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Ta Pause Sexy

#38 - BDSM & Théâtre - Plaidoirie d’une soumise avec Solène Collin

#38 - BDSM & Théâtre - Plaidoirie d’une soumise avec Solène Collin

47min |06/12/2024
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#38 - BDSM & Théâtre - Plaidoirie d’une soumise avec Solène Collin

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47min |06/12/2024
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Description

Cette semaine j’ai le plaisir de recevoir Solène Collin, auteure, metteure en scène, et actrice de la pièce Plaidoirie d’une soumise. Solène nous partage ses motivations, la genèse de cette pièce et comment elle s’est préparée à incarner une soumise et une avocate dans cette pièce.


Pour avoir toutes les informations sur la pièce et connaître les prochaines dates abonne toi au compte @penelope.compagnie


Bonne écoute !


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans cet épisode de ta pause sexy, je suis Anne-Elisabeth, ta coach en sexualité, et je t'accueille dans cette nouvelle saison accompagnée de mes invités, qui comme moi sont convaincus qu'il serait temps de créer un monde où l'on parle de sexualité de manière beaucoup plus libérée. Je ne vais pas t'en dire plus, et je te laisse découvrir ton nouvel épisode. Bonne écoute ! Dans cette pause aujourd'hui, nous allons parler BDSM et théâtre. Bon, avant de commencer cet épisode, je te rappelle que le meilleur moyen de me soutenir, c'est de t'abonner. de mettre 5 étoiles et de mettre un commentaire sur Apple Podcast. Tu peux aussi, bien sûr, aller t'abonner et mettre 5 étoiles sur toutes les autres plateformes sur lesquelles tu écoutes cette émission. C'est grâce à ces actions simples que tu vas réussir à m'aider à continuer de proposer des épisodes de qualité et du coup, d'avoir aussi des invités de qualité. Mon invité du jour, du coup, est-elle metteur en scène et actrice de sa propre pièce qui s'appelle Plédoire et d'une soumise. Je dois t'avouer que moi, cette pièce m'a profondément touchée et bouleversée. Et donc, il était important pour moi de parler de ce sujet sur mon podcast. J'en ai parlé déjà en newsletter, j'en ai parlé sur Instagram. Donc, il ne manquait plus que le podcast. Et donc, je suis ravie d'accueillir Solène Collin qui va nous parler de sa pièce. Salut Solène !

  • Speaker #1

    Salut ! Merci beaucoup de m'inviter pour ce super podcast.

  • Speaker #0

    Eh bien écoute, c'est avec grand plaisir. Je suis trop contente qu'on ait réussi à caler cet épisode. Il faut que vous sachiez, là, il est 21h45. On sort toutes les deux de journées ultra intenses. Mais on va prendre le temps de parler de cette pièce parce que moi, elle m'a tellement touchée. J'ai trop, trop, trop envie de t'entendre, de nous raconter un peu comment ça t'est venu et tout ce qui a pu se passer pour toi autour de cette pièce. Donc pour commencer, je pense que le plus simple, c'est que je te laisse te présenter. Moi, j'ai dit deux, trois mots, mais je te laisse te présenter, nous expliquer un petit peu qui tu es et nous parler du coup de ta pièce.

  • Speaker #1

    Et bien, donc moi, je m'appelle Solène et aujourd'hui, je suis comédienne, auteure, comme tu l'as dit, et mettaire en scène du spectacle Plédoirie d'une soumise. Et je fais aussi partie de l'équipe de la compagnie Pénélope, qui a été créée récemment pour porter le spectacle. et avant d'être d'être comédienne pour ce spectacle là et pour d'autres sur Paris j'étais administratrice de compagnie d'art de rue c'est à dire que j'étais administratrice de compagnie de théâtre de rue de marionnettes géantes il y avait une compagnie de scénographie d'espace public mécanique et donc voilà c'était ça mon métier donc j'ai un train très grand bagage d'art de rue.

  • Speaker #0

    Ok. Voilà. Donc, tu es une vraie artiste à 100%, quoi, de pure dans l'âme à 100%.

  • Speaker #1

    Sans doute. Et donc, par rapport au spectacle de plaidoiries d'insoumises, alors, en quelques mots, parce qu'on va sûrement parler en détail plus tard, mais c'est donc une pièce de théâtre. qui explore la question de la liberté de la femme par le prisme du PDSM, mais aussi par celui de la justice. Donc c'est un angle, en tout cas, qu'on dit, j'ai l'impression, assez original, et ça permet de traiter le sujet de la liberté d'une manière assez particulière. Et donc en fait, le spectacle, c'est une plaidoirie. Comme quand on va dans des cours d'assises, on assiste à des plaidoiries des avocats, donc le spectacle c'est ça, c'est une plaidoirie qui est entrecoupée de retours dans le passé, qui montre des scènes intimes en lien avec le BDSM. Et en fait, la particularité aussi de cette pièce, c'est que ces scènes qui sont présentées, elles deviennent en quelque sorte les preuves vivantes qui sont apportées par l'avocate au public, et le public devient en quelque sorte le... les jurés de l'affaire qui le représentaient. Et aussi, le spectacle est basé sur une affaire qui a réellement existé.

  • Speaker #0

    Ok, ok, ok, d'accord. Bon, je dis ça, mais moi j'ai vu la pièce, donc je savais déjà et j'ai été, comme je disais en introduction, ça m'a pas mal... Ça m'a pas mal bouleversée parce que j'ai trouvé la pièce très intense. Et du coup, qu'est-ce qui t'a donné envie d'aller écrire cette pièce, d'aller aborder ce sujet-là ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, ça a commencé à peu près l'année dernière. En fait, j'ai appris qu'on pouvait être condamné par la justice pour pratiquer de manière consentante le BDSM. Et en fait, ça m'a vraiment interpellée et ça m'a beaucoup questionnée sur la liberté de l'individu dans la société et en particulier sur la liberté de la femme et sa liberté de... de choisir en fait ses propres voies pour s'épanouir elle-même. Et donc j'ai commencé un peu à réfléchir sur cette question-là, et j'ai vu que ça n'avait jamais été abordé dans le théâtre, alors qu'en fait, de plus en plus, le BDSM, c'est un sujet qui est porté à la connaissance de notre société, et on en parle aussi pas mal. par le cinéma en tout cas et par la télé, via des séries, des films, mais dans le théâtre en tout cas, je n'ai rien vu qui existait. Et donc, moi en tant que comédienne, j'ai toujours cherché à défendre un théâtre qui se veut accessible à tous, mais qui cherche quand même à s'adresser à chacun, en fait. C'est-à-dire que, en fait, c'est pas parce qu'un sujet parle à une minorité, enfin, une minorité de gens, qu'il faut l'exclure, en fait, de la proposition culturelle. Et je pense que le BDSM, ça parle quand même à pas mal de gens. Et voilà. Et puis aussi, tout simplement, pour moi, le théâtre doit pouvoir parler de tout sans censure. Et donc, j'ai décidé de créer cette pièce, une pièce qui parlerait avant tout d'un sujet qui peut parler à chacun. Et comment dire ? Voilà. Mais tout en... Enfin, en fait, j'ai décidé de... Comment dire ? de créer une pièce qui parlerait d'une manière un peu universelle à chacun d'entre nous, par la question de la liberté de la femme, mais en même temps de l'explorer par un biais un peu plus singulier, qui est donc celui du BDSM. J'avais envie de réunir ces deux aspects pour les gens.

  • Speaker #0

    Tu as dit un truc qui m'interpelle beaucoup, c'est que je ne savais pas du tout qu'on pouvait être condamné, enfin attaqué par la justice, mais du coup, qu'est-ce qui mène l'attaque, entre guillemets, en justice pour des actes BDSM, si ni la victime qui serait du coup le ou la soumise, ni le ou la dominante décide de porter l'affaire en justice ? Qui est-ce qui, du coup, se porte ? qui porte cette affaire en justice ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que ça peut paraître surprenant, mais effectivement, c'est possible qu'on puisse être amené devant la justice sans que personne ne porte plainte. Et dans ces cas-là, c'est le procureur qui décide de lancer une instruction et de lancer l'affaire. C'est pour ça que le BDSM, contrairement à ce qu'on croit, n'est pas légal en France. Et c'est interdit de porter violence d'une quelconque manière que ce soit à un individu, excepté si on a une licence sportive. Et voilà.

  • Speaker #0

    Ok. Là, tu viens d'apprendre un truc. Tu vas en refroidir plus d'un. Non, mais vraiment, pour le coup, je n'étais pas du tout au courant. Je ne savais pas du tout. C'est... C'est... Oui, c'est vrai que ça pose vraiment question de la question de la liberté, parce qu'en fait, ce qui se passe chez toi et dans ton intimité ne regarde absolument pas l'État, la justice. C'est vrai que c'est difficile à comprendre le pourquoi du comment.

  • Speaker #1

    Mais du coup...

  • Speaker #0

    Vas-y, vas-y.

  • Speaker #1

    Non, en fait, le critère dans ces cas-là, c'est la dignité humaine. Mais le problème, c'est que c'est... C'est au jugement de chacun en fait. Donc ça peut à la fois tout dire et à la fois ne rien vouloir dire. Et donc on peut effectivement être condamné pour avoir pratiqué le BDSM si le Jules en tout cas considère que ça ne respectait pas la dignité humaine. Et il y a notamment la possibilité de saisir la Cour européenne des droits de l'homme, mais c'est uniquement une cour consultative au regard du droit national. C'est-à-dire qu'en fait... Cette Cour européenne des droits de l'homme, elle va regarder si les lois qui sont votées par les pays respectent les droits de l'homme. Mais si, par exemple, elle analyse une décision et qu'elle se rend compte que cette décision n'a pas respecté les droits de l'homme, parce que justement ça faisait ingérence dans la vie privée et sexuelle d'une personne, en fait, ça reste qu'un avis. C'est-à-dire qu'en fait, elle peut condamner le pays à payer une amende, mais ça ne peut pas annuler la décision qui a été prise en France. Donc même si la Cour européenne des droits de l'homme... va juger que ça respectait pas les droits la personne en fait reste condamnée en France et d'ailleurs tous les ans il y a des affaires qui traitent du BDSM même si on en parle pas forcément dans

  • Speaker #0

    tous les médias mais chaque année il y a des affaires justement parce que c'est pas légal ok bah écoute tu nous as appris un truc je suis désolée j'ai deux chiens avec moi et là ils ont décidé de se battre maintenant qu'on enregistre voilà le petit bruit là c'était les chiens qui se chagraillent du coup c'est super intéressant et vraiment tu nous apprends enfin en tout cas moi tu m'apprends tu m'apprends plein plein de choses je savais vraiment vraiment pas du tout ça en tête et du coup toi t'as appris ça grâce à l'histoire qui t'a inspiré la pièce est-ce que tu peux nous parler de l'histoire du coup ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai appris ça via la pièce et aussi parce que, enfin j'en parlerai peut-être après, mais dans le processus de création forcément je me suis rapprochée de cet univers juridique là pour savoir quand même de quoi j'allais parler, pour comprendre vraiment les mécanismes et tout, donc c'est à cette occasion que j'ai appris ça. Et donc en fait cette affaire... Je ne vais pas pouvoir rentrer vraiment dans les détails parce que ce n'est pas une affaire qui a été portée aux médias. Ok. Mais en gros, c'est une affaire qui s'est déroulée en France il y a un an, un an et demi à peu près. Et en fait, ça rejoint un peu l'histoire de la pièce, c'est-à-dire qu'un homme a été accusé d'actes de torture et de barbarie sur sa femme. Sauf que sa femme était... était consentante à ça, parce qu'il s'avère qu'il vivait une relation déesse, c'était sa soumise, en fait. Et la particularité de cette histoire, c'est que cette femme était avocate, mais elle n'a pas pu défendre son maître au cours du procès, et moi, je me suis dit, je vais, en tout cas dans ce spectacle-là, lui donner la parole, et en fait, la faire agir comme si elle avait... elle avait pu en fait ce jour-là vraiment plaider pour défendre son maître et du coup la plaidoirie que tu fais dans la pièce c'est complètement écrit par toi c'est écrit par moi mais j'ai quand même eu des relectures bien sûr des écritures Voilà, c'est ça. En fait, c'est une technique d'écriture qui est très particulière. Et au début, les plaidoiries que j'avais écrites, c'était trop... Déjà, c'était trop émotionnel. Il ne fallait pas du tout que ça soit émotionnel. C'est vraiment très particulier. Il y a vraiment des mots, une dynamique. Il y a vraiment... En fait, c'est un langage, mais c'est aussi un rythme, une construction, une intro, une conclusion. C'est particulier.

  • Speaker #0

    Ouais, donc t'as écrit ta première plaidoirie d'avocate, mais du coup, pour le théâtre. Ok, je comprends. Bah écoute, c'est wow, c'est vraiment un truc, moi, qui me touche particulièrement. Dès que ça touche, tu vois, aux libertés individuelles et tout ça, c'est toujours des sujets qui me titillent. Donc c'est hyper puissant. Du coup, si on revient un peu plus, tu vois, parce que... C'est une pièce qui est très forte, c'est une pièce qui est très émotionnelle. Donc du coup, comment t'as puisé dans ton vécu pour pouvoir un peu nourrir ton personnage et du coup ta prestation sur scène ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vrai que je puise dans mes émotions personnelles pour pouvoir jouer. J'ai un peu ce truc de... Je pense d'être une personne un petit peu sensible et surtout très observatrice du monde. Et donc, en fait, je ne sais pas comment dire, c'est un peu comme si j'étais une sorte de bibliothèque de 30 ans d'âge, d'émotions. J'en ai plein un peu en moi et je les ressors comme ça selon ce que je dois jouer. Mais en fait, la particularité, je crois que c'est quand même la première fois que ça me le fait au théâtre, c'est que je vis vraiment les émotions sur scène. Et en fait, c'est comme si je me laissais un peu transcender par ces émotions, comme si je me laissais un peu submerger par leur intensité pour que... pour que cette intensité soit aussi perçue et partagée par le public. Et par exemple, sur scène, il y a des moments où je pleure, ou en tout cas, au moins, j'ai les larmes aux yeux. Ça dépend des jours. Mais dans ces cas-là, je pleure vraiment. Je suis vraiment dans cette émotion. Et donc, chaque représentation, c'est toujours la première représentation. Je ne m'habitue jamais à... ce que je fais sur scène en fait chaque fois c'est un renouveau et je revis les émotions c'est pour ça que je les vis de manière intense parce que pour moi c'est comme si j'étais là pour la première fois confrontée à ce que je vis sur scène et aussi souvent ma vie personnelle elle influence mon jeu et ça donne d'autres nuances aux émotions que je partage au public, par exemple je peux être un peu plus en colère je peux être... plus amusée, plus triste, des fois je suis plus fatiguée aussi. Et du coup, tu me demandais un peu comment je les vivais, et en fait, c'est assez fatigant. Et en fait, au début, ce n'était pas facile, parce que je craignais de perdre mon texte. en me laissant envahir par les émotions. Donc en fait, j'avais du mal à jouer parce que pour moi, c'était soit l'un, soit l'autre. Et au début aussi, j'avais systématiquement des vertiges à partir de la scène finale et de la plaidoirie qui suit. J'avais des vertiges et à la fin de la pièce, je m'écroulais littéralement. Et même à la première, je me suis... Je me souviens plus très bien, je crois que je me suis évanouie, ou en tout cas, les gens du public ont dû me retenir, parce que du coup, je suis tombée au bar. Il y a un homme qui m'a retenue, on m'a allongée sur un canapé. Donc, c'est assez fatigant, parce que c'est comme si j'incarnais vraiment ces personnages en moi-même. Et en fait, la frontière, finalement, entre moi-même et ces personnages, elle devient floue à ce moment-là. Et c'est presque un peu flou, un peu schizophrénique.

  • Speaker #0

    comme exercice et ouais ça peut être un peu bizarre de dire ça mais bah non mais tu rentres tu rentres à fond dans ton personnage et tu l'incarnes et enfin vraiment il t'habite à 100% tu vois et je peux comprendre que si c'était des émotions que t'as pas forcément l'habitude de ressentir plus le jeu scénique plus J'imagine le track, etc. Pour une première, oui, ça peut être hyper impressionnant. Et du coup, beaucoup. Et ouais, ça arrive à... J'ai envie de dire, tant mieux que ça soit arrivé à la fin, tant mieux pour ta pièce. Mais plutôt désolé que ça te soit arrivé quand même globalement.

  • Speaker #1

    Je pense que si jamais ça arrive un jour, pendant la dernière scène, qui est donc la scène un peu la plus intense à jouer, Je pense que ça fera partie de la performance. Je pense que le public accueillera la chose telle qu'elle vient.

  • Speaker #0

    Connaissant la scène, c'est vrai que ça ne m'étonne pas. Je pense que ça n'enlèverait rien à la pièce si tu faisais un malaise. Je trouverais ça plus embêtant pour toi en tant que personne et ton intégrité physique. Mais c'est sûr que pour la prestation, pour la pièce et pour... L'intensité de ce moment, ça n'enlèverait rien, bien au contraire. Comment on se prépare à ce type de rôle ? Déjà, moi, je n'ai jamais fait... Enfin, j'ai dû faire une ou deux fois du théâtre, ce genre de choses. Mais déjà, je me dis que c'est beaucoup de préparation pour un rôle globalement. Mais alors, pour ce Ausha, en plus, on vient de passer le truc sur les émotions et tout ça. Donc, comment est-ce que tu t'es préparée, toi, à ce rôle ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai... Alors... Pour jouer le rôle de la... Parce qu'en fait, la comédienne, enfin, c'est-à-dire moi, je joue deux rôles différents, celui de la soumise et celui de l'avocat dans la pièce. Et pour le rôle de la soumise, en fait, j'ai rien préparé du tout. En fait, j'ai juste décidé d'être moi-même au final. Donc vraiment, je ne me suis pas du tout préparée et je trouvais que c'était plutôt cohérent face à ce que je voulais dire dans la pièce, c'est-à-dire ça parle de la liberté de la femme. Et donc pour moi, la meilleure chose à faire, c'était de me montrer finalement telle que j'étais. en réponse à la voix qui est omniprésente dans la pièce, etc. Donc vraiment, je ne me suis pas du tout préparée pour obtenir aussi une authenticité des réactions. J'ai réagi comme si moi, j'aurais réagi dans ces situations-là, à peu près, en fait. Et ensuite, pour le rôle de la soumise, j'ai quand même eu une préparation physique qui m'a permis de faire des choses. et mentale par rapport à la dernière scène, qui est donc la scène du fouet, qui est particulièrement intense. En fait, dans la mise en scène qu'on a réfléchie, l'idée, c'était de montrer des scènes de plus en plus chocs pour confronter l'intellect du... du spectateur à sa propre moralité, à ses propres jugements. Donc en fait, il fallait que la scène finale soit nécessairement très intense. Et moi, en fait, j'avais jamais vécu ça avant, j'avais jamais vécu une telle scène. Et pour moi, en tout cas, pour pouvoir justement offrir ce côté poignant aux gens, j'ai décidé de... d'expérimenter par moi-même cette scène et d'aller à la rencontre de ce moment et donc j'ai vécu cette scène en réel après sur scène les choses sont montrées d'une manière quand même différente de la réalité mais j'ai quand même vécu cette scène en vrai pour pouvoir justement Avoir ce bagage émotionnel que je ne connaissais pas parce que je ne pouvais pas savoir ce que ça faisait d'être dans cette situation-là et pouvoir ensuite le retranscrire. Et ensuite, pour le rôle de l'avocate, là, j'ai vraiment eu un training particulier par les gens du milieu pour apprendre à plaider. Parce que moi, c'est bête, mais je n'avais jamais parlé avec mes mains. Et donc, j'ai vraiment eu un training. par ça et je me suis aussi beaucoup déplacée dans toute la France pour assister à des procès d'assises plus ou moins connues pour pouvoir voir différents avocats plaider et avocates aussi plaider et c'est

  • Speaker #0

    de là en fait où je me suis nourrie aussi c'est vrai qu'on ne s'invente pas un avocat en fait clairement faire une plaidoirie, déjà l'écrire on l'a vu tout à l'heure c'était déjà quelque chose mais aussi euh... Du coup, plaider, c'est aussi un art oratoire qui n'est pas donné à tout le monde. Et pour le coup, je trouve que tu le fais magistralement bien pendant la pièce. De toute façon, moi, j'ai adoré. Je ne vais pas cacher. J'ai vraiment, moi, adoré la pièce, que ce soit la partie, vraiment le rôle de l'avocate ou le rôle de la soumise. Je trouve que justement, tu incarnes tellement bien les choses. Et c'est aussi ce qui rend la pièce si prenante et si intense. C'est que... Il y a eu un moment où je me suis demandé si tu étais avocate. Parce que j'avais l'impression d'être face à une avocate. Mais c'est que tu joues très bien ton rôle, tout simplement.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en vrai, je suis toujours aussi nulle pour convaincre, voire pour m'exprimer pour les choses normales de la vie. Donc non, ça ne m'a pas aidée sur ce point-là.

