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La Sportive Outdoor - Sport Outdoor au féminin

La vie d'une jeune cycliste professionnelle avec Amalia Debarges

La vie d'une jeune cycliste professionnelle avec Amalia Debarges

46min |27/05/2025
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Description

Dans cet épisode du podcast, Laurène Philippot a le plaisir d'accueillir Amalia Debarges, cycliste pro de l'équipe UAE, qui partage avec nous son parcours, depuis ses débuts à vélo à l'âge de 4 ans jusqu'à et son quotidien actuel en tant que cycliste professionnelle.


Au fil de l'épisode, Amalia nous plonge dans la dynamique de son équipe, qui comprend une équipe développement et une équipe World Tour., mais aussi dans ses entraînements, sa nutrition, ses courses et nous livre son regard sur le développement du sport féminin... Un témoignage de sportive vraiment intéressant et inspirant pour découvrir les coulisses du cyclisme professionnel.


🔗 𝐒𝐮𝐢𝐯𝐫𝐞 𝐀𝐦𝐚𝐥𝐢𝐚:


Crédit photo de couverture: @facepeeters


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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: com/jenseast">https://soundcloud. com/jenseast


Licence: org/licenses/by/3. 0/deed. fr">https://creativecommons. org/licenses/by/3. 0/deed. fr



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor, le podcast. Bonjour à toutes, aujourd'hui je reçois Amalia Debarge, jeune cycliste talentueuse, récemment passée professionnelle au sein de l'équipe UAE. Très contente de la recevoir pour qu'elle nous parle de son parcours, de son quotidien en tant que cycliste pro et de ses objectifs. Bienvenue Amalia, est-ce que tu veux bien te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Bonjour tout le monde, moi c'est Amalia Debarge, et du coup je suis cycliste professionnelle depuis janvier 2025 au sein de l'équipe UAE. Et je suis dans l'équipe développement de cette équipe. Donc voilà. Ok.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu peux nous raconter, on va repartir un peu vraiment de tes débuts, comment est-ce que tu as découvert déjà le cyclisme et qu'est-ce qui t'a donné envie de te lancer ?

  • Speaker #1

    Donc déjà, moi j'ai toujours eu des parents très sportifs, mais ils n'étaient pas du tout au vélo. C'est que j'ai aménagé dans un quartier vers mes 4 ans à peu près. Et je faisais du vélo dans le quartier. Et ma voisine m'avait dit, aujourd'hui c'est l'initiation au club des vélos qui était à seulement 500 mètres de chez moi. Elle avait demandé à tous les jeunes du quartier de venir. Du coup, je suis allée au vélo et j'y suis depuis. Même si j'avais arrêté une année vers mes 7-8 ans, parce que comme toutes les jeunes filles de mon âge, je faisais aussi beaucoup de gym, de danse à côté. Et j'avais une jeune fille qui m'a dit que je ne voulais faire que de la gym. Du coup, j'avais atteint un bon niveau dans les deux sports, avec des compétitions le samedi de gymnastique et le dimanche de vélo. Et ça faisait beaucoup trop. Donc, j'avais décidé d'arrêter le vélo. Et puis finalement, après un an à faire que de la gym, j'ai dit « Non, moi c'est du vélo que je veux faire » . Et du coup, je m'étais remise au vélo et depuis, je n'ai plus lâché. Et après, ces dernières années, j'ai couru deux années en National 1 Alliance Rink Evolution. Et l'année d'avant, c'est là où j'ai commencé à faire mes plus gros résultats en cas d'aide deuxième année, avec des résultats en championnat de France, avec une victoire en Coupe de France des départements. J'étais championne régionale, championne interrégionale. Et c'est là que ça m'a donné envie de tout découvrir, de passer en équipe de France. Et voilà, après je suis arrivée ici aujourd'hui, j'en suis super contente. Mais je ne suis pas encore au top du top. J'ai encore de l'évolution à avoir.

  • Speaker #0

    Ça paraît normal, tu es quand même super jeune. Mais c'est dingue d'avoir commencé déjà à 4 ans.

  • Speaker #1

    C'est ma 15e année. C'est ma 15e année du coup.

  • Speaker #0

    En fait, tu es jeune, mais tu as une sacrée expérience déjà. Et tu as toujours su, à partir du moment où tu t'es remise au vélo, que tu voulais devenir... professionnels en cyclisme ou c'est vraiment quand même venu au fur et à mesure de tes résultats ?

  • Speaker #1

    À la base quand j'étais plus jeune je voyais des filles comme Lynn Burkier passer en équipe de France, aller sur des championnats d'Europe et je me suis dit bah moi mon rêve c'est d'aller en équipe de France et en fait quand je suis passée en junior et que je suis rentrée en équipe de France je me suis dit mais en fait l'équipe de France c'est finalement pas grand chose mais c'est quand même pas mal d'être en équipe de France mais en fait on est en équipe de France juste sur le papier, si c'est pour pas courir après et pas faire des résultats sous ce maillot, c'est pas vraiment pareil. Donc après, quand je suis arrivée en équipe de France, c'était, bah, maintenant je vais faire des résultats en équipe de France. Mais si je fais des résultats en équipe de France, potentiellement je peux passer pro. Et après ma première année en équipe de France, il y a pas mal de filles qui sont passées professionnelles, des juniors 2 du coup. Et c'est à ce moment-là qu'avec mes copines, on s'est dit, on est en équipe de France aussi, en fait. Pourquoi pas passer dès l'année prochaine en équipe de France ? Mais quand j'étais plus jeune, c'était, on va dire, beaucoup plus tard qu'on passait pro. C'est vers plutôt 20, 22 ans qu'on passait professionnel. Et maintenant, dès l'âge de 18 ans, on peut l'être. C'est pour ça que directement après l'équipe de France, on s'est dit, après aller les années junior en équipe de France avec les Coupes du Monde et tout, on était là, c'est bon maintenant, professionnel dès l'année prochaine, c'est le rêve.

  • Speaker #0

    C'est excellent en fait, c'est vrai que ça arrivait quand même relativement vite, du coup ça s'est bien enchaîné. Et quels ont été tes plus beaux succès et souvenirs en fait en cyclisme jusqu'ici ?

  • Speaker #1

    Et bah du coup en cadette, ce qui m'a un peu fait rester sur le vélo on va dire, parce qu'après les années cadette on commençait à passer beaucoup d'heures sur le vélo, donc on se démotive un petit peu si on n'a pas de résultat. Moi c'est mon avis parce que je suis très compétitrice, mais il y en a qui adorent aussi s'entraîner. C'est, je pense, la Coupe de France, la finale de Coupe de France des départements à Montpinchon. Il y avait un chrono le samedi, je crois que c'était sur samedi-dimanche. Et le chrono, j'avais fait un très très mauvais résultat. J'étais dégoûtée parce qu'en Nouvelle-Vernal, j'avais fait très bon résultat et arrivé au niveau national, pas du tout de résultat et j'étais super déçue. Et du coup, toute la soirée, mes parents ont essayé de me remonter le moral et tout, et pour la course le lendemain. Et je pense que j'avais un peu la rage. d'avoir fait ce résultat alors que j'avais prouvé que j'étais quand même plutôt forte et je m'étais fait battre par plein de filles j'avais fini vraiment tout en bas du classement et j'étais dégoûtée Et du coup je suis arrivée avec la rage le lendemain de gagner, de prouver que j'avais le niveau. Et du coup j'ai gagné le lendemain à la Coupe de France, je finis en haut d'une bosse, il y avait 500 mètres à 10%, j'arrive en haut et il y a la championne de France Célia Géry qui était à côté de moi, des filles qui avaient fait des podiums déjà la veille. On savait déjà qu'elle était très forte et moi c'était on va dire ma première apparition comme ça à haut niveau. Et je pense que c'est un de mes plus beaux souvenirs. Et après forcément l'année dernière ma troisième place au championnat de France, il y avait ma famille, il y avait tous mes amis. Les championnats de France c'est différent que gagner une coupe de France. Les championnats de France c'est un autre monde. Il y a un maillot à gagner, il y a tellement une entente de différence que sur une coupe de France. C'est une fois dans l'année et avoir fini 3e, j'étais tellement contente. Je n'arrivais plus à m'arrêter de sourire, j'avais des crampes aux joues. Même si on va dire que la course n'était pas passée très très bien à l'avant avec une chute dans l'échappée où il y avait eu un petit souci, je ne sais pas si tu avais vu. Mais du coup elle s'était rentrée dedans, donc à la réveille il y en a une qui n'était pas très contente parce que c'était fait mal. Du coup on se connait toutes, on est toutes copines en Aqueduct France. Et du coup, j'arrivais pas vraiment à être déçue qu'elle soit tombée parce que j'étais tellement contente. Je prouvais que j'avais aussi le niveau, je m'étais blessée deux semaines avant. Et du coup j'avais les joues toutes serrées, j'avais trop mal aux joues. Et à côté de moi elle pleurait, je ne savais pas comment réagir et moi j'étais sur un nuage. Et du coup je pense que c'est mon meilleur souvenir.

  • Speaker #0

    ça c'est vraiment mon meilleur souvenir je comprends c'est ce qui est super marquant même maintenant je sens que je souris encore quand je le dis ce qui est trop bien c'est que c'est un vrai bon souvenir et donc tu disais donc là t'es récemment passée pro donc dans l'équipe UAE et tu disais c'est l'équipe développement donc ça veut dire quoi en fait concrètement c'est organiser comment une équipe de cyclistes tu vois tu peux nous expliquer un peu parce que je sais qu'il y a des auditrices qui ne sauront pas du tout bah

  • Speaker #1

    du coup l'équipe UAE du coup c'est une équipe qui est World Tour comme la FDJ par exemple, mais savent que la UAE, comme certaines équipes, ont une équipe développement. C'est-à-dire que nous, on est 9 filles, on est une équipe développement, on est U23, donc on a toutes moins de 23 ans, et du coup on est 2 à avoir 18 ans et après on est les 2 plus jeunes de l'équipe. Mais savent que UAE, contrairement à d'autres équipes, on est tout le temps tout ensemble. C'est-à-dire que quand on fait des stages, il n'y a pas de stage que pour la World Tour, il n'y a pas de stage que pour la U23 ou pour la développement. c'est qu'on est toujours tous ensemble, contrairement à d'autres équipes où ils font vraiment une distinction entre les deux équipes. Nous, on n'est que neuf, c'est-à-dire qu'on court très très rarement ensemble. C'est presque impossible qu'on ait des courses que à neuf. Par exemple, il y a quatre filles de l'équipe World Tour qui courent, plus deux filles de l'équipe développement, ou alors quatre filles de l'équipe développement et deux filles de World Tour qui descendent sur une petite course. Et en fait, il n'y a presque pas de distinction. On a tout mis en place pareil, pardon ! Tout est mis en place pareil pour les... On va dire, c'est censé être deux équipes, mais nous, depuis le début de l'année, on nous répète, on est une team. On est une team, on est tous ensemble. Par exemple, pour notre groupe WhatsApp, il n'y a pas de groupe différent, on est un groupe tous ensemble, on parle tous ensemble, et il n'y a vraiment pas de distinction. Tout est mis en place pour qu'il n'y ait pas de différence. Donc forcément, il y a une différence.

  • Speaker #0

    C'est super intéressant d'avoir vraiment tout ce mélange. Vous êtes combien au total ?

  • Speaker #1

    Je crois qu'il y a une trentaine dans l'équipe pour un tour, et nous, on est neuf. Et du coup ça fait quand même un sacré paquet de monde. Et du coup, on est en stage, et je me suis retrouvée en stage avec Elisa Langoborghini. Ça fait bizarre, parce que moi j'ai des copines qui sont dans une équipe développement, elles ne font pas forcément tous leurs stages avec l'équipe de la World Tour. Nous, tout ensemble en fait.

  • Speaker #0

    C'est génial. En fait, pour intégrer une équipe pro comme ça, évidemment, j'imagine que ça va se passer par les bons résultats que tu as eus. Mais comment ça se passe ? Est-ce que tu as des gens, par exemple, du AE qui sont venus te repérer ? Ou est-ce que tu passes des sélections à un moment ? Comment ça fonctionne pour passer pro ?

  • Speaker #1

    Pour passer pro, il y a deux solutions. Soit on a un agent et c'est l'agent qui va contacter en mettant en avant nos résultats. Mais moi, je ne suis pas passée par un agent parce que je ne pensais pas forcément passer professionnel à 18 ans. Ce n'était pas forcément mon objectif, même si j'avais vu mes copines passer. Du coup, moi, c'est plus ma deuxième course. C'était la Coupe du Monde à Binda et j'ai fini quatrième. Ce qui fait que dès cette première course, j'ai des équipes françaises et étrangères qui ont commencé à me contacter, dont la UAE. Et après, on est resté en contact un peu avec les différentes équipes. J'ai fait quelques rencontres avec des équipes. Et au fur et à mesure, j'ai été avec différentes personnes. Et j'ai eu un peu ce qu'ils me proposaient sur l'année, les courses qu'il y avait au programme. J'ai été contactée par quelques équipes. Et c'est vrai que le projet de UAE, le fait d'avoir l'équipe développement qui est vraiment très très attachée, en fait, ils font exprès d'avoir une équipe très proche, parce qu'on va dire que du coup, la passerelle pour passer de l'équipe développement à la passerelle World Tour est beaucoup plus petite. Vu qu'on est tout le temps un peu tout ensemble, ça veut dire qu'il n'y a pas une grande marche à faire pour passer de la Devo à la World Tour. Parce que du coup, on court déjà avec la World Tour de temps en temps. Le seul truc, c'est que par exemple, là dans l'équipe développement, je ne peux pas courir sur une course World Tour. Donc comme Paris-Roubaix, le Tour de France, c'est 1.wwt ou 2.wwt. C'est les seules courses que je ne peux pas faire. Mais du coup, après, je peux faire les autres courses. Je peux faire toutes les professionnelles 1.1, par exemple, je course ce week-end.

  • Speaker #0

    Oui, ok, intéressant. Donc c'est vrai que ce n'est pas énorme finalement les différences. C'est génial d'avoir intégré une équipe comme ça. Et sur les différences entre le monde amateur et le monde professionnel, toi qui viens d'arriver, quelles différences t'ont un peu sauté aux yeux déjà ?

  • Speaker #1

    Le budget forcément et le staff. Je pense que c'est les deux choses qui ont le plus évolué dans mon changement d'équipe. Parce que forcément, la première course, j'arrive, il y a un bus. Ça fait bizarre, 18 ans, t'arrives sur la course, il y a un bus. T'es toujours suivi, t'as les médecins, t'as des kinés. On est suivi à 100%, c'est que ça passe de la tête aux pieds. De partout, on a tout. on a tous des entraîneurs différents on a 4 ou 5 entraîneurs je crois dans l'équipe donc on peut s'adapter s'il y a un entraîneur qui ne correspond pas du tout moi le plus gros problème que j'avais au début c'était surtout la langue il fallait que j'arrive à m'adapter parce qu'il ne parle pas français il y a une seule française autre coureuse mais qui est de la World Tour, du coup on n'est que deux et après au niveau staff il y en a quelques-uns qui parlent français au final plus je suis dans l'équipe Merci. plus je me rends compte qu'il y en a qui parlent français. Et c'est vrai que quand on fait des meetings, quand on est tous ensemble, c'est que de l'anglais. Et c'est vrai qu'au début, je ne parlais pas anglais. Parce que du coup, j'ai été invitée en juillet sur un stage avec la World Tour avec eux. C'est après ça qu'ils m'ont fait signer mon contrat parce qu'ils voulaient d'abord me rencontrer histoire de voir si j'essayais de m'intégrer ou si je parlais un minimum anglais. J'avais un petit peu pris de cours avant, avec mon père et un peu sur mon téléphone pour essayer de parler. Mais j'avais le niveau scolaire, quoi. Donc, on va dire que le premier stage, ils ont vu que j'avais envie, mais je n'avais pas encore un bon niveau. Et après, tout de suite, après avoir passé deux semaines avec l'équipe, forcément, c'est passé vite. Et maintenant, je n'ai plus trop de mal à m'exprimer avec l'équipe. Ils me comprennent et moi, je n'ai pas trop de mal à les comprendre aussi. Donc, c'est le top.

  • Speaker #0

    Oui, tu as le meilleur truc au moins. De toute façon, tu es en immersion,

  • Speaker #1

    tu n'as pas le choix. Au début, je n'avais vraiment pas le choix. Mais du coup, c'est vrai qu'avec les filles, au début, ce qui était compliqué c'était la langue. Mais du coup, entre... J'avais une fille qui parlait anglais dans mon équipe l'année dernière, Alliance Money Evolution, et c'est vrai que je me suis un peu retrouvée à sa place. C'est que l'année dernière, tout le monde parlait français, et on va dire que personne n'essayait vraiment de lui parler en anglais, et elle, elle essayait de parler un peu français, mais je trouve que c'est plus compliqué d'apprendre le français que d'apprendre l'anglais. Parce que le français, c'est vraiment dur. Et ça, c'est qu'un ou deux ans qu'elle était arrivée en France, et c'est très compliqué de parler français. Quand j'ai essayé de lui apprendre, je me rends compte que c'est compliqué, surtout si elle n'a jamais eu français à l'école comme nous, on a eu anglais. Donc du coup, pour apprendre de zéro, c'est très, très compliqué. Et je me rends compte que les efforts que des filles de l'équipe UAE ont fait pour essayer de m'apprendre l'anglais, ce n'est même pas les trois quarts que j'ai fait pour essayer d'apprendre le français à une fille de mon équipe. Et ça, je me rends compte. Après, quand tu arrives et que tu ne peux parler à personne, c'est horrible. Après, si on te parle un à un... ils comprennent que tu comprends pas donc ils répètent, ils reformulent mais quand c'est à table et que tout le monde parle et qu'il faut réussir à suivre mais au début je comprenais rien donc ça rigolait, moi j'étais là j'ai pas compris la blague c'est bon, salut ok qu'est-ce qui s'est passé ? ça avait l'air drôle hein mais bon non mais voilà après ouais la plus grosse différence je pense que c'est le budget c'est d'arriver avec un bus, d'avoir un staff énorme autour Je ne dis pas qu'on n'avait pas de taf au niveau national, mais c'est tellement différent. On a le directeur sportif, on est entouré, on a des mécaniciens et tout. On a un assistant, surtout en équipe nationale, on a des atouts. Mais la différence de budget, que ce soit dans les vêtements, ou dans le vélo, ou dans l'assistance qu'on a autour, c'est un autre monde. Il ne faut pas assez pro pour comprendre, je pense. Ou alors, il faut parler vraiment longtemps avec quelqu'un qui est professionnel pour comprendre. tout est au détail on va dire, c'est tellement plus pointilleux.

  • Speaker #0

    Ça doit être chouette à vivre pour toi ! Et qu'est-ce qui te motive le plus dans cette première saison chez les pros ?

  • Speaker #1

    Cette saison, je pense que c'est surtout découvrir. Je pense que je réalise pas encore forcément que je suis professionnelle. J'ai fini le quai un an alors que forcément là je profite. Je sais qu'il faut que je profite de tout ce que je suis en train de vivre. J'ai encore plein de voyages à venir, enfin là j'ai déjà fait des voyages les plus gros. en Espagne, je suis allée à Mallorque, c'est la première fois que j'allais sur une île pour faire du vélo quoi, enfin c'est des trucs incroyables, j'ai fait l'Espagne, j'ai fait l'Italie, là je sais pas, je vais partir en Bretagne, aux Pays-Bas, je vais partir en Norvège, et c'est des trucs que je pensais jamais vivre dans ma vie et que j'aurais jamais vécu si je passais pas pro, parce que bah comme je l'ai dit, c'est une question et quand on est une équipe qui a du budget, c'est incroyable. C'est vraiment tout le monde. Et du coup, je pense que ce qui me motive, c'est de découvrir. Et après, quand je vois des filles comme Elisa Langoborghini, qui a encore une canine pour, je me dis que c'est un rêve. Ça me donne envie de continuer.

  • Speaker #0

    C'est génial. Est-ce que tu as une journée un peu type de cycliste pro ? Ou est-ce que chaque journée est très différente ? Comment ça s'organise, votre quotidien ?

  • Speaker #1

    On va dire que mes semaines sont organisées à peu près pareil. On va dire que mes entraînements sont à peu près pareil. mais les jours ça dépend. C'est à dire que par exemple le mercredi je me lève, je suis à ma maison tranquille le matin, je mange le midi, à 14h du coup je vais rejoindre le pôle cyclisme féminin, donc mon groupe avec qui je roule sur Chambéry, on va faire une sortie 3h, soit je vais rouler un peu avant, parce que souvent la plupart du temps je vais 4h, donc 3h30 et elles elles font 3h. Donc du coup soit je vais au pôle en vélo, ou après je rallonge. Bon, en hiver, c'était plutôt l'inverse. Je partais à 13h, après je suis arrivée à 14h, j'avais déjà fait une heure, ce qui me permettait de faire mes 4h. Et après, je sais que là, pour l'instant, cette année, on a un très bon groupe au pôle cyclisme féminin, ce qui fait qu'on se tire toutes vers le haut. On a un groupe post-bac avec des filles qui courent en Coupe de France et une deuxième professionnelle qui est dans l'équipe. Donc, c'est le top. Ah oui,

  • Speaker #0

    c'est génial. Et en fait du coup ça veut dire au quotidien Tu t'entraînes en fait avec ce pôle là Et après, ponctuellement, il y a des stages avec l'équipe UAE ? Comment ça se gère ?

  • Speaker #1

    Alors du coup, la semaine, j'essaye d'aller m'entraîner. Je n'aime pas trop m'entraîner toute seule. Alors la plupart du temps, j'essaye de m'entraîner avec le pôle. Donc j'essaye de caler mes entraînements. Mais quand je sais que le mercredi, c'est parce que j'ai une sortie endurance la plupart du temps, parce que mon entraîneur de l'AIE est en contact avec un entraîneur du pôle, mon ancien entraîneur de l'AIMAL. Et du coup, ils sont en contact. Du coup, ils lui envoient la programmation de ce qu'on va faire sur la semaine. et mon entraîneur essaye de s'adapter un petit peu. Mais par exemple, quand j'ai des séries d'exercices qui vont durer, je ne sais pas moi, une heure, une heure et demie, c'est un peu compliqué d'aller avec le pôle puisque ça m'obligerait à toujours faire demi-tour. Donc sinon, des fois quand j'ai deux heures et qu'elles font une heure et demie, je vais avec elles faire une heure et demie et à la fin de ma sortie, je vais faire mes exercices pendant une heure et après je vais faire ma recube. Du coup, ce qui me permet de ne pas faire trois heures, deux heures et demie toute seule parce que je n'aime pas m'entraîner toute seule. Il y en a qui adorent, mais moi... J'ai besoin de gens pour me motiver.

  • Speaker #0

    C'est comme toute une gestion, mine de rien. Tu as toi ton programme, il faut s'adapter un peu avec ce que font les autres. Si vous voulez faire tout ensemble, j'imagine qu'il y a une petite organisation à chaque fois.

  • Speaker #1

    J'ai aussi une copine avec qui je roule souvent, donc ça me permet d'aller avec elle. Quand on n'est plus que deux, c'est plus facile de s'attendre. Quand on est un groupe, si après je fais un demi-tour et que je dois encore faire une série dans la boîte, ça veut dire que je suis obligée de m'attendre. Et après aussi, ce qui est compliqué, c'est calculer. quand par exemple on doit, je sais pas moi, une série d'exercices mais que dans la série on doit faire des moments où on doit faire à plat et des moments en boss mais trouver un... enfin calculer ce parcours regarder à quel moment on va avoir assez de temps pour finir la boss et être sur le plat après pour faire la deuxième série ou ou être, eux, dans une boss de 20 minutes des fois le plus simple c'est de faire la boss, on fait demi tour et on refait mais quand on veut un peu aller découvrir et qu'on veut faire vraiment... quand on fait 4 heures, je sais que moi j'aime pas faire des aller-retours dans une boss donc du coup essayer de s'organiser Parce que toutes les 20 minutes, j'ai un exercice à faire. Il faut qu'à chaque fois, je sois dans une bosse. Je trouve que ça, c'est plus compliqué que l'organisation pour savoir à quelle heure je vais aller rouler.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair, ce n'est pas simple. Et au niveau volume, ça représente quoi ? Tu passes combien de temps sur le vélo dans une semaine ?

  • Speaker #1

    On va dire qu'au plus bas, je dois être à 14 heures par semaine. Mais que de vélo. Que de vélo, je dois être à 14 heures par semaine et au maximum 20 heures. Et quand je suis en stage, on va sur du 23-24 heures.

  • Speaker #0

    Ah ouais, ok. Et à côté de ça, après, tu fais aussi d'autres choses ?

  • Speaker #1

    Ouais, le renforcement musculaire, mobilité. Normalement, j'essaie d'en faire avant tous les entraînements. Mais j'ai un peu du mal, je ne vais pas mentir. J'ai un peu du mal, mais je devrais faire avant tous les entraînements. Mais j'essaie de faire au moins avant les entraînements où j'ai de la charge d'intensité ou que je sais que c'est une séance assez importante. Mais quand je fais, par exemple, comme aujourd'hui, une sortie récup, je n'ai pas forcément envie de faire de la mobilité avant. Mais après je vais aussi normalement une fois par semaine à la salle. Et du coup j'ai de la mobilité et une pré-routine, échauffement pour préparer mon corps à la muscu. Parce que c'est quand même assez traumatisant pour le corps. Parce que souvent quand je vais à la salle, c'est surtout pour charger. Donc éviter de se faire mal. Ouais,

  • Speaker #0

    ne fais pas comme ça. Oui. Et est-ce que c'est facile de gérer l'équilibre entre les entraînements, la récupération ? D'après ce que tu dis, ça fait quand même un gros volume. Donc de gérer en fait cet équilibre-là, est-ce que juste tu suis en fait du coup le planning qu'on te donne ou est-ce que tu adaptes aussi ?

  • Speaker #1

    d'une sorte de manière ? Déjà, au début de l'année, j'étais scolarisée. J'étais en staff, j'avais commencé l'année. Plus l'année est passée et plus mes charges d'entraînement commencent à évoluer parce que l'année dernière, j'étais plus autour de 10-12 heures. Pour arriver là, maintenant, où je suis plus à 18 heures environ par semaine, forcément, je ne suis pas passée de 12 à 18. J'ai passé 12, après j'ai fait 10 semaines à 13, 10 semaines à 14, jusqu'à évoluer et arriver où j'en suis aujourd'hui. Dès le début de l'année, on va dire Merci. que je ne suis pas une fille très scolaire. Et aller en cours, aller m'entraîner, savoir à quelle heure je vais m'entraîner, sachant qu'en STAPS, on va dire que les cours, c'est un emploi du temps qui change tous les jours. C'est impossible d'avoir le même entraînement deux jours d'affilée. Et surtout, des fois, on peut avoir cours à 8h, et après, on va avoir cours à 13h, et après avoir un cours de 17h30 à 19h, ou quelque chose comme ça, qui fait que ce n'était vraiment pas pratique pour m'entraîner, et je n'arrivais pas du tout à suivre. Du coup, j'ai officiellement arrêté après avoir fait deux mois en Espagne cet hiver. J'ai passé décembre et janvier en Espagne. Et quand je suis revenue, il m'a dit qu'il allait falloir passer les examens. Et franchement, j'ai roulé presque tous les jours en Espagne. J'étais avec l'équipe ou alors j'ai fait aussi avec des amis pour aller m'entraîner. Forcément, je ne pensais pas du tout au cours. Du coup, sachant que... Après, forcément, j'étais avec des filles qui... sont encore à l'école parce que, bah, elles, c'est pas leur métier. On va dire que moi, c'est vraiment mon métier au jour d'aujourd'hui et j'ai signé un an. Et je me dis, bah, au lieu de me prendre la tête et d'essayer d'aller en cours, bah, vaut mieux arrêter et essayer de m'entraîner un an comme il faut. Et au pire, si ça marche pas, bah, j'aurais perdu un an. Enfin, pas vraiment perdu un an, mais on va dire perdu un an de scolarité. C'est comme si j'avais redoublé, on va dire. Donc, c'est pas grand-chose. Oui, c'est sûr. Ou alors, voilà. surtout qu'à mon âge j'ai rencontré un sacré paquet de personnes qui étaient hors du vélo, mais qui au milieu de l'année comprennent que c'est pas du tout ce qu'elles ont envie de faire, donc du coup l'année d'après elles se ré-envirent. Donc au final elles ont fait un an dans un truc qu'elles n'aimaient pas, bah moi j'ai décidé de faire un an où au final je l'arrête et je fais que du vélo. J'ai fini avec un an, je vais en profiter et je mets tout de mon côté pour réussir à re-signer l'année prochaine.

  • Speaker #0

    Ouais, tu mets tout en œuvre. T'es sûre que ça doit pas être simple du tout de gérer tout à la fois ?

