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Super Docteur - médecine

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26min |20/11/2025
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Description

David Nicolas est entrepreneur, podcasteur (Limitless Project), fondateur de Féroce et auteur de La Routine des Audacieux.


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Dans cet épisode en deux parties, nous plongeons dans la quête du potentiel humain aux côtés de David Nicolas, figure singulière du paysage santé et bien-être. Depuis plusieurs années, David explore les leviers concrets qui permettent de vivre mieux, plus longtemps, avec plus d’énergie et de clarté.

🏃‍♂️ D’abord entrepreneur dans la tech, il s’est réinventé en “explorateur du vivant”, expérimentant routines, pratiques extrêmes, alimentation dense et médecine intégrative. Il partage ici son parcours, ses épreuves, ses déclics, et les rencontres qui ont transformé sa vie

🧠 Nous abordons les grandes dimensions de la vitalité :

  • Comment sortir de la résignation et redevenir acteur de sa santé ?

  • Quelles routines simples peuvent changer la donne ? (lumière, marche, alimentation brute…)

  • Pourquoi la médecine fonctionnelle offre une grille de lecture pertinente pour prévenir au lieu de corriger ?

  • Quels apports concrets de l’IA, des biomarqueurs et des outils connectés dans cette quête de longévité ?

🥩 Dans la seconde partie, David partage la genèse de Féroce : une marque de steaks enrichis en abats, pensée pour allier densité nutritionnelle, éthique et traçabilité. Il démonte les idées reçues sur la viande rouge, distingue les critiques fondées des simplismes idéologiques, et défend une approche scientifique, mesurée et régénérative de l’alimentation.

💡 Un épisode qui s’adresse aux soignants curieux, à ceux qui veulent mieux comprendre les ponts entre nutrition, performance, prévention, technologies et humanité. Et surtout, à tous ceux qui refusent une médecine de la résignation.

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Les propos tenus dans ce podcast ne constituent en aucun cas une recommandation médicale ou une incitation à la prescription. Tous les propos tenus ne sont pas vérifiés. Les auditeurs sont invités à se référer aux recommandations officielles en vigueur et à compléter leur formation par les sources professionnelles reconnues.


Instagram:

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Youtube:

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans cette seconde partie de Super Docteur avec David Nicolas, entrepreneur, podcaster, créateur de Féros et aujourd'hui auteur de la Routine des Audacieux. Dans la première partie, nous avons exploré sa philosophie du potentiel humain, ses inspirations et les routines qu'il applique au quotidien. Aujourd'hui, on va aborder une autre dimension de cette quête, la nutrition, la longévité et les innovations qui pourraient transformer notre rapport à la santé dans les années à venir. Salut David ! est-ce que tu peux me raconter la genèse de Féros ? Qu'est-ce que c'est et pourquoi un steak enrichi en aval ?

  • Speaker #1

    Tu l'as dit, j'anime le podcast Limites Project sur lequel j'ai reçu des médecins, des nutritionnistes, des diététiciens. Ils sont tous alarmés par les niveaux de carence de la population générale en raison notamment de l'appauvrissement des sols qui rend les fruits et les légumes de plus en plus pauvres. des agressions constantes de notre muqueuse intestinale à cause des éduquants, des produits transformés, des émulsifiants, etc., des perturbateurs endocriniens, du stress chronique qui à la fois a une déplétion importante de nos micronutriments, de nos cofacteurs, mais en plus réduit nos capacités d'absorption parce qu'on n'est pas réellement disponible lorsqu'on est en train de manger. Et puis on pourrait aussi citer le déséquilibre du microbiote, potentiellement le litigote, etc. Il y a toute une somme de phénomènes qui fait qu'aujourd'hui, on a de plus en plus de mal à couvrir nos besoins en vitamines et minéraux, qui pour autant sont des cofacteurs essentiels à la construction de toutes les briques de notre corps, que ce soit les neurotransmetteurs, les cellules, les enzymes, etc. Et donc, la réponse classique de la société, c'est de concevoir des poudres, des compléments alimentaires. Why not ? Mais je pense que ça traduit une vision assez réductionniste des choses qui laisse sous silence le principe des phénomènes émergents. les phénomènes d'énergence, ça suppose que le tout est supérieur que la somme de ses parties et je pense que c'est particulièrement le cas avec des aliments entiers préservés dans leur matrice cellulaire tant dans la façon dont ils vont être traités par le corps que dans leur synergie potentielle. On voit qu'il y a certains nutriments qui vont potentialiser l'absorption des autres, etc. et que tout ça va avoir un effet qui est cohérent avec des centaines de milliers d'années d'évolution qui est impossible à imiter avec des... des nutriments de synthèse en poudre, sur des doses en plus qui sont absolument illogiques par rapport à ce qu'on pourrait trouver naturellement dans la nature. Et je suis tombé sur une étude d'un Américain, professeur Thibel, qui s'est amusé à classer les aliments par densité nutritionnelle pour essayer de comprendre quels étaient les plus à même de couvrir tous nos besoins en vitamines et en minéraux. Et il a classé le foie de bœuf en première position en précisant que 7 grammes suffisait à couvrir un tiers de nos besoins. Je me suis dit, 7 grammes, ce n'est quand même pas grand-chose pour couvrir un tiers de tes agires. Donc, j'ai commencé à essayer dans Cuisine à la maison. Résultat des courses, ma femme a détesté. Moi, j'étais tellement convaincu de ses avantages qu'il n'y a pas eu de problème. Et c'est là où j'ai eu l'idée de le cacher dans un frais caché. Donc, j'en ai mis 23 grammes. Pourquoi 23 grammes ? Parce que j'ai dit que 7 grammes suffisait à couvrir un tiers. Donc, tu multiplies par 3, ça fait 23. Et donc, voilà. et donc comme ça en fait à titre de comparaison 23 grammes de foie de bœuf, ça équivaut à peu près à 4 kilos de légumes en vitamines et minéraux pour couvrir ces nutriments-là. Et donc voilà comment j'ai lancé Ference.

  • Speaker #0

    Donc en fait, tu mélanges des abats dans du steak haché. Et en fait, ce que je trouve vraiment ingénieux, c'est que tu proposes un produit de grande qualité nutritionnelle qui est en plus aligné avec toute la quête dont on a parlé dans le premier épisode, avec ton ikigai, ta mission ici sur Terre. Et je trouve ça vraiment beau. Chapeau à toi. La viande rouge, aujourd'hui, tu le sais, elle est sous le feu des critiques. Il y a beaucoup de débats sur la santé, sur le climat, sur l'éthique. Quelles sont selon toi les critiques qui sont justifiées et lesquelles sont caricaturales ?

  • Speaker #1

    Déjà, tu regardes les études sur la viande, c'est que des études épidémiologiques qui montrent des effets de causalité, pardon, de corrélation et pas de causalité. qui ont souvent été faits aux États-Unis d'ailleurs, sur des grands échantillons de population à qui on a demandé « qu'est-ce que vous mangez ? » Et ils se sont aperçus qu'il y avait potentiellement une corrélation entre ceux qui mangeaient plus de viande rouge et puis des risques de mortalité, notamment de maladies cardiovasculaires ou de cancers colorectales. La problématique, c'est qu'en fait, ces gens-là, et c'est ce qu'on appelle le biais de l'utilisateur en bonne santé, en l'occurrence, avaient par ailleurs de mauvais comportements. C'est-à-dire qu'aux États-Unis, les gens qui mangent beaucoup de viande rouge, c'est de la viande rouge transformée, qui sont entourés de deux grosses tranches de pain et de farine bien raffinées, avec des sauces remplies d'additifs, etc. Et il s'avère que c'est beaucoup plus tout ce qu'il y a autour de la viande qui pose problème que la viande en elle-même. Et il y a quand même pas mal de publications récentes qui ont remis en perspective justement ces études sur la viande et qui ont conclu. qu'il n'y avait aucune raison de diminuer notre consommation de viande rouge non transformée, surtout lorsqu'elle est issue d'élevage à l'herbe, parce que le mode de production de la viande change drastiquement son profil d'acide gras notamment, et d'ailleurs sa teneur en nutriments par ailleurs. Mais sur le profil d'acide gras, c'est particulièrement intéressant au regard de l'impact sur la physiologie humaine, puisque la viande issue d'élevage conventionnel mange du maïs et du soja, qui sont des graines riches en oméga-6, et donc on a une viande qui va avoir une tendance... pro-inflammatoire versus de la viande des animaux qui ont brouté seulement de l'herbe, qui vont avoir un profil d'acide gras parfaitement équilibré entre les oméga-3 et les oméga-6, en plus d'être beaucoup plus riches en certains acides gras assez intéressants comme le CLA ou la C-15 qui aujourd'hui est une nouvelle molécule de longévité dont un livre est paru récemment. Et ça, ça a été mesuré, c'est-à-dire que là, pour le coup, ce n'est pas une étude corrélative, c'est vraiment... un essai qui a été fait interventionniste sur des humains, pas sur des rongeurs, où ils ont donné du bœuf conventionnel et du bœuf à l'herbe à des gens, et puis ils ont mesuré leur marqueur sanguin 4 heures après, et ils se sont aperçus qu'il y avait beaucoup plus de marqueurs anti-inflammatoires dans ceux qui avaient mangé le bœuf nourri à l'herbe, et qu'à l'inverse, on retrouvait des marqueurs inflammatoires dans ceux qui avaient mangé du bœuf conventionnel. Donc là, on s'aperçoit que les deux s'appellent bœufs, mais en réalité, de quoi on parle ? C'est de mettre non, mais ça a des effets opposés sur qu'on peut mesurer directement dans notre sang. Donc c'est quand même assez intéressant, assez riche en perspectives. Donc voilà, ça c'est un premier élément de réponse. Ensuite, sur l'aspect environnemental, bien-être animal, c'est pareil, en fait, ça dépend de quoi on parle. Et donc, il y a deux semaines, j'ai assisté à une conférence de Jean-Marc Jancovici qui présentait le rapport du Shift Project. Le Shift Project, c'est un think tank qui cherche à réfléchir comment décarboner l'économie. française, mondiale. Et donc, en l'occurrence, ils se sont attelés pendant un an à étudier les voies de décarbonation de l'agriculture pour ne plus dépendre notamment des énergies fossiles comme c'est le cas aujourd'hui. Et la solution, c'est pas d'arrêter de manger de la viande. Au contraire, parce que le retournement des prairies naturelles, c'est l'une des principales causes de libération de carbone dans l'atmosphère. Mais c'est de retourner à des élevages à l'herbe qui s'inscrivent dans des cycles du vivant. les animaux, déjà les prairies en elles-mêmes séquestrent du carbone dans les sols, les animaux en broutant participent à ce renouvellement parce que l'herbe en fait capte du CO2 atmosphérique pour se nourrir, elle rejette de l'oxygène et un hectare de prairies naturelles séquestre autant de carbone qu'un hectare de forêt. Donc c'est vraiment hyper intéressant, hyper important. Et sur l'aspect bien-être animal, c'est des animaux qui déjà font ce pour quoi ils sont conçus, c'est-à-dire que c'est des ruminants, ils ne sont pas faits pour être enfermés dans des cages Merci. et manger des céréales. Ils sont faits pour vivre en liberté au plein air et brouter de l'herbe. Donc, on les laisse réaliser leur comportement naturel et vivre une vie heureuse, même si à la fin, effectivement, ils sont abattus. Ils ont vécu pendant 3 ans et demi, 4 ans, 5 ans, une belle vie. Et je vais rencontrer régulièrement nos éleveurs partenaires qui sont des gens qui respectent profondément le vivant, qui sont amoureux de leurs troupeaux, qui en prennent soin. Et tu vois leurs yeux qui pétillent quand ils en parlent. Ils ont une forme de sagesse. de connaissances qui est extrêmement inspirante et qui change drastiquement de l'image qu'on peut en avoir et colportée par les médias comme L214, etc., qui ont eu leur intérêt parce que ça a été des alertes nécessaires et qui ont mené à des transformations, mais qui ne résument pas l'ensemble des pratiques agricoles aujourd'hui en France.

  • Speaker #0

    Donc, si je comprends bien, à la base tu viens de la tech, tu étais startuper, etc., et tu t'es mis à être en... partenariat avec des éleveurs qui respectaient ta charte qualité, notamment à savoir des bœufs en plein air qui broutent de l'herbe, parce que les bœufs peuvent manger autre chose que de l'herbe. Chez toi, ils broutent de l'herbe, ils vivent en pleine nature, à la fin, ils sont abattus, et tu as un process pour mélanger le muscle avec certains de leurs abats en quantité calculée et travaillée en avance, et tu les proposes sous forme de steaks hachés congelés qu'on reçoit par la poste, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Exactement, donc on a les hachets ferroles où il y a 15% de foie de bœuf et 5% de cœur de bœuf, et on a aussi des boulettes dans lesquelles on a cette fois-ci des rognons, qui en fait tous les abats sont très très riches d'un point de vue micronutritionnel, mais après ils ont parfois des spécificités, donc en l'occurrence les rognons sont assez riches en sélénium, ce qui est très intéressant pour la santé thyroïdienne notamment. Et après en termes de process, on vend aussi des pièces bouchères classiques, parce que si tu veux on va utiliser certaines pièces pour faire nos hachets et nos boulettes, Et puis après... il reste quand même les entrecôtes, les fessilés, etc. Ça serait dommage les hacher et d'en faire de la viande hachée. Ça reste de la viande gustativement excellente, mais même sur le plan nutritionnel, qui est extrêmement intéressante, qui bénéficie de la même teneur en oméga 3, etc. Et puis la viande rouge, de façon générale, comme je le disais, si tu regardes un profil nutritionnel... la zoneur en vitamines et minéraux, c'est quasiment au-dessus de 50% pour tous les agilières, juste avec une viande rouge classique, sans même rajouter d'abats. C'est absolument incroyable. C'est un truc qui est méconnu de mon point de vue. Et justement, tu parlais de process, de ce cahier des charges, donc je pense que, tu vois, il y a déjà des labels qui existent comme bio, mais le label bio, sa volonté première, c'est de favoriser l'environnement et le bien-être animal. Nous, notre finalité, c'est la santé humaine. Derrière, évidemment, on essaie de faire les choses bien, de façon durable pour l'environnement, etc. notre finalité c'est la santé humaine et on adjoint à l'obligation de moyens une obligation de résultat, ce qui n'est pas le cas du bio ce qui fait qu'on teste tout en laboratoire on garantit l'absence de pesticides, de métaux lourds de résidus médicamenteux on teste le profil d'acide gras qui nous permet de garantir que c'est des animaux qui ont été élevés 100% à l'herbe on peut donner exactement la quantité d'oméga 3 et d'oméga 6 qu'il y a à l'intérieur de CLA etc comme je l'en parlais précédemment et puis la teneur en vitamine on ne se contente pas de dire qu'on fait les choses bien ou que c'est une super viande, etc. pour ta santé. On le montre, on te le prouve. Et sur chaque étiquette, il y a un QR code. Quand tu scans avec ton téléphone, tu accèdes aux analyses labo de ce que tu as dans ton assiette, mais aussi à une visite immersive de la ferme, à une interview d'éleveur qui te permet de savoir comme si tu allais visiter toi-même les conditions dans lesquelles ont été élevées les animaux que tu consommes.

  • Speaker #0

    Excellent. Je suis très content d'avoir abordé Féros avec toi. Et c'est une bien belle initiative. Bravo. Sans transition, David. Toi qui es un petit peu à la vigie de tout ce qui se fait actuellement concernant le potentiel humain, est-ce que tu peux me dire quelles innovations te paraissent aujourd'hui les plus prometteuses pour élargir notre potentiel, qu'elles soient liées à l'IA, à la médecine de précision, à la nutrition, à la psychologie, que sais-je ? Qu'est-ce qui est actuellement très prometteur pour le futur ? Qu'est-ce qui t'intéresse et qu'est-ce que tu penses qui va être intéressant ces prochaines années ?

