- Speaker #0
La Sportive Outdoor, le podcast des sports outdoor aux féminins pour s'inspirer, apprendre et oser. Bonjour à toutes, aujourd'hui je reçois Morgane Lelievre, ultra-traileuse et éco-aventurière qui a traversé la France sur plus de 1500 kilomètres en ramassant des déchets et en intervenant dans des écoles. Avec ce projet La Traversée Verte, Morgane nous montre qu'on peut allier sport et engagement citoyen et elle va nous raconter ça dans ce podcast. Bienvenue Morgane.
- Speaker #1
Hello Anne, merci de me recevoir.
- Speaker #0
Avec grand plaisir. Est-ce que tu veux bien te présenter déjà ?
- Speaker #1
Oui, bien sûr. Moi, c'est Morgane, 35 ans. Je fais du trail depuis pas mal d'années maintenant et je me suis mise à l'ultra trail progressivement. Je me suis rendue compte que mon corps récupérait bien et que j'adorais ça, courir des longues heures en montagne et en nature. Donc voilà.
- Speaker #0
Sympa. Et comment est-ce que ton projet a traversé l'art ?
- Speaker #1
Du coup, j'avais fait un projet en off déjà parce que j'ai habité 9 ans dans le Pacifique, donc 2 ans en Australie. Et je suis arrivée en Australie un petit peu après les incendies qui ont ravagé les forêts, qui ont tué beaucoup d'espèces. Et c'est quelque chose qui m'a beaucoup touchée et marquée. Et je me suis dit que j'avais envie de faire quelque chose à ma petite échelle. J'avais pas forcément de moyens financiers, mais que j'avais des jambes. Et que j'avais envie de les utiliser aussi à bon escient. Donc j'ai mis en place un projet. projet en off, du coup, sur 250 kilomètres, j'ai couru le Larapinta Trail en récoltant de l'argent pour le WWF en Australie, pour qu'ils aient plus de moyens pour pallier à tous ces dégâts. Et ça m'a tellement plu qu'en rentrant en France, il y a trois ans et demi, je me suis dit, tiens, j'ai envie de continuer à faire quelque chose, à allier mes deux passions, en fait, qui sont le trail et l'environnement. Et petit à petit, C'est né il y a un peu plus d'un an. Je me suis dit, mince, il faut que je fasse quelque chose, mais qu'est-ce que je fais ? Et puis c'est vrai que je ramassais déjà beaucoup les déchets sur mes sorties en nature. Et je me suis dit, pourquoi pas faire ça à plus grande échelle ? Parce qu'en revenant à chaque fois aux mêmes endroits et en retrouvant des déchets, on se dit, mince, il y a quelque chose à faire là-dessus. Et puis du coup, petit à petit, j'ai mis en place tout ça. J'ai quasiment un an de préparation pour tout faire, mais c'était un régal.
- Speaker #0
J'imagine que ce n'est pas simple à organiser. Et comment est-ce que déjà tu as choisi le parcours ? Tu as fait la Méridienne Verte, de Dunkerque aux Pyrénées-Orientales. Pourquoi tu as choisi spécifiquement cet endroit ?
- Speaker #1
Alors à la base, je voulais plutôt relier des GR, en traversant la France du nord au sud, mais en reliant les GR. Mais je me suis dit qu'après, ce serait un petit peu compliqué en étant autonome pour se ravitailler, se nourrir et pour l'eau, et pour les poubelles parfois aussi. Et du coup, c'est vrai que la méridienne verte, déjà, c'est quelque chose, on n'en a plus parlé depuis les années 2000. Il y a centaines d'arbres, beaucoup d'arbres qui ont été plantés. Il y a eu des petites célébrations, des petits piqueniques et tout ça. Et depuis, en fait, on n'en parle plus. Il y a beaucoup d'arbres qui sont morts entre temps parce que je ne sais pas s'il n'y a pas eu trop d'entretien ou si peut-être que les arbres n'étaient pas forcément adaptés aux régions. Je ne sais pas trop ce qui s'est passé. mais du coup c'est vrai que Je trouvais ça chouette qu'on puisse en reparler. C'est quand même une ligne historique, c'est à l'origine de la mesure du maître. Et puis, l'avantage aussi, c'est que je passais quand même un peu dans les villes, des villages, en nature aussi. J'ai un petit peu adapté le chemin, mais voilà. Et donc, ça me permettait peut-être de ramasser un peu plus de déchets aussi que si je restais que en nature et en montagne. Donc voilà, je trouvais que c'était un bon compromis.
- Speaker #0
Je suis partie là-dessus. Et comment tu t'es préparée physiquement pour ce défi ? Est-ce que tu avais quelque chose de spécifique ? Ou est-ce que finalement, vu que déjà tu fais de l'ultra trail, c'était déjà intégré ?
- Speaker #1
C'est vrai que ça peut paraître un peu bizarre de dire ça, mais je n'avais pas d'inquiétude vraiment quant à ma capacité à pouvoir le finir. Parce que je sais que je ne suis pas rapide, mais au niveau endurance, sur eux. je récupère vite, surtout en dormant bien et tout ça. Mais je me suis quand même préparée spécifiquement pour, parce que je ne voulais pas avoir de douleurs ou de choses qui m'embêtent, parce que c'était quand même un mois et demi de course à pied tous les jours, avec un gros sac de 10 à 12, 13 kilos selon les jours. Des fois, j'avais deux jours de nourriture dans le sac, plus le poids des déchets.