  • Speaker #1

    Le plus compliqué on va dire, enfin que j'ai maintenant que je vais plus à l'école, Ce que je mange, c'est plus me préparer à manger. C'est-à-dire que des fois, quand je rentre du vélo, je sais que je n'ai pas vraiment envie de cuisiner. Il faut que j'arrive à me motiver, parce que forcément, il faut que je reprenne toute l'énergie que j'ai dépensée. Donc, j'avoue, la plupart du temps, je finis par manger des pâtes. Mais il faut que j'arrive à accompagner ça par des légumes, par une source de protéines, que ce soit dans la viande ou dans autre chose. Donc, du coup, aussi, un peu, toute l'alimentation, c'est un processus.

  • Speaker #0

    difficile à côté ce que je mange avant une sortie ce que je vais manger après une sortie ce que je vais manger la veille d'une course c'est tellement de choses justement une de mes questions est si tu as un programme alimentaire particulier et comment tu gères ça quoi si enfin déjà effectivement au quotidien enfin dans ce que tu manges dans tes repas quoi et

  • Speaker #1

    puis parce que tu manges sur le vélo enfin comment tu gères ça est ce que tu es accompagné aussi là dessus alors du coup dès le début de l'année bien évidemment on a la diététicienne qui vient nous parler on a deux deux diététiciens dans l'équipe, enfin une diététicienne et un diététicien du coup. Et ils prennent en charge 15 et 15 à peu près, on n'est pas 30, mais ils essayent de faire moindre-moindre parce que sinon ça fait trop de personnes, on va dire de coureurs à suivre pour un seul diététicien. Donc maintenant on en a deux et comme ça on peut se retourner vers, en fait on en a un qui est à nous, on ne va pas contacter les deux, on en a un qui nous suit et qui nous renvoie un message de temps en temps, savoir si on va bien. si on n'a pas de problème avec des chutes de poids, si notre poids est régulier. Après, ils ne nous surveillent pas au kilo près. Ils ne nous demandent pas nos mensurations tous les jours, ils ne nous demandent pas notre poids. On sait ce qu'on a à faire, on est pro. Pour en arriver là, on sait déjà qu'on fait à peu près attention. Après, ils ne vont pas les réussir. Si les résultats suivent, tant mieux. Si on arrive à manger ce qu'on veut, moi je sais que je suis une fille. j'aime me faire plaisir à côté et je sais très bien que pour l'instant la nutrition je mets pas 100% de mon énergie à être parfait parfait c'est à dire que je suis censé devoir peser à peu près tout ce que je mange pour avoir le bon apport calorique parce que faut vraiment pas être en déficit calorique c'est pas du tout ce qu'ils cherchent à avoir c'est vraiment être ne pas être en déficit calorique justement vaut mieux être en surplus calorique et en fait on on a une application qui prend notre activité qui est connectée du coup à notre notre capteur, nos cardio, le compteur et notre sortie. Du coup, il voit combien de calories on a dépensé. Et du coup, on peut rentrer ce qu'on a dépensé. Ce qu'on est en train de manger, par exemple, si je dis que j'ai mangé 150 grammes de pâtes, il va me dire que j'ai récupéré tant de calories. Et du coup, il va me dire qu'il faut que je mange encore, parce que sinon, tu n'as pas récupéré encore assez. L'application est plus dans ce sens-là que faites attention à ce que vous mangez, parce que vous devez maigrir.

  • Speaker #0

    C'est là que c'est intéressant, d'ailleurs, parce que parfois, dans les gens du quotidien, on a l'impression que, limite, c'est l'inverse. Et c'est quand même hyper intéressant de souligner que, Quand on est cycliste... pro et que du coup ça s'appliquerait aussi à des gens non pro mais voilà le truc hyper important c'est vraiment de faire attention à manger assez en fait voilà après il y a beaucoup dans la course à pied et le vélo je pense que c'est là où il y a le plus mais de soucis avec le poids,

  • Speaker #1

    des filles qui ont des troubles du comportement alimentaire parce que quand on commence à être forte plus on est maigre plus on a l'impression d'être forte donc il y a beaucoup de filles qui maigrissent beaucoup qui du coup atteignent un bon niveau Mais le problème de faire ça, c'est que ça dure 2-3 ans et qu'après, forcément, au bout d'un mois, ils ont besoin de manger plus. Parce que le déficit calorique, ça ne marche pas une éternité. Ça peut marcher un moment pour perdre du poids. Parce que si on garde les mêmes watts, mais qu'on est plus légère, forcément, en bosse, on est les meilleurs. Après, le vélo, c'est énormément de rapport poids-puissance. Forcément, une fille qui fait 10 kilos de plus ou 10 kilos de moins à côté, plus le pourcentage est élevé et plus ça se sent. on fait attention mais on va dire qu'ils sont pas... Enfin, on m'a posé énormément de fois la question mais ils te laissent manger ça, mais ils te laissent manger ça. Et en fait, ils me laissent me faire plaisir, faut pas que je m'affame. Mais en même temps, si j'arrive au bout de deux mois, j'ai pris 10 kilos et que j'avance plus dans les bosses, ils vont pas forcément faire de remarques parce que c'est mon corps et c'est moi qui choisis. Mais par contre, il y a des choses qui me résident pas à l'année prochaine. Ils ne vont pas me virer parce que j'ai plus de poids.

  • Speaker #0

    En fait, c'est une question d'équilibre. Effectivement, il faut que tu manges assez, mais pas non plus que tu manges trop et que du coup, ce soit plus efficace. Mais c'est vraiment l'équilibre global qui est recherché. Ce n'est pas de vous affamer.

  • Speaker #1

    Mais du coup, quand j'ai fait mon premier stage avec l'équipe, du coup, on était en altitude. Elles étaient trois semaines avant le Tour de France. Et du coup, quand elles mangeaient, je voyais qu'elles pesaient tout. Moi, je ne pesais jamais l'année dernière. Là encore je le fais quelques fois mais l'année dernière, moi je pesais rien du tout, c'était pas du tout mon problème la nutrition. Je sais que je faisais attention, j'ai jamais eu de problème vraiment réel avec la denture. Je comptais pas du tout les calories, je voulais pas être en déficit calorique. Et je savais me faire plaisir sans tout le temps être en train de manger trop. Je sentais que je mangeais pas trop et je sentais que je mangeais pas assez. Et quand je suis arrivée au premier stage, elle pesait tout. Et le truc que j'ai vu c'est pas elle pesait pour pas en prendre trop, c'est elle pesait. Et je les voyais, elles rajoutaient des cuillères et au bout d'un moment, elles faisaient « je vais devoir manger tout ça » et elles en rajoutaient. C'était plus à se dire « ah, faut que je mange quand même toute cette assiette » . Et en fait, elles se servaient l'assiette qu'elles devaient prendre et après, si elles avaient encore faim après ça, elles remangeaient. Mais elles avaient un minimum à prendre dans leur assiette pour récupérer de la journée. Parce que quand on fait 5h, 6h de vélo, avec des intensités, surtout là, ils étaient en altitude, une sortie de cidre avec des intensités pour récupérer les calories dépensées. ce n'est pas une petite assiette de pâtes qui va faire tout récupérer.

  • Speaker #0

    Est-ce que sur le vélo aussi, tu dois vraiment manger beaucoup et penser à t'alimenter très régulièrement ?

  • Speaker #1

    Oui, mais ça, déjà depuis mes deux dernières années, les deux années junior, j'ai commencé à organiser tout ça. Avant, je ne mangeais pas beaucoup sur le vélo. Mon entraîneur m'avait mis en place des sorties où j'avais un minimum à respecter. C'était environ 50-60 grammes par heure. de glucides donc ça revenait à prendre un bidon de 40 grammes de glucides avec 40 grammes de glucides dedans plus manger par exemple une pâte de fruits qui fait 17 grammes ou une barre qui fait tant de grammes, ça dépend les barres qu'on achète et du coup maintenant je fais beaucoup plus attention c'est-à-dire que je suis plus autour des 80 grammes de glucides par heure sur une sortie En durant, je pense que je suis à 70 grammes par heure. Si je fais des intensités, je vais être autour de 80. J'essaye, même des fois un peu plus, parce que maintenant, je me fais des bidons directement de 90 grammes de glucides dans le bidon. Comme ça, un bidon, vu que je ne bois pas beaucoup, je le bois en une heure et demie. Donc, ça me fait déjà 60 et 30 pour l'heure d'après. Et je bois un peu d'eau en même temps. J'interne, j'ai un bidon d'eau et un bidon de poudre tout le temps.

  • Speaker #0

    Oula, un camion. Et du coup, après, pendant les courses, c'est un peu différent parce que l'intensité est beaucoup plus haute. Donc on va venir manger plus de glucides, on est plus 100, 110, 120 grammes de glucides par heure. Et du coup, ça, la plupart du temps, pour les courses, du coup, les courses que je fais avec l'équipe, la veille, un des deux diététiciens, nutritionnistes, nous envoie le plan de la course. Donc il y a le graphique de la course et il nous envoie sur la courbe. tous les... bah du coup on est sponsorisé par Amacx et du coup bah c'est eux qui mettent, par exemple là il faudrait manger la bar, la chou-bar là parce qu'elle fait 7 grammes là il faudrait que vous ayez un bidon de 60 grammes que vous ayez fini au début de la boite qui est là et c'est tout calculé et ça évite un peu de réfléchir, qu'est-ce que je vais manger alors forcément, par exemple s'il y a un gel qu'on aime pas, bah on va le remplacer par un goût qu'on préfère parce qu'on mange toujours quand même quelque chose qu'on aime par exemple des fois en début de course ils mettent du nougat Moi, j'essaie très bien que sur le vélo, je n'arrive pas du tout à manger le nougat. Du coup, je le remplace par quelque chose qui a à peu près le même apport glucidique. Sinon, moi, j'adore manger sur le vélo. Ça n'a jamais été vraiment un problème. Mais je sais qu'il y a beaucoup de filles, elles peuvent faire deux heures de vélo, elles ont deux bidons d'eau et c'est fini pour la sortie. À la limite, elles vont manger une pâte de frire au milieu des deux heures. J'étais comme ça avant, je les comprends. Mais quand on commence à charger un petit peu, ce n'est plus possible. En fait, ce qu'on m'a dit... faut jamais finir une sortie en ayant faim. Si tu rentres et que t'as envie de te jeter sur la nourriture, c'est que t'as pas assez mangé sur le vélo. Ça veut dire que t'as un déficit calorique et que tu dois encore rattraper beaucoup, beaucoup, beaucoup trop. Du coup, on va se jeter sur la nourriture, on va manger trop, et c'est pas forcément... Ou alors, on va rentrer de l'entraînement à 16h, et on devrait manger juste un banca, et on va vouloir se faire un repas, parce que c'est bon, en fait, on a trop faim.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant d'avoir ce référentiel. Dans ton quotidien, est-ce que tu es beaucoup en contact avec toute l'équipe ? Tu parlais du diététicien ou de la diététicienne, mais aussi tes entraîneurs, tes coéquipières. Est-ce que tu as beaucoup de contact quotidien avec tout le staff ?

  • Speaker #0

    Mes coéquipières, la fille qui est française, on ne se parle pas. plutôt souvent parce que du coup on se demande quelles courses on fait, si on va se revoir enfin là je sais que je vais aller en Bretagne et qu'elle habite en Bretagne du coup je lui ai demandé si elle faisait des courses mais elle m'a dit qu'elle était sur une autre course donc du coup forcément on communique plus après je me suis fait du coup dans l'équipe développement vu qu'on est un peu plus les petites donc on est un peu plus restés ensemble pendant les stages il y en a quelques unes à qui j'envoie des messages de temps en temps pour savoir comment se sont passées leurs courses parce qu'on n'est pas tout le temps sur les mêmes courses donc du coup voilà après on se passe par pas forcément beaucoup par message. Par contre le staff, déjà on a un groupe où on est toujours là à s'envoyer les résultats des courses, s'envoyer les photos, se tenir au courant de ce qui se passe pendant les courses. Donc ça déjà, là on reçoit toujours des messages. Par exemple aujourd'hui, il y a eu une course, les filles de l'équipe ont fait 1ère et 4ème. On savait tout de suite, on nous envoyait des messages, elles sont dans l'échappée, victoire, oh la la, et tout le monde félicite tout le monde. Du coup, c'est un peu comme une grande famille. Là, j'ai discuté à ma dernière course avec un des mécaniciens qui vient d'arriver. Il m'a dit que j'étais dans d'autres équipes avant. C'est vrai que cette équipe, c'est ce que j'avais vu aussi quand j'avais fait le stage avec elle. C'est une famille. En fait, c'est vrai qu'on est souvent ensemble. Du coup, des fois, je me dis que je vois plus souvent cette équipe que ma famille ou que mes amis. Des fois, quand je suis partie en Espagne, j'y ai fait deux mois, je n'ai pas vu mes parents. Mais par contre, j'ai vu l'équipe. Donc en fait, c'est vraiment une grande famille. du colis. Du coup, on ne s'envoie pas forcément des messages parce que moi, je ne parle pas forcément leur langue. Donc, c'est compliqué de discuter. Le médecin, il envoie des messages de temps en temps, mais c'est plus à nous d'envoyer des messages s'il y a quelque chose qui ne va pas. Pareil que le kiné, par exemple, moi, j'avais eu des problèmes au genou pendant les mois de décembre, janvier et février. Il continue à m'envoyer des messages pour savoir si les douleurs reviennent. J'ai mon entraîneur assez souvent. Et du coup, par rapport à l'adaptabilité, ces derniers temps, il a plu énormément. Donc j'étais toujours là à dire à mon entraîneur, là, ça ne va pas être possible. Je ne suis pas chez moi, je n'ai pas de home trainer, qu'est-ce que je peux faire ? Et la plupart du temps, ils sont super réactifs. On va dire que de toute façon, ils veulent qu'on soit réactifs, donc ils sont réactifs. C'est donnant-donnant, on va dire. Donc là, on m'a contacté il y a une heure pour me dire, tu vas courir lundi, donc prépare-toi. Tu cours lundi, on a besoin de toi. Donc dimanche je fais 8 heures de route pour venir dimanche soir, je dois arriver avant lundi pour faire la course. Donc c'est tout de l'organisation et c'est tout le qu'il y a. Donc nous normalement on écoute, on fait et le reste c'est tout planche à main. Ouais d'accord.

  • Speaker #1

    Justement tu vois sur ce planning, est-ce que, enfin là tu connais déjà certains de tes déplacements, mais il y en a d'autres aussi qui arrivent ?

  • Speaker #0

    Le plus compliqué on va dire c'est de s'organiser quand il y a des remplacements de dernière minute. C'est déjà ma dernière course, la course était le samedi, j'ai été contactée le jeudi soir, où ils m'ont dit bah il y a une fille qui s'est blessée, il faut que tu viennes. Et là du coup on est vendredi, je cours dimanche au Grand Prix de Chambéry. Et lundi, ils m'ont demandé d'être en Belgique parce que c'est une course qui me correspond et c'est moi la plus apte à être disponible. Parce que du coup, les autres sont déjà prévues sur d'autres courses ou alors elles courent mardi et du coup, c'est moi la plus disponible. Mais c'est parce que du coup, je vais devoir faire Chambéry, la Belgique, sachant que la course commence l'après-midi, c'est dimanche après-midi. Donc c'est-à-dire que je vais devoir voyager. Après, il me dit juste, après la course, tu montes dans cette voiture et moi, je n'ai rien d'autre à penser. Mais c'est sûr que après j'ai mon calendrier, mais il y a tellement de choses qui peuvent être modifiées parce que forcément au fur et à mesure de la saison, il y a des filles qui sont fatiguées, il y a des filles qui tombent, qui nous blessent et il faut remplacer. Ça peut être moi aussi, donc du coup ça va changer mon calendrier. Moi au début de l'année, j'ai eu énormément de courses qui ont été annulées, donc là ils essaient de me mettre sur plus de courses, histoire que je cours un peu. Donc c'est pour ça aussi qu'ils m'appellent en…

  • Speaker #1

    C'est une adaptation constante quoi.

  • Speaker #0

    Voilà, mais du coup après là je sais que je vais partir… dix jours à peu près en Bretagne, que je vais aller voir ma famille, plus faire de courses. Après je vais partir, je vais aller aux Pays-Bas, mais sauf qu'ils sont en train de voir s'ils veulent pas me faire venir quelques jours avant aux Pays-Bas pour que je vois un peu l'équipe, parce qu'ils aiment bien qu'on se voit et qu'on communique parce que c'est comme ça qu'une équipe, elle marche. Si on a l'habitude et qu'on sait comment une fille marche, bah c'est plus facile de travailler avec elle. Et si moi je suis jamais là, et bah c'est compliqué de savoir à quel moment je peux faire quoi, parce que c'est un sport considéré à la base. comme individuel mais c'est un vrai sport d'équipe le vélo. Il n'y a qu'une fille qui gagne mais il y a toute une autre équipe derrière. Ah oui,

  • Speaker #1

    ça c'est clair, totalement. C'est vrai que ça doit être tellement important ce côté-là du coup, même en préparation quoi. Et est-ce que tu as des courses vraiment qui te font rêver, auxquelles tu rêves de participer ?

  • Speaker #0

    Alors moi, ma course de rêve c'est Paris-Roubaix. C'est un rêve de, pas de participer mais de gagner cette course. Forcément déjà participer, ce serait déjà une grande étape. mais c'est une course que je trouve tellement dure que je me dis la gagner c'est que tu prouves que tu as un mental et un physique je trouve que c'est un truc de dingue cette course bah après forcément une étape du tour de France, un maillot jaune, un maillot vert ça se repisse pas même un tour des flancs, il y a plein de courses qu'il faut rêver mais c'est vrai que depuis que je suis petite je regarde Paris Roubaix là le week-end dernier j'ai regardé Paris Roubaix Junior, Paris Roubaix U23, Paris Roubaix Femmes, Paris Roubaix Elite j'ai tout regardé Je connais les secteurs par cœur, il ne faut plus que m'appeler pour mettre sur du pouce.

  • Speaker #1

    Ça peut être le jour où.

  • Speaker #0

    J'ai fait un stage contre la Monde pavée l'année dernière avec l'équipe de France. Et les pavés, moi j'adore ça. Après, je ne dis pas qu'en cours je serai forcément fort dessus, mais j'adore ça. Je trouve que c'est tellement différent. Moi, c'est Paris-Roubaix qui me fait rêver. Eh bien,

  • Speaker #1

    impressionnant. Et est-ce que tu... sais en fait quels sont les points que tu dois travailler davantage pour progresser en général ?

  • Speaker #0

    Il faut que je travaille encore en fait j'ai pas de soucis avec le placement parce que le problème c'est que j'ai du souci avec le placement avec l'équipe c'est à dire que je sais me placer dans un peloton mais j'ai du mal à rester avec l'équipe parce que moi j'aime bien être tout devant et forcément quand on est une file d'équipe forcément des fois on est derrière et j'ai un peu du mal à garder une roue Alors que quand tu es toute seule à naviguer dans le peloton, c'est toi qui choisis où tu vas. C'est beaucoup plus simple que quand on est six filles et qu'on doit rester en bloc équipe. Donc ça, j'ai un peu de mal à rester tout le temps avec l'équipe. Après, je n'ai fait que trois courses cette année, donc c'est aussi de ça qu'il joue. Il y a ça. Et après, pour mon niveau, c'est que moi, je suis sprinteuse, donc les efforts courts, ça me convient très bien. Mais plus c'est long, et moi, je suis présente. Et plus ça monte, plus j'ai du mal à rester à un effort soutenu longtemps. Et ça, déjà en faisant des heures sur le vélo, je vois bien qu'entre... J'ai fait trois tests différents. Entre décembre et fin janvier, il y avait une énorme différence. Et entre janvier et avril, il y a une deuxième différence entre mes... En fait, c'est mes seuils de lactate. Et du coup, c'est mes seuils 1 et 2. Et en fait, on va dire que moi, je sais monter très haut en lactate. Mais sauf que ma courbe, elle monte comme ça. Et il faudrait qu'elle monte comme ça. Avant de monter très haut, il faudrait qu'elle arrive à se stabiliser. Dès que je monte en lactate, c'est-à-dire en intensité, mon lactate monte et moi c'est fini. Il monte d'un coup. Je n'arrive pas à le garder un peu haut et à continuer à avancer. Soit il monte, soit il n'est plus là. Et du coup, en quatre mois, je vois très bien qu'un effort soutenu, je peux le tenir plus longtemps. Et on m'a dit de toute façon tu progresseras au fur et à mesure et que ça ne me servait à rien de me comparer à des filles qui avaient déjà 10 ans d'expérience au niveau professionnel.

  • Speaker #1

    C'est sûr, quand même. Déjà je trouve que c'est impressionnant de voir la différence en 4 mois d'entraînement.

  • Speaker #0

    C'est tellement augmenté le nombre d'heures par semaine par rapport à l'année dernière et aussi je pense la qualité de mon entraînement. Je savais que j'avais une marge de progression. et je pensais peut-être pas monter aussi vite que ça dans mes tests mais ça fait plus dire à voir. Après je vois que les autres filles elles ont progressé comme moi quoi je vois bien que les filles qui sont passées professionnelles aussi cette année elles ont augmenté et je vois bien les filles qui sont passées professionnelles l'année avant moi bah même si moi j'ai énormément progressé, elles elles ont eu un an ou plus pour progresser donc du coup elles sont encore un niveau au dessus mais ça veut dire que bah je suis déjà sur la bonne route, sur le bon chemin pour aller vers les... Bon, ouais, t'es les victoires bientôt, un jour.

  • Speaker #1

    Bah oui, carrément. Et est-ce que le cyclisme féminin, bon, c'est chouette, ça évolue quand même pas mal, et j'ai l'impression que c'est quand même aussi de plus en plus médiatisé. Est-ce que toi, tu le ressens, cette évolution ? Et est-ce que t'as des améliorations que t'aimerais bien quand même voir dans les prochaines années ?

  • Speaker #0

    Au jour d'aujourd'hui, je pense que la différence entre les hommes et les femmes, niveau budget, et après, je suis dans une des meilleures équipes mondiales. Même si je suis que dans l'équipe développement, comme j'ai dit dès le début, les deux équipes sont ensemble. C'est-à-dire que c'est comme si j'étais dans l'équipe pour un tour. C'est une équipe qui a un sacré budget, c'est une des meilleures équipes mondiales chez les mecs. Et chez les filles, on n'en est pas loin. Donc forcément, ça aide aussi. Je n'ai pas l'impression qu'il y ait énormément de différence entre les hommes et les femmes, sachant que le premier stage, c'était hommes et femmes ensemble. J'ai l'impression qu'il y a une partie du staff qui était un peu mélangée. C'est-à-dire que pour les études posturales, il y en a eu qui... tout l'effort en études posturales, elles s'y connaissent, ils n'ont pas besoin d'en avoir 50. Donc du coup, il y a elles, et ils sont 4-5, et ils bossent ensemble, que ce soit pour les filles et les garçons. Parce que de toute façon, ils ont bossé pour ça, ils savent faire que ce soit pour les filles ou les garçons. Donc là, par exemple, il n'y a pas de différence. Après, bien sûr, la plus grosse différence, c'est le salaire. C'est encore comme ça, il y a une grosse différence entre les hommes et les femmes. On va dire déjà, niveau budget, c'est déjà... mise en place, nombre de courses, c'est déjà pas mal. Maintenant, il y a aussi la médiatisation qui commence à beaucoup, beaucoup évoluer chez les femmes. Mais on a quand même beaucoup, beaucoup de courses hommes qui sont retransmises par rapport au nombre de courses femmes. Parce que les courses hommes, on commence à voir des courses U23 à la télé, alors que les courses femmes, on n'a même pas de lien vidéo pour regarder les courses. Il n'y a même pas la caméra qui nous suit. Ou alors des fois, c'est sur des sites, donc il faut chercher un petit peu. Je pense que les plus grosses différences, c'est encore les salaires et la médiatisation. Mais je pense que ça commence à vraiment s'équilibrer. Mais il y a 10 ans, je n'aurais jamais dit ça. Quand je commençais à avoir les filles avec qui j'ai commencé le vélo, quand j'étais toute petite, qui commençaient à passer pro, elles continuaient leurs études à côté parce qu'elles ne pouvaient pas du tout en vivre. C'était plein de trucs comme ça qui, peut-être, ne motivaient pas les filles à se dire « je mets toute ma vie au vélo » . Donc maintenant c'est plus facile de se dire je me mets au vélo à 100% parce que je sais que je pourrais en faire mon métier. Alors que il y a quelques années j'aurais pas arrêté Staps si facilement je pense. Je me serais accrochée.

  • Speaker #1

    De toute façon c'est un cercle vertueux ou vicieux ces trucs-là. S'ils n'ont très mineur pas, juste il y a un moment tu peux pas vivre quoi.

  • Speaker #0

    Ouais exactement.

  • Speaker #1

    C'est chouette que tu vois l'évolution en tout cas. Ça me fait plaisir quand même à entendre, on me dit que ça va dans le bon sens. Et pour finir, est-ce que tu as un message que tu souhaiterais transmettre aux auditrices de la sport, ou peut-être à des jeunes femmes qui rêvent de devenir cyclistes pro ?

  • Speaker #0

    N'écoutez pas les gens qui vous disent que c'est impossible. Dites-vous que moi, je suis partie de très loin. J'étais toute petite. Ma première course de vélo, j'avais un panier et des froufrous sur les côtés. Jamais personne n'aurait pensé que j'en serais là aujourd'hui. Je me suis accrochée. Que ce soit pour le vélo ou autre chose, si vous aimez un sport, accrochez-vous. n'écoutez pas les gens qui vont vous critiquer en vous disant que ce que vous faites c'est complètement nul et que vous n'aurez jamais le niveau c'est pas parce que vous avez une année vous n'allez pas avoir un niveau que l'année d'après vous pouvez pas revenir en prouvant à tout le monde que vous avez le niveau surtout les plus jeunes sachez qu'il ya beaucoup de différences parce que il ya les gabarits qui changent il ya des années où il y en a qui sont déjà réglés il y en a qui font déjà 1m60 alors que nous on fait encore 1m40 ne vous comparez surtout pas aux garçons parce qu'ils vont toujours vous rabaisser en vous disant que bah oui mais moi je fais ça oui mais en fait la différence entre les garçons on s'en rend pas compte mais c'est énorme c'est à dire que moi en étant professionnel je roule avec des garçons qui sont cadets et ils ont le même niveau que moi alors qu'ils roulent au niveau régional mais en fait c'est tellement différent qu'eux ils vont me dire ah mais t'es pro bah moi aussi je veux être une femme en fait on se rend pas compte que nous ce qu'on a dans notre corps fait qu'on peut pas être aussi forte qu'un homme et eux ils passent leur temps à nous rabaisser Donc écoutez les pas, si vous aimez le vélo, appuyez sur les pédales, allez dehors, faites attention à vous aussi parce que le vélo c'est un sport qui est vraiment dangereux, que ce soit à cause des automobilistes ou même quand on est tout seul dans les descentes. Donc faites attention à vous, essayez qu'il y ait toujours quelqu'un avec vous, évitez d'aller rouler tout seul ou alors mettez le GPS pour vos parents ou alors pour votre famille ou un ami qui peut venir vous chercher, ça c'est super important. Mais foncez, croyez en vos rêves. Moi, j'ai cru, je suis là aujourd'hui et je ne peux pas vous réparer de mieux.

  • Speaker #1

    C'est trop chouette, ça fait vraiment plaisir d'entendre ton enthousiasme et à quel point tu vis vraiment l'expérience à fond. Je trouve ça génial. Oui,

  • Speaker #0

    sans cesse.

  • Speaker #1

    Je veux suivre, est-ce que tu as... Oui, ça se ressent. Est-ce que tu as Instagram ou autre, d'ailleurs, peut-être un truc plus jeune. Je suis vraiment plus âgée que toi, donc je n'ai pas tous les bons réflexes.

  • Speaker #0

    Non mais du coup j'ai Instagram avec tous les résultats de mes compétitions qui est un petit peu un compte plus sérieux avec mes compétitions, mes résultats et des stories normalement presque tous les jours sur mes entraînements. Et après j'ai TikTok où là c'est on va dire un peu moins sérieux et aussi à côté je poste des vlogs presque pour toutes les sorties, en tout cas celles où je suis pas toute seule parce que quand je suis toute seule je trouve que c'est pas très intéressant de vous montrer ce que je fais. A part quand la séance est intéressante. Mais du coup je poste presque toutes mes séances et je fais des vlogs avec mes copines sur le vélo, sur mes entraînements. Donc si ça vous intéresse,

  • Speaker #1

    vous pouvez aller me suivre sur Facebook. Ça marche, je mettrai les liens en description de l'épisode. Merci beaucoup Amalia, c'était vraiment un chouette échange. Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes, cela nous aide. A bientôt !

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation d'Amalia Debarge

    00:04

  • Les débuts d'Amalia dans le cyclisme

    00:21

  • Passer de l'équipe de France à professionnelle

    02:32

  • Les succès et souvenirs marquants d'Amalia

    03:49

  • La structure de l'équipe UAE et son fonctionnement

    06:20

  • Comment Amalia est devenue professionnelle

    08:54

  • Différences entre le monde amateur et professionnel

    10:39

  • La vie quotidienne d'une cycliste pro

    14:32

  • Nutrition et équilibre dans l'entraînement

    18:50

  • Évolution du cyclisme féminin et avenir

    40:53

  • Message d'encouragement pour les jeunes cyclistes

    43:32

Description

Dans cet épisode du podcast, Laurène Philippot a le plaisir d'accueillir Amalia Debarges, cycliste pro de l'équipe UAE, qui partage avec nous son parcours, depuis ses débuts à vélo à l'âge de 4 ans jusqu'à et son quotidien actuel en tant que cycliste professionnelle.


