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Super Docteur - médecine générale

2/2 La sophrologie, ce n'est pas ce que vous croyez!

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14min |21/11/2024
Play
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Description

Dans cet épisode, je reçois Arnaud Hayaert, sophrologue, formateur, auteur et directeur d’école de sophrologie, pour découvrir la sophrologie: une discipline qui intrigue souvent les médecins généralistes.


🌱 Créée en 1960 par le Dr Alfonso Caycedo, la sophrologie repose sur l'intéroception, c'est-à-dire la perception consciente de ses sensations corporelles. Loin d’être une simple relaxation, cette discipline vise à renforcer le lien entre corps et esprit.


🩺 Mon invité partage avec moi des études récentes indiquant des bénéfices pour les patients souffrant notamment de troubles du sommeil, d'anxiété, et d'acouphènes. Ces effets restent à approfondir par des recherches supplémentaires, mais les premiers résultats de ces études sont encourageants.


🧠 Comment ça fonctionne ? La sophrologie mobilise des processus neurophysiologiques, notamment par la régulation du système nerveux autonome lors de la respiration et de la concentration sur les sensations. Avec les avancées en neurosciences, on comprend mieux pourquoi cette discipline peut réellement aider à diminuer le stress et à améliorer la qualité de vie.


🛡️ Comme toute pratique, la sophrologie nécessite une formation rigoureuse pour éviter des dérives. Arnaud milite pour un encadrement strict et des évaluations régulières, garantissant des standards de sécurité pour le patient. Son but est clair: standardiser les pratiques de la sophrologie pour permettre la réalisation d'études fiables, et produire un agrément reconnu nationalement pour les praticiens en sophrologie.


⚕️Quelques minutes de pratique peuvent suffire pour améliorer son bien-être, et ainsi renforcer la qualité des soins offerts aux patients... et à soi-même.


Les études que nous avons mentionnées dans l'épisode:

https://www.inserm.fr/rapport/evaluation-de-lefficacite-et-de-la-securite-de-la-sophrologie-2020/

https://www.chambre-syndicale-sophrologie.fr/acouphenes-une-scientifique-valide-lefficacite-de-la-sophrologie/

https://sciencepost.fr/en-france-les-bienfaits-de-la-sophrologie-ont-fait-lobjet-de-plusieurs-etudes/


Ce podcast est destiné aux médecins. Il incombe aux auditeurs professionnels de santé de vérifier et d'évaluer la pertinence des informations délivrées dans leur pratique médicale. Super Docteur ne saurait être tenu responsable de toute action ou omission faite sur la base des informations fournies dans ce podcast. Nous encourageons les auditeurs à consulter des ressources appropriées pour des conseils médicaux spécifiques à leur pratique.


Abonnez-vous à la newsletter pour recevoir une fois par mois du contenu pour devenir un super docteur:https://superdocteur.substack.com/


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Vous pouvez supporter le podcast par la cagnotte tipeee:

https://fr.tipeee.com/superdocteur


Insta:

https://www.instagram.com/dr.matthieu.cantet


Youtube:

https://www.youtube.com/channel/UCbZG3thgg8pWjhv-1Ksh1AA


Linkedin:

https://www.linkedin.com/in/matthieu-cantet-4a5591294/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Le podcast qui vous transmet les recommandations de bonne pratique et les résultats des grandes études qui vont changer vos habitudes. Super Docteur, c'est la découverte de méthodes de soins innovantes et des interviews de soignants inspirants qui boosteront votre motivation. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Bonjour à tous et bienvenue dans Super Docteur. Et aujourd'hui, je vous... propose de plonger dans le fabuleux monde de la sophrologie. Dans le premier épisode de cette petite série, vous avez pu découvrir mon invité, Arnaud Hayard, sophrologue, formateur, auteur, directeur d'école, et il nous a présenté ce qu'est la sophrologie. On a parlé des bases scientifiques de sa discipline. Dans ce deuxième épisode, je vous propose de parler avec lui des indications de la sophrologie et on a surtout essayé de répondre à l'épineuse question, la sophrologie a-t-elle sa place dans le milieu médical ? Comme d'habitude, mon invité va prodiguer ses conseils à appliquer dès demain au cabinet de médecine générale. Je vous souhaite une excellente écoute et si mon travail vous plaît, s'il fait écho à votre pratique, je vous serai extrêmement reconnaissant que vous puissiez le partager à une de vos consoeurs ou un de vos confrères. Donc tu parles souvent de neurosciences dans ta pratique, j'ai remarqué, ça a priori ça t'intéresse énormément. Comment ta discipline, la sophrologie, s'appuie sur ces découvertes récentes ?

  • Speaker #1

    C'est quelque chose d'important pour moi de poser, comme je dis toujours, les sous-titres. Alors la CNV, la communication non violente, fait partie aussi des sous-titres. Quand on parlait avec les sous-titres pour dire, non, ce n'est pas ça que je voulais dire. Mais là, c'est des sous-titres non pas de ce que je voulais dire, mais de comment ça fonctionne vraiment. Et ça, c'est juste extraordinaire. On n'est plus aujourd'hui dans une transmission, aussi bien dans la formation qu'en consultation, de se dire, alors on va faire ça et puis vous allez voir, c'est trop génial. Non, on n'est pas là pour conditionner, bien entendu. Mais d'expliquer comment ça fonctionne à l'intérieur, c'est déjà aller un petit peu mieux. Il y a une étude qui a été faite justement, on parle de neurosciences, justement sur l'explication d'un traitement. L'explication d'un traitement avec les effets secondaires, l'effet primaire, t'en parlais tout à l'heure. Et un groupe test qui a été vraiment encadré avec un médecin qui a dit, voilà, je vais vous expliquer maintenant comment fonctionne vraiment votre traitement, comment fonctionne la molécule. Juste ça. Pas pour dire ça va aller mieux. effet primaire, effet secondaire, la totale. L'autre, on ne leur a rien dit du tout. Et un des deux groupes qui va mieux, évidemment, c'est celui avec les explications. Quand on sait ce qu'on prend, il y a aussi une intention, même s'il n'y a pas une attente. L'intention joue énormément. Il y a beaucoup d'études, elles sont déjà longues, ça existe depuis les années 90, des études qui ont été faites sur justement l'intention, et on sait très bien que ça va booster parfois même jusqu'au système immunitaire. C'est juste exceptionnel. Donc ça, c'est notamment dans... Le bouquin de Sarbanes-Frébert, ça date d'il y a longtemps, des études qui ont été faites à l'université de Pittsburgh avec des moines tibétains et des religieuses pour voir aussi l'importance de la foi, donc l'intention de quelque chose. C'est toujours très, très important. Les neurosciences, aujourd'hui, ça me permet de donner plus de crédibilité, plus de légitimité à un métier, une méthode qui fonctionne. Ça fonctionne. Simplement, on n'a jamais dit pourquoi ni comment. mais on sait que ça marche. Ben non, c'est pas une preuve, ça. Donc aujourd'hui, par exemple, quand on parle du système neurovégétatif, on en a parlé tout à l'heure, par exemple sur la fibromyalgie, comment ça fonctionne ? On peut décrypter chaque exercice de sophrologie, c'est ce que je fais dans mes bouquins, je publie des bouquins là-dessus, pour expliquer dans tel exercice qu'est-ce qui est activé, qu'est-ce qui est désactivé, qu'est-ce qui est inhibé, etc. Ou sécréter au niveau des neurotransmetteurs, au niveau des... de certaines hormones. Aujourd'hui, on le sait que quand tu expires, par exemple, il y a un sentiment. Quand tu inspires, il y a une émotion. Là, c'est dans le sens Damasio du terme, bien entendu. Antonio Damasio qui a écrit beaucoup là-dessus. Mais à l'expire, par exemple, on sait très bien, ok, il y a le sentiment. Le sentiment de soi, c'est pas ésotérique. Quand je parle du sentiment de soi, je parle de l'antéroception. On sait très bien que c'est lié avec le système parasympathique, donc de la détente. Donc, on fait tomber des barrières. Pour faire quoi ? peut-être pour lâcher prise, on va mettre les mots qu'on veut, et peu importe. Le but, c'est de sentir, sentir ce qui est là. Et c'est ça qui vient rassurer toute la machine réduit stress. Comme on sait aujourd'hui comment ça fonctionne, je pense que ce serait une ineptie de continuer de faire les mêmes enseignements que dans les années 90 ou 2000 pour dire, vous allez voir, on va respirer et ça va aller. Ben non, on peut aussi expliquer ce qui se passe à l'inspire, à l'expire, tel ou tel mouvement, comme je te disais tout à l'heure, par exemple aussi le degré d'inclinaison de la colonne oberge. pour les niveaux de conscience.

  • Speaker #0

    C'est très intéressant de se poser ces questions, effectivement. Comment tu vois l'évolution de la sophrologie dans les prochaines années, et notamment son intégration dans le système de santé en France dont on a parlé ?

