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Super Docteur - médecine générale

2/2 Prescrire la longévité ? Ce que dit la science sur les Zones Bleues

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12min |08/05/2025
Play
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12min |08/05/2025
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Description

🎙️ Les Zones Bleues : peut-on s’en inspirer en médecine générale ?
Invité : Dr Maxime Léger, médecin anesthésiste-réanimateur à l’hôpital UCSF de San Francisco, auteur de la newsletter “À la Source”.


👉 Abonnez-vous à la newsletter Super Récap’ pour recevoir un mail à lire en 1mn récapitulant les grands points des épisodes de la semaine (c'est gratuit et sans spam!): https://superdocteur.substack.com/


Et si la longévité n’était pas qu’une question de génétique ? Dans cet épisode en deux parties, nous explorons le concept des Zones Bleues, ces régions où l’on vit étonnamment longtemps, popularisé par Dan Buettner et National Geographic.

Aux côtés de Maxime Léger, nous analysons les 9 piliers des Zones Bleues : alimentation majoritairement végétale, mouvement naturel, gestion du stress, lien social… Quels enseignements pratiques tirer de ces modes de vie ? Comment intégrer ces principes dans notre pratique de médecins généralistes, face aux contraintes du quotidien ?


Dans la première partie, nous revenons sur :

  • L’histoire et la définition des Zones Bleues

  • Les études à l’origine du concept

  • Les critiques sur la fiabilité des données et les biais de confirmation

  • Ce que la science valide… et ce qu’elle nuance


Dans la seconde partie, place à la pratique :

✅ Quels piliers sont les plus intéressants pour nos patients ?
✅ Comment accompagner des changements de mode de vie réalistes et durables ?
✅ Peut-on prescrire un “mode de vie Zones Bleues” en consultation ?
✅ Quelles limites et quels écueils éviter ?

Un épisode pour passer du mythe à l’action, et réfléchir ensemble à notre rôle de médecin dans la prévention et la longévité.


👉 Vous aimerez cet épisode si vous vous interrogez sur :

  • La médecine préventive et proactive

  • Les interventions non médicamenteuses

  • L’alimentation santé et l’activité physique quotidienne

  • Le rôle du lien social et du sens de la vie sur la santé


zones bleues, longévité, médecine préventive, lifestyle medicine, Okinawa, Nicoya, Ikaria, Sardinia, Loma Linda, Buettner, conseils pratiques, santé publique, médecine générale, intervention non médicamenteuse, habitudes de vie, prévention, alimentation, gestion du stress.


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Insta:

https://www.instagram.com/dr.matthieu.cantet


Youtube:

https://www.youtube.com/channel/UCbZG3thgg8pWjhv-1Ksh1AA


Linkedin:

https://www.linkedin.com/in/matthieu-cantet-4a5591294/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Le podcast qui vous transmet les recommandations de bonne pratique et les résultats des grandes études qui vont changer vos habitudes. Super Docteur, c'est la découverte de méthodes de soins innovantes et des interviews de soignants inspirants qui boosteront votre motivation. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Bonjour à tous et bienvenue dans Super Docteur. Aujourd'hui, on retrouve le docteur Maxime Léger, médecin anesthésiste réanimateur à l'hôpital UCSF de San Francisco, passionné de médecine proactive et auteur de la newsletter scientifique « À la source » . Dans cet entretien, nous explorons ensemble le concept des zones bleues, ces régions du monde où l'on vit étonnamment longtemps. Dans la première partie, Maxime nous a expliqué l'origine et les grandes lignes du concept, les critiques sur la fiabilité des données, mais aussi ce que la science nous dit vraiment sur ces populations. Dans cet épisode, nous allons... passer à l'application concrète ? Quels principes des zones bleues sont les plus intéressants à intégrer dans notre pratique de médecin généraliste ? Et comment accompagner nos patients vers des choix de vie plus sains et durables sans tomber dans les injonctions ou le dogme ? Je vous propose de poursuivre cette conversation passionnante avec Maxime et comme toujours, si vous voulez m'aider simplement, vous pouvez commencer à vous abonner à mon podcast comme ça vous ne raterez par ailleurs aucun de ces épisodes.

  • Speaker #1

    On peut... Comme tu le dis, questionner longuement nos patients, ça je crois que ce n'est pas un scoop, c'est vraiment une recette qui marche à tous les coups dans nos métiers du soin. Donc je comprends qu'on peut leur poser des questions sur l'alimentation, voir ce qu'il y a dans leur assiette,

  • Speaker #0

    sur leur activité physique. Il y a quand même des principes un petit peu plus touchy,

  • Speaker #1

    comme trouver un sens à sa vie, être dans une communauté, parler de spiritualité. Ça, on sait que ça marche. C'est d'ailleurs recommandé par le Collège des médecins intégratifs dans son dernier ouvrage. de promouvoir l'activité spirituelle, parce qu'on sait qu'avoir une spiritualité, c'est bon pour la santé. Et du coup, je constate que c'est quand même un peu plus touchy que recommander de bien manger des produits bruts, d'alimentation végétale, etc. C'est différent. Est-ce que tu aurais une astuce pour aborder ces dimensions, peut-être un peu plus philosophiques ou sociales avec nos patients, parce qu'on a moins l'habitude de ça ? Comment est-ce que tu fais, toi, en pratique ?

  • Speaker #2

    Est-ce que tu as des astuces là-dessus ? Aure. Non, je n'ai pas d'astuce. C'est sûr que c'est compliqué. Est-ce que c'est des choses qu'on n'a pas forcément enseignées ? C'est des choses sur lesquelles on a moins été entraîné ? Non, là-dessus, je n'ai pas de recette magique. Je pense qu'en fait, il ne faut pas avoir peur de lancer une discussion simple avec nos patients. Et comme je l'ai dit, simplement ouvrir la communication, la discussion là-dessus, sans trop être intrusif parce que la difficulté, c'est... lorsqu'on touche à ce type de domaine, c'est d'avoir peur d'être intrusif. Mais de manière générale, les patients sont assez ouverts pour discuter de ça. Ceux qui ont de la spiritualité, ceux qui sont croyants, ceux qui sont pratiquants, ils sont assez ouverts à discuter de ça. Je pense qu'il faut simplement ouvrir la discussion, poser la question. Est-ce que vous avez une pratique religieuse ? Est-ce que vous êtes pratiquant d'une religion ? Est-ce que vous... Je pense que c'est juste des discussions, des simples questions qu'on peut ouvrir. Et encore une fois, juste ouvrir ces domaines-là permet ensuite d'obtenir des leviers, des pratiques, des routines, des habitudes sur lesquelles on peut ensuite s'appuyer pour donner les concepts de santé préventive. C'est en ça que je pense que c'est intéressant d'aborder ces thèmes-là. Je comprends, j'entends qu'il y a des peurs et des craintes de se lancer sur ces sujets qui peuvent être glissants. mais encore une fois je pense que ça reste important, restons simples sans être trop intrusifs et tout va bien se passer

  • Speaker #1

    Excellent Est-ce que tu connais des exemples pratiques d'initiatives locales des projets qui s'inspirent des zones bleues est-ce que tu en as en tête est-ce que ça existe quelque part dans le monde est-ce qu'il y en aurait qui pourraient être adaptés à une communauté de patients ou qu'on pourrait mettre en oeuvre en pratique est-ce que tu en as en tête Tu aurais entendu parler de ça ?

