- Lucie
Salut, c'est Lucie.
- Alban
Salut, c'est Alban.
- Lucie
Trentenaire et parent de deux petites filles.
- Alban
Bienvenue dans Sous les Aurores.
- Lucie
Le premier podcast réalisé par un couple de Français en Norvège.
- Alban
Sous les Aurores, c'est le podcast haut en couleurs qui vous emmène vivre toutes les nuances de l'expatriation et de l'immigration en Norvège et bien au-delà.
- Lucie
Que vous soyez déjà expatrié, immigré, que vous rêviez de le devenir ou que vous soyez simplement curieux de découvrir d'autres façons de vivre, ce podcast est fait pour vous.
- Alban
Alors, mettez-vous à l'aise, servez-vous bonne tasse de thé ou un verre de vin. et rejoignez-nous sous les aurores. Au menu, discussion sincère,
- Lucie
moment de rire et d'émotion,
- Alban
et surtout, beaucoup de belles découvertes.
- Lucie
Alors, bienvenue chez nous sur un nouvel épisode de Sous les aurores. Aujourd'hui, dans Sous les aurores, on voulait apporter le sujet des différences culturelles entre la France et la Norvège et on s'est dit, quoi de mieux que d'interviewer un couple de franco-norvégiens, en plus avec Morten qui parle français.
- Alban
Et qui a aussi vécu en France. Comme le veut la tradition, on va vous poser quelques questions pour vous présenter chacun. On va commencer par toi, Julia. Quel est ton nom ? Depuis combien de temps vis-tu en Norvège ? Dans quel domaine travailles-tu ? Et peux-tu nous partager un culture-choc qui t'a marqué en arrivant en Norvège ou que tu continues de vivre au quotidien ?
- Julia
Je m'appelle Julia, j'ai 32 ans, j'habite en Norvège depuis 2017, donc ça fait 7 ans. Je suis infirmière, j'ai eu mon diplôme en France, j'ai commencé à travailler en France, et du coup j'ai la chance que mon diplôme soit reconnu en Norvège. J'ai été à l'école de Norvégiens apprendre la langue pendant un an, et ensuite j'ai pu commencer en tant qu'infirmière ici. Et je me rappelle déjà plus les autres questions.
- Alban
C'est normal. Est-ce que tu as un culture-choc ?
- Julia
Je pense que j'en ai eu beaucoup. Mais le premier qui me vient comme ça en tête, ce qui veut dire aussi beaucoup, je pense, pour nous, pour notre personnalité, c'était Går på tur. Donc, moi, on disait quoi ? Aller se promener, quoi, en français. Ouais.
- Alban
Faire une promenade, une balade.
- Julia
Voilà, on va se balader. À la base, je ne vivais pas en Norvège, d'ailleurs. Quand il s'est passé ça, je venais voir mon nouvel amoureux. Il me dit, on va se promener. Je ne sais pas, j'en étais samedi, un truc comme ça. Et donc, je m'habille. joliment, disons, comme si j'allais me promener à Paris. Et donc, je mets des petites bottines. Je me prépare. Et je me rappellerai, je pense, longtemps, on est dans l'entrée, Morten s'arrête, il me regarde et me fait « Tu vas où habillée comme ça ? » Je dis « Comment ça ? On va se promener ! On va en ville, on va boire un petit café, on va au resto, quelques boutiques. » Et il me dit « Mais n'importe quoi ! On va se promener, on va se balader ! » Je me dis mais c'est quoi le problème ? Je ne vois pas là. Il me dit on va dans la forêt, il y a de la gadoue, on va faire le tour de Sandsvein. Je me dis on va faire le tour, pourquoi faire ? Il y a quoi à la fin ? Il me dit mais on va tourner en rond comme ça là autour du lac. Je me dis mais voilà. Donc ça c'était je pense mon plus gros choc.
- Alban
Et aujourd'hui est-ce que tu as réussi un peu à t'y faire ? Ou ça continue les...
- Morten
Pas trop.
- Julia
Pas trop. Disons que je pense que si on le dit en norvégien, on sait que ok. Là, on y va en mode nature peinture, bottes debout, etc. Mais si on va se promener, alors c'est à la parisienne. On va au resto, aux petites boutiques.
- Alban
Vous avez adapté le vocabulaire.
- Julia
Voilà.
- Morten
Je m'appelle Morten. Je suis né en Norvège. Donc, depuis 1991, je suis ici. Je travaille pour une compagnie qui s'appelle Mondelez, qui fait le chocolat en Norvège, mais aussi à la France. Je suis un petit Willy Wonka.
- Lucie
Oui, Milka en France et Freia en Norvège. Est-ce que tu as un petit culture-choc à nous partager aussi ? Quelque chose qui t'a marqué ?
- Morten
Je crois que quand j'ai commencé à habiter en France, le premier choc, c'était dans le truc de travail. Parce qu'en Norvège, tu commences à 8h et tu pars à 16h. Et à 16h, tu pars vraiment. Si tu restes plus tard que 16h, c'est une journée très très longue. Évidemment, quand je viens en France, ce n'est pas pareil. Je ne suis pas tellement courant quand je commence. Donc, mon première journée, je crois que c'est l'introduction avec le RH. Donc, c'est une journée complète avec ça. Et on s'est fini à 15h30. Après, à 15h30, on dit bonjour à mon nouveau patron. Mon première phrase, c'est que moi, je vais partir parce que ma femme, elle m'attendait.
- Julia
Je vais aller le chercher. C'est un Clamart qu'on habite à Paris.
- Alban
Ma femme m'attend, je vais y aller.
- Morten
le patron français là qui déchante. En PLS. Je vois un peu le choc de son visage il dit ok bon tu veux peut-être prendre ton ordinateur pour faire un peu à la maison comme je suis très très naïf je lui dis non non non ça va merci Après, je rigole bien quand je pense à cet épisode. Après, l'un de moi, j'avais tellement de choc aussi parce qu'après le travail, on m'a fait une petite soirée avec l'équipe. Un after-work, le premier 10, c'est que on va sortir à 19h. Donc moi, j'ai dit, est-ce qu'on rentre d'abord ou comment ça marche ?
- Lucie
Oui, tu n'avais pas compris que...
- Alban
Par à 16h, on se retrouve à
- Morten
19h. Merde, on va rester là jusqu'à 19h déjà. On sort et je me rends compte que la femme qui nous a invité, elle n'a même pas fait les courses. Donc, il faut qu'on s'arrête, faire les courses. On voit, je ne sais pas où, on est dans les campagnes. Je ne connais rien, je ne vois aucune maison, aucun bâtiment. Je dis, je ne sais pas où c'est. Après, il est 23h et on n'a même pas commencé à manger. C'est quand même un mardi là. Et je crois que j'ai rentré à 3 heures du mat, épuisé. Et voilà, c'est les deux jours très, très un peu choquants pour un Norvégien qui est habitué à être à la maison à 16h15. Maintenant,
- Lucie
on va aborder votre rencontre. Et peut-être vous pouvez nous raconter comment vous vous êtes rencontrés. Mais où ?
- Julia
Morten, qui s'en charge.
- Morten
Je ne sais pas. Est-ce que vous voulez la version qui dure une heure ? pour demander à Julia. Sinon, il y a une minute, c'est moi.
- Alban
Alors faisons peut-être la version courte, sachant que Julia va devoir intervenir. Oui, évidemment. Pour les précisions.
- Morten
D'accord, d'accord. Ça a commencé avec Julia qui a pris une semaine de vacances pour visiter son amie en Norvège, qui, je ne sais pas pourquoi, a décidé de vivre en Norvège parce qu'elle jouait un peu Counter Strike, un game d'ordinateur. Et il se rencontrait avec des amis et il a décidé, bon, je vais vivre chez lui. Donc, il a passé une année en Norvège et Julia l'a visité. Et c'est là où on s'est rencontrés la première fois. Et on parle de culture choc, mais je ne sais pas si tu as envie d'expliquer peut-être ton première soirée aussi en Norvège, parce que ça aussi, c'était quand même un petit culture choc.
- Lucie
Parce que du coup, toi, c'était un de tes amis.
- Morten
Ouais, donc les premières soirées. je raconterai Julia, mais je ne suis pas sûr si tu te rappelles que tu m'as raconté. Est-ce que tu as envie de... Oui,
- Julia
oui, je peux intervenir. On ne va pas trop comprendre. Alors, j'ai besoin de redonner quelques petits détails, si c'est permis. Donc, on est en septembre 2014. En effet, j'ai un bon ami français, Coucou Maxime, qui a décidé de vivre un an en Norvège entre ses études. Voilà. Et... Et c'était mes vacances d'été de base. J'ai commencé en tant qu'infirmière. Donc, t'as pas de vacances avant septembre, octobre. Pour la petite histoire, je me dispute avec Coucou Mélodie. Et du coup, nos vacances en Grèce annulées. Et je me dis, mais où est-ce que je vais aller en vacances, quoi ? Et mon pote Maxime me dit, mais viens me voir en Norvège. Je dis, excuse-moi, mais à la base, vacances d'été, quand t'es jeune. Voilà. Il me dit, mais arrête tes bêtises, viens boire. Je dis, bon, vas-y, ok. Il fait froid, mais d'accord. Et du coup, après une journée très longue de taf, d'hôpital, etc., je prends l'avion, on dépose les bagages chez l'ami chez lequel il vivait. Il est 23h, j'arrive en centre-ville. Et là, il avait décidé de me présenter tous ses copains norvégiens. Donc, j'arrive dans un groupe de 15 mecs. Je parle anglais comme un français, c'est-à-dire que j'ai les bases, mais j'ai du mal à pratiquer. Et puis 15 mai, quoi, j'étais hyper mal à l'aise. Donc je dis bonjour, puis je sais pas, un premier choc. Moi, j'allais aller faire la bise à tout le monde.
- Lucie
Bah oui.
- Julia
Et eux, ils me font un petit câlin. Mais qu'est-ce qu'il a, celui-là ?
- Alban
Ils se calment tous, ils ont mal compris pourquoi on se fait trouver.
- Julia
Mais je te connais pas, lâche-moi le dos, quoi.
- Lucie
Chez lui,
- Julia
il s'est dû se dire, mais elle est sérieuse, elle m'embrasse. C'est trop marrant. Donc je serre la main, comme ça, 15 mai. Et en effet, je me rappelle pas du tout de Morton. Pour la petite histoire, c'est qu'ensuite, il avait fait l'effort, en sachant que j'étais française, de me dire « bonjour, ça va ? » en français.
- Morten
Quel gentleman !
- Julia
Mais je n'ai pas entendu. Tu n'as même pas remarqué. Je ne lui ai pas répondu. Donc, il s'est dit « les Français, vraiment… »
- Morten
Les Français,
- Alban
c'est ça. C'était juste toi.
- Julia
Non, c'était juste moi, alors. Enfin, n'empêche, ça a marché au final. Donc, non, je ne me rappelle absolument pas de Morten, puisqu'il est allé en date. Après…
- Alban
ça dit bonjour comment ça va mais ça part en débit c'est ça,
- Julia
super et donc je sors on sort en boîte avec les autres garçons du groupe qui m'achètent tous un shot oui, voilà parce que ça coûte très cher en Norvège oui c'est clair que c'est un beau cadeau voilà, donc que des vodkas et caramels Mais on était beaucoup quand même.
- Alban
Franchement, avec 15 shots, tu peux partir en vacances.
- Morten
C'est vraiment un partage.
- Julia
Tu sais que pour la deuxième fois de ma vie, je me suis pris une belle cuite. Qui a duré deux jours quand même. Je ne dirai pas dans les détails puisqu'on est en public là.
- Lucie
On imagine bien.
