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La Sportive Outdoor - Interviews de sportives | Femmes inspirantes, Sport féminin, Sport au féminin, Témoignages sport, Trail, Vélo, Rando

Triathlon et glaciers : l’éco-défi d’Aurélie Martin | Sport outdoor, Femme triathlète, Femme inspirante, Ecoaventure

Triathlon et glaciers : l’éco-défi d’Aurélie Martin | Sport outdoor, Femme triathlète, Femme inspirante, Ecoaventure

44min |23/09/2025
Play
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Triathlon et glaciers : l’éco-défi d’Aurélie Martin | Sport outdoor, Femme triathlète, Femme inspirante, Ecoaventure

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44min |23/09/2025
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Description

Et si un triathlon devenait un acte écologique ? Aurélie Martin, 26 ans, triathlète passionnée de sport outdoor et de montagne, raconte son Odyssée des Glaciers, une éco-aventure unique sur les traces des plus grands glaciers des Alpes : un triathlon reliant natation, vélo et marche glaciaire pour sensibiliser à la fonte des glaciers et montrer que le sport et l’écologie peuvent avancer ensemble.


Au programme :

  • Comment passe-t-on du hockey sur gazon au triathlon en montagne ?

  • Pourquoi Aurélie a choisi d’unir sport et écologie dans sa vie professionnelle et personnelle ?

  • Qu’est-ce que son triathlon des glaciers et comment l’a-t-elle organisé concrètement ?

  • Quels défis et imprévus elle a rencontrés dans son aventure (indice : la météo a joué un rôle clé !) ?

  • Comment associer sport, plaisir et sensibilisation au climat ?

  • Quelle place pour les femmes dans ces aventures sportives et scientifiques ?


👉 Un épisode qui montre que l’effort sportif peut devenir un message écologique fort.


🔗 Liens:

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La Sportive Outdoor est un média dédié aux sports outdoor au féminin. Le magazine a pour but de mettre en avant les femmes sportives de tous niveaux, de leur fournir des conseils adaptés et de les aider à mieux se connaître pour apprendre à oser! Les maître-mots? Plaisir, bien-être et audace!


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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: https://soundcloud.com/jenseast

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr


🔑 Mots clés de l’épisode:

Triathlon, femme thirathlète, sport outdoor, montagne, glaciers, éco-aventure, climat, aventure sportive, sport et écologie, sensibilisation environnement, natation en lac, vélo, marche glaciaire, femme sportive, défi sportif, engagement climatique


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor, le podcast des sports outdoor aux féminins pour s'inspirer, apprendre et oser. Bonjour à toutes, aujourd'hui je reçois Aurélie Martin qui va partager avec nous son éco-aventure sur les traces des plus grands glaciers des Alpes. Un triathlon engagé pour alerter sur la fonte des glaciers. Aurélie va nous raconter son aventure évidemment, mais aussi son parcours, sa motivation, ses engagements. Bienvenue Aurélie !

  • Speaker #1

    Bonjour !

  • Speaker #0

    Est-ce que tu viens déjà te présenter ?

  • Speaker #1

    Oui. Je m'appelle Aurélie, j'ai 26 ans, je suis sportive et notamment triathlète engagée et passionnée de montagne. J'ai la chance de vivre à Annecy au bord d'un lac et de montagne dans un cadre assez idyllique. Je travaille depuis trois ans dans le secteur du sport et de la transition écologique. J'ai notamment commencé ma carrière en travaillant à la Fédération française de hockey sur gazon. en tant que responsable développement durable et féminisation, parce que c'était le sport que je pratiquais à l'époque et dont j'avais envie de le rendre plus vertueux. Et puis j'ai continué dans cette voie en travaillant en tant que responsable sensibilisation à la Recycleurie Sportive, qui est une association de collecte de revalorisation des équipements sportifs. Et j'ai décidé il y a un an de m'installer à Annecy et de me lancer à mon compte dans le domaine de la transition écologique du sport et de la sensibilisation environnementale. J'ai d'abord travaillé pour un atelier de sensibilisation au climat par le sport. Et cette année, j'ai décidé de faire partie des aventuriers Sport Planets Maze pour me consacrer à un projet dédié à la préservation des glaciers.

  • Speaker #0

    Génial. Effectivement, tu as un parcours aussi professionnel qui est complètement dans la lignée de ce projet. Et qu'est-ce qui t'a amenée au départ à être sensibilisée particulièrement aux enjeux climatiques ?

  • Speaker #1

    Je dirais que ça a commencé au début de mes études. Un peu quand j'ai commencé à m'informer sur l'état du monde, j'ai fait une double licence en droit public et sciences politiques. Donc très ouverte sur le monde actuel. J'étais quelqu'un de très curieux qui voulait tout savoir et tout comprendre sur le monde. Et donc petit à petit, j'ai lu des livres, j'ai vu des documentaires, des films, écouté des podcasts, ça m'a beaucoup intéressée. Et je me suis engagée petit à petit. Ça a commencé par des éco-gestes basiques à la maison. Puis j'ai décidé de devenir végétarienne il y a maintenant 10 ans. J'ai refusé d'avoir une voiture. J'ai essayé de complètement diminuer l'empreinte carbone, notamment au niveau de mon transport et de mon alimentation. Et de ma pratique sportive, c'était assez global. Et puis j'ai décidé de rejoindre des associations qui étaient en lien avec ça, notamment les climatosportifs, que j'ai rejoints. En 2023, ça me donnait beaucoup de sens et en fait, plus je m'engageais, plus je me sentais utile et plus ça me rendait heureuse et donc j'avais envie de continuer. Et donc voilà, mon engagement s'est construit un peu comme ça au fur et à mesure et puis je pense que j'ai aussi eu la chance d'avoir grandi et passé toutes mes vacances en Haute-Savoie et puis toute petite. et donc je pense que le fait d'avoir euh Grandir dans la nature et évoluer en montagne m'a aussi forgé une sensibilité à la nature, à l'environnement et à la nécessité de la protéger. Et puis le fait de voir, quand on vit dans les Alpes, on voit depuis qu'on est tout petit l'évolution. Il y a moins de mensonges en neige, les glaciers fondent à vue d'œil et donc on ne peut pas ne pas savoir, ne pas être sensible à cette thématique. Et donc je pense que c'est globalement comme ça qu'est née ma sensibilité environnementale.

  • Speaker #0

    Oui, ça fait beaucoup d'éléments. Et ta passion pour le triathlon, tu disais tout à l'heure que tu faisais du hockey sur gazon, ce qui est assez différent. Comment ça s'est venu ?

  • Speaker #1

    C'est venu quand je me suis installée à Annecy. J'avais déjà avant, ça faisait déjà un an que je faisais du triathlon à Paris. J'avais décidé après 15 ans d'un sport à haut niveau où je m'entraînais quasiment tous les jours, matchs tous les dimanches. J'avais ce besoin de changer. Et donc je m'étais mis au triathlon du fait que ce soit trois disciplines, donc assez challengeant. A l'époque c'était un peu niche, alors au moins maintenant ça s'est beaucoup développé. Mais c'était un sport qui m'attirait beaucoup de par les trois disciplines qu'il y avait. J'adorais courir, je me suis mis au vélo et puis je me suis dit il reste qu'à nager, je peux faire du triathlon. Et donc quand je suis arrivée à Annecy, le cadre était vraiment idéal pour pratiquer. Donc j'ai continué en club à m'entraîner et je me suis vraiment pris de passion pour ce sport-là. J'ai intensifié, j'ai notamment rencontré du monde, j'ai beaucoup pratiqué avec mon copain qui m'a beaucoup aidée aussi dans cette discipline qui est un ancien triathlète de haut niveau. C'est un peu comme ça que je me suis mise au triathlon.

  • Speaker #0

    J'ai l'impression qu'il y a tellement de gens à Annecy qui font du sport en général. Je n'avais jamais croisé autant de cyclistes, je pense, cet été en y allant. C'est impressionnant. Comment ça t'est né l'idée de... combiner ta sensibilité à l'environnement et le triathlon, et donc comment est née l'idée de ce projet au global ?

  • Speaker #1

    L'idée, c'est que comme je travaille depuis trois ans dans le sport et la transition écologique, pour moi, c'est assez une évidence d'allier les deux. Déjà parce que c'est deux choses qui me passionnent dans la vie. Je trouve que c'est important de faire des choses qui nous passionnent, d'être passionnée par ce qu'on fait. De base, c'est parce que c'est une passion d'allier les deux et que je trouve que le sport est un véritable vecteur pour faire passer des messages environnementaux. Et donc, moi, c'est comme ça que j'essaie de l'utiliser. Et puis je trouve que le triathlon est un sport intéressant pour parler des enjeux climatiques parce que de la même manière que les enjeux climatiques, c'est à la fois une course d'endurance et de résilience et je trouve que les deux portent des messages assez similaires et le triathlon nous permettait d'aborder aussi des trois enjeux un peu importants dans les Alpes d'un point de vue climatique que sont les enjeux liés à l'eau, au cycle de l'eau, les enjeux de mobilité douce par le vélo. Et les enjeux de fond des glaciers par, moi, ce que j'appelle, donc j'ai remplacé dans mon triathlon, je remplace la course par de la marche glaciaire. Donc, c'est cette Ausha. Et en fait, l'idée de mon éco-aventure et du triathlon, elle est née du fait que je me suis renseignée au début de mon projet pendant des mois sur l'état des glaciers en France, où sont les glaciers, voilà, vraiment toutes les bases de la glaciologie en France. Et en fait, j'ai constaté que les trois quarts des glaciers, enfin, les glaciers français, et J'ai été hébergée dans trois massifs principaux, que sont le massif du Mont Blanc, le massif des Écrins et le massif de la Neuve-Vanoise. Je me suis dit, bingo, trois aventures. Je vais faire trois triathlons, à chaque fois 15 jours dans chaque massif, étalés sur toute l'année. Comme ça, je vais pouvoir y aller à différentes saisons, arpenter différents territoires et à chaque fois partir d'un lac alpin à la nage. Pas un lac d'eau de montagne, je ne nage pas dans des lacs où on ne peut pas nager et qui sont gelés en altitude. Je parle vraiment de lacs nageables en montagne. Ensuite, j'arpente à vélo les sommets jusqu'aux glaciers. Et puis, je fais de la marche glaciaire sur les glaciers. Et à chaque fois, pour chaque aventure, c'était l'organiser.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça fait effectivement un sacré projet. Et là, si je ne me trompe pas, tu en as déjà fait deux sur les trois. Tu n'as pas encore fait la Vanouette, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Exactement. J'ai fait le massif du Mont-Blanc en mai dernier et le massif des Écrins cet été.

  • Speaker #0

    D'accord. Et à chaque fois, comment tu disais la logique de partir d'un lac, etc. Mais comment tu as choisi le tracé vraiment spécifique ? Parce que de l'extérieur, moi, ça me paraît assez compliqué de se dire « Ok, donc je vais vraiment tracer depuis le lac jusqu'au glacier, sachant qu'il faut que ce soit accessible à vélo. » Est-ce que c'était compliqué, ça ? Tu vois, un peu vraiment l'itinéraire, quoi.

  • Speaker #1

    Moi, c'était compliqué. J'y ai passé pas mal de temps à rien qu'élaborer mes itinéraires à chaque fois. Donc, je regardais le massif où je voulais aller et je me suis dit, OK, donc là, il y a le massif. Où sont les glaciers où je vais me rendre ? Déjà, comment je m'y rends ? Est-ce qu'ils sont accessés ? Alors, en général, je choisissais les glaciers qui sont étudiés. Ce sont des glaciers qui sont accessibles à pied ou en téléphérique. Donc, je me disais, voilà, j'ai ces glaciers-là, je veux m'y rendre. Il faut arriver à telle ville pour les joindre. Où est-ce qu'il y a un lac nageable, on va dire, entre guillemets, le plus proche ? Alors, pour ma première aventure, J'ai nagé dans le lac Léman, donc je ne fais pas forcément partie du massif, il était quand même un peu plus loin, mais il y avait une symbolique en tant que plus grand lac d'Europe et du fait qu'il était alimenté énormément par les glaciers, notamment les glaciers du Rhône qui sont un grand glacier suisse. Et donc voilà, je regardais où étaient les glaciers où je voulais aller, le lac le plus proche, et puis en général, je traçais mon itinéraire vélo entre les deux points, globalement en essayant de passer par des routes. Alors moi, pendant toutes mes aventures, j'essaye de suivre au maximum la route des Grandes Alpes. qui est un itinéraire cyclable incroyable qui existe en version route et en version gravel. Et en général, j'arrive à le suivre au moins sur la moitié, voire les trois quarts de mes itinéraires.

  • Speaker #0

    Ah ouais, effectivement, ça doit être chouette. Et tu nous as parlé tout à l'heure des climatosportifs. Est-ce que tu peux nous expliquer ce que c'est et quel rôle toi tu joues au sein de cette association ?

  • Speaker #1

    Ouais, donc moi j'ai entendu parler du collectif en 2023 via les réseaux sociaux. et ça a été un peu immédiat, je me suis tout de suite retrouvée dans les valeurs partagées de l'assaut, je me suis dit « waouh, un collectif de sportifs ! » Déjà, la thématique du sport et de l'environnement, c'est assez niche, et il y a plusieurs années, quand ça s'est créé, ça n'existait pas. Aujourd'hui, ça se développe, il y en a de plus en plus, mais à l'époque, ça n'existait pas, et quand on voulait s'engager en tant que sportif, on se sentait assez seule, et je me suis dit « mais c'est dingue, on va pouvoir rejoindre une communauté d'autres gens comme moi, qui veulent agir, qui veulent faire en sorte de pratiquer de manière plus respectueuse de l'environnement. Donc, je les ai rejoints. Et en fait, un peu tout naturellement, en tant que responsable communauté, parce que je suis quelqu'un qui aime beaucoup fédérer, à qui ça tient à cœur, que les gens se sentent bien dans une association, dans une structure et qu'on crée une véritable vie de communauté. Parce que l'objectif, c'était là, c'était de créer un collectif de sportifs et pas juste une assaut de sensibilisation à l'environnement qui existe déjà. Et donc voilà, mon rôle en tant que responsable communauté, c'est d'intégrer les membres et de fédérer autour de nos valeurs communes. Et donc ça a été créé, cette association-là, par trois sportifs semi-professionnels de haut niveau, une escrimeuse et deux sprinters, qui se sont dit qu'il faut qu'on agisse en tant que sportif et qu'on crée un collectif avec un symbole qui est une manchette qu'on porte et qui symbolise l'évolution des températures du XIXe siècle à nos jours. Et le but, c'est d'essayer de rendre nos pratiques plus vertueuses et que ça parte des sportifs eux-mêmes pour montrer l'exemple aux autres générations et qu'on arrive nous-mêmes à faire bouger de l'intérieur nos clubs, nos fédérations, les structures sportives à être plus vertueux. Et donc, globalement, c'est ça un peu nos objectifs. Et donc, on agit essentiellement par des actions à la fois de communication, mais on est présent également sur... sur pas mal d'événements sportifs, on essaie d'avoir des stands de sensibilisation, donc sensibilisation, communication, des actions de plaidoyer. Et voilà, je crois que c'est...

  • Speaker #0

    C'est déjà pas mal. Et pourquoi est-ce que le sport est vraiment un bon levier, à ton avis, pour communiquer sur ces enjeux environnementaux ?

  • Speaker #1

    Parce que le sport, il a cette vertu incroyable. Tout le monde aime, enfin, pas tout le monde aime le sport, mais globalement, beaucoup de gens pratiquent le sport. Et c'est quelque chose qui n'est pas controversé. Le sport, c'est universel. Il arrive à unir, à rassembler des peuples entiers. On voit pendant les Jeux Olympiques, pendant les championnats du monde, il a des valeurs qui sont incroyables et qui permettent également de toucher un maximum de gens qu'on n'arriverait pas à toucher autrement. Parce qu'aujourd'hui, quand on parle de l'état de la planète, de réchauffement climatique, ça rend angoissant, colérique. Ce ne sont pas des sujets qui sont agréables à parler et dont les gens ont envie d'entendre. Ça, c'est la réalité. Et le sport a cette capacité de part d'eau. cognitifs, de parler de sujets qu'on pourrait parler autrement mais qui sont beaucoup mieux entendus parce que ça passe dans un cadre plus fun, plus ludique, qui unit, qui rassemble, dont tout le monde s'accorde à le faire et donc ça passe beaucoup mieux comme ça et ça permet, je trouve que le sport permet de faire passer des beaux messages, de toucher autrement par des beaux récits et donc moi c'est pour ça aussi que j'ai choisi de l'utiliser et que les climato-sportifs le font aussi et parce que la vérité c'est que le sport, c'est pas le domaine qui a la plus... plus grande empreinte carbone, mais il en a une quand on voit l'impact des gros événements sportifs. On parlait de l'ITMB tout à l'heure, c'est énorme. Et donc, on a cette responsabilité, ce devoir en tant que sportif d'essayer de réduire l'empreinte carbone du sport. Et si le sport se bouge beaucoup, il y a beaucoup d'athlètes qui se remettent en question, qui essayent d'agir et de se dire, mais en fait, c'est vrai que le sport de base, c'est pour notre bien-être physique et mental, c'est censé être un loisir, pas un truc qui pollue énormément et qui dégrade la planète, surtout quand on parle de sport de nature. Et donc, je pense que c'est important que les sportifs et le sport transitionnent. Et ça pourrait servir de bon exemple dans d'autres domaines pour la culture, l'art, les transports et plein d'autres par la suite.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Et tu as obtenu aussi le soutien du programme Sport Planète, MAIF. Est-ce que tu peux nous expliquer quel soutien ils t'ont apporté ? Comment aussi ça s'est passé pour obtenir cette aide ?

  • Speaker #1

    La MAIF a un programme depuis 2020 qui s'appelle Sport Planète. et qui vise à soutenir des sportifs qui, alors pas forcément de haut niveau, souvent c'est des amateurs, donc on a eu des sportifs tels que Xavier Télénard qui ont candidaté. Et l'objectif, c'est de soutenir les sportifs qui souhaitent faire des aventures dédiées à la préservation de l'environnement. Donc ça fait cinq ans qu'ils font ça et ils soutiennent, alors c'est un appel à projet qui reconduit chaque année, auquel on peut candidater au travers d'un dossier de candidature. Donc moi, j'ai voulu candidater l'année dernière en me disant, voilà, j'avais déjà vu. plusieurs sportifs s'engager. Il y a des personnes que je connais qui l'ont fait. Ça m'a beaucoup inspirée. L'année dernière, je me suis dit pourquoi pas moi cette année ? C'est un truc qui me tente bien. Je suis dans le domaine. J'ai envie de faire ça. J'ai été prise sur ce projet-là. Ils soutiennent de deux manières non négligeables. Trois même. Financière, la première, pour une enveloppe globale de 7000 euros l'année. Ils soutiennent nos projets et font en sorte qu'on puisse les réaliser en nous aidant financièrement. Et la deuxième, c'est médiatiquement. On a deux attachés de presse à disposition, Julien et Adrien, Julia et Adrien de Nature Peinture qui se font un travail remarquable et qui nous aident à faire en sorte que tout ce qu'on fait, ça ne soit pas fait dans le vent, entre guillemets, et que tout ce qu'on est, qu'on ait un relais et un impact médiatique et que les médias puissent parler de nous grâce à eux, notamment sur mes deux premières aventures, j'ai eu plus de... plus d'une trentaine de relais médiatiques, que ce soit presse écrite, télé, radio, podcast comme ici. Voilà, donc ça donne beaucoup d'opportunités d'avoir un cadre et on a aussi la chance d'être accompagnée d'une scientifique dans le cadre de cet appel à projet. Alice, qui est paléoclimatologue, et qui nous aide aussi à avoir un regard scientifique et à vérifier que le contenu de ce qu'on dit soit juste, surtout moi sur un domaine lié à la glaciologie qui est très technique. Donc voilà, ça c'est les 3-4 choses que le programme nous met à disposition. Et surtout aussi, c'est le fait de... Alors moi, je fais mon aventure entre guillemets seule, mais je fais partie d'une équipe d'aventuriers, on est 6 aventuriers, il y en a donc d'autres... qui font d'autres aventures sur d'autres thématiques. Et voilà, ça permet aussi de ne pas se sentir trop seule et de faire partie d'une équipe quand on fait ça.

  • Speaker #0

    C'est tellement important. Et pour information, Alice, elle a fait un épisode de podcast ici. Alors pas sur ce sujet, mais sur une aventure à vélo entre Barcelone et Paris. Donc j'ai eu le plaisir aussi de la rencontrer, enfin déjà de la rencontrer sur le podcast. Et puis par la suite à Chambéry, à l'étape du Tour Femme. Une femme aussi bien incroyable. Je vous invite à écouter l'épisode et puis même en général à suivre ce qu'elle fait. Tu nous parlais de cette collaboration super intéressante, je trouve, d'avoir vraiment le regard scientifique pour porter les bons messages aussi. Et est-ce que tu as noué d'autres contacts avec aussi des associations, des acteurs plus locaux qui t'ont aidé aussi à faire passer les messages ?

  • Speaker #1

    Oui, je dirais que c'est la première étape que j'ai faite quand j'ai eu le tout début de mon programme. projet. Je suis quelqu'un que j'aime bien être assez organisée, donc j'ai fait un énorme fichier Excel et j'ai recensé toutes les associations, les glaciologues, les guides, les acteurs locaux engagés d'une manière ou d'une autre sur la thématique. Alors déjà, ça m'a fait chaud au cœur parce que je me suis rendu compte que j'avais des lignes et des lignes de fichiers Excel et je me suis dit « Waouh, ok, la dynamique est hyper impressionnante sur le territoire, on a la chance d'avoir un tissu comme ça local investi pour une thématique assez particulière. Alors, beaucoup regroupent aussi de manière générale la préservation des territoires de montagne. Mais c'est vrai qu'on a la chance d'avoir plein d'assos et plein d'acteurs hyper engagés dans les Alpes pour la préservation et qui s'engagent au quotidien. Et donc, ça m'a fait chaud au cœur. Et puis, ce que j'ai fait, c'est que j'ai fait un gros dossier de présentation et j'ai essayé d'envoyer ça à un maximum d'acteurs locaux parce que moi, j'habite dans les Alpes depuis un an. Alors, j'ai passé tous mes idées, mes hivers en Haute-Savoie. Mais je ne suis pas Savoyarde de base, et je trouve que c'est... Moi, je ne connais pas tout, je connais un peu le Chablais, la Haute-Savoie, mais je ne connais pas tous les enjeux locaux. Et puis, j'ai eu un manque aussi de connaissances et de compétences scientifiques liées à l'eau, aux glaciers, même à l'évolution des territoires, même si je vois à mon échelle de Scrooge ce qui se passe à peu près. Et donc, j'ai voulu essayer d'inclure un maximum d'acteurs, déjà pour les mettre en avant, parce que... Parce qu'en dehors des habitants des Alpes, c'est des associations, des acteurs qui ne sont pas forcément connus. Donc l'idée, c'était de les mettre en avant, de mettre en avant leur travail et surtout de m'apporter. En fait, mon aventure, elle est presque plus un peu journalistique. Je me rapproche plus de quelqu'un qui veut montrer, interviewer et mettre en valeur les acteurs locaux que celle d'une psychiatrice ou d'un scientifique. Et donc l'idée, c'était de travailler un maximum avec eux parce qu'ils ont un savoir et une compétence qui est incroyable et de les mettre en avant. Et donc voilà, c'est ce que j'ai essayé de faire. non plus. J'ai réussi à avoir quelques collaborations avec plusieurs acteurs locaux à chaque fois sur les territoires. Mais quand même, en toute honnêteté aussi, il y a une petite frustration de ne pas avoir réussi à collaborer avec tous les acteurs auxquels j'aurais aimé collaborer. Du fait que j'étais un peu nouvelle sur la thématique, pas forcément implantée ici depuis petite. Donc un petit souci de légitimité. et puis la réalité aussi en fait que... Je n'étais pas énormément suivie sur les réseaux sociaux par rapport à d'autres « influenceurs » du milieu. On m'a vu refuser des demandes de collaboration, alors que c'était juste pour une mise en avant, par exemple, d'un parc national ou la promotion de valeurs dédiées à la préservation des glaciers. Mais sous-entendu que je n'avais pas assez de... pas assez grande communauté, on m'a refusé certaines demandes de collaboration. Donc j'étais un peu frustrée par rapport à ça. Mais sinon, globalement, j'ai fait des très très belles rencontres. rencontre et j'ai pu rencontrer des personnes super intéressantes.

  • Speaker #0

    Ouais, ça j'ai l'impression que c'est un problème assez classique finalement. Enfin déjà quand t'es nouveau quelque part, enfin nouvelle. Et puis effectivement cet aspect parfois influence, bon, c'est chouette d'avoir une grosse communauté mais ça fait pas tout. Donc à l'inverse, même si t'as une petite communauté et que tu fais passer un super message et qu'en plus je trouve que t'es dans une démarche. Enfin tu vois parce qu'on voit plein de projets aussi naître qui sont... qui ne s'appuient pas forcément sur des données scientifiques, et qui ont ce soutien-là. Et là, je trouve ça chouette de voir que tu mêles tout ça, et donc ça mérite du soutien à mon sens. Et on va parler maintenant de... Plus vraiment du cœur du projet sportif, on va dire. Comment est-ce que déjà tu t'es préparée physiquement ? Est-ce que, comme de toute façon, tu pratiques le triathlon tout le temps, tu n'avais pas besoin de t'entraîner de manière spécifique ? Ou est-ce que quand même, il y avait des choses précises ? Par exemple, j'imagine que la marche glaciaire, ce n'est pas quelque chose que tu fais tout le temps. Donc, comment tu t'es préparée à tout ça ?