Au fil de l'épisode, Amalia nous plonge dans la dynamique de son équipe, qui comprend une équipe développement et une équipe World Tour., mais aussi dans ses entraînements, sa nutrition, ses courses et nous livre son regard sur le développement du sport féminin... Un témoignage de sportive vraiment intéressant et inspirant pour découvrir les coulisses du cyclisme professionnel.


🔗 𝐒𝐮𝐢𝐯𝐫𝐞 𝐀𝐦𝐚𝐥𝐢𝐚:


Crédit photo de couverture: @facepeeters


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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: com/jenseast">https://soundcloud. com/jenseast


Licence: org/licenses/by/3. 0/deed. fr">https://creativecommons. org/licenses/by/3. 0/deed. fr



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Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor, le podcast. Bonjour à toutes, aujourd'hui je reçois Amalia Debarge, jeune cycliste talentueuse, récemment passée professionnelle au sein de l'équipe UAE. Très contente de la recevoir pour qu'elle nous parle de son parcours, de son quotidien en tant que cycliste pro et de ses objectifs. Bienvenue Amalia, est-ce que tu veux bien te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Bonjour tout le monde, moi c'est Amalia Debarge, et du coup je suis cycliste professionnelle depuis janvier 2025 au sein de l'équipe UAE. Et je suis dans l'équipe développement de cette équipe. Donc voilà. Ok.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu peux nous raconter, on va repartir un peu vraiment de tes débuts, comment est-ce que tu as découvert déjà le cyclisme et qu'est-ce qui t'a donné envie de te lancer ?

  • Speaker #1

    Donc déjà, moi j'ai toujours eu des parents très sportifs, mais ils n'étaient pas du tout au vélo. C'est que j'ai aménagé dans un quartier vers mes 4 ans à peu près. Et je faisais du vélo dans le quartier. Et ma voisine m'avait dit, aujourd'hui c'est l'initiation au club des vélos qui était à seulement 500 mètres de chez moi. Elle avait demandé à tous les jeunes du quartier de venir. Du coup, je suis allée au vélo et j'y suis depuis. Même si j'avais arrêté une année vers mes 7-8 ans, parce que comme toutes les jeunes filles de mon âge, je faisais aussi beaucoup de gym, de danse à côté. Et j'avais une jeune fille qui m'a dit que je ne voulais faire que de la gym. Du coup, j'avais atteint un bon niveau dans les deux sports, avec des compétitions le samedi de gymnastique et le dimanche de vélo. Et ça faisait beaucoup trop. Donc, j'avais décidé d'arrêter le vélo. Et puis finalement, après un an à faire que de la gym, j'ai dit « Non, moi c'est du vélo que je veux faire » . Et du coup, je m'étais remise au vélo et depuis, je n'ai plus lâché. Et après, ces dernières années, j'ai couru deux années en National 1 Alliance Rink Evolution. Et l'année d'avant, c'est là où j'ai commencé à faire mes plus gros résultats en cas d'aide deuxième année, avec des résultats en championnat de France, avec une victoire en Coupe de France des départements. J'étais championne régionale, championne interrégionale. Et c'est là que ça m'a donné envie de tout découvrir, de passer en équipe de France. Et voilà, après je suis arrivée ici aujourd'hui, j'en suis super contente. Mais je ne suis pas encore au top du top. J'ai encore de l'évolution à avoir.

  • Speaker #0

    Ça paraît normal, tu es quand même super jeune. Mais c'est dingue d'avoir commencé déjà à 4 ans.

  • Speaker #1

    C'est ma 15e année. C'est ma 15e année du coup.

  • Speaker #0

    En fait, tu es jeune, mais tu as une sacrée expérience déjà. Et tu as toujours su, à partir du moment où tu t'es remise au vélo, que tu voulais devenir... professionnels en cyclisme ou c'est vraiment quand même venu au fur et à mesure de tes résultats ?

  • Speaker #1

    À la base quand j'étais plus jeune je voyais des filles comme Lynn Burkier passer en équipe de France, aller sur des championnats d'Europe et je me suis dit bah moi mon rêve c'est d'aller en équipe de France et en fait quand je suis passée en junior et que je suis rentrée en équipe de France je me suis dit mais en fait l'équipe de France c'est finalement pas grand chose mais c'est quand même pas mal d'être en équipe de France mais en fait on est en équipe de France juste sur le papier, si c'est pour pas courir après et pas faire des résultats sous ce maillot, c'est pas vraiment pareil. Donc après, quand je suis arrivée en équipe de France, c'était, bah, maintenant je vais faire des résultats en équipe de France. Mais si je fais des résultats en équipe de France, potentiellement je peux passer pro. Et après ma première année en équipe de France, il y a pas mal de filles qui sont passées professionnelles, des juniors 2 du coup. Et c'est à ce moment-là qu'avec mes copines, on s'est dit, on est en équipe de France aussi, en fait. Pourquoi pas passer dès l'année prochaine en équipe de France ? Mais quand j'étais plus jeune, c'était, on va dire, beaucoup plus tard qu'on passait pro. C'est vers plutôt 20, 22 ans qu'on passait professionnel. Et maintenant, dès l'âge de 18 ans, on peut l'être. C'est pour ça que directement après l'équipe de France, on s'est dit, après aller les années junior en équipe de France avec les Coupes du Monde et tout, on était là, c'est bon maintenant, professionnel dès l'année prochaine, c'est le rêve.

  • Speaker #0

    C'est excellent en fait, c'est vrai que ça arrivait quand même relativement vite, du coup ça s'est bien enchaîné. Et quels ont été tes plus beaux succès et souvenirs en fait en cyclisme jusqu'ici ?

  • Speaker #1

    Et bah du coup en cadette, ce qui m'a un peu fait rester sur le vélo on va dire, parce qu'après les années cadette on commençait à passer beaucoup d'heures sur le vélo, donc on se démotive un petit peu si on n'a pas de résultat. Moi c'est mon avis parce que je suis très compétitrice, mais il y en a qui adorent aussi s'entraîner. C'est, je pense, la Coupe de France, la finale de Coupe de France des départements à Montpinchon. Il y avait un chrono le samedi, je crois que c'était sur samedi-dimanche. Et le chrono, j'avais fait un très très mauvais résultat. J'étais dégoûtée parce qu'en Nouvelle-Vernal, j'avais fait très bon résultat et arrivé au niveau national, pas du tout de résultat et j'étais super déçue. Et du coup, toute la soirée, mes parents ont essayé de me remonter le moral et tout, et pour la course le lendemain. Et je pense que j'avais un peu la rage. d'avoir fait ce résultat alors que j'avais prouvé que j'étais quand même plutôt forte et je m'étais fait battre par plein de filles j'avais fini vraiment tout en bas du classement et j'étais dégoûtée Et du coup je suis arrivée avec la rage le lendemain de gagner, de prouver que j'avais le niveau. Et du coup j'ai gagné le lendemain à la Coupe de France, je finis en haut d'une bosse, il y avait 500 mètres à 10%, j'arrive en haut et il y a la championne de France Célia Géry qui était à côté de moi, des filles qui avaient fait des podiums déjà la veille. On savait déjà qu'elle était très forte et moi c'était on va dire ma première apparition comme ça à haut niveau. Et je pense que c'est un de mes plus beaux souvenirs. Et après forcément l'année dernière ma troisième place au championnat de France, il y avait ma famille, il y avait tous mes amis. Les championnats de France c'est différent que gagner une coupe de France. Les championnats de France c'est un autre monde. Il y a un maillot à gagner, il y a tellement une entente de différence que sur une coupe de France. C'est une fois dans l'année et avoir fini 3e, j'étais tellement contente. Je n'arrivais plus à m'arrêter de sourire, j'avais des crampes aux joues. Même si on va dire que la course n'était pas passée très très bien à l'avant avec une chute dans l'échappée où il y avait eu un petit souci, je ne sais pas si tu avais vu. Mais du coup elle s'était rentrée dedans, donc à la réveille il y en a une qui n'était pas très contente parce que c'était fait mal. Du coup on se connait toutes, on est toutes copines en Aqueduct France. Et du coup, j'arrivais pas vraiment à être déçue qu'elle soit tombée parce que j'étais tellement contente. Je prouvais que j'avais aussi le niveau, je m'étais blessée deux semaines avant. Et du coup j'avais les joues toutes serrées, j'avais trop mal aux joues. Et à côté de moi elle pleurait, je ne savais pas comment réagir et moi j'étais sur un nuage. Et du coup je pense que c'est mon meilleur souvenir.

  • Speaker #0

    ça c'est vraiment mon meilleur souvenir je comprends c'est ce qui est super marquant même maintenant je sens que je souris encore quand je le dis ce qui est trop bien c'est que c'est un vrai bon souvenir et donc tu disais donc là t'es récemment passée pro donc dans l'équipe UAE et tu disais c'est l'équipe développement donc ça veut dire quoi en fait concrètement c'est organiser comment une équipe de cyclistes tu vois tu peux nous expliquer un peu parce que je sais qu'il y a des auditrices qui ne sauront pas du tout bah

  • Speaker #1

    du coup l'équipe UAE du coup c'est une équipe qui est World Tour comme la FDJ par exemple, mais savent que la UAE, comme certaines équipes, ont une équipe développement. C'est-à-dire que nous, on est 9 filles, on est une équipe développement, on est U23, donc on a toutes moins de 23 ans, et du coup on est 2 à avoir 18 ans et après on est les 2 plus jeunes de l'équipe. Mais savent que UAE, contrairement à d'autres équipes, on est tout le temps tout ensemble. C'est-à-dire que quand on fait des stages, il n'y a pas de stage que pour la World Tour, il n'y a pas de stage que pour la U23 ou pour la développement. c'est qu'on est toujours tous ensemble, contrairement à d'autres équipes où ils font vraiment une distinction entre les deux équipes. Nous, on n'est que neuf, c'est-à-dire qu'on court très très rarement ensemble. C'est presque impossible qu'on ait des courses que à neuf. Par exemple, il y a quatre filles de l'équipe World Tour qui courent, plus deux filles de l'équipe développement, ou alors quatre filles de l'équipe développement et deux filles de World Tour qui descendent sur une petite course. Et en fait, il n'y a presque pas de distinction. On a tout mis en place pareil, pardon ! Tout est mis en place pareil pour les... On va dire, c'est censé être deux équipes, mais nous, depuis le début de l'année, on nous répète, on est une team. On est une team, on est tous ensemble. Par exemple, pour notre groupe WhatsApp, il n'y a pas de groupe différent, on est un groupe tous ensemble, on parle tous ensemble, et il n'y a vraiment pas de distinction. Tout est mis en place pour qu'il n'y ait pas de différence. Donc forcément, il y a une différence.

  • Speaker #0

    C'est super intéressant d'avoir vraiment tout ce mélange. Vous êtes combien au total ?

  • Speaker #1

    Je crois qu'il y a une trentaine dans l'équipe pour un tour, et nous, on est neuf. Et du coup ça fait quand même un sacré paquet de monde. Et du coup, on est en stage, et je me suis retrouvée en stage avec Elisa Langoborghini. Ça fait bizarre, parce que moi j'ai des copines qui sont dans une équipe développement, elles ne font pas forcément tous leurs stages avec l'équipe de la World Tour. Nous, tout ensemble en fait.

  • Speaker #0

    C'est génial. En fait, pour intégrer une équipe pro comme ça, évidemment, j'imagine que ça va se passer par les bons résultats que tu as eus. Mais comment ça se passe ? Est-ce que tu as des gens, par exemple, du AE qui sont venus te repérer ? Ou est-ce que tu passes des sélections à un moment ? Comment ça fonctionne pour passer pro ?

  • Speaker #1

    Pour passer pro, il y a deux solutions. Soit on a un agent et c'est l'agent qui va contacter en mettant en avant nos résultats. Mais moi, je ne suis pas passée par un agent parce que je ne pensais pas forcément passer professionnel à 18 ans. Ce n'était pas forcément mon objectif, même si j'avais vu mes copines passer. Du coup, moi, c'est plus ma deuxième course. C'était la Coupe du Monde à Binda et j'ai fini quatrième. Ce qui fait que dès cette première course, j'ai des équipes françaises et étrangères qui ont commencé à me contacter, dont la UAE. Et après, on est resté en contact un peu avec les différentes équipes. J'ai fait quelques rencontres avec des équipes. Et au fur et à mesure, j'ai été avec différentes personnes. Et j'ai eu un peu ce qu'ils me proposaient sur l'année, les courses qu'il y avait au programme. J'ai été contactée par quelques équipes. Et c'est vrai que le projet de UAE, le fait d'avoir l'équipe développement qui est vraiment très très attachée, en fait, ils font exprès d'avoir une équipe très proche, parce qu'on va dire que du coup, la passerelle pour passer de l'équipe développement à la passerelle World Tour est beaucoup plus petite. Vu qu'on est tout le temps un peu tout ensemble, ça veut dire qu'il n'y a pas une grande marche à faire pour passer de la Devo à la World Tour. Parce que du coup, on court déjà avec la World Tour de temps en temps. Le seul truc, c'est que par exemple, là dans l'équipe développement, je ne peux pas courir sur une course World Tour. Donc comme Paris-Roubaix, le Tour de France, c'est 1.wwt ou 2.wwt. C'est les seules courses que je ne peux pas faire. Mais du coup, après, je peux faire les autres courses. Je peux faire toutes les professionnelles 1.1, par exemple, je course ce week-end.

  • Speaker #0

    Oui, ok, intéressant. Donc c'est vrai que ce n'est pas énorme finalement les différences. C'est génial d'avoir intégré une équipe comme ça. Et sur les différences entre le monde amateur et le monde professionnel, toi qui viens d'arriver, quelles différences t'ont un peu sauté aux yeux déjà ?

  • Speaker #1

    Le budget forcément et le staff. Je pense que c'est les deux choses qui ont le plus évolué dans mon changement d'équipe. Parce que forcément, la première course, j'arrive, il y a un bus. Ça fait bizarre, 18 ans, t'arrives sur la course, il y a un bus. T'es toujours suivi, t'as les médecins, t'as des kinés. On est suivi à 100%, c'est que ça passe de la tête aux pieds. De partout, on a tout. on a tous des entraîneurs différents on a 4 ou 5 entraîneurs je crois dans l'équipe donc on peut s'adapter s'il y a un entraîneur qui ne correspond pas du tout moi le plus gros problème que j'avais au début c'était surtout la langue il fallait que j'arrive à m'adapter parce qu'il ne parle pas français il y a une seule française autre coureuse mais qui est de la World Tour, du coup on n'est que deux et après au niveau staff il y en a quelques-uns qui parlent français au final plus je suis dans l'équipe Merci. plus je me rends compte qu'il y en a qui parlent français. Et c'est vrai que quand on fait des meetings, quand on est tous ensemble, c'est que de l'anglais. Et c'est vrai qu'au début, je ne parlais pas anglais. Parce que du coup, j'ai été invitée en juillet sur un stage avec la World Tour avec eux. C'est après ça qu'ils m'ont fait signer mon contrat parce qu'ils voulaient d'abord me rencontrer histoire de voir si j'essayais de m'intégrer ou si je parlais un minimum anglais. J'avais un petit peu pris de cours avant, avec mon père et un peu sur mon téléphone pour essayer de parler. Mais j'avais le niveau scolaire, quoi. Donc, on va dire que le premier stage, ils ont vu que j'avais envie, mais je n'avais pas encore un bon niveau. Et après, tout de suite, après avoir passé deux semaines avec l'équipe, forcément, c'est passé vite. Et maintenant, je n'ai plus trop de mal à m'exprimer avec l'équipe. Ils me comprennent et moi, je n'ai pas trop de mal à les comprendre aussi. Donc, c'est le top.

  • Speaker #0

    Oui, tu as le meilleur truc au moins. De toute façon, tu es en immersion,

  • Speaker #1

    tu n'as pas le choix. Au début, je n'avais vraiment pas le choix. Mais du coup, c'est vrai qu'avec les filles, au début, ce qui était compliqué c'était la langue. Mais du coup, entre... J'avais une fille qui parlait anglais dans mon équipe l'année dernière, Alliance Money Evolution, et c'est vrai que je me suis un peu retrouvée à sa place. C'est que l'année dernière, tout le monde parlait français, et on va dire que personne n'essayait vraiment de lui parler en anglais, et elle, elle essayait de parler un peu français, mais je trouve que c'est plus compliqué d'apprendre le français que d'apprendre l'anglais. Parce que le français, c'est vraiment dur. Et ça, c'est qu'un ou deux ans qu'elle était arrivée en France, et c'est très compliqué de parler français. Quand j'ai essayé de lui apprendre, je me rends compte que c'est compliqué, surtout si elle n'a jamais eu français à l'école comme nous, on a eu anglais. Donc du coup, pour apprendre de zéro, c'est très, très compliqué. Et je me rends compte que les efforts que des filles de l'équipe UAE ont fait pour essayer de m'apprendre l'anglais, ce n'est même pas les trois quarts que j'ai fait pour essayer d'apprendre le français à une fille de mon équipe. Et ça, je me rends compte. Après, quand tu arrives et que tu ne peux parler à personne, c'est horrible. Après, si on te parle un à un... ils comprennent que tu comprends pas donc ils répètent, ils reformulent mais quand c'est à table et que tout le monde parle et qu'il faut réussir à suivre mais au début je comprenais rien donc ça rigolait, moi j'étais là j'ai pas compris la blague c'est bon, salut ok qu'est-ce qui s'est passé ? ça avait l'air drôle hein mais bon non mais voilà après ouais la plus grosse différence je pense que c'est le budget c'est d'arriver avec un bus, d'avoir un staff énorme autour Je ne dis pas qu'on n'avait pas de taf au niveau national, mais c'est tellement différent. On a le directeur sportif, on est entouré, on a des mécaniciens et tout. On a un assistant, surtout en équipe nationale, on a des atouts. Mais la différence de budget, que ce soit dans les vêtements, ou dans le vélo, ou dans l'assistance qu'on a autour, c'est un autre monde. Il ne faut pas assez pro pour comprendre, je pense. Ou alors, il faut parler vraiment longtemps avec quelqu'un qui est professionnel pour comprendre. tout est au détail on va dire, c'est tellement plus pointilleux.

  • Speaker #0

    Ça doit être chouette à vivre pour toi ! Et qu'est-ce qui te motive le plus dans cette première saison chez les pros ?

  • Speaker #1

    Cette saison, je pense que c'est surtout découvrir. Je pense que je réalise pas encore forcément que je suis professionnelle. J'ai fini le quai un an alors que forcément là je profite. Je sais qu'il faut que je profite de tout ce que je suis en train de vivre. J'ai encore plein de voyages à venir, enfin là j'ai déjà fait des voyages les plus gros. en Espagne, je suis allée à Mallorque, c'est la première fois que j'allais sur une île pour faire du vélo quoi, enfin c'est des trucs incroyables, j'ai fait l'Espagne, j'ai fait l'Italie, là je sais pas, je vais partir en Bretagne, aux Pays-Bas, je vais partir en Norvège, et c'est des trucs que je pensais jamais vivre dans ma vie et que j'aurais jamais vécu si je passais pas pro, parce que bah comme je l'ai dit, c'est une question et quand on est une équipe qui a du budget, c'est incroyable. C'est vraiment tout le monde. Et du coup, je pense que ce qui me motive, c'est de découvrir. Et après, quand je vois des filles comme Elisa Langoborghini, qui a encore une canine pour, je me dis que c'est un rêve. Ça me donne envie de continuer.

  • Speaker #0

    C'est génial. Est-ce que tu as une journée un peu type de cycliste pro ? Ou est-ce que chaque journée est très différente ? Comment ça s'organise, votre quotidien ?

  • Speaker #1

    On va dire que mes semaines sont organisées à peu près pareil. On va dire que mes entraînements sont à peu près pareil. mais les jours ça dépend. C'est à dire que par exemple le mercredi je me lève, je suis à ma maison tranquille le matin, je mange le midi, à 14h du coup je vais rejoindre le pôle cyclisme féminin, donc mon groupe avec qui je roule sur Chambéry, on va faire une sortie 3h, soit je vais rouler un peu avant, parce que souvent la plupart du temps je vais 4h, donc 3h30 et elles elles font 3h. Donc du coup soit je vais au pôle en vélo, ou après je rallonge. Bon, en hiver, c'était plutôt l'inverse. Je partais à 13h, après je suis arrivée à 14h, j'avais déjà fait une heure, ce qui me permettait de faire mes 4h. Et après, je sais que là, pour l'instant, cette année, on a un très bon groupe au pôle cyclisme féminin, ce qui fait qu'on se tire toutes vers le haut. On a un groupe post-bac avec des filles qui courent en Coupe de France et une deuxième professionnelle qui est dans l'équipe. Donc, c'est le top. Ah oui,

  • Speaker #0

    c'est génial. Et en fait du coup ça veut dire au quotidien Tu t'entraînes en fait avec ce pôle là Et après, ponctuellement, il y a des stages avec l'équipe UAE ? Comment ça se gère ?

  • Speaker #1

    Alors du coup, la semaine, j'essaye d'aller m'entraîner. Je n'aime pas trop m'entraîner toute seule. Alors la plupart du temps, j'essaye de m'entraîner avec le pôle. Donc j'essaye de caler mes entraînements. Mais quand je sais que le mercredi, c'est parce que j'ai une sortie endurance la plupart du temps, parce que mon entraîneur de l'AIE est en contact avec un entraîneur du pôle, mon ancien entraîneur de l'AIMAL. Et du coup, ils sont en contact. Du coup, ils lui envoient la programmation de ce qu'on va faire sur la semaine. et mon entraîneur essaye de s'adapter un petit peu. Mais par exemple, quand j'ai des séries d'exercices qui vont durer, je ne sais pas moi, une heure, une heure et demie, c'est un peu compliqué d'aller avec le pôle puisque ça m'obligerait à toujours faire demi-tour. Donc sinon, des fois quand j'ai deux heures et qu'elles font une heure et demie, je vais avec elles faire une heure et demie et à la fin de ma sortie, je vais faire mes exercices pendant une heure et après je vais faire ma recube. Du coup, ce qui me permet de ne pas faire trois heures, deux heures et demie toute seule parce que je n'aime pas m'entraîner toute seule. Il y en a qui adorent, mais moi... J'ai besoin de gens pour me motiver.

  • Speaker #0

    C'est comme toute une gestion, mine de rien. Tu as toi ton programme, il faut s'adapter un peu avec ce que font les autres. Si vous voulez faire tout ensemble, j'imagine qu'il y a une petite organisation à chaque fois.

  • Speaker #1

    J'ai aussi une copine avec qui je roule souvent, donc ça me permet d'aller avec elle. Quand on n'est plus que deux, c'est plus facile de s'attendre. Quand on est un groupe, si après je fais un demi-tour et que je dois encore faire une série dans la boîte, ça veut dire que je suis obligée de m'attendre. Et après aussi, ce qui est compliqué, c'est calculer. quand par exemple on doit, je sais pas moi, une série d'exercices mais que dans la série on doit faire des moments où on doit faire à plat et des moments en boss mais trouver un... enfin calculer ce parcours regarder à quel moment on va avoir assez de temps pour finir la boss et être sur le plat après pour faire la deuxième série ou ou être, eux, dans une boss de 20 minutes des fois le plus simple c'est de faire la boss, on fait demi tour et on refait mais quand on veut un peu aller découvrir et qu'on veut faire vraiment... quand on fait 4 heures, je sais que moi j'aime pas faire des aller-retours dans une boss donc du coup essayer de s'organiser Parce que toutes les 20 minutes, j'ai un exercice à faire. Il faut qu'à chaque fois, je sois dans une bosse. Je trouve que ça, c'est plus compliqué que l'organisation pour savoir à quelle heure je vais aller rouler.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair, ce n'est pas simple. Et au niveau volume, ça représente quoi ? Tu passes combien de temps sur le vélo dans une semaine ?

  • Speaker #1

    On va dire qu'au plus bas, je dois être à 14 heures par semaine. Mais que de vélo. Que de vélo, je dois être à 14 heures par semaine et au maximum 20 heures. Et quand je suis en stage, on va sur du 23-24 heures.

  • Speaker #0

    Ah ouais, ok. Et à côté de ça, après, tu fais aussi d'autres choses ?

  • Speaker #1

    Ouais, le renforcement musculaire, mobilité. Normalement, j'essaie d'en faire avant tous les entraînements. Mais j'ai un peu du mal, je ne vais pas mentir. J'ai un peu du mal, mais je devrais faire avant tous les entraînements. Mais j'essaie de faire au moins avant les entraînements où j'ai de la charge d'intensité ou que je sais que c'est une séance assez importante. Mais quand je fais, par exemple, comme aujourd'hui, une sortie récup, je n'ai pas forcément envie de faire de la mobilité avant. Mais après je vais aussi normalement une fois par semaine à la salle. Et du coup j'ai de la mobilité et une pré-routine, échauffement pour préparer mon corps à la muscu. Parce que c'est quand même assez traumatisant pour le corps. Parce que souvent quand je vais à la salle, c'est surtout pour charger. Donc éviter de se faire mal. Ouais,

  • Speaker #0

    ne fais pas comme ça. Oui. Et est-ce que c'est facile de gérer l'équilibre entre les entraînements, la récupération ? D'après ce que tu dis, ça fait quand même un gros volume. Donc de gérer en fait cet équilibre-là, est-ce que juste tu suis en fait du coup le planning qu'on te donne ou est-ce que tu adaptes aussi ?

  • Speaker #1

    d'une sorte de manière ? Déjà, au début de l'année, j'étais scolarisée. J'étais en staff, j'avais commencé l'année. Plus l'année est passée et plus mes charges d'entraînement commencent à évoluer parce que l'année dernière, j'étais plus autour de 10-12 heures. Pour arriver là, maintenant, où je suis plus à 18 heures environ par semaine, forcément, je ne suis pas passée de 12 à 18. J'ai passé 12, après j'ai fait 10 semaines à 13, 10 semaines à 14, jusqu'à évoluer et arriver où j'en suis aujourd'hui. Dès le début de l'année, on va dire Merci. que je ne suis pas une fille très scolaire. Et aller en cours, aller m'entraîner, savoir à quelle heure je vais m'entraîner, sachant qu'en STAPS, on va dire que les cours, c'est un emploi du temps qui change tous les jours. C'est impossible d'avoir le même entraînement deux jours d'affilée. Et surtout, des fois, on peut avoir cours à 8h, et après, on va avoir cours à 13h, et après avoir un cours de 17h30 à 19h, ou quelque chose comme ça, qui fait que ce n'était vraiment pas pratique pour m'entraîner, et je n'arrivais pas du tout à suivre. Du coup, j'ai officiellement arrêté après avoir fait deux mois en Espagne cet hiver. J'ai passé décembre et janvier en Espagne. Et quand je suis revenue, il m'a dit qu'il allait falloir passer les examens. Et franchement, j'ai roulé presque tous les jours en Espagne. J'étais avec l'équipe ou alors j'ai fait aussi avec des amis pour aller m'entraîner. Forcément, je ne pensais pas du tout au cours. Du coup, sachant que... Après, forcément, j'étais avec des filles qui... sont encore à l'école parce que, bah, elles, c'est pas leur métier. On va dire que moi, c'est vraiment mon métier au jour d'aujourd'hui et j'ai signé un an. Et je me dis, bah, au lieu de me prendre la tête et d'essayer d'aller en cours, bah, vaut mieux arrêter et essayer de m'entraîner un an comme il faut. Et au pire, si ça marche pas, bah, j'aurais perdu un an. Enfin, pas vraiment perdu un an, mais on va dire perdu un an de scolarité. C'est comme si j'avais redoublé, on va dire. Donc, c'est pas grand-chose. Oui, c'est sûr. Ou alors, voilà. surtout qu'à mon âge j'ai rencontré un sacré paquet de personnes qui étaient hors du vélo, mais qui au milieu de l'année comprennent que c'est pas du tout ce qu'elles ont envie de faire, donc du coup l'année d'après elles se ré-envirent. Donc au final elles ont fait un an dans un truc qu'elles n'aimaient pas, bah moi j'ai décidé de faire un an où au final je l'arrête et je fais que du vélo. J'ai fini avec un an, je vais en profiter et je mets tout de mon côté pour réussir à re-signer l'année prochaine.

  • Speaker #0

    Ouais, tu mets tout en œuvre. T'es sûre que ça doit pas être simple du tout de gérer tout à la fois ?