  • Speaker #0

    Bon, peut-être encore quelques petits trainings et ça va venir. C'était quoi les aspects qui ont été les plus difficiles, du coup ? à jouer et à apprendre ?

  • Speaker #1

    Les choses les plus difficiles à jouer, c'était les moments de plaidoiries parce que parce que c'était ce que j'arrivais à moins faire. Et attends, c'était quoi l'autre question ?

  • Speaker #0

    C'était ça, c'était juste c'était quoi en fait les scènes qui étaient les plus challengeantes pour toi, les plus difficiles à jouer les plus difficiles à apprendre

  • Speaker #1

    C'est vraiment côté technique, c'est la scène de la vente aux esclaves qui a été la plus compliquée à faire parce que l'univers sonore est constitué en fait d'une succession de petits détails infimes pour rendre l'univers très immersif et donc ça a été vraiment des semaines des semaines et des semaines de travail. Ça, c'était le plus compliqué techniquement. Et ensuite, à jouer, ça a été les scènes de Piedori.

  • Speaker #0

    OK. Ouais. Bon, ça fait sens avec ce que tu nous expliquais juste avant. Et du coup, c'était quoi les premières réactions ? Parce que là, ça fait combien de temps que la pièce, tu la joues ? Et du coup, les premières réactions du public, ça a été quoi un peu ?

  • Speaker #1

    Eh bien là, ça va faire à peu près dix mois que je la joue.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Et donc, les réactions du public, elles ont été... Alors, j'ai la chance que les réactions ont été très positives dans l'ensemble. Je n'ai jamais eu, pour le moment, de retour vraiment négatif. Mais une fois, j'ai été confrontée à une situation qui m'a... C'est pas qu'elle m'a perturbée pour le jeu, parce que comme je suis dedans, je ne peux pas sortir de mon rôle puisque j'incarne vraiment le personnage. Mais après, ça m'a troublée. En fait, c'est une très bonne amie à moi qui est venue voir la pièce. Et en fait, elle a commencé à... Elle a fondu en larmes à partir de la scène de la vente aux esclaves. Parce qu'en fait... Pour elle, c'était... Pour elle, et via, en fait, ces expériences passées qui, donc, orientaient son prisme par rapport à ce qu'elle percevait de la scène, ça l'a... Ben, ça l'a choquée, ça l'a rendue en colère, et... Et donc, en fait, elle avait juste envie que ça s'arrête. C'était vraiment insoutenable pour elle, et elle s'est vraiment... Elle a carrément pleuré dans la salle. Et c'est vrai qu'à la fin, elle a salué la performance de jeu. Mais elle m'a dit que les sujets évoqués, ils étaient quand même un peu costauds. Et sinon, j'ai eu aussi ma mère qui est venue voir la pièce. Donc ça, c'était quand même... J'ai envie d'en parler parce que c'est... Ça a aussi été très particulier d'accueillir ma mère sur ce spectacle, de voir qu'elle soutenait le spectacle. Elle est venue vraiment toute seule voir la pièce avec son courage et son ouverture d'esprit. Et à la fin, elle m'a félicité pour ce travail. Ça a été aussi assez intense.

  • Speaker #0

    Waouh ! Alors là, je suis en train d'imaginer ta maman.

  • Speaker #1

    Au début, oui.

  • Speaker #0

    Waouh !

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'au début, j'avais pas forcément envie qu'elle vienne. Mais elle, forcément, avec l'amour qu'elle me porte, elle voulait voir ce que c'était ce projet. Et en fait, elle l'a vraiment vu. comme une œuvre d'art, c'est-à-dire que dans les films, les comédiennes sont toutes au moins à un moment donné nues, elles font toutes au bout d'un moment des relations sexuelles. Des fois, ce qu'on voit à la télé, c'est vraiment pire que ce qu'on voit le monde finalement sur scène. Parce que moi, je suis seule en scène, donc tout est mimé, même si ça paraît très réel, tout est mimé. Oui, oui. Donc en fait, ouais.

  • Speaker #0

    Non, mais en effet, il n'y a rien d'explicite, comme on pourrait voir dans un film, tu as bien raison. Mais c'est vrai que le sujet étant aussi intense, on a du mal à imaginer ses parents, mais je trouve ça génial d'être même soutenu dans un projet comme celui-ci, par ta famille, par ta mère et tout, c'est incroyable. Et du coup, ça me fait penser à ma question qui m'était venue, parce que par rapport à ce que tu disais, pourquoi, selon toi, c'est aussi tabou ? le sujet notamment de la soumission mais pourquoi aujourd'hui on arrive encore pas à avoir des conversations sur ce sujet assez facilement ben en fait je

  • Speaker #1

    pense que c'est tabou parce que enfin comment dire euh

  • Speaker #0

    Je pense que ce qui est tabou, c'est surtout la soumission. Déjà, c'est vrai que ce n'est pas évident dans la société d'aujourd'hui de parler de rapports hiérarchiques, parce que c'est vrai que c'est mal accepté. Mais je pense que le tabou, il vient surtout de la soumission féminine envers un homme, parce qu'en fait, ça ne respecte pas les normes d'émancipation par rapport au patriarcat. Et c'est compliqué parce que... En fait, c'est quand même admis aujourd'hui, on en a tous conscience de ce patriarcat. Et c'est normal qu'on aspire à une société et à un fonctionnement du monde différent. Et en fait, dire en tant que femme qu'on a envie de se soumettre à un homme, je pense que... qu'on peut en avoir honte, qu'on peut avoir le sentiment d'être complice de ça, de soutenir ça, alors qu'en fait, ça n'est rien. Et c'est comme, en fait, dire ça, c'est comme si on abandonnait cet engagement, en fait. Et je pense aussi que c'est pas... que la soumission est aussi... parfois réceptionnées un peu durement de la part de certaines branches du féminisme. Mais après en même temps tant mieux que ça existe parce qu'effectivement il faut bien à un moment donné faire quelque chose pour faire changer les choses. Mais c'est vrai que cette dureté qui peut exister face au BDSM dans ce sens là, avec ses rapports hiérarchiques dans ce sens là, ça peut être En fait, finalement, ça emprisonne et ça contraint la femme.

  • Speaker #1

    Oui, et puis parce que je pense qu'il ne faut pas oublier que le féminisme, c'est aussi la liberté. C'est de laisser la liberté aux femmes de choisir la position dans laquelle elles ont envie d'être et quelle que soit cette position. Donc, si c'est un choix absolument délibéré d'être en position de soumission, c'est aussi être féministe que de choisir de respecter ça, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, et puis en plus, si la personne, si la femme s'épanouit vraiment par cette voie-là, pour moi, j'ai envie de dire, mais peu importe d'où ça vient, si la femme s'épanouit et qu'elle est heureuse, c'est ça, en fait, l'essentiel, je pense. C'est le bonheur, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, mais enfin... Ouais, c'est ce qu'on dit, le féminisme, c'est de laisser le choix et c'est de laisser la liberté. Et donc, peu importe en fait la décision et la route et la position qu'on choisit, être féministe, c'est d'accepter en fait. C'est d'accepter que toutes les femmes se valent, peu importe leur choix. Du coup, de cette pièce, c'était quoi ton ambition ? Tu vois, avec quoi tu voulais que les spectateurs y repartent ? à l'issue d'avoir vu ta pièce, c'est quoi le grand message que tu voudrais qu'on garde ?

  • Speaker #0

    Comme j'ai l'habitude d'être, je vais donner une réponse floue. C'est-à-dire que moi, j'avais envie que les gens ressortent avec des pistes de réflexion et plus qu'avec des certitudes. C'est-à-dire que j'aimerais bien que... Oui ?

  • Speaker #1

    Non, vas-y, vas-y, continue.

  • Speaker #0

    J'aimerais bien que la pièce, ça soit en quelque sorte un support pour qu'on puisse tous réfléchir sur nos jugements, sur le mécanisme aussi de nos jugements.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et donc, en somme, sur ce qui nous est différent. Et évidemment, qu'on se questionne sur la liberté de la femme, qu'on réalise que c'est possible d'emprisonner la femme, même avec des intentions les plus louables. et qu'on ressorte aussi avec un aperçu, même si c'est anecdotique, de ce qui peut entraver au quotidien sa liberté. Et évidemment aussi qu'on se questionne sur la place et le rôle de la justice en France. Qu'est-ce que nous on veut ? Qu'est-ce qu'on attend de la justice ? Qu'est-ce qu'on en pense ? Enfin voilà, plus des questions.

  • Speaker #1

    C'est vrai que ça pose vraiment question, tu vois, parce que quand on voit comment se comporte la justice pour tout ce qui est des affaires de violences faites aux femmes, ce genre de choses, où là, il y a un vrai manque, tu vois, une femme aujourd'hui qui va porter plainte, que ce soit pour viol, pour agression sexuelle, etc., vu comment elle est traitée. Et le peu de condamnations qu'on arrive à obtenir sur ces sujets-là, ça pose vraiment question qu'on se dise, on va instruire des affaires où au final, personne ne s'est plaint, tu vois, où on est dans des relations sexuelles qui sont consenties. juste sur le fait de la bienséance et de la bienpensance, alors que quand on est vraiment face à des délits, voire des crimes, on n'arrive pas forcément à obtenir justice. Donc c'est vrai que ça pose une vraie question sur la justice en France, est-ce qu'on a envie de condamner ou non, au final. Du coup, cette pièce, c'est en final aussi un outil pour ouvrir le dialogue sur la sexualité. sur les dynamiques de pouvoir et sur le BDSM au sens large, in fine ?

  • Speaker #0

    Oui, complètement. C'est vrai que pour moi, la sexualité, ce n'est pas le sujet central de la pièce, mais évidemment, le BDSM, il a cette dimension-là, et ça permet notamment d'aborder la question de la liberté sexuelle de la femme dans la société d'aujourd'hui. Est-ce qu'elle est libre de vivre sa vie intime comme elle en a envie ?

  • Speaker #1

    dans ce contexte d'objetisation permanente de sexualisation permanente ouais ça peut non mais c'est franchement c'est des sujets dont on parle si peu et qu'il y a si peu de support que je trouve vraiment que c'est un travail formidable parce que comme tu le dis ça te permet de te poser la question vraiment de te poser la question et c'est vrai que moi à la fin de la pièce je me suis quand même posé la question du coup on fait quoi d'un point de vue juridique, qu'est-ce qu'on fait et puis je me disais, non au final si tout le monde est d'accord, pourquoi on est là c'est vraiment je vois pas pourquoi on se poserait cette question pour moi ça fait tellement partie de la liberté individuelle et tellement partie de l'intimité qu'il n'y a pas de raison au final de se poser ces questions mais vraiment dans le contexte dans le contexte de ta pièce.

  • Speaker #0

    Après, c'est vrai qu'il y a les questions d'emprise aussi, du fait que c'est vrai que dans certains cas, effectivement, il existe une emprise, effectivement, il existe des abus, etc. C'est vrai qu'ils existent. Mais en tout cas, comme tu le dis, dans la pièce, avec ce qui est évoqué, c'est sûr que pour moi, il y a... Enfin, je ne suis pas sûre qu'en tout cas, pour moi, il y a un doute. Là-dessus. Ouais.

  • Speaker #1

    Bah écoute, on va laisser les auditrices aller voir ta pièce et nous dire... Et nous dire aussi ce qu'elles en pensent. Je pense qu'il y a vraiment matière à faire débat. Mais après, c'est vrai que, comme tu le disais, tout ce qui est relation d'emprise, et c'est un petit peu ce que vont mettre en avant toutes les personnes qui sont un peu critiques du BDSM, qui parlent justement de quand est-ce qu'on est dans le consentement et quand est-ce qu'on est sous emprise de l'autre. Et c'est des choses qui peuvent être un peu difficiles aussi à appréhender, en effet. J'avais une question, mais je pense que tu nous as déjà répondu, à part si tu as un autre moment. Mais je me disais, est-ce que tu as des moments marquants ou des choses inattendues qui te sont arrivées ? Tu nous as parlé de ta mère qui est venue, tu nous as parlé de ton ami qui est venu aussi, qui a eu une réaction assez impressionnante. Est-ce que tu as d'autres choses comme ça qui te sont arrivées suite à cette pièce ?

  • Speaker #0

    Comme événement marquant, il y a tous les moments positifs, évidemment. le public génial, c'est quand même dingue que le spectacle soit autant soutenu. C'est tellement de chance, donc ça c'est quand même marquant. Il y a, je pense que c'est un peu l'envers du décor, et ce qu'on vit aussi parfois avec la régisseuse en date, parfois c'est quand même assez copieux et amusant. Il y a la fois où en fait on... On a été hébergés dans un donjon, ni l'une ni l'autre. Enfin, on a vécu ça et je dois avouer que c'était assez rigolo. Alors, on a été super bien accueillis, les gens étaient exceptionnels et tout, mais je dois avouer qu'on avait un peu la trouille quand même le soir. Il y a la fois où on s'est fait voler une valise et où la régisseuse a atterri dans une autre ville sans vêtements parce qu'on lui avait tout volé. Et aussi, un peu moins drôle, on est tombé un jour sur... Ouais, ouais. Non, non, mais je peux pas trop en parler. Mais tous les organisateurs ne sont pas très honnêtes, on va dire.

  • Speaker #1

    Ok, ok. T'es pas obligée d'aller dévoiler des noms ou quoi que ce soit. Te mets pas en porte-à-faux, surtout pas. Mais ouais, en tout cas, c'est vraiment pas cool. Le vol de valise, galère, quoi. Ça se galère. C'est quoi ta scène préférée ? Ou ta réplique ? Ou une réplique qui te touche particulièrement dans la pièce ?

  • Speaker #0

    Alors, ma réplique préférée, je pense que c'est quand la soumise, elle dit Personne ne m'a jamais autant comprise que mon maître Franchement, je trouve que cette phrase, elle est hyper forte. Elle veut... tout dire en fait ouais elle veut tout dire c'est vraiment le résumé du lien ouais

  • Speaker #1

    Du lien que du coup la soumise a avec son maître. Et quelque part, je pense que c'est quelque chose auquel on peut vachement se raccrocher quand on est dans une relation de ce type. Cette sensation d'être enfin compris à 100% par quelqu'un, je pense que c'est quelque chose qui doit être assez unique. donc je comprends je comprends que ce soit ta préférée bon écoute on va arriver à la fin, si t'as des conseils à donner tu vois si aujourd'hui je veux me lancer, je suis artiste et je veux me lancer à aller explorer des sujets intimes et des sujets qui peuvent déranger ça serait quoi les conseils que tu me donnerais dans cette situation là je dirais d'abord je crois que parce que

  • Speaker #0

    Par des étapes difficiles, des moments de doute et des moments de rejet complet du projet, je pense que c'est normal et qu'il faut juste traverser cette tempête qui viendra ensuite enrichir le travail, même si quand on est la tête dans le guidon, ça semble vraiment impossible et difficile. Je pense que je conseillerais de... Après, c'est évident, mais... Mais bon, en même temps, moi, je... Ça va pas. Je pense que je conseillerais aussi de se questionner sur la question du pseudo. Est-ce qu'on utilise un pseudo ou est-ce qu'on utilise son vrai nom ? Et si on décide d'utiliser son vrai nom, vraiment savoir pourquoi on le fait et aussi se dire que ce n'est pas parce qu'on développe un sujet qui traite de l'intime que ça va rester dans une diffusion intime, en fait. Les choses peuvent se répandre, donc il faut bien y réfléchir et aussi penser à protéger son image en amont, parce qu'en fait, on n'est pas à l'abri que les choses nous échappent dans la quantité de travail à faire, etc. On n'a plus forcément le temps de penser à ça, et en fait, il suffit d'un mauvais clic, d'une mauvaise rencontre, etc. pour que ça soit dramatique pour la protection de son image.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est un point que je n'avais pas du tout en tête, mais quand on traite de ces sujets-là, on s'expose personnellement. Et c'est proche aussi. Oui, c'est proche aussi, c'est sûr. Moi, tu vois, juste en ayant un podcast qui parle de sexualité, je sais que je... je m'expose, je m'expose forcément, je vais être associée à ça. Et c'est vrai que ce n'est pas forcément quelque chose qu'on a en tête quand on se lance au départ et quand ça vient, tu es là genre Ah oui, c'est vrai, j'avais oublié !

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Mais oui, c'est un très bon conseil. Si on veut aller voir la pièce, la dernière fois que je m'étais renseignée, je crois que c'était complet, mais je suppose qu'il y a des nouvelles dates, etc. Donc, oui. Comment on fait si on veut aller voir la pièce, si on veut te suivre ? Où est-ce que je redirige tout le monde ?

  • Speaker #0

    Ce qu'il faut dire, c'est que là, pour le moment, c'est effectivement complet. Mais d'autres dates vont être organisées à partir de janvier 2025. Ça, vraiment, c'est sûr. C'est juste que je suis un peu en retard sur la diffusion. Mais en tout cas, ça va être recréé. Et en fait, les dates vont être publiées sur le compte Instagram et Facebook. Et c'est penelope.compagny. sur Instagram et sur Facebook et je suis aussi en train de faire un site internet donc il y aura aussi toutes les infos sur le site et l'adresse ça sera je crois que ça sera penelope.compagnie aussi mais

  • Speaker #1

    c'est pas encore fait de toute façon ce que je vais faire c'est que dans la description du podcast je vais mettre le lien vers ton compte Instagram ta page Facebook comme ça les gens pourront de toute façon te suivre et puis une fois que ton site internet sera prêt je pense que tu peux publiera sur les réseaux et que tout le monde aura l'information de te retrouver sur ton site internet merci beaucoup avec grand plaisir, écoute c'était un vrai plaisir de partager ce moment avec toi, désolé pour le chahut canin derrière moi t'inquiète pas c'est la vraie vie je t'en prie

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Je trouve ça chouette de pouvoir un peu intégrer l'environnement. Enfin, moi aussi, j'essaie de trouver un bon angle, mais c'est un peu compliqué dans un 17 mètres carrés de trouver un bon angle. Merci beaucoup, en tout cas, de m'avoir invitée. Et puis aussi, je trouve que c'est hyper généreux ce que tu fais d'inviter les gens, en fait, à pouvoir parler de leur projet. Franchement, je trouve que c'est très généreux de ta part. Et bon, évidemment, quand on s'est rencontrés au spectacle, j'ai tout de suite ressenti ce cœur énorme que tu avais, même si on ne se connaît pas tant que ça, même s'il faut qu'on se boive un café bientôt. Mais en tout cas, je voulais te remercier parce que ça permet vraiment à des super projets de se faire connaître. Et je trouve que les questions que tu poses, elles sont hyper profondes, elles sont hyper construites. C'est riche. Et moi, en tout cas, les questions que tu m'as posées, ça m'a même aidée moi-même à réfléchir sur mon projet. Donc franchement, c'est super. Et je voulais te remercier pour tout ça.

  • Speaker #1

    Écoute, c'est avec grand plaisir. Moi, j'ai créé ce podcast parce que dans ma vie, il y a eu plein de moments où je me suis posé des questions sur la sexualité où je n'avais pas de réponse, où je ne savais pas à qui en parler. Et je me suis dit, au moins, ça, ça reste. Et... Et je pense qu'en fait, c'est des sujets dont on ne parle pas assez, qui sont de notre quotidien, qui rythment. Et c'est bien aussi de pouvoir avoir la parole un peu plus libérée sur tous ces sujets. Donc moi, c'est... grand plaisir que je donne la place et le micro à des personnes comme toi, et puis des personnes aussi de la vie de tous les jours, c'est aussi ça qui est cool sur le podcast, c'est qu'il y a plein de différents types d'interviews, différents types de sujets, et c'est juste aussi que ça permet de s'ouvrir l'esprit, et je pense que notre monde en a cruellement besoin. Je vais te poser la question que je pose à tous mes invités. C'est passage obligé. C'est une question qui se veut être très spontanée. C'est si la sexualité était pour toi un animal, quel animal ça serait et pourquoi ?

  • Speaker #0

    Ça serait une lionne. Ok. Ouais, je pense que ça serait une lionne.

  • Speaker #1

    Et pourquoi ?

  • Speaker #0

    Parce que... Parce que, je ne sais pas, c'est sauvage, c'est animal, c'est instinctif, c'est sensoriel, c'est naturel. On ne se contrôle pas, en fait. C'est un feu qu'il y a en nous. Et en fait, ça me fait penser à Union.