- Speaker #0
C'est super lourd en fait.
- Speaker #1
Mais en fait, j'ai fait beaucoup de renforcement musculaire. j'ai un petit peu J'ai acheté en début d'année une barre avec des élastiques de résistance. On peut changer la résistance et se renforcer plus qu'au poids du corps. Je me suis dit que ce serait chouette d'avoir un peu plus de poids pour ça, notamment le dos, parce que c'est vrai que le dos prend quand même... prendre quand même assez cher. Je me suis entraînée à courir aussi avec 4-5 kilos sur le dos régulièrement. J'ai fait pas mal d'entraînements où je courais un petit peu le matin, j'allais au travail, et puis je recourais le soir, sur la fatigue en fait. Et c'est vrai que je courais 6 fois par semaine depuis le début de l'année, même depuis la fin de l'année dernière. Et m'entraîner à courir en me baissant aussi. en faisant un peu comme des squats, en ramassant les déchets en même temps. Et du coup, finalement, je n'ai pas eu de soucis. J'ai eu zéro mal au dos, alors que je pense qu'avec le poids et les impacts, ça aurait pu. Mais voilà. Et puis, j'ai juste eu une petite douleur à la cheville, peut-être un peu après le milieu, dans le cantal. Et en fait, j'ai vu l'ostéo. Et puis après, c'est passé. Je me suis dit que c'était la sur-sollicitation. et puis que c'était un peu normal avec tout ce que je faisais.
- Speaker #0
C'est sûr, c'est quand même gigantesque.
- Speaker #1
Mais au final, ça a été, j'ai eu aucun pépin physique, et franchement, c'est chouette.
- Speaker #0
C'est que tu t'es bien préparée. Et au niveau de la logistique, comment est-ce que tu as planifié ? Parce que du coup, tu étais avec ton sac, mais comment est-ce que tu planifiais pour acheter la nourriture, jeter peut-être les déchets, tes interventions aussi dans les écoles ?
- Speaker #1
Du coup, au niveau de... De mon sac, j'avais vraiment tout, donc une tente pour le bivouac, mon petit sac de couchage, mon petit matelas, des trousses de survie, des vêtements de rechange et de l'eau, dont un filtre, une flasque avec filtre, si jamais tu n'es pas sûre de la qualité de l'eau. Et après, en fait, généralement, ce que je faisais, c'est que le soir, en arrivant, je regardais pour la journée d'après, voire les deux jours d'après. un petit peu où je pouvais me ravitailler. Je privilégiais pas mal les boulangeries parce que j'avais des petites poches en coton pour pouvoir éviter moi aussi de faire des déchets parce que c'était aussi le but de faire le moins de déchets possible sur ma traversée. Et voilà, sinon, des petits supermarchés, des petites épiceries de village. Et du coup, je regardais aussi les horaires d'ouverture, mais ça n'a pas empêché qu'il y ait des fois des petits couacs. Sur Internet, c'est écrit que c'était ouvert jusqu'à 12h30. Et puis, tu arrives un peu avant 12h, c'est déjà fermé. Tu ne sais pas pourquoi. Voilà. Mais au final, je me suis quand même bien sortie. Enfin, j'ai réussi quand même à me ravitailler à chaque fois. Puis, c'est vrai que pour le dimanche, il fallait anticiper. Parce que dans des petites communes, il n'y a rien d'ouvert. Donc, des fois, j'avais deux, trois jours de nourriture. Mais ça s'est bien goupillé. Même si, parfois, j'avais peut-être plus envie de fruits, de choses comme ça. C'était peut-être un peu plus difficile dans certains endroits de les trouver. Parce que j'étais... Merci. Vraiment, des fois, au milieu de nulle part. Mais non, ça s'est bien fait. Après, au niveau de la logistique avec les écoles, ça s'est fait très longtemps avant. En avril 2024, quand j'ai commencé à tout préparer, j'ai fait tout le listing des écoles par lesquelles je passais. Et je les ai contactées, je crois, entre septembre et novembre 2024 pour pouvoir en... un petit peu déjà voir s'ils étaient intéressés par mon passage, voir au niveau logistique ce qu'on pouvait faire et tout ça. Et puis, je leur ai très vite donné une date d'arrivée. Donc, une date et une heure estimative, approximative, en leur disant que ça dépendait aussi de la quantité de déchets. Mais au final, j'ai réussi à peu près à respecter mes horaires. Des fois, il y avait une demi-heure, une heure de retard, mais ça, c'était vraiment lié aux déchets à chaque fois. Donc, je les prévenais.
- Speaker #0
Ce n'est pas énorme quand même.