- Julia
On imagine. D'où la référence de Morten sur le fait que je ne me rappelle pas de lui.
- Lucie
Et Morten, tu buvais aussi des shots ?
- Morten
Merci Lucie, mais peut-être en date. Je ne sais pas si tu as écouché.
- Alban
Elle n'était pas là, désolée.
- Julia
Mais peut-être qu'il buvait des shots avec cette autre femme.
- Lucie
Il fallait qu'il voit quelqu'un d'autre pour se rendre compte qu'il venait de rencontrer une femme.
- Julia
Surtout, j'avoue que je suis très heureuse que tu n'aies pas vu ce qui s'est passé. Donc,
- Alban
vous vous êtes rencontrés ce soir-là. J'imagine que vous avez été... amené à vous revoir après, pour au final te rendre compte que tu avais déjà rencontré Morten. Est-ce que rapidement, quand vous avez commencé à vous fréquenter, toi, tu as découvert, un peu comme le go-pouture, des choses où tu t'es dit « Hum, là, si j'avais été avec un Français, on se serait très vite compris, alors que là, avec Morten, peut-être pas. » Et toi, inversement, Morten, des choses qui te semblaient peut-être « given » , parce que tu avais peut-être l'habitude d'être avec des Norvégiennes, où tu t'es dit « Ouh là, la Française, elle réagit différemment, elle fait des choses différentes. »
- Morten
Je crois qu'au tout début, il n'y avait pas... Ces trucs, c'était un peu frais. C'était comme d'aller en vacances. C'était pas dans le mode b-normal. Donc non, je crois qu'il y avait juste... La beauté. Ouais, la beauté.
- Lucie
C'était de la drague normale.
- Alban
Ouais.
- Julia
Ouais, parce qu'évidemment, au début, c'était pas censé être sérieux. On se laissait porter, quoi. C'était plus on apprend à se connaître, on discute. Mais bon, aucun de nous deux, je pense, aurait imaginé que ça allait être sérieux.
- Alban
Et toi, Julia, si je me rappelle, je crois que par contre, tu avais déjà en tête de potentiellement ne pas te mettre en couple avec un Français. Oui,
- Julia
c'est vrai. Tous les étés, on partait avec cette mélodie, tout en Espagne.
- Alban
Carlienne ?
- Julia
Si. Moi, j'ai toujours dit que je me marierais avec quelqu'un qui n'est pas Français. J'avais plutôt visé les pays du Sud. J'étais hyper attirée par le fait que mes enfants aient une double nationalité. de culture et que je trouvais ça trop cool. Parce que moi, on me demandait tout le temps, on croyait toujours que j'étais style allemande-russe. Et en fait, j'étais hyper déçue à chaque fois de dire « Ben non, je ne suis que française. » Et donc, j'avais trop envie...
- Morten
D'être russe.
- Julia
...de mes enfants et l'opportunité d'expliquer...
- Lucie
Ils viennent de deux cultures.
- Julia
Ouais, exactement.
- Lucie
Moi aussi, j'avais un peu cette envie.
- Julia
C'est marrant.
- Lucie
J'étais au Panama et puis j'ai trouvé un français.
- Julia
Bon,
- Lucie
raté. Ça,
- Alban
j'ai pas mal de points en commun.
- Julia
Bon, quoique,
- Lucie
quelqu'un du Sud, c'est une autre culture.
- Morten
Caliente.
- Lucie
Marseille.
- Julia
Marseille bébé.
- Alban
Marseille bébé. Est-ce que c'est au moment où vous avez commencé à emménager ensemble ou peut-être il y a eu des petites encore différences que vous avez remarquées ?
- Morten
Presque 90%. C'est juste, ça sentait très naturel. Donc, il n'y avait pas... des grandes différences. Après, je crois que, comme dans peut-être toutes les relations, il y a un certain... Moi, j'aime bien, par exemple, Gopo Thur. J'ai bien compris qu'elle n'aime pas du tout. Et je crois qu'il y a cette... On croit que l'autre personne va changer, va venir et dire, dans peut-être 5 ans, elle va adorer à Gopo Thur. On n'est pas là.
- Alban
quand même préciser que cet hiver, on va skier de ouf avec Julia. Voilà. On l'a convaincu. Ski, ouais.
- Morten
Ski de ouf, ski, ouais.
- Lucie
On va essayer. Et du coup, vous vous êtes rencontrés, mais toi, Julia, t'étais en vacances. Et à la fin de ces vacances, tu t'es dit, je vais le revoir, ce petit coco, je vais revenir ici. Ou c'est Morten qui s'est dit, je vais aller faire un petit tour en France.
- Julia
Ah non, il m'a fait galérer. Parce qu'il faut savoir, quand même, c'est trop marrant, il faut que je le dise. Bon, moi, c'était ma target. On appelait ça target. Et il m'accompagne. Au bus qui m'amènera à l'aéroport le dernier jour. Donc je me dis, attends, il s'est levé à 9h du matin, sachant qu'on était en boîte à 3h du mat le lendemain la veille.
- Lucie
Il y avait eu bisous déjà ?
- Julia
Pas du tout.
- Lucie
Ah non, il n'y avait pas eu de bisous. Ah oui, c'est vrai.
- Julia
Une semaine que nini. Autant te dire que ça ne se passait pas comme d'habitude. Il m'accompagne au bus, il se lève le matin. Ce n'est pas son genre.
- Lucie
Gentleman.
- Julia
Je me dis, il est forcément intéressé. Il faut arrêter les bêtises. Et là, dans la voiture, il me sort la phrase. Et vraiment, je me suis dit, mais ce n'est pas possible. Il me dit en français, sachant qu'on parlait donc anglais tous les deux à la base, puisque je ne parlais pas norvégien, il ne parlait pas français. En anglais, il me dit, en français, pardon. Il me dit « Ah, ma sœur de cœur. » Et là, j'ai fait arrêt sur image.
- Alban
La target a fondu. Comme neige au soleil.
- Julia
Il rigole.
- Alban
Il se fout de ma gueule.
- Julia
T'as ce que là ? Non mais, j'ai déjà une sœur, ok ? J'ai pas envie d'un frère, donc vas-y. Où je te lave ? Et là, je me suis dit c'est compromis. Je suis restée,
- Lucie
mais tu t'es dit, il m'a friendzonné.
- Julia
Mais ouais, je me dis mais c'est pas possible, je sais qu'il y a des signaux. Donc il est bizarre ce mec. Est-ce que c'est norvégien ce truc ?
- Lucie
Et alors, est-ce que c'est norvégien ?
- Morten
Je peux pas parler pour tous les norvégiens.
- Alban
Les pauvres.
- Morten
C'était pas ton intention.
- Alban
Ou est-ce que c'était une mauvaise traduction peut-être ?
- Julia
J'avais espéré, mais non.
- Morten
plus comme il y avait cet ami de julien qui était très proche de la groupe et il a un gros était très contenu protégé vecteur d'elle donc c'est un père respect pour mon
- Julia
ami quoi il me semble que j'étais sa soeur il me semble qu'elle avait dit à nantes et il ya dix ans plus tard bon elle a pas bougé vous êtes paris ce et dans le meilleur des mondes et du coup moi qui étais persuadée qu'il allait m'embrasser avant de me laisser bah pas du tout voilà donc je suis restée sur ma faim mais du coup je pense que c'était une bonne chose j'ai pas voulu lâcher l'affaire celui là mon
- Lucie
frère de coeur on va se prendre compte et du coup vous parlez à distance quand tu rentres en France ?
- Julia
ouais c'est ça en fait on se parle tout le temps en anglais en anglais Donc, ça prenait beaucoup de temps pour écrire le son. Parce qu'après, il y a l'orthographe et tout. Non, on n'a fait que se parler. Donc, encore une fois, c'était en septembre. Et en fait, en mars de l'année d'après, il nous a invités. Donc, ma copine Mélodie, Maxime, qui était encore là-bas, et d'autres potes norvégiens, il nous a invités Ausha. En hitte. Oui. Hitte-tude.
- Lucie
C'est un concept très norvégien, ça.
- Julia
Oui. Et donc, alors bon. On est là pour entrer dans les détails. Comme il m'a un petit peu fait galérer, j'avoue que moi, j'ai continué ma vie. En même temps, de septembre à mars, il y a quand même pas mal de mois. Mais je me suis mis en couple.
- Lucie
Oh putain ! Ah oui, carrément !
- Alban
Tu ne fais pas les choses à moitié. Avec une seule personne, j'espère, Julia. Cet épisode me fait peur.
- Julia
Non, mais en plus...
- Morten
Je ne sais pas si tu as envie de raconter tous les détails. Non,
- Julia
mais pas du tout. Je ne vais pas raconter tous les détails. Non, mais pour respecter cette personne, c'est quelqu'un de très bien que j'apprécie vraiment. profondément je ne me fous pas de sa tête pas du tout pourquoi aussi c'est parce que j'avais bien compris que Morten il fallait lui ramener les pieds sur terre exactement il discutait avec plusieurs personnes oui oh la la la la donc je me suis dit bah attends mon coco je ne vais pas m'arrêter de vivre et tu lui as dit que tu étais en couple pendant que vous parliez je
- Alban
crois non je ne sais plus je ne sais pas je ne sais pas du tout attends là parce que je vais devoir interrompre parce que sinon elles vont commencer à régler les problèmes les deux et à nous faire la guerre là là ce sera un épisode privé qui durera
- Julia
6h30 vous aurez un épisode spécial entre Julia et Lucie les coulisses de l'épisode attends mais là il parlait de meuf et toi tu le dates non mais il était très open sur ouais moi je parle à d'autres gens non mais en fait on avait arrêté de se parler maintenant ça me revient d'accord d'un moment vous savez ça s'est passé un petit peu mais il t'a quand même invité Ausha oui parce que c'était c'est un corps de coeur ouais c'est ça on va être gentils d'accord donc vous vous retrouvez Ausha ok
- Lucie
Et là, étincelle ?
- Julia
J'avais espéré que du coup, avec tous ces mois, non, ça se serait passé. Mais en fait ? Non. En fait, j'avais l'impression qu'on était comme deux aimants. C'est-à-dire que si on s'asseyait quelque part, il fallait toujours qu'on soit assis l'un à côté de l'autre. On était beaucoup Ausha. Vous l'avez vu, ce chalet, il n'est pas immense non plus. Il est très bien, mais voilà. Je crois qu'on était huit ou neuf.
- Alban
On n'est pas immense pour deux âmes sœurs.
- Julia
c'est beau allemand et voilà donc par exemple je sais pas il y avait un groupe dans le jacuzzi il y avait un groupe qui préparait à manger et voilà et en fait on était toujours ensemble mes parents ils ont dit ça ils ont vu toutes les photos ils ont dit bah dis donc la petite françade elle est souvent sur les photos elle est collée sur toi oh ou alors lui il est collé sur moi dis donc et du coup ça conclut bah non tu es en couple ah bah oui c'est vrai c'est vrai Voilà. Mais en fait, pendant cette semaine-ci, je me rends compte que je ne peux pas être en couple avec quelqu'un et ressentir ce que je ressens pour Morten à ce moment-là. Ça ramène une autre anecdote. C'est que je crois que notre dernier moment tous les deux, avant que je reparte en France, puisque là, on voit bien tous les deux, pour le coup, qu'il y a quelque chose de pas... C'est pas une simple amitié.
- Alban
On n'est plus sur la fratère de cœur.
- Lucie
La fraternité s'est transformée. C'est fini.
- Julia
Et du coup, moi je me dis, attends, je vais faire les choses bien cette fois-ci. Je vais être honnête avec lui. Il faut que je lui dise, donc il ne savait pas que j'étais en couple. Il faut que je lui dise que je suis en couple. Et donc je prends mon courage à deux mains et je lui dis, voilà Morten, quelque chose. J'espère que ça ne plongera rien entre nous. La meuf hyper dramatique, tu vois.