  • Speaker #1

    Il y a évidemment un énorme tournant dans le système de santé, ce qu'on appelle la santé intégrative. Ce n'est pas nouveau, les soins de support, ça a commencé en cancéro. Un petit coucou au docteur Toledano, qui est pionnier là-dedans et qui fait énormément de choses dans le cancer, bien entendu, pour apporter crédibilité aussi à tous ces soins de support. Il n'y a pas que la sophrologie, bien entendu, mais en cancéro, ils se sont très vite rendus compte qu'en complément des thérapeutiques en cours, Il y avait la socio-esthétique, par exemple. Il y avait l'hypnose, il y avait la relaxation, il y avait de la sophro, parce que ce n'est pas la même chose. Il y avait la diététique. Et tous ces professionnels qui tournent autour du parcours de soins du patient vont apporter leur petite touche supplémentaire. Donc, je pense clairement que la sophrologie a sa place, évidemment, en santé intégrative. Le deuxième, l'acronyme qui devient de plus en plus courant, c'est l'INM, l'intervention non médicamenteuse. J'espère le voir un jour de mon vivant, en tout cas j'y travaille, durement, parce qu'on est quelques-uns quand même à essayer de faire bouger les choses pour que la sophrologie soit, alors non pas enfermée ni encapsulée, mais un peu plus sérieuse, plus encadrée tout simplement. Ça fait 20 ans que je milite pour un ordre, un conseil de l'ordre par exemple. Tout le monde est d'accord, ce serait super, dès qu'on se met autour d'une table, tout le monde s'engueule, c'est juste improbable. Je me dis mais le but c'est d'avoir un métier structuré. encore une fois, pour rassurer le grand public. C'est important, ça.

  • Speaker #0

    Et les professionnels de santé ?

  • Speaker #1

    Mais voilà, pour travailler, je ne sais pas, si un médecin me fait confiance, moi aussi, je veux être digne de sa confiance, pas juste dire, allez, c'est bon, j'ai carte blanche, je peux faire ce que je veux. Ah non, ah bah non. Donc justement, c'est non seulement l'accueil du patient comme il se doit, mais aussi avoir un retour, un feedback ou un échange, en tout cas, avec le professionnel de santé. Donc ça, ça fait vraiment partie des... tournants d'évolution, en tout cas des choses. Et puis, comme on en parlait tout à l'heure aussi, l'agrément. Je fonde un petit peu d'espoir, je ne vais pas le cacher, pour apporter un peu plus de validation scientifique aussi, à une méthode qui est parfois encore considérée comme on respire, ça va mieux, parce qu'il y a un arc-en-ciel. Alors on n'en est plus là, et heureusement.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux me rapporter une de tes expériences personnelles avec un de tes patients, où tu as vécu un moment étonnant, voire improbable, où tu as constaté ta discipline, la sophrologie ? transformer la vie de quelqu'un pour qu'on puisse un petit peu se faire une idée. Ma question est volontairement un petit peu spectaculaire, mais peut-être que tu peux me rapporter un patient tout à fait standard, un truc quotidien de ta patientèle, de ta clientèle, où tu vois une amélioration d'un patient qui se souffre d'un symptôme que tu arrives, avec la sophrologie, avec le temps, avec l'attention, avec la prise de conscience à améliorer.

  • Speaker #1

    Il y a beaucoup de choses. T'imagines en 25 ans, J'ai rencontré pas mal de monde. Il y a un point commun avec tous les patients, c'est qu'il n'y a pas de magie. Il n'y a rien de miraculeux. Surtout, il ne faut pas y croire, le côté magique, ça va se passer tout seul. Non, il faut évidemment la répétition des exercices. Alors oui, c'est une question spectaculaire, mais je vais te répondre avec un truc assez rigolo. Notamment, je suis spécialisé en fibromyalgie, le cours Sophorogy et Fibromyalgie, c'est moi qui le propose en France. Une patiente fibromyalgique, forcément, je vais te parler d'elle. Après la séance de sophro, donc il se passe plein de choses pendant la séance, on prend conscience de pas mal de choses, et après la séance de sophrologie, ça fait partie du processus, on fait ce qu'on appelle une phénodescription. C'est la description des phénomènes ressentis dans le corps. Genre des débriefs, qu'est-ce qui s'est passé dans votre corps pendant la séance. Et là, cette fois-là, on est à peu près à la sixième, septième séance, et je la vois à un visage très fermé. Je ne parle pas, parce que je lui dis qu'à la fin de la séance, je ne parle pas. Par contre, je... Je l'écoute et je vois que vraiment pas content, colère. Donc je la sens presque enfermée là-dedans, je lui dis ça va ? Un peu côté vous êtes sûr que ça va ? parce que ça n'a pas l'air. Elle me dit non, ça va pas du tout, j'ai rien senti dans la séance Bon, je me dis d'habitude j'ai plein de trucs, je ressens plein de trucs là Et ça a duré longtemps. Alors je regarde le truc parce que j'enregistre chaque pratique et je lui dis ça a duré 14 minutes et quelques Je ne sais plus combien, 14-22. Et je n'ai rien senti. Mais vraiment, tu vois, un peu presque en pétard, un peu en agro aussi, rouvré, un peu gilet jaune, un peu pas content. Je dis, bon, alors, je vois le truc arriver. Je dis, mais vous n'avez rien senti, rien du tout. Donc, je leur ajoute une petite louche. Puis elle me dit, vous ne comprenez rien, je viens de vous le dire. Je vous dis, je n'ai rien senti du tout. Là, je sens bien que... Alors, je la regarde très gentiment et qu'un petit soir, je lui dis... Même pas une douleur. Et là, à peu près la même réaction que toi, avec les yeux qui s'ouvrent. Et je lui dis... Et ça fait quoi ? Et là, elle me dit, alors là, et là, voilà. Il y a un truc qui se passe là. Et elle me dit, ben là, je viens de prendre conscience que je peux sentir, que je peux ne rien sentir. Oh,

  • Speaker #0

    magnifique !

  • Speaker #1

    Et il n'y a rien de magique, parce que ce n'est pas cette séance-là, ce n'est pas ce protocole-là qui matche, c'est toutes les expériences d'avant, la répétition de ces exercices. Tu sais, quand un patient va mieux, je lui dis, c'est bien fait pour moi. Donc, pour te dire à quel point il n'y a pas de contre-transfert, il n'y a pas d'encouragement. Allez, Micheline, ça va me faire du bien aussi. Non, non, non. Si Micheline va mieux, c'est bien fait pour elle. À chaque fois, c'est ce que je dis. C'est ce que j'écris dans mon bouquin. J'ai fait énormément de récits comme ça avec des personnes qui ont des prises de conscience et qui font Oh, je vous raconte un truc. J'ai découvert que j'avais une tête. Pardon ? Vous allez vous moquer de moi, mais j'ai senti que j'avais une tête. Je dis Pourtant, vous le saviez avant. Ouais. Mais là, vous l'avez senti. Ben oui. Vous me dites, ça fait quoi ? Ah ben, ça change tout. Voilà. Et ça, qui est-ce qui me dit ça ? Amigraine. Ah, ouais, d'accord, ok. Donc, l'appropriation de son schéma corporel, ce n'est pas juste une théorie dans un bouquin. Donc, encore une fois, avec des outils à chaque fois adaptés, à chaque fois ajustés, c'est ça qui est important, on va pouvoir à chaque fois faire prendre conscience de ce qui se passe. Et quand il y a un truc qui se passe bien, t'es gagné.

  • Speaker #0

    Je veux qu'on ait au cœur de ton métier prendre conscience avec une attention volontaire. Arnaud, c'était un épisode passionnant. Je te remercie beaucoup. Pour finir, en tant que sophrologue, est-ce que tu aurais des conseils à donner à un médecin généraliste pour ses propres patients, voire même pour sa santé personnelle ?

  • Speaker #1

    Eh bien, exactement ça. Le premier truc, le premier conseil, évidemment, c'est de considérer la sophrologie comme une approche complémentaire. de faire tomber des barrières avec, si j'en vois chez une sophrologue, ils vont me faire des trucs avec une prière à la lune, je ne sais pas quoi. Il y a de moins en moins d'ésotérisme et ça, c'est tant mieux. Mais merci de le poser parce qu'en 2022, j'ai lancé le premier hashtag qui soigne les soignants et c'était pour moi une chose naturelle que d'accompagner des collectifs. Une petite pensée pour le collectif Santé en danger que tu connais, qui est dirigé et présidé par Arnaud Chiche, qui est un de mes amis. où j'ai à cœur d'accompagner des professionnels de santé, alors des médecins, des infirmières, des infirmières de bloc aussi, qui sont complètement lessivés, par nom de l'expression, mais vraiment, qui sont dans des états proches du burn-out, et qui viennent juste passer quelques heures en formation chez nous pour avoir des outils. Alors au début, c'est rigolo parce qu'ils le disent tous à la fin. Ils ne disent pas au début, j'ai vu de la renouvelure, je suis rentré. Mais à la fin, ils disent tous, en fait... faut que je vous avoue un truc, j'étais venu pour avoir des outils pour mes patients mais finalement, tu vois arriver le truc bah c'est pour moi en fait, donc oui le message évidemment pour les médecins généralistes qui sont une petite pensée pour eux parce que 70 personnes par jour, enfin à un moment on dit mais comment c'est possible, moi j'en ai qui viennent en consultation qui me disent j'ai même pas le temps de faire sortir l'autre il y en a déjà un qui est rentré j'ai pas deux minutes même pour les pisser c'est des conditions de travail abominables Et on n'est pas dans certains cabinets où, ah non, 16h30, je ferme, je vais aller chercher mes enfants. Non, non, non, ça n'existe pas vraiment ça. Il y a encore ce déjouement humain, mais de prendre soin de vous, chacun, chacune, pitié. Si personne ne prend soin de vous, quelle va être la qualité de vos soins ? C'est ça la question. J'interviens en IFSI, en IFAS, pour former les infirmières et les aides-soignants. Et je dis, quand vous rentrez dans la chambre du patient, vous vous débarquez avec quoi ? Ce sera peut-être la seule... personne que le patient va rencontrer, c'est vous en fait. Mais dans quel état vous arrivez ? Vous débarquez avec quoi ? Avec quoi ? J'en ai marre, cette météo pourrie, je vais pas bien. Vous donnez quoi à votre patient ? C'est ça la question. Je le dis pas sans émotion. C'est quelque chose d'important. Vraiment. Donc prendre soin de soi, c'est la chose la plus difficile au monde. C'est pour ça qu'il faut commencer avec des outils très simples. Et ça peut être quelques secondes. Une minute d'exercice peut suffire. Vraiment.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. A bientôt Arnaud. Vous trouverez le lien dans les notes de l'épisode. A bientôt !