  • Speaker #2

    En tout cas, Dan Butner, lui, a créé sa société ici, Blue Zone, qui propose, via des très grosses rémunérations, de repenser l'organisation des municipalités aux États-Unis. Cernon ! En fait, il s'est fait pas mal d'argent là-dessus et il propose de réorganiser les municipalités. En vrai, c'est assez intelligent parce que... Il revoit le programme nutritionnel des cantines scolaires, il réorganise la ville, la mobilité centrée sur la marche et la mobilité via des vélos. En fait, c'est des principes simples, mais qui sont... Très, très, très efficace. Donc après, au niveau des données, ces données à lui, elles viennent de là. Donc ça semble être très efficace. Ça diminue la prévalence de diabète, de maladies cardiovasculaires. Voilà, ça semble très sain. Encore une fois, ce ne sont pas des données scientifiques publiées, donc je ne sais pas. Mais ça a l'air assez efficace. En dehors de ça, il n'y a pas vraiment d'initiative très centrée blousonne. Mais il y a quand même des volontés de santé publique un peu partout dans le monde et des municipalités qui essayent de promouvoir la marche et de promouvoir l'activité en vélo, promouvoir l'activité physique, qui essayent d'organiser des cours de cuisine. Tout ça, je pense que c'est des choses qui, à plus petite échelle, on va dire au niveau d'une ville, sont des choses intéressantes. Après, nous, pour notre quotidien de médecin, comment on peut mettre en place ce genre d'initiatives ? Je n'ai pas de connaissances. encore une fois, je n'ai pas connaissance, moi, de choses très organisées. J'ai l'impression que c'est plutôt des initiatives individuelles, en tout cas au niveau de centres, de maisons de santé individuelles. Je sais qu'il y a des associations de patients qui essayent d'organiser, comme je l'ai dit, des groupes de marche hebdomadaires, ce qui crée d'une part l'activité physique, mais ce qui crée aussi l'aspect communautaire. Donc, retrouver le même groupe, tous les jours, donc ça, c'est des choses toutes les semaines, ça, ça crée des... une activité et un soutien social. Donc on associe les différents bénéfices, donc c'est intéressant. Je pense que les cours de cuisine, c'est aussi une autre forme intéressante d'activité communautaire et qui permet aussi de s'informer sur ce qui est nutritionnellement intéressant, ce qui permet d'améliorer sa santé au quotidien. Après nous, en tant que médecin, je pense que déjà informer et promouvoir sur ce genre d'initiative, c'est quelque chose d'intéressant. Après si on veut aller plus loin, pourquoi pas lancer un... dans ses sessions de marche avec certains patients ou identifier un patient qui semble être motivé par l'associatif et le bénévolat et s'associer à lui pour organiser ce genre d'initiative. Je pense que ça peut déjà être des pistes utiles et intéressantes.

  • Speaker #1

    C'est clair, c'est une excellente idée. Maxime, je te remercie. Si tu devais retenir un seul message clé ou une ordonnance style Blue Zone à transmettre à nos patients demain au cabinet, qu'est-ce que tu mettrais dessus ? C'est vrai qu'on peut faire des ordonnances, c'est quelque chose de sous-côté, mais conseiller des interventions non médicamenteuses à l'oral, c'est bien, mais les mettre par écrit, ça a une valeur un peu symbolique d'être écrit sur une ordonnance. Je le conseille toujours, je le fais en pratique et ça marche très bien parce que c'est ordonné par le médecin et c'est beaucoup plus puissant qu'un conseil en l'air comme ça. Qu'est-ce que tu mettrais sur cette ordonnance ?

  • Speaker #2

    C'est hyper intéressant, je suis assez d'accord avec toi. Je pense que quelque chose d'écrit, ça permet de... un peu gravé dans le marbre les principes qui auraient été étiquetés. Donc c'est compliqué de retenir un seul point qui est généralisable à tout le monde. Encore une fois, moi je me reposerai sur ces trois gros piliers qui me sont intéressants, c'est-à-dire le mouvement, l'alimentation, nutrition et la communauté. Je pense qu'il faut savoir l'adapter un peu au retour du patient qui a été fait, mais je pense que si on arrive à mettre trois points, en miroir à ces concepts-là, ça peut être intéressant. Ça peut marcher un peu tous les jours. Ça peut être, si le patient, ce genre de device, montre connecté, mettre un objectif de pas au quotidien, un objectif d'aller chercher sa baguette à pied. Je pense que c'est juste favoriser le mouvement, jardiner, bricoler. Vraiment mettre la lumière sur ce genre d'activité qui permet de faire du mouvement au quotidien. Je pense que c'est déjà un premier point. Le deuxième point, là. éviter les produits ultra transformés donc manger simple, manger du vivant je pense que c'est un concept qui est assez généraliste qui peut ne pas parler à tout le monde donc c'est c'est compliqué la médecine préventive je pense que c'est pour ça qu'il faut essayer de la personnaliser un peu pour qu'il y ait un impact et puis après le troisième point c'est de réactiver des contacts de soutien social donc ça peut être de la famille, ça peut être des amis mais voilà favoriser ou en tout cas mettre en en en lumière et mettre en lumière le côté bénéfique du soutien social. Je pense que c'est important d'essayer de motiver ces patients à garder un tissu social. Donc, participer à ces activités, comme on l'a dit, et recontacter des proches, je pense que c'est vraiment quelque chose qui est utile pour les personnes, et surtout les personnes les plus âgées.

  • Speaker #1

    Excellent, merci beaucoup Maxime pour tous ces conseils, c'était très informatif, très pratique, on sait ce qu'il nous reste à faire, je te remercie infiniment. Je vous recommande de vous abonner à deux newsletters, la première c'est celle du podcast Superdocteur, vous avez les liens dans les notes, je vous fais une fiche pratique que j'envoie tous les vendredis, et évidemment celle de mon invité Maxime Léger à la source. grande qualité de cette newsletter avec notamment beaucoup de ressources scientifiques avant de te remercier une dernière fois chaleureusement, est-ce que en profiter pour nous raconter brièvement un peu ton quotidien ici et qu'est-ce qui est différent, qu'est-ce qui change par rapport à la France, tu es à San Francisco je le rappelle, je crois que tu rentres dans pas longtemps est-ce que tu peux nous raconter un petit peu vraiment ce qui est différent, ce qui t'étonne, ce que tu aimes, ce qui te manque avant de se dire au revoir Maxime

  • Speaker #2

    Avec plaisir, donc moi ça fait deux ans que je suis ici donc déjà je travaille dans un hôpital universitaire de toute façon globalement ici le système est complètement privé donc Sans ça que c'est différent, il y a des aides fédérales, il y a des hôpitaux qui sont soutenus par des aides fédérales, mais c'est globalement quand même plus de 60% des financements privés. Donc chaque patient finance lui-même sa propre sécurité sociale, donc sa santé. Ce qui est vraiment différent au niveau de la pratique de la médecine générale, c'est qu'il y a peu de cabinets, il y a peu de praticiens individuels. c'est organiser un certain nombre de structures, de petits hôpitaux, de petits centres de santé, qui sont rattachés dans des grands réseaux organisés autour des assurances. Donc c'est vraiment tout un autre système de santé. Donc c'est en ça que c'est complètement différent. Moi j'exerce l'anesthésie, je suis dans un hôpital universitaire. Ce qui me chauffe le plus au quotidien, en tout cas ce qui est vraiment différent au quotidien, c'est que notre activité est vraiment découpée. On rentre dans une case, on fait... C'est impressionnant d'être un peu à l'usine. C'est qu'on a notre activité qu'on répète au quotidien. Je pense que ça permet de sécuriser le soin, en tout cas d'avoir un processus qui est assez clair et organisé. Mais c'est un peu plus aliénant pour la pratique médicale. Et sans ça, je pense que ceux qui ont envie de liberté, ceux qui ont envie de polyvalence, pourraient être un peu déçus de la pratique médicale aux États-Unis.

  • Speaker #1

    Excellent. Merci pour ces derniers mots. Je te souhaite une très bonne journée parce que le soleil se lève. Je le vois à ton visage, je vois les rayons du soleil à l'arrière. Après, l'histoire commence à arriver. Je crois que ta fille vient de se lever. Je te souhaite une excellente journée, Maxime. Et je te dis un grand merci. À bientôt.

  • Speaker #2

    Merci. Merci pour l'invitation et merci à tous.

  • Speaker #1

    Bravo,

  • Speaker #0

    vous êtes bien arrivé à la fin de cet entretien. J'espère qu'il vous a inspiré et apporté des clés utiles pour votre pratique. Pour ne rien manquer des prochains épisodes de Super Docteur, pensez à vous abonner dès maintenant.

  • Speaker #1

    Si mon travail vous plaît.

  • Speaker #0

    Parlez-en autour de vous, à vos consoeurs, vos confrères et même à vos internes. Et si vous voulez me soutenir, laissez-moi une belle note de 5 étoiles sur votre application de podcast préférée. C'est rapide, ça m'aide énormément et surtout ça permet à d'autres médecins de découvrir ce contenu pour que l'on partage ensemble nos idées et améliorer nos pratiques. Merci pour votre écoute et à très bientôt.

