Speaker #1Alors concrètement, mon protocole, pour moi évidemment, pour mon cas, ça a été d'éviter les FODMAP et de les réintégrer. Ça a été une très grosse partie. Le protocole FODMAP, c'est pour dépister les intolérances alimentaires. D'ailleurs, scientifiquement, il n'y a que ça qui peut vraiment dépister les intolérances alimentaires. Tout ce qui est prise de sang, IgG, etc., tout ça, ça ne rentre pas en ligne de compte et ça ne devrait pas rentrer en ligne de compte. Donc, ce protocole-là, j'ai dépisté mes intolérances alimentaires. Encore une fois, dans mon malheur, j'ai de la chance, entre guillemets. C'est quand j'ai découvert les catégories auxquelles j'étais intolérante. Ben, si tu veux, les seules catégories que je pouvais manger, c'était les produits laitiers et le manitole, donc des champignons ou du chou-fleur. Et comme je n'avais pas pour ambition de manger des escalopes à la crème et aux champignons toute ma vie, je me suis dit, ce n'est pas possible. Il y a bien un jour où je vais remanger tout le reste quand même. Et donc, toujours dans ce caractère de me dire, mais non, en fait, je refuse que ça soit comme ça. Donc, un jour, j'y arriverai. Et je réintégrerai vraiment tout. Je pourrai tout remanger. Mais c'est vrai qu'avant, à la fin de ce protocole, quatre petits pois, j'étais à terre. J'étais au sol. Parce qu'en fait, c'est physiologique. Quand on enlève... de l'alimentation, pour remettre, il y a une intelligence qui se crée. Du coup, il faut y aller vraiment doucement. Et en fait, ce n'est pas fini. C'est-à-dire que même si on a fait les trois parties du protocole FODMAP, ce n'est jamais fini. C'est-à-dire que moi, j'ai mis trois ans à manger des lentilles correctement, des légumineuses. Mais aujourd'hui, je mange un dalle sans problème, sans aucun souci. En revanche, ça a pris trois ans, oui. Donc ça, c'est vraiment ce que je fais dans la prévention avec les gens. Et ensuite, ça a été ça. et en parallèle, du coup, je me suis intéressée à comment faire. pour réussir à accélérer un petit peu le processus et à remanger pourquoi je suis devenue aussi sensible. Finalement, c'est que j'avais une forte dysbiose, surtout quand on voit toutes les comorbidités que j'avais déclenchées et qui se sont résolues. Déjà, en une semaine de régime FODMAP, j'avais senti toute la différence. Ça a été incroyable. Le brouillard mental qui s'envole, le transit qui revient à la normale. Je ne sais pas si vous vous y imaginez. 22 ans de constipation. Un transit qui revient à la normale en une semaine, quasiment. Mais pour moi, le type 4 n'existait pas. Pour moi, ça n'existait pas. C'était juste le type 1, de la constipation ou de la grossière. Je n'avais jamais vu ça sur moi. Jamais. Aujourd'hui, faire type 4 tous les jours, c'est mon quotidien. Mais en fait, c'était lunaire. Je me disais, ce n'est pas possible. Ça existe vraiment. C'est ça un transit normal. Et donc, ça a été fabuleux pour moi. Donc, après ce protocole-là, je me suis dit, mais comment je peux réparer ? Parce que finalement, c'est de ça qu'il s'agit. C'est comment... Faire rentrer de nouveau des aliments qui sont normalement sains en plus, parce que les FODMAP, ça nourrit les bonnes bactéries, entre guillemets, du microbiote intestinal. Comment réintégrer ces aliments ? Et c'est là que j'ai compris qu'il fallait ce qu'on va appeler la micronutrition, donc une complémentation. Et ça, j'ai cherché, j'ai cherché beaucoup seul pour essayer de comprendre et me former, m'éduquer là-dessus. Et c'est là où j'ai découvert aussi que potentiellement, vu qu'on retrace que je suis depuis l'enfance souffrante, potentiellement j'avais une anomalie polymorphiste du FUD2. Et donc là, plutôt que de faire des tests dans tous les sens, qui sont payants, etc., je me suis dit, bon, a priori, 20% de la population serait concernée. Vu mes antécédents, on va essayer tout simplement de prendre le complément de 2-fucosylactose, et puis on va voir si ça fonctionne. Banco, ça a fonctionné. J'ai pu remanger, grâce à ça, j'ai pu réintégrer le blé. La catégorie du blé, aujourd'hui, je remange n'importe quel type de blé. Après, je suis restée sur une alimentation quand même méditerranéenne, etc. Ce qui est important de préciser, c'est que quand j'étais souffrante, comme je vous l'ai dit dans le premier épisode, attention, j'avais une alimentation de type méditerranéenne. J'ai toujours été éduquée par une mère qui avait, c'était protéines animales, féculents, légumes. À chaque repas, j'avais une très bonne alimentation. Donc les FODMAP, c'est vraiment particulier. Ça a été