- Speaker #0
Qu'est-ce qui a été le plus difficile pour toi, finalement, dans tout ce parcours jusqu'à maintenant ?
- Speaker #1
D'oser. D'oser, parce qu'au final, même si c'était vraiment ce que je voulais, mine de rien, entre 22 et 30 ans, il y a eu une longue période de réflexion. Et en fait, ce n'était pas tant le fait que j'hésitais, c'était que je me disais, mais peut-être qu'est-ce que je vais dire à mon enfant ? Est-ce que je vais réussir aussi à m'en sortir au niveau organisationnel ? Voilà, il faut du travail aussi, parce que du coup, en tant que directrice de magasin, là aujourd'hui, je suis à 15 minutes du travail. Au début d'un temps, quand j'ai démarré ma PMA, j'avais deux heures et demie de voiture le matin.
- Speaker #0
Vous venez d'écouter un extrait de ce nouvel épisode de Solo l'étude, le podcast pour les mamans solo qui ont choisi de faire un bébé toutes seules, souvent par le biais de la PMA. Je suis Émilie Aveline. Moi-même, Maman Solo a pris un parcours en Espagne. J'ai été infirmière, praticienne en hypnose. Et aujourd'hui, je vous accompagne dans vos réflexions, vos doutes, vos choix, vos peurs, dans cette nouvelle perspective de vie. Aujourd'hui, nous retrouvons l'histoire de Coralie. Let's go !
- Speaker #1
Mais au plus loin que je remonte, j'avais 11 ans à peu près. Et je m'en rappelle très très bien parce que c'est un souvenir qui m'a marquée. J'étais dans la voiture avec ma maman et il y a la chanson, la fameuse chanson de Jean-Jacques Goldman qui est passée. Elle a fait un petit scène. Et du coup, elle est passée à la radio. Je me rappelle très bien, c'était une vieille Citroën Xara. Ma mère, elle était devant en train de conduire et moi, j'étais devant sur le siège passager. Et du coup, je chantais la chanson. Je la connaissais déjà parce que mes parents écoutaient beaucoup Goldman, mais je n'avais jamais fait attention aux paroles. Je la chante, je la chante et puis la chanson s'arrête. je la chante à la tue-tête et je me retourne vers ma mère et je lui dis c'est cette vie là que je et c'est resté tu vois et j'ai en fait voilà ce le fait de bas de d'abord mon enfant de gérer ma vie de gérer l'éducation de c'était là depuis qu'ils étaient tout petit de quoi c'est fou ok et de voir mon ami par an n'était pas du tout sur une séparation j'avais pas maintenant il n'était pas dedans maintenant
- Speaker #0
Rien à voir en fait.
- Speaker #1
Voilà, je n'ai pas eu une mère en modèle, je suis toute seule et du coup, je reproduis un schéma d'avoir vu...
- Speaker #0
Ah ben non, pas à ce moment-là.
- Speaker #1
Pas du tout.
- Speaker #0
Ouais, ouais, ouais, d'accord, ok. Donc, la réflexion s'éteint, et là, bon, ok, je pars en PMA solo en Espagne.
- Speaker #1
C'est ça, en mai 2022, je me dis, bon, ben j'y vais, c'est parti, voilà.
- Speaker #0
alors qu'est-ce qui fait que tu t'es dit je pars en PMA solo en Espagne la loi était passée en France, qu'est-ce qui fait que tu t'es pas dit ah bah tiens bah c'est passé en France autant que j'en bénéficie je savais pas,
- Speaker #1
je m'étais pas suffisamment renseignée et en fait ça c'était en mai 2022 et en fait en fin juin début juillet je me suis rendu compte que c'était passé en France depuis 2021 ok donc là j'ai tout stoppé en Espagne ah oui et j'ai appelé Euh... un séquos en France pour démarrer en France. Alors, pourquoi aussi, il faut se remettre dans le contexte qu'en 2022, j'avais 27 ans.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Donc, en vrai, je me suis posé la question, je me suis dit, là, en gros, si je le fais en Espagne, je vais avoir, potentiellement, si j'avais fait les examens, donc je savais que je n'avais pas de problème de fertilité, même si les assimilations mettent 4-5 mois, potentiellement, je suis enceinte cette année-là. Ce qui m'allait très bien. Et les délais en France étant de... deux ans et demi, je me suis dit oui, enfin, 27 ou 29.
