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Super Docteur - médecine

2/2 Réapprendre à respirer pour mieux vivre, et mieux soigner

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20min |06/11/2025
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Description

Pourquoi nous respirons mal (et comment nous améliorer)?


Essayez Medistory ici: https://lc.cx/lNmj58


👉 Abonnez-vous à la newsletter Super Récap’ pour recevoir un mail à lire en 1mn récapitulant les grands points des épisodes de la semaine (c'est gratuit et sans spam!): https://superdocteurs.substack.com/


Et si la clé de notre santé — physique, mentale et émotionnelle — tenait dans un geste aussi banal que… respirer ?
Dans cet épisode de Super Docteurs je reçois Stéphanie Brillant, journaliste, réalisatrice et autrice du livre à succès L’incroyable pouvoir du souffle (Actes Sud). Non médecin, mais passionnée par la physiologie humaine, elle explore depuis des années le souffle comme un véritable levier de transformation intérieure.

À travers cet échange, elle nous rappelle que 95 % des gens respirent mal, et que cette simple dysfonction influence notre oxygénation, notre posture, notre sommeil, nos émotions… et jusqu’à notre santé mentale. Respirer trop vite, trop haut, ou par la bouche modifie profondément notre équilibre nerveux et notre relation au monde.

Stéphanie explique comment une respiration lente, nasale et diaphragmatique peut réactiver le nerf vague, ce grand régulateur de notre système nerveux autonome. En travaillant son souffle, on agit sur la fréquence cardiaque, la digestion, le sommeil, l’anxiété, voire certaines pathologies chroniques. Elle décrit le souffle comme une “télécommande du système nerveux”, capable d’apaiser le corps et d’ouvrir la conscience.

Dans la deuxième partie de l’entretien, on aborde les applications cliniques du souffle : asthme, anxiété, dépression, troubles digestifs, syndrome de l’intestin irritable, troubles du sommeil ou encore burn-out. Ils évoquent les études démontrant que certaines techniques respiratoires peuvent offrir des effets comparables aux antidépresseurs, simplement en rééquilibrant la neurochimie du cerveau.


https://www.academiedusouffle.com/ , le linkedin de mon invitée


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Les propos tenus dans ce podcast ne constituent en aucun cas une recommandation médicale ou une incitation à la prescription. Tous les propos tenus ne sont pas vérifiés. Les auditeurs sont invités à se référer aux recommandations officielles en vigueur et à compléter leur formation par les sources professionnelles reconnues.


Instagram:

https://www.instagram.com/dr.matthieu.cantet


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https://www.youtube.com/channel/UCbZG3thgg8pWjhv-1Ksh1AA


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https://www.linkedin.com/in/matthieu-cantet-4a5591294/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des soignants qui redonne de la noblesse à notre métier pour soigner mieux et différemment. Dans le premier épisode de notre échange avec la journaliste et autrice Stéphanie Briand, nous avons découvert à quel point le souffle est une fonction bien plus complexe qu'il n'y paraît. Stéphanie nous a expliqué pourquoi beaucoup d'entre nous respirons mal, comment le diaphragme et le nerf vague influencent nos organes, nos émotions, et même notre capacité à être présent. Aujourd'hui, on va poursuivre cette exploration très concrètement. Comment évaluer la qualité respiratoire d'une personne ? Dans quelles pathologies ou symptômes le travail du souffle est-il réellement utile ? Et surtout, comment nous, les soignants, pouvons-nous, sans devenir thérapeutes du souffle, intégrer ces pratiques simples dans notre accompagnement quotidien ? Un épisode au carrefour de la physiologie, de la prévention et de l'humanité, pour réapprendre ensemble à respirer et à soigner autrement. Salut Stéphanie, merci beaucoup de me retrouver aujourd'hui. Est-ce que tu peux m'expliquer pour toi, personnellement, Qu'est-ce qui a changé la maîtrise du souffle dans ta manière de vivre, de penser et de créer, s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Je me sens plus en maîtrise. J'ai vu que ce qui indexait le bonheur, justement, c'est de se sentir en maîtrise de sa vie, de son futur, de sa situation financière. Et donc, la respiration et le souffle ne vont pas changer les éléments extérieurs, mais en revanche, la façon dont tu vas te vivre de l'intérieur ou même y répondre. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, quand je sens que je vais tomber malade, j'ai des techniques de respiration car je sais que celles-ci vont booster mon système immunitaire. Si j'ai un coup de stress énorme, c'est pareil, je vais avoir la technique de respiration. Ma fille, le soir, quand elle a du mal à s'endormir, elle me demande « Maman, qu'est-ce qu'on fait comme technique de respiration ? » Si je vois quelqu'un qui fait une crise de panique dans la rue, je vais pouvoir aussi aider en donnant une technique de respiration. Donc, ça me donne cette sensation d'être en mesure de… même de me réchauffer. Tu vois, tu te retrouves dans des conditions, tu as fait une randonnée de 4 heures, il pleut, tu es trempé, voilà. Ou l'inverse, dans une salle où tu es coincé, il fait super chaud et que tu as besoin de justement diminuer la température corporelle. C'est une espèce de couteau suisse absolument fantastique qui fait qu'en plus, tu ne te sens jamais seul.

  • Speaker #0

    Tu vois,

  • Speaker #1

    c'est comme s'il y avait cette espèce de connexion parce qu'on peut aussi se mettre dans des états de conscience modifiés. Donc voilà. Ça a une sorte de super pouvoir qui nous rend moins aux prises avec nos difficultés d'humain.

  • Speaker #0

    Et tu l'as découvert à quel moment de ta vie ?

  • Speaker #1

    J'habitais en Californie et j'avais déjà beaucoup travaillé sur les neurosciences. Et je suis allée faire un reportage sur les nouvelles tendances bien-être santé de Los Angeles. Et j'étais allée dans une salle où on m'avait mis avec un coach en respiration et on m'avait dit, tu vas voir, c'est incroyable, il y a des centaines de personnes qui viennent à chaque session. Donc, j'avais filmé ça et pendant la séance, je voyais des grands gaillards hyper fonctionnels qui pleuraient. Enfin, il y avait des cris, il se passait plein de choses. Et je me suis dit « Waouh ! Quand même, qu'est-ce que c'est que ce truc ? » Donc, la semaine d'après, je suis allée essayer, comme j'ai vu que tout le monde s'était sorti vivant. Et je me suis retrouvée les bras comme ça, paralysées en l'air pendant 45 minutes, mais vraiment avec la sensation qu'ils étaient bloqués dans des blocs de glace. Je le sentais comme si c'était réel. Je n'avais pas la sensation de froid, mais la prise, elle était vraiment là. Et pendant cette session, j'ai vécu plein de choses. Et je me suis dit, waouh, si juste avec une technique de respiration, j'ai connu la tétanie, que j'ai changé mes ressentis, et donc le fonctionnement de mon corps, et surtout, j'ai mis mon cerveau sur pause, parce qu'il y a un phénomène qui se produit, qui s'appelle l'hypofrontalité transitoire. Donc le cortex préfrontal, en fait, est altéré, ses fonctions sont altérées, ce qui fait que... il se passe plein d'autres choses que notre zone cognitive de contrôle usuelle, et bien là, elle est sur off. Donc c'est aussi pour ça qu'on peut avoir, faire des espèces de voyages dans le temps, on voit qu'il y a de la DMT qui va aussi être libérée, c'est ce qu'on retrouve dans l'ayahuasca. Donc voilà, ça a été ma première expérience et je me suis dit, mais c'est dingue ! Et après, j'ai commencé à enquêter et c'est là que j'ai découvert qu'il y avait de multiples usages du souffle et qu'on en avait très peu connaissance.

  • Speaker #0

    Incroyable. Et donc ça, c'était par le travail peut-être d'hyperventilation. En fait, ce sont des états modifiés de conscience par le travail respiratoire et notamment par l'hyperventilation dont tu parles, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui. Et puis en fonction de... Cet exercice-là que moi j'ai fait, se fait par la bouche uniquement. Et quand on respire par le nez, justement, on va calmer, on va retrouver son état normal. Et donc c'est ça qui est important aussi, c'est que vous faites la même technique uniquement par le nez, vous n'aurez pas du tout les mêmes effets. Donc c'est un... Un rythme d'hyperventilation, c'est une respiration qui se fait en plusieurs temps. Mais il y a juste un rythme respiratoire, il n'y a pas de conditions préalables. Évidemment, oui, le pH est modifié. Cette hyperventilation, elle va créer de nombreuses réponses dans le cerveau et donc une libération aussi dans le corps. Échanger l'échange gazeux, tout ça a un impact qu'on sent véritablement. Donc ça, ça a été mon premier rapport à la respiration, un peu le « wow » effect où personne ne sort de là en se disant « il ne s'est rien passé » . Et ça peut aussi être inquiétant parce que… Il se passe tellement de choses, il y a des gens qui ont très mal, ça va leur enserrer le cœur, d'autres le ventre. Mais il y a plein de techniques beaucoup plus soft qu'on peut aussi effectuer sans avoir ces effets-là.

  • Speaker #0

    Justement, venons-en. Dans quelle pathologie ou dans quels symptômes le travail de la respiration est utile ? Alors, on ne m'a pas donné des recommandations de prescription, on ne peut pas faire ça dans un podcast. Mais est-ce que tu as remarqué, je crois notamment que tu me parlais de l'anxiété quand on s'était eu tous les deux. Est-ce que tu as comme ça des grandes pathologies, des grands symptômes qui mériteraient un travail respiratoire pour soit le bien-être, soit améliorer l'état de la personne ?

  • Speaker #1

    L'asthme.

  • Speaker #0

    L'asthme, ok.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est un des premiers aspects. Alors comme c'est lié aux fonctions respiratoires, ça semble tout à fait logique. médecin qui s'appelle Bouteyko qui avait identifié cet aspect-là dans les années 50, en fait, la première réponse du cerveau quand on a une crise d'asthme, c'est « je ne peux plus respirer, donc je respire plus vite » . La problématique est que c'est exactement l'inverse qu'il faut faire. Parce que quand on respire plus vite, justement, les bronchioles vont encore plus ne pas permettre la circulation de l'air, l'inflammation va augmenter et on va laisser partir le CO2 qui va être absolument indispensable à la vasodilatation. Donc si on réduit le rythme respiratoire, eh bien déjà on peut enrayer le début de crise d'asthme. Et au-delà de ça, moi je l'ai vu avec de nombreux patients, c'était bluffant avec des gens qui étaient des asthmatiques sévères, qui faisaient des séjours hospitaliers et qui aujourd'hui n'ont plus aucun symptôme après quelques années de rééducation respiratoire. Et les techniques qui sont liées à l'asthme, on apprend à respirer moins et notamment ... en faisant du travail les poumons vides. Donc dans des marches, simplement de faire des retenues comme ça, poumons vides, encore une fois, on va réencander quelque chose de nouveau aussi dans le cerveau, on va changer le niveau d'alerte. Donc il y a des effets sur l'asthme hyper importants. Le diabète, étonnamment, on se dit, le diabète, pourquoi ? Alors déjà, il y a des techniques de respiration qui permettent la régulation de l'insuline. Et puis, le diabète, c'est souvent corrélé aussi à une respiration trop importante. Donc réapprendre à respirer moins va avoir une incidence. On va avoir des maux de santé mentale, comme tu le disais, l'anxiété. On sait que 70% des personnes qui ressentent de l'anxiété ont une respiration dysfonctionnelle. Donc qui de l'œuf ou de la poule ? Mais en tout cas, quand on rééduque la respiration, on voit que les niveaux d'anxiété diminuent. La dépression. J'ai travaillé avec une psychiatre américaine qui a mené des tests à Harvard, Patricia Gerbarg, et ils se sont aperçus qu'en six mois de... en six semaines de protocole respiratoire, on obtenait les mêmes résultats qu'avec des antidépresseurs. Pourquoi ? Parce que les GABA qui sont dans le cerveau et en lien justement avec ces problématiques de dépression, eh bien, étaient rééquilibrés. Donc, c'est assez dingue de se dire que sans substances externes, moi, mon rêve, ce serait que cette connaissance soit diffusée au sein justement des médecins et que, outre les prescriptions que vous faites, il y a une prescription aussi respiratoire. Parce que vraiment, en fonction des mots, vous avez une femme qui a des troubles, par exemple, qui sont liés à la ménopause. Il y a une respiration qu'on va pouvoir faire. On va la faire au milieu de la journée parce qu'elle va avoir une incidence sur le retour veineux et aussi sur la libération de cortisol qui va créer plus tard des troubles dans la nuit et sur les bouffées de chaleur. Et je trouve ça absolument génial comme connaissance de dire faites ça en plus. Et vous allez voir que vous allez avoir aussi des symptômes qui vont être améliorés.