- Speaker #1
Ça va, oui. Mais j'avoue que le premier jour, j'ai fait un peu une bêtise. J'avais dit à l'école que j'arrivais à 14h. Et puis au final, je me rends compte que j'arrive en retard. Et en fait, j'avais tellement peur d'arriver après l'heure d'ouverture que je ne me suis pas arrêtée pour manger, que je n'ai pas mangé de la journée. Et en fait, je me suis dit, non, mais plus jamais tu fais ça, en fait. Parce que là, il faut tenir sur la durée. Et si tu ne manges pas, ça ne va pas le faire. Donc voilà, des petits ajustements. et puis je pense que Au jour le jour, j'arrivais à améliorer la façon, comment je mettais tout dans le sac, être un peu plus rapide sur mettre la tente, démonter la tente, remettre le sac, tout ça. Et puis au niveau des déchets aussi, j'avoue, les premiers jours, j'attendais vraiment d'avoir rempli le sac à fond, mon sac en bandoulière pour ramasser les déchets. Et au final, je me suis souvent retrouvée en galère parce qu'il n'y avait pas de poubelle. Et que voilà. Du coup, en fait... À partir de ce moment-là, je me suis dit que dès que je trouve une poubelle, je vide, même si c'est à moitié rempli. Parce que je me suis retrouvée des fois avec des déchets dans les bras et à ne pas pouvoir continuer à ramasser. Et à me sentir coupable au final de ne pas tout ramasser.
- Speaker #0
C'est compliqué. Et comment tu as fait au niveau du sac ? Tu disais que tu avais 12 kilos. Déjà, tu avais quoi comme sac ? Et comment tu fais pour courir avec ce poids ? C'est quand même énorme.
- Speaker #1
En fait, c'est un sac qui est fait pour généralement le marathon des sables. C'est un sac, je ne sais pas si je peux nommer la marque. C'est un Red Light, c'est un 24-30 litres. Et du coup, c'est vrai qu'il ne balançait pas trop. J'arrivais à bien le serrer et bien le maintenir, donc ça allait. Bon, après, je ne courais pas à 5 kg non plus. Et au final, j'ai eu une ampoule sur le mois et demi. et imp... petite ampoule parce qu'un jour, j'ai un peu moins... J'ai été un peu trop rapide. Je n'ai pas fait entre deux orteils. Mais franchement, ça va.
- Speaker #0
Ça reste très raisonnable. Et au niveau des nuits, tu t'as bivouaqué tout le temps ou tu t'alternais quand même pour avoir un peu plus de confort par moment ?
- Speaker #1
J'ai bivouaqué la plupart du temps. Je crois que dans tout le parcours, il y a dix nuits où j'ai dormi en dur. À peu près 10-12 nuits parce que entre la région parisienne, c'était un peu dur de pouvoir bivouacquer au campé. Il n'y avait pas trop ce qu'il fallait. Et puis, ça n'aurait pas été sécuritaire. Mais entre là et puis un ou deux moments où il fallait que je recharge parce que j'avais deux batteries externes. Et puis, c'est vrai qu'au final, entre la montre et le téléphone, ça va vite.
- Speaker #0
C'est clair.
- Speaker #1
mais après sinon j'ai fait beaucoup de bivouac peut-être quelques nuits en camping aussi parce qu'il y a des moments où c'était un peu compliqué de bivouaquer par rapport à l'endroit où je m'arrêtais le soir mais voilà je pense que j'ai trouvé des super spots de bivouac il y a des moments où je me suis retrouvée je me rappelle un jour dans le Cher Je sortais d'un petit village et ça commençait à être un peu tard le soir. J'avais pris pas mal de courses dans une petite épicerie. Et puis là, je vois une petite forêt un peu plus loin à la sortie du village. Je vais dans cette forêt et en fait, je me retrouve dans un endroit magnifique avec un petit ruisseau qui coule au calme. C'était juste incroyable. J'ai vraiment eu de la chance là-dessus.
- Speaker #0
C'était trop bien ça, un petit paradis. Et comment tu faisais ? Tu disais que tu avais un sac en bandoulière, en plus pour ramasser la déjette, c'est ça ?
- Speaker #1
C'est ça. En fait, c'est ma grande sœur qui l'a cousu pour moi. Et en fait, c'est un sac où je pouvais l'ouvrir par en haut et par en bas pour pouvoir plus facilement le vider. Et du coup, ça me permettait de ne pas être gênée. Et puis, j'arrivais à bien le serrer pour ne pas qu'il balote, qu'il m'embête trop. Et donc, c'était assez chouette. Et puis, j'ai rencontré une association aussi dans la région parisienne. Ils s'appellent les Runner Lavers. En fait, c'est aussi des gars qui courent et qui font du plogging et font pas mal d'actions là-dessus. Donc, c'était chouette. Et en fait, ils m'ont filé un autre petit sac à mon doulière. Et à ce moment-là, je ramassais les tout petits déchets là-dedans. Parce que ce serait qu'ils étaient un peu petits. Tout ce qui était mégots et les petits déchets, c'était pratique.
- Speaker #0
Je m'imagine que ça se remplissait vite ton sac. Comment tu faisais après ? Au bout d'un moment, tu t'arrêtais quand même dès que tu voyais une poubelle, mais tu avais trouvé un peu des lieux, tu jetais des poubelles de vie. Ou est-ce que tu essayais toujours d'avoir du tri sélectif ? Ce n'est pas toujours facile à trouver quand on n'est pas chez soi. Oui.
- Speaker #1
Ouais, c'était compliqué par moments. Et au début, je me suis souvent sentie coupable de ne pas pouvoir toujours jeter dans les poubelles de tri.
