- Timo
Donc là, on parle de météo. Oui. C'est à géométrie variable maintenant. Le réchauffement climatique, on le ressent beaucoup plus là-bas que n'importe où. L'hiver, on passe de moins 30, où tu as un ressenti qui peut aller jusqu'à moins 70 à cause du vent, à des pics de chaleur à l'été. Donc maintenant, on brise des records de chaleur tous les étés. Je pense que là, cette année, le pic de chaleur, c'était à plus de 22 degrés. de 4 degrés peut-être.
- Lucie
Ce qui, j'imagine, est très chaud.
- Timo
Beaucoup trop chaud, oui.
- Lucie
Et l'hiver dure, c'est de quand à quand à peu près ?
- Timo
On peut dire novembre, de novembre jusqu'à fin mai. Il y a quand même beaucoup de neige un peu partout. Ce qu'on appelle le printemps en France, par exemple, c'est l'hiver avec de la lumière, en fait. Ça, on appelle ça le printemps. Le spring, c'est quand tu as de la lumière du jour jusqu'au soleil. À partir d'avril, tu n'as plus de nuit. non Du coup, à partir de la deuxième semaine d'avril, c'est lumière du jour tout le temps.
- Lucie
Toi, comment tu le vis, le climat, les nuits longues ?
- Timo
Les nuits longues ? Là, pour l'instant, je ne suis pas à Svalbard, par exemple. Généralement, j'essaie de fuir un peu cette période-là.
- Lucie
D'accord. C'est de point à quand qu'il n'y a pas du tout de nuit ?
- Timo
Il n'y a pas du tout de nuit. De jour, pardon. Donc là, en hiver, la merquetise, la nuit polaire, c'est... de, on va dire, la première semaine, à la fin de la première semaine de novembre, t'as vraiment plus aucune, ne serait-ce que lueur lointaine de lumière du jour. Mais tu commences déjà à ne plus avoir de soleil à partir de mi-octobre. T'as que l'horizon, enfin la lumière du soleil qui vient de sous l'horizon et ça diminue très vite. Tu perds plus de 20 minutes de jour par fin de daylight. de lumière du jour par jour. Donc, ça diminue très, très vite. Et ensuite, tu commences à avoir un semblant de crépuscule, on va dire, en début, mi-février. Là, généralement, moi, je pars en vacances. Je pars en vacances, généralement, de novembre à janvier.
- Lucie
Parce que du coup, la saison où il y a plein de touristes, c'est de quand à quand ?
- Timo
Là où il y a le plus de touristes, c'est toujours l'été parce que tu as aussi les paquebots qui viennent. D'accord. Donc ça, c'est un autre délire encore. Mais sinon, la saison d'hiver, la haute saison, c'est mi-février à mi-avril.
- Lucie
Ok, toi, tu pars avant ces périodes.
- Timo
Pendant cette espèce d'intersaison, il y a encore nuit polaire. Du coup, il y a toujours du tourisme. Il y a du tourisme tout au long de l'année, mais c'est des périodes plus creuses. Mais il y a des gens qui viennent pour expérimenter ça, par exemple. Mais c'est pas une... J'aime bien la nuit polaire, mais c'est juste que presque cinq mois, c'est long. C'est très, très long. Surtout la période où tu vas vers l'obscurité. C'est plus sympa de partir en vacances, puis tu reviens début janvier, puis tu as presque deux mois de pénombre. Mais ça reste quand même des mois de pénombre où tu vas vers la lumière.
- Lucie
Oui,
- Timo
on le vit à un degré différent de la tempête. Et ensuite, le soleil de minuit, c'est pareil. il y a plein de gens qui disent qui... préfère la nuit polaire au soleil de minuit, par exemple. Moi, ce n'est pas le cas du tout. Moi, je préfère le soleil de minuit à 1000%.
- Alban
Pour expliquer le soleil de minuit, c'est parce que là, il n'y a plus du tout de nuit. C'est l'inverse de la nuit polaire.
- Timo
Et ça, tu peux l'avoir déjà au nord de la Norvège. Passer le cercle polaire arctique, tu as ça. Donc quand je vivais en Laponie, je l'avais déjà. Et je pensais justement pareil pour la nuit polaire. Je pensais que c'est bon, en Laponie, on a pareil. Non, non.
- Alban
c'est très différent là c'est vraiment t'as le soleil ça je pense que c'est différent même à Oslo on est beaucoup plus bas mais tu gardes le soleil se couche le ciel est clair mais
- Lucie
là aux abords j'imagine que c'est tu bronzes t'as le soleil qui te tape à la tronche qu'est-ce que tu fais du coup en hiver quand il fait nuit tout le temps et que t'es là-bas t'arrives quand même à sortir tu prends des
- Timo
des... Bah tu... Après, c'est toute une histoire d'équipement quoi. Donc du coup, c'est faut que tu investisses dans des lampes frontales hyper puissantes. Tu pars entraîner les chiens, tu pars... Tu bosses toujours, donc du coup, tu t'emmènes les gens faire des excursions en motoneige. Il y a des phares sur les motoneiges. Donc l'expérience est différente.
- Lucie
Et quand tu ne travailles pas ?
- Timo
Ça, ça dépend des gens. Il y en a qui aiment bien aller faire du ski sur les glaciers. Moi, j'aime bien les jeux vidéo. Je caricature un peu. C'est froid ? Oui.
- Lucie
Très froid,
- Timo
cette période-là. En fait, ça dépend du vent, surtout. C'est le vent qui décide s'il fait froid ou pas. Parce que s'il fait moins 15 et qu'il n'y a pas de vent, à partir du moment où tu as les vêtements qu'il faut, un coup de stress, tu es en nage. Ce n'est pas possible. D'accord. Je pense que le vent décide de beaucoup de choses.
- Lucie
D'accord. Tout à l'heure, tu parlais quand même de température extrême, moins 30 centimes, moins 50.
