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La course d'ultra cyclisme Desertus Bikus avec Geneviève Healey cover
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La Sportive Outdoor - Sport Outdoor au féminin

La course d'ultra cyclisme Desertus Bikus avec Geneviève Healey

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44min |10/06/2025
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44min |10/06/2025
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Description

1 400 kilomètres à vélo à travers l'Espagne ? C'est le défi qu’a relevé Geneviève Healey, ultracycliste passionnée, que Laurène Philippot reçoit dans cet épisode du podcast de sport La Sportive Outdoor - Sport Outdoor au féminin pour partager son expérience sur la Desertus Bikus.


Geneviève nous dévoile son parcours en tant que cycliste, sa stratégie d'entraînement, la préparation de son itinéraire et son récit de course. Un témoignage de sportive inspirant!


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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: com/jenseast">https://soundcloud. com/jenseast


Licence: org/licenses/by/3. 0/deed. fr">https://creativecommons. org/licenses/by/3. 0/deed. fr



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor,

  • Speaker #1

    le podcast.

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et bienvenue sur La Sportive Outdoor. Aujourd'hui, je reçois Geneviève Healey, qui est ultracycliste, passionnée et qui vient de terminer la Desertus Bikus, une course d'ultracyclisme à travers l'Espagne. Je suis ravie de recevoir Geneviève aujourd'hui pour qu'elle nous parle de son parcours, de son parcours en général dans le sport et dans l'ultracyclisme, des coulisses de sa préparation, bien sûr de la course elle-même. mais aussi de son regard sur la place des femmes dans ce milieu. Bienvenue Geneviève, est-ce que tu veux bien te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Bonjour, merci de m'accueillir. Oui, tout à fait, donc Geneviève Healey, j'ai 40 ans, j'habite Québec au Canada et je suis analyse de données pour l'Université du Québec. Pour mes temps libres, je fais beaucoup de vélo, du sport et je m'amuse beaucoup à l'extérieur.

  • Speaker #0

    Et est-ce que cette passion du vélo, c'est venu vraiment très tôt ou est-ce que c'est arrivé plus tard ? Est-ce que tu as fait d'autres sports avant de faire du vélo ? Quel a été ton parcours, disons, avant de faire de l'ultra distance ?

  • Speaker #1

    En fait, je fais du vélo depuis que je suis toute jeune, mais je faisais des petites randonnées qui passaient près de chez moi. Puis ensuite, ça a été mon transport actif. Mais je suis à la base une fille de course à pied. Donc, l'endurance, moi, j'aime vraiment l'endurance. Donc, c'est vraiment ça qui me fait... qui me fait vraiment triper. Mais j'ai commencé par la course à pied, donc semi-marathon, marathon, ultra-trail, course en sentier et tout. Mais je me blessais quand même souvent. Alors, je me suis mise au spinning cardio-vélo. Je ne sais pas comment vous dites chez vous. Je crois qu'on connaît le spinning aussi. Oui, parfait. Donc, je me suis mise au spinning. Puis, j'ai remarqué justement faire un peu d'entraînement croisé que je me blessais moins, que mes performances cardio augmentaient. Pas tant que je suis dans la performance, mais je me sentais plus à l'aise à la course à pied. Donc, c'est comme ça que ça a commencé un peu. Puis, de fil en aiguille, je me suis demandé si j'avais le temps de m'acheter un vélo pour faire du vélo au travers des courses et tout. Puis finalement, j'ai finalement succombé, je crois en 2017 ou quelque chose comme ça, pour m'acheter un vrai vélo de route. Et tout de suite, ça a été vraiment un amour pour le vélo parce que ça me permettait d'aller plus loin. Ça me permettait d'aller chercher aussi cet aspect d'endurance-là que j'allais chercher avec la course à pied, mais en plus, pouvoir explorer plus de territoire. Donc, ça a été comme un retour aux sources que j'ai beaucoup aimé.

  • Speaker #0

    C'est trop bien. C'est venu progressivement, mais sûrement avec l'endurance. Est-ce que tu te souviens de ta première course ou aventure longue distance que tu as faite à vélo ?

  • Speaker #1

    Oui, bien ici, il n'y en a pas beaucoup, en fait. C'est vraiment pour ça, souvent, que je traverse la mer pour aller faire d'autres choses. de course. Donc, c'est ça, on en a quelques-unes au Québec. Puis ma première, c'était, je crois que c'était Montréal-Québec. Donc, c'était pas tant une course qu'un plus un regroupement de gens à longue distance. Ça devait être presque 300 kilomètres sur du plat pas mal. Et c'est ça, ça a été mon premier contact, je dirais. Après ça, j'ai eu un peu la piqûre, puis j'ai cherché un peu à en faire un peu plus. Donc, ouais, j'ai augmenté les distances par la suite, les années suivantes et tout.

  • Speaker #0

    Ça vient au fur et à mesure comme ça.

  • Speaker #1

    Oui, oui, je suis très progressive.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu trouves que ça t'apporte en fait sur le plan personnel, le fait de pratiquer de l'ultra ?

  • Speaker #1

    C'est certain que l'accomplissement personnel est vraiment très grand. Je carbure un peu à ça, à ce genre de dépassement de soi-là. Mais c'est certain que ça m'apporte aussi, je suis quelqu'un de très occupé, qui aime être occupé. Puis quand je ne le suis pas, je cherche des manières de l'aider. Donc quand je suis sur le vélo... J'aime beaucoup visiter le territoire, mais on visite aussi au fond de nous-mêmes. Donc, c'est un endroit qu'on ne visite pas trop souvent. Sur le coup, je ne peux pas dire que je suis toujours avec le grand sourire, mais par après, c'est vraiment quelque chose que j'aime beaucoup. C'est une sensation que je ne retrouve pas ailleurs, que j'ai le temps d'aller dans ma tête, d'aller réfléchir à plein de choses. Autant régler des problèmes que créer des projets et tout. Donc, ça m'apporte beaucoup, sincèrement. Oui,

  • Speaker #0

    effectivement, c'est intéressant cet aspect-là. et t'as récemment terminé alors cette course, la Desertus Bikus déjà pourquoi est-ce que t'as choisi de faire celle-ci en particulier cette année ?

  • Speaker #1

    Ben moi j'avais fait ma première course en ultra en Europe, c'était au Portugal en 2021 c'était le Bikingman c'était un peu par hasard, je me suis inscrite au Bikingman parce que j'avais jamais été au Portugal je me suis dit c'est une bonne manière de jumeler le tout j'ai beaucoup aimé ça ça a été difficile mais j'ai beaucoup aimé ça l'année dernière je me suis inscrite au backing man en Corse. Et je me rappelle très bien mon sentiment quand j'ai passé la ligne d'arrivée. J'ai trouvé ça difficile, oui, mais plus facile que le Portugal, même si le dénivelé théorique et physique était quand même plus imposant. Je me rappelle quand j'ai passé la ligne d'arrivée, je me suis dit un peu comme, ah déjà ! Dans le sens où c'est 1000 kilomètres, c'est costaud, c'est à faire en 5 jours et moins, mais j'aurais pu continuer encore. Puis il y a une petite voix dans ma tête qui m'a dit « Ah, peut-être que t'es rendue à aller plus loin ou à tester un peu ça » . Puis comme on l'a vu tout à l'heure, j'y vais très progressivement dans mes sports, donc je me suis dit « Je vais regarder un peu ce qui se fait dans le même genre » . Puis des amis à moi sur les réseaux m'avaient parlé de la désertusse. on voit beaucoup beaucoup aussi de vidéos et de retours d'expérience. C'est certain que la communauté avait l'air vraiment génial. Puis, c'est un 1400 kilomètres. Donc, déjà, on va chercher un petit peu plus. Puis, c'est nous qui faisons notre propre itinéraire. Donc là, c'est vraiment différent de la série BikingMan qui te fournit une trace. Ça, j'avais envie de l'expérimenter parce que c'est particulier. Quand tu sais que tu as des gens derrière toi, devant toi, c'est une chose. Mais là, si tu parles avec quelqu'un, puis finalement, les itinéraires se... se divise, c'est quelque chose que je voulais expérimenter pour voir comment j'allais réagir là-dedans. Donc je trouvais que c'était une belle course qui s'inscrivait en début de saison. Oui, pour moi, c'est un peu plus complexe, mais je trouve qu'elle s'inscrivait bien dans la progression. Puis ouais, ça a été un choix judicieux d'après coup.

  • Speaker #0

    Tant mieux ! Et pour celles qui ne connaîtraient pas, est-ce que tu peux nous présenter ? Donc là, tu nous disais déjà, tu crées ton itinéraire. C'est 1400 kilomètres, mais tu pars donc d'où et tu vas où ? Est-ce que tu as des points où tu dois passer ? Comment ça se passe, en fait ?

  • Speaker #1

    En fait, le départ avait lieu à Asparin, en France, au Pays basque, et l'arrivée à Almunica, près d'Almalaga, dans le sud de l'Espagne. Et il y avait au total, je crois, quatre points de contrôle à franchir. Donc, en autant qu'on franchissait les points de contrôle dans l'ordre, puis qu'on rentrait dans le délai, c'était sept jours maximum. On faisait notre propre itinéraire entre ça. Donc, tu y vas selon est-ce que tu veux plus de dénivelé, plus de distance. Certains connaissent les endroits. Moi, ce n'était pas mon cas. J'ai tracé avec un ordinateur, donc au meilleur de mes connaissances, mais j'étais très loin pour aller vérifier des choses. Donc, c'est ça. Tant que tu traverses le point de contrôle dans l'ordre, c'est 1400 kilomètres, donc nécessairement, ça peut varier un peu. Moi, ça m'a donné 1450 environ, 16 000 mètres de dénivelé, je crois. Ça m'a pris 5 jours, 20 heures. C'est ça. Donc, ça laisse libre cours. Tu veux dormir dehors, tu veux faire ça plus vite. C'est vraiment, c'est quand même assez libre. Puis, tu peux, tu es en autonomie complète, mais tu peux te regrouper, tu peux t'aider. C'est vraiment, ça fait partie de la stratégie de l'organisation, vraiment côté communauté, de permettre tout ça.

  • Speaker #0

    Ok, c'est excellent. Et comment tu as fait pour tracer ton itinéraire ? Parce que j'imagine que ce n'est pas évident, on était devant l'ordi et tu dis bon, ben allez !

  • Speaker #1

    ouais, je connais très bien les outils les outils de traçage et tout, moi je les utilise pour chez moi mais c'est certain que je connais pas la nomenclature européenne des routes, donc je suis allée rouler quelques fois en Europe mais c'est peut-être pas suffisant pour dire, est-ce que moi la nationale, je sais ce que ça signifie en termes de trafic de fluidité de véhicule et tout. Je pouvais seulement me fier aux chiffres théoriques, donc des niveaux de distance. J'ai essayé d'autres applications pour voir s'il y avait des grosses différences, puis pourquoi. Donc, j'ai comparé, j'ai regardé, il y a des cartes de chaleur pour voir si les gens passent souvent. Donc ça, ça aide beaucoup. J'ai regardé sur Strava les segments, si les gens étaient passés récemment. Google, c'est certain que tu regardes les caméras, tu regardes l'état de la chaussée. Ça a été un long processus, puis c'est certain que je ne connais pas non plus les modes de ravitaillement. Donc, j'ai aussi identifié beaucoup de points d'intérêt pour me ravitailler, pour l'eau, pour la nourriture, pour dormir. Donc, ça a été un gros travail en amont, mais moi, j'avais besoin de ça pour me sécuriser. Donc, si c'était à refaire, je referais exactement la même chose de ce côté-là. Je pense que ça a bien été pour ça. C'est certain que quand t'arrives sur place, tu constates des choses. On apprend tout le temps, mais ça a bien été globalement pour ça.

  • Speaker #0

    Et t'avais prévu, du coup, les endroits où t'allais dormir ? Toi, tu faisais comment ? Tu dormais... Dans le fossé ou à l'hôtel ou sous une tombe. Il y a mille options,

  • Speaker #1

    en général. C'est ça, c'est vraiment libre. En fait, moi, j'ai traîné tout le stock pour dormir, donc le bivy, le sac de couchage, le matelas. Je voulais aussi me mettre à l'épreuve pour cette course-là parce que je me disais que c'est un peu plus long. Ça sera peut-être pas évident. Normalement, sur les biking-man, je prévoyais d'avance mes arrêts parce que comme c'est la trace fournie. Sauf que là, je voyais que c'était un peu plus long. Peut-être que c'était pas une bonne idée de me commettre aussitôt puis de réserver mes hébergements. Donc, j'ai traîné tout le stock en me disant que ce sera une option. Puis, je verrai selon la météo aussi. Mais c'est ça, plus la date approchait, plus la météo se dégradait. Donc, j'ai retrouvé un peu mon climat québécois. dans les deux premières journées. Je ne m'attendais pas à avoir plus froid en vélo en Espagne que chez moi, mais ce fut bel et bien le cas. Donc, pour les deux premières nuits, j'avais réservé d'avance, parce que je me disais, ça n'a pas de sens, il fait sous zéro. Dormir dehors, c'est une hypothéque. Donc, ça, c'était certain. Le départ est à minuit, c'est la particularité. Moi, de toute façon, froid ou pas la première nuit, j'avais jugé que c'était mieux de me poser, de dormir pour ne serait-ce que recharger tous mes appareils. Dans le cas de la pluie, comme ça a été le cas justement, de faire sécher mes vêtements. Puis ensuite, c'est ça, j'avais identifié quelques points d'intérêt, mettons, les villages les plus proches, donc avec soit des abris, soit des hôtels. Puis à la base, c'est ça, je m'étais dit je vais dormir dehors quand il fera plus chaud. Finalement, j'ai pris un peu peur. Je ne suis pas très à l'aise. Donc finalement, j'ai tout fait en hébergement. Peut-être si je m'étais jumelée avec des gens, j'aurais eu moins peur. Mais là, toute seule, non, j'ai pris peur. Puis en même temps, ça permet de bien récupérer. J'ai eu un 4 heures de sommeil à chaque nuit, sauf la première nuit où j'ai fait un 7 heures. Bien me repartir après le départ à minuit. Donc, c'est ça. Chacun sa stratégie, mais celle-là, ça a été la mienne cette fois-ci. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Ça a comme aussi un intérêt de dormir dans un endroit confortable où tu récupères vraiment...

  • Speaker #1

    Une douche, là, ça fait du bien.

  • Speaker #0

    Ça doit être trop bien. Et tu disais que tu dors quatre heures et au bout de quatre heures, ça va, t'arrives à repartir dans un bon état ou quand tu repars, c'est quand même dur et puis après, ça va ?

  • Speaker #1

    Étonnamment, ça allait bien. C'est certain que, comme le départ était à minuit, la première fois que je me suis arrêtée, ça faisait à peu près 40-45 heures que je ne dormais pas. J'ai eu quelques coups de sommeil sur le vélo la première journée, mais il pleuvait tellement que je ne pouvais pas m'arrêter. Je me suis dit « bon, ça, je ne veux pas revivre ça parce que c'est dangereux aussi » . Donc, le 7h, c'était un choix aussi pour casser un peu ce qui venait de se passer. Puis, comme il annonçait de la neige, de toute façon… Si j'étais passée plus tôt dans le col le lendemain, j'aurais eu un 15 cm de neige au sol. Donc, ça a été... Je ne pouvais pas savoir, mais finalement, ça a été un bon choix pour ça. Il faisait froid, il y avait de la neige autour, ça tombait des arbres, mais il n'y en avait plus sur le sol. Puis après ça, les quatre heures, je ne sais pas ce que ça aurait donné sur une période plus longue, mais sincèrement, je me suis vraiment bien sentie. Donc, pour moi, c'est à peu près tout le temps ça que ça me prend. Je ne suis pas certaine que sur un deux semaines, d'après moi, j'aurais besoin d'une autre grosse nuit. Mais je ne veux pas jouer dans les mauvais effets du manque de sommeil. Donc, je n'ai pas ressenti du tout, du tout le manque de sommeil sur les cinq jours de la course.

  • Speaker #0

    C'est génial. Je sais que ta stratégie était bonne.

  • Speaker #1

    Oui, au moins, tu es bien récupérée.

  • Speaker #0

    Et comment alors tu t'es préparée pour cette course au niveau de tes entraînements ? Tu vois déjà quel volume tu faisais. Est-ce que tu faisais que du vélo ou aussi d'autres choses ? Est-ce que tu as intégré d'autres choses auxquelles je ne pense pas, d'ailleurs ? Comment tu te prépares à 1400 kilomètres ?

  • Speaker #1

    Premièrement, c'est sûr que ce n'est pas ma première course. Donc, si ça avait été la première, ça aurait été différent, sans doute. Je peux quand même me baser sur mes expériences passées. Donc, je connais mon corps. Je sais un peu de quoi j'ai besoin en termes de volume. pour aller, mettons, me dire psychologiquement je suis prête et physiquement je suis prête. Là, la particularité cette année, c'est que moi qui habite au Québec, on aime souvent dire que l'hiver dure trois saisons sur quatre, mais ce n'est pas si faux que ça, dans le sens où là, je savais qu'avec un départ le 18 avril, probablement que je ne pourrais pas du tout m'entraîner dehors. Donc, j'ai commencé mon entraînement sérieusement début janvier, en prévision spécifique à la course. Donc, j'ai la base d'entraînement, mon vélo sur la base d'entraînement. Janvier, ça a été consacré à faire que du volume, donc vraiment reprendre un peu contact avec le vélo. Pas que je l'avais délaissé, mais c'était plus dans un mode plaisir pour la fin de l'année d'avant. Donc, c'était vraiment mettre du volume. C'est certain que passer un 4 heures, 5, 6 heures sur la base d'entraînement, c'est mentalement difficile. Faire ça plusieurs fois par semaine, c'est difficile. Mais je ne pouvais pas non plus aller cocher la case 300 kilomètres, c'est fait, je suis prête. Donc, il fallait que je me trouve une autre manière. Donc, c'est ça, janvier, volume, février, j'ai augmenté un peu le dénivelé. Je faisais quelques séances d'intervalle au travers. Mars, j'ai augmenté encore plus le dénivelé, un peu le volume aussi. Donc, mon idée, c'était d'arriver à la ligne de départ avec un 3000 kilomètres entre janvier et le début de la course. Finalement, je suis arrivée avec 4000. Donc, mon plan a bien fonctionné. C'est sûr que c'est un 4 milles intérieur. Je donne des cours de spinning entre-temps aussi durant la semaine. Donc, ce n'est pas tant spécifique, mais c'est un maintien de l'activité. Je fais beaucoup de ski de fond. Il faut profiter de notre neige aussi. Le côté entraînement croisé, ça a été ça, mais ça a été majoritairement sur la base d'entraînement. Donc, c'est certain que quand je suis arrivée en Espagne, j'étais contente de rouler dehors. Un peu déçue de revoir de la neige, quoique c'était quand même féerique de voir ça là-bas. Mais c'est ça. J'ai fait aussi beaucoup de yoga et de séances de musculation haut du corps parce que la base d'entraînement, c'est bien, mais le haut du corps ne travaille pas beaucoup. Donc, je craignais qu'en arrivant... dehors comme ça directement avec des longues distances, que j'ai des problèmes au cou, dans le dos. Mais ça a bien été, là, j'ai pas eu plus de douleurs que les autres fois. Sans dire que c'était le meilleur plan, je pense que c'était le plan bien optimisé pour les conditions que j'avais ici au Québec. On fait avec ce qu'on a, mais je pense que j'ai bien fait cette année.

  • Speaker #0

    Ah oui, t'as géré, mais même, ça te prépare mentalement, un truc quand même ultra dur, parce que passer 5 heures sur son trainer... Je t'avoue que j'imagine même pas comment tu peux...

  • Speaker #1

    Ah, c'était long, j'ai vu tous les films, toutes les séries télé, j'ai... Ah, j'ai... oui ! J'ai puisé loin, ça travaille autre chose, mais ça a été payant quand même, très honnêtement.

  • Speaker #0

    C'est sûr ! Et est-ce que t'as mis en place d'autres choses pour justement travailler ce mental, ou est-ce que maintenant, bon, ben t'as de l'expérience, et du coup tu sais vraiment quoi faire ?

  • Speaker #1

    Ben... C'est certain que travailler le mental sur des sorties extérieures, c'est ce que je préfère. C'est ce que je pense qui est le plus payant dans ce cadre-ci. Par contre, là, je ne pouvais pas le faire. Donc, mentalement, je pense que juste de passer 5-6 heures sur la base, déjà, tu vas chercher dans ta tête, tu travailles tout le temps. Qu'est-ce que je fais là ? Puis pourquoi je suis là ? Puis c'est long. Donc, se pratiquer à changer le focus, c'est un peu ça, en fait. C'est de tromper son esprit pour lui dire que finalement, il traite seulement une demi-heure, même s'il traite 5 heures. Sur le vélo, c'est un peu ça. Quand tu souffles, tu te dis, on y va au jour le jour, on y va au kilomètre à la fois, puis c'est un peu ça. Donc, cette capacité-là, je l'ai travaillée quand même, mais différemment. Puis je pense que, sincèrement, ça apporte quand même beaucoup aussi.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est clair. Impressionnant. Et est-ce qu'il y avait des choses qui te faisaient, disons, un peu peur, tu vois, avant la course, ou des choses peut-être du fait d'allonger la distance ou autre chose du fait du lieu, etc. ? qui te faisaient un peu peur ou des défis que tu anticipais en fait, en amont en tout cas ?

  • Speaker #1

    La partie, j'en ai parlé un peu tout à l'heure, mais la partie de faire notre propre trace, je craignais de souffrir de la solitude quand même parce que moi j'aime beaucoup socialiser pendant ces événements-là. J'ai une capacité à être bien dans ma tête, bien seule, mais lorsque quelqu'un est proche, j'aime ça discuter un peu quand les deux sont dans la même disposition. Puis je me doutais qu'au départ de voir tout le monde le cesseux se diviser, ça serait difficile. Ça a été effectivement difficile. J'ai quand même été bien dans ma solitude. Mais il y a ça que j'appréhendais. Sinon, c'est certain que voyant la météo qui se dégradait, c'est certain que j'appréhendais le froid sur le vélo, avec un vélo de route. Habituellement, quand il fait froid comme ça, j'ai un vélo de gravel, j'ai des pneus différents. J'appréhendais la plus longue distance, oui, mais en même temps, c'était pas non plus le double ou le triple. Je pense que ça jouait, ça c'était correct. Puis c'est certain qu'à chaque fois qu'on voyage outre-mer, de transporter le vélo et tout, on craint tout le temps les bris. J'ai eu quelques soucis, justement, j'ai réussi à gérer avant de partir, mais ouais, c'est ça, ça rentre un peu. Mais je pense que la majeure difficulté que j'appréhendais, c'était vraiment l'itinéraire qui se divisait. Ça a été quand même, c'est difficile quand même mentalement.

  • Speaker #0

    Et justement, est-ce que vraiment, tu as tout le monde qui se divise et qui part complètement dans des endroits différents ou est-ce que tu arrives quand même à avoir des groupes parce qu'au final, il n'y a peut-être pas 10 000 routes et que tout le monde a tracé quand même plus ou moins la même chose ?

  • Speaker #1

    On finit par se recroiser. Des fois, c'est simplement de dire « moi, j'ai prévu de passer par tous les petits villages, d'autres ont prévu de tous les contourner » . Juste ça, des fois, ça prend… peut-être que des fois, la personne est 200 mètres devant, 200 mètres derrière, mais si tu ne la vois pas visuellement, tu ne vois pas sa petite lumière et tout. donc Au départ, je pense que ça s'est plus divisé. Puis après le checkpoint 1 et 2, c'était plutôt une ligne droite qui descendait. Il n'y avait pas beaucoup d'options rendues là, mais c'était une longue portion de 600 ou 700 kilomètres. Donc, tu finis par revoir tout le temps les mêmes personnes parce qu'on roule grosso modo à la même vitesse. Les gens se regroupent selon ça. Mais ouais, c'est ça, j'ai eu quand même des bonnes périodes où tu ne vois pas de vélo.

