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Super Docteur - médecine générale

Ton cabinet soigne-t-il… ou pollue-t-il ?

Ton cabinet soigne-t-il… ou pollue-t-il ?

13min |01/05/2025
Play
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Super Docteur - médecine générale

Ton cabinet soigne-t-il… ou pollue-t-il ?

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13min |01/05/2025
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Description

🎙️ Médecine éco-responsable : soigner sans nuire à la planète, c’est possible !


Et si notre cabinet devenait un levier pour protéger la santé… et l’environnement ? 🌍


Dans cet épisode de Super Docteur, j'accueille Alice Baras, autrice du Guide du cabinet de santé éco-responsable, pour explorer un enjeu crucial : intégrer l’écologie dans notre pratique médicale.


🔥 Téléchargez gratuitement l'application Vidal Mobile ici: https://onelink.to/superdocteur


👉 Abonnez-vous à la newsletter Super Récap’ pour recevoir un mail à lire en 1mn récapitulant les grands points des épisodes de la semaine (c'est gratuit et sans spam!): https://superdocteur.substack.com/


Au programme :
🩺 Le concept de One Health et de santé planétaire
🧠 Notre rôle face aux maladies chroniques, à l’antibiorésistance ou au dérèglement climatique
📦 Comment adapter notre prescription pour limiter son impact écologique
🌱 Les éco-gestes spécifiques à la médecine générale : désinfection raisonnée, alternatives à l’usage unique, sobriété énergétique
🧾 La prescription de nature, entre preuves scientifiques et outils pratiques
🚫 Les fausses bonnes idées à éviter dans une démarche écoresponsable
💬 Et surtout : comment communiquer tout ça avec nos patients pour les embarquer dans cette dynamique de santé durable ?


Pourquoi écouter cet épisode ?
Parce que les soins de santé représentent 8 % des émissions de gaz à effet de serre en France, dont 50 % liés aux médicaments et dispositifs médicaux.


Parce qu’en tant que médecins généralistes, nous avons un rôle structurant à jouer dans cette transition écologique du soin.
Et parce que protéger la planète, c’est aussi protéger notre santé et celle de nos patients.


🎧 Un échange concret, sans culpabilisation, pour amorcer une transformation douce mais décisive de notre pratique.


médecine générale, éco-responsabilité, cabinet médical, One Health, santé planétaire, écologie, santé publique, éco-gestes, prescription verte, drap d'examen, pollution médicale, durabilité, sobriété énergétique, Vidal Mobile, GPR, pratiques durables, Alice Baras, Super Docteur podcast


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Insta:

https://www.instagram.com/dr.matthieu.cantet


Youtube:

https://www.youtube.com/channel/UCbZG3thgg8pWjhv-1Ksh1AA


Linkedin:

https://www.linkedin.com/in/matthieu-cantet-4a5591294/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Vous voyez ce moment en consultation où l'on se rend compte qu'un patient est en insuffisance rénale et que chaque médicament peut devenir un casse-tête ? Ça m'arrive plus souvent qu'on ne le croit. Dernièrement, j'ai reçu un patient dont la clérance rénale était en baisse et j'avais besoin de vérifier en un clin d'œil quelle posologie serait la plus sûre pour lui. Jusqu'ici, il fallait fouiller dans les données, comparer plusieurs sources, jongler entre les fiches produits et les recommandations. Une vraie gymnastique intellectuelle, surtout quand on est déjà pressé. Mais aujourd'hui, avec l'outil GPR intégré dans Vidal Mobile, je peux adapter la dose de mes traitements à l'insuffisance rénale en quelques secondes. GPR rassemble les informations fondées sur des référentiels internationaux et une analyse médico-scientifique experte, ce qui me permet de sécuriser efficacement ma prescription. Plus de doute ? je sais que je respecte les bonnes pratiques et que je prends soin de mon patient du mieux possible. Le mieux dans tout ça, c'est que l'appli Vidal Mobile est gratuite pour nous, professionnels de santé, si vous entrez votre numéro RPPS. Vous trouverez le lien dans les notes de cet épisode. Pour ma part, je ne peux plus m'en passer, alors à vous de tester. Bonjour à tous et bienvenue dans Superdocteur. Aujourd'hui, nous allons essayer de voir comment les professionnels de santé peuvent s'engager dans la transition écologique. Dans son ouvrage, mon invité Alice Barras nous explique avec détail comment Au sein de notre activité médicale, nous pouvons promouvoir l'écologie et intégrer des pratiques durables dans notre quotidien. Parce que prendre soin de nos patients, c'est prendre soin du vivant en général et même de notre propre terre car nous le savons, les ressources ne peuvent être infinies sur une planète qui, elle, est limitée. Pour découvrir comment nous pouvons, en tant que professionnels de santé, devenir les acteurs d'un changement positif, j'ai le plaisir d'accueillir Alice Barras, elle est l'auteur du guide du cabinet de santé éco-responsable prendre soin de l'environnement pour la santé de chacun. Bonjour Alice.

  • Speaker #1

    Bonjour Mathieu. Bonjour à toutes et tous.

  • Speaker #0

    Alice, est-ce que tu peux nous développer le concept de One Health et la santé planétaire ?

  • Speaker #1

    Avec l'approche One Health ou une seule santé, on va être vraiment dans une vision intégrée, écosystémique, où on va se rendre compte qu'il n'y a pas de santé humaine sans une bonne santé animale et une bonne santé végétale. Donc c'est vraiment une vision unifiée de la santé. Donc, si on ne prend pas soin des écosystèmes, en fait, on n'aura pas de santé humaine. Et donc, c'est une approche intégrée qui a été développée dans les années 2000 par l'OMS et qui a repris de la vigueur dans le domaine de la recherche et puis cette proposition proactive avec la crise Covid, puisqu'on s'est rendu compte que la pression qu'on exerçait sur les écosystèmes, ça nous revenait un petit peu en boomerang. Voilà, et puis après, il y a effectivement cette démarche de santé planétaire qui va être finalement complémentaire. de la démarche Une seule santé, en intégrant les facteurs socio-économiques. Et puis la proposition, la première étape, c'est de reconnaître la responsabilité de l'être humain, ou au moins de certains êtres humains, dans le dépassement des limites planétaires, que ce soit le climat, l'effondrement de la biodiversité, la déforestation, les pollutions, etc. Quelles sont les conséquences sur la santé du vivant dans son ensemble ? des humains et des non-humains, et puis proposer des solutions, puis des actions, bien sûr.

  • Speaker #0

    Dans ton livre, tu abordes la transition écologique dans le secteur de la santé. Est-ce que tu peux nous expliquer comment les professionnels de santé peuvent jouer un rôle clé dans cette transition ?

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir, oui, parce que je pense qu'en tant que professionnel de santé, on a vraiment un rôle particulier à jouer dans cette transition. Et puis, c'est aussi une opportunité, en fait. En considérant cette approche intégrée de la santé planétaire, qui est soutenue par le Collège de la médecine générale notamment, ça va être nous organiser pour prendre soin équitablement dans le respect des nuits planétaires. Voilà le programme. Et puis, ça va être aussi comment nous organiser face aux nouveaux risques en santé, avec les nouvelles maladies infectieuses, l'épidémie. l'épidémie de maladie chronique, l'antibiorésistance dont je parlais tout à l'heure, la santé mentale. Et donc, on a vraiment un rôle particulier à jouer en regardant quel est le contexte pour qu'on puisse s'organiser. Et puis après, dans un deuxième temps, c'est aussi comment maîtriser notre impact en tant que professionnels de santé. Et ça va être aussi une opportunité parce qu'on voit bien qu'il y a aujourd'hui une tension sur les ressources, qu'elles soient énergétiques, l'approvisionnement en médicaments notamment, les terres rares, etc. Donc, en tant que professionnels de santé, on a vraiment un intérêt et un rôle majeur à jouer sur cette transition écologique pour assurer une offre de soins équitable.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce que tu peux nous dire, par exemple, à la place d'un médecin installé au cabinet, en libéral par exemple, quels sont les éco-gestes à adopter ?

