Speaker #0Bonjour et bienvenue dans ce deuxiĂšme Ă©pisode de la Podcast Week, qui est une sĂ©rie de cinq Ă©pisodes pour aider les profs de yoga Ă retrouver de la clartĂ©, de la confiance dans leur enseignement. Aujourd'hui, on va parler d'un sujet qui peut ĂȘtre un peu dĂ©licat, mais qui pour moi est essentiel. Je suis sĂ»re que si t'es prof de yoga, ça t'est dĂ©jĂ arrivĂ© de rĂ©pĂ©ter une phrase en cours, que ce soit une consigne d'alignement ou autre, et te dire ensuite, mais en fait, pourquoi je dis ça ? Je ne sais mĂȘme pas pourquoi je dis ça. Moi, ça m'est dĂ©jĂ arrivĂ© plusieurs fois. Je pense que c'est normal finalement, c'est peut-ĂȘtre mĂȘme bon signe, c'est qu'on commence Ă questionner un petit peu ce qu'on dit et Ă remettre en question. En dĂ©but d'activitĂ© ou quand on n'a pas trop justement remis en question ce qu'on a appris depuis le dĂ©but, on rĂ©pĂšte ce qu'on a entendu en formation, ce qu'on a lu, ce qu'on a vu sur les rĂ©seaux, sur des blogs, dans des bouquins, ce qu'on a entendu avec d'autres profs. Et tout ça parce qu'on veut bien faire. Je pense que c'est parce qu'on veut bien faire qu'on rĂ©pĂšte des choses qu'on a vues ailleurs. Sauf qu'Ă force, on finit un peu par enseigner en pilote automatique. On ne prend pas vraiment de recul sur ce qu'on dit, on ne met pas vraiment en question tout ça. Et parfois, on ne comprend mĂȘme pas vraiment ce qu'on transmet. Je crois que c'est une des choses qui peut nous faire perdre en confiance parce que quand on dit des choses qu'on ne comprend pas vraiment, Ă©videmment, il y a un petit syndrome de l'imposteur qui se pointe. Alors que plus on sait ce qu'on dit et plus on sait pourquoi on dit les choses, plus on inspire confiance Ă la fois aux autres, mais aussi Ă soi-mĂȘme. Alors, cet Ă©pisode, on va le dĂ©couper en trois parties. Dans un premier temps, on verra pourquoi est-ce qu'on rĂ©pĂšte les choses sans toujours les comprendre. Ensuite, je viendrai dĂ©cortiquer trois croyances que j'ai... que j'ai tirĂ© du module 2 de ma formation dans lequel on vient justement dĂ©construire, dĂ©cortiquer plein plein de choses qu'on dit beaucoup dans le monde du yoga. Et puis enfin, on verra qu'est-ce qu'on fait quand on prend conscience de tout ça, de ces croyances ou de ces sujets qu'on ne connaĂźt pas vraiment. Et qu'est-ce que ça change concrĂštement dans notre enseignement de savoir ce qu'on dit, de comprendre ce qu'on dit. Donc, dans un premier temps, pourquoi est-ce qu'on rĂ©pĂšte les choses sans toujours les comprendre ? Je le disais dĂ©jĂ tout Ă l'heure parce que je crois qu'on veut bien faire et surtout on fait confiance finalement Ă ce qu'on nous a appris, Ă ce qu'on a entendu ailleurs. Quand on dĂ©bute, il se peut qu'on se sente encore un peu petit prof, donc on s'accroche Ă ce qu'on nous a transmis. On fait confiance Ă nos enseignants, Ă nos formations, ce qui est normal. Quand on dĂ©bourse des sommes relativement consĂ©quentes pour se former, on se dit que le contenu est solide. Sauf que malheureusement, ce n'est pas toujours le cas. Ăa, je crois que c'est parce que notre mĂ©tier n'est pas rĂ©glementĂ©. Tout le monde peut, du jour au lendemain, monter une formation de prof de yoga et y transmettre un peu ce qu'il veut. Et donc, ça fait que forcĂ©ment, on trouve un peu des choses qui parfois peuvent ĂȘtre complĂštement contradictoires, voire complĂštement erronĂ©es ou issues de croyances basĂ©es sur rien, finalement. On peut aussi, parfois, pas toujours comprendre ce qu'on fait, ce qu'on dit, parce qu'on a Ă©tĂ© formĂ© Ă