- Morten
Très sérieuse.
- Julia
Oui, oui. Et je lui dis, voilà, en fait, je suis en couple, mais ne t'inquiète pas, quand je rentre en France, c'est décidé, j'arrête tout. Morten, tu vas raconter ta réponse ? Déjà, pas ta réponse, mais ce qu'il y avait dans ta tête à ce moment-là ?
- Morten
Il faut expliquer, à cette époque-là, j'étais un peu jeune, donc j'étais...
- Lucie
T'avais quel âge ?
- Alban
Ça commence.
- Julia
À 2015, mon amour, tu comptes.
- Morten
24 ans j'étais pas j'avais un petit problème on peut dire de rentrer dans les relations j'aimais bien d'avoir des trucs un peu légers faut dire gentiment moi j'ai pas du tout ce problème là ce
- Lucie
qui est génial c'est que moi j'étais très direct de toute façon les hommes c'est connu ils veulent toujours se lancer dans des relations longues bah la blague est tout de suite c'est bon pour l'âge
- Morten
Donc quand Julien m'a dit ça,
- Julia
on est à Cabrigué,
- Morten
à la part.
- Lucie
Oui, sur le port d'Oslo.
- Morten
On fait un petit câlin et Julien est la tête sur ton épaule. Voilà, donc on ne voit pas ses visages. Mais quand il dit ça, je crois que je freeze un peu parce que... Est-ce qu'on va être en couple en France ? Je ne sais pas comment ça va marcher. Je ne savais pas que c'était aussi sérieux.
- Julia
parce qu'elle a dit t'inquiète pas Martin je vais tout filmer en concurrence comme ça on peut se marier je t'inquiète trois enfants deux Ausha on n'en parle plus super génial alors que pour moi ça ne voulait pas du tout dire ça et c'est ça qui est marrant c'est qu'en fait on ne communique pas réellement et moi je voulais juste lui montrer comme je n'avais pas été très sérieuse dans mes relations d'avant j'avais envie de lui montrer que justement là je m'étais Je remettais tout à zéro, alors que je n'étais pas du tout non plus sur un truc hyper sérieux. Je ne savais pas quoi. Mais donc, c'est marrant. Après coup, en fait, quand on se dit ce qu'on pensait réellement au moment.
- Lucie
Du coup, tu lui réponds quoi ?
- Morten
Ok, génial.
- Julia
Allez, bon vent.
- Alban
Combien de temps ça prend avant que la relation s'officialise et que vous vous mettiez en couple à Paris, d'ailleurs ? Parce que Morten, qui est encore en Norvège, combien de temps ça se passe ?
- Julia
Deux mois. Ça, c'était en mars. Et Morten est venu en mai.
- Lucie
Et en mai, vous vous mettez en couple.
- Julia
Et voilà, entre-temps, on continue de discuter comme on l'a toujours fait. Et en mai, il vient une semaine à Paris. Il ramène un pote.
- Alban
Le père de cœur.
- Julia
Mais en fait, là, je pense que pour les deux, c'est ce qu'on s'est dit. En tout cas, c'était un peu... Là, c'était une évidence. C'était OK, on est vraiment bien tous les deux. On ne sait pas de quoi l'avenir est fait, mais on tente et on verra bien.
- Alban
Et toi, Morten, à ce moment-là, tu te projettes déjà à vivre sur Paris pour être ensemble ? Parce que quand elle te dit « je suis prêt à me séparer » pour en gros laisser le terrain ouvert, on va dire, toi tu dis « oula, qu'est-ce qui se passe ? » Mais en même temps, deux mois après, c'est là que vous allez quasiment ménager ensemble ? Ou qu'est-ce qui se passe un peu pour toi ?
- Morten
C'était une vacance.
- Julia
Une semaine de vacances.
- Morten
Et après, on finit ses vacances et je suis là. Il m'a envoyé un texte presque le lendemain. Il m'a dit, moi, j'ai déjà commandé l'avion pour aller au centre te visiter. Et j'ai dit, OK, c'est officiel. C'était plutôt ça pendant peut-être neuf mois.
- Lucie
À distance,
- Morten
oui. À la distance, on prenait les week-ends, on avait des vacances d'été ensemble. Et on parlait de Skype, WhatsApp et tout ça.
- Alban
Ça y est, on est vieux. Skype.
- Julia
Oui,
- Morten
c'est ça.
- Lucie
Et au fur et à mesure, vous avez commencé à envisager l'avenir ?
- Morten
Ouais, on a commencé à parler et c'était plus facile pour moi, avec mon travail, de déménager en France. Donc, comme je travaille aussi chez Mondelez à cette époque-là, ils ont des offices à Paris, donc, ou Clamart, excusez-moi, c'était pas pareil, apparemment. Et donc, je suis... J'ai eu l'opportunité d'aller à Paris et je me suis dit que c'était parfait, on allait essayer ensemble. C'était génial.
- Lucie
Tu parlais français déjà là ?
- Morten
Je commençais à m'entraîner beaucoup en automne. Mais je n'étais pas du tout fluent. J'ai déménagé en février. Après un mois, j'étais un peu clair qu'à la fin, on va déménager, redéménager en Norvège.
- Lucie
Dès le début, pour toi, c'était clair que vous alliez finir en Norvège ?
- Julia
Je crois avant même qu'il vienne vivre en France. Il m'a toujours dit, moi je suis pour passer quelques années à l'étranger, au contraire. Mais ma vie de famille, ma vie, elle sera en Norvège.
- Alban
Punaise, c'est norvégien, c'est pas possible.
- Lucie
J'ai vraiment l'impression que les Norvégiens ne se voient pas ailleurs.
- Morten
On est un peu, comme on dit, on croit qu'on est les meilleurs du monde. Un peu comme la France. Je veux dire.
- Lucie
Non, mais vous êtes les meilleurs sur pas mal de choses, c'est vrai.
- Morten
Donc voilà, pour la qualité de vie, on est au moins grandi avec cette impression que c'est la meilleure qualité de vie sur Terre. Donc, pour nous, c'est très difficile à déménager, à aller à un tranché. En tout cas,
- Alban
définitivement.
- Morten
Définitivement, on peut faire un peu de peste.
- Lucie
Et ton premier jour dans les bureaux à Paris a dû confirmer ça.
- Julia
Le deuxième, il était prêt à prendre le billet de retour.
- Alban
Toi, Morten, quelle a été la réaction de ta famille quand tu as dit que tu t'es emménagé sur Paris ?
- Morten
Je crois qu'ils sont excités. Mon papa, il est plus doux. que par exemple ma maman elle a dit super génial à demain et mon papa il était plutôt triste mais il était content il savait aussi que Julia c'est une fille géniale non mais la vraie réaction Morten non la vraie réaction c'était plutôt vas-y ouais mais tu rentres moi je m'en rappelle sa maman c'était génial profite trop bien cette semaine que tu as passé à Paris
- Alban
Cette expatriation de deux semaines.
- Julia
Alors, attendez. Il m'a vendu ça, 5 ans. Il m'a dit, 5 ans, on peut rester à Paris. Et ensuite, j'ai dit, OK, d'accord. S'il y a une suite, OK. Ouais,
- Morten
mais c'est comme des années de chien. Un an à Paris, c'est comme 7 ans en Angleterre.
- Alban
J'adore, t'as tellement raison. C'est ça, un an d'entreprise. Mais voilà. Oh là là, génial.
- Julia
Et c'est vrai que pour le coup, je ne me rendais pas compte du tout. Il y a plein de choses qui me ressortent encore.
- Morten
je ne me rendais pas compte à quel point c'était difficile pour Morten en fait en France je sais à quoi tu crois je ne sais pas si tu me permettras de dire mais Julia elle était un peu jalouse à cette époque là cette époque ce n'est plus le cas depuis que toutes les Norvégiens ont été décimées plus de problème je ne sais pas si vous vous racontez mais un peu la culture on peut dire en France, une culture choc c'est qu'apparemment tout le monde qui travaille dans l'office trompe sa femme C'est très connu.
- Lucie
Moi, j'ai entendu ça pareil en Norvège.
- Alban
Moi, c'est les gens, les skidrips en Norvège.
- Julia
Et Morten, je suis désolée, tous les Français, il dit, mais Julia, les Français, ils trompent leurs femmes. C'est normal, non ? C'est reconnu ?
- Morten
Julia, elle était dans ce truc-là. Donc... Il ne me rassurait pas trop en même temps.
- Julia
Ah,
- Alban
ça y est, ça y est. Les lobes,
- Julia
il y a un petit problème.
- Morten
Quand je rentre à la table, je me dis, je vais me dire, du soirée, il me dit, bah, t'es où ? Je n'ai pas trop le dodo. Excusez-moi.
- Alban
Vous allez faire les courses dans la campagne ? Oui,
- Morten
voilà. Donc, j'avais presque cette pression, je trouvais, de ne pas rentrer aussi tôt pour Julia. En même temps, quand tu travailles à Paris, tu passes presque toute la journée à l'office.
- Julia
Mais c'est surtout aussi, je ne l'aidais pas vraiment pour l'adaptation. Par exemple, les impôts.
- Lucie
Ça paraît bête comme ça. Mais alors déjà, moi, phobie administrative, je déteste ça.
- Alban
Même Tim.
- Lucie
Ouais. Mais il me demande de l'aide à moi. Oh mon Dieu. Je me dis, mais attends, je suis désolée, mais en avant, si t'as une question, t'as pas le temps.
- Alban
Tout est en français et puis c'est tellement plus... Enfin, surtout à cette époque, j'imagine, c'est encore plus compliqué qu'en Norvège.
- Julia
T'as tout sur OK.
- Alban
Tu payes trop,
- Julia
mais comme tu es originaire, t'es OK à trop payer de toute manière.
- Lucie
En plus, Morten était obligé de faire les schémas. de remplir la lèche.
- Alban
Oh là là, enfer.
- Lucie
Et il me posait des questions.
- Alban
L'administration française, beaucoup plus compliquée, je pense, que l'administration norvégienne. Parce que même nous qui ne parlons pas norvégien, quand même, c'est plus facile.
- Julia
Enfin, quand elle dit nous, c'est Alban.
- Alban
Tu confirmes mon amour.
- Julia
Je confirme, pour toi.
- Lucie
Non mais c'est ça, et donc moi je ne comprenais rien, c'était en français, mais j'avais l'impression que c'était de l'allemand, les papiers d'impôt. Et je lui ai dit, je suis désolée mon amour, écoute, il y a le centre. J'ai regardé.
- Morten
le centre des impôts il y a 10 minutes de la maison donc si tu as une question tu peux aller le voir elle a dit non elle a dit oh non mais ça me saoule Martin la vraie version et après elle a dit oh mais ça pose des questions à eux là-bas c'est à 10 minutes à marcher vas-y et je lui ai dit merci pour ton aide mon grand-mère de ma vie je t'aime aussi non mais le pauvre déjà pour un Norvégien parler français c'est très difficile
- Alban
mais je termine à 19h comment je vais faire pour aller au centre des impôts je termine à 20h tu me demandes ce que j'ai fait de ma journée mais j'ai rien arrête de faire ça tu auras un petit peu plus d'étanche non mais j'imagine que ça a dû être un vrai choc pour toi la longueur des journées au travail l'administration française bon
- Lucie
par contre l'alimentation ça a dû être un peu ouais c'était l'air je pense qu'on est connecté Lucie je me suis dit attends là tu racontes que les mots des trucs négatifs avant qu'on fait euh euh
- Morten
Alimentation, il faut juste dire aussi, je crois qu'en France, même si les journées sont plus longues, ils sont à un autre rythme et aussi ils apprécient un peu plus, je crois dire, le temps à l'office. Tu prends un café, tu prends un déjeuner, ça dure et t'es un peu OK.
