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Super Docteur - médecine

1/2 Réapprendre à respirer pour mieux vivre, et mieux soigner

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21min |04/11/2025
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Description

Pourquoi nous respirons mal (et comment nous améliorer)?


Essayez Medistory ici: https://lc.cx/lNmj58


👉 Abonnez-vous à la newsletter Super Récap’ pour recevoir un mail à lire en 1mn récapitulant les grands points des épisodes de la semaine (c'est gratuit et sans spam!): https://superdocteurs.substack.com/


Et si la clé de notre santé — physique, mentale et émotionnelle — tenait dans un geste aussi banal que… respirer ?
Dans cet épisode de Super Docteurs je reçois Stéphanie Brillant, journaliste, réalisatrice et autrice du livre à succès L’incroyable pouvoir du souffle (Actes Sud). Non médecin, mais passionnée par la physiologie humaine, elle explore depuis des années le souffle comme un véritable levier de transformation intérieure.

À travers cet échange, elle nous rappelle que 95 % des gens respirent mal, et que cette simple dysfonction influence notre oxygénation, notre posture, notre sommeil, nos émotions… et jusqu’à notre santé mentale. Respirer trop vite, trop haut, ou par la bouche modifie profondément notre équilibre nerveux et notre relation au monde.

Stéphanie explique comment une respiration lente, nasale et diaphragmatique peut réactiver le nerf vague, ce grand régulateur de notre système nerveux autonome. En travaillant son souffle, on agit sur la fréquence cardiaque, la digestion, le sommeil, l’anxiété, voire certaines pathologies chroniques. Elle décrit le souffle comme une “télécommande du système nerveux”, capable d’apaiser le corps et d’ouvrir la conscience.

Dans la deuxième partie de l’entretien, on aborde les applications cliniques du souffle : asthme, anxiété, dépression, troubles digestifs, syndrome de l’intestin irritable, troubles du sommeil ou encore burn-out. Ils évoquent les études démontrant que certaines techniques respiratoires peuvent offrir des effets comparables aux antidépresseurs, simplement en rééquilibrant la neurochimie du cerveau.


https://www.academiedusouffle.com/ , le linkedin de mon invitée


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Les propos tenus dans ce podcast ne constituent en aucun cas une recommandation médicale ou une incitation à la prescription. Tous les propos tenus ne sont pas vérifiés. Les auditeurs sont invités à se référer aux recommandations officielles en vigueur et à compléter leur formation par les sources professionnelles reconnues.


Instagram:

https://www.instagram.com/dr.matthieu.cantet


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https://www.youtube.com/channel/UCbZG3thgg8pWjhv-1Ksh1AA


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https://www.linkedin.com/in/matthieu-cantet-4a5591294/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des soignants qui redonne de la noblesse à notre métier pour soigner mieux et différemment. En médecine, on apprend beaucoup de ses pairs, de ses maîtres, de ses lectures, mais il arrive aussi qu'on apprenne d'ailleurs de patients, de chercheurs, d'artistes ou de toute personne animée par une curiosité sincère, un sens aigu de la rigueur et une passion authentique pour la santé humaine. C'est précisément le cas de mon invité d'aujourd'hui, Stéphanie Briand, journaliste, réalisatrice, autrice et conférencière, elle consacre son travail à la libération du potentiel humain. On lui doit notamment le film Le cerveau des enfants, un potentiel infini, mais aussi des livres dont L'incroyable pouvoir du souffle, paru aux éditions Actes Sud, qui a rencontré un immense succès, ou bien plus récemment Quand le corps n'est plus d'accord. Sans être médecin, Stéphanie explore depuis des années le souffle comme un pont entre la physiologie, la psychologie et la spiritualité. Un outil simple, universel et pourtant encore sous-estimé dans nos pratiques médicales. Dans cet épisode, nous allons comprendre pourquoi beaucoup d'entre nous respirent mal, comment le souffle agit sur le nerf vague et le système nerveux, mais aussi comment il influence nos émotions, notre présence au monde et même notre capacité à soigner. Un échange à la croisée de la science et de l'humanité pour redécouvrir ce geste vital qui nous relie tous, respirer. Salut Stéphanie !

  • Speaker #1

    Bonjour Mathieu ! Merci pour cette montée. Oh, formidable !

  • Speaker #0

    Écoute, je suis très heureux de te recevoir. Je suis très heureux parce qu'en tant que soignant, on connaît les pathologies broncopulmonaires, on connaît nos collègues pneumologues qui nous en parlent beaucoup. Mais bizarrement, on se pose rarement la question de savoir si nos patients, si les gens qu'on suive, qu'on côtoie, s'ils respirent correctement lorsqu'ils n'ont pas forcément de pathologie. Et j'ai pensé que tu serais la personne la plus à même de me répondre à toutes ces questions. Je vais directement te poser ma première question Stéphanie. Tu expliques que 95% des gens respirent mal. Est-ce que tu peux me dire qu'est-ce que cela signifie concrètement d'un point de vue anatomique et physiologique s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Alors il y a plusieurs aspects. Le premier aspect c'est la mécanique respiratoire. Donc on respire mal de façon mécanique, de façon physiologique. Souvent quand je fais faire des petits tests, je commence simplement par faire chronométrer le nombre de respirations en une minute. Vous comptez votre nombre d'inspirations. Et à l'issue de ça, j'explique ce que ça implique. Alors, il y a des gens qui sont allés jusqu'à 34, 40 respirations par minute. Ce qui est souhaitable au repos, c'est 6 à 8 respirations par minute. Et c'est très rare de ne pas avoir des gens en sur-régime. Et le sur-régime, il se compte déjà quand on est à 13, 14, 15 respirations par minute. Pourquoi ? Parce que... Ça va avoir une incidence sur l'oxygénation du corps. Quand vous respirez à 12 respirations par minute, vous allez inhaler 6 litres d'air, mais seulement 4 litres vont aller jusqu'aux poumons, aux bronchioles, et donc se retrouver vraiment dans le système, dans le corps, aller oxygéner nos cellules. Et quand vous respirez à 6 respirations par minute, c'est plus de 5 litres. Donc on voit que le simple fait de respirer trop vite fait qu'on diminue... les bienfaits de la respiration aussi, parce qu'on laisse échapper un gaz qui s'appelle le CO2 et dont on a impérativement besoin pour avoir justement une bonne circulation sanguine. Donc il y a cette notion de rythme. La deuxième chose, c'est est-ce qu'on respire par le nez ? Respirer par le nez, c'est manger bio, respirer par la bouche, c'est manger au McDo, on peut dire ça comme ça. Ou encore, vraiment, respirer par la bouche, c'est le plan B. Il ne nous viendrait pas à l'idée de manger par le nez. Si on mange par le nez, en général, on est plutôt dans un lit d'hôpital ou en très mauvais état physique. La respiration, c'est la même chose. Ça a une fonction, ce nez. Le nez, à la fois, il est là pour filtrer, pour qu'on limite l'entrée du microbe. Il y a aussi la création d'oxyde nitrique, qui est à la fois un antiviral et aussi qui va avoir un rôle vasodilatateur. Donc tout ça a une fonction. Et quand on ne respire pas correctement par le nez, on va aussi modifier la physiologie. La structure de la mâchoire, vous voyez les mentons fuyants, eh bien ça, c'est lié au fait qu'on ne respire pas par le nez. Et souvent, les allergiques vont se mettre à respirer par la bouche, ce qui va donc changer la posture. Et quand on change la posture, la langue fait plus son travail, va plus se coller au palais, va plus envoyer un message de sécurité au corps. Donc, il y a énormément d'aspects qui vont être modifiés par cette simple respiration dysfonctionnelle. Et enfin, la dernière, c'est où est-ce qu'on respire ? Donc là, pareil, souvent... je fais un test et je demande aux gens de mettre leurs mains sur les épaules et de prendre une grande inspiration. Donc quand on prend une grande inspiration, la plupart des gens font « chien » . Sauf qu'à cet étage-là, respirer de façon verticale, ça n'a aucun sens. Ce n'est pas anatomiquement congruent. La respiration, elle se joue à 360 degrés. Et très peu de gens savent respirer correctement à 360 degrés, aussi parce qu'on donne beaucoup de mauvaises indications, et notamment quand on fait du yoga ou on apprend à respirer en trois parties. Sauf qu'en réalité, les deux zones du bas, elles fonctionnent de pair. Donc, il n'y a pas d'abord, je gonfle le ventre, et puis en plus, après, je joue sur la cage thoracique. C'est inexact. Donc voilà, les trois règles d'or, je respire lentement, je respire par le nez et je respire de façon diaphragmante.

  • Speaker #0

    Excellent, merci beaucoup pour ces rappels. Est-ce que tu peux m'expliquer pourquoi les politiques de santé publique se sont jamais emparées sérieusement du souffle, des gestes sains que tu me décris, une fréquence respiratoire assez basse, respirer par le nez, respirer comme tu l'appelles à 360, c'est-à-dire juste uniquement superficiellement par le thorax. Pourquoi on n'en entend jamais parler ? Tu vois, moi je suis médecin, j'entends parler des pathologies bronchopulmonaires, j'entends parler de l'asthme, des allergies, des BPCO, etc. Mais jamais on nous apprend la physiologie normale du souffle, alors qu'on va le voir ensemble, ça a de multiples bienfaits. Pourquoi c'est encore sous les radars, la physiologie normale du souffle ?

  • Speaker #1

    C'est assez étonnant. Je dois dire que moi-même, je suis étonnée. Ce n'est pas du tout présenté comme étant un pilier de santé. Pourtant, on parle de la nutrition, de l'exercice physique et du sommeil. C'est indéniable. Sauf que quand la respiration dysfonctionne, le sommeil va être altéré, la nutrition aussi, parce qu'en fait, on s'aperçoit qu'on va beaucoup moins bien. d'une part ingérées, digérées, et en plus, nos envies, par exemple l'envie de sucre quand on respire mal, elle est augmentée. Et enfin, l'exercice physique, quand on ne respire pas correctement, on a des capacités d'endurance qui sont diminuées, et puis aussi de récupération, tout simplement. Donc, c'est vraiment au cœur de la santé, et comme tu dis, c'est vraiment sous les radars aussi. Alors peut-être qu'il y a quelques années encore, on n'avait pas ces notions de... données scientifiques. Aujourd'hui, il y a une multitude d'études. Tu parlais de mon livre « L'incroyable pouvoir du souffle » , mais il y en a des dizaines de milliers des études qui montrent les effets sur la santé, sur le corps, sur la santé mentale, de la respiration. Donc, c'est devenu une connaissance, sauf que, comme dans beaucoup de disciplines, il y a une espèce de spécialité qui se fait. C'est-à-dire que, par exemple, les pneumologues, souvent, ils ne connaissent pas la respiration, ils connaissent bien les poumons, mais ils ne connaissent pas vraiment comment fonctionne la respiration. Je me souviens avoir été sur un plateau sur France Inter avec une pneumologue qui, aux questions un peu liées davantage à la respiration, à chaque fois me donnait la parole en disant « Stéphanie répondra mieux que moi » . Donc, parce que ce n'est pas étudié, c'est comme si c'était, on va étudier la mécanique, mais on ne s'intéresse pas vraiment aux pilotes, parce que c'est bien de connaître le fonctionnement des poumons, mais c'est important aussi de savoir quel va être l'impact de la respiration et pourquoi, et avec cette notion. de système. Donc je pense que c'est ignoré plus par manque de pluridisciplinarité et qu'aujourd'hui on commence à réunir plusieurs connaissances et qu'on s'aperçoit que ça va être essentiel de remettre la respiration au cœur de... Tu vois, j'ai fait un petit message à un neurologue qui mettait sur son LinkedIn qu'il avait découvert les effets de la respiration. C'est formidable en fait quand les médecins commencent à se dire mais je peux l'utiliser aussi dans ma pratique parce que oui, il y a des effets neurologiques. de la respiration. Donc la prise de conscience, elle est là, elle est en train d'arriver petit à petit, mais encore une fois, et nous c'est ce qu'on a fait aussi à l'Académie du Souffle, c'est comment est-ce qu'on trouve un endroit où on va comprendre la mécanique, la physiologie et les usages qu'on peut en faire, et comment hacker le système nerveux et le cerveau avec la respiration. Pour l'instant, il n'y avait pas cette espèce de transversalité.