Description

🎙️ Les Zones Bleues : peut-on s’en inspirer en médecine générale ?
Invité : Dr Maxime Léger, médecin anesthésiste-réanimateur à l’hôpital UCSF de San Francisco, auteur de la newsletter “À la Source”.


👉 Abonnez-vous à la newsletter Super Récap’ pour recevoir un mail à lire en 1mn récapitulant les grands points des épisodes de la semaine (c'est gratuit et sans spam!): https://superdocteur.substack.com/


Et si la longévité n’était pas qu’une question de génétique ? Dans cet épisode en deux parties, nous explorons le concept des Zones Bleues, ces régions où l’on vit étonnamment longtemps, popularisé par Dan Buettner et National Geographic.

Aux côtés de Maxime Léger, nous analysons les 9 piliers des Zones Bleues : alimentation majoritairement végétale, mouvement naturel, gestion du stress, lien social… Quels enseignements pratiques tirer de ces modes de vie ? Comment intégrer ces principes dans notre pratique de médecins généralistes, face aux contraintes du quotidien ?


Dans la première partie, nous revenons sur :

  • L’histoire et la définition des Zones Bleues

  • Les études à l’origine du concept

  • Les critiques sur la fiabilité des données et les biais de confirmation

  • Ce que la science valide… et ce qu’elle nuance


Dans la seconde partie, place à la pratique :

✅ Quels piliers sont les plus intéressants pour nos patients ?
✅ Comment accompagner des changements de mode de vie réalistes et durables ?
✅ Peut-on prescrire un “mode de vie Zones Bleues” en consultation ?
✅ Quelles limites et quels écueils éviter ?

Un épisode pour passer du mythe à l’action, et réfléchir ensemble à notre rôle de médecin dans la prévention et la longévité.


👉 Vous aimerez cet épisode si vous vous interrogez sur :

  • La médecine préventive et proactive

  • Les interventions non médicamenteuses

  • L’alimentation santé et l’activité physique quotidienne

  • Le rôle du lien social et du sens de la vie sur la santé


zones bleues, longévité, médecine préventive, lifestyle medicine, Okinawa, Nicoya, Ikaria, Sardinia, Loma Linda, Buettner, conseils pratiques, santé publique, médecine générale, intervention non médicamenteuse, habitudes de vie, prévention, alimentation, gestion du stress.


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Insta:

https://www.instagram.com/dr.matthieu.cantet


Youtube:

https://www.youtube.com/channel/UCbZG3thgg8pWjhv-1Ksh1AA


Linkedin:

https://www.linkedin.com/in/matthieu-cantet-4a5591294/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Le podcast qui vous transmet les recommandations de bonne pratique et les résultats des grandes études qui vont changer vos habitudes. Super Docteur, c'est la découverte de méthodes de soins innovantes et des interviews de soignants inspirants qui boosteront votre motivation. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Bonjour à tous et bienvenue dans Super Docteur. Aujourd'hui, on retrouve le docteur Maxime Léger, médecin anesthésiste réanimateur à l'hôpital UCSF de San Francisco, passionné de médecine proactive et auteur de la newsletter scientifique « À la source » . Dans cet entretien, nous explorons ensemble le concept des zones bleues, ces régions du monde où l'on vit étonnamment longtemps. Dans la première partie, Maxime nous a expliqué l'origine et les grandes lignes du concept, les critiques sur la fiabilité des données, mais aussi ce que la science nous dit vraiment sur ces populations. Dans cet épisode, nous allons... passer à l'application concrète ? Quels principes des zones bleues sont les plus intéressants à intégrer dans notre pratique de médecin généraliste ? Et comment accompagner nos patients vers des choix de vie plus sains et durables sans tomber dans les injonctions ou le dogme ? Je vous propose de poursuivre cette conversation passionnante avec Maxime et comme toujours, si vous voulez m'aider simplement, vous pouvez commencer à vous abonner à mon podcast comme ça vous ne raterez par ailleurs aucun de ces épisodes.

  • Speaker #1

    On peut... Comme tu le dis, questionner longuement nos patients, ça je crois que ce n'est pas un scoop, c'est vraiment une recette qui marche à tous les coups dans nos métiers du soin. Donc je comprends qu'on peut leur poser des questions sur l'alimentation, voir ce qu'il y a dans leur assiette,

  • Speaker #0

    sur leur activité physique. Il y a quand même des principes un petit peu plus touchy,

  • Speaker #1

    comme trouver un sens à sa vie, être dans une communauté, parler de spiritualité. Ça, on sait que ça marche. C'est d'ailleurs recommandé par le Collège des médecins intégratifs dans son dernier ouvrage. de promouvoir l'activité spirituelle, parce qu'on sait qu'avoir une spiritualité, c'est bon pour la santé. Et du coup, je constate que c'est quand même un peu plus touchy que recommander de bien manger des produits bruts, d'alimentation végétale, etc. C'est différent. Est-ce que tu aurais une astuce pour aborder ces dimensions, peut-être un peu plus philosophiques ou sociales avec nos patients, parce qu'on a moins l'habitude de ça ? Comment est-ce que tu fais, toi, en pratique ?

  • Speaker #2

    Est-ce que tu as des astuces là-dessus ? Aure. Non, je n'ai pas d'astuce. C'est sûr que c'est compliqué. Est-ce que c'est des choses qu'on n'a pas forcément enseignées ? C'est des choses sur lesquelles on a moins été entraîné ? Non, là-dessus, je n'ai pas de recette magique. Je pense qu'en fait, il ne faut pas avoir peur de lancer une discussion simple avec nos patients. Et comme je l'ai dit, simplement ouvrir la communication, la discussion là-dessus, sans trop être intrusif parce que la difficulté, c'est... lorsqu'on touche à ce type de domaine, c'est d'avoir peur d'être intrusif. Mais de manière générale, les patients sont assez ouverts pour discuter de ça. Ceux qui ont de la spiritualité, ceux qui sont croyants, ceux qui sont pratiquants, ils sont assez ouverts à discuter de ça. Je pense qu'il faut simplement ouvrir la discussion, poser la question. Est-ce que vous avez une pratique religieuse ? Est-ce que vous êtes pratiquant d'une religion ? Est-ce que vous... Je pense que c'est juste des discussions, des simples questions qu'on peut ouvrir. Et encore une fois, juste ouvrir ces domaines-là permet ensuite d'obtenir des leviers, des pratiques, des routines, des habitudes sur lesquelles on peut ensuite s'appuyer pour donner les concepts de santé préventive. C'est en ça que je pense que c'est intéressant d'aborder ces thèmes-là. Je comprends, j'entends qu'il y a des peurs et des craintes de se lancer sur ces sujets qui peuvent être glissants. mais encore une fois je pense que ça reste important, restons simples sans être trop intrusifs et tout va bien se passer

  • Speaker #1

    Excellent Est-ce que tu connais des exemples pratiques d'initiatives locales des projets qui s'inspirent des zones bleues est-ce que tu en as en tête est-ce que ça existe quelque part dans le monde est-ce qu'il y en aurait qui pourraient être adaptés à une communauté de patients ou qu'on pourrait mettre en oeuvre en pratique est-ce que tu en as en tête Tu aurais entendu parler de ça ?

