le système de reconnaissance depuis un système où plus tu es assis sur beaucoup d'argent, beaucoup de coûts, beaucoup de revenus, plus tu as d'influence et de pouvoir dans l'organisation, plus tu es haut dans la pyramide, vers un... Un système de reconnaissance où, plus tu évangélises, plus tu es un enragé de la cause, plus tu tweets, tu blogs, peut-être tu vas voir des étudiants le week-end, etc. Plus tu es mis sur le devant de la scène, on t'applaudit, on te tape dans le dos, tu es reconnu par les fondateurs, etc. Et tu gagnes une influence et un pouvoir de fait, qui n'a aucune commune mesure avec ta job description, finalement. Et on avait des équipes de cinq personnes qui avaient... La même ancienneté, le même diplôme, qui travaille pour le même client, qui génère le même chiffre d'affaires, sauf qu'à l'intérieur de cette équipe, t'en avais un qui était peut-être un militant forcené et qui, du coup, était capable de bloquer la boîte du jour au lendemain parce que la moitié de la boîte le suit et l'admire, et un autre qui est plus là pour manger, parce qu'il est doué en Excel, mais en fait, sa vraie vocation, c'est d'être acteur ou chanteur, j'en sais rien, et donc qui est moins engagé dans l'entreprise parce qu'il a d'autres... d'autres ingénieurs. Et on avait une asymétrie comme ça qui n'était pas compatible avec, finalement, notre système de grilles de salaire, de titres, de rangs, etc. Et ces tensions-là, on a tourné avec, pendant l'année 2013, jusqu'en décembre 2013, quand, en COMEX, donc on a un route tous les six mois, on se réunissait, la patronne de la business unit IT qui, donc tout ce qui est informatique, elle a fait toute la migration, la transition vers l'agile dans nos pratiques de développement logiciel, nous a dit, si vous voulez, on peut tenter un truc, mais je vous préviens, ce n'est pas pyramidal. Et on lui a dit, écoute, Huang Han, elle s'appelle Huang Han, on n'a pas de meilleure idée, donc vas-y, voilà les clés du camion. Elle est devenue CEO d'Officiance au Vietnam et elle a démarré. Au début, c'était un peu expérimental, c'était un peu de la bidouille, inspirée de différents modèles, de livres, Management 3.0, la crassie, les cercles, sociocratie et tout ça. On a bidouillé avec l'organisation pendant la première moitié de l'année 2014, jusqu'à ce qu'on tombe sur un livre que Isabelle Delannoy m'a ensevelé pour que je le lise et qui a été une épiphanie, qui s'appelle Reinventing Organization. de Frédéric Lalou. Donc merci encore Isabelle. Et là, ça a vraiment été la lumière. Je l'ai partagé avec tout le reste du COMEX. Et on est partis là-dessus en octobre 2014 sur ce qui... Ce qu'il qualifie dans son livre des principes opales. Donc, ce n'est pas une méthode, mais c'est des principes qui nous fournissent une posture avec laquelle on a pu réorganiser nos méthodes de production.
- Speaker #0
Et tu vois, j'avais envie de te poser tout à l'heure la question de savoir s'il y avait des résistances. Et en même temps, quand tu me parles d'épiphanie, je ne sens pas de résistance à ce moment-là. Je sens plutôt une excitation à, justement, go, laisser les clés du camion. partager cette méthode, ce que propose Frédéric vers l'Opal. Est-ce que l'épiphanie fait que tu étais porté par quelque chose de plus grand ou est-ce qu'il y a des moments où ça venait quand même un peu tirailler chez toi des petites choses à lâcher qui n'étaient pas si simples que ça à lâcher ?
- Speaker #1
Ça n'a pas été facile, mais comme dans le contexte de notre marketing tribal et notre nouvelle méthode de vente, je reviens un petit peu en 2012, c'est Avec ma famille, on est revenus vivre à Paris, s'occuper du bureau parisien d'Officience. Et Officience, maintenant, c'est 250 personnes, elles sont toutes au Vietnam. Et ce que je veux dire par là, c'est que ça n'a pas été facile pour ceux qui étaient là-bas. Pour moi, ce n'est pas moi qui essuyais le plus les plâtres. Et j'ai beaucoup de gratitude pour l'équipe, l'ex-équipe managériale de l'époque, qui devait se confronter avec les salariés, qui disaient, ah non, mais Duc a dit qu'on pouvait faire ce qu'on voulait, donc je vais tripler mon salaire. Et du coup, il les prenait dans le bureau et il leur disait, bon, alors je vais te montrer comment fonctionne une entreprise. Voilà comment fonctionnent les finances. Voilà, tu vois. Et du coup, si toi, tu fais ça, tu vois, faisons une petite simulation. Si tout le monde fait ça, non, ça ne marche pas. Mais prendre le temps d'expliquer à tous ceux qui se disent, ah, mais il n'y a pas de limite, je vais aller aux limites pour voir, pour prouver qu'il y en a. Eh bien, ça met du temps, de l'énergie, des nuits blanches, etc. je ne dirais pas que c'est moi qui ai essuyé le plus les plâtres dans l'organisation.