  • Speaker #0

    Avant de poursuivre cet épisode, je voulais prendre une minute pour vous parler d'une application médicale que j'ai découvert récemment et dont je voulais absolument vous parler, c'est MediStory. C'est un logiciel conçu en natif pour l'univers Apple et croyez-moi, ça change tout parce que ça marche. C'est fluide et c'est super intuitif. Ce que je trouve notamment génial chez eux, c'est leur outil appelé Loki. C'est une IA vocale intégrée qui retranscrit automatiquement soit ce qu'on lui dicte, soit les propos qu'on a échangés avec son patient pendant la consultation. Et en fait, il les intègre directement dans le dossier patient et il propose même de générer des documents. Donc ici, et avec cette solution, on parle de gagner du temps sur la saisie pour recentrer notre consultation sur l'essentiel qui est quand même notre patient. C'est vraiment top, l'interface est épurée, elle est vraiment pensée pour s'adapter à la pratique du médecin et pas l'inverse. Et en plus derrière, cerise sur le gâteau, c'est une équipe française avec un vrai engagement sur la sécurité des données qui sont hébergées en France. Bref, c'est du solide, je vous invite vraiment à le tester. Alors si vous êtes en train de vous installer ou si vous avez envie de changer d'outil et que vous êtes sur Apple, je vous encourage vraiment à y jeter un oeil. Je vous mets comme d'habitude le lien en description dans les notes de cet épisode et je vous laisse tout de suite pour la suite de cet épisode.

  • Speaker #1

    Sur les problèmes de poids. On n'y pense jamais, mais en fait, la respiration, elle est absolument essentielle en termes de perte de poids, justement. Et là encore, c'est en respirant moins, en réentraînant sa tolérance au CO2, qu'on va avoir des résultats qui sont très importants. Et aussi pour tout ce qui est glucose, synthétisation du glucose. Donc, on va avoir aussi moins d'appétence pour le sucre. On voit que les gens qui transforment leur respiration et qui cherchaient à avoir un impact sur le poids, souvent modifient leurs envies alimentaires. Ils ne vont plus du tout manger de la même façon. Et il y a des stratégies aussi, c'est de les faire par exemple avant les repas. Sur la santé mentale, en cas aussi de burn-out ou en cas de crise de panique, on peut assez aisément remettre les câbles au bon endroit. Parce que c'est vrai que quand on vit une crise de panique, là, on ne peut plus toucher la personne sur sa raison, son mental. On va pouvoir aller parler à son corps, donc avec une technique respiratoire notamment. On peut faire la technique de la paille, donc d'avoir une paille dans son sac à main et de souffler à travers cette paille. Mais il y a aussi des choses beaucoup plus fonctionnelles. On peut traiter la toux, les encombrements respiratoires. On va avoir une incidence sur les problèmes d'intestin irritable, de digestion, parce que là, on touche encore au nerf vague. Le nerf vague, il va innerver tous nos organes. Donc, quand on va changer sa réaction, on va aussi... C'est un des premiers éléments que j'entends souvent quand on réapprend à respirer de façon mécaniquement cohérente. Les gens disent que ma digestion est bien meilleure. Oui, parce que le diaphragme a aussi un effet massant. Il va masser le cœur quand il remonte, et puis à la fois tout le système digestif, les viscères. C'est pareil, on peut vraiment recommander certaines techniques de respiration quand on a des problématiques intestinales. Il y a tellement de fonctions. J'ai un livre qui sortira en mai, où j'ai listé 100 techniques respiratoires en fonction. des bienfaits et il y en a qui vont toucher à plein de choses, on n'est pas que dans un effet, mais on sait que le corps a ce fonctionnement en système mais c'est vraiment passionnant.

  • Speaker #0

    C'est vraiment passionnant je découvre encore plein de trucs grâce à toi et je trouve ça extrêmement intéressant justement que tu ne sois pas médecin parce qu'en fait et c'est ce que je vois dans tes livres, c'est que tu apportes un prisme hyper intéressant pour les soignants, parce qu'on est chacun inclus dans un logiciel, dans un pattern comme ça, universitaire, où on pense plutôt la maladie, et toi, tu penses plutôt la santé. Et j'aime beaucoup ce changement, ce pas de côté qui te permet de parler des mêmes choses, mais avec un regard un peu différent, je te remercie beaucoup. Si tu te mets à la place d'un médecin, comment est-ce que tu penses qu'on peut, sans être thérapeute du souffle, intégrer ces techniques, ces conseils en consultation ? faisons un exercice de pensée. Comment tu ferais, toi, si tu es médecin dans un cabinet, tu connais ces techniques, alors sans rentrer vraiment dans le détail, tu vois que, on parlait de l'asthme par exemple, un patient asthmatique mériterait, c'est d'ailleurs ce qu'on fait en éducation thérapeutique, on rééduque le souffle, pour le coup, ça existe en médecine, ça existe bien. Mais est-ce que tu fais un exercice avec lui en consultation ? Est-ce que tu l'orientes vers une lecture, vers un programme ? Comment on peut faire ça rapidement ? Parce que les médecins sont tous malheureusement déjà pressés, comme beaucoup de gens d'ailleurs. Mais comment est-ce que tu ferais, toi ?

  • Speaker #1

    Je crois qu'il y a déjà une espèce de diagnostic à faire sous plusieurs aspects. Il y a les symptômes qui vont être physiques, il y a le fonctionnement du système nerveux. Donc, travailler vraiment avec cette notion de théorie polyvagale, en se dire, est-ce que c'est le système sympathique qui dysfonctionne, qui est trop activé ? ou est-ce que c'est le système parasympathique qui bascule pas bien entre ventral et dorsal ? Et déjà, quand on identifie ça, on sait aussi quelles vont être les techniques qui vont avoir une espèce de transformation du terrain. Donc, il y a ces deux premiers aspects. Et ensuite, s'intéresser au lifestyle de la personne. Quand est-ce que ça va être le bon moment pour faire une respiration ? Parce que vraiment, avec des techniques respiratoires, il y a 2-3 minutes, on peut avoir des changements profonds. Mais pour ça, il faut la placer au bon endroit dans la journée des gens pour que ce soit facile. Donc, moi, ce que je ferais, c'est que je leur montrerais, je la ferais avec eux. Et ensuite, je leur ferais mettre dans le cabinet une petite alarme sur, OK, à quel moment vous allez la faire et vous allez la faire. Et donc, pour les amener à la régularité. Et en plus... C'est vraiment, une fois qu'on s'y est mis, en fait, il n'y a plus de sujet. J'adore, il y a un pasteur américain qui dit, après la discipline vient la blissipline. Donc, le bliss, c'est la notion de félicité. Et quand on a pris de la joie à faire quelque chose, au bout d'un moment, on n'a plus besoin de se forcer, c'est qu'on ne peut plus s'en passer. Donc, c'est vraiment ça, avec la respiration, ça fait du bien et les gens se mettent à en faire de plus en plus, surtout quand c'est des petites sessions très courtes. Donc, objectivement... J'essaierai de voir ce qui va pouvoir aller aider éventuellement un symptôme, mais aussi modifier un peu le terrain et qu'il parte avec le bon moment et la technique bien intégrée pour le faire.

  • Speaker #0

    Trop bien, je prends ton conseil. Avant de te demander où est-ce qu'on peut te retrouver, quel va être ton futur travail, tu m'as parlé d'un livre qui va sortir. Je ne peux pas résister à l'envie de te poser la question. Toi qui connais le souffle, qui l'as étudié pendant de nombreuses années, qui as rencontré des gens partout dans le monde, Est-ce que tu peux me dire, parmi ce que tu as entendu chez les soignants, les médecins, les pneumologues, ce que tu trouves faux, ce que tu trouves infondé et que tu aimerais qu'on rectifie ensemble aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors, de toute façon, je trouve que la notion de la science, c'est hyper intéressant et de la médecine aussi, c'est qu'il n'y a pas une vérité. Donc, j'aurais du mal à dire ça, c'est faux, parce que c'est faux jusqu'à ce qu'on trouve le contraire. Ouais. Donc, j'ai du mal à me positionner de façon dogmatique comme ça. En revanche, je pense que ce qui est important, c'est d'arrêter de parler de respiration abdominale, parce que ça, ce n'est pas correct. Parce que tu peux très bien, si tu mets tes mains sur ton abdomen, juste faire bouger ton ventre alors que tu n'as pas inspiré. Donc, c'est un peu une illusion. Et je pense qu'on peut améliorer quasi tous les maux par la respiration, ne serait-ce... que parce que la respiration va aussi favoriser le principe d'homéostasie et que pour la guérison, on a besoin que le corps soit en état de paix et que c'est une possibilité qui est à portée de main. Donc je pense qu'on ne peut pas dire que ce n'est pas utile d'adjoindre de la respiration. Là, tu vois, je viens de faire une opération chez L'Oréal pour le mois du cancer et on a créé un programme qui s'appelle Respi Cancer. qui est donc destinée aux patients, mais aussi aux aidants, parce qu'on peut aller travailler sur l'anxiété, mais on peut aussi aller préserver les organes, et notamment le cœur lors des séances de radiothérapie en cas de cancer du sein gauche. Il y a plein d'aspects comme ça qui devraient être à la connaissance de tous, et où on pourrait entraîner. Donc la respiration, pour moi, n'a pas de limite dans les usages qu'on peut en faire dans la pratique de la santé et dans l'accompagnement des... des passions.

  • Speaker #0

    Super, super découverte en tout cas pour moi. Je ne connaissais pas tout ça. Je savais que c'était un domaine méconnu, sous-coté, mais je ne pensais pas qu'on pouvait le pousser aussi loin et je suis très curieux de découvrir les prochaines avancées dans ce domaine-là. Est-ce que tu peux me dire, Stéphanie, quel est ton prochain livre ? Donc là, tu viens de sortir « Quand le corps n'est plus d'accord » , que j'ai lu, que j'ai trouvé excellent. Je n'ai pas eu le temps de te poser toutes les questions que je voulais spécifiquement sur ce livre. J'ai choisi de me concentrer sur « Le souffle » , qui me semblait être très important dans ta carrière. Est-ce que tu peux peut-être me parler de tes prochains projets et nous dire, avant de te quitter, où est-ce qu'on peut te retrouver ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai beaucoup de projets en fiction et j'écris des fictions médicales avec des héros qui sont des médecins.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Donc, pour parler de médecine autrement aussi. Donc ça, ça m'amuse beaucoup, la fiction, la série télé. Donc, je travaille là-dessus. J'ai un livre qui va sortir en février sur les relations. Et là encore, le corps, le mental sont impliqués. qui va s'appeler « Comment arrêter de foirer ses relations ? » et il parle bien aussi des neurosciences. Et puis, j'en ai un prochain sur le souffle qui sera en mai, me semble-t-il. Et à côté de ça, je fais énormément de choses. Je me décris comme étant une multipotentialiste, donc j'ai plein de casquettes. Mais pour me retrouver, on peut aller sur l'Académie du souffle, qui est l'académie que j'ai créée, où on fait des formations pour les professionnels, des ateliers, des retraites. Et aujourd'hui, on fait vraiment beaucoup d'interventions avec les professionnels de santé. Et puis sur mon site, voilà, stephenetomillon.com.