  • Speaker #2

    En tout cas, Dan Butner, lui, a créé sa société ici, Blue Zone, qui propose, via des très grosses rémunérations, de repenser l'organisation des municipalités aux États-Unis. Cernon ! En fait, il s'est fait pas mal d'argent là-dessus et il propose de réorganiser les municipalités. En vrai, c'est assez intelligent parce que... Il revoit le programme nutritionnel des cantines scolaires, il réorganise la ville, la mobilité centrée sur la marche et la mobilité via des vélos. En fait, c'est des principes simples, mais qui sont... Très, très, très efficace. Donc après, au niveau des données, ces données à lui, elles viennent de là. Donc ça semble être très efficace. Ça diminue la prévalence de diabète, de maladies cardiovasculaires. Voilà, ça semble très sain. Encore une fois, ce ne sont pas des données scientifiques publiées, donc je ne sais pas. Mais ça a l'air assez efficace. En dehors de ça, il n'y a pas vraiment d'initiative très centrée blousonne. Mais il y a quand même des volontés de santé publique un peu partout dans le monde et des municipalités qui essayent de promouvoir la marche et de promouvoir l'activité en vélo, promouvoir l'activité physique, qui essayent d'organiser des cours de cuisine. Tout ça, je pense que c'est des choses qui, à plus petite échelle, on va dire au niveau d'une ville, sont des choses intéressantes. Après, nous, pour notre quotidien de médecin, comment on peut mettre en place ce genre d'initiatives ? Je n'ai pas de connaissances. encore une fois, je n'ai pas connaissance, moi, de choses très organisées. J'ai l'impression que c'est plutôt des initiatives individuelles, en tout cas au niveau de centres, de maisons de santé individuelles. Je sais qu'il y a des associations de patients qui essayent d'organiser, comme je l'ai dit, des groupes de marche hebdomadaires, ce qui crée d'une part l'activité physique, mais ce qui crée aussi l'aspect communautaire. Donc, retrouver le même groupe, tous les jours, donc ça, c'est des choses toutes les semaines, ça, ça crée des... une activité et un soutien social. Donc on associe les différents bénéfices, donc c'est intéressant. Je pense que les cours de cuisine, c'est aussi une autre forme intéressante d'activité communautaire et qui permet aussi de s'informer sur ce qui est nutritionnellement intéressant, ce qui permet d'améliorer sa santé au quotidien. Après nous, en tant que médecin, je pense que déjà informer et promouvoir sur ce genre d'initiative, c'est quelque chose d'intéressant. Après si on veut aller plus loin, pourquoi pas lancer un... dans ses sessions de marche avec certains patients ou identifier un patient qui semble être motivé par l'associatif et le bénévolat et s'associer à lui pour organiser ce genre d'initiative. Je pense que ça peut déjà être des pistes utiles et intéressantes.

  • Speaker #1

    C'est clair, c'est une excellente idée. Maxime, je te remercie. Si tu devais retenir un seul message clé ou une ordonnance style Blue Zone à transmettre à nos patients demain au cabinet, qu'est-ce que tu mettrais dessus ? C'est vrai qu'on peut faire des ordonnances, c'est quelque chose de sous-côté, mais conseiller des interventions non médicamenteuses à l'oral, c'est bien, mais les mettre par écrit, ça a une valeur un peu symbolique d'être écrit sur une ordonnance. Je le conseille toujours, je le fais en pratique et ça marche très bien parce que c'est ordonné par le médecin et c'est beaucoup plus puissant qu'un conseil en l'air comme ça. Qu'est-ce que tu mettrais sur cette ordonnance ?

  • Speaker #2

    C'est hyper intéressant, je suis assez d'accord avec toi. Je pense que quelque chose d'écrit, ça permet de... un peu gravé dans le marbre les principes qui auraient été étiquetés. Donc c'est compliqué de retenir un seul point qui est généralisable à tout le monde. Encore une fois, moi je me reposerai sur ces trois gros piliers qui me sont intéressants, c'est-à-dire le mouvement, l'alimentation, nutrition et la communauté. Je pense qu'il faut savoir l'adapter un peu au retour du patient qui a été fait, mais je pense que si on arrive à mettre trois points, en miroir à ces concepts-là, ça peut être intéressant. Ça peut marcher un peu tous les jours. Ça peut être, si le patient, ce genre de device, montre connecté, mettre un objectif de pas au quotidien, un objectif d'aller chercher sa baguette à pied. Je pense que c'est juste favoriser le mouvement, jardiner, bricoler. Vraiment mettre la lumière sur ce genre d'activité qui permet de faire du mouvement au quotidien. Je pense que c'est déjà un premier point. Le deuxième point, là. éviter les produits ultra transformés donc manger simple, manger du vivant je pense que c'est un concept qui est assez généraliste qui peut ne pas parler à tout le monde donc c'est c'est compliqué la médecine préventive je pense que c'est pour ça qu'il faut essayer de la personnaliser un peu pour qu'il y ait un impact et puis après le troisième point c'est de réactiver des contacts de soutien social donc ça peut être de la famille, ça peut être des amis mais voilà favoriser ou en tout cas mettre en en en lumière et mettre en lumière le côté bénéfique du soutien social. Je pense que c'est important d'essayer de motiver ces patients à garder un tissu social. Donc, participer à ces activités, comme on l'a dit, et recontacter des proches, je pense que c'est vraiment quelque chose qui est utile pour les personnes, et surtout les personnes les plus âgées.

  • Speaker #1

    Excellent, merci beaucoup Maxime pour tous ces conseils, c'était très informatif, très pratique, on sait ce qu'il nous reste à faire, je te remercie infiniment. Je vous recommande de vous abonner à deux newsletters, la première c'est celle du podcast Superdocteur, vous avez les liens dans les notes, je vous fais une fiche pratique que j'envoie tous les vendredis, et évidemment celle de mon invité Maxime Léger à la source. grande qualité de cette newsletter avec notamment beaucoup de ressources scientifiques avant de te remercier une dernière fois chaleureusement, est-ce que en profiter pour nous raconter brièvement un peu ton quotidien ici et qu'est-ce qui est différent, qu'est-ce qui change par rapport à la France, tu es à San Francisco je le rappelle, je crois que tu rentres dans pas longtemps est-ce que tu peux nous raconter un petit peu vraiment ce qui est différent, ce qui t'étonne, ce que tu aimes, ce qui te manque avant de se dire au revoir Maxime

  • Speaker #2

    Avec plaisir, donc moi ça fait deux ans que je suis ici donc déjà je travaille dans un hôpital universitaire de toute façon globalement ici le système est complètement privé donc Sans ça que c'est différent, il y a des aides fédérales, il y a des hôpitaux qui sont soutenus par des aides fédérales, mais c'est globalement quand même plus de 60% des financements privés. Donc chaque patient finance lui-même sa propre sécurité sociale, donc sa santé. Ce qui est vraiment différent au niveau de la pratique de la médecine générale, c'est qu'il y a peu de cabinets, il y a peu de praticiens individuels. c'est organiser un certain nombre de structures, de petits hôpitaux, de petits centres de santé, qui sont rattachés dans des grands réseaux organisés autour des assurances. Donc c'est vraiment tout un autre système de santé. Donc c'est en ça que c'est complètement différent. Moi j'exerce l'anesthésie, je suis dans un hôpital universitaire. Ce qui me chauffe le plus au quotidien, en tout cas ce qui est vraiment différent au quotidien, c'est que notre activité est vraiment découpée. On rentre dans une case, on fait... C'est impressionnant d'être un peu à l'usine. C'est qu'on a notre activité qu'on répète au quotidien. Je pense que ça permet de sécuriser le soin, en tout cas d'avoir un processus qui est assez clair et organisé. Mais c'est un peu plus aliénant pour la pratique médicale. Et sans ça, je pense que ceux qui ont envie de liberté, ceux qui ont envie de polyvalence, pourraient être un peu déçus de la pratique médicale aux États-Unis.

  • Speaker #1

    Excellent. Merci pour ces derniers mots. Je te souhaite une très bonne journée parce que le soleil se lève. Je le vois à ton visage, je vois les rayons du soleil à l'arrière. Après, l'histoire commence à arriver. Je crois que ta fille vient de se lever. Je te souhaite une excellente journée, Maxime. Et je te dis un grand merci. À bientôt.

  • Speaker #2

    Merci. Merci pour l'invitation et merci à tous.

  • Speaker #1

    Bravo,

  • Speaker #0

    vous êtes bien arrivé à la fin de cet entretien. J'espère qu'il vous a inspiré et apporté des clés utiles pour votre pratique. Pour ne rien manquer des prochains épisodes de Super Docteur, pensez à vous abonner dès maintenant.

  • Speaker #1

    Si mon travail vous plaît.

  • Speaker #0

    Parlez-en autour de vous, à vos consoeurs, vos confrères et même à vos internes. Et si vous voulez me soutenir, laissez-moi une belle note de 5 étoiles sur votre application de podcast préférée. C'est rapide, ça m'aide énormément et surtout ça permet à d'autres médecins de découvrir ce contenu pour que l'on partage ensemble nos idées et améliorer nos pratiques. Merci pour votre écoute et à très bientôt.