- Speaker #0
Merci de le formuler comme ça. Et pour autant, j'entends que si tu n'as pas essuyé le plus les plâtres dans l'organisation, tu as quand même vachement lâché. Et j'ai l'impression que ce n'est pas rien, en fait, cette capacité à laisser faire.
- Speaker #1
C'est un peu comme sauter de la falaise.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
C'est surtout avant.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Une fois que tu as sauté, tu m'as... t'as sauté, tu contrôles plus rien et tu te dis tu te demandes où tu vas atterrir puisque comme le dit le dicton ce qui compte c'est l'atterrissage mais voilà la transition en elle-même a été j'irais moins dur que les nœuds dans le cerveau qu'on s'est fait avant parce que le gars, la set godine qui écrit ses livres Bon, si c'est planté, il fera un autre livre l'année prochaine, il en revendra 2 millions d'exemplaires et tout va bien pour lui. Alors que nous, si on fait ce qu'il dit dans le livre, il n'y a pas de retour possible. Donc, oui, ça a été pas mal de... d'inquiétude, de nuit blanche, d'angoisse, etc. Après, on a eu des conditions probablement qui étaient favorables de par le fait qu'à Officiance, on a un business assez récurrent, des gens qui vont demander des analyses de données ou du traitement de données qui se renouvellent tous les mois. Donc, on avait un volant de chiffre d'affaires qui nous assurait une certaine stabilité aussi. Mais voilà, c'est vraiment avant de sauter qu'on se pose plein de questions. Une fois qu'on est dans les airs, on ne contrôle plus rien.
- Speaker #0
C'est agréable pour toi d'être dans les airs et de rien contrôler ?
- Speaker #1
Oui, parce que le matin, je m'en garde dans la glace et finalement, je me demande si je suis heureux. Et si je réponds à la question, je me dis que je suis heureux. Le catif est beau !
- Speaker #0
Qu'est-ce qui fait ton bonheur à ce moment-là pour le nommer à nos auditrices et nos auditeurs ?
- Speaker #1
Je le devine. Je vais le dire en creux. Avant, j'étais responsable de 250 personnes. Et s'il y en a une qui était malade, j'en dormais plus. Quand il nous a manqué des sous pour payer les salaires à la fin du mois, pour moi, c'était nuit blanche. C'était m'engueuler avec les clients qui étaient en retard. C'était aller mendier auprès de la banque pour qu'ils passent le virement, leur promettant, leur montrant des factures, etc. Et me sentir hyper coupable de planter des employés qui...
- Speaker #0
comptaient sur cet argent pour nourrir leur famille. C'était, voilà, l'apocalypse. Maintenant, j'ai plus ce poids sur mes épaules, j'ai plus, non plus, cette culpabilité de me dire que j'ai mis au fer 250 personnes pour moi-même avoir le loisir d'être libre. Voilà, intellectuellement, convient pas à mes convictions, mais pratiquement me faisait faire des très mauvaises nuits. Donc c'était loose-loose, quoi.
- Speaker #1
J'entends que c'est l'alignement à tes convictions qui te rend heureux, précisément. Cet alignement, je trouve qu'il demande quand même un certain courage. Ça, c'est mon jugement à moi. Quel conseil tu pourrais donner à ceux qui, aujourd'hui, voudraient transformer leur entreprise vers une entreprise en autogouvernance, par exemple ? Donc, vers les modèles de l'Opal.
- Speaker #0
Il y a les trois principes de l'Opal. La raison d'être évolutionnaire. qui émergent des contributions individuelles, ce qu'on appelle la « wholeness » en anglais, être pleinement soi, et les principes d'autogouvernance. L'autogouvernance, c'est un peu de la mécanique qu'on expérimente, on bidouille, pour pallier au fait que, comme les gens n'ont pas un seul chef, il faut bien trouver des processus de décision. Moi je conseille plutôt de laisser ça de côté pour commencer. Et regardez les deux autres grands principes. Alors le premier qui est la raison d'être au début, c'était mon sujet principal. Demander aux gens c'est quoi tes causes, ramène ta cause, comment est-ce qu'on pourrait s'épanouir si on ne sait pas ce qui nous fait lever le matin. Donc ça me paraissait le point principal.
- Speaker #1
Et puis discuter avec chacun, c'est discuter avec tout le monde par exemple ?