des styles diffĂ©rents. Parfois contradictoires, on a entendu des sons de cloche Ă droite Ă gauche qui sont diffĂ©rents et on ne sait plus trop oĂč camper. Et puis, parfois aussi parce qu'on croit que pour ĂȘtre crĂ©dible, il faut montrer qu'on sait beaucoup de choses, il faut en faire beaucoup. Moi, je crois que plus on accumule d'informations, de formations, ce qui a Ă©tĂ© mon cas, sans vraiment trier, sans vraiment prendre le temps d'intĂ©grer, plus on s'Ă©parpille et plus on laisse place aux doutes. Alors que plus on est prĂ©cis, dans nos connaissances, quitte Ă connaĂźtre moins de choses, plus on connaĂźt notre sujet et plus on est en confiance. Je fais un petit apartĂ©. Quand j'Ă©tais commerciale, avant d'ĂȘtre prof de yoga, j'ai Ă©tĂ© commerciale, je vendais des produits que j'aimais beaucoup, que j'adorais vraiment et que je connaissais sur le bout des doigts. Je les connaissais sur le bout des doigts parce que moi-mĂȘme, je les utilisais pour moi et qu'avant, j'avais travaillĂ© avec ces produits-lĂ et que je les adorais vraiment. Et donc, je vendais bien. Pas grĂące Ă mes compĂ©tences en vente, parce que j'en avais aucune, j'avais aucune formation, j'avais aucune expĂ©rience. Je vendais bien parce que j'Ă©tais convaincue de mon produit, parce que je le connaissais, parce que je l'aimais vraiment. Ce n'Ă©tait pas de l'arnaque, c'Ă©tait vraiment un amour sincĂšre pour le produit que je vendais. C'est pareil dans le yoga, c'est pareil dans tout mĂȘme, je crois. Plus on connaĂźt notre sujet, plus on transmet avec justesse et avec impact. MĂȘme s'il ne s'agit pas forcĂ©ment de vendre, mais en tout cas de transmettre, de partager quelque chose. Plus on est en phase et plus on est imprĂ©gnĂ© et convaincu de notre sujet, plus forcĂ©ment le message va ĂȘtre clair, audible et plus il va ĂȘtre reçu finalement en face. Je ne parle pas de tout savoir, je parle de vraiment comprendre ce qu'on transmet. Je vais partager ici trois croyances qu'on va dĂ©construire ensemble, mais que je vais surtout dĂ©construire toute seule. Alors en vrai, il y en a plein, plein, plein, plein. On les explore beaucoup plus en dĂ©tail dans le module 2 de ma formation. Aujourd'hui, j'ai fait le choix d'en extraire trois qui me semblent parlants. Le premier, c'est « engage les abdos » . pour protĂ©ger ton dos. On entend ça un peu partout, dans les studios de yoga, dans des vidĂ©os, et pas que dans le yoga. Et on le rĂ©pĂšte souvent sans trop se poser de questions. Sauf que ce que cette consigne sous-entend, sans qu'on s'en rende compte, c'est que notre dos serait fragile pour protĂ©ger le dos et qu'il faudrait le verrouiller ou le maintenir pour Ă©viter qu'il s'abĂźme. Donc dĂ©jĂ , ça, c'est inexact. Notre colonne vertĂ©brale, c'est une structure solide, mobile. adaptable, qui est conçu pour bouger. Je n'ai pas ici le temps et l'espace de rentrer dans les dĂ©tails anatomiques du pourquoi, du comment, mais notre structure osseuse, notre colonne vertĂ©brale sont solides, et surtout notre colonne vertĂ©brale. Quand on pense, passe notre temps Ă vouloir la protĂ©ger, on crĂ©e parfois l'effet inverse. Une peur de bouger, qu'on appelle la kinĂ©siophobie, une hypervigilance corporelle. Et ça peut mĂȘme crĂ©er un effet nocebo, c'est-Ă -dire qu'on induit un problĂšme lĂ oĂč, Ă la base, il n'y en avait pas. Surtout, pour moi, engager les abdos, ça veut dire quoi exactement ? Est-ce qu'on engage le transverse ? Est-ce qu'on engage les grands droits ? Est-ce qu'on engage les obliques ? Est-ce qu'on fait une