  • Speaker #1

    Alors, je me permets de répondre à la question en deux volets. un premier, une petite parenthèse un peu philosophique, mais tu vois, je te parlais de phénomènes émergents et la science a toujours évolué par réductionnisme. On a commencé par étudier le corps humain, puis après le système cardiovasculaire, puis après le cœur, puis après les cellules du cœur, puis après les organites à l'intérieur des cellules, puis après les molécules et les atomes qui les constituent. Et ça nous donne une illusion de contrôle, mais qui n'est qu'illusoire. Et donc c'est hyper important, c'est par réductionnisme qu'on a fait des pas de géant dans notre compréhension du vivant, mais... Il serait dangereux, à mon avis, de croire que le vivant se limite à ça. Et je pense justement qu'il y a des choses qui émergent lorsqu'on regarde les choses de façon beaucoup plus globale, de façon plus holistique, dont on peut perdre un petit peu le compte quand on ne focus que sur une chose, que sur un macronutriment, un micronutriment, une molécule miracle, comme c'est souvent le cas. J'ai l'impression qu'aujourd'hui, quand tu regardes les gens qui parlent, qui s'intéressent à la longévité, que ce soit Epithéorathia, David Sincla, etc., ils ont trouvé la molécule qui allait tout changer. Et souvent, certes, ça va faire bouger un marqueur, mais tu ne peux pas toucher au système sans impacter tout le système. Et donc, on s'aperçoit souvent, avec un petit peu de temps et un peu de recul, que ça a amélioré ceci. Par exemple, ça a boosté la voie MPK, etc. Et donc, ça augmente le potentiel de longévité et de survie. Mais de l'autre côté, étant donné qu'on a une IBM Thor, tu as une fonte de la masse musculaire. Et on sait très bien qu'en vieillissant, le maintien de l'autonomie... est lié à notre capacité à nous déplacer, à se relever en cas de chute, etc. Que la masse musculaire, par ailleurs, est un organe endocrine, donc il a une action métabolique sur le corps, notamment de gestion de la glycémie, etc. Et donc, je voudrais déjà... Je pense que tous ces travaux sont hyper intéressants, c'est vraiment des expérimentations, mais à mon avis, il faut garder un petit peu de sagesse et se dire que, ok, on sait plein de choses, mais peut-être qu'on ne comprend qu'un ou deux pour cent du fonctionnement réel de notre corps, et on est très très loin de tout expliquer. Ensuite, sur ce que je trouve pour le coup assez prometteur, j'ai l'impression que ces dernières années, on a développé beaucoup de hardware qui sont capables de mesurer. Donc on a développé beaucoup d'outils de mesure et notamment grâce à une forme de démocratisation, ces outils de mesure aujourd'hui, ils arrivent dans nos quotidiens. On a des balances connectées, la balance de WeSync par exemple que j'ai testée, elle est capable de donner ta VOP, donc l'onde de vitesse de ton sang dans tes artères, qui est un marqueur précoce. de problèmes cardiovasculaires, elle est capable de donner ta santé nerveuse qui peut être liée à du pré-diabète en faisant sécréter des... en stimulant, pardon, tes glandes sinon ils partent de tes pieds et en voyant à quelle vitesse, eh bien, tes pieds transpirent, en fait, de façon imperceptible. C'est absolument dingue quand tu vois que ces technologies-là, aujourd'hui, sont accessibles pour 300 balles chez toi, à domicile. Et donc là, potentiellement, t'as une métrie qui te permet de prévenir avec plusieurs années d'avance sans aucun traitement invasif de type prise de sang, etc. Deux des plus grandes maladies de notre siècle sont les maladies cardiovasculaires et le diabète. Donc je trouve que c'est hyper enthousiasmant, il y a les trackers de sommeil, il y a les montres qui sont aujourd'hui capables de checker ta fréquence cardiaque, ton stress tout au long de la journée. On peut calculer la variabilité de la fréquence cardiaque qui est un super marqueur de ton énergie, de ta récupération. Et donc voilà, on a énormément de données. Mais mon point de vue, ce qui peut rendre ces données réellement puissantes et utiles, vraiment activables, c'est l'intelligence artificielle. Parce que la problématique, comme dans le premier épisode, je te disais que c'est génial, tu vois, au cours de notre journée, on a plein d'informations. Mais si tu ne laisses pas le temps à ton cerveau d'en faire quelque chose, elles sont inutiles. C'est la même chose avec le hardware. Toutes ces technologies, elles vivent dans leurs propres écosystèmes, dans leurs propres applications, en étant séparées les unes des autres. Je pense que si tu les agrèges toutes ensemble et que tu les étudies grâce à un modèle d'intelligence artificielle qui a la capacité de gérer des volumes de données à la fois colossales et en même temps d'accéder à des modèles personnalisés, parce que tu vois tout à l'heure dans cette première partie de ma réponse où je te parlais du réductionnisme, il y a un autre problème qui est lié à ces courbes de Gauss. C'est-à-dire que quand on regarde des marqueurs sanguins, par exemple, on va regarder des normes labo. Ces normes labo, au final, ce n'est pas un idéal. On n'en sait rien de ce qui est l'idéal pour le corps humain. Elles sont à chaque fois fondées sur des courbes de Gauss, c'est-à-dire des moyennes qui correspondent à la majorité. Et cette majorité, elle dépend aussi de ce que la majorité mange, par exemple. Tu vois, par exemple, quelqu'un qui aurait un régime cétogène, il va avoir besoin de moins d'hormones thyroïdiennes actives de type T3. Et donc, tu fais un bilan sanguin, tu vois qu'il a des T3 un peu basses, tu vas te dire, il est en hypothyroïdie. Alors que si tu remets, parce qu'il est hors marqueur labo, mais si tu regardes son contexte de vie, c'est-à-dire il est en régime cétogène, en fait, ça paraît logique. Donc, tu vois, tout ça, ces perceptions-là, on ne les a pas assez. Et je pense que l'IA, avec ses grands modèles de données, pourra réussir à la fois à les faire parler et à les personnaliser à des individus.

  • Speaker #0

    C'est super intéressant et c'est rigolo parce qu'elle a énoncé le même exemple des hormones thyroïdiennes avec le type de régime. Et je remarque que c'est extrêmement compliqué de modéliser le vivant. En fait... Je vais recevoir bientôt sur le podcast un expert en intelligence artificielle qui modélise, lui, c'est son travail, il est scientifique, il essaie de faire des fonctions mathématiques pour modéliser le vivant, en gros, et prévoir des conduites à tenir en prévention primaire et secondaire pour les maladies cardiovasculaires. Et en fait, il me confie à quel point c'était difficile de modéliser le vivant, évidemment. Parce qu'en fait, c'est un domaine très différent. On peut modéliser une pièce de moteur, je ne sais pas, des pièces d'ingénierie, mais le problème avec le vivant, c'est que c'est différentes strates qui jouent ensemble. Et quand tu modifies quelque chose, tu modifies quelque chose dont tu n'as même pas connaissance, qui va modifier les couches et va modifier l'ensemble. Et en fait, la question, elle est philosophique, c'est peut-on modéliser le vivant, même si tu prends des millions de données ? Déjà, il faut avoir le temps de les traiter, etc. Il faut avoir aussi la philosophie de les traiter, parce que tu parlais par exemple des hormones thyroïdiennes. Si tu considères de doser les T3, les T4, les anticorps... les T3R, les T4R, etc. Il faut aussi s'intéresser à plein d'autres choses, notamment l'alimentation, quel régime, etc. Et je pense, à titre personnel, que l'IA va forcément nous aider, et je ne pense pas que ça va être le Graal non plus. Beaucoup de gens nous vendent la disparition des médecins parce que l'IA pourrait nous remplacer, etc. Mais je pense que, comme tu le dis, avec les phénomènes émergents, dans le soin, je te parle de ça parce que mon podcast est médical, il y a beaucoup de médecins qui m'écoutent. Il y a quelque chose qui me semble absolument indispensable et irremplaçable, c'est l'intersubjectivité, la relation humaine entre une personne qui a besoin d'aide et une autre qui peut la conseiller en ce sens. À mon sens, ça sera irremplaçable, mais je suis tout à fait aligné avec toi. L'IA est quand même une voie extrêmement prometteuse pour l'avenir, ça c'est clair.

  • Speaker #1

    Mais je ne pense pas du tout que l'IA va remplacer les médecins. Je pense plus que ça va déplacer l'expertise et la compétence. et je pense que l'IA va participer à améliorer la qualité et l'hygiène et les routines de vie des individus. Et les médecins auront un rôle d'autant plus précis, tu vois, d'enquêteurs, etc., peut-être moins algorithmique aussi. Je ne dis pas que votre métier à tous est algorithmique, mais j'ai des amis médecins, notamment un de mes meilleurs amis qui est médecin urgentiste et qui a un fonctionnement très algorithmique, c'est-à-dire on a un symptôme A plus B, on sait C, tu vois. Et donc je pense que ça va plus se déplacer vers un travail d'enquête, justement, des spécificités. etc. et de tous les justement de cette complexité du vivant et je voudrais juste conclure là-dessus tu vois quand tu disais je pense pas qu'on puisse cartographier ou définir le vivant ou l'homme homo sapiens modéliser homo sapiens, déjà ça supposerait qu'il y ait un seul homo sapiens alors qu'il suffit de regarder la diversité génétique tu vois par exemple on parlait des hormones thyroïdiennes, il y a un gène DIO2 qui joue sur la conversion T4 à T3 selon que tu aies une version plutôt ancestrale ou plutôt moderne tu ne vas pas avoir le même taux de conversion de T4 en T3. Et donc, tu ne vas pas avoir la même sensibilité au glucide. De la même façon que le nombre de copies d'aminilase salivaire va modifier ta capacité à digérer les amidons. Tu vois, et là, je te prends deux gènes sur les quelques milliers qu'on a. et dont on ne sait pas forcément tous à la fois quel est leur rôle et surtout leurs interactions. Parce que là, tu vois, on focalise sur DIO2 pour la conversion T4 en T3. Après, si ça se trouve, il y a dix autres gènes qui sont ainsi impliqués, qu'on n'a pas encore découvert, etc. Et donc, ils vont interagir entre eux.

  • Speaker #0

    Exactement, ça illustre vachement la complexité parce que je crois que DIO2, il me semble, à la louche, c'est 15% de la population qui ne convertit pas la T4 en T3 ou peut-être 10%, quelque chose comme ça. Mais ce n'est pas quelque chose qu'on fait en routine en médecine générale. On le fait en médecine fonctionnelle. Donc, t'imagines si déjà, dans ton interrogatoire, tu omets 10% des patients qui viennent te voir qui ont des problèmes thyroïdiens, parce que tu ne sais même pas que tu as une enzyme qui t'empêche de convertir la T4 en T3 active, ça devient déjà très compliqué. Et oui,

  • Speaker #1

    et tu vois, c'est un petit peu le... C'est déjà un changement de paradigme à la base. C'est de se dire que l'humain que j'ai en face de moi, il n'a pas forcément la même programmation que l'autre humain que j'ai reçu avant. Donc de ne pas voir l'humain comme une seule chose, mais comme potentiellement plusieurs espèces.

  • Speaker #0

    Exactement. Moi, je milite pour ça parce qu'il y a des gens qui ne pensent pas comme ça. Je pense aux technophiles. J'ai reçu notamment sur ce podcast Laurent Alexandre qui, lui, dans sa tête, s'est carré. On va être remplacé demain par les intelligences artificielles. Je respecte infiniment Laurent Alexandre, j'échange beaucoup avec lui, mais moi je me positionne tout à fait différemment. Je pense que l'IA va être un formidable outil et qui va permettre de remettre de l'humain là-dedans et qui va permettre aux médecins, aux soignants, quels qu'ils soient, d'investir des domaines qu'on avait un petit peu délaissés. Le temps passé avec les gens, la compréhension fine, la psychologie, l'alimentation, la nutrition, l'équilibre familial, la gestion du stress, l'équilibre émotionnel. C'est des choses qu'on ne s'est pas occupées pendant des dizaines d'années, enfin, on va en mettre beaucoup plus longtemps que ça. Donc, je suis très content que ces nouveaux outils arrivent parce qu'ils vont nous permettre de réinvestir des choses qu'on a complètement délaissées dans le soin. En tout cas, moi, c'est mon postulat. Justement, David, si tu avais un message à adresser aux médecins, aux médecins généralistes ou à n'importe quelle spécialité, tu me permets de te poser la question parce que moi qui suis soignant, j'ai appris énormément de choses avec notamment ton podcast et je milite pour... une médecine intégrative dans laquelle l'information ne serait pas donnée comme ça d'un soignant à quelqu'un qui demande de l'aide ou du soin, mais moi dans mon podcast j'interview des journalistes, des artistes, des écrivains, des gens comme toi, des explorateurs du potentiel humain qui m'apprennent énormément de choses, donc j'imagine qu'il y a quand même beaucoup de griefs que vous adressez au corps médical j'en suis extrêmement curieux est-ce que tu as, ça peut être aussi des choses positives, des choses adressées à mes confrères, à mes consoeurs qui qui t'ont un petit peu interloqué, qui te gênent, qui te dérangent, au contraire, que tu trouves plutôt positive, pour conclure cet épisode avec toi, David.

  • Speaker #1

    Écoute, je pense que quand tu pousses la porte d'un médecin, que ce soit un médecin en cabinet, aux urgences, un kiné, ou n'importe quel professionnel de la santé, c'est un petit peu comme si tu déléguais ta responsabilité à quelqu'un qui est censé être plus sachant que toi. Donc ça, c'est le côté positif, c'est que dès que tu passes la porte, c'est comme si déjà tu t'es soulagé d'un point. Et c'est une grande responsabilité pour le praticien de santé parce qu'il hérite de ce poids. Donc, il doit aussi le porter et le supporter. Il peut être lourd et fatiguant au quotidien. Et justement, tu vois, dans cette responsabilité, déjà, tu vois, vis-à-vis de mon propre parcours, je fais attention à ce qui pourrait mener à une forme de résignation. J'ai l'impression qu'il y a pas mal de patients qui ont des maux qui sont aujourd'hui banalisés parce qu'ils ne sont pas caractérisés sur le plan de la pathologie. tu vois, des petits problèmes de sommeil, j'ai du mal à m'endormir, je me réveille fatigué le matin, j'ai des petites douleurs de dos, j'ai du mal à me concentrer, je grignote un petit peu toute la journée. Tu vois, toutes ces choses qui semblent anodines et puis comme c'est banalisé, tes collègues vivent comme ça aussi et puis ton médecin ne trouve pas ça plus grave que ça, ça fait qu'au final, tu te dis que cette vie un petit peu dégradée, elle est normale pour l'homme et que l'homme, il n'est pas fait pour fonctionner parfaitement. Je pense que ce n'est pas le cas, je pense que l'homme est fait pour fonctionner parfaitement. et que s'il fonctionne parfaitement, il a beaucoup moins besoin d'aller voir le médecin. Et que vous avez une opportunité, de par votre position d'autorité justement, de permettre à des patients de changer certaines de leurs habitudes pour non seulement régler leurs problématiques, mais aussi avoir une vie plus pleine, plus épanouie. Et dans ce contexte-là, prévenir la plupart des pathologies qu'ils pourraient avoir. j'ai jamais j'ai jamais de problème en fait et pour autant avant j'y allais régulièrement il y a un vrai changement et quand je regarde ma journée j'ai de l'énergie, je me réveille le matin sans réveil j'ai plein d'énergie, je m'endors le soir super bien je m'implique dans des projets porteurs de sens je partage autant de qualités avec ceux que j'aime je fais beaucoup de sport Et j'ai une vie hyper remplie. Il y en a plein qui regardent la vie et qui se disent « Mais comment j'ai fait pour faire autant de choses ? » Simplement parce que mes cellules, elles fonctionnent correctement. Et donc, c'est pour ça que moi, ma mission, c'est un peu d'inspirer les gens et de témoigner quand on sait qu'on peut fonctionner comme ça. J'ai l'impression qu'aujourd'hui, on est livrés avec des fusées Ariane et puis on les utilise comme des trottinettes.

  • Speaker #0

    Excellent, excellent. Je te remercie infiniment, David, pour cet échange, cet échange profond, inspirant, concret. On retient une conviction forte, le potentiel humain ne se résume pas à la performance, mais à un équilibre entre exigence, sens et humanité. Si cet épisode vous a inspiré, prenez quelques secondes pour me laisser un avis sur votre plateforme d'écoute ou sur YouTube, c'est la meilleure façon de soutenir le podcast et de le faire découvrir à d'autres soignants. Vous pouvez évidemment vous abonner à ce podcast pour ne rater aucun de ses épisodes et aussi à sa newsletter dans laquelle je vous envoie tous les vendredis une fiche qui rappelle les éléments. essentiel des podcasts de la semaine. Et comme toujours, souvenez-vous, si cet épisode vous a inspiré, c'est que vous faites déjà partie de ceux qui veulent soigner. Autrement, continuez à chercher, à apprendre, à rester libre. Salut David, merci.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Mathieu pour ton invitation.