  • Speaker #1

    plutôt déjà bien résumé les choses. Effectivement, je suis en club de triathlon depuis deux ans. Donc en fait, je me suis toujours globalement entraînée de manière régulière parce que j'aime ce sport à minima. Une discipline par semaine à chaque fois. Enfin, les trois disciplines chaque semaine. Donc un entraînement de nage, un entraînement de course à pied, un entraînement de vélo, souvent un entraînement de renforcement musculaire et un peu de trail, puisque j'aime bien ça par-ci, par-là, en montagne. Donc déjà, j'avais une assiduité et une certaine discipline assez régulière. Là, du fait de l'aventure, j'ai... J'ai quand même essayé, même en plein hiver, d'être plus régulière dans ma pratique et de m'améliorer, notamment tout ce qui est sur la nage, parce que je ne suis pas du tout une bonne nageuse. Et pour ne pas nager des distances un peu ridicules, je me suis beaucoup entraînée à faire de la nage en eau libre. Ça, ça a été surtout le point phare. Énormément de volume de vélo, surtout depuis le mois de janvier. Je me suis beaucoup entraînée là-dessus. Et en fait, la partie marche glaciaire peut surtout être capable d'avaler du dénivelé positif avec un gros sac à dos. Donc ça, j'ai essayé par le trail en allant pas mal en montagne de m'entraîner, mais ça a été surtout nager et vélo. Même si en fait, mon aventure n'a aucune visée de performance ni de record. C'est pour ça que mes distances, quand on les regarde, il y a plein d'autres sportifs qui pourraient les faire. Il n'y a rien de waouh et d'extraordinaire dans les distances que j'ai faites. parce que j'ai totalement adapté mon parcours à mes capacités physiques et pas l'inverse. Je ne me suis pas dit, je veux faire le record des trois plus grands trépas de long, je veux faire trois aéronmans. En fait, je n'avais pas les capacités physiques, j'avais très peu de temps pour me préparer. Et donc, je me suis dit, OK, j'ai ce niveau-là, et bien, je vais regarder les itinéraires qui peuvent me permettre de le faire. Il faut savoir que ce n'est pas juste du sport, parce que je fais aussi de la sensibilisation, la communication. Enfin, j'ai plein de casquettes sur ce projet-là qui font que je ne peux pas me donner à fond et je ne peux pas être épuisée tous les jours. Parce que le soir, en rentrant, j'ai plein d'autres choses à faire. Et du coup, c'était surtout ces objectifs-là. J'ai continué un peu à m'entraîner de manière régulière pour essayer quand même d'être en forme et d'avoir un maximum de plaisir sur chaque aventure.

  • Speaker #0

    Et justement, tu parlais de toutes ces choses que tu fais, en plus de juste faire les sports. Comment tu as concilié tout ça ? Est-ce que peut-être tu peux nous raconter un peu une journée type, pour qu'on comprenne vraiment ce que tu faisais ? au quotidien ?

  • Speaker #1

    Une journée type, enfin même de point de vue global, je n'en ai pas. Chaque jour est hyper changeant mais la difficulté entre guillemets de mon aventure, déjà c'est d'en avoir trois et à chaque fois d'avoir trois sports étalés sur 15 jours donc c'était un vrai défi logistique parce que moi je veux faire un maximum de choses en mobilité douce mais en fait un matériel de natation, de vélo et de randonnée glaciaire, il ne faut pas sur un petit vélo. Je ne pouvais pas me balader avec toutes mes affaires. C'était vraiment une grosse logistique pour savoir où est-ce que j'allais pouvoir avoir un camp de base, où je peux poser mes affaires, ou quand j'ai fini ma nage, où est-ce que je laisse mes affaires de nadation, où est-ce que j'ai après mon vélo et que je fais de la rando glaciaire, où est-ce que je laisse toutes mes affaires, ma tente, mon vélo qui coûte cher. C'était beaucoup de logistique entre les points, entre les sports. Chacune a ses contraintes, chacune a son matériel. C'était beaucoup d'organisation en amont et j'ai eu la chance de me faire aider par mes profs. proches notamment, qui sont venus m'aider sur toute la logistique, la coordination et la gestion du matériel. Et ce qui était compliqué aussi, ce que je disais, c'était de jongler entre plein de casquettes le fait d'être sportive et donc de faire du sport la journée, mais aussi toute la gestion de projet et l'organisation des personnes que j'allais rencontrer et tout l'aspect sensibilisation parce que sur mon passage, j'ai fait des actions de sensibilisation, donc il fallait que je les prépare, que je les organise. plus celle de médiatrice et de communicante, entre guillemets, sur ce que je faisais. Donc le soir, quand j'avais fini mes journées, j'avais fait ma sensibilisation, j'avais tout le traitement des photos, des vidéos et de comment j'allais pouvoir relayer sur les réseaux sociaux ce que j'ai fait, pourquoi je le fais. Donc aussi un peu de données, de recherches, de belles mises en page. Donc c'est beaucoup de temps, beaucoup de choses à savoir gérer, un peu de charge mentale. Mais ça m'a beaucoup essayé, ça m'a beaucoup appris à faire. preuve de flexibilité, d'adaptation, à être souple. Je suis quelqu'un d'assez perfectionniste et là, j'ai vraiment essayé de lâcher prise et de me dire, mon aventure, elle ne pourra pas être parfaite parce qu'il y a beaucoup trop de choses à gérer en si peu de temps. Si j'avais eu deux, trois ans pour faire ce projet, je pense que j'aurais pu. Ça aurait été beaucoup mieux, mais j'ai fait avec le peu de temps que j'avais du mieux que je pouvais. Ça reste un projet. Alors, il n'est pas forcément bénévole parce que c'est un partenariat, mais on va dire que je n'ai pas de pression à avoir sur ce projet-là. Donc, j'ai essayé de lâcher prise, de faire du mieux que je pouvais et d'essayer de trouver cet équilibre entre toutes les disciplines et toutes les casquettes que je pouvais avoir.

  • Speaker #0

    C'est déjà pas mal parce que là, ça fait vraiment couteau suisse, vu tout ce que tu devais faire. en plus de la partie sportive c'est énorme en fait est-ce que tu peux partager avec nous l'un de tes moments préférés sur chacune des trois disciplines c'est compliqué parce qu'en vrai j'adore chaque discipline que je fais,

  • Speaker #1

    la nage en lac c'est incroyable, c'est des moments un peu suspendus hors du temps où on se retrouve seule dans un élément magnifique qui est l'eau les vélos, on peut défiler des kilomètres et des kilomètres en voyant des paysages incroyables Mais je pense que de loin, c'est le moment où je pose mon pied sur les glaciers, qui reste à chaque fois la consécration de pourquoi je fais ça. Je pose mon pied sur les glaciers, je me mets crampon, je me fasse face à des immensités de glaces magnifiques. Et je me dis, après avoir nagé, fait du vélo, je me dis, bah ouais, en fait, tout ça, c'est pour ça, c'est pour cette beauté, c'est pour cette fonte et c'est pour alerter. Et quand je suis sur les glaciers, je sais pourquoi je fais ça. Et ça me donne vachement de sens et ça me donne une énergie assez folle. Et c'est ce que j'adore à chaque fois, la consécration, d'arriver tout en haut après les deux disciplines.

  • Speaker #0

    Ouais, et du coup, en fait, ça, ça te prenait les 15 jours, tu découpais, comment tu découpais, tu vois, tes étapes ? Je ne sais pas, tu faisais de la nage pendant X jours, ensuite du vélo pendant X jours et ensuite, à la fin, le glacier, du coup ? Est-ce que tu faisais des journées de pause aussi, tu vois ?

  • Speaker #1

    Ça dépendait de chaque aventure et un peu différente en fonction des événements auxquels je me suis joint, etc. Globalement, la nage, ça ne prenait qu'une journée parce que je ne suis pas en capacité de nager. Sauf, je raconterai peut-être un peu plus tard, mais sauf la deuxième aventure où c'était deux jours. Je nage que sur une journée, mais ça peut être sur un événement et ça peut durer deux jours, entre guillemets, la partie natation. le vélo en général ça va en tout 3, 5, 6 jours. Et puis après, c'est de la randonnée glaciaire. Effectivement, là, ça prend un minima une semaine à chaque fois. Donc au final, ça passe assez vite. De base, je ne m'étais jamais mis de jour de repos. Mais il se trouve que j'ai été contrainte par des conditions météo. Et au final, ce n'est pas plus mal. Ça fait beaucoup de bien de souffler et pas trop enchaîner un peu. Mais du coup, sinon, ça c'est un peu... ou goupiller comme ça.

  • Speaker #0

    Ça s'enchaînait vraiment. Et la randonnée glaciaire, est-ce que tu étais accompagnée ou tu étais seule ?

  • Speaker #1

    Non, moi, je n'avais malheureusement pas les compétences pour assurer ma sécurité seule en glacier, même si du coup, grâce à l'aventure, je me suis beaucoup formée. J'ai fait des journées de sécurité glacier. Je ne suis pas partie de zéro. Il se trouve que j'en avais déjà fait avant la randonnée glaciaire. Je suis déjà allée, alors pas beaucoup, une ou deux fois, mais sur des glaciers, qui fait que je savais à peu près comment ça se passait, quel matériel il fallait avoir. Je ne suis pas partie. partie de zéro. Et puis, j'ai déjà fait un peu d'expériences d'alpinisme. J'ai fait pas mal de sports de montagne l'hiver, du ski de randonnée, du ski de fond. Donc, j'ai l'habitude, entre guillemets, de ce type d'environnement sur lequel il est hyper important de déjà pas s'aventurer seule, d'avoir le bon équipement. J'en parle parce que quand j'y suis allée, les locaux, les gardiens de refuge en parlent de plus en plus du fait que c'est génial. La montagne, elle devient de plus en plus accessible à plein de monde et plein de gens vont de plus en plus en montagne. Mais cet été, les secours m'ont fait... autant de secours que sur les dix dernières années du fait que les gens vont de plus en plus en montagne et mal équipés. Ils n'ont pas du tout connaissance des risques. Et moi, j'ai vu des touristes en unit, en tongs sur les glaciers à faire des bonhommes de neige alors qu'à 1,2 m, on se disait, mais il y a quelque chose qui ne va pas là.

  • Speaker #0

    C'est délirant.

  • Speaker #1

    C'est délirant. Les gens n'ont pas du tout conscience qu'ils évoluent sur des paysages de haute montagne. Et donc, moi, j'ai voulu me faire accompagner de guides et de glaciologues Euh... de part pour assurer ma sécurité, mais surtout pour aller là-bas avec des personnes qui connaissent, qui sont là depuis longtemps et qui ont des connaissances et des choses à m'apprendre sur l'évolution. Et donc, à la fois, à chaque fois, j'ai eu la chance d'être accompagnée par des super personnes qui ont pu m'apprendre et me parler d'évolution des glaciers en m'emmenant avec eux. Donc ça, c'était chouette.

  • Speaker #0

    C'est génial. Déjà, effectivement, hyper important. On le rappelle, on ne fait pas n'importe quoi en montagne. Et sur l'aspect projet, ça te permettait aussi, j'imagine, après, de partager des choses qui t'avaient été apprises par des personnes qui connaissent vraiment le sujet. Et puis, de pouvoir étayer aussi, j'imagine, de photos que tu avais pu prendre sur place.

  • Speaker #1

    Ouais, j'essaie de documenter un maximum, alors toujours en faisant attention aux autorisations parce que... Il y a pas mal de glacés qui se spulent dans les parcs nationaux, je pense notamment aux Écrins et en Vanoise. Moi, je faisais de la documentation et je faisais ça pour un projet précis, mais tout le monde n'est pas autorisé à prendre un certain nombre de contenus. Mais j'ai réussi à avoir des autorisations pour le faire et donc j'ai pu prendre un maximum de photos, vidéos, contenus et j'ai essayé de les envoyer aussi aux acteurs concernés qui puissent avoir un peu de la donnée au maximum.

  • Speaker #0

    Et les actions de sensibilisation dont tu parlais, que tu as programmées en cours de route, est-ce que tu peux nous en parler plus en détail ? Comment c'est organisé ? Auprès de qui tu es allée faire ces interventions ?

  • Speaker #1

    L'idée du coup, comme j'ai dit, de mon projet, ce n'était pas du tout un record ou une performance. L'objectif, c'était avant tout de parler des glaciers, parce que le contexte de ce projet, c'est surtout parce que cette année 2025, c'est l'année internationale dédiée à la préservation des glaciers. Et donc, c'est une année phare pour essayer d'en parler. Et moi, comme c'est un sujet qui me touche, que j'ai trop beau, que je suis déjà allée sur des glaciers, j'ai eu envie de relayer ces messages-là et d'en parler. Et du coup, l'objectif, c'était avant tout d'avoir de l'impact et de toucher, sensibiliser un maximum de monde sur ces enjeux-là, avant tout. Et donc, pour ça, j'avais plusieurs moyens de le faire. Le premier, c'était il y a des événements. Le premier, c'était surtout d'organiser des temps de sensibilisation. Pendant mes aventures, mais aussi sur tout le reste de l'année, j'ai fait pas mal notamment d'actions avec des scolaires. Moi-même organisée à Annecy, j'ai fait souvent des soirées d'ouverture de mes aventures où j'ai essayé d'emmener un maximum de monde avec moi pour parler des glaciers. Et l'autre chose, c'est par des événements sportifs. Ça me tient à cœur sur chaque aventure de m'allier à un événement sportif local qui me permet à la fois d'avoir de la visibilité et de parler de ce que je fais. et surtout d'avoir un stand de sensibilisation. Et donc sur ma première aventure, je me suis joint à l'Alsman, qui est un événement de triathlon, une grosse course de triathlon à côté d'Annecy, qui est en partenariat en plus avec la Maïf, qui est une véritable politique de développement durable et d'essayer de faire en sorte que le triathlon ait un moindre impact. Et donc j'ai eu la chance de pouvoir finir mon aventure en étant la première à passer l'arche de l'Alsman. C'était un véritable honneur et j'ai eu un stand de sensibilisation avec la Maïf tout le week-end qui m'a permis de toucher. Et là, sur cet événement, je pense que j'ai touché plus de 400 personnes. J'ai pris le micro avant le briefing devant toutes les personnes qui étaient venues pour faire le format Ironman. Du coup, on peut toucher aussi par des événements dans lesquels j'ai essayé d'intégrer dans mes aventures un maximum de gens. J'ai fait la même chose sur la seconde aventure dans les écrins, où je me suis joint à une course de natation en eau libre. En fait, le week-end où j'étais censée nager dans le lac de Serre-Conson. pour débuter mon aventure dans les écrins, il se trouvait qu'il y avait une course de natation en eau libre. Et je me suis dit, plutôt que de faire ça de mon côté, j'aime joindre un événement existant. Et donc, j'ai eu un stand pareil de sensibilisation sur l'événement tout le samedi. Et le dimanche, j'ai fait la course avec tous les autres. Donc, ça m'enlevait déjà de la logistique perso et ça me permettait de me joindre. Et je vais essayer de faire la même chose en vanoise. Et puis, mon dernier moyen aussi d'essayer de sensibiliser et d'embarquer dans l'aventure, c'était le fait de dire à un maximum de gens ... de venir avec moi et de partager avec moi la nage, le vélo ou la rando glaciaire. Parce que je trouve qu'il n'y a rien de mieux pour toucher les gens et qu'ils comprennent. Et le fait aussi de ne pas être seule et d'embarquer un maximum de gens dans l'aventure avec moi, ça me tenait à cœur. Du coup, j'ai pu avoir pas mal de gens que je connaissais ou même que je ne connaissais pas qui m'ont dit « ton projet me parle, j'ai envie de venir avec toi, d'explorer, de comprendre ce que tu fais » . J'ai notamment eu, ce qui était génial, sur ma première aventure, on a fait un relais. De 20 km en natation, on était 4 et il y avait 3 personnes que je ne connaissais pas d'avant, qui étaient des nageurs locaux de clubs de natation aux alentours, qui m'ont dit, j'avais envoyé un mail et ils m'ont dit on a vu ton mail, ça nous parle, ton projet il a l'air trop cool, on est preneur. Et donc moi c'est des trucs qui me font hyper plaisir et je trouve qu'il y a un bon moyen de sensibiliser les gens. Mais voilà, il se trouve que je n'ai pas pu faire autant de sensibilisation que je voulais en faire pendant mes aventures. du fait que j'avais un peu ce problème de légitimité en arrivant dans un territoire et en disant, oui, moi, petite sportive, je voudrais proposer une animation sur les glaciers, alors que des glaciologues en proposaient déjà, des associations plus légitimes que moi en faisaient déjà. Et donc après, je me suis aussi joint à des événements existants. Avec l'année internationale des glaciers, il y avait plein d'événements organisés. Et donc voilà, j'ai essayé de me joindre plus à des événements qu'en organisant moi-même, qui était un peu compliqué d'un point de vue légitimité. Mais du coup, tout s'est bien goupillé. Et puis, je me concentre aussi pas mal sur la partie réseaux sociaux et essayer de toucher les gens via ce moyen-là, qui au final, c'est celui où on peut toucher le plus de gens en une vidéo. On touche beaucoup plus qu'en une action dans un refuge où il y a cinq, six personnes. Donc voilà, j'essaie d'allier un peu tout.

  • Speaker #0

    Oui, ça fait déjà pas mal. Et est-ce que tu as... Quel retour, en fait, tu as eu des gens que tu as contactés, soit vraiment des gens que tu as vus en direct, mais aussi sur les réseaux sociaux ? forcément il y a des gens qui ont dû commenter etc, quel retour t'as eu et quels sont peut-être ceux qui t'ont le plus marqué ?

  • Speaker #1

    Je dirais que ce que j'ai observé, quel que soit le public, globalement c'est un intérêt moi quand j'ai annoncé mon aventure j'ai été beaucoup soutenue, les gens m'ont dit c'est trop bien ce que tu fais, c'est hyper utile, on a besoin de gens comme ça, il y avait vraiment une curiosité sincère, un intérêt, un soutien réel au début avec pas mal de questions qui m'étaient posées sur pourquoi tu fais ça, pourquoi les glaciers etc etc. Et le fait que quand on parle des glaciers, globalement, je vois que les gens, ça les émerveille, ils trouvent ça beau, etc. Et même si les scientifiques, on va dire, ils étaient contents d'avoir des personnes qui relaient leurs messages, etc. Mais derrière cet intérêt-là, j'ai surtout constaté une réelle méconnaissance profonde, même des habitants des Alpes, sur les changements et sur le rôle. des glaciers et l'impact et les conséquences de leur fonte. Et les gens, globalement, j'ai l'impression qu'ils savent, qu'ils sont globalement conscients du réchauffement climatique, de la fonte des glaciers, ils voient bien qu'il y a moins de neige, qu'il y a moins de glaciers, mais alors pour autant, ils n'ont pas vraiment conscience de ce que ça engendre, pourquoi, les raisons, etc. Donc c'est vraiment un manque de connaissances, on va dire, scientifiques sur ces enjeux-là, et ils ne savent surtout, moi, le truc qui m'a marquée, Quand j'en parle et quand j'allais en refuge et quand j'en parlais avec les acteurs locaux ou les citoyens en randonnant avec eux, ils ne savent surtout pas comment agir. Et en fait, ils se disent « bah ouais, c'est triste ce qui se passe » . Mais pour autant, ils continuent d'aller en montagne en prenant l'avion. Ils continuent à rien changer dans leurs habitudes et à ne pas comprendre que c'est nos habitudes à la fois personnelles et collectives qui impliquent ça. Et donc, il y a un véritable enjeu, je crois. trouve de vulgarisation et de connaissances sur ces enjeux-là qui m'a beaucoup marquée.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends. Est-ce que tu as eu vraiment des difficultés ou des gros imprévus aussi pendant l'aventure ?

  • Speaker #1

    Je dirais que les imprévus que j'ai eus, c'était essentiellement dû à la météo. Je n'ai pas eu de chance. Si c'est la vie en montagne, on va s'adapter. pas eu de chance globalement sur mes deux aventures. J'ai eu de la pluie, surtout dans la première aventure, j'ai une semaine d'orage, donc j'ai eu au final que 4 jours au lieu de 10 jours de randonnée glaciaire. Donc j'ai dû, entre guillemets, expédier et aller au plus vite de ce que je pouvais faire. Donc ça m'a un peu frustrée, mais c'est comme ça. Et pareil, j'ai dû annuler une journée où des gens étaient censés me rejoindre sur les glaciers dans les écrins. Donc ça, c'est les imprévus que j'ai eus, mais c'est les aléas de la montagne. Je dirais sinon, en termes de difficultés, pas tant parce que, comme je disais, j'ai beaucoup adapté mes itinéraires à mon niveau. Mais je dirais quand même que ma plus grande difficulté, ça reste la natation. Pour l'anecdote de base, je suis quelqu'un qui n'est pas du tout à l'aise en olive et qui n'est pas trop ça. Quand je m'écarte de plus de 5 mètres de la plage et que je ne vois pas en dessous de moi, j'ai tendance un peu à paniquer. Du coup, la première aventure, elle a été dure quand je me suis retrouvée au milieu d'un lac en plein mois de mai, où c'était le début de la datation en eau libre. Et que j'avais vraiment, en fait, le seul distance que j'avais nagé, j'avais fait 2-3 triathlons dans ma vie, en rivière ou sur des distances beaucoup plus courtes. Et donc, le fait de nager plus de 2 km comme ça dans un lac, seule, avec personne autour de soi, ça m'a fait un peu peur. Pour l'anecdote, il y avait ma soeur à côté de moi qui était en kayak. Je lui disais de ne pas trop s'écarter, sinon je paniquais. Mais du coup, je suis ressortie de cette journée-là. Ça a été un peu mentalement dur, j'avais le cœur qui palpitait beaucoup. Mais j'étais très très fière de me dire, tu vois, tu avais peur. J'adore nager, mais j'avais un peu peur de nager en lac seule. Et même si on était en relais quand même, mais bon, quand tu nages, on nageait seule. Et donc, j'avais cette grosse fierté personnelle de me dire, en fait, tu vois, tu as réussi, il ne s'est rien passé, tu n'as pas eu de soucis. De toute façon, il y avait l'assistance à côté au cas où il se passait quoi que ce soit. Et du coup, après, j'ai pu sur les autres aventures, même si la course entre guillemets de natation en eau libre dans les écrins, elle me stressait beaucoup parce que j'avais peur de ne pas avoir le niveau par rapport aux autres nageurs. Globalement, j'en suis ressortie surtout très fière et me disant que j'étais capable. Et que c'était un très beau sport. Et que c'était incroyable d'avoir la chance de nager des kilomètres dans des lacs hyper purs et hyper agréables à nager.

  • Speaker #0

    Voilà. C'est une belle leçon aussi finalement. Ça t'a aussi fait faire des choses que tu n'aurais pas forcément faites naturellement. Donc c'est sympa. T'as mêlé plein de choses. Et là, la suite, c'est la Vanoise. Quand est-ce que tu pars et comment tu vas organiser ça ?

  • Speaker #1

    Donc là, la prochaine aventure, ce sera dans le Massif de la Bonne-Neuve. dans la Venoise, pardon, du coup en octobre. Je suis encore en train de définir le parcours, parce que maintenant c'est un peu compliqué de prévoir en octobre est-ce que ce sera l'axe qu'on nageable ou pas nageable. Alors il n'y a aucun lac dans le massif, donc je me suis posé la question de faire un triathlon d'hiver, on va dire, un peu adapté, ou de partir d'un autre lac, pourquoi pas le lac d'Annecy. Voilà, donc tout est encore... Je n'ai rien d'incroyable à annoncer parce que je suis encore en train de réfléchir à tout ça. Il faut que je me définisse cette semaine. Mais je repartirai toujours quand même en triathlon ou en triathlon adapté. Il y a des magnifiques glaciers. La Vanoise est connue pour son fameux Tour des glaciers de la Vanoise. Il y a des beaux glaciers. Il y a des choses intéressantes à aller étudier dans ce massif-là. Un beau parc national. Donc j'ai hâte et je vais essayer de faire en sorte que cette dernière aventure... clôture cette superbe année avec la Maïf et en tant qu'aventurière du mieux possible.

  • Speaker #0

    C'est chouette, on va pouvoir suivre ça. Est-ce que tu as d'autres projets que tu as déjà en tête sans que ce soit des choses arrêtées, mais des choses que tu as envie de faire pour continuer dans la lancée ?

  • Speaker #1

    Je réfléchis beaucoup à la suite de mon aventure professionnelle on va dire, parce qu'après cette aventure-là, il s'agirait de retrouver un travail quand même. C'est vrai que j'ai adoré passer beaucoup de temps en montagne. Et donc ça me questionne sur quel travail je vais faire par la suite. Est-ce que je n'ai pas envie plutôt qu'un travail de bureau ? J'ai beaucoup travaillé en associatif, mais souvent derrière un bureau, est-ce que je n'ai pas plutôt envie de travailler au cœur des paysages qui m'émerveillent, que j'ai envie de protéger ? Donc je réfléchis à donner une suite. Alors je ne pourrais pas travailler en glaciologie, pas en médiation scientifique parce que je n'ai pas les compétences pour, mais j'aimerais bien continuer à essayer d'agir dans ce domaine-là et à donner une suite professionnelle à cette aventure. qui a été incroyable, pourquoi pas auprès d'associations ou de parcs nationaux, de réserves naturelles. Voilà, je réfléchis, mais en tout cas pour l'instant, je n'ai pas d'autres éco-aventures de prévues à la suite de celle-ci, parce qu'il faut la oué que c'est quand même beaucoup de préparation et beaucoup de fatigue physique et mentale. Et du coup, je pense que pour l'instant, non, mais je continuerai en tout cas, dans tous les cas, à promouvoir ces valeurs-là et à continuer à faire de l'aventure de la manière la plus respectueuse. possible à te motiner à barouder dans les herbes, ça c'est sûr, et peut-être que l'avenir me réservera de belles surprises et j'en ferai d'autres. On verra. Oui,

  • Speaker #0

    certainement. On a vite parti pour. Et pour terminer, j'ai ma question traditionnelle. Quel message est-ce que tu as envie de faire passer aux sportives en général ?

  • Speaker #1

    Je dirais celui d'oser. D'oser partir à l'aventure et surtout d'oser partir seule. Je trouve que c'est incroyable et que c'est important aujourd'hui dans notre société de savoir le faire. et d'aller à l'aventure. Souvent, en tant que femme, on hésite, on n'ose pas, on manque de confiance en nous. On a aussi parfois une famille, ce n'est pas toujours facile de le faire. Et pourtant, je trouve que toutes les petites filles ont besoin d'avoir plus d'exemples. Et je trouve qu'il y en manque aujourd'hui de femmes guides, aventurières, sportives. Il y a vraiment d'exemples en tant que femme. Et voilà, moi, je suis beaucoup investie dans l'association Femmes en Montagne. Et on essaye de promouvoir ces valeurs-là et d'oser faire en sorte qu'il y ait plus de femmes en montagne, plus de femmes réalisatrices, plus de femmes dans la société, parce que je suis convaincue que plus de femmes engagées, notamment dans la science, dans l'aventure, dans le sport, ça peut amener à plein de belles choses. Et pour finir, je ressemblerais juste à la citation de Sentinelle Climat, entendue dans la bouche d'Aïd El-Seves, une glaciologue que j'aime beaucoup, qui dit que si on n'a pas réussi, il faut continuer et que même si on a réussi, il faut continuer. Et je trouve qu'elle a bien raison de dire ça. Voilà.

  • Speaker #0

    Parfait comme message final. Merci beaucoup Aurélie. C'était vraiment intéressant de comprendre ton cheminement, tout le récit de ton aventure. Et puis du coup, on va pouvoir continuer à suivre avec la vanoise.

  • Speaker #1

    Oui, merci à vous.

  • Speaker #0

    Merci, à bientôt. Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes. Cela nous aide. À bientôt.