mon anti-inflammateur à moi. Ça a vraiment, pour moi, manger avec des FODMAP sur un intestin irritable, c'était vraiment inflammatoire. Et donc, ça a coupé le feu. Mais ensuite, pour que le feu ne revienne pas quand on les réintègre, ça a été de trouver des astuces. Donc moi, ça a aussi passé par la glutamine. Là où on ne va pas sentir franchement de différence en soi, parce que parfois, on a l'impression qu'on prend et ça ne fait rien. En fait, là... où on sent la différence, c'est quand une crise arrive. Parce que parfois, épisodiquement, il peut y avoir une crise digestive, une grosse diarrhée qui arrive, et là, la différence s'est sentie directement, dans le sens où je ne sentais plus les matières passer. Parce qu'en fait, quand on a l'intestin irritable, on est tellement sensible qu'on sent tout passer. Moi, j'aurais pu te décrire le trajet de mon intestin grêle et te le dessiner. Et j'avais discuté avec un gastro-entérologue comme ça un jour, parce que j'en rencontre de plus en plus, et il m'avait dit, mais c'est vrai qu'on ne comprend pas pourquoi. Vous, l'écholopathe, vous êtes aussi sensible. Vous sentez les matières passer à ce point. Et c'est là que ça m'a nourrie dans ma réflexion de me dire, je vais réfléchir pourquoi. Et en fait, c'est qu'il y a ce mucus au-dessus de l'épithélium qui est censé protéger. Et c'est là où j'ai construit ma réflexion. Je me dis, à tous les coups, c'est ce problème de mucus qui est défaillant. Du coup, j'ai découvert cette histoire de FUD2. J'ai découvert la complémentation qui allait avec. Et par rapport au système nerveux qui fait partie de la réparation, finalement. j'ai pratiqué le Qigong, qui est une discipline en médecine chinoise. Et surtout à un moment de ma vie où ça allait moins bien. Donc évidemment, dans le mental, quand ça va moins bien, c'est vraiment extrêmement connecté au cerveau. Et le Qigong m'a aussi montré une autre dimension de ce que c'est que d'être du rapport au corps. Surtout de ressentir les sensations et de sentir ce qui se passe en nous. Parce que c'est vrai qu'on développe une telle sensibilité, et moi je le vois chez les autres personnes. que je vais croiser qui ont l'intestin irritable, le danger, si on n'arrive pas à se réapproprier justement notre rapport au corps, c'est qu'on va se dissocier. Pour supporter les crises, on va carrément se dissocier de notre corps. Et ça, ça devient dangereux. Parce que là, après, on ne s'écoute plus. Et on ne se soigne plus. Parce que la stratégie, c'est juste dire je suis en deux parties. Et le problème, c'est qu'il y a quelque chose qui ne joue pas à l'intérieur de nous. Le corps demande à ce qu'on s'en occupe. Donc la partie réparation a été cruciale pour pouvoir me réalimenter correctement et jusqu'à arriver à la partie plus traumatique, psychotrauma. Ce que je fais en fait en bilan d'orientation avec les personnes que je vais accompagner, moi j'ai qu'une séance avec eux pour essayer de faire un 360, justement prendre une heure et demie, c'est-à-dire le temps que les médecins n'ont pas, ou même certains thérapeutes, pour essayer de comprendre d'où ça vient tout ça. C'est tellement multifactoriel l'intestin irritable qu'il faut savoir, voilà, quelles sont les causes. C'est apparu dans telle année, tant mieux. Ça veut dire qu'avant, vous n'étiez pas comme ça. Il y a de l'espoir. Bon, qu'est-ce qui s'est passé cette année-là ? Et je faisais ça à chaque fois. Et à chaque fois, on découvre des choses vraiment impressionnantes sur le vécu patient et sur les psychotraumas. Il n'y a pas de maladie psychosomatique. En revanche, il y a du psychosomatique dans toutes les maladies et surtout l'intestin irritable. C'est impressionnant ce qu'on arrive à déterrer et ce qu'ils arrivent à me dire. et ils arrivent à me le dire parce que justement je ne suis pas médecin, parce que je ne suis pas psy et que je suis une de leurs pères. et qu'ils y soient en confiance. Et du coup, je peux mieux éclairer le chemin avec eux. Ben, OK, maintenant, en fait, le protocole, ça va être ça qui est prioritaire. Et en faisant ça avec les gens, je me suis dit, bon, ça serait bien que tu te l'appliques à toi-même et que tu as découvert cette histoire de génétique, de flux de deux, etc. Mais quand même, ce n'est pas depuis la naissance, c'est depuis sept ans. Donc, il s'est peut-être passé quelque chose à sept ans. Et du coup, j'ai discuté avec ma mère. Je lui ai demandé, mais... Quand j'avais 7 ans, j'ai regardé les photos de famille, l'album photo. J'ai vu que ma sœur avait pris énormément de poids, elle est plus jeune que