- Speaker #0
Ok, oui, tu étais prête à attendre.
- Speaker #1
J'étais prête à attendre parce que même si le désir était là depuis très longtemps, je n'avais pas cette horloge biologique, si tu veux, qui me disait, il faut y aller vite. En vrai, pour moi, attendre deux ans, ce n'était pas le goût du monde.
- Speaker #0
D'accord. Donc, tu as tout arrêté dans tes démarches en Espagne.
- Speaker #1
C'est ça. J'avais déjà fait, par contre, pas mal d'examens.
- Speaker #0
D'examens,
- Speaker #1
oui. Ils m'avaient traduit les ordonnances grâce à mon médecin généraliste.
- Speaker #0
OK.
- Speaker #1
Du coup, ce qui était bien, c'était que quand je suis arrivée au premier rendez-vous PMA en France, j'avais déjà aussi tous mes examens.
- Speaker #0
Oui. Je me sens,
- Speaker #1
en fait, je suis arrivée, j'avais tout dans les mains. Donc, du coup, ça a pu aussi déclencher le prochain rendez-vous tout de suite. Il n'y a pas eu à attendre que je reparte du rendez-vous, que je fasse tous les examens et que je me becque. Enfin, j'arrivais avec tout dans les mains. Et puis, on a eu un récit, on appelle téléphonique et la première insémination, il y a eu un récit.
- Speaker #0
Ouais, c'est bien ça. Ok, donc première insémination.
- Speaker #1
C'est ça, c'était en septembre 2023. Je fais l'insémination le 14 septembre, le jour de mon anniversaire. Ok. La première. Du coup, je ne sais pas si il y a une infirmière d'ailleurs, en tout cas celle qui a pratiqué l'insémination, n'avait pas du tout la pression de me faire un beau cadeau d'anniversaire.
- Speaker #0
Alors c'est la gynéco.
- Speaker #1
Gynéco. Et je lui dis, c'est mon anniversaire, s'il vous plaît, il faut que ça fonctionne. Donc du coup, j'avais 29 ans et puis ça n'a pas fonctionné. C'est très rare que ça fonctionne au premier essai. Deuxième au mois d'octobre, négatif encore. Et la troisième était la bonne en novembre. Ça a pris,
- Speaker #0
tu vois,
- Speaker #1
d'avoir un petit garçon.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Je suis décembre 2024.
- Speaker #0
Et donc, il y a huit mois et demi maintenant. C'est ça. OK. Comment il s'appelle ?
- Speaker #1
Corentin.
- Speaker #0
Corentin. D'accord. Et à ce moment-là, tu l'as annoncé à tes proches. À quel moment tu leur as dit ?
- Speaker #1
Alors, ma mère, mes sœurs... Mon père, ça a été après. Mais en tout cas, ma mère, mes sœurs, ma tante, mon grand-père. C'est vraiment mon cercle proche. Depuis que j'ai 22 ans, je leur en parle de cette PMA solo et des dons en espérant.
- Speaker #0
Même 11 ans !
- Speaker #1
Donc surprise pour personne Oui c'était dans ta logique Je pense qu'eux ils n'attendaient que Que je dise ça y est
- Speaker #0
Ok Donc en fait quelque part ils t'ont toujours suivi
- Speaker #1
Oui Ils m'ont toujours suivi J'ai jamais eu d'objection C'est comme si c'était aussi une évidence pour eux Que j'allais passer pour la maternité Jamais eu d'objection En plus euh... Oui, ça fait deux ou trois ans que tu en parles. Tu ne te lances pas. Non, j'hésite, j'attends.
- Speaker #0
OK, OK. Et dans l'entourage plus large, comment ça s'est ?