  • Speaker #1

    Le plus compliqué on va dire, enfin que j'ai maintenant que je vais plus à l'école, Ce que je mange, c'est plus me préparer à manger. C'est-à-dire que des fois, quand je rentre du vélo, je sais que je n'ai pas vraiment envie de cuisiner. Il faut que j'arrive à me motiver, parce que forcément, il faut que je reprenne toute l'énergie que j'ai dépensée. Donc, j'avoue, la plupart du temps, je finis par manger des pâtes. Mais il faut que j'arrive à accompagner ça par des légumes, par une source de protéines, que ce soit dans la viande ou dans autre chose. Donc, du coup, aussi, un peu, toute l'alimentation, c'est un processus.

  • Speaker #0

    difficile à côté ce que je mange avant une sortie ce que je vais manger après une sortie ce que je vais manger la veille d'une course c'est tellement de choses justement une de mes questions est si tu as un programme alimentaire particulier et comment tu gères ça quoi si enfin déjà effectivement au quotidien enfin dans ce que tu manges dans tes repas quoi et

  • Speaker #1

    puis parce que tu manges sur le vélo enfin comment tu gères ça est ce que tu es accompagné aussi là dessus alors du coup dès le début de l'année bien évidemment on a la diététicienne qui vient nous parler on a deux deux diététiciens dans l'équipe, enfin une diététicienne et un diététicien du coup. Et ils prennent en charge 15 et 15 à peu près, on n'est pas 30, mais ils essayent de faire moindre-moindre parce que sinon ça fait trop de personnes, on va dire de coureurs à suivre pour un seul diététicien. Donc maintenant on en a deux et comme ça on peut se retourner vers, en fait on en a un qui est à nous, on ne va pas contacter les deux, on en a un qui nous suit et qui nous renvoie un message de temps en temps, savoir si on va bien. si on n'a pas de problème avec des chutes de poids, si notre poids est régulier. Après, ils ne nous surveillent pas au kilo près. Ils ne nous demandent pas nos mensurations tous les jours, ils ne nous demandent pas notre poids. On sait ce qu'on a à faire, on est pro. Pour en arriver là, on sait déjà qu'on fait à peu près attention. Après, ils ne vont pas les réussir. Si les résultats suivent, tant mieux. Si on arrive à manger ce qu'on veut, moi je sais que je suis une fille. j'aime me faire plaisir à côté et je sais très bien que pour l'instant la nutrition je mets pas 100% de mon énergie à être parfait parfait c'est à dire que je suis censé devoir peser à peu près tout ce que je mange pour avoir le bon apport calorique parce que faut vraiment pas être en déficit calorique c'est pas du tout ce qu'ils cherchent à avoir c'est vraiment être ne pas être en déficit calorique justement vaut mieux être en surplus calorique et en fait on on a une application qui prend notre activité qui est connectée du coup à notre notre capteur, nos cardio, le compteur et notre sortie. Du coup, il voit combien de calories on a dépensé. Et du coup, on peut rentrer ce qu'on a dépensé. Ce qu'on est en train de manger, par exemple, si je dis que j'ai mangé 150 grammes de pâtes, il va me dire que j'ai récupéré tant de calories. Et du coup, il va me dire qu'il faut que je mange encore, parce que sinon, tu n'as pas récupéré encore assez. L'application est plus dans ce sens-là que faites attention à ce que vous mangez, parce que vous devez maigrir.

  • Speaker #0

    C'est là que c'est intéressant, d'ailleurs, parce que parfois, dans les gens du quotidien, on a l'impression que, limite, c'est l'inverse. Et c'est quand même hyper intéressant de souligner que, Quand on est cycliste... pro et que du coup ça s'appliquerait aussi à des gens non pro mais voilà le truc hyper important c'est vraiment de faire attention à manger assez en fait voilà après il y a beaucoup dans la course à pied et le vélo je pense que c'est là où il y a le plus mais de soucis avec le poids,

  • Speaker #1

    des filles qui ont des troubles du comportement alimentaire parce que quand on commence à être forte plus on est maigre plus on a l'impression d'être forte donc il y a beaucoup de filles qui maigrissent beaucoup qui du coup atteignent un bon niveau Mais le problème de faire ça, c'est que ça dure 2-3 ans et qu'après, forcément, au bout d'un mois, ils ont besoin de manger plus. Parce que le déficit calorique, ça ne marche pas une éternité. Ça peut marcher un moment pour perdre du poids. Parce que si on garde les mêmes watts, mais qu'on est plus légère, forcément, en bosse, on est les meilleurs. Après, le vélo, c'est énormément de rapport poids-puissance. Forcément, une fille qui fait 10 kilos de plus ou 10 kilos de moins à côté, plus le pourcentage est élevé et plus ça se sent. on fait attention mais on va dire qu'ils sont pas... Enfin, on m'a posé énormément de fois la question mais ils te laissent manger ça, mais ils te laissent manger ça. Et en fait, ils me laissent me faire plaisir, faut pas que je m'affame. Mais en même temps, si j'arrive au bout de deux mois, j'ai pris 10 kilos et que j'avance plus dans les bosses, ils vont pas forcément faire de remarques parce que c'est mon corps et c'est moi qui choisis. Mais par contre, il y a des choses qui me résident pas à l'année prochaine. Ils ne vont pas me virer parce que j'ai plus de poids.

  • Speaker #0

    En fait, c'est une question d'équilibre. Effectivement, il faut que tu manges assez, mais pas non plus que tu manges trop et que du coup, ce soit plus efficace. Mais c'est vraiment l'équilibre global qui est recherché. Ce n'est pas de vous affamer.

  • Speaker #1

    Mais du coup, quand j'ai fait mon premier stage avec l'équipe, du coup, on était en altitude. Elles étaient trois semaines avant le Tour de France. Et du coup, quand elles mangeaient, je voyais qu'elles pesaient tout. Moi, je ne pesais jamais l'année dernière. Là encore je le fais quelques fois mais l'année dernière, moi je pesais rien du tout, c'était pas du tout mon problème la nutrition. Je sais que je faisais attention, j'ai jamais eu de problème vraiment réel avec la denture. Je comptais pas du tout les calories, je voulais pas être en déficit calorique. Et je savais me faire plaisir sans tout le temps être en train de manger trop. Je sentais que je mangeais pas trop et je sentais que je mangeais pas assez. Et quand je suis arrivée au premier stage, elle pesait tout. Et le truc que j'ai vu c'est pas elle pesait pour pas en prendre trop, c'est elle pesait. Et je les voyais, elles rajoutaient des cuillères et au bout d'un moment, elles faisaient « je vais devoir manger tout ça » et elles en rajoutaient. C'était plus à se dire « ah, faut que je mange quand même toute cette assiette » . Et en fait, elles se servaient l'assiette qu'elles devaient prendre et après, si elles avaient encore faim après ça, elles remangeaient. Mais elles avaient un minimum à prendre dans leur assiette pour récupérer de la journée. Parce que quand on fait 5h, 6h de vélo, avec des intensités, surtout là, ils étaient en altitude, une sortie de cidre avec des intensités pour récupérer les calories dépensées. ce n'est pas une petite assiette de pâtes qui va faire tout récupérer.

  • Speaker #0

    Est-ce que sur le vélo aussi, tu dois vraiment manger beaucoup et penser à t'alimenter très régulièrement ?

  • Speaker #1

    Oui, mais ça, déjà depuis mes deux dernières années, les deux années junior, j'ai commencé à organiser tout ça. Avant, je ne mangeais pas beaucoup sur le vélo. Mon entraîneur m'avait mis en place des sorties où j'avais un minimum à respecter. C'était environ 50-60 grammes par heure. de glucides donc ça revenait à prendre un bidon de 40 grammes de glucides avec 40 grammes de glucides dedans plus manger par exemple une pâte de fruits qui fait 17 grammes ou une barre qui fait tant de grammes, ça dépend les barres qu'on achète et du coup maintenant je fais beaucoup plus attention c'est-à-dire que je suis plus autour des 80 grammes de glucides par heure sur une sortie En durant, je pense que je suis à 70 grammes par heure. Si je fais des intensités, je vais être autour de 80. J'essaye, même des fois un peu plus, parce que maintenant, je me fais des bidons directement de 90 grammes de glucides dans le bidon. Comme ça, un bidon, vu que je ne bois pas beaucoup, je le bois en une heure et demie. Donc, ça me fait déjà 60 et 30 pour l'heure d'après. Et je bois un peu d'eau en même temps. J'interne, j'ai un bidon d'eau et un bidon de poudre tout le temps.

  • Speaker #0

    Oula, un camion. Et du coup, après, pendant les courses, c'est un peu différent parce que l'intensité est beaucoup plus haute. Donc on va venir manger plus de glucides, on est plus 100, 110, 120 grammes de glucides par heure. Et du coup, ça, la plupart du temps, pour les courses, du coup, les courses que je fais avec l'équipe, la veille, un des deux diététiciens, nutritionnistes, nous envoie le plan de la course. Donc il y a le graphique de la course et il nous envoie sur la courbe. tous les... bah du coup on est sponsorisé par Amacx et du coup bah c'est eux qui mettent, par exemple là il faudrait manger la bar, la chou-bar là parce qu'elle fait 7 grammes là il faudrait que vous ayez un bidon de 60 grammes que vous ayez fini au début de la boite qui est là et c'est tout calculé et ça évite un peu de réfléchir, qu'est-ce que je vais manger alors forcément, par exemple s'il y a un gel qu'on aime pas, bah on va le remplacer par un goût qu'on préfère parce qu'on mange toujours quand même quelque chose qu'on aime par exemple des fois en début de course ils mettent du nougat Moi, j'essaie très bien que sur le vélo, je n'arrive pas du tout à manger le nougat. Du coup, je le remplace par quelque chose qui a à peu près le même apport glucidique. Sinon, moi, j'adore manger sur le vélo. Ça n'a jamais été vraiment un problème. Mais je sais qu'il y a beaucoup de filles, elles peuvent faire deux heures de vélo, elles ont deux bidons d'eau et c'est fini pour la sortie. À la limite, elles vont manger une pâte de frire au milieu des deux heures. J'étais comme ça avant, je les comprends. Mais quand on commence à charger un petit peu, ce n'est plus possible. En fait, ce qu'on m'a dit... faut jamais finir une sortie en ayant faim. Si tu rentres et que t'as envie de te jeter sur la nourriture, c'est que t'as pas assez mangé sur le vélo. Ça veut dire que t'as un déficit calorique et que tu dois encore rattraper beaucoup, beaucoup, beaucoup trop. Du coup, on va se jeter sur la nourriture, on va manger trop, et c'est pas forcément... Ou alors, on va rentrer de l'entraînement à 16h, et on devrait manger juste un banca, et on va vouloir se faire un repas, parce que c'est bon, en fait, on a trop faim.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant d'avoir ce référentiel. Dans ton quotidien, est-ce que tu es beaucoup en contact avec toute l'équipe ? Tu parlais du diététicien ou de la diététicienne, mais aussi tes entraîneurs, tes coéquipières. Est-ce que tu as beaucoup de contact quotidien avec tout le staff ?

  • Speaker #0

    Mes coéquipières, la fille qui est française, on ne se parle pas. plutôt souvent parce que du coup on se demande quelles courses on fait, si on va se revoir enfin là je sais que je vais aller en Bretagne et qu'elle habite en Bretagne du coup je lui ai demandé si elle faisait des courses mais elle m'a dit qu'elle était sur une autre course donc du coup forcément on communique plus après je me suis fait du coup dans l'équipe développement vu qu'on est un peu plus les petites donc on est un peu plus restés ensemble pendant les stages il y en a quelques unes à qui j'envoie des messages de temps en temps pour savoir comment se sont passées leurs courses parce qu'on n'est pas tout le temps sur les mêmes courses donc du coup voilà après on se passe par pas forcément beaucoup par message. Par contre le staff, déjà on a un groupe où on est toujours là à s'envoyer les résultats des courses, s'envoyer les photos, se tenir au courant de ce qui se passe pendant les courses. Donc ça déjà, là on reçoit toujours des messages. Par exemple aujourd'hui, il y a eu une course, les filles de l'équipe ont fait 1ère et 4ème. On savait tout de suite, on nous envoyait des messages, elles sont dans l'échappée, victoire, oh la la, et tout le monde félicite tout le monde. Du coup, c'est un peu comme une grande famille. Là, j'ai discuté à ma dernière course avec un des mécaniciens qui vient d'arriver. Il m'a dit que j'étais dans d'autres équipes avant. C'est vrai que cette équipe, c'est ce que j'avais vu aussi quand j'avais fait le stage avec elle. C'est une famille. En fait, c'est vrai qu'on est souvent ensemble. Du coup, des fois, je me dis que je vois plus souvent cette équipe que ma famille ou que mes amis. Des fois, quand je suis partie en Espagne, j'y ai fait deux mois, je n'ai pas vu mes parents. Mais par contre, j'ai vu l'équipe. Donc en fait, c'est vraiment une grande famille. du colis. Du coup, on ne s'envoie pas forcément des messages parce que moi, je ne parle pas forcément leur langue. Donc, c'est compliqué de discuter. Le médecin, il envoie des messages de temps en temps, mais c'est plus à nous d'envoyer des messages s'il y a quelque chose qui ne va pas. Pareil que le kiné, par exemple, moi, j'avais eu des problèmes au genou pendant les mois de décembre, janvier et février. Il continue à m'envoyer des messages pour savoir si les douleurs reviennent. J'ai mon entraîneur assez souvent. Et du coup, par rapport à l'adaptabilité, ces derniers temps, il a plu énormément. Donc j'étais toujours là à dire à mon entraîneur, là, ça ne va pas être possible. Je ne suis pas chez moi, je n'ai pas de home trainer, qu'est-ce que je peux faire ? Et la plupart du temps, ils sont super réactifs. On va dire que de toute façon, ils veulent qu'on soit réactifs, donc ils sont réactifs. C'est donnant-donnant, on va dire. Donc là, on m'a contacté il y a une heure pour me dire, tu vas courir lundi, donc prépare-toi. Tu cours lundi, on a besoin de toi. Donc dimanche je fais 8 heures de route pour venir dimanche soir, je dois arriver avant lundi pour faire la course. Donc c'est tout de l'organisation et c'est tout le qu'il y a. Donc nous normalement on écoute, on fait et le reste c'est tout planche à main. Ouais d'accord.

  • Speaker #1

    Justement tu vois sur ce planning, est-ce que, enfin là tu connais déjà certains de tes déplacements, mais il y en a d'autres aussi qui arrivent ?

  • Speaker #0

    Le plus compliqué on va dire c'est de s'organiser quand il y a des remplacements de dernière minute. C'est déjà ma dernière course, la course était le samedi, j'ai été contactée le jeudi soir, où ils m'ont dit bah il y a une fille qui s'est blessée, il faut que tu viennes. Et là du coup on est vendredi, je cours dimanche au Grand Prix de Chambéry. Et lundi, ils m'ont demandé d'être en Belgique parce que c'est une course qui me correspond et c'est moi la plus apte à être disponible. Parce que du coup, les autres sont déjà prévues sur d'autres courses ou alors elles courent mardi et du coup, c'est moi la plus disponible. Mais c'est parce que du coup, je vais devoir faire Chambéry, la Belgique, sachant que la course commence l'après-midi, c'est dimanche après-midi. Donc c'est-à-dire que je vais devoir voyager. Après, il me dit juste, après la course, tu montes dans cette voiture et moi, je n'ai rien d'autre à penser. Mais c'est sûr que après j'ai mon calendrier, mais il y a tellement de choses qui peuvent être modifiées parce que forcément au fur et à mesure de la saison, il y a des filles qui sont fatiguées, il y a des filles qui tombent, qui nous blessent et il faut remplacer. Ça peut être moi aussi, donc du coup ça va changer mon calendrier. Moi au début de l'année, j'ai eu énormément de courses qui ont été annulées, donc là ils essaient de me mettre sur plus de courses, histoire que je cours un peu. Donc c'est pour ça aussi qu'ils m'appellent en…

  • Speaker #1

    C'est une adaptation constante quoi.

  • Speaker #0

    Voilà, mais du coup après là je sais que je vais partir… dix jours à peu près en Bretagne, que je vais aller voir ma famille, plus faire de courses. Après je vais partir, je vais aller aux Pays-Bas, mais sauf qu'ils sont en train de voir s'ils veulent pas me faire venir quelques jours avant aux Pays-Bas pour que je vois un peu l'équipe, parce qu'ils aiment bien qu'on se voit et qu'on communique parce que c'est comme ça qu'une équipe, elle marche. Si on a l'habitude et qu'on sait comment une fille marche, bah c'est plus facile de travailler avec elle. Et si moi je suis jamais là, et bah c'est compliqué de savoir à quel moment je peux faire quoi, parce que c'est un sport considéré à la base. comme individuel mais c'est un vrai sport d'équipe le vélo. Il n'y a qu'une fille qui gagne mais il y a toute une autre équipe derrière. Ah oui,

  • Speaker #1

    ça c'est clair, totalement. C'est vrai que ça doit être tellement important ce côté-là du coup, même en préparation quoi. Et est-ce que tu as des courses vraiment qui te font rêver, auxquelles tu rêves de participer ?

  • Speaker #0

    Alors moi, ma course de rêve c'est Paris-Roubaix. C'est un rêve de, pas de participer mais de gagner cette course. Forcément déjà participer, ce serait déjà une grande étape. mais c'est une course que je trouve tellement dure que je me dis la gagner c'est que tu prouves que tu as un mental et un physique je trouve que c'est un truc de dingue cette course bah après forcément une étape du tour de France, un maillot jaune, un maillot vert ça se repisse pas même un tour des flancs, il y a plein de courses qu'il faut rêver mais c'est vrai que depuis que je suis petite je regarde Paris Roubaix là le week-end dernier j'ai regardé Paris Roubaix Junior, Paris Roubaix U23, Paris Roubaix Femmes, Paris Roubaix Elite j'ai tout regardé Je connais les secteurs par cœur, il ne faut plus que m'appeler pour mettre sur du pouce.

  • Speaker #1

    Ça peut être le jour où.

  • Speaker #0

    J'ai fait un stage contre la Monde pavée l'année dernière avec l'équipe de France. Et les pavés, moi j'adore ça. Après, je ne dis pas qu'en cours je serai forcément fort dessus, mais j'adore ça. Je trouve que c'est tellement différent. Moi, c'est Paris-Roubaix qui me fait rêver. Eh bien,

  • Speaker #1

    impressionnant. Et est-ce que tu... sais en fait quels sont les points que tu dois travailler davantage pour progresser en général ?

  • Speaker #0

    Il faut que je travaille encore en fait j'ai pas de soucis avec le placement parce que le problème c'est que j'ai du souci avec le placement avec l'équipe c'est à dire que je sais me placer dans un peloton mais j'ai du mal à rester avec l'équipe parce que moi j'aime bien être tout devant et forcément quand on est une file d'équipe forcément des fois on est derrière et j'ai un peu du mal à garder une roue Alors que quand tu es toute seule à naviguer dans le peloton, c'est toi qui choisis où tu vas. C'est beaucoup plus simple que quand on est six filles et qu'on doit rester en bloc équipe. Donc ça, j'ai un peu de mal à rester tout le temps avec l'équipe. Après, je n'ai fait que trois courses cette année, donc c'est aussi de ça qu'il joue. Il y a ça. Et après, pour mon niveau, c'est que moi, je suis sprinteuse, donc les efforts courts, ça me convient très bien. Mais plus c'est long, et moi, je suis présente. Et plus ça monte, plus j'ai du mal à rester à un effort soutenu longtemps. Et ça, déjà en faisant des heures sur le vélo, je vois bien qu'entre... J'ai fait trois tests différents. Entre décembre et fin janvier, il y avait une énorme différence. Et entre janvier et avril, il y a une deuxième différence entre mes... En fait, c'est mes seuils de lactate. Et du coup, c'est mes seuils 1 et 2. Et en fait, on va dire que moi, je sais monter très haut en lactate. Mais sauf que ma courbe, elle monte comme ça. Et il faudrait qu'elle monte comme ça. Avant de monter très haut, il faudrait qu'elle arrive à se stabiliser. Dès que je monte en lactate, c'est-à-dire en intensité, mon lactate monte et moi c'est fini. Il monte d'un coup. Je n'arrive pas à le garder un peu haut et à continuer à avancer. Soit il monte, soit il n'est plus là. Et du coup, en quatre mois, je vois très bien qu'un effort soutenu, je peux le tenir plus longtemps. Et on m'a dit de toute façon tu progresseras au fur et à mesure et que ça ne me servait à rien de me comparer à des filles qui avaient déjà 10 ans d'expérience au niveau professionnel.

  • Speaker #1

    C'est sûr, quand même. Déjà je trouve que c'est impressionnant de voir la différence en 4 mois d'entraînement.

  • Speaker #0

    C'est tellement augmenté le nombre d'heures par semaine par rapport à l'année dernière et aussi je pense la qualité de mon entraînement. Je savais que j'avais une marge de progression. et je pensais peut-être pas monter aussi vite que ça dans mes tests mais ça fait plus dire à voir. Après je vois que les autres filles elles ont progressé comme moi quoi je vois bien que les filles qui sont passées professionnelles aussi cette année elles ont augmenté et je vois bien les filles qui sont passées professionnelles l'année avant moi bah même si moi j'ai énormément progressé, elles elles ont eu un an ou plus pour progresser donc du coup elles sont encore un niveau au dessus mais ça veut dire que bah je suis déjà sur la bonne route, sur le bon chemin pour aller vers les... Bon, ouais, t'es les victoires bientôt, un jour.

  • Speaker #1

    Bah oui, carrément. Et est-ce que le cyclisme féminin, bon, c'est chouette, ça évolue quand même pas mal, et j'ai l'impression que c'est quand même aussi de plus en plus médiatisé. Est-ce que toi, tu le ressens, cette évolution ? Et est-ce que t'as des améliorations que t'aimerais bien quand même voir dans les prochaines années ?

  • Speaker #0

    Au jour d'aujourd'hui, je pense que la différence entre les hommes et les femmes, niveau budget, et après, je suis dans une des meilleures équipes mondiales. Même si je suis que dans l'équipe développement, comme j'ai dit dès le début, les deux équipes sont ensemble. C'est-à-dire que c'est comme si j'étais dans l'équipe pour un tour. C'est une équipe qui a un sacré budget, c'est une des meilleures équipes mondiales chez les mecs. Et chez les filles, on n'en est pas loin. Donc forcément, ça aide aussi. Je n'ai pas l'impression qu'il y ait énormément de différence entre les hommes et les femmes, sachant que le premier stage, c'était hommes et femmes ensemble. J'ai l'impression qu'il y a une partie du staff qui était un peu mélangée. C'est-à-dire que pour les études posturales, il y en a eu qui... tout l'effort en études posturales, elles s'y connaissent, ils n'ont pas besoin d'en avoir 50. Donc du coup, il y a elles, et ils sont 4-5, et ils bossent ensemble, que ce soit pour les filles et les garçons. Parce que de toute façon, ils ont bossé pour ça, ils savent faire que ce soit pour les filles ou les garçons. Donc là, par exemple, il n'y a pas de différence. Après, bien sûr, la plus grosse différence, c'est le salaire. C'est encore comme ça, il y a une grosse différence entre les hommes et les femmes. On va dire déjà, niveau budget, c'est déjà... mise en place, nombre de courses, c'est déjà pas mal. Maintenant, il y a aussi la médiatisation qui commence à beaucoup, beaucoup évoluer chez les femmes. Mais on a quand même beaucoup, beaucoup de courses hommes qui sont retransmises par rapport au nombre de courses femmes. Parce que les courses hommes, on commence à voir des courses U23 à la télé, alors que les courses femmes, on n'a même pas de lien vidéo pour regarder les courses. Il n'y a même pas la caméra qui nous suit. Ou alors des fois, c'est sur des sites, donc il faut chercher un petit peu. Je pense que les plus grosses différences, c'est encore les salaires et la médiatisation. Mais je pense que ça commence à vraiment s'équilibrer. Mais il y a 10 ans, je n'aurais jamais dit ça. Quand je commençais à avoir les filles avec qui j'ai commencé le vélo, quand j'étais toute petite, qui commençaient à passer pro, elles continuaient leurs études à côté parce qu'elles ne pouvaient pas du tout en vivre. C'était plein de trucs comme ça qui, peut-être, ne motivaient pas les filles à se dire « je mets toute ma vie au vélo » . Donc maintenant c'est plus facile de se dire je me mets au vélo à 100% parce que je sais que je pourrais en faire mon métier. Alors que il y a quelques années j'aurais pas arrêté Staps si facilement je pense. Je me serais accrochée.

  • Speaker #1

    De toute façon c'est un cercle vertueux ou vicieux ces trucs-là. S'ils n'ont très mineur pas, juste il y a un moment tu peux pas vivre quoi.

  • Speaker #0

    Ouais exactement.

  • Speaker #1

    C'est chouette que tu vois l'évolution en tout cas. Ça me fait plaisir quand même à entendre, on me dit que ça va dans le bon sens. Et pour finir, est-ce que tu as un message que tu souhaiterais transmettre aux auditrices de la sport, ou peut-être à des jeunes femmes qui rêvent de devenir cyclistes pro ?

  • Speaker #0

    N'écoutez pas les gens qui vous disent que c'est impossible. Dites-vous que moi, je suis partie de très loin. J'étais toute petite. Ma première course de vélo, j'avais un panier et des froufrous sur les côtés. Jamais personne n'aurait pensé que j'en serais là aujourd'hui. Je me suis accrochée. Que ce soit pour le vélo ou autre chose, si vous aimez un sport, accrochez-vous. n'écoutez pas les gens qui vont vous critiquer en vous disant que ce que vous faites c'est complètement nul et que vous n'aurez jamais le niveau c'est pas parce que vous avez une année vous n'allez pas avoir un niveau que l'année d'après vous pouvez pas revenir en prouvant à tout le monde que vous avez le niveau surtout les plus jeunes sachez qu'il ya beaucoup de différences parce que il ya les gabarits qui changent il ya des années où il y en a qui sont déjà réglés il y en a qui font déjà 1m60 alors que nous on fait encore 1m40 ne vous comparez surtout pas aux garçons parce qu'ils vont toujours vous rabaisser en vous disant que bah oui mais moi je fais ça oui mais en fait la différence entre les garçons on s'en rend pas compte mais c'est énorme c'est à dire que moi en étant professionnel je roule avec des garçons qui sont cadets et ils ont le même niveau que moi alors qu'ils roulent au niveau régional mais en fait c'est tellement différent qu'eux ils vont me dire ah mais t'es pro bah moi aussi je veux être une femme en fait on se rend pas compte que nous ce qu'on a dans notre corps fait qu'on peut pas être aussi forte qu'un homme et eux ils passent leur temps à nous rabaisser Donc écoutez les pas, si vous aimez le vélo, appuyez sur les pédales, allez dehors, faites attention à vous aussi parce que le vélo c'est un sport qui est vraiment dangereux, que ce soit à cause des automobilistes ou même quand on est tout seul dans les descentes. Donc faites attention à vous, essayez qu'il y ait toujours quelqu'un avec vous, évitez d'aller rouler tout seul ou alors mettez le GPS pour vos parents ou alors pour votre famille ou un ami qui peut venir vous chercher, ça c'est super important. Mais foncez, croyez en vos rêves. Moi, j'ai cru, je suis là aujourd'hui et je ne peux pas vous réparer de mieux.

  • Speaker #1

    C'est trop chouette, ça fait vraiment plaisir d'entendre ton enthousiasme et à quel point tu vis vraiment l'expérience à fond. Je trouve ça génial. Oui,

  • Speaker #0

    sans cesse.

  • Speaker #1

    Je veux suivre, est-ce que tu as... Oui, ça se ressent. Est-ce que tu as Instagram ou autre, d'ailleurs, peut-être un truc plus jeune. Je suis vraiment plus âgée que toi, donc je n'ai pas tous les bons réflexes.

  • Speaker #0

    Non mais du coup j'ai Instagram avec tous les résultats de mes compétitions qui est un petit peu un compte plus sérieux avec mes compétitions, mes résultats et des stories normalement presque tous les jours sur mes entraînements. Et après j'ai TikTok où là c'est on va dire un peu moins sérieux et aussi à côté je poste des vlogs presque pour toutes les sorties, en tout cas celles où je suis pas toute seule parce que quand je suis toute seule je trouve que c'est pas très intéressant de vous montrer ce que je fais. A part quand la séance est intéressante. Mais du coup je poste presque toutes mes séances et je fais des vlogs avec mes copines sur le vélo, sur mes entraînements. Donc si ça vous intéresse,

  • Speaker #1

    vous pouvez aller me suivre sur Facebook. Ça marche, je mettrai les liens en description de l'épisode. Merci beaucoup Amalia, c'était vraiment un chouette échange. Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes, cela nous aide. A bientôt !

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation d'Amalia Debarge

    00:04

  • Les débuts d'Amalia dans le cyclisme

    00:21

  • Passer de l'équipe de France à professionnelle

    02:32

  • Les succès et souvenirs marquants d'Amalia

    03:49

  • La structure de l'équipe UAE et son fonctionnement

    06:20

  • Comment Amalia est devenue professionnelle

    08:54

  • Différences entre le monde amateur et professionnel

    10:39

  • La vie quotidienne d'une cycliste pro

    14:32

  • Nutrition et équilibre dans l'entraînement

    18:50

  • Évolution du cyclisme féminin et avenir

    40:53

  • Message d'encouragement pour les jeunes cyclistes

    43:32

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Description

Dans cet épisode du podcast, Laurène Philippot a le plaisir d'accueillir Amalia Debarges, cycliste pro de l'équipe UAE, qui partage avec nous son parcours, depuis ses débuts à vélo à l'âge de 4 ans jusqu'à et son quotidien actuel en tant que cycliste professionnelle.