  • Speaker #1

    Ils sont nombreux, mais avant d'aller regarder les éco-gestes, je pense que c'est vraiment important d'avoir cette vision globale et puis d'intégrer dans notre démarche éco-responsable, donc avec l'éco-responsabilité dans une vision très globale, de prendre soin de notre maison commune et des vivants qui y habitent. Et donc d'avoir les éco-gestes pour intégrer l'éco-conception du soin, donc à chaque étape de mon soin. je maîtrise mon impact environnemental, mais aussi d'intégrer complètement dans cette démarche la prévention des maladies et la promotion de la santé, donc dans une accroche aussi interdisciplinaire, sur un territoire, etc. Donc les éco-gestes, c'est important, mais c'est une partie de la réponse, entre guillemets. Et puis, dans cette vision globale, c'est aussi de regarder l'ensemble des impacts environnementaux. qu'on va avoir en tant que professionnels de santé, donc sans se culpabiliser, mais en étant responsables, encore une fois, comme on l'est dans notre pratique, bien sûr. Donc moi, j'aime bien cette image de se mettre sur le toit du cabinet et de regarder finalement que tout ce qui rentre et tout ce qui sort du cabinet va avoir un impact sur l'environnement. Donc autant d'un point de vue des consommations des ressources, des consommations des énergies, et puis les déchets, tout ce qui va en sortir. Et après, selon mon contexte, selon ma sensibilité, selon les opportunités, ma disponibilité aussi, bien sûr, c'est quels éco-gestes je vais mettre en place sur ces différentes thématiques, donc tout ce qui est rentré, tout ce qui sort. Et là, pareil, en fait, il y a des éco-gestes qui vont être plus ou moins spécifiques à notre pratique. Donc, ce qui est assez passionnant, c'est bien sûr d'aller regarder ce qui est spécifique. Donc, notamment tout ce qui va être en lien avec la prescription. et l'éco-prescription notamment. Donc, avant, pendant et après la prescription, comment je fais pour réduire l'impact de cet acte ? Donc, avant, ça va être tout ce qui va être prévention, promotion de la santé. Ça va être aussi de réfléchir aux thérapeutiques non médicamenteuses, réfléchir aussi, ou en tout cas transmettre et regarder avec les patients, bien sûr, toujours avec. les règles hygiénodétiques, la nutrition, la mobilité, etc. Proposer peut-être dans les thérapies non médicamentales, ces prescriptions de nature, dont on parle beaucoup aujourd'hui, il y a de plus en plus de publications, et on sait que le contact avec la nature est important pour la santé, pour rester en bonne santé, mais aussi dans le cadre de thérapeutiques. Ensuite, on va aussi avoir... Après la prescription, ça va être bien sûr aussi de s'assurer, par exemple, dans les éco-gestes très précis, mais de s'assurer que le patient va bien remettre ses médicaments non utilisés en pharmacie pour qu'ils soient incinérés. Aujourd'hui, c'est quand même 12 000 tonnes de médicaments qui sont incinérés chaque année. Donc, il y a vraiment un gros sujet sur le thème de l'éco-prescription et notamment... en sachant aussi, là, il y a eu un rapport qui a été fait, donc une évaluation d'impact carbone des services de santé, qui représente 8% des émissions de gaz à effet de serre national, les services de santé, 8% des émissions de gaz à effet de serre national, et parmi ces gaz à effet de serre, on a 50% qui proviennent de la chaîne de production des produits de santé, donc médicaments et dispositifs médicaux. Voilà, donc 50%, donc c'est c'est un vrai sujet. Donc, comment on fait ? Tout n'est pas dans notre camp en tant que professionnels de santé, en tant que médecins, bien sûr, mais on a vraiment un rôle important à jouer sur l'enchant de cette chaîne d'approvisionnement, en amont, comme je disais avant, pendant et après. Et donc, à côté de ces éco-gestes spécifiques liés à la prescription, on va aussi avoir des éco-gestes spécifiques concernant tout ce qui va être entretien et désinfection de nos cabinets. Donc ne pas être notamment dans la surqualité, la désinfection de toutes les surfaces en permanence, etc. Parce que si on vise l'élimination de 100% des bactéries, on voit bien qu'il y a des conséquences sur notre immunité, sur notre microbiote. Donc ça, c'est aussi un point qu'on peut mettre en place dans nos écogestes. Donc moins de produits chimiques, en tout cas à bon escient, bien sûr. Et puis la réflexion sur l'usage unique. Donc il y a l'emblématique drap d'examen. Donc, il y a des praticiens qui sont passés à zéro drap d'examen. En fait, la question à se poser, c'est est-ce que j'en ai besoin systématiquement ? Parce que si c'est juste pour... Un acte où on s'assoit sur la table d'examen, il n'y a pas besoin de draps d'examen, tout simplement. Donc, il faut vraiment adapter ça aussi. Et puis, pourquoi pas en parler avec le patient, parce que c'est justement un moyen de communiquer sur notre démarche écoresponsable et sur cette dimension de la santé très globale. Et en général, on peut aussi passer à des alternatives à l'usage unique, ça va être du réutilisable. Donc, sur les draps d'examen, par exemple, ça va être... de penser aussi à la procédure d'entretien de ces draps réutilisables. Et pour toujours se baser sur des données sourcées, ça c'est vraiment important, les sociétés savantes s'accordent à dire qu'en général, dans 90% des cas, passer à du réutilisable, c'est intéressant d'un point de vue écologique. Donc voilà, une ligne de conduite. Et ensuite, bien sûr, encore une fois, ce n'est pas une injonction, il faut mener sa démarche, son cheminement. Et après, il y a des éco-gestes aussi non spécifiques, qui vont être notamment sur la sobriété énergétique, sur la gestion des déchets, etc.

  • Speaker #0

    La prescription de nature, ça a l'air super intéressant. Est-ce que tu peux nous détailler comment on fait en pratique ?

  • Speaker #1

    En pratique, c'est écrire sur l'ordonnance, proposer au patient, selon son contexte, encore une fois, d'avoir un contact avec la nature. réguliers. Donc ça, c'est déjà pratiqué aux Etats-Unis et au Canada. Donc d'après les recherches, on sait qu'un contact de 20 minutes dans un environnement naturel végétalisé, ça améliore la santé mentale, la santé physique et puis socialement aussi, bien sûr, c'est une opportunité. Donc voilà, tout simplement, enfin je dis tout simplement, c'est pas si simple que ça parce qu'il faut déjà avoir un accès à la nature. Et donc on a vu notamment pendant la crise Covid qu'il y avait beaucoup... beaucoup d'inégalités sur ce plan-là. Mais donc, c'est de regarder avec le patient comment il peut avoir un contact avec la nature. La nature, avec des guillemets, ce n'est pas évident de définir ça, mais de l'écrire sur l'ordonnance, comme on peut avoir une prescription de conseil hygiéné d'éthétique.

  • Speaker #0

    Alice, est-ce qu'il y a de fausses bonnes idées dans un cabinet éco-responsable ?

  • Speaker #1

    Il y a des fausses bonnes idées dans un cabinet co-responsable qui vont être notamment de ne pas respecter le prérequis d'assurer la qualité et la sécurité des soins. On peut avoir des éco-gestes, mais toujours en respectant les recommandations professionnelles, bien sûr. Ensuite, il y a une autre fausse bonne idée qui va être le solutionnisme. Vraiment, la première étape de notre démarche, c'est la sobriété et ce n'est pas le solutionnisme, l'hyper-technologisation, etc. Même si, bien sûr, le numérique... présente des avantages et on en a besoin aussi en santé mais il ne faut pas en abuser. Et puis, la fausse bonne idée, ça pourrait être aussi de voir cette démarche comme une contrainte alors que c'est vraiment une opportunité et c'est vraiment une démarche de santé. Tout simplement. L'éco-responsabilité, c'est de la santé et on est vraiment légitime à en être acteur, ambassadeur et ambassadrice. Voilà.

  • Speaker #0

    Alice, merci beaucoup. Est-ce que tu veux prendre quelques secondes pour nous dire où est-ce qu'on peut te retrouver, où est-ce qu'on peut se procurer ton travail, par exemple ?

  • Speaker #1

    Je suis sur LinkedIn. J'ai publié le guide du cabinet de santé éco-responsable qui a priori est un bon recueil de ces éco-gestes. Et puis voilà, au détour de formation ou de conférence, avec plaisir.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Alice, à bientôt.

  • Speaker #1

    Merci, à bientôt.