  • Speaker #0

    C'est un peu long. Est-ce que tu peux nous raconter alors au global comment ça s'est passé cette course pour toi avec les hauts, les bas les trucs qui t'ont surpris

  • Speaker #1

    Oui, en fait c'est ça, première journée départ à minuit, bon c'est ça je l'ai parlé un peu tout à l'heure, moi la nuit je suis quand même inconfortable donc j'ai eu quand même un petit accès d'émotion avant le départ puis tu crains un peu dans le fond il y en a qui piquaient directement par les Pyrénées puis d'autres comme moi qui faisaient le tour par la côte Merci. Moi, j'avais fait ce choix-là parce que je me disais, s'il fait mauvais, je n'ai pas du tout envie de passer la nuit dans les Pyrénées avec des tempêtes et tout. Finalement, ça a été quand même violent comme temps, ce qu'on m'a dit, dans les montagnes. Donc, encore une fois, c'est un choix arbitraire, mais arbitraire celui. Mais dans le sens, j'ai été chanceuse pour ce choix-là aussi. Nous, la pluie est arrivée plus tard du côté de la côte. Donc, la première nuit, finalement, c'est quand même bien déroulé, mis à part ma première crevaison. C'est très rare que je crève sur ces événements-là. Après quatre heures, pouf ! Mais bon, ça fait partie du jeu. La pluie a commencé quand même tôt, le froid s'y est mis. La première journée, moi, dans le fond, tout ce que je me disais, c'est passe la première nuit, passe la première journée et la deuxième. Ensuite, la température va se réchauffer. Donc, les deux premières journées, ça a été quand même froid. J'ai dû arrêter pour me racheter d'autres gants. Des pantalons de pluie. Donc, ça, ça a été vraiment une très bonne décision, les couvres-chaussures, les gants. Parce que justement, le deuxième matin, quand je suis partie, je voyais la neige au loin dans les montagnes, je savais que ça allait ressembler au Québec. Donc, comme de fait, c'était tout blanc partout, mais c'était quand même très beau, sincèrement. C'était froid, mais là, avec mes gants, moi, j'avais chaud aux mains, tout allait bien. C'était un moment, c'était un genre de plateau de 1000 mètres, 1000 ou 1300 mètres d'altitude qu'on reste là-dessus quand même longtemps, d'où les températures plus fraîches. Mais ça, c'était sincèrement magnifique. J'imagine que c'est un tout autre paysage quand il n'y a pas de neige, mais c'était quand même particulier. C'était assez surréel de rouler avec toute la neige autour, malgré les montagnes, le soleil. Donc, c'était vraiment un beau moment, même si j'étais seule pendant tout ce bout-là. C'était vraiment bien, la circulation était calme. Puis ensuite de ça, donc, le temps, j'ai eu de la grêle, j'ai eu du vent. C'était vraiment, on dirait que les circonstances se sont toutes mises pour nous mettre à l'épreuve dès le début. Mais heureusement, c'était ça et non l'inverse. Puis jour 2 et 3, ça a commencé à se réchauffer quand même. J'ai pu enlever enfin des couches parce qu'au départ, je roulais vraiment avec tout, avec le capuchon, avec les... C'était assez particulier, là. Puis, ben c'est ça, c'était pas très dénivelé. Moi, j'avais pas misé sur du gros dénivelé, comme j'étais quand même assez lourde, là, avec mon chargement. Les deux, trois premières journées se sont quand même déroulées, là, très bien. J'ai pas de... En fait, c'est dur, on se rappelle du début, on se rappelle de la fin, puis le reste, c'est dur, des fois, de faire la chronologie. Je me fie un peu à la météo. Je me rappelle très bien, le soleil commençait à sortir, la température montait. Je pense que c'est la troisième journée. Ça a été une journée vent d'eau exclusivement. C'était vraiment sensationnel. C'était comme un faux plat descendant en plus. Puis ça poussait de dos. C'était génial de se dire, je roule à 45 km heure avec autant de poids sur le vélo sans pousser sur les pédales. C'était jouissif. Puis tranquillement, les paysages désertiques sont arrivés. C'est un peu ça, en fait, que j'imaginais. Moi, j'avais hâte de rouler avec les espèces de buttes, les dunes de sable à l'arrière et tout. Donc là, ça a commencé. C'était assez dépaysant. C'est certain que c'est différent de chez nous. Puis c'est ça, au fur et à mesure, justement, on en parlait tout à l'heure, mais les gens que tu recroises, c'est tout le temps un peu les mêmes. Donc, il y avait un groupe de sept... 7 Français qui le faisaient un peu en équipe. Ça a donné comme ça, mais finalement, on a découpé notre trace exactement pareil, même si on refaisait des ajustements de jour en jour. Donc, chaque soirée, je savais que le petit groupe n'était pas trop loin. Ça, c'est quand même bien de retrouver les mêmes visages, au moins juste échanger comment ça va aujourd'hui, de partager un peu notre souffrance, même si ce n'est pas négatif. On va tous chercher ça, mais nécessairement, c'est certain qu'on... Il y a quelques parties du corps qui souffrent un peu plus. Puis c'est ça, jour 3 et 4, même chose. C'est sûr que là, je commençais à me dire, j'ai franchi la moitié à peu près de ma distance. Logiquement, ça fait du bien. On dirait qu'on a un petit regain, mais c'est aussi souvent la troisième journée, c'est un peu la journée la plus difficile parce que, je ne sais pas, c'est comme si les jambes commencent à être moins fraîches. Mentalement, tu te poses des questions. Est-ce qu'il en reste encore longtemps ? C'est comme un peu paradoxal. C'est vraiment... Tu veux franchir ta première moitié, mais en même temps, tu es comme pris un peu dans une espèce de cercle psychologique. Puis je croisais les participants, puis les questions. Je demandais tout le temps comment ça va aujourd'hui et tout. C'était souvent ça, là. « Ah, je suis dans le dur, c'est difficile aujourd'hui. » Même si le soleil sortait, c'était vraiment, ça commençait à être plus difficile. Puis c'est ça, là. Jour 4, tu te dis « Ah, bien finalement, ça va y aller, la fin approche. » Je n'ai pas eu de pépins mécaniques. Ça a bien été de ce côté-là, sauf que le vélo en a pris quand même. Il en a pris beaucoup. J'ai bourré mon dérailleur dans un chemin de boue parce que dans le fond, c'est sûr qu'il y a des portions gravettes, souvent les points de contrôle comme si c'était un peu dans les déserts. Tu as à peu près 5 à 10 kilomètres à faire en gravelle. Habituellement, c'était sec, mais là, comme il n'y avait plus beaucoup, c'est certain que, bon, il faut faire preuve de débrouillardise pour ça. Puis sinon, c'est ça, jour 5, il faisait très, très chaud. Ça a commencé, j'ai brûlé, c'était mon petit teint québécoise. Le premier contact avec le soleil, ça a été assez violent. Donc, t'as beau remettre de la crème, c'est fou. Ça n'a aucun sens. Donc, c'est ça. Il y a eu la journée 5, si je ne me trompe pas. C'est ça, c'était vraiment... On approchait justement de la mer. Tu vois le climat changer, tu vois la végétation changer. C'est plus désertique, mais en même temps, tu as plus de végétation. Il y avait une descente avec de l'eau turquoise. C'était vraiment magnifique. La dernière descente, c'était... En fait, on passait de 1300 mètres d'altitude à... zéro à environ 30 kilomètres. C'était... Mes oreilles crépitaient, là. C'était vraiment la pression qui descendait. Puis c'était dans une espèce de parc, là. Sincèrement, c'était un des plus beaux... Un des plus beaux paysages que j'ai vus, là, dans la course. J'étais au coucher du soleil. C'était magnifique. Puis j'ai terminé. Il était 20 heures environ. Donc comme la clarté dure jusqu'à 21 heures. trente. C'était comme le moment idéal. T'arrives, t'as un bar sur la plage, tout le monde est là pour t'accueillir. Tu peux souper, prendre de la bière, tout ça, c'est vraiment... Ouais, c'est assez féerique comme fin, là. C'était... Ouais, c'était vraiment... Globalement, c'est ça. C'est là... Mes souvenirs commencent à revenir, ça fait quand même pas longtemps, mais il faudrait que je mette sur papier pour faire une vraie chronologie qui fait plus de sens. Mais, en gros, début faisait froid, la fin faisait chaud. Entre ça, ça a été... quand même des hauts, des bas, mais globalement, ça a très bien été.

  • Speaker #0

    C'est bien aussi d'avoir les souvenirs qui viennent comme ça, pour se donner une autre perspective. Et est-ce que tu as eu des... Donc, à part l'arrivée, peut-être, où forcément, c'était un peu féerique, mais est-ce que tu as eu un moment, je ne sais pas, vraiment particulièrement marquant, pour une raison ou une autre, d'ailleurs ?

  • Speaker #1

    Je n'ai parlé, mais la neige, je ne m'attendais pas du tout. sincèrement. Moi, je me suis dit, ah, j'ai une course en Espagne en avril, ah, je vais avoir chaud, ça va passer un peu notre température d'ici. Donc, autant, c'était froid, mais c'était tellement beau de voir ça, tout calme, tout dans la solitude, c'était vraiment, vraiment magnifique. Puis, bien, c'est sûr que tous les moments où j'ai partagé avec les compagnons, compagnes, ça a été vraiment des beaux moments, puis c'est souvent des fourrures, des... J'ai roulé la deuxième nuit, j'ai roulé quand même un bon moment à la noirceur, puis là, je me cherchais des amis. Je roulais, puis dès que je voyais une petite lumière, je me dépêchais, j'allais. On discutait un peu, puis la nuit, on dirait que ça prend une toute autre tournure. Donc, les gens sont peut-être moins... C'était pas l'aspect performance du tout sur cette course-là que j'ai ressenti, mais les gens, la nuit, sont peut-être plus enclins à partager et à discuter. On voit pas trop le paysage et tout. donc j'ai eu des très belles discussions, des belles rencontres La deuxième nuit, ça a été, même si c'est un moment que j'appréhende et qui me fait peur, finalement, ça s'est très bien passé, la deuxième nuit. Donc, oui, toutes ces rencontres-là, je pense que ça, c'est vraiment ce qui crée un peu, ce qui fait qu'on retourne aussi dans ce genre d'aventure-là. Donc, oui, je mettrais globalement les...

  • Speaker #0

    des rencontres.

  • Speaker #1

    Je comprends, ça doit être des super moments. Et comment est-ce que tu as fait pour t'alimenter ? Est-ce que tu t'arrêtais, enfin, tu avais repéré déjà des lieux, des villages ? Est-ce que tu t'arrêtais régulièrement ? Qu'est-ce que tu mangeais ? Enfin, comment tu faisais ?

  • Speaker #0

    On mange n'importe quoi. Je suis quelqu'un qui n'a pas de difficulté à s'alimenter dans ce genre d'événement-là. Les premières journées, ça a été un peu plus difficile parce que, vu que tu as des gants, normalement, j'ai... des collations sur le vélo quand même, c'est plus facile à gérer quand tu as tes doigts qui sont libres. Donc ça, ça a été un peu plus difficile, mais en même temps, tu as moins chaud, donc tu as moins besoin de boire aussi, tu as moins besoin de gérer, disons, la chaleur. Donc normalement, c'est ça, je m'assurais d'avoir tout le temps des collations. C'est sûr qu'il y a beaucoup de sucre dans ces choix-là. On prend ce qui s'ingère rapidement, ce qui s'ingère bien aussi. Donc, c'est sûr que les bonbons, les palettes de chocolat, il y en a eu beaucoup. Les bars protéinés, les sandwichs, moi je suis totalement vendue aux sandwichs, pour ça je demande. D'aventure là, tu en mets un dans une poche, tu en consommes un sur place. Donc, ça dépend ce qu'il y avait, mais souvent j'avais identifié les épiceries parce que c'était plus facile. Encore là, je ne traversais pas les grosses villes parce que tu perds beaucoup de temps. Donc, à moins d'avoir vraiment besoin de le faire, j'évitais. Petit café parfois dans les petits villages, c'était facile de se faire faire un sandwich. Mais tout est une gestion du temps. Tu ne fais pas la course, mais en même temps, tu essaies d'optimiser les arrêts parce que mentalement, si tu passes ton temps à t'arrêter de 1, ça finit par jouer dans ta tête. Tu te dis « aujourd'hui, je devais faire 250-260 km » , là tu vois la distance finalement qui ne raccourcit pas tant que ça. Ça finit par te jouer dans la tête si tu arrêtes trop souvent. Donc, j'essayais beaucoup de stocker puis de manger sur le vélo. J'ai eu un peu de difficulté à me ravitailler. Ça, je ne pensais pas. Mais il y a certains, vu, mettons, la moitié, disons la troisième à la cinquième journée, on était beaucoup dans des petits villages. C'était quand même reculé. Les options pour manger, quand tu arrives à 21h, 22h, sont quand même rares, voire absentes. Donc, souvent, j'avais un sandwich que je grignotais dans mes mains. J'avais pas le choix. Par contre, pour les fontaines d'eau, c'était... J'avais tout identifié des places pour me réactiver, mais chaque petit village a son église, sa fontaine. J'ai jamais vu ça. Ça a été tellement facile pour ça. Donc, côté liquide, super facile. Côté solide, parfois, j'avais une canne de sardines en guise de dépanneur, parce que il fallait tout le temps avoir des options, parce que quand la faim prend, surtout vers la fin, vers les derniers jours, quand la faim prend, ça prend souvent pis ça ouais c'est assez intense donc au début tu gères bien pis au fur et à mesure t'as besoin de plus en plus de calories pour supporter sûrement la fatigue le manque de sommeil ton corps est comme fatigué aussi le musculairement donc on

  • Speaker #1

    mange n'importe quoi mais on mange beaucoup de toute façon ton corps il doit cramer au fur et à mesure donc enfin il a plus de réserve à un moment exactement donc il doit être là allez go et au niveau de ton équipement donc tu disais c'était un vélo de route est-ce que tout le monde part avec un vélo de route ou est-ce que certains sont plus en mode gravel justement peut-être du fait des conditions météo et qu'est-ce que tu avais comme sacoche c'était

  • Speaker #0

    très variable côté vélo parce qu'en fait comme on fait notre propre trace il y en a qui avaient envie d'aller dans des coins plus tranquilles donc souvent de la gravelle Je pense que ça dépend des éditions aussi. Le départ et l'arrivée ne sont pas tout le temps au même endroit selon les années. Cette année, ça a été quand même facile pour moi de faire un choix de pneus parce que je n'avais peut-être même pas 10 % de gravelle finalement, mais c'était mon choix aussi. Je me suis dit que ça allait être plus simple de gérer ça comme ça. Donc, j'avais vélo de route, pneu de route, vélo type endurance avec les barres aéros pour changer de position. Pas tant pour aller plus vite que pour changer le mal de place un peu. Puis, pour les saccades, j'avais le rack Telfin à l'arrière. J'avais un sac de cadre, sac sur le tube pour les collations et aussi accéder rapidement à une batterie externe pour recharger mes appareils, mes lumières. Et c'est ça. En gros, ça ressemble à ça. J'avais pas... Au Portugal, j'étais partie avec un petit sac à dos. Donc ça, c'était une erreur pour moi. J'étais pas bien. Donc j'évite tout ce qu'il y a sur le dos. c'est sûr que là Au fur et à mesure, on commençait à se déshabiller. Donc là, c'était de trouver de l'espace pour tout mettre. Mais au début, c'est tout bien classé, tout bien plié. Mais après ça, ça prend beaucoup d'expansion pendant. C'est assez impressionnant. Donc, j'avais des poches aussi sur le cuisseur. Donc ça, ça a été... Je roulais avec des bosses de chaque côté, mais tu ne les sens pas. Donc, c'est pratique, tu as accès rapidement. Donc, c'était vraiment plus type route pour moi, route endurance. Mais il y avait vraiment de tout, tant de types de vélos, carbone, acier, alu. C'est vraiment... Je pense qu'il y avait même des gens avec des vélos cargo. Il y a quelqu'un qui l'a fait en vélo pliant en Brompton. C'est vraiment... C'est un tout autre défi. mais c'est ce que justement le délai permet je pense d'y aller comme on le sent comme on a envie, selon nos préférences personnelles en fait.

  • Speaker #1

    Ça qui est génial c'est que du coup chacun fait vraiment ses propres choix en fonction de tous les critères c'est d'être excellent aussi de voir la variété comme ça, si tu crois dans Brompton c'est comme rigolo ça t'attend pas à ça clairement Et la Desertis By Cuis, elle a mis en place des actions pour encourager justement les femmes à participer. Est-ce que tu peux nous parler de ça ?

  • Speaker #0

    Oui, en fait, ça faisait partie aussi de mes motivations à participer à cette course-là. On est toujours entre 5 et 10 % les femmes sur les courses d'ultra. Il y avait une partie de moi qui voulait aller voir pourquoi c'était vraiment aussi élevé dans cette course-là. C'est certain que l'organisation y est pour beaucoup. Ils ont mis beaucoup de l'avant les femmes en amont. Donc, je pense qu'il y avait des séances de 200 kilomètres qui se faisaient peut-être mi-mars pour un peu regrouper les gens. Puis, ça cadrait aussi dans la progression de l'entraînement. Ça, c'était un peu partout en France. Puis, chaque sortie avait été créée par une femme, dans le fond. Fait que c'était vraiment... Oui, il y a beaucoup de choses, dans le fond, qui ont été mises en place. Mais c'était beaucoup de mettre les femmes de l'avant, mais en amont. Quand tu t'inscris à une course, puis que tu vois qu'il y a beaucoup de témoignages d'anciennes participantes, que les femmes... Moi, en fait, c'est ça. Je regardais la liste des participants, participantes, puis il y a des gens que je voyais qui revenaient tout le temps. Donc, j'ai été poser des questions. Pourquoi ? Pourquoi trois fois ? Pourquoi ? Puis le commentaire, c'était tout le temps « vas-y, les yeux fermés » . C'est très libre comme participation. Donc, c'est très inclusif, très libre. Tu te sens à la bienvenue. Puis côté inscription, je ne suis pas au courant de tout ce qui s'est passé, mais je suis pas mal certaine que toute femme qui s'inscrivait avait sa place pour rentrer. Donc ça, c'est rare qu'on voit ça, que l'organisation prend position aussi directement que ça. Et honnêtement, bravo, c'est vraiment, je pense qu'on frôlait les 40 % cette année, c'est énorme. Mais enfin, ça fait du bien. C'était plaisant de voir ça. Je me rappelle mes premières courses, je pense qu'on était quatre femmes sur 100-150. C'est correct, je m'entends bien, j'aime ça socialiser, mais c'est quand même plaisant aussi de pouvoir, je ne sais pas comment dire, on parle d'autre chose. C'était vraiment plus léger, c'était vraiment bien de voir que c'était normal de voir autant de femmes que d'hommes, ou presque, sur cet événement-là. Sincèrement, bravo, chapeau à l'organisation. C'est vraiment... C'est gros d'avoir pris la décision de permettre à autant de femmes. C'est là qu'on voit que si tu donnes la place aux femmes, elles vont la prendre. Puis c'est un bel exemple de ça. Puis je pense qu'ils visent encore plus haut comme pourcentage l'année prochaine. Puis sincèrement, j'ai très confiance.

  • Speaker #1

    Je trouve ça génial aussi, en fait. Déjà, de... Enfin, qu'ils aient atteint ce résultat, déjà, c'est énorme. Oui. Et en plus, je trouve que ça montre aux autres que c'est possible parce qu'on entend quand même assez souvent « Ah non, mais on essaie d'attirer les femmes, elles ne viennent pas, on ne comprend pas. » Là, ils ont mis en place des choses concrètes et ça fonctionne.

  • Speaker #0

    Oui, prenez exemple.

  • Speaker #1

    Exemple aussi. C'est vrai que ça fait trop plaisir de voir ça, ce qu'elle ne me passe si courant. Et à ton avis, toi qui as de l'expérience du coup, Dans ce milieu, quels sont les freins qui empêchent les femmes de se lancer en général ?

  • Speaker #0

    J'avais fait un sondage l'année dernière. Ce que je recevais le plus souvent comme commentaire, c'était les délais. C'est sûr que j'en parlais tout à l'heure, la désertusse, c'est 7 jours. Tu ne peux pas aller faire ça sans entraînement nécessairement. Tu pourrais, mais je ne sais pas ce que ça donnerait. Il faut que tu sois quand même entraîné. C'est 200 km par jour minimum. Ça permet à ceux qui veulent faire la course de le faire en 2-3 jours, de courser. Mais ça permet aussi à celles et ceux qui veulent prendre le temps de dormir, prendre le temps de voir les choses. Comme moi qui arrive de l'étranger, je veux visiter en même temps, je veux voir le pays. Donc, si je passe mon temps toutes les nuits à rouler, je manque beaucoup du coup de paysages et d'endroits fabuleux. Donc, oui, je pense que les délais, c'est vraiment ça. Laissez libre choix aux gens de décider de leur vitesse et tout. Ça reste de l'ultra quand même. Ça reste un accomplissement vraiment extraordinaire de faire ça. Les délais, c'est quelque chose. Rouler la nuit, c'est quand même des craintes qui sont assez présentes selon moi. J'en fais partie. Donc justement, si les délais sont plus larges, ça te permet aussi de te dire que je n'aurai pas nécessairement à rouler. rouler toutes les nuits. Donc, ça peut enlever, justement, un frein. Puis, je pense que l'aspect compétition, compétitivité, c'est peut-être moins ce que les femmes recherchent dans ce genre de trucs-là. Donc, encore une fois, si tu laisses cela, je pense que tu peux ouvrir la porte à plein d'autres participants, participantes. Puis, c'est ça, de voir des femmes qui l'ont fait, de mettre de l'avant des témoignages. Donc, je pense que ça aide vraiment beaucoup. Moi, ça m'a aidé beaucoup. Puis quand tu poses une question à une femme et qu'elle te répond sur justement comment ça a bien été, je pense que ça encourage justement à continuer et à s'inscrire soi-même.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Là, tu vas y contribuer du coup avec cet épisode. C'est ça qui est chouette.

  • Speaker #0

    J'espère bien.

  • Speaker #1

    Tu vas avoir ta petite fière. Elle est délicieuse.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as déjà des projets en tête pour la suite ? Il y a d'autres endroits où tu as envie d'aller pédaler ou d'autres événements comme ça auxquels tu as envie de participer ?

  • Speaker #0

    Bien, c'est sûr qu'il y en a une tonne, mais mettons, à court terme, pour moi, c'est quand même le début de la saison au Québec. Donc, pour moi, c'est comme si le gros événement est déjà accompli. Donc, j'ai de la difficulté à me projeter sur l'année prochaine déjà. J'ai la Race Across Québec, le 1000 kilomètres fin août, ici, là, à Québec, au Québec, dans le coin de Montréal. Donc, ça, c'est dans le calendrier, c'est certain. Certains, des micro-aventures, des voyages possiblement durant l'été. Puis c'est sûr que dans un avenir plus ou moins à moyen long terme, c'est sûr que la transcontinentale ou du moins une course de ce genre-là de plus grande envergure en termes de distance, c'est certain que ça me parle. Donc je parlais de progression tout à l'heure. Je vais essayer un petit peu de continuer à gravir la pente tranquillement. Je ne sais pas si la prochaine étape, ce serait directement la TCR, c'est peut-être gros, mais certainement...

  • Speaker #1

    Tu fais combien de kilomètres ?

  • Speaker #0

    Cette année, encore une fois, c'est ce départ-arrivée, c'est différent, mais cette année, c'est entre 4000 et 5000, je vais dire, grosso modo. Je crois que c'est 17 jours, mais tu sais, c'est gros. Moi, ce que j'ai fait là, je me dis, est-ce que... Là, c'est certain qu'il faudrait que je roule plus de nuit, sans doute, pour rentrer dans les délais. Là, tu te poses la question, bon, c'est beau, j'ai fait 5 jours, 1400, il y a beaucoup plus de dénivelé. est-ce que Est-ce que je suis capable de faire deux à trois fois ça encore ? J'ai envie de faire la progression et de bien le faire, justement, pour ne pas me blesser, pour ne pas non plus... Il faut que ça reste dans le plaisir, même si des fois, sur le coup, on n'en a pas, on en a plus par après. Mais il faut que ça reste quand même dans l'ordre de... Je ne veux pas me tanner du vélo non plus. Donc, il faut que ça reste quelque chose de positif, puis justement, de pouvoir voir du pays. Je trouve que c'est tellement un beau véhicule de voyage, justement. Oui, c'est sûr qu'il y aura beaucoup de voyages de vélo à venir, c'est certain. Mais c'est ça.

  • Speaker #1

    On va pouvoir commencer à t'entraîner à l'extérieur.

  • Speaker #0

    C'est ça, mais nous, c'est fou, mais ça commence. J'ai fait un de mes premiers 100 kilomètres hier. Oui, ça commence doucement. C'est la première du jour. Exactement.

  • Speaker #1

    Et pour terminer, Geneviève, est-ce que tu as un message que tu aimerais transmettre aux auditrices de la Sportive Outdoor ?

  • Speaker #0

    Oui, bien certainement, si l'ultracyclisme vous intéresse. Le plus difficile, c'est tout le temps de s'inscrire. Je sais que ça a l'air cliché, mais c'est tellement ça. C'est de s'inscrire, puis après ça, on trouve les solutions pour y parvenir. Donc, oui, je dirais de franchir ce petit moment-là, de s'inscrire à un événement. Puis c'est certain qu'on parle des fois des... des effets un peu nuisibles des réseaux sociaux, mais s'il y en a un qui est très positif, c'est de pouvoir rapprocher la communauté. Donc, de se servir de ces réseaux-là, justement, pour communiquer avec des femmes qui ont déjà participé dans l'Ultra. Ce sont vos plus grandes alliées. Moi, je l'ai fait beaucoup, puis habituellement, la réponse est tout le temps positive. J'ai eu beaucoup d'aide, j'ai eu beaucoup de conseils, justement, pour planifier mon truc en Espagne. J'avais des gens en Espagne qui m'ont quand même Merci. donner des conseils sur la route à faire et tout. Donc, servez-vous de ça, de la communauté, parce qu'elle existe réellement. Puis, avec les réseaux, c'est vraiment une manière vraiment accélérée d'y avoir accès. Donc, il faut en profiter.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Super message pour terminer. Merci beaucoup. Merci. Écoute, on va continuer à suivre tes aventures. Tu as un compte Instagram, il me semble.

  • Speaker #0

    Oui, exact.

  • Speaker #1

    Je mettrai du coup le lien dans la description de l'épisode. Oui,

  • Speaker #0

    c'est là un droit d'être prêt.

  • Speaker #1

    Ça te mène !

  • Speaker #0

    Oui, certainement. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, à bientôt.

  • Speaker #0

    Bye bye.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes, cela nous aide. À bientôt !

