Speaker #0J'ai choisi de découper cet épisode en deux grandes parties. Le cœur de métier, dans un premier temps. Le temps qu'on passe en tant que prof de yoga à se former, à pratiquer, à préparer nos cours, à transmettre. Et puis tous les à-côtés, toutes les autres casquettes, tout ce qui fait tourner la boutique, la compta, la com, l'organisation, poser son cadre, poser ses limites, etc. Jusqu'au calcul de nos tarifs et compagnie. Mon objectif dans cet épisode, c'est peut-être de permettre aux profs de déculpabiliser, de reconnaître que le travail invisible a de la valeur. et de normaliser, de dédramatiser les moments de creux. Parce que ce n'est pas parce qu'on ne poste pas, qu'on n'a pas mille idées à la seconde, qu'on n'est en train de rien faire et qu'on n'a pas de valeur et que notre travail n'a pas de valeur. Si cet épisode peut parler à des personnes qui ne sont pas forcément profs, parce que ça vous intéresse un petit peu, de savoir qu'est-ce qui se passe dans le quotidien de vos profs de yoga, welcome ! Première partie, le cœur de métier, donc ce que font vraiment les profs de yoga dans le fait d'être prof de yoga. Pour moi, première chose qui est rarement valorisée, mais c'est le temps qu'on passe à se former. Et je dirais même à se former en continu. Pour moi, prof de yoga, c'est un peu une formation en continu. Pourquoi ? Parce que les choses bougent, les choses évoluent, les connaissances, la science évolue, le yoga est en perpétuel mouvement. Et donc, ça nous demande de se mettre un petit peu à la page des nouvelles informations, des nouvelles trouvailles de la science et compagnie. Et donc, se former, bien se former, ça demande du temps sur le moment, mais aussi après. Ça demande du temps à lire, à intégrer, à prendre du recul, à digérer tout ce qu'on a appris et à mettre en application. Dans un deuxième temps, il y a aussi tout le temps qu'on passe à pratiquer pour nous. pas seulement pour poster sur Instagram. En tout cas, pour ma part, c'est ma pratique qui m'apprend le plus, qui nourrit le plus mon inspiration et mon enseignement. Ça passe par le fait de prendre des cours avec d'autres profs, en ligne ou en studio, d'explorer solo sur mon tapis, de prendre des notes. Tout ça nourrit l'enseignement. Et oui, ça prend du temps. qui parfois ne rapportent pas tout de suite. Mais je crois un peu que c'est le moteur. En tout cas pour moi, si je perds ma pratique, je perds un peu aussi le goût de mon enseignement parce que c'est ce qui va vraiment nourrir la petite flamme et l'inspiration dans mon enseignement. Se former, pratiquer, il y a aussi le temps à préparer nos cours. Parce que pratiquer, ce n'est pas forcément du temps à préparer, même si ça aide à la préparation pour moi de nos cours. Donc même si on ne passe pas trois heures ... à préparer un cours, si on veut créer des séances qui sont un minimum réfléchies, bien structurées, parfois créatives, tout ça, ça prend du temps. C'est-à-dire que ce qui représente une heure de cours de yoga représente en réalité beaucoup plus que 60 minutes. Je ne sais pas l'estimer, mais j'aimerais bien un jour qu'on puisse faire une estimation de ce que représente finalement, en réalité, dans la vie d'un prof de yoga, une heure de cours de yoga. Donc au passage, je vous glisse quelques tips. que moi j'ai pour préparer mes cours et qui m'aide en fait à ne pas m'éparpiller. Dans un premier temps, c'est vraiment de choisir une direction, qu'on peut appeler une intention, une thématique, comme vous voulez. Je choisis vraiment un focus, pas 15 000. Je me note en fonction de cette intention, de cette direction, quelques mots, quelques repères verbaux qui sont concrets, qui sont en lien avec ma thématique et qui vont me permettre de guider. d'enseigner ma séance dans cette direction, dans cette intention, de donner le ton avec les mots que je vais choisir dans ma verbalisation. J'essaye aussi de réfléchir à chaque fois, donc là je ne vais pas vous faire un cours de séquençage, mais à au moins deux options pour chaque famille de posture, à anticiper les éventuels besoins de mes élèves, puisque je fais des cours qui sont