- Speaker #1
C'est assez ancienne école. Donc, je lui ai dit que peut-être deux ou trois mois avant la première insémination. Et j'appréhendais un peu. Et en fait, j'ai été agréablement surprise. Il a vraiment accueilli la nouvelle. il m'a dit c'est pas ma génération mais si toi t'es heureuse comme ça vas-y j'étais très surprise parce qu'après les inséminations ils me demandaient toujours 15 jours après alors est-ce que je suis grand-père voilà, ils m'ont envoyé des petits messages parce que forcément je suis un peu moins proche de lui avec ces histoires d'infidélité forcément qui m'ont marqué quand j'étais jeune donc il y a eu des moments où on s'est beaucoup éloigné où on s'est plus parlé et puis on s'est retrouvé un peu et on s'était déjà retrouvé quand j'ai commencé les inséminations sans plus être plus proche du monde en tout cas voilà sans avoir de rancune et d'amertume et il a accepté dac ok et autour de toi plus largement comment ça a été accueilli ou est ce que tu l'as pas forcément dit si j'ai en fait tellement quelque chose que j'assume d'années que il y avait aucun tabou nulle part.
- Speaker #0
ni les amis les voisins le maire toute la planète la caissière l'épicier c'est pareil finalement comme c'est complètement intégré pour toi et logique il n'y a pas en
- Speaker #1
fait il n'y a même pas je ne me posais même pas de question est-ce que je le dis est-ce que c'est pas non c'est complètement assumé donc c'est pas est-ce que vont dire les gens tu vois je me suis posé cette question là j'ai un petit thème Merci. Avec un grand sourire, je suis rendez-vous, je vais faire mon insolence.
- Speaker #0
Oui, oui, oui. Qu'est-ce qui a été le plus difficile pour toi finalement dans tout ce parcours jusqu'à maintenant ?
- Speaker #1
D'oser, d'oser. Parce qu'au final, même si c'était vraiment ce que je voulais, mine de rien, entre 22 et 30 ans, il y a eu une longue période de réflexion. Et en fait, ce n'était pas tant le fait que j'hésitais, c'était que je me disais, mais peut-être qu'est-ce que je vais dire à mon enfant ? Est-ce que je vais réussir aussi à m'en sortir au niveau organisationnel ? Voilà, au niveau du travail aussi, puisque du coup, en tant que directrice de magasin, là, aujourd'hui, je suis à 15 minutes du travail. Au-delà d'un temps, quand j'ai démarré ma PMA, j'avais deux heures et demie de voiture le matin à travailler. Donc, si tu veux, c'était des choses, moi, que quand je ne m'étais pas encore inscrite, c'est parce que je regardais déjà les crèches. Bien, on part pour PMA.
- Speaker #0
Ok, oui. Je regardais les crèches,
- Speaker #1
je regardais les horaires, je me demandais si c'était faisable réellement. En fait, j'avais besoin d'être sûre.
- Speaker #0
Que tous les paramètres...
- Speaker #1
Voilà, j'avais besoin d'être sûre que tous les paramètres fonctionnaient. Je ne voulais pas mettre le pied devant le mur avec... J'ai un enfant, je commence à 8h, je dois partir de chez moi à 6h. Où est-ce que je le mets, tu vois ? J'avais besoin vraiment de savoir tout ça.
- Speaker #0
En avance.
- Speaker #1
Je n'ai pas d'appartement, voilà.
- Speaker #0
Ok, ok, ok. Tu avais besoin de baliser.
- Speaker #1
tout ton terrain autour de toi pour laisser complètement la place à cet enfant arriver dans ta vie laisser la place et puis avoir me dire que tout était que ça allait être fluide j'ai trouvé vraiment il y a des choses qui sont plus difficiles après mais j'ai trouvé que la logistique de la maternité solo c'est comme si je la subissais pas parce que je pense que je l'ai tellement pensé je l'ai tellement réfléchi pendant des années ne serait-ce qu'à 17 ans où je réfléchissais déjà à combien ça allait Merci. à comment j'allais organiser ma vie.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
c'est incroyable.
- Speaker #0
Quand ça arrivait... Ton cerveau était complètement prêt. Complètement,
- Speaker #1
complètement prêt. Après, ce que je n'étais pas prête, c'était tout le reste. C'est-à-dire qu'on ne connaît pas notre enfant, on ne sait pas quel caractère il va avoir. On ne peut pas s'imaginer l'état de fatigue. Je savais que j'allais être fatiguée, mais je ne pouvais pas la quantifier. Quel type de fatigue ça allait être ? Parce qu'on est fatiguée quand on rentre du travail sans enfant. C'est pas le sujet. J'aime pas les gens qui disent tu sais pas ce que c'est qu'être fatiguée tant que t'as pas d'enfant. Alors,
- Speaker #0
je suis d'accord.