  • Speaker #0

    J'espère que cet épisode t'a plu. Si c'est le cas, pense à t'abonner pour ne rater aucun épisode. Si tu veux me laisser une note de 5 étoiles sur ton application, ça m'aiderait aussi beaucoup. Tu peux également rejoindre la newsletter afin de recevoir une fois par mois un mail dans lequel je te transmets plein de contenus pour la médecine générale. Toutes les ressources sont dans les notes de cet épisode. A bientôt !

Description

🎙️ Médecine éco-responsable : soigner sans nuire à la planète, c’est possible !


Et si notre cabinet devenait un levier pour protéger la santé… et l’environnement ? 🌍


Dans cet épisode de Super Docteur, j'accueille Alice Baras, autrice du Guide du cabinet de santé éco-responsable, pour explorer un enjeu crucial : intégrer l’écologie dans notre pratique médicale.


🔥 Téléchargez gratuitement l'application Vidal Mobile ici: https://onelink.to/superdocteur


👉 Abonnez-vous à la newsletter Super Récap’ pour recevoir un mail à lire en 1mn récapitulant les grands points des épisodes de la semaine (c'est gratuit et sans spam!): https://superdocteur.substack.com/


Au programme :
🩺 Le concept de One Health et de santé planétaire
🧠 Notre rôle face aux maladies chroniques, à l’antibiorésistance ou au dérèglement climatique
📦 Comment adapter notre prescription pour limiter son impact écologique
🌱 Les éco-gestes spécifiques à la médecine générale : désinfection raisonnée, alternatives à l’usage unique, sobriété énergétique
🧾 La prescription de nature, entre preuves scientifiques et outils pratiques
🚫 Les fausses bonnes idées à éviter dans une démarche écoresponsable
💬 Et surtout : comment communiquer tout ça avec nos patients pour les embarquer dans cette dynamique de santé durable ?


Pourquoi écouter cet épisode ?
Parce que les soins de santé représentent 8 % des émissions de gaz à effet de serre en France, dont 50 % liés aux médicaments et dispositifs médicaux.


Parce qu’en tant que médecins généralistes, nous avons un rôle structurant à jouer dans cette transition écologique du soin.
Et parce que protéger la planète, c’est aussi protéger notre santé et celle de nos patients.


🎧 Un échange concret, sans culpabilisation, pour amorcer une transformation douce mais décisive de notre pratique.


médecine générale, éco-responsabilité, cabinet médical, One Health, santé planétaire, écologie, santé publique, éco-gestes, prescription verte, drap d'examen, pollution médicale, durabilité, sobriété énergétique, Vidal Mobile, GPR, pratiques durables, Alice Baras, Super Docteur podcast


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Insta:

https://www.instagram.com/dr.matthieu.cantet


Youtube:

https://www.youtube.com/channel/UCbZG3thgg8pWjhv-1Ksh1AA


Linkedin:

https://www.linkedin.com/in/matthieu-cantet-4a5591294/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Vous voyez ce moment en consultation où l'on se rend compte qu'un patient est en insuffisance rénale et que chaque médicament peut devenir un casse-tête ? Ça m'arrive plus souvent qu'on ne le croit. Dernièrement, j'ai reçu un patient dont la clérance rénale était en baisse et j'avais besoin de vérifier en un clin d'œil quelle posologie serait la plus sûre pour lui. Jusqu'ici, il fallait fouiller dans les données, comparer plusieurs sources, jongler entre les fiches produits et les recommandations. Une vraie gymnastique intellectuelle, surtout quand on est déjà pressé. Mais aujourd'hui, avec l'outil GPR intégré dans Vidal Mobile, je peux adapter la dose de mes traitements à l'insuffisance rénale en quelques secondes. GPR rassemble les informations fondées sur des référentiels internationaux et une analyse médico-scientifique experte, ce qui me permet de sécuriser efficacement ma prescription. Plus de doute ? je sais que je respecte les bonnes pratiques et que je prends soin de mon patient du mieux possible. Le mieux dans tout ça, c'est que l'appli Vidal Mobile est gratuite pour nous, professionnels de santé, si vous entrez votre numéro RPPS. Vous trouverez le lien dans les notes de cet épisode. Pour ma part, je ne peux plus m'en passer, alors à vous de tester. Bonjour à tous et bienvenue dans Superdocteur. Aujourd'hui, nous allons essayer de voir comment les professionnels de santé peuvent s'engager dans la transition écologique. Dans son ouvrage, mon invité Alice Barras nous explique avec détail comment Au sein de notre activité médicale, nous pouvons promouvoir l'écologie et intégrer des pratiques durables dans notre quotidien. Parce que prendre soin de nos patients, c'est prendre soin du vivant en général et même de notre propre terre car nous le savons, les ressources ne peuvent être infinies sur une planète qui, elle, est limitée. Pour découvrir comment nous pouvons, en tant que professionnels de santé, devenir les acteurs d'un changement positif, j'ai le plaisir d'accueillir Alice Barras, elle est l'auteur du guide du cabinet de santé éco-responsable prendre soin de l'environnement pour la santé de chacun. Bonjour Alice.

  • Speaker #1

    Bonjour Mathieu. Bonjour à toutes et tous.

  • Speaker #0

    Alice, est-ce que tu peux nous développer le concept de One Health et la santé planétaire ?

  • Speaker #1

    Avec l'approche One Health ou une seule santé, on va être vraiment dans une vision intégrée, écosystémique, où on va se rendre compte qu'il n'y a pas de santé humaine sans une bonne santé animale et une bonne santé végétale. Donc c'est vraiment une vision unifiée de la santé. Donc, si on ne prend pas soin des écosystèmes, en fait, on n'aura pas de santé humaine. Et donc, c'est une approche intégrée qui a été développée dans les années 2000 par l'OMS et qui a repris de la vigueur dans le domaine de la recherche et puis cette proposition proactive avec la crise Covid, puisqu'on s'est rendu compte que la pression qu'on exerçait sur les écosystèmes, ça nous revenait un petit peu en boomerang. Voilà, et puis après, il y a effectivement cette démarche de santé planétaire qui va être finalement complémentaire. de la démarche Une seule santé, en intégrant les facteurs socio-économiques. Et puis la proposition, la première étape, c'est de reconnaître la responsabilité de l'être humain, ou au moins de certains êtres humains, dans le dépassement des limites planétaires, que ce soit le climat, l'effondrement de la biodiversité, la déforestation, les pollutions, etc. Quelles sont les conséquences sur la santé du vivant dans son ensemble ? des humains et des non-humains, et puis proposer des solutions, puis des actions, bien sûr.

  • Speaker #0

    Dans ton livre, tu abordes la transition écologique dans le secteur de la santé. Est-ce que tu peux nous expliquer comment les professionnels de santé peuvent jouer un rôle clé dans cette transition ?

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir, oui, parce que je pense qu'en tant que professionnel de santé, on a vraiment un rôle particulier à jouer dans cette transition. Et puis, c'est aussi une opportunité, en fait. En considérant cette approche intégrée de la santé planétaire, qui est soutenue par le Collège de la médecine générale notamment, ça va être nous organiser pour prendre soin équitablement dans le respect des nuits planétaires. Voilà le programme. Et puis, ça va être aussi comment nous organiser face aux nouveaux risques en santé, avec les nouvelles maladies infectieuses, l'épidémie. l'épidémie de maladie chronique, l'antibiorésistance dont je parlais tout à l'heure, la santé mentale. Et donc, on a vraiment un rôle particulier à jouer en regardant quel est le contexte pour qu'on puisse s'organiser. Et puis après, dans un deuxième temps, c'est aussi comment maîtriser notre impact en tant que professionnels de santé. Et ça va être aussi une opportunité parce qu'on voit bien qu'il y a aujourd'hui une tension sur les ressources, qu'elles soient énergétiques, l'approvisionnement en médicaments notamment, les terres rares, etc. Donc, en tant que professionnels de santé, on a vraiment un intérêt et un rôle majeur à jouer sur cette transition écologique pour assurer une offre de soins équitable.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce que tu peux nous dire, par exemple, à la place d'un médecin installé au cabinet, en libéral par exemple, quels sont les éco-gestes à adopter ?