tonification plutĂŽt douce ? Est-ce qu'on fait un verrouillage intense, façon gainage ? C'est rarement prĂ©cisĂ©. Moi, je trouve que personne ne le prĂ©cise quand on dit engager les abdos. Et tout le monde l'interprĂšte un peu Ă sa façon. Donc ça peut donner... finalement tout est son contraire. Dans certaines postures, oui, cet engagement peut avoir un sens, si on prĂ©cise lequel, par exemple des planches ou des Ă©quilibres pour stabiliser la sangle abdominale et le bassin. Mais lĂ encore, ça mĂ©rite, je crois, de clarifier ce qu'on veut dire. Quand on parle d'engager les abdos, de quels muscles on parle ? Comment est-ce qu'ils s'engagent naturellement, ces muscles-lĂ ? Par exemple, le transverse. qu'on cite souvent comme le muscle profond Ă activer, surtout en pilates par exemple, c'est avant tout un muscle respiratoire, il s'active naturellement Ă l'expiration. Donc quand on dit engage ton transverte, il y a de fortes chances que l'engagement finalement il est dĂ©jĂ lieu, Ă condition que la respiration soit fluide, soit dĂ©bloquĂ©e. Autrement dit, forcer un engagement souvent n'est ni nĂ©cessaire ni toujours utile. Dans beaucoup de cas, l'engagement il vient... Avec le bon mouvement, plus une respiration qui est calĂ©e sur le mouvement. Et lĂ encore, le rĂŽle du prof, c'est d'observer, c'est de guider avec prĂ©cision, avec nuance, et c'est de s'adapter Ă ce qu'il a en face de lui, Ă ce qu'il voit en face de lui. Le but, ce n'est pas de plaquer une consigne toute faite Ă tout le monde. Donc, en rĂ©sumĂ©, l'engagement du centre, engager ses abdos, c'est une question de contexte, d'intention, et surtout de discernement, de comprĂ©hension. Dans certaines postures, par exemple comme les backbends, les extensions, comme la roue ou des postures oĂč on va vraiment ouvrir tout l'avant du corps ou parfois dans certaines torsions, oĂč on cherche justement Ă mobiliser parfois ou Ă relĂącher certaines zones du corps, ça peut ĂȘtre complĂštement contre-productif de demander d'engager les abdos. Parce qu'on va limiter la mobilitĂ© justement Ă l'endroit oĂč on vient la chercher. Aujourd'hui, moi par exemple, dans mes cours, je prĂ©fĂšre poser des questions ou proposer des explorations comme... Est-ce que tu peux sentir ton centre qui s'active naturellement Ă l'expiration, dans ce mouvement, observe le ventre rentrer naturellement Ă l'expiration, etc. L'idĂ©e, c'est de revenir au ressenti, c'est de revenir Ă quelque chose d'organique, pas de plaquer une consigne qui n'a de sens que dans certains contextes. L'engagement musculaire, ça se dose, ça s'observe, ça se contextualise. Et lĂ , on entre dans quelque chose de l'ordre du discernement pĂ©dagogique. On n'est pas en train de rĂ©pĂ©ter ce qu'on a appris, on enseigne en conscience, en observant, en lien avec ce qu'on observe. VoilĂ pour celle-ci. Je souhaitais dĂ©cortiquer Ă©galement une croyance, ou en tout cas une phrase que j'ai beaucoup entendue, qui est plutĂŽt ici du domaine histoire, historique du yoga. C'est le yoga Ă 5000 ans. C'est quelque chose qu'on entend souvent, voire plus, voire plus de 5000 ans. Et c'est une phrase qu'on dit souvent. sans conscience, en formation, en intro, de stage, de cours de yoga, sur les sites internet. Et pourtant, ça mĂ©rite largement d'ĂȘtre nuancĂ©. Donc oui, le yoga a des racines trĂšs anciennes, mais... Le yoga postural tel qu'on le pratique aujourd'hui dans la majoritĂ© des studios, c'est-Ă -dire des enchaĂźnements de postures physiques, c'est une crĂ©ation qui est relativement rĂ©cente, influencĂ©e