Au fil de l'épisode, Amalia nous plonge dans la dynamique de son équipe, qui comprend une équipe développement et une équipe World Tour., mais aussi dans ses entraînements, sa nutrition, ses courses et nous livre son regard sur le développement du sport féminin... Un témoignage de sportive vraiment intéressant et inspirant pour découvrir les coulisses du cyclisme professionnel.


🔗 𝐒𝐮𝐢𝐯𝐫𝐞 𝐀𝐦𝐚𝐥𝐢𝐚:


Crédit photo de couverture: @facepeeters


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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: com/jenseast">https://soundcloud. com/jenseast


Licence: org/licenses/by/3. 0/deed. fr">https://creativecommons. org/licenses/by/3. 0/deed. fr



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor, le podcast. Bonjour à toutes, aujourd'hui je reçois Amalia Debarge, jeune cycliste talentueuse, récemment passée professionnelle au sein de l'équipe UAE. Très contente de la recevoir pour qu'elle nous parle de son parcours, de son quotidien en tant que cycliste pro et de ses objectifs. Bienvenue Amalia, est-ce que tu veux bien te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Bonjour tout le monde, moi c'est Amalia Debarge, et du coup je suis cycliste professionnelle depuis janvier 2025 au sein de l'équipe UAE. Et je suis dans l'équipe développement de cette équipe. Donc voilà. Ok.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu peux nous raconter, on va repartir un peu vraiment de tes débuts, comment est-ce que tu as découvert déjà le cyclisme et qu'est-ce qui t'a donné envie de te lancer ?

  • Speaker #1

    Donc déjà, moi j'ai toujours eu des parents très sportifs, mais ils n'étaient pas du tout au vélo. C'est que j'ai aménagé dans un quartier vers mes 4 ans à peu près. Et je faisais du vélo dans le quartier. Et ma voisine m'avait dit, aujourd'hui c'est l'initiation au club des vélos qui était à seulement 500 mètres de chez moi. Elle avait demandé à tous les jeunes du quartier de venir. Du coup, je suis allée au vélo et j'y suis depuis. Même si j'avais arrêté une année vers mes 7-8 ans, parce que comme toutes les jeunes filles de mon âge, je faisais aussi beaucoup de gym, de danse à côté. Et j'avais une jeune fille qui m'a dit que je ne voulais faire que de la gym. Du coup, j'avais atteint un bon niveau dans les deux sports, avec des compétitions le samedi de gymnastique et le dimanche de vélo. Et ça faisait beaucoup trop. Donc, j'avais décidé d'arrêter le vélo. Et puis finalement, après un an à faire que de la gym, j'ai dit « Non, moi c'est du vélo que je veux faire » . Et du coup, je m'étais remise au vélo et depuis, je n'ai plus lâché. Et après, ces dernières années, j'ai couru deux années en National 1 Alliance Rink Evolution. Et l'année d'avant, c'est là où j'ai commencé à faire mes plus gros résultats en cas d'aide deuxième année, avec des résultats en championnat de France, avec une victoire en Coupe de France des départements. J'étais championne régionale, championne interrégionale. Et c'est là que ça m'a donné envie de tout découvrir, de passer en équipe de France. Et voilà, après je suis arrivée ici aujourd'hui, j'en suis super contente. Mais je ne suis pas encore au top du top. J'ai encore de l'évolution à avoir.

  • Speaker #0

    Ça paraît normal, tu es quand même super jeune. Mais c'est dingue d'avoir commencé déjà à 4 ans.

  • Speaker #1

    C'est ma 15e année. C'est ma 15e année du coup.

  • Speaker #0

    En fait, tu es jeune, mais tu as une sacrée expérience déjà. Et tu as toujours su, à partir du moment où tu t'es remise au vélo, que tu voulais devenir... professionnels en cyclisme ou c'est vraiment quand même venu au fur et à mesure de tes résultats ?

  • Speaker #1

    À la base quand j'étais plus jeune je voyais des filles comme Lynn Burkier passer en équipe de France, aller sur des championnats d'Europe et je me suis dit bah moi mon rêve c'est d'aller en équipe de France et en fait quand je suis passée en junior et que je suis rentrée en équipe de France je me suis dit mais en fait l'équipe de France c'est finalement pas grand chose mais c'est quand même pas mal d'être en équipe de France mais en fait on est en équipe de France juste sur le papier, si c'est pour pas courir après et pas faire des résultats sous ce maillot, c'est pas vraiment pareil. Donc après, quand je suis arrivée en équipe de France, c'était, bah, maintenant je vais faire des résultats en équipe de France. Mais si je fais des résultats en équipe de France, potentiellement je peux passer pro. Et après ma première année en équipe de France, il y a pas mal de filles qui sont passées professionnelles, des juniors 2 du coup. Et c'est à ce moment-là qu'avec mes copines, on s'est dit, on est en équipe de France aussi, en fait. Pourquoi pas passer dès l'année prochaine en équipe de France ? Mais quand j'étais plus jeune, c'était, on va dire, beaucoup plus tard qu'on passait pro. C'est vers plutôt 20, 22 ans qu'on passait professionnel. Et maintenant, dès l'âge de 18 ans, on peut l'être. C'est pour ça que directement après l'équipe de France, on s'est dit, après aller les années junior en équipe de France avec les Coupes du Monde et tout, on était là, c'est bon maintenant, professionnel dès l'année prochaine, c'est le rêve.

  • Speaker #0

    C'est excellent en fait, c'est vrai que ça arrivait quand même relativement vite, du coup ça s'est bien enchaîné. Et quels ont été tes plus beaux succès et souvenirs en fait en cyclisme jusqu'ici ?

  • Speaker #1

    Et bah du coup en cadette, ce qui m'a un peu fait rester sur le vélo on va dire, parce qu'après les années cadette on commençait à passer beaucoup d'heures sur le vélo, donc on se démotive un petit peu si on n'a pas de résultat. Moi c'est mon avis parce que je suis très compétitrice, mais il y en a qui adorent aussi s'entraîner. C'est, je pense, la Coupe de France, la finale de Coupe de France des départements à Montpinchon. Il y avait un chrono le samedi, je crois que c'était sur samedi-dimanche. Et le chrono, j'avais fait un très très mauvais résultat. J'étais dégoûtée parce qu'en Nouvelle-Vernal, j'avais fait très bon résultat et arrivé au niveau national, pas du tout de résultat et j'étais super déçue. Et du coup, toute la soirée, mes parents ont essayé de me remonter le moral et tout, et pour la course le lendemain. Et je pense que j'avais un peu la rage. d'avoir fait ce résultat alors que j'avais prouvé que j'étais quand même plutôt forte et je m'étais fait battre par plein de filles j'avais fini vraiment tout en bas du classement et j'étais dégoûtée Et du coup je suis arrivée avec la rage le lendemain de gagner, de prouver que j'avais le niveau. Et du coup j'ai gagné le lendemain à la Coupe de France, je finis en haut d'une bosse, il y avait 500 mètres à 10%, j'arrive en haut et il y a la championne de France Célia Géry qui était à côté de moi, des filles qui avaient fait des podiums déjà la veille. On savait déjà qu'elle était très forte et moi c'était on va dire ma première apparition comme ça à haut niveau. Et je pense que c'est un de mes plus beaux souvenirs. Et après forcément l'année dernière ma troisième place au championnat de France, il y avait ma famille, il y avait tous mes amis. Les championnats de France c'est différent que gagner une coupe de France. Les championnats de France c'est un autre monde. Il y a un maillot à gagner, il y a tellement une entente de différence que sur une coupe de France. C'est une fois dans l'année et avoir fini 3e, j'étais tellement contente. Je n'arrivais plus à m'arrêter de sourire, j'avais des crampes aux joues. Même si on va dire que la course n'était pas passée très très bien à l'avant avec une chute dans l'échappée où il y avait eu un petit souci, je ne sais pas si tu avais vu. Mais du coup elle s'était rentrée dedans, donc à la réveille il y en a une qui n'était pas très contente parce que c'était fait mal. Du coup on se connait toutes, on est toutes copines en Aqueduct France. Et du coup, j'arrivais pas vraiment à être déçue qu'elle soit tombée parce que j'étais tellement contente. Je prouvais que j'avais aussi le niveau, je m'étais blessée deux semaines avant. Et du coup j'avais les joues toutes serrées, j'avais trop mal aux joues. Et à côté de moi elle pleurait, je ne savais pas comment réagir et moi j'étais sur un nuage. Et du coup je pense que c'est mon meilleur souvenir.

  • Speaker #0

    ça c'est vraiment mon meilleur souvenir je comprends c'est ce qui est super marquant même maintenant je sens que je souris encore quand je le dis ce qui est trop bien c'est que c'est un vrai bon souvenir et donc tu disais donc là t'es récemment passée pro donc dans l'équipe UAE et tu disais c'est l'équipe développement donc ça veut dire quoi en fait concrètement c'est organiser comment une équipe de cyclistes tu vois tu peux nous expliquer un peu parce que je sais qu'il y a des auditrices qui ne sauront pas du tout bah

  • Speaker #1

    du coup l'équipe UAE du coup c'est une équipe qui est World Tour comme la FDJ par exemple, mais savent que la UAE, comme certaines équipes, ont une équipe développement. C'est-à-dire que nous, on est 9 filles, on est une équipe développement, on est U23, donc on a toutes moins de 23 ans, et du coup on est 2 à avoir 18 ans et après on est les 2 plus jeunes de l'équipe. Mais savent que UAE, contrairement à d'autres équipes, on est tout le temps tout ensemble. C'est-à-dire que quand on fait des stages, il n'y a pas de stage que pour la World Tour, il n'y a pas de stage que pour la U23 ou pour la développement. c'est qu'on est toujours tous ensemble, contrairement à d'autres équipes où ils font vraiment une distinction entre les deux équipes. Nous, on n'est que neuf, c'est-à-dire qu'on court très très rarement ensemble. C'est presque impossible qu'on ait des courses que à neuf. Par exemple, il y a quatre filles de l'équipe World Tour qui courent, plus deux filles de l'équipe développement, ou alors quatre filles de l'équipe développement et deux filles de World Tour qui descendent sur une petite course. Et en fait, il n'y a presque pas de distinction. On a tout mis en place pareil, pardon ! Tout est mis en place pareil pour les... On va dire, c'est censé être deux équipes, mais nous, depuis le début de l'année, on nous répète, on est une team. On est une team, on est tous ensemble. Par exemple, pour notre groupe WhatsApp, il n'y a pas de groupe différent, on est un groupe tous ensemble, on parle tous ensemble, et il n'y a vraiment pas de distinction. Tout est mis en place pour qu'il n'y ait pas de différence. Donc forcément, il y a une différence.

  • Speaker #0

    C'est super intéressant d'avoir vraiment tout ce mélange. Vous êtes combien au total ?

  • Speaker #1

    Je crois qu'il y a une trentaine dans l'équipe pour un tour, et nous, on est neuf. Et du coup ça fait quand même un sacré paquet de monde. Et du coup, on est en stage, et je me suis retrouvée en stage avec Elisa Langoborghini. Ça fait bizarre, parce que moi j'ai des copines qui sont dans une équipe développement, elles ne font pas forcément tous leurs stages avec l'équipe de la World Tour. Nous, tout ensemble en fait.

  • Speaker #0

    C'est génial. En fait, pour intégrer une équipe pro comme ça, évidemment, j'imagine que ça va se passer par les bons résultats que tu as eus. Mais comment ça se passe ? Est-ce que tu as des gens, par exemple, du AE qui sont venus te repérer ? Ou est-ce que tu passes des sélections à un moment ? Comment ça fonctionne pour passer pro ?

  • Speaker #1

    Pour passer pro, il y a deux solutions. Soit on a un agent et c'est l'agent qui va contacter en mettant en avant nos résultats. Mais moi, je ne suis pas passée par un agent parce que je ne pensais pas forcément passer professionnel à 18 ans. Ce n'était pas forcément mon objectif, même si j'avais vu mes copines passer. Du coup, moi, c'est plus ma deuxième course. C'était la Coupe du Monde à Binda et j'ai fini quatrième. Ce qui fait que dès cette première course, j'ai des équipes françaises et étrangères qui ont commencé à me contacter, dont la UAE. Et après, on est resté en contact un peu avec les différentes équipes. J'ai fait quelques rencontres avec des équipes. Et au fur et à mesure, j'ai été avec différentes personnes. Et j'ai eu un peu ce qu'ils me proposaient sur l'année, les courses qu'il y avait au programme. J'ai été contactée par quelques équipes. Et c'est vrai que le projet de UAE, le fait d'avoir l'équipe développement qui est vraiment très très attachée, en fait, ils font exprès d'avoir une équipe très proche, parce qu'on va dire que du coup, la passerelle pour passer de l'équipe développement à la passerelle World Tour est beaucoup plus petite. Vu qu'on est tout le temps un peu tout ensemble, ça veut dire qu'il n'y a pas une grande marche à faire pour passer de la Devo à la World Tour. Parce que du coup, on court déjà avec la World Tour de temps en temps. Le seul truc, c'est que par exemple, là dans l'équipe développement, je ne peux pas courir sur une course World Tour. Donc comme Paris-Roubaix, le Tour de France, c'est 1.wwt ou 2.wwt. C'est les seules courses que je ne peux pas faire. Mais du coup, après, je peux faire les autres courses. Je peux faire toutes les professionnelles 1.1, par exemple, je course ce week-end.

  • Speaker #0

    Oui, ok, intéressant. Donc c'est vrai que ce n'est pas énorme finalement les différences. C'est génial d'avoir intégré une équipe comme ça. Et sur les différences entre le monde amateur et le monde professionnel, toi qui viens d'arriver, quelles différences t'ont un peu sauté aux yeux déjà ?

  • Speaker #1

    Le budget forcément et le staff. Je pense que c'est les deux choses qui ont le plus évolué dans mon changement d'équipe. Parce que forcément, la première course, j'arrive, il y a un bus. Ça fait bizarre, 18 ans, t'arrives sur la course, il y a un bus. T'es toujours suivi, t'as les médecins, t'as des kinés. On est suivi à 100%, c'est que ça passe de la tête aux pieds. De partout, on a tout. on a tous des entraîneurs différents on a 4 ou 5 entraîneurs je crois dans l'équipe donc on peut s'adapter s'il y a un entraîneur qui ne correspond pas du tout moi le plus gros problème que j'avais au début c'était surtout la langue il fallait que j'arrive à m'adapter parce qu'il ne parle pas français il y a une seule française autre coureuse mais qui est de la World Tour, du coup on n'est que deux et après au niveau staff il y en a quelques-uns qui parlent français au final plus je suis dans l'équipe Merci. plus je me rends compte qu'il y en a qui parlent français. Et c'est vrai que quand on fait des meetings, quand on est tous ensemble, c'est que de l'anglais. Et c'est vrai qu'au début, je ne parlais pas anglais. Parce que du coup, j'ai été invitée en juillet sur un stage avec la World Tour avec eux. C'est après ça qu'ils m'ont fait signer mon contrat parce qu'ils voulaient d'abord me rencontrer histoire de voir si j'essayais de m'intégrer ou si je parlais un minimum anglais. J'avais un petit peu pris de cours avant, avec mon père et un peu sur mon téléphone pour essayer de parler. Mais j'avais le niveau scolaire, quoi. Donc, on va dire que le premier stage, ils ont vu que j'avais envie, mais je n'avais pas encore un bon niveau. Et après, tout de suite, après avoir passé deux semaines avec l'équipe, forcément, c'est passé vite. Et maintenant, je n'ai plus trop de mal à m'exprimer avec l'équipe. Ils me comprennent et moi, je n'ai pas trop de mal à les comprendre aussi. Donc, c'est le top.

  • Speaker #0

    Oui, tu as le meilleur truc au moins. De toute façon, tu es en immersion,

  • Speaker #1

    tu n'as pas le choix. Au début, je n'avais vraiment pas le choix. Mais du coup, c'est vrai qu'avec les filles, au début, ce qui était compliqué c'était la langue. Mais du coup, entre... J'avais une fille qui parlait anglais dans mon équipe l'année dernière, Alliance Money Evolution, et c'est vrai que je me suis un peu retrouvée à sa place. C'est que l'année dernière, tout le monde parlait français, et on va dire que personne n'essayait vraiment de lui parler en anglais, et elle, elle essayait de parler un peu français, mais je trouve que c'est plus compliqué d'apprendre le français que d'apprendre l'anglais. Parce que le français, c'est vraiment dur. Et ça, c'est qu'un ou deux ans qu'elle était arrivée en France, et c'est très compliqué de parler français. Quand j'ai essayé de lui apprendre, je me rends compte que c'est compliqué, surtout si elle n'a jamais eu français à l'école comme nous, on a eu anglais. Donc du coup, pour apprendre de zéro, c'est très, très compliqué. Et je me rends compte que les efforts que des filles de l'équipe UAE ont fait pour essayer de m'apprendre l'anglais, ce n'est même pas les trois quarts que j'ai fait pour essayer d'apprendre le français à une fille de mon équipe. Et ça, je me rends compte. Après, quand tu arrives et que tu ne peux parler à personne, c'est horrible. Après, si on te parle un à un... ils comprennent que tu comprends pas donc ils répètent, ils reformulent mais quand c'est à table et que tout le monde parle et qu'il faut réussir à suivre mais au début je comprenais rien donc ça rigolait, moi j'étais là j'ai pas compris la blague c'est bon, salut ok qu'est-ce qui s'est passé ? ça avait l'air drôle hein mais bon non mais voilà après ouais la plus grosse différence je pense que c'est le budget c'est d'arriver avec un bus, d'avoir un staff énorme autour Je ne dis pas qu'on n'avait pas de taf au niveau national, mais c'est tellement différent. On a le directeur sportif, on est entouré, on a des mécaniciens et tout. On a un assistant, surtout en équipe nationale, on a des atouts. Mais la différence de budget, que ce soit dans les vêtements, ou dans le vélo, ou dans l'assistance qu'on a autour, c'est un autre monde. Il ne faut pas assez pro pour comprendre, je pense. Ou alors, il faut parler vraiment longtemps avec quelqu'un qui est professionnel pour comprendre. tout est au détail on va dire, c'est tellement plus pointilleux.

  • Speaker #0

    Ça doit être chouette à vivre pour toi ! Et qu'est-ce qui te motive le plus dans cette première saison chez les pros ?

  • Speaker #1

    Cette saison, je pense que c'est surtout découvrir. Je pense que je réalise pas encore forcément que je suis professionnelle. J'ai fini le quai un an alors que forcément là je profite. Je sais qu'il faut que je profite de tout ce que je suis en train de vivre. J'ai encore plein de voyages à venir, enfin là j'ai déjà fait des voyages les plus gros. en Espagne, je suis allée à Mallorque, c'est la première fois que j'allais sur une île pour faire du vélo quoi, enfin c'est des trucs incroyables, j'ai fait l'Espagne, j'ai fait l'Italie, là je sais pas, je vais partir en Bretagne, aux Pays-Bas, je vais partir en Norvège, et c'est des trucs que je pensais jamais vivre dans ma vie et que j'aurais jamais vécu si je passais pas pro, parce que bah comme je l'ai dit, c'est une question et quand on est une équipe qui a du budget, c'est incroyable. C'est vraiment tout le monde. Et du coup, je pense que ce qui me motive, c'est de découvrir. Et après, quand je vois des filles comme Elisa Langoborghini, qui a encore une canine pour, je me dis que c'est un rêve. Ça me donne envie de continuer.

  • Speaker #0

    C'est génial. Est-ce que tu as une journée un peu type de cycliste pro ? Ou est-ce que chaque journée est très différente ? Comment ça s'organise, votre quotidien ?

  • Speaker #1

    On va dire que mes semaines sont organisées à peu près pareil. On va dire que mes entraînements sont à peu près pareil. mais les jours ça dépend. C'est à dire que par exemple le mercredi je me lève, je suis à ma maison tranquille le matin, je mange le midi, à 14h du coup je vais rejoindre le pôle cyclisme féminin, donc mon groupe avec qui je roule sur Chambéry, on va faire une sortie 3h, soit je vais rouler un peu avant, parce que souvent la plupart du temps je vais 4h, donc 3h30 et elles elles font 3h. Donc du coup soit je vais au pôle en vélo, ou après je rallonge. Bon, en hiver, c'était plutôt l'inverse. Je partais à 13h, après je suis arrivée à 14h, j'avais déjà fait une heure, ce qui me permettait de faire mes 4h. Et après, je sais que là, pour l'instant, cette année, on a un très bon groupe au pôle cyclisme féminin, ce qui fait qu'on se tire toutes vers le haut. On a un groupe post-bac avec des filles qui courent en Coupe de France et une deuxième professionnelle qui est dans l'équipe. Donc, c'est le top. Ah oui,

  • Speaker #0

    c'est génial. Et en fait du coup ça veut dire au quotidien Tu t'entraînes en fait avec ce pôle là Et après, ponctuellement, il y a des stages avec l'équipe UAE ? Comment ça se gère ?

  • Speaker #1

    Alors du coup, la semaine, j'essaye d'aller m'entraîner. Je n'aime pas trop m'entraîner toute seule. Alors la plupart du temps, j'essaye de m'entraîner avec le pôle. Donc j'essaye de caler mes entraînements. Mais quand je sais que le mercredi, c'est parce que j'ai une sortie endurance la plupart du temps, parce que mon entraîneur de l'AIE est en contact avec un entraîneur du pôle, mon ancien entraîneur de l'AIMAL. Et du coup, ils sont en contact. Du coup, ils lui envoient la programmation de ce qu'on va faire sur la semaine. et mon entraîneur essaye de s'adapter un petit peu. Mais par exemple, quand j'ai des séries d'exercices qui vont durer, je ne sais pas moi, une heure, une heure et demie, c'est un peu compliqué d'aller avec le pôle puisque ça m'obligerait à toujours faire demi-tour. Donc sinon, des fois quand j'ai deux heures et qu'elles font une heure et demie, je vais avec elles faire une heure et demie et à la fin de ma sortie, je vais faire mes exercices pendant une heure et après je vais faire ma recube. Du coup, ce qui me permet de ne pas faire trois heures, deux heures et demie toute seule parce que je n'aime pas m'entraîner toute seule. Il y en a qui adorent, mais moi... J'ai besoin de gens pour me motiver.

  • Speaker #0

    C'est comme toute une gestion, mine de rien. Tu as toi ton programme, il faut s'adapter un peu avec ce que font les autres. Si vous voulez faire tout ensemble, j'imagine qu'il y a une petite organisation à chaque fois.

  • Speaker #1

    J'ai aussi une copine avec qui je roule souvent, donc ça me permet d'aller avec elle. Quand on n'est plus que deux, c'est plus facile de s'attendre. Quand on est un groupe, si après je fais un demi-tour et que je dois encore faire une série dans la boîte, ça veut dire que je suis obligée de m'attendre. Et après aussi, ce qui est compliqué, c'est calculer. quand par exemple on doit, je sais pas moi, une série d'exercices mais que dans la série on doit faire des moments où on doit faire à plat et des moments en boss mais trouver un... enfin calculer ce parcours regarder à quel moment on va avoir assez de temps pour finir la boss et être sur le plat après pour faire la deuxième série ou ou être, eux, dans une boss de 20 minutes des fois le plus simple c'est de faire la boss, on fait demi tour et on refait mais quand on veut un peu aller découvrir et qu'on veut faire vraiment... quand on fait 4 heures, je sais que moi j'aime pas faire des aller-retours dans une boss donc du coup essayer de s'organiser Parce que toutes les 20 minutes, j'ai un exercice à faire. Il faut qu'à chaque fois, je sois dans une bosse. Je trouve que ça, c'est plus compliqué que l'organisation pour savoir à quelle heure je vais aller rouler.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair, ce n'est pas simple. Et au niveau volume, ça représente quoi ? Tu passes combien de temps sur le vélo dans une semaine ?

  • Speaker #1

    On va dire qu'au plus bas, je dois être à 14 heures par semaine. Mais que de vélo. Que de vélo, je dois être à 14 heures par semaine et au maximum 20 heures. Et quand je suis en stage, on va sur du 23-24 heures.

  • Speaker #0

    Ah ouais, ok. Et à côté de ça, après, tu fais aussi d'autres choses ?

  • Speaker #1

    Ouais, le renforcement musculaire, mobilité. Normalement, j'essaie d'en faire avant tous les entraînements. Mais j'ai un peu du mal, je ne vais pas mentir. J'ai un peu du mal, mais je devrais faire avant tous les entraînements. Mais j'essaie de faire au moins avant les entraînements où j'ai de la charge d'intensité ou que je sais que c'est une séance assez importante. Mais quand je fais, par exemple, comme aujourd'hui, une sortie récup, je n'ai pas forcément envie de faire de la mobilité avant. Mais après je vais aussi normalement une fois par semaine à la salle. Et du coup j'ai de la mobilité et une pré-routine, échauffement pour préparer mon corps à la muscu. Parce que c'est quand même assez traumatisant pour le corps. Parce que souvent quand je vais à la salle, c'est surtout pour charger. Donc éviter de se faire mal. Ouais,

  • Speaker #0

    ne fais pas comme ça. Oui. Et est-ce que c'est facile de gérer l'équilibre entre les entraînements, la récupération ? D'après ce que tu dis, ça fait quand même un gros volume. Donc de gérer en fait cet équilibre-là, est-ce que juste tu suis en fait du coup le planning qu'on te donne ou est-ce que tu adaptes aussi ?

  • Speaker #1

    d'une sorte de manière ? Déjà, au début de l'année, j'étais scolarisée. J'étais en staff, j'avais commencé l'année. Plus l'année est passée et plus mes charges d'entraînement commencent à évoluer parce que l'année dernière, j'étais plus autour de 10-12 heures. Pour arriver là, maintenant, où je suis plus à 18 heures environ par semaine, forcément, je ne suis pas passée de 12 à 18. J'ai passé 12, après j'ai fait 10 semaines à 13, 10 semaines à 14, jusqu'à évoluer et arriver où j'en suis aujourd'hui. Dès le début de l'année, on va dire Merci. que je ne suis pas une fille très scolaire. Et aller en cours, aller m'entraîner, savoir à quelle heure je vais m'entraîner, sachant qu'en STAPS, on va dire que les cours, c'est un emploi du temps qui change tous les jours. C'est impossible d'avoir le même entraînement deux jours d'affilée. Et surtout, des fois, on peut avoir cours à 8h, et après, on va avoir cours à 13h, et après avoir un cours de 17h30 à 19h, ou quelque chose comme ça, qui fait que ce n'était vraiment pas pratique pour m'entraîner, et je n'arrivais pas du tout à suivre. Du coup, j'ai officiellement arrêté après avoir fait deux mois en Espagne cet hiver. J'ai passé décembre et janvier en Espagne. Et quand je suis revenue, il m'a dit qu'il allait falloir passer les examens. Et franchement, j'ai roulé presque tous les jours en Espagne. J'étais avec l'équipe ou alors j'ai fait aussi avec des amis pour aller m'entraîner. Forcément, je ne pensais pas du tout au cours. Du coup, sachant que... Après, forcément, j'étais avec des filles qui... sont encore à l'école parce que, bah, elles, c'est pas leur métier. On va dire que moi, c'est vraiment mon métier au jour d'aujourd'hui et j'ai signé un an. Et je me dis, bah, au lieu de me prendre la tête et d'essayer d'aller en cours, bah, vaut mieux arrêter et essayer de m'entraîner un an comme il faut. Et au pire, si ça marche pas, bah, j'aurais perdu un an. Enfin, pas vraiment perdu un an, mais on va dire perdu un an de scolarité. C'est comme si j'avais redoublé, on va dire. Donc, c'est pas grand-chose. Oui, c'est sûr. Ou alors, voilà. surtout qu'à mon âge j'ai rencontré un sacré paquet de personnes qui étaient hors du vélo, mais qui au milieu de l'année comprennent que c'est pas du tout ce qu'elles ont envie de faire, donc du coup l'année d'après elles se ré-envirent. Donc au final elles ont fait un an dans un truc qu'elles n'aimaient pas, bah moi j'ai décidé de faire un an où au final je l'arrête et je fais que du vélo. J'ai fini avec un an, je vais en profiter et je mets tout de mon côté pour réussir à re-signer l'année prochaine.

  • Speaker #0

    Ouais, tu mets tout en œuvre. T'es sûre que ça doit pas être simple du tout de gérer tout à la fois ?

  • Speaker #1

    Le plus compliqué on va dire, enfin que j'ai maintenant que je vais plus à l'école, Ce que je mange, c'est plus me préparer à manger. C'est-à-dire que des fois, quand je rentre du vélo, je sais que je n'ai pas vraiment envie de cuisiner. Il faut que j'arrive à me motiver, parce que forcément, il faut que je reprenne toute l'énergie que j'ai dépensée. Donc, j'avoue, la plupart du temps, je finis par manger des pâtes. Mais il faut que j'arrive à accompagner ça par des légumes, par une source de protéines, que ce soit dans la viande ou dans autre chose. Donc, du coup, aussi, un peu, toute l'alimentation, c'est un processus.