- Timo
Oui, mais c'est pareil. C'est une histoire d'équipement. Par exemple, pour les auditeurs français qui vivent en France ou qui n'ont pas... Le froid, ça s'apprend. Ce n'est pas quand les gens disent « Ah, mais toi, tu es Finlandais, tu es habitué au froid. » C'est genre non, non, pas du tout. C'est juste, moi, je suis comme tout le monde, je n'aime pas du tout me les peler. Mais c'est juste qu'il y a plein de techniques à apprendre. et les vêtements, c'est... Il ne faut pas se fier à genre, ah, mais j'ai acheté un truc des bottes. Ils disent que ça va jusqu'à moins 50. Ce n'est pas comme ça que ça marche du tout. Parce que ton corps, il produit de la chaleur, mais il produit une chaleur différente si tu es en activité ou pas. Donc, si tu es assis sur une motoneige, tu ne vas pas avoir de blood flow. Si tu es en ski, tu es en mouvement perpétuel. Ton corps, il va produire de la chaleur. Donc, tu ne vas pas mettre les mêmes vêtements en fonction de ce que tu fais.
- Lucie
D'accord, tu as une garde-robe très spécifique en fonction de ce que tu fais.
- Timo
Là, c'est un truc aussi, par exemple, quand tu vis dans un pays nordique, parce que tu vois... t'habites à Paris et tu vas faire un voyage à Asphalbard, tu te dis ah putain, mais une parka à 1500 balles, c'est genre ouais, mais parce que c'est pour un voyage. Généralement, tu vois les tours providers, tu vas faire de la motoneige, ils vont te filer tout ce qu'il faut. Donc, investis pas dans une parka à 1500 balles. Quand t'habites à Paris, investis dans des sous-vêtements thermiques en laine Merino.
- Lucie
Oui, parce que ça, ils vont pas te le donner.
- Timo
Moi, par exemple, j'ai des doigts de pied déglingués. parce que je me suis chopé des angelures tellement de fois au trésorier. C'est le premier truc qui frise chez moi. Quand j'ai fait ma formation, par exemple, j'ai appris un lifesaver là-dedans. Mettez jamais plus de deux paires de chaussettes, c'est une connerie, pas possible. Il faut que ce soit que de la laine. Donc, des fois, on peut lire de la soie, des trucs. Non, je dis de la laine Merino. La laine Merino pour une première chaussette qui est fine, un peu comme ce que je porte là. Et ensuite, essayer de trouver les trucs avec des gros smailles. soit tricoté à la main. Et entre les deux, vous mettez un sac plastique. Et ça, ça fait toute la...
- Alban
Oui, ça doit tenir hyper chaud,
- Timo
ça. En fait, le truc, c'est que ton pied va transpirer. Peu importe ce que tu fais. Surtout au début, quand tu t'équipes, tu vas foutre ton pied dans une botte hyper chaude. Donc, il va transpirer. Et toute cette transpiration, elle va rester dans la godasse. Et quand tu vas être dehors pendant 4 heures à moins, ça va commencer à devenir très froid là-dedans. Donc, quand tu mets le sac plastique, en fait, c'est une barrière de vapeur. Donc, en fait, toute ta transpiration, elle reste à l'intérieur du sac plastique. Elle ne va pas dans la chaussure. Et par contre, tu as une très bonne couche d'isolation par-dessus. Donc, du coup, tu restes au chaud bien plus longtemps.
- Lucie
Mais j'adore, parce que moi, j'ai tout le temps froid aux extrémités. Tu as des tips pour les mains ?
- Timo
Surtout moi, en tant que photographe, parce que quand il fait moins 20, très souvent, tu ne peux pas avoir des grosses moufles, des trucs. Donc, c'est toujours les mots. J'utilise des chaufferettes chimiques. Donc,
- Lucie
tu mets une petite paire de gants avec des chaufferettes dans des gants.
- Timo
Ouais, quand je fais de la photo, ouais. Sinon, si je fais de la motoneige, j'ai une seule paire de gants. Après, la motoneige, les poignées sont chauffantes. C'est différent. Mais c'est pareil, ouais. J'ai une tendance à avoir froid aux doigts assez facilement aussi. Mais les moufles et sans sous-gants. Parce qu'un sous-gant, en fait, ça va... ça va tuer la communication des doigts entre eux par là. Donc, en fait, si tu as juste une grosse, grosse moufle, tu peux avoir une moufle en laine tricotée et ensuite, par-dessus, tu mets une moufle en Gore-Tex, par exemple. Parce que du coup, comme ça, c'est pareil, ça fait le même effet, ça ne respire pas le Gore-Tex. Donc, du coup, la chaleur reste à l'intérieur, ça fait une barrière. Et après, tu mets une chaufferette là-dedans, tu es bien. Oui,
- Alban
mais ça, c'est vrai que j'avais entendu, il faut toujours que les doigts restent ensemble. Les gants et les sous-parais,
- Timo
c'est une mauvaise stratégie. Par exemple, si tu fais de la photo, parce que là, du coup, tu vas vouloir avoir au moins quelque chose quand tu vas retirer tes moufles, parce que faire de la photo avec des moufles, c'est pas possible. Et puis après, il y a aussi le fait que... J'aime bien comparer le froid à la faim, souvent. T'es un touriste, tu viens de Toulouse, tu vas en Laponie, tu sors trois heures. t'as jamais eu aussi froid de ta vie, ta vie, elle n'est pas en danger. C'est comme quand t'as faim parce que t'as pas mangé depuis ce matin. C'est pas très agréable, mais c'est normal. Mais c'est pareil, si t'as jamais jeûné de ta vie, tu vas pas réussir à faire un jeûne de trois jours tout de suite. C'est clair. Il faut que t'apprennes à accepter le fait d'avoir... J'ai un peu la dalle. En fait, soit tu restes focus dessus. Et tu te sens misérable parce que... Machin et tout. Soit tu te dis, vas-y, c'est bon. Donc du coup, tous les ans, je dois réapprendre. Parce que les premiers jours où il refait froid, où t'as pas l'habitude de mettre autant de vêtements et tout, machin, je sors nourrir les chiens, je suis complètement... Tu sais, ça arrive des fois, il fait 6 degrés, tu vois, le soir. Et je me réveille et puis... Pendant la nuit, tu te réveilles, il fait moins 10, moins 12, et il y a un peu de vent. Tu sors avec les mêmes fringues que la veille parce que tu ne fais pas gaffe. Tu te mets là-bas et tu te dis « Je me légerai le gant. »
- Alban
C'est rigolo que tu dises qu'il faut réapprendre d'une année sur l'autre parce que c'est clairement aussi ce que je vis sur Oslo. C'est bête. Surtout qu'à la base, j'ai naturellement chaud. Je vais éviter d'avoir plein de couches. Je ne suis pas très à l'aise. Malgré tout, Quand il faut repenser un peu, comme tu dis, le froid s'apprend, ici déjà en partie, il faut reprendre les habitudes. Oula, attends, mais ça, c'était le premier gant, le surgant, quelle veste et qu'est-ce que je mets dessous ? S'il y a la veste par-dessus, la finesse de la veste par-dessus, qu'est-ce que je vais mettre plus ou moins épais dessous ? Il y a tout ça qu'il faut revoir.