  • Speaker #0

    Tu le dis très bien. Et en fait, je crois que c'est aussi une question d'époque, c'est qu'on s'est concentré beaucoup sur la maladie pendant de nombreuses années. Et maintenant, on découvre la santé, en fait, la physiologie saine. Et c'est un changement d'air. Et c'est pour ça que je suis très heureux de t'avoir avec moi aujourd'hui pour parler de tout ça. Et tu vois, depuis que je te lis et en discutant avec toi, je me redresse, tu vois, je me mets à me détendre, à respirer par le ventre, à essayer de respirer à 360, comme tu dis. Et du coup, on a tous appris à respirer par le ventre. Mais toi, tu dis que c'est une idée fausse. Est-ce qu'on peut commencer par la base ? Est-ce que tu peux m'expliquer pourquoi c'est une idée fausse ? Et qu'est-ce que tu conseilles ?

  • Speaker #1

    Déjà, on n'a pas vraiment appris à respirer par le ventre. Parce que si on remonte à l'enfance, quand on amène les bébés chez le pédiatre et qu'il veut écouter la respiration, où est-ce qu'il écoute la respiration ? Dans les poumons. Donc, la première sensation qu'on a, c'est de se dire, je respire, c'est au niveau des poumons que ça se joue. Et on encode ça après. Donc, à chaque fois, on se dit, il faut que ça s'ouvre là. Il y a cet aspect-là. Ensuite, j'ai travaillé avec Belisa Vrani, qui est une grande experte du souffle aux États-Unis, et qui s'est posé la question de savoir quand est-ce que la respiration devenait dysfonctionnelle. Parce que c'est vrai que beaucoup de bébés naissent, et puis on voit Les bébés respirent un peu comme un chat avec cet abdomen qui s'ouvre vraiment à 360 degrés. Et petit à petit, pourquoi est-ce que ça change ? Alors, il y a des conditions extérieures, c'est vrai, le stress, et puis aussi la posture. Et donc, Belisa, elle s'est intéressée aux enfants aux États-Unis qui ne rentrent à l'école qu'à l'âge de 5 ans. Et on a vu que les respirations dysfonctionnelles arrivaient justement vers l'âge de 5 ans. En réalité, à 5 ans, de fait, on se trouve en classe et on est assis beaucoup plus longtemps. on respire beaucoup moins facilement parce que notre posture, elle va changer. Tu vois, moi, j'ai rééduqué ma posture en enquêtant sur la respiration parce que je suis plutôt cambrée. Et j'ai porté une ceinture pendant plusieurs semaines qui se positionnait à ce niveau-là. Et puis dans le dos, il y avait des petites boules aussi ici. Donc, ça permettait d'avoir un contact à l'avant et à l'arrière et de bien sentir, d'avoir du feedback pour voir si... vraiment ça s'ouvrait à 360 degrés. Quand je me croyais droite, c'est-à-dire que l'information de mon cerveau, c'était le plus haut point du crâne, donc avec cette sensation d'être droite que je connaissais depuis toujours, je ne sentais pas la connexion dans le bas de mon dos avec les boules. Donc je savais qu'en réalité ma posture n'était pas correcte, ce n'était pas là que j'allais pouvoir respirer de la meilleure façon. Donc j'ai réappris la sensation de ce qui était pour mon corps et ma posture. elle ment être droite et pas du tout l'illusion que j'en avais. Donc ça, c'est aussi en fonction de nos vies, du fait qu'on soit beaucoup assis, qu'on essaie de trouver des positions qui nous font peut-être pas mal ou on va pouvoir travailler avec l'ordinateur, mais on modifie tout, donc on se met à oublier comment on respire correctement et puis parfois, on a besoin de l'entraîner dès le plus jeune âge, par exemple, les Native Americans, les Indiens d'Amérique. Et bien, dès la naissance des bébés, ils leur mettent toujours le doigt pour leur fermer la bouche.

  • Speaker #0

    Avant de poursuivre cet épisode, je voulais prendre une minute pour vous parler d'une application médicale que j'ai découvert récemment et dont je voulais absolument vous parler, c'est MediStory. C'est un logiciel conçu en natif pour l'univers Apple et croyez-moi, ça change tout parce que ça marche. C'est fluide et c'est super intuitif. Ce que je trouve notamment génial chez eux, c'est leur outil appelé Loki. C'est une IA vocale intégrée qui retranscrit automatiquement soit ce qu'on lui dicte, soit les propos qu'on a échangés avec son patient pendant la consultation. Et en fait, il les intègre directement dans le dossier patient et il propose même de générer des documents. Donc ici, et avec cette solution, on parle de gagner du temps sur la saisie pour recentrer notre consultation sur l'essentiel qui est quand même notre patient. C'est vraiment top, l'interface est épurée, elle est vraiment pensée pour s'adapter à la pratique du médecin et pas l'inverse. Et en plus derrière, cerise sur le gâteau, c'est une équipe française avec un vrai engagement sur la sécurité des données qui sont hébergées en France. Bref, c'est du solide. Je vous invite vraiment à le tester. Alors, si vous êtes en train de vous installer ou si vous avez envie de changer d'outil et que vous êtes sur Apple, je vous encourage vraiment à y jeter un œil. Je vous mets, comme d'habitude, le lien en description dans les notes de cet épisode et je vous laisse tout de suite pour la suite de cet épisode.

  • Speaker #1

    On les accompagne. C'est ce qu'on leur fait faire. Aujourd'hui, on a plusieurs problématiques. Alors, il y a des bébés qui vont ouvrir la bouche, mais il y a aussi le fait qu'on utilise beaucoup de tétines. Et ce qui fait donc que la langue, elle ne va pas se mettre au bon endroit et qu'on ne va pas avoir naturellement ce fait de fermer la bouche. Et quand on voit justement les enfants qui respirent la bouche ouverte, il y a énormément de liens avec l'hyperactivité, les déficits de concentration, le fait d'avoir des sommeils très agités, le simple fait de rééduquer. une respiration correcte et aussi préserve énormément des caries. J'ai travaillé avec un dentiste qui, justement, ces petits patients qui arrivaient avec des caries, il leur apprenait à respirer autrement, ou bien il y a des petites choses qu'on peut se coller au palais pour rééduquer la position de la langue, ou dans ce cas-là, on peut aussi avoir carrément de l'orthodontie. Eh bien, dès que la respiration avait lieu, la bouche fermée, il n'y avait plus de caries. Parce que les bactéries se développent. pas pendant la nuit, l'air et le...

  • Speaker #0

    C'est ce que j'ai découvert avec ton travail, c'est qu'en fait, la respiration, elle est à la cause de multiples pathologies, notamment dentaires, neurologiques, neurodéveloppementales, morphologiques, etc. Et ça, je l'ignorais, c'est absolument passionnant. Tu ne m'as pas encore mentionné le nerf vague. Est-ce que tu peux me détailler peut-être brièvement comment la respiration influence par le biais du nerf vague Merci. nos organes, voire même notre psychique ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, quand le diaphragme va bien, qui est le principal muscle inspiratoire, le nerf vague fonctionne bien parce qu'ils sont connectés tous les deux. Donc c'est difficile d'aller à... toucher au nerf vague, mais par le diaphragme. En musclant le diaphragme, en lui rendant sa térinicité, on va améliorer la réponse du nerf vague. Et vraiment, en respirant, on peut, puisqu'on va activer le système nerveux, on va réentraîner le système nerveux. Donc le système nerveux, je ne sais pas si tu es familier de la théorie polyvagale qui en France n'est pas si connue que ça.

  • Speaker #0

    Explique-moi.

  • Speaker #1

    Donc c'est la notion qu'en réalité, il y a la branche sympathique, la branche parasympathique. mais que dans la branche parasympathique, il y a deux branches. Il y a le ventral et le dorsal. Donc, c'est un chercheur américain qui a identifié cette subtilité sur le système parasympathique. Donc, le ventral, c'est quand on est dans un mode ouverture au monde, quand on est dans un mode de repos. Donc, vraiment cette sensation de rest and digest, mais qu'on est en mouvement. Donc, à la fois, on va être connecté mentalement et puis on va... aussi avoir un corps qui continue à bouger. Alors que quand on est en dorsale, on est dans l'immobilisation. Donc, on est dans le parasympathique, mais on dort, ou on alète, par exemple, ou potentiellement on a un orgasme. Et aujourd'hui, il y a beaucoup de dépressions, par exemple, qui sont ce mode dorsal qui est devenu le mode par défaut, ou le burn-out, et on ne peut plus bouger, on est dans cette immobilisation-là. Donc, parfois, on n'a pas trop de problèmes avec le sympathique, c'est juste notre parasympathique, et donc... la bascule entre le dorsal et le ventral qui se fait plus bien. Et quand on respire, on va pouvoir switcher et repasser en ventral quand on avait basculé dans le dorsal en mode par défaut. Donc, c'est comme si on faisait un peu du fitness du système nerveux. Et de la même façon, quand on est trop en mode sympathique, ce qui est une énorme problématique aujourd'hui, et d'ailleurs, quand on respire trop vite, ça active immédiatement la réponse sympathique. Et quand on... réentraîne et qu'on respire moins et qu'on calme tout le système, encore une fois, on va muscler cette réponse-là et cette balance autonomique. Donc, de cette façon-là, on va aller jouer sur le nerf vague et puis aussi, on va pouvoir travailler avec des mouvements dont je vais faire beaucoup de mouvements qui sont des espèces de reset, justement, du nerf vague pour améliorer le tonus vagal parce qu'il y a énormément de choses qu'on peut retravailler en comprenant que le tonus vagal n'est pas correct. Par exemple, déglutir. plusieurs fois de suite ? Est-ce qu'on arrive à déglutir trois fois de suite ? Eh bien ça, ça va venir nous donner une indication sur la tonicité du nerf vague. On peut le voir aussi, j'ai travaillé avec un ostéopathe américain qui a beaucoup travaillé sur la théorie polyvagale et il a vu que en ouvrant la bouche et en faisant le son A, en observant le mouvement de la luette, on pouvait identifier justement s'il y avait un mode. dorsale par défaut qui s'était mis en place. Et pour le comprendre aussi d'un point de vue des sensations, par exemple, parfois on peut aller se faire masser et on va sortir épuisé, bon à rien, on a besoin d'aller se coucher directement derrière. Bon ben on est passé en dorsale. Et d'autres fois, on va sortir hyper relax, mais bien, avec envie de voir du monde, de discuter. Donc vous voyez qu'on est les deux dans ce mode parasympathique, mais pas du tout avec la même réponse du corps, ni même du mental. Et ça, ça m'a vraiment fascinée parce qu'avec la respiration, comme on a quatre phases de respiration qui ne vont pas envoyer les mêmes messages aussi en fonction des durées, parce qu'on a l'inspiration, la retenue poumon plein, l'expiration et la retenue poumon vide, on peut devenir des petits alchimistes et aller vraiment parler le langage du corps. C'est le seul moyen de parler le langage du corps. Pour le comprendre, il suffit de se dire, si je te demande de réduire tes battements cardiaques là, tu ne peux pas le faire. Mais si je te montre une technique de respiration pour le faire… tu vas y arriver.

  • Speaker #0

    Et vraiment,

  • Speaker #1

    quand on apprend la musique, les partitions, c'est absolument génial. Il y a un chercheur aussi sur l'aspect émotion belge qui a montré qu'avec des patterns respiratoires, si on la suit pendant une à deux minutes, donc je te montre un rythme respiratoire, tu respires à ce rythme, ça va déclencher une émotion chez toi qui est universelle, de la tristesse, de la joie, juste avec le rythme respiratoire. Et d'ailleurs, quand on écoute, je fais souvent faire aussi comme thèse, d'écouter simplement des respirations, et entre la tristesse, les pleurs et le rire, c'est quasiment la même musique. Sauf que si on la reproduit, on voit bien qu'il y en a un qui va nous mettre immédiatement dans un état de stress, et l'autre, on va éclater de rire. Et l'émotion est quelque chose qui est vraiment très lié au corps, parce qu'il y a une réponse physiologique à l'émotion du pain.