  • Speaker #1

    Ok. Écoute, je prends. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    S'il te plaît.

Description

Cette semaine j’ai le plaisir de recevoir Solène Collin, auteure, metteure en scène, et actrice de la pièce Plaidoirie d’une soumise. Solène nous partage ses motivations, la genèse de cette pièce et comment elle s’est préparée à incarner une soumise et une avocate dans cette pièce.


Pour avoir toutes les informations sur la pièce et connaître les prochaines dates abonne toi au compte @penelope.compagnie


Bonne écoute !


Pose tes questions anonymement pour l'épisode spécial "je réponds à tes questions sexo" : ngl.link/tapausesexy


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans cet épisode de ta pause sexy, je suis Anne-Elisabeth, ta coach en sexualité, et je t'accueille dans cette nouvelle saison accompagnée de mes invités, qui comme moi sont convaincus qu'il serait temps de créer un monde où l'on parle de sexualité de manière beaucoup plus libérée. Je ne vais pas t'en dire plus, et je te laisse découvrir ton nouvel épisode. Bonne écoute ! Dans cette pause aujourd'hui, nous allons parler BDSM et théâtre. Bon, avant de commencer cet épisode, je te rappelle que le meilleur moyen de me soutenir, c'est de t'abonner. de mettre 5 étoiles et de mettre un commentaire sur Apple Podcast. Tu peux aussi, bien sûr, aller t'abonner et mettre 5 étoiles sur toutes les autres plateformes sur lesquelles tu écoutes cette émission. C'est grâce à ces actions simples que tu vas réussir à m'aider à continuer de proposer des épisodes de qualité et du coup, d'avoir aussi des invités de qualité. Mon invité du jour, du coup, est-elle metteur en scène et actrice de sa propre pièce qui s'appelle Plédoire et d'une soumise. Je dois t'avouer que moi, cette pièce m'a profondément touchée et bouleversée. Et donc, il était important pour moi de parler de ce sujet sur mon podcast. J'en ai parlé déjà en newsletter, j'en ai parlé sur Instagram. Donc, il ne manquait plus que le podcast. Et donc, je suis ravie d'accueillir Solène Collin qui va nous parler de sa pièce. Salut Solène !

  • Speaker #1

    Salut ! Merci beaucoup de m'inviter pour ce super podcast.

  • Speaker #0

    Eh bien écoute, c'est avec grand plaisir. Je suis trop contente qu'on ait réussi à caler cet épisode. Il faut que vous sachiez, là, il est 21h45. On sort toutes les deux de journées ultra intenses. Mais on va prendre le temps de parler de cette pièce parce que moi, elle m'a tellement touchée. J'ai trop, trop, trop envie de t'entendre, de nous raconter un peu comment ça t'est venu et tout ce qui a pu se passer pour toi autour de cette pièce. Donc pour commencer, je pense que le plus simple, c'est que je te laisse te présenter. Moi, j'ai dit deux, trois mots, mais je te laisse te présenter, nous expliquer un petit peu qui tu es et nous parler du coup de ta pièce.

  • Speaker #1

    Et bien, donc moi, je m'appelle Solène et aujourd'hui, je suis comédienne, auteure, comme tu l'as dit, et mettaire en scène du spectacle Plédoirie d'une soumise. Et je fais aussi partie de l'équipe de la compagnie Pénélope, qui a été créée récemment pour porter le spectacle. et avant d'être d'être comédienne pour ce spectacle là et pour d'autres sur Paris j'étais administratrice de compagnie d'art de rue c'est à dire que j'étais administratrice de compagnie de théâtre de rue de marionnettes géantes il y avait une compagnie de scénographie d'espace public mécanique et donc voilà c'était ça mon métier donc j'ai un train très grand bagage d'art de rue.

  • Speaker #0

    Ok. Voilà. Donc, tu es une vraie artiste à 100%, quoi, de pure dans l'âme à 100%.

  • Speaker #1

    Sans doute. Et donc, par rapport au spectacle de plaidoiries d'insoumises, alors, en quelques mots, parce qu'on va sûrement parler en détail plus tard, mais c'est donc une pièce de théâtre. qui explore la question de la liberté de la femme par le prisme du PDSM, mais aussi par celui de la justice. Donc c'est un angle, en tout cas, qu'on dit, j'ai l'impression, assez original, et ça permet de traiter le sujet de la liberté d'une manière assez particulière. Et donc en fait, le spectacle, c'est une plaidoirie. Comme quand on va dans des cours d'assises, on assiste à des plaidoiries des avocats, donc le spectacle c'est ça, c'est une plaidoirie qui est entrecoupée de retours dans le passé, qui montre des scènes intimes en lien avec le BDSM. Et en fait, la particularité aussi de cette pièce, c'est que ces scènes qui sont présentées, elles deviennent en quelque sorte les preuves vivantes qui sont apportées par l'avocate au public, et le public devient en quelque sorte le... les jurés de l'affaire qui le représentaient. Et aussi, le spectacle est basé sur une affaire qui a réellement existé.

  • Speaker #0

    Ok, ok, ok, d'accord. Bon, je dis ça, mais moi j'ai vu la pièce, donc je savais déjà et j'ai été, comme je disais en introduction, ça m'a pas mal... Ça m'a pas mal bouleversée parce que j'ai trouvé la pièce très intense. Et du coup, qu'est-ce qui t'a donné envie d'aller écrire cette pièce, d'aller aborder ce sujet-là ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, ça a commencé à peu près l'année dernière. En fait, j'ai appris qu'on pouvait être condamné par la justice pour pratiquer de manière consentante le BDSM. Et en fait, ça m'a vraiment interpellée et ça m'a beaucoup questionnée sur la liberté de l'individu dans la société et en particulier sur la liberté de la femme et sa liberté de... de choisir en fait ses propres voies pour s'épanouir elle-même. Et donc j'ai commencé un peu à réfléchir sur cette question-là, et j'ai vu que ça n'avait jamais été abordé dans le théâtre, alors qu'en fait, de plus en plus, le BDSM, c'est un sujet qui est porté à la connaissance de notre société, et on en parle aussi pas mal. par le cinéma en tout cas et par la télé, via des séries, des films, mais dans le théâtre en tout cas, je n'ai rien vu qui existait. Et donc, moi en tant que comédienne, j'ai toujours cherché à défendre un théâtre qui se veut accessible à tous, mais qui cherche quand même à s'adresser à chacun, en fait. C'est-à-dire que, en fait, c'est pas parce qu'un sujet parle à une minorité, enfin, une minorité de gens, qu'il faut l'exclure, en fait, de la proposition culturelle. Et je pense que le BDSM, ça parle quand même à pas mal de gens. Et voilà. Et puis aussi, tout simplement, pour moi, le théâtre doit pouvoir parler de tout sans censure. Et donc, j'ai décidé de créer cette pièce, une pièce qui parlerait avant tout d'un sujet qui peut parler à chacun. Et comment dire ? Voilà. Mais tout en... Enfin, en fait, j'ai décidé de... Comment dire ? de créer une pièce qui parlerait d'une manière un peu universelle à chacun d'entre nous, par la question de la liberté de la femme, mais en même temps de l'explorer par un biais un peu plus singulier, qui est donc celui du BDSM. J'avais envie de réunir ces deux aspects pour les gens.

  • Speaker #0

    Tu as dit un truc qui m'interpelle beaucoup, c'est que je ne savais pas du tout qu'on pouvait être condamné, enfin attaqué par la justice, mais du coup, qu'est-ce qui mène l'attaque, entre guillemets, en justice pour des actes BDSM, si ni la victime qui serait du coup le ou la soumise, ni le ou la dominante décide de porter l'affaire en justice ? Qui est-ce qui, du coup, se porte ? qui porte cette affaire en justice ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que ça peut paraître surprenant, mais effectivement, c'est possible qu'on puisse être amené devant la justice sans que personne ne porte plainte. Et dans ces cas-là, c'est le procureur qui décide de lancer une instruction et de lancer l'affaire. C'est pour ça que le BDSM, contrairement à ce qu'on croit, n'est pas légal en France. Et c'est interdit de porter violence d'une quelconque manière que ce soit à un individu, excepté si on a une licence sportive. Et voilà.

  • Speaker #0

    Ok. Là, tu viens d'apprendre un truc. Tu vas en refroidir plus d'un. Non, mais vraiment, pour le coup, je n'étais pas du tout au courant. Je ne savais pas du tout. C'est... C'est... Oui, c'est vrai que ça pose vraiment question de la question de la liberté, parce qu'en fait, ce qui se passe chez toi et dans ton intimité ne regarde absolument pas l'État, la justice. C'est vrai que c'est difficile à comprendre le pourquoi du comment.

  • Speaker #1

    Mais du coup...

  • Speaker #0

    Vas-y, vas-y.

  • Speaker #1

    Non, en fait, le critère dans ces cas-là, c'est la dignité humaine. Mais le problème, c'est que c'est... C'est au jugement de chacun en fait. Donc ça peut à la fois tout dire et à la fois ne rien vouloir dire. Et donc on peut effectivement être condamné pour avoir pratiqué le BDSM si le Jules en tout cas considère que ça ne respectait pas la dignité humaine. Et il y a notamment la possibilité de saisir la Cour européenne des droits de l'homme, mais c'est uniquement une cour consultative au regard du droit national. C'est-à-dire qu'en fait... Cette Cour européenne des droits de l'homme, elle va regarder si les lois qui sont votées par les pays respectent les droits de l'homme. Mais si, par exemple, elle analyse une décision et qu'elle se rend compte que cette décision n'a pas respecté les droits de l'homme, parce que justement ça faisait ingérence dans la vie privée et sexuelle d'une personne, en fait, ça reste qu'un avis. C'est-à-dire qu'en fait, elle peut condamner le pays à payer une amende, mais ça ne peut pas annuler la décision qui a été prise en France. Donc même si la Cour européenne des droits de l'homme... va juger que ça respectait pas les droits la personne en fait reste condamnée en France et d'ailleurs tous les ans il y a des affaires qui traitent du BDSM même si on en parle pas forcément dans

  • Speaker #0

    tous les médias mais chaque année il y a des affaires justement parce que c'est pas légal ok bah écoute tu nous as appris un truc je suis désolée j'ai deux chiens avec moi et là ils ont décidé de se battre maintenant qu'on enregistre voilà le petit bruit là c'était les chiens qui se chagraillent du coup c'est super intéressant et vraiment tu nous apprends enfin en tout cas moi tu m'apprends tu m'apprends plein plein de choses je savais vraiment vraiment pas du tout ça en tête et du coup toi t'as appris ça grâce à l'histoire qui t'a inspiré la pièce est-ce que tu peux nous parler de l'histoire du coup ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai appris ça via la pièce et aussi parce que, enfin j'en parlerai peut-être après, mais dans le processus de création forcément je me suis rapprochée de cet univers juridique là pour savoir quand même de quoi j'allais parler, pour comprendre vraiment les mécanismes et tout, donc c'est à cette occasion que j'ai appris ça. Et donc en fait cette affaire... Je ne vais pas pouvoir rentrer vraiment dans les détails parce que ce n'est pas une affaire qui a été portée aux médias. Ok. Mais en gros, c'est une affaire qui s'est déroulée en France il y a un an, un an et demi à peu près. Et en fait, ça rejoint un peu l'histoire de la pièce, c'est-à-dire qu'un homme a été accusé d'actes de torture et de barbarie sur sa femme. Sauf que sa femme était... était consentante à ça, parce qu'il s'avère qu'il vivait une relation déesse, c'était sa soumise, en fait. Et la particularité de cette histoire, c'est que cette femme était avocate, mais elle n'a pas pu défendre son maître au cours du procès, et moi, je me suis dit, je vais, en tout cas dans ce spectacle-là, lui donner la parole, et en fait, la faire agir comme si elle avait... elle avait pu en fait ce jour-là vraiment plaider pour défendre son maître et du coup la plaidoirie que tu fais dans la pièce c'est complètement écrit par toi c'est écrit par moi mais j'ai quand même eu des relectures bien sûr des écritures Voilà, c'est ça. En fait, c'est une technique d'écriture qui est très particulière. Et au début, les plaidoiries que j'avais écrites, c'était trop... Déjà, c'était trop émotionnel. Il ne fallait pas du tout que ça soit émotionnel. C'est vraiment très particulier. Il y a vraiment des mots, une dynamique. Il y a vraiment... En fait, c'est un langage, mais c'est aussi un rythme, une construction, une intro, une conclusion. C'est particulier.

  • Speaker #0

    Ouais, donc t'as écrit ta première plaidoirie d'avocate, mais du coup, pour le théâtre. Ok, je comprends. Bah écoute, c'est wow, c'est vraiment un truc, moi, qui me touche particulièrement. Dès que ça touche, tu vois, aux libertés individuelles et tout ça, c'est toujours des sujets qui me titillent. Donc c'est hyper puissant. Du coup, si on revient un peu plus, tu vois, parce que... C'est une pièce qui est très forte, c'est une pièce qui est très émotionnelle. Donc du coup, comment t'as puisé dans ton vécu pour pouvoir un peu nourrir ton personnage et du coup ta prestation sur scène ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vrai que je puise dans mes émotions personnelles pour pouvoir jouer. J'ai un peu ce truc de... Je pense d'être une personne un petit peu sensible et surtout très observatrice du monde. Et donc, en fait, je ne sais pas comment dire, c'est un peu comme si j'étais une sorte de bibliothèque de 30 ans d'âge, d'émotions. J'en ai plein un peu en moi et je les ressors comme ça selon ce que je dois jouer. Mais en fait, la particularité, je crois que c'est quand même la première fois que ça me le fait au théâtre, c'est que je vis vraiment les émotions sur scène. Et en fait, c'est comme si je me laissais un peu transcender par ces émotions, comme si je me laissais un peu submerger par leur intensité pour que... pour que cette intensité soit aussi perçue et partagée par le public. Et par exemple, sur scène, il y a des moments où je pleure, ou en tout cas, au moins, j'ai les larmes aux yeux. Ça dépend des jours. Mais dans ces cas-là, je pleure vraiment. Je suis vraiment dans cette émotion. Et donc, chaque représentation, c'est toujours la première représentation. Je ne m'habitue jamais à... ce que je fais sur scène en fait chaque fois c'est un renouveau et je revis les émotions c'est pour ça que je les vis de manière intense parce que pour moi c'est comme si j'étais là pour la première fois confrontée à ce que je vis sur scène et aussi souvent ma vie personnelle elle influence mon jeu et ça donne d'autres nuances aux émotions que je partage au public, par exemple je peux être un peu plus en colère je peux être... plus amusée, plus triste, des fois je suis plus fatiguée aussi. Et du coup, tu me demandais un peu comment je les vivais, et en fait, c'est assez fatigant. Et en fait, au début, ce n'était pas facile, parce que je craignais de perdre mon texte. en me laissant envahir par les émotions. Donc en fait, j'avais du mal à jouer parce que pour moi, c'était soit l'un, soit l'autre. Et au début aussi, j'avais systématiquement des vertiges à partir de la scène finale et de la plaidoirie qui suit. J'avais des vertiges et à la fin de la pièce, je m'écroulais littéralement. Et même à la première, je me suis... Je me souviens plus très bien, je crois que je me suis évanouie, ou en tout cas, les gens du public ont dû me retenir, parce que du coup, je suis tombée au bar. Il y a un homme qui m'a retenue, on m'a allongée sur un canapé. Donc, c'est assez fatigant, parce que c'est comme si j'incarnais vraiment ces personnages en moi-même. Et en fait, la frontière, finalement, entre moi-même et ces personnages, elle devient floue à ce moment-là. Et c'est presque un peu flou, un peu schizophrénique.

  • Speaker #0

    comme exercice et ouais ça peut être un peu bizarre de dire ça mais bah non mais tu rentres tu rentres à fond dans ton personnage et tu l'incarnes et enfin vraiment il t'habite à 100% tu vois et je peux comprendre que si c'était des émotions que t'as pas forcément l'habitude de ressentir plus le jeu scénique plus J'imagine le track, etc. Pour une première, oui, ça peut être hyper impressionnant. Et du coup, beaucoup. Et ouais, ça arrive à... J'ai envie de dire, tant mieux que ça soit arrivé à la fin, tant mieux pour ta pièce. Mais plutôt désolé que ça te soit arrivé quand même globalement.

  • Speaker #1

    Je pense que si jamais ça arrive un jour, pendant la dernière scène, qui est donc la scène un peu la plus intense à jouer, Je pense que ça fera partie de la performance. Je pense que le public accueillera la chose telle qu'elle vient.

  • Speaker #0

    Connaissant la scène, c'est vrai que ça ne m'étonne pas. Je pense que ça n'enlèverait rien à la pièce si tu faisais un malaise. Je trouverais ça plus embêtant pour toi en tant que personne et ton intégrité physique. Mais c'est sûr que pour la prestation, pour la pièce et pour... L'intensité de ce moment, ça n'enlèverait rien, bien au contraire. Comment on se prépare à ce type de rôle ? Déjà, moi, je n'ai jamais fait... Enfin, j'ai dû faire une ou deux fois du théâtre, ce genre de choses. Mais déjà, je me dis que c'est beaucoup de préparation pour un rôle globalement. Mais alors, pour ce Ausha, en plus, on vient de passer le truc sur les émotions et tout ça. Donc, comment est-ce que tu t'es préparée, toi, à ce rôle ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai... Alors... Pour jouer le rôle de la... Parce qu'en fait, la comédienne, enfin, c'est-à-dire moi, je joue deux rôles différents, celui de la soumise et celui de l'avocat dans la pièce. Et pour le rôle de la soumise, en fait, j'ai rien préparé du tout. En fait, j'ai juste décidé d'être moi-même au final. Donc vraiment, je ne me suis pas du tout préparée et je trouvais que c'était plutôt cohérent face à ce que je voulais dire dans la pièce, c'est-à-dire ça parle de la liberté de la femme. Et donc pour moi, la meilleure chose à faire, c'était de me montrer finalement telle que j'étais. en réponse à la voix qui est omniprésente dans la pièce, etc. Donc vraiment, je ne me suis pas du tout préparée pour obtenir aussi une authenticité des réactions. J'ai réagi comme si moi, j'aurais réagi dans ces situations-là, à peu près, en fait. Et ensuite, pour le rôle de la soumise, j'ai quand même eu une préparation physique qui m'a permis de faire des choses. et mentale par rapport à la dernière scène, qui est donc la scène du fouet, qui est particulièrement intense. En fait, dans la mise en scène qu'on a réfléchie, l'idée, c'était de montrer des scènes de plus en plus chocs pour confronter l'intellect du... du spectateur à sa propre moralité, à ses propres jugements. Donc en fait, il fallait que la scène finale soit nécessairement très intense. Et moi, en fait, j'avais jamais vécu ça avant, j'avais jamais vécu une telle scène. Et pour moi, en tout cas, pour pouvoir justement offrir ce côté poignant aux gens, j'ai décidé de... d'expérimenter par moi-même cette scène et d'aller à la rencontre de ce moment et donc j'ai vécu cette scène en réel après sur scène les choses sont montrées d'une manière quand même différente de la réalité mais j'ai quand même vécu cette scène en vrai pour pouvoir justement Avoir ce bagage émotionnel que je ne connaissais pas parce que je ne pouvais pas savoir ce que ça faisait d'être dans cette situation-là et pouvoir ensuite le retranscrire. Et ensuite, pour le rôle de l'avocate, là, j'ai vraiment eu un training particulier par les gens du milieu pour apprendre à plaider. Parce que moi, c'est bête, mais je n'avais jamais parlé avec mes mains. Et donc, j'ai vraiment eu un training. par ça et je me suis aussi beaucoup déplacée dans toute la France pour assister à des procès d'assises plus ou moins connues pour pouvoir voir différents avocats plaider et avocates aussi plaider et c'est

  • Speaker #0

    de là en fait où je me suis nourrie aussi c'est vrai qu'on ne s'invente pas un avocat en fait clairement faire une plaidoirie, déjà l'écrire on l'a vu tout à l'heure c'était déjà quelque chose mais aussi euh... Du coup, plaider, c'est aussi un art oratoire qui n'est pas donné à tout le monde. Et pour le coup, je trouve que tu le fais magistralement bien pendant la pièce. De toute façon, moi, j'ai adoré. Je ne vais pas cacher. J'ai vraiment, moi, adoré la pièce, que ce soit la partie, vraiment le rôle de l'avocate ou le rôle de la soumise. Je trouve que justement, tu incarnes tellement bien les choses. Et c'est aussi ce qui rend la pièce si prenante et si intense. C'est que... Il y a eu un moment où je me suis demandé si tu étais avocate. Parce que j'avais l'impression d'être face à une avocate. Mais c'est que tu joues très bien ton rôle, tout simplement.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en vrai, je suis toujours aussi nulle pour convaincre, voire pour m'exprimer pour les choses normales de la vie. Donc non, ça ne m'a pas aidée sur ce point-là.