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Description

🎙️ Les Zones Bleues : peut-on s’en inspirer en médecine générale ?
Invité : Dr Maxime Léger, médecin anesthésiste-réanimateur à l’hôpital UCSF de San Francisco, auteur de la newsletter “À la Source”.


👉 Abonnez-vous à la newsletter Super Récap’ pour recevoir un mail à lire en 1mn récapitulant les grands points des épisodes de la semaine (c'est gratuit et sans spam!): https://superdocteur.substack.com/


Et si la longévité n’était pas qu’une question de génétique ? Dans cet épisode en deux parties, nous explorons le concept des Zones Bleues, ces régions où l’on vit étonnamment longtemps, popularisé par Dan Buettner et National Geographic.

Aux côtés de Maxime Léger, nous analysons les 9 piliers des Zones Bleues : alimentation majoritairement végétale, mouvement naturel, gestion du stress, lien social… Quels enseignements pratiques tirer de ces modes de vie ? Comment intégrer ces principes dans notre pratique de médecins généralistes, face aux contraintes du quotidien ?


Dans la première partie, nous revenons sur :

  • L’histoire et la définition des Zones Bleues

  • Les études à l’origine du concept

  • Les critiques sur la fiabilité des données et les biais de confirmation

  • Ce que la science valide… et ce qu’elle nuance


Dans la seconde partie, place à la pratique :

✅ Quels piliers sont les plus intéressants pour nos patients ?
✅ Comment accompagner des changements de mode de vie réalistes et durables ?
✅ Peut-on prescrire un “mode de vie Zones Bleues” en consultation ?
✅ Quelles limites et quels écueils éviter ?

Un épisode pour passer du mythe à l’action, et réfléchir ensemble à notre rôle de médecin dans la prévention et la longévité.


👉 Vous aimerez cet épisode si vous vous interrogez sur :

  • La médecine préventive et proactive

  • Les interventions non médicamenteuses

  • L’alimentation santé et l’activité physique quotidienne

  • Le rôle du lien social et du sens de la vie sur la santé


zones bleues, longévité, médecine préventive, lifestyle medicine, Okinawa, Nicoya, Ikaria, Sardinia, Loma Linda, Buettner, conseils pratiques, santé publique, médecine générale, intervention non médicamenteuse, habitudes de vie, prévention, alimentation, gestion du stress.


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Insta:

https://www.instagram.com/dr.matthieu.cantet


Youtube:

https://www.youtube.com/channel/UCbZG3thgg8pWjhv-1Ksh1AA


Linkedin:

https://www.linkedin.com/in/matthieu-cantet-4a5591294/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Le podcast qui vous transmet les recommandations de bonne pratique et les résultats des grandes études qui vont changer vos habitudes. Super Docteur, c'est la découverte de méthodes de soins innovantes et des interviews de soignants inspirants qui boosteront votre motivation. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Bonjour à tous et bienvenue dans Super Docteur. Aujourd'hui, on retrouve le docteur Maxime Léger, médecin anesthésiste réanimateur à l'hôpital UCSF de San Francisco, passionné de médecine proactive et auteur de la newsletter scientifique « À la source » . Dans cet entretien, nous explorons ensemble le concept des zones bleues, ces régions du monde où l'on vit étonnamment longtemps. Dans la première partie, Maxime nous a expliqué l'origine et les grandes lignes du concept, les critiques sur la fiabilité des données, mais aussi ce que la science nous dit vraiment sur ces populations. Dans cet épisode, nous allons... passer à l'application concrète ? Quels principes des zones bleues sont les plus intéressants à intégrer dans notre pratique de médecin généraliste ? Et comment accompagner nos patients vers des choix de vie plus sains et durables sans tomber dans les injonctions ou le dogme ? Je vous propose de poursuivre cette conversation passionnante avec Maxime et comme toujours, si vous voulez m'aider simplement, vous pouvez commencer à vous abonner à mon podcast comme ça vous ne raterez par ailleurs aucun de ces épisodes.

  • Speaker #1

    On peut... Comme tu le dis, questionner longuement nos patients, ça je crois que ce n'est pas un scoop, c'est vraiment une recette qui marche à tous les coups dans nos métiers du soin. Donc je comprends qu'on peut leur poser des questions sur l'alimentation, voir ce qu'il y a dans leur assiette,

  • Speaker #0

    sur leur activité physique. Il y a quand même des principes un petit peu plus touchy,

  • Speaker #1

    comme trouver un sens à sa vie, être dans une communauté, parler de spiritualité. Ça, on sait que ça marche. C'est d'ailleurs recommandé par le Collège des médecins intégratifs dans son dernier ouvrage. de promouvoir l'activité spirituelle, parce qu'on sait qu'avoir une spiritualité, c'est bon pour la santé. Et du coup, je constate que c'est quand même un peu plus touchy que recommander de bien manger des produits bruts, d'alimentation végétale, etc. C'est différent. Est-ce que tu aurais une astuce pour aborder ces dimensions, peut-être un peu plus philosophiques ou sociales avec nos patients, parce qu'on a moins l'habitude de ça ? Comment est-ce que tu fais, toi, en pratique ?

  • Speaker #2

    Est-ce que tu as des astuces là-dessus ? Aure. Non, je n'ai pas d'astuce. C'est sûr que c'est compliqué. Est-ce que c'est des choses qu'on n'a pas forcément enseignées ? C'est des choses sur lesquelles on a moins été entraîné ? Non, là-dessus, je n'ai pas de recette magique. Je pense qu'en fait, il ne faut pas avoir peur de lancer une discussion simple avec nos patients. Et comme je l'ai dit, simplement ouvrir la communication, la discussion là-dessus, sans trop être intrusif parce que la difficulté, c'est... lorsqu'on touche à ce type de domaine, c'est d'avoir peur d'être intrusif. Mais de manière générale, les patients sont assez ouverts pour discuter de ça. Ceux qui ont de la spiritualité, ceux qui sont croyants, ceux qui sont pratiquants, ils sont assez ouverts à discuter de ça. Je pense qu'il faut simplement ouvrir la discussion, poser la question. Est-ce que vous avez une pratique religieuse ? Est-ce que vous êtes pratiquant d'une religion ? Est-ce que vous... Je pense que c'est juste des discussions, des simples questions qu'on peut ouvrir. Et encore une fois, juste ouvrir ces domaines-là permet ensuite d'obtenir des leviers, des pratiques, des routines, des habitudes sur lesquelles on peut ensuite s'appuyer pour donner les concepts de santé préventive. C'est en ça que je pense que c'est intéressant d'aborder ces thèmes-là. Je comprends, j'entends qu'il y a des peurs et des craintes de se lancer sur ces sujets qui peuvent être glissants. mais encore une fois je pense que ça reste important, restons simples sans être trop intrusifs et tout va bien se passer

  • Speaker #1

    Excellent Est-ce que tu connais des exemples pratiques d'initiatives locales des projets qui s'inspirent des zones bleues est-ce que tu en as en tête est-ce que ça existe quelque part dans le monde est-ce qu'il y en aurait qui pourraient être adaptés à une communauté de patients ou qu'on pourrait mettre en oeuvre en pratique est-ce que tu en as en tête Tu aurais entendu parler de ça ?