  • Speaker #0

    C'est fait, le message est passé. Un grand merci Stéphanie. À bientôt.

  • Speaker #1

    Mathieu, à très bientôt. Merci beaucoup et merci à tous de votre écoute.

  • Speaker #0

    Je te remercie beaucoup de nous avoir guidé dans cette exploration avec ton regard journalistique, scientifique et profondément humain. Je vous remercie, chers auditeurs, si cet épisode vous a inspiré, c'est que vous faites déjà partie de ceux qui veulent soigner autrement. Je vous invite à vous abonner à ce podcast pour ne rater aucun de ces épisodes. à la newsletter dont le lien est dans les notes pour recevoir gratuitement tous les vendredis la fiche récapitulative des épisodes de la semaine. Et pourquoi pas partager cet épisode à une personne à qui il peut plaire. Continuez à chercher, à apprendre, à rester libre. Salut !

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À travers cet échange, elle nous rappelle que 95 % des gens respirent mal, et que cette simple dysfonction influence notre oxygénation, notre posture, notre sommeil, nos émotions… et jusqu’à notre santé mentale. Respirer trop vite, trop haut, ou par la bouche modifie profondément notre équilibre nerveux et notre relation au monde.

Stéphanie explique comment une respiration lente, nasale et diaphragmatique peut réactiver le nerf vague, ce grand régulateur de notre système nerveux autonome. En travaillant son souffle, on agit sur la fréquence cardiaque, la digestion, le sommeil, l’anxiété, voire certaines pathologies chroniques. Elle décrit le souffle comme une “télécommande du système nerveux”, capable d’apaiser le corps et d’ouvrir la conscience.

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  • Speaker #1

    Je me sens plus en maîtrise. J'ai vu que ce qui indexait le bonheur, justement, c'est de se sentir en maîtrise de sa vie, de son futur, de sa situation financière. Et donc, la respiration et le souffle ne vont pas changer les éléments extérieurs, mais en revanche, la façon dont tu vas te vivre de l'intérieur ou même y répondre. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, quand je sens que je vais tomber malade, j'ai des techniques de respiration car je sais que celles-ci vont booster mon système immunitaire. Si j'ai un coup de stress énorme, c'est pareil, je vais avoir la technique de respiration. Ma fille, le soir, quand elle a du mal à s'endormir, elle me demande « Maman, qu'est-ce qu'on fait comme technique de respiration ? » Si je vois quelqu'un qui fait une crise de panique dans la rue, je vais pouvoir aussi aider en donnant une technique de respiration. Donc, ça me donne cette sensation d'être en mesure de… même de me réchauffer. Tu vois, tu te retrouves dans des conditions, tu as fait une randonnée de 4 heures, il pleut, tu es trempé, voilà. Ou l'inverse, dans une salle où tu es coincé, il fait super chaud et que tu as besoin de justement diminuer la température corporelle. C'est une espèce de couteau suisse absolument fantastique qui fait qu'en plus, tu ne te sens jamais seul.

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    Et tu l'as découvert à quel moment de ta vie ?

  • Speaker #1

    J'habitais en Californie et j'avais déjà beaucoup travaillé sur les neurosciences. Et je suis allée faire un reportage sur les nouvelles tendances bien-être santé de Los Angeles. Et j'étais allée dans une salle où on m'avait mis avec un coach en respiration et on m'avait dit, tu vas voir, c'est incroyable, il y a des centaines de personnes qui viennent à chaque session. Donc, j'avais filmé ça et pendant la séance, je voyais des grands gaillards hyper fonctionnels qui pleuraient. Enfin, il y avait des cris, il se passait plein de choses. Et je me suis dit « Waouh ! Quand même, qu'est-ce que c'est que ce truc ? » Donc, la semaine d'après, je suis allée essayer, comme j'ai vu que tout le monde s'était sorti vivant. Et je me suis retrouvée les bras comme ça, paralysées en l'air pendant 45 minutes, mais vraiment avec la sensation qu'ils étaient bloqués dans des blocs de glace. Je le sentais comme si c'était réel. Je n'avais pas la sensation de froid, mais la prise, elle était vraiment là. Et pendant cette session, j'ai vécu plein de choses. Et je me suis dit, waouh, si juste avec une technique de respiration, j'ai connu la tétanie, que j'ai changé mes ressentis, et donc le fonctionnement de mon corps, et surtout, j'ai mis mon cerveau sur pause, parce qu'il y a un phénomène qui se produit, qui s'appelle l'hypofrontalité transitoire. Donc le cortex préfrontal, en fait, est altéré, ses fonctions sont altérées, ce qui fait que... il se passe plein d'autres choses que notre zone cognitive de contrôle usuelle, et bien là, elle est sur off. Donc c'est aussi pour ça qu'on peut avoir, faire des espèces de voyages dans le temps, on voit qu'il y a de la DMT qui va aussi être libérée, c'est ce qu'on retrouve dans l'ayahuasca. Donc voilà, ça a été ma première expérience et je me suis dit, mais c'est dingue ! Et après, j'ai commencé à enquêter et c'est là que j'ai découvert qu'il y avait de multiples usages du souffle et qu'on en avait très peu connaissance.

  • Speaker #0

    Incroyable. Et donc ça, c'était par le travail peut-être d'hyperventilation. En fait, ce sont des états modifiés de conscience par le travail respiratoire et notamment par l'hyperventilation dont tu parles, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui. Et puis en fonction de... Cet exercice-là que moi j'ai fait, se fait par la bouche uniquement. Et quand on respire par le nez, justement, on va calmer, on va retrouver son état normal. Et donc c'est ça qui est important aussi, c'est que vous faites la même technique uniquement par le nez, vous n'aurez pas du tout les mêmes effets. Donc c'est un... Un rythme d'hyperventilation, c'est une respiration qui se fait en plusieurs temps. Mais il y a juste un rythme respiratoire, il n'y a pas de conditions préalables. Évidemment, oui, le pH est modifié. Cette hyperventilation, elle va créer de nombreuses réponses dans le cerveau et donc une libération aussi dans le corps. Échanger l'échange gazeux, tout ça a un impact qu'on sent véritablement. Donc ça, ça a été mon premier rapport à la respiration, un peu le « wow » effect où personne ne sort de là en se disant « il ne s'est rien passé » . Et ça peut aussi être inquiétant parce que… Il se passe tellement de choses, il y a des gens qui ont très mal, ça va leur enserrer le cœur, d'autres le ventre. Mais il y a plein de techniques beaucoup plus soft qu'on peut aussi effectuer sans avoir ces effets-là.

  • Speaker #0

    Justement, venons-en. Dans quelle pathologie ou dans quels symptômes le travail de la respiration est utile ? Alors, on ne m'a pas donné des recommandations de prescription, on ne peut pas faire ça dans un podcast. Mais est-ce que tu as remarqué, je crois notamment que tu me parlais de l'anxiété quand on s'était eu tous les deux. Est-ce que tu as comme ça des grandes pathologies, des grands symptômes qui mériteraient un travail respiratoire pour soit le bien-être, soit améliorer l'état de la personne ?

  • Speaker #1

    L'asthme.

  • Speaker #0

    L'asthme, ok.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est un des premiers aspects. Alors comme c'est lié aux fonctions respiratoires, ça semble tout à fait logique. médecin qui s'appelle Bouteyko qui avait identifié cet aspect-là dans les années 50, en fait, la première réponse du cerveau quand on a une crise d'asthme, c'est « je ne peux plus respirer, donc je respire plus vite » . La problématique est que c'est exactement l'inverse qu'il faut faire. Parce que quand on respire plus vite, justement, les bronchioles vont encore plus ne pas permettre la circulation de l'air, l'inflammation va augmenter et on va laisser partir le CO2 qui va être absolument indispensable à la vasodilatation. Donc si on réduit le rythme respiratoire, eh bien déjà on peut enrayer le début de crise d'asthme. Et au-delà de ça, moi je l'ai vu avec de nombreux patients, c'était bluffant avec des gens qui étaient des asthmatiques sévères, qui faisaient des séjours hospitaliers et qui aujourd'hui n'ont plus aucun symptôme après quelques années de rééducation respiratoire. Et les techniques qui sont liées à l'asthme, on apprend à respirer moins et notamment ... en faisant du travail les poumons vides. Donc dans des marches, simplement de faire des retenues comme ça, poumons vides, encore une fois, on va réencander quelque chose de nouveau aussi dans le cerveau, on va changer le niveau d'alerte. Donc il y a des effets sur l'asthme hyper importants. Le diabète, étonnamment, on se dit, le diabète, pourquoi ? Alors déjà, il y a des techniques de respiration qui permettent la régulation de l'insuline. Et puis, le diabète, c'est souvent corrélé aussi à une respiration trop importante. Donc réapprendre à respirer moins va avoir une incidence. On va avoir des maux de santé mentale, comme tu le disais, l'anxiété. On sait que 70% des personnes qui ressentent de l'anxiété ont une respiration dysfonctionnelle. Donc qui de l'œuf ou de la poule ? Mais en tout cas, quand on rééduque la respiration, on voit que les niveaux d'anxiété diminuent. La dépression. J'ai travaillé avec une psychiatre américaine qui a mené des tests à Harvard, Patricia Gerbarg, et ils se sont aperçus qu'en six mois de... en six semaines de protocole respiratoire, on obtenait les mêmes résultats qu'avec des antidépresseurs. Pourquoi ? Parce que les GABA qui sont dans le cerveau et en lien justement avec ces problématiques de dépression, eh bien, étaient rééquilibrés. Donc, c'est assez dingue de se dire que sans substances externes, moi, mon rêve, ce serait que cette connaissance soit diffusée au sein justement des médecins et que, outre les prescriptions que vous faites, il y a une prescription aussi respiratoire. Parce que vraiment, en fonction des mots, vous avez une femme qui a des troubles, par exemple, qui sont liés à la ménopause. Il y a une respiration qu'on va pouvoir faire. On va la faire au milieu de la journée parce qu'elle va avoir une incidence sur le retour veineux et aussi sur la libération de cortisol qui va créer plus tard des troubles dans la nuit et sur les bouffées de chaleur. Et je trouve ça absolument génial comme connaissance de dire faites ça en plus. Et vous allez voir que vous allez avoir aussi des symptômes qui vont être améliorés.

  • Speaker #0

    Avant de poursuivre cet épisode, je voulais prendre une minute pour vous parler d'une application médicale que j'ai découvert récemment et dont je voulais absolument vous parler, c'est MediStory. C'est un logiciel conçu en natif pour l'univers Apple et croyez-moi, ça change tout parce que ça marche. C'est fluide et c'est super intuitif. Ce que je trouve notamment génial chez eux, c'est leur outil appelé Loki. C'est une IA vocale intégrée qui retranscrit automatiquement soit ce qu'on lui dicte, soit les propos qu'on a échangés avec son patient pendant la consultation. Et en fait, il les intègre directement dans le dossier patient et il propose même de générer des documents. Donc ici, et avec cette solution, on parle de gagner du temps sur la saisie pour recentrer notre consultation sur l'essentiel qui est quand même notre patient. C'est vraiment top, l'interface est épurée, elle est vraiment pensée pour s'adapter à la pratique du médecin et pas l'inverse. Et en plus derrière, cerise sur le gâteau, c'est une équipe française avec un vrai engagement sur la sécurité des données qui sont hébergées en France. Bref, c'est du solide, je vous invite vraiment à le tester. Alors si vous êtes en train de vous installer ou si vous avez envie de changer d'outil et que vous êtes sur Apple, je vous encourage vraiment à y jeter un oeil. Je vous mets comme d'habitude le lien en description dans les notes de cet épisode et je vous laisse tout de suite pour la suite de cet épisode.