- Speaker #0
Ouais, mais c'est compliqué. Il y a plein de fautes, il n'y a pas accès, en fait.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Et puis, des fois, je demandais aux particuliers, en fait, quand ils avaient les poubelles de tri devant chez eux, parce que c'est vrai que je me suis dit oui, c'était bien de jeter et que les déchets ne soient plus dans la nature. Mais au final, si derrière, ils vont dans la poubelle et qu'on les brûle, ce n'est pas l'idéal non plus, surtout quand c'est recyclable, normalement. Mais du coup, ça a été quand même un petit, un peu le côté négatif, on va dire, d'être en autonomie. C'est que du coup, ça n'a pas toujours été facile de trier. Je faisais au mieux. Des fois, quand je trouvais une poubelle, j'essayais juste de jeter ce qui ne se recyclait pas. Après, il y a des déchets, malheureusement, tout ce qui est bouteilles en plastique ou des choses comme ça, mais qui étaient depuis très longtemps en nature. Malheureusement, ils ne les recyclent plus, ils ne les prennent plus. Donc au final, je les ai quand même jetés en la poubelle. Après, j'ai essayé de faire au mieux. L'avantage, c'est qu'à partir du moment où je suis arrivée dans l'Aveyron, jusqu'à la fin, là, ça a été super facile parce qu'il y avait... En fait, à chaque petit hameau, il y avait un container par genre de déchets. Et du coup, ça, c'était super parce que là, j'ai pu trier à chaque fois.
- Speaker #0
D'accord. Et tu as une idée du volume total que tu as ramassé ?
- Speaker #1
Oui, parce que du coup, je pesais à chaque fois. Bon, il y a des moments où à la fin, je ne pesais même plus parce que je savais exactement combien ça pesait. Enfin,
- Speaker #0
à force. Tu te jures.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Et du coup, j'ai ramassé en tout 428 kilos. Sachant que c'est énorme sur 1547 kilomètres. Mais à la fois, ce n'est pas hyper représentatif selon moi parce qu'au final, ce que j'ai trouvé le plus, c'était les mégots et les emballages plastiques qui ne pèsent pas lourd du tout. Et c'est ce qui est le plus dangereux pour l'environnement au final. À la fois, c'est beaucoup. Et puis, je suis quand même passée beaucoup par des chemins. J'ai pris un peu des routes, un peu des villages. Mais bon, ce n'était pas non plus de la route. Et puis, je ne compte pas non plus toutes les décharges sauvages que j'ai trouvées, que j'ai du coup signalées sur une application qui s'appelle TrashSpotter, une application gratuite. Si les gens aussi veulent s'inscrire ou voir s'il y a des déchets à côté de chez eux qu'ils ont une demi-heure consacrée et qu'ils veulent le faire, ils peuvent après signaler qu'ils l'ont nettoyé en prenant une petite photo. Et du coup, dès que je trouvais une décharge sauvage ou des choses trop lourdes que je ne pouvais pas prendre par moi-même, du coup, je le signalais dessus. Et suite à l'aventure, j'ai envoyé des mails aux mairies pour voir s'ils pouvaient nettoyer. J'ai eu pas mal de réponses déjà, donc je suis assez contente. et soulagé, parce que j'avais peur de ne pas avoir trop de retours. Et en fait, il y a pas mal de communes pour lesquelles ça leur tient à cœur que leur commune soit propre et qu'il n'y ait pas de décharge sauvage.
- Speaker #0
C'est chouette, je ne connaissais pas cette appli. Et ça fait plaisir aussi de voir que les communes ont bougé dans la coulée. Tu es aussi intervenue dans plusieurs écoles. Pourquoi est-ce que ce volet éducation, sensibilisation, c'était important pour toi ?
- Speaker #1
D'ailleurs, je trouvais que courir et ramasser, c'était chouette. Mais si derrière, il n'y avait pas le volet sensibilisation, c'était peut-être moins marquant, moins impactant. Et en plus, je trouve que c'est à l'école primaire aussi qu'on apprend un peu à mettre en place... Disons des bonnes pratiques, c'est là où l'éducation se fait là-dessus. Et c'est vrai que j'ai des souvenirs de mon enfance, quand j'avais 6-7 ans, avec mes parents, on faisait beaucoup de recyclage. Et il y avait la caissette jaune à l'époque qui venait tous les lundis. Donc voilà, c'est vrai que j'ai des souvenirs où on faisait beaucoup attention à réparer, à recycler, à essayer de réduire les déchets. Et c'est là où ça reste, en fait, aussi. Et puis, je pense que les enfants ont aussi parfois un peu de pouvoir, on va dire, sur les parents et des sensibilités là-dessus. Enfin, j'entends beaucoup d'enfants qui disent à leurs parents, non, mais on ne jette pas ça, ça pollue, des choses comme ça. J'ai par exemple l'exemple d'une amie qui voulait aller jeter des cotillons dehors pour le carnaval. et sa fille de 6 ans qui lui a dit « Mais non maman, fais pas ça, ça pollue en fait. » Et je pense que c'est encore plus marquant quand c'est l'enfant qui dit à son parent « Non, ne fais pas ça. » Et c'est vrai qu'au final, c'était incroyable ce partage avec les enfants. Ils étaient très intéressés, très intéressants. Je trouvais qu'ils étaient vraiment bien au courant de ces problématiques-là, ces problématiques environnementales et des impacts, des déchets dans la nature, etc. Et donc, c'est quelque chose qui a du sens et qui, je pense que, enfin, mon passage les a certainement marqués, mais... Ma rencontre avec chacun d'eux m'a énormément marquée aussi. C'était vraiment incroyable.