  • Speaker #2

    En tout cas, Dan Butner, lui, a créé sa société ici, Blue Zone, qui propose, via des très grosses rémunérations, de repenser l'organisation des municipalités aux États-Unis. Cernon ! En fait, il s'est fait pas mal d'argent là-dessus et il propose de réorganiser les municipalités. En vrai, c'est assez intelligent parce que... Il revoit le programme nutritionnel des cantines scolaires, il réorganise la ville, la mobilité centrée sur la marche et la mobilité via des vélos. En fait, c'est des principes simples, mais qui sont... Très, très, très efficace. Donc après, au niveau des données, ces données à lui, elles viennent de là. Donc ça semble être très efficace. Ça diminue la prévalence de diabète, de maladies cardiovasculaires. Voilà, ça semble très sain. Encore une fois, ce ne sont pas des données scientifiques publiées, donc je ne sais pas. Mais ça a l'air assez efficace. En dehors de ça, il n'y a pas vraiment d'initiative très centrée blousonne. Mais il y a quand même des volontés de santé publique un peu partout dans le monde et des municipalités qui essayent de promouvoir la marche et de promouvoir l'activité en vélo, promouvoir l'activité physique, qui essayent d'organiser des cours de cuisine. Tout ça, je pense que c'est des choses qui, à plus petite échelle, on va dire au niveau d'une ville, sont des choses intéressantes. Après, nous, pour notre quotidien de médecin, comment on peut mettre en place ce genre d'initiatives ? Je n'ai pas de connaissances. encore une fois, je n'ai pas connaissance, moi, de choses très organisées. J'ai l'impression que c'est plutôt des initiatives individuelles, en tout cas au niveau de centres, de maisons de santé individuelles. Je sais qu'il y a des associations de patients qui essayent d'organiser, comme je l'ai dit, des groupes de marche hebdomadaires, ce qui crée d'une part l'activité physique, mais ce qui crée aussi l'aspect communautaire. Donc, retrouver le même groupe, tous les jours, donc ça, c'est des choses toutes les semaines, ça, ça crée des... une activité et un soutien social. Donc on associe les différents bénéfices, donc c'est intéressant. Je pense que les cours de cuisine, c'est aussi une autre forme intéressante d'activité communautaire et qui permet aussi de s'informer sur ce qui est nutritionnellement intéressant, ce qui permet d'améliorer sa santé au quotidien. Après nous, en tant que médecin, je pense que déjà informer et promouvoir sur ce genre d'initiative, c'est quelque chose d'intéressant. Après si on veut aller plus loin, pourquoi pas lancer un... dans ses sessions de marche avec certains patients ou identifier un patient qui semble être motivé par l'associatif et le bénévolat et s'associer à lui pour organiser ce genre d'initiative. Je pense que ça peut déjà être des pistes utiles et intéressantes.

  • Speaker #1

    C'est clair, c'est une excellente idée. Maxime, je te remercie. Si tu devais retenir un seul message clé ou une ordonnance style Blue Zone à transmettre à nos patients demain au cabinet, qu'est-ce que tu mettrais dessus ? C'est vrai qu'on peut faire des ordonnances, c'est quelque chose de sous-côté, mais conseiller des interventions non médicamenteuses à l'oral, c'est bien, mais les mettre par écrit, ça a une valeur un peu symbolique d'être écrit sur une ordonnance. Je le conseille toujours, je le fais en pratique et ça marche très bien parce que c'est ordonné par le médecin et c'est beaucoup plus puissant qu'un conseil en l'air comme ça. Qu'est-ce que tu mettrais sur cette ordonnance ?

  • Speaker #2

    C'est hyper intéressant, je suis assez d'accord avec toi. Je pense que quelque chose d'écrit, ça permet de... un peu gravé dans le marbre les principes qui auraient été étiquetés. Donc c'est compliqué de retenir un seul point qui est généralisable à tout le monde. Encore une fois, moi je me reposerai sur ces trois gros piliers qui me sont intéressants, c'est-à-dire le mouvement, l'alimentation, nutrition et la communauté. Je pense qu'il faut savoir l'adapter un peu au retour du patient qui a été fait, mais je pense que si on arrive à mettre trois points, en miroir à ces concepts-là, ça peut être intéressant. Ça peut marcher un peu tous les jours. Ça peut être, si le patient, ce genre de device, montre connecté, mettre un objectif de pas au quotidien, un objectif d'aller chercher sa baguette à pied. Je pense que c'est juste favoriser le mouvement, jardiner, bricoler. Vraiment mettre la lumière sur ce genre d'activité qui permet de faire du mouvement au quotidien. Je pense que c'est déjà un premier point. Le deuxième point, là. éviter les produits ultra transformés donc manger simple, manger du vivant je pense que c'est un concept qui est assez généraliste qui peut ne pas parler à tout le monde donc c'est c'est compliqué la médecine préventive je pense que c'est pour ça qu'il faut essayer de la personnaliser un peu pour qu'il y ait un impact et puis après le troisième point c'est de réactiver des contacts de soutien social donc ça peut être de la famille, ça peut être des amis mais voilà favoriser ou en tout cas mettre en en en lumière et mettre en lumière le côté bénéfique du soutien social. Je pense que c'est important d'essayer de motiver ces patients à garder un tissu social. Donc, participer à ces activités, comme on l'a dit, et recontacter des proches, je pense que c'est vraiment quelque chose qui est utile pour les personnes, et surtout les personnes les plus âgées.

  • Speaker #1

    Excellent, merci beaucoup Maxime pour tous ces conseils, c'était très informatif, très pratique, on sait ce qu'il nous reste à faire, je te remercie infiniment. Je vous recommande de vous abonner à deux newsletters, la première c'est celle du podcast Superdocteur, vous avez les liens dans les notes, je vous fais une fiche pratique que j'envoie tous les vendredis, et évidemment celle de mon invité Maxime Léger à la source. grande qualité de cette newsletter avec notamment beaucoup de ressources scientifiques avant de te remercier une dernière fois chaleureusement, est-ce que en profiter pour nous raconter brièvement un peu ton quotidien ici et qu'est-ce qui est différent, qu'est-ce qui change par rapport à la France, tu es à San Francisco je le rappelle, je crois que tu rentres dans pas longtemps est-ce que tu peux nous raconter un petit peu vraiment ce qui est différent, ce qui t'étonne, ce que tu aimes, ce qui te manque avant de se dire au revoir Maxime

  • Speaker #2

    Avec plaisir, donc moi ça fait deux ans que je suis ici donc déjà je travaille dans un hôpital universitaire de toute façon globalement ici le système est complètement privé donc Sans ça que c'est différent, il y a des aides fédérales, il y a des hôpitaux qui sont soutenus par des aides fédérales, mais c'est globalement quand même plus de 60% des financements privés. Donc chaque patient finance lui-même sa propre sécurité sociale, donc sa santé. Ce qui est vraiment différent au niveau de la pratique de la médecine générale, c'est qu'il y a peu de cabinets, il y a peu de praticiens individuels. c'est organiser un certain nombre de structures, de petits hôpitaux, de petits centres de santé, qui sont rattachés dans des grands réseaux organisés autour des assurances. Donc c'est vraiment tout un autre système de santé. Donc c'est en ça que c'est complètement différent. Moi j'exerce l'anesthésie, je suis dans un hôpital universitaire. Ce qui me chauffe le plus au quotidien, en tout cas ce qui est vraiment différent au quotidien, c'est que notre activité est vraiment découpée. On rentre dans une case, on fait... C'est impressionnant d'être un peu à l'usine. C'est qu'on a notre activité qu'on répète au quotidien. Je pense que ça permet de sécuriser le soin, en tout cas d'avoir un processus qui est assez clair et organisé. Mais c'est un peu plus aliénant pour la pratique médicale. Et sans ça, je pense que ceux qui ont envie de liberté, ceux qui ont envie de polyvalence, pourraient être un peu déçus de la pratique médicale aux États-Unis.

  • Speaker #1

    Excellent. Merci pour ces derniers mots. Je te souhaite une très bonne journée parce que le soleil se lève. Je le vois à ton visage, je vois les rayons du soleil à l'arrière. Après, l'histoire commence à arriver. Je crois que ta fille vient de se lever. Je te souhaite une excellente journée, Maxime. Et je te dis un grand merci. À bientôt.

  • Speaker #2

    Merci. Merci pour l'invitation et merci à tous.

  • Speaker #1

    Bravo,

  • Speaker #0

    vous êtes bien arrivé à la fin de cet entretien. J'espère qu'il vous a inspiré et apporté des clés utiles pour votre pratique. Pour ne rien manquer des prochains épisodes de Super Docteur, pensez à vous abonner dès maintenant.

  • Speaker #1

    Si mon travail vous plaît.

  • Speaker #0

    Parlez-en autour de vous, à vos consoeurs, vos confrères et même à vos internes. Et si vous voulez me soutenir, laissez-moi une belle note de 5 étoiles sur votre application de podcast préférée. C'est rapide, ça m'aide énormément et surtout ça permet à d'autres médecins de découvrir ce contenu pour que l'on partage ensemble nos idées et améliorer nos pratiques. Merci pour votre écoute et à très bientôt.

