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La Sportive Outdoor - Interviews de sportives | Femmes inspirantes, Sport féminin, Sport au féminin, Témoignages sport, Trail, Vélo, Rando

Se libérer sur les sentiers: la randonnée pour s’émanciper avec Clémence Blot | Randonnée femme, Randonneuse, Conseils rando, Féminisme

Se libérer sur les sentiers: la randonnée pour s’émanciper avec Clémence Blot | Randonnée femme, Randonneuse, Conseils rando, Féminisme

41min |02/09/2025
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Se libérer sur les sentiers: la randonnée pour s’émanciper avec Clémence Blot | Randonnée femme, Randonneuse, Conseils rando, Féminisme

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Description

Vous rêvez de marcher seule, de vous évader, mais vous bloquez sur l’orientation, la peur des patous ou la question de l’équipement ? Et si la rando devenait un terrain de liberté, sans injonctions, juste pour vous?


Dans cet épisode, je reçois Clémence Blot. Illustratrice, randonneuse et co‑autrice avec Camille Chrétien du livre « Randonneuses, le guide – se libérer sur les sentiers en solo ou en groupe ». Avec ses dessins, Clémence rend accessibles des sujets concrets et parfois tabous pour que chaque femme puisse trouver sa place sur les chemins.


Au programme:

  • Comment une nuit au Taillefer a déclenché l’idée d’un guide engagé et participatif ?

  • Quelles sont les peurs les plus fréquentes (agression, orientation, charge mentale) et comment les apprivoiser sans se mettre en danger ?

  • En quoi la randonnée permet de reprendre confiance, de se réapproprier son corps et son temps ?

  • Par où commencer pour progresser pas à pas, sans pression ni blessures ?

  • Cycle, périnée, ménopause : quels impacts sur l’effort et la nutrition en rando ?

  • Quel matériel privilégier pour un sac adapté à sa morphologie?


Si vous vous demandez encore si le « dehors » est fait pour vous, cet épisode va vous apporter des repères, des témoignages et des clés pour oser en toute sécurité.


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La Sportive Outdoor est un média dédié aux sports outdoor au féminin. Le magazine a pour but de mettre en avant les femmes sportives de tous niveaux, de leur fournir des conseils adaptés et de les aider à mieux se connaître pour apprendre à oser! Les maître-mots? Plaisir, bien-être et audace!


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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: https://soundcloud.com/jenseast

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr


🔑 Mots clé pour cette épisode

Randonnée au féminin, Émancipation féministe, Randonnée solo femme, Livre randonnée femmes



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor, le podcast des sports outdoor aux féminins pour s'inspirer, apprendre et oser. Bonjour à toutes, aujourd'hui je reçois Clémence Blau, illustratrice, randonneuse expérimentée et co-auteur avec Camille Chrétien du livre « Randonneuse, le guide, se libérer sur les sentiers » . Dans cet épisode, nous allons parler du parcours de Camille, de la dimension aussi engagée et féministe de ce guide, et on partagera également des conseils pour la randonnée en tant que femme,

  • Speaker #1

    en solo ou en groupe.

  • Speaker #0

    Bienvenue, est-ce que tu veux bien te présenter Clémence ?

  • Speaker #1

    Merci, je m'appelle Clémence Blo, je suis illustratrice et randonneuse, évidemment, et je suis la co-autrice du livre « Randonneuse le guide » avec Camille Chrétien, comme tu viens de le dire. Dans mon métier d'illustratrice tous les jours, je communique par la bande dessinée, mon objectif c'est de vulgariser les choses, qu'elles soient comprises et qu'elles soient retenues. et c'est exactement ce que j'ai essayé de faire dans ce livre c'est que Les illustrations ne servent pas juste à accompagner, à être avec le texte, mais vraiment à le supporter et à faire que ça aide à la compréhension et que ça supporte le texte.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement, ça fonctionne bien. Moi, j'ai lu ce livre, je l'avais déjà conseillé dans la newsletter de la Sportive Outdoor. Et c'est vrai que le mélange texte et illustration, c'est top et ça aide complètement. C'est très agréable à lire, mais c'est vrai que ce n'est pas juste un joli dessin. Ça va, pardon, c'est le grand possible. Et alors, quel sport est-ce que tu pratiques ? Uniquement rando ou est-ce que tu fais aussi d'autres choses ?

  • Speaker #1

    Alors, évidemment, je fais de la randonnée. J'habite actuellement à Grenoble, donc même si la randonnée, ce n'est pas forcément qu'en montagne, c'est vrai qu'on a un beau terrain de jeu autour de chez nous. Et sinon, je fais d'autres sports aussi. Je fais pas mal de vélo, surtout en itinérance pour mes vacances. Un peu de course à pied et beaucoup d'escalade aussi. C'est bien rempli.

  • Speaker #0

    Que des sports outdoors.

  • Speaker #1

    Voilà, exactement. Au bon endroit,

  • Speaker #0

    carrément. Et qu'est-ce qui vous a poussé alors, Camille et toi, à écrire ce livre ?

  • Speaker #1

    Avec Camille, on est amies depuis très longtemps. On s'est rencontrées pendant nos études et on s'est retrouvées à Grenoble. Et en fait, c'est vraiment parti d'une expérience, je dirais, personnelle qu'on a eue toutes les deux. En fait, on est parties en randonnée dans le massif du Taillefer, pas très loin de Grenoble. Et en fait, on est partis avec nos compagnons respectifs et une amie d'enfance, ma meilleure amie d'enfance. Donc, on est partis tous les cinq. Et en fait, Camille, elle avait tout organisé. Donc, elle avait choisi la cabane. Donc, c'était une nuit en cabane non gardée. Elle avait choisi la cabane. Elle avait regardé comment il y allait. Enfin, voilà, elle avait un peu tout organisé. Ça s'est super bien passé. C'était pour un nouvel an. Donc, c'était trop chouette. Et en fait, le lendemain, quand on est redescendu de cette cabane, Camille a été vraiment trop fière. C'était la première fois qu'elle organisait tout. Alors qu'en fait, ça fait des années qu'elle en était complètement capable. Mais voilà, elle a un compagnon qui vient de Grenoble, donc qui est très habitué à la montagne. Donc il avait tendance à prendre le lead sans méchanceté ou sans quoi que ce soit. Mais voilà, comme lui, il savait faire depuis l'enfance. Ben voilà, elle n'avait jamais... pris le lead de le faire, on va dire. Et en fait, elle était tellement fière. Et voilà, ça nous a posé des questions de pourquoi tu ne l'as pas fait avant, parce qu'en fait, tu en étais capable. Et du coup, ça nous a tout de suite questionné sur... Enfin, je ne sais pas, on a réfléchi à la descente et vraiment, on était dans ce truc de, en fait, trop bizarre, pourquoi tu n'as jamais pris le lead avant. Et du coup, on s'est dit, peut-être qu'il y a des femmes qui ont aussi des freins. En fait, on n'était pas toutes seules à ressentir ça. Et c'est là où on s'est dit, à partir de ces constatations qui étaient très personnelles au départ, est-ce qu'en fait il n'y a pas des femmes qui ressentent aussi des freins à pratiquer la randonnée ? Et c'est là où on a mis des affiches dans Grenoble, au départ un peu au hasard. On a mis des affiches, on a dit aux femmes, si vous avez des freins, venez nous en parler. Et on a été très étonnées parce que l'atelier, on l'a rempli en quelques heures. Et en fait, on s'est aperçu qu'il y avait beaucoup de femmes qui avaient envie de s'exprimer, qui avaient envie d'en parler. Et c'est un peu venu de là, après, à force d'en parler et de récolter ses freins, on va dire.

  • Speaker #0

    C'est trop chouette comme démarche aussi d'avoir mis des affiches et du coup, était vraiment récolté le retour des gens sur le terrain, le retour des femmes.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà, c'est ça. On n'avait pas envie de parler juste de nous. L'idée, c'était vraiment de comprendre aussi comment se plaçaient les freins. Comment les femmes avaient leur relation à la randonnée ? Quelles étaient leurs peurs ? Et du coup, on trouvait ça intéressant d'aller carrément les interroger. On a eu tout type de profils. On a eu même des accompagnatrices moyenne montagne qui, elles, avaient eu des freins à passer le diplôme. Donc voilà, c'est des discussions qui sont hyper intéressantes.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Et comment est-ce que vous avez fait pour... Vous avez réuni en fait un peu toutes ces expériences, les vôtres et celles dont on vous avait parlé, pour vraiment nourrir l'écriture de ce livre ?

  • Speaker #1

    Oui, voilà, c'est ça. On le retrouve dans le livre... où on met un peu les freins je le montre à la caméra mais en podcast ça... Mais en gros...

  • Speaker #0

    Sur la vidéo YouTube on le verra.

  • Speaker #1

    Exactement, il faut regarder la vidéo YouTube. Mais en gros on a voulu vraiment lister les freins que les femmes pouvaient avoir en participatif. Donc il y a des freins qui sont ressortis qui sont non genrés parce que les hommes aussi peuvent avoir certains freins à partir en rando. Il y en a qui étaient très genrés au contraire. Donc voilà, l'idée, c'était un peu de faire... Après, ce n'est pas une étude sociologique qu'on a fait sur des... Enfin voilà, ce n'est pas notre métier, mais l'idée, c'était quand même de partir du terrain et d'essayer vraiment de comprendre ce que les femmes ressentaient finalement.

  • Speaker #0

    Oui, c'est déjà une super démarche. Et dans le livre, vous parlez vraiment d'un acte d'émancipation féministe. Et pourquoi est-ce que la randonnée, c'est un terrain de liberté pour les femmes ?

  • Speaker #1

    Parfait. Plein d'aspects, en fait, c'est un terrain de liberté. Déjà, c'est se réapproprier son corps, son temps. Les femmes, elles sont soumises à plein d'injonctions, plein de contraintes dans leur quotidien. Elles doivent souvent s'occuper de personnes, de choses. Elles ont un quotidien très rempli. Donc la rando, c'est aussi une manière de dire j'occupe mon temps de cette manière. Et c'est vraiment un acte fort un peu dans notre société. Et puis en dehors de ce que ça apporte physiquement de se dépenser. et mentalement aussi de déconnecter et d'être dans la nature, je dirais que c'est aussi se prouver qu'on est capable, en quelque sorte. Parce qu'en fait, la rando, c'est quand même beaucoup d'apprentissage. Il y a beaucoup de choses à savoir. Il y a l'orientation, il y a choisir un itinéraire, il y a voir son matériel, il y a savoir ce... Enfin, il y a... vraiment plein de choses. Il y a aussi une dimension physique de réussir à aller jusqu'au bout et des choses comme ça. Et en fait, la randonnée permet de prendre confiance en soi et en fait, c'est des choses qui se répercutent sur le quotidien parce qu'en fait, ça nous donne confiance en nous et donc ça nous fait un parallèle dans notre quotidien. Après, on se sent mieux, on est capable d'accomplir des choses et c'est vraiment la valorisation de soi-même, elle est vraiment importante.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. C'est vrai qu'une fois qu'on a confiance, ça s'applique à plein de choses. C'est ça. Et est-ce que ça aide aussi à affirmer sa place, comme les victimes aussi, dans des milieux qui sont parfois un peu masculins, enfin des milieux ou même des espaces, qu'il y a toujours un peu ce côté où l'extérieur, le fait d'être dehors, c'est plus masculin que féminin. La femme, traditionnellement, elle est plutôt à l'intérieur, dans son foyer.

  • Speaker #1

    Oui, c'est exactement ça. Et plus il y aura de femmes qui représenteront l'extérieur, et plus ça en incitera d'autres. Et d'ailleurs, je reviens sur des chiffres. C'est Chloé Chaudemanche qui nous les donne. Chloé Chaudemanche, elle fait actuellement sa thèse sur la pratique de la randonnée itinérante, l'impact du genre, pardon, sur la randonnée itinérante. Donc, elle est en thèse à l'Université de Lyon et elle nous a beaucoup aidé sur le livre. Et d'ailleurs, vous pouvez retrouver... J'ai trouvé plein de ses chroniques dedans. Et ce qu'elle explique, c'est qu'en fait, il y a autant de randonneuses que de randonneurs. Quand on parle, par exemple, de la marche au quotidien, enfin de marche de quelques heures, on va même être sur 55% de femmes. Donc, des randonneuses, il y en a beaucoup. Et en fait, ce que les chiffres montrent, c'est que plus on va se spécialiser sur des pratiques, donc plus, par exemple, on va aller en montagne, ou plus on va partir sur plusieurs jours, qui sont des pratiques plus extrêmes, entre guillemets, ou en tout cas plus longues, plus techniques, et bien là, direct, on va passer sur un 30-70% d'hommes. Et en fait, c'est un peu ça le souci, c'est que dès qu'on va arriver sur d'autres pratiques, Alors après, il y a plein d'explications. Peut-être que les femmes ont sûrement moins de temps dans leur quotidien. Il y a plein d'appréhensions. Là, on en revient à tous les freins. Mais plus on aura aussi une représentation plus équilibrée, plus les femmes prendront leur place extérieure.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Il peut y avoir plein de raisons, mais c'est vrai que l'idée, c'est aussi de se dire, il y a peut-être des femmes qui ne le font pas parce qu'elles n'ont pas envie.

  • Speaker #1

    Mais moins celles qui en ont envie,

  • Speaker #0

    là, lever ce problème-là. Et c'est vrai que les chiffres seront sans doute un peu plus équilibrés quand même à un moment.

  • Speaker #1

    Exactement. L'idée de notre livre n'est pas du tout de rajouter des injonctions aux femmes en leur disant, allez, il faut absolument aller en randonnée, sinon vous loupez quelque chose. L'idée, c'est vraiment de lever les freins pour les femmes qui n'osent pas. pas, parce qu'il y en a beaucoup, et de les accompagner, de leur montrer des exemples, aussi d'expliquer sociologiquement pourquoi on n'a pas cette place dans l'extérieur. C'était un point important de notre livre, et on s'est fait accompagner par des sociologues de l'Université Stabes de Grenoble, justement pour expliquer pourquoi les femmes étaient moins en montagne historiquement, parce qu'en fait, je trouve que Aïe ! Des fois, on a tendance à se dire « Ah, j'ose pas, parce que j'ai peur, parce que je ne me sens pas capable. » Mais en fait, il y a une construction sociale derrière ça, c'est culturel. Et en fait, ça nous enlève une culpabilité énorme de l'analyser, ce truc-là. Ce n'est pas juste nous qui nous sentons nuls. Et pour nous, c'était vraiment important d'aller aussi dans ces explications, de dire aussi qu'il y a 60 ans, on représentait les femmes. était sur des magazines, par exemple, de montagne, c'était dans le cadre de montrer que la montagne était accessible pour tout le monde. Et en gros, même si les femmes... Regardez, si les femmes arrivent à y aller, c'est que c'est facile. Donc venez, c'était pour promouvoir le tourisme.

  • Speaker #0

    Et en plus, même une femme peut le faire.

  • Speaker #1

    Exactement. Et en fait, ça, c'était il n'y a pas très longtemps. Il y a eu très peu de générations entre maintenant et avant. Donc c'est aussi normal. Nous, on voudrait qu'il y ait passé frein, évidemment, mais ils sont aussi normaux. Et en fait, il ne faut pas non plus flageller de les avoir.

  • Speaker #0

    Oui, ça, c'est super intéressant. Parce que c'est vrai que sinon, ça rajoute encore un autre frein. Parce qu'en fait, la personne, en tant qu'individu, elle culpabilise et elle se dit « je suis vraiment nulle » .

  • Speaker #1

    Et je pense que les femmes n'ont pas besoin qu'on leur rajoute des injonctions dans leur vie. Je pense que ça.

  • Speaker #0

    En général, on gère tout seul.

  • Speaker #1

    Elles sont sages. Ça va, ouais.

  • Speaker #0

    Et quels sont les principaux... Alors évidemment, on ne va pas révéler tout le livre, mais de toute façon, on n'aurait pas le temps, parce qu'il n'est pas vraiment bien fourni. Mais quels sont les plus gros freins et les idées reçues que vous avez voulu déconstruire ? Et peut-être aussi, quels sont ceux qui vous ont le plus étonné ? Parce qu'il y en a peut-être que vous aviez en tête, et d'autres, en discutant, vous vous êtes rendu compte que c'était aussi des freins.

  • Speaker #1

    Ouais, ça c'était hyper intéressant. Donc du coup, on a fait un peu cet état des lieux des freins. Donc avec des femmes sur le terrain, on en a rencontré d'autres. Et puis aussi dans ce qu'on pouvait voir dans les blogs, des choses comme ça, ou ce qui se dit même sur les réseaux sociaux, c'est intéressant aussi d'étudier ça. Donc les principaux freins qui sont revenus, si on devait les classer, l'un des premiers, c'est la peur d'être agressée, la peur des hommes surtout. celle-ci elle est vraiment très présente les femmes sont très conscientes en général qu'elles ont moins de chances de se faire agresser en montagne, en nature, en forêt que dans la rue mais n'empêche que cette peur elle existe et c'est pas pour autant qu'il faut l'invisibiliser en tout cas, je dirais que c'est une des premières peurs Après, on a beaucoup noté aussi de freins physiques liés aux femmes. Donc, on connaît le principal, ça va être les règles. Mais en fait, il n'y a pas que les règles, il y a l'entièreté du cycle qui peut avoir un impact sur notre forme, sur notre mental. Il y a aussi tout ce qui va être périné, qui est un sujet qui est assez peu connu et aussi assez invisibilisé, encore une fois. On parle très peu d'incontinence, alors que c'est un sujet qui touche vraiment beaucoup de femmes. C'est un sujet un peu honteux, entre guillemets. On a aussi la ménopause, qui est aussi un sujet qui mérite beaucoup plus de lumière, à mon sens. Donc voilà, il y a tous ces freins qui ne sont pas des peurs, mais qui sont des choses qui limitent l'activité, on va dire. Et après, un gros frein, moi, qui m'a surpris d'être aussi présent, on va dire, c'est vraiment l'orientation. Beaucoup de femmes disent qu'elles n'ont pas le sens d'orientation, qu'elles ne savent pas se débrouiller. Ça, c'est vraiment une construction culturelle. Il n'y a pas d'études scientifiques à l'heure actuelle qui montrent que... Alors, il y a certains individus qui arrivent mieux à se repérer dans l'espace. Mais en fait, il n'y a pas du tout de... Un homme y arrive et une femme y arrive. Ça se joue entre individus. Donc vraiment, ça n'a rien à voir. Il y a une grosse, grosse part d'apprentissage. Il y a une étude en 2006, qui est très révélatrice, je trouve, qui a été faite en Angleterre, qui a étudié deux populations. Une population de chauffeurs de bus. londonien et une population de chauffeurs de taxi. Et en fait, ils ont fait des scanners. Donc, l'orientation, ça se passe au niveau de l'hypophyse dans le cerveau, qui est une zone du cerveau. Et en fait, ils ont constaté qu'en moyenne, les chauffeurs de taxi avaient un hypophyse bien plus développé que les chauffeurs de bus. Et en fait, les chauffeurs de bus l'avaient développé, évidemment, puisque... parce que quand même, ils sont chauffeurs de bus. Mais en fait, le fait de suivre une ligne de bus qu'ils faisaient quotidiennement, donc ça leur arrivait de changer et tout, mais de suivre toujours le même parcours, ne n'imposait pas au cerveau un travail supplémentaire, alors que les chauffeurs de taxi, comme chaque course est différente, en fait, ils avaient une bien meilleure conception de l'espace et tout ça. Donc vraiment, il y a un aspect apprentissage. C'est pas évident, on a tendance à dire que la randonnée il suffit d'enfiler des baskets. C'est pas vrai, il y a des choses à apprendre, il ne faut pas sous-estimer, mais ça s'apprend et c'est accessible à tout le monde.

  • Speaker #0

    C'est intéressant de se dire que c'est juste de l'apprentissage. Il y a peut-être un niveau de base chez certaines personnes plus ou moins bon.

  • Speaker #1

    Exactement, oui. Et puis après il y a plein d'autres freins, en dehors de ces trois freins, il y a plein d'autres freins qui sont non genrés typiquement. la rencontre avec un patou qui peut faire peur, ou plein de choses comme ça. Mais en fait, quand on creuse un peu, on s'aperçoit que même ces fringues qui sont non genrées, on peut trouver un impact du genre, dans le sens où souvent les femmes, dès l'enfance, elles sont moins en extérieur, on les pousse moins à les explorer, et en fait, elles sont moins confrontées à ces situations. Et en fait, si on est moins confronté à une peur qu'on peut avoir, elle va être encore plus énorme et on va encore plus s'en faire des montagnes. Et en fait, oui, le patou, on peut toujours en avoir peur, sauf que si on est confronté à plein de patous où ça se passe bien, cette peur, petit à petit, elle est plus acceptable. Et donc même les peurs, je dirais non genrées, peuvent quand même avoir un prisme de genre.

  • Speaker #0

    C'est là que c'est fou, c'est que ça a un impact énorme au final. Enfin, c'est tellement... Merci. la société dans laquelle on vit.

  • Speaker #1

    C'est ce qu'on dit souvent, c'est que le livre, il est sur la randonnée, mais c'est quand même un prétexte à la discussion et à l'ouverture sur d'autres sujets. Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est bien, ça fait les deux comme ça. On va essayer de passer à quelques petits conseils pratiques. Là encore, on ne va pas tout révéler. Le mot très gros, je vous invite à aller vraiment les ceux que je lis. Mais est-ce que tu as quelques grands conseils à donner aux femmes qui nous écoutent pour qu'elles osent justement se lancer soit en solo, soit en groupe dans la rando ?