globalement, entre guillemets, je mets vraiment des guillemets, tout niveau, en tout cas tout niveau pour des personnes valides qui peuvent globalement bouger sans grands empêchements. Et donc, je pense en général, deux options. Alors maintenant, je n'ai plus trop besoin de réfléchir à ça puisque je l'ai en tête et que je sais que quand je propose cette posture-là, je propose cette variation-là. Mais quand on débute, ça peut nous rassurer et nous faire gagner du temps ou en tout cas, nous gagner de l'espace mental sur le moment d'avoir anticipé un petit peu qu'est-ce que je vais proposer à ce moment-là pour cette posture-là. si éventuellement j'ai besoin de proposer une variation. Donc dans la préparation des cours de yoga, il y a des choix à faire, parce que oui, il faut trancher, parce qu'on a envie de tout mettre et de tout dire à chaque fois. Et je sais, c'est des discussions qui reviennent souvent en formation, où les profs me disent que c'est difficile de choisir, c'est pour ça que je passe énormément de temps à préparer mes cours, parce qu'entre tous les outils qu'on a à notre disposition, que ce soit les postures, mais aussi tout ce qu'il y a à côté, les techniques de respiration, Pourquoi pas les moudras, pour ceux qui utilisent des moudras, les mantras et que sais-je. Mais aussi la musique, le choix des mots, le choix des thématiques, même si on reste dans quelque chose de très postural. Il y a un choix infini. Et donc pour moi, la pédagogie, c'est souvent choisir, je leur dis souvent en formation, choisir, c'est renoncer. Choisir quoi dire, quoi ne pas dire, quoi proposer et comment structurer sa séance. rassurez-vous, si vous êtes prof de yoga et que vous avez envie de développer cette activité-là, des cours vous allez en donner, beaucoup probablement, donc vous aurez le temps de développer d'autres types de séquençages, d'autres thématiques, d'autres peak-pause, etc. Donc essayez vraiment, c'est un conseil qui est non sollicité, mais que je vous partage comme ça, généreusement, de choisir une direction et de vous y fier, pour créer des séances qui soient... cohérente. Je sais que je l'ai déjà dit, mais la répétition a du bon. Voilà pour le cœur de métier, se former, pratiquer, préparer nos cours, donner nos cours. Ça, c'est ce qui nous prend du temps en tant que prof de yoga. Et puis, il y a les autres casquettes, tous les à côté, qui font aussi partie du vrai métier de prof de yoga, du vrai boulot des profs dans notre quotidien. Parce que nous sommes, au-delà de prof de yoga, des chefs d'entreprise et il faut faire tourner la boutique. Donc en premier point, j'ai noté tout le côté administratif, législation, les déclarations d'URSSAF, de TVA, ENCO, les factures d'ailleurs. Sachez que la facturation est obligatoire, donc je ne rentre pas ici dans les détails de la législation, de tenir sa comptabilité, etc. Mais même en auto-entreprise, il est obligatoire de tenir une facturation sur tout ce qu'on encaisse pour notre comptabilité. Donc, facturation, compta de manière générale, rédaction de contrat, contrat pour des retraites, pour des formations, etc. La rédaction de nos conditions générales de vente, les assurances, tout ce qui constitue finalement le cadre légal de notre activité et les limites qu'on fixe. Qu'on ne fixe pas parce qu'il faut fixer des limites, qu'on fixe parce que vraiment, elles nous protègent. Je ne vous parle pas du temps à réfléchir, à fixer nos tarifs. Enfin si, du coup, je vous en parle. Fixer nos tarifs, ça prend un temps fou parce que souvent, on est dans le doute, on a peur de mettre trop cher, pas assez cher. etc. Fixer nos conditions, conditions d'inscription, conditions d'annulation, jusqu'à quand les gens peuvent annuler sans perdre leur investissement financier ? Jusqu'à quand il est trop tard d'annuler et dans ce cas-là, je garde l'investissement financier de l'élève, etc. Dans nos métiers, je fais une petite parenthèse ici, mais dans nos métiers un peu yoga, bien-être, tout ça, on est des gens à Imsa, très sympas. Et donc, il arrive que les gens, je dis il arrive parce que ce n'est pas tout le monde et qu'il y a beaucoup de