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Super Docteur - médecine

2/3 Chirurgienne: trouver sa place

2/3 Chirurgienne: trouver sa place

15min |11/11/2025
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15min |11/11/2025
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Description

Aujourd’hui, je vous propose un échange sans filtre avec la Dr Valentine Frydman, chirurgienne urologue, sur un sujet aussi essentiel que trop peu abordé : que signifie être une femme en chirurgie, en 2025?


👉 Abonnez-vous à la newsletter Super Récap’ pour recevoir un mail à lire en 1mn récapitulant les grands points des épisodes de la semaine (c'est gratuit et sans spam!):https://superdocteurs.substack.com/


Pendant nos études, nous sommes nombreux à fantasmer sur la chirurgie : la technicité, l’adrénaline du bloc, la satisfaction immédiate du geste. Mais derrière les vitrines du compagnonnage, il y a une autre réalité, surtout quand on est une femme : regards biaisés, sous-estimation des compétences, sexualisation latente, équilibre précaire entre carrière et maternité.

Dans cet épisode, Valentine raconte tout, sans posture militante mais avec une sincérité désarmante. Elle revient sur les débuts en tant qu’interne dans un milieu très masculin, les remarques sexistes ordinaires, la difficulté à imposer son autorité, mais aussi les évolutions positives des dix dernières années. Elle partage ce que ses patient(e)s projettent sur elle, la manière dont les chefs – hommes ou femmes – perçoivent différemment les internes selon leur genre, et l’influence du mouvement #MeToo dans les blocs.

On parle aussi de la maternité, des congés, de la peur de "perdre la main", des fameuses crèches d’hôpital, et du poids mental spécifique que portent les femmes en chirurgie. Avec une justesse rare, Valentine déconstruit l’idée du "don chirurgical" et nous rappelle que la chirurgie est avant tout un artisanat, qui se transmet et se travaille.

Enfin, elle livre ses conseils aux étudiantes et jeunes internes : ne pas se laisser intimider, apprendre à poser des limites, affirmer sa place sans renier sa sensibilité, mais aussi garder une certaine distance face à la toxicité de certains milieux. Et surtout, ne pas céder au découragement. Car la chirurgie peut aussi être un métier d’émancipation, de création, de fierté.

Un épisode précieux pour toutes celles – et tous ceux – qui veulent soigner avec leurs mains… et avec leur tête.

Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Les propos tenus dans ce podcast ne constituent en aucun cas une recommandation médicale ou une incitation à la prescription. Tous les propos tenus ne sont pas vérifiés. Les auditeurs sont invités à se référer aux recommandations officielles en vigueur et à compléter leur formation par les sources professionnelles reconnues.


Instagram:

https://www.instagram.com/dr.matthieu.cantet

Youtube:

https://www.youtube.com/channel/UCbZG3thgg8pWjhv-1Ksh1AA

Linkedin:

https://www.linkedin.com/in/matthieu-cantet-4a5591294/



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Le podcast qui vous transmet les recommandations de bonne pratique et les résultats des grandes études qui vont changer vos habitudes. Super Docteur, c'est la découverte de méthodes de soins innovantes et des interviews de soignants inspirants qui boosteront votre motivation. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Dans le premier épisode de cette mini-série consacrée au fait d'être une chirurgienne, Valentine nous a expliqué les stéréotypes et les différences qui existaient entre les femmes et les hommes en chirurgie. Et dans ce deuxième épisode, j'ai voulu demander à Valentine s'il était possible d'avoir une vie de famille, voire un enfant, quand on était chirurgienne. J'espère que cet épisode va vous plaire. Comme toujours, abonnez-vous, partagez-le, vous pouvez me mettre un petit avis, ça m'aidera beaucoup pour le référencement. Je vous souhaite une excellente écoute ! Quand on entame une carrière en chirurgie, est-ce qu'on peut avoir une vie de famille ? Est-ce qu'on peut se marier ? Est-ce qu'on peut avoir des enfants ? Et si oui, quand ? Est-ce que c'est possible ?

  • Speaker #1

    Alors, moi personnellement, je suis mariée mais je n'ai pas d'enfant. Mais j'ai absolument plein de collègues et plein d'amis qui sont urologues ou d'autres spécialités chirurgicales. Mais là, vraiment, je me concentre plus sur mes collègues urologues qui ont passé l'internat la même année que moi, qui ont fait le même cursus que moi. qui ont un, deux, voire trois enfants. Donc, il faut savoir que toutes les spécialités chirurgicales, c'est sûr, oui, c'est très fatigant. Être en couple quand on a un travail prenant, que ce soit de la chirurgie, que ce soit de la médecine, ou que ce soit autre chose, je pense que c'est toujours compliqué. C'est toujours des concessions et il peut y avoir des moments de débat. Pour ma part, j'ai réussi. J'ai rencontré mon mari aujourd'hui. On s'est rencontrés en deuxième année de médecine. on ne s'est jamais séparés et ça s'est toujours très bien passé le biais c'est qu'il est chirurgien donc on peut dire qu'on se comprenait clairement il y a eu des moments où on se croisait c'est à dire que quand moi je rentrais il repartait et quand il repartait je rentrais et il y a eu des mois et des mois et des mois où on se croisait et ça je pense que que ça soit, en fait tous les métiers très très très prenants c'est peut-être un petit peu plus délicat d'avoir une relation enfin une vie de couple très stable le soir on est de garde ou on est d'astreinte, on n'est pas toujours disponible même des fois on peut être disponible physiquement mais psychiquement être un peu pris par d'autres choses et donc avoir une disponibilité limitée pour ce qui est des enfants je vois toutes mes amies c'est jamais le bon moment et il faut se lancer dans le vide sans filet et en fait c'est comme toutes les internes finalement il y a le congé maternité Après, il y a eu, moi, beaucoup de mes amis, j'ai fait mon internat et mon clinique à Paris, ont eu des places dans les crèches des hôpitaux, qui sont des super crèches parce qu'elles ouvrent tôt et qu'elles ferment tard. Même si les médecins ne sont pas prioritaires, c'est plutôt le personnel paramédical avant les médecins, mais elles ont toutes réussi à avoir des places en crèche de l'hôpital, ce qui permet d'engendrer un budget un peu moins important que les crèches privées ou qu'une nourrice à domicile. et moi j'ai réussi à me marier mais je l'ai fait sur mon année de master 2 c'est-à-dire que c'est une année où je me suis arrêtée pour faire de la recherche et on en a profité pour pouvoir organiser le mariage mais c'est vrai que forcément un mariage non mais un enfant ça veut dire un décalage de semestre comme tout le monde toutes les spécialités par contre je pense que la reprise doit être assez sportive Si on reprend avec un congé maternité normal, c'est un peu tôt. Et c'est vrai qu'elles étaient en général assez épuisées. Et nous, en particulier, comme certaines spécialités chirurgicales, on a une spécialité où on prend beaucoup de rayons parce qu'on fait de la scopie au bloc opératoire, comme les orthopédistes d'ailleurs. Et du coup, c'est très tôt dans la grossesse. Il y a certaines interventions qu'elles ne peuvent pas faire. On va dire que c'est la spécificité peut-être de la chirurgie et qu'après, il y a le rythme des gardes. Mais on s'est toujours adapté pour permettre aux collègues enceintes de ne pas s'épuiser. Et on ne va pas se cacher, elles ont toutes été arrêtées très, très rapidement dans leur grossesse.

  • Speaker #0

    Et elles ont eu leurs enfants à quel stade de leur carrière ?

  • Speaker #1

    C'est assez marrant parce que c'est vraiment… Ça arrive sur, je dirais… Alors nous, c'est dix semestres d'internat. Ça arrive toujours… C'est vraiment arrivé en vague à partir du sixième, septième semaine d'internat parce que ça incite à se décaler. Et donc, du coup, ça veut dire qu'on décide, on prend un semestre de disponibilité au moment où on apprend qu'on est enceinte.

  • Speaker #0

    Ok. Et alors, quand tu as un enfant, quand tu as arrêté pour même une autre raison, pour une dispo, pour que sais-je, tu t'arrêtes de bosser pendant quelques mois, quand tu es chirurgienne, quand tu reprends ? Est-ce que techniquement, c'est toujours pareil ? Est-ce que c'est facile de raccrocher le train en route ?

  • Speaker #1

    Justement, c'est là où je trouve que la différence homme-femme se fait énormément ressentir parce que nous... Attention, il n'y a pas de généralité dans ce que je dis. Ce n'est pas toutes les femmes, évidemment. C'est une grande majorité de ce que moi, j'ai pu ressentir ou de ce que personnellement, je peux ressentir. Mais je ne fais pas de généralité. je trouve que c'est là, c'est dans ces moments-là où il y a une grosse perte de confiance. Et où tout est remis en question de... Est-ce pas tellement... Enfin, l'internat, c'est des petits moments difficiles, mais finalement, quand on est interne, on n'a aucune responsabilité, on est là pour apprendre. Il y a toujours le slip, le filet, les bretelles et la ceinture. Il n'y a pas grand risque. Mais pour mes amis, notamment, qui ont eu des enfants pendant une installation libérale, la reprise, il y a... tout qui est remis en question. Mais ça, je trouve vraiment assez féminin que ce soit une grossesse, un arrêt maladie, même une période de vacances un peu longue ou personnellement, après une année sans chirurgie en Master 2, on se dit « mais est-ce que je vais y arriver ? Est-ce que je n'ai pas tout oublié ? Est-ce que les moustaches, elles sont bien faites ? Attends, je vais double-checker. » Et c'est une espèce de petit... poids sur les épaules, qui, je pense, est un tout petit peu plus féminine. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de garçons qui l'ont, je ne dis pas qu'il n'y a pas de filles qui le ressentent pas, mais c'est mon... Voilà, c'est comme ça que j'interpréterais les choses.