  • Speaker #1

    Oui, le conseil principal est quand même assez classique, dans le sens où je dirais de commencer doucement. Il n'y a pas besoin de partir tout de suite en montagne, c'est presque même dangereux. Partir autour de chez soi, démarrer, faire des petites boucles. habituer son corps, habituer son mental, à faire petit à petit, c'est hyper important. Ça ne sert à rien de se lancer dans des énormes trucs, il n'y a pas de pression, il n'y a pas d'histoire d'ego, il faut rester en sécurité, il faut oser, mais tout en restant en sécurité, c'est hyper important. Donc je dirais, voilà, commencer petit à petit, s'habituer, et puis ne pas hésiter à consulter, nous dans le livre, ce qu'on a voulu, c'est vraiment repartir de la base. qui n'est pas de question bête, qu'on n'ose pas poser des fois parce qu'on se dit « Ah, mais ça, je devrais le savoir » ou des choses comme ça. Donc voilà, on a voulu vraiment repartir de la base, donc ça peut être une ressource. Il y en a plein aussi sur Internet. Je sais que tu as interviewé il n'y a pas longtemps les géonautrices, par exemple, qui font des vidéos qui sont très adaptées pour apprendre. Aussi, ne pas hésiter à se faire accompagner d'une accompagnatrice ou d'un accompagnateur moyen de montagne. C'est leur métier. Je le redis, mais on a tendance à dire que partir en randonnée, c'est juste aller marcher et enfiler des baskets. Mais il y a d'autres choses et il peut y avoir des... C'est un apprentissage, donc c'est aussi normal de se faire accompagner. Il n'y a aucune honte à ça. Et au contraire, pour avoir fait des randonnées avec des AMM pour l'écriture du livre, j'ai appris beaucoup de choses. Alors que je randonne depuis 15 ans, j'ai appris beaucoup de choses sur les massifs, sur les plantes, sur les animaux. Et c'est aussi d'autres choses. que je n'aurais pas appris sans eux.

  • Speaker #0

    C'est encore une autre expérience et c'est hyper intéressant en général. Et au niveau de la préparation physique et un peu mentale, comment est-ce que tu conseilles d'aborder les choses ? Y aller progressivement aussi, j'imagine, ou est-ce que tu as d'autres petits tips à conseiller ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, y aller progressivement et se faire son expérience. Physiquement, c'est principalement ça. Après je dirais qu'un des gros freins c'est quand même le poids du sac surtout si on part quelques jours. Le poids du sac, il faut savoir que surtout les premiers jours c'est quand même assez intense. Après le corps il s'habitue quand même un peu comme quand on part en vélo, on sent moins la selle sur les jours 3-4. Donc c'est un peu pareil avec le sac à dos. Mais après ne pas hésiter aussi à pourquoi pas faire des exercices de renforcement qu'on peut trouver. sur internet il ya des vidéos après faut faire les faut faire attention Ausha de ce qu'on fait mais mais c'est important aussi parce que il n'y a pas besoin forcément d'aller dans une salle et de payer un abonnement mais juste même des fois avec des bouteilles d'eau ça suffit de ça suffit pour pour se muscler un peu ce muscler le dos ça peut se rassurer ça peut rassurer pardon et ça peut permettre de vraiment partir plus sereinement. Après, je dirais pour le mental, je pense que les peurs, elles s'apprivoisent petit à petit. Il ne faut pas oublier que la peur, c'est quand même quelque chose qui est là pour nous aider à la base, pour ne pas nous mettre en danger. Donc, il faut l'écouter aussi. Ce n'est pas forcément que du négatif. Et vous verrez très vite que les peurs, elles, petit à petit, elles partent au bon moment quand on prend confiance.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. Si on y va progressivement, au fur et à mesure, on se dit « Ah, en fait, ça va » .

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et au niveau de l'équipement, tu parlais par exemple du sac. Est-ce qu'il y a des choses à savoir pour vraiment choisir un équipement qui est bien adapté aussi à la morphologie féminine ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a plein de choses. Il ne faut pas hésiter à demander dans les magasins pour bien choisir son sac. Donc souvent, par exemple, les sacs, ils ont des dos moins longs pour les femmes. pour que la ceinture de hanche et les épaules aient le bon espacement. On donne des conseils dans le livre sur comment bien le régler, par exemple. C'est hyper important. Oui, c'est hyper important. Et après, il y a beaucoup de questions aussi, notamment sur les vêtements. Nous, on est allés interviewer deux acteurs du... du textile, qui sont d'Hécatlons, qui sont très connus. Et puis, et puis Tortle, qui est plus une petite entreprise, mais qui, en fait, c'est la seule marque de vêtements outdoor qui est vraiment spécialisée pour les femmes. Donc, c'était hyper intéressant de voir aussi quels étaient leurs processus de développement. Moi, je sais que j'ai du mal, quand je vais dans un magasin, à trouver... quelque chose qui me va aux hanches, où je suis pas trop serrée, où j'ai des poches. C'est toujours classique,

  • Speaker #0

    les femmes n'ont pas besoin de poches.

  • Speaker #1

    Non, pas besoin. Eh bien,

  • Speaker #0

    en fait, si.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'était aussi intéressant d'aller discuter avec eux et de voir aussi qu'ils étaient dans une optique, l'un comme l'autre, qui sont quand même des extrêmes au niveau placement. et au niveau taille d'entreprise, qu'ils étaient hyper friands aussi des retours. Moi, c'est quelque chose qui m'a vachement marquée. Et en fait, qui nous encourageait justement à dire aux gens et à diffuser que c'était intéressant pour eux d'avoir des retours autant sur comment on se sentait dans les vêtements.

  • Speaker #0

    Oui, intéressant. C'est bien que les marques... J'ai l'impression que ça vient quand même plus qu'avant, que les marques s'emparent quand même un petit peu du sujet. Et du coup, ça fait des progrès là où il y a quelques années. C'est vrai que c'était une galère de trouver sur certains sports des choses adaptées.

  • Speaker #1

    Oui, c'est en marche. Après, il y a encore des progrès à faire, je pense.

  • Speaker #0

    Oui, il y a une marge.

  • Speaker #1

    C'est un avis plus personnel, mais je donne la marge.

  • Speaker #0

    C'est correct toi. Le nombre de fois où tu... En plus, c'est marrant parce qu'il y a plein de fois où on te dit non mais c'est mixte. Ah non, c'est pas mixte, c'est homme et si t'es une femme c'est sûr que tu peux l'acheter.

  • Speaker #1

    Oui voilà. Parce que souvent ça t'ira pas. Ouais. Ou alors ça te fera des gros trucs à des endroits où ça marche pas et tu vas être toute serrée aux hanches et... Bref,

  • Speaker #0

    complètement. Avec une taille hyper... Enfin bon, on voit le problème. Et vous parlez aussi, tu l'as déjà un petit peu évoqué, mais vous parlez aussi dans le guide d'aspects vraiment féminins, comme la grossesse, gestion du cycle, ménopause, le fait qu'on ait aussi des enfants. Parfois en jeune âge, ce n'est pas non plus évident de randonner, etc. Est-ce que tu as un exemple concret à donner, un des conseils que vous donnez sur une situation adaptée à ce genre de cas ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors, c'est plutôt Camille, ma co-autrice, qui est l'experte de ce domaine, parce que Camille, elle est naturopathe, donc conseillère et éducatrice de santé. Je vais tenter de répondre quand même à sa place, parce que j'ai quand même... Et d'ailleurs, j'ai beaucoup appris dans le livre. Et c'est aussi quelque chose que je dis, c'est que même si des fois, on a l'impression que ça peut être quelque chose qui s'adresse uniquement aux débutants, débutantes. mais en fait Moi, ça fait 15 ans que je randonne et j'ai appris plein de trucs en écrivant le livre, donc il y a plein de choses. Et notamment sur la partie de Camille qui est plutôt santé. En fait, ce qu'elle a voulu faire dans la partie qui est vraiment plus associée au corps, c'est vraiment repartir de la base. Typiquement, on parle tout le temps de bouleversement hormonal, les hormones. On entend le mot hormone partout, mais déjà une hormone, qu'est-ce que c'est ? Enfin déjà, voilà. L'hormone, c'est vraiment une cellule qui va passer un message. Donc, en fait, si elle passe bien le message, tout va bien. Si elle passe mal le message, ça commence à disjoncter déjà. Et en fait, rien que de savoir ça, elle a vraiment fait cet effort de vulgarisation qui est hyper intéressant. Et donc, du coup, elle explique tout le cycle. Et c'est hyper intéressant de juste mieux se connaître, mieux s'analyser. En fait, ça permet déjà de... Le cycle chez une femme, on peut le voir comme une contrainte parce qu'on a nos règles, mais on peut aussi le voir comme une chance, dans le sens où c'est quand même un indicateur de notre santé. Si notre cycle s'allonge, si notre cycle se raccourcit, en fait ça donne des informations sur notre état de santé. Donc c'est quand même quelque chose qui revient tous les mois et qui nous permet de savoir si on a des déséquilibres. Donc c'est quand même très intéressant. Et donc voilà, Camille explique aussi tout ce qui peut impacter pendant... Pendant le cycle, par exemple, on va souvent parler des règles et de la période prémenstruelle qui peuvent être difficiles. Mais typiquement, la partie post-évolution, post-ovulation, on peut avoir beaucoup plus faim. Ce qui peut impacter pendant la randonnée parce qu'on ne va pas avoir les mêmes besoins que d'habitude. Et en fait, on va avoir très faim, donc on va avoir tendance à manger des barres de céréales, des choses très sucrées. Et en fait, ces choses très sucrées peuvent nous créer de l'hypoglycémie réactionnelle. Parce qu'en fait, on a mangé des sucres trop rapides. Et donc du coup, on va avoir un impact direct où on va se sentir en hypoglycémie alors qu'on a beaucoup mangé. Donc ça, ça peut être un exemple. Et donc du coup, elle conseille derrière quels sucres privilégier pour éviter ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement, c'est intéressant. C'est chouette aussi de connaître ces grandes phases et aussi de savoir, d'essayer de comprendre comment on fonctionne nous, parce que c'est très individuel. Et aussi, du coup, de ne pas paniquer et culpabiliser à nouveau. Genre, si ça nous arrive, on se dit, ah ben en fait, c'est juste ce moment-là du cycle.

  • Speaker #1

    Ben oui, c'est aussi ce qu'on nous a rapporté pour notamment la... Pardon, la ménopause, merci. Est-ce que beaucoup de femmes nous ont rapporté pour la ménopause ? Ou en fait, par exemple, elles étaient sur une montée, donc c'est parfois des randonneuses qui se sont expérimentées. Elles sont sur 100 mètres de dénivelé, ce qui est déjà bien, mais ce qui n'est pas non plus énorme pour le niveau qu'elles avaient. Et en fait, elles racontaient qu'elles avaient juste une envie, c'était de jeter leur bâton par terre.

  • Speaker #0

    parce que désespoir, parce qu'elle ne se sentait vraiment pas bien. Et en fait, à l'époque où ça leur est arrivé, elle n'avait aucune conscience que c'était la ménopause, et donc en fait, elle se sentait extrêmement nulle. Alors qu'en fait, si hormonalement, tu sais ce qui se passe, si tu sais que du coup, tu ne produis plus telle hormone et tout, ça ne va pas t'enlever le sentiment complètement que t'es nulle et que t'arriveras jamais à rien, mais par contre, ça te permet juste de te dédouaner en disant ok. Ça fait partie du process, je fais une pause, ça va aller.

  • Speaker #1

    Ça aide quand même toujours, je trouve, de savoir d'où ça vient et juste de ne pas se dire, ah ben non, c'est juste moi, je ne sais pas, je ne suis pas motivée ou quelque chose comme ça. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, il y a quelque chose que j'ai beaucoup aimé dans le livre, c'est tous les témoignages que vous avez mis. Il y a vraiment énormément de témoignages de femmes et c'est très varié. Est-ce que toi, il y en a un qui t'a particulièrement marqué ?

  • Speaker #0

    Oui, en fait, beaucoup m'ont marqué. Tu t'en doutes ? J'imagine. Tu t'en doutes. Et c'était d'ailleurs, j'en rentre vite pour remercier toutes les femmes qui nous ont fait confiance parce qu'elles ne savaient pas trop où on allait quand on est allées les interviewer. Et d'ailleurs, c'est quelque chose qui est beaucoup revenu. C'est chez beaucoup de femmes qu'on a interviewées. La première réaction, ça a été de me dire, ah non, mais moi, je n'ai rien à raconter. Ah non, mais moi... Euh... Moi, je ne fais rien d'exceptionnel. Et c'était hyper révélateur, parce que je trouve que quand on pose ces questions à un homme, très vite, il va nous raconter la dernière rando qu'il a fait et combien il y avait de D+, quoi. C'est très positif, du coup.

  • Speaker #1

    C'est vraiment très féminin, effectivement.

  • Speaker #0

    Et j'ai trouvé ça d'autant plus important de valoriser les discours qu'avaient ces femmes. et justement de les mettre en lumière parce qu'elles avaient chacune une pratique différente et c'est hyper intéressant. Pardon, je réponds à ta question.

  • Speaker #1

    Non, c'était bien de le signaler.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est un truc hyper important, je trouve. Il y a plusieurs témoignages qui m'ont marquée. Par exemple, on est allé voir des professionnels et j'ai trouvé que le témoignage de la bergère est hyper intéressant. parce qu'il permet vraiment... Je sais que le patou, c'est un vrai sujet chez plein de personnes, y compris moi. Et j'ai trouvé ça hyper intéressant. Alors, elle ne donne pas la clé secrète de vous ne serez plus jamais embêtés par des chiens promis. Mais par contre, elle explique vraiment quelles sont les dynamiques dans un troupeau, comment ça fonctionne, comment... Voilà, différents types de chiens, comment elle-même, elle s'est fait accepter dans le troupeau. Et elle donne des tips qu'on ne voit pas forcément toujours partout, typiquement sur les parfums, les crèmes solaires, qui induisent en erreur les chiens. Parce qu'en fait, les chiens, ils ont un apprentissage, ils découvrent petit à petit. Donc ils vont découvrir un vélo, ils vont découvrir... Et en fait, ils vont petit à petit associer à ça, c'est pas un danger, ça c'est pas un danger. Et typiquement, un humain, il reconnaît l'odeur de l'humain. Ça sert à rien de se cacher parce que ça fait des centaines de mètres qu'il vous a calculé. Mais par contre, avoir une odeur particulière, ça va le déranger. Et ça, ça peut le faire un peu vriller, par exemple. Toutes les odeurs chimiques auxquelles il ne va pas être habitué, typiquement.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est intéressant, effectivement. Je ne savais pas du tout. Je ne l'ai pas lu encore, c'est ça.

  • Speaker #0

    Pas encore cette partie, je te laisse un peu de suspense. Exactement. Et aussi, nous dire que... Mouah ! Les animaux, si ça se trouve, ils ont vu 50 randonneurs avant nous, ou randonneuses, et que si ça se trouve, il a plu depuis trois jours, que la nuit, il y a eu une attaque de loups. Et en fait, il faut aussi prendre en compte que peut-être l'animal, il est KO, qu'il n'en peut plus. Et nous, on arrive, on est tout frais. Des fois, on sort de notre voiture, on se dit « Ah, ce chien, il est énervé ! » Mais en fait, il a peut-être vécu aussi quelque chose. Donc, c'est plein de choses comme ça qui rendent la chose plus humaine. Encore une fois, ce n'est pas une formule magique, mais ça permet quand même d'avoir un aperçu de ce qui se passe.

  • Speaker #1

    Effectivement, c'est toujours vraiment intéressant. Est-ce que tu as observé une évolution dans la pratique de la randonnée par les femmes ces dernières années ?

  • Speaker #0

    C'est un peu délicat pour moi de répondre à cette question, dans le sens où j'ai assez peu de recul pour être très honnête. Par contre, ce qu'on a posé comme question à Natalia Bazoch, qui est chercheuse à l'université Staps, c'est comment les femmes peuvent se sentir plus légitimes à aller en randonnée, en montagne, en extérieur. Comment leur donner plus de confiance ? Et pour elle, il y a deux leviers importants. Le premier, ça va être sur l'éducation. Comment on éduque les enfants, les filles comme les garçons, via évidemment la famille, mais via aussi l'éducation physique et sportive. C'est quelque chose qu'elle étudie beaucoup. Comment on parle beaucoup de l'occupation des cours de récré, par les garçons qui vont occuper une majorité en jouant au foot. Toutes ces dynamiques-là qui... qui sont intéressantes dès le plus jeune âge. Et l'autre levier, c'est les médias. Vraiment, la façon de représenter. Donc, on peut penser aux médias classiques, la télé, la radio, le podcast comme tu fais, les réseaux sociaux. Mais aussi, on peut penser à tout ce qui est... Ça s'étend pour moi à tout ce qui est représentativité, en fait. Vraiment, le rôle modèle, il est essentiel. Si nous, déjà, quand on avait été petites, on avait vu plus de femmes, en fait, ça encourage aussi. On se dit que c'est possible. On trouve ça accessible. Et donc, dès le plus jeune âge, ça aide vraiment. Et je pense, par exemple, aux influenceuses que je peux suivre sur les réseaux sociaux qui nous inspirent. Mais aussi, je pense aussi aux femmes du quotidien. Moi, par exemple, en dédicace ou en rencontre depuis la sortie du livre, j'ai rencontré des femmes qui viennent me voir et qui me disent « Moi, je n'ai aucun frein. » Et je leur dis « Mais trop bien ! » Donc, vous n'avez pas besoin du livre et c'est super. Mais par contre, par pitié, parlez-en autour de vous. Partagez votre expérience. Parce qu'en fait, on n'a pas besoin d'avoir des milliers d'abonnés. d'avoir une chaîne YouTube extrême ou des choses comme ça. En fait, juste l'influence qu'on peut avoir sur son cercle, il est déjà important. Et chaque expérience est importante. Et c'est aussi pour ça qu'on avait vraiment envie, avec Camille, de valoriser les vécuants.

  • Speaker #1

    Oui, c'est super intéressant. Et c'est tellement juste ce que tu dis sur l'influence qu'on peut avoir. Parfois, ça peut juste être une petite phrase que quelqu'un a dit où on se dit, ah oui, en fait... Ah oui, c'est possible.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    ils n'avaient rien, ça mûrit. Et ça, plus ça, plus ça, au bout d'un moment, peut-être que ça fait que la personne, elle ose se lancer.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Et est-ce que vous avez envie de créer d'autres formats au sourd du guide, tu vois, type atelier, rencontre ou des choses comme ça ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est quelque chose qu'on a déjà commencé un peu à faire. On a fait notamment une conférence avec la Maison de la Montagne de Grenoble pour aller un peu plus loin et puis pour permettre aux gens d'interagir. donc on avait invité une des chercheuses qui intervient dans le livre, une accompagnatrice moyenne-ontarienne et une randonneuse solo qui a fait la Via Alpina sur 5 mois. Donc vraiment...

  • Speaker #1

    Randonnée expérimentée.

  • Speaker #0

    Très expérimentée, oui. Et du coup, c'était très intéressant parce que ça permet d'aller plus loin. Aussi, on a envie de créer des ateliers plus thématiques. Typiquement, on organise en septembre, donc c'est toujours à Grenoble. pour l'instant, mais on va sûrement s'étendre au fil du temps. On va créer un atelier plutôt thématique sur la grossesse et le postpartum. Qu'est-ce qu'on peut faire en rando ? Là, on s'accompagne. Il y aura Camille, qui est naturopathe. Il y aura Mathilde Chabre, qui est kiné spécialisée dans la rééducation du périnée. Ce qui est possible, pas possible. Et puis Muriel Jacmet, qui est sage-femme. Et un peu pour dégommer toutes les choses. On se dit ça c'est possible, pas possible, j'ai le droit, j'ai pas le droit, comment je me sens ? Donc voilà, des thématiques comme ça. Donc voilà, on a envie de développer ce côté plutôt intervention, conférence. On a aussi envie d'aller, pourquoi pas, sur le côté éducation. Ça peut être très intéressant dans les collèges, dans les lycées, c'est quelque chose qu'on envisage. C'est un retour qu'on nous a fait par exemple, parce qu'il y a beaucoup de... Il y a beaucoup de contenu sur le cycle et la façon dont le corps des femmes fonctionne. C'est un retour qu'on a eu, par exemple, de personnes, de femmes qui nous ont dit « Ah, c'est un sujet où je n'étais pas très à l'aise d'en parler avec ma fille, ou même des hommes qui nous disaient « je ne savais pas trop comment en parler » . Et en fait, ça offre un support. Donc on se dit, voilà, dans le cercle de l'éducation, ça peut aussi être très intéressant. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait. C'est chouette, ça va avoir plein d'occasions de faire ces séquences-ci à la bonne parole.

  • Speaker #0

    On a plein d'idées. Après, on ne sait pas le temps qu'on aura, mais on a plein d'idées.

  • Speaker #1

    C'est déjà un bon début. Et pour terminer, est-ce que tu as un message à transmettre, un message de fin à transmettre pour justement des femmes qui hésitent peut-être encore à se lancer sur les sentiers ?

  • Speaker #0

    Moi, je veux juste dire qu'osez y aller, restez en sécurité évidemment, mais n'oubliez pas que vous êtes fortes, que le corps s'adapte, que plus vous le ferez, plus vous vous sentirez capable. Encore une fois, ce n'est pas une injonction et pas une obligation. Mais si vous sentez l'envie, c'est complètement quelque chose qui est accessible et vous êtes largement assez forte pour le faire et c'est cool de l'entendre des fois.

  • Speaker #1

    Carrément. Trop bien. Merci beaucoup Clémence. Et du coup, je dois vous encourager à aller acheter le livre parce que là, on essaie de faire un petit aperçu pleinement de podcasts. Mais évidemment, c'est bien plus complet que ça. Donc, très bon livre, très bon achat. Très bon cadeau aussi, je pense, au prix à certaines personnes.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour ton invitation et pour la lumière que tu offres au sujet surtout.