Description

Dans cet épisode, je reçois Arnaud Hayaert, sophrologue, formateur, auteur et directeur d’école de sophrologie, pour découvrir la sophrologie: une discipline qui intrigue souvent les médecins généralistes.


🌱 Créée en 1960 par le Dr Alfonso Caycedo, la sophrologie repose sur l'intéroception, c'est-à-dire la perception consciente de ses sensations corporelles. Loin d’être une simple relaxation, cette discipline vise à renforcer le lien entre corps et esprit.


🩺 Mon invité partage avec moi des études récentes indiquant des bénéfices pour les patients souffrant notamment de troubles du sommeil, d'anxiété, et d'acouphènes. Ces effets restent à approfondir par des recherches supplémentaires, mais les premiers résultats de ces études sont encourageants.


🧠 Comment ça fonctionne ? La sophrologie mobilise des processus neurophysiologiques, notamment par la régulation du système nerveux autonome lors de la respiration et de la concentration sur les sensations. Avec les avancées en neurosciences, on comprend mieux pourquoi cette discipline peut réellement aider à diminuer le stress et à améliorer la qualité de vie.


🛡️ Comme toute pratique, la sophrologie nécessite une formation rigoureuse pour éviter des dérives. Arnaud milite pour un encadrement strict et des évaluations régulières, garantissant des standards de sécurité pour le patient. Son but est clair: standardiser les pratiques de la sophrologie pour permettre la réalisation d'études fiables, et produire un agrément reconnu nationalement pour les praticiens en sophrologie.


⚕️Quelques minutes de pratique peuvent suffire pour améliorer son bien-être, et ainsi renforcer la qualité des soins offerts aux patients... et à soi-même.


Les études que nous avons mentionnées dans l'épisode:

https://www.inserm.fr/rapport/evaluation-de-lefficacite-et-de-la-securite-de-la-sophrologie-2020/

https://www.chambre-syndicale-sophrologie.fr/acouphenes-une-scientifique-valide-lefficacite-de-la-sophrologie/

https://sciencepost.fr/en-france-les-bienfaits-de-la-sophrologie-ont-fait-lobjet-de-plusieurs-etudes/


Ce podcast est destiné aux médecins. Il incombe aux auditeurs professionnels de santé de vérifier et d'évaluer la pertinence des informations délivrées dans leur pratique médicale. Super Docteur ne saurait être tenu responsable de toute action ou omission faite sur la base des informations fournies dans ce podcast. Nous encourageons les auditeurs à consulter des ressources appropriées pour des conseils médicaux spécifiques à leur pratique.


Abonnez-vous à la newsletter pour recevoir une fois par mois du contenu pour devenir un super docteur:https://superdocteur.substack.com/


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Vous pouvez supporter le podcast par la cagnotte tipeee:

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Le podcast qui vous transmet les recommandations de bonne pratique et les résultats des grandes études qui vont changer vos habitudes. Super Docteur, c'est la découverte de méthodes de soins innovantes et des interviews de soignants inspirants qui boosteront votre motivation. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Bonjour à tous et bienvenue dans Super Docteur. Et aujourd'hui, je vous... propose de plonger dans le fabuleux monde de la sophrologie. Dans le premier épisode de cette petite série, vous avez pu découvrir mon invité, Arnaud Hayard, sophrologue, formateur, auteur, directeur d'école, et il nous a présenté ce qu'est la sophrologie. On a parlé des bases scientifiques de sa discipline. Dans ce deuxième épisode, je vous propose de parler avec lui des indications de la sophrologie et on a surtout essayé de répondre à l'épineuse question, la sophrologie a-t-elle sa place dans le milieu médical ? Comme d'habitude, mon invité va prodiguer ses conseils à appliquer dès demain au cabinet de médecine générale. Je vous souhaite une excellente écoute et si mon travail vous plaît, s'il fait écho à votre pratique, je vous serai extrêmement reconnaissant que vous puissiez le partager à une de vos consoeurs ou un de vos confrères. Donc tu parles souvent de neurosciences dans ta pratique, j'ai remarqué, ça a priori ça t'intéresse énormément. Comment ta discipline, la sophrologie, s'appuie sur ces découvertes récentes ?

  • Speaker #1

    C'est quelque chose d'important pour moi de poser, comme je dis toujours, les sous-titres. Alors la CNV, la communication non violente, fait partie aussi des sous-titres. Quand on parlait avec les sous-titres pour dire, non, ce n'est pas ça que je voulais dire. Mais là, c'est des sous-titres non pas de ce que je voulais dire, mais de comment ça fonctionne vraiment. Et ça, c'est juste extraordinaire. On n'est plus aujourd'hui dans une transmission, aussi bien dans la formation qu'en consultation, de se dire, alors on va faire ça et puis vous allez voir, c'est trop génial. Non, on n'est pas là pour conditionner, bien entendu. Mais d'expliquer comment ça fonctionne à l'intérieur, c'est déjà aller un petit peu mieux. Il y a une étude qui a été faite justement, on parle de neurosciences, justement sur l'explication d'un traitement. L'explication d'un traitement avec les effets secondaires, l'effet primaire, t'en parlais tout à l'heure. Et un groupe test qui a été vraiment encadré avec un médecin qui a dit, voilà, je vais vous expliquer maintenant comment fonctionne vraiment votre traitement, comment fonctionne la molécule. Juste ça. Pas pour dire ça va aller mieux. effet primaire, effet secondaire, la totale. L'autre, on ne leur a rien dit du tout. Et un des deux groupes qui va mieux, évidemment, c'est celui avec les explications. Quand on sait ce qu'on prend, il y a aussi une intention, même s'il n'y a pas une attente. L'intention joue énormément. Il y a beaucoup d'études, elles sont déjà longues, ça existe depuis les années 90, des études qui ont été faites sur justement l'intention, et on sait très bien que ça va booster parfois même jusqu'au système immunitaire. C'est juste exceptionnel. Donc ça, c'est notamment dans... Le bouquin de Sarbanes-Frébert, ça date d'il y a longtemps, des études qui ont été faites à l'université de Pittsburgh avec des moines tibétains et des religieuses pour voir aussi l'importance de la foi, donc l'intention de quelque chose. C'est toujours très, très important. Les neurosciences, aujourd'hui, ça me permet de donner plus de crédibilité, plus de légitimité à un métier, une méthode qui fonctionne. Ça fonctionne. Simplement, on n'a jamais dit pourquoi ni comment. mais on sait que ça marche. Ben non, c'est pas une preuve, ça. Donc aujourd'hui, par exemple, quand on parle du système neurovégétatif, on en a parlé tout à l'heure, par exemple sur la fibromyalgie, comment ça fonctionne ? On peut décrypter chaque exercice de sophrologie, c'est ce que je fais dans mes bouquins, je publie des bouquins là-dessus, pour expliquer dans tel exercice qu'est-ce qui est activé, qu'est-ce qui est désactivé, qu'est-ce qui est inhibé, etc. Ou sécréter au niveau des neurotransmetteurs, au niveau des... de certaines hormones. Aujourd'hui, on le sait que quand tu expires, par exemple, il y a un sentiment. Quand tu inspires, il y a une émotion. Là, c'est dans le sens Damasio du terme, bien entendu. Antonio Damasio qui a écrit beaucoup là-dessus. Mais à l'expire, par exemple, on sait très bien, ok, il y a le sentiment. Le sentiment de soi, c'est pas ésotérique. Quand je parle du sentiment de soi, je parle de l'antéroception. On sait très bien que c'est lié avec le système parasympathique, donc de la détente. Donc, on fait tomber des barrières. Pour faire quoi ? peut-être pour lâcher prise, on va mettre les mots qu'on veut, et peu importe. Le but, c'est de sentir, sentir ce qui est là. Et c'est ça qui vient rassurer toute la machine réduit stress. Comme on sait aujourd'hui comment ça fonctionne, je pense que ce serait une ineptie de continuer de faire les mêmes enseignements que dans les années 90 ou 2000 pour dire, vous allez voir, on va respirer et ça va aller. Ben non, on peut aussi expliquer ce qui se passe à l'inspire, à l'expire, tel ou tel mouvement, comme je te disais tout à l'heure, par exemple aussi le degré d'inclinaison de la colonne oberge. pour les niveaux de conscience.

  • Speaker #0

    C'est très intéressant de se poser ces questions, effectivement. Comment tu vois l'évolution de la sophrologie dans les prochaines années, et notamment son intégration dans le système de santé en France dont on a parlé ?