- Speaker #0
C'est réciproque. Justement, est-ce que tu vois une réaction ou un échange qui t'a particulièrement marquée que tu pourrais nous raconter ?
- Speaker #1
Il y en a pas mal. C'est vrai que souvent, je leur posais des questions, savoir un petit peu ce qu'ils voulaient savoir sur mon aventure, sur ma logistique et tout ça. Il y a eu beaucoup de réponses un peu rigolotes ou des questions. J'essaie de retrouver, mais je crois qu'il y a un enfant qui m'a dit « Mais comment tu fais, du coup, puisque tu ne travailles plus ? Du coup, tu n'auras plus d'argent, et si tu n'as plus d'argent, tu ne pourras plus manger, donc tu vas mourir ! » Des choses comme ça. Il était en cinquième. Oui, c'était super bien. Je lui ai dit « Mais ne t'inquiète pas, j'ai économisé depuis un petit moment. » Et voilà. et un autre... Un autre échange aussi, parce que j'ai eu une classe de maternelle dans la Creuse. Et c'était hyper touchant parce que j'ai dû adapter mon animation parce que ce n'était pas le même genre de public. Mais au final, je lui dis « Vous savez ce que je fais ? » Je traverse la France en courant, en ramassant les déchets. Et une petite de maternelle qui me dit « Ah, t'es trop forte ! » Je ne sais plus ce qu'elle m'a dit, mais c'est incroyable ce que tu fais. Alors qu'on se dit que pour les enfants, ça peut être peut-être dur à imaginer, de se dire l'échelle.
- Speaker #0
De se représenter ce que c'est.
- Speaker #1
Et puis à la fin, je te souhaite plein de force et merci pour ce que tu fais pour la nature. Ils m'ont vraiment touchée les enfants. Et puis c'est vrai qu'il y a certaines écoles où ils sont venus me chercher un tout petit peu avant l'école. tous ensemble avec l'instit ils sont venus courir avec moi jusqu'à l'école, il y en a d'autres qui m'ont ramené jusqu'à la fin du village j'ai été accueillie dans certaines écoles avec des pancartes bienvenue Morgane, il m'avait fait des dessins, franchement il y a des moments où j'avais un peu les larmes aux yeux c'était vraiment touchant c'est vraiment génial d'avoir fait ça aussi carrément
- Speaker #0
Et quels ont été pour toi les plus beaux moments de cette traversée verte ?
- Speaker #1
Je dirais déjà ça, les échanges avec les enfants, les coureurs aussi qui m'ont rejoint, parce que j'avais posté pas mal sur les réseaux pour voir s'il y avait des gens qui voulaient me rejoindre, un peu courir une partie avec moi. Et ça, c'était incroyable. Les rencontres que j'ai faites, avec la plupart d'entre eux, on est toujours en contact aujourd'hui, on se donne des nouvelles, on va se revoir. C'est super. super en fait, et puis c'est vrai que j'aime beaucoup cette mentalité de trailer, où c'est beaucoup d'entraide, qui disent que l'esprit de trailer n'existe pas, mais pour moi il existe clairement, c'est une belle communauté, et ça me donne encore plus envie de faire ce sport aussi, parce que c'est des rencontres incroyables, mais aussi, certains moments en nature, où où on se sent bien en fait, et c'est vrai que c'est un peu vraiment une pause avec le quotidien, où en fait, on court partout, entre guillemets, mais pas courir de la même façon, et où c'est vite aller au travail, vite rentrer, faire les courses, machin, et c'est vrai que souvent, on est pris dans ce quotidien-là, et on n'a pas le temps de faire, entre guillemets, une pause. Là, cette aventure-là, ça m'a vraiment permis de... J'ai soufflé, quoi, je me... En fait, je n'avais pas beaucoup de choses à penser. C'était vraiment faire ce que j'aime le plus au monde, c'est courir. Et faire quelque chose qui me tient à cœur pour l'environnement. Et vraiment, à part penser à bien manger, bien boire, trouver un endroit pour dormir, d'être en nature toute la journée. C'était un bonheur incroyable. J'en ai encore des frissons. J'en ai rêvé toutes les nuits pendant un mois, un mois et demi. Après mon aventure, j'en rêvais encore. J'en rêvais encore certaines nuits parce que c'était juste magique. Et puis aussi, dans les super moments, mon petit frère et ma belle-sœur qui sont venues me faire la surprise en Corrèze, parce que ma belle-sœur vient de là-bas. Et c'était vraiment chouette. En plus, c'était un jour où j'étais un peu moins... Voilà, j'avais pas trop le moral, j'avais un peu moins la forme. Ça arrive, on a des petites dents comme ça. Et puis, sans arriver, en fait, ça m'a fait du bien. On a marché la dernière partie de la journée avec... mon petit frère Et puis, ils m'ont ramené un super ravito, tout ce que j'aimais le plus, des cerises, des concombres, plein de trucs trop chouettes. Ils m'ont ramené aussi de la nourriture de mon café préféré à Toulouse. Et ouais, c'était génial ce moment-là. Et puis, à l'arrivée, tellement d'émotions, ma famille qui me fait la surprise. Je savais que mon petit frère et ma belle-sœur allaient venir, mais il y a mon père qui est venu, ma petite sœur, mon autre frère. C'était juste dingue. Je n'avais pas envie de finir parce qu'en plus, mon dernier bivouac, c'était incroyable en montagne. J'étais trop bien. J'avais eu un lever de soleil de fou. J'étais au calme, toute seule comme ça. Et je n'avais pas envie de finir parce que je savais que si je descendais, tout était fini et que je retournais à la vie normale, on va dire. Mais au final, ça a un peu adouci ça, le fait de... de passer du temps avec eux. On a passé tout le week-end. Ils m'ont fait un petit week-end surprise. Et voilà, c'est tellement de bons moments. En vrai, c'était chouette.