  • Speaker #0

    Bon, peut-être encore quelques petits trainings et ça va venir. C'était quoi les aspects qui ont été les plus difficiles, du coup ? à jouer et à apprendre ?

  • Speaker #1

    Les choses les plus difficiles à jouer, c'était les moments de plaidoiries parce que parce que c'était ce que j'arrivais à moins faire. Et attends, c'était quoi l'autre question ?

  • Speaker #0

    C'était ça, c'était juste c'était quoi en fait les scènes qui étaient les plus challengeantes pour toi, les plus difficiles à jouer les plus difficiles à apprendre

  • Speaker #1

    C'est vraiment côté technique, c'est la scène de la vente aux esclaves qui a été la plus compliquée à faire parce que l'univers sonore est constitué en fait d'une succession de petits détails infimes pour rendre l'univers très immersif et donc ça a été vraiment des semaines des semaines et des semaines de travail. Ça, c'était le plus compliqué techniquement. Et ensuite, à jouer, ça a été les scènes de Piedori.

  • Speaker #0

    OK. Ouais. Bon, ça fait sens avec ce que tu nous expliquais juste avant. Et du coup, c'était quoi les premières réactions ? Parce que là, ça fait combien de temps que la pièce, tu la joues ? Et du coup, les premières réactions du public, ça a été quoi un peu ?

  • Speaker #1

    Eh bien là, ça va faire à peu près dix mois que je la joue.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Et donc, les réactions du public, elles ont été... Alors, j'ai la chance que les réactions ont été très positives dans l'ensemble. Je n'ai jamais eu, pour le moment, de retour vraiment négatif. Mais une fois, j'ai été confrontée à une situation qui m'a... C'est pas qu'elle m'a perturbée pour le jeu, parce que comme je suis dedans, je ne peux pas sortir de mon rôle puisque j'incarne vraiment le personnage. Mais après, ça m'a troublée. En fait, c'est une très bonne amie à moi qui est venue voir la pièce. Et en fait, elle a commencé à... Elle a fondu en larmes à partir de la scène de la vente aux esclaves. Parce qu'en fait... Pour elle, c'était... Pour elle, et via, en fait, ces expériences passées qui, donc, orientaient son prisme par rapport à ce qu'elle percevait de la scène, ça l'a... Ben, ça l'a choquée, ça l'a rendue en colère, et... Et donc, en fait, elle avait juste envie que ça s'arrête. C'était vraiment insoutenable pour elle, et elle s'est vraiment... Elle a carrément pleuré dans la salle. Et c'est vrai qu'à la fin, elle a salué la performance de jeu. Mais elle m'a dit que les sujets évoqués, ils étaient quand même un peu costauds. Et sinon, j'ai eu aussi ma mère qui est venue voir la pièce. Donc ça, c'était quand même... J'ai envie d'en parler parce que c'est... Ça a aussi été très particulier d'accueillir ma mère sur ce spectacle, de voir qu'elle soutenait le spectacle. Elle est venue vraiment toute seule voir la pièce avec son courage et son ouverture d'esprit. Et à la fin, elle m'a félicité pour ce travail. Ça a été aussi assez intense.

  • Speaker #0

    Waouh ! Alors là, je suis en train d'imaginer ta maman.

  • Speaker #1

    Au début, oui.

  • Speaker #0

    Waouh !

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'au début, j'avais pas forcément envie qu'elle vienne. Mais elle, forcément, avec l'amour qu'elle me porte, elle voulait voir ce que c'était ce projet. Et en fait, elle l'a vraiment vu. comme une œuvre d'art, c'est-à-dire que dans les films, les comédiennes sont toutes au moins à un moment donné nues, elles font toutes au bout d'un moment des relations sexuelles. Des fois, ce qu'on voit à la télé, c'est vraiment pire que ce qu'on voit le monde finalement sur scène. Parce que moi, je suis seule en scène, donc tout est mimé, même si ça paraît très réel, tout est mimé. Oui, oui. Donc en fait, ouais.

  • Speaker #0

    Non, mais en effet, il n'y a rien d'explicite, comme on pourrait voir dans un film, tu as bien raison. Mais c'est vrai que le sujet étant aussi intense, on a du mal à imaginer ses parents, mais je trouve ça génial d'être même soutenu dans un projet comme celui-ci, par ta famille, par ta mère et tout, c'est incroyable. Et du coup, ça me fait penser à ma question qui m'était venue, parce que par rapport à ce que tu disais, pourquoi, selon toi, c'est aussi tabou ? le sujet notamment de la soumission mais pourquoi aujourd'hui on arrive encore pas à avoir des conversations sur ce sujet assez facilement ben en fait je

  • Speaker #1

    pense que c'est tabou parce que enfin comment dire euh

  • Speaker #0

    Je pense que ce qui est tabou, c'est surtout la soumission. Déjà, c'est vrai que ce n'est pas évident dans la société d'aujourd'hui de parler de rapports hiérarchiques, parce que c'est vrai que c'est mal accepté. Mais je pense que le tabou, il vient surtout de la soumission féminine envers un homme, parce qu'en fait, ça ne respecte pas les normes d'émancipation par rapport au patriarcat. Et c'est compliqué parce que... En fait, c'est quand même admis aujourd'hui, on en a tous conscience de ce patriarcat. Et c'est normal qu'on aspire à une société et à un fonctionnement du monde différent. Et en fait, dire en tant que femme qu'on a envie de se soumettre à un homme, je pense que... qu'on peut en avoir honte, qu'on peut avoir le sentiment d'être complice de ça, de soutenir ça, alors qu'en fait, ça n'est rien. Et c'est comme, en fait, dire ça, c'est comme si on abandonnait cet engagement, en fait. Et je pense aussi que c'est pas... que la soumission est aussi... parfois réceptionnées un peu durement de la part de certaines branches du féminisme. Mais après en même temps tant mieux que ça existe parce qu'effectivement il faut bien à un moment donné faire quelque chose pour faire changer les choses. Mais c'est vrai que cette dureté qui peut exister face au BDSM dans ce sens là, avec ses rapports hiérarchiques dans ce sens là, ça peut être En fait, finalement, ça emprisonne et ça contraint la femme.

  • Speaker #1

    Oui, et puis parce que je pense qu'il ne faut pas oublier que le féminisme, c'est aussi la liberté. C'est de laisser la liberté aux femmes de choisir la position dans laquelle elles ont envie d'être et quelle que soit cette position. Donc, si c'est un choix absolument délibéré d'être en position de soumission, c'est aussi être féministe que de choisir de respecter ça, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, et puis en plus, si la personne, si la femme s'épanouit vraiment par cette voie-là, pour moi, j'ai envie de dire, mais peu importe d'où ça vient, si la femme s'épanouit et qu'elle est heureuse, c'est ça, en fait, l'essentiel, je pense. C'est le bonheur, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, mais enfin... Ouais, c'est ce qu'on dit, le féminisme, c'est de laisser le choix et c'est de laisser la liberté. Et donc, peu importe en fait la décision et la route et la position qu'on choisit, être féministe, c'est d'accepter en fait. C'est d'accepter que toutes les femmes se valent, peu importe leur choix. Du coup, de cette pièce, c'était quoi ton ambition ? Tu vois, avec quoi tu voulais que les spectateurs y repartent ? à l'issue d'avoir vu ta pièce, c'est quoi le grand message que tu voudrais qu'on garde ?

  • Speaker #0

    Comme j'ai l'habitude d'être, je vais donner une réponse floue. C'est-à-dire que moi, j'avais envie que les gens ressortent avec des pistes de réflexion et plus qu'avec des certitudes. C'est-à-dire que j'aimerais bien que... Oui ?

  • Speaker #1

    Non, vas-y, vas-y, continue.

  • Speaker #0

    J'aimerais bien que la pièce, ça soit en quelque sorte un support pour qu'on puisse tous réfléchir sur nos jugements, sur le mécanisme aussi de nos jugements.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et donc, en somme, sur ce qui nous est différent. Et évidemment, qu'on se questionne sur la liberté de la femme, qu'on réalise que c'est possible d'emprisonner la femme, même avec des intentions les plus louables. et qu'on ressorte aussi avec un aperçu, même si c'est anecdotique, de ce qui peut entraver au quotidien sa liberté. Et évidemment aussi qu'on se questionne sur la place et le rôle de la justice en France. Qu'est-ce que nous on veut ? Qu'est-ce qu'on attend de la justice ? Qu'est-ce qu'on en pense ? Enfin voilà, plus des questions.

  • Speaker #1

    C'est vrai que ça pose vraiment question, tu vois, parce que quand on voit comment se comporte la justice pour tout ce qui est des affaires de violences faites aux femmes, ce genre de choses, où là, il y a un vrai manque, tu vois, une femme aujourd'hui qui va porter plainte, que ce soit pour viol, pour agression sexuelle, etc., vu comment elle est traitée. Et le peu de condamnations qu'on arrive à obtenir sur ces sujets-là, ça pose vraiment question qu'on se dise, on va instruire des affaires où au final, personne ne s'est plaint, tu vois, où on est dans des relations sexuelles qui sont consenties. juste sur le fait de la bienséance et de la bienpensance, alors que quand on est vraiment face à des délits, voire des crimes, on n'arrive pas forcément à obtenir justice. Donc c'est vrai que ça pose une vraie question sur la justice en France, est-ce qu'on a envie de condamner ou non, au final. Du coup, cette pièce, c'est en final aussi un outil pour ouvrir le dialogue sur la sexualité. sur les dynamiques de pouvoir et sur le BDSM au sens large, in fine ?

  • Speaker #0

    Oui, complètement. C'est vrai que pour moi, la sexualité, ce n'est pas le sujet central de la pièce, mais évidemment, le BDSM, il a cette dimension-là, et ça permet notamment d'aborder la question de la liberté sexuelle de la femme dans la société d'aujourd'hui. Est-ce qu'elle est libre de vivre sa vie intime comme elle en a envie ?

  • Speaker #1

    dans ce contexte d'objetisation permanente de sexualisation permanente ouais ça peut non mais c'est franchement c'est des sujets dont on parle si peu et qu'il y a si peu de support que je trouve vraiment que c'est un travail formidable parce que comme tu le dis ça te permet de te poser la question vraiment de te poser la question et c'est vrai que moi à la fin de la pièce je me suis quand même posé la question du coup on fait quoi d'un point de vue juridique, qu'est-ce qu'on fait et puis je me disais, non au final si tout le monde est d'accord, pourquoi on est là c'est vraiment je vois pas pourquoi on se poserait cette question pour moi ça fait tellement partie de la liberté individuelle et tellement partie de l'intimité qu'il n'y a pas de raison au final de se poser ces questions mais vraiment dans le contexte dans le contexte de ta pièce.

  • Speaker #0

    Après, c'est vrai qu'il y a les questions d'emprise aussi, du fait que c'est vrai que dans certains cas, effectivement, il existe une emprise, effectivement, il existe des abus, etc. C'est vrai qu'ils existent. Mais en tout cas, comme tu le dis, dans la pièce, avec ce qui est évoqué, c'est sûr que pour moi, il y a... Enfin, je ne suis pas sûre qu'en tout cas, pour moi, il y a un doute. Là-dessus. Ouais.

  • Speaker #1

    Bah écoute, on va laisser les auditrices aller voir ta pièce et nous dire... Et nous dire aussi ce qu'elles en pensent. Je pense qu'il y a vraiment matière à faire débat. Mais après, c'est vrai que, comme tu le disais, tout ce qui est relation d'emprise, et c'est un petit peu ce que vont mettre en avant toutes les personnes qui sont un peu critiques du BDSM, qui parlent justement de quand est-ce qu'on est dans le consentement et quand est-ce qu'on est sous emprise de l'autre. Et c'est des choses qui peuvent être un peu difficiles aussi à appréhender, en effet. J'avais une question, mais je pense que tu nous as déjà répondu, à part si tu as un autre moment. Mais je me disais, est-ce que tu as des moments marquants ou des choses inattendues qui te sont arrivées ? Tu nous as parlé de ta mère qui est venue, tu nous as parlé de ton ami qui est venu aussi, qui a eu une réaction assez impressionnante. Est-ce que tu as d'autres choses comme ça qui te sont arrivées suite à cette pièce ?

  • Speaker #0

    Comme événement marquant, il y a tous les moments positifs, évidemment. le public génial, c'est quand même dingue que le spectacle soit autant soutenu. C'est tellement de chance, donc ça c'est quand même marquant. Il y a, je pense que c'est un peu l'envers du décor, et ce qu'on vit aussi parfois avec la régisseuse en date, parfois c'est quand même assez copieux et amusant. Il y a la fois où en fait on... On a été hébergés dans un donjon, ni l'une ni l'autre. Enfin, on a vécu ça et je dois avouer que c'était assez rigolo. Alors, on a été super bien accueillis, les gens étaient exceptionnels et tout, mais je dois avouer qu'on avait un peu la trouille quand même le soir. Il y a la fois où on s'est fait voler une valise et où la régisseuse a atterri dans une autre ville sans vêtements parce qu'on lui avait tout volé. Et aussi, un peu moins drôle, on est tombé un jour sur... Ouais, ouais. Non, non, mais je peux pas trop en parler. Mais tous les organisateurs ne sont pas très honnêtes, on va dire.

  • Speaker #1

    Ok, ok. T'es pas obligée d'aller dévoiler des noms ou quoi que ce soit. Te mets pas en porte-à-faux, surtout pas. Mais ouais, en tout cas, c'est vraiment pas cool. Le vol de valise, galère, quoi. Ça se galère. C'est quoi ta scène préférée ? Ou ta réplique ? Ou une réplique qui te touche particulièrement dans la pièce ?

  • Speaker #0

    Alors, ma réplique préférée, je pense que c'est quand la soumise, elle dit Personne ne m'a jamais autant comprise que mon maître Franchement, je trouve que cette phrase, elle est hyper forte. Elle veut... tout dire en fait ouais elle veut tout dire c'est vraiment le résumé du lien ouais

  • Speaker #1

    Du lien que du coup la soumise a avec son maître. Et quelque part, je pense que c'est quelque chose auquel on peut vachement se raccrocher quand on est dans une relation de ce type. Cette sensation d'être enfin compris à 100% par quelqu'un, je pense que c'est quelque chose qui doit être assez unique. donc je comprends je comprends que ce soit ta préférée bon écoute on va arriver à la fin, si t'as des conseils à donner tu vois si aujourd'hui je veux me lancer, je suis artiste et je veux me lancer à aller explorer des sujets intimes et des sujets qui peuvent déranger ça serait quoi les conseils que tu me donnerais dans cette situation là je dirais d'abord je crois que parce que

  • Speaker #0

    Par des étapes difficiles, des moments de doute et des moments de rejet complet du projet, je pense que c'est normal et qu'il faut juste traverser cette tempête qui viendra ensuite enrichir le travail, même si quand on est la tête dans le guidon, ça semble vraiment impossible et difficile. Je pense que je conseillerais de... Après, c'est évident, mais... Mais bon, en même temps, moi, je... Ça va pas. Je pense que je conseillerais aussi de se questionner sur la question du pseudo. Est-ce qu'on utilise un pseudo ou est-ce qu'on utilise son vrai nom ? Et si on décide d'utiliser son vrai nom, vraiment savoir pourquoi on le fait et aussi se dire que ce n'est pas parce qu'on développe un sujet qui traite de l'intime que ça va rester dans une diffusion intime, en fait. Les choses peuvent se répandre, donc il faut bien y réfléchir et aussi penser à protéger son image en amont, parce qu'en fait, on n'est pas à l'abri que les choses nous échappent dans la quantité de travail à faire, etc. On n'a plus forcément le temps de penser à ça, et en fait, il suffit d'un mauvais clic, d'une mauvaise rencontre, etc. pour que ça soit dramatique pour la protection de son image.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est un point que je n'avais pas du tout en tête, mais quand on traite de ces sujets-là, on s'expose personnellement. Et c'est proche aussi. Oui, c'est proche aussi, c'est sûr. Moi, tu vois, juste en ayant un podcast qui parle de sexualité, je sais que je... je m'expose, je m'expose forcément, je vais être associée à ça. Et c'est vrai que ce n'est pas forcément quelque chose qu'on a en tête quand on se lance au départ et quand ça vient, tu es là genre Ah oui, c'est vrai, j'avais oublié !

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Mais oui, c'est un très bon conseil. Si on veut aller voir la pièce, la dernière fois que je m'étais renseignée, je crois que c'était complet, mais je suppose qu'il y a des nouvelles dates, etc. Donc, oui. Comment on fait si on veut aller voir la pièce, si on veut te suivre ? Où est-ce que je redirige tout le monde ?

  • Speaker #0

    Ce qu'il faut dire, c'est que là, pour le moment, c'est effectivement complet. Mais d'autres dates vont être organisées à partir de janvier 2025. Ça, vraiment, c'est sûr. C'est juste que je suis un peu en retard sur la diffusion. Mais en tout cas, ça va être recréé. Et en fait, les dates vont être publiées sur le compte Instagram et Facebook. Et c'est penelope.compagny. sur Instagram et sur Facebook et je suis aussi en train de faire un site internet donc il y aura aussi toutes les infos sur le site et l'adresse ça sera je crois que ça sera penelope.compagnie aussi mais

  • Speaker #1

    c'est pas encore fait de toute façon ce que je vais faire c'est que dans la description du podcast je vais mettre le lien vers ton compte Instagram ta page Facebook comme ça les gens pourront de toute façon te suivre et puis une fois que ton site internet sera prêt je pense que tu peux publiera sur les réseaux et que tout le monde aura l'information de te retrouver sur ton site internet merci beaucoup avec grand plaisir, écoute c'était un vrai plaisir de partager ce moment avec toi, désolé pour le chahut canin derrière moi t'inquiète pas c'est la vraie vie je t'en prie

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Je trouve ça chouette de pouvoir un peu intégrer l'environnement. Enfin, moi aussi, j'essaie de trouver un bon angle, mais c'est un peu compliqué dans un 17 mètres carrés de trouver un bon angle. Merci beaucoup, en tout cas, de m'avoir invitée. Et puis aussi, je trouve que c'est hyper généreux ce que tu fais d'inviter les gens, en fait, à pouvoir parler de leur projet. Franchement, je trouve que c'est très généreux de ta part. Et bon, évidemment, quand on s'est rencontrés au spectacle, j'ai tout de suite ressenti ce cœur énorme que tu avais, même si on ne se connaît pas tant que ça, même s'il faut qu'on se boive un café bientôt. Mais en tout cas, je voulais te remercier parce que ça permet vraiment à des super projets de se faire connaître. Et je trouve que les questions que tu poses, elles sont hyper profondes, elles sont hyper construites. C'est riche. Et moi, en tout cas, les questions que tu m'as posées, ça m'a même aidée moi-même à réfléchir sur mon projet. Donc franchement, c'est super. Et je voulais te remercier pour tout ça.

  • Speaker #1

    Écoute, c'est avec grand plaisir. Moi, j'ai créé ce podcast parce que dans ma vie, il y a eu plein de moments où je me suis posé des questions sur la sexualité où je n'avais pas de réponse, où je ne savais pas à qui en parler. Et je me suis dit, au moins, ça, ça reste. Et... Et je pense qu'en fait, c'est des sujets dont on ne parle pas assez, qui sont de notre quotidien, qui rythment. Et c'est bien aussi de pouvoir avoir la parole un peu plus libérée sur tous ces sujets. Donc moi, c'est... grand plaisir que je donne la place et le micro à des personnes comme toi, et puis des personnes aussi de la vie de tous les jours, c'est aussi ça qui est cool sur le podcast, c'est qu'il y a plein de différents types d'interviews, différents types de sujets, et c'est juste aussi que ça permet de s'ouvrir l'esprit, et je pense que notre monde en a cruellement besoin. Je vais te poser la question que je pose à tous mes invités. C'est passage obligé. C'est une question qui se veut être très spontanée. C'est si la sexualité était pour toi un animal, quel animal ça serait et pourquoi ?

  • Speaker #0

    Ça serait une lionne. Ok. Ouais, je pense que ça serait une lionne.

  • Speaker #1

    Et pourquoi ?

  • Speaker #0

    Parce que... Parce que, je ne sais pas, c'est sauvage, c'est animal, c'est instinctif, c'est sensoriel, c'est naturel. On ne se contrôle pas, en fait. C'est un feu qu'il y a en nous. Et en fait, ça me fait penser à Union.