  • Speaker #0

    Ok, c'est fascinant. C'est vrai que c'est une porte d'accès à soi qui est absolument fascinante et comme tu dis, c'est peut-être une des seules voies qui nous permet de ralentir le cœur. de modifier son état d'être et de modifier sa relation aux autres. Merci beaucoup Stéphanie pour cet échange passionnant. Ce que tu nous rappelles aujourd'hui, c'est que le souffle, ce n'est pas qu'un automatisme biologique, c'est une fonction vitale bien sûr, mais c'est aussi un langage. C'est un lien invisible entre le corps, le mental et les émotions que nous avons trop longtemps oublié de considérer comme telles. Et c'est frappant de voir à quel point cette clé, à la fois gratuite, simple, universelle, peut transformer notre manière de vivre. de penser, d'écouter et peut-être même, pour nous médecins, de soigner. Dans le prochain épisode, on va aller encore un peu plus loin. Comment évaluer concrètement la qualité respiratoire d'une personne ? Dans quelle pathologie le travail du souffle peut être utile ? Et surtout, comment les médecins peuvent intégrer ces pratiques simples dans leur accompagnement quotidien ? Si cet épisode vous a inspiré, c'est que vous faites déjà partie de ceux qui veulent soigner autrement. Continuez à chercher, à apprendre, à rester libre et surtout à vous abonner à ce podcast pour ne rater... aucun épisode. Salut Stéphanie !

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  • Speaker #0

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    Écoute, je suis très heureux de te recevoir. Je suis très heureux parce qu'en tant que soignant, on connaît les pathologies broncopulmonaires, on connaît nos collègues pneumologues qui nous en parlent beaucoup. Mais bizarrement, on se pose rarement la question de savoir si nos patients, si les gens qu'on suive, qu'on côtoie, s'ils respirent correctement lorsqu'ils n'ont pas forcément de pathologie. Et j'ai pensé que tu serais la personne la plus à même de me répondre à toutes ces questions. Je vais directement te poser ma première question Stéphanie. Tu expliques que 95% des gens respirent mal. Est-ce que tu peux me dire qu'est-ce que cela signifie concrètement d'un point de vue anatomique et physiologique s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Alors il y a plusieurs aspects. Le premier aspect c'est la mécanique respiratoire. Donc on respire mal de façon mécanique, de façon physiologique. Souvent quand je fais faire des petits tests, je commence simplement par faire chronométrer le nombre de respirations en une minute. Vous comptez votre nombre d'inspirations. Et à l'issue de ça, j'explique ce que ça implique. Alors, il y a des gens qui sont allés jusqu'à 34, 40 respirations par minute. Ce qui est souhaitable au repos, c'est 6 à 8 respirations par minute. Et c'est très rare de ne pas avoir des gens en sur-régime. Et le sur-régime, il se compte déjà quand on est à 13, 14, 15 respirations par minute. Pourquoi ? Parce que... Ça va avoir une incidence sur l'oxygénation du corps. Quand vous respirez à 12 respirations par minute, vous allez inhaler 6 litres d'air, mais seulement 4 litres vont aller jusqu'aux poumons, aux bronchioles, et donc se retrouver vraiment dans le système, dans le corps, aller oxygéner nos cellules. Et quand vous respirez à 6 respirations par minute, c'est plus de 5 litres. Donc on voit que le simple fait de respirer trop vite fait qu'on diminue... les bienfaits de la respiration aussi, parce qu'on laisse échapper un gaz qui s'appelle le CO2 et dont on a impérativement besoin pour avoir justement une bonne circulation sanguine. Donc il y a cette notion de rythme. La deuxième chose, c'est est-ce qu'on respire par le nez ? Respirer par le nez, c'est manger bio, respirer par la bouche, c'est manger au McDo, on peut dire ça comme ça. Ou encore, vraiment, respirer par la bouche, c'est le plan B. Il ne nous viendrait pas à l'idée de manger par le nez. Si on mange par le nez, en général, on est plutôt dans un lit d'hôpital ou en très mauvais état physique. La respiration, c'est la même chose. Ça a une fonction, ce nez. Le nez, à la fois, il est là pour filtrer, pour qu'on limite l'entrée du microbe. Il y a aussi la création d'oxyde nitrique, qui est à la fois un antiviral et aussi qui va avoir un rôle vasodilatateur. Donc tout ça a une fonction. Et quand on ne respire pas correctement par le nez, on va aussi modifier la physiologie. La structure de la mâchoire, vous voyez les mentons fuyants, eh bien ça, c'est lié au fait qu'on ne respire pas par le nez. Et souvent, les allergiques vont se mettre à respirer par la bouche, ce qui va donc changer la posture. Et quand on change la posture, la langue fait plus son travail, va plus se coller au palais, va plus envoyer un message de sécurité au corps. Donc, il y a énormément d'aspects qui vont être modifiés par cette simple respiration dysfonctionnelle. Et enfin, la dernière, c'est où est-ce qu'on respire ? Donc là, pareil, souvent... je fais un test et je demande aux gens de mettre leurs mains sur les épaules et de prendre une grande inspiration. Donc quand on prend une grande inspiration, la plupart des gens font « chien » . Sauf qu'à cet étage-là, respirer de façon verticale, ça n'a aucun sens. Ce n'est pas anatomiquement congruent. La respiration, elle se joue à 360 degrés. Et très peu de gens savent respirer correctement à 360 degrés, aussi parce qu'on donne beaucoup de mauvaises indications, et notamment quand on fait du yoga ou on apprend à respirer en trois parties. Sauf qu'en réalité, les deux zones du bas, elles fonctionnent de pair. Donc, il n'y a pas d'abord, je gonfle le ventre, et puis en plus, après, je joue sur la cage thoracique. C'est inexact. Donc voilà, les trois règles d'or, je respire lentement, je respire par le nez et je respire de façon diaphragmante.

  • Speaker #0

    Excellent, merci beaucoup pour ces rappels. Est-ce que tu peux m'expliquer pourquoi les politiques de santé publique se sont jamais emparées sérieusement du souffle, des gestes sains que tu me décris, une fréquence respiratoire assez basse, respirer par le nez, respirer comme tu l'appelles à 360, c'est-à-dire juste uniquement superficiellement par le thorax. Pourquoi on n'en entend jamais parler ? Tu vois, moi je suis médecin, j'entends parler des pathologies bronchopulmonaires, j'entends parler de l'asthme, des allergies, des BPCO, etc. Mais jamais on nous apprend la physiologie normale du souffle, alors qu'on va le voir ensemble, ça a de multiples bienfaits. Pourquoi c'est encore sous les radars, la physiologie normale du souffle ?

  • Speaker #1

    C'est assez étonnant. Je dois dire que moi-même, je suis étonnée. Ce n'est pas du tout présenté comme étant un pilier de santé. Pourtant, on parle de la nutrition, de l'exercice physique et du sommeil. C'est indéniable. Sauf que quand la respiration dysfonctionne, le sommeil va être altéré, la nutrition aussi, parce qu'en fait, on s'aperçoit qu'on va beaucoup moins bien. d'une part ingérées, digérées, et en plus, nos envies, par exemple l'envie de sucre quand on respire mal, elle est augmentée. Et enfin, l'exercice physique, quand on ne respire pas correctement, on a des capacités d'endurance qui sont diminuées, et puis aussi de récupération, tout simplement. Donc, c'est vraiment au cœur de la santé, et comme tu dis, c'est vraiment sous les radars aussi. Alors peut-être qu'il y a quelques années encore, on n'avait pas ces notions de... données scientifiques. Aujourd'hui, il y a une multitude d'études. Tu parlais de mon livre « L'incroyable pouvoir du souffle » , mais il y en a des dizaines de milliers des études qui montrent les effets sur la santé, sur le corps, sur la santé mentale, de la respiration. Donc, c'est devenu une connaissance, sauf que, comme dans beaucoup de disciplines, il y a une espèce de spécialité qui se fait. C'est-à-dire que, par exemple, les pneumologues, souvent, ils ne connaissent pas la respiration, ils connaissent bien les poumons, mais ils ne connaissent pas vraiment comment fonctionne la respiration. Je me souviens avoir été sur un plateau sur France Inter avec une pneumologue qui, aux questions un peu liées davantage à la respiration, à chaque fois me donnait la parole en disant « Stéphanie répondra mieux que moi » . Donc, parce que ce n'est pas étudié, c'est comme si c'était, on va étudier la mécanique, mais on ne s'intéresse pas vraiment aux pilotes, parce que c'est bien de connaître le fonctionnement des poumons, mais c'est important aussi de savoir quel va être l'impact de la respiration et pourquoi, et avec cette notion. de système. Donc je pense que c'est ignoré plus par manque de pluridisciplinarité et qu'aujourd'hui on commence à réunir plusieurs connaissances et qu'on s'aperçoit que ça va être essentiel de remettre la respiration au cœur de... Tu vois, j'ai fait un petit message à un neurologue qui mettait sur son LinkedIn qu'il avait découvert les effets de la respiration. C'est formidable en fait quand les médecins commencent à se dire mais je peux l'utiliser aussi dans ma pratique parce que oui, il y a des effets neurologiques. de la respiration. Donc la prise de conscience, elle est là, elle est en train d'arriver petit à petit, mais encore une fois, et nous c'est ce qu'on a fait aussi à l'Académie du Souffle, c'est comment est-ce qu'on trouve un endroit où on va comprendre la mécanique, la physiologie et les usages qu'on peut en faire, et comment hacker le système nerveux et le cerveau avec la respiration. Pour l'instant, il n'y avait pas cette espèce de transversalité.

  • Speaker #0

    Tu le dis très bien. Et en fait, je crois que c'est aussi une question d'époque, c'est qu'on s'est concentré beaucoup sur la maladie pendant de nombreuses années. Et maintenant, on découvre la santé, en fait, la physiologie saine. Et c'est un changement d'air. Et c'est pour ça que je suis très heureux de t'avoir avec moi aujourd'hui pour parler de tout ça. Et tu vois, depuis que je te lis et en discutant avec toi, je me redresse, tu vois, je me mets à me détendre, à respirer par le ventre, à essayer de respirer à 360, comme tu dis. Et du coup, on a tous appris à respirer par le ventre. Mais toi, tu dis que c'est une idée fausse. Est-ce qu'on peut commencer par la base ? Est-ce que tu peux m'expliquer pourquoi c'est une idée fausse ? Et qu'est-ce que tu conseilles ?

  • Speaker #1

    Déjà, on n'a pas vraiment appris à respirer par le ventre. Parce que si on remonte à l'enfance, quand on amène les bébés chez le pédiatre et qu'il veut écouter la respiration, où est-ce qu'il écoute la respiration ? Dans les poumons. Donc, la première sensation qu'on a, c'est de se dire, je respire, c'est au niveau des poumons que ça se joue. Et on encode ça après. Donc, à chaque fois, on se dit, il faut que ça s'ouvre là. Il y a cet aspect-là. Ensuite, j'ai travaillé avec Belisa Vrani, qui est une grande experte du souffle aux États-Unis, et qui s'est posé la question de savoir quand est-ce que la respiration devenait dysfonctionnelle. Parce que c'est vrai que beaucoup de bébés naissent, et puis on voit Les bébés respirent un peu comme un chat avec cet abdomen qui s'ouvre vraiment à 360 degrés. Et petit à petit, pourquoi est-ce que ça change ? Alors, il y a des conditions extérieures, c'est vrai, le stress, et puis aussi la posture. Et donc, Belisa, elle s'est intéressée aux enfants aux États-Unis qui ne rentrent à l'école qu'à l'âge de 5 ans. Et on a vu que les respirations dysfonctionnelles arrivaient justement vers l'âge de 5 ans. En réalité, à 5 ans, de fait, on se trouve en classe et on est assis beaucoup plus longtemps. on respire beaucoup moins facilement parce que notre posture, elle va changer. Tu vois, moi, j'ai rééduqué ma posture en enquêtant sur la respiration parce que je suis plutôt cambrée. Et j'ai porté une ceinture pendant plusieurs semaines qui se positionnait à ce niveau-là. Et puis dans le dos, il y avait des petites boules aussi ici. Donc, ça permettait d'avoir un contact à l'avant et à l'arrière et de bien sentir, d'avoir du feedback pour voir si... vraiment ça s'ouvrait à 360 degrés. Quand je me croyais droite, c'est-à-dire que l'information de mon cerveau, c'était le plus haut point du crâne, donc avec cette sensation d'être droite que je connaissais depuis toujours, je ne sentais pas la connexion dans le bas de mon dos avec les boules. Donc je savais qu'en réalité ma posture n'était pas correcte, ce n'était pas là que j'allais pouvoir respirer de la meilleure façon. Donc j'ai réappris la sensation de ce qui était pour mon corps et ma posture. elle ment être droite et pas du tout l'illusion que j'en avais. Donc ça, c'est aussi en fonction de nos vies, du fait qu'on soit beaucoup assis, qu'on essaie de trouver des positions qui nous font peut-être pas mal ou on va pouvoir travailler avec l'ordinateur, mais on modifie tout, donc on se met à oublier comment on respire correctement et puis parfois, on a besoin de l'entraîner dès le plus jeune âge, par exemple, les Native Americans, les Indiens d'Amérique. Et bien, dès la naissance des bébés, ils leur mettent toujours le doigt pour leur fermer la bouche.