- Speaker #1
C'est pas les mêmes fatigues. Et maintenant que je suis maman, je comprends cette phrase.
- Speaker #0
Oui, mais après, c'est pas la même chose, mais il y a différents types de fatigues aussi. Il y a des pathologies aussi. Voilà, c'est ça. C'est pas comparable. C'est pas les mêmes.
- Speaker #1
Tant qu'on le vit pas, en fait. Donc tout ça, c'était de l'imaginaire, mais je l'avais pas vu.
- Speaker #0
Ouais. Ok, ok, ok. Et donc, c'est tout ça que tu n'avais pas imaginé qu'il a été un peu plus difficile ? Oui,
- Speaker #1
un peu plus difficile et puis que ça allait me changer aussi moi en tant que personne. Aujourd'hui, j'aspire à tellement de choses. Enfin, j'ai tellement envie qu'il soit fier de moi aussi. Moi, c'est tellement simple d'être fière de lui, mais j'ai envie de lui montrer que tout est possible et qu'on peut choisir sa vie. J'ai choisi ma vie de maternité, telle que je l'entendais. Et en fait, je me rends compte qu'on peut choisir tout, donc aussi d'où ma reconversion professionnelle. Et j'ai envie de lui montrer qu'il a une ouverture des possibles dans ce monde et qu'il peut être qui il veut et qu'il n'attend pas d'être aux attentes de la vie ou des gens. D'ailleurs, j'ai eu la chance d'avoir une mère comme ça qui a toujours donné cet amour inconditionnel. et qui n'a jamais rien attendu de ses enfants. C'est-à-dire, je n'attends pas que tu fasses telle progression, je n'attends pas que tu fasses telle étude, je n'attends pas que tu aies tel type de vie. Et c'est vraiment ce que j'ai envie de lui inculquer. Et pour ça, je me dis que moi aussi, je dois lui montrer cet exemple. Ce sera pas...
- Speaker #0
C'est ce que tu fais parce que c'est complètement assumé, mais tu dis, j'aimerais qu'il soit fier de moi En fait, je me questionne, quel est ce besoin qu'ils soient fiers de toi ou qu'ils te disent « Maman, waouh, je suis fière de toi » .
- Speaker #1
Qu'ils se disent qu'en fait, je prends ma vie en main, que je ne la subis pas. C'est vraiment ce côté-là. J'ai toujours eu du mal avec des personnes qui pouvaient un peu se plaindre d'une situation de leur vie, mais qui au final ne font pas d'action pour réussir à créer ce qu'ils veulent voir arriver. Et en fait, c'est dans ce côté-là que j'aimerais qu'il soit fier de moi, c'est de se dire, en fait, ma mère, elle n'a jamais été un peu à s'apitoyer, à stagner. Enfin, voilà, tu as le droit de ne pas être contente. Non, c'est ça. Ça doit être assumé. Sinon, il faut faire les choses pour que ta vie soit belle. Et en fait, mon...
- Speaker #0
En fait, ce qui me questionne, c'est que... De toute manière, tu l'assumes, tu es en lien avec tes choix. Toi, tu es fière de toi. Oui. Tu vois, c'est ça, c'est... Qu'est-ce qui fait que tu as envie que ton enfant soit fier de toi ? Tu vois, souvent, je me pose cette question-là avec le mien. Mais en fait, quelque part, je m'en fiche qu'il soit fier de moi puisque moi, je suis fière de ce que je fais avec lui. Oui, oui. C'est pour ça que je te pose la question. Je ne comprends pas cette phrase. J'ai envie que mon enfant soit fier de moi. Finalement, toi, tu es fière.
- Speaker #1
Oui, moi, je suis fière. Oui, c'est vrai de ce que je fais. Par effet miroir,
- Speaker #0
oui,
- Speaker #1
je vois ce que tu veux dire.
- Speaker #0
Donc quelque part, c'est même, comme tu disais, sortir des attentes aussi, des résultats, etc. Sortir de l'attente, en fait, de ce que tu peux attendre que ton enfant soit fier de toi. En fait, tu l'es déjà ?
- Speaker #1
Oui, il l'est forcément. Oui, si on est fiers de nous, il l'est forcément.
- Speaker #0
Et puis, quand ils sont tout petits, ils n'ont pas d'autres références non plus encore.