Description

🎙️ Les Zones Bleues : peut-on s’en inspirer en médecine générale ?
Invité : Dr Maxime Léger, médecin anesthésiste-réanimateur à l’hôpital UCSF de San Francisco, auteur de la newsletter “À la Source”.


👉 Abonnez-vous à la newsletter Super Récap’ pour recevoir un mail à lire en 1mn récapitulant les grands points des épisodes de la semaine (c'est gratuit et sans spam!): https://superdocteur.substack.com/


Et si la longévité n’était pas qu’une question de génétique ? Dans cet épisode en deux parties, nous explorons le concept des Zones Bleues, ces régions où l’on vit étonnamment longtemps, popularisé par Dan Buettner et National Geographic.

Aux côtés de Maxime Léger, nous analysons les 9 piliers des Zones Bleues : alimentation majoritairement végétale, mouvement naturel, gestion du stress, lien social… Quels enseignements pratiques tirer de ces modes de vie ? Comment intégrer ces principes dans notre pratique de médecins généralistes, face aux contraintes du quotidien ?


Dans la première partie, nous revenons sur :

  • L’histoire et la définition des Zones Bleues

  • Les études à l’origine du concept

  • Les critiques sur la fiabilité des données et les biais de confirmation

  • Ce que la science valide… et ce qu’elle nuance


Dans la seconde partie, place à la pratique :

✅ Quels piliers sont les plus intéressants pour nos patients ?
✅ Comment accompagner des changements de mode de vie réalistes et durables ?
✅ Peut-on prescrire un “mode de vie Zones Bleues” en consultation ?
✅ Quelles limites et quels écueils éviter ?

Un épisode pour passer du mythe à l’action, et réfléchir ensemble à notre rôle de médecin dans la prévention et la longévité.


👉 Vous aimerez cet épisode si vous vous interrogez sur :

  • La médecine préventive et proactive

  • Les interventions non médicamenteuses

  • L’alimentation santé et l’activité physique quotidienne

  • Le rôle du lien social et du sens de la vie sur la santé


zones bleues, longévité, médecine préventive, lifestyle medicine, Okinawa, Nicoya, Ikaria, Sardinia, Loma Linda, Buettner, conseils pratiques, santé publique, médecine générale, intervention non médicamenteuse, habitudes de vie, prévention, alimentation, gestion du stress.


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Insta:

https://www.instagram.com/dr.matthieu.cantet


Youtube:

https://www.youtube.com/channel/UCbZG3thgg8pWjhv-1Ksh1AA


Linkedin:

https://www.linkedin.com/in/matthieu-cantet-4a5591294/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Le podcast qui vous transmet les recommandations de bonne pratique et les résultats des grandes études qui vont changer vos habitudes. Super Docteur, c'est la découverte de méthodes de soins innovantes et des interviews de soignants inspirants qui boosteront votre motivation. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Bonjour à tous et bienvenue dans Super Docteur. Aujourd'hui, on retrouve le docteur Maxime Léger, médecin anesthésiste réanimateur à l'hôpital UCSF de San Francisco, passionné de médecine proactive et auteur de la newsletter scientifique « À la source » . Dans cet entretien, nous explorons ensemble le concept des zones bleues, ces régions du monde où l'on vit étonnamment longtemps. Dans la première partie, Maxime nous a expliqué l'origine et les grandes lignes du concept, les critiques sur la fiabilité des données, mais aussi ce que la science nous dit vraiment sur ces populations. Dans cet épisode, nous allons... passer à l'application concrète ? Quels principes des zones bleues sont les plus intéressants à intégrer dans notre pratique de médecin généraliste ? Et comment accompagner nos patients vers des choix de vie plus sains et durables sans tomber dans les injonctions ou le dogme ? Je vous propose de poursuivre cette conversation passionnante avec Maxime et comme toujours, si vous voulez m'aider simplement, vous pouvez commencer à vous abonner à mon podcast comme ça vous ne raterez par ailleurs aucun de ces épisodes.

  • Speaker #1

    On peut... Comme tu le dis, questionner longuement nos patients, ça je crois que ce n'est pas un scoop, c'est vraiment une recette qui marche à tous les coups dans nos métiers du soin. Donc je comprends qu'on peut leur poser des questions sur l'alimentation, voir ce qu'il y a dans leur assiette,

  • Speaker #0

    sur leur activité physique. Il y a quand même des principes un petit peu plus touchy,

  • Speaker #1

    comme trouver un sens à sa vie, être dans une communauté, parler de spiritualité. Ça, on sait que ça marche. C'est d'ailleurs recommandé par le Collège des médecins intégratifs dans son dernier ouvrage. de promouvoir l'activité spirituelle, parce qu'on sait qu'avoir une spiritualité, c'est bon pour la santé. Et du coup, je constate que c'est quand même un peu plus touchy que recommander de bien manger des produits bruts, d'alimentation végétale, etc. C'est différent. Est-ce que tu aurais une astuce pour aborder ces dimensions, peut-être un peu plus philosophiques ou sociales avec nos patients, parce qu'on a moins l'habitude de ça ? Comment est-ce que tu fais, toi, en pratique ?

  • Speaker #2

    Est-ce que tu as des astuces là-dessus ? Aure. Non, je n'ai pas d'astuce. C'est sûr que c'est compliqué. Est-ce que c'est des choses qu'on n'a pas forcément enseignées ? C'est des choses sur lesquelles on a moins été entraîné ? Non, là-dessus, je n'ai pas de recette magique. Je pense qu'en fait, il ne faut pas avoir peur de lancer une discussion simple avec nos patients. Et comme je l'ai dit, simplement ouvrir la communication, la discussion là-dessus, sans trop être intrusif parce que la difficulté, c'est... lorsqu'on touche à ce type de domaine, c'est d'avoir peur d'être intrusif. Mais de manière générale, les patients sont assez ouverts pour discuter de ça. Ceux qui ont de la spiritualité, ceux qui sont croyants, ceux qui sont pratiquants, ils sont assez ouverts à discuter de ça. Je pense qu'il faut simplement ouvrir la discussion, poser la question. Est-ce que vous avez une pratique religieuse ? Est-ce que vous êtes pratiquant d'une religion ? Est-ce que vous... Je pense que c'est juste des discussions, des simples questions qu'on peut ouvrir. Et encore une fois, juste ouvrir ces domaines-là permet ensuite d'obtenir des leviers, des pratiques, des routines, des habitudes sur lesquelles on peut ensuite s'appuyer pour donner les concepts de santé préventive. C'est en ça que je pense que c'est intéressant d'aborder ces thèmes-là. Je comprends, j'entends qu'il y a des peurs et des craintes de se lancer sur ces sujets qui peuvent être glissants. mais encore une fois je pense que ça reste important, restons simples sans être trop intrusifs et tout va bien se passer

  • Speaker #1

    Excellent Est-ce que tu connais des exemples pratiques d'initiatives locales des projets qui s'inspirent des zones bleues est-ce que tu en as en tête est-ce que ça existe quelque part dans le monde est-ce qu'il y en aurait qui pourraient être adaptés à une communauté de patients ou qu'on pourrait mettre en oeuvre en pratique est-ce que tu en as en tête Tu aurais entendu parler de ça ?