gens qui sont géniaux, mais il arrive qu'il y ait des gens qui confondent sympathie et gratuité. Parce que vous êtes sympa, ils abusent et vont tirer, tirer, tirer la ficelle jusqu'au bout. Donc, c'est pour ça, en fait, que c'est important de fixer notre cadre et nos limites. C'est nécessaire et ça témoigne du respect de soi, mais aussi des élèves. Pourquoi ? Parce que quand on a un cadre, qui donne des repères stables, des tarifs, des conditions générales de vente, une politique d'annulation qui soit précise. Les élèves savent à quoi s'attendre. Donc, il y a moins d'ambiguïté, moins d'anxiété logistique pour vous, plus d'espace mental pour le cœur de métier. Pour ce qui compte le plus, finalement, c'est la qualité de vos propositions qui font que vos élèves vont revenir. Donc, le fait de poser ce cadre clair... C'est pour vous preuve de fiabilité, de prévisibilité. C'est aussi une preuve d'équité pour tout le monde, des règles identiques pour tous et toutes. Il n'y a pas de traitement au cas par cas qui crée du favoritisme ou en tout cas une sensation d'eux. C'est juste, c'est lisible, chacun est traité sur un pied d'égalité. Et donc ça crée beaucoup moins de problèmes à posteriori. Je trouve que ça a aussi un impact sur la qualité de l'expérience qu'on offre à nos élèves. Le fait d'avoir des limites claires sur les retards, sur les annulations. Ça évite de gaspiller notre énergie en plein cours. Et donc, nos cours sont plus clairs et de meilleure qualité. Ça crée une transparence financière, une politique d'annulation très claire, évite les malentendus. Ah, je ne savais pas, etc. Les tensions et les arrangements qui sont peu équitables, qui nous font souvent nous sentir comme profs de yoga un peu lésés. On se dit des fois, je trouve que c'est un peu abusé. Je pense qu'il est... Et il est sain d'essayer d'éviter ça au maximum pour la relation avec nos élèves, mais aussi pour nous et notre santé mentale. Et puis, je crois, alors là, c'est purement pédagogique, mais on enseigne aussi par l'exemple le fait de modéliser ses limites saines. Le fait de poser nos limites, ça montre à nos élèves qu'ils peuvent aussi poser les leurs sur le tapis comme dans la vie. Donc là, on est vraiment sur une dimension un petit peu plus nébuleuse, mais pourquoi pas ? quand on sait clairement comment et quand nous joindre, sous quel délai on répond, sous quel délai il est trop tard d'annuler les cours, ce qui relève du cours privé versus d'un DM Instagram où des fois les attentes sont un peu au-delà de la raison. Tout ça, ça évite les attentes implicites et les déceptions. La relation reste pro, respectueuse et saine. Par exemple, il m'est arrivé plusieurs fois Mais j'ai un souvenir très précis. Une fois, il y a des années sur Instagram que quelqu'un m'écrive. C'était pendant la période du premier confinement. Donc, ça fait cinq ans, plus de cinq ans même. Il y a une période qui... En fait, à ce moment-là, je donnais énormément de cours gratuits. Pendant tout le confinement, j'ai donné trois cours par semaine gratuitement parce que ça me faisait plaisir, parce que j'avais le temps et parce que ça me faisait du bien aussi, à moi. Et en fait, le fait que je donne beaucoup comme ça, je pense qu'il y a des personnes qui se sont dit, bah tiens euh En fait, il n'y a peut-être pas de limite à ce qu'elle donne. Je pense que ce n'est pas du tout conscientisé, mais en tout cas, il y a des personnes qui s'autorisent à demander des choses qui finalement dépassent les bornes. Et donc, cette personne, un jour, m'a écrit en me disant « J'ai des douleurs à tel endroit, est-ce que tu pourrais me donner, là, comme ça, un petit programme de choses que je pourrais faire sur la semaine, deux, trois séances que je pourrais répéter pour mes douleurs, etc. » Et en fait, moi, sur le moment, j'étais grognon. Oui, non, non, non, pour qui ce point ? C'est abusé, on ne respecte pas mon travail, comme si on ne travaillait pas de valeur, blablabla. Sauf que j'ai très vite stoppé ça en me disant, bon, en fait, là, c'est à moi de poser la limite et d'expliquer à cette personne que ce qu'elle me demande, OK. Mais par contre, ça