- Speaker #1
Oui, alors je pense qu'il y a un peu ce côté-là. C'était plus tard.
- Speaker #0
Il n'y a pas d'autres. C'est super vieux.
- Speaker #1
Il y en a aussi. Oui. S'il y a plein de figures,
- Speaker #0
c'est franchement. Mais d'avoir d'autres... Il faut que la réflexion s'éteille aussi dans l'esprit de l'enfant, dans son cerveau, qu'il comprenne qu'il y ait d'autres schémas, qu'il y ait d'autres choses qui existent. Cette réflexion-là, il l'aura bien plus tard. oui oui tout à fait ok et le fait que ce soit un petit garçon est-ce que toi tu aurais eu envie d'avoir une fille qu'est-ce que ça change pour toi je n'avais pas de préférence je
- Speaker #1
voulais juste un enfant en bonne santé je sais que c'est bateau mais c'est vrai que c'est bateau mais c'est pas rien oui parce que je sais qu'il y en a qui ont des préférences et je trouve ça normal alors peut-être pour un deuxième j'aurais une préférence Merci. L'inverse, forcément. Mais non, je n'avais vraiment pas de préférence. Et en fait, l'échographie du deuxième trimestre, j'y suis allée avec ma sœur. Et c'est elle qui a su le sexe, c'est pas moi.
- Speaker #0
OK.
- Speaker #1
Voilà, donc je suis sortie après l'échographie. Elle est restée avec le gynéco et c'est elle qui a su le sexe. Et en fait, elle a fait une découverte du sexe du bébé avec toute ma famille et mes amis. Donc, j'y suis...
- Speaker #0
Ah, à ce moment-là ?
- Speaker #1
À ce moment-là. d'accord il y a un mois plus tard elle a dû le savoir au mois de février on a fait la fête au mois d'avril wow et elle a rien dit pendant ce temps là non même si je l'ai cuisinée elle a rien dit donc j'ai découvert là que c'était un petit garçon et j'étais très contente et pas surprise parce que même si du coup alors moi je sais pas moi je m'imaginais plutôt avec une fille sans avoir de préférence mais je m'imaginais avec une fille mais j'étais quand même un peu sûre que c'était un petit garçon et puis surtout toutes les personnes autour de moi. Il n'y a pas une seule personne qui m'a dit que ce serait du sud. Tout le monde m'a dit que c'était un garçon. Avant même que je sois enceinte, tout le monde me disait « C'est sûr que tu auras un petit garçon, c'est sûr que tu auras un petit garçon. »
- Speaker #0
Donc, oui, ça s'était imprégné quelque part. Et on a parlé justement de ce rôle de maman que l'on peut enfin mettre en pratique, des choses qu'on avait imaginées, projetées, rêvées, fantasmées. Et là, on peut enfin les mettre en place. Et cette responsabilité que nous avons en tant que mère solo d'avoir un petit garçon. C'est avec tout ce qui se passe actuellement. Beaucoup aussi se questionnent sur la maternité. Est-ce que je fais ou pas un enfant aussi par rapport au modèle économique, par rapport à tout ce qui se passe ? Donc c'est un vrai choix aussi. On n'en a pas parlé, mais il y a aussi ces questions-là qui se posent quand on fait ce choix-là. Et aussi la responsabilité que l'on a en tant que mère encore plus célibataire et solo. d'avoir un petit mec à faire grandir, à éduquer encore plus actuellement. Comment toi tu le projettes ? En termes de réflexion, comment tu...
- Speaker #1
Alors sur le côté garçon-homme, ce que je veux mettre un point d'honneur, c'est déjà de ne pas du tout lui donner une image négative de l'homme. Je ne pense pas que j'ai fait un choix de maternité solo parce que j'étais... contre les hommes, à l'issue des hommes, ou que je n'avais pas besoin d'un homme.
- Speaker #0
Ce n'est pas ça le débat, en fait. Ne pas se tromper de débat et que ça n'a rien à voir avec l'homme.