  • Speaker #1

    Sur les problèmes de poids. On n'y pense jamais, mais en fait, la respiration, elle est absolument essentielle en termes de perte de poids, justement. Et là encore, c'est en respirant moins, en réentraînant sa tolérance au CO2, qu'on va avoir des résultats qui sont très importants. Et aussi pour tout ce qui est glucose, synthétisation du glucose. Donc, on va avoir aussi moins d'appétence pour le sucre. On voit que les gens qui transforment leur respiration et qui cherchaient à avoir un impact sur le poids, souvent modifient leurs envies alimentaires. Ils ne vont plus du tout manger de la même façon. Et il y a des stratégies aussi, c'est de les faire par exemple avant les repas. Sur la santé mentale, en cas aussi de burn-out ou en cas de crise de panique, on peut assez aisément remettre les câbles au bon endroit. Parce que c'est vrai que quand on vit une crise de panique, là, on ne peut plus toucher la personne sur sa raison, son mental. On va pouvoir aller parler à son corps, donc avec une technique respiratoire notamment. On peut faire la technique de la paille, donc d'avoir une paille dans son sac à main et de souffler à travers cette paille. Mais il y a aussi des choses beaucoup plus fonctionnelles. On peut traiter la toux, les encombrements respiratoires. On va avoir une incidence sur les problèmes d'intestin irritable, de digestion, parce que là, on touche encore au nerf vague. Le nerf vague, il va innerver tous nos organes. Donc, quand on va changer sa réaction, on va aussi... C'est un des premiers éléments que j'entends souvent quand on réapprend à respirer de façon mécaniquement cohérente. Les gens disent que ma digestion est bien meilleure. Oui, parce que le diaphragme a aussi un effet massant. Il va masser le cœur quand il remonte, et puis à la fois tout le système digestif, les viscères. C'est pareil, on peut vraiment recommander certaines techniques de respiration quand on a des problématiques intestinales. Il y a tellement de fonctions. J'ai un livre qui sortira en mai, où j'ai listé 100 techniques respiratoires en fonction. des bienfaits et il y en a qui vont toucher à plein de choses, on n'est pas que dans un effet, mais on sait que le corps a ce fonctionnement en système mais c'est vraiment passionnant.

  • Speaker #0

    C'est vraiment passionnant je découvre encore plein de trucs grâce à toi et je trouve ça extrêmement intéressant justement que tu ne sois pas médecin parce qu'en fait et c'est ce que je vois dans tes livres, c'est que tu apportes un prisme hyper intéressant pour les soignants, parce qu'on est chacun inclus dans un logiciel, dans un pattern comme ça, universitaire, où on pense plutôt la maladie, et toi, tu penses plutôt la santé. Et j'aime beaucoup ce changement, ce pas de côté qui te permet de parler des mêmes choses, mais avec un regard un peu différent, je te remercie beaucoup. Si tu te mets à la place d'un médecin, comment est-ce que tu penses qu'on peut, sans être thérapeute du souffle, intégrer ces techniques, ces conseils en consultation ? faisons un exercice de pensée. Comment tu ferais, toi, si tu es médecin dans un cabinet, tu connais ces techniques, alors sans rentrer vraiment dans le détail, tu vois que, on parlait de l'asthme par exemple, un patient asthmatique mériterait, c'est d'ailleurs ce qu'on fait en éducation thérapeutique, on rééduque le souffle, pour le coup, ça existe en médecine, ça existe bien. Mais est-ce que tu fais un exercice avec lui en consultation ? Est-ce que tu l'orientes vers une lecture, vers un programme ? Comment on peut faire ça rapidement ? Parce que les médecins sont tous malheureusement déjà pressés, comme beaucoup de gens d'ailleurs. Mais comment est-ce que tu ferais, toi ?

  • Speaker #1

    Je crois qu'il y a déjà une espèce de diagnostic à faire sous plusieurs aspects. Il y a les symptômes qui vont être physiques, il y a le fonctionnement du système nerveux. Donc, travailler vraiment avec cette notion de théorie polyvagale, en se dire, est-ce que c'est le système sympathique qui dysfonctionne, qui est trop activé ? ou est-ce que c'est le système parasympathique qui bascule pas bien entre ventral et dorsal ? Et déjà, quand on identifie ça, on sait aussi quelles vont être les techniques qui vont avoir une espèce de transformation du terrain. Donc, il y a ces deux premiers aspects. Et ensuite, s'intéresser au lifestyle de la personne. Quand est-ce que ça va être le bon moment pour faire une respiration ? Parce que vraiment, avec des techniques respiratoires, il y a 2-3 minutes, on peut avoir des changements profonds. Mais pour ça, il faut la placer au bon endroit dans la journée des gens pour que ce soit facile. Donc, moi, ce que je ferais, c'est que je leur montrerais, je la ferais avec eux. Et ensuite, je leur ferais mettre dans le cabinet une petite alarme sur, OK, à quel moment vous allez la faire et vous allez la faire. Et donc, pour les amener à la régularité. Et en plus... C'est vraiment, une fois qu'on s'y est mis, en fait, il n'y a plus de sujet. J'adore, il y a un pasteur américain qui dit, après la discipline vient la blissipline. Donc, le bliss, c'est la notion de félicité. Et quand on a pris de la joie à faire quelque chose, au bout d'un moment, on n'a plus besoin de se forcer, c'est qu'on ne peut plus s'en passer. Donc, c'est vraiment ça, avec la respiration, ça fait du bien et les gens se mettent à en faire de plus en plus, surtout quand c'est des petites sessions très courtes. Donc, objectivement... J'essaierai de voir ce qui va pouvoir aller aider éventuellement un symptôme, mais aussi modifier un peu le terrain et qu'il parte avec le bon moment et la technique bien intégrée pour le faire.

  • Speaker #0

    Trop bien, je prends ton conseil. Avant de te demander où est-ce qu'on peut te retrouver, quel va être ton futur travail, tu m'as parlé d'un livre qui va sortir. Je ne peux pas résister à l'envie de te poser la question. Toi qui connais le souffle, qui l'as étudié pendant de nombreuses années, qui as rencontré des gens partout dans le monde, Est-ce que tu peux me dire, parmi ce que tu as entendu chez les soignants, les médecins, les pneumologues, ce que tu trouves faux, ce que tu trouves infondé et que tu aimerais qu'on rectifie ensemble aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors, de toute façon, je trouve que la notion de la science, c'est hyper intéressant et de la médecine aussi, c'est qu'il n'y a pas une vérité. Donc, j'aurais du mal à dire ça, c'est faux, parce que c'est faux jusqu'à ce qu'on trouve le contraire. Ouais. Donc, j'ai du mal à me positionner de façon dogmatique comme ça. En revanche, je pense que ce qui est important, c'est d'arrêter de parler de respiration abdominale, parce que ça, ce n'est pas correct. Parce que tu peux très bien, si tu mets tes mains sur ton abdomen, juste faire bouger ton ventre alors que tu n'as pas inspiré. Donc, c'est un peu une illusion. Et je pense qu'on peut améliorer quasi tous les maux par la respiration, ne serait-ce... que parce que la respiration va aussi favoriser le principe d'homéostasie et que pour la guérison, on a besoin que le corps soit en état de paix et que c'est une possibilité qui est à portée de main. Donc je pense qu'on ne peut pas dire que ce n'est pas utile d'adjoindre de la respiration. Là, tu vois, je viens de faire une opération chez L'Oréal pour le mois du cancer et on a créé un programme qui s'appelle Respi Cancer. qui est donc destinée aux patients, mais aussi aux aidants, parce qu'on peut aller travailler sur l'anxiété, mais on peut aussi aller préserver les organes, et notamment le cœur lors des séances de radiothérapie en cas de cancer du sein gauche. Il y a plein d'aspects comme ça qui devraient être à la connaissance de tous, et où on pourrait entraîner. Donc la respiration, pour moi, n'a pas de limite dans les usages qu'on peut en faire dans la pratique de la santé et dans l'accompagnement des... des passions.

  • Speaker #0

    Super, super découverte en tout cas pour moi. Je ne connaissais pas tout ça. Je savais que c'était un domaine méconnu, sous-coté, mais je ne pensais pas qu'on pouvait le pousser aussi loin et je suis très curieux de découvrir les prochaines avancées dans ce domaine-là. Est-ce que tu peux me dire, Stéphanie, quel est ton prochain livre ? Donc là, tu viens de sortir « Quand le corps n'est plus d'accord » , que j'ai lu, que j'ai trouvé excellent. Je n'ai pas eu le temps de te poser toutes les questions que je voulais spécifiquement sur ce livre. J'ai choisi de me concentrer sur « Le souffle » , qui me semblait être très important dans ta carrière. Est-ce que tu peux peut-être me parler de tes prochains projets et nous dire, avant de te quitter, où est-ce qu'on peut te retrouver ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai beaucoup de projets en fiction et j'écris des fictions médicales avec des héros qui sont des médecins.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Donc, pour parler de médecine autrement aussi. Donc ça, ça m'amuse beaucoup, la fiction, la série télé. Donc, je travaille là-dessus. J'ai un livre qui va sortir en février sur les relations. Et là encore, le corps, le mental sont impliqués. qui va s'appeler « Comment arrêter de foirer ses relations ? » et il parle bien aussi des neurosciences. Et puis, j'en ai un prochain sur le souffle qui sera en mai, me semble-t-il. Et à côté de ça, je fais énormément de choses. Je me décris comme étant une multipotentialiste, donc j'ai plein de casquettes. Mais pour me retrouver, on peut aller sur l'Académie du souffle, qui est l'académie que j'ai créée, où on fait des formations pour les professionnels, des ateliers, des retraites. Et aujourd'hui, on fait vraiment beaucoup d'interventions avec les professionnels de santé. Et puis sur mon site, voilà, stephenetomillon.com.

  • Speaker #0

    C'est fait, le message est passé. Un grand merci Stéphanie. À bientôt.

  • Speaker #1

    Mathieu, à très bientôt. Merci beaucoup et merci à tous de votre écoute.

  • Speaker #0

    Je te remercie beaucoup de nous avoir guidé dans cette exploration avec ton regard journalistique, scientifique et profondément humain. Je vous remercie, chers auditeurs, si cet épisode vous a inspiré, c'est que vous faites déjà partie de ceux qui veulent soigner autrement. Je vous invite à vous abonner à ce podcast pour ne rater aucun de ces épisodes. à la newsletter dont le lien est dans les notes pour recevoir gratuitement tous les vendredis la fiche récapitulative des épisodes de la semaine. Et pourquoi pas partager cet épisode à une personne à qui il peut plaire. Continuez à chercher, à apprendre, à rester libre. Salut !

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Pourquoi nous respirons mal (et comment nous améliorer)?


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Et si la clé de notre santé — physique, mentale et émotionnelle — tenait dans un geste aussi banal que… respirer ?
Dans cet épisode de Super Docteurs je reçois Stéphanie Brillant, journaliste, réalisatrice et autrice du livre à succès L’incroyable pouvoir du souffle (Actes Sud). Non médecin, mais passionnée par la physiologie humaine, elle explore depuis des années le souffle comme un véritable levier de transformation intérieure.

À travers cet échange, elle nous rappelle que 95 % des gens respirent mal, et que cette simple dysfonction influence notre oxygénation, notre posture, notre sommeil, nos émotions… et jusqu’à notre santé mentale. Respirer trop vite, trop haut, ou par la bouche modifie profondément notre équilibre nerveux et notre relation au monde.

Stéphanie explique comment une respiration lente, nasale et diaphragmatique peut réactiver le nerf vague, ce grand régulateur de notre système nerveux autonome. En travaillant son souffle, on agit sur la fréquence cardiaque, la digestion, le sommeil, l’anxiété, voire certaines pathologies chroniques. Elle décrit le souffle comme une “télécommande du système nerveux”, capable d’apaiser le corps et d’ouvrir la conscience.