- Speaker #0
Trop bien. Et à l'inverse, j'imagine que tu as eu des moments plus difficiles. Bon, déjà, des petites baisses de morale, ça arrive toujours. Mais peut-être aussi face à tous ces déchets.
- Speaker #1
Oui, il y a quelques jours qui étaient très compliqués. Je pense le jour le pire. Mais en plus, les pires jours, c'était pas vraiment... Il y avait... C'était pas physique, c'était vraiment mentalement que c'était compliqué. Le pire, c'était quand je suis arrivée dans Paris, en fait, dans le 93. J'ai longé la Seine pendant un long moment pour rentrer dans Paris. Et là, c'était l'enfer, quoi. Il y avait des déchets, des sacs plastiques, tout ça, des poches qui flottaient dans la Seine. Des déchets aussi dans les petits parcs au bord de l'eau. Et en fait, j'ai pas pu tout ramasser encore une fois. et ça me... Je me rappelle, j'ai... pleuré toute cette journée-là. Je pleurais, je pleurais. J'ai eu ma petite sœur et un ami au téléphone et ça m'a un peu fait du bien, mais c'était très dur. C'était très dur d'être toute seule à ce moment-là, face à l'immensité des déchets. Cette journée-là était très dure. Ensuite, il y a eu des petits moments un peu compliqués, notamment un moment où je suis... Je passais, c'était un chemin et puis il y avait une propriété privée des deux côtés en fait, avec des chiens qui hurlaient à la mort dans une maison. Et les deux côtés de la propriété privée, c'était vraiment un gros dépotoir, vraiment tout sale, horrible. Et puis une ambiance un peu, je me sentais bizarre.
- Speaker #0
Limite pensée.
- Speaker #1
C'est ça, et puis je continue juste un petit peu après la propriété, et là, il y avait un taureau mort sur le bord du chemin. C'était très glauque, très bizarre, et c'est pareil. Je pense que les émotions sont décuplées. Donc, c'est vrai que c'était assez intense de ce côté-là. Les jours où je trouvais beaucoup de déchets, c'était assez difficile par moments. Surtout quand... Quand je n'arrivais pas à tout ramasser parce qu'il n'y avait pas de poubelle ou parce qu'il y avait trop de décharges ou de choses comme ça. Et après, c'est vrai que dans le Cantal, j'ai eu des moments un peu compliqués parce que du coup, j'ai tracé l'itinéraire sur une application qui s'appelle Komoot. Parfois, c'est l'application qui me perdait, mais parfois, c'était vraiment des vrais chemins de randonnée. Et puis d'un coup, on arrive à une intersection et il y a trois chemins. Tout est clôturé. C'est des clôtures électriques. Il y a des moments où c'était un peu compliqué. J'étais un peu bloquée et obligée de passer au-dessus. Je me suis pris le jus plusieurs fois. C'était une aventure de me retrouver dans des chemins qui n'étaient pas du tout entretenus, où j'avais des arbres jusque-là, des ronces, des orties jusqu'aux genoux. Il fallait que j'essaye de... de me frayer un passage. Donc c'est vrai que c'était un peu compliqué, mais dans mon malheur, entre guillemets, j'ai eu beaucoup de chance, parce que même si des fois je me suis retrouvée à marcher ou courir dans les champs, je ne me suis jamais fait piquer par les vaches, ni des chiens, il n'y a pas de propriétaire énervé qui est venu me voir avec un fusil. Donc j'estime que j'ai quand même eu beaucoup de chance. Et puis j'ai l'impression qu'à chaque fois que je me perdais, je trouvais beaucoup de déchets dans le milieu. Ce n'était pas un hasard que je me perde, en fait. C'était... Voilà. Et puis, il y a un soir, par contre, où c'était un peu chaud.