Chapters

  • Introduction à Geneviève Healey et son parcours

    00:10

  • Débuts dans le cyclisme et l'ultracyclisme

    00:34

  • Préparation et choix de la Desertus Bicus

    04:12

  • Détails de la course : itinéraire et points de contrôle

    06:35

  • Stratégies d'entraînement et gestion du mental

    12:59

  • Conseils pour les femmes intéressées par l'ultracyclisme

    43:08

Description

1 400 kilomètres à vélo à travers l'Espagne ? C'est le défi qu’a relevé Geneviève Healey, ultracycliste passionnée, que Laurène Philippot reçoit dans cet épisode du podcast de sport La Sportive Outdoor - Sport Outdoor au féminin pour partager son expérience sur la Desertus Bikus.


Geneviève nous dévoile son parcours en tant que cycliste, sa stratégie d'entraînement, la préparation de son itinéraire et son récit de course. Un témoignage de sportive inspirant!


🔗 𝐒𝐮𝐢𝐯𝐫𝐞 𝐆𝐞𝐧𝐞𝐯𝐢𝐞̀𝐯𝐞

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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: com/jenseast">https://soundcloud. com/jenseast


Licence: org/licenses/by/3. 0/deed. fr">https://creativecommons. org/licenses/by/3. 0/deed. fr



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor,

  • Speaker #1

    le podcast.

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et bienvenue sur La Sportive Outdoor. Aujourd'hui, je reçois Geneviève Healey, qui est ultracycliste, passionnée et qui vient de terminer la Desertus Bikus, une course d'ultracyclisme à travers l'Espagne. Je suis ravie de recevoir Geneviève aujourd'hui pour qu'elle nous parle de son parcours, de son parcours en général dans le sport et dans l'ultracyclisme, des coulisses de sa préparation, bien sûr de la course elle-même. mais aussi de son regard sur la place des femmes dans ce milieu. Bienvenue Geneviève, est-ce que tu veux bien te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Bonjour, merci de m'accueillir. Oui, tout à fait, donc Geneviève Healey, j'ai 40 ans, j'habite Québec au Canada et je suis analyse de données pour l'Université du Québec. Pour mes temps libres, je fais beaucoup de vélo, du sport et je m'amuse beaucoup à l'extérieur.

  • Speaker #0

    Et est-ce que cette passion du vélo, c'est venu vraiment très tôt ou est-ce que c'est arrivé plus tard ? Est-ce que tu as fait d'autres sports avant de faire du vélo ? Quel a été ton parcours, disons, avant de faire de l'ultra distance ?

  • Speaker #1

    En fait, je fais du vélo depuis que je suis toute jeune, mais je faisais des petites randonnées qui passaient près de chez moi. Puis ensuite, ça a été mon transport actif. Mais je suis à la base une fille de course à pied. Donc, l'endurance, moi, j'aime vraiment l'endurance. Donc, c'est vraiment ça qui me fait... qui me fait vraiment triper. Mais j'ai commencé par la course à pied, donc semi-marathon, marathon, ultra-trail, course en sentier et tout. Mais je me blessais quand même souvent. Alors, je me suis mise au spinning cardio-vélo. Je ne sais pas comment vous dites chez vous. Je crois qu'on connaît le spinning aussi. Oui, parfait. Donc, je me suis mise au spinning. Puis, j'ai remarqué justement faire un peu d'entraînement croisé que je me blessais moins, que mes performances cardio augmentaient. Pas tant que je suis dans la performance, mais je me sentais plus à l'aise à la course à pied. Donc, c'est comme ça que ça a commencé un peu. Puis, de fil en aiguille, je me suis demandé si j'avais le temps de m'acheter un vélo pour faire du vélo au travers des courses et tout. Puis finalement, j'ai finalement succombé, je crois en 2017 ou quelque chose comme ça, pour m'acheter un vrai vélo de route. Et tout de suite, ça a été vraiment un amour pour le vélo parce que ça me permettait d'aller plus loin. Ça me permettait d'aller chercher aussi cet aspect d'endurance-là que j'allais chercher avec la course à pied, mais en plus, pouvoir explorer plus de territoire. Donc, ça a été comme un retour aux sources que j'ai beaucoup aimé.

  • Speaker #0

    C'est trop bien. C'est venu progressivement, mais sûrement avec l'endurance. Est-ce que tu te souviens de ta première course ou aventure longue distance que tu as faite à vélo ?

  • Speaker #1

    Oui, bien ici, il n'y en a pas beaucoup, en fait. C'est vraiment pour ça, souvent, que je traverse la mer pour aller faire d'autres choses. de course. Donc, c'est ça, on en a quelques-unes au Québec. Puis ma première, c'était, je crois que c'était Montréal-Québec. Donc, c'était pas tant une course qu'un plus un regroupement de gens à longue distance. Ça devait être presque 300 kilomètres sur du plat pas mal. Et c'est ça, ça a été mon premier contact, je dirais. Après ça, j'ai eu un peu la piqûre, puis j'ai cherché un peu à en faire un peu plus. Donc, ouais, j'ai augmenté les distances par la suite, les années suivantes et tout.

  • Speaker #0

    Ça vient au fur et à mesure comme ça.

  • Speaker #1

    Oui, oui, je suis très progressive.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu trouves que ça t'apporte en fait sur le plan personnel, le fait de pratiquer de l'ultra ?

  • Speaker #1

    C'est certain que l'accomplissement personnel est vraiment très grand. Je carbure un peu à ça, à ce genre de dépassement de soi-là. Mais c'est certain que ça m'apporte aussi, je suis quelqu'un de très occupé, qui aime être occupé. Puis quand je ne le suis pas, je cherche des manières de l'aider. Donc quand je suis sur le vélo... J'aime beaucoup visiter le territoire, mais on visite aussi au fond de nous-mêmes. Donc, c'est un endroit qu'on ne visite pas trop souvent. Sur le coup, je ne peux pas dire que je suis toujours avec le grand sourire, mais par après, c'est vraiment quelque chose que j'aime beaucoup. C'est une sensation que je ne retrouve pas ailleurs, que j'ai le temps d'aller dans ma tête, d'aller réfléchir à plein de choses. Autant régler des problèmes que créer des projets et tout. Donc, ça m'apporte beaucoup, sincèrement. Oui,

  • Speaker #0

    effectivement, c'est intéressant cet aspect-là. et t'as récemment terminé alors cette course, la Desertus Bikus déjà pourquoi est-ce que t'as choisi de faire celle-ci en particulier cette année ?

  • Speaker #1

    Ben moi j'avais fait ma première course en ultra en Europe, c'était au Portugal en 2021 c'était le Bikingman c'était un peu par hasard, je me suis inscrite au Bikingman parce que j'avais jamais été au Portugal je me suis dit c'est une bonne manière de jumeler le tout j'ai beaucoup aimé ça ça a été difficile mais j'ai beaucoup aimé ça l'année dernière je me suis inscrite au backing man en Corse. Et je me rappelle très bien mon sentiment quand j'ai passé la ligne d'arrivée. J'ai trouvé ça difficile, oui, mais plus facile que le Portugal, même si le dénivelé théorique et physique était quand même plus imposant. Je me rappelle quand j'ai passé la ligne d'arrivée, je me suis dit un peu comme, ah déjà ! Dans le sens où c'est 1000 kilomètres, c'est costaud, c'est à faire en 5 jours et moins, mais j'aurais pu continuer encore. Puis il y a une petite voix dans ma tête qui m'a dit « Ah, peut-être que t'es rendue à aller plus loin ou à tester un peu ça » . Puis comme on l'a vu tout à l'heure, j'y vais très progressivement dans mes sports, donc je me suis dit « Je vais regarder un peu ce qui se fait dans le même genre » . Puis des amis à moi sur les réseaux m'avaient parlé de la désertusse. on voit beaucoup beaucoup aussi de vidéos et de retours d'expérience. C'est certain que la communauté avait l'air vraiment génial. Puis, c'est un 1400 kilomètres. Donc, déjà, on va chercher un petit peu plus. Puis, c'est nous qui faisons notre propre itinéraire. Donc là, c'est vraiment différent de la série BikingMan qui te fournit une trace. Ça, j'avais envie de l'expérimenter parce que c'est particulier. Quand tu sais que tu as des gens derrière toi, devant toi, c'est une chose. Mais là, si tu parles avec quelqu'un, puis finalement, les itinéraires se... se divise, c'est quelque chose que je voulais expérimenter pour voir comment j'allais réagir là-dedans. Donc je trouvais que c'était une belle course qui s'inscrivait en début de saison. Oui, pour moi, c'est un peu plus complexe, mais je trouve qu'elle s'inscrivait bien dans la progression. Puis ouais, ça a été un choix judicieux d'après coup.

  • Speaker #0

    Tant mieux ! Et pour celles qui ne connaîtraient pas, est-ce que tu peux nous présenter ? Donc là, tu nous disais déjà, tu crées ton itinéraire. C'est 1400 kilomètres, mais tu pars donc d'où et tu vas où ? Est-ce que tu as des points où tu dois passer ? Comment ça se passe, en fait ?

  • Speaker #1

    En fait, le départ avait lieu à Asparin, en France, au Pays basque, et l'arrivée à Almunica, près d'Almalaga, dans le sud de l'Espagne. Et il y avait au total, je crois, quatre points de contrôle à franchir. Donc, en autant qu'on franchissait les points de contrôle dans l'ordre, puis qu'on rentrait dans le délai, c'était sept jours maximum. On faisait notre propre itinéraire entre ça. Donc, tu y vas selon est-ce que tu veux plus de dénivelé, plus de distance. Certains connaissent les endroits. Moi, ce n'était pas mon cas. J'ai tracé avec un ordinateur, donc au meilleur de mes connaissances, mais j'étais très loin pour aller vérifier des choses. Donc, c'est ça. Tant que tu traverses le point de contrôle dans l'ordre, c'est 1400 kilomètres, donc nécessairement, ça peut varier un peu. Moi, ça m'a donné 1450 environ, 16 000 mètres de dénivelé, je crois. Ça m'a pris 5 jours, 20 heures. C'est ça. Donc, ça laisse libre cours. Tu veux dormir dehors, tu veux faire ça plus vite. C'est vraiment, c'est quand même assez libre. Puis, tu peux, tu es en autonomie complète, mais tu peux te regrouper, tu peux t'aider. C'est vraiment, ça fait partie de la stratégie de l'organisation, vraiment côté communauté, de permettre tout ça.

  • Speaker #0

    Ok, c'est excellent. Et comment tu as fait pour tracer ton itinéraire ? Parce que j'imagine que ce n'est pas évident, on était devant l'ordi et tu dis bon, ben allez !

  • Speaker #1

    ouais, je connais très bien les outils les outils de traçage et tout, moi je les utilise pour chez moi mais c'est certain que je connais pas la nomenclature européenne des routes, donc je suis allée rouler quelques fois en Europe mais c'est peut-être pas suffisant pour dire, est-ce que moi la nationale, je sais ce que ça signifie en termes de trafic de fluidité de véhicule et tout. Je pouvais seulement me fier aux chiffres théoriques, donc des niveaux de distance. J'ai essayé d'autres applications pour voir s'il y avait des grosses différences, puis pourquoi. Donc, j'ai comparé, j'ai regardé, il y a des cartes de chaleur pour voir si les gens passent souvent. Donc ça, ça aide beaucoup. J'ai regardé sur Strava les segments, si les gens étaient passés récemment. Google, c'est certain que tu regardes les caméras, tu regardes l'état de la chaussée. Ça a été un long processus, puis c'est certain que je ne connais pas non plus les modes de ravitaillement. Donc, j'ai aussi identifié beaucoup de points d'intérêt pour me ravitailler, pour l'eau, pour la nourriture, pour dormir. Donc, ça a été un gros travail en amont, mais moi, j'avais besoin de ça pour me sécuriser. Donc, si c'était à refaire, je referais exactement la même chose de ce côté-là. Je pense que ça a bien été pour ça. C'est certain que quand t'arrives sur place, tu constates des choses. On apprend tout le temps, mais ça a bien été globalement pour ça.

  • Speaker #0

    Et t'avais prévu, du coup, les endroits où t'allais dormir ? Toi, tu faisais comment ? Tu dormais... Dans le fossé ou à l'hôtel ou sous une tombe. Il y a mille options,

  • Speaker #1

    en général. C'est ça, c'est vraiment libre. En fait, moi, j'ai traîné tout le stock pour dormir, donc le bivy, le sac de couchage, le matelas. Je voulais aussi me mettre à l'épreuve pour cette course-là parce que je me disais que c'est un peu plus long. Ça sera peut-être pas évident. Normalement, sur les biking-man, je prévoyais d'avance mes arrêts parce que comme c'est la trace fournie. Sauf que là, je voyais que c'était un peu plus long. Peut-être que c'était pas une bonne idée de me commettre aussitôt puis de réserver mes hébergements. Donc, j'ai traîné tout le stock en me disant que ce sera une option. Puis, je verrai selon la météo aussi. Mais c'est ça, plus la date approchait, plus la météo se dégradait. Donc, j'ai retrouvé un peu mon climat québécois. dans les deux premières journées. Je ne m'attendais pas à avoir plus froid en vélo en Espagne que chez moi, mais ce fut bel et bien le cas. Donc, pour les deux premières nuits, j'avais réservé d'avance, parce que je me disais, ça n'a pas de sens, il fait sous zéro. Dormir dehors, c'est une hypothéque. Donc, ça, c'était certain. Le départ est à minuit, c'est la particularité. Moi, de toute façon, froid ou pas la première nuit, j'avais jugé que c'était mieux de me poser, de dormir pour ne serait-ce que recharger tous mes appareils. Dans le cas de la pluie, comme ça a été le cas justement, de faire sécher mes vêtements. Puis ensuite, c'est ça, j'avais identifié quelques points d'intérêt, mettons, les villages les plus proches, donc avec soit des abris, soit des hôtels. Puis à la base, c'est ça, je m'étais dit je vais dormir dehors quand il fera plus chaud. Finalement, j'ai pris un peu peur. Je ne suis pas très à l'aise. Donc finalement, j'ai tout fait en hébergement. Peut-être si je m'étais jumelée avec des gens, j'aurais eu moins peur. Mais là, toute seule, non, j'ai pris peur. Puis en même temps, ça permet de bien récupérer. J'ai eu un 4 heures de sommeil à chaque nuit, sauf la première nuit où j'ai fait un 7 heures. Bien me repartir après le départ à minuit. Donc, c'est ça. Chacun sa stratégie, mais celle-là, ça a été la mienne cette fois-ci. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Ça a comme aussi un intérêt de dormir dans un endroit confortable où tu récupères vraiment...

  • Speaker #1

    Une douche, là, ça fait du bien.

  • Speaker #0

    Ça doit être trop bien. Et tu disais que tu dors quatre heures et au bout de quatre heures, ça va, t'arrives à repartir dans un bon état ou quand tu repars, c'est quand même dur et puis après, ça va ?

  • Speaker #1

    Étonnamment, ça allait bien. C'est certain que, comme le départ était à minuit, la première fois que je me suis arrêtée, ça faisait à peu près 40-45 heures que je ne dormais pas. J'ai eu quelques coups de sommeil sur le vélo la première journée, mais il pleuvait tellement que je ne pouvais pas m'arrêter. Je me suis dit « bon, ça, je ne veux pas revivre ça parce que c'est dangereux aussi » . Donc, le 7h, c'était un choix aussi pour casser un peu ce qui venait de se passer. Puis, comme il annonçait de la neige, de toute façon… Si j'étais passée plus tôt dans le col le lendemain, j'aurais eu un 15 cm de neige au sol. Donc, ça a été... Je ne pouvais pas savoir, mais finalement, ça a été un bon choix pour ça. Il faisait froid, il y avait de la neige autour, ça tombait des arbres, mais il n'y en avait plus sur le sol. Puis après ça, les quatre heures, je ne sais pas ce que ça aurait donné sur une période plus longue, mais sincèrement, je me suis vraiment bien sentie. Donc, pour moi, c'est à peu près tout le temps ça que ça me prend. Je ne suis pas certaine que sur un deux semaines, d'après moi, j'aurais besoin d'une autre grosse nuit. Mais je ne veux pas jouer dans les mauvais effets du manque de sommeil. Donc, je n'ai pas ressenti du tout, du tout le manque de sommeil sur les cinq jours de la course.

  • Speaker #0

    C'est génial. Je sais que ta stratégie était bonne.

  • Speaker #1

    Oui, au moins, tu es bien récupérée.

  • Speaker #0

    Et comment alors tu t'es préparée pour cette course au niveau de tes entraînements ? Tu vois déjà quel volume tu faisais. Est-ce que tu faisais que du vélo ou aussi d'autres choses ? Est-ce que tu as intégré d'autres choses auxquelles je ne pense pas, d'ailleurs ? Comment tu te prépares à 1400 kilomètres ?

  • Speaker #1

    Premièrement, c'est sûr que ce n'est pas ma première course. Donc, si ça avait été la première, ça aurait été différent, sans doute. Je peux quand même me baser sur mes expériences passées. Donc, je connais mon corps. Je sais un peu de quoi j'ai besoin en termes de volume. pour aller, mettons, me dire psychologiquement je suis prête et physiquement je suis prête. Là, la particularité cette année, c'est que moi qui habite au Québec, on aime souvent dire que l'hiver dure trois saisons sur quatre, mais ce n'est pas si faux que ça, dans le sens où là, je savais qu'avec un départ le 18 avril, probablement que je ne pourrais pas du tout m'entraîner dehors. Donc, j'ai commencé mon entraînement sérieusement début janvier, en prévision spécifique à la course. Donc, j'ai la base d'entraînement, mon vélo sur la base d'entraînement. Janvier, ça a été consacré à faire que du volume, donc vraiment reprendre un peu contact avec le vélo. Pas que je l'avais délaissé, mais c'était plus dans un mode plaisir pour la fin de l'année d'avant. Donc, c'était vraiment mettre du volume. C'est certain que passer un 4 heures, 5, 6 heures sur la base d'entraînement, c'est mentalement difficile. Faire ça plusieurs fois par semaine, c'est difficile. Mais je ne pouvais pas non plus aller cocher la case 300 kilomètres, c'est fait, je suis prête. Donc, il fallait que je me trouve une autre manière. Donc, c'est ça, janvier, volume, février, j'ai augmenté un peu le dénivelé. Je faisais quelques séances d'intervalle au travers. Mars, j'ai augmenté encore plus le dénivelé, un peu le volume aussi. Donc, mon idée, c'était d'arriver à la ligne de départ avec un 3000 kilomètres entre janvier et le début de la course. Finalement, je suis arrivée avec 4000. Donc, mon plan a bien fonctionné. C'est sûr que c'est un 4 milles intérieur. Je donne des cours de spinning entre-temps aussi durant la semaine. Donc, ce n'est pas tant spécifique, mais c'est un maintien de l'activité. Je fais beaucoup de ski de fond. Il faut profiter de notre neige aussi. Le côté entraînement croisé, ça a été ça, mais ça a été majoritairement sur la base d'entraînement. Donc, c'est certain que quand je suis arrivée en Espagne, j'étais contente de rouler dehors. Un peu déçue de revoir de la neige, quoique c'était quand même féerique de voir ça là-bas. Mais c'est ça. J'ai fait aussi beaucoup de yoga et de séances de musculation haut du corps parce que la base d'entraînement, c'est bien, mais le haut du corps ne travaille pas beaucoup. Donc, je craignais qu'en arrivant... dehors comme ça directement avec des longues distances, que j'ai des problèmes au cou, dans le dos. Mais ça a bien été, là, j'ai pas eu plus de douleurs que les autres fois. Sans dire que c'était le meilleur plan, je pense que c'était le plan bien optimisé pour les conditions que j'avais ici au Québec. On fait avec ce qu'on a, mais je pense que j'ai bien fait cette année.

  • Speaker #0

    Ah oui, t'as géré, mais même, ça te prépare mentalement, un truc quand même ultra dur, parce que passer 5 heures sur son trainer... Je t'avoue que j'imagine même pas comment tu peux...

  • Speaker #1

    Ah, c'était long, j'ai vu tous les films, toutes les séries télé, j'ai... Ah, j'ai... oui ! J'ai puisé loin, ça travaille autre chose, mais ça a été payant quand même, très honnêtement.

  • Speaker #0

    C'est sûr ! Et est-ce que t'as mis en place d'autres choses pour justement travailler ce mental, ou est-ce que maintenant, bon, ben t'as de l'expérience, et du coup tu sais vraiment quoi faire ?

  • Speaker #1

    Ben... C'est certain que travailler le mental sur des sorties extérieures, c'est ce que je préfère. C'est ce que je pense qui est le plus payant dans ce cadre-ci. Par contre, là, je ne pouvais pas le faire. Donc, mentalement, je pense que juste de passer 5-6 heures sur la base, déjà, tu vas chercher dans ta tête, tu travailles tout le temps. Qu'est-ce que je fais là ? Puis pourquoi je suis là ? Puis c'est long. Donc, se pratiquer à changer le focus, c'est un peu ça, en fait. C'est de tromper son esprit pour lui dire que finalement, il traite seulement une demi-heure, même s'il traite 5 heures. Sur le vélo, c'est un peu ça. Quand tu souffles, tu te dis, on y va au jour le jour, on y va au kilomètre à la fois, puis c'est un peu ça. Donc, cette capacité-là, je l'ai travaillée quand même, mais différemment. Puis je pense que, sincèrement, ça apporte quand même beaucoup aussi.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est clair. Impressionnant. Et est-ce qu'il y avait des choses qui te faisaient, disons, un peu peur, tu vois, avant la course, ou des choses peut-être du fait d'allonger la distance ou autre chose du fait du lieu, etc. ? qui te faisaient un peu peur ou des défis que tu anticipais en fait, en amont en tout cas ?

  • Speaker #1

    La partie, j'en ai parlé un peu tout à l'heure, mais la partie de faire notre propre trace, je craignais de souffrir de la solitude quand même parce que moi j'aime beaucoup socialiser pendant ces événements-là. J'ai une capacité à être bien dans ma tête, bien seule, mais lorsque quelqu'un est proche, j'aime ça discuter un peu quand les deux sont dans la même disposition. Puis je me doutais qu'au départ de voir tout le monde le cesseux se diviser, ça serait difficile. Ça a été effectivement difficile. J'ai quand même été bien dans ma solitude. Mais il y a ça que j'appréhendais. Sinon, c'est certain que voyant la météo qui se dégradait, c'est certain que j'appréhendais le froid sur le vélo, avec un vélo de route. Habituellement, quand il fait froid comme ça, j'ai un vélo de gravel, j'ai des pneus différents. J'appréhendais la plus longue distance, oui, mais en même temps, c'était pas non plus le double ou le triple. Je pense que ça jouait, ça c'était correct. Puis c'est certain qu'à chaque fois qu'on voyage outre-mer, de transporter le vélo et tout, on craint tout le temps les bris. J'ai eu quelques soucis, justement, j'ai réussi à gérer avant de partir, mais ouais, c'est ça, ça rentre un peu. Mais je pense que la majeure difficulté que j'appréhendais, c'était vraiment l'itinéraire qui se divisait. Ça a été quand même, c'est difficile quand même mentalement.

  • Speaker #0

    Et justement, est-ce que vraiment, tu as tout le monde qui se divise et qui part complètement dans des endroits différents ou est-ce que tu arrives quand même à avoir des groupes parce qu'au final, il n'y a peut-être pas 10 000 routes et que tout le monde a tracé quand même plus ou moins la même chose ?

  • Speaker #1

    On finit par se recroiser. Des fois, c'est simplement de dire « moi, j'ai prévu de passer par tous les petits villages, d'autres ont prévu de tous les contourner » . Juste ça, des fois, ça prend… peut-être que des fois, la personne est 200 mètres devant, 200 mètres derrière, mais si tu ne la vois pas visuellement, tu ne vois pas sa petite lumière et tout. donc Au départ, je pense que ça s'est plus divisé. Puis après le checkpoint 1 et 2, c'était plutôt une ligne droite qui descendait. Il n'y avait pas beaucoup d'options rendues là, mais c'était une longue portion de 600 ou 700 kilomètres. Donc, tu finis par revoir tout le temps les mêmes personnes parce qu'on roule grosso modo à la même vitesse. Les gens se regroupent selon ça. Mais ouais, c'est ça, j'ai eu quand même des bonnes périodes où tu ne vois pas de vélo.