  • Speaker #0

    Très intéressant. Ok, il y a toujours un petit poids en plus dans le cartable à porter quand on est une femme plutôt qu'un homme en chirurgie.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est exactement ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que dans ta carrière, tu as rencontré des stéréotypes, des préjugés dans ta pratique pro parce que tu étais une femme ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, ça... Oui, bien sûr. Surtout, attention, je suis urologue. Donc, bien évidemment, c'est la grande question, mais c'est pourquoi vous avez fait de l'urologie ? Ça, c'est évidemment énorme, énorme stéréotype. Vis-à-vis de qui ?

  • Speaker #0

    Des patients, de l'entourage, des amis ?

  • Speaker #1

    L'entourage, non. Les patients, non. J'ai eu… Ça commence à faire un petit moment que je traîne dans le milieu de l'urologie. J'ai dû avoir deux patients dans toute ma carrière qui n'ont pas voulu que je les examine, mais que j'ai vus en consulte. Et un patient qui m'a dit « Ah non, mais moi, je veux un homme qui est parti. » C'est vraiment négligeable. Voir même, j'ai beaucoup de patients qui me disent qu'ils sont super contents que ce soit une femme, notamment pour parler de tout ce qui est dysfonction érectile, parce qu'il n'y a aucun jugement vu que... On est totalement... On est un peu plus entourante, on est un peu plus... Voilà, et qu'ils ont l'impression que quand ils vont voir un homme, il y a forcément un jeu de qui c'est qui a la plus grosse qui se met en place et que du coup, ils se sentent vachement jugés. Donc, on m'a aussi beaucoup dit que bien sûr, ça ne marcherait jamais de m'intéresser à l'andrologie, à la dysfonction érectile parce qu'aucun patient ne viendrait jamais me voir. Donc ça, voilà, c'est des espèces de stéréotypes comme ça qui sont... absolument faux sur le fait que forcément, quand on est une femme urologue, on est hyper aguicheuse, tout ça, mais je n'ai jamais vraiment prêté attention parce que je suis plus triste qu'autre chose.

  • Speaker #0

    Et on en a parlé un petit peu en off tout à l'heure, est-ce que la représentation des femmes en chirurgie a évolué depuis que tu as commencé à bosser ?

  • Speaker #1

    Oui. Oui, je trouve qu'il y a eu énormément, en fait, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup plus de femmes qui sont là. Alors, quand je suis arrivée, c'était toutes les femmes étaient soit infirmières, aides-soignantes, les dames qui font le ménage dans les chambres. Et tous les hommes, c'était les médecins. Petit à petit, ça a changé sur les dix dernières années. Et on se retrouve parfois avec des semestres où on a plus de filles en euro que... de garçons. Donc oui, il y a vraiment un paradigme qui est en train de complètement changer et je trouve ça d'ailleurs génial parce que ça permet de... C'est super important en fait. Par contre, je dirais attention parce qu'il faut que ça reste équilibré. C'est toujours pareil en fait dans n'importe quelle équipe, que ce soit en médecine ou dans n'importe quel métier. Quand on travaille en équipe, je pense que c'est très important d'avoir un équilibre entre les fournisseurs. leur caractère, les gens un peu plus sensibles, les hommes, les femmes, tout ça, c'est important pour que les choses marchent. Donc, s'il y a... que des hommes, c'est un petit peu le sketch je sais pas si vous connaissez ce sketch des nuls sur les infirmières, enfin bref il y a un sketch là-dessus où il n'y a que des chirurgiens j'imagine un truc assez sexiste, assez lourd graveux s'il n'y a que des femmes, je pense que ça peut pas marcher non plus, donc bref,

  • Speaker #0

    j'aurais tendance à dire qu'il faut un équilibre donc tu me disais qu'en début de ta carrière, je rappelle que t'as quand même que 35 ans ouais ouais,

  • Speaker #1

    je suis pas je suis pas trop Mouah !

  • Speaker #0

    Donc tu me disais que l'ambiance était quand même assez carabine, volontiers graveleuses en chirurgie, que c'était un truc qui était assez communément admis, qui a forcément eu beaucoup d'abus, peut-être de la part de chefs qui avaient un ascendant psychologique sur des jeunes femmes qui étaient en position d'apprenantes face à des PUPH, etc. et tu me disais que cette ambiance qu'on décrit classiquement particulièrement en chirurgie, particulièrement dans ta spécialité qui était quand même assez masculine, ça a changé par le contexte actuel, par le mouvement MeToo par exemple, par la représentation des femmes et au fait qu'on a dénoncé massivement ces temps-ci des comportements d'abus d'hommes.

  • Speaker #1

    Effectivement. Là, il y a vraiment eu un avant-après. Quand je réfléchis ou même avant ... d'être interne. C'est vrai que j'ai toujours beaucoup aimé la chirurgie. Donc, même externe, j'ai fait quasiment que des stages de chirurgie. Et le bloc opératoire, c'était vraiment le lieu de la... Le lieu de... Enfin, oui, c'était très carabin. C'était... Il n'y avait pas d'interdit, il n'y avait pas de non-dit. Il n'y avait pas vraiment... Enfin, voilà. Et c'est ce qui, moi, encore une fois, ça n'engage absolument que moi. Ma... énormément plu et m'a absolument attirée vers la chirurgie parce que j'ai trouvé que justement, il y avait à la fois cette ambiance tendue, parce que pour, maintenant je le sais, mais opérer un patient, même l'acte le plus anodin du monde, c'est pas si anodin que ça. Donc il y a quand même une tension et cette espèce de paradoxe avec cette ambiance un peu folle, un peu débridée où on pouvait tout se dire, où les blagues les plus énormes passaient. Ça, ça a totalement disparu. Petit à petit, tout s'est énormément polissé, tout est devenu très aseptisé. Et pour ma part, moi, ça me manque parce que je me suis jamais sentie agressée, je me suis jamais sentie menacée. Tout ce qui m'est arrivé, j'étais volontaire et je pense que j'avais les armes, j'ai les armes en tout cas. que peut-être que d'autres n'ont pas mais si ça allait trop loin pour dire stop en fait tout simplement et que ça me faisait plus rire et ça de par ce risque là ce mouvement MeToo tout ça bah en fait ça en devient un peu ennuyant où on peut plus rien dire plus rien se permettre, plus exprimer sa volonté parce que peut-être on va vexer, peut-être on va blesser mais en fait au final je pense qu'on pense peut-être plus trop au fait que cette ambiance un peu carabine, tout simplement. Je pense que tu as connu les salles de garde, ça faisait aussi partie du package de quand on fait médecine et quand on fait de la chirurgie. On passe des heures au boulot. On est plus au boulot qu'à la maison. C'est normal qu'il y ait des moments où on ait besoin un peu d'ouvrir les vannes entre collègues et bien évidemment dans le respect de chacun. Mais j'ai eu aucune... À partir du moment où ça ne me faisait pas rire, j'avais peut-être les armes inconsciemment. Pour dire stop, pour partir. Peut-être aussi le fait que j'étais en couple dès que j'ai commencé mon internat. J'avais peut-être plus de limites, je ne sais pas. Mais toujours est-il que cette ambiance de bloc opératoire fait aussi partie des charmes pour moi du métier.

  • Speaker #0

    Super. Et puis, je vois que tu as passé des études qui ne t'ont pas traumatisé. C'est une ambiance qui t'a plu. Ça fait plaisir d'entendre.

  • Speaker #1

    Oui, non, je n'ai jamais été trop... Non, non, ça, vraiment, j'insiste là-dessus. Je n'ai jamais été traumatisée. J'ai rencontré des chirurgiens hyper lourds. Mais comme je pense tout le monde, en fait, j'ai rencontré des gens extras, des gens que je trouve absolument débiles, des gens nocifs, toxiques. Mais je pense qu'il va falloir juste… J'ai pris mes distances. Heureusement, les semestres, c'est que six mois. Et donc, pour les gens qui sont potentiellement dans des semestres difficiles qui écouteraient, ça passe et la vie, elle est longue. Et il ne faut rien prendre, je pense, personnellement, parce que moi, on m'a dit des choses. hyper toxiques. On m'a dit d'arrêter la chirurgie, on m'a dit que je m'étais trompée dans mes choix de carrière, que j'étais folle, que j'étais hystérique, tout ce genre de choses qui sont ça, pour le coup, assez propres quand même à ce que des femmes peuvent entendre. J'ai toujours fermé les écoutilles. Aujourd'hui, je travaille. Je suis très heureuse dans ce que je fais et je pense que je ne me suis pas trompée dans mon choix de carrière et que j'essaye tant bien que mal juste de faire mon métier et de le faire bien.