- Speaker #0
Je me suis retrouvée, pareil, sur un chemin qui n'existait plus ou j'en sais rien, à aller dans des champs, à traverser trois fois une rivière, à repasser par-dessus une clôture pour trouver finalement le bon chemin dans la forêt. Et à ce moment-là, je réalise qu'en fait, je n'ai plus mon téléphone. Voilà, sauf que j'avais ma carte bleue dedans. Enfin voilà, et puis même, je ne voulais pas que mes proches s'inquiètent. Le lendemain, en plus, j'avais ma séance d'ostéo. il fallait que je... bien que je paye. Même si j'avais tous mes itinéraires sur la montre, au bout d'un moment, sans téléphone, c'était compliqué. Malheureusement, on a du mal à s'en passer de nos jours. Mais pour le coup, pour l'itinéraire et même pour trouver des endroits pour manger, etc. Il était 21h, pas loin, donc il allait bientôt faire nuit. Je me suis dit, ne panique pas, tout va bien se passer. Je suis restée totalement hyper calme. Je me suis dit, refais le chemin en sens inverse, tu vas voir. Et en fait, je refais le chemin. En plus, c'était dans les champs, donc il y avait de l'herbe jusque là. Enfin, pardon, pour ceux qui ne voient pas, j'avais de l'herbe jusqu'au demi-mollet, à peu près. Et du coup, retrouver un téléphone quand il fait bientôt nuit, ça peut être compliqué. Au final, j'ai retraversé la rivière les trois fois. et je me suis dit non mais ça doit être dans la forêt non il est pas là ça doit pas être là et puis au final mon instinct il me disait de continuer encore un peu et au final à la troisième traversée de rivière je retrouve mon téléphone à côté posé comme ça par terre et voilà donc j'ai tout de suite contacté ma famille pas qu'elle s'inquiète parce qu'il était tard et j'envoyais j'envoyais en fait mon point GPS à mon petit frère et ma petite soeur tous les soirs pour qu'ils sachent où je suis si j'avais un souci voilà Mais du coup, c'était pas mal. Ah bah non,
- Speaker #1
j'imagine le gros coup de stress. Bon, heureusement que tu l'as retrouvé quand même. Ah ouais ? Et au niveau, tu l'as un peu évoqué, en fait, pour toi, gérer tes déchets, donc tu essaies de faire tes courses en plus en vrac, avec des sachets, etc. Mais comment globalement t'as géré ça ? Parce que c'est pas toujours simple. à faire justement quand on se déplace et qu'il faut aussi pouvoir transporter des choses. Parfois, les emballages, c'est quand même pratique.
- Speaker #0
C'est ça. Et puis, c'est vrai que j'ai plutôt traversé des villages que des villes, quelques grandes villes, mais au final, il y avait très rarement des épiceries en vagues. C'est un peu compliqué. Au début, j'ai hésité à prendre de quoi cuire. faire cuire les aliments, mais en fait, ça pesait beaucoup trop lourd, ça prenait beaucoup de place. Donc, il fallait que ce soit des choses assez faciles à manger. Et du coup, au final, les emballages, c'était... À part dans les boulangeries où c'était très facile, il y a juste une personne... Je crois que c'est la boulangerie d'un supermarché où il a... Enfin, j'ai dû insister pour qu'il me mette les choses dans la poche en coton, en fait, parce qu'il me disait, ah non, mais... il faut que je mette l'étiquette je me suis dit mais c'est pas grave mettez l'étiquette sur la poche en coton en fait je veux pas faire de déchets donc j'ai dû vraiment insister mais voilà au final les autres ils étaient tous contents ah c'est bien ce que vous faites et voilà et du coup quand même dans les épiceries et les supermarchés malheureusement je pouvais pas trop y échapper et puis au final il fallait quand même que je me nourrisse bien donc mais ouais j'ai pesé les déchets au final que j'ai Merci. que j'ai produit pendant l'aventure. Ça représentait 1,885 kg. Ce qui est très faible. Pour moi, c'est beaucoup. Je me sentais mal de ne pas pouvoir faire moins. Au quotidien, je sais que c'est plus facile à mettre en place. Je vais tout le temps dans les épiceries en vrac. J'essaie d'en réduire le maximum.
- Speaker #1
C'était beaucoup pour vous. toi par rapport à ce que tu fais en temps normal en fait. C'est vrai que c'est beaucoup plus compliqué quand tu te déplaces comme ça aussi.
- Speaker #0
Exactement, exactement. Et puis au final, je pense que depuis l'aventure, j'essaye de réduire encore plus. En fait, je suis encore plus... Parce que je pense avoir vu autant de déchets, même si c'est quelque chose qui se recycle, même si c'est quand même des ressources qu'on puise, c'est quand même des mines. qu'on creuse, c'est quand même des arbres qu'on coupe. Même si c'est recyclé, c'est quand même la nature qu'on... qu'on transforme pour avoir tout ça. Donc voilà, j'essaye de faire au max. Et puis l'avantage en étant à Toulouse, c'est qu'il y a quand même pas mal de choses. Il y a par exemple le drive tout nu, où tout est consigné. Ils récupèrent les pots en verre, ils les lavent et ils les réutilisent. Et ça, c'est super. C'est super. Et puis voilà, j'ai l'impression de faire ma petite... part à ma petite échelle et j'essaye au quotidien de faire attention à ça mais...
- Speaker #1
Il y a pas mal de débats en ce moment aussi sur l'impact environnemental des grandes courses type UTMB et comment tu penses qu'on peut conjuguer en fait ces grands formats de courses d'ultra-trail et le respect de l'environnement ?
- Speaker #0
C'est un peu compliqué comme débat parce que c'est vrai que c'est des courses c'est quand même chouette le parcours cours est incroyable, de pouvoir courir autour du Mont-Blanc, c'est génial. Je l'ai fait pour ma part, mais en rando sur plusieurs jours, et c'est vrai que c'est un paysage qui est magique. Après, je pense qu'il y a des choses à faire là-dessus, et que après, ouais, je pense déjà essayer de ne pas augmenter le nombre de dossards chaque année, parce que même si c'est un sport qui se fait en nature et tout ça, c'est sûr que d'avoir 3 000, 10 000 personnes sur des sentiers, ce n'est pas non plus anodin. Mais je pense que c'est compliqué aussi de dire aux gens qu'on arrête de courir sur les sentiers, parce que ça nous fait du bien et que c'est notre passion. Mais il y a des choses à faire, notamment sur ce qu'ils avaient mis en place, de mettre en place des navettes pour éviter d'avoir plein de voitures qui se renforcent pour l'assistance. de pouvoir venir sur la course, mais en covoiturant ou en transport en commun. Je pense qu'il y a beaucoup de choses à faire. Et puis, le fait de réduire aussi les emballages sur les ravitaillements. Il y a des choses qu'on peut faire sans s'empêcher de vivre notre passion non plus. Mais c'est vrai que c'est un débat qui est très intéressant.