  • Speaker #0

    C'est un peu long. Est-ce que tu peux nous raconter alors au global comment ça s'est passé cette course pour toi avec les hauts, les bas les trucs qui t'ont surpris

  • Speaker #1

    Oui, en fait c'est ça, première journée départ à minuit, bon c'est ça je l'ai parlé un peu tout à l'heure, moi la nuit je suis quand même inconfortable donc j'ai eu quand même un petit accès d'émotion avant le départ puis tu crains un peu dans le fond il y en a qui piquaient directement par les Pyrénées puis d'autres comme moi qui faisaient le tour par la côte Merci. Moi, j'avais fait ce choix-là parce que je me disais, s'il fait mauvais, je n'ai pas du tout envie de passer la nuit dans les Pyrénées avec des tempêtes et tout. Finalement, ça a été quand même violent comme temps, ce qu'on m'a dit, dans les montagnes. Donc, encore une fois, c'est un choix arbitraire, mais arbitraire celui. Mais dans le sens, j'ai été chanceuse pour ce choix-là aussi. Nous, la pluie est arrivée plus tard du côté de la côte. Donc, la première nuit, finalement, c'est quand même bien déroulé, mis à part ma première crevaison. C'est très rare que je crève sur ces événements-là. Après quatre heures, pouf ! Mais bon, ça fait partie du jeu. La pluie a commencé quand même tôt, le froid s'y est mis. La première journée, moi, dans le fond, tout ce que je me disais, c'est passe la première nuit, passe la première journée et la deuxième. Ensuite, la température va se réchauffer. Donc, les deux premières journées, ça a été quand même froid. J'ai dû arrêter pour me racheter d'autres gants. Des pantalons de pluie. Donc, ça, ça a été vraiment une très bonne décision, les couvres-chaussures, les gants. Parce que justement, le deuxième matin, quand je suis partie, je voyais la neige au loin dans les montagnes, je savais que ça allait ressembler au Québec. Donc, comme de fait, c'était tout blanc partout, mais c'était quand même très beau, sincèrement. C'était froid, mais là, avec mes gants, moi, j'avais chaud aux mains, tout allait bien. C'était un moment, c'était un genre de plateau de 1000 mètres, 1000 ou 1300 mètres d'altitude qu'on reste là-dessus quand même longtemps, d'où les températures plus fraîches. Mais ça, c'était sincèrement magnifique. J'imagine que c'est un tout autre paysage quand il n'y a pas de neige, mais c'était quand même particulier. C'était assez surréel de rouler avec toute la neige autour, malgré les montagnes, le soleil. Donc, c'était vraiment un beau moment, même si j'étais seule pendant tout ce bout-là. C'était vraiment bien, la circulation était calme. Puis ensuite de ça, donc, le temps, j'ai eu de la grêle, j'ai eu du vent. C'était vraiment, on dirait que les circonstances se sont toutes mises pour nous mettre à l'épreuve dès le début. Mais heureusement, c'était ça et non l'inverse. Puis jour 2 et 3, ça a commencé à se réchauffer quand même. J'ai pu enlever enfin des couches parce qu'au départ, je roulais vraiment avec tout, avec le capuchon, avec les... C'était assez particulier, là. Puis, ben c'est ça, c'était pas très dénivelé. Moi, j'avais pas misé sur du gros dénivelé, comme j'étais quand même assez lourde, là, avec mon chargement. Les deux, trois premières journées se sont quand même déroulées, là, très bien. J'ai pas de... En fait, c'est dur, on se rappelle du début, on se rappelle de la fin, puis le reste, c'est dur, des fois, de faire la chronologie. Je me fie un peu à la météo. Je me rappelle très bien, le soleil commençait à sortir, la température montait. Je pense que c'est la troisième journée. Ça a été une journée vent d'eau exclusivement. C'était vraiment sensationnel. C'était comme un faux plat descendant en plus. Puis ça poussait de dos. C'était génial de se dire, je roule à 45 km heure avec autant de poids sur le vélo sans pousser sur les pédales. C'était jouissif. Puis tranquillement, les paysages désertiques sont arrivés. C'est un peu ça, en fait, que j'imaginais. Moi, j'avais hâte de rouler avec les espèces de buttes, les dunes de sable à l'arrière et tout. Donc là, ça a commencé. C'était assez dépaysant. C'est certain que c'est différent de chez nous. Puis c'est ça, au fur et à mesure, justement, on en parlait tout à l'heure, mais les gens que tu recroises, c'est tout le temps un peu les mêmes. Donc, il y avait un groupe de sept... 7 Français qui le faisaient un peu en équipe. Ça a donné comme ça, mais finalement, on a découpé notre trace exactement pareil, même si on refaisait des ajustements de jour en jour. Donc, chaque soirée, je savais que le petit groupe n'était pas trop loin. Ça, c'est quand même bien de retrouver les mêmes visages, au moins juste échanger comment ça va aujourd'hui, de partager un peu notre souffrance, même si ce n'est pas négatif. On va tous chercher ça, mais nécessairement, c'est certain qu'on... Il y a quelques parties du corps qui souffrent un peu plus. Puis c'est ça, jour 3 et 4, même chose. C'est sûr que là, je commençais à me dire, j'ai franchi la moitié à peu près de ma distance. Logiquement, ça fait du bien. On dirait qu'on a un petit regain, mais c'est aussi souvent la troisième journée, c'est un peu la journée la plus difficile parce que, je ne sais pas, c'est comme si les jambes commencent à être moins fraîches. Mentalement, tu te poses des questions. Est-ce qu'il en reste encore longtemps ? C'est comme un peu paradoxal. C'est vraiment... Tu veux franchir ta première moitié, mais en même temps, tu es comme pris un peu dans une espèce de cercle psychologique. Puis je croisais les participants, puis les questions. Je demandais tout le temps comment ça va aujourd'hui et tout. C'était souvent ça, là. « Ah, je suis dans le dur, c'est difficile aujourd'hui. » Même si le soleil sortait, c'était vraiment, ça commençait à être plus difficile. Puis c'est ça, là. Jour 4, tu te dis « Ah, bien finalement, ça va y aller, la fin approche. » Je n'ai pas eu de pépins mécaniques. Ça a bien été de ce côté-là, sauf que le vélo en a pris quand même. Il en a pris beaucoup. J'ai bourré mon dérailleur dans un chemin de boue parce que dans le fond, c'est sûr qu'il y a des portions gravettes, souvent les points de contrôle comme si c'était un peu dans les déserts. Tu as à peu près 5 à 10 kilomètres à faire en gravelle. Habituellement, c'était sec, mais là, comme il n'y avait plus beaucoup, c'est certain que, bon, il faut faire preuve de débrouillardise pour ça. Puis sinon, c'est ça, jour 5, il faisait très, très chaud. Ça a commencé, j'ai brûlé, c'était mon petit teint québécoise. Le premier contact avec le soleil, ça a été assez violent. Donc, t'as beau remettre de la crème, c'est fou. Ça n'a aucun sens. Donc, c'est ça. Il y a eu la journée 5, si je ne me trompe pas. C'est ça, c'était vraiment... On approchait justement de la mer. Tu vois le climat changer, tu vois la végétation changer. C'est plus désertique, mais en même temps, tu as plus de végétation. Il y avait une descente avec de l'eau turquoise. C'était vraiment magnifique. La dernière descente, c'était... En fait, on passait de 1300 mètres d'altitude à... zéro à environ 30 kilomètres. C'était... Mes oreilles crépitaient, là. C'était vraiment la pression qui descendait. Puis c'était dans une espèce de parc, là. Sincèrement, c'était un des plus beaux... Un des plus beaux paysages que j'ai vus, là, dans la course. J'étais au coucher du soleil. C'était magnifique. Puis j'ai terminé. Il était 20 heures environ. Donc comme la clarté dure jusqu'à 21 heures. trente. C'était comme le moment idéal. T'arrives, t'as un bar sur la plage, tout le monde est là pour t'accueillir. Tu peux souper, prendre de la bière, tout ça, c'est vraiment... Ouais, c'est assez féerique comme fin, là. C'était... Ouais, c'était vraiment... Globalement, c'est ça. C'est là... Mes souvenirs commencent à revenir, ça fait quand même pas longtemps, mais il faudrait que je mette sur papier pour faire une vraie chronologie qui fait plus de sens. Mais, en gros, début faisait froid, la fin faisait chaud. Entre ça, ça a été... quand même des hauts, des bas, mais globalement, ça a très bien été.

  • Speaker #0

    C'est bien aussi d'avoir les souvenirs qui viennent comme ça, pour se donner une autre perspective. Et est-ce que tu as eu des... Donc, à part l'arrivée, peut-être, où forcément, c'était un peu féerique, mais est-ce que tu as eu un moment, je ne sais pas, vraiment particulièrement marquant, pour une raison ou une autre, d'ailleurs ?

  • Speaker #1

    Je n'ai parlé, mais la neige, je ne m'attendais pas du tout. sincèrement. Moi, je me suis dit, ah, j'ai une course en Espagne en avril, ah, je vais avoir chaud, ça va passer un peu notre température d'ici. Donc, autant, c'était froid, mais c'était tellement beau de voir ça, tout calme, tout dans la solitude, c'était vraiment, vraiment magnifique. Puis, bien, c'est sûr que tous les moments où j'ai partagé avec les compagnons, compagnes, ça a été vraiment des beaux moments, puis c'est souvent des fourrures, des... J'ai roulé la deuxième nuit, j'ai roulé quand même un bon moment à la noirceur, puis là, je me cherchais des amis. Je roulais, puis dès que je voyais une petite lumière, je me dépêchais, j'allais. On discutait un peu, puis la nuit, on dirait que ça prend une toute autre tournure. Donc, les gens sont peut-être moins... C'était pas l'aspect performance du tout sur cette course-là que j'ai ressenti, mais les gens, la nuit, sont peut-être plus enclins à partager et à discuter. On voit pas trop le paysage et tout. donc j'ai eu des très belles discussions, des belles rencontres La deuxième nuit, ça a été, même si c'est un moment que j'appréhende et qui me fait peur, finalement, ça s'est très bien passé, la deuxième nuit. Donc, oui, toutes ces rencontres-là, je pense que ça, c'est vraiment ce qui crée un peu, ce qui fait qu'on retourne aussi dans ce genre d'aventure-là. Donc, oui, je mettrais globalement les...

  • Speaker #0

    des rencontres.

  • Speaker #1

    Je comprends, ça doit être des super moments. Et comment est-ce que tu as fait pour t'alimenter ? Est-ce que tu t'arrêtais, enfin, tu avais repéré déjà des lieux, des villages ? Est-ce que tu t'arrêtais régulièrement ? Qu'est-ce que tu mangeais ? Enfin, comment tu faisais ?

  • Speaker #0

    On mange n'importe quoi. Je suis quelqu'un qui n'a pas de difficulté à s'alimenter dans ce genre d'événement-là. Les premières journées, ça a été un peu plus difficile parce que, vu que tu as des gants, normalement, j'ai... des collations sur le vélo quand même, c'est plus facile à gérer quand tu as tes doigts qui sont libres. Donc ça, ça a été un peu plus difficile, mais en même temps, tu as moins chaud, donc tu as moins besoin de boire aussi, tu as moins besoin de gérer, disons, la chaleur. Donc normalement, c'est ça, je m'assurais d'avoir tout le temps des collations. C'est sûr qu'il y a beaucoup de sucre dans ces choix-là. On prend ce qui s'ingère rapidement, ce qui s'ingère bien aussi. Donc, c'est sûr que les bonbons, les palettes de chocolat, il y en a eu beaucoup. Les bars protéinés, les sandwichs, moi je suis totalement vendue aux sandwichs, pour ça je demande. D'aventure là, tu en mets un dans une poche, tu en consommes un sur place. Donc, ça dépend ce qu'il y avait, mais souvent j'avais identifié les épiceries parce que c'était plus facile. Encore là, je ne traversais pas les grosses villes parce que tu perds beaucoup de temps. Donc, à moins d'avoir vraiment besoin de le faire, j'évitais. Petit café parfois dans les petits villages, c'était facile de se faire faire un sandwich. Mais tout est une gestion du temps. Tu ne fais pas la course, mais en même temps, tu essaies d'optimiser les arrêts parce que mentalement, si tu passes ton temps à t'arrêter de 1, ça finit par jouer dans ta tête. Tu te dis « aujourd'hui, je devais faire 250-260 km » , là tu vois la distance finalement qui ne raccourcit pas tant que ça. Ça finit par te jouer dans la tête si tu arrêtes trop souvent. Donc, j'essayais beaucoup de stocker puis de manger sur le vélo. J'ai eu un peu de difficulté à me ravitailler. Ça, je ne pensais pas. Mais il y a certains, vu, mettons, la moitié, disons la troisième à la cinquième journée, on était beaucoup dans des petits villages. C'était quand même reculé. Les options pour manger, quand tu arrives à 21h, 22h, sont quand même rares, voire absentes. Donc, souvent, j'avais un sandwich que je grignotais dans mes mains. J'avais pas le choix. Par contre, pour les fontaines d'eau, c'était... J'avais tout identifié des places pour me réactiver, mais chaque petit village a son église, sa fontaine. J'ai jamais vu ça. Ça a été tellement facile pour ça. Donc, côté liquide, super facile. Côté solide, parfois, j'avais une canne de sardines en guise de dépanneur, parce que il fallait tout le temps avoir des options, parce que quand la faim prend, surtout vers la fin, vers les derniers jours, quand la faim prend, ça prend souvent pis ça ouais c'est assez intense donc au début tu gères bien pis au fur et à mesure t'as besoin de plus en plus de calories pour supporter sûrement la fatigue le manque de sommeil ton corps est comme fatigué aussi le musculairement donc on

  • Speaker #1

    mange n'importe quoi mais on mange beaucoup de toute façon ton corps il doit cramer au fur et à mesure donc enfin il a plus de réserve à un moment exactement donc il doit être là allez go et au niveau de ton équipement donc tu disais c'était un vélo de route est-ce que tout le monde part avec un vélo de route ou est-ce que certains sont plus en mode gravel justement peut-être du fait des conditions météo et qu'est-ce que tu avais comme sacoche c'était

  • Speaker #0

    très variable côté vélo parce qu'en fait comme on fait notre propre trace il y en a qui avaient envie d'aller dans des coins plus tranquilles donc souvent de la gravelle Je pense que ça dépend des éditions aussi. Le départ et l'arrivée ne sont pas tout le temps au même endroit selon les années. Cette année, ça a été quand même facile pour moi de faire un choix de pneus parce que je n'avais peut-être même pas 10 % de gravelle finalement, mais c'était mon choix aussi. Je me suis dit que ça allait être plus simple de gérer ça comme ça. Donc, j'avais vélo de route, pneu de route, vélo type endurance avec les barres aéros pour changer de position. Pas tant pour aller plus vite que pour changer le mal de place un peu. Puis, pour les saccades, j'avais le rack Telfin à l'arrière. J'avais un sac de cadre, sac sur le tube pour les collations et aussi accéder rapidement à une batterie externe pour recharger mes appareils, mes lumières. Et c'est ça. En gros, ça ressemble à ça. J'avais pas... Au Portugal, j'étais partie avec un petit sac à dos. Donc ça, c'était une erreur pour moi. J'étais pas bien. Donc j'évite tout ce qu'il y a sur le dos. c'est sûr que là Au fur et à mesure, on commençait à se déshabiller. Donc là, c'était de trouver de l'espace pour tout mettre. Mais au début, c'est tout bien classé, tout bien plié. Mais après ça, ça prend beaucoup d'expansion pendant. C'est assez impressionnant. Donc, j'avais des poches aussi sur le cuisseur. Donc ça, ça a été... Je roulais avec des bosses de chaque côté, mais tu ne les sens pas. Donc, c'est pratique, tu as accès rapidement. Donc, c'était vraiment plus type route pour moi, route endurance. Mais il y avait vraiment de tout, tant de types de vélos, carbone, acier, alu. C'est vraiment... Je pense qu'il y avait même des gens avec des vélos cargo. Il y a quelqu'un qui l'a fait en vélo pliant en Brompton. C'est vraiment... C'est un tout autre défi. mais c'est ce que justement le délai permet je pense d'y aller comme on le sent comme on a envie, selon nos préférences personnelles en fait.

  • Speaker #1

    Ça qui est génial c'est que du coup chacun fait vraiment ses propres choix en fonction de tous les critères c'est d'être excellent aussi de voir la variété comme ça, si tu crois dans Brompton c'est comme rigolo ça t'attend pas à ça clairement Et la Desertis By Cuis, elle a mis en place des actions pour encourager justement les femmes à participer. Est-ce que tu peux nous parler de ça ?

  • Speaker #0

    Oui, en fait, ça faisait partie aussi de mes motivations à participer à cette course-là. On est toujours entre 5 et 10 % les femmes sur les courses d'ultra. Il y avait une partie de moi qui voulait aller voir pourquoi c'était vraiment aussi élevé dans cette course-là. C'est certain que l'organisation y est pour beaucoup. Ils ont mis beaucoup de l'avant les femmes en amont. Donc, je pense qu'il y avait des séances de 200 kilomètres qui se faisaient peut-être mi-mars pour un peu regrouper les gens. Puis, ça cadrait aussi dans la progression de l'entraînement. Ça, c'était un peu partout en France. Puis, chaque sortie avait été créée par une femme, dans le fond. Fait que c'était vraiment... Oui, il y a beaucoup de choses, dans le fond, qui ont été mises en place. Mais c'était beaucoup de mettre les femmes de l'avant, mais en amont. Quand tu t'inscris à une course, puis que tu vois qu'il y a beaucoup de témoignages d'anciennes participantes, que les femmes... Moi, en fait, c'est ça. Je regardais la liste des participants, participantes, puis il y a des gens que je voyais qui revenaient tout le temps. Donc, j'ai été poser des questions. Pourquoi ? Pourquoi trois fois ? Pourquoi ? Puis le commentaire, c'était tout le temps « vas-y, les yeux fermés » . C'est très libre comme participation. Donc, c'est très inclusif, très libre. Tu te sens à la bienvenue. Puis côté inscription, je ne suis pas au courant de tout ce qui s'est passé, mais je suis pas mal certaine que toute femme qui s'inscrivait avait sa place pour rentrer. Donc ça, c'est rare qu'on voit ça, que l'organisation prend position aussi directement que ça. Et honnêtement, bravo, c'est vraiment, je pense qu'on frôlait les 40 % cette année, c'est énorme. Mais enfin, ça fait du bien. C'était plaisant de voir ça. Je me rappelle mes premières courses, je pense qu'on était quatre femmes sur 100-150. C'est correct, je m'entends bien, j'aime ça socialiser, mais c'est quand même plaisant aussi de pouvoir, je ne sais pas comment dire, on parle d'autre chose. C'était vraiment plus léger, c'était vraiment bien de voir que c'était normal de voir autant de femmes que d'hommes, ou presque, sur cet événement-là. Sincèrement, bravo, chapeau à l'organisation. C'est vraiment... C'est gros d'avoir pris la décision de permettre à autant de femmes. C'est là qu'on voit que si tu donnes la place aux femmes, elles vont la prendre. Puis c'est un bel exemple de ça. Puis je pense qu'ils visent encore plus haut comme pourcentage l'année prochaine. Puis sincèrement, j'ai très confiance.

  • Speaker #1

    Je trouve ça génial aussi, en fait. Déjà, de... Enfin, qu'ils aient atteint ce résultat, déjà, c'est énorme. Oui. Et en plus, je trouve que ça montre aux autres que c'est possible parce qu'on entend quand même assez souvent « Ah non, mais on essaie d'attirer les femmes, elles ne viennent pas, on ne comprend pas. » Là, ils ont mis en place des choses concrètes et ça fonctionne.

  • Speaker #0

    Oui, prenez exemple.

  • Speaker #1

    Exemple aussi. C'est vrai que ça fait trop plaisir de voir ça, ce qu'elle ne me passe si courant. Et à ton avis, toi qui as de l'expérience du coup, Dans ce milieu, quels sont les freins qui empêchent les femmes de se lancer en général ?

  • Speaker #0

    J'avais fait un sondage l'année dernière. Ce que je recevais le plus souvent comme commentaire, c'était les délais. C'est sûr que j'en parlais tout à l'heure, la désertusse, c'est 7 jours. Tu ne peux pas aller faire ça sans entraînement nécessairement. Tu pourrais, mais je ne sais pas ce que ça donnerait. Il faut que tu sois quand même entraîné. C'est 200 km par jour minimum. Ça permet à ceux qui veulent faire la course de le faire en 2-3 jours, de courser. Mais ça permet aussi à celles et ceux qui veulent prendre le temps de dormir, prendre le temps de voir les choses. Comme moi qui arrive de l'étranger, je veux visiter en même temps, je veux voir le pays. Donc, si je passe mon temps toutes les nuits à rouler, je manque beaucoup du coup de paysages et d'endroits fabuleux. Donc, oui, je pense que les délais, c'est vraiment ça. Laissez libre choix aux gens de décider de leur vitesse et tout. Ça reste de l'ultra quand même. Ça reste un accomplissement vraiment extraordinaire de faire ça. Les délais, c'est quelque chose. Rouler la nuit, c'est quand même des craintes qui sont assez présentes selon moi. J'en fais partie. Donc justement, si les délais sont plus larges, ça te permet aussi de te dire que je n'aurai pas nécessairement à rouler. rouler toutes les nuits. Donc, ça peut enlever, justement, un frein. Puis, je pense que l'aspect compétition, compétitivité, c'est peut-être moins ce que les femmes recherchent dans ce genre de trucs-là. Donc, encore une fois, si tu laisses cela, je pense que tu peux ouvrir la porte à plein d'autres participants, participantes. Puis, c'est ça, de voir des femmes qui l'ont fait, de mettre de l'avant des témoignages. Donc, je pense que ça aide vraiment beaucoup. Moi, ça m'a aidé beaucoup. Puis quand tu poses une question à une femme et qu'elle te répond sur justement comment ça a bien été, je pense que ça encourage justement à continuer et à s'inscrire soi-même.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Là, tu vas y contribuer du coup avec cet épisode. C'est ça qui est chouette.

  • Speaker #0

    J'espère bien.

  • Speaker #1

    Tu vas avoir ta petite fière. Elle est délicieuse.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as déjà des projets en tête pour la suite ? Il y a d'autres endroits où tu as envie d'aller pédaler ou d'autres événements comme ça auxquels tu as envie de participer ?

  • Speaker #0

    Bien, c'est sûr qu'il y en a une tonne, mais mettons, à court terme, pour moi, c'est quand même le début de la saison au Québec. Donc, pour moi, c'est comme si le gros événement est déjà accompli. Donc, j'ai de la difficulté à me projeter sur l'année prochaine déjà. J'ai la Race Across Québec, le 1000 kilomètres fin août, ici, là, à Québec, au Québec, dans le coin de Montréal. Donc, ça, c'est dans le calendrier, c'est certain. Certains, des micro-aventures, des voyages possiblement durant l'été. Puis c'est sûr que dans un avenir plus ou moins à moyen long terme, c'est sûr que la transcontinentale ou du moins une course de ce genre-là de plus grande envergure en termes de distance, c'est certain que ça me parle. Donc je parlais de progression tout à l'heure. Je vais essayer un petit peu de continuer à gravir la pente tranquillement. Je ne sais pas si la prochaine étape, ce serait directement la TCR, c'est peut-être gros, mais certainement...

  • Speaker #1

    Tu fais combien de kilomètres ?

  • Speaker #0

    Cette année, encore une fois, c'est ce départ-arrivée, c'est différent, mais cette année, c'est entre 4000 et 5000, je vais dire, grosso modo. Je crois que c'est 17 jours, mais tu sais, c'est gros. Moi, ce que j'ai fait là, je me dis, est-ce que... Là, c'est certain qu'il faudrait que je roule plus de nuit, sans doute, pour rentrer dans les délais. Là, tu te poses la question, bon, c'est beau, j'ai fait 5 jours, 1400, il y a beaucoup plus de dénivelé. est-ce que Est-ce que je suis capable de faire deux à trois fois ça encore ? J'ai envie de faire la progression et de bien le faire, justement, pour ne pas me blesser, pour ne pas non plus... Il faut que ça reste dans le plaisir, même si des fois, sur le coup, on n'en a pas, on en a plus par après. Mais il faut que ça reste quand même dans l'ordre de... Je ne veux pas me tanner du vélo non plus. Donc, il faut que ça reste quelque chose de positif, puis justement, de pouvoir voir du pays. Je trouve que c'est tellement un beau véhicule de voyage, justement. Oui, c'est sûr qu'il y aura beaucoup de voyages de vélo à venir, c'est certain. Mais c'est ça.

  • Speaker #1

    On va pouvoir commencer à t'entraîner à l'extérieur.

  • Speaker #0

    C'est ça, mais nous, c'est fou, mais ça commence. J'ai fait un de mes premiers 100 kilomètres hier. Oui, ça commence doucement. C'est la première du jour. Exactement.

  • Speaker #1

    Et pour terminer, Geneviève, est-ce que tu as un message que tu aimerais transmettre aux auditrices de la Sportive Outdoor ?

  • Speaker #0

    Oui, bien certainement, si l'ultracyclisme vous intéresse. Le plus difficile, c'est tout le temps de s'inscrire. Je sais que ça a l'air cliché, mais c'est tellement ça. C'est de s'inscrire, puis après ça, on trouve les solutions pour y parvenir. Donc, oui, je dirais de franchir ce petit moment-là, de s'inscrire à un événement. Puis c'est certain qu'on parle des fois des... des effets un peu nuisibles des réseaux sociaux, mais s'il y en a un qui est très positif, c'est de pouvoir rapprocher la communauté. Donc, de se servir de ces réseaux-là, justement, pour communiquer avec des femmes qui ont déjà participé dans l'Ultra. Ce sont vos plus grandes alliées. Moi, je l'ai fait beaucoup, puis habituellement, la réponse est tout le temps positive. J'ai eu beaucoup d'aide, j'ai eu beaucoup de conseils, justement, pour planifier mon truc en Espagne. J'avais des gens en Espagne qui m'ont quand même Merci. donner des conseils sur la route à faire et tout. Donc, servez-vous de ça, de la communauté, parce qu'elle existe réellement. Puis, avec les réseaux, c'est vraiment une manière vraiment accélérée d'y avoir accès. Donc, il faut en profiter.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Super message pour terminer. Merci beaucoup. Merci. Écoute, on va continuer à suivre tes aventures. Tu as un compte Instagram, il me semble.

  • Speaker #0

    Oui, exact.

  • Speaker #1

    Je mettrai du coup le lien dans la description de l'épisode. Oui,

  • Speaker #0

    c'est là un droit d'être prêt.

  • Speaker #1

    Ça te mène !

  • Speaker #0

    Oui, certainement. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, à bientôt.

  • Speaker #0

    Bye bye.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes, cela nous aide. À bientôt !