- Speaker #0
C'est même le running gag, on croise quelqu'un, c'est pas bonjour comment ça va, c'est bonjour c'est quoi tes causes. et puis avec l'expérience je me suis rendu compte que pour savoir quelles sont ses causes et puis vraiment les vraies il faut être soi et maintenant je professe plus que la première étape c'est cet alignement de soi avec évidemment les parts d'ombre qu'il faut regarder et puis avec la vulnérabilité qui vient du fait que les gens autour aussi se mettent à voir ... c'est par d'ombre. Mais donc, mon premier conseil, c'est de créer vraiment un espace de sécurité psychologique, un safe space, comme disaient nos amis anglo-saxons. Créer les conditions pour que chacun puisse vraiment s'exprimer. Et c'est même le résultat d'une étude scientifique sur la productivité et les critères de réussite des entreprises, des équipes, pardon, dans les entreprises. Donc, il y a une grosse étude qui a été faite. C'est le projet Aristote chez Google. qui constate que les équipes qui réussissent sont celles où il y a, d'une part, une distribution équitable du temps de parole, en nombre de minutes, pas forcément en importance, bien sûr, il y a des gens plus experts que d'autres, mais en termes de temps de parole, et cette sécurité psychologique qui permet à chacun d'exprimer ses émotions, puisque ces équipes qui réussissent sont celles où il y a le plus de personnes qui sont douées à lire les émotions. C'est un test qui s'appelle Reading the Mind in the Eyes. Ils ont fait passer des tests à des gens en leur disant quelle est l'émotion de cette personne sur la photo. Et les équipes qui réussissent sont très bonnes. Tout le monde dans l'équipe est très bon à ça. Donc on pourrait résumer ça à l'empathie. Et on peut aussi tout simplement se dire, plus l'espace est en sécurité psychologique, plus les gens peuvent exprimer d'indices, d'exprimer leurs émotions. Et plus ça devient facile, évidemment, de les lire. Si les gens font aussi l'effort de les communiquer.
- Speaker #1
Merci, merci de partager là ce qui te semble premier niveau d'importance, donc cette fameuse safe place à mettre en place. J'ai l'impression que le leader d'une entreprise opale ou souhaitant l'être, c'est un leader qui est en capacité de créer cette safe place où chacun peut être soi. Tu aurais envie de le décrire comment, toi, ce leader-là ?
- Speaker #0
Alors, on est leader une fois qu'on est suivi. C'est la définition du leader. Je suis un leader si des gens me suivent. Je pense qu'effectivement, pour être suivi, il faut que les gens se disent que c'est la bonne personne, qu'elle va être à l'écoute, etc. Alors, si on s'adresse au leader traditionnel, c'est-à-dire au patron de l'entreprise, et on l'invite à s'inspirer des principes opales, lui, même avec toute son énergie et tout son leadership, n'exprime que son propre leadership et ne pourra pas faire réussir à... Enfin, ne peut pas, comment dire, il ne peut exprimer que le sien, finalement.
- Speaker #1
Donc en pouvant, pardon, excuse-moi, je te coupe, en ayant accès à ses émotions, sa sensibilité, et en étant en capacité d'empathie aussi ?
- Speaker #0
Tout ça dans une perspective d'authenticité, bien sûr. Mais la différence avec le reste de l'organisation, c'est aussi que c'est un rôle modèle. Parce que libérer le leadership de 200 personnes, même si elles en ont 10 fois moins que toi, tu multiplies la capacité de leadership de l'organisation par 20. Et c'est ça qu'on débloque, finalement. dans des organisations qui sont respectueuses des souverainetés individuelles, c'est permettre à chacun d'exprimer son propre leadership et du coup avoir ses propres personnes qui le suivent. Et c'est pas du tout d'ailleurs horizontal ou équiré parti. Chacun exprime son propre leadership. Et donc l'enjeu pour le leader traditionnel qui est en haut de sa pyramide... Il y en a un, effectivement, d'être exemplaire. Il y en a un qui est de donner la permission pour permettre ensuite à tous les autres leaderships de l'organisation de se libérer.
- Speaker #1
Se libérer, se révéler.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Merci, Dieu qu'un. Merci beaucoup. Et alors, justement, de tout ça, il y a deux autres tribus que j'aimerais évoquer avec toi. Celle qui nous réunit ici avec les éco-workers du 47. Et puis tout à l'heure, j'aimerais aussi qu'on puisse parler d'Auffinity, ta plateforme.
- Speaker #0
Miam miam.
- Speaker #1
Donc, il est venu comment cet élan d'être la source, d'avoir l'envie, l'élan à un moment donné de créer un collectif d'humains et d'humaines au 47 ? Tu peux nous dire quelques mots à propos de ça ?