- Alban
Tu fais du réseau.
- Morten
Voilà. Et en Norvège, quand tu es au travail, c'est un peu dès que tu rentres, ou dès que tu entres à la travail, il faut que tu bosses le plus vite et le plus fort possible. où tu peux rentrer le plus vite possible pour ne pas être un peu stressant oui t'as pas le temps pour des petites pauses café à parler déjeuner c'est 30 minutes il faut dire tout le monde qui pense à aménager à Norvège il faut se déjeuner à 30 minutes pas de resto pas de ticket resto
- Julia
30 minutes et si t'as un repas chaud t'es vraiment lucky ouais c'est repas c'est sandwich ou partie norvégienne attention yaourt attention parce qu'un sandwich Paul à Paris c'est 5 étoiles ah ouais c'est super
- Morten
On peut prendre son temps, on peut faire un peu plus chill, un peu plus relax.
- Julia
Et avant de passer à la suite, j'ai cru comprendre que pendant qu'on parle de nourriture, que Julia aimait cuisiner les tartes aux pommes.
- Morten
Ah non. Aïe.
- Lucie
Ah oui, tu comprends, ça va être à vie ça. Alors, nous sommes en... Eh bien justement, en juin 2015, après la fameuse semaine à Paris. j'avoue que je vais pas trop laisser le choix moi je suis à fond dedans, j'ai un devoir en juin ah bon déjà ? ok super merci et donc je passe quelques jours chez lui donc il habite avec ses parents Morten est au travail et je me dis qu'est-ce que je vais faire ? non merci et lui, tu sais quoi ? je vais lui faire une tarte aux pommes c'est pas mon genre, enfin si j'aimais bien faire des tartes aux pommes mais en France tu vas acheter la pâte brisée RTA là J'arrive dans le magasin en Norvège, il n'y a pas de pâte brisée Hertha. Je dis, mais je vais faire comment ? Je dis, oh là là, alors je fais la pâte moi-même aussi, je n'ai jamais fait ça. Donc, je regarde une recette, j'achète tout ce qu'il faut. Je mets du temps, honnêtement, ce n'est pas mon truc. Donc, je mets vachement de temps et rentre le soir. Moi, je me dis trop bien, mon petit futur mari va être... Donc, ses parents arrivent avant lui, ils goûtent ma tarte aux pommes, qui est excellente selon eux. c'est important pour la suite Morten rentre donc il dîne et je lui dis bah mon amour tu veux que je te coupe une petite farbe et là je fais sa tête je dis non j'ai commencé à non non merci je lui ai dit je lui ai dit bah il rigole t'es poli quand même non mais ouais ouais mais non mais il rigole non mais si Morten je lui ai dit attends je passe toute la journée à te faire une tarte aux pommes bien sûr que tu vas goûter quand même Ça s'appelle le respect.
- Morten
Est-ce que je peux ajouter ? J'ai insisté peut-être trois fois que je n'avais pas très envie. Et il faut aussi ajouter un peu les détails là que j'étais très, très, très profond dans le sport.
- Lucie
Moi, je ne savais pas que tu comptais tes calories. Tu ne me l'avais pas dit.
- Morten
Ouais, excuse-moi.
- Lucie
Ben voilà, ce n'est pas de ma faute aussi. Tu ne communiques pas.
- Julia
Donc, tu ouvres la bouche et tu engloutis cette tarte aux pommes.
- Morten
Voilà,
- Lucie
c'était ça. Non, mais en fait, alors je suis désolée, c'est peut-être un truc France-Norvège aussi, mais pour moi, en France, il y a un respect. Ouais,
- Alban
la personne qui prépare quelque chose.
- Lucie
exactement, c'est la politesse, tu es obligé de goûter moi j'étais vachement là-dessus donc on pouvait dire non autant de fois qu'il voulait si t'es poli, tu manges, tu goûtes au moins et donc il goûte, d'accord je n'avais pas précisé qu'il fallait avaler puisque là il ouvre la poubelle et il crache et alors là j'avais le couteau encore je crois dans la main pour couper la poubelle et je me suis dit il mériterait mais je n'ai pas très envie d'aller en prison je n'ai pas commencé en Norvège non
- Alban
mais là les raisons sont mieux en Norvège très bien
- Lucie
C'est vrai que pour le coup, j'aurais pu.
- Alban
Mais bon, pour une tarte aux pommes, ça aurait été dommage.
- Lucie
Ouais, c'est bête. Et donc là, je pense qu'il est beaucoup de chance que ses parents soient dans le salon juste à côté. Parce que la française... Méga. Ah oui, non, mais je dis, mais tu rigoles là. Je pense que j'aurais pu faire mes valises et repartir. Ah ouais,
- Alban
moi j'aurais pu.
- Lucie
Ah ouais, bah tu vois.
- Julia
On se calme les deux. Ça, c'est pour l'épisode spécial de 6h30. Les relations avec la belle famille. Toi, Julia, comment réagit ta famille quand tu pars en Norvège ?
- Lucie
Je dirais bien. En fait, il y avait ce qu'ils avaient envie de montrer. Donc, ils avaient envie de me soutenir. Du coup, ils connaissaient pas mal Morten puisqu'il avait vécu avec nous.
- Alban
Vous êtes resté combien de temps à Paris,
- Lucie
du coup ? Un an et demi. Oui,
- Morten
j'ai eu une offre en Norvège. Une offre en Norvège, ok. Et ce n'était pas très facile à trouver un autre travail.
- Lucie
Un bel homme.
- Morten
Un bel homme, oui.
- Lucie
Donc, c'est ça qui nous a poussés à...
- Alban
Et toi, tu étais OK de partir ?
- Lucie
Moi, je venais d'arriver dans mon service de rêve, un rêve en néonates, à Trousseau. Donc, c'était un petit peu difficile, mais je suis partie du principe que je ne ferais jamais passer le travail avant la vie. Pour mes parents, ils aimaient beaucoup Morten. Ils voyaient, ils étaient très heureux pour moi. Je pense qu'en tant que parent, je suis la première enfant. Ils avaient... Ils étaient certainement inquiets de savoir qui est-ce qu'elle va trouver, est-ce que ça va être quelqu'un de bien pour elle, etc. Et ils ont vu que c'était quelqu'un de bien. Ils nous soutenaient vachement. Et voilà, ils étaient très heureux pour moi. Maman s'intéressait beaucoup, je crois, au pays scandinave. Elle connaissait pas mal. Et elle était très heureuse pour mon futur. Elle savait que j'allais avoir un bel avenir là-bas. Et du coup, je pense qu'elle a concentré là-dessus, oui. Mais c'était hyper difficile. Morten était parti avant. en Norvège pour préparer, acheter un appart, etc. Et du coup, j'ai eu, je ne sais plus, peut-être trois mois, un truc comme ça. On a été séparés pendant trois mois. Et donc, j'ai pu faire mes au revoir à tout le monde, faire ça bien. Et je me rappelle, du coup, on est allés avec ma sœur et mes parents à l'aéroport, le fameux jour de mon déménagement. Je crois que c'était le 11 août 2010, d'ailleurs. Et là, c'était très difficile.
- Julia
Elle me fait un peu peur, elle se rappelle toutes les dates.
- Alban
Toutes celles dont on veut se rappeler, on se rappelle.
- Lucie
Et donc, c'était dur. Ouh là là, c'était très difficile. C'était triste, mais beau à la fois. Donc, c'était un petit peu...
- Alban
Et comment tu as été accueillie dans ta belle famille ?
- Lucie
Très bien. Alors, c'est sûr qu'il y a des différences. On retrouve aussi des points communs parce que les côtés un petit peu de ma maman, je l'ai retrouvée chez le papa de Morten. Le papa de Morten est très, comme il le disait tout à l'heure, il est très doux. Il fait très attention. à chaque fois que je repars là en France, un week-end, il m'enverra à chaque fois un message en disant bon voyage, profite de ta famille, fais-leur des bisounotes. Des traits comme ça. Et donc, j'ai tout de suite retrouvé en fait, ça m'a apaisée, ça m'a rassurée.
- Alban
De la famille.
- Lucie
Oui, exactement. Non, mais ça s'est bien passé. Mais c'est vrai qu'au début, déjà, il parle quand même pas mal anglais pour un couple de cette génération-là. Mais la communication, de base, elle n'est pas hyper facile. Parce que ce n'est pas naturel. Je me suis tout de suite sentie très accueillie. Surtout la sœur de Morton, c'est le premier membre de la famille de Morton que j'ai rencontré. Et elle est incroyable. Elle est hyper drôle. Elle te met à l'aise tout de suite. Il n'y a pas eu de soucis. Ils étaient très curieux de la culture française. Donc, j'ai toujours plein de questions.
- Alban
Et comment se passaient les repas de famille ? Est-ce qu'il y a des trucs qui t'ont un peu... Ou alors les fêtes de famille, peut-être ?
- Morten
Est-ce que tu as envie de raconter l'anniversaire de ma mère, en fait ? C'est l'anniversaire de ma mère, qui est un jour. avant la tienne. Donc, malheureusement pour Julia, c'est toujours un peu mélangé. La première année où Julia vient à Norvège, ma mère a dit « Bon, on va faire un petit truc pour fêter notre anniversaire ensemble. » Donc, on va chez mes parents et ils disent qu'en fait, on ne va pas être à l'intérieur, on va aller à l'extérieur. On va dans les forêts, faire un petit bonfire. Et on fait...
- Lucie
Mais là, comme ça, ça a l'air cool.
- Morten
On fait le barbecue un peu avec les saucisses.
- Lucie
Il a dit barbecue.
- Morten
Elle n'a pas barbecue, mais on fait griller les saucisses.
- Julia
Il faut savoir que les saucisses norvégiennes, si vous imaginez barbecue, c'est vrai que, pour ceux qui écoutent un barbecue en France... Ce n'est pas la chipot. Voilà, ce n'est pas la chipot. On est plutôt sur de la grosse maquille, basse qualité quand même.
- Lucie
La peau, elle fait 3 km, élastique. C'est bon à côté.
- Julia
Knacky, à côté, c'est du produit naturel. Je plaisante.
- Morten
Donc, on fait ça. Et c'est fin août. Et fin août en Norvège, ça commence quand même d'être un peu froid.
- Julia
Et gris.
- Morten
Et triste. Et nul.
- Julia
Ah oui, quand même.
- Lucie
C'est dit par un Norvégien, donc imagine.
- Morten
Voilà. Donc, Julia, elle est là, elle a froid. Elle est saoulée, elle a faim. Elle est triste.
- Julia
Elle essaie encore de savoir si elle est en train de gopoture ou pas.
- Lucie
C'était gopotule.
- Morten
C'est ça. Mon anniversaire, non mais c'est une blague.
- Lucie
Attends, est-ce que tu peux donner les détails ? Parce que le pain, c'est pas du pain non plus. Tu mets ta saucisse qui est immonde. Et alors là, ils te mettent la... On prend sur la garonne. Ils te mettent une... Ils appellent ça leke salade.
- Julia
Ah oui. C'est de la crevette.
- Lucie
La crevette dans la maillot. Que tu mets sur le pain. Ah, j'assuste. il n'y a pas bougie il n'y a pas de gâteau il n'y a rien tu te pelles et tu prends tous tes produits transformés voilà et moi j'étais habituée pour mon anniversaire confit de canard pommes de terre salardées tarte aux pommes non tarte aux fraises plutôt les bougies les cadeaux et voilà je suis dans la forêt il ne manquait plus que les chaussettes en cadeau et puis on était mou
- Morten
Je ne sais pas si c'est un thème ici dans le podcast, mais évidemment, l'alimentation en France, c'est quand même top du top par rapport au monde, mais aussi si tu compares à Norvège.