  • Speaker #0

    J'espère que cet épisode t'a plu ? Si c'est le cas, pense à t'abonner pour ne rater aucun épisode. Si tu veux me laisser une note de 5 étoiles sur ton application, ça m'aiderait aussi beaucoup. Tu peux également rejoindre la newsletter afin de recevoir une fois par mois un mail dans lequel je te transmets plein de contenus pour la médecine générale. Enfin, tu peux participer financièrement sur la cagnotte Tipeee. Toutes les ressources sont dans les notes de cet épisode. A bientôt !

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Aujourd’hui, je vous propose un échange sans filtre avec la Dr Valentine Frydman, chirurgienne urologue, sur un sujet aussi essentiel que trop peu abordé : que signifie être une femme en chirurgie, en 2025?


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Pendant nos études, nous sommes nombreux à fantasmer sur la chirurgie : la technicité, l’adrénaline du bloc, la satisfaction immédiate du geste. Mais derrière les vitrines du compagnonnage, il y a une autre réalité, surtout quand on est une femme : regards biaisés, sous-estimation des compétences, sexualisation latente, équilibre précaire entre carrière et maternité.

Dans cet épisode, Valentine raconte tout, sans posture militante mais avec une sincérité désarmante. Elle revient sur les débuts en tant qu’interne dans un milieu très masculin, les remarques sexistes ordinaires, la difficulté à imposer son autorité, mais aussi les évolutions positives des dix dernières années. Elle partage ce que ses patient(e)s projettent sur elle, la manière dont les chefs – hommes ou femmes – perçoivent différemment les internes selon leur genre, et l’influence du mouvement #MeToo dans les blocs.

On parle aussi de la maternité, des congés, de la peur de "perdre la main", des fameuses crèches d’hôpital, et du poids mental spécifique que portent les femmes en chirurgie. Avec une justesse rare, Valentine déconstruit l’idée du "don chirurgical" et nous rappelle que la chirurgie est avant tout un artisanat, qui se transmet et se travaille.

Enfin, elle livre ses conseils aux étudiantes et jeunes internes : ne pas se laisser intimider, apprendre à poser des limites, affirmer sa place sans renier sa sensibilité, mais aussi garder une certaine distance face à la toxicité de certains milieux. Et surtout, ne pas céder au découragement. Car la chirurgie peut aussi être un métier d’émancipation, de création, de fierté.

Un épisode précieux pour toutes celles – et tous ceux – qui veulent soigner avec leurs mains… et avec leur tête.

Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Les propos tenus dans ce podcast ne constituent en aucun cas une recommandation médicale ou une incitation à la prescription. Tous les propos tenus ne sont pas vérifiés. Les auditeurs sont invités à se référer aux recommandations officielles en vigueur et à compléter leur formation par les sources professionnelles reconnues.


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  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Le podcast qui vous transmet les recommandations de bonne pratique et les résultats des grandes études qui vont changer vos habitudes. Super Docteur, c'est la découverte de méthodes de soins innovantes et des interviews de soignants inspirants qui boosteront votre motivation. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Dans le premier épisode de cette mini-série consacrée au fait d'être une chirurgienne, Valentine nous a expliqué les stéréotypes et les différences qui existaient entre les femmes et les hommes en chirurgie. Et dans ce deuxième épisode, j'ai voulu demander à Valentine s'il était possible d'avoir une vie de famille, voire un enfant, quand on était chirurgienne. J'espère que cet épisode va vous plaire. Comme toujours, abonnez-vous, partagez-le, vous pouvez me mettre un petit avis, ça m'aidera beaucoup pour le référencement. Je vous souhaite une excellente écoute ! Quand on entame une carrière en chirurgie, est-ce qu'on peut avoir une vie de famille ? Est-ce qu'on peut se marier ? Est-ce qu'on peut avoir des enfants ? Et si oui, quand ? Est-ce que c'est possible ?

  • Speaker #1

    Alors, moi personnellement, je suis mariée mais je n'ai pas d'enfant. Mais j'ai absolument plein de collègues et plein d'amis qui sont urologues ou d'autres spécialités chirurgicales. Mais là, vraiment, je me concentre plus sur mes collègues urologues qui ont passé l'internat la même année que moi, qui ont fait le même cursus que moi. qui ont un, deux, voire trois enfants. Donc, il faut savoir que toutes les spécialités chirurgicales, c'est sûr, oui, c'est très fatigant. Être en couple quand on a un travail prenant, que ce soit de la chirurgie, que ce soit de la médecine, ou que ce soit autre chose, je pense que c'est toujours compliqué. C'est toujours des concessions et il peut y avoir des moments de débat. Pour ma part, j'ai réussi. J'ai rencontré mon mari aujourd'hui. On s'est rencontrés en deuxième année de médecine. on ne s'est jamais séparés et ça s'est toujours très bien passé le biais c'est qu'il est chirurgien donc on peut dire qu'on se comprenait clairement il y a eu des moments où on se croisait c'est à dire que quand moi je rentrais il repartait et quand il repartait je rentrais et il y a eu des mois et des mois et des mois où on se croisait et ça je pense que que ça soit, en fait tous les métiers très très très prenants c'est peut-être un petit peu plus délicat d'avoir une relation enfin une vie de couple très stable le soir on est de garde ou on est d'astreinte, on n'est pas toujours disponible même des fois on peut être disponible physiquement mais psychiquement être un peu pris par d'autres choses et donc avoir une disponibilité limitée pour ce qui est des enfants je vois toutes mes amies c'est jamais le bon moment et il faut se lancer dans le vide sans filet et en fait c'est comme toutes les internes finalement il y a le congé maternité Après, il y a eu, moi, beaucoup de mes amis, j'ai fait mon internat et mon clinique à Paris, ont eu des places dans les crèches des hôpitaux, qui sont des super crèches parce qu'elles ouvrent tôt et qu'elles ferment tard. Même si les médecins ne sont pas prioritaires, c'est plutôt le personnel paramédical avant les médecins, mais elles ont toutes réussi à avoir des places en crèche de l'hôpital, ce qui permet d'engendrer un budget un peu moins important que les crèches privées ou qu'une nourrice à domicile. et moi j'ai réussi à me marier mais je l'ai fait sur mon année de master 2 c'est-à-dire que c'est une année où je me suis arrêtée pour faire de la recherche et on en a profité pour pouvoir organiser le mariage mais c'est vrai que forcément un mariage non mais un enfant ça veut dire un décalage de semestre comme tout le monde toutes les spécialités par contre je pense que la reprise doit être assez sportive Si on reprend avec un congé maternité normal, c'est un peu tôt. Et c'est vrai qu'elles étaient en général assez épuisées. Et nous, en particulier, comme certaines spécialités chirurgicales, on a une spécialité où on prend beaucoup de rayons parce qu'on fait de la scopie au bloc opératoire, comme les orthopédistes d'ailleurs. Et du coup, c'est très tôt dans la grossesse. Il y a certaines interventions qu'elles ne peuvent pas faire. On va dire que c'est la spécificité peut-être de la chirurgie et qu'après, il y a le rythme des gardes. Mais on s'est toujours adapté pour permettre aux collègues enceintes de ne pas s'épuiser. Et on ne va pas se cacher, elles ont toutes été arrêtées très, très rapidement dans leur grossesse.

  • Speaker #0

    Et elles ont eu leurs enfants à quel stade de leur carrière ?

  • Speaker #1

    C'est assez marrant parce que c'est vraiment… Ça arrive sur, je dirais… Alors nous, c'est dix semestres d'internat. Ça arrive toujours… C'est vraiment arrivé en vague à partir du sixième, septième semaine d'internat parce que ça incite à se décaler. Et donc, du coup, ça veut dire qu'on décide, on prend un semestre de disponibilité au moment où on apprend qu'on est enceinte.

  • Speaker #0

    Ok. Et alors, quand tu as un enfant, quand tu as arrêté pour même une autre raison, pour une dispo, pour que sais-je, tu t'arrêtes de bosser pendant quelques mois, quand tu es chirurgienne, quand tu reprends ? Est-ce que techniquement, c'est toujours pareil ? Est-ce que c'est facile de raccrocher le train en route ?

  • Speaker #1

    Justement, c'est là où je trouve que la différence homme-femme se fait énormément ressentir parce que nous... Attention, il n'y a pas de généralité dans ce que je dis. Ce n'est pas toutes les femmes, évidemment. C'est une grande majorité de ce que moi, j'ai pu ressentir ou de ce que personnellement, je peux ressentir. Mais je ne fais pas de généralité. je trouve que c'est là, c'est dans ces moments-là où il y a une grosse perte de confiance. Et où tout est remis en question de... Est-ce pas tellement... Enfin, l'internat, c'est des petits moments difficiles, mais finalement, quand on est interne, on n'a aucune responsabilité, on est là pour apprendre. Il y a toujours le slip, le filet, les bretelles et la ceinture. Il n'y a pas grand risque. Mais pour mes amis, notamment, qui ont eu des enfants pendant une installation libérale, la reprise, il y a... tout qui est remis en question. Mais ça, je trouve vraiment assez féminin que ce soit une grossesse, un arrêt maladie, même une période de vacances un peu longue ou personnellement, après une année sans chirurgie en Master 2, on se dit « mais est-ce que je vais y arriver ? Est-ce que je n'ai pas tout oublié ? Est-ce que les moustaches, elles sont bien faites ? Attends, je vais double-checker. » Et c'est une espèce de petit... poids sur les épaules, qui, je pense, est un tout petit peu plus féminine. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de garçons qui l'ont, je ne dis pas qu'il n'y a pas de filles qui le ressentent pas, mais c'est mon... Voilà, c'est comme ça que j'interpréterais les choses.