- Speaker #0
J'évoquais tout à l'heure les trois principes opales et ces trois principes sont décrits par... Frédéric Lalou dans son livre où il a exploré une douzaine d'organisations qui étaient inspirées par ces principes. Mais il y en avait très peu finalement dans les douze qui vraiment Ausha les trois cases, j'ai envie de dire. Et ça, ça me grattait un peu. Et je me disais, mais quand même, tôt ou tard, il va émerger des entreprises. Il y a déjà Burtsorg, il y en a quand même déjà.
- Speaker #1
J'allais te citer justement eux.
- Speaker #0
Tu vois,
- Speaker #1
j'étais en train de réfléchir. Je me disais, ah bon, ils ne Ausha les trois principes ?
- Speaker #0
Burtsorg, c'est le... poster child, c'est effectivement l'organisation qui est vraiment la plus opale qu'on trouve dans le livre. Et nous, à Officiance, on n'y était pas. Puisque à Officiance, la raison d'être n'était pas évolutionnaire. On avait ces cinq piliers que j'évoquais plus tard, qu'on écrivait sur les murs et sur les brochures, et on disait aux gens, si t'es aligné avec ces cinq, alors t'as un peu de marge de manœuvre, tu peux en avoir que deux, trois, tu peux te mettre au barricentre, tu peux dire voilà, mais quand même, les cinq piliers, t'es bien ancré dans le ciel. Et donc, j'avais quand même une petite frustration. Et je voyais des organisations émerger de manière très opale. Je peux penser, par exemple, à Make Sense, à ses débuts. Mais à chaque fois, il faut rentrer dans les clous et il y a une sorte de crise de croissance qui fait qu'à la fin, on crée des personnes morales, on s'institutionnalise, on remet des murs. Il y a ceux qui sont in, ceux qui sont out, etc. Parce que sinon, tu n'es pas reconnu. Une organisation opale n'est pas reconnue par la société. Bon, je regardais ça de l'extérieur, puisque moi j'avais mon petit projet Oficience, et puis il y a cette amie, à l'époque ce n'était pas une amie, on ne se connaissait pas, mais cette personne Nina Buffi qui m'approche, et qui me dit, moi aussi j'ai lu Reinventing Organizations, c'est super, partageons-le. Et accompagnons d'autres gens, parce que moi ça m'a manqué quand elle, dans son organisation, elle a voulu faire cette transition, elle aurait aimé avoir des gens à qui parler. Et donc on lance avec elle ce mouvement qui s'appelle Open Opal, un collectif, pour créer des communautés de pratique, s'entraider, etc., faire du codev, pour arriver à accompagner nos organisations. Mais ça reste hyper abstrait, éthéré. Il faut avoir le livre, il faut ses prix, les 500 pages, comprendre ce que c'est que l'opale, un cadre théorique derrière, une dynamique spirélienne, etc. Et donc, c'est assez confidentiel. Donc on essaye évidemment de pratiquer, nous-mêmes, mais on est un tout petit collectif. Et je me dis, oui, en fait, c'est trop abstrait tout ça, on va trouver un truc plus concret, on va trouver un autre concept, on va appeler ça Eco-Worker. worker pour travail, mais on met le mot anglais parce que justement on veut démoder le travail et donc on essaie d'éviter le mot travail lui-même. Et éco au sens écologie intérieure, parce que les principes opales c'est très inspiré du vivant, on peut parler de permatravail, de permaculture humaine. Donc oui les éco-workers peut-être ont trinot des j'aime et c'est surtout, on a une approche de la production collective inspirée du vivant. Et donc on monte ce collectif des éco-workers, au début on fait un festival pour trouver d'autres gens qui partagent cette... Cette vision que finalement, on n'a pas fini notre progression en tant qu'humanité. Au début, pour faire des projets à plusieurs, on a eu des esclaves, après on a fait le servage, après on a eu les colonies, après on a eu le CDI. À chaque fois, on améliore un peu la condition humaine, mais est-ce qu'on ne pourrait pas continuer encore un cran plus loin et donc démoder le CDI par des nouvelles méthodes de production collective qui seraient encore plus émancipatrices, libérantes pour les individus ? Et donc, ce collectif des éco-workers, on fait un petit festival, on discute du sujet et un jour... pose l'opportunité d'ouvrir un espace.
- Speaker #1
C'est en quelle année ça ?