fait l'objet d'un cours privé, d'un bilan, d'un suivi personnalisé que pour y répondre correctement, voici les conditions. Trois petits points. Cette personne ne m'a jamais répondu, mais au moins, la limite est posée. Donc voilà, pour ce côté-là, pour moi, c'est important au départ de prendre un peu de temps. Pour se demander, sincèrement, moi, jusqu'à quand c'est OK et jusqu'à quand je me sens, à partir de quand je me sens pas OK avec cette façon de faire là et comment, à partir de là, je pose mon cadre. Au-delà de la gestion courante, de l'admin, la législation, etc., il y a aussi tout le temps passé dans la recherche de lieux, de partenaires, donc dans les à-côtés du métier de prof de yoga, il y a aussi cette casquette-là. contacter des lieux pour des ateliers, pour des retraites, les visiter s'il s'agit de lieux de retraite par exemple, discuter avec les lieux, donc ça nécessite souvent beaucoup d'aller-retour par mail, etc. Discuter des conditions de réservation, d'annulation, du matériel sur place, du nombre de personnes qu'on peut héberger, etc. Tout ça, ça prend du temps et ça prend beaucoup de temps, il ne faut pas le sous-estimer. Ça fait partie du lot, ça fait partie du travail. Organiser un événement. C'est pas que choisir un joli lieu, c'est aussi prendre des décisions quand la jauge n'est pas atteinte. On parle rarement de ça. Le doute et le stress quand on lance un atelier, une retraite, une formation, et que les inscriptions ne suivent pas aussi vite qu'on l'espérait. Tu vois ce moment où la date d'annulation sans frais du lieu approche, où dans ta tête tu te refais le programme en boucle et tu te dis j'ai mis... tout mon cœur dans la préparation de cet événement et si personne ne vient, comment ça va se passer ? C'est un drame, je n'endors plus la nuit, etc. Il y a plein de choses qui entrent en compte dans ce genre de situation. Est-ce que déjà, le message est bien passé ? Nous, on a souvent l'impression que la Terre entière le sait parce qu'on a passé du temps à le préparer, on y a mis beaucoup de cœur. Et pourtant, peut-être que les gens qui sont censés être touchés par ce message ne l'ont pas vu passer. Est-ce qu'il y a un problème avec la date ? Ça, c'est encore un autre grand sujet. Choisir les dates de nos événements, beaucoup de prosélyéas se torturent pour ça. Et puis même quand tout est bien, finalement, que la com a été très claire, que la date est bien choisie, etc., il y a des fois où rien n'explique, en fait, le pourquoi du comment. Parfois ça marche, parfois ça ne marche pas, et ça fait partie du lot. Et il faut, je crois, accepter qu'il y ait une part de mystère dans tout ça, et que souvent... Ça ne dit rien de la valeur de notre proposition. Ça m'est arrivé, je vous dis ça parce que ça m'est arrivé, d'organiser par exemple une retraite sur une date dans un lieu. J'ai organisé la même retraite l'année d'après et ça ne s'est pas du tout passé de la même façon. Dans le sens où la première année, j'ai lancé mes inscriptions en novembre pour le mois de mai. Les places se sont envolées en deux jours. Du coup, je me suis dit, ok, cette retraite, elle a... de l'engouement pour cette retraite, je réitère. Novembre, décembre, je ne sais plus, je crois un peu plus tard, mais je relance la même retraite, même date, même endroit. Et puis, j'ai eu des inscriptions au compte-gouttes jusqu'à la dernière minute. Donc, jusqu'à la dernière minute, je me disais, oh là là, est-ce que ça va se remplir ? Combien ça va me coûter si ça ne se remplit pas ? Etc. Donc, il y a vraiment une part de mystère dans tout ça. Et c'est comme ça. Et ce n'est pas forcément... la date qui était un mauvais choix. Ce n'est pas forcément que notre proposition n'est pas bien. Ça peut être plein de facteurs différents. Donc ne vous mettez pas la rate au courbouillon quand un événement ne se remplit pas en un claquement de doigts. Par contre, il y a quand même des choses, je crois, à mettre en place pour justement s'éviter de ne pas endormir la nuit. Et la première chose, c'est de fixer un seuil de viabilité avant d'ouvrir les inscriptions. Et ce seuil de viabilité, de s'y