  • Speaker #1

    Ok. Écoute, je prends. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    S'il te plaît.

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Description

Cette semaine j’ai le plaisir de recevoir Solène Collin, auteure, metteure en scène, et actrice de la pièce Plaidoirie d’une soumise. Solène nous partage ses motivations, la genèse de cette pièce et comment elle s’est préparée à incarner une soumise et une avocate dans cette pièce.


Pour avoir toutes les informations sur la pièce et connaître les prochaines dates abonne toi au compte @penelope.compagnie


Bonne écoute !


Pose tes questions anonymement pour l'épisode spécial "je réponds à tes questions sexo" : ngl.link/tapausesexy


Ta pause sexy a maintenant sa propre page sur les réseaux

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Tiktok : @tapausesexy


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans cet épisode de ta pause sexy, je suis Anne-Elisabeth, ta coach en sexualité, et je t'accueille dans cette nouvelle saison accompagnée de mes invités, qui comme moi sont convaincus qu'il serait temps de créer un monde où l'on parle de sexualité de manière beaucoup plus libérée. Je ne vais pas t'en dire plus, et je te laisse découvrir ton nouvel épisode. Bonne écoute ! Dans cette pause aujourd'hui, nous allons parler BDSM et théâtre. Bon, avant de commencer cet épisode, je te rappelle que le meilleur moyen de me soutenir, c'est de t'abonner. de mettre 5 étoiles et de mettre un commentaire sur Apple Podcast. Tu peux aussi, bien sûr, aller t'abonner et mettre 5 étoiles sur toutes les autres plateformes sur lesquelles tu écoutes cette émission. C'est grâce à ces actions simples que tu vas réussir à m'aider à continuer de proposer des épisodes de qualité et du coup, d'avoir aussi des invités de qualité. Mon invité du jour, du coup, est-elle metteur en scène et actrice de sa propre pièce qui s'appelle Plédoire et d'une soumise. Je dois t'avouer que moi, cette pièce m'a profondément touchée et bouleversée. Et donc, il était important pour moi de parler de ce sujet sur mon podcast. J'en ai parlé déjà en newsletter, j'en ai parlé sur Instagram. Donc, il ne manquait plus que le podcast. Et donc, je suis ravie d'accueillir Solène Collin qui va nous parler de sa pièce. Salut Solène !

  • Speaker #1

    Salut ! Merci beaucoup de m'inviter pour ce super podcast.

  • Speaker #0

    Eh bien écoute, c'est avec grand plaisir. Je suis trop contente qu'on ait réussi à caler cet épisode. Il faut que vous sachiez, là, il est 21h45. On sort toutes les deux de journées ultra intenses. Mais on va prendre le temps de parler de cette pièce parce que moi, elle m'a tellement touchée. J'ai trop, trop, trop envie de t'entendre, de nous raconter un peu comment ça t'est venu et tout ce qui a pu se passer pour toi autour de cette pièce. Donc pour commencer, je pense que le plus simple, c'est que je te laisse te présenter. Moi, j'ai dit deux, trois mots, mais je te laisse te présenter, nous expliquer un petit peu qui tu es et nous parler du coup de ta pièce.

  • Speaker #1

    Et bien, donc moi, je m'appelle Solène et aujourd'hui, je suis comédienne, auteure, comme tu l'as dit, et mettaire en scène du spectacle Plédoirie d'une soumise. Et je fais aussi partie de l'équipe de la compagnie Pénélope, qui a été créée récemment pour porter le spectacle. et avant d'être d'être comédienne pour ce spectacle là et pour d'autres sur Paris j'étais administratrice de compagnie d'art de rue c'est à dire que j'étais administratrice de compagnie de théâtre de rue de marionnettes géantes il y avait une compagnie de scénographie d'espace public mécanique et donc voilà c'était ça mon métier donc j'ai un train très grand bagage d'art de rue.

  • Speaker #0

    Ok. Voilà. Donc, tu es une vraie artiste à 100%, quoi, de pure dans l'âme à 100%.

  • Speaker #1

    Sans doute. Et donc, par rapport au spectacle de plaidoiries d'insoumises, alors, en quelques mots, parce qu'on va sûrement parler en détail plus tard, mais c'est donc une pièce de théâtre. qui explore la question de la liberté de la femme par le prisme du PDSM, mais aussi par celui de la justice. Donc c'est un angle, en tout cas, qu'on dit, j'ai l'impression, assez original, et ça permet de traiter le sujet de la liberté d'une manière assez particulière. Et donc en fait, le spectacle, c'est une plaidoirie. Comme quand on va dans des cours d'assises, on assiste à des plaidoiries des avocats, donc le spectacle c'est ça, c'est une plaidoirie qui est entrecoupée de retours dans le passé, qui montre des scènes intimes en lien avec le BDSM. Et en fait, la particularité aussi de cette pièce, c'est que ces scènes qui sont présentées, elles deviennent en quelque sorte les preuves vivantes qui sont apportées par l'avocate au public, et le public devient en quelque sorte le... les jurés de l'affaire qui le représentaient. Et aussi, le spectacle est basé sur une affaire qui a réellement existé.

  • Speaker #0

    Ok, ok, ok, d'accord. Bon, je dis ça, mais moi j'ai vu la pièce, donc je savais déjà et j'ai été, comme je disais en introduction, ça m'a pas mal... Ça m'a pas mal bouleversée parce que j'ai trouvé la pièce très intense. Et du coup, qu'est-ce qui t'a donné envie d'aller écrire cette pièce, d'aller aborder ce sujet-là ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, ça a commencé à peu près l'année dernière. En fait, j'ai appris qu'on pouvait être condamné par la justice pour pratiquer de manière consentante le BDSM. Et en fait, ça m'a vraiment interpellée et ça m'a beaucoup questionnée sur la liberté de l'individu dans la société et en particulier sur la liberté de la femme et sa liberté de... de choisir en fait ses propres voies pour s'épanouir elle-même. Et donc j'ai commencé un peu à réfléchir sur cette question-là, et j'ai vu que ça n'avait jamais été abordé dans le théâtre, alors qu'en fait, de plus en plus, le BDSM, c'est un sujet qui est porté à la connaissance de notre société, et on en parle aussi pas mal. par le cinéma en tout cas et par la télé, via des séries, des films, mais dans le théâtre en tout cas, je n'ai rien vu qui existait. Et donc, moi en tant que comédienne, j'ai toujours cherché à défendre un théâtre qui se veut accessible à tous, mais qui cherche quand même à s'adresser à chacun, en fait. C'est-à-dire que, en fait, c'est pas parce qu'un sujet parle à une minorité, enfin, une minorité de gens, qu'il faut l'exclure, en fait, de la proposition culturelle. Et je pense que le BDSM, ça parle quand même à pas mal de gens. Et voilà. Et puis aussi, tout simplement, pour moi, le théâtre doit pouvoir parler de tout sans censure. Et donc, j'ai décidé de créer cette pièce, une pièce qui parlerait avant tout d'un sujet qui peut parler à chacun. Et comment dire ? Voilà. Mais tout en... Enfin, en fait, j'ai décidé de... Comment dire ? de créer une pièce qui parlerait d'une manière un peu universelle à chacun d'entre nous, par la question de la liberté de la femme, mais en même temps de l'explorer par un biais un peu plus singulier, qui est donc celui du BDSM. J'avais envie de réunir ces deux aspects pour les gens.

  • Speaker #0

    Tu as dit un truc qui m'interpelle beaucoup, c'est que je ne savais pas du tout qu'on pouvait être condamné, enfin attaqué par la justice, mais du coup, qu'est-ce qui mène l'attaque, entre guillemets, en justice pour des actes BDSM, si ni la victime qui serait du coup le ou la soumise, ni le ou la dominante décide de porter l'affaire en justice ? Qui est-ce qui, du coup, se porte ? qui porte cette affaire en justice ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que ça peut paraître surprenant, mais effectivement, c'est possible qu'on puisse être amené devant la justice sans que personne ne porte plainte. Et dans ces cas-là, c'est le procureur qui décide de lancer une instruction et de lancer l'affaire. C'est pour ça que le BDSM, contrairement à ce qu'on croit, n'est pas légal en France. Et c'est interdit de porter violence d'une quelconque manière que ce soit à un individu, excepté si on a une licence sportive. Et voilà.

  • Speaker #0

    Ok. Là, tu viens d'apprendre un truc. Tu vas en refroidir plus d'un. Non, mais vraiment, pour le coup, je n'étais pas du tout au courant. Je ne savais pas du tout. C'est... C'est... Oui, c'est vrai que ça pose vraiment question de la question de la liberté, parce qu'en fait, ce qui se passe chez toi et dans ton intimité ne regarde absolument pas l'État, la justice. C'est vrai que c'est difficile à comprendre le pourquoi du comment.

  • Speaker #1

    Mais du coup...

  • Speaker #0

    Vas-y, vas-y.

  • Speaker #1

    Non, en fait, le critère dans ces cas-là, c'est la dignité humaine. Mais le problème, c'est que c'est... C'est au jugement de chacun en fait. Donc ça peut à la fois tout dire et à la fois ne rien vouloir dire. Et donc on peut effectivement être condamné pour avoir pratiqué le BDSM si le Jules en tout cas considère que ça ne respectait pas la dignité humaine. Et il y a notamment la possibilité de saisir la Cour européenne des droits de l'homme, mais c'est uniquement une cour consultative au regard du droit national. C'est-à-dire qu'en fait... Cette Cour européenne des droits de l'homme, elle va regarder si les lois qui sont votées par les pays respectent les droits de l'homme. Mais si, par exemple, elle analyse une décision et qu'elle se rend compte que cette décision n'a pas respecté les droits de l'homme, parce que justement ça faisait ingérence dans la vie privée et sexuelle d'une personne, en fait, ça reste qu'un avis. C'est-à-dire qu'en fait, elle peut condamner le pays à payer une amende, mais ça ne peut pas annuler la décision qui a été prise en France. Donc même si la Cour européenne des droits de l'homme... va juger que ça respectait pas les droits la personne en fait reste condamnée en France et d'ailleurs tous les ans il y a des affaires qui traitent du BDSM même si on en parle pas forcément dans

  • Speaker #0

    tous les médias mais chaque année il y a des affaires justement parce que c'est pas légal ok bah écoute tu nous as appris un truc je suis désolée j'ai deux chiens avec moi et là ils ont décidé de se battre maintenant qu'on enregistre voilà le petit bruit là c'était les chiens qui se chagraillent du coup c'est super intéressant et vraiment tu nous apprends enfin en tout cas moi tu m'apprends tu m'apprends plein plein de choses je savais vraiment vraiment pas du tout ça en tête et du coup toi t'as appris ça grâce à l'histoire qui t'a inspiré la pièce est-ce que tu peux nous parler de l'histoire du coup ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai appris ça via la pièce et aussi parce que, enfin j'en parlerai peut-être après, mais dans le processus de création forcément je me suis rapprochée de cet univers juridique là pour savoir quand même de quoi j'allais parler, pour comprendre vraiment les mécanismes et tout, donc c'est à cette occasion que j'ai appris ça. Et donc en fait cette affaire... Je ne vais pas pouvoir rentrer vraiment dans les détails parce que ce n'est pas une affaire qui a été portée aux médias. Ok. Mais en gros, c'est une affaire qui s'est déroulée en France il y a un an, un an et demi à peu près. Et en fait, ça rejoint un peu l'histoire de la pièce, c'est-à-dire qu'un homme a été accusé d'actes de torture et de barbarie sur sa femme. Sauf que sa femme était... était consentante à ça, parce qu'il s'avère qu'il vivait une relation déesse, c'était sa soumise, en fait. Et la particularité de cette histoire, c'est que cette femme était avocate, mais elle n'a pas pu défendre son maître au cours du procès, et moi, je me suis dit, je vais, en tout cas dans ce spectacle-là, lui donner la parole, et en fait, la faire agir comme si elle avait... elle avait pu en fait ce jour-là vraiment plaider pour défendre son maître et du coup la plaidoirie que tu fais dans la pièce c'est complètement écrit par toi c'est écrit par moi mais j'ai quand même eu des relectures bien sûr des écritures Voilà, c'est ça. En fait, c'est une technique d'écriture qui est très particulière. Et au début, les plaidoiries que j'avais écrites, c'était trop... Déjà, c'était trop émotionnel. Il ne fallait pas du tout que ça soit émotionnel. C'est vraiment très particulier. Il y a vraiment des mots, une dynamique. Il y a vraiment... En fait, c'est un langage, mais c'est aussi un rythme, une construction, une intro, une conclusion. C'est particulier.

  • Speaker #0

    Ouais, donc t'as écrit ta première plaidoirie d'avocate, mais du coup, pour le théâtre. Ok, je comprends. Bah écoute, c'est wow, c'est vraiment un truc, moi, qui me touche particulièrement. Dès que ça touche, tu vois, aux libertés individuelles et tout ça, c'est toujours des sujets qui me titillent. Donc c'est hyper puissant. Du coup, si on revient un peu plus, tu vois, parce que... C'est une pièce qui est très forte, c'est une pièce qui est très émotionnelle. Donc du coup, comment t'as puisé dans ton vécu pour pouvoir un peu nourrir ton personnage et du coup ta prestation sur scène ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vrai que je puise dans mes émotions personnelles pour pouvoir jouer. J'ai un peu ce truc de... Je pense d'être une personne un petit peu sensible et surtout très observatrice du monde. Et donc, en fait, je ne sais pas comment dire, c'est un peu comme si j'étais une sorte de bibliothèque de 30 ans d'âge, d'émotions. J'en ai plein un peu en moi et je les ressors comme ça selon ce que je dois jouer. Mais en fait, la particularité, je crois que c'est quand même la première fois que ça me le fait au théâtre, c'est que je vis vraiment les émotions sur scène. Et en fait, c'est comme si je me laissais un peu transcender par ces émotions, comme si je me laissais un peu submerger par leur intensité pour que... pour que cette intensité soit aussi perçue et partagée par le public. Et par exemple, sur scène, il y a des moments où je pleure, ou en tout cas, au moins, j'ai les larmes aux yeux. Ça dépend des jours. Mais dans ces cas-là, je pleure vraiment. Je suis vraiment dans cette émotion. Et donc, chaque représentation, c'est toujours la première représentation. Je ne m'habitue jamais à... ce que je fais sur scène en fait chaque fois c'est un renouveau et je revis les émotions c'est pour ça que je les vis de manière intense parce que pour moi c'est comme si j'étais là pour la première fois confrontée à ce que je vis sur scène et aussi souvent ma vie personnelle elle influence mon jeu et ça donne d'autres nuances aux émotions que je partage au public, par exemple je peux être un peu plus en colère je peux être... plus amusée, plus triste, des fois je suis plus fatiguée aussi. Et du coup, tu me demandais un peu comment je les vivais, et en fait, c'est assez fatigant. Et en fait, au début, ce n'était pas facile, parce que je craignais de perdre mon texte. en me laissant envahir par les émotions. Donc en fait, j'avais du mal à jouer parce que pour moi, c'était soit l'un, soit l'autre. Et au début aussi, j'avais systématiquement des vertiges à partir de la scène finale et de la plaidoirie qui suit. J'avais des vertiges et à la fin de la pièce, je m'écroulais littéralement. Et même à la première, je me suis... Je me souviens plus très bien, je crois que je me suis évanouie, ou en tout cas, les gens du public ont dû me retenir, parce que du coup, je suis tombée au bar. Il y a un homme qui m'a retenue, on m'a allongée sur un canapé. Donc, c'est assez fatigant, parce que c'est comme si j'incarnais vraiment ces personnages en moi-même. Et en fait, la frontière, finalement, entre moi-même et ces personnages, elle devient floue à ce moment-là. Et c'est presque un peu flou, un peu schizophrénique.

  • Speaker #0

    comme exercice et ouais ça peut être un peu bizarre de dire ça mais bah non mais tu rentres tu rentres à fond dans ton personnage et tu l'incarnes et enfin vraiment il t'habite à 100% tu vois et je peux comprendre que si c'était des émotions que t'as pas forcément l'habitude de ressentir plus le jeu scénique plus J'imagine le track, etc. Pour une première, oui, ça peut être hyper impressionnant. Et du coup, beaucoup. Et ouais, ça arrive à... J'ai envie de dire, tant mieux que ça soit arrivé à la fin, tant mieux pour ta pièce. Mais plutôt désolé que ça te soit arrivé quand même globalement.

  • Speaker #1

    Je pense que si jamais ça arrive un jour, pendant la dernière scène, qui est donc la scène un peu la plus intense à jouer, Je pense que ça fera partie de la performance. Je pense que le public accueillera la chose telle qu'elle vient.

  • Speaker #0

    Connaissant la scène, c'est vrai que ça ne m'étonne pas. Je pense que ça n'enlèverait rien à la pièce si tu faisais un malaise. Je trouverais ça plus embêtant pour toi en tant que personne et ton intégrité physique. Mais c'est sûr que pour la prestation, pour la pièce et pour... L'intensité de ce moment, ça n'enlèverait rien, bien au contraire. Comment on se prépare à ce type de rôle ? Déjà, moi, je n'ai jamais fait... Enfin, j'ai dû faire une ou deux fois du théâtre, ce genre de choses. Mais déjà, je me dis que c'est beaucoup de préparation pour un rôle globalement. Mais alors, pour ce Ausha, en plus, on vient de passer le truc sur les émotions et tout ça. Donc, comment est-ce que tu t'es préparée, toi, à ce rôle ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai... Alors... Pour jouer le rôle de la... Parce qu'en fait, la comédienne, enfin, c'est-à-dire moi, je joue deux rôles différents, celui de la soumise et celui de l'avocat dans la pièce. Et pour le rôle de la soumise, en fait, j'ai rien préparé du tout. En fait, j'ai juste décidé d'être moi-même au final. Donc vraiment, je ne me suis pas du tout préparée et je trouvais que c'était plutôt cohérent face à ce que je voulais dire dans la pièce, c'est-à-dire ça parle de la liberté de la femme. Et donc pour moi, la meilleure chose à faire, c'était de me montrer finalement telle que j'étais. en réponse à la voix qui est omniprésente dans la pièce, etc. Donc vraiment, je ne me suis pas du tout préparée pour obtenir aussi une authenticité des réactions. J'ai réagi comme si moi, j'aurais réagi dans ces situations-là, à peu près, en fait. Et ensuite, pour le rôle de la soumise, j'ai quand même eu une préparation physique qui m'a permis de faire des choses. et mentale par rapport à la dernière scène, qui est donc la scène du fouet, qui est particulièrement intense. En fait, dans la mise en scène qu'on a réfléchie, l'idée, c'était de montrer des scènes de plus en plus chocs pour confronter l'intellect du... du spectateur à sa propre moralité, à ses propres jugements. Donc en fait, il fallait que la scène finale soit nécessairement très intense. Et moi, en fait, j'avais jamais vécu ça avant, j'avais jamais vécu une telle scène. Et pour moi, en tout cas, pour pouvoir justement offrir ce côté poignant aux gens, j'ai décidé de... d'expérimenter par moi-même cette scène et d'aller à la rencontre de ce moment et donc j'ai vécu cette scène en réel après sur scène les choses sont montrées d'une manière quand même différente de la réalité mais j'ai quand même vécu cette scène en vrai pour pouvoir justement Avoir ce bagage émotionnel que je ne connaissais pas parce que je ne pouvais pas savoir ce que ça faisait d'être dans cette situation-là et pouvoir ensuite le retranscrire. Et ensuite, pour le rôle de l'avocate, là, j'ai vraiment eu un training particulier par les gens du milieu pour apprendre à plaider. Parce que moi, c'est bête, mais je n'avais jamais parlé avec mes mains. Et donc, j'ai vraiment eu un training. par ça et je me suis aussi beaucoup déplacée dans toute la France pour assister à des procès d'assises plus ou moins connues pour pouvoir voir différents avocats plaider et avocates aussi plaider et c'est

  • Speaker #0

    de là en fait où je me suis nourrie aussi c'est vrai qu'on ne s'invente pas un avocat en fait clairement faire une plaidoirie, déjà l'écrire on l'a vu tout à l'heure c'était déjà quelque chose mais aussi euh... Du coup, plaider, c'est aussi un art oratoire qui n'est pas donné à tout le monde. Et pour le coup, je trouve que tu le fais magistralement bien pendant la pièce. De toute façon, moi, j'ai adoré. Je ne vais pas cacher. J'ai vraiment, moi, adoré la pièce, que ce soit la partie, vraiment le rôle de l'avocate ou le rôle de la soumise. Je trouve que justement, tu incarnes tellement bien les choses. Et c'est aussi ce qui rend la pièce si prenante et si intense. C'est que... Il y a eu un moment où je me suis demandé si tu étais avocate. Parce que j'avais l'impression d'être face à une avocate. Mais c'est que tu joues très bien ton rôle, tout simplement.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en vrai, je suis toujours aussi nulle pour convaincre, voire pour m'exprimer pour les choses normales de la vie. Donc non, ça ne m'a pas aidée sur ce point-là.