- Speaker #0
Le festival, c'était en décembre 2021. Ok. Voilà. On prépare le festival pendant toute l'année, qui s'appelle « Nous n'irons plus travailler, trois points de suspension » . Et on invite les gens à finir la phrase. « Nous n'irons plus travailler dans le déni climatique. » « Nous n'irons plus travailler sans ailes. » « Nous n'irons plus travailler en costume, cravate, etc. » Chacun finit sa phrase et fait son petit atelier, puisque pendant Covid, c'était maximum 15 personnes, 15-20 personnes, pour poser sur la table. une perspective, un angle sur comment le travail va changer demain. Et l'atelier, parfois, c'était fresque du climat, fresque de la diversité, table ronde, etc. Chacun sa pierre à l'édifice. Et au sortir du festival se présente cette opportunité de louer un espace en plein cœur de Paris. Et je reviens vers les collectifs qui avaient organisé le festival et je leur dis, si vous voulez, nous les éco-workers, on peut ouvrir un premier espace d'éco-working, un premier espace où on va pouvoir pratiquer ce que nous faisons. tout ce qu'on vient de dire pendant le festival. Il y a eu une soixantaine d'événements dans toute la France, donc il y avait à boire et à manger, mais essayons de voir comment on pourrait le vivre. C'est comme ça que cet espace qui s'appelle le 47, tout simplement parce qu'il est au 47 Bois-Sébastopol, est né en janvier 2022, où on essaye d'appliquer autant que possible les principes opales, même si on ne dit jamais le mot opale.
- Speaker #1
Et pourquoi on ne dit jamais le mot opale ?
- Speaker #0
J'exagère pour dire jamais, mais ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas la doctrine officielle, il n'y a pas écrit, ici est un espace d'expérience. d'expérimentation, des pratiques opales.
- Speaker #1
Il n'y a pas de dogme, en fait. C'est ça que tu nommes en disant ça.
- Speaker #0
Oui, et puis la raison pour laquelle moi je le fréquente n'est pas la raison pour laquelle les autres personnes le fréquentent. Respecter la liberté individuelle, ce n'est pas venir dire aux gens « Écoutez, j'ai envie de faire un jeu opale, venez tous jouer à mon jeu. » L'idée, c'est de créer un espace où chacun peut faire son propre projet. Ce qui a du sens pour moi, c'est que ce lieu existe. Mais ce qui a du sens pour les gens qui sont dans le lieu, c'est qu'eux avancent dans leur propre projet. Sinon, je ne suis pas dans le respect de leur propre souveraineté individuelle et de leurs propres aspirations.
- Speaker #1
Cette fameuse tribu au coin du feu, autour du feu.
- Speaker #0
Voilà, exactement.
- Speaker #1
Et donc cette tribu, aujourd'hui, qui fait son festival, là, en ce moment, là, on est maintenant ici, là, dans ton chez-toi, mais à l'étage en dessous, il y a l'écolieu en tant que tel.
- Speaker #0
Ouais, c'est ça. Un écolieu, mais urbain, finalement. Un écolieu urbain. Un écolieu urbain de permaculture humaine.
- Speaker #1
C'est quoi l'objectif du Festival du 47 aujourd'hui ? Ou la raison d'être, pardon, plus que l'objectif ?
- Speaker #0
Les gens viennent fréquenter le lieu, on essaie au maximum de respecter leur souveraineté individuelle, et chacun, pour que la raison d'être soit évolutionnaire, évolutive, vient poser les raisons qui le ou la font lever le matin. Et à partir de ces causes-là, on fait une sorte de nuage et on dit, ben voilà, la raison d'être du collectif, c'est ce nuage de mots-là. Et maintenant, s'il y a une nouvelle personne qui arrive, elle regarde le nuage de mots, elle se dit, est-ce que mes causes sont là ? Est-ce qu'on se centre ? Est-ce qu'elles sont en bordure ? Est-ce qu'elles sont dehors ? Et ça, c'est le ciment qui nous lie, j'ai envie de dire intellectuellement. Mais après, au quotidien, chacun mène son projet. Qui fait ses marques du temps profond ? Qui fait une agence de communication responsable ? Qui fait... etc. Chacun a son propre projet. On se réunit une fois par semaine, et encore, il n'y a pas tout le monde, dans un rituel qui s'appelle le Cher and Care, un rituel hebdomadaire. Et après, l'enjeu, c'est que, comme j'évoquais plus tôt, on est au coin du feu, on partage nos causes, et à la fin, on a envie de faire des trucs ensemble. Et il y a une très belle expression qui a fait tilt, qui a un peu résonné quand Sandrine Laplace, qui fait partie du collectif, a dit « J'ai le sentiment de recevoir plus que ce que je donne. » On s'est tous regardés, et en fait, on a tous le sentiment de recevoir plus que ce qu'on donne. Mais ça, physiquement, c'est impossible, normalement. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Donc là, bien entendu, on n'est pas dans l'espace de la physique, de la matière, mais ça veut dire que, dans cet espace, il se crée quelque chose qui fait que tous, on reçoit plus que ce qu'on a donné. Et c'est ce... Ce plus qui se crée, qu'on pourrait appeler de la valeur, qui finalement peut soit se transmuter en bien-être chez les gens, ou se transmuter en monnaie sonnante et trébuchante, qui vont permettre de payer le loyer, puisque notre écolieu se veut d'être rétro-compatible, c'est-à-dire compatible avec la logique de marché actuelle. Notre loyer est au prix du marché, le propriétaire n'a rien à voir avec tout ça, et on paye rubis sur longue tout le temps. Donc on crée de cette... Ce surplus de valeur, on prend soin de créer suffisamment de valeur monétaire pour payer le loyer, le ménage, les charges, etc. Mais on conscientise, on réalise qu'en plus de ces flux matériels et ces flux marchands, on fait circuler entre nous et entre humains ce qu'on appelle les trois flux non marchands, les flux de connaissances, de confiance et d'émotion. Donc on est dans un univers un peu à cinq dimensions, un univers à cinq flux.