tenir, de l'assumer. Comment on fait ça ? On calcule nos frais fixes, c'est-à-dire location du lieu, éventuellement assurance complémentaire, matériel, communication, trajet déplacement. Combien la création de cet événement me coûte de façon fixe ? Et puis, combien je veux gagner ? C'est-à-dire que parfois, on se dit « bon, moi, ça me va si ce que j'encaisse, ça couvre les frais de l'événement, même si je ne gagne rien, ça me fait plaisir, ça me fait la main » . Bon, ça peut être un choix. Donc, du coup, j'ai besoin que l'événement couvre les frais fixes. Et à partir du moment où les frais fixes sont couverts, je maintiens l'événement. Si je veux gagner un minimum sur cet événement-là, parce que c'est légitime, en fait, c'est notre métier. On a besoin, nous aussi, de payer un loyer. Dans ce cas-là... À mes frais fixes, j'ajoute la rémunération minimum souhaitée, donc ce que je veux encaisser en brut, avant YourSaf, etc. Donc ce que j'ai besoin d'encaisser comme chiffre d'affaires pour pouvoir me rémunérer sur cet événement-là. Et je divise ça par le prix par personne. C'est-à-dire, par exemple, je loue une salle pour un atelier, par exemple 60 euros. Je veux sur cet atelier de 2 ou 3 heures que ma rémunération minimum soit de 200 euros. Donc j'ai du coup un coût, un chiffre d'affaires à couvrir de 260 euros pour couvrir ma rémunération plus l'allocation du lieu. Pour faire 260 euros, si je vends mes places à 35 euros, admettons, combien il me faut de personnes pour maintenir l'événement ? Il me faut 8 personnes parce que ça fait 7 et des poussières. Donc j'ai besoin de 8 inscriptions pour que cet événement couvre les frais et me rémunère. Tout le reste, c'est du bonus. Donc je sais qu'à partir de 8, si je maintiens, en dessous de 8, je ne maintiens pas. Si j'arrive à la date un peu critique avant d'annuler, que j'ai 6, 7 inscrits, petite opération de com, coucou, il y avait du monde intéressé, est-ce que si vous n'êtes pas inscrit, c'est parce que vous ne l'avez pas encore fait, est-ce que c'est parce que finalement vous ne pouvez pas, tenez-moi au courant, ça me permettra de savoir si je maintiens l'événement, il me manque une personne, blablabla, vous dites ce que vous voulez, mais petite com. ou annulation. Une fois qu'on a fixé ça à ce seuil de viabilité, la deuxième étape importante, si on veut remplir des événements, c'est de communiquer et c'est d'être précis dans notre communication. C'est quoi cet événement ? C'est pour qui ? Ça se passe comment ? Comment je m'inscris ? C'est quand ? C'est où ? C'est combien ? Et le lien. Je dis ça parce que très souvent, il m'est arrivé de tomber sur des stories, des pages, des trucs sponsorisés. Et me dire, ah tiens, ça a l'air cool cet atelier. Si ça m'a été proposé en pub, c'est peut-être que c'est dans ma ville. Je clique, je regarde et je ne trouve pas l'information de c'est où. C'est dans quel pays ? C'est dans quelle ville ? Je ne sais pas si c'est en ligne, je ne sais pas si c'est dans une salle. Je ne comprends pas. Et donc parfois, nous, tête dans le bidon, on ne se rend pas compte parce que ça nous paraît tellement évident à nous. Que c'est là, c'est en ligne ou c'est à Montpellier, c'est une évidence. En fait, quelqu'un qui ne vous connaît pas et qui tombe sur votre com, c'est pas une évidence pour cette personne-là, donc essaye vraiment de penser à ça. et de communiquer précisément et simplement. Qu'est-ce que je propose ? À qui je m'adresse ? Ça coûte combien ? C'est où ? Comment je m'inscris ? Et puis enfin, un dernier petit tips qui peut éventuellement rassurer un peu notre part de nous qui a tendance à drama queen, à faire des plans diaboliques sur le fait que notre événement ne fonctionne pas. Prévoir un plan B. Pourquoi pas prévoir d'éventuellement transformer en format plus court, si on était sur une retraite par exemple, si on était sur trois jours, faire en deux jours, si on était sur deux jours, faire en un jour, pour proposer un tarif un peu plus accessible et donc éventuellement choper quelques inscriptions supplémentaires. Pourquoi pas proposer aux gens, moi ça m'est déjà arrivé sur des retraites, d'avoir