Description

David Nicolas est entrepreneur, podcasteur (Limitless Project), fondateur de Féroce et auteur de La Routine des Audacieux.


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Dans cet épisode en deux parties, nous plongeons dans la quête du potentiel humain aux côtés de David Nicolas, figure singulière du paysage santé et bien-être. Depuis plusieurs années, David explore les leviers concrets qui permettent de vivre mieux, plus longtemps, avec plus d’énergie et de clarté.

🏃‍♂️ D’abord entrepreneur dans la tech, il s’est réinventé en “explorateur du vivant”, expérimentant routines, pratiques extrêmes, alimentation dense et médecine intégrative. Il partage ici son parcours, ses épreuves, ses déclics, et les rencontres qui ont transformé sa vie

🧠 Nous abordons les grandes dimensions de la vitalité :

  • Comment sortir de la résignation et redevenir acteur de sa santé ?

  • Quelles routines simples peuvent changer la donne ? (lumière, marche, alimentation brute…)

  • Pourquoi la médecine fonctionnelle offre une grille de lecture pertinente pour prévenir au lieu de corriger ?

  • Quels apports concrets de l’IA, des biomarqueurs et des outils connectés dans cette quête de longévité ?

🥩 Dans la seconde partie, David partage la genèse de Féroce : une marque de steaks enrichis en abats, pensée pour allier densité nutritionnelle, éthique et traçabilité. Il démonte les idées reçues sur la viande rouge, distingue les critiques fondées des simplismes idéologiques, et défend une approche scientifique, mesurée et régénérative de l’alimentation.

💡 Un épisode qui s’adresse aux soignants curieux, à ceux qui veulent mieux comprendre les ponts entre nutrition, performance, prévention, technologies et humanité. Et surtout, à tous ceux qui refusent une médecine de la résignation.

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Les propos tenus dans ce podcast ne constituent en aucun cas une recommandation médicale ou une incitation à la prescription. Tous les propos tenus ne sont pas vérifiés. Les auditeurs sont invités à se référer aux recommandations officielles en vigueur et à compléter leur formation par les sources professionnelles reconnues.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans cette seconde partie de Super Docteur avec David Nicolas, entrepreneur, podcaster, créateur de Féros et aujourd'hui auteur de la Routine des Audacieux. Dans la première partie, nous avons exploré sa philosophie du potentiel humain, ses inspirations et les routines qu'il applique au quotidien. Aujourd'hui, on va aborder une autre dimension de cette quête, la nutrition, la longévité et les innovations qui pourraient transformer notre rapport à la santé dans les années à venir. Salut David ! est-ce que tu peux me raconter la genèse de Féros ? Qu'est-ce que c'est et pourquoi un steak enrichi en aval ?

  • Speaker #1

    Tu l'as dit, j'anime le podcast Limites Project sur lequel j'ai reçu des médecins, des nutritionnistes, des diététiciens. Ils sont tous alarmés par les niveaux de carence de la population générale en raison notamment de l'appauvrissement des sols qui rend les fruits et les légumes de plus en plus pauvres. des agressions constantes de notre muqueuse intestinale à cause des éduquants, des produits transformés, des émulsifiants, etc., des perturbateurs endocriniens, du stress chronique qui à la fois a une déplétion importante de nos micronutriments, de nos cofacteurs, mais en plus réduit nos capacités d'absorption parce qu'on n'est pas réellement disponible lorsqu'on est en train de manger. Et puis on pourrait aussi citer le déséquilibre du microbiote, potentiellement le litigote, etc. Il y a toute une somme de phénomènes qui fait qu'aujourd'hui, on a de plus en plus de mal à couvrir nos besoins en vitamines et minéraux, qui pour autant sont des cofacteurs essentiels à la construction de toutes les briques de notre corps, que ce soit les neurotransmetteurs, les cellules, les enzymes, etc. Et donc, la réponse classique de la société, c'est de concevoir des poudres, des compléments alimentaires. Why not ? Mais je pense que ça traduit une vision assez réductionniste des choses qui laisse sous silence le principe des phénomènes émergents. les phénomènes d'énergence, ça suppose que le tout est supérieur que la somme de ses parties et je pense que c'est particulièrement le cas avec des aliments entiers préservés dans leur matrice cellulaire tant dans la façon dont ils vont être traités par le corps que dans leur synergie potentielle. On voit qu'il y a certains nutriments qui vont potentialiser l'absorption des autres, etc. et que tout ça va avoir un effet qui est cohérent avec des centaines de milliers d'années d'évolution qui est impossible à imiter avec des... des nutriments de synthèse en poudre, sur des doses en plus qui sont absolument illogiques par rapport à ce qu'on pourrait trouver naturellement dans la nature. Et je suis tombé sur une étude d'un Américain, professeur Thibel, qui s'est amusé à classer les aliments par densité nutritionnelle pour essayer de comprendre quels étaient les plus à même de couvrir tous nos besoins en vitamines et en minéraux. Et il a classé le foie de bœuf en première position en précisant que 7 grammes suffisait à couvrir un tiers de nos besoins. Je me suis dit, 7 grammes, ce n'est quand même pas grand-chose pour couvrir un tiers de tes agires. Donc, j'ai commencé à essayer dans Cuisine à la maison. Résultat des courses, ma femme a détesté. Moi, j'étais tellement convaincu de ses avantages qu'il n'y a pas eu de problème. Et c'est là où j'ai eu l'idée de le cacher dans un frais caché. Donc, j'en ai mis 23 grammes. Pourquoi 23 grammes ? Parce que j'ai dit que 7 grammes suffisait à couvrir un tiers. Donc, tu multiplies par 3, ça fait 23. Et donc, voilà. et donc comme ça en fait à titre de comparaison 23 grammes de foie de bœuf, ça équivaut à peu près à 4 kilos de légumes en vitamines et minéraux pour couvrir ces nutriments-là. Et donc voilà comment j'ai lancé Ference.

  • Speaker #0

    Donc en fait, tu mélanges des abats dans du steak haché. Et en fait, ce que je trouve vraiment ingénieux, c'est que tu proposes un produit de grande qualité nutritionnelle qui est en plus aligné avec toute la quête dont on a parlé dans le premier épisode, avec ton ikigai, ta mission ici sur Terre. Et je trouve ça vraiment beau. Chapeau à toi. La viande rouge, aujourd'hui, tu le sais, elle est sous le feu des critiques. Il y a beaucoup de débats sur la santé, sur le climat, sur l'éthique. Quelles sont selon toi les critiques qui sont justifiées et lesquelles sont caricaturales ?

  • Speaker #1

    Déjà, tu regardes les études sur la viande, c'est que des études épidémiologiques qui montrent des effets de causalité, pardon, de corrélation et pas de causalité. qui ont souvent été faits aux États-Unis d'ailleurs, sur des grands échantillons de population à qui on a demandé « qu'est-ce que vous mangez ? » Et ils se sont aperçus qu'il y avait potentiellement une corrélation entre ceux qui mangeaient plus de viande rouge et puis des risques de mortalité, notamment de maladies cardiovasculaires ou de cancers colorectales. La problématique, c'est qu'en fait, ces gens-là, et c'est ce qu'on appelle le biais de l'utilisateur en bonne santé, en l'occurrence, avaient par ailleurs de mauvais comportements. C'est-à-dire qu'aux États-Unis, les gens qui mangent beaucoup de viande rouge, c'est de la viande rouge transformée, qui sont entourés de deux grosses tranches de pain et de farine bien raffinées, avec des sauces remplies d'additifs, etc. Et il s'avère que c'est beaucoup plus tout ce qu'il y a autour de la viande qui pose problème que la viande en elle-même. Et il y a quand même pas mal de publications récentes qui ont remis en perspective justement ces études sur la viande et qui ont conclu. qu'il n'y avait aucune raison de diminuer notre consommation de viande rouge non transformée, surtout lorsqu'elle est issue d'élevage à l'herbe, parce que le mode de production de la viande change drastiquement son profil d'acide gras notamment, et d'ailleurs sa teneur en nutriments par ailleurs. Mais sur le profil d'acide gras, c'est particulièrement intéressant au regard de l'impact sur la physiologie humaine, puisque la viande issue d'élevage conventionnel mange du maïs et du soja, qui sont des graines riches en oméga-6, et donc on a une viande qui va avoir une tendance... pro-inflammatoire versus de la viande des animaux qui ont brouté seulement de l'herbe, qui vont avoir un profil d'acide gras parfaitement équilibré entre les oméga-3 et les oméga-6, en plus d'être beaucoup plus riches en certains acides gras assez intéressants comme le CLA ou la C-15 qui aujourd'hui est une nouvelle molécule de longévité dont un livre est paru récemment. Et ça, ça a été mesuré, c'est-à-dire que là, pour le coup, ce n'est pas une étude corrélative, c'est vraiment... un essai qui a été fait interventionniste sur des humains, pas sur des rongeurs, où ils ont donné du bœuf conventionnel et du bœuf à l'herbe à des gens, et puis ils ont mesuré leur marqueur sanguin 4 heures après, et ils se sont aperçus qu'il y avait beaucoup plus de marqueurs anti-inflammatoires dans ceux qui avaient mangé le bœuf nourri à l'herbe, et qu'à l'inverse, on retrouvait des marqueurs inflammatoires dans ceux qui avaient mangé du bœuf conventionnel. Donc là, on s'aperçoit que les deux s'appellent bœufs, mais en réalité, de quoi on parle ? C'est de mettre non, mais ça a des effets opposés sur qu'on peut mesurer directement dans notre sang. Donc c'est quand même assez intéressant, assez riche en perspectives. Donc voilà, ça c'est un premier élément de réponse. Ensuite, sur l'aspect environnemental, bien-être animal, c'est pareil, en fait, ça dépend de quoi on parle. Et donc, il y a deux semaines, j'ai assisté à une conférence de Jean-Marc Jancovici qui présentait le rapport du Shift Project. Le Shift Project, c'est un think tank qui cherche à réfléchir comment décarboner l'économie. française, mondiale. Et donc, en l'occurrence, ils se sont attelés pendant un an à étudier les voies de décarbonation de l'agriculture pour ne plus dépendre notamment des énergies fossiles comme c'est le cas aujourd'hui. Et la solution, c'est pas d'arrêter de manger de la viande. Au contraire, parce que le retournement des prairies naturelles, c'est l'une des principales causes de libération de carbone dans l'atmosphère. Mais c'est de retourner à des élevages à l'herbe qui s'inscrivent dans des cycles du vivant. les animaux, déjà les prairies en elles-mêmes séquestrent du carbone dans les sols, les animaux en broutant participent à ce renouvellement parce que l'herbe en fait capte du CO2 atmosphérique pour se nourrir, elle rejette de l'oxygène et un hectare de prairies naturelles séquestre autant de carbone qu'un hectare de forêt. Donc c'est vraiment hyper intéressant, hyper important. Et sur l'aspect bien-être animal, c'est des animaux qui déjà font ce pour quoi ils sont conçus, c'est-à-dire que c'est des ruminants, ils ne sont pas faits pour être enfermés dans des cages Merci. et manger des céréales. Ils sont faits pour vivre en liberté au plein air et brouter de l'herbe. Donc, on les laisse réaliser leur comportement naturel et vivre une vie heureuse, même si à la fin, effectivement, ils sont abattus. Ils ont vécu pendant 3 ans et demi, 4 ans, 5 ans, une belle vie. Et je vais rencontrer régulièrement nos éleveurs partenaires qui sont des gens qui respectent profondément le vivant, qui sont amoureux de leurs troupeaux, qui en prennent soin. Et tu vois leurs yeux qui pétillent quand ils en parlent. Ils ont une forme de sagesse. de connaissances qui est extrêmement inspirante et qui change drastiquement de l'image qu'on peut en avoir et colportée par les médias comme L214, etc., qui ont eu leur intérêt parce que ça a été des alertes nécessaires et qui ont mené à des transformations, mais qui ne résument pas l'ensemble des pratiques agricoles aujourd'hui en France.

  • Speaker #0

    Donc, si je comprends bien, à la base tu viens de la tech, tu étais startuper, etc., et tu t'es mis à être en... partenariat avec des éleveurs qui respectaient ta charte qualité, notamment à savoir des bœufs en plein air qui broutent de l'herbe, parce que les bœufs peuvent manger autre chose que de l'herbe. Chez toi, ils broutent de l'herbe, ils vivent en pleine nature, à la fin, ils sont abattus, et tu as un process pour mélanger le muscle avec certains de leurs abats en quantité calculée et travaillée en avance, et tu les proposes sous forme de steaks hachés congelés qu'on reçoit par la poste, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Exactement, donc on a les hachets ferroles où il y a 15% de foie de bœuf et 5% de cœur de bœuf, et on a aussi des boulettes dans lesquelles on a cette fois-ci des rognons, qui en fait tous les abats sont très très riches d'un point de vue micronutritionnel, mais après ils ont parfois des spécificités, donc en l'occurrence les rognons sont assez riches en sélénium, ce qui est très intéressant pour la santé thyroïdienne notamment. Et après en termes de process, on vend aussi des pièces bouchères classiques, parce que si tu veux on va utiliser certaines pièces pour faire nos hachets et nos boulettes, Et puis après... il reste quand même les entrecôtes, les fessilés, etc. Ça serait dommage les hacher et d'en faire de la viande hachée. Ça reste de la viande gustativement excellente, mais même sur le plan nutritionnel, qui est extrêmement intéressante, qui bénéficie de la même teneur en oméga 3, etc. Et puis la viande rouge, de façon générale, comme je le disais, si tu regardes un profil nutritionnel... la zoneur en vitamines et minéraux, c'est quasiment au-dessus de 50% pour tous les agilières, juste avec une viande rouge classique, sans même rajouter d'abats. C'est absolument incroyable. C'est un truc qui est méconnu de mon point de vue. Et justement, tu parlais de process, de ce cahier des charges, donc je pense que, tu vois, il y a déjà des labels qui existent comme bio, mais le label bio, sa volonté première, c'est de favoriser l'environnement et le bien-être animal. Nous, notre finalité, c'est la santé humaine. Derrière, évidemment, on essaie de faire les choses bien, de façon durable pour l'environnement, etc. notre finalité c'est la santé humaine et on adjoint à l'obligation de moyens une obligation de résultat, ce qui n'est pas le cas du bio ce qui fait qu'on teste tout en laboratoire on garantit l'absence de pesticides, de métaux lourds de résidus médicamenteux on teste le profil d'acide gras qui nous permet de garantir que c'est des animaux qui ont été élevés 100% à l'herbe on peut donner exactement la quantité d'oméga 3 et d'oméga 6 qu'il y a à l'intérieur de CLA etc comme je l'en parlais précédemment et puis la teneur en vitamine on ne se contente pas de dire qu'on fait les choses bien ou que c'est une super viande, etc. pour ta santé. On le montre, on te le prouve. Et sur chaque étiquette, il y a un QR code. Quand tu scans avec ton téléphone, tu accèdes aux analyses labo de ce que tu as dans ton assiette, mais aussi à une visite immersive de la ferme, à une interview d'éleveur qui te permet de savoir comme si tu allais visiter toi-même les conditions dans lesquelles ont été élevées les animaux que tu consommes.

  • Speaker #0

    Excellent. Je suis très content d'avoir abordé Féros avec toi. Et c'est une bien belle initiative. Bravo. Sans transition, David. Toi qui es un petit peu à la vigie de tout ce qui se fait actuellement concernant le potentiel humain, est-ce que tu peux me dire quelles innovations te paraissent aujourd'hui les plus prometteuses pour élargir notre potentiel, qu'elles soient liées à l'IA, à la médecine de précision, à la nutrition, à la psychologie, que sais-je ? Qu'est-ce qui est actuellement très prometteur pour le futur ? Qu'est-ce qui t'intéresse et qu'est-ce que tu penses qui va être intéressant ces prochaines années ?