  • Speaker #1

    Il y a évidemment un énorme tournant dans le système de santé, ce qu'on appelle la santé intégrative. Ce n'est pas nouveau, les soins de support, ça a commencé en cancéro. Un petit coucou au docteur Toledano, qui est pionnier là-dedans et qui fait énormément de choses dans le cancer, bien entendu, pour apporter crédibilité aussi à tous ces soins de support. Il n'y a pas que la sophrologie, bien entendu, mais en cancéro, ils se sont très vite rendus compte qu'en complément des thérapeutiques en cours, Il y avait la socio-esthétique, par exemple. Il y avait l'hypnose, il y avait la relaxation, il y avait de la sophro, parce que ce n'est pas la même chose. Il y avait la diététique. Et tous ces professionnels qui tournent autour du parcours de soins du patient vont apporter leur petite touche supplémentaire. Donc, je pense clairement que la sophrologie a sa place, évidemment, en santé intégrative. Le deuxième, l'acronyme qui devient de plus en plus courant, c'est l'INM, l'intervention non médicamenteuse. J'espère le voir un jour de mon vivant, en tout cas j'y travaille, durement, parce qu'on est quelques-uns quand même à essayer de faire bouger les choses pour que la sophrologie soit, alors non pas enfermée ni encapsulée, mais un peu plus sérieuse, plus encadrée tout simplement. Ça fait 20 ans que je milite pour un ordre, un conseil de l'ordre par exemple. Tout le monde est d'accord, ce serait super, dès qu'on se met autour d'une table, tout le monde s'engueule, c'est juste improbable. Je me dis mais le but c'est d'avoir un métier structuré. encore une fois, pour rassurer le grand public. C'est important, ça.

  • Speaker #0

    Et les professionnels de santé ?

  • Speaker #1

    Mais voilà, pour travailler, je ne sais pas, si un médecin me fait confiance, moi aussi, je veux être digne de sa confiance, pas juste dire, allez, c'est bon, j'ai carte blanche, je peux faire ce que je veux. Ah non, ah bah non. Donc justement, c'est non seulement l'accueil du patient comme il se doit, mais aussi avoir un retour, un feedback ou un échange, en tout cas, avec le professionnel de santé. Donc ça, ça fait vraiment partie des... tournants d'évolution, en tout cas des choses. Et puis, comme on en parlait tout à l'heure aussi, l'agrément. Je fonde un petit peu d'espoir, je ne vais pas le cacher, pour apporter un peu plus de validation scientifique aussi, à une méthode qui est parfois encore considérée comme on respire, ça va mieux, parce qu'il y a un arc-en-ciel. Alors on n'en est plus là, et heureusement.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux me rapporter une de tes expériences personnelles avec un de tes patients, où tu as vécu un moment étonnant, voire improbable, où tu as constaté ta discipline, la sophrologie ? transformer la vie de quelqu'un pour qu'on puisse un petit peu se faire une idée. Ma question est volontairement un petit peu spectaculaire, mais peut-être que tu peux me rapporter un patient tout à fait standard, un truc quotidien de ta patientèle, de ta clientèle, où tu vois une amélioration d'un patient qui se souffre d'un symptôme que tu arrives, avec la sophrologie, avec le temps, avec l'attention, avec la prise de conscience à améliorer.

  • Speaker #1

    Il y a beaucoup de choses. T'imagines en 25 ans, J'ai rencontré pas mal de monde. Il y a un point commun avec tous les patients, c'est qu'il n'y a pas de magie. Il n'y a rien de miraculeux. Surtout, il ne faut pas y croire, le côté magique, ça va se passer tout seul. Non, il faut évidemment la répétition des exercices. Alors oui, c'est une question spectaculaire, mais je vais te répondre avec un truc assez rigolo. Notamment, je suis spécialisé en fibromyalgie, le cours Sophorogy et Fibromyalgie, c'est moi qui le propose en France. Une patiente fibromyalgique, forcément, je vais te parler d'elle. Après la séance de sophro, donc il se passe plein de choses pendant la séance, on prend conscience de pas mal de choses, et après la séance de sophrologie, ça fait partie du processus, on fait ce qu'on appelle une phénodescription. C'est la description des phénomènes ressentis dans le corps. Genre des débriefs, qu'est-ce qui s'est passé dans votre corps pendant la séance. Et là, cette fois-là, on est à peu près à la sixième, septième séance, et je la vois à un visage très fermé. Je ne parle pas, parce que je lui dis qu'à la fin de la séance, je ne parle pas. Par contre, je... Je l'écoute et je vois que vraiment pas content, colère. Donc je la sens presque enfermée là-dedans, je lui dis ça va ? Un peu côté vous êtes sûr que ça va ? parce que ça n'a pas l'air. Elle me dit non, ça va pas du tout, j'ai rien senti dans la séance Bon, je me dis d'habitude j'ai plein de trucs, je ressens plein de trucs là Et ça a duré longtemps. Alors je regarde le truc parce que j'enregistre chaque pratique et je lui dis ça a duré 14 minutes et quelques Je ne sais plus combien, 14-22. Et je n'ai rien senti. Mais vraiment, tu vois, un peu presque en pétard, un peu en agro aussi, rouvré, un peu gilet jaune, un peu pas content. Je dis, bon, alors, je vois le truc arriver. Je dis, mais vous n'avez rien senti, rien du tout. Donc, je leur ajoute une petite louche. Puis elle me dit, vous ne comprenez rien, je viens de vous le dire. Je vous dis, je n'ai rien senti du tout. Là, je sens bien que... Alors, je la regarde très gentiment et qu'un petit soir, je lui dis... Même pas une douleur. Et là, à peu près la même réaction que toi, avec les yeux qui s'ouvrent. Et je lui dis... Et ça fait quoi ? Et là, elle me dit, alors là, et là, voilà. Il y a un truc qui se passe là. Et elle me dit, ben là, je viens de prendre conscience que je peux sentir, que je peux ne rien sentir. Oh,

  • Speaker #0

    magnifique !

  • Speaker #1

    Et il n'y a rien de magique, parce que ce n'est pas cette séance-là, ce n'est pas ce protocole-là qui matche, c'est toutes les expériences d'avant, la répétition de ces exercices. Tu sais, quand un patient va mieux, je lui dis, c'est bien fait pour moi. Donc, pour te dire à quel point il n'y a pas de contre-transfert, il n'y a pas d'encouragement. Allez, Micheline, ça va me faire du bien aussi. Non, non, non. Si Micheline va mieux, c'est bien fait pour elle. À chaque fois, c'est ce que je dis. C'est ce que j'écris dans mon bouquin. J'ai fait énormément de récits comme ça avec des personnes qui ont des prises de conscience et qui font Oh, je vous raconte un truc. J'ai découvert que j'avais une tête. Pardon ? Vous allez vous moquer de moi, mais j'ai senti que j'avais une tête. Je dis Pourtant, vous le saviez avant. Ouais. Mais là, vous l'avez senti. Ben oui. Vous me dites, ça fait quoi ? Ah ben, ça change tout. Voilà. Et ça, qui est-ce qui me dit ça ? Amigraine. Ah, ouais, d'accord, ok. Donc, l'appropriation de son schéma corporel, ce n'est pas juste une théorie dans un bouquin. Donc, encore une fois, avec des outils à chaque fois adaptés, à chaque fois ajustés, c'est ça qui est important, on va pouvoir à chaque fois faire prendre conscience de ce qui se passe. Et quand il y a un truc qui se passe bien, t'es gagné.

  • Speaker #0

    Je veux qu'on ait au cœur de ton métier prendre conscience avec une attention volontaire. Arnaud, c'était un épisode passionnant. Je te remercie beaucoup. Pour finir, en tant que sophrologue, est-ce que tu aurais des conseils à donner à un médecin généraliste pour ses propres patients, voire même pour sa santé personnelle ?

  • Speaker #1

    Eh bien, exactement ça. Le premier truc, le premier conseil, évidemment, c'est de considérer la sophrologie comme une approche complémentaire. de faire tomber des barrières avec, si j'en vois chez une sophrologue, ils vont me faire des trucs avec une prière à la lune, je ne sais pas quoi. Il y a de moins en moins d'ésotérisme et ça, c'est tant mieux. Mais merci de le poser parce qu'en 2022, j'ai lancé le premier hashtag qui soigne les soignants et c'était pour moi une chose naturelle que d'accompagner des collectifs. Une petite pensée pour le collectif Santé en danger que tu connais, qui est dirigé et présidé par Arnaud Chiche, qui est un de mes amis. où j'ai à cœur d'accompagner des professionnels de santé, alors des médecins, des infirmières, des infirmières de bloc aussi, qui sont complètement lessivés, par nom de l'expression, mais vraiment, qui sont dans des états proches du burn-out, et qui viennent juste passer quelques heures en formation chez nous pour avoir des outils. Alors au début, c'est rigolo parce qu'ils le disent tous à la fin. Ils ne disent pas au début, j'ai vu de la renouvelure, je suis rentré. Mais à la fin, ils disent tous, en fait... faut que je vous avoue un truc, j'étais venu pour avoir des outils pour mes patients mais finalement, tu vois arriver le truc bah c'est pour moi en fait, donc oui le message évidemment pour les médecins généralistes qui sont une petite pensée pour eux parce que 70 personnes par jour, enfin à un moment on dit mais comment c'est possible, moi j'en ai qui viennent en consultation qui me disent j'ai même pas le temps de faire sortir l'autre il y en a déjà un qui est rentré j'ai pas deux minutes même pour les pisser c'est des conditions de travail abominables Et on n'est pas dans certains cabinets où, ah non, 16h30, je ferme, je vais aller chercher mes enfants. Non, non, non, ça n'existe pas vraiment ça. Il y a encore ce déjouement humain, mais de prendre soin de vous, chacun, chacune, pitié. Si personne ne prend soin de vous, quelle va être la qualité de vos soins ? C'est ça la question. J'interviens en IFSI, en IFAS, pour former les infirmières et les aides-soignants. Et je dis, quand vous rentrez dans la chambre du patient, vous vous débarquez avec quoi ? Ce sera peut-être la seule... personne que le patient va rencontrer, c'est vous en fait. Mais dans quel état vous arrivez ? Vous débarquez avec quoi ? Avec quoi ? J'en ai marre, cette météo pourrie, je vais pas bien. Vous donnez quoi à votre patient ? C'est ça la question. Je le dis pas sans émotion. C'est quelque chose d'important. Vraiment. Donc prendre soin de soi, c'est la chose la plus difficile au monde. C'est pour ça qu'il faut commencer avec des outils très simples. Et ça peut être quelques secondes. Une minute d'exercice peut suffire. Vraiment.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. A bientôt Arnaud. Vous trouverez le lien dans les notes de l'épisode. A bientôt !