  • Speaker #1

    Ils sont nombreux, mais avant d'aller regarder les éco-gestes, je pense que c'est vraiment important d'avoir cette vision globale et puis d'intégrer dans notre démarche éco-responsable, donc avec l'éco-responsabilité dans une vision très globale, de prendre soin de notre maison commune et des vivants qui y habitent. Et donc d'avoir les éco-gestes pour intégrer l'éco-conception du soin, donc à chaque étape de mon soin. je maîtrise mon impact environnemental, mais aussi d'intégrer complètement dans cette démarche la prévention des maladies et la promotion de la santé, donc dans une accroche aussi interdisciplinaire, sur un territoire, etc. Donc les éco-gestes, c'est important, mais c'est une partie de la réponse, entre guillemets. Et puis, dans cette vision globale, c'est aussi de regarder l'ensemble des impacts environnementaux. qu'on va avoir en tant que professionnels de santé, donc sans se culpabiliser, mais en étant responsables, encore une fois, comme on l'est dans notre pratique, bien sûr. Donc moi, j'aime bien cette image de se mettre sur le toit du cabinet et de regarder finalement que tout ce qui rentre et tout ce qui sort du cabinet va avoir un impact sur l'environnement. Donc autant d'un point de vue des consommations des ressources, des consommations des énergies, et puis les déchets, tout ce qui va en sortir. Et après, selon mon contexte, selon ma sensibilité, selon les opportunités, ma disponibilité aussi, bien sûr, c'est quels éco-gestes je vais mettre en place sur ces différentes thématiques, donc tout ce qui est rentré, tout ce qui sort. Et là, pareil, en fait, il y a des éco-gestes qui vont être plus ou moins spécifiques à notre pratique. Donc, ce qui est assez passionnant, c'est bien sûr d'aller regarder ce qui est spécifique. Donc, notamment tout ce qui va être en lien avec la prescription. et l'éco-prescription notamment. Donc, avant, pendant et après la prescription, comment je fais pour réduire l'impact de cet acte ? Donc, avant, ça va être tout ce qui va être prévention, promotion de la santé. Ça va être aussi de réfléchir aux thérapeutiques non médicamenteuses, réfléchir aussi, ou en tout cas transmettre et regarder avec les patients, bien sûr, toujours avec. les règles hygiénodétiques, la nutrition, la mobilité, etc. Proposer peut-être dans les thérapies non médicamentales, ces prescriptions de nature, dont on parle beaucoup aujourd'hui, il y a de plus en plus de publications, et on sait que le contact avec la nature est important pour la santé, pour rester en bonne santé, mais aussi dans le cadre de thérapeutiques. Ensuite, on va aussi avoir... Après la prescription, ça va être bien sûr aussi de s'assurer, par exemple, dans les éco-gestes très précis, mais de s'assurer que le patient va bien remettre ses médicaments non utilisés en pharmacie pour qu'ils soient incinérés. Aujourd'hui, c'est quand même 12 000 tonnes de médicaments qui sont incinérés chaque année. Donc, il y a vraiment un gros sujet sur le thème de l'éco-prescription et notamment... en sachant aussi, là, il y a eu un rapport qui a été fait, donc une évaluation d'impact carbone des services de santé, qui représente 8% des émissions de gaz à effet de serre national, les services de santé, 8% des émissions de gaz à effet de serre national, et parmi ces gaz à effet de serre, on a 50% qui proviennent de la chaîne de production des produits de santé, donc médicaments et dispositifs médicaux. Voilà, donc 50%, donc c'est c'est un vrai sujet. Donc, comment on fait ? Tout n'est pas dans notre camp en tant que professionnels de santé, en tant que médecins, bien sûr, mais on a vraiment un rôle important à jouer sur l'enchant de cette chaîne d'approvisionnement, en amont, comme je disais avant, pendant et après. Et donc, à côté de ces éco-gestes spécifiques liés à la prescription, on va aussi avoir des éco-gestes spécifiques concernant tout ce qui va être entretien et désinfection de nos cabinets. Donc ne pas être notamment dans la surqualité, la désinfection de toutes les surfaces en permanence, etc. Parce que si on vise l'élimination de 100% des bactéries, on voit bien qu'il y a des conséquences sur notre immunité, sur notre microbiote. Donc ça, c'est aussi un point qu'on peut mettre en place dans nos écogestes. Donc moins de produits chimiques, en tout cas à bon escient, bien sûr. Et puis la réflexion sur l'usage unique. Donc il y a l'emblématique drap d'examen. Donc, il y a des praticiens qui sont passés à zéro drap d'examen. En fait, la question à se poser, c'est est-ce que j'en ai besoin systématiquement ? Parce que si c'est juste pour... Un acte où on s'assoit sur la table d'examen, il n'y a pas besoin de draps d'examen, tout simplement. Donc, il faut vraiment adapter ça aussi. Et puis, pourquoi pas en parler avec le patient, parce que c'est justement un moyen de communiquer sur notre démarche écoresponsable et sur cette dimension de la santé très globale. Et en général, on peut aussi passer à des alternatives à l'usage unique, ça va être du réutilisable. Donc, sur les draps d'examen, par exemple, ça va être... de penser aussi à la procédure d'entretien de ces draps réutilisables. Et pour toujours se baser sur des données sourcées, ça c'est vraiment important, les sociétés savantes s'accordent à dire qu'en général, dans 90% des cas, passer à du réutilisable, c'est intéressant d'un point de vue écologique. Donc voilà, une ligne de conduite. Et ensuite, bien sûr, encore une fois, ce n'est pas une injonction, il faut mener sa démarche, son cheminement. Et après, il y a des éco-gestes aussi non spécifiques, qui vont être notamment sur la sobriété énergétique, sur la gestion des déchets, etc.

  • Speaker #0

    La prescription de nature, ça a l'air super intéressant. Est-ce que tu peux nous détailler comment on fait en pratique ?

  • Speaker #1

    En pratique, c'est écrire sur l'ordonnance, proposer au patient, selon son contexte, encore une fois, d'avoir un contact avec la nature. réguliers. Donc ça, c'est déjà pratiqué aux Etats-Unis et au Canada. Donc d'après les recherches, on sait qu'un contact de 20 minutes dans un environnement naturel végétalisé, ça améliore la santé mentale, la santé physique et puis socialement aussi, bien sûr, c'est une opportunité. Donc voilà, tout simplement, enfin je dis tout simplement, c'est pas si simple que ça parce qu'il faut déjà avoir un accès à la nature. Et donc on a vu notamment pendant la crise Covid qu'il y avait beaucoup... beaucoup d'inégalités sur ce plan-là. Mais donc, c'est de regarder avec le patient comment il peut avoir un contact avec la nature. La nature, avec des guillemets, ce n'est pas évident de définir ça, mais de l'écrire sur l'ordonnance, comme on peut avoir une prescription de conseil hygiéné d'éthétique.

  • Speaker #0

    Alice, est-ce qu'il y a de fausses bonnes idées dans un cabinet éco-responsable ?

  • Speaker #1

    Il y a des fausses bonnes idées dans un cabinet co-responsable qui vont être notamment de ne pas respecter le prérequis d'assurer la qualité et la sécurité des soins. On peut avoir des éco-gestes, mais toujours en respectant les recommandations professionnelles, bien sûr. Ensuite, il y a une autre fausse bonne idée qui va être le solutionnisme. Vraiment, la première étape de notre démarche, c'est la sobriété et ce n'est pas le solutionnisme, l'hyper-technologisation, etc. Même si, bien sûr, le numérique... présente des avantages et on en a besoin aussi en santé mais il ne faut pas en abuser. Et puis, la fausse bonne idée, ça pourrait être aussi de voir cette démarche comme une contrainte alors que c'est vraiment une opportunité et c'est vraiment une démarche de santé. Tout simplement. L'éco-responsabilité, c'est de la santé et on est vraiment légitime à en être acteur, ambassadeur et ambassadrice. Voilà.

  • Speaker #0

    Alice, merci beaucoup. Est-ce que tu veux prendre quelques secondes pour nous dire où est-ce qu'on peut te retrouver, où est-ce qu'on peut se procurer ton travail, par exemple ?

  • Speaker #1

    Je suis sur LinkedIn. J'ai publié le guide du cabinet de santé éco-responsable qui a priori est un bon recueil de ces éco-gestes. Et puis voilà, au détour de formation ou de conférence, avec plaisir.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Alice, à bientôt.

  • Speaker #1

    Merci, à bientôt.

  • Speaker #0

    J'espère que cet épisode t'a plu. Si c'est le cas, pense à t'abonner pour ne rater aucun épisode. Si tu veux me laisser une note de 5 étoiles sur ton application, ça m'aiderait aussi beaucoup. Tu peux également rejoindre la newsletter afin de recevoir une fois par mois un mail dans lequel je te transmets plein de contenus pour la médecine générale. Toutes les ressources sont dans les notes de cet épisode. A bientôt !