  • Speaker #0

    Avant de poursuivre cet épisode, je voulais prendre une minute pour vous parler d'une application médicale que j'ai découvert récemment et dont je voulais absolument vous parler, c'est MediStory. C'est un logiciel conçu en natif pour l'univers Apple et croyez-moi, ça change tout parce que ça marche. C'est fluide et c'est super intuitif. Ce que je trouve notamment génial chez eux, c'est leur outil appelé Loki. C'est une IA vocale intégrée qui retranscrit automatiquement soit ce qu'on lui dicte, soit les propos qu'on a échangés avec son patient pendant la consultation. Et en fait, il les intègre directement dans le dossier patient et il propose même de générer des documents. Donc ici, et avec cette solution, on parle de gagner du temps sur la saisie pour recentrer notre consultation sur l'essentiel qui est quand même notre patient. C'est vraiment top, l'interface est épurée, elle est vraiment pensée pour s'adapter à la pratique du médecin et pas l'inverse. Et en plus derrière, cerise sur le gâteau, c'est une équipe française avec un vrai engagement sur la sécurité des données qui sont hébergées en France. Bref, c'est du solide. Je vous invite vraiment à le tester. Alors, si vous êtes en train de vous installer ou si vous avez envie de changer d'outil et que vous êtes sur Apple, je vous encourage vraiment à y jeter un œil. Je vous mets, comme d'habitude, le lien en description dans les notes de cet épisode et je vous laisse tout de suite pour la suite de cet épisode.

  • Speaker #1

    On les accompagne. C'est ce qu'on leur fait faire. Aujourd'hui, on a plusieurs problématiques. Alors, il y a des bébés qui vont ouvrir la bouche, mais il y a aussi le fait qu'on utilise beaucoup de tétines. Et ce qui fait donc que la langue, elle ne va pas se mettre au bon endroit et qu'on ne va pas avoir naturellement ce fait de fermer la bouche. Et quand on voit justement les enfants qui respirent la bouche ouverte, il y a énormément de liens avec l'hyperactivité, les déficits de concentration, le fait d'avoir des sommeils très agités, le simple fait de rééduquer. une respiration correcte et aussi préserve énormément des caries. J'ai travaillé avec un dentiste qui, justement, ces petits patients qui arrivaient avec des caries, il leur apprenait à respirer autrement, ou bien il y a des petites choses qu'on peut se coller au palais pour rééduquer la position de la langue, ou dans ce cas-là, on peut aussi avoir carrément de l'orthodontie. Eh bien, dès que la respiration avait lieu, la bouche fermée, il n'y avait plus de caries. Parce que les bactéries se développent. pas pendant la nuit, l'air et le...

  • Speaker #0

    C'est ce que j'ai découvert avec ton travail, c'est qu'en fait, la respiration, elle est à la cause de multiples pathologies, notamment dentaires, neurologiques, neurodéveloppementales, morphologiques, etc. Et ça, je l'ignorais, c'est absolument passionnant. Tu ne m'as pas encore mentionné le nerf vague. Est-ce que tu peux me détailler peut-être brièvement comment la respiration influence par le biais du nerf vague Merci. nos organes, voire même notre psychique ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, quand le diaphragme va bien, qui est le principal muscle inspiratoire, le nerf vague fonctionne bien parce qu'ils sont connectés tous les deux. Donc c'est difficile d'aller à... toucher au nerf vague, mais par le diaphragme. En musclant le diaphragme, en lui rendant sa térinicité, on va améliorer la réponse du nerf vague. Et vraiment, en respirant, on peut, puisqu'on va activer le système nerveux, on va réentraîner le système nerveux. Donc le système nerveux, je ne sais pas si tu es familier de la théorie polyvagale qui en France n'est pas si connue que ça.

  • Speaker #0

    Explique-moi.

  • Speaker #1

    Donc c'est la notion qu'en réalité, il y a la branche sympathique, la branche parasympathique. mais que dans la branche parasympathique, il y a deux branches. Il y a le ventral et le dorsal. Donc, c'est un chercheur américain qui a identifié cette subtilité sur le système parasympathique. Donc, le ventral, c'est quand on est dans un mode ouverture au monde, quand on est dans un mode de repos. Donc, vraiment cette sensation de rest and digest, mais qu'on est en mouvement. Donc, à la fois, on va être connecté mentalement et puis on va... aussi avoir un corps qui continue à bouger. Alors que quand on est en dorsale, on est dans l'immobilisation. Donc, on est dans le parasympathique, mais on dort, ou on alète, par exemple, ou potentiellement on a un orgasme. Et aujourd'hui, il y a beaucoup de dépressions, par exemple, qui sont ce mode dorsal qui est devenu le mode par défaut, ou le burn-out, et on ne peut plus bouger, on est dans cette immobilisation-là. Donc, parfois, on n'a pas trop de problèmes avec le sympathique, c'est juste notre parasympathique, et donc... la bascule entre le dorsal et le ventral qui se fait plus bien. Et quand on respire, on va pouvoir switcher et repasser en ventral quand on avait basculé dans le dorsal en mode par défaut. Donc, c'est comme si on faisait un peu du fitness du système nerveux. Et de la même façon, quand on est trop en mode sympathique, ce qui est une énorme problématique aujourd'hui, et d'ailleurs, quand on respire trop vite, ça active immédiatement la réponse sympathique. Et quand on... réentraîne et qu'on respire moins et qu'on calme tout le système, encore une fois, on va muscler cette réponse-là et cette balance autonomique. Donc, de cette façon-là, on va aller jouer sur le nerf vague et puis aussi, on va pouvoir travailler avec des mouvements dont je vais faire beaucoup de mouvements qui sont des espèces de reset, justement, du nerf vague pour améliorer le tonus vagal parce qu'il y a énormément de choses qu'on peut retravailler en comprenant que le tonus vagal n'est pas correct. Par exemple, déglutir. plusieurs fois de suite ? Est-ce qu'on arrive à déglutir trois fois de suite ? Eh bien ça, ça va venir nous donner une indication sur la tonicité du nerf vague. On peut le voir aussi, j'ai travaillé avec un ostéopathe américain qui a beaucoup travaillé sur la théorie polyvagale et il a vu que en ouvrant la bouche et en faisant le son A, en observant le mouvement de la luette, on pouvait identifier justement s'il y avait un mode. dorsale par défaut qui s'était mis en place. Et pour le comprendre aussi d'un point de vue des sensations, par exemple, parfois on peut aller se faire masser et on va sortir épuisé, bon à rien, on a besoin d'aller se coucher directement derrière. Bon ben on est passé en dorsale. Et d'autres fois, on va sortir hyper relax, mais bien, avec envie de voir du monde, de discuter. Donc vous voyez qu'on est les deux dans ce mode parasympathique, mais pas du tout avec la même réponse du corps, ni même du mental. Et ça, ça m'a vraiment fascinée parce qu'avec la respiration, comme on a quatre phases de respiration qui ne vont pas envoyer les mêmes messages aussi en fonction des durées, parce qu'on a l'inspiration, la retenue poumon plein, l'expiration et la retenue poumon vide, on peut devenir des petits alchimistes et aller vraiment parler le langage du corps. C'est le seul moyen de parler le langage du corps. Pour le comprendre, il suffit de se dire, si je te demande de réduire tes battements cardiaques là, tu ne peux pas le faire. Mais si je te montre une technique de respiration pour le faire… tu vas y arriver.

  • Speaker #0

    Et vraiment,

  • Speaker #1

    quand on apprend la musique, les partitions, c'est absolument génial. Il y a un chercheur aussi sur l'aspect émotion belge qui a montré qu'avec des patterns respiratoires, si on la suit pendant une à deux minutes, donc je te montre un rythme respiratoire, tu respires à ce rythme, ça va déclencher une émotion chez toi qui est universelle, de la tristesse, de la joie, juste avec le rythme respiratoire. Et d'ailleurs, quand on écoute, je fais souvent faire aussi comme thèse, d'écouter simplement des respirations, et entre la tristesse, les pleurs et le rire, c'est quasiment la même musique. Sauf que si on la reproduit, on voit bien qu'il y en a un qui va nous mettre immédiatement dans un état de stress, et l'autre, on va éclater de rire. Et l'émotion est quelque chose qui est vraiment très lié au corps, parce qu'il y a une réponse physiologique à l'émotion du pain.

  • Speaker #0

    Ok, c'est fascinant. C'est vrai que c'est une porte d'accès à soi qui est absolument fascinante et comme tu dis, c'est peut-être une des seules voies qui nous permet de ralentir le cœur. de modifier son état d'être et de modifier sa relation aux autres. Merci beaucoup Stéphanie pour cet échange passionnant. Ce que tu nous rappelles aujourd'hui, c'est que le souffle, ce n'est pas qu'un automatisme biologique, c'est une fonction vitale bien sûr, mais c'est aussi un langage. C'est un lien invisible entre le corps, le mental et les émotions que nous avons trop longtemps oublié de considérer comme telles. Et c'est frappant de voir à quel point cette clé, à la fois gratuite, simple, universelle, peut transformer notre manière de vivre. de penser, d'écouter et peut-être même, pour nous médecins, de soigner. Dans le prochain épisode, on va aller encore un peu plus loin. Comment évaluer concrètement la qualité respiratoire d'une personne ? Dans quelle pathologie le travail du souffle peut être utile ? Et surtout, comment les médecins peuvent intégrer ces pratiques simples dans leur accompagnement quotidien ? Si cet épisode vous a inspiré, c'est que vous faites déjà partie de ceux qui veulent soigner autrement. Continuez à chercher, à apprendre, à rester libre et surtout à vous abonner à ce podcast pour ne rater... aucun épisode. Salut Stéphanie !

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Pourquoi nous respirons mal (et comment nous améliorer)?


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Et si la clé de notre santé — physique, mentale et émotionnelle — tenait dans un geste aussi banal que… respirer ?
Dans cet épisode de Super Docteurs je reçois Stéphanie Brillant, journaliste, réalisatrice et autrice du livre à succès L’incroyable pouvoir du souffle (Actes Sud). Non médecin, mais passionnée par la physiologie humaine, elle explore depuis des années le souffle comme un véritable levier de transformation intérieure.

À travers cet échange, elle nous rappelle que 95 % des gens respirent mal, et que cette simple dysfonction influence notre oxygénation, notre posture, notre sommeil, nos émotions… et jusqu’à notre santé mentale. Respirer trop vite, trop haut, ou par la bouche modifie profondément notre équilibre nerveux et notre relation au monde.

Stéphanie explique comment une respiration lente, nasale et diaphragmatique peut réactiver le nerf vague, ce grand régulateur de notre système nerveux autonome. En travaillant son souffle, on agit sur la fréquence cardiaque, la digestion, le sommeil, l’anxiété, voire certaines pathologies chroniques. Elle décrit le souffle comme une “télécommande du système nerveux”, capable d’apaiser le corps et d’ouvrir la conscience.