  • Speaker #0

    Très intéressant. Ok, il y a toujours un petit poids en plus dans le cartable à porter quand on est une femme plutôt qu'un homme en chirurgie.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est exactement ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que dans ta carrière, tu as rencontré des stéréotypes, des préjugés dans ta pratique pro parce que tu étais une femme ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, ça... Oui, bien sûr. Surtout, attention, je suis urologue. Donc, bien évidemment, c'est la grande question, mais c'est pourquoi vous avez fait de l'urologie ? Ça, c'est évidemment énorme, énorme stéréotype. Vis-à-vis de qui ?

  • Speaker #0

    Des patients, de l'entourage, des amis ?

  • Speaker #1

    L'entourage, non. Les patients, non. J'ai eu… Ça commence à faire un petit moment que je traîne dans le milieu de l'urologie. J'ai dû avoir deux patients dans toute ma carrière qui n'ont pas voulu que je les examine, mais que j'ai vus en consulte. Et un patient qui m'a dit « Ah non, mais moi, je veux un homme qui est parti. » C'est vraiment négligeable. Voir même, j'ai beaucoup de patients qui me disent qu'ils sont super contents que ce soit une femme, notamment pour parler de tout ce qui est dysfonction érectile, parce qu'il n'y a aucun jugement vu que... On est totalement... On est un peu plus entourante, on est un peu plus... Voilà, et qu'ils ont l'impression que quand ils vont voir un homme, il y a forcément un jeu de qui c'est qui a la plus grosse qui se met en place et que du coup, ils se sentent vachement jugés. Donc, on m'a aussi beaucoup dit que bien sûr, ça ne marcherait jamais de m'intéresser à l'andrologie, à la dysfonction érectile parce qu'aucun patient ne viendrait jamais me voir. Donc ça, voilà, c'est des espèces de stéréotypes comme ça qui sont... absolument faux sur le fait que forcément, quand on est une femme urologue, on est hyper aguicheuse, tout ça, mais je n'ai jamais vraiment prêté attention parce que je suis plus triste qu'autre chose.

  • Speaker #0

    Et on en a parlé un petit peu en off tout à l'heure, est-ce que la représentation des femmes en chirurgie a évolué depuis que tu as commencé à bosser ?

  • Speaker #1

    Oui. Oui, je trouve qu'il y a eu énormément, en fait, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup plus de femmes qui sont là. Alors, quand je suis arrivée, c'était toutes les femmes étaient soit infirmières, aides-soignantes, les dames qui font le ménage dans les chambres. Et tous les hommes, c'était les médecins. Petit à petit, ça a changé sur les dix dernières années. Et on se retrouve parfois avec des semestres où on a plus de filles en euro que... de garçons. Donc oui, il y a vraiment un paradigme qui est en train de complètement changer et je trouve ça d'ailleurs génial parce que ça permet de... C'est super important en fait. Par contre, je dirais attention parce qu'il faut que ça reste équilibré. C'est toujours pareil en fait dans n'importe quelle équipe, que ce soit en médecine ou dans n'importe quel métier. Quand on travaille en équipe, je pense que c'est très important d'avoir un équilibre entre les fournisseurs. leur caractère, les gens un peu plus sensibles, les hommes, les femmes, tout ça, c'est important pour que les choses marchent. Donc, s'il y a... que des hommes, c'est un petit peu le sketch je sais pas si vous connaissez ce sketch des nuls sur les infirmières, enfin bref il y a un sketch là-dessus où il n'y a que des chirurgiens j'imagine un truc assez sexiste, assez lourd graveux s'il n'y a que des femmes, je pense que ça peut pas marcher non plus, donc bref,

  • Speaker #0

    j'aurais tendance à dire qu'il faut un équilibre donc tu me disais qu'en début de ta carrière, je rappelle que t'as quand même que 35 ans ouais ouais,

  • Speaker #1

    je suis pas je suis pas trop Mouah !

  • Speaker #0

    Donc tu me disais que l'ambiance était quand même assez carabine, volontiers graveleuses en chirurgie, que c'était un truc qui était assez communément admis, qui a forcément eu beaucoup d'abus, peut-être de la part de chefs qui avaient un ascendant psychologique sur des jeunes femmes qui étaient en position d'apprenantes face à des PUPH, etc. et tu me disais que cette ambiance qu'on décrit classiquement particulièrement en chirurgie, particulièrement dans ta spécialité qui était quand même assez masculine, ça a changé par le contexte actuel, par le mouvement MeToo par exemple, par la représentation des femmes et au fait qu'on a dénoncé massivement ces temps-ci des comportements d'abus d'hommes.

  • Speaker #1

    Effectivement. Là, il y a vraiment eu un avant-après. Quand je réfléchis ou même avant ... d'être interne. C'est vrai que j'ai toujours beaucoup aimé la chirurgie. Donc, même externe, j'ai fait quasiment que des stages de chirurgie. Et le bloc opératoire, c'était vraiment le lieu de la... Le lieu de... Enfin, oui, c'était très carabin. C'était... Il n'y avait pas d'interdit, il n'y avait pas de non-dit. Il n'y avait pas vraiment... Enfin, voilà. Et c'est ce qui, moi, encore une fois, ça n'engage absolument que moi. Ma... énormément plu et m'a absolument attirée vers la chirurgie parce que j'ai trouvé que justement, il y avait à la fois cette ambiance tendue, parce que pour, maintenant je le sais, mais opérer un patient, même l'acte le plus anodin du monde, c'est pas si anodin que ça. Donc il y a quand même une tension et cette espèce de paradoxe avec cette ambiance un peu folle, un peu débridée où on pouvait tout se dire, où les blagues les plus énormes passaient. Ça, ça a totalement disparu. Petit à petit, tout s'est énormément polissé, tout est devenu très aseptisé. Et pour ma part, moi, ça me manque parce que je me suis jamais sentie agressée, je me suis jamais sentie menacée. Tout ce qui m'est arrivé, j'étais volontaire et je pense que j'avais les armes, j'ai les armes en tout cas. que peut-être que d'autres n'ont pas mais si ça allait trop loin pour dire stop en fait tout simplement et que ça me faisait plus rire et ça de par ce risque là ce mouvement MeToo tout ça bah en fait ça en devient un peu ennuyant où on peut plus rien dire plus rien se permettre, plus exprimer sa volonté parce que peut-être on va vexer, peut-être on va blesser mais en fait au final je pense qu'on pense peut-être plus trop au fait que cette ambiance un peu carabine, tout simplement. Je pense que tu as connu les salles de garde, ça faisait aussi partie du package de quand on fait médecine et quand on fait de la chirurgie. On passe des heures au boulot. On est plus au boulot qu'à la maison. C'est normal qu'il y ait des moments où on ait besoin un peu d'ouvrir les vannes entre collègues et bien évidemment dans le respect de chacun. Mais j'ai eu aucune... À partir du moment où ça ne me faisait pas rire, j'avais peut-être les armes inconsciemment. Pour dire stop, pour partir. Peut-être aussi le fait que j'étais en couple dès que j'ai commencé mon internat. J'avais peut-être plus de limites, je ne sais pas. Mais toujours est-il que cette ambiance de bloc opératoire fait aussi partie des charmes pour moi du métier.

  • Speaker #0

    Super. Et puis, je vois que tu as passé des études qui ne t'ont pas traumatisé. C'est une ambiance qui t'a plu. Ça fait plaisir d'entendre.

  • Speaker #1

    Oui, non, je n'ai jamais été trop... Non, non, ça, vraiment, j'insiste là-dessus. Je n'ai jamais été traumatisée. J'ai rencontré des chirurgiens hyper lourds. Mais comme je pense tout le monde, en fait, j'ai rencontré des gens extras, des gens que je trouve absolument débiles, des gens nocifs, toxiques. Mais je pense qu'il va falloir juste… J'ai pris mes distances. Heureusement, les semestres, c'est que six mois. Et donc, pour les gens qui sont potentiellement dans des semestres difficiles qui écouteraient, ça passe et la vie, elle est longue. Et il ne faut rien prendre, je pense, personnellement, parce que moi, on m'a dit des choses. hyper toxiques. On m'a dit d'arrêter la chirurgie, on m'a dit que je m'étais trompée dans mes choix de carrière, que j'étais folle, que j'étais hystérique, tout ce genre de choses qui sont ça, pour le coup, assez propres quand même à ce que des femmes peuvent entendre. J'ai toujours fermé les écoutilles. Aujourd'hui, je travaille. Je suis très heureuse dans ce que je fais et je pense que je ne me suis pas trompée dans mon choix de carrière et que j'essaye tant bien que mal juste de faire mon métier et de le faire bien.