- Julia
Est-ce que vous, dans le couple, est-ce que Morten, toi, tu ne cuisinais pas du tout et toi, oui, Julia, ou est-ce que c'était le contraire ? Comment vous avez géré un peu ça, Julia ?
- Lucie
C'est le contraire. Non, je pense que là, pour le coup, Morten a toujours été français. Il a toujours... Enfin, tu as toujours cuisiné, tu cuisines. Très bien. Et en France, c'est souvent toi qui cuisinais, honnêtement. Et t'as toujours été hyper fort. Et pour le coup, je pense que dans le cœur, t'es France et Morten. Parce qu'on adore manger tous les deux. Et ça, c'est un énorme point commun que l'on a. On aime les mêmes choses. On aime la bonne nourriture. Et donc, en France, on s'est éclatés. En Norvège, on a pleuré.
- Julia
Oui, il faut savoir que Morten, Lucie et moi le connaissons en dehors du podcast. On est amis dans la vraie vie. Et c'est vrai que je pense que c'est un peu un faux norvégien quelque part.
- Lucie
Ah oui.
- Morten
complètement on a mangé des pâtes à la vodka ouais c'est ça je pouvais en manger 3 kilos c'est trop bon avec la nourriture ici à chaque fois que les parents de Julia nous visitent on les demande à ramener peut-être ouais un peu de on demande quand même d'avoir plein de produits de la France ramenés ici parce que c'est incroyable et je crois que c'est ça qui nous manque le plus mais j'adore que tu dises que c'est ça qui nous manque parce que ça veut dire que toi aussi tu étais quand même très habitué à la culture française il faut que je raconte quelque chose Morten c'est que quand
- Lucie
t'as découvert on habitait à Alésia et il y a un Simply Market c'est ça ? ça s'appelait Simply Market je crois et donc ils ramenaient des barquettes des barquettes de bœuf, de steak. Il y avait genre six dans la barquette. Et le soir, il me disait, Julia, tu en veux combien ? Je dis, bah, un. Enfin, c'est normal, non ?
- Julia
Dans des barquettes de viande hachée ? Oui.
- Lucie
Non, non, de steak.
- Julia
Ok, ok. Ah oui, oui. Ah oui, d'accord.
- Alban
C'était des ribs, là.
- Morten
Non, voilà.
- Lucie
Il me dit, tu en veux combien ? Donc, je dis, bah, un. C'est un piège. Je ne comprends pas la question. Mais non, il se mangeait les cinq autres. Mais sans blague.
- Julia
C'est pas dur.
- Lucie
Ah, il a kiffé son... C'est pour ça qu'après il crache ma tarte aux pommes. Ah, tu es un hypocrite.
- Morten
C'était aussi l'époque où je faisais plein de sports. Donc plein de protéines.
- Lucie
Quel sport ? Tu me demandais où sont les parcs pour aller courir. Je ne sais pas, il y a le par de la planchette là, le ballon. C'était bien ça non ?
- Alban
Après combien de temps en Norvège, vous avez décidé d'agrandir la famille ?
- Lucie
Déjà j'attendais la bague.
- Alban
C'est vrai, dans l'ordre des choses peut-être.
- Lucie
Un coucou à nous.
- Julia
Tout le monde ne fait pas dans l'ordre.
- Lucie
Déjà... C'est marrant. Je ne sais pas si je te l'ai dit, Morten, mais parce que je m'étais toujours donnée en objectif la première année, peu importe si c'est difficile, ma première année en Norvège, peu importe ce qui se passe, je laisse minimum un an. Pour ne pas partir comme ça sur un coup de tête. Imagine, je ne suis pas bien, on se dispute, machin. Donc, j'avais une peur bleue qui me demande un mariage avant cette première année. Non, mais ouais, c'est très drôle. Je suis très, très drôle.
- Morten
Ne t'inquiète pas.
- Julia
Pas de soucis, prends le temps.
- Lucie
Non mais elle est grave la meuf dans sa tête. Non, pour ce quoi ? Mais j'avais peur parce que je savais qu'avant cette première année, je ne pouvais pas prendre la décision. Est-ce que je veux vivre le reste de ma vie en Norvège ? Oui ou non ? J'avais peur. Mais une fois cette première année passée, je me suis dit, bon, là, la bague, c'est quand tu veux, quoi. J'ai attendu un petit peu.
- Alban
Donc après les un an, tu t'es dit, je me vois bien rester vivre en Norvège.
- Lucie
Ouais, je ne sais pas si c'était un an. À peu près. Quand j'ai commencé à travailler, du coup, en tant qu'infirmière, j'ai vu que la langue, c'était de plus en plus facile. En fait, j'ai tout de suite pensé à notre vie de famille. Je ne la voulais pas tout de suite, la vie de famille, ça, c'était sûr. J'avais enfin compris pourquoi Morten voulait faire sa vie de famille. Parce qu'il faut le rappeler que moi, je suis infirmière et que du coup, mon rythme entre l'hôpital français et l'hôpital norvégien n'était pas si différent. Au contraire, c'est pire en Norvège puisque ce n'est pas du 35 heures par semaine. 37,5. Donc pour moi, c'était pareil. et je n'avais pas compris le désarroi de Morten en France. Et là, quand je voyais que oui, il rentrait à 16h, qu'il pouvait avoir une vie de famille, que tu peux avoir carrière et enfants, je me suis dit, ah oui, de toute façon, le congé mat. Moi, il m'a présenté le congé mat, j'ai dit, ok, je signe.
- Alban
Et puis quand tu n'as pas d'enfant, moi, je me rappelle, justement, tu finis à 16h, après, nous, on allait au sport ensemble. Il y a toute une nouvelle journée qui s'offre à toi, quoi.
- Lucie
Exactement. C'est fou. Oui, on pouvait faire plein de trucs. Et puis, il y avait la mer. C'est vrai que pour une Parisienne, je trouvais ça. incroyable d'avoir la mer où j'habitais.
- Alban
C'est vrai qu'à Oslo, t'as le choix.
- Morten
Surtout la mer.
- Lucie
Si, je faisais du ski downhill, puis ce fameux voyage en mars. Et donc, on va skier et là, Morten prend la noire. Bon, la noire en Norvège, c'est pas une noire en France. Heureusement pour moi, parce que je pense que je serais décédée à cette heure-ci. Et j'ai dit mais pas de souci, on prend la noire. Voilà, j'étais pas bien. Malheur. Le mec, il prend les bosses devant moi et je me suis dit, je suis là. J'ai un égo, faut y aller. on y va et j'ai pris les bosses et il m'a dit waouh mais tu skies super bien dans la tête j'ai dit écoute bien profite c'est la première la dernière fois et c'est vrai parce qu'on a fait du ski je sais pas deux ans après et je t'ai vu et je me suis dit mais c'est qui cette femme là c'est
- Morten
pas elle parce que je suis passé dans deux kilomètres par heure j'avais trop peur je suis dans la piste des enfants là et je me suis dit bah elle a menti là non mais je sais pas il y a cette force comme ça qui m'est venue non
- Lucie
Pour te pécho.
- Alban
Pour te faire de l'amour, ouais.
- Lucie
En faisant de la séduction. Non, mais c'est vrai qu'après, en plus, quand on ne t'en fait pas depuis un long moment, c'est un peu compliqué.
- Julia
Et du coup, Julia, tu dirais que ce qui vous a un peu aidé à vous lancer dans... Fonder votre famille, c'est notamment les conditions qu'on fait à la Norvège pour ça ?
- Lucie
Oui, complètement. Ça, et puis du coup, c'était quoi ? En 2020, il m'a demandé ma main. Et là, en fait... Dans ma tête, le mariage, c'était secondaire. Là, je crois que j'avais envie qu'on fonde notre famille. Et une fois qu'on a cette envie-là, le reste est dérisoire.
- Alban
Le projet bébé arrive, tu tombes enceinte. Comment se passe une grossesse en Norvège ?
- Lucie
Il faut préciser que j'ai travaillé à l'hôpital pédiatrique en France.
- Alban
Oui, donc tu savais bien comment ça se passait en France.
- Lucie
J'ai travaillé ensuite de couche en grossesse pathologique à l'hôpital Trousseau, qui est en niveau 3. J'ai vu pas mal de choses. Et c'était peut-être... pas une bonne idée, surtout pour Morten. J'avais, je pense, en tête tout ce qui pouvait mal se passer. Et en fait, il faut le dire, j'ai eu beaucoup de mal à faire confiance à la Norvège. D'ailleurs, c'est un autre choc culturel. En France, on est très médicalisés. On est malade, tu vas avoir des antibios très rapidement, les grossesses, t'es très suivi. Et en Norvège, c'est du « Oh, ça va aller ! Mais pourquoi vous pensez à ça ? » Ben alors, antibios, t'en as jamais, je pense. En Norvège, t'es malade. Oui, vous pouvez avoir de la cheffe pendant 15 jours, c'est pas grave. Et du coup, moi qui étais trop haut dans, mais il peut se passer ça, ça, ça, ça, ça, ça. Mais en fait, voilà, je ne me sentais pas très, très bien prise en charge. Mais en même temps, tout s'est bien passé pendant ma grossesse.
- Alban
Oui, tu n'avais aucune raison d'être prise en charge plus que ça.
- Lucie
Exactement. Et en fait, à la fin, j'ai eu une suspicion de pré-éclampsie. Voilà, une complication que tu peux avoir pendant la grossesse. Et j'ai vu que là, ils ont été pour le coup très réactifs. En fait, ça n'en était pas une, mais ça m'a vachement rassurée. Mais c'était à la fin de ma grossesse.
- Alban
Oui, c'est ça. Je pense que dans le système norvégien, si tout se passe bien, on te laisse tranquille. Mais à partir du moment où il y a une suspicion de quelque chose, là, oui, on va t'encadrer beaucoup plus.
- Julia
Le système français est très préventif. On va chercher tout ce qui ne va pas. Alors qu'en Norvège, on fait confiance jusqu'à ce que quelque chose n'aille pas.
- Lucie
Et je pense qu'il faut réussir à se détendre. Et ça, pour une infirmière, c'est pas facile. On est les pires patients.
- Alban
Non, mais je te rassure, moi, j'étais pas infirmière et j'écoutais beaucoup de podcasts par rapport au suivi de grossesse en France, où on me disait, oui, alors là, il faut faire ci, il faut checker ça, il faut checker ça. Et puis au final, en Norvège, il n'y avait rien de tout ça. À notre époque, pour cette grossesse d'ailleurs, il faut quand même dire qu'il y avait une seule écho sur toute la grossesse.
- Julia
À six mois, c'est ça ?
- Alban
À six mois, il n'y avait que la T2. C'est fou, même pour créer du lien avec ton bébé, je trouve que la T1, c'est... hyper important.
- Julia
Oui, parce que t'as pas encore de ventre, t'as rien, donc tu sais rien.
- Lucie
Tu sais pas.
- Alban
Et en Norvège, tu vas attendre la T2. Donc c'est hyper long pour te rendre compte que t'es enceinte. Je sais pas toi si ça t'a fait ça, mais moi en tout cas, c'était...