Dans la deuxième partie de l’entretien, on aborde les applications cliniques du souffle : asthme, anxiété, dépression, troubles digestifs, syndrome de l’intestin irritable, troubles du sommeil ou encore burn-out. Ils évoquent les études démontrant que certaines techniques respiratoires peuvent offrir des effets comparables aux antidépresseurs, simplement en rééquilibrant la neurochimie du cerveau.


https://www.academiedusouffle.com/ , le linkedin de mon invitée


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Les propos tenus dans ce podcast ne constituent en aucun cas une recommandation médicale ou une incitation à la prescription. Tous les propos tenus ne sont pas vérifiés. Les auditeurs sont invités à se référer aux recommandations officielles en vigueur et à compléter leur formation par les sources professionnelles reconnues.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des soignants qui redonne de la noblesse à notre métier pour soigner mieux et différemment. Dans le premier épisode de notre échange avec la journaliste et autrice Stéphanie Briand, nous avons découvert à quel point le souffle est une fonction bien plus complexe qu'il n'y paraît. Stéphanie nous a expliqué pourquoi beaucoup d'entre nous respirons mal, comment le diaphragme et le nerf vague influencent nos organes, nos émotions, et même notre capacité à être présent. Aujourd'hui, on va poursuivre cette exploration très concrètement. Comment évaluer la qualité respiratoire d'une personne ? Dans quelles pathologies ou symptômes le travail du souffle est-il réellement utile ? Et surtout, comment nous, les soignants, pouvons-nous, sans devenir thérapeutes du souffle, intégrer ces pratiques simples dans notre accompagnement quotidien ? Un épisode au carrefour de la physiologie, de la prévention et de l'humanité, pour réapprendre ensemble à respirer et à soigner autrement. Salut Stéphanie, merci beaucoup de me retrouver aujourd'hui. Est-ce que tu peux m'expliquer pour toi, personnellement, Qu'est-ce qui a changé la maîtrise du souffle dans ta manière de vivre, de penser et de créer, s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Je me sens plus en maîtrise. J'ai vu que ce qui indexait le bonheur, justement, c'est de se sentir en maîtrise de sa vie, de son futur, de sa situation financière. Et donc, la respiration et le souffle ne vont pas changer les éléments extérieurs, mais en revanche, la façon dont tu vas te vivre de l'intérieur ou même y répondre. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, quand je sens que je vais tomber malade, j'ai des techniques de respiration car je sais que celles-ci vont booster mon système immunitaire. Si j'ai un coup de stress énorme, c'est pareil, je vais avoir la technique de respiration. Ma fille, le soir, quand elle a du mal à s'endormir, elle me demande « Maman, qu'est-ce qu'on fait comme technique de respiration ? » Si je vois quelqu'un qui fait une crise de panique dans la rue, je vais pouvoir aussi aider en donnant une technique de respiration. Donc, ça me donne cette sensation d'être en mesure de… même de me réchauffer. Tu vois, tu te retrouves dans des conditions, tu as fait une randonnée de 4 heures, il pleut, tu es trempé, voilà. Ou l'inverse, dans une salle où tu es coincé, il fait super chaud et que tu as besoin de justement diminuer la température corporelle. C'est une espèce de couteau suisse absolument fantastique qui fait qu'en plus, tu ne te sens jamais seul.

  • Speaker #0

    Tu vois,

  • Speaker #1

    c'est comme s'il y avait cette espèce de connexion parce qu'on peut aussi se mettre dans des états de conscience modifiés. Donc voilà. Ça a une sorte de super pouvoir qui nous rend moins aux prises avec nos difficultés d'humain.

  • Speaker #0

    Et tu l'as découvert à quel moment de ta vie ?

  • Speaker #1

    J'habitais en Californie et j'avais déjà beaucoup travaillé sur les neurosciences. Et je suis allée faire un reportage sur les nouvelles tendances bien-être santé de Los Angeles. Et j'étais allée dans une salle où on m'avait mis avec un coach en respiration et on m'avait dit, tu vas voir, c'est incroyable, il y a des centaines de personnes qui viennent à chaque session. Donc, j'avais filmé ça et pendant la séance, je voyais des grands gaillards hyper fonctionnels qui pleuraient. Enfin, il y avait des cris, il se passait plein de choses. Et je me suis dit « Waouh ! Quand même, qu'est-ce que c'est que ce truc ? » Donc, la semaine d'après, je suis allée essayer, comme j'ai vu que tout le monde s'était sorti vivant. Et je me suis retrouvée les bras comme ça, paralysées en l'air pendant 45 minutes, mais vraiment avec la sensation qu'ils étaient bloqués dans des blocs de glace. Je le sentais comme si c'était réel. Je n'avais pas la sensation de froid, mais la prise, elle était vraiment là. Et pendant cette session, j'ai vécu plein de choses. Et je me suis dit, waouh, si juste avec une technique de respiration, j'ai connu la tétanie, que j'ai changé mes ressentis, et donc le fonctionnement de mon corps, et surtout, j'ai mis mon cerveau sur pause, parce qu'il y a un phénomène qui se produit, qui s'appelle l'hypofrontalité transitoire. Donc le cortex préfrontal, en fait, est altéré, ses fonctions sont altérées, ce qui fait que... il se passe plein d'autres choses que notre zone cognitive de contrôle usuelle, et bien là, elle est sur off. Donc c'est aussi pour ça qu'on peut avoir, faire des espèces de voyages dans le temps, on voit qu'il y a de la DMT qui va aussi être libérée, c'est ce qu'on retrouve dans l'ayahuasca. Donc voilà, ça a été ma première expérience et je me suis dit, mais c'est dingue ! Et après, j'ai commencé à enquêter et c'est là que j'ai découvert qu'il y avait de multiples usages du souffle et qu'on en avait très peu connaissance.

  • Speaker #0

    Incroyable. Et donc ça, c'était par le travail peut-être d'hyperventilation. En fait, ce sont des états modifiés de conscience par le travail respiratoire et notamment par l'hyperventilation dont tu parles, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui. Et puis en fonction de... Cet exercice-là que moi j'ai fait, se fait par la bouche uniquement. Et quand on respire par le nez, justement, on va calmer, on va retrouver son état normal. Et donc c'est ça qui est important aussi, c'est que vous faites la même technique uniquement par le nez, vous n'aurez pas du tout les mêmes effets. Donc c'est un... Un rythme d'hyperventilation, c'est une respiration qui se fait en plusieurs temps. Mais il y a juste un rythme respiratoire, il n'y a pas de conditions préalables. Évidemment, oui, le pH est modifié. Cette hyperventilation, elle va créer de nombreuses réponses dans le cerveau et donc une libération aussi dans le corps. Échanger l'échange gazeux, tout ça a un impact qu'on sent véritablement. Donc ça, ça a été mon premier rapport à la respiration, un peu le « wow » effect où personne ne sort de là en se disant « il ne s'est rien passé » . Et ça peut aussi être inquiétant parce que… Il se passe tellement de choses, il y a des gens qui ont très mal, ça va leur enserrer le cœur, d'autres le ventre. Mais il y a plein de techniques beaucoup plus soft qu'on peut aussi effectuer sans avoir ces effets-là.

  • Speaker #0

    Justement, venons-en. Dans quelle pathologie ou dans quels symptômes le travail de la respiration est utile ? Alors, on ne m'a pas donné des recommandations de prescription, on ne peut pas faire ça dans un podcast. Mais est-ce que tu as remarqué, je crois notamment que tu me parlais de l'anxiété quand on s'était eu tous les deux. Est-ce que tu as comme ça des grandes pathologies, des grands symptômes qui mériteraient un travail respiratoire pour soit le bien-être, soit améliorer l'état de la personne ?

  • Speaker #1

    L'asthme.

  • Speaker #0

    L'asthme, ok.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est un des premiers aspects. Alors comme c'est lié aux fonctions respiratoires, ça semble tout à fait logique. médecin qui s'appelle Bouteyko qui avait identifié cet aspect-là dans les années 50, en fait, la première réponse du cerveau quand on a une crise d'asthme, c'est « je ne peux plus respirer, donc je respire plus vite » . La problématique est que c'est exactement l'inverse qu'il faut faire. Parce que quand on respire plus vite, justement, les bronchioles vont encore plus ne pas permettre la circulation de l'air, l'inflammation va augmenter et on va laisser partir le CO2 qui va être absolument indispensable à la vasodilatation. Donc si on réduit le rythme respiratoire, eh bien déjà on peut enrayer le début de crise d'asthme. Et au-delà de ça, moi je l'ai vu avec de nombreux patients, c'était bluffant avec des gens qui étaient des asthmatiques sévères, qui faisaient des séjours hospitaliers et qui aujourd'hui n'ont plus aucun symptôme après quelques années de rééducation respiratoire. Et les techniques qui sont liées à l'asthme, on apprend à respirer moins et notamment ... en faisant du travail les poumons vides. Donc dans des marches, simplement de faire des retenues comme ça, poumons vides, encore une fois, on va réencander quelque chose de nouveau aussi dans le cerveau, on va changer le niveau d'alerte. Donc il y a des effets sur l'asthme hyper importants. Le diabète, étonnamment, on se dit, le diabète, pourquoi ? Alors déjà, il y a des techniques de respiration qui permettent la régulation de l'insuline. Et puis, le diabète, c'est souvent corrélé aussi à une respiration trop importante. Donc réapprendre à respirer moins va avoir une incidence. On va avoir des maux de santé mentale, comme tu le disais, l'anxiété. On sait que 70% des personnes qui ressentent de l'anxiété ont une respiration dysfonctionnelle. Donc qui de l'œuf ou de la poule ? Mais en tout cas, quand on rééduque la respiration, on voit que les niveaux d'anxiété diminuent. La dépression. J'ai travaillé avec une psychiatre américaine qui a mené des tests à Harvard, Patricia Gerbarg, et ils se sont aperçus qu'en six mois de... en six semaines de protocole respiratoire, on obtenait les mêmes résultats qu'avec des antidépresseurs. Pourquoi ? Parce que les GABA qui sont dans le cerveau et en lien justement avec ces problématiques de dépression, eh bien, étaient rééquilibrés. Donc, c'est assez dingue de se dire que sans substances externes, moi, mon rêve, ce serait que cette connaissance soit diffusée au sein justement des médecins et que, outre les prescriptions que vous faites, il y a une prescription aussi respiratoire. Parce que vraiment, en fonction des mots, vous avez une femme qui a des troubles, par exemple, qui sont liés à la ménopause. Il y a une respiration qu'on va pouvoir faire. On va la faire au milieu de la journée parce qu'elle va avoir une incidence sur le retour veineux et aussi sur la libération de cortisol qui va créer plus tard des troubles dans la nuit et sur les bouffées de chaleur. Et je trouve ça absolument génial comme connaissance de dire faites ça en plus. Et vous allez voir que vous allez avoir aussi des symptômes qui vont être améliorés.

  • Speaker #0

    Avant de poursuivre cet épisode, je voulais prendre une minute pour vous parler d'une application médicale que j'ai découvert récemment et dont je voulais absolument vous parler, c'est MediStory. C'est un logiciel conçu en natif pour l'univers Apple et croyez-moi, ça change tout parce que ça marche. C'est fluide et c'est super intuitif. Ce que je trouve notamment génial chez eux, c'est leur outil appelé Loki. C'est une IA vocale intégrée qui retranscrit automatiquement soit ce qu'on lui dicte, soit les propos qu'on a échangés avec son patient pendant la consultation. Et en fait, il les intègre directement dans le dossier patient et il propose même de générer des documents. Donc ici, et avec cette solution, on parle de gagner du temps sur la saisie pour recentrer notre consultation sur l'essentiel qui est quand même notre patient. C'est vraiment top, l'interface est épurée, elle est vraiment pensée pour s'adapter à la pratique du médecin et pas l'inverse. Et en plus derrière, cerise sur le gâteau, c'est une équipe française avec un vrai engagement sur la sécurité des données qui sont hébergées en France. Bref, c'est du solide, je vous invite vraiment à le tester. Alors si vous êtes en train de vous installer ou si vous avez envie de changer d'outil et que vous êtes sur Apple, je vous encourage vraiment à y jeter un oeil. Je vous mets comme d'habitude le lien en description dans les notes de cet épisode et je vous laisse tout de suite pour la suite de cet épisode.