des personnes intéressées mais qui ne pouvaient pas être là le premier jour, je leur ai proposé de venir, de nous rejoindre le deuxième jour parce qu'il restait une place ou deux places et donc d'avoir un prix du coup adapté en conséquence. Donc pourquoi pas prévoir des plans B, prévoir de reporter, prévoir de proposer des alternatives. Qu'est-ce qui se passe si jamais j'annule ? Est-ce que je rembourse les gens ? Est-ce que je leur propose de garder un avoir sur un prochain événement ? D'où l'intérêt finalement d'avoir discuté avec les lieux, de connaître précisément les conditions d'annulation. Comment est-ce qu'on peut s'arranger si jamais il y a un couac ou quoi que ce soit ? Est-ce qu'on n'est pas à l'abri de se casser une jambe la veille ? d'être malade, tout est possible. C'est bien aussi de prévoir des plans B, ça nous rassure. Quand tout ça, c'est très clair, qu'on sait précisément quand annuler, si besoin d'annuler, je trouve que le stress qu'on a tendance à se mettre sur ce genre d'événement descend largement d'un cran. Puis dans les multiples casquettes d'un prof de yoga, il y a la community manager, appelé ça ce que voulait le directeur de la com. Il y a le besoin de faire savoir. Et alors là, qu'est-ce qu'on se torture avec ça ? Les profs de yoga, je dis ça parce que je sais, ce sont des sujets qui reviennent souvent en formation. La com, comment on fait ? À quelle heure on poste ? Combien de postes par jour ? Quel format ? Est-ce que je fais un réel ? Est-ce que je fais un carousel ? Qu'est-ce que je dis là-dedans ? Pourquoi ? On se compare énormément en voyant tout ce qui arrive à faire les autres, qui sont beaucoup plus... plus formidables que nous. Et puis, on a vite tendance à tout confondre, ce qui fait que notre com, elle est un peu incohérente, un peu diffuse. Donc, ici, je ne vais pas vous faire une masterclass sur comment communiquer, c'est un autre sujet. Mais pour rester dans le thème du jour, quelle perte de temps ? On est capable des fois de passer 4 heures pour être sympa, parfois même une journée à faire un poste, avec des montages pas possibles, pour une publication qui au final ne sert à rien, parce que le message n'est pas clair. Alors que, quand notre positionnement est clair depuis le début, qu'on sait le message qu'on veut faire passer, à qui il s'adresse, tout devient beaucoup plus simple, et on ne se pose plus trop cette question de « à quelle heure je vais poster ? » On s'en fout en fait, à quelle heure je poste et est-ce que je fais 3 posts par jour ? Non. Moi, clairement, je ne fais pas trois posts par jour, mais je ne fais même pas trois par semaine. Et je me pose rarement la question de à quelle heure je vais poster. Je sais que j'ai une information à faire passer. Je la fais passer. Donc tout ça pour dire que la com dans le quotidien des profs, c'est pas rien. Moi, souvent, quand on me demande ce que je fais dans la vie, je réponds, je suis prof de yoga quand même, parce que c'est mon cœur de métier. Mais mon cœur de métier, il doit occuper à peu près 30% de mon temps de travail. Le reste, c'est faire tourner la boutique, c'est faire tourner une entreprise. Et je crois que d'en faire tourner une entreprise, en tout cas pour ma part, il y a 80% de com. Et ça fait partie du lot. Après, je parle pour ma part parce que j'ai une activité en ligne qui nécessite une communication permanente. Je ne me donne pas des cours en studio. Les studios font la com des cours et les cours se remplissent parce qu'il y a des abonnés dans ce studio. Donc, j'ai besoin de communiquer en permanence. Je fais des événements que j'organise seule. Donc je ne peux compter que sur moi pour ça. Voilà. Après, dans les autres casquettes éventuelles, alors j'aurais pu penser encore à plein d'autres casquettes, mais là, je pense que j'ai quand même fait le tour globalement des plus importantes. La gestion, l'administration, la compta, tout ça. Le cadre légal, la recherche de lieux, de partenaires, donc un peu l'événementiel, la com. Et puis il y a aussi la partie, bon bien sûr, le secrétariat, la réponse aux mails, le SAV, tout ça, tout ça. Enfin, je ne