  • Speaker #0

    J'espère que cet épisode t'a plu ? Si c'est le cas, pense à t'abonner pour ne rater aucun épisode. Si tu veux me laisser une note de 5 étoiles sur ton application, ça m'aiderait aussi beaucoup. Tu peux également rejoindre la newsletter afin de recevoir une fois par mois un mail dans lequel je te transmets plein de contenus pour la médecine générale. Enfin, tu peux participer financièrement sur la cagnotte Tipeee. Toutes les ressources sont dans les notes de cet épisode. A bientôt !

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Description

Aujourd’hui, je vous propose un échange sans filtre avec la Dr Valentine Frydman, chirurgienne urologue, sur un sujet aussi essentiel que trop peu abordé : que signifie être une femme en chirurgie, en 2025?


👉 Abonnez-vous à la newsletter Super Récap’ pour recevoir un mail à lire en 1mn récapitulant les grands points des épisodes de la semaine (c'est gratuit et sans spam!):https://superdocteurs.substack.com/


Pendant nos études, nous sommes nombreux à fantasmer sur la chirurgie : la technicité, l’adrénaline du bloc, la satisfaction immédiate du geste. Mais derrière les vitrines du compagnonnage, il y a une autre réalité, surtout quand on est une femme : regards biaisés, sous-estimation des compétences, sexualisation latente, équilibre précaire entre carrière et maternité.

Dans cet épisode, Valentine raconte tout, sans posture militante mais avec une sincérité désarmante. Elle revient sur les débuts en tant qu’interne dans un milieu très masculin, les remarques sexistes ordinaires, la difficulté à imposer son autorité, mais aussi les évolutions positives des dix dernières années. Elle partage ce que ses patient(e)s projettent sur elle, la manière dont les chefs – hommes ou femmes – perçoivent différemment les internes selon leur genre, et l’influence du mouvement #MeToo dans les blocs.

On parle aussi de la maternité, des congés, de la peur de "perdre la main", des fameuses crèches d’hôpital, et du poids mental spécifique que portent les femmes en chirurgie. Avec une justesse rare, Valentine déconstruit l’idée du "don chirurgical" et nous rappelle que la chirurgie est avant tout un artisanat, qui se transmet et se travaille.

Enfin, elle livre ses conseils aux étudiantes et jeunes internes : ne pas se laisser intimider, apprendre à poser des limites, affirmer sa place sans renier sa sensibilité, mais aussi garder une certaine distance face à la toxicité de certains milieux. Et surtout, ne pas céder au découragement. Car la chirurgie peut aussi être un métier d’émancipation, de création, de fierté.

Un épisode précieux pour toutes celles – et tous ceux – qui veulent soigner avec leurs mains… et avec leur tête.

Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Les propos tenus dans ce podcast ne constituent en aucun cas une recommandation médicale ou une incitation à la prescription. Tous les propos tenus ne sont pas vérifiés. Les auditeurs sont invités à se référer aux recommandations officielles en vigueur et à compléter leur formation par les sources professionnelles reconnues.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Le podcast qui vous transmet les recommandations de bonne pratique et les résultats des grandes études qui vont changer vos habitudes. Super Docteur, c'est la découverte de méthodes de soins innovantes et des interviews de soignants inspirants qui boosteront votre motivation. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Dans le premier épisode de cette mini-série consacrée au fait d'être une chirurgienne, Valentine nous a expliqué les stéréotypes et les différences qui existaient entre les femmes et les hommes en chirurgie. Et dans ce deuxième épisode, j'ai voulu demander à Valentine s'il était possible d'avoir une vie de famille, voire un enfant, quand on était chirurgienne. J'espère que cet épisode va vous plaire. Comme toujours, abonnez-vous, partagez-le, vous pouvez me mettre un petit avis, ça m'aidera beaucoup pour le référencement. Je vous souhaite une excellente écoute ! Quand on entame une carrière en chirurgie, est-ce qu'on peut avoir une vie de famille ? Est-ce qu'on peut se marier ? Est-ce qu'on peut avoir des enfants ? Et si oui, quand ? Est-ce que c'est possible ?

  • Speaker #1

    Alors, moi personnellement, je suis mariée mais je n'ai pas d'enfant. Mais j'ai absolument plein de collègues et plein d'amis qui sont urologues ou d'autres spécialités chirurgicales. Mais là, vraiment, je me concentre plus sur mes collègues urologues qui ont passé l'internat la même année que moi, qui ont fait le même cursus que moi. qui ont un, deux, voire trois enfants. Donc, il faut savoir que toutes les spécialités chirurgicales, c'est sûr, oui, c'est très fatigant. Être en couple quand on a un travail prenant, que ce soit de la chirurgie, que ce soit de la médecine, ou que ce soit autre chose, je pense que c'est toujours compliqué. C'est toujours des concessions et il peut y avoir des moments de débat. Pour ma part, j'ai réussi. J'ai rencontré mon mari aujourd'hui. On s'est rencontrés en deuxième année de médecine. on ne s'est jamais séparés et ça s'est toujours très bien passé le biais c'est qu'il est chirurgien donc on peut dire qu'on se comprenait clairement il y a eu des moments où on se croisait c'est à dire que quand moi je rentrais il repartait et quand il repartait je rentrais et il y a eu des mois et des mois et des mois où on se croisait et ça je pense que que ça soit, en fait tous les métiers très très très prenants c'est peut-être un petit peu plus délicat d'avoir une relation enfin une vie de couple très stable le soir on est de garde ou on est d'astreinte, on n'est pas toujours disponible même des fois on peut être disponible physiquement mais psychiquement être un peu pris par d'autres choses et donc avoir une disponibilité limitée pour ce qui est des enfants je vois toutes mes amies c'est jamais le bon moment et il faut se lancer dans le vide sans filet et en fait c'est comme toutes les internes finalement il y a le congé maternité Après, il y a eu, moi, beaucoup de mes amis, j'ai fait mon internat et mon clinique à Paris, ont eu des places dans les crèches des hôpitaux, qui sont des super crèches parce qu'elles ouvrent tôt et qu'elles ferment tard. Même si les médecins ne sont pas prioritaires, c'est plutôt le personnel paramédical avant les médecins, mais elles ont toutes réussi à avoir des places en crèche de l'hôpital, ce qui permet d'engendrer un budget un peu moins important que les crèches privées ou qu'une nourrice à domicile. et moi j'ai réussi à me marier mais je l'ai fait sur mon année de master 2 c'est-à-dire que c'est une année où je me suis arrêtée pour faire de la recherche et on en a profité pour pouvoir organiser le mariage mais c'est vrai que forcément un mariage non mais un enfant ça veut dire un décalage de semestre comme tout le monde toutes les spécialités par contre je pense que la reprise doit être assez sportive Si on reprend avec un congé maternité normal, c'est un peu tôt. Et c'est vrai qu'elles étaient en général assez épuisées. Et nous, en particulier, comme certaines spécialités chirurgicales, on a une spécialité où on prend beaucoup de rayons parce qu'on fait de la scopie au bloc opératoire, comme les orthopédistes d'ailleurs. Et du coup, c'est très tôt dans la grossesse. Il y a certaines interventions qu'elles ne peuvent pas faire. On va dire que c'est la spécificité peut-être de la chirurgie et qu'après, il y a le rythme des gardes. Mais on s'est toujours adapté pour permettre aux collègues enceintes de ne pas s'épuiser. Et on ne va pas se cacher, elles ont toutes été arrêtées très, très rapidement dans leur grossesse.

  • Speaker #0

    Et elles ont eu leurs enfants à quel stade de leur carrière ?

  • Speaker #1

    C'est assez marrant parce que c'est vraiment… Ça arrive sur, je dirais… Alors nous, c'est dix semestres d'internat. Ça arrive toujours… C'est vraiment arrivé en vague à partir du sixième, septième semaine d'internat parce que ça incite à se décaler. Et donc, du coup, ça veut dire qu'on décide, on prend un semestre de disponibilité au moment où on apprend qu'on est enceinte.

  • Speaker #0

    Ok. Et alors, quand tu as un enfant, quand tu as arrêté pour même une autre raison, pour une dispo, pour que sais-je, tu t'arrêtes de bosser pendant quelques mois, quand tu es chirurgienne, quand tu reprends ? Est-ce que techniquement, c'est toujours pareil ? Est-ce que c'est facile de raccrocher le train en route ?

  • Speaker #1

    Justement, c'est là où je trouve que la différence homme-femme se fait énormément ressentir parce que nous... Attention, il n'y a pas de généralité dans ce que je dis. Ce n'est pas toutes les femmes, évidemment. C'est une grande majorité de ce que moi, j'ai pu ressentir ou de ce que personnellement, je peux ressentir. Mais je ne fais pas de généralité. je trouve que c'est là, c'est dans ces moments-là où il y a une grosse perte de confiance. Et où tout est remis en question de... Est-ce pas tellement... Enfin, l'internat, c'est des petits moments difficiles, mais finalement, quand on est interne, on n'a aucune responsabilité, on est là pour apprendre. Il y a toujours le slip, le filet, les bretelles et la ceinture. Il n'y a pas grand risque. Mais pour mes amis, notamment, qui ont eu des enfants pendant une installation libérale, la reprise, il y a... tout qui est remis en question. Mais ça, je trouve vraiment assez féminin que ce soit une grossesse, un arrêt maladie, même une période de vacances un peu longue ou personnellement, après une année sans chirurgie en Master 2, on se dit « mais est-ce que je vais y arriver ? Est-ce que je n'ai pas tout oublié ? Est-ce que les moustaches, elles sont bien faites ? Attends, je vais double-checker. » Et c'est une espèce de petit... poids sur les épaules, qui, je pense, est un tout petit peu plus féminine. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de garçons qui l'ont, je ne dis pas qu'il n'y a pas de filles qui le ressentent pas, mais c'est mon... Voilà, c'est comme ça que j'interpréterais les choses.