- Lucie
Moi, c'était une horreur. Parce que moi, j'avais envie d'un hyper suivi. Il faut savoir que j'ai découvert que j'étais enceinte en France. Alléluia. Du coup, moi, j'ai pas cherché à savoir. J'ai fait une écho directe. C'est l'écho de la passion, exactement. Et du coup, être sûre que je fasse pas une grossesse sexuelle. extra-utérine. J'ai été rassurée grâce à la France. C'était mon dernier jour. C'était pile-poil. Et après, du coup, j'ai essayé de faire confiance. J'étais peut-être pas très rassurée. Il y a un autre gros point négatif en Norvège, c'est qu'on ne proposait pas, je ne pouvais pas faire la DPNI pour savoir du coup s'il y avait des trisomies, etc.
- Morten
C'est horrible parce que en gros, t'as le choix de le faire, mais il n'y a personne qui le fait. Oui,
- Alban
moi, je me rappelle quand j'ai demandé, elle m'avait dit vous pouvez le faire en Suède, mais il fallait payer 600 euros.
- Julia
Pour dépister énormément de maladies.
- Alban
Mais dont ça quand même. Mais du coup, Morten, tu sais pourquoi ? Est-ce que c'est religieux ?
- Julia
C'est un héritage en tout cas.
- Lucie
Moi, elle me l'a dit parce que j'ai demandé à la salle de somme.
- Alban
C'est vrai que tu ne peux pas le faire.
- Lucie
Mais comment ça ? Non. Je ne prends pas non comme... C'est mon droit de savoir. puisque nous, notre projet était très clair. S'il y avait une trisomie ou quoi que ce soit, c'était une MP. Oui, on ne souhaitait pas. Et je lui dis, mais attendez. Elle me dit, mais ça va aller. Il n'y a que 2 %. Donc, on s'en rend compte à la naissance. Donc, on n'a pas le choix. Donc, j'étais hyper en colère. Donc, j'ai voulu savoir pourquoi. Et donc, elle me disait, mais attendez, vous avez moins de 35 ans parce qu'ils le font obligatoirement, enfin, à la demande évidemment, mais au-dessus de 35 ans. Puisque là, le risque augmente.
- Julia
On est considéré comme une grossesse gériatrique. C'est-à-dire qu'on est vieille à partir de 30 ans.
- Lucie
Allez, il n'y a pas longtemps, Lucie. Mais non, mais exactement. Et comme il n'y a que 2% de risque, pour eux, ça ne vaut pas la peine. Et donc, elle me dit, mais si vous voulez, et moi, elle m'avait envoyé au Danemark. Et je lui dis, mais d'accord, mais aidez-moi, comment on fait ? Oh, ben, vous tapez ça sur Google, elle m'a dit. Et après, on s'est rendu compte que c'était trop tard. Puisque le temps qu'on... Oui, parce qu'on trouvait... Et oui.
- Alban
Il faut le faire à la thé en fait. Nous, on l'avait fait en France du coup.
- Lucie
Oui, bon plan.
- Morten
Pour répondre à ton question initiale, c'est un peu raison en fait que tu peux faire ce test en Norvège, qu'ils disent que tu as le droit de le faire, même s'il n'y a personne qui le fait. C'est un grand débat aussi parce que c'était pas religieux, parce qu'on n'est pas très religieux aussi. L'argument c'était un peu, on ne veut pas créer un monde où il n'y a que des gens parfaits, ils disaient.
- Julia
Si, c'est la Norvège.
- Morten
Voilà. Donc, c'était ça la réponse. Tu peux dire si tu es d'accord ou pas. On ne va pas prendre cette discussion-là.
- Alban
Non, c'est un peu débat, mais d'accord, ok.
- Morten
Je suis lié à qui pense que c'est un choix personnel que tu peux faire. Je pense que c'est bien que maintenant, on a le choix de le faire. J'ai quand même des amis qui sont enceintes maintenant. Et eux, ils sont... Ils...
- Lucie
Il faudrait qu'il y ait un truc à trouver. Il faut payer. Ah oui, d'accord. Donc, tu as de l'argent, tu peux. Et tu n'en as pas, ce n'est pas pris en charge. C'est un peu dur.
- Julia
Est-ce que vous avez une idée du coût, par hasard ?
- Lucie
Je crois que c'est 100 euros.
- Morten
Donc, en Norvégien, c'est...
- Julia
Ça va.
- Morten
C'est une bouteille de vin à un restaurant.
- Julia
C'est vrai.
- Lucie
Moi, je stressais beaucoup au début. Quand j'ai compris que de toute façon, c'était comme ça. Après, nous, on a fait pas mal d'échos dans le privé. J'avais ce besoin de voir plus mon bébé. Et d'être sûre que tout aille bien. Et du coup, moi, cette peur, elle était passée. Bizarrement, je me suis dit, tu sens ton bébé brûler. Ça y est, c'est fini. Et en fait, Morten a stressé énormément, surtout à la fin. Là où moi, je ne stressais plus. Parce que du coup,
- Alban
vous n'avez pas fait la DPN.
- Lucie
Ah non, du coup, c'était trop tard. Donc, on s'est dit, bon, bah...
- Alban
On verra.
- Lucie
On verra.
- Julia
Ça fait maintenant combien d'années que vous êtes ensemble ?
- Lucie
Ça fait neuf ans.
- Julia
Et sur l'évolution de votre couple, est-ce que vous pensez que la culture joue un rôle important ?
- Morten
Non, je ne crois pas. Je ne crois pas dans la vie normale. Mais je crois qu'évidemment, ça donne un peu plus de difficultés pour un couple. Comme là, on vit en Norvège, on a fait un vie en Norvège. Il y a beaucoup plus de force. qui disent qu'il faut qu'on reste ensemble. Par exemple, si ici, on se sépare maintenant, c'est très grave, en gros. C'est nous contre le monde, parce qu'ici, on est très français. Et en France, on est quand même norvégien.
- Julia
Super intéressant. C'était une des questions que je voulais vous poser, parce que je me la pose aussi souvent, pour nous en tant que couple, et pour notre première fille, et puis aussi pour la deuxième. Vous vous sentez norvégien en France ? est français en Norvège ou est-ce que c'est un peu plus délicat ?
- Lucie
Je trouve que c'est français tout le temps. Mais quand il y a des choses, par exemple, c'est bête, mais le bluenhust.
- Julia
Oui, qui est un fromage de chèvre caramélisé.
- Lucie
La première fois que j'ai goûté ça, parce que je l'ai ramené de Norvège quand j'habitais encore en France, on a goûté ça avec mes parents, on s'est fait un truc familial. C'était immonde. Je ne vais pas y aller par quatre chemins, c'était immonde. Et bien maintenant, j'aime bien ça. Et là, je me suis dit...
- Morten
Ça change. Et là,
- Lucie
je me suis dit, je deviens norvégienne.
- Alban
On a notre petite dernière qui nous a rejoints dans l'épisode.
- Julia
Elle a l'air assez intéressée par l'équipement.
- Alban
Et est-ce qu'il y a des traditions norvégiennes pour toi, Julia, que vous avez adoptées, que tu aimes trop ? Ou des traditions d'ailleurs françaises, des fêtes françaises que vous avez intégrées ?
- Lucie
Je dirais que dans la vie quotidienne, il y a quelque chose que j'ai appris à apprécier. C'est le fait de dîner tôt. Typiquement, hier, crèche fermée. Donc, on est beaucoup plus tôt et tous les trois à la maison. On avait tout prévu en amont. On a dîné, fredags tacos.
- Alban
Oui, le vendredi, c'est tacos en Norvège.
- Lucie
Exactement. Donc, je ne me suis jamais sentie aussi norvégienne comme en jouant des tacos un vendredi. Mais attention, on a mangé à 16h.
- Julia
Ah oui, quand même, vous avez battu un record là.
- Lucie
En fait, Ella avait faim. On changeait.
- Alban
Et là, c'est leur petite fille.
- Lucie
qui est une bonne mangeuse, comme ses parents. Et voilà, moi, j'étais au travail le matin. J'ai déjà 11h, un bout de pain vite fait, parce qu'il y avait plein de taf. À 16h, j'avais faim. Et on a pu prendre un goûter. Je me suis dit, mais dis-nous. On a dîné à 16h et après, on a été se promener.
- Morten
De 100 mètres jusqu'à le terrain de foot.
- Lucie
On était au terrain de foot et on a joué au foot tous les trois.
- Julia
Une promenade française.
- Lucie
En France, après le dîner, tu vas sur le canard. En Norvège,
- Alban
on entend beaucoup que les enfants qui sont plus grands vont faire leur activité. Ils vont au foot, à la danse, après le dîner.
- Lucie
Et je trouve ça trop cool de bouger après ton dîner. Je ne sais pas, tu te sens beaucoup mieux quand tu vas te coucher.
- Alban
Mais souvent, les Norvégiens font quand même un kvelspa.
- Julia
Et voilà, parce que c'est-à-dire qu'il faut le savoir. On ne peut pas aller au lit le ventre vide quand même.
- Morten
C'est pas aussi bon.
- Lucie
Oui, c'est bon. Et salé.
- Alban
C'est quoi généralement ce qu'on mange ?
- Morten
C'est une tranche de pain.
- Julia
Originale.
- Morten
Ouais, avec du fromage.
- Lucie
Et pas de beurre.
- Julia
Oui, voilà, exactement. C'est ce que j'allais dire, la précision, c'est idéalement, il faut que ce soit bien secos.
- Lucie
Là, tu sais que c'est norvégien.
- Morten
Il faut aussi dire que le pain ici, ce n'est pas comme le pain en France.
- Alban
C'est les vases qui mangent.
- Julia
Alors, justement, tout à l'heure, on parlait du knäckebrød. le pain qui se casse. Ça, c'est l'évaza. Moi, j'en mange beaucoup ici. J'en mangeais un petit peu avant, mais beaucoup ici. J'aime ça. Quel est le pain que vous mangez à la maison ? Parce qu'il y a des pains de mie, il y a du bon, du pas bon, il y a du blanc, du brun, du...
- Lucie
C'est une horreur. Moi, je me suis toujours fait. C'est dur. Autant, il y a plein de choses. Je m'y fais, mais le pain, c'est dur. On est passé, on passe par tout. C'est-à-dire qu'on a essayé le pain maison, mais de toute façon, avec des ingrédients de base nuls, ça ne fait pas du bon pain. Puis on n'est pas boulanger, quoi. Tu passes par l'espèce de pain de mie, mais complet, parce qu'il faut avoir bonne conscience. Mais c'est cosse. Tu en achètes, au bout de deux jours, il y a de la moisissure dessus. On achète le pain qu'il faut mettre au four. On n'a jamais vraiment trouvé la seule chose. évidemment, on habitait donc à Lerenne avant, un quartier de Sceaux et donc là, une super baby-up, style où ils font du pain, t'as l'impression que c'est du pain français, alors c'est pas le super pain, mais tu pourrais avoir l'impression qu'il vient de France.
- Alban
J'allais revenir sur quand tu parlais de la raclette on peut en trouver de la raclette de ouf on peut en trouver celle de supermarché, sauf que la raclette seule, le petit pack de 10 ou 15 tranches va coûter 10 euros minimum,
- Julia
25 euros 25 euros les dernières fois que j'ai acheté.
- Alban
Attends, mais en supermarché ?
- Julia
En supermarché, ouais.
- Lucie
Et il n'y a même pas la croûte, alors que c'est meilleure. Croûte !
- Alban
Et j'allais dire, alors que chez le fromager, tu peux trouver de la bonne raclette. Par exemple, pour ceux qui connaissent un peu Oslo, il y a Matalen, c'est un marché couvert où tu as plein de bons petits artisans. C'est pas donné, mais c'est très bon. Donc souvent, pour trouver du bon fromage français, tu peux en trouver en Norvège. Il faut aller chez le fromager et c'est un coup.
- Julia
C'est aussi un charcuterie,
- Lucie
on en parle.