Chapters

  • Introduction à l'éco-aventure d'Aurélie Martin

    00:08

  • Présentation d'Aurélie et son parcours professionnel

    00:30

  • Sensibilisation aux enjeux climatiques

    01:41

  • Passion pour le triathlon et transition écologique

    03:40

  • Combinaison de triathlon et sensibilisation environnementale

    05:06

  • Aventures dans les massifs des Alpes

    07:21

  • Rôle au sein de Climatosportifs

    09:02

  • Le sport comme levier pour l'environnement

    11:13

  • Soutien du programme Sport Planète de la MAIF

    13:21

  • Collaboration avec des acteurs locaux

    16:29

  • Préparation physique et logistique des aventures

    20:09

  • Moments forts de chaque discipline

    25:35

  • Message final d'Aurélie aux sportives

    43:09

Description

Et si un triathlon devenait un acte écologique ? Aurélie Martin, 26 ans, triathlète passionnée de sport outdoor et de montagne, raconte son Odyssée des Glaciers, une éco-aventure unique sur les traces des plus grands glaciers des Alpes : un triathlon reliant natation, vélo et marche glaciaire pour sensibiliser à la fonte des glaciers et montrer que le sport et l’écologie peuvent avancer ensemble.


Au programme :

  • Comment passe-t-on du hockey sur gazon au triathlon en montagne ?

  • Pourquoi Aurélie a choisi d’unir sport et écologie dans sa vie professionnelle et personnelle ?

  • Qu’est-ce que son triathlon des glaciers et comment l’a-t-elle organisé concrètement ?

  • Quels défis et imprévus elle a rencontrés dans son aventure (indice : la météo a joué un rôle clé !) ?

  • Comment associer sport, plaisir et sensibilisation au climat ?

  • Quelle place pour les femmes dans ces aventures sportives et scientifiques ?


👉 Un épisode qui montre que l’effort sportif peut devenir un message écologique fort.


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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: https://soundcloud.com/jenseast

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr


🔑 Mots clés de l’épisode:

Triathlon, femme thirathlète, sport outdoor, montagne, glaciers, éco-aventure, climat, aventure sportive, sport et écologie, sensibilisation environnement, natation en lac, vélo, marche glaciaire, femme sportive, défi sportif, engagement climatique


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor, le podcast des sports outdoor aux féminins pour s'inspirer, apprendre et oser. Bonjour à toutes, aujourd'hui je reçois Aurélie Martin qui va partager avec nous son éco-aventure sur les traces des plus grands glaciers des Alpes. Un triathlon engagé pour alerter sur la fonte des glaciers. Aurélie va nous raconter son aventure évidemment, mais aussi son parcours, sa motivation, ses engagements. Bienvenue Aurélie !

  • Speaker #1

    Bonjour !

  • Speaker #0

    Est-ce que tu viens déjà te présenter ?

  • Speaker #1

    Oui. Je m'appelle Aurélie, j'ai 26 ans, je suis sportive et notamment triathlète engagée et passionnée de montagne. J'ai la chance de vivre à Annecy au bord d'un lac et de montagne dans un cadre assez idyllique. Je travaille depuis trois ans dans le secteur du sport et de la transition écologique. J'ai notamment commencé ma carrière en travaillant à la Fédération française de hockey sur gazon. en tant que responsable développement durable et féminisation, parce que c'était le sport que je pratiquais à l'époque et dont j'avais envie de le rendre plus vertueux. Et puis j'ai continué dans cette voie en travaillant en tant que responsable sensibilisation à la Recycleurie Sportive, qui est une association de collecte de revalorisation des équipements sportifs. Et j'ai décidé il y a un an de m'installer à Annecy et de me lancer à mon compte dans le domaine de la transition écologique du sport et de la sensibilisation environnementale. J'ai d'abord travaillé pour un atelier de sensibilisation au climat par le sport. Et cette année, j'ai décidé de faire partie des aventuriers Sport Planets Maze pour me consacrer à un projet dédié à la préservation des glaciers.

  • Speaker #0

    Génial. Effectivement, tu as un parcours aussi professionnel qui est complètement dans la lignée de ce projet. Et qu'est-ce qui t'a amenée au départ à être sensibilisée particulièrement aux enjeux climatiques ?

  • Speaker #1

    Je dirais que ça a commencé au début de mes études. Un peu quand j'ai commencé à m'informer sur l'état du monde, j'ai fait une double licence en droit public et sciences politiques. Donc très ouverte sur le monde actuel. J'étais quelqu'un de très curieux qui voulait tout savoir et tout comprendre sur le monde. Et donc petit à petit, j'ai lu des livres, j'ai vu des documentaires, des films, écouté des podcasts, ça m'a beaucoup intéressée. Et je me suis engagée petit à petit. Ça a commencé par des éco-gestes basiques à la maison. Puis j'ai décidé de devenir végétarienne il y a maintenant 10 ans. J'ai refusé d'avoir une voiture. J'ai essayé de complètement diminuer l'empreinte carbone, notamment au niveau de mon transport et de mon alimentation. Et de ma pratique sportive, c'était assez global. Et puis j'ai décidé de rejoindre des associations qui étaient en lien avec ça, notamment les climatosportifs, que j'ai rejoints. En 2023, ça me donnait beaucoup de sens et en fait, plus je m'engageais, plus je me sentais utile et plus ça me rendait heureuse et donc j'avais envie de continuer. Et donc voilà, mon engagement s'est construit un peu comme ça au fur et à mesure et puis je pense que j'ai aussi eu la chance d'avoir grandi et passé toutes mes vacances en Haute-Savoie et puis toute petite. et donc je pense que le fait d'avoir euh Grandir dans la nature et évoluer en montagne m'a aussi forgé une sensibilité à la nature, à l'environnement et à la nécessité de la protéger. Et puis le fait de voir, quand on vit dans les Alpes, on voit depuis qu'on est tout petit l'évolution. Il y a moins de mensonges en neige, les glaciers fondent à vue d'œil et donc on ne peut pas ne pas savoir, ne pas être sensible à cette thématique. Et donc je pense que c'est globalement comme ça qu'est née ma sensibilité environnementale.

  • Speaker #0

    Oui, ça fait beaucoup d'éléments. Et ta passion pour le triathlon, tu disais tout à l'heure que tu faisais du hockey sur gazon, ce qui est assez différent. Comment ça s'est venu ?

  • Speaker #1

    C'est venu quand je me suis installée à Annecy. J'avais déjà avant, ça faisait déjà un an que je faisais du triathlon à Paris. J'avais décidé après 15 ans d'un sport à haut niveau où je m'entraînais quasiment tous les jours, matchs tous les dimanches. J'avais ce besoin de changer. Et donc je m'étais mis au triathlon du fait que ce soit trois disciplines, donc assez challengeant. A l'époque c'était un peu niche, alors au moins maintenant ça s'est beaucoup développé. Mais c'était un sport qui m'attirait beaucoup de par les trois disciplines qu'il y avait. J'adorais courir, je me suis mis au vélo et puis je me suis dit il reste qu'à nager, je peux faire du triathlon. Et donc quand je suis arrivée à Annecy, le cadre était vraiment idéal pour pratiquer. Donc j'ai continué en club à m'entraîner et je me suis vraiment pris de passion pour ce sport-là. J'ai intensifié, j'ai notamment rencontré du monde, j'ai beaucoup pratiqué avec mon copain qui m'a beaucoup aidée aussi dans cette discipline qui est un ancien triathlète de haut niveau. C'est un peu comme ça que je me suis mise au triathlon.

  • Speaker #0

    J'ai l'impression qu'il y a tellement de gens à Annecy qui font du sport en général. Je n'avais jamais croisé autant de cyclistes, je pense, cet été en y allant. C'est impressionnant. Comment ça t'est né l'idée de... combiner ta sensibilité à l'environnement et le triathlon, et donc comment est née l'idée de ce projet au global ?

  • Speaker #1

    L'idée, c'est que comme je travaille depuis trois ans dans le sport et la transition écologique, pour moi, c'est assez une évidence d'allier les deux. Déjà parce que c'est deux choses qui me passionnent dans la vie. Je trouve que c'est important de faire des choses qui nous passionnent, d'être passionnée par ce qu'on fait. De base, c'est parce que c'est une passion d'allier les deux et que je trouve que le sport est un véritable vecteur pour faire passer des messages environnementaux. Et donc, moi, c'est comme ça que j'essaie de l'utiliser. Et puis je trouve que le triathlon est un sport intéressant pour parler des enjeux climatiques parce que de la même manière que les enjeux climatiques, c'est à la fois une course d'endurance et de résilience et je trouve que les deux portent des messages assez similaires et le triathlon nous permettait d'aborder aussi des trois enjeux un peu importants dans les Alpes d'un point de vue climatique que sont les enjeux liés à l'eau, au cycle de l'eau, les enjeux de mobilité douce par le vélo. Et les enjeux de fond des glaciers par, moi, ce que j'appelle, donc j'ai remplacé dans mon triathlon, je remplace la course par de la marche glaciaire. Donc, c'est cette Ausha. Et en fait, l'idée de mon éco-aventure et du triathlon, elle est née du fait que je me suis renseignée au début de mon projet pendant des mois sur l'état des glaciers en France, où sont les glaciers, voilà, vraiment toutes les bases de la glaciologie en France. Et en fait, j'ai constaté que les trois quarts des glaciers, enfin, les glaciers français, et J'ai été hébergée dans trois massifs principaux, que sont le massif du Mont Blanc, le massif des Écrins et le massif de la Neuve-Vanoise. Je me suis dit, bingo, trois aventures. Je vais faire trois triathlons, à chaque fois 15 jours dans chaque massif, étalés sur toute l'année. Comme ça, je vais pouvoir y aller à différentes saisons, arpenter différents territoires et à chaque fois partir d'un lac alpin à la nage. Pas un lac d'eau de montagne, je ne nage pas dans des lacs où on ne peut pas nager et qui sont gelés en altitude. Je parle vraiment de lacs nageables en montagne. Ensuite, j'arpente à vélo les sommets jusqu'aux glaciers. Et puis, je fais de la marche glaciaire sur les glaciers. Et à chaque fois, pour chaque aventure, c'était l'organiser.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça fait effectivement un sacré projet. Et là, si je ne me trompe pas, tu en as déjà fait deux sur les trois. Tu n'as pas encore fait la Vanouette, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Exactement. J'ai fait le massif du Mont-Blanc en mai dernier et le massif des Écrins cet été.

  • Speaker #0

    D'accord. Et à chaque fois, comment tu disais la logique de partir d'un lac, etc. Mais comment tu as choisi le tracé vraiment spécifique ? Parce que de l'extérieur, moi, ça me paraît assez compliqué de se dire « Ok, donc je vais vraiment tracer depuis le lac jusqu'au glacier, sachant qu'il faut que ce soit accessible à vélo. » Est-ce que c'était compliqué, ça ? Tu vois, un peu vraiment l'itinéraire, quoi.

  • Speaker #1

    Moi, c'était compliqué. J'y ai passé pas mal de temps à rien qu'élaborer mes itinéraires à chaque fois. Donc, je regardais le massif où je voulais aller et je me suis dit, OK, donc là, il y a le massif. Où sont les glaciers où je vais me rendre ? Déjà, comment je m'y rends ? Est-ce qu'ils sont accessés ? Alors, en général, je choisissais les glaciers qui sont étudiés. Ce sont des glaciers qui sont accessibles à pied ou en téléphérique. Donc, je me disais, voilà, j'ai ces glaciers-là, je veux m'y rendre. Il faut arriver à telle ville pour les joindre. Où est-ce qu'il y a un lac nageable, on va dire, entre guillemets, le plus proche ? Alors, pour ma première aventure, J'ai nagé dans le lac Léman, donc je ne fais pas forcément partie du massif, il était quand même un peu plus loin, mais il y avait une symbolique en tant que plus grand lac d'Europe et du fait qu'il était alimenté énormément par les glaciers, notamment les glaciers du Rhône qui sont un grand glacier suisse. Et donc voilà, je regardais où étaient les glaciers où je voulais aller, le lac le plus proche, et puis en général, je traçais mon itinéraire vélo entre les deux points, globalement en essayant de passer par des routes. Alors moi, pendant toutes mes aventures, j'essaye de suivre au maximum la route des Grandes Alpes. qui est un itinéraire cyclable incroyable qui existe en version route et en version gravel. Et en général, j'arrive à le suivre au moins sur la moitié, voire les trois quarts de mes itinéraires.

  • Speaker #0

    Ah ouais, effectivement, ça doit être chouette. Et tu nous as parlé tout à l'heure des climatosportifs. Est-ce que tu peux nous expliquer ce que c'est et quel rôle toi tu joues au sein de cette association ?

  • Speaker #1

    Ouais, donc moi j'ai entendu parler du collectif en 2023 via les réseaux sociaux. et ça a été un peu immédiat, je me suis tout de suite retrouvée dans les valeurs partagées de l'assaut, je me suis dit « waouh, un collectif de sportifs ! » Déjà, la thématique du sport et de l'environnement, c'est assez niche, et il y a plusieurs années, quand ça s'est créé, ça n'existait pas. Aujourd'hui, ça se développe, il y en a de plus en plus, mais à l'époque, ça n'existait pas, et quand on voulait s'engager en tant que sportif, on se sentait assez seule, et je me suis dit « mais c'est dingue, on va pouvoir rejoindre une communauté d'autres gens comme moi, qui veulent agir, qui veulent faire en sorte de pratiquer de manière plus respectueuse de l'environnement. Donc, je les ai rejoints. Et en fait, un peu tout naturellement, en tant que responsable communauté, parce que je suis quelqu'un qui aime beaucoup fédérer, à qui ça tient à cœur, que les gens se sentent bien dans une association, dans une structure et qu'on crée une véritable vie de communauté. Parce que l'objectif, c'était là, c'était de créer un collectif de sportifs et pas juste une assaut de sensibilisation à l'environnement qui existe déjà. Et donc voilà, mon rôle en tant que responsable communauté, c'est d'intégrer les membres et de fédérer autour de nos valeurs communes. Et donc ça a été créé, cette association-là, par trois sportifs semi-professionnels de haut niveau, une escrimeuse et deux sprinters, qui se sont dit qu'il faut qu'on agisse en tant que sportif et qu'on crée un collectif avec un symbole qui est une manchette qu'on porte et qui symbolise l'évolution des températures du XIXe siècle à nos jours. Et le but, c'est d'essayer de rendre nos pratiques plus vertueuses et que ça parte des sportifs eux-mêmes pour montrer l'exemple aux autres générations et qu'on arrive nous-mêmes à faire bouger de l'intérieur nos clubs, nos fédérations, les structures sportives à être plus vertueux. Et donc, globalement, c'est ça un peu nos objectifs. Et donc, on agit essentiellement par des actions à la fois de communication, mais on est présent également sur... sur pas mal d'événements sportifs, on essaie d'avoir des stands de sensibilisation, donc sensibilisation, communication, des actions de plaidoyer. Et voilà, je crois que c'est...

  • Speaker #0

    C'est déjà pas mal. Et pourquoi est-ce que le sport est vraiment un bon levier, à ton avis, pour communiquer sur ces enjeux environnementaux ?

  • Speaker #1

    Parce que le sport, il a cette vertu incroyable. Tout le monde aime, enfin, pas tout le monde aime le sport, mais globalement, beaucoup de gens pratiquent le sport. Et c'est quelque chose qui n'est pas controversé. Le sport, c'est universel. Il arrive à unir, à rassembler des peuples entiers. On voit pendant les Jeux Olympiques, pendant les championnats du monde, il a des valeurs qui sont incroyables et qui permettent également de toucher un maximum de gens qu'on n'arriverait pas à toucher autrement. Parce qu'aujourd'hui, quand on parle de l'état de la planète, de réchauffement climatique, ça rend angoissant, colérique. Ce ne sont pas des sujets qui sont agréables à parler et dont les gens ont envie d'entendre. Ça, c'est la réalité. Et le sport a cette capacité de part d'eau. cognitifs, de parler de sujets qu'on pourrait parler autrement mais qui sont beaucoup mieux entendus parce que ça passe dans un cadre plus fun, plus ludique, qui unit, qui rassemble, dont tout le monde s'accorde à le faire et donc ça passe beaucoup mieux comme ça et ça permet, je trouve que le sport permet de faire passer des beaux messages, de toucher autrement par des beaux récits et donc moi c'est pour ça aussi que j'ai choisi de l'utiliser et que les climato-sportifs le font aussi et parce que la vérité c'est que le sport, c'est pas le domaine qui a la plus... plus grande empreinte carbone, mais il en a une quand on voit l'impact des gros événements sportifs. On parlait de l'ITMB tout à l'heure, c'est énorme. Et donc, on a cette responsabilité, ce devoir en tant que sportif d'essayer de réduire l'empreinte carbone du sport. Et si le sport se bouge beaucoup, il y a beaucoup d'athlètes qui se remettent en question, qui essayent d'agir et de se dire, mais en fait, c'est vrai que le sport de base, c'est pour notre bien-être physique et mental, c'est censé être un loisir, pas un truc qui pollue énormément et qui dégrade la planète, surtout quand on parle de sport de nature. Et donc, je pense que c'est important que les sportifs et le sport transitionnent. Et ça pourrait servir de bon exemple dans d'autres domaines pour la culture, l'art, les transports et plein d'autres par la suite.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Et tu as obtenu aussi le soutien du programme Sport Planète, MAIF. Est-ce que tu peux nous expliquer quel soutien ils t'ont apporté ? Comment aussi ça s'est passé pour obtenir cette aide ?

  • Speaker #1

    La MAIF a un programme depuis 2020 qui s'appelle Sport Planète. et qui vise à soutenir des sportifs qui, alors pas forcément de haut niveau, souvent c'est des amateurs, donc on a eu des sportifs tels que Xavier Télénard qui ont candidaté. Et l'objectif, c'est de soutenir les sportifs qui souhaitent faire des aventures dédiées à la préservation de l'environnement. Donc ça fait cinq ans qu'ils font ça et ils soutiennent, alors c'est un appel à projet qui reconduit chaque année, auquel on peut candidater au travers d'un dossier de candidature. Donc moi, j'ai voulu candidater l'année dernière en me disant, voilà, j'avais déjà vu. plusieurs sportifs s'engager. Il y a des personnes que je connais qui l'ont fait. Ça m'a beaucoup inspirée. L'année dernière, je me suis dit pourquoi pas moi cette année ? C'est un truc qui me tente bien. Je suis dans le domaine. J'ai envie de faire ça. J'ai été prise sur ce projet-là. Ils soutiennent de deux manières non négligeables. Trois même. Financière, la première, pour une enveloppe globale de 7000 euros l'année. Ils soutiennent nos projets et font en sorte qu'on puisse les réaliser en nous aidant financièrement. Et la deuxième, c'est médiatiquement. On a deux attachés de presse à disposition, Julien et Adrien, Julia et Adrien de Nature Peinture qui se font un travail remarquable et qui nous aident à faire en sorte que tout ce qu'on fait, ça ne soit pas fait dans le vent, entre guillemets, et que tout ce qu'on est, qu'on ait un relais et un impact médiatique et que les médias puissent parler de nous grâce à eux, notamment sur mes deux premières aventures, j'ai eu plus de... plus d'une trentaine de relais médiatiques, que ce soit presse écrite, télé, radio, podcast comme ici. Voilà, donc ça donne beaucoup d'opportunités d'avoir un cadre et on a aussi la chance d'être accompagnée d'une scientifique dans le cadre de cet appel à projet. Alice, qui est paléoclimatologue, et qui nous aide aussi à avoir un regard scientifique et à vérifier que le contenu de ce qu'on dit soit juste, surtout moi sur un domaine lié à la glaciologie qui est très technique. Donc voilà, ça c'est les 3-4 choses que le programme nous met à disposition. Et surtout aussi, c'est le fait de... Alors moi, je fais mon aventure entre guillemets seule, mais je fais partie d'une équipe d'aventuriers, on est 6 aventuriers, il y en a donc d'autres... qui font d'autres aventures sur d'autres thématiques. Et voilà, ça permet aussi de ne pas se sentir trop seule et de faire partie d'une équipe quand on fait ça.

  • Speaker #0

    C'est tellement important. Et pour information, Alice, elle a fait un épisode de podcast ici. Alors pas sur ce sujet, mais sur une aventure à vélo entre Barcelone et Paris. Donc j'ai eu le plaisir aussi de la rencontrer, enfin déjà de la rencontrer sur le podcast. Et puis par la suite à Chambéry, à l'étape du Tour Femme. Une femme aussi bien incroyable. Je vous invite à écouter l'épisode et puis même en général à suivre ce qu'elle fait. Tu nous parlais de cette collaboration super intéressante, je trouve, d'avoir vraiment le regard scientifique pour porter les bons messages aussi. Et est-ce que tu as noué d'autres contacts avec aussi des associations, des acteurs plus locaux qui t'ont aidé aussi à faire passer les messages ?

  • Speaker #1

    Oui, je dirais que c'est la première étape que j'ai faite quand j'ai eu le tout début de mon programme. projet. Je suis quelqu'un que j'aime bien être assez organisée, donc j'ai fait un énorme fichier Excel et j'ai recensé toutes les associations, les glaciologues, les guides, les acteurs locaux engagés d'une manière ou d'une autre sur la thématique. Alors déjà, ça m'a fait chaud au cœur parce que je me suis rendu compte que j'avais des lignes et des lignes de fichiers Excel et je me suis dit « Waouh, ok, la dynamique est hyper impressionnante sur le territoire, on a la chance d'avoir un tissu comme ça local investi pour une thématique assez particulière. Alors, beaucoup regroupent aussi de manière générale la préservation des territoires de montagne. Mais c'est vrai qu'on a la chance d'avoir plein d'assos et plein d'acteurs hyper engagés dans les Alpes pour la préservation et qui s'engagent au quotidien. Et donc, ça m'a fait chaud au cœur. Et puis, ce que j'ai fait, c'est que j'ai fait un gros dossier de présentation et j'ai essayé d'envoyer ça à un maximum d'acteurs locaux parce que moi, j'habite dans les Alpes depuis un an. Alors, j'ai passé tous mes idées, mes hivers en Haute-Savoie. Mais je ne suis pas Savoyarde de base, et je trouve que c'est... Moi, je ne connais pas tout, je connais un peu le Chablais, la Haute-Savoie, mais je ne connais pas tous les enjeux locaux. Et puis, j'ai eu un manque aussi de connaissances et de compétences scientifiques liées à l'eau, aux glaciers, même à l'évolution des territoires, même si je vois à mon échelle de Scrooge ce qui se passe à peu près. Et donc, j'ai voulu essayer d'inclure un maximum d'acteurs, déjà pour les mettre en avant, parce que... Parce qu'en dehors des habitants des Alpes, c'est des associations, des acteurs qui ne sont pas forcément connus. Donc l'idée, c'était de les mettre en avant, de mettre en avant leur travail et surtout de m'apporter. En fait, mon aventure, elle est presque plus un peu journalistique. Je me rapproche plus de quelqu'un qui veut montrer, interviewer et mettre en valeur les acteurs locaux que celle d'une psychiatrice ou d'un scientifique. Et donc l'idée, c'était de travailler un maximum avec eux parce qu'ils ont un savoir et une compétence qui est incroyable et de les mettre en avant. Et donc voilà, c'est ce que j'ai essayé de faire. non plus. J'ai réussi à avoir quelques collaborations avec plusieurs acteurs locaux à chaque fois sur les territoires. Mais quand même, en toute honnêteté aussi, il y a une petite frustration de ne pas avoir réussi à collaborer avec tous les acteurs auxquels j'aurais aimé collaborer. Du fait que j'étais un peu nouvelle sur la thématique, pas forcément implantée ici depuis petite. Donc un petit souci de légitimité. et puis la réalité aussi en fait que... Je n'étais pas énormément suivie sur les réseaux sociaux par rapport à d'autres « influenceurs » du milieu. On m'a vu refuser des demandes de collaboration, alors que c'était juste pour une mise en avant, par exemple, d'un parc national ou la promotion de valeurs dédiées à la préservation des glaciers. Mais sous-entendu que je n'avais pas assez de... pas assez grande communauté, on m'a refusé certaines demandes de collaboration. Donc j'étais un peu frustrée par rapport à ça. Mais sinon, globalement, j'ai fait des très très belles rencontres. rencontre et j'ai pu rencontrer des personnes super intéressantes.

  • Speaker #0

    Ouais, ça j'ai l'impression que c'est un problème assez classique finalement. Enfin déjà quand t'es nouveau quelque part, enfin nouvelle. Et puis effectivement cet aspect parfois influence, bon, c'est chouette d'avoir une grosse communauté mais ça fait pas tout. Donc à l'inverse, même si t'as une petite communauté et que tu fais passer un super message et qu'en plus je trouve que t'es dans une démarche. Enfin tu vois parce qu'on voit plein de projets aussi naître qui sont... qui ne s'appuient pas forcément sur des données scientifiques, et qui ont ce soutien-là. Et là, je trouve ça chouette de voir que tu mêles tout ça, et donc ça mérite du soutien à mon sens. Et on va parler maintenant de... Plus vraiment du cœur du projet sportif, on va dire. Comment est-ce que déjà tu t'es préparée physiquement ? Est-ce que, comme de toute façon, tu pratiques le triathlon tout le temps, tu n'avais pas besoin de t'entraîner de manière spécifique ? Ou est-ce que quand même, il y avait des choses précises ? Par exemple, j'imagine que la marche glaciaire, ce n'est pas quelque chose que tu fais tout le temps. Donc, comment tu t'es préparée à tout ça ?

  • Speaker #1

    plutôt déjà bien résumé les choses. Effectivement, je suis en club de triathlon depuis deux ans. Donc en fait, je me suis toujours globalement entraînée de manière régulière parce que j'aime ce sport à minima. Une discipline par semaine à chaque fois. Enfin, les trois disciplines chaque semaine. Donc un entraînement de nage, un entraînement de course à pied, un entraînement de vélo, souvent un entraînement de renforcement musculaire et un peu de trail, puisque j'aime bien ça par-ci, par-là, en montagne. Donc déjà, j'avais une assiduité et une certaine discipline assez régulière. Là, du fait de l'aventure, j'ai... J'ai quand même essayé, même en plein hiver, d'être plus régulière dans ma pratique et de m'améliorer, notamment tout ce qui est sur la nage, parce que je ne suis pas du tout une bonne nageuse. Et pour ne pas nager des distances un peu ridicules, je me suis beaucoup entraînée à faire de la nage en eau libre. Ça, ça a été surtout le point phare. Énormément de volume de vélo, surtout depuis le mois de janvier. Je me suis beaucoup entraînée là-dessus. Et en fait, la partie marche glaciaire peut surtout être capable d'avaler du dénivelé positif avec un gros sac à dos. Donc ça, j'ai essayé par le trail en allant pas mal en montagne de m'entraîner, mais ça a été surtout nager et vélo. Même si en fait, mon aventure n'a aucune visée de performance ni de record. C'est pour ça que mes distances, quand on les regarde, il y a plein d'autres sportifs qui pourraient les faire. Il n'y a rien de waouh et d'extraordinaire dans les distances que j'ai faites. parce que j'ai totalement adapté mon parcours à mes capacités physiques et pas l'inverse. Je ne me suis pas dit, je veux faire le record des trois plus grands trépas de long, je veux faire trois aéronmans. En fait, je n'avais pas les capacités physiques, j'avais très peu de temps pour me préparer. Et donc, je me suis dit, OK, j'ai ce niveau-là, et bien, je vais regarder les itinéraires qui peuvent me permettre de le faire. Il faut savoir que ce n'est pas juste du sport, parce que je fais aussi de la sensibilisation, la communication. Enfin, j'ai plein de casquettes sur ce projet-là qui font que je ne peux pas me donner à fond et je ne peux pas être épuisée tous les jours. Parce que le soir, en rentrant, j'ai plein d'autres choses à faire. Et du coup, c'était surtout ces objectifs-là. J'ai continué un peu à m'entraîner de manière régulière pour essayer quand même d'être en forme et d'avoir un maximum de plaisir sur chaque aventure.