  • Speaker #0

    difficile à côté ce que je mange avant une sortie ce que je vais manger après une sortie ce que je vais manger la veille d'une course c'est tellement de choses justement une de mes questions est si tu as un programme alimentaire particulier et comment tu gères ça quoi si enfin déjà effectivement au quotidien enfin dans ce que tu manges dans tes repas quoi et

  • Speaker #1

    puis parce que tu manges sur le vélo enfin comment tu gères ça est ce que tu es accompagné aussi là dessus alors du coup dès le début de l'année bien évidemment on a la diététicienne qui vient nous parler on a deux deux diététiciens dans l'équipe, enfin une diététicienne et un diététicien du coup. Et ils prennent en charge 15 et 15 à peu près, on n'est pas 30, mais ils essayent de faire moindre-moindre parce que sinon ça fait trop de personnes, on va dire de coureurs à suivre pour un seul diététicien. Donc maintenant on en a deux et comme ça on peut se retourner vers, en fait on en a un qui est à nous, on ne va pas contacter les deux, on en a un qui nous suit et qui nous renvoie un message de temps en temps, savoir si on va bien. si on n'a pas de problème avec des chutes de poids, si notre poids est régulier. Après, ils ne nous surveillent pas au kilo près. Ils ne nous demandent pas nos mensurations tous les jours, ils ne nous demandent pas notre poids. On sait ce qu'on a à faire, on est pro. Pour en arriver là, on sait déjà qu'on fait à peu près attention. Après, ils ne vont pas les réussir. Si les résultats suivent, tant mieux. Si on arrive à manger ce qu'on veut, moi je sais que je suis une fille. j'aime me faire plaisir à côté et je sais très bien que pour l'instant la nutrition je mets pas 100% de mon énergie à être parfait parfait c'est à dire que je suis censé devoir peser à peu près tout ce que je mange pour avoir le bon apport calorique parce que faut vraiment pas être en déficit calorique c'est pas du tout ce qu'ils cherchent à avoir c'est vraiment être ne pas être en déficit calorique justement vaut mieux être en surplus calorique et en fait on on a une application qui prend notre activité qui est connectée du coup à notre notre capteur, nos cardio, le compteur et notre sortie. Du coup, il voit combien de calories on a dépensé. Et du coup, on peut rentrer ce qu'on a dépensé. Ce qu'on est en train de manger, par exemple, si je dis que j'ai mangé 150 grammes de pâtes, il va me dire que j'ai récupéré tant de calories. Et du coup, il va me dire qu'il faut que je mange encore, parce que sinon, tu n'as pas récupéré encore assez. L'application est plus dans ce sens-là que faites attention à ce que vous mangez, parce que vous devez maigrir.

  • Speaker #0

    C'est là que c'est intéressant, d'ailleurs, parce que parfois, dans les gens du quotidien, on a l'impression que, limite, c'est l'inverse. Et c'est quand même hyper intéressant de souligner que, Quand on est cycliste... pro et que du coup ça s'appliquerait aussi à des gens non pro mais voilà le truc hyper important c'est vraiment de faire attention à manger assez en fait voilà après il y a beaucoup dans la course à pied et le vélo je pense que c'est là où il y a le plus mais de soucis avec le poids,

  • Speaker #1

    des filles qui ont des troubles du comportement alimentaire parce que quand on commence à être forte plus on est maigre plus on a l'impression d'être forte donc il y a beaucoup de filles qui maigrissent beaucoup qui du coup atteignent un bon niveau Mais le problème de faire ça, c'est que ça dure 2-3 ans et qu'après, forcément, au bout d'un mois, ils ont besoin de manger plus. Parce que le déficit calorique, ça ne marche pas une éternité. Ça peut marcher un moment pour perdre du poids. Parce que si on garde les mêmes watts, mais qu'on est plus légère, forcément, en bosse, on est les meilleurs. Après, le vélo, c'est énormément de rapport poids-puissance. Forcément, une fille qui fait 10 kilos de plus ou 10 kilos de moins à côté, plus le pourcentage est élevé et plus ça se sent. on fait attention mais on va dire qu'ils sont pas... Enfin, on m'a posé énormément de fois la question mais ils te laissent manger ça, mais ils te laissent manger ça. Et en fait, ils me laissent me faire plaisir, faut pas que je m'affame. Mais en même temps, si j'arrive au bout de deux mois, j'ai pris 10 kilos et que j'avance plus dans les bosses, ils vont pas forcément faire de remarques parce que c'est mon corps et c'est moi qui choisis. Mais par contre, il y a des choses qui me résident pas à l'année prochaine. Ils ne vont pas me virer parce que j'ai plus de poids.

  • Speaker #0

    En fait, c'est une question d'équilibre. Effectivement, il faut que tu manges assez, mais pas non plus que tu manges trop et que du coup, ce soit plus efficace. Mais c'est vraiment l'équilibre global qui est recherché. Ce n'est pas de vous affamer.

  • Speaker #1

    Mais du coup, quand j'ai fait mon premier stage avec l'équipe, du coup, on était en altitude. Elles étaient trois semaines avant le Tour de France. Et du coup, quand elles mangeaient, je voyais qu'elles pesaient tout. Moi, je ne pesais jamais l'année dernière. Là encore je le fais quelques fois mais l'année dernière, moi je pesais rien du tout, c'était pas du tout mon problème la nutrition. Je sais que je faisais attention, j'ai jamais eu de problème vraiment réel avec la denture. Je comptais pas du tout les calories, je voulais pas être en déficit calorique. Et je savais me faire plaisir sans tout le temps être en train de manger trop. Je sentais que je mangeais pas trop et je sentais que je mangeais pas assez. Et quand je suis arrivée au premier stage, elle pesait tout. Et le truc que j'ai vu c'est pas elle pesait pour pas en prendre trop, c'est elle pesait. Et je les voyais, elles rajoutaient des cuillères et au bout d'un moment, elles faisaient « je vais devoir manger tout ça » et elles en rajoutaient. C'était plus à se dire « ah, faut que je mange quand même toute cette assiette » . Et en fait, elles se servaient l'assiette qu'elles devaient prendre et après, si elles avaient encore faim après ça, elles remangeaient. Mais elles avaient un minimum à prendre dans leur assiette pour récupérer de la journée. Parce que quand on fait 5h, 6h de vélo, avec des intensités, surtout là, ils étaient en altitude, une sortie de cidre avec des intensités pour récupérer les calories dépensées. ce n'est pas une petite assiette de pâtes qui va faire tout récupérer.

  • Speaker #0

    Est-ce que sur le vélo aussi, tu dois vraiment manger beaucoup et penser à t'alimenter très régulièrement ?

  • Speaker #1

    Oui, mais ça, déjà depuis mes deux dernières années, les deux années junior, j'ai commencé à organiser tout ça. Avant, je ne mangeais pas beaucoup sur le vélo. Mon entraîneur m'avait mis en place des sorties où j'avais un minimum à respecter. C'était environ 50-60 grammes par heure. de glucides donc ça revenait à prendre un bidon de 40 grammes de glucides avec 40 grammes de glucides dedans plus manger par exemple une pâte de fruits qui fait 17 grammes ou une barre qui fait tant de grammes, ça dépend les barres qu'on achète et du coup maintenant je fais beaucoup plus attention c'est-à-dire que je suis plus autour des 80 grammes de glucides par heure sur une sortie En durant, je pense que je suis à 70 grammes par heure. Si je fais des intensités, je vais être autour de 80. J'essaye, même des fois un peu plus, parce que maintenant, je me fais des bidons directement de 90 grammes de glucides dans le bidon. Comme ça, un bidon, vu que je ne bois pas beaucoup, je le bois en une heure et demie. Donc, ça me fait déjà 60 et 30 pour l'heure d'après. Et je bois un peu d'eau en même temps. J'interne, j'ai un bidon d'eau et un bidon de poudre tout le temps.

  • Speaker #0

    Oula, un camion. Et du coup, après, pendant les courses, c'est un peu différent parce que l'intensité est beaucoup plus haute. Donc on va venir manger plus de glucides, on est plus 100, 110, 120 grammes de glucides par heure. Et du coup, ça, la plupart du temps, pour les courses, du coup, les courses que je fais avec l'équipe, la veille, un des deux diététiciens, nutritionnistes, nous envoie le plan de la course. Donc il y a le graphique de la course et il nous envoie sur la courbe. tous les... bah du coup on est sponsorisé par Amacx et du coup bah c'est eux qui mettent, par exemple là il faudrait manger la bar, la chou-bar là parce qu'elle fait 7 grammes là il faudrait que vous ayez un bidon de 60 grammes que vous ayez fini au début de la boite qui est là et c'est tout calculé et ça évite un peu de réfléchir, qu'est-ce que je vais manger alors forcément, par exemple s'il y a un gel qu'on aime pas, bah on va le remplacer par un goût qu'on préfère parce qu'on mange toujours quand même quelque chose qu'on aime par exemple des fois en début de course ils mettent du nougat Moi, j'essaie très bien que sur le vélo, je n'arrive pas du tout à manger le nougat. Du coup, je le remplace par quelque chose qui a à peu près le même apport glucidique. Sinon, moi, j'adore manger sur le vélo. Ça n'a jamais été vraiment un problème. Mais je sais qu'il y a beaucoup de filles, elles peuvent faire deux heures de vélo, elles ont deux bidons d'eau et c'est fini pour la sortie. À la limite, elles vont manger une pâte de frire au milieu des deux heures. J'étais comme ça avant, je les comprends. Mais quand on commence à charger un petit peu, ce n'est plus possible. En fait, ce qu'on m'a dit... faut jamais finir une sortie en ayant faim. Si tu rentres et que t'as envie de te jeter sur la nourriture, c'est que t'as pas assez mangé sur le vélo. Ça veut dire que t'as un déficit calorique et que tu dois encore rattraper beaucoup, beaucoup, beaucoup trop. Du coup, on va se jeter sur la nourriture, on va manger trop, et c'est pas forcément... Ou alors, on va rentrer de l'entraînement à 16h, et on devrait manger juste un banca, et on va vouloir se faire un repas, parce que c'est bon, en fait, on a trop faim.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant d'avoir ce référentiel. Dans ton quotidien, est-ce que tu es beaucoup en contact avec toute l'équipe ? Tu parlais du diététicien ou de la diététicienne, mais aussi tes entraîneurs, tes coéquipières. Est-ce que tu as beaucoup de contact quotidien avec tout le staff ?

  • Speaker #0

    Mes coéquipières, la fille qui est française, on ne se parle pas. plutôt souvent parce que du coup on se demande quelles courses on fait, si on va se revoir enfin là je sais que je vais aller en Bretagne et qu'elle habite en Bretagne du coup je lui ai demandé si elle faisait des courses mais elle m'a dit qu'elle était sur une autre course donc du coup forcément on communique plus après je me suis fait du coup dans l'équipe développement vu qu'on est un peu plus les petites donc on est un peu plus restés ensemble pendant les stages il y en a quelques unes à qui j'envoie des messages de temps en temps pour savoir comment se sont passées leurs courses parce qu'on n'est pas tout le temps sur les mêmes courses donc du coup voilà après on se passe par pas forcément beaucoup par message. Par contre le staff, déjà on a un groupe où on est toujours là à s'envoyer les résultats des courses, s'envoyer les photos, se tenir au courant de ce qui se passe pendant les courses. Donc ça déjà, là on reçoit toujours des messages. Par exemple aujourd'hui, il y a eu une course, les filles de l'équipe ont fait 1ère et 4ème. On savait tout de suite, on nous envoyait des messages, elles sont dans l'échappée, victoire, oh la la, et tout le monde félicite tout le monde. Du coup, c'est un peu comme une grande famille. Là, j'ai discuté à ma dernière course avec un des mécaniciens qui vient d'arriver. Il m'a dit que j'étais dans d'autres équipes avant. C'est vrai que cette équipe, c'est ce que j'avais vu aussi quand j'avais fait le stage avec elle. C'est une famille. En fait, c'est vrai qu'on est souvent ensemble. Du coup, des fois, je me dis que je vois plus souvent cette équipe que ma famille ou que mes amis. Des fois, quand je suis partie en Espagne, j'y ai fait deux mois, je n'ai pas vu mes parents. Mais par contre, j'ai vu l'équipe. Donc en fait, c'est vraiment une grande famille. du colis. Du coup, on ne s'envoie pas forcément des messages parce que moi, je ne parle pas forcément leur langue. Donc, c'est compliqué de discuter. Le médecin, il envoie des messages de temps en temps, mais c'est plus à nous d'envoyer des messages s'il y a quelque chose qui ne va pas. Pareil que le kiné, par exemple, moi, j'avais eu des problèmes au genou pendant les mois de décembre, janvier et février. Il continue à m'envoyer des messages pour savoir si les douleurs reviennent. J'ai mon entraîneur assez souvent. Et du coup, par rapport à l'adaptabilité, ces derniers temps, il a plu énormément. Donc j'étais toujours là à dire à mon entraîneur, là, ça ne va pas être possible. Je ne suis pas chez moi, je n'ai pas de home trainer, qu'est-ce que je peux faire ? Et la plupart du temps, ils sont super réactifs. On va dire que de toute façon, ils veulent qu'on soit réactifs, donc ils sont réactifs. C'est donnant-donnant, on va dire. Donc là, on m'a contacté il y a une heure pour me dire, tu vas courir lundi, donc prépare-toi. Tu cours lundi, on a besoin de toi. Donc dimanche je fais 8 heures de route pour venir dimanche soir, je dois arriver avant lundi pour faire la course. Donc c'est tout de l'organisation et c'est tout le qu'il y a. Donc nous normalement on écoute, on fait et le reste c'est tout planche à main. Ouais d'accord.

  • Speaker #1

    Justement tu vois sur ce planning, est-ce que, enfin là tu connais déjà certains de tes déplacements, mais il y en a d'autres aussi qui arrivent ?

  • Speaker #0

    Le plus compliqué on va dire c'est de s'organiser quand il y a des remplacements de dernière minute. C'est déjà ma dernière course, la course était le samedi, j'ai été contactée le jeudi soir, où ils m'ont dit bah il y a une fille qui s'est blessée, il faut que tu viennes. Et là du coup on est vendredi, je cours dimanche au Grand Prix de Chambéry. Et lundi, ils m'ont demandé d'être en Belgique parce que c'est une course qui me correspond et c'est moi la plus apte à être disponible. Parce que du coup, les autres sont déjà prévues sur d'autres courses ou alors elles courent mardi et du coup, c'est moi la plus disponible. Mais c'est parce que du coup, je vais devoir faire Chambéry, la Belgique, sachant que la course commence l'après-midi, c'est dimanche après-midi. Donc c'est-à-dire que je vais devoir voyager. Après, il me dit juste, après la course, tu montes dans cette voiture et moi, je n'ai rien d'autre à penser. Mais c'est sûr que après j'ai mon calendrier, mais il y a tellement de choses qui peuvent être modifiées parce que forcément au fur et à mesure de la saison, il y a des filles qui sont fatiguées, il y a des filles qui tombent, qui nous blessent et il faut remplacer. Ça peut être moi aussi, donc du coup ça va changer mon calendrier. Moi au début de l'année, j'ai eu énormément de courses qui ont été annulées, donc là ils essaient de me mettre sur plus de courses, histoire que je cours un peu. Donc c'est pour ça aussi qu'ils m'appellent en…

  • Speaker #1

    C'est une adaptation constante quoi.

  • Speaker #0

    Voilà, mais du coup après là je sais que je vais partir… dix jours à peu près en Bretagne, que je vais aller voir ma famille, plus faire de courses. Après je vais partir, je vais aller aux Pays-Bas, mais sauf qu'ils sont en train de voir s'ils veulent pas me faire venir quelques jours avant aux Pays-Bas pour que je vois un peu l'équipe, parce qu'ils aiment bien qu'on se voit et qu'on communique parce que c'est comme ça qu'une équipe, elle marche. Si on a l'habitude et qu'on sait comment une fille marche, bah c'est plus facile de travailler avec elle. Et si moi je suis jamais là, et bah c'est compliqué de savoir à quel moment je peux faire quoi, parce que c'est un sport considéré à la base. comme individuel mais c'est un vrai sport d'équipe le vélo. Il n'y a qu'une fille qui gagne mais il y a toute une autre équipe derrière. Ah oui,

  • Speaker #1

    ça c'est clair, totalement. C'est vrai que ça doit être tellement important ce côté-là du coup, même en préparation quoi. Et est-ce que tu as des courses vraiment qui te font rêver, auxquelles tu rêves de participer ?

  • Speaker #0

    Alors moi, ma course de rêve c'est Paris-Roubaix. C'est un rêve de, pas de participer mais de gagner cette course. Forcément déjà participer, ce serait déjà une grande étape. mais c'est une course que je trouve tellement dure que je me dis la gagner c'est que tu prouves que tu as un mental et un physique je trouve que c'est un truc de dingue cette course bah après forcément une étape du tour de France, un maillot jaune, un maillot vert ça se repisse pas même un tour des flancs, il y a plein de courses qu'il faut rêver mais c'est vrai que depuis que je suis petite je regarde Paris Roubaix là le week-end dernier j'ai regardé Paris Roubaix Junior, Paris Roubaix U23, Paris Roubaix Femmes, Paris Roubaix Elite j'ai tout regardé Je connais les secteurs par cœur, il ne faut plus que m'appeler pour mettre sur du pouce.

  • Speaker #1

    Ça peut être le jour où.

  • Speaker #0

    J'ai fait un stage contre la Monde pavée l'année dernière avec l'équipe de France. Et les pavés, moi j'adore ça. Après, je ne dis pas qu'en cours je serai forcément fort dessus, mais j'adore ça. Je trouve que c'est tellement différent. Moi, c'est Paris-Roubaix qui me fait rêver. Eh bien,

  • Speaker #1

    impressionnant. Et est-ce que tu... sais en fait quels sont les points que tu dois travailler davantage pour progresser en général ?

  • Speaker #0

    Il faut que je travaille encore en fait j'ai pas de soucis avec le placement parce que le problème c'est que j'ai du souci avec le placement avec l'équipe c'est à dire que je sais me placer dans un peloton mais j'ai du mal à rester avec l'équipe parce que moi j'aime bien être tout devant et forcément quand on est une file d'équipe forcément des fois on est derrière et j'ai un peu du mal à garder une roue Alors que quand tu es toute seule à naviguer dans le peloton, c'est toi qui choisis où tu vas. C'est beaucoup plus simple que quand on est six filles et qu'on doit rester en bloc équipe. Donc ça, j'ai un peu de mal à rester tout le temps avec l'équipe. Après, je n'ai fait que trois courses cette année, donc c'est aussi de ça qu'il joue. Il y a ça. Et après, pour mon niveau, c'est que moi, je suis sprinteuse, donc les efforts courts, ça me convient très bien. Mais plus c'est long, et moi, je suis présente. Et plus ça monte, plus j'ai du mal à rester à un effort soutenu longtemps. Et ça, déjà en faisant des heures sur le vélo, je vois bien qu'entre... J'ai fait trois tests différents. Entre décembre et fin janvier, il y avait une énorme différence. Et entre janvier et avril, il y a une deuxième différence entre mes... En fait, c'est mes seuils de lactate. Et du coup, c'est mes seuils 1 et 2. Et en fait, on va dire que moi, je sais monter très haut en lactate. Mais sauf que ma courbe, elle monte comme ça. Et il faudrait qu'elle monte comme ça. Avant de monter très haut, il faudrait qu'elle arrive à se stabiliser. Dès que je monte en lactate, c'est-à-dire en intensité, mon lactate monte et moi c'est fini. Il monte d'un coup. Je n'arrive pas à le garder un peu haut et à continuer à avancer. Soit il monte, soit il n'est plus là. Et du coup, en quatre mois, je vois très bien qu'un effort soutenu, je peux le tenir plus longtemps. Et on m'a dit de toute façon tu progresseras au fur et à mesure et que ça ne me servait à rien de me comparer à des filles qui avaient déjà 10 ans d'expérience au niveau professionnel.

  • Speaker #1

    C'est sûr, quand même. Déjà je trouve que c'est impressionnant de voir la différence en 4 mois d'entraînement.

  • Speaker #0

    C'est tellement augmenté le nombre d'heures par semaine par rapport à l'année dernière et aussi je pense la qualité de mon entraînement. Je savais que j'avais une marge de progression. et je pensais peut-être pas monter aussi vite que ça dans mes tests mais ça fait plus dire à voir. Après je vois que les autres filles elles ont progressé comme moi quoi je vois bien que les filles qui sont passées professionnelles aussi cette année elles ont augmenté et je vois bien les filles qui sont passées professionnelles l'année avant moi bah même si moi j'ai énormément progressé, elles elles ont eu un an ou plus pour progresser donc du coup elles sont encore un niveau au dessus mais ça veut dire que bah je suis déjà sur la bonne route, sur le bon chemin pour aller vers les... Bon, ouais, t'es les victoires bientôt, un jour.

  • Speaker #1

    Bah oui, carrément. Et est-ce que le cyclisme féminin, bon, c'est chouette, ça évolue quand même pas mal, et j'ai l'impression que c'est quand même aussi de plus en plus médiatisé. Est-ce que toi, tu le ressens, cette évolution ? Et est-ce que t'as des améliorations que t'aimerais bien quand même voir dans les prochaines années ?

  • Speaker #0

    Au jour d'aujourd'hui, je pense que la différence entre les hommes et les femmes, niveau budget, et après, je suis dans une des meilleures équipes mondiales. Même si je suis que dans l'équipe développement, comme j'ai dit dès le début, les deux équipes sont ensemble. C'est-à-dire que c'est comme si j'étais dans l'équipe pour un tour. C'est une équipe qui a un sacré budget, c'est une des meilleures équipes mondiales chez les mecs. Et chez les filles, on n'en est pas loin. Donc forcément, ça aide aussi. Je n'ai pas l'impression qu'il y ait énormément de différence entre les hommes et les femmes, sachant que le premier stage, c'était hommes et femmes ensemble. J'ai l'impression qu'il y a une partie du staff qui était un peu mélangée. C'est-à-dire que pour les études posturales, il y en a eu qui... tout l'effort en études posturales, elles s'y connaissent, ils n'ont pas besoin d'en avoir 50. Donc du coup, il y a elles, et ils sont 4-5, et ils bossent ensemble, que ce soit pour les filles et les garçons. Parce que de toute façon, ils ont bossé pour ça, ils savent faire que ce soit pour les filles ou les garçons. Donc là, par exemple, il n'y a pas de différence. Après, bien sûr, la plus grosse différence, c'est le salaire. C'est encore comme ça, il y a une grosse différence entre les hommes et les femmes. On va dire déjà, niveau budget, c'est déjà... mise en place, nombre de courses, c'est déjà pas mal. Maintenant, il y a aussi la médiatisation qui commence à beaucoup, beaucoup évoluer chez les femmes. Mais on a quand même beaucoup, beaucoup de courses hommes qui sont retransmises par rapport au nombre de courses femmes. Parce que les courses hommes, on commence à voir des courses U23 à la télé, alors que les courses femmes, on n'a même pas de lien vidéo pour regarder les courses. Il n'y a même pas la caméra qui nous suit. Ou alors des fois, c'est sur des sites, donc il faut chercher un petit peu. Je pense que les plus grosses différences, c'est encore les salaires et la médiatisation. Mais je pense que ça commence à vraiment s'équilibrer. Mais il y a 10 ans, je n'aurais jamais dit ça. Quand je commençais à avoir les filles avec qui j'ai commencé le vélo, quand j'étais toute petite, qui commençaient à passer pro, elles continuaient leurs études à côté parce qu'elles ne pouvaient pas du tout en vivre. C'était plein de trucs comme ça qui, peut-être, ne motivaient pas les filles à se dire « je mets toute ma vie au vélo » . Donc maintenant c'est plus facile de se dire je me mets au vélo à 100% parce que je sais que je pourrais en faire mon métier. Alors que il y a quelques années j'aurais pas arrêté Staps si facilement je pense. Je me serais accrochée.

  • Speaker #1

    De toute façon c'est un cercle vertueux ou vicieux ces trucs-là. S'ils n'ont très mineur pas, juste il y a un moment tu peux pas vivre quoi.

  • Speaker #0

    Ouais exactement.

  • Speaker #1

    C'est chouette que tu vois l'évolution en tout cas. Ça me fait plaisir quand même à entendre, on me dit que ça va dans le bon sens. Et pour finir, est-ce que tu as un message que tu souhaiterais transmettre aux auditrices de la sport, ou peut-être à des jeunes femmes qui rêvent de devenir cyclistes pro ?

  • Speaker #0

    N'écoutez pas les gens qui vous disent que c'est impossible. Dites-vous que moi, je suis partie de très loin. J'étais toute petite. Ma première course de vélo, j'avais un panier et des froufrous sur les côtés. Jamais personne n'aurait pensé que j'en serais là aujourd'hui. Je me suis accrochée. Que ce soit pour le vélo ou autre chose, si vous aimez un sport, accrochez-vous. n'écoutez pas les gens qui vont vous critiquer en vous disant que ce que vous faites c'est complètement nul et que vous n'aurez jamais le niveau c'est pas parce que vous avez une année vous n'allez pas avoir un niveau que l'année d'après vous pouvez pas revenir en prouvant à tout le monde que vous avez le niveau surtout les plus jeunes sachez qu'il ya beaucoup de différences parce que il ya les gabarits qui changent il ya des années où il y en a qui sont déjà réglés il y en a qui font déjà 1m60 alors que nous on fait encore 1m40 ne vous comparez surtout pas aux garçons parce qu'ils vont toujours vous rabaisser en vous disant que bah oui mais moi je fais ça oui mais en fait la différence entre les garçons on s'en rend pas compte mais c'est énorme c'est à dire que moi en étant professionnel je roule avec des garçons qui sont cadets et ils ont le même niveau que moi alors qu'ils roulent au niveau régional mais en fait c'est tellement différent qu'eux ils vont me dire ah mais t'es pro bah moi aussi je veux être une femme en fait on se rend pas compte que nous ce qu'on a dans notre corps fait qu'on peut pas être aussi forte qu'un homme et eux ils passent leur temps à nous rabaisser Donc écoutez les pas, si vous aimez le vélo, appuyez sur les pédales, allez dehors, faites attention à vous aussi parce que le vélo c'est un sport qui est vraiment dangereux, que ce soit à cause des automobilistes ou même quand on est tout seul dans les descentes. Donc faites attention à vous, essayez qu'il y ait toujours quelqu'un avec vous, évitez d'aller rouler tout seul ou alors mettez le GPS pour vos parents ou alors pour votre famille ou un ami qui peut venir vous chercher, ça c'est super important. Mais foncez, croyez en vos rêves. Moi, j'ai cru, je suis là aujourd'hui et je ne peux pas vous réparer de mieux.

  • Speaker #1

    C'est trop chouette, ça fait vraiment plaisir d'entendre ton enthousiasme et à quel point tu vis vraiment l'expérience à fond. Je trouve ça génial. Oui,

  • Speaker #0

    sans cesse.

  • Speaker #1

    Je veux suivre, est-ce que tu as... Oui, ça se ressent. Est-ce que tu as Instagram ou autre, d'ailleurs, peut-être un truc plus jeune. Je suis vraiment plus âgée que toi, donc je n'ai pas tous les bons réflexes.

  • Speaker #0

    Non mais du coup j'ai Instagram avec tous les résultats de mes compétitions qui est un petit peu un compte plus sérieux avec mes compétitions, mes résultats et des stories normalement presque tous les jours sur mes entraînements. Et après j'ai TikTok où là c'est on va dire un peu moins sérieux et aussi à côté je poste des vlogs presque pour toutes les sorties, en tout cas celles où je suis pas toute seule parce que quand je suis toute seule je trouve que c'est pas très intéressant de vous montrer ce que je fais. A part quand la séance est intéressante. Mais du coup je poste presque toutes mes séances et je fais des vlogs avec mes copines sur le vélo, sur mes entraînements. Donc si ça vous intéresse,

  • Speaker #1

    vous pouvez aller me suivre sur Facebook. Ça marche, je mettrai les liens en description de l'épisode. Merci beaucoup Amalia, c'était vraiment un chouette échange. Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes, cela nous aide. A bientôt !

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation d'Amalia Debarge

    00:04

  • Les débuts d'Amalia dans le cyclisme

    00:21

  • Passer de l'équipe de France à professionnelle

    02:32

  • Les succès et souvenirs marquants d'Amalia

    03:49

  • La structure de l'équipe UAE et son fonctionnement

    06:20

  • Comment Amalia est devenue professionnelle

    08:54

  • Différences entre le monde amateur et professionnel

    10:39

  • La vie quotidienne d'une cycliste pro

    14:32

  • Nutrition et équilibre dans l'entraînement

    18:50

  • Évolution du cyclisme féminin et avenir

    40:53

  • Message d'encouragement pour les jeunes cyclistes

    43:32

Description

Dans cet épisode du podcast, Laurène Philippot a le plaisir d'accueillir Amalia Debarges, cycliste pro de l'équipe UAE, qui partage avec nous son parcours, depuis ses débuts à vélo à l'âge de 4 ans jusqu'à et son quotidien actuel en tant que cycliste professionnelle.