  • Speaker #1

    Sur les problèmes de poids. On n'y pense jamais, mais en fait, la respiration, elle est absolument essentielle en termes de perte de poids, justement. Et là encore, c'est en respirant moins, en réentraînant sa tolérance au CO2, qu'on va avoir des résultats qui sont très importants. Et aussi pour tout ce qui est glucose, synthétisation du glucose. Donc, on va avoir aussi moins d'appétence pour le sucre. On voit que les gens qui transforment leur respiration et qui cherchaient à avoir un impact sur le poids, souvent modifient leurs envies alimentaires. Ils ne vont plus du tout manger de la même façon. Et il y a des stratégies aussi, c'est de les faire par exemple avant les repas. Sur la santé mentale, en cas aussi de burn-out ou en cas de crise de panique, on peut assez aisément remettre les câbles au bon endroit. Parce que c'est vrai que quand on vit une crise de panique, là, on ne peut plus toucher la personne sur sa raison, son mental. On va pouvoir aller parler à son corps, donc avec une technique respiratoire notamment. On peut faire la technique de la paille, donc d'avoir une paille dans son sac à main et de souffler à travers cette paille. Mais il y a aussi des choses beaucoup plus fonctionnelles. On peut traiter la toux, les encombrements respiratoires. On va avoir une incidence sur les problèmes d'intestin irritable, de digestion, parce que là, on touche encore au nerf vague. Le nerf vague, il va innerver tous nos organes. Donc, quand on va changer sa réaction, on va aussi... C'est un des premiers éléments que j'entends souvent quand on réapprend à respirer de façon mécaniquement cohérente. Les gens disent que ma digestion est bien meilleure. Oui, parce que le diaphragme a aussi un effet massant. Il va masser le cœur quand il remonte, et puis à la fois tout le système digestif, les viscères. C'est pareil, on peut vraiment recommander certaines techniques de respiration quand on a des problématiques intestinales. Il y a tellement de fonctions. J'ai un livre qui sortira en mai, où j'ai listé 100 techniques respiratoires en fonction. des bienfaits et il y en a qui vont toucher à plein de choses, on n'est pas que dans un effet, mais on sait que le corps a ce fonctionnement en système mais c'est vraiment passionnant.

  • Speaker #0

    C'est vraiment passionnant je découvre encore plein de trucs grâce à toi et je trouve ça extrêmement intéressant justement que tu ne sois pas médecin parce qu'en fait et c'est ce que je vois dans tes livres, c'est que tu apportes un prisme hyper intéressant pour les soignants, parce qu'on est chacun inclus dans un logiciel, dans un pattern comme ça, universitaire, où on pense plutôt la maladie, et toi, tu penses plutôt la santé. Et j'aime beaucoup ce changement, ce pas de côté qui te permet de parler des mêmes choses, mais avec un regard un peu différent, je te remercie beaucoup. Si tu te mets à la place d'un médecin, comment est-ce que tu penses qu'on peut, sans être thérapeute du souffle, intégrer ces techniques, ces conseils en consultation ? faisons un exercice de pensée. Comment tu ferais, toi, si tu es médecin dans un cabinet, tu connais ces techniques, alors sans rentrer vraiment dans le détail, tu vois que, on parlait de l'asthme par exemple, un patient asthmatique mériterait, c'est d'ailleurs ce qu'on fait en éducation thérapeutique, on rééduque le souffle, pour le coup, ça existe en médecine, ça existe bien. Mais est-ce que tu fais un exercice avec lui en consultation ? Est-ce que tu l'orientes vers une lecture, vers un programme ? Comment on peut faire ça rapidement ? Parce que les médecins sont tous malheureusement déjà pressés, comme beaucoup de gens d'ailleurs. Mais comment est-ce que tu ferais, toi ?

  • Speaker #1

    Je crois qu'il y a déjà une espèce de diagnostic à faire sous plusieurs aspects. Il y a les symptômes qui vont être physiques, il y a le fonctionnement du système nerveux. Donc, travailler vraiment avec cette notion de théorie polyvagale, en se dire, est-ce que c'est le système sympathique qui dysfonctionne, qui est trop activé ? ou est-ce que c'est le système parasympathique qui bascule pas bien entre ventral et dorsal ? Et déjà, quand on identifie ça, on sait aussi quelles vont être les techniques qui vont avoir une espèce de transformation du terrain. Donc, il y a ces deux premiers aspects. Et ensuite, s'intéresser au lifestyle de la personne. Quand est-ce que ça va être le bon moment pour faire une respiration ? Parce que vraiment, avec des techniques respiratoires, il y a 2-3 minutes, on peut avoir des changements profonds. Mais pour ça, il faut la placer au bon endroit dans la journée des gens pour que ce soit facile. Donc, moi, ce que je ferais, c'est que je leur montrerais, je la ferais avec eux. Et ensuite, je leur ferais mettre dans le cabinet une petite alarme sur, OK, à quel moment vous allez la faire et vous allez la faire. Et donc, pour les amener à la régularité. Et en plus... C'est vraiment, une fois qu'on s'y est mis, en fait, il n'y a plus de sujet. J'adore, il y a un pasteur américain qui dit, après la discipline vient la blissipline. Donc, le bliss, c'est la notion de félicité. Et quand on a pris de la joie à faire quelque chose, au bout d'un moment, on n'a plus besoin de se forcer, c'est qu'on ne peut plus s'en passer. Donc, c'est vraiment ça, avec la respiration, ça fait du bien et les gens se mettent à en faire de plus en plus, surtout quand c'est des petites sessions très courtes. Donc, objectivement... J'essaierai de voir ce qui va pouvoir aller aider éventuellement un symptôme, mais aussi modifier un peu le terrain et qu'il parte avec le bon moment et la technique bien intégrée pour le faire.

  • Speaker #0

    Trop bien, je prends ton conseil. Avant de te demander où est-ce qu'on peut te retrouver, quel va être ton futur travail, tu m'as parlé d'un livre qui va sortir. Je ne peux pas résister à l'envie de te poser la question. Toi qui connais le souffle, qui l'as étudié pendant de nombreuses années, qui as rencontré des gens partout dans le monde, Est-ce que tu peux me dire, parmi ce que tu as entendu chez les soignants, les médecins, les pneumologues, ce que tu trouves faux, ce que tu trouves infondé et que tu aimerais qu'on rectifie ensemble aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors, de toute façon, je trouve que la notion de la science, c'est hyper intéressant et de la médecine aussi, c'est qu'il n'y a pas une vérité. Donc, j'aurais du mal à dire ça, c'est faux, parce que c'est faux jusqu'à ce qu'on trouve le contraire. Ouais. Donc, j'ai du mal à me positionner de façon dogmatique comme ça. En revanche, je pense que ce qui est important, c'est d'arrêter de parler de respiration abdominale, parce que ça, ce n'est pas correct. Parce que tu peux très bien, si tu mets tes mains sur ton abdomen, juste faire bouger ton ventre alors que tu n'as pas inspiré. Donc, c'est un peu une illusion. Et je pense qu'on peut améliorer quasi tous les maux par la respiration, ne serait-ce... que parce que la respiration va aussi favoriser le principe d'homéostasie et que pour la guérison, on a besoin que le corps soit en état de paix et que c'est une possibilité qui est à portée de main. Donc je pense qu'on ne peut pas dire que ce n'est pas utile d'adjoindre de la respiration. Là, tu vois, je viens de faire une opération chez L'Oréal pour le mois du cancer et on a créé un programme qui s'appelle Respi Cancer. qui est donc destinée aux patients, mais aussi aux aidants, parce qu'on peut aller travailler sur l'anxiété, mais on peut aussi aller préserver les organes, et notamment le cœur lors des séances de radiothérapie en cas de cancer du sein gauche. Il y a plein d'aspects comme ça qui devraient être à la connaissance de tous, et où on pourrait entraîner. Donc la respiration, pour moi, n'a pas de limite dans les usages qu'on peut en faire dans la pratique de la santé et dans l'accompagnement des... des passions.

  • Speaker #0

    Super, super découverte en tout cas pour moi. Je ne connaissais pas tout ça. Je savais que c'était un domaine méconnu, sous-coté, mais je ne pensais pas qu'on pouvait le pousser aussi loin et je suis très curieux de découvrir les prochaines avancées dans ce domaine-là. Est-ce que tu peux me dire, Stéphanie, quel est ton prochain livre ? Donc là, tu viens de sortir « Quand le corps n'est plus d'accord » , que j'ai lu, que j'ai trouvé excellent. Je n'ai pas eu le temps de te poser toutes les questions que je voulais spécifiquement sur ce livre. J'ai choisi de me concentrer sur « Le souffle » , qui me semblait être très important dans ta carrière. Est-ce que tu peux peut-être me parler de tes prochains projets et nous dire, avant de te quitter, où est-ce qu'on peut te retrouver ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai beaucoup de projets en fiction et j'écris des fictions médicales avec des héros qui sont des médecins.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Donc, pour parler de médecine autrement aussi. Donc ça, ça m'amuse beaucoup, la fiction, la série télé. Donc, je travaille là-dessus. J'ai un livre qui va sortir en février sur les relations. Et là encore, le corps, le mental sont impliqués. qui va s'appeler « Comment arrêter de foirer ses relations ? » et il parle bien aussi des neurosciences. Et puis, j'en ai un prochain sur le souffle qui sera en mai, me semble-t-il. Et à côté de ça, je fais énormément de choses. Je me décris comme étant une multipotentialiste, donc j'ai plein de casquettes. Mais pour me retrouver, on peut aller sur l'Académie du souffle, qui est l'académie que j'ai créée, où on fait des formations pour les professionnels, des ateliers, des retraites. Et aujourd'hui, on fait vraiment beaucoup d'interventions avec les professionnels de santé. Et puis sur mon site, voilà, stephenetomillon.com.

  • Speaker #0

    C'est fait, le message est passé. Un grand merci Stéphanie. À bientôt.

  • Speaker #1

    Mathieu, à très bientôt. Merci beaucoup et merci à tous de votre écoute.

  • Speaker #0

    Je te remercie beaucoup de nous avoir guidé dans cette exploration avec ton regard journalistique, scientifique et profondément humain. Je vous remercie, chers auditeurs, si cet épisode vous a inspiré, c'est que vous faites déjà partie de ceux qui veulent soigner autrement. Je vous invite à vous abonner à ce podcast pour ne rater aucun de ces épisodes. à la newsletter dont le lien est dans les notes pour recevoir gratuitement tous les vendredis la fiche récapitulative des épisodes de la semaine. Et pourquoi pas partager cet épisode à une personne à qui il peut plaire. Continuez à chercher, à apprendre, à rester libre. Salut !

Description

Pourquoi nous respirons mal (et comment nous améliorer)?


Essayez Medistory ici: https://lc.cx/lNmj58


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Et si la clé de notre santé — physique, mentale et émotionnelle — tenait dans un geste aussi banal que… respirer ?
Dans cet épisode de Super Docteurs je reçois Stéphanie Brillant, journaliste, réalisatrice et autrice du livre à succès L’incroyable pouvoir du souffle (Actes Sud). Non médecin, mais passionnée par la physiologie humaine, elle explore depuis des années le souffle comme un véritable levier de transformation intérieure.