  • Speaker #1

    Merci,

  • Speaker #0

    à bientôt, salut.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes, cela nous aide. A bientôt !

Chapters

  • Introduction et présentation de Clémence Blau

    00:03

  • Le parcours de Clémence et l'écriture du livre

    00:08

  • Les enjeux féministes de la randonnée

    00:19

  • Pourquoi écrire un guide pour femmes randonneuses ?

    00:30

  • Les freins à la pratique de la randonnée pour les femmes

    02:08

  • La randonnée comme acte d'émancipation

    06:22

  • Conseils pratiques pour débuter la randonnée

    18:28

  • Message de fin et encouragements pour les femmes

    39:55

Description

Vous rêvez de marcher seule, de vous évader, mais vous bloquez sur l’orientation, la peur des patous ou la question de l’équipement ? Et si la rando devenait un terrain de liberté, sans injonctions, juste pour vous?


Dans cet épisode, je reçois Clémence Blot. Illustratrice, randonneuse et co‑autrice avec Camille Chrétien du livre « Randonneuses, le guide – se libérer sur les sentiers en solo ou en groupe ». Avec ses dessins, Clémence rend accessibles des sujets concrets et parfois tabous pour que chaque femme puisse trouver sa place sur les chemins.


Au programme:

  • Comment une nuit au Taillefer a déclenché l’idée d’un guide engagé et participatif ?

  • Quelles sont les peurs les plus fréquentes (agression, orientation, charge mentale) et comment les apprivoiser sans se mettre en danger ?

  • En quoi la randonnée permet de reprendre confiance, de se réapproprier son corps et son temps ?

  • Par où commencer pour progresser pas à pas, sans pression ni blessures ?

  • Cycle, périnée, ménopause : quels impacts sur l’effort et la nutrition en rando ?

  • Quel matériel privilégier pour un sac adapté à sa morphologie?


Si vous vous demandez encore si le « dehors » est fait pour vous, cet épisode va vous apporter des repères, des témoignages et des clés pour oser en toute sécurité.


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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: https://soundcloud.com/jenseast

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr


🔑 Mots clé pour cette épisode

Randonnée au féminin, Émancipation féministe, Randonnée solo femme, Livre randonnée femmes



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor, le podcast des sports outdoor aux féminins pour s'inspirer, apprendre et oser. Bonjour à toutes, aujourd'hui je reçois Clémence Blau, illustratrice, randonneuse expérimentée et co-auteur avec Camille Chrétien du livre « Randonneuse, le guide, se libérer sur les sentiers » . Dans cet épisode, nous allons parler du parcours de Camille, de la dimension aussi engagée et féministe de ce guide, et on partagera également des conseils pour la randonnée en tant que femme,

  • Speaker #1

    en solo ou en groupe.

  • Speaker #0

    Bienvenue, est-ce que tu veux bien te présenter Clémence ?

  • Speaker #1

    Merci, je m'appelle Clémence Blo, je suis illustratrice et randonneuse, évidemment, et je suis la co-autrice du livre « Randonneuse le guide » avec Camille Chrétien, comme tu viens de le dire. Dans mon métier d'illustratrice tous les jours, je communique par la bande dessinée, mon objectif c'est de vulgariser les choses, qu'elles soient comprises et qu'elles soient retenues. et c'est exactement ce que j'ai essayé de faire dans ce livre c'est que Les illustrations ne servent pas juste à accompagner, à être avec le texte, mais vraiment à le supporter et à faire que ça aide à la compréhension et que ça supporte le texte.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement, ça fonctionne bien. Moi, j'ai lu ce livre, je l'avais déjà conseillé dans la newsletter de la Sportive Outdoor. Et c'est vrai que le mélange texte et illustration, c'est top et ça aide complètement. C'est très agréable à lire, mais c'est vrai que ce n'est pas juste un joli dessin. Ça va, pardon, c'est le grand possible. Et alors, quel sport est-ce que tu pratiques ? Uniquement rando ou est-ce que tu fais aussi d'autres choses ?

  • Speaker #1

    Alors, évidemment, je fais de la randonnée. J'habite actuellement à Grenoble, donc même si la randonnée, ce n'est pas forcément qu'en montagne, c'est vrai qu'on a un beau terrain de jeu autour de chez nous. Et sinon, je fais d'autres sports aussi. Je fais pas mal de vélo, surtout en itinérance pour mes vacances. Un peu de course à pied et beaucoup d'escalade aussi. C'est bien rempli.

  • Speaker #0

    Que des sports outdoors.

  • Speaker #1

    Voilà, exactement. Au bon endroit,

  • Speaker #0

    carrément. Et qu'est-ce qui vous a poussé alors, Camille et toi, à écrire ce livre ?

  • Speaker #1

    Avec Camille, on est amies depuis très longtemps. On s'est rencontrées pendant nos études et on s'est retrouvées à Grenoble. Et en fait, c'est vraiment parti d'une expérience, je dirais, personnelle qu'on a eue toutes les deux. En fait, on est parties en randonnée dans le massif du Taillefer, pas très loin de Grenoble. Et en fait, on est partis avec nos compagnons respectifs et une amie d'enfance, ma meilleure amie d'enfance. Donc, on est partis tous les cinq. Et en fait, Camille, elle avait tout organisé. Donc, elle avait choisi la cabane. Donc, c'était une nuit en cabane non gardée. Elle avait choisi la cabane. Elle avait regardé comment il y allait. Enfin, voilà, elle avait un peu tout organisé. Ça s'est super bien passé. C'était pour un nouvel an. Donc, c'était trop chouette. Et en fait, le lendemain, quand on est redescendu de cette cabane, Camille a été vraiment trop fière. C'était la première fois qu'elle organisait tout. Alors qu'en fait, ça fait des années qu'elle en était complètement capable. Mais voilà, elle a un compagnon qui vient de Grenoble, donc qui est très habitué à la montagne. Donc il avait tendance à prendre le lead sans méchanceté ou sans quoi que ce soit. Mais voilà, comme lui, il savait faire depuis l'enfance. Ben voilà, elle n'avait jamais... pris le lead de le faire, on va dire. Et en fait, elle était tellement fière. Et voilà, ça nous a posé des questions de pourquoi tu ne l'as pas fait avant, parce qu'en fait, tu en étais capable. Et du coup, ça nous a tout de suite questionné sur... Enfin, je ne sais pas, on a réfléchi à la descente et vraiment, on était dans ce truc de, en fait, trop bizarre, pourquoi tu n'as jamais pris le lead avant. Et du coup, on s'est dit, peut-être qu'il y a des femmes qui ont aussi des freins. En fait, on n'était pas toutes seules à ressentir ça. Et c'est là où on s'est dit, à partir de ces constatations qui étaient très personnelles au départ, est-ce qu'en fait il n'y a pas des femmes qui ressentent aussi des freins à pratiquer la randonnée ? Et c'est là où on a mis des affiches dans Grenoble, au départ un peu au hasard. On a mis des affiches, on a dit aux femmes, si vous avez des freins, venez nous en parler. Et on a été très étonnées parce que l'atelier, on l'a rempli en quelques heures. Et en fait, on s'est aperçu qu'il y avait beaucoup de femmes qui avaient envie de s'exprimer, qui avaient envie d'en parler. Et c'est un peu venu de là, après, à force d'en parler et de récolter ses freins, on va dire.

  • Speaker #0

    C'est trop chouette comme démarche aussi d'avoir mis des affiches et du coup, était vraiment récolté le retour des gens sur le terrain, le retour des femmes.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà, c'est ça. On n'avait pas envie de parler juste de nous. L'idée, c'était vraiment de comprendre aussi comment se plaçaient les freins. Comment les femmes avaient leur relation à la randonnée ? Quelles étaient leurs peurs ? Et du coup, on trouvait ça intéressant d'aller carrément les interroger. On a eu tout type de profils. On a eu même des accompagnatrices moyenne montagne qui, elles, avaient eu des freins à passer le diplôme. Donc voilà, c'est des discussions qui sont hyper intéressantes.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Et comment est-ce que vous avez fait pour... Vous avez réuni en fait un peu toutes ces expériences, les vôtres et celles dont on vous avait parlé, pour vraiment nourrir l'écriture de ce livre ?

  • Speaker #1

    Oui, voilà, c'est ça. On le retrouve dans le livre... où on met un peu les freins je le montre à la caméra mais en podcast ça... Mais en gros...

  • Speaker #0

    Sur la vidéo YouTube on le verra.

  • Speaker #1

    Exactement, il faut regarder la vidéo YouTube. Mais en gros on a voulu vraiment lister les freins que les femmes pouvaient avoir en participatif. Donc il y a des freins qui sont ressortis qui sont non genrés parce que les hommes aussi peuvent avoir certains freins à partir en rando. Il y en a qui étaient très genrés au contraire. Donc voilà, l'idée, c'était un peu de faire... Après, ce n'est pas une étude sociologique qu'on a fait sur des... Enfin voilà, ce n'est pas notre métier, mais l'idée, c'était quand même de partir du terrain et d'essayer vraiment de comprendre ce que les femmes ressentaient finalement.

  • Speaker #0

    Oui, c'est déjà une super démarche. Et dans le livre, vous parlez vraiment d'un acte d'émancipation féministe. Et pourquoi est-ce que la randonnée, c'est un terrain de liberté pour les femmes ?

  • Speaker #1

    Parfait. Plein d'aspects, en fait, c'est un terrain de liberté. Déjà, c'est se réapproprier son corps, son temps. Les femmes, elles sont soumises à plein d'injonctions, plein de contraintes dans leur quotidien. Elles doivent souvent s'occuper de personnes, de choses. Elles ont un quotidien très rempli. Donc la rando, c'est aussi une manière de dire j'occupe mon temps de cette manière. Et c'est vraiment un acte fort un peu dans notre société. Et puis en dehors de ce que ça apporte physiquement de se dépenser. et mentalement aussi de déconnecter et d'être dans la nature, je dirais que c'est aussi se prouver qu'on est capable, en quelque sorte. Parce qu'en fait, la rando, c'est quand même beaucoup d'apprentissage. Il y a beaucoup de choses à savoir. Il y a l'orientation, il y a choisir un itinéraire, il y a voir son matériel, il y a savoir ce... Enfin, il y a... vraiment plein de choses. Il y a aussi une dimension physique de réussir à aller jusqu'au bout et des choses comme ça. Et en fait, la randonnée permet de prendre confiance en soi et en fait, c'est des choses qui se répercutent sur le quotidien parce qu'en fait, ça nous donne confiance en nous et donc ça nous fait un parallèle dans notre quotidien. Après, on se sent mieux, on est capable d'accomplir des choses et c'est vraiment la valorisation de soi-même, elle est vraiment importante.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. C'est vrai qu'une fois qu'on a confiance, ça s'applique à plein de choses. C'est ça. Et est-ce que ça aide aussi à affirmer sa place, comme les victimes aussi, dans des milieux qui sont parfois un peu masculins, enfin des milieux ou même des espaces, qu'il y a toujours un peu ce côté où l'extérieur, le fait d'être dehors, c'est plus masculin que féminin. La femme, traditionnellement, elle est plutôt à l'intérieur, dans son foyer.

  • Speaker #1

    Oui, c'est exactement ça. Et plus il y aura de femmes qui représenteront l'extérieur, et plus ça en incitera d'autres. Et d'ailleurs, je reviens sur des chiffres. C'est Chloé Chaudemanche qui nous les donne. Chloé Chaudemanche, elle fait actuellement sa thèse sur la pratique de la randonnée itinérante, l'impact du genre, pardon, sur la randonnée itinérante. Donc, elle est en thèse à l'Université de Lyon et elle nous a beaucoup aidé sur le livre. Et d'ailleurs, vous pouvez retrouver... J'ai trouvé plein de ses chroniques dedans. Et ce qu'elle explique, c'est qu'en fait, il y a autant de randonneuses que de randonneurs. Quand on parle, par exemple, de la marche au quotidien, enfin de marche de quelques heures, on va même être sur 55% de femmes. Donc, des randonneuses, il y en a beaucoup. Et en fait, ce que les chiffres montrent, c'est que plus on va se spécialiser sur des pratiques, donc plus, par exemple, on va aller en montagne, ou plus on va partir sur plusieurs jours, qui sont des pratiques plus extrêmes, entre guillemets, ou en tout cas plus longues, plus techniques, et bien là, direct, on va passer sur un 30-70% d'hommes. Et en fait, c'est un peu ça le souci, c'est que dès qu'on va arriver sur d'autres pratiques, Alors après, il y a plein d'explications. Peut-être que les femmes ont sûrement moins de temps dans leur quotidien. Il y a plein d'appréhensions. Là, on en revient à tous les freins. Mais plus on aura aussi une représentation plus équilibrée, plus les femmes prendront leur place extérieure.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Il peut y avoir plein de raisons, mais c'est vrai que l'idée, c'est aussi de se dire, il y a peut-être des femmes qui ne le font pas parce qu'elles n'ont pas envie.

  • Speaker #1

    Mais moins celles qui en ont envie,

  • Speaker #0

    là, lever ce problème-là. Et c'est vrai que les chiffres seront sans doute un peu plus équilibrés quand même à un moment.

  • Speaker #1

    Exactement. L'idée de notre livre n'est pas du tout de rajouter des injonctions aux femmes en leur disant, allez, il faut absolument aller en randonnée, sinon vous loupez quelque chose. L'idée, c'est vraiment de lever les freins pour les femmes qui n'osent pas. pas, parce qu'il y en a beaucoup, et de les accompagner, de leur montrer des exemples, aussi d'expliquer sociologiquement pourquoi on n'a pas cette place dans l'extérieur. C'était un point important de notre livre, et on s'est fait accompagner par des sociologues de l'Université Stabes de Grenoble, justement pour expliquer pourquoi les femmes étaient moins en montagne historiquement, parce qu'en fait, je trouve que Aïe ! Des fois, on a tendance à se dire « Ah, j'ose pas, parce que j'ai peur, parce que je ne me sens pas capable. » Mais en fait, il y a une construction sociale derrière ça, c'est culturel. Et en fait, ça nous enlève une culpabilité énorme de l'analyser, ce truc-là. Ce n'est pas juste nous qui nous sentons nuls. Et pour nous, c'était vraiment important d'aller aussi dans ces explications, de dire aussi qu'il y a 60 ans, on représentait les femmes. était sur des magazines, par exemple, de montagne, c'était dans le cadre de montrer que la montagne était accessible pour tout le monde. Et en gros, même si les femmes... Regardez, si les femmes arrivent à y aller, c'est que c'est facile. Donc venez, c'était pour promouvoir le tourisme.

  • Speaker #0

    Et en plus, même une femme peut le faire.

  • Speaker #1

    Exactement. Et en fait, ça, c'était il n'y a pas très longtemps. Il y a eu très peu de générations entre maintenant et avant. Donc c'est aussi normal. Nous, on voudrait qu'il y ait passé frein, évidemment, mais ils sont aussi normaux. Et en fait, il ne faut pas non plus flageller de les avoir.

  • Speaker #0

    Oui, ça, c'est super intéressant. Parce que c'est vrai que sinon, ça rajoute encore un autre frein. Parce qu'en fait, la personne, en tant qu'individu, elle culpabilise et elle se dit « je suis vraiment nulle » .

  • Speaker #1

    Et je pense que les femmes n'ont pas besoin qu'on leur rajoute des injonctions dans leur vie. Je pense que ça.

  • Speaker #0

    En général, on gère tout seul.

  • Speaker #1

    Elles sont sages. Ça va, ouais.

  • Speaker #0

    Et quels sont les principaux... Alors évidemment, on ne va pas révéler tout le livre, mais de toute façon, on n'aurait pas le temps, parce qu'il n'est pas vraiment bien fourni. Mais quels sont les plus gros freins et les idées reçues que vous avez voulu déconstruire ? Et peut-être aussi, quels sont ceux qui vous ont le plus étonné ? Parce qu'il y en a peut-être que vous aviez en tête, et d'autres, en discutant, vous vous êtes rendu compte que c'était aussi des freins.

  • Speaker #1

    Ouais, ça c'était hyper intéressant. Donc du coup, on a fait un peu cet état des lieux des freins. Donc avec des femmes sur le terrain, on en a rencontré d'autres. Et puis aussi dans ce qu'on pouvait voir dans les blogs, des choses comme ça, ou ce qui se dit même sur les réseaux sociaux, c'est intéressant aussi d'étudier ça. Donc les principaux freins qui sont revenus, si on devait les classer, l'un des premiers, c'est la peur d'être agressée, la peur des hommes surtout. celle-ci elle est vraiment très présente les femmes sont très conscientes en général qu'elles ont moins de chances de se faire agresser en montagne, en nature, en forêt que dans la rue mais n'empêche que cette peur elle existe et c'est pas pour autant qu'il faut l'invisibiliser en tout cas, je dirais que c'est une des premières peurs Après, on a beaucoup noté aussi de freins physiques liés aux femmes. Donc, on connaît le principal, ça va être les règles. Mais en fait, il n'y a pas que les règles, il y a l'entièreté du cycle qui peut avoir un impact sur notre forme, sur notre mental. Il y a aussi tout ce qui va être périné, qui est un sujet qui est assez peu connu et aussi assez invisibilisé, encore une fois. On parle très peu d'incontinence, alors que c'est un sujet qui touche vraiment beaucoup de femmes. C'est un sujet un peu honteux, entre guillemets. On a aussi la ménopause, qui est aussi un sujet qui mérite beaucoup plus de lumière, à mon sens. Donc voilà, il y a tous ces freins qui ne sont pas des peurs, mais qui sont des choses qui limitent l'activité, on va dire. Et après, un gros frein, moi, qui m'a surpris d'être aussi présent, on va dire, c'est vraiment l'orientation. Beaucoup de femmes disent qu'elles n'ont pas le sens d'orientation, qu'elles ne savent pas se débrouiller. Ça, c'est vraiment une construction culturelle. Il n'y a pas d'études scientifiques à l'heure actuelle qui montrent que... Alors, il y a certains individus qui arrivent mieux à se repérer dans l'espace. Mais en fait, il n'y a pas du tout de... Un homme y arrive et une femme y arrive. Ça se joue entre individus. Donc vraiment, ça n'a rien à voir. Il y a une grosse, grosse part d'apprentissage. Il y a une étude en 2006, qui est très révélatrice, je trouve, qui a été faite en Angleterre, qui a étudié deux populations. Une population de chauffeurs de bus. londonien et une population de chauffeurs de taxi. Et en fait, ils ont fait des scanners. Donc, l'orientation, ça se passe au niveau de l'hypophyse dans le cerveau, qui est une zone du cerveau. Et en fait, ils ont constaté qu'en moyenne, les chauffeurs de taxi avaient un hypophyse bien plus développé que les chauffeurs de bus. Et en fait, les chauffeurs de bus l'avaient développé, évidemment, puisque... parce que quand même, ils sont chauffeurs de bus. Mais en fait, le fait de suivre une ligne de bus qu'ils faisaient quotidiennement, donc ça leur arrivait de changer et tout, mais de suivre toujours le même parcours, ne n'imposait pas au cerveau un travail supplémentaire, alors que les chauffeurs de taxi, comme chaque course est différente, en fait, ils avaient une bien meilleure conception de l'espace et tout ça. Donc vraiment, il y a un aspect apprentissage. C'est pas évident, on a tendance à dire que la randonnée il suffit d'enfiler des baskets. C'est pas vrai, il y a des choses à apprendre, il ne faut pas sous-estimer, mais ça s'apprend et c'est accessible à tout le monde.

  • Speaker #0

    C'est intéressant de se dire que c'est juste de l'apprentissage. Il y a peut-être un niveau de base chez certaines personnes plus ou moins bon.

  • Speaker #1

    Exactement, oui. Et puis après il y a plein d'autres freins, en dehors de ces trois freins, il y a plein d'autres freins qui sont non genrés typiquement. la rencontre avec un patou qui peut faire peur, ou plein de choses comme ça. Mais en fait, quand on creuse un peu, on s'aperçoit que même ces fringues qui sont non genrées, on peut trouver un impact du genre, dans le sens où souvent les femmes, dès l'enfance, elles sont moins en extérieur, on les pousse moins à les explorer, et en fait, elles sont moins confrontées à ces situations. Et en fait, si on est moins confronté à une peur qu'on peut avoir, elle va être encore plus énorme et on va encore plus s'en faire des montagnes. Et en fait, oui, le patou, on peut toujours en avoir peur, sauf que si on est confronté à plein de patous où ça se passe bien, cette peur, petit à petit, elle est plus acceptable. Et donc même les peurs, je dirais non genrées, peuvent quand même avoir un prisme de genre.

  • Speaker #0

    C'est là que c'est fou, c'est que ça a un impact énorme au final. Enfin, c'est tellement... Merci. la société dans laquelle on vit.

  • Speaker #1

    C'est ce qu'on dit souvent, c'est que le livre, il est sur la randonnée, mais c'est quand même un prétexte à la discussion et à l'ouverture sur d'autres sujets. Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est bien, ça fait les deux comme ça. On va essayer de passer à quelques petits conseils pratiques. Là encore, on ne va pas tout révéler. Le mot très gros, je vous invite à aller vraiment les ceux que je lis. Mais est-ce que tu as quelques grands conseils à donner aux femmes qui nous écoutent pour qu'elles osent justement se lancer soit en solo, soit en groupe dans la rando ?