vais pas détailler tout ça, mais ça fait partie aussi de notre quotidien. selon les activités qu'on a. Sur un studio de yoga, par exemple, il est probable que vous ayez souvent des questions. Comment on s'inscrit ? Est-ce qu'on peut venir à un cours d'essai ? Même si tout ça s'est dit sur votre site, vous avez quand même toujours une part de SAV, de réponse aux questions, etc. Et ça fait partie aussi du métier. Et il y a aussi la casquette, si on a des offres en ligne, eh bien, tournage de vidéos, montage, mise en ligne, programmation, on devient aussi des web designers, on aurait dit gestionnaire de site internet, etc. Donc tout ça, c'est encore une autre casquette. Si jamais c'est des choses que vous développez ou que vous faites déjà, vous le savez, ça prend beaucoup de temps. Donc tout ça pour vous dire, mes chers collègues profs de yoga, que nous ne sommes pas des usines, que nous ne sommes pas des machines à créer, à produire, tout le temps, tout le temps, tout le temps. Qu'il y a des moments où on est moins inspiré, plus fatigué, et que l'évolution de notre activité, elle n'est pas linéaire, et c'est normal. Il y a des phases où tout roule. Et il y a des phases où rien ne se passe, ou en tout cas on a l'impression que rien ne se passe. Et moi je crois que ces phases-là, ce sont des respirations ou des temps de repos, appelez ça comme vous voulez, qui sont nécessaires et qui sont même souvent salutaires. C'est souvent d'ailleurs plus tard qu'on se rend compte que même quand on a eu l'impression qu'il ne se passait rien, qu'on a quand même avancé. Pour moi c'est ok dans ces phases-là de ne fournir que le strict nécessaire, ce pour quoi on est attendu, et c'est ok de recycler. Exemple pour moi, il y a des périodes où je suis plus fatiguée, où je suis moins inspirée, ou autre événement de la vie. Dans ces périodes-là, je sais que mon strict minimum, c'est de donner les cours dans lesquels on m'attend, mes engagements, et que le reste, le travail plus invisible, ce n'est pas un drame s'il attend un peu. Si le lancement de la formation ne se fait pas en avril comme j'avais prévu dans mes rêves, ce n'est pas si grave, car il n'y a que moi déjà qui le sait. Mais même si je l'avais annoncé, que si c'est en mai ou en juin, on va probablement survivre. Je reviendrai plus en détail d'ailleurs dans un prochain épisode là-dessus et sur ce qui m'a le plus challengé cette année. Mais bon, je reviens à la parenthèse, c'est pour plus tard. Donc je pense qu'il est important aussi de se rappeler de tout ça, quand ce qu'on voit chez les autres, c'est des salles pleines, des jolis visuels et une com' inspirée à n'en plus finir, des retraites sold out. Il y a aussi tout ce qu'on ne voit pas, toutes les périodes de doute. Les annulations qu'on ne sait pas, qui ne sont pas communiquées sur les réseaux sociaux. Donc bien sûr qu'il y a des profs qui remplissent des événements et que ça semble se faire en un claquement de doigts, sans aucun effort, que les gens attendent absolument l'ouverture de cet événement et qu'il va être sold out en cinq minutes comme un concert de Beyoncé. Ça arrive, il y a des profs pour qui ça se passe comme ça. Mais ce qu'il ne faut pas oublier derrière tout ça, c'est que ça n'arrive pas par magie. C'est souvent le fruit d'années d'expérience, de présence dans la communication, une communication régulière et d'années de travail en fait. Parce qu'on a travaillé et donné des cours, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup. Eh bien oui, on a un vivier d'élèves qui est là et qui est prêt à s'engager sur les événements qu'on va proposer. Donc c'est quand même la base, c'est d'être bon dans notre métier. et dans notre cœur de métier. Quand je parle de com' régulière, je ne veux pas dire trois postes par jour, même si on y a rapidement parlé tout à l'heure. Je parle vraiment de la régularité tout au long de l'année. Une présence qui est fréquente, même si elle n'est pas omniprésente. C'est ce qui va permettre aussi que les gens sachent qu'on est là, qu'on existe et qu'on a quelque chose à proposer. Donc, ça m'arrive régulièrement. Moi aussi, d'avoir