- Speaker #1
Oui, tout à fait. Ça n'a rien à voir avec l'homme. Et puis, ça n'a rien à voir avec ce côté « je n'ai pas besoin d'un homme » . Je ne l'aime pas du tout parce que je pars du principe qu'un homme n'a pas non plus besoin d'une femme. Je pense que le but d'une relation amoureuse, homme-femme, ça pourrait être valable pour femme-femme ou homme-homme, c'est pas d'avoir besoin l'un de l'autre. J'ai l'impression que ce côté-là entraîne souvent des relations de codépendance ou de dépendance d'un côté ou de l'autre. Et je pense que c'est souvent ça qui nuit après aussi aux relations amoureuses et j'aimerais vraiment qu'ils grandissent en se disant que plus tard, les relations qu'il aura ou la relation la plus importante, s'il en a qu'une. que ce soit avec un homme ou une femme, le but, c'est de s'élever l'un l'autre. Ce n'est pas de venir combler un besoin. Je pense que pour ça, il faut déjà réussir à être une personne bien, stable, équilibrée avec soi-même, avec ses choix.
- Speaker #0
Intègre.
- Speaker #1
L'autre personne n'est pas là pour combler tout ça. Elle est juste là pour... Je disais ça à une main. On fait un super gâteau et la personne, c'est la cerise sur le gâteau. Voilà. En gros, la relation amoureuse n'est pas là pour venir...
- Speaker #0
combler le manque de sucre ou le manque de farine.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Mais apporter des ingrédients supplémentaires, même pour sublimer le gâteau, pour qu'il y ait des ingrédients supplémentaires. Ah, je n'avais pas pensé à rajouter ça. Ah là là, c'est vrai que c'est meilleur. Et ça me touche, là je suis en plein dans l'émotion dans ce que tu dis, parce que je partage complètement et je pense qu'il y a un vrai amalgame du couple dans l'idée de dépendance, de nourrir des besoins et d'affection. Avec ses peurs de l'abandon, du rejet, du truc, du machin. En fait, que le couple n'est pas à la bonne place quelque part.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Et que l'enfant qui va arriver n'est plus...
- Speaker #1
Pour les femmes, je pense que ça doit être très, très dur d'être... On dit que c'est dur d'être une femme, mais je pense que c'est très dur d'être un homme à notre époque, parce que je pense qu'ils ne savent plus où est leur place dans la relation amoureuse. Parce que si on remonte quand même à avant... Avant, un homme, ça permettait à une femme d'avoir une maison, ça permettait à une femme d'avoir de l'argent à dépenser. Avant, les femmes ne travaillaient pas, il n'y a pas si longtemps que ça. On n'avait pas de compte en banque.
- Speaker #0
L'homme avait une grosse place, une grosse nécessité au sein du couple et de la maison, de la famille.
- Speaker #1
C'est ça. L'homme était nécessaire. Et je pense qu'aujourd'hui, la relation amoureuse, elle vient du fait que ni l'homme ni la femme n'est nécessaire à l'autre. Chacun a sa place indépendamment l'un de l'autre. donc en fait Je pense que certains hommes aujourd'hui se disent, j'en discute avec des hommes, mais à quoi je sers du coup ?
- Speaker #0
Oui, mais même dans des couples en PMA. Oui. Ah oui, parce qu'il y a aussi beaucoup plus d'infertilité masculine, qui est tabou malheureusement, mais c'est le cas, vraiment. J'ai plusieurs amis autour de moi où c'est vraiment le cas, et j'ai un ami, un amant qui me disait, mais en fait je ne sers à rien là, puisqu'on ne va même pas utiliser mes gamètes. Je ne vais même pas porter l'enfant, mais je suis qui, en fait, dans cette relation ? Et vraiment, il m'a dit, dépossédée, vraiment. Et il y a comme un espace qui se crée là pour l'homme, dire, mais en fait, je sers à quoi ? Où est ma place, en fait, dans le couple, au sein de la femme ? Même juste dans des relations amoureuses, dans des débuts, dans les prémices de la relation amoureuse, certains se disent, mais en fait, je ne sais même plus comment rentrer en relation avec la femme, parce que j'ai peur qu'après, on... des choses se retournent contre moi ou parce que j'ai voulu faire une blague ou parce que j'ai voulu juste la prendre sur l'épaule.
- Speaker #1
Oui, parce qu'il y a aussi tous ces aspects-là. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on peut aussi voir le mal partout, parfois avec les hommes. Après, je pense que c'est aussi une question de maturité et de tomber sur des personnes pas fermées, qui ne voient pas le mal partout et qui comprennent qu'en fait, c'est normal qu'il y ait aussi des côtés de séduction dans les relations.