  • Speaker #1

    Alors, je me permets de répondre à la question en deux volets. un premier, une petite parenthèse un peu philosophique, mais tu vois, je te parlais de phénomènes émergents et la science a toujours évolué par réductionnisme. On a commencé par étudier le corps humain, puis après le système cardiovasculaire, puis après le cœur, puis après les cellules du cœur, puis après les organites à l'intérieur des cellules, puis après les molécules et les atomes qui les constituent. Et ça nous donne une illusion de contrôle, mais qui n'est qu'illusoire. Et donc c'est hyper important, c'est par réductionnisme qu'on a fait des pas de géant dans notre compréhension du vivant, mais... Il serait dangereux, à mon avis, de croire que le vivant se limite à ça. Et je pense justement qu'il y a des choses qui émergent lorsqu'on regarde les choses de façon beaucoup plus globale, de façon plus holistique, dont on peut perdre un petit peu le compte quand on ne focus que sur une chose, que sur un macronutriment, un micronutriment, une molécule miracle, comme c'est souvent le cas. J'ai l'impression qu'aujourd'hui, quand tu regardes les gens qui parlent, qui s'intéressent à la longévité, que ce soit Epithéorathia, David Sincla, etc., ils ont trouvé la molécule qui allait tout changer. Et souvent, certes, ça va faire bouger un marqueur, mais tu ne peux pas toucher au système sans impacter tout le système. Et donc, on s'aperçoit souvent, avec un petit peu de temps et un peu de recul, que ça a amélioré ceci. Par exemple, ça a boosté la voie MPK, etc. Et donc, ça augmente le potentiel de longévité et de survie. Mais de l'autre côté, étant donné qu'on a une IBM Thor, tu as une fonte de la masse musculaire. Et on sait très bien qu'en vieillissant, le maintien de l'autonomie... est lié à notre capacité à nous déplacer, à se relever en cas de chute, etc. Que la masse musculaire, par ailleurs, est un organe endocrine, donc il a une action métabolique sur le corps, notamment de gestion de la glycémie, etc. Et donc, je voudrais déjà... Je pense que tous ces travaux sont hyper intéressants, c'est vraiment des expérimentations, mais à mon avis, il faut garder un petit peu de sagesse et se dire que, ok, on sait plein de choses, mais peut-être qu'on ne comprend qu'un ou deux pour cent du fonctionnement réel de notre corps, et on est très très loin de tout expliquer. Ensuite, sur ce que je trouve pour le coup assez prometteur, j'ai l'impression que ces dernières années, on a développé beaucoup de hardware qui sont capables de mesurer. Donc on a développé beaucoup d'outils de mesure et notamment grâce à une forme de démocratisation, ces outils de mesure aujourd'hui, ils arrivent dans nos quotidiens. On a des balances connectées, la balance de WeSync par exemple que j'ai testée, elle est capable de donner ta VOP, donc l'onde de vitesse de ton sang dans tes artères, qui est un marqueur précoce. de problèmes cardiovasculaires, elle est capable de donner ta santé nerveuse qui peut être liée à du pré-diabète en faisant sécréter des... en stimulant, pardon, tes glandes sinon ils partent de tes pieds et en voyant à quelle vitesse, eh bien, tes pieds transpirent, en fait, de façon imperceptible. C'est absolument dingue quand tu vois que ces technologies-là, aujourd'hui, sont accessibles pour 300 balles chez toi, à domicile. Et donc là, potentiellement, t'as une métrie qui te permet de prévenir avec plusieurs années d'avance sans aucun traitement invasif de type prise de sang, etc. Deux des plus grandes maladies de notre siècle sont les maladies cardiovasculaires et le diabète. Donc je trouve que c'est hyper enthousiasmant, il y a les trackers de sommeil, il y a les montres qui sont aujourd'hui capables de checker ta fréquence cardiaque, ton stress tout au long de la journée. On peut calculer la variabilité de la fréquence cardiaque qui est un super marqueur de ton énergie, de ta récupération. Et donc voilà, on a énormément de données. Mais mon point de vue, ce qui peut rendre ces données réellement puissantes et utiles, vraiment activables, c'est l'intelligence artificielle. Parce que la problématique, comme dans le premier épisode, je te disais que c'est génial, tu vois, au cours de notre journée, on a plein d'informations. Mais si tu ne laisses pas le temps à ton cerveau d'en faire quelque chose, elles sont inutiles. C'est la même chose avec le hardware. Toutes ces technologies, elles vivent dans leurs propres écosystèmes, dans leurs propres applications, en étant séparées les unes des autres. Je pense que si tu les agrèges toutes ensemble et que tu les étudies grâce à un modèle d'intelligence artificielle qui a la capacité de gérer des volumes de données à la fois colossales et en même temps d'accéder à des modèles personnalisés, parce que tu vois tout à l'heure dans cette première partie de ma réponse où je te parlais du réductionnisme, il y a un autre problème qui est lié à ces courbes de Gauss. C'est-à-dire que quand on regarde des marqueurs sanguins, par exemple, on va regarder des normes labo. Ces normes labo, au final, ce n'est pas un idéal. On n'en sait rien de ce qui est l'idéal pour le corps humain. Elles sont à chaque fois fondées sur des courbes de Gauss, c'est-à-dire des moyennes qui correspondent à la majorité. Et cette majorité, elle dépend aussi de ce que la majorité mange, par exemple. Tu vois, par exemple, quelqu'un qui aurait un régime cétogène, il va avoir besoin de moins d'hormones thyroïdiennes actives de type T3. Et donc, tu fais un bilan sanguin, tu vois qu'il a des T3 un peu basses, tu vas te dire, il est en hypothyroïdie. Alors que si tu remets, parce qu'il est hors marqueur labo, mais si tu regardes son contexte de vie, c'est-à-dire il est en régime cétogène, en fait, ça paraît logique. Donc, tu vois, tout ça, ces perceptions-là, on ne les a pas assez. Et je pense que l'IA, avec ses grands modèles de données, pourra réussir à la fois à les faire parler et à les personnaliser à des individus.

  • Speaker #0

    C'est super intéressant et c'est rigolo parce qu'elle a énoncé le même exemple des hormones thyroïdiennes avec le type de régime. Et je remarque que c'est extrêmement compliqué de modéliser le vivant. En fait... Je vais recevoir bientôt sur le podcast un expert en intelligence artificielle qui modélise, lui, c'est son travail, il est scientifique, il essaie de faire des fonctions mathématiques pour modéliser le vivant, en gros, et prévoir des conduites à tenir en prévention primaire et secondaire pour les maladies cardiovasculaires. Et en fait, il me confie à quel point c'était difficile de modéliser le vivant, évidemment. Parce qu'en fait, c'est un domaine très différent. On peut modéliser une pièce de moteur, je ne sais pas, des pièces d'ingénierie, mais le problème avec le vivant, c'est que c'est différentes strates qui jouent ensemble. Et quand tu modifies quelque chose, tu modifies quelque chose dont tu n'as même pas connaissance, qui va modifier les couches et va modifier l'ensemble. Et en fait, la question, elle est philosophique, c'est peut-on modéliser le vivant, même si tu prends des millions de données ? Déjà, il faut avoir le temps de les traiter, etc. Il faut avoir aussi la philosophie de les traiter, parce que tu parlais par exemple des hormones thyroïdiennes. Si tu considères de doser les T3, les T4, les anticorps... les T3R, les T4R, etc. Il faut aussi s'intéresser à plein d'autres choses, notamment l'alimentation, quel régime, etc. Et je pense, à titre personnel, que l'IA va forcément nous aider, et je ne pense pas que ça va être le Graal non plus. Beaucoup de gens nous vendent la disparition des médecins parce que l'IA pourrait nous remplacer, etc. Mais je pense que, comme tu le dis, avec les phénomènes émergents, dans le soin, je te parle de ça parce que mon podcast est médical, il y a beaucoup de médecins qui m'écoutent. Il y a quelque chose qui me semble absolument indispensable et irremplaçable, c'est l'intersubjectivité, la relation humaine entre une personne qui a besoin d'aide et une autre qui peut la conseiller en ce sens. À mon sens, ça sera irremplaçable, mais je suis tout à fait aligné avec toi. L'IA est quand même une voie extrêmement prometteuse pour l'avenir, ça c'est clair.

  • Speaker #1

    Mais je ne pense pas du tout que l'IA va remplacer les médecins. Je pense plus que ça va déplacer l'expertise et la compétence. et je pense que l'IA va participer à améliorer la qualité et l'hygiène et les routines de vie des individus. Et les médecins auront un rôle d'autant plus précis, tu vois, d'enquêteurs, etc., peut-être moins algorithmique aussi. Je ne dis pas que votre métier à tous est algorithmique, mais j'ai des amis médecins, notamment un de mes meilleurs amis qui est médecin urgentiste et qui a un fonctionnement très algorithmique, c'est-à-dire on a un symptôme A plus B, on sait C, tu vois. Et donc je pense que ça va plus se déplacer vers un travail d'enquête, justement, des spécificités. etc. et de tous les justement de cette complexité du vivant et je voudrais juste conclure là-dessus tu vois quand tu disais je pense pas qu'on puisse cartographier ou définir le vivant ou l'homme homo sapiens modéliser homo sapiens, déjà ça supposerait qu'il y ait un seul homo sapiens alors qu'il suffit de regarder la diversité génétique tu vois par exemple on parlait des hormones thyroïdiennes, il y a un gène DIO2 qui joue sur la conversion T4 à T3 selon que tu aies une version plutôt ancestrale ou plutôt moderne tu ne vas pas avoir le même taux de conversion de T4 en T3. Et donc, tu ne vas pas avoir la même sensibilité au glucide. De la même façon que le nombre de copies d'aminilase salivaire va modifier ta capacité à digérer les amidons. Tu vois, et là, je te prends deux gènes sur les quelques milliers qu'on a. et dont on ne sait pas forcément tous à la fois quel est leur rôle et surtout leurs interactions. Parce que là, tu vois, on focalise sur DIO2 pour la conversion T4 en T3. Après, si ça se trouve, il y a dix autres gènes qui sont ainsi impliqués, qu'on n'a pas encore découvert, etc. Et donc, ils vont interagir entre eux.

  • Speaker #0

    Exactement, ça illustre vachement la complexité parce que je crois que DIO2, il me semble, à la louche, c'est 15% de la population qui ne convertit pas la T4 en T3 ou peut-être 10%, quelque chose comme ça. Mais ce n'est pas quelque chose qu'on fait en routine en médecine générale. On le fait en médecine fonctionnelle. Donc, t'imagines si déjà, dans ton interrogatoire, tu omets 10% des patients qui viennent te voir qui ont des problèmes thyroïdiens, parce que tu ne sais même pas que tu as une enzyme qui t'empêche de convertir la T4 en T3 active, ça devient déjà très compliqué. Et oui,

  • Speaker #1

    et tu vois, c'est un petit peu le... C'est déjà un changement de paradigme à la base. C'est de se dire que l'humain que j'ai en face de moi, il n'a pas forcément la même programmation que l'autre humain que j'ai reçu avant. Donc de ne pas voir l'humain comme une seule chose, mais comme potentiellement plusieurs espèces.

  • Speaker #0

    Exactement. Moi, je milite pour ça parce qu'il y a des gens qui ne pensent pas comme ça. Je pense aux technophiles. J'ai reçu notamment sur ce podcast Laurent Alexandre qui, lui, dans sa tête, s'est carré. On va être remplacé demain par les intelligences artificielles. Je respecte infiniment Laurent Alexandre, j'échange beaucoup avec lui, mais moi je me positionne tout à fait différemment. Je pense que l'IA va être un formidable outil et qui va permettre de remettre de l'humain là-dedans et qui va permettre aux médecins, aux soignants, quels qu'ils soient, d'investir des domaines qu'on avait un petit peu délaissés. Le temps passé avec les gens, la compréhension fine, la psychologie, l'alimentation, la nutrition, l'équilibre familial, la gestion du stress, l'équilibre émotionnel. C'est des choses qu'on ne s'est pas occupées pendant des dizaines d'années, enfin, on va en mettre beaucoup plus longtemps que ça. Donc, je suis très content que ces nouveaux outils arrivent parce qu'ils vont nous permettre de réinvestir des choses qu'on a complètement délaissées dans le soin. En tout cas, moi, c'est mon postulat. Justement, David, si tu avais un message à adresser aux médecins, aux médecins généralistes ou à n'importe quelle spécialité, tu me permets de te poser la question parce que moi qui suis soignant, j'ai appris énormément de choses avec notamment ton podcast et je milite pour... une médecine intégrative dans laquelle l'information ne serait pas donnée comme ça d'un soignant à quelqu'un qui demande de l'aide ou du soin, mais moi dans mon podcast j'interview des journalistes, des artistes, des écrivains, des gens comme toi, des explorateurs du potentiel humain qui m'apprennent énormément de choses, donc j'imagine qu'il y a quand même beaucoup de griefs que vous adressez au corps médical j'en suis extrêmement curieux est-ce que tu as, ça peut être aussi des choses positives, des choses adressées à mes confrères, à mes consoeurs qui qui t'ont un petit peu interloqué, qui te gênent, qui te dérangent, au contraire, que tu trouves plutôt positive, pour conclure cet épisode avec toi, David.

  • Speaker #1

    Écoute, je pense que quand tu pousses la porte d'un médecin, que ce soit un médecin en cabinet, aux urgences, un kiné, ou n'importe quel professionnel de la santé, c'est un petit peu comme si tu déléguais ta responsabilité à quelqu'un qui est censé être plus sachant que toi. Donc ça, c'est le côté positif, c'est que dès que tu passes la porte, c'est comme si déjà tu t'es soulagé d'un point. Et c'est une grande responsabilité pour le praticien de santé parce qu'il hérite de ce poids. Donc, il doit aussi le porter et le supporter. Il peut être lourd et fatiguant au quotidien. Et justement, tu vois, dans cette responsabilité, déjà, tu vois, vis-à-vis de mon propre parcours, je fais attention à ce qui pourrait mener à une forme de résignation. J'ai l'impression qu'il y a pas mal de patients qui ont des maux qui sont aujourd'hui banalisés parce qu'ils ne sont pas caractérisés sur le plan de la pathologie. tu vois, des petits problèmes de sommeil, j'ai du mal à m'endormir, je me réveille fatigué le matin, j'ai des petites douleurs de dos, j'ai du mal à me concentrer, je grignote un petit peu toute la journée. Tu vois, toutes ces choses qui semblent anodines et puis comme c'est banalisé, tes collègues vivent comme ça aussi et puis ton médecin ne trouve pas ça plus grave que ça, ça fait qu'au final, tu te dis que cette vie un petit peu dégradée, elle est normale pour l'homme et que l'homme, il n'est pas fait pour fonctionner parfaitement. Je pense que ce n'est pas le cas, je pense que l'homme est fait pour fonctionner parfaitement. et que s'il fonctionne parfaitement, il a beaucoup moins besoin d'aller voir le médecin. Et que vous avez une opportunité, de par votre position d'autorité justement, de permettre à des patients de changer certaines de leurs habitudes pour non seulement régler leurs problématiques, mais aussi avoir une vie plus pleine, plus épanouie. Et dans ce contexte-là, prévenir la plupart des pathologies qu'ils pourraient avoir. j'ai jamais j'ai jamais de problème en fait et pour autant avant j'y allais régulièrement il y a un vrai changement et quand je regarde ma journée j'ai de l'énergie, je me réveille le matin sans réveil j'ai plein d'énergie, je m'endors le soir super bien je m'implique dans des projets porteurs de sens je partage autant de qualités avec ceux que j'aime je fais beaucoup de sport Et j'ai une vie hyper remplie. Il y en a plein qui regardent la vie et qui se disent « Mais comment j'ai fait pour faire autant de choses ? » Simplement parce que mes cellules, elles fonctionnent correctement. Et donc, c'est pour ça que moi, ma mission, c'est un peu d'inspirer les gens et de témoigner quand on sait qu'on peut fonctionner comme ça. J'ai l'impression qu'aujourd'hui, on est livrés avec des fusées Ariane et puis on les utilise comme des trottinettes.

  • Speaker #0

    Excellent, excellent. Je te remercie infiniment, David, pour cet échange, cet échange profond, inspirant, concret. On retient une conviction forte, le potentiel humain ne se résume pas à la performance, mais à un équilibre entre exigence, sens et humanité. Si cet épisode vous a inspiré, prenez quelques secondes pour me laisser un avis sur votre plateforme d'écoute ou sur YouTube, c'est la meilleure façon de soutenir le podcast et de le faire découvrir à d'autres soignants. Vous pouvez évidemment vous abonner à ce podcast pour ne rater aucun de ses épisodes et aussi à sa newsletter dans laquelle je vous envoie tous les vendredis une fiche qui rappelle les éléments. essentiel des podcasts de la semaine. Et comme toujours, souvenez-vous, si cet épisode vous a inspiré, c'est que vous faites déjà partie de ceux qui veulent soigner. Autrement, continuez à chercher, à apprendre, à rester libre. Salut David, merci.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Mathieu pour ton invitation.