À travers cet échange, elle nous rappelle que 95 % des gens respirent mal, et que cette simple dysfonction influence notre oxygénation, notre posture, notre sommeil, nos émotions… et jusqu’à notre santé mentale. Respirer trop vite, trop haut, ou par la bouche modifie profondément notre équilibre nerveux et notre relation au monde.

Stéphanie explique comment une respiration lente, nasale et diaphragmatique peut réactiver le nerf vague, ce grand régulateur de notre système nerveux autonome. En travaillant son souffle, on agit sur la fréquence cardiaque, la digestion, le sommeil, l’anxiété, voire certaines pathologies chroniques. Elle décrit le souffle comme une “télécommande du système nerveux”, capable d’apaiser le corps et d’ouvrir la conscience.

Dans la deuxième partie de l’entretien, on aborde les applications cliniques du souffle : asthme, anxiété, dépression, troubles digestifs, syndrome de l’intestin irritable, troubles du sommeil ou encore burn-out. Ils évoquent les études démontrant que certaines techniques respiratoires peuvent offrir des effets comparables aux antidépresseurs, simplement en rééquilibrant la neurochimie du cerveau.


https://www.academiedusouffle.com/ , le linkedin de mon invitée


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Les propos tenus dans ce podcast ne constituent en aucun cas une recommandation médicale ou une incitation à la prescription. Tous les propos tenus ne sont pas vérifiés. Les auditeurs sont invités à se référer aux recommandations officielles en vigueur et à compléter leur formation par les sources professionnelles reconnues.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des soignants qui redonne de la noblesse à notre métier pour soigner mieux et différemment. Dans le premier épisode de notre échange avec la journaliste et autrice Stéphanie Briand, nous avons découvert à quel point le souffle est une fonction bien plus complexe qu'il n'y paraît. Stéphanie nous a expliqué pourquoi beaucoup d'entre nous respirons mal, comment le diaphragme et le nerf vague influencent nos organes, nos émotions, et même notre capacité à être présent. Aujourd'hui, on va poursuivre cette exploration très concrètement. Comment évaluer la qualité respiratoire d'une personne ? Dans quelles pathologies ou symptômes le travail du souffle est-il réellement utile ? Et surtout, comment nous, les soignants, pouvons-nous, sans devenir thérapeutes du souffle, intégrer ces pratiques simples dans notre accompagnement quotidien ? Un épisode au carrefour de la physiologie, de la prévention et de l'humanité, pour réapprendre ensemble à respirer et à soigner autrement. Salut Stéphanie, merci beaucoup de me retrouver aujourd'hui. Est-ce que tu peux m'expliquer pour toi, personnellement, Qu'est-ce qui a changé la maîtrise du souffle dans ta manière de vivre, de penser et de créer, s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    Je me sens plus en maîtrise. J'ai vu que ce qui indexait le bonheur, justement, c'est de se sentir en maîtrise de sa vie, de son futur, de sa situation financière. Et donc, la respiration et le souffle ne vont pas changer les éléments extérieurs, mais en revanche, la façon dont tu vas te vivre de l'intérieur ou même y répondre. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, quand je sens que je vais tomber malade, j'ai des techniques de respiration car je sais que celles-ci vont booster mon système immunitaire. Si j'ai un coup de stress énorme, c'est pareil, je vais avoir la technique de respiration. Ma fille, le soir, quand elle a du mal à s'endormir, elle me demande « Maman, qu'est-ce qu'on fait comme technique de respiration ? » Si je vois quelqu'un qui fait une crise de panique dans la rue, je vais pouvoir aussi aider en donnant une technique de respiration. Donc, ça me donne cette sensation d'être en mesure de… même de me réchauffer. Tu vois, tu te retrouves dans des conditions, tu as fait une randonnée de 4 heures, il pleut, tu es trempé, voilà. Ou l'inverse, dans une salle où tu es coincé, il fait super chaud et que tu as besoin de justement diminuer la température corporelle. C'est une espèce de couteau suisse absolument fantastique qui fait qu'en plus, tu ne te sens jamais seul.

  • Speaker #0

    Tu vois,

  • Speaker #1

    c'est comme s'il y avait cette espèce de connexion parce qu'on peut aussi se mettre dans des états de conscience modifiés. Donc voilà. Ça a une sorte de super pouvoir qui nous rend moins aux prises avec nos difficultés d'humain.

  • Speaker #0

    Et tu l'as découvert à quel moment de ta vie ?

  • Speaker #1

    J'habitais en Californie et j'avais déjà beaucoup travaillé sur les neurosciences. Et je suis allée faire un reportage sur les nouvelles tendances bien-être santé de Los Angeles. Et j'étais allée dans une salle où on m'avait mis avec un coach en respiration et on m'avait dit, tu vas voir, c'est incroyable, il y a des centaines de personnes qui viennent à chaque session. Donc, j'avais filmé ça et pendant la séance, je voyais des grands gaillards hyper fonctionnels qui pleuraient. Enfin, il y avait des cris, il se passait plein de choses. Et je me suis dit « Waouh ! Quand même, qu'est-ce que c'est que ce truc ? » Donc, la semaine d'après, je suis allée essayer, comme j'ai vu que tout le monde s'était sorti vivant. Et je me suis retrouvée les bras comme ça, paralysées en l'air pendant 45 minutes, mais vraiment avec la sensation qu'ils étaient bloqués dans des blocs de glace. Je le sentais comme si c'était réel. Je n'avais pas la sensation de froid, mais la prise, elle était vraiment là. Et pendant cette session, j'ai vécu plein de choses. Et je me suis dit, waouh, si juste avec une technique de respiration, j'ai connu la tétanie, que j'ai changé mes ressentis, et donc le fonctionnement de mon corps, et surtout, j'ai mis mon cerveau sur pause, parce qu'il y a un phénomène qui se produit, qui s'appelle l'hypofrontalité transitoire. Donc le cortex préfrontal, en fait, est altéré, ses fonctions sont altérées, ce qui fait que... il se passe plein d'autres choses que notre zone cognitive de contrôle usuelle, et bien là, elle est sur off. Donc c'est aussi pour ça qu'on peut avoir, faire des espèces de voyages dans le temps, on voit qu'il y a de la DMT qui va aussi être libérée, c'est ce qu'on retrouve dans l'ayahuasca. Donc voilà, ça a été ma première expérience et je me suis dit, mais c'est dingue ! Et après, j'ai commencé à enquêter et c'est là que j'ai découvert qu'il y avait de multiples usages du souffle et qu'on en avait très peu connaissance.

  • Speaker #0

    Incroyable. Et donc ça, c'était par le travail peut-être d'hyperventilation. En fait, ce sont des états modifiés de conscience par le travail respiratoire et notamment par l'hyperventilation dont tu parles, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui. Et puis en fonction de... Cet exercice-là que moi j'ai fait, se fait par la bouche uniquement. Et quand on respire par le nez, justement, on va calmer, on va retrouver son état normal. Et donc c'est ça qui est important aussi, c'est que vous faites la même technique uniquement par le nez, vous n'aurez pas du tout les mêmes effets. Donc c'est un... Un rythme d'hyperventilation, c'est une respiration qui se fait en plusieurs temps. Mais il y a juste un rythme respiratoire, il n'y a pas de conditions préalables. Évidemment, oui, le pH est modifié. Cette hyperventilation, elle va créer de nombreuses réponses dans le cerveau et donc une libération aussi dans le corps. Échanger l'échange gazeux, tout ça a un impact qu'on sent véritablement. Donc ça, ça a été mon premier rapport à la respiration, un peu le « wow » effect où personne ne sort de là en se disant « il ne s'est rien passé » . Et ça peut aussi être inquiétant parce que… Il se passe tellement de choses, il y a des gens qui ont très mal, ça va leur enserrer le cœur, d'autres le ventre. Mais il y a plein de techniques beaucoup plus soft qu'on peut aussi effectuer sans avoir ces effets-là.

  • Speaker #0

    Justement, venons-en. Dans quelle pathologie ou dans quels symptômes le travail de la respiration est utile ? Alors, on ne m'a pas donné des recommandations de prescription, on ne peut pas faire ça dans un podcast. Mais est-ce que tu as remarqué, je crois notamment que tu me parlais de l'anxiété quand on s'était eu tous les deux. Est-ce que tu as comme ça des grandes pathologies, des grands symptômes qui mériteraient un travail respiratoire pour soit le bien-être, soit améliorer l'état de la personne ?

  • Speaker #1

    L'asthme.

  • Speaker #0

    L'asthme, ok.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est un des premiers aspects. Alors comme c'est lié aux fonctions respiratoires, ça semble tout à fait logique. médecin qui s'appelle Bouteyko qui avait identifié cet aspect-là dans les années 50, en fait, la première réponse du cerveau quand on a une crise d'asthme, c'est « je ne peux plus respirer, donc je respire plus vite » . La problématique est que c'est exactement l'inverse qu'il faut faire. Parce que quand on respire plus vite, justement, les bronchioles vont encore plus ne pas permettre la circulation de l'air, l'inflammation va augmenter et on va laisser partir le CO2 qui va être absolument indispensable à la vasodilatation. Donc si on réduit le rythme respiratoire, eh bien déjà on peut enrayer le début de crise d'asthme. Et au-delà de ça, moi je l'ai vu avec de nombreux patients, c'était bluffant avec des gens qui étaient des asthmatiques sévères, qui faisaient des séjours hospitaliers et qui aujourd'hui n'ont plus aucun symptôme après quelques années de rééducation respiratoire. Et les techniques qui sont liées à l'asthme, on apprend à respirer moins et notamment ... en faisant du travail les poumons vides. Donc dans des marches, simplement de faire des retenues comme ça, poumons vides, encore une fois, on va réencander quelque chose de nouveau aussi dans le cerveau, on va changer le niveau d'alerte. Donc il y a des effets sur l'asthme hyper importants. Le diabète, étonnamment, on se dit, le diabète, pourquoi ? Alors déjà, il y a des techniques de respiration qui permettent la régulation de l'insuline. Et puis, le diabète, c'est souvent corrélé aussi à une respiration trop importante. Donc réapprendre à respirer moins va avoir une incidence. On va avoir des maux de santé mentale, comme tu le disais, l'anxiété. On sait que 70% des personnes qui ressentent de l'anxiété ont une respiration dysfonctionnelle. Donc qui de l'œuf ou de la poule ? Mais en tout cas, quand on rééduque la respiration, on voit que les niveaux d'anxiété diminuent. La dépression. J'ai travaillé avec une psychiatre américaine qui a mené des tests à Harvard, Patricia Gerbarg, et ils se sont aperçus qu'en six mois de... en six semaines de protocole respiratoire, on obtenait les mêmes résultats qu'avec des antidépresseurs. Pourquoi ? Parce que les GABA qui sont dans le cerveau et en lien justement avec ces problématiques de dépression, eh bien, étaient rééquilibrés. Donc, c'est assez dingue de se dire que sans substances externes, moi, mon rêve, ce serait que cette connaissance soit diffusée au sein justement des médecins et que, outre les prescriptions que vous faites, il y a une prescription aussi respiratoire. Parce que vraiment, en fonction des mots, vous avez une femme qui a des troubles, par exemple, qui sont liés à la ménopause. Il y a une respiration qu'on va pouvoir faire. On va la faire au milieu de la journée parce qu'elle va avoir une incidence sur le retour veineux et aussi sur la libération de cortisol qui va créer plus tard des troubles dans la nuit et sur les bouffées de chaleur. Et je trouve ça absolument génial comme connaissance de dire faites ça en plus. Et vous allez voir que vous allez avoir aussi des symptômes qui vont être améliorés.