  • Speaker #0

    Et justement, tu parlais de toutes ces choses que tu fais, en plus de juste faire les sports. Comment tu as concilié tout ça ? Est-ce que peut-être tu peux nous raconter un peu une journée type, pour qu'on comprenne vraiment ce que tu faisais ? au quotidien ?

  • Speaker #1

    Une journée type, enfin même de point de vue global, je n'en ai pas. Chaque jour est hyper changeant mais la difficulté entre guillemets de mon aventure, déjà c'est d'en avoir trois et à chaque fois d'avoir trois sports étalés sur 15 jours donc c'était un vrai défi logistique parce que moi je veux faire un maximum de choses en mobilité douce mais en fait un matériel de natation, de vélo et de randonnée glaciaire, il ne faut pas sur un petit vélo. Je ne pouvais pas me balader avec toutes mes affaires. C'était vraiment une grosse logistique pour savoir où est-ce que j'allais pouvoir avoir un camp de base, où je peux poser mes affaires, ou quand j'ai fini ma nage, où est-ce que je laisse mes affaires de nadation, où est-ce que j'ai après mon vélo et que je fais de la rando glaciaire, où est-ce que je laisse toutes mes affaires, ma tente, mon vélo qui coûte cher. C'était beaucoup de logistique entre les points, entre les sports. Chacune a ses contraintes, chacune a son matériel. C'était beaucoup d'organisation en amont et j'ai eu la chance de me faire aider par mes profs. proches notamment, qui sont venus m'aider sur toute la logistique, la coordination et la gestion du matériel. Et ce qui était compliqué aussi, ce que je disais, c'était de jongler entre plein de casquettes le fait d'être sportive et donc de faire du sport la journée, mais aussi toute la gestion de projet et l'organisation des personnes que j'allais rencontrer et tout l'aspect sensibilisation parce que sur mon passage, j'ai fait des actions de sensibilisation, donc il fallait que je les prépare, que je les organise. plus celle de médiatrice et de communicante, entre guillemets, sur ce que je faisais. Donc le soir, quand j'avais fini mes journées, j'avais fait ma sensibilisation, j'avais tout le traitement des photos, des vidéos et de comment j'allais pouvoir relayer sur les réseaux sociaux ce que j'ai fait, pourquoi je le fais. Donc aussi un peu de données, de recherches, de belles mises en page. Donc c'est beaucoup de temps, beaucoup de choses à savoir gérer, un peu de charge mentale. Mais ça m'a beaucoup essayé, ça m'a beaucoup appris à faire. preuve de flexibilité, d'adaptation, à être souple. Je suis quelqu'un d'assez perfectionniste et là, j'ai vraiment essayé de lâcher prise et de me dire, mon aventure, elle ne pourra pas être parfaite parce qu'il y a beaucoup trop de choses à gérer en si peu de temps. Si j'avais eu deux, trois ans pour faire ce projet, je pense que j'aurais pu. Ça aurait été beaucoup mieux, mais j'ai fait avec le peu de temps que j'avais du mieux que je pouvais. Ça reste un projet. Alors, il n'est pas forcément bénévole parce que c'est un partenariat, mais on va dire que je n'ai pas de pression à avoir sur ce projet-là. Donc, j'ai essayé de lâcher prise, de faire du mieux que je pouvais et d'essayer de trouver cet équilibre entre toutes les disciplines et toutes les casquettes que je pouvais avoir.

  • Speaker #0

    C'est déjà pas mal parce que là, ça fait vraiment couteau suisse, vu tout ce que tu devais faire. en plus de la partie sportive c'est énorme en fait est-ce que tu peux partager avec nous l'un de tes moments préférés sur chacune des trois disciplines c'est compliqué parce qu'en vrai j'adore chaque discipline que je fais,

  • Speaker #1

    la nage en lac c'est incroyable, c'est des moments un peu suspendus hors du temps où on se retrouve seule dans un élément magnifique qui est l'eau les vélos, on peut défiler des kilomètres et des kilomètres en voyant des paysages incroyables Mais je pense que de loin, c'est le moment où je pose mon pied sur les glaciers, qui reste à chaque fois la consécration de pourquoi je fais ça. Je pose mon pied sur les glaciers, je me mets crampon, je me fasse face à des immensités de glaces magnifiques. Et je me dis, après avoir nagé, fait du vélo, je me dis, bah ouais, en fait, tout ça, c'est pour ça, c'est pour cette beauté, c'est pour cette fonte et c'est pour alerter. Et quand je suis sur les glaciers, je sais pourquoi je fais ça. Et ça me donne vachement de sens et ça me donne une énergie assez folle. Et c'est ce que j'adore à chaque fois, la consécration, d'arriver tout en haut après les deux disciplines.

  • Speaker #0

    Ouais, et du coup, en fait, ça, ça te prenait les 15 jours, tu découpais, comment tu découpais, tu vois, tes étapes ? Je ne sais pas, tu faisais de la nage pendant X jours, ensuite du vélo pendant X jours et ensuite, à la fin, le glacier, du coup ? Est-ce que tu faisais des journées de pause aussi, tu vois ?

  • Speaker #1

    Ça dépendait de chaque aventure et un peu différente en fonction des événements auxquels je me suis joint, etc. Globalement, la nage, ça ne prenait qu'une journée parce que je ne suis pas en capacité de nager. Sauf, je raconterai peut-être un peu plus tard, mais sauf la deuxième aventure où c'était deux jours. Je nage que sur une journée, mais ça peut être sur un événement et ça peut durer deux jours, entre guillemets, la partie natation. le vélo en général ça va en tout 3, 5, 6 jours. Et puis après, c'est de la randonnée glaciaire. Effectivement, là, ça prend un minima une semaine à chaque fois. Donc au final, ça passe assez vite. De base, je ne m'étais jamais mis de jour de repos. Mais il se trouve que j'ai été contrainte par des conditions météo. Et au final, ce n'est pas plus mal. Ça fait beaucoup de bien de souffler et pas trop enchaîner un peu. Mais du coup, sinon, ça c'est un peu... ou goupiller comme ça.

  • Speaker #0

    Ça s'enchaînait vraiment. Et la randonnée glaciaire, est-ce que tu étais accompagnée ou tu étais seule ?

  • Speaker #1

    Non, moi, je n'avais malheureusement pas les compétences pour assurer ma sécurité seule en glacier, même si du coup, grâce à l'aventure, je me suis beaucoup formée. J'ai fait des journées de sécurité glacier. Je ne suis pas partie de zéro. Il se trouve que j'en avais déjà fait avant la randonnée glaciaire. Je suis déjà allée, alors pas beaucoup, une ou deux fois, mais sur des glaciers, qui fait que je savais à peu près comment ça se passait, quel matériel il fallait avoir. Je ne suis pas partie. partie de zéro. Et puis, j'ai déjà fait un peu d'expériences d'alpinisme. J'ai fait pas mal de sports de montagne l'hiver, du ski de randonnée, du ski de fond. Donc, j'ai l'habitude, entre guillemets, de ce type d'environnement sur lequel il est hyper important de déjà pas s'aventurer seule, d'avoir le bon équipement. J'en parle parce que quand j'y suis allée, les locaux, les gardiens de refuge en parlent de plus en plus du fait que c'est génial. La montagne, elle devient de plus en plus accessible à plein de monde et plein de gens vont de plus en plus en montagne. Mais cet été, les secours m'ont fait... autant de secours que sur les dix dernières années du fait que les gens vont de plus en plus en montagne et mal équipés. Ils n'ont pas du tout connaissance des risques. Et moi, j'ai vu des touristes en unit, en tongs sur les glaciers à faire des bonhommes de neige alors qu'à 1,2 m, on se disait, mais il y a quelque chose qui ne va pas là.

  • Speaker #0

    C'est délirant.

  • Speaker #1

    C'est délirant. Les gens n'ont pas du tout conscience qu'ils évoluent sur des paysages de haute montagne. Et donc, moi, j'ai voulu me faire accompagner de guides et de glaciologues Euh... de part pour assurer ma sécurité, mais surtout pour aller là-bas avec des personnes qui connaissent, qui sont là depuis longtemps et qui ont des connaissances et des choses à m'apprendre sur l'évolution. Et donc, à la fois, à chaque fois, j'ai eu la chance d'être accompagnée par des super personnes qui ont pu m'apprendre et me parler d'évolution des glaciers en m'emmenant avec eux. Donc ça, c'était chouette.

  • Speaker #0

    C'est génial. Déjà, effectivement, hyper important. On le rappelle, on ne fait pas n'importe quoi en montagne. Et sur l'aspect projet, ça te permettait aussi, j'imagine, après, de partager des choses qui t'avaient été apprises par des personnes qui connaissent vraiment le sujet. Et puis, de pouvoir étayer aussi, j'imagine, de photos que tu avais pu prendre sur place.

  • Speaker #1

    Ouais, j'essaie de documenter un maximum, alors toujours en faisant attention aux autorisations parce que... Il y a pas mal de glacés qui se spulent dans les parcs nationaux, je pense notamment aux Écrins et en Vanoise. Moi, je faisais de la documentation et je faisais ça pour un projet précis, mais tout le monde n'est pas autorisé à prendre un certain nombre de contenus. Mais j'ai réussi à avoir des autorisations pour le faire et donc j'ai pu prendre un maximum de photos, vidéos, contenus et j'ai essayé de les envoyer aussi aux acteurs concernés qui puissent avoir un peu de la donnée au maximum.

  • Speaker #0

    Et les actions de sensibilisation dont tu parlais, que tu as programmées en cours de route, est-ce que tu peux nous en parler plus en détail ? Comment c'est organisé ? Auprès de qui tu es allée faire ces interventions ?

  • Speaker #1

    L'idée du coup, comme j'ai dit, de mon projet, ce n'était pas du tout un record ou une performance. L'objectif, c'était avant tout de parler des glaciers, parce que le contexte de ce projet, c'est surtout parce que cette année 2025, c'est l'année internationale dédiée à la préservation des glaciers. Et donc, c'est une année phare pour essayer d'en parler. Et moi, comme c'est un sujet qui me touche, que j'ai trop beau, que je suis déjà allée sur des glaciers, j'ai eu envie de relayer ces messages-là et d'en parler. Et du coup, l'objectif, c'était avant tout d'avoir de l'impact et de toucher, sensibiliser un maximum de monde sur ces enjeux-là, avant tout. Et donc, pour ça, j'avais plusieurs moyens de le faire. Le premier, c'était il y a des événements. Le premier, c'était surtout d'organiser des temps de sensibilisation. Pendant mes aventures, mais aussi sur tout le reste de l'année, j'ai fait pas mal notamment d'actions avec des scolaires. Moi-même organisée à Annecy, j'ai fait souvent des soirées d'ouverture de mes aventures où j'ai essayé d'emmener un maximum de monde avec moi pour parler des glaciers. Et l'autre chose, c'est par des événements sportifs. Ça me tient à cœur sur chaque aventure de m'allier à un événement sportif local qui me permet à la fois d'avoir de la visibilité et de parler de ce que je fais. et surtout d'avoir un stand de sensibilisation. Et donc sur ma première aventure, je me suis joint à l'Alsman, qui est un événement de triathlon, une grosse course de triathlon à côté d'Annecy, qui est en partenariat en plus avec la Maïf, qui est une véritable politique de développement durable et d'essayer de faire en sorte que le triathlon ait un moindre impact. Et donc j'ai eu la chance de pouvoir finir mon aventure en étant la première à passer l'arche de l'Alsman. C'était un véritable honneur et j'ai eu un stand de sensibilisation avec la Maïf tout le week-end qui m'a permis de toucher. Et là, sur cet événement, je pense que j'ai touché plus de 400 personnes. J'ai pris le micro avant le briefing devant toutes les personnes qui étaient venues pour faire le format Ironman. Du coup, on peut toucher aussi par des événements dans lesquels j'ai essayé d'intégrer dans mes aventures un maximum de gens. J'ai fait la même chose sur la seconde aventure dans les écrins, où je me suis joint à une course de natation en eau libre. En fait, le week-end où j'étais censée nager dans le lac de Serre-Conson. pour débuter mon aventure dans les écrins, il se trouvait qu'il y avait une course de natation en eau libre. Et je me suis dit, plutôt que de faire ça de mon côté, j'aime joindre un événement existant. Et donc, j'ai eu un stand pareil de sensibilisation sur l'événement tout le samedi. Et le dimanche, j'ai fait la course avec tous les autres. Donc, ça m'enlevait déjà de la logistique perso et ça me permettait de me joindre. Et je vais essayer de faire la même chose en vanoise. Et puis, mon dernier moyen aussi d'essayer de sensibiliser et d'embarquer dans l'aventure, c'était le fait de dire à un maximum de gens ... de venir avec moi et de partager avec moi la nage, le vélo ou la rando glaciaire. Parce que je trouve qu'il n'y a rien de mieux pour toucher les gens et qu'ils comprennent. Et le fait aussi de ne pas être seule et d'embarquer un maximum de gens dans l'aventure avec moi, ça me tenait à cœur. Du coup, j'ai pu avoir pas mal de gens que je connaissais ou même que je ne connaissais pas qui m'ont dit « ton projet me parle, j'ai envie de venir avec toi, d'explorer, de comprendre ce que tu fais » . J'ai notamment eu, ce qui était génial, sur ma première aventure, on a fait un relais. De 20 km en natation, on était 4 et il y avait 3 personnes que je ne connaissais pas d'avant, qui étaient des nageurs locaux de clubs de natation aux alentours, qui m'ont dit, j'avais envoyé un mail et ils m'ont dit on a vu ton mail, ça nous parle, ton projet il a l'air trop cool, on est preneur. Et donc moi c'est des trucs qui me font hyper plaisir et je trouve qu'il y a un bon moyen de sensibiliser les gens. Mais voilà, il se trouve que je n'ai pas pu faire autant de sensibilisation que je voulais en faire pendant mes aventures. du fait que j'avais un peu ce problème de légitimité en arrivant dans un territoire et en disant, oui, moi, petite sportive, je voudrais proposer une animation sur les glaciers, alors que des glaciologues en proposaient déjà, des associations plus légitimes que moi en faisaient déjà. Et donc après, je me suis aussi joint à des événements existants. Avec l'année internationale des glaciers, il y avait plein d'événements organisés. Et donc voilà, j'ai essayé de me joindre plus à des événements qu'en organisant moi-même, qui était un peu compliqué d'un point de vue légitimité. Mais du coup, tout s'est bien goupillé. Et puis, je me concentre aussi pas mal sur la partie réseaux sociaux et essayer de toucher les gens via ce moyen-là, qui au final, c'est celui où on peut toucher le plus de gens en une vidéo. On touche beaucoup plus qu'en une action dans un refuge où il y a cinq, six personnes. Donc voilà, j'essaie d'allier un peu tout.

  • Speaker #0

    Oui, ça fait déjà pas mal. Et est-ce que tu as... Quel retour, en fait, tu as eu des gens que tu as contactés, soit vraiment des gens que tu as vus en direct, mais aussi sur les réseaux sociaux ? forcément il y a des gens qui ont dû commenter etc, quel retour t'as eu et quels sont peut-être ceux qui t'ont le plus marqué ?

  • Speaker #1

    Je dirais que ce que j'ai observé, quel que soit le public, globalement c'est un intérêt moi quand j'ai annoncé mon aventure j'ai été beaucoup soutenue, les gens m'ont dit c'est trop bien ce que tu fais, c'est hyper utile, on a besoin de gens comme ça, il y avait vraiment une curiosité sincère, un intérêt, un soutien réel au début avec pas mal de questions qui m'étaient posées sur pourquoi tu fais ça, pourquoi les glaciers etc etc. Et le fait que quand on parle des glaciers, globalement, je vois que les gens, ça les émerveille, ils trouvent ça beau, etc. Et même si les scientifiques, on va dire, ils étaient contents d'avoir des personnes qui relaient leurs messages, etc. Mais derrière cet intérêt-là, j'ai surtout constaté une réelle méconnaissance profonde, même des habitants des Alpes, sur les changements et sur le rôle. des glaciers et l'impact et les conséquences de leur fonte. Et les gens, globalement, j'ai l'impression qu'ils savent, qu'ils sont globalement conscients du réchauffement climatique, de la fonte des glaciers, ils voient bien qu'il y a moins de neige, qu'il y a moins de glaciers, mais alors pour autant, ils n'ont pas vraiment conscience de ce que ça engendre, pourquoi, les raisons, etc. Donc c'est vraiment un manque de connaissances, on va dire, scientifiques sur ces enjeux-là, et ils ne savent surtout, moi, le truc qui m'a marquée, Quand j'en parle et quand j'allais en refuge et quand j'en parlais avec les acteurs locaux ou les citoyens en randonnant avec eux, ils ne savent surtout pas comment agir. Et en fait, ils se disent « bah ouais, c'est triste ce qui se passe » . Mais pour autant, ils continuent d'aller en montagne en prenant l'avion. Ils continuent à rien changer dans leurs habitudes et à ne pas comprendre que c'est nos habitudes à la fois personnelles et collectives qui impliquent ça. Et donc, il y a un véritable enjeu, je crois. trouve de vulgarisation et de connaissances sur ces enjeux-là qui m'a beaucoup marquée.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends. Est-ce que tu as eu vraiment des difficultés ou des gros imprévus aussi pendant l'aventure ?

  • Speaker #1

    Je dirais que les imprévus que j'ai eus, c'était essentiellement dû à la météo. Je n'ai pas eu de chance. Si c'est la vie en montagne, on va s'adapter. pas eu de chance globalement sur mes deux aventures. J'ai eu de la pluie, surtout dans la première aventure, j'ai une semaine d'orage, donc j'ai eu au final que 4 jours au lieu de 10 jours de randonnée glaciaire. Donc j'ai dû, entre guillemets, expédier et aller au plus vite de ce que je pouvais faire. Donc ça m'a un peu frustrée, mais c'est comme ça. Et pareil, j'ai dû annuler une journée où des gens étaient censés me rejoindre sur les glaciers dans les écrins. Donc ça, c'est les imprévus que j'ai eus, mais c'est les aléas de la montagne. Je dirais sinon, en termes de difficultés, pas tant parce que, comme je disais, j'ai beaucoup adapté mes itinéraires à mon niveau. Mais je dirais quand même que ma plus grande difficulté, ça reste la natation. Pour l'anecdote de base, je suis quelqu'un qui n'est pas du tout à l'aise en olive et qui n'est pas trop ça. Quand je m'écarte de plus de 5 mètres de la plage et que je ne vois pas en dessous de moi, j'ai tendance un peu à paniquer. Du coup, la première aventure, elle a été dure quand je me suis retrouvée au milieu d'un lac en plein mois de mai, où c'était le début de la datation en eau libre. Et que j'avais vraiment, en fait, le seul distance que j'avais nagé, j'avais fait 2-3 triathlons dans ma vie, en rivière ou sur des distances beaucoup plus courtes. Et donc, le fait de nager plus de 2 km comme ça dans un lac, seule, avec personne autour de soi, ça m'a fait un peu peur. Pour l'anecdote, il y avait ma soeur à côté de moi qui était en kayak. Je lui disais de ne pas trop s'écarter, sinon je paniquais. Mais du coup, je suis ressortie de cette journée-là. Ça a été un peu mentalement dur, j'avais le cœur qui palpitait beaucoup. Mais j'étais très très fière de me dire, tu vois, tu avais peur. J'adore nager, mais j'avais un peu peur de nager en lac seule. Et même si on était en relais quand même, mais bon, quand tu nages, on nageait seule. Et donc, j'avais cette grosse fierté personnelle de me dire, en fait, tu vois, tu as réussi, il ne s'est rien passé, tu n'as pas eu de soucis. De toute façon, il y avait l'assistance à côté au cas où il se passait quoi que ce soit. Et du coup, après, j'ai pu sur les autres aventures, même si la course entre guillemets de natation en eau libre dans les écrins, elle me stressait beaucoup parce que j'avais peur de ne pas avoir le niveau par rapport aux autres nageurs. Globalement, j'en suis ressortie surtout très fière et me disant que j'étais capable. Et que c'était un très beau sport. Et que c'était incroyable d'avoir la chance de nager des kilomètres dans des lacs hyper purs et hyper agréables à nager.

  • Speaker #0

    Voilà. C'est une belle leçon aussi finalement. Ça t'a aussi fait faire des choses que tu n'aurais pas forcément faites naturellement. Donc c'est sympa. T'as mêlé plein de choses. Et là, la suite, c'est la Vanoise. Quand est-ce que tu pars et comment tu vas organiser ça ?

  • Speaker #1

    Donc là, la prochaine aventure, ce sera dans le Massif de la Bonne-Neuve. dans la Venoise, pardon, du coup en octobre. Je suis encore en train de définir le parcours, parce que maintenant c'est un peu compliqué de prévoir en octobre est-ce que ce sera l'axe qu'on nageable ou pas nageable. Alors il n'y a aucun lac dans le massif, donc je me suis posé la question de faire un triathlon d'hiver, on va dire, un peu adapté, ou de partir d'un autre lac, pourquoi pas le lac d'Annecy. Voilà, donc tout est encore... Je n'ai rien d'incroyable à annoncer parce que je suis encore en train de réfléchir à tout ça. Il faut que je me définisse cette semaine. Mais je repartirai toujours quand même en triathlon ou en triathlon adapté. Il y a des magnifiques glaciers. La Vanoise est connue pour son fameux Tour des glaciers de la Vanoise. Il y a des beaux glaciers. Il y a des choses intéressantes à aller étudier dans ce massif-là. Un beau parc national. Donc j'ai hâte et je vais essayer de faire en sorte que cette dernière aventure... clôture cette superbe année avec la Maïf et en tant qu'aventurière du mieux possible.

  • Speaker #0

    C'est chouette, on va pouvoir suivre ça. Est-ce que tu as d'autres projets que tu as déjà en tête sans que ce soit des choses arrêtées, mais des choses que tu as envie de faire pour continuer dans la lancée ?

  • Speaker #1

    Je réfléchis beaucoup à la suite de mon aventure professionnelle on va dire, parce qu'après cette aventure-là, il s'agirait de retrouver un travail quand même. C'est vrai que j'ai adoré passer beaucoup de temps en montagne. Et donc ça me questionne sur quel travail je vais faire par la suite. Est-ce que je n'ai pas envie plutôt qu'un travail de bureau ? J'ai beaucoup travaillé en associatif, mais souvent derrière un bureau, est-ce que je n'ai pas plutôt envie de travailler au cœur des paysages qui m'émerveillent, que j'ai envie de protéger ? Donc je réfléchis à donner une suite. Alors je ne pourrais pas travailler en glaciologie, pas en médiation scientifique parce que je n'ai pas les compétences pour, mais j'aimerais bien continuer à essayer d'agir dans ce domaine-là et à donner une suite professionnelle à cette aventure. qui a été incroyable, pourquoi pas auprès d'associations ou de parcs nationaux, de réserves naturelles. Voilà, je réfléchis, mais en tout cas pour l'instant, je n'ai pas d'autres éco-aventures de prévues à la suite de celle-ci, parce qu'il faut la oué que c'est quand même beaucoup de préparation et beaucoup de fatigue physique et mentale. Et du coup, je pense que pour l'instant, non, mais je continuerai en tout cas, dans tous les cas, à promouvoir ces valeurs-là et à continuer à faire de l'aventure de la manière la plus respectueuse. possible à te motiner à barouder dans les herbes, ça c'est sûr, et peut-être que l'avenir me réservera de belles surprises et j'en ferai d'autres. On verra. Oui,

  • Speaker #0

    certainement. On a vite parti pour. Et pour terminer, j'ai ma question traditionnelle. Quel message est-ce que tu as envie de faire passer aux sportives en général ?

  • Speaker #1

    Je dirais celui d'oser. D'oser partir à l'aventure et surtout d'oser partir seule. Je trouve que c'est incroyable et que c'est important aujourd'hui dans notre société de savoir le faire. et d'aller à l'aventure. Souvent, en tant que femme, on hésite, on n'ose pas, on manque de confiance en nous. On a aussi parfois une famille, ce n'est pas toujours facile de le faire. Et pourtant, je trouve que toutes les petites filles ont besoin d'avoir plus d'exemples. Et je trouve qu'il y en manque aujourd'hui de femmes guides, aventurières, sportives. Il y a vraiment d'exemples en tant que femme. Et voilà, moi, je suis beaucoup investie dans l'association Femmes en Montagne. Et on essaye de promouvoir ces valeurs-là et d'oser faire en sorte qu'il y ait plus de femmes en montagne, plus de femmes réalisatrices, plus de femmes dans la société, parce que je suis convaincue que plus de femmes engagées, notamment dans la science, dans l'aventure, dans le sport, ça peut amener à plein de belles choses. Et pour finir, je ressemblerais juste à la citation de Sentinelle Climat, entendue dans la bouche d'Aïd El-Seves, une glaciologue que j'aime beaucoup, qui dit que si on n'a pas réussi, il faut continuer et que même si on a réussi, il faut continuer. Et je trouve qu'elle a bien raison de dire ça. Voilà.

  • Speaker #0

    Parfait comme message final. Merci beaucoup Aurélie. C'était vraiment intéressant de comprendre ton cheminement, tout le récit de ton aventure. Et puis du coup, on va pouvoir continuer à suivre avec la vanoise.

  • Speaker #1

    Oui, merci à vous.

  • Speaker #0

    Merci, à bientôt. Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes. Cela nous aide. À bientôt.