Chapters

  • Introduction à Geneviève Healey et son parcours

    00:10

  • Débuts dans le cyclisme et l'ultracyclisme

    00:34

  • Préparation et choix de la Desertus Bicus

    04:12

  • Détails de la course : itinéraire et points de contrôle

    06:35

  • Stratégies d'entraînement et gestion du mental

    12:59

  • Conseils pour les femmes intéressées par l'ultracyclisme

    43:08

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Description

1 400 kilomètres à vélo à travers l'Espagne ? C'est le défi qu’a relevé Geneviève Healey, ultracycliste passionnée, que Laurène Philippot reçoit dans cet épisode du podcast de sport La Sportive Outdoor - Sport Outdoor au féminin pour partager son expérience sur la Desertus Bikus.


Geneviève nous dévoile son parcours en tant que cycliste, sa stratégie d'entraînement, la préparation de son itinéraire et son récit de course. Un témoignage de sportive inspirant!


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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: com/jenseast">https://soundcloud. com/jenseast


Licence: org/licenses/by/3. 0/deed. fr">https://creativecommons. org/licenses/by/3. 0/deed. fr



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor,

  • Speaker #1

    le podcast.

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et bienvenue sur La Sportive Outdoor. Aujourd'hui, je reçois Geneviève Healey, qui est ultracycliste, passionnée et qui vient de terminer la Desertus Bikus, une course d'ultracyclisme à travers l'Espagne. Je suis ravie de recevoir Geneviève aujourd'hui pour qu'elle nous parle de son parcours, de son parcours en général dans le sport et dans l'ultracyclisme, des coulisses de sa préparation, bien sûr de la course elle-même. mais aussi de son regard sur la place des femmes dans ce milieu. Bienvenue Geneviève, est-ce que tu veux bien te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Bonjour, merci de m'accueillir. Oui, tout à fait, donc Geneviève Healey, j'ai 40 ans, j'habite Québec au Canada et je suis analyse de données pour l'Université du Québec. Pour mes temps libres, je fais beaucoup de vélo, du sport et je m'amuse beaucoup à l'extérieur.

  • Speaker #0

    Et est-ce que cette passion du vélo, c'est venu vraiment très tôt ou est-ce que c'est arrivé plus tard ? Est-ce que tu as fait d'autres sports avant de faire du vélo ? Quel a été ton parcours, disons, avant de faire de l'ultra distance ?

  • Speaker #1

    En fait, je fais du vélo depuis que je suis toute jeune, mais je faisais des petites randonnées qui passaient près de chez moi. Puis ensuite, ça a été mon transport actif. Mais je suis à la base une fille de course à pied. Donc, l'endurance, moi, j'aime vraiment l'endurance. Donc, c'est vraiment ça qui me fait... qui me fait vraiment triper. Mais j'ai commencé par la course à pied, donc semi-marathon, marathon, ultra-trail, course en sentier et tout. Mais je me blessais quand même souvent. Alors, je me suis mise au spinning cardio-vélo. Je ne sais pas comment vous dites chez vous. Je crois qu'on connaît le spinning aussi. Oui, parfait. Donc, je me suis mise au spinning. Puis, j'ai remarqué justement faire un peu d'entraînement croisé que je me blessais moins, que mes performances cardio augmentaient. Pas tant que je suis dans la performance, mais je me sentais plus à l'aise à la course à pied. Donc, c'est comme ça que ça a commencé un peu. Puis, de fil en aiguille, je me suis demandé si j'avais le temps de m'acheter un vélo pour faire du vélo au travers des courses et tout. Puis finalement, j'ai finalement succombé, je crois en 2017 ou quelque chose comme ça, pour m'acheter un vrai vélo de route. Et tout de suite, ça a été vraiment un amour pour le vélo parce que ça me permettait d'aller plus loin. Ça me permettait d'aller chercher aussi cet aspect d'endurance-là que j'allais chercher avec la course à pied, mais en plus, pouvoir explorer plus de territoire. Donc, ça a été comme un retour aux sources que j'ai beaucoup aimé.

  • Speaker #0

    C'est trop bien. C'est venu progressivement, mais sûrement avec l'endurance. Est-ce que tu te souviens de ta première course ou aventure longue distance que tu as faite à vélo ?

  • Speaker #1

    Oui, bien ici, il n'y en a pas beaucoup, en fait. C'est vraiment pour ça, souvent, que je traverse la mer pour aller faire d'autres choses. de course. Donc, c'est ça, on en a quelques-unes au Québec. Puis ma première, c'était, je crois que c'était Montréal-Québec. Donc, c'était pas tant une course qu'un plus un regroupement de gens à longue distance. Ça devait être presque 300 kilomètres sur du plat pas mal. Et c'est ça, ça a été mon premier contact, je dirais. Après ça, j'ai eu un peu la piqûre, puis j'ai cherché un peu à en faire un peu plus. Donc, ouais, j'ai augmenté les distances par la suite, les années suivantes et tout.

  • Speaker #0

    Ça vient au fur et à mesure comme ça.

  • Speaker #1

    Oui, oui, je suis très progressive.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu trouves que ça t'apporte en fait sur le plan personnel, le fait de pratiquer de l'ultra ?

  • Speaker #1

    C'est certain que l'accomplissement personnel est vraiment très grand. Je carbure un peu à ça, à ce genre de dépassement de soi-là. Mais c'est certain que ça m'apporte aussi, je suis quelqu'un de très occupé, qui aime être occupé. Puis quand je ne le suis pas, je cherche des manières de l'aider. Donc quand je suis sur le vélo... J'aime beaucoup visiter le territoire, mais on visite aussi au fond de nous-mêmes. Donc, c'est un endroit qu'on ne visite pas trop souvent. Sur le coup, je ne peux pas dire que je suis toujours avec le grand sourire, mais par après, c'est vraiment quelque chose que j'aime beaucoup. C'est une sensation que je ne retrouve pas ailleurs, que j'ai le temps d'aller dans ma tête, d'aller réfléchir à plein de choses. Autant régler des problèmes que créer des projets et tout. Donc, ça m'apporte beaucoup, sincèrement. Oui,

  • Speaker #0

    effectivement, c'est intéressant cet aspect-là. et t'as récemment terminé alors cette course, la Desertus Bikus déjà pourquoi est-ce que t'as choisi de faire celle-ci en particulier cette année ?

  • Speaker #1

    Ben moi j'avais fait ma première course en ultra en Europe, c'était au Portugal en 2021 c'était le Bikingman c'était un peu par hasard, je me suis inscrite au Bikingman parce que j'avais jamais été au Portugal je me suis dit c'est une bonne manière de jumeler le tout j'ai beaucoup aimé ça ça a été difficile mais j'ai beaucoup aimé ça l'année dernière je me suis inscrite au backing man en Corse. Et je me rappelle très bien mon sentiment quand j'ai passé la ligne d'arrivée. J'ai trouvé ça difficile, oui, mais plus facile que le Portugal, même si le dénivelé théorique et physique était quand même plus imposant. Je me rappelle quand j'ai passé la ligne d'arrivée, je me suis dit un peu comme, ah déjà ! Dans le sens où c'est 1000 kilomètres, c'est costaud, c'est à faire en 5 jours et moins, mais j'aurais pu continuer encore. Puis il y a une petite voix dans ma tête qui m'a dit « Ah, peut-être que t'es rendue à aller plus loin ou à tester un peu ça » . Puis comme on l'a vu tout à l'heure, j'y vais très progressivement dans mes sports, donc je me suis dit « Je vais regarder un peu ce qui se fait dans le même genre » . Puis des amis à moi sur les réseaux m'avaient parlé de la désertusse. on voit beaucoup beaucoup aussi de vidéos et de retours d'expérience. C'est certain que la communauté avait l'air vraiment génial. Puis, c'est un 1400 kilomètres. Donc, déjà, on va chercher un petit peu plus. Puis, c'est nous qui faisons notre propre itinéraire. Donc là, c'est vraiment différent de la série BikingMan qui te fournit une trace. Ça, j'avais envie de l'expérimenter parce que c'est particulier. Quand tu sais que tu as des gens derrière toi, devant toi, c'est une chose. Mais là, si tu parles avec quelqu'un, puis finalement, les itinéraires se... se divise, c'est quelque chose que je voulais expérimenter pour voir comment j'allais réagir là-dedans. Donc je trouvais que c'était une belle course qui s'inscrivait en début de saison. Oui, pour moi, c'est un peu plus complexe, mais je trouve qu'elle s'inscrivait bien dans la progression. Puis ouais, ça a été un choix judicieux d'après coup.

  • Speaker #0

    Tant mieux ! Et pour celles qui ne connaîtraient pas, est-ce que tu peux nous présenter ? Donc là, tu nous disais déjà, tu crées ton itinéraire. C'est 1400 kilomètres, mais tu pars donc d'où et tu vas où ? Est-ce que tu as des points où tu dois passer ? Comment ça se passe, en fait ?

  • Speaker #1

    En fait, le départ avait lieu à Asparin, en France, au Pays basque, et l'arrivée à Almunica, près d'Almalaga, dans le sud de l'Espagne. Et il y avait au total, je crois, quatre points de contrôle à franchir. Donc, en autant qu'on franchissait les points de contrôle dans l'ordre, puis qu'on rentrait dans le délai, c'était sept jours maximum. On faisait notre propre itinéraire entre ça. Donc, tu y vas selon est-ce que tu veux plus de dénivelé, plus de distance. Certains connaissent les endroits. Moi, ce n'était pas mon cas. J'ai tracé avec un ordinateur, donc au meilleur de mes connaissances, mais j'étais très loin pour aller vérifier des choses. Donc, c'est ça. Tant que tu traverses le point de contrôle dans l'ordre, c'est 1400 kilomètres, donc nécessairement, ça peut varier un peu. Moi, ça m'a donné 1450 environ, 16 000 mètres de dénivelé, je crois. Ça m'a pris 5 jours, 20 heures. C'est ça. Donc, ça laisse libre cours. Tu veux dormir dehors, tu veux faire ça plus vite. C'est vraiment, c'est quand même assez libre. Puis, tu peux, tu es en autonomie complète, mais tu peux te regrouper, tu peux t'aider. C'est vraiment, ça fait partie de la stratégie de l'organisation, vraiment côté communauté, de permettre tout ça.

  • Speaker #0

    Ok, c'est excellent. Et comment tu as fait pour tracer ton itinéraire ? Parce que j'imagine que ce n'est pas évident, on était devant l'ordi et tu dis bon, ben allez !

  • Speaker #1

    ouais, je connais très bien les outils les outils de traçage et tout, moi je les utilise pour chez moi mais c'est certain que je connais pas la nomenclature européenne des routes, donc je suis allée rouler quelques fois en Europe mais c'est peut-être pas suffisant pour dire, est-ce que moi la nationale, je sais ce que ça signifie en termes de trafic de fluidité de véhicule et tout. Je pouvais seulement me fier aux chiffres théoriques, donc des niveaux de distance. J'ai essayé d'autres applications pour voir s'il y avait des grosses différences, puis pourquoi. Donc, j'ai comparé, j'ai regardé, il y a des cartes de chaleur pour voir si les gens passent souvent. Donc ça, ça aide beaucoup. J'ai regardé sur Strava les segments, si les gens étaient passés récemment. Google, c'est certain que tu regardes les caméras, tu regardes l'état de la chaussée. Ça a été un long processus, puis c'est certain que je ne connais pas non plus les modes de ravitaillement. Donc, j'ai aussi identifié beaucoup de points d'intérêt pour me ravitailler, pour l'eau, pour la nourriture, pour dormir. Donc, ça a été un gros travail en amont, mais moi, j'avais besoin de ça pour me sécuriser. Donc, si c'était à refaire, je referais exactement la même chose de ce côté-là. Je pense que ça a bien été pour ça. C'est certain que quand t'arrives sur place, tu constates des choses. On apprend tout le temps, mais ça a bien été globalement pour ça.

  • Speaker #0

    Et t'avais prévu, du coup, les endroits où t'allais dormir ? Toi, tu faisais comment ? Tu dormais... Dans le fossé ou à l'hôtel ou sous une tombe. Il y a mille options,

  • Speaker #1

    en général. C'est ça, c'est vraiment libre. En fait, moi, j'ai traîné tout le stock pour dormir, donc le bivy, le sac de couchage, le matelas. Je voulais aussi me mettre à l'épreuve pour cette course-là parce que je me disais que c'est un peu plus long. Ça sera peut-être pas évident. Normalement, sur les biking-man, je prévoyais d'avance mes arrêts parce que comme c'est la trace fournie. Sauf que là, je voyais que c'était un peu plus long. Peut-être que c'était pas une bonne idée de me commettre aussitôt puis de réserver mes hébergements. Donc, j'ai traîné tout le stock en me disant que ce sera une option. Puis, je verrai selon la météo aussi. Mais c'est ça, plus la date approchait, plus la météo se dégradait. Donc, j'ai retrouvé un peu mon climat québécois. dans les deux premières journées. Je ne m'attendais pas à avoir plus froid en vélo en Espagne que chez moi, mais ce fut bel et bien le cas. Donc, pour les deux premières nuits, j'avais réservé d'avance, parce que je me disais, ça n'a pas de sens, il fait sous zéro. Dormir dehors, c'est une hypothéque. Donc, ça, c'était certain. Le départ est à minuit, c'est la particularité. Moi, de toute façon, froid ou pas la première nuit, j'avais jugé que c'était mieux de me poser, de dormir pour ne serait-ce que recharger tous mes appareils. Dans le cas de la pluie, comme ça a été le cas justement, de faire sécher mes vêtements. Puis ensuite, c'est ça, j'avais identifié quelques points d'intérêt, mettons, les villages les plus proches, donc avec soit des abris, soit des hôtels. Puis à la base, c'est ça, je m'étais dit je vais dormir dehors quand il fera plus chaud. Finalement, j'ai pris un peu peur. Je ne suis pas très à l'aise. Donc finalement, j'ai tout fait en hébergement. Peut-être si je m'étais jumelée avec des gens, j'aurais eu moins peur. Mais là, toute seule, non, j'ai pris peur. Puis en même temps, ça permet de bien récupérer. J'ai eu un 4 heures de sommeil à chaque nuit, sauf la première nuit où j'ai fait un 7 heures. Bien me repartir après le départ à minuit. Donc, c'est ça. Chacun sa stratégie, mais celle-là, ça a été la mienne cette fois-ci. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Ça a comme aussi un intérêt de dormir dans un endroit confortable où tu récupères vraiment...

  • Speaker #1

    Une douche, là, ça fait du bien.

  • Speaker #0

    Ça doit être trop bien. Et tu disais que tu dors quatre heures et au bout de quatre heures, ça va, t'arrives à repartir dans un bon état ou quand tu repars, c'est quand même dur et puis après, ça va ?

  • Speaker #1

    Étonnamment, ça allait bien. C'est certain que, comme le départ était à minuit, la première fois que je me suis arrêtée, ça faisait à peu près 40-45 heures que je ne dormais pas. J'ai eu quelques coups de sommeil sur le vélo la première journée, mais il pleuvait tellement que je ne pouvais pas m'arrêter. Je me suis dit « bon, ça, je ne veux pas revivre ça parce que c'est dangereux aussi » . Donc, le 7h, c'était un choix aussi pour casser un peu ce qui venait de se passer. Puis, comme il annonçait de la neige, de toute façon… Si j'étais passée plus tôt dans le col le lendemain, j'aurais eu un 15 cm de neige au sol. Donc, ça a été... Je ne pouvais pas savoir, mais finalement, ça a été un bon choix pour ça. Il faisait froid, il y avait de la neige autour, ça tombait des arbres, mais il n'y en avait plus sur le sol. Puis après ça, les quatre heures, je ne sais pas ce que ça aurait donné sur une période plus longue, mais sincèrement, je me suis vraiment bien sentie. Donc, pour moi, c'est à peu près tout le temps ça que ça me prend. Je ne suis pas certaine que sur un deux semaines, d'après moi, j'aurais besoin d'une autre grosse nuit. Mais je ne veux pas jouer dans les mauvais effets du manque de sommeil. Donc, je n'ai pas ressenti du tout, du tout le manque de sommeil sur les cinq jours de la course.

  • Speaker #0

    C'est génial. Je sais que ta stratégie était bonne.

  • Speaker #1

    Oui, au moins, tu es bien récupérée.

  • Speaker #0

    Et comment alors tu t'es préparée pour cette course au niveau de tes entraînements ? Tu vois déjà quel volume tu faisais. Est-ce que tu faisais que du vélo ou aussi d'autres choses ? Est-ce que tu as intégré d'autres choses auxquelles je ne pense pas, d'ailleurs ? Comment tu te prépares à 1400 kilomètres ?

  • Speaker #1

    Premièrement, c'est sûr que ce n'est pas ma première course. Donc, si ça avait été la première, ça aurait été différent, sans doute. Je peux quand même me baser sur mes expériences passées. Donc, je connais mon corps. Je sais un peu de quoi j'ai besoin en termes de volume. pour aller, mettons, me dire psychologiquement je suis prête et physiquement je suis prête. Là, la particularité cette année, c'est que moi qui habite au Québec, on aime souvent dire que l'hiver dure trois saisons sur quatre, mais ce n'est pas si faux que ça, dans le sens où là, je savais qu'avec un départ le 18 avril, probablement que je ne pourrais pas du tout m'entraîner dehors. Donc, j'ai commencé mon entraînement sérieusement début janvier, en prévision spécifique à la course. Donc, j'ai la base d'entraînement, mon vélo sur la base d'entraînement. Janvier, ça a été consacré à faire que du volume, donc vraiment reprendre un peu contact avec le vélo. Pas que je l'avais délaissé, mais c'était plus dans un mode plaisir pour la fin de l'année d'avant. Donc, c'était vraiment mettre du volume. C'est certain que passer un 4 heures, 5, 6 heures sur la base d'entraînement, c'est mentalement difficile. Faire ça plusieurs fois par semaine, c'est difficile. Mais je ne pouvais pas non plus aller cocher la case 300 kilomètres, c'est fait, je suis prête. Donc, il fallait que je me trouve une autre manière. Donc, c'est ça, janvier, volume, février, j'ai augmenté un peu le dénivelé. Je faisais quelques séances d'intervalle au travers. Mars, j'ai augmenté encore plus le dénivelé, un peu le volume aussi. Donc, mon idée, c'était d'arriver à la ligne de départ avec un 3000 kilomètres entre janvier et le début de la course. Finalement, je suis arrivée avec 4000. Donc, mon plan a bien fonctionné. C'est sûr que c'est un 4 milles intérieur. Je donne des cours de spinning entre-temps aussi durant la semaine. Donc, ce n'est pas tant spécifique, mais c'est un maintien de l'activité. Je fais beaucoup de ski de fond. Il faut profiter de notre neige aussi. Le côté entraînement croisé, ça a été ça, mais ça a été majoritairement sur la base d'entraînement. Donc, c'est certain que quand je suis arrivée en Espagne, j'étais contente de rouler dehors. Un peu déçue de revoir de la neige, quoique c'était quand même féerique de voir ça là-bas. Mais c'est ça. J'ai fait aussi beaucoup de yoga et de séances de musculation haut du corps parce que la base d'entraînement, c'est bien, mais le haut du corps ne travaille pas beaucoup. Donc, je craignais qu'en arrivant... dehors comme ça directement avec des longues distances, que j'ai des problèmes au cou, dans le dos. Mais ça a bien été, là, j'ai pas eu plus de douleurs que les autres fois. Sans dire que c'était le meilleur plan, je pense que c'était le plan bien optimisé pour les conditions que j'avais ici au Québec. On fait avec ce qu'on a, mais je pense que j'ai bien fait cette année.

  • Speaker #0

    Ah oui, t'as géré, mais même, ça te prépare mentalement, un truc quand même ultra dur, parce que passer 5 heures sur son trainer... Je t'avoue que j'imagine même pas comment tu peux...

  • Speaker #1

    Ah, c'était long, j'ai vu tous les films, toutes les séries télé, j'ai... Ah, j'ai... oui ! J'ai puisé loin, ça travaille autre chose, mais ça a été payant quand même, très honnêtement.

  • Speaker #0

    C'est sûr ! Et est-ce que t'as mis en place d'autres choses pour justement travailler ce mental, ou est-ce que maintenant, bon, ben t'as de l'expérience, et du coup tu sais vraiment quoi faire ?

  • Speaker #1

    Ben... C'est certain que travailler le mental sur des sorties extérieures, c'est ce que je préfère. C'est ce que je pense qui est le plus payant dans ce cadre-ci. Par contre, là, je ne pouvais pas le faire. Donc, mentalement, je pense que juste de passer 5-6 heures sur la base, déjà, tu vas chercher dans ta tête, tu travailles tout le temps. Qu'est-ce que je fais là ? Puis pourquoi je suis là ? Puis c'est long. Donc, se pratiquer à changer le focus, c'est un peu ça, en fait. C'est de tromper son esprit pour lui dire que finalement, il traite seulement une demi-heure, même s'il traite 5 heures. Sur le vélo, c'est un peu ça. Quand tu souffles, tu te dis, on y va au jour le jour, on y va au kilomètre à la fois, puis c'est un peu ça. Donc, cette capacité-là, je l'ai travaillée quand même, mais différemment. Puis je pense que, sincèrement, ça apporte quand même beaucoup aussi.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est clair. Impressionnant. Et est-ce qu'il y avait des choses qui te faisaient, disons, un peu peur, tu vois, avant la course, ou des choses peut-être du fait d'allonger la distance ou autre chose du fait du lieu, etc. ? qui te faisaient un peu peur ou des défis que tu anticipais en fait, en amont en tout cas ?

  • Speaker #1

    La partie, j'en ai parlé un peu tout à l'heure, mais la partie de faire notre propre trace, je craignais de souffrir de la solitude quand même parce que moi j'aime beaucoup socialiser pendant ces événements-là. J'ai une capacité à être bien dans ma tête, bien seule, mais lorsque quelqu'un est proche, j'aime ça discuter un peu quand les deux sont dans la même disposition. Puis je me doutais qu'au départ de voir tout le monde le cesseux se diviser, ça serait difficile. Ça a été effectivement difficile. J'ai quand même été bien dans ma solitude. Mais il y a ça que j'appréhendais. Sinon, c'est certain que voyant la météo qui se dégradait, c'est certain que j'appréhendais le froid sur le vélo, avec un vélo de route. Habituellement, quand il fait froid comme ça, j'ai un vélo de gravel, j'ai des pneus différents. J'appréhendais la plus longue distance, oui, mais en même temps, c'était pas non plus le double ou le triple. Je pense que ça jouait, ça c'était correct. Puis c'est certain qu'à chaque fois qu'on voyage outre-mer, de transporter le vélo et tout, on craint tout le temps les bris. J'ai eu quelques soucis, justement, j'ai réussi à gérer avant de partir, mais ouais, c'est ça, ça rentre un peu. Mais je pense que la majeure difficulté que j'appréhendais, c'était vraiment l'itinéraire qui se divisait. Ça a été quand même, c'est difficile quand même mentalement.

  • Speaker #0

    Et justement, est-ce que vraiment, tu as tout le monde qui se divise et qui part complètement dans des endroits différents ou est-ce que tu arrives quand même à avoir des groupes parce qu'au final, il n'y a peut-être pas 10 000 routes et que tout le monde a tracé quand même plus ou moins la même chose ?

  • Speaker #1

    On finit par se recroiser. Des fois, c'est simplement de dire « moi, j'ai prévu de passer par tous les petits villages, d'autres ont prévu de tous les contourner » . Juste ça, des fois, ça prend… peut-être que des fois, la personne est 200 mètres devant, 200 mètres derrière, mais si tu ne la vois pas visuellement, tu ne vois pas sa petite lumière et tout. donc Au départ, je pense que ça s'est plus divisé. Puis après le checkpoint 1 et 2, c'était plutôt une ligne droite qui descendait. Il n'y avait pas beaucoup d'options rendues là, mais c'était une longue portion de 600 ou 700 kilomètres. Donc, tu finis par revoir tout le temps les mêmes personnes parce qu'on roule grosso modo à la même vitesse. Les gens se regroupent selon ça. Mais ouais, c'est ça, j'ai eu quand même des bonnes périodes où tu ne vois pas de vélo.