- Speaker #1
Les fameux cinq flux.
- Speaker #0
Les fameux cinq flux, bien entendu, je suis sûr que tu as vu la vidéo sur le sujet, et dont ces trois flux non marchands qui sont non mesurables, abondants et impermanents. Donc il faut qu'on invente et qu'on trouve d'autres manières de les faire circuler, de les conscientiser, de les voir, etc. Qui, alors, inventer d'autres manières, ça fait un peu genre on est sur Mars, on défriche des trucs nouveaux, mais en fait non, c'est ce qu'on vit au quotidien, en général, avec nos amis et nos familles, etc. Donc c'est pas non plus de la... de la physique nucléaire.
- Speaker #1
Ce n'est pas de la physique nucléaire et pour autant, j'entends tout le précieux à l'endroit de cette humanité que tu fais vivre, que tu, que vous faites vivre les uns les autres au sein de cette tribu, cette humanité de lien, cette humanité d'écoute, cette humanité où les émotions d'authenticité, où chacun, chacune peut s'exprimer et certainement, du coup, d'où viennent l'élan, l'envie aussi. de ce que tu disais, de porter un projet, de redonner. Et donc, c'est pas fou, c'est quand même pas rien. Et c'est quand même un peu fou, moi, je trouve. Et du coup, de ce projet assez magique, parce que 1 plus 1 égale 3, c'est magique, en fait, un petit peu. Tu as aussi ce projet, Ophinity, qui porte justement toutes ces aspirations-là que tu viens de nous partager dans le cyberespace. C'est une plateforme, Ophinity, et en quoi elle se distingue ? ta plateforme, qu'est-ce qu'elle a d'un peu spécial ?
- Speaker #0
Alors c'est prosaïquement une plateforme de productivité personnelle qui est augmentée par des fonctionnalités sociales. Mais puisqu'on vient de parler du 47, je vais faire une petite transition en te parlant du Cherenker. Tous les mardis, les gens qui sont là, dans le lieu, se retrouvent à 13h avec leur sandwich et on a chacun 2 minutes pour partager aux autres un peu notre actu. Météo intérieur, 15 derniers jours, 15 premiers jours, voilà. Simplement dans la communauté, les gens qui fréquentent le lieu, il y a peut-être, je sais pas, 200 personnes. Il n'y a pas de membership, il n'y a pas de contrat, donc on peut voir qui a mis des sous dans la cagnotte, mais je peux pas vraiment te dire, on est tant. Mais c'est sûr qu'on est plus que 20, et dans un share & care, on est entre 10 et 20, typiquement. En venant à la Chaire-En-Caire, j'ai des nouvelles de 15 personnes du collectif, mais il y en a encore 185, je ne sais pas trop où elles en sont, ou alors il faudrait que je vienne toutes les semaines et encore, etc. Et donc on a un problème un peu de passage à l'échelle, tout simplement. En tant qu'on est une communauté de 15-20, c'est facile de tout se tenir au courant, mais quand on est une communauté de 50 ou 100 ou 200, ça devient compliqué. Et malheureusement, on ne trouve pas de... d'espace numérique dans lequel on pourrait avoir le même safe space, le même endroit où on peut dire, j'en suis là, j'ai promis ça à un client, mais je ne sais pas le livrer, j'ai un entretien, je flippe à mort, j'ai peur de ne pas l'avoir, je ne me sens pas au niveau, n'importe quoi. L'outil le plus proche serait de faire un énième groupe WhatsApp. On est un peu tous fatigués des groupes WhatsApp, et il y a un problème d'équilibre, c'est-à-dire d'équilibre des attentions. OK, on est 200, mais moi dans les 200, j'en ai quand même 15. avec qui je me sens particulièrement proche, avec lesquels je voudrais avoir plus de suivis, et les 185 autres, avec lesquels je suis content d'avoir des nouvelles, mais plutôt tous les 3 ou tous les 6 mois. Et donc, on ne peut pas faire ça sur un groupe WhatsApp, ou alors il faudra en faire un par personne, l'horreur. Et donc, comme Officiance est une boîte de technologie et d'informatique, je me suis retourné vers eux et je leur ai dit « Vous ne pourrez pas nous bidouiller un petit outil ? » Et c'est comme ça qu'est venue l'idée et le concept d'Auffinity. Donc chacun a ses... 4, 5, 6 objectifs. L'interface ressemble à un réseau social, finalement, puisque je nourris un journal de bord, mais sans les fameux algorithmes qui