  • Speaker #0

    Bon, peut-être encore quelques petits trainings et ça va venir. C'était quoi les aspects qui ont été les plus difficiles, du coup ? à jouer et à apprendre ?

  • Speaker #1

    Les choses les plus difficiles à jouer, c'était les moments de plaidoiries parce que parce que c'était ce que j'arrivais à moins faire. Et attends, c'était quoi l'autre question ?

  • Speaker #0

    C'était ça, c'était juste c'était quoi en fait les scènes qui étaient les plus challengeantes pour toi, les plus difficiles à jouer les plus difficiles à apprendre

  • Speaker #1

    C'est vraiment côté technique, c'est la scène de la vente aux esclaves qui a été la plus compliquée à faire parce que l'univers sonore est constitué en fait d'une succession de petits détails infimes pour rendre l'univers très immersif et donc ça a été vraiment des semaines des semaines et des semaines de travail. Ça, c'était le plus compliqué techniquement. Et ensuite, à jouer, ça a été les scènes de Piedori.

  • Speaker #0

    OK. Ouais. Bon, ça fait sens avec ce que tu nous expliquais juste avant. Et du coup, c'était quoi les premières réactions ? Parce que là, ça fait combien de temps que la pièce, tu la joues ? Et du coup, les premières réactions du public, ça a été quoi un peu ?

  • Speaker #1

    Eh bien là, ça va faire à peu près dix mois que je la joue.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Et donc, les réactions du public, elles ont été... Alors, j'ai la chance que les réactions ont été très positives dans l'ensemble. Je n'ai jamais eu, pour le moment, de retour vraiment négatif. Mais une fois, j'ai été confrontée à une situation qui m'a... C'est pas qu'elle m'a perturbée pour le jeu, parce que comme je suis dedans, je ne peux pas sortir de mon rôle puisque j'incarne vraiment le personnage. Mais après, ça m'a troublée. En fait, c'est une très bonne amie à moi qui est venue voir la pièce. Et en fait, elle a commencé à... Elle a fondu en larmes à partir de la scène de la vente aux esclaves. Parce qu'en fait... Pour elle, c'était... Pour elle, et via, en fait, ces expériences passées qui, donc, orientaient son prisme par rapport à ce qu'elle percevait de la scène, ça l'a... Ben, ça l'a choquée, ça l'a rendue en colère, et... Et donc, en fait, elle avait juste envie que ça s'arrête. C'était vraiment insoutenable pour elle, et elle s'est vraiment... Elle a carrément pleuré dans la salle. Et c'est vrai qu'à la fin, elle a salué la performance de jeu. Mais elle m'a dit que les sujets évoqués, ils étaient quand même un peu costauds. Et sinon, j'ai eu aussi ma mère qui est venue voir la pièce. Donc ça, c'était quand même... J'ai envie d'en parler parce que c'est... Ça a aussi été très particulier d'accueillir ma mère sur ce spectacle, de voir qu'elle soutenait le spectacle. Elle est venue vraiment toute seule voir la pièce avec son courage et son ouverture d'esprit. Et à la fin, elle m'a félicité pour ce travail. Ça a été aussi assez intense.

  • Speaker #0

    Waouh ! Alors là, je suis en train d'imaginer ta maman.

  • Speaker #1

    Au début, oui.

  • Speaker #0

    Waouh !

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'au début, j'avais pas forcément envie qu'elle vienne. Mais elle, forcément, avec l'amour qu'elle me porte, elle voulait voir ce que c'était ce projet. Et en fait, elle l'a vraiment vu. comme une œuvre d'art, c'est-à-dire que dans les films, les comédiennes sont toutes au moins à un moment donné nues, elles font toutes au bout d'un moment des relations sexuelles. Des fois, ce qu'on voit à la télé, c'est vraiment pire que ce qu'on voit le monde finalement sur scène. Parce que moi, je suis seule en scène, donc tout est mimé, même si ça paraît très réel, tout est mimé. Oui, oui. Donc en fait, ouais.

  • Speaker #0

    Non, mais en effet, il n'y a rien d'explicite, comme on pourrait voir dans un film, tu as bien raison. Mais c'est vrai que le sujet étant aussi intense, on a du mal à imaginer ses parents, mais je trouve ça génial d'être même soutenu dans un projet comme celui-ci, par ta famille, par ta mère et tout, c'est incroyable. Et du coup, ça me fait penser à ma question qui m'était venue, parce que par rapport à ce que tu disais, pourquoi, selon toi, c'est aussi tabou ? le sujet notamment de la soumission mais pourquoi aujourd'hui on arrive encore pas à avoir des conversations sur ce sujet assez facilement ben en fait je

  • Speaker #1

    pense que c'est tabou parce que enfin comment dire euh

  • Speaker #0

    Je pense que ce qui est tabou, c'est surtout la soumission. Déjà, c'est vrai que ce n'est pas évident dans la société d'aujourd'hui de parler de rapports hiérarchiques, parce que c'est vrai que c'est mal accepté. Mais je pense que le tabou, il vient surtout de la soumission féminine envers un homme, parce qu'en fait, ça ne respecte pas les normes d'émancipation par rapport au patriarcat. Et c'est compliqué parce que... En fait, c'est quand même admis aujourd'hui, on en a tous conscience de ce patriarcat. Et c'est normal qu'on aspire à une société et à un fonctionnement du monde différent. Et en fait, dire en tant que femme qu'on a envie de se soumettre à un homme, je pense que... qu'on peut en avoir honte, qu'on peut avoir le sentiment d'être complice de ça, de soutenir ça, alors qu'en fait, ça n'est rien. Et c'est comme, en fait, dire ça, c'est comme si on abandonnait cet engagement, en fait. Et je pense aussi que c'est pas... que la soumission est aussi... parfois réceptionnées un peu durement de la part de certaines branches du féminisme. Mais après en même temps tant mieux que ça existe parce qu'effectivement il faut bien à un moment donné faire quelque chose pour faire changer les choses. Mais c'est vrai que cette dureté qui peut exister face au BDSM dans ce sens là, avec ses rapports hiérarchiques dans ce sens là, ça peut être En fait, finalement, ça emprisonne et ça contraint la femme.

  • Speaker #1

    Oui, et puis parce que je pense qu'il ne faut pas oublier que le féminisme, c'est aussi la liberté. C'est de laisser la liberté aux femmes de choisir la position dans laquelle elles ont envie d'être et quelle que soit cette position. Donc, si c'est un choix absolument délibéré d'être en position de soumission, c'est aussi être féministe que de choisir de respecter ça, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, et puis en plus, si la personne, si la femme s'épanouit vraiment par cette voie-là, pour moi, j'ai envie de dire, mais peu importe d'où ça vient, si la femme s'épanouit et qu'elle est heureuse, c'est ça, en fait, l'essentiel, je pense. C'est le bonheur, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, mais enfin... Ouais, c'est ce qu'on dit, le féminisme, c'est de laisser le choix et c'est de laisser la liberté. Et donc, peu importe en fait la décision et la route et la position qu'on choisit, être féministe, c'est d'accepter en fait. C'est d'accepter que toutes les femmes se valent, peu importe leur choix. Du coup, de cette pièce, c'était quoi ton ambition ? Tu vois, avec quoi tu voulais que les spectateurs y repartent ? à l'issue d'avoir vu ta pièce, c'est quoi le grand message que tu voudrais qu'on garde ?

  • Speaker #0

    Comme j'ai l'habitude d'être, je vais donner une réponse floue. C'est-à-dire que moi, j'avais envie que les gens ressortent avec des pistes de réflexion et plus qu'avec des certitudes. C'est-à-dire que j'aimerais bien que... Oui ?

  • Speaker #1

    Non, vas-y, vas-y, continue.

  • Speaker #0

    J'aimerais bien que la pièce, ça soit en quelque sorte un support pour qu'on puisse tous réfléchir sur nos jugements, sur le mécanisme aussi de nos jugements.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et donc, en somme, sur ce qui nous est différent. Et évidemment, qu'on se questionne sur la liberté de la femme, qu'on réalise que c'est possible d'emprisonner la femme, même avec des intentions les plus louables. et qu'on ressorte aussi avec un aperçu, même si c'est anecdotique, de ce qui peut entraver au quotidien sa liberté. Et évidemment aussi qu'on se questionne sur la place et le rôle de la justice en France. Qu'est-ce que nous on veut ? Qu'est-ce qu'on attend de la justice ? Qu'est-ce qu'on en pense ? Enfin voilà, plus des questions.

  • Speaker #1

    C'est vrai que ça pose vraiment question, tu vois, parce que quand on voit comment se comporte la justice pour tout ce qui est des affaires de violences faites aux femmes, ce genre de choses, où là, il y a un vrai manque, tu vois, une femme aujourd'hui qui va porter plainte, que ce soit pour viol, pour agression sexuelle, etc., vu comment elle est traitée. Et le peu de condamnations qu'on arrive à obtenir sur ces sujets-là, ça pose vraiment question qu'on se dise, on va instruire des affaires où au final, personne ne s'est plaint, tu vois, où on est dans des relations sexuelles qui sont consenties. juste sur le fait de la bienséance et de la bienpensance, alors que quand on est vraiment face à des délits, voire des crimes, on n'arrive pas forcément à obtenir justice. Donc c'est vrai que ça pose une vraie question sur la justice en France, est-ce qu'on a envie de condamner ou non, au final. Du coup, cette pièce, c'est en final aussi un outil pour ouvrir le dialogue sur la sexualité. sur les dynamiques de pouvoir et sur le BDSM au sens large, in fine ?

  • Speaker #0

    Oui, complètement. C'est vrai que pour moi, la sexualité, ce n'est pas le sujet central de la pièce, mais évidemment, le BDSM, il a cette dimension-là, et ça permet notamment d'aborder la question de la liberté sexuelle de la femme dans la société d'aujourd'hui. Est-ce qu'elle est libre de vivre sa vie intime comme elle en a envie ?

  • Speaker #1

    dans ce contexte d'objetisation permanente de sexualisation permanente ouais ça peut non mais c'est franchement c'est des sujets dont on parle si peu et qu'il y a si peu de support que je trouve vraiment que c'est un travail formidable parce que comme tu le dis ça te permet de te poser la question vraiment de te poser la question et c'est vrai que moi à la fin de la pièce je me suis quand même posé la question du coup on fait quoi d'un point de vue juridique, qu'est-ce qu'on fait et puis je me disais, non au final si tout le monde est d'accord, pourquoi on est là c'est vraiment je vois pas pourquoi on se poserait cette question pour moi ça fait tellement partie de la liberté individuelle et tellement partie de l'intimité qu'il n'y a pas de raison au final de se poser ces questions mais vraiment dans le contexte dans le contexte de ta pièce.

  • Speaker #0

    Après, c'est vrai qu'il y a les questions d'emprise aussi, du fait que c'est vrai que dans certains cas, effectivement, il existe une emprise, effectivement, il existe des abus, etc. C'est vrai qu'ils existent. Mais en tout cas, comme tu le dis, dans la pièce, avec ce qui est évoqué, c'est sûr que pour moi, il y a... Enfin, je ne suis pas sûre qu'en tout cas, pour moi, il y a un doute. Là-dessus. Ouais.

  • Speaker #1

    Bah écoute, on va laisser les auditrices aller voir ta pièce et nous dire... Et nous dire aussi ce qu'elles en pensent. Je pense qu'il y a vraiment matière à faire débat. Mais après, c'est vrai que, comme tu le disais, tout ce qui est relation d'emprise, et c'est un petit peu ce que vont mettre en avant toutes les personnes qui sont un peu critiques du BDSM, qui parlent justement de quand est-ce qu'on est dans le consentement et quand est-ce qu'on est sous emprise de l'autre. Et c'est des choses qui peuvent être un peu difficiles aussi à appréhender, en effet. J'avais une question, mais je pense que tu nous as déjà répondu, à part si tu as un autre moment. Mais je me disais, est-ce que tu as des moments marquants ou des choses inattendues qui te sont arrivées ? Tu nous as parlé de ta mère qui est venue, tu nous as parlé de ton ami qui est venu aussi, qui a eu une réaction assez impressionnante. Est-ce que tu as d'autres choses comme ça qui te sont arrivées suite à cette pièce ?

  • Speaker #0

    Comme événement marquant, il y a tous les moments positifs, évidemment. le public génial, c'est quand même dingue que le spectacle soit autant soutenu. C'est tellement de chance, donc ça c'est quand même marquant. Il y a, je pense que c'est un peu l'envers du décor, et ce qu'on vit aussi parfois avec la régisseuse en date, parfois c'est quand même assez copieux et amusant. Il y a la fois où en fait on... On a été hébergés dans un donjon, ni l'une ni l'autre. Enfin, on a vécu ça et je dois avouer que c'était assez rigolo. Alors, on a été super bien accueillis, les gens étaient exceptionnels et tout, mais je dois avouer qu'on avait un peu la trouille quand même le soir. Il y a la fois où on s'est fait voler une valise et où la régisseuse a atterri dans une autre ville sans vêtements parce qu'on lui avait tout volé. Et aussi, un peu moins drôle, on est tombé un jour sur... Ouais, ouais. Non, non, mais je peux pas trop en parler. Mais tous les organisateurs ne sont pas très honnêtes, on va dire.

  • Speaker #1

    Ok, ok. T'es pas obligée d'aller dévoiler des noms ou quoi que ce soit. Te mets pas en porte-à-faux, surtout pas. Mais ouais, en tout cas, c'est vraiment pas cool. Le vol de valise, galère, quoi. Ça se galère. C'est quoi ta scène préférée ? Ou ta réplique ? Ou une réplique qui te touche particulièrement dans la pièce ?

  • Speaker #0

    Alors, ma réplique préférée, je pense que c'est quand la soumise, elle dit Personne ne m'a jamais autant comprise que mon maître Franchement, je trouve que cette phrase, elle est hyper forte. Elle veut... tout dire en fait ouais elle veut tout dire c'est vraiment le résumé du lien ouais

  • Speaker #1

    Du lien que du coup la soumise a avec son maître. Et quelque part, je pense que c'est quelque chose auquel on peut vachement se raccrocher quand on est dans une relation de ce type. Cette sensation d'être enfin compris à 100% par quelqu'un, je pense que c'est quelque chose qui doit être assez unique. donc je comprends je comprends que ce soit ta préférée bon écoute on va arriver à la fin, si t'as des conseils à donner tu vois si aujourd'hui je veux me lancer, je suis artiste et je veux me lancer à aller explorer des sujets intimes et des sujets qui peuvent déranger ça serait quoi les conseils que tu me donnerais dans cette situation là je dirais d'abord je crois que parce que

  • Speaker #0

    Par des étapes difficiles, des moments de doute et des moments de rejet complet du projet, je pense que c'est normal et qu'il faut juste traverser cette tempête qui viendra ensuite enrichir le travail, même si quand on est la tête dans le guidon, ça semble vraiment impossible et difficile. Je pense que je conseillerais de... Après, c'est évident, mais... Mais bon, en même temps, moi, je... Ça va pas. Je pense que je conseillerais aussi de se questionner sur la question du pseudo. Est-ce qu'on utilise un pseudo ou est-ce qu'on utilise son vrai nom ? Et si on décide d'utiliser son vrai nom, vraiment savoir pourquoi on le fait et aussi se dire que ce n'est pas parce qu'on développe un sujet qui traite de l'intime que ça va rester dans une diffusion intime, en fait. Les choses peuvent se répandre, donc il faut bien y réfléchir et aussi penser à protéger son image en amont, parce qu'en fait, on n'est pas à l'abri que les choses nous échappent dans la quantité de travail à faire, etc. On n'a plus forcément le temps de penser à ça, et en fait, il suffit d'un mauvais clic, d'une mauvaise rencontre, etc. pour que ça soit dramatique pour la protection de son image.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est un point que je n'avais pas du tout en tête, mais quand on traite de ces sujets-là, on s'expose personnellement. Et c'est proche aussi. Oui, c'est proche aussi, c'est sûr. Moi, tu vois, juste en ayant un podcast qui parle de sexualité, je sais que je... je m'expose, je m'expose forcément, je vais être associée à ça. Et c'est vrai que ce n'est pas forcément quelque chose qu'on a en tête quand on se lance au départ et quand ça vient, tu es là genre Ah oui, c'est vrai, j'avais oublié !

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Mais oui, c'est un très bon conseil. Si on veut aller voir la pièce, la dernière fois que je m'étais renseignée, je crois que c'était complet, mais je suppose qu'il y a des nouvelles dates, etc. Donc, oui. Comment on fait si on veut aller voir la pièce, si on veut te suivre ? Où est-ce que je redirige tout le monde ?

  • Speaker #0

    Ce qu'il faut dire, c'est que là, pour le moment, c'est effectivement complet. Mais d'autres dates vont être organisées à partir de janvier 2025. Ça, vraiment, c'est sûr. C'est juste que je suis un peu en retard sur la diffusion. Mais en tout cas, ça va être recréé. Et en fait, les dates vont être publiées sur le compte Instagram et Facebook. Et c'est penelope.compagny. sur Instagram et sur Facebook et je suis aussi en train de faire un site internet donc il y aura aussi toutes les infos sur le site et l'adresse ça sera je crois que ça sera penelope.compagnie aussi mais

  • Speaker #1

    c'est pas encore fait de toute façon ce que je vais faire c'est que dans la description du podcast je vais mettre le lien vers ton compte Instagram ta page Facebook comme ça les gens pourront de toute façon te suivre et puis une fois que ton site internet sera prêt je pense que tu peux publiera sur les réseaux et que tout le monde aura l'information de te retrouver sur ton site internet merci beaucoup avec grand plaisir, écoute c'était un vrai plaisir de partager ce moment avec toi, désolé pour le chahut canin derrière moi t'inquiète pas c'est la vraie vie je t'en prie

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Je trouve ça chouette de pouvoir un peu intégrer l'environnement. Enfin, moi aussi, j'essaie de trouver un bon angle, mais c'est un peu compliqué dans un 17 mètres carrés de trouver un bon angle. Merci beaucoup, en tout cas, de m'avoir invitée. Et puis aussi, je trouve que c'est hyper généreux ce que tu fais d'inviter les gens, en fait, à pouvoir parler de leur projet. Franchement, je trouve que c'est très généreux de ta part. Et bon, évidemment, quand on s'est rencontrés au spectacle, j'ai tout de suite ressenti ce cœur énorme que tu avais, même si on ne se connaît pas tant que ça, même s'il faut qu'on se boive un café bientôt. Mais en tout cas, je voulais te remercier parce que ça permet vraiment à des super projets de se faire connaître. Et je trouve que les questions que tu poses, elles sont hyper profondes, elles sont hyper construites. C'est riche. Et moi, en tout cas, les questions que tu m'as posées, ça m'a même aidée moi-même à réfléchir sur mon projet. Donc franchement, c'est super. Et je voulais te remercier pour tout ça.

  • Speaker #1

    Écoute, c'est avec grand plaisir. Moi, j'ai créé ce podcast parce que dans ma vie, il y a eu plein de moments où je me suis posé des questions sur la sexualité où je n'avais pas de réponse, où je ne savais pas à qui en parler. Et je me suis dit, au moins, ça, ça reste. Et... Et je pense qu'en fait, c'est des sujets dont on ne parle pas assez, qui sont de notre quotidien, qui rythment. Et c'est bien aussi de pouvoir avoir la parole un peu plus libérée sur tous ces sujets. Donc moi, c'est... grand plaisir que je donne la place et le micro à des personnes comme toi, et puis des personnes aussi de la vie de tous les jours, c'est aussi ça qui est cool sur le podcast, c'est qu'il y a plein de différents types d'interviews, différents types de sujets, et c'est juste aussi que ça permet de s'ouvrir l'esprit, et je pense que notre monde en a cruellement besoin. Je vais te poser la question que je pose à tous mes invités. C'est passage obligé. C'est une question qui se veut être très spontanée. C'est si la sexualité était pour toi un animal, quel animal ça serait et pourquoi ?

  • Speaker #0

    Ça serait une lionne. Ok. Ouais, je pense que ça serait une lionne.

  • Speaker #1

    Et pourquoi ?

  • Speaker #0

    Parce que... Parce que, je ne sais pas, c'est sauvage, c'est animal, c'est instinctif, c'est sensoriel, c'est naturel. On ne se contrôle pas, en fait. C'est un feu qu'il y a en nous. Et en fait, ça me fait penser à Union.