- Lucie
Mentalement, tu as du mal aussi à passer, en tout cas cette année, tu as eu du mal à passer à la garde-robe d'hiver. Tu es resté longtemps en te disant, non, non, attends, ce n'est pas encore l'hiver complètement parce qu'il ne neigeait pas. encore.
- Alban
Oui, c'est ça. En fait, je pense que je passe par des...
- Lucie
Fais froid.
- Alban
Je passe par des vêtements intermédiaires pour me dire non, mais c'est bon, je prends juste une petite doudoune jusqu'au dernier moment avant d'avoir la grosse veste.
- Lucie
Non, moi, je suis frileuse, je sors direct tout. Et du coup, les habitants là-bas, quand le soleil réapparaît, c'est grosse fiesta ?
- Timo
Quand le soleil réapparaît, à partir de... Je pense à partir du 16 février. Ah oui, c'est parti.
- Lucie
L'anniversaire d'Alban,
- Alban
c'est une magnifique journée.
- Timo
Mais c'est que, par exemple, si tu vas sur le sommet de telle montagne, tu peux apercevoir le soleil pendant 12 minutes. Ok,
- Lucie
c'est vouloir.
- Timo
Oui, mais ce que je veux dire, c'est à partir de là, mais c'est pareil, après, ça remonte très vite, parce que tu gagnes, le soleil est au-dessus de l'horizon pendant probablement, tu gagnes peut-être que 30 minutes par jour au début, puis ensuite, c'est énorme, ça passe très vite. et à Longyearbyen le soleil passent par-dessus les montagnes qui s'entourent, parce que Longyearbyen, c'est dans une vallée. Ça, ça va être à partir du début mars, tout début mars, je crois. Et du coup, il y a le Soulfest. C'est les gamins qui chantent et les gens sont contents.
- Alban
La fête du soleil.
- Timo
Et il y a plein de fruits exotiques au supermarché.
- Alban
Mais non !
- Timo
Ils importent plein de fruits exotiques. La fête du soleil.
- Alban
Là, tu abordes un sujet auquel je n'avais même pas pensé. Il y a des enfants au Zolba ?
- Timo
Oui, bien sûr. Il y a deux kindergarten. Il y en a un pour les Norvégiens, Norvégiophones, etc. Un jardin d'enfants. Oui, un jardin d'enfants. Et un pour aussi les Norvégiens, mais du coup, où ils parlent aussi. C'est aussi en anglais, etc. Pour les enfants d'immigrés, c'est plus les gens qui viennent bosser là-bas. Si tu as un couple de scientifiques qui ont un gamin, du coup, ça sera structure pour que... l'enfant puisse aller là-bas, etc. Et tu peux, en vrai, on en discutait avec des amis, un enfant qui naît, bon, tu ne peux pas naître à Svalbard, mais un enfant qui naît et qui retourne à Svalbard peut rester là-bas toute sa vie, en fait.
- Lucie
Parce qu'en fait,
- Timo
il y a Kindergarten, maternelle, ça n'existe pas en Norvège. En fait, c'est jusqu'au primaire. ta primaire. collège lycée et à l'université après. Du coup, tu pourrais faire ta life là bas. Après, généralement, c'est pas ce qui se fait. Généralement, surtout les Norvégiens au lycée, c'est très souvent des Norvégiens, mais du coup, ils ont de la famille au mainland. Du coup, ils vont chez la tante ou chez l'oncle ou quelque chose comme ça. Et puis ils font leur lycée au mainland très souvent parce que les enfants veulent.
- Alban
Il y a deux questions justement que j'aimerais aussi te poser. Une que j'ai sur le bout des lèvres depuis tout à l'heure, mais qui n'a pas encore réussi à te demander, c'est est-ce que tu te balades avec un fusil ? Et la deuxième, c'est comment se passent les nuits polaires ? Donc les jours où tu n'as pas de jour, il fait nuit tout le temps.
- Timo
Alors, est-ce que je me balade avec un fusil ? Pas quand je veux faire mes courses, etc. Donc, quand tu es dans l'enceinte de la ville, tu n'as absolument pas besoin d'être armé. Donc, tu es sous la protection de la police, en fait. Donc, du coup, voilà.
- Alban
Est-ce que tu peux préciser pourquoi tu as besoin d'être protégé ? Parce que là, on pourrait se dire, mais il y a des voitures.
- Timo
Parce que c'est le Far West. Non, je déconne. Parce que c'est le Far West.
- Lucie
C'est qu'il n'y avait pas de criminalité. Ouais
- Timo
Non, donc c'est polar bear safety. C'est à cause des ours polaires, ouais. Mais du coup, c'est pareil. La loi, elle ne dit pas que tu dois avoir un fusil pour sortir à la ville. La loi, elle dit que tu dois avoir un scaring device. Donc,
- Alban
on fait le mien.
- Timo
Comment on appelle ça ?
- Lucie
Une machine qui fait peur ?
- Timo
Voilà.
- Lucie
Dissuade.
- Timo
Voilà. Donc, généralement, ça va être un pistolet de détresse. On appelle ça en français, je crois. Avec l'airgun. Donc, du coup, il faut que tu aies ça. En gros, il faut compter ça quand tu sors. La polar bear safety, c'est un petit peu particulier parce que tu peux louer une arme à feu, tu peux louer un fusil si tu as un permis...
- Alban
Un permis de port d'or ?