- Julia
Il faut aussi aller là-bas parce que c'est pas comme c'est dans les quartiers. C'est comme aller à Champs-Elysées à
- Alban
Paris. Je vais acheter mon fromage à Champs-Elysées.
- Lucie
Normal.
- Morten
Non, c'est clair. Nous, depuis qu'on a déménagé un peu sur les hauteurs d'Oslo pour aller chercher le fromage, il y a un fromager à Mayerstuen, mais sinon, c'est vrai qu'on est allé à Matalen et c'est une expédition. Donc, on fait ça que pour les grandes occasions.
- Lucie
Nous, on attend que mes parents reviennent. Oui, c'est vrai.
- Julia
Sinon, on peut aller à un souhait. Ça fait partie de l'Union européenne et pas Norvège. Donc, ils ont beaucoup plus de choix. Et ça fait un autre truc de culture, un choc de culture, que tous les Norvégiens, surtout ceux qui vivent dans l'Est de Norvège, vont à Suède pour faire des courses.
- Lucie
Et c'est ça, c'est un choc culturel. Enfin, on est le week-end, on fait quoi ? Surtout avant d'avoir des enfants. On va au ciné, on va se promener en français. On va au resto, on fait plein de trucs. Ah bah non, tu utilises toute ta journée pour conduire trois heures aller-retour, pour aller en Suède pour faire les courses. Mais c'est là, ok.
- Alban
Oui, mais en plus du fromage et potentiellement de la charcuterie,
- Lucie
l'alcool.
- Morten
L'alcool, oui, j'allais en parler. Parce qu'en Norvège, quand même, ce qui est hyper différent avec la France, c'est que tu ne l'achètes pas au supermarché quand tu veux. Ici, tu as des magasins d'État qui s'appellent Vin Monopolette. Voilà. Et c'est là où tu peux aller acheter ton alcool. Mais souvent, d'ailleurs, les Norvégiens, ils s'arrêtent, pour ceux qui voyagent, ils s'arrêtent souvent au duty-free. Nous, au départ, on ne comprenait pas trop parce qu'on n'utilisait pas trop le duty-free avant de vivre en Norvège.
- Alban
Je précise, voilà, c'est un des, je pense, des seuls pays où tu débarques à l'aéroport aux arrivées et tu traverses un duty-free pour aller récupérer tes bagages. Normalement, c'est toujours au départ un duty-free. Et les gens s'arrêtent vraiment.
- Julia
Ils courent.
- Alban
Ils se jettent dans le duty-free.
- Lucie
Mais ils achètent en avance, maintenant. Ah bon ? Et oui,
- Alban
sur l'application ?
- Lucie
Oui, sur l'application, et tu récupères juste ça pour le coup, pour la petite histoire. Je vois pas trop d'alcool depuis octobre 2014, et ces fameux shots, votre cacahuètes, c'est véridique. Mais donc, ça me concerne pas trop. Mais en fait, j'ai cette rage française qui me dit, mais de quel droit les autorités norvégiennes traitent leurs citoyens comme des enfants ? Il y a une vraie différence entre les Français et les Norvégiens. Les Français vont être beaucoup plus... On va plus vite se parler entre nous. Voilà, on est un peu plus ouvert. Même si, dans le fond, je trouve que ce n'est pas forcément sincère. Alors que les Norvégiens, ils vont paraître très, très froids au premier abord. Déjà, dès qu'il y a un peu d'alcool, c'est alors tout le monde, on est ensemble, vous êtes ensemble. Vous êtes beaucoup plus patriotiques que nous. Oui. Et donc, il y a cette unité qui vous rassemble. On est Norvégiens, on est les meilleurs, n'est-ce pas ? On est ensemble et alors là, tout le monde s'aime, tout le monde est ensemble. Mais ils ont besoin de boire, mais pas un peu. Oui,
- Morten
beaucoup.
- Lucie
Beaucoup.
- Alban
Question pour toi, Morten. Tu penses que ça vient d'où, ce besoin de parfois vraiment tout libérer et boire trop pour s'amuser ? Est-ce que c'est parce que, justement, le quotidien n'est pas un peu trop rangé ? Comment tu vois ça, toi ?
- Julia
On n'a pas une culture pour l'alcool. On est comme les adolescents. l'alcool pour la première fois et dès qu'on a un peu on boit jusqu'à un vomi. C'est comme tu dis Lucie, si tu vois quelqu'un qui boit un prosecco à 11h, bah t'es alcoolique. Mais si tu bois une bouteille de vodka un vendredi ou saoudi, parce que c'est les seuls deux jours où t'as le droit, dimanche jusqu'à jeudi, en gros, tu bois rien du tout. Et bim, dès que tu bois, tu bois trop.
- Lucie
Et c'est pour ça je pense que vos restrictions sont... parce que ça ça ça vous pousse à en fait à boire sans modération là pour le coup comme
- Julia
Je suis un peu français là, je veux dire. Je suis totalement dans toutes les restrictions qu'on a là. Parce que, comme tu dis Julia, on fait cette pression que tu ne peux qu'acheter de cette heure-ci à cette heure-là. Donc si tu dois acheter, il faut acheter beaucoup. Parce que sinon, c'est trop tard. Faire les réserves un peu. C'est pas mon travail, tu vois. Comme je t'ai expliqué tout à l'heure. On est plus tranquille.
- Alban
Donc t'as accès, c'est ok. T'as pas besoin de te jeter dessus.
- Julia
Si tu veux prendre un verre, prends un verre. Si tu veux pas, tout.
- Lucie
et en Norvège c'est plutôt tu vas à une fête ou il faut aller tout le temps ah oui mais pour le coup moi du coup les premières fêtes du coup avec les potes de Morten etc j'étais mal vue parce que je ne buvais pas mais ces potes ne me lâchaient pas tu t'exclus du coup ? ah bah pour eux je suis enceinte depuis le début quoi parce que c'est la seule raison valable pour ne pas boire c'est pareil pour les desserts pour les choses sucrées comme l'alcool le vendredi les Norvégiens se reluent sur les bonbons les bonbons, les gâteaux parce que et chocolat Et chocolat, évidemment, de Mantelez, attention. C'est Fredaxcus. Tu n'as le droit de manger des choses sucrées que le vendredi.
- Alban
Comment tu traduirais
- Lucie
Fredaxcus ? Les sucreries du vendredi, je ne sais pas.
- Morten
D'ailleurs, je pensais même que les enfants, c'est que le samedi. Non, il y a aussi le vendredi ?
- Julia
Normalement, c'est samedi. Officiellement, c'est samedi, mais c'est aussi vendredi. Ça commence par samedi.
- Morten
Oui, et je trouvais ça un peu comme l'alcool, comme tout. C'est qu'on leur interdit de manger des bonbons toute la semaine. Mais le samedi, ça en est limité. Au lieu d'un peu tempérer, d'en manger... Nous, en France, tu peux en manger parfois, peut-être la semaine, mais jamais à outrance, un jour spécial.
- Alban
Et tu parlais des magasins étatiques pour l'alcool, mais je trouve que les magasins de bonbons en Norvège, c'est un peu ce principe-là. Je pense qu'il y a aussi des magasins pour bonbons en France, mais je ne les vois pas fonctionner autant. Pour moi, c'est toujours... Quand je vois ici en Norvège les gros magasins de bonbons où on ne vend que ça, je me dis que ce sont des trucs qui vont fermer dans trois mois, et pas du tout. Ça marche la semaine, je pense que c'est vide. Et vendredi, samedi, boum, c'est plein et tout le monde ressort avec des sacs de bonbons.
- Lucie
Et font leur chiffre d'affaires. C'est incroyable.
- Morten
La question, Morten. Les chips, on les venge à l'apéro ou au dessert ?
- Julia
Tout le temps. Normalement, ça, c'est comme des bonbons et chocolat. Comme on a expliqué, un vendredi, très typique de Norvège, tu rentres au travail à 15h. Parce qu'à 15h, non, à vendredi, tu finis un peu plus tôt. Et 15h, c'est déjà tard. C'est un gros vendredi. Voilà. Donc, tu rentres. Après, tu manges ton tacos là. Et au del paso. Et après, tu fais les bonbons au chocolat. Et aussi les chips. Doritos, des Lay's, tout ça. On ne fait pas un apéro.
- Lucie
Il n'y a pas d'apéro en Orvée.
- Julia
Donc, les chips, c'est toujours après.
- Lucie
Un gros autre bloc, le jour où je lui dis « Alors, on se fait un petit dessert ? » Il me sort son paquet de chips. « Mais qu'est-ce que tu fais ? » « C'est mon dessert préféré ! »
- Alban
Après, tu t'étonnes qu'il n'ait pas mangé ta tarte aux pommes.
- Lucie
Oui, j'en mets des chips dessus.
- Alban
Le dernier sujet qu'on voulait aborder avec vous, c'est « Est-ce que vous pensez un jour à un retour en France ? »
- Julia
Oui.
- Lucie
On a un plan qui est très simple. On gagne au loto, on va en France, donc c'est pas pour tout de suite.
- Julia
Sinon ?
- Lucie
À la retraite.
- Julia
À la retraite, ouais.
- Morten
Ouais, quand il n'y aura plus les impératifs du boulot, les heures horaires, les enfants.
- Alban
Je pense que je me retrouve un peu dans ça. Ouais,
- Morten
c'est vrai.
- Alban
L'éducation des enfants, le rythme à l'école, nous, nos boulots d'entreprise, même si toi t'es dans la santé, mais sauf si j'ai pas besoin de travailler.
- Lucie
Exact,
- Alban
le fait de gagner au loto. Voilà, bon bah c'est bien, on va jouer avec vous.
- Julia
Ça fait partie. Et après, on discute plutôt où dans la France. Ah oui, dans la discussion, oui. Je ne sais pas, ça dépend. Si on gagne à l'automne bientôt, il faut qu'on se décide. Sinon, on a un peu de temps, malheureusement.
- Alban
Et vous avez du coup quelques... Quelles sont les idées qui vous viennent ?
- Lucie
Nous, on aime bien le Sud. Parce qu'on voulait une...
- Julia
Oui,
- Lucie
pour certaines. Oui, mais du coup,
- Julia
vous aimez le Sud. Nous, on adore le Sud.
- Lucie
Si mon amour, parce que tu aimes la mer et la montagne. Donc l'idée pour toi ça aurait été ça.
- Alban
Et puis il y a moi.
- Lucie
Et puis il y a Alban évidemment. Si Alban il y a Lucie.
- Julia
Aussi.
- Morten
Mais bon il faut qu'Alban puisse supporter la chaleur de nouveau.
- Lucie
Bah oui on n'y arrive plus.
- Morten
Même nous maintenant. J'ai vraiment du mal avec la chaleur.
- Lucie
Moi aussi.
- Morten
Bon on refera des épisodes d'ici là et vous nous direz si vous avez affiné le projet.
- Alban
Mais donc les années qui arrivent, sauf si... Gains au loto On va toujours se fréquenter ici en Norvège.
- Lucie
Oui, parce que pour Ella, franchement, forcément, quand on devient parent, c'est notre principale préoccupation. Et je trouve qu'elle a tellement de chance, nos enfants ont tellement de chance d'être ici. Je vois la qualité, on n'en a pas parlé, mais l'éducation, c'est un point énorme. Oui, toi,
- Morten
tu la laisseras dans le système norvégien. Tu n'as pas pensé à la mettre dans le système français en Norvège ?
- Lucie
Pas du tout. Déjà, c'est un coût énorme. Je voulais la mettre à l'école française. Et puis, il n'y a pas tous les avantages du système norvégien. Ils sont tellement dans le jeu. Tu n'es pas noté, tu es relax. Il faut obéir.