l'impression de stagner, de douter de tout. Avant, ça me mettait clairement la rate au courbouillon. J'avais l'impression de procrastiner, j'avais la culpabilité qui montait en flèche. Maintenant, je sais que nous sommes des êtres cycliques, que l'inspiration, quand elle n'est pas là, elle reviendra, que ça va, ça vient, et que c'est normal, jusqu'au jour où, pop, il y a une idée qui fuse, puis une autre, et c'est reparti pour un tour et c'est ok. Dans ces périodes de creux, Ce que je conseille, c'est déjà d'essayer de relativiser, de faire le pas de côté, de se dire « Ok, il n'y a pas quelqu'un qui est en train de mourir à cœur ouvert sur une table d'opération. Donc si cet événement est annulé, ce n'est pas un drame. » Relativiser, recycler. Quand on n'est pas inspiré, recyclez vos cours, recyclez vos contenus de communication. Et faites sur ces moments-là le strict minimum parce que vous avez besoin de vous reposer ou de vous ressourcer, de vous recharger, quoi que ce soit. Si jamais tous ces événements nous mettent trop de stress financier, c'est peut-être qu'il y a un problème dans le choix du business model. Si on se sent trop souvent en insécurité, voire même de façon permanente, je crois qu'il est peut-être sain d'avoir autre chose à côté, un job alimentaire ou autre source de revenus. En tout cas, de ne pas mettre tous les œufs dans le même panier pour éviter justement de se mettre vraiment dans un stress. financiers insécurisants. Donc pour conclure, ce métier est beau, mais il est aussi exigeant et il y a une grande partie qui se joue hors caméra et donc toute cette partie invisible c'est important de la reconnaître, de la valoriser parce qu'elle compte beaucoup. Si cet épisode t'a aidé, t'as fait du bien, t'as parlé, je t'invite à le partager, ça m'aidera en retour, peut-être qu'il aidera d'autres personnes et dans ce cas-là on est sur un effet boule de neige. positif. Si tu as envie d'approfondir tous les sujets dont je viens de parler, comment être bon dans notre cœur de métier, la pédagogie, le séquençage, mais aussi comment être bon dans les autres casquettes, le positionnement, positionnement pédagogique, mais aussi positionnement dans la com, l'organisation, la com, etc. C'est tout ce qu'on travaille dans ma formation Yoga Next Step qui réouvre bientôt ses portes en ligne. Je vais faire un petit événement d'ailleurs au mois de décembre, pour les profs de yoga. Et je pense que c'est un événement qui, je l'espère, vous aidera beaucoup justement à affiner un petit peu vos choix, que ce soit vos choix pédagogiques, mais aussi vos choix d'organisation et de positionnement. Donc plein de chouettes choses à venir. Donc je vous invite à vous inscrire sur la liste d'attente. Ça n'engage à rien et ça permet de recevoir les infos en direct dans vos boîtes mail. Je vous mets le lien dans la description. Merci de m'avoir écoutée jusque là. C'était un épisode un peu plus long que d'habitude parce que j'étais vraiment inspirée et j'avais vraiment envie d'aller un peu plus dans le détail. Ce sont des sujets qui font partie de mon quotidien, de ma vie et que j'aime beaucoup aborder. Donc merci, merci, merci de votre écoute. N'hésitez pas à me mettre un petit mot dans ma boîte mail ou dans mes messages Instagram. pour me dire un petit peu si cet épisode vous a parlé, etc. Ça me fait plaisir, ça me fait du bien de savoir aussi que vous écoutez, puisque je vois, moi, un nombre d'écoutes, mais je ne sais pas qui écoute et je ne sais pas qu'est-ce que ça vous fait si vous ne me le dites pas. Et puis, si ce n'est pas encore fait, à mettre des étoiles sur la plateforme, votre plateforme d'écoute préférée, pour m'aider à donner de la visibilité à ce podcast qui est un projet qui m'est cher et qui me fait vraiment grand plaisir à partager. C'est du travail, c'est du temps de travail. J'en ai pas parlé, mais ça fait partie de la com. Donc pour moi, créer ce podcast, c'est du temps. même si c'est du bonheur, c'est du temps Et donc, ça fait partie d'une de mes casquettes invisibles de ce métier de prof de yoga. Merci encore. À très bientôt, je l'espère, sur le tapis ou sous le tapis.