  • Speaker #1

    Oui, le conseil principal est quand même assez classique, dans le sens où je dirais de commencer doucement. Il n'y a pas besoin de partir tout de suite en montagne, c'est presque même dangereux. Partir autour de chez soi, démarrer, faire des petites boucles. habituer son corps, habituer son mental, à faire petit à petit, c'est hyper important. Ça ne sert à rien de se lancer dans des énormes trucs, il n'y a pas de pression, il n'y a pas d'histoire d'ego, il faut rester en sécurité, il faut oser, mais tout en restant en sécurité, c'est hyper important. Donc je dirais, voilà, commencer petit à petit, s'habituer, et puis ne pas hésiter à consulter, nous dans le livre, ce qu'on a voulu, c'est vraiment repartir de la base. qui n'est pas de question bête, qu'on n'ose pas poser des fois parce qu'on se dit « Ah, mais ça, je devrais le savoir » ou des choses comme ça. Donc voilà, on a voulu vraiment repartir de la base, donc ça peut être une ressource. Il y en a plein aussi sur Internet. Je sais que tu as interviewé il n'y a pas longtemps les géonautrices, par exemple, qui font des vidéos qui sont très adaptées pour apprendre. Aussi, ne pas hésiter à se faire accompagner d'une accompagnatrice ou d'un accompagnateur moyen de montagne. C'est leur métier. Je le redis, mais on a tendance à dire que partir en randonnée, c'est juste aller marcher et enfiler des baskets. Mais il y a d'autres choses et il peut y avoir des... C'est un apprentissage, donc c'est aussi normal de se faire accompagner. Il n'y a aucune honte à ça. Et au contraire, pour avoir fait des randonnées avec des AMM pour l'écriture du livre, j'ai appris beaucoup de choses. Alors que je randonne depuis 15 ans, j'ai appris beaucoup de choses sur les massifs, sur les plantes, sur les animaux. Et c'est aussi d'autres choses. que je n'aurais pas appris sans eux.

  • Speaker #0

    C'est encore une autre expérience et c'est hyper intéressant en général. Et au niveau de la préparation physique et un peu mentale, comment est-ce que tu conseilles d'aborder les choses ? Y aller progressivement aussi, j'imagine, ou est-ce que tu as d'autres petits tips à conseiller ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, y aller progressivement et se faire son expérience. Physiquement, c'est principalement ça. Après je dirais qu'un des gros freins c'est quand même le poids du sac surtout si on part quelques jours. Le poids du sac, il faut savoir que surtout les premiers jours c'est quand même assez intense. Après le corps il s'habitue quand même un peu comme quand on part en vélo, on sent moins la selle sur les jours 3-4. Donc c'est un peu pareil avec le sac à dos. Mais après ne pas hésiter aussi à pourquoi pas faire des exercices de renforcement qu'on peut trouver. sur internet il ya des vidéos après faut faire les faut faire attention Ausha de ce qu'on fait mais mais c'est important aussi parce que il n'y a pas besoin forcément d'aller dans une salle et de payer un abonnement mais juste même des fois avec des bouteilles d'eau ça suffit de ça suffit pour pour se muscler un peu ce muscler le dos ça peut se rassurer ça peut rassurer pardon et ça peut permettre de vraiment partir plus sereinement. Après, je dirais pour le mental, je pense que les peurs, elles s'apprivoisent petit à petit. Il ne faut pas oublier que la peur, c'est quand même quelque chose qui est là pour nous aider à la base, pour ne pas nous mettre en danger. Donc, il faut l'écouter aussi. Ce n'est pas forcément que du négatif. Et vous verrez très vite que les peurs, elles, petit à petit, elles partent au bon moment quand on prend confiance.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. Si on y va progressivement, au fur et à mesure, on se dit « Ah, en fait, ça va » .

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et au niveau de l'équipement, tu parlais par exemple du sac. Est-ce qu'il y a des choses à savoir pour vraiment choisir un équipement qui est bien adapté aussi à la morphologie féminine ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a plein de choses. Il ne faut pas hésiter à demander dans les magasins pour bien choisir son sac. Donc souvent, par exemple, les sacs, ils ont des dos moins longs pour les femmes. pour que la ceinture de hanche et les épaules aient le bon espacement. On donne des conseils dans le livre sur comment bien le régler, par exemple. C'est hyper important. Oui, c'est hyper important. Et après, il y a beaucoup de questions aussi, notamment sur les vêtements. Nous, on est allés interviewer deux acteurs du... du textile, qui sont d'Hécatlons, qui sont très connus. Et puis, et puis Tortle, qui est plus une petite entreprise, mais qui, en fait, c'est la seule marque de vêtements outdoor qui est vraiment spécialisée pour les femmes. Donc, c'était hyper intéressant de voir aussi quels étaient leurs processus de développement. Moi, je sais que j'ai du mal, quand je vais dans un magasin, à trouver... quelque chose qui me va aux hanches, où je suis pas trop serrée, où j'ai des poches. C'est toujours classique,

  • Speaker #0

    les femmes n'ont pas besoin de poches.

  • Speaker #1

    Non, pas besoin. Eh bien,

  • Speaker #0

    en fait, si.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'était aussi intéressant d'aller discuter avec eux et de voir aussi qu'ils étaient dans une optique, l'un comme l'autre, qui sont quand même des extrêmes au niveau placement. et au niveau taille d'entreprise, qu'ils étaient hyper friands aussi des retours. Moi, c'est quelque chose qui m'a vachement marquée. Et en fait, qui nous encourageait justement à dire aux gens et à diffuser que c'était intéressant pour eux d'avoir des retours autant sur comment on se sentait dans les vêtements.

  • Speaker #0

    Oui, intéressant. C'est bien que les marques... J'ai l'impression que ça vient quand même plus qu'avant, que les marques s'emparent quand même un petit peu du sujet. Et du coup, ça fait des progrès là où il y a quelques années. C'est vrai que c'était une galère de trouver sur certains sports des choses adaptées.

  • Speaker #1

    Oui, c'est en marche. Après, il y a encore des progrès à faire, je pense.

  • Speaker #0

    Oui, il y a une marge.

  • Speaker #1

    C'est un avis plus personnel, mais je donne la marge.

  • Speaker #0

    C'est correct toi. Le nombre de fois où tu... En plus, c'est marrant parce qu'il y a plein de fois où on te dit non mais c'est mixte. Ah non, c'est pas mixte, c'est homme et si t'es une femme c'est sûr que tu peux l'acheter.

  • Speaker #1

    Oui voilà. Parce que souvent ça t'ira pas. Ouais. Ou alors ça te fera des gros trucs à des endroits où ça marche pas et tu vas être toute serrée aux hanches et... Bref,

  • Speaker #0

    complètement. Avec une taille hyper... Enfin bon, on voit le problème. Et vous parlez aussi, tu l'as déjà un petit peu évoqué, mais vous parlez aussi dans le guide d'aspects vraiment féminins, comme la grossesse, gestion du cycle, ménopause, le fait qu'on ait aussi des enfants. Parfois en jeune âge, ce n'est pas non plus évident de randonner, etc. Est-ce que tu as un exemple concret à donner, un des conseils que vous donnez sur une situation adaptée à ce genre de cas ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors, c'est plutôt Camille, ma co-autrice, qui est l'experte de ce domaine, parce que Camille, elle est naturopathe, donc conseillère et éducatrice de santé. Je vais tenter de répondre quand même à sa place, parce que j'ai quand même... Et d'ailleurs, j'ai beaucoup appris dans le livre. Et c'est aussi quelque chose que je dis, c'est que même si des fois, on a l'impression que ça peut être quelque chose qui s'adresse uniquement aux débutants, débutantes. mais en fait Moi, ça fait 15 ans que je randonne et j'ai appris plein de trucs en écrivant le livre, donc il y a plein de choses. Et notamment sur la partie de Camille qui est plutôt santé. En fait, ce qu'elle a voulu faire dans la partie qui est vraiment plus associée au corps, c'est vraiment repartir de la base. Typiquement, on parle tout le temps de bouleversement hormonal, les hormones. On entend le mot hormone partout, mais déjà une hormone, qu'est-ce que c'est ? Enfin déjà, voilà. L'hormone, c'est vraiment une cellule qui va passer un message. Donc, en fait, si elle passe bien le message, tout va bien. Si elle passe mal le message, ça commence à disjoncter déjà. Et en fait, rien que de savoir ça, elle a vraiment fait cet effort de vulgarisation qui est hyper intéressant. Et donc, du coup, elle explique tout le cycle. Et c'est hyper intéressant de juste mieux se connaître, mieux s'analyser. En fait, ça permet déjà de... Le cycle chez une femme, on peut le voir comme une contrainte parce qu'on a nos règles, mais on peut aussi le voir comme une chance, dans le sens où c'est quand même un indicateur de notre santé. Si notre cycle s'allonge, si notre cycle se raccourcit, en fait ça donne des informations sur notre état de santé. Donc c'est quand même quelque chose qui revient tous les mois et qui nous permet de savoir si on a des déséquilibres. Donc c'est quand même très intéressant. Et donc voilà, Camille explique aussi tout ce qui peut impacter pendant... Pendant le cycle, par exemple, on va souvent parler des règles et de la période prémenstruelle qui peuvent être difficiles. Mais typiquement, la partie post-évolution, post-ovulation, on peut avoir beaucoup plus faim. Ce qui peut impacter pendant la randonnée parce qu'on ne va pas avoir les mêmes besoins que d'habitude. Et en fait, on va avoir très faim, donc on va avoir tendance à manger des barres de céréales, des choses très sucrées. Et en fait, ces choses très sucrées peuvent nous créer de l'hypoglycémie réactionnelle. Parce qu'en fait, on a mangé des sucres trop rapides. Et donc du coup, on va avoir un impact direct où on va se sentir en hypoglycémie alors qu'on a beaucoup mangé. Donc ça, ça peut être un exemple. Et donc du coup, elle conseille derrière quels sucres privilégier pour éviter ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement, c'est intéressant. C'est chouette aussi de connaître ces grandes phases et aussi de savoir, d'essayer de comprendre comment on fonctionne nous, parce que c'est très individuel. Et aussi, du coup, de ne pas paniquer et culpabiliser à nouveau. Genre, si ça nous arrive, on se dit, ah ben en fait, c'est juste ce moment-là du cycle.

  • Speaker #1

    Ben oui, c'est aussi ce qu'on nous a rapporté pour notamment la... Pardon, la ménopause, merci. Est-ce que beaucoup de femmes nous ont rapporté pour la ménopause ? Ou en fait, par exemple, elles étaient sur une montée, donc c'est parfois des randonneuses qui se sont expérimentées. Elles sont sur 100 mètres de dénivelé, ce qui est déjà bien, mais ce qui n'est pas non plus énorme pour le niveau qu'elles avaient. Et en fait, elles racontaient qu'elles avaient juste une envie, c'était de jeter leur bâton par terre.

  • Speaker #0

    parce que désespoir, parce qu'elle ne se sentait vraiment pas bien. Et en fait, à l'époque où ça leur est arrivé, elle n'avait aucune conscience que c'était la ménopause, et donc en fait, elle se sentait extrêmement nulle. Alors qu'en fait, si hormonalement, tu sais ce qui se passe, si tu sais que du coup, tu ne produis plus telle hormone et tout, ça ne va pas t'enlever le sentiment complètement que t'es nulle et que t'arriveras jamais à rien, mais par contre, ça te permet juste de te dédouaner en disant ok. Ça fait partie du process, je fais une pause, ça va aller.

  • Speaker #1

    Ça aide quand même toujours, je trouve, de savoir d'où ça vient et juste de ne pas se dire, ah ben non, c'est juste moi, je ne sais pas, je ne suis pas motivée ou quelque chose comme ça. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, il y a quelque chose que j'ai beaucoup aimé dans le livre, c'est tous les témoignages que vous avez mis. Il y a vraiment énormément de témoignages de femmes et c'est très varié. Est-ce que toi, il y en a un qui t'a particulièrement marqué ?

  • Speaker #0

    Oui, en fait, beaucoup m'ont marqué. Tu t'en doutes ? J'imagine. Tu t'en doutes. Et c'était d'ailleurs, j'en rentre vite pour remercier toutes les femmes qui nous ont fait confiance parce qu'elles ne savaient pas trop où on allait quand on est allées les interviewer. Et d'ailleurs, c'est quelque chose qui est beaucoup revenu. C'est chez beaucoup de femmes qu'on a interviewées. La première réaction, ça a été de me dire, ah non, mais moi, je n'ai rien à raconter. Ah non, mais moi... Euh... Moi, je ne fais rien d'exceptionnel. Et c'était hyper révélateur, parce que je trouve que quand on pose ces questions à un homme, très vite, il va nous raconter la dernière rando qu'il a fait et combien il y avait de D+, quoi. C'est très positif, du coup.

  • Speaker #1

    C'est vraiment très féminin, effectivement.

  • Speaker #0

    Et j'ai trouvé ça d'autant plus important de valoriser les discours qu'avaient ces femmes. et justement de les mettre en lumière parce qu'elles avaient chacune une pratique différente et c'est hyper intéressant. Pardon, je réponds à ta question.

  • Speaker #1

    Non, c'était bien de le signaler.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est un truc hyper important, je trouve. Il y a plusieurs témoignages qui m'ont marquée. Par exemple, on est allé voir des professionnels et j'ai trouvé que le témoignage de la bergère est hyper intéressant. parce qu'il permet vraiment... Je sais que le patou, c'est un vrai sujet chez plein de personnes, y compris moi. Et j'ai trouvé ça hyper intéressant. Alors, elle ne donne pas la clé secrète de vous ne serez plus jamais embêtés par des chiens promis. Mais par contre, elle explique vraiment quelles sont les dynamiques dans un troupeau, comment ça fonctionne, comment... Voilà, différents types de chiens, comment elle-même, elle s'est fait accepter dans le troupeau. Et elle donne des tips qu'on ne voit pas forcément toujours partout, typiquement sur les parfums, les crèmes solaires, qui induisent en erreur les chiens. Parce qu'en fait, les chiens, ils ont un apprentissage, ils découvrent petit à petit. Donc ils vont découvrir un vélo, ils vont découvrir... Et en fait, ils vont petit à petit associer à ça, c'est pas un danger, ça c'est pas un danger. Et typiquement, un humain, il reconnaît l'odeur de l'humain. Ça sert à rien de se cacher parce que ça fait des centaines de mètres qu'il vous a calculé. Mais par contre, avoir une odeur particulière, ça va le déranger. Et ça, ça peut le faire un peu vriller, par exemple. Toutes les odeurs chimiques auxquelles il ne va pas être habitué, typiquement.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est intéressant, effectivement. Je ne savais pas du tout. Je ne l'ai pas lu encore, c'est ça.

  • Speaker #0

    Pas encore cette partie, je te laisse un peu de suspense. Exactement. Et aussi, nous dire que... Mouah ! Les animaux, si ça se trouve, ils ont vu 50 randonneurs avant nous, ou randonneuses, et que si ça se trouve, il a plu depuis trois jours, que la nuit, il y a eu une attaque de loups. Et en fait, il faut aussi prendre en compte que peut-être l'animal, il est KO, qu'il n'en peut plus. Et nous, on arrive, on est tout frais. Des fois, on sort de notre voiture, on se dit « Ah, ce chien, il est énervé ! » Mais en fait, il a peut-être vécu aussi quelque chose. Donc, c'est plein de choses comme ça qui rendent la chose plus humaine. Encore une fois, ce n'est pas une formule magique, mais ça permet quand même d'avoir un aperçu de ce qui se passe.

  • Speaker #1

    Effectivement, c'est toujours vraiment intéressant. Est-ce que tu as observé une évolution dans la pratique de la randonnée par les femmes ces dernières années ?

  • Speaker #0

    C'est un peu délicat pour moi de répondre à cette question, dans le sens où j'ai assez peu de recul pour être très honnête. Par contre, ce qu'on a posé comme question à Natalia Bazoch, qui est chercheuse à l'université Staps, c'est comment les femmes peuvent se sentir plus légitimes à aller en randonnée, en montagne, en extérieur. Comment leur donner plus de confiance ? Et pour elle, il y a deux leviers importants. Le premier, ça va être sur l'éducation. Comment on éduque les enfants, les filles comme les garçons, via évidemment la famille, mais via aussi l'éducation physique et sportive. C'est quelque chose qu'elle étudie beaucoup. Comment on parle beaucoup de l'occupation des cours de récré, par les garçons qui vont occuper une majorité en jouant au foot. Toutes ces dynamiques-là qui... qui sont intéressantes dès le plus jeune âge. Et l'autre levier, c'est les médias. Vraiment, la façon de représenter. Donc, on peut penser aux médias classiques, la télé, la radio, le podcast comme tu fais, les réseaux sociaux. Mais aussi, on peut penser à tout ce qui est... Ça s'étend pour moi à tout ce qui est représentativité, en fait. Vraiment, le rôle modèle, il est essentiel. Si nous, déjà, quand on avait été petites, on avait vu plus de femmes, en fait, ça encourage aussi. On se dit que c'est possible. On trouve ça accessible. Et donc, dès le plus jeune âge, ça aide vraiment. Et je pense, par exemple, aux influenceuses que je peux suivre sur les réseaux sociaux qui nous inspirent. Mais aussi, je pense aussi aux femmes du quotidien. Moi, par exemple, en dédicace ou en rencontre depuis la sortie du livre, j'ai rencontré des femmes qui viennent me voir et qui me disent « Moi, je n'ai aucun frein. » Et je leur dis « Mais trop bien ! » Donc, vous n'avez pas besoin du livre et c'est super. Mais par contre, par pitié, parlez-en autour de vous. Partagez votre expérience. Parce qu'en fait, on n'a pas besoin d'avoir des milliers d'abonnés. d'avoir une chaîne YouTube extrême ou des choses comme ça. En fait, juste l'influence qu'on peut avoir sur son cercle, il est déjà important. Et chaque expérience est importante. Et c'est aussi pour ça qu'on avait vraiment envie, avec Camille, de valoriser les vécuants.

  • Speaker #1

    Oui, c'est super intéressant. Et c'est tellement juste ce que tu dis sur l'influence qu'on peut avoir. Parfois, ça peut juste être une petite phrase que quelqu'un a dit où on se dit, ah oui, en fait... Ah oui, c'est possible.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    ils n'avaient rien, ça mûrit. Et ça, plus ça, plus ça, au bout d'un moment, peut-être que ça fait que la personne, elle ose se lancer.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Et est-ce que vous avez envie de créer d'autres formats au sourd du guide, tu vois, type atelier, rencontre ou des choses comme ça ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est quelque chose qu'on a déjà commencé un peu à faire. On a fait notamment une conférence avec la Maison de la Montagne de Grenoble pour aller un peu plus loin et puis pour permettre aux gens d'interagir. donc on avait invité une des chercheuses qui intervient dans le livre, une accompagnatrice moyenne-ontarienne et une randonneuse solo qui a fait la Via Alpina sur 5 mois. Donc vraiment...

  • Speaker #1

    Randonnée expérimentée.

  • Speaker #0

    Très expérimentée, oui. Et du coup, c'était très intéressant parce que ça permet d'aller plus loin. Aussi, on a envie de créer des ateliers plus thématiques. Typiquement, on organise en septembre, donc c'est toujours à Grenoble. pour l'instant, mais on va sûrement s'étendre au fil du temps. On va créer un atelier plutôt thématique sur la grossesse et le postpartum. Qu'est-ce qu'on peut faire en rando ? Là, on s'accompagne. Il y aura Camille, qui est naturopathe. Il y aura Mathilde Chabre, qui est kiné spécialisée dans la rééducation du périnée. Ce qui est possible, pas possible. Et puis Muriel Jacmet, qui est sage-femme. Et un peu pour dégommer toutes les choses. On se dit ça c'est possible, pas possible, j'ai le droit, j'ai pas le droit, comment je me sens ? Donc voilà, des thématiques comme ça. Donc voilà, on a envie de développer ce côté plutôt intervention, conférence. On a aussi envie d'aller, pourquoi pas, sur le côté éducation. Ça peut être très intéressant dans les collèges, dans les lycées, c'est quelque chose qu'on envisage. C'est un retour qu'on nous a fait par exemple, parce qu'il y a beaucoup de... Il y a beaucoup de contenu sur le cycle et la façon dont le corps des femmes fonctionne. C'est un retour qu'on a eu, par exemple, de personnes, de femmes qui nous ont dit « Ah, c'est un sujet où je n'étais pas très à l'aise d'en parler avec ma fille, ou même des hommes qui nous disaient « je ne savais pas trop comment en parler » . Et en fait, ça offre un support. Donc on se dit, voilà, dans le cercle de l'éducation, ça peut aussi être très intéressant. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait. C'est chouette, ça va avoir plein d'occasions de faire ces séquences-ci à la bonne parole.

  • Speaker #0

    On a plein d'idées. Après, on ne sait pas le temps qu'on aura, mais on a plein d'idées.

  • Speaker #1

    C'est déjà un bon début. Et pour terminer, est-ce que tu as un message à transmettre, un message de fin à transmettre pour justement des femmes qui hésitent peut-être encore à se lancer sur les sentiers ?

  • Speaker #0

    Moi, je veux juste dire qu'osez y aller, restez en sécurité évidemment, mais n'oubliez pas que vous êtes fortes, que le corps s'adapte, que plus vous le ferez, plus vous vous sentirez capable. Encore une fois, ce n'est pas une injonction et pas une obligation. Mais si vous sentez l'envie, c'est complètement quelque chose qui est accessible et vous êtes largement assez forte pour le faire et c'est cool de l'entendre des fois.

  • Speaker #1

    Carrément. Trop bien. Merci beaucoup Clémence. Et du coup, je dois vous encourager à aller acheter le livre parce que là, on essaie de faire un petit aperçu pleinement de podcasts. Mais évidemment, c'est bien plus complet que ça. Donc, très bon livre, très bon achat. Très bon cadeau aussi, je pense, au prix à certaines personnes.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour ton invitation et pour la lumière que tu offres au sujet surtout.

  • Speaker #1

    Merci,

  • Speaker #0

    à bientôt, salut.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes, cela nous aide. A bientôt !

Chapters

  • Introduction et présentation de Clémence Blau

    00:03

  • Le parcours de Clémence et l'écriture du livre

    00:08

  • Les enjeux féministes de la randonnée

    00:19

  • Pourquoi écrire un guide pour femmes randonneuses ?