Ă la fois par les traditions indiennes et par la culture physique occidentale du dĂ©but du XXe siĂšcle. Donc, c'est pas grave, c'est pas moins bien, ça rend pas le yoga moins bien. C'est juste qu'en tant qu'enseignant, je crois que c'est essentiel d'avoir un minimum de recul historique pour pas vĂ©hiculer des mythes. Ăa ne dĂ©crĂ©dibilise pas notre pratique. Au contraire, ça la rend plus honnĂȘte et plus consciente. Puis entre nous, ce n'est pas parce que quelque chose est ancien qu'il est forcĂ©ment mieux. Je vous Ă©pargne ici la liste des trucs qui, non, n'Ă©taient pas mieux avant. Mais pour beaucoup, ce n'est pas glorieux. Ce qu'on essaie d'Ă©viter dans tout ça, pourquoi je dis tout ça, c'est surtout l'argument d'autoritĂ© du type « le yoga a 5000 ans » . donc il faut faire comme ça parce que c'Ă©tait mieux avant. Donc attention Ă ce qu'on appelle l'argumentum ad antiquitatem, dĂ©cidĂ©ment aujourd'hui je dis plein de trucs pas faciles Ă dire, qu'on appelle aussi l'appel Ă l'anciennetĂ© ou encore l'argument d'historicitĂ©. Comme si, parce que quelque chose est ancien, vous savez l'expression c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes, il avait plus de valeur. Alors que ça ne marche pas Ă tous les coups, parfois oui, parfois non. On peut tout Ă fait enseigner une pratique moderne, vivante, ancrĂ©e dans son Ă©poque, tout en respectant les racines du yoga. Encore faut-il ĂȘtre au courant de ce dont on hĂ©rite et savoir pourquoi on dit ce qu'on dit. DeuxiĂšme chose qui fait qu'on ne peut pas affirmer que le yoga a 5000 ans, c'est qu'en fait on n'en sait rien. En rĂ©alitĂ©, on sait que les premiĂšres traces du mot yoga ont environ 3500 ans. Sauf que... La signification Ă©tait complĂštement diffĂ©rente et que les premiĂšres traces du mot yoga comme pratique qui pourraient s'apparenter un petit peu plus Ă ce qu'on fait aujourd'hui, mĂȘme si ça reste trĂšs trĂšs diffĂ©rent de ce qu'on trouve majoritairement aujourd'hui, elles ont environ 2500 ans de ce qu'on sait aujourd'hui. Donc quitte Ă faire un appel Ă l'anciennetĂ©, autant dire la vĂ©ritĂ©, mais autant Ă©viter l'appel Ă l'anciennetĂ©. Et pourquoi Ă©viter ça ? Pourquoi c'est important de nuancer ça ? Parce que... dire que le yoga a 5000 ans, c'est pas juste une info qu'on balance comme ça, c'est une maniĂšre de sous-entendre parce que ça a 5000 ans, on ne touche Ă rien. Et ça, c'est problĂ©matique. L'argument d'anciennetĂ©, c'est une vraie stratĂ©gie rhĂ©torique qui dit, en gros, c'est comme ça depuis longtemps, donc c'est forcĂ©ment bien. On le sait, l'ancien n'est pas toujours mieux, sinon on porterait encore des corsets en mĂ©tal et puis on prescrirait du mercure pour soigner nos rhumes. En yoga, ça peut vite ĂȘtre un frein Ă l'Ă©volution, Ă la nuance, Ă la mise en contexte et Ă la remise en question, et aussi Ă la libertĂ© pĂ©dagogique. Donc oui, respecter les racines, comprendre d'oĂč vient la pratique, c'est fondamental, mais ça ne veut pas dire qu'on doit enseigner avec des ĆillĂšres et ou rĂ©citer des vĂ©ritĂ©s figĂ©es. Ăa veut dire transmettre avec conscience et... comprendre ce qu'on transmet, savoir ce qu'on dit, sinon on n'en parle pas finalement. Je voulais aborder un troisiĂšme point, mais je vois le temps qui file, puis ça pourrait ĂȘtre l'objet d'un Ă©pisode tout entier, voire mĂȘme plusieurs, donc de toute façon j'en parlerai probablement, trĂšs sĂ»rement un jour dans un Ă©pisode de podcast. Ce que je vais faire lĂ , puisque je l'ai rĂ©digĂ©, c'est que je vais l'ajouter dans le mail que j'enverrai