Chapters

  • Introduction à l'éco-aventure d'Aurélie Martin

    00:08

  • Présentation d'Aurélie et son parcours professionnel

    00:30

  • Sensibilisation aux enjeux climatiques

    01:41

  • Passion pour le triathlon et transition écologique

    03:40

  • Combinaison de triathlon et sensibilisation environnementale

    05:06

  • Aventures dans les massifs des Alpes

    07:21

  • Rôle au sein de Climatosportifs

    09:02

  • Le sport comme levier pour l'environnement

    11:13

  • Soutien du programme Sport Planète de la MAIF

    13:21

  • Collaboration avec des acteurs locaux

    16:29

  • Préparation physique et logistique des aventures

    20:09

  • Moments forts de chaque discipline

    25:35

  • Message final d'Aurélie aux sportives

    43:09

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Description

Et si un triathlon devenait un acte écologique ? Aurélie Martin, 26 ans, triathlète passionnée de sport outdoor et de montagne, raconte son Odyssée des Glaciers, une éco-aventure unique sur les traces des plus grands glaciers des Alpes : un triathlon reliant natation, vélo et marche glaciaire pour sensibiliser à la fonte des glaciers et montrer que le sport et l’écologie peuvent avancer ensemble.


Au programme :

  • Comment passe-t-on du hockey sur gazon au triathlon en montagne ?

  • Pourquoi Aurélie a choisi d’unir sport et écologie dans sa vie professionnelle et personnelle ?

  • Qu’est-ce que son triathlon des glaciers et comment l’a-t-elle organisé concrètement ?

  • Quels défis et imprévus elle a rencontrés dans son aventure (indice : la météo a joué un rôle clé !) ?

  • Comment associer sport, plaisir et sensibilisation au climat ?

  • Quelle place pour les femmes dans ces aventures sportives et scientifiques ?


👉 Un épisode qui montre que l’effort sportif peut devenir un message écologique fort.


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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: https://soundcloud.com/jenseast

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr


🔑 Mots clés de l’épisode:

Triathlon, femme thirathlète, sport outdoor, montagne, glaciers, éco-aventure, climat, aventure sportive, sport et écologie, sensibilisation environnement, natation en lac, vélo, marche glaciaire, femme sportive, défi sportif, engagement climatique


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor, le podcast des sports outdoor aux féminins pour s'inspirer, apprendre et oser. Bonjour à toutes, aujourd'hui je reçois Aurélie Martin qui va partager avec nous son éco-aventure sur les traces des plus grands glaciers des Alpes. Un triathlon engagé pour alerter sur la fonte des glaciers. Aurélie va nous raconter son aventure évidemment, mais aussi son parcours, sa motivation, ses engagements. Bienvenue Aurélie !

  • Speaker #1

    Bonjour !

  • Speaker #0

    Est-ce que tu viens déjà te présenter ?

  • Speaker #1

    Oui. Je m'appelle Aurélie, j'ai 26 ans, je suis sportive et notamment triathlète engagée et passionnée de montagne. J'ai la chance de vivre à Annecy au bord d'un lac et de montagne dans un cadre assez idyllique. Je travaille depuis trois ans dans le secteur du sport et de la transition écologique. J'ai notamment commencé ma carrière en travaillant à la Fédération française de hockey sur gazon. en tant que responsable développement durable et féminisation, parce que c'était le sport que je pratiquais à l'époque et dont j'avais envie de le rendre plus vertueux. Et puis j'ai continué dans cette voie en travaillant en tant que responsable sensibilisation à la Recycleurie Sportive, qui est une association de collecte de revalorisation des équipements sportifs. Et j'ai décidé il y a un an de m'installer à Annecy et de me lancer à mon compte dans le domaine de la transition écologique du sport et de la sensibilisation environnementale. J'ai d'abord travaillé pour un atelier de sensibilisation au climat par le sport. Et cette année, j'ai décidé de faire partie des aventuriers Sport Planets Maze pour me consacrer à un projet dédié à la préservation des glaciers.

  • Speaker #0

    Génial. Effectivement, tu as un parcours aussi professionnel qui est complètement dans la lignée de ce projet. Et qu'est-ce qui t'a amenée au départ à être sensibilisée particulièrement aux enjeux climatiques ?

  • Speaker #1

    Je dirais que ça a commencé au début de mes études. Un peu quand j'ai commencé à m'informer sur l'état du monde, j'ai fait une double licence en droit public et sciences politiques. Donc très ouverte sur le monde actuel. J'étais quelqu'un de très curieux qui voulait tout savoir et tout comprendre sur le monde. Et donc petit à petit, j'ai lu des livres, j'ai vu des documentaires, des films, écouté des podcasts, ça m'a beaucoup intéressée. Et je me suis engagée petit à petit. Ça a commencé par des éco-gestes basiques à la maison. Puis j'ai décidé de devenir végétarienne il y a maintenant 10 ans. J'ai refusé d'avoir une voiture. J'ai essayé de complètement diminuer l'empreinte carbone, notamment au niveau de mon transport et de mon alimentation. Et de ma pratique sportive, c'était assez global. Et puis j'ai décidé de rejoindre des associations qui étaient en lien avec ça, notamment les climatosportifs, que j'ai rejoints. En 2023, ça me donnait beaucoup de sens et en fait, plus je m'engageais, plus je me sentais utile et plus ça me rendait heureuse et donc j'avais envie de continuer. Et donc voilà, mon engagement s'est construit un peu comme ça au fur et à mesure et puis je pense que j'ai aussi eu la chance d'avoir grandi et passé toutes mes vacances en Haute-Savoie et puis toute petite. et donc je pense que le fait d'avoir euh Grandir dans la nature et évoluer en montagne m'a aussi forgé une sensibilité à la nature, à l'environnement et à la nécessité de la protéger. Et puis le fait de voir, quand on vit dans les Alpes, on voit depuis qu'on est tout petit l'évolution. Il y a moins de mensonges en neige, les glaciers fondent à vue d'œil et donc on ne peut pas ne pas savoir, ne pas être sensible à cette thématique. Et donc je pense que c'est globalement comme ça qu'est née ma sensibilité environnementale.

  • Speaker #0

    Oui, ça fait beaucoup d'éléments. Et ta passion pour le triathlon, tu disais tout à l'heure que tu faisais du hockey sur gazon, ce qui est assez différent. Comment ça s'est venu ?

  • Speaker #1

    C'est venu quand je me suis installée à Annecy. J'avais déjà avant, ça faisait déjà un an que je faisais du triathlon à Paris. J'avais décidé après 15 ans d'un sport à haut niveau où je m'entraînais quasiment tous les jours, matchs tous les dimanches. J'avais ce besoin de changer. Et donc je m'étais mis au triathlon du fait que ce soit trois disciplines, donc assez challengeant. A l'époque c'était un peu niche, alors au moins maintenant ça s'est beaucoup développé. Mais c'était un sport qui m'attirait beaucoup de par les trois disciplines qu'il y avait. J'adorais courir, je me suis mis au vélo et puis je me suis dit il reste qu'à nager, je peux faire du triathlon. Et donc quand je suis arrivée à Annecy, le cadre était vraiment idéal pour pratiquer. Donc j'ai continué en club à m'entraîner et je me suis vraiment pris de passion pour ce sport-là. J'ai intensifié, j'ai notamment rencontré du monde, j'ai beaucoup pratiqué avec mon copain qui m'a beaucoup aidée aussi dans cette discipline qui est un ancien triathlète de haut niveau. C'est un peu comme ça que je me suis mise au triathlon.

  • Speaker #0

    J'ai l'impression qu'il y a tellement de gens à Annecy qui font du sport en général. Je n'avais jamais croisé autant de cyclistes, je pense, cet été en y allant. C'est impressionnant. Comment ça t'est né l'idée de... combiner ta sensibilité à l'environnement et le triathlon, et donc comment est née l'idée de ce projet au global ?

  • Speaker #1

    L'idée, c'est que comme je travaille depuis trois ans dans le sport et la transition écologique, pour moi, c'est assez une évidence d'allier les deux. Déjà parce que c'est deux choses qui me passionnent dans la vie. Je trouve que c'est important de faire des choses qui nous passionnent, d'être passionnée par ce qu'on fait. De base, c'est parce que c'est une passion d'allier les deux et que je trouve que le sport est un véritable vecteur pour faire passer des messages environnementaux. Et donc, moi, c'est comme ça que j'essaie de l'utiliser. Et puis je trouve que le triathlon est un sport intéressant pour parler des enjeux climatiques parce que de la même manière que les enjeux climatiques, c'est à la fois une course d'endurance et de résilience et je trouve que les deux portent des messages assez similaires et le triathlon nous permettait d'aborder aussi des trois enjeux un peu importants dans les Alpes d'un point de vue climatique que sont les enjeux liés à l'eau, au cycle de l'eau, les enjeux de mobilité douce par le vélo. Et les enjeux de fond des glaciers par, moi, ce que j'appelle, donc j'ai remplacé dans mon triathlon, je remplace la course par de la marche glaciaire. Donc, c'est cette Ausha. Et en fait, l'idée de mon éco-aventure et du triathlon, elle est née du fait que je me suis renseignée au début de mon projet pendant des mois sur l'état des glaciers en France, où sont les glaciers, voilà, vraiment toutes les bases de la glaciologie en France. Et en fait, j'ai constaté que les trois quarts des glaciers, enfin, les glaciers français, et J'ai été hébergée dans trois massifs principaux, que sont le massif du Mont Blanc, le massif des Écrins et le massif de la Neuve-Vanoise. Je me suis dit, bingo, trois aventures. Je vais faire trois triathlons, à chaque fois 15 jours dans chaque massif, étalés sur toute l'année. Comme ça, je vais pouvoir y aller à différentes saisons, arpenter différents territoires et à chaque fois partir d'un lac alpin à la nage. Pas un lac d'eau de montagne, je ne nage pas dans des lacs où on ne peut pas nager et qui sont gelés en altitude. Je parle vraiment de lacs nageables en montagne. Ensuite, j'arpente à vélo les sommets jusqu'aux glaciers. Et puis, je fais de la marche glaciaire sur les glaciers. Et à chaque fois, pour chaque aventure, c'était l'organiser.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça fait effectivement un sacré projet. Et là, si je ne me trompe pas, tu en as déjà fait deux sur les trois. Tu n'as pas encore fait la Vanouette, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Exactement. J'ai fait le massif du Mont-Blanc en mai dernier et le massif des Écrins cet été.

  • Speaker #0

    D'accord. Et à chaque fois, comment tu disais la logique de partir d'un lac, etc. Mais comment tu as choisi le tracé vraiment spécifique ? Parce que de l'extérieur, moi, ça me paraît assez compliqué de se dire « Ok, donc je vais vraiment tracer depuis le lac jusqu'au glacier, sachant qu'il faut que ce soit accessible à vélo. » Est-ce que c'était compliqué, ça ? Tu vois, un peu vraiment l'itinéraire, quoi.

  • Speaker #1

    Moi, c'était compliqué. J'y ai passé pas mal de temps à rien qu'élaborer mes itinéraires à chaque fois. Donc, je regardais le massif où je voulais aller et je me suis dit, OK, donc là, il y a le massif. Où sont les glaciers où je vais me rendre ? Déjà, comment je m'y rends ? Est-ce qu'ils sont accessés ? Alors, en général, je choisissais les glaciers qui sont étudiés. Ce sont des glaciers qui sont accessibles à pied ou en téléphérique. Donc, je me disais, voilà, j'ai ces glaciers-là, je veux m'y rendre. Il faut arriver à telle ville pour les joindre. Où est-ce qu'il y a un lac nageable, on va dire, entre guillemets, le plus proche ? Alors, pour ma première aventure, J'ai nagé dans le lac Léman, donc je ne fais pas forcément partie du massif, il était quand même un peu plus loin, mais il y avait une symbolique en tant que plus grand lac d'Europe et du fait qu'il était alimenté énormément par les glaciers, notamment les glaciers du Rhône qui sont un grand glacier suisse. Et donc voilà, je regardais où étaient les glaciers où je voulais aller, le lac le plus proche, et puis en général, je traçais mon itinéraire vélo entre les deux points, globalement en essayant de passer par des routes. Alors moi, pendant toutes mes aventures, j'essaye de suivre au maximum la route des Grandes Alpes. qui est un itinéraire cyclable incroyable qui existe en version route et en version gravel. Et en général, j'arrive à le suivre au moins sur la moitié, voire les trois quarts de mes itinéraires.

  • Speaker #0

    Ah ouais, effectivement, ça doit être chouette. Et tu nous as parlé tout à l'heure des climatosportifs. Est-ce que tu peux nous expliquer ce que c'est et quel rôle toi tu joues au sein de cette association ?

  • Speaker #1

    Ouais, donc moi j'ai entendu parler du collectif en 2023 via les réseaux sociaux. et ça a été un peu immédiat, je me suis tout de suite retrouvée dans les valeurs partagées de l'assaut, je me suis dit « waouh, un collectif de sportifs ! » Déjà, la thématique du sport et de l'environnement, c'est assez niche, et il y a plusieurs années, quand ça s'est créé, ça n'existait pas. Aujourd'hui, ça se développe, il y en a de plus en plus, mais à l'époque, ça n'existait pas, et quand on voulait s'engager en tant que sportif, on se sentait assez seule, et je me suis dit « mais c'est dingue, on va pouvoir rejoindre une communauté d'autres gens comme moi, qui veulent agir, qui veulent faire en sorte de pratiquer de manière plus respectueuse de l'environnement. Donc, je les ai rejoints. Et en fait, un peu tout naturellement, en tant que responsable communauté, parce que je suis quelqu'un qui aime beaucoup fédérer, à qui ça tient à cœur, que les gens se sentent bien dans une association, dans une structure et qu'on crée une véritable vie de communauté. Parce que l'objectif, c'était là, c'était de créer un collectif de sportifs et pas juste une assaut de sensibilisation à l'environnement qui existe déjà. Et donc voilà, mon rôle en tant que responsable communauté, c'est d'intégrer les membres et de fédérer autour de nos valeurs communes. Et donc ça a été créé, cette association-là, par trois sportifs semi-professionnels de haut niveau, une escrimeuse et deux sprinters, qui se sont dit qu'il faut qu'on agisse en tant que sportif et qu'on crée un collectif avec un symbole qui est une manchette qu'on porte et qui symbolise l'évolution des températures du XIXe siècle à nos jours. Et le but, c'est d'essayer de rendre nos pratiques plus vertueuses et que ça parte des sportifs eux-mêmes pour montrer l'exemple aux autres générations et qu'on arrive nous-mêmes à faire bouger de l'intérieur nos clubs, nos fédérations, les structures sportives à être plus vertueux. Et donc, globalement, c'est ça un peu nos objectifs. Et donc, on agit essentiellement par des actions à la fois de communication, mais on est présent également sur... sur pas mal d'événements sportifs, on essaie d'avoir des stands de sensibilisation, donc sensibilisation, communication, des actions de plaidoyer. Et voilà, je crois que c'est...

  • Speaker #0

    C'est déjà pas mal. Et pourquoi est-ce que le sport est vraiment un bon levier, à ton avis, pour communiquer sur ces enjeux environnementaux ?

  • Speaker #1

    Parce que le sport, il a cette vertu incroyable. Tout le monde aime, enfin, pas tout le monde aime le sport, mais globalement, beaucoup de gens pratiquent le sport. Et c'est quelque chose qui n'est pas controversé. Le sport, c'est universel. Il arrive à unir, à rassembler des peuples entiers. On voit pendant les Jeux Olympiques, pendant les championnats du monde, il a des valeurs qui sont incroyables et qui permettent également de toucher un maximum de gens qu'on n'arriverait pas à toucher autrement. Parce qu'aujourd'hui, quand on parle de l'état de la planète, de réchauffement climatique, ça rend angoissant, colérique. Ce ne sont pas des sujets qui sont agréables à parler et dont les gens ont envie d'entendre. Ça, c'est la réalité. Et le sport a cette capacité de part d'eau. cognitifs, de parler de sujets qu'on pourrait parler autrement mais qui sont beaucoup mieux entendus parce que ça passe dans un cadre plus fun, plus ludique, qui unit, qui rassemble, dont tout le monde s'accorde à le faire et donc ça passe beaucoup mieux comme ça et ça permet, je trouve que le sport permet de faire passer des beaux messages, de toucher autrement par des beaux récits et donc moi c'est pour ça aussi que j'ai choisi de l'utiliser et que les climato-sportifs le font aussi et parce que la vérité c'est que le sport, c'est pas le domaine qui a la plus... plus grande empreinte carbone, mais il en a une quand on voit l'impact des gros événements sportifs. On parlait de l'ITMB tout à l'heure, c'est énorme. Et donc, on a cette responsabilité, ce devoir en tant que sportif d'essayer de réduire l'empreinte carbone du sport. Et si le sport se bouge beaucoup, il y a beaucoup d'athlètes qui se remettent en question, qui essayent d'agir et de se dire, mais en fait, c'est vrai que le sport de base, c'est pour notre bien-être physique et mental, c'est censé être un loisir, pas un truc qui pollue énormément et qui dégrade la planète, surtout quand on parle de sport de nature. Et donc, je pense que c'est important que les sportifs et le sport transitionnent. Et ça pourrait servir de bon exemple dans d'autres domaines pour la culture, l'art, les transports et plein d'autres par la suite.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Et tu as obtenu aussi le soutien du programme Sport Planète, MAIF. Est-ce que tu peux nous expliquer quel soutien ils t'ont apporté ? Comment aussi ça s'est passé pour obtenir cette aide ?

  • Speaker #1

    La MAIF a un programme depuis 2020 qui s'appelle Sport Planète. et qui vise à soutenir des sportifs qui, alors pas forcément de haut niveau, souvent c'est des amateurs, donc on a eu des sportifs tels que Xavier Télénard qui ont candidaté. Et l'objectif, c'est de soutenir les sportifs qui souhaitent faire des aventures dédiées à la préservation de l'environnement. Donc ça fait cinq ans qu'ils font ça et ils soutiennent, alors c'est un appel à projet qui reconduit chaque année, auquel on peut candidater au travers d'un dossier de candidature. Donc moi, j'ai voulu candidater l'année dernière en me disant, voilà, j'avais déjà vu. plusieurs sportifs s'engager. Il y a des personnes que je connais qui l'ont fait. Ça m'a beaucoup inspirée. L'année dernière, je me suis dit pourquoi pas moi cette année ? C'est un truc qui me tente bien. Je suis dans le domaine. J'ai envie de faire ça. J'ai été prise sur ce projet-là. Ils soutiennent de deux manières non négligeables. Trois même. Financière, la première, pour une enveloppe globale de 7000 euros l'année. Ils soutiennent nos projets et font en sorte qu'on puisse les réaliser en nous aidant financièrement. Et la deuxième, c'est médiatiquement. On a deux attachés de presse à disposition, Julien et Adrien, Julia et Adrien de Nature Peinture qui se font un travail remarquable et qui nous aident à faire en sorte que tout ce qu'on fait, ça ne soit pas fait dans le vent, entre guillemets, et que tout ce qu'on est, qu'on ait un relais et un impact médiatique et que les médias puissent parler de nous grâce à eux, notamment sur mes deux premières aventures, j'ai eu plus de... plus d'une trentaine de relais médiatiques, que ce soit presse écrite, télé, radio, podcast comme ici. Voilà, donc ça donne beaucoup d'opportunités d'avoir un cadre et on a aussi la chance d'être accompagnée d'une scientifique dans le cadre de cet appel à projet. Alice, qui est paléoclimatologue, et qui nous aide aussi à avoir un regard scientifique et à vérifier que le contenu de ce qu'on dit soit juste, surtout moi sur un domaine lié à la glaciologie qui est très technique. Donc voilà, ça c'est les 3-4 choses que le programme nous met à disposition. Et surtout aussi, c'est le fait de... Alors moi, je fais mon aventure entre guillemets seule, mais je fais partie d'une équipe d'aventuriers, on est 6 aventuriers, il y en a donc d'autres... qui font d'autres aventures sur d'autres thématiques. Et voilà, ça permet aussi de ne pas se sentir trop seule et de faire partie d'une équipe quand on fait ça.

  • Speaker #0

    C'est tellement important. Et pour information, Alice, elle a fait un épisode de podcast ici. Alors pas sur ce sujet, mais sur une aventure à vélo entre Barcelone et Paris. Donc j'ai eu le plaisir aussi de la rencontrer, enfin déjà de la rencontrer sur le podcast. Et puis par la suite à Chambéry, à l'étape du Tour Femme. Une femme aussi bien incroyable. Je vous invite à écouter l'épisode et puis même en général à suivre ce qu'elle fait. Tu nous parlais de cette collaboration super intéressante, je trouve, d'avoir vraiment le regard scientifique pour porter les bons messages aussi. Et est-ce que tu as noué d'autres contacts avec aussi des associations, des acteurs plus locaux qui t'ont aidé aussi à faire passer les messages ?

  • Speaker #1

    Oui, je dirais que c'est la première étape que j'ai faite quand j'ai eu le tout début de mon programme. projet. Je suis quelqu'un que j'aime bien être assez organisée, donc j'ai fait un énorme fichier Excel et j'ai recensé toutes les associations, les glaciologues, les guides, les acteurs locaux engagés d'une manière ou d'une autre sur la thématique. Alors déjà, ça m'a fait chaud au cœur parce que je me suis rendu compte que j'avais des lignes et des lignes de fichiers Excel et je me suis dit « Waouh, ok, la dynamique est hyper impressionnante sur le territoire, on a la chance d'avoir un tissu comme ça local investi pour une thématique assez particulière. Alors, beaucoup regroupent aussi de manière générale la préservation des territoires de montagne. Mais c'est vrai qu'on a la chance d'avoir plein d'assos et plein d'acteurs hyper engagés dans les Alpes pour la préservation et qui s'engagent au quotidien. Et donc, ça m'a fait chaud au cœur. Et puis, ce que j'ai fait, c'est que j'ai fait un gros dossier de présentation et j'ai essayé d'envoyer ça à un maximum d'acteurs locaux parce que moi, j'habite dans les Alpes depuis un an. Alors, j'ai passé tous mes idées, mes hivers en Haute-Savoie. Mais je ne suis pas Savoyarde de base, et je trouve que c'est... Moi, je ne connais pas tout, je connais un peu le Chablais, la Haute-Savoie, mais je ne connais pas tous les enjeux locaux. Et puis, j'ai eu un manque aussi de connaissances et de compétences scientifiques liées à l'eau, aux glaciers, même à l'évolution des territoires, même si je vois à mon échelle de Scrooge ce qui se passe à peu près. Et donc, j'ai voulu essayer d'inclure un maximum d'acteurs, déjà pour les mettre en avant, parce que... Parce qu'en dehors des habitants des Alpes, c'est des associations, des acteurs qui ne sont pas forcément connus. Donc l'idée, c'était de les mettre en avant, de mettre en avant leur travail et surtout de m'apporter. En fait, mon aventure, elle est presque plus un peu journalistique. Je me rapproche plus de quelqu'un qui veut montrer, interviewer et mettre en valeur les acteurs locaux que celle d'une psychiatrice ou d'un scientifique. Et donc l'idée, c'était de travailler un maximum avec eux parce qu'ils ont un savoir et une compétence qui est incroyable et de les mettre en avant. Et donc voilà, c'est ce que j'ai essayé de faire. non plus. J'ai réussi à avoir quelques collaborations avec plusieurs acteurs locaux à chaque fois sur les territoires. Mais quand même, en toute honnêteté aussi, il y a une petite frustration de ne pas avoir réussi à collaborer avec tous les acteurs auxquels j'aurais aimé collaborer. Du fait que j'étais un peu nouvelle sur la thématique, pas forcément implantée ici depuis petite. Donc un petit souci de légitimité. et puis la réalité aussi en fait que... Je n'étais pas énormément suivie sur les réseaux sociaux par rapport à d'autres « influenceurs » du milieu. On m'a vu refuser des demandes de collaboration, alors que c'était juste pour une mise en avant, par exemple, d'un parc national ou la promotion de valeurs dédiées à la préservation des glaciers. Mais sous-entendu que je n'avais pas assez de... pas assez grande communauté, on m'a refusé certaines demandes de collaboration. Donc j'étais un peu frustrée par rapport à ça. Mais sinon, globalement, j'ai fait des très très belles rencontres. rencontre et j'ai pu rencontrer des personnes super intéressantes.

  • Speaker #0

    Ouais, ça j'ai l'impression que c'est un problème assez classique finalement. Enfin déjà quand t'es nouveau quelque part, enfin nouvelle. Et puis effectivement cet aspect parfois influence, bon, c'est chouette d'avoir une grosse communauté mais ça fait pas tout. Donc à l'inverse, même si t'as une petite communauté et que tu fais passer un super message et qu'en plus je trouve que t'es dans une démarche. Enfin tu vois parce qu'on voit plein de projets aussi naître qui sont... qui ne s'appuient pas forcément sur des données scientifiques, et qui ont ce soutien-là. Et là, je trouve ça chouette de voir que tu mêles tout ça, et donc ça mérite du soutien à mon sens. Et on va parler maintenant de... Plus vraiment du cœur du projet sportif, on va dire. Comment est-ce que déjà tu t'es préparée physiquement ? Est-ce que, comme de toute façon, tu pratiques le triathlon tout le temps, tu n'avais pas besoin de t'entraîner de manière spécifique ? Ou est-ce que quand même, il y avait des choses précises ? Par exemple, j'imagine que la marche glaciaire, ce n'est pas quelque chose que tu fais tout le temps. Donc, comment tu t'es préparée à tout ça ?

  • Speaker #1

    plutôt déjà bien résumé les choses. Effectivement, je suis en club de triathlon depuis deux ans. Donc en fait, je me suis toujours globalement entraînée de manière régulière parce que j'aime ce sport à minima. Une discipline par semaine à chaque fois. Enfin, les trois disciplines chaque semaine. Donc un entraînement de nage, un entraînement de course à pied, un entraînement de vélo, souvent un entraînement de renforcement musculaire et un peu de trail, puisque j'aime bien ça par-ci, par-là, en montagne. Donc déjà, j'avais une assiduité et une certaine discipline assez régulière. Là, du fait de l'aventure, j'ai... J'ai quand même essayé, même en plein hiver, d'être plus régulière dans ma pratique et de m'améliorer, notamment tout ce qui est sur la nage, parce que je ne suis pas du tout une bonne nageuse. Et pour ne pas nager des distances un peu ridicules, je me suis beaucoup entraînée à faire de la nage en eau libre. Ça, ça a été surtout le point phare. Énormément de volume de vélo, surtout depuis le mois de janvier. Je me suis beaucoup entraînée là-dessus. Et en fait, la partie marche glaciaire peut surtout être capable d'avaler du dénivelé positif avec un gros sac à dos. Donc ça, j'ai essayé par le trail en allant pas mal en montagne de m'entraîner, mais ça a été surtout nager et vélo. Même si en fait, mon aventure n'a aucune visée de performance ni de record. C'est pour ça que mes distances, quand on les regarde, il y a plein d'autres sportifs qui pourraient les faire. Il n'y a rien de waouh et d'extraordinaire dans les distances que j'ai faites. parce que j'ai totalement adapté mon parcours à mes capacités physiques et pas l'inverse. Je ne me suis pas dit, je veux faire le record des trois plus grands trépas de long, je veux faire trois aéronmans. En fait, je n'avais pas les capacités physiques, j'avais très peu de temps pour me préparer. Et donc, je me suis dit, OK, j'ai ce niveau-là, et bien, je vais regarder les itinéraires qui peuvent me permettre de le faire. Il faut savoir que ce n'est pas juste du sport, parce que je fais aussi de la sensibilisation, la communication. Enfin, j'ai plein de casquettes sur ce projet-là qui font que je ne peux pas me donner à fond et je ne peux pas être épuisée tous les jours. Parce que le soir, en rentrant, j'ai plein d'autres choses à faire. Et du coup, c'était surtout ces objectifs-là. J'ai continué un peu à m'entraîner de manière régulière pour essayer quand même d'être en forme et d'avoir un maximum de plaisir sur chaque aventure.