    00:30

  • Les freins à la pratique de la randonnée pour les femmes

    02:08

  • La randonnée comme acte d'émancipation

    06:22

  • Conseils pratiques pour débuter la randonnée

    18:28

  • Message de fin et encouragements pour les femmes

    39:55

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Description

Vous rêvez de marcher seule, de vous évader, mais vous bloquez sur l’orientation, la peur des patous ou la question de l’équipement ? Et si la rando devenait un terrain de liberté, sans injonctions, juste pour vous?


Dans cet épisode, je reçois Clémence Blot. Illustratrice, randonneuse et co‑autrice avec Camille Chrétien du livre « Randonneuses, le guide – se libérer sur les sentiers en solo ou en groupe ». Avec ses dessins, Clémence rend accessibles des sujets concrets et parfois tabous pour que chaque femme puisse trouver sa place sur les chemins.


Au programme:

  • Comment une nuit au Taillefer a déclenché l’idée d’un guide engagé et participatif ?

  • Quelles sont les peurs les plus fréquentes (agression, orientation, charge mentale) et comment les apprivoiser sans se mettre en danger ?

  • En quoi la randonnée permet de reprendre confiance, de se réapproprier son corps et son temps ?

  • Par où commencer pour progresser pas à pas, sans pression ni blessures ?

  • Cycle, périnée, ménopause : quels impacts sur l’effort et la nutrition en rando ?

  • Quel matériel privilégier pour un sac adapté à sa morphologie?


Si vous vous demandez encore si le « dehors » est fait pour vous, cet épisode va vous apporter des repères, des témoignages et des clés pour oser en toute sécurité.


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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: https://soundcloud.com/jenseast

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr


🔑 Mots clé pour cette épisode

Randonnée au féminin, Émancipation féministe, Randonnée solo femme, Livre randonnée femmes



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor, le podcast des sports outdoor aux féminins pour s'inspirer, apprendre et oser. Bonjour à toutes, aujourd'hui je reçois Clémence Blau, illustratrice, randonneuse expérimentée et co-auteur avec Camille Chrétien du livre « Randonneuse, le guide, se libérer sur les sentiers » . Dans cet épisode, nous allons parler du parcours de Camille, de la dimension aussi engagée et féministe de ce guide, et on partagera également des conseils pour la randonnée en tant que femme,

  • Speaker #1

    en solo ou en groupe.

  • Speaker #0

    Bienvenue, est-ce que tu veux bien te présenter Clémence ?

  • Speaker #1

    Merci, je m'appelle Clémence Blo, je suis illustratrice et randonneuse, évidemment, et je suis la co-autrice du livre « Randonneuse le guide » avec Camille Chrétien, comme tu viens de le dire. Dans mon métier d'illustratrice tous les jours, je communique par la bande dessinée, mon objectif c'est de vulgariser les choses, qu'elles soient comprises et qu'elles soient retenues. et c'est exactement ce que j'ai essayé de faire dans ce livre c'est que Les illustrations ne servent pas juste à accompagner, à être avec le texte, mais vraiment à le supporter et à faire que ça aide à la compréhension et que ça supporte le texte.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement, ça fonctionne bien. Moi, j'ai lu ce livre, je l'avais déjà conseillé dans la newsletter de la Sportive Outdoor. Et c'est vrai que le mélange texte et illustration, c'est top et ça aide complètement. C'est très agréable à lire, mais c'est vrai que ce n'est pas juste un joli dessin. Ça va, pardon, c'est le grand possible. Et alors, quel sport est-ce que tu pratiques ? Uniquement rando ou est-ce que tu fais aussi d'autres choses ?

  • Speaker #1

    Alors, évidemment, je fais de la randonnée. J'habite actuellement à Grenoble, donc même si la randonnée, ce n'est pas forcément qu'en montagne, c'est vrai qu'on a un beau terrain de jeu autour de chez nous. Et sinon, je fais d'autres sports aussi. Je fais pas mal de vélo, surtout en itinérance pour mes vacances. Un peu de course à pied et beaucoup d'escalade aussi. C'est bien rempli.

  • Speaker #0

    Que des sports outdoors.

  • Speaker #1

    Voilà, exactement. Au bon endroit,

  • Speaker #0

    carrément. Et qu'est-ce qui vous a poussé alors, Camille et toi, à écrire ce livre ?

  • Speaker #1

    Avec Camille, on est amies depuis très longtemps. On s'est rencontrées pendant nos études et on s'est retrouvées à Grenoble. Et en fait, c'est vraiment parti d'une expérience, je dirais, personnelle qu'on a eue toutes les deux. En fait, on est parties en randonnée dans le massif du Taillefer, pas très loin de Grenoble. Et en fait, on est partis avec nos compagnons respectifs et une amie d'enfance, ma meilleure amie d'enfance. Donc, on est partis tous les cinq. Et en fait, Camille, elle avait tout organisé. Donc, elle avait choisi la cabane. Donc, c'était une nuit en cabane non gardée. Elle avait choisi la cabane. Elle avait regardé comment il y allait. Enfin, voilà, elle avait un peu tout organisé. Ça s'est super bien passé. C'était pour un nouvel an. Donc, c'était trop chouette. Et en fait, le lendemain, quand on est redescendu de cette cabane, Camille a été vraiment trop fière. C'était la première fois qu'elle organisait tout. Alors qu'en fait, ça fait des années qu'elle en était complètement capable. Mais voilà, elle a un compagnon qui vient de Grenoble, donc qui est très habitué à la montagne. Donc il avait tendance à prendre le lead sans méchanceté ou sans quoi que ce soit. Mais voilà, comme lui, il savait faire depuis l'enfance. Ben voilà, elle n'avait jamais... pris le lead de le faire, on va dire. Et en fait, elle était tellement fière. Et voilà, ça nous a posé des questions de pourquoi tu ne l'as pas fait avant, parce qu'en fait, tu en étais capable. Et du coup, ça nous a tout de suite questionné sur... Enfin, je ne sais pas, on a réfléchi à la descente et vraiment, on était dans ce truc de, en fait, trop bizarre, pourquoi tu n'as jamais pris le lead avant. Et du coup, on s'est dit, peut-être qu'il y a des femmes qui ont aussi des freins. En fait, on n'était pas toutes seules à ressentir ça. Et c'est là où on s'est dit, à partir de ces constatations qui étaient très personnelles au départ, est-ce qu'en fait il n'y a pas des femmes qui ressentent aussi des freins à pratiquer la randonnée ? Et c'est là où on a mis des affiches dans Grenoble, au départ un peu au hasard. On a mis des affiches, on a dit aux femmes, si vous avez des freins, venez nous en parler. Et on a été très étonnées parce que l'atelier, on l'a rempli en quelques heures. Et en fait, on s'est aperçu qu'il y avait beaucoup de femmes qui avaient envie de s'exprimer, qui avaient envie d'en parler. Et c'est un peu venu de là, après, à force d'en parler et de récolter ses freins, on va dire.

  • Speaker #0

    C'est trop chouette comme démarche aussi d'avoir mis des affiches et du coup, était vraiment récolté le retour des gens sur le terrain, le retour des femmes.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà, c'est ça. On n'avait pas envie de parler juste de nous. L'idée, c'était vraiment de comprendre aussi comment se plaçaient les freins. Comment les femmes avaient leur relation à la randonnée ? Quelles étaient leurs peurs ? Et du coup, on trouvait ça intéressant d'aller carrément les interroger. On a eu tout type de profils. On a eu même des accompagnatrices moyenne montagne qui, elles, avaient eu des freins à passer le diplôme. Donc voilà, c'est des discussions qui sont hyper intéressantes.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Et comment est-ce que vous avez fait pour... Vous avez réuni en fait un peu toutes ces expériences, les vôtres et celles dont on vous avait parlé, pour vraiment nourrir l'écriture de ce livre ?

  • Speaker #1

    Oui, voilà, c'est ça. On le retrouve dans le livre... où on met un peu les freins je le montre à la caméra mais en podcast ça... Mais en gros...

  • Speaker #0

    Sur la vidéo YouTube on le verra.

  • Speaker #1

    Exactement, il faut regarder la vidéo YouTube. Mais en gros on a voulu vraiment lister les freins que les femmes pouvaient avoir en participatif. Donc il y a des freins qui sont ressortis qui sont non genrés parce que les hommes aussi peuvent avoir certains freins à partir en rando. Il y en a qui étaient très genrés au contraire. Donc voilà, l'idée, c'était un peu de faire... Après, ce n'est pas une étude sociologique qu'on a fait sur des... Enfin voilà, ce n'est pas notre métier, mais l'idée, c'était quand même de partir du terrain et d'essayer vraiment de comprendre ce que les femmes ressentaient finalement.

  • Speaker #0

    Oui, c'est déjà une super démarche. Et dans le livre, vous parlez vraiment d'un acte d'émancipation féministe. Et pourquoi est-ce que la randonnée, c'est un terrain de liberté pour les femmes ?

  • Speaker #1

    Parfait. Plein d'aspects, en fait, c'est un terrain de liberté. Déjà, c'est se réapproprier son corps, son temps. Les femmes, elles sont soumises à plein d'injonctions, plein de contraintes dans leur quotidien. Elles doivent souvent s'occuper de personnes, de choses. Elles ont un quotidien très rempli. Donc la rando, c'est aussi une manière de dire j'occupe mon temps de cette manière. Et c'est vraiment un acte fort un peu dans notre société. Et puis en dehors de ce que ça apporte physiquement de se dépenser. et mentalement aussi de déconnecter et d'être dans la nature, je dirais que c'est aussi se prouver qu'on est capable, en quelque sorte. Parce qu'en fait, la rando, c'est quand même beaucoup d'apprentissage. Il y a beaucoup de choses à savoir. Il y a l'orientation, il y a choisir un itinéraire, il y a voir son matériel, il y a savoir ce... Enfin, il y a... vraiment plein de choses. Il y a aussi une dimension physique de réussir à aller jusqu'au bout et des choses comme ça. Et en fait, la randonnée permet de prendre confiance en soi et en fait, c'est des choses qui se répercutent sur le quotidien parce qu'en fait, ça nous donne confiance en nous et donc ça nous fait un parallèle dans notre quotidien. Après, on se sent mieux, on est capable d'accomplir des choses et c'est vraiment la valorisation de soi-même, elle est vraiment importante.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. C'est vrai qu'une fois qu'on a confiance, ça s'applique à plein de choses. C'est ça. Et est-ce que ça aide aussi à affirmer sa place, comme les victimes aussi, dans des milieux qui sont parfois un peu masculins, enfin des milieux ou même des espaces, qu'il y a toujours un peu ce côté où l'extérieur, le fait d'être dehors, c'est plus masculin que féminin. La femme, traditionnellement, elle est plutôt à l'intérieur, dans son foyer.

  • Speaker #1

    Oui, c'est exactement ça. Et plus il y aura de femmes qui représenteront l'extérieur, et plus ça en incitera d'autres. Et d'ailleurs, je reviens sur des chiffres. C'est Chloé Chaudemanche qui nous les donne. Chloé Chaudemanche, elle fait actuellement sa thèse sur la pratique de la randonnée itinérante, l'impact du genre, pardon, sur la randonnée itinérante. Donc, elle est en thèse à l'Université de Lyon et elle nous a beaucoup aidé sur le livre. Et d'ailleurs, vous pouvez retrouver... J'ai trouvé plein de ses chroniques dedans. Et ce qu'elle explique, c'est qu'en fait, il y a autant de randonneuses que de randonneurs. Quand on parle, par exemple, de la marche au quotidien, enfin de marche de quelques heures, on va même être sur 55% de femmes. Donc, des randonneuses, il y en a beaucoup. Et en fait, ce que les chiffres montrent, c'est que plus on va se spécialiser sur des pratiques, donc plus, par exemple, on va aller en montagne, ou plus on va partir sur plusieurs jours, qui sont des pratiques plus extrêmes, entre guillemets, ou en tout cas plus longues, plus techniques, et bien là, direct, on va passer sur un 30-70% d'hommes. Et en fait, c'est un peu ça le souci, c'est que dès qu'on va arriver sur d'autres pratiques, Alors après, il y a plein d'explications. Peut-être que les femmes ont sûrement moins de temps dans leur quotidien. Il y a plein d'appréhensions. Là, on en revient à tous les freins. Mais plus on aura aussi une représentation plus équilibrée, plus les femmes prendront leur place extérieure.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Il peut y avoir plein de raisons, mais c'est vrai que l'idée, c'est aussi de se dire, il y a peut-être des femmes qui ne le font pas parce qu'elles n'ont pas envie.

  • Speaker #1

    Mais moins celles qui en ont envie,

  • Speaker #0

    là, lever ce problème-là. Et c'est vrai que les chiffres seront sans doute un peu plus équilibrés quand même à un moment.

  • Speaker #1

    Exactement. L'idée de notre livre n'est pas du tout de rajouter des injonctions aux femmes en leur disant, allez, il faut absolument aller en randonnée, sinon vous loupez quelque chose. L'idée, c'est vraiment de lever les freins pour les femmes qui n'osent pas. pas, parce qu'il y en a beaucoup, et de les accompagner, de leur montrer des exemples, aussi d'expliquer sociologiquement pourquoi on n'a pas cette place dans l'extérieur. C'était un point important de notre livre, et on s'est fait accompagner par des sociologues de l'Université Stabes de Grenoble, justement pour expliquer pourquoi les femmes étaient moins en montagne historiquement, parce qu'en fait, je trouve que Aïe ! Des fois, on a tendance à se dire « Ah, j'ose pas, parce que j'ai peur, parce que je ne me sens pas capable. » Mais en fait, il y a une construction sociale derrière ça, c'est culturel. Et en fait, ça nous enlève une culpabilité énorme de l'analyser, ce truc-là. Ce n'est pas juste nous qui nous sentons nuls. Et pour nous, c'était vraiment important d'aller aussi dans ces explications, de dire aussi qu'il y a 60 ans, on représentait les femmes. était sur des magazines, par exemple, de montagne, c'était dans le cadre de montrer que la montagne était accessible pour tout le monde. Et en gros, même si les femmes... Regardez, si les femmes arrivent à y aller, c'est que c'est facile. Donc venez, c'était pour promouvoir le tourisme.

  • Speaker #0

    Et en plus, même une femme peut le faire.

  • Speaker #1

    Exactement. Et en fait, ça, c'était il n'y a pas très longtemps. Il y a eu très peu de générations entre maintenant et avant. Donc c'est aussi normal. Nous, on voudrait qu'il y ait passé frein, évidemment, mais ils sont aussi normaux. Et en fait, il ne faut pas non plus flageller de les avoir.

  • Speaker #0

    Oui, ça, c'est super intéressant. Parce que c'est vrai que sinon, ça rajoute encore un autre frein. Parce qu'en fait, la personne, en tant qu'individu, elle culpabilise et elle se dit « je suis vraiment nulle » .

  • Speaker #1

    Et je pense que les femmes n'ont pas besoin qu'on leur rajoute des injonctions dans leur vie. Je pense que ça.

  • Speaker #0

    En général, on gère tout seul.

  • Speaker #1

    Elles sont sages. Ça va, ouais.

  • Speaker #0

    Et quels sont les principaux... Alors évidemment, on ne va pas révéler tout le livre, mais de toute façon, on n'aurait pas le temps, parce qu'il n'est pas vraiment bien fourni. Mais quels sont les plus gros freins et les idées reçues que vous avez voulu déconstruire ? Et peut-être aussi, quels sont ceux qui vous ont le plus étonné ? Parce qu'il y en a peut-être que vous aviez en tête, et d'autres, en discutant, vous vous êtes rendu compte que c'était aussi des freins.

  • Speaker #1

    Ouais, ça c'était hyper intéressant. Donc du coup, on a fait un peu cet état des lieux des freins. Donc avec des femmes sur le terrain, on en a rencontré d'autres. Et puis aussi dans ce qu'on pouvait voir dans les blogs, des choses comme ça, ou ce qui se dit même sur les réseaux sociaux, c'est intéressant aussi d'étudier ça. Donc les principaux freins qui sont revenus, si on devait les classer, l'un des premiers, c'est la peur d'être agressée, la peur des hommes surtout. celle-ci elle est vraiment très présente les femmes sont très conscientes en général qu'elles ont moins de chances de se faire agresser en montagne, en nature, en forêt que dans la rue mais n'empêche que cette peur elle existe et c'est pas pour autant qu'il faut l'invisibiliser en tout cas, je dirais que c'est une des premières peurs Après, on a beaucoup noté aussi de freins physiques liés aux femmes. Donc, on connaît le principal, ça va être les règles. Mais en fait, il n'y a pas que les règles, il y a l'entièreté du cycle qui peut avoir un impact sur notre forme, sur notre mental. Il y a aussi tout ce qui va être périné, qui est un sujet qui est assez peu connu et aussi assez invisibilisé, encore une fois. On parle très peu d'incontinence, alors que c'est un sujet qui touche vraiment beaucoup de femmes. C'est un sujet un peu honteux, entre guillemets. On a aussi la ménopause, qui est aussi un sujet qui mérite beaucoup plus de lumière, à mon sens. Donc voilà, il y a tous ces freins qui ne sont pas des peurs, mais qui sont des choses qui limitent l'activité, on va dire. Et après, un gros frein, moi, qui m'a surpris d'être aussi présent, on va dire, c'est vraiment l'orientation. Beaucoup de femmes disent qu'elles n'ont pas le sens d'orientation, qu'elles ne savent pas se débrouiller. Ça, c'est vraiment une construction culturelle. Il n'y a pas d'études scientifiques à l'heure actuelle qui montrent que... Alors, il y a certains individus qui arrivent mieux à se repérer dans l'espace. Mais en fait, il n'y a pas du tout de... Un homme y arrive et une femme y arrive. Ça se joue entre individus. Donc vraiment, ça n'a rien à voir. Il y a une grosse, grosse part d'apprentissage. Il y a une étude en 2006, qui est très révélatrice, je trouve, qui a été faite en Angleterre, qui a étudié deux populations. Une population de chauffeurs de bus. londonien et une population de chauffeurs de taxi. Et en fait, ils ont fait des scanners. Donc, l'orientation, ça se passe au niveau de l'hypophyse dans le cerveau, qui est une zone du cerveau. Et en fait, ils ont constaté qu'en moyenne, les chauffeurs de taxi avaient un hypophyse bien plus développé que les chauffeurs de bus. Et en fait, les chauffeurs de bus l'avaient développé, évidemment, puisque... parce que quand même, ils sont chauffeurs de bus. Mais en fait, le fait de suivre une ligne de bus qu'ils faisaient quotidiennement, donc ça leur arrivait de changer et tout, mais de suivre toujours le même parcours, ne n'imposait pas au cerveau un travail supplémentaire, alors que les chauffeurs de taxi, comme chaque course est différente, en fait, ils avaient une bien meilleure conception de l'espace et tout ça. Donc vraiment, il y a un aspect apprentissage. C'est pas évident, on a tendance à dire que la randonnée il suffit d'enfiler des baskets. C'est pas vrai, il y a des choses à apprendre, il ne faut pas sous-estimer, mais ça s'apprend et c'est accessible à tout le monde.

  • Speaker #0

    C'est intéressant de se dire que c'est juste de l'apprentissage. Il y a peut-être un niveau de base chez certaines personnes plus ou moins bon.

  • Speaker #1

    Exactement, oui. Et puis après il y a plein d'autres freins, en dehors de ces trois freins, il y a plein d'autres freins qui sont non genrés typiquement. la rencontre avec un patou qui peut faire peur, ou plein de choses comme ça. Mais en fait, quand on creuse un peu, on s'aperçoit que même ces fringues qui sont non genrées, on peut trouver un impact du genre, dans le sens où souvent les femmes, dès l'enfance, elles sont moins en extérieur, on les pousse moins à les explorer, et en fait, elles sont moins confrontées à ces situations. Et en fait, si on est moins confronté à une peur qu'on peut avoir, elle va être encore plus énorme et on va encore plus s'en faire des montagnes. Et en fait, oui, le patou, on peut toujours en avoir peur, sauf que si on est confronté à plein de patous où ça se passe bien, cette peur, petit à petit, elle est plus acceptable. Et donc même les peurs, je dirais non genrées, peuvent quand même avoir un prisme de genre.

  • Speaker #0

    C'est là que c'est fou, c'est que ça a un impact énorme au final. Enfin, c'est tellement... Merci. la société dans laquelle on vit.

  • Speaker #1

    C'est ce qu'on dit souvent, c'est que le livre, il est sur la randonnée, mais c'est quand même un prétexte à la discussion et à l'ouverture sur d'autres sujets. Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est bien, ça fait les deux comme ça. On va essayer de passer à quelques petits conseils pratiques. Là encore, on ne va pas tout révéler. Le mot très gros, je vous invite à aller vraiment les ceux que je lis. Mais est-ce que tu as quelques grands conseils à donner aux femmes qui nous écoutent pour qu'elles osent justement se lancer soit en solo, soit en groupe dans la rando ?