pervertissent, malheureusement, les plateformes actuellement. Je choisis ce qu'on va appeler des influenceurs, ou mes mentors, mes pairs, les gens qui j'ai confiance, dont j'écoute les conseils et pour lesquels le feedback m'est précieux. Et c'est uniquement avec j'écris. Comme si j'envoyais un mail, en fait. J'écris à ces cinq personnes, comme si j'envoyais un mail, mais comme si une interface de réseau social, ça ressemble à un poste que je peux liker, mettre des petits commentaires. Et puis, ces cinq, six personnes, elles ont ce super pouvoir de taguer d'autres gens. Et quand je vais taguer quelqu'un, elle aura une notification, et alors, elle aura accès au poste. Uniquement à ce moment-là. Donc, je fais confiance quand même dans ces cinq, six personnes tellement que je me mets en vulnérabilité et je leur donne le pouvoir. de parler de mes problèmes encore à d'autres. Mais mon contenu se propage uniquement d'humain à humain à humain en pleine conscience. C'est un slow social network, si tu veux. C'est comme la slow food, etc. Et finalement, j'ai comme ça l'accès à ce qu'on appelle dans le monde de l'Internet la long tail, la puissance du village global de l'Internet. Mais tout ce que tout le monde trouve sur sa timeline, sur Offinity, il y a un humain quelque part sur cette planète qui s'est dit « Ah, ça, Stéphanie, il faut qu'elle le lise. » soit parce que t'as promis à quelqu'un de lire son journal, du coup t'as tout son contenu soit parce que moi, Duc, je me suis dit ah ça c'est un truc que Stéphanie peut l'aider je t'ai tagué, et du coup t'as une mention et tu peux venir voir donc l'idée c'est vraiment de permettre à chacun d'avancer avec par-dessus son épaule le regard bienveillant des gens dont j'écoute les avis et aussi leur donner à ces personnes-là le pouvoir d'étendre mes sujets un petit peu plus loin, pour ne pas rester bloqué avec cinq personnes. Et alors qu'en même temps, tu vois, si on était dans un groupe WhatsApp, je ne me permettrais pas d'inviter un avocat dans le groupe WhatsApp parce que tu as un problème juridique. L'avocat va se dire « mais qu'est-ce que je fais là ? » L'autre va se dire « mais je ne connais pas comment tu le ramènes dans mon temple le plus secret. » Ce n'est pas possible en fait. Voilà, donc c'est ça la vocation d'Affinity, c'est permettre à chacun d'avancer sur ses projets, mais sans être tout seul.
- Speaker #1
Et si ce n'est pas justement tout le précieux de ce qui fait ce groupe d'humains, d'humaines, de pouvoir s'entraider, ça c'est, j'ai l'impression, quelque chose, toi, qui te porte énormément. Enfin, en tout cas, des partages que j'ai pu avoir avec toi, Duc. Ce que je ressens, c'est de la générosité chez toi et ce plaisir à participer au projet, pouvoir apporter une pierre à l'édifice au projet de quelqu'un ou de quelqu'une.
- Speaker #0
Alors, c'est comme ça que ça a commencé, au premier ordre. Moi je ne sais rien faire tout seul de toute façon, donc j'ai toujours besoin de gens. Et de toute façon j'adore d'être avec des gens, donc je m'entoure de gens, je crée du lien, je nourris ce lien. Et à un moment je me dis, oui mais alors attends, est-ce que je ne suis pas, est-ce que je suis vraiment respectueux de l'autre ? Est-ce que cette personne a vraiment envie de me suivre ? Pourquoi elle me suit ? Est-ce que je ne suis pas en train de lui faire du mal ou de la détourner de ses objectifs individuels ? Et là je me dis, voilà, mais comment emmener les autres, mais en même temps respecter leur souveraineté individuelle et être sûr que s'ils viennent... m'aider sur mon projet, c'est de leur plonger, c'est pas parce que de manière systémique, le système fait que cette personne n'a pas les moyens de sa subsistance et donc elle va le faire pour l'argent. Voilà, tout simplement. Ou voilà, des effets de prisme, des formations qui font que la patronne se met dans une servitude qu'elle n'a pas idéalement, qu'elle n'aurait pas envie d'avoir. Et donc, créer du lien, s'entraîner les uns les autres, et puis à un moment se dire... Est-ce que tout le monde est vraiment là de son plein gré ? Comment respecter ses souverainetés individuelles ?