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Description

Dans cet épisode, je reçois Arnaud Hayaert, sophrologue, formateur, auteur et directeur d’école de sophrologie, pour découvrir la sophrologie: une discipline qui intrigue souvent les médecins généralistes.


🌱 Créée en 1960 par le Dr Alfonso Caycedo, la sophrologie repose sur l'intéroception, c'est-à-dire la perception consciente de ses sensations corporelles. Loin d’être une simple relaxation, cette discipline vise à renforcer le lien entre corps et esprit.


🩺 Mon invité partage avec moi des études récentes indiquant des bénéfices pour les patients souffrant notamment de troubles du sommeil, d'anxiété, et d'acouphènes. Ces effets restent à approfondir par des recherches supplémentaires, mais les premiers résultats de ces études sont encourageants.


🧠 Comment ça fonctionne ? La sophrologie mobilise des processus neurophysiologiques, notamment par la régulation du système nerveux autonome lors de la respiration et de la concentration sur les sensations. Avec les avancées en neurosciences, on comprend mieux pourquoi cette discipline peut réellement aider à diminuer le stress et à améliorer la qualité de vie.


🛡️ Comme toute pratique, la sophrologie nécessite une formation rigoureuse pour éviter des dérives. Arnaud milite pour un encadrement strict et des évaluations régulières, garantissant des standards de sécurité pour le patient. Son but est clair: standardiser les pratiques de la sophrologie pour permettre la réalisation d'études fiables, et produire un agrément reconnu nationalement pour les praticiens en sophrologie.


⚕️Quelques minutes de pratique peuvent suffire pour améliorer son bien-être, et ainsi renforcer la qualité des soins offerts aux patients... et à soi-même.


Les études que nous avons mentionnées dans l'épisode:

https://www.inserm.fr/rapport/evaluation-de-lefficacite-et-de-la-securite-de-la-sophrologie-2020/

https://www.chambre-syndicale-sophrologie.fr/acouphenes-une-scientifique-valide-lefficacite-de-la-sophrologie/

https://sciencepost.fr/en-france-les-bienfaits-de-la-sophrologie-ont-fait-lobjet-de-plusieurs-etudes/


Ce podcast est destiné aux médecins. Il incombe aux auditeurs professionnels de santé de vérifier et d'évaluer la pertinence des informations délivrées dans leur pratique médicale. Super Docteur ne saurait être tenu responsable de toute action ou omission faite sur la base des informations fournies dans ce podcast. Nous encourageons les auditeurs à consulter des ressources appropriées pour des conseils médicaux spécifiques à leur pratique.


Abonnez-vous à la newsletter pour recevoir une fois par mois du contenu pour devenir un super docteur:https://superdocteur.substack.com/


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Vous pouvez supporter le podcast par la cagnotte tipeee:

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Le podcast qui vous transmet les recommandations de bonne pratique et les résultats des grandes études qui vont changer vos habitudes. Super Docteur, c'est la découverte de méthodes de soins innovantes et des interviews de soignants inspirants qui boosteront votre motivation. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Bonjour à tous et bienvenue dans Super Docteur. Et aujourd'hui, je vous... propose de plonger dans le fabuleux monde de la sophrologie. Dans le premier épisode de cette petite série, vous avez pu découvrir mon invité, Arnaud Hayard, sophrologue, formateur, auteur, directeur d'école, et il nous a présenté ce qu'est la sophrologie. On a parlé des bases scientifiques de sa discipline. Dans ce deuxième épisode, je vous propose de parler avec lui des indications de la sophrologie et on a surtout essayé de répondre à l'épineuse question, la sophrologie a-t-elle sa place dans le milieu médical ? Comme d'habitude, mon invité va prodiguer ses conseils à appliquer dès demain au cabinet de médecine générale. Je vous souhaite une excellente écoute et si mon travail vous plaît, s'il fait écho à votre pratique, je vous serai extrêmement reconnaissant que vous puissiez le partager à une de vos consoeurs ou un de vos confrères. Donc tu parles souvent de neurosciences dans ta pratique, j'ai remarqué, ça a priori ça t'intéresse énormément. Comment ta discipline, la sophrologie, s'appuie sur ces découvertes récentes ?

  • Speaker #1

    C'est quelque chose d'important pour moi de poser, comme je dis toujours, les sous-titres. Alors la CNV, la communication non violente, fait partie aussi des sous-titres. Quand on parlait avec les sous-titres pour dire, non, ce n'est pas ça que je voulais dire. Mais là, c'est des sous-titres non pas de ce que je voulais dire, mais de comment ça fonctionne vraiment. Et ça, c'est juste extraordinaire. On n'est plus aujourd'hui dans une transmission, aussi bien dans la formation qu'en consultation, de se dire, alors on va faire ça et puis vous allez voir, c'est trop génial. Non, on n'est pas là pour conditionner, bien entendu. Mais d'expliquer comment ça fonctionne à l'intérieur, c'est déjà aller un petit peu mieux. Il y a une étude qui a été faite justement, on parle de neurosciences, justement sur l'explication d'un traitement. L'explication d'un traitement avec les effets secondaires, l'effet primaire, t'en parlais tout à l'heure. Et un groupe test qui a été vraiment encadré avec un médecin qui a dit, voilà, je vais vous expliquer maintenant comment fonctionne vraiment votre traitement, comment fonctionne la molécule. Juste ça. Pas pour dire ça va aller mieux. effet primaire, effet secondaire, la totale. L'autre, on ne leur a rien dit du tout. Et un des deux groupes qui va mieux, évidemment, c'est celui avec les explications. Quand on sait ce qu'on prend, il y a aussi une intention, même s'il n'y a pas une attente. L'intention joue énormément. Il y a beaucoup d'études, elles sont déjà longues, ça existe depuis les années 90, des études qui ont été faites sur justement l'intention, et on sait très bien que ça va booster parfois même jusqu'au système immunitaire. C'est juste exceptionnel. Donc ça, c'est notamment dans... Le bouquin de Sarbanes-Frébert, ça date d'il y a longtemps, des études qui ont été faites à l'université de Pittsburgh avec des moines tibétains et des religieuses pour voir aussi l'importance de la foi, donc l'intention de quelque chose. C'est toujours très, très important. Les neurosciences, aujourd'hui, ça me permet de donner plus de crédibilité, plus de légitimité à un métier, une méthode qui fonctionne. Ça fonctionne. Simplement, on n'a jamais dit pourquoi ni comment. mais on sait que ça marche. Ben non, c'est pas une preuve, ça. Donc aujourd'hui, par exemple, quand on parle du système neurovégétatif, on en a parlé tout à l'heure, par exemple sur la fibromyalgie, comment ça fonctionne ? On peut décrypter chaque exercice de sophrologie, c'est ce que je fais dans mes bouquins, je publie des bouquins là-dessus, pour expliquer dans tel exercice qu'est-ce qui est activé, qu'est-ce qui est désactivé, qu'est-ce qui est inhibé, etc. Ou sécréter au niveau des neurotransmetteurs, au niveau des... de certaines hormones. Aujourd'hui, on le sait que quand tu expires, par exemple, il y a un sentiment. Quand tu inspires, il y a une émotion. Là, c'est dans le sens Damasio du terme, bien entendu. Antonio Damasio qui a écrit beaucoup là-dessus. Mais à l'expire, par exemple, on sait très bien, ok, il y a le sentiment. Le sentiment de soi, c'est pas ésotérique. Quand je parle du sentiment de soi, je parle de l'antéroception. On sait très bien que c'est lié avec le système parasympathique, donc de la détente. Donc, on fait tomber des barrières. Pour faire quoi ? peut-être pour lâcher prise, on va mettre les mots qu'on veut, et peu importe. Le but, c'est de sentir, sentir ce qui est là. Et c'est ça qui vient rassurer toute la machine réduit stress. Comme on sait aujourd'hui comment ça fonctionne, je pense que ce serait une ineptie de continuer de faire les mêmes enseignements que dans les années 90 ou 2000 pour dire, vous allez voir, on va respirer et ça va aller. Ben non, on peut aussi expliquer ce qui se passe à l'inspire, à l'expire, tel ou tel mouvement, comme je te disais tout à l'heure, par exemple aussi le degré d'inclinaison de la colonne oberge. pour les niveaux de conscience.

  • Speaker #0

    C'est très intéressant de se poser ces questions, effectivement. Comment tu vois l'évolution de la sophrologie dans les prochaines années, et notamment son intégration dans le système de santé en France dont on a parlé ?

  • Speaker #1

    Il y a évidemment un énorme tournant dans le système de santé, ce qu'on appelle la santé intégrative. Ce n'est pas nouveau, les soins de support, ça a commencé en cancéro. Un petit coucou au docteur Toledano, qui est pionnier là-dedans et qui fait énormément de choses dans le cancer, bien entendu, pour apporter crédibilité aussi à tous ces soins de support. Il n'y a pas que la sophrologie, bien entendu, mais en cancéro, ils se sont très vite rendus compte qu'en complément des thérapeutiques en cours, Il y avait la socio-esthétique, par exemple. Il y avait l'hypnose, il y avait la relaxation, il y avait de la sophro, parce que ce n'est pas la même chose. Il y avait la diététique. Et tous ces professionnels qui tournent autour du parcours de soins du patient vont apporter leur petite touche supplémentaire. Donc, je pense clairement que la sophrologie a sa place, évidemment, en santé intégrative. Le deuxième, l'acronyme qui devient de plus en plus courant, c'est l'INM, l'intervention non médicamenteuse. J'espère le voir un jour de mon vivant, en tout cas j'y travaille, durement, parce qu'on est quelques-uns quand même à essayer de faire bouger les choses pour que la sophrologie soit, alors non pas enfermée ni encapsulée, mais un peu plus sérieuse, plus encadrée tout simplement. Ça fait 20 ans que je milite pour un ordre, un conseil de l'ordre par exemple. Tout le monde est d'accord, ce serait super, dès qu'on se met autour d'une table, tout le monde s'engueule, c'est juste improbable. Je me dis mais le but c'est d'avoir un métier structuré. encore une fois, pour rassurer le grand public. C'est important, ça.