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David Nicolas est entrepreneur, podcasteur (Limitless Project), fondateur de Féroce et auteur de La Routine des Audacieux.


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Dans cet épisode en deux parties, nous plongeons dans la quête du potentiel humain aux côtés de David Nicolas, figure singulière du paysage santé et bien-être. Depuis plusieurs années, David explore les leviers concrets qui permettent de vivre mieux, plus longtemps, avec plus d’énergie et de clarté.

🏃‍♂️ D’abord entrepreneur dans la tech, il s’est réinventé en “explorateur du vivant”, expérimentant routines, pratiques extrêmes, alimentation dense et médecine intégrative. Il partage ici son parcours, ses épreuves, ses déclics, et les rencontres qui ont transformé sa vie

🧠 Nous abordons les grandes dimensions de la vitalité :

  • Comment sortir de la résignation et redevenir acteur de sa santé ?

  • Quelles routines simples peuvent changer la donne ? (lumière, marche, alimentation brute…)

  • Pourquoi la médecine fonctionnelle offre une grille de lecture pertinente pour prévenir au lieu de corriger ?

  • Quels apports concrets de l’IA, des biomarqueurs et des outils connectés dans cette quête de longévité ?

🥩 Dans la seconde partie, David partage la genèse de Féroce : une marque de steaks enrichis en abats, pensée pour allier densité nutritionnelle, éthique et traçabilité. Il démonte les idées reçues sur la viande rouge, distingue les critiques fondées des simplismes idéologiques, et défend une approche scientifique, mesurée et régénérative de l’alimentation.

💡 Un épisode qui s’adresse aux soignants curieux, à ceux qui veulent mieux comprendre les ponts entre nutrition, performance, prévention, technologies et humanité. Et surtout, à tous ceux qui refusent une médecine de la résignation.

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans cette seconde partie de Super Docteur avec David Nicolas, entrepreneur, podcaster, créateur de Féros et aujourd'hui auteur de la Routine des Audacieux. Dans la première partie, nous avons exploré sa philosophie du potentiel humain, ses inspirations et les routines qu'il applique au quotidien. Aujourd'hui, on va aborder une autre dimension de cette quête, la nutrition, la longévité et les innovations qui pourraient transformer notre rapport à la santé dans les années à venir. Salut David ! est-ce que tu peux me raconter la genèse de Féros ? Qu'est-ce que c'est et pourquoi un steak enrichi en aval ?

  • Speaker #1

    Tu l'as dit, j'anime le podcast Limites Project sur lequel j'ai reçu des médecins, des nutritionnistes, des diététiciens. Ils sont tous alarmés par les niveaux de carence de la population générale en raison notamment de l'appauvrissement des sols qui rend les fruits et les légumes de plus en plus pauvres. des agressions constantes de notre muqueuse intestinale à cause des éduquants, des produits transformés, des émulsifiants, etc., des perturbateurs endocriniens, du stress chronique qui à la fois a une déplétion importante de nos micronutriments, de nos cofacteurs, mais en plus réduit nos capacités d'absorption parce qu'on n'est pas réellement disponible lorsqu'on est en train de manger. Et puis on pourrait aussi citer le déséquilibre du microbiote, potentiellement le litigote, etc. Il y a toute une somme de phénomènes qui fait qu'aujourd'hui, on a de plus en plus de mal à couvrir nos besoins en vitamines et minéraux, qui pour autant sont des cofacteurs essentiels à la construction de toutes les briques de notre corps, que ce soit les neurotransmetteurs, les cellules, les enzymes, etc. Et donc, la réponse classique de la société, c'est de concevoir des poudres, des compléments alimentaires. Why not ? Mais je pense que ça traduit une vision assez réductionniste des choses qui laisse sous silence le principe des phénomènes émergents. les phénomènes d'énergence, ça suppose que le tout est supérieur que la somme de ses parties et je pense que c'est particulièrement le cas avec des aliments entiers préservés dans leur matrice cellulaire tant dans la façon dont ils vont être traités par le corps que dans leur synergie potentielle. On voit qu'il y a certains nutriments qui vont potentialiser l'absorption des autres, etc. et que tout ça va avoir un effet qui est cohérent avec des centaines de milliers d'années d'évolution qui est impossible à imiter avec des... des nutriments de synthèse en poudre, sur des doses en plus qui sont absolument illogiques par rapport à ce qu'on pourrait trouver naturellement dans la nature. Et je suis tombé sur une étude d'un Américain, professeur Thibel, qui s'est amusé à classer les aliments par densité nutritionnelle pour essayer de comprendre quels étaient les plus à même de couvrir tous nos besoins en vitamines et en minéraux. Et il a classé le foie de bœuf en première position en précisant que 7 grammes suffisait à couvrir un tiers de nos besoins. Je me suis dit, 7 grammes, ce n'est quand même pas grand-chose pour couvrir un tiers de tes agires. Donc, j'ai commencé à essayer dans Cuisine à la maison. Résultat des courses, ma femme a détesté. Moi, j'étais tellement convaincu de ses avantages qu'il n'y a pas eu de problème. Et c'est là où j'ai eu l'idée de le cacher dans un frais caché. Donc, j'en ai mis 23 grammes. Pourquoi 23 grammes ? Parce que j'ai dit que 7 grammes suffisait à couvrir un tiers. Donc, tu multiplies par 3, ça fait 23. Et donc, voilà. et donc comme ça en fait à titre de comparaison 23 grammes de foie de bœuf, ça équivaut à peu près à 4 kilos de légumes en vitamines et minéraux pour couvrir ces nutriments-là. Et donc voilà comment j'ai lancé Ference.

  • Speaker #0

    Donc en fait, tu mélanges des abats dans du steak haché. Et en fait, ce que je trouve vraiment ingénieux, c'est que tu proposes un produit de grande qualité nutritionnelle qui est en plus aligné avec toute la quête dont on a parlé dans le premier épisode, avec ton ikigai, ta mission ici sur Terre. Et je trouve ça vraiment beau. Chapeau à toi. La viande rouge, aujourd'hui, tu le sais, elle est sous le feu des critiques. Il y a beaucoup de débats sur la santé, sur le climat, sur l'éthique. Quelles sont selon toi les critiques qui sont justifiées et lesquelles sont caricaturales ?

  • Speaker #1

    Déjà, tu regardes les études sur la viande, c'est que des études épidémiologiques qui montrent des effets de causalité, pardon, de corrélation et pas de causalité. qui ont souvent été faits aux États-Unis d'ailleurs, sur des grands échantillons de population à qui on a demandé « qu'est-ce que vous mangez ? » Et ils se sont aperçus qu'il y avait potentiellement une corrélation entre ceux qui mangeaient plus de viande rouge et puis des risques de mortalité, notamment de maladies cardiovasculaires ou de cancers colorectales. La problématique, c'est qu'en fait, ces gens-là, et c'est ce qu'on appelle le biais de l'utilisateur en bonne santé, en l'occurrence, avaient par ailleurs de mauvais comportements. C'est-à-dire qu'aux États-Unis, les gens qui mangent beaucoup de viande rouge, c'est de la viande rouge transformée, qui sont entourés de deux grosses tranches de pain et de farine bien raffinées, avec des sauces remplies d'additifs, etc. Et il s'avère que c'est beaucoup plus tout ce qu'il y a autour de la viande qui pose problème que la viande en elle-même. Et il y a quand même pas mal de publications récentes qui ont remis en perspective justement ces études sur la viande et qui ont conclu. qu'il n'y avait aucune raison de diminuer notre consommation de viande rouge non transformée, surtout lorsqu'elle est issue d'élevage à l'herbe, parce que le mode de production de la viande change drastiquement son profil d'acide gras notamment, et d'ailleurs sa teneur en nutriments par ailleurs. Mais sur le profil d'acide gras, c'est particulièrement intéressant au regard de l'impact sur la physiologie humaine, puisque la viande issue d'élevage conventionnel mange du maïs et du soja, qui sont des graines riches en oméga-6, et donc on a une viande qui va avoir une tendance... pro-inflammatoire versus de la viande des animaux qui ont brouté seulement de l'herbe, qui vont avoir un profil d'acide gras parfaitement équilibré entre les oméga-3 et les oméga-6, en plus d'être beaucoup plus riches en certains acides gras assez intéressants comme le CLA ou la C-15 qui aujourd'hui est une nouvelle molécule de longévité dont un livre est paru récemment. Et ça, ça a été mesuré, c'est-à-dire que là, pour le coup, ce n'est pas une étude corrélative, c'est vraiment... un essai qui a été fait interventionniste sur des humains, pas sur des rongeurs, où ils ont donné du bœuf conventionnel et du bœuf à l'herbe à des gens, et puis ils ont mesuré leur marqueur sanguin 4 heures après, et ils se sont aperçus qu'il y avait beaucoup plus de marqueurs anti-inflammatoires dans ceux qui avaient mangé le bœuf nourri à l'herbe, et qu'à l'inverse, on retrouvait des marqueurs inflammatoires dans ceux qui avaient mangé du bœuf conventionnel. Donc là, on s'aperçoit que les deux s'appellent bœufs, mais en réalité, de quoi on parle ? C'est de mettre non, mais ça a des effets opposés sur qu'on peut mesurer directement dans notre sang. Donc c'est quand même assez intéressant, assez riche en perspectives. Donc voilà, ça c'est un premier élément de réponse. Ensuite, sur l'aspect environnemental, bien-être animal, c'est pareil, en fait, ça dépend de quoi on parle. Et donc, il y a deux semaines, j'ai assisté à une conférence de Jean-Marc Jancovici qui présentait le rapport du Shift Project. Le Shift Project, c'est un think tank qui cherche à réfléchir comment décarboner l'économie. française, mondiale. Et donc, en l'occurrence, ils se sont attelés pendant un an à étudier les voies de décarbonation de l'agriculture pour ne plus dépendre notamment des énergies fossiles comme c'est le cas aujourd'hui. Et la solution, c'est pas d'arrêter de manger de la viande. Au contraire, parce que le retournement des prairies naturelles, c'est l'une des principales causes de libération de carbone dans l'atmosphère. Mais c'est de retourner à des élevages à l'herbe qui s'inscrivent dans des cycles du vivant. les animaux, déjà les prairies en elles-mêmes séquestrent du carbone dans les sols, les animaux en broutant participent à ce renouvellement parce que l'herbe en fait capte du CO2 atmosphérique pour se nourrir, elle rejette de l'oxygène et un hectare de prairies naturelles séquestre autant de carbone qu'un hectare de forêt. Donc c'est vraiment hyper intéressant, hyper important. Et sur l'aspect bien-être animal, c'est des animaux qui déjà font ce pour quoi ils sont conçus, c'est-à-dire que c'est des ruminants, ils ne sont pas faits pour être enfermés dans des cages Merci. et manger des céréales. Ils sont faits pour vivre en liberté au plein air et brouter de l'herbe. Donc, on les laisse réaliser leur comportement naturel et vivre une vie heureuse, même si à la fin, effectivement, ils sont abattus. Ils ont vécu pendant 3 ans et demi, 4 ans, 5 ans, une belle vie. Et je vais rencontrer régulièrement nos éleveurs partenaires qui sont des gens qui respectent profondément le vivant, qui sont amoureux de leurs troupeaux, qui en prennent soin. Et tu vois leurs yeux qui pétillent quand ils en parlent. Ils ont une forme de sagesse. de connaissances qui est extrêmement inspirante et qui change drastiquement de l'image qu'on peut en avoir et colportée par les médias comme L214, etc., qui ont eu leur intérêt parce que ça a été des alertes nécessaires et qui ont mené à des transformations, mais qui ne résument pas l'ensemble des pratiques agricoles aujourd'hui en France.

  • Speaker #0

    Donc, si je comprends bien, à la base tu viens de la tech, tu étais startuper, etc., et tu t'es mis à être en... partenariat avec des éleveurs qui respectaient ta charte qualité, notamment à savoir des bœufs en plein air qui broutent de l'herbe, parce que les bœufs peuvent manger autre chose que de l'herbe. Chez toi, ils broutent de l'herbe, ils vivent en pleine nature, à la fin, ils sont abattus, et tu as un process pour mélanger le muscle avec certains de leurs abats en quantité calculée et travaillée en avance, et tu les proposes sous forme de steaks hachés congelés qu'on reçoit par la poste, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Exactement, donc on a les hachets ferroles où il y a 15% de foie de bœuf et 5% de cœur de bœuf, et on a aussi des boulettes dans lesquelles on a cette fois-ci des rognons, qui en fait tous les abats sont très très riches d'un point de vue micronutritionnel, mais après ils ont parfois des spécificités, donc en l'occurrence les rognons sont assez riches en sélénium, ce qui est très intéressant pour la santé thyroïdienne notamment. Et après en termes de process, on vend aussi des pièces bouchères classiques, parce que si tu veux on va utiliser certaines pièces pour faire nos hachets et nos boulettes, Et puis après... il reste quand même les entrecôtes, les fessilés, etc. Ça serait dommage les hacher et d'en faire de la viande hachée. Ça reste de la viande gustativement excellente, mais même sur le plan nutritionnel, qui est extrêmement intéressante, qui bénéficie de la même teneur en oméga 3, etc. Et puis la viande rouge, de façon générale, comme je le disais, si tu regardes un profil nutritionnel... la zoneur en vitamines et minéraux, c'est quasiment au-dessus de 50% pour tous les agilières, juste avec une viande rouge classique, sans même rajouter d'abats. C'est absolument incroyable. C'est un truc qui est méconnu de mon point de vue. Et justement, tu parlais de process, de ce cahier des charges, donc je pense que, tu vois, il y a déjà des labels qui existent comme bio, mais le label bio, sa volonté première, c'est de favoriser l'environnement et le bien-être animal. Nous, notre finalité, c'est la santé humaine. Derrière, évidemment, on essaie de faire les choses bien, de façon durable pour l'environnement, etc. notre finalité c'est la santé humaine et on adjoint à l'obligation de moyens une obligation de résultat, ce qui n'est pas le cas du bio ce qui fait qu'on teste tout en laboratoire on garantit l'absence de pesticides, de métaux lourds de résidus médicamenteux on teste le profil d'acide gras qui nous permet de garantir que c'est des animaux qui ont été élevés 100% à l'herbe on peut donner exactement la quantité d'oméga 3 et d'oméga 6 qu'il y a à l'intérieur de CLA etc comme je l'en parlais précédemment et puis la teneur en vitamine on ne se contente pas de dire qu'on fait les choses bien ou que c'est une super viande, etc. pour ta santé. On le montre, on te le prouve. Et sur chaque étiquette, il y a un QR code. Quand tu scans avec ton téléphone, tu accèdes aux analyses labo de ce que tu as dans ton assiette, mais aussi à une visite immersive de la ferme, à une interview d'éleveur qui te permet de savoir comme si tu allais visiter toi-même les conditions dans lesquelles ont été élevées les animaux que tu consommes.

  • Speaker #0

    Excellent. Je suis très content d'avoir abordé Féros avec toi. Et c'est une bien belle initiative. Bravo. Sans transition, David. Toi qui es un petit peu à la vigie de tout ce qui se fait actuellement concernant le potentiel humain, est-ce que tu peux me dire quelles innovations te paraissent aujourd'hui les plus prometteuses pour élargir notre potentiel, qu'elles soient liées à l'IA, à la médecine de précision, à la nutrition, à la psychologie, que sais-je ? Qu'est-ce qui est actuellement très prometteur pour le futur ? Qu'est-ce qui t'intéresse et qu'est-ce que tu penses qui va être intéressant ces prochaines années ?