- Speaker #0
C'est complexe.
- Speaker #1
On peut parler dans des extrêmes, mais voilà.
- Speaker #0
Et à nous d'élever aussi nos petits garçons pour qu'ils aient leur place d'hommes et dans cette nouvelle société aussi qui est en train de se créer et qu'ils ont toutes leurs places également.
- Speaker #1
Oui, tout en fait. Je trouve ça merveilleux d'avoir un petit garçon quand on a cette mentalité de femme. Parce que je me dis qu'il y a une phrase qui dit « Pour faire un meilleur monde, on doit élever bien nos enfants. » Voilà, pour peut-être envoyer un peu cette image qui a été quand même mise à mal des hommes. juste le titre ou pas, je ne sais rien, je pense que rien n'est tout blanc ou rien n'est tout noir dans la vie, tout est gris et des fois on tire un peu trop sur l'un ou sur l'autre je pense qu'en éduquant nos enfants avec cette vision là ça remettra peut-être un peu de ça redorera un peu le blason ah bah oui,
- Speaker #0
oui, oui, c'est le but et je peux comprendre que certaines n'aient pas envie de faire d'enfant, mais ouais, on a un grand rôle à jouer c'est justement, c'est notre humanité c'est l'avenir, exactement Exactement, complètement. Juste, je vais dévier un petit peu parce que le temps passe vite déjà. Toi, tu es en parcours pour avoir un second ? Oui,
- Speaker #1
et oui, c'est reparti. Le mien est beaucoup trop facile.
- Speaker #0
J'ai envie de me compliquer un peu la vie.
- Speaker #1
Je change de boulot, deuxième enfant. Non, je ne change pas de boulot pour l'instant. Je mûris le projet mais... donner 5 ans pour que ça fonctionne je me mets pas de pression là dessus par contre en effet j'aimerais un deuxième enfant depuis toujours, forcément déjà j'ai une fratrie de croix donc je doute bien qu'avoir frères et sœurs c'était une évidence tout comme être maman solo il y a une attente de un an supplémentaire par rapport à ce que j'ai eu pour Corentin ah oui par rapport à l'époque
- Speaker #0
Ça paraît pas attesté à son...
- Speaker #1
Entre le coup de téléphone et le premier rendez-vous, en 2022, il y avait six mois de délai. Et là, entre le coup de téléphone et le premier rendez-vous, j'ai 16 mois. Ah !
- Speaker #0
OK.
- Speaker #1
plus après 7-8 mois de parcours administratif. Et ensuite, le début des inséminations qui peuvent fonctionner rapidement comme un quarantain,
- Speaker #0
mais qui peuvent aussi être plus longues. Passer en pli. Il peut se passer plein,
- Speaker #1
plein, plein de choses. Donc, si tu veux, j'ai un peu pris les devants. Même si le temps est tout petit, je sais que j'ai le temps.
- Speaker #0
Oui, OK. Et ce sera avec peur. Et ce sera avec le même donneur ?
- Speaker #1
Non, parce qu'on ne peut pas réserver de paillettes.
- Speaker #0
Ah, tu ne peux pas avoir les mêmes paillettes, donc ce sera forcément un donneur différent.
- Speaker #1
Forcément, officiellement, oui. Officieusement, je verrai à mon prochain, je ne sais pas ce qu'il en est, parce que Corentin, il est de l'ancien régime, donc c'était les donneurs anonymes.
- Speaker #0
Oui, en plus, et oui !
- Speaker #1
Et c'est passé tout récemment, le fait qu'en fait, normalement,
- Speaker #0
c'est...
- Speaker #1
ces anciens stocks de paillettes auraient dû être détruits là au mois de juin.
- Speaker #0
Finalement, comme on manque de donneurs, bon.
- Speaker #1
Et finalement, comme on manque de donneurs, ils décident de ne pas détruire ces paillettes-là. Sauf que toutes les femmes qui arrivent en parcours PME en France aujourd'hui, elles souhaitent un donneur non anonyme. Encore une fois, je ne mets pas tout le monde dans le même paquet.
- Speaker #0
Pour la grande majorité.