  • Speaker #0

    C'est un peu long. Est-ce que tu peux nous raconter alors au global comment ça s'est passé cette course pour toi avec les hauts, les bas les trucs qui t'ont surpris

  • Speaker #1

    Oui, en fait c'est ça, première journée départ à minuit, bon c'est ça je l'ai parlé un peu tout à l'heure, moi la nuit je suis quand même inconfortable donc j'ai eu quand même un petit accès d'émotion avant le départ puis tu crains un peu dans le fond il y en a qui piquaient directement par les Pyrénées puis d'autres comme moi qui faisaient le tour par la côte Merci. Moi, j'avais fait ce choix-là parce que je me disais, s'il fait mauvais, je n'ai pas du tout envie de passer la nuit dans les Pyrénées avec des tempêtes et tout. Finalement, ça a été quand même violent comme temps, ce qu'on m'a dit, dans les montagnes. Donc, encore une fois, c'est un choix arbitraire, mais arbitraire celui. Mais dans le sens, j'ai été chanceuse pour ce choix-là aussi. Nous, la pluie est arrivée plus tard du côté de la côte. Donc, la première nuit, finalement, c'est quand même bien déroulé, mis à part ma première crevaison. C'est très rare que je crève sur ces événements-là. Après quatre heures, pouf ! Mais bon, ça fait partie du jeu. La pluie a commencé quand même tôt, le froid s'y est mis. La première journée, moi, dans le fond, tout ce que je me disais, c'est passe la première nuit, passe la première journée et la deuxième. Ensuite, la température va se réchauffer. Donc, les deux premières journées, ça a été quand même froid. J'ai dû arrêter pour me racheter d'autres gants. Des pantalons de pluie. Donc, ça, ça a été vraiment une très bonne décision, les couvres-chaussures, les gants. Parce que justement, le deuxième matin, quand je suis partie, je voyais la neige au loin dans les montagnes, je savais que ça allait ressembler au Québec. Donc, comme de fait, c'était tout blanc partout, mais c'était quand même très beau, sincèrement. C'était froid, mais là, avec mes gants, moi, j'avais chaud aux mains, tout allait bien. C'était un moment, c'était un genre de plateau de 1000 mètres, 1000 ou 1300 mètres d'altitude qu'on reste là-dessus quand même longtemps, d'où les températures plus fraîches. Mais ça, c'était sincèrement magnifique. J'imagine que c'est un tout autre paysage quand il n'y a pas de neige, mais c'était quand même particulier. C'était assez surréel de rouler avec toute la neige autour, malgré les montagnes, le soleil. Donc, c'était vraiment un beau moment, même si j'étais seule pendant tout ce bout-là. C'était vraiment bien, la circulation était calme. Puis ensuite de ça, donc, le temps, j'ai eu de la grêle, j'ai eu du vent. C'était vraiment, on dirait que les circonstances se sont toutes mises pour nous mettre à l'épreuve dès le début. Mais heureusement, c'était ça et non l'inverse. Puis jour 2 et 3, ça a commencé à se réchauffer quand même. J'ai pu enlever enfin des couches parce qu'au départ, je roulais vraiment avec tout, avec le capuchon, avec les... C'était assez particulier, là. Puis, ben c'est ça, c'était pas très dénivelé. Moi, j'avais pas misé sur du gros dénivelé, comme j'étais quand même assez lourde, là, avec mon chargement. Les deux, trois premières journées se sont quand même déroulées, là, très bien. J'ai pas de... En fait, c'est dur, on se rappelle du début, on se rappelle de la fin, puis le reste, c'est dur, des fois, de faire la chronologie. Je me fie un peu à la météo. Je me rappelle très bien, le soleil commençait à sortir, la température montait. Je pense que c'est la troisième journée. Ça a été une journée vent d'eau exclusivement. C'était vraiment sensationnel. C'était comme un faux plat descendant en plus. Puis ça poussait de dos. C'était génial de se dire, je roule à 45 km heure avec autant de poids sur le vélo sans pousser sur les pédales. C'était jouissif. Puis tranquillement, les paysages désertiques sont arrivés. C'est un peu ça, en fait, que j'imaginais. Moi, j'avais hâte de rouler avec les espèces de buttes, les dunes de sable à l'arrière et tout. Donc là, ça a commencé. C'était assez dépaysant. C'est certain que c'est différent de chez nous. Puis c'est ça, au fur et à mesure, justement, on en parlait tout à l'heure, mais les gens que tu recroises, c'est tout le temps un peu les mêmes. Donc, il y avait un groupe de sept... 7 Français qui le faisaient un peu en équipe. Ça a donné comme ça, mais finalement, on a découpé notre trace exactement pareil, même si on refaisait des ajustements de jour en jour. Donc, chaque soirée, je savais que le petit groupe n'était pas trop loin. Ça, c'est quand même bien de retrouver les mêmes visages, au moins juste échanger comment ça va aujourd'hui, de partager un peu notre souffrance, même si ce n'est pas négatif. On va tous chercher ça, mais nécessairement, c'est certain qu'on... Il y a quelques parties du corps qui souffrent un peu plus. Puis c'est ça, jour 3 et 4, même chose. C'est sûr que là, je commençais à me dire, j'ai franchi la moitié à peu près de ma distance. Logiquement, ça fait du bien. On dirait qu'on a un petit regain, mais c'est aussi souvent la troisième journée, c'est un peu la journée la plus difficile parce que, je ne sais pas, c'est comme si les jambes commencent à être moins fraîches. Mentalement, tu te poses des questions. Est-ce qu'il en reste encore longtemps ? C'est comme un peu paradoxal. C'est vraiment... Tu veux franchir ta première moitié, mais en même temps, tu es comme pris un peu dans une espèce de cercle psychologique. Puis je croisais les participants, puis les questions. Je demandais tout le temps comment ça va aujourd'hui et tout. C'était souvent ça, là. « Ah, je suis dans le dur, c'est difficile aujourd'hui. » Même si le soleil sortait, c'était vraiment, ça commençait à être plus difficile. Puis c'est ça, là. Jour 4, tu te dis « Ah, bien finalement, ça va y aller, la fin approche. » Je n'ai pas eu de pépins mécaniques. Ça a bien été de ce côté-là, sauf que le vélo en a pris quand même. Il en a pris beaucoup. J'ai bourré mon dérailleur dans un chemin de boue parce que dans le fond, c'est sûr qu'il y a des portions gravettes, souvent les points de contrôle comme si c'était un peu dans les déserts. Tu as à peu près 5 à 10 kilomètres à faire en gravelle. Habituellement, c'était sec, mais là, comme il n'y avait plus beaucoup, c'est certain que, bon, il faut faire preuve de débrouillardise pour ça. Puis sinon, c'est ça, jour 5, il faisait très, très chaud. Ça a commencé, j'ai brûlé, c'était mon petit teint québécoise. Le premier contact avec le soleil, ça a été assez violent. Donc, t'as beau remettre de la crème, c'est fou. Ça n'a aucun sens. Donc, c'est ça. Il y a eu la journée 5, si je ne me trompe pas. C'est ça, c'était vraiment... On approchait justement de la mer. Tu vois le climat changer, tu vois la végétation changer. C'est plus désertique, mais en même temps, tu as plus de végétation. Il y avait une descente avec de l'eau turquoise. C'était vraiment magnifique. La dernière descente, c'était... En fait, on passait de 1300 mètres d'altitude à... zéro à environ 30 kilomètres. C'était... Mes oreilles crépitaient, là. C'était vraiment la pression qui descendait. Puis c'était dans une espèce de parc, là. Sincèrement, c'était un des plus beaux... Un des plus beaux paysages que j'ai vus, là, dans la course. J'étais au coucher du soleil. C'était magnifique. Puis j'ai terminé. Il était 20 heures environ. Donc comme la clarté dure jusqu'à 21 heures. trente. C'était comme le moment idéal. T'arrives, t'as un bar sur la plage, tout le monde est là pour t'accueillir. Tu peux souper, prendre de la bière, tout ça, c'est vraiment... Ouais, c'est assez féerique comme fin, là. C'était... Ouais, c'était vraiment... Globalement, c'est ça. C'est là... Mes souvenirs commencent à revenir, ça fait quand même pas longtemps, mais il faudrait que je mette sur papier pour faire une vraie chronologie qui fait plus de sens. Mais, en gros, début faisait froid, la fin faisait chaud. Entre ça, ça a été... quand même des hauts, des bas, mais globalement, ça a très bien été.

  • Speaker #0

    C'est bien aussi d'avoir les souvenirs qui viennent comme ça, pour se donner une autre perspective. Et est-ce que tu as eu des... Donc, à part l'arrivée, peut-être, où forcément, c'était un peu féerique, mais est-ce que tu as eu un moment, je ne sais pas, vraiment particulièrement marquant, pour une raison ou une autre, d'ailleurs ?

  • Speaker #1

    Je n'ai parlé, mais la neige, je ne m'attendais pas du tout. sincèrement. Moi, je me suis dit, ah, j'ai une course en Espagne en avril, ah, je vais avoir chaud, ça va passer un peu notre température d'ici. Donc, autant, c'était froid, mais c'était tellement beau de voir ça, tout calme, tout dans la solitude, c'était vraiment, vraiment magnifique. Puis, bien, c'est sûr que tous les moments où j'ai partagé avec les compagnons, compagnes, ça a été vraiment des beaux moments, puis c'est souvent des fourrures, des... J'ai roulé la deuxième nuit, j'ai roulé quand même un bon moment à la noirceur, puis là, je me cherchais des amis. Je roulais, puis dès que je voyais une petite lumière, je me dépêchais, j'allais. On discutait un peu, puis la nuit, on dirait que ça prend une toute autre tournure. Donc, les gens sont peut-être moins... C'était pas l'aspect performance du tout sur cette course-là que j'ai ressenti, mais les gens, la nuit, sont peut-être plus enclins à partager et à discuter. On voit pas trop le paysage et tout. donc j'ai eu des très belles discussions, des belles rencontres La deuxième nuit, ça a été, même si c'est un moment que j'appréhende et qui me fait peur, finalement, ça s'est très bien passé, la deuxième nuit. Donc, oui, toutes ces rencontres-là, je pense que ça, c'est vraiment ce qui crée un peu, ce qui fait qu'on retourne aussi dans ce genre d'aventure-là. Donc, oui, je mettrais globalement les...

  • Speaker #0

    des rencontres.

  • Speaker #1

    Je comprends, ça doit être des super moments. Et comment est-ce que tu as fait pour t'alimenter ? Est-ce que tu t'arrêtais, enfin, tu avais repéré déjà des lieux, des villages ? Est-ce que tu t'arrêtais régulièrement ? Qu'est-ce que tu mangeais ? Enfin, comment tu faisais ?

  • Speaker #0

    On mange n'importe quoi. Je suis quelqu'un qui n'a pas de difficulté à s'alimenter dans ce genre d'événement-là. Les premières journées, ça a été un peu plus difficile parce que, vu que tu as des gants, normalement, j'ai... des collations sur le vélo quand même, c'est plus facile à gérer quand tu as tes doigts qui sont libres. Donc ça, ça a été un peu plus difficile, mais en même temps, tu as moins chaud, donc tu as moins besoin de boire aussi, tu as moins besoin de gérer, disons, la chaleur. Donc normalement, c'est ça, je m'assurais d'avoir tout le temps des collations. C'est sûr qu'il y a beaucoup de sucre dans ces choix-là. On prend ce qui s'ingère rapidement, ce qui s'ingère bien aussi. Donc, c'est sûr que les bonbons, les palettes de chocolat, il y en a eu beaucoup. Les bars protéinés, les sandwichs, moi je suis totalement vendue aux sandwichs, pour ça je demande. D'aventure là, tu en mets un dans une poche, tu en consommes un sur place. Donc, ça dépend ce qu'il y avait, mais souvent j'avais identifié les épiceries parce que c'était plus facile. Encore là, je ne traversais pas les grosses villes parce que tu perds beaucoup de temps. Donc, à moins d'avoir vraiment besoin de le faire, j'évitais. Petit café parfois dans les petits villages, c'était facile de se faire faire un sandwich. Mais tout est une gestion du temps. Tu ne fais pas la course, mais en même temps, tu essaies d'optimiser les arrêts parce que mentalement, si tu passes ton temps à t'arrêter de 1, ça finit par jouer dans ta tête. Tu te dis « aujourd'hui, je devais faire 250-260 km » , là tu vois la distance finalement qui ne raccourcit pas tant que ça. Ça finit par te jouer dans la tête si tu arrêtes trop souvent. Donc, j'essayais beaucoup de stocker puis de manger sur le vélo. J'ai eu un peu de difficulté à me ravitailler. Ça, je ne pensais pas. Mais il y a certains, vu, mettons, la moitié, disons la troisième à la cinquième journée, on était beaucoup dans des petits villages. C'était quand même reculé. Les options pour manger, quand tu arrives à 21h, 22h, sont quand même rares, voire absentes. Donc, souvent, j'avais un sandwich que je grignotais dans mes mains. J'avais pas le choix. Par contre, pour les fontaines d'eau, c'était... J'avais tout identifié des places pour me réactiver, mais chaque petit village a son église, sa fontaine. J'ai jamais vu ça. Ça a été tellement facile pour ça. Donc, côté liquide, super facile. Côté solide, parfois, j'avais une canne de sardines en guise de dépanneur, parce que il fallait tout le temps avoir des options, parce que quand la faim prend, surtout vers la fin, vers les derniers jours, quand la faim prend, ça prend souvent pis ça ouais c'est assez intense donc au début tu gères bien pis au fur et à mesure t'as besoin de plus en plus de calories pour supporter sûrement la fatigue le manque de sommeil ton corps est comme fatigué aussi le musculairement donc on

  • Speaker #1

    mange n'importe quoi mais on mange beaucoup de toute façon ton corps il doit cramer au fur et à mesure donc enfin il a plus de réserve à un moment exactement donc il doit être là allez go et au niveau de ton équipement donc tu disais c'était un vélo de route est-ce que tout le monde part avec un vélo de route ou est-ce que certains sont plus en mode gravel justement peut-être du fait des conditions météo et qu'est-ce que tu avais comme sacoche c'était

  • Speaker #0

    très variable côté vélo parce qu'en fait comme on fait notre propre trace il y en a qui avaient envie d'aller dans des coins plus tranquilles donc souvent de la gravelle Je pense que ça dépend des éditions aussi. Le départ et l'arrivée ne sont pas tout le temps au même endroit selon les années. Cette année, ça a été quand même facile pour moi de faire un choix de pneus parce que je n'avais peut-être même pas 10 % de gravelle finalement, mais c'était mon choix aussi. Je me suis dit que ça allait être plus simple de gérer ça comme ça. Donc, j'avais vélo de route, pneu de route, vélo type endurance avec les barres aéros pour changer de position. Pas tant pour aller plus vite que pour changer le mal de place un peu. Puis, pour les saccades, j'avais le rack Telfin à l'arrière. J'avais un sac de cadre, sac sur le tube pour les collations et aussi accéder rapidement à une batterie externe pour recharger mes appareils, mes lumières. Et c'est ça. En gros, ça ressemble à ça. J'avais pas... Au Portugal, j'étais partie avec un petit sac à dos. Donc ça, c'était une erreur pour moi. J'étais pas bien. Donc j'évite tout ce qu'il y a sur le dos. c'est sûr que là Au fur et à mesure, on commençait à se déshabiller. Donc là, c'était de trouver de l'espace pour tout mettre. Mais au début, c'est tout bien classé, tout bien plié. Mais après ça, ça prend beaucoup d'expansion pendant. C'est assez impressionnant. Donc, j'avais des poches aussi sur le cuisseur. Donc ça, ça a été... Je roulais avec des bosses de chaque côté, mais tu ne les sens pas. Donc, c'est pratique, tu as accès rapidement. Donc, c'était vraiment plus type route pour moi, route endurance. Mais il y avait vraiment de tout, tant de types de vélos, carbone, acier, alu. C'est vraiment... Je pense qu'il y avait même des gens avec des vélos cargo. Il y a quelqu'un qui l'a fait en vélo pliant en Brompton. C'est vraiment... C'est un tout autre défi. mais c'est ce que justement le délai permet je pense d'y aller comme on le sent comme on a envie, selon nos préférences personnelles en fait.

  • Speaker #1

    Ça qui est génial c'est que du coup chacun fait vraiment ses propres choix en fonction de tous les critères c'est d'être excellent aussi de voir la variété comme ça, si tu crois dans Brompton c'est comme rigolo ça t'attend pas à ça clairement Et la Desertis By Cuis, elle a mis en place des actions pour encourager justement les femmes à participer. Est-ce que tu peux nous parler de ça ?

  • Speaker #0

    Oui, en fait, ça faisait partie aussi de mes motivations à participer à cette course-là. On est toujours entre 5 et 10 % les femmes sur les courses d'ultra. Il y avait une partie de moi qui voulait aller voir pourquoi c'était vraiment aussi élevé dans cette course-là. C'est certain que l'organisation y est pour beaucoup. Ils ont mis beaucoup de l'avant les femmes en amont. Donc, je pense qu'il y avait des séances de 200 kilomètres qui se faisaient peut-être mi-mars pour un peu regrouper les gens. Puis, ça cadrait aussi dans la progression de l'entraînement. Ça, c'était un peu partout en France. Puis, chaque sortie avait été créée par une femme, dans le fond. Fait que c'était vraiment... Oui, il y a beaucoup de choses, dans le fond, qui ont été mises en place. Mais c'était beaucoup de mettre les femmes de l'avant, mais en amont. Quand tu t'inscris à une course, puis que tu vois qu'il y a beaucoup de témoignages d'anciennes participantes, que les femmes... Moi, en fait, c'est ça. Je regardais la liste des participants, participantes, puis il y a des gens que je voyais qui revenaient tout le temps. Donc, j'ai été poser des questions. Pourquoi ? Pourquoi trois fois ? Pourquoi ? Puis le commentaire, c'était tout le temps « vas-y, les yeux fermés » . C'est très libre comme participation. Donc, c'est très inclusif, très libre. Tu te sens à la bienvenue. Puis côté inscription, je ne suis pas au courant de tout ce qui s'est passé, mais je suis pas mal certaine que toute femme qui s'inscrivait avait sa place pour rentrer. Donc ça, c'est rare qu'on voit ça, que l'organisation prend position aussi directement que ça. Et honnêtement, bravo, c'est vraiment, je pense qu'on frôlait les 40 % cette année, c'est énorme. Mais enfin, ça fait du bien. C'était plaisant de voir ça. Je me rappelle mes premières courses, je pense qu'on était quatre femmes sur 100-150. C'est correct, je m'entends bien, j'aime ça socialiser, mais c'est quand même plaisant aussi de pouvoir, je ne sais pas comment dire, on parle d'autre chose. C'était vraiment plus léger, c'était vraiment bien de voir que c'était normal de voir autant de femmes que d'hommes, ou presque, sur cet événement-là. Sincèrement, bravo, chapeau à l'organisation. C'est vraiment... C'est gros d'avoir pris la décision de permettre à autant de femmes. C'est là qu'on voit que si tu donnes la place aux femmes, elles vont la prendre. Puis c'est un bel exemple de ça. Puis je pense qu'ils visent encore plus haut comme pourcentage l'année prochaine. Puis sincèrement, j'ai très confiance.

  • Speaker #1

    Je trouve ça génial aussi, en fait. Déjà, de... Enfin, qu'ils aient atteint ce résultat, déjà, c'est énorme. Oui. Et en plus, je trouve que ça montre aux autres que c'est possible parce qu'on entend quand même assez souvent « Ah non, mais on essaie d'attirer les femmes, elles ne viennent pas, on ne comprend pas. » Là, ils ont mis en place des choses concrètes et ça fonctionne.

  • Speaker #0

    Oui, prenez exemple.

  • Speaker #1

    Exemple aussi. C'est vrai que ça fait trop plaisir de voir ça, ce qu'elle ne me passe si courant. Et à ton avis, toi qui as de l'expérience du coup, Dans ce milieu, quels sont les freins qui empêchent les femmes de se lancer en général ?

  • Speaker #0

    J'avais fait un sondage l'année dernière. Ce que je recevais le plus souvent comme commentaire, c'était les délais. C'est sûr que j'en parlais tout à l'heure, la désertusse, c'est 7 jours. Tu ne peux pas aller faire ça sans entraînement nécessairement. Tu pourrais, mais je ne sais pas ce que ça donnerait. Il faut que tu sois quand même entraîné. C'est 200 km par jour minimum. Ça permet à ceux qui veulent faire la course de le faire en 2-3 jours, de courser. Mais ça permet aussi à celles et ceux qui veulent prendre le temps de dormir, prendre le temps de voir les choses. Comme moi qui arrive de l'étranger, je veux visiter en même temps, je veux voir le pays. Donc, si je passe mon temps toutes les nuits à rouler, je manque beaucoup du coup de paysages et d'endroits fabuleux. Donc, oui, je pense que les délais, c'est vraiment ça. Laissez libre choix aux gens de décider de leur vitesse et tout. Ça reste de l'ultra quand même. Ça reste un accomplissement vraiment extraordinaire de faire ça. Les délais, c'est quelque chose. Rouler la nuit, c'est quand même des craintes qui sont assez présentes selon moi. J'en fais partie. Donc justement, si les délais sont plus larges, ça te permet aussi de te dire que je n'aurai pas nécessairement à rouler. rouler toutes les nuits. Donc, ça peut enlever, justement, un frein. Puis, je pense que l'aspect compétition, compétitivité, c'est peut-être moins ce que les femmes recherchent dans ce genre de trucs-là. Donc, encore une fois, si tu laisses cela, je pense que tu peux ouvrir la porte à plein d'autres participants, participantes. Puis, c'est ça, de voir des femmes qui l'ont fait, de mettre de l'avant des témoignages. Donc, je pense que ça aide vraiment beaucoup. Moi, ça m'a aidé beaucoup. Puis quand tu poses une question à une femme et qu'elle te répond sur justement comment ça a bien été, je pense que ça encourage justement à continuer et à s'inscrire soi-même.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Là, tu vas y contribuer du coup avec cet épisode. C'est ça qui est chouette.

  • Speaker #0

    J'espère bien.

  • Speaker #1

    Tu vas avoir ta petite fière. Elle est délicieuse.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as déjà des projets en tête pour la suite ? Il y a d'autres endroits où tu as envie d'aller pédaler ou d'autres événements comme ça auxquels tu as envie de participer ?

  • Speaker #0

    Bien, c'est sûr qu'il y en a une tonne, mais mettons, à court terme, pour moi, c'est quand même le début de la saison au Québec. Donc, pour moi, c'est comme si le gros événement est déjà accompli. Donc, j'ai de la difficulté à me projeter sur l'année prochaine déjà. J'ai la Race Across Québec, le 1000 kilomètres fin août, ici, là, à Québec, au Québec, dans le coin de Montréal. Donc, ça, c'est dans le calendrier, c'est certain. Certains, des micro-aventures, des voyages possiblement durant l'été. Puis c'est sûr que dans un avenir plus ou moins à moyen long terme, c'est sûr que la transcontinentale ou du moins une course de ce genre-là de plus grande envergure en termes de distance, c'est certain que ça me parle. Donc je parlais de progression tout à l'heure. Je vais essayer un petit peu de continuer à gravir la pente tranquillement. Je ne sais pas si la prochaine étape, ce serait directement la TCR, c'est peut-être gros, mais certainement...

  • Speaker #1

    Tu fais combien de kilomètres ?

  • Speaker #0

    Cette année, encore une fois, c'est ce départ-arrivée, c'est différent, mais cette année, c'est entre 4000 et 5000, je vais dire, grosso modo. Je crois que c'est 17 jours, mais tu sais, c'est gros. Moi, ce que j'ai fait là, je me dis, est-ce que... Là, c'est certain qu'il faudrait que je roule plus de nuit, sans doute, pour rentrer dans les délais. Là, tu te poses la question, bon, c'est beau, j'ai fait 5 jours, 1400, il y a beaucoup plus de dénivelé. est-ce que Est-ce que je suis capable de faire deux à trois fois ça encore ? J'ai envie de faire la progression et de bien le faire, justement, pour ne pas me blesser, pour ne pas non plus... Il faut que ça reste dans le plaisir, même si des fois, sur le coup, on n'en a pas, on en a plus par après. Mais il faut que ça reste quand même dans l'ordre de... Je ne veux pas me tanner du vélo non plus. Donc, il faut que ça reste quelque chose de positif, puis justement, de pouvoir voir du pays. Je trouve que c'est tellement un beau véhicule de voyage, justement. Oui, c'est sûr qu'il y aura beaucoup de voyages de vélo à venir, c'est certain. Mais c'est ça.

  • Speaker #1

    On va pouvoir commencer à t'entraîner à l'extérieur.

  • Speaker #0

    C'est ça, mais nous, c'est fou, mais ça commence. J'ai fait un de mes premiers 100 kilomètres hier. Oui, ça commence doucement. C'est la première du jour. Exactement.

  • Speaker #1

    Et pour terminer, Geneviève, est-ce que tu as un message que tu aimerais transmettre aux auditrices de la Sportive Outdoor ?

  • Speaker #0

    Oui, bien certainement, si l'ultracyclisme vous intéresse. Le plus difficile, c'est tout le temps de s'inscrire. Je sais que ça a l'air cliché, mais c'est tellement ça. C'est de s'inscrire, puis après ça, on trouve les solutions pour y parvenir. Donc, oui, je dirais de franchir ce petit moment-là, de s'inscrire à un événement. Puis c'est certain qu'on parle des fois des... des effets un peu nuisibles des réseaux sociaux, mais s'il y en a un qui est très positif, c'est de pouvoir rapprocher la communauté. Donc, de se servir de ces réseaux-là, justement, pour communiquer avec des femmes qui ont déjà participé dans l'Ultra. Ce sont vos plus grandes alliées. Moi, je l'ai fait beaucoup, puis habituellement, la réponse est tout le temps positive. J'ai eu beaucoup d'aide, j'ai eu beaucoup de conseils, justement, pour planifier mon truc en Espagne. J'avais des gens en Espagne qui m'ont quand même Merci. donner des conseils sur la route à faire et tout. Donc, servez-vous de ça, de la communauté, parce qu'elle existe réellement. Puis, avec les réseaux, c'est vraiment une manière vraiment accélérée d'y avoir accès. Donc, il faut en profiter.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Super message pour terminer. Merci beaucoup. Merci. Écoute, on va continuer à suivre tes aventures. Tu as un compte Instagram, il me semble.

  • Speaker #0

    Oui, exact.

  • Speaker #1

    Je mettrai du coup le lien dans la description de l'épisode. Oui,

  • Speaker #0

    c'est là un droit d'être prêt.

  • Speaker #1

    Ça te mène !

  • Speaker #0

    Oui, certainement. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, à bientôt.

  • Speaker #0

    Bye bye.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes, cela nous aide. À bientôt !