  • Speaker #0

    Et les professionnels de santé ?

  • Speaker #1

    Mais voilà, pour travailler, je ne sais pas, si un médecin me fait confiance, moi aussi, je veux être digne de sa confiance, pas juste dire, allez, c'est bon, j'ai carte blanche, je peux faire ce que je veux. Ah non, ah bah non. Donc justement, c'est non seulement l'accueil du patient comme il se doit, mais aussi avoir un retour, un feedback ou un échange, en tout cas, avec le professionnel de santé. Donc ça, ça fait vraiment partie des... tournants d'évolution, en tout cas des choses. Et puis, comme on en parlait tout à l'heure aussi, l'agrément. Je fonde un petit peu d'espoir, je ne vais pas le cacher, pour apporter un peu plus de validation scientifique aussi, à une méthode qui est parfois encore considérée comme on respire, ça va mieux, parce qu'il y a un arc-en-ciel. Alors on n'en est plus là, et heureusement.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux me rapporter une de tes expériences personnelles avec un de tes patients, où tu as vécu un moment étonnant, voire improbable, où tu as constaté ta discipline, la sophrologie ? transformer la vie de quelqu'un pour qu'on puisse un petit peu se faire une idée. Ma question est volontairement un petit peu spectaculaire, mais peut-être que tu peux me rapporter un patient tout à fait standard, un truc quotidien de ta patientèle, de ta clientèle, où tu vois une amélioration d'un patient qui se souffre d'un symptôme que tu arrives, avec la sophrologie, avec le temps, avec l'attention, avec la prise de conscience à améliorer.

  • Speaker #1

    Il y a beaucoup de choses. T'imagines en 25 ans, J'ai rencontré pas mal de monde. Il y a un point commun avec tous les patients, c'est qu'il n'y a pas de magie. Il n'y a rien de miraculeux. Surtout, il ne faut pas y croire, le côté magique, ça va se passer tout seul. Non, il faut évidemment la répétition des exercices. Alors oui, c'est une question spectaculaire, mais je vais te répondre avec un truc assez rigolo. Notamment, je suis spécialisé en fibromyalgie, le cours Sophorogy et Fibromyalgie, c'est moi qui le propose en France. Une patiente fibromyalgique, forcément, je vais te parler d'elle. Après la séance de sophro, donc il se passe plein de choses pendant la séance, on prend conscience de pas mal de choses, et après la séance de sophrologie, ça fait partie du processus, on fait ce qu'on appelle une phénodescription. C'est la description des phénomènes ressentis dans le corps. Genre des débriefs, qu'est-ce qui s'est passé dans votre corps pendant la séance. Et là, cette fois-là, on est à peu près à la sixième, septième séance, et je la vois à un visage très fermé. Je ne parle pas, parce que je lui dis qu'à la fin de la séance, je ne parle pas. Par contre, je... Je l'écoute et je vois que vraiment pas content, colère. Donc je la sens presque enfermée là-dedans, je lui dis ça va ? Un peu côté vous êtes sûr que ça va ? parce que ça n'a pas l'air. Elle me dit non, ça va pas du tout, j'ai rien senti dans la séance Bon, je me dis d'habitude j'ai plein de trucs, je ressens plein de trucs là Et ça a duré longtemps. Alors je regarde le truc parce que j'enregistre chaque pratique et je lui dis ça a duré 14 minutes et quelques Je ne sais plus combien, 14-22. Et je n'ai rien senti. Mais vraiment, tu vois, un peu presque en pétard, un peu en agro aussi, rouvré, un peu gilet jaune, un peu pas content. Je dis, bon, alors, je vois le truc arriver. Je dis, mais vous n'avez rien senti, rien du tout. Donc, je leur ajoute une petite louche. Puis elle me dit, vous ne comprenez rien, je viens de vous le dire. Je vous dis, je n'ai rien senti du tout. Là, je sens bien que... Alors, je la regarde très gentiment et qu'un petit soir, je lui dis... Même pas une douleur. Et là, à peu près la même réaction que toi, avec les yeux qui s'ouvrent. Et je lui dis... Et ça fait quoi ? Et là, elle me dit, alors là, et là, voilà. Il y a un truc qui se passe là. Et elle me dit, ben là, je viens de prendre conscience que je peux sentir, que je peux ne rien sentir. Oh,

  • Speaker #0

    magnifique !

  • Speaker #1

    Et il n'y a rien de magique, parce que ce n'est pas cette séance-là, ce n'est pas ce protocole-là qui matche, c'est toutes les expériences d'avant, la répétition de ces exercices. Tu sais, quand un patient va mieux, je lui dis, c'est bien fait pour moi. Donc, pour te dire à quel point il n'y a pas de contre-transfert, il n'y a pas d'encouragement. Allez, Micheline, ça va me faire du bien aussi. Non, non, non. Si Micheline va mieux, c'est bien fait pour elle. À chaque fois, c'est ce que je dis. C'est ce que j'écris dans mon bouquin. J'ai fait énormément de récits comme ça avec des personnes qui ont des prises de conscience et qui font Oh, je vous raconte un truc. J'ai découvert que j'avais une tête. Pardon ? Vous allez vous moquer de moi, mais j'ai senti que j'avais une tête. Je dis Pourtant, vous le saviez avant. Ouais. Mais là, vous l'avez senti. Ben oui. Vous me dites, ça fait quoi ? Ah ben, ça change tout. Voilà. Et ça, qui est-ce qui me dit ça ? Amigraine. Ah, ouais, d'accord, ok. Donc, l'appropriation de son schéma corporel, ce n'est pas juste une théorie dans un bouquin. Donc, encore une fois, avec des outils à chaque fois adaptés, à chaque fois ajustés, c'est ça qui est important, on va pouvoir à chaque fois faire prendre conscience de ce qui se passe. Et quand il y a un truc qui se passe bien, t'es gagné.

  • Speaker #0

    Je veux qu'on ait au cœur de ton métier prendre conscience avec une attention volontaire. Arnaud, c'était un épisode passionnant. Je te remercie beaucoup. Pour finir, en tant que sophrologue, est-ce que tu aurais des conseils à donner à un médecin généraliste pour ses propres patients, voire même pour sa santé personnelle ?

  • Speaker #1

    Eh bien, exactement ça. Le premier truc, le premier conseil, évidemment, c'est de considérer la sophrologie comme une approche complémentaire. de faire tomber des barrières avec, si j'en vois chez une sophrologue, ils vont me faire des trucs avec une prière à la lune, je ne sais pas quoi. Il y a de moins en moins d'ésotérisme et ça, c'est tant mieux. Mais merci de le poser parce qu'en 2022, j'ai lancé le premier hashtag qui soigne les soignants et c'était pour moi une chose naturelle que d'accompagner des collectifs. Une petite pensée pour le collectif Santé en danger que tu connais, qui est dirigé et présidé par Arnaud Chiche, qui est un de mes amis. où j'ai à cœur d'accompagner des professionnels de santé, alors des médecins, des infirmières, des infirmières de bloc aussi, qui sont complètement lessivés, par nom de l'expression, mais vraiment, qui sont dans des états proches du burn-out, et qui viennent juste passer quelques heures en formation chez nous pour avoir des outils. Alors au début, c'est rigolo parce qu'ils le disent tous à la fin. Ils ne disent pas au début, j'ai vu de la renouvelure, je suis rentré. Mais à la fin, ils disent tous, en fait... faut que je vous avoue un truc, j'étais venu pour avoir des outils pour mes patients mais finalement, tu vois arriver le truc bah c'est pour moi en fait, donc oui le message évidemment pour les médecins généralistes qui sont une petite pensée pour eux parce que 70 personnes par jour, enfin à un moment on dit mais comment c'est possible, moi j'en ai qui viennent en consultation qui me disent j'ai même pas le temps de faire sortir l'autre il y en a déjà un qui est rentré j'ai pas deux minutes même pour les pisser c'est des conditions de travail abominables Et on n'est pas dans certains cabinets où, ah non, 16h30, je ferme, je vais aller chercher mes enfants. Non, non, non, ça n'existe pas vraiment ça. Il y a encore ce déjouement humain, mais de prendre soin de vous, chacun, chacune, pitié. Si personne ne prend soin de vous, quelle va être la qualité de vos soins ? C'est ça la question. J'interviens en IFSI, en IFAS, pour former les infirmières et les aides-soignants. Et je dis, quand vous rentrez dans la chambre du patient, vous vous débarquez avec quoi ? Ce sera peut-être la seule... personne que le patient va rencontrer, c'est vous en fait. Mais dans quel état vous arrivez ? Vous débarquez avec quoi ? Avec quoi ? J'en ai marre, cette météo pourrie, je vais pas bien. Vous donnez quoi à votre patient ? C'est ça la question. Je le dis pas sans émotion. C'est quelque chose d'important. Vraiment. Donc prendre soin de soi, c'est la chose la plus difficile au monde. C'est pour ça qu'il faut commencer avec des outils très simples. Et ça peut être quelques secondes. Une minute d'exercice peut suffire. Vraiment.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. A bientôt Arnaud. Vous trouverez le lien dans les notes de l'épisode. A bientôt !