Au fil de l'épisode, Amalia nous plonge dans la dynamique de son équipe, qui comprend une équipe développement et une équipe World Tour., mais aussi dans ses entraînements, sa nutrition, ses courses et nous livre son regard sur le développement du sport féminin... Un témoignage de sportive vraiment intéressant et inspirant pour découvrir les coulisses du cyclisme professionnel.


🔗 𝐒𝐮𝐢𝐯𝐫𝐞 𝐀𝐦𝐚𝐥𝐢𝐚:


Crédit photo de couverture: @facepeeters


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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: com/jenseast">https://soundcloud. com/jenseast


Licence: org/licenses/by/3. 0/deed. fr">https://creativecommons. org/licenses/by/3. 0/deed. fr



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Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor, le podcast. Bonjour à toutes, aujourd'hui je reçois Amalia Debarge, jeune cycliste talentueuse, récemment passée professionnelle au sein de l'équipe UAE. Très contente de la recevoir pour qu'elle nous parle de son parcours, de son quotidien en tant que cycliste pro et de ses objectifs. Bienvenue Amalia, est-ce que tu veux bien te présenter s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Bonjour tout le monde, moi c'est Amalia Debarge, et du coup je suis cycliste professionnelle depuis janvier 2025 au sein de l'équipe UAE. Et je suis dans l'équipe développement de cette équipe. Donc voilà. Ok.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu peux nous raconter, on va repartir un peu vraiment de tes débuts, comment est-ce que tu as découvert déjà le cyclisme et qu'est-ce qui t'a donné envie de te lancer ?

  • Speaker #1

    Donc déjà, moi j'ai toujours eu des parents très sportifs, mais ils n'étaient pas du tout au vélo. C'est que j'ai aménagé dans un quartier vers mes 4 ans à peu près. Et je faisais du vélo dans le quartier. Et ma voisine m'avait dit, aujourd'hui c'est l'initiation au club des vélos qui était à seulement 500 mètres de chez moi. Elle avait demandé à tous les jeunes du quartier de venir. Du coup, je suis allée au vélo et j'y suis depuis. Même si j'avais arrêté une année vers mes 7-8 ans, parce que comme toutes les jeunes filles de mon âge, je faisais aussi beaucoup de gym, de danse à côté. Et j'avais une jeune fille qui m'a dit que je ne voulais faire que de la gym. Du coup, j'avais atteint un bon niveau dans les deux sports, avec des compétitions le samedi de gymnastique et le dimanche de vélo. Et ça faisait beaucoup trop. Donc, j'avais décidé d'arrêter le vélo. Et puis finalement, après un an à faire que de la gym, j'ai dit « Non, moi c'est du vélo que je veux faire » . Et du coup, je m'étais remise au vélo et depuis, je n'ai plus lâché. Et après, ces dernières années, j'ai couru deux années en National 1 Alliance Rink Evolution. Et l'année d'avant, c'est là où j'ai commencé à faire mes plus gros résultats en cas d'aide deuxième année, avec des résultats en championnat de France, avec une victoire en Coupe de France des départements. J'étais championne régionale, championne interrégionale. Et c'est là que ça m'a donné envie de tout découvrir, de passer en équipe de France. Et voilà, après je suis arrivée ici aujourd'hui, j'en suis super contente. Mais je ne suis pas encore au top du top. J'ai encore de l'évolution à avoir.

  • Speaker #0

    Ça paraît normal, tu es quand même super jeune. Mais c'est dingue d'avoir commencé déjà à 4 ans.

  • Speaker #1

    C'est ma 15e année. C'est ma 15e année du coup.

  • Speaker #0

    En fait, tu es jeune, mais tu as une sacrée expérience déjà. Et tu as toujours su, à partir du moment où tu t'es remise au vélo, que tu voulais devenir... professionnels en cyclisme ou c'est vraiment quand même venu au fur et à mesure de tes résultats ?

  • Speaker #1

    À la base quand j'étais plus jeune je voyais des filles comme Lynn Burkier passer en équipe de France, aller sur des championnats d'Europe et je me suis dit bah moi mon rêve c'est d'aller en équipe de France et en fait quand je suis passée en junior et que je suis rentrée en équipe de France je me suis dit mais en fait l'équipe de France c'est finalement pas grand chose mais c'est quand même pas mal d'être en équipe de France mais en fait on est en équipe de France juste sur le papier, si c'est pour pas courir après et pas faire des résultats sous ce maillot, c'est pas vraiment pareil. Donc après, quand je suis arrivée en équipe de France, c'était, bah, maintenant je vais faire des résultats en équipe de France. Mais si je fais des résultats en équipe de France, potentiellement je peux passer pro. Et après ma première année en équipe de France, il y a pas mal de filles qui sont passées professionnelles, des juniors 2 du coup. Et c'est à ce moment-là qu'avec mes copines, on s'est dit, on est en équipe de France aussi, en fait. Pourquoi pas passer dès l'année prochaine en équipe de France ? Mais quand j'étais plus jeune, c'était, on va dire, beaucoup plus tard qu'on passait pro. C'est vers plutôt 20, 22 ans qu'on passait professionnel. Et maintenant, dès l'âge de 18 ans, on peut l'être. C'est pour ça que directement après l'équipe de France, on s'est dit, après aller les années junior en équipe de France avec les Coupes du Monde et tout, on était là, c'est bon maintenant, professionnel dès l'année prochaine, c'est le rêve.

  • Speaker #0

    C'est excellent en fait, c'est vrai que ça arrivait quand même relativement vite, du coup ça s'est bien enchaîné. Et quels ont été tes plus beaux succès et souvenirs en fait en cyclisme jusqu'ici ?

  • Speaker #1

    Et bah du coup en cadette, ce qui m'a un peu fait rester sur le vélo on va dire, parce qu'après les années cadette on commençait à passer beaucoup d'heures sur le vélo, donc on se démotive un petit peu si on n'a pas de résultat. Moi c'est mon avis parce que je suis très compétitrice, mais il y en a qui adorent aussi s'entraîner. C'est, je pense, la Coupe de France, la finale de Coupe de France des départements à Montpinchon. Il y avait un chrono le samedi, je crois que c'était sur samedi-dimanche. Et le chrono, j'avais fait un très très mauvais résultat. J'étais dégoûtée parce qu'en Nouvelle-Vernal, j'avais fait très bon résultat et arrivé au niveau national, pas du tout de résultat et j'étais super déçue. Et du coup, toute la soirée, mes parents ont essayé de me remonter le moral et tout, et pour la course le lendemain. Et je pense que j'avais un peu la rage. d'avoir fait ce résultat alors que j'avais prouvé que j'étais quand même plutôt forte et je m'étais fait battre par plein de filles j'avais fini vraiment tout en bas du classement et j'étais dégoûtée Et du coup je suis arrivée avec la rage le lendemain de gagner, de prouver que j'avais le niveau. Et du coup j'ai gagné le lendemain à la Coupe de France, je finis en haut d'une bosse, il y avait 500 mètres à 10%, j'arrive en haut et il y a la championne de France Célia Géry qui était à côté de moi, des filles qui avaient fait des podiums déjà la veille. On savait déjà qu'elle était très forte et moi c'était on va dire ma première apparition comme ça à haut niveau. Et je pense que c'est un de mes plus beaux souvenirs. Et après forcément l'année dernière ma troisième place au championnat de France, il y avait ma famille, il y avait tous mes amis. Les championnats de France c'est différent que gagner une coupe de France. Les championnats de France c'est un autre monde. Il y a un maillot à gagner, il y a tellement une entente de différence que sur une coupe de France. C'est une fois dans l'année et avoir fini 3e, j'étais tellement contente. Je n'arrivais plus à m'arrêter de sourire, j'avais des crampes aux joues. Même si on va dire que la course n'était pas passée très très bien à l'avant avec une chute dans l'échappée où il y avait eu un petit souci, je ne sais pas si tu avais vu. Mais du coup elle s'était rentrée dedans, donc à la réveille il y en a une qui n'était pas très contente parce que c'était fait mal. Du coup on se connait toutes, on est toutes copines en Aqueduct France. Et du coup, j'arrivais pas vraiment à être déçue qu'elle soit tombée parce que j'étais tellement contente. Je prouvais que j'avais aussi le niveau, je m'étais blessée deux semaines avant. Et du coup j'avais les joues toutes serrées, j'avais trop mal aux joues. Et à côté de moi elle pleurait, je ne savais pas comment réagir et moi j'étais sur un nuage. Et du coup je pense que c'est mon meilleur souvenir.

  • Speaker #0

    ça c'est vraiment mon meilleur souvenir je comprends c'est ce qui est super marquant même maintenant je sens que je souris encore quand je le dis ce qui est trop bien c'est que c'est un vrai bon souvenir et donc tu disais donc là t'es récemment passée pro donc dans l'équipe UAE et tu disais c'est l'équipe développement donc ça veut dire quoi en fait concrètement c'est organiser comment une équipe de cyclistes tu vois tu peux nous expliquer un peu parce que je sais qu'il y a des auditrices qui ne sauront pas du tout bah

  • Speaker #1

    du coup l'équipe UAE du coup c'est une équipe qui est World Tour comme la FDJ par exemple, mais savent que la UAE, comme certaines équipes, ont une équipe développement. C'est-à-dire que nous, on est 9 filles, on est une équipe développement, on est U23, donc on a toutes moins de 23 ans, et du coup on est 2 à avoir 18 ans et après on est les 2 plus jeunes de l'équipe. Mais savent que UAE, contrairement à d'autres équipes, on est tout le temps tout ensemble. C'est-à-dire que quand on fait des stages, il n'y a pas de stage que pour la World Tour, il n'y a pas de stage que pour la U23 ou pour la développement. c'est qu'on est toujours tous ensemble, contrairement à d'autres équipes où ils font vraiment une distinction entre les deux équipes. Nous, on n'est que neuf, c'est-à-dire qu'on court très très rarement ensemble. C'est presque impossible qu'on ait des courses que à neuf. Par exemple, il y a quatre filles de l'équipe World Tour qui courent, plus deux filles de l'équipe développement, ou alors quatre filles de l'équipe développement et deux filles de World Tour qui descendent sur une petite course. Et en fait, il n'y a presque pas de distinction. On a tout mis en place pareil, pardon ! Tout est mis en place pareil pour les... On va dire, c'est censé être deux équipes, mais nous, depuis le début de l'année, on nous répète, on est une team. On est une team, on est tous ensemble. Par exemple, pour notre groupe WhatsApp, il n'y a pas de groupe différent, on est un groupe tous ensemble, on parle tous ensemble, et il n'y a vraiment pas de distinction. Tout est mis en place pour qu'il n'y ait pas de différence. Donc forcément, il y a une différence.

  • Speaker #0

    C'est super intéressant d'avoir vraiment tout ce mélange. Vous êtes combien au total ?

  • Speaker #1

    Je crois qu'il y a une trentaine dans l'équipe pour un tour, et nous, on est neuf. Et du coup ça fait quand même un sacré paquet de monde. Et du coup, on est en stage, et je me suis retrouvée en stage avec Elisa Langoborghini. Ça fait bizarre, parce que moi j'ai des copines qui sont dans une équipe développement, elles ne font pas forcément tous leurs stages avec l'équipe de la World Tour. Nous, tout ensemble en fait.

  • Speaker #0

    C'est génial. En fait, pour intégrer une équipe pro comme ça, évidemment, j'imagine que ça va se passer par les bons résultats que tu as eus. Mais comment ça se passe ? Est-ce que tu as des gens, par exemple, du AE qui sont venus te repérer ? Ou est-ce que tu passes des sélections à un moment ? Comment ça fonctionne pour passer pro ?

  • Speaker #1

    Pour passer pro, il y a deux solutions. Soit on a un agent et c'est l'agent qui va contacter en mettant en avant nos résultats. Mais moi, je ne suis pas passée par un agent parce que je ne pensais pas forcément passer professionnel à 18 ans. Ce n'était pas forcément mon objectif, même si j'avais vu mes copines passer. Du coup, moi, c'est plus ma deuxième course. C'était la Coupe du Monde à Binda et j'ai fini quatrième. Ce qui fait que dès cette première course, j'ai des équipes françaises et étrangères qui ont commencé à me contacter, dont la UAE. Et après, on est resté en contact un peu avec les différentes équipes. J'ai fait quelques rencontres avec des équipes. Et au fur et à mesure, j'ai été avec différentes personnes. Et j'ai eu un peu ce qu'ils me proposaient sur l'année, les courses qu'il y avait au programme. J'ai été contactée par quelques équipes. Et c'est vrai que le projet de UAE, le fait d'avoir l'équipe développement qui est vraiment très très attachée, en fait, ils font exprès d'avoir une équipe très proche, parce qu'on va dire que du coup, la passerelle pour passer de l'équipe développement à la passerelle World Tour est beaucoup plus petite. Vu qu'on est tout le temps un peu tout ensemble, ça veut dire qu'il n'y a pas une grande marche à faire pour passer de la Devo à la World Tour. Parce que du coup, on court déjà avec la World Tour de temps en temps. Le seul truc, c'est que par exemple, là dans l'équipe développement, je ne peux pas courir sur une course World Tour. Donc comme Paris-Roubaix, le Tour de France, c'est 1.wwt ou 2.wwt. C'est les seules courses que je ne peux pas faire. Mais du coup, après, je peux faire les autres courses. Je peux faire toutes les professionnelles 1.1, par exemple, je course ce week-end.

  • Speaker #0

    Oui, ok, intéressant. Donc c'est vrai que ce n'est pas énorme finalement les différences. C'est génial d'avoir intégré une équipe comme ça. Et sur les différences entre le monde amateur et le monde professionnel, toi qui viens d'arriver, quelles différences t'ont un peu sauté aux yeux déjà ?

  • Speaker #1

    Le budget forcément et le staff. Je pense que c'est les deux choses qui ont le plus évolué dans mon changement d'équipe. Parce que forcément, la première course, j'arrive, il y a un bus. Ça fait bizarre, 18 ans, t'arrives sur la course, il y a un bus. T'es toujours suivi, t'as les médecins, t'as des kinés. On est suivi à 100%, c'est que ça passe de la tête aux pieds. De partout, on a tout. on a tous des entraîneurs différents on a 4 ou 5 entraîneurs je crois dans l'équipe donc on peut s'adapter s'il y a un entraîneur qui ne correspond pas du tout moi le plus gros problème que j'avais au début c'était surtout la langue il fallait que j'arrive à m'adapter parce qu'il ne parle pas français il y a une seule française autre coureuse mais qui est de la World Tour, du coup on n'est que deux et après au niveau staff il y en a quelques-uns qui parlent français au final plus je suis dans l'équipe Merci. plus je me rends compte qu'il y en a qui parlent français. Et c'est vrai que quand on fait des meetings, quand on est tous ensemble, c'est que de l'anglais. Et c'est vrai qu'au début, je ne parlais pas anglais. Parce que du coup, j'ai été invitée en juillet sur un stage avec la World Tour avec eux. C'est après ça qu'ils m'ont fait signer mon contrat parce qu'ils voulaient d'abord me rencontrer histoire de voir si j'essayais de m'intégrer ou si je parlais un minimum anglais. J'avais un petit peu pris de cours avant, avec mon père et un peu sur mon téléphone pour essayer de parler. Mais j'avais le niveau scolaire, quoi. Donc, on va dire que le premier stage, ils ont vu que j'avais envie, mais je n'avais pas encore un bon niveau. Et après, tout de suite, après avoir passé deux semaines avec l'équipe, forcément, c'est passé vite. Et maintenant, je n'ai plus trop de mal à m'exprimer avec l'équipe. Ils me comprennent et moi, je n'ai pas trop de mal à les comprendre aussi. Donc, c'est le top.

  • Speaker #0

    Oui, tu as le meilleur truc au moins. De toute façon, tu es en immersion,

  • Speaker #1

    tu n'as pas le choix. Au début, je n'avais vraiment pas le choix. Mais du coup, c'est vrai qu'avec les filles, au début, ce qui était compliqué c'était la langue. Mais du coup, entre... J'avais une fille qui parlait anglais dans mon équipe l'année dernière, Alliance Money Evolution, et c'est vrai que je me suis un peu retrouvée à sa place. C'est que l'année dernière, tout le monde parlait français, et on va dire que personne n'essayait vraiment de lui parler en anglais, et elle, elle essayait de parler un peu français, mais je trouve que c'est plus compliqué d'apprendre le français que d'apprendre l'anglais. Parce que le français, c'est vraiment dur. Et ça, c'est qu'un ou deux ans qu'elle était arrivée en France, et c'est très compliqué de parler français. Quand j'ai essayé de lui apprendre, je me rends compte que c'est compliqué, surtout si elle n'a jamais eu français à l'école comme nous, on a eu anglais. Donc du coup, pour apprendre de zéro, c'est très, très compliqué. Et je me rends compte que les efforts que des filles de l'équipe UAE ont fait pour essayer de m'apprendre l'anglais, ce n'est même pas les trois quarts que j'ai fait pour essayer d'apprendre le français à une fille de mon équipe. Et ça, je me rends compte. Après, quand tu arrives et que tu ne peux parler à personne, c'est horrible. Après, si on te parle un à un... ils comprennent que tu comprends pas donc ils répètent, ils reformulent mais quand c'est à table et que tout le monde parle et qu'il faut réussir à suivre mais au début je comprenais rien donc ça rigolait, moi j'étais là j'ai pas compris la blague c'est bon, salut ok qu'est-ce qui s'est passé ? ça avait l'air drôle hein mais bon non mais voilà après ouais la plus grosse différence je pense que c'est le budget c'est d'arriver avec un bus, d'avoir un staff énorme autour Je ne dis pas qu'on n'avait pas de taf au niveau national, mais c'est tellement différent. On a le directeur sportif, on est entouré, on a des mécaniciens et tout. On a un assistant, surtout en équipe nationale, on a des atouts. Mais la différence de budget, que ce soit dans les vêtements, ou dans le vélo, ou dans l'assistance qu'on a autour, c'est un autre monde. Il ne faut pas assez pro pour comprendre, je pense. Ou alors, il faut parler vraiment longtemps avec quelqu'un qui est professionnel pour comprendre. tout est au détail on va dire, c'est tellement plus pointilleux.

  • Speaker #0

    Ça doit être chouette à vivre pour toi ! Et qu'est-ce qui te motive le plus dans cette première saison chez les pros ?

  • Speaker #1

    Cette saison, je pense que c'est surtout découvrir. Je pense que je réalise pas encore forcément que je suis professionnelle. J'ai fini le quai un an alors que forcément là je profite. Je sais qu'il faut que je profite de tout ce que je suis en train de vivre. J'ai encore plein de voyages à venir, enfin là j'ai déjà fait des voyages les plus gros. en Espagne, je suis allée à Mallorque, c'est la première fois que j'allais sur une île pour faire du vélo quoi, enfin c'est des trucs incroyables, j'ai fait l'Espagne, j'ai fait l'Italie, là je sais pas, je vais partir en Bretagne, aux Pays-Bas, je vais partir en Norvège, et c'est des trucs que je pensais jamais vivre dans ma vie et que j'aurais jamais vécu si je passais pas pro, parce que bah comme je l'ai dit, c'est une question et quand on est une équipe qui a du budget, c'est incroyable. C'est vraiment tout le monde. Et du coup, je pense que ce qui me motive, c'est de découvrir. Et après, quand je vois des filles comme Elisa Langoborghini, qui a encore une canine pour, je me dis que c'est un rêve. Ça me donne envie de continuer.

  • Speaker #0

    C'est génial. Est-ce que tu as une journée un peu type de cycliste pro ? Ou est-ce que chaque journée est très différente ? Comment ça s'organise, votre quotidien ?

  • Speaker #1

    On va dire que mes semaines sont organisées à peu près pareil. On va dire que mes entraînements sont à peu près pareil. mais les jours ça dépend. C'est à dire que par exemple le mercredi je me lève, je suis à ma maison tranquille le matin, je mange le midi, à 14h du coup je vais rejoindre le pôle cyclisme féminin, donc mon groupe avec qui je roule sur Chambéry, on va faire une sortie 3h, soit je vais rouler un peu avant, parce que souvent la plupart du temps je vais 4h, donc 3h30 et elles elles font 3h. Donc du coup soit je vais au pôle en vélo, ou après je rallonge. Bon, en hiver, c'était plutôt l'inverse. Je partais à 13h, après je suis arrivée à 14h, j'avais déjà fait une heure, ce qui me permettait de faire mes 4h. Et après, je sais que là, pour l'instant, cette année, on a un très bon groupe au pôle cyclisme féminin, ce qui fait qu'on se tire toutes vers le haut. On a un groupe post-bac avec des filles qui courent en Coupe de France et une deuxième professionnelle qui est dans l'équipe. Donc, c'est le top. Ah oui,

  • Speaker #0

    c'est génial. Et en fait du coup ça veut dire au quotidien Tu t'entraînes en fait avec ce pôle là Et après, ponctuellement, il y a des stages avec l'équipe UAE ? Comment ça se gère ?

  • Speaker #1

    Alors du coup, la semaine, j'essaye d'aller m'entraîner. Je n'aime pas trop m'entraîner toute seule. Alors la plupart du temps, j'essaye de m'entraîner avec le pôle. Donc j'essaye de caler mes entraînements. Mais quand je sais que le mercredi, c'est parce que j'ai une sortie endurance la plupart du temps, parce que mon entraîneur de l'AIE est en contact avec un entraîneur du pôle, mon ancien entraîneur de l'AIMAL. Et du coup, ils sont en contact. Du coup, ils lui envoient la programmation de ce qu'on va faire sur la semaine. et mon entraîneur essaye de s'adapter un petit peu. Mais par exemple, quand j'ai des séries d'exercices qui vont durer, je ne sais pas moi, une heure, une heure et demie, c'est un peu compliqué d'aller avec le pôle puisque ça m'obligerait à toujours faire demi-tour. Donc sinon, des fois quand j'ai deux heures et qu'elles font une heure et demie, je vais avec elles faire une heure et demie et à la fin de ma sortie, je vais faire mes exercices pendant une heure et après je vais faire ma recube. Du coup, ce qui me permet de ne pas faire trois heures, deux heures et demie toute seule parce que je n'aime pas m'entraîner toute seule. Il y en a qui adorent, mais moi... J'ai besoin de gens pour me motiver.

  • Speaker #0

    C'est comme toute une gestion, mine de rien. Tu as toi ton programme, il faut s'adapter un peu avec ce que font les autres. Si vous voulez faire tout ensemble, j'imagine qu'il y a une petite organisation à chaque fois.

  • Speaker #1

    J'ai aussi une copine avec qui je roule souvent, donc ça me permet d'aller avec elle. Quand on n'est plus que deux, c'est plus facile de s'attendre. Quand on est un groupe, si après je fais un demi-tour et que je dois encore faire une série dans la boîte, ça veut dire que je suis obligée de m'attendre. Et après aussi, ce qui est compliqué, c'est calculer. quand par exemple on doit, je sais pas moi, une série d'exercices mais que dans la série on doit faire des moments où on doit faire à plat et des moments en boss mais trouver un... enfin calculer ce parcours regarder à quel moment on va avoir assez de temps pour finir la boss et être sur le plat après pour faire la deuxième série ou ou être, eux, dans une boss de 20 minutes des fois le plus simple c'est de faire la boss, on fait demi tour et on refait mais quand on veut un peu aller découvrir et qu'on veut faire vraiment... quand on fait 4 heures, je sais que moi j'aime pas faire des aller-retours dans une boss donc du coup essayer de s'organiser Parce que toutes les 20 minutes, j'ai un exercice à faire. Il faut qu'à chaque fois, je sois dans une bosse. Je trouve que ça, c'est plus compliqué que l'organisation pour savoir à quelle heure je vais aller rouler.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair, ce n'est pas simple. Et au niveau volume, ça représente quoi ? Tu passes combien de temps sur le vélo dans une semaine ?

  • Speaker #1

    On va dire qu'au plus bas, je dois être à 14 heures par semaine. Mais que de vélo. Que de vélo, je dois être à 14 heures par semaine et au maximum 20 heures. Et quand je suis en stage, on va sur du 23-24 heures.

  • Speaker #0

    Ah ouais, ok. Et à côté de ça, après, tu fais aussi d'autres choses ?

  • Speaker #1

    Ouais, le renforcement musculaire, mobilité. Normalement, j'essaie d'en faire avant tous les entraînements. Mais j'ai un peu du mal, je ne vais pas mentir. J'ai un peu du mal, mais je devrais faire avant tous les entraînements. Mais j'essaie de faire au moins avant les entraînements où j'ai de la charge d'intensité ou que je sais que c'est une séance assez importante. Mais quand je fais, par exemple, comme aujourd'hui, une sortie récup, je n'ai pas forcément envie de faire de la mobilité avant. Mais après je vais aussi normalement une fois par semaine à la salle. Et du coup j'ai de la mobilité et une pré-routine, échauffement pour préparer mon corps à la muscu. Parce que c'est quand même assez traumatisant pour le corps. Parce que souvent quand je vais à la salle, c'est surtout pour charger. Donc éviter de se faire mal. Ouais,

  • Speaker #0

    ne fais pas comme ça. Oui. Et est-ce que c'est facile de gérer l'équilibre entre les entraînements, la récupération ? D'après ce que tu dis, ça fait quand même un gros volume. Donc de gérer en fait cet équilibre-là, est-ce que juste tu suis en fait du coup le planning qu'on te donne ou est-ce que tu adaptes aussi ?

  • Speaker #1

    d'une sorte de manière ? Déjà, au début de l'année, j'étais scolarisée. J'étais en staff, j'avais commencé l'année. Plus l'année est passée et plus mes charges d'entraînement commencent à évoluer parce que l'année dernière, j'étais plus autour de 10-12 heures. Pour arriver là, maintenant, où je suis plus à 18 heures environ par semaine, forcément, je ne suis pas passée de 12 à 18. J'ai passé 12, après j'ai fait 10 semaines à 13, 10 semaines à 14, jusqu'à évoluer et arriver où j'en suis aujourd'hui. Dès le début de l'année, on va dire Merci. que je ne suis pas une fille très scolaire. Et aller en cours, aller m'entraîner, savoir à quelle heure je vais m'entraîner, sachant qu'en STAPS, on va dire que les cours, c'est un emploi du temps qui change tous les jours. C'est impossible d'avoir le même entraînement deux jours d'affilée. Et surtout, des fois, on peut avoir cours à 8h, et après, on va avoir cours à 13h, et après avoir un cours de 17h30 à 19h, ou quelque chose comme ça, qui fait que ce n'était vraiment pas pratique pour m'entraîner, et je n'arrivais pas du tout à suivre. Du coup, j'ai officiellement arrêté après avoir fait deux mois en Espagne cet hiver. J'ai passé décembre et janvier en Espagne. Et quand je suis revenue, il m'a dit qu'il allait falloir passer les examens. Et franchement, j'ai roulé presque tous les jours en Espagne. J'étais avec l'équipe ou alors j'ai fait aussi avec des amis pour aller m'entraîner. Forcément, je ne pensais pas du tout au cours. Du coup, sachant que... Après, forcément, j'étais avec des filles qui... sont encore à l'école parce que, bah, elles, c'est pas leur métier. On va dire que moi, c'est vraiment mon métier au jour d'aujourd'hui et j'ai signé un an. Et je me dis, bah, au lieu de me prendre la tête et d'essayer d'aller en cours, bah, vaut mieux arrêter et essayer de m'entraîner un an comme il faut. Et au pire, si ça marche pas, bah, j'aurais perdu un an. Enfin, pas vraiment perdu un an, mais on va dire perdu un an de scolarité. C'est comme si j'avais redoublé, on va dire. Donc, c'est pas grand-chose. Oui, c'est sûr. Ou alors, voilà. surtout qu'à mon âge j'ai rencontré un sacré paquet de personnes qui étaient hors du vélo, mais qui au milieu de l'année comprennent que c'est pas du tout ce qu'elles ont envie de faire, donc du coup l'année d'après elles se ré-envirent. Donc au final elles ont fait un an dans un truc qu'elles n'aimaient pas, bah moi j'ai décidé de faire un an où au final je l'arrête et je fais que du vélo. J'ai fini avec un an, je vais en profiter et je mets tout de mon côté pour réussir à re-signer l'année prochaine.

  • Speaker #0

    Ouais, tu mets tout en œuvre. T'es sûre que ça doit pas être simple du tout de gérer tout à la fois ?

  • Speaker #1

    Le plus compliqué on va dire, enfin que j'ai maintenant que je vais plus à l'école, Ce que je mange, c'est plus me préparer à manger. C'est-à-dire que des fois, quand je rentre du vélo, je sais que je n'ai pas vraiment envie de cuisiner. Il faut que j'arrive à me motiver, parce que forcément, il faut que je reprenne toute l'énergie que j'ai dépensée. Donc, j'avoue, la plupart du temps, je finis par manger des pâtes. Mais il faut que j'arrive à accompagner ça par des légumes, par une source de protéines, que ce soit dans la viande ou dans autre chose. Donc, du coup, aussi, un peu, toute l'alimentation, c'est un processus.