- Speaker #1
Ouais, c'est effectivement pas facile de tout conjuguer, mais bon, j'ai l'impression que ça commence quand même un peu à évoluer et qu'il y a des choses qui sont mises en place, c'est déjà chouette. Et alors, qu'est-ce que toi, t'as à retirer de cette aventure, si tu dois un peu synthétiser ton aventure traversée verte ? J'imagine qu'il y a pas mal de choses.
- Speaker #0
Ah ouais, non mais... Je ne saurais pas trop par où commencer. Mais déjà, c'est sûr que c'est une aventure qui m'a transformée. Je pense que j'ai encore... plus pris confiance en moi sur certaines choses. Ça m'a fait du bien, c'est de me retrouver un peu toute seule avec moi-même et de... Je pense que j'ai eu des problèmes un petit peu difficiles avant, donc me retrouver un peu et de prendre du temps pour tout ça, ça m'a vraiment apaisée. Et puis, en fait, je pense de voir qu'il y avait autant de gens qui étaient quand même intéressés par ça et pour qui ça... de tenir à cœur mais qui ne savaient pas trop quoi faire et de voir que au final, pas malgré moi mais sans le savoir mon aventure a quand même eu un impact parce qu'il y a certaines personnes certains thrillers qui m'ont dit depuis que j'ai vu ton aventure maintenant sur un entraînement sur trois je vais ramasser les déchets que je trouve des petits trucs à petite échelle comme ça qui touche beaucoup, en fait. Ça m'a beaucoup touchée. Tous ces messages de soutien et tout ça. Et aussi, je pense que vraiment, je me suis dit, là, en fait, je ne veux plus passer une minute de plus, notamment au niveau de mon travail, en fait. Depuis que je suis rentrée en métropole, j'ai eu beaucoup de difficultés à trouver du travail dans l'environnement. Parce qu'à la base, j'ai un master là-dedans. Et en fait, je me suis dit, c'est pas grave, personne ne veut m'embaucher. Je vais arrêter les boulots alimentaires et vraiment me concentrer sur quelque chose qui me tient à cœur. Je suis en train de mettre en place des projets, tout ça. À la rentrée, ça va un petit peu bouger. Trop grand. Oui, je suis contente. Je vais annoncer quelques petits changements et nouveautés. Et puis, c'est vrai que Après l'aventure, j'étais très nostalgique, un peu triste que ça soit déjà fini parce que c'était tellement incroyable. Mais ce n'est pas fini, je me dis que c'est aussi le début de quelque chose d'autre. Je pense que je referai d'autres aventures comme ça, un peu différemment, mais j'ai déjà pas mal d'idées. Et du coup, c'est chouette. Mais je pense que je retiens aussi beaucoup que c'est bien d'être seule en nature, de profiter aussi de tout ça. Mais le partage, j'ai l'impression que dans mes meilleurs moments, au final, c'est ça, c'était le partage. C'était rencontrer les maires de communes qui sont vraiment sensibilisés là-dessus, d'être accueillie par les enfants des écoles, rencontrer d'autres trailers, voir ma famille. Voilà, ça, c'est quelque chose aussi. Pour moi, la vitesse, ce n'est pas vraiment le plus important. L'important, c'est de profiter, de prendre du plaisir, d'être en nature.
- Speaker #1
Profiter et sortir. C'est déjà pas mal de choses. Les futurs projets, on va suivre ça. Est-ce que pour finir, tu as un message que tu aimerais passer aux auditrices et auditeurs de la Sportiva ?
- Speaker #0
Oui, comme je disais, vraiment profitez. Ne vous embêtez pas, ne vous culpabilisez pas si vous n'avez pas une certaine vitesse ou si vous n'êtes pas aussi rapide que d'autres. En fait, ne comparez pas tout ça et essayez juste de profiter à votre échelle. L'important, c'est de prendre l'air, de bouger notre corps. Quel que soit notre âge, notre vie, qu'on se retrouve dans ce beau sport. Profitez d'être en nature. Vous ne vous sentez pas mal si vous n'allez pas assez vite ou moins vite que l'autre. L'important, c'est juste d'être bien, d'être en santé. bouger et puis et voilà et pour le côté environnemental je pense je ne dois pas être la seule qui est aussi sensible là-dessus et juste de ne pas se décourager en fait de se dire que chaque petit geste compte et que nos petits gestes les uns avec les autres ça permet d'avoir des choses qui changent et voilà. de petit à petit faire évoluer les comportements.
- Speaker #1
Merci beaucoup pour ce message de fin. On va continuer à suivre tes nouveaux projets. Je mettrai les liens dans la description de l'épisode. Bonne suite pour tes projets et à bientôt pour de nouvelles interviews. Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes. Cela nous aide. A bientôt.