Description

Dans cet épisode, je reçois Arnaud Hayaert, sophrologue, formateur, auteur et directeur d’école de sophrologie, pour découvrir la sophrologie: une discipline qui intrigue souvent les médecins généralistes.


🌱 Créée en 1960 par le Dr Alfonso Caycedo, la sophrologie repose sur l'intéroception, c'est-à-dire la perception consciente de ses sensations corporelles. Loin d’être une simple relaxation, cette discipline vise à renforcer le lien entre corps et esprit.


🩺 Mon invité partage avec moi des études récentes indiquant des bénéfices pour les patients souffrant notamment de troubles du sommeil, d'anxiété, et d'acouphènes. Ces effets restent à approfondir par des recherches supplémentaires, mais les premiers résultats de ces études sont encourageants.


🧠 Comment ça fonctionne ? La sophrologie mobilise des processus neurophysiologiques, notamment par la régulation du système nerveux autonome lors de la respiration et de la concentration sur les sensations. Avec les avancées en neurosciences, on comprend mieux pourquoi cette discipline peut réellement aider à diminuer le stress et à améliorer la qualité de vie.


🛡️ Comme toute pratique, la sophrologie nécessite une formation rigoureuse pour éviter des dérives. Arnaud milite pour un encadrement strict et des évaluations régulières, garantissant des standards de sécurité pour le patient. Son but est clair: standardiser les pratiques de la sophrologie pour permettre la réalisation d'études fiables, et produire un agrément reconnu nationalement pour les praticiens en sophrologie.


⚕️Quelques minutes de pratique peuvent suffire pour améliorer son bien-être, et ainsi renforcer la qualité des soins offerts aux patients... et à soi-même.


Les études que nous avons mentionnées dans l'épisode:

https://www.inserm.fr/rapport/evaluation-de-lefficacite-et-de-la-securite-de-la-sophrologie-2020/

https://www.chambre-syndicale-sophrologie.fr/acouphenes-une-scientifique-valide-lefficacite-de-la-sophrologie/

https://sciencepost.fr/en-france-les-bienfaits-de-la-sophrologie-ont-fait-lobjet-de-plusieurs-etudes/


Ce podcast est destiné aux médecins. Il incombe aux auditeurs professionnels de santé de vérifier et d'évaluer la pertinence des informations délivrées dans leur pratique médicale. Super Docteur ne saurait être tenu responsable de toute action ou omission faite sur la base des informations fournies dans ce podcast. Nous encourageons les auditeurs à consulter des ressources appropriées pour des conseils médicaux spécifiques à leur pratique.


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Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Le podcast qui vous transmet les recommandations de bonne pratique et les résultats des grandes études qui vont changer vos habitudes. Super Docteur, c'est la découverte de méthodes de soins innovantes et des interviews de soignants inspirants qui boosteront votre motivation. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Bonjour à tous et bienvenue dans Super Docteur. Et aujourd'hui, je vous... propose de plonger dans le fabuleux monde de la sophrologie. Dans le premier épisode de cette petite série, vous avez pu découvrir mon invité, Arnaud Hayard, sophrologue, formateur, auteur, directeur d'école, et il nous a présenté ce qu'est la sophrologie. On a parlé des bases scientifiques de sa discipline. Dans ce deuxième épisode, je vous propose de parler avec lui des indications de la sophrologie et on a surtout essayé de répondre à l'épineuse question, la sophrologie a-t-elle sa place dans le milieu médical ? Comme d'habitude, mon invité va prodiguer ses conseils à appliquer dès demain au cabinet de médecine générale. Je vous souhaite une excellente écoute et si mon travail vous plaît, s'il fait écho à votre pratique, je vous serai extrêmement reconnaissant que vous puissiez le partager à une de vos consoeurs ou un de vos confrères. Donc tu parles souvent de neurosciences dans ta pratique, j'ai remarqué, ça a priori ça t'intéresse énormément. Comment ta discipline, la sophrologie, s'appuie sur ces découvertes récentes ?

  • Speaker #1

    C'est quelque chose d'important pour moi de poser, comme je dis toujours, les sous-titres. Alors la CNV, la communication non violente, fait partie aussi des sous-titres. Quand on parlait avec les sous-titres pour dire, non, ce n'est pas ça que je voulais dire. Mais là, c'est des sous-titres non pas de ce que je voulais dire, mais de comment ça fonctionne vraiment. Et ça, c'est juste extraordinaire. On n'est plus aujourd'hui dans une transmission, aussi bien dans la formation qu'en consultation, de se dire, alors on va faire ça et puis vous allez voir, c'est trop génial. Non, on n'est pas là pour conditionner, bien entendu. Mais d'expliquer comment ça fonctionne à l'intérieur, c'est déjà aller un petit peu mieux. Il y a une étude qui a été faite justement, on parle de neurosciences, justement sur l'explication d'un traitement. L'explication d'un traitement avec les effets secondaires, l'effet primaire, t'en parlais tout à l'heure. Et un groupe test qui a été vraiment encadré avec un médecin qui a dit, voilà, je vais vous expliquer maintenant comment fonctionne vraiment votre traitement, comment fonctionne la molécule. Juste ça. Pas pour dire ça va aller mieux. effet primaire, effet secondaire, la totale. L'autre, on ne leur a rien dit du tout. Et un des deux groupes qui va mieux, évidemment, c'est celui avec les explications. Quand on sait ce qu'on prend, il y a aussi une intention, même s'il n'y a pas une attente. L'intention joue énormément. Il y a beaucoup d'études, elles sont déjà longues, ça existe depuis les années 90, des études qui ont été faites sur justement l'intention, et on sait très bien que ça va booster parfois même jusqu'au système immunitaire. C'est juste exceptionnel. Donc ça, c'est notamment dans... Le bouquin de Sarbanes-Frébert, ça date d'il y a longtemps, des études qui ont été faites à l'université de Pittsburgh avec des moines tibétains et des religieuses pour voir aussi l'importance de la foi, donc l'intention de quelque chose. C'est toujours très, très important. Les neurosciences, aujourd'hui, ça me permet de donner plus de crédibilité, plus de légitimité à un métier, une méthode qui fonctionne. Ça fonctionne. Simplement, on n'a jamais dit pourquoi ni comment. mais on sait que ça marche. Ben non, c'est pas une preuve, ça. Donc aujourd'hui, par exemple, quand on parle du système neurovégétatif, on en a parlé tout à l'heure, par exemple sur la fibromyalgie, comment ça fonctionne ? On peut décrypter chaque exercice de sophrologie, c'est ce que je fais dans mes bouquins, je publie des bouquins là-dessus, pour expliquer dans tel exercice qu'est-ce qui est activé, qu'est-ce qui est désactivé, qu'est-ce qui est inhibé, etc. Ou sécréter au niveau des neurotransmetteurs, au niveau des... de certaines hormones. Aujourd'hui, on le sait que quand tu expires, par exemple, il y a un sentiment. Quand tu inspires, il y a une émotion. Là, c'est dans le sens Damasio du terme, bien entendu. Antonio Damasio qui a écrit beaucoup là-dessus. Mais à l'expire, par exemple, on sait très bien, ok, il y a le sentiment. Le sentiment de soi, c'est pas ésotérique. Quand je parle du sentiment de soi, je parle de l'antéroception. On sait très bien que c'est lié avec le système parasympathique, donc de la détente. Donc, on fait tomber des barrières. Pour faire quoi ? peut-être pour lâcher prise, on va mettre les mots qu'on veut, et peu importe. Le but, c'est de sentir, sentir ce qui est là. Et c'est ça qui vient rassurer toute la machine réduit stress. Comme on sait aujourd'hui comment ça fonctionne, je pense que ce serait une ineptie de continuer de faire les mêmes enseignements que dans les années 90 ou 2000 pour dire, vous allez voir, on va respirer et ça va aller. Ben non, on peut aussi expliquer ce qui se passe à l'inspire, à l'expire, tel ou tel mouvement, comme je te disais tout à l'heure, par exemple aussi le degré d'inclinaison de la colonne oberge. pour les niveaux de conscience.

  • Speaker #0

    C'est très intéressant de se poser ces questions, effectivement. Comment tu vois l'évolution de la sophrologie dans les prochaines années, et notamment son intégration dans le système de santé en France dont on a parlé ?

  • Speaker #1

    Il y a évidemment un énorme tournant dans le système de santé, ce qu'on appelle la santé intégrative. Ce n'est pas nouveau, les soins de support, ça a commencé en cancéro. Un petit coucou au docteur Toledano, qui est pionnier là-dedans et qui fait énormément de choses dans le cancer, bien entendu, pour apporter crédibilité aussi à tous ces soins de support. Il n'y a pas que la sophrologie, bien entendu, mais en cancéro, ils se sont très vite rendus compte qu'en complément des thérapeutiques en cours, Il y avait la socio-esthétique, par exemple. Il y avait l'hypnose, il y avait la relaxation, il y avait de la sophro, parce que ce n'est pas la même chose. Il y avait la diététique. Et tous ces professionnels qui tournent autour du parcours de soins du patient vont apporter leur petite touche supplémentaire. Donc, je pense clairement que la sophrologie a sa place, évidemment, en santé intégrative. Le deuxième, l'acronyme qui devient de plus en plus courant, c'est l'INM, l'intervention non médicamenteuse. J'espère le voir un jour de mon vivant, en tout cas j'y travaille, durement, parce qu'on est quelques-uns quand même à essayer de faire bouger les choses pour que la sophrologie soit, alors non pas enfermée ni encapsulée, mais un peu plus sérieuse, plus encadrée tout simplement. Ça fait 20 ans que je milite pour un ordre, un conseil de l'ordre par exemple. Tout le monde est d'accord, ce serait super, dès qu'on se met autour d'une table, tout le monde s'engueule, c'est juste improbable. Je me dis mais le but c'est d'avoir un métier structuré. encore une fois, pour rassurer le grand public. C'est important, ça.