- Timo
Ouais, européen. Ou si tu viens d'ailleurs, tu peux demander un papier qui t'autorise à avoir ça en Europe. Le problème étant que si tu n'as jamais suivi de cours de protection d'ours polaires... à savoir plus de cours de législation par rapport aux ours polaires au Svalbard, tu peux vite te retrouver dans une situation où tu vas te mettre dans la merde. Parce que la raison pour laquelle il faut que tu aies un scaring device, généralement tu te balades avec un flare gun, avec un pistolet de détresse et un fusil. Le pistolet de détresse, c'est ce que tu vas utiliser. Et le fusil est là si ça ne marche pas et que l'ours a envie de te bouffer. en fait et que t'as pas de moyen de te barrer. Genre si t'es en ski, par exemple, si t'es en train de faire un ski trip, l'ours polaire, il peut te taper des pointes à près de 50 km heure. Donc du coup, s'il te charge, a priori, t'iras pas plus vite en ski. Donc là, du coup, peut être que tu vas devoir, si c'est lui ou toi, généralement... Généralement, tu vas choisir toi. Mais donc, du coup,
- Lucie
la fusée de détresse, c'est censé leur faire peur.
- Timo
Bien sûr, le bang, c'est ce qui est censé leur faire peur. Mais ça ne marche pas avec tous les ours. Donc, du coup, en fait, c'est pour ça qu'il y a une zone grise. Parce qu'en fait, techniquement, si tu abats un ours, il va y avoir une enquête de mener. S'ils découvrent que tu avais un moyen de faire autrement, là, les emmerdes vont commencer, ce qui est très bien. Ce qui est très, très bien. Je suis complètement pour ça. Mais en fait, le truc, c'est pour ça que généralement, quand on a des touristes qui nous disent « Ah, mais moi, j'ai un permis de port d'armes, je pourrais louer une arme et je peux me démerder » , c'est genre « Ouais, tu peux, mais c'est vraiment pas ce qu'on recommande, quoi » . Oui,
- Lucie
c'est très réglementé.
- Timo
Tu peux te retrouver en prison, si j'ai le choix. Oui, le maximum, c'est en gros la sentence maximum, ou du moins ce qui m'est là, je crois que c'est la même pour... tu es une personne en Norvège, je crois que c'est 24 ou 28 ans de prison, je ne sais plus. Voilà, la sentence maximale. Mais du coup, tu peux aller jusqu'à ça si tu es un ours. Tu as raison. Sans motif valable. Mais en gros, si tu veux, par exemple, moi qui ai une licence de guide, etc. Si je guide un groupe en ski et qu'il y a un ours qui nous trace, généralement, de toute manière, ils ne vont jamais juste venir et te charger comme ça. Ça peut arriver, mais c'est rare. Mais bon, du coup... tu as un ours qui te trace comme ça, la meilleure chose à faire, c'est déjà que tu gardes un bon oeil dessus, tu vois quelle distance il est, et puis si tu le vois qui se rapproche, tu essayes de le faire flipper. Tu vois si ça marche ou pas. Moi, ça ne m'est jamais arrivé, mais j'ai un ami justement à qui c'était arrivé. En ski-trip, ils avaient un ours comme ça. Donc, ils ont appelé. En gros, ils étaient deux guides. Un à un, le premier truc qu'ils font, c'est qu'ils prennent le téléphone satellite, ils l'appellent les autorités. On est là, il y a un ours. Est-ce que vous venez nous chercher en hélico ? Qu'est-ce qu'on fait ? Du coup, non, on ne vient pas vous chercher. OK, mais du coup, les autorités ont l'info. Donc là, déjà, la responsabilité, elle est déjà un petit peu en marge. Ensuite, ils essayent de l'effrayer. Quand l'ours, il se rapproche trop. Donc l'ours, il prend un peu de distance, mais il reste quand même dans le coin. Et donc, du coup, au bout de deux heures, avoir un ours qui leur rodait autour, ils ont appelé et ils ont dit, là, le problème, c'est que si vous ne venez pas, nous, on a quatre touristes avec nous. Il y a un ours qui va finir par mourir et personne ne veut ça. Donc, du coup, les autorités sont allées le chercher. OK,
- Alban
heureusement. Oui,
- Timo
mais du coup,
- Lucie
dans sa formation, tu as eu un peu la check list.
- Timo
Tu as beaucoup de choses, tu as la check list, mais après la check list, c'est pareil, tu ne peux jamais tout faire by the book. C'est un peu compliqué, mais du coup, en fait, tu as plus une idée du respect à avoir par rapport à certaines situations,
- Alban
de comprendre certains comportements de l'animal. Et ouais, ouais.
- Timo
Carrément, mais ça c'est encore une autre chose ça c'est encore autre chose, parce que t'as beaucoup de gens qui disent ouais les ours polaires ci, les ours polaires ça mais en fait au final c'est que des trucs qu'ils ont entendu répéter, déformer, etc, etc tu sais jamais vraiment trop, c'est toujours à prendre avec des pincettes, et puis quand tu parles de trucs comme ça, les gens aussi ils aiment bien être importants, donc du coup ils aiment bien s'inventer des trucs ou inventer des trucs, mais moi ce que j'aime bien dire aux touristes à chaque fois surtout quand tu fais des photos, des trucs comme ça, c'est tout le temps en fait mettre en...
- Lucie
Il y a un grand respect de la faune
- Timo
Ouais, bah à voir qui n'est pas toujours respecté par tout le monde, mais il y a un grand respect à avoir.
- Lucie
Tu ne t'es jamais retrouvé face à un ours, du coup ? Si. Non, je veux dire en situation de danger. Si. Si,
- Timo
si. Bien sûr. On était à une cabine sur un fjord, au nord du fjord système où on est. Et tu as toujours un cabin book. Un livre d'or. Un hutte book, oui. Et du coup, tu as... C'est très norvégien ça, ils aiment bien lire qui a été là, ce qu'ils ont écrit, etc. Donc ma copine à chaque fois elle adore faire ça. Et elle lui fait « Ah, il y avait des renards arctiques autour, c'était pendant l'été, il faut qu'on ouvre les yeux, peut-être qu'on va voir des renards et tout, c'est cool. » Et on avait décidé de faire une petite rando depuis la cabine pendant la journée et puis de revenir. Et c'est hyper vallonné, donc du coup, c'est pas un terrain flat où tu vois nécessairement tout ce qui se passe. Et donc, du coup, il y avait un petit lit de rivière, en fait, et puis on voit plein d'oiseaux se barrer. Et donc, du coup, on se dit « Ah, ben, ça doit être les renards qui ont fait peur aux oiseaux » . Et on avait un de nos chiens avec nous. Et le chien qui devient bien agité. Ma copine, elle prend la jumette et tout, puis elle regarde.
- Alban
Là, vous êtes tous les deux avec un chien dehors, au milieu de nulle part, et proche quand même de ce chalet ?