- Speaker #1
C'est une partie des femmes qui fait justement la passation de la loi pour faire la passation de donneurs non anonymes. Donc, j'ai, par espoir ce sera vraiment parce que vraiment, je m'en fiche totalement. Mais je me dis que potentiellement, ces anciens stocks, il va en rester. Est-ce que la biologie serait d'accord ou pas ?
- Speaker #0
Oui, ça, ça va voir.
- Speaker #1
En tout cas, voilà. Officiellement, la loi ne peut pas me dire je vous donnerai la même paillette. Officieusement, on verra comment ça se passe au rendez-vous.
- Speaker #0
D'accord. Ok, ok, ok. Ça marche. D'accord. Ok. Donc là, tu viens de t'inscrire. Donc là, le prochain rendez-vous, c'est quoi ? C'est quand ?
- Speaker #1
Je me suis inscrite, j'étais enceinte.
- Speaker #0
Juste avant qu'il n'y ait ça.
- Speaker #1
J'ai appelé fin mai et ils m'ont rappelé. Déjà, rien que pour le coup de téléphone. J'ai téléphoné en mai et ils m'ont rappelé en juillet pour me proposer un rendez-vous en octobre d'après.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
De juillet, 12, 13, 14, 15 mois.
- Speaker #0
Ah oui, pas le mois de octobre. Oui, non,
- Speaker #1
non, pas l'année. Top de l'année d'après.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Tu vois le truc.
- Speaker #0
De cette année, la 2021.
- Speaker #1
J'ai appelé maintenant parce qu'en fait, je pense que ça va aller. J'en sais rien, mais je me suis dit, si ça continue à se creuser comme ça, et en tout cas, en ce moment, c'est le cas. Plus on attend, plus les mois s'allongent. Je me suis dit, franchement, je ne prends pas de risque. Et au pire, si je change d'avis, parce que je ne connaissais pas encore Corentin, si c'est un bébé difficile, je suis trop fatiguée. d'ici 15 ans et mon rendez-vous et même après pendant le parcours administratif j'ai encore le temps de faire part chambière s'il se passe quoi que ce soit dans ma vie je sais qui fait que je change d'avis au moins le rendez-vous est là ok d'accord très bien bon
- Speaker #0
on arrive au terme de l'entretien qu'est-ce qui fait que tu as accepté cette demande de témoignage ?
- Speaker #1
parce que je pense qu'il va y avoir quand même de plus en plus de mamans solo Merci. Donc du coup, de plus en plus d'enfants qui vont être dans cette configuration de famille à l'école. Et c'est super pour les mamans solo ce témoignage, mais si ça peut intéresser aussi d'autres gens pour un peu s'ouvrir l'esprit et peut-être en parler à leurs enfants qui ne sont pas dans cette configuration-là pour qu'ils soient peut-être moins étonnés plus tard à l'école, tu vois, dans six ans. Et du coup, potentiellement, par rapport à avant, il y aura peut-être plus d'enfants dans leur situation, dans leur classe ou pas. et que l'on puisse ouvrir un peu les esprits là-dessus.
- Speaker #0
Oui, le banaliser comme il y a des couples homosexuels et que ce ne soit pas un sujet finalement.
- Speaker #1
Tu vois, la petite anecdote aussi, c'est que la nounou de mon fils a fait une PMA avec sa conjointe et du coup, ils ont deux petits garçons nés de dons aussi. Je trouve ça rigolo parce que du coup, Corentin est tout le temps avec un petit garçon et les deux, ce n'est pas la même configuration de famille, mais en tout cas, tout le monde. bénéficier d'un don pour être là aujourd'hui.
- Speaker #0
Ok, ok. D'accord, super. En tout cas, Coralie, je te remercie beaucoup pour ton témoignage.
- Speaker #1
Je t'en prie.
- Speaker #0
Ça donne envie de continuer à discuter, mais on doit mettre un petit stop. Je te remercie.
- Speaker #1
Je t'en prie.
- Speaker #0
Merci d'avoir écouté cet épisode. J'espère qu'il vous a plu. Vous pouvez m'aider en vous abonnant, en appuyant sur le petit cœur. Likez. et aider les autres parents qui en auraient besoin en partageant ce podcast autour de vous. Vous pouvez retrouver toutes les émissions sur le site internet de Solo l'étude, sur la page Facebook et Instagram, au nom de Solo l'étude et de emily.aveline. Donc emily.aveline. A bientôt pour un prochain épisode de Solo l'étude.