  • Speaker #0

    Et les professionnels de santé ?

  • Speaker #1

    Mais voilà, pour travailler, je ne sais pas, si un médecin me fait confiance, moi aussi, je veux être digne de sa confiance, pas juste dire, allez, c'est bon, j'ai carte blanche, je peux faire ce que je veux. Ah non, ah bah non. Donc justement, c'est non seulement l'accueil du patient comme il se doit, mais aussi avoir un retour, un feedback ou un échange, en tout cas, avec le professionnel de santé. Donc ça, ça fait vraiment partie des... tournants d'évolution, en tout cas des choses. Et puis, comme on en parlait tout à l'heure aussi, l'agrément. Je fonde un petit peu d'espoir, je ne vais pas le cacher, pour apporter un peu plus de validation scientifique aussi, à une méthode qui est parfois encore considérée comme on respire, ça va mieux, parce qu'il y a un arc-en-ciel. Alors on n'en est plus là, et heureusement.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux me rapporter une de tes expériences personnelles avec un de tes patients, où tu as vécu un moment étonnant, voire improbable, où tu as constaté ta discipline, la sophrologie ? transformer la vie de quelqu'un pour qu'on puisse un petit peu se faire une idée. Ma question est volontairement un petit peu spectaculaire, mais peut-être que tu peux me rapporter un patient tout à fait standard, un truc quotidien de ta patientèle, de ta clientèle, où tu vois une amélioration d'un patient qui se souffre d'un symptôme que tu arrives, avec la sophrologie, avec le temps, avec l'attention, avec la prise de conscience à améliorer.

  • Speaker #1

    Il y a beaucoup de choses. T'imagines en 25 ans, J'ai rencontré pas mal de monde. Il y a un point commun avec tous les patients, c'est qu'il n'y a pas de magie. Il n'y a rien de miraculeux. Surtout, il ne faut pas y croire, le côté magique, ça va se passer tout seul. Non, il faut évidemment la répétition des exercices. Alors oui, c'est une question spectaculaire, mais je vais te répondre avec un truc assez rigolo. Notamment, je suis spécialisé en fibromyalgie, le cours Sophorogy et Fibromyalgie, c'est moi qui le propose en France. Une patiente fibromyalgique, forcément, je vais te parler d'elle. Après la séance de sophro, donc il se passe plein de choses pendant la séance, on prend conscience de pas mal de choses, et après la séance de sophrologie, ça fait partie du processus, on fait ce qu'on appelle une phénodescription. C'est la description des phénomènes ressentis dans le corps. Genre des débriefs, qu'est-ce qui s'est passé dans votre corps pendant la séance. Et là, cette fois-là, on est à peu près à la sixième, septième séance, et je la vois à un visage très fermé. Je ne parle pas, parce que je lui dis qu'à la fin de la séance, je ne parle pas. Par contre, je... Je l'écoute et je vois que vraiment pas content, colère. Donc je la sens presque enfermée là-dedans, je lui dis ça va ? Un peu côté vous êtes sûr que ça va ? parce que ça n'a pas l'air. Elle me dit non, ça va pas du tout, j'ai rien senti dans la séance Bon, je me dis d'habitude j'ai plein de trucs, je ressens plein de trucs là Et ça a duré longtemps. Alors je regarde le truc parce que j'enregistre chaque pratique et je lui dis ça a duré 14 minutes et quelques Je ne sais plus combien, 14-22. Et je n'ai rien senti. Mais vraiment, tu vois, un peu presque en pétard, un peu en agro aussi, rouvré, un peu gilet jaune, un peu pas content. Je dis, bon, alors, je vois le truc arriver. Je dis, mais vous n'avez rien senti, rien du tout. Donc, je leur ajoute une petite louche. Puis elle me dit, vous ne comprenez rien, je viens de vous le dire. Je vous dis, je n'ai rien senti du tout. Là, je sens bien que... Alors, je la regarde très gentiment et qu'un petit soir, je lui dis... Même pas une douleur. Et là, à peu près la même réaction que toi, avec les yeux qui s'ouvrent. Et je lui dis... Et ça fait quoi ? Et là, elle me dit, alors là, et là, voilà. Il y a un truc qui se passe là. Et elle me dit, ben là, je viens de prendre conscience que je peux sentir, que je peux ne rien sentir. Oh,

  • Speaker #0

    magnifique !

  • Speaker #1

    Et il n'y a rien de magique, parce que ce n'est pas cette séance-là, ce n'est pas ce protocole-là qui matche, c'est toutes les expériences d'avant, la répétition de ces exercices. Tu sais, quand un patient va mieux, je lui dis, c'est bien fait pour moi. Donc, pour te dire à quel point il n'y a pas de contre-transfert, il n'y a pas d'encouragement. Allez, Micheline, ça va me faire du bien aussi. Non, non, non. Si Micheline va mieux, c'est bien fait pour elle. À chaque fois, c'est ce que je dis. C'est ce que j'écris dans mon bouquin. J'ai fait énormément de récits comme ça avec des personnes qui ont des prises de conscience et qui font Oh, je vous raconte un truc. J'ai découvert que j'avais une tête. Pardon ? Vous allez vous moquer de moi, mais j'ai senti que j'avais une tête. Je dis Pourtant, vous le saviez avant. Ouais. Mais là, vous l'avez senti. Ben oui. Vous me dites, ça fait quoi ? Ah ben, ça change tout. Voilà. Et ça, qui est-ce qui me dit ça ? Amigraine. Ah, ouais, d'accord, ok. Donc, l'appropriation de son schéma corporel, ce n'est pas juste une théorie dans un bouquin. Donc, encore une fois, avec des outils à chaque fois adaptés, à chaque fois ajustés, c'est ça qui est important, on va pouvoir à chaque fois faire prendre conscience de ce qui se passe. Et quand il y a un truc qui se passe bien, t'es gagné.

  • Speaker #0

    Je veux qu'on ait au cœur de ton métier prendre conscience avec une attention volontaire. Arnaud, c'était un épisode passionnant. Je te remercie beaucoup. Pour finir, en tant que sophrologue, est-ce que tu aurais des conseils à donner à un médecin généraliste pour ses propres patients, voire même pour sa santé personnelle ?

  • Speaker #1

    Eh bien, exactement ça. Le premier truc, le premier conseil, évidemment, c'est de considérer la sophrologie comme une approche complémentaire. de faire tomber des barrières avec, si j'en vois chez une sophrologue, ils vont me faire des trucs avec une prière à la lune, je ne sais pas quoi. Il y a de moins en moins d'ésotérisme et ça, c'est tant mieux. Mais merci de le poser parce qu'en 2022, j'ai lancé le premier hashtag qui soigne les soignants et c'était pour moi une chose naturelle que d'accompagner des collectifs. Une petite pensée pour le collectif Santé en danger que tu connais, qui est dirigé et présidé par Arnaud Chiche, qui est un de mes amis. où j'ai à cœur d'accompagner des professionnels de santé, alors des médecins, des infirmières, des infirmières de bloc aussi, qui sont complètement lessivés, par nom de l'expression, mais vraiment, qui sont dans des états proches du burn-out, et qui viennent juste passer quelques heures en formation chez nous pour avoir des outils. Alors au début, c'est rigolo parce qu'ils le disent tous à la fin. Ils ne disent pas au début, j'ai vu de la renouvelure, je suis rentré. Mais à la fin, ils disent tous, en fait... faut que je vous avoue un truc, j'étais venu pour avoir des outils pour mes patients mais finalement, tu vois arriver le truc bah c'est pour moi en fait, donc oui le message évidemment pour les médecins généralistes qui sont une petite pensée pour eux parce que 70 personnes par jour, enfin à un moment on dit mais comment c'est possible, moi j'en ai qui viennent en consultation qui me disent j'ai même pas le temps de faire sortir l'autre il y en a déjà un qui est rentré j'ai pas deux minutes même pour les pisser c'est des conditions de travail abominables Et on n'est pas dans certains cabinets où, ah non, 16h30, je ferme, je vais aller chercher mes enfants. Non, non, non, ça n'existe pas vraiment ça. Il y a encore ce déjouement humain, mais de prendre soin de vous, chacun, chacune, pitié. Si personne ne prend soin de vous, quelle va être la qualité de vos soins ? C'est ça la question. J'interviens en IFSI, en IFAS, pour former les infirmières et les aides-soignants. Et je dis, quand vous rentrez dans la chambre du patient, vous vous débarquez avec quoi ? Ce sera peut-être la seule... personne que le patient va rencontrer, c'est vous en fait. Mais dans quel état vous arrivez ? Vous débarquez avec quoi ? Avec quoi ? J'en ai marre, cette météo pourrie, je vais pas bien. Vous donnez quoi à votre patient ? C'est ça la question. Je le dis pas sans émotion. C'est quelque chose d'important. Vraiment. Donc prendre soin de soi, c'est la chose la plus difficile au monde. C'est pour ça qu'il faut commencer avec des outils très simples. Et ça peut être quelques secondes. Une minute d'exercice peut suffire. Vraiment.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. A bientôt Arnaud. Vous trouverez le lien dans les notes de l'épisode. A bientôt !

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