  • Speaker #1

    Ok. Écoute, je prends. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    S'il te plaît.

Description

Cette semaine j’ai le plaisir de recevoir Solène Collin, auteure, metteure en scène, et actrice de la pièce Plaidoirie d’une soumise. Solène nous partage ses motivations, la genèse de cette pièce et comment elle s’est préparée à incarner une soumise et une avocate dans cette pièce.


Pour avoir toutes les informations sur la pièce et connaître les prochaines dates abonne toi au compte @penelope.compagnie


Bonne écoute !


Pose tes questions anonymement pour l'épisode spécial "je réponds à tes questions sexo" : ngl.link/tapausesexy


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans cet épisode de ta pause sexy, je suis Anne-Elisabeth, ta coach en sexualité, et je t'accueille dans cette nouvelle saison accompagnée de mes invités, qui comme moi sont convaincus qu'il serait temps de créer un monde où l'on parle de sexualité de manière beaucoup plus libérée. Je ne vais pas t'en dire plus, et je te laisse découvrir ton nouvel épisode. Bonne écoute ! Dans cette pause aujourd'hui, nous allons parler BDSM et théâtre. Bon, avant de commencer cet épisode, je te rappelle que le meilleur moyen de me soutenir, c'est de t'abonner. de mettre 5 étoiles et de mettre un commentaire sur Apple Podcast. Tu peux aussi, bien sûr, aller t'abonner et mettre 5 étoiles sur toutes les autres plateformes sur lesquelles tu écoutes cette émission. C'est grâce à ces actions simples que tu vas réussir à m'aider à continuer de proposer des épisodes de qualité et du coup, d'avoir aussi des invités de qualité. Mon invité du jour, du coup, est-elle metteur en scène et actrice de sa propre pièce qui s'appelle Plédoire et d'une soumise. Je dois t'avouer que moi, cette pièce m'a profondément touchée et bouleversée. Et donc, il était important pour moi de parler de ce sujet sur mon podcast. J'en ai parlé déjà en newsletter, j'en ai parlé sur Instagram. Donc, il ne manquait plus que le podcast. Et donc, je suis ravie d'accueillir Solène Collin qui va nous parler de sa pièce. Salut Solène !

  • Speaker #1

    Salut ! Merci beaucoup de m'inviter pour ce super podcast.

  • Speaker #0

    Eh bien écoute, c'est avec grand plaisir. Je suis trop contente qu'on ait réussi à caler cet épisode. Il faut que vous sachiez, là, il est 21h45. On sort toutes les deux de journées ultra intenses. Mais on va prendre le temps de parler de cette pièce parce que moi, elle m'a tellement touchée. J'ai trop, trop, trop envie de t'entendre, de nous raconter un peu comment ça t'est venu et tout ce qui a pu se passer pour toi autour de cette pièce. Donc pour commencer, je pense que le plus simple, c'est que je te laisse te présenter. Moi, j'ai dit deux, trois mots, mais je te laisse te présenter, nous expliquer un petit peu qui tu es et nous parler du coup de ta pièce.

  • Speaker #1

    Et bien, donc moi, je m'appelle Solène et aujourd'hui, je suis comédienne, auteure, comme tu l'as dit, et mettaire en scène du spectacle Plédoirie d'une soumise. Et je fais aussi partie de l'équipe de la compagnie Pénélope, qui a été créée récemment pour porter le spectacle. et avant d'être d'être comédienne pour ce spectacle là et pour d'autres sur Paris j'étais administratrice de compagnie d'art de rue c'est à dire que j'étais administratrice de compagnie de théâtre de rue de marionnettes géantes il y avait une compagnie de scénographie d'espace public mécanique et donc voilà c'était ça mon métier donc j'ai un train très grand bagage d'art de rue.

  • Speaker #0

    Ok. Voilà. Donc, tu es une vraie artiste à 100%, quoi, de pure dans l'âme à 100%.

  • Speaker #1

    Sans doute. Et donc, par rapport au spectacle de plaidoiries d'insoumises, alors, en quelques mots, parce qu'on va sûrement parler en détail plus tard, mais c'est donc une pièce de théâtre. qui explore la question de la liberté de la femme par le prisme du PDSM, mais aussi par celui de la justice. Donc c'est un angle, en tout cas, qu'on dit, j'ai l'impression, assez original, et ça permet de traiter le sujet de la liberté d'une manière assez particulière. Et donc en fait, le spectacle, c'est une plaidoirie. Comme quand on va dans des cours d'assises, on assiste à des plaidoiries des avocats, donc le spectacle c'est ça, c'est une plaidoirie qui est entrecoupée de retours dans le passé, qui montre des scènes intimes en lien avec le BDSM. Et en fait, la particularité aussi de cette pièce, c'est que ces scènes qui sont présentées, elles deviennent en quelque sorte les preuves vivantes qui sont apportées par l'avocate au public, et le public devient en quelque sorte le... les jurés de l'affaire qui le représentaient. Et aussi, le spectacle est basé sur une affaire qui a réellement existé.

  • Speaker #0

    Ok, ok, ok, d'accord. Bon, je dis ça, mais moi j'ai vu la pièce, donc je savais déjà et j'ai été, comme je disais en introduction, ça m'a pas mal... Ça m'a pas mal bouleversée parce que j'ai trouvé la pièce très intense. Et du coup, qu'est-ce qui t'a donné envie d'aller écrire cette pièce, d'aller aborder ce sujet-là ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, ça a commencé à peu près l'année dernière. En fait, j'ai appris qu'on pouvait être condamné par la justice pour pratiquer de manière consentante le BDSM. Et en fait, ça m'a vraiment interpellée et ça m'a beaucoup questionnée sur la liberté de l'individu dans la société et en particulier sur la liberté de la femme et sa liberté de... de choisir en fait ses propres voies pour s'épanouir elle-même. Et donc j'ai commencé un peu à réfléchir sur cette question-là, et j'ai vu que ça n'avait jamais été abordé dans le théâtre, alors qu'en fait, de plus en plus, le BDSM, c'est un sujet qui est porté à la connaissance de notre société, et on en parle aussi pas mal. par le cinéma en tout cas et par la télé, via des séries, des films, mais dans le théâtre en tout cas, je n'ai rien vu qui existait. Et donc, moi en tant que comédienne, j'ai toujours cherché à défendre un théâtre qui se veut accessible à tous, mais qui cherche quand même à s'adresser à chacun, en fait. C'est-à-dire que, en fait, c'est pas parce qu'un sujet parle à une minorité, enfin, une minorité de gens, qu'il faut l'exclure, en fait, de la proposition culturelle. Et je pense que le BDSM, ça parle quand même à pas mal de gens. Et voilà. Et puis aussi, tout simplement, pour moi, le théâtre doit pouvoir parler de tout sans censure. Et donc, j'ai décidé de créer cette pièce, une pièce qui parlerait avant tout d'un sujet qui peut parler à chacun. Et comment dire ? Voilà. Mais tout en... Enfin, en fait, j'ai décidé de... Comment dire ? de créer une pièce qui parlerait d'une manière un peu universelle à chacun d'entre nous, par la question de la liberté de la femme, mais en même temps de l'explorer par un biais un peu plus singulier, qui est donc celui du BDSM. J'avais envie de réunir ces deux aspects pour les gens.

  • Speaker #0

    Tu as dit un truc qui m'interpelle beaucoup, c'est que je ne savais pas du tout qu'on pouvait être condamné, enfin attaqué par la justice, mais du coup, qu'est-ce qui mène l'attaque, entre guillemets, en justice pour des actes BDSM, si ni la victime qui serait du coup le ou la soumise, ni le ou la dominante décide de porter l'affaire en justice ? Qui est-ce qui, du coup, se porte ? qui porte cette affaire en justice ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que ça peut paraître surprenant, mais effectivement, c'est possible qu'on puisse être amené devant la justice sans que personne ne porte plainte. Et dans ces cas-là, c'est le procureur qui décide de lancer une instruction et de lancer l'affaire. C'est pour ça que le BDSM, contrairement à ce qu'on croit, n'est pas légal en France. Et c'est interdit de porter violence d'une quelconque manière que ce soit à un individu, excepté si on a une licence sportive. Et voilà.

  • Speaker #0

    Ok. Là, tu viens d'apprendre un truc. Tu vas en refroidir plus d'un. Non, mais vraiment, pour le coup, je n'étais pas du tout au courant. Je ne savais pas du tout. C'est... C'est... Oui, c'est vrai que ça pose vraiment question de la question de la liberté, parce qu'en fait, ce qui se passe chez toi et dans ton intimité ne regarde absolument pas l'État, la justice. C'est vrai que c'est difficile à comprendre le pourquoi du comment.

  • Speaker #1

    Mais du coup...

  • Speaker #0

    Vas-y, vas-y.

  • Speaker #1

    Non, en fait, le critère dans ces cas-là, c'est la dignité humaine. Mais le problème, c'est que c'est... C'est au jugement de chacun en fait. Donc ça peut à la fois tout dire et à la fois ne rien vouloir dire. Et donc on peut effectivement être condamné pour avoir pratiqué le BDSM si le Jules en tout cas considère que ça ne respectait pas la dignité humaine. Et il y a notamment la possibilité de saisir la Cour européenne des droits de l'homme, mais c'est uniquement une cour consultative au regard du droit national. C'est-à-dire qu'en fait... Cette Cour européenne des droits de l'homme, elle va regarder si les lois qui sont votées par les pays respectent les droits de l'homme. Mais si, par exemple, elle analyse une décision et qu'elle se rend compte que cette décision n'a pas respecté les droits de l'homme, parce que justement ça faisait ingérence dans la vie privée et sexuelle d'une personne, en fait, ça reste qu'un avis. C'est-à-dire qu'en fait, elle peut condamner le pays à payer une amende, mais ça ne peut pas annuler la décision qui a été prise en France. Donc même si la Cour européenne des droits de l'homme... va juger que ça respectait pas les droits la personne en fait reste condamnée en France et d'ailleurs tous les ans il y a des affaires qui traitent du BDSM même si on en parle pas forcément dans

  • Speaker #0

    tous les médias mais chaque année il y a des affaires justement parce que c'est pas légal ok bah écoute tu nous as appris un truc je suis désolée j'ai deux chiens avec moi et là ils ont décidé de se battre maintenant qu'on enregistre voilà le petit bruit là c'était les chiens qui se chagraillent du coup c'est super intéressant et vraiment tu nous apprends enfin en tout cas moi tu m'apprends tu m'apprends plein plein de choses je savais vraiment vraiment pas du tout ça en tête et du coup toi t'as appris ça grâce à l'histoire qui t'a inspiré la pièce est-ce que tu peux nous parler de l'histoire du coup ?

  • Speaker #1

    Alors j'ai appris ça via la pièce et aussi parce que, enfin j'en parlerai peut-être après, mais dans le processus de création forcément je me suis rapprochée de cet univers juridique là pour savoir quand même de quoi j'allais parler, pour comprendre vraiment les mécanismes et tout, donc c'est à cette occasion que j'ai appris ça. Et donc en fait cette affaire... Je ne vais pas pouvoir rentrer vraiment dans les détails parce que ce n'est pas une affaire qui a été portée aux médias. Ok. Mais en gros, c'est une affaire qui s'est déroulée en France il y a un an, un an et demi à peu près. Et en fait, ça rejoint un peu l'histoire de la pièce, c'est-à-dire qu'un homme a été accusé d'actes de torture et de barbarie sur sa femme. Sauf que sa femme était... était consentante à ça, parce qu'il s'avère qu'il vivait une relation déesse, c'était sa soumise, en fait. Et la particularité de cette histoire, c'est que cette femme était avocate, mais elle n'a pas pu défendre son maître au cours du procès, et moi, je me suis dit, je vais, en tout cas dans ce spectacle-là, lui donner la parole, et en fait, la faire agir comme si elle avait... elle avait pu en fait ce jour-là vraiment plaider pour défendre son maître et du coup la plaidoirie que tu fais dans la pièce c'est complètement écrit par toi c'est écrit par moi mais j'ai quand même eu des relectures bien sûr des écritures Voilà, c'est ça. En fait, c'est une technique d'écriture qui est très particulière. Et au début, les plaidoiries que j'avais écrites, c'était trop... Déjà, c'était trop émotionnel. Il ne fallait pas du tout que ça soit émotionnel. C'est vraiment très particulier. Il y a vraiment des mots, une dynamique. Il y a vraiment... En fait, c'est un langage, mais c'est aussi un rythme, une construction, une intro, une conclusion. C'est particulier.

  • Speaker #0

    Ouais, donc t'as écrit ta première plaidoirie d'avocate, mais du coup, pour le théâtre. Ok, je comprends. Bah écoute, c'est wow, c'est vraiment un truc, moi, qui me touche particulièrement. Dès que ça touche, tu vois, aux libertés individuelles et tout ça, c'est toujours des sujets qui me titillent. Donc c'est hyper puissant. Du coup, si on revient un peu plus, tu vois, parce que... C'est une pièce qui est très forte, c'est une pièce qui est très émotionnelle. Donc du coup, comment t'as puisé dans ton vécu pour pouvoir un peu nourrir ton personnage et du coup ta prestation sur scène ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est vrai que je puise dans mes émotions personnelles pour pouvoir jouer. J'ai un peu ce truc de... Je pense d'être une personne un petit peu sensible et surtout très observatrice du monde. Et donc, en fait, je ne sais pas comment dire, c'est un peu comme si j'étais une sorte de bibliothèque de 30 ans d'âge, d'émotions. J'en ai plein un peu en moi et je les ressors comme ça selon ce que je dois jouer. Mais en fait, la particularité, je crois que c'est quand même la première fois que ça me le fait au théâtre, c'est que je vis vraiment les émotions sur scène. Et en fait, c'est comme si je me laissais un peu transcender par ces émotions, comme si je me laissais un peu submerger par leur intensité pour que... pour que cette intensité soit aussi perçue et partagée par le public. Et par exemple, sur scène, il y a des moments où je pleure, ou en tout cas, au moins, j'ai les larmes aux yeux. Ça dépend des jours. Mais dans ces cas-là, je pleure vraiment. Je suis vraiment dans cette émotion. Et donc, chaque représentation, c'est toujours la première représentation. Je ne m'habitue jamais à... ce que je fais sur scène en fait chaque fois c'est un renouveau et je revis les émotions c'est pour ça que je les vis de manière intense parce que pour moi c'est comme si j'étais là pour la première fois confrontée à ce que je vis sur scène et aussi souvent ma vie personnelle elle influence mon jeu et ça donne d'autres nuances aux émotions que je partage au public, par exemple je peux être un peu plus en colère je peux être... plus amusée, plus triste, des fois je suis plus fatiguée aussi. Et du coup, tu me demandais un peu comment je les vivais, et en fait, c'est assez fatigant. Et en fait, au début, ce n'était pas facile, parce que je craignais de perdre mon texte. en me laissant envahir par les émotions. Donc en fait, j'avais du mal à jouer parce que pour moi, c'était soit l'un, soit l'autre. Et au début aussi, j'avais systématiquement des vertiges à partir de la scène finale et de la plaidoirie qui suit. J'avais des vertiges et à la fin de la pièce, je m'écroulais littéralement. Et même à la première, je me suis... Je me souviens plus très bien, je crois que je me suis évanouie, ou en tout cas, les gens du public ont dû me retenir, parce que du coup, je suis tombée au bar. Il y a un homme qui m'a retenue, on m'a allongée sur un canapé. Donc, c'est assez fatigant, parce que c'est comme si j'incarnais vraiment ces personnages en moi-même. Et en fait, la frontière, finalement, entre moi-même et ces personnages, elle devient floue à ce moment-là. Et c'est presque un peu flou, un peu schizophrénique.

  • Speaker #0

    comme exercice et ouais ça peut être un peu bizarre de dire ça mais bah non mais tu rentres tu rentres à fond dans ton personnage et tu l'incarnes et enfin vraiment il t'habite à 100% tu vois et je peux comprendre que si c'était des émotions que t'as pas forcément l'habitude de ressentir plus le jeu scénique plus J'imagine le track, etc. Pour une première, oui, ça peut être hyper impressionnant. Et du coup, beaucoup. Et ouais, ça arrive à... J'ai envie de dire, tant mieux que ça soit arrivé à la fin, tant mieux pour ta pièce. Mais plutôt désolé que ça te soit arrivé quand même globalement.

  • Speaker #1

    Je pense que si jamais ça arrive un jour, pendant la dernière scène, qui est donc la scène un peu la plus intense à jouer, Je pense que ça fera partie de la performance. Je pense que le public accueillera la chose telle qu'elle vient.

  • Speaker #0

    Connaissant la scène, c'est vrai que ça ne m'étonne pas. Je pense que ça n'enlèverait rien à la pièce si tu faisais un malaise. Je trouverais ça plus embêtant pour toi en tant que personne et ton intégrité physique. Mais c'est sûr que pour la prestation, pour la pièce et pour... L'intensité de ce moment, ça n'enlèverait rien, bien au contraire. Comment on se prépare à ce type de rôle ? Déjà, moi, je n'ai jamais fait... Enfin, j'ai dû faire une ou deux fois du théâtre, ce genre de choses. Mais déjà, je me dis que c'est beaucoup de préparation pour un rôle globalement. Mais alors, pour ce Ausha, en plus, on vient de passer le truc sur les émotions et tout ça. Donc, comment est-ce que tu t'es préparée, toi, à ce rôle ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai... Alors... Pour jouer le rôle de la... Parce qu'en fait, la comédienne, enfin, c'est-à-dire moi, je joue deux rôles différents, celui de la soumise et celui de l'avocat dans la pièce. Et pour le rôle de la soumise, en fait, j'ai rien préparé du tout. En fait, j'ai juste décidé d'être moi-même au final. Donc vraiment, je ne me suis pas du tout préparée et je trouvais que c'était plutôt cohérent face à ce que je voulais dire dans la pièce, c'est-à-dire ça parle de la liberté de la femme. Et donc pour moi, la meilleure chose à faire, c'était de me montrer finalement telle que j'étais. en réponse à la voix qui est omniprésente dans la pièce, etc. Donc vraiment, je ne me suis pas du tout préparée pour obtenir aussi une authenticité des réactions. J'ai réagi comme si moi, j'aurais réagi dans ces situations-là, à peu près, en fait. Et ensuite, pour le rôle de la soumise, j'ai quand même eu une préparation physique qui m'a permis de faire des choses. et mentale par rapport à la dernière scène, qui est donc la scène du fouet, qui est particulièrement intense. En fait, dans la mise en scène qu'on a réfléchie, l'idée, c'était de montrer des scènes de plus en plus chocs pour confronter l'intellect du... du spectateur à sa propre moralité, à ses propres jugements. Donc en fait, il fallait que la scène finale soit nécessairement très intense. Et moi, en fait, j'avais jamais vécu ça avant, j'avais jamais vécu une telle scène. Et pour moi, en tout cas, pour pouvoir justement offrir ce côté poignant aux gens, j'ai décidé de... d'expérimenter par moi-même cette scène et d'aller à la rencontre de ce moment et donc j'ai vécu cette scène en réel après sur scène les choses sont montrées d'une manière quand même différente de la réalité mais j'ai quand même vécu cette scène en vrai pour pouvoir justement Avoir ce bagage émotionnel que je ne connaissais pas parce que je ne pouvais pas savoir ce que ça faisait d'être dans cette situation-là et pouvoir ensuite le retranscrire. Et ensuite, pour le rôle de l'avocate, là, j'ai vraiment eu un training particulier par les gens du milieu pour apprendre à plaider. Parce que moi, c'est bête, mais je n'avais jamais parlé avec mes mains. Et donc, j'ai vraiment eu un training. par ça et je me suis aussi beaucoup déplacée dans toute la France pour assister à des procès d'assises plus ou moins connues pour pouvoir voir différents avocats plaider et avocates aussi plaider et c'est

  • Speaker #0

    de là en fait où je me suis nourrie aussi c'est vrai qu'on ne s'invente pas un avocat en fait clairement faire une plaidoirie, déjà l'écrire on l'a vu tout à l'heure c'était déjà quelque chose mais aussi euh... Du coup, plaider, c'est aussi un art oratoire qui n'est pas donné à tout le monde. Et pour le coup, je trouve que tu le fais magistralement bien pendant la pièce. De toute façon, moi, j'ai adoré. Je ne vais pas cacher. J'ai vraiment, moi, adoré la pièce, que ce soit la partie, vraiment le rôle de l'avocate ou le rôle de la soumise. Je trouve que justement, tu incarnes tellement bien les choses. Et c'est aussi ce qui rend la pièce si prenante et si intense. C'est que... Il y a eu un moment où je me suis demandé si tu étais avocate. Parce que j'avais l'impression d'être face à une avocate. Mais c'est que tu joues très bien ton rôle, tout simplement.