  • Speaker #1

    Alors, je me permets de répondre à la question en deux volets. un premier, une petite parenthèse un peu philosophique, mais tu vois, je te parlais de phénomènes émergents et la science a toujours évolué par réductionnisme. On a commencé par étudier le corps humain, puis après le système cardiovasculaire, puis après le cœur, puis après les cellules du cœur, puis après les organites à l'intérieur des cellules, puis après les molécules et les atomes qui les constituent. Et ça nous donne une illusion de contrôle, mais qui n'est qu'illusoire. Et donc c'est hyper important, c'est par réductionnisme qu'on a fait des pas de géant dans notre compréhension du vivant, mais... Il serait dangereux, à mon avis, de croire que le vivant se limite à ça. Et je pense justement qu'il y a des choses qui émergent lorsqu'on regarde les choses de façon beaucoup plus globale, de façon plus holistique, dont on peut perdre un petit peu le compte quand on ne focus que sur une chose, que sur un macronutriment, un micronutriment, une molécule miracle, comme c'est souvent le cas. J'ai l'impression qu'aujourd'hui, quand tu regardes les gens qui parlent, qui s'intéressent à la longévité, que ce soit Epithéorathia, David Sincla, etc., ils ont trouvé la molécule qui allait tout changer. Et souvent, certes, ça va faire bouger un marqueur, mais tu ne peux pas toucher au système sans impacter tout le système. Et donc, on s'aperçoit souvent, avec un petit peu de temps et un peu de recul, que ça a amélioré ceci. Par exemple, ça a boosté la voie MPK, etc. Et donc, ça augmente le potentiel de longévité et de survie. Mais de l'autre côté, étant donné qu'on a une IBM Thor, tu as une fonte de la masse musculaire. Et on sait très bien qu'en vieillissant, le maintien de l'autonomie... est lié à notre capacité à nous déplacer, à se relever en cas de chute, etc. Que la masse musculaire, par ailleurs, est un organe endocrine, donc il a une action métabolique sur le corps, notamment de gestion de la glycémie, etc. Et donc, je voudrais déjà... Je pense que tous ces travaux sont hyper intéressants, c'est vraiment des expérimentations, mais à mon avis, il faut garder un petit peu de sagesse et se dire que, ok, on sait plein de choses, mais peut-être qu'on ne comprend qu'un ou deux pour cent du fonctionnement réel de notre corps, et on est très très loin de tout expliquer. Ensuite, sur ce que je trouve pour le coup assez prometteur, j'ai l'impression que ces dernières années, on a développé beaucoup de hardware qui sont capables de mesurer. Donc on a développé beaucoup d'outils de mesure et notamment grâce à une forme de démocratisation, ces outils de mesure aujourd'hui, ils arrivent dans nos quotidiens. On a des balances connectées, la balance de WeSync par exemple que j'ai testée, elle est capable de donner ta VOP, donc l'onde de vitesse de ton sang dans tes artères, qui est un marqueur précoce. de problèmes cardiovasculaires, elle est capable de donner ta santé nerveuse qui peut être liée à du pré-diabète en faisant sécréter des... en stimulant, pardon, tes glandes sinon ils partent de tes pieds et en voyant à quelle vitesse, eh bien, tes pieds transpirent, en fait, de façon imperceptible. C'est absolument dingue quand tu vois que ces technologies-là, aujourd'hui, sont accessibles pour 300 balles chez toi, à domicile. Et donc là, potentiellement, t'as une métrie qui te permet de prévenir avec plusieurs années d'avance sans aucun traitement invasif de type prise de sang, etc. Deux des plus grandes maladies de notre siècle sont les maladies cardiovasculaires et le diabète. Donc je trouve que c'est hyper enthousiasmant, il y a les trackers de sommeil, il y a les montres qui sont aujourd'hui capables de checker ta fréquence cardiaque, ton stress tout au long de la journée. On peut calculer la variabilité de la fréquence cardiaque qui est un super marqueur de ton énergie, de ta récupération. Et donc voilà, on a énormément de données. Mais mon point de vue, ce qui peut rendre ces données réellement puissantes et utiles, vraiment activables, c'est l'intelligence artificielle. Parce que la problématique, comme dans le premier épisode, je te disais que c'est génial, tu vois, au cours de notre journée, on a plein d'informations. Mais si tu ne laisses pas le temps à ton cerveau d'en faire quelque chose, elles sont inutiles. C'est la même chose avec le hardware. Toutes ces technologies, elles vivent dans leurs propres écosystèmes, dans leurs propres applications, en étant séparées les unes des autres. Je pense que si tu les agrèges toutes ensemble et que tu les étudies grâce à un modèle d'intelligence artificielle qui a la capacité de gérer des volumes de données à la fois colossales et en même temps d'accéder à des modèles personnalisés, parce que tu vois tout à l'heure dans cette première partie de ma réponse où je te parlais du réductionnisme, il y a un autre problème qui est lié à ces courbes de Gauss. C'est-à-dire que quand on regarde des marqueurs sanguins, par exemple, on va regarder des normes labo. Ces normes labo, au final, ce n'est pas un idéal. On n'en sait rien de ce qui est l'idéal pour le corps humain. Elles sont à chaque fois fondées sur des courbes de Gauss, c'est-à-dire des moyennes qui correspondent à la majorité. Et cette majorité, elle dépend aussi de ce que la majorité mange, par exemple. Tu vois, par exemple, quelqu'un qui aurait un régime cétogène, il va avoir besoin de moins d'hormones thyroïdiennes actives de type T3. Et donc, tu fais un bilan sanguin, tu vois qu'il a des T3 un peu basses, tu vas te dire, il est en hypothyroïdie. Alors que si tu remets, parce qu'il est hors marqueur labo, mais si tu regardes son contexte de vie, c'est-à-dire il est en régime cétogène, en fait, ça paraît logique. Donc, tu vois, tout ça, ces perceptions-là, on ne les a pas assez. Et je pense que l'IA, avec ses grands modèles de données, pourra réussir à la fois à les faire parler et à les personnaliser à des individus.

  • Speaker #0

    C'est super intéressant et c'est rigolo parce qu'elle a énoncé le même exemple des hormones thyroïdiennes avec le type de régime. Et je remarque que c'est extrêmement compliqué de modéliser le vivant. En fait... Je vais recevoir bientôt sur le podcast un expert en intelligence artificielle qui modélise, lui, c'est son travail, il est scientifique, il essaie de faire des fonctions mathématiques pour modéliser le vivant, en gros, et prévoir des conduites à tenir en prévention primaire et secondaire pour les maladies cardiovasculaires. Et en fait, il me confie à quel point c'était difficile de modéliser le vivant, évidemment. Parce qu'en fait, c'est un domaine très différent. On peut modéliser une pièce de moteur, je ne sais pas, des pièces d'ingénierie, mais le problème avec le vivant, c'est que c'est différentes strates qui jouent ensemble. Et quand tu modifies quelque chose, tu modifies quelque chose dont tu n'as même pas connaissance, qui va modifier les couches et va modifier l'ensemble. Et en fait, la question, elle est philosophique, c'est peut-on modéliser le vivant, même si tu prends des millions de données ? Déjà, il faut avoir le temps de les traiter, etc. Il faut avoir aussi la philosophie de les traiter, parce que tu parlais par exemple des hormones thyroïdiennes. Si tu considères de doser les T3, les T4, les anticorps... les T3R, les T4R, etc. Il faut aussi s'intéresser à plein d'autres choses, notamment l'alimentation, quel régime, etc. Et je pense, à titre personnel, que l'IA va forcément nous aider, et je ne pense pas que ça va être le Graal non plus. Beaucoup de gens nous vendent la disparition des médecins parce que l'IA pourrait nous remplacer, etc. Mais je pense que, comme tu le dis, avec les phénomènes émergents, dans le soin, je te parle de ça parce que mon podcast est médical, il y a beaucoup de médecins qui m'écoutent. Il y a quelque chose qui me semble absolument indispensable et irremplaçable, c'est l'intersubjectivité, la relation humaine entre une personne qui a besoin d'aide et une autre qui peut la conseiller en ce sens. À mon sens, ça sera irremplaçable, mais je suis tout à fait aligné avec toi. L'IA est quand même une voie extrêmement prometteuse pour l'avenir, ça c'est clair.

  • Speaker #1

    Mais je ne pense pas du tout que l'IA va remplacer les médecins. Je pense plus que ça va déplacer l'expertise et la compétence. et je pense que l'IA va participer à améliorer la qualité et l'hygiène et les routines de vie des individus. Et les médecins auront un rôle d'autant plus précis, tu vois, d'enquêteurs, etc., peut-être moins algorithmique aussi. Je ne dis pas que votre métier à tous est algorithmique, mais j'ai des amis médecins, notamment un de mes meilleurs amis qui est médecin urgentiste et qui a un fonctionnement très algorithmique, c'est-à-dire on a un symptôme A plus B, on sait C, tu vois. Et donc je pense que ça va plus se déplacer vers un travail d'enquête, justement, des spécificités. etc. et de tous les justement de cette complexité du vivant et je voudrais juste conclure là-dessus tu vois quand tu disais je pense pas qu'on puisse cartographier ou définir le vivant ou l'homme homo sapiens modéliser homo sapiens, déjà ça supposerait qu'il y ait un seul homo sapiens alors qu'il suffit de regarder la diversité génétique tu vois par exemple on parlait des hormones thyroïdiennes, il y a un gène DIO2 qui joue sur la conversion T4 à T3 selon que tu aies une version plutôt ancestrale ou plutôt moderne tu ne vas pas avoir le même taux de conversion de T4 en T3. Et donc, tu ne vas pas avoir la même sensibilité au glucide. De la même façon que le nombre de copies d'aminilase salivaire va modifier ta capacité à digérer les amidons. Tu vois, et là, je te prends deux gènes sur les quelques milliers qu'on a. et dont on ne sait pas forcément tous à la fois quel est leur rôle et surtout leurs interactions. Parce que là, tu vois, on focalise sur DIO2 pour la conversion T4 en T3. Après, si ça se trouve, il y a dix autres gènes qui sont ainsi impliqués, qu'on n'a pas encore découvert, etc. Et donc, ils vont interagir entre eux.

  • Speaker #0

    Exactement, ça illustre vachement la complexité parce que je crois que DIO2, il me semble, à la louche, c'est 15% de la population qui ne convertit pas la T4 en T3 ou peut-être 10%, quelque chose comme ça. Mais ce n'est pas quelque chose qu'on fait en routine en médecine générale. On le fait en médecine fonctionnelle. Donc, t'imagines si déjà, dans ton interrogatoire, tu omets 10% des patients qui viennent te voir qui ont des problèmes thyroïdiens, parce que tu ne sais même pas que tu as une enzyme qui t'empêche de convertir la T4 en T3 active, ça devient déjà très compliqué. Et oui,

  • Speaker #1

    et tu vois, c'est un petit peu le... C'est déjà un changement de paradigme à la base. C'est de se dire que l'humain que j'ai en face de moi, il n'a pas forcément la même programmation que l'autre humain que j'ai reçu avant. Donc de ne pas voir l'humain comme une seule chose, mais comme potentiellement plusieurs espèces.

  • Speaker #0

    Exactement. Moi, je milite pour ça parce qu'il y a des gens qui ne pensent pas comme ça. Je pense aux technophiles. J'ai reçu notamment sur ce podcast Laurent Alexandre qui, lui, dans sa tête, s'est carré. On va être remplacé demain par les intelligences artificielles. Je respecte infiniment Laurent Alexandre, j'échange beaucoup avec lui, mais moi je me positionne tout à fait différemment. Je pense que l'IA va être un formidable outil et qui va permettre de remettre de l'humain là-dedans et qui va permettre aux médecins, aux soignants, quels qu'ils soient, d'investir des domaines qu'on avait un petit peu délaissés. Le temps passé avec les gens, la compréhension fine, la psychologie, l'alimentation, la nutrition, l'équilibre familial, la gestion du stress, l'équilibre émotionnel. C'est des choses qu'on ne s'est pas occupées pendant des dizaines d'années, enfin, on va en mettre beaucoup plus longtemps que ça. Donc, je suis très content que ces nouveaux outils arrivent parce qu'ils vont nous permettre de réinvestir des choses qu'on a complètement délaissées dans le soin. En tout cas, moi, c'est mon postulat. Justement, David, si tu avais un message à adresser aux médecins, aux médecins généralistes ou à n'importe quelle spécialité, tu me permets de te poser la question parce que moi qui suis soignant, j'ai appris énormément de choses avec notamment ton podcast et je milite pour... une médecine intégrative dans laquelle l'information ne serait pas donnée comme ça d'un soignant à quelqu'un qui demande de l'aide ou du soin, mais moi dans mon podcast j'interview des journalistes, des artistes, des écrivains, des gens comme toi, des explorateurs du potentiel humain qui m'apprennent énormément de choses, donc j'imagine qu'il y a quand même beaucoup de griefs que vous adressez au corps médical j'en suis extrêmement curieux est-ce que tu as, ça peut être aussi des choses positives, des choses adressées à mes confrères, à mes consoeurs qui qui t'ont un petit peu interloqué, qui te gênent, qui te dérangent, au contraire, que tu trouves plutôt positive, pour conclure cet épisode avec toi, David.

  • Speaker #1

    Écoute, je pense que quand tu pousses la porte d'un médecin, que ce soit un médecin en cabinet, aux urgences, un kiné, ou n'importe quel professionnel de la santé, c'est un petit peu comme si tu déléguais ta responsabilité à quelqu'un qui est censé être plus sachant que toi. Donc ça, c'est le côté positif, c'est que dès que tu passes la porte, c'est comme si déjà tu t'es soulagé d'un point. Et c'est une grande responsabilité pour le praticien de santé parce qu'il hérite de ce poids. Donc, il doit aussi le porter et le supporter. Il peut être lourd et fatiguant au quotidien. Et justement, tu vois, dans cette responsabilité, déjà, tu vois, vis-à-vis de mon propre parcours, je fais attention à ce qui pourrait mener à une forme de résignation. J'ai l'impression qu'il y a pas mal de patients qui ont des maux qui sont aujourd'hui banalisés parce qu'ils ne sont pas caractérisés sur le plan de la pathologie. tu vois, des petits problèmes de sommeil, j'ai du mal à m'endormir, je me réveille fatigué le matin, j'ai des petites douleurs de dos, j'ai du mal à me concentrer, je grignote un petit peu toute la journée. Tu vois, toutes ces choses qui semblent anodines et puis comme c'est banalisé, tes collègues vivent comme ça aussi et puis ton médecin ne trouve pas ça plus grave que ça, ça fait qu'au final, tu te dis que cette vie un petit peu dégradée, elle est normale pour l'homme et que l'homme, il n'est pas fait pour fonctionner parfaitement. Je pense que ce n'est pas le cas, je pense que l'homme est fait pour fonctionner parfaitement. et que s'il fonctionne parfaitement, il a beaucoup moins besoin d'aller voir le médecin. Et que vous avez une opportunité, de par votre position d'autorité justement, de permettre à des patients de changer certaines de leurs habitudes pour non seulement régler leurs problématiques, mais aussi avoir une vie plus pleine, plus épanouie. Et dans ce contexte-là, prévenir la plupart des pathologies qu'ils pourraient avoir. j'ai jamais j'ai jamais de problème en fait et pour autant avant j'y allais régulièrement il y a un vrai changement et quand je regarde ma journée j'ai de l'énergie, je me réveille le matin sans réveil j'ai plein d'énergie, je m'endors le soir super bien je m'implique dans des projets porteurs de sens je partage autant de qualités avec ceux que j'aime je fais beaucoup de sport Et j'ai une vie hyper remplie. Il y en a plein qui regardent la vie et qui se disent « Mais comment j'ai fait pour faire autant de choses ? » Simplement parce que mes cellules, elles fonctionnent correctement. Et donc, c'est pour ça que moi, ma mission, c'est un peu d'inspirer les gens et de témoigner quand on sait qu'on peut fonctionner comme ça. J'ai l'impression qu'aujourd'hui, on est livrés avec des fusées Ariane et puis on les utilise comme des trottinettes.

  • Speaker #0

    Excellent, excellent. Je te remercie infiniment, David, pour cet échange, cet échange profond, inspirant, concret. On retient une conviction forte, le potentiel humain ne se résume pas à la performance, mais à un équilibre entre exigence, sens et humanité. Si cet épisode vous a inspiré, prenez quelques secondes pour me laisser un avis sur votre plateforme d'écoute ou sur YouTube, c'est la meilleure façon de soutenir le podcast et de le faire découvrir à d'autres soignants. Vous pouvez évidemment vous abonner à ce podcast pour ne rater aucun de ses épisodes et aussi à sa newsletter dans laquelle je vous envoie tous les vendredis une fiche qui rappelle les éléments. essentiel des podcasts de la semaine. Et comme toujours, souvenez-vous, si cet épisode vous a inspiré, c'est que vous faites déjà partie de ceux qui veulent soigner. Autrement, continuez à chercher, à apprendre, à rester libre. Salut David, merci.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Mathieu pour ton invitation.