Chapters

  • Introduction à Geneviève Healey et son parcours

    00:10

  • Débuts dans le cyclisme et l'ultracyclisme

    00:34

  • Préparation et choix de la Desertus Bicus

    04:12

  • Détails de la course : itinéraire et points de contrôle

    06:35

  • Stratégies d'entraînement et gestion du mental

    12:59

  • Conseils pour les femmes intéressées par l'ultracyclisme

    43:08

Description

1 400 kilomètres à vélo à travers l'Espagne ? C'est le défi qu’a relevé Geneviève Healey, ultracycliste passionnée, que Laurène Philippot reçoit dans cet épisode du podcast de sport La Sportive Outdoor - Sport Outdoor au féminin pour partager son expérience sur la Desertus Bikus.


Geneviève nous dévoile son parcours en tant que cycliste, sa stratégie d'entraînement, la préparation de son itinéraire et son récit de course. Un témoignage de sportive inspirant!


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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: com/jenseast">https://soundcloud. com/jenseast


Licence: org/licenses/by/3. 0/deed. fr">https://creativecommons. org/licenses/by/3. 0/deed. fr



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor,

  • Speaker #1

    le podcast.

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et bienvenue sur La Sportive Outdoor. Aujourd'hui, je reçois Geneviève Healey, qui est ultracycliste, passionnée et qui vient de terminer la Desertus Bikus, une course d'ultracyclisme à travers l'Espagne. Je suis ravie de recevoir Geneviève aujourd'hui pour qu'elle nous parle de son parcours, de son parcours en général dans le sport et dans l'ultracyclisme, des coulisses de sa préparation, bien sûr de la course elle-même. mais aussi de son regard sur la place des femmes dans ce milieu. Bienvenue Geneviève, est-ce que tu veux bien te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Bonjour, merci de m'accueillir. Oui, tout à fait, donc Geneviève Healey, j'ai 40 ans, j'habite Québec au Canada et je suis analyse de données pour l'Université du Québec. Pour mes temps libres, je fais beaucoup de vélo, du sport et je m'amuse beaucoup à l'extérieur.

  • Speaker #0

    Et est-ce que cette passion du vélo, c'est venu vraiment très tôt ou est-ce que c'est arrivé plus tard ? Est-ce que tu as fait d'autres sports avant de faire du vélo ? Quel a été ton parcours, disons, avant de faire de l'ultra distance ?

  • Speaker #1

    En fait, je fais du vélo depuis que je suis toute jeune, mais je faisais des petites randonnées qui passaient près de chez moi. Puis ensuite, ça a été mon transport actif. Mais je suis à la base une fille de course à pied. Donc, l'endurance, moi, j'aime vraiment l'endurance. Donc, c'est vraiment ça qui me fait... qui me fait vraiment triper. Mais j'ai commencé par la course à pied, donc semi-marathon, marathon, ultra-trail, course en sentier et tout. Mais je me blessais quand même souvent. Alors, je me suis mise au spinning cardio-vélo. Je ne sais pas comment vous dites chez vous. Je crois qu'on connaît le spinning aussi. Oui, parfait. Donc, je me suis mise au spinning. Puis, j'ai remarqué justement faire un peu d'entraînement croisé que je me blessais moins, que mes performances cardio augmentaient. Pas tant que je suis dans la performance, mais je me sentais plus à l'aise à la course à pied. Donc, c'est comme ça que ça a commencé un peu. Puis, de fil en aiguille, je me suis demandé si j'avais le temps de m'acheter un vélo pour faire du vélo au travers des courses et tout. Puis finalement, j'ai finalement succombé, je crois en 2017 ou quelque chose comme ça, pour m'acheter un vrai vélo de route. Et tout de suite, ça a été vraiment un amour pour le vélo parce que ça me permettait d'aller plus loin. Ça me permettait d'aller chercher aussi cet aspect d'endurance-là que j'allais chercher avec la course à pied, mais en plus, pouvoir explorer plus de territoire. Donc, ça a été comme un retour aux sources que j'ai beaucoup aimé.

  • Speaker #0

    C'est trop bien. C'est venu progressivement, mais sûrement avec l'endurance. Est-ce que tu te souviens de ta première course ou aventure longue distance que tu as faite à vélo ?

  • Speaker #1

    Oui, bien ici, il n'y en a pas beaucoup, en fait. C'est vraiment pour ça, souvent, que je traverse la mer pour aller faire d'autres choses. de course. Donc, c'est ça, on en a quelques-unes au Québec. Puis ma première, c'était, je crois que c'était Montréal-Québec. Donc, c'était pas tant une course qu'un plus un regroupement de gens à longue distance. Ça devait être presque 300 kilomètres sur du plat pas mal. Et c'est ça, ça a été mon premier contact, je dirais. Après ça, j'ai eu un peu la piqûre, puis j'ai cherché un peu à en faire un peu plus. Donc, ouais, j'ai augmenté les distances par la suite, les années suivantes et tout.

  • Speaker #0

    Ça vient au fur et à mesure comme ça.

  • Speaker #1

    Oui, oui, je suis très progressive.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu trouves que ça t'apporte en fait sur le plan personnel, le fait de pratiquer de l'ultra ?

  • Speaker #1

    C'est certain que l'accomplissement personnel est vraiment très grand. Je carbure un peu à ça, à ce genre de dépassement de soi-là. Mais c'est certain que ça m'apporte aussi, je suis quelqu'un de très occupé, qui aime être occupé. Puis quand je ne le suis pas, je cherche des manières de l'aider. Donc quand je suis sur le vélo... J'aime beaucoup visiter le territoire, mais on visite aussi au fond de nous-mêmes. Donc, c'est un endroit qu'on ne visite pas trop souvent. Sur le coup, je ne peux pas dire que je suis toujours avec le grand sourire, mais par après, c'est vraiment quelque chose que j'aime beaucoup. C'est une sensation que je ne retrouve pas ailleurs, que j'ai le temps d'aller dans ma tête, d'aller réfléchir à plein de choses. Autant régler des problèmes que créer des projets et tout. Donc, ça m'apporte beaucoup, sincèrement. Oui,

  • Speaker #0

    effectivement, c'est intéressant cet aspect-là. et t'as récemment terminé alors cette course, la Desertus Bikus déjà pourquoi est-ce que t'as choisi de faire celle-ci en particulier cette année ?

  • Speaker #1

    Ben moi j'avais fait ma première course en ultra en Europe, c'était au Portugal en 2021 c'était le Bikingman c'était un peu par hasard, je me suis inscrite au Bikingman parce que j'avais jamais été au Portugal je me suis dit c'est une bonne manière de jumeler le tout j'ai beaucoup aimé ça ça a été difficile mais j'ai beaucoup aimé ça l'année dernière je me suis inscrite au backing man en Corse. Et je me rappelle très bien mon sentiment quand j'ai passé la ligne d'arrivée. J'ai trouvé ça difficile, oui, mais plus facile que le Portugal, même si le dénivelé théorique et physique était quand même plus imposant. Je me rappelle quand j'ai passé la ligne d'arrivée, je me suis dit un peu comme, ah déjà ! Dans le sens où c'est 1000 kilomètres, c'est costaud, c'est à faire en 5 jours et moins, mais j'aurais pu continuer encore. Puis il y a une petite voix dans ma tête qui m'a dit « Ah, peut-être que t'es rendue à aller plus loin ou à tester un peu ça » . Puis comme on l'a vu tout à l'heure, j'y vais très progressivement dans mes sports, donc je me suis dit « Je vais regarder un peu ce qui se fait dans le même genre » . Puis des amis à moi sur les réseaux m'avaient parlé de la désertusse. on voit beaucoup beaucoup aussi de vidéos et de retours d'expérience. C'est certain que la communauté avait l'air vraiment génial. Puis, c'est un 1400 kilomètres. Donc, déjà, on va chercher un petit peu plus. Puis, c'est nous qui faisons notre propre itinéraire. Donc là, c'est vraiment différent de la série BikingMan qui te fournit une trace. Ça, j'avais envie de l'expérimenter parce que c'est particulier. Quand tu sais que tu as des gens derrière toi, devant toi, c'est une chose. Mais là, si tu parles avec quelqu'un, puis finalement, les itinéraires se... se divise, c'est quelque chose que je voulais expérimenter pour voir comment j'allais réagir là-dedans. Donc je trouvais que c'était une belle course qui s'inscrivait en début de saison. Oui, pour moi, c'est un peu plus complexe, mais je trouve qu'elle s'inscrivait bien dans la progression. Puis ouais, ça a été un choix judicieux d'après coup.

  • Speaker #0

    Tant mieux ! Et pour celles qui ne connaîtraient pas, est-ce que tu peux nous présenter ? Donc là, tu nous disais déjà, tu crées ton itinéraire. C'est 1400 kilomètres, mais tu pars donc d'où et tu vas où ? Est-ce que tu as des points où tu dois passer ? Comment ça se passe, en fait ?

  • Speaker #1

    En fait, le départ avait lieu à Asparin, en France, au Pays basque, et l'arrivée à Almunica, près d'Almalaga, dans le sud de l'Espagne. Et il y avait au total, je crois, quatre points de contrôle à franchir. Donc, en autant qu'on franchissait les points de contrôle dans l'ordre, puis qu'on rentrait dans le délai, c'était sept jours maximum. On faisait notre propre itinéraire entre ça. Donc, tu y vas selon est-ce que tu veux plus de dénivelé, plus de distance. Certains connaissent les endroits. Moi, ce n'était pas mon cas. J'ai tracé avec un ordinateur, donc au meilleur de mes connaissances, mais j'étais très loin pour aller vérifier des choses. Donc, c'est ça. Tant que tu traverses le point de contrôle dans l'ordre, c'est 1400 kilomètres, donc nécessairement, ça peut varier un peu. Moi, ça m'a donné 1450 environ, 16 000 mètres de dénivelé, je crois. Ça m'a pris 5 jours, 20 heures. C'est ça. Donc, ça laisse libre cours. Tu veux dormir dehors, tu veux faire ça plus vite. C'est vraiment, c'est quand même assez libre. Puis, tu peux, tu es en autonomie complète, mais tu peux te regrouper, tu peux t'aider. C'est vraiment, ça fait partie de la stratégie de l'organisation, vraiment côté communauté, de permettre tout ça.

  • Speaker #0

    Ok, c'est excellent. Et comment tu as fait pour tracer ton itinéraire ? Parce que j'imagine que ce n'est pas évident, on était devant l'ordi et tu dis bon, ben allez !

  • Speaker #1

    ouais, je connais très bien les outils les outils de traçage et tout, moi je les utilise pour chez moi mais c'est certain que je connais pas la nomenclature européenne des routes, donc je suis allée rouler quelques fois en Europe mais c'est peut-être pas suffisant pour dire, est-ce que moi la nationale, je sais ce que ça signifie en termes de trafic de fluidité de véhicule et tout. Je pouvais seulement me fier aux chiffres théoriques, donc des niveaux de distance. J'ai essayé d'autres applications pour voir s'il y avait des grosses différences, puis pourquoi. Donc, j'ai comparé, j'ai regardé, il y a des cartes de chaleur pour voir si les gens passent souvent. Donc ça, ça aide beaucoup. J'ai regardé sur Strava les segments, si les gens étaient passés récemment. Google, c'est certain que tu regardes les caméras, tu regardes l'état de la chaussée. Ça a été un long processus, puis c'est certain que je ne connais pas non plus les modes de ravitaillement. Donc, j'ai aussi identifié beaucoup de points d'intérêt pour me ravitailler, pour l'eau, pour la nourriture, pour dormir. Donc, ça a été un gros travail en amont, mais moi, j'avais besoin de ça pour me sécuriser. Donc, si c'était à refaire, je referais exactement la même chose de ce côté-là. Je pense que ça a bien été pour ça. C'est certain que quand t'arrives sur place, tu constates des choses. On apprend tout le temps, mais ça a bien été globalement pour ça.

  • Speaker #0

    Et t'avais prévu, du coup, les endroits où t'allais dormir ? Toi, tu faisais comment ? Tu dormais... Dans le fossé ou à l'hôtel ou sous une tombe. Il y a mille options,

  • Speaker #1

    en général. C'est ça, c'est vraiment libre. En fait, moi, j'ai traîné tout le stock pour dormir, donc le bivy, le sac de couchage, le matelas. Je voulais aussi me mettre à l'épreuve pour cette course-là parce que je me disais que c'est un peu plus long. Ça sera peut-être pas évident. Normalement, sur les biking-man, je prévoyais d'avance mes arrêts parce que comme c'est la trace fournie. Sauf que là, je voyais que c'était un peu plus long. Peut-être que c'était pas une bonne idée de me commettre aussitôt puis de réserver mes hébergements. Donc, j'ai traîné tout le stock en me disant que ce sera une option. Puis, je verrai selon la météo aussi. Mais c'est ça, plus la date approchait, plus la météo se dégradait. Donc, j'ai retrouvé un peu mon climat québécois. dans les deux premières journées. Je ne m'attendais pas à avoir plus froid en vélo en Espagne que chez moi, mais ce fut bel et bien le cas. Donc, pour les deux premières nuits, j'avais réservé d'avance, parce que je me disais, ça n'a pas de sens, il fait sous zéro. Dormir dehors, c'est une hypothéque. Donc, ça, c'était certain. Le départ est à minuit, c'est la particularité. Moi, de toute façon, froid ou pas la première nuit, j'avais jugé que c'était mieux de me poser, de dormir pour ne serait-ce que recharger tous mes appareils. Dans le cas de la pluie, comme ça a été le cas justement, de faire sécher mes vêtements. Puis ensuite, c'est ça, j'avais identifié quelques points d'intérêt, mettons, les villages les plus proches, donc avec soit des abris, soit des hôtels. Puis à la base, c'est ça, je m'étais dit je vais dormir dehors quand il fera plus chaud. Finalement, j'ai pris un peu peur. Je ne suis pas très à l'aise. Donc finalement, j'ai tout fait en hébergement. Peut-être si je m'étais jumelée avec des gens, j'aurais eu moins peur. Mais là, toute seule, non, j'ai pris peur. Puis en même temps, ça permet de bien récupérer. J'ai eu un 4 heures de sommeil à chaque nuit, sauf la première nuit où j'ai fait un 7 heures. Bien me repartir après le départ à minuit. Donc, c'est ça. Chacun sa stratégie, mais celle-là, ça a été la mienne cette fois-ci. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Ça a comme aussi un intérêt de dormir dans un endroit confortable où tu récupères vraiment...

  • Speaker #1

    Une douche, là, ça fait du bien.

  • Speaker #0

    Ça doit être trop bien. Et tu disais que tu dors quatre heures et au bout de quatre heures, ça va, t'arrives à repartir dans un bon état ou quand tu repars, c'est quand même dur et puis après, ça va ?

  • Speaker #1

    Étonnamment, ça allait bien. C'est certain que, comme le départ était à minuit, la première fois que je me suis arrêtée, ça faisait à peu près 40-45 heures que je ne dormais pas. J'ai eu quelques coups de sommeil sur le vélo la première journée, mais il pleuvait tellement que je ne pouvais pas m'arrêter. Je me suis dit « bon, ça, je ne veux pas revivre ça parce que c'est dangereux aussi » . Donc, le 7h, c'était un choix aussi pour casser un peu ce qui venait de se passer. Puis, comme il annonçait de la neige, de toute façon… Si j'étais passée plus tôt dans le col le lendemain, j'aurais eu un 15 cm de neige au sol. Donc, ça a été... Je ne pouvais pas savoir, mais finalement, ça a été un bon choix pour ça. Il faisait froid, il y avait de la neige autour, ça tombait des arbres, mais il n'y en avait plus sur le sol. Puis après ça, les quatre heures, je ne sais pas ce que ça aurait donné sur une période plus longue, mais sincèrement, je me suis vraiment bien sentie. Donc, pour moi, c'est à peu près tout le temps ça que ça me prend. Je ne suis pas certaine que sur un deux semaines, d'après moi, j'aurais besoin d'une autre grosse nuit. Mais je ne veux pas jouer dans les mauvais effets du manque de sommeil. Donc, je n'ai pas ressenti du tout, du tout le manque de sommeil sur les cinq jours de la course.

  • Speaker #0

    C'est génial. Je sais que ta stratégie était bonne.

  • Speaker #1

    Oui, au moins, tu es bien récupérée.

  • Speaker #0

    Et comment alors tu t'es préparée pour cette course au niveau de tes entraînements ? Tu vois déjà quel volume tu faisais. Est-ce que tu faisais que du vélo ou aussi d'autres choses ? Est-ce que tu as intégré d'autres choses auxquelles je ne pense pas, d'ailleurs ? Comment tu te prépares à 1400 kilomètres ?

  • Speaker #1

    Premièrement, c'est sûr que ce n'est pas ma première course. Donc, si ça avait été la première, ça aurait été différent, sans doute. Je peux quand même me baser sur mes expériences passées. Donc, je connais mon corps. Je sais un peu de quoi j'ai besoin en termes de volume. pour aller, mettons, me dire psychologiquement je suis prête et physiquement je suis prête. Là, la particularité cette année, c'est que moi qui habite au Québec, on aime souvent dire que l'hiver dure trois saisons sur quatre, mais ce n'est pas si faux que ça, dans le sens où là, je savais qu'avec un départ le 18 avril, probablement que je ne pourrais pas du tout m'entraîner dehors. Donc, j'ai commencé mon entraînement sérieusement début janvier, en prévision spécifique à la course. Donc, j'ai la base d'entraînement, mon vélo sur la base d'entraînement. Janvier, ça a été consacré à faire que du volume, donc vraiment reprendre un peu contact avec le vélo. Pas que je l'avais délaissé, mais c'était plus dans un mode plaisir pour la fin de l'année d'avant. Donc, c'était vraiment mettre du volume. C'est certain que passer un 4 heures, 5, 6 heures sur la base d'entraînement, c'est mentalement difficile. Faire ça plusieurs fois par semaine, c'est difficile. Mais je ne pouvais pas non plus aller cocher la case 300 kilomètres, c'est fait, je suis prête. Donc, il fallait que je me trouve une autre manière. Donc, c'est ça, janvier, volume, février, j'ai augmenté un peu le dénivelé. Je faisais quelques séances d'intervalle au travers. Mars, j'ai augmenté encore plus le dénivelé, un peu le volume aussi. Donc, mon idée, c'était d'arriver à la ligne de départ avec un 3000 kilomètres entre janvier et le début de la course. Finalement, je suis arrivée avec 4000. Donc, mon plan a bien fonctionné. C'est sûr que c'est un 4 milles intérieur. Je donne des cours de spinning entre-temps aussi durant la semaine. Donc, ce n'est pas tant spécifique, mais c'est un maintien de l'activité. Je fais beaucoup de ski de fond. Il faut profiter de notre neige aussi. Le côté entraînement croisé, ça a été ça, mais ça a été majoritairement sur la base d'entraînement. Donc, c'est certain que quand je suis arrivée en Espagne, j'étais contente de rouler dehors. Un peu déçue de revoir de la neige, quoique c'était quand même féerique de voir ça là-bas. Mais c'est ça. J'ai fait aussi beaucoup de yoga et de séances de musculation haut du corps parce que la base d'entraînement, c'est bien, mais le haut du corps ne travaille pas beaucoup. Donc, je craignais qu'en arrivant... dehors comme ça directement avec des longues distances, que j'ai des problèmes au cou, dans le dos. Mais ça a bien été, là, j'ai pas eu plus de douleurs que les autres fois. Sans dire que c'était le meilleur plan, je pense que c'était le plan bien optimisé pour les conditions que j'avais ici au Québec. On fait avec ce qu'on a, mais je pense que j'ai bien fait cette année.

  • Speaker #0

    Ah oui, t'as géré, mais même, ça te prépare mentalement, un truc quand même ultra dur, parce que passer 5 heures sur son trainer... Je t'avoue que j'imagine même pas comment tu peux...

  • Speaker #1

    Ah, c'était long, j'ai vu tous les films, toutes les séries télé, j'ai... Ah, j'ai... oui ! J'ai puisé loin, ça travaille autre chose, mais ça a été payant quand même, très honnêtement.

  • Speaker #0

    C'est sûr ! Et est-ce que t'as mis en place d'autres choses pour justement travailler ce mental, ou est-ce que maintenant, bon, ben t'as de l'expérience, et du coup tu sais vraiment quoi faire ?

  • Speaker #1

    Ben... C'est certain que travailler le mental sur des sorties extérieures, c'est ce que je préfère. C'est ce que je pense qui est le plus payant dans ce cadre-ci. Par contre, là, je ne pouvais pas le faire. Donc, mentalement, je pense que juste de passer 5-6 heures sur la base, déjà, tu vas chercher dans ta tête, tu travailles tout le temps. Qu'est-ce que je fais là ? Puis pourquoi je suis là ? Puis c'est long. Donc, se pratiquer à changer le focus, c'est un peu ça, en fait. C'est de tromper son esprit pour lui dire que finalement, il traite seulement une demi-heure, même s'il traite 5 heures. Sur le vélo, c'est un peu ça. Quand tu souffles, tu te dis, on y va au jour le jour, on y va au kilomètre à la fois, puis c'est un peu ça. Donc, cette capacité-là, je l'ai travaillée quand même, mais différemment. Puis je pense que, sincèrement, ça apporte quand même beaucoup aussi.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est clair. Impressionnant. Et est-ce qu'il y avait des choses qui te faisaient, disons, un peu peur, tu vois, avant la course, ou des choses peut-être du fait d'allonger la distance ou autre chose du fait du lieu, etc. ? qui te faisaient un peu peur ou des défis que tu anticipais en fait, en amont en tout cas ?

  • Speaker #1

    La partie, j'en ai parlé un peu tout à l'heure, mais la partie de faire notre propre trace, je craignais de souffrir de la solitude quand même parce que moi j'aime beaucoup socialiser pendant ces événements-là. J'ai une capacité à être bien dans ma tête, bien seule, mais lorsque quelqu'un est proche, j'aime ça discuter un peu quand les deux sont dans la même disposition. Puis je me doutais qu'au départ de voir tout le monde le cesseux se diviser, ça serait difficile. Ça a été effectivement difficile. J'ai quand même été bien dans ma solitude. Mais il y a ça que j'appréhendais. Sinon, c'est certain que voyant la météo qui se dégradait, c'est certain que j'appréhendais le froid sur le vélo, avec un vélo de route. Habituellement, quand il fait froid comme ça, j'ai un vélo de gravel, j'ai des pneus différents. J'appréhendais la plus longue distance, oui, mais en même temps, c'était pas non plus le double ou le triple. Je pense que ça jouait, ça c'était correct. Puis c'est certain qu'à chaque fois qu'on voyage outre-mer, de transporter le vélo et tout, on craint tout le temps les bris. J'ai eu quelques soucis, justement, j'ai réussi à gérer avant de partir, mais ouais, c'est ça, ça rentre un peu. Mais je pense que la majeure difficulté que j'appréhendais, c'était vraiment l'itinéraire qui se divisait. Ça a été quand même, c'est difficile quand même mentalement.

  • Speaker #0

    Et justement, est-ce que vraiment, tu as tout le monde qui se divise et qui part complètement dans des endroits différents ou est-ce que tu arrives quand même à avoir des groupes parce qu'au final, il n'y a peut-être pas 10 000 routes et que tout le monde a tracé quand même plus ou moins la même chose ?

  • Speaker #1

    On finit par se recroiser. Des fois, c'est simplement de dire « moi, j'ai prévu de passer par tous les petits villages, d'autres ont prévu de tous les contourner » . Juste ça, des fois, ça prend… peut-être que des fois, la personne est 200 mètres devant, 200 mètres derrière, mais si tu ne la vois pas visuellement, tu ne vois pas sa petite lumière et tout. donc Au départ, je pense que ça s'est plus divisé. Puis après le checkpoint 1 et 2, c'était plutôt une ligne droite qui descendait. Il n'y avait pas beaucoup d'options rendues là, mais c'était une longue portion de 600 ou 700 kilomètres. Donc, tu finis par revoir tout le temps les mêmes personnes parce qu'on roule grosso modo à la même vitesse. Les gens se regroupent selon ça. Mais ouais, c'est ça, j'ai eu quand même des bonnes périodes où tu ne vois pas de vélo.