- Timo
Ouais. Là, on était encore proches. Et donc là, elle regarde, elle fait « Ah ouais ! » Et je fais « Ah, t'as ces renards ? » « Ouais, ouais, c'est un ours ! » Et du coup, on fait « Ah merde ! » Donc du coup, on regarde, puis il était loin. Il était à peut-être, je sais pas moi, enfin plusieurs centaines de mètres, quoi. Je regarde, je ne vois pas. Et puis à un moment, je vois le dos entre deux bosses dans le paysage. Et puis je fais, ok. Et puis on le voit remonter le lit de rivière et puis marcher.
- Lucie
Et le vent,
- Timo
non, on prend le flare gun déjà. On le charge et puis on regarde. Et puis on n'est pas loin. Donc on a le fusil qui est prêt, de toute façon, qui est à demi chargé. Et là, le vent, en fait, il est juste... De Ausha nous, donc en direction de l'ourge. Et là, on voit l'ours s'arrêter, tourner la tête vers nous et se lever sur ses deux pattes arrière et renifler. Et bim, il se remet à quatre pattes et commence à marcher droit dans notre direction. Et donc là, on a attendu quoi ? Peut être 5 secondes qui soit un tout petit peu plus proche.
- Alban
Tu l'évaluerais à quelle distance à peu près ?
- Timo
Je dirais pas 200 mètres.
- Alban
Ouais, ça va vite quoi. Ouais, ouais,
- Timo
ouais. Et puis surtout, ils se déplacent très, très vite. Parce qu'en fait, quand tu regardes une vallée, les vallées sont immenses. Donc quelque chose qui, toi, te mettrait 15 minutes à marcher, eux, en peut-être 3 minutes, c'est fait. Donc les pas, ils se déplacent très vite. Moi, j'avais le fusil. Et puis elle, elle shoot un flare en l'air, quoi. Une fusée, quoi. Et là, ils se barrent en courant direct. Et là, ma copine, elle fait « Merde ! » « Je fais quoi ? » Elle fait « Je l'envoie vers le glacier, donc il va revenir. » En fait, finalement, il a commencé à partir vers le glacier. En fait, il a fait un énorme détour pour bien nous contourner. Et puis ensuite, il est parti dans une autre vallée.
- Alban
Donc ça a quand même suffi au final.
- Timo
Ouais, on a eu de la chance là-dessus parce que celui-ci était facilement effrayé. Et puis c'est pareil, c'est très réglementé. Tu n'as pas le droit de te trimballer en motoneige sur un fjord gelé, de regarder avec tes jumelles, trouver un phoque et puis de tirer depuis la selle de ta motoneige. Si tu es chopé à faire ça par un hélico, tu vas perdre ta licence de chasse. Et puis la chasse, c'est assez populaire en Norvège quand même. C'est très différent de la chasse en France, mais ça reste quand même une activité assez populaire dans les pays nordiques, la chasse. Les gens, ils chassent en mainland, enfin en Norvège du... continent, les gens, ils chassent l'élan beaucoup et d'autres trucs. Et c'est pas des chasses genre les concepts à la con de chasse à courre et de conneries comme ça, ça n'existe pas ici. C'est pas comme ça que les gens font. Voilà. Donc, du coup, ils chassaient le phoque et ils ont laissé le phoque à l'ours.
- Lucie
Est-ce que ça arrive souvent, les accidents, voire les décès à cause des ours polaires ou est-ce que c'est des légendes aussi ? Parce que moi, je me rappelle que quand on y allait, Du coup, quand on devait y aller, bien sûr, là, je m'intéressais. Et là, je vois un touriste néerlandais s'est fait attaquer par un ours et décédé. Est-ce que c'est vrai ?
- Timo
C'était en 2020. C'était le manager du camping de Svalbard. Il s'est fait bouffer dans son camping. Désolé, ce n'est pas drôle. Est-ce que tu sais combien de personnes sont mortes, tuées par des ours polaires, depuis que la chasse est interdite ? Il faudra fact-checker. Mais je crois que c'est 8.
- Lucie
C'est depuis quand qu'elle est interdite ?
- Timo
79.
- Lucie
Donc il n'y en a quand même pas beaucoup.
- Timo
Et tu sais combien d'ours ont été tués depuis que la chasse est interdite ? Parce que quand un ours tue quelqu'un, cet ours va être tué.
- Alban
Ah non,
- Timo
c'est obligatoire. Pas pour des histoires de vendetta, mais pour des histoires que si l'ours a appris que les humains égale trucs passables,
- Alban
il va recommencer.
- Lucie
Du coup, minimum 8 ?
- Timo
Je crois que c'est un peu plus de 200. c'est quand même un peu triste là ils ont mis des nouvelles lois t'as pas le droit de t'approcher des ours à plus proche de 500 mètres Et 300 mètres à certaines périodes.
- Lucie
Et toi, quand tu as des groupes de touristes, j'imagine qu'il y a des excursions pour aller voir les ours ?
- Timo
Non, c'est interdit. C'est interdit en tout cas de marketer ça de cette manière-là. C'est complètement interdit.
- Lucie
Donc c'est par hasard si vous envoyez ?
- Timo
Oui, et puis tu ne vois pas des ours comme ça. Il y a des gens qui ont...
- Lucie
Moi, je pensais pour mes 30 ans que j'allais aller voir des ours polaires. En fait, je n'aurais probablement pas vu.
- Timo
Il y a des gens qui sont allés à l'asphalte-barre de 5-6 fois qui n'ont jamais vu.
- Lucie
D'accord.
- Alban
Comment tu t'es tourné vers la photographie ? Parce qu'à la base, je crois que tu es plus guide. Est ce que la passion pour la photo est arrivée après ?
- Timo
Ouais, ouais. Enfin, pendant la photo animalière, ça a vraiment commencé quand je suis arrivé à Svalbard. Parce que là, du coup, tu vois des animaux que tu ne vois pas ailleurs. Tu as envie de les prendre en photo et tes objectifs, ils ne sont pas assez longs. On est investi et puis après, tu commences à t'intéresser de plus en plus. Et puis, la photo animalière, c'est assez, c'est assez addictif dans le sens où... Ce n'est pas juste avoir un bon appareil, un bon objectif et bim, tu vas avoir les bonnes photos. Parce qu'en fait, finalement, tu peux avoir des shots en tête que tu n'auras peut-être jamais, mais que tu vas continuer d'essayer d'avoir. Et en fait, pendant que tu essayes de les avoir, tu vas faire d'autres shots. Mais après, pour avoir les shots que tu veux faire, il faut que tu te renseignes sur le mode de vie des animaux pour déjà savoir si c'est possible ou pas, etc. Finalement, tu deviens presque un peu spécialisé.