Description

David Nicolas est entrepreneur, podcasteur (Limitless Project), fondateur de Féroce et auteur de La Routine des Audacieux.


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Dans cet épisode en deux parties, nous plongeons dans la quête du potentiel humain aux côtés de David Nicolas, figure singulière du paysage santé et bien-être. Depuis plusieurs années, David explore les leviers concrets qui permettent de vivre mieux, plus longtemps, avec plus d’énergie et de clarté.

🏃‍♂️ D’abord entrepreneur dans la tech, il s’est réinventé en “explorateur du vivant”, expérimentant routines, pratiques extrêmes, alimentation dense et médecine intégrative. Il partage ici son parcours, ses épreuves, ses déclics, et les rencontres qui ont transformé sa vie

🧠 Nous abordons les grandes dimensions de la vitalité :

  • Comment sortir de la résignation et redevenir acteur de sa santé ?

  • Quelles routines simples peuvent changer la donne ? (lumière, marche, alimentation brute…)

  • Pourquoi la médecine fonctionnelle offre une grille de lecture pertinente pour prévenir au lieu de corriger ?

  • Quels apports concrets de l’IA, des biomarqueurs et des outils connectés dans cette quête de longévité ?

🥩 Dans la seconde partie, David partage la genèse de Féroce : une marque de steaks enrichis en abats, pensée pour allier densité nutritionnelle, éthique et traçabilité. Il démonte les idées reçues sur la viande rouge, distingue les critiques fondées des simplismes idéologiques, et défend une approche scientifique, mesurée et régénérative de l’alimentation.

💡 Un épisode qui s’adresse aux soignants curieux, à ceux qui veulent mieux comprendre les ponts entre nutrition, performance, prévention, technologies et humanité. Et surtout, à tous ceux qui refusent une médecine de la résignation.

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Les propos tenus dans ce podcast ne constituent en aucun cas une recommandation médicale ou une incitation à la prescription. Tous les propos tenus ne sont pas vérifiés. Les auditeurs sont invités à se référer aux recommandations officielles en vigueur et à compléter leur formation par les sources professionnelles reconnues.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue dans cette seconde partie de Super Docteur avec David Nicolas, entrepreneur, podcaster, créateur de Féros et aujourd'hui auteur de la Routine des Audacieux. Dans la première partie, nous avons exploré sa philosophie du potentiel humain, ses inspirations et les routines qu'il applique au quotidien. Aujourd'hui, on va aborder une autre dimension de cette quête, la nutrition, la longévité et les innovations qui pourraient transformer notre rapport à la santé dans les années à venir. Salut David ! est-ce que tu peux me raconter la genèse de Féros ? Qu'est-ce que c'est et pourquoi un steak enrichi en aval ?

  • Speaker #1

    Tu l'as dit, j'anime le podcast Limites Project sur lequel j'ai reçu des médecins, des nutritionnistes, des diététiciens. Ils sont tous alarmés par les niveaux de carence de la population générale en raison notamment de l'appauvrissement des sols qui rend les fruits et les légumes de plus en plus pauvres. des agressions constantes de notre muqueuse intestinale à cause des éduquants, des produits transformés, des émulsifiants, etc., des perturbateurs endocriniens, du stress chronique qui à la fois a une déplétion importante de nos micronutriments, de nos cofacteurs, mais en plus réduit nos capacités d'absorption parce qu'on n'est pas réellement disponible lorsqu'on est en train de manger. Et puis on pourrait aussi citer le déséquilibre du microbiote, potentiellement le litigote, etc. Il y a toute une somme de phénomènes qui fait qu'aujourd'hui, on a de plus en plus de mal à couvrir nos besoins en vitamines et minéraux, qui pour autant sont des cofacteurs essentiels à la construction de toutes les briques de notre corps, que ce soit les neurotransmetteurs, les cellules, les enzymes, etc. Et donc, la réponse classique de la société, c'est de concevoir des poudres, des compléments alimentaires. Why not ? Mais je pense que ça traduit une vision assez réductionniste des choses qui laisse sous silence le principe des phénomènes émergents. les phénomènes d'énergence, ça suppose que le tout est supérieur que la somme de ses parties et je pense que c'est particulièrement le cas avec des aliments entiers préservés dans leur matrice cellulaire tant dans la façon dont ils vont être traités par le corps que dans leur synergie potentielle. On voit qu'il y a certains nutriments qui vont potentialiser l'absorption des autres, etc. et que tout ça va avoir un effet qui est cohérent avec des centaines de milliers d'années d'évolution qui est impossible à imiter avec des... des nutriments de synthèse en poudre, sur des doses en plus qui sont absolument illogiques par rapport à ce qu'on pourrait trouver naturellement dans la nature. Et je suis tombé sur une étude d'un Américain, professeur Thibel, qui s'est amusé à classer les aliments par densité nutritionnelle pour essayer de comprendre quels étaient les plus à même de couvrir tous nos besoins en vitamines et en minéraux. Et il a classé le foie de bœuf en première position en précisant que 7 grammes suffisait à couvrir un tiers de nos besoins. Je me suis dit, 7 grammes, ce n'est quand même pas grand-chose pour couvrir un tiers de tes agires. Donc, j'ai commencé à essayer dans Cuisine à la maison. Résultat des courses, ma femme a détesté. Moi, j'étais tellement convaincu de ses avantages qu'il n'y a pas eu de problème. Et c'est là où j'ai eu l'idée de le cacher dans un frais caché. Donc, j'en ai mis 23 grammes. Pourquoi 23 grammes ? Parce que j'ai dit que 7 grammes suffisait à couvrir un tiers. Donc, tu multiplies par 3, ça fait 23. Et donc, voilà. et donc comme ça en fait à titre de comparaison 23 grammes de foie de bœuf, ça équivaut à peu près à 4 kilos de légumes en vitamines et minéraux pour couvrir ces nutriments-là. Et donc voilà comment j'ai lancé Ference.

  • Speaker #0

    Donc en fait, tu mélanges des abats dans du steak haché. Et en fait, ce que je trouve vraiment ingénieux, c'est que tu proposes un produit de grande qualité nutritionnelle qui est en plus aligné avec toute la quête dont on a parlé dans le premier épisode, avec ton ikigai, ta mission ici sur Terre. Et je trouve ça vraiment beau. Chapeau à toi. La viande rouge, aujourd'hui, tu le sais, elle est sous le feu des critiques. Il y a beaucoup de débats sur la santé, sur le climat, sur l'éthique. Quelles sont selon toi les critiques qui sont justifiées et lesquelles sont caricaturales ?

  • Speaker #1

    Déjà, tu regardes les études sur la viande, c'est que des études épidémiologiques qui montrent des effets de causalité, pardon, de corrélation et pas de causalité. qui ont souvent été faits aux États-Unis d'ailleurs, sur des grands échantillons de population à qui on a demandé « qu'est-ce que vous mangez ? » Et ils se sont aperçus qu'il y avait potentiellement une corrélation entre ceux qui mangeaient plus de viande rouge et puis des risques de mortalité, notamment de maladies cardiovasculaires ou de cancers colorectales. La problématique, c'est qu'en fait, ces gens-là, et c'est ce qu'on appelle le biais de l'utilisateur en bonne santé, en l'occurrence, avaient par ailleurs de mauvais comportements. C'est-à-dire qu'aux États-Unis, les gens qui mangent beaucoup de viande rouge, c'est de la viande rouge transformée, qui sont entourés de deux grosses tranches de pain et de farine bien raffinées, avec des sauces remplies d'additifs, etc. Et il s'avère que c'est beaucoup plus tout ce qu'il y a autour de la viande qui pose problème que la viande en elle-même. Et il y a quand même pas mal de publications récentes qui ont remis en perspective justement ces études sur la viande et qui ont conclu. qu'il n'y avait aucune raison de diminuer notre consommation de viande rouge non transformée, surtout lorsqu'elle est issue d'élevage à l'herbe, parce que le mode de production de la viande change drastiquement son profil d'acide gras notamment, et d'ailleurs sa teneur en nutriments par ailleurs. Mais sur le profil d'acide gras, c'est particulièrement intéressant au regard de l'impact sur la physiologie humaine, puisque la viande issue d'élevage conventionnel mange du maïs et du soja, qui sont des graines riches en oméga-6, et donc on a une viande qui va avoir une tendance... pro-inflammatoire versus de la viande des animaux qui ont brouté seulement de l'herbe, qui vont avoir un profil d'acide gras parfaitement équilibré entre les oméga-3 et les oméga-6, en plus d'être beaucoup plus riches en certains acides gras assez intéressants comme le CLA ou la C-15 qui aujourd'hui est une nouvelle molécule de longévité dont un livre est paru récemment. Et ça, ça a été mesuré, c'est-à-dire que là, pour le coup, ce n'est pas une étude corrélative, c'est vraiment... un essai qui a été fait interventionniste sur des humains, pas sur des rongeurs, où ils ont donné du bœuf conventionnel et du bœuf à l'herbe à des gens, et puis ils ont mesuré leur marqueur sanguin 4 heures après, et ils se sont aperçus qu'il y avait beaucoup plus de marqueurs anti-inflammatoires dans ceux qui avaient mangé le bœuf nourri à l'herbe, et qu'à l'inverse, on retrouvait des marqueurs inflammatoires dans ceux qui avaient mangé du bœuf conventionnel. Donc là, on s'aperçoit que les deux s'appellent bœufs, mais en réalité, de quoi on parle ? C'est de mettre non, mais ça a des effets opposés sur qu'on peut mesurer directement dans notre sang. Donc c'est quand même assez intéressant, assez riche en perspectives. Donc voilà, ça c'est un premier élément de réponse. Ensuite, sur l'aspect environnemental, bien-être animal, c'est pareil, en fait, ça dépend de quoi on parle. Et donc, il y a deux semaines, j'ai assisté à une conférence de Jean-Marc Jancovici qui présentait le rapport du Shift Project. Le Shift Project, c'est un think tank qui cherche à réfléchir comment décarboner l'économie. française, mondiale. Et donc, en l'occurrence, ils se sont attelés pendant un an à étudier les voies de décarbonation de l'agriculture pour ne plus dépendre notamment des énergies fossiles comme c'est le cas aujourd'hui. Et la solution, c'est pas d'arrêter de manger de la viande. Au contraire, parce que le retournement des prairies naturelles, c'est l'une des principales causes de libération de carbone dans l'atmosphère. Mais c'est de retourner à des élevages à l'herbe qui s'inscrivent dans des cycles du vivant. les animaux, déjà les prairies en elles-mêmes séquestrent du carbone dans les sols, les animaux en broutant participent à ce renouvellement parce que l'herbe en fait capte du CO2 atmosphérique pour se nourrir, elle rejette de l'oxygène et un hectare de prairies naturelles séquestre autant de carbone qu'un hectare de forêt. Donc c'est vraiment hyper intéressant, hyper important. Et sur l'aspect bien-être animal, c'est des animaux qui déjà font ce pour quoi ils sont conçus, c'est-à-dire que c'est des ruminants, ils ne sont pas faits pour être enfermés dans des cages Merci. et manger des céréales. Ils sont faits pour vivre en liberté au plein air et brouter de l'herbe. Donc, on les laisse réaliser leur comportement naturel et vivre une vie heureuse, même si à la fin, effectivement, ils sont abattus. Ils ont vécu pendant 3 ans et demi, 4 ans, 5 ans, une belle vie. Et je vais rencontrer régulièrement nos éleveurs partenaires qui sont des gens qui respectent profondément le vivant, qui sont amoureux de leurs troupeaux, qui en prennent soin. Et tu vois leurs yeux qui pétillent quand ils en parlent. Ils ont une forme de sagesse. de connaissances qui est extrêmement inspirante et qui change drastiquement de l'image qu'on peut en avoir et colportée par les médias comme L214, etc., qui ont eu leur intérêt parce que ça a été des alertes nécessaires et qui ont mené à des transformations, mais qui ne résument pas l'ensemble des pratiques agricoles aujourd'hui en France.

  • Speaker #0

    Donc, si je comprends bien, à la base tu viens de la tech, tu étais startuper, etc., et tu t'es mis à être en... partenariat avec des éleveurs qui respectaient ta charte qualité, notamment à savoir des bœufs en plein air qui broutent de l'herbe, parce que les bœufs peuvent manger autre chose que de l'herbe. Chez toi, ils broutent de l'herbe, ils vivent en pleine nature, à la fin, ils sont abattus, et tu as un process pour mélanger le muscle avec certains de leurs abats en quantité calculée et travaillée en avance, et tu les proposes sous forme de steaks hachés congelés qu'on reçoit par la poste, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Exactement, donc on a les hachets ferroles où il y a 15% de foie de bœuf et 5% de cœur de bœuf, et on a aussi des boulettes dans lesquelles on a cette fois-ci des rognons, qui en fait tous les abats sont très très riches d'un point de vue micronutritionnel, mais après ils ont parfois des spécificités, donc en l'occurrence les rognons sont assez riches en sélénium, ce qui est très intéressant pour la santé thyroïdienne notamment. Et après en termes de process, on vend aussi des pièces bouchères classiques, parce que si tu veux on va utiliser certaines pièces pour faire nos hachets et nos boulettes, Et puis après... il reste quand même les entrecôtes, les fessilés, etc. Ça serait dommage les hacher et d'en faire de la viande hachée. Ça reste de la viande gustativement excellente, mais même sur le plan nutritionnel, qui est extrêmement intéressante, qui bénéficie de la même teneur en oméga 3, etc. Et puis la viande rouge, de façon générale, comme je le disais, si tu regardes un profil nutritionnel... la zoneur en vitamines et minéraux, c'est quasiment au-dessus de 50% pour tous les agilières, juste avec une viande rouge classique, sans même rajouter d'abats. C'est absolument incroyable. C'est un truc qui est méconnu de mon point de vue. Et justement, tu parlais de process, de ce cahier des charges, donc je pense que, tu vois, il y a déjà des labels qui existent comme bio, mais le label bio, sa volonté première, c'est de favoriser l'environnement et le bien-être animal. Nous, notre finalité, c'est la santé humaine. Derrière, évidemment, on essaie de faire les choses bien, de façon durable pour l'environnement, etc. notre finalité c'est la santé humaine et on adjoint à l'obligation de moyens une obligation de résultat, ce qui n'est pas le cas du bio ce qui fait qu'on teste tout en laboratoire on garantit l'absence de pesticides, de métaux lourds de résidus médicamenteux on teste le profil d'acide gras qui nous permet de garantir que c'est des animaux qui ont été élevés 100% à l'herbe on peut donner exactement la quantité d'oméga 3 et d'oméga 6 qu'il y a à l'intérieur de CLA etc comme je l'en parlais précédemment et puis la teneur en vitamine on ne se contente pas de dire qu'on fait les choses bien ou que c'est une super viande, etc. pour ta santé. On le montre, on te le prouve. Et sur chaque étiquette, il y a un QR code. Quand tu scans avec ton téléphone, tu accèdes aux analyses labo de ce que tu as dans ton assiette, mais aussi à une visite immersive de la ferme, à une interview d'éleveur qui te permet de savoir comme si tu allais visiter toi-même les conditions dans lesquelles ont été élevées les animaux que tu consommes.

  • Speaker #0

    Excellent. Je suis très content d'avoir abordé Féros avec toi. Et c'est une bien belle initiative. Bravo. Sans transition, David. Toi qui es un petit peu à la vigie de tout ce qui se fait actuellement concernant le potentiel humain, est-ce que tu peux me dire quelles innovations te paraissent aujourd'hui les plus prometteuses pour élargir notre potentiel, qu'elles soient liées à l'IA, à la médecine de précision, à la nutrition, à la psychologie, que sais-je ? Qu'est-ce qui est actuellement très prometteur pour le futur ? Qu'est-ce qui t'intéresse et qu'est-ce que tu penses qui va être intéressant ces prochaines années ?