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Description

🎙️ Médecine éco-responsable : soigner sans nuire à la planète, c’est possible !


Et si notre cabinet devenait un levier pour protéger la santé… et l’environnement ? 🌍


Dans cet épisode de Super Docteur, j'accueille Alice Baras, autrice du Guide du cabinet de santé éco-responsable, pour explorer un enjeu crucial : intégrer l’écologie dans notre pratique médicale.


🔥 Téléchargez gratuitement l'application Vidal Mobile ici: https://onelink.to/superdocteur


👉 Abonnez-vous à la newsletter Super Récap’ pour recevoir un mail à lire en 1mn récapitulant les grands points des épisodes de la semaine (c'est gratuit et sans spam!): https://superdocteur.substack.com/


Au programme :
🩺 Le concept de One Health et de santé planétaire
🧠 Notre rôle face aux maladies chroniques, à l’antibiorésistance ou au dérèglement climatique
📦 Comment adapter notre prescription pour limiter son impact écologique
🌱 Les éco-gestes spécifiques à la médecine générale : désinfection raisonnée, alternatives à l’usage unique, sobriété énergétique
🧾 La prescription de nature, entre preuves scientifiques et outils pratiques
🚫 Les fausses bonnes idées à éviter dans une démarche écoresponsable
💬 Et surtout : comment communiquer tout ça avec nos patients pour les embarquer dans cette dynamique de santé durable ?


Pourquoi écouter cet épisode ?
Parce que les soins de santé représentent 8 % des émissions de gaz à effet de serre en France, dont 50 % liés aux médicaments et dispositifs médicaux.


Parce qu’en tant que médecins généralistes, nous avons un rôle structurant à jouer dans cette transition écologique du soin.
Et parce que protéger la planète, c’est aussi protéger notre santé et celle de nos patients.


🎧 Un échange concret, sans culpabilisation, pour amorcer une transformation douce mais décisive de notre pratique.


médecine générale, éco-responsabilité, cabinet médical, One Health, santé planétaire, écologie, santé publique, éco-gestes, prescription verte, drap d'examen, pollution médicale, durabilité, sobriété énergétique, Vidal Mobile, GPR, pratiques durables, Alice Baras, Super Docteur podcast


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Insta:

https://www.instagram.com/dr.matthieu.cantet


Youtube:

https://www.youtube.com/channel/UCbZG3thgg8pWjhv-1Ksh1AA


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https://www.linkedin.com/in/matthieu-cantet-4a5591294/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Vous voyez ce moment en consultation où l'on se rend compte qu'un patient est en insuffisance rénale et que chaque médicament peut devenir un casse-tête ? Ça m'arrive plus souvent qu'on ne le croit. Dernièrement, j'ai reçu un patient dont la clérance rénale était en baisse et j'avais besoin de vérifier en un clin d'œil quelle posologie serait la plus sûre pour lui. Jusqu'ici, il fallait fouiller dans les données, comparer plusieurs sources, jongler entre les fiches produits et les recommandations. Une vraie gymnastique intellectuelle, surtout quand on est déjà pressé. Mais aujourd'hui, avec l'outil GPR intégré dans Vidal Mobile, je peux adapter la dose de mes traitements à l'insuffisance rénale en quelques secondes. GPR rassemble les informations fondées sur des référentiels internationaux et une analyse médico-scientifique experte, ce qui me permet de sécuriser efficacement ma prescription. Plus de doute ? je sais que je respecte les bonnes pratiques et que je prends soin de mon patient du mieux possible. Le mieux dans tout ça, c'est que l'appli Vidal Mobile est gratuite pour nous, professionnels de santé, si vous entrez votre numéro RPPS. Vous trouverez le lien dans les notes de cet épisode. Pour ma part, je ne peux plus m'en passer, alors à vous de tester. Bonjour à tous et bienvenue dans Superdocteur. Aujourd'hui, nous allons essayer de voir comment les professionnels de santé peuvent s'engager dans la transition écologique. Dans son ouvrage, mon invité Alice Barras nous explique avec détail comment Au sein de notre activité médicale, nous pouvons promouvoir l'écologie et intégrer des pratiques durables dans notre quotidien. Parce que prendre soin de nos patients, c'est prendre soin du vivant en général et même de notre propre terre car nous le savons, les ressources ne peuvent être infinies sur une planète qui, elle, est limitée. Pour découvrir comment nous pouvons, en tant que professionnels de santé, devenir les acteurs d'un changement positif, j'ai le plaisir d'accueillir Alice Barras, elle est l'auteur du guide du cabinet de santé éco-responsable prendre soin de l'environnement pour la santé de chacun. Bonjour Alice.

  • Speaker #1

    Bonjour Mathieu. Bonjour à toutes et tous.

  • Speaker #0

    Alice, est-ce que tu peux nous développer le concept de One Health et la santé planétaire ?

  • Speaker #1

    Avec l'approche One Health ou une seule santé, on va être vraiment dans une vision intégrée, écosystémique, où on va se rendre compte qu'il n'y a pas de santé humaine sans une bonne santé animale et une bonne santé végétale. Donc c'est vraiment une vision unifiée de la santé. Donc, si on ne prend pas soin des écosystèmes, en fait, on n'aura pas de santé humaine. Et donc, c'est une approche intégrée qui a été développée dans les années 2000 par l'OMS et qui a repris de la vigueur dans le domaine de la recherche et puis cette proposition proactive avec la crise Covid, puisqu'on s'est rendu compte que la pression qu'on exerçait sur les écosystèmes, ça nous revenait un petit peu en boomerang. Voilà, et puis après, il y a effectivement cette démarche de santé planétaire qui va être finalement complémentaire. de la démarche Une seule santé, en intégrant les facteurs socio-économiques. Et puis la proposition, la première étape, c'est de reconnaître la responsabilité de l'être humain, ou au moins de certains êtres humains, dans le dépassement des limites planétaires, que ce soit le climat, l'effondrement de la biodiversité, la déforestation, les pollutions, etc. Quelles sont les conséquences sur la santé du vivant dans son ensemble ? des humains et des non-humains, et puis proposer des solutions, puis des actions, bien sûr.

  • Speaker #0

    Dans ton livre, tu abordes la transition écologique dans le secteur de la santé. Est-ce que tu peux nous expliquer comment les professionnels de santé peuvent jouer un rôle clé dans cette transition ?

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir, oui, parce que je pense qu'en tant que professionnel de santé, on a vraiment un rôle particulier à jouer dans cette transition. Et puis, c'est aussi une opportunité, en fait. En considérant cette approche intégrée de la santé planétaire, qui est soutenue par le Collège de la médecine générale notamment, ça va être nous organiser pour prendre soin équitablement dans le respect des nuits planétaires. Voilà le programme. Et puis, ça va être aussi comment nous organiser face aux nouveaux risques en santé, avec les nouvelles maladies infectieuses, l'épidémie. l'épidémie de maladie chronique, l'antibiorésistance dont je parlais tout à l'heure, la santé mentale. Et donc, on a vraiment un rôle particulier à jouer en regardant quel est le contexte pour qu'on puisse s'organiser. Et puis après, dans un deuxième temps, c'est aussi comment maîtriser notre impact en tant que professionnels de santé. Et ça va être aussi une opportunité parce qu'on voit bien qu'il y a aujourd'hui une tension sur les ressources, qu'elles soient énergétiques, l'approvisionnement en médicaments notamment, les terres rares, etc. Donc, en tant que professionnels de santé, on a vraiment un intérêt et un rôle majeur à jouer sur cette transition écologique pour assurer une offre de soins équitable.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce que tu peux nous dire, par exemple, à la place d'un médecin installé au cabinet, en libéral par exemple, quels sont les éco-gestes à adopter ?