Dans la deuxième partie de l’entretien, on aborde les applications cliniques du souffle : asthme, anxiété, dépression, troubles digestifs, syndrome de l’intestin irritable, troubles du sommeil ou encore burn-out. Ils évoquent les études démontrant que certaines techniques respiratoires peuvent offrir des effets comparables aux antidépresseurs, simplement en rééquilibrant la neurochimie du cerveau.


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Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des soignants qui redonne de la noblesse à notre métier pour soigner mieux et différemment. En médecine, on apprend beaucoup de ses pairs, de ses maîtres, de ses lectures, mais il arrive aussi qu'on apprenne d'ailleurs de patients, de chercheurs, d'artistes ou de toute personne animée par une curiosité sincère, un sens aigu de la rigueur et une passion authentique pour la santé humaine. C'est précisément le cas de mon invité d'aujourd'hui, Stéphanie Briand, journaliste, réalisatrice, autrice et conférencière, elle consacre son travail à la libération du potentiel humain. On lui doit notamment le film Le cerveau des enfants, un potentiel infini, mais aussi des livres dont L'incroyable pouvoir du souffle, paru aux éditions Actes Sud, qui a rencontré un immense succès, ou bien plus récemment Quand le corps n'est plus d'accord. Sans être médecin, Stéphanie explore depuis des années le souffle comme un pont entre la physiologie, la psychologie et la spiritualité. Un outil simple, universel et pourtant encore sous-estimé dans nos pratiques médicales. Dans cet épisode, nous allons comprendre pourquoi beaucoup d'entre nous respirent mal, comment le souffle agit sur le nerf vague et le système nerveux, mais aussi comment il influence nos émotions, notre présence au monde et même notre capacité à soigner. Un échange à la croisée de la science et de l'humanité pour redécouvrir ce geste vital qui nous relie tous, respirer. Salut Stéphanie !

  • Speaker #1

    Bonjour Mathieu ! Merci pour cette montée. Oh, formidable !

  • Speaker #0

    Écoute, je suis très heureux de te recevoir. Je suis très heureux parce qu'en tant que soignant, on connaît les pathologies broncopulmonaires, on connaît nos collègues pneumologues qui nous en parlent beaucoup. Mais bizarrement, on se pose rarement la question de savoir si nos patients, si les gens qu'on suive, qu'on côtoie, s'ils respirent correctement lorsqu'ils n'ont pas forcément de pathologie. Et j'ai pensé que tu serais la personne la plus à même de me répondre à toutes ces questions. Je vais directement te poser ma première question Stéphanie. Tu expliques que 95% des gens respirent mal. Est-ce que tu peux me dire qu'est-ce que cela signifie concrètement d'un point de vue anatomique et physiologique s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Alors il y a plusieurs aspects. Le premier aspect c'est la mécanique respiratoire. Donc on respire mal de façon mécanique, de façon physiologique. Souvent quand je fais faire des petits tests, je commence simplement par faire chronométrer le nombre de respirations en une minute. Vous comptez votre nombre d'inspirations. Et à l'issue de ça, j'explique ce que ça implique. Alors, il y a des gens qui sont allés jusqu'à 34, 40 respirations par minute. Ce qui est souhaitable au repos, c'est 6 à 8 respirations par minute. Et c'est très rare de ne pas avoir des gens en sur-régime. Et le sur-régime, il se compte déjà quand on est à 13, 14, 15 respirations par minute. Pourquoi ? Parce que... Ça va avoir une incidence sur l'oxygénation du corps. Quand vous respirez à 12 respirations par minute, vous allez inhaler 6 litres d'air, mais seulement 4 litres vont aller jusqu'aux poumons, aux bronchioles, et donc se retrouver vraiment dans le système, dans le corps, aller oxygéner nos cellules. Et quand vous respirez à 6 respirations par minute, c'est plus de 5 litres. Donc on voit que le simple fait de respirer trop vite fait qu'on diminue... les bienfaits de la respiration aussi, parce qu'on laisse échapper un gaz qui s'appelle le CO2 et dont on a impérativement besoin pour avoir justement une bonne circulation sanguine. Donc il y a cette notion de rythme. La deuxième chose, c'est est-ce qu'on respire par le nez ? Respirer par le nez, c'est manger bio, respirer par la bouche, c'est manger au McDo, on peut dire ça comme ça. Ou encore, vraiment, respirer par la bouche, c'est le plan B. Il ne nous viendrait pas à l'idée de manger par le nez. Si on mange par le nez, en général, on est plutôt dans un lit d'hôpital ou en très mauvais état physique. La respiration, c'est la même chose. Ça a une fonction, ce nez. Le nez, à la fois, il est là pour filtrer, pour qu'on limite l'entrée du microbe. Il y a aussi la création d'oxyde nitrique, qui est à la fois un antiviral et aussi qui va avoir un rôle vasodilatateur. Donc tout ça a une fonction. Et quand on ne respire pas correctement par le nez, on va aussi modifier la physiologie. La structure de la mâchoire, vous voyez les mentons fuyants, eh bien ça, c'est lié au fait qu'on ne respire pas par le nez. Et souvent, les allergiques vont se mettre à respirer par la bouche, ce qui va donc changer la posture. Et quand on change la posture, la langue fait plus son travail, va plus se coller au palais, va plus envoyer un message de sécurité au corps. Donc, il y a énormément d'aspects qui vont être modifiés par cette simple respiration dysfonctionnelle. Et enfin, la dernière, c'est où est-ce qu'on respire ? Donc là, pareil, souvent... je fais un test et je demande aux gens de mettre leurs mains sur les épaules et de prendre une grande inspiration. Donc quand on prend une grande inspiration, la plupart des gens font « chien » . Sauf qu'à cet étage-là, respirer de façon verticale, ça n'a aucun sens. Ce n'est pas anatomiquement congruent. La respiration, elle se joue à 360 degrés. Et très peu de gens savent respirer correctement à 360 degrés, aussi parce qu'on donne beaucoup de mauvaises indications, et notamment quand on fait du yoga ou on apprend à respirer en trois parties. Sauf qu'en réalité, les deux zones du bas, elles fonctionnent de pair. Donc, il n'y a pas d'abord, je gonfle le ventre, et puis en plus, après, je joue sur la cage thoracique. C'est inexact. Donc voilà, les trois règles d'or, je respire lentement, je respire par le nez et je respire de façon diaphragmante.

  • Speaker #0

    Excellent, merci beaucoup pour ces rappels. Est-ce que tu peux m'expliquer pourquoi les politiques de santé publique se sont jamais emparées sérieusement du souffle, des gestes sains que tu me décris, une fréquence respiratoire assez basse, respirer par le nez, respirer comme tu l'appelles à 360, c'est-à-dire juste uniquement superficiellement par le thorax. Pourquoi on n'en entend jamais parler ? Tu vois, moi je suis médecin, j'entends parler des pathologies bronchopulmonaires, j'entends parler de l'asthme, des allergies, des BPCO, etc. Mais jamais on nous apprend la physiologie normale du souffle, alors qu'on va le voir ensemble, ça a de multiples bienfaits. Pourquoi c'est encore sous les radars, la physiologie normale du souffle ?

  • Speaker #1

    C'est assez étonnant. Je dois dire que moi-même, je suis étonnée. Ce n'est pas du tout présenté comme étant un pilier de santé. Pourtant, on parle de la nutrition, de l'exercice physique et du sommeil. C'est indéniable. Sauf que quand la respiration dysfonctionne, le sommeil va être altéré, la nutrition aussi, parce qu'en fait, on s'aperçoit qu'on va beaucoup moins bien. d'une part ingérées, digérées, et en plus, nos envies, par exemple l'envie de sucre quand on respire mal, elle est augmentée. Et enfin, l'exercice physique, quand on ne respire pas correctement, on a des capacités d'endurance qui sont diminuées, et puis aussi de récupération, tout simplement. Donc, c'est vraiment au cœur de la santé, et comme tu dis, c'est vraiment sous les radars aussi. Alors peut-être qu'il y a quelques années encore, on n'avait pas ces notions de... données scientifiques. Aujourd'hui, il y a une multitude d'études. Tu parlais de mon livre « L'incroyable pouvoir du souffle » , mais il y en a des dizaines de milliers des études qui montrent les effets sur la santé, sur le corps, sur la santé mentale, de la respiration. Donc, c'est devenu une connaissance, sauf que, comme dans beaucoup de disciplines, il y a une espèce de spécialité qui se fait. C'est-à-dire que, par exemple, les pneumologues, souvent, ils ne connaissent pas la respiration, ils connaissent bien les poumons, mais ils ne connaissent pas vraiment comment fonctionne la respiration. Je me souviens avoir été sur un plateau sur France Inter avec une pneumologue qui, aux questions un peu liées davantage à la respiration, à chaque fois me donnait la parole en disant « Stéphanie répondra mieux que moi » . Donc, parce que ce n'est pas étudié, c'est comme si c'était, on va étudier la mécanique, mais on ne s'intéresse pas vraiment aux pilotes, parce que c'est bien de connaître le fonctionnement des poumons, mais c'est important aussi de savoir quel va être l'impact de la respiration et pourquoi, et avec cette notion. de système. Donc je pense que c'est ignoré plus par manque de pluridisciplinarité et qu'aujourd'hui on commence à réunir plusieurs connaissances et qu'on s'aperçoit que ça va être essentiel de remettre la respiration au cœur de... Tu vois, j'ai fait un petit message à un neurologue qui mettait sur son LinkedIn qu'il avait découvert les effets de la respiration. C'est formidable en fait quand les médecins commencent à se dire mais je peux l'utiliser aussi dans ma pratique parce que oui, il y a des effets neurologiques. de la respiration. Donc la prise de conscience, elle est là, elle est en train d'arriver petit à petit, mais encore une fois, et nous c'est ce qu'on a fait aussi à l'Académie du Souffle, c'est comment est-ce qu'on trouve un endroit où on va comprendre la mécanique, la physiologie et les usages qu'on peut en faire, et comment hacker le système nerveux et le cerveau avec la respiration. Pour l'instant, il n'y avait pas cette espèce de transversalité.

  • Speaker #0

    Tu le dis très bien. Et en fait, je crois que c'est aussi une question d'époque, c'est qu'on s'est concentré beaucoup sur la maladie pendant de nombreuses années. Et maintenant, on découvre la santé, en fait, la physiologie saine. Et c'est un changement d'air. Et c'est pour ça que je suis très heureux de t'avoir avec moi aujourd'hui pour parler de tout ça. Et tu vois, depuis que je te lis et en discutant avec toi, je me redresse, tu vois, je me mets à me détendre, à respirer par le ventre, à essayer de respirer à 360, comme tu dis. Et du coup, on a tous appris à respirer par le ventre. Mais toi, tu dis que c'est une idée fausse. Est-ce qu'on peut commencer par la base ? Est-ce que tu peux m'expliquer pourquoi c'est une idée fausse ? Et qu'est-ce que tu conseilles ?