  • Speaker #1

    Alors, je me permets de répondre à la question en deux volets. un premier, une petite parenthèse un peu philosophique, mais tu vois, je te parlais de phénomènes émergents et la science a toujours évolué par réductionnisme. On a commencé par étudier le corps humain, puis après le système cardiovasculaire, puis après le cœur, puis après les cellules du cœur, puis après les organites à l'intérieur des cellules, puis après les molécules et les atomes qui les constituent. Et ça nous donne une illusion de contrôle, mais qui n'est qu'illusoire. Et donc c'est hyper important, c'est par réductionnisme qu'on a fait des pas de géant dans notre compréhension du vivant, mais... Il serait dangereux, à mon avis, de croire que le vivant se limite à ça. Et je pense justement qu'il y a des choses qui émergent lorsqu'on regarde les choses de façon beaucoup plus globale, de façon plus holistique, dont on peut perdre un petit peu le compte quand on ne focus que sur une chose, que sur un macronutriment, un micronutriment, une molécule miracle, comme c'est souvent le cas. J'ai l'impression qu'aujourd'hui, quand tu regardes les gens qui parlent, qui s'intéressent à la longévité, que ce soit Epithéorathia, David Sincla, etc., ils ont trouvé la molécule qui allait tout changer. Et souvent, certes, ça va faire bouger un marqueur, mais tu ne peux pas toucher au système sans impacter tout le système. Et donc, on s'aperçoit souvent, avec un petit peu de temps et un peu de recul, que ça a amélioré ceci. Par exemple, ça a boosté la voie MPK, etc. Et donc, ça augmente le potentiel de longévité et de survie. Mais de l'autre côté, étant donné qu'on a une IBM Thor, tu as une fonte de la masse musculaire. Et on sait très bien qu'en vieillissant, le maintien de l'autonomie... est lié à notre capacité à nous déplacer, à se relever en cas de chute, etc. Que la masse musculaire, par ailleurs, est un organe endocrine, donc il a une action métabolique sur le corps, notamment de gestion de la glycémie, etc. Et donc, je voudrais déjà... Je pense que tous ces travaux sont hyper intéressants, c'est vraiment des expérimentations, mais à mon avis, il faut garder un petit peu de sagesse et se dire que, ok, on sait plein de choses, mais peut-être qu'on ne comprend qu'un ou deux pour cent du fonctionnement réel de notre corps, et on est très très loin de tout expliquer. Ensuite, sur ce que je trouve pour le coup assez prometteur, j'ai l'impression que ces dernières années, on a développé beaucoup de hardware qui sont capables de mesurer. Donc on a développé beaucoup d'outils de mesure et notamment grâce à une forme de démocratisation, ces outils de mesure aujourd'hui, ils arrivent dans nos quotidiens. On a des balances connectées, la balance de WeSync par exemple que j'ai testée, elle est capable de donner ta VOP, donc l'onde de vitesse de ton sang dans tes artères, qui est un marqueur précoce. de problèmes cardiovasculaires, elle est capable de donner ta santé nerveuse qui peut être liée à du pré-diabète en faisant sécréter des... en stimulant, pardon, tes glandes sinon ils partent de tes pieds et en voyant à quelle vitesse, eh bien, tes pieds transpirent, en fait, de façon imperceptible. C'est absolument dingue quand tu vois que ces technologies-là, aujourd'hui, sont accessibles pour 300 balles chez toi, à domicile. Et donc là, potentiellement, t'as une métrie qui te permet de prévenir avec plusieurs années d'avance sans aucun traitement invasif de type prise de sang, etc. Deux des plus grandes maladies de notre siècle sont les maladies cardiovasculaires et le diabète. Donc je trouve que c'est hyper enthousiasmant, il y a les trackers de sommeil, il y a les montres qui sont aujourd'hui capables de checker ta fréquence cardiaque, ton stress tout au long de la journée. On peut calculer la variabilité de la fréquence cardiaque qui est un super marqueur de ton énergie, de ta récupération. Et donc voilà, on a énormément de données. Mais mon point de vue, ce qui peut rendre ces données réellement puissantes et utiles, vraiment activables, c'est l'intelligence artificielle. Parce que la problématique, comme dans le premier épisode, je te disais que c'est génial, tu vois, au cours de notre journée, on a plein d'informations. Mais si tu ne laisses pas le temps à ton cerveau d'en faire quelque chose, elles sont inutiles. C'est la même chose avec le hardware. Toutes ces technologies, elles vivent dans leurs propres écosystèmes, dans leurs propres applications, en étant séparées les unes des autres. Je pense que si tu les agrèges toutes ensemble et que tu les étudies grâce à un modèle d'intelligence artificielle qui a la capacité de gérer des volumes de données à la fois colossales et en même temps d'accéder à des modèles personnalisés, parce que tu vois tout à l'heure dans cette première partie de ma réponse où je te parlais du réductionnisme, il y a un autre problème qui est lié à ces courbes de Gauss. C'est-à-dire que quand on regarde des marqueurs sanguins, par exemple, on va regarder des normes labo. Ces normes labo, au final, ce n'est pas un idéal. On n'en sait rien de ce qui est l'idéal pour le corps humain. Elles sont à chaque fois fondées sur des courbes de Gauss, c'est-à-dire des moyennes qui correspondent à la majorité. Et cette majorité, elle dépend aussi de ce que la majorité mange, par exemple. Tu vois, par exemple, quelqu'un qui aurait un régime cétogène, il va avoir besoin de moins d'hormones thyroïdiennes actives de type T3. Et donc, tu fais un bilan sanguin, tu vois qu'il a des T3 un peu basses, tu vas te dire, il est en hypothyroïdie. Alors que si tu remets, parce qu'il est hors marqueur labo, mais si tu regardes son contexte de vie, c'est-à-dire il est en régime cétogène, en fait, ça paraît logique. Donc, tu vois, tout ça, ces perceptions-là, on ne les a pas assez. Et je pense que l'IA, avec ses grands modèles de données, pourra réussir à la fois à les faire parler et à les personnaliser à des individus.

  • Speaker #0

    C'est super intéressant et c'est rigolo parce qu'elle a énoncé le même exemple des hormones thyroïdiennes avec le type de régime. Et je remarque que c'est extrêmement compliqué de modéliser le vivant. En fait... Je vais recevoir bientôt sur le podcast un expert en intelligence artificielle qui modélise, lui, c'est son travail, il est scientifique, il essaie de faire des fonctions mathématiques pour modéliser le vivant, en gros, et prévoir des conduites à tenir en prévention primaire et secondaire pour les maladies cardiovasculaires. Et en fait, il me confie à quel point c'était difficile de modéliser le vivant, évidemment. Parce qu'en fait, c'est un domaine très différent. On peut modéliser une pièce de moteur, je ne sais pas, des pièces d'ingénierie, mais le problème avec le vivant, c'est que c'est différentes strates qui jouent ensemble. Et quand tu modifies quelque chose, tu modifies quelque chose dont tu n'as même pas connaissance, qui va modifier les couches et va modifier l'ensemble. Et en fait, la question, elle est philosophique, c'est peut-on modéliser le vivant, même si tu prends des millions de données ? Déjà, il faut avoir le temps de les traiter, etc. Il faut avoir aussi la philosophie de les traiter, parce que tu parlais par exemple des hormones thyroïdiennes. Si tu considères de doser les T3, les T4, les anticorps... les T3R, les T4R, etc. Il faut aussi s'intéresser à plein d'autres choses, notamment l'alimentation, quel régime, etc. Et je pense, à titre personnel, que l'IA va forcément nous aider, et je ne pense pas que ça va être le Graal non plus. Beaucoup de gens nous vendent la disparition des médecins parce que l'IA pourrait nous remplacer, etc. Mais je pense que, comme tu le dis, avec les phénomènes émergents, dans le soin, je te parle de ça parce que mon podcast est médical, il y a beaucoup de médecins qui m'écoutent. Il y a quelque chose qui me semble absolument indispensable et irremplaçable, c'est l'intersubjectivité, la relation humaine entre une personne qui a besoin d'aide et une autre qui peut la conseiller en ce sens. À mon sens, ça sera irremplaçable, mais je suis tout à fait aligné avec toi. L'IA est quand même une voie extrêmement prometteuse pour l'avenir, ça c'est clair.

  • Speaker #1

    Mais je ne pense pas du tout que l'IA va remplacer les médecins. Je pense plus que ça va déplacer l'expertise et la compétence. et je pense que l'IA va participer à améliorer la qualité et l'hygiène et les routines de vie des individus. Et les médecins auront un rôle d'autant plus précis, tu vois, d'enquêteurs, etc., peut-être moins algorithmique aussi. Je ne dis pas que votre métier à tous est algorithmique, mais j'ai des amis médecins, notamment un de mes meilleurs amis qui est médecin urgentiste et qui a un fonctionnement très algorithmique, c'est-à-dire on a un symptôme A plus B, on sait C, tu vois. Et donc je pense que ça va plus se déplacer vers un travail d'enquête, justement, des spécificités. etc. et de tous les justement de cette complexité du vivant et je voudrais juste conclure là-dessus tu vois quand tu disais je pense pas qu'on puisse cartographier ou définir le vivant ou l'homme homo sapiens modéliser homo sapiens, déjà ça supposerait qu'il y ait un seul homo sapiens alors qu'il suffit de regarder la diversité génétique tu vois par exemple on parlait des hormones thyroïdiennes, il y a un gène DIO2 qui joue sur la conversion T4 à T3 selon que tu aies une version plutôt ancestrale ou plutôt moderne tu ne vas pas avoir le même taux de conversion de T4 en T3. Et donc, tu ne vas pas avoir la même sensibilité au glucide. De la même façon que le nombre de copies d'aminilase salivaire va modifier ta capacité à digérer les amidons. Tu vois, et là, je te prends deux gènes sur les quelques milliers qu'on a. et dont on ne sait pas forcément tous à la fois quel est leur rôle et surtout leurs interactions. Parce que là, tu vois, on focalise sur DIO2 pour la conversion T4 en T3. Après, si ça se trouve, il y a dix autres gènes qui sont ainsi impliqués, qu'on n'a pas encore découvert, etc. Et donc, ils vont interagir entre eux.

  • Speaker #0

    Exactement, ça illustre vachement la complexité parce que je crois que DIO2, il me semble, à la louche, c'est 15% de la population qui ne convertit pas la T4 en T3 ou peut-être 10%, quelque chose comme ça. Mais ce n'est pas quelque chose qu'on fait en routine en médecine générale. On le fait en médecine fonctionnelle. Donc, t'imagines si déjà, dans ton interrogatoire, tu omets 10% des patients qui viennent te voir qui ont des problèmes thyroïdiens, parce que tu ne sais même pas que tu as une enzyme qui t'empêche de convertir la T4 en T3 active, ça devient déjà très compliqué. Et oui,

  • Speaker #1

    et tu vois, c'est un petit peu le... C'est déjà un changement de paradigme à la base. C'est de se dire que l'humain que j'ai en face de moi, il n'a pas forcément la même programmation que l'autre humain que j'ai reçu avant. Donc de ne pas voir l'humain comme une seule chose, mais comme potentiellement plusieurs espèces.

  • Speaker #0

    Exactement. Moi, je milite pour ça parce qu'il y a des gens qui ne pensent pas comme ça. Je pense aux technophiles. J'ai reçu notamment sur ce podcast Laurent Alexandre qui, lui, dans sa tête, s'est carré. On va être remplacé demain par les intelligences artificielles. Je respecte infiniment Laurent Alexandre, j'échange beaucoup avec lui, mais moi je me positionne tout à fait différemment. Je pense que l'IA va être un formidable outil et qui va permettre de remettre de l'humain là-dedans et qui va permettre aux médecins, aux soignants, quels qu'ils soient, d'investir des domaines qu'on avait un petit peu délaissés. Le temps passé avec les gens, la compréhension fine, la psychologie, l'alimentation, la nutrition, l'équilibre familial, la gestion du stress, l'équilibre émotionnel. C'est des choses qu'on ne s'est pas occupées pendant des dizaines d'années, enfin, on va en mettre beaucoup plus longtemps que ça. Donc, je suis très content que ces nouveaux outils arrivent parce qu'ils vont nous permettre de réinvestir des choses qu'on a complètement délaissées dans le soin. En tout cas, moi, c'est mon postulat. Justement, David, si tu avais un message à adresser aux médecins, aux médecins généralistes ou à n'importe quelle spécialité, tu me permets de te poser la question parce que moi qui suis soignant, j'ai appris énormément de choses avec notamment ton podcast et je milite pour... une médecine intégrative dans laquelle l'information ne serait pas donnée comme ça d'un soignant à quelqu'un qui demande de l'aide ou du soin, mais moi dans mon podcast j'interview des journalistes, des artistes, des écrivains, des gens comme toi, des explorateurs du potentiel humain qui m'apprennent énormément de choses, donc j'imagine qu'il y a quand même beaucoup de griefs que vous adressez au corps médical j'en suis extrêmement curieux est-ce que tu as, ça peut être aussi des choses positives, des choses adressées à mes confrères, à mes consoeurs qui qui t'ont un petit peu interloqué, qui te gênent, qui te dérangent, au contraire, que tu trouves plutôt positive, pour conclure cet épisode avec toi, David.

  • Speaker #1

    Écoute, je pense que quand tu pousses la porte d'un médecin, que ce soit un médecin en cabinet, aux urgences, un kiné, ou n'importe quel professionnel de la santé, c'est un petit peu comme si tu déléguais ta responsabilité à quelqu'un qui est censé être plus sachant que toi. Donc ça, c'est le côté positif, c'est que dès que tu passes la porte, c'est comme si déjà tu t'es soulagé d'un point. Et c'est une grande responsabilité pour le praticien de santé parce qu'il hérite de ce poids. Donc, il doit aussi le porter et le supporter. Il peut être lourd et fatiguant au quotidien. Et justement, tu vois, dans cette responsabilité, déjà, tu vois, vis-à-vis de mon propre parcours, je fais attention à ce qui pourrait mener à une forme de résignation. J'ai l'impression qu'il y a pas mal de patients qui ont des maux qui sont aujourd'hui banalisés parce qu'ils ne sont pas caractérisés sur le plan de la pathologie. tu vois, des petits problèmes de sommeil, j'ai du mal à m'endormir, je me réveille fatigué le matin, j'ai des petites douleurs de dos, j'ai du mal à me concentrer, je grignote un petit peu toute la journée. Tu vois, toutes ces choses qui semblent anodines et puis comme c'est banalisé, tes collègues vivent comme ça aussi et puis ton médecin ne trouve pas ça plus grave que ça, ça fait qu'au final, tu te dis que cette vie un petit peu dégradée, elle est normale pour l'homme et que l'homme, il n'est pas fait pour fonctionner parfaitement. Je pense que ce n'est pas le cas, je pense que l'homme est fait pour fonctionner parfaitement. et que s'il fonctionne parfaitement, il a beaucoup moins besoin d'aller voir le médecin. Et que vous avez une opportunité, de par votre position d'autorité justement, de permettre à des patients de changer certaines de leurs habitudes pour non seulement régler leurs problématiques, mais aussi avoir une vie plus pleine, plus épanouie. Et dans ce contexte-là, prévenir la plupart des pathologies qu'ils pourraient avoir. j'ai jamais j'ai jamais de problème en fait et pour autant avant j'y allais régulièrement il y a un vrai changement et quand je regarde ma journée j'ai de l'énergie, je me réveille le matin sans réveil j'ai plein d'énergie, je m'endors le soir super bien je m'implique dans des projets porteurs de sens je partage autant de qualités avec ceux que j'aime je fais beaucoup de sport Et j'ai une vie hyper remplie. Il y en a plein qui regardent la vie et qui se disent « Mais comment j'ai fait pour faire autant de choses ? » Simplement parce que mes cellules, elles fonctionnent correctement. Et donc, c'est pour ça que moi, ma mission, c'est un peu d'inspirer les gens et de témoigner quand on sait qu'on peut fonctionner comme ça. J'ai l'impression qu'aujourd'hui, on est livrés avec des fusées Ariane et puis on les utilise comme des trottinettes.

  • Speaker #0

    Excellent, excellent. Je te remercie infiniment, David, pour cet échange, cet échange profond, inspirant, concret. On retient une conviction forte, le potentiel humain ne se résume pas à la performance, mais à un équilibre entre exigence, sens et humanité. Si cet épisode vous a inspiré, prenez quelques secondes pour me laisser un avis sur votre plateforme d'écoute ou sur YouTube, c'est la meilleure façon de soutenir le podcast et de le faire découvrir à d'autres soignants. Vous pouvez évidemment vous abonner à ce podcast pour ne rater aucun de ses épisodes et aussi à sa newsletter dans laquelle je vous envoie tous les vendredis une fiche qui rappelle les éléments. essentiel des podcasts de la semaine. Et comme toujours, souvenez-vous, si cet épisode vous a inspiré, c'est que vous faites déjà partie de ceux qui veulent soigner. Autrement, continuez à chercher, à apprendre, à rester libre. Salut David, merci.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Mathieu pour ton invitation.

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