demain matin. avec le lien du prochain Ă©pisode. Pour les personnes qui sont sur la liste d'attente de la podcast week, vous le recevrez. Si vous n'y ĂȘtes pas, je vous invite Ă vous y inscrire, ça ne vous engage Ă rien. Ăa vous permet de recevoir des ressources comme celle-ci, par exemple, et de recevoir les liens des podcasts, et puis de recevoir Ă la fin de la semaine l'offre spĂ©ciale de lancement de ma formation en ligne. Ce troisiĂšme point que je voulais apporter, c'est Ă propos de l'appropriation culturelle dans le yoga. Est-ce qu'on a droit ? d'enseigner le yoga si on n'est pas indien ? Est-ce qu'on doit garder les noms en sanskrit, les prononcer en sanskrit ? Est-ce qu'on peut chanter des mantras si on ne comprend pas leur sens ? Donc Ă propos de ce sujet-lĂ , je n'apporte pas de rĂ©ponse toute faite, mais des questions qui me semblent nĂ©cessaires si on veut enseigner avec intĂ©gritĂ©. Je vous en dis plus dans le mail de demain. Je vous mets tout ce que j'avais rĂ©digĂ© dans le mail de demain. Je reprĂ©cise que c'est uniquement pour les inscrits. Ă la podcast week. Donc, inscrivez-vous si vous souhaitez le recevoir. Et je passe Ă la suite. Donc, enfin, qu'est-ce qu'on fait, finalement, quand on prend conscience de tout ça, de ces croyances, de ces sujets qu'on ne maĂźtrise pas toujours ? Il faut comprendre qu'on ne doit pas et qu'on ne peut pas tout savoir. On doit savoir ce qui concerne ce qu'on veut transmettre. D'oĂč l'intĂ©rĂȘt, comme je le disais dans l'Ă©pisode d'hier, d'identifier ce qu'on veut transmettre. PremiĂšre Ă©tape pour moi qui est indispensable. Une fois que j'ai fait le tri, que j'ai identifiĂ© ce que moi je veux transmettre, quel type de yoga, Ă quel type de public, dans quel format, Quel choix pĂ©dagogique ? Qu'est-ce que je mets dans mes cours ? Ăa va ĂȘtre beaucoup plus simple d'identifier les sujets que j'ai besoin de connaĂźtre et de comprendre. Par exemple, moi, je n'enseigne pas les mantras, je ne les connais pas vraiment. Et si on me pose une question sur un mantra, il est fort probable que je n'ai pas la rĂ©ponse et c'est OK. D'ailleurs, on ne me pose jamais de questions Ă ce sujet-lĂ parce qu'en fait, je n'en parle pas. Parce que je ne suis pas Ă l'aise avec ce sujet-lĂ , donc juste, je n'en parle pas. Si la philo du yoga, ça ne vous branche pas, plutĂŽt que d'en mettre parce que sinon, ce n'est pas du vrai yoga, et d'en parler de façon bancale, je suis plutĂŽt pour ne pas en parler. Ce sera beaucoup plus juste et alignĂ©. Et ĂȘtre OK avec ça. Ătre Ă l'aise avec le fait que, moi, mon yoga, il est postural, point barre, ou autre, peu importe. Mais juste ĂȘtre alignĂ© avec ce qu'on aime, ce qu'on fait, ce qu'on transmet. Si on ne sait pas, on a le droit de le dire. On a le droit de ne pas tout savoir. On ne peut pas tout savoir. Quand il s'agit d'anatomie, de consignes d'alignement, c'est impossible de tout savoir, Ă©tant donnĂ© qu'on n'est pas dans le corps des Ă©lĂšves. DĂ©jĂ que je crois qu'on ne sait probablement pas tout ce qui se passe dans notre propre corps. Donc c'est OK de dire Ă ces Ă©lĂšves, est-ce que si tu fais comme ça, tu sens de diffĂ©rence ? Essaie de bouger, d'Ă©caler un peu ton pied pour voir qu'est-ce qui te semble le plus juste, et d'y aller Ă tĂąton. Soyez plutĂŽt sĂ»rs dans le fait qu'on n'est sĂ»rs de rien. dans le fait que... On ne sait pas. On ne sait pas tout et on ne sait pas toujours. Parce qu'un cours de yoga, ce n'est pas un TED Talk, c'est un espace d'expĂ©rience. Donc tranquille, on n'est pas savant et