  • Speaker #1

    Déjà, on n'a pas vraiment appris à respirer par le ventre. Parce que si on remonte à l'enfance, quand on amène les bébés chez le pédiatre et qu'il veut écouter la respiration, où est-ce qu'il écoute la respiration ? Dans les poumons. Donc, la première sensation qu'on a, c'est de se dire, je respire, c'est au niveau des poumons que ça se joue. Et on encode ça après. Donc, à chaque fois, on se dit, il faut que ça s'ouvre là. Il y a cet aspect-là. Ensuite, j'ai travaillé avec Belisa Vrani, qui est une grande experte du souffle aux États-Unis, et qui s'est posé la question de savoir quand est-ce que la respiration devenait dysfonctionnelle. Parce que c'est vrai que beaucoup de bébés naissent, et puis on voit Les bébés respirent un peu comme un chat avec cet abdomen qui s'ouvre vraiment à 360 degrés. Et petit à petit, pourquoi est-ce que ça change ? Alors, il y a des conditions extérieures, c'est vrai, le stress, et puis aussi la posture. Et donc, Belisa, elle s'est intéressée aux enfants aux États-Unis qui ne rentrent à l'école qu'à l'âge de 5 ans. Et on a vu que les respirations dysfonctionnelles arrivaient justement vers l'âge de 5 ans. En réalité, à 5 ans, de fait, on se trouve en classe et on est assis beaucoup plus longtemps. on respire beaucoup moins facilement parce que notre posture, elle va changer. Tu vois, moi, j'ai rééduqué ma posture en enquêtant sur la respiration parce que je suis plutôt cambrée. Et j'ai porté une ceinture pendant plusieurs semaines qui se positionnait à ce niveau-là. Et puis dans le dos, il y avait des petites boules aussi ici. Donc, ça permettait d'avoir un contact à l'avant et à l'arrière et de bien sentir, d'avoir du feedback pour voir si... vraiment ça s'ouvrait à 360 degrés. Quand je me croyais droite, c'est-à-dire que l'information de mon cerveau, c'était le plus haut point du crâne, donc avec cette sensation d'être droite que je connaissais depuis toujours, je ne sentais pas la connexion dans le bas de mon dos avec les boules. Donc je savais qu'en réalité ma posture n'était pas correcte, ce n'était pas là que j'allais pouvoir respirer de la meilleure façon. Donc j'ai réappris la sensation de ce qui était pour mon corps et ma posture. elle ment être droite et pas du tout l'illusion que j'en avais. Donc ça, c'est aussi en fonction de nos vies, du fait qu'on soit beaucoup assis, qu'on essaie de trouver des positions qui nous font peut-être pas mal ou on va pouvoir travailler avec l'ordinateur, mais on modifie tout, donc on se met à oublier comment on respire correctement et puis parfois, on a besoin de l'entraîner dès le plus jeune âge, par exemple, les Native Americans, les Indiens d'Amérique. Et bien, dès la naissance des bébés, ils leur mettent toujours le doigt pour leur fermer la bouche.

  • Speaker #0

    Avant de poursuivre cet épisode, je voulais prendre une minute pour vous parler d'une application médicale que j'ai découvert récemment et dont je voulais absolument vous parler, c'est MediStory. C'est un logiciel conçu en natif pour l'univers Apple et croyez-moi, ça change tout parce que ça marche. C'est fluide et c'est super intuitif. Ce que je trouve notamment génial chez eux, c'est leur outil appelé Loki. C'est une IA vocale intégrée qui retranscrit automatiquement soit ce qu'on lui dicte, soit les propos qu'on a échangés avec son patient pendant la consultation. Et en fait, il les intègre directement dans le dossier patient et il propose même de générer des documents. Donc ici, et avec cette solution, on parle de gagner du temps sur la saisie pour recentrer notre consultation sur l'essentiel qui est quand même notre patient. C'est vraiment top, l'interface est épurée, elle est vraiment pensée pour s'adapter à la pratique du médecin et pas l'inverse. Et en plus derrière, cerise sur le gâteau, c'est une équipe française avec un vrai engagement sur la sécurité des données qui sont hébergées en France. Bref, c'est du solide. Je vous invite vraiment à le tester. Alors, si vous êtes en train de vous installer ou si vous avez envie de changer d'outil et que vous êtes sur Apple, je vous encourage vraiment à y jeter un œil. Je vous mets, comme d'habitude, le lien en description dans les notes de cet épisode et je vous laisse tout de suite pour la suite de cet épisode.

  • Speaker #1

    On les accompagne. C'est ce qu'on leur fait faire. Aujourd'hui, on a plusieurs problématiques. Alors, il y a des bébés qui vont ouvrir la bouche, mais il y a aussi le fait qu'on utilise beaucoup de tétines. Et ce qui fait donc que la langue, elle ne va pas se mettre au bon endroit et qu'on ne va pas avoir naturellement ce fait de fermer la bouche. Et quand on voit justement les enfants qui respirent la bouche ouverte, il y a énormément de liens avec l'hyperactivité, les déficits de concentration, le fait d'avoir des sommeils très agités, le simple fait de rééduquer. une respiration correcte et aussi préserve énormément des caries. J'ai travaillé avec un dentiste qui, justement, ces petits patients qui arrivaient avec des caries, il leur apprenait à respirer autrement, ou bien il y a des petites choses qu'on peut se coller au palais pour rééduquer la position de la langue, ou dans ce cas-là, on peut aussi avoir carrément de l'orthodontie. Eh bien, dès que la respiration avait lieu, la bouche fermée, il n'y avait plus de caries. Parce que les bactéries se développent. pas pendant la nuit, l'air et le...

  • Speaker #0

    C'est ce que j'ai découvert avec ton travail, c'est qu'en fait, la respiration, elle est à la cause de multiples pathologies, notamment dentaires, neurologiques, neurodéveloppementales, morphologiques, etc. Et ça, je l'ignorais, c'est absolument passionnant. Tu ne m'as pas encore mentionné le nerf vague. Est-ce que tu peux me détailler peut-être brièvement comment la respiration influence par le biais du nerf vague Merci. nos organes, voire même notre psychique ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, quand le diaphragme va bien, qui est le principal muscle inspiratoire, le nerf vague fonctionne bien parce qu'ils sont connectés tous les deux. Donc c'est difficile d'aller à... toucher au nerf vague, mais par le diaphragme. En musclant le diaphragme, en lui rendant sa térinicité, on va améliorer la réponse du nerf vague. Et vraiment, en respirant, on peut, puisqu'on va activer le système nerveux, on va réentraîner le système nerveux. Donc le système nerveux, je ne sais pas si tu es familier de la théorie polyvagale qui en France n'est pas si connue que ça.

  • Speaker #0

    Explique-moi.

  • Speaker #1

    Donc c'est la notion qu'en réalité, il y a la branche sympathique, la branche parasympathique. mais que dans la branche parasympathique, il y a deux branches. Il y a le ventral et le dorsal. Donc, c'est un chercheur américain qui a identifié cette subtilité sur le système parasympathique. Donc, le ventral, c'est quand on est dans un mode ouverture au monde, quand on est dans un mode de repos. Donc, vraiment cette sensation de rest and digest, mais qu'on est en mouvement. Donc, à la fois, on va être connecté mentalement et puis on va... aussi avoir un corps qui continue à bouger. Alors que quand on est en dorsale, on est dans l'immobilisation. Donc, on est dans le parasympathique, mais on dort, ou on alète, par exemple, ou potentiellement on a un orgasme. Et aujourd'hui, il y a beaucoup de dépressions, par exemple, qui sont ce mode dorsal qui est devenu le mode par défaut, ou le burn-out, et on ne peut plus bouger, on est dans cette immobilisation-là. Donc, parfois, on n'a pas trop de problèmes avec le sympathique, c'est juste notre parasympathique, et donc... la bascule entre le dorsal et le ventral qui se fait plus bien. Et quand on respire, on va pouvoir switcher et repasser en ventral quand on avait basculé dans le dorsal en mode par défaut. Donc, c'est comme si on faisait un peu du fitness du système nerveux. Et de la même façon, quand on est trop en mode sympathique, ce qui est une énorme problématique aujourd'hui, et d'ailleurs, quand on respire trop vite, ça active immédiatement la réponse sympathique. Et quand on... réentraîne et qu'on respire moins et qu'on calme tout le système, encore une fois, on va muscler cette réponse-là et cette balance autonomique. Donc, de cette façon-là, on va aller jouer sur le nerf vague et puis aussi, on va pouvoir travailler avec des mouvements dont je vais faire beaucoup de mouvements qui sont des espèces de reset, justement, du nerf vague pour améliorer le tonus vagal parce qu'il y a énormément de choses qu'on peut retravailler en comprenant que le tonus vagal n'est pas correct. Par exemple, déglutir. plusieurs fois de suite ? Est-ce qu'on arrive à déglutir trois fois de suite ? Eh bien ça, ça va venir nous donner une indication sur la tonicité du nerf vague. On peut le voir aussi, j'ai travaillé avec un ostéopathe américain qui a beaucoup travaillé sur la théorie polyvagale et il a vu que en ouvrant la bouche et en faisant le son A, en observant le mouvement de la luette, on pouvait identifier justement s'il y avait un mode. dorsale par défaut qui s'était mis en place. Et pour le comprendre aussi d'un point de vue des sensations, par exemple, parfois on peut aller se faire masser et on va sortir épuisé, bon à rien, on a besoin d'aller se coucher directement derrière. Bon ben on est passé en dorsale. Et d'autres fois, on va sortir hyper relax, mais bien, avec envie de voir du monde, de discuter. Donc vous voyez qu'on est les deux dans ce mode parasympathique, mais pas du tout avec la même réponse du corps, ni même du mental. Et ça, ça m'a vraiment fascinée parce qu'avec la respiration, comme on a quatre phases de respiration qui ne vont pas envoyer les mêmes messages aussi en fonction des durées, parce qu'on a l'inspiration, la retenue poumon plein, l'expiration et la retenue poumon vide, on peut devenir des petits alchimistes et aller vraiment parler le langage du corps. C'est le seul moyen de parler le langage du corps. Pour le comprendre, il suffit de se dire, si je te demande de réduire tes battements cardiaques là, tu ne peux pas le faire. Mais si je te montre une technique de respiration pour le faire… tu vas y arriver.

  • Speaker #0

    Et vraiment,

  • Speaker #1

    quand on apprend la musique, les partitions, c'est absolument génial. Il y a un chercheur aussi sur l'aspect émotion belge qui a montré qu'avec des patterns respiratoires, si on la suit pendant une à deux minutes, donc je te montre un rythme respiratoire, tu respires à ce rythme, ça va déclencher une émotion chez toi qui est universelle, de la tristesse, de la joie, juste avec le rythme respiratoire. Et d'ailleurs, quand on écoute, je fais souvent faire aussi comme thèse, d'écouter simplement des respirations, et entre la tristesse, les pleurs et le rire, c'est quasiment la même musique. Sauf que si on la reproduit, on voit bien qu'il y en a un qui va nous mettre immédiatement dans un état de stress, et l'autre, on va éclater de rire. Et l'émotion est quelque chose qui est vraiment très lié au corps, parce qu'il y a une réponse physiologique à l'émotion du pain.

  • Speaker #0

    Ok, c'est fascinant. C'est vrai que c'est une porte d'accès à soi qui est absolument fascinante et comme tu dis, c'est peut-être une des seules voies qui nous permet de ralentir le cœur. de modifier son état d'être et de modifier sa relation aux autres. Merci beaucoup Stéphanie pour cet échange passionnant. Ce que tu nous rappelles aujourd'hui, c'est que le souffle, ce n'est pas qu'un automatisme biologique, c'est une fonction vitale bien sûr, mais c'est aussi un langage. C'est un lien invisible entre le corps, le mental et les émotions que nous avons trop longtemps oublié de considérer comme telles. Et c'est frappant de voir à quel point cette clé, à la fois gratuite, simple, universelle, peut transformer notre manière de vivre. de penser, d'écouter et peut-être même, pour nous médecins, de soigner. Dans le prochain épisode, on va aller encore un peu plus loin. Comment évaluer concrètement la qualité respiratoire d'une personne ? Dans quelle pathologie le travail du souffle peut être utile ? Et surtout, comment les médecins peuvent intégrer ces pratiques simples dans leur accompagnement quotidien ? Si cet épisode vous a inspiré, c'est que vous faites déjà partie de ceux qui veulent soigner autrement. Continuez à chercher, à apprendre, à rester libre et surtout à vous abonner à ce podcast pour ne rater... aucun épisode. Salut Stéphanie !

Description

Pourquoi nous respirons mal (et comment nous améliorer)?


Essayez Medistory ici: https://lc.cx/lNmj58


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Et si la clé de notre santé — physique, mentale et émotionnelle — tenait dans un geste aussi banal que… respirer ?
Dans cet épisode de Super Docteurs je reçois Stéphanie Brillant, journaliste, réalisatrice et autrice du livre à succès L’incroyable pouvoir du souffle (Actes Sud). Non médecin, mais passionnée par la physiologie humaine, elle explore depuis des années le souffle comme un véritable levier de transformation intérieure.

À travers cet échange, elle nous rappelle que 95 % des gens respirent mal, et que cette simple dysfonction influence notre oxygénation, notre posture, notre sommeil, nos émotions… et jusqu’à notre santé mentale. Respirer trop vite, trop haut, ou par la bouche modifie profondément notre équilibre nerveux et notre relation au monde.