  • Speaker #0

    difficile à côté ce que je mange avant une sortie ce que je vais manger après une sortie ce que je vais manger la veille d'une course c'est tellement de choses justement une de mes questions est si tu as un programme alimentaire particulier et comment tu gères ça quoi si enfin déjà effectivement au quotidien enfin dans ce que tu manges dans tes repas quoi et

  • Speaker #1

    puis parce que tu manges sur le vélo enfin comment tu gères ça est ce que tu es accompagné aussi là dessus alors du coup dès le début de l'année bien évidemment on a la diététicienne qui vient nous parler on a deux deux diététiciens dans l'équipe, enfin une diététicienne et un diététicien du coup. Et ils prennent en charge 15 et 15 à peu près, on n'est pas 30, mais ils essayent de faire moindre-moindre parce que sinon ça fait trop de personnes, on va dire de coureurs à suivre pour un seul diététicien. Donc maintenant on en a deux et comme ça on peut se retourner vers, en fait on en a un qui est à nous, on ne va pas contacter les deux, on en a un qui nous suit et qui nous renvoie un message de temps en temps, savoir si on va bien. si on n'a pas de problème avec des chutes de poids, si notre poids est régulier. Après, ils ne nous surveillent pas au kilo près. Ils ne nous demandent pas nos mensurations tous les jours, ils ne nous demandent pas notre poids. On sait ce qu'on a à faire, on est pro. Pour en arriver là, on sait déjà qu'on fait à peu près attention. Après, ils ne vont pas les réussir. Si les résultats suivent, tant mieux. Si on arrive à manger ce qu'on veut, moi je sais que je suis une fille. j'aime me faire plaisir à côté et je sais très bien que pour l'instant la nutrition je mets pas 100% de mon énergie à être parfait parfait c'est à dire que je suis censé devoir peser à peu près tout ce que je mange pour avoir le bon apport calorique parce que faut vraiment pas être en déficit calorique c'est pas du tout ce qu'ils cherchent à avoir c'est vraiment être ne pas être en déficit calorique justement vaut mieux être en surplus calorique et en fait on on a une application qui prend notre activité qui est connectée du coup à notre notre capteur, nos cardio, le compteur et notre sortie. Du coup, il voit combien de calories on a dépensé. Et du coup, on peut rentrer ce qu'on a dépensé. Ce qu'on est en train de manger, par exemple, si je dis que j'ai mangé 150 grammes de pâtes, il va me dire que j'ai récupéré tant de calories. Et du coup, il va me dire qu'il faut que je mange encore, parce que sinon, tu n'as pas récupéré encore assez. L'application est plus dans ce sens-là que faites attention à ce que vous mangez, parce que vous devez maigrir.

  • Speaker #0

    C'est là que c'est intéressant, d'ailleurs, parce que parfois, dans les gens du quotidien, on a l'impression que, limite, c'est l'inverse. Et c'est quand même hyper intéressant de souligner que, Quand on est cycliste... pro et que du coup ça s'appliquerait aussi à des gens non pro mais voilà le truc hyper important c'est vraiment de faire attention à manger assez en fait voilà après il y a beaucoup dans la course à pied et le vélo je pense que c'est là où il y a le plus mais de soucis avec le poids,

  • Speaker #1

    des filles qui ont des troubles du comportement alimentaire parce que quand on commence à être forte plus on est maigre plus on a l'impression d'être forte donc il y a beaucoup de filles qui maigrissent beaucoup qui du coup atteignent un bon niveau Mais le problème de faire ça, c'est que ça dure 2-3 ans et qu'après, forcément, au bout d'un mois, ils ont besoin de manger plus. Parce que le déficit calorique, ça ne marche pas une éternité. Ça peut marcher un moment pour perdre du poids. Parce que si on garde les mêmes watts, mais qu'on est plus légère, forcément, en bosse, on est les meilleurs. Après, le vélo, c'est énormément de rapport poids-puissance. Forcément, une fille qui fait 10 kilos de plus ou 10 kilos de moins à côté, plus le pourcentage est élevé et plus ça se sent. on fait attention mais on va dire qu'ils sont pas... Enfin, on m'a posé énormément de fois la question mais ils te laissent manger ça, mais ils te laissent manger ça. Et en fait, ils me laissent me faire plaisir, faut pas que je m'affame. Mais en même temps, si j'arrive au bout de deux mois, j'ai pris 10 kilos et que j'avance plus dans les bosses, ils vont pas forcément faire de remarques parce que c'est mon corps et c'est moi qui choisis. Mais par contre, il y a des choses qui me résident pas à l'année prochaine. Ils ne vont pas me virer parce que j'ai plus de poids.

  • Speaker #0

    En fait, c'est une question d'équilibre. Effectivement, il faut que tu manges assez, mais pas non plus que tu manges trop et que du coup, ce soit plus efficace. Mais c'est vraiment l'équilibre global qui est recherché. Ce n'est pas de vous affamer.

  • Speaker #1

    Mais du coup, quand j'ai fait mon premier stage avec l'équipe, du coup, on était en altitude. Elles étaient trois semaines avant le Tour de France. Et du coup, quand elles mangeaient, je voyais qu'elles pesaient tout. Moi, je ne pesais jamais l'année dernière. Là encore je le fais quelques fois mais l'année dernière, moi je pesais rien du tout, c'était pas du tout mon problème la nutrition. Je sais que je faisais attention, j'ai jamais eu de problème vraiment réel avec la denture. Je comptais pas du tout les calories, je voulais pas être en déficit calorique. Et je savais me faire plaisir sans tout le temps être en train de manger trop. Je sentais que je mangeais pas trop et je sentais que je mangeais pas assez. Et quand je suis arrivée au premier stage, elle pesait tout. Et le truc que j'ai vu c'est pas elle pesait pour pas en prendre trop, c'est elle pesait. Et je les voyais, elles rajoutaient des cuillères et au bout d'un moment, elles faisaient « je vais devoir manger tout ça » et elles en rajoutaient. C'était plus à se dire « ah, faut que je mange quand même toute cette assiette » . Et en fait, elles se servaient l'assiette qu'elles devaient prendre et après, si elles avaient encore faim après ça, elles remangeaient. Mais elles avaient un minimum à prendre dans leur assiette pour récupérer de la journée. Parce que quand on fait 5h, 6h de vélo, avec des intensités, surtout là, ils étaient en altitude, une sortie de cidre avec des intensités pour récupérer les calories dépensées. ce n'est pas une petite assiette de pâtes qui va faire tout récupérer.

  • Speaker #0

    Est-ce que sur le vélo aussi, tu dois vraiment manger beaucoup et penser à t'alimenter très régulièrement ?

  • Speaker #1

    Oui, mais ça, déjà depuis mes deux dernières années, les deux années junior, j'ai commencé à organiser tout ça. Avant, je ne mangeais pas beaucoup sur le vélo. Mon entraîneur m'avait mis en place des sorties où j'avais un minimum à respecter. C'était environ 50-60 grammes par heure. de glucides donc ça revenait à prendre un bidon de 40 grammes de glucides avec 40 grammes de glucides dedans plus manger par exemple une pâte de fruits qui fait 17 grammes ou une barre qui fait tant de grammes, ça dépend les barres qu'on achète et du coup maintenant je fais beaucoup plus attention c'est-à-dire que je suis plus autour des 80 grammes de glucides par heure sur une sortie En durant, je pense que je suis à 70 grammes par heure. Si je fais des intensités, je vais être autour de 80. J'essaye, même des fois un peu plus, parce que maintenant, je me fais des bidons directement de 90 grammes de glucides dans le bidon. Comme ça, un bidon, vu que je ne bois pas beaucoup, je le bois en une heure et demie. Donc, ça me fait déjà 60 et 30 pour l'heure d'après. Et je bois un peu d'eau en même temps. J'interne, j'ai un bidon d'eau et un bidon de poudre tout le temps.

  • Speaker #0

    Oula, un camion. Et du coup, après, pendant les courses, c'est un peu différent parce que l'intensité est beaucoup plus haute. Donc on va venir manger plus de glucides, on est plus 100, 110, 120 grammes de glucides par heure. Et du coup, ça, la plupart du temps, pour les courses, du coup, les courses que je fais avec l'équipe, la veille, un des deux diététiciens, nutritionnistes, nous envoie le plan de la course. Donc il y a le graphique de la course et il nous envoie sur la courbe. tous les... bah du coup on est sponsorisé par Amacx et du coup bah c'est eux qui mettent, par exemple là il faudrait manger la bar, la chou-bar là parce qu'elle fait 7 grammes là il faudrait que vous ayez un bidon de 60 grammes que vous ayez fini au début de la boite qui est là et c'est tout calculé et ça évite un peu de réfléchir, qu'est-ce que je vais manger alors forcément, par exemple s'il y a un gel qu'on aime pas, bah on va le remplacer par un goût qu'on préfère parce qu'on mange toujours quand même quelque chose qu'on aime par exemple des fois en début de course ils mettent du nougat Moi, j'essaie très bien que sur le vélo, je n'arrive pas du tout à manger le nougat. Du coup, je le remplace par quelque chose qui a à peu près le même apport glucidique. Sinon, moi, j'adore manger sur le vélo. Ça n'a jamais été vraiment un problème. Mais je sais qu'il y a beaucoup de filles, elles peuvent faire deux heures de vélo, elles ont deux bidons d'eau et c'est fini pour la sortie. À la limite, elles vont manger une pâte de frire au milieu des deux heures. J'étais comme ça avant, je les comprends. Mais quand on commence à charger un petit peu, ce n'est plus possible. En fait, ce qu'on m'a dit... faut jamais finir une sortie en ayant faim. Si tu rentres et que t'as envie de te jeter sur la nourriture, c'est que t'as pas assez mangé sur le vélo. Ça veut dire que t'as un déficit calorique et que tu dois encore rattraper beaucoup, beaucoup, beaucoup trop. Du coup, on va se jeter sur la nourriture, on va manger trop, et c'est pas forcément... Ou alors, on va rentrer de l'entraînement à 16h, et on devrait manger juste un banca, et on va vouloir se faire un repas, parce que c'est bon, en fait, on a trop faim.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant d'avoir ce référentiel. Dans ton quotidien, est-ce que tu es beaucoup en contact avec toute l'équipe ? Tu parlais du diététicien ou de la diététicienne, mais aussi tes entraîneurs, tes coéquipières. Est-ce que tu as beaucoup de contact quotidien avec tout le staff ?

  • Speaker #0

    Mes coéquipières, la fille qui est française, on ne se parle pas. plutôt souvent parce que du coup on se demande quelles courses on fait, si on va se revoir enfin là je sais que je vais aller en Bretagne et qu'elle habite en Bretagne du coup je lui ai demandé si elle faisait des courses mais elle m'a dit qu'elle était sur une autre course donc du coup forcément on communique plus après je me suis fait du coup dans l'équipe développement vu qu'on est un peu plus les petites donc on est un peu plus restés ensemble pendant les stages il y en a quelques unes à qui j'envoie des messages de temps en temps pour savoir comment se sont passées leurs courses parce qu'on n'est pas tout le temps sur les mêmes courses donc du coup voilà après on se passe par pas forcément beaucoup par message. Par contre le staff, déjà on a un groupe où on est toujours là à s'envoyer les résultats des courses, s'envoyer les photos, se tenir au courant de ce qui se passe pendant les courses. Donc ça déjà, là on reçoit toujours des messages. Par exemple aujourd'hui, il y a eu une course, les filles de l'équipe ont fait 1ère et 4ème. On savait tout de suite, on nous envoyait des messages, elles sont dans l'échappée, victoire, oh la la, et tout le monde félicite tout le monde. Du coup, c'est un peu comme une grande famille. Là, j'ai discuté à ma dernière course avec un des mécaniciens qui vient d'arriver. Il m'a dit que j'étais dans d'autres équipes avant. C'est vrai que cette équipe, c'est ce que j'avais vu aussi quand j'avais fait le stage avec elle. C'est une famille. En fait, c'est vrai qu'on est souvent ensemble. Du coup, des fois, je me dis que je vois plus souvent cette équipe que ma famille ou que mes amis. Des fois, quand je suis partie en Espagne, j'y ai fait deux mois, je n'ai pas vu mes parents. Mais par contre, j'ai vu l'équipe. Donc en fait, c'est vraiment une grande famille. du colis. Du coup, on ne s'envoie pas forcément des messages parce que moi, je ne parle pas forcément leur langue. Donc, c'est compliqué de discuter. Le médecin, il envoie des messages de temps en temps, mais c'est plus à nous d'envoyer des messages s'il y a quelque chose qui ne va pas. Pareil que le kiné, par exemple, moi, j'avais eu des problèmes au genou pendant les mois de décembre, janvier et février. Il continue à m'envoyer des messages pour savoir si les douleurs reviennent. J'ai mon entraîneur assez souvent. Et du coup, par rapport à l'adaptabilité, ces derniers temps, il a plu énormément. Donc j'étais toujours là à dire à mon entraîneur, là, ça ne va pas être possible. Je ne suis pas chez moi, je n'ai pas de home trainer, qu'est-ce que je peux faire ? Et la plupart du temps, ils sont super réactifs. On va dire que de toute façon, ils veulent qu'on soit réactifs, donc ils sont réactifs. C'est donnant-donnant, on va dire. Donc là, on m'a contacté il y a une heure pour me dire, tu vas courir lundi, donc prépare-toi. Tu cours lundi, on a besoin de toi. Donc dimanche je fais 8 heures de route pour venir dimanche soir, je dois arriver avant lundi pour faire la course. Donc c'est tout de l'organisation et c'est tout le qu'il y a. Donc nous normalement on écoute, on fait et le reste c'est tout planche à main. Ouais d'accord.

  • Speaker #1

    Justement tu vois sur ce planning, est-ce que, enfin là tu connais déjà certains de tes déplacements, mais il y en a d'autres aussi qui arrivent ?

  • Speaker #0

    Le plus compliqué on va dire c'est de s'organiser quand il y a des remplacements de dernière minute. C'est déjà ma dernière course, la course était le samedi, j'ai été contactée le jeudi soir, où ils m'ont dit bah il y a une fille qui s'est blessée, il faut que tu viennes. Et là du coup on est vendredi, je cours dimanche au Grand Prix de Chambéry. Et lundi, ils m'ont demandé d'être en Belgique parce que c'est une course qui me correspond et c'est moi la plus apte à être disponible. Parce que du coup, les autres sont déjà prévues sur d'autres courses ou alors elles courent mardi et du coup, c'est moi la plus disponible. Mais c'est parce que du coup, je vais devoir faire Chambéry, la Belgique, sachant que la course commence l'après-midi, c'est dimanche après-midi. Donc c'est-à-dire que je vais devoir voyager. Après, il me dit juste, après la course, tu montes dans cette voiture et moi, je n'ai rien d'autre à penser. Mais c'est sûr que après j'ai mon calendrier, mais il y a tellement de choses qui peuvent être modifiées parce que forcément au fur et à mesure de la saison, il y a des filles qui sont fatiguées, il y a des filles qui tombent, qui nous blessent et il faut remplacer. Ça peut être moi aussi, donc du coup ça va changer mon calendrier. Moi au début de l'année, j'ai eu énormément de courses qui ont été annulées, donc là ils essaient de me mettre sur plus de courses, histoire que je cours un peu. Donc c'est pour ça aussi qu'ils m'appellent en…

  • Speaker #1

    C'est une adaptation constante quoi.

  • Speaker #0

    Voilà, mais du coup après là je sais que je vais partir… dix jours à peu près en Bretagne, que je vais aller voir ma famille, plus faire de courses. Après je vais partir, je vais aller aux Pays-Bas, mais sauf qu'ils sont en train de voir s'ils veulent pas me faire venir quelques jours avant aux Pays-Bas pour que je vois un peu l'équipe, parce qu'ils aiment bien qu'on se voit et qu'on communique parce que c'est comme ça qu'une équipe, elle marche. Si on a l'habitude et qu'on sait comment une fille marche, bah c'est plus facile de travailler avec elle. Et si moi je suis jamais là, et bah c'est compliqué de savoir à quel moment je peux faire quoi, parce que c'est un sport considéré à la base. comme individuel mais c'est un vrai sport d'équipe le vélo. Il n'y a qu'une fille qui gagne mais il y a toute une autre équipe derrière. Ah oui,

  • Speaker #1

    ça c'est clair, totalement. C'est vrai que ça doit être tellement important ce côté-là du coup, même en préparation quoi. Et est-ce que tu as des courses vraiment qui te font rêver, auxquelles tu rêves de participer ?

  • Speaker #0

    Alors moi, ma course de rêve c'est Paris-Roubaix. C'est un rêve de, pas de participer mais de gagner cette course. Forcément déjà participer, ce serait déjà une grande étape. mais c'est une course que je trouve tellement dure que je me dis la gagner c'est que tu prouves que tu as un mental et un physique je trouve que c'est un truc de dingue cette course bah après forcément une étape du tour de France, un maillot jaune, un maillot vert ça se repisse pas même un tour des flancs, il y a plein de courses qu'il faut rêver mais c'est vrai que depuis que je suis petite je regarde Paris Roubaix là le week-end dernier j'ai regardé Paris Roubaix Junior, Paris Roubaix U23, Paris Roubaix Femmes, Paris Roubaix Elite j'ai tout regardé Je connais les secteurs par cœur, il ne faut plus que m'appeler pour mettre sur du pouce.

  • Speaker #1

    Ça peut être le jour où.

  • Speaker #0

    J'ai fait un stage contre la Monde pavée l'année dernière avec l'équipe de France. Et les pavés, moi j'adore ça. Après, je ne dis pas qu'en cours je serai forcément fort dessus, mais j'adore ça. Je trouve que c'est tellement différent. Moi, c'est Paris-Roubaix qui me fait rêver. Eh bien,

  • Speaker #1

    impressionnant. Et est-ce que tu... sais en fait quels sont les points que tu dois travailler davantage pour progresser en général ?

  • Speaker #0

    Il faut que je travaille encore en fait j'ai pas de soucis avec le placement parce que le problème c'est que j'ai du souci avec le placement avec l'équipe c'est à dire que je sais me placer dans un peloton mais j'ai du mal à rester avec l'équipe parce que moi j'aime bien être tout devant et forcément quand on est une file d'équipe forcément des fois on est derrière et j'ai un peu du mal à garder une roue Alors que quand tu es toute seule à naviguer dans le peloton, c'est toi qui choisis où tu vas. C'est beaucoup plus simple que quand on est six filles et qu'on doit rester en bloc équipe. Donc ça, j'ai un peu de mal à rester tout le temps avec l'équipe. Après, je n'ai fait que trois courses cette année, donc c'est aussi de ça qu'il joue. Il y a ça. Et après, pour mon niveau, c'est que moi, je suis sprinteuse, donc les efforts courts, ça me convient très bien. Mais plus c'est long, et moi, je suis présente. Et plus ça monte, plus j'ai du mal à rester à un effort soutenu longtemps. Et ça, déjà en faisant des heures sur le vélo, je vois bien qu'entre... J'ai fait trois tests différents. Entre décembre et fin janvier, il y avait une énorme différence. Et entre janvier et avril, il y a une deuxième différence entre mes... En fait, c'est mes seuils de lactate. Et du coup, c'est mes seuils 1 et 2. Et en fait, on va dire que moi, je sais monter très haut en lactate. Mais sauf que ma courbe, elle monte comme ça. Et il faudrait qu'elle monte comme ça. Avant de monter très haut, il faudrait qu'elle arrive à se stabiliser. Dès que je monte en lactate, c'est-à-dire en intensité, mon lactate monte et moi c'est fini. Il monte d'un coup. Je n'arrive pas à le garder un peu haut et à continuer à avancer. Soit il monte, soit il n'est plus là. Et du coup, en quatre mois, je vois très bien qu'un effort soutenu, je peux le tenir plus longtemps. Et on m'a dit de toute façon tu progresseras au fur et à mesure et que ça ne me servait à rien de me comparer à des filles qui avaient déjà 10 ans d'expérience au niveau professionnel.

  • Speaker #1

    C'est sûr, quand même. Déjà je trouve que c'est impressionnant de voir la différence en 4 mois d'entraînement.

  • Speaker #0

    C'est tellement augmenté le nombre d'heures par semaine par rapport à l'année dernière et aussi je pense la qualité de mon entraînement. Je savais que j'avais une marge de progression. et je pensais peut-être pas monter aussi vite que ça dans mes tests mais ça fait plus dire à voir. Après je vois que les autres filles elles ont progressé comme moi quoi je vois bien que les filles qui sont passées professionnelles aussi cette année elles ont augmenté et je vois bien les filles qui sont passées professionnelles l'année avant moi bah même si moi j'ai énormément progressé, elles elles ont eu un an ou plus pour progresser donc du coup elles sont encore un niveau au dessus mais ça veut dire que bah je suis déjà sur la bonne route, sur le bon chemin pour aller vers les... Bon, ouais, t'es les victoires bientôt, un jour.

  • Speaker #1

    Bah oui, carrément. Et est-ce que le cyclisme féminin, bon, c'est chouette, ça évolue quand même pas mal, et j'ai l'impression que c'est quand même aussi de plus en plus médiatisé. Est-ce que toi, tu le ressens, cette évolution ? Et est-ce que t'as des améliorations que t'aimerais bien quand même voir dans les prochaines années ?

  • Speaker #0

    Au jour d'aujourd'hui, je pense que la différence entre les hommes et les femmes, niveau budget, et après, je suis dans une des meilleures équipes mondiales. Même si je suis que dans l'équipe développement, comme j'ai dit dès le début, les deux équipes sont ensemble. C'est-à-dire que c'est comme si j'étais dans l'équipe pour un tour. C'est une équipe qui a un sacré budget, c'est une des meilleures équipes mondiales chez les mecs. Et chez les filles, on n'en est pas loin. Donc forcément, ça aide aussi. Je n'ai pas l'impression qu'il y ait énormément de différence entre les hommes et les femmes, sachant que le premier stage, c'était hommes et femmes ensemble. J'ai l'impression qu'il y a une partie du staff qui était un peu mélangée. C'est-à-dire que pour les études posturales, il y en a eu qui... tout l'effort en études posturales, elles s'y connaissent, ils n'ont pas besoin d'en avoir 50. Donc du coup, il y a elles, et ils sont 4-5, et ils bossent ensemble, que ce soit pour les filles et les garçons. Parce que de toute façon, ils ont bossé pour ça, ils savent faire que ce soit pour les filles ou les garçons. Donc là, par exemple, il n'y a pas de différence. Après, bien sûr, la plus grosse différence, c'est le salaire. C'est encore comme ça, il y a une grosse différence entre les hommes et les femmes. On va dire déjà, niveau budget, c'est déjà... mise en place, nombre de courses, c'est déjà pas mal. Maintenant, il y a aussi la médiatisation qui commence à beaucoup, beaucoup évoluer chez les femmes. Mais on a quand même beaucoup, beaucoup de courses hommes qui sont retransmises par rapport au nombre de courses femmes. Parce que les courses hommes, on commence à voir des courses U23 à la télé, alors que les courses femmes, on n'a même pas de lien vidéo pour regarder les courses. Il n'y a même pas la caméra qui nous suit. Ou alors des fois, c'est sur des sites, donc il faut chercher un petit peu. Je pense que les plus grosses différences, c'est encore les salaires et la médiatisation. Mais je pense que ça commence à vraiment s'équilibrer. Mais il y a 10 ans, je n'aurais jamais dit ça. Quand je commençais à avoir les filles avec qui j'ai commencé le vélo, quand j'étais toute petite, qui commençaient à passer pro, elles continuaient leurs études à côté parce qu'elles ne pouvaient pas du tout en vivre. C'était plein de trucs comme ça qui, peut-être, ne motivaient pas les filles à se dire « je mets toute ma vie au vélo » . Donc maintenant c'est plus facile de se dire je me mets au vélo à 100% parce que je sais que je pourrais en faire mon métier. Alors que il y a quelques années j'aurais pas arrêté Staps si facilement je pense. Je me serais accrochée.

  • Speaker #1

    De toute façon c'est un cercle vertueux ou vicieux ces trucs-là. S'ils n'ont très mineur pas, juste il y a un moment tu peux pas vivre quoi.

  • Speaker #0

    Ouais exactement.

  • Speaker #1

    C'est chouette que tu vois l'évolution en tout cas. Ça me fait plaisir quand même à entendre, on me dit que ça va dans le bon sens. Et pour finir, est-ce que tu as un message que tu souhaiterais transmettre aux auditrices de la sport, ou peut-être à des jeunes femmes qui rêvent de devenir cyclistes pro ?

  • Speaker #0

    N'écoutez pas les gens qui vous disent que c'est impossible. Dites-vous que moi, je suis partie de très loin. J'étais toute petite. Ma première course de vélo, j'avais un panier et des froufrous sur les côtés. Jamais personne n'aurait pensé que j'en serais là aujourd'hui. Je me suis accrochée. Que ce soit pour le vélo ou autre chose, si vous aimez un sport, accrochez-vous. n'écoutez pas les gens qui vont vous critiquer en vous disant que ce que vous faites c'est complètement nul et que vous n'aurez jamais le niveau c'est pas parce que vous avez une année vous n'allez pas avoir un niveau que l'année d'après vous pouvez pas revenir en prouvant à tout le monde que vous avez le niveau surtout les plus jeunes sachez qu'il ya beaucoup de différences parce que il ya les gabarits qui changent il ya des années où il y en a qui sont déjà réglés il y en a qui font déjà 1m60 alors que nous on fait encore 1m40 ne vous comparez surtout pas aux garçons parce qu'ils vont toujours vous rabaisser en vous disant que bah oui mais moi je fais ça oui mais en fait la différence entre les garçons on s'en rend pas compte mais c'est énorme c'est à dire que moi en étant professionnel je roule avec des garçons qui sont cadets et ils ont le même niveau que moi alors qu'ils roulent au niveau régional mais en fait c'est tellement différent qu'eux ils vont me dire ah mais t'es pro bah moi aussi je veux être une femme en fait on se rend pas compte que nous ce qu'on a dans notre corps fait qu'on peut pas être aussi forte qu'un homme et eux ils passent leur temps à nous rabaisser Donc écoutez les pas, si vous aimez le vélo, appuyez sur les pédales, allez dehors, faites attention à vous aussi parce que le vélo c'est un sport qui est vraiment dangereux, que ce soit à cause des automobilistes ou même quand on est tout seul dans les descentes. Donc faites attention à vous, essayez qu'il y ait toujours quelqu'un avec vous, évitez d'aller rouler tout seul ou alors mettez le GPS pour vos parents ou alors pour votre famille ou un ami qui peut venir vous chercher, ça c'est super important. Mais foncez, croyez en vos rêves. Moi, j'ai cru, je suis là aujourd'hui et je ne peux pas vous réparer de mieux.

  • Speaker #1

    C'est trop chouette, ça fait vraiment plaisir d'entendre ton enthousiasme et à quel point tu vis vraiment l'expérience à fond. Je trouve ça génial. Oui,

  • Speaker #0

    sans cesse.

  • Speaker #1

    Je veux suivre, est-ce que tu as... Oui, ça se ressent. Est-ce que tu as Instagram ou autre, d'ailleurs, peut-être un truc plus jeune. Je suis vraiment plus âgée que toi, donc je n'ai pas tous les bons réflexes.

  • Speaker #0

    Non mais du coup j'ai Instagram avec tous les résultats de mes compétitions qui est un petit peu un compte plus sérieux avec mes compétitions, mes résultats et des stories normalement presque tous les jours sur mes entraînements. Et après j'ai TikTok où là c'est on va dire un peu moins sérieux et aussi à côté je poste des vlogs presque pour toutes les sorties, en tout cas celles où je suis pas toute seule parce que quand je suis toute seule je trouve que c'est pas très intéressant de vous montrer ce que je fais. A part quand la séance est intéressante. Mais du coup je poste presque toutes mes séances et je fais des vlogs avec mes copines sur le vélo, sur mes entraînements. Donc si ça vous intéresse,

  • Speaker #1

    vous pouvez aller me suivre sur Facebook. Ça marche, je mettrai les liens en description de l'épisode. Merci beaucoup Amalia, c'était vraiment un chouette échange. Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes, cela nous aide. A bientôt !

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation d'Amalia Debarge

    00:04

  • Les débuts d'Amalia dans le cyclisme

    00:21

  • Passer de l'équipe de France à professionnelle

    02:32

  • Les succès et souvenirs marquants d'Amalia

    03:49

  • La structure de l'équipe UAE et son fonctionnement

    06:20

  • Comment Amalia est devenue professionnelle

    08:54

  • Différences entre le monde amateur et professionnel

    10:39

  • La vie quotidienne d'une cycliste pro

    14:32

  • Nutrition et équilibre dans l'entraînement

    18:50

  • Évolution du cyclisme féminin et avenir

    40:53

  • Message d'encouragement pour les jeunes cyclistes

    43:32

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