  • Speaker #0

    Très intéressant. Ok, il y a toujours un petit poids en plus dans le cartable à porter quand on est une femme plutôt qu'un homme en chirurgie.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est exactement ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que dans ta carrière, tu as rencontré des stéréotypes, des préjugés dans ta pratique pro parce que tu étais une femme ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, ça... Oui, bien sûr. Surtout, attention, je suis urologue. Donc, bien évidemment, c'est la grande question, mais c'est pourquoi vous avez fait de l'urologie ? Ça, c'est évidemment énorme, énorme stéréotype. Vis-à-vis de qui ?

  • Speaker #0

    Des patients, de l'entourage, des amis ?

  • Speaker #1

    L'entourage, non. Les patients, non. J'ai eu… Ça commence à faire un petit moment que je traîne dans le milieu de l'urologie. J'ai dû avoir deux patients dans toute ma carrière qui n'ont pas voulu que je les examine, mais que j'ai vus en consulte. Et un patient qui m'a dit « Ah non, mais moi, je veux un homme qui est parti. » C'est vraiment négligeable. Voir même, j'ai beaucoup de patients qui me disent qu'ils sont super contents que ce soit une femme, notamment pour parler de tout ce qui est dysfonction érectile, parce qu'il n'y a aucun jugement vu que... On est totalement... On est un peu plus entourante, on est un peu plus... Voilà, et qu'ils ont l'impression que quand ils vont voir un homme, il y a forcément un jeu de qui c'est qui a la plus grosse qui se met en place et que du coup, ils se sentent vachement jugés. Donc, on m'a aussi beaucoup dit que bien sûr, ça ne marcherait jamais de m'intéresser à l'andrologie, à la dysfonction érectile parce qu'aucun patient ne viendrait jamais me voir. Donc ça, voilà, c'est des espèces de stéréotypes comme ça qui sont... absolument faux sur le fait que forcément, quand on est une femme urologue, on est hyper aguicheuse, tout ça, mais je n'ai jamais vraiment prêté attention parce que je suis plus triste qu'autre chose.

  • Speaker #0

    Et on en a parlé un petit peu en off tout à l'heure, est-ce que la représentation des femmes en chirurgie a évolué depuis que tu as commencé à bosser ?

  • Speaker #1

    Oui. Oui, je trouve qu'il y a eu énormément, en fait, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup plus de femmes qui sont là. Alors, quand je suis arrivée, c'était toutes les femmes étaient soit infirmières, aides-soignantes, les dames qui font le ménage dans les chambres. Et tous les hommes, c'était les médecins. Petit à petit, ça a changé sur les dix dernières années. Et on se retrouve parfois avec des semestres où on a plus de filles en euro que... de garçons. Donc oui, il y a vraiment un paradigme qui est en train de complètement changer et je trouve ça d'ailleurs génial parce que ça permet de... C'est super important en fait. Par contre, je dirais attention parce qu'il faut que ça reste équilibré. C'est toujours pareil en fait dans n'importe quelle équipe, que ce soit en médecine ou dans n'importe quel métier. Quand on travaille en équipe, je pense que c'est très important d'avoir un équilibre entre les fournisseurs. leur caractère, les gens un peu plus sensibles, les hommes, les femmes, tout ça, c'est important pour que les choses marchent. Donc, s'il y a... que des hommes, c'est un petit peu le sketch je sais pas si vous connaissez ce sketch des nuls sur les infirmières, enfin bref il y a un sketch là-dessus où il n'y a que des chirurgiens j'imagine un truc assez sexiste, assez lourd graveux s'il n'y a que des femmes, je pense que ça peut pas marcher non plus, donc bref,

  • Speaker #0

    j'aurais tendance à dire qu'il faut un équilibre donc tu me disais qu'en début de ta carrière, je rappelle que t'as quand même que 35 ans ouais ouais,

  • Speaker #1

    je suis pas je suis pas trop Mouah !

  • Speaker #0

    Donc tu me disais que l'ambiance était quand même assez carabine, volontiers graveleuses en chirurgie, que c'était un truc qui était assez communément admis, qui a forcément eu beaucoup d'abus, peut-être de la part de chefs qui avaient un ascendant psychologique sur des jeunes femmes qui étaient en position d'apprenantes face à des PUPH, etc. et tu me disais que cette ambiance qu'on décrit classiquement particulièrement en chirurgie, particulièrement dans ta spécialité qui était quand même assez masculine, ça a changé par le contexte actuel, par le mouvement MeToo par exemple, par la représentation des femmes et au fait qu'on a dénoncé massivement ces temps-ci des comportements d'abus d'hommes.

  • Speaker #1

    Effectivement. Là, il y a vraiment eu un avant-après. Quand je réfléchis ou même avant ... d'être interne. C'est vrai que j'ai toujours beaucoup aimé la chirurgie. Donc, même externe, j'ai fait quasiment que des stages de chirurgie. Et le bloc opératoire, c'était vraiment le lieu de la... Le lieu de... Enfin, oui, c'était très carabin. C'était... Il n'y avait pas d'interdit, il n'y avait pas de non-dit. Il n'y avait pas vraiment... Enfin, voilà. Et c'est ce qui, moi, encore une fois, ça n'engage absolument que moi. Ma... énormément plu et m'a absolument attirée vers la chirurgie parce que j'ai trouvé que justement, il y avait à la fois cette ambiance tendue, parce que pour, maintenant je le sais, mais opérer un patient, même l'acte le plus anodin du monde, c'est pas si anodin que ça. Donc il y a quand même une tension et cette espèce de paradoxe avec cette ambiance un peu folle, un peu débridée où on pouvait tout se dire, où les blagues les plus énormes passaient. Ça, ça a totalement disparu. Petit à petit, tout s'est énormément polissé, tout est devenu très aseptisé. Et pour ma part, moi, ça me manque parce que je me suis jamais sentie agressée, je me suis jamais sentie menacée. Tout ce qui m'est arrivé, j'étais volontaire et je pense que j'avais les armes, j'ai les armes en tout cas. que peut-être que d'autres n'ont pas mais si ça allait trop loin pour dire stop en fait tout simplement et que ça me faisait plus rire et ça de par ce risque là ce mouvement MeToo tout ça bah en fait ça en devient un peu ennuyant où on peut plus rien dire plus rien se permettre, plus exprimer sa volonté parce que peut-être on va vexer, peut-être on va blesser mais en fait au final je pense qu'on pense peut-être plus trop au fait que cette ambiance un peu carabine, tout simplement. Je pense que tu as connu les salles de garde, ça faisait aussi partie du package de quand on fait médecine et quand on fait de la chirurgie. On passe des heures au boulot. On est plus au boulot qu'à la maison. C'est normal qu'il y ait des moments où on ait besoin un peu d'ouvrir les vannes entre collègues et bien évidemment dans le respect de chacun. Mais j'ai eu aucune... À partir du moment où ça ne me faisait pas rire, j'avais peut-être les armes inconsciemment. Pour dire stop, pour partir. Peut-être aussi le fait que j'étais en couple dès que j'ai commencé mon internat. J'avais peut-être plus de limites, je ne sais pas. Mais toujours est-il que cette ambiance de bloc opératoire fait aussi partie des charmes pour moi du métier.

  • Speaker #0

    Super. Et puis, je vois que tu as passé des études qui ne t'ont pas traumatisé. C'est une ambiance qui t'a plu. Ça fait plaisir d'entendre.

  • Speaker #1

    Oui, non, je n'ai jamais été trop... Non, non, ça, vraiment, j'insiste là-dessus. Je n'ai jamais été traumatisée. J'ai rencontré des chirurgiens hyper lourds. Mais comme je pense tout le monde, en fait, j'ai rencontré des gens extras, des gens que je trouve absolument débiles, des gens nocifs, toxiques. Mais je pense qu'il va falloir juste… J'ai pris mes distances. Heureusement, les semestres, c'est que six mois. Et donc, pour les gens qui sont potentiellement dans des semestres difficiles qui écouteraient, ça passe et la vie, elle est longue. Et il ne faut rien prendre, je pense, personnellement, parce que moi, on m'a dit des choses. hyper toxiques. On m'a dit d'arrêter la chirurgie, on m'a dit que je m'étais trompée dans mes choix de carrière, que j'étais folle, que j'étais hystérique, tout ce genre de choses qui sont ça, pour le coup, assez propres quand même à ce que des femmes peuvent entendre. J'ai toujours fermé les écoutilles. Aujourd'hui, je travaille. Je suis très heureuse dans ce que je fais et je pense que je ne me suis pas trompée dans mon choix de carrière et que j'essaye tant bien que mal juste de faire mon métier et de le faire bien.