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'en vrai, je suis toujours aussi nulle pour convaincre, voire pour m'exprimer pour les choses normales de la vie. Donc non, ça ne m'a pas aidée sur ce point-là.

  • Speaker #0

    Bon, peut-être encore quelques petits trainings et ça va venir. C'était quoi les aspects qui ont été les plus difficiles, du coup ? à jouer et à apprendre ?

  • Speaker #1

    Les choses les plus difficiles à jouer, c'était les moments de plaidoiries parce que parce que c'était ce que j'arrivais à moins faire. Et attends, c'était quoi l'autre question ?

  • Speaker #0

    C'était ça, c'était juste c'était quoi en fait les scènes qui étaient les plus challengeantes pour toi, les plus difficiles à jouer les plus difficiles à apprendre

  • Speaker #1

    C'est vraiment côté technique, c'est la scène de la vente aux esclaves qui a été la plus compliquée à faire parce que l'univers sonore est constitué en fait d'une succession de petits détails infimes pour rendre l'univers très immersif et donc ça a été vraiment des semaines des semaines et des semaines de travail. Ça, c'était le plus compliqué techniquement. Et ensuite, à jouer, ça a été les scènes de Piedori.

  • Speaker #0

    OK. Ouais. Bon, ça fait sens avec ce que tu nous expliquais juste avant. Et du coup, c'était quoi les premières réactions ? Parce que là, ça fait combien de temps que la pièce, tu la joues ? Et du coup, les premières réactions du public, ça a été quoi un peu ?

  • Speaker #1

    Eh bien là, ça va faire à peu près dix mois que je la joue.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Et donc, les réactions du public, elles ont été... Alors, j'ai la chance que les réactions ont été très positives dans l'ensemble. Je n'ai jamais eu, pour le moment, de retour vraiment négatif. Mais une fois, j'ai été confrontée à une situation qui m'a... C'est pas qu'elle m'a perturbée pour le jeu, parce que comme je suis dedans, je ne peux pas sortir de mon rôle puisque j'incarne vraiment le personnage. Mais après, ça m'a troublée. En fait, c'est une très bonne amie à moi qui est venue voir la pièce. Et en fait, elle a commencé à... Elle a fondu en larmes à partir de la scène de la vente aux esclaves. Parce qu'en fait... Pour elle, c'était... Pour elle, et via, en fait, ces expériences passées qui, donc, orientaient son prisme par rapport à ce qu'elle percevait de la scène, ça l'a... Ben, ça l'a choquée, ça l'a rendue en colère, et... Et donc, en fait, elle avait juste envie que ça s'arrête. C'était vraiment insoutenable pour elle, et elle s'est vraiment... Elle a carrément pleuré dans la salle. Et c'est vrai qu'à la fin, elle a salué la performance de jeu. Mais elle m'a dit que les sujets évoqués, ils étaient quand même un peu costauds. Et sinon, j'ai eu aussi ma mère qui est venue voir la pièce. Donc ça, c'était quand même... J'ai envie d'en parler parce que c'est... Ça a aussi été très particulier d'accueillir ma mère sur ce spectacle, de voir qu'elle soutenait le spectacle. Elle est venue vraiment toute seule voir la pièce avec son courage et son ouverture d'esprit. Et à la fin, elle m'a félicité pour ce travail. Ça a été aussi assez intense.

  • Speaker #0

    Waouh ! Alors là, je suis en train d'imaginer ta maman.

  • Speaker #1

    Au début, oui.

  • Speaker #0

    Waouh !

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'au début, j'avais pas forcément envie qu'elle vienne. Mais elle, forcément, avec l'amour qu'elle me porte, elle voulait voir ce que c'était ce projet. Et en fait, elle l'a vraiment vu. comme une œuvre d'art, c'est-à-dire que dans les films, les comédiennes sont toutes au moins à un moment donné nues, elles font toutes au bout d'un moment des relations sexuelles. Des fois, ce qu'on voit à la télé, c'est vraiment pire que ce qu'on voit le monde finalement sur scène. Parce que moi, je suis seule en scène, donc tout est mimé, même si ça paraît très réel, tout est mimé. Oui, oui. Donc en fait, ouais.

  • Speaker #0

    Non, mais en effet, il n'y a rien d'explicite, comme on pourrait voir dans un film, tu as bien raison. Mais c'est vrai que le sujet étant aussi intense, on a du mal à imaginer ses parents, mais je trouve ça génial d'être même soutenu dans un projet comme celui-ci, par ta famille, par ta mère et tout, c'est incroyable. Et du coup, ça me fait penser à ma question qui m'était venue, parce que par rapport à ce que tu disais, pourquoi, selon toi, c'est aussi tabou ? le sujet notamment de la soumission mais pourquoi aujourd'hui on arrive encore pas à avoir des conversations sur ce sujet assez facilement ben en fait je

  • Speaker #1

    pense que c'est tabou parce que enfin comment dire euh

  • Speaker #0

    Je pense que ce qui est tabou, c'est surtout la soumission. Déjà, c'est vrai que ce n'est pas évident dans la société d'aujourd'hui de parler de rapports hiérarchiques, parce que c'est vrai que c'est mal accepté. Mais je pense que le tabou, il vient surtout de la soumission féminine envers un homme, parce qu'en fait, ça ne respecte pas les normes d'émancipation par rapport au patriarcat. Et c'est compliqué parce que... En fait, c'est quand même admis aujourd'hui, on en a tous conscience de ce patriarcat. Et c'est normal qu'on aspire à une société et à un fonctionnement du monde différent. Et en fait, dire en tant que femme qu'on a envie de se soumettre à un homme, je pense que... qu'on peut en avoir honte, qu'on peut avoir le sentiment d'être complice de ça, de soutenir ça, alors qu'en fait, ça n'est rien. Et c'est comme, en fait, dire ça, c'est comme si on abandonnait cet engagement, en fait. Et je pense aussi que c'est pas... que la soumission est aussi... parfois réceptionnées un peu durement de la part de certaines branches du féminisme. Mais après en même temps tant mieux que ça existe parce qu'effectivement il faut bien à un moment donné faire quelque chose pour faire changer les choses. Mais c'est vrai que cette dureté qui peut exister face au BDSM dans ce sens là, avec ses rapports hiérarchiques dans ce sens là, ça peut être En fait, finalement, ça emprisonne et ça contraint la femme.

  • Speaker #1

    Oui, et puis parce que je pense qu'il ne faut pas oublier que le féminisme, c'est aussi la liberté. C'est de laisser la liberté aux femmes de choisir la position dans laquelle elles ont envie d'être et quelle que soit cette position. Donc, si c'est un choix absolument délibéré d'être en position de soumission, c'est aussi être féministe que de choisir de respecter ça, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, et puis en plus, si la personne, si la femme s'épanouit vraiment par cette voie-là, pour moi, j'ai envie de dire, mais peu importe d'où ça vient, si la femme s'épanouit et qu'elle est heureuse, c'est ça, en fait, l'essentiel, je pense. C'est le bonheur, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, mais enfin... Ouais, c'est ce qu'on dit, le féminisme, c'est de laisser le choix et c'est de laisser la liberté. Et donc, peu importe en fait la décision et la route et la position qu'on choisit, être féministe, c'est d'accepter en fait. C'est d'accepter que toutes les femmes se valent, peu importe leur choix. Du coup, de cette pièce, c'était quoi ton ambition ? Tu vois, avec quoi tu voulais que les spectateurs y repartent ? à l'issue d'avoir vu ta pièce, c'est quoi le grand message que tu voudrais qu'on garde ?

  • Speaker #0

    Comme j'ai l'habitude d'être, je vais donner une réponse floue. C'est-à-dire que moi, j'avais envie que les gens ressortent avec des pistes de réflexion et plus qu'avec des certitudes. C'est-à-dire que j'aimerais bien que... Oui ?

  • Speaker #1

    Non, vas-y, vas-y, continue.

  • Speaker #0

    J'aimerais bien que la pièce, ça soit en quelque sorte un support pour qu'on puisse tous réfléchir sur nos jugements, sur le mécanisme aussi de nos jugements.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et donc, en somme, sur ce qui nous est différent. Et évidemment, qu'on se questionne sur la liberté de la femme, qu'on réalise que c'est possible d'emprisonner la femme, même avec des intentions les plus louables. et qu'on ressorte aussi avec un aperçu, même si c'est anecdotique, de ce qui peut entraver au quotidien sa liberté. Et évidemment aussi qu'on se questionne sur la place et le rôle de la justice en France. Qu'est-ce que nous on veut ? Qu'est-ce qu'on attend de la justice ? Qu'est-ce qu'on en pense ? Enfin voilà, plus des questions.

  • Speaker #1

    C'est vrai que ça pose vraiment question, tu vois, parce que quand on voit comment se comporte la justice pour tout ce qui est des affaires de violences faites aux femmes, ce genre de choses, où là, il y a un vrai manque, tu vois, une femme aujourd'hui qui va porter plainte, que ce soit pour viol, pour agression sexuelle, etc., vu comment elle est traitée. Et le peu de condamnations qu'on arrive à obtenir sur ces sujets-là, ça pose vraiment question qu'on se dise, on va instruire des affaires où au final, personne ne s'est plaint, tu vois, où on est dans des relations sexuelles qui sont consenties. juste sur le fait de la bienséance et de la bienpensance, alors que quand on est vraiment face à des délits, voire des crimes, on n'arrive pas forcément à obtenir justice. Donc c'est vrai que ça pose une vraie question sur la justice en France, est-ce qu'on a envie de condamner ou non, au final. Du coup, cette pièce, c'est en final aussi un outil pour ouvrir le dialogue sur la sexualité. sur les dynamiques de pouvoir et sur le BDSM au sens large, in fine ?

  • Speaker #0

    Oui, complètement. C'est vrai que pour moi, la sexualité, ce n'est pas le sujet central de la pièce, mais évidemment, le BDSM, il a cette dimension-là, et ça permet notamment d'aborder la question de la liberté sexuelle de la femme dans la société d'aujourd'hui. Est-ce qu'elle est libre de vivre sa vie intime comme elle en a envie ?

  • Speaker #1

    dans ce contexte d'objetisation permanente de sexualisation permanente ouais ça peut non mais c'est franchement c'est des sujets dont on parle si peu et qu'il y a si peu de support que je trouve vraiment que c'est un travail formidable parce que comme tu le dis ça te permet de te poser la question vraiment de te poser la question et c'est vrai que moi à la fin de la pièce je me suis quand même posé la question du coup on fait quoi d'un point de vue juridique, qu'est-ce qu'on fait et puis je me disais, non au final si tout le monde est d'accord, pourquoi on est là c'est vraiment je vois pas pourquoi on se poserait cette question pour moi ça fait tellement partie de la liberté individuelle et tellement partie de l'intimité qu'il n'y a pas de raison au final de se poser ces questions mais vraiment dans le contexte dans le contexte de ta pièce.

  • Speaker #0

    Après, c'est vrai qu'il y a les questions d'emprise aussi, du fait que c'est vrai que dans certains cas, effectivement, il existe une emprise, effectivement, il existe des abus, etc. C'est vrai qu'ils existent. Mais en tout cas, comme tu le dis, dans la pièce, avec ce qui est évoqué, c'est sûr que pour moi, il y a... Enfin, je ne suis pas sûre qu'en tout cas, pour moi, il y a un doute. Là-dessus. Ouais.

  • Speaker #1

    Bah écoute, on va laisser les auditrices aller voir ta pièce et nous dire... Et nous dire aussi ce qu'elles en pensent. Je pense qu'il y a vraiment matière à faire débat. Mais après, c'est vrai que, comme tu le disais, tout ce qui est relation d'emprise, et c'est un petit peu ce que vont mettre en avant toutes les personnes qui sont un peu critiques du BDSM, qui parlent justement de quand est-ce qu'on est dans le consentement et quand est-ce qu'on est sous emprise de l'autre. Et c'est des choses qui peuvent être un peu difficiles aussi à appréhender, en effet. J'avais une question, mais je pense que tu nous as déjà répondu, à part si tu as un autre moment. Mais je me disais, est-ce que tu as des moments marquants ou des choses inattendues qui te sont arrivées ? Tu nous as parlé de ta mère qui est venue, tu nous as parlé de ton ami qui est venu aussi, qui a eu une réaction assez impressionnante. Est-ce que tu as d'autres choses comme ça qui te sont arrivées suite à cette pièce ?

  • Speaker #0

    Comme événement marquant, il y a tous les moments positifs, évidemment. le public génial, c'est quand même dingue que le spectacle soit autant soutenu. C'est tellement de chance, donc ça c'est quand même marquant. Il y a, je pense que c'est un peu l'envers du décor, et ce qu'on vit aussi parfois avec la régisseuse en date, parfois c'est quand même assez copieux et amusant. Il y a la fois où en fait on... On a été hébergés dans un donjon, ni l'une ni l'autre. Enfin, on a vécu ça et je dois avouer que c'était assez rigolo. Alors, on a été super bien accueillis, les gens étaient exceptionnels et tout, mais je dois avouer qu'on avait un peu la trouille quand même le soir. Il y a la fois où on s'est fait voler une valise et où la régisseuse a atterri dans une autre ville sans vêtements parce qu'on lui avait tout volé. Et aussi, un peu moins drôle, on est tombé un jour sur... Ouais, ouais. Non, non, mais je peux pas trop en parler. Mais tous les organisateurs ne sont pas très honnêtes, on va dire.

  • Speaker #1

    Ok, ok. T'es pas obligée d'aller dévoiler des noms ou quoi que ce soit. Te mets pas en porte-à-faux, surtout pas. Mais ouais, en tout cas, c'est vraiment pas cool. Le vol de valise, galère, quoi. Ça se galère. C'est quoi ta scène préférée ? Ou ta réplique ? Ou une réplique qui te touche particulièrement dans la pièce ?

  • Speaker #0

    Alors, ma réplique préférée, je pense que c'est quand la soumise, elle dit Personne ne m'a jamais autant comprise que mon maître Franchement, je trouve que cette phrase, elle est hyper forte. Elle veut... tout dire en fait ouais elle veut tout dire c'est vraiment le résumé du lien ouais

  • Speaker #1

    Du lien que du coup la soumise a avec son maître. Et quelque part, je pense que c'est quelque chose auquel on peut vachement se raccrocher quand on est dans une relation de ce type. Cette sensation d'être enfin compris à 100% par quelqu'un, je pense que c'est quelque chose qui doit être assez unique. donc je comprends je comprends que ce soit ta préférée bon écoute on va arriver à la fin, si t'as des conseils à donner tu vois si aujourd'hui je veux me lancer, je suis artiste et je veux me lancer à aller explorer des sujets intimes et des sujets qui peuvent déranger ça serait quoi les conseils que tu me donnerais dans cette situation là je dirais d'abord je crois que parce que

  • Speaker #0

    Par des étapes difficiles, des moments de doute et des moments de rejet complet du projet, je pense que c'est normal et qu'il faut juste traverser cette tempête qui viendra ensuite enrichir le travail, même si quand on est la tête dans le guidon, ça semble vraiment impossible et difficile. Je pense que je conseillerais de... Après, c'est évident, mais... Mais bon, en même temps, moi, je... Ça va pas. Je pense que je conseillerais aussi de se questionner sur la question du pseudo. Est-ce qu'on utilise un pseudo ou est-ce qu'on utilise son vrai nom ? Et si on décide d'utiliser son vrai nom, vraiment savoir pourquoi on le fait et aussi se dire que ce n'est pas parce qu'on développe un sujet qui traite de l'intime que ça va rester dans une diffusion intime, en fait. Les choses peuvent se répandre, donc il faut bien y réfléchir et aussi penser à protéger son image en amont, parce qu'en fait, on n'est pas à l'abri que les choses nous échappent dans la quantité de travail à faire, etc. On n'a plus forcément le temps de penser à ça, et en fait, il suffit d'un mauvais clic, d'une mauvaise rencontre, etc. pour que ça soit dramatique pour la protection de son image.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est un point que je n'avais pas du tout en tête, mais quand on traite de ces sujets-là, on s'expose personnellement. Et c'est proche aussi. Oui, c'est proche aussi, c'est sûr. Moi, tu vois, juste en ayant un podcast qui parle de sexualité, je sais que je... je m'expose, je m'expose forcément, je vais être associée à ça. Et c'est vrai que ce n'est pas forcément quelque chose qu'on a en tête quand on se lance au départ et quand ça vient, tu es là genre Ah oui, c'est vrai, j'avais oublié !

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Mais oui, c'est un très bon conseil. Si on veut aller voir la pièce, la dernière fois que je m'étais renseignée, je crois que c'était complet, mais je suppose qu'il y a des nouvelles dates, etc. Donc, oui. Comment on fait si on veut aller voir la pièce, si on veut te suivre ? Où est-ce que je redirige tout le monde ?

  • Speaker #0

    Ce qu'il faut dire, c'est que là, pour le moment, c'est effectivement complet. Mais d'autres dates vont être organisées à partir de janvier 2025. Ça, vraiment, c'est sûr. C'est juste que je suis un peu en retard sur la diffusion. Mais en tout cas, ça va être recréé. Et en fait, les dates vont être publiées sur le compte Instagram et Facebook. Et c'est penelope.compagny. sur Instagram et sur Facebook et je suis aussi en train de faire un site internet donc il y aura aussi toutes les infos sur le site et l'adresse ça sera je crois que ça sera penelope.compagnie aussi mais

  • Speaker #1

    c'est pas encore fait de toute façon ce que je vais faire c'est que dans la description du podcast je vais mettre le lien vers ton compte Instagram ta page Facebook comme ça les gens pourront de toute façon te suivre et puis une fois que ton site internet sera prêt je pense que tu peux publiera sur les réseaux et que tout le monde aura l'information de te retrouver sur ton site internet merci beaucoup avec grand plaisir, écoute c'était un vrai plaisir de partager ce moment avec toi, désolé pour le chahut canin derrière moi t'inquiète pas c'est la vraie vie je t'en prie

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Je trouve ça chouette de pouvoir un peu intégrer l'environnement. Enfin, moi aussi, j'essaie de trouver un bon angle, mais c'est un peu compliqué dans un 17 mètres carrés de trouver un bon angle. Merci beaucoup, en tout cas, de m'avoir invitée. Et puis aussi, je trouve que c'est hyper généreux ce que tu fais d'inviter les gens, en fait, à pouvoir parler de leur projet. Franchement, je trouve que c'est très généreux de ta part. Et bon, évidemment, quand on s'est rencontrés au spectacle, j'ai tout de suite ressenti ce cœur énorme que tu avais, même si on ne se connaît pas tant que ça, même s'il faut qu'on se boive un café bientôt. Mais en tout cas, je voulais te remercier parce que ça permet vraiment à des super projets de se faire connaître. Et je trouve que les questions que tu poses, elles sont hyper profondes, elles sont hyper construites. C'est riche. Et moi, en tout cas, les questions que tu m'as posées, ça m'a même aidée moi-même à réfléchir sur mon projet. Donc franchement, c'est super. Et je voulais te remercier pour tout ça.

  • Speaker #1

    Écoute, c'est avec grand plaisir. Moi, j'ai créé ce podcast parce que dans ma vie, il y a eu plein de moments où je me suis posé des questions sur la sexualité où je n'avais pas de réponse, où je ne savais pas à qui en parler. Et je me suis dit, au moins, ça, ça reste. Et... Et je pense qu'en fait, c'est des sujets dont on ne parle pas assez, qui sont de notre quotidien, qui rythment. Et c'est bien aussi de pouvoir avoir la parole un peu plus libérée sur tous ces sujets. Donc moi, c'est... grand plaisir que je donne la place et le micro à des personnes comme toi, et puis des personnes aussi de la vie de tous les jours, c'est aussi ça qui est cool sur le podcast, c'est qu'il y a plein de différents types d'interviews, différents types de sujets, et c'est juste aussi que ça permet de s'ouvrir l'esprit, et je pense que notre monde en a cruellement besoin. Je vais te poser la question que je pose à tous mes invités. C'est passage obligé. C'est une question qui se veut être très spontanée. C'est si la sexualité était pour toi un animal, quel animal ça serait et pourquoi ?

  • Speaker #0

    Ça serait une lionne. Ok. Ouais, je pense que ça serait une lionne.

  • Speaker #1

    Et pourquoi ?

  • Speaker #0

    Parce que... Parce que, je ne sais pas, c'est sauvage, c'est animal, c'est instinctif, c'est sensoriel, c'est naturel. On ne se contrôle pas, en fait. C'est un feu qu'il y a en nous. Et en fait, ça me fait penser à Union.

  • Speaker #1

    Ok. Écoute, je prends. Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    S'il te plaît.

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