- Speaker #1
Être dans le juste pour soi, le global, le vivant.
- Speaker #0
Voilà, il y a un soi, il y a un autre.
- Speaker #1
Merci beaucoup, Duc. On arrive à la fin de cette interview.
- Speaker #0
C'est trop court !
- Speaker #1
Je vais te proposer un petit voyage, t'es OK ?
- Speaker #0
Avec plaisir.
- Speaker #1
Je te propose de fermer les yeux. Pouvoir peut-être se remettre dans la petite énergie de la méditation, de l'intériorité de tout à l'heure. Et je te propose, tu as une baguette magique, je te propose de voyager. On est en 2035. En 2035, qu'est-ce qui fait battre ton cœur ?
- Speaker #0
Ça n'a pas changé. Ma famille, mon épouse, mes enfants. Alors ce qui va changer, sans doute, c'est ce qu'ils seront en train de faire à ce moment-là, et les projets qu'ils porteront, et qu'ils me feront sans doute rêver. La magie, par contre, de la souveraineté individuelle, et c'est que je ne sais pas ce qu'ils feront dans dix ans. me garderai bien de leur dire ce qu'ils devront faire dans 10 ans et qui lui fera se mouvoir et se lever le matin mais quoi que ça soit je serai très fier merci
- Speaker #1
beaucoup merci à toi si vous avez aimé ce podcast vous pouvez favoriser sa diffusion en lui donnant 5 étoiles sur Apple Podcast Et puis, vous pouvez bien sûr vous abonner sur toutes les plateformes Spotify, Apple Podcasts ou toutes autres plateformes que vous souhaitez. A bientôt sur Sois, Vie, Aime. Duc, je te propose de commencer par une petite méditation. Avec plaisir. C'est ok pour toi ?
- Speaker #0
Allons-y.
- Speaker #1
On y va. Est-ce que tu es bien assis ? Oui. Ok. Je te propose de prendre une grande inspire et de porter ton attention sur cette respiration. Expire. Je te propose de ressentir tout le poids de ton assise sur ce fauteuil chez toi, ici, dans ton salon. Et de pouvoir vraiment être dans tes sensations et non pas dans l'idée de la sensation. Et donc de pouvoir ressentir tes pieds sur ce sol, tes jambes. Pouvoir visualiser depuis ton bassin, travers tes muscles, tes jambes, tes cuisses, tes ligaments, comme autant de racines qui s'enfoncent dans le sol. Tu es en sécurité ici. Et puis je vais te proposer de porter ton attention sur ton ventre, ton torse, tes épaules, tes bras. Ta nuque, ton visage, ton visage est détendu, tes mâchoires détendues, ton front lisse comme l'eau d'un lac. Et tu peux maintenant respirer dans ton corps tout entier et on va pouvoir inspirer ensemble depuis le bout des pieds et ressentir la respiration, l'inspiration qui monte. Jusqu'en haut de la tête, peut-être garder cet inspire 3 secondes et relâcher. Et puis je vais te proposer une petite cohérence cardiaque. Et donc à ton rythme, sur 5 ou 6 temps, proposer de faire des inspires 5-6 temps. Tu pourras compter à ton rythme. Et puis des expires du même temps. Et donc on est parti. Tu peux mettre les mains sur ton cœur si tu veux. Expire. Inspire. Expire si c'est le bon moment pour toi. Dernière fois. Et je vais te proposer de convier de la gratitude, le sentiment de gratitude pour toi, pour ceux à qui tu as envie de porter gratitude aujourd'hui, maintenant, en cet instant, peut-être en lien avec toute l'énergie qui est mise au sein de ce festival du 47 ou autre chose. Et puis, on a deux personnes aussi qui nous écoutent et je vous invite aussi à faire venir ce sentiment de gratitude pour quelque chose ou quelqu'un. qui vous est chère. Et puis, je vais t'inviter, Duc, à pouvoir aussi être dans l'appréciation, l'appréciation de peut-être tout ce qui te paraît appréciable. Je ne vais pas le nommer pour ne pas influencer. Et puis, je vais t'inviter aussi à pouvoir ressentir de la compassion ou de l'autocompassion, donc au sens de donner de l'amour, soutenir. Et je vais t'inviter aussi à ressentir le care, au sens le soin, prendre soin, pour qui t'as envie, pour toi, pour des projets, pour des êtres, pour du vivant. Et je vais te proposer d'être en présence avec toi dans cet instant, peut-être ressentir à travers tes paupières closes la lumière présente. dans cet endroit, chez toi, peut-être ressentir ce qui est présent là en cet instant dans ton cœur. Je vais te proposer de prendre encore une grande inspire et tu vas pouvoir ouvrir doucement les yeux à l'expire quand c'est le bon moment pour toi.