  • Speaker #1

    Oui, le conseil principal est quand même assez classique, dans le sens où je dirais de commencer doucement. Il n'y a pas besoin de partir tout de suite en montagne, c'est presque même dangereux. Partir autour de chez soi, démarrer, faire des petites boucles. habituer son corps, habituer son mental, à faire petit à petit, c'est hyper important. Ça ne sert à rien de se lancer dans des énormes trucs, il n'y a pas de pression, il n'y a pas d'histoire d'ego, il faut rester en sécurité, il faut oser, mais tout en restant en sécurité, c'est hyper important. Donc je dirais, voilà, commencer petit à petit, s'habituer, et puis ne pas hésiter à consulter, nous dans le livre, ce qu'on a voulu, c'est vraiment repartir de la base. qui n'est pas de question bête, qu'on n'ose pas poser des fois parce qu'on se dit « Ah, mais ça, je devrais le savoir » ou des choses comme ça. Donc voilà, on a voulu vraiment repartir de la base, donc ça peut être une ressource. Il y en a plein aussi sur Internet. Je sais que tu as interviewé il n'y a pas longtemps les géonautrices, par exemple, qui font des vidéos qui sont très adaptées pour apprendre. Aussi, ne pas hésiter à se faire accompagner d'une accompagnatrice ou d'un accompagnateur moyen de montagne. C'est leur métier. Je le redis, mais on a tendance à dire que partir en randonnée, c'est juste aller marcher et enfiler des baskets. Mais il y a d'autres choses et il peut y avoir des... C'est un apprentissage, donc c'est aussi normal de se faire accompagner. Il n'y a aucune honte à ça. Et au contraire, pour avoir fait des randonnées avec des AMM pour l'écriture du livre, j'ai appris beaucoup de choses. Alors que je randonne depuis 15 ans, j'ai appris beaucoup de choses sur les massifs, sur les plantes, sur les animaux. Et c'est aussi d'autres choses. que je n'aurais pas appris sans eux.

  • Speaker #0

    C'est encore une autre expérience et c'est hyper intéressant en général. Et au niveau de la préparation physique et un peu mentale, comment est-ce que tu conseilles d'aborder les choses ? Y aller progressivement aussi, j'imagine, ou est-ce que tu as d'autres petits tips à conseiller ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, y aller progressivement et se faire son expérience. Physiquement, c'est principalement ça. Après je dirais qu'un des gros freins c'est quand même le poids du sac surtout si on part quelques jours. Le poids du sac, il faut savoir que surtout les premiers jours c'est quand même assez intense. Après le corps il s'habitue quand même un peu comme quand on part en vélo, on sent moins la selle sur les jours 3-4. Donc c'est un peu pareil avec le sac à dos. Mais après ne pas hésiter aussi à pourquoi pas faire des exercices de renforcement qu'on peut trouver. sur internet il ya des vidéos après faut faire les faut faire attention Ausha de ce qu'on fait mais mais c'est important aussi parce que il n'y a pas besoin forcément d'aller dans une salle et de payer un abonnement mais juste même des fois avec des bouteilles d'eau ça suffit de ça suffit pour pour se muscler un peu ce muscler le dos ça peut se rassurer ça peut rassurer pardon et ça peut permettre de vraiment partir plus sereinement. Après, je dirais pour le mental, je pense que les peurs, elles s'apprivoisent petit à petit. Il ne faut pas oublier que la peur, c'est quand même quelque chose qui est là pour nous aider à la base, pour ne pas nous mettre en danger. Donc, il faut l'écouter aussi. Ce n'est pas forcément que du négatif. Et vous verrez très vite que les peurs, elles, petit à petit, elles partent au bon moment quand on prend confiance.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. Si on y va progressivement, au fur et à mesure, on se dit « Ah, en fait, ça va » .

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et au niveau de l'équipement, tu parlais par exemple du sac. Est-ce qu'il y a des choses à savoir pour vraiment choisir un équipement qui est bien adapté aussi à la morphologie féminine ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a plein de choses. Il ne faut pas hésiter à demander dans les magasins pour bien choisir son sac. Donc souvent, par exemple, les sacs, ils ont des dos moins longs pour les femmes. pour que la ceinture de hanche et les épaules aient le bon espacement. On donne des conseils dans le livre sur comment bien le régler, par exemple. C'est hyper important. Oui, c'est hyper important. Et après, il y a beaucoup de questions aussi, notamment sur les vêtements. Nous, on est allés interviewer deux acteurs du... du textile, qui sont d'Hécatlons, qui sont très connus. Et puis, et puis Tortle, qui est plus une petite entreprise, mais qui, en fait, c'est la seule marque de vêtements outdoor qui est vraiment spécialisée pour les femmes. Donc, c'était hyper intéressant de voir aussi quels étaient leurs processus de développement. Moi, je sais que j'ai du mal, quand je vais dans un magasin, à trouver... quelque chose qui me va aux hanches, où je suis pas trop serrée, où j'ai des poches. C'est toujours classique,

  • Speaker #0

    les femmes n'ont pas besoin de poches.

  • Speaker #1

    Non, pas besoin. Eh bien,

  • Speaker #0

    en fait, si.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'était aussi intéressant d'aller discuter avec eux et de voir aussi qu'ils étaient dans une optique, l'un comme l'autre, qui sont quand même des extrêmes au niveau placement. et au niveau taille d'entreprise, qu'ils étaient hyper friands aussi des retours. Moi, c'est quelque chose qui m'a vachement marquée. Et en fait, qui nous encourageait justement à dire aux gens et à diffuser que c'était intéressant pour eux d'avoir des retours autant sur comment on se sentait dans les vêtements.

  • Speaker #0

    Oui, intéressant. C'est bien que les marques... J'ai l'impression que ça vient quand même plus qu'avant, que les marques s'emparent quand même un petit peu du sujet. Et du coup, ça fait des progrès là où il y a quelques années. C'est vrai que c'était une galère de trouver sur certains sports des choses adaptées.

  • Speaker #1

    Oui, c'est en marche. Après, il y a encore des progrès à faire, je pense.

  • Speaker #0

    Oui, il y a une marge.

  • Speaker #1

    C'est un avis plus personnel, mais je donne la marge.

  • Speaker #0

    C'est correct toi. Le nombre de fois où tu... En plus, c'est marrant parce qu'il y a plein de fois où on te dit non mais c'est mixte. Ah non, c'est pas mixte, c'est homme et si t'es une femme c'est sûr que tu peux l'acheter.

  • Speaker #1

    Oui voilà. Parce que souvent ça t'ira pas. Ouais. Ou alors ça te fera des gros trucs à des endroits où ça marche pas et tu vas être toute serrée aux hanches et... Bref,

  • Speaker #0

    complètement. Avec une taille hyper... Enfin bon, on voit le problème. Et vous parlez aussi, tu l'as déjà un petit peu évoqué, mais vous parlez aussi dans le guide d'aspects vraiment féminins, comme la grossesse, gestion du cycle, ménopause, le fait qu'on ait aussi des enfants. Parfois en jeune âge, ce n'est pas non plus évident de randonner, etc. Est-ce que tu as un exemple concret à donner, un des conseils que vous donnez sur une situation adaptée à ce genre de cas ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors, c'est plutôt Camille, ma co-autrice, qui est l'experte de ce domaine, parce que Camille, elle est naturopathe, donc conseillère et éducatrice de santé. Je vais tenter de répondre quand même à sa place, parce que j'ai quand même... Et d'ailleurs, j'ai beaucoup appris dans le livre. Et c'est aussi quelque chose que je dis, c'est que même si des fois, on a l'impression que ça peut être quelque chose qui s'adresse uniquement aux débutants, débutantes. mais en fait Moi, ça fait 15 ans que je randonne et j'ai appris plein de trucs en écrivant le livre, donc il y a plein de choses. Et notamment sur la partie de Camille qui est plutôt santé. En fait, ce qu'elle a voulu faire dans la partie qui est vraiment plus associée au corps, c'est vraiment repartir de la base. Typiquement, on parle tout le temps de bouleversement hormonal, les hormones. On entend le mot hormone partout, mais déjà une hormone, qu'est-ce que c'est ? Enfin déjà, voilà. L'hormone, c'est vraiment une cellule qui va passer un message. Donc, en fait, si elle passe bien le message, tout va bien. Si elle passe mal le message, ça commence à disjoncter déjà. Et en fait, rien que de savoir ça, elle a vraiment fait cet effort de vulgarisation qui est hyper intéressant. Et donc, du coup, elle explique tout le cycle. Et c'est hyper intéressant de juste mieux se connaître, mieux s'analyser. En fait, ça permet déjà de... Le cycle chez une femme, on peut le voir comme une contrainte parce qu'on a nos règles, mais on peut aussi le voir comme une chance, dans le sens où c'est quand même un indicateur de notre santé. Si notre cycle s'allonge, si notre cycle se raccourcit, en fait ça donne des informations sur notre état de santé. Donc c'est quand même quelque chose qui revient tous les mois et qui nous permet de savoir si on a des déséquilibres. Donc c'est quand même très intéressant. Et donc voilà, Camille explique aussi tout ce qui peut impacter pendant... Pendant le cycle, par exemple, on va souvent parler des règles et de la période prémenstruelle qui peuvent être difficiles. Mais typiquement, la partie post-évolution, post-ovulation, on peut avoir beaucoup plus faim. Ce qui peut impacter pendant la randonnée parce qu'on ne va pas avoir les mêmes besoins que d'habitude. Et en fait, on va avoir très faim, donc on va avoir tendance à manger des barres de céréales, des choses très sucrées. Et en fait, ces choses très sucrées peuvent nous créer de l'hypoglycémie réactionnelle. Parce qu'en fait, on a mangé des sucres trop rapides. Et donc du coup, on va avoir un impact direct où on va se sentir en hypoglycémie alors qu'on a beaucoup mangé. Donc ça, ça peut être un exemple. Et donc du coup, elle conseille derrière quels sucres privilégier pour éviter ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement, c'est intéressant. C'est chouette aussi de connaître ces grandes phases et aussi de savoir, d'essayer de comprendre comment on fonctionne nous, parce que c'est très individuel. Et aussi, du coup, de ne pas paniquer et culpabiliser à nouveau. Genre, si ça nous arrive, on se dit, ah ben en fait, c'est juste ce moment-là du cycle.

  • Speaker #1

    Ben oui, c'est aussi ce qu'on nous a rapporté pour notamment la... Pardon, la ménopause, merci. Est-ce que beaucoup de femmes nous ont rapporté pour la ménopause ? Ou en fait, par exemple, elles étaient sur une montée, donc c'est parfois des randonneuses qui se sont expérimentées. Elles sont sur 100 mètres de dénivelé, ce qui est déjà bien, mais ce qui n'est pas non plus énorme pour le niveau qu'elles avaient. Et en fait, elles racontaient qu'elles avaient juste une envie, c'était de jeter leur bâton par terre.

  • Speaker #0

    parce que désespoir, parce qu'elle ne se sentait vraiment pas bien. Et en fait, à l'époque où ça leur est arrivé, elle n'avait aucune conscience que c'était la ménopause, et donc en fait, elle se sentait extrêmement nulle. Alors qu'en fait, si hormonalement, tu sais ce qui se passe, si tu sais que du coup, tu ne produis plus telle hormone et tout, ça ne va pas t'enlever le sentiment complètement que t'es nulle et que t'arriveras jamais à rien, mais par contre, ça te permet juste de te dédouaner en disant ok. Ça fait partie du process, je fais une pause, ça va aller.

  • Speaker #1

    Ça aide quand même toujours, je trouve, de savoir d'où ça vient et juste de ne pas se dire, ah ben non, c'est juste moi, je ne sais pas, je ne suis pas motivée ou quelque chose comme ça. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, il y a quelque chose que j'ai beaucoup aimé dans le livre, c'est tous les témoignages que vous avez mis. Il y a vraiment énormément de témoignages de femmes et c'est très varié. Est-ce que toi, il y en a un qui t'a particulièrement marqué ?

  • Speaker #0

    Oui, en fait, beaucoup m'ont marqué. Tu t'en doutes ? J'imagine. Tu t'en doutes. Et c'était d'ailleurs, j'en rentre vite pour remercier toutes les femmes qui nous ont fait confiance parce qu'elles ne savaient pas trop où on allait quand on est allées les interviewer. Et d'ailleurs, c'est quelque chose qui est beaucoup revenu. C'est chez beaucoup de femmes qu'on a interviewées. La première réaction, ça a été de me dire, ah non, mais moi, je n'ai rien à raconter. Ah non, mais moi... Euh... Moi, je ne fais rien d'exceptionnel. Et c'était hyper révélateur, parce que je trouve que quand on pose ces questions à un homme, très vite, il va nous raconter la dernière rando qu'il a fait et combien il y avait de D+, quoi. C'est très positif, du coup.

  • Speaker #1

    C'est vraiment très féminin, effectivement.

  • Speaker #0

    Et j'ai trouvé ça d'autant plus important de valoriser les discours qu'avaient ces femmes. et justement de les mettre en lumière parce qu'elles avaient chacune une pratique différente et c'est hyper intéressant. Pardon, je réponds à ta question.

  • Speaker #1

    Non, c'était bien de le signaler.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est un truc hyper important, je trouve. Il y a plusieurs témoignages qui m'ont marquée. Par exemple, on est allé voir des professionnels et j'ai trouvé que le témoignage de la bergère est hyper intéressant. parce qu'il permet vraiment... Je sais que le patou, c'est un vrai sujet chez plein de personnes, y compris moi. Et j'ai trouvé ça hyper intéressant. Alors, elle ne donne pas la clé secrète de vous ne serez plus jamais embêtés par des chiens promis. Mais par contre, elle explique vraiment quelles sont les dynamiques dans un troupeau, comment ça fonctionne, comment... Voilà, différents types de chiens, comment elle-même, elle s'est fait accepter dans le troupeau. Et elle donne des tips qu'on ne voit pas forcément toujours partout, typiquement sur les parfums, les crèmes solaires, qui induisent en erreur les chiens. Parce qu'en fait, les chiens, ils ont un apprentissage, ils découvrent petit à petit. Donc ils vont découvrir un vélo, ils vont découvrir... Et en fait, ils vont petit à petit associer à ça, c'est pas un danger, ça c'est pas un danger. Et typiquement, un humain, il reconnaît l'odeur de l'humain. Ça sert à rien de se cacher parce que ça fait des centaines de mètres qu'il vous a calculé. Mais par contre, avoir une odeur particulière, ça va le déranger. Et ça, ça peut le faire un peu vriller, par exemple. Toutes les odeurs chimiques auxquelles il ne va pas être habitué, typiquement.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est intéressant, effectivement. Je ne savais pas du tout. Je ne l'ai pas lu encore, c'est ça.

  • Speaker #0

    Pas encore cette partie, je te laisse un peu de suspense. Exactement. Et aussi, nous dire que... Mouah ! Les animaux, si ça se trouve, ils ont vu 50 randonneurs avant nous, ou randonneuses, et que si ça se trouve, il a plu depuis trois jours, que la nuit, il y a eu une attaque de loups. Et en fait, il faut aussi prendre en compte que peut-être l'animal, il est KO, qu'il n'en peut plus. Et nous, on arrive, on est tout frais. Des fois, on sort de notre voiture, on se dit « Ah, ce chien, il est énervé ! » Mais en fait, il a peut-être vécu aussi quelque chose. Donc, c'est plein de choses comme ça qui rendent la chose plus humaine. Encore une fois, ce n'est pas une formule magique, mais ça permet quand même d'avoir un aperçu de ce qui se passe.

  • Speaker #1

    Effectivement, c'est toujours vraiment intéressant. Est-ce que tu as observé une évolution dans la pratique de la randonnée par les femmes ces dernières années ?

  • Speaker #0

    C'est un peu délicat pour moi de répondre à cette question, dans le sens où j'ai assez peu de recul pour être très honnête. Par contre, ce qu'on a posé comme question à Natalia Bazoch, qui est chercheuse à l'université Staps, c'est comment les femmes peuvent se sentir plus légitimes à aller en randonnée, en montagne, en extérieur. Comment leur donner plus de confiance ? Et pour elle, il y a deux leviers importants. Le premier, ça va être sur l'éducation. Comment on éduque les enfants, les filles comme les garçons, via évidemment la famille, mais via aussi l'éducation physique et sportive. C'est quelque chose qu'elle étudie beaucoup. Comment on parle beaucoup de l'occupation des cours de récré, par les garçons qui vont occuper une majorité en jouant au foot. Toutes ces dynamiques-là qui... qui sont intéressantes dès le plus jeune âge. Et l'autre levier, c'est les médias. Vraiment, la façon de représenter. Donc, on peut penser aux médias classiques, la télé, la radio, le podcast comme tu fais, les réseaux sociaux. Mais aussi, on peut penser à tout ce qui est... Ça s'étend pour moi à tout ce qui est représentativité, en fait. Vraiment, le rôle modèle, il est essentiel. Si nous, déjà, quand on avait été petites, on avait vu plus de femmes, en fait, ça encourage aussi. On se dit que c'est possible. On trouve ça accessible. Et donc, dès le plus jeune âge, ça aide vraiment. Et je pense, par exemple, aux influenceuses que je peux suivre sur les réseaux sociaux qui nous inspirent. Mais aussi, je pense aussi aux femmes du quotidien. Moi, par exemple, en dédicace ou en rencontre depuis la sortie du livre, j'ai rencontré des femmes qui viennent me voir et qui me disent « Moi, je n'ai aucun frein. » Et je leur dis « Mais trop bien ! » Donc, vous n'avez pas besoin du livre et c'est super. Mais par contre, par pitié, parlez-en autour de vous. Partagez votre expérience. Parce qu'en fait, on n'a pas besoin d'avoir des milliers d'abonnés. d'avoir une chaîne YouTube extrême ou des choses comme ça. En fait, juste l'influence qu'on peut avoir sur son cercle, il est déjà important. Et chaque expérience est importante. Et c'est aussi pour ça qu'on avait vraiment envie, avec Camille, de valoriser les vécuants.

  • Speaker #1

    Oui, c'est super intéressant. Et c'est tellement juste ce que tu dis sur l'influence qu'on peut avoir. Parfois, ça peut juste être une petite phrase que quelqu'un a dit où on se dit, ah oui, en fait... Ah oui, c'est possible.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    ils n'avaient rien, ça mûrit. Et ça, plus ça, plus ça, au bout d'un moment, peut-être que ça fait que la personne, elle ose se lancer.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Et est-ce que vous avez envie de créer d'autres formats au sourd du guide, tu vois, type atelier, rencontre ou des choses comme ça ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est quelque chose qu'on a déjà commencé un peu à faire. On a fait notamment une conférence avec la Maison de la Montagne de Grenoble pour aller un peu plus loin et puis pour permettre aux gens d'interagir. donc on avait invité une des chercheuses qui intervient dans le livre, une accompagnatrice moyenne-ontarienne et une randonneuse solo qui a fait la Via Alpina sur 5 mois. Donc vraiment...

  • Speaker #1

    Randonnée expérimentée.

  • Speaker #0

    Très expérimentée, oui. Et du coup, c'était très intéressant parce que ça permet d'aller plus loin. Aussi, on a envie de créer des ateliers plus thématiques. Typiquement, on organise en septembre, donc c'est toujours à Grenoble. pour l'instant, mais on va sûrement s'étendre au fil du temps. On va créer un atelier plutôt thématique sur la grossesse et le postpartum. Qu'est-ce qu'on peut faire en rando ? Là, on s'accompagne. Il y aura Camille, qui est naturopathe. Il y aura Mathilde Chabre, qui est kiné spécialisée dans la rééducation du périnée. Ce qui est possible, pas possible. Et puis Muriel Jacmet, qui est sage-femme. Et un peu pour dégommer toutes les choses. On se dit ça c'est possible, pas possible, j'ai le droit, j'ai pas le droit, comment je me sens ? Donc voilà, des thématiques comme ça. Donc voilà, on a envie de développer ce côté plutôt intervention, conférence. On a aussi envie d'aller, pourquoi pas, sur le côté éducation. Ça peut être très intéressant dans les collèges, dans les lycées, c'est quelque chose qu'on envisage. C'est un retour qu'on nous a fait par exemple, parce qu'il y a beaucoup de... Il y a beaucoup de contenu sur le cycle et la façon dont le corps des femmes fonctionne. C'est un retour qu'on a eu, par exemple, de personnes, de femmes qui nous ont dit « Ah, c'est un sujet où je n'étais pas très à l'aise d'en parler avec ma fille, ou même des hommes qui nous disaient « je ne savais pas trop comment en parler » . Et en fait, ça offre un support. Donc on se dit, voilà, dans le cercle de l'éducation, ça peut aussi être très intéressant. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait. C'est chouette, ça va avoir plein d'occasions de faire ces séquences-ci à la bonne parole.

  • Speaker #0

    On a plein d'idées. Après, on ne sait pas le temps qu'on aura, mais on a plein d'idées.

  • Speaker #1

    C'est déjà un bon début. Et pour terminer, est-ce que tu as un message à transmettre, un message de fin à transmettre pour justement des femmes qui hésitent peut-être encore à se lancer sur les sentiers ?

  • Speaker #0

    Moi, je veux juste dire qu'osez y aller, restez en sécurité évidemment, mais n'oubliez pas que vous êtes fortes, que le corps s'adapte, que plus vous le ferez, plus vous vous sentirez capable. Encore une fois, ce n'est pas une injonction et pas une obligation. Mais si vous sentez l'envie, c'est complètement quelque chose qui est accessible et vous êtes largement assez forte pour le faire et c'est cool de l'entendre des fois.

  • Speaker #1

    Carrément. Trop bien. Merci beaucoup Clémence. Et du coup, je dois vous encourager à aller acheter le livre parce que là, on essaie de faire un petit aperçu pleinement de podcasts. Mais évidemment, c'est bien plus complet que ça. Donc, très bon livre, très bon achat. Très bon cadeau aussi, je pense, au prix à certaines personnes.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour ton invitation et pour la lumière que tu offres au sujet surtout.

  • Speaker #1

    Merci,

  • Speaker #0

    à bientôt, salut.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes, cela nous aide. A bientôt !

Chapters

  • Introduction et présentation de Clémence Blau

    00:03

  • Le parcours de Clémence et l'écriture du livre

    00:08

  • Les enjeux féministes de la randonnée

    00:19

  • Pourquoi écrire un guide pour femmes randonneuses ?