- Lucie
Tu es pris dans une spirale.
- Timo
Et ensuite... Tu lis beaucoup, tu te renseignes. Puis à Asphalt, le truc qui est cool, c'est qu'il y a l'université. Il y a beaucoup de chercheurs en biologie, enfin je ne sais pas, enfin voilà, donc du coup, qui sont spécialisés dans tel ou tel animal. Et puis souvent, quand ils font des conférences, ils vont les faire en anglais. Et donc du coup, c'est très souvent accessible au public. Tu n'as pas besoin d'être un étudiant pour aller voir, en tout cas, certaines conférences. Il y a quand même beaucoup de ressources et de connaissances à portée de main. Et ensuite, dans le milieu de la photo, le truc qui est vraiment cool, c'est que tu passes beaucoup de temps à essayer de spotter les animaux, mais ensuite, une fois que tu les spots, tu passes beaucoup de temps à attendre. On va dire que 90% du temps, il n'y a rien d'exceptionnel qui se passe, et puis 10% du temps, c'est intéressant.
- Alban
J'aime bien, on dirait que tu parles d'essayer de prendre une photo de deux enfants qui ont à peu près deux ans.
- Timo
Mais alors justement, ça c'est trop marrant parce que du coup, avec notre bébé, l'autre jour, on prenait des photos et je me disais, putain, mais C'est marrant.
- Alban
Amenez-moi un ours, ce sera plus ça.
- Timo
Non, non, c'est pas ça. Mais c'est juste, je me disais, en fait, c'est pareil, parce que du coup, tu peux pas lui faire faire un truc. Tu veux qu'il ait les yeux dans cette direction, t'as juste à attendre. Allez, vas-y, touche, là, c'est bon. Du coup, ça se ressemble un peu.
- Alban
Ça va pas aller en s'arrangeant. Tout à l'heure,
- Lucie
tu nous parlais des enfants au Svalbard et il me semble aussi que tu as mentionné un bébé. dans ta famille, est-ce que tu pourrais nous parler du projet familial, comment il s'est développé quand vous étiez là-bas, quand c'est arrivé, et comment ça se passe de créer sa famille au Svalbard ?
- Timo
Comme je te disais, en dark season, généralement, je me barre en vacances. Donc là, on ne s'était pas vus pendant deux mois avec ma copine. Donc le pro-vélo familial, il est comme ça. Le pro-vélo familial est arrivé. Non, mais en gros, ça faisait un petit moment qu'on en parlait. On se disait qu'on n'allait pas spécialement essayer dès le début de l'année.
- Lucie
C'était en projet.
- Timo
Et puis, ça arrivait un peu plus trop. prévues, donc sur le coup, on s'est dit un peu genre, mais merde, ok, ça veut dire qu'à la fin de l'année, il y aura un bébé déjà, alors qu'on s'attendait plus à peut-être tomber enceinte à la fin de l'année.
- Lucie
Mais déjà, à la base, ça ne vous faisait pas peur d'avoir un enfant au Svalbard ? Non. Le projet d'être là-bas avec un enfant ?
- Timo
Non, non, non. On a des très bons amis français aussi, d'ailleurs, qui, eux, ont eu un bébé l'année dernière, donc on a vu eux, ils ont eu leur bébé là-bas. Ils n'ont pas eu là-bas, mais ils vivent là-bas avec leur bébé.
- Lucie
Ça rassure de voir que ça se passe très bien.
- Timo
Oui, c'est facile. Et puis après, finalement, d'avoir un bébé là-bas, c'est très facile. L'écosystème est petit, donc tout est à proximité. Donc finalement, c'est assez simple.
- Lucie
Et tu disais qu'ils ne pouvaient pas l'avoir là-bas. Est-ce que tu peux développer ? On ne peut pas avoir de bébé sur le...
- Timo
exactement donc en fait la politique de vie du Svalbard entre guillemets c'est que quand tu vis là-bas tu vis là-bas sur en anglais on dit borrowed time alors je sais pas comment on peut expliquer ça en français t'as emprunté ce serait ? ouais ouais en gros c'est tu peux pas avoir ton ta résidence principale faut que t'aies un backup en fait une raison d'être là ? ouais en gros ouais donc généralement c'est un travail mais le truc c'est que Ouais. Par exemple, si tu chopes le cancer, tu ne peux pas rester là-bas. Il n'y a pas les infrastructures, etc. Donc, si tu as une maladie grave, un truc comme ça.
- Lucie
Il y a un hôpital quand même ?
- Timo
Il y a un hôpital, mais ça va être pour que tu chopes un rhume ou que tu te mettes la cheville. Et s'il y a des complications, c'est trop monsieur direct. Donc, du coup, tu ne peux pas donner naissance à Svalbard.
- Lucie
Mais si, par exemple, tu veux accoucher à domicile ?
- Timo
Non, là-bas, ce n'est pas possible. Nous, d'ailleurs, c'est ce qu'on voulait faire. Donc, du coup, on a loué un appart ici.
- Lucie
Donc, vous êtes revenu à...
- Timo
En Norvège.
- Lucie
Oui, en Norvège. Ça fait un peu bizarre de dire en Norvège. Oui, bien sûr. Sur le continent, on va dire.
- Timo
C'est par rapport à la grossesse. Ils te donnent une date à laquelle tu es censé redescendre. Du coup, elle est partie. La due date, c'était 12 octobre. Et elle est partie le 20 septembre, un truc comme ça.
- Lucie
Ah oui, pas beaucoup de temps avant. C'était trois semaines avant.
- Timo
C'était septembre, un truc comme ça. Oui, trois semaines avant.
- Lucie
D'accord, OK.
- Timo
Le truc, en fait, c'est que si tu commences à avoir un problème, après, c'est le ambulance plane qui t'emmène à Tromsø direct. D'accord.
- Lucie
Et tu dois le payer, j'imagine ?