  • Speaker #1

    Ils sont nombreux, mais avant d'aller regarder les éco-gestes, je pense que c'est vraiment important d'avoir cette vision globale et puis d'intégrer dans notre démarche éco-responsable, donc avec l'éco-responsabilité dans une vision très globale, de prendre soin de notre maison commune et des vivants qui y habitent. Et donc d'avoir les éco-gestes pour intégrer l'éco-conception du soin, donc à chaque étape de mon soin. je maîtrise mon impact environnemental, mais aussi d'intégrer complètement dans cette démarche la prévention des maladies et la promotion de la santé, donc dans une accroche aussi interdisciplinaire, sur un territoire, etc. Donc les éco-gestes, c'est important, mais c'est une partie de la réponse, entre guillemets. Et puis, dans cette vision globale, c'est aussi de regarder l'ensemble des impacts environnementaux. qu'on va avoir en tant que professionnels de santé, donc sans se culpabiliser, mais en étant responsables, encore une fois, comme on l'est dans notre pratique, bien sûr. Donc moi, j'aime bien cette image de se mettre sur le toit du cabinet et de regarder finalement que tout ce qui rentre et tout ce qui sort du cabinet va avoir un impact sur l'environnement. Donc autant d'un point de vue des consommations des ressources, des consommations des énergies, et puis les déchets, tout ce qui va en sortir. Et après, selon mon contexte, selon ma sensibilité, selon les opportunités, ma disponibilité aussi, bien sûr, c'est quels éco-gestes je vais mettre en place sur ces différentes thématiques, donc tout ce qui est rentré, tout ce qui sort. Et là, pareil, en fait, il y a des éco-gestes qui vont être plus ou moins spécifiques à notre pratique. Donc, ce qui est assez passionnant, c'est bien sûr d'aller regarder ce qui est spécifique. Donc, notamment tout ce qui va être en lien avec la prescription. et l'éco-prescription notamment. Donc, avant, pendant et après la prescription, comment je fais pour réduire l'impact de cet acte ? Donc, avant, ça va être tout ce qui va être prévention, promotion de la santé. Ça va être aussi de réfléchir aux thérapeutiques non médicamenteuses, réfléchir aussi, ou en tout cas transmettre et regarder avec les patients, bien sûr, toujours avec. les règles hygiénodétiques, la nutrition, la mobilité, etc. Proposer peut-être dans les thérapies non médicamentales, ces prescriptions de nature, dont on parle beaucoup aujourd'hui, il y a de plus en plus de publications, et on sait que le contact avec la nature est important pour la santé, pour rester en bonne santé, mais aussi dans le cadre de thérapeutiques. Ensuite, on va aussi avoir... Après la prescription, ça va être bien sûr aussi de s'assurer, par exemple, dans les éco-gestes très précis, mais de s'assurer que le patient va bien remettre ses médicaments non utilisés en pharmacie pour qu'ils soient incinérés. Aujourd'hui, c'est quand même 12 000 tonnes de médicaments qui sont incinérés chaque année. Donc, il y a vraiment un gros sujet sur le thème de l'éco-prescription et notamment... en sachant aussi, là, il y a eu un rapport qui a été fait, donc une évaluation d'impact carbone des services de santé, qui représente 8% des émissions de gaz à effet de serre national, les services de santé, 8% des émissions de gaz à effet de serre national, et parmi ces gaz à effet de serre, on a 50% qui proviennent de la chaîne de production des produits de santé, donc médicaments et dispositifs médicaux. Voilà, donc 50%, donc c'est c'est un vrai sujet. Donc, comment on fait ? Tout n'est pas dans notre camp en tant que professionnels de santé, en tant que médecins, bien sûr, mais on a vraiment un rôle important à jouer sur l'enchant de cette chaîne d'approvisionnement, en amont, comme je disais avant, pendant et après. Et donc, à côté de ces éco-gestes spécifiques liés à la prescription, on va aussi avoir des éco-gestes spécifiques concernant tout ce qui va être entretien et désinfection de nos cabinets. Donc ne pas être notamment dans la surqualité, la désinfection de toutes les surfaces en permanence, etc. Parce que si on vise l'élimination de 100% des bactéries, on voit bien qu'il y a des conséquences sur notre immunité, sur notre microbiote. Donc ça, c'est aussi un point qu'on peut mettre en place dans nos écogestes. Donc moins de produits chimiques, en tout cas à bon escient, bien sûr. Et puis la réflexion sur l'usage unique. Donc il y a l'emblématique drap d'examen. Donc, il y a des praticiens qui sont passés à zéro drap d'examen. En fait, la question à se poser, c'est est-ce que j'en ai besoin systématiquement ? Parce que si c'est juste pour... Un acte où on s'assoit sur la table d'examen, il n'y a pas besoin de draps d'examen, tout simplement. Donc, il faut vraiment adapter ça aussi. Et puis, pourquoi pas en parler avec le patient, parce que c'est justement un moyen de communiquer sur notre démarche écoresponsable et sur cette dimension de la santé très globale. Et en général, on peut aussi passer à des alternatives à l'usage unique, ça va être du réutilisable. Donc, sur les draps d'examen, par exemple, ça va être... de penser aussi à la procédure d'entretien de ces draps réutilisables. Et pour toujours se baser sur des données sourcées, ça c'est vraiment important, les sociétés savantes s'accordent à dire qu'en général, dans 90% des cas, passer à du réutilisable, c'est intéressant d'un point de vue écologique. Donc voilà, une ligne de conduite. Et ensuite, bien sûr, encore une fois, ce n'est pas une injonction, il faut mener sa démarche, son cheminement. Et après, il y a des éco-gestes aussi non spécifiques, qui vont être notamment sur la sobriété énergétique, sur la gestion des déchets, etc.

  • Speaker #0

    La prescription de nature, ça a l'air super intéressant. Est-ce que tu peux nous détailler comment on fait en pratique ?

  • Speaker #1

    En pratique, c'est écrire sur l'ordonnance, proposer au patient, selon son contexte, encore une fois, d'avoir un contact avec la nature. réguliers. Donc ça, c'est déjà pratiqué aux Etats-Unis et au Canada. Donc d'après les recherches, on sait qu'un contact de 20 minutes dans un environnement naturel végétalisé, ça améliore la santé mentale, la santé physique et puis socialement aussi, bien sûr, c'est une opportunité. Donc voilà, tout simplement, enfin je dis tout simplement, c'est pas si simple que ça parce qu'il faut déjà avoir un accès à la nature. Et donc on a vu notamment pendant la crise Covid qu'il y avait beaucoup... beaucoup d'inégalités sur ce plan-là. Mais donc, c'est de regarder avec le patient comment il peut avoir un contact avec la nature. La nature, avec des guillemets, ce n'est pas évident de définir ça, mais de l'écrire sur l'ordonnance, comme on peut avoir une prescription de conseil hygiéné d'éthétique.

  • Speaker #0

    Alice, est-ce qu'il y a de fausses bonnes idées dans un cabinet éco-responsable ?

  • Speaker #1

    Il y a des fausses bonnes idées dans un cabinet co-responsable qui vont être notamment de ne pas respecter le prérequis d'assurer la qualité et la sécurité des soins. On peut avoir des éco-gestes, mais toujours en respectant les recommandations professionnelles, bien sûr. Ensuite, il y a une autre fausse bonne idée qui va être le solutionnisme. Vraiment, la première étape de notre démarche, c'est la sobriété et ce n'est pas le solutionnisme, l'hyper-technologisation, etc. Même si, bien sûr, le numérique... présente des avantages et on en a besoin aussi en santé mais il ne faut pas en abuser. Et puis, la fausse bonne idée, ça pourrait être aussi de voir cette démarche comme une contrainte alors que c'est vraiment une opportunité et c'est vraiment une démarche de santé. Tout simplement. L'éco-responsabilité, c'est de la santé et on est vraiment légitime à en être acteur, ambassadeur et ambassadrice. Voilà.

  • Speaker #0

    Alice, merci beaucoup. Est-ce que tu veux prendre quelques secondes pour nous dire où est-ce qu'on peut te retrouver, où est-ce qu'on peut se procurer ton travail, par exemple ?

  • Speaker #1

    Je suis sur LinkedIn. J'ai publié le guide du cabinet de santé éco-responsable qui a priori est un bon recueil de ces éco-gestes. Et puis voilà, au détour de formation ou de conférence, avec plaisir.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Alice, à bientôt.

  • Speaker #1

    Merci, à bientôt.

  • Speaker #0

    J'espère que cet épisode t'a plu. Si c'est le cas, pense à t'abonner pour ne rater aucun épisode. Si tu veux me laisser une note de 5 étoiles sur ton application, ça m'aiderait aussi beaucoup. Tu peux également rejoindre la newsletter afin de recevoir une fois par mois un mail dans lequel je te transmets plein de contenus pour la médecine générale. Toutes les ressources sont dans les notes de cet épisode. A bientôt !