  • Speaker #0

    Et justement, tu parlais de toutes ces choses que tu fais, en plus de juste faire les sports. Comment tu as concilié tout ça ? Est-ce que peut-être tu peux nous raconter un peu une journée type, pour qu'on comprenne vraiment ce que tu faisais ? au quotidien ?

  • Speaker #1

    Une journée type, enfin même de point de vue global, je n'en ai pas. Chaque jour est hyper changeant mais la difficulté entre guillemets de mon aventure, déjà c'est d'en avoir trois et à chaque fois d'avoir trois sports étalés sur 15 jours donc c'était un vrai défi logistique parce que moi je veux faire un maximum de choses en mobilité douce mais en fait un matériel de natation, de vélo et de randonnée glaciaire, il ne faut pas sur un petit vélo. Je ne pouvais pas me balader avec toutes mes affaires. C'était vraiment une grosse logistique pour savoir où est-ce que j'allais pouvoir avoir un camp de base, où je peux poser mes affaires, ou quand j'ai fini ma nage, où est-ce que je laisse mes affaires de nadation, où est-ce que j'ai après mon vélo et que je fais de la rando glaciaire, où est-ce que je laisse toutes mes affaires, ma tente, mon vélo qui coûte cher. C'était beaucoup de logistique entre les points, entre les sports. Chacune a ses contraintes, chacune a son matériel. C'était beaucoup d'organisation en amont et j'ai eu la chance de me faire aider par mes profs. proches notamment, qui sont venus m'aider sur toute la logistique, la coordination et la gestion du matériel. Et ce qui était compliqué aussi, ce que je disais, c'était de jongler entre plein de casquettes le fait d'être sportive et donc de faire du sport la journée, mais aussi toute la gestion de projet et l'organisation des personnes que j'allais rencontrer et tout l'aspect sensibilisation parce que sur mon passage, j'ai fait des actions de sensibilisation, donc il fallait que je les prépare, que je les organise. plus celle de médiatrice et de communicante, entre guillemets, sur ce que je faisais. Donc le soir, quand j'avais fini mes journées, j'avais fait ma sensibilisation, j'avais tout le traitement des photos, des vidéos et de comment j'allais pouvoir relayer sur les réseaux sociaux ce que j'ai fait, pourquoi je le fais. Donc aussi un peu de données, de recherches, de belles mises en page. Donc c'est beaucoup de temps, beaucoup de choses à savoir gérer, un peu de charge mentale. Mais ça m'a beaucoup essayé, ça m'a beaucoup appris à faire. preuve de flexibilité, d'adaptation, à être souple. Je suis quelqu'un d'assez perfectionniste et là, j'ai vraiment essayé de lâcher prise et de me dire, mon aventure, elle ne pourra pas être parfaite parce qu'il y a beaucoup trop de choses à gérer en si peu de temps. Si j'avais eu deux, trois ans pour faire ce projet, je pense que j'aurais pu. Ça aurait été beaucoup mieux, mais j'ai fait avec le peu de temps que j'avais du mieux que je pouvais. Ça reste un projet. Alors, il n'est pas forcément bénévole parce que c'est un partenariat, mais on va dire que je n'ai pas de pression à avoir sur ce projet-là. Donc, j'ai essayé de lâcher prise, de faire du mieux que je pouvais et d'essayer de trouver cet équilibre entre toutes les disciplines et toutes les casquettes que je pouvais avoir.

  • Speaker #0

    C'est déjà pas mal parce que là, ça fait vraiment couteau suisse, vu tout ce que tu devais faire. en plus de la partie sportive c'est énorme en fait est-ce que tu peux partager avec nous l'un de tes moments préférés sur chacune des trois disciplines c'est compliqué parce qu'en vrai j'adore chaque discipline que je fais,

  • Speaker #1

    la nage en lac c'est incroyable, c'est des moments un peu suspendus hors du temps où on se retrouve seule dans un élément magnifique qui est l'eau les vélos, on peut défiler des kilomètres et des kilomètres en voyant des paysages incroyables Mais je pense que de loin, c'est le moment où je pose mon pied sur les glaciers, qui reste à chaque fois la consécration de pourquoi je fais ça. Je pose mon pied sur les glaciers, je me mets crampon, je me fasse face à des immensités de glaces magnifiques. Et je me dis, après avoir nagé, fait du vélo, je me dis, bah ouais, en fait, tout ça, c'est pour ça, c'est pour cette beauté, c'est pour cette fonte et c'est pour alerter. Et quand je suis sur les glaciers, je sais pourquoi je fais ça. Et ça me donne vachement de sens et ça me donne une énergie assez folle. Et c'est ce que j'adore à chaque fois, la consécration, d'arriver tout en haut après les deux disciplines.

  • Speaker #0

    Ouais, et du coup, en fait, ça, ça te prenait les 15 jours, tu découpais, comment tu découpais, tu vois, tes étapes ? Je ne sais pas, tu faisais de la nage pendant X jours, ensuite du vélo pendant X jours et ensuite, à la fin, le glacier, du coup ? Est-ce que tu faisais des journées de pause aussi, tu vois ?

  • Speaker #1

    Ça dépendait de chaque aventure et un peu différente en fonction des événements auxquels je me suis joint, etc. Globalement, la nage, ça ne prenait qu'une journée parce que je ne suis pas en capacité de nager. Sauf, je raconterai peut-être un peu plus tard, mais sauf la deuxième aventure où c'était deux jours. Je nage que sur une journée, mais ça peut être sur un événement et ça peut durer deux jours, entre guillemets, la partie natation. le vélo en général ça va en tout 3, 5, 6 jours. Et puis après, c'est de la randonnée glaciaire. Effectivement, là, ça prend un minima une semaine à chaque fois. Donc au final, ça passe assez vite. De base, je ne m'étais jamais mis de jour de repos. Mais il se trouve que j'ai été contrainte par des conditions météo. Et au final, ce n'est pas plus mal. Ça fait beaucoup de bien de souffler et pas trop enchaîner un peu. Mais du coup, sinon, ça c'est un peu... ou goupiller comme ça.

  • Speaker #0

    Ça s'enchaînait vraiment. Et la randonnée glaciaire, est-ce que tu étais accompagnée ou tu étais seule ?

  • Speaker #1

    Non, moi, je n'avais malheureusement pas les compétences pour assurer ma sécurité seule en glacier, même si du coup, grâce à l'aventure, je me suis beaucoup formée. J'ai fait des journées de sécurité glacier. Je ne suis pas partie de zéro. Il se trouve que j'en avais déjà fait avant la randonnée glaciaire. Je suis déjà allée, alors pas beaucoup, une ou deux fois, mais sur des glaciers, qui fait que je savais à peu près comment ça se passait, quel matériel il fallait avoir. Je ne suis pas partie. partie de zéro. Et puis, j'ai déjà fait un peu d'expériences d'alpinisme. J'ai fait pas mal de sports de montagne l'hiver, du ski de randonnée, du ski de fond. Donc, j'ai l'habitude, entre guillemets, de ce type d'environnement sur lequel il est hyper important de déjà pas s'aventurer seule, d'avoir le bon équipement. J'en parle parce que quand j'y suis allée, les locaux, les gardiens de refuge en parlent de plus en plus du fait que c'est génial. La montagne, elle devient de plus en plus accessible à plein de monde et plein de gens vont de plus en plus en montagne. Mais cet été, les secours m'ont fait... autant de secours que sur les dix dernières années du fait que les gens vont de plus en plus en montagne et mal équipés. Ils n'ont pas du tout connaissance des risques. Et moi, j'ai vu des touristes en unit, en tongs sur les glaciers à faire des bonhommes de neige alors qu'à 1,2 m, on se disait, mais il y a quelque chose qui ne va pas là.

  • Speaker #0

    C'est délirant.

  • Speaker #1

    C'est délirant. Les gens n'ont pas du tout conscience qu'ils évoluent sur des paysages de haute montagne. Et donc, moi, j'ai voulu me faire accompagner de guides et de glaciologues Euh... de part pour assurer ma sécurité, mais surtout pour aller là-bas avec des personnes qui connaissent, qui sont là depuis longtemps et qui ont des connaissances et des choses à m'apprendre sur l'évolution. Et donc, à la fois, à chaque fois, j'ai eu la chance d'être accompagnée par des super personnes qui ont pu m'apprendre et me parler d'évolution des glaciers en m'emmenant avec eux. Donc ça, c'était chouette.

  • Speaker #0

    C'est génial. Déjà, effectivement, hyper important. On le rappelle, on ne fait pas n'importe quoi en montagne. Et sur l'aspect projet, ça te permettait aussi, j'imagine, après, de partager des choses qui t'avaient été apprises par des personnes qui connaissent vraiment le sujet. Et puis, de pouvoir étayer aussi, j'imagine, de photos que tu avais pu prendre sur place.

  • Speaker #1

    Ouais, j'essaie de documenter un maximum, alors toujours en faisant attention aux autorisations parce que... Il y a pas mal de glacés qui se spulent dans les parcs nationaux, je pense notamment aux Écrins et en Vanoise. Moi, je faisais de la documentation et je faisais ça pour un projet précis, mais tout le monde n'est pas autorisé à prendre un certain nombre de contenus. Mais j'ai réussi à avoir des autorisations pour le faire et donc j'ai pu prendre un maximum de photos, vidéos, contenus et j'ai essayé de les envoyer aussi aux acteurs concernés qui puissent avoir un peu de la donnée au maximum.

  • Speaker #0

    Et les actions de sensibilisation dont tu parlais, que tu as programmées en cours de route, est-ce que tu peux nous en parler plus en détail ? Comment c'est organisé ? Auprès de qui tu es allée faire ces interventions ?

  • Speaker #1

    L'idée du coup, comme j'ai dit, de mon projet, ce n'était pas du tout un record ou une performance. L'objectif, c'était avant tout de parler des glaciers, parce que le contexte de ce projet, c'est surtout parce que cette année 2025, c'est l'année internationale dédiée à la préservation des glaciers. Et donc, c'est une année phare pour essayer d'en parler. Et moi, comme c'est un sujet qui me touche, que j'ai trop beau, que je suis déjà allée sur des glaciers, j'ai eu envie de relayer ces messages-là et d'en parler. Et du coup, l'objectif, c'était avant tout d'avoir de l'impact et de toucher, sensibiliser un maximum de monde sur ces enjeux-là, avant tout. Et donc, pour ça, j'avais plusieurs moyens de le faire. Le premier, c'était il y a des événements. Le premier, c'était surtout d'organiser des temps de sensibilisation. Pendant mes aventures, mais aussi sur tout le reste de l'année, j'ai fait pas mal notamment d'actions avec des scolaires. Moi-même organisée à Annecy, j'ai fait souvent des soirées d'ouverture de mes aventures où j'ai essayé d'emmener un maximum de monde avec moi pour parler des glaciers. Et l'autre chose, c'est par des événements sportifs. Ça me tient à cœur sur chaque aventure de m'allier à un événement sportif local qui me permet à la fois d'avoir de la visibilité et de parler de ce que je fais. et surtout d'avoir un stand de sensibilisation. Et donc sur ma première aventure, je me suis joint à l'Alsman, qui est un événement de triathlon, une grosse course de triathlon à côté d'Annecy, qui est en partenariat en plus avec la Maïf, qui est une véritable politique de développement durable et d'essayer de faire en sorte que le triathlon ait un moindre impact. Et donc j'ai eu la chance de pouvoir finir mon aventure en étant la première à passer l'arche de l'Alsman. C'était un véritable honneur et j'ai eu un stand de sensibilisation avec la Maïf tout le week-end qui m'a permis de toucher. Et là, sur cet événement, je pense que j'ai touché plus de 400 personnes. J'ai pris le micro avant le briefing devant toutes les personnes qui étaient venues pour faire le format Ironman. Du coup, on peut toucher aussi par des événements dans lesquels j'ai essayé d'intégrer dans mes aventures un maximum de gens. J'ai fait la même chose sur la seconde aventure dans les écrins, où je me suis joint à une course de natation en eau libre. En fait, le week-end où j'étais censée nager dans le lac de Serre-Conson. pour débuter mon aventure dans les écrins, il se trouvait qu'il y avait une course de natation en eau libre. Et je me suis dit, plutôt que de faire ça de mon côté, j'aime joindre un événement existant. Et donc, j'ai eu un stand pareil de sensibilisation sur l'événement tout le samedi. Et le dimanche, j'ai fait la course avec tous les autres. Donc, ça m'enlevait déjà de la logistique perso et ça me permettait de me joindre. Et je vais essayer de faire la même chose en vanoise. Et puis, mon dernier moyen aussi d'essayer de sensibiliser et d'embarquer dans l'aventure, c'était le fait de dire à un maximum de gens ... de venir avec moi et de partager avec moi la nage, le vélo ou la rando glaciaire. Parce que je trouve qu'il n'y a rien de mieux pour toucher les gens et qu'ils comprennent. Et le fait aussi de ne pas être seule et d'embarquer un maximum de gens dans l'aventure avec moi, ça me tenait à cœur. Du coup, j'ai pu avoir pas mal de gens que je connaissais ou même que je ne connaissais pas qui m'ont dit « ton projet me parle, j'ai envie de venir avec toi, d'explorer, de comprendre ce que tu fais » . J'ai notamment eu, ce qui était génial, sur ma première aventure, on a fait un relais. De 20 km en natation, on était 4 et il y avait 3 personnes que je ne connaissais pas d'avant, qui étaient des nageurs locaux de clubs de natation aux alentours, qui m'ont dit, j'avais envoyé un mail et ils m'ont dit on a vu ton mail, ça nous parle, ton projet il a l'air trop cool, on est preneur. Et donc moi c'est des trucs qui me font hyper plaisir et je trouve qu'il y a un bon moyen de sensibiliser les gens. Mais voilà, il se trouve que je n'ai pas pu faire autant de sensibilisation que je voulais en faire pendant mes aventures. du fait que j'avais un peu ce problème de légitimité en arrivant dans un territoire et en disant, oui, moi, petite sportive, je voudrais proposer une animation sur les glaciers, alors que des glaciologues en proposaient déjà, des associations plus légitimes que moi en faisaient déjà. Et donc après, je me suis aussi joint à des événements existants. Avec l'année internationale des glaciers, il y avait plein d'événements organisés. Et donc voilà, j'ai essayé de me joindre plus à des événements qu'en organisant moi-même, qui était un peu compliqué d'un point de vue légitimité. Mais du coup, tout s'est bien goupillé. Et puis, je me concentre aussi pas mal sur la partie réseaux sociaux et essayer de toucher les gens via ce moyen-là, qui au final, c'est celui où on peut toucher le plus de gens en une vidéo. On touche beaucoup plus qu'en une action dans un refuge où il y a cinq, six personnes. Donc voilà, j'essaie d'allier un peu tout.

  • Speaker #0

    Oui, ça fait déjà pas mal. Et est-ce que tu as... Quel retour, en fait, tu as eu des gens que tu as contactés, soit vraiment des gens que tu as vus en direct, mais aussi sur les réseaux sociaux ? forcément il y a des gens qui ont dû commenter etc, quel retour t'as eu et quels sont peut-être ceux qui t'ont le plus marqué ?

  • Speaker #1

    Je dirais que ce que j'ai observé, quel que soit le public, globalement c'est un intérêt moi quand j'ai annoncé mon aventure j'ai été beaucoup soutenue, les gens m'ont dit c'est trop bien ce que tu fais, c'est hyper utile, on a besoin de gens comme ça, il y avait vraiment une curiosité sincère, un intérêt, un soutien réel au début avec pas mal de questions qui m'étaient posées sur pourquoi tu fais ça, pourquoi les glaciers etc etc. Et le fait que quand on parle des glaciers, globalement, je vois que les gens, ça les émerveille, ils trouvent ça beau, etc. Et même si les scientifiques, on va dire, ils étaient contents d'avoir des personnes qui relaient leurs messages, etc. Mais derrière cet intérêt-là, j'ai surtout constaté une réelle méconnaissance profonde, même des habitants des Alpes, sur les changements et sur le rôle. des glaciers et l'impact et les conséquences de leur fonte. Et les gens, globalement, j'ai l'impression qu'ils savent, qu'ils sont globalement conscients du réchauffement climatique, de la fonte des glaciers, ils voient bien qu'il y a moins de neige, qu'il y a moins de glaciers, mais alors pour autant, ils n'ont pas vraiment conscience de ce que ça engendre, pourquoi, les raisons, etc. Donc c'est vraiment un manque de connaissances, on va dire, scientifiques sur ces enjeux-là, et ils ne savent surtout, moi, le truc qui m'a marquée, Quand j'en parle et quand j'allais en refuge et quand j'en parlais avec les acteurs locaux ou les citoyens en randonnant avec eux, ils ne savent surtout pas comment agir. Et en fait, ils se disent « bah ouais, c'est triste ce qui se passe » . Mais pour autant, ils continuent d'aller en montagne en prenant l'avion. Ils continuent à rien changer dans leurs habitudes et à ne pas comprendre que c'est nos habitudes à la fois personnelles et collectives qui impliquent ça. Et donc, il y a un véritable enjeu, je crois. trouve de vulgarisation et de connaissances sur ces enjeux-là qui m'a beaucoup marquée.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends. Est-ce que tu as eu vraiment des difficultés ou des gros imprévus aussi pendant l'aventure ?

  • Speaker #1

    Je dirais que les imprévus que j'ai eus, c'était essentiellement dû à la météo. Je n'ai pas eu de chance. Si c'est la vie en montagne, on va s'adapter. pas eu de chance globalement sur mes deux aventures. J'ai eu de la pluie, surtout dans la première aventure, j'ai une semaine d'orage, donc j'ai eu au final que 4 jours au lieu de 10 jours de randonnée glaciaire. Donc j'ai dû, entre guillemets, expédier et aller au plus vite de ce que je pouvais faire. Donc ça m'a un peu frustrée, mais c'est comme ça. Et pareil, j'ai dû annuler une journée où des gens étaient censés me rejoindre sur les glaciers dans les écrins. Donc ça, c'est les imprévus que j'ai eus, mais c'est les aléas de la montagne. Je dirais sinon, en termes de difficultés, pas tant parce que, comme je disais, j'ai beaucoup adapté mes itinéraires à mon niveau. Mais je dirais quand même que ma plus grande difficulté, ça reste la natation. Pour l'anecdote de base, je suis quelqu'un qui n'est pas du tout à l'aise en olive et qui n'est pas trop ça. Quand je m'écarte de plus de 5 mètres de la plage et que je ne vois pas en dessous de moi, j'ai tendance un peu à paniquer. Du coup, la première aventure, elle a été dure quand je me suis retrouvée au milieu d'un lac en plein mois de mai, où c'était le début de la datation en eau libre. Et que j'avais vraiment, en fait, le seul distance que j'avais nagé, j'avais fait 2-3 triathlons dans ma vie, en rivière ou sur des distances beaucoup plus courtes. Et donc, le fait de nager plus de 2 km comme ça dans un lac, seule, avec personne autour de soi, ça m'a fait un peu peur. Pour l'anecdote, il y avait ma soeur à côté de moi qui était en kayak. Je lui disais de ne pas trop s'écarter, sinon je paniquais. Mais du coup, je suis ressortie de cette journée-là. Ça a été un peu mentalement dur, j'avais le cœur qui palpitait beaucoup. Mais j'étais très très fière de me dire, tu vois, tu avais peur. J'adore nager, mais j'avais un peu peur de nager en lac seule. Et même si on était en relais quand même, mais bon, quand tu nages, on nageait seule. Et donc, j'avais cette grosse fierté personnelle de me dire, en fait, tu vois, tu as réussi, il ne s'est rien passé, tu n'as pas eu de soucis. De toute façon, il y avait l'assistance à côté au cas où il se passait quoi que ce soit. Et du coup, après, j'ai pu sur les autres aventures, même si la course entre guillemets de natation en eau libre dans les écrins, elle me stressait beaucoup parce que j'avais peur de ne pas avoir le niveau par rapport aux autres nageurs. Globalement, j'en suis ressortie surtout très fière et me disant que j'étais capable. Et que c'était un très beau sport. Et que c'était incroyable d'avoir la chance de nager des kilomètres dans des lacs hyper purs et hyper agréables à nager.

  • Speaker #0

    Voilà. C'est une belle leçon aussi finalement. Ça t'a aussi fait faire des choses que tu n'aurais pas forcément faites naturellement. Donc c'est sympa. T'as mêlé plein de choses. Et là, la suite, c'est la Vanoise. Quand est-ce que tu pars et comment tu vas organiser ça ?

  • Speaker #1

    Donc là, la prochaine aventure, ce sera dans le Massif de la Bonne-Neuve. dans la Venoise, pardon, du coup en octobre. Je suis encore en train de définir le parcours, parce que maintenant c'est un peu compliqué de prévoir en octobre est-ce que ce sera l'axe qu'on nageable ou pas nageable. Alors il n'y a aucun lac dans le massif, donc je me suis posé la question de faire un triathlon d'hiver, on va dire, un peu adapté, ou de partir d'un autre lac, pourquoi pas le lac d'Annecy. Voilà, donc tout est encore... Je n'ai rien d'incroyable à annoncer parce que je suis encore en train de réfléchir à tout ça. Il faut que je me définisse cette semaine. Mais je repartirai toujours quand même en triathlon ou en triathlon adapté. Il y a des magnifiques glaciers. La Vanoise est connue pour son fameux Tour des glaciers de la Vanoise. Il y a des beaux glaciers. Il y a des choses intéressantes à aller étudier dans ce massif-là. Un beau parc national. Donc j'ai hâte et je vais essayer de faire en sorte que cette dernière aventure... clôture cette superbe année avec la Maïf et en tant qu'aventurière du mieux possible.

  • Speaker #0

    C'est chouette, on va pouvoir suivre ça. Est-ce que tu as d'autres projets que tu as déjà en tête sans que ce soit des choses arrêtées, mais des choses que tu as envie de faire pour continuer dans la lancée ?

  • Speaker #1

    Je réfléchis beaucoup à la suite de mon aventure professionnelle on va dire, parce qu'après cette aventure-là, il s'agirait de retrouver un travail quand même. C'est vrai que j'ai adoré passer beaucoup de temps en montagne. Et donc ça me questionne sur quel travail je vais faire par la suite. Est-ce que je n'ai pas envie plutôt qu'un travail de bureau ? J'ai beaucoup travaillé en associatif, mais souvent derrière un bureau, est-ce que je n'ai pas plutôt envie de travailler au cœur des paysages qui m'émerveillent, que j'ai envie de protéger ? Donc je réfléchis à donner une suite. Alors je ne pourrais pas travailler en glaciologie, pas en médiation scientifique parce que je n'ai pas les compétences pour, mais j'aimerais bien continuer à essayer d'agir dans ce domaine-là et à donner une suite professionnelle à cette aventure. qui a été incroyable, pourquoi pas auprès d'associations ou de parcs nationaux, de réserves naturelles. Voilà, je réfléchis, mais en tout cas pour l'instant, je n'ai pas d'autres éco-aventures de prévues à la suite de celle-ci, parce qu'il faut la oué que c'est quand même beaucoup de préparation et beaucoup de fatigue physique et mentale. Et du coup, je pense que pour l'instant, non, mais je continuerai en tout cas, dans tous les cas, à promouvoir ces valeurs-là et à continuer à faire de l'aventure de la manière la plus respectueuse. possible à te motiner à barouder dans les herbes, ça c'est sûr, et peut-être que l'avenir me réservera de belles surprises et j'en ferai d'autres. On verra. Oui,

  • Speaker #0

    certainement. On a vite parti pour. Et pour terminer, j'ai ma question traditionnelle. Quel message est-ce que tu as envie de faire passer aux sportives en général ?

  • Speaker #1

    Je dirais celui d'oser. D'oser partir à l'aventure et surtout d'oser partir seule. Je trouve que c'est incroyable et que c'est important aujourd'hui dans notre société de savoir le faire. et d'aller à l'aventure. Souvent, en tant que femme, on hésite, on n'ose pas, on manque de confiance en nous. On a aussi parfois une famille, ce n'est pas toujours facile de le faire. Et pourtant, je trouve que toutes les petites filles ont besoin d'avoir plus d'exemples. Et je trouve qu'il y en manque aujourd'hui de femmes guides, aventurières, sportives. Il y a vraiment d'exemples en tant que femme. Et voilà, moi, je suis beaucoup investie dans l'association Femmes en Montagne. Et on essaye de promouvoir ces valeurs-là et d'oser faire en sorte qu'il y ait plus de femmes en montagne, plus de femmes réalisatrices, plus de femmes dans la société, parce que je suis convaincue que plus de femmes engagées, notamment dans la science, dans l'aventure, dans le sport, ça peut amener à plein de belles choses. Et pour finir, je ressemblerais juste à la citation de Sentinelle Climat, entendue dans la bouche d'Aïd El-Seves, une glaciologue que j'aime beaucoup, qui dit que si on n'a pas réussi, il faut continuer et que même si on a réussi, il faut continuer. Et je trouve qu'elle a bien raison de dire ça. Voilà.

  • Speaker #0

    Parfait comme message final. Merci beaucoup Aurélie. C'était vraiment intéressant de comprendre ton cheminement, tout le récit de ton aventure. Et puis du coup, on va pouvoir continuer à suivre avec la vanoise.

  • Speaker #1

    Oui, merci à vous.

  • Speaker #0

    Merci, à bientôt. Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes. Cela nous aide. À bientôt.

Chapters

  • Introduction à l'éco-aventure d'Aurélie Martin

    00:08

  • Présentation d'Aurélie et son parcours professionnel

    00:30

  • Sensibilisation aux enjeux climatiques

    01:41

  • Passion pour le triathlon et transition écologique

    03:40

  • Combinaison de triathlon et sensibilisation environnementale

    05:06

  • Aventures dans les massifs des Alpes

    07:21

  • Rôle au sein de Climatosportifs

    09:02

  • Le sport comme levier pour l'environnement

    11:13

  • Soutien du programme Sport Planète de la MAIF

    13:21

  • Collaboration avec des acteurs locaux

    16:29

  • Préparation physique et logistique des aventures

    20:09

  • Moments forts de chaque discipline

    25:35

  • Message final d'Aurélie aux sportives

    43:09

Description

Et si un triathlon devenait un acte écologique ? Aurélie Martin, 26 ans, triathlète passionnée de sport outdoor et de montagne, raconte son Odyssée des Glaciers, une éco-aventure unique sur les traces des plus grands glaciers des Alpes : un triathlon reliant natation, vélo et marche glaciaire pour sensibiliser à la fonte des glaciers et montrer que le sport et l’écologie peuvent avancer ensemble.