  • Speaker #0

    C'est un peu long. Est-ce que tu peux nous raconter alors au global comment ça s'est passé cette course pour toi avec les hauts, les bas les trucs qui t'ont surpris

  • Speaker #1

    Oui, en fait c'est ça, première journée départ à minuit, bon c'est ça je l'ai parlé un peu tout à l'heure, moi la nuit je suis quand même inconfortable donc j'ai eu quand même un petit accès d'émotion avant le départ puis tu crains un peu dans le fond il y en a qui piquaient directement par les Pyrénées puis d'autres comme moi qui faisaient le tour par la côte Merci. Moi, j'avais fait ce choix-là parce que je me disais, s'il fait mauvais, je n'ai pas du tout envie de passer la nuit dans les Pyrénées avec des tempêtes et tout. Finalement, ça a été quand même violent comme temps, ce qu'on m'a dit, dans les montagnes. Donc, encore une fois, c'est un choix arbitraire, mais arbitraire celui. Mais dans le sens, j'ai été chanceuse pour ce choix-là aussi. Nous, la pluie est arrivée plus tard du côté de la côte. Donc, la première nuit, finalement, c'est quand même bien déroulé, mis à part ma première crevaison. C'est très rare que je crève sur ces événements-là. Après quatre heures, pouf ! Mais bon, ça fait partie du jeu. La pluie a commencé quand même tôt, le froid s'y est mis. La première journée, moi, dans le fond, tout ce que je me disais, c'est passe la première nuit, passe la première journée et la deuxième. Ensuite, la température va se réchauffer. Donc, les deux premières journées, ça a été quand même froid. J'ai dû arrêter pour me racheter d'autres gants. Des pantalons de pluie. Donc, ça, ça a été vraiment une très bonne décision, les couvres-chaussures, les gants. Parce que justement, le deuxième matin, quand je suis partie, je voyais la neige au loin dans les montagnes, je savais que ça allait ressembler au Québec. Donc, comme de fait, c'était tout blanc partout, mais c'était quand même très beau, sincèrement. C'était froid, mais là, avec mes gants, moi, j'avais chaud aux mains, tout allait bien. C'était un moment, c'était un genre de plateau de 1000 mètres, 1000 ou 1300 mètres d'altitude qu'on reste là-dessus quand même longtemps, d'où les températures plus fraîches. Mais ça, c'était sincèrement magnifique. J'imagine que c'est un tout autre paysage quand il n'y a pas de neige, mais c'était quand même particulier. C'était assez surréel de rouler avec toute la neige autour, malgré les montagnes, le soleil. Donc, c'était vraiment un beau moment, même si j'étais seule pendant tout ce bout-là. C'était vraiment bien, la circulation était calme. Puis ensuite de ça, donc, le temps, j'ai eu de la grêle, j'ai eu du vent. C'était vraiment, on dirait que les circonstances se sont toutes mises pour nous mettre à l'épreuve dès le début. Mais heureusement, c'était ça et non l'inverse. Puis jour 2 et 3, ça a commencé à se réchauffer quand même. J'ai pu enlever enfin des couches parce qu'au départ, je roulais vraiment avec tout, avec le capuchon, avec les... C'était assez particulier, là. Puis, ben c'est ça, c'était pas très dénivelé. Moi, j'avais pas misé sur du gros dénivelé, comme j'étais quand même assez lourde, là, avec mon chargement. Les deux, trois premières journées se sont quand même déroulées, là, très bien. J'ai pas de... En fait, c'est dur, on se rappelle du début, on se rappelle de la fin, puis le reste, c'est dur, des fois, de faire la chronologie. Je me fie un peu à la météo. Je me rappelle très bien, le soleil commençait à sortir, la température montait. Je pense que c'est la troisième journée. Ça a été une journée vent d'eau exclusivement. C'était vraiment sensationnel. C'était comme un faux plat descendant en plus. Puis ça poussait de dos. C'était génial de se dire, je roule à 45 km heure avec autant de poids sur le vélo sans pousser sur les pédales. C'était jouissif. Puis tranquillement, les paysages désertiques sont arrivés. C'est un peu ça, en fait, que j'imaginais. Moi, j'avais hâte de rouler avec les espèces de buttes, les dunes de sable à l'arrière et tout. Donc là, ça a commencé. C'était assez dépaysant. C'est certain que c'est différent de chez nous. Puis c'est ça, au fur et à mesure, justement, on en parlait tout à l'heure, mais les gens que tu recroises, c'est tout le temps un peu les mêmes. Donc, il y avait un groupe de sept... 7 Français qui le faisaient un peu en équipe. Ça a donné comme ça, mais finalement, on a découpé notre trace exactement pareil, même si on refaisait des ajustements de jour en jour. Donc, chaque soirée, je savais que le petit groupe n'était pas trop loin. Ça, c'est quand même bien de retrouver les mêmes visages, au moins juste échanger comment ça va aujourd'hui, de partager un peu notre souffrance, même si ce n'est pas négatif. On va tous chercher ça, mais nécessairement, c'est certain qu'on... Il y a quelques parties du corps qui souffrent un peu plus. Puis c'est ça, jour 3 et 4, même chose. C'est sûr que là, je commençais à me dire, j'ai franchi la moitié à peu près de ma distance. Logiquement, ça fait du bien. On dirait qu'on a un petit regain, mais c'est aussi souvent la troisième journée, c'est un peu la journée la plus difficile parce que, je ne sais pas, c'est comme si les jambes commencent à être moins fraîches. Mentalement, tu te poses des questions. Est-ce qu'il en reste encore longtemps ? C'est comme un peu paradoxal. C'est vraiment... Tu veux franchir ta première moitié, mais en même temps, tu es comme pris un peu dans une espèce de cercle psychologique. Puis je croisais les participants, puis les questions. Je demandais tout le temps comment ça va aujourd'hui et tout. C'était souvent ça, là. « Ah, je suis dans le dur, c'est difficile aujourd'hui. » Même si le soleil sortait, c'était vraiment, ça commençait à être plus difficile. Puis c'est ça, là. Jour 4, tu te dis « Ah, bien finalement, ça va y aller, la fin approche. » Je n'ai pas eu de pépins mécaniques. Ça a bien été de ce côté-là, sauf que le vélo en a pris quand même. Il en a pris beaucoup. J'ai bourré mon dérailleur dans un chemin de boue parce que dans le fond, c'est sûr qu'il y a des portions gravettes, souvent les points de contrôle comme si c'était un peu dans les déserts. Tu as à peu près 5 à 10 kilomètres à faire en gravelle. Habituellement, c'était sec, mais là, comme il n'y avait plus beaucoup, c'est certain que, bon, il faut faire preuve de débrouillardise pour ça. Puis sinon, c'est ça, jour 5, il faisait très, très chaud. Ça a commencé, j'ai brûlé, c'était mon petit teint québécoise. Le premier contact avec le soleil, ça a été assez violent. Donc, t'as beau remettre de la crème, c'est fou. Ça n'a aucun sens. Donc, c'est ça. Il y a eu la journée 5, si je ne me trompe pas. C'est ça, c'était vraiment... On approchait justement de la mer. Tu vois le climat changer, tu vois la végétation changer. C'est plus désertique, mais en même temps, tu as plus de végétation. Il y avait une descente avec de l'eau turquoise. C'était vraiment magnifique. La dernière descente, c'était... En fait, on passait de 1300 mètres d'altitude à... zéro à environ 30 kilomètres. C'était... Mes oreilles crépitaient, là. C'était vraiment la pression qui descendait. Puis c'était dans une espèce de parc, là. Sincèrement, c'était un des plus beaux... Un des plus beaux paysages que j'ai vus, là, dans la course. J'étais au coucher du soleil. C'était magnifique. Puis j'ai terminé. Il était 20 heures environ. Donc comme la clarté dure jusqu'à 21 heures. trente. C'était comme le moment idéal. T'arrives, t'as un bar sur la plage, tout le monde est là pour t'accueillir. Tu peux souper, prendre de la bière, tout ça, c'est vraiment... Ouais, c'est assez féerique comme fin, là. C'était... Ouais, c'était vraiment... Globalement, c'est ça. C'est là... Mes souvenirs commencent à revenir, ça fait quand même pas longtemps, mais il faudrait que je mette sur papier pour faire une vraie chronologie qui fait plus de sens. Mais, en gros, début faisait froid, la fin faisait chaud. Entre ça, ça a été... quand même des hauts, des bas, mais globalement, ça a très bien été.

  • Speaker #0

    C'est bien aussi d'avoir les souvenirs qui viennent comme ça, pour se donner une autre perspective. Et est-ce que tu as eu des... Donc, à part l'arrivée, peut-être, où forcément, c'était un peu féerique, mais est-ce que tu as eu un moment, je ne sais pas, vraiment particulièrement marquant, pour une raison ou une autre, d'ailleurs ?

  • Speaker #1

    Je n'ai parlé, mais la neige, je ne m'attendais pas du tout. sincèrement. Moi, je me suis dit, ah, j'ai une course en Espagne en avril, ah, je vais avoir chaud, ça va passer un peu notre température d'ici. Donc, autant, c'était froid, mais c'était tellement beau de voir ça, tout calme, tout dans la solitude, c'était vraiment, vraiment magnifique. Puis, bien, c'est sûr que tous les moments où j'ai partagé avec les compagnons, compagnes, ça a été vraiment des beaux moments, puis c'est souvent des fourrures, des... J'ai roulé la deuxième nuit, j'ai roulé quand même un bon moment à la noirceur, puis là, je me cherchais des amis. Je roulais, puis dès que je voyais une petite lumière, je me dépêchais, j'allais. On discutait un peu, puis la nuit, on dirait que ça prend une toute autre tournure. Donc, les gens sont peut-être moins... C'était pas l'aspect performance du tout sur cette course-là que j'ai ressenti, mais les gens, la nuit, sont peut-être plus enclins à partager et à discuter. On voit pas trop le paysage et tout. donc j'ai eu des très belles discussions, des belles rencontres La deuxième nuit, ça a été, même si c'est un moment que j'appréhende et qui me fait peur, finalement, ça s'est très bien passé, la deuxième nuit. Donc, oui, toutes ces rencontres-là, je pense que ça, c'est vraiment ce qui crée un peu, ce qui fait qu'on retourne aussi dans ce genre d'aventure-là. Donc, oui, je mettrais globalement les...

  • Speaker #0

    des rencontres.

  • Speaker #1

    Je comprends, ça doit être des super moments. Et comment est-ce que tu as fait pour t'alimenter ? Est-ce que tu t'arrêtais, enfin, tu avais repéré déjà des lieux, des villages ? Est-ce que tu t'arrêtais régulièrement ? Qu'est-ce que tu mangeais ? Enfin, comment tu faisais ?

  • Speaker #0

    On mange n'importe quoi. Je suis quelqu'un qui n'a pas de difficulté à s'alimenter dans ce genre d'événement-là. Les premières journées, ça a été un peu plus difficile parce que, vu que tu as des gants, normalement, j'ai... des collations sur le vélo quand même, c'est plus facile à gérer quand tu as tes doigts qui sont libres. Donc ça, ça a été un peu plus difficile, mais en même temps, tu as moins chaud, donc tu as moins besoin de boire aussi, tu as moins besoin de gérer, disons, la chaleur. Donc normalement, c'est ça, je m'assurais d'avoir tout le temps des collations. C'est sûr qu'il y a beaucoup de sucre dans ces choix-là. On prend ce qui s'ingère rapidement, ce qui s'ingère bien aussi. Donc, c'est sûr que les bonbons, les palettes de chocolat, il y en a eu beaucoup. Les bars protéinés, les sandwichs, moi je suis totalement vendue aux sandwichs, pour ça je demande. D'aventure là, tu en mets un dans une poche, tu en consommes un sur place. Donc, ça dépend ce qu'il y avait, mais souvent j'avais identifié les épiceries parce que c'était plus facile. Encore là, je ne traversais pas les grosses villes parce que tu perds beaucoup de temps. Donc, à moins d'avoir vraiment besoin de le faire, j'évitais. Petit café parfois dans les petits villages, c'était facile de se faire faire un sandwich. Mais tout est une gestion du temps. Tu ne fais pas la course, mais en même temps, tu essaies d'optimiser les arrêts parce que mentalement, si tu passes ton temps à t'arrêter de 1, ça finit par jouer dans ta tête. Tu te dis « aujourd'hui, je devais faire 250-260 km » , là tu vois la distance finalement qui ne raccourcit pas tant que ça. Ça finit par te jouer dans la tête si tu arrêtes trop souvent. Donc, j'essayais beaucoup de stocker puis de manger sur le vélo. J'ai eu un peu de difficulté à me ravitailler. Ça, je ne pensais pas. Mais il y a certains, vu, mettons, la moitié, disons la troisième à la cinquième journée, on était beaucoup dans des petits villages. C'était quand même reculé. Les options pour manger, quand tu arrives à 21h, 22h, sont quand même rares, voire absentes. Donc, souvent, j'avais un sandwich que je grignotais dans mes mains. J'avais pas le choix. Par contre, pour les fontaines d'eau, c'était... J'avais tout identifié des places pour me réactiver, mais chaque petit village a son église, sa fontaine. J'ai jamais vu ça. Ça a été tellement facile pour ça. Donc, côté liquide, super facile. Côté solide, parfois, j'avais une canne de sardines en guise de dépanneur, parce que il fallait tout le temps avoir des options, parce que quand la faim prend, surtout vers la fin, vers les derniers jours, quand la faim prend, ça prend souvent pis ça ouais c'est assez intense donc au début tu gères bien pis au fur et à mesure t'as besoin de plus en plus de calories pour supporter sûrement la fatigue le manque de sommeil ton corps est comme fatigué aussi le musculairement donc on

  • Speaker #1

    mange n'importe quoi mais on mange beaucoup de toute façon ton corps il doit cramer au fur et à mesure donc enfin il a plus de réserve à un moment exactement donc il doit être là allez go et au niveau de ton équipement donc tu disais c'était un vélo de route est-ce que tout le monde part avec un vélo de route ou est-ce que certains sont plus en mode gravel justement peut-être du fait des conditions météo et qu'est-ce que tu avais comme sacoche c'était

  • Speaker #0

    très variable côté vélo parce qu'en fait comme on fait notre propre trace il y en a qui avaient envie d'aller dans des coins plus tranquilles donc souvent de la gravelle Je pense que ça dépend des éditions aussi. Le départ et l'arrivée ne sont pas tout le temps au même endroit selon les années. Cette année, ça a été quand même facile pour moi de faire un choix de pneus parce que je n'avais peut-être même pas 10 % de gravelle finalement, mais c'était mon choix aussi. Je me suis dit que ça allait être plus simple de gérer ça comme ça. Donc, j'avais vélo de route, pneu de route, vélo type endurance avec les barres aéros pour changer de position. Pas tant pour aller plus vite que pour changer le mal de place un peu. Puis, pour les saccades, j'avais le rack Telfin à l'arrière. J'avais un sac de cadre, sac sur le tube pour les collations et aussi accéder rapidement à une batterie externe pour recharger mes appareils, mes lumières. Et c'est ça. En gros, ça ressemble à ça. J'avais pas... Au Portugal, j'étais partie avec un petit sac à dos. Donc ça, c'était une erreur pour moi. J'étais pas bien. Donc j'évite tout ce qu'il y a sur le dos. c'est sûr que là Au fur et à mesure, on commençait à se déshabiller. Donc là, c'était de trouver de l'espace pour tout mettre. Mais au début, c'est tout bien classé, tout bien plié. Mais après ça, ça prend beaucoup d'expansion pendant. C'est assez impressionnant. Donc, j'avais des poches aussi sur le cuisseur. Donc ça, ça a été... Je roulais avec des bosses de chaque côté, mais tu ne les sens pas. Donc, c'est pratique, tu as accès rapidement. Donc, c'était vraiment plus type route pour moi, route endurance. Mais il y avait vraiment de tout, tant de types de vélos, carbone, acier, alu. C'est vraiment... Je pense qu'il y avait même des gens avec des vélos cargo. Il y a quelqu'un qui l'a fait en vélo pliant en Brompton. C'est vraiment... C'est un tout autre défi. mais c'est ce que justement le délai permet je pense d'y aller comme on le sent comme on a envie, selon nos préférences personnelles en fait.

  • Speaker #1

    Ça qui est génial c'est que du coup chacun fait vraiment ses propres choix en fonction de tous les critères c'est d'être excellent aussi de voir la variété comme ça, si tu crois dans Brompton c'est comme rigolo ça t'attend pas à ça clairement Et la Desertis By Cuis, elle a mis en place des actions pour encourager justement les femmes à participer. Est-ce que tu peux nous parler de ça ?

  • Speaker #0

    Oui, en fait, ça faisait partie aussi de mes motivations à participer à cette course-là. On est toujours entre 5 et 10 % les femmes sur les courses d'ultra. Il y avait une partie de moi qui voulait aller voir pourquoi c'était vraiment aussi élevé dans cette course-là. C'est certain que l'organisation y est pour beaucoup. Ils ont mis beaucoup de l'avant les femmes en amont. Donc, je pense qu'il y avait des séances de 200 kilomètres qui se faisaient peut-être mi-mars pour un peu regrouper les gens. Puis, ça cadrait aussi dans la progression de l'entraînement. Ça, c'était un peu partout en France. Puis, chaque sortie avait été créée par une femme, dans le fond. Fait que c'était vraiment... Oui, il y a beaucoup de choses, dans le fond, qui ont été mises en place. Mais c'était beaucoup de mettre les femmes de l'avant, mais en amont. Quand tu t'inscris à une course, puis que tu vois qu'il y a beaucoup de témoignages d'anciennes participantes, que les femmes... Moi, en fait, c'est ça. Je regardais la liste des participants, participantes, puis il y a des gens que je voyais qui revenaient tout le temps. Donc, j'ai été poser des questions. Pourquoi ? Pourquoi trois fois ? Pourquoi ? Puis le commentaire, c'était tout le temps « vas-y, les yeux fermés » . C'est très libre comme participation. Donc, c'est très inclusif, très libre. Tu te sens à la bienvenue. Puis côté inscription, je ne suis pas au courant de tout ce qui s'est passé, mais je suis pas mal certaine que toute femme qui s'inscrivait avait sa place pour rentrer. Donc ça, c'est rare qu'on voit ça, que l'organisation prend position aussi directement que ça. Et honnêtement, bravo, c'est vraiment, je pense qu'on frôlait les 40 % cette année, c'est énorme. Mais enfin, ça fait du bien. C'était plaisant de voir ça. Je me rappelle mes premières courses, je pense qu'on était quatre femmes sur 100-150. C'est correct, je m'entends bien, j'aime ça socialiser, mais c'est quand même plaisant aussi de pouvoir, je ne sais pas comment dire, on parle d'autre chose. C'était vraiment plus léger, c'était vraiment bien de voir que c'était normal de voir autant de femmes que d'hommes, ou presque, sur cet événement-là. Sincèrement, bravo, chapeau à l'organisation. C'est vraiment... C'est gros d'avoir pris la décision de permettre à autant de femmes. C'est là qu'on voit que si tu donnes la place aux femmes, elles vont la prendre. Puis c'est un bel exemple de ça. Puis je pense qu'ils visent encore plus haut comme pourcentage l'année prochaine. Puis sincèrement, j'ai très confiance.

  • Speaker #1

    Je trouve ça génial aussi, en fait. Déjà, de... Enfin, qu'ils aient atteint ce résultat, déjà, c'est énorme. Oui. Et en plus, je trouve que ça montre aux autres que c'est possible parce qu'on entend quand même assez souvent « Ah non, mais on essaie d'attirer les femmes, elles ne viennent pas, on ne comprend pas. » Là, ils ont mis en place des choses concrètes et ça fonctionne.

  • Speaker #0

    Oui, prenez exemple.

  • Speaker #1

    Exemple aussi. C'est vrai que ça fait trop plaisir de voir ça, ce qu'elle ne me passe si courant. Et à ton avis, toi qui as de l'expérience du coup, Dans ce milieu, quels sont les freins qui empêchent les femmes de se lancer en général ?

  • Speaker #0

    J'avais fait un sondage l'année dernière. Ce que je recevais le plus souvent comme commentaire, c'était les délais. C'est sûr que j'en parlais tout à l'heure, la désertusse, c'est 7 jours. Tu ne peux pas aller faire ça sans entraînement nécessairement. Tu pourrais, mais je ne sais pas ce que ça donnerait. Il faut que tu sois quand même entraîné. C'est 200 km par jour minimum. Ça permet à ceux qui veulent faire la course de le faire en 2-3 jours, de courser. Mais ça permet aussi à celles et ceux qui veulent prendre le temps de dormir, prendre le temps de voir les choses. Comme moi qui arrive de l'étranger, je veux visiter en même temps, je veux voir le pays. Donc, si je passe mon temps toutes les nuits à rouler, je manque beaucoup du coup de paysages et d'endroits fabuleux. Donc, oui, je pense que les délais, c'est vraiment ça. Laissez libre choix aux gens de décider de leur vitesse et tout. Ça reste de l'ultra quand même. Ça reste un accomplissement vraiment extraordinaire de faire ça. Les délais, c'est quelque chose. Rouler la nuit, c'est quand même des craintes qui sont assez présentes selon moi. J'en fais partie. Donc justement, si les délais sont plus larges, ça te permet aussi de te dire que je n'aurai pas nécessairement à rouler. rouler toutes les nuits. Donc, ça peut enlever, justement, un frein. Puis, je pense que l'aspect compétition, compétitivité, c'est peut-être moins ce que les femmes recherchent dans ce genre de trucs-là. Donc, encore une fois, si tu laisses cela, je pense que tu peux ouvrir la porte à plein d'autres participants, participantes. Puis, c'est ça, de voir des femmes qui l'ont fait, de mettre de l'avant des témoignages. Donc, je pense que ça aide vraiment beaucoup. Moi, ça m'a aidé beaucoup. Puis quand tu poses une question à une femme et qu'elle te répond sur justement comment ça a bien été, je pense que ça encourage justement à continuer et à s'inscrire soi-même.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Là, tu vas y contribuer du coup avec cet épisode. C'est ça qui est chouette.

  • Speaker #0

    J'espère bien.

  • Speaker #1

    Tu vas avoir ta petite fière. Elle est délicieuse.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as déjà des projets en tête pour la suite ? Il y a d'autres endroits où tu as envie d'aller pédaler ou d'autres événements comme ça auxquels tu as envie de participer ?

  • Speaker #0

    Bien, c'est sûr qu'il y en a une tonne, mais mettons, à court terme, pour moi, c'est quand même le début de la saison au Québec. Donc, pour moi, c'est comme si le gros événement est déjà accompli. Donc, j'ai de la difficulté à me projeter sur l'année prochaine déjà. J'ai la Race Across Québec, le 1000 kilomètres fin août, ici, là, à Québec, au Québec, dans le coin de Montréal. Donc, ça, c'est dans le calendrier, c'est certain. Certains, des micro-aventures, des voyages possiblement durant l'été. Puis c'est sûr que dans un avenir plus ou moins à moyen long terme, c'est sûr que la transcontinentale ou du moins une course de ce genre-là de plus grande envergure en termes de distance, c'est certain que ça me parle. Donc je parlais de progression tout à l'heure. Je vais essayer un petit peu de continuer à gravir la pente tranquillement. Je ne sais pas si la prochaine étape, ce serait directement la TCR, c'est peut-être gros, mais certainement...

  • Speaker #1

    Tu fais combien de kilomètres ?

  • Speaker #0

    Cette année, encore une fois, c'est ce départ-arrivée, c'est différent, mais cette année, c'est entre 4000 et 5000, je vais dire, grosso modo. Je crois que c'est 17 jours, mais tu sais, c'est gros. Moi, ce que j'ai fait là, je me dis, est-ce que... Là, c'est certain qu'il faudrait que je roule plus de nuit, sans doute, pour rentrer dans les délais. Là, tu te poses la question, bon, c'est beau, j'ai fait 5 jours, 1400, il y a beaucoup plus de dénivelé. est-ce que Est-ce que je suis capable de faire deux à trois fois ça encore ? J'ai envie de faire la progression et de bien le faire, justement, pour ne pas me blesser, pour ne pas non plus... Il faut que ça reste dans le plaisir, même si des fois, sur le coup, on n'en a pas, on en a plus par après. Mais il faut que ça reste quand même dans l'ordre de... Je ne veux pas me tanner du vélo non plus. Donc, il faut que ça reste quelque chose de positif, puis justement, de pouvoir voir du pays. Je trouve que c'est tellement un beau véhicule de voyage, justement. Oui, c'est sûr qu'il y aura beaucoup de voyages de vélo à venir, c'est certain. Mais c'est ça.

  • Speaker #1

    On va pouvoir commencer à t'entraîner à l'extérieur.

  • Speaker #0

    C'est ça, mais nous, c'est fou, mais ça commence. J'ai fait un de mes premiers 100 kilomètres hier. Oui, ça commence doucement. C'est la première du jour. Exactement.

  • Speaker #1

    Et pour terminer, Geneviève, est-ce que tu as un message que tu aimerais transmettre aux auditrices de la Sportive Outdoor ?

  • Speaker #0

    Oui, bien certainement, si l'ultracyclisme vous intéresse. Le plus difficile, c'est tout le temps de s'inscrire. Je sais que ça a l'air cliché, mais c'est tellement ça. C'est de s'inscrire, puis après ça, on trouve les solutions pour y parvenir. Donc, oui, je dirais de franchir ce petit moment-là, de s'inscrire à un événement. Puis c'est certain qu'on parle des fois des... des effets un peu nuisibles des réseaux sociaux, mais s'il y en a un qui est très positif, c'est de pouvoir rapprocher la communauté. Donc, de se servir de ces réseaux-là, justement, pour communiquer avec des femmes qui ont déjà participé dans l'Ultra. Ce sont vos plus grandes alliées. Moi, je l'ai fait beaucoup, puis habituellement, la réponse est tout le temps positive. J'ai eu beaucoup d'aide, j'ai eu beaucoup de conseils, justement, pour planifier mon truc en Espagne. J'avais des gens en Espagne qui m'ont quand même Merci. donner des conseils sur la route à faire et tout. Donc, servez-vous de ça, de la communauté, parce qu'elle existe réellement. Puis, avec les réseaux, c'est vraiment une manière vraiment accélérée d'y avoir accès. Donc, il faut en profiter.

  • Speaker #1

    C'est vrai. Super message pour terminer. Merci beaucoup. Merci. Écoute, on va continuer à suivre tes aventures. Tu as un compte Instagram, il me semble.

  • Speaker #0

    Oui, exact.

  • Speaker #1

    Je mettrai du coup le lien dans la description de l'épisode. Oui,

  • Speaker #0

    c'est là un droit d'être prêt.

  • Speaker #1

    Ça te mène !

  • Speaker #0

    Oui, certainement. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, à bientôt.

  • Speaker #0

    Bye bye.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes, cela nous aide. À bientôt !

Chapters

  • Introduction à Geneviève Healey et son parcours

    00:10

  • Débuts dans le cyclisme et l'ultracyclisme

    00:34

  • Préparation et choix de la Desertus Bicus

    04:12

  • Détails de la course : itinéraire et points de contrôle

    06:35

  • Stratégies d'entraînement et gestion du mental

    12:59

  • Conseils pour les femmes intéressées par l'ultracyclisme

    43:08

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