  • Speaker #0

    J'espère que cet épisode t'a plu ? Si c'est le cas, pense à t'abonner pour ne rater aucun épisode. Si tu veux me laisser une note de 5 étoiles sur ton application, ça m'aiderait aussi beaucoup. Tu peux également rejoindre la newsletter afin de recevoir une fois par mois un mail dans lequel je te transmets plein de contenus pour la médecine générale. Enfin, tu peux participer financièrement sur la cagnotte Tipeee. Toutes les ressources sont dans les notes de cet épisode. A bientôt !

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Aujourd’hui, je vous propose un échange sans filtre avec la Dr Valentine Frydman, chirurgienne urologue, sur un sujet aussi essentiel que trop peu abordé : que signifie être une femme en chirurgie, en 2025?


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Pendant nos études, nous sommes nombreux à fantasmer sur la chirurgie : la technicité, l’adrénaline du bloc, la satisfaction immédiate du geste. Mais derrière les vitrines du compagnonnage, il y a une autre réalité, surtout quand on est une femme : regards biaisés, sous-estimation des compétences, sexualisation latente, équilibre précaire entre carrière et maternité.

Dans cet épisode, Valentine raconte tout, sans posture militante mais avec une sincérité désarmante. Elle revient sur les débuts en tant qu’interne dans un milieu très masculin, les remarques sexistes ordinaires, la difficulté à imposer son autorité, mais aussi les évolutions positives des dix dernières années. Elle partage ce que ses patient(e)s projettent sur elle, la manière dont les chefs – hommes ou femmes – perçoivent différemment les internes selon leur genre, et l’influence du mouvement #MeToo dans les blocs.

On parle aussi de la maternité, des congés, de la peur de "perdre la main", des fameuses crèches d’hôpital, et du poids mental spécifique que portent les femmes en chirurgie. Avec une justesse rare, Valentine déconstruit l’idée du "don chirurgical" et nous rappelle que la chirurgie est avant tout un artisanat, qui se transmet et se travaille.

Enfin, elle livre ses conseils aux étudiantes et jeunes internes : ne pas se laisser intimider, apprendre à poser des limites, affirmer sa place sans renier sa sensibilité, mais aussi garder une certaine distance face à la toxicité de certains milieux. Et surtout, ne pas céder au découragement. Car la chirurgie peut aussi être un métier d’émancipation, de création, de fierté.

Un épisode précieux pour toutes celles – et tous ceux – qui veulent soigner avec leurs mains… et avec leur tête.

Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


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  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Le podcast qui vous transmet les recommandations de bonne pratique et les résultats des grandes études qui vont changer vos habitudes. Super Docteur, c'est la découverte de méthodes de soins innovantes et des interviews de soignants inspirants qui boosteront votre motivation. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Dans le premier épisode de cette mini-série consacrée au fait d'être une chirurgienne, Valentine nous a expliqué les stéréotypes et les différences qui existaient entre les femmes et les hommes en chirurgie. Et dans ce deuxième épisode, j'ai voulu demander à Valentine s'il était possible d'avoir une vie de famille, voire un enfant, quand on était chirurgienne. J'espère que cet épisode va vous plaire. Comme toujours, abonnez-vous, partagez-le, vous pouvez me mettre un petit avis, ça m'aidera beaucoup pour le référencement. Je vous souhaite une excellente écoute ! Quand on entame une carrière en chirurgie, est-ce qu'on peut avoir une vie de famille ? Est-ce qu'on peut se marier ? Est-ce qu'on peut avoir des enfants ? Et si oui, quand ? Est-ce que c'est possible ?

  • Speaker #1

    Alors, moi personnellement, je suis mariée mais je n'ai pas d'enfant. Mais j'ai absolument plein de collègues et plein d'amis qui sont urologues ou d'autres spécialités chirurgicales. Mais là, vraiment, je me concentre plus sur mes collègues urologues qui ont passé l'internat la même année que moi, qui ont fait le même cursus que moi. qui ont un, deux, voire trois enfants. Donc, il faut savoir que toutes les spécialités chirurgicales, c'est sûr, oui, c'est très fatigant. Être en couple quand on a un travail prenant, que ce soit de la chirurgie, que ce soit de la médecine, ou que ce soit autre chose, je pense que c'est toujours compliqué. C'est toujours des concessions et il peut y avoir des moments de débat. Pour ma part, j'ai réussi. J'ai rencontré mon mari aujourd'hui. On s'est rencontrés en deuxième année de médecine. on ne s'est jamais séparés et ça s'est toujours très bien passé le biais c'est qu'il est chirurgien donc on peut dire qu'on se comprenait clairement il y a eu des moments où on se croisait c'est à dire que quand moi je rentrais il repartait et quand il repartait je rentrais et il y a eu des mois et des mois et des mois où on se croisait et ça je pense que que ça soit, en fait tous les métiers très très très prenants c'est peut-être un petit peu plus délicat d'avoir une relation enfin une vie de couple très stable le soir on est de garde ou on est d'astreinte, on n'est pas toujours disponible même des fois on peut être disponible physiquement mais psychiquement être un peu pris par d'autres choses et donc avoir une disponibilité limitée pour ce qui est des enfants je vois toutes mes amies c'est jamais le bon moment et il faut se lancer dans le vide sans filet et en fait c'est comme toutes les internes finalement il y a le congé maternité Après, il y a eu, moi, beaucoup de mes amis, j'ai fait mon internat et mon clinique à Paris, ont eu des places dans les crèches des hôpitaux, qui sont des super crèches parce qu'elles ouvrent tôt et qu'elles ferment tard. Même si les médecins ne sont pas prioritaires, c'est plutôt le personnel paramédical avant les médecins, mais elles ont toutes réussi à avoir des places en crèche de l'hôpital, ce qui permet d'engendrer un budget un peu moins important que les crèches privées ou qu'une nourrice à domicile. et moi j'ai réussi à me marier mais je l'ai fait sur mon année de master 2 c'est-à-dire que c'est une année où je me suis arrêtée pour faire de la recherche et on en a profité pour pouvoir organiser le mariage mais c'est vrai que forcément un mariage non mais un enfant ça veut dire un décalage de semestre comme tout le monde toutes les spécialités par contre je pense que la reprise doit être assez sportive Si on reprend avec un congé maternité normal, c'est un peu tôt. Et c'est vrai qu'elles étaient en général assez épuisées. Et nous, en particulier, comme certaines spécialités chirurgicales, on a une spécialité où on prend beaucoup de rayons parce qu'on fait de la scopie au bloc opératoire, comme les orthopédistes d'ailleurs. Et du coup, c'est très tôt dans la grossesse. Il y a certaines interventions qu'elles ne peuvent pas faire. On va dire que c'est la spécificité peut-être de la chirurgie et qu'après, il y a le rythme des gardes. Mais on s'est toujours adapté pour permettre aux collègues enceintes de ne pas s'épuiser. Et on ne va pas se cacher, elles ont toutes été arrêtées très, très rapidement dans leur grossesse.

  • Speaker #0

    Et elles ont eu leurs enfants à quel stade de leur carrière ?

  • Speaker #1

    C'est assez marrant parce que c'est vraiment… Ça arrive sur, je dirais… Alors nous, c'est dix semestres d'internat. Ça arrive toujours… C'est vraiment arrivé en vague à partir du sixième, septième semaine d'internat parce que ça incite à se décaler. Et donc, du coup, ça veut dire qu'on décide, on prend un semestre de disponibilité au moment où on apprend qu'on est enceinte.

  • Speaker #0

    Ok. Et alors, quand tu as un enfant, quand tu as arrêté pour même une autre raison, pour une dispo, pour que sais-je, tu t'arrêtes de bosser pendant quelques mois, quand tu es chirurgienne, quand tu reprends ? Est-ce que techniquement, c'est toujours pareil ? Est-ce que c'est facile de raccrocher le train en route ?

  • Speaker #1

    Justement, c'est là où je trouve que la différence homme-femme se fait énormément ressentir parce que nous... Attention, il n'y a pas de généralité dans ce que je dis. Ce n'est pas toutes les femmes, évidemment. C'est une grande majorité de ce que moi, j'ai pu ressentir ou de ce que personnellement, je peux ressentir. Mais je ne fais pas de généralité. je trouve que c'est là, c'est dans ces moments-là où il y a une grosse perte de confiance. Et où tout est remis en question de... Est-ce pas tellement... Enfin, l'internat, c'est des petits moments difficiles, mais finalement, quand on est interne, on n'a aucune responsabilité, on est là pour apprendre. Il y a toujours le slip, le filet, les bretelles et la ceinture. Il n'y a pas grand risque. Mais pour mes amis, notamment, qui ont eu des enfants pendant une installation libérale, la reprise, il y a... tout qui est remis en question. Mais ça, je trouve vraiment assez féminin que ce soit une grossesse, un arrêt maladie, même une période de vacances un peu longue ou personnellement, après une année sans chirurgie en Master 2, on se dit « mais est-ce que je vais y arriver ? Est-ce que je n'ai pas tout oublié ? Est-ce que les moustaches, elles sont bien faites ? Attends, je vais double-checker. » Et c'est une espèce de petit... poids sur les épaules, qui, je pense, est un tout petit peu plus féminine. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de garçons qui l'ont, je ne dis pas qu'il n'y a pas de filles qui le ressentent pas, mais c'est mon... Voilà, c'est comme ça que j'interpréterais les choses.