Stéphanie explique comment une respiration lente, nasale et diaphragmatique peut réactiver le nerf vague, ce grand régulateur de notre système nerveux autonome. En travaillant son souffle, on agit sur la fréquence cardiaque, la digestion, le sommeil, l’anxiété, voire certaines pathologies chroniques. Elle décrit le souffle comme une “télécommande du système nerveux”, capable d’apaiser le corps et d’ouvrir la conscience.

Dans la deuxième partie de l’entretien, on aborde les applications cliniques du souffle : asthme, anxiété, dépression, troubles digestifs, syndrome de l’intestin irritable, troubles du sommeil ou encore burn-out. Ils évoquent les études démontrant que certaines techniques respiratoires peuvent offrir des effets comparables aux antidépresseurs, simplement en rééquilibrant la neurochimie du cerveau.


https://www.academiedusouffle.com/ , le linkedin de mon invitée


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Les propos tenus dans ce podcast ne constituent en aucun cas une recommandation médicale ou une incitation à la prescription. Tous les propos tenus ne sont pas vérifiés. Les auditeurs sont invités à se référer aux recommandations officielles en vigueur et à compléter leur formation par les sources professionnelles reconnues.


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Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des soignants qui redonne de la noblesse à notre métier pour soigner mieux et différemment. En médecine, on apprend beaucoup de ses pairs, de ses maîtres, de ses lectures, mais il arrive aussi qu'on apprenne d'ailleurs de patients, de chercheurs, d'artistes ou de toute personne animée par une curiosité sincère, un sens aigu de la rigueur et une passion authentique pour la santé humaine. C'est précisément le cas de mon invité d'aujourd'hui, Stéphanie Briand, journaliste, réalisatrice, autrice et conférencière, elle consacre son travail à la libération du potentiel humain. On lui doit notamment le film Le cerveau des enfants, un potentiel infini, mais aussi des livres dont L'incroyable pouvoir du souffle, paru aux éditions Actes Sud, qui a rencontré un immense succès, ou bien plus récemment Quand le corps n'est plus d'accord. Sans être médecin, Stéphanie explore depuis des années le souffle comme un pont entre la physiologie, la psychologie et la spiritualité. Un outil simple, universel et pourtant encore sous-estimé dans nos pratiques médicales. Dans cet épisode, nous allons comprendre pourquoi beaucoup d'entre nous respirent mal, comment le souffle agit sur le nerf vague et le système nerveux, mais aussi comment il influence nos émotions, notre présence au monde et même notre capacité à soigner. Un échange à la croisée de la science et de l'humanité pour redécouvrir ce geste vital qui nous relie tous, respirer. Salut Stéphanie !

  • Speaker #1

    Bonjour Mathieu ! Merci pour cette montée. Oh, formidable !

  • Speaker #0

    Écoute, je suis très heureux de te recevoir. Je suis très heureux parce qu'en tant que soignant, on connaît les pathologies broncopulmonaires, on connaît nos collègues pneumologues qui nous en parlent beaucoup. Mais bizarrement, on se pose rarement la question de savoir si nos patients, si les gens qu'on suive, qu'on côtoie, s'ils respirent correctement lorsqu'ils n'ont pas forcément de pathologie. Et j'ai pensé que tu serais la personne la plus à même de me répondre à toutes ces questions. Je vais directement te poser ma première question Stéphanie. Tu expliques que 95% des gens respirent mal. Est-ce que tu peux me dire qu'est-ce que cela signifie concrètement d'un point de vue anatomique et physiologique s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Alors il y a plusieurs aspects. Le premier aspect c'est la mécanique respiratoire. Donc on respire mal de façon mécanique, de façon physiologique. Souvent quand je fais faire des petits tests, je commence simplement par faire chronométrer le nombre de respirations en une minute. Vous comptez votre nombre d'inspirations. Et à l'issue de ça, j'explique ce que ça implique. Alors, il y a des gens qui sont allés jusqu'à 34, 40 respirations par minute. Ce qui est souhaitable au repos, c'est 6 à 8 respirations par minute. Et c'est très rare de ne pas avoir des gens en sur-régime. Et le sur-régime, il se compte déjà quand on est à 13, 14, 15 respirations par minute. Pourquoi ? Parce que... Ça va avoir une incidence sur l'oxygénation du corps. Quand vous respirez à 12 respirations par minute, vous allez inhaler 6 litres d'air, mais seulement 4 litres vont aller jusqu'aux poumons, aux bronchioles, et donc se retrouver vraiment dans le système, dans le corps, aller oxygéner nos cellules. Et quand vous respirez à 6 respirations par minute, c'est plus de 5 litres. Donc on voit que le simple fait de respirer trop vite fait qu'on diminue... les bienfaits de la respiration aussi, parce qu'on laisse échapper un gaz qui s'appelle le CO2 et dont on a impérativement besoin pour avoir justement une bonne circulation sanguine. Donc il y a cette notion de rythme. La deuxième chose, c'est est-ce qu'on respire par le nez ? Respirer par le nez, c'est manger bio, respirer par la bouche, c'est manger au McDo, on peut dire ça comme ça. Ou encore, vraiment, respirer par la bouche, c'est le plan B. Il ne nous viendrait pas à l'idée de manger par le nez. Si on mange par le nez, en général, on est plutôt dans un lit d'hôpital ou en très mauvais état physique. La respiration, c'est la même chose. Ça a une fonction, ce nez. Le nez, à la fois, il est là pour filtrer, pour qu'on limite l'entrée du microbe. Il y a aussi la création d'oxyde nitrique, qui est à la fois un antiviral et aussi qui va avoir un rôle vasodilatateur. Donc tout ça a une fonction. Et quand on ne respire pas correctement par le nez, on va aussi modifier la physiologie. La structure de la mâchoire, vous voyez les mentons fuyants, eh bien ça, c'est lié au fait qu'on ne respire pas par le nez. Et souvent, les allergiques vont se mettre à respirer par la bouche, ce qui va donc changer la posture. Et quand on change la posture, la langue fait plus son travail, va plus se coller au palais, va plus envoyer un message de sécurité au corps. Donc, il y a énormément d'aspects qui vont être modifiés par cette simple respiration dysfonctionnelle. Et enfin, la dernière, c'est où est-ce qu'on respire ? Donc là, pareil, souvent... je fais un test et je demande aux gens de mettre leurs mains sur les épaules et de prendre une grande inspiration. Donc quand on prend une grande inspiration, la plupart des gens font « chien » . Sauf qu'à cet étage-là, respirer de façon verticale, ça n'a aucun sens. Ce n'est pas anatomiquement congruent. La respiration, elle se joue à 360 degrés. Et très peu de gens savent respirer correctement à 360 degrés, aussi parce qu'on donne beaucoup de mauvaises indications, et notamment quand on fait du yoga ou on apprend à respirer en trois parties. Sauf qu'en réalité, les deux zones du bas, elles fonctionnent de pair. Donc, il n'y a pas d'abord, je gonfle le ventre, et puis en plus, après, je joue sur la cage thoracique. C'est inexact. Donc voilà, les trois règles d'or, je respire lentement, je respire par le nez et je respire de façon diaphragmante.

  • Speaker #0

    Excellent, merci beaucoup pour ces rappels. Est-ce que tu peux m'expliquer pourquoi les politiques de santé publique se sont jamais emparées sérieusement du souffle, des gestes sains que tu me décris, une fréquence respiratoire assez basse, respirer par le nez, respirer comme tu l'appelles à 360, c'est-à-dire juste uniquement superficiellement par le thorax. Pourquoi on n'en entend jamais parler ? Tu vois, moi je suis médecin, j'entends parler des pathologies bronchopulmonaires, j'entends parler de l'asthme, des allergies, des BPCO, etc. Mais jamais on nous apprend la physiologie normale du souffle, alors qu'on va le voir ensemble, ça a de multiples bienfaits. Pourquoi c'est encore sous les radars, la physiologie normale du souffle ?

  • Speaker #1

    C'est assez étonnant. Je dois dire que moi-même, je suis étonnée. Ce n'est pas du tout présenté comme étant un pilier de santé. Pourtant, on parle de la nutrition, de l'exercice physique et du sommeil. C'est indéniable. Sauf que quand la respiration dysfonctionne, le sommeil va être altéré, la nutrition aussi, parce qu'en fait, on s'aperçoit qu'on va beaucoup moins bien. d'une part ingérées, digérées, et en plus, nos envies, par exemple l'envie de sucre quand on respire mal, elle est augmentée. Et enfin, l'exercice physique, quand on ne respire pas correctement, on a des capacités d'endurance qui sont diminuées, et puis aussi de récupération, tout simplement. Donc, c'est vraiment au cœur de la santé, et comme tu dis, c'est vraiment sous les radars aussi. Alors peut-être qu'il y a quelques années encore, on n'avait pas ces notions de... données scientifiques. Aujourd'hui, il y a une multitude d'études. Tu parlais de mon livre « L'incroyable pouvoir du souffle » , mais il y en a des dizaines de milliers des études qui montrent les effets sur la santé, sur le corps, sur la santé mentale, de la respiration. Donc, c'est devenu une connaissance, sauf que, comme dans beaucoup de disciplines, il y a une espèce de spécialité qui se fait. C'est-à-dire que, par exemple, les pneumologues, souvent, ils ne connaissent pas la respiration, ils connaissent bien les poumons, mais ils ne connaissent pas vraiment comment fonctionne la respiration. Je me souviens avoir été sur un plateau sur France Inter avec une pneumologue qui, aux questions un peu liées davantage à la respiration, à chaque fois me donnait la parole en disant « Stéphanie répondra mieux que moi » . Donc, parce que ce n'est pas étudié, c'est comme si c'était, on va étudier la mécanique, mais on ne s'intéresse pas vraiment aux pilotes, parce que c'est bien de connaître le fonctionnement des poumons, mais c'est important aussi de savoir quel va être l'impact de la respiration et pourquoi, et avec cette notion. de système. Donc je pense que c'est ignoré plus par manque de pluridisciplinarité et qu'aujourd'hui on commence à réunir plusieurs connaissances et qu'on s'aperçoit que ça va être essentiel de remettre la respiration au cœur de... Tu vois, j'ai fait un petit message à un neurologue qui mettait sur son LinkedIn qu'il avait découvert les effets de la respiration. C'est formidable en fait quand les médecins commencent à se dire mais je peux l'utiliser aussi dans ma pratique parce que oui, il y a des effets neurologiques. de la respiration. Donc la prise de conscience, elle est là, elle est en train d'arriver petit à petit, mais encore une fois, et nous c'est ce qu'on a fait aussi à l'Académie du Souffle, c'est comment est-ce qu'on trouve un endroit où on va comprendre la mécanique, la physiologie et les usages qu'on peut en faire, et comment hacker le système nerveux et le cerveau avec la respiration. Pour l'instant, il n'y avait pas cette espèce de transversalité.

  • Speaker #0

    Tu le dis très bien. Et en fait, je crois que c'est aussi une question d'époque, c'est qu'on s'est concentré beaucoup sur la maladie pendant de nombreuses années. Et maintenant, on découvre la santé, en fait, la physiologie saine. Et c'est un changement d'air. Et c'est pour ça que je suis très heureux de t'avoir avec moi aujourd'hui pour parler de tout ça. Et tu vois, depuis que je te lis et en discutant avec toi, je me redresse, tu vois, je me mets à me détendre, à respirer par le ventre, à essayer de respirer à 360, comme tu dis. Et du coup, on a tous appris à respirer par le ventre. Mais toi, tu dis que c'est une idée fausse. Est-ce qu'on peut commencer par la base ? Est-ce que tu peux m'expliquer pourquoi c'est une idée fausse ? Et qu'est-ce que tu conseilles ?