Au programme :

  • Comment passe-t-on du hockey sur gazon au triathlon en montagne ?

  • Pourquoi Aurélie a choisi d’unir sport et écologie dans sa vie professionnelle et personnelle ?

  • Qu’est-ce que son triathlon des glaciers et comment l’a-t-elle organisé concrètement ?

  • Quels défis et imprévus elle a rencontrés dans son aventure (indice : la météo a joué un rôle clé !) ?

  • Comment associer sport, plaisir et sensibilisation au climat ?

  • Quelle place pour les femmes dans ces aventures sportives et scientifiques ?


👉 Un épisode qui montre que l’effort sportif peut devenir un message écologique fort.


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🎵 Musique du générique:

Titre: Running (ft Elske)

Auteur: Jens East

Source: https://soundcloud.com/jenseast

Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr


🔑 Mots clés de l’épisode:

Triathlon, femme thirathlète, sport outdoor, montagne, glaciers, éco-aventure, climat, aventure sportive, sport et écologie, sensibilisation environnement, natation en lac, vélo, marche glaciaire, femme sportive, défi sportif, engagement climatique


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    La Sportive Outdoor, le podcast des sports outdoor aux féminins pour s'inspirer, apprendre et oser. Bonjour à toutes, aujourd'hui je reçois Aurélie Martin qui va partager avec nous son éco-aventure sur les traces des plus grands glaciers des Alpes. Un triathlon engagé pour alerter sur la fonte des glaciers. Aurélie va nous raconter son aventure évidemment, mais aussi son parcours, sa motivation, ses engagements. Bienvenue Aurélie !

  • Speaker #1

    Bonjour !

  • Speaker #0

    Est-ce que tu viens déjà te présenter ?

  • Speaker #1

    Oui. Je m'appelle Aurélie, j'ai 26 ans, je suis sportive et notamment triathlète engagée et passionnée de montagne. J'ai la chance de vivre à Annecy au bord d'un lac et de montagne dans un cadre assez idyllique. Je travaille depuis trois ans dans le secteur du sport et de la transition écologique. J'ai notamment commencé ma carrière en travaillant à la Fédération française de hockey sur gazon. en tant que responsable développement durable et féminisation, parce que c'était le sport que je pratiquais à l'époque et dont j'avais envie de le rendre plus vertueux. Et puis j'ai continué dans cette voie en travaillant en tant que responsable sensibilisation à la Recycleurie Sportive, qui est une association de collecte de revalorisation des équipements sportifs. Et j'ai décidé il y a un an de m'installer à Annecy et de me lancer à mon compte dans le domaine de la transition écologique du sport et de la sensibilisation environnementale. J'ai d'abord travaillé pour un atelier de sensibilisation au climat par le sport. Et cette année, j'ai décidé de faire partie des aventuriers Sport Planets Maze pour me consacrer à un projet dédié à la préservation des glaciers.

  • Speaker #0

    Génial. Effectivement, tu as un parcours aussi professionnel qui est complètement dans la lignée de ce projet. Et qu'est-ce qui t'a amenée au départ à être sensibilisée particulièrement aux enjeux climatiques ?

  • Speaker #1

    Je dirais que ça a commencé au début de mes études. Un peu quand j'ai commencé à m'informer sur l'état du monde, j'ai fait une double licence en droit public et sciences politiques. Donc très ouverte sur le monde actuel. J'étais quelqu'un de très curieux qui voulait tout savoir et tout comprendre sur le monde. Et donc petit à petit, j'ai lu des livres, j'ai vu des documentaires, des films, écouté des podcasts, ça m'a beaucoup intéressée. Et je me suis engagée petit à petit. Ça a commencé par des éco-gestes basiques à la maison. Puis j'ai décidé de devenir végétarienne il y a maintenant 10 ans. J'ai refusé d'avoir une voiture. J'ai essayé de complètement diminuer l'empreinte carbone, notamment au niveau de mon transport et de mon alimentation. Et de ma pratique sportive, c'était assez global. Et puis j'ai décidé de rejoindre des associations qui étaient en lien avec ça, notamment les climatosportifs, que j'ai rejoints. En 2023, ça me donnait beaucoup de sens et en fait, plus je m'engageais, plus je me sentais utile et plus ça me rendait heureuse et donc j'avais envie de continuer. Et donc voilà, mon engagement s'est construit un peu comme ça au fur et à mesure et puis je pense que j'ai aussi eu la chance d'avoir grandi et passé toutes mes vacances en Haute-Savoie et puis toute petite. et donc je pense que le fait d'avoir euh Grandir dans la nature et évoluer en montagne m'a aussi forgé une sensibilité à la nature, à l'environnement et à la nécessité de la protéger. Et puis le fait de voir, quand on vit dans les Alpes, on voit depuis qu'on est tout petit l'évolution. Il y a moins de mensonges en neige, les glaciers fondent à vue d'œil et donc on ne peut pas ne pas savoir, ne pas être sensible à cette thématique. Et donc je pense que c'est globalement comme ça qu'est née ma sensibilité environnementale.

  • Speaker #0

    Oui, ça fait beaucoup d'éléments. Et ta passion pour le triathlon, tu disais tout à l'heure que tu faisais du hockey sur gazon, ce qui est assez différent. Comment ça s'est venu ?

  • Speaker #1

    C'est venu quand je me suis installée à Annecy. J'avais déjà avant, ça faisait déjà un an que je faisais du triathlon à Paris. J'avais décidé après 15 ans d'un sport à haut niveau où je m'entraînais quasiment tous les jours, matchs tous les dimanches. J'avais ce besoin de changer. Et donc je m'étais mis au triathlon du fait que ce soit trois disciplines, donc assez challengeant. A l'époque c'était un peu niche, alors au moins maintenant ça s'est beaucoup développé. Mais c'était un sport qui m'attirait beaucoup de par les trois disciplines qu'il y avait. J'adorais courir, je me suis mis au vélo et puis je me suis dit il reste qu'à nager, je peux faire du triathlon. Et donc quand je suis arrivée à Annecy, le cadre était vraiment idéal pour pratiquer. Donc j'ai continué en club à m'entraîner et je me suis vraiment pris de passion pour ce sport-là. J'ai intensifié, j'ai notamment rencontré du monde, j'ai beaucoup pratiqué avec mon copain qui m'a beaucoup aidée aussi dans cette discipline qui est un ancien triathlète de haut niveau. C'est un peu comme ça que je me suis mise au triathlon.

  • Speaker #0

    J'ai l'impression qu'il y a tellement de gens à Annecy qui font du sport en général. Je n'avais jamais croisé autant de cyclistes, je pense, cet été en y allant. C'est impressionnant. Comment ça t'est né l'idée de... combiner ta sensibilité à l'environnement et le triathlon, et donc comment est née l'idée de ce projet au global ?

  • Speaker #1

    L'idée, c'est que comme je travaille depuis trois ans dans le sport et la transition écologique, pour moi, c'est assez une évidence d'allier les deux. Déjà parce que c'est deux choses qui me passionnent dans la vie. Je trouve que c'est important de faire des choses qui nous passionnent, d'être passionnée par ce qu'on fait. De base, c'est parce que c'est une passion d'allier les deux et que je trouve que le sport est un véritable vecteur pour faire passer des messages environnementaux. Et donc, moi, c'est comme ça que j'essaie de l'utiliser. Et puis je trouve que le triathlon est un sport intéressant pour parler des enjeux climatiques parce que de la même manière que les enjeux climatiques, c'est à la fois une course d'endurance et de résilience et je trouve que les deux portent des messages assez similaires et le triathlon nous permettait d'aborder aussi des trois enjeux un peu importants dans les Alpes d'un point de vue climatique que sont les enjeux liés à l'eau, au cycle de l'eau, les enjeux de mobilité douce par le vélo. Et les enjeux de fond des glaciers par, moi, ce que j'appelle, donc j'ai remplacé dans mon triathlon, je remplace la course par de la marche glaciaire. Donc, c'est cette Ausha. Et en fait, l'idée de mon éco-aventure et du triathlon, elle est née du fait que je me suis renseignée au début de mon projet pendant des mois sur l'état des glaciers en France, où sont les glaciers, voilà, vraiment toutes les bases de la glaciologie en France. Et en fait, j'ai constaté que les trois quarts des glaciers, enfin, les glaciers français, et J'ai été hébergée dans trois massifs principaux, que sont le massif du Mont Blanc, le massif des Écrins et le massif de la Neuve-Vanoise. Je me suis dit, bingo, trois aventures. Je vais faire trois triathlons, à chaque fois 15 jours dans chaque massif, étalés sur toute l'année. Comme ça, je vais pouvoir y aller à différentes saisons, arpenter différents territoires et à chaque fois partir d'un lac alpin à la nage. Pas un lac d'eau de montagne, je ne nage pas dans des lacs où on ne peut pas nager et qui sont gelés en altitude. Je parle vraiment de lacs nageables en montagne. Ensuite, j'arpente à vélo les sommets jusqu'aux glaciers. Et puis, je fais de la marche glaciaire sur les glaciers. Et à chaque fois, pour chaque aventure, c'était l'organiser.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça fait effectivement un sacré projet. Et là, si je ne me trompe pas, tu en as déjà fait deux sur les trois. Tu n'as pas encore fait la Vanouette, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Exactement. J'ai fait le massif du Mont-Blanc en mai dernier et le massif des Écrins cet été.

  • Speaker #0

    D'accord. Et à chaque fois, comment tu disais la logique de partir d'un lac, etc. Mais comment tu as choisi le tracé vraiment spécifique ? Parce que de l'extérieur, moi, ça me paraît assez compliqué de se dire « Ok, donc je vais vraiment tracer depuis le lac jusqu'au glacier, sachant qu'il faut que ce soit accessible à vélo. » Est-ce que c'était compliqué, ça ? Tu vois, un peu vraiment l'itinéraire, quoi.

  • Speaker #1

    Moi, c'était compliqué. J'y ai passé pas mal de temps à rien qu'élaborer mes itinéraires à chaque fois. Donc, je regardais le massif où je voulais aller et je me suis dit, OK, donc là, il y a le massif. Où sont les glaciers où je vais me rendre ? Déjà, comment je m'y rends ? Est-ce qu'ils sont accessés ? Alors, en général, je choisissais les glaciers qui sont étudiés. Ce sont des glaciers qui sont accessibles à pied ou en téléphérique. Donc, je me disais, voilà, j'ai ces glaciers-là, je veux m'y rendre. Il faut arriver à telle ville pour les joindre. Où est-ce qu'il y a un lac nageable, on va dire, entre guillemets, le plus proche ? Alors, pour ma première aventure, J'ai nagé dans le lac Léman, donc je ne fais pas forcément partie du massif, il était quand même un peu plus loin, mais il y avait une symbolique en tant que plus grand lac d'Europe et du fait qu'il était alimenté énormément par les glaciers, notamment les glaciers du Rhône qui sont un grand glacier suisse. Et donc voilà, je regardais où étaient les glaciers où je voulais aller, le lac le plus proche, et puis en général, je traçais mon itinéraire vélo entre les deux points, globalement en essayant de passer par des routes. Alors moi, pendant toutes mes aventures, j'essaye de suivre au maximum la route des Grandes Alpes. qui est un itinéraire cyclable incroyable qui existe en version route et en version gravel. Et en général, j'arrive à le suivre au moins sur la moitié, voire les trois quarts de mes itinéraires.

  • Speaker #0

    Ah ouais, effectivement, ça doit être chouette. Et tu nous as parlé tout à l'heure des climatosportifs. Est-ce que tu peux nous expliquer ce que c'est et quel rôle toi tu joues au sein de cette association ?

  • Speaker #1

    Ouais, donc moi j'ai entendu parler du collectif en 2023 via les réseaux sociaux. et ça a été un peu immédiat, je me suis tout de suite retrouvée dans les valeurs partagées de l'assaut, je me suis dit « waouh, un collectif de sportifs ! » Déjà, la thématique du sport et de l'environnement, c'est assez niche, et il y a plusieurs années, quand ça s'est créé, ça n'existait pas. Aujourd'hui, ça se développe, il y en a de plus en plus, mais à l'époque, ça n'existait pas, et quand on voulait s'engager en tant que sportif, on se sentait assez seule, et je me suis dit « mais c'est dingue, on va pouvoir rejoindre une communauté d'autres gens comme moi, qui veulent agir, qui veulent faire en sorte de pratiquer de manière plus respectueuse de l'environnement. Donc, je les ai rejoints. Et en fait, un peu tout naturellement, en tant que responsable communauté, parce que je suis quelqu'un qui aime beaucoup fédérer, à qui ça tient à cœur, que les gens se sentent bien dans une association, dans une structure et qu'on crée une véritable vie de communauté. Parce que l'objectif, c'était là, c'était de créer un collectif de sportifs et pas juste une assaut de sensibilisation à l'environnement qui existe déjà. Et donc voilà, mon rôle en tant que responsable communauté, c'est d'intégrer les membres et de fédérer autour de nos valeurs communes. Et donc ça a été créé, cette association-là, par trois sportifs semi-professionnels de haut niveau, une escrimeuse et deux sprinters, qui se sont dit qu'il faut qu'on agisse en tant que sportif et qu'on crée un collectif avec un symbole qui est une manchette qu'on porte et qui symbolise l'évolution des températures du XIXe siècle à nos jours. Et le but, c'est d'essayer de rendre nos pratiques plus vertueuses et que ça parte des sportifs eux-mêmes pour montrer l'exemple aux autres générations et qu'on arrive nous-mêmes à faire bouger de l'intérieur nos clubs, nos fédérations, les structures sportives à être plus vertueux. Et donc, globalement, c'est ça un peu nos objectifs. Et donc, on agit essentiellement par des actions à la fois de communication, mais on est présent également sur... sur pas mal d'événements sportifs, on essaie d'avoir des stands de sensibilisation, donc sensibilisation, communication, des actions de plaidoyer. Et voilà, je crois que c'est...

  • Speaker #0

    C'est déjà pas mal. Et pourquoi est-ce que le sport est vraiment un bon levier, à ton avis, pour communiquer sur ces enjeux environnementaux ?

  • Speaker #1

    Parce que le sport, il a cette vertu incroyable. Tout le monde aime, enfin, pas tout le monde aime le sport, mais globalement, beaucoup de gens pratiquent le sport. Et c'est quelque chose qui n'est pas controversé. Le sport, c'est universel. Il arrive à unir, à rassembler des peuples entiers. On voit pendant les Jeux Olympiques, pendant les championnats du monde, il a des valeurs qui sont incroyables et qui permettent également de toucher un maximum de gens qu'on n'arriverait pas à toucher autrement. Parce qu'aujourd'hui, quand on parle de l'état de la planète, de réchauffement climatique, ça rend angoissant, colérique. Ce ne sont pas des sujets qui sont agréables à parler et dont les gens ont envie d'entendre. Ça, c'est la réalité. Et le sport a cette capacité de part d'eau. cognitifs, de parler de sujets qu'on pourrait parler autrement mais qui sont beaucoup mieux entendus parce que ça passe dans un cadre plus fun, plus ludique, qui unit, qui rassemble, dont tout le monde s'accorde à le faire et donc ça passe beaucoup mieux comme ça et ça permet, je trouve que le sport permet de faire passer des beaux messages, de toucher autrement par des beaux récits et donc moi c'est pour ça aussi que j'ai choisi de l'utiliser et que les climato-sportifs le font aussi et parce que la vérité c'est que le sport, c'est pas le domaine qui a la plus... plus grande empreinte carbone, mais il en a une quand on voit l'impact des gros événements sportifs. On parlait de l'ITMB tout à l'heure, c'est énorme. Et donc, on a cette responsabilité, ce devoir en tant que sportif d'essayer de réduire l'empreinte carbone du sport. Et si le sport se bouge beaucoup, il y a beaucoup d'athlètes qui se remettent en question, qui essayent d'agir et de se dire, mais en fait, c'est vrai que le sport de base, c'est pour notre bien-être physique et mental, c'est censé être un loisir, pas un truc qui pollue énormément et qui dégrade la planète, surtout quand on parle de sport de nature. Et donc, je pense que c'est important que les sportifs et le sport transitionnent. Et ça pourrait servir de bon exemple dans d'autres domaines pour la culture, l'art, les transports et plein d'autres par la suite.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Et tu as obtenu aussi le soutien du programme Sport Planète, MAIF. Est-ce que tu peux nous expliquer quel soutien ils t'ont apporté ? Comment aussi ça s'est passé pour obtenir cette aide ?

  • Speaker #1

    La MAIF a un programme depuis 2020 qui s'appelle Sport Planète. et qui vise à soutenir des sportifs qui, alors pas forcément de haut niveau, souvent c'est des amateurs, donc on a eu des sportifs tels que Xavier Télénard qui ont candidaté. Et l'objectif, c'est de soutenir les sportifs qui souhaitent faire des aventures dédiées à la préservation de l'environnement. Donc ça fait cinq ans qu'ils font ça et ils soutiennent, alors c'est un appel à projet qui reconduit chaque année, auquel on peut candidater au travers d'un dossier de candidature. Donc moi, j'ai voulu candidater l'année dernière en me disant, voilà, j'avais déjà vu. plusieurs sportifs s'engager. Il y a des personnes que je connais qui l'ont fait. Ça m'a beaucoup inspirée. L'année dernière, je me suis dit pourquoi pas moi cette année ? C'est un truc qui me tente bien. Je suis dans le domaine. J'ai envie de faire ça. J'ai été prise sur ce projet-là. Ils soutiennent de deux manières non négligeables. Trois même. Financière, la première, pour une enveloppe globale de 7000 euros l'année. Ils soutiennent nos projets et font en sorte qu'on puisse les réaliser en nous aidant financièrement. Et la deuxième, c'est médiatiquement. On a deux attachés de presse à disposition, Julien et Adrien, Julia et Adrien de Nature Peinture qui se font un travail remarquable et qui nous aident à faire en sorte que tout ce qu'on fait, ça ne soit pas fait dans le vent, entre guillemets, et que tout ce qu'on est, qu'on ait un relais et un impact médiatique et que les médias puissent parler de nous grâce à eux, notamment sur mes deux premières aventures, j'ai eu plus de... plus d'une trentaine de relais médiatiques, que ce soit presse écrite, télé, radio, podcast comme ici. Voilà, donc ça donne beaucoup d'opportunités d'avoir un cadre et on a aussi la chance d'être accompagnée d'une scientifique dans le cadre de cet appel à projet. Alice, qui est paléoclimatologue, et qui nous aide aussi à avoir un regard scientifique et à vérifier que le contenu de ce qu'on dit soit juste, surtout moi sur un domaine lié à la glaciologie qui est très technique. Donc voilà, ça c'est les 3-4 choses que le programme nous met à disposition. Et surtout aussi, c'est le fait de... Alors moi, je fais mon aventure entre guillemets seule, mais je fais partie d'une équipe d'aventuriers, on est 6 aventuriers, il y en a donc d'autres... qui font d'autres aventures sur d'autres thématiques. Et voilà, ça permet aussi de ne pas se sentir trop seule et de faire partie d'une équipe quand on fait ça.

  • Speaker #0

    C'est tellement important. Et pour information, Alice, elle a fait un épisode de podcast ici. Alors pas sur ce sujet, mais sur une aventure à vélo entre Barcelone et Paris. Donc j'ai eu le plaisir aussi de la rencontrer, enfin déjà de la rencontrer sur le podcast. Et puis par la suite à Chambéry, à l'étape du Tour Femme. Une femme aussi bien incroyable. Je vous invite à écouter l'épisode et puis même en général à suivre ce qu'elle fait. Tu nous parlais de cette collaboration super intéressante, je trouve, d'avoir vraiment le regard scientifique pour porter les bons messages aussi. Et est-ce que tu as noué d'autres contacts avec aussi des associations, des acteurs plus locaux qui t'ont aidé aussi à faire passer les messages ?

  • Speaker #1

    Oui, je dirais que c'est la première étape que j'ai faite quand j'ai eu le tout début de mon programme. projet. Je suis quelqu'un que j'aime bien être assez organisée, donc j'ai fait un énorme fichier Excel et j'ai recensé toutes les associations, les glaciologues, les guides, les acteurs locaux engagés d'une manière ou d'une autre sur la thématique. Alors déjà, ça m'a fait chaud au cœur parce que je me suis rendu compte que j'avais des lignes et des lignes de fichiers Excel et je me suis dit « Waouh, ok, la dynamique est hyper impressionnante sur le territoire, on a la chance d'avoir un tissu comme ça local investi pour une thématique assez particulière. Alors, beaucoup regroupent aussi de manière générale la préservation des territoires de montagne. Mais c'est vrai qu'on a la chance d'avoir plein d'assos et plein d'acteurs hyper engagés dans les Alpes pour la préservation et qui s'engagent au quotidien. Et donc, ça m'a fait chaud au cœur. Et puis, ce que j'ai fait, c'est que j'ai fait un gros dossier de présentation et j'ai essayé d'envoyer ça à un maximum d'acteurs locaux parce que moi, j'habite dans les Alpes depuis un an. Alors, j'ai passé tous mes idées, mes hivers en Haute-Savoie. Mais je ne suis pas Savoyarde de base, et je trouve que c'est... Moi, je ne connais pas tout, je connais un peu le Chablais, la Haute-Savoie, mais je ne connais pas tous les enjeux locaux. Et puis, j'ai eu un manque aussi de connaissances et de compétences scientifiques liées à l'eau, aux glaciers, même à l'évolution des territoires, même si je vois à mon échelle de Scrooge ce qui se passe à peu près. Et donc, j'ai voulu essayer d'inclure un maximum d'acteurs, déjà pour les mettre en avant, parce que... Parce qu'en dehors des habitants des Alpes, c'est des associations, des acteurs qui ne sont pas forcément connus. Donc l'idée, c'était de les mettre en avant, de mettre en avant leur travail et surtout de m'apporter. En fait, mon aventure, elle est presque plus un peu journalistique. Je me rapproche plus de quelqu'un qui veut montrer, interviewer et mettre en valeur les acteurs locaux que celle d'une psychiatrice ou d'un scientifique. Et donc l'idée, c'était de travailler un maximum avec eux parce qu'ils ont un savoir et une compétence qui est incroyable et de les mettre en avant. Et donc voilà, c'est ce que j'ai essayé de faire. non plus. J'ai réussi à avoir quelques collaborations avec plusieurs acteurs locaux à chaque fois sur les territoires. Mais quand même, en toute honnêteté aussi, il y a une petite frustration de ne pas avoir réussi à collaborer avec tous les acteurs auxquels j'aurais aimé collaborer. Du fait que j'étais un peu nouvelle sur la thématique, pas forcément implantée ici depuis petite. Donc un petit souci de légitimité. et puis la réalité aussi en fait que... Je n'étais pas énormément suivie sur les réseaux sociaux par rapport à d'autres « influenceurs » du milieu. On m'a vu refuser des demandes de collaboration, alors que c'était juste pour une mise en avant, par exemple, d'un parc national ou la promotion de valeurs dédiées à la préservation des glaciers. Mais sous-entendu que je n'avais pas assez de... pas assez grande communauté, on m'a refusé certaines demandes de collaboration. Donc j'étais un peu frustrée par rapport à ça. Mais sinon, globalement, j'ai fait des très très belles rencontres. rencontre et j'ai pu rencontrer des personnes super intéressantes.

  • Speaker #0

    Ouais, ça j'ai l'impression que c'est un problème assez classique finalement. Enfin déjà quand t'es nouveau quelque part, enfin nouvelle. Et puis effectivement cet aspect parfois influence, bon, c'est chouette d'avoir une grosse communauté mais ça fait pas tout. Donc à l'inverse, même si t'as une petite communauté et que tu fais passer un super message et qu'en plus je trouve que t'es dans une démarche. Enfin tu vois parce qu'on voit plein de projets aussi naître qui sont... qui ne s'appuient pas forcément sur des données scientifiques, et qui ont ce soutien-là. Et là, je trouve ça chouette de voir que tu mêles tout ça, et donc ça mérite du soutien à mon sens. Et on va parler maintenant de... Plus vraiment du cœur du projet sportif, on va dire. Comment est-ce que déjà tu t'es préparée physiquement ? Est-ce que, comme de toute façon, tu pratiques le triathlon tout le temps, tu n'avais pas besoin de t'entraîner de manière spécifique ? Ou est-ce que quand même, il y avait des choses précises ? Par exemple, j'imagine que la marche glaciaire, ce n'est pas quelque chose que tu fais tout le temps. Donc, comment tu t'es préparée à tout ça ?

  • Speaker #1

    plutôt déjà bien résumé les choses. Effectivement, je suis en club de triathlon depuis deux ans. Donc en fait, je me suis toujours globalement entraînée de manière régulière parce que j'aime ce sport à minima. Une discipline par semaine à chaque fois. Enfin, les trois disciplines chaque semaine. Donc un entraînement de nage, un entraînement de course à pied, un entraînement de vélo, souvent un entraînement de renforcement musculaire et un peu de trail, puisque j'aime bien ça par-ci, par-là, en montagne. Donc déjà, j'avais une assiduité et une certaine discipline assez régulière. Là, du fait de l'aventure, j'ai... J'ai quand même essayé, même en plein hiver, d'être plus régulière dans ma pratique et de m'améliorer, notamment tout ce qui est sur la nage, parce que je ne suis pas du tout une bonne nageuse. Et pour ne pas nager des distances un peu ridicules, je me suis beaucoup entraînée à faire de la nage en eau libre. Ça, ça a été surtout le point phare. Énormément de volume de vélo, surtout depuis le mois de janvier. Je me suis beaucoup entraînée là-dessus. Et en fait, la partie marche glaciaire peut surtout être capable d'avaler du dénivelé positif avec un gros sac à dos. Donc ça, j'ai essayé par le trail en allant pas mal en montagne de m'entraîner, mais ça a été surtout nager et vélo. Même si en fait, mon aventure n'a aucune visée de performance ni de record. C'est pour ça que mes distances, quand on les regarde, il y a plein d'autres sportifs qui pourraient les faire. Il n'y a rien de waouh et d'extraordinaire dans les distances que j'ai faites. parce que j'ai totalement adapté mon parcours à mes capacités physiques et pas l'inverse. Je ne me suis pas dit, je veux faire le record des trois plus grands trépas de long, je veux faire trois aéronmans. En fait, je n'avais pas les capacités physiques, j'avais très peu de temps pour me préparer. Et donc, je me suis dit, OK, j'ai ce niveau-là, et bien, je vais regarder les itinéraires qui peuvent me permettre de le faire. Il faut savoir que ce n'est pas juste du sport, parce que je fais aussi de la sensibilisation, la communication. Enfin, j'ai plein de casquettes sur ce projet-là qui font que je ne peux pas me donner à fond et je ne peux pas être épuisée tous les jours. Parce que le soir, en rentrant, j'ai plein d'autres choses à faire. Et du coup, c'était surtout ces objectifs-là. J'ai continué un peu à m'entraîner de manière régulière pour essayer quand même d'être en forme et d'avoir un maximum de plaisir sur chaque aventure.