- Morten
Ils apprennent dans la nature.
- Alban
Premier tur, dag, journée dehors pour notre fille, qui est maintenant passée chez les grands aujourd'hui en enfant. Ils se sont baladés pendant quelques heures et ils ont enterré un petit oiseau qui était mort. Une petite souris. Une petite souris qui était morte. Ils ont fait l'enterrement et puis ils ont arrêté. Non mais c'est chelou.
- Morten
Quand j'ai récupéré ma fille à l'école et que la maîtresse m'a dit ça en norvégien, je lui ai demandé quand même de répéter en anglais parce qu'elle me dit on a passé une journée, on a fait un enterrement. Donc je me suis dit, mais est-ce que j'ai mal compris ? Et elle me répète en anglais, elle me dit oui, oui, on a chanté les petits chants pour dire au revoir à la souris et tout. Mais bon, au final, j'ai trouvé ça génial. Et puis notre fille, elle était hyper contente de cette journée.
- Alban
Oui, c'est un peu bizarre, mais en même temps, je trouve ça... comme tu disais, tout passe par. Alors là, c'est pas vraiment du jeu, mais par la vie réelle. Tu apprends par la vie réelle.
- Morten
Ça me faisait un peu peur. Donc, notre fille, elle est dans le système norvégien pour l'instant. Et je disais à Alban, oui, mais il faudrait peut-être qu'elle aille dans le système français parce que j'ai peur qu'elle soit, entre guillemets, en retard parce que quand je parlais à la maîtresse de la maternelle norvégienne, que je lui demandais, mais quels sont les acquis pour passer au CP, du coup ? Elle m'a dit « Oh, les acquis, simplement de savoir écrire son prénom » , elle m'a dit. Et je trouvais que ce n'était pas beaucoup. En France, on apprend déjà à lire, à écrire et tout. Donc, ça m'a fait un peu peur. Et puis, Alban m'a dit « Mais Lucie, quand tu passes des entretiens en Norvège et que tu es en concurrence avec des Norvégiens, tu ne te rends pas compte s'ils ont appris à écrire ou lire un peu plus tard que toi. » Enfin, il n'y a pas de différence, quoi. C'est vrai que... que nous, on est vraiment concentrés là-dessus, parce qu'on nous rabâche qu'il faut savoir lire, écrire rapidement et tout. Et on parle beaucoup de retard en France sur ce sujet. Mais je ne sais pas, c'est un sujet en Norvège ?
- Julia
Non, je crois qu'ici, ce que moi j'aime bien, c'est que je trouve qu'on laisse les enfants être enfants un peu plus long qu'en France. Et ils jouent aussi les relations sociales. qui se développe, qui est aussi extrêmement important que la mathématiques. Parce que ça aussi, ça vient après. Et après, il y a l'école et tout ça. Mais c'est comme Julia a dit, je crois que les pressions d'avoir les notes...
- Lucie
Mais la maternelle, en France, c'est fait pour te préparer à l'école primaire. Tu dois rester assis, tu dois faire ceci, tu dois faire cela. En Norvège, ça n'existe pas.
- Julia
Quand tu es tellement jeune, déjà quand tu as 15 ans, je ne sais pas, ça crée une pression. te compares avec les autres si tu es nul ou fort ou pas. Complètement. Là, au moins, tu te laisses parce qu'il y a des gens qui développent tellement différent. Et surtout quand ils sont très jeunes, parce que c'est comme votre fille qui est née en décembre. C'est énorme la différence entre décembre et janvier. En gros, c'est un an. Quand tu es très jeune, cette année-là, c'est extrêmement beaucoup de différence.
- Morten
C'est vrai.
- Julia
Donc, si tu peux laisser les enfants être enfants le plus long possible, attends un peu avant que tu commences avec les notes, un peu la pression. Il faut décider dans la carrière. Il faut décider si tu as un talent ou pas un talent. Je crois que c'est mieux.
- Lucie
Vous ne redoublez pas. Tu as appris qu'en France, on pouvait redoubler. C'était très commun. Mais alors, ça t'a choqué, ça. Oui,
- Julia
c'est vrai. En Norvège, si tu ne sais pas comment décrire ton nom quand tu as 15 ans, peut-être que tu vas redoubler. Mais sinon, tu ne vas pas redoubler. Ça n'existe pas.
- Morten
Dans ta classe, est-ce que tu as eu des élèves qui étaient vraiment en dessous du niveau, mais du coup, qui continuaient à passer de classe en classe ?
- Julia
Ouais.
- Alban
Est-ce qu'au final...
- Morten
Ils n'arrivent pas au même endroit ?
- Alban
Oui, ou est-ce que ces enfants élèves, on ne leur donne pas plus de chances de découvrir vraiment ce qu'ils ont envie de faire ?
- Julia
Je crois qu'à la fin, tu comprends très vite que si tu es fait pour être ingénieur ou faire un autre travail qui est... peut-être plus pratique, théorétique.
- Lucie
Surtout faire des études longues.
- Julia
Voilà. Donc, il y a des gens qui...
- Alban
tu passes et tu t'orientes ensuite sur une voie qui va te correspondre peut-être plus rapidement ou sans avoir un sentiment d'échec aussi.
- Julia
Et après, en Norvège, on est pas dans un quartier avec des milliers et des milliers d'enfants. Donc c'est plutôt petit. Donc tu connais tous tes amis qui sont dans le même groupe d'âge. J'imagine moi-même si tous mes potes passent à une autre classe et toi tu restes. C'est quand même très dur. psychologiquement pour quelqu'un qui est aussi jeune.
- Lucie
Et ça, c'est quelque chose de très norvégien. Il faut savoir que, comme on ne savait pas nous exactement dans quel quartier d'Oslo on voulait vivre, d'ailleurs là on est en dehors d'Oslo justement, Morten m'a dit, on peut tester, mais à partir du moment où Ella commence à l'école, on reste au même endroit. Je me dis, comment ça ? Ben non, si j'ai envie de changer, on change ? Il me dit, ben non. Et je ne comprenais pas. Et en fait, c'est parce que... tes amis que tu rencontres dès le CP, ce sera ceux que tu suivras pour toujours.
- Morten
Oui, on avait rencontré une maîtresse qui nous disait qu'en fait, la classe de CP reste la même en CE1, CE2, enfin, toutes les années, en fait, ils se suivent dans la même classe. Alors que nous, en France, ça peut changer, quoi.
- Lucie
Ça change énormément. Et puis, il y a plein de parents qui déménagent de l'école, etc. Et c'était là la différence, je trouve, aussi. France-Norvège. En France, on vit beaucoup plus pour nous, les parents. Et les enfants suivent. En Norvège, tu te concentres sur le bien-être de l'enfant en premier. Donc, il faut être sûr de là où on va habiter à ses six ans. Mais je trouve ça beau. En effet, tu gardes ta même bande de potes. D'où le fait que tu peux pas redoubler. Parce que sinon, là, t'es complètement isolé.
- Morten
Ouais. Du coup, toi, Morten, t'as tes amis depuis de l'école.
- Julia
Ouais, c'est vrai. Donc, mes amis, c'est eux que j'ai rencontrés quand j'ai commencé à foot, quand j'étais 5 ans.
- Alban
Eh oui, ça aussi. Les activités.
- Morten
Oui, les activités extrascolaires,
- Alban
c'est vraiment important.
- Julia
Donc, on a le même groupe. Ah oui,
- Alban
c'est incroyable.
- Lucie
Il faut préciser qu'ils finissent à 13h.
- Julia
Donc, il y a beaucoup de temps après pour, je ne sais pas, jouer de foot, jouer dans les rues et tout ça. C'est important que tu aies une connexion, une relation avec les enfants qui habitent juste à côté de toi.
- Alban
Pour terminer, j'aimerais vous poser à chacun une question. Qu'est-ce que vous adorez de la Norvège ? Qu'est-ce que vous détestez ? Et pareil pour la France. La bouffe.
- Julia
Pour la France.
- Lucie
Ah oui.
- Alban
Alors ça, vous adorez ? Oui.
- Lucie
Ah oui, c'est sûr. Qu'est-ce qu'on déteste ?
- Julia
Pour moi, la France, c'était plus le travail, si je ne sais pas.
- Alban
Le rythme.
- Lucie
Pour moi aussi c'est ça, parce que même si ça ne me concerne pas personnellement pour mon travail, c'est donc ta vie de famille. Oui, bien sûr. Ça voudrait dire que c'est moi qui devrais quasiment tout assumer, le temps que Morten rentre à 19h-20h. Donc tu n'as pas de vie de famille ensemble, se mettre au boulot-dodo, ça me donne des sueurs froides. Oui,
- Morten
tu ne vois pas beaucoup tes enfants. Oui,
- Lucie
et puis on n'est pas ensemble, moi qui aime tout faire ensemble. Non, non, on n'a pas assez de qualité de vie de famille.
- Alban
Et pour la Norvège ?
- Julia
Pour la Norvège, on dit la meilleure.
- Lucie
La nourriture.
- Alban
Alors là, c'est l'inverse.
- Julia
C'est ça,
- Morten
c'est la qualité de vie.
- Julia
J'aurais dit peut-être aussi en Norvège, le point négatif, je trouve que c'est un peu...
- Lucie
Le temps.
- Julia
Le temps, on peut dire aussi, mais aussi c'est un peu restrictif, je veux dire. On est un peu fermé.
- Alban
Au lisse.
- Julia
En France, on est plutôt cool.
- Lucie
Ouvert. On ne va pas parler, mais les Norvégiens, puisqu'ils... Ils sont ensemble. C'est le même groupe depuis qu'ils ont six ans. Ils sont très fermés. Ils peuvent parler à d'autres personnes, mais tu ne rentreras pas dans leur cercle proche.
- Alban
Un sujet qu'on pourra aborder peut-être une prochaine fois, c'est qu'on m'avait assez rapidement parlé de l'Est d'Oslo et l'Ouest d'Oslo.
- Julia
C'est un grand sujet, ça.
- Alban
Plus tu vieillis, plus tu es teinté peut-être aussi de ton quartier, je dirais. Et nous de passer à 32 ans du centre éclectique, à l'ouest très rangé et plus stéréotypé, ça fait un peu bizarre. Par les habits, par les voitures, quand même cette histoire de moules. Et ça, je pense que c'est un des désavantages que je ressens dans la Norvège. Et on pourra en discuter plus longuement.
- Lucie
Je suis fière de Paris. Je suis fière qu'on a autant de mélanges, qu'il y a autant de cultures qui se côtoient quotidiennement. Et je trouve que les Norvégiens sont peut-être un petit peu moins ouverts.
- Morten
Puis je pense qu'il y a eu très peu d'immigration jusqu'à récemment, donc il y avait très peu d'étrangers aussi peut-être.
- Julia
Oui, c'est comme la France ou Paris. Ça fait mille années qu'il y a des immigrants. Oui, c'est ça. C'est un pays en région, donc c'est une culture très mixée et très habituée. En Oslo, il n'y a personne qui déménage à Oslo. Avant que vous,
- Alban
tous les Français qui écoutent ce podcast. Julia et Morten, on est super contents de vous avoir reçus. Merci beaucoup de vous être prêtés au jeu des invités de Sous les Aurores. Je pense qu'on aura l'occasion de vous recevoir une autre fois pour discuter d'autres sujets.
- Morten
Merci d'avoir écouté cet épisode. Et on vous dit à très bientôt sous les aurores. Si cet épisode vous a plu, pensez à nous laisser une note et un avis sur votre application d'écoute préférée ou un commentaire sur YouTube.
- Alban
Ça nous aide énormément à faire grandir le podcast.
- Morten
Merci et à très vite pour le prochain épisode.