  • Speaker #0

    Avant de poursuivre cet épisode, je voulais prendre une minute pour vous parler d'une application médicale que j'ai découvert récemment et dont je voulais absolument vous parler, c'est MediStory. C'est un logiciel conçu en natif pour l'univers Apple et croyez-moi, ça change tout parce que ça marche. C'est fluide et c'est super intuitif. Ce que je trouve notamment génial chez eux, c'est leur outil appelé Loki. C'est une IA vocale intégrée qui retranscrit automatiquement soit ce qu'on lui dicte, soit les propos qu'on a échangés avec son patient pendant la consultation. Et en fait, il les intègre directement dans le dossier patient et il propose même de générer des documents. Donc ici, et avec cette solution, on parle de gagner du temps sur la saisie pour recentrer notre consultation sur l'essentiel qui est quand même notre patient. C'est vraiment top, l'interface est épurée, elle est vraiment pensée pour s'adapter à la pratique du médecin et pas l'inverse. Et en plus derrière, cerise sur le gâteau, c'est une équipe française avec un vrai engagement sur la sécurité des données qui sont hébergées en France. Bref, c'est du solide, je vous invite vraiment à le tester. Alors si vous êtes en train de vous installer ou si vous avez envie de changer d'outil et que vous êtes sur Apple, je vous encourage vraiment à y jeter un oeil. Je vous mets comme d'habitude le lien en description dans les notes de cet épisode et je vous laisse tout de suite pour la suite de cet épisode.

  • Speaker #1

    Sur les problèmes de poids. On n'y pense jamais, mais en fait, la respiration, elle est absolument essentielle en termes de perte de poids, justement. Et là encore, c'est en respirant moins, en réentraînant sa tolérance au CO2, qu'on va avoir des résultats qui sont très importants. Et aussi pour tout ce qui est glucose, synthétisation du glucose. Donc, on va avoir aussi moins d'appétence pour le sucre. On voit que les gens qui transforment leur respiration et qui cherchaient à avoir un impact sur le poids, souvent modifient leurs envies alimentaires. Ils ne vont plus du tout manger de la même façon. Et il y a des stratégies aussi, c'est de les faire par exemple avant les repas. Sur la santé mentale, en cas aussi de burn-out ou en cas de crise de panique, on peut assez aisément remettre les câbles au bon endroit. Parce que c'est vrai que quand on vit une crise de panique, là, on ne peut plus toucher la personne sur sa raison, son mental. On va pouvoir aller parler à son corps, donc avec une technique respiratoire notamment. On peut faire la technique de la paille, donc d'avoir une paille dans son sac à main et de souffler à travers cette paille. Mais il y a aussi des choses beaucoup plus fonctionnelles. On peut traiter la toux, les encombrements respiratoires. On va avoir une incidence sur les problèmes d'intestin irritable, de digestion, parce que là, on touche encore au nerf vague. Le nerf vague, il va innerver tous nos organes. Donc, quand on va changer sa réaction, on va aussi... C'est un des premiers éléments que j'entends souvent quand on réapprend à respirer de façon mécaniquement cohérente. Les gens disent que ma digestion est bien meilleure. Oui, parce que le diaphragme a aussi un effet massant. Il va masser le cœur quand il remonte, et puis à la fois tout le système digestif, les viscères. C'est pareil, on peut vraiment recommander certaines techniques de respiration quand on a des problématiques intestinales. Il y a tellement de fonctions. J'ai un livre qui sortira en mai, où j'ai listé 100 techniques respiratoires en fonction. des bienfaits et il y en a qui vont toucher à plein de choses, on n'est pas que dans un effet, mais on sait que le corps a ce fonctionnement en système mais c'est vraiment passionnant.

  • Speaker #0

    C'est vraiment passionnant je découvre encore plein de trucs grâce à toi et je trouve ça extrêmement intéressant justement que tu ne sois pas médecin parce qu'en fait et c'est ce que je vois dans tes livres, c'est que tu apportes un prisme hyper intéressant pour les soignants, parce qu'on est chacun inclus dans un logiciel, dans un pattern comme ça, universitaire, où on pense plutôt la maladie, et toi, tu penses plutôt la santé. Et j'aime beaucoup ce changement, ce pas de côté qui te permet de parler des mêmes choses, mais avec un regard un peu différent, je te remercie beaucoup. Si tu te mets à la place d'un médecin, comment est-ce que tu penses qu'on peut, sans être thérapeute du souffle, intégrer ces techniques, ces conseils en consultation ? faisons un exercice de pensée. Comment tu ferais, toi, si tu es médecin dans un cabinet, tu connais ces techniques, alors sans rentrer vraiment dans le détail, tu vois que, on parlait de l'asthme par exemple, un patient asthmatique mériterait, c'est d'ailleurs ce qu'on fait en éducation thérapeutique, on rééduque le souffle, pour le coup, ça existe en médecine, ça existe bien. Mais est-ce que tu fais un exercice avec lui en consultation ? Est-ce que tu l'orientes vers une lecture, vers un programme ? Comment on peut faire ça rapidement ? Parce que les médecins sont tous malheureusement déjà pressés, comme beaucoup de gens d'ailleurs. Mais comment est-ce que tu ferais, toi ?

  • Speaker #1

    Je crois qu'il y a déjà une espèce de diagnostic à faire sous plusieurs aspects. Il y a les symptômes qui vont être physiques, il y a le fonctionnement du système nerveux. Donc, travailler vraiment avec cette notion de théorie polyvagale, en se dire, est-ce que c'est le système sympathique qui dysfonctionne, qui est trop activé ? ou est-ce que c'est le système parasympathique qui bascule pas bien entre ventral et dorsal ? Et déjà, quand on identifie ça, on sait aussi quelles vont être les techniques qui vont avoir une espèce de transformation du terrain. Donc, il y a ces deux premiers aspects. Et ensuite, s'intéresser au lifestyle de la personne. Quand est-ce que ça va être le bon moment pour faire une respiration ? Parce que vraiment, avec des techniques respiratoires, il y a 2-3 minutes, on peut avoir des changements profonds. Mais pour ça, il faut la placer au bon endroit dans la journée des gens pour que ce soit facile. Donc, moi, ce que je ferais, c'est que je leur montrerais, je la ferais avec eux. Et ensuite, je leur ferais mettre dans le cabinet une petite alarme sur, OK, à quel moment vous allez la faire et vous allez la faire. Et donc, pour les amener à la régularité. Et en plus... C'est vraiment, une fois qu'on s'y est mis, en fait, il n'y a plus de sujet. J'adore, il y a un pasteur américain qui dit, après la discipline vient la blissipline. Donc, le bliss, c'est la notion de félicité. Et quand on a pris de la joie à faire quelque chose, au bout d'un moment, on n'a plus besoin de se forcer, c'est qu'on ne peut plus s'en passer. Donc, c'est vraiment ça, avec la respiration, ça fait du bien et les gens se mettent à en faire de plus en plus, surtout quand c'est des petites sessions très courtes. Donc, objectivement... J'essaierai de voir ce qui va pouvoir aller aider éventuellement un symptôme, mais aussi modifier un peu le terrain et qu'il parte avec le bon moment et la technique bien intégrée pour le faire.

  • Speaker #0

    Trop bien, je prends ton conseil. Avant de te demander où est-ce qu'on peut te retrouver, quel va être ton futur travail, tu m'as parlé d'un livre qui va sortir. Je ne peux pas résister à l'envie de te poser la question. Toi qui connais le souffle, qui l'as étudié pendant de nombreuses années, qui as rencontré des gens partout dans le monde, Est-ce que tu peux me dire, parmi ce que tu as entendu chez les soignants, les médecins, les pneumologues, ce que tu trouves faux, ce que tu trouves infondé et que tu aimerais qu'on rectifie ensemble aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors, de toute façon, je trouve que la notion de la science, c'est hyper intéressant et de la médecine aussi, c'est qu'il n'y a pas une vérité. Donc, j'aurais du mal à dire ça, c'est faux, parce que c'est faux jusqu'à ce qu'on trouve le contraire. Ouais. Donc, j'ai du mal à me positionner de façon dogmatique comme ça. En revanche, je pense que ce qui est important, c'est d'arrêter de parler de respiration abdominale, parce que ça, ce n'est pas correct. Parce que tu peux très bien, si tu mets tes mains sur ton abdomen, juste faire bouger ton ventre alors que tu n'as pas inspiré. Donc, c'est un peu une illusion. Et je pense qu'on peut améliorer quasi tous les maux par la respiration, ne serait-ce... que parce que la respiration va aussi favoriser le principe d'homéostasie et que pour la guérison, on a besoin que le corps soit en état de paix et que c'est une possibilité qui est à portée de main. Donc je pense qu'on ne peut pas dire que ce n'est pas utile d'adjoindre de la respiration. Là, tu vois, je viens de faire une opération chez L'Oréal pour le mois du cancer et on a créé un programme qui s'appelle Respi Cancer. qui est donc destinée aux patients, mais aussi aux aidants, parce qu'on peut aller travailler sur l'anxiété, mais on peut aussi aller préserver les organes, et notamment le cœur lors des séances de radiothérapie en cas de cancer du sein gauche. Il y a plein d'aspects comme ça qui devraient être à la connaissance de tous, et où on pourrait entraîner. Donc la respiration, pour moi, n'a pas de limite dans les usages qu'on peut en faire dans la pratique de la santé et dans l'accompagnement des... des passions.

  • Speaker #0

    Super, super découverte en tout cas pour moi. Je ne connaissais pas tout ça. Je savais que c'était un domaine méconnu, sous-coté, mais je ne pensais pas qu'on pouvait le pousser aussi loin et je suis très curieux de découvrir les prochaines avancées dans ce domaine-là. Est-ce que tu peux me dire, Stéphanie, quel est ton prochain livre ? Donc là, tu viens de sortir « Quand le corps n'est plus d'accord » , que j'ai lu, que j'ai trouvé excellent. Je n'ai pas eu le temps de te poser toutes les questions que je voulais spécifiquement sur ce livre. J'ai choisi de me concentrer sur « Le souffle » , qui me semblait être très important dans ta carrière. Est-ce que tu peux peut-être me parler de tes prochains projets et nous dire, avant de te quitter, où est-ce qu'on peut te retrouver ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai beaucoup de projets en fiction et j'écris des fictions médicales avec des héros qui sont des médecins.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Donc, pour parler de médecine autrement aussi. Donc ça, ça m'amuse beaucoup, la fiction, la série télé. Donc, je travaille là-dessus. J'ai un livre qui va sortir en février sur les relations. Et là encore, le corps, le mental sont impliqués. qui va s'appeler « Comment arrêter de foirer ses relations ? » et il parle bien aussi des neurosciences. Et puis, j'en ai un prochain sur le souffle qui sera en mai, me semble-t-il. Et à côté de ça, je fais énormément de choses. Je me décris comme étant une multipotentialiste, donc j'ai plein de casquettes. Mais pour me retrouver, on peut aller sur l'Académie du souffle, qui est l'académie que j'ai créée, où on fait des formations pour les professionnels, des ateliers, des retraites. Et aujourd'hui, on fait vraiment beaucoup d'interventions avec les professionnels de santé. Et puis sur mon site, voilà, stephenetomillon.com.

  • Speaker #0

    C'est fait, le message est passé. Un grand merci Stéphanie. À bientôt.

  • Speaker #1

    Mathieu, à très bientôt. Merci beaucoup et merci à tous de votre écoute.

  • Speaker #0

    Je te remercie beaucoup de nous avoir guidé dans cette exploration avec ton regard journalistique, scientifique et profondément humain. Je vous remercie, chers auditeurs, si cet épisode vous a inspiré, c'est que vous faites déjà partie de ceux qui veulent soigner autrement. Je vous invite à vous abonner à ce podcast pour ne rater aucun de ces épisodes. à la newsletter dont le lien est dans les notes pour recevoir gratuitement tous les vendredis la fiche récapitulative des épisodes de la semaine. Et pourquoi pas partager cet épisode à une personne à qui il peut plaire. Continuez à chercher, à apprendre, à rester libre. Salut !

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