    00:30

  • Les freins à la pratique de la randonnée pour les femmes

    02:08

  • La randonnée comme acte d'émancipation

    06:22

  • Conseils pratiques pour débuter la randonnée

    18:28

  • Message de fin et encouragements pour les femmes

    39:55

Description

Vous rêvez de marcher seule, de vous évader, mais vous bloquez sur l’orientation, la peur des patous ou la question de l’équipement ? Et si la rando devenait un terrain de liberté, sans injonctions, juste pour vous?


Dans cet épisode, je reçois Clémence Blot. Illustratrice, randonneuse et co‑autrice avec Camille Chrétien du livre « Randonneuses, le guide – se libérer sur les sentiers en solo ou en groupe ». Avec ses dessins, Clémence rend accessibles des sujets concrets et parfois tabous pour que chaque femme puisse trouver sa place sur les chemins.


Au programme:

  • Comment une nuit au Taillefer a déclenché l’idée d’un guide engagé et participatif ?

  • Quelles sont les peurs les plus fréquentes (agression, orientation, charge mentale) et comment les apprivoiser sans se mettre en danger ?

  • En quoi la randonnée permet de reprendre confiance, de se réapproprier son corps et son temps ?

  • Par où commencer pour progresser pas à pas, sans pression ni blessures ?

  • Cycle, périnée, ménopause : quels impacts sur l’effort et la nutrition en rando ?

  • Quel matériel privilégier pour un sac adapté à sa morphologie?


Si vous vous demandez encore si le « dehors » est fait pour vous, cet épisode va vous apporter des repères, des témoignages et des clés pour oser en toute sécurité.


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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: https://soundcloud.com/jenseast

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr


🔑 Mots clé pour cette épisode

Randonnée au féminin, Émancipation féministe, Randonnée solo femme, Livre randonnée femmes



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor, le podcast des sports outdoor aux féminins pour s'inspirer, apprendre et oser. Bonjour à toutes, aujourd'hui je reçois Clémence Blau, illustratrice, randonneuse expérimentée et co-auteur avec Camille Chrétien du livre « Randonneuse, le guide, se libérer sur les sentiers » . Dans cet épisode, nous allons parler du parcours de Camille, de la dimension aussi engagée et féministe de ce guide, et on partagera également des conseils pour la randonnée en tant que femme,

  • Speaker #1

    en solo ou en groupe.

  • Speaker #0

    Bienvenue, est-ce que tu veux bien te présenter Clémence ?

  • Speaker #1

    Merci, je m'appelle Clémence Blo, je suis illustratrice et randonneuse, évidemment, et je suis la co-autrice du livre « Randonneuse le guide » avec Camille Chrétien, comme tu viens de le dire. Dans mon métier d'illustratrice tous les jours, je communique par la bande dessinée, mon objectif c'est de vulgariser les choses, qu'elles soient comprises et qu'elles soient retenues. et c'est exactement ce que j'ai essayé de faire dans ce livre c'est que Les illustrations ne servent pas juste à accompagner, à être avec le texte, mais vraiment à le supporter et à faire que ça aide à la compréhension et que ça supporte le texte.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement, ça fonctionne bien. Moi, j'ai lu ce livre, je l'avais déjà conseillé dans la newsletter de la Sportive Outdoor. Et c'est vrai que le mélange texte et illustration, c'est top et ça aide complètement. C'est très agréable à lire, mais c'est vrai que ce n'est pas juste un joli dessin. Ça va, pardon, c'est le grand possible. Et alors, quel sport est-ce que tu pratiques ? Uniquement rando ou est-ce que tu fais aussi d'autres choses ?

  • Speaker #1

    Alors, évidemment, je fais de la randonnée. J'habite actuellement à Grenoble, donc même si la randonnée, ce n'est pas forcément qu'en montagne, c'est vrai qu'on a un beau terrain de jeu autour de chez nous. Et sinon, je fais d'autres sports aussi. Je fais pas mal de vélo, surtout en itinérance pour mes vacances. Un peu de course à pied et beaucoup d'escalade aussi. C'est bien rempli.

  • Speaker #0

    Que des sports outdoors.

  • Speaker #1

    Voilà, exactement. Au bon endroit,

  • Speaker #0

    carrément. Et qu'est-ce qui vous a poussé alors, Camille et toi, à écrire ce livre ?

  • Speaker #1

    Avec Camille, on est amies depuis très longtemps. On s'est rencontrées pendant nos études et on s'est retrouvées à Grenoble. Et en fait, c'est vraiment parti d'une expérience, je dirais, personnelle qu'on a eue toutes les deux. En fait, on est parties en randonnée dans le massif du Taillefer, pas très loin de Grenoble. Et en fait, on est partis avec nos compagnons respectifs et une amie d'enfance, ma meilleure amie d'enfance. Donc, on est partis tous les cinq. Et en fait, Camille, elle avait tout organisé. Donc, elle avait choisi la cabane. Donc, c'était une nuit en cabane non gardée. Elle avait choisi la cabane. Elle avait regardé comment il y allait. Enfin, voilà, elle avait un peu tout organisé. Ça s'est super bien passé. C'était pour un nouvel an. Donc, c'était trop chouette. Et en fait, le lendemain, quand on est redescendu de cette cabane, Camille a été vraiment trop fière. C'était la première fois qu'elle organisait tout. Alors qu'en fait, ça fait des années qu'elle en était complètement capable. Mais voilà, elle a un compagnon qui vient de Grenoble, donc qui est très habitué à la montagne. Donc il avait tendance à prendre le lead sans méchanceté ou sans quoi que ce soit. Mais voilà, comme lui, il savait faire depuis l'enfance. Ben voilà, elle n'avait jamais... pris le lead de le faire, on va dire. Et en fait, elle était tellement fière. Et voilà, ça nous a posé des questions de pourquoi tu ne l'as pas fait avant, parce qu'en fait, tu en étais capable. Et du coup, ça nous a tout de suite questionné sur... Enfin, je ne sais pas, on a réfléchi à la descente et vraiment, on était dans ce truc de, en fait, trop bizarre, pourquoi tu n'as jamais pris le lead avant. Et du coup, on s'est dit, peut-être qu'il y a des femmes qui ont aussi des freins. En fait, on n'était pas toutes seules à ressentir ça. Et c'est là où on s'est dit, à partir de ces constatations qui étaient très personnelles au départ, est-ce qu'en fait il n'y a pas des femmes qui ressentent aussi des freins à pratiquer la randonnée ? Et c'est là où on a mis des affiches dans Grenoble, au départ un peu au hasard. On a mis des affiches, on a dit aux femmes, si vous avez des freins, venez nous en parler. Et on a été très étonnées parce que l'atelier, on l'a rempli en quelques heures. Et en fait, on s'est aperçu qu'il y avait beaucoup de femmes qui avaient envie de s'exprimer, qui avaient envie d'en parler. Et c'est un peu venu de là, après, à force d'en parler et de récolter ses freins, on va dire.

  • Speaker #0

    C'est trop chouette comme démarche aussi d'avoir mis des affiches et du coup, était vraiment récolté le retour des gens sur le terrain, le retour des femmes.

  • Speaker #1

    Ouais, voilà, c'est ça. On n'avait pas envie de parler juste de nous. L'idée, c'était vraiment de comprendre aussi comment se plaçaient les freins. Comment les femmes avaient leur relation à la randonnée ? Quelles étaient leurs peurs ? Et du coup, on trouvait ça intéressant d'aller carrément les interroger. On a eu tout type de profils. On a eu même des accompagnatrices moyenne montagne qui, elles, avaient eu des freins à passer le diplôme. Donc voilà, c'est des discussions qui sont hyper intéressantes.

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Et comment est-ce que vous avez fait pour... Vous avez réuni en fait un peu toutes ces expériences, les vôtres et celles dont on vous avait parlé, pour vraiment nourrir l'écriture de ce livre ?

  • Speaker #1

    Oui, voilà, c'est ça. On le retrouve dans le livre... où on met un peu les freins je le montre à la caméra mais en podcast ça... Mais en gros...

  • Speaker #0

    Sur la vidéo YouTube on le verra.

  • Speaker #1

    Exactement, il faut regarder la vidéo YouTube. Mais en gros on a voulu vraiment lister les freins que les femmes pouvaient avoir en participatif. Donc il y a des freins qui sont ressortis qui sont non genrés parce que les hommes aussi peuvent avoir certains freins à partir en rando. Il y en a qui étaient très genrés au contraire. Donc voilà, l'idée, c'était un peu de faire... Après, ce n'est pas une étude sociologique qu'on a fait sur des... Enfin voilà, ce n'est pas notre métier, mais l'idée, c'était quand même de partir du terrain et d'essayer vraiment de comprendre ce que les femmes ressentaient finalement.

  • Speaker #0

    Oui, c'est déjà une super démarche. Et dans le livre, vous parlez vraiment d'un acte d'émancipation féministe. Et pourquoi est-ce que la randonnée, c'est un terrain de liberté pour les femmes ?

  • Speaker #1

    Parfait. Plein d'aspects, en fait, c'est un terrain de liberté. Déjà, c'est se réapproprier son corps, son temps. Les femmes, elles sont soumises à plein d'injonctions, plein de contraintes dans leur quotidien. Elles doivent souvent s'occuper de personnes, de choses. Elles ont un quotidien très rempli. Donc la rando, c'est aussi une manière de dire j'occupe mon temps de cette manière. Et c'est vraiment un acte fort un peu dans notre société. Et puis en dehors de ce que ça apporte physiquement de se dépenser. et mentalement aussi de déconnecter et d'être dans la nature, je dirais que c'est aussi se prouver qu'on est capable, en quelque sorte. Parce qu'en fait, la rando, c'est quand même beaucoup d'apprentissage. Il y a beaucoup de choses à savoir. Il y a l'orientation, il y a choisir un itinéraire, il y a voir son matériel, il y a savoir ce... Enfin, il y a... vraiment plein de choses. Il y a aussi une dimension physique de réussir à aller jusqu'au bout et des choses comme ça. Et en fait, la randonnée permet de prendre confiance en soi et en fait, c'est des choses qui se répercutent sur le quotidien parce qu'en fait, ça nous donne confiance en nous et donc ça nous fait un parallèle dans notre quotidien. Après, on se sent mieux, on est capable d'accomplir des choses et c'est vraiment la valorisation de soi-même, elle est vraiment importante.

  • Speaker #0

    Oui, c'est clair. C'est vrai qu'une fois qu'on a confiance, ça s'applique à plein de choses. C'est ça. Et est-ce que ça aide aussi à affirmer sa place, comme les victimes aussi, dans des milieux qui sont parfois un peu masculins, enfin des milieux ou même des espaces, qu'il y a toujours un peu ce côté où l'extérieur, le fait d'être dehors, c'est plus masculin que féminin. La femme, traditionnellement, elle est plutôt à l'intérieur, dans son foyer.

  • Speaker #1

    Oui, c'est exactement ça. Et plus il y aura de femmes qui représenteront l'extérieur, et plus ça en incitera d'autres. Et d'ailleurs, je reviens sur des chiffres. C'est Chloé Chaudemanche qui nous les donne. Chloé Chaudemanche, elle fait actuellement sa thèse sur la pratique de la randonnée itinérante, l'impact du genre, pardon, sur la randonnée itinérante. Donc, elle est en thèse à l'Université de Lyon et elle nous a beaucoup aidé sur le livre. Et d'ailleurs, vous pouvez retrouver... J'ai trouvé plein de ses chroniques dedans. Et ce qu'elle explique, c'est qu'en fait, il y a autant de randonneuses que de randonneurs. Quand on parle, par exemple, de la marche au quotidien, enfin de marche de quelques heures, on va même être sur 55% de femmes. Donc, des randonneuses, il y en a beaucoup. Et en fait, ce que les chiffres montrent, c'est que plus on va se spécialiser sur des pratiques, donc plus, par exemple, on va aller en montagne, ou plus on va partir sur plusieurs jours, qui sont des pratiques plus extrêmes, entre guillemets, ou en tout cas plus longues, plus techniques, et bien là, direct, on va passer sur un 30-70% d'hommes. Et en fait, c'est un peu ça le souci, c'est que dès qu'on va arriver sur d'autres pratiques, Alors après, il y a plein d'explications. Peut-être que les femmes ont sûrement moins de temps dans leur quotidien. Il y a plein d'appréhensions. Là, on en revient à tous les freins. Mais plus on aura aussi une représentation plus équilibrée, plus les femmes prendront leur place extérieure.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Il peut y avoir plein de raisons, mais c'est vrai que l'idée, c'est aussi de se dire, il y a peut-être des femmes qui ne le font pas parce qu'elles n'ont pas envie.

  • Speaker #1

    Mais moins celles qui en ont envie,

  • Speaker #0

    là, lever ce problème-là. Et c'est vrai que les chiffres seront sans doute un peu plus équilibrés quand même à un moment.

  • Speaker #1

    Exactement. L'idée de notre livre n'est pas du tout de rajouter des injonctions aux femmes en leur disant, allez, il faut absolument aller en randonnée, sinon vous loupez quelque chose. L'idée, c'est vraiment de lever les freins pour les femmes qui n'osent pas. pas, parce qu'il y en a beaucoup, et de les accompagner, de leur montrer des exemples, aussi d'expliquer sociologiquement pourquoi on n'a pas cette place dans l'extérieur. C'était un point important de notre livre, et on s'est fait accompagner par des sociologues de l'Université Stabes de Grenoble, justement pour expliquer pourquoi les femmes étaient moins en montagne historiquement, parce qu'en fait, je trouve que Aïe ! Des fois, on a tendance à se dire « Ah, j'ose pas, parce que j'ai peur, parce que je ne me sens pas capable. » Mais en fait, il y a une construction sociale derrière ça, c'est culturel. Et en fait, ça nous enlève une culpabilité énorme de l'analyser, ce truc-là. Ce n'est pas juste nous qui nous sentons nuls. Et pour nous, c'était vraiment important d'aller aussi dans ces explications, de dire aussi qu'il y a 60 ans, on représentait les femmes. était sur des magazines, par exemple, de montagne, c'était dans le cadre de montrer que la montagne était accessible pour tout le monde. Et en gros, même si les femmes... Regardez, si les femmes arrivent à y aller, c'est que c'est facile. Donc venez, c'était pour promouvoir le tourisme.

  • Speaker #0

    Et en plus, même une femme peut le faire.

  • Speaker #1

    Exactement. Et en fait, ça, c'était il n'y a pas très longtemps. Il y a eu très peu de générations entre maintenant et avant. Donc c'est aussi normal. Nous, on voudrait qu'il y ait passé frein, évidemment, mais ils sont aussi normaux. Et en fait, il ne faut pas non plus flageller de les avoir.

  • Speaker #0

    Oui, ça, c'est super intéressant. Parce que c'est vrai que sinon, ça rajoute encore un autre frein. Parce qu'en fait, la personne, en tant qu'individu, elle culpabilise et elle se dit « je suis vraiment nulle » .

  • Speaker #1

    Et je pense que les femmes n'ont pas besoin qu'on leur rajoute des injonctions dans leur vie. Je pense que ça.

  • Speaker #0

    En général, on gère tout seul.

  • Speaker #1

    Elles sont sages. Ça va, ouais.

  • Speaker #0

    Et quels sont les principaux... Alors évidemment, on ne va pas révéler tout le livre, mais de toute façon, on n'aurait pas le temps, parce qu'il n'est pas vraiment bien fourni. Mais quels sont les plus gros freins et les idées reçues que vous avez voulu déconstruire ? Et peut-être aussi, quels sont ceux qui vous ont le plus étonné ? Parce qu'il y en a peut-être que vous aviez en tête, et d'autres, en discutant, vous vous êtes rendu compte que c'était aussi des freins.

  • Speaker #1

    Ouais, ça c'était hyper intéressant. Donc du coup, on a fait un peu cet état des lieux des freins. Donc avec des femmes sur le terrain, on en a rencontré d'autres. Et puis aussi dans ce qu'on pouvait voir dans les blogs, des choses comme ça, ou ce qui se dit même sur les réseaux sociaux, c'est intéressant aussi d'étudier ça. Donc les principaux freins qui sont revenus, si on devait les classer, l'un des premiers, c'est la peur d'être agressée, la peur des hommes surtout. celle-ci elle est vraiment très présente les femmes sont très conscientes en général qu'elles ont moins de chances de se faire agresser en montagne, en nature, en forêt que dans la rue mais n'empêche que cette peur elle existe et c'est pas pour autant qu'il faut l'invisibiliser en tout cas, je dirais que c'est une des premières peurs Après, on a beaucoup noté aussi de freins physiques liés aux femmes. Donc, on connaît le principal, ça va être les règles. Mais en fait, il n'y a pas que les règles, il y a l'entièreté du cycle qui peut avoir un impact sur notre forme, sur notre mental. Il y a aussi tout ce qui va être périné, qui est un sujet qui est assez peu connu et aussi assez invisibilisé, encore une fois. On parle très peu d'incontinence, alors que c'est un sujet qui touche vraiment beaucoup de femmes. C'est un sujet un peu honteux, entre guillemets. On a aussi la ménopause, qui est aussi un sujet qui mérite beaucoup plus de lumière, à mon sens. Donc voilà, il y a tous ces freins qui ne sont pas des peurs, mais qui sont des choses qui limitent l'activité, on va dire. Et après, un gros frein, moi, qui m'a surpris d'être aussi présent, on va dire, c'est vraiment l'orientation. Beaucoup de femmes disent qu'elles n'ont pas le sens d'orientation, qu'elles ne savent pas se débrouiller. Ça, c'est vraiment une construction culturelle. Il n'y a pas d'études scientifiques à l'heure actuelle qui montrent que... Alors, il y a certains individus qui arrivent mieux à se repérer dans l'espace. Mais en fait, il n'y a pas du tout de... Un homme y arrive et une femme y arrive. Ça se joue entre individus. Donc vraiment, ça n'a rien à voir. Il y a une grosse, grosse part d'apprentissage. Il y a une étude en 2006, qui est très révélatrice, je trouve, qui a été faite en Angleterre, qui a étudié deux populations. Une population de chauffeurs de bus. londonien et une population de chauffeurs de taxi. Et en fait, ils ont fait des scanners. Donc, l'orientation, ça se passe au niveau de l'hypophyse dans le cerveau, qui est une zone du cerveau. Et en fait, ils ont constaté qu'en moyenne, les chauffeurs de taxi avaient un hypophyse bien plus développé que les chauffeurs de bus. Et en fait, les chauffeurs de bus l'avaient développé, évidemment, puisque... parce que quand même, ils sont chauffeurs de bus. Mais en fait, le fait de suivre une ligne de bus qu'ils faisaient quotidiennement, donc ça leur arrivait de changer et tout, mais de suivre toujours le même parcours, ne n'imposait pas au cerveau un travail supplémentaire, alors que les chauffeurs de taxi, comme chaque course est différente, en fait, ils avaient une bien meilleure conception de l'espace et tout ça. Donc vraiment, il y a un aspect apprentissage. C'est pas évident, on a tendance à dire que la randonnée il suffit d'enfiler des baskets. C'est pas vrai, il y a des choses à apprendre, il ne faut pas sous-estimer, mais ça s'apprend et c'est accessible à tout le monde.

  • Speaker #0

    C'est intéressant de se dire que c'est juste de l'apprentissage. Il y a peut-être un niveau de base chez certaines personnes plus ou moins bon.

  • Speaker #1

    Exactement, oui. Et puis après il y a plein d'autres freins, en dehors de ces trois freins, il y a plein d'autres freins qui sont non genrés typiquement. la rencontre avec un patou qui peut faire peur, ou plein de choses comme ça. Mais en fait, quand on creuse un peu, on s'aperçoit que même ces fringues qui sont non genrées, on peut trouver un impact du genre, dans le sens où souvent les femmes, dès l'enfance, elles sont moins en extérieur, on les pousse moins à les explorer, et en fait, elles sont moins confrontées à ces situations. Et en fait, si on est moins confronté à une peur qu'on peut avoir, elle va être encore plus énorme et on va encore plus s'en faire des montagnes. Et en fait, oui, le patou, on peut toujours en avoir peur, sauf que si on est confronté à plein de patous où ça se passe bien, cette peur, petit à petit, elle est plus acceptable. Et donc même les peurs, je dirais non genrées, peuvent quand même avoir un prisme de genre.

  • Speaker #0

    C'est là que c'est fou, c'est que ça a un impact énorme au final. Enfin, c'est tellement... Merci. la société dans laquelle on vit.

  • Speaker #1

    C'est ce qu'on dit souvent, c'est que le livre, il est sur la randonnée, mais c'est quand même un prétexte à la discussion et à l'ouverture sur d'autres sujets. Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    C'est bien, ça fait les deux comme ça. On va essayer de passer à quelques petits conseils pratiques. Là encore, on ne va pas tout révéler. Le mot très gros, je vous invite à aller vraiment les ceux que je lis. Mais est-ce que tu as quelques grands conseils à donner aux femmes qui nous écoutent pour qu'elles osent justement se lancer soit en solo, soit en groupe dans la rando ?

  • Speaker #1

    Oui, le conseil principal est quand même assez classique, dans le sens où je dirais de commencer doucement. Il n'y a pas besoin de partir tout de suite en montagne, c'est presque même dangereux. Partir autour de chez soi, démarrer, faire des petites boucles. habituer son corps, habituer son mental, à faire petit à petit, c'est hyper important. Ça ne sert à rien de se lancer dans des énormes trucs, il n'y a pas de pression, il n'y a pas d'histoire d'ego, il faut rester en sécurité, il faut oser, mais tout en restant en sécurité, c'est hyper important. Donc je dirais, voilà, commencer petit à petit, s'habituer, et puis ne pas hésiter à consulter, nous dans le livre, ce qu'on a voulu, c'est vraiment repartir de la base. qui n'est pas de question bête, qu'on n'ose pas poser des fois parce qu'on se dit « Ah, mais ça, je devrais le savoir » ou des choses comme ça. Donc voilà, on a voulu vraiment repartir de la base, donc ça peut être une ressource. Il y en a plein aussi sur Internet. Je sais que tu as interviewé il n'y a pas longtemps les géonautrices, par exemple, qui font des vidéos qui sont très adaptées pour apprendre. Aussi, ne pas hésiter à se faire accompagner d'une accompagnatrice ou d'un accompagnateur moyen de montagne. C'est leur métier. Je le redis, mais on a tendance à dire que partir en randonnée, c'est juste aller marcher et enfiler des baskets. Mais il y a d'autres choses et il peut y avoir des... C'est un apprentissage, donc c'est aussi normal de se faire accompagner. Il n'y a aucune honte à ça. Et au contraire, pour avoir fait des randonnées avec des AMM pour l'écriture du livre, j'ai appris beaucoup de choses. Alors que je randonne depuis 15 ans, j'ai appris beaucoup de choses sur les massifs, sur les plantes, sur les animaux. Et c'est aussi d'autres choses. que je n'aurais pas appris sans eux.