- Timo
Non. Non ? Non, quand tu es Svalbard Citizen, justement, tu es assuré pour ça. Donc, ça fait partie des gros, gros bénéfices. Si tu as un accident, que tu as besoin d'un transport en hélico, d'un truc comme ça, tout est couvert. Quand tu es enceinte à Svalbard ou à Longyearbyen, tes échographies se font au mainland. Ils n'ont pas ce matos-là à l'hôpital là-bas. Ah oui. Donc du coup tes check-up, etc. se font au mainland. Et généralement, naturellement en fait, ou de manière automatique, ton hôpital ça va être Tromsø. Mais tu peux décider dans notre hôpital.
- Lucie
Donc pour aller faire l'échographie T1, T2, à chaque fois vous devez planifier un voyage à Tromsø. C'est ça.
- Timo
Avec les billets remboursés par l'État pour elle.
- Lucie
Ah, super. Est-ce qu'elle a quand même accès à une sage-femme là-bas ? Ça,
- Timo
c'était compliqué. Donc, c'est pareil, si tu veux suivre le process médical, entre guillemets, officiel et simple, c'est sage-femme par défaut, deux trompes, etc.
- Lucie
Et finalement,
- Timo
il est arrivé le jour même, le jour où il fallait. Ça reste tout ça. Très ponctuel, à mon Norvégien.
- Lucie
J'allais dire, il a peut-être le côté scandinave, là. Ok,
- Alban
et fermé. cet enfant il est un mix incroyable en tout cas c'est cela du coup il ya un mélange français finlandais, suédois, naturalisés, norvégiens.
- Timo
C'est ça, c'est ça, c'est ça.
- Lucie
Ouais, super mix.
- Timo
Alors il y a un truc qui est très, très, très, très cool quand tu habites à Longyearbyen, c'est il y a un brugtiket, un brugtiket. En gros, c'est une boutique où en fait, quand tu as des trucs dont tu ne te sers pas, tu peux les déposer là bas. Et quand tu as besoin d'un truc, tu peux aller là bas. Et puis peut être que tu le trouves, peut être que tu le trouves pas. Mais tout est gratos et c'est basé sur le volontariat.
- Alban
C'est génial, c'est de l'emprunt et de...
- Timo
pas nécessairement de l'emporté un truc tu le prends mais du coup les vêtements de bébé et trucs comme ça ben on n'a rien payé du tout quoi c'est à dire que tous les vêtements de bébé la baignoire la baignoire et c'est plein de trucs de bébé que tu as tu as pas besoin de payer parce que basse ça
- Alban
grandit vide donc du coup ouais les gens ont donné c'est sympa parce que tu as quand même au moins sur moins peut-être sur l'aspect social mais au moins sur ça tu as le sens de la communauté au faveur de la fonde à carrément
- Timo
et puis après je sais que pour les nouveaux parents il y a des rendez-vous etc etc et puis surtout après tu vois ça dépend des années un peu parce que t'as des années où t'as plus de bébés et t'as des années où t'en as moins là nous on ne savait pas mais en fait on a surfé sur une trend apparemment cette année c'est plein de bébés donc du coup il y aura plein d'autres jeunes parents aussi donc ça c'est sympa vous allez peut-être louer de nouveaux liens parce que nous ça a été carrément notre expérience
- Alban
Bon, chien à la base, mais bébé ensuite, ça te fait rencontrer des gens, ça te fait parler peut-être à pas que des profils internationaux. C'est intéressant aussi dans ce sens-là. Sur le long terme, est-ce que ce sera Svalbard, la Norvège, potentiellement autre chose ?
- Timo
Ouais, c'est un petit point d'interrogation pour l'instant. Svalbard, ça ne va pas être éternel, ça c'est sûr. Plusieurs raisons. La première, c'est juste que quand tu as un enfant en bas âge, mais qui n'est plus un bébé, c'est cool de pouvoir sortir sans avoir besoin de préparer comme si c'était l'apocalypse parce que à ce fall bar de la météo décide de tout et puis il faut tout le temps que t'es un fusil, il faut tout le temps que t'es ci il faut tout le temps que t'es ça donc du coup ce sera un petit peu mieux dans une zone où moi je pense par exemple quand notre enfant il aura 10-12 ans s'il a envie de sortir les chiens en traîneau tout seul, qui puisse le faire parce que là-bas Du coup, il faut être accompagné par un adulte armé. Donc du coup, il y a pas mal de... Je pense qu'un enfant, surtout un ado, tu peux avoir beaucoup, beaucoup, beaucoup de limites très vite de par l'endroit. Donc ça, c'est la première raison. Et la deuxième raison, c'est l'enfer de l'immobilier à Svalbard. C'est très, très compliqué de pouvoir avoir un logement correct là-bas.
- Lucie
Tu sais à quoi c'est dû ?
- Timo
La première raison, c'est que forcément, c'est un endroit un peu spécial. Donc, c'est très restreint au niveau de la construction. Donc, tu ne peux pas acheter un terrain, construire ta maison comme ça. Ça ne marche pas comme ça. Donc, du coup, les logements, pour la plupart, c'est en ville. C'est de la location. Le prix de l'immobilier à Longyearbyen, c'est plus cher que le centre d'Oslo.
- Alban
Ah oui.
- Timo
Du coup, c'est très, très cher. Et surtout, ça devient inaccessible en privé. Donc du coup, pour avoir un logement, il faut que ce soit à travers un employeur. Sachant que Svalbard commence une petite crise sociale aussi, où je pense que c'est principalement dû à la guerre en Ukraine. Mais étant donné qu'il y a un village russe à Svalbard aussi... la Norvège est très fermée par rapport à l'immigration. Et donc, du coup, ils essayent d'avoir le nouveau white paper, le Svalbard Meldings,
- Lucie
je ne sais pas comment on appelle ça.
- Timo
Une nouvelle législation. Réglementation, législation, voilà. Ils parlent de la norvégisation, je ne sais pas comment on pourrait dire ça, la norvégisation peut-être de Longyearbyen. Ils paniquent un peu parce que c'est à 36% de non-norvégiens.
- Lucie
Je pensais que ça serait plus.
- Timo
Oui, mais ce n'est pas tant que ça. Mais pour la Norvège, c'est beaucoup. En tout cas, pour les décisions qui sont prises, on trouve que c'est une menace.
- Lucie
Ils prennent des décisions pour favoriser les Norvégiens et défavoriser les étrangers.