on n'a pas Ă l'ĂȘtre. Qu'est-ce que ça change concrĂštement tout ça dans l'enseignement ? D'avoir conscience de tout ça, de dĂ©velopper notre discernement, notre esprit critique et notre comprĂ©hension des choses, et bien ça change tout. Parce qu'on transmet avec beaucoup plus de clartĂ© et aussi de sĂ©rĂ©nitĂ©. Plus de justesse dans nos consignes, plus de prĂ©cision. On n'a plus vraiment peur qu'on nous pose une colle parce qu'on est OK avec le fait de ne pas tout savoir. Et tout ça, ça crĂ©e un cercle vertueux parce que ça crĂ©e plus de sĂ©curitĂ© pour les Ă©lĂšves. On inspire plus confiance parce qu'on paraĂźt, on est plus sĂ»r de nous finalement. Moins de pression, beaucoup moins de pression pour le prof. Une relation qui est du coup plus fluide, plus vraie, plus humble avec les Ă©lĂšves. Et puis, on sort un peu de cette sensation d'ĂȘtre un imposteur qui rĂ©pĂšte un script, qui rĂ©pĂšte simplement et presque bĂȘtement ce qu'il a appris. On n'a pas besoin d'ĂȘtre experte ou parfaite dans tous les domaines. On a besoin de maĂźtriser notre sujet, d'identifier quel sujet on a envie de transmettre. Et surtout, on a besoin d'ĂȘtre sincĂšre, d'ĂȘtre nuancĂ©e, d'ĂȘtre Ă l'Ă©coute, de s'adapter. Par exemple, moi, une posture que je ne pratique pas, que je n'ai jamais pratiquĂ©e, ça ne me vient mĂȘme pas Ă l'idĂ©e de l'enseigner. Il y a des postures que je n'aime pas parce qu'elles me font peur ou parce que je ne les comprends pas. Ă partir du moment oĂč je ne les travaille pas, oĂč je ne comprends pas le chemin vers cette posture, je ne l'enseigne pas. Et c'est OK. C'est impossible quasiment, je crois, de savoir faire toutes les postures, absolument toutes, et de savoir toutes les enseigner. Et ce n'est pas grave. On n'a pas besoin de tout savoir. pour ĂȘtre des enseignants compĂ©tents. Par contre, on a besoin de comprendre ce qu'on transmet, de savoir ce qu'on dit, et d'oser remettre en question ce qui ne rĂ©sonne pas ou ce qui ne rĂ©sonne plus. Donc tout ça, c'est ce qu'on fait dans le module 2 de Yoga Next Step, ma formation pour les profs de yoga. On dĂ©construit plein d'idĂ©es reçues, qu'on a entendues mille fois, pour mieux les comprendre. On reconstruit finalement une base claire des repĂšres concrets, en anatomie, en histoire du yoga, pour enseigner avec discernement, pour adapter ses cours, pour amener plus de clartĂ©, pour se libĂ©rer de ces phrases qu'on rĂ©pĂšte sans savoir pourquoi. C'est un module dans lequel il ne faut pas avoir peur de mettre un grand coup de balai dans nos croyances, mais qui clarifie plein de sujets. qui amĂšnent Ă des bases solides pour tout le reste. Donc, demain, je vous envoie la suite dans votre boĂźte mail si vous ĂȘtes inscrite Ă la liste. Si ce n'est pas encore fait, c'est le moment. Le lien est dans la description de ce podcast. Ăa vous donne accĂšs aux Ă©pisodes directement dans votre boĂźte mail, mais aussi Ă des ressources, comme lĂ , par exemple, au sujet de la procrĂ©ation culturelle, et puis Ă l'offre spĂ©ciale de formation. VoilĂ pour aujourd'hui. Merci de m'avoir Ă©coutĂ©e. Si ça t'a plu... partage autour de toi. C'est un tout petit geste pour toi, c'est un grand boost pour moi, ça fait connaĂźtre le podcast, ça fait connaĂźtre mon travail. Ăa m'aide Ă©normĂ©ment aussi Ă trouver la force et Ă rester motivĂ©e dans ce projet de podcast. Je te dis Ă demain pour un nouvel Ă©pisode dans lequel on entre un peu plus dans le concret du mĂ©tier, la pĂ©dagogie, la posture de prof, la verbalisation, etc. Merci encore et Ă demain. Bye bye.