  • Speaker #0

    C'est encore une autre expérience et c'est hyper intéressant en général. Et au niveau de la préparation physique et un peu mentale, comment est-ce que tu conseilles d'aborder les choses ? Y aller progressivement aussi, j'imagine, ou est-ce que tu as d'autres petits tips à conseiller ?

  • Speaker #1

    Bien sûr, y aller progressivement et se faire son expérience. Physiquement, c'est principalement ça. Après je dirais qu'un des gros freins c'est quand même le poids du sac surtout si on part quelques jours. Le poids du sac, il faut savoir que surtout les premiers jours c'est quand même assez intense. Après le corps il s'habitue quand même un peu comme quand on part en vélo, on sent moins la selle sur les jours 3-4. Donc c'est un peu pareil avec le sac à dos. Mais après ne pas hésiter aussi à pourquoi pas faire des exercices de renforcement qu'on peut trouver. sur internet il ya des vidéos après faut faire les faut faire attention Ausha de ce qu'on fait mais mais c'est important aussi parce que il n'y a pas besoin forcément d'aller dans une salle et de payer un abonnement mais juste même des fois avec des bouteilles d'eau ça suffit de ça suffit pour pour se muscler un peu ce muscler le dos ça peut se rassurer ça peut rassurer pardon et ça peut permettre de vraiment partir plus sereinement. Après, je dirais pour le mental, je pense que les peurs, elles s'apprivoisent petit à petit. Il ne faut pas oublier que la peur, c'est quand même quelque chose qui est là pour nous aider à la base, pour ne pas nous mettre en danger. Donc, il faut l'écouter aussi. Ce n'est pas forcément que du négatif. Et vous verrez très vite que les peurs, elles, petit à petit, elles partent au bon moment quand on prend confiance.

  • Speaker #0

    Oui, c'est sûr. Si on y va progressivement, au fur et à mesure, on se dit « Ah, en fait, ça va » .

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et au niveau de l'équipement, tu parlais par exemple du sac. Est-ce qu'il y a des choses à savoir pour vraiment choisir un équipement qui est bien adapté aussi à la morphologie féminine ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a plein de choses. Il ne faut pas hésiter à demander dans les magasins pour bien choisir son sac. Donc souvent, par exemple, les sacs, ils ont des dos moins longs pour les femmes. pour que la ceinture de hanche et les épaules aient le bon espacement. On donne des conseils dans le livre sur comment bien le régler, par exemple. C'est hyper important. Oui, c'est hyper important. Et après, il y a beaucoup de questions aussi, notamment sur les vêtements. Nous, on est allés interviewer deux acteurs du... du textile, qui sont d'Hécatlons, qui sont très connus. Et puis, et puis Tortle, qui est plus une petite entreprise, mais qui, en fait, c'est la seule marque de vêtements outdoor qui est vraiment spécialisée pour les femmes. Donc, c'était hyper intéressant de voir aussi quels étaient leurs processus de développement. Moi, je sais que j'ai du mal, quand je vais dans un magasin, à trouver... quelque chose qui me va aux hanches, où je suis pas trop serrée, où j'ai des poches. C'est toujours classique,

  • Speaker #0

    les femmes n'ont pas besoin de poches.

  • Speaker #1

    Non, pas besoin. Eh bien,

  • Speaker #0

    en fait, si.

  • Speaker #1

    Et du coup, c'était aussi intéressant d'aller discuter avec eux et de voir aussi qu'ils étaient dans une optique, l'un comme l'autre, qui sont quand même des extrêmes au niveau placement. et au niveau taille d'entreprise, qu'ils étaient hyper friands aussi des retours. Moi, c'est quelque chose qui m'a vachement marquée. Et en fait, qui nous encourageait justement à dire aux gens et à diffuser que c'était intéressant pour eux d'avoir des retours autant sur comment on se sentait dans les vêtements.

  • Speaker #0

    Oui, intéressant. C'est bien que les marques... J'ai l'impression que ça vient quand même plus qu'avant, que les marques s'emparent quand même un petit peu du sujet. Et du coup, ça fait des progrès là où il y a quelques années. C'est vrai que c'était une galère de trouver sur certains sports des choses adaptées.

  • Speaker #1

    Oui, c'est en marche. Après, il y a encore des progrès à faire, je pense.

  • Speaker #0

    Oui, il y a une marge.

  • Speaker #1

    C'est un avis plus personnel, mais je donne la marge.

  • Speaker #0

    C'est correct toi. Le nombre de fois où tu... En plus, c'est marrant parce qu'il y a plein de fois où on te dit non mais c'est mixte. Ah non, c'est pas mixte, c'est homme et si t'es une femme c'est sûr que tu peux l'acheter.

  • Speaker #1

    Oui voilà. Parce que souvent ça t'ira pas. Ouais. Ou alors ça te fera des gros trucs à des endroits où ça marche pas et tu vas être toute serrée aux hanches et... Bref,

  • Speaker #0

    complètement. Avec une taille hyper... Enfin bon, on voit le problème. Et vous parlez aussi, tu l'as déjà un petit peu évoqué, mais vous parlez aussi dans le guide d'aspects vraiment féminins, comme la grossesse, gestion du cycle, ménopause, le fait qu'on ait aussi des enfants. Parfois en jeune âge, ce n'est pas non plus évident de randonner, etc. Est-ce que tu as un exemple concret à donner, un des conseils que vous donnez sur une situation adaptée à ce genre de cas ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors, c'est plutôt Camille, ma co-autrice, qui est l'experte de ce domaine, parce que Camille, elle est naturopathe, donc conseillère et éducatrice de santé. Je vais tenter de répondre quand même à sa place, parce que j'ai quand même... Et d'ailleurs, j'ai beaucoup appris dans le livre. Et c'est aussi quelque chose que je dis, c'est que même si des fois, on a l'impression que ça peut être quelque chose qui s'adresse uniquement aux débutants, débutantes. mais en fait Moi, ça fait 15 ans que je randonne et j'ai appris plein de trucs en écrivant le livre, donc il y a plein de choses. Et notamment sur la partie de Camille qui est plutôt santé. En fait, ce qu'elle a voulu faire dans la partie qui est vraiment plus associée au corps, c'est vraiment repartir de la base. Typiquement, on parle tout le temps de bouleversement hormonal, les hormones. On entend le mot hormone partout, mais déjà une hormone, qu'est-ce que c'est ? Enfin déjà, voilà. L'hormone, c'est vraiment une cellule qui va passer un message. Donc, en fait, si elle passe bien le message, tout va bien. Si elle passe mal le message, ça commence à disjoncter déjà. Et en fait, rien que de savoir ça, elle a vraiment fait cet effort de vulgarisation qui est hyper intéressant. Et donc, du coup, elle explique tout le cycle. Et c'est hyper intéressant de juste mieux se connaître, mieux s'analyser. En fait, ça permet déjà de... Le cycle chez une femme, on peut le voir comme une contrainte parce qu'on a nos règles, mais on peut aussi le voir comme une chance, dans le sens où c'est quand même un indicateur de notre santé. Si notre cycle s'allonge, si notre cycle se raccourcit, en fait ça donne des informations sur notre état de santé. Donc c'est quand même quelque chose qui revient tous les mois et qui nous permet de savoir si on a des déséquilibres. Donc c'est quand même très intéressant. Et donc voilà, Camille explique aussi tout ce qui peut impacter pendant... Pendant le cycle, par exemple, on va souvent parler des règles et de la période prémenstruelle qui peuvent être difficiles. Mais typiquement, la partie post-évolution, post-ovulation, on peut avoir beaucoup plus faim. Ce qui peut impacter pendant la randonnée parce qu'on ne va pas avoir les mêmes besoins que d'habitude. Et en fait, on va avoir très faim, donc on va avoir tendance à manger des barres de céréales, des choses très sucrées. Et en fait, ces choses très sucrées peuvent nous créer de l'hypoglycémie réactionnelle. Parce qu'en fait, on a mangé des sucres trop rapides. Et donc du coup, on va avoir un impact direct où on va se sentir en hypoglycémie alors qu'on a beaucoup mangé. Donc ça, ça peut être un exemple. Et donc du coup, elle conseille derrière quels sucres privilégier pour éviter ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement, c'est intéressant. C'est chouette aussi de connaître ces grandes phases et aussi de savoir, d'essayer de comprendre comment on fonctionne nous, parce que c'est très individuel. Et aussi, du coup, de ne pas paniquer et culpabiliser à nouveau. Genre, si ça nous arrive, on se dit, ah ben en fait, c'est juste ce moment-là du cycle.

  • Speaker #1

    Ben oui, c'est aussi ce qu'on nous a rapporté pour notamment la... Pardon, la ménopause, merci. Est-ce que beaucoup de femmes nous ont rapporté pour la ménopause ? Ou en fait, par exemple, elles étaient sur une montée, donc c'est parfois des randonneuses qui se sont expérimentées. Elles sont sur 100 mètres de dénivelé, ce qui est déjà bien, mais ce qui n'est pas non plus énorme pour le niveau qu'elles avaient. Et en fait, elles racontaient qu'elles avaient juste une envie, c'était de jeter leur bâton par terre.

  • Speaker #0

    parce que désespoir, parce qu'elle ne se sentait vraiment pas bien. Et en fait, à l'époque où ça leur est arrivé, elle n'avait aucune conscience que c'était la ménopause, et donc en fait, elle se sentait extrêmement nulle. Alors qu'en fait, si hormonalement, tu sais ce qui se passe, si tu sais que du coup, tu ne produis plus telle hormone et tout, ça ne va pas t'enlever le sentiment complètement que t'es nulle et que t'arriveras jamais à rien, mais par contre, ça te permet juste de te dédouaner en disant ok. Ça fait partie du process, je fais une pause, ça va aller.

  • Speaker #1

    Ça aide quand même toujours, je trouve, de savoir d'où ça vient et juste de ne pas se dire, ah ben non, c'est juste moi, je ne sais pas, je ne suis pas motivée ou quelque chose comme ça. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, il y a quelque chose que j'ai beaucoup aimé dans le livre, c'est tous les témoignages que vous avez mis. Il y a vraiment énormément de témoignages de femmes et c'est très varié. Est-ce que toi, il y en a un qui t'a particulièrement marqué ?

  • Speaker #0

    Oui, en fait, beaucoup m'ont marqué. Tu t'en doutes ? J'imagine. Tu t'en doutes. Et c'était d'ailleurs, j'en rentre vite pour remercier toutes les femmes qui nous ont fait confiance parce qu'elles ne savaient pas trop où on allait quand on est allées les interviewer. Et d'ailleurs, c'est quelque chose qui est beaucoup revenu. C'est chez beaucoup de femmes qu'on a interviewées. La première réaction, ça a été de me dire, ah non, mais moi, je n'ai rien à raconter. Ah non, mais moi... Euh... Moi, je ne fais rien d'exceptionnel. Et c'était hyper révélateur, parce que je trouve que quand on pose ces questions à un homme, très vite, il va nous raconter la dernière rando qu'il a fait et combien il y avait de D+, quoi. C'est très positif, du coup.

  • Speaker #1

    C'est vraiment très féminin, effectivement.

  • Speaker #0

    Et j'ai trouvé ça d'autant plus important de valoriser les discours qu'avaient ces femmes. et justement de les mettre en lumière parce qu'elles avaient chacune une pratique différente et c'est hyper intéressant. Pardon, je réponds à ta question.

  • Speaker #1

    Non, c'était bien de le signaler.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est un truc hyper important, je trouve. Il y a plusieurs témoignages qui m'ont marquée. Par exemple, on est allé voir des professionnels et j'ai trouvé que le témoignage de la bergère est hyper intéressant. parce qu'il permet vraiment... Je sais que le patou, c'est un vrai sujet chez plein de personnes, y compris moi. Et j'ai trouvé ça hyper intéressant. Alors, elle ne donne pas la clé secrète de vous ne serez plus jamais embêtés par des chiens promis. Mais par contre, elle explique vraiment quelles sont les dynamiques dans un troupeau, comment ça fonctionne, comment... Voilà, différents types de chiens, comment elle-même, elle s'est fait accepter dans le troupeau. Et elle donne des tips qu'on ne voit pas forcément toujours partout, typiquement sur les parfums, les crèmes solaires, qui induisent en erreur les chiens. Parce qu'en fait, les chiens, ils ont un apprentissage, ils découvrent petit à petit. Donc ils vont découvrir un vélo, ils vont découvrir... Et en fait, ils vont petit à petit associer à ça, c'est pas un danger, ça c'est pas un danger. Et typiquement, un humain, il reconnaît l'odeur de l'humain. Ça sert à rien de se cacher parce que ça fait des centaines de mètres qu'il vous a calculé. Mais par contre, avoir une odeur particulière, ça va le déranger. Et ça, ça peut le faire un peu vriller, par exemple. Toutes les odeurs chimiques auxquelles il ne va pas être habitué, typiquement.

  • Speaker #1

    Ah oui, c'est intéressant, effectivement. Je ne savais pas du tout. Je ne l'ai pas lu encore, c'est ça.

  • Speaker #0

    Pas encore cette partie, je te laisse un peu de suspense. Exactement. Et aussi, nous dire que... Mouah ! Les animaux, si ça se trouve, ils ont vu 50 randonneurs avant nous, ou randonneuses, et que si ça se trouve, il a plu depuis trois jours, que la nuit, il y a eu une attaque de loups. Et en fait, il faut aussi prendre en compte que peut-être l'animal, il est KO, qu'il n'en peut plus. Et nous, on arrive, on est tout frais. Des fois, on sort de notre voiture, on se dit « Ah, ce chien, il est énervé ! » Mais en fait, il a peut-être vécu aussi quelque chose. Donc, c'est plein de choses comme ça qui rendent la chose plus humaine. Encore une fois, ce n'est pas une formule magique, mais ça permet quand même d'avoir un aperçu de ce qui se passe.

  • Speaker #1

    Effectivement, c'est toujours vraiment intéressant. Est-ce que tu as observé une évolution dans la pratique de la randonnée par les femmes ces dernières années ?

  • Speaker #0

    C'est un peu délicat pour moi de répondre à cette question, dans le sens où j'ai assez peu de recul pour être très honnête. Par contre, ce qu'on a posé comme question à Natalia Bazoch, qui est chercheuse à l'université Staps, c'est comment les femmes peuvent se sentir plus légitimes à aller en randonnée, en montagne, en extérieur. Comment leur donner plus de confiance ? Et pour elle, il y a deux leviers importants. Le premier, ça va être sur l'éducation. Comment on éduque les enfants, les filles comme les garçons, via évidemment la famille, mais via aussi l'éducation physique et sportive. C'est quelque chose qu'elle étudie beaucoup. Comment on parle beaucoup de l'occupation des cours de récré, par les garçons qui vont occuper une majorité en jouant au foot. Toutes ces dynamiques-là qui... qui sont intéressantes dès le plus jeune âge. Et l'autre levier, c'est les médias. Vraiment, la façon de représenter. Donc, on peut penser aux médias classiques, la télé, la radio, le podcast comme tu fais, les réseaux sociaux. Mais aussi, on peut penser à tout ce qui est... Ça s'étend pour moi à tout ce qui est représentativité, en fait. Vraiment, le rôle modèle, il est essentiel. Si nous, déjà, quand on avait été petites, on avait vu plus de femmes, en fait, ça encourage aussi. On se dit que c'est possible. On trouve ça accessible. Et donc, dès le plus jeune âge, ça aide vraiment. Et je pense, par exemple, aux influenceuses que je peux suivre sur les réseaux sociaux qui nous inspirent. Mais aussi, je pense aussi aux femmes du quotidien. Moi, par exemple, en dédicace ou en rencontre depuis la sortie du livre, j'ai rencontré des femmes qui viennent me voir et qui me disent « Moi, je n'ai aucun frein. » Et je leur dis « Mais trop bien ! » Donc, vous n'avez pas besoin du livre et c'est super. Mais par contre, par pitié, parlez-en autour de vous. Partagez votre expérience. Parce qu'en fait, on n'a pas besoin d'avoir des milliers d'abonnés. d'avoir une chaîne YouTube extrême ou des choses comme ça. En fait, juste l'influence qu'on peut avoir sur son cercle, il est déjà important. Et chaque expérience est importante. Et c'est aussi pour ça qu'on avait vraiment envie, avec Camille, de valoriser les vécuants.

  • Speaker #1

    Oui, c'est super intéressant. Et c'est tellement juste ce que tu dis sur l'influence qu'on peut avoir. Parfois, ça peut juste être une petite phrase que quelqu'un a dit où on se dit, ah oui, en fait... Ah oui, c'est possible.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    ils n'avaient rien, ça mûrit. Et ça, plus ça, plus ça, au bout d'un moment, peut-être que ça fait que la personne, elle ose se lancer.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Et est-ce que vous avez envie de créer d'autres formats au sourd du guide, tu vois, type atelier, rencontre ou des choses comme ça ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est quelque chose qu'on a déjà commencé un peu à faire. On a fait notamment une conférence avec la Maison de la Montagne de Grenoble pour aller un peu plus loin et puis pour permettre aux gens d'interagir. donc on avait invité une des chercheuses qui intervient dans le livre, une accompagnatrice moyenne-ontarienne et une randonneuse solo qui a fait la Via Alpina sur 5 mois. Donc vraiment...

  • Speaker #1

    Randonnée expérimentée.

  • Speaker #0

    Très expérimentée, oui. Et du coup, c'était très intéressant parce que ça permet d'aller plus loin. Aussi, on a envie de créer des ateliers plus thématiques. Typiquement, on organise en septembre, donc c'est toujours à Grenoble. pour l'instant, mais on va sûrement s'étendre au fil du temps. On va créer un atelier plutôt thématique sur la grossesse et le postpartum. Qu'est-ce qu'on peut faire en rando ? Là, on s'accompagne. Il y aura Camille, qui est naturopathe. Il y aura Mathilde Chabre, qui est kiné spécialisée dans la rééducation du périnée. Ce qui est possible, pas possible. Et puis Muriel Jacmet, qui est sage-femme. Et un peu pour dégommer toutes les choses. On se dit ça c'est possible, pas possible, j'ai le droit, j'ai pas le droit, comment je me sens ? Donc voilà, des thématiques comme ça. Donc voilà, on a envie de développer ce côté plutôt intervention, conférence. On a aussi envie d'aller, pourquoi pas, sur le côté éducation. Ça peut être très intéressant dans les collèges, dans les lycées, c'est quelque chose qu'on envisage. C'est un retour qu'on nous a fait par exemple, parce qu'il y a beaucoup de... Il y a beaucoup de contenu sur le cycle et la façon dont le corps des femmes fonctionne. C'est un retour qu'on a eu, par exemple, de personnes, de femmes qui nous ont dit « Ah, c'est un sujet où je n'étais pas très à l'aise d'en parler avec ma fille, ou même des hommes qui nous disaient « je ne savais pas trop comment en parler » . Et en fait, ça offre un support. Donc on se dit, voilà, dans le cercle de l'éducation, ça peut aussi être très intéressant. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait. C'est chouette, ça va avoir plein d'occasions de faire ces séquences-ci à la bonne parole.

  • Speaker #0

    On a plein d'idées. Après, on ne sait pas le temps qu'on aura, mais on a plein d'idées.

  • Speaker #1

    C'est déjà un bon début. Et pour terminer, est-ce que tu as un message à transmettre, un message de fin à transmettre pour justement des femmes qui hésitent peut-être encore à se lancer sur les sentiers ?

  • Speaker #0

    Moi, je veux juste dire qu'osez y aller, restez en sécurité évidemment, mais n'oubliez pas que vous êtes fortes, que le corps s'adapte, que plus vous le ferez, plus vous vous sentirez capable. Encore une fois, ce n'est pas une injonction et pas une obligation. Mais si vous sentez l'envie, c'est complètement quelque chose qui est accessible et vous êtes largement assez forte pour le faire et c'est cool de l'entendre des fois.

  • Speaker #1

    Carrément. Trop bien. Merci beaucoup Clémence. Et du coup, je dois vous encourager à aller acheter le livre parce que là, on essaie de faire un petit aperçu pleinement de podcasts. Mais évidemment, c'est bien plus complet que ça. Donc, très bon livre, très bon achat. Très bon cadeau aussi, je pense, au prix à certaines personnes.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup pour ton invitation et pour la lumière que tu offres au sujet surtout.

  • Speaker #1

    Merci,

  • Speaker #0

    à bientôt, salut.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes, cela nous aide. A bientôt !

Chapters

  • Introduction et présentation de Clémence Blau

    00:03

  • Le parcours de Clémence et l'écriture du livre

    00:08

  • Les enjeux féministes de la randonnée

    00:19

  • Pourquoi écrire un guide pour femmes randonneuses ?

    00:30

  • Les freins à la pratique de la randonnée pour les femmes

    02:08

  • La randonnée comme acte d'émancipation

    06:22

  • Conseils pratiques pour débuter la randonnée

    18:28

  • Message de fin et encouragements pour les femmes

    39:55

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