- Timo
En fait, ce qu'ils veulent, c'est que... Svalbard, c'est un endroit un peu spécial. Donc, au début, la raison pour laquelle Longyearbyen, donc la ville là-bas, existe, c'est le coal mining, donc le minage de charbon. C'était un settlement, un village qui a été construit parce qu'il y avait une mine de charbon. C'est un village qui a été géré par l'entreprise de minage de charbon, Sturrenorsche. Et petit à petit, quand le minage de charbon a commencé à devenir restreint, Bien évidemment, en parallèle, il y a toujours eu de la recherche, de la science, des trucs comme ça. Donc il y avait quand même eu le développement de l'université. Il y a une université là-bas, donc beaucoup de gens qui étudient la biologie, la glaciologie, la géologie, les trucs comme ça. Donc du coup, la communauté, elle s'est diversifiée un petit peu, mais la raison principale, ça a été le charbon pendant très longtemps. Ensuite, il y a eu... Il y a eu la transition vers le tourisme aussi. Le white paper, avant celui dernier, parlait de la transition justement d'une company town, d'une ville entreprise, entre guillemets, de charbon, vers une communauté plus axée vers le tourisme et la science. Là, le nouveau white paper, maintenant, ça crée énormément de polémiques parce qu'en fait, ça parle du fait que, justement, les soucis que... qu'engendre cette transition, justement, à savoir que du coup, il y a de plus en plus d'immigration, etc., parce que qui bosse dans le tourisme et dans la science, ce n'est pas les Norvégiens. Voilà l'état panique par rapport à ça, parce qu'ils ne veulent pas que Svalbard soit une porte d'entrée vers la Norvège, parce que Svalbard n'a pas besoin de visa. Du coup, il y a une espèce de grosse, grosse priorité nationale et de gros, gros nationalisme qui se fait ressentir. Donc du coup, au niveau du logement, ça se ressent comment ? Ça se ressent sur le fait que Merci. Si tu n'as pas le passeport norvégien, ton employeur va devoir payer plus de taxes si tu es embauché. Et comme tu ne peux pas trouver de logement autre que par le biais d'un employeur, tu peux faire les maths assez facilement. La suite, ce sera soit le nord de la Norvège, soit le nord de la Finlande, soit le nord de la Suède. On ne sait pas trop encore.
- Lucie
Ça restera dans le nord.
- Timo
Il nous faut un endroit où on a de la neige l'hiver pour les chiens, parce qu'on a 9 chiens à descendre. littéralement, de la Norvège à la Suède, pas à descendre. De la Norvège au côté de Svalbard, au continent, je veux dire.
- Lucie
D'ailleurs, vous allez faire comment ? Par bateau ?
- Timo
Oui, par bateau. Il faut du terrain. Et puis, il faut de la neige en hiver.
- Lucie
Oui. Dans le nord de ces pays, ça devrait aller pour le temps.
- Timo
Pour le moment, en tout cas.
- Alban
Il y a des activités qui seront toujours en lien avec... guide, arctique, photographie ? Est-ce que c'est quelque chose que tu veux continuer ?
- Timo
Oui, bien sûr. Soit sur des expéditions comme Groenland, etc. Mais sinon, aussi, pour moi, plus à développer après aussi la nature sur le continent, les animaux, etc. ici aussi.
- Lucie
Et quel conseil tu donnerais à quelqu'un qui va s'installer au Svalbard ?
- Alban
Leur rêve, qui a le rêve de s'installer à Svalbard, en tant que pâtissier.
- Timo
Le conseil le mieux que je pourrais donner, c'est d'essayer de suivre un cours intensif de norvégien avant de partir là-bas, parce que il n'y en a pas. Et pareil, par souci de... Ils font tout pour qu'il n'y en ait pas. Ça reste un gros avantage de connaître la langue quand même avant de partir là-bas, je pense. par souci d'intégration et aussi d'opportunité. Parce qu'il y a quand même beaucoup de jobs où le fait de parler norvégien, ça va te donner la possibilité de l'avoir, tout simplement. C'est pareil, si tu demandes certaines faveurs à certains organismes, si tu le demandes en norvégien, au moins, on te répondra. Donc, peut-être ça. Et ensuite aussi, bien réfléchir aux raisons pour lesquelles y aller. D'être sûr qu'on veut y aller pour les bonnes raisons, je pense que ça peut... Ça peut confirmer un choix et ça peut aussi aider après à surmonter peut-être certains problèmes. Je pense que sinon, il y a peut-être d'autres endroits un peu dans le même style qui sont peut-être un petit peu plus faciles. Je pense au Canada ou des choses comme ça, peut-être qu'ils sont un petit peu plus faciles pour l'adaptation plutôt qu'un endroit comme ce Fallboard.
- Alban
Si on a des curieux qui nous écoutent, Timo, et qui souhaitent découvrir ton... ton travail, notamment de photographe ou même de guide. Où c'est qu'on peut te retrouver ?
- Timo
Ouais, j'ai donc sur mon site internet timovirmavirta.com, donc mon nom. Et sur les réseaux, j'ai un nom à la con sur Instagram islandaise qui est imprononçable en français. Donc du coup, si vous tapez Timovirmavirta, a priori, vous trouverez mon Insta quand même. Donc, donc du coup, du coup, sur les réseaux et puis sur mon site internet.
- Alban
On mettra tout ça en description de l'épisode. Ce sera plus simple pour tout le monde, je pense. Merci beaucoup, Timo, d'être venu discuter avec nous aujourd'hui. On était super curieux de découvrir un peu le mode de vie à Svalbard, tes origines, ton projet futur, et puis aussi tes projets actuels, par exemple, de famille. Merci beaucoup d'avoir partagé tout ça avec Authenticité, avec nous. C'était vraiment génial de t'avoir.
- Timo
C'était un grand plaisir. Merci à vous.
- Lucie
Et on se retrouvera bientôt pour un prochain épisode. Merci de nous avoir écoutés. et on espère que ça vous a inspiré ou en tout cas renseigné et on vous dit à très bientôt chez nous,
- Alban
sous les aurores.
- Lucie
Si cet épisode vous a plu, pensez à nous laisser une note et un avis sur votre application de coup de préféré ou un commentaire sur YouTube.
- Alban
Ça nous aide énormément à faire grandir le podcast.
- Lucie
Merci et à très vite pour le prochain épisode.