  • Speaker #2

    En tout cas, Dan Butner, lui, a créé sa société ici, Blue Zone, qui propose, via des très grosses rémunérations, de repenser l'organisation des municipalités aux États-Unis. Cernon ! En fait, il s'est fait pas mal d'argent là-dessus et il propose de réorganiser les municipalités. En vrai, c'est assez intelligent parce que... Il revoit le programme nutritionnel des cantines scolaires, il réorganise la ville, la mobilité centrée sur la marche et la mobilité via des vélos. En fait, c'est des principes simples, mais qui sont... Très, très, très efficace. Donc après, au niveau des données, ces données à lui, elles viennent de là. Donc ça semble être très efficace. Ça diminue la prévalence de diabète, de maladies cardiovasculaires. Voilà, ça semble très sain. Encore une fois, ce ne sont pas des données scientifiques publiées, donc je ne sais pas. Mais ça a l'air assez efficace. En dehors de ça, il n'y a pas vraiment d'initiative très centrée blousonne. Mais il y a quand même des volontés de santé publique un peu partout dans le monde et des municipalités qui essayent de promouvoir la marche et de promouvoir l'activité en vélo, promouvoir l'activité physique, qui essayent d'organiser des cours de cuisine. Tout ça, je pense que c'est des choses qui, à plus petite échelle, on va dire au niveau d'une ville, sont des choses intéressantes. Après, nous, pour notre quotidien de médecin, comment on peut mettre en place ce genre d'initiatives ? Je n'ai pas de connaissances. encore une fois, je n'ai pas connaissance, moi, de choses très organisées. J'ai l'impression que c'est plutôt des initiatives individuelles, en tout cas au niveau de centres, de maisons de santé individuelles. Je sais qu'il y a des associations de patients qui essayent d'organiser, comme je l'ai dit, des groupes de marche hebdomadaires, ce qui crée d'une part l'activité physique, mais ce qui crée aussi l'aspect communautaire. Donc, retrouver le même groupe, tous les jours, donc ça, c'est des choses toutes les semaines, ça, ça crée des... une activité et un soutien social. Donc on associe les différents bénéfices, donc c'est intéressant. Je pense que les cours de cuisine, c'est aussi une autre forme intéressante d'activité communautaire et qui permet aussi de s'informer sur ce qui est nutritionnellement intéressant, ce qui permet d'améliorer sa santé au quotidien. Après nous, en tant que médecin, je pense que déjà informer et promouvoir sur ce genre d'initiative, c'est quelque chose d'intéressant. Après si on veut aller plus loin, pourquoi pas lancer un... dans ses sessions de marche avec certains patients ou identifier un patient qui semble être motivé par l'associatif et le bénévolat et s'associer à lui pour organiser ce genre d'initiative. Je pense que ça peut déjà être des pistes utiles et intéressantes.

  • Speaker #1

    C'est clair, c'est une excellente idée. Maxime, je te remercie. Si tu devais retenir un seul message clé ou une ordonnance style Blue Zone à transmettre à nos patients demain au cabinet, qu'est-ce que tu mettrais dessus ? C'est vrai qu'on peut faire des ordonnances, c'est quelque chose de sous-côté, mais conseiller des interventions non médicamenteuses à l'oral, c'est bien, mais les mettre par écrit, ça a une valeur un peu symbolique d'être écrit sur une ordonnance. Je le conseille toujours, je le fais en pratique et ça marche très bien parce que c'est ordonné par le médecin et c'est beaucoup plus puissant qu'un conseil en l'air comme ça. Qu'est-ce que tu mettrais sur cette ordonnance ?

  • Speaker #2

    C'est hyper intéressant, je suis assez d'accord avec toi. Je pense que quelque chose d'écrit, ça permet de... un peu gravé dans le marbre les principes qui auraient été étiquetés. Donc c'est compliqué de retenir un seul point qui est généralisable à tout le monde. Encore une fois, moi je me reposerai sur ces trois gros piliers qui me sont intéressants, c'est-à-dire le mouvement, l'alimentation, nutrition et la communauté. Je pense qu'il faut savoir l'adapter un peu au retour du patient qui a été fait, mais je pense que si on arrive à mettre trois points, en miroir à ces concepts-là, ça peut être intéressant. Ça peut marcher un peu tous les jours. Ça peut être, si le patient, ce genre de device, montre connecté, mettre un objectif de pas au quotidien, un objectif d'aller chercher sa baguette à pied. Je pense que c'est juste favoriser le mouvement, jardiner, bricoler. Vraiment mettre la lumière sur ce genre d'activité qui permet de faire du mouvement au quotidien. Je pense que c'est déjà un premier point. Le deuxième point, là. éviter les produits ultra transformés donc manger simple, manger du vivant je pense que c'est un concept qui est assez généraliste qui peut ne pas parler à tout le monde donc c'est c'est compliqué la médecine préventive je pense que c'est pour ça qu'il faut essayer de la personnaliser un peu pour qu'il y ait un impact et puis après le troisième point c'est de réactiver des contacts de soutien social donc ça peut être de la famille, ça peut être des amis mais voilà favoriser ou en tout cas mettre en en en lumière et mettre en lumière le côté bénéfique du soutien social. Je pense que c'est important d'essayer de motiver ces patients à garder un tissu social. Donc, participer à ces activités, comme on l'a dit, et recontacter des proches, je pense que c'est vraiment quelque chose qui est utile pour les personnes, et surtout les personnes les plus âgées.

  • Speaker #1

    Excellent, merci beaucoup Maxime pour tous ces conseils, c'était très informatif, très pratique, on sait ce qu'il nous reste à faire, je te remercie infiniment. Je vous recommande de vous abonner à deux newsletters, la première c'est celle du podcast Superdocteur, vous avez les liens dans les notes, je vous fais une fiche pratique que j'envoie tous les vendredis, et évidemment celle de mon invité Maxime Léger à la source. grande qualité de cette newsletter avec notamment beaucoup de ressources scientifiques avant de te remercier une dernière fois chaleureusement, est-ce que en profiter pour nous raconter brièvement un peu ton quotidien ici et qu'est-ce qui est différent, qu'est-ce qui change par rapport à la France, tu es à San Francisco je le rappelle, je crois que tu rentres dans pas longtemps est-ce que tu peux nous raconter un petit peu vraiment ce qui est différent, ce qui t'étonne, ce que tu aimes, ce qui te manque avant de se dire au revoir Maxime

  • Speaker #2

    Avec plaisir, donc moi ça fait deux ans que je suis ici donc déjà je travaille dans un hôpital universitaire de toute façon globalement ici le système est complètement privé donc Sans ça que c'est différent, il y a des aides fédérales, il y a des hôpitaux qui sont soutenus par des aides fédérales, mais c'est globalement quand même plus de 60% des financements privés. Donc chaque patient finance lui-même sa propre sécurité sociale, donc sa santé. Ce qui est vraiment différent au niveau de la pratique de la médecine générale, c'est qu'il y a peu de cabinets, il y a peu de praticiens individuels. c'est organiser un certain nombre de structures, de petits hôpitaux, de petits centres de santé, qui sont rattachés dans des grands réseaux organisés autour des assurances. Donc c'est vraiment tout un autre système de santé. Donc c'est en ça que c'est complètement différent. Moi j'exerce l'anesthésie, je suis dans un hôpital universitaire. Ce qui me chauffe le plus au quotidien, en tout cas ce qui est vraiment différent au quotidien, c'est que notre activité est vraiment découpée. On rentre dans une case, on fait... C'est impressionnant d'être un peu à l'usine. C'est qu'on a notre activité qu'on répète au quotidien. Je pense que ça permet de sécuriser le soin, en tout cas d'avoir un processus qui est assez clair et organisé. Mais c'est un peu plus aliénant pour la pratique médicale. Et sans ça, je pense que ceux qui ont envie de liberté, ceux qui ont envie de polyvalence, pourraient être un peu déçus de la pratique médicale aux États-Unis.

  • Speaker #1

    Excellent. Merci pour ces derniers mots. Je te souhaite une très bonne journée parce que le soleil se lève. Je le vois à ton visage, je vois les rayons du soleil à l'arrière. Après, l'histoire commence à arriver. Je crois que ta fille vient de se lever. Je te souhaite une excellente journée, Maxime. Et je te dis un grand merci. À bientôt.

  • Speaker #2

    Merci. Merci pour l'invitation et merci à tous.

  • Speaker #1

    Bravo,

  • Speaker #0

    vous êtes bien arrivé à la fin de cet entretien. J'espère qu'il vous a inspiré et apporté des clés utiles pour votre pratique. Pour ne rien manquer des prochains épisodes de Super Docteur, pensez à vous abonner dès maintenant.

  • Speaker #1

    Si mon travail vous plaît.

  • Speaker #0

    Parlez-en autour de vous, à vos consoeurs, vos confrères et même à vos internes. Et si vous voulez me soutenir, laissez-moi une belle note de 5 étoiles sur votre application de podcast préférée. C'est rapide, ça m'aide énormément et surtout ça permet à d'autres médecins de découvrir ce contenu pour que l'on partage ensemble nos idées et améliorer nos pratiques. Merci pour votre écoute et à très bientôt.

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