Description

🎙️ Médecine éco-responsable : soigner sans nuire à la planète, c’est possible !


Et si notre cabinet devenait un levier pour protéger la santé… et l’environnement ? 🌍


Dans cet épisode de Super Docteur, j'accueille Alice Baras, autrice du Guide du cabinet de santé éco-responsable, pour explorer un enjeu crucial : intégrer l’écologie dans notre pratique médicale.


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👉 Abonnez-vous à la newsletter Super Récap’ pour recevoir un mail à lire en 1mn récapitulant les grands points des épisodes de la semaine (c'est gratuit et sans spam!): https://superdocteur.substack.com/


Au programme :
🩺 Le concept de One Health et de santé planétaire
🧠 Notre rôle face aux maladies chroniques, à l’antibiorésistance ou au dérèglement climatique
📦 Comment adapter notre prescription pour limiter son impact écologique
🌱 Les éco-gestes spécifiques à la médecine générale : désinfection raisonnée, alternatives à l’usage unique, sobriété énergétique
🧾 La prescription de nature, entre preuves scientifiques et outils pratiques
🚫 Les fausses bonnes idées à éviter dans une démarche écoresponsable
💬 Et surtout : comment communiquer tout ça avec nos patients pour les embarquer dans cette dynamique de santé durable ?


Pourquoi écouter cet épisode ?
Parce que les soins de santé représentent 8 % des émissions de gaz à effet de serre en France, dont 50 % liés aux médicaments et dispositifs médicaux.


Parce qu’en tant que médecins généralistes, nous avons un rôle structurant à jouer dans cette transition écologique du soin.
Et parce que protéger la planète, c’est aussi protéger notre santé et celle de nos patients.


🎧 Un échange concret, sans culpabilisation, pour amorcer une transformation douce mais décisive de notre pratique.


médecine générale, éco-responsabilité, cabinet médical, One Health, santé planétaire, écologie, santé publique, éco-gestes, prescription verte, drap d'examen, pollution médicale, durabilité, sobriété énergétique, Vidal Mobile, GPR, pratiques durables, Alice Baras, Super Docteur podcast


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Insta:

https://www.instagram.com/dr.matthieu.cantet


Youtube:

https://www.youtube.com/channel/UCbZG3thgg8pWjhv-1Ksh1AA


Linkedin:

https://www.linkedin.com/in/matthieu-cantet-4a5591294/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins. Vous voyez ce moment en consultation où l'on se rend compte qu'un patient est en insuffisance rénale et que chaque médicament peut devenir un casse-tête ? Ça m'arrive plus souvent qu'on ne le croit. Dernièrement, j'ai reçu un patient dont la clérance rénale était en baisse et j'avais besoin de vérifier en un clin d'œil quelle posologie serait la plus sûre pour lui. Jusqu'ici, il fallait fouiller dans les données, comparer plusieurs sources, jongler entre les fiches produits et les recommandations. Une vraie gymnastique intellectuelle, surtout quand on est déjà pressé. Mais aujourd'hui, avec l'outil GPR intégré dans Vidal Mobile, je peux adapter la dose de mes traitements à l'insuffisance rénale en quelques secondes. GPR rassemble les informations fondées sur des référentiels internationaux et une analyse médico-scientifique experte, ce qui me permet de sécuriser efficacement ma prescription. Plus de doute ? je sais que je respecte les bonnes pratiques et que je prends soin de mon patient du mieux possible. Le mieux dans tout ça, c'est que l'appli Vidal Mobile est gratuite pour nous, professionnels de santé, si vous entrez votre numéro RPPS. Vous trouverez le lien dans les notes de cet épisode. Pour ma part, je ne peux plus m'en passer, alors à vous de tester. Bonjour à tous et bienvenue dans Superdocteur. Aujourd'hui, nous allons essayer de voir comment les professionnels de santé peuvent s'engager dans la transition écologique. Dans son ouvrage, mon invité Alice Barras nous explique avec détail comment Au sein de notre activité médicale, nous pouvons promouvoir l'écologie et intégrer des pratiques durables dans notre quotidien. Parce que prendre soin de nos patients, c'est prendre soin du vivant en général et même de notre propre terre car nous le savons, les ressources ne peuvent être infinies sur une planète qui, elle, est limitée. Pour découvrir comment nous pouvons, en tant que professionnels de santé, devenir les acteurs d'un changement positif, j'ai le plaisir d'accueillir Alice Barras, elle est l'auteur du guide du cabinet de santé éco-responsable prendre soin de l'environnement pour la santé de chacun. Bonjour Alice.

  • Speaker #1

    Bonjour Mathieu. Bonjour à toutes et tous.

  • Speaker #0

    Alice, est-ce que tu peux nous développer le concept de One Health et la santé planétaire ?

  • Speaker #1

    Avec l'approche One Health ou une seule santé, on va être vraiment dans une vision intégrée, écosystémique, où on va se rendre compte qu'il n'y a pas de santé humaine sans une bonne santé animale et une bonne santé végétale. Donc c'est vraiment une vision unifiée de la santé. Donc, si on ne prend pas soin des écosystèmes, en fait, on n'aura pas de santé humaine. Et donc, c'est une approche intégrée qui a été développée dans les années 2000 par l'OMS et qui a repris de la vigueur dans le domaine de la recherche et puis cette proposition proactive avec la crise Covid, puisqu'on s'est rendu compte que la pression qu'on exerçait sur les écosystèmes, ça nous revenait un petit peu en boomerang. Voilà, et puis après, il y a effectivement cette démarche de santé planétaire qui va être finalement complémentaire. de la démarche Une seule santé, en intégrant les facteurs socio-économiques. Et puis la proposition, la première étape, c'est de reconnaître la responsabilité de l'être humain, ou au moins de certains êtres humains, dans le dépassement des limites planétaires, que ce soit le climat, l'effondrement de la biodiversité, la déforestation, les pollutions, etc. Quelles sont les conséquences sur la santé du vivant dans son ensemble ? des humains et des non-humains, et puis proposer des solutions, puis des actions, bien sûr.

  • Speaker #0

    Dans ton livre, tu abordes la transition écologique dans le secteur de la santé. Est-ce que tu peux nous expliquer comment les professionnels de santé peuvent jouer un rôle clé dans cette transition ?

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir, oui, parce que je pense qu'en tant que professionnel de santé, on a vraiment un rôle particulier à jouer dans cette transition. Et puis, c'est aussi une opportunité, en fait. En considérant cette approche intégrée de la santé planétaire, qui est soutenue par le Collège de la médecine générale notamment, ça va être nous organiser pour prendre soin équitablement dans le respect des nuits planétaires. Voilà le programme. Et puis, ça va être aussi comment nous organiser face aux nouveaux risques en santé, avec les nouvelles maladies infectieuses, l'épidémie. l'épidémie de maladie chronique, l'antibiorésistance dont je parlais tout à l'heure, la santé mentale. Et donc, on a vraiment un rôle particulier à jouer en regardant quel est le contexte pour qu'on puisse s'organiser. Et puis après, dans un deuxième temps, c'est aussi comment maîtriser notre impact en tant que professionnels de santé. Et ça va être aussi une opportunité parce qu'on voit bien qu'il y a aujourd'hui une tension sur les ressources, qu'elles soient énergétiques, l'approvisionnement en médicaments notamment, les terres rares, etc. Donc, en tant que professionnels de santé, on a vraiment un intérêt et un rôle majeur à jouer sur cette transition écologique pour assurer une offre de soins équitable.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce que tu peux nous dire, par exemple, à la place d'un médecin installé au cabinet, en libéral par exemple, quels sont les éco-gestes à adopter ?