  • Speaker #0

    Très intéressant. Ok, il y a toujours un petit poids en plus dans le cartable à porter quand on est une femme plutôt qu'un homme en chirurgie.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est exactement ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que dans ta carrière, tu as rencontré des stéréotypes, des préjugés dans ta pratique pro parce que tu étais une femme ?

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, ça... Oui, bien sûr. Surtout, attention, je suis urologue. Donc, bien évidemment, c'est la grande question, mais c'est pourquoi vous avez fait de l'urologie ? Ça, c'est évidemment énorme, énorme stéréotype. Vis-à-vis de qui ?

  • Speaker #0

    Des patients, de l'entourage, des amis ?

  • Speaker #1

    L'entourage, non. Les patients, non. J'ai eu… Ça commence à faire un petit moment que je traîne dans le milieu de l'urologie. J'ai dû avoir deux patients dans toute ma carrière qui n'ont pas voulu que je les examine, mais que j'ai vus en consulte. Et un patient qui m'a dit « Ah non, mais moi, je veux un homme qui est parti. » C'est vraiment négligeable. Voir même, j'ai beaucoup de patients qui me disent qu'ils sont super contents que ce soit une femme, notamment pour parler de tout ce qui est dysfonction érectile, parce qu'il n'y a aucun jugement vu que... On est totalement... On est un peu plus entourante, on est un peu plus... Voilà, et qu'ils ont l'impression que quand ils vont voir un homme, il y a forcément un jeu de qui c'est qui a la plus grosse qui se met en place et que du coup, ils se sentent vachement jugés. Donc, on m'a aussi beaucoup dit que bien sûr, ça ne marcherait jamais de m'intéresser à l'andrologie, à la dysfonction érectile parce qu'aucun patient ne viendrait jamais me voir. Donc ça, voilà, c'est des espèces de stéréotypes comme ça qui sont... absolument faux sur le fait que forcément, quand on est une femme urologue, on est hyper aguicheuse, tout ça, mais je n'ai jamais vraiment prêté attention parce que je suis plus triste qu'autre chose.

  • Speaker #0

    Et on en a parlé un petit peu en off tout à l'heure, est-ce que la représentation des femmes en chirurgie a évolué depuis que tu as commencé à bosser ?

  • Speaker #1

    Oui. Oui, je trouve qu'il y a eu énormément, en fait, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup plus de femmes qui sont là. Alors, quand je suis arrivée, c'était toutes les femmes étaient soit infirmières, aides-soignantes, les dames qui font le ménage dans les chambres. Et tous les hommes, c'était les médecins. Petit à petit, ça a changé sur les dix dernières années. Et on se retrouve parfois avec des semestres où on a plus de filles en euro que... de garçons. Donc oui, il y a vraiment un paradigme qui est en train de complètement changer et je trouve ça d'ailleurs génial parce que ça permet de... C'est super important en fait. Par contre, je dirais attention parce qu'il faut que ça reste équilibré. C'est toujours pareil en fait dans n'importe quelle équipe, que ce soit en médecine ou dans n'importe quel métier. Quand on travaille en équipe, je pense que c'est très important d'avoir un équilibre entre les fournisseurs. leur caractère, les gens un peu plus sensibles, les hommes, les femmes, tout ça, c'est important pour que les choses marchent. Donc, s'il y a... que des hommes, c'est un petit peu le sketch je sais pas si vous connaissez ce sketch des nuls sur les infirmières, enfin bref il y a un sketch là-dessus où il n'y a que des chirurgiens j'imagine un truc assez sexiste, assez lourd graveux s'il n'y a que des femmes, je pense que ça peut pas marcher non plus, donc bref,

  • Speaker #0

    j'aurais tendance à dire qu'il faut un équilibre donc tu me disais qu'en début de ta carrière, je rappelle que t'as quand même que 35 ans ouais ouais,

  • Speaker #1

    je suis pas je suis pas trop Mouah !

  • Speaker #0

    Donc tu me disais que l'ambiance était quand même assez carabine, volontiers graveleuses en chirurgie, que c'était un truc qui était assez communément admis, qui a forcément eu beaucoup d'abus, peut-être de la part de chefs qui avaient un ascendant psychologique sur des jeunes femmes qui étaient en position d'apprenantes face à des PUPH, etc. et tu me disais que cette ambiance qu'on décrit classiquement particulièrement en chirurgie, particulièrement dans ta spécialité qui était quand même assez masculine, ça a changé par le contexte actuel, par le mouvement MeToo par exemple, par la représentation des femmes et au fait qu'on a dénoncé massivement ces temps-ci des comportements d'abus d'hommes.

  • Speaker #1

    Effectivement. Là, il y a vraiment eu un avant-après. Quand je réfléchis ou même avant ... d'être interne. C'est vrai que j'ai toujours beaucoup aimé la chirurgie. Donc, même externe, j'ai fait quasiment que des stages de chirurgie. Et le bloc opératoire, c'était vraiment le lieu de la... Le lieu de... Enfin, oui, c'était très carabin. C'était... Il n'y avait pas d'interdit, il n'y avait pas de non-dit. Il n'y avait pas vraiment... Enfin, voilà. Et c'est ce qui, moi, encore une fois, ça n'engage absolument que moi. Ma... énormément plu et m'a absolument attirée vers la chirurgie parce que j'ai trouvé que justement, il y avait à la fois cette ambiance tendue, parce que pour, maintenant je le sais, mais opérer un patient, même l'acte le plus anodin du monde, c'est pas si anodin que ça. Donc il y a quand même une tension et cette espèce de paradoxe avec cette ambiance un peu folle, un peu débridée où on pouvait tout se dire, où les blagues les plus énormes passaient. Ça, ça a totalement disparu. Petit à petit, tout s'est énormément polissé, tout est devenu très aseptisé. Et pour ma part, moi, ça me manque parce que je me suis jamais sentie agressée, je me suis jamais sentie menacée. Tout ce qui m'est arrivé, j'étais volontaire et je pense que j'avais les armes, j'ai les armes en tout cas. que peut-être que d'autres n'ont pas mais si ça allait trop loin pour dire stop en fait tout simplement et que ça me faisait plus rire et ça de par ce risque là ce mouvement MeToo tout ça bah en fait ça en devient un peu ennuyant où on peut plus rien dire plus rien se permettre, plus exprimer sa volonté parce que peut-être on va vexer, peut-être on va blesser mais en fait au final je pense qu'on pense peut-être plus trop au fait que cette ambiance un peu carabine, tout simplement. Je pense que tu as connu les salles de garde, ça faisait aussi partie du package de quand on fait médecine et quand on fait de la chirurgie. On passe des heures au boulot. On est plus au boulot qu'à la maison. C'est normal qu'il y ait des moments où on ait besoin un peu d'ouvrir les vannes entre collègues et bien évidemment dans le respect de chacun. Mais j'ai eu aucune... À partir du moment où ça ne me faisait pas rire, j'avais peut-être les armes inconsciemment. Pour dire stop, pour partir. Peut-être aussi le fait que j'étais en couple dès que j'ai commencé mon internat. J'avais peut-être plus de limites, je ne sais pas. Mais toujours est-il que cette ambiance de bloc opératoire fait aussi partie des charmes pour moi du métier.

  • Speaker #0

    Super. Et puis, je vois que tu as passé des études qui ne t'ont pas traumatisé. C'est une ambiance qui t'a plu. Ça fait plaisir d'entendre.

  • Speaker #1

    Oui, non, je n'ai jamais été trop... Non, non, ça, vraiment, j'insiste là-dessus. Je n'ai jamais été traumatisée. J'ai rencontré des chirurgiens hyper lourds. Mais comme je pense tout le monde, en fait, j'ai rencontré des gens extras, des gens que je trouve absolument débiles, des gens nocifs, toxiques. Mais je pense qu'il va falloir juste… J'ai pris mes distances. Heureusement, les semestres, c'est que six mois. Et donc, pour les gens qui sont potentiellement dans des semestres difficiles qui écouteraient, ça passe et la vie, elle est longue. Et il ne faut rien prendre, je pense, personnellement, parce que moi, on m'a dit des choses. hyper toxiques. On m'a dit d'arrêter la chirurgie, on m'a dit que je m'étais trompée dans mes choix de carrière, que j'étais folle, que j'étais hystérique, tout ce genre de choses qui sont ça, pour le coup, assez propres quand même à ce que des femmes peuvent entendre. J'ai toujours fermé les écoutilles. Aujourd'hui, je travaille. Je suis très heureuse dans ce que je fais et je pense que je ne me suis pas trompée dans mon choix de carrière et que j'essaye tant bien que mal juste de faire mon métier et de le faire bien.

  • Speaker #0

    J'espère que cet épisode t'a plu ? Si c'est le cas, pense à t'abonner pour ne rater aucun épisode. Si tu veux me laisser une note de 5 étoiles sur ton application, ça m'aiderait aussi beaucoup. Tu peux également rejoindre la newsletter afin de recevoir une fois par mois un mail dans lequel je te transmets plein de contenus pour la médecine générale. Enfin, tu peux participer financièrement sur la cagnotte Tipeee. Toutes les ressources sont dans les notes de cet épisode. A bientôt !

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