moi. Et moi, j'avais des cernes vraiment, pour une enfant anormale. Et il s'est passé quelque chose de cette année-là. Et ma mère, elle me sort, « Oui, tu ne te souviens pas de mon accident de voiture ? » Et en fait, là, je me suis souvenu. Mais non seulement je me suis souvenu, mais en plus, ça a réagi en moi, dans l'intestin. Où là, encore une fois, j'ai ressenti tout mon intestin grêle gigoter. C'était vraiment très mystique, presque. Et c'était comme si les briques se remettaient. Et que j'essayais de comprendre quelque chose. C'est que c'est vrai, à ce moment-là, je n'ai pas pu m'exprimer. Je n'ai pas pu m'exprimer sur cet accident de voiture qui a eu ma mère. Elle a été hospitalisée. J'avais ma petite sœur. J'étais l'aînée, même si je n'avais que 7 ans. Il fallait que je ne dise rien, que je me taise. Il ne fallait pas faire peur à ma sœur. Maman est à l'hôpital et on ne dit rien. et on garde en nous et on n'en parle pas. Et voilà, je me suis constipée. Ah oui ! Et avec ça, j'ai eu d'autres traumas parce que j'avais une offense quand même violente verbalement, etc. Donc finalement, en faisant ce travail des traumas, où j'ai fait de l'EMDR, au-delà des psychothérapies et psychiatrie standards. J'ai fait de l'EMDR et là, j'ai découvert un autre pan, finalement, de la santé, où jamais j'aurais pensé que c'était aussi important de se sentir, finalement, en sécurité et de se sentir aussi en phase avec l'enfant qu'on a été. Et que ça, c'était un élément, une partie d'élément déclencheur. Je ne vais pas raconter tous mes traumas, mais ça faisait partie de ces éléments-là qui ont fait qu'en effet, j'avais presque les bonnes raisons de me constiper.
Speaker #1Il y en a beaucoup. beaucoup, beaucoup. On va essayer de faire court, du coup. Mais alors déjà, ça va être... Moi, j'ai vraiment un souci avec la vérité. Je trouve ça vraiment important. Donc, on va dire que c'est ma vérité. Parce que j'estime que personne n'a la science infuse, ni les médecins, sur mon cas, la preuve, parce que je suis toute seule. Donc, en fait, ça va être ma vérité. Ce que je dis aujourd'hui peut être faux demain. La science, on avance, on avance sur les connaissances. Donc, moi, ma vérité, c'est que déjà, les fibres, me dire, mangez des fibres. ça va aller, vous ne serez plus constipé. Ben non, faux. Moi, c'était pire. Et ça s'explique aussi, encore une fois, physiologiquement. C'est dans la tête ? Ben non, ce n'est pas dans la tête. En tout cas, au niveau des symptômes, des symptômes, ça existe. Maintenant, la vérité que moi, j'ai envie de dire au médecin et qui va sans doute piquer un peu et déranger, ma vérité, c'est que la prise en charge, elle est inexistante au niveau du médical conventionnel. Et en fait, ça reste logique par rapport aux connaissances que vous avez. Je ne vous jette pas la pierre du tout, parce qu'en fait, quand je vois comment vous êtes formés, ce qu'on vous inculque, c'est normal. Et d'un côté, la prise en charge ne doit pas être de votre côté, si c'est pour nous donner des médicaments qui vont être plus délétères sur la balance bénéfice-risque qui n'est pas bonne sur ce trouble-là. Du coup, la prise en charge, elle doit être fonctionnelle et intégrative, parce que ça dysfonctionne, ce n'est pas normal, et ça doit prendre une part aussi psychosomatique, mais c'est vraiment différent. Et c'est un nouveau paradigme. On est dans des nouvelles maladies de civilisation. Que ce soit l'endométriose, le lipoderme, l'intestin irritable, pour moi, c'est la même chose. Et je pense qu'il faut qu'on continue de mettre vraiment les watts sur la recherche sur le microbiote intestinal, parce que c'est ça qui va nous faire comprendre beaucoup de choses aussi. Surtout l'aspect prise en charge plus fonctionnel. En fait, on est tellement sensible, finalement, que c'est dans la dentelle. Et c'est pour ça que la complémentation est aussi clé. parce que sur les... personnes comme nous, encore une fois, en dysbiose, ça va jouer. Il va y avoir un effet. On n'est plus les recommandations de la population générale, ou manger des fibres, 5 fruits et légumes par jour, ou... J'ai envie de dire presque pire, alors que c'est très très bien pour la population générale manger des aliments fermentés, oui, pour les gens en bonne santé. Ou jeûner, oui, s'il n'y a pas de troubles digestifs. En revanche, s'il y a des troubles digestifs chroniques, là, pour moi, on est dans le faux. Parce que ce n'est vraiment pas si simple et ça peut vraiment être plus délitaire qu'autre chose. Ça, je le vois sur moi, sur mon savoir expérientiel et dans la pratique.