  • Speaker #0

    Et justement, tu parlais de toutes ces choses que tu fais, en plus de juste faire les sports. Comment tu as concilié tout ça ? Est-ce que peut-être tu peux nous raconter un peu une journée type, pour qu'on comprenne vraiment ce que tu faisais ? au quotidien ?

  • Speaker #1

    Une journée type, enfin même de point de vue global, je n'en ai pas. Chaque jour est hyper changeant mais la difficulté entre guillemets de mon aventure, déjà c'est d'en avoir trois et à chaque fois d'avoir trois sports étalés sur 15 jours donc c'était un vrai défi logistique parce que moi je veux faire un maximum de choses en mobilité douce mais en fait un matériel de natation, de vélo et de randonnée glaciaire, il ne faut pas sur un petit vélo. Je ne pouvais pas me balader avec toutes mes affaires. C'était vraiment une grosse logistique pour savoir où est-ce que j'allais pouvoir avoir un camp de base, où je peux poser mes affaires, ou quand j'ai fini ma nage, où est-ce que je laisse mes affaires de nadation, où est-ce que j'ai après mon vélo et que je fais de la rando glaciaire, où est-ce que je laisse toutes mes affaires, ma tente, mon vélo qui coûte cher. C'était beaucoup de logistique entre les points, entre les sports. Chacune a ses contraintes, chacune a son matériel. C'était beaucoup d'organisation en amont et j'ai eu la chance de me faire aider par mes profs. proches notamment, qui sont venus m'aider sur toute la logistique, la coordination et la gestion du matériel. Et ce qui était compliqué aussi, ce que je disais, c'était de jongler entre plein de casquettes le fait d'être sportive et donc de faire du sport la journée, mais aussi toute la gestion de projet et l'organisation des personnes que j'allais rencontrer et tout l'aspect sensibilisation parce que sur mon passage, j'ai fait des actions de sensibilisation, donc il fallait que je les prépare, que je les organise. plus celle de médiatrice et de communicante, entre guillemets, sur ce que je faisais. Donc le soir, quand j'avais fini mes journées, j'avais fait ma sensibilisation, j'avais tout le traitement des photos, des vidéos et de comment j'allais pouvoir relayer sur les réseaux sociaux ce que j'ai fait, pourquoi je le fais. Donc aussi un peu de données, de recherches, de belles mises en page. Donc c'est beaucoup de temps, beaucoup de choses à savoir gérer, un peu de charge mentale. Mais ça m'a beaucoup essayé, ça m'a beaucoup appris à faire. preuve de flexibilité, d'adaptation, à être souple. Je suis quelqu'un d'assez perfectionniste et là, j'ai vraiment essayé de lâcher prise et de me dire, mon aventure, elle ne pourra pas être parfaite parce qu'il y a beaucoup trop de choses à gérer en si peu de temps. Si j'avais eu deux, trois ans pour faire ce projet, je pense que j'aurais pu. Ça aurait été beaucoup mieux, mais j'ai fait avec le peu de temps que j'avais du mieux que je pouvais. Ça reste un projet. Alors, il n'est pas forcément bénévole parce que c'est un partenariat, mais on va dire que je n'ai pas de pression à avoir sur ce projet-là. Donc, j'ai essayé de lâcher prise, de faire du mieux que je pouvais et d'essayer de trouver cet équilibre entre toutes les disciplines et toutes les casquettes que je pouvais avoir.

  • Speaker #0

    C'est déjà pas mal parce que là, ça fait vraiment couteau suisse, vu tout ce que tu devais faire. en plus de la partie sportive c'est énorme en fait est-ce que tu peux partager avec nous l'un de tes moments préférés sur chacune des trois disciplines c'est compliqué parce qu'en vrai j'adore chaque discipline que je fais,

  • Speaker #1

    la nage en lac c'est incroyable, c'est des moments un peu suspendus hors du temps où on se retrouve seule dans un élément magnifique qui est l'eau les vélos, on peut défiler des kilomètres et des kilomètres en voyant des paysages incroyables Mais je pense que de loin, c'est le moment où je pose mon pied sur les glaciers, qui reste à chaque fois la consécration de pourquoi je fais ça. Je pose mon pied sur les glaciers, je me mets crampon, je me fasse face à des immensités de glaces magnifiques. Et je me dis, après avoir nagé, fait du vélo, je me dis, bah ouais, en fait, tout ça, c'est pour ça, c'est pour cette beauté, c'est pour cette fonte et c'est pour alerter. Et quand je suis sur les glaciers, je sais pourquoi je fais ça. Et ça me donne vachement de sens et ça me donne une énergie assez folle. Et c'est ce que j'adore à chaque fois, la consécration, d'arriver tout en haut après les deux disciplines.

  • Speaker #0

    Ouais, et du coup, en fait, ça, ça te prenait les 15 jours, tu découpais, comment tu découpais, tu vois, tes étapes ? Je ne sais pas, tu faisais de la nage pendant X jours, ensuite du vélo pendant X jours et ensuite, à la fin, le glacier, du coup ? Est-ce que tu faisais des journées de pause aussi, tu vois ?

  • Speaker #1

    Ça dépendait de chaque aventure et un peu différente en fonction des événements auxquels je me suis joint, etc. Globalement, la nage, ça ne prenait qu'une journée parce que je ne suis pas en capacité de nager. Sauf, je raconterai peut-être un peu plus tard, mais sauf la deuxième aventure où c'était deux jours. Je nage que sur une journée, mais ça peut être sur un événement et ça peut durer deux jours, entre guillemets, la partie natation. le vélo en général ça va en tout 3, 5, 6 jours. Et puis après, c'est de la randonnée glaciaire. Effectivement, là, ça prend un minima une semaine à chaque fois. Donc au final, ça passe assez vite. De base, je ne m'étais jamais mis de jour de repos. Mais il se trouve que j'ai été contrainte par des conditions météo. Et au final, ce n'est pas plus mal. Ça fait beaucoup de bien de souffler et pas trop enchaîner un peu. Mais du coup, sinon, ça c'est un peu... ou goupiller comme ça.

  • Speaker #0

    Ça s'enchaînait vraiment. Et la randonnée glaciaire, est-ce que tu étais accompagnée ou tu étais seule ?

  • Speaker #1

    Non, moi, je n'avais malheureusement pas les compétences pour assurer ma sécurité seule en glacier, même si du coup, grâce à l'aventure, je me suis beaucoup formée. J'ai fait des journées de sécurité glacier. Je ne suis pas partie de zéro. Il se trouve que j'en avais déjà fait avant la randonnée glaciaire. Je suis déjà allée, alors pas beaucoup, une ou deux fois, mais sur des glaciers, qui fait que je savais à peu près comment ça se passait, quel matériel il fallait avoir. Je ne suis pas partie. partie de zéro. Et puis, j'ai déjà fait un peu d'expériences d'alpinisme. J'ai fait pas mal de sports de montagne l'hiver, du ski de randonnée, du ski de fond. Donc, j'ai l'habitude, entre guillemets, de ce type d'environnement sur lequel il est hyper important de déjà pas s'aventurer seule, d'avoir le bon équipement. J'en parle parce que quand j'y suis allée, les locaux, les gardiens de refuge en parlent de plus en plus du fait que c'est génial. La montagne, elle devient de plus en plus accessible à plein de monde et plein de gens vont de plus en plus en montagne. Mais cet été, les secours m'ont fait... autant de secours que sur les dix dernières années du fait que les gens vont de plus en plus en montagne et mal équipés. Ils n'ont pas du tout connaissance des risques. Et moi, j'ai vu des touristes en unit, en tongs sur les glaciers à faire des bonhommes de neige alors qu'à 1,2 m, on se disait, mais il y a quelque chose qui ne va pas là.

  • Speaker #0

    C'est délirant.

  • Speaker #1

    C'est délirant. Les gens n'ont pas du tout conscience qu'ils évoluent sur des paysages de haute montagne. Et donc, moi, j'ai voulu me faire accompagner de guides et de glaciologues Euh... de part pour assurer ma sécurité, mais surtout pour aller là-bas avec des personnes qui connaissent, qui sont là depuis longtemps et qui ont des connaissances et des choses à m'apprendre sur l'évolution. Et donc, à la fois, à chaque fois, j'ai eu la chance d'être accompagnée par des super personnes qui ont pu m'apprendre et me parler d'évolution des glaciers en m'emmenant avec eux. Donc ça, c'était chouette.

  • Speaker #0

    C'est génial. Déjà, effectivement, hyper important. On le rappelle, on ne fait pas n'importe quoi en montagne. Et sur l'aspect projet, ça te permettait aussi, j'imagine, après, de partager des choses qui t'avaient été apprises par des personnes qui connaissent vraiment le sujet. Et puis, de pouvoir étayer aussi, j'imagine, de photos que tu avais pu prendre sur place.

  • Speaker #1

    Ouais, j'essaie de documenter un maximum, alors toujours en faisant attention aux autorisations parce que... Il y a pas mal de glacés qui se spulent dans les parcs nationaux, je pense notamment aux Écrins et en Vanoise. Moi, je faisais de la documentation et je faisais ça pour un projet précis, mais tout le monde n'est pas autorisé à prendre un certain nombre de contenus. Mais j'ai réussi à avoir des autorisations pour le faire et donc j'ai pu prendre un maximum de photos, vidéos, contenus et j'ai essayé de les envoyer aussi aux acteurs concernés qui puissent avoir un peu de la donnée au maximum.

  • Speaker #0

    Et les actions de sensibilisation dont tu parlais, que tu as programmées en cours de route, est-ce que tu peux nous en parler plus en détail ? Comment c'est organisé ? Auprès de qui tu es allée faire ces interventions ?

  • Speaker #1

    L'idée du coup, comme j'ai dit, de mon projet, ce n'était pas du tout un record ou une performance. L'objectif, c'était avant tout de parler des glaciers, parce que le contexte de ce projet, c'est surtout parce que cette année 2025, c'est l'année internationale dédiée à la préservation des glaciers. Et donc, c'est une année phare pour essayer d'en parler. Et moi, comme c'est un sujet qui me touche, que j'ai trop beau, que je suis déjà allée sur des glaciers, j'ai eu envie de relayer ces messages-là et d'en parler. Et du coup, l'objectif, c'était avant tout d'avoir de l'impact et de toucher, sensibiliser un maximum de monde sur ces enjeux-là, avant tout. Et donc, pour ça, j'avais plusieurs moyens de le faire. Le premier, c'était il y a des événements. Le premier, c'était surtout d'organiser des temps de sensibilisation. Pendant mes aventures, mais aussi sur tout le reste de l'année, j'ai fait pas mal notamment d'actions avec des scolaires. Moi-même organisée à Annecy, j'ai fait souvent des soirées d'ouverture de mes aventures où j'ai essayé d'emmener un maximum de monde avec moi pour parler des glaciers. Et l'autre chose, c'est par des événements sportifs. Ça me tient à cœur sur chaque aventure de m'allier à un événement sportif local qui me permet à la fois d'avoir de la visibilité et de parler de ce que je fais. et surtout d'avoir un stand de sensibilisation. Et donc sur ma première aventure, je me suis joint à l'Alsman, qui est un événement de triathlon, une grosse course de triathlon à côté d'Annecy, qui est en partenariat en plus avec la Maïf, qui est une véritable politique de développement durable et d'essayer de faire en sorte que le triathlon ait un moindre impact. Et donc j'ai eu la chance de pouvoir finir mon aventure en étant la première à passer l'arche de l'Alsman. C'était un véritable honneur et j'ai eu un stand de sensibilisation avec la Maïf tout le week-end qui m'a permis de toucher. Et là, sur cet événement, je pense que j'ai touché plus de 400 personnes. J'ai pris le micro avant le briefing devant toutes les personnes qui étaient venues pour faire le format Ironman. Du coup, on peut toucher aussi par des événements dans lesquels j'ai essayé d'intégrer dans mes aventures un maximum de gens. J'ai fait la même chose sur la seconde aventure dans les écrins, où je me suis joint à une course de natation en eau libre. En fait, le week-end où j'étais censée nager dans le lac de Serre-Conson. pour débuter mon aventure dans les écrins, il se trouvait qu'il y avait une course de natation en eau libre. Et je me suis dit, plutôt que de faire ça de mon côté, j'aime joindre un événement existant. Et donc, j'ai eu un stand pareil de sensibilisation sur l'événement tout le samedi. Et le dimanche, j'ai fait la course avec tous les autres. Donc, ça m'enlevait déjà de la logistique perso et ça me permettait de me joindre. Et je vais essayer de faire la même chose en vanoise. Et puis, mon dernier moyen aussi d'essayer de sensibiliser et d'embarquer dans l'aventure, c'était le fait de dire à un maximum de gens ... de venir avec moi et de partager avec moi la nage, le vélo ou la rando glaciaire. Parce que je trouve qu'il n'y a rien de mieux pour toucher les gens et qu'ils comprennent. Et le fait aussi de ne pas être seule et d'embarquer un maximum de gens dans l'aventure avec moi, ça me tenait à cœur. Du coup, j'ai pu avoir pas mal de gens que je connaissais ou même que je ne connaissais pas qui m'ont dit « ton projet me parle, j'ai envie de venir avec toi, d'explorer, de comprendre ce que tu fais » . J'ai notamment eu, ce qui était génial, sur ma première aventure, on a fait un relais. De 20 km en natation, on était 4 et il y avait 3 personnes que je ne connaissais pas d'avant, qui étaient des nageurs locaux de clubs de natation aux alentours, qui m'ont dit, j'avais envoyé un mail et ils m'ont dit on a vu ton mail, ça nous parle, ton projet il a l'air trop cool, on est preneur. Et donc moi c'est des trucs qui me font hyper plaisir et je trouve qu'il y a un bon moyen de sensibiliser les gens. Mais voilà, il se trouve que je n'ai pas pu faire autant de sensibilisation que je voulais en faire pendant mes aventures. du fait que j'avais un peu ce problème de légitimité en arrivant dans un territoire et en disant, oui, moi, petite sportive, je voudrais proposer une animation sur les glaciers, alors que des glaciologues en proposaient déjà, des associations plus légitimes que moi en faisaient déjà. Et donc après, je me suis aussi joint à des événements existants. Avec l'année internationale des glaciers, il y avait plein d'événements organisés. Et donc voilà, j'ai essayé de me joindre plus à des événements qu'en organisant moi-même, qui était un peu compliqué d'un point de vue légitimité. Mais du coup, tout s'est bien goupillé. Et puis, je me concentre aussi pas mal sur la partie réseaux sociaux et essayer de toucher les gens via ce moyen-là, qui au final, c'est celui où on peut toucher le plus de gens en une vidéo. On touche beaucoup plus qu'en une action dans un refuge où il y a cinq, six personnes. Donc voilà, j'essaie d'allier un peu tout.

  • Speaker #0

    Oui, ça fait déjà pas mal. Et est-ce que tu as... Quel retour, en fait, tu as eu des gens que tu as contactés, soit vraiment des gens que tu as vus en direct, mais aussi sur les réseaux sociaux ? forcément il y a des gens qui ont dû commenter etc, quel retour t'as eu et quels sont peut-être ceux qui t'ont le plus marqué ?

  • Speaker #1

    Je dirais que ce que j'ai observé, quel que soit le public, globalement c'est un intérêt moi quand j'ai annoncé mon aventure j'ai été beaucoup soutenue, les gens m'ont dit c'est trop bien ce que tu fais, c'est hyper utile, on a besoin de gens comme ça, il y avait vraiment une curiosité sincère, un intérêt, un soutien réel au début avec pas mal de questions qui m'étaient posées sur pourquoi tu fais ça, pourquoi les glaciers etc etc. Et le fait que quand on parle des glaciers, globalement, je vois que les gens, ça les émerveille, ils trouvent ça beau, etc. Et même si les scientifiques, on va dire, ils étaient contents d'avoir des personnes qui relaient leurs messages, etc. Mais derrière cet intérêt-là, j'ai surtout constaté une réelle méconnaissance profonde, même des habitants des Alpes, sur les changements et sur le rôle. des glaciers et l'impact et les conséquences de leur fonte. Et les gens, globalement, j'ai l'impression qu'ils savent, qu'ils sont globalement conscients du réchauffement climatique, de la fonte des glaciers, ils voient bien qu'il y a moins de neige, qu'il y a moins de glaciers, mais alors pour autant, ils n'ont pas vraiment conscience de ce que ça engendre, pourquoi, les raisons, etc. Donc c'est vraiment un manque de connaissances, on va dire, scientifiques sur ces enjeux-là, et ils ne savent surtout, moi, le truc qui m'a marquée, Quand j'en parle et quand j'allais en refuge et quand j'en parlais avec les acteurs locaux ou les citoyens en randonnant avec eux, ils ne savent surtout pas comment agir. Et en fait, ils se disent « bah ouais, c'est triste ce qui se passe » . Mais pour autant, ils continuent d'aller en montagne en prenant l'avion. Ils continuent à rien changer dans leurs habitudes et à ne pas comprendre que c'est nos habitudes à la fois personnelles et collectives qui impliquent ça. Et donc, il y a un véritable enjeu, je crois. trouve de vulgarisation et de connaissances sur ces enjeux-là qui m'a beaucoup marquée.

  • Speaker #0

    Oui, je comprends. Est-ce que tu as eu vraiment des difficultés ou des gros imprévus aussi pendant l'aventure ?

  • Speaker #1

    Je dirais que les imprévus que j'ai eus, c'était essentiellement dû à la météo. Je n'ai pas eu de chance. Si c'est la vie en montagne, on va s'adapter. pas eu de chance globalement sur mes deux aventures. J'ai eu de la pluie, surtout dans la première aventure, j'ai une semaine d'orage, donc j'ai eu au final que 4 jours au lieu de 10 jours de randonnée glaciaire. Donc j'ai dû, entre guillemets, expédier et aller au plus vite de ce que je pouvais faire. Donc ça m'a un peu frustrée, mais c'est comme ça. Et pareil, j'ai dû annuler une journée où des gens étaient censés me rejoindre sur les glaciers dans les écrins. Donc ça, c'est les imprévus que j'ai eus, mais c'est les aléas de la montagne. Je dirais sinon, en termes de difficultés, pas tant parce que, comme je disais, j'ai beaucoup adapté mes itinéraires à mon niveau. Mais je dirais quand même que ma plus grande difficulté, ça reste la natation. Pour l'anecdote de base, je suis quelqu'un qui n'est pas du tout à l'aise en olive et qui n'est pas trop ça. Quand je m'écarte de plus de 5 mètres de la plage et que je ne vois pas en dessous de moi, j'ai tendance un peu à paniquer. Du coup, la première aventure, elle a été dure quand je me suis retrouvée au milieu d'un lac en plein mois de mai, où c'était le début de la datation en eau libre. Et que j'avais vraiment, en fait, le seul distance que j'avais nagé, j'avais fait 2-3 triathlons dans ma vie, en rivière ou sur des distances beaucoup plus courtes. Et donc, le fait de nager plus de 2 km comme ça dans un lac, seule, avec personne autour de soi, ça m'a fait un peu peur. Pour l'anecdote, il y avait ma soeur à côté de moi qui était en kayak. Je lui disais de ne pas trop s'écarter, sinon je paniquais. Mais du coup, je suis ressortie de cette journée-là. Ça a été un peu mentalement dur, j'avais le cœur qui palpitait beaucoup. Mais j'étais très très fière de me dire, tu vois, tu avais peur. J'adore nager, mais j'avais un peu peur de nager en lac seule. Et même si on était en relais quand même, mais bon, quand tu nages, on nageait seule. Et donc, j'avais cette grosse fierté personnelle de me dire, en fait, tu vois, tu as réussi, il ne s'est rien passé, tu n'as pas eu de soucis. De toute façon, il y avait l'assistance à côté au cas où il se passait quoi que ce soit. Et du coup, après, j'ai pu sur les autres aventures, même si la course entre guillemets de natation en eau libre dans les écrins, elle me stressait beaucoup parce que j'avais peur de ne pas avoir le niveau par rapport aux autres nageurs. Globalement, j'en suis ressortie surtout très fière et me disant que j'étais capable. Et que c'était un très beau sport. Et que c'était incroyable d'avoir la chance de nager des kilomètres dans des lacs hyper purs et hyper agréables à nager.

  • Speaker #0

    Voilà. C'est une belle leçon aussi finalement. Ça t'a aussi fait faire des choses que tu n'aurais pas forcément faites naturellement. Donc c'est sympa. T'as mêlé plein de choses. Et là, la suite, c'est la Vanoise. Quand est-ce que tu pars et comment tu vas organiser ça ?

  • Speaker #1

    Donc là, la prochaine aventure, ce sera dans le Massif de la Bonne-Neuve. dans la Venoise, pardon, du coup en octobre. Je suis encore en train de définir le parcours, parce que maintenant c'est un peu compliqué de prévoir en octobre est-ce que ce sera l'axe qu'on nageable ou pas nageable. Alors il n'y a aucun lac dans le massif, donc je me suis posé la question de faire un triathlon d'hiver, on va dire, un peu adapté, ou de partir d'un autre lac, pourquoi pas le lac d'Annecy. Voilà, donc tout est encore... Je n'ai rien d'incroyable à annoncer parce que je suis encore en train de réfléchir à tout ça. Il faut que je me définisse cette semaine. Mais je repartirai toujours quand même en triathlon ou en triathlon adapté. Il y a des magnifiques glaciers. La Vanoise est connue pour son fameux Tour des glaciers de la Vanoise. Il y a des beaux glaciers. Il y a des choses intéressantes à aller étudier dans ce massif-là. Un beau parc national. Donc j'ai hâte et je vais essayer de faire en sorte que cette dernière aventure... clôture cette superbe année avec la Maïf et en tant qu'aventurière du mieux possible.

  • Speaker #0

    C'est chouette, on va pouvoir suivre ça. Est-ce que tu as d'autres projets que tu as déjà en tête sans que ce soit des choses arrêtées, mais des choses que tu as envie de faire pour continuer dans la lancée ?

  • Speaker #1

    Je réfléchis beaucoup à la suite de mon aventure professionnelle on va dire, parce qu'après cette aventure-là, il s'agirait de retrouver un travail quand même. C'est vrai que j'ai adoré passer beaucoup de temps en montagne. Et donc ça me questionne sur quel travail je vais faire par la suite. Est-ce que je n'ai pas envie plutôt qu'un travail de bureau ? J'ai beaucoup travaillé en associatif, mais souvent derrière un bureau, est-ce que je n'ai pas plutôt envie de travailler au cœur des paysages qui m'émerveillent, que j'ai envie de protéger ? Donc je réfléchis à donner une suite. Alors je ne pourrais pas travailler en glaciologie, pas en médiation scientifique parce que je n'ai pas les compétences pour, mais j'aimerais bien continuer à essayer d'agir dans ce domaine-là et à donner une suite professionnelle à cette aventure. qui a été incroyable, pourquoi pas auprès d'associations ou de parcs nationaux, de réserves naturelles. Voilà, je réfléchis, mais en tout cas pour l'instant, je n'ai pas d'autres éco-aventures de prévues à la suite de celle-ci, parce qu'il faut la oué que c'est quand même beaucoup de préparation et beaucoup de fatigue physique et mentale. Et du coup, je pense que pour l'instant, non, mais je continuerai en tout cas, dans tous les cas, à promouvoir ces valeurs-là et à continuer à faire de l'aventure de la manière la plus respectueuse. possible à te motiner à barouder dans les herbes, ça c'est sûr, et peut-être que l'avenir me réservera de belles surprises et j'en ferai d'autres. On verra. Oui,

  • Speaker #0

    certainement. On a vite parti pour. Et pour terminer, j'ai ma question traditionnelle. Quel message est-ce que tu as envie de faire passer aux sportives en général ?

  • Speaker #1

    Je dirais celui d'oser. D'oser partir à l'aventure et surtout d'oser partir seule. Je trouve que c'est incroyable et que c'est important aujourd'hui dans notre société de savoir le faire. et d'aller à l'aventure. Souvent, en tant que femme, on hésite, on n'ose pas, on manque de confiance en nous. On a aussi parfois une famille, ce n'est pas toujours facile de le faire. Et pourtant, je trouve que toutes les petites filles ont besoin d'avoir plus d'exemples. Et je trouve qu'il y en manque aujourd'hui de femmes guides, aventurières, sportives. Il y a vraiment d'exemples en tant que femme. Et voilà, moi, je suis beaucoup investie dans l'association Femmes en Montagne. Et on essaye de promouvoir ces valeurs-là et d'oser faire en sorte qu'il y ait plus de femmes en montagne, plus de femmes réalisatrices, plus de femmes dans la société, parce que je suis convaincue que plus de femmes engagées, notamment dans la science, dans l'aventure, dans le sport, ça peut amener à plein de belles choses. Et pour finir, je ressemblerais juste à la citation de Sentinelle Climat, entendue dans la bouche d'Aïd El-Seves, une glaciologue que j'aime beaucoup, qui dit que si on n'a pas réussi, il faut continuer et que même si on a réussi, il faut continuer. Et je trouve qu'elle a bien raison de dire ça. Voilà.

  • Speaker #0

    Parfait comme message final. Merci beaucoup Aurélie. C'était vraiment intéressant de comprendre ton cheminement, tout le récit de ton aventure. Et puis du coup, on va pouvoir continuer à suivre avec la vanoise.

  • Speaker #1

    Oui, merci à vous.

  • Speaker #0

    Merci, à bientôt. Merci d'avoir écouté cet épisode. Si cela vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner au podcast et à mettre une bonne note sur les plateformes. Cela nous aide. À bientôt.

Chapters

  • Introduction à l'éco-aventure d'Aurélie Martin

    00:08

  • Présentation d'Aurélie et son parcours professionnel

    00:30

  • Sensibilisation aux enjeux climatiques

    01:41

  • Passion pour le triathlon et transition écologique

    03:40

  • Combinaison de triathlon et sensibilisation environnementale

    05:06

  • Aventures dans les massifs des Alpes

    07:21

  • Rôle au sein de Climatosportifs

    09:02

  • Le sport comme levier pour l'environnement

    11:13

  • Soutien du programme Sport Planète de la MAIF

    13:21

  • Collaboration avec des acteurs locaux

    16:29

  • Préparation physique et logistique des aventures

    20:09

  • Moments forts de chaque discipline

    25:35

  • Message final d'Aurélie aux sportives

    43:09

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