  • Speaker #1

    Ils sont nombreux, mais avant d'aller regarder les éco-gestes, je pense que c'est vraiment important d'avoir cette vision globale et puis d'intégrer dans notre démarche éco-responsable, donc avec l'éco-responsabilité dans une vision très globale, de prendre soin de notre maison commune et des vivants qui y habitent. Et donc d'avoir les éco-gestes pour intégrer l'éco-conception du soin, donc à chaque étape de mon soin. je maîtrise mon impact environnemental, mais aussi d'intégrer complètement dans cette démarche la prévention des maladies et la promotion de la santé, donc dans une accroche aussi interdisciplinaire, sur un territoire, etc. Donc les éco-gestes, c'est important, mais c'est une partie de la réponse, entre guillemets. Et puis, dans cette vision globale, c'est aussi de regarder l'ensemble des impacts environnementaux. qu'on va avoir en tant que professionnels de santé, donc sans se culpabiliser, mais en étant responsables, encore une fois, comme on l'est dans notre pratique, bien sûr. Donc moi, j'aime bien cette image de se mettre sur le toit du cabinet et de regarder finalement que tout ce qui rentre et tout ce qui sort du cabinet va avoir un impact sur l'environnement. Donc autant d'un point de vue des consommations des ressources, des consommations des énergies, et puis les déchets, tout ce qui va en sortir. Et après, selon mon contexte, selon ma sensibilité, selon les opportunités, ma disponibilité aussi, bien sûr, c'est quels éco-gestes je vais mettre en place sur ces différentes thématiques, donc tout ce qui est rentré, tout ce qui sort. Et là, pareil, en fait, il y a des éco-gestes qui vont être plus ou moins spécifiques à notre pratique. Donc, ce qui est assez passionnant, c'est bien sûr d'aller regarder ce qui est spécifique. Donc, notamment tout ce qui va être en lien avec la prescription. et l'éco-prescription notamment. Donc, avant, pendant et après la prescription, comment je fais pour réduire l'impact de cet acte ? Donc, avant, ça va être tout ce qui va être prévention, promotion de la santé. Ça va être aussi de réfléchir aux thérapeutiques non médicamenteuses, réfléchir aussi, ou en tout cas transmettre et regarder avec les patients, bien sûr, toujours avec. les règles hygiénodétiques, la nutrition, la mobilité, etc. Proposer peut-être dans les thérapies non médicamentales, ces prescriptions de nature, dont on parle beaucoup aujourd'hui, il y a de plus en plus de publications, et on sait que le contact avec la nature est important pour la santé, pour rester en bonne santé, mais aussi dans le cadre de thérapeutiques. Ensuite, on va aussi avoir... Après la prescription, ça va être bien sûr aussi de s'assurer, par exemple, dans les éco-gestes très précis, mais de s'assurer que le patient va bien remettre ses médicaments non utilisés en pharmacie pour qu'ils soient incinérés. Aujourd'hui, c'est quand même 12 000 tonnes de médicaments qui sont incinérés chaque année. Donc, il y a vraiment un gros sujet sur le thème de l'éco-prescription et notamment... en sachant aussi, là, il y a eu un rapport qui a été fait, donc une évaluation d'impact carbone des services de santé, qui représente 8% des émissions de gaz à effet de serre national, les services de santé, 8% des émissions de gaz à effet de serre national, et parmi ces gaz à effet de serre, on a 50% qui proviennent de la chaîne de production des produits de santé, donc médicaments et dispositifs médicaux. Voilà, donc 50%, donc c'est c'est un vrai sujet. Donc, comment on fait ? Tout n'est pas dans notre camp en tant que professionnels de santé, en tant que médecins, bien sûr, mais on a vraiment un rôle important à jouer sur l'enchant de cette chaîne d'approvisionnement, en amont, comme je disais avant, pendant et après. Et donc, à côté de ces éco-gestes spécifiques liés à la prescription, on va aussi avoir des éco-gestes spécifiques concernant tout ce qui va être entretien et désinfection de nos cabinets. Donc ne pas être notamment dans la surqualité, la désinfection de toutes les surfaces en permanence, etc. Parce que si on vise l'élimination de 100% des bactéries, on voit bien qu'il y a des conséquences sur notre immunité, sur notre microbiote. Donc ça, c'est aussi un point qu'on peut mettre en place dans nos écogestes. Donc moins de produits chimiques, en tout cas à bon escient, bien sûr. Et puis la réflexion sur l'usage unique. Donc il y a l'emblématique drap d'examen. Donc, il y a des praticiens qui sont passés à zéro drap d'examen. En fait, la question à se poser, c'est est-ce que j'en ai besoin systématiquement ? Parce que si c'est juste pour... Un acte où on s'assoit sur la table d'examen, il n'y a pas besoin de draps d'examen, tout simplement. Donc, il faut vraiment adapter ça aussi. Et puis, pourquoi pas en parler avec le patient, parce que c'est justement un moyen de communiquer sur notre démarche écoresponsable et sur cette dimension de la santé très globale. Et en général, on peut aussi passer à des alternatives à l'usage unique, ça va être du réutilisable. Donc, sur les draps d'examen, par exemple, ça va être... de penser aussi à la procédure d'entretien de ces draps réutilisables. Et pour toujours se baser sur des données sourcées, ça c'est vraiment important, les sociétés savantes s'accordent à dire qu'en général, dans 90% des cas, passer à du réutilisable, c'est intéressant d'un point de vue écologique. Donc voilà, une ligne de conduite. Et ensuite, bien sûr, encore une fois, ce n'est pas une injonction, il faut mener sa démarche, son cheminement. Et après, il y a des éco-gestes aussi non spécifiques, qui vont être notamment sur la sobriété énergétique, sur la gestion des déchets, etc.

  • Speaker #0

    La prescription de nature, ça a l'air super intéressant. Est-ce que tu peux nous détailler comment on fait en pratique ?

  • Speaker #1

    En pratique, c'est écrire sur l'ordonnance, proposer au patient, selon son contexte, encore une fois, d'avoir un contact avec la nature. réguliers. Donc ça, c'est déjà pratiqué aux Etats-Unis et au Canada. Donc d'après les recherches, on sait qu'un contact de 20 minutes dans un environnement naturel végétalisé, ça améliore la santé mentale, la santé physique et puis socialement aussi, bien sûr, c'est une opportunité. Donc voilà, tout simplement, enfin je dis tout simplement, c'est pas si simple que ça parce qu'il faut déjà avoir un accès à la nature. Et donc on a vu notamment pendant la crise Covid qu'il y avait beaucoup... beaucoup d'inégalités sur ce plan-là. Mais donc, c'est de regarder avec le patient comment il peut avoir un contact avec la nature. La nature, avec des guillemets, ce n'est pas évident de définir ça, mais de l'écrire sur l'ordonnance, comme on peut avoir une prescription de conseil hygiéné d'éthétique.

  • Speaker #0

    Alice, est-ce qu'il y a de fausses bonnes idées dans un cabinet éco-responsable ?

  • Speaker #1

    Il y a des fausses bonnes idées dans un cabinet co-responsable qui vont être notamment de ne pas respecter le prérequis d'assurer la qualité et la sécurité des soins. On peut avoir des éco-gestes, mais toujours en respectant les recommandations professionnelles, bien sûr. Ensuite, il y a une autre fausse bonne idée qui va être le solutionnisme. Vraiment, la première étape de notre démarche, c'est la sobriété et ce n'est pas le solutionnisme, l'hyper-technologisation, etc. Même si, bien sûr, le numérique... présente des avantages et on en a besoin aussi en santé mais il ne faut pas en abuser. Et puis, la fausse bonne idée, ça pourrait être aussi de voir cette démarche comme une contrainte alors que c'est vraiment une opportunité et c'est vraiment une démarche de santé. Tout simplement. L'éco-responsabilité, c'est de la santé et on est vraiment légitime à en être acteur, ambassadeur et ambassadrice. Voilà.

  • Speaker #0

    Alice, merci beaucoup. Est-ce que tu veux prendre quelques secondes pour nous dire où est-ce qu'on peut te retrouver, où est-ce qu'on peut se procurer ton travail, par exemple ?

  • Speaker #1

    Je suis sur LinkedIn. J'ai publié le guide du cabinet de santé éco-responsable qui a priori est un bon recueil de ces éco-gestes. Et puis voilà, au détour de formation ou de conférence, avec plaisir.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Alice, à bientôt.

  • Speaker #1

    Merci, à bientôt.

  • Speaker #0

    J'espère que cet épisode t'a plu. Si c'est le cas, pense à t'abonner pour ne rater aucun épisode. Si tu veux me laisser une note de 5 étoiles sur ton application, ça m'aiderait aussi beaucoup. Tu peux également rejoindre la newsletter afin de recevoir une fois par mois un mail dans lequel je te transmets plein de contenus pour la médecine générale. Toutes les ressources sont dans les notes de cet épisode. A bientôt !

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