  • Speaker #1

    Déjà, on n'a pas vraiment appris à respirer par le ventre. Parce que si on remonte à l'enfance, quand on amène les bébés chez le pédiatre et qu'il veut écouter la respiration, où est-ce qu'il écoute la respiration ? Dans les poumons. Donc, la première sensation qu'on a, c'est de se dire, je respire, c'est au niveau des poumons que ça se joue. Et on encode ça après. Donc, à chaque fois, on se dit, il faut que ça s'ouvre là. Il y a cet aspect-là. Ensuite, j'ai travaillé avec Belisa Vrani, qui est une grande experte du souffle aux États-Unis, et qui s'est posé la question de savoir quand est-ce que la respiration devenait dysfonctionnelle. Parce que c'est vrai que beaucoup de bébés naissent, et puis on voit Les bébés respirent un peu comme un chat avec cet abdomen qui s'ouvre vraiment à 360 degrés. Et petit à petit, pourquoi est-ce que ça change ? Alors, il y a des conditions extérieures, c'est vrai, le stress, et puis aussi la posture. Et donc, Belisa, elle s'est intéressée aux enfants aux États-Unis qui ne rentrent à l'école qu'à l'âge de 5 ans. Et on a vu que les respirations dysfonctionnelles arrivaient justement vers l'âge de 5 ans. En réalité, à 5 ans, de fait, on se trouve en classe et on est assis beaucoup plus longtemps. on respire beaucoup moins facilement parce que notre posture, elle va changer. Tu vois, moi, j'ai rééduqué ma posture en enquêtant sur la respiration parce que je suis plutôt cambrée. Et j'ai porté une ceinture pendant plusieurs semaines qui se positionnait à ce niveau-là. Et puis dans le dos, il y avait des petites boules aussi ici. Donc, ça permettait d'avoir un contact à l'avant et à l'arrière et de bien sentir, d'avoir du feedback pour voir si... vraiment ça s'ouvrait à 360 degrés. Quand je me croyais droite, c'est-à-dire que l'information de mon cerveau, c'était le plus haut point du crâne, donc avec cette sensation d'être droite que je connaissais depuis toujours, je ne sentais pas la connexion dans le bas de mon dos avec les boules. Donc je savais qu'en réalité ma posture n'était pas correcte, ce n'était pas là que j'allais pouvoir respirer de la meilleure façon. Donc j'ai réappris la sensation de ce qui était pour mon corps et ma posture. elle ment être droite et pas du tout l'illusion que j'en avais. Donc ça, c'est aussi en fonction de nos vies, du fait qu'on soit beaucoup assis, qu'on essaie de trouver des positions qui nous font peut-être pas mal ou on va pouvoir travailler avec l'ordinateur, mais on modifie tout, donc on se met à oublier comment on respire correctement et puis parfois, on a besoin de l'entraîner dès le plus jeune âge, par exemple, les Native Americans, les Indiens d'Amérique. Et bien, dès la naissance des bébés, ils leur mettent toujours le doigt pour leur fermer la bouche.

  • Speaker #0

    Avant de poursuivre cet épisode, je voulais prendre une minute pour vous parler d'une application médicale que j'ai découvert récemment et dont je voulais absolument vous parler, c'est MediStory. C'est un logiciel conçu en natif pour l'univers Apple et croyez-moi, ça change tout parce que ça marche. C'est fluide et c'est super intuitif. Ce que je trouve notamment génial chez eux, c'est leur outil appelé Loki. C'est une IA vocale intégrée qui retranscrit automatiquement soit ce qu'on lui dicte, soit les propos qu'on a échangés avec son patient pendant la consultation. Et en fait, il les intègre directement dans le dossier patient et il propose même de générer des documents. Donc ici, et avec cette solution, on parle de gagner du temps sur la saisie pour recentrer notre consultation sur l'essentiel qui est quand même notre patient. C'est vraiment top, l'interface est épurée, elle est vraiment pensée pour s'adapter à la pratique du médecin et pas l'inverse. Et en plus derrière, cerise sur le gâteau, c'est une équipe française avec un vrai engagement sur la sécurité des données qui sont hébergées en France. Bref, c'est du solide. Je vous invite vraiment à le tester. Alors, si vous êtes en train de vous installer ou si vous avez envie de changer d'outil et que vous êtes sur Apple, je vous encourage vraiment à y jeter un œil. Je vous mets, comme d'habitude, le lien en description dans les notes de cet épisode et je vous laisse tout de suite pour la suite de cet épisode.

  • Speaker #1

    On les accompagne. C'est ce qu'on leur fait faire. Aujourd'hui, on a plusieurs problématiques. Alors, il y a des bébés qui vont ouvrir la bouche, mais il y a aussi le fait qu'on utilise beaucoup de tétines. Et ce qui fait donc que la langue, elle ne va pas se mettre au bon endroit et qu'on ne va pas avoir naturellement ce fait de fermer la bouche. Et quand on voit justement les enfants qui respirent la bouche ouverte, il y a énormément de liens avec l'hyperactivité, les déficits de concentration, le fait d'avoir des sommeils très agités, le simple fait de rééduquer. une respiration correcte et aussi préserve énormément des caries. J'ai travaillé avec un dentiste qui, justement, ces petits patients qui arrivaient avec des caries, il leur apprenait à respirer autrement, ou bien il y a des petites choses qu'on peut se coller au palais pour rééduquer la position de la langue, ou dans ce cas-là, on peut aussi avoir carrément de l'orthodontie. Eh bien, dès que la respiration avait lieu, la bouche fermée, il n'y avait plus de caries. Parce que les bactéries se développent. pas pendant la nuit, l'air et le...

  • Speaker #0

    C'est ce que j'ai découvert avec ton travail, c'est qu'en fait, la respiration, elle est à la cause de multiples pathologies, notamment dentaires, neurologiques, neurodéveloppementales, morphologiques, etc. Et ça, je l'ignorais, c'est absolument passionnant. Tu ne m'as pas encore mentionné le nerf vague. Est-ce que tu peux me détailler peut-être brièvement comment la respiration influence par le biais du nerf vague Merci. nos organes, voire même notre psychique ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, quand le diaphragme va bien, qui est le principal muscle inspiratoire, le nerf vague fonctionne bien parce qu'ils sont connectés tous les deux. Donc c'est difficile d'aller à... toucher au nerf vague, mais par le diaphragme. En musclant le diaphragme, en lui rendant sa térinicité, on va améliorer la réponse du nerf vague. Et vraiment, en respirant, on peut, puisqu'on va activer le système nerveux, on va réentraîner le système nerveux. Donc le système nerveux, je ne sais pas si tu es familier de la théorie polyvagale qui en France n'est pas si connue que ça.

  • Speaker #0

    Explique-moi.

  • Speaker #1

    Donc c'est la notion qu'en réalité, il y a la branche sympathique, la branche parasympathique. mais que dans la branche parasympathique, il y a deux branches. Il y a le ventral et le dorsal. Donc, c'est un chercheur américain qui a identifié cette subtilité sur le système parasympathique. Donc, le ventral, c'est quand on est dans un mode ouverture au monde, quand on est dans un mode de repos. Donc, vraiment cette sensation de rest and digest, mais qu'on est en mouvement. Donc, à la fois, on va être connecté mentalement et puis on va... aussi avoir un corps qui continue à bouger. Alors que quand on est en dorsale, on est dans l'immobilisation. Donc, on est dans le parasympathique, mais on dort, ou on alète, par exemple, ou potentiellement on a un orgasme. Et aujourd'hui, il y a beaucoup de dépressions, par exemple, qui sont ce mode dorsal qui est devenu le mode par défaut, ou le burn-out, et on ne peut plus bouger, on est dans cette immobilisation-là. Donc, parfois, on n'a pas trop de problèmes avec le sympathique, c'est juste notre parasympathique, et donc... la bascule entre le dorsal et le ventral qui se fait plus bien. Et quand on respire, on va pouvoir switcher et repasser en ventral quand on avait basculé dans le dorsal en mode par défaut. Donc, c'est comme si on faisait un peu du fitness du système nerveux. Et de la même façon, quand on est trop en mode sympathique, ce qui est une énorme problématique aujourd'hui, et d'ailleurs, quand on respire trop vite, ça active immédiatement la réponse sympathique. Et quand on... réentraîne et qu'on respire moins et qu'on calme tout le système, encore une fois, on va muscler cette réponse-là et cette balance autonomique. Donc, de cette façon-là, on va aller jouer sur le nerf vague et puis aussi, on va pouvoir travailler avec des mouvements dont je vais faire beaucoup de mouvements qui sont des espèces de reset, justement, du nerf vague pour améliorer le tonus vagal parce qu'il y a énormément de choses qu'on peut retravailler en comprenant que le tonus vagal n'est pas correct. Par exemple, déglutir. plusieurs fois de suite ? Est-ce qu'on arrive à déglutir trois fois de suite ? Eh bien ça, ça va venir nous donner une indication sur la tonicité du nerf vague. On peut le voir aussi, j'ai travaillé avec un ostéopathe américain qui a beaucoup travaillé sur la théorie polyvagale et il a vu que en ouvrant la bouche et en faisant le son A, en observant le mouvement de la luette, on pouvait identifier justement s'il y avait un mode. dorsale par défaut qui s'était mis en place. Et pour le comprendre aussi d'un point de vue des sensations, par exemple, parfois on peut aller se faire masser et on va sortir épuisé, bon à rien, on a besoin d'aller se coucher directement derrière. Bon ben on est passé en dorsale. Et d'autres fois, on va sortir hyper relax, mais bien, avec envie de voir du monde, de discuter. Donc vous voyez qu'on est les deux dans ce mode parasympathique, mais pas du tout avec la même réponse du corps, ni même du mental. Et ça, ça m'a vraiment fascinée parce qu'avec la respiration, comme on a quatre phases de respiration qui ne vont pas envoyer les mêmes messages aussi en fonction des durées, parce qu'on a l'inspiration, la retenue poumon plein, l'expiration et la retenue poumon vide, on peut devenir des petits alchimistes et aller vraiment parler le langage du corps. C'est le seul moyen de parler le langage du corps. Pour le comprendre, il suffit de se dire, si je te demande de réduire tes battements cardiaques là, tu ne peux pas le faire. Mais si je te montre une technique de respiration pour le faire… tu vas y arriver.

  • Speaker #0

    Et vraiment,

  • Speaker #1

    quand on apprend la musique, les partitions, c'est absolument génial. Il y a un chercheur aussi sur l'aspect émotion belge qui a montré qu'avec des patterns respiratoires, si on la suit pendant une à deux minutes, donc je te montre un rythme respiratoire, tu respires à ce rythme, ça va déclencher une émotion chez toi qui est universelle, de la tristesse, de la joie, juste avec le rythme respiratoire. Et d'ailleurs, quand on écoute, je fais souvent faire aussi comme thèse, d'écouter simplement des respirations, et entre la tristesse, les pleurs et le rire, c'est quasiment la même musique. Sauf que si on la reproduit, on voit bien qu'il y en a un qui va nous mettre immédiatement dans un état de stress, et l'autre, on va éclater de rire. Et l'émotion est quelque chose qui est vraiment très lié au corps, parce qu'il y a une réponse physiologique à l'émotion du pain.

  • Speaker #0

    Ok, c'est fascinant. C'est vrai que c'est une porte d'accès à soi qui est absolument fascinante et comme tu dis, c'est peut-être une des seules voies qui nous permet de ralentir le cœur. de modifier son état d'être et de modifier sa relation aux autres. Merci beaucoup Stéphanie pour cet échange passionnant. Ce que tu nous rappelles aujourd'hui, c'est que le souffle, ce n'est pas qu'un automatisme biologique, c'est une fonction vitale bien sûr, mais c'est aussi un langage. C'est un lien invisible entre le corps, le mental et les émotions que nous avons trop longtemps oublié de considérer comme telles. Et c'est frappant de voir à quel point cette clé, à la fois gratuite, simple, universelle, peut transformer notre manière de vivre. de penser, d'écouter et peut-être même, pour nous médecins, de soigner. Dans le prochain épisode, on va aller encore un peu plus loin. Comment évaluer concrètement la qualité respiratoire d'une personne ? Dans quelle pathologie le travail du souffle peut être utile ? Et surtout, comment les médecins peuvent intégrer ces pratiques simples dans leur accompagnement quotidien ? Si cet épisode vous a inspiré, c'est que vous faites déjà partie de ceux qui veulent soigner autrement. Continuez à chercher, à apprendre, à rester libre et surtout à vous abonner